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ENCYCLOPÉDIE DES TRAVAUX PUBLICS

H Y D R A U L I Q U E

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


IRIS - LILLIAD - Université Lille 1
F! M f l Y C L O P É D I E
DES

TRAVAUX PUBLICS
Fondée par M . - C . L E C H A L A S , I n s p e c t e u r général des Ponts et Chaussées
MÉDAILLE TI'OR À VESOPOSLTION UNIVERSELLE DE ISSB

f-r»

H Y D R A U L I Q U E

PAR

A. FLAMANT
INSPECTEUR GÉNÉRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES

S E C O N D E ÉDITION
Considérablement augmentée

PARIS

LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE, CF. BÉRANGER, ÉDITEUR


Successeur de BAUDRY it C"
•15, Rue des Saints-Pères
MÊME MAISON A LIÈGE, 21, RUE DE LA RÉGENCE

1900
Tous droita réservés

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IRIS - LILLIAD - Université Lille 1
AYANT-PROPOS

Ainsi que les autres sciences appliquées, l'hydraulique


n'était, à ses débuts, qu'un art purement empirique.
Les auteurs des remarquables ouvrages d'aménagement
et de conduite des eaux exécutés dans l'antiquité et au
moyen âge se guidaient par des règles que la tradition
leur avait transmises, qu'ils perfectionnaient sans doute
peu à peu, mais qui ne sont pas arrivées jusqu'à nous.
A la fin du siècle dernier, ces traditions étaient perdues
et la science n'était pas encore établie, l'ignorance était
complète. Voici ce que Du Buat écrivait en 1786, dans
le Discours préliminaire de ses Principes d'hydraulique.
a On sait que jusqu'à présent nos connaissances en
« hydraulique sont extrêmement bornées ; car, quoique
« de grands génies s'y soient appliqués en différents
« temps, nous sommes encore, depuis tant de siècles,
« dans une ignorance presque absolue des vraies lois
« auxquelles le mouvement de l'eau est assujetti ; à
« peine, depuis cent cinquante ans, a-t-on découvert, à
« l'aide de l'expérience, quelle est la durée, la quantité
« et la vitesse de l'écoulement de l'eau par un orifice
« quelconque .
« Tout ce qui concerne le cours uniforme des eaux qui
« arrosent la surface de la terre nous est inconnu ; et,
« pour se faire une idée du peu que nous savons, il suffit
« de jeter un coup d'œil sur ce que nous ignorons. Faut-
« d'apprécier la vitesse d'un fleuve dont on connaît la
« largeur, la profondeur et la pente ; déterminer à quelle

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« hauteur il élèvera ses eaux, s'il vient à recevoir un
« autre fleuve dans son lit ; prévoir de combien il bais-
cesera si on lui fait une saignée ; fixer la pente qui con-
« vient à un aqueduc, pour conserver à ses eaux une
« vitesse donnée, ou la capacité du lit qui lui convient
« pour amener dans une ville, avec une pente donnée,
« une quantité d'eau qui suffise à ses besoins ; tracer les
« contours d'une rivière de telle sorte qu'elle ne travaille
« point à changer le lit dans lequel on l'a enfermée;
« prévoir l'effet d'un redressement, d'une coupure, d'un
« réservoir ; calculer la dépense d'un tuyau de conduite
« dont la longueur, le diamètre et la charge sont don-
« nés ; déterminer de combien un pont, une retenue,
« une vanne feront hausser les eaux d'une rivière ; mar-
« quer jusqu'à quelle distance ce remous sera sensible
« et prévoir si le pays n'en deviendra pas sujet auxinon-
« dations ; calculer la longueur et les dimensions d'un
« canal destiné à dessécher des marais perdus depuis
« longtemps pour l'agriculture ; assigner la forme la plus
« convenable aux entrées des canaux, aux confluents ou
« aux embouchures des rivières ; déterminer la figure la
« plus avantageuse à donner aux vaisseaux ou aux ba-
« teaux, pour fendre l'eau avec le moindre effort ; calcu-
« 1er en particuler la force nécessaire pour mouvoir un
« corps qui flotte sur l'eau ; toutes ces questions et une
« infinité d'autres du môme genre sont encore insolubles.
« Le croirait-on ? On ignore presque encore à quoi est
« égal le choc de l'eau, quand elle frappe directement un
« plan ; à plus forte raison quand elle se meut contre
« des surfaces convexes de toute espèce.
« Tout le monde raisonne sur l'hydraulique, mais il est
« peu de personnes qui l'entendent. »
Si j'ai donné à celte citation un aussi grand dévelop-
pement, c'est que la nomenclature des questions qui s'y
trouvent posées constitue à peu près le programme du

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présent ouvrage : on verra, en le parcourant, comment
les travaux exécutés depuis un siècle permettent de ré-
pondre d'une façon plus ou moins complète à chacune
d'elles. Les travaux de Du Buat, ceux de Prony, d'Eytel-
wein, de d'Aubtiisson et d'un grand nombre d'autres sa-
vants ou expérimentateursont contribué àl'établissement
des principes fondamentaux de la science. Plus récem-
ment, ceux de Darcy et surtout ceux de M. Bazin, au
point de vue expérimental, et ceux de M. Boussinesq
pour lu théorie, ont ouvert la véritable voie dans laquelle
il convient de s'engager pour la perfectionner.
Assurément il reste encore bien des incertitudes, et
les solutions ne peuvent être considérées comme rigou-
reuses ni définitives ; mais elles sont en général suffi-
santes pour les besoins de la pratique, si elles sont judi-
cieusement appliquées. Nulle part comme en hydraulique
il n'est plus important de bien se rendre compte des con-
ditions dans lesquelles on peut employer les formules :
ces conditions sont tellement variées que Ton ne peut
en envisager, dansles solutions, qu'un petit nombre à la
fois ; et il est nécessaire d'avoir toujours présentes à
l'esprit les hypothèses simplificatives que l'on a été
obligé de faire pour obtenir les formules dont on veut
se servir. On s'expose, autrement, à commettre les er-
reurs les plus graves.
Il ne faut, le plus souvent, prendre les résultats des
formules que comme de premières indications qui doi-
vent être interprétées, rectifiées ou complétées par la
considération des circonstances spéciales relatives au
cas particulier que l'on a eif vue.
Ce que je viens de dire des formules peut se dire aussi
des coefficients numériques, déduits de l'expérience, dont
on les affecte.
Mais alors, dans le choix à faire entre les divers coeffi-
cients proposés, on ne peut plus se laisser guider par le

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seul raisonnement : c'est la pratique, et seulement une
longue pratique, qui peut indiquer les corrections à faire
subir à ces coefficients et les meilleures valeurs qu'il con-
vient de leur attribuer dans les diverses circonstances.
Aussi ai-je donné un grand nombre de ces coefficients et
même de tables numériques correspondant à diverses
formules. Peut-être trouvera-t-on que j'ai manqué, à cet
égard, de précision ; mais c'est avec intention que je me
suis abstenu de conclure et que je ne me suis pas borné à
une seule formule ni à une seule table. Chacun choisira,
d'après les faits qu'il aura pu constater, celle qui répon-
dra le mieux aux conditions particulières du problème
qu'il aura à traiter ; l'état de nos connaissances n'est pas
encore assez avancé pour que l'on puisse faire ce choix
d'une façon générale et certaine.
Voici maintenant comment se répartissent entre les dix
chapitres de l'ouvrage, les différentes matières qui y sont
traitées. Je dois déclarer, tout d'abord, que l'on n'y trou-
vera rien, ou presque rien d'original ; tout est emprunté
aux travaux des nombreux savants, hydrauliciens et ingé-
nieurs qui, depuis un siècle, ont apporté leur contingent
à l'avancement de cette science. Indépendamment de
ceux que j'ai déjà cités plus haut, je mentionnerai plus
spécialement St-Venant, Dupuit, Dausse, Kleitz, Graëff,
M. Lechalas et M. Fargue, sans préjudice de tous ceux
dont les travaux, d'une importance moindre, sont signa-
lés au fur et à mesure, aux divers articles où il en est
parlé. Mais à défaut d'originalité, j'espère que Ton me
saura gré d'avoir recueilli et réuni tout ce qui m'a paru
de nature à intéresser les ingénieurs dans les très nom-
breux travaux qui ont été publiés depuis un siècle sur
les questions d'hydraulique.
Le premier Chapitre est consacré à résumer sommaire-
ment les principes généraux de VHydrostatique ou de l'é-
quilibre des fluides, dont la connaissance est nécessaire

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pour l'étude de leur mouvement. Ces premières notions,
qui se trouvent aussi dans la plupart des traités de mé-
canique générale et de physique, ont été rendues aussi
succinctes que possible : on doit admettre qu'elles sont
déjà familières au lecteur. À propos de la stabilitéde l'é-
quilibre des corps ftoLtants, on trouvera dans ce chapi-
tre une démonstration, due à Rankine, de la propriété
principale du métacentre, et qui m'a semblé plus simple,
bien qu'un peu moins générale peuL-être, que celle que
l'on en donne ordinairement. Les applications aux pris-
mes carrés, encore que très connues, et pour ainsi dire
classiques, m'ont paru bonnes à rappeler.
Avec le Chapitre II commence l'étude du mouvement
des liquides et des conditionsgénérales de ce mouvement.
Après les équations générales de l'hydrodynamique, on y
trouvera l'équation fondamentale de l'hydraulique de la-
quelle se déduit immédiatement, pour le mouvement
permanent, le théorème de Rernoulli. L'étude du mou-
vement uniforme, qui vient ensuite, a donné l'occasion
de définir le frottement intérieur des liquides et de rap-
peler une remarquable expérience faite par M. Couette,
rapportée par lui dans sa thèse de doctorat du 30 mai
1890, et qui est de nature à apporter une vive lumière
sur les conditions, encore si peu connues, de ce frotte-
ment. L'expression du coefficientdu frottement intérieur,
donné par M. Roussinesq, sert ensuite à établir les for-
mules générales du mouvement uniforme dans une sec-
tion circulaire ou demi-circulaire, ainsi que dans une
section rectangulaire très large.
Après toutes ces généralités sur le mouvement des li-
quides vient l'étude des circonstances accidentelles de ce
mouvement, qui constitue le Chapitre 1LI que l'on pour-
rait intituler : étude des points singuliers des coura
liquides. On y trouve d'abord les lois de l'écoulement par
des orifices en mince paroi ou en paroi épaisse, avec les

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coefficients de débit qui ont été proposés soit par Ponce-
lel et Lesbros, soit par M. Gracff,soit en dernier lieu par
M. Halmiton Smith, ingénieur américain qui a publié en
1886 un important ouvrage où sonl discutées toutes les
expériences connues, y compris les plus récentes, sur ce
sujet. Les diverses causes de perte de charge : l'élargis-
sement brusque de la section d'écoulement, le passage à
travers une section rétrécie, l'entrée dans un tuyau, le
passage dans les coudes, forment un paragraphe spécial
de ce chapitre, qui comprend ensuite l'étude de l'écoule-
ment par les ajutages, puis par les déversoirs.
Pour le paragraphe relatif aux déversoirs j'ai emprunté
la théorie aux travaux les plus récents de M. Boussinesq
qui est parvenu, au moyen d'une hypothèse simple mais
assez plausible sur la forme des trajectoires des filets
liquides, à donner une explication parfaite de l'écoule-
ment par un déversoir en mince paroi. Les expériences
nombreuses et précises de M. Bazin ont confirmé cesvues
théoriques jusque dans leurs plus petits détails. M. Bazin
aen outre fait une élude expérimentale trèscomplètedes
nappes déversantes dont les résultats ont été publiés
dans les Annales des ponts et chaussées. De cette étude
il résulte que le coefficient de débit des déversoirs varie
dans des limites beaucoup plus étendues qu'on ne suppo-
sait et que, par suite, les débits que l'on calculait avec
un coefficient unique sont souvent fort éloignés de la
réalité.
Après quelques exemples d'application des, formules
établies dans les paragraphes précédents, je continue
l'étude des points singuliers des cours d'eau par celle du
ressaut superficiel, d'après les travaux de M. Bazin et
ceux de M. Boussinesq. La division des cours d'eau en
deux catégories, les rivières et les torrents, s'y trouve
faite d'après la distinction qui a été établie par ce sa-
vant, dans son Essai sur la théorie des eaux courantes

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Chapitre III se termine par une étude très sommaire des
tourbillons liquides d'après M. Boussinesq.
Le Chapitre IV est consacré aux tuyaux de conduite.
L'étude de l'écoulement dans les tuyaux est relative-
ment simple, elle ne donne lieu à aucune particularité
intéressante ; la seule difficulté consiste à choisir une
formule qui donne la vitesse moyenne en fonction du
diamètre et de la charge. Je cite un grand nombre de
celles qui ont été proposées, avec les coefficients corres--
pondants. En France on se sert, presque exclusivement,
soit de celle de Prony, soit de celle de Darcy, ou des ta-
bles qui en ont été déduites. À l'étranger, au contraire,
c'est la formule et les tables de Weisbach qui sont le plus
usitées. J'en propose une autre, qui donnera le plus sou.
vent des résultats intermédiaires entre celles-là ; elle
présente, en apparence, plus de complication, mais son
emploi est rendu facile par les tables numériques que
j'en ai déduites.
La résolution de quelques-uns des problèmes les plus
ordinaires auxquels donne lieu l'établissement des
tuyaux de conduite forme la partie la plus importante de
ce chapitre qui se termine par une étude très sommaire
des conditions de l'écoulement, c'est-à-dire de la répar-
tition des vitesses dans un tuyau circulaire.
L'étude des cours d'eau commence avec le Chapitre V.
Elle se divise en deux parties principales, la première
s'applique aux canaux découverts ou aux cours d'eau de
section transversale et de pente constantes contenus dans
un lit de forme invariable. Après y avoir donné les for^
mules du mouvement uniforme, j'y étudie, d'après M. Ba-
zin et M. Cunningham, laloi de la répartition des vitesses
aux divers points de la section transversale, et, après
quelques applications des formules spéciales, je consi-
dère le mouvement permanent varié, je donne d'après
M. Boussinesq, les équations générales de ce mouvement

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en tenant compte de la courbure des filets liquides.
J'aborde ensuite la théorie des remous d'exhaussement
et d'abaissement ; j ' e m p r u n t e à Dupuit une grande par-
lie de ce paragraphe, ainsi que du suivant où sont calcu-
lés les effets d'un étranglement ou d'un élargissement
du lit.
La seconde partie de l'étude des cours d'eau, consa-
crée aux cours d'eau naturels, forme le Chapitre VI. Par
opposition aux canaux qui font l'objet du chapitre pré-
cédent, j e considère alors les cours d'eau à fond mobile
et les conditions nouvelles qui résultent de la mobilité
du lit. Des généralités empruntées à un mémoire de M.
Lokhtine forment le début de ce chapitre. Après avoir
rappelé ensuite la loi primordiale exprimant l'équilibre
des matériaux du fond, déjà énoncée par Guglielmini, j e
donne une explication sommaire de l'entraînementet de
la suspension de ces matériaux, puis une théorie de l'équi-
libre des rivières à fond de sable d'après M. Léchalas.
Abordant la question de l'influence de la forme des rives,
j e résume les importants travauxde M. Fargue sur ce sujet.
Je ne pouvais avoir la prétention, dans ce seul paragra-
phe d'un ouvrage dont le p r o g r a m m e c o m p r e n d tant
d'autres sujets, de traiter d'une manière complète et
détaillée l'importante question de l'amélioration des riviè-
res ; M. Léchalas a écrit, sur l'Hydraulique fluviale, un
volume tout entier de l'Encyclopédie, et M. Guillemaina
aussi traité la question dans son Cours de navigation inté-
rieure. Je devais d o n c , sous peine de reproduire ce qui
avait déjà été publié par ces deux savants ingénieurs, me
borner à des considérations générales, en quelque sorte
théoriques, résumant, autant que possible, les lois appli-
cables à tous les cours d'eau à fond mobile.
J'ai donc simplement constaté que la correction des
rivières par l'établissement de digues longitudinales a
les conséquences suivantes : l'abaissement des hauts

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fonds du thalweg ; la diminution de la pente et l'abais-
sement de l'éLiage vers l'amont.
Cet abaissement peut produire en amont, ou la chute
des rives, si elles ne sont pas suffisamment protégées, ou
bien desrapides raccordant l'ancien niveau avec le niveau
abaissé. Ces désordres ne peuvent être évités que si l'on
établit, dans le lit, des barrages de soutènement, ou
seuils résistants, en des points convenablement choisis.
La construction de ces seuils, dans le lit, peut d'ail-
leurs être complétée par l'établissement de hausses ou
barrages mobiles augmentant le tirantd'eau et les chutes
à racheter par des écluses.
Chacun de ces barrages de soutènement du lit localise
en un point l'effet de la diminution de pente produite
par le règlement des rives. Quand la pente est faible, on
peut arriver à une solution définitive, sans écluses, en
maintenant ainsi la pente naturelle dans chaque section de
rivière après avoir régularisé les rives. Si au contraire la
pente est forte, on laisse le nouveau tracé des rives pro-
duire son effet sur des sections séparées par de véritables
barrages créant des chutes où l'on établit des écluses.
Mais si, dans un cours d'eau à forte pente, on place ces
barrages qui, construits d'ordinaire sur une partie seu-
lement de la largeur et alternativement surchaque rive,
portent alors le nom d'épis-noyés, assez près les uns des
autres pour que le fond conserve sa pente générale, on
arrive à créer une vitesse moyenne trop grande qui peut
rendre le cours d'eau impraticable à la remonte.
A la suite de cet exposé sommaire, je donne, d'après
Dupuit, dans un court paragraphe, les lois de l'écoule-
ment souterrain, ou à travers des terrains perméables,
et enfin, je termine ce chapitre, consacré aux cours d'eau
naturels, par l'indication des méthodes dejaugeage.
Le Chapitre suivant est consacré aux crues des cours
d'eau, ou plus généralement au mouvement non perma-

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nent. Après avoir donné les équations générales de ce
mouvement j e résume les travaux de M. Kleitz sur les
crues, et j ' i n d i q u e les méthodes approximatives qu'il a
employées sur le Rhône pour l'étude de ces p h é n o m è n e s .
Je passe ensuite à la prévision des crues et, après avoir
rappelé sommairement les travaux de Belgrand, j ' i n d i q u e
les méthodes proposées et adoptées pour la prévision des
crues. Enfin j e donne quelques idées générales sur la ques-
tion de l'atténuation des effets des crues par des réser-
voirs, digues submersibles ou insubmersibles.
Le Chapitre VI11 traite des mouvements ondulatoires,
dont l'étude théorique élémentaire est aujourd'hui pos-
sible, grâce aux travaux de M. Boussinesq, dont les résul-
tats se sont accordés d'une manière si remarquable avec
les recherches expérimentales de M. Bazin sur la propaga-
tion des ondes. J'étudie d'abord les ondes de translation
de forme quelconque, puis l'onde solitaire qui seule se
propage sans se déformer. Je donne ensuite, d'après
Gerstner, une théorie élémentaire des ondes d'oscillation
ou de la houle, avec quelques indications sommaires sur
le clapotis. J'ai rattaché à ce chapitre les mouvements o s -
cillatoires de l'eau dans les tubes et les colonnes liquides
oscillantes p r o p o s é e s pour économiser l'eau dans les
écluses de navigation. Le dernier paragraphe est consacré
aux mouvements de la marée, dans la mer et dans les
estuaires, J'ai pu profiter des importants et intéressants
travaux publiés récemment par mon regretté camarade
et ami Bourdèlles à qui j ' a i fait de très larges emprunts.
J'ai également résumé quelques-unes des idées antérieu-
res sur le même sujet : celles de M. Comoy, les méthodes
données par M. Lechalas pour déterminer la vitesse
moyenne, à un instant quelconque, dans l'une des sections
transversales du fleuve, dans la partie soumise à l'action
de la marée ; et j ' a i donné aussi le résumé d'un travail de
M. le professeur Cauthorne llnwin relatif au mouvement

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des eaux dans les'estuaires et à la manière dont s'y
mélangent les eaux de diverses provenances. Le chapitre
se termine par quelques considérations générales sur
l'amélioration des estuaires des fleuves à marée, emprun-
tées en partie à Al. le professeur Franzius.
C'est là que se termine, à proprement parler, l'hydrau-
lique, ou l'étude du mouvement de l'eau.
Le Chapitre I X , qui suit, est relatif aux fluides élasti-
ques. 11 est impossible d'établir une théorie des mou-
vements de ces fluides sans s'appuyer sur les principes
de la thermodynamique et, d'autre part, il m'était diffi-
cile de donner, dans un traité d'hydrauliqueoù les fluides
élastiques ne figurent que d'une façon accessoire, un
exposé complet de la théorie mécanique de la chaleur.
J'ai essayé d'en établir d'une façon simple, qui sera peut-
être trouvée peu rigoureuse, les équations générales né-
cessaires à l'objet spécial que j'avais en vue : l'étude du
mouvement des gaz parfaits.
Après avoir donné ces formules générales, je les appli-
que aux réservoirs d'air en communication avec les con-
duites d'eau et à l'étude du mouvement des gaz. D'après
M. Haton de la Goupillière, j ' i n d i q u e la loi du mouve-
ment varié d'un gazremplisssant un réservoir et j ' a b o r d e
ensuite le problème, plus important, de l'écoulement des
gaz par longues conduites. Les travaux de M. Arson sur
le gaz d'éclairage servent encore aujourd'hui de règle aux
ingénieurs qui s'occupent de la distribution dugaz ; mais
il semble que les coefficients numériques qu'il a déduits
de ses expériences et les tables qu'il a calculées ne sont
pas applicables au transport de l'air c o m p r i m é . C'est du
moins ce qu'il résulte d'expériences faites d'abord par M.
Stockalper, puis par M. Kraft et en dernier lieu par M.
Riedler.Ces expériences paraissent encore trop peu nom-
breuses et trop peu précises pour que l'on puisse en dé-
duire de nouveaux coefficients et une nouvelle formule; et

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je me borne à conseiller provisoirement, d'après l'avis de
M. Kraft, l'usage des tables numériques dressées pour le
calcul des conduites d'eau, qui fournira tout au moins une
approximation. Pour la question de l'écoulementd'un gaz
par un orifice, j e donne les coefficients de débit déduits
des expériences de M. George W i l s o n , ainsi que les
remarques qu'il a cru pouvoir formuler à la suite de ses
observations.
Enfin le Chapitre X et dernier est relatif à la résistance
des fluides, question encore très obscure sur laquelle la
théorie et l'expérience font également défaut. La théorie
ne donne un résultat positif que pour le problème de l'im-
pulsion d'une veine fluide contre un plan indéfini ; lors-
qu'il s'agitau contraire d'unsolide soumis à l'action d'un
courant indéfini, elle ne peut plus fournir que des aper-
çus qui doivent être complétés ou rectifiés par l'obser-
vation des faits. J'indique les tentatives théoriques de
Poncelet et de Saint-Venant ; puis j ' e m p r u n t e à Du Buat
des renseignements expôrimentauxet en même t e m p s d e s
vues qui, pour avoir été négligées pendant un siècle, ne
me paraissent pas moins devoir conduire à la route sur
laquelle on aura le plus de chances de trouver une solu-
tion satisfaisante. Je termine par le résumé des résultats
des expériences de M. de Mas sur le matériel de la batel-
lerie, qui lui o n t p e r m i s d e poser des conclusions impor-
tantes au point de vue pratique.
On voit, d'après ces indications sommaires, que la plu-
part des problèmes que Du Buat proposait dans son dis-
cours préliminaire se trouvent aujourd'hui, sinon défini-
tivement résolus, au moins pourvus d'une solution à peu
près suffisante pour les besoins de la pratique. Toutefois,
dans bien des cas encore, les formules ne sont guère qu'un
masque qui recouvre notre ignorance ; il faut d o n c éviter
de les employer sans discernement, ce qui n'a pas tou-
jours eu lieu, et l'on pourrait peut-être, en paraphrasant

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la dernière proposition de Du Buat, dire aujourd'hui :
« Tout le inonde applique les formules de l'hydraulique,
a mais bien peu de personnes les entendent. »
Le présent ouvrage est destiné aux ingénieurs, et l'un
des problèmes les plus délicats qu'ils aient à résoudre
est celui de la répartition des eaux d'irrigation. J'ai cru
devoir donner, comme annexes,quelques documents légis-
latifs ou administratifs sur cette question ainsi que quel-
ques exemples d'ouvrages destinés au partage des eaux.
Un ouvrage d'hydraulique doit nécessairement être
complété par des tables numériques ; les formules, si peu
exactes qu'elles soient, sont presque toujours trop com-
pliquées pour les besoins de la pratique ; leur emploi
donne souvent lieu à des tâtonnements ou à des pertes
de temps par suite desquels elles sont abandonnées dès
qu'elles ne sont pas très simples. Les tables calculées à
l'avance, fournissant immédiatement, sans travail et sur-
tout sans erreur, les solutions dont on a besoin, sont la
seule forme sous laquelle les formules un peu compliquées
puissent se faire accepter.
Je ne donne pas moins de 19 tables numériques, dont
quelques-unes sont entièrement nouvelles. Même dans
celles dont les chiffres ont été empruntés à d'autres ou-
vrages, on trouvera des dispositions qui m'ont paru plus
commodes, et qui sont destinées à en rendre l'emploi plus
facile et plus expéditif ; j'espère qu'elles seront bien ac-
cueillies.
Dans le même ordre d'idées, je donne, pour le calcul
des distributions d'eau, un abaque imaginé par M. le chef
de bataillon Bertrand et qui me paraît d'un usage facile
et pratique.
Je dois en terminant, exprimer mes remercîments à
tous les ingénieurs qui ont bien voulu me fournir des
documents et dont les noms se trouventeités dans le cours
de l'ouvrage. Mais je dois en outre un témoignage de

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reconnaissance toul spécial à M. Léchalas dont la collabo-
ration m'a été précieuse. Sa connaissance approfondie des
questions d'hydraulique fluviale, dont il m'a obligeam-
ment fait profiter, m'a été de la plus grande utilité, ainsi
que les renseignements bibliographiques nombreux et
détaillés.qu'il a bien voulu me fournir. Grâce à lui j'ai pu,
malgré mon inexpérience de ce sujet, écrire sur les cours
d'eau naturels un chapitre entier où j'ai cherché à con-
denser le plus possible tout ce qu'il m'a appris concer-
nant cotte importante application des principes de l'hy-
draulique à l'art do l'ingénieur.
Dans un ouvrage où tant de sujets divers sont traités,
il est difficile d'avoir des notaLions spéciales pour chaque
objet : l'alphabet n'y suffirait pas. On trouvera, en géné-
ral, au commencement de chaque chapitre ou de chaque
paragraphe la signification des notations qui y sont em-
ployées. Toutefois, il y a certaines lettres auxquelles j'ai
conservé, autant que possible, la même signification dans
toute l'étendue du volume, sauf quelques exceptions pour
lesquelles il ne peut y avoir d'ambiguïté.
Je désigne donc en général par :
g, l'accélération due à la pesanteur,
•re, le rapport de la circonférence d'un cercle à son dia-
mètre,
Iï. un poids spécifique,
p, une densité,
p, une pression,
v V, des vitesses (ou des volumes dans le chapitre IX),
:

u, U, des vitesses moyennes,


h, II, des hauteurs verticales, ou des profondeurs de
cours d'eau,
î, la pente du litd'un cours d'eau,
I, la pente superficielle,
J, la perte de charge par unité de longueur dans les
tuyaux de conduite,

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Q, le débit total d'un cours d'eau ou d'une conduite,
q, le débit par unité de largeur d'un cours d'eau,
L, la longueur d'un courant, suivant la direction du
mouvement,
l. la largeur dans une direction perpendiculaire,
D, le diamètre d'une conduite,
K>, l'aire d'une section transversale,
y, le périmèti'e mouillé,

R, le rayon moyen d ' u n c o u r a n t , l\ = -; (par exception,


H représente quelquefois le rayon d'un cercle dans les
premiers chapitres ; dans les chapitres IX et X , R a des
significations spéciales),
log., le logarithme vulgaire ou décimal,
Log., le logarithme naturel ou népérien,
eX e x
sih., le sinus hyperbolique : sih x — ~ ,

+ e
coh., le cosinus hyperbolique : coh x — - ,
e e
tah., la tangente hyperbolique : tah x = °°~ ,
Les valeurs de ces fonctions hyperboliques, pour di-
verses valeurs de leur argument, sont données dans la
table X V I .
La lettre .oro, placée devant une quantité variable,
représente la moyenne desvaleurs de cette quantité.

A. F.

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C H A P I T R E P R E M I E R

HYDROSTATIQUE

I . Généralités. — § 2 . Equilibre des fluides. — § 3. Equilibre


des corps immergés.

G É N É R A L I T É S

1 . F L U I D E S . — O N D O N N E , EN G-ÉNÈRAL, LE N O M DE FLUIDE À U N

CORPS QUI N'OFFRE A U C U N E RÉSISTANCE APPRÉCIABLE A U X DÉFORMATIONS,

OU QUI P R E N D , DE L U I - M Ê M E , LA F O R M E DES CORPS SOLIDES AVEC LESQUELS

IL E S T EN CONTACT.

S I , À TRAVERS U N PAREIL CORPS, ON I M A G I N E U N E SURFACE PLANE LE

SÉPARANT EN D E U X PARTIES, L'EFFORT NÉCESSAIRE P O U R FAIRE GLISSER L'UNE

DE CES D E U X PARTIES SUR L'AUTRE SERA E X T R Ê M E M E N T FAIBLE.

O N DÉSIGNE SOUS LE N O M DE fluide parfait U N FLUIDE IDÉAL, DANS

LEQUEL CET EFFORT SERAIT RIGOUREUSEMENT NUL : IL N ' E X I S T E PAS, DANS LA

NATURE, DE FLUIDES PARFAITS, PAS PLUS QU'IL N'EXISTE DE SOLIDES I N D É -

FORMABLES. IL EST CEPENDANT UTILE DE CONSIDÉRER ET D'ÉTUDIER LES LOIS

DE L'ÉQUILIBRE ET D U M O U V E M E N T DE CES CORPS FICTIFS, AUXQUELS LES

CORPS NATURELS PEUVENT ÊTRE ASSIMILÉS AVEC U N E A P P R O X I M A T I O N QUI,

DANS U N CERTAIN N O M B R E DE QUESTIONS, EST SUFFISANTE. IL EST TOUTEFOIS

À REMARQUER Q U E LES FLUIDES NATURELS DIFFÈRENT, D U FLUIDE PARFAIT Q U E

L'ON VIENT DE DÉFINIR, ASSEZ NOTABLEMENT P O U R Q U E L'ASSIMILATION DONT

IL S'AGIT NE PUISSE SE FAIRE Q U E DANS DES CAS ASSEZ RESTREINTS. L O R S -

QU'IL S'AGIT D ' E N É T U D I E R LE M O U V E M E N T , IL E S T P R E S Q U E TOUJOURS INDIS-

PENSABLE, À M O I N S Q U E L'ON N'AIT À CONSIDÉRER Q U E DES M O U V E M E N T S

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très lents ou très limités, de faire entrer en ligne de compte l'effort
qui serait nécessaire pour faire glisser l'une sur l'autre deux parties
séparées par une surface plane fictive, menée à travers le fluide.

V i s c o s i t é . — Cet effort est ce que l'on appelle souvent la


viscosité du fluide. Il peut être considéré comme une résistance
tangentielle, située dans le plan de glissement, et dirigée en sens
inverse du mouvement. Il a donc une grande analogie avec le frot-
tement des corps solides ; cette même dénomination de frottement
lui est attribuée en même temps que celle de viscosité, et c'est
celle doiitnous nous servirons de préférence, bien que le frottement
d'un fluide sur lui-même soit différent, à certains égards, de celui
des solides.

3 . l i q u i d e s . G a z . — On sait qu'il y a, dans la nature, au


moins doux espèces différentes du fluides : les liquides et les gaz.
Les premiers sont caractérisés par l'incompressibilité et la constance
du volume, à une température déterminée ; les autres, au contraire,
sont compressibles et tendent à occuper toujours un espace plus
grand, si l'on diminue la pression qui agit sur eux. On les appelle
souvent, pour ce motif, fluides élastiques.
Nous nous occuperons d'abord exclusivement des fluides incom-
pressibles, ou liquides. Un chapitre spécial est consacré aux fluides
élastiques.

/
%.. H y d r o s t a t i q u e , h y d r o d y n a m i q u e , h y d r a u l i q u e . —
L'étude de l'équilibre des liquides porte le nom d'hydrostatique ;
celle de leur mouvement s'appelle hydrodynamique ; mais cette der-
nière dénomination s'applique surtout à l'étude analytique du mou-
vement. Lorsque l'on a en vue, comme dans cet ouvrage, les appli-
cations et les lois pratiques du mouvement des liquides, on en
désigne l'ensemble sous le nom (Yhydraulique.
Avant d'aborder l'étude de l'hydraulique proprement dite, nous
rappellerons brièvement les principales notions les plus élémentaires
de l'hydrostatique.

ÉQUILIBRE DES FLUIDES

£». P r e s s i o n h y d r o s t a t i q u e . — Si, dans un fluide en équi-


libre, on considère un plan idéal quelconque, le divisant en deux

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p a r t i e s , et l a r é s u l t a n t e d e s a c t i o n s q u i s ' e x e r c e n t à t r a v e r s c e p l a n ,
entre l e s m o l é c u l e s s i t u é e s d ' u n c ô t é s u r c e l l e s d e l ' a u t r e , cette r é s u l -
tante est l a pression de l'une de ces parties s u r l'autre. E t s i , a u lieu
d'une surface indéfinie, on c o n s i d è r e un élément plan infiniment
petit, en u n p o i n t M d u fluide, la pression, rapportée à l'unité de
s u r f a c e , s u r cet é l é m e n t p l a n , e s t d i t e l a pression au point M.
L ' e x p é r i e n c e m o n t r e q u e , d a n s l e s f l u i d e s n a t u r e l s , le f r o t t e m e n t
i n t é r i e u r est f o n c t i o n d e l a v i t e s s e d e g l i s s e m e n t , et s ' a n n u l e a v e c
elle. I l en r é s u l t e q u e , d a n s u n f l u i d e en é q u i l i b r e , l e s v i t e s s e s r e l a -
tives d e s d i v e r s e s m o l é c u l e s é t a n t é g a l e s à z é r o , i l n e s ' e x e r c e p a s d e
f r o t t e m e n t o u d ' e f f o r t t a n g e n t i e l s u r u n é l é m e n t p l a n q u e l c o n q u e et
q u e , p a r s u i t e , le fluide naturel peut, d a n s toutes les questions
d ' é q u i l i b r e , être assimilé rigoureusement à un fluide parfait. E t
l'on p e u t é n o n c e r ce t h é o r è m e : Dans un fluide naturel en équi-
libre, la pression en an point quelconque est normale à la surface
sur laquelle elle s'exerce.
S i , en u n point M d ' u n fluide en é q u i l i b r e , on m è n e trois p l a n s
r e c t a n g u l a i r e s q u e l c o n q u e s et u n q u a t r i è m e p l a n o b l i q u e , l a p r e s -
sion a u p o i n t M , s u r l ' u n q u e l c o n q u e de ces p l a n s , s e r a n o r m a l e à
ce p l a n . S i , à u n e d i s t a n c e i n f i n i m e n t p e t i t e d u p l a n o b l i q u e , o n e n
mène un autre p a r a l l è l e , i n t e r c e p t a i t , entre les trois p l a n s rectan-
gulaires, un tétraèdre i n f i n i m e n t petit, la pression, sur la base
oblique du tétraèdre, d e v r a faire é q u i l i b r e a u x autres forces qui
a g i s s e n t s u r ce c o r p s . C e s f o r c e s s o n t , d ' u n e p a r t , c e l l e s q u i p e u v e n t
s ' e x e r c e r s u r s a m a s s e , q u i p r o v i e n n e n t d e c a u s e s e x t é r i e u r e s et q u i
sont p r o p o r t i o n n e l l e s à cette m a s s e , c ' e s t - à - d i r e infiniment petites
d ' o r d r e s u p é r i e u r p a r r a p p o r t a u x p r e s s i o n s s u r l e s f a c e s ; et, d ' a u t r e
part, c e s p r e s s i o n s e l l e s - m ê m e s q u i , p o u r c h a c u n e d e s f a c e s , s o n t
proportionnelles à l'étendue de ces faces. O r , l'équilibre de ces
quatre forces e x i g e q u e les trois p r e s s i o n s s u r les faces r e c t a n g u -
laires du tétraèdre soient respectivement les projections, s u r l e u r s
directions, de l a p r e s s i o n s u r l a face o b l i q u e . D ' u n autre côté, les
aires des faces r e c t a n g u l a i r e s sont les projections s u r l e u r s p l a n s
r e s p e c t i f s d e l ' a i r e d e l a f a c e o b l i q u e ; il e n r é s u l t e q u e l a p r e s s i o n ,
rapportée à l'unité de surface', s u r l ' u n e q u e l c o n q u e de ces faces r e c -
t a n g u l a i r e s , est l a m ô m e q u e s u r l a f a c e o b l i q u e , et p a r s u i t e q u e
la pression au point M est la même sur tout élément de surface
passant par ce point, quelle que soit sa direction.

L a pression e n u n p o i n t d ' u n f l u i d e e n é q u i l i b r e est d o n c u n e


q u a n t i t é p a r f a i t e m e n t d é f i n i e et q u i n e d é p e n d q u e d e l a p o s i t i o n d e
ce p o i n t . O n l ' a p p e l l e l a pression hydrostatique.

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6. E q u a t i o n d'i;qiiilibre d'un flnidc — Soit toujours un
fluide eu é q u i l i b r e , dont n o u s rapporterons l e s points à trois a x e s
de coordonnées rectangulaires 0 a 3 , Oy, Oz.
5 Gr Considérons, dans ce fluide, un parallélépi-
. . p ô d e r e c t a n g l e i n f i n i m e n t p e t i t A B E F ( f i g . i),
\£f a y a n t s e s a r ê t e s p a r a l l è l e s a u x a x e s et r e s p e c -
jj, tivement é g a l e s à dx, dy, dz. Ecrivons les
/ équations d'équilibre de ce parallélépipède, et
H p o u r cela, é g a l o n s à zéro l e s s o m m e s d e s p r o -
jections, s u r les trois a x e s , des forces q u i
agissent sur lui.
Ces forces sont, d'abord, l e s pressions s u r les s i x faces, lesquelles
s o n t r e s p e c t i v e m e n t p a r a l l è l e s a u x a x e s , et e n s u i t e l e s forces e x t é -
rieures appliquées à la masse fluide, et d o n t n o u s appellerons X ,
Y , Z les s o m m e s de composantes, rapportées à l'unité de masse,
s u i v a n t l e s a x e s c o o r d o n n é s , d e t e l l e s o r t e q u e , p étant l a d e n s i t é d u
fluide c o n s i d é r é , adxdydz la masse de l'élément parallélépipède, l a
c o m p o s a n t e , s u i v a n t les x , d e ces forces e x t é r i e u r e s s e r a fKdxdydz
et a i n s i d e s a u t r e s . A p p e l o n s p l a p r e s s i o n a u p o i n t A ; a u point, B ,
dp
elle s e r a / ) — dx, et, l e s s e u l e s p r e s s i o n s a y a n t u n e p r o j e c t i o n

s u r l ' a x e d e s x é t a n t c e l l e s q u i s ' e x e r c e n t s u r l e s Faces A F et R E ,


l e s q u e l l e s o n t t o u t e s d e u x p o u r s u r f a c e dydz. l a s o m m e des projec-
tions, s u r l'axe des x , des pressions q u i s'exercent s u r les s i x faces

- 0
de l'élément s e r a ^p — (p " t ^ ^ ) ] dydz o u — —pdxdydz, et

cette s o m m e a j o u t é e à l a c o m p o s a n t e pXdxdydz des forces exté-


r i e u r e s d o i t être é g a l é e à z é r o , c e q u i d o n n e , a p r è s a v o i r d i v i s é p a r
dxdydz, la première des trois équations suivantes dont les d e u x
autres s'obtiennent en considérant de m ê m e les deux autres a x e s :

dp _

Y
d, ~
t ° '
dp _
p Z
Jz = "
M u l t i p l i o n s c e s t r o i s é q u a t i o n s r e s p e c t i v e m e n t p a r dx, dy, dz ;
a j o u t o n s - l e s et r e m a r q u o n s q u e l e p r e m i e r m e m b r e d e v i e n t a l o r s l a
d i f f é r e n t i e l l e t o t a l e de, l a p r e s s i o n p c o n s i d é r é e c o m m e f o n c t i o n d e s
c o o r d o n n é e s X, y, z, n o u s o b t i e n d r o n s l ' é q u a t i o n g é n é r a l e d e l ' h y -
drostatique :

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(1) dp = p (Xdx + Ydy + Zdz).
S i l ' o n i m a g i n e , à l a p l a c e d u fluide, u n p o i n t m o b i l e d ' u n e m a s s e
égale à l'unité, p a r c o u r a n t l'espace occupé p a r le fluide et s o u m i s ,
en c h a q u e p o i n t , a u x m ô m e s f o r c e s e x t é r i e u r e s q u e ce fluide, la
v a r i a t i o n d u p o t e n t i e l d e ce p o i n t , l o r s q u ' i l p a s s e r a d ' u n e p o s i t i o n
à u n e a u t r e , s e r a é g a l e et d e s i g n e c o n t r a i r e à l a d i f f é r e n c e d e p r e s -
s i o n d a n s le f l u i d e a u x p o i n t s c o r r e s p o n d a n t s .

7. S u r f a c e s d e n i v e a n . — P a r s u i t e , l e s surfaces de niveau
des forces extérieures agissant sur le l i q u i d e , définies p a r l'é-
quation

(2) Xdx + Ydy + Zdz ~ o, ou dp = o,


r e p r é s e n t e n t l e s s u r f a c e s s u r l e s q u e l l e s l a p r e s s i o n est l a m ê m e e n
tous l e s p o i n t s . S i , en p a r t i c u l i e r , o n c o n s i d è r e l a s u r f a c e libre d'un
liquide, en t o u s les p o i n t s de l a q u e l l e l a p r e s s i o n est é g a l e à l a
pression atmosphérique supposée constante, l'équation précédente
d é f i n i r a l a f o r m e d e cette s u r f a c e l i b r e o u l e niveau d u l i q u i d e e,n
c h a q u e p o i n t . C ' e s t à cette p r o p r i é t é q u ' e s t d u e l a d é n o m i n a t i o n de
s u r f a c e s d e n i v e a u , a p p l i q u é e a u x s u r f a c e s d ' é g a l p o t e n t i e l , et u s i t é e
en m é c a n i q u e g é n é r a l e .
On s a i t q u ' e n t o u s l e u r s p o i n t s l e s s u r f a c e s de n i v e a u sont n o r -
m a l e s à l a f o r c e e x t é r i e u r e , et q u e c e l l e - c i e s t d i r i g é e d a n s l e s e n s
v e r s l e q u e l le p o t e n t i e l d i m i n u e , o u b i e n v e r s l e q u e l l a p r e s s i o n a u g -
mente. L a p r e s s i o n , c o m m e le potentiel, est l a m ê m e en tous l e s
points d'une m ê m e s u r f a c e de n i v e a u , p u i s q u e l'équation de ces s u r -
faces e s t dp = o.
N o u s s u p p o s o n s q u e l e t r i n ô m e Xdx + Ydy -\- Zdz est l a diffé-
rentielle exacte d ' u n e fonction d e s c o o r d o n n é e s x , y, z, et nous
l a i s s o n s d e côté l e c a s o ù cette c o n d i t i o n ne serait pas satisfaite,
lequel n'a p a s d'applications p r a t i q u e s . S i l'on a

Xdx + Ydy + Zdz = df(x, y, z),


on en d é d u i t , d ' a p r è s l ' é q u a t i o n (1)

z a
L ' é q u a t i o n d e s s u r f a c e s d e n i v e a u e s t J(x, Ut ) = C> ^ fonction
f, c o m m e l a p r e s s i o n p, e s t c o n s t a n t e s u r une môme surfacede
n i v e a u et v a r i e d ' u n e s u r f a c e à u n e a u t r e . C e s d e u x q u a n t i t é s sont
a i n s i f o n c t i o n l ' u n e d e l ' a u t r e , et p a r s u i t e p n e p e u t ê t r e q u e c o n s t a n t
ou f o n c t i o n d e p. D a n s l e s l i q u i d e s h o m o g è n e s , p est c o n s t a n t ; il

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est f o n c t i o n d e p d a n s l e s fluides é l a s t i q u e s à t e m p é r a t u r e constante
où l ' o n a , e n s u p p o s a n t e x a c t e l a l o i d e M a r i o t t e , p = /cp.
L a densité p étant constante t o u t l e long- d ' u n e m ê m e s u r f a c e d e
n i v e a u , i l on r é s u l t e q u e r l e s s u r f a c e s d e s é p a r a t i o n des couches de
densités différentes coïncident avec les surfaces d e n i v e a u . I l est d u
r e s t e f a c i l e d o v é r i f i e r q u e s i l ' o n a u n fluide d e d e n s i t é v a r i a b l e , o u
des fluides d e densités différentes, l'équilibre n e peut être stable
q u e si les densités vont en croissant dans le sens d a n s lequel est
dirig-ée l a f o r c e e x t é r i e u r e , q u i a g i t s u r l e f l u i d e ; i l e s t i n s t a b l e d a n s
le cas contraire.

8. Application a u x fluide* p e s a n t s . — S i l'on considère


un fluide pesant s o u m i s u n i q u e m e n t à l ' a c t i o n d e l a p e s a n t e u r , et
si l ' o n p r e n d l ' a x e d e s z v e r t i c a l et d i r i g é d e b a s e n h a u t , o n a u r a

X = o, Y = o , Z = - f f i

et p a r s u i t e l ' é q u a t i o n (i) d e v i e n t

(3) dp + (tgdz = o.
L ' é q u a t i o n (2), d e s s u r f a c e s d e n i v e a u , s e r é d u i t à dz — o, o u
Z = const : les surfaces de niveau sont des plaus horizontaux.
E x a m i n o n s d'abord le cas d ' u n liquide, dans lequel la densité p
est constante.
L ' é q u a t i o n (3) intégrée d e p u i s u n e l i m i t e i n f é r i e u r e (z , p ) j u s -
0 0

q u ' à u n p o i n t q u e l c o n q u e [z, p), donne

(4) p—p 0 = — og (z — z ) = — Il(z — z ),


0 0

en d é s i g n a n t p a r I I l e p o i d s s p é c i f i q u e d u l i q u i d e . La différence de
pression entre deux points est égale au poids d'une colonne
liquide ayant une section horizontale égale à l'unité, et une hau-
teur égale à la différence de nioe.au des deux points considérés.
N o u s a v o n s v u , n ° 6 , q u e cette d i f f é r e n c e d e p r e s s i o n é t a i t égale
au s i g n e près à l a variation du potentiel d'un point mobile d'une
m a s s e é g a l e à l ' u n i t é et s o u m i s a u x m ê m e s f o r c e s q u e c e l l e s q u i
agissent s u r le liquide. L e poids de l a colonne liquide dont il s'agit
est d o n c a u s s i l a m e s u r e d e cette d i f f é r e n c e d e p o t e n t i e l .
L'équation précédente peut se mettre sous l a forme :

H
* + »= ' · + E = '
p

en a p p e l a n t H u n e quantité constante. L a quantité — , r a p p o r t d e l a

p r e s s i o n a u p o i d s s p é c i f i q u e d u l i q u i d e , e s t d i t e l a hauteur repré-

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sentalioe d e l a p r e s s i o n p. S i e n c h a q u e p o i n t d ' u n l i q u i d e pesant
en é q u i l i b r e , o n é l è v e u n e v e r t i c a l e é g a l e à l a h a u t e u r représenta-
tive d e l a p r e s s i o n e n c e p o i n t , l e s e x t r é m i t é s d e t o u t e s c e s v e r t i c a l e s
se t r o u v e r o n t d a n s u n m ê m e p l a n h o r i z o n t a l , d é f i n i p a r l ' o r d o n n é e H .
C e p l a n s ' a p p e l l e l e plan de charge. O n v o i t q u e s i l e l i q u i d e p o u -
vait s ' é l e v e r j u s q u ' à c e p l a n d e c h a r g e , l a p r e s s i o n s u r s a s u r f a c e
libre serait nulle. S i p a représente l a pression atmosphérique q u i
s'exerce s u r l a s u r f a c e l i b r e réelle, l e p l a n d e c h a r g e est placé à u n e

h a u t e u r — a u d e s s u s d e cette s u r f a c e ,
n
N N ' ( f i g . 2) r e p r é s e n t a n t l a s u r f a c e l i b r e d ' u n l i q u i d e , H H ' l e p l a n
d e c h a r g e , s i , a u x d i f f é r e n t s p o i n t s tels q u e M
d'une verticale A B C , o n mène des horizontales
MP proportionnelles a u x pressions en ces
points, c'est-à-dire à M A , le lieu d e s points P
sera une droite A D , dont l'inclinaison s u r l a
verticale d é p e n d r a d u rapport que l'on aura
adopté entre M P et M A . C e m o d e de repré-
sentation des pressions est f r é q u e m m e n t e m -
ployé. L e plus ordinairement on représente
l k
par les horizontales telles q u e M P n o n p a s l a '
pression totale mais l'excès, s u rla pression atmosphérique, de la
pression a u point M . L a droite oblique part alors d u point B . S i ,
de p l u s o n p r e n d p o u r l a l o n g u e u r d e M P l a h a u t e u r représentative
de l a p r e s s i o n q u ' e l l e m e s u r e , cette l i g n e o b l i q u e e s t i n c l i n é e à 45
degrés s u r la verticale.
S i a u l i e u d ' u n l i q u i d e , n o u s a v o n s u n fluide é l a s t i q u e à t e m p é -
r a t u r e c o n s t a n t e , d a n s l e q u e l ( n ° 7) l a d e n s i t é s o i t l i é e á l a p r e s s i o n
p a r l a r e l a t i o n p = kp, l ' é q u a t i o n (3) d e v i e n t , e n d i v i s a n t t o u s s e s
termes p a r p :

dp . g .
H7 d z
— 0
'
p k
ou bien, en l'intégrant entre les m ê m e s limites q u e ci-dessus :
Logr^f (r-* ). 0
k
P
Cette é q u a t i o n , c o m p l é t é e p o u r tenir compte d e s variations de
température, est e m p l o y é e , c o m m e o n sait, dans le nivellement
barométrique.

9. L i q u i d e p e s a n t t o u r n a n t a u t o u r d ' u n a x e v e r t i c a l .
— Considérons u n liquide pesant a n i m é d'un m o u v e m e n t de rota-

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8 CHAP. I. — HYDROSTATIQUE

tion uniforme autour d'un a x e vertical q u e nous prendrons pour


a x e d e s z, et s u p p o s o n s c e l i q u i d e a r r i v é à s a p o s i t i o n d'équilibre
ou de repos relatif par rapport à des axes m o b i l e s a n i m é s d u m ê m e
-
m o u v e m e n t d e r o t a t i o n . Q u e l q u e s o i t l e p o i n t M (fig . 3 ) d o n t n o u s
étudions l'équilibre, nous pouvons prendre
p o u r p l a n d e s zx l e m é r i d i e n q u i l e c o n t i e n t , et
l e p o i n t M e s t e n é q u i l i b r e , d a n s ce p l a n , s o u s
l ' a c t i o n d e l a f o r c e r é e l l e , s o n p o i d s , et d e l a
„ C force apparente d u e à l'inertie dans le m o u v e -
I—'- ^_ ment d'entraînement. L e s grandeurs de ces
forces rapportées à l'unité de m a s s e sont res-
2
^ p e c t i v e m e n t g et <ii x, en appelant w l a vitesse
a n g u l a i r e d u m o u v e m e n t d e r o t a t i o n et x l a d i s t a n c e M P d u p o i n t
M à l ' a x e ; et e l l e s s o n t d i r i g é e s s u i v a n t M B et M A . O n a a i n s i :

X = ^ x , Z = - g ,

et l ' é q u a t i o n (i) r é d u i t e à d e u x c o o r d o n n é e s x , z, d e v i e n t
2
dp — p (t>> xdx — gdz).

L e s surfaces d e niveau ont ainsi p o u r traces s u r le plan méridien


zx l e s c o u r b e s r e p r é s e n t é e s p a r l ' é q u a t i o n
2
w xdx — gdz — o ,

x*2
ou bien t u gz=C.
2

Ce sont des p a r a b o l e s a y a n t p o u r a x e vertical l ' a x e de l a rotation.


L e s surfaces de n i v e a u sont l e s p a r a b o l o ï d e s d e révolution engen-
drés p a r le m o u v e m e n t de ces c o u r b e s . E l l e s sont, e n c h a q u e point,
2
n o r m a l e s à l a r é s u l t a n t e M G d e s d e u x f o r c e s M B = g, e t M A — w . x
a p p l i q u é e s à l'unité de m a s s e a u point M . Cette résultante a pour
!
g r a n d e u r y* j - | - w W , e l l e e s t t o u j o u r s s u p é r i e u r e à g e t l a d i f f é r e n c e
e s t d ' a u t a n t p l u s g r a n d e q u e l a v i t e s s e a n g u l a i r e d e l a r o t a t i o n , to,
e s t p l u s g r a n d e . L ' é l é m e n t d e l a m a s s e l i q u i d e a u p o i n t M , et e n
tous les points situés à l a m ê m e distance x de l'axe, se trouve ainsi
d a n s l e s m ô m e s c o n d i t i o n s q u e s i l a g r a v i t é était a c c r u e d a n s le r a p -
a 4 2
p o r t d e g à \J g - [ - w ^ c . S i d e u x d e c e s é l é m e n t s o n t d e s d e n s i t é s
d i f f é r e n t e s , l a d i f f é r e n c e d e s efforts q u i ag-iront s u r e u x , à é g a l i t é
d e v o l u m e , s e r a é g a l e m e n t a c c r u e d a n s l e m ô m e r a p p o r t , et e l l e s e r a
l a m ê m e q u e s i , d a n s u n l i q u i d e en r e p o s , l a d i f f é r e n c e d e s d e n s i -
tés était a u s s i a u g m e n t é e d a n s l a m ê m e proportion. Il en résulte
q u e l a séparation de l i q u i d e s de densités peu différentes s'effectuera
p l u s f a c i l e m e n t et p l u s r a p i d e m e n t l o r s q u ' o n l e s fera a i n s i t o u r n e r

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qu'en les laissant i m m o b i l e s , ces liquides se plaçant d'ailleurs, pour
la stabilité de l ' é q u i l i b r e , de telle façon q u e les densités aillent en
croissant dans le sens M G , c'est-à-dire en s'éloignant de l'axe.
Cette p r o p r i é t é e s t u s i t é e d a n s l ' i n d u s t r i e et l ' o p é r a t i o n à l a q u e l l e
elle c o n d u i t p o r t e s o u v e n t l e n o m d e turbinage : l e v a s e a n i m é d ' u n
m o u v e m e n t d e rotation vertical étant a p p e l é t u r b i n e . O n a p p l i q u e
le t u r b i n a g e , n o t a m m e n t à l a f a b r i c a t i o n d u b e u r r e , o p é r a t i o n q u i
n'est a u t r e c h o s e q u e l a s é p a r a t i o n d e s p a r t i e s l e s p l u s d e n s e s du
lait, à l a filtration des eaux ou des liquides industriels, etc L e
turbinag-e d u s u c r e , b i e n q u ' é t a n t o p é r é d a n s d e s a p p a r e i l s a n a l o -
gues, n'est q u e l ' a p p l i c a t i o n d e l à force c e n t r i f u g e : le p a r o i l a t é r a l e
de l a t u r b i n e e s t p e r c é e d e t r o u s a s s e z f i n s p o u r r e t e n i r l e s c r i s t a u x
de s u c r e en l a i s s a n t p a s s e r l a m é l a s s e q u i s ' é c o u l e a u d e h o r s .

ÎO. Liquide pesant tournant a u t o u r d'un a x e hori-


zontal. — Soit encore u n e m a s s e l i q u i d e a n i m é e d'un m o u v e m e n t
de rotation autour d'un a x e horizontal
p r o j e t é e n 0 ( f i g . 4)· U n e m o l é c u l e M d é -
crit u n e c i r c o n f é r e n c e M N d ' u n r a y o n r,
a v e c u n e v i t e s s e a n g u l a i r e c o n s t a n t e tu. A
la force réelle M B = g a p p l i q u é e à l ' u n i t é
de masse, nous devons encore ajouter,
p o u r r a m e n e r cette q u e s t i o n à u n p r o b l è m e
d'équilibre, la force apparente d u e à l'iner-
tie du mouvement d'entraînement, la-
quelle, é g a l e à w V , est d i r i g é e s u i v a n t M A ,
prolongement du rayon O M . L a résultante
de ces d e u x f o r c e s , M C , s e r a l a n o r m a l e à l a s u r f a c e d e n i v e a u d u
point M . P r o l o n g e o n s cette n o r m a l e M C j u s q u ' à s a r e n c o n t r e e n
P avec la verticale d u point O ; les d e u x triangles s e m b l a b l e s
MCB, P M O nous donnent :

PO OM
MB" :
CB '

d'où :

P 0 =^ = ^.

L a p o s i t i o n d u p o i n t P est a i n s i i n d é p e n d a n t e d e celle d u p o i n t M .
Toutes les n o r m a l e s a u x surfaces de niveau rencontrent le p l a n ver-
tical p a s s a n t p a r l ' a x e à u n e m ê m e h a u t e u r a u - d e s s u s d e c e t a x e .
Ces surfaces sont donc des cylindres à génératrices horizontales

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parallèles à l'axe de rotation, ayant pour bases des circonférences
d é c r i t e s d u p o i n t P c o m m e c e n t r e . L a d i s t a n c e v e r t i c a l e O P est i n v e r -
s e m e n t p r o p o r t i o n n e l l e a u c a r r é d e l a v i t e s s e a n g u l a i r e eu : l o r s q u e
cette v i t e s s e e s t a s s e z g r a n d e , O P d e v i e n t t r è s p e t i t . G e l a e x p l i q u e
c o m m e n t o n p e u t f a i r e t o u r n e r c o m m e u n e f r o n d e u n v a s e en p a r t i e
r e m p l i d ' e a u , s a n s l e r e n v e r s e r . I l est n é c e s s a i r e , p o u r c e l a , q u e l e
point P soit à l'intérieur du cercle décrit p a r les m o l é c u l e s de la s u r -
face libre, ou que O P = — soit p l u s petit q u e O M = r. C ' e s t a u s s i

l a c o n d i t i o n p o u r q u e l e v a s e , s u p p o s é r e l i é a u c e n t r e 0 p a r u n fil
flexible, décrive la circonférence entière sans cesser de tendre le fil.

i 3.

ÉQUILIBRE DES CORPS IMMERGÉS

1 1 . Pression d'un liquide pesant sur une surface


plane — L a p r e s s i o n d a n s u n l i q u i d e p e s a n t et h o m o g è n e , à une
p r o f o n d e u r h m e s u r é e d e h a u t en b a s , a u - d e s s o u s d u p l a n h o r i z o n t a l
o ù l a p r e s s i o n est n u l l e , e s t , d ' a p r è s l ' é q u a t i o n (4) d u n ° 8, d a n s
l a q u e l l e on fait p Q — o, et h — — (z — z ) : 0

p — Uh.

L e plan horizontal de p r e s s i o n n u l l e à partir d u q u e l on mesure


l e s p r o f o n d e u r s h s e r a l e p l a n d e c h a r g e d é f i n i a u n ° 8, o u b i e n l a
s u r f a c e l i b r e d u l i q u i d e s i l ' o n f a i t a b s t r a c t i o n de l a p r e s s i o n a t m o s -
p h é r i q u e , en appelant alors p l'excès de la pression sur celle de
l'atmosphère.
S i , d a n s ce l i q u i d e e n é q u i l i b r e , n o u s i m a g i n o n s u n e a i r e p l a n e
A B , l i m i t é e p a r u n c o n t o u r q u e l c o n q u e e t l a droite M N (fig. 5) d'in-
tersection d u p l a n d e cette a i r e a v e c
la surface libre du liquide, la pres-
sion s u r u n é l é m e n t to s e r a propor-
tionnelle à la profondeur h d e cet
é l é m e n t a u - d e s s o u s de la s u r f a c e l i -
bre. E n appelant a l ' a n g l e du plan de
l'aire considérée avec celui de la sur-
f a c e l i b r e et a; l a d i s t a n c e D F d e l ' é l é -
Fig. 5.
ment < j à la l i g n e M N , nous avons
h — x s i n a, l a p r e s s i o n s u r l ' é l é m e n t u> est I I A . i o = I I c o a ; s i n a, et

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l a p r e s s i o n t o t a l e P = E t l u a : s i n a = II s i n a S t o a ; . L a p r e s s i o n e s t ,
en c h a q u e point, proportionnelle à l a d i s t a n c e d e ce p o i n t à l a
d r o i t e M N . O r , s i l ' o n a p p e l l e a; l a d i s t a n c e G E d u c e n t r e d e g r a v i t é
0

à l a l i g n e M N et i l l ' a i r e t o t a l e A B , o n a Y,WX = Q,x et p a r s u i t e l a


0

p r e s s i o n t o t a l e P = UQX s i n « : E l l e est é g a l e a u p r o d u i t d e l ' a i r e


0

Ü p a r l a p r e s s i o n a u c e n t r e d e g r a v i t é , l a q u e l l e est a i n s i l a p r e s s i o n
moyenne.
L e p o i n t C , d ' a p p l i c a t i o n d e l a r é s u l t a n t e P , o u le c e n t r e d e p r e s -
sion, sera à une distance X , de M N déterminée p a r l'équation
T sui-
vante q u i e x p r i m e l ' é g a l i t é du m o m e n t p a r r a p p o r t à M N de l a r é s u l •
tante et d e s p r e s s i o n s é l é m e n t a i r e s :
P¿Ci = I,UUIX s i n a . X = Il s i n ASWX . 2

J
Or, S ( J x est le m o m e n t d'inertie, par rapport à M N , de l'aire
c o n s i d é r é e , et si l ' o n a p p e l l e I l e m o m e n t d ' i n e r t i e d e cette s u r f a c e
par rapport à u n e h o r i z o n t a l e M ' N ' m e n é e p a r la centre de g r a v i t é ,
l'on a :
1
ZUX = I + Q a?o >a

Px. I l s i n « 2 t> œ» 8
íl¿c „-f-I I
et p a r s u i t e : X K — — = - : = = X -| 0 .
P I I s i n a Z ax il x a £lx 0

L e c e n t r e do p r e s s i o n est d o n c t o u j o u r s p l u s b a s q u e l e c e n t r e de
gravité.
On r e c o n n a î t d ' a i l l e u r s l ' i d e n t i t é d u c e n t r e d e p r e s s i o n a i n s i d é f i n i
a v e c c e l u i d o n t il est q u e s t i o n a u n ° 2 0 d u TRAITÉ DE RÉSISTANCE DES
MATÉRIAUX ( s e c o n d e é d i t i o n ) q u i fait partie d e VENCYCLOPËDIE.
A l o r s , sans q u ' i l soit n é c e s s a i r e de r e p r o d u i r e la d é m o n s t r a t i o n qui,
en a été d o n n é e , il s u f f i r a d e r a p p e l e r q u e le c e n t r e d e p r e s s i o n est
l ' a n t i - p ô l e , p a r r a p p o r t à l ' e l l i p s e c e n t r a l e d ' i n e r t i e de l ' a i r e c o n s i -
dérée, de la l i g n e n e u t r e l a q u e l l e est ici l a l i g n e d'intersection M N
de la s u r f a c e p l a n e a v e c l a s u r f a c e l i b r e d u l i q u i d e .
L o r s q u e l ' a i r e p l a n e d o n t on s ' o c c u p e a u n d i a m è t r e d e s e s c o r d e s
h o r i z o n t a l e s , le c e n t r e d e p r e s s i o n s e t r o u v e n é c e s s a i r e m e n t s u r c e
d i a m è t r e ; et a l o r s l a f o r m u l e c i - d e s s u s , d o n n a n t s a d i s t a n c e Xy à l a
ligne M N , permettra d'en t r o u v e r la position.
N o u s rappellerons seulement les résultats pour d e u x formes sim-
ples de l ' a i r e p l a n e p r e s s é e p a r u n l i q u i d e .
i° RECTANGLE AYANT DEUX CÔTÉS HORIZONTAUX. — S
3
ab

horizontale, A la hauteur du rectangle ; on a Q = AB et I — — . O n

en d é d u i t :
ab 3
, A*

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L a distance d u centre de pression a u centre de g r a v i t é , x , — x0

8
a
est é g a l e à ; e l l e est i n v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l l e kx . 0 Lorsque
12 cc 0
le côté s u p é r i e u r d u r e c t a n g l e c o ï n c i d e a v e c l a s u r f a c e l i b r e , on a
x0 = - et x t — x„ — - ; r é s u l t a t q u e l ' o n a d é j à t r o u v é d a n s l a Résis-
2 6
tance des matériaux.
2 ° Cercle. — Soit r le rayon d u cercle :

I
2
Q = T. r , I= t i c r'> ;
4
et l ' o n a
r
,
2
4 TR r x 0 4 x 0

L a d i s t a n c e d u c e n t r e d e p r e s s i o n a u c e n t r e d e g r a v i t é , ce, — x est 0

r* . (zr\*
alors égale à ou bien à - . S i donc l'on compare une aire
4 x„ 16 x0

rectangulaire à u n e aire circulaire ayant pour diamètre l a hauteur


d u r e c t a n g l e , le centre de p r e s s i o n , d a n s le cercle, sera p l u s r a p -
proché d u centre de g r a v i t é q u e dans l e r e c t a n g l e .

