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Titre du cours : Ecosystème et pollution

Objectifs pédagogiques généraux du cours


Le cours d’"Ecosystème et pollution" vise à appréhender l’évaluation des risques encourus
par les écosystèmes aquatiques et terrestres soumis à des pollutions diffuses ou concentrées
par des contaminants organiques et minéraux.
Le cours permettra également de donner des outils d’évaluation des risques de pollution des
différents écosystèmes, ainsi que les options possibles pour l’atténuation des impacts de la
pollution ou pour la remédiation des sites pollués. Enfin les spécificités de quelques grands
types de pollutions seront abordées en considérant le cas des contaminations naturelles,
domestiques et industrielles.
Décliner les objectifs pédagogiques généraux du cours, suivant qu’ils s’agissent d’objectifs
de type « savoir », « savoir-faire » et / ou « savoir être »
Savoir :
Connaître les différents écosystèmes.
Connaitre les différentes formes et sources de pollution.
Connaître l’impact des activités humaines sur les écosystèmes.
Savoir faire :
Acquérir des compétences pouvant générer des comportements civiques envers ces
milieux récepteurs que sont les écosystèmes.
Inciter les auditeurs à formuler des propositions concrètes pour préserver les
différentes composantes de l’écosystème.
Acquérir des compétences spécifiques pour conduire des constats environnementaux,
les études d’impact et des audits environnementaux.
Savoir être :
Lutter efficacement contre toutes les formes de pollution de l’écosystème.
Avoir un comportement éco-citoyen.

Pré requis : connaissance de base nécessaire pour bien suivre le cours :


- De bonnes connaissances scientifiques et technologiques permettant d’appréhender
correctement les phénomènes physiques, chimiques, biologiques et organisationnels
nécessaires à l’identification et l’évaluation du risque, ainsi que de choisir les moyens de
prévention et de protection les plus adaptés dans le contexte technico-économique du
moment, tout en prenant en compte les enjeux humains, matériels et financiers liés à une
situation d’accident,
- Une bonne maîtrise des aspects juridiques ainsi qu’une bonne perception de la
dimension économique de la gestion du risque, afin de proposer la meilleure démarche à
mettre en œuvre dans le contexte réglementaire de l’entreprise ou l’administration,
- une bonne connaissance des composantes de l’environnement.

Consignes : indications des ressources matériels ou logiciels nécessaire pour le suivi du


cours :
GPS, les logiciels de statistiques, un multi-paramètre, station expérimentale, écosystème réel.

Dr KONAN Kouakou Séraphin Vendredi 13 décembre 2013

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Table des matières
Mots clés
Ecosystème, Pollution, Environnement, Eau, Air, Sol, Nappe, Eco-citoyen, Eco-santé.

Introduction générale du cours


Ce cours a pour objectif de donner aux auditeurs les outils nécessaires leur permettant de
comprendre et d’analyser l’entreprise (structure future d’exercice des compétences acquises)
entant qu’une unité de coordination : c’est à dire un ensemble de relation (professionnelle et
sociale), un ensemble de rôle (position de chaque membre du groupe dans la hiérarchie) et un
ensemble de normes (règles que les membres doivent respecter). Pour atteindre cet objectif
général à l’issue de cours l’étudiant (auditeur) devrait maîtriser les objectifs spécifiques
définis plus haut.
En effet, partout dans le monde, des milliers de produits issues de l’industrialisation
constituent un risque pour les populations et les écosystèmes. Les populations des pays en
développement sont particulièrement vulnérables, car elles sont généralement mal informées.
Souvent, ces pays ne disposent pas de réglementation adéquate et ceux qui en disposent ont
peu de ressources pour appliquer les exigences de ces textes. De plus, des obstacles
empêchent leur accès à des technologies « plus propres ».
Les moyens de subsistance des collectivités et le bien-être des pays sont essentiellement
tributaires du développement économique. Toutefois, celui-ci constitue souvent une source de
pollution environnementale nuisible, tout comme les activités quotidiennes que sont la
cuisine, le chauffage, le transport. Cette pollution touche particulièrement les défavorisés.
Ainsi, les êtres humains font les frais de ces polluants sur plusieurs plans : torts directs causés
à la santé, à savoir cancer, déficience neurologique et autres maux, puis, contamination de la
chaîne alimentaire et incapacité des écosystèmes à absorber les déchets et à fournir les
nécessités vitales. Les solutions à ces problèmes complexes et pressants exigent des approches
novatrices, souples et concrètes.

Chapitre 1 : Problématique de la durabilité des écosystèmes

Objectifs spécifiques liés au chapitre 1 :


Etudier les différentes composantes d’un écosystème,
Décrire les grands écosystèmes.

Contenu du chapitre 1

Introduction
De nos jours l’environnement est au centre de nombreux débats et prend une place essentielle
dans de nombreux États. Sa protection et sa compréhension sont essentielles au bien être de
notre planète et des générations futures. L’aménagement du territoire doit prendre en compte
ce facteur essentiel qu’est l’environnement. L’homme doit aménager le territoire en respectant
l’environnement dans toute sa complexité. Un aménagement du territoire écologique et
durable est pour moi largement possible après avoir effectué des études sur le terrain et sur les
écosystèmes déjà présents. Il existe une multitude d’écosystèmes différents qui possèdent
chacun ses propres caractéristiques et un équilibre fragile et précieux. Avant d’aménager un
territoire, l’homme doit donc veiller à respecter cet équilibre et ainsi profiter d’une multitude
de ressources tout en respectant ce qui l’entoure.

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Titre I : Définition de quelques concepts

1.1 Ecosystème
Historiquement, la notion d’écosystème est née du concept de biocénose : populations qui
vivent ensemble (les populations sont liées entre elles) ; puis de la notion de succession
écologique (les populations sont liées aux milieux).
Ainsi, un écosystème est un ensemble dynamique d'organismes vivants (plantes, animaux et
micro-organismes) qui interagissent entre eux et avec le milieu (sol, climat, eau, lumière) dans
lequel ils vivent.
Les dimensions des écosystèmes peuvent varier considérablement; ils peuvent être très petits,
comme une mare ou un arbre mort, ou être gigantesques, comme la Terre. Un écosystème
peut aussi se définir en fonction principalement de la végétation, d'une espèce animale ou du
relief, par exemple.

1.2 Développement durable


Pour l'AFNOR en 2012, un État est dit « durable » si « les composantes de l'écosystème et
leurs fonctions sont préservées pour les générations présentes et futures ». Dans cette
définition, les« “composantes de l’écosystème” incluent, outre les êtres humains et leur
environnement physique, les plantes et les animaux. Pour les êtres humains, le concept sous-
entend un équilibre dans la satisfaction des besoins essentiels : conditions économiques,
environnementales, sociales et culturelles d'existence au sein d'une société.

Figure 1 : Diagramme du développement


durable : une approche globale à la
confluence de trois préoccupations, dites
« les trois piliers du développement
durable ».

1.3 Environnement
Le mot environnement est à différencier du mot nature qui désigne les éléments naturels,
biotiques et abiotiques, considérés seuls, alors que la notion d'environnement s'intéresse à la
nature au regard des activités humaines, et aux interactions entre l'homme et la nature. Il faut
également le différencier de l'écologie, qui est la science ayant pour objet les relations
des êtres vivants avec leur environnement, ainsi qu'avec les autres êtres vivants, c'est-à-dire,
l'étude des écosystèmes. La notion d'environnement englobe aujourd'hui l'étude des milieux
naturels, les impacts de l'homme sur l'environnement et les actions engagées pour les réduire.

1.4 Biodiversité
Au sens large, la biodiversité, ou diversité biologique, désigne la variété et la variabilité
du monde vivant sous toutes ses formes. Elle est définie plus précisément dans l'article 2 de
la convention sur la diversité biologique comme la « variabilité des organismes vivants de
toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes
aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au
sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes. » Selon Robert Barbault, le
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concept de biodiversité renvoie également à la présence de l'Homme : « l’homme qui la
menace, l'homme qui la convoite, l'homme qui en dépend pour un développement durable de
ses sociétés. »
La biodiversité existe à différents niveaux d'organisation interdépendants qui s'emboîtent. Les
scientifiques considèrent généralement ces niveaux au nombre de trois : la diversité des gènes,
la diversité des espèces et la diversité des écosystèmes. A cela s'ajoute la diversité des
interactions à l'intérieur des trois autres niveaux et entre eux. La biodiversité ne se limite donc
pas à la somme des espèces, mais représente l'ensemble des interactions entre les êtres
vivants, ainsi qu'avec leur environnement physico-chimique, sur plusieurs niveaux :

• La diversité génétique (ou diversité intra-spécifique) se définit par la variabilité


des gènes au sein d'une même espèce, que ce soit entre les individus ou les
populations. La diversité génétique au sein d'une même espèce est essentielle pour lui
permettre de s'adapter aux modifications de son environnement par le biais de
l'évolution.
• La diversité spécifique (ou diversité interspécifique) est la plus connue car la plus
visible. Elle correspond à la diversité des espèces vivantes, unité de base de
la systématique, par leur nombre, leur nature et leur abondance.
• La diversité écosystémique correspond à la diversité des écosystèmes présents
sur Terre qui forment la biosphère. C'est au niveau des écosystèmes que se situe la
diversité des interactions des populations naturelles entre elles et avec leur
environnement.

