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CHAPITRE 2EME : L’ABUS DE CONFIANCE

L’abus de confiance, le vol et l’escroquerie ont un but commun, s’emparer de la chose d’autrui. Mais
la façon d’y procéder présente des différences.
Le voleur soustrait la chose contre la volonté de sa victime.
L’escroc obtient la chose appartenant à sa victime en utilisant des manœuvres frauduleuses.
Dans l’abus de confiance, l’agent pénal conserve la chose qui lui a été remise en vertu d’un certain
contrat. L’abus de confiance est une infraction particulière car son existence suppose la réunion de :
- conditions préalables et
- d’éléments constitutifs

qu’il convient d’examiner avant de voir le régime juridique et la répression de cette infraction.
SECTION 1ERE : LES CONDITIONS PREALABLES
L’article 383 du CP prévoit 4 conditions préalables :
- Un contrat violé,
- Une remise,
- Une chose objet de la remise et enfin,
- Une mise en demeure.

On appelle condition préalable, le cadre sans lequel l’infraction ne peut se concevoir.

PARAGRAPHE 1ER : UN CONTRAT VIOLE


La loi exige un contrat, c'est-à-dire un accord de volontés en vertu duquel la chose a été remise à
titre précaire. Si donc la chose a été remise en pleine propriété, il ne peut plus y avoir d’abus de
confiance ; exemple : un artisan reçoit la commande d’un objet qu’il va fabriquer, le client lui verse le
prix ou une partie du prix ; si l’artisan n’exécute pas la commande et s’il garde l’argent, il ne commet
pas pour autant un abus de confiance parce que cet argent lui a été remis à titre de propriété. Seule
sa responsabilité civile est engagée. Mais cet accords de volontés préalable ne peut être quelconque,
il faut qu’il s’agisse d’un contrat d’un certain type et précisément de l’un des contrats prévus par
l’article 383 du CP. Ces contrats sont au nombre de six (6).
Il s’agit du :
- Louage, du
- Dépôt, du
- Mandat, du
- Prêt à usage, du
- Nantissement ou gage, du
- Contrat de travail salarié ou non.

1- LE LOUAGE

Il s’agit ici du louage de chose. Ce contrat est défini comme le rapport juridique en vertu duquel l’une
des parties s’oblige à faire jouir l’autre d’une chose pendant un certain temps et moyennant un
certain prix que celle-ci s’oblige à lu payer. Exemple : il y a abus de confiance lorsqu’un individu
détourne la voiture qu’il a louée.
2- LE DEPOT

C’est l’acte par lequel on reçoit la chose d’autrui à charge de la garder et de la restituer en nature.
Pour qu’il y ait abus de confiance, il faut que le dépositaire soit tenu d’une obligation de restituer en
nature (choses non fongible). Exemple : un individu remet un tableau de Picasso à un dépositaire ; si
celui-ci ne restitue pas ce tableau à l’échéance, on pourra le poursuivre pour abus de confiance. Mais
la jurisprudence retient également l’abus de confiance lorsque la chose remise est une chose
fongible. En pareil cas, si le dépositaire ne restitue pas en équivalent ou en valeur, on pourra lui
appliquer l’article 383 du CP.
3- LE MANDAT

Ce contrat est à la source du plus grand nombre d’abus de confiance. Il en est ainsi parce que le
mandat est le type même de convention basée sur la confiance. Le mandat est un contrat par lequel
une personne, le mandant, donne à une autre, le mandataire, le pouvoir d’accomplir un ou plusieurs
actes. Conformément à la loi, le mandataire agit au nom et pour le compte du mandant.
Pour la réalisation du délit, la forme du mandat est sans importance ; peu importe qu’il soit verbal ou
écrit. La nature du mandat est également indifférente ; la loi ne distingue pas selon que le mandat est
conventionnel ou légale.
Les règles de l’abus de confiance sont encore applicables même si le mandat est gratuit. Exemple : 3
individus achètent en commun un billet de loterie nationale ; l’un d’eux est détenteur du billet et il a
reçu mandat pour percevoir le montant du lot qu’ils ont gagné. Il y a un conflit lorsque le mandataire
indélicat détourne le montant du lot.

