Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CHARANÇONS (SUD
(SUO DU CAMEROUN)
260 THE HARVESTING OF EDillLE
EDffiLE WEEVIL LARVAE (SOUTH CAMEROUN)
INSECTS IN ORAL LITERATURE AND TRADITIONS
Generalites
Généralités
Les charançons
charan90ns (Curculionidae) sont signalés
signales un peu partout dans le monde.
En l'état
l'etat actuel des connaissances, ceux du genre Rhynchophorus comprennent
dix espèces,
especes, dont sept sont des ravageurs des palmiers: R. ferrugineus, R. vulne-
ratus et R. bilineatus en Asie, R. palmarum en Amérique
Amerique latine, R. cruentatus
dans le sud des États-Unis,
Etats-Unis, enfin R. quadrangulus et surtout R. phoenicis pour
l'Afrique (Wattanapongsiri 1966).
Les charan90ns
charançons sont des ravageurs majeurs des plantations agro-industrielles
de palmiers. Face àit l'ampleur du prejudice économique, d'important~s études
préjudice economique, etudes
ont été
ete entreprises afin d'améliorer
d'ameliorer le piégeage
piegeage de ces insectes (Nadarajan
(NadaraJan 1984,
Morin et al. 1986). Les travaux récents
recents relèvent
relevent de l'écologie
l'ecologie chimique et analy-
sent les odeurs émises
emises par les tissus des plantes-hôtes
plantes-hOtes (Rochat et al. 1993, Hal- PHOTO 1. Divers stades de développement
developpement de Rhynchophorus phoe
lett et al. 1999), ainsi que les pheromones
phéromones produites par les charan90ns,
charançons, et pro-
agrégation (Weissling et al. 1993). C'est essentielle-
voquant notamment leur agregation
ment àit l'etat
l'état larvaire que le charan90n
charançon provoque des degats,
dégâts, meme
même si c'est àit ments sont recourbés.
recourbes. Les larves sont également
egalement apode
l'adulte de l'espèce
l'espece R. palmarum que l'on doit la maladie de l'anneau rouge qui reptation et contorsion. £lIes
Elles progressent en file indienne
dévaste americaines (Griffith 1987). ~ependant,
devaste aujourd'hui les plantations sud américaines elles se nourrissent, et fmissent par produire un cocon fib
tous les charançons
charan90ns des palmiers ne sont pas des ravageurs. Certams genres quel elles effectueront leur nymphose. Les larves sont éven
even
(Derelomus, Prosoestus, Phyllotrox...) sont floricoles (Lepesme 1946) et entr~ sées
sees par les larves d'un autre scarabée,
scarabee, un histéride
histeride du ge
tiennent une relation de type mutualiste avec le palmier-hôte.
palmier-hote. En tant que POllI-
pOlll- le carabique adulte Neochryopus savagei. La nymphose du
role crucial dans la reproduction de la plante (Silber-
nisateurs, ils jouent un rôle viron, mais la maturation de l'imago peut considérablem
considerablem
bauer-Gottsberger 1990, Mariau et al. 1991, Listabarth 1996, Anstett 1999). adultes sont diurnes
diumes et sont dotés
dotes d'un vol bruyant et toniqu
Tous les stades de développement
developpement se rencontrent simu
Biologie et écologie
ecologie de R. phoenicis ment de l'année,
l'annee, ce qui signifie que, malgré
malgre une variation
La larve de R. phoenicis, qui nous intéresse
interesse tout particulièrement,
particulierement, est plus les larves peuvent se récolter
recolter toute l'année.
l'annee. Néanmoins,
Neanmoins, le
généralement connue sous l'appellation de "foreuse du stipe" (Photo 1).
generalement jusqu'à
jusqu'it l'envol de l'imago varie de trois àit six mois selon la
Le charançon
charan90n adulte est pourvu d'un rostre puissant prolongeant la tête. tete. La étant la phase subissant le plus de variation. Le cycle est pl
etant
femelle pond ses œufs fraiche du stipe,. suite àit l'exploita~ion
reufs dans une blessure fraîche l'exploita~ion pluies, durant laquelle la ponte est moindre, en raison de
humaine ou consécutive
consecutive àit une perforation par un autre msecte. Les palmIerspalmlers phiales. Un pic de reproduction se manifeste en saison sec sèc
parasites sont toujours des arbres malades ou m~rts. Mais l~ fe-
adultes ainsi parasités révélant plus abondante.