Titre II : Les grands écosystèmes


Les écosystèmes, qui sont des ensembles formés par un groupe d'êtres vivants et leur milieu
de vie, peuvent être classés de différentes façons. Il existe deux sortes de classements
des écosystèmes : selon le biotope (milieu de vie) ou selon la biocénose (les êtres vivants). Le
mode de classement le plus largement utilisé est celui qui est réalisé à partir du
biotope, autrement dit le milieu de vie.
Tableau I : Classement des écosystèmes en selon le biotope.
Type de biotope (milieu de vie) Type d’écosystème
Milieux se retrouve sur les continents Ecosystèmes terrestres ou continentaux
Forêts tempérées, forêts humides, forêts Ecosystèmes forestiers
tropicales
Prairies, steppes et savanes Agro-écosystèmes
Océans et mers Ecosystèmes océaniques
Rivières et fleuves Ecosystèmes lotiques
Lacs et étangs Ecosystèmes lentiques

NB : par la suite, nous orienterons notre classification et tenant compte non seulement du
biotope mais également des grands ensembles de pollution que nous traiterons par la suite.

2.1. Ecosystèmes aquatiques continentaux


2.1.1. Définition
Les milieux aquatiques sont caractérisés par un habitat (berges, granulométrie du fond), des
populations végétales et animales et la qualité physico-chimique de l’eau (température, pH,

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turbidité, conductivité, salinité, nutriments, etc.). Les milieux aquatiques sont influencés par le
climat, la géologie, l’ensoleillement et la végétation environnante.
De ce fait, l’écosystème aquatique est le résultat d’un équilibre entre un milieu naturel qu’est
l’eau et les espèces animales et végétales qui y vivent.
Ainsi, les lagunes, les lacs, les cours d’eau, les zones inondables ou humides, les nappes d’eau
souterraines constituent les écosystèmes aquatiques.
2.1.2. Fonctionnement d’un écosystème
On distingue dans un écosystème trois grands groupes d’acteurs qui participent à la chaine
alimentaire :
Les plantes aquatiques et les algues qui à partir de la photosynthèse (énergie du soleil)
et des sels minéraux sont des producteurs de matières primaires végétales (feuilles,
tiges, fleurs, etc.) ;
Les consommateurs qui se nourrissent de ces matières végétales sont essentiellement
les animaux aquatiques comprenant des espèces extrêmement variées allant des micro-
organismes aux poissons. Ils se nourrissent des plantes (consommateurs primaires) ou
d’autres animaux (consommateurs secondaires) ;
Les décomposeurs, comme les bactéries et les champignons, font disparaître les
matières organiques par dégradation et ainsi produisent des sels minéraux servant à
nouveau aux végétaux.

2.1.3. Les différents écosystèmes aquatiques


Des sources à la mer, on peut distinguer quatre (4) écosystèmes : le torrent, la rivière, le
fleuve, l’estuaire.
Le torrent :
L’eau du torrent provient généralement d’une source située en hauteur (pied d’une colline,
d’une montagne). De ce fait, c’est une eau relativement froide (en fonction du climat), claire,
bien oxygénée du fait du courant rapide, de bonne qualité et peu profonde avec un fond
constitué de roche et de gros galets. Les êtres vivants qui peuplent le torrent sont adaptés à sa
vitesse. Se dont aussi des espèces très sensibles au changement de la qualité de l’eau. Les
poissons que l’on rencontre (saumons, truites, etc.) peuvent atteindre des vitesses de nage
élevées (5m/s chez la truite). La pauvreté de l’eau en sels nutritifs et l’écoulement
tumultueuse de l’eau ne permettent qu’un développement limité de la végétation aquatique.
Cependant, des mousses et des algues arrivent à se fixer sur les pierres pour former des tapis
qui peuvent devenir denses au fil du temps.
La rivière :
Arrivée dans la vallée, le torrent devient rivière de plaine. Il ralentit sa course et s’élargit en
recevant également les écoulements du bassin versant. L’eau devient plus profonde et sa
température s’élève. Cette eau est de plus en plus chargée de matières organiques en
suspension (micro-algues ou colloïdes) et dissoutes (sels minéraux et algues), qui proviennent
du lessivage des sols du bassin versant. La présence abondante de nutriments, le
ralentissement du courant et la clémence de la température, permettent le développement
d’une plus grande diversité d’êtres vivants. Au niveau de la qualité, l’eau de la rivière est de
moins bonne qualité que celle des torrents. Les matières organiques présentes, ainsi que les
particules en suspension, la rendent turbide. De plus, l’augmentation de la température et la
dégradation de la matière organique par les micro-organismes (bactéries) peuvent entraîner
une baisse de l’oxygène dissous.

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Le fleuve :
Plus encore en aval, par rapport au torrent et à la rivière, alimenté par ses nombreux affluents,
le fleuve s’élargit et se rapproche de la mer. Le courant est de plus en plus faible. L’eau peut
être très trouble en raison d’importantes quantités d’éléments minéraux fins et de micro-
algues en suspension. Sa température augmente selon les saisons. L’eau du fleuve est un
milieu riche en substance nutritives dans lequel cohabitent d’importantes populations
d’organismes animaux et végétaux. Ils y trouvent des conditions propices de température,
abondance de matières organiques et de sels nutriments. Cependant, ces mêmes conditions qui
créent l’abondance de nutriments peuvent aussi entraîner un appauvrissement du milieu en
oxygène. Cette baisse résulte de l’augmentation de la température et de la dégradation de la
matière organique par les bactéries. Au niveau des fleuves, des plantes aquatiques typiques
des zones d’eaux calmes se développement près des rives. Les berges des cours inférieurs sont
généralement occupées par une forêt riveraines (les arbres et arbustes qui s’y trouvent sont à
l’origine d’importants apports en matières organiques dans l’eau.
L’estuaire :
Lieu de mélange des eaux douces (rivières, fleuves, pluies) et salées (mer, océan) l’estuaire
est un milieu complexe, riche et fragile, dans lequel se produisent de nombreux échanges avec
les autres systèmes environnants, terrestres et marins. Soumis aux fluctuations des marées,
aux courants, au régime des vagues et à celui des rivières et fleuves, l’estuaire comporte de
grands sous-systèmes humides : fleuves, marais, canaux, plaines inondables. L’estuaire est
influencé par les apports des fleuves, rivières et les rejets directs. Les sédiments transportés
par ces apports créent, sous l’effet de la marée, "un bouchon vaseux". L’érosion des terres
cultivées, ainsi que la réduction du débit d’étiage, contribuent à l’augmenter son volume et sa
pollution perturbant les équilibres biologiques. Véritable réacteur chimique et biologique, le
bouchon vaseux joue un rôle important dans le transfert vers l’océan des pollutions résiduelles
apportées par les fleuves et les rivières. Le milieu estuarien constitue un ensemble d’une
grande richesse, aux fortes potentialités :
• Zone de passage des poissons migrateurs, qui viennent frayer ou grossir dans le
haut des rivières et fleuves ;
• Zone de nurseries de nombreuses espèces (mangroves, etc.) ;
• Zone de frayères de poissons de mer.

2.1.4. Les milieux en interaction avec les écosystèmes aquatiques


Les eaux souterraines :
Les eaux souterraines participent d’une manière déterminante au cycle de l’eau. Elles offrent
des propriétés de régularité, de qualité et de protection différentes de celles qui caractérisent
les eaux de surface. Elles entretiennent le débit de base des rivières et la pérennité des zones
humides.
Contenue dans les zones alluvionnaires des cours d’eaux et dans les pores parfois très fins ou
les fissures de roches, l’eau souterraine, communément appelée "nappe", se retrouve dans
toutes les couches géologiques. Le volume des réservoirs, souvent considérable, offre des
possibilités véritables d’exploitation que nous retrouvons à travers les entreprises de
production d’eau minérale (qui feront l’objet d’étude dans l’étude de la pollution).
La qualité naturelle des eaux souterraines est conditionnée par la nature de la roche réservoir.
Généralement de bonne qualité, l’eau souterraine peut souvent être utilisée sans traitement
préalable. Toutefois, la qualité naturelle d’une nappe peut être dégradée par des pollutions de
diverses origines : industrielle, urbaine, ou agricole. Compte tenu de l’inertie des nappes, le
retour à la qualité d’origine nécessite plusieurs années ou décennies et peut même s’avérer
impossible.