On remarquera que le contrat de société ne figure pas dans l’énumération de la loi. Sa violation ne
peut donc servir de fondement à une poursuite pour abus de confiance. Mais le principe ainsi dégagé
a été battu en brèche et avec juste raison car le contrat de société recouvre souvent un contrat de
mandat et à ce titre, il mérite d’être protégé pénalement par la loi.
Aussi, en droit des sociétés, on considère les administrateurs et les gérants comme des mandataires.
La qualité de mandataires sociaux reconnue aux dirigeants permet de leur appliquer les peines de
l’abus de confiance.
Exemple : commet un abus de confiance l’administrateur d’une SA qui détourne les fonds sociaux.
Pour désarmer la répression, la loi permet au juge, dans l’hypothèse où les règles de l’abus de
confiance ne sont pas applicables faute d’éléments constitutifs, de retenir à l’encontre des dirigeants
dans le cadre des SA et des SARL, le délit d’abus des biens sociaux. Ce délit, comme nous le verrons
dans la partie consacrée aux droits des sociétés, s’applique lorsque le dirigeant a utilisé les biens
sociaux tout en sachant que son acte est contraire à l’intérêt social.
4- LE PRET A USAGE

C’est le contrat par lequel l’une des parties livre une chose à l’autre pour s’en servir à charge pour
cette personne de la rendre après s’en être servi.
Pour qu’il y ait abus de confiance, il faut que l’emprunteur soit tenu de restituer en nature. Mais dans
l’hypothèse d’un prêt de consommation, l’article 383 CP ne pourra s’appliquer.
5- LE NANTISSEMENT OU GAGE
Le nantissement s’entend du gage mobilier. Exemple : commet un abus de confiance, le créancier
gagiste qui détourne la chose remise en gage.
6- LE CONTRAT DE TRAVAIL SALARIE OU NON-SALARIE
Il faut entendre par là, tout contrat par lequel l’une des parties s’engage à faire quelque chose pour
l’autre moyennant un prix convenu entre elles.
Exemple 1 : il y a abus de confiance lorsqu’un artisan détourne les matières premières qui lui sont
remises pour la façonner ou une chose confiée pour réparation.
Exemple 2 : il y a abus de confiance lorsque des ouvriers détournent une partie de la soie qu’ils ont
reçue pour être tissée.
Il revient au juge saisi d’une poursuite pour abus de confiance de qualifier le contrat pour savoir si
effectivement il rentre dans les prévisions de la loi. Dans ce travail de qualification, le juge du fond
est souverain, il n’est pas tenu de se ranger sur la thèse des parties en litige.
PARAGRAPHE 2EME : UNE REMISE volontaire
L’abus de confiance suppose une remise volontaire et à titre précaire. Il faut entendre par remise à
titre précaire, une remise faite à charge de rendre ou de restituer ou de faire de la chose un usage ou
un emploi déterminé.
La remise peut être effectuée par le propriétaire de la chose ou par une autre personne agissant sur
les ordres du propriétaire. Exemple : on envoie un mandataire chercher de l’argent chez le banquier
et il le garde pour lui. Ce mandataire indélicat pourra être poursuivi pour abus de confiance.
Peu importe aussi que la chose ait été remise à l’auteur de l’abus de confiance mais à une personne
qui agit en son nom et à son compte. Exemple : un ami doit vous prêter sa mobylette, vous envoyez
un mandataire, ce dernier s’exécute mais vous détournez la mobylette. Votre comportement est un
abus de confiance.
Peu importe enfin que la chose ait été réellement remise ou laissée à la disposition de l’auteur du
détournement. Exemple : il y a abus de confiance lorsqu’une personne détourne un immeuble dont
elle avait la disposition en qualité de locataire.