court et la ponte se revelant
melle adulte peut également
egalement perforer les flèches
fleches tendres des Jeunes
jeunes palmIers,
palmlers,
sans que ceux-ci aient subi la moindre blessure préalable.
prealable. Une cavité
cavite de quel- LARVES COMESTffiLES DES DYNASTES DU GEN
millimetres de profondeur suffit àit la ponte de 30 ~ 300 œufs:
ques millimètres reufs: c~ no~bre
pouvant aller jusqu'à
jusqu'it 800 (Caresche 1933). La ponte debute deux a cmq JOurs
Generalites
Généralités
apres l'envol des imagos et s'échelonne
après s'echelonne sur ùn
un àit deux mois. L'eclosion
L'éclosion des œufs
reufs
a lieu apres
après trois jours, puis le developpement
développement larvaire est etale
étalé sur plus de deux L'autre larve abondamment extraite des palmiers d'A
mois. La larve, qui peut atteindre 5 cm de long, est ovoïde
ovo'ide et pourvue d:une tête
tete celle d'un dynaste du genre Oryctes (Photo 2). ÀA ce jour, 2
marron. Le corps est blanc jaunâtre,
jaunatre, de consistance molle, et les premIers seg- tes, en Asie (deux espèces),
especes), àit Madagascar et Comores (do
diterranée
diterranee et Proche-Orient (trois espèces),
especes), et en Afriq
LES INSECTES DANS LA TRADITION ORALE LA COLLECTE DES LARVES COMESTIBLES DE CHARANÇONS (SUD DU CAMEROUN)
264 INSECTS IN ORAL LITERATURE AND TRADITIONS THE HARVESTING OF EDIBLE WEEVIL LARVAE (SOUTH CAMEROUN)
Procédures de récolte
Nous ne détaillons ici que les modalités de collecte tell
sées dans des sites destinant leur production aux grands m
tégie 4). Ces modalités ont été observées en détail chez
d'Obut, et chez les Maka du village de Soka. Dans les deux
rant la haute saison, les collecteurs rejoignent leurs camp
268 LES INSECTES DANS LA TRADITION ORALE LA COLLECTE DES LARVES COMESTIBLES DE CHARANÇONS (SUD DU CAMEROUN)
INSECTS IN ORAL L1TERATURE AND TRADITIONS THE HARVESTING OF EDIBLE WEEVIL LARVAE (SOUTH CAMEROUN)
séjournent consécutivement trois à quatre jours par semaine. Ils regagnent le Nos données sont cependant insuffisantes pour nous
village à jour fixe pour y retrouver les revendeurs venus chercher les larves en- point.
core vivantes. En fournissant aux larves de la moelle de palmier, il est aisé de
les maintenir vivantes une dizaine de jours. Passé ce délai, elles fmissent par Récolte dans les palmiers-raphia adultes
s'entre-dévorer. L~ lo~~lisation des palmiers adultes parasités est plus a
nes llldlVldus. Les Rhynchophorus étant incapables de
Récolte dans les jeunes palmiers-raphia
raphia adulte sain, leur présence n'est recherchée que su
La difficulté réside dans la localisation de la plante parasitée, dans un envi- clairement une apparence maladive. Le stipe apparaît gén
ronnement particulièrement inhospitalier et dans des conditions de travail péni- a pris une coloration grisâtre caractéristique. La frondai
bles. Il s'agit pour les collecteurs de se mouvoir laborieusement dans un milieu ment absente. Les perforations dues aux adultes d'Oryctes
de boue et d'eau croupissante, leur arrivant jusqu'à la taille, tout en subissant les le tronc et sont décelables à distance. Enfin, l'activité d
agressions de moustiques et de taons. Le jeune palmier parasité a souvent l'ap- charançons adultes facilite d'autant plus la détection.