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Zones humides :
On assimile généralement les zones humides à des zones de marais. Ces zones sont en partie
ou totalement inondées, notamment en période de pluie. Elles régulent l’écoulement des eaux,
limitent l’effet des crues, maintiennent le niveau des nappes souterraines et sont nécessaires à
la reproduction des oiseaux et des poissons. Elles se caractérisent par la grande richesse de
leur faune et de leur flore.

2.2. Ecosystème terrestre


Il existe 6 grands types d'écosystèmes terrestres. On retrouvera ainsi :
2.2.1. La forêt tropicale - Amérique du sud, Afrique centrale, Afrique de l’ouest, Sud-
est Asiatique
C’est le biome le plus riche de notre planète. Les pluies abondantes combinées aux fortes
chaleurs ont constituées cet écosystème à la végétation très diversifiée. Ces trois strates
combinées (qui ne perdent pas leurs feuilles dans l’année) ne laisse passer presque aucun
rayonnement solaire, ce qui laisse très peu de place aux espèces arbustives, herbacées et
muscinales qui sont très réduites. On y retrouve également beaucoup de plantes grimpantes.
La végétation se divise en 3 strates arborescentes qui sont les arbres géants, les arbres de
grandes tailles et les arbres plus petits. La faune y est riche et diversifiée, c’est une faune
essentiellement arborescente (et pluristratifiée) car les ressources y sont en
abondance. Le sol quant à lui est très pauvre et fragile. Les débris organiques au sol sont très
vite décomposés et les minéraux extraits sont réutilisées rapidement par les racines
superficielles des arbres ou lessivées par la pluie vers les eaux souterraines. Par conséquent, le
sol ne contient que peu de nutriments et est donc très fragile.

Figure 2 : Forêt tropicale


2.2.2. Le désert - de chaque côté de l’équateur sur tous les continents :
La pluie y étant presque absente et la chaleur écrasante, c’est un milieu aux conditions
difficiles. Le couvert végétal ne dépasse rarement un quart de la surface. Des plantes se sont
adaptées à ce milieu pauvre en eau en développant divers système.
Notamment le développement d’un système radiculaire en surface ou en profondeur pour
capter un maximum d’eau. Mais aussi la présence d’aiguilles qui remplace les feuilles. La
faune est restreinte et peu diversifiée due à la rudesse du manque de nourriture et de couvert.
Cette faune a due développer des mécanismes d’adaptation très intéressants.

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Figure 3 : Désert
2.2.3. Les prairies- Amérique du nord et du sud, Eurasie :
C’est un milieu complexe du à la grande diversité des conditions climatiques en fonction des
régions où l’on retrouve la prairie ou la steppe. Il n’y a qu’une seule strate végétale composée
de plantes herbacées et de graminées vivaces, les arbres y sont absents du fait du manque de
pluviosité.
En effet, certaines prairies connaissent des périodes de sécheresse plus importantes que
d’autres, alors que les pluies sont mieux réparties pour certaines. L’absence d’arbres favorise
les pertes en eau des plantes par le vent, ce qui entraine une rareté de l’eau d’autant plus
importante. Les plantes possèdent ainsi un système de racines très importants dans les 15
premiers centimètres du sol et parfois beaucoup plus.
Les sols des prairies sont très productifs, forte accumulation d’humus après décomposition
de la matière organique. La végétation des prairies est diversifiée et change au fil des saisons.
La faune est composée de grands herbivores, de rongeurs fouisseurs et de nombreux insectes
(sauterelles et nématodes notamment).

Figure 4 : Pairies
2.2.4. La forêt tempérée - Hémisphère Nord :
Les conditions climatiques changent d’une région à l’autre, mais on y retrouve un été
chaud avec des précipitations et un hiver froid. Les précipitations sont présentes également
toute l’année. La végétation originelle de cet écosystème a pratiquement disparue, elle a été
transformée par l’être humain. La principale caractéristique de ces forêts est la perte des
feuilles pendant l’hiver pour se protéger du froid et du manque d’eau. La végétation
se divise en deux strates arborescentes, supérieures et inférieures: arbres matures et arbres de
petites tailles ou jeunes. La strate arbustive n’est pas développée alors que la strate herbacée
est très présente. Elle est constituée de plantes de printemps ou d’été. Le sol de ces forêts est
de type brunisol avec un humus de type mull. Dans ces forêts, l’humus y est riche et bien
réparti grâce à la présence de nombreux décomposeurs et à la chute de nombreuses feuilles, ce
qui en fait un sol riche en nutriments.

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Figure 5 : Forêt tempérés

2.2.5. La forêt boréale - Zone subarctique de l’hémisphère nord en Amérique et en


Asie :
Les températures y sont relativement froides. Les précipitations sont assez faibles et se
répartissent toute l’année, mais l’eau ne manque pas car le froid entraine peu
d’évaporation. L’été y est assez chaud.
C’est une forêt essentiellement composée des différentes espèces d’épinettes, de quelques
plantes arbustives et de mousses. On y dénombre trois strates: supérieure, arbustive et
inférieure (au sol). Les conifères captant l’essentiel des rayons lumineux par leur
recouvrement et les aiguilles persistantes durant l’hiver, il en résulte une végétation au sol très
peu développée. Le sol de cet écosystème est gelé la majeure partie de l’année et ne dégèle
que très peu voir pas du tout.
C'est un sol de type podzol dont l'humus est de type moder ou mor. Les aiguilles ne tombant
presque pas et étant difficilement décomposable, on retrouve un sol très acide et pauvre
en nutriments. Les champignons que l’on retrouve au sol éliminent les autres micro-
organismes et contribuent à augmenter l’acidité des sols. La faune des forêts boréales est
presque la même qu’en forêt tempérée avec un climat similaire mais plus rigoureux.
On retrouve peu de reptiles ou amphibiens mais un bon nombre de mammifères ou oiseaux.
Les insectes peuvent jouer un rôle majeur dans la destruction et la régénération de la forêt du
à la faible diversité de la flore.

Figure 6 : Forêt boréale

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2.2.6. La toundra - Pôles arctique et antarctique :
Le froid est la principale caractéristique de cet écosystème. L’été est très court et doux et
l’hiver est long et froid. Les précipitations sont très faibles mais pour les mêmes raisons que
la forêt boréale l’eau ne manque pas. La végétation, dont la majeure partie se trouve à
la surface du sol, est très faible. Il n’y a pas d’arbres mais seulement des arbustes, des plantes
herbacées vivaces et des mousses ou lichens. Leur croissance est lente et leur taille ne dépasse
que très peu trente centimètres. Le sol est gelé toute l’année en profondeur (le permafrost ou
pergélisol) et seuls quelques centimètres dégèlent l’été.
La faune est faible, seuls les oiseaux et les mammifères se sont adaptés, les reptiles et
amphibiens sont absents. Les insectes y sont nombreux mais on retrouve peu de micro-
organismes décomposeurs. C’est un écosystème très fragile où chaque perturbation peut être
dramatique.

Figure 7 : Toundra

Conclusion
L’environnement constitue l’ensemble des éléments naturels de la planète. Il regroupe la
terre, l’eau, l’atmosphère (air), les roches et l’ensemble du vivant (animaux et végétaux) et
définit l’ensemble des interactions entre eux. Tout cela en mettant la place de l’homme au
centre. Il s’agit donc d’un ensemble très complexe qui est de plus en plus étudié et compris.
De sa compréhension découle son respect et c’est pourquoi chaque individu doit le
comprendre avant de bouleverser un équilibre, qui peut être très minime et en même temps
très fragile. L’aménagement du territoire par l’homme est l’action d’utiliser un territoire
donné en développant un certain nombre d’activités. L’homme aménage par exemple des
villes en développant des réseaux routiers, des réseaux électriques, etc. Il s’agit donc de
l’utilisation d’un territoire afin de s’établir et d’y prospérer. L’homme pourra y développer
une économie en aménageant des commerces ou autres.
Ainsi, l'homme a aménagé de nombreux territoires à sa convenance et continu toujours à le
faire. Il n’y a en soit aucun mal à ce que l’homme aménage certains territoires, le problème
réside dans le fait d’un aménagement « égoïste » du territoire. C’est à dire un aménagement
qui est fait dans le seul but de satisfaire la population humaine sans tenir compte de
l’environnement qui l’entoure. C’est pourquoi l’aménagement d’un territoire doit être fait
en tenant compte de l’ensemble des êtres vivants le peuplant et en respectant les
composants naturels autres de ce territoire (atmosphère, l’eau..).
Avant d’aménager un quelconque territoire, il faut donc étudier les animaux y demeurant et
les végétaux y prospérant. L’ensemble de ces éléments (milieu et êtres vivants), ainsi que
toutes les relations qui existent entre eux constituent ce que l’on appelle un écosystème.
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Chapitre 2 : Pollution des écosystèmes

Objectifs spécifiques liés au chapitre 2


Maîtriser les différentes formes de pollution,
Maîtriser les différentes sources de pollution,
Savoir mesurer la pollution des écosystèmes.