PARAGRAPHE 3EME : LA CHOSE OBJET DE LA REMISE


Les choses énumérées par la loi sont exclusivement des meubles. On peut les classer en deux
groupes :
1ER GROUPE : LES EFFETS, LES DENIERS ET LES MARCHANDISES
A travers les termes effets et deniers, la loi vise l’argent, les bijoux, les meubles meublant, les
matières premières de toute nature remise pour être travaillés, transformées ou vendues.
Par marchandises, il faut entendre toutes les choses qui sont susceptibles de faire l’objet d’un
commerce1.
2EME GROUPE : LES ECRITS
La loi vise les écrits contenant obligation de charge. Dans ce cadre, il faut ranger les effets de
commerce, une reconnaissance de dette, une quittance. De même, on a jugé qu’une promesse
synallagmatique de vente est un écrit contenant des obligations à la charge des parties. Dans cette
affaire, l’acte rédigé en un seul exemplaire est remis à un tiers à charge de le conserver dans l’intérêt
commun des parties. Ce tiers qui avait servi d’intermédiaire entre les parties remet l’acte au vendeur
avec mandat de le faire signer par sa femme, mais le vendeur procède à la destruction de l’acte
contenant les promesses synallagmatique de vente.
Pour la chambre criminelle de la Cour de Cassation française, l’acte du vendeur est un abus de
confiance au sens de la loi. Il résulte de cette analyse que l’article 383 CP ne vise que les écrits ayant
une incidence sur le patrimoine. Sont donc exclus les détournements frauduleux d’écrits ne
contenant pas d’obligations ou de charges et qui sont sans valeur commerciale ; c’est le cas des
lettres missives qui ne sont pas appréciables en argent. Exemple : le fondé de pouvoir qui détourne

1
Exemple : on a jugé que les fiches de commerce contenant les noms et adresses des clients sont des marchandises au sens de la loi et qu’il
y a abus de confiance lorsqu’un représentant commercial chargé de visiter cette clientèle éventuelle, détourne ces fiches au profit d’une
entreprise concurrente.
les lettres personnelles du directeur d’une entreprise ne commet pas un abus de confiance. On
pourra le poursuivre pour délit de suppression de correspondance de l’article 167 alinéa 2 CP.
PARAGRAPHE 4 : UNE MISE EN DEMEURE
C’est une sommation, un avertissement, une invitation de restitution les fonds ou objets confiés. Elle
peut se faire par voie d’huissier, par simple lettre ou même verbalement. La mise en demeure est
donc une mise en garde.
En droit français, la mise en demeure n’est jamais un élément constitutif de l’infraction. Elle peut
servir seulement à établir la mauvaise foi de l’agent pénal. Mais, il faut préciser qu’elle n’est jamais
exigée pour prouver cette mauvaise foi. Le Ministère public peut rapporter cette preuve par tout
moyen.
Peu importe aussi que la chose ait été remise à l’auteur de l’abus de confiance mais à une
personne qui agit en son nom et à son compte. Exemple : un ami doit vous prêter sa
mobylette, vous envoyez un mandataire, ce dernier s’exécute mais vous détournez la
mobylette. Votre comportement est un abus de confiance.

Peu importe aussi que la chose ait été remise à l’auteur de l’abus de confiance mais à une
personne qui agit en son nom et à son compte. Exemple : un ami doit vous prêter sa
mobylette, vous envoyez un mandataire, ce dernier s’exécute mais vous détournez la
mobylette. Votre comportement est un abus de confiance.
Peu importe aussi que la chose ait été remise à l’auteur de l’abus de confiance mais à une
personne qui agit en son nom et à son compte. Exemple : un ami doit vous prêter sa
mobylette, vous envoyez un mandataire, ce dernier s’exécute mais vous détournez la
mobylette. Votre comportement est un abus de confiance.
SECTION 2EME : LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’ABUS DE CONFIANCE
On peut relever dans l’article 383 CP deux éléments :
- La non-exécution des engagements et
- l’intention coupable.

PARAGRAPHE 1ER : LA NON-EXECUTION DES ENGAGEMENTS


En droit français, le code pénal de 1810 emploie les termes de « détournement » et « dissipation »
pour mettre en relief les caractères du détournement et de la dissipation, ce texte utilise les
expressions suivantes « ne pas avoir rendu la chose, ne pas l’avoir représenté, ne pas en avoir fait
l’usage ou l’emploi qui avait été déterminé ».
Le nouveau CP français, ne vise que le détournement. Mais, comme par le passé, on admet qu’il
existe deux formes d’abus de confiance. Le détournement et la dissipation.
Le droit sénégalais préfère l’expression non-exécution des engagements. Mais, il faut souligner que
les caractères de cet engagement sont les mêmes que les caractères du détournement ou de la
dissipation. Comme en droit français, l’expression « ne pas exécuter ses engagements » recouvre
deux hypothèses :
1- LE CAS OU L’AFFECTATION D’UN BIEN N’A PAS ETE RESPECTEE