1 2 . P r e s s i o n d'un fluide sur une surface quelcon-


q u e . P r i n c i p e d ' A r c h ï m è d e . — Quant une surface fermée
se trouve soumise en tous ses points à une pression normale con-
stante par unité superficielle, la résultante de toutes ces pressions
élémentaires est nulle.
R a p p o r t o n s la surface à trois axes de coordonnées rectangulaires
q u e l c o n q u e s et d i v i s o n s - l a e n p r i s m e s
infiniment petits parallèles à l'un des
a x e s , Ox, p a r e x e m p l e . L a p r e s s i o n
s u r lu b a s e o b l i q u e M d o l ' u n d e c e s
prismes a pour valeur la pression p
par unité de surface multipliée p a r
—= X l'étendue d e cette b a s e oblique. L a
p r o j e c t i o n d e cette p r e s s i o n s u r l ' a x e
des x est é g a l e a u p r o d u i t d e p p a r
s 6
*' ' ' l'aire de l a section droite d u p r i s m e .
De m ê m e , la pression s u r l'autre base M' du m ô m e p r i s m e aura
pour projection s u r l'axe des x le produit de p p a r l'aire d e l a
section droite, c'est-à-dire la m ê m e valeur que l'autre. L a s o m m e
d e c e s d e u x p r o j e c t i o n s é g a l e s et d e s e n s c o n t r a i r e s e r a a i n s i n u l l e
et il e n s e r a d e m ê m e d e s p r o j e c t i o n s d e s p r e s s i o n s s u r l e s b a s e s d e

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tous les a u t r e s p r i s m e s . L a s o m m e des p r o j e c t i o n s sur l'axe des
X d e s p r e s s i o n s q u i s ' e x e r c e n t s u r t o u t e l a s u r f a c e f e r m é e est d o n c
é g a l e à z é r o ; et c o m m e o n p e u t f a i r e l e m ô m e r a i s o n n e m e n t p o u r l e s
d e u x a u t r e s a x e s , o n en c o n c l u t l a n u l l i t é d e l a r é s u l t a n t e e l l e - m ê m e .
Ce t h é o r è m e donne le m o y e n de d é t e r m i n e r la résultante de
pressions n o r m a l e s , constantes par unité superficielle, s u r une sur-
face i r r é g u l i è r e q u e l c o n q u e limitée à un plan. Soit A M B ( f i g . 7)
cette s u r f a c e l i m i t é e a u p l a n A B et s o u m i s e en
tous ses points à une p r e s s i o n n o r m a l e p.
S i n o u s c o n s i d é r o n s l e v o l u m e f o r m é p a r cette
s u r f a c e et p a r l e p l a n A B et si n o u s le s u p p o s o n s
s o u m i s en t o u s s e s p o i n t s à l a p r e s s i o n n o r m a l e
p, i l s e r a en é q u i l i b r e . I l en r é s u l t e , par consé-
quent, q u e l a p r e s s i o n p s u r le p l a n A B fait é q u i -
libre à la pression p s u r la surface A M B , ou bien
Fig. 7 .
q u e l a r é s u l t a n t e d e s p r e s s i o n s s u r cette s u r f a c e
est l a m ê m e que celle de la pression p s u r le p l a n A B , l a q u e l l e est
égale au produit de p p a r l ' a i r e d e cette s u r f a c e A B , n o r m a l e à
A B et a p p l i q u é e à s o n c e n t r e d e g r a v i t é ,
Si un corps solide est plongé dans un Jluide pesant en équi-
libre, la composante horizontale de la résultante des pressions
qui s'exercent sur lui est nulle, c'est-à-dire que cette résultante
est verticale. S u p p o s o n s l e c o r p s s o l i d e d i v i s é en t r a n c h e s h o r i z o n -
tales i n f i n i m e n t minces par des plans horizontaux parallèles, la
pression par unité superficielle sera la m ê m e en tous les points d u
c o n t o u r d e l ' u n e d e c e s t r a n c h e s , et e n r a i s o n n a n t comme nous
venons de le faire, n o u s r e c o n n a î t r o n s q u e l a s o m m e des p r o j e c t i o n s ,
s u r d e u x a x e s h o r i z o n t a u x , d e s p r e s s i o n s q u i s ' e x e r c e n t s u r le c o n t o u r
de c h a c u n e d e s t r a n c h e s est é g a l e à z é r o et q u ' i l e n est d e m ê m e ,
par suite, de la c o m p o s a n t e horizontale de la résultante de toutes
les p r e s s i o n s . C e l l e - c i est d o n c v e r t i c a l e .
Lorsqu'un corps solide est plongé dans un Jluide pesant en
équilibre, la résultante verticale des pressions qui s'exercent sur
sa surface est égale au poids du Jluide déplacé, et passe par le
centre de gravité de ce Jluide.
D i v i s o n s le c o r p s s o l i d e en p r i s m e s v e r t i c a u x i n f i n i m e n t petits,
et s o i t tu l a s e c t i o n d r o i t e d e l ' u n d e c e s p r i s m e s M M ' ( f î g . 8). S i p
et p' s o n t l e s p r e s s i o n s p a r u n i t é s u p e r f i c i e l l e q u i s ' e x e r c e n t e n M e t
en M ' , l a s o m m e d e s p r o j e c t i o n s , s u r u n a x e v e r t i c a l , d e s p r e s s i o n s
s u r l e s b a s e s o b l i q u e s d u p r i s m e M M ' s e r a p'to — pu> o u ( V — p)^-
S i h et h s o n t l e s p r o f o n d e u r s d e s p o i n t s M et M a u - d e s s o u s d e l a
s u r f a c e l i b r e , o n a ( n ° 11)

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p = IÏA, p — IIA' et [p' — = I I (h! — A)(J.

Or, h — h = M M ' ; on voit donc que l a s o m m e des projections, s u r


un a x e vertical, des pressions q u i
s ' e x e r c e n t s u r l e s b a s e s M et M ' e s t
é g a l e a n poids d e ce p r i s m e s u p p o s é
r e m p l i du fluide dans lequel le corps
est p l o n g é et q u e l a r é s u l t a n t e v e r -
cale d e ces p r e s s i o n s a g i t de b a s en
haut, o u en sens inverse de l a p e s a n -
teur. E n f a i s a n t le m ê m e raisonne-
ment pour tous les autres prismes
élémentaires o n voit q u e l a résultante totale des pressions s u r l a
s u r f a c e d u s o l i d e e s t b i e n é g a l e a u p o i d s d u fluide q u i r e m p l i r a i t l e
v o l u m e d u s o l i d e et q u ' e l l e p a s s e p a r l e c e n t r e d e g r a v i t é d u fluide
déplacé, car les diverses pressions élémentaires qu'il faudra c o m -
poser pour obtenir l a résultante occupent exactement la position
des p r i s m e s .
C'est ce théorème q u i p o r t e l e n o m d e principe d'Archimède,
L a p r e s s i o n d e b a s en h a u t à l a q u e l l e s o n t s o u m i s d e l a p a r t d ' u n
liquide les corps solides qui y sont p l o n g é s produit u n e diminution
apparente de leur poids q u e l ' o n q u a l i f i e q u e l q u e f o i s d e perte d e
poids.
N o u s a v o n s d é m o n t r é c e p r i n c i p e d a n s l ' h y p o t h è s e o ù l e fluide a
un poids spécifique constant. Il est également vrai lorsque le poids
s p é c i f i q u e est v a r i a b l e , e t i l s e d é m o n t r e d e l a m ê m e m a n i è r e . O n
peut d'ailleurs en reconnaître l'exactitude d a n s tous l e s cas p a r le
r a i s o n n e m e n t s u i v a n t : si l ' o n c o n s i d è r e , d a n s u n fluide en é q u i l i b r e ,
la portion qui sera déplacée p a r le corps solide qu'on y p l o n g e r a ,
cette p o r t i o n s u p p o r t e , d e l a p a r t d u fluide a m b i a n t , u n e p r e s s i o n
v e r t i c a l e , é g a l e et d i r e c t e m e n t o p p o s é e à son p o i d s . Cette p r e s s i o n ,
qui est l a résultante d e celles qui s'exercent en tous les points de la
surface d e séparation, sera l a m ê m e l o r s q u e le solide a u r a r e m p l a c é
le l i q u i d e p u i s q u e cette s u r f a c e d e s é p a r a t i o n s e r a l a m ê m e .
L e point d'application d e cette r é s u l t a n t e verticale, q u i est l e
centre d e g r a v i t é d u l i q u i d e déplacé, s'appelle, lorsqu'il s'agit d e
corps flottants à l a s u r f a c e , l e c e n t r e d e carène ; o n p e u t s a n s i n c o n -
v é n i e n t é t e n d r e cette d é n o m i n a t i o n a u c a s d ' u n c o r p s entièrement
immergé.

1 3 . Stabilité d el'équilibre des corps i m m e r g é s . —


Un corps solide, entièrement i m m e r g é dans u n l i q u i d e , est d o n c

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SOUMIS À DEUX FORCES : SON POIDS, APPLIQUÉ EN SON CENTRE DE GRAVITÉ
G ; LA PRESSION DUFLUIDEAMBIANT, ÉGALE AU POIDS DUFLUIDEDÉPLACÉ
ET APPLIQUÉE AU CENTRE DE CARÈNE C. POUR QUE LE CORPS SOIT EN ÉQUI-
LIBRE SOUS L'ACTION DE CES DEUX FORCES, IL FAUT ET IL SUFFIT QU'ELLES SOIENT
ÉGALES ET DIRECTEMENT OPPOSÉES, C'EST-À-DIRE QUE LE POIDS DU CORPS
SOIT ÉGAL AU POIDS DU LIQUIDE QU'IL
DÉPLACE, ET QUE LE CENTRE DE GRAVITÉ
ET LE CENTRE DE CARÈNE SOIENT SUR LA
MÊME VERTICALE. MAIS, POUR QUE
L'ÉQUILIBRE SOIT STABLE, IL FAUT EN OU-
TRE QUE LE CENTRE DE GRAVITÉ SOIT PLACÉ
AU-DESSOUS DU CENTRE DE CARÈNE. ON
VOIT EN EFFET QU'ALORS (FIG. g), SI LE
CORPS SOLIDE, SUBIT UN PETIT DÉPLACE-
MENT, LES DEUX FORCES AUXQUELLES IL EST SOUMIS FORMERONT UN COUPLE
QUI TENDRA À LE RAMENER VERS SA POSITION D'ÉQUILIBRE. IL EN SERAIT
AUTREMENT SI LE CENTRE DE GRAVITÉ (FIG. 10) ÉTAIT AU-DESSUS DU CENTRE
DE CARÈNE : L'ÉQUILIBRE SERAIT INSTABLE.

1 4 . STABILITÉ DE L'ÉQUILIBRE DES CORPS FLOTTANTS. JLÉTA-


CENTRE. — LORSQUE LE POIDS DU CORPS SOLIDE EST INFÉRIEUR À CELUI
DU LIQUIDE QU'IL DÉPLACERAIT, S'IL ÉTAIT ENTIÈREMENT PLONGÉ, ILFLOTTEÀ
LA SURFACE EN PLONGEANT SEULEMENT D'UNE QUANTITÉ SUFFISANTE POUR
DÉPLACER UN POIDS DE LIQUIDE ÉGAL AU SIEN. ALORS LA RÉSULTANTE DES
PRESSIONS DU LIQUIDE PEUT FAIRE ÉQUILIBRE À SON POIDS, IL SUFFIT ENCORE
POUR CELA QUE LE CENTRE DE GRAVITÉ ET LE CENTRE DE CARÈNE SOIENT SUR
UNE MÊME VERTICALE. MAIS LA CONDITION DE LA STABILILË DE CET ÉQUILIBRE
REÇOIT UNE FORME NOUVELLE PROVENANT DE CE QUE, LORSQUE LE SOLIDE
SUBIT UN DÉPLACEMENT, LA FORME DE LA PARTIE PLONGÉE
CHANGE ET QUE, PAR SUITE, LA POSITION DU CENTRE DE
M,
CARÈNE CHANGE AUSSI DANS L'INTÉRIEUR DU SOLIDE.
M/!
SOIT G LE CENTRE DE GRAVITÉ D'UN CORPS FLOTTANT, C LE
CENTRE DE CARÈNE CORRESPONDANT À L'ÉQUILIBRE. SI L'ON G/
SUPPOSE QUE LE CORPSFLOTTANTSE SOIT DÉPLACÉ DE MA-
NIÈRE QUE LA LIGNE GG (FIG. N ) SOIT VENUE ENGG', LE H \ !
NOUVEAU CENTRE DE CARÈNE SERA VENU QUELQUE PART EN
DJ, OU D . S'IL EST VENU EN D , C'EST-À-DIRE S'IL EST RESTÉ
8

SUR LA VERTICALE DU POINT G, LES DEUX FORCES AUXQUEL-


«.y D'À

LES EST SOUMIS LE CORPS FLOTTANT (SON POIDS ET LA PRES- FIG. il.
SION DU FLUIDE) SONT ENCORE DIRECTEMENT OPPOSÉES ; LE SOLIDE RESTE
EN ÉQUILIBRE, ET CET ÉQUILIBRE EST AINSI indifférent ; IL SUBSISTE QUEL
QUE SOIT LE DÉPLACEMENT ATTRIBUÉ AU SOLIDE. SI LE CENTRE DE CARÈNE EST

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venu en D j , le couple f o r m é p a r l e s d e u x forces tend à écarter
d a v a n t a g e l e s o l i d e d e s a position d ' é q u i l i b r e : l ' é q u i l i b r e est i n s t a -
b l e . I l n e p e u t être s t a b l e q u e s i le n o u v e a u centre d e c a r è n e v i e n t
en D j a u - d e l à de l a verticale d u p o i n t G , o u , ce q u i revient a u m ê m e ,
q u e si l a verticale D M d u n o u v e a u centre de carène rencontre l a
2 2

l i g n e C G a u - d e l à d u point G .
L a limite de l a position du point M 2 lorsque le déplacement d u
1
s o l i d e e s t i n f i n i m e n t p e t i t , s ' a p p e l l e l e métacentre M.
On énoncera d o n c la condition de l a stabilité d e l'équilibre en
d i s a n t q u e p o u r q u ' u n c o r p s flottant soit e n é q u i l i b r e s t a b l e il faut
q u e le métacentre soit a u - d e s s u s d u centre d e g r a v i t é .
Il r e s t e à d é t e r m i n e r la position d u métacentre. Soit un corps
flottant dont l e centre d e g r a v i t é est
G (fig. 1 2 ) , soit D E l a trace s u r ce
corps d u p l a n d e flottaison d a n s l a
position d ' é q u i l i b r e et G l e c e n t r e
de carène correspondant ; suppo-
s o n s ce c o r p s d é p l a c é d'une quan-
t i t é t r è s p e t i t e et s o i t A B l a t r a c e
du plan d e flottaison dans cette
n o u v e l l e p o s i t i o n , et C ' l e n o u v e a u
centre d e carène. L e métacentre est,
par définition, l a limite d e la posi-
tion d u point M , intersection de l a
droite C G prolongée avec l a verti-
cale d u point C'. Prenons pour
Fi .
S 1 3 . plan de la figure u n plan vertical
perpendiculaire à l'intersection des deux plans A B , D E . S i , c o m m e
n o u s l e s u p p o s o n s , l e d é p l a c e m e n t d u c o r p s est très petit, l e s d e u x
sections A B , D E différeront très p e u l ' u n e d e l ' a u t r e et c h a c u n e
d'elles s e r a à très p e u é g a l e à l a section faite p a r l e p l a n I K b i s -
secteur d e l'angle de ces deux plans, lequel contiendra ainsi les
centres de gravité d e s deux fuseaux D I I A e t B H E , dont les v o l u m e s
sont é g a u x puisque A L B , D L E le sont nécessairement, chacun
d ' e u x déplaçant u n v o l u m e d e l i q u i d e dont le p o i d s est é g a l à celui
du corps flottant. S o i t V ce v o l u m e .

Prenons les moments, p a r rapport à I K , des deux volumes D L E


et A L B . S i n o u s s u p p o s o n s c o n n u l e p r e m i e r d e c e s m o m e n t s , pour

1. Le nom de métacentre a été donné à ce point par Bouguer, dans son


Traité du. navire de 1746. On trouvera aussi dans cet ouvrage la définition de
la courbe mèlacentrique, dont le métacentre est le point de rebroussement.

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en déduire le second, nous devrons en retrancher le moment du
fuseau DHA, lequel est nul puisque le centre de gravité de ce fuseau
est sur IK, et y ajouter le moment du fuseau BHE qui est également
nul. Les moments, par rapport à I K , des deux volumes considérés
sont donc égaux, et puisque ces volumes sont égaux leurs centres
de gravité sont à la même distance de IK, c'est-à-dire que le centre
de carène C se trouve sur une parallèle à IK menée par le point C.
Prenons ensuite les moments de ces deux mêmes volumes par
rapport à une ligne perpendiculaire à IK ; ils différeront du produit
de V par la distance C C . Or nous pouvons encore passer du premier
moment au second en y ajoutant le moment du fuseau BHE puis
en retranchant celui du fuseau DHA. La différence des moments
des deux volumes, V X C C , sera la même que celle des deux fuseaux
et cette différence restera aussi la même quelle que soit la position
de la ligne, perpendiculaire à IK, par rapport à laquelle on prendra
les moments : supposons la passer par le point H, le moment de
l'un des fuseaux sera négatif et l'autre positif, et leur différence algé-
brique sera leur somme arithmétique. Soit sur le plan IK, un élé-
ment infiniment petit h> à une distance y de la ligne projetée en H.
Cet élèmentpeut être considéré comme la section droite d'un prisme
tronqué limité aux deux plans AB et DE. En appelant 9 l'angle de

ces deux plans, la hauteur de ce prisme sera 2 y sin - ; son volume,


2
6

2 y w sin - , ou bien, puisque l'angle 9 est supposé très petit, yw9.


Le moment de ce prisme par rapport à la droite projetée en H sera
2
ainsi ^ OJ0 et la somme des moments de tous les prismes constituant
2 2
ensemble les deux fuseaux sera S ^ UJ9 = 6 2a>y , la somme étant
étendue à tous les éléments w de la section IK.
Nous avons ainsi, d'après ce qui vient d'être dit,

V X CC' = 8 2 w ^ .
6

Or, l'angle CMC étant égal à 9, C C est égal à 2 MC sin - ou à MC. 9,

ce qui donne, en substituant :


2
V X M C . 8 = 8 £w# .

A la limite, la section IK se confond avec la section D E et la


droite H passe par le centre de gravité de cette section
2
Désignons par I le moment d'inertie, E w ^ , par rapport à un axe
mené par son centre de gravité, de la section DE faite dans le corps
3

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flottant par la surface libre d u liquide dans l a position d'équilibre,
l'équation précédente donnera :

MC - -.
V

Enfin, d é s i g n o n s p a r a l a distance C G d u centre de carène a u


centre de g r a v i t é dans la position d'équilibre, l a distance M G du
métacentre a u centre de g r a v i t é d u solide s e r a :

M G = i + s ,
V

le s i g n e -f- s ' a p p l i q u a n t a u c a s o ù l e c e n t r e d e g r a v i t é G s e r a i t a u -
dessous du centre d e carène C . A l o r s , pour que l'équilibre soit stable,
il f a u t e t i f s u f f i t q u e M G s o i t p o s i t i f et l a g r a n d e u r d e cette q u a n t i t é
M G m e s u r e en q u e l q u e s o r t e l a s t a b i l i t é d e l ' é q u i l i b r e ; e l l e e s t e n
effet, p o u r u n m ê m e d é p l a c e m e n t , p r o p o r t i o n n e l l e a u b r a s d e l e v i e r
du couple q u i tend à r a m e n e r le solide dans s a position d'équilibre.
L e m o m e n t d'inertie I q u i entre d a n s l ' e x p r e s s i o n de M G doit être
é v i d e m m e n t le p l u s p e t i t d e s m o m e n t s d ' i n e r t i e d e l a s e c t i o n D E p a r
rapport à tous les axes passant p a r s o n centre de g r a v i t é .
L e métacentre ainsi déterminé a u n e position définie indépendante
de l ' a n g l e 9 l o r s q u e cet a n g l e est très petit. M a i s si l e s o s c i l l a t i o n s
du corps flottant ne sont p a s très petites, il faut c a l c u l e r la position
d u m é t a c e n t r e p o u r u n e i n c l i n a i s o n finie q u e l ' o n d é t e r m i n e d ' a p r è s
l ' a m p l i t u d e d e s o s c i l l a t i o n s a u x q u e l l e s p o u r r a être s o u m i s le c o r p s
l
flottant .

15. Application aux prismes carrés. — Considérons


u n p r i s m e h o m o g è n e à b a s e c a r r é e et d e l o n g u e u r i n d é f i n i e , flottant
s u r u n l i q u i d e . A p p e l o n s a l e côté d e l a h a s e et d l e r a p p o r t d u p o i d s
spécifique d u p r i s m e à celui d u l i q u i d e , d étant n é c e s s a i r e m e n t p l u s
p e t i t q u e l ' u n i t é : ce s e r a l e p o i d s s p é c i f i q u e d u p r i s m e s i c e l u i d u
l i q u i d e est p r i s p o u r u n i t é . O n v o i t i m m é d i a t e m e n t q u e l a p r e m i è r e
condition d ' é q u i l i b r e consistant en ce q u e le centre de g r a v i t é d u
s o l i d e et c e l u i d u v o l u m e d é p l a c é s e t r o u v e n t s u r u n e m ê m e v e r t i c a l e

i. O n d é m o n t r e f a c i l e m e n t q u e l a p é r i o d e d e s o s c i l l a t i o n s q u ' e x é c u t e a i n s i
u n c o r p s flottant é c a r t é d e s a p o s i t i o n d ' é q u i l i b r e e s t é g a l e à, c e l l e d ' u n p e n -
P*
dule simple dont la l o n g u e u r s e r a i t — - , en appelant p le rayon de giration
GM
du corps solide par rapport à un a x e longitudinal horizontal mené par s o n
c e n t r e de g r a v i t é . V o i r , s u r c e s u j e t , l e m é m o i r e Du roulis sur mer houleuse,
par de S t . V e n a n t , Société des sciences naturelles d e C h e r b o u r g , tome X V I .

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S 8. — RQÜILIBRB DES CORPS IMMKHGÉS 19

peut être satisfaite p o u r d e u x p o s i t i o n s d u p r i s m e : d e u x d e s e s f a c e s


étant p a r a l l è l e s à l a s u r f a c e d u l i q u i d e (fig-. 1 3 ) ; o u b i e n s e s f a c e s
-
é t a n t i n c l i n é e s à 45 d e g r é s ( f i g . i4)- D a n s cette d e r n i è r e hypothèse,
le p r i s m e a u r a u n e s e u l e a r ê t e o u t r o i s a r ê t e s d a n s l e l i q u i d e s u i v a n t
que son poids spécifique sera inférieur o u supérieur à o,5o. Il faut
chercher laquelle d e ces d e u x positions sera stable.

N M;
B
\\ ÍH
N B F N N'

A
Fig. i3. Fig. i4-

Dans le premier c a s , représenté par la figure i3, a p p e l o n s z l a


distance à l a surface libre N N ' d e l a face horizontale A Bplongée
dans le liquide, o u f a i s o n s z — A E= F B; si n o u s supposons la
3
a

longueur d u prisme égale à l'unité, nous avons I = — , V = az e t


12
l a » ,
par s u i t e - — . C'est la distance d u métacentre au centre de
r
V \2Z
carène et elle d o i t être s u p é r i e u r e à l a distance d u centre de gravité
a— z
du solide à ce dernier point, o u à . L ' é q u i l i b r e n e sera d o n c
, , ... a a —z .
1
, z
stable q u e si 1o n a — > , ce q u i exige q u e le rapport - , o u
i iz 2 o

J
le p o i d s spécifique d q u i l u i est égal, soit inférieur à - fi - \
2
V V3/
= 0,212, o u s u p é r i e u r à - /1 4- —\ = 0,788. I l s e r a instable si le
poids spécifique est c o m p r i s entre ces d e u x limites.
Considérons alors le second cas, représenté par la figure i4, o ù ,
l e s f a c e s é t a n t i n c l i n é e s à 45 d e g r é s , u n e s e u l e a r ê t e p l o n g e d a n s l e
l i q u i d e , et a p p e l o n s maintenant z la profondeur A H d e cette arête
au-dessous de l a surface libre. L e v o l u m e d u p r i s m e étant toujours
2 2
a et l e v o l u m e d é p l a c é V é t a n t alors z, le poids spécifique d =
!i' , . -
(ZZ) 3
2Z .%
I , , , ,
— . L e m o m e n t d inertie I est — - = — et l e r a p p o r t - est é g a l a
a 1
12 3 V
2

- z. C e r a p p o r t d o i t être p l u s grand q u e l a distance d u centre du

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a\¡2 2
p r i s m e a u c e n t r e d e c a r è n e o u q u e ——— -z. L a condition de la

2 a '2 2 8
stabilité d e l ' é q u i l i b r e est a i n s i - z > z, o u - g > a\j2. O n
3 2 3 3

e n d é d u i t — o u d > — o u 0,281. E n e x a m i n a n t d e m ê m e l e c a s o u
s
a 32
trois arêtes seraient p l o n g é e s d a n s le l i q u i d e , on v e r r a i t q u e l ' é q u i -
23

l i b r e n e p e u t ê t r e s t a b l e q u e si l ' o n a d < — — 0,71g.


32
A i n s i , en r é s u m é , l e p r i s m e à b a s e c a r r é e flottera avec s a face
supérieure horizontale lorsque son poids spécifique sera inférieur à
0,212 o u s u p é r i e u r à 0,788. I l a u r a s e s f a c e s i n c l i n é e s à 45 d e g r é s
l o r s q u e s o n p o i d s s p é c i f i q u e s e r a c o m p r i s e n t r e 0,281 et 0,719. O n
pourra donc, p a r exemple, a u seul aspect d'une pièce de bois flot-
tant s u r l ' e a u , r e c o n n a î t r e si elle est en c h ê n e o u e n s a p i n : le p o i d s
s p é c i f i q u e d u c h ê n e é t a n t e n v i r o n 0,87, l a p i è c e e n c h ê n e a u r a s a
f a c e s u p é r i e u r e h o r i z o n t a l e , et c e l u i d u s a p i n é t a n t e n v i r o n o,4g, l a
p i è c e e n s a p i n a u r a s e s f a c e s i n c l i n é e s à 45 d e g r é s .
L o r s q u e le poids spécifique du p r i s m e flottant est c o m p r i s entre
0,212 et 0,281 d ' u n e p a r t o u e n t r e 0,71g et 0,788 d e l ' a u t r e , l ' é q u i -
l i b r e n e p e u t être s t a b l e , n i d a n s l ' u n e n i d a n s l ' a u t r e d e s d e u x p o s i -
tions q u e nous avons considérées. L e p r i s m e prend alors des posi-
tions obliques intermédiaires en passant g r a d u e l l e m e n t de l'une à
l'autre à m e s u r e q u e le p o i d s spécifique v a r i e . P a r e x e m p l e , le
prisme ayant u n e de ses faces horizontales au poids spécifique
l i m i t e 0,212, s i c e p o i d s s p é c i f i q u e a u g m e n t e , l a f a c e d ' a b o r d hori-
zontale fera, a v e c l a surface l i b r e , u n a n g l e a v a r i a b l e et lié a u p o i d s
spécifique p a r la relation c o s ' a = j u s q u ' à ce q u e
J n 1
120? — I2£¿» — 1
l'un d e s s o m m e t s p l o n g é s d a n s le l i q u i d e v i e n n e affleurer l a s u r -
f a c e , c e q u i a u r a l i e u p o u r d— o,25. A p a r t i r d e c e m o m e n t , l e p o i d s
spécifique continuant à augmenter, il n ' y a u r a plus qu'un seul
s o m m e t d a n s l e l i q u i d e et l ' a n g l e a f o r m é p a r l a f a c e s u p é r i e u r e
16 d .
a v e c l ' h o r i z o n s e r a d o n n é e p a r s i n acx = , j u s q u a ce q u il
9 — 10 a
9

a t t e i g n e 45 d e g r é s p o u r d = g—.
Les mêmes phénomènes s e r e p r o d u i s e n t en s e n s i n v e r s e l o r s q u e
le p o i d s s p é c i f i q u e v a r i e d e 0,71g à 0,788.
L ' é t u d e d e la stabilité de l ' é q u i l i b r e d e s p r i s m e s r e c t a n g u l a i r e s
flottants donne lieu à des considérations analogues.

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CHAPITRE II

GÉNÉRALITÉS SUR LE MOUVEMENT DES LIQUIDES

§ i . Mouvement des liquides en général. — § 2 . Mouvement


permanent. — § 3 . Mouvement uniforme.

MOUVEMENT DES LIQUIDES EN GÉNÉRAL

16. Equations générales de l'hydrodynamique. —


C o n s i d é r o n s u n f l u i d e p a r f a i t e n m o u v e m e n t et r a p p o r t o n s l e s p o s i -
tions de ses d i v e r s p o i n t s à trois a x e s de c o o r d o n n é e s r e c t a n g u l a i r e s ,
x, y, z. L e m o u v e m e n t d e ce fluide s e r a c o m p l è t e m e n t déterminé
s i , à u n e é p o q u e t q u e l c o n q u e n o u s c o n n a i s s o n s , e n g r a n d e u r et e n
direction, la vitesse V d'un point quelconque l a q u e l l e p o u r r a être
d é f i n i e p a r s e s t r o i s p r o j e c t i o n s u, v, w, s u r l e s t r o i s a x e s . L ' é t a t d u
fluide en c h a q u e p o i n t s e r a , d ' a u t r e p a r t , d é t e r m i n é p a r l a p r e s s i o n
p et l a d e n s i t é p. L e p r o b l è m e c o m p o r t e d o n c c i n q q u a n t i t é s i n c o n -
n u e s , u,v, w, p, p , a e x p r i m e r en f o n c t i o n d e q u a t r e v a r i a b l e s i n d é -
p e n d a n t e s x, y, z et t.
L'hypothèse de la fluidité p a r f a i t e est n é c e s s a i r e p o u r np. p a s c o m -
pliquer outre m e s u r e la question. C'est g r â c e à elle que la pression
p, en u n point donné, conserve une valeur unique parfaitement
définie. S i , a u lieu d'un fluide parfait, nous considérions un fluide
n a t u r e l , n o u s a u r i o n s à f a i r e i n t e r v e n i r l e s efforts t a n g e n t i e l s q u i ,
sur un élément plan quelconque, sont alors, par unité de surface,
p r o p o r t i o n n e l s à l a vitesse de g l i s s e m e n t d e l ' u n e des parties l i m i -
tées p a r cet é l é m e n t s u r l ' a u t r e *. L a p r e s s i o n n ' e s t p l u s n o r m a l e à

i. S i , e n u n p o i n t q u e l c o n q u e , o n c o n s i d è r e t r o i s é l é m e n t s r e c t a n g u l a i r e s

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l'élément p l a n s u r l e q u e l elle s'exerce ; elle n ' a p l u s la m ê m e v a l e u r ,
a u m ê m e point, s u r les éléments de directions diverses.
N o u s s u p p o s o n s d o n c le f l u i d e p a r f a i t .
E n r a i s o n n a n t e x a c t e m e n t c o m m e n o u s l ' a v o n s fait a u n° 6 p o u r
écrire les conditions d'équilibre d'un parallélépipède rectangle,
nous trouverons les équations e x p r i m a n t l'équilibre d y n a m i q u e d'un
p a r e i l é l é m e n t et c e s é q u a t i o n s n e s e r o n t a u t r e c h o s e q u e c e l l e s d e
l ' é q u i l i b r e s t a t i q u e , t r o u v é e s à ce n ° 6 ( p a g e 4). à l a c o n d i t i o n q u e
nous ajoutions aux forces réelles, dont nous avons désigné les
composantes suivant les trois a x e s p a r X , Y , Z , la force d'inertie de
l'élément, c'est-à-dire que nous ajoutions à ces trois composantes
celles, changées de s i g n e , de l'accélération suivant les trois a x e s .
D é s i g n o n s d o n c p a r u, v , w l e s p r o j e c t i o n s , s u r l e s t r o i s a x e s , d e
l'accélération de l ' é l é m e n t c o n s i d é r é , l e s q u e l l e s sont les d é r i v é e s p a r
r a p p o r t a u t e m p s d e s p r o j e c t i o n s u, v, w d e l a v i t e s s e V d u m ê m e
élément s u r les m ê m e s a x e s , n o u s a u r o n s les trois équations d ' é q u i -
libre dynamique :

T
(.) | = p ( - ° - ) .
'dp

Les c o m p o s a n t e s u, v, w d e l a v i t e s s e V s o n t des fonctions des


c o o r d o n n é e s x, y, z et d u t e m p s t ; l ' a c c r o i s s e m e n t d i f f é r e n t i e l d e
l'une d'elles, « par exemple s'exprime par

,
du = dxdu— .dx , du
-\
dy
, . du
dy + — dz -\
dz
, , du
dt
-
dt ;

et s a d é r i v é e p a r r a p p o r t a u t e m p s , q u e n o u s a v o n s d é s i g n é e p a r u,
s ' o b t i e n d r a en d i v i s a n t cet a c c r o i s s e m e n t p a r dt ; n o u s a u r o n s a i n s i :

parallèles aux plans coordonnés, les composantes des vitesses de glissement


qui sont deux à deux égales, ont, comme on sait, les valeurs suivantes :
dv dw dw du du do
dz~^~ dy ' dx dz ' dy dx ,
et l'effort tangentiel a pour composantes suivant les trois axes ces mêmes
binômes, multipliés par un même coefficient £ qui est à peu près indépendant
de la pression normale p, mais qui dépend énormément de l'agitation qui règne
au point considéré, lorsque u, v, w représentent, non pas les composantes
réelles des vitesses des molécules, mais les composantes de la vitesse moyenne
locale dont il sera question plus bas [après les équations {3)].

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/ dudx du du , du dz du
U — 1_ iJ .
dx dt ^dydl dz dt dt

M a i s l e s r a p p o r t s — . ÌL, s o n t l e s c o m p o s a n t e s a, v, w delà
r 1
dt dt dt

vitesse V ; e n s u b s t i t u a n t , l a v a l e u r d e u d e v i e n t :

, , , da . du du du
( a ) u a + v + w +
= T x d l , 7 , dl-

et cette v a l e u r p o r t é e d a n s l a p r e m i è r e é q u a t i o n ( i ) d o n n e l a p r e -
mière des suivantes dont l e s d e u x autres s'obtiennent de l a m ê m e
manière :

i dp ,,. du du du da
-— = X— u v w ,
p dx dx dy dz dt
, i dp dv do do du
(3) J --L =Y— u V w ,
' pdy dx dy dz dt
i r'n dw du) du) du)
— = Z — u v u) — .
p dz dx dy dz dt
Ce s o n t l e s é q u a t i o n s g - é n é r a l e s d e l ' h y d r o d y n a m i q u e . E l l e s s o n t
applicables, d'après ce q u i v i e n t d'être dit, a u x m o u v e m e n t s réels
des m o l é c u l e s d ' u n fluide p a r f a i t . M a i s M . B o u s s i n e s q a montré
r e
(Essai sur la théorie des Eaux courantes, i partie) qu'elles s'ap-
pliquent aussi r i g o u r e u s e m e n t s i , a u lieu des m o u v e m e n t s réels, o n
c o n s i d è r e l e s m o u v e m e n t s moyens locaux q u i p e r m e t t e n t d e n é g l i -
ger les c h a n g e m e n t s f r é q u e n t s et r a p i d e s , l e s i r r é g u l a r i t é s l o c a l e s
que subissent les vitesses des différentes molécules.
M. B o u s s i n e s q a r e m a r q u é e n effet q u e Le m o u v e m e n t d e s l i q u i -
d e s est c a r a c t é r i s é p a r d e p a r e i l s c h a n g e m e n t s d a n s l a g r a n d e u r et
la direction de l a v i t e s s e en c h a q u e p o i n t , m a i s q u e ces c h a n g e m e n t s
sont assujettis à u n e sorte d e p é r i o d i c i t é irrégulière en vertu de
laquelle s i l'on p r e n d l a m o y e n n e des v a l e u r s q u e reçoit, d u r a n t u n
temps assez court, l a composante, parallèle à une direction donnée,
de l a v i t e s s e e n u n p o i n t f i x e , cette m o y e n n e e s t f o n c t i o n continue
d e s c o o r d o n n é e s d u p o i n t c o n s i d é r é . E l l e e s t en o u t r e indépendante
du temps t l o r s q u e le m o u v e m e n t e s t d i t permanent, et g r a d u e l l e -
ment v a r i a b l e avec le t e m p s d a n s le cas contraire. •
A l o r s l e s é q u a t i o n s ( 3 ) s ' a p p l i q u e n t r i g o u r e u s e m e n t l o r s q u e u, u,
W y représentent les valeurs moyennes des composantes de la
v i t e s s e ; et l a r é s u l t a n t e d e c e s t r o i s m o y e n n e s u, v, w e s t d i t e l a
vitesse moyenne locale a u p o i n t c o n s i d é r é . I l e s t b i e n é v i d e n t q u e
cette v i t e s s e m o y e n n e l o c a l e e s t i n d é p e n d a n t e d u choix des axes.

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D é s o r m a i s , ce sera toujours l a vitesse m o y e n n e locale, o u ses c o m -
posantes, q u e nous aurons en vue.
L e s é q u a t i o n s (3) s ' a p p l i q u e n t a u s s i d ' u n e m a n i è r e a p p r o x i m a t i v e
a u x fluides naturels l o r s q u e les m o u v e m e n t s sont lents, o u q u e l ' o n
ne considère ces m o u v e m e n t s q u e d a n s u n e étendue restreinte de
l'espace et d u t e m p s .

• 1*7. E q u a t i o n d e c o n t i n u i t é . — C e s trois équations ne


suffisent p a s pour déterminer les cinq inconnues, il faut en trouver
deux autres. L a première se déduira d e l a nature m ê m e d u fluide
d o n t on é t u d i e l e m o u v e m e n t . O n a u r a , s i c'est u n l i q u i d e :

(4) p — constante,

et s i c ' e s t u n f l u i d e é l a s t i q u e :

(5) P =^ =rT-'
a étant l e coefficient d e dilatation et 8 l a t e m p é r a t u r e .
L a d e r n i è r e é q u a t i o n , d i t e d e continuité, s e t r o u v e r a en e x p r i -
m a n t q u e le f l u i d e r e s t e c o n t i n u , q u ' i l n e s ' y f o r m e p a s d e v i d e s e t
q u e , p o u r c h a q u e élément, l a m a s s e reste bien é g a l e a u produit d u
volume p a r l a densité. On prendra p o u r cela, dans le fluide en
mouvement, un v o l u m e en f o r m e de parallélépipède rectangle,
dxdydz, a y a n t u n e p o s i t i o n i n v a r i a b l e et d o n t l e s f a c e s s o n t t r a v e r -
sées p a r le fluide q u i entre et q u i s o r t . S i l ' o n c o n s i d è r e l a f a c e
dydz l a p l u s r a p p r o c h é e d e l ' o r i g i n e , u é t a n t l a c o m p o s a n t e , nor-
m a l e à cette f a c e , d e l a v i t e s s e d e s m o l é c u l e s q u i l a t r a v e r s e n t et p
leur densité, l a masse q u i pénètre dans le parallélépipède à travers
cette f a c e , p e n d a n t l e t e m p s dt, e s t oudydzdt et l a m a s s e q u i s o r t
p a r l a face opposée est égale à celle-ci a u g m e n t é e d e s a différen-
t i e l l e p a r r a p p o r t à x, o u b i e n à _(- dx^j dydzdt. L a m a s s e
comprise dans le parallélépipède s'est donc ainsi accrue de

— dxdydzdl. O n peut appliquer le même calcul a u x deux


dx
autres paires de faces, de sorte q u e l'accroissement de m a s s e , pen-
d a n t l e t e m p s dt, a e n t o t a l i t é p o u r v a l e u r .
_ djw\ ^
y
- \ d x ~ dy dz /

L e v o l u m e étant resté constant et é g a l à dxdydz, cet a c c r o i s s e -


m e n t d e m a s s e d o i t ê t r e é g a l a u p r o d u i t d e ce v o l u m e p a r l ' a c c r o i s -

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s è m e n t d e d e n s i t é p e n d a n t l e t e m p s dt, l e q u e l esl~^dl. Écrivant

cette é g a l i t é et s u p p r i m a n t l e f a c t e u r c o m m u n i l r e s t e l ' é q u a t i o n d e
continuité :

d+a + d*? If» dp =

v
d x ^ dy dt ~ dt

S'il s'agit d ' u n l i q u i d e , elle s e s i m p l i f i e en r a i s o n d e c e q u e l a

d e n s i t é p e s t c o n s t a n t e . O n a a l o r s — = o et p, c o n s t a n t , sort d u
dt
signe de différentiation en devenant facteur c o m m u n q u e l'on peut
supprimer ; i l reste ainsi

, . du du dw
W T + T + "T — ° '
dx dy dz
-

pour l'équation de continuité applicable a u x liquides.


D a n s l e c a s d ' u n l i q u i d e , l e s é q u a t i o n s ( 3 ) , ( 4 ) et ( 7 ) ; d a n s l e c a s
d'un g a z , l e s é q u a t i o n s ( 3 ) , ( 5 ) e t ( 6 ) , d o n n e n t les cinq équations
cherchées entre les cinq i n c o n n u e s , u, v, w, p, p e t l e s v a r i a b l e s
indépendantes.
L'équation de continuité ( 7 ) peut se mettre sous u n e forme un
peu d i f f é r e n t e l o r s q u ' i l s ' a g i t d ' u n courant liquide caractérisé p a r
ce fait, q u e l e s m o l é c u l e s l i q u i d e s q u i t r a v e r s e n t u n e s e c t i o n t r a n s -
v e r s a l e p l a n e o n t t o u t e s d e s v i t e s s e s n o r m a l e s à cette s e c t i o n et é g a -
les e n t r e e l l e s . S o i t 10 l ' a i r e d e cette s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , U l a v i t e s s e
c o m m u n e d e toutes les m o l é c u l e s q u i l a traversent et q — U t o l e
débit o u l a dépense d ' e a u d u c o u r a n t , à t r a v e r s cette s e c t i o n , p a r
unité d e t e m p s . L e v o l u m e e n t r é p a r cette s e c t i o n d a n s l e t e m p s dt
est qdt, l e v o l u m e s o r t i p a r l a s e c t i o n s u i v a n t e , d i s t a n t e d e ds d e l a

p r e m i è r e , e s t (^q + ~ ds^j dt, d e s o r t e q u e l e v o l u m e c o m p r i s e n t r e

ces d e u x s e c t i o n s i n f i n i m e n t v o i s i n e s a a u g m e n t é , p e n d a n t le m ê m e

temps, de — d s d t . Cette a u g m e n t a t i o n d e v o l u m e n e peut être

q u e le r é s u l t a t d e l ' a c c r o i s s e m e n l d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e w l a q u e l l e

est d e v e n u e ^ t i > -f- ^ dtj, ce q u i c o r r e s p o n d à u n e a u g m e n t a t i o n d e

v o l u m e d e ^— dtds. É g a l a n t c e s d e u x e x p r e s s i o n s , s u p p r i m a n t le

f a c t e u r c o m m u n dt ds, i l v i e n t

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(8)
W
d
^ +
d
l = 0 ,
dt^ ds

qui exprime sous une nouvelle forme la condition d e c o n t i n u i t é et


q u i s ' a p p l i q u e à d i v e r s p r o b l è m e s s u r les cours d'eau.

1 8 . A u t r e f o r m e des équations générales. — L'équa-


t i o n d e c o n t i n u i t é (7) p e r m e t d e d o n n e r a u x é q u a t i o n s g é n é r a l e s (3)
une f o r m e p l u s c o m m o d e p o u r les a p p l i c a t i o n s . D a n s l'expressioD

( 2 ) d e l ' a c c é l é r a t i o n u', r e m p l a ç o n s ^ p a r sa v a l e u r tirée de l ' é q u a -

. , . . Idv dw\ .
t i o n d e c o n t i n u i t é (7) o u p a r — ( 1 ), n o u s o b t e n o n s :
\dy dzj

du /du du>\
ri —
dt
H
\dy
1
dzj
-)- vdyda , \- w
du
du

Mais, nous avons, identiquement :

v w
d. - d -
dv du u dm du u
u v — = u1 — , et w — - w — —u 1

dy dy dy dz dz dy

I l e n r é s u l t e , p o u r a' l a v a l e u r :

et cette v a l e u r , p o r t é e d a n s la première équation ( 1 ) donne la pre-


mière des suivantes, dont les d e u x autres s'obtiennent par un calcul
absolument identique :

( v m \

dy dz

W
d" d
(9) l Î ^ ^ Y _ ^ _ M 2 _ ^ _ | _ u »_îl
p dy dt dx dz '
V
d ^ d
p dz dt dx dy
Lorsqu'il s'agit d'un courant liquide caractérisé par ce f a i t que
les v i t e s s e s des d i v e r s e s p a r t i c u l e s sont s e n s i b l e m e n t p a r a l l è l e s , l e s

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c o m p o s a n t e s v et w d e la v i t e s s e s o n t p e t i t e s p a r r a p p o r t à la c o m -
posante u d i r i g é e d a n s le sens d u m o u v e m e n t , de sorte que leurs
a
carrés v* et w* p e u v e n t ê t r e n é g l i g é s p a r r a p p o r t à u . Le dernier
terme de c h a c u n e d e s d e u x d e r n i è r e s é q u a t i o n s (9) p e u t a l o r s ê t r e
supprimé avec a p p r o x i m a t i o n suffisante.

1 9 . E q u a t i o n f o n d a m e n t a l e d e l ' h y d r a u l i q u e . — On
peut, c o m m e n o u s l ' a v o n s f a i t a u n ° 6, r é u n i r en u n e s e u l e l e s t r o i s
é q u a t i o n s g é n é r a l e s (1) d u n ° 16 ( p . 22). I l s u f f i t , p o u r c e l a , d e l e s
a d d i t i o n n e r a p r è s l e s a v o i r m u l t i p l i é e s r e s p e c t i v e m e n t p a r dx, dy,
dz ; m a i s , a u l i e u d e p r e n d r e q u e l c o n q u e s c e s t r o i s m u l t i p l i c a t e u r s ,
on peut l e s p r e n d r e p r é c i s é m e n t é g a u x a u x p r o j e c t i o n s d u d é p l a c e -
ment réel q u e s u b i t u n e m o l é c u l e p e n d a n t l e t e m p s dt, c'est-à-dire
p r e n d r e dx — udt, dy = vdt, dz — wdt. On trouve ainsi :

-p- dx-f-dy-4-
dx dy dz — dz = p (Xdx-\-Ydu4-Zdz) — 0 (uiï-f- vv 4- w
L e p r e m i e r m e m b r e n ' e s t p l u s , i c i , l a d i f f é r e n t i e l l e t o t a l e dp d e l a
p r e s s i o n p, c a r cette p r e s s i o n est f o n c t i o n , à l a f o i s , d u t e m p s t et
des trois c o o r d o n n é s x, y, z, et l ' o n a

dp^dx+^dy+^dz+^dt;
^ dx dy dz dt y

ce p r e m i e r m e m b r e est d o n c é g a l à dp — D'autre part, on a

udt = du, vdt = dv, wdt = w, de sorte qu'en substituant, on


obtient

dp dt = x d x + Y d y + z d z Mrfa + vdv + wdw


~{ ~d^t ) ~~ ^ ^'
P u i s q u e u, v, w s o n t l e s p r o j e c t i o n s d e l a v i t e s s e V s u r l e s t r o i s
s !
a x e s , on a i z + o -f- uY = V* c e q u i d o n n e udu -f- vdv -f- wdu) —
YdV et p a r s u i t e :

(10) l^dp—^ dtj = Xdx + Ydy + Zdz — YdY,


é q u a t i o n a n a l o g u e à l ' é q u a t i o n g é n é r a l e (1) d e l ' h y d r o s t a t i q u e .
On p e u t d o n n e r , à cette é q u a t i o n g é n é r a l e f i o ) u n e a u t r e f o r m e
quelquefois p l u s c o m m o d e à e m p l o y e r . S i l'on convient que les
caractéristiques d d e différentiation r e p r é s e n t e n t , non p a s les diffé-
r e n t i e l l e s t o t a l e s d e s q u a n t i t é s p, V , f o n c t i o n s d e s q u a t r e v a r i a b l e s

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# i ìl> Z, e t t, m a i s l e s d i f f é r e n t i e l l e s p a r rapport a u x trois variables
X, y , Z seulement, la notation dp e x p r i m e r a ce q u i se trouve dans
la parenthèse du premier m e m b r e , c'est-à-dire la différentielle totale

de p d i m i n u é e d e — dt. Inversement, la notation dY n'exprimera


dt
p l u s la différentielle totale de la vitesse, q u i figure dans le dernier
terme, m a i s , a v e c cette n o u v e l l e notation, cette différentielle totale
dV
d e v r a ê t r e é c r i t e dV + ^ 7 dt, puisque dV n'exprime plus que la

différientielle par rapport aux trois variables x, y, z. Avec ces


n o t a t i o n s , l a f o r m u l e f o n d a m e n t a l e (10) d e v i e n t :

d
-dp = Xdx + Ydy + Zdz — \ ( dV+ ~dt),
? \ dt J

o u b i e n , e n e f f e c t u a n t l e p r o d u i t i n d i q u é et r e m a r q u a n t q u e Ydt n'est
a u t r e c h o s e q u e l ' é l é m e n t d ' a r c ds d e l a t r a j e c t o i r e d ' u n e m o l é c u l e :

1 rfV
(10 b i s ) -dp = Xdx + Ydy +Zdz — VdV ds.
p dt

M a i s l o r s q u ' o n e m p l o i e cette é q u a t i o n , il c o n v i e n t d e se rappeler


l a s i g n i f i c a t i o n p a r t i c u l i è r e d e s n o t a t i o n s dp e t dY qui y figurent.
L'équation qui précède, sous sa forme p r i m i t i v e (10) ou sous la
f o r m e (10 b i s ) , est l'équation fondamentale de l'hydraulique ; avec
l ' é q u a t i o n d e c o n t i n u i t é (7), elle permet de résoudre tous les pro-
b l è m e s relatifs a u x m o u v e m e n t s des l i q u i d e s , l o r s q u ' o n y fait abs-
traction des frottements.

M O U V E M E N T P E R M A N E N T

20. Mouvement permanent. — O n dit q u e le m o u v e m e n t


d ' u n f l u i d e est permanent lorsque les molécules qui se succèdent
en u n point donné quelconque, y sont toutes animées de la même
vitesse en grandeur et en direction, y sont soumises à la même
p r e s s i o n et y o n t l a m ê m e d e n s i t é . C e l a veirt dire q u e les quantités
V, u, v, w, p , p s o n t i n d é p e n d a n t e s du t e m p s et n e d é p e n d e n t plus
q u e des coordonnées des divers points.
Il suffit, p o u r rendre les équations applicables au mouvement

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permanent, d'y faire é g a l e s à zéro les dérivées p a r r a p p o r t à t de ces
six q u a n t i t é s . L ' é q u a t i o n f o n d a m e n t a l e (10) devient ainsi :

(N) ^—
P
{Xdx + Y d y + Zdz) + VdV = O.
Si on l ' a p p l i q u e , p a r e x e m p l e , à u n fluide é l a s t i q u e p e s a n t , l ' a x e
d e s z étant p r i s v e r t i c a l et d i r i g é d e b a s e n h a u t , o n a d ' a b o r d , d'a-
près (5), p = kp, et X — o , Y = o , Z = — g. E l l e d e v i e n t :

^ + g d z + VdV - o ,
kp

et, en i n t é g r a n t ,

L
7 °g'P + gz + — = const.
1 1
2

S'il s ' a g i t d ' u n l i q u i d e p e s a n t , p est c o n s t a n t et l ' o n a

(12) — +
P
gdz -f- V d V = o,

ou bien

P , V»
- + gz -f- — — c o n s t .

2 P

31. THÉORÈME DE BERNOULLI. PLAN DE CHARGE. NIVEAU


PIÉZOMÉTRIQUE. g — Divisons par tous les t e r m e s d e cette é q u a -
tion, d é s i g n o n s p a r H l a constante qui se t r o u v e r a a l o r s d a n s le
s e c o n d m e m b r e et r e m p l a ç o n s p a r I I l e p r o d u i t pgr, n o u s a u r o n s
o V»
(.3) z + £ + - = H .
n 2g

Cette é q u a t i o n c o n s t i t u e l e t h é o r è m e d e B e r n o u l l i . E l l e est s u s c e p -
t i b l e , c o m m e l ' é q u a t i o n a n a l o g u e d u n ° 8, d ' u n e i n t e r p r é t a t i o n géo-
m é t r i q u e . S i , en c h a q u e p o i n t d'un l i q u i d e p a r f a i t en mouvement

p e r m a n e n t , on é l è v e u n e ordonnée verticale égale à la hauteur^

r e p r é s e n t a t i v e d e la p r e s s i o n q u i s ' y e x e r c e , p u i s u n e a u t r e o r d o n n é e
y» "
é g a l e à l a h a u t e u r — d u e à l a v i t e s s e d e cette m o l é c u l e , l e s e x t r é -

mités s u p é r i e u r e s de toutes ces o r d o n n é e s s e t r o u v e r o n t d a n s u n


m ê m e p l a n h o r i z o n t a l d é f i n i p a r l ' o r d o n n é e H et q u e l ' o n a p p e l l e l e

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plan de charge. I I s e r a i t s a n s d o u t e p r é f é r a b l e d e l ' a p p e l e r p l a n d e
c h a r g e dynamique p o u r l e d i s t i n g u e r d u p l a n d e c h a r g e statique
ou d ' é q u i l i b r e q u e n o u s a v o n s c o n s i d é r é a u n ° 8 ; m a i s cette d é n o -
e s e u x r e m e r s
m i n a t i o n n ' e s t p a s e n u s a g e . L a s o m m e (^z ~1~ ^ ) ^ ^ P i

termes d e l'équation ( i 3 ) est l a h a u t e u r , a u - d e s s u s d u plan d e c o m -


p a r a i s o n , d u niveaupiézométrique.
Si l'on suppose placé, dans le liquide e n M o u v e m e n t , un t u b e
vertical A B ( f i g . i 5 ) o u v e r t a u x d e u x , bouts,
a p p e l é piêzomètre, le niveau dans c e t u b e
s ' é l è v e r a à u n e h a u t e u r telle q u e l a p r e s s i o n
due à cette c o l o n n e l i q u i d e a u p o i n t A ,
placé à u n e hauteur z au-dessus d u plan
de c o m p a r a i s o n , équilibre la pression p
qui existe en ce m ê m e point d u liquide en
l 5
- mouvement. L'extrémité supérieure B du
l i q u i d e d a n s ce t u b e s e r a d o n c , a u - d e s s u s d u p l a n d e c o m p a r a i s o n ,

à u n e h a u t e u r z 4 - n^ c ' e s t - à - d i r e a u n i v e a u rp i é z o m é t r i -qi u e . L a c o -

lonne A B q u i m e s u r e effectivement l a p r e s s i o n a u point A s ' a p p e l l e


3
la colonne piézométrique et s a h a u t e u r e s t é g a l e à ' .

Deux tubes piézométriques, réunis à leur partie supérieure, per-


mettent d ' é v a l u e r l a d i f f é r e n c e d e p r e s s i o n e n t r e d e u x p o i n t s v o i s i n s ,
ils c o n s t i t u e n t l e p i ê z o m è t r e d i f f é r e n t i e l d e B é l a n g e r .
S i l ' o n r e p r é s e n t e p a r u n e s e u l e lettre h l a h a u t e u r d u niveau
piézométrique, q u i est constante dans u n liquide en é q u i l i b r e , m a i s
qui est v a r i a b l e d a n s u n l i q u i d e en m o u v e m e n t , l'équation ( i 3 )

0 8
d e v i e n t h + — — H ; et en s e r e p o r t a n t à c e q u i a été d i t a u x n 6
et 8, on r e c o n n a î t r a q u e si l'on considère un point matériel d'un
p o i d s é g a l à l ' u n i t é , s o u m i s a u x m ê m e s f o r c e s q u e l e fluide et o c c u -
pant successivement les positions d'une m ê m e molécule liquide
avec les m ê m e s v i t e s s e s , l ' é n e r g i e actuelle o u c i n é t i q u e d e c e p o i n t

étant é g a l e à — , s o n é n e r g i e p o t e n t i e l l e s e r a p r o p o r t i o n n e l l e à l a

h a u t e u r p i é z o m é t r i q u e h, t e l l e q u ' e l l e v i e n t d ' ê t r e d é f i n i e .
S i l a section du courant liquide v a r i e comme elle ferait, p a r
exemple, si l'écoulement avait lieu dans u n conduit de dimension
variable, l a vitesse d u l i q u i d e doit, en chaque point, se m o d i f i e r d e
telle m a n i è r e q u e l e v o l u m e d é b i t é à t r a v e r s c h a c u n e d e s s e c t i o n s

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t r a n s v e r s a l e s , d a n s l'unité de t e m p s , soit le m ê m e p a r t o u t . L a v i t e s s e
v a r i e d o n c en s e n s i n v e r s e d e l ' a i r e d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e ; elfe
est m o i n d r e d a n s l a s e c t i o n l a p l u s
l a r g e B (fig-. 16) q u e d a n s l e s s e c - -
tions p l u s é t r o i t e s A , C. S i donc
l'on place des piézomètres aux
points A , B , C , le n i v e a u p i é z o m é - , ,
trique en B s e r a p l u s é l e v é q u ' e n
A et en G . L ' é c o u l e m e n t é t a n t s u p -
posé a v o i r l i e u d a n s l e s e n s d e l a ' ~ "
F ,f
flèche, le l i q u i d e q u i v a de A v e r s ' S - >-
B rencontre devant lui une pres-
sion p l u s g r a n d e q u ' à l ' a r r i è r e et i l n e s u r m o n t e cette d i f f é r e n c e de
pression qu'en p e r d a n t un peu de s a vitesse : une portion de son
é n e r g i e a c t u e l l e s e t r a n s f o r m e en é n e r g i e p o t e n t i e l l e . L ' e f f e t c o n t r a i r e
se p r o d u i t l o r s q u e l e l i q u i d e v a d e B v e r s G ; l a p r e s s i o n q u ' i l a
devpnt l u i est m o i n d r e q u e c e l l e q u i le p o u s s e , s a v i t e s s e a u g m e n t e ,
et cette a u g m e u t a t i o n d e s o n é n e r g i e a c t u e l l e o u c i n é t i q u e est d u e
à la d i m i n u t i o n de la p r e s s i o n ou de son é n e r g i e potentielle.
L a façon dont n o u s a v o n s d é m o n t r é l'équation f o n d a m e n t a l e (10)
du n° 19 ( p a g e 27), en p r e n a n t p o u r dx, dy, dz l e s p r o j e c t i o n s du
d é p l a c e m e n t r é e l d ' u n e m o l é c u l e p e n d a n t l e t e m p s dt, n o u s m o n t r e
q u e cette é q u a t i o n , et p a r s u i t e c e l l e d e B e r n o u l l i ( i 3 ) q u e n o u s en
a v o n s d é d u i t e , n ' e s t a p p l i c a b l e q u ' à u n m ê m e filet l i q u i d e , c ' e s t - à -
dire a u x points situés sur la trajectoire d'une même molécule
liquide.
Ces équations sont e n c o r e a p p l i c a b l e s l o r s q u e , a u lieu des vitesses
réelles des m o l é c u l e s , on c o n s i d è r e l e u r s vitesses m o y e n n e s l o c a l e s
d é f i n i e s c o m m e p l u s h a u t . A l o r s , ce q u e l ' o n a p p e l l e filet l i q u i d e ,
ce n ' e s t p l u s l a t r a j e c t o i r e r é e l l e d ' u n e m o l é c u l e , q u i p r é s e n t e r a i t
des s i n u o s i t é s n o m b r e u s e s et d e s c h a n g e m e n t s b r u s q u e s d e d i r e c t i o n ,
m a i s c'est u n e c o u r b e t e l l e q u ' e n t o u s s e s p o i n t s e l l e s o i t t a n g e n t e à
l a d i r e c t i o n d e l a v i t e s s e m o y e n n e l o c a l e en ce p o i n t .
C'est t o u j o u r s c e q u e n o u s a u r o n s en v u e l o r s q u e n o u s p a r l e r o n s
de filet l i q u i d e ; et n o u s a s s i m i l e r o n s t o u j o u r s le m o u v e m e n t r é e l
du l i q u i d e à s o n m o u v e m e n t m o y e n en a d m e t t a n t , p o u r s i m p l i f i e r
le l a n g a g e , q u e l e s m o l é c u l e s s u i v e n t e f f e c t i v e m e n t l e s filets l i q u i d e s
tels q u ' i l s v i e n n e n t d ' ê t r e d é f i n i s .
L e t h é o r è m e d é B e r n o u l l i , q u i est d ' u n e g r a n d e u t i l i t é en h y d r a u -
l i q u e , p e u t être d é m o n t r é d i r e c t e m e n t a u l i e u d ' ê t r e d é d u i t , c o m m e
c i - d e s s u s , d e s é q u a t i o n s g é n é r a l e s d e l ' h y d r o d y n a m i q u e . C ' e s t , en
s o m m e , u n e a p p l i c a t i o n d u t h é o r è m e d e s f o r c e s v i v e s , et i l p e u t s e

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d é d u i r e s i m p l e m e n t de ce t h é o r è m e de mécanique générale. Soit
MN la trajectoire d ' u n e m o l é c u l e l i q u i d e ; p a r le p o i n t M (fig\ 1 7 ) ,
menons-lui un plan n o r m a l dans lequel nous prendrons une aire
À B a y a n t s o n c e n t r e d e g r a v i t é en M .
N o u s a d m e t t r o n s q u e d a n s l'étendue très petite (ou m ê m e i n f i n i -
m e n t p e t i t e ) d e l ' a i r e A B l e s v i t e s s e s s o i e n t n o r m a l e s à ce p l a n et
que les trajectoires s'écartent
très peu de la ligne MN de
m a n i è r e à f o r m e r une sorte de
cylindre a section transversale
très petite et ayant pour axe
F i g . 17. cette ligne MN. Le liquide
contenu dans ce c y l i n d r e s e r a c e q u e n o u s a v o n s appelé un filet
liquide.
P r e n o n s u n e a u t r e s e c t i o n C D d e ce f i l e t a u p o i n t N , et a p p l i q u o n s ,
a u l i q u i d e c o m p r i s e n t r e A B et C D , l e t h é o r è m e d e s f o r c e s v i v e s .
S o i e n t V et p ,
0 0 V et p l a v i t e s s e et l a p r e s s i o n d a n s l a s e c t i o n A B
et d a n s l a s e c t i o n C D , d o n t n o u s d é s i g n e r o n s l e s a i r e s r e s p e c t i v e -
ment p a r co et w . C o n s i d é r o n s l e m o u v e m e n t p e n d a n t u n
0 temps
i n f i n i m e n t p e t i t dt a u b o u t d u q u e l l e v o l u m e l i q u i d e d ' a b o r d p l a c é
en A B C D s e r a v e n u e n A ' B ' C ' D ' . L e m o u v e m e n t é t a n t , p a r h y p o t h è s e ,
p e r m a n e n t , toutesles m o l é c u l e s c o m p r i s e s entre les p l a n s A ' B ' e t C D
a u r o n t l e s m ê m e s v i t e s s e s a u c o m m e n c e m e n t et à l a fin d e l'inter-
v a l l e d e t e m p s , d e s o r t e q u e l ' a c c r o i s s e m e n t de l a f o r c e v i v e d u s y s
tème proviendra s e u l e m e n t d e la différence entre les forces vives des
p o r t i o n s C D C ' D et A B A ' B ' . S i nous appelons m la m a s s e de cha-
2
cune d'elles, l'accroissement de demi-force vive sera - m ( V * — V 0 ),
2

De m ê m e dans le calcul du travail de la pesanteur n o u s n'aurons


pas à tenir compte de la partie commune A ' B ' C D , et le t r a v a i l
de l a p e s a n t e u r s e r a le m ê m e q u e si l a m a s s e l i q u i d e A B A ' B ' était
v e n u e e n C D C ' D ' - L e fluide é t a n t i n c o m p r e s s i b l e et a y a n t , p a r s u i t e ,
c o n s e r v é le m ê m e v o l u m e , le t r a v a i l d e s f o r c e s i n t é r i e u r e s est n u l
si n o u s s u p p o s o n s d ' a i l l e u r s l a f l u i d i t é p a r f a i t e . I l e n est d e même
d u t r a v a i l d e s f o r c e s e x t é r i e u r e s s u r l e c o n t o u r d u filet A B C D p u i s -
q u e les p r e s s i o n s sont n o r m a l e s a u x d é p l a c e m e n t s .
I l r e s t e d o n c à é v a l u e r l e t r a v a i l d e l a p e s a n t e u r et c e l u i d e s p r e s -
sions s u r les faces e x t r ê m e s A B , C D . E n appelant z 0 et z les hau-
t e u r s d e s p o i n t s M et N a u - d e s s u s d ' u n p l a n h o r i z o n t a l i n f é r i e u r , l e
travail de la pesanteur sera é g a l au poids du v o l u m e A B A ' B ' multi-
plié par z — z.
a O r , ce v o l u m e a p o u r e x p r e s s i o n V t i ) e ? £ o u V
0 0 tidt

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suivant q u ' o n le m e s u r e en A B A ' B ' o u en C D C ' D ' . O u en déduit
d'abord
V u0 J o = Vu.