Contenu du chapitre 2

Introduction
Pour mieux connaître et maîtriser la pollution, il est nécessaire de savoir quelles sont les
sources de pollution, de les identifier et les quantifier. Cette connaissance permet ensuite de
prendre des mesures de réduction des émissions à la source. Les inventaires d’émissions sont
également une donnée de base nécessaire pour réaliser des évaluations de qualité des
composantes de l’écosystème et estimer les impacts de cette pollution sur la santé, les
écosystèmes, etc.
Signée en 1979, la convention de Genève sur la pollution à longue distance a été l’élément
déclencheur des réflexions et tentatives pour organiser et structurer les données relatives aux
rejets de polluants sous la forme d’inventaires d’émissions de polluant. Mais qu’est-ce qu’une
pollution ?

Définition : La pollution est la dégradation d'un écosystème par l'introduction, généralement


humaine, de substances ou de radiations altérant de manière plus ou moins importante le
fonctionnement de cet écosystème. Par extension, le mot désigne aussi parfois les
conséquences de phénomènes géologiques comme une éruption volcanique.
La pollution d'origine humaine peut avoir un impact très important sur la santé et dans
la biosphère comme en témoigne l'exposition aux polluants et le réchauffement climatique qui
transforme le climat de la terre et son écosystème, en entraînant l'apparition de maladies
inconnues jusqu'alors dans certaines zones géographiques, des migrations de certaines
espèces, voire leur extinction si elles ne peuvent s'adapter à leur nouvel environnement
biophysique.
C'est après la Seconde Guerre mondiale qu'une prise de conscience des répercussions des
activités humaines sur l'environnement voit le jour, parallèlement à la naissance de
l'écologisme et de l'écologie. Les préoccupations environnementales conduisent les
gouvernements à prendre des mesures pour limiter l'empreinte écologique des populations
humaines et pour contrer des activités humaines contaminantes.
Ainsi, un milieu (écosystème) est dit pollué lorsque son équilibre a été modifié de façon
durable par l’apport en quantités trop importantes soit de substances plus ou moins toxiques,
d’origines naturelles ou issues d’activités humaines, soit encore du fait des changements
climatiques.

Titre I : Classification des différents types de pollution

1.1. Pollution de l’air ou pollution atmosphérique


1.1.1. Définitions
La pollution de l’air ou pollution atmosphérique est un type de pollution caractérisé par une
altération des niveaux de qualité et de pureté de l’air. Cette dégradation est généralement
causée par un ou plusieurs éléments (particules, substances, matières…) dont les degrés de
concentration et les durées de présence sont suffisants pour produire un
effet toxique et/ou écotoxique.

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Les pollutions de l’air et les gaz à effet de serre ne doivent pas être confondus. Les espèces
polluantes émises ou transformées dans l'atmosphère sont très nombreuses. Même si leurs
concentrations sont très faibles (mesurées en général en microgrammes par mètre cube), elles
peuvent avoir des effets notamment sur la santé. Les gaz à effet de serre ne sont pas à
proprement parler des polluants atmosphériques.
Si l'on prend l'exemple de la pollution routière, les véhicules sont à l’origine de deux types
bien distincts d’émissions dans l’atmosphère :
les polluants de l’air dits polluants locaux composés de gaz toxiques (ex. : monoxyde
de carbone, oxydes d’azote) ou de particules nocives qui ont un effet direct sur la santé
(voies respiratoires et maladies cardio-vasculaires) ;
et le dioxyde de carbone (ou CO2). Principal gaz à effet de serre, il est responsable
du changement climatique mais a peu d’effet direct sur la santé.
Ainsi, l’effet de serre est un phénomène naturel lié à l’absorption des rayonnements
infrarouge (IR) de grande longueur d’onde renvoyés, par la surface terrestre, par des
composés présents dans l’atmosphère, appelés gaz à effet de serre. Ces composés
sont : dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), eau (H2O), ozone (O3), protoxyde
d’azote (N2O), hexafluorure de soufre (SF6) et halocarbures (dont les CFC). Une partie du
rayonnement IR n’est pas renvoyée vers l’espace. L’énergie absorbée est donc transformée
en chaleur.
1.1.2. Aperçu de l’atmosphère de l’air
L’atmosphère est une masse d’air qui environne la terre. C’est donc l'enveloppe gazeuse
entourant la terre solide. L'atmosphère protège la vie sur terre en absorbant le rayonnement
solaire ultraviolet, en réchauffant la surface par la rétention de chaleur (effet de serre) et en
réduisant les écarts de température entre le jour et la nuit. L’atmosphère est formé de 4 partie
qui sont : la troposphère (en contact avec la terre avec une épaisseur d’environ 11km), la
stratosphère (épaisseur d’environ 20km), la mésosphère (au dessus de la stratosphère
(épaisseur d’environ 40km) et la thermosphère ou Ionosphère (couche de la haute
atmosphère).

Figure 8 : Composition de l’atmosphère

12
1.1.3. Notion d’air et sa composition
Par définition, l’air est un mélange de plusieurs gaz. Il contrôle la qualité de notre
environnement et la nature de l’univers tel que nous le percevons. L’air est invisible, n’a pas
de forme, n’a pas de densité et n’a pas de volume défini. Les études ont démontré qu’il existe
5.800 milliards de tonne d’air qui entourent la terre. Lorsqu’on s’élève en altitude, l’air
diminue.
L'air sec se compose de 78,08 % de diazote, 20,95 % de dioxygène, 0,93 % d'argon, 0,0395 %
de dioxyde de carbone et des traces d'autres gaz (hélium, néon, méthane, ammoniac, etc.).
L’air contient également de la vapeur d’eau dont la quantité varie beaucoup au dessus des
différentes régions du globe (0,01 à 4,2%). L’air ambiant n’est jamais totalement sec.

1.1.4. Nature et cause de la pollution de l’air


La pollution de l’air se définit par la présence dans l’atmosphère de substances ou radiations
qui affectent défavorablement les organismes vivants ou leurs habitats. Les polluants normaux
sont les polluants transformés par l’air, les gaz produits par putréfaction.
Les facteurs de production de polluants : Il existe 3 facteurs de production de
polluants :
• les frottements de surface : provoquent une usure des surfaces explorées. Ce
processus constitue une source majeur de particules solides de différentes
grosseurs flottant dans l’air (exemple : le sciage, le forage, etc.) ;
• la vaporisation : c’est le changement physique d’un état liquide à un état
gazeux. Les vapeurs sont aussi produits directement dans l’état solide par un
changement physique (la sublimation). On les appelle liquide ou solide volatile
celui qui produit facilement des vapeurs (exemple : les solvants, les adhésifs
séchant rapidement, les industries de métaux, industries chimiques, la peinture,
le caoutchouc, etc.) ;
• la combustion : c’est l’union chimique rapide d’une substance à l’oxygène
(substance + O2 = Energie). Les produits de la combustion sont des oxydes.
Les combustibles les plus utilisés sont le charbon, la coque, le pétrole, le gaz
naturel). On distingue la combustion complète et la combustion incomplète
dont les effets sont peuvent impacter négativement l’atmosphère.
Les différents polluants de l’air :
• Les substances particulaires (1µ < Ø < 10µ et 1µ < Ø < 10µ) : les cendres, le
carbone, les graisses, les huiles et les fragments de métaux ;
• Le dioxyde de soufre (SO2) : l’anhydride sulfureux (SO2) est un bon
indicateur général des niveaux de pollution dans les villes. Il provient des rejets
résultant principalement :
- de la combustion des énergies fossiles contenant pour du soufre pour la
production d’électricité ou pour le chauffage des habitations,
- la fonte des métaux et de certains processus industriels,
- des vapeurs d’échappement des moteurs diesel.
• Le dioxyde de carbone (CO2) : le CO2 est un composé naturel de
l’atmosphère et il ne réagit pas de façon significative avec d’autres substances
flottantes de l’air. Les émissions industrielles proviennent de la combustion des
carburants fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) et de la production du
ciment. Il y a également l’émission de CO2 par la déforestation qui demeure