parence d'un individu sain, et son repérage exige un œil exercé. Les collecteurs Le stipe parasité est abattu puis éventré. Le prélèvemen
disposent de méthodes empiriques variées pour y parvenir: par le fait que les fibres ont été digérées par les larves d'O
- Aspect du palmier: lorsque la galerie creusée sur toute la longueur du pétiole atteint deux types de larves est souvent concomitante. Si le tro
la couronne, des signes de jaunissement des palmes et de flétrissures des foliol~s appa-
raissent. La galerie constitue également une voie d'eau qui, en saison des plUIes, peut goureux, le collecteur soupçonne la localisation des lar
entraîner un pourrissement du cœur ; couronne. Il grimpe alors dans le palmier et effectue le pr
- Odeur caractéristique émise par les larves; du stipe, sans recourir à l'abattage. Les quantités obtenu
- Son: bruissement, émis par les larves gigotant dans la moelle, répercuté par le portantes que dans les jeunes individus.
conduit de la galerie et perceptible en plaquant l'oreille contre le rachis;
Les collecteurs Maka nous ont signalé qu'un vol massif
- Perforation relativement caractéristique par les adult~s d'Oryc!es. Ces ~erniers l~s
sent des touffes fraîches de fibres sur le pourtour de l'onfice, apres en aVOIr absorbe le bois de la raphiale durant la saison sèche, était un bon pré
jus. dante. Sans augurer de la valeur symbolique de cette ap
Le palmier est alors dessouché à l'aide d'une vieille pelle dont les bords du fer vons envisager une signification écologique à cet événem
ont été aiguisés et dont le manche a été changé pour un bois plus dense et im- fet, certains Lépidoptères, notamment des bombycoides d
putrescible (Strombosia sp., Olacaceae). Puis en partant de la base, le stipe -qui Dasychira, con~tituent une catégorie importante de parasi
est encore composé de rachis mal différenciés- est soigneusement éventré. Une pesme 1947). A ceux-ci s'ajoute la pyrale du palmier Pi
dizaine de larves, positionnées en file indienne dans le rachis parasité, peuvent (Figure 1), bien connue pour occasionner des ravages dans
alors être prélevées. industrielles, et dont la
« Garder ses distances tout comme des larves de charançons» chenille fore de profon-
[allusion aux larves en file indienne dans le rachis des jeunes palmiers, mais faisant cocon séparé] des galeries au niveau
«Savoir vivre en bon voisinage tout en préservant son intimité»
Proverbe Mvae cité dans Dounias (1993). des bourgeons termi-
naux (Mayné 1930). De
La récolte dans les palmiers immatures se pratique chez les Maka, mais pas
telles attaques sont un
chez les Bulu qui n'ont pas connaissance qu'un jeune palmier puisse être ainsi
excellent préambule à
parasité. Nos observations préliminaires sur le terrain semblent confirmer l'ab-
l'implantation des
sence de jeunes palmiers parasités dans le site bulu d'übut. Deux hypothèses
Oryctes à la recherche
explicatives peuvent être formulées:
de végétaux en décom-
- les espèces de Raphia parasitées ne seraient pas les mêmes dans les
position, lesquels favo-
deux sites. Ghesquière (1935) signale que R. phoenicis parasiterait préfé-
risent à leur tour l'ins-
rentiellement Raphia vinifera, mais nullement de manière exclusive;
tallation des larves de
- des facteurs environnementaux -restant à préciser- pourraient expli-
charançons. La présence
quer que le parasitage des jeunes palmiers ait lieu dans certains cas, et pas
abondante de papillons FIGURE 1. La pyrale du palmier Pim
dans d'autres. (d'après Ghesquière 1935)
traduit donc effective-
270 LES INSECTES DANS LA TRADITION ORALE LA COLLECTE DES LARVES COMESTIBLES DE CHARANÇONS (SUD DU CAMEROUN)
INSECTS IN ORAL LITERATURE AND TRADmONS THE HARVESTING OF EDIBLE WEEVIL LARVAE (SOUTH CAMEROUN)
ment une probabilité accrue de parasitage de troncs déjà malades. routiers à l'entrée des villes de Mbalmayo (ethnie ewon
Une récolte est également possible dans les raphias abattus pour la produc- bulu). Dans le Tableau 2 ces revenus sont comparés à c
tion de vin, parfois préféré au vin de palme dans certaines sociétés (Nzime, tres activités de productions villageoises. Compte tenu d
Mvae). Cependant, les mêmes raisons invoquées pour la récolte dans le palmier tantes subies par les marchés du café et du cacao, nous av