L a m a s s e d e ce v o l u m e é t a n t ni, s o n p o i d s est mg et l e t r a v a i l de
la p e s a n t e u r est mg ( z — z). L a p r e s s i o n t o t a l e s u r A B est / i j u ,
0 et
son t r a v a i l , l o r s q u e A B v e n a n t en A ' B ' se d é p l a c e de V c / / ,
0 est
/ 7 ( o V dt\
0 0 0 o r , V u> "cft e s t é g a l a u v o l u m e A B A ' B ' et p a r c o n s é q u e n t
0 0

e
à l e t r a v a i l d e l a p r e s s i o n />„ est a i n s i Pa~~ >^ m ô m e , le t r a -

v a i l de l a p r e s s i o n p s u r C D est é g a l à — peu Vdt — — p "-^ . Il en

résulte l'équation

(V - V , » ) = mg(z 0 -z) + (p, - p)!2£.


3 II

E n d i v i s a n t p a r mg et g r o u p a n t l e s t e r m e s à m ô m e i n d i c e , n o u s
obtenons

P Y' Pu ^ o'
Z + - H = J i 0 H — const.
H 2g 11 2g
c ' e s t - à - d i r e l ' é q u a t i o n (i3) o u l ' é q u a t i o n d e B e r n o u l l i .

a S . E x t e n s i o n de ce t h é o r è m e . — L e t h é o r è m e d e B e r n o u l l i
n'est a p p l i c a b l e q u ' a u fluide parfait, dans lequel les actions tan-
gentielles ou frottements des m o l é c u l e s les unes s u r les autres n'exis-
tent p a s . D a n s t o u s l e s f l u i d e s n a t u r e l s , o ù c e s f r o t t e m e n t s ne s o n t
pas n é g l i g e a b l e s , il n e d o n n e q u ' u n e a p p r o x i m a t i o n q u i est g é n é ^
ralement é l o i g n é e de la vérité, m a i s q u i , c e p e n d a n t , s'en r a p p r o c h e
assez, dans q u e l q u e s cas particuliers, p o u r qu'on puisse l'appliquer
alors a u x p r o b l è m e s pratiques.
En g é n é r a l , ces frottements des m o l é c u l e s l i q u i d e s les unes s u r
les autres produisent u n travail négatif ou résistant qui devrait
figurer d a n s le s e c o n d m e m b r e de l ' é q u a t i o n des forces vives q u e
l'on v i e n t d ' é c r i r e , et d o n t l'addition aurait pour conséquence de
donner à la vitesse V au point N une v a l e u r inférieure à celle qui

r é s u l t e r a i t d e cette é q u a t i o n . I l s ' e n s u i t q u e l a s o m m e s + ^ -l ,
II :>.rj
au l i e u d ' ê t r e c o n s t a n t e , v a en d i m i n u a n t p r o g r e s s i v e m e n t à m e s u r e
q u ' o n s ' é l o i g n e en s u i v a n t l a t r a j e c t o i r e . O n p e u t . é c r i r e a l o r s
„ , p , y* _

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La hauteur du plan d e c h a r g e n'est p l u s l a m ô m e e n t o u s l e s
1
p o i n t s , e l l e e s t e x p r i m é e p a r F (A ). L a d i f f é r e n c e d e h a u t e u r d u p l a n
d e c h a r g e e n d e u x p o i n t s F (s ) — F (s) e s t d i t e l a perte
a de charge
entre ces d e u x points. On voit q u e l a perte d e c h a r g e m e s u r e l a
portion d'énergie absorbée p a r les frottements.
Il y a certaines circonstances o ù cette p e r t e d e c h a r g e e s t t r è s
p e t i t e e t p e u t ê t r e n é g l i g é e , m a i s e l l e n ' e n e x i s t e p a s m o i n s et c e
n'est j a m a i s q u e d'une façon a p p r o x i m a t i v e q u e l ' o n a p p l i q u e le
t h é o r è m e d e B e r n o u l l i aux f l u i d e s n a t u r e l s l o r s q u e l'on n ' e n tient
pas compte.
Lorsque, par exemple, les mouvements sont très lents, l'effort
tangentiel de frottement, q u i est proportionnel à l a vitesse relative,
e s t t r è s f a i b l e et i l e n e s t d e m ê m e d u t r a v a i l d o cette résistance
p a s s i v e . C'est c e q u e l ' o n e x p r i m e e n d i s a n t q u e d a n s u n l i q u i d e
ou dans u n e portion de liquide où les m o u v e m e n t s sont lents, l a
p r e s s i o n v a r i e à très p e u p r è s s u i v a n t l a l o i h y d r o s t a t i q u e . Il en est
de m ê m e , quelles q u e soient les vitesses des molécules, lorsqu'elles
s o n t t o u t e s é g a l e s et p a r a l l è l e s e n t r e e l l e s ; l a v i t e s s e r e l a t i v e d e
d e u x m o l é c u l e s q u e l c o n q u e s e s t n u l l e et p a r s u i t e l e s e f f o r t s t a n g e n -
tiels n ' e x i s t e n t p a s , l a p r e s s i o n est, en c h a q u e point, n o r m a l e à l a
s e c t i o n s u r l a q u e l l e e l l e s ' e x e r c e , ce q u i c a r a c t é r i s e l'état h y d r o s -
tatique.
Il p e u t a r r i v e r q u e , s u r t o u t l e p o u r t o u r d'un filet l i q u i d e dont
les m o l é c u l e s sont a n i m é e s d e vitesses parallèles, l a pression soit l a
m ê m e ; c'est c e q u i a r r i v e , p a r e x e m p l e , l o r s q u e c e f i l e t s ' é c o u l e à
t r a v e r s l ' a t m o s p h è r e s o u s l a f o r m e d e c e q u e l ' o n a p p e l l e une veine
liquide. On admet alors, avec u n e approximation suffisante, q u e l a
pression est l a m ê m e et é g a l e à c e l l e d e l ' a t m o s p h è r e en tous les
p o i n t s d ' u n e m ê m e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e n o r m a l e aux v i t e s s e s .
C'est à l a f a v e u r d e c e s a p p r o x i m a t i o n s q u e l'on p e u t appliquer
q u e l q u e f o i s l e t h é o r è m e d e B e r n o u l l i au m o u v e m e n t d e s l i q u i d e s
n a t u r e l s , mais o n n e p e u t le faire, e n t r e d e u x p o i n t s d o n n é s , q u ' a p r è s
s'être assuré qu'entre ces d e u x points, il n ' y a p a s de cause spéciale*
d e perte de charge a p p r é c i a b l e e t q u e l'effet d e s f r o t t e m e n t s inté-
r i e u r s peut être n é g l i g é .

Zti. Généralité*! s u r l e m o u v e m e n t p e r m a n e n t d e s
c o u r a n t s l i q u i d e s . — L ' é q u a t i o n f o n d a m e n t a l e f i o ) o u (10 bis)
é t a b l i e a u n ° i g ( p a g e 27), d e m ê m e q u e l e s é q u a t i o n s ( 3 ) , d e s q u e l l e s
on l ' a d é d u i t e , s ' a p p l i q u e a u x m o u v e m e n t s q u e l c o n q u e s d ' u n f l u i d e
parfait, c'est-à-dire à tous les m o u v e m e n t s fluides dans lesquels on
p e u t f a i r e a b s t r a c t i o n d e s f r o t t e m e n t s . Ces é q u a t i o n s s'appliqueront

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rie m ê m e a u x fluides naturels si l'on fait entrer, dans les c o m p o -
santes des forces q u i y figurent, celles d e s forces de frottement tant
intérieur q u ' e x t é r i e u r d u l i q u i d e s u r l u i - m ô m e o u s u r les p a r o i s
solides avec l e s q u e l l e s i l est en contact.
L e s m o u v e m e n t s l i q u i d e s l e s p l u s o r d i n a i r e s o u tout a u m o i n s
ceux dont l'étude a l e p l u s d ' a p p l i c a t i o n s p r a t i q u e s sont c e u x dans
lesquels les d i v e r s e s m o l é c u l e s o n t d e s vitesses m o y e n n e s l o c a l e s à
peu près p a r a l l è l e s ; l ' é c o u l e m e n t se fait a l o r s p a r filets fluides. C e
genre de m o u v e m e n t se produit, p a r e x e m p l e , dans u n tuyau dont
l ' a x e est r e c t i l i g n e o u t r è s p e u c o u r b e , d a n s l e s c a n a u x d é c o u v e r t s
dont l ' a x e est à p e u p r è s r e c t i l i g n e et d o n t la section transversale
reste à p e u p r è s c o n s t a n t e . C ' e s t à c e g e n r e d e m a s s e l i q u i d e e n
m o u v e m e n t q u e l ' o n d o n n e l e n o m d e courant liquide, et i l est i n t é -
ressant d'en faire une étude s p é c i a l e .

3 4 . Quantité de m o u v e m e n t et force vive d'un cou-


r a n t liquide en f o n c t i o n de l a vitesse m o y e n n e . — Soit,
dans un pareil courant, l ' a i r e d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , c?w s o n
élément, u l a vitesse m o y e n n e locale c o r r e s p o n d a n t à cet é l é m e n t ,
s u p p o s é e p a r a l l è l e à l a d i r e c t i o n d u m o u v e m e n t , et U l a v i t e s s e
moyenne dans toute l a section, définie p a r l'équation

0TL« - U —- f ad»,

W J txl
l ' i n t é g r a l e é t a n t é t e n d u e à t o u s l e s é l é m e n t s c?w d e l a s e c t i o n t r a n s -
v e r s a l e , et 011/ d é s i g n a n t l a m o y e n n e d e l a q u a n t i t é q u i s u i t cette
lettre. A p p e l o n s e n c o r e Q l e d é b i t d u c o u r a n t l i q u i d e o u l e v o l u m e
écoulé d a n s l ' u n i t é d e t e m p s et dQ s o n é l é m e n t , o u b i e n p o s o n s

dQ = udu

et Q = Uio = j udtu.
P r o p o s o n s - n o u s d e c o m p a r e r l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t et l a f o r c e
v i v e r é e l l e s d u c o u r a n t l i q u i d e à c e q u ' e l l e s s e r a i e n t s i t o u s le9 filets
a v a i e n t , a u l i e u d e l e u r s v i t e s s e s i n d i v i d u e l l e s u, l a v i t e s s e m o y e n n e U .
En appelant toujours II le poids de l'unité de v o l u m e d u liquide, l a
m a s s e é c o u l é e p e n d a n t l ' u n i t é d e t e m p s à t r a v e r s l ' é l é m e n t du e s t

— dQ, l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t et l a d e m i - f o r c e v i v e c o r r e s p o n d a n t
9
au liquide a y a n t passé p a r cet élément seront respectivement

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n n u*
-dQ .u et - dQ . - .
? g 2

E n faisant l a s o m m e des quantités a n a l o g u e s pour tous les élé-


m e n t s du, n o u s a u r o n s l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t et l a d e m i - f o r c e
v i v e r é e l l e s d u c o u r a n t l i q u i d e , q u i s e r o n t , a p r è s a v o i r r e m p l a c é dQ
p a r s a v a l e u r udu> :

2 3
- f u du et —- f M o>.
g Ja 2g Ja

S i tous l e s filets l i q u i d e s a v a i e n t l a v i t e s s e m o y e n n e U , les q u a n -


ti n U«

t i t é s c o r r e s p o n d a n t e s s e r a i e n t — O U et — O — , o u b i e n , e n m e t t a n t

pour Q sa valeur U w :
H 1 1
TT 2 TT3
s 3
-U w et —U u.

N o u s avons ainsi à comparer, p o u r les quantités de mouvement,

f
les quantités
tau}du> e t U IO, e t p o u r l e s f o r c e s v i v e s / M O?U et
2 3

J 1
Jw
IPTO.
O r , d é s i g n o n s p a r H, l ' e x c è s , p o s i t i f o u n é g a t i f , d e l a v i t e s s e i n d i -
v i d u e l l e a d ' u n filet l i q u i d e q u e l c o n q u e s u r l a v i t e s s e m o y e n n e U ,
ou posons

a = U -(-

nous en d é d u i r o n s successivement

1
u = U + aUu, + a
H ±
A

3 3 2 2 s
et u = U + 3U K, + 3Uw, -f u , .

M u l t i p l i o n s p a r dw c h a c u n d e s t e r m e s d e c e s t r o i s é q u a t i o n s et
intégrons-les dans toute l'étendue d e l a section transversale u ; l a

p r e m i è r e , v u q u e Jdu> = w , n o u s d o n n e

y«c?w = U w -f- J'ii.ydw ;

ce q u i , e u é g a r d à l a d é f i n i t i o n d e l a v i t e s s e m o y e n n e U , n o u s
conduit à

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Les deux autres é q u a t i o n s , i n t é g r é e s en t e n a n t compte d e ce
résultat, f o u r n i s s e n t

2
f u?dw — U w + J ufdw,

3
Ju d'u = IPw -f- mju^dio -f-J *du.
Ui

P a r c o n s é q u e n t , le r a p p o r t d e l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t r é e l l e à
la q u a n t i t é de m o u v e m e n t c o r r e s p o n d a n t à l a v i t e s s e m o y e n n e est

— — — i + — , .

et le r a p p o r t d e s f o r c e s v i v e s

u'd'J . „ fu^dtxi f(i['rfrj


i -f- o. -f- .

Q u e l q u e s o i t le s i g n e d e u l t le c a r r é est t o u j o u r s p o s i t i f et
2
l'intégrale J«i <fw e s t toujours d i f f é r e n t e d e z é r o et p o s i t i v e . I l en
résulte q u e la q u a n t i t é de m o u v e m e n t r é e l l e dépasse toujours la
q u a n t i t é d e m o u v e m e n t c o r r e s p o n d a n t à l a v i t e s s e m o y e n n e , et si
l'on p o s e

U*6d

le r a p p o r t de ces d e u x q u a n t i t é s d e m o u v e m e n t s e r a i -f- r,, le n o m -


b r e d é s i g n é p a r 7) é t a n t t o u j o u r s p o s i t i f .
On p e u t , e u é g a r d à l a s i g n i f i c a t i o n d o n n é e p l u s h a u t à l a lettre
O R , e x p r i m e r ce r é s u l t a t d e l a m a n i è r e s u i v a n t e :

OfUz — ( i + 2
/,) U .2

E n ce q u i e s t d u r a p p o r t d e s f o r c e s v i v e s , n o u s p o u v o n s r e m a r -
, , . ia,'rfa
fu.'dcù
q u e r q u e le d e r n i e r t e r m e — - — e s t t o u j o u r s p e t i t p a r r a p p o r t a u

précèdent"^"' ^ , c a r , d ' a b o r d , u^ est g é n é r a l e m e n t u n e petite f r a c -

tion de U , et l a p r e m i è r e d e c e s d e u x e x p r e s s i o n s est d e l ' o r d r e d e


a
> tandis que I s e c o n d e n'est que de l'ordre d e ^ ^ ; m a i s , de

p l u s , l e s v a l e u r s d e M s o n t t a n t ô t p o s i t i v e s et t a n t ô t n é g a t i v e s ,
t

p u i s q u e J'«,¿10 = o, l ' i n t é g r a l e J"Ui*dw c o m p r e n d d o n c d e s ter-

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mes positifs et d e s t e r m e s négatifs, tandis q u e les éléments de

J"ufdui sont tous d e m ê m e s i g n e . P o u r ces d e u x motifs le terme

d
" est négrlio-eable d e v a n t les autres et l e r a p p o r t d e s forces

vives se réduit approximativement à


3
Ju d<

N o u s l e d é s i g n e r o n s p a r u n e s e u l e l e t t r e a = 1 + 3~r\ et n o u s v o y o n s
déjà que le r a p p o r t des forces v i v e s , t o u j o u r s p l u s g r a n d que l'unité,
c o m m e celui des quantités d e m o u v e m e n t , diffère de l'unité d'une
q u a n t i t é é g a l e a u t r i p l e d e c e l l e d o n t cet a u t r e r a p p o r t l a d é p a s s e .
Ce nouveau résultat s ' e x p r i m e r a a u s s i s i m p l e m e n t par la relation :

3
3TL 3 = H aU .

A i n s i , et c ' e s t l à u n f a i t r e m a r q u a b l e s u r lequel on ne saurait


t r o p attirer l'attention, p a r le seul fait d e l ' i n é g a l i t é d e s v i t e s s e s d a n s
u n c o u r a n t l i q u i d e , l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t et l a f o r c e v i v e d e c e
c o u r a n t s o n t toujours plus grandes q u e c e q u ' e l l e s s e r a i e n t s i t o u s
les filets l i q u i d e s a v a i e n t l a vitesse m o y e n n e .
Quant a u x v a l e u r s d e s c o e f f i c i e n t s 7) e t ot — 1 - ) - 3T,, o n c o n ç o i t
q u ' e l l e s v a r i e n t : e l l e s d é p e n d e n t , e n effet, d u d e g r é d ' i n é g a l i t é d e s
vitesses d u c o u r a n t ; et l ' o n trouvera plus loin, a u n° 1 0 8 , leurs
expressions en fonction d e l'excès, s u r l'unité, d u rapport de la
1
vitesse maximum à l a vitesse m o y e n n e . M . Bazin a trouvé
a. = i,o38 pour u n courant s'effectuant d a n s u n canal en p l a n c h e s
t r è s u n i e s , et a = 1,122 dans u n canal en planches recouvertes de
m
liteaux espacés de o , o 5 et d e s t i n é s à c o n s t i t u e r u n e p a r o i très
r u g u e u s e . C e s v a l e u r s c o r r e s p o n d e n t à ~r\ — o , o i 3 et = o,4i. On
a d m e t o r d i n a i r e m e n t , en m o y e n n e , p o u r l e s c o n d i t i o n s ordinaires,

la valeur v\ — 0 , 0 8 7 o u a = i , m = — , m a i s c e n ' e s t évidemment


9
q u ' u n e a p p r o x i m a t i o n destinée à s u p p l é e r à l ' i g n o r a n c e o ù l'on est,
le p l u s o r d i n a i r e m e n t , d e l a v é r i t a b l e v a l e u r d e ce r a p p o r t .
D a n s bien des cas, aussi, on ne tient a u c u n compte des différences
q u i v i e n n e n t d ' ê t r e é v a l u é e s e t l ' o n s u p p o s e 7} — o o u a z = 1 .

25. Equation générale du mouvement permanent.


— P r o p o s o n s - n o u s , m a i n t e n a n t , d ' é t u d i e r le m o u v e m e n t permanent

1. Recherches expérimentales sur l'écoulement de l'eau dans les canaux


découverts.

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d'un c o u r a n t l i q u i d e d é f i n i c o m m e a u n ° a 3 , c ' e s t - à - d i r e présentant
u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e c o n s t a n t e o u t r è s l e n t e m e n t v a r i a b l e , et u n
axe rectiligne o u très p e u c o u r b e de m a n i è r e q u e toutes les v i t e s s e s
i n d i v i d u e l l e s d e s d i v e r s filets l i q u i d e s p u i s s e n t ê t r e r e g a r d é e s c o m m e
parallèles.
P r e n o n s t r o i s a x e s d e c o o r d o n n é e s r e c t a n g u l a i r e s X,y, z; plaçons
l ' o r i g i n e en u n p o i n t q u e l c o n q u e d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e et d i r i -
geons l'axe des x parallèlement à la direction c o m m u n e de toutes
les v i t e s s e s d e s m o l é c u l e s l i q u i d e s , o u p e r p e n d i c u l a i r e m e n t a u plan
de la section t r a n s v e r s a l e ; m e n o n s , d a n s cette s e c t i o n , T a x e des y
h o r i z o n t a l et l ' a x e d e s z p e r p e n d i c u l a i r e a u x d e u x a u t r e s . D é s i g n o n s ,
comme plus h a u t , p a r u, v, w l e s c o m p o s a n t e s , suivant les trois
a x e s , de l a v i t e s s e d ' u n e m o l é c u l e q u e l c o n q u e ; d ' a p r è s ce q u e nous
venons de s u p p o s e r , les c o m p o s a n t e s y et w s e r o n t nulles ou négli-
g e a b l e s ; il en s e r a d e m ô m e d e s d é r i v é e s , p a r r a p p o r t à l a c o o r d o n -
née x , d e c e s m ê m e s c o m p o s a n t e s . T o u t e s l e s d é r i v é e s p a r rapport
au temps t sont n u l l e s p u i s q u e le m o u v e m e n t est p e r m a n e n t . Il en
r é s u l t e q u e v' et w s o n t é g a l e m e n t n u l l e s o u n é g l i g e a b l e s et q u e l e s
é q u a t i o n s ( i ) d u n ° 16, page ai,, deviennent

z
<•»' £=<*-o • • ;ï= -'
i . C e s é q u a t i o n s ( i 4 ) s u p p o s e n t , c o m m e l e s é q u a t i o n s ( i ) d u n° 16 d e s q u e l l e s
elles sont d é d u i t e s , le f l u i d e p a r f a i t , c ' e s t - à - d i r e q u ' e l l e s f o n t a b s t r a c t i o n d u
frottement. C e n ' e s t d o n c q u e d ' u n e f a ç o n q u i p e u t p a r a î t r e a b u s i v e q u ' o n l e s
applique, i c i , en y faisant entrer, après c o u p , le frottement des m o l é c u l e s
l i q u i d e s l e s u n e s s u r l e s a u t r e s et s u r l e s p a r o i s . I l s e r a i t b e a u c o u p p l u s c o r r e c t ,
mais m o i n s s i m p l e , d ' é t a b l i r d e s é q u a t i o n s g é n é r a l e s en tenant c o m p t e i m m é -
diatement de celte r é s i s t a n c e . J e v a i s essayer d ' i n d i q u e r , d'après M . B o u s s i -
nesq, l a m a r c h e q u ' i l c o n v i e n d r a i t d e s u i v r e .
Si l ' o n c o n s i d è r e , d a n s u n f l u i d e q u e l c o n q u e e n m o u v e m e n t , u n p a r a l l é l é p i -
pède é l é m e n t a i r e dxdyde, e t s i , c o n f o r m é m e n t a u x n o t a t i o n s d e L a m é , d e v e -
nues c l a s s i q u e s et a d o p t é e s d a n s t o u t e s l e s q u e s t i o n s a n a l o g u e s , o n a p p e l l e
N i , N i , N i l e s t r o i s c o m p o s a n t e s n o r m a l e s , T i , T», Ts l e s t r o i s c o m p o s a n t e s t a n -
gentielles é g a l e s d e u x a d e u x , d e s forces e x e r c é e s s u r les faces de c e p a r a l l é -
lépipède p a r le c o r p s d o n t i l f a i t p a r t i e ( o n p e u t , p o u r l a d é f i n i t i o n d e c e s f o r c e s
N et T se r e p o r t e r , p a r e x e m p l e à l ' o u v r a g e , i n t i t u l é Résistance des Matériaux,
a" é d i t i o n , q u e j ' a i p u b l i é d a n s l ' E n c y c l o p é d i e d e s T r a v a u x p u b l i c s ) , l e s é q u a -
tions d ' é q u i l i b r e d y n a m i q u e d e c e p a r a l l é l é p i p è d e s e r o n t :

rfN, rfT, rfT,

T p v 1
dn ^ dy ^ dz

£ + £ + ^ + , ( Z - * , = -
dx dy dz

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X , Y , Z représentent les projections, s u r les trois a x e s , des forces
extérieures a g i s s a n t s u r la m o l é c u l e l i q u i d e . C e s forces sont l a p e s a n -
t e u r et le f r o t t e m e n t . O r , l e s t r a j e c t o i r e s étant s u p p o s é e s sensible-
m e n t p a r a l l è l e s à l ' a x e d e s x , l'effort de frottement, dû à la vitesse
relative ou à la différence des vitesses de d e u x m o l é c u l e s voisines,
s e r a l u i - m ê m e d i r i g é en s e n s i n v e r s e d e cette v i t e s s e r e l a t i v e , c ' e s t - à -
dire à très peu près p a r a l l è l e m e n t à l ' a x e des x . S e s p r o j e c t i o n s , sur
l e s a x e s d e s y et d e s z, s e r o n t d o n c n u l l e s , o u n é g l i g e a b l e s p a r r a p -
port à sa projection s u r l ' a x e des x q u e n o u s a p p e l l e r o n s — F . S i n o u s
désignons p a r I l'inclinaison de l'axe des x s o u s l'horizon, les c o m -
posantes de la pesanteur suivant les trois a x e s seront g sin I, o,
g e o s 1 , et l e s é q u a t i o n s ( i 4 ) d e v i e n d r o n t :

i dp
—- — g s m 1 —• b — u
· w 11 ,
1
dp
- — — o,
t dp
- — —g
_
cos I .
p dx p dy p dz

Multiplions les d e u x dernières respectivement p a r pdy et pdz,


a j o u t o n s - l e s et i n t é g r o n s d a n s l ' é t e n d u e d ' u n e m ê m e section trans-

Q u a n t a u x f o r c e s N , T, i l a é t é d i t , a u n ° i 6 ( e n n o t e ) q u e l e s e f f o r t s tangen-
tiels T étaient é g a u x a u x produits des c o m p o s a n t s de vitesses de glissement
p a r u n c o e f f i c i e n t d e frot.le_ment s d o n t il s e r a p a r l é p l u s l o i n . P a r c o n s é q u e n t :

( du dw\
T =t
[dw
+
du\ /du dv\

z+dy)
P o u r les forces n o r m a l e s
' ' \te d;)
on démontre facilement qu'elles ont pour expres-
· T, = I
U ^ +

sion :
T
du dv dw
> ( = — P + 2-: — , N =
a —p + 2£ — , y B — — p + 2E — ,
doc dy dz
p é t a n t la p r e s s i o n a u p o i n t c o n s i d é r é . C e s v a l e u r s s o n t i n d é p e n d a n t e s d u c h o i x
des axes. Lorsqu'il s'agit d'un c o u r a n t l i q u i d e et q u e l'on prend, comme d'u-
sage, l'axe des x suivant la direction du courant, l e s d é r i v é e s d e y e t d e u»
sont négligeables, et on peut même laisser de c ô t é le p r o d u i t , par e de la
du
dérivée — , l a q u e l l e , en vertu de l'équation (7) p a g e 2 5 e s t d u m ê m e ordre
dx
que les d e u x autres que l'on n é g l i g e . A l o r s ces e x p r e s s i o n s se r é d u i s e n t à ;

du du
N, = N = a N, = - p , T t = o , T, = «- , T, = s
dz dy
et les t r o i s é q u a t i o n s g é n é r a l e s c i - d e s s u s d e v i e n n e n t :

1 / d du d da\ 1 dp
— - ( — s — J s — ) H - = X - n ;
a \dy dy dz dz j p dx
1
dp 'dp
- — = Y — v ; — Z — w
p dy p dz
c ' e s t le p r e m i e r t e r m e d e la p r e m i è r e que nous appelons simplement F dans le
texte ci-dessus.

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v e r s a l e , d e p u i s l e p o i n t o ù cette s e c t i o n est p e r c é e p a r l ' a x e d e s x,
où l'on a y = o, x = o , et o ù il e x i s t e u n e p r e s s i o n q u e n o u s a p p e l -
lerons p dl j u s q u ' à un point quelconque où l a p r e s s i o n est p ; n o u s
aurons :

(l5) p — p 0 - f prrzcosl.

Cette f o r m u l e m o n t r e q u e l a p r e s s i o n v a r i e , d a n s une m ô m e s e c -
tion n o r m a l e a u x t r a j e c t o i r e s , s u i v a n t l a l o i h y d r o s t a t i q u e , et q u e ,
p a r s u i t e , s ' i l y a u n e s u r f a c e l i b r e , s o n p r o t i l e n t r a v e r s est hori-
zontal.

E l l e d o n n e a u s s i ^— = — , et en p o r t a n t cette v a l e u r d a n s l a p r e -
dx dx
mière des trois é q u a t i o n s précédentes, n o u s obtenons:

l^-°=y sin I — F — a.
p dx
A p p e l o n s du) u n é l é m e n t s u p e r f i c i e l q u e l c o n q u e , m u l t i p l i o n s t o u s
les t e r m e s de cette é q u a t i o n p a r doi et f a i s o n s l a s o m m e d e toutes
les é q u a t i o n s s e m b l a b l e s é c r i t e s p o u r l e s d i v e r s é l é m e n t s du de la
dp 0.
section t o t a l e ui ; n o u s a u r o n s , e n r e m a r q u a n t q u e — et s i n I s o n t
dx
des facteurs c o n s t a n t s :

w (a
V
sin I - pl-^El\
dx J —
>
Ç Ydw
J «
+ f u'dui.
F étant l'effort d u f r o t t e m e n t p o u r l ' u n i t é d e m a s s e , Fdw est l'effort
s u r le filet d e s e c t i o n dw et s u r u n e l o n g u e u r égale à l'unité. L e s
efforts s u r l e s d i v e r s filets é t a n t r é c i p r o q u e s et s ' e x e r ç a n t d ' u n filet
s u r l ' a u t r e , l a s o m m e d e l e u r s p r o j e c t i o n s s u r l ' a x e d e s x est n u l l e
à l'exception de celles des frottements q u i p r o v i e n n e n t de la p a r o i ,
d o n t c h a c u n , s ' e x e r ç a n t s u r u n é l é m e n t dy du périmètre mouillé,
1
est p r o p o r t i o n n e l a u c a r r é d e l a v i t e s s e u 0 d e l a m o l é c u l e en ce p o i n t
et p e u t ê t r e r e p r é s e n t é p a r yliu^dy, en appelant B un coefficient
n u m é r i q u e à déterminer. On a ainsi :

f Fdu, = f ffBu^dy.
!
i. L a p r o p o r t i o n n a l i t é d e l'effort d e f r o t t e m e n t a u c a r r é , u „ , d e l a v i t e s s e d e s
m o l é c u l e s l i q u i d e s q u i p a s s e n t c o n t r e l a p a r o i p e u t se j u s t i f i e r e n r e m a r q u a n t
que cet effort d o i t être p r o p o r t i o n n e l a u n o m b r e d e c e s m o l é c u l e s q u i v i e n n e n t
h e u r t e r l a p a r o i d a n s u n t e m p s d o n n é , et à l a v i t e s s e u a v e c l a q u e l l e e l l e s l a
0

r e n c o n t r e n t . L e n o m b r e d e s m o l é c u l e s é t a n t l u i - m ê m e p r o p o r t i o n n e l à u , l'effort
0

se t r o u v e ê t r e p r o p o r t i o n n e l à Uo*.

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C e coefficient R l u i - m ê m e n'est p r o b a b l e m e n t p a s constant. M a i s ,
a u l i e u d e p r e n d r e l a v i t e s s e à lu p a r o i u , o n p e u t l a r e m p l a c e r
D par
une certaine fonction de la vitesse m o y e n n e U , ou, plus générale-
ment, si l ' o n suppose calculée dans chaque section l'intégrale

J X
0
2
B « û ? y et q u ' o n e n d i v i s e l a v a l e u r p a r l e p é r i m è t r e

o n p o u r r a c o n s i d é r e r l e q u o t i e n t c o m m e é t a n t u n e f o n c t i o n tp ( U ) d e
mouillé

l a v i t e s s e m o y e n n e U , et é c r i r e p a r c o n s é q u e n t :

X ¥du = < . <f (U).«


J1L

du dx
Reste à calculer l'intégrale / H'^OJ. O n a a - — et u — — ,
J <-> dt dt
, ,i- • î, , du , ududta (lldra)du _ . r

a o u , en é l i m i n a n t dt : u =u — et u'd<à — = -— . M a i s ,
dx dx dx
l e d é b i t wofw d ' u n filet f l u i d e é t a n t c o n s t a n t t o u t l e l o n g d e ce filet,
ce débit peut entrer s o u s le s i g n e de differentiation p a r r a p p o r t à X
et l ' o n a
diu'du
udd) = -
dx
et p a r s u i t e

s
/ u'dw = ^- i « rfto,
J a dxJ M

L a vitesse m o y e n n e U étant définie p a r U = : - I udu, o u U = 3TL«,

posons, comme plus haut,

fi6) 1 + 7 1 = / — ou / 2rfu> = (i + TI)U CO


U
2

2
ou encore = (i + T>) U ;

n o u s a u r o n s , en s u b s t i t u a n t :

i . O n v o i t c o m b i e n e s t p e u r i g o u r e u x le r a i s o n n e m e n t q u i c o n d u i t à l a
f o r m e d u s e c o n d m e m b r e de c e t t e é q u a t i o n . 11 n ' e s t pas d u t o u t d é m o n t r é
q u e l a vitesse m o y e n n e U d o i v e y f i g u r e r à l ' e x c l u s i o n de la vitesse à l a
p a r o i u ; ce n'est q u ' u n e p r é s o m p t i o n o u u n e a p p r o x i m a t i o n . C'est s o u s c e t t e
0

r é s e r v e , q u ' i l ne f a u t p a s p e r d r e de v u e , q u e l ' e x p r e s s i o n d u f r o t t e m e n t p r e n d
l a f o r m e u s u e l l e ffX-f ( U ) .

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^ [ ( « + *) u - u ] i

et, en c o n s i d é r a n t q u e l e p r o d u i t U i o , q u i e s t l e d é b i t Q d u c o u r a n t
l i q u i d e , est c o n s t a n t o u i n d é p e n d a n t d e x et p e u t s o r t i r d u s i g n e d e
differentiation, n o u s é c r i r o n s

u'dw = Uu ~ £ ( i . + ri) u j ,

c'est-à-dire :

3 i w = u £ | - ( l + , ) u ] .

S i n o u s s u p p o s o n s , a p p r o x i m a t i v e m e n t , q u e l e c o e f f i c i e n t i\ est
a u s s i i n d é p e n d a n t d e x, si n o u s d é s i g n o n s a l o r s p a r u n e s e u l e
lettre a ' l e c o e f f i c i e n t (i + *i) a i n s i s u p p o s é c o n s t a n t , et s i nous
. , . U r f U , . , i rf(U»)
remarquons q u e le produit équivaut à -nous aurons en
dx 2 dx
définitive :

, i , d{V) , d / U « \
u ' d w = - a o j — — ; ou bien : 011«' — a — — .
2 ax dx\ 2J

et p a r s u i t e l ' é q u a t i o n g é n é r a l e p r é c é d e n t e d e v i e n t , e n d i v i s a n t t o u s
ses t e r m e s p a r y w , et r e m p l a ç a n t dx p a r ds, é l é m e n t d e l a t r a j e c -
toire :

pg ds w ' as Vagr/

N o u s p o u r r o n s r e g a r d e r cette é q u a t i o n ( 1 7 ) c o m m e f o n d a m e n t a l e
dans l'étude d u m o u v e m e n t p e r m a n e n t des c o u r a n t s l i q u i d e s tels
que n o u s les a v o n s décrits. Il doit rester entendu, c o m m e il vient
d'être dit en n o t e , q u e ts(U) e s t u n e f o r m e a p p r o x i m a t i x e q u i g a g n e -
r a i t p e u t être en e x a c t i t u d e s i l ' o n y r e m p l a ç a i t l a v i t e s s e m o y e n n e
1
par la vitesse à la p a r o i .

1. Nous renverrons à YEssai sur la théorie des eaux courantes de M . Bous-


sinesq, pages C7 à 11a, et à un mémoire posthume de Saint-Venant : Des
diverses manières de poser les équations du mouvement varié des eaux courantes
p u b l i é d a n s l e s Annales des ponts et chaussées, 1887, 1" s e m e s t r e , p. 148, p o u r
l'établissement plus rigoureux de cette formule fondamentale. On y verra
notamment comment la substitution Faite p l u s l o i n , à la fonction p (U), de
8
celle A U q u i c o r r e s p o n d au r é g i m e u n i f o r m e , é q u i v a u t à n é g l i g e r u n t e r m e en
U
d / '\ . . . .
-- I — J , de s o r t e q u ' e n d é f i n i t i v e , ce q u i l y a d'inexact dans cette simpli-
ds \2g)
fication peut être corrigé par une augmentation convenable du coefficient
a p p e l é et'.

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2 6 . Cas d'une section transversale circulaire ou
demi-circulaire. — D a n s Je c a s d ' u n e s e c t i o n c i r c u l a i r e , s i D est
nT>* y
le d i a m è t r e d u c e r c l e , l a s e c t i o n o j = - ^ - . e t y = 7 : D ; l e r a p p o r t -

q u i fig-ure d a n s l e p r e m i e r t e r m e d u s e c o n d m e m b r e e s t = ^ . I l en

est d e m ê m e d a n s l e c a s d ' u n e s e c t i o n demi-circulaire où l'aire

G) = I ^ D 2
clic p é r i m è t r e m o u i l l é y = - T;D. L ' i n v e r s e d e ce r a p p o r t ,

s o i t - , l e q u e l v a u t , d a n s c e s d e u x c a s , — , p o r t e l e n o m d e rayon
X 4
moyen d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e et cette d é n o m i n a t i o n s ' a p p l i q u e à
toutes les f o r m e s d e section q u e l l e s q u ' e l l e s soient. L a f o r m u l e p r é -
c é d e n t e d e v i e n t a l o r s , e n y m e t t a n t I I a u l i e u d e pff :

(18 sin I — = - ® (U) + a — ( — ,

V
' n ds D' ds \2g 1
p a r les sections c i r c u l a i r e s o u d e m i c i r c u l a i r e s d e d i a m è t r e D .

Cas d'une section r e c t a n g u l a i r e t r è s l a r g e . — S i


le c o u r a n t l i q u i d e a p o u r s e c t i o n t r a n s v e r s a l e u n r e c t a n g l e t r è s l a r g e
dont le fond soit horizontal o u parallèle à l a surface l i b r e , ce q u i se
p r é s e n t e q u e l q u e f o i s d a n s c e r t a i n e s p a r t i e s d e s cours d'eau n a t u r e l s ,
l a l a r g e u r d e l à s e c t i o n é t a n t r e p r é s e n t é e p a r (et l a p r o f o n d e u r p a r h,
l ' a i r e ix> d e l a s e c t i o n e s t Ih et l e p é r i m è t r e m o u i l l é y — / -(- 2 / 1 . L e
M . Ih . .
ravon moven - vaut alors et s i , c o m m e n o u s 1 admettons, h

est petit p a r r a p p o r t à l, o n p e u t , a u d é n o m i n a t e u r , n é g l i g e r 2 A
d e v a n t l, d e s o r t e q u e l e r a y o n m o y e n e s t a p p r o x i m a t i v e m e n t é g a l à
l a p r o f o n d e u r h. D ' u n a u t r e c ô t é , o n p e u t p l a c e r l ' a x e d e s x o u d e s s
à l a s u r f a c e l i b r e , d e m a n i è r e à r e n d r e c o n s t a n t e et é g a l e à l a p r e s -
sion atmosphérique la pression / ) , ce q u i a n n u l e 0 ; enfin, dans

les c o u r s d ' e a u , l'inclinaison I des trajectoires s o u s l'horizon est


t o u j o u r s t r è s f a i b l e et l ' o n peut sans erreur sensible remplacer le
s i n u s d e I p a r cet a n g l e l u i - m ê m e . L'équation générale ( 1 7 ) se
réduira ainsi, p o u r le cas d'une section r e c t a n g u l a i r e très large,
avec une surface libre, à la suivante applicable a p p r o x i m a t i v e m e n t
a u x c o u r s d ' e a u n a t u r e l s , d e f o r m e r é g u l i è r e et d e p r o f o n d e u r h :

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<'·>
dans laquelle I d é s i g n e l a pente superficielle.
L o r s q u e la l a r g e u r de la section n'est p a s très g r a n d e p a r rapport
à la p r o f o n d e u r , l e r a y o n m o y e n n e p e u t p l u s ê t r e c o n s i d é r é c o m m e
é g a l à h et l ' é q u a t i o n d o i t ê t r e é c r i t e :

( / + 2/J) , T T . . , d /UN

I 3.
MOUVEMENT UNIFORME

38. mouvement ou régime uniforme. — L o r s q u e le


régime est u n i f o r m e , c'est-à-dire lorsque l a section transversale
restant l a m ê m e o u é t a n t i n d é p e n d a n t e d e s, l a v i t e s s e d e s m o l é c u l e s
liquides, tout le l o n g d ' u n m ê m e filet, est c o n s t a n t e , l e s f o r m u l e s
p r é c é d e n t e s (17), (18), (19) et ( 3 0 ) s e s i m p l i f i e n t p a r l a d i s p a r i t i o n
du d e r n i e r t e r m e d e c h a c u n e d ' e l l e s , l e q u e l d é p e n d d e l a v a r i a t i o n
de l a v i t e s s e . L ' é q u a t i o n g é n é r a l e (17) d e v i e n t a i n s i p o u r l e m o u v e -
ment u n i f o r m e :
1 dp M B

sm I — = ~ ' f (U).
d s
Pff X.
Lorsque, de plus, l a section transversale affecte l ' u n e d e s d e u x
formes q u e n o u s v e n o n s d ' e x a m i n e r , d e telle sorte q u e l a p o s i t i o n
d'un p o i n t , d a n s c h a c u n e d ' e l l e s , est d é f i n i e p a r u n e s e u l e c o o r -
d o n n é e , s a v o i r r p o u r l a s e c t i o n r e c t a n g u l a i r e t r è s l a r g e et r p o u r
la section c i r c u l a i r e o u d e m i - c i r c u l a i r e , o n p e u t é t u d i e r d ' u n e m a -
nière p l u s c o m p l è t e ce q u i s e p a s s e d a n s c h a q u e s e c t i o n et d é t e r -
miner, p a r e x e m p l e , l a l o i s u i v a n t l a q u e l l e varient les vitesses en
fonction d e s o u d e r. L a v i t e s s e « , à l a p a r o i , est a l o r s l a m ê m e
0

en tous l e s p o i n t s et l'effort d e f r o t t e m e n t p a r u n i t é d e s u r f a c e d e l a
p a r o i s o l i d e s u r l a q u e l l e le l i q u i d e s e m e u t e t p a r u n i t é d e v o l u m e
s
du l i q u i d e e s t e x p r i m é p a r p y l 3 u . M a i s , c o m m e l e c o e f f i c i e n t B
0

peut a v o i r d e s v a l e u r s d i f f é r e n t e s s u i v a n t l a f o r m e d e l a s e c t i o n ,
nous a p p e l l e r o n s

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l'effort d e f r o t t e m e n t par unité de surface de la paroi m o u i l l é e de
l a s e c t i o n r e c t a n g u l a i r e t r è s l a r g e , d e p r o f o n d e u r h, et

2
psrB'u 0

ce m ê m e effort d a n s l a s e c t i o n c i r c u l a i r e d e r a y o n R .

29. F r o t t e m e n t i n t é r i e u r des l i q u i d e s . — Quant au


frottement du l i q u i d e s u r l u i - m ê m e , n o u s a v o n s d i t p l u s haut (n° 1 6 ,
en n o t e ) q u ' i l é t a i t p r o p o r t i o n n e l à l a v i t e s s e r e l a t i v e d e s filets
f l u i d e s . S i l e s p a r o i s d u c a n a l s o n t t r è s l i s s e s et s i l e s m o u v e m e n t s
i n t é r i e u r s d u f l u i d e se r é d u i s e n t à u n s i m p l e g l i s s e m e n t r e l a t i f et
continu des couches les u n e s s u r les a u t r e s , les vitesses réelles des
molécules seront toujours parallèles à la direction g é n é r a l e de l'écou-
l e m e n t . M a i s u n p a r e i l c a n a l est i r r é a l i s a b l e : toute p a r o i présente
des a s p é r i t é s p l u s o u m o i n s a p p a r e n t e s , l e s filets fluides viennent
s'y h e u r t e r et d e c e s c h o c s n a i s s e n t d e s m o u v e m e n t s t o u r b i l l o n n a i r e s
dont l'amplitude croît promptement avec la saillie des aspérités ;
ces m o u v e m e n t s s e p r o p a g e n t d a n s t o u t e l a m a s s e et p a r l e u r p a s -
s a g e à intervalles plus ou m o i n s r é g u l i e r s en u n point d o n n é de la
s e c t i o n , d o n n e n t n a i s s a n c e à d e s v i t e s s e s c o n s t a m m e n t v a r i a b l e s en
g r a n d e u r et en d i r e c t i o n .
« L ' é c o u l e m e n t d a n s le c a n a l le p l u s r é g u l i e r est u n phénomène
ce e x t r ê m e m e n t complexe, dans lequel le s i m p l e g l i s s e m e n t des
« couches l i q u i d e s ne j o u e qu'un rôle secondaire ; la m a s s e du
« c o u r a n t est t r a v e r s é e s a n s c e s s e p a r des m o u v e m e n t s g i r a t o i r e s
« p a r t i s d e l a p a r o i , q u i e n m é l a n g e n t t o u t e s l e s c o u c h e s et v i e n n e n t
« m ê m e s'épanouir à la surface en donnant naissance à des o n d u -
« l a t i o n s . A u p r e m i e r a b o r d , t o u t p a r a î t c o n f u s et i r r é g u l i e r , m a i s
a ce d é s o r d r e n ' e s t q u ' a p p a r e n t , et s i l ' o n f a i t , m ê m e p o u r u n t e m p s
K assez court, l e s m o y e n n e s de foutes les v i t e s s e s q u i se s u c c è d e n t
« en c h a q u e p o i n t de l a section, des lois précises se manifestent
« bientôt ; ces m o y e n n e s p r e n n e n t u n e v a l e u r p a r f a i t e m e n t dèter-
« m i n é e a u t o u r de l a q u e l l e les vitesses instantanées oscillent avec
« une sorte de périodicité »

Ce sont ces vitesses m o y e n n e s l o c a l e s q u i figurent dans les équa-

t i o n s et d o n t l e s d é r i v é e s — , p a r r a p p o r t à l a p r o f o n d e u r d a n s l e
dz
. . . du , ,
cas d u n e section r e c t a n g u l a i r e , o u — p a r r a p p o r t a u r a y o n d a n s le

i. B a z i n , Note sur la mesure des vitesses à l'aide du tube jauçeur. Annales


des Ponts et Chaussées, 1 8 8 7 , 1 " s e m e s t r e , p . 327.

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cas d ' u n e s e c t i o n c i r c u l a i r e , p e u v e n t r e p r é s e n t e r l e s v i t e s s e s r e l a t i -
ves des filets c o n s é c u t i f s . M a i s , d ' a p r è s c e q u i v i e n t d ' ê t r e d i t , les
vitesses r e l a t i v e s r é e l l e s en sont b i e n d i f f é r e n t e s ; le c o e f f i c i e n t p a r
lequel on d e v r a m u l t i p l i e r ces d é r i v é e s p o u r e x p r i m e r le frotte-
ment i n t é r i e u r s e r a d o n c b e a u c o u p p l u s g r a n d q u e s ' i l ne s ' a g i s s a i t
que de r e p r é s e n t e r l e frottement de deux c o u c h e s r é g u l i è r e s ; il
dovra, en o u t r e , t e n i r c o m p t e d e toutes les pertes de force vive
dues a u x m o u v e m e n t s t o u r b i l l o n n a i r e s , de toutes les forces vives
correspondant aux composantes transversales ou verticales des
molécules. On peut e n g l o b e r toutes ces r é s i s t a n c e s d a n s u n m ê m e
coefficient e d e f r o t t e m e n t i n t é r i e u r , m a i s il f a u d r a a l o r s , c o m m e
l'a r e m a r q u é M . B o u s s i n e s q ' , q u e ce c o e f f i c i e n t n e r e s t e p a s c o n s -
tant. II d e v r a d é p e n d r e de l'agitation m o y e n n e en c h a q u e p o i n t ,
laquelle enlève, a u m o u v e m e n t t r a n s l a t o i r e , une force vive d'autant
p l u s c o n s i d é r a b l e q u ' e l l e a p l u s d ' i n t e n s i t é ; et l ' i n t e n s i t é d e cette
a g i t a t i o n d é p e n d d e l a v i t e s s e à l a p a r o i H et d e l à g r a n d e u r r e l a t i v e
0

de la s e c t i o n t r a n s v e r s a l e p a r r a p p o r t à s o n p é r i m è t r e m o u i l l é , g r a n -
ja
d e u r m e s u r é e p a r le r a y o n m o v e n h o u . Car, par exemple, pour

une section r e c t a n g u l a i r e , p l u s l a p r o f o n d e u r est g r a n d e , p l u s l e s


mouvements tumultueux et t o u r b i l l o n n a i r e s peuvent prendre de
développement et d o n n e r lieu à des vitesses transversales plus
g r a n d e s . D e p l u s , d a n s le cas d e l a s e c t i o n c i r c u l a i r e de r a y o n R ,
l ' a g i t a t i o n , p a r t a n t d e l a p a r o i et s e p r o p a g e a n t v e r s le c e n t r e , d o i t
être, en c h a q u e p o i n t s i t u é à u n e d i s t a n c e r d u c e n t r e , d ' a u t a n t p l u s
p r o n o n c é e q u e ce p o i n t en est p l u s r a p p r o c h é , p u i s q u e la même
énergie due à une c a u s e d'agitation d o n n é e se répartit s u r des cou-
ches d e m a s s e s d é c r o i s s a n t e s a v e c l e u r r a y o n . P o u r c e s m o t i f s , le
coefficient £ p o u r r a v r a i s e m b l a b l e m e n t s ' e x p r i m e r p a r

£= p ^ A A w , d a n s le c a s d e l a s e c t i o n r e c t a n g u l a i r e ;
0

H. W
et E= ç>g\' — « - d a n s le c a s d e l a s e c t i o n c i r c u l a i r e .
2 r

Dans ce d e r n i e r c a s , cette l o i s i m p l e d ' a c c r o i s s e m e n t d e s v e r s

l'axe, e x p r i m é e p a r le dernier facteur - , ne peut p l u s s ' a p p l i q u e r

aux petites d i s t a n c e s r de l ' a x e o ù e l l e c o n d u i r a i t à s u p p o s e r u n e


agitation presque infinie, p h y s i q u e m e n t i n a d m i s s i b l e . Mais elle n'y
d o n n e a u c u n f r o t t e m e n t très g r a n d p a r u n i t é d ' a i r e , v u q u e l a v i t e s s e

i. Essai sur la théorie des eaux courantes, § III.

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relative du g l i s s e m e n t des couches y décroît j u s q u ' à zéro, p a r raison
d e c o n t i n u i t é et d e s y m é t r i e . A u s s i , n ' e n r è s u l t e - t - i l , d a n s l e mode
de d i s t r i b u t i o n d e s v i t e s s e s q u ' u n e a l t é r a t i o n l o c a l e à p e i n e p e r c e p -
l
tible .
P o u r u n e autre section t r a n s v e r s a l e , de f o r m e q u e l c o n q u e , définie
p a r u n e é q u a t i o n en y et z, o u p l u t ô t p a r u n e r e l a t i o n d o n n é e entre

l e s r a p p o r t s ^ , — , d e s c o o r d o n n é s y, z, d e l e u r s d i v e r s p o i n t s a u

rayon m o y e n - , ce q u i r e n d a p p l i c a b l e s l e s f o r m u l e s à t o u t e s l e s

sections s e m b l a b l e s , on peut, par un raisonnement a n a l o g u e à celui


q u i p r é c è d e , m o n t r e r q u e l ' a g i t a t i o n en u n p o i n t q u e l c o n q u e d e l a
s e c t i o n d é p e n d e n c o r e d e l a v i t e s s e à l a p a r o i , l a q u e l l e est e l l e - m ê m e
v a r i a b l e , m a i s p e u t être r e g a r d é e c o m m e l i é e p a r u n e f o n c t i o n de

A
I. TOUTEFOIS M . B O U S S I N E S Q ,

ESSAYÉ DE
D A N S SA

C O R R I G E R CETTE
Théorie de l'Ecoulement tourbillonnant
et tumultueuse des liquides dans les lits reclilignes à grande section (Paris,
LOI T R O P SIMPLE DE LA P R O P O R T I O N N A L I T É INVERSE
1897),
DE E

r
AU RAPPORT
R
— , CE Q U ' I L A FAIT PAR LA SUBSTITUTION À CE RAPPORT D'UNE FONCTION

UN PEU DIFFÉRENTE : ~ ~\- ^-J 0 Ù LA PETITE PARTIE ^ ^


— j RESTE FINIE ET DIS-

TINCTE DE ZÉRO SUR L'AXE. IL ÉCRIT D O N C , POUR LE C A S DE LA S E C T I O N CIRCULAIRE OU

DEMI-CIRCULAIRE :

R
py A ' - K„

LES EXPÉRIENCES TRÈS PRÉCISES DE M . BAZIN LUI ONT M Ê M E PERMIS DE DONNER

LA F O R M E S U I V A N T E AU DÉNOMINATEUR D E CETTE EXPRESSION:

£ + + G) = O,5 6 -7 ,,,3,G) + 6,744 ( £ ) ' - . 5 , , 3 ( 0 ' 2 +

I0 8
+ ^ (R)' •
MOYENNANT CES VALEURS N U M É R I Q U E S , LA L O I D E LA R É P A R T I T I O N DES VITESSES DANS

UNE SECTION CIRCULAIRE SE TROUVE CONCORDER, AUSSI EXACTEMENT QUE POSSIBLE,

AVEC LES R É S U L T A T S DES EXPÉRIENCES.

IL E N RÉSULTE QUE, DANS UNE PAREILLE S E C T I O N , LE C O E F F I C I E N T DE FROTTEMENT INTÉ-

RIEUR, s, NE SERAIT G U È R E , À LA P A R O I , QUE LES — DE LA V A L E U R S 0 Q U IL P R E N D DANS

. ]1 .
UNE SECTION RECTANGULAIRE TRÈS LARGE ; M A I S IL G R A N D I T TRÈS V I T E À PARTIR DE LA

PAROI, AU POINT D'ATTEINDRE £ 0 VERS LE P R E M I E R DIXIÈME D E LA L O N G U E U R D E S RAYONS

ET D'EXCÉDER 2 E 0 SUR UN CERTAIN PARCOURS DEPUIS LEUR PREMIER QUART JUSQUE

VERS LEUR M I L E U . AU-DELÀ, IL D É C R O I T L É G È R E M E N T VERS LE C E N T R E A U T O U R D U Q U E L IL

SE MAINTIENT, S U R LE D E R N I E R TIERS DES RAYONS, ASSEZ VOISIN DE I,N F QI

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40
J 3. — MOUVKMKNT UNIKOHMK
y et do z, à la vitesse m i n i m u m , que n o u s désignerons par u 0 et
qui se p r o d u i r a en u n p o i n t déterminé, probablement au point le
plus bas, du contour de la section transversale. L'agitation aug-

mente e n c o r e en fonction d u r a v o n m o v e n - , et l ' o n est f o n d é à


x
*

admettre, p o u r l ' e x p r e s s i o n du coefficient de frottement intérieur,


en un p o i n t q u e l c o n q u e d é f i n i p a r l e s c o o r d o n n é e s y, z, u n e e x p r e s -
sion de l a f o r m e

-77VIÎO-»OI' [ - > - ) <


la fonction F, constamment positive, ayant une forme déterminée
pour chaque f o r m e de l a section t r a n s v e r s a l e et r e s t a n t l a m ê m e
pour des f o r m e s s e m b l a b l e s .
A la p a r o i , o n p e u t m ê m e s u p p o s e r , p o u r p l u s d e g é n é r a l i t é , q u e
le coefficient d é s i g n é d a n s cette f o r m u l e p a r B 0 varie d'un point à
l'autre en m ô m e t e m p s que l a v i t e s s e . E t a l o r s , si l ' o n appelle u
la v i t e s s e d ' u n filet e n u n p o i n t q u e l c o n q u e d u c o n t o u r m o u i l l é et
B la v a l e u r c o r r e s p o n d a n t e du coefficient qui a la v a l e u r B 0 au
point o ù l a v i t e s s e est u , o n p e u t
0 admettre q u e l'on c o n n a i s s e , en
fonction d e s c o o r d o n n é e s y, s des points du contour de la section,

le r a p p o r t q u i , d a n s l e s s e c t i o n s c i r c u l a i r e et r e c t a n g u l a i r e t r è s
B««
O 0

large considérées p l u s h a u t était é g a l à l ' u n i t é . A l o r s , si f repré-


sente u n e f o n c t i o n s u p p o s é e c o n n u e o n p o u r r a é c r i r e

B ,«„» J
\ u ' «)
ou b i e n

BII«=B « »/F-.-) B 0

ce q u i d é t e r m i n e r a l e f r o t t e m e n t en t o u s l e s p o i n t s d u c o n t o u r . A l a
surface libre, la fonction y s ' a n n u l e évidemment.

30. E x p é r i e n c e d e M. C o u e t t e . — C e s e x p r e s s i o n s d u coef-
ficient d u f r o t t e m e n t i n t é r i e u r d e s l i q u i d e s , s o n t a p p l i c a b l e s s e u l e -
ment l o r s q u e la vitesse m o y e n e acquiert une certaine v a l e u r , d ' a u -
tant p l u s g r a n d e q u e les d i m e n s i o n s transversales d u courant sont
p l u s p e t i t e s . A u - d e s s o u s d e cette l i m i t e , s a u n e v a l e u r c o n s t a n t e ,
b e a u c o u p p l u s f a i b l e . C e f a i t a été m i s en é v i d e n c e p a r u n e expé-
rience remarquable de M . Couette, rapportée dans sa thèse de

i
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d o c t o r a t d u 3o m a i i8go. U n r é s e r v o i r p l e i n d ' e a u e s t p e r c é d ' u n
orifice f e r m é p a r u n bouchon, dans lequel on a mis un tube de
v e r r e d e 2 m i l l i m . 6 d e d i a m è t r e et.de 2 78millim. d e l o n g u e u r . Q u a n d
le r é s e r v o i r est plein j u s q u ' a u haut, l a v e i n e q u i j a i l l i t d u tube est
t r o u b l e ; s o n a m p l i t u d e d é c r o î t d ' u n e m a n i è r e l e n t e et c o n t i n u e e n
m ê m e temps q u e la charge. Quand l a c h a r g e devient inférieure à
o m . 75 e n v i r o n , l a v e i n e é p r o u v e d e s s o u b r e s a u t s d e p l u s e n p l u s
marqués q u i se produisent à des intervalles de temps irréguliers
et p e n d a n t l e s q u e l s e l l e d e v i e n t l i s s e et s e r e l è v e a u - d e s s u s d e s a
p o s i t i o n h a b i t u e l l e . Q u a n d l a c h a r g e est d ' e n v i r o n 5o c e n t i m è t r e s ,
la v e i n e oscille continuellement entre d e u x positions q u i se parta-
g e n t le t e m p s à p e u près é g a l e m e n t ; elle est lisse p o u r l a plus
g r a n d e a m p l i t u d e , trouble p o u r l a petite. L o r s q u e l a c h a r g e devient
inférieure à 35 c e n t i m è t r e s e n v i r o n , l e s s o u b r e s a u t s c e s s e n t e t l a
v e i n e est p a r f a i t e m e n t lisse et c a l m e . L e s m ê m e s p h é n o m è n e s se
reproduisent en sens inverse quant on remplit progressivement le
r é s e r v o i r a u l i e u d e l e l a i s s e r s e v i d e r . D e cette e x p é r i e n c e c a r a c t é -
ristique et d ' u n g r a n d nombre d'autres décrites dans s a thèse,
M . Couette conclut q u e le m o u v e m e n t des liquides présente deux
r é g i m e s différents : d a n s le s e c o n d , le frottement est fonction d e l a
v i t e s s e m o y e n n e et s ' e x p r i m e a s s e z b i e n p a r u n e f o n c t i o n linéaire
d e cette v i t e s s e ; l e p r e m i e r r é g i m e , o ù l e f r o t t e m e n t e s t b e a u c o u p
m o i n d r e , s e p r o d u i t seul p o u r les vitesses les p l u s faibles, le coef-
ficient £ d e frottement intérieur est a l o r s constant. P o u r les vitesses
intermédiaires, les d e u x r é g i m e s se présentent alternativement. L a
vitesse m o y e n n e m i n i m a p o u r laquelle le second r é g i m e c o m m e n c e
à se m a n i f e s t e r d a n s les t u b e s est e n r a i s o n i n v e r s e d e l e u r s d i a m è -
tres.