13
une source importante de CO2 dans l’atmosphère, responsable d’environ ¼ des
émissions anthropiques totales.
• Le monoxyde de carbone (CO) : le CO est un gaz incolore et inodore. C’est
un polluant presqu’entièrement produit par les activités humaines. La source la
plus importante est la combustion incomplète durant laquelle chaque atome de
carbone s’unit à seulement un atome d’oxygène. Selon les évaluations, les
moteurs des automobiles contribuent à eux seuls à pus de 80% des émanations
mondiales. Chaque litre d’essence consommé libère environ 300g de CO
(évaluer avec un exemple du Burkina-Faso). Il est vrai que les niveaux de CO
ne soit pas suffisantes pour entraîner la mort. Cependant, les effets des
empoissonnements graduels peuvent s’accumuler dans l’organisme et produire
des symptômes tels que l’altération de la perception, le ralentissement des
reflexes, des maux de têtes, la somnolence, les nausées, les étourdissements.
Les personnes les plus exposées sont les femmes, les enfants de bas âge, les
femmes enceintes, les personnes ayant des problèmes respiratoires et les
cardiaques.
• Les oxydes d’azote (NOx) : l’atmosphère bien que riche d’une concentration
énorme d’azote n’est pas la source la plus importante au niveau des
organismes. Peu d’organismes peuvent utiliser directement l’azote de
l’atmosphère. Les plantes absorbent l’azote sous la forme de nitrate. L’union
entre l’azote et l’oxygène porte le nom de fixation. Cette fixation peut être
chimique ou biologique. Les 3 formes d’azote trouvé à des concentrations
importantes dans l’atmosphère sont l’oxyde nitreux (N2O), le monoxyde
d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2).
• Les hydrocarbures : les molécules d’hydrocarbures sont formées d’hydrogène
et de carbone. Mais il existe une variété importante d’hydrocarbures. Les
sources sont : les tuyaux d’échappement, les forêts, les feux de brousse, la
décomposition de la matière organique, l’évaporation des solvants organiques,
l’incinération, la manipulation et le service commerciale de l’essence. Une des
conséquences la plus grave sur l’atmosphère est que les hydrocarbures jouent
un rôle dans la formation du SNOG qui sont cancérigène (exemple : le
benzopyrène dans la cigarette).
• Les dérivés chimiques du chlore contenant du brome :
L’ozone est un gaz limpide, bleu dégageant une forte odeur. C’est un oxydant
puissant et la molécule renferme trois atomes d’oxygène liés entre eux (O3). La
couche d’ozone fournit une protection vitale aux organismes vivants. L’ozone
de la haute atmosphère est très utile.
Une étude commanditée par l’organisation mondiale météorologique (OMM)
et par le programme des nations unies pour l’environnement à confirmée que
les agents initiaux de l’épuisement de la couche d’ozone sont des dérivés
chimiques du chlore contenant du brome comme le CFC (chlorofluorocarbone)
qui sont largement répandus dans les réfrigérateurs et les climatiseurs appelés
le fréon. Aujourd’hui, tous ces composés sont interdits et sont remplacés par
d’autres composés moins nuisibles.
• Le plomb : l’exposition au plomb est cumulative et peut avoir pour
conséquence un grand nombre d’effets défavorables sur la santé (trouble dans
la circulation du sang, dans la reproduction, dans le système nerveux, les reins,
chez les enfants, etc.).
• Les fluorures : ils proviennent des industries qui fabriquent de l’aluminium, de
l’acier, de certains fertilisants. Ils proviennent aussi des usines de fabrication
de briques, de vitres, d’émailleries (assiettes), les combustions du carbone. Les
14
fluorures très toxiques qui se libèrent dans l’atmosphère sous forme de gaz ou
de particule présentent un problème sérieux au niveau des animaux qui
broutent l’herbe contaminée.
• L’amiante : c’est un silicate de magnésium hydraté. Il est d’un emploi presque
universel dans les usines. On l’utilise dans les matériaux pour plafond, teinture,
dans l’isolement de tuyauterie et l’électricité, dans certaines cuisines.

1.2. Pollution des eaux de surface, continentales et océaniques

1.2.1. Définitions :
Dans la nature, l'eau est un milieu vivant qui renferme bien d'autres éléments que les deux
atomes d'hydrogène pour un atome d'oxygène(H2O). L'eau se charge des éléments présents
dans les milieux qu'elle traverse :
- Les matières minérales : L’eau contient beaucoup d’ions dissous dont les principaux sont
le calcium (Ca2+), le magnésium (Mg+), le sodium (Na+), le potassium (K+), les carbonates
(CO32-), les bicarbonates (HCO3-), les sulfates (SO42-), les chlorures (Cl-) et les nitrates (NO3-).
- Les matières organiques : Les matières organiques peuvent être présentes sous forme
dissoute (carbohydrates, acides humiques, pigments et composés d’origine artificielle comme
les hydrocarbures, les solvants chlorés ou les pesticides) ou en suspension (déchets
végétaux, plancton, etc.). Elles proviennent pour l’essentiel de la dégradation de la matière
organique présente dans le milieu ou dans les sols lessivés par les pluies (décomposition des
plantes et des animaux), mais aussi de composés issus de l’activité humaine. La composition
chimique de l'eau doit être constante pour assurer la survie des individus, spécialement les
teneurs en matières minérales et en gaz dissous.
La pollution de l'eau est une dégradation physique, chimique ou biologique de ses qualités
naturelles, provoquée par l'homme et par ses activités. Elle perturbe les conditions de vie et
l'équilibre du milieu aquatique et compromet les utilisations de l'eau. Elle peut concerner les
eaux superficielles (rivières, plans d'eau) et/ou les eaux souterraines. Le degré de pollution
s’exprime en demande biochimique en oxygène sur 5 jours (DBO5) et en demande chimique
en oxygène (DCO).

Un milieu aquatique est dit pollué lorsque son équilibre a été modifié de façon durable par
l’apport en quantités trop importantes soit de substances plus ou moins toxiques, d’origine
naturelle ou issue d’activités humaines, soit encore d’eaux trop chaudes.
Tous les polluants ne présentent pas les mêmes risques pour les écosystèmes. Certains
notamment sont biodégradables. Riche en espèces animales et végétales et en micro-
organismes, un écosystème est naturellement capable de transformer et d’éliminer, en partie
ou en totalité, les substances biodégradables qu’il reçoit et d’assurer ainsi le maintien de son
équilibre et de la qualité de ses eaux. Grâce aux phénomènes de filtration et d'oxydation,
combinés à l'action des organismes (bactéries, insectes, plantes…) vivant dans le milieu
aquatique et sur les berges. Mais, si l’abondance de ces substances dépasse un seuil critique,
ses capacités d'autoépuration ne suffisent plus : l’agent polluant ne peut plus être éliminé
assez rapidement ; il s’accumule, rompant progressivement l’équilibre dynamique naturel du
milieu aquatique, et peut même devenir toxique. On dit alors qu’il y a pollution. D’autres
agents polluants, comme les plastiques, les métaux et certains pesticides, ne sont pas ou peu
biodégradables et perturbent ce phénomène naturel. L'autoépuration de l'eau a ses limites.

15
1.2.2. Origines de la pollution des des eaux de surface, continentales et océaniques
En fonction de l’origine de la source de pollution, on distingue :
• La pollution domestique
Les rejets urbains proviennent des différents usages domestiques de l’eau :
- les eaux ménagères provenant des salles de bains, des cuisines, des eaux de lavages sont
chargées de détergents, de graisses, de solvant et de débris organiques ;
- les eaux "vannes" provenant des WC sont chargées de matières organiques azotées et de
germes fécaux. A ceux-ci s’ajoutent :
- les rejets industriels, commerciaux et artisanaux ;
- les eaux pluviales qui lessivent les toits et le bitume et sont chargées en produits minéraux et
organiques.
La pollution urbaine résulte d'un réseau de collecte des eaux usées insuffisant. Certains
quartiers ne sont donc pas raccordés au réseau de collecte des eaux usées et de nombreuses
maisons individuelles ne disposent pas de fosses septiques ; des effluents usagés sont donc
déversés dans les rivières via la baie. Les eaux usées domestiques sont responsables de 60 à
70 % de la contamination des eaux douces en matières organiques. D’autre part, l’azote et le
phosphore, éléments nutritifs apportés de manière excessive par les eaux usées, entraînent
une eutrophisation qui se traduit par des proliférations de végétaux.
• La pollution agricole
L’agriculture est dominée par la culture intensive, grande consommatrice d’eau. L’élevage
(notamment porcin) se développe, souvent sans respect de la réglementation et trop
fréquemment à proximité immédiate des cours d’eau. Les engrais chimiques (nitrates et
phosphates) altèrent la qualité des nappes souterraines qu'ils atteignent par infiltration des
eaux. Les produits phytosanitaires (herbicides et pesticides) sont utilisés pour le traitement. La
situation est particulièrement dégradée. Les déjections animales qui accompagnent les
élevages intensifs s'évacuent dans les cours d'eau et les nappes souterraines ; elles constituent
une source de pollution bactériologique.
• La pollution industrielle
L’activité industrielle est marquée par l’agro-alimentaire et l’extraction de matériaux, activité
à forte tendance polluante. L’industrie est responsable de la moitié des rejets polluants
organiques et de la quasi-totalité des rejets toxiques : métaux lourds et polluants organiques
persistants. Elles sont dues à des rejets de matières en suspension(MES), de matières
organiques(MO), de produits azotés ou phosphorés, de produits toxiques.