à huile, écartent cette production de la commercialisation vers les grands années fastes et en années de crise. Seuls les arboriculteu
marchés. région de la Lekie (Aulong 1998) obtiennent des revenus
collecteurs de larves. Les gains sur les larves excèdent m
VALEUR ÉCONOMIQUE DES LARVES DE CHARANÇON de brousse qui connaît pourtant un engouement particuli
Ces valeurs brutes ne tiennent pas compte des coûts d'in
Même si la présence de larves est attestée tout le long de l'année, la produc- relativement conséquents dans le cas de l'arboriculture de
tion connaît des fluctuations saisonnières liées à l'inondation des marécages. En
Revenus mensuels
saison des pluies, l'eau peut en effet pénétrer dans les galeries créées par les lar-
(FCFA)
ves, et ralentir voire compromettre la nymphose. De plus, le niveau de l'eau est Agriculture/Arboriculture
parfois tel, que les collecteurs ne peuvent plus se déplacer dans la raphiale. Ces PlaI)tain 25000
derniers évoquent un cycle de production en cloche avec quatre mois de faible Café (moyenne crise) 5700
production, quatre mois de forte production correspondant à la saison sèche, et Cacao (moyenne crise) 3000
deux fois deux mois de production moyenne. En haute saison, un collecteur Cacao (moyenne faste) 20000
bulu qui, rappelons-le, n'exploite pas les jeunes palmiers, visite en moyenne Café (moyenne faste) 34000
quinze palmiers par semaine. Chaque palmier prodigue une moyenne de 95 lar- Colatier 3000
ves. La récolte hebdomadaire s'élève donc à 1 400 larves, assurant un revenu de Agrumes 62000
18000 FCFA. Aux dires des collecteurs, une récolte exceptionnelle d'un seul Produits forestiers non ligneux
palmier peut remplir un seau de cinq litres, ce qui représente 450 à 500 larves. Larves de charançons
Une telle collecte semble réaliste si l'on considère le nombre d'œufs pondus par - vers marchés urbains 50000
une femelle de charançon. - brochettes bord de route 35000
Le tableau 1 montre l'augmentation constante du prix à la pièce des larves vi- Gibier 30000
Feuilles Gnelum spp. 22000
vantes de charançon au fur et à mesure que l'on s'éloigne du lieu de collecte. Par
Rotin 18000
contre, le prix unitaire de la larve cuite, vendue sous forme de brochettes de
Ouvrier non spécialisé 25000
quatre à cinq larves selon leur taille, ne varie guère selon le point de vente
1 000 FCFA = l,53 €
(Photo 3).
TABLEAU 2. Revenus mensuels obtenus au Sud Cameroun
Larve vivante
sur lieux de collecte 10 à 13 FCFA
sur marchés de province (Mbalmayo, Abong Mbang) 15 FCFA
VALEUR NUTRITIVE, APPRÉCIATION DES
sur marchés de Yaoundé 30 FCFA
ET HABITUS ALIMENTAIRE
sur marchés de Douala 37 FCFA
Larve cuite
brochettes en bord de route ou dans bars urbains 20 à25 FCFA Nous ne disposons à ce jour d'aucune analyse concern
des larves d'Oryctes. Parce qu'elles ont la peau très ferme
TABLEAU 1. Prix de la larve de charançon à la pièce moins appréciées que leurs congénères charançons et son
valeur marchande. Leur consommation ne sort jamais du
Le revenu mensuel moyen d'un collecteur de site spécialisé (villages d'übut quelques sociétés qui les apprécient. Par contre, les ad
et Soka) a été estimé, en pondérant la production en fonction des fluctuations consommés que les larves.
saisonnières, telles que définies par les intéressés et sur la base de gains décla- Le Tableau 3 emprunté à Malaisse (1997), donne une id
rés. Nous avons également estimé les gains sur vente de brochettes aux péages tive élevée des larves de charançons. Ce qui étonne immé
LA COLLECTE DES LARVES COMESTIBLES DE CHARANÇONS (SUD DU CAMEROUN)
LES INSECTES DANS LA TRADITION ORALE
272 INSECTS IN ORAL LlTERATURE AND TRADmONS
THE HARVESTING OF EDIBLE WEEVIL LARVAE (SOUTH CAMEROUN)
de 5 centi-
avoir la chance de s'approvisionner. Ils sont prêts à débourser plus écologiques sont insuffisantes pour déterminer un seuil
Al'
qui est énorme quand on rabl Il
mes d'Euro à la pièce pour s'offrir cette douceu r, ce e. apparaIt c aIr de toute façon que le. nombre trè
sait ce que gagne un ouvrier non spécial isé au Camero un (cf Tableau 2). Nous quant une exp1" OItatIOn commerciale intensive des larves
:sart.d, et que ~e no~breux critères - socioculturels et
idée très fragme ntaire du fonctio nnemen t de l'ensem-
n'avons cependant qu'une
ble de la filière de comme rcialisa tion, qui semble tout à fai~ origina le. as, 1q~ement 1~xtensIOn de cette pratique.