Ces lois s e m b l e n t u n e confirmation évidente de l'influence prépon-


dérante q u e prend l'intensité de l'agitation tourbillonnaire s u r la
v a l e u r d u coefficient d e frottement intérieur d e s l i q u i d e s . Tant q u e
l a v i t e s s e e s t f a i b l e et q u e l e l i q u i d e s ' é c o u l e d a n s u n e s p a c e r e s t r e i n t ,
cette a g i t a t i o n n e p e u t se produire, le frottement intérieur n ' a
qu'une faible v a l e u r . Dès que la vitesse dépasse u n e certaine limite
ou bien q u e le l i q u i d e s'écoule dans u n espace p l u s l a r g e , l'agita-
t i o n c o m m e n c e , l e s filets l i q u i d e s , a u l i e u d e c o u l e r p a r a l l è l e m e n t
se c r o i s e n t , s ' e n t r e c h o q u e n t , et l a p e r t e d e f o r c e v i v e o u l e f r o t t e -
ment intérieur prend une plus grande importance.
Si l'on a d m e t comme s'appliquant aux grands diamètres la der-
nière d e s lois q u i viennent d'être citées, o n r e m a r q u e r a q u e , dans
l'expérience d e M . Couette, le second r é g i m e commençait à se
m a n i f e s t e r d è s q u e l a c h a r g e a t t e i g n a i t o m . 35 e n v i r o n o u b i e n q u e

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la v i t e s s e m o y e n n e d e s o r t i e é t a i t d e a m . 16 e n v i r o n , d a n s u n t u b e
de o m . 0026 d e d i a m è t r e . C e serait donc à partir de l a vitesse d e
0 m . 216 q u e l e s e c o n d r é g i m e se manifesterait d a n s u n tube d e
o m . 026 d e d i a m è t r e et, d a n s u n t u y a u d e o m . 26 d e d i a m è t r e , o n
ne p o u r r a i t c o n s t a t e r l e p r e m i e r r é g i m e q u e p o u r d e s v i t e s s e s i n f é -
r i e u r e s à 0 m . 02 p a r s e c o n d e . C ' e s t c e q u i e x p l i q u e p o u r q u o i c e s
faits s o n t r e s t é s s i l o n g t e m p s i n a p e r ç u s . L e s f o r m u l e s d e d e u x i è m e
a p p r o x i m a t i o n d o n n é e s p a r M . l î o u s s i n e s q e n 1897 et d o n t i l e s t
question à l a note d u n u m é r o précèdent sont de nature à donner
une explication suffisante d u p h é n o m è n e .

31. Autres observations. — U n fait r e m a r q u a b l e o b s e r v é


p a r M . d e C a l i g n y (Hydraulique, impartie, page g4), semble s e
rattacher à l a m ê m e c a u s e , bien qu'il n'en soit q u ' u n e manifestation
beaucoup moins apparente. U n tube vertical, ouvert a u x d e u x
b o u t s , est p l o n g é v e r t i c a l e m e n t d a n s u n r é s e r v o i r à n i v e a u c o n s t a n t
où l ' e a u est i m m o b i l e ; o n f e r m e , a v e c l a m a i n p a r e x e m p l e , l ' e x -
trémité s u p é r i e u r e d u tube et o n l'enfonce d ' u n e certaine quantité
dans le l i q u i d e , p u i s on o u v r e b r u s q u e m e n t l'extrémité fermée. L e
niveau, à l'intérieur, d'abord abaissé p a r la pression de l'air empri-
sonné, s'élève a u - d e s s u s de celui du réservoir. M . de C a l i g n y a observé,
et c'est l à c e q u i e s t d i g n e d e r e m a r q u e , q u e d a n s c e r t a i n e s l i m i -
tes l a c o l o n n e d ' e a u p a r t a n t d u r e p o s , à u n c e r t a i n n i v e a u a u - d e s -
sous de celui d u réservoir, monte cependant plus haut a u - d e s s u s d e
ce n i v e a u q u e l o r s q u ' o n l a f a i t p a r t i r d e p l u s l o i n et q u ' e l l e p a s s e ,
au point o ù elle était en r e p o s d a n s le p r e m i e r c a s , a n i m é e déjà
d ' u n e v i t e s s e n o t a b l e q u ' e l l e a a c q u i s e en p a r t a n t de p l u s b a s . I l y
a certainement, dans les d e u x cas, une différence notable dans l'ac-
tion d u f r o t t e m e n t d u l i q u i d e s u r l e s p a r o i s d u t u b e
Il s e m b l e a u s s i q u e c e r t a i n e s a n o m a l i e s a p p a r e n t e s d e s e x p é r i e n -
ces d e D a r c y s u r l e s t u y a u x d e petit d i a m è t r e ne p e u v e n t s ' e x p l i q u e r
q u e p a r l a c a u s e m i s e e n é v i d e n c e p a r M . C o u e t t e , et e n a d m e t t a n t
le p a s s a g e d ' u n r é g i m e à l ' a u t r e .
M. Couette a observé d'ailleurs q u e les oscillations de l a veine
liquide, dans s o n expérience, étaient d'autant plus a m p l e s q u e l e
t u b e était p l u s l o n g . C e l a e s t f a c i l e à c o m p r e n d r e quand on remar-
q u e q u e l e r é g i m e , et p a r s u i t e l a l o i d e l a p e r t e d e c h a r g e p a r u n i t é
de l o n g u e u r , s o n t m o d i f i é s d a n s l e t u b e t o u t e n t i e r .

1. 1 On v o i t , d i t M. do, C a l i g n y , après avoir cité ce fait et d'autres analo-

« gues, avec quelle extrême réserve il faut accueillir les recherches purement

« théoriques qui peuvent être présentées sur des phénomènes aussi peu con-

« nus que ceux du frottement des liquides » .

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L e s e x p r e s s i o n s précédentes d u coefficient de frottement intérieur,
d o n n é e s p a r M . B o u s s i n e s q , se t r o u v e n t a i n s i j u s t i f i é e s p o u r toutes
les vitesses réellement pratiques lorsqu'il s'agit des tubes ou de
c a n a u x q u i ne sont p a s très petits t r a n s v e r s a l e m e n t .

32. F o r m u l e s p o u r la. s e c t i o n r e c t a n g u l a i r e t r è s
l a r g e et p o u r l a section c i r c u l a i r e et d e m i - c i r c u l a i r e .
— S i , a l o r s , n o u s c o n s i d é r o n s , d a n s la sectioii r e c t a n g u l a i r e , u n e
tranche de h a u t e u r z m e s u r é e d e p u i s la s u r f a c e l i b r e , de l o n g u e u r
et d e l a r g e u r é g a l e s à l ' u n i t é d o n t l a c o m p o s a n t e d u p o i d s , s u i v a n t
la direction du m o u v e m e n t , s e r a ^gz\, cette c o m p o s a n t e devant,
p u i s q u e l e m o u v e m e n t est u n i f o r m e , ê t r e é q u i l i b r é e p a r l e f r o t t e -
,, · . , <• , . , . du =
.du
m e n t s u r I u n i t é de. s u r l a c e q u i e s t e g a t a — z — — oqAu„h— ,
1
dz ' dz
nous aurons l'égalité :

(21) z\ = Ahu„ — .
0
- ' dz

M u l t i p l i o n s p a r dz l e s d e u x m e m b r e s , et i n t é g r o n s d e p u i s z — h,
où u = u , j u s q u ' à une valeur z quelconque, nous trouvons :
0

L ' é q u i l i b r e d e la t r a n c h e t o t a l e , d ' é p a i s s e u r h, d o n t l a c o m p o s a n t e
2
d u p o i d s est pgh\, et q u i est s o u m i s e a u f r o t t e m e n t à l a p a r o i o g r B « , 0

s ' e x p r i m e r a de m ê m e p a r l'équation :

2
M — 11H , 0 ou
h

substituant d a n s la précédente, elle devient :

On e n d é d u i t :

Dans une section rectangulaire très large, les vitesses, aux


divers points d'une même verticale, varient donc comme les ordon-
nées d'une parabole du second degré.

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Opérons de m ê m e p o u r la section c i r c u l a i r e , n o u s a u r o n s p o u r
e x p r i m e r l ' é q u i l i b r e d'UN c y l i n d r e l i q u i d e d e r a y o n r et d e l o n g u e u r
é g a l e à l ' u n i t é , EN a p p e l a n t p et p l e s p r e s s i o n s m o y e n n e s s u r l e s
d e u x b a s e s d e ce c y l i n d r e :

2
(p — p) Tzr* + ?S-Kr SIN I = — gA ? — .a-r.

D é s i g n o n s , p o u r a b r é g e r , p a r J l a q u a n t i t é - — - + s i n I, q u i est
?3
l a h a u t e u r d o n t S'est a b a i s s é le n i v e a u p i é z o m é t r i q u e e n t r e d e u x s e c -
tions d i s t a n t e s d e l ' u n i t é d e l o n g u e u r , l e p r e m i e r m e m b r e d e cette
2
é q u a t i o n S'écrira s i m p l e m e n t pgizr J et e l l e d e v i e n d r a , a p r è s r é d u c -
tion :

2
( 3)
2 r J = — A ' R X— .
dr

I n t é g r o n s de r = R à r q u e l c o n q u e , n o u s a u r o n s :

2
J ^ — j = A'R « 0 (H - « ) .
0

D'autre part l'équilibre de l'ensemble du liquide S'exprime p a r


l'équation :

2
(p -p) uR + sin I p ^ R * = ? gWu * 0 . 2- R ; ou J = ^

ce q u i , en é l i m i n a n t J , d o n n e :

—^— (—3—1 — A R
"o (« ~ "0) ;
ou bien :

<•» •=*[•+£•(.•-£)]•
Dans une section circulaire ou demi-circulaire, les vitesses, aux
divers points d'un môme rayon, varient comme les ordonnées
d'une parabole du 3" degré.
C e s r é s u l t a t s o n t été v é r i f i é s e x p é r i m e n t a l e m e n t p a r M . B a z i n et
par divers o b s e r v a t e u r s , ainsi q u e n o u s le v e r r o n s plus l o i n .
C o n n a i s s a n t l a v i t e s s e u d e c h a q u e filet, n o u s p o u v o n s c a l c u l e r l a
v i t e s s e m o y e n n e U d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e ; n o u s a v o n s , en effet,
d a n s le c a s de l a s e c t i o n r e c t a n g u l a i r e :

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UA I ADZ,
JO

et d a n s l e c a s d e l a s e c t i o n c i r c u l a i r e :

/"R
2
7:R U " ! U.Z-XRDR.
J 0

S u b s t i t u o n s p o u r u r e s p e c t i v e m e n t l e s v a l e u r s ( a 3 ) et ^ 4 ) , effec-
t u o n s l e s i n t é g r a t i o n s i n d i q u é e s , n o u s a u r o n s e x p r i m é U en f o n c t i o n
de u 0 i et s i n o u s m e t t o n s à la p l a c e de « , s e s v a l e u r s e n I et en J
0

t i r é e s d e s é q u a t i o n s p r é c é d e n t e s , i l v i e n d r a s i m p l e m e n t , en r e m p l a -
çant aussi R par 5 :

U = — Ti + —1 i /fil, p o u r la section r e c t a n g u l a i r e ,
<JB' L 3AJ V
(25)
i r B'i /ô 2
1
U = I ~ r r—, 1 1 / — J , p o u r l a s e c t i o n c i r c u l a
v'B L 5 A J V 4

En é l e v a n t a u c a r r é , et d é s i g n a n t p a r b et bi d e u x coefficients
n u m é r i q u e s q u i d é p e n d r o n t d e A , B , o u d e A ' et B ' et q u i pourront
être, c o m m e ces q u a n t i t é s elles-mêmes, légèrement variables avec
les d i m e n s i o n s de la section transversale, m a i s qui seront surtout
fonction d u p l u s ou m o i n s d e r u g o s i t é de la p a r o i , on t r o u v e r a les
formules classiques :

2
! hl = b U , pour les sections rectangulaires.
a 2
( ^) j - D J = è i U , pour les sections circulaires.

On r e m a r q u e r a d'ailleurs, p a r la comparaison des d e u x équa-


t i o n s (25) q u e l a v a l e u r d e b, p o u r l e s s e c t i o n s c i r c u l a i r e s d o i t ê t r e ,
toutes choses égales d'ailleurs, un p e u p l u s petite que celle de b p o u r
l e s s e c t i o n s r e c t a n g u l a i r e s s i , c o m m e il p a r a î t n a t u r e l d e l ' a d m e t t r e ,
A A'
le r a p p o r t g est é g a l a u r a p p o r t — et s i B est v o i s i n d e B'.

N o u s r e p r e n d r o n s ces f o r m u l e s g é n é r a l e s lors de l'étude spéciale


d u m o u v e m e n t u n i f o r m e d a n s l e s t u y a u x et d a n s l e s c a n a u x d é c o u -
v e r t s , q u i f e r a l ' o b j e t d e s c h a p i t r e s I V et V .

A p r è s a v o i r établi, c o m m e n o u s v e n o n s de le faire, les f o r m u l e s

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générales du mouvement permanent et d u m o u v e m e n t uniforme,
nous allons é t u d i e r l ' é c o u l e m e n t s u r de très petites l o n g u e u r s d a n s
l e s q u e l l e s l a f o r m e d e l a m a s s e l i q u i d e en m o u v e m e n t v a r i e p l u s o u
m o i n s r a p i d e m e n t et r e c h e r c h e r s i , d a n s c e s p a r t i e s , l a f o n c t i o n F(s)
q u e n o u s a v o n s c o n s i d é r é e a u n° 22, p a g e 3 3 , et q u i e x p r i m e l a p e r t e
de c h a r g e , v a r i e a v e c c o n t i n u i t é o u b i e n d ' u n e f a ç o n d i s c o n t i n u e , e t
nous essaierons a l o r s , d'après l'observation, de déterminer cette
perte de c h a r g e .
Ces parties, dans lesquelles la m a s s e l i q u i d e en mouvement
change brusquement de forme c o n s t i t u e n t l e s o r i f i c e s et l e s d é v e r -
s o i r s et c'est p a r elles que nous allons commencer, dans le cha-
pitre I I I , l ' é t u d e d e l ' é c o u l e m e n t d e l ' e a u .

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CHAPITRE III

CIRCONSTANCES ACCIDENTELLES DU MOUVEMENT

| i. Orifices. — § 2 . Etude détaillée de Vécoulement. — § 3. Cau-


ses de perte de charge. — % 4- Ajutages. — § 5. Déversoirs.
§ G. Etude des nappes déversantes. — | 7 . Application des
formules. — § 8 . Ressaut. — § 9. Tourbillons.

ORIFICES

3 3 . E c o u l e m e n t p a r u n o r i f i c e e n m i n c e p a r o i . —

T h é o r è m e d e T o r r i e e l l i . — C o n s i d é r o n s (fig. 18) un vase


rempli d'un l i q u i d e p e s a n t et h o m o g è n e j u s q u ' à un c e r t a i n n i v e a u
constant A B ; s u p p o s o n s q u e d a n s l a p a r o i
B C d e ce v a s e on p r a t i q u e une ouverture
D E par laquelle le l i q u i d e s'écoulera sans
toucher l e s p a r o i s d e l'orifice autrement
q u e p a r u n e a r ê t e , ce q u i s e p r o d u i t l o r s q u e ,
cet orifice avant la forme cylindrique, l'é-
paisseur de la p a r o i est i n f é r i e u r e à la m o i t i é
Fig. 18.
de l a p l u s p e t i t e d i m e n s i o n d e l ' o u v e r t u r e ,
comme dans la figure 19, ou m i e u x encore lorsque, c o m m e dans la
figure 2 0 , l'orifice est taillé s u i v a n t u n e f o r m e l é g è r e m e n t c o n i q u e .
L ' o r i f i c e est d i t a l o r s en mince paroi. A la sortie,
les filets s o n t d ' a b o r d c o n v e r g e n t s , m a i s à u n e c e r -
taine d i s t a n c e O N é g a l e à p e u p r è s à l a m o i t i é du
d i a m è t r e d e l ' o r i f i c e , s ' i l est c i r c u l a i r e , il d e v i e n n e n t
sensiblement p a r a l l è l e s en t r a v e r s a n t une section
I K a y a n t u n e a i r e n o t a b l e m e n t p l u s petite q u e celle
de s o r t i e D E , et l a v e i n e fluide a subi une contrac-
tion e n t r e D E et I K . S i l ' o n s u p p o s e q u e l e v a s e
soit a s s e z g r a n d p o u r q u e l e . m o u v e m e n t d e s molé-

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cules liquides y soit insensible, le théorème de Bernoulli pourra
être a p p l i q u é a u t r a j e t d e l ' u n e d e c e s m o l é c u l e s , d e p u i s
s o n p o i n t d e d é p a r t M o ù s a v i t e s s e était n u l l e , j u s q u ' a u
m o m e n t o ù e l l e t r a v e r s e l a s e c t i o n I K d a n s l a q u e l l e on
p e u t a d m e t t r e q u e toutes les vitesses sont ég-ales. D é s i -
g n o n s p a r U cette v i t e s s e c o m m u n e , p a r p 0 la pression
s u r l a s u r f a c e l i b r e  B , p a r pi l a p r e s s i o n du milieu
dans lequel débouche la veine fluide, o u , d ' a p r è s ce
q u e l'on vient d e dire, l a pression en tous les points de
la section I K . L e p l a n d e c h a r g e , p o u r l e point M , est

à une hauteur — au-dessus de A B . P o u r l a section I K ,


FIG. 20.
n

il esta u n e h a u t e u r — 41 - — a u - d e s s u s d e cette s e c t i o n . A p p e l o n s h
n 2g r r

l a p r o f o n d e u r v e r t i c a l e d e cette s e c t i o n , o u d e s o n c e n t r e d e g r a v i t é ,
au-dessous d e l a surface libre A B , nous aurons, en exprimant que
ces d e u x p l a n s d e c h a r g e sont à l a m ê m e hauteur :

Pi

n n zg
d'où

(0

S i l a veine l i q u i d e d é b o u c h e d a n s l ' a t m o s p h è r e et s i l a s u r f a c e
l i b r e est e l l e - m ê m e s o u m i s e à l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e , p = p^, l

et l ' o n a s i m p l e m e n t

(2) U = \l^gh ;
L a v i t e s s e d e s m o l é c u l e s , d a n s l a s e c t i o n c o n t r a c t é e , est é g a l e à l a
vitesse qui serait due à l a hauteur de la surface libre au-dessus d u
c e n t r e d e g r a v i t é d e cette s e c t i o n . C ' e s t l e t h é o r è m e d e Torricelli.

3<1. D é b i t d'un orifice. — Coefficient d e débit. —


P u i s q u e n o u s a v o n s a d m i s q u e toutes les m o l é c u l e s traversant l a
s e c t i o n I K a v a i e n t d e s v i t e s s e s é g a l e s e n t r e e l l e s et n o r m a l e s à s o n
p l a n , l e v o l u m e d ' e a u d é b i t é p a r u n i t é d e t e m p s s e r a l e p r o d u i t d e la
v i t e s s e c o m m u n e U = \J2gh p a r l ' a i r e w d e cette s e c t i o n , l a q u e l l e e n
r a i s o n d e la contraction de la veine, n'est qu'une fraction mu> 0 de la
s e c t i o n to d e l ' o r i f i c e e n m i n c e p a r o i D E . N o u s a u r o n s a i n s i , e n
0

appelant Q l e débit :

(3) Q— mti) 0 \jngh ;

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Le coefficient m est s o u v e n t a p p e l é l e coefficient d e contraction d e
la v e i n e l i q u i d e . I l s e r a i t p l u s e x a c t et p l u s r a t i o n n e l d e l ' a p p e l e r l e
coefficient de débit.
Sa valeur, déterminée expérimentalement d'abord p a rMM. P o n -
celet e t L e s b r o s , p u i s p a r d ' a u t r e s o b s e r v a t e u r s et e n d e r n i e r l i e u p a r
M. Bazin a été o b t e n u e e n effet e n d i v i s a n t le débit Q mesuré,
par l e p r o d u i t d e l a s e c t i o n u 0 d e l ' o r i f i c e et p a r l a v i t e s s e t h é o r i q u e
\¡2ffh. E l l e v a r i e a v e c l a f o r m e e t l e s d i m e n s i o n s d e l ' o r i f i c e et, d a n s
une c e r t a i n e m e s u r e , a v e c l a c h a r g e h. E l l e d i m i n u e , e n g é n é r a l ,
lorsque la c h a r g e a u g m e n t e , pour devenir sensiblement constante
ra
quand h s u r p a s s e o 5o. L o r s q u ' i l s ' a g i t d ' u n orifice p e r c é d a n s u n e
paroi verticale, l e coefficient d e débit, c o r r e s p o n d a n t à d e s c h a r g e s
m m
c o m p r i s e s e n t r e o 8o et i oo, a été t r o u v é :

P o u r u n orifice carré de
m
o 2o d e c ô t é m = 0,606
m
P o u r u n o r i f i c e r e c t a n g u l a i r e d e o 2o d e h a u t e u r
sur
m
o 8o d e l a r g e u r m — 0,627
P o u r u n orifice circulaire de
m
o 20 d e d i a m è t r e m = 0,598
Sous la m ê m e c h a r g e d e 1 m . , le coefficient de débit d e l'orifice
circulaire vertical est d e 0,600 l o r s q u e l e diamètre de l'orifice n'est
m
q u e d e o o5 et i l a t t e i n t 0,627 q u a n d ' e
diamètre est réduit à o o o 6 .
m

Les données expérimentales sont m o i n s n o m b r e u s e s en ce q u i


concerne les orifices pratiqués dans u n e paroi horizontale. L a
moyenne des résultats q u e l'on possède, p o u r des c h a r g e s variant de
m
o 8o à 5 70 s ' é c a r t e p e u d e 0,600.
m

L a c h a r g e h q u i figure d a n s l a f o r m u l e ( 3 ) e s t l a p r o f o n d e u r , a u -
dessous de l a s u r f a c e l i b r e , d u centre d e l'orifice. I l est p r o b a b l e q u e
la m ô m e f o r m u l e e s t a p p l i c a b l e à u n o r i f i c e d e f o r m e q u e l c o n q u e e n
y m e t t a n t a l o r s , p o u r h, l a p r o f o n d e u r d u c e n t r e d e g r a v i t é d e l ' o r i -
fice.

3 5 . Coefficients de d é b i t p o u r des orillees c a r r é s e t


circulaires. — L e s valeurs précédentes d u coefficient d e débit
m ne s'appliquent q u ' à des e x e m p l e s particuliers ; elles sont suscep-
tibles de v a r i e r d a n s d e s l i m i t e s assez étendues c o m m e le m o n t r e r o n t
les t a b l e a u x s u i v a n t s , q u i s o n t e x t r a i t s d'un ouvrage, publié en
2
1886 , p a r M . H a m i l t o n S m i t h e t d a n s l e q u e l i l a r é s u m é p a r u n e

1 . Expériences sur la contraction des veines liquides et sur la distribution


des vitesses dans leur intérieur, P A R M . BAZIN. MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS

SAVANTS À L'ACADÉMIE DES SCIENCES, TOME X X X I I , N° 4.

2 . The flou> of water through orifices and uver weirs, and through open con-
duits and pipes, B Y H A M I L T O N S M I T H , L O N D O N A N D N E W - Y O R K , 1 8 8 6 ,

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discussion a p p r o f o n d i e les résultats obtenus p a r d i v e r s e x p é r i m e n -
t a t e u r s et p a r l u i - m ô m e

Valeurs du coefficient de débit m , pour des orifices de forme


carrée, en mince paroi verticale.

Côté du carré
Charge s u r

de l'orifice 0-006 0-015 0"03 0-08 0-18 0-30

0»12 » 0 637 0 621 » M s


0.15 11 0 633 0 619 0.605 0 507 a
0.18 0 660 0 630 0 017 0.605 0 598 »
0.21 0 650 0 628 0 616 0.605 0 599 0.590
0.24 0 652 0 625 0 615 0 605 0 600 0.597
0.27 0 650 0 623 0 614 0.605 0 601 0.398

0.30 0 648 0 622 0 613 0.605 0 601 0.599


0.40 0 642 0 618 0 610 0.605 0 602 0.601
0.00 0 637 0 615 0 608 0.605 0 604 0.602
0.90 0 632 0 612 0 607 0.605 0 604 0.603
1.20 0 628 0 610 0 606 0.605 0 603 0.602

1.80 0 623 0 609 0 605 0.604 0 603 0.602


2.40 0 619 0 608 0 605 0.604 0 603 0.602
3.00 0 616 0 606 0 604 0.603 0 602 0.601
«.00/ 0 606 0 603 0 602 0.602 0 601 0.600
3 0 . OÙ 0 599 0 598 0 598 0.598 0 398 0.598

Valeurs du coefficient de débit m pour des orifices de forme


circulaire, en mince paroi verticale.

Diamètre
Charge s u r
IB c e u t r s
de l'orince 0' 006 0"015 0-03 0-06 0-18 0 "30

0™12 0 631 0 618 11 •» î)


0.15 0 627 0 615 0 600 0 592 11
0.18 0 655 0 624 0 613 0 601 0 593 »
0.21 0 051 0 622 0 611 0 601 0 594 0 590
0.24 0 648 0 020 0 610 0 601 0 594 0 591
0.27 0 646 0 618 0 609 0 001 0 593 0 591

0.30 0 644 0 617 0 608 0 600 0 595 0 591


0.40 0 638 0 613 0 605 0 600 0 596 II 5 9 3
0.60 0 632 0 (H0 0 604 0 59'.) 0 507 0 595
O.'.IO 0 627 0 606 0 603 0 599 0 507 0 397
1.20 0 623 0 605 0 602 0 599 0 598 0 596

1.80 û 618 0 604 0 600 0 598 0 597 0 596


2.40 0 614 0 603 0 600 0 598 0 59B 0 596
3.00 0 611 0 601 0 598 0 597 0 596 0 595
6.00 0 601 0 598 0 596 0 596 0 596 0 594
30.00 0 593 0 592 0 592 0 592 0 592 0 592

i. L e s c h i f f r e s de c e s t a b l e s se r a p p o r t e n t à l ' é c o u l e m e n t de l'eau à la (cm-

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On v o i t q u ' e n g é n é r a l l e c o e f f i c i e n t m d i m i n u e à m e s u r e q u e l e s
d i m e n s i o n s d e l ' o r i f i c e a u g m e n t e n t , et a u s s i à m e s u r e q u e l a c h a r g e
augmente. L a dernière ligne d e chacun d e s tableaux, relative à la
c h a r g e d e 3 o m è t r e s , a été c a l c u l é e p a r e x t r a p o l a t i o n et n ' e s t p a s
aussi e x a c t e q u e l e s a u t r e s ; t o u t e f o i s , M . G r a ë f f a c o n s t a t é q u e l e
coefficient d e d é b i t r e s t e à p e u p r è s c o n s t a n t p o u r lus g r a n d e s p r e s -
sions. D ' a p r è s l e s t a b l e a u x p r é c é d e n t s , il s e r a i t a l o r s d e 0,092 poul-
ies orifices d e f o r m e c i r c u l a i r e , d e o , 5 g 8 p o u r c e u x d e f o r m e c a r r é e
et M . S m i t h a j o u t e q u e , p o u r les orifices de forme rectangulaire
dont la l a r g e u r est é g a l e à s i x f o i s l a h a u t e u r , il a u r a i t l a v a l e u r 0,61.
Il n ' a p a s t r o u v é d a n s l e s e x p é r i e n c e s d e d o n n é e s s u f f i s a n t e s p o u r
construire u n e table a p p l i c a b l e à ce g e n r e d'orifices.

3 6 . Coefficients de débit pour les orifices rectangu-


laires. — On peut alors avec u n e approximation q u i sera ordi-
nairement suffisante, soit prendre l e s chiffres d e la table de la
p a g e 60 p o u r l e s o r i f i c e s c a r r é s e n l e s a u g m e n t a n t d e 0,012 à o , o i 5 ,
soit a d o p t e r c o m m e a p p l i c a b l e s à t o u t e s l e s f o r m e s rectangulaires
ceux d e l a t a b l e s u i v a n t e e x t r a i t e d e s r é s u l t a t s d o n n é s p a r M M . P o n -
cclet et L c s b r o s , d ' a p r è s l e u r s e x p é r i e n c e s .

Valeurs approximatives du coefficient de débit m , pour des orifi-


ces de forme rectangulaire, en mince paroi verticale.

Charge H a u t e u r de l ' o r i f i c e
sur
le sommet
O'Ot 0-02 0-03 0"05 0-10 0"'20
da l'anfica

0'"01 0.701 0.660


0.659
0.630 0.607 y>
0.596 0.372
s
0.02 0.694 0.634 0.615
0.03 0.088 0.659 0.638 0.620 • 0.600 0.578
0.04 0.083 0.658 0.640 0.623 0.603 0.582
0.0.-; 0.679 0.658 0.640 0.623 0.605 0.585
0.06 0.676 0.657 0.640 0.627 0.0(17 0.587

0.08 0.670 0 656 0.638 0.621) 0.610 0.589


0.10 0.666 0.654 0.637 0.630 0.011 0.592
0.14 0.660 O.fiol 0.635 0.630 0.613 0.595
0.20 0.633 0.648 0.633 0.630 0.015 0.598
0.30 0.650 0.644 0.632 0.029 0.616 0.000

O.aO 0.644 0.040 0.630 0.628 0.617 0.603


1.00 0.632 6.633 0.628 0.026 0.615 0.605
1.50 0.615 6.619 0.620 0.620 0.611 0.G02
2.00 0.611 6.612 0.612 0.613 0.607 0.601
3.00 0.609 0.610 0.608 0.606 0.603 0.601

pérature de 10 degrés centigrades environ. Ils subissent, avec la température,


de légères variations dont la loi n'est pas bien déterminée.
Pour le mercure, ces chiffres doivent être, diminués de o,o3 à o,ol\. î pour
l'huile à graisser, au contraire, on doit les augmenter d'environ 0 , 0 9 .

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3*7. C a s d ' u n e c o n t r a c t i o n i n c o m p l è t e , o n d e p a r o i s
é p a i s s e s . — T o u s les coefficients contenus dans les tables précé-
d e n t e s s ' a p p l i q u e n t a u c a s o ù l a c o n t r a c t i o n d e l a veine e s t complète,
c'est à - d i r e s e p r o d u i t s u r t o u t l e c o n t o u r d e l ' o r i f i c e , et i l f a u t , p o u r
c e l a , q u e l a d i s t a n c e e n t r e cet o r i f i c e et l e f o n d o u l e s p a r o i s d u v a s e
s o i t a u m o i n s é g a l e à u n e f o i s et d e m i e o u d e u x f o i s s a p l u s petite
d i m e n s i o n . L o r s q u ' i l n'en est p a s a i n s i , l a contraction se trouve
atténuée, o u même, s u p p r i m é e . P a r e x e m p l e , si l a partie i n f é r i e u r e
d'un orifice r e c t a n g u l a i r e (fig. a i ) coïncide avec la p a r o i horizon-
t a l c d u r é s e r v o i r , o u v o i t q u e l e s filets l i q u i -
| des inférieurs arriveront à l'orifice avec une
I d i r e c t i o n n o r m a l e à s a s e c t i o n et n ' a u r o n t
^ i a u c u n e tendance à se d é v i e r ; la contraction
n C~~S'? sera s u p p r i m é e s u r la partie inférieure de
K
l'orifice. S i l'on d é s i g n e p a r 8 l a fraction,
21
*'S- n é c e s s a i r e m e n t c o m p r i s e e n t r e o et i , d u
périmètre de l'orifice s u r laquelle la contraction se trouve ainsi
s u p p r i m é e , il résulte d e s e x p é r i e n c e s de B i d o n e q u e le coefficient
m applicable a u cas de la contraction i n c o m p l è t e e s t l i é , a u coef-
ficient m d e s t a b l e a u x p r é c é d e n t s , p a r l a r e l a t i o n a p p r o x i m a t i v e :

m — m ( i + o, i 5 6 ) ,

l o r s q u e l ' o r i f i c e e s t r e c t a n g u l a i r e , et

m — m ( i + o , i 3 6)

l o r s q u ' i l est c i r c u l a i r e .
Il convient toutefois de r e m a r q u e r q u e ces d e u x f o r m u l e s devraient
d o n n e r m' — i p o u r 0 — i c ' e s t - à - d i r e l o r s q u e l a c o n t r a c t i o n est
supprimée s u r l a totalité d u c o n t o u r de l'orifice. Cela exigerait
qu'elles fussent écrites:
D
m = m (î 4/- ° , 4 B)
p o u r l'orifice, r e c t a n g u l a i r e , et

m' — m ( i + o , 5 6 9)

p o u r l'orifice c i r c u l a i r e . L a différence avec les chiffres d e B i d o n e


est a s s e z g r a n d e p o u r m o t i v e r d e n o u v e l l e s e x p é r i e n c e s à ce s u j e t .
On dit q u e l q u e f o i s q u e l a contraction est s u p p r i m é e à u n orifice
l o r s q u e l ' o n a d o n n é à cet o r i f i c e l a f o r m e d e l a v e i n e contractée.
On c o m p r e n d , en effet, q u e si l a p a r o i t r a v e r s é e p a r l a v e i n e f l u i d e
est t a i l l é e exactement s u i v a n t cette forme de manière que C D
( f i g . 22) s o i t l a s e c t i o n c o n t r a c t é e , l e d é b i t de l'orifice sera Q =

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C D yC\J2gh, s a n s c o e f f i c i e n t d e r é d u c t i o n ; m a i s il en s e r a i t a u t r e -
m e n t si l ' o n r a p p o r t a i t le d é b i t à l a s e c t i o n d ' o r i g i n e A B . E n t r e
cette f o r m e e x a c t e d e l a v e i n e c o n t r a c t é e q u e l ' o n p e u t
d o n n e r à la p a r o i d e l ' o r i f i c e et l a f o r m e c y l i n d r i q u e A A '
B U ' , p o u r l a q u e l l e le c o e f f i c i e n t d e d é b i t est 0,62 envi-
ron, il p e u t y a v o i r u n e f o u l e d é f o r m e s intermédiaires
correspondant à des v a l e u r s d u coefficient m c o m p r i s e s À
u
entre 0,62 et l ' u n i t é . A i n s i , M . G r a é f f d o n n e u n e t a b l e , ! ;
dont j ' a i e x t r a i t l a s u i v a n t e , d e s v a l e u r s d u c o e f f i c i e n t g L^yj^.
de r é d u c t i o n d e d é p e n s e m, pour diverses dispositions iss|;
d'orifices r e c t a n g u l a i r e s , s a v o i r : ||||
A : O r i f i c e en m i n c e p a r o i e n t i è r e m e n t i s o l é d u f o n d
et d e s p a r o i s d u r é s e r v o i r (cas de la contraction c o m - Fig.22.
plcte) ;
B : O r i f i c e en m i n c e p a r o i d a n s l e q u e l l a c o n t r a c t i o n e s t s u p p r i -
mée s u r les b o r d s v e r t i c a u x (cas o ù les b o r d s v e r t i c a u x de l ' o r i f i c e
sont d a n s le p r o l o n g e m e n t d o s p a r o i s d u r é s e r v o i r , le s o m m e t et l a
b a s e étant b i s e a u t é s c o m m e d a n s l a fig. 20, p a g e 5 8 ;
C : O r i f i c e en m i n c e p a r o i d a n s l e q u e l l a c o n t r a c t i o n est s u p p r i -
m é e s u r l a b a s e ( c a s o ù l e s e u i l est a u n i v e a u d u f o n d ) ;
D : O r i f i c e e n m i n c e p a r o i d a n s l e q u e l l a c o n t r a c t i o n est s u p p r i -
m é e s u r l e s b o r d s et s u r l a b a s e , l e s o m m e t s e u l r e s t a n t b i s e a u t é ;
E : Orifices de o m . o4 à o m . o5 d'épaisseur, non biseautés,
i s o l é s d u f o n d et d e s p a r o i s d u r é s e r v o i r ( c a s d e s v a n n a g e s o r d i n a i -
res en b o i s ) ;
F : M ê m e s o r i f i c e s d a n s l e s q u e l s l a c o n t r a c t i o n l a t é r a l e est s u p -
p r i m é e (cas où l e s b o r d s v e r t i c a u x de l'orifice sont d a n s le p r o l o n -
gement des p a r o i s du canal) ;
G : M ê m e s o r i f i c e s d a n s l e s q u e l s l a c o n t r a c t i o n est n u l l e à l a f o i s
s u r l e s b o r d s et s u r l a b a s e .
L e s c o e f f i c i e n t s d e d é p e n s e m, o n t été m e s u r é s p a r M .
Graëff p o u r ces dispositifs dans deux conditions diffé- —j-t—

rentes : i° l e s o r i f i c e s d é b o u c h a n t l i b r e m e n t à l ' a i r , et • !
0
2 les orifices étant p r o l o n g é s p a r des c a n a u x de m ê m e ^ A,
l a r g e u r q u ' e u x m a i s t r o p c o u r t s p o u r q u e le r é g i m e u n i - '
f o r m e p u i s s e s'3' é t a b l i r . D a n s l e s d e u x c a s , il a t r o u v é ,
pour les petits orifices, d e s n o m b r e s assez différents de
ceux qui conviennent a u x g r a n d s p o u r q u ' i l ait cru d e - |
voir donner des coefficients différents p o u r les p r e m i e r s , Fig. a3.
l i m i t é s à o m . o 3 d e h a u t e u r , et p o u r l e s a u t r e s , présen-
tant u n e h a u t e u r supérieure à o m. o3. L e s coefficients, c o m m e
ceux des t a b l e a u x qui précèdent, sont d'ailleurs v a r i a b l e s a v e c la

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c h a r g e s u r l e s o m m e t J e l ' o r i f i c e , d é s i g n é e ( f i g . 23), p a r h\ o u p l u s

e x a c t e m e n t a v e c le r a p p o r t — de la c h a r g e s u r le s o m m e t à la
h — Ai
t

h a u t e u r h,— de l'orifice. On r e m a r q u e q u e les coefficients d o n n é s


p a r M . G r a ë f f p o u r l e s o r i f i c e s en m i n c e p a r o i n e concordent pas
e x a c t e m e n t a v e c c e u x q u i o n t été t r o u v é s d a n s l e s m ô m e s c o n d i t i o n s
p a r M M . P o n c e l e t et L e s b r o s . L a l o i d e v a r i a t i o n d u c o e f f i c i e n t en
s e n s i n v e r s e de l a c h a r g e p a r a î t en défaut, l o r s q u e c e l l e - c i est t r è s
petite.

Coefficients applicables au.x orifices, rectangulaires.

1 «1S .
* M S g Grands orifices Petits orifices
•port -

e l'oriï
r Ifl sor

m
a y a n t p l u s de 0 , 0 3 de h a u t e u r a y a n t m o i n s d e O^OS de h a u t e u r

t. se
3 £S
Valeurs [lu coefficient m Valeur d u coefficienl m
-a Jj- <B
la cha
a hau
leurs

p o u r les d i s p o s i t i f s p o u r les d i s p o s i t i f s

TO Q '
> T3 -«i A B G E F G A B G D E F G

I 1
1. Orifices d è b o u c h sm t l i b r e m e n t à l ' a i r .
1 0 61 0.G5 0.67 0.70 0.65 0.68 ]> 0.67 0.70 Ü.71 0.72 0.71 0.75
5 0 62 0.6410.67 0.60 0.67 0.70 a 0.66 0.66 0.70 0.71 0.70 0.74
10 0 m 0.63 0.67 0.69 0.68 0.71 » 0.63 0.63 0.69 0.70 0.70 0.74 •p

20 0 61 0.63 0.66 0.68 0.68 0.71 » 0.64 0.63 0.69 0.70 0.70 0.74 »

40 0 61 0.62 0.66 0.68 0.68 0.70 0.63 0.64 0.69 0.69 0.69 0.73
100 0 60 0.60 0.66 0.68 0.66 0.69 » 0.61 0.63 0.68 0.68 0.69 0.72 »
400 0 60 0.60 0.65 0.67 0.06 0.68 0.60 0.63 0.68 0.68 0.68 0.71
1000 0 60 0.60 0.65 0.67 0.66 0.68 « 0.60 0.62 0.67(0.67 0.68 0.71
e t a u delà.
2. Orifices prolongés p a r des canaux.
1 0 .') t 0.64 0.60 0.60 0.62 0.65 0.63 0.67 0.67 0.69 0.68 0.70
5 0 61 0.64 0.62 0.64 0.63 0.66 0.64 0.66 0.67 0.68 0.67 0.71
10 0 61 0.63 0.63 0.6a 0.64 0.67 0.64 0.65 0.67 0.68 0.67 0.71 »
20 0 61 0.63 0.6^ 0.65 0.63 0.67 » 0.63 0.64 0.66 0.08 0.67 0.70 »

40 0 61 0.62 0.63 0.03 0.64 0.66 » 0.62 0.63 0.60 0.67 0.66 0.70 »
100 0 60 0.60 0.62 0.64 0.63 0.63 0.84 0.61 0.62 0.65 0.67 0.66 0.69 0.86
400 0 60 0.60 0.62 0.63 0.63 0.64 0.8J 0.60 0.61 0.65 0.66 0.63 0.68 0.84
1000 0 60 0.60 0.62 0.63 0.63 0.64 0.80 0.60 0.61 0.64 0.66 0.65 0 67 0.81
e t a u delà.

:$8. O r i f i c e n o y é . — Il peut arriver que la veine l i q u i d e , au


lieu de déboucher dans l'atmosphère, débouche dans un autre vase
r e m p l i d'eau à u n n i v e a u constant. A l o r s la p r e s s i o n p, t qui figure
d a n s l ' é q u a t i o n (i), est m e s u r é e p a r l a p r o f o n d e u r d u c e n t r e d e l ' o r i -

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8 2. — Él'UOE DIÏTAII.LËK DE T'ÉCOULKMENT 65

fiée a u - d e s s o u s d e l a s u r f a c e l i b r e d u v a s e i n f é r i e u r . S i h i est cette


profondeur, h étant t o u j o u r s celle d e l'orifice a u - d e s s o u s du n i v e a u
d'amont, de telle sorte q u e l a différence de n i v e a u des d e u x v a s e s
soit h — A , , la p r e s s i o n p x sera égale à p 0 -\- llh^, et, e n substituant
dans l'équation ( i ) , on a u r a , p o u r la vitesse de l ' é c o u l e m e n t dans
ces c o n d i t i o n s

(6) U = si2g (h -
quelle q u e soit la p o s i t i o n de l'orifice d a n s la p a r o i de s é p a r a t i o n
des d e u x m a s s e s l i q u i d e s .

ÉTUDE DÉTAILLÉE DE L'ÉCOULEMENT

39. "Variation de la p r e s s i o n d a n s le v o i s i n a g e de
l'orifice. — Voici un raisonnement au moyen duquel M. Colli-
grion a p u s e r e n d r e c o m p t e d e l ' é t e n d u e d a n s l a q u e l l e l a p r e s s i o n ,
au p o u r t o u r de l ' o r i f i c e , v a r i e a u t r e m e n t q u e s u i v a n t l a l o i h y d r o s -
t a t i q u e . S o i t A B ( f i g . 24) l a p a r o i ^ K T\T
du v a s e o ù s e t r o u v e p e r c é l ' o r i f i c e
C D de s e c t i o n co, E F l a s e c t i o n c o n -
tractée mto, et e n f i n I I L l ' é t e n d u e
de l a p a r o i o ù l e s v i t e s s e s s o n t
a p p r é c i a b l e s ; d é s i g n o n s cette é t e n -
due p a r K w , K étant p l u s grand
que l'unité. C o n s i d é r o n s d a n s le
F at
liquide un cylindre fictif ABA'B' ' g - >-
ayant p o u r b a s e , s u r la p a r o i A B , u n e surface A B = A p l u s g r a n d e
q u e H L o u q u e K i o , et u n e h a u t e u r A A ' = / suffisante p o u r que les
vitesses des m o l é c u l e s l i q u i d e s , à travers la section A ' B , soient
n é g l i g e a b l e s c o m m e c e l l e s d e s m o l é c u l e s q u i t r a v e r s e n t le c o n t o u r
latéral du cylindre. A p p l i q u o n s à la masse liquide contenue dans
ce c y l i n d r e l e t h é o r è m e d e s q u a n t i t é s de m o u v e m e n t projetées s u r
un a x e xy p e r p e n d i c u l a i r e a u p l a n d e l ' o r i f i c e et f a i s a n t u n a n g l e a
avec la v e r t i c a l e . L a q u a n t i t é de m o u v e m e n t étant c o n s i d é r é e c o m m e
nulle s u r tout le p o u r t o u r d u c y l i n d r e , et l e m o u v e m e n t , à l ' i n t é -
rieur, étant s u p p o s é p e r m a n e n t , l'accroissement de q u a n t i t é de
mouvement, pendant l'unité de temps, sera s i m p l e m e n t celle q u i
sera a c q u i s e p a r la m a s s e l i q u i d e passée par la section E F . L a vitesse
S

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de s o r t i e é t a n t U , et I I l e p o i d s s p é c i f i q u e d u l i q u i d e , l a m a s s e
, 1 , 1 ,! • , i nU/ntu .
é c o u l é e d a n s 1 u n i t é do t e m p s est et l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t
2
9
nu /7iw „ . , , . A , ., , .
a c q u i s e est . L e t t e q u a n t i t é d o i t être é g a l é e a l a s o m m e d e s
S
impulsions des forces. Soit p 0 la pression atmosphérique q u e nous
s u p p o s o n s s'exercer en tous l e s points de l a section contractée E F ,
d a n s l a q u e l l e les filets coulent p a r a l l è l e m e n t , a u s s i bien q u e s u r le
contour C E , D F de l a veine liquide. L a résultante des pressions p 0

s u r t o u t ce c o n t o u r s e r a l a m ê m e q u e c e l l e d ' u n e p r e s s i o n é g a l e à p 0

s ' e x e r ç a n t s u r l a s e c t i o n C D o u o j et l ' i m p u l s i o n d e cette f o r c e , n é g a -


tive, a p o u r e x p r e s s i o n — j O w . L a h a u t e u r d u centre de g r a v i t é de
0

C D a u - d e s s o u s d e l a surface l i b r e étant toujours représentée p a r h


et l a h a u t e u r , a u - d e s s o u s d e c e m ê m e n i v e a u , d u c e n t r e d e l a s e c -
t i o n A ' B ' é t a n t z, n o u s a v o n s e n t r e c e s q u a n t i t é s , l a r e l a t i o n

z + l c o s a = h.

L a pression s u r l a surface A ' B ' , d'étendue A , s e r a Qo + Ylz)A et 0

l ' i m p u l s i o n d e cette f o r c e e s t p o s i t i v e . L e s p r e s s i o n s s u r l a s u r f a c e
l a t é r a l e d u c y l i n d r e , é t a n t n o r m a l e s à xy, a u r o n t u n e p r o j e c t i o n
n u l l e s u r cette d i r e c t i o n . L a p r e s s i o n s u r l a p o r t i o n A H , L B d e l a
paroi, variant, par hypothèse, suivant la loi hydrostatique, aura
p o u r v a l e u r (p 0 + Y\h) ( A — K o ) c a r cette p o r t i o n a , c o m m e A ' B ' ,
s o n c e n t r e d e g r a v i t é s u r xy e t s a s u r f a c e est A — K o j . L'impulsion
d e cette f o r c e s e r a n é g a t i v e . S i l a p r e s s i o n s u r H C , D L , d o n t l ' é t e n -
due est w ( K — i ) v a r i a i t s u i v a n t l a l o i h y d r o s t a t i q u e , elle s e r a i t
p 0 + FIA ; on peut, en a p p e l a n t f u n coefficient n u m é r i q u e à déter-
m i n e r , l a r e p r é s e n t e r , en m o y e n n e , p a r p a + fWh e t a l o r s l ' i m p u l -
sion négative correspondante s e r a — (p + / Ï I A ) w ( K — i ) . E n f i n
a

il reste à évaluer l ' i m p u l s i o n d e l a pesanteur. L e p o i d s de l a m a s s e


l i q u i d e c o n s i d é r é e e s t I I A ^ et s o n i m p u l s i o n e s t I I A ^ c o s a. o u b i e n ,
d'après l ' é q u a t i o n c i - d e s s u s , T l À (h—z). R é u n i s s a n t c e s d i v e r s e s
q u a n t i t é s et é c r i v a n t l ' é q u a t i o n , i l v i e n t :

— — =- 3 i +(Po+nfr)A-(p -l-nA)(A-K»)-(p +/nfc)u(K-i)+nA(A-*)


J 9 U 0 (l

a
R e m p l a ç a n t U p a r 2gh et r é d u i s a n t , i l r e s t e s i m p l e m e n t :

2m=J + K—jK.

S i l a s u r f a c e H C , D L était n u l l e , c'est-à-dire s i l a p r e s s i o n v a r i a i t
j u s q u ' a u b o r d de l'orifice c o n f o r m é m e n t à l a loi h y d r o s t a t i q u e , ce

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I 3 . — ÉTUDE DÉTAILLÉE DE L'ÉCOULEMENT

qui arrive l o r s q u e l e s vitesses sont n u l l e s d a n s toute l'étendue d e l a


p a r o i et ce q u e l ' o n p e u t r é a l i s e r a u m o y e n d ' u n ajutag-e r e n t r a n t ,
c o m m e o n lo v e r r a p l u s l o i n , l a v a l e u r d e K s e r a i t é g a l e A l ' u n i t é
et l ' o n t r o u v e r a i t a l o r s p o u r l e c o e f f i c i e n t m :

i
m — -,
2
ainsi q u e n o u s l'établirons directement. M a i s , en g é n é r a l , m dépend
de K et d e f. O n p e u t é t a b l i r , e n t r e c e s d e u x v a r i a b l e s , u n e r e l a t i o n
au m o i n s a p p r o x i m a t i v e en a d m e t t a n t q u e l a p r e s s i o n , s u r tous l e s
p o i n t s d e cette s u r f a c e a n n u l a i r e H G , D L , varie uniformément, à
mesure qu'on s'éloigne d u centre, depuis p 0 au bord d e l'orifice
jusqu'à p 0 -f- LIA à l ' e x t r é m i t é . S i r et r d é s i g n e n t l e s d i s t a n c e s a u
a t

centre d e l ' o r i f i c e d e d e u x p o i n t s tels q u e C e t I I et r c e l l e d ' u n


autre point q u e l c o n q u e , entre les d e u x , s u r l e m ê m e r a y o n vecteur,

la p r e s s i o n e n c e p o i n t s e r a D + LIA 0 , et l a p r e s s i o n totale
r j — r„

s u r u n s e c t e u r i n f i n i m e n t p e t i t cfti s e r a / rdrdft {p 0 + Ylh |,

Jr \ r — rj
t
L a pression m o y e n n e étant p a r hypothèse p 0 + JTih, et l a s u r f a c e
/Vj r t r a
de ce s e c t e u r | rdrdfy — df} — — , o n a , e n é c r i v a n t l ' é g a l i t é et
f a i s a n t d i s p a r a î t r e l e f a c t e u r c o m m u n e/9 :

ri r
f ( + HA -^) rdr =fa+ /ÏÏA)
Po .
E f f e c t u a n t l ' i n t é g r a t i o n et r é d u i s a n t , i l v i e n t

3 ( r , + r0)

D ' a u t r e p a r t , l e s f i g u r e s ( j et Ktu é t a n t s e m b l a b l e s , l e r a p p o i ' t K


1
r ,' p. /—-
est é g a l à — • , c e q u i d o n n e — = : y K et :

2
J ~'3(VK + i)

E n s u b s t i t u a n t cette v a l e u r d a n s l ' e x p r e s s i o n d é m o n o b t i e n t e n f i n

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La valeur K = 1 correspond à m = - c o m m e n o u s v e n o n s d e le
2

dire. L e coefficient de contraction m a y a n t , e n g é n é r a l , d a n s lus


o r i f i c e s en m i n c e p a r o i , u n e v a l e u r v o i s i n e d e 0,62, il en r é s u l t e q u e
K vaut à p e u p r é s i,5o ; c'est-à-dire q u e la s u r f a c e s u r l a q u e l l e les
vitesses des m o l é c u l e s deviennent a p p r é c i a b l e s , a u t o u r d ' u n orifice,
ne dépasse p a s la moitié de celle de l'orifice, en d e h o r s de c e l u i - c i .
P a r e x e m p l e , s'il s'agit d'un orifice circulaire, les vitesses ne c o m -
m e n c e r a i e n t à être s e n s i b l e s , o u n o n n é g l i g e a b l e s , q u ' à u n e d i s t a n c e
i n f é r i e u r e a u q u a r t d e s o n r a y o n . T o u t e f o i s il c o n v i e n t d e r e m a r q u e r
q u e le r a i s o n n e m e n t q u i p r é c è d e s u p p o s e q u e l a p r e s s i o n , a u x b o r d s
d e l ' o r i f i c e , a u x p o i n t s C , D est é g a l e à p 0 ; cela s e m b l e p r o b a b l e à
c a u s e d e la p r é s e n c e d e l ' a t m o s p h è r e t o u t p r è s d e c e s p o i n t s , m a i s
on n'est p a s c e r t a i n q u e l a p r e s s i o n n ' y v a r i e a s s e z r a p i d e m e n t s u r
u n e petite é t e n d u e . C e l a p o u r r a i t , en t o u t c a s , n ' ê t r e p l u s v r a i p o u r
le filet q u i n e s e r a i t p a s d i r e c t e m e n t en c o n t a c t a v e c l ' a t m o s p h è r e .

40. Vitesse tles m o l é c u l e s fluides à l'intérieur du


r é s e r v o i r . — L a théorie analytique complète de l'écoulement
d'un l i q u i d e p a r u n o r i f i c e a été é b a u c h é e p a r M . B o u s s i n c s q d a n s
l a p r e m i è r e note c o m p l é m e n t a i r e de son E s s a i s u r l a théorie des
e a u x c o u r a n t e s , p a g e s 5 3 o à 5 C g . I l e s t a r r i v é t r è s f a c i l e m e n t et très
s i m p l e m e n t à déterminer les vitesses des particules l i q u i d e s à l'inté-
r i e u r d u v a s e d a n s la p a r o i d u q u e l l ' o r i f i c e est p e r c é . I l a d é m o n t r é
q u e l a v i t e s s e d e c h a q u e m o l é c u l e d u r é s e r v o i r est p r o p o r t i o n n e l l e
à l ' a t t r a c t i o n n e w t o n i e n n e (en r a i s o n i n v e r s e d u c a r r é d e l a d i s t a n c e )
e x e r c é e s u r cette m o l é c u l e p a r u n c o r p s p l a c é a u c e n t r e d e l ' o r i f i c e ,
et q u ' e l l e a a u s s i l a m ê m e d i r e c t i o n q u e cette f o r c e d ' a t t r a c t i o n . T o u s
les m o u v e m e n t s c o n v e r g e n t d o n c r e c t i l i g n e m e n t v e r s le centre.
On t r o u v e r a a u x C o m p t e s r e n d u s d e s s é a n c e s d e l ' A c a d é m i e d e s
sciences des 3, 10 et 24avrïl 1882, dans une note de S t - V e n a n t , une
d é m o n s t r a t i o n t o u t à f a i t s i m p l e d e ce r é s u l t a t , a i n s i q u e l e t r a c é
g r a p h i q u e et l ' é q u a t i o n a n a l y t i q u e d e s c u r i e u s e s c o u r b e s t r a n s f o r -
mées des l i g n e s fluides f o r m é e s p a r les m o l é c u l e s d a n s l'intérieur
du réservoir d'où l'eau s'écoule d'une m a n i è r e p e r m a n e n t e ou non
p e r m a n e n t e , et, d a n s u n e a u t r e note d e M M . d e S t - V e n a n t et F l a m a n t ,
en date d e s 12 et 19 n o v e m b r e i 8 8 3 , q u e l q u e s r é s u l t a t s n u m é r i q u e s
r e l a t i f s a u m ô m e o b j e t et s u r t o u t u n e m é t h o d e a p p r o x i m a t i v e s i m -
plifiée p o u r l e s o b t e n i r . J e m e b o r n e r a i à y r e n v o y e r l e l e c t e u r .
Mais les résultats ainsi obtenus ne sont exacts q u ' à la condition
d e n é g l i g e r l e s f r o t t e m e n t s d u l i q u i d e s u r l u i - m ê m e et s u r l e s p a r o i s
du vase.

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5 2· - É T U D E | ) f r.MI.Lf.i; III: l.'ECOULhMKNT CO

Cette a p p r o x i m a t i o n est très suffisante tant que l ' o n considère


les v i t e s s e s d e s m o l é c u l e s l i q u i d e s d u n s l ' i n t é r i e u r d u v a s e , a u d e l à
d'une petite d i s t a n c e d e , l ' o r i fi c e , m a i s e l l e n e l'est p l u s l o r s q u e l ' o n
arrive à l'orifice l u i - m ê m e . C e p e n d a n t M . B o u s s i n c s q est a r r i v é à

établir t h é o r i q u e m e n t l a v a l e u r - — 0,628 p o u r le c o e f f i c i e n t d e d é b i t
r
5
d'un orifice r e c t a n g u l a i r e et c e l l e X ^ ' _ __ Q ^ pour un ori-
iG X 1J7
fice c i r c u l a i r e . L a p r e m i è r e d e c e s v a l e u r s s a c c o r d e b i e n a v e c l ' o b -
servation, l a s e c o n d e est un p e u trop forte.

4 1 . Particularités diverses. — U n phénomèno curieux,


qui a c c o m p a g n e t o u j o u r s l ' é c o u l e m e n t p a r d e s orifices de f o r m e
c a r r é e est c e l u i d e l'inversion d e l a v e i n e . S i
A B C D (fig\ a 5 ) , r e p r é s e n t e u n o r i f i c e v e r t i c a l ,
on v o i t à u n e p e t i t e d i s t a n c e l a v e i n e d e v e n i r
d'abord o c t o g o n a l e , l e s a n g l e s d u carré étant
abattus p a r d e p e t i t s p a n s c o u p é s ad, b b ' ;
puis un p e u plus loin, c e s p a n s coupés, en
formedecourbeslégèrementconcaves, donnent " H
à la v e i n e u n e f o r m e s e n s i b l e m e n t c a r r é e E F G H Fis;. ¡»5.
dont l e s a n g l e s et l e s c ô t é s s o n t d i s p o s é s d ' u n e f a ç o n inverse de ceux
de l ' o r i f i c e . L e s v e i n e s d e f o r m e r e c t a n g u l a i r e p r é s e n t e n t d e s p h é n o -
mènes a n a l o g u e s m a i s beaucoup m o i n s accentués.
D a n s s o n m é m o i r e cité p l u s h a u t , a u q u e l e s t e m p r u n t é ce q u i
suit, M , B a z i n fait r e m a r q u e r q u e s e s e x p é r i e n c e s n e l u i o n t p a s
d o n n é l i e u d e c o n s t a t e r , ce q u e l ' o n a d m e t g é n é r a l e m e n t , l ' e x i s t e n c e
d ' u n e s e c t i o n c o n t r a c t é e , s i l ' o n d o n n e à cette e x p r e s s i o n l e s e n s d e
section minimum. E n r é a l i t é , l a v e i n e , a p r è s s ' ê t r e r a p i d e m e n t c o n -
tractée a u s o r t i r d e l ' o r i f i c e , c o n t i n u e t o u j o u r s à se c o n t r a c t e r ,
b e a u c o u p p l u s l e n t e m e n t , m a i s c o n s t a m m e n t , à m e s u r e q u ' o n s'en
éloigne.
L ' a b s e n c e d ' u n m i n i m u m d e section n'est p a s d o u t e u s e p o u r l e s
v e i n e s i s s u e s d ' o r i f i c e s c i r c u l a i r e s et r e c t a n g u l a i r e s ; q u a n t à c e l l e s
qui sortent d ' u n orifice carré, les résultats des expériences sont
m o i n s n e t s , m a i s cette c i r c o n s t a n c e e s t d u e à l a f o r m e c o m p l i q u é e
de l a v e i n e et à s o n i n s t a b i l i t é q u i r e n d e n t t r è s d i f f i c i l e l a m e s u r e
de s a s u r f a c e .
L a veine q u i sort d ' u n orifice c i r c u l a i r e vertical, a u contraire,
reste r é g u l i è r e , s a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , d ' a b o r d e x a c t e m e n t c i r c u -
laire, s'ovalise ensuite en s'aplatissant légèrement dans le sens
vertical.