Dans cette hypothèse, la chose reçoit une destination différente de celle qui été primitivement
prévue. Exemple : il y a abus de confiance lorsque les dirigeants sociaux utilisent pendant la période
pré-constitutive de la société, les fonds qui ont été reçu du souscripteur et qui avaient été remis avec
une affectation déterminée ; commet le délit d’abus de confiance, le directeur d’une SA qui détourne
les sommes destinées au paiement de commissions dues aux agents de la société.
2- LE FAIT DE DISSIPER LA CHOSE OU L’ARGENT

La dissipation est un acte d’aliénation. Exemple : vente de la chose, destruction de la chose. L’acte de
dissipation réalise tout le contraire d’une appropriation puisqu’il fait perdre à l’agent pénal la
disposition de la chose. Tel est le cas du mandataire qui utilise pour ses dépenses personnelles les
fonds remis par le mandant.
Il est admis que la dissipation ne constitue pas toujours un abus de confiance car elle n’exclue pas, en
toute hypothèse, la possibilité de restituer.
Pour savoir si le délit est caractérisé, il est nécessaire de s’attacher à la nature de la chose objet de la
remise. Quand il s’agit d’une chose non-fongible, la dissipation va consommer l’abus de confiance car
elle rend impossible la restitution en nature. Peu importe que le sujet invoque qu’il est en mesure de
restituer en valeur.
En ce qui concerne les choses fongible, la dissipation prend un caractère délictueux lorsque le sujet,
étant ou en devenant insolvable, est dans l’impossibilité de restituer en équivalent ou en valeur.
PARAGRAPHE 2EME : L’INTENTION COUPABLE
Elle est nécessaire. Le délit existe lorsque l’agent pénal a eu conscience de la précarité de sa
détention. L’intention, c’est donc la conscience de la part de l’auteur du délit qu’il détient à titre
précaire et qu’il n’a pas le droit de disposer de la chose qui lui a été remise.
En principe, la preuve de l’intention ne pose aucune difficulté. Les juges du fond pourront déduire
l’intention des circonstances qui permettent de constater l’abus (c’est l’élément matériel qui éclaire
l’intention). Cette solution s’applique aisément lorsque la remise porte sur une chose corporelle
individualisée. Dans cette hypothèse, la nature même de l’acte de disposition doit permettre
d’affirmer avec certitude qu’en détournant la chose qui lui a été confiée, l’agent pénal n’a pas ignorer
le caractère illicite de son acte.
L’hésitation est cependant permise lorsque la remise porte sur une somme d’argent. Le prévenu dans
cette hypothèse va prétendre généralement qu’il n’avait nullement l’intention de s’approprier cette
somme et ce n’est que par suite de circonstances indépendantes de sa volonté qu’il s’est trouvé plus
tard dans l’impossibilité de rembourser.
Dans cette hypothèse, les juges ont tendance à considérer que le prévenu à pris un risque dont il a
mal mesuré l’ampleur. Et même s’il avait la ferme volonté de rembourser les fonds qu’il utilisait à des
fins personnelles, il ne peut échapper à la sanction pénale car l’élément moral est établi dès l’instant
qu’il est dans l’impossibilité de restituer par équivalent ou en valeur les sommes qui lui ont été
remises.
SECTION 3 : LE REGIME JURIDIQUE DE L’ABUS DE CONFIANCE
PARAGRAPHE 1ER : LES FAITS JUSTIFICATIFS
L’article 383 CP prévoit 3 faits justificatifs :
- La force majeure,
- Le fait du remettant ou d’un tiers et
- La faute involontaire de l’auteur.