1.3. Pollution des eaux souterraines


Les eaux souterraines présentent de nombreux avantages pour les aux de surface car leur
régime est régulier, leurs qualités chimiques et physiques naturelles constantes les rendent
aptes à tous les usages,
Au plan sanitaire, certaines d’entre elles, notamment les nappes captives peuvent être
consommées sans traitement préalable. Enfin, leur traitement contre la pollution est meilleur.
Malgré ces avantages, on constat que les eaux souterraines sans doute parce que cachés sont
ignorées par le grand public. Ce qui explique en partie les multiples causes de pollution
d’origine agricole, industrielle ou urbaine dont beaucoup d’entre elles sont dues à un
comportement inconscient des acteurs ou au non respect de la réglementation. Ces activités
engendrent de nombreuses contaminations et l’on assiste depuis un certain temps à
l’apparition et à la multiplication de pollutions diffuses d’origine agricole ainsi qu’à la
multiplication des cas de contaminations ponctuelles le plus souvent d’origine industrielle.
Dans le domaine des eaux souterraines comme pour notre santé, "mieux vaut prévenir que de
guérir".
16
1.3.1. Les principaux polluants des eaux souterraines
Les polluants que l’on rencontre dans les eaux souterraines peuvent être classés en 3 groupes :
• Les polluants physiques qui sont constitués
- Des eaux chaudes ou froides ;
- Des matières organiques ou minérales en suspension ;
- De la radioactivité.
• Les polluants chimiques qui sont nombreuses et d’origine diverse :
- Les sels minéraux dissouts ;
- Les métaux lourds ;
- Les pesticides et herbicides ;
- Les détergents ;
- Les hydrocarbures.
• Les polluants microbiologiques qui regroupent :
- Les polluants bactériologiques ;
- Les polluants virologiques ;

1.3.2. Origines et catégories des polluants des eaux souterraines


Comme le cas des eaux superficielles, la pollution des eaux souterraines est provoquée par les
rejets des activités domestiques urbaines, agricoles et industrielles.

1.3.3. Vulnérabilité de la nappe : infiltration des polluants


La vulnérabilité des nappes aux pollutions est conditionnée par plusieurs facteurs :
• La protection naturelle du réservoir aquifère : la présence au dessus du réservoir
d’une couverture imperméable ou peu perméable continue assure une protection
naturelle efficace des eaux souterraines en ce sens qu’elle constitue un écran
protecteur contre la pollution des eaux de surface. La nappe peut être libre si elle ne
bénéficie pas d’une couverture imperméable ou peu perméable. Ce type de nappe est
très vulnérable. Les nappes captives au contraire parfois très profonds et toujours
situées sous un toit imperméable profitent d’une bonne protection. S’il y a
contamination d’une nappe captive, c’est qu’il y a eu injection (volontaire) de déchets.
• Epaisseur et pouvoir filtrant de la zone non saturée : la zone non saturée est la
partie du réservoir situé entre la surface du sol et celle de la nappe. Dans cette zone,
l’eau s’infiltre sous l’influence d’une composante verticale jusqu’au moment où elle
atteint la surface de la nappe. Ces paramètres conditionnent en grande partie les temps
de transfert vers la nappe de quelques jours à plusieurs années. Selon la perméabilité
du réservoir (perméabilité d’interstice ou de fissure), ce temps de transfert peut être
variable.
• L’importance du stock d’eau souterraine : la quantité d’eau souterraine est
importante en ce sens qu’elle va intervenir dans les phénomènes de dilution des
éventuels polluants.
• L’importance du taux de renouvellement de l’eau : cela est fonction du volume des
précipitations efficaces et cela va constituer grandement à l’élimination des polluants.
• L’intensité de l’apport en produit polluant : plus la quantité de polluant est énorme,
difficile sera son élimination. Par contre, si la quantité de polluant n’est pas
appréciable, la nappe pourra l’éliminer.

1.3.4. Mouvement de la pollution dans le sol et dans la nappe


La propagation et l’évolution des polluants de la surface du sol à la nappe s’effectuent en 4
étapes :
• Introduction du polluant dans le sol : impact et création du foyer de pollution ;
• Migration et évolution du polluant en zone non saturée : mécanisme d’autoépuration ;
• Propagation et évolution dans l’aquifère : mécanisme de la dilution ;
• Persistance de la pollution, rémanence et technique de contamination.
17
Titre II : Sources et type de pollution des écosystèmes

2.1. Différents sources de pollution


La pollution peut avoir plusieurs sources :
• Pollution ponctuelle : les activités industrielles (chimie, papeterie, agro-alimentaire,
etc.) et les activités urbaines (usages domestiques, commerce, entretien des rues, etc.)
• Pollution diffuse : les activités agricoles telles que l’utilisation des engrais et des
pesticides.

2.2. Différents types de pollution


• La pollution physique altère la transparence de l'eau (présence de matières en
suspension), agit sur sa température (pollution thermique) ou sa radioactivité.
• La pollution chimique est due à des substances indésirables (nitrates, phosphates) ou
dangereuses (métaux et autres micropolluants), qui provoquent de profonds
déséquilibres chimiques (acidité, salinité) ayant des effets biologiques. Elle peut être
chronique, accidentelle ou diffuse.
• La pollution organique de l'eau, provenant des matières organiques et oxydables des
eaux usées domestiques et des industries agro-alimentaires, provoque une
surconsommation d'oxygène (nécessaire à sa dégradation) et peut entraîner la mort de
la vie aquatique. Elle peut également provoquer l'apparition ou la mise en solution de
produits non désirables (métaux, ammoniac, sulfures).
• La pollution microbiologique introduit dans l'eau des micro-organismes, dont
certains sont des germes pathogènes (virus, bactéries). Les rejets provenant de
l'intestin des animaux et de l'homme sont évacués dans le sol ou déversés dans les
cours d'eau. Ils y subissent une épuration naturelle. Mais s'ils parviennent trop
rapidement à une ressource en eau, ils peuvent provoquer une pollution
microbiologique.

Conclusion
En définitive, avec l’augmentation de la population, l’urbanisation croissante,
l’industrialisation, et l’intensification de l’agriculture, les usages de l’eau se sont multipliés et
sa consommation a connu un formidable accroissement. Ce développement s’est accompagné
d’une inévitable augmentation des rejets ménagers, urbains, agricoles et industriels : les taux
de pollution des milieux aquatiques se sont accrus.
Aujourd’hui, bien rares sont les régions du monde épargnées et les milieux aquatiques
continentaux non pollués. L’Afrique n’échappe pas à cela : 40% des eaux sont de bonne
qualité, 40% de qualité mauvaise et 20% sont de qualité passable. Mais la pollution n’est pas
une dégradation irréversible. La qualité de l’eau est un enjeu essentiel à notre santé. Il est
donc important de protéger les écosystèmes et de réduire les impacts de la pollution sur nos
précieuses ressources en eau.

18
Chapitre 3 : Techniques et méthodes d’évaluation de la pollution des écosystèmes

Objectifs spécifiques liés au chapitre 3 :


- Connaitre les paramètres utilisés pour apprécier les niveaux de pollution ;
- Savoir évaluer le niveau de pollution des écosystèmes ;
- Pouvoir interpréter les résultats issus des analyses des paramètres de pollution.

Contenu du chapitre 3

Introduction
La pollution des écosystèmes par les rejets domestiques, agricoles et industriels est un effet
des formes de développement adoptées au dix-neuvième et au vingtième siècle. Ces
différentes formes de pollution par le rejet, le ruissellement et l'infiltration de produits
toxiques, affectent les sols, les plans d’eau, les nappes, les vases qui en tapissent les fonds,
ainsi que les végétaux et les animaux aquatiques comme terrestres. Enfin, ces pollutions
aboutissent à la mer.
La volonté de lutte contre la pollution est dorénavant partagée par les associations, les
pouvoirs publics, les collectivités, les entreprises, et les particuliers. En effet, l’environnement
étant en interaction avec l’ensemble des activités humaines et des écosystèmes, la pollution
fait peser des risques, en particulier sanitaires, tant aux végétaux et aux animaux qu’aux
humains.
Face à cette situation, les industries mettent au point des systèmes de captage des polluants.
Tous les problèmes ne sont pas résolus, mais la mobilisation est lancée. En outre, les travaux
d’éducation et de sensibilisation tant du grand public que des décideurs sur ces situations font
évoluer les consciences et les prises de décision, en faveur de la prévention de la pollution et
de la dépollution des cours d’eau.

Titre I : Paramètres de pollution des écosystèmes

1.1. Paramètres physico-chimiques

1.1.1. Température : chaque espèce d’organisme aquatique à une température


d’eau optimale de vie. Au niveau des poissons, la carpe surtout l’espèce
Ciprinus Carpio à une température optimale à 32°c. pour la truite c’est
15°c. Ainsi, les variations importantes de la température du milieu peuvent
entraîner la mort de ces organismes ou leur migration vers d’autres
écosystèmes.