L enjeu s~.us-Jac~nt ~~ste néanmoins la raphiale. Les zo
est
Notre étude a montré que la recherche des larves à des· fins commerciales
très localisée, certains villages s'étant spécialisés dans cette activité
. À ce stade
aucun dé-
s:l~bres et mh~spItaheres", sont dédaignées par les acti
de la recherche, nous ne nous expliquons pas une telle localisation, e e conservatIon, ou sont perçues de manière si négat
la répartit ion géo-
nominateur commun n'ayant été identifié pour comprendre men!s tendent plutôt à les .éliminer. Pourtant, ces écosyst
~am1qU~~r~pres. et contn?~ent à la richesse biologi
t, tant culture llement que
graphique des sites· spécialisés: les ethnies diffèren que
phytog éograph ique
dans leur système de production global, et aucun critère ~ pOSSl e 10nctlOn "assa1111ssante" de la collecte de larv
homogène ne semble émerger. Les lacunes concernant l'écologie du
genre Ra-
hender
met1d~ue~ent~fiattralctiv~, po~ait être un moyen de valorise
phia masquent probablement les élémen ts qui nous permet traient d'appré en JUS 11er a preservatIOn.
la géographie circonscrite de cette activité . Si l'?n i~ore les limites d'un prélèvement soutenable d
~ppara1t ~la1r que la plante-hôte constitue le facteur limita
Sur un plan écologique ~:ed~gr~cole en. vogue consiste à brûler en pleine sais
est com- n es es raph1ales, pour y implanter des cultures de co
Que la récolte des larves ait lieu ou non, la survie du jeune palmier
les palmiers
promise dès lors que la couronne est atteinte par le parasite; chez
tenu de la
adultes, seuls les individus malades ou morts sont parasités. Compte
stipe, il est peu pro-
préférence des larves de Rhynch ophoru s à nidifier dans le
dans la pollini-
bable que ces espèces interviennent d'une quelconque manière
espèces de
sation des palmiers parasités, comme cela a été signalé pour d'autres
ant, des études plus pous-
charançons sur d'autres espèces de palmiers. Cepend
statut strictem ent parasite des larves de
sées sont nécessaires pour confirmer le
connais sances, nous pouvon s affirme r que
Rhynchophorus. En l'état actuel des
e ne porte pas préjudi ce à la survie de la ra-
la récolte des larves par l'homm
phiale, puisqu'elle est pratiqu ée sur des plantes condam nées.
en as-
Au contraire, elle peut même être perçue comme profitable au milieu,
dès lors que
surant une fonction de recyclage non négligeable (DeFoliart 1990),
cela limite
le collecteur est amené à éliminer des palmiers malades. D'une part,
nts; d'autre
la compétition intrapopulationnelle concernant l'accès aux nutrime
porteur s de pathogè-
part cela assainit le peuplement en éliminant des individus
signale que les attaques
nes. Allant dans le sens de cette idée, Lepesme (1947)
ophoru s s'avèren t plus
des espèces indo-malaises et néotropicales de Rhynch
nuisibles dans les régions où les habitants ne consom ment pas les larves.
palmiers PHOTO 5. Raphiale brûlée et semée en maïs de contre-saison
Par ailleurs, nous n'expliquons pas pourquoi le parasitage des jeunes
d'autres . Si Raphia vinifera semble plus
a lieu en certains endroits, et pas dans
taxinom ie du genre Raphia est encore trop 1 .
parasité que les autres espèces, la "
Les cu ltures, prmc1p a ement du nz et du maïs, profiten
e un parasita ge sélectif à l'échell e de l'espèce .