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S i l'on relève les c o u r b e s des centres des sections successives de
l a v e i n e et si on l e s c o m p a r e à l a p a r a b o l e q u e d é c r i r a i t u n mobile
p e s a n t , p a r t a n t d u centre de l'orifice a v e c l a v i t e s s e horizontale
v = ^zgh, on t r o u v e q u e la c o u r b e des centres des sections diffère
p e u de la p a r a b o l e , m a i s q u ' e l l e se tient a u - d e s s o u s en s'en écar-
tant p r o g r e s s i v e m e n t à m e s u r e q u e l'on s ' é l o i g n e de l'orifice. L a
d i f f é r e n c e p e u t s a n s d o u t e être a t t r i b u é e à l a r é s i s t a n c e d e l ' a i r .
L a veine s'amincit d o n c en s ' é l o i g n a n t de l'orifice ; sa section
d i m i n u e et l a v i t e s s e m o y e n n e U , é g a l e a u q u o t i e n t d u d é b i t par
cette s e c t i o n , a u g m e n t e p a r suite de l'accélération résultant de l a
c h u t e . S i l ' o n p o s e U = K ^zg (h + IJ), y r e p r é s e n t a n t l'abaissement
d u centre d e la section a u - d e s s o u s de celui de l'orifice, le coefficient
K est l é g è r e m e n t i n f é r i e u r à l'unité d a n s le cas d e l'orifice h o r i z o n -
t a l ; il s u r p a s s e a u c o n t r a i r e l'unité p o u r l'orifice vertical. Dans
l ' u n et l ' a u t r e c a s , il p a r a î t a l l e r en c r o i s s a n t j u s q u ' à u n e certaine
d i s t a n c e d e l ' o r i f i c e , o ù il a t t e i n t un m a x i m u m , et d i m i n u e e n s u i t e
p r o g r e s s i v e m e n t . C e m a x i m u m ne serait q u e de q u e l q u e s m i l l i è m e s
a u - d e s s o u s d e l ' u n i t é p o u r u n o r i f i c e c i r c u l a i r e h o r i z o n t a l ; il p o u r -
rait atteindre i , o 3 ou i , o 4 p o u r des orifices v e r t i c a u x , en variant
d u r e s t e s u i v a n t l e u r f o r m e et s u i v a n t l a c h a r g e .
C e résultat, dit M . B a z i n , p a r a î t a u p r e m i e r a b o r d en contradic-
tion avec les p r i n c i p e s f o n d a m e n t a u x de l ' h y d r a u l i q u e . Q u a n d il
s ' a g i t d ' u n filet u n i q u e o u d ' u n e n s e m b l e d e filets a n i m é s d e v i t e s s e s
égales, on trouve bien pour K des v a l e u r s u n peu inférieures à
l'unité p a r suite des frottements i n t é r i e u r s d u l i q u i d e . C e c a s est à
peu près réalisé p a r l'orifice circulaire horizontal : la différence
i — K est t o u t e f o i s t r è s f a i b l e , l ' a c t i o n d e s f r o t t e m e n t s étant peu
a p p r é c i a b l e . I l en s e r a i t p r o b a b l e m e n t , a i n s i p o u r u n o r i f i c e v e r t i c a l
s i l a c h a r g e é t a i t t r è s g r a n d e p a r r a p p o r t à s e s d i m e n s i o n s , ce q u i
é g a l i s e r a i t l e s v i t e s s e s i n i t i a l e s . M a i s la q u e s t i o n est b e a u c o u p p l u s
c o m p l e x e l o r s q u e l a c h a r g e n'est pas très g r a n d e ; les vitesses des
d i f f é r e n t s filets s o n t i n é g a l e s , l e u r s d i r e c t i o n s d é p e n d e n t d e l a c o n -
f i g u r a t i o n d u c o n t o u r d e l ' o r i f i c e , et l a f o r m u l e U = <Jig (h-\- y)
n'est p l u s , au point de vue théorique, r i g o u r e u s e m e n t exacte

i . O n p o u r r a i t ê t r e t e n t é de c h e r c h e r u n e e x p l i c a t i o n d e l ' a n o m a l i e s i g n a -
lée p a r M . B a z i n d a n s le f a i t de l ' i n é g a l i t é d e v i t e s s e des d i v e r s f i l e t s f l u i d e s .
S i , p o u r f i x e r les i d é e s , o n p r e n d u n o r i f i c e r e c t a n g u l a i r e p e r c é d a n s une
p a r o i v e r t i c a l e et d ' u n e l a r g e u r h o r i z o n t a l e q u e l ' o n p e u t p r e n d r e é g a l e à
l ' u n i t é et s i , c o m m e d a n s l a f i g u r e a3, page 03, o n a p p e l l e hï et /a les p r o f o n d e u r s ,
a u - d e s s o u s de l a s u r f a c e l i b r e , des b o r d s s u p é r i e u r et i n f é r i e u r de cet o r i f i c e ,
z é t a n t l a p r o f o n d e u r d ' u n f i l e t q u e l c o n q u e , l a v i t e s s e i n d i v i d u e l l e de ce f i l e t

é t a n t \^ags, le d é b i t c o r r e s p o n d a n t sera \ zyz. de et l a v i t e s s e m o y e n n e Um


aura pour expression :

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J2. — ÉTUDB DÉTAILLÉE DE L'ÉCOULEMENT 71

M. Bazin a pu constater que les vitesses i n d i v i d u e l l e s des divers


filets sont i n é g a l e s . P o u r les orifices circulaires ouverts dans une
paroi horizontale, la vitesse dans le p l a n d e l ' o r i f i c e est minimum
au centre, m a i s à mesure qu'on s'éloigne, les vitesses s'égalisent
r a p i d e m e n t et d e v i e n n e n t b i e n t ô t u n i f o r m e s d a n s t o u t e l ' é t e n d u e de
la section t r a n s v e r s a l e . D a n s le cas des orifices ouverts dans une
paroi verticale, on constate de môme, d a n s le p l a n de l'orifice, un
point o ù la vitesse est m i n i m u m et q u i se t r o u v e u n p e u au-dessus
du centre de gravité de la section. E n s'éloignant de l ' o r i f i c e , ce
minimum disparaît bientôt, mais les v i t e s s e s ne s'égalisent pas ;
celles de la partie inférieure de la veine restent plus g r a n d e s que
celles de la p a r t i e supérieure.

L'étude de la pression a u x différents points de la veine fluide a


permis à M . B a z i n de rectifier le résultat d'une expérience de Lajer-
j e l m , c i t é d e p u i s 1826, q u i n ' a v a i t j a m a i s é t é v é r i f i é , et d ' a p r è s l e q u e l

2 5
Ai y/saz. dz 1 1— ht — Ai

Um ~ t \vg.
ht — Ai Ai — Ai
o r , l a v i t e s s e m o y e n n e , q u e l ' o n c o m p a r e a u x r é s u l t a t s dE l ' o b s e r v a t i o n e s t
,. , / h 4 - h~.
{

calculée p a r l a f o r m u l e U = \ngh = v / a j . V/ e t c e t t e v a l e u r est t o u -


j o u r s plus g r a n d e que l a précédente. L a différence est f a i b l e , et elle d i m i n u e -
très r a p i d e m e n t l o r s q u e l a c h u t e a u g m e n t e . M ê m e l o r s q u e l a c h a r g e est l a
plus petite p o s s i b l e , q u e l a s u r f a c e l i b r e est a u s o m m e t de l ' o r i f i c e , o u q u e
— o,5, le r a p p o r t n ' e s t q u e de 1,06. A u s s i t ô t que l a c h a r g e d e v i e n t
Ai — ht Um

u n peu g r a n d e , p a r e x e m p l e , p o u r : = 2, l e r a p p o r t des v i t e s s e s n'est


Ai — Ai

déjà p l u s q u e de i . o o 3 . E n t o u t cas p u i s q u e l a v a l e u r c a l c u l é e p o u r U a u
moyen de la charge m o y e n n e A est p l u s f a i b l e q u e celle q u e d o n n e l'observa-
t i o n , i l en serait à p l u s forte r a i s o n de l a v a l e u r U m calculée d'après les
vitesses i n d i v i d u e l l e s .
D ' a u t r e p a r t , n o u s a v o n s v u p l u s h a u t q u e d u s e u l f a i t de l ' i n é g a l i t é des
vitesses des filets fluides, l a f o r c e v i v e d e l a v e i n e e s t p l u s g r a n d e q u e c e l l e
q u i c o r r e s p o n d r a i t à l a v i t e s s e m o y e n n e U : E l l e e s t r e p r é s e n t é e p a r « U* e n
a p p e l a n t u. u n c o e f f i c i e n t p l u s g r a n d q u e l ' u n i t é . O n d e v r a i t d o n c é c r i r e
a U* — 2gh, ce q u i d o n n e r a i t p o u r U u n e v a l e u r i n f é r i e u r e à \j?.gh.
D a n s l ' é t a t a c t u e l d e n o s c o n n a i s s a n c e s , ce n ' e s t d o n c p a s l ' i n é g a l i t é d e
v i t e s s e des filets f l u i d e s q u i p e u t e x p l i q u e r l a v a l e u r , p l u s g r a n d e q u e l ' u n i t é ,
du coefficient K .
I l f a u t s a n s d o u t e y v o i r u n effet d e l a p r é s e n c e de l ' a t m o s p h è r e . S o u s u n e
v e i n e large q u i s ' é c o u l e p a r u n o r i f i c e r e c t a n g u l a i r e v e r t i c a l , l ' a i r e n t r a î n é
p a r l e m o u v e m e n t é p r o u v e u n e c e r t a i n e d i f f i c u l t é à se r e n o u v e l e r d a n s l ' a n g l e
d i è d r e a i g u q u i se t r o u v e s o u s l a v e i n e , e n t r e c e l l e - c i et l a p a r o i v e r t i c a l e . I I
en r é s u l t e u n effet d e t r o m p e o u u n e d i m i n u t i o n de l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e
s u r l a v e i n e l i q u i d e . E t c e l a p e u t suffire, d ' a p r è s M . B o u s s i n e s q , p o u r e x p l i q u e r
l ' a u g m e n t a t i o n de v i t e s s e c o n s t a t é e .

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l a pression a u centre d'un orifice ouvert d a n s une paroi horizontale
s e r a i t p r é c i s é m e n t é g a l e à la c h a r g e h en ce p o i n t , ce q u i a u r a i t p o u r
c o n s é q u e n c e u n e v i t e s s e n u l l e d u filet c e n t r a l . L ' e x p é r i e n c e , e n t o u r é e
d e t o u t e s l e s p r é c a u t i o n s n é c e s s a i r e s et d é g a g é e d e t o u t e s l e s c a u s e s
d e p e r t u r b a t i o n , a m o n t r é q u e la p r e s s i o n était i n f é r i e u r e à l a c h a r g e
et q u e le r a p p o r t é t a i t d ' e n v i r o n o , 5 g ce q u i correspond à une
v i t e s s e é g a l e à o,G4 ^zgh. O r , c ' e s t p r é c i s é m e n t 0,62 "ou o , C 4 \'igh
que M. Bazin a trouvé pour la vitesse m i n i m u m a u centre de
l'orifice.
L ' i n é g a l i t é c o n s t a t é e d e s v i t e s s e s d e s filets f l u i d e s q u i s o r t e n t d ' u n
orifice donnerait l i e u , d ' a i l l e u r s , à l'application de la r e m a r q u e g é n é -
r a l e d u no 24, à s a v o i r q u e l a f o r c e v i v e d e l a v e i n e fluide est s u p é -
2
r i e u r e à U . O n d e v r a i t d o n c , c o m m e j e l ' a i d i t p l u s h a u t en n o t e ,
é c r i r e l ' é q u a t i o n r e l a t i v e à cet é c o u l e m e n t

2
a. U = 2f//t, ou h =

en d é s i g n a n t a p a r u n coefficient t o u j o u r s p l u s g r a n d que l'unité.


L a h a u t e u r d e c h a r g e , c o r r e s p o n d a n t à u n e v i t e s s e m o y e n n e U est
donc toujours légèrement plus g r a n d e que celle qui résulte de la
r è g l e o r d i n a i r e , o u de l a t a b l e I bis. à l a fin d e ce v o l u m e . L a diffé-
r e n c e p e u t a t t e i n d r e et m ê m e d é p a s s e r u n d i x i è m e . E l l e n ' e s t d o n c
pas toujours négligeable.

§3.

CAUSES DE PERTE DE CHARGE

42. A g i t a t i o n t o u r b i l l o n n a i r e . — Les causes qui produi-


s e n t l a p e r t e d e c h a r g e , d a n s l e m o u v e m e n t d e s l i q u i d e s , b i e n qoie
p r o v e n a n t t o u t e s d e l'effet d u f r o t t e m e n t d e s m o l é c u l e s l i q u i d e s s o i t
l e s u n e s s u r l e s a u t r e s , soit s u r l e s s o l i d e s a v e c l e s q u e l s e l l e s s o n t
e n c o n t a c t , s o n t c e p e n d a n t n o m b r e u s e s et v a r i é e s . L ' u n e d e s p l u s
i m p o r t a n t e s est c e l l e q u i est d u e à ce q u e l ' o n a p p e l l e ['agitation
tourbillonnaire, ou plus généralement a u x m o u v e m e n t s irréguliers,
non-translatoires des m o l é c u l e s l i q u i d e s . S i l'on i m a g i n e une por-
tion d e l i q u i d e e u m o u v e m e n t a u m i l i e u d ' u n e a u t r e en repos,
l'extrême mobilité des molécules d'une part, et l e u r frottement
m u t u e l d e l ' a u t r e , a u r o n t p o u r effet d'entraîner les parties i m m o -
b i l e s a u x q u e l l e s s e r a c o m m u n i q u é e une partie du m o u v e m e n t ou de

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la f o r c e v i v e d u l i q u i d e . C e t effet s e p r o d u i t t o u t e s l e s f o i s q u e d e u x
filets liquides voisins sont animés de vitesses différentes ; le fait
m ê m e de l a différence de ces d e u x vitesses a p o u r conséquence u n e
i m p u l s i o n latérale q u i tend à écarter l'une de l'autre les d e u x files
de m o l é c u l e s s u p p o s é e s p a r a l l è l e s . I l e n r é s u l t e d e s m o u v e m e n t s
obliques, compliqués, qui peuvent devenir tumultueux. L e s parties
d u fluide, a u l i e u d ' a v o i r d e s v i t e s s e s r é g u l i è r e m e n t c r o i s s a n t e s d ' u n
point à l'autre, s e m b l e n t se séparer p a r m o r c e a u x q u i tournent l e s
uns devant l e s autres, le fond renvoie des masses q u i surgissent à
la s u r f a c e , e t c .
D a n s les endroits o ù l e s m o u v e m e n t s sont a c c o m p a g n é s d e t o u r -
b i l l o n n e m e n t s n o m b r e u x , c o m p l i q u é s et r a p i d e s , c o m m e p a r e x e m -
ple l o r s d e l ' a u g m e n t a t i o n b r u s q u e o u r a p i d e d e s s e c t i o n s d ' é c o u l e -
ment, il se d é v e l o p p e d e s frottements e x t r a o r d i n a i r e s dont le t r a v a i l
constitue l a perte d e force v i v e o u perte de charge qu'il s'agit
d'évaluer.

43. E l a r g i s s e m e n t b r u s q u e o u r a p i d e d e l a s e c t i o n
d'un courant l i q u i d e . — Soit u n courant liquide s'écoulant
dans un tuyau à section d'abord constante AABB ( f i g . 26) et p r é -
sentant en B B , u n élargissement brusque
B C B C ; l e s filets l i q u i d e s p é n é t r a n t dans la ~--4-__J&J33===JL
partie é l a r g i e C D C D s ' é p a n o u i s s e n t suivant
d e s c o u r b e s t e l l e s q u e B D B D et i l s e p r o d u i t ,
dans les a n g l e s , d e s m o u v e m e n t s tourbillon-
naires q u i absorbent u n e certaine quantité de
force v i v e . S i l ' o n c o n s i d è r e l a section trans- Fig. 26.
v e r s a l e B B , a v a n t l ' é l a r g i s s e m e n t , et u n e a u t r e s e c t i o n D D , u n p e u
après, à u n e distance suffisante p o u r que les vitesses d e tous les filets
soient redevenues p a r a l l è l e s , le théorème d e B e r n o u l l i ne sera p a s
a p p l i c a b l e à l a trajectoire d'une m o l é c u l e entre ces d e u x sections : à
c a u s e d e l a perte d e force v i v e d o n t il s ' a g i t , le p l a n d e c h a r g e p o u r
la s e c t i o n D D s e r a p l u s b a s q u e c e l u i d e l a s e c t i o n B B et l a d i f f é -
r e n c e c o n s t i t u e l a perte de charge d u e à l ' é l a r g i s s e m e n t b r u s q u e .
Admettons, pour s i m p l i f i e r , q u e toutes lesmolécules traversant
la s e c t i o n B B a i e n t u n e vitesse c o m m u n e I J , q u e ,d e même, lors-
0

quelles traversent l a section D D elles aient u n e m ô m e vitesse U ;


désignons par p 0 l a pression m o y e n n e s u r l a section B B , p a r p celle
s u r l a s e c t i o n D D ; p a r i o et w l e s a i r e s d e c e s d e u x s e c t i o n s , et p a r
0

z et z l e s h a u t e u r s d e l e u r s c e n t r e s d e g r a v i t é a u - d e s s u s d ' u n p l a n
0

horizontal inférieur. L e s hauteurs d e s plans de charge respectifs,


a u - d e s s u s d e ce m ê m e p l a n d e c o m p a r a i s o n , seront :

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£T H
0 et z \ ,

n ig IT 2g
et p o u r comparer ces h a u t e u r s , nous allons chercher, entre les
diverses quantités qui y figurent, une relation m é c a n i q u e , en appli-
q u a n t a u l i q u i d e en m o u v e m e n t l e t h é o r è m e d e s q u a n t i t é s d e m o u -
v e m e n t projetées s u r un a x e . L a m a s s e liquide q u i se trouve dans
les parties BCL), n'est a n i m é e q u e d'un m o u v e m e n t m a l défini c o n -
s t i t u é p a r d e s o s c i l l a t i o n s p e u s e n s i b l e s . 11 y a, d a n s l a p a r t i e é l a r g i e
d u t u y a u , u n e p o r t i o n vive formée de la veine l i q u i d e a n i m é e d'un
m o u v e m e n t t r a n s l a t o i r e et u n e p o r t i o n d i t e morte qui ne sert en
rien à l'alimentation et q u i n ' e s t a n i m é e q u e d e m o u v e m e n t s non-
t r a n s l a t o i r e s . O n p e u t s u p p o s e r , a p p r o x i m a t i v e m e n t , q u e cette p o r -
t i o n d i t e morte e s t i m m o b i l e et q u e l a p r e s s i o n y v a r i e s u i v a n t l a
loi h y d r o s t a t i q u e , c'est-à-dire q u e l a p r e s s i o n s u r l a section C C soit
égale au produit d e l ' a i r e d e cette s e c t i o n p a r l a p r e s s i o n en son
c e n t r e d e g r a v i t é ; d e s o r t e q u e si h est l a h a u t e u r d u c e n t r e d e g r a -
vité d e l a section B B , o ù l a p r e s s i o n est p , 0 a u - d e s s u s d u centre de
g r a v i t é d e l a s e c t i o n C C , l a p r e s s i o n m o y e n n e s u r cette dernière
sera p 0 + I l h.
Le m o u v e m e n t étant s u p p o s é p e r m a n e n t , l'accroissement de la
quantité de m o u v e m e n t projetée s u r une parallèle a u x vitesses U 0 et
U sera dû s i m p l e m e n t à la différence des quantités de m o u v e m e n t
des tranches infiniment p e t i t e s et é g a l e s , l ' u n e , e n t r é e en B B a v e c
une vitesse U , l'autre, sortie en D D a v e c une v i t e s s e U . L a m a s s e
0

écoulée d a n s l'unité de t e m p s étant p U c j 0 0 — pUco, l'accroissement


de l a quantité de m o u v e m e n t s e r a a i n s i pUco ( U — U „ ) ; et cet a c -
c r o i s s e m e n t est é g a l à l a s o m m e d e s p r o j e c t i o n s d e s f o r c e s s u r l a
direction du m o u v e m e n t . L e s f o r c e s s o n t : i° l a p e s a n t e u r q u i a
p o u r v a l e u r I J u X C D et d o n t l a p r o j e c t i o n s u r l a d i r e c t i o n d u m o u -
a r
v e m e n t s e r a le p r o d u i t de f l ' u P la projection de C D s u r la verti-
cale ou p a r z 0 — z — h, c ' e s t - à - d i r e I I o j (-£•„•— z —• h) ; 2 ° l e s p r e s -
sions. Celles qui s'exercent s u r le contour C D C D sont s u p p o s é e s
n o r m a l e s et o n t u n e p r o j e c t i o n n u l l e ; c e l l e s q u i s'exercent sur B C
et D D o n t r e s p e c t i v e m e n t p o u r v a l e u r w (p a + I I / i ) et — t u / j et e l l e s
se projettent en v r a i e g r a n d e u r . On a ainsi l'équation

pUu (U — U ) =0 IIoj (z0 — z — h) -f- a> (p 0 -f- Un) - - ap ;

D i v i s o n s p a r n<o et r e m p l a ç o n s - p a r - , n o u s a u r o n s :
n
g

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ce q u i p e u t s ' é c r i r e :

(7)
n 2g II 2j 2g

C e l a m o n t r e q u e l e p l a n d e c h a r g e e n D D est a u - d c s s u u s d u p l a n

de c h a r g e en B B d e l a q u a n t i t é — — qui représente la perte de


*9
charge due à l'élargissement brusque d e l a s e c t i o n . Cette p e r t e d e
c h a r g e est a i n s i l a h a u t e u r d u e à l a v i t e s s e p e r d u e p a r l e l i q u i d e .
Ce résultat peut être d é m o n t r é plus s i m p l e m e n t en considérant
q u e , d ' a p r è s ce q u e n o u s a v o n s d i t à p r o p o s d u t h é o r è m e d e B e r -
noulli, l a c h a r g e en u n point est p r o p o r t i o n n e l l e à l ' é n e r g i e t o t a l e
au point correspondant. R e m a r q u o n s a l o r s que les pressions s u r la
portion D C B B C D v a r i e n t d e la m ê m e m a n i è r e q u e si elles a g i s s a i e n t
s u r u n l i q u i d e en é q u i l i b r e , q u e p a r c o n s é q u e n t e l l e s f o n t é q u i l i b r e
à l a p e s a n t e u r et d o n n e r o n t a v e c c e l l e - c i u n t r a v a i l total nul pour
tout d é p l a c e m e n t v i r t u e l a t t r i b u é à la m a s s e l i q u i d e . C e l a p o s é ,
écrivons l'équation des forces vives, non p l u s p o u r les m o u v e m e n t s
r é e l s d e cette m a s s e , m a i s p o u r s e s m o u v e m e n t s r e l a t i f s à c e l u i d u
liquide qui coule après D D ou à u n système invariable possédant
u n e v i t e s s e u n i f o r m e é g a l e et p a r a l l è l e à U ; n o u s n e changerons
rien a u x m o u v e m e n t s relatifs d e s m o l é c u l e s ni a u x travaux des
forces i n t é r i e u r e s q u e n o u s a v o n s à é v a l u e r . D ' a u t r e p a r t , l e t r a v a i l
de l a p r e s s i o n p e s t n u l p u i s q u e s o n p o i n t d ' a p p l i c a t i o n est en r e p o s
relatif; le t r a v a i l des f o r c e s i n t é r i e u r e s est a i n s i é g a l à la v a r i a t i o n
de f o r c e v i v e . O r , l a f o r c e v i v e est n u l l e à l a s o r t i e p u i s q u e les
vitesses relatives sont nulles. A l'entrée en B B les vitesses sont
n J
tt 1 r. · ' (Un — U)' • , , .
U„ — U et l a f o r c e v i v e est — ce q u i d o n n e p o u r l a v a r i a -
2
it
tion d e f o r c e v i v e p a r u n i t é d e p o i d s d u l i q u i d e o u p o u r l a p e r t e d e
1
, (U„ - U ) , ,
charge —, c o m m e n o u s v e n o n s d e l e t r o u v e r a u t r e m e n t .
*g
Cette d é m o n s t r a t i o n s ' é t e n d a u c a s o ù l ' é l a r g i s s e m e n t , au l i e u
d'être b r u s q u e , c ' e s t - à - d i r e f o r m é p a r u n e p a r o i B C B C n o r m a l e à l a
direction du m o u v e m e n t , est g r a d u e l o u é v a s é , à la condition q u e
d a n s t o u t e s o n é t e n d u e l e s p r e s s i o n s s ' y r è g l e n t c o m m e si l e l i q u i d e
était en r e p o s . M a i s elle suppose c o m m e la p r é c é d e n t e l a p r e s q u e
s t a g n a t i o n d u l i q u i d e d a n s l a p a r t i e é v a s é e , ce q u i n ' e s t p a s a b s o -
lument vérifié p a r l'expérience ; elle s u p p o s e a u s s i que les vitesses
U „ et U s o n t c o m m u n e s à t o u s l e s filets q u i t r a v e r s e n t l e s s e c t i o n s
B B et D D , h y p o t h è s e a b s o l u m e n t c o n t r a i r e a u x f a i t s q u i d é m o n t r e n t ,

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c o m m e nous a u r o n s occasion de le dire plus loin, q u e l a vitesse v a
en c r o i s s a n t d u p é r i m è t r e a u c e n t r e d e l a s e c t i o n ; e n f i n , l e c a l c u l d e
l a p e r t e d e c h a r g e n é g l i g e l e t r a v a i l d u f r o t t e m e n t s u r l e s p a r o i s , et
du frottement m u t u e l d e s m o l é c u l e s l i q u i d e s d a n s toute l a partie
vive d e l a v e i n e , e n t r e B B e t D D . O n tient c o m p t e d a n s u n e m e s u r e
s u f f i s a n t e , d e c e s d i f f é r e n c e s e n t r e l a t h é o r i e et l e s f a i t s e n a j o u t a n t
m \'\t
à la perte de c h a r g e — — u n terme correctif complémentaire

d o n t l a v a l e u r doit être fixée, d'après des expériences de Borda,


8 3
U i U
interprétées p a r St-Venant ' , à 0 , 1 1 1 — — . D e sorte q u e l a perte
9
'•9 9 0

de c h a r g e d u e à u n é l a r g i s s e m e n t b r u s q u e o u r a p i d e de la section
2
transversale d'un courant serait à peu près :

( 8, E ^ iH! ^r^._ y ii H?rf-_ y i-i.


! + = I + = I +

•2g 9 ->.g zg L \ U / g j -ig L V » 0 / g J

4 4 . P a s s a g e dans une section rétrécie. — Lorsqu'un


courant a r r i v e d a n s u n e section rétrécie, il s e p r o d u i t en g é n é r a l u n
p h é n o m è n e a n a l o g u e à celui de l'écoulement p a r u n orifice en m i n c e
p a r o i : et n o u s a v o n s v u p l u s h a u t ( n ° 3 3 ) , q u ' i l n ' y a p a s a l o r s d e
p e r t e d e c h a r g e . L e s f r o t t e m e n t s i n t é r i e u r s et e x t é r i e u r s q u i s e p r o -
d u i s e n t e n effet, j u s q u ' à l a s e c t i o n c o n t r a c t é e s o n t n é g l i g e a b l e s e t s i ,
à p a r t i r d e cette s e c t i o n , l e c o u r a n t l i q u i d e c o n s e r v a i t u n e section
constante, il n ' y aurait d'autre perte d e c h a r g e que celle q u i p r o v i e n -

1. M é m o i r e s u r l a p e r t e d e force v i v e d ' u n l i q u i d e a u x e n d r o i t s o ù sa sec-


t i o n d ' é c o u l e m e n t a u g m e n t e b r u s q u e m e n t o u r a p i d e m e n t [Mémoires de. l'Ins-
titut, T . X L I V ) .
i U !

2. Le terme correctif ne p r o v i e n t qu'en p a r t i e de l'excès de l a q u a n t i t é

9 19
de m o u v e m e n t d u v o l u m e l i q u i d e t r a v e r s a n t l a s e c t i o n d a n s l ' u n i t é de t e m p s
s u r ce q u e s e r a i t c e t t e q u a n t i (é de m o u v e m e n t s i t o u s l e s filets l i q u i d e s a v a i e n t
1 U*
l a v i t e s s e c o m m u n e U . C e t e x c è s n e dépasse g u è r e • et i l y a u r a i t l i e u
d ' a i l l e u r s de t e n i r c o m p t e e n sens i n v e r s e d ' u n e c o r r e c t i o n c o r r e s p o n d a n t e
p o u r le l i q u i d e t r a v e r s a n t l a s e c t i o n B B avec l a v i t e s s e m o y e n n e U , e n s o r t e 0

, tjs Us
qu'au total la correction — - s e r a i t n é g a t i v e . M a i s c'est p a r s u i t e de
i5 sg " '
c o m p e n s a t i o n s d ' e r r e u r s o u d ' a p p r o x i m a t i o n s et d e l ' i n t e r v e n t i o n d e c a u s e s
de p e r t e s d e c h a r g e n é g l i g é e s q u e l ' o n p e t i t a d o p t e r a v e c assez d ' e x a c t i t u d e le
I U*
terme correctif . C e t e r m e e s t d ' a i l l e u r s f o r t p e t i t . P o u r u n e v i t e s s e de 3
3
9 <7
m è t r e s q u i e s t à p e u p r è s le m a x i m u m d e c e l l e s q u e l ' o n d o n n e à l ' e a u d a n s
les t u y a u x d e c o n d u i t e , i l n ' a q u ' u n e v a l e u r de o m . o 5 . I l e s t d o n c l a p l u p a r t
du temps négligeable.

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drait d u f r o t t e m e n t s u r l e s p a r o i s , q u e n o u s é t u d i e r o n s p l u s l o i n e t
q u i est t o u j o u r s très petite lorsqu'il s'agit d'une faible longueur.
M a i s s i , a p r è s a v o i r été c o n t r a c t é e , l a v e i n e l i q u i d e t r o u v e à s ' é p a -
n o u i r d a n s u n e s e c t i o n p l u s g r a n d e , cet é l a r g i s s e m e n t b r u s q u e ou
rapide donnera lieu à la perte de c h a r g e q u i vient d'être évaluée. Il
peut a l o r s s e p r é s e n t e r d e u x c a s d i s t i n c t s ; o u b i e n l a s e c t i o n r é t r é c i e
n'a q u ' u n e t r è s f a i b l e l o n g u e u r d a n s l e s e n s d u c o u r a n t et c o n s t i t u e ,
en q u e l q u e s o r t e , u n e m i n c e p a r o i , c o m m e le s e r a i t un d i a p h r a g m e
percé d ' u n o r i f i c e et p l a c é t r a n s v e r s a l e m e n t a u c o u r a n t , o u b i e n , a u
contraire, la section rétrécie f o r m e u n e sorte de t u y a u où elle reste
constante s u r une certaine l o n g u e u r .
D a n s le p r e m i e r c a s , s ? A B ( f i g . 27) est l a s e c t i o n - r é t r é c i e eu m i n c e
p a r o i d o n t n o u s d é s i g n e r o n s l ' a i r e p a r IO , l e c o u r a n t a p r è s l ' a v o i r
G

traversée se contracte j u s q u ' e n C D où il n ' a ^^^.^^^^ 8


p l u s q u ' u n e s e c t i o n é g a l e a u p r o d u i t d e tn p a r 0 A X.Ç^/' ' J
un c o e f f i c i e n t d e c o n t r a c t i o n M. P u i s le c o u - B-|JP^^JF_
rant s ' é p a n o u i t j u s q u ' à l a s e c t i o n E F d o n t ''
2
nous désignerons l'aire par 10, et alors, 7-
d'après la f o r m u l e (8), la perte de c h a r g e d u e à l ' é l a r g i s s e m e n t b r u s -
que de la section d e p u i s l a v a l e u r / « i o j u s q u ' à la v a l e u r w sera, en
0

appelant U la vitesse m o y e n n e à travers l a section E F :

AG L\m<u 0 / oj

A u m o y e n d e cette e x p r e s s i o n d e l a p e r t e d e c h a r g e , o n p e u t c a l -
c u l e r l a v i t e s s e U c o r r e s p o n d a n t à u n e c h a r g e d o n n é e h.
P o u r p l u s de g é n é r a l i t é , r e p r é s e n t o n s p a r u n e lettre le coefficient
1
de c o r r e c t i o n n u m é r i q u e - q u e n o u s a v o n s i n d i q u é c o m m e d é d u i t d e

l ' e x p é r i e n c e , et c o n s i d é r a n t q u ' i l r e p r é s e n t e , à p e u p r è s , l ' e x c è s s u r


l'unité du coefficient q u e n o u s a v o n s a p p e l é p l u s h a u t a et qui
e x p r i m e le r a p p o r t de la force vive réelle d'un courant l i q u i d e à celle

q u i c o r r e s p o n d r a i t à sa v i t e s s e m o y e n n e , r e m p l a ç o n s - p a r (a — 1),
l'équation du m o u v e m e n t s'écrira ' :

2G +r(--IY+(.-OI^
L\mu 0 / A 2G

Enfin, admettons encore q u ' a v a n t de s'écouler dans l'atmosphère,

1. Je ne me fais aucune illusion sur ie peu de rigueur de ce raisonnement,


mais le lecteur qui voudra 6tre édifie sur ce point pourra consulter l'Essai
01
sur la théorie des Eaux courantes de M. Boussinestj, n 53 et suivante.

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la veine fluide p a r c o u r e , a p r è s la section E F , u n e certaine l o n g u e u r
d e t u y a u , et q u e l e f r o t t e m e n t sur les p a r o i s occasionne une nou-
!
S-U
v e l i e perte de c h a r g e q u e n o u s r e p r é s e n t e r o n s p a r ,lecoefficient

^ dépendant de la l o n g u e u r du t u y a u q u i existera après la section


E F , l'équation s'écrira

A = ["(2 a + p - 1) + ( — - iVl-

E t si n o u s v o u l o n s c a l c u l e r la v i t e s s e m o y e n n e m a x i m u m , q u i s e
produit d a n s la section contractée C D et i^ub nous appellerons U , 0

nous écrirons

mcj U = ioU
0 0

o u b i e n , en p o s a n t , p o u r s i m p l i f i e r

rn — — , d'où U — mm'U,

nous obtiendrons

2 2 2
h - [ ( 2 a + ¡3 — 1) m m' + (1 — mm') J — .

La parenthèse du second membre de cette équation, lorsque


le produit mm' varie, d e v i e n t m i n i m u m , et par conséquent U 0

d e v i e n t m a x i m u m , l o r s q u e —^— — 2 a + B . C e t t e v a l e u r est t o u j o u r s
mm'
s u p é r i e u r e à 2, m ê m e p o u r u n a j u t a g e d o n t le c o e f f i c i e n t d e r é s i s -
t a n c e ¡3 e s t i n s e n s i b l e . P o u r u n e s e c t i o n c i r c u l a i r e , M . B o u s s i n e s q a
montré que a pouvait atteindre et m ê m e d é p a s s e r I , I 4 . A l o r s 2a
v a u t e n v i r o n 2,3.
Pèclet, dans ses expériences sur l'écoulement des g a z , a trouvé
que la valeur du rapport — pour laquelle la vitesse U devient
r 0

mm
m a x i m u m , est c o m p r i s e e n t r e 2 et 3 et q u e U d o n t l e m a x i m u m est :
0

a t o u j o u r s é t é , d a n s c e s e x p é r i e n c e s , s u p é r i e u r à 1,37 \]v.gh ; ce qui


m o n t r e q u e a. a t o u j o u r s été p l u s g r a n d q u e 1,07.

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L e s e c o n d c a s (fig-. a 8 ) , o ù b i s e c t i o n r é t r è c i e p r é s e n t e u n e grande
l o n g u e u r , se r a m è n e au précédent en o b s e r -
v a n t q u e l a s e c t i o n E F est a l o r s é g a l e à w , et 0

q u e le r a p p o r t —— d e v i e n t — . I l en r é s u l t e que A"

l a p e i t e d e c h a r g e c o r r e s p o n d a n t e est

Fig-. 28.
2FFL\m J pj
L a v a l e u r d u c o e f f i c i e n t m q u i f i g u r e d a n s cette f o r m u l e e s t i n d é -
t e r m i n é e . II est d ' u s a g e d e le p r e n d r e é g a l à 0 , 6 2 , c ' e s t - à - d i r e de
l ' a s s i m i l e r a u c o e f f i c i e n t d e d é b i t d ' u n e v e i n e en m i n c e p a r o i . A l o r s ,
la perte de c h a r g e a p o u r v a l e u r :

— 0,08 0,11 = o,49— ' soit e n v i r o n - . — .


•MJ\_ A 2G 2 ZG
D a n s ses expériences n o u v e l l e s sur la distribution des vitesses
dans les t u y a u x , M . B a z i n a trouvé, p o u r la perte de c h a r g e dont il

s'agit, la v a l e u r o , 3 o — . M a i s il constate q u e le t u y a u de o ^ o de

d i a m è t r e s u r l e q u e l il o p é r a i t ne s e t r o u v a i t q u ' à o m
i2 au-dessus du
f o n d de l a r i g o l e q u i l e p r é c é d a i t , d e s o r t e q u e l a c o n t r a c t i o n n'était
sans doute p a s c o m p l è t e ; les p a r o i s de l a m ô m e r i g o l e , q u i n'étaient
m
distantes du b o r d du t u y a u q u e de o 4 o , ont p u e x e r c e r quelque
i n f l u e n c e d a n s le m ô m e s e n s . L e c o e f f i c i e n t 0 , 6 2 d o i t d o n c , d a n s ce
c a s , ê t r e l é g è r e m e n t a u g m e n t é , et e n l e p o r t a n t à 0 , 7 0 , ce q u i est
1
U
très a d m i s s i b l e , o n t r o u v e l e chiffre o , 3 o — o b s e r v é p a r M . B a z i n .
ZG
L e c a l c u l d e l a v i t e s s e U en f o n c t i o n d e l a c h a r g e s e f e r a i t c o m m e
dans le cas précédent. On a u r a i t a l o r s , en r e m p l a ç a n t encore-par
^ 9

.^[(..-n.-.)+e-)']'
ce q u i , e n s u p p o s a n t u n a j u t a g e t r è s c o u r t o ù l e c o e f f i c i e n t J3 s o i t
n é g l i g e a b l e et en f a i s a n t a — 1 , 1 1 , m — 0 , 6 2 , d o n n e :

A— 1,60
2ff
ou bien

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4 5 . P e r t e d e c h a r g e d u e a u x coudes. —Lorsquelecourant
l i q u i d e d o i t s u i v r e u n e t r a j e c t o i r e c o u r b e q u i l u i est i m p o s é e p a r l a
f o r m e d e s c o r p s s o l i d e s a v e c l e s q u e l s il est e n c o n t a c t , il e n r é s u l t e
e n c o r e u n e p e r t e d e c h a r g e d o n t il e s t f a c i l e d ' a p e r c e v o i r l a c a u s e .
Soit, par exemple (fig.29), un tuyau
présentant un coude b r u s q u e A B C .
1B
On conçoit q u ' a p r è s le c o u d e les
filets l i q u i d e s , o b l i g é s d e se c o u r b e r
brusquement, p r o d u i s e n t , en E , u n
phénomène a n a l o g u e à c e l u i de la
contraction de la v e i n e q u i s ' o b s e r v e
après un rétrécissement brusque ;
2
0- m a i s la p e r t u r b a t i o n de l ' é c o u l e m e n t
p a r a i t s ' é t e n d r e m ê m e d a n s l a b r a n c h e A B , a v a n t l e c o u d e et d u c ô t é
o p p o s é à l ' a n g l e r e n t r a n t D . L e s e x p é r i e n c e s citées p a r M . de Cali-
g n y (Hydraulique, page 247) montrent que si, sur la paroi A B du
t u y a u s u p p o s é e horizontale, on a p e r c é trois petits t r o u s , le p r e m i e r
B , tout à fait à l ' a n g l e , le s e c o n d F , à une d i s t a n c e é g a l e à p e u p r è s
a u d i a m è t r e , et l e t r o i s i è m e H à m ô m e d i s t a n c e d u s e c o n d , c e s t r o u s
p o u v a n t à v o l o n t é être o u v e r t s ou f e r m é s a v e c d e l a c i r e , de l ' o r i -
fice B s o r t un j e t n o r m a l à l a d i r e c t i o n d u t u y a u ; d e l ' o r i f i c e F , u n
j e t o b l i q u e v e r s l ' a r r i è r e , et d e l ' o r i f i c e H il n e s o r t r i e n . C e t t e e x p é -
rience montre que l'écoulement dans un c o u d e s'effectue suivant
d e s l o i s a s s e z c o m p l i q u é e s , et q u ' o n e s s a i e r a i t e n v a i n , d a n s l ' é t a t
actuel de la science, de l'étudier théoriquement. L a perte de c h a r g e ,
d o n t l ' é v a l u a t i o n a s e u l e u n i n t é r ê t p r a t i q u e , a été d é t e r m i n é e e x p é -
rimentalement. Pour un coude à a n g l e droit, elle est d'environ
!
1 U
, en a p p e l a n t . U l a v i t e s s e m o y e n n e d e l ' e a u .
4 2y

S i l e c o u d e est a r r o n d i , l e s filets l i q u i d e s , q u i s o n t d ' a b o r d p a r a l -


l è l e s , et q u i , e n v e r t u d e l ' i n e r t i e , t e n d e n t à r e s t e r r e c t i l i g n e s , v i e n -
n e n t s e r é f l é c h i r s u c c e s s i v e m e n t s u r la p a r o i c o n c a v e et s e c r o i s e n t
e n s u i t e en s ' e n c h e v ê t r a n t dans tous les sens. D a n s la figure 3o, les
l i g n e s p l e i n e s m o n t r e n t les trajectoires q u e s u i v r a i e n t les filets l i q u i -
d e s s ' i l s é t a i e n t i s o l é s et s i c h a c u n d ' e u x p o u v a i t , indépendamment
des autres, continuer s a m a r c h e r e c t i l i g n e et v e n i r s e r é f l é c h i r s u c -
cessivement sur les parois courbes. D u B u a t a établi, dans cette
hypothèse, un essai de théorie de l'écoulement d a n s les c o u r b e s . E n
réalité, l a m a r c h e d e s filets l i q u i d e s est b i e n différente : chacun
d ' e u x e s t i n f l u e n c é p a r s o n v o i s i n et s u i t u n e t r a j e c t o i r e c o u r b e p r é -
sentant sans doute une courbure un peu plus g r a n d e q u e celle du
c o u d e , à peu près c o m m e l'indiquent les l i g n e s pointillées. L a vitesse

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S 4. — A.JUTAGKS 81

m o y e n n e r e s t a n t l a m é m o si l a s e c t i o n est c o n s t a n t e , l a répartition
des v i t e s s e s e s t t r è s d i f f é r e n t e d e ce q u ' e l l e e s t d a n s u n e p a r t i e r e c t i -

Iigne. L'effet du c o u d e est, d a n s une certaine m e s u r e , a s s i m i l a b l e à


celui d'un étranglement de la section transversale ; la perte de
c h a r g e d é p e n d d o n c a l o r s de la vitesse. M a i s elle doit a u s s i dépen-
dre encore de l ' a n g l e de c o n t i n g e n c e d u c o u d e , ou du r a p p o r t - de
r

la l o n g u e u r L d e l a c o u r b e , m e s u r é e s u r l e filet m o y e n , a u r a y o n d e
c o u r b u r e r d e ce f i l e t , et d a n s u n e c e r t a i n e m e s u r e a u s s i d u diamè-
tre D d u t u y a u . E n d i s c u t a n t une formule empirique déduite par
1
Du B u a t de ses e x p é r i e n c e s , d e S t - V e n a n t a r e c o n n u q u e l a perte de
c h a r g e d o n t il s ' a g i t p o u v a i t ê t r e r e p r é s e n t é e par la formule sui-
vante d a n s l a q u e l l e l e s trois q u a n t i t é s L , D , r, q u i v i e n n e n t d'être
définies, a i n s i q u e l a vitesse U , sont e x p r i m é e s en m è t r e s :

2
0 , 0 9 6 — - i / - — o,oo5 U - \ / — .
2g r Y r ryr

On p e u t s e c o n t e n t e r , e n g é n é r a l , d e p r e n d r e a p p r o x i m a t i v e m e n t ,
p o u r cette p e r t e d e c h a r g e , l a v a l e u r :

U 1

—' . —' o u — TU
TaJ ;
10 2g 200

ce q u i r e v i e n t à r e m p l a c e r p a r l ' u n i t é l e p r o d u i t —
r
L a p e r t e d e c h a r g e d u e a u x c o u d e s est s o u v e n t n é g l i g é e d a n s l e s
c a l c u l s . I l en est d e m ê m e d ' a i l l e u r s d e s a u t r e s p e r t e s d e c h a r g e q u e
nous venons d'évaluer.

1. Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, 0 janvier 1 8 0 2


6

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§4-

AJUTAGES

U ï . É c o u l e m e n t p a r des orifices m u n i s d'ajutages.


— On appelle a j u t a g e u n tuyau de faible l o n g u e u r placé à la suite
d'un orifice p a r lequel s'écoule u n liquide. U n orifice q u i n'est p a s
e n m i n c e p a r o i p e u t être c o n s i d é r é c o m m e m u n i d ' u n a j u t a g e . L e s
ajutages p e u v e n t être c y l i n d r i q u e s o u c o n i q u e s et l e u r présence
m o d i f i e les c o n d i t i o n s de l ' é c o u l e m e n t , c o m m e n o u s a l l o n s le v o i r
en e x a m i n a n t les d i v e r s e s f o r m e s q u ' i l s p e u v e n t p r é s e n t e r .

4 7 . A j u t a g e cylindrique rentrant, ou de B o r d a . —
L ' o r i f i c e peut être m u n i d'un a j u t a g e c y l i n d r i q u e situé d u côté de
l'intérieur d u v a s e (fig. 3 i ) . Cette d i s p o s i -
tion a p o u r objet de rendre sensiblement
i m m o b i l e le l i q u i d e q u i se t r o u v e en contact
avec la p a r o i L M d a n s l a q u e l l e se trouve
percé l'orifice, de sorte que les pressions
s'y répartissent suivant l a loi h y d r o s t a t i q u e
de la m ê m e manière que s u r toutes les
^ a u t r e s p a r o i s , et q u e , a b s t r a c t i o n faite de
l'orifice C D , les p r e s s i o n s s u r toutes les
1 l v l
p a r o i s v a r i e n t s u i v a n t cette l o i hydrostati-
l g - I -
q u e . S i l'on considère le contour I K inter-
cepté s u r la paroi opposée p a r le p r o l o n g e m e n t de l ' a j u t a g e , il y
a u r a é q u i l i b r e entre toutes les p r e s s i o n s e x e r c é e s s u r le l i q u i d e p a r
les parois, à l'exception de celle qui correspond à la portion IK,
laquelle n'aura p a s de contre-partie s u r l a p a r o i opposée. Cela
étant, a p p l i q u o n s à l ' é c o u l e m e n t le t h é o r è m e d e s q u a n t i t é s d e m o u -
v e m e n t projetées s u r l'horizontale ; soit G le centre de g r a v i t é de l a
s e c t i o n c o n t r a c t é e et h s a p r o f o n d e u r a u - d e s s o u s d e l a s u r f a c e l i b r e .
E n a d m e t t a n t m ê m e q u e cette s u r f a c e l i b r e s e s o i t a b a i s s é e , p e n d a n t
l'unité de temps, d'une quantité appréciable, la quantité de m o u v e -
m e n t q u i en r é s u l t e a u n e p r o j e c t i o n n u l l e s u r l ' h o r i z o n t a l e p u i s q u e
l e s v i t e s s e s d e s d i f f é r e n t s p o i n t s o n t été v e r t i c a l e s . L ' a c c r o i s s e m e n t
d e l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t e s t d û à lu m a s s e l i q u i d e é c o u l é e p a r
l a s e c t i o n G , d ' a i r e to', a v e c l a v i t e s s e U . C e t t e m a s s e est pco'U, et l a
2
q u a n t i t é d e m o u v e m e n t c o r r e s p o n d a n t e , pco' U , d o i t être é g a l e à l a
s o m m e des projections des forces s u r l'horizontale. A l'exception

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d e s f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r I K et C G D , c e s p r o j e c t i o n s s o n t n u l l e s .
S i to e s t l ' a i r e d e l a s e c t i o n C D o u d e I K , l a p r o j e c t i o n s u r G H d e l à
p r e s s i o n s u r I K s e r a (p + I l h) u , en a p p e l a n t / ) , l a p r e s s i o n a t m o s -
0

phérique q u i s ' e x e r c e s u r l a s u r f a c e l i b r e et s u r l e c o n t o u r d e l a
veine C G D . L a pression s u r cette v e i n e e s t é g a l e (n° 1 2 , p . i 3 ) à
p 0 X C D o u à p u> ; l a s o m m e
0 des projections d e s forces est ainsi
(p a + n/t) co — P a o — n A i o et e l l e d o i t ê t r e é g a l e à p u ' U . R e m -
2

s
p l a ç o n s El p a r p y , p u i s U p a r 2gh e t é c r i v o n s cette é g a l i t é , i l v i e n t ,

pyhiù = pto'. agh o u co — 2 1 0 ' , — = -.


u 2

L e c o e f f i c i e n t d e c o n t r a c t i o n est, d a n s c e c a s , é g a l à I , et c e r é s u l -
2

tat a été v é r i f i é p a r l ' e x p é r i e n e e . L e d é b i t d e cet a j u t a g e est donc

Q= - tù \l2gh.

48. A j u t a g e c y l i n d r i q u e e x t é r i e u r . — S i le t u y a u for-
m a n t a j u t a g e a u n e l o n g u e u r é g a l e à u n e f o i s et d e m i e a u m o i n s
la plus g r a n d e dimension de l'orifice, on c o n -
state q u e l a v e i n e f l u i d e , a p r è s a v o i r s u b i u n e c o n -
traction à l'entrée j u s q u ' à u n e section C D (fig. 3 a )
s ' é p a n o u i t e n s u i t e , v i e n t r e m p l i r l e t u y a u et s o r t
à gaeule-bée, c'est-à-dire p a r toute l a section g
t e r m i n a l e E F . L a perte de c h a r g e est a l o r s , d ' a p r è s
ce q u i v i e n t d ' ê t r e d i t a u n u m é r o 44 p a g e 7 9 ,
égale à : Fig. 3a.

2g L\m 1 9J

en a p p e l a n t U l a v i t e s s e m o y e n n e d e s o r t i e et m l e c o e f f i c i e n t d e
contraction. A p p l i q u o n s le théorème de Bernoulli à u n e molécule
quelconque, depuis l ' i n s t a n t o ù s a v i t e s s e était mille jusqu'au
m o m e n t o ù elle traverse l a section E F avec une vitesse U , en a p p e -
l a n t c o m m e p l u s h a u t h l a p r o f o n d e u r d u c e n t r e d e g r a v i t é d e cette
s e c t i o n a u - d e s s o u s d e l a s u r f a c e l i b r e et p 0 la pression atmosphé-
r i q u e , q u e n o u s s u p p o s o n s a g i r s u r l a s u r f a c e l i b r e et s u r l a v e i n e
liquide à s a sortie. L e plan d e c h a r g e a u départ sera, au-dessus de

la surface l i b r e , K u n e h a u t e u r ^ ? ; d a n s l a section E F le plan de


n

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U' p
charge sera au-dessus d e cette s e c t i o n à u n e h a u t e u r U — et ce

zg II

p l a n e s t p l u s b a s q u e l e p r e m i e r d e — [ Y — - — i\ - f - - l - O n & a i n s i :
zg l\m ) qJ

n sg ' ri 2-7 L V / OJ

d'où l'on tire :

V2gh
II —

ce q u i , a v e c la v a l e u r m ~- 0 , 6 2 , d o n n e U = 0 , 8 2 \2gl1.
C o m m e l a section où se p r o d u i t l a v i t e s s e m o y e n n e U est é g a l e à
la section « de l ' o r i f i c e , le d é b i t Q e s t é g a l à 0 , 8 2 u> \'2gh et i l est
s u p é r i e u r , p a r c o n s é q u e n t , a u d é b i t d e l ' o r i f i c e en m i n c e p a r o i q u i
n'est que 0,62 u \lzgh. L a v i t e s s e de sortie est inférieure m a i s la
s e c t i o n est a u g m e n t é e .
L ' a u g m e n t a t i o n de d é b i t est le résultat d ' u n e d i m i n u t i o n de l a
pression s u r la section contractée C D . Il suffit, p o u r la calculer,
d ' a p p l i q u e r le t h é o r è m e d e B e r n o u l l i d e p u i s le p o i n t de d é p a r t d ' u n e
m o l é c u l e j u s q u ' à l a section C D , trajet dans lequel il n'y a pas de
p e r t e de c h a r g e . E n a p p e l a n t 7 2 , l a p r e s s i o n i n c o n n u e et U j l a v i t e s s e
d a n s cette s e c t i o n , on a l ' é q u a t i o n :

n sg n
et en é c r i v a n t q u e l e s v i t e s s e s U i et U s o n t en r a i s o n i n v e r s e des

sections mty> et eu o u que L^mio = Uco, c'est-à-dire en remplaçant


. U ,!
T
Li par — ou par
m
0,82

0,62
\ zgh, u .. .
vient

a f i
i = » [ © ,
- ] = ï * = - ' s
* -

Cette d i m i n u t i o n de pression a été c o n s t a t é e p a r u n e e x p é r i e n c e


célèbre de V e n t u r i .
L a c h a r g e t o t a l e , h, p e u t ê t r e c o n s i d é r é e c o m m e f o r m é e d e d e u x
2 U*
2
parties ; l'une, é g a l e à ( o , 8 2 ) - 0,672/) ou à peu près à - h = —,

3 zg
correspond a la vitesse U c o m m u n i q u é e à l'eau à la sortie ; l'autre,

égale à peu près h - h représente la perte de c h a r g e . Il en résulte

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que, d a n s l'étendue de l ' a j u t a g e , le p l a n de c h a r g e s ' a b a i s s e de - h

i U 8

ou de 0,4g soit .
a 2g
Ce même abaissement du plan de c h a r g e se produit, bien
entendu, à l'entrée de tout t u y a u d o n t l ' o r i g i n e peut être a s s i m i l é e
à un a j u t a g e .
P a r conséquent, la c o n s o m m a t i o n totale de c h a r g e , à l'entrée d'un
t u v a u , est é g a l e a - . — s a v o i r : - . — p o u r l a p e r t e c a l c u l é e c o m m e a
2 2g 2 2g
a e
l a fin d u n° 44> P g ' 79> et — p o u r l a h a u t e u r nécessaire à la pro-

duction de l a v i t e s s e .

49. Ajutages coniques. — L e s ajutages coniques peuvent


être c o n v e r g e n t s o u d i v e r g e n t s . L e s a j u t a g e s convergents ne pré-
sentent r i e n d e p a r t i c u l i e r : t r è s p e u c o n v e r g e n t s , i l s s o n t a s s i m i l a -
bles a u x a j u t a g e s c y l i n d r i q u e s ; très convergents, a u contraire, ils
produisent des phénomènes analogues à ceux d'une mince paroi, la
veine se contracte à l a sortie. S i l ' i n c l i n a i s o n d u c ô n e est e x a c t e -
ment celle q u i c o r r e s p o n d r a i t a u contour de l a veine contractée sor-
tant d ' u n o r i f i c e , i l n e s e p r o d u i t p a s d e p e r t e d e c h a r g e . D a n s t o u s
l e s a u t r e s c a s , il y en a u n e plus ou m o i n s g r a n d e : l a vitesse de
s o r t i e n'est d o n c q u ' u n e fraction de \J2gh, s o i t u \J2yh ; l a s e c t i o n
c o n t r a c t é e étant t o u j o u r s wico, l e d é b i t est uvrih) \l2gh et d é p e n d d u
p r o d u i t d e s d e u x c o e f f i c i e n t s d e r é d u c t i o n u. et m , t o u s d e u x v a r i a -
b l e s et i n f é r i e u r s à l ' u n i t é . L ' e x p é r i e n c e a m o n t r é q u e l e d é b i t é t a i t
m a x i m u m l o r s q u e l ' a n g l e a u s o m m e t d u c ô n e a t t e i g n a i t 12 d e g r é s
e n v i r o n et q u e s a v a l e u r é t a i t a l o r s o . g 4 U s/zgh.
S i l ' a j u t a g e est d i v e r g e n t et s i l a d i v e r g e n c e e s t a s s e z f a i b l e p o u r
q u e l e s filets l i q u i d e s e n m o u v e m e n t
restent c o n s t a m m e n t en c o n t a c t avec
les p a r o i s , sans interposition d'au-
cune partie morte, il n ' y a pas de
perte d e c h a r g e a p p r é c i a b l e , o u t o u t
au m o i n s susceptible d'être calculée
c o m m e d a n s le c a s d e l ' a j u t a g e c y l i n -
d r i q u e . L a v i t e s s e de s o r t i e est d o n c
!
alors, théoriquement, égale à \ 2gh
quelle que soit l a g r a n d e u r de l'orifice E F (fi
esul-
terait q u e l e d é b i t pourrait être augmenté indéfiniment j :
tar un
a l l o n g e m e n t s u f f i s a n t d e l ' a j i i t : i g e . M a i s ce r a i s o n n e m e n t paradoxal

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est i n e x a c t . II s e p r o d u i t en r é a l i t é d e s p e r t e s d e c h a r g e , d i f f i c i l e s à
évaluer, m a i s que l'expérience a toujours révélées. E n outre, la v ï '
t e s s e U = \j2yh à t r a v e r s l ' o r i f i c e E F d e s e c t i o n 10 a p o u r c o n s é q u e n c e

d a n s la section C D , d'aire [o , une vitesse U | = ( —• d ' a u t a n t plus


«1

g r a n d e q u e l e r a p p o r t — e s t p l u s g r a n d , et cette v i t e s s e U t ne peut

se p r o d u i r e , d'après le principe de B e r n o u l l i , q u e si la pression,


d a n s la section C D , d i m i n u e d a n s u n e p r o p o r t i o n c o n v e n a b l e .
Représentons parp i l a p r e s s i o n d a n s cette s e c t i o n , n o u s aurons,
c o m m e p l u s h a u t e n t r e p , et l a v i t e s s e U c o r r e s p o n d a n t e , l a r e l a t i o n
f

II sg II

ou bien

L a pression p t n e p e u t être i n d é f i n i m e n t d i m i n u é e ; n o n s e u l e -
m e n t elle ne peut d e v e n i r n é g a t i v e , ni m ê m e s ' a n n u l e r , m a i s elle ne
peut, lorsqu'il s'agit d'un écoulement d'eau, descendre au-dessous
d'une certaine fraction (la m o i t i é ou le tiers, p a r exemple) de la
pression atmosphérique p. g A u d e l à de, cette l i m i t e , l ' a i r contenu
e n d i s s o l u t i o n d a n s l ' e a u s e d é g a g e et l ' é c o u l e m e n t d e v i e n t t u m u l -
t u e u x . L o r s q u e l'ajutage débouche dans l'atmosphère, l a - v a l e u r de

— é t a n t d ' e n v i r o n 1 0 m è t r e s , le t e r m e — - n e peut ainsi, prati-


r r
n n
quement dépasser 5 à 7 mètres. E n admettant, à l'extrême limite,
q u e la p r e s s i o n p t soit d i m i n u é e j u s q u ' à zéro, l a vitesse m a x i m u m
Ui que l'on peut obtenir ne peut dépasser

Uj = y' £,2 {h _|_ î o m)

Par conséquent, lorsqu'il s'agit d'ajutages débouchant dans

l'atmosphère, il n'y a aucune u t i l i t é à c e q u e le r a p p o r t — d e s s e c -

t i o n s E F et C D d é p a s s e l a v a l e u r c o r r e s p o n d a n t e , c ' e s t - à - d i r e

w U, \Jy.g {h -\- 1 o) / ;o m

w
i u
^s~gh V h
U n e v a l e u r p l u s g r a n d e d e ce r a p p o r t n e p e u t d o n n e r u n é c o u l e -
m e n t r é g u l i e r et n e p r o d u i t p l u s q u ' u n e a u g m e n t a t i o n d e d é b i t a b s o -
lument illusoire.

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L e débit d'un ajutage conique divergent a p p l i q u é à une section
rétréciu ( j j s o u s u n e c h a r g e h se t r o u v e a i n s i l i m i t é pratiquement
au m a x i m u m

cûiUi = ti)i }Jig (h -{- io"i);

et p o u r n ' a v o i r a u c u n m é c o m p t e , i l s e r a p r u d e n t d e m e t t r e s o u s l e
m m
r a d i c a l h -f- 7 au lieu de h + io .
P o u r obtenir l'augmentation de débit que l'on peut attendre de
cette d i s p o s i t i o n , il f a u t q u e l ' a j u t a g e d i v e r g e n t n e l a i s s e p a s p é n é -
trer l ' a i r et q u e l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e ne p u i s s e p a s s'exercer
s u r la v e i n e f l u i d e . S ' i l e n é t a i t a u t r e m e n t , a i n s i q u e l ' a montré
V e n t u r i en p e r ç a n t d e p e t i t s t r o u s l a p a r o i d ' u n p a r e i l a j u t a g e , o n
ne c o n s t a t e r a i t p l u s a u c u n e a u g m e n t a t i o n d u d é b i t .
L ' a j u t a g e c o n i q u e d i v e r g e n t a été a p p l i q u é , p a r M . J a n d i n , a u x
a p p a r e i l s de c h a s s e d e s t i n é s a u dévasernent des réservoirs. Il p r é -
sente, s u r l e s a p p a r e i l s o r d i n a i r e s , l ' a v a n t a g e d ' u n d é b i t b i e n s u p é -
rieur, à égalité de d i m e n s i o n s des v a n n e s , q u i sont placées dans
l a section c o n t r a c t é e C D . D e s a p p a r e i l s d e ce s y s t è m e fonctionnent
n o t a m m e n t a u x b a r r a g e s d e l a D j i d i o u ï a et d u H a m i z ( A l g é r i e ) .

50 C o m p t e u r V e n t u r i . — Cet a j u t a g e a reçu d a n s ces d e r -


n i è r e s a n n é e s u n e a u t r e a p p l i c a t i o n i n d u s t r i e l l e i n t é r e s s a n t e : i l a été
proposé, par M . C l é m e n s Herschell comme compteur, ou appa-
reil destiné à m e s u r e r l e v o l u m e débité p a r u n t u y a u . L ' a p p a r e i l
établi s u i v a n t l e s i d é e s d e ce s a v a n t i n g é n i e u r , et a u q u e l il a d o n n é
le n o m d e compteur Venturi ( V e n t u r i M e t e r ) e s t b a s é s u r ce f a i t
que la différence d e s p r e s s i o n s d a n s l a section A B , p r é c é d a n t le
r é t r é c i s s e m e n t , et d a n s l a s e c t i o n l a p l u s r é t r é c i e C D v a r i e a v e c l a
v i t e s s e . Il s u f f i t d o n c , a v e c u n a p p a r e i l b i e n c a l i b r é , d ' o b s e r v e r cette
d i f f é r e n c e , o u l a h a u t e u r d ' e a u c o r r e s p o n d a n t e , p o u r en d é d u i r e l a
v i t e s s e et p a r s u i t e le d é b i t .
Cette d i f f é r e n c e d e p r e s s i o n s e m e s u r e d i r e c t e m e n t , a u m o y e n d e
t u b e s p i é z o m è t r i q u e s m i s en c o m m u n i c a t i o n a v e c l ' i n t é r i e u r d u t u b e ,
a u d r o i t d e s s e c t i o n s A B et C D ( f i g . 3 4 ) . P o u r l a s e c t i o n A B , q u i
dans l ' a p p a r e i l fait suite à u n e conduite de m ê m e d i a m è t r e , ' l ' i n s -
t a l l a t i o n d e ce t u b e n ' a r i e n de p a r t i c u l i e r ; il est s i m p l e m e n t v i s s é
s u r u n e petite, o u v e r t u r e p r a t i q u é e d a n s l a p a r o i d e l a c o n d u i t e .
Quant, à c e l u i q u i d o i t m e s u r e r l a p r e s s i o n d a n s l a s e c t i o n r é t r é c i e
C D , il n ' e s t p a s p l a c é d i r e c t e m e n t s u r l e t u y a u , m a i s s u r u n e c h a m -

i. M é m o i r e l u à l a S o c i é t é A m é r i c a i n e des I n g é n i e u r s c i v i l s , l e 21 d é c e m b r e
1887.