1.1.2. Oxygène dissout : la détermination de la quantité d’oxygène dissout est le


test le plus significatif à réaliser pour assurer la qualité de l’eau provenant
d’un ruisseau, d’un étang ou d’un lac. En général, un environnement
acceptable pour la vie aquatique doit contenir au moins 5mg/L d’O2
dissous. Dans les rivières à eau courante et limpide, l’oxygène dissous
n’est pas un facteur milite parce que la concentration est proche du point
de saturation.

1.1.3. Dioxyde de carbone : la concentration d’oxygène dissous dans une


étendue d’eau dépend en grande partie de la concentration du CO2 dans
l’eau. La majeure partie du CO2 des eaux naturelles est sous la forme de
carbonate et de dihydrogénocarbonate de calcium. La photosynthèse et la
respiration sont deux facteurs qui affectent le contenu du CO2 dans l’eau.
19
1.1.4. pH, Alcalinité, acidité, dureté : le pH, l’acidité, l’alcalinité et la dureté
sont des facteurs qui rentrent en relation avec la concentration de CO2 et
d’O2.

1.1.5. Azote : l’azote est l’une des plus importantes substances nutritives.
L’azote existe dans l’eau sous 3 formes :
- Gazeux,
- Inorganique (nitrate, nitrite, ammoniac),
- Organique (protéine, urée, acide urique).
De ces 3 formes, seul l’azote inorganique est un indicateur de pollution.

1.1.6. Phosphore : tout comme l’azote, c’est un élément d’une importance


capitale dans le monde biotique. Le cycle du phosphore s’apparente à celui
de l’azote. Dans l’eau naturelle, il se présente sous 3 formes :
- Les composés inorganiques (phosphates),
- Les molécules organiques du protoplasme (organes morts ou
vivants),
- Les molécules organiques dissoutes.
La forme inorganique est un indicateur de pollution. Le phosphore fait
partir des facteurs limitant de l’eutrophisation caractérisé souvent pas la
prolifération des salades d’eau douce (voir photos).

1.1.7. Total de Solide en Suspension (TSS) : le TSS d’un échantillon d’eau est
la quantité de matière qui est en suspension (non dissoute) dans un volume
d’eau. On donne cette valeur en mg/L. il est difficile d’établir des
standards acceptables parce que les TSS inclus une variété de solides
passant de l’argile aux planctons vivants. Cependant, les déviations
soudaines ou graduelles d’une norme établie pour une étendue d’eau
indiquent qu’il y a des problèmes. Soit cette déviation est due à une
érosion du sol à la suite d’une forte pluie, soit au déversement dans l’eau
des eaux usées sans traitements préalables.

1.1.8. Total de Solide Dissout (TDS) : un échantillon de TDS nous donne la


concentration de solide dissout dans un échantillon d’eau. Il prend en
compte les nitrates, phosphates, cyanure, fluorure, les alcaloïdes et tous les
polluants déjà mentionnés. Lorsque TDS < 100mg/L = l’eau est
oligotrophe (pas riche) et TDS > 100mg/L = l’eau est eutrophe
(eutrophisation).

1.1.9. Turbidité : La turbidité désigne la teneur d'une eau en matières qui le


troublent. Dans les cours d'eau elle est généralement causée par
des matières en suspension et des particules colloïdales qui absorbent,
diffusent et/ou réfléchissent la lumière. Dans les eaux eutrophes, il peut
aussi s'agir de bactéries et de micro-algues. La turbidité est un
facteur écologique important, qui peut traduire :
• une teneur importante (normale ou non) en matières en
suspension (suite par exemple à l'érosion, au lessivage de sols fragiles,
dégradés ou agricoles labourés),
• une teneur élevée en plancton,
• une pollution ou eutrophisation de l'eau, cause éventuelle
d'asphyxie (par anoxie) du milieu ou de colmatage des branchies des
poissons.

20
1.1.10. Transparence : la transparence se définit comme la propriété d’une
substance à transmettre la lumière. La transparence de l’eau influence donc
la pénétration de la lumière dans l’eau et dépend de la quantité de matière
dans l’eau (sous forme de particules ou dissoute). Ces matières peuvent
être d’origine minérale (limon, argile) ou organique (débris, végétaux et
animaux, microorganisme, composés chimiques).

1.1.11. Conductivité et salinité : La conductivité d’une eau indique son caractère


plus ou moins salin. Les eaux pauvres en ions présentent une
conductivité très faible alors que l’eau de mer, par exemple, a une
conductivité très élevée. La conductivité de l’eau est couramment
exprimée en µS/cm. L’eau douce, tout comme l’eau d’un bassin, devrait
avoir une conductivité comprise entre 300 et 1 200 µS/cm. Si une eau
présente une conductivité inférieure à 300, on peut en déduire qu’elle est
pauvre en ions et que, par exemple, la moindre modification du milieu
ambiant entraînera une variation brutale de la valeur du pH. Une eau dont
la conductivité est supérieure à 1200 µS/cm ne peut plus être considérée
comme une eau douce.
Les solides dissous d'un échantillon d'eau, basé sur la valeur calculée de la
conductivité électrique, peuvent être calculés en utilisant l'équation
suivante: Solides dissous (mg/l) = 0.5 x conductivité (dS/m) ou = 0.5 *
1000 x conductivité (mS/cm).

1.2. Paramètres biochimiques

1.2.1. Demande Biochimique en Oxygène (DBO) : la DBO est un test


normalisé pour mesurer les besoins d’oxygène d’un effluent nécessaire
pour biodégrader les matières organiques. C’est la seule technique simple
d’appréciation des transformations des apports organiques dans les milieux
récepteurs. Ce test sert fréquemment de base au calcul de taxe aux
pollueurs.

1.2.2. Demande Chimique en Oxygène (DCO) : la DCO est l’oxygène


consommé chimiquement pour la destruction des matières organiques ou
l’oxydation de certains éléments réducteurs. Le test de DCO est rendu
nécessaire parce que plusieurs composés organiques ne subissent pas de
décomposition biologique assez rapide pour être pris en considération dans
un test de DBO5. Le test de DCO a donc été développé dans le but
important de connaitre la concentration des composés qui ne peuvent subir
de décomposition biologique dans les effluents et dans les étendus d’eau
récepteurs.

1.3. Paramètres biologiques

1.3.1. Espèces indicatrices : lorsque l’eau devient polluée, il semble se produire


un mouvement inverse. Ainsi, la grande variété des espèces à population
moyenne se transforme en une variété réduite d’espèce à population
élevée. Une telle diminution dans la diversité des espèces est souvent
considérée comme une indication de pollution. Les espèces présentes en
concentration élevées sont appelées "espèce indicatrice" ou "organismes
indicateurs de pollution".

21
1.3.2. Bactéries : les organismes décomposeurs sont en majorité des
microorganismes tels que les bactéries. Il y a deux processus :
- 1er processus aérobie,
- 2ème processus anaérobie.
Les indicateurs de pollution bactérienne utilisés en grande partie
sont : les coliformes, les coliformes thermotolérants, les Escherichia
coli et les entérocoques.

1.3.3. Algues : aucune espèce en soit ne peut être utilisée comme indicateur de
pollution. Ce qui est important, c’est la proportion de chaque espèce et les
changements qui sont les meilleurs indicateurs de pollution. La quantité et
les sortes d’algues qu’on retrouve dans l’eau dépendent de la concentration
en matières organiques (nitrates, phosphates, etc.).

1.3.4. Zooplanctons : ce sont des animaux aquatiques de taille plus


microscopiques. Il existe 3 types de zooplanctons :
• Les protozoaires,
• Les rotifères,
• Les crustacés.
Les zooplanctons, quelque soit l’espèce ne sont pas indicateurs exactes de
pollution. Dans tous les cas, l’effet de la pollution sur le zooplancton est
ordinairement secondaire. La pollution ne tue pas directement le
zooplancton. Ou bien elle abaisse le niveau de l’oxygène dissous au-
dessus de la limite de résistance des zooplanctons ou bien elle détruit leur
source de nourriture.

1.3.5. Poissons : dans une étendue d’eau, les types de poissons dépendent
jusqu’à u certain point du degré d’eutrophisation. Une forte pollution tue
la majorité des poissons. Les poissons ne sont pas de bons indicateurs très
sûr de pollution parce qu’ils se déplacent d’un endroit à un autre.