imprécise pour mettre en évidenc contenue dans le sol. ~ette production agricole, en avance
avérée, il faudrai t dès lors prospec ter les rai-
celle des ch~ps ha~ltuels, permet de pallier d'éventuelle
Si une préférence spécifiq ue était
sons - probablement biochimiques - d'une telle préférence. r:s, ou de speculer a des tarifs parfois exorbitants. Mais
cette res-
Faut-il pour autant encourager une exploitation plus intensive de rets de terre ferme, les raphiales ont beaucoup de mal à c
de son potenti el économ ique? Une fois encore, les études
source sur la base
LES INSECTES DANS LA TRADITION ORALE LA COLLECTE DES LARVES COMESTIBLES DE CHARANÇONS (SUD DU CAMEROUN)
276 INSECTS IN ORAL LITERATURE AND TRADITIONS THE HARVESTING OF EDIBLE WEEVIL LARVAE (SOUTH CAMEROUN)
~lis Le coût écologique d'une telle pratique en expansion es: donc Cox P & G. KOPPERT - 2000, Update of the Cameroon crop mar
Project). Cameroon Oil Transportation Compimy, Final Report,
s~ge. du brtru t 'Et SI' a' l'avenir, les raphiales devaient justement leur salut a leurs
tres Impo an. DALZIEL J. M. - 1937, The useful plants of west tropical Africa. Lo
. ?l for the colonies, 612 p.
larves parasites.....
DEFO L. -1999, Rattan or porcupine? Benefits and limitations of a
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES rest product for conservation in the Yaoundé region of Came
Products ofCentral Africa. Current research issues and prospe
ABBIW D. _ 1990, Useful plants of Ghana: !Ve~t African uses ofwild and cultivated plants. development (T.C.H. Sunderland, L.E. Clark, P. Vantomme, e
London Intennediate Technology Publications, 337 p. . . ' d' pp. 237-244.
, la corn osition chimique de quelques aliments mmeurs m 1- DEFoLIART G - 1990, Hypothesizing about palm weevil and palm rh
ADRIA~NS E. L. - 195~ ~~~a~~ de la S~ciété Belge de Médecine Tropicale 33 :531-544. traditional cuisine, tropical waste recycling, and pest and diseas
genes du Kwang . . . . . . d d'a·ustement. Le comportement other palms. Can they be integrated ? The Food Insects Newslet
ALARY V. - 1996, Incertitude et pnse de risque e~ ~e~:è~ I9B4. Paris, Thèse de Doctorat,
des producteurs de cacao du Cameroun avan e r DOUNIAS E. -1993, Dynamique et gestion différentielles du systèm
Université Paris I-Panthéon Sorbonne, 749 p. R d nante agricole des Mvae du Sud-Cameroun forestier. Montpe
8 Étude sur les insectes parasites du palmier à huile au Dahomey. evue e Université des Sciences et Techniques du Languedoc, 644 p.
ALIBERT H . - , 193 . l or . l 207'745
Botanique Appliquée et d'Agrlcu ture 1 roplca e .. '. arf al DOUNIAS E., coord. - 2000a. La plaine Tikar, écotone forêt-savane a
erimental study of the mteractlOn between the dw p.m UE DG VIII, rapport final APFT.
ANSTETT M. C. - 1h999"I~) eXdPl'ts floral visitor Derelomus chamaeropsis throughout the life - 2000b, Revue de la littérature ethnobotanique pour l'Afrique
(Chamaerops uml IS an
c cle of the weevil. Acta Oecologica 20(5) :551-558. . l'Ouest. Bulletin du Réseau Africain d'Ethnobotanique 2 :5-117.
y M 0 _ 1988 The food value of the larvae of Anaphe veneta Butler (Lepldoptera, ERIKSON P. - 1996, La griffe des aïeux. Marquage du corps et dém
ASHIR~otodo~tidae). Ècology ofFood and Nutrition 22 :313-320. C les Matis d'Amazonie. Paris, PeeterS-SELAF (LSA 5), 370 p.