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b r e a n n u l a i r e q u i l ' e n t o u r e et q u i c o m m u n i q u é a v e c l ' i n t é r i e u r d e
l a c o n d u i t e p a r q u a t r e orifices très petits p e r c é s a u x e x t r é m i t é s de
d e u x d i a m è t r e s r e c t a n g u l a i r e s . L e t u b e p i é z o m é t r i q u e , r e c o u r b é en

Fig. 3/,.

s i p h o n , p l o n g e p a r s o n e x t r é m i t é d a n s u n b a s s i n p l e i n d ' e a u , et l a
d i m i n u t i o n d e p r e s s i o n en C D a s p i r e cette e a u et l a f a i t s ' é l e v e r d a n s
le t u b e à u n e c e r t a i n e h a u t e u r h a u - d e s s u s d u n i v e a u d u b a s s i n . S i
t

l'on a m e s u r é en m ê m e t e m p s l a h a u t e u r h 0 au-dessus de l'axe du


t u y a u , à l a q u e l l e le n i v e a u s'est élevé d a n s l e t u b e piézométrique
p l a c é e n A B , l a p r e s s i o n , d a n s cette s e c t i o n , , s e r a p a -{- Yl h„ et d a n s
la section C D , elle sera p 0 — Ylht e n a p p e l a n t t o u j o u r s p 0 la pres-
s i o n a t m o s p h é r i q u e . E c r i v a n t l ' é q u a t i o n d e B e r n o u l l i , en n é g l i g e a n t
l a perte de c h a r g e insignifiante qui peut se p r o d u i r e entre les d e u x
s e c t i o n s , on a , e n a p p e l a n t U 0 et U , l e s v i t e s s e s m o y e n n e s r e s p e c
tives :

1 A.
zg ¡1 2g 1
17.

D ' a u t r e p a r t , co et wi é t a n t l e s s u p e r f i c i e s d e s d e u x s e c t i o n s t r a n s -
0

v e r s a l e s o n a a u s s i , en a p p e l a n t Q l e d é b i t :

(o U0 0 = c^U, = Q

D'où l'on déduit facilement :

O
,^9 Uh+'h)

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P o u r tenir compte de l a perte de c h a r g e , on peut affecter cette
f o r m u l e d ' u n c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e k u n p e u i n f é r i e u r k l ' u n i t é , et
écrire

k.
V w" 0 — Wj"

L e s sections t r a n s v e r s a l e s d e l ' a p p a r e i l sont très e x a c t e m e n t c a l i -


b r é e s et m e s u r é e s , o n p e u t d o n c d é t e r m i n e r , a v e c u n e a p p r o x i m a -
tif U|

tion aussi g r a n d e q u ' o n l è v e n t , le t e r m e — . D a n s les a p p a -


V <V — "î*

r e l i s en u s a g e , l e r a p p o r t — e s t p r i s a u s s i e x a c t e m e n t q u e p o s s i b l e
w,

égal à 9 de sorte q u e ce terme vaut —— 1.0062 Uj ' . D ' a u t r e part,


yoo
les e x p é r i e n c e s o n t m o n t r é q u e l e c o e f f i c i e n t c o r r e c t i f k v a r i e d e o , g 5
à 0 , 9 9 . D e sorte q u e l'on peut prendre, avec une approximation
souvent suffisante :

Q = u, j*g (A. + A,).

La s o m m e ( / i -f- / ( , ) , q u i e s t e n r é a l i t é u n e d i f f é r e n c e e n t r e l e s
0

hauteurs h e t — h, se m e s u r e a u m o y e n d e flotteurs a u x q u e l s sont


a t

attachés d e s fils p a s s a n t s u r d e s p o u l i e s dont l e s a x e s portent d e s


aiguilles indicatrices. On comprend q u e l a graduation des cadrans
sur lesquelles se meuvent ces a i g u i l l e s puisse donner, à l a lecture,
le d é b i t Q c o r r e s p o n d a n t à u n e h a u t e u r (h + h ) c o n s t a t é e p a r l ' a p -
a t

p a r e i l . M a i s , d e p l u s , l e Venturi Meter, tel q u ' i l est l i v r é d a n s le


c o m m e r c e , est m u n i d ' u n m o u v e m e n t d ' h o r l o g e r i e q u i a d d i t i o n n e
automatiquementles débits constatés pendant c h a q u e u n i t é de temps
et q u i m e t e n m o u v e m e n t l e s a i g u i l l e s d ' u n c o m p t e u r s u r l e q u e l o n
lit i m m é d i a t e m e n t l e v o l u m e t o t a l é c o u l é d a n s l ' a p p a r e i l d e p u i s l e
commencement de l'expérience.
On trouve d e s c o m p t e u r s de ce g e n r e , de toutes les d i m e n s i o n s ,
p o u r tous l e s d é b i t s , d e p u i s l e s p l u s petits j u s q u ' a u x p l u s g r a n d s .
Ils p a r a i s s e n t d o n n e r d e t r è s b o n s r é s u l t a t s .

1. L a s e c t i o n r ë t r ë c i e C D p r é s e n t e l a f o r m e c y l i n d r i q u e s u r u n e l o n g u e u r
égale a u t i e r s de son d i a m è t r e . E n p r e n a n t c e t t e l o n g u e u r p o u r u n i t é , les d i a -
m è t r e s A B e t E F s o n t , l'un e t l ' a u t r e , é g a u x à g, l e d i a m è t r e C D é t a n t 3. L e s
h a u t e u r s d e s t r o n c s de c ô n e , m e s u r é e s s u r l ' a x e , s o n t , p o u r l e cône c n o v e r g e n t ,
17,09 et p o u r l e c ô n e d i v e r g e n t 69,80 de s o r t e q u e l a d i s t a n c e t o t a l e e n t r e l e s
s e c t i o n s e x t r ê m e s est de 87,8g. L e s a n g l e s à l a base des d e u x cônes s o n t r e s -
p e c t i v e m e n t d e 79°,3o' e t de 87°,3o'.

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5
§ -

DÉVERSOIRS

5 1 . E c o u l e m e n t p a r d é v e r s o i r . — On a p p e l l e d é v e r s o i r u n
orifice superficiel ouvert à sa partie supérieure. L a f o r m e des d é v e r -
s o i r s est g é n é r a l e m e n t r e c t a n g u l a i r e ; l e u r seuil est h o r i z o n t a l et
l e u r s joues s o n t v e r t i c a l e s . L a l a r g e u r d u d é v e r s o i r est l a d i s t a n c e
entre les j o u e s .
L e seuil d'un d é v e r s o i r présente t o u j o u r s u n e saillie s u r le fond
d u c o u r s d ' e a u et c ' e s t cette s a i l l i e q u i c o n s t i t u e môme, à propre-
m e n t p a r l e r , le d é v e r s o i r . L e n i v e a u de l ' e a u , en a v a l , doit, pour
q u e l'orifice fonctionne v é r i t a b l e m e n t c o m m e déversoir, se trouver
a u - d e s s o u s d u n i v e a u d u s e u i l ; a u t r e m e n t l e d é v e r s o i r est n o y é .
L a t h é o r i e d e l ' é c o u l e m e n t p a r d é v e r s o i r a été l o n g t e m p s impar-
1
faite, m a i s d e p u i s les t r a v a u x t h é o r i q u e s de M . B o u s s i n e s q et l e s
2
r e m a r q u a b l e s expériences de M . B a z i n on peut donner une expli-
cation suffisante du phénomène.
S i l'on c o n s i d è r e l ' é c o u l e m e n t a u - d e s s u s d'un d é v e r s o i r en m i n c e
p a r o i (fig. 3 5 ) , on constate q u e l e n i v e a u d ' a m o n t , s u p p o s é d ' a i l l e u r s
maintenu constant, s'abaisse à une
c e r t a i n e d i s t a n c e en a v a n t d e l ' o r i f i c e
et q u e l ' é p a i s s e u r d e l a l a m e d'eau
déversante n'est q u ' u n e fraction de la
h a u t e u r v e r t i c a l e H d e ce n i v e a u a u -
d e s s u s d u s e u i l . L o r s q u e le mouve-
m e n t est p e r m a n e n t , l ' é p a i s s e u r A d e
la l a m e déversante se r è g l e de telle
façon que, p o u r la h a u t e u r H donnée
s u p p o s é e constante, le débit du déver-
s o i r soit m a x i m u m ; c a r le r é g i m e d'un c o u r s d'eau ne peut être
s t a b l e q u ' a u t a n t q u e In m a s s e l i q u i d e y c o u l e p a r t o u t le p l u s bas
p o s s i b l e ; l a h a u t e u r s u r le d é v e r s o i r est d o n c m i n i m u m pour une
3
v a l e u r d o n n é e d u d é b i t Q, o u , i n v e r s e m e n t , Q e s t m a x i m u m pour
u n e v a l e u r donnée de l'épaisseur h.

1. V o i r i e s c o m p t e s r e n d u s d e s séances d e l ' A c a d é m i e des S c i e n c e s , a n n é e s


1887, 1888 et 1889.

2. V o i r i e s Annales des Ponts et Chaussées, années 1890 et 1891.


3. O n p e u t j u s t i f i e r ce p r i n c i p e d u m a x i m u m d u d é b i t d ' u n e m a n i è r e p l u s
r i g o u r e u s e . L e d é b i t Q est n é c e s s a i r e m e n t u n e f o n c t i o n d e l a c h a r g e H s u r l e

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5 2 . D é v e r a o i r à . c r ê t e e p a t a s t e . — Ce principe étant admis,
le c a l c u l d u d é b i t d ' u n d é v e r s o i r d e v i e n t f a c i l e . S u p p o s o n s d'abord,
comme on le faisait g é n é r a l e m e n t a v a n t d ' a v o i r l a théorie d u d é v e r -
s o i r en m i n c e p a r o i , q u e l e s e u i l d u d é v e r s o i r a i t u n e é p a i s s e u r
suffisante pour que la lame déver-
sante ( f i g . 3 6 ) y c o u l e , s u r u n e c e r -
taine l o n g u e u r , d e façon à ce q u e
tous l e s filets fluides aient des tra-
jectoires horizontales, et s o i e n t H
et h l e s h a u t e u r s s u r l e s e u i l d u
n i v e a u d ' a m o n t et d e l a l a m e d é v e r -
sante ; a d m e t t o n s q u e l a v i t e s s e U
des filets fluides s o i t l a m ê m e p o u r t o u s , et a p p l i q u o n s l e t h é o r è m e
de B e r n o u l l i à u n e m o l é c u l e p a r t a n t d u r e p o s e n a m o n t et t r a v e r -
sant le d é v e r s o i r a v e c l a vitesse U : n o u s a u r o n s en f a i s a n t abstrac-
tion d e l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e q u i e s t c o n s t a n t e :

U
- = H - h ou U = y / 7 ( H — A).
2 i

2
S
A l o r s , l a l a r g e u r d u d é v e r s o i r é t a n t l, l a s e c t i o n d ' é c o u l e m e n t e s t
Ih et l e d é l i t Q a p o u r v a l e u r :

Q = lh fag (H - h),
en n e t e n a n t p a s c o m p t e de l a contraction latérale q u e peuvent
produire les j o u e s d u déversoir, c'est-à-dire en a d m e t t a n t q u e le

débit soit constant p a r unité d e l o n g u e u r d u seuil. C e débit par

s e u i l d u d é v e r s o i r et d e l ' é p a i s s e u r h de l a l a m e d é v e r s a n t e : Q ~ f ( H , h).
I m a g i n o n s q u e , l e d é b i t é t a n t c o n s t a n t , l e n i v e a u d ' a v a l a i t été d ' a b o r d t ^ n u
assez h a u t p o u r n o y e r l e d é v e r s o i r p u i s a b a i s s é p e u à p e u j u s q u ' à p r o d u c t i o n
sur le b a r r a g e , d u r é g i m e d é s o r m a i s i n v a r i a b l e q u e n o u s é t u d i o n s . L ' a p p r o -
che de c e t é t a t - l i m i t e , o ù s ' é v a n o u i t l ' i n f l u e n c e s u r H d u n i v e a u d ' a v a l , d o i t
être a n n o n c é e p a r u n e a t t é n u a t i o n i n d é f i n i e de c e t t e i n f l u e n c e , n o n s e u l e m e n t
e n t r e l ' a v a l et l a s e c t i o n c o n t r a c t é e , m a i s a u s s i e n t r e l a s e c t i o n c o n t r a c t é e e t
l ' a m o n t d u d é v e r s o i r . E l l e e s t d o n c c a r a c t é r i s é e p a r ce f a i t q u ' u n e d i m i n u -
t i o n — dh d e l ' é p a i s s e u r d e l a l a m e d é v e r s a n t e n ' a u r a p l u s p r o d u i t q u ' u n
a b a i s s e m e n t — dH, i n f i n i m e n t p l u s f a i b l e , d e l a h a u t e u r H ; c ' e s t - à - d i r e q u e
dH
le r a p p o r t — s e r a n u l a u m o m e n t o ù s'établira le régime dont nous cher-
dh
chons la l o i .
dQ dQ
M a i s l a r e l a t i o n Q — / ( H , h) — c o n s t . d o n n e — rfH + - — dh o, o u b i e n ,
tfH dh
rfH dQ
p u i s q u e le r a p p o r t — e s t n u l : — ~ o. Ce q u i m o n t r e q u e Q est m a x i m u m
dh dh
p o u r u n e v a l e u r d o n n é e d e h.

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u n i t é d e l o n g u e u r , q u e n o u s d é s i g n e r o n s p a r (j, d o i t ê t r e tel q u e le

d é r i v é e —^ s o i t n u l l e , o u ê t r e m a x i m u m p o u r u n e v a l e u r d o n n é e d e
l
dh
H. N o u s a v o n s a l o r s :
H
dQ , r ; 1
dh L 2 v'H ~ hi

et cette d é r i v é e , é g a l é e à z é r o , n o u s d o n n e :

H =^H = o,C6 7 H.

P o r t a n t cette v a l e u r d a n s l ' e x p r e s s i o n d u débit, nous trouvons,


p o u r le d é b i t p a r u n i t é d e l o n g u e u r :

U
y = 9 = \ \J\<JK = o,385 H v'^ÏT.

L e s e x p é r i e n c e s d e L e s b r o s dont les c o n d i t i o n s se r a p p r o c h e n t le
p l u s d e c e l l e s q u i o n t été s u p p o s é e s c i - d e s s u s o n t d o n n é , p o u r l a
v a l e u r d u coefficient n u m é r i q u e , o , 3 5 a u l i e u de o , 3 8 5 . L a diffé-
r e n c e tient é v i d e m m e n t à u n e p e t i t e p e r t e d e c h a r g e q u i n ' a p a s été
évaluée.

5 3 . D é v e r s o i r e n m i n é e p a r o i o u à c r ê t e m i n c e . —

O n a f r é q u e m m e n t , en p r a t i q u e , l ' o c c a s i o n d e s e s e r v i r d ' u n d é v e r -
s o i r en m i n c e p a r o i . A l o r s , l a v i t e s s e d e s m o l é c u l e s f l u i d e s q u i v i e n -
nent de la p a r t i e p o s t é r i e u r e , p r o d u i t (fîg. 3 7 ) , c o m m e d a n s le c a s
de l'orifice ordinaire, une contrac-
tion de la veine, ou un r e l è v e m e n t
a u - d e s s u s d u s e u i l d e s filets l i q u i -
d e s i n f é r i e u r s . D é s i g n o n s p a r s ce
relèvement au point F où il est
maximum, et supposons encore
q u e les filets t r a v e r s e n t l a section
contractée F F avec des vitesses
s e n s i b l e m e n t p a r a l l è l e s et a d m e t -
tons, d é p l u s , q u e d a n s c e t t e s e c t i o n
3 -
7 leurs trajectoires aient môme
centre de c o u r b u r e 0 . S i a l o r s R 0 d é s i g n e le r a y o n d e c o u r b u r e O F
d u filet l e p l u s b a s , Z l a h a u t e u r d ' u n filet q u e l c o n q u e M a u - d e s s u s
d u s e u i l , l e r a y o n d e c o u r b u r e O M d e ce filet s e r a R = R D + z — s.
S a vitesse étant V , l ' é q u a t i o n e x p r i m a n t son équilibre dynamique
s e r a d ' a p r è s c e l l e s ( 1 ) q u i o n t été é t a b l i e s p a g e 2 2 , n° 1 6 :

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5 5. — DÉVEliSUIKS <J3

- — = Z — w = — q -\ .
a de R
Si d'un autre côté noua s u p p o s o n s le t h é o r è m e de B e r n o u l l i
applicable à la trajectoire d'une m o l é c u l e , il nous donnera
/> V* . . . dp VrfV
z -4-—I — H , ou bien diflôrentiant : i A -I = o ; d'où
x
29 udz gdz
nous tirons, en multipliant par g et t e n a n t c o m p t e d e ce q u e

n = ?,j •
idp Vr/V
a dz dz
E g a l a n t cette v a l e u r à l a p r é c é d e n t e , il v i e n t s i m p l e m e n t
YdV _ V»
d~7 ~ H '
D i v i s a n t p a r V et r e m a r q u a n t q u e dz — dïi, nous trouvons
- + — = o ou YldV + YdR = o ;
H ^ dlK
d'où
VR = V (R + 0 z — E) = const.

A p p e l o n s V l a v i t e s s e d u filet i n f é r i e u r , V c e l l e d u filet s u p é r i e u r ,
0 4

h l'épaisseur de l a l a m e déversante m e s u r é e dans l a section contrac-


tée, cette é q u a t i o n d o n n e

V „ R 0 ^ V t (R„ + A).
M a i s , si n o u s a d m e t t o n s q u e l ' é c o u l e m e n t ait l i e u à l ' a i r l i b r e , l a
p r e s s i o n s u r l e s filets e x t r ê m e s , d o n t l e s v i t e s s e s s o n t V 0 et \ \ , n ' e s t
a u t r e c h o s e q u e l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e , et, e n a p p l i q u a n t à c e s
filets l'équation d e B e r n o u l l i c i - d e s s u s , et y faisant disparaître
la lettre p q u i y r e p r é s e n t e l ' e x c è s d e l a p r e s s i o n s u r celle de l'at-
m o s p h è r e , n o u s a v o n s , en r e m a r q u a n t q u e z = £ p o u r l e filet i n f é -
r i e u r et E -f- h p o u r l e filet s u p é r i e u r :

V = <J2g (H — e), V, = J (H — e — h)
0 ag
y

A p p e l o n s , p o u r a b r é g e r , k le r a p p o r t d e s vitesses — , n o u s a u r o n s ;

R
k - Yi_ ° _ vV(" — h) _ 0^7^h
R h
Y 0 o + v ' y (II — s)
2 v'ïï-^
d'où nous déduirons :

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ce qui nous donnera la vitesse V d'un filet à la hauteur*:

et p a r s u i t e l e d é b i t q, p a r u n i t é d e l o n g u e u r d u d é v e r s o i r :

q= / Vd*=JWS0(H-«) / =R / ff(H- )Log^G-;


oV 2 £

ou b i e n , en m e t t a n t p o u r R 0 s a v a l e u r en fonction d e k :

1
q=^2j(H-z)l(k+k*) Log ;.

C e d é b i t e s t a i n s i e x p r i m é e n f o n c t i o n d e k, q u a n t i t é q u i e s t e l l e -
m ê m e f o n c t i o n d e l ' é p a i s s e u r h d e l a l a m e d é v e r s a n t e , et, d ' a p r è s
ce q u i v i e n t d ' ê t r e d i t , cette é p a i s s e u r s e r è g l e d e m a n i è r e q u e l e
débit soit m a x i m u m . O r , l a v a l e u r d e k q u i rend m a x i m u m l a
2
f o n c t i o n (k - j - A ) L o g . - e s t f o u r n i e p a r l ' é q u a t i o n :
k

(i + 2k) L okg I _ ( i + A:) = o ;

q u i , r é s o l u e , d o n n e k = o,46854-.. et p a r s u i t e :

A = o , 8 o 5 ( H —E),
7

q — o,52i6 <J~2g (H — e)i.

Cette dernière expression peut se mettre s o u s la f o r m e :

q — o,52i6 — ^ i . H v ^ H ^ m H v^H,

en d é s i g n a n t p a r m le coefficient :

m — o,52i6 —

Or les observations de M . Bazin ont montré q u e le relèvement z


de l a partie inférieure de la nappe d é v e r s a n t e était sensiblement
proportionnel à 1 1 et e n é t a i t , e n m o y e n n e , l e s o , i 3 . O n a a i n s i

i — i — 0,87. L a v a l e u r t h é o r i q u e d e m s e r a i t a i n s i

o,52i6 X (0,87)1 = 0,420.

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L e s e x p é r i e n c e s d e M M . P o n c e l e t et L e s b r o s a i n s i q u e c e l l e s d e
M . B a z i n o n t d o n n é p o u r l a v a l e u r d e ce c o e f f i c i e n t d e s nombres
v a r i a n t de o , 3 o à o , 4 4 - L ' a c c o r d est d o n c t o u t - à - f a i t satisfaisant
D a n s la p r a t i q u e , toutes les fois q u e l'on n'a pas de renseigne-
m e n t s c e r t a i n s s u r l a f o r m e d u d é v e r s o i r et d e l a n a p p e déversante,
on p e u t , en s e c o n f o r m a n t à un u s a g e a n c i e n , a d o p t e r p o u r le coeffi-
c i e n t m l a v a l e u r m o y e n n e o , 4 o et é c r i r e s i m p l e m e n t l a f o r m u l e du
d é b i t , en e f f e c t u a n t le p r o d u i t m \j~^g~ :

(9) y = 1 , 7 7 H y/H.
On v a v o i r , p a r d e s e x e m p l e s d e l a v a l e u r d e m et p a r d e s i n d i c a -
tions sur les limites entre lesquelles v a r i e ce coefficient, q u e les
r é s u l t a t s d e cette f o r m u l e ( g ) n e d o i v e n t ê t r e p r i s q u ' à t i t r e d e p r e -
mière indication souvent très inexacte.

54. D é v e r s o i r s i n c l i n é s . — M . Bazin n'a pas seulement


étudié les d é v e r s o i r s o r d i n a i r e s , à p a r o i postérieure verticale, il a
aussi observé les circonstances d e l'écoulement sur des déversoirs
dont la paroi postérieure est i n c l i n é e v e r s l ' a v a l (fig. 3 8 ) o u vers
l ' a m o n t ( f i g . 3 g ) , et l e s r é s u l t a t s d e c e s o b s e r v a t i o n s o n t confirmóla

Fig. 38. Fig. 3 . 9

formule donnée par M. Boussinesq, m — o,52i6 — - J , , tant q u e

l'inclinaison v e r s l ' a v a l n'atteint p a s - (un de h a u t e u r p o u r 2 de

i . T o u t e f o i s , e n s e r r a n t l a q u e s t i o n de p l u s p r è s , M. B o u s s i n e s q a été a m e n é
â c o m p l é t e r les f o r m u l e s q u e l ' o n v i e n t d ' é t a b l i r et à d o n n e r , p o u r l'écoule-
m e n t p a r d é v e r s o i r en m i n c e p a r o i , les f o r m u l e s s u i v a n t e s de d e u x i è m e a p p r o -
x i m a t i o n . E n d é s i g n a n t par c le r a p p o r t — - — , i l a r e c o n n u que l'on avait
h -f- £

fr=o,4f'8S-)-o,2027 c;

m = o , 5 a i 6 | i — — |r f i — o, iia4 C ) .

et ce c o e f f i c i e n t a i n s i r e c t i f i é s'est a c c o r d é de l a f a ç o n l a p l u s e x a c t e et l a p l u s
r e m a r q u a b l e a v e c les e x p é r i e n c e s p l u s p r é c i s e s de M . B a z i n . I l en a été de m ê m e
de l ' é p a i s s e u r h de l a l a m e d é v e r s a n t e q u i s'est t r o u v é e e x a c t e m e n t de 0,668 H
c o m m e le d o n n e cette t h é o r i e rectifiée que nous nous b o r n o n s à i n d i q u e r .
L ' é p a i s s e u r h, c a l c u l é e p a r l a f o r m u l e de p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n s e r a i t :
h — 0 , 7 8 0 5 H (1 — o , i 3 ) — 0,87 x 0,7805 H — 0,679 H
> a u l i e u d e
0,668H.

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base) ; m a i s alors l'écoulement n ' a plus lieu en m i n c e p a r o i , la veine
l i q u i d e reste en contact a v e c le plan incliné q u i constitue la paroi

d ' a m o n t d u b a r r a g e et l e r a p p o r t — d e v i e n t t r è s p e t i t . A u c o n t r a i r e ,

si l a p a r o i p o s t é r i e u r e est i n c l i n é e v e r s l ' a m o n t c o m m e d a n s l a

fig. 39, l e r a p p o r t — a u g m e n t e . L a théorie de M . Boussinesq l u i


H
a s s i g n e l a v a l e u r limite 0 , 2 0 . M . B a z i n a p u faire croître ce rapport
j u s q u ' à 0 , 1 g en a r m a n t l a crête d e s e s d é v e r s o i r s d e p l a q u e s d i s p o -
s é e s d e m a n i è r e à r e j e t e r v e r s l ' a m o n t l e s filets f l u i d e s : l ' é c o u l e m e n t
est a l o r s fort t o u r m e n t é et l a n a p p e l i q u i d e v i o l e m m e n t a g i t é e . L a
v a l e u r e x p é r i m e n t a l e d u coefficient m c o n c o r d e p a r f a i t e m e n t , dans
t o u t e cette é t e n d u e , a v e c c e l l e q u e d o n n e l a f o r m u l e .

V o i c i les v a l e u r s q u i ont été trouvées p o u r le rapport— :

Paroi
Inclinaison v e r s l'amont postérieure Inclinaison v e r s l'aval 1
verticale
I 3 3 3 3 1

I 2 1 1 2 I
S
J
0,15o o,i36 0,112 0,08g 0,061 o,o4i 0,010
H I

Il e n r é s u l t e , p o u r le c o e f f i c i e n t m, l e s v a l e u r s s u i v a n t e s :

m — 0,402 | 0,409 | 0,419 | 0,4^7 | o,454 | 0,470 | o,4go | o,f)ii

oô. I n f l u e n c e de la. h a u t e u r d u d é v e r s o i r . — Ces ré-


m
s u l t a t s o n t été o b t e n u s s u r u n d é v e r s o i r f a i s a n t s a i l l i e d e i i 3 s u r le
m m
f o n d d u c a n a l d ' a m o n t et a v e c d e s c h a r g e s H v a r i a n t d e o i o à o 4 5 .
L a formule de M . Boussinesq suppose que la profondeur C D , en
amont d u d é v e r s o i r , ( f i g . 4") q u e
M . B a z i n a d é s i g n é e p a r p, e s t i n d é -
f i n i e , et il e s t i n t é r e s s a n t de savoir
c o m m e n t cette d i m e n s i o n p e u t i n f l u e r
s u r l e c o e f f i c i e n t m.
M . B a z i n a fait, dans ce b u t , d e s
expériences dans lesquelles l a pro-
m
f o n d e u r p é t a i t i n f é r i e u r e à i i 3 et
Fl
£- 4o. s ' a b a i s s a i t j u s q u ' à o,35 et m ê m e à
0 , 2 4 ; il a constaté q u e le débit, toutes choses é g a l e s d ' a i l l e u r s , a u g -

1 . V o i r , p o u r p l u s d e d é t a i l s , l e s C o m p t e s - r e n d u s d e s séances d e l ' A c a d é m i e
des s c i e n c e s d u 1 7 j u i n 1880,, t o m e G V I I I , p a g e 1 2 3 3 , e t s u r t o u t l e s Annales
des ponts et chaussées, 1 8 0 0 , I e r
s e m e s t r e , page g .

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m e n t a i t à m e s u r e q u e c e t t e p r o f o n d e u r d i m i n u a i t , o u , ce q u i r e v i e n t

au m ô m e , à m e s u r e q u e le r a p p o r t " a u g m e n t a i t . C e résultat était


P
prévu. L a théorie exposée plus haut, dans l'hypothèse d'une p r o -
f o n d e u r / ) indéfinie, s u p p o s e q u e la vitesse des m o l é c u l e s fluides est
n u l l e en a m o n t d u d é v e r s o i r ; o r , l a h a u t e u r do l a s u r f a c e l i b r e a u -
dessus du fond é t a n t H + p, ces m o l é c u l e s y sont, en réalité, a n i -
mées d ' u n e vitesse m o y e n n e ^ | — d ' a u t a n t p l u s g r a n d e q u e p est

p l u s petit. S i l ' o n a p p e l l e U cette v i t e s s e m o y e n n e , on p e u t en t e n i r


c o m p t e , d a n s le c a l c u l d u d é b i t du d é v e r s o i r , en a d m e t t a n t q u ' e l l e a
p o u r effet d ' a u g m e n t e r l a c h a r g e r ! d ' u n e q u a n t i t é p r o p o r t i o n n e l l e à
U*
— et l'on p e u t m ê m e p r é v o i r q u e l ' a u g m e n t a t i o n d e l a c h a r g e s e r a

p r o b a b l e m e n t p l u s g r a n d e q u e — , c a r l e s filets l i q u i d e s q u i p a s s e n t
2f
J
s u r le d é v e r s o i r sont s u r t o u t c e u x q u i étaient p r i m i t i v e m e n t à l a
p a r t i e s u p é r i e u r e d e l a s e c t i o n d ' a m o n t et i l s a v a i e n t u n e v i t e s s e p l u s
g r a n d e que la vitesse m o y e n n e U . S i l'on a d m e t , ce q u i s e r a justifié
5
plus loin, que la vitesse superficielle soit à peu près l e s - d e la
vitesse m o y e n n e , l ' a u g m e n t a t i o n de c h a r g e c o r r e s p o n d a n t à cette
. (i,25 L') J
. . U« ,
vitesse serait s o i t e n v i r o n i ,ou — , et a l o r s , en d é s i g n a n t , p a r
*9 ^g
a ce c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e v a l a n t à p e u p r è s i , 5 G , et p a r a l a v a l e u r
spéciale du coefficient m p o u r ce c a s p a r t i c u l i e r , l a f o r m u l e d u
débit d'un d é v e r s o i r serait

U+ 2ff E+
* = K *lW ( *7g)'
ou b i e n

zgHj

ou b i e n e n c o r e l o r s q u e , c o m m e il a r r i v e p r e s q u e t o u j o u r s , est

une très petite fraction :

3 L' 5

•ig\\)

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Cette f o r m u l e , en posant p o u r a b r é g e r

3 U
- / _i_ '

prend la forme générale donnée précédemment

(10) q = mli ^2ffïi.


Des e x p é r i e n c e s f a i t e s e n A m é r i q u e p a r M M . F t e l e y et S t e a r n s ,
par le général Ellis, p a r M . Francis et d ' a u t r e s o b s e r v a t e u r s , et
discutées par M . Smith dans s o n o u v r a g e d é j à cité o n t c o n d u i t ce
d e r n i e r à p r o p o s e r p o u r a d e s v a l e u r s v a r i a n t d e i , 3 3 à i,4° i mais
les nombreuses et t r è s p r é c i s e s e x p é r i e n c e s d e M . B a z i n ' l u i o n t
montré q u e l e coefficient devait avoir, en m o y e n n e , la valeur
5 U'
a
- = 1,667. ^ différence est p e u importante en pratique, car—^
dépasse rarement quelques centièmes.
L ' u s a g e d e l a f o r m u l e p r é c é d e n t e s u p p o s e c o n n u e l a v i t e s s e U et
p a r s u i t e l e d é b i t q, l e q u e l a u c o n t r a i r e est. s o u v e n t c e q u e l ' o n
cherche à déterminer. I l y a donc intérêt à l'éliminer, ce q u e l ' o n

p e u t faire en portant d a n s l ' e x p r e s s i o n l a v a l e u r de U en fonction
•j.gll
de q ; cela donne

U* »« „/ H
= ·»•(—Y
2ffH 2 yH(H+/,)>
3
2
ou, en a p p e l a n t K u n n o u v e a u coefficient é g a l à - a m :

2
-^["•"OrT-,)"]-
L e s e x p é r i e n c e s de M . Bazin l'avaient conduit à adopter pour K
la valeur moyenne o , 5 5 . M . B o u s s i n e s q , p a r u n e a n a l y s e d o n t on
trouvera le résumé a u x comptes rendus des séances de l'Académie
d e s s c i e n c e s d e s 17 et 24septembre 1888 a été c o n d u i t à p o s e r , p o u r
2
un d é v e r s o i r v e r t i c a l , K = 0,42 . D'autre p a r t l e c o e f f i c i e n t jjl e s t

1. Annales des ponts et chaussées, 1888, 3 t r i m e s t r e , page


e
3g3.
3 2
3 . S i l ' o n r e m a r q u e que K : n - « m et que a, d'après M . B a z i n , est à p e u
a
5
près - , c o m m e m v a u t e n v i r o n o , 4 i , ce n o u v e a u c o e f f i c i e n t K d o i t v a l o i r

3 5 — 2

-. - X 04
,1 - 0,4a.
2 3

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c e l u i q u i a v a i t été p r é c é d e m m e n t d é s i g n é p a r m, d a n s l e c a s d ' u n e
v i t e s s e d ' a m o n t n u l l e et il est lié a u relèvement E par la relation

; d e s o r t e q u e le c o e f f i c i e n t p r a t i q u e à a d o p t e r ,

pour calculer le débit d'un d é v e r s o i r , p a r la f o r m u l e ( i o l

q = m H 1/2^11,

est en d é f i n i t i v e :

(11) m = o , 5 2 i 6 (, -1);' [ I + o , 4 > ( ^ ) ' }

Il r e s t e , d a n s cette f o r m u l e , l a q u a n t i t é e d o n t le m e s u r a g e ne
peut p a s s ' o p é r e r f a c i l e m e n t . D a n s les e x p é r i e n c e s de M . B a z i n , le

r a p p o r t ^ a varié, pour un déversoir vertical, depuis 0 , 0 9 7 lorsque

p était é g a l à o , 3 5 j u s q u ' à 0 , 1 1 2 p o u r p = I,I3. Lorsque p est


g r a n d , ce r a p p o r t est à p e u p r è s i n d é p e n d a n t d e l a c h a r g e I I ; m a i s ,
déjà p o u r la v a l e u r p — o , 3 5 , on voit q u ' i l d i m i n u e p r o g r e s s i v e m e n t

q u a n d l e r a p p o r t — v a e n c r o i s s a n t . E t c e f a i t a été c o n s t a t é non
P
s e u l e m e n t p o u r le d é v e r s o i r v e r t i c a l , m a i s e n c o r e p o u r t o u s c e u x
d o n t l ' i n c l i n a i s o n é t a i t d i r i g é e v e r s l ' a m o n t . O n c o m p r e n d , en effet,

que l'augmentation du rapport ^ , par la diminution proportionnelle

de l a p r o f o n d e u r p, c o r r e s p o n d à u n e v i t e s s e d ' a r r i v é e p l u s g r a n d e
q u i a p o u r effet d e s ' o p p o s e r d a v a n t a g e à l a c o n v e r g e n c e d e s f i l e t s
f l u i d e s et p a r s u i t e d e d i m i n u e r p r o p o r t i o n n e l l e m e n t l a c o n t r a c t i o n
i n f é r i e u r e m e s u r é e p a r e. L'etl'et c o n t r a i r e p e u t s ' o b s e r v e r d a n s l e s
d é v e r s o i r s i n c l i n é s vers l ' a v a l . S i la p r o f o n d e u r y est g r a n d e et s i
l ' i n c l i n a i s o n est f a i b l e , l e c o u r a n t l i q u i d e a c q u i e r t u n e v i t e s s e d i r i g é e
s u i v a n t cette i n c l i n a i s o n ; cette v i t e s s e s ' y r a l e n t i t d ' u n e manière
s e n s i b l e p a r s u i t e d u f r o t t e m e n t , et e l l e a r r i v e a u s o m m e t s u f f i s a m -
ment-réduite p o u r ne p o u v o i r s'opposer à l'action horizontale des
filets s u p é r i e u r s , l a q u e l l e a p o u r effet d e d i m i n u e r E.
S i l a p r o f o n d e u r est m o i n d r e , la vitesse oblique n'a pas subi
l'influence retardatrice du frottement ; elle arrive au s o m m e t du
déversoir avec une grandeur à peu p r è s é g a l e à celle des filets
h o r i z o n t a u x et s ' o p p o s e à l e u r a c t i o n . Il e n r é s u l t e u n e a u g m e n t a t i o n
p r o p o r t i o n n e l l e d u r e l è v e m e n t i n f é r i e u r E.

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C'est en effet ce ciue M . B a z i n a t r o u v e : l a d i m i n u t i o n de — c o ï n -
^ II

c i d a n t a v e c l ' a c c r o i s s e m e n t du r a p p o r t - , c o n s t a t é e d a n s l e s déver-
P
soirs verticaux ou i n c l i n é s v e r s l ' a m o n t , c e s s e d e se p r o d u i r e dès
q u e l ' i n c l i n a i s o n vers l ' a v a l atteint 45 d e g r é s . L o r s q u e les i n c l i n a i -
sons sont p l u s faibles, une a u g m e n t a t i o n de - p r o d u i t une légère
/'
a u i r m e n t a t i o n de - .
H

50. C o e f f i c i e n t s de d é b i t . — J u s q u ' à ce q u e l e s l o i s d e l a

variation de—avec le r a p p o r t — et a v e c l ' i n c l i n a i s o n d u déversoir


H P
aient p u être é t a b l i e s d ' u n e m a n i è r e r a t i o n n e l l e , o u p e u t se s e r v i r
de l a f o r m u l e empirique suivante, donnée par M . Bazin p o u r le
d é v e r s o i r v e r t i c a l , d a n s l a q u e l l e le c o e f f i c i e n t de d é b i t est r e p r é s e n t é
par ni a u l i e u d e m, et d o n t l e s r é s u l t a t s s ' a c c o r d e n t t r è s sensi-
b l e m e n t a v e c c e u x de s e s e x p é r i e n c e s et p a r s u i t e a v e c l a formule
t h é o r i q u e de l a p a g e grj, q u i l e s s u i t e x a c t e m e n t ' .

(») m= [o,4o5 + [i + °.55( ^y] ; lT

o u b i e n , c h e r c h e r , d a n s le t a b l e a u s u i v a n t , l e s v a l e u r s rie m' d é t e r -
2
m i n é e s p a r cette f o r m u l e .

j . L e coefficient donne par cette f o r m u l e s ' a p p l i q u e a u x nappes l i b r e s ,


c ' e s t - à - d i r e s ' é c o u l a n t d a n s l ' a t m o s p h è r e de t e l l e f a ç o n q u e l a p r e s s i o n
a t m o s p h é r i q u e s ' e x e r c e l i b r e m e n t s u r l e u r face i n f é r i e u r e c o m m e s u r l e u r face
s u p é r i e u r e . Ces n a p p e s l i b r e s c o n s t i t u e n t le t y p e a u q u e l o n t été c o m p a r é e s
t o u t e s les a u t r e s , c o m m e o n le v e r r a a u x n°* 5 7 et s u i v a n t s . L e c o e f f i c i e n t de
d é b i t , p o u r ces d i v e r s e s n a p p e s , s ' o b t i e n d r a en m u l t i p l i a n t c e l u i des n a p p e s
l i b r e s , d o n n é i c i , p a r u n f a c t e u r v a r i a b l e . E t , afin de réserver a u c o e f f i c i e n t de
d é b i t d é f i n i t i f , p o u r c h a q u e n a p p e , l a l e t t r e m h a b i t u e l l e m e n t u s i t é e , M. B a z i n
a d é s i g n é c e l u i des n a p p e s l i b r e s p a r l a l e t t r e m.
2. L e s c h i f f r e s d e ce t a b l e a u v a r i e n t de o,4o à o,5o ; s u i v a n t l ' i n c l i n a i s o n
d u d é v e r s o i r on d o i t les m u l t i p l i e r , c o m m e i l sera d i t , p a r des c o e f f i c i e n t s de
c o r r e c t i o n p o u v a n t v a r i e r de o,g3 à 1,09. E n f i n , s u i v a n t l a f o r m e des l a m e s
d é v e r s a n t e s , i l p o u r r a e n c o r e ê t r e n é c e s s a i r e de le.s m u l t i p l i e r p a r u n autre-
c o e f f i c i e n t c o r r e c t i f s ' é l e v a n t j u s q u ' à 1,28. L a v a l e u r d u c o e f f i c i e n t m p e u t d o n c
v a r i e r de o,36 à 0,70, et l ' o n v o i t q u e l l e e r r e u r o n s'expose à c o m m e t t r e en
N
a d o p t a n t s i m p l e m e n t les r é s u l t a t s de l a f o r m u l e (rj .

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| 5. — DKVKRSOIIÎS 101

V a l e u r s d u c o e f f i c i e n t m' pour l e s b a i l l e u r s s u i v a n t e s d u déversoir


tiargps a u - d e s s u s du f o n d d u c a n a l

H 0™20 0™30 0m40 0m50 0»li0 o-so 1» 00 1" '50 2n 00 infini»

0™»05 0.458 0 453 0 451 0 450 0 4 ta 0 449 0 449 0 448 0 448


0 448
0 06 0.456 0 450 0 417 0 445 0 445 0 4 44 0 413 0 443 0 443
0 413
0 OS 0.456 0 447 0 443 0 441 0 440 0 438 0 438 0 437 0 437 0 43li
0 10 0.459 0 447 0 442 0 439 0 437 0 435 0 434 0 433 0 433 0 432
0 12 0.462 0 448 0 442 0 438 0 410 0 433 0 432 0 430 0 430 0 429

0 14 0.466 0 450 0 443 0 438 0 435 0 432 0 430 0 428 0 428 0 427
0 1G 0.471 0 453 0 444 0 438 0 435 0 431 0 429 0 427 0 426 0 425
0 18 0.47a 0 456 0 445 0 439 0 435 0 431 0 428 0 426 0 425 0 423
0 20 0.480 0 459 0 447 0 440 0 436 0 431 0 428 0 425 0 423 0 421
0 22 0.484 0 462 0 449 0 442 0 437 0 431 0 428 0 424 0 423 0 420

0 24 0.488 0 465 0 452 0 444 0 438 0 432 0 428 0 424 0 422 0 419
0 20 0 492 0 468 0 455 0 446 0 440 0 432 0 429 0 424 0 422 0 419
0 28 0.496 0 472 0 457 0 448 0 441 0 433 0 429 0 424 0 422 0 418
0 30 0.500 0 475 0 460 0 450 0 443 0 434 0 430 0 424 0 421 0 4i7
0 35 » 0 482 0 465 0 455 0 447 0 437 0 431 0 424 0 421 0 416

0 40 1 0 48!) 0 472 0 459 0 431 0 440 0 433 0 424 0 . 4 2 1 0 414


0 45 M 0 495 0 477 û 404 0 455 0 442 0 435 0 425 0 421 0 413
0 50 9 > 9 482 0 468 0 459 0 445 0 437 0 420 0 421 0 412
0 60 )) 1 0 490 0 476 0 406 0 451 0 441 0 .427 0 421 0 409
0 70 » ) 0 498 0 484 0 473 0 450 0 446 0 430 0 . 4 2 3 0 408

Les valeurs de m données par ce tableau et mises dans la for-

mule :

r
q=m' I I \ 2(/U

feront connaître le débit d'une nappe libre par unité de l o n g u e u r

d'un déversoir vertical.

5 7 . C o r r e c t i o n s à f a i r e s u b i r à ce» coefficients. —
S'il s'agit d'un déversoir incliné, c o m m e on en rencontre parfois

dans les v a n n a g e s d'usines, dans les hausses mobiles de barra-

ges, e t c . , il c o n v i e n d r a de multiplier la valeur de m' donnée dans

la t a b l e précédente par les coefficients suivants :

Déversoir
Inclinaison vers l'amont vertical Inclinaison vers l'a\ al

I 3 3 3 3 I I

2 2 I » I 2 ~> 2 4

°>'.)4 O,<|0 i ,r>o 1 ,f>4 5 n


, 7 1,10 I,I ï 'i°9

O n trouvera dans les mémoires d e M . B a z i n , et e n p a r t i c u l i e r dans

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f l r
c e l u i d e s Annales des Ponts et chaussées 1890, i semestre, des
r e n s e i g n e m e n t s détaillés s u r la m a n i è r e d o n t il a obtenu ces d i v e r s
coefficients, d e s r e p r é s e n t a t i o n s à g r a n d e échelle de la f o r m e des
n a p p e s d é v e r s a n t e s p o u r l e s d i v e r s e s i n c l i n a i s o n s , et u n e é t u d e s u r
la distribution d e s v i t e s s e s et d e s p r e s s i o n s d a n s l'intérieur des
n a p p e s l i b r e s . C e t t e é t u d e v é r i f i e t r è s e x a c t e m e n t l e s f o r m u l e s éta-
blies par M. Boussinesq.
L e d é b i t q c a l c u l é p a r l a f o r m u l e p r é c é d e n t e , et a v e c l e s coeffi-
cients ainsi déterminés, sera celui de l'unité de l o n g u e u r de d é v e r -
s o i r , en s u p p o s a n t q u ' i l n ' y a i t p a s d e c o n t r a c t i o n l a t é r a l e a u x e x t r é -
mités, c'est-à-dire que les j o u e s verticales du déversoir soient
exactement d a n s le plan des p a r o i s é g a l e m e n t verticales d u canal
d ' a m o n t . B i e n s o u v e n t , i l n ' e n est p a s a i n s i , et le d é v e r s o i r n ' o c c u p e
q u ' u n e fraction de la l a r g e u r du c o u r s d ' e a u . Il se p r o d u i t alors
u n e c o n v e r g e n c e h o r i z o n t a l e d e s filets l i q u i d e s , o u u n e c o n t r a c t i o n
latérale, qui paraît atteindre son m a x i m u m l o r s q u e l a distance de
c h a c u n e d e s j o u e s d u d é v e r s o i r à l a r i v e v o i s i n e est a u m o i n s é g a l e
à t r o i s f o i s l a c h a r g e H . L ' e f f e t d e cette c o n t r a c t i o n est d e d i m i n u e r
l a l a r g e u r u t i l e d e l ' é c o u l e m e n t , d e t e l l e s o r t e q u e le d é b i t , a u l i e u
d ' ê t r e e x p r i m é p a r ql, s e r a i n f é r i e u r à ce p r o d u i t .
Les nombreuses expériences de M . F r a n c i s , relatées d a n s son
o u v r a g e a Lowell hydraulic Experiments » , p u b l i é à N e w - Y o r k en
1868, et q u i s o n t r é p u t é e s en A m é r i q u e c o m m e m é r i t a n t la plus
g r a n d e confiance, l'ont a u t o r i s é à a d m e t t r e que l'influence de cette
c o n t r a c t i o n l a t é r a l e a v a i t p o u r effet d e d i m i n u e r l a l o n g u e u r u t i l e

d ' e n v i r o n — H à c h a q u e e x t r é m i t é o ù cette c o n t r a c t i o n s e p r o d u i t .
10
P a r conséquent, le débit d'un d é v e r s o i r d e l o n g u e u r l, "établi de
m a n i è r e que la contraction existe à ses d e u x extrémités, sera repré-
sentée p a r :

(i3) Q =q ^l — ^HJ = m'(l — 2^ H y^H.

S i l a contraction ne se p r o d u i t qu'à l'une d e s e x t r é m i t é s et s e

t r o u v e s u p p r i m é e a 1 a u t r e , on m e t t r a — a u l i e u d e — . C e m o d e de
10 10
réduction ne s'applique, bien entendu, q u ' a u x déversoirs assez l o n g s
p o u r q u e H n e s o i t q u ' u n e f r a c t i o n d e l; e l l e d o n n e r a i t u n résultat
1
e r r o n é si la l o n g u e u r / était i n f é r i e u r e à trois ou q u a t r e fois H .

1. I l n'est, p e u t - ê t r e pas s a n s i n t é r ê t , ne s e r a i t - c e q u ' à u n p o i n t de v u e


r é t r o s p e c t i f , de r a p p e l e r i c i c o m m e n t o n a r r i v a i t a u t r e f o i s à é t a b l i r l a f o r -

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| 5. — DEVERSOIRS 103

5 8 . P r o f i l d ' u nc o u r s d ' e a u e n a m o n t d ' n n d é v e r s o i r .


— De tous les faits e x p é r i m e n t a u x q u i ont servi à é t a b l i r les r é s u l t a t s
t h é o r i q u e s et p r a t i q u e s q u i v i e n n e n t d ' ê t r e r a p p e l é s , j e m e b o r n e r a i

m u l e d e l ' é c o u l e m e n t p a r u n d é v e r s o i r et à j u s t i f i e r u n e v a l e u r v o i s i n e d e
0,^2 p o u r l e c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e q u i y figure.
I m a g i n o n s , au-dessus de l a crête d u d é v e r s o i r , u n e m i n c e p a r o i v e r t i c a l e ,
d é p a s s a n t l e n i v e a u d ' a m o n t et p e r c é e , à u n e h a u t e u r z a u - d e s s u s d e l a c r ê t e ,
d ' u n e f e n t e h o r i z o n t a l e i n f i n i m e n t é t r o i t e , d e h a u t e u r dz. L e v o l u m e dq q u i
s'écoulera p a r cette fente, d'une l o n g u e u r h o r i z o n t a l e égale à l ' u n i t é et c o n -
s i d é r é e c o m m e u n o r i f i c e e n m i n c e p a r o i , s e r a , en a p p e l a n t m, l e c o e f f i c i e n t
de d é b i t c o r r e s p o n d a n t :

dq = m, dz \J g{îi — z). 2
Supposons t o u t e l a p a r o i percée d ' u n e i n f i n i t é de fentes s e m b l a b l e s , c'est-
à - d i r e s u p p r i m é e , ce q u i c o r r e s p o n d a u d é v e r s o i r , l e d é b i t t o t a l , e n s u p p o s a n t
que mi s o i t l e m ê m e p o u r t o u t e s l e s t r a n c h e s , sera :

/*H ra a

1—\ dq = m x dz \f g
2 (H — r ) = - m , H v ^ H .
Le coefficient m i , pour u n orifice rectangulaire o u la c o n t r a c t i o n est sup-
p r i m é e s u r l e s d e u x c ô t é s v e r t i c a u x , a u r a i t u n e v a l e u r v o i s i n e d e 0,63 e t l ' o n
t r o u v e r a i t a i n s i , p o u r le d é b i t d u d é v e r s o i r e n m i n c e p a r o i :

q = o,42H vWh,
c ' e s t - à - d i r e à t r è s p e u p r è s ce q u e d o n n e n t l a t h é o r i e e t l e s e x p é r i e n c e s .
Pour estimer, p a r u n r a i s o n n e m e n t analogue, l'influence de l a vitesse d ' a -
m o n t , q u e n o u s a v o n s d é s i g n é e p l u s h a u t p a r U, a p p e l o n s H i l a h a u t e u r d u e
à cette v i t e s s e U, c ' e s t - à - d i r e p o s o n s :

— Hi ou U = v^fl,,
Nous pouvons admeLtre, a p p r o x i m a t i v e m e n t , q u e l a vitesse d u l i q u i d e q u i
s ' é c o u l e à t r a v e r s c h a c u n e des f e n t e s é l é m e n t a i r e s d e h a u t e u r dz 7 que l'on
s u p p o s e percées d a n s l a p a r o i fictive s u r m o n t a n t le d é v e r s o i r , e s t d u e à l a
c h a r g e r é e l l e (H—z) a u g m e n t é e d e c e t t e c h a r g e H i d u e à l a v i t e s s e m o y e n n e
d ' a m o n t U ; le d é b i t é l é m e n t a i r e se t r o u v e r a i t a l o r s e x p r i m é ' p a r :

et l e d é b i t t o t a l p a r :
dq = rrtidz \Jig (Il — z -\- H,),
CJ= mi dS
fo V ' 2
^ ( — -h llT) = I
H
[ ( H + H , ) ï _ H, fj
Cette f o r m u l e , a i n s i é t a b l i e , a été a d o p t é e p a r M . F r a n c i s e t s'est t r o u v é e
d ' a c c o r d a v e c ses e x p é r i e n c e s .
3 3 , 3
O n s a i t q u e l a d i f f é r e n c e a - — b - des p u i s s a n c e s - de d e u x n o m b r e s a e t b,
j

d o n t l a d i f f é r e n c e a — b e s t assez p e t i t e p a r r a p p o r t à l e u r s o m m e a + b p o u r
ci — b
que l e s p u i s s a n c e s d u r a p p o r t supérieures à l a première puissent être
a 4- à

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à c i t e r u n e s e u l e o b s e r v a t i o n f a i t e en i 8 8 3 p a r M . C l e m e n s H c r s e h e l ,
i n g é n i e u r de la W a t e r P o w e r C o m p a n y de H o l y o k e , M a s s a c h u s e t t s ,
s u r l a r i v i è r e C o n n e c t i c u t p a s s a n t p a r d e s s u s le b a r r a g e d e H o l y o k e .
L a f o r m e d e l a c o u r b e affectée p a r l a s u r f a c e l i b r e é t a i t c e l l e que
présente le c r o q u i s ci-dessous (fig. 4i).

Fig. 41.
L a surface libre présente son élévation m a x i m u m à q u i n z e mètres
e n v i r o n en a m o n t de la crête du d é v e r s o i r , a u - d e l à , elle s ' a b a i s s e
un peu ; en-deçà, au c o n t r a i r e , en s ' a p p r o c h a n t de la crête, son
a b a i s s e m e n t s u i t u n e l o i b i e n r é g u l i è r e . L e b a r r a g e d o n t i l s ' a g i t , en
bois, a environ 36o mètres de l o n g u e u r . C'est, à m a c o n n a i s s a n c e ,
lu s e u l e o b s e r v a t i o n q u i a i l été faite, s u r u n e a u s s i g r a n d e é c h e l l e *.
L ' é p a i s s e u r do l a l a m e d é v e r s a n t e est d ' e n v i r o n l e s 07
,2 de la h a u -
teur H .

négligées d e v a n t I ' u n i t e . e s l très a p p r o x i m a t i v e m e n t égale à - — b^J y/ a


-•

E n e f f e c t u a n t nette s i m p l i f i c a t i o n o n peut, d o n c é c r i r e :

q= V% [H \J\ + H,] = ^ H v^H+1ÏÏÔ ;


et, c o m m e l o r s q u e I I | est p e t i t p a r r a p p o r t à H , l ' o n a à p e u p r è s :

H irqr^=H 'H('+|f),
v V
m,

\2
et q u e -j^ v a u t à p e u p r è s 04,4, on a r r i v e à la f o r m u l e :

q = 04
,4 v'^tï (« +;^);h

c ' e s t - à - d i r e à l a f o r m u l e d o n n é e d a n s le t e n t e , page 0,7, m a i s avec u n c o e f f i c i e n t


n u m é r i q u e différent pour .
2g H
1. E l l e est r e l a t é e d a n s l ' o u v r a g e d é j à c i t é de M . H a m i l t o n Smith.

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Les expériences montrent que la hauteur H devient difficile à
m e s u r e r e x a c t e m e n t l o r s q u ' e l l e est i n f é r i e u r e à o m . o 4 o u o m . o 5 ;
les r é s u l t a t s e x p é r i m e n t a u x p r é s e n t e n t a l o r s des. d i v e r g e n c e s n o m -
breuses qu'il faut attribuer a u x e r r e u r s d ' o b s e r v a t i o n . I l est d o n c
prudent, lorsque l'on cherche des résultats e x a c t s , do n e p a s se
s e r v i r , p o u r m e s u r e r le d é b i t , d e d é v e r s o i r d a n s l e q u e l l a c h a r g e H
s e r a i t i n f é r i e u r e à o m . o 5 ; i l est p r é f é r a b l e , t o u t e s l e s f o i s q u e c e l a
est p o s s i b l e , d e l i m i t e r cette d i m e n s i o n à o m . 1 0 a u m o i n s .

I 6.

ETUDE DES NAPPES DÉVERSANTES

59. Formes diverses des nappes d é v e r s a n t e s , •—-


L o r s q u e l a v e i n e q u i s ' é c o u l e p a r d e s s u s u n d é v e r s o i r est e x a c t e m e n t
comprise entre des p a r o i s é t a n c h e s , d e t e l l e m a n i è r e q u e l ' a i r ne
puisse pénétrer a u - d e s s o u s , les m o l é c u l e s d'eau, dans leur mouve-
ment, e n t r a î n e n t p e u à peu l ' a i r q u i se t r o u v e e n f e r m é en a v a n t du
d é v e r s o i r ; l o r s q u e l a p l u s g r a n d e p a r t i e d e cet a i r a été a i n s i e n l e -
v é e , l a v e i n e s e t r o u v e p o u s s é e c o n t r e l a p a r o i d ' a v a l d u d é v e r s o i r et
y reste a p p l i q u é e p a r la p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e . M a i s la d i m i n u t i o n
de p r e s s i o n , q u i s ' e s t p r o d u i t e ainsi à la partie inférieure, a pour
c o n s é q u e n c e d ' a u g m e n t e r , d a n s u n e p r o p o r t i o n n o t a b l e , le d é b i t d u
d é v e r s o i r . C e p h é n o m è n e , q u i a v a i t d é j à été o b s e r v é a u p a r a v a n t , a
fait l ' o b j e t d e l a p a r t d e M . B a z i n d ' e x p é r i e n c e s d o n t il a r e n d u
c o m p t e d a n s l e s Annales des Ponts et Chaussées, i 8 g i . Voici com-
m e n t il en r é s u m e l e s résultats, p o u r un d é v e r s o i r de o m . ^ 5 de
hauteur établi d a n s un canal r e c t a n g u l a i r e dont les p a r o i s verticales
se continuaient sans interruption en a v a l comme en a m o n t d u
déversoir.
S i l ' o n c o m m e n c e p a r u n f a i b l e d é b i t et si o n l ' a u g m e n t e p r o g r e s -
sivement, les transformations s u c c e s s i v e s de l a n a p p e déversante
comprennent trois périodes distinctes :

C O . N a p p e s d é p r i m é e s . — i° P e t i t e s c h a r g e s j u s q u ' à o r a
235.

— Il reste, s o u s la n a p p e , u n certain v o l u m e d ' a i r dont l a p r e s s i o n


est i n f é r i e u r e à c e l l e d e l ' a t m o s p h è r e . L ' e a u d ' a v a l s ' é l è v e s o u s l a
nappe a u - d e s s u s de son n i v e a u d a n s le c a n a l d e f u i t e ; en m ê m e

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t e m p s , l'excès d e pression s u r l a face externe de l a n a p p e l a r a p p r o -
c h e d u b a r r a g e (fig\ 4 a ) . C e s d e u x effets c r o i s s a n t a v e c l a c h a r g e , l a
n a p p e s e d é p r i m e en s'écartant p e u à peu d e la f o r m e p l u s a l l o n g é e

Fig. 4a.

q u ' e l l e affecte l o r s q u e s a f a c e i n f é r i e u r e e s t l i b r e m e n t s o u m i s e à l a
pression atmosphérique. M .Bazin l u i donne, p a rsuite, le n o m d e
n a p p e déprimée, r é s e r v a n t c e l u i d e n a p p e libre à celle s o u s laquelle
l'accès d e l'air est librement a s s u r é , cas auquel se rapportent les
v a l e u r s des coefficients n u m é r i q u e s données précédemment.
Ce c h a n g e m e n t d e forme d e l a n a p p e est a c c o m p a g n é d'une a u g -
m e n t a t i o n g r a d u e l l e d u c o e f f i c i e n t d e d é b i t , et s i l ' o n r e p r é s e n t e
p a r m' c e l u i d e l a n a p p e l i b r e , l e n o u v e a u c o e f f i c i e n t v a r i e d e p u i s
m ~ m' p o u r l e s t r è s p e t i t e s c h a r g e s j u s q u ' à m = 1 , 0 8 m p o u r l a
m
charge limite H = o 235.

tîi. rVappes £Mlhé~Ff;iitf;s. — 2 ° Charges comprises entre


m m m
o 2io et o 2 û 5 . — E n approchant de l a c h a r g e o 2 3 5 , l'élimination

d e l ' a i r s ' a c h è v e r a p i d e m e n t , et l a n a p p e subit tout à coup u n e


modification des p l u s r e m a r q u a b l e s . S o n pied se retire v e r s l e bar-
r a g e a u point de passer en arrière d u plan vertical correspondant à
s a p a r t i e s u p é r i e u r e ( f i g . 4 3 et 4 4 ) ; s a s u r f a c e d e v i e n t v e r t i c a l e et
se c o u v r e d e c a n n e l u r e s i m i t a n t l e s p l i s d ' u n e d r a p e r i e ( f i g . 4 5 et 4 6 ) ;
en m ê m e t e m p s , l e c o e f f i c i e n t m p a s s e d e 1 , 0 8 m' à 1 , 2 8 ni. Cette
augmentation énorme dorme lieu à un abaissement d u niveau
d ' a m o n t q u i , par- l e s e u l effet d u c h a n g e m e n t d e f o r m e d e l a n a p p e
m m
et s a n s q u e l e d é b i t a i t été m o d i f i é , s ' a b a i s s e d e o 2 3 5 à o 2 i o . O n
o b s e r v e d o n c , e n f r a n c h i s s a n t le p o i n t d e p a s s a g e , c e f a i t s i n g u l i e r

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q u ' u n e petite a u g m e n t a t i o n de débit a m è n e un abaissement très
notable du n i v e a u en a m o n t du b a r r a g e .

Fig. 43. Fig. 44-

M . B a z i n d é s i g n e cette n o u v e l l e f o r m e s o u s l e n o m d e nappe
adhérente. L a n a p p e adhérente, u n e fois établie, persiste j u s q u ' à l a
m
c h a r g e o ^ g o à o , 2 g 5 ; elle se r e f o r m e si on l a d é t r u i t momenta-

Fig. 45. Fig. 46.

nèment e n i n t r o d u i s a n t d e l ' a i r en a r r i è r e . L e c o e f f i c i e n t m r e s t e
lui-môme presque constant et é g a l à 1 , 2 8 m ' j u s q u ' à ce q u e l'on
atteigne un d e u x i è m e point de transformation.