Titre II : Effet d’un rejet polluant

2.1. Courbe en sac : Si un court d’eau en écoulement ou pas reçoit en un point de son
parcourt un rejet polluant important, ce rejet peut être organique et biodégradable.
L’évolution est schématisée par une figure (voir ci-dessus). La pollution organique
apportée entraine un développement du processus de dégradation aérobique normale
dans une eau naturelle. Cela se traduit par :
- une augmentation de l’Oxygène dissous,
- une multiplication des micro-organismes,
- une modification de la population des protozoaires, rotifères, crustacés, algues et
poissons,
- l’utilisation de la matière organique par la biomasse et transformée en éléments
minéraux.
Ce phénomène décrit sur le graphe des variations des teneurs en oxygène dissous est
appelé "courbe en sac".

2.2. Notion de seuil d’autoépuration : les capacités d’autoépuration normale sont


limitées par la capacité de ré-oxygénation de l’eau. Il existe un seuil à partir duquel
l’apport de polluant est tel que le cours d’eau ou le lac n’a plus les possibilités de
récupération nécessaire pour retrouver son état antérieur. A partir de cet instant, toute
autoépuration n’est pas arrêtée mais il y a une transformation des mécanismes de
dégradation de la matière organique. Le système initialement aérobique devient

22
anaérobique. La matière organique est encore minéralisée mais se transforme en CH4,
H2S, N2).

2.2. Phénomène d’eutrophisation : l’eutrophisation est le processus évolutif naturel ou


provoqué rendant un écosystème et particulièrement un lac de plus en plus pourvu de
sels nutritifs (nitrates, phosphates, etc.) et donc de plus en plus riche en organismes
vivants et en matières organiques.
Les conséquences de l’eutrophisation sont dramatiques. La profondeur diminue, l’eau
devient plus chaude, les plantes prennent racine dans le fond. La combinaison de
température élevée et de profondeur faible va entrainer une augmentation considérable
de la vie. La vie végétale et animale change remarquablement au cours de
l’eutrophisation.

Titre III : Textes législatifs et réglementaires en matière de pollution des écosystèmes

Chaque pays dispose d’une législation qui s’appui sur les normes et conventions
internationales. Aujourd’hui, toutes les organisations internationales, multilatérales,
bilatérales et régionales font de la prise en compte de l’écosystème dans les différents projets
une exigence pour obtenir leur appui financier ou technique.
Ainsi, de plus en plus, il existe des lois tels que le code de l’environnement, le code de
l’eau, le code minier, le code foncier, le code forestier, etc.

NB : Cette partie du cours sera réalisé sur forme d’étude de cas et permet de montrer aux
auditeurs dans quelles conditions sont appliqués les textes de lois.

3.1. Inventaire des textes de lois et réglementation en matière de protection des


écosystèmes contre la pollution
• chaque auditeur fera l’étude de la législation de son pays d’origine.
3.2. Evaluation de l’état initial d’un écosystème avant la mise en œuvre des projets.
• chaque auditeur fera une évaluation environnementale en choisissant un type
d’écosystème et une activité précise.
3.3. Etude d’Impact Environnemental d’un projet ayant affecté l’écosystème.
• simulation d’une étude d’impact environnemental sur un cas choisi en fonction de
la problématique d’orientation de chacun des auditeurs.
3.4. Expertise environnementale dans le cadre d’un bureau de contrôle.
• exploitation des données d’un cas de mission de contrôle d’un projet impactant un
écosystème.
• Elaboration d’un Plan de Gestion Environnemental (PGE) ainsi que sa mise en
œuvre dans le cadre d’un projet conduit par les auditeurs ou mis en œuvre à 2IE.

Conclusion
L'absence d'harmonisation entre les pays concernant la gestion, le transport et le stockage des
déchets de toutes sortes donne lieu à des situations complexes et souvent frauduleuses. De
nombreux pays riches se débarrassent de leurs produits toxiques dans des pays en voie de
développement, où la surveillance des écosystèmes est moins stricte et où le stockage et la des
déchets sont bien souvent facilités par l’ignorance et les mauvaises pratiques liées à plusieurs
facteurs. Les agences chargées de gérer, de transformer, de contrôler les écosystèmes doivent
donc redoubler d'attention pour tenter de suivre les différentes filières de transport et de
traitement des polluants afin de déjouer les mauvaises pratiques souvent à des conséquences
désastreuses. L’avenir du cadre de vie et de travail passe donc par une prise de conscience
globale. Cette prise de conscience et les actions qui en découlent nous concernent tous.

23
Activités d’apprentissage liées au cours

Les activités d’apprentissage seront basées sur :


• la mise en situation avec pour buts de mobiliser l'énergie, créer des conditions
affectives propices, créer des conditions cognitives propices, orienter le déroulement
de l'activité, rassembler les conditions nécessaires au déroulement de l'activité.
• L’expérimentation avec pour buts de faire accomplir une tâche, fournir des éléments
concrets d'expérience à analyser ensuite, encourager la formulation d'hypothèses,
permettre les essais et les erreurs, permettre le développement de stratégies et faire
intégrer les connaissances pertinentes.
• L’objectivation avec pour buts de faire le bilan, évaluer la démarche, dégager un
modèle ou des lois, structurer les connaissances acquises, formaliser les concepts
intégrateurs, dégager l'essentiel
• Le réinvestissement avec pour buts de faire approfondir les tâches, faire accomplir des
tâches différentes, décontextualiser l'apprentissage, favoriser le transfert des habiletés,
consolider les habiletés et rendre autonome.
Nous avons préparés toutes les activités liées à chaque chapitre. A la fin des premiers
chapitres ou nous prévoyons des situations à problèmes à résoudre, il aura un chapitre
d’étude de cas ou toutes les compétences seront mobilisées pour traiter les cas. Cette méthode
de transmission des compétences a pour avantage de se rendre compte de la mise en œuvre de
la mobilisation des compétences prises séparément.

Bibliographie
[1] D. Guiral, 1992. L’instabilité physique, facteur d’organisation et de structuration d’un
écosystème tropical saumâtre peu profond: la lagune Ebrié, Vie et milieu, 42 (2): 73-92.
[2] P. Dufour et L. Lemasson, 1985, Le régime nutritif de la lagune tropicale Ebrié (Côte
d’Ivoire), Océanogr. trop. 20 (1): 41-69.
[3] J. M. Dorioz, P. Quetin, J. A. Lazarotte, J. P. Bosse et J. P. Moreille, 2004, Bilan du
phosphore dans un bassin versant du lac Léman: Conséquences pour la détermination de
l’origine des flux exportés, Rev. Sci. Eau. 17 (3): 329-354.
[4] A. A. Adingra et R. Arfi, 1998, Organic and Bacterial Pollution in the Ebrié Lagoon, Côte
d’Ivoire, Marine Pollution Bulletin, 36 (9): 689-695.
[5] A. Ménesquen et Janvier, 2001, L’eutrophisation des eaux marines et saumâtres en Europe
en particulier en France, Rapport IFREMER pour la Commission Européenne, DGENV. B1.
59p.
[6] G.Tredoux, A.S.Talma, Nitrate pollution of groundwater in southern Africa. In: Y. Xu, B.
Usher, (Eds.), Groundwater Pollution in Africa, Taylor & Francis/Balkema, Leiden, 2006, pp.
15-36.
[7] Konan KS, Kouassi AM, Adingra AA, Dongui BK, Gnakri D. 2008. Variations
saisonnières des paramètres abiotiques des eaux d'une lagune tropicale : la lagune de Grand-
Lahou, Cote d'Ivoire. European Journal of Scientific research, 21(3): 376-393.
[8] Konan KS, Kouassi AM, Adingra AA, Gnakri D. 2009. Spatial and temporal variation of
fecal contamination indicators in Graand-Lahou lagoon, Côte d’Ivoire. Journal of Applied
Biosciences, 23: 1422-1435.
Webographie
Les références en ligne des documents : liens des sites ou pages web de référence :

[1] Changement climatique : voir http ://www.unfccc.de


[2] Pollution transfrontière : http ://www.unece.org/env/lrtap/welcome.html
[3] CITEPA http ://www.citepa.org/emissions/nationale/index.htm
[4] ADEME Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
http ://www.ademe.fr

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[5] CCE - DG Environnement, Commission des Communautés Européennes - Direction
Générale Environnement, http ://europa.eu.int/comm/environment
[6] EUROSTAT, Office Statistique des Communautés Européennes
http ://europa.eu.int/comm/eurostat
[7] AEE, Agence Européenne pour l’Environnement, http ://www.eea.eu.int
[8] US Environmental Protection Agency, http ://www.epa.gov/
[9] CEREA- Laboratoire d’environnement atmosphérique, http ://www.enpc.fr/cerea
[10] OMS-Norme de qualité eau, www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/potable/potable
[11] Québec-règlement sur la qualité de l’eau, www.mddep.gouv.qc.ca/eau/potable/brochure
[12] ISO-Norme qualité eau, www.iso.org/iso/fr/iso_catalogue/...tc/catalogue_tc_browse.htm

Acronyme ou Glossaire

Les définitions des mots ou des acronymes rencontrés dans le document

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