. A 1959 La flore fiorestière de la Côte d'Ivoire. Nogent sur Marne, entre GATIN C.L. - 1928. Les insectes et le palmier à huile. Marseille, Insti
AUBREVILLE . - '. 4
Technique Forestier TropIcal, tome 3, 33 p. d C (Mémoires sur les Matières Grasses III. Le palmier à huile), 193
AuLONG S. - 1998, L~s condditi~~S
roun. Cas du Village
d'exMtenstpio;llf:r 1'~~~f~:I~;:g::rir;:U:~ ~flf{AA~-E~~t
e lvtsan. on ,
GAUTIER-BÉGUIN D. -1992, Plantes de cueillette alimentaires dans
Côte-d'Ivoire: description, écologie, consommation et productio
GHESQUIÈRE J. -1935, Rapport préliminaire sur l'état sanitaire de q
112 P·S 1985 Les plIgmées Aka et laforêt centrafricaine. Ethnologie écologique. Pa- province de Coquilhatville. INEAC 3.
BAHUCHET . - , . ,)',
. SELAF (Ethnosclences 1), 640 p. . GOTTSBERGER G. - 1977, Sorne aspects of beetle pollination in the
ns, . tin and athering in the Lobaye forest. Food and nutr. l- plants. Plant Syst. Evol. (Suppl. 1) :211-226.
-1990, The ~a py~efis: hun(CgM HYadik S Bahuchet & 1. de Garine, eds), Pans,
tion in the Afrlcan ram orest . , ,. GRIFFITH R. - 1987, Red ring disease of coconut palm. Plant disease
unesGcolMAB '9 8O' ~~~~gy' ecology and control of palm rhinoceros beetles. Annual Re-
P P HALLET R. H., A. CAMERON OEHLSCHLAGER & J. H. BORDEN - 19
BEDFORD . o. - 1 , ' protocols for the Asian palm weevil, Rhynchophorusferrugineu
view ofEntomology 1(25):309-339. . al Collè e Lieber- nidae). International Journal ofPest Management 45(3) :231-23
BRISSON R. _ 1988, Utilisation des plantes par les Pygmees Baka. Dou a, g HARGREAVES E. -1937, Sorne insects and their food-plants in Sier
man, 355 p. . l Aifr' K Royal Botanic 28:505.
994 The useful plants of West Troplca Ica. ew,
BURKILL H . M . - 1985 - 1 , HAWORTH W. - 1923, A new breeding place formosquitoes. Trans.
Gardens, 4 volumes. h h fi gi- Lond. 16:200.
1 H _ 1913 The coconut beetles, Oryctes rhinoceros and Rhync op orus erru
IRVINE F.R. -1961, Woody plants ofGhana with special reference to
BURK~~us' G~rdens Bull., Straits Settlements 1(6):176. . ford University Press, 610 p.
_ 19~5, A dictionary of the economic products of the Malay Penznsula. London, Crown
LEPESME P. -1946, Les charançons floricoles des palmiers. Agricultu
A ents for the Colonies, 2402 p. 'b' l . - 1947, Les insectes des palmiers. Paris, Paul Lechevalier, 904
gF 1965 Les plantes alimentaires de l'Ouest africain. Etude botanique, 10 oglque
BUSSON . - '. 68 LETOUZEY R. - 1978, Notes phytogéographiques sur les Palmiers d
et chimique. MarseIlle, Leco~te: 5 P'nnemis du cocotier dans le Sud-Indochinois. Bul- (Série 2) 18(3) :293-325.
CARESCHE L. - 1933, Les deux prmClpaux e . .
letins de la Chambre d'Agriculture de coc~mc~me"126~ . Vé étaux Utiles d'Afrique
-1979, Végétation. Atlas de la République Unie du Cameroun
ris, Editions JA, pp. 20-24.
Documents sur le palmier a hUi e. arlS, g
CHEVALIER A . - 1910: LISTABARTH C. - 1996, Pollination of Bactris by Phyllotrox and Ep
~r~:~~al~~:a:~~:er~~~e~~::S' sur les palmiers du ge~e Raphia. Revue de Botanique palm breeding beetles on pollination at the community level. Bi
Appliq~ée et d'Agriculture Tropicale
126:93-104, 127 .198-21~. P . Karthala, MALAISSE F. - 1997, Se nourrir en forêt claire africaine: approche
nelle. Wageningen, CTAILes Presses Agronomiques de Gemblo
'd _ 1994 Le village camerounais à l'heure de l'ajustement. ans,
COURADE G ., e . , .
410p.
278 IN
SELAF n° 407
PEETERS
LEUVEN - PARIS - DUDLEY, MA
2003