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62. N a p p e s noyées en dessous. — 3 ° Charges supérieures
m m
à o 3 i o . — E n approchant de la limite H - - o , 2 g 5 , la nappe adhé-

r e n t e d e v i e n t i n s t a b l e et f a i t p l a c e à u n e f o r m e p l u s a l l o n g é e b i e n
c o n n u e : c'est l a n a p p e n o y é e en d e s s o u s (fig. 4 7 ) . L e coefficient m
s u b i t en m ê m e temps une réduction importante : il redescend de
1 , 2 8 ni à 1 , 1 9 m' et, et p a r s u i t e , l e n i v e a u e n a m o n t d u b a r r a g e s e
m m
relève d e o ,2<jó à o , 3 i o . S i l'on continue à a u g m e n t e r le d é b i t , l a
n a p p e s ' a l l o n g e p e u à p e u t a n d i s q u e m' d é c r o i t l e n t e m e n t ; p o u r l a
r a 0
charge de o 4 ° n a m = 1 , 1 2 ni.
T e l est l ' e n s e m b l e d e s p h é n o m è n e s o b s e r v é s l o r s q u ' o n é l è v e g r a -
n ,
d u e l l e m e n t l a c h a r g e d e o ' " o 5 à o 4 o . S i e n s u i t e o n d i m i n u e le d é b i t
de m a n i è r e à r e p a s s e r e n s e n s i n v e r s e p a r l e s m ê m e s é t a t s , o n v o i t

bien la nappe noyée en dessous faire place à l a nappe adhérente qui


reparaît à l a c h a r g e limite correspondante, m a i s celle-ci persiste
j u s q u ' a u x plus petites c h a r g e s à m o i n s q u ' o n n'v introduise de l ' a i r ;
alors l a nappe d é p r i m é e p r é c é d e m m e n t décrite se reproduit d a n s les
conditions indiquées. On peut é g a l e m e n t , avec des débits croissants,
obtenir l a nappe adhérente d è s l e s p l u s petites c h a r g e s e n procé-
d a n t a v e c q u e l q u e p r é c a u t i o n et en a u g m e n t a n t l e d é b i t s a n s s e c o u s s e .
L a s é r i e d e s c o e f f i c i e n t s p o u r cette f o r m e d e n a p p e s d o i t d o n c s ' é t e n -
dre j u s q u ' a u x p l u s f a i b l e s c h a r g e s . D ' u n a u t r e côté, l e p o i n t de p a s -
s a g e d e l ' u n e à l ' a u t r e d e s deux: f o r m e s ( a d h é r e n t e o u noyée) n'est
p a s a b s o l u m e n t d é t e r m i n é ; a u x e n v i r o n s d e ce p o i n t , e l l e s p e u v e n t
exister toutes d e u x p o u r un même d é b i t et l a s u b s t i t u t i o n d'une
forme à l'autre, entre certaines limites d u débit, s'opère q u e l q u e f o i s
s u b i t e m e n t et s a n s c a u s e v i s i b l e . C e p o i n t d e p a s s a g e c o r r e s p o n d à
peu près h une c h a r g e H é g a l e a u x d e u x c i n q u i è m e s d e l a h a u t e u r / }

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d e l a c r ê t e d u d é v e r s o i r a u - d e s s u s d u f o n d d u c a n a l en a v a l . Q u a n d
la charg-e d e s c e n d a u - d e s s o u s d e cette limite, l'air rentre sous la
n a p p e q u i se d é t a c h e d u b a r r a g e et r e v i e n t à l a f o r m e d é p r i m é e .
L e c o e f f i c i e n t d e d é b i t m, d a n s c e s c o n d i t i o n s , est l i é à c e l u i q u i
c o r r e s p o n d à la n a p p e l i b r e , q u e n o u s a v o n s a p p e l é / « ' p a r la f o r m u l e

- , = 0,878 + 0,128^.

L e s v a l e u r s de m s ' o b t i e n d r o n t en c o m b i n a n t les i n d i c a t i o n s de
cette f o r m u l e a v e c l e t a b l e a u d e la p a g e IOT.
On p o u r r a , p l u s s i m p l e m e n t , les obtenir directement p a r la for-
m u l e s u i v a n t e ( i 5 ) q u i résulte de la c o m b i n a i s o n des f o r m u l e s ( 1 2 )
et

(10) m = 0 , 4 7 0 -\- 0 , 0 0 7 5 —

1
1 1 1 P • 5 1
et q u i , p o u r l e s v a l e u r s d u r a p p o r t — c o m p r i s e s e n t r e - e t - , d o n n e
H 2 2 ·
des résultats qui s'écartent peu de c e u x de l'observation.
M. Bazin a mesuré aussi la pression sous les nappes déprimées
o u a d h é r e n t e s . Il a t r o u v é q u e l a d i f f é r e n c e e n t r e cette p r e s s i o n et
c e l l e d e l ' a t m o s p h è r e , q u ' i l a p p e l l e l a n o n - p r e s s i o n et q u ' i l d é s i g n e
p
par P , a u g m e n t e avec la
0 charge. L e rapport ^ varie de 0 , 7 2 pour
m m
la c h a r g e de o , o 5 à 1,77 p o u r la c h a r g e o a 5 . Il atteint alors son
m a x i m u m , q u i correspond à peu près à la c h a r g e limite à partir de
l a q u e l l e l a n a p p e a d h é r e n t e s e t r a n s f o r m e e n n a p p e n o y é e en d e s s o u s .

6 3 . N a p p e s adhérentes modifiées p a r une retenue


d'aval. — D a n s les expériences qui viennent d'être citées, l'écou-
l e m e n t é t a i t l i b r e en a v a l ; l a n a p p e , a p r è s a v o i r a t t e i n t le f o n d du
c a n a l , s'y étalait en un r a p i d e a u - d e l à d u q u e l se f o r m a i t , à u n e dis-
tance p l u s ou m o i n s g r a n d e de son pied, un ressaut (voir ci-après
n° 7 1 ) r a m e n a n t le p l a n d ' e a u à s a h a u t e u r n o r m a l e . C'est d a n s ces
c o n d i t i o n s q u ' a été d é t e r m i n é l e p o i n t d e t r a n s f o r m a t i o n de la n a p p e
adhérente en nappe n o y é e en d e s s o u s . M a i s s i o n relève par une
r e t e n u e le n i v e a u d ' a v a l , l a t r a n s f o r m a t i o n de l a n a p p e peut, moyen-
n a n t u n r e l è v e m e n t c o n v e n a b l e d e ce n i v e a u , s ' o p é r e r à u n e charge
q u e l c o n q u e . P a r e x e m p l e , d a n s le d é v e r s o i r d e o ' " 7 5 , l'écoulement
é t a n t l i b r e ut la l a m e d ' e a u q u i f o r m e l e r a p i d e a u p i e d d e l a nappe
n'ayant qu'une faible épaisseur, la transformation a lieu lorsque
m
la c h a r g e est de o 2 9 .

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S i on relève peu à peu le niveau d'aval, le point de t r a n s f o r m a -
t i o n s e d é p l a c e p r o g r e s s i v e m e n t et l a n a p p e n o y é e e n d e s s o u s p a r a î t
p l u s tôt, c'est-à-dire pour une charge moindre. L e champ de la
nappe adhérente se réduit s u c c e s s i v e m e n t et, en m ê m e t e m p s , le
coefficient de débit q u i lui est propre d i m i n u e , à m e s u r e que le
n i v e a u d ' a v a l se r a p p r o c h e d e l a crête d u d é v e r s o i r . I l existe a i n s i ,
pour chaque valeur du débit, une limite supérieure d u niveau d'aval
a u - d e s s u s de l a q u e l l e la n a p p e noyée est seule p o s s i b l e ; m a i s s i ,
a p r è s a v o i r l é g è r e m e n t d é p a s s é cette l i m i t e A ( f i g . L&) et p r o d u i t l a
transformation de l a nappe, on
arrête le m o u v e m e n t ascendant d u
^^^i.peaude/acrête plan d'eau d'aval etqu'on l'abaisse
NiveauA de nouveau peu à peu, la nappe
adhérente ne reparaîtra pas i m m é -
diatement ; il faudra, pour la
reproduire, redescendre à un
niveau A ' inférieur a u niveau A .
Au-dessous de cette nouvelle
F i g . /,8.
limite A', la nappe adhérente sera
seule possible et, d a n s l'intervalle A A ' , o n p o u r r a , suivant le sens
dans lequel a varié le plan d'eau d'aval, obtenir à volonté l'une ou
l'autre des d e u x formes. Il existe donc u n e sorte d'inertie en vertu
de laquelle une f o r m e de nappe, une fois constituée p a r l a m o d i f i -
cation p r o g r e s s i v e d'une des données de l'écoulement, subsiste lors
m ê m e que l'on réduit, dans u n e certaine m e s u r e , l'importance de
l a modification qui l'avait fait a p p a r a î t r e . On c o m p r e n d d u reste,
dit M . B a z i n , q u ' i l d o i v e en être a i n s i ; a u c h a n g e m e n t d e f o r m e d e
la n a p p e correspond dans son intérieur u n e n o u v e l l e répartition des
v i t e s s e s et d e s p r e s s i o n s , e t l e p a s s a g e s u b i t d ' u n état à l ' a u t r e e x i g e
l'intervention d'une action e x t é r i e u r e dont l'intensité n e s a u r a i t être
négligeable.

C e t t e o b s e r v a t i o n e s t g é n é r a l e et s ' a p p l i q u e à t o u s l e s c h a n g e m e n t s
de r é g i m e q u i p e u v e n t être constatés d a n s l ' é c o u l e m e n t des l i q u i d e s .
L a l i m i t e à l a q u e l l e s'effectue l a t r a n s f o r m a t i o n n'est p a s l a m ê m e
suivant qu'elle se produit dans un sens o u dans l'autre. Il existe
t o u j o u r s u n e zone m i x t e d a n s l a q u e l l e les d e u x r é g i m e s s o n t p o s s i -
b l e s et d a n s l a q u e l l e c o n t i n u e à s e p r o d u i r e c e l u i q u i e x i s t a i t a v a n t
q u e l e s c o n d i t i o n s d e l ' é c o u l e m e n t n ' a i e n t été m o d i f i é e s d e m a n i è r e
à correspondre à la zone dont il s'agit.
L e coefficient de débit d'un déversoir dont l a nappe se trouve
modifiée p a r une retenue d'aval varie avec l'importance d e cette
r e t e n u e . S i l'on d é s i g n e p a r I I l a h a u t e u r d u n i v e a u d ' a v a l a u - d e s s o u s
4

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de la crête du déversoir, de manière que la différence entre les
n i v e a u x d ' a m o n t et d ' a v a l s o i t H -(- H , ce d e r n i e r é t a n t m e s u r é a p r è s
t

l e r e s s a u t , a u p o i n t o ù l ' é c o u l e m e n t est r e d e v e n u r é g u l i e r , l e s e x p é -
r i e n c e s d e M . B a z i n m o n t r e n t q u e le c o e f f i c i e n t d e d é b i t m est plus
g r a n d q u e c e l u i q u i c o r r e s p o n d à l a n a p p e l i b r e et q u e n o u s a v o n s
d é s i g n é p a r ni. O n a, a v e c u n e a p p r o x i m a t i o n s u f f i s a n t e :

(16) —= i,ob + o , i o —.
m H

Il y a lieu de r e m a r q u e r q u e H, ne peut pas d é p a s s e r H s a n s q u e


l a n a p p e c e s s e d ' ê t r e a d h é r e n t e et s e d é t a c h e d u d é v e r s o i r : l a f o r m u l e
ne s'applique donc qu'aux v a l e u r s de H 1 inférieures ou a u p l u s
é g a l e s à I I , et p o u r cette v a l e u r l i m i t e e l l e d o n n e m — 1 , 2 0 m'.

E n r é a l i t é l e r a p p o r t — d é p e n d a u s s i , c o m m e m' l u i - m ê m e , d e la
m'
H II'
v a l e u r d u r a p p o r t —et a u s s i d e — ; m a i s l ' é c a r t e n t r e l a f o r m u l e c i -
P P
d e s s u s et l e s r é s u l t a t s d e s o b s e r v a t i o n s est t o u j o u r s t r è s f a i b l e et n e
dépasse pas 0 , 0 2 .

B4. Déversoirs à seuil épais. — T o u t ce q u i précède


s ' a p p l i q u e a u x d é v e r s o i r s en m i n c e paroi ; m a i s en p r a t i q u e , on r e n -
contre le plus souvent des déversoirs à seuil épais dont le p r o f i l
présente des dispositions très diverses. Un g e n r e fort usité est le
b a r r a g e à p o u t r e l l e s d o n t l e s d e u x p a r e m e n t s d ' a m o n t et d ' a v a l s o n t
p l a n s et v e r t i c a u x et d o n t l a c r ê t e p r é s e n t e u n e s u r f a c e horizontale
é g a l e à l ' é q u a r r i s s a g e d e s p o u t r e l l e s . Cette c i r c o n s t a n c e m o d i f i e l e s
c o n d i t i o n s d e l ' é c o u l e m e n t , et si ce d é v e r s o i r e s t f a c i l e à i n s t a l l e r , i l
peut d o n n e r lieu à des e r r e u r s de j a u g e a g e c o n s i d é r a b l e s .
Les nappes libres franchissant u n p a r e i l d é v e r s o i r se p r é s e n t e n t
s o u s d e u x f o r m e s distinctes : soit a p p l i q u é e s s u r le seuil h o r i z o n t a l
du b a r r a g e , soit détachées à partir de l'arête d ' a m o n t de m a n i è r e à
franchir le seuil sans toucher l'arête d ' a v a l . D a n s ce s e c o n d c a s ,
l'influence du seuil disparaît é v i d e m m e n t , et l ' é c o u l e m e n t a l i e u
c o m m e s u r un d é v e r s o i r en m i n c e p a r o i ; ce c a s s e r é a l i s e s p o n t a -
n é m e n t d è s q u e l a c h a r g e d é p a s s e le d o u b l e de la l a r g e u r c d e l a
c r ê t e ( m e s u r é e d a n s l e s e n s d e l ' é c o u l e m e n t ) ; m a i s il p e u t s e p r o -
3 3
d u i r e p l u s tôt, d è s q u e H s u r p a s s e - c. E n t r e c e s d e u x l i m i t e s , - c et
2 2

ac, la n a p p e est d a n s u n état d ' é q u i l i b r e i n s t a b l e ; le d é t a c h e m e n t


d u s e u i l t e n d à s e p r o d u i r e et s e d é t e r m i n e s o u s l ' i n f l u e n c e d ' u n e

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perturbation extérieure q u e l c o n q u e , telle q u ' u n e rentrée d'air, le
passage d'un corps flottant, etc.

L o r s q u e la n a p p e est n é c e s s a i r e m e n t a d h é r e n t e a u s e u i l , c'est-à-

d i r e t a n t q u e H e s t i n f é r i e u r à - c, l e c o e f f i c i e n t — d é p e n d p r i n c i p a -
2 m
l e m e n t d u r a p p o r t - et p e u t ê t r e r e p r é s e n t é p a r l a f o r m u l e
c

1 1
/ -v M
1 or
(17) —= ; 0,70 + 0,l85 - .
m c

3 . m
Lntre H — - c et H — ?.c, le r a p p o r t — p e u t , s o i t r e s t e r constant
2 ni
et é g a l à l ' u n i t é si l a n a p p e est d é t a c h é e d u s e u i l , s o i t v a r i e r d e 0,98
à 1,07 si e l l e est a d h é r e n t e . On v o i t d ' a i l l e u r s q u e le coefficient m

v a r i e d a n s d e s l i m i t e s é t e n d u e s p u i s q u e , p o u r — = o,5o, ce q u i n ' a
n
r i e n q u e d e t r è s o r d i n a i r e , on a s e u l e m e n t M - 0,79 NI. L e s v a l e u r s
du coefficient M correspondant à des b a r r a g e s à poutrelles s'obtien-
d r o n t d o n c en c o m b i n a n t l e s i n d i c a t i o n s d e cette f o r m u l e a v e c l e
t a b l e a u d e l a p a g e 101. On trouvera ainsi des v a l e u r s variant de
o,33 à o,52, c ' e s t - à - d i r e d e p l u s d e 5o p o u r 100, et cette v a r i a t i o n
m o n t r e q u e l l e g r o s s i è r e e r r e u r o n est e x p o s é à c o m m e t t r e l o r s q u ' o n
se c o n t e n t e d e p r e n d r e au hasard un c o e f f i c i e n t c o m m e o,4o par
exemple.
Celte m ê m e f o r m u l e reste a p p l i c a b l e l o r s q u e l a l a r g e u r du seuil
horizontal d u d é v e r s o i r devient très g r a n d e : u n ou d e u x m è t r e s p a r
exemple. Un arrondissement de l'arête d'amont du seuil produit
une augmentation du débit. M . Bazin, opérant s u r deux déversoirs
m 1
de o 8o et d e 2 m è t r e s de l a r g e u r a t r o u v é qu'en arrondissant
m
l'arête d ' a m o n t s u i v a n t un r a y o n d e o i o , le d é b i t é t a i t augmenté
d e i4 p o u r c e n t s u r le p r e m i e r d e c e s d é v e r s o i r s et d e 12 p . 100 s u r
le s e c o n d .
L e d é v e r s o i r à c r ê t e é p a i s s e et à p a r o i s v e r t i c a l e s p e u t , c o m m e l e
d é v e r s o i r en m i n c g p a r o i , d o n n e r p a s s a g e à d e s n a p p e s l i b r e s c o m m e
celles dont il vient d'être question, à des n a p p e s d é p r i m é e s , a u x -
q u e l l e s s ' a p p l i q u e e n c o r e à p e u p r è s l a f o r m u l e (17), s a u f p o u r l e s
c h a r g e s v o i s i n e s d e c e l l e q u i p r o d u i t l e d é t a c h e m e n t d e l a n a p p e , et
à d e s n a p p e s n o y é e s en d e s s o u s , a u x q u e l l e s o n a p p l i q u e r a e n c o r e
l a f o r m u l e (17) j u s q u ' à l a v a l e u r d e I I q u i d o n n e r a l a m ê m e v a l e u r
q u e l a f o r m u l e (i4) o u l a f o r m u l e (16), s u i v a n t q u e l a n a p p e s e r a à
e
1. Annales des Ponts et Chaussées, 1 8 9 6 , a s e m e s t r e , page 6 7 9 ,

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ressaut éloigné ou influencée par l'aval. P o u r les charges supé-
r i e u r e s à cette l i m i t e , c e s e r a l ' u n e d e c e s d e u x f o r m u l e s (i4) o u
(iG) s u i v a n t le c a s , q u ' i l c o n v i e n d r a d'adopter.

6 5 . D é v e r s o i r s à t a l u s . — M . B a z i n (Annales des Ponts et


Chaussées, iHg8, 2 ° t r i m e s t r e ) a étudié aussi l'écoulement sur des
déversoirs q u i , au lieu d'être limités p a r des p a r o i s verticales, le
sont p a r des parois diversement inclinées. S e s expériences peuvent
être g r o u p é e s en t r o i s s é r i e s p r i n c i p a l e s :
i ° D é v e r s o i r s d o n t le p a r e m e n t d ' a v a l est v e r t i c a l o u p r e s q u e v e r -
t i c a l , a v e c u n e i n c l i n a i s o n v a r i a b l e d u côté d ' a m o n t ;
2 ° D é v e r s o i r s d o n t l e p a r e m e n t d ' a m o n t est v e r t i c a l o u p r e s q u e
v e r t i c a l , a v e c u n e i n c l i n a i s o n v a r i a b l e d u coté d ' a v a l ;
3° D é v e r s o i r s dont les d e u x talus ont une inclinaison de 45° au
plus sur l'horizontale.
D a n s c h a c u n e de ces trois séries, il a étudié les d é v e r s o i r s à crête
m
à v i v e a r ê t e , c e u x à s e u i l d e o , i o d e l a r g e u r , et c e u x à s e u i l d e 0 , 2 0 ;
et m ê m e q u e l q u e s d é v e r s o i r s à c r ê t e d e o,4o d e l a r g e u r .
m
L a c h a r g e a v a r i é , e n g é n é r a l , d e o ' " , i o à o , 4 o , et, p o u r t o u t e s

les séries, s a u f q u e l q u e s rares e x c e p t i o n s , le r a p p o r t — a c o n s t a m -


m
ment augmenté avec la charge. Cependant on constate presque
toujours q u e ce rapport reste constant ou d i m i n u e l é g è r e m e n t l o r s q u e
m m
l'on p a s s e de la c h a r g e d e o , 3 5 à celle de o ,4o, ce q u i s e m b l e i n d i -
quer que l'augmentation constatée pour les charges inférieures ne
se c o n t i n u e r a i t p a s p o u r l e s g r a n d e s .
Voici, sommairement résumés, les résultats principaux de ces
expériences. L e s i n c l i n a i s o n s des talus sont i n d i q u é e s p a r des frac-
t i o n s d o n t l e n u m é r a t e u r est l a h a u t e u r v e r t i c a l e c o r r e s p o n d a n t à l a
l a r g e u r de base i n d i q u é e p a r le d é n o m i n a t e u r , c'est-à-dire égales
a u x tangentes d e s a n g l e s f o r m é s p a r le talus avec l'horizontale.
L o r s q u e le p a r e m e n t d ' a v a l e s t v e r t i c a l o u A p e u p r è s v e r t i c a l , l e s
phénomènes sont a n a l o g u e s à ceux q u e l'on observe s u r les d é v e r -
s o i r s v e r t i c a u x e n m i n c e p a r o i , o u à c r ê t e l a r g e , a v e c cette d i f f é r e n c e
q u e l ' i n c l i n a i s o n d u p a r e m e n t d ' a m o n t a p o u r effet d ' a u g m e n t e r l a
valeur des coefficients, surtout p o u r les nappes d é p r i m é e s , où l'aug-
mentation peut atteindre presque 1 0 p o u r 1 0 0 lorsque l'inclinaison

d u p a r e m e n t d ' a m o n t est - . C e t t e a u g m e n t a t i o n est a u c o n t r a i r e à


2

peine s e n s i b l e l o r s q u e les n a p p e s sont n o y é e s en d e s s o u s .


Tïl
L e tableau s u i v a n t donne les v a l e u r s d u rapport — p o u r les diver- ;

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s e s i n c l i n a i s o n s d e s t a l u s d ' a m o n t et d ' a v a l et p o u r l e s l a r g e u r s de
s e u i l o b s e r v é e s p a r M . B a z i n , et p o u r q u a t r e v a l e u r s d e l a c h a r g o H
m m m m
r e s p e c t i v e m e n t é g a l e s à o . i o , o , 2 0 , o , 3 o et o , 4 o . L a h a u t e u r p
r a
d e s d é v e r s o i r s a été, en g é n é r a l d e o , 5 o ; t o u t e f o i s , q u e l q u e s séries
m
o n t été o b s e r v é e s s u r d e s d é v e r s o i r s d e o , 7 5 d e h a u t e u r .

Crète Seuil largo de


Parement Parement à
d'amont d'aval vive arèto 0-.10 | 0n\20 J fl-,40

1.033
3 1.180
vertical
1 1.110
1.065

0.925
1 1.085
vertical 1.140
i
1.150

1.145 0.945 0.890


1 1.195 1.065 0.970
vertical
a 1.160 1.105 1.025
1.130 1.110 1.055

*
0.995 0.870
3 1.125 1.085
vertical
t 1.085 1.160
1.030 1.050

a 0.875
3 1.180 1.075
vertical
2 1.080 1.195
1.030 i . 060

1.105 0 885
1 1.125 1.065
vertical
1 1.130 1.180
1.130 1.145 -

0.990 0.865 0.745 0.750


1 1.015 0.905 0.855 0.770
vertical
2 1.020 1.060 0.950 0.820
1.025 1.040 1.010 0.865

0.850
1 0.960
vertical
3 0.985
0.885

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Crète Seuil large de
Parement Parement
d'amont d'aval à
m
vive arête OmJO 0 ,20 0»,40

0.880 0.825
1 0.900 0.890
vertical
5 0.910 0.905
0,903 0.905

0.820
1 0.830
vertical
10 0.840
0.845

1.050 0.760
3 1 1.070 0.890
î i 1.075 0.975
1.070 1.030

1.065 0.800 0.785


2 1.090 0.900 0.820
1 i 1.090 0.990 0.870
1.085 1.035 0.910

0.795
2 1 0.890
ï 3 0.950
0.990

0.795
2 1 0.825
1 4 0.855
0.880

0.805
2 1 0.870
1 8 0.920
0.940

0.790
2 1 0.830
6 0.850
1
0.870

0.910
1 3 1.085
1.130
1 1
1.145

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Crète Seuil large d e
Parement Parement
d'amont d'aval à
v i v e arêto Οί,ΙΟ 0»,20 0™,10

0.940
1 3 1.085
1 2 1.170
1.145

1.230 0.930 0.873


1 1 1.205 1.080 0.900
1 1.200 1.150 1.050
l 1.U0 1.180 1.095

1.005 0 915 0.875


1 1 1.110 1.040 0.950
1 2 1.123 1.100 1.020
1.125 1.135 1.055

1.015 0.87η 0.865


1 1 1.005 0.960 0.915
s 1.005 0.990 0.955
i 1.000 1.005 0.970

1.205 0.950 0.895


1 1 1.190 1.070 0.970
2 Í 1.180 1.110 1.030
1.125 1.130 1.060

1.110 0.950 0.895


1 1 1.120 1.045 0.960
2 2 1.135 1.090 1.015
1.135 1.115 1.050

1.045 0.905 0.885


I 1 1.040 0.905 0.925
2 5 1.040 0.995 0.960
1.035 1.010 0.980

M a l g r é l'étendue de ces t a b l e a u x , j ' a i tenu à les r e p r o d u i r e en


e n t i e r s u r t o u t p o u r m o n t r e r c o m b i e n est d é l i c a t e et d i f f i c i l e l a q u e s -
tion de l'évaluation d u v o l u m e d'eau q u i passe p a r - d e s s u s un d é v e r -
s o i r et q u e l l e e r r e u r o n p e u t c o m m e t t r e en a d o p t a n t , a u h a s a r d , u n
coefficient de débit q u e l c o n q u e . J ' a j o u t e r a i encore q u e la s u b s t i t u -
tion d'arêtes a r r o n d i e s a u x arêtes vives des profils e x p é r i m e n t é s
p e u t i n f l u e r n o t a b l e m e n t s u r l e d é b i t . E l l e a g i t , en g é n é r a l , d a n s l e
sens d'une augmentation.

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(»6. D é v e r s o i r s n o y é s . — L o r s q u e le plan d'eau d'aval est
p l u s h a u t q u e le s e u i l , le d é v e r s o i r est noyé. L e s l o i s q u i régissent
l'écoulement deviennent alors encore plus c o m p l i q u é e s .
P o u r l e s d é v e r s o i r s en m i n c e p a r o i , s i l ' o n d é s i g n e p a r H, l a h a u -
teur du n i v e a u d'aval au-dessus du seuil du déversoir, de manière
q u e l a c h u t e ne s o i t a l o r s q u e H — H[, et si p r e p r é s e n t e t o u j o u r s l a
saillie du déversoir au-dessus du fond du c a n a l , le coefficient m
p o u r r a se d é d u i r e de celui des n a p p e s l i b r e s p a r l a f o r m u l e

08) —; = I,O0 ( I +
m \ 5
a pp I V H

D a n s l e c a s p a r t i c u l i e r o ù H] = o , cette f o r m u l e d o n n e — — t > 0 5
ni
que donne a u s s i l a f o r m u l e (16) e n y f a i s a n t d e m ê m e Hi = o et
q u i est a p p l i c a b l e a u x r e t e n u e s d o n t le n i v e a u r e s t e i n f é r i e u r à l a
crête d u d é v e r s o i r . V o i c i u n e table à d o u b l e entrée q u i d o n n e , toutes
c a l c u l é e s , les v a l e u r s de — p o u r u n certain n o m b r e de valeurs de
ni
H, , H — H.
— et de '.

Hi
Valeurs
V a l e u r s de —
de - P
H — Hi

P 0,03 0,10 0,13 0,20 0,30 0,40 0,60 0,80 1,00 1,20 1,50

0,05 0,84 0,74 0,68 0,61 0,58 0,34 0,50 0,47 0,45 0,44 0,43
0,10 0,93 0,83 0,80 0,76 0,70 0,66 0,61 0,58 0,37 0,33 0,54
0,15 0,96 0,90 0,86 0,82 0,77 0,74 0,69 0,66 0,64 0,63 0,61
0,20 0,98 0,94 0,90 0,87 0,82 0,79 0,74 0,71 0,69 0,68 0,07
0,30 1,01 0,97 0,94 0,92 0,88 0,83 0,81 0,79 0,77 0,76 0,75
0,40 1,02 0,99 0,97 0,95 0,92 0,90 0,87 0,84 0,83 0,82 0.81
0,30 1,03 1,01 0,99 0,98 0,93 0,93 0,90 0,89 0,87 0,87 0,86
0,(10 1,03 1,02 1,00 0,99 0,98 0,96 0,93 0,92 0,91 0,90 0,89
0.70 1,04 1,02 1,01 1,00 0,99 0,98 0,96 0,94 0,94 0,93 0,92

L a f o r m u l e et l e t a b l e a u q u i p r é c è d e n t n e s ' a p p l i q u e n t qu'impar-
faitement a u x d é v e r s o i r s à crête l a r g e , c o m m e l e s b a r r a g e s à p o u -
trelles. L e s e x p é r i e n c e s d e M . B a z i n ne permettent pas encore d'établir
p o u r c e s é c o u l e m e n t s , u n e f o r m u l e p r a t i q u e . T o u t ce q u e l'on peut
d i r e , a l o r s , c'est q u e , tant q u e la n a p p e reste a d h é r e n t e a u seuil d u
d é v e r s o i r , on p o u r r a se s e r v i r d e s f o r m u l e s q u i s ' a p p l i q u e n t aux
d é v e r s o i r s à p o u t r e l l e s , en f a i s a n t a b s t r a c t i o n d e l a r e t e n u e ; t a n d i s
q u e s i l a n a p p e se d é t a c h e d u s e u i l , on p o u r r a s e s e r v i r d e s f o r m u l e s

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o b t e n u e s p o u r les m i n c e s p a r o i s . N i les u n e s , ni les a u t r e s ne d o n n e -
ront un résultat parfaitement exact.
En p r é s e n c e d e cette i n c e r t i t u d e , i l n ' e s t p e u t - ê t r e p a s i n u t i l e de
r a p p e l e r les f o r m u l e s e m p i r i q u e s en u s a g e :
C'est d'abord celle de L e s b r o s :

q — m H yjng (Il — H)

avec m = o,48 e n v i r o n . E l l e p a r a i t d o n n e r d e s r é s u l t a t s m o i n s e x a c t s
q u e celle de D u B u a t :

q—m ( H + ^-j J ag (H - H')

a v e c l a v a l e u r o,4o à o,4a p o u r l e c o e f f i c i e n t m. On peut a u s s i se


servir de celle de M . M a r y :

pmff \j g H
( — H' -|- h)
2
a v e c l a v a l e u r m = 0 , 8 0 e n v i r o n , et d a n s l a q u e l l e h r e p r é s e n t e la
h a u t e u r d u e à l a v i t e s s e d u c o u r a n t , e n a m o n t d u d é v e r s o i r . I l est à
r e m a r q u e r q u e , d a n s cette d e r n i è r e f o r m u l e , c'est l a h a u t e u r H ' q u i
figure e n d e h o r s d u r a d i c a l , et n o n l a h a u t e u r H , c o m m e dans le
d é v e r s o i r o r d i n a i r e . E l l e a été v é r i f i é e p a r M . S a l l e s (ann. des P. et
E
Ch., i884, 2 s e m e s t r e , p a g e 3o5) au barrage du Bazacle sur la
G a r o n n e à. T o u l o u s e .

GTt. P a s s a g e d'un écoulement p a r orifice à un écou-


lement par d é v e r s o i r *. — L o r s q u e l ' o n abaisse progressi-
v e m e n t le n i v e a u d e l ' e a u en a m o n t d ' u n o r i f i c e r e c t a n g u l a i r e v e r t i c a l
à b a s e horizontale, il vient u n m o m e n t où le l i q u i d e se détache du
b o r d s u p é r i e u r de l ' o r i f i c e qui devient alors un s i m p l e déversoir. Si
a est la h a u t e u r de l'orifice, A ou H la h a u t e u r de l ' e a u a u - d e s s u s de
l ' a r ê t e i n f é r i e u r e et m et M l e s c o e f f i c i e n t s d e d é b i t c o r r e s p o n d a n t à
l ' o r i f i c e et a u d é v e r s o i r , le d é b i t p a r u n i t é d e l a r g e u r s e r a e x p r i m é
par

q — m a ^ / ' i g [h -

p o u r l ' o r i f i c e et p a r

q = M H \fz~glT,
p o u r le d é v e r s o i r .

(i| Ce p a r a g r a p h e est e x t r a i t e n t i è r e m e n t d ' u n e n o t e p u b l i é e p a r M . H é g l y


d a n s les Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences d u 2 7 a v r i l
,896,

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S i , dans une première approximation on suppose q u ' a u moment
do l a t r a n s f o r m a t i o n H = h ~ a , o n d e v r a i t a v o i r e n t r e l e s c o e f f i -
c i e n t s m et M l a r e l a t i o n s i m p l e : m = M
M a i s l e s c h o s e s n e s e p a s s e n t p a s tout à fait a i n s i et l a t r a n s f o r -
mation est a c c o m p a g n é e d ' u n c h a n g e m e n t subit d u n i v e a u d ' a m o n t .
m
M . H é g l y a constaté q u e s u r u n orifice rectangulaire de o ,8o d e
m
l a r g e u r e t d e o ,20 d e h a u t e u r , s a n s c o n t r a c t i o n l a t é r a l e , l o r s q u ' o n
abaisse le plan d'eau d'amont, le détachement a lieu q u a n d l a c h a r g e ,
m
m e s u r é e à c i n q m è t r e s en a m o n t , e s t e n c o r e d e o ,o28 s u r l e s o m m e t
ra
o u d e o ,aa8 s u r l e s e u i l d e l ' o r i f i c e . E t e n m ê m e t e m p s q u e l a
t r a n s f o r m a t i o n s ' o p è r e , le n i v e a u s ' a b a i s s e l é g è r e m e n t d ' u n e petite
quantité e q u i n ' a p a s p u être m e s u r é e . S i l ' o n a d m e t q u e le débit s e
conserve d a n s le p a s s a g e d ' u n r é g i m e à l'autre, on a u r a i t alors :

p o u r l'orifice : qi — m. 0,20 ^2^.0,128


pour le déversoir : q = M (0,228 — e )
l \J2.g (0,228 — E).

E n m e t t a n t p o u r m et M l e s c o e f f i c i e n t s c o n n u s r e l a t i f s a u x c o n -
ditions d'écoulement, M . Hégly a calculé l a valeur de £ qu'il a
m
trouvée de o ,oo5.
S i , e n s u i t e , o n r e l è v e le n i v e a u , l ' é c o u l e m e n t en d é v e r s o i r d i s p a -
rait q u a n d l a s u r f a c e d e l'eau affleure le b o r d s u p é r i e u r d e l'orifice.
A l o r s , le n i v e a u en a m o n t est d é j à p l u s h a u t q u e ce b o r d s u p é r i e u r
de o,o34, c ' e s t - à - d i r e q u e l a c h a r g e s u r l e s e u i l e s t d e 0,234. A u
m o m e n t où la transformation s'opère, le niveau se relève b r u s q u e -
m e n t d ' u n e p e t i t e q u a n t i t é e' q u i n ' a p a s é t é m e s u r é e n o n p l u s . L e s
deux formules de débit sont alors

p o u r l'orifice : q, — m. 0,20 \jzg (o,i34 + «')


p o u r le d é v e r s o i r : q = M . 0,234
t <Jzg o,234,
ce q u i , a v e c l e s v a l e u r s c o n n u e s d e s c o e f f i c i e n t s m et M , d o n n e
£ = o,oi4-
Il r é s u l t e d e c e s c o n s t a t a t i o n s q u e s u i v a n t q u e l ' o n o p è r e p a r
m
a b a i s s e m e n t d u n i v e a u o u p a r r e l è v e m e n t , e n t r e l e s c h a r g e s o ,248
nl
et 0,228 s u r l ' o r i f i c e o u e n t r e o ,234 et 0,223 s u r l e d é v e r s o i r , o u c e
qui revient a u m ê m e suivant q u e le débit d i m i n u e ou augmente
e n t r e l e s l i m i t e s d e 221 l i t r e s e t d e 206 l i t r e s p a r m è t r e d e l a r g e u r
l'écoulement peut a v o i r lieu sous l'une o u l'autre d e s d e u x f o r m e s .
C'est u n p h é n o m è n e a n a l o g u e à c e l u i q u i a é t é c o n s t a t é s u r l e s
déversoirs dans le p a s s a g e d'une n a p p e adhérente à une nappe
n o y é e a u - d e s s o u s ; i l c o n f i r m e l ' o b s e r v a t i o n g é n é r a l e q u i a été faite
à l a p a g e 110 c i - d e s s u s .

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Le fait qui vient d'être rapporté fournira peut-être, d'après
M. H é g l y , m a l g r é l'incertitude qui reste s u r la v a l e u r d e s d é n i v e l l a -
t i o n s E et e', u n e i n d i c a t i o n u t i l e p o u r l ' é t u d e du phénomène de
contraction des veines liquides. L e s d e u x écoulements q u i se succè-
dent ne sont p a s de m ê m e nature ; si la s u r f a c e i n f é r i e u r e de la n a p p e
ne s u b i t p a s de c h a n g e m e n t de f o r m e , il n'en est p a s d e m ê m e de
la surface s u p é r i e u r e . Q u a n d la nappe déversante a r r i v e a u contact
d u b o r d s u p é r i e u r de l ' o r i f i c e , l a d i r e c t i o n d e s filets l i q u i d e s à l ' a m o n t
est a u s s i t ô t m o d i f i é e et l e u r c o u r b u r e , d ' a b o r d t o u r n é e v e r s l e b a s ,
s e t o u r n e v e r s l e h a u t d a n s la p a r t i e a v o i s i n a n t l ' o r i f i c e ; il s e p r o d u i t
en m ê m e t e m p s , s u r t o u t e l a s u r f a c e d e l a n a p p e q u i s e t r o u v e
i m m é d i a t e m e n t en a m o n t d e 1 o r i f i c e , u n e a u g m e n t a t i o n d e p r e s s i o n
d u e à la petite m a s s e d'eau t o u r b i l l o n n a n t e qui s'y a c c u m u l e . A
l ' a v a l , l'effet d e cette a u g m e n t a t i o n d e p r e s s i o n e s t d ' a u g m e n t e r la
c o n t r a c t i o n et d e d i m i n u e r l e c o e f f i c i e n t d e d é b i t .

§ 7-

APPLICATION DES FORMULES

(¡8. T e m p s nécessaire à l a vidange d'un réservoir


par un orifice inférieur. — Considérons un réservoir A B
(fig. 4g) percé à s a partie i n f é r i e u r e d'un orifice C D dont n o u s a p p e l -
l e r o n s l a s e c t i o n w . S u p p o s o n s q u e ce r é s e r -
voir ait une section horizontale que nous
représenterons par A e t q u ' i l soitrempli d'eau
j u s q u ' à u n e h a u t e u r h a u - d e s s u s d e cet o r i -
A fice. A d m e t t o n s e n c o r e q u e l a s e c t i o n A s o i t
assez g r a n d e p a r r a p p o r t à OJ p o u r que les
vitesses des molécules l i q u i d e s à l'intérieur
du réservoir soient toujours négligeables.
L o r s q u e la hauteur h s e r a d e v e n u e z, la
vitesse d'écoulement, dans cette h y p o t h è s e , s e r a \lzjz, le v o l u m e
d'eau écoulé pendant l'unité de t e m p s m.w sj'ujz, et p e n d a n t le
t e m p s dt le p r o d u i t d e cette q u a n t i t é p a r c ? / . C e p r o d u i t m e s u r e a i n s i
le v o l u m e d ' e a u s o r t i d u r é s e r v o i r p e n d a n t l e t e m p s dt, et si dz d é s i
gne l'accroissement (négatif) de la h a u t e u r z p e n d a n t le même

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t e m p s , ce m ô m e v o l u m e a u r a p o u r e x p r e s s i o n — Adz. E g a l a n t ces
deux expressions, nous trouvons l'équation :

min \/vfjz dt — — Adz,

_ dz
— irw> yjig. dt = A

I n t é g r o n s et s u p p o s o n s q u e l e t e m p s / s o i t c o m p t é depuis l'épo-
q u e o ù l ' é c o u l e m e n t a c o m m e n c é , o u q u e z = h p o u r f = o, n o u s
o b t e n o n s , si A est u n e f o n c t i o n d o n n é e d e z :

w j \2g. t = j"h dz A

Cette équation f e r a c o n n a î t r e le t e m p s 7¿ nécessaire pour que le


niveau atteigne une hauteur z quelconque au-dessus du fond. S i
n o u s cherchons le t e m p s T nécessaire à la v i d a n g e complète, il fau-
d r a y f a i r e z — o, ce q u i d o n n e r a :

. ... de
T =
HÎU \ ?.g

S i l e r é s e r v o i r est à s e c t i o n c o n s t a n t e , A s o r t d u s i g n e d ' i n t é g r a -
t i o n et l ' o n a , en a p p e l a n t B l e v o l u m e Ah du réservoir :

A 2Ah B

•jigh — , - ,
mga \2gh mu m™ \2gl1
Cette d u r é e totale T est a i n s i e x a c t e m e n t d o u b l e de celle q u i s e r a i t
n é c e s s a i r e s i l a v i t e s s e d ' é c o u l e m e n t r e s t a i t c o n s t a m m e n t é g a l e a ce
q u ' e l l e est a u c o m m e n c e m e n t , l o r s q u e le r é s e r v o i r est p l e i n .
On t r o u v e u n r é s u l t a t a b s o l u m e n t i d e n t i q u e l o r s q u e l'on c a l c u l e
le t e m p s nécessaire au r e m p l i s s a g e d'un r é s e r v o i r , tel q u ' u n s a s
d'écluse, p a r un orifice inférieur a l i m e n t é p a r un b a s s i n d a n s lequel
le n i v e a u s e m a i n t i e n t c o n s t a n t et q u e l ' o n c h e r c h e l a d u r é e d u r e m -
p l i s s a g e total, c'est-à-dire j u s q u ' a u moment o ù le n i v e a u d a n s l e
sas atteint celui du bief a l i m e n t a i r e .
S i le r é s e r v o i r a l a f o r m e d ' u n prisme triangulaire à arêtes hori-
z o n t a l e s , d o n t l a s e c t i o n h o r i z o n t a l e s u p é r i e u r e , à l a h a u t e u r h, s o i t
a p p e l é e A , la section A à u n e h a u t e u r z q u e l c o n q u e s e r a le p r o d u i t
0

z A
de A , p a r le r a p p o r t - , o u bien A = —

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MTO yJTff. t = ^\- h \Jh Z \fz\ •
A L3 3 J
et l a d u r é e t o t a l e T d e l ' é c o u l e m e n t j u s q u ' à z ~ o s e r a i t , e n r e m a r -
A
q u a n t q u ' a l o r s l e v o l u m e B d u r é s e r v o i r est é g a l à —2- :
h
a

T _ 2 A \'h _ 4
0 B

3 ma y/zg 3 \J2gh mul

D e m ê m e , si le réservoir a l a forme d'une p y r a m i d e dont le s o m -


%
Kz 0

met soit à l'orifice, d e telle sorte q u e A = , o n obtient :

irm v V . t = ^ [jj à a
y h — g r 2
v*]>

A A
et, e n r e m a r q u a n t q u e l e v o l u m e B e s t a l o r s é g a l à - î - :

: A
T = :1
\lh 0

mu)/ 2g min \j igh


D a n s ces d e u x derniers cas, l'hypothèse q u e n o u s a v o n s faite,
d'une section A toujours assez g r a n d e p o u r que les vitesses, à l'in-
térieur d u réservoir, soient toujours n é g l i g e a b l e s n'est plus réalisée.
11 e n r é s u l t e q u e l e t e m p s c a l c u l é p a r l a f o r m u l e e s t p l u s g r a n d q u e
celui q u i est réellement nécessaire à l a v i d a n g e .

<»î>. T e m p s n é c e s s a i r e à l a v i d a n g e p a r u n d é v e r s o i r .
— M a i s l e r é s u l t a t est tout autre s i l ' o n s u p p o s e q u e l e r é s e r v o i r s e
v i d e p a r u n déversoir. Soit toujours u n r é s e r v o i r A B (fig. 5o) dont
la section horizontale constante est é g a l e à A , présentant d a n s u n e
d e s e s p a r o i s , u n e c o u p u r e C d ' u n e l a r g e u r l, f o r m a n t d é v e r s o i r et
situéo à u n e p r o f o n d e u r h au-dessous
du n i v e a u primitif. C h e r c h o n s le temps
n é c e s s a i r e p o u r q u e c e niveau s ' a b a i s s e
j u s q u ' à l a crête C d e ce d é v e r s o i r , en
faisant l a m ê m e hypothèse q u e précé-
d e m m e n t , c'est-à-dire en admettant q u e
l e s v i t e s s e s d e s m o l é c u l e s f l u i d e s dans_la
partie À B C D sont toujours n é g l i g e a b l e s .
L o r s q u e l e niveau A B n e s e r a p l u s q u à u n e h a u t e u r z a u - d e s s u s d e
l a c r ê t e , l e d é b i t d u d é v e r s o i r p a r u n i t é d e t e m p s s e r a mlz y/vgz, et
le v o l u m e é c o u l é p e n d a n t l e t e m p s dt s e r a mlz s/zgz dt. E g a l a n t c e

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Y o l u m e , c o m m e n o u s l ' a v o n s f a i t p l u s h a u t , a u p r o d u i t —> Adz qui
e x p r i m e l a d i m i n u t i o n de v o l u m e d u r é s e r v o i r d u e à l'abaissement
— de d u n i v e a u d e l a s u r f a c e l i b r e , n o u s o h t e n o n s l ' é q u a t i o n :

mie yjzgz dt — — Adz,


ou bien
ml .— , dz
— —-jig. dt:
z yj'z
Intégrons encore depuis l'époque t = o où z = h jusqu'à une
époque / quelconque, nous trouvons

ml ^— t !__JL

Cette é q u a t i o n fera connaître le t e m p s n é c e s s a i r e pour que le


n i v e a u atteigne u n e h a u t e u r z q u e l c o n q u e a u - d e s s u s de la crête du
d é v e r s o i r . M a i s si n o u s c h e r c h o n s le t e m p s n é c e s s a i r e à l a v i d a n g e
complète, il faut faire z = o , ce q u i d o n n e t i n f i n i . L e r é s e r v o i r n e
p o u r r a donc j a m a i s se vider entièrement. C e r é s u l t a t p a r a d o x a l est
d û à ce q u e n o u s a v o n s n é g l i g é l e s v i t e s s e s d e s m o l é c u l e s à l ' i n t é r i e u r
d u r é s e r v o i r q u i , e n r é a l i t é , s o n t d i f f é r e n t e s d e z é r o et représentent
u n e c e r t a i n e f o r c e v i v e q u i a c t i v e l ' é c o u l e m e n t et l e f a i t s e t e r m i n e r
p l u s tût q u e n e l ' i n d i q u e l a f o r m u l e .
Mais i l r é s u l t e e n t o u t c a s d e cette f o r m u l e q u e l a durée de
l a v i d a n g e c o m p l è t e , s i e l l e n ' e s t p a s i n f i n i e , est t r è s g r a n d e , c ' e s t - à -
dire q u ' a u d e s s o u s d ' u n e certaine limite le n i v e a u ne s'abaisse p l u s
qu'avec une e x t r ê m e lenteur. Cette propriété fait d u déversoir un
ouvrage précieux comme régulateur du niveau des réservoirs à
alimentation variable.
On peut d ' a i l l e u r s , en m e t t a n t d e s chiffres d a n s l a f o r m u l e précé-
dente, se r e n d r e c o m p t e de la m a r c h e p r o g r e s s i v e de l a v i d a n g e d u
r é s e r v o i r et m e t t r e e n é v i d e n c e l e r a l e n t i s s e m e n t q u ' e l l e s u b i t . Si,
en v u e de faciliter la c o m p a r a i s o n , on p r e n d p o u r unité de t e m p s la
durée nécessaire p o u r que le réservoir se vide a u x trois quarts, ou

p o u r q u e z a t t e i g n e l a v a l e u r - h, l e s t e m p s n é c e s s a i r e s d e p u i s l ' o r i -
4

g i n e de l ' é c o u l e m e n t p o u r q u e le r é s e r v o i r se v i d e d e — , - , etc., ou

io t\
p o u r q u e z p r e n n e l e s v a l e u r s — h, - h, e t c . , s o n t l e s s u i v a n t s :

pour-= i °,9 o,75 io


o,5o 40 , 2 5 0, 10 0,01 0,001

o,o54 0,156 o , 4 i 4 1,000 2 , 1 6 2 9 , 0 0 0 3 0 , 6 2

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A p r è s u n temps trente fois plus l o n g environ que celui qu'il a u r a
fallu p o u r q u e le r é s e r v o i r s e v i d e a u x t r o i s q u a r t s , l e n i v e a u s e
sera a b a i s s é de telle m a n i è r e q u e la h a u t e u r s u r la crête d u d é v e r s o i r
n e s e r a p l u s q u e l a m i l l i è m e p a r t i e d e ce q u ' e l l e était p r i m i t i v e m e n t .
E l l e sera d o n c , a u b o u t d e ce t e m p s , r é d u i t e p a r e x e m p l e à trois
d i x i è m e s d e m i l l i m è t r e , si e l l e é t a i t a u d é b u t de o m . 3 o . E l l e a u r a
été r é d u i t e à l a c e n t i è m e p a r t i e d e s a v a l e u r p r i m i t i v e a u b o u t d'un
t e m p s é g a l à n e u f f o i s c e l u i q u i est p r i s p o u r u n i t é . On v o i t d o n c
q u e s i l a d u r é e t o t a l e d e l a v i d a n g e est, t h é o r i q u e m e n t , infinie, la
d u r é e p r a t i q u e o u effective est p a r f a i t e m e n t l i m i t é e .

7 0 . C a l c u l de l a l o n g u e u r à donner à u n d é v e r s o i r .
— P o u r calculer la l o n g u e u r que doit avoir un déversoir c o m m e
o u v r a g e r é g u l a t e u r , il f a u t c o n n a î t r e La loi s u i v a n t l a q u e l l e est a l i -
m e n t é le r é s e r v o i r d o n t il s ' a g i t d e m a i n t e n i r le n i v e a u et s e d o n n e r ,
par des considérations l o c a l e s , le maximum de h a u t e u r que ce
n i v e a u n e d o i t p a s d é p a s s e r . A l o r s , le d é b i t a l i m e n t a i r e Q é t a n t s u p -
p o s é c o n n u en f o n c t i o n d u t e m p s , Q =f(t), si l ' o n d é s i g n e p a r A
c o m m e p l u s h a u t l ' a i r e h o r i z o n t a l e d u r é s e r v o i r , o u l'aire de la s u r -
face l i b r e de l'eau d o n t le n i v e a u est m a i n t e n u p a r le d é v e r s o i r , l l a
l a r g e u r c h e r c h é e , z l a h a u t e u r d u n i v e a u a u - d e s s u s d e l a crête à u n e
é p o q u e q u e l c o n q u e t ; le v o l u m e d'eau entré p e n d a n t le t e m p s dt
!
s e r a Qdl ; le v o l u m e é c o u l é s e r a mlz \ 2gz dt et c'est l a d i f f é r e n c e
d e c e s d e u x v o l u m e s q u i c o r r e s p o n d r a à la s u r é l é v a t i o n dz é p r o u v é e
p a r le n i v e a u p e n d a n t l e t e m p s dt. On a u r a a i n s i l ' é q u a t i o n :

Qdt — mlz \l2gz dt — Adz ;


et l a r é s o l u t i o n du problème exigerait alors l'intégration de cette
équation différentielle linéaire du p r e m i e r ordre.
O r d i n a i r e m e n t , d a n s les a p p l i c a t i o n s , on s u p p o s e Q constant. L e
d é v e r s o i r est calculé p o u r q u e , si le débit a l i m e n t a i r e atteint une
certaine valeur m a x i m u m qu'il conserve pendant un temps donné,
le n i v e a u d u r é s e r v o i r n e s ' é l è v e p a s a u - d e s s u s d ' u n p o i n t d é t e r m i n é .
Alors l'intégration se réduit à u n e q u a d r a t u r e , m a i s elle conduit
e n c o r c à u n e f o r m u l e b i e n c o m p l i q u é e , durit l ' e m p l o i ne s a u r a i t ê t r e
r e c o m m a n d é ' . On a r r i v e à une a p p r o x i m a t i o n bien suffisante en

1. Si l ' o n pose p o u r a b r o g e r y* =z — ^ ^ z, l a r e l a t i o n e n t r e t et r est d o n n é e


2

par
!
A |~ 1 i 4 - u + « .fc a y + i " ]
t — — - Los;.- —' * I a r e tangr. ; — 1 -4- c o n s t a n t e .

L a c o n s t a n t e se d é t e r m i n e r a i t p a r les conditions initiales j la hauteur s à


l'époque i ~ o par exemple.

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c h e r c h a n t q u e l l e est l a l o n g u e u r l n é c e s s a i r e p o u r q u e l e d é v e r s o i r
d é b i t e l e v o l u m e a l i m e n t a i r e Q l o r s q u e le n i v e a u a t t e i n d r a la l i m i t e
extrême z it q u ' i l n e l u i est p a s p e r m i s d e d é p a s s e r . O n a u r a a i n s i :

' = - 2 = ,
mzi \2gs l

et l ' o n s e r a c e r t a i n q u e l a h a u t e u r de l'eau a u - d e s s u s d u déversoir


n ' a t t e i n d r a j a m a i s l a l i m i t e Zi ; i l f a u d r a i t p o u r c e l a q u e le d é b i t
m a x i m u m Q s e m a i n t i n t p e n d a n t u n e d u r é e i n f i n i e . I.e niveau s ' a p -
p r o c h e r a d ' a u t a n t p l u s d e l a l i m i t e z,, q u e l e d é b i t m a x i m u m Q a u r a
d u r é p l u s l o n g - t e m p s ; il r e s t e r a a u c o n t r a i r e d ' a u t a n t p l u s a u - d e s s o u s
q u e l e d é b i t m a x i m u m a u r a été p l u s é p h é m è r e .
D a n s tous les p r o b l è m e s relatifs a u x déversoirs, la partie la plus
d é l i c a t e et l a p l u s d i f f i c i l e s e r a t o u j o u r s l a d é t e r m i n a t i o n d u c o e f f i -
c i e n t d e d é b i t . L e s d é v e l o p p e m e n t s d o n n é s à c e s u j e t a u x a r t i c l e s 54
à 6 5 m o n t r e n t entre q u e l l e s limites étendues peut v a r i e r la v a l e u r d e
ce c o e f f i c i e n t et c o m b i e n o n p e u t se t r o m p e r e n a d o p t a n t m ê m e u n e
valeur moyenne.
m
Si, p a r exemple, on a un barrage formé de poutrelles de o 2 o
d ' è q u a r r i s s a g e et p r é s e n t a n t u n e h a u t e u r d'un mètre au-dessus d u
m n ,
f o n d d u c a n a l ( c = o 2 0 , p = i o o ) et si l ' o n a o b s e r v é u n e c h a r g e
m
H = o 2 0 s u r ce d é v e r s o i r , o n d e v r a , p o u r t r o u v e r l e c o e f f i c i e n t d e
d é b i t s e r e p o r t e r d ' a b o r d a u t a b l e a u d u n ° 5 6 q u i d o n n e r a m' = 0,428.
S i l a n a p p e est l i b r e , c e c o e f f i c i e n t d o i t être r e c t i f i é p a r l a f o r m u l e

(17) d a n s l a q u e l l e o n f e r a — = 1, c ' e s t - à - d i r e q u ' i l d e v r a être m u l t i -


c
p l i é p a r o , 8 8 5 ce q u i d o n n e r a

m ' 0,378.

Si l a n a p p e , a u l i e u d ' ê t r e l i b r e , s ' é c o u l e d a n s u n b i e f r e t e n u à
m
une h a u t e u r d e o 2 o a u - d e s s o u s d u s e u i l d u b a r r a g e , o n d e v r a a p -
1
p l i q u e r l a f o r m u l e (16) d a n s l a q u e l l e o n f e r a — = 1, o u b i e n m u l -

t i p l i e r l e p r e m i e r c o e f f i c i e n t p a r 1,20, ce q u i d o n n e r a

m — 0,024 ;

l e d é b i t s e r a d o n c a u g m e n t é d e l\o p o u r c e n t .
m
S i l a h a u t e u r p d u b a r r a g e a u - d e s s u s d u fond n'était q u e de o 4 o
m
a u l i e u d e i o o , le t a b l e a u d u n° 5 6 f o u r n i r a i t ni - " o,447 et l a f o r -
m u l e (r/|) d a n s l a q u e l l e on ferait— = 2 c o n d u i r a i t à m ~ i , i 4 4 ni

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ou bien

m — o,511.

A u l i e u d ' u n d é v e r s o i r à p o u t r e l l e s , o n p e u t a v o i r , ce q u i s e r e n -
contre assez f r é q u e m m e n t , u n b a r r a g e en m a ç o n n e r i e d o n t les d e u x
parements seraient inclinés à 45 degrés. Supposons que, sur un
m
p a r e i l d é v e r s o i r , f o r m a n t u n e s a i l l i e d e o 5 o s u r le f o n d d u l i t , on
m
o b s e r v e le p a s s a g e d une couche d'eau s o u s une charge H = o io.
L e t a b l e a u d u n ° 5 6 d o n n e a l o r s ni = ; o , 4 3 g et c e l u i d u n ° 6 5 m o n t r e
q u e ce c o e f f i c i e n t ni d e v r a ê t r e m u l t i p l i é p a r i , 2 3 o s i l e b a r r a g e est
à vive arête, c'est-à-dire si les d e u x p a r e m e n t s i n c l i n é s se rencon-
trent au s o m m e t du b a r r a g e ; alors m = ; 0 , 4 3 g X i,a3o = o,54o. Si
r a
a u c o n t r a i r e le b a r r a g e p r é s e n t e u n e crête l a r g e d e o a o , on d e v r a
e m p l o y e r l e m u l t i p l i c a t e u r 0 , 8 7 0 , ce q u i d o n n e r a à m l a v a l e u r

m = o,384,

s o i t un p e u p l u s d e s d e u x t i e r s d e l a p r é c é d e n t e . L e s d é b i t s v a r i e n t
n a t u r e l l e m e n t d a n s le m ê m e rapport.
P o u r en faciliter le c a l c u l , j ' a i d o n n é d a n s l a t a b l e I I , à l a fin du
v o l u m e , l e s v a l e u r s du débit d ' u n d é v e r s o i r p a r m è t r e de l o n g u e u r ,
m
p o u r d i v e r s e s h a u t e u r s d é c h a r g e H c o m p r i s e s e n t r e o o 5 e t 3 m o o , et
p o u r d i v e r s e s v a l e u r s d u c o e f f i c i e n t m c o m p r i s e s e n t r e o , 3 5 et 0 , 7 0 ,
ce q u i c o m p r e n d à p e u p r è s tous les cas de l a p r a t i q u e . L e s débits
c o r r e s p o n d a n f a u x v a l e u r s intermédiaires, soit de la c h a r g e H , soit
du coefficient de débit s'obtiendront facilement p a r interpolation.

§ 8

RESSAUT

7 1 . Ressaut superficiel. Condition pour qu'il se


p r o d u i s e . — Il arrive q u e l q u e f o i s q u ' u n courant d'eau s'écoulant
d a n s u n lit p r i s m a t i q u e r é g u l i e r p r é s e n t e s u r u n e très f a i b l e l o n g u e u r
une brusque variation de n i v e a u . C e p h é n o m è n e , d é s i g n é s o u s le
n o m d e ressaut s u p e r f i c i e l , a été é t u d i é p a r d i v e r s o b s e r v a t e u r s , en
p a r t i c u l i e r p a r B i d o n e , D a r c y , B a u m g a r t e n et M . B a z i n . N o u s a l l o n s
en f a i r e l ' é t u d e t h é o r i q u e et n o u s v e r r o n s p l u s l o i n d a n s q u e l l e s c i r -
c o n s t a n c e s il se p r o d u i t .

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Soient, sur un cours d'eau prismatique, deux sections A B , C D
( f i g . 5 i ) , d e p a r t et d ' a u t r e du point où se produit le r e s s a u t , et
a s s e z d i s t a n t e s d e ce p o i n t p o u r
J
que, dans chacune d'elles, les ^ >»f~ ''' """ "' " •^
filets liquides puissent être £ F
considérés c o m m e parallèles ;
D; I L
appelons Q le débit du cours
d'eau, a ) , u ) i les superficies des
0 Fig. 5 i .
d e u x sections considérées, U , U 0 t les vitesses m o y e n n e s d e s filets
q u i l e s t r a v e r s e n t et : l a p o n t e d u l i t . N o u s a u r o n s d ' a b o r d :

w
Q = o U 0 = u j U , .

Appelons encore A , A les profondeurs


0 t A B et C D et supposons
q u e l e lit s o i t , v e r s l a p a r t i e s u p é r i e u r e , à p e u p r è s r e c t a n g u l a i r e et
d e l a r g e u r /, d e m a n i è r e q u e l ' o n a i t u , — IÙ — l ( A i — A ) . E c r i v o n s 0 0

l ' é q u a t i o n d ' é q u i l i b r e d y n a m i q u e do l a m a s s e l i q u i d e c o m p r i s e e n t r e
A B et C D . L a s o m m e a l g é b r i q u e d e s p r o j e c t i o n s , s u r l ' a x e d u c a n a l ,
d e s p r e s s i o n s e x e r c é e s s u r l e s s e c t i o n s tù et w est r e p r é s e n t é e p a r l a
a (

s u r f a c e C D H F o b t e n u e en m e n a n t p a r l e p o i n t C u n e l i g n e C F , i n c l i -
n é e à 4 5 d e g r é s , j u s q u ' à s a r e n c o n t r e en F a v e c l a p a r a l l è l e a u f o n d
d u lit m e n é e p a r le p o i n t A , p u i s l a l i g n e F H p a r a l l è l e à C D . Cette
s o m m e d e p r o j e c t i o n s , n é g a t i v e , est d o n c é g a l e à

— pg [ C E F + E F H D ] =

—/>njj(m,—A )cos^w (A,—ft )cosi'J=—^pg^-f-w,,)^,—/( )cos i


0 0 0 0

o u b i e n , e n m e t t a n t p o u r A , — A s a v a l e u r —!—-—? : 0

I Mi* — w » 0

c o s l
— r ~ -
A cette f o r c e d o i t s ' a j o u t e r l e f r o t t e m e n t d e l a m a s s e d o n t i l s ' a g i t
sur les parois du lit, a i n s i q u e l a c o m p o s a n t e d u p o i d s d e cette
m a s s e l i q u i d e ; ces d e u x quantités p e u v e n t être n é g l i g é e s a v e c u n e
approximation suffisante Il y a d o n c à é g a l e r l a s o m m e de projec_
tions qui précède à l'accroissement de la quantité de m o u v e m e n t du
liquide pendant l'unité de t e m p s , l e q u e l , si tous l e s filets liquides
avaient la vitesse moyenne U , ou U 0 , aurait pour expression

1. On p e u t v o i r , d a n s Y Essai sur la théorie des Eaux courantes, de M . B o u s -


s i n e s q , pages 1 2 g e t s u i v a n t e s , c o m m e n t o n p o u r r a i t t e n i r c o m p t e d u f r o t t e -
m e n t . Cela r e v i e n t , en s o m m e , à a t t r i b u e r a u c o e f f i c i e n t q u e n o u s a p p e l o n s
p l u s bas a , u n e v a l e u r d i f f é r e n t e .