Ces faits doivent empêcher l’exécution de l’engagement. Il revient au prévenu d’établir le fait
justificatif qu’il invoque par tout moyen.
Sur cette question, le CP sénégalais fait preuve d’originalité par rapport au CP français. La loi
française ne connaît pas ces faits justificatifs. Mais la jurisprudence française a admis l’exclusion du
délit lorsque le prévenu est en mesure de rapporter que ce sont les événements de force majeure,
absolument imprévisibles, qui le mettent dans l’impossibilité de rembourser. Par exemple, un vol, un
incendie ou une perte.
Les juges font preuve de fermeté dans l’appréciation de la force majeure. Ils se prononcent dans le
sens de la répression lorsque l’agent pénal est dans l’impossibilité de s’exécuter parce qu’il a fait des
erreurs de prévision. Exemple : un comptable retire de l’argent de sa caisse pour jouer au Pari
Mutuel Urbain (PMU). Il gagne et replace l’argent ; il renouvelle son action mais cette fois ci, il perd. Il
ne peut se retrancher derrière le pronostique des jeux pour invoquer l’impossibilité de restituer. Ce
pronostique n’est pas infaillible. Ce comptable indélicat a fait des erreurs de prévision, son
comportement est un abus de confiance au sens de la loi.
L’article 383 CP ne s’applique pas lorsque le remettant a donné au prévenu l’autorisation de disposer
de la chose. Exemple : un banquier reçoit de l’argent en vue de l’achat d’actions pour son client. Si le
banquier dispose des sommes d’argent sur l’autorisation de son client, il ne pourra pas être poursuivi
pour abus de confiance.
Enfin, il n’y a pas d’abus de confiance lorsque la faute de l’agent pénal est une simple négligence.
Exemple : le représentant commercial ou le mandataire d’une compagnie pétrolière qui tarde à
reverser le produit de la vente ne peut être poursuivi pour abus de confiance même s’il restitue les
fonds au-delà du délai imparti.
Mais, s’il est établi que le retard est frauduleux, la répression sera de rigueur ; exemple, c’est le cas
d’un organisateur d’une exposition qui, malgré une mise en demeure, ne restitue pas les tableaux
invendus confiés par un peintre.
PARAGRAPHE 2EME : LA COMPLICITE ET LA TENTATIVE
Pour la complicité, il faut se référer aux règles de droit commun. Elle peut être retenue si
l’intervention du complice est positive et si elle a été faite en connaissance de cause.
S’agissant maintenant de la tentative, il faut retenir qu’elle n’est pas punissable pour les raisons
suivantes :
- L’existence d’un contrat préalable opère ici une remise volontaire des objets entre les mains du
coupable,
- En générale, dans l’abus de confiance, l’agent pénal poursuit normalement son dessein criminel,
enfin
- Le refus de restitution consomme le délit et il est inutile de parler de tentative.

PARAGRAPHE 3EME : L’IMMUNITE FAMILIALE


Elle a été rédigée pour le vol, mais la jurisprudence l’a étendue à l’abus de confiance. Il faut préciser
que l’immunité ne joue pas si les époux, mariés à l’époque des poursuites ne l’étaient pas au
moment des faits. En sens inverse, l’immunité joue si les époux sont divorcés à l’époque des
poursuites alors qu’ils étaient mariés à l’époque des faits.
SECTION 4EME : LA SANCTION PENALE
La loi a prévu des peines ordinaires et des peines aggravées.
PARAGRAPHE 1ER : LES PEINES ORDINAIRES
L’abus de confiance est un délit puni d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 4 ans et d’une
amende de 20.000 F à 3.000.000 (article 383 alinéa 1er CP).
Les juges pourront ordonner l’interdiction de séjour pour une durée de 10 ans. En outre, ils pourront
prononcer à l’encontre du délinquant, l’interdiction des droits visés à l’article 34 CP. Il s’agit de
l’interdiction de certains droits civils, civiques et de famille.
PARAGRAPHE 2EME : LES PEINES AGGRAVEES
Même aggravée, l’abus de confiance reste toujours un délit et il est porté devant le tribunal
correctionnel. La peine d’emprisonnement est égale à 10 ans, l’amende est égale à 12.000.000 F
(article 383 alinéa 3 CP).
Les peines de l’abus de confiance sont aggravées lorsque le délinquant a fait appel au public afin
d’obtenir soit pour son compte, soit comme directeur ou administrateur ou agent d’une société ou
d’une entreprise commerciale ou industrielle des remises de fonds ou valeurs à titre de dépôts, de
mandat ou de nantissement.

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