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p Q ( U I — U ) ; m a i s q u i , en r é a l i t é , e s t u n p e u p l u s g r a n d et p e u t ê t r e
0

e n
représenté p a r pQa (Uj — U )> 0 appelant A un coefficient q u i tient
c o m p t e d e l ' i n é g a l i t é d e s v i t e s s e s d e s filets l i q u i d e s (et a u s s i d e l ' i n -
fluence du frottement, c o m m e il v i e n t d ' ê t r e d i t en n o t e ) . E c r i v a n t
cette é g a l i t é et s u p p r i m a n t le f a c t e u r c o m m u n p, o n a l ' é q u a t i o n :

(19) Q a (U, — U 0 ) = — (uj! — 2


10%) cos i ;

o u b i e n , en m e t t a n t — a u l i e u d e U I et — a u l i e u d e U 0 :

[ D ) i.— (i)„.,,
., - W ,- (i)„
0
g cos 1 2

On p e u t d i v i s e r l e s d e u x m e m b r e s p a r 1 0 — 1 CO ce q u i exclut la
0

s o l u t i o n TOJ = w , laquelle correspond au mouvement uniforme ou


0

g r a d u e l l e m e n t v a r i é . Il vient alors

U ) „ (U. ..
2 g cos 1

Cette é q u a t i o n s e r a i t e n c o r e v é r i f i é e p a r OJJ • — O I s i l ' o n 0 avait


3
— . / L-. D a n s ce c a s , le r e s s a u t n e p e u t s e p r o d u i r e . R é s o l u e
V g cos i
p a r r a p p o r t à IO,, e l l e d o n n e d e u x v a l e u r s , d o n t l ' u n e , n é g a t i v e , e s t
é t r a n g è r e à l a q u e s t i o n ; l ' a u t r e est :

( _ f + V / i + _ ^ ! l _ V
M C O S
\ 2 » 4 o 9 */

Il e s t d ' a i l l e u r s f a c i l e d e r e c o n n a î t r e q u e i a v a r i e e n s e n s i n v e r s e i

de C O : s u r u n c o u r s d ' e a u
0 d o n n é , <O< s e r a d ' a u t a n t p l u s g r a n d q u e
u 0 s e r a p l u s petit, p o u r un m ê m e débit bien entendu. Ces deux
quantités, CO , 0 1 , sont toujours l'une
0 plus grande et l ' a u t r e p l u s
petite q u e l a v a l e u r c o m m u n e p o u r l a q u e l l e l ' é q u a t i o n serait véri-
fiée. On a d o n c n é c e s s a i r e m e n t :

Il <*Q°l • - V "Q'I
w
soit UI > V . > o » S 0 L T
" I< V :<to ;
0

» g cos 1 V g cos i
de sorte q u e les d e u x e x p r e s s i o n s :
1 •—^ -, et 1 — ^ .
3
M g cos 1 0
3
w t g cos i

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sont toujours de s i g n e s contraires. On peut vérifier que lorsqu'elles
diffèrent peu d e z é r o e l l e s sont à p e u p r è s é g a l e s en v a l e u r a b s o -
lue. Dans le ressaut p r o p r e m e n t dit ( e x h a u s s e m e n t ) l ' e x p r e s s i o n

*QH „ , . «US l
i . q u e I on p e u t é c r i r e i .. - est n é g a t i v e a v a n t le
u'g cos i g cos i u
ressaut (pour U = U , CO =
0 CO„) et p o s i t i v e a p r è s (pour U = U,,
TO = O)|). L e c o n t r a i r e aurait lieu dans le ressaut d'abaissement
m o i n s fréquent ou m o i n s observé que le p r e m i e r .
75Ï. Distinction des cours d'eau en deux catégo-
r i e s . — U n c o u r s d ' e a u est d i t tranquille q u a n d cette e x p r e s s i o n
!
«U / . . , „
i ,. - est p o s i t i v e , et torrentueux q u a n d elle est n é g a t i v e .
g cos (' M
D a n s un c o u r s d ' e a u , u n r e s s a u t d ' e x h a u s s e m e n t se p r o d u i t d o n c
l o r s q u ' u n e p a r t i e t r a n q u i l l e f a i t s u i t e à u n e partie, t o r r e n t u e u s e .
P l u s s i m p l e m e n t , o n a p p e l l e q u e l q u e f o i s rivières les cours d'eau
t r a n q u i l l e s et torrents les autres. L e s ressauts d'exhaussement ne
peuvent ainsi se p r o d u i r e que d a n s les torrents q u ' i l s transforment
en c o u r s d ' e a u t r a n q u i l l e s o u r i v i è r e s .

7 3 . P e r t e d e c h a r g e d u e a u r e s s a u t . — L e r e s s a u t est
a c c o m p a g n é d ' u n e p e r t e d e c h a r g e q u ' i l est f a c i l e de c a l c u l e r . S i
t o u s l e s filets l i q u i d e s t r a v e r s a n t l a s e c t i o n G) a v a i e n t l a v i t e s s e
0

U '
m o y e n n e U , la hauteur du plan de c h a r g e serait — au-dessus de la
0

2 9
.
s u r f a c e l i b r e A . M a i s l a f o r c e v i v e t o t a l e d u l i q u i d e e s t en r é a l i t é u n
peu plus grande d e s o r t e q u e s i ET d é s i g n e u n coefficient u n peu
plus g r a n d que l'unité, cette h a u t e u r pourra être exprimée par
8
v
a - — . D e m ê m e , le p l a n d e c h a r g e , d a n s l a s e c t i o n ai! s e r a i t à u n e
U s
hauteur a — au-dessus de la surface l i b r e C . S'il n'v avait pas
2
.9
e x h a u s s e m e n t de la surface, la perte de c h a r g e serait donc s i m -
u [\j *
U ) J

plement - - — . M a i s l'exhaussement du niveau, qui a pour


2;/

valeur ' • c o s i d o i t ê t r e r e t r a n c h é d e cette q u a n t i t é p o u r d o n n e r

la perte de c h a r g e r é e l l e q u i se t r o u v e a i n s i être

—- COS l.
1. Ceci a été d é m o n t r é p a g e 38. Je d é s i g n e p a r l a m ê m e l e t t r e « des c o e f f i -
cients n u m é r i q u e s n ' a y a n t pas l a m ê m e s i g n i f i c a t i o n , m a i s a y a n t très sensi-
b l e m e n t l a m ê m e v a l e u r . G e l a n'a a u c u n i n c o n v é n i e n t d a n s Jes a p p l i c a t i o n s .
9

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ce q u i p e u t s ' é c r i r e :

- (U +U ) a ( U - U . ) -
t 0 0 c o s «.

En m e t t a n t p o u r <x ( T J , , — U j ) s a v a l e u r , -^—(to^ — <o *) c o s Ï,


0

déduite de l'équation (19), p u i s , p o u r L^-f-Uo, la valeur égale


Q Q
— -| , nous obtenons :

cos
~ Q r Oi* -
( ~ + »~ .)/ 2TT/
as- W <V)' '- L cos I ;

o u b i e n , en r é d u i s a n t et s i m p l i f i a n t :

w
/ \ 4 i<">o /

P u i s , en r e m a r q u a n t q u e la p a r e n t h è s e est é g a l e a , nous

t r o u v o n s enfin, p o u r l ' e x p r e s s i o n de la perte de c h a r g e due a u ressaut


superficiel :
(w, — &)„)'
— c o s 1.

L o r s q u e l e lit a u n e p e n t e f a i b l e , c o s i p e u t ê t r e p r i s é g a l à l ' u n i t é ,
et s i , en m ê m e t e m p s , l a s e c t i o n est r e c t a n g u l a i r e , o n a iùy — lh\,
tj 0 = lh 0 et l ' e x p r e s s i o n d e l a p e r t e d e c h a r g e d e v i e n t :

(A, - h )>
0

C ' e s t s o u s cette f o r m e s i m p l i f i é e q u ' e l l e a été c a l c u l é e l a p r e m i è r e


fois par Bélanger.

74. Exemples de ressauts. — L e phénomène du ressaut,


l
dit M . Bazin , très r a r e d a n s les c o u r s d ' e a u n a t u r e l s , se produit
au c o n t r a i r e très f r é q u e m m e n t dans les c a n a u x artificiels à p a r o i s
r é g u l i è r e s et à f o r t e s p e n t e s . I l a été s i g n a l é p o u r l a p r e m i è r e f o i s p a r
B i d o n e [Mèm. de l'Acad. de Turin, 1820), m a i s il s ' e n f a u t d e
b e a u c o u p q u e l ' o b s e r v a t i o n d e ce p h é n o m è n e s o i t s u s c e p t i b l e d ' a u -
tant de p r é c i s i o n q u ' o n p o u r r a i t le c r o i r e à l a l e c t u r e de s o n mé-

1. Recherche! expérimentale» tur l'écoulement de l'eau dans les canaux décou-


verts.

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«U« l
moire. Lorsque . . - , q u i d a n s les c a n a u x r e c t a n g u l a i r e s d e v i e n t
g cos i w m

S
«U . . . .
— ., est peu supérieur à l'unité, l e r e s s a u t est f o r t a l l o n i r é et
gh cos i
présente l'aspect d ' u n e s i m p l e c o n t r e p e n t e c o u v e r t e d'ondulations.
A m e s u r e q u e cette q u a n t i t é a u g m e n t e , on v o i t l e r e s s a u t s e r a c -

tr 25-56 41"S6 60T95 7Ï-73 80" _ _96"16 10i'l6

Fig. 5s.
R e s s a u t o b s e r v é s u r le p o n t a q u e d u c de R o q u e f a v o u r ( c a n a l de M a r s e i l l e ) .

c o u r c i r et l ' o n finit par obtenir un relèvement à peu près subit de


l a s u r f a c e . L e r e s s a u t est s u i v i d e fortes o n d u l a t i o n s qui rendent
impossible tout nivellement exact, m a i s qui conservent une position
à peu près fixe. Dans les d e u x ressauts remarquables qu'il a ob-

Fig. 53.
Profil en travers du canal, immédiatement après l'extrémité du pont.

s e r v e s a n p o n t d e R o q u e f a v o u r et s u r l e c a n a l d e C r a p o n n e , B a u m -
g a r t e n a r e l e v é a u s s i e x a c t e m e n t q u e p o s s i b l e l a d i s t a n c e et l a h a u -
teur de ces o n d u l a t i o n s , q u i se p r o l o n g e a i e n t , h R o q u e f a v o u r , s u r
p l u s de 5 o m è t r e s de l o n g u e u r (fig. 5 a ) . A u pont de C r a u , où le
ressaut était très v i o l e n t ( f i g . 5 4 ) , ces o n d u l a t i o n s étaient e x t r ê m e -
m e n t f o r t e s et b e a u c o u p p l u s é l e v é e s a u m i l i e u d u c a n a l q u e s u r l e s

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b o r d s (fig. 5 5 ) . Cette remarque, est g é n é r a l e : il e x i s t e toujours,
dans l'axe du courant, une protubérance p l u s élevée q u e le long

m m -
2b ' X 6Î lÌX.T5]£x BV_ 1007

F i g . 54.
R e s s a u t o b s e r v é s u r l e p o n t a q u e d u c de C r a u ( c a n a l d e C r a p o n n e ) .

d e s p a r o i s ; le r e s s a u t l u i - m ê m e a f f e c t e l a f o r m e d ' u n a r c d o n t l a
c o n c a v i t é est t o u r n é e v e r s l ' a i n o n t .

F i g . 55.
P r o f i l e n l o n g i n d i q u a n t l e d é t a i l des o n d e s q u i s u i v e n t le r e s s a u t e n t r e l e s
p o i n t s C et D , de l a f i g u r e 54.

Il est donc impossible d'obtenir, au milieu de l'agitation de


l ' e a u , u n e é v a l u a t i o n e x a c t e d e l a h a u t e u r d u r e s s a u t ; l o r s q u ' i l est

bien accusé, c'est-à-dire l o r s q u e -.dépasse 2 , il n e présente


g h cos i
plus à l'œil que l'aspect d'une b a r r e d'écume bouillonnant avec
v i o l e n c e ; s a h a u t e u r et m ê m e s a p o s i t i o n d a n s l e c a n a l s o n t s o u m i s e s
à une fluctuation incessante, a u m i l i e u de l a q u e l l e on ne peut s o n g e r
à u n e m e s u r e p r é c i s e de l a p r o f o n d e u r d u c o u r a n t .

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I 9

TOURBILLONS

7o. Etude sommaire des tourbillons liquides. —


N o u s a v o n s déjà parlé de l'agitation dite t o u r b i l l o n n a i r e , o u des
mouvements irréguliers, presque toujours giratoires, qui s'observent
d a n s l e s c o u r a n t s l i q u i d e s . C e s t o u r b i l l o n s n ' o n t , en g é n é r a l , q u ' u n e
très f a i b l e d u r é e , m a i s cependant paraissent se r e p r o d u i r e à peu
près périodiquement au môme lieu, sous l'influence d'une môme
cause qui, bien que continue ou permanente, produit ainsi des
effets i n t e r m i t t e n t s ; ils ne p e u v e n t être étudiés f a c i l e m e n t , m a i s on
en t i e n t c o m p t e d a n s t o u t e l a m e s u r e p o s s i b l e , eu égard aux res-
sources actuelles de l ' a n a l y s e , en substituant, a u x vitesses réelles
des molécules', les vitesses m o y e n n e s l o c a l e s , définies c o m m e n o u s
l ' a v o n s fait p l u s h a u t ( n ° 16, p a g e 23). C e s t o u r b i l l o n s o n t s o u v e n t
l e u r s a x e s d e g i r a t i o n h o r i z o n t a u x et i l s s e p r é s e n t e n t s o u s l a f o r m e
de r o u l e a u x p a r t a n t d u f o n d , q u i g r o s s i s s e n t o u s ' é l è v e n t à t r a v e r s
l a m a s s e l i q u i d e et v i e n n e n t s'épanouir à la surface. C e u x qui ont
leurs axes verticaux persistent p l u s l o n g t e m p s , m a i s se dissipent
é g a l e m e n t à une certaine d i s t a n c e d u point où i l s ont p r i s n a i s s a n c e
pour reparaître un instant après.

I n d é p e n d a m m e n t d e c e s t o u r b i l l o n s , a c c i d e n t e l s et i r r é g u l i e r s , i l
se p r o d u i t q u e l q u e f o i s , s o u s l ' i n f l u e n c e d e c a u s e s d é t e r m i n é e s , d e s
mouvements giratoires réguliers, permanents, dans lesquels les
molécules liquides décrivent, autour d'un axe sensiblement vertica^
des trajectoires à p e u près c i r c u l a i r e s . C e s m o u v e m e n t s , d o n t nous
allons faire une étude s o m m a i r e , sont de deux sortes : ou bien la
matière tourbillonnante se r e n o u v e l l e s a n s cesse p a r un é c o u l e m e n t
le l o n g d e s o n a x e , o u b i e n e l l e r e s t e f o r m é e d e s m ô m e s p a r t i c u l e s .

KG. T o u r b i l l o n s d e p r e m i è r e espèce. — L e p r e m i e r cas


se p r é s e n t e d a n s t o u t é c o u l e m e n t p a r u n orifice, sous des c h a r g e s
assez peu considérables pour que la surface libre du liquide devienne
s e n s i b l e m e n t c o n c a v e , et l o r s q u ' i l e x i s t e q u e l q u e d i s s v m é t r i e t e n -
dant à p r o d u i r e une rotation de l a m a s s e a u t o u r d'un a x e v e r t i c a l .
Les tourbillons de cette p r e m i è r e espèce se p r o d u i s e n t d a n s des
r é s e r v o i r s d o n t le fond est percé d ' u n t r o u , ou b i e n p r è s des v a n n e s

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e n t r ' o u v e r l e s d'où l'eau s ' é c h a p p e p a r le b a s . Ils se produisent, en-
core, par exemple, lorsqu'un coup d ' a v i r o u , p l o n g e a n t à une cer-
taine profondeur et i m p r i m a n t aux m o l é c u l e s l i q u i d e s situées à
cette p r o f o n d e u r u n e v i t e s s e p l u s g r a n d e q u ' à c e l l e s d e l a s u r f a c e ,
t e n d à f o r m e r u n c r e u x o ù d o i t d e s c e n d r e le l i q u i d e s u p é r i e u r .
D a n s tous ces c a s , l ' e n t o n n o i r se c r e u s e a u t o u r d ' u n a x e vertical
et le m o u v e m e n t e s t d e s c e n d a n t . C o n s i d é r o n s , d a n s u n p a r e i l t o u r -
billon, une particule voisine de la surface ; admettons que sa trajec-
toire soit s e n s i b l e m e n t un cercle horizontal de r a y o n r ; appelons z
son ordonnée au-dessus d'un plan h o r i z o n t a l i n f é r i e u r , V et p l a
v i t e s s e et l a p r e s s i o n d e cette p a r t i c u l e . S o i t p 0 la pression atmos-
p h é r i q u e c o n s t a n t e , et V l a v i t e s s e é g a l e m e n t c o n s t a n t e a v e c l a q u e l l e
0

les m o l é c u l e s fluides arrivent au bord du tourbillon considéré


c o m m e limité à un r a y o n r q u e rien n ' e m p ê c h e de s u p p o s e r infini.
0

Si nous r e g a r d o n s le mouvement comme permanent et s i ' n o u s


admettons que la composante v e r t i c a l e w' d e l ' a c c é l é r a t i o n soit
n é g l i g e a b l e , la derniôro des é q u a t i o n s ( i ) d e l a p a g e 2 2 , se r é d u i s a n t

à ^ = — pff, m o n t r e q u e l a p r e s s i o n v a r i e , s u r u n e m ê m e v e r t i c a l e ,

s u i v a n t la loi h y d r o s t a t i q u e . D ' a p r è s le théorème de B e r n o u l l i , la

s o m m e — + Z + — est c o n s t a n t e t o u t l e l o n g d e l a t r a j e c t o i r e d ' u n e
H 2g
m o l é c u l e , et p a r s u i t e , s a d é r i v é e p a r r a p p o r t à r e s t n u l l e , ce q u i
donne :
dp ^_ VdV_ ^

Ildr gdr

D'autre part, l'équation générale de l'hydrostatique, appliquée au


mouvement supposé circulaire d'une molécule, nous montrera que

l a d é r i v é e — , d e l a p r e s s i o n p a r r a p p o r t a u r a y o n , est é g a l e à l ' i n e r -
dr
tie d e l ' u n i t é d e v o l u m e s u i v a n t le r a y o n , s e u l e f o r c e a g i s s a n t d a n s

cette d i r e c t i o n s u r l a m o l é c u l e c o n s i d é r é e , c ' e s t - à - d i r e à p — . E n
r
substituant cette v a l e u r à — d a n s l'équation précédente, celle-ci
dr
devient :
a V» VrfV V d\
• [ _=o, ou 1 = o,
ii r gdr r dr
ou, encore, en exceptant le cas r — o :
rrfV d. (\r)

dr dr '

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ce q u i , e n a p p e l a n t G u n e q u a n t i t é c o n s t a n t e , r e v i e n t à :

Vr=V r 0 0 = C.

La vitesse des molécules est inversement proportionnelle à leur


dislance à l'axe.
S i l'on a p p l i q u e à une m o l é c u l e de l a surface libre le théorème
de B e r n o u l l i , / ) a y a n t a l o r s l a v a l e u r c o n s t a n t e p , o n a : a

* + - = £·+*, + — .
n AG ÏI 2g
ce q u i , en a p p e l a n t h l a p r o f o n d e u r z — z d e l a s u r f a c e l i b r e a u -
0

dessous du plan horizontal contenant le b o r d du tourbillon, de


r a y o n r , d o n n e , p o u r l e p r o f i l d e cette s u r f a c e l i b r e :
0

2g 2g \r* r */
0

Ce p r o f i l e s t a s y m p t o t e à l ' a x e v e r t i c a l ; m a i s cette a n a l y s e n e
s'applique pas a u x parties très voisines de l'axe, comme nous
l'avons dit.
L'énergie d'un pareil tourbillon est considérable. Celle d'une
couche c o m p r i s e entre d e u x p l a n s h o r i z o n t a u x distants de l'unité
et e n t r e d e u x c i r c o n f é r e n c e s d e r a y o n s r et r t 0 a pour expression :

r
Ço r
1
ri
f° dr r a
I _ p \ (2nr]dr = irpC I — — irpC L o g . —.
J n 2 J n r ' rl

quantité q u i devient très g r a n d e lorsque n e s t t r è s p e t i t et q u i


deviendrait m ê m e infinie si la f o r m u l e s ' a p p l i q u a i t encore à r — o . t

7 7 . T o u r b i l l o n s d e seconde espèce. — L e s tourbillons


de l a s e c o n d e e s p è c e , d a n s l e s q u e l s l a m a s s e e n m o u v e m e n t ne se
renouvelle p a s , se produisent toutes l e s fois q u ' u n e masse liquide
a n n u l a i r e est a n i m é e d ' u n m o u v e m e n t de rotation qu'elle c o m m u -
n i q u e d e p r o c h e en p r o c h e à d ' a u t r e s m a s s e s a n n u l a i r e s c o n t i g u ë s .
Le mouvement des premières peut leur être i m p r i m é , soit p a r
e x e m p l e p a r le frottement d ' u n c y l i n d r e s o l i d e et c r e u x , i m m e r g é
d a n s le l i q u i d e , s o i t p a r d e u x c o u r a n t s h o r i z o n t a u x , d e s e n s i n v e r s e ,
agissant à la manière d'un couple sur deux points opposés des
masses annulaires considérées. L e mouvement dépend alors évi-
demment du coefficient de frottement intérieur d e s couches liquides

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1
les u n e s s u r lus a u t r e s . O n t r o u v e facilement q u e l o r s q u e le m o u -
v e m e n t est p e r m a n e n t la vitesse V, à une distance r de l'axe d'un
p a r e i l t o u r b i l l o n est e x p r i m é e , A et B étant deux constantes, par :

Cette f o r m u l e donnerait a u s s i V infini p o u r r — o si l'on admet-


t a i t q u ' e l l e fût e n c o r e a p p l i c a b l e à cette l i m i t e . E n t o u t c a s , l a v i t e s s e
commence par diminuer à mesure qu'on s'éloigne du centre du
tourbillon ; elle passe p a r un m i n i m u m d o n t la d i s t a n c e a u centre
est fonction des v a l e u r s des constantes A et B , et elle augmente
ensuite avec r.

i . L e f r o t t e m e n t est é g a l , d ' a p r è s l a n o t e d u n ° 1 6 , à u n c e r t a i n c o e f f i c i e n t s
m u l t i p l i é p a r l a v i t e s s e de g l i s s e m e n t . S i d a n s ces masses a n n u l a i r e s e n m o u -
v e m e n t on suppose que l a vitesse s o i t l a m ê m e en t o u s les p o i n t s d ' u n e m ê m e
v e r t i c a l e , et si l'on considère u n élément c o m p r i s entre d e u x plans m é r i d i e n s
d i s t a n t s de df), e n t r e d e u x p l a n s h o r i z o n t a u x d i s t a n t s d e ds e t e n t r e d e u x
c y l i n d r e s c o n c e n t r i q u e s d i s t a n t s de dr, o n r e c o n n a î t r a q u e l a v i t e s s e d e g l i s -
m e n t , s u r l e s faces rdBdz, e s t é g a l e a u p r o d u i t d u r a y o n r p a r l a d é r i v é e , p a r
V
r a p p o r t à r, de l a v i t e s s e a n g u l a i r e — , e t p a r s u i t e l ' e f f o r t t a n g e n t i e l p a r u n i t é
r
d ' a i r e d e ces faces a u r a p o u r v a l e u r :
d /V
dr \ r
E n e x p r i m a n t l ' é q u i l i b r e de c e t é l é m e n t , c ' e s t - à - d i r e en écrivant l'égalité à
z é r o des s o m m e s des p r o j e c t i o n s s u r les t r o i s d i r e c t i o n s , R, Q,z, des f o r c e s q u i
agissent s u r l u i et de son i n e r t i e , et en r e m a r q u a n t q u e les composantes de
V* . dV
c e t t e i n e r t i e s o n t a — s u i v a n t , le r a y o n et p — s u i v a n t l a t a n g e n t e , o n a u r a
' r " dt
les t r o i s é q u a t i o n s ;
dp _ dp __ V« 1 d. Tr T_ dV
1
dz ^ dr ^ r ' r d» r ' dt'
S i l e m o u v e m e n t e s t p e r m a n e n t l e d e r n i e r m e m b r e de eette t r o i s i è m e é q u a -
t i o n e s t n u l , e t e n m e t t a n t p o u r T sa v a l e u r p r é c é d e n t e , o n a :

2 ± \^ dr1 \(1)1+
r dr |_ r/ J
-a\=O.
dr \ r /
t
d
ou bien L±\R*± (TV] = O ;
2
r dr |_ dr \ r J J
d / V \ ^. d / V \ »B
ce q u i d o n n e : r — [ - | — c o n s t ~ — a l ï .
3
o u bien : — | — 1 —
dr \RJ dr \ r RJ 3

V B
et e n f i n e n a p p e l a n t A u n e n o u v e l l e c o n s t a n t e : - _ A -f- — . 2
r r
( V o i r B o u s s i n e s q , Essai sur la théorie des Eaucc courantes, p a ç e s 6 1 6 à f)3/().

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CHAPITRE IV

TUYAUX DE

i. Formules et tables. — | a. Problèmes divers. — | 3. Elude


détaillée de Vécoulement.

FORMULES ET TABLES

78. Formule générale île l'écoulement dans les


tuyaux de d i a m è t r e c o n s t a n t . — L ' é q u a t i o n générale ( 1 7 )
du m o u v e m e n t p e r m a n e n t d e s c o u r a n t s l i q u i d e s , q u e n o u s a v o n s
établie p l u s h a u t (n° 2 0 , p a g e 4 3 ) :

. T 1 rfn. / d /U«
n ds w 1 v ;
ds \ g
2

peut s ' a p p l i q u e r a u x t u y a u x d e d i a m è t r e c o n s t a n t D . L a v i t e s s e
m o y e n n e U est a l o r s c o n s t a n t e et l e d e r n i e r t e r m e est n u l ; l e p é r i -
D*
m è t r e m o u i l l é y = : — D et l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e IU = T : — . Cette
4
équation devient alors :

1 ll
• , Po 4 , , , ,
SIN 1 — — — = - « (11).
II ds D '

A i n s i q u e n o u s l ' a v o n s d é j à r e m a r q u é a u n ° 3 2 , p a g e 5 3 , le n i v e a u

p i é z o m é t r i q u e , d a n s l ' é t e n d u e ds, s ' e s t a b a i s s é d e ds s i n I —

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D é s i g n o n s p a r J l ' a b a i s s e m e n t d e ce n i v e a u p a r u n i t é d e l o n g u e u r ,
ou bien posons

i dp 0

1 — sin I —.
H ds'
l'équation précédente devient

| D J = ? (U).

E l l e peut s'établir directement.


A p p e l o n s t o u j o u r s co l ' a i r e d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , y s o n p é r i -
mètre, p la pression m o y e n n e s u r une section donnée, I l'angle
f o r m é p a r l ' a x e d u t u y a u avec l'horizontale. S i le m o u v e m e n t est
supposé uniforme, nous pouvons écrire l'équilibre d'une tranche
c o m p r i s e e n t r e d e u x s e c t i o n s t r a n s v e r s a l e s d i s t a n t e s d e ds. L e p o i d s
d e cette t r a n c h e , Tiu>ds, a p o u r c o m p o s a n t e , s u i v a n t l ' a x e d u t u y a u ,
Hoids sin I ; s u r ses d e u x faces e x t r ê m e s s'exercent des pressions
n o r m a l e s d o n t l a d i f f é r e n c e , p r o j e t é e s u r le m ô m e a x e , est — tùdp,
et e n f i n s u r le p o u r t o u r s ' e x e r c e u n f r o t t e m e n t q u i , à r a i s o n d e F
par unité de surface v a u t — Vyds. L'équation d'équilibre sera
ainsi :
fTco ds s i n I — u>dp — Vyds = o.

S i les points de l ' a x e du t u y a u sont rapportés à un plan hori-


zontal inférieur, x étant l'ordonnée d'un point quelconque, la
d i f f é r e n c e — de d e d e u x p o i n t s c o n s é c u t i f s s e r a — de = ds s i n I ;
substituons, changeons les signos et divisons par I I <o, nous
obtiendrons
d
j ,P Z F
i
de 4- — 4- - ~ ds = o.
n u il
L'effort d u frottement F par unité de surface de l a paroi du
t u y a u est u n e fonction de l a vitesse u 0 le l o n g d e l a p a r o i ; m a i s
comme cette v i t e s s e est i n c o n n u e , il est p l u s c o m m o d e , comme
n o u s l ' a v o n s d i t , d e l ' e x p r i m e r en f o n c t i o n d e l a v i t e s s e moyenne
V
U et d ' é c r i r e - = y ( U ) . Il vient ainsi

d
(0 dz + £ + * (U)ds tf = o.

I n t é g r o n s cette é q u a t i o n et a p p e l o n s I I la constante à laquelle

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n o u s d e v r o n s é g a l e r l ' i n t é g r a l e d u p r e m i e r m e m b r e , ce q u i e s t l é g i -
t i m e p u i s q u e U est c o n s t a n t , n o u s t r o u v o n s

* + £ + £ = H - * ¥ ( U ) s.
II 2ff M '

S o u s cette f o r m e , l ' é q u a t i o n m o n t r e q u e l e p l a n d e c h a r g e s ' a b a i s s e


proportionnellement à l a l o n g u e u r s, ce q u i est é v i d e n t à priori
p u i s q u e l a s e u l e c a u s e d e p e r t e d e c h a r g e , le f r o t t e m e n t d u l i q u i d e
c o n t r e l a p a r o i , a g i t p r o p o r t i o n n e l l e m e n t à cette l o n g u e u r s. L a
ligne de charge e s t a l o r s u n e l i g u e i n c l i n é e d o n t l e s o r d o n n é e s
d é c r o i s s e n t l i n é a i r e m e n t à m e s u r e q u e s g r a n d i t , et s i n o u s a p p e -
l o n s J cet a b a i s s e m e n t d u p l a n d e c h a r g e p a r u n i t é d e l o n g u e u r , ce
qui revient à poser :

J = * e p fU),

ou b i e n , p o u r — . u D et w = —,

jDJ=cp(U),

l'équation différentielle ( i ) c i - d e s s u s s'écrira :

dz4r~ + J ds = o,
Y ds i dp . T i dp
ou J = — • — sin I ;

ds ri ds n ds
ce q u i m o n t r e b i e n q u e J est l a m ô m e q u a n t i t é q u e c e l l e q u e n o u s
avons d é s i g n é e p l u s h a u t p a r la m ô m e lettre.
T H . F o r m u l e s p r a t i q u e s . — L a fonction y ( U ) e x p r i m a n t le
f r o t t e m e n t d u l i q u i d e est i n c o n n u e et o n a e s s a y é d e l a r e p r é s e n t e r
de b i e n d e s m a n i è r e s d i f f é r e n t e s . N o u s a l l o n s r a p p e l e r l e s p r i n c i -
p a l e s . O n p e u t t o u j o u r s , é v i d e m m e n t , d o n n e r à l a f o n c t i o n ta ( U )
la f o r m e

<f ( U ) = bi U 2

à l a c o n d i t i o n d e c o n s i d é r e r l e c o e f f i c i e n t 61 n o n c o m m e une con-
stante, m a i s c o m m e u n e f o n c t i o n d e l a v i t e s s e U . L e s e x p é r i e n c e s
montrent m ô m e q u ' i l doit être a u s s i , p r o b a b l e m e n t , fonction du
d i a m è t r e D d e l a c o n d u i t e et p o u t - ô t r e d e l a c h a r g e J .

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L ' é q u a t i o n g é n é r a l e de l'écoulement d a n s les t u y a u x de diamètre
constant D se m e t a l o r s s o u s l a f o r m e

2
(a) * - DJ = U ,
4

ou, ce q u i revient a u m ô m e

1
en a p p e l a n t C = ~~r: , u n n o u v e a u c o e f f i c i e n t , f o n c t i o n c o m m e b, d e

l a v i t e s s e U et d u d i a m è t r e D .

8 0 . F o r m u l e s anciennes. — L a f o r m u l e q u i a été l o n g t e m p s
la p l u s u s i t é e est en m ô m e t e m p s l'une d e s p l u s a n c i e n n e s ; c'est
celle de P r o n y :

(4) l DJ = al] + bU°,


4
qui revient à faire

a
b1 =
1 b + .
U
L e s v a l e u r s d o n n é e s p a r P r o n y p o u r l e s c o e f f i c i e n t s a et b s o n t :

a — 0,000017 , b — o,ooo348.

D ' A u b u i s s o n et E y t c l w e i n o n t p r o p o s é d ' a u t r e s valeurs numéri-


q u e s , m a i s celles-ci restent les p l u s usitées.
D u p u i t , s u p p o s a n t èj o u C c o n s t a n t a p r o p o s é l a f o r m u l e

(5) u = 5 i
v/t
q u i est c o m m o d e à c a u s e d e s a s i m p l i c i t é m a i s q u i n e d o n n e pas
des résultats d ' u n e exactitude suffisante. On la rend u n peu m e i l -
l e u r e en a u g m e n t a n t l e c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e et en l e p o r t a n t à 6 0
et m ô m e à 6 3 ; m a i s m ô m e a v e c cette c o r r e c t i o n e l l e s ' é c a r t e e n c o r e
b e a u c o u p de la réalité.

De S a i n t - V e n a n t a r e m p l a c é le terme W — ou I — )2 p a r la p u i s -

1. L a t a b l e V I I I , à l a fin de ce v o l u m e , d o n n e les v a l e u r s c o r r e s p o n d a n t e s
des d e u x c o e f f i c i e n t s C et bi, a i n s i d é f i n i s .

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7
sauce fractionnaire \11. L e coefficient numériuue doit être
U / . . .
modifié en c o n s é q u e n c e . L a f o r m u l e a i n s i établie

(0) U=i.4(y)i
est p e u e m p l o y é e .

S I . D é f a u t c o m m u n à c e s f o r m u l e s . — Toutes ces for-


mules présentent un défaut qui leur est c o m m u n et q u i t i e n t à l a
valeur constante a t t r i b u é e a u x coefficients n u m é r i q u e s . Il n ' y est p a s
tenu c o m p t e d e l ' é t a t d e r u g o s i t é d e s p a r o i s , et c e l a v i e n t p r o b a b l e -
m e n t en g r a n d e p a r t i e d ' u n e i d é e f a u s s e q u e l ' o n s e f a i s a i t d e s cir-
c o n s t a n c e s d e l ' é c o u l e m e n t . D u B u a t a v a i t c o m m e n c é p a r m e t t r e en
d o u t e cette i n f l u e n c e : « E n c o n s i d é r a n t , d i t - i l , c o m m e n t l ' e a u p r é -
pare elle-même la surface sur laquelle elle c o u l e , on voit q u e l a
différence d e s m a t i è r e s d o n t p e u t ê t r e c o m p o s é e l a p a r o i n e d o i t p a s
en a p p o r t e r d e b i e n s e n s i b l e d a n s l a r é s i s t a n c e . » P r o n y a v a i t a d o p t é
cette o p i n i o n et en a v a i t d o n n é u n e e x p l i c a t i o n : « L o r s q u e l e f l u i d e
c o u l e d a n s u n t u y a u o u s u r u n lit s u s c e p t i b l e d ' ê t r e m o u i l l é , u n e
l a m e o u c o u c h e d e fluide r e s t e a d h é r e n t e à l a m a t i è r e q u i c o m p o s e
ce t u y a u o u d a n s l a q u e l l e ce l i t est c r e u s é ; cette c o u c h e p e u t a i n s i
être r e g a r d é e c o m m e l a v é r i t a b l e p a r o i q u i r e n f e r m e l a m a s s e f l u i d e
en m o u v e m e n t . » Ces observateurs n'avaient pas remarqué que,
m ê m e en a d m e t t a n t l ' e x i s t e n c e d e cette c o u c h e d ' e a u i m m o b i l i s é e ,
elle n e p e u t c o m p l è t e m e n t e f f a c e r l e s a s p é r i t é s d e l a p a r o i , et q u e
dès l o r s , l a p r é s e n c e d e c e s a s p é r i t é s o c c a s i o n n e , d a n s l e c o u r a n t ,
des t o u r b i l l o n n e m e n t s et d e s m o u v e m e n t s c o n f u s d o n t l ' a c t i o n ne
saurait être n é g l i g é e .

S'i. F o r m u l e s m o d e r n e s . — C'est D a r c y q u i , le premier,


a p r o p o s é de t e n i r c o m p t e d e l ' é t a t d e s p a r o i s . E n m ê m e t e m p s q u ' i l
proposait, p o u r le coefficient b it la forme :

&,=*+£-,
1 R

R étant le r a y o n d u t u y a u qu'il a m i s dans sa formule au lieu du


d i a m è t r e D p l u s g é n é r a l e m e n t a d o p t é , il d o n n a i t l e s v a l e u r s n u m é -
r i q u e s d e s c o e f f i c i e n t s a et ¡3 a p p l i c a b l e s à l a f o n t e n e u v e , et il p r o -
posait de les d o u b l e r p o u r les r e n d r e a p p l i c a b l e s à la fonte r e c o u -
verte de d é p ô t s .

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Il é c r i v a i t a l o r s s a f o r m u l e :

R J ^ U« = ( a + £ ) U«;

m a i s , a f i n d ' é v i t e r t o u t e c o n f u s i o n (le r a y o n R a été q u e l q u e f o i s p r i s

p o u r le r a y o n m o y e n ? ) , n o u s l ' é c r i r o n s :

(,)
et a l o r s l e s c o e f f i c i e n t s a et ¡3 o n t l e s v a l e u r s s u i v a n t e s p o u r l a f o n t e
r e c o u v e r t e de d é p ô t s :

a = o,ooo5o7 , ^ = 0,00001294.

P o u r l a f o n t e n e u v e , l e s v a l e u r s d e a. et d e (3 s e r a i e n t l e s m o i t i é s
de celles-ci.
On v o i t q u e , d a n s l'hypothèse de D a r c y , où le coefficient est
fonction d u r a y o n R , l a vitesse m o y e n n e U est é g a l e a u p r o d u i t de
yRJ p a r une certaine fonction de R . M . M a u r i c e L é v y a proposé,
p o u r l a fonte r e c o u v e r t e de dépôts, la f o r m u l e :

(8) U = 20,5 V'RJ (« + 3 v / R ) ,

q u i r e v i e n t à d o n n e r a u c o e f f i c i e n t bi u n e f o r m e :

« 4- ¡9 y'R

E l l e est p e u e m p l o y é e .
M . G a u c k l e r avait donné la formule plus compliquée :

(9) V/Û+JD V Û = « V'ÔVJ".

avec a = 7 e n v i r o n , q u i n ' e s t p a s n o n p l u s p a s s é e d a n s la p r a t i q u e .
M . H a g e n avait cru reconnaître la nécessité de conserver à la
f o r m u l e l a f o r m e q u i l u i a v a i t été d o n n é e p a r P r o n y a v e c u n terme
du p r e m i e r d e g r é e n U , et c ' é t a i t le c o e f f i c i e n t d e ce t e r m e qu'il
r e n d a i t v a r i a b l e a v e c le d i a m è t r e . Il é c r i v a i t , a v e c n o s n o t a t i o n s :

(10) ^ = ^ U + 6 U » ;

a et b é t a n t d e s c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s constants.
L e p r e m i e r t e r m e d e cette f o r m u l e , 1B s e u l q u i s o i t à c o n s i d é r e r

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l o r s q u e l e s vitesses sont petites, est a n a l o g u e à celui q u i f i g u r e d a n s
la f o r m u l e établie p a r P o i s e u i l l e p o u r les tubes c a p i l l a i r e s laquelle
s'écrit, avec n o s notations :
2
U = aJD ,

ce q u i é q u i v a u t à

£ = ' 1 1 .
4 D

Weisbach a donné l a formule suivante

DJ à\ /

a+ lp
<"> T = ( ïï) '
avec a = 0,0007336 , b — 0,0004828 ,
a u m o y e n d e l a q u e l l e i l a d r e s s é d e s t a b l e s q u i s o n t fort u s i t é e s à
l ' é t r a n g e r , e n A n g l e t e r r e et e n A l l e m a g n e .
C o m m e résultat d'une discussion détaillée d'un g r a n d nombre
2
de résultats d ' e x p é r i e n c e s , M . A l b e r t F r a n c k a conclu à l'adoption
de l a f o r m u l e :

a + u
™ T = ( â ) " '
avec a = o,ooo5ia, b = o,ooo385.

L e docteur L a m p e , à la suite d'expériences très précises, avait


proposé :

1 5 i 0 J
(13) D '» J = a U '» ,

avec a = 0,0007555.

M. Osborne R e y n o l d s , p a r la comparaison des résultats de ses


e x p é r i e n c e s , a été a m e n é à c o n c l u r e q u e l a r é s i s t a n c e d u e a u f r o t t e -
2 n
ment n'était p a s p r o p o r t i o n n e l l e à U , m a i s à u n e p u i s s a n c e U de
U, v a r i a b l e s u i v a n t l e d e g r é d e r u g o s i t é d e s p a r o i s . D ' a p r è s lui»
l ' e x p o s a n t d e cette p u i s s a n c e s e r a i t 1,7 p o u r l e s t u y a u x t r è s l i s s e s ,
t

1,722 p o u r l e s t u y a u x e n p l o m b et n ' a t t e i n d r a i t 2 que pour ceux


dont la p a r o i est très r u g u e u s e .
M. le professeur U n w i n a p r o p o s é l a f o r m u l e s u i v a n t e :


(14) J = a D 3 - »

1. Mémoires des savants étrangers à l'Académie des sciences, tome IX, 1 8 4 6 .


3 . Der Civilingenieur, 1 8 8 1 .

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a et n étant v a r i a b l e s ; ce d e r n i e r nombre, qui figure dans les
e x p o s a n t s d e U et d e D , s e m b l e r a i t c o m p r i s e n t r e 1,79 et 2 p o u r l e s
tuyaux en fonte, ce qui serait d'accord avec les indications de
M. Reynolds.
1
M. E d g a r T h r u p p est a r r i v é , d e s o n c ô t é , à u n e f o r m u l e à p e u p r è s
a n a l o g u e , qui, bien que présentéesous une forme différente,revient à

Un

lia) J = a ,
et dans laquelle n v a r i e d e 1,70 à 2. Elle devient identique à la
précédente, lorsque n — 1,86, ce q u i est s e n s i b l e m e n t sa valeur
2
m o y e n n e d'après les d e u x a u t e u r s .

1 . C i t é p a r M . l e p r o f e s s e u r H e n r y R o b i n s o n , d a n s s o n o u v r a g e , Hydraulic
poioer and hydraulic machinery, 1 8 8 7 .
a. A t i t r e d e r e n s e i g n e m e n t , j e c r o i s d e v o i r d o n n e r i c i u n e f o r m u l e p r o p o s é e
e
p a r M . V i c t o r F o u r n i e ( a f i n , des P. et Ch. 189.8, 3 t r i m . p a g e 1) p o u r l ' é c o u l e -
m e n t d ' u n l i q u i d e p a r u n t u y a u c i r c u l a i r e , et dans l a q u e l l e le coefficient de
r é s i s t a n c e , d é s i g n é p a r bi, s e r a i t f o n c t i o n d e l a t e m p é r a t u r e . E n a p p e l a n t
T l a t e m p é r a t u r e d i t e a b s o l u e , eu d e g r é s c e n t i g r a d e s ,
Te l a t e m p é r a t u r e absolue a u p o i n t c r i t i q u e i n f é r i e u r , c'est-à-dire a u p o i n t
uù l e c o r p s s o l i d i f i é se l i q u i f i e ,
m , u n e c o n s t a n t e d ' a d h é r e n c e , d é p e n d a n t d e l a c o n s t i t u t i o n p h y s i q u e , de l a
paroi,
n, u n e c o n s t a n t e de r u g o s i t é , d é p e n d a n t d e l a c o n s t i t u t i o n m é c a n i q u e d e l a
paroi,
a, u n e c o n s t a n t e p h y s i q u e c a r a c t é r i s t i q u e d u l i q u i d e c o n s i d é r é , q u i s e r a i t ,
en q u e l q u e s o r t e l a m e s u r e de sa m o b i l i t é o u l ' i n v e r s e d e sa v i s c o s i t é ,
M . F o u r n i e é c r i t de l a m a n i è r e s u i v a n t e l ' é q u a t i o n d u m o u v e m e n t

DJ 0 D v T - T c - , + a - D y / T - T c - ,

4 ^D yT Te 1 — j

P o u r l ' e a u p u r e , n o n c h a r g é e d e m a t i è r e s e n s u s p e n s i o n , a ~ 10 e t T — Te
est l a t e m p é r a t u r e e n d e g r é s c e n t i g r a d e s c o m p t é e a u - d e s s u s d u z é r o , e n l a
d é s i g n a n t p a r t, l a f o r m u l e d e v i e n t

— = ~ (mV + nV*)

U n e d e s c o n s é q u e n c e s de c e t t e f o r m u l e est l ' a u g m e n t a t i o n n o t a b l e d u d é b i t
avec l a t e m p é r a t u r e , q u a n d l e d i a m è t r e est p e t i t . L o r s q u ' i l n e d é p a s s e p a s u n
à deux c e n t i m è t r e s , le coefficient f r a c t i o n n a i r e d u second m e m b r e q u i repré-
sente l ' e f f e t d e l ' a g i t a t i o n d u l i q u i d e d a n s l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e e s t à p e u
près i n v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l à D et v a u t e n v i r o n

o,48 0,17
0
p o u r t t t /| Q
—g- p o u r / — 2G -g-

o,a8 0,14
io° 37" T - T
D D

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co83.
uverF
tso
.rmules analogues a celles des canaux dé-
— Comme nous le v e r r o n s en parlant des
découverts, la p l u p a r t des f o r m u l e s p r o p o s é e s p o u r les t u y a u x l'ont
canaux

été é g a l e m e n t p o u r c e s c a n a u x , a v e c des coefficients numériques


différents. I n v e r s e m e n t , c e r t a i n e s f o r m u l e s , é t a b l i e s p a r d e s h y d r a u -
liciens en vue d e représenter les lois d e l'écoulement dans les
canaux d é c o u v e r t s , ont été a p p l i q u é e s a u x t u y a u x . J e c i t e r a i , e n
p a r t i c u l i e r , c e l l e d e M M . G a n g u i l l e t et K u t t e r q u i s e r a d o n n é e plus
loin s o u s l a f o r m e :

IDJ
06) u = cy/î
le c o e f f i c i e n t C a y a n t p o u r v a l e u r :
1'

0 , 0 0 IU.) I
2 3 + ^ — - + -

C =
2 1
/ o,ooi55\ '

i+ 23+
( ^t-)7D
et q u i p e u t s ' a p p l i q u e r a u x t u y a u x d e f o n t e , e n s e r v i c e , en y d o n -

nant à n la v a l e u r o , o i i ou 0,012, soiten moyenne - — 88. De m ê m e ,


n
la f o r m u l e de M . R o b e r t M a n n i n g , d o n t il s e r a p a r l é a u c h a p i t r e
des c a n a u x d é c o u v e r t s et q u i p e u t s ' é c r i r e :

s
(17) U=C J y/-=^ JvD ,
V v

G
s'applique aussi a u x m ê m e s t u y a u x avec la v a l e u r C = 88 ou - = 2 2 ,
4
ce q u i d o n n e :
, , — . ,_ DJ 0,00002
2 2
U = 22Ï/D v/J oubien —- = - U .
Y 3
* 4 V Tj

84. Difficultés du problème — Ces n o m b r e u s e s


P o i s e u i H e a t r o u v é en effet, q u e , d a n s les t u b e s c a p i l l a i r e s , le d é b i t de l ' e a u
tentatives

à 40 degrés est p l u s q u e d o u b l e d u d é b i t en e a u à i o ° . A u s s i t ô t q u e le d i a m è t r e
devient, u n p e u g r a n d , l ' i n f l u e n c e de l a t e m p é r a t u r e t e n d à d i s p a r a î t r e e t l e
coefficient f r a c t i o n n a i r e d o n t i l s ' a g i t t e n d vers l ' u n i t é .
M . F o u r n i e p r o p o s e , p o u r l ' e a u , les c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s :

m ~ o.oooooS n = o,ooo,14a
d o n t le s e c o n d est t r è s s e n s i b l e m e n t c e l u i de P r o n y . I l ne d o n n e d ' a i l l e u r s , à
l ' a p p u i de l a f o r m e p r o p o s é e p o u r sa f o r m u l e , a u c u n m o t i f t h é o r i q u e q u i
puisse la j u s t i f i e r , e l l e d o i t d o n c être r e g a r d é e c o m m e p u r e m e n t e m p i r i q u e .
10

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pour a r r i v e r à une f o r m u l e pratique de l'écoulement dans les t u y a u x
m o n t r e n t q u e l a q u e s t i o n est c o m p l e x e et q u ' e l l e est b i e n l o i n d ' ê t r e
r é s o l u e . Il s e m b l e i m p o s s i b l e d ' a v o i r u n e formule s'appliquant à
tous les cas à c a u s e de la r u g o s i t é q u i a u n e i m p o r t a n c e c o n s i d é r a -
ble d o n t o n p e u t s e r e n d r e c o m p t e par l'indication sommaire de
D a r c y l a q u e l l e c o n s i s t e à d o u b l e r , p o u r la fonte r e c o u v e r t e de d é p ô t s ,
des coefficients n u m é r i q u e s déterminés p o u r les t u y a u x en fonte
neuve. Cette i n d i c a t i o n est m a n i f e s t e m e n t insuffisante, car elle
néglige l ' i m p o r t a n c e de ces dépôts. L a r u g o s i t é de la paroi des
t u y a u x n'est m a l h e u r e u s e m e n t p a s susceptible d'un mesurage pré-
cis, c'est p o u r q u o i i l s e r a t o u j o u r s t r è s d i f f i c i l e d ' e n t e n i r u n c o m p t e
exact d a n s les f o r m u l e s . Ce q u e l'on doit chercher, c'est u n e for-
mule, la p l u s simple possible, qui s'accorde assez bien avec les
o b s e r v a t i o n s d a n s l a l i m i t e de l a p r a t i q u e et p o u r l e s tuyaux de
conduite ordinaires d'une rugosité moyenne.
Il s e m b l e d é m o n t r é q u e l a r é s i s t a n c e d u e a u f r o t t e m e n t d e s l i q u i -
des croît m o i n s vite q u e le carré de la vitesse. D u B u a t l'avait
déjà constaté p o u r des m o u v e m e n t s m ê m e assez r a p i d e s . M . G a u -
1
ckler a d é m o n t r é , p o u r les c o u r s d'eau, q u e la loi d u frottement
p r o p o r t i o n n e l à la p r e m i è r e p u i s s a n c e de l a vitesse était la loi v é r i -
table d a n s les c o u r s d'eau à faible pente, c o m m e le sont à peu près
toutes les r i v i è r e s . D a n s les é c o u l e m e n t s u n pou r a p i d e s , m a i s très
r é g u l i e r s , c ' e s t e n c o r e c e l l e q u i s ' o b s e r v e et q u i s e m b l e , e n q u e l q u e
sorte, être la loi p r i m o r d i a l e d u p h é n o m è n e d é g a g é des p e r t u r b a t i o n s
p r o d u i t e s p a r l e s t o u r b i l l o n n e m e n t s et l ' a g i t a t i o n q u i a c c o m p a g n e n t
toujours les g r a n d e s vitesses. L a f o r m u l e proposée p a r P r o n y se
présente donc, a u point de vue théorique, c o m m e l a p l u s rationnelle
et c e l l e q u i a v e c d e s c o e f f i c i e n t s c o n v e n a b l e s , a u r a i t le p l u s de
chances de s'accorder avec les faits ; du reste, M. Bechmami a
2
remarqué que les formules d e P r o n y , et l e s tables qui en sont
d é d u i t e s , s o n t m e i l l e u r e s , p o u r l e s d i a m è t r e s m o y e n s et m ô m e p o u r
les g r a n d s , q u e celles de D a r c y . E t , en réalité, b e a u c o u p d'ingé-
nieurs continuent à se servir des tables de P r o n y , m a l g r é les tra-
vaux plus récents.
La formule de P r o n y a l'inconvénient d'être b i n ô m e ; celle de
D a r c y n ' e s t m o n ô m e q u ' e n a p p a r e n c e , p u i s q u e le c o e f f i c i e n t b x y est

d e l a f o r m e a 4- ^ . C e l a a p o u r effet d e c o m p l i q u e r l e s c a l c u l s , d e

r e n d r e difficile l ' e m p l o i des l o g a r i t h m e s . A u s s i a-t-on v u p l u s h a u t

i. Annales des Ponts et Chaussées, j868, i' s e m e s t r e , p . 364.


r

a. Distributions d'eau, P a r i s 1888, no 8 5 , p . 3 i 8 et a« é d . I , n" 187, P a r i s ,


a

1898.

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que les i n g é n i e u r s a n g l a i s a v a i e n t surtout cherché des formules
véritablement m o n ô m e s , m ê m e en acceptant la c o m p l i c a t i o n d ' e x p o -
sants f r a c t i o n n a i r e s , c o m m e S t V e n a n t l'avait déjà p r o p o s é précé-
d e m m e n t . S a t e n t a t i v e p o u r f a i r e a d o p t e r l a f o r m u l e \J — a ( D J ) î »
n'a pas eu, il f a u t le r e c o n n a î t r e , le s u c c è s q u ' e l l e méritait. Les
p r a t i c i e n s o n t - i l s été e f f r a y é s p a r cet e x p o s a n t f r a c t i o n n a i r e , malgré
les t a b l e s n u m é r i q u e s dressées pour rendre facile l ' u s a g e de la
formule, ou bien ont-ils r e c o n n u qu'elle n'était p a s p l u s exacte que
les a u t r e s , c'est c e q u ' i l est d i f f i c i l e d e s a v o i r . L e f a i t e s t q u ' e l l e est
t o m b é e en d é s u é t u d e , a i n s i q u e l e s t a b l e s q u i en s o n t d é d u i t e s . Il
s e m b l e r a p e u t - ê t r e a l o r s b i e n p r é s o m p t u e u x d e r e n o u v e l e r cette ten-
tative et de p r o p o s e r u n e n o u v e l l e f o r m u l e à e x p o s a n t f r a c t i o n n a i r e :
l'avenir seul p e r m e t t r a de j u g e r si c'était i n u t i l e .

M . B o u s s i n e s q , d a n s s a Théorie de l'écoulement tourbillonnant


et tumultueux des liquides, a m o n t r é a u § I X , n° 3 5 , q u e le c o e f f i -
cient r e p r é s e n t é ici p a r b t doit croître avec les inverses des deux
q u a n t i t é s U et R et q u e , p a r s u i t e , s i o n s u p p o s e l a f o n c t i o n q u i l e
r e p r é s e n t e d é v e l o p p é e p a r l a f o r m u l e d e M a c - L a u r i n et r é d u i t e à s a
partie l i n é a i r e , ce c o e f f i c i e n t a u r a u n e e x p r e s s i o n do l a forme

<>s) * .( J| g).
1= I+ +

L e s h y d r a u l i c i e n s , j u g e a n t ce t r i n ô m e trop c o m p l e x e p o u r les
applications,ont s u p p r i m é l'un des d e u x derniers termes. P r o n y n'a
c o n s e r v é q u e l e d e r n i e r , D a r c y et M . B a z i n n'ont gardé, au con-
traire que le p r é c è d e n t , et i l s e m b l e e n effet p l u s p r o b a b l e qu'il
d o i v e en être a i n s i l o r s q u e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e a c q u i e r t d e g r a n -
des d i m e n s i o n s , c o m m e d a n s l e s c o u r s d ' e a u . E n effet, c h a q u e d e g r é
de r u g o s i t é d e l a p a r o i e x i g e u n e c e r t a i n e a m p l e u r d e l a section,

une c e r t a i n e g r a n d e u r m i n i m a d u r a y o n m o y e n — p o u r q u e le coef-

X
ficient d u f r o t t e m e n t i n t é r i e u r se r é d u i s e à une v a l e u r constante.
A u - d e s s o u s d e ce r a y o n m i n i m u m , l e c o u r a n t , m a n q u a n t e n q u e l q u e
sorte de p l a c e p o u r s o n p a s s a g e , d o i t l a i s s e r m o i n s d e fluide mort
entre les a s p é r i t é s d e s o n l i t , l e s c o n t o u r n e r a i n s i p l u s c o m p l è t e m e n t
et y p r o d u i r e d e s c h o c s p l u s f o r t s , à é g a l i t é d e l a v i t e s s e d e t r a n s l a -
tion. D e l à , s a n s d o u t e , d a n s l a v a l e u r d u c o e f f i c i e n t u s u e l b t l'aug-
m e n t a t i o n q u ' e x p r i m e le s e c o n d t e r m e .
Il en est a u t r e m e n t l o r s q u e l e r a y o n m o y e n é t a n t p e t i t , l e s p a r o i s
sont p o l i e s o u m o d é r é m e n t r u g u e u s e s . L ' é c o u l e m e n t m o n t r e a l o r s
une tendance de p l u s en p l u s a c c u s é e , à m e s u r e q u e le r a y o n et l a

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r u g o s i t é d i m i n u e n t , vers les lois de P o i s e u i l l e , a p p l i c a b l e s à l'é-
c o u l e m e n t d a n s l e s t u b e s c a p i l l a i r e s et d ' a p r è s l e s q u e l l e s l e c o e f f i -
Dt . . . .

cient a p p e l é ici b i serait de l a f o r m e . L ' a g i t a t i o n intérieure est


n o t a b l e m e n t d i m i n u é e et i l s ' é t a b l i t u n r é g i m e i n t e r m é d i a i r e entre
c e l u i d e s t r è s g r a n d e s s e c t i o n s , p o u r l e s q u e l l e s b\ e s t a p e u p r è s c o n s -
t a n t et c e l u i d e s t r è s p e t i t s t u b e s . L e s v a r i a b l e s — e t — , a u l i e u d e s e
1
R U

s é p a r e r c o m m e d a n s la f o r m u l e (18) ne figurent, dans l'expression


d e bi q u e p a r l e u r p r o d u i t a f f e c t é d ' u n e x p o s a n t v a r i a b l e e n t r e la
v a l e u r o q u i c o r r e s p o n d a u x très g r a n d e s s e c t i o n s et l a v a l e u r 1 q u i
correspond aux tubes capillaires.
E n opérant s u r un canal r e c t a n g u l a i r e de o m . 10 de largeur,
M . B a z i n a r e c o n n u q u e le coefficient b p o u v a i t a l o r s être regardé

comme proportionnel a la p u i s s a n c e - d e ce p r o d u i t , c'est-à-dire


2

exprimé par , m ô m e l o r s q u e les p a r o i s de ce c a n a l étaient rendues


\J\WJ
r u g u e u s e s p a r un r e v ê t e m e n t en forte toile.
L e s a s p é r i t é s q u e l'on rencontre, m o y e n n e m e n t , d a n s les t u y a u x de
conduite des e a u x sont à peine c o m p a r a b l e s à celles que produisait
un pareil revêtement, et d ' a u t r e p a r t , l ' é c o u l e m e n t d a n s u n tuyau,
est, toutes c h o s e s é g a l e s , p l u s t r a n q u i l l e q u e d a n s u n c a n a l d é c o u v e r t
de m ê m e s d i m e n s i o n s . On peut d o n c être i n d u i t à admettre, pour
l a loi de l'écoulement d a n s les t u y a u x de conduite o r d i n a i r e s , u n

a v e c
c o e f f i c i e n t d e l a f o r m e « ^^"i un exposant n compris, sans
1
d o u t e , e n t r e o et - .
2
C'est ainsi que l'on peut, théoriquement, justifier la forme pro-
posée ci-après.
Il c o n v i e n t d e r e m a r q u e r q u e la formule (i4) proposée par
8
M . U n v i n , qui peut s'écrire D J = a —— — . U , rentre
D2—N (Dtl)ï—N '

a b s o l u m e n t d a n s cette f o r m e g é n é r a l e . C e l l e d u d o c t e u r L a m p e ( i 3 ) ,
si l ' o n y r e m p l a c e l ' e x p o s a n t 1 , 8 0 2 d e U , p a r 1 , 8 0 , et c e l u i , i , 2 5 de
D par 1,20, c'est-à-dire avec des modifications relativement peu
i m p o r t a n t e s , s'écrit a l o r s :
fi »
D iJ = a U i,

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ou b i e n

DJ = -^— t
2
U ,
(DU);

et elle r e n t r e a u s s i d a n s l a f o r m e g é n é r a l e .

Il m ' a p a r u q u e l ' e x p o s a n t - s ' a p p l i q u a i t a u x faits d ' o b s e r v a t i o n a u


4

m o i n s a u s s i b i e n q u e l ' e x p o s a n t ^ , q u e d o n n e r a i t cette f o r m u l e a i n s i

modifiée. D e p l u s , l a p u i s s a n c e - o u l a racine q u a t r i è m e peut à l a


4
r i g u e u r , s e c a l c u l e r e n l ' a b s e n c e d e t a b l e s ; c'est p o u r q u o i j e l u i a i
donné la préférence.

85. — IVouvelle f o r m u l e proposée. — D'un examen


détaillé d ' u n t r è s g r a n d n o m b r e d e r é s u l t a t s d ' e x p é r i e n c e s et d ' o b -
s e r v a t i o n s , il m ' a p a r u q u ' i l é t a i t p o s s i b l e d e c o n c l u r e q u e l e coeffi-
cient b\, d e l a f o r m u l e

p o u v a i t r e c e v o i r l a f o r m e bi — ^ ( , ce q u i , en a p p e l a n t a u n coef-

ficient n u m é r i q u e , c o n d u i t à l a f o r m u l e :

3 7
D J * — a* U ,
5 7
(ig) ou bien D \ J = a U l .
C'est l a f o r m u l e d u d o c t e u r L a m p e , d o n n é e p l u s h a u t , s a u f u n e
petite d i f f é r e n c e d a n s l ' e x p o s a n t d e U q u i y e s t d e 1,802 a u l i e u
7
d e ~ = i,75o. L a f o r m u l e p r o p o s é e concorde a u s s i avec celle de
M . le p r o f e s s e u r U n v v i n l o r s q u e , d a n s cette d e r n i è r e , on fait n =
1,75. L e c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e a d o i t y r e c e v o i r l a v a l e u r m o y e n n e
a — 0,0007/40 p o u r l e s t u y a u x l i s s e s , p a r f a i t e m e n t u n i s à l ' i n t é r i e u r ,
ou r e c o u v e r t s d ' u n e c o u c h e d e c o a l t a r o u a u t r e enduit q u i en f a i t
disparaître les r u g o s i t é s , et l a v a l e u r moyenne 0,00092 pour les
tuyaux légèrement incrustés c o m m e le s o n t , a u b o u t d e q u e l q u e
temps de service, tous ceux q u i ont à conduire des eaux un peu
calcaires. Si les t u y a u x sont fortement incrustés, aucune formule

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n'est p l u s a p p l i c a b l e car il faudrait a l o r s tenir compte de la d i m i n u -
tion de la section t r a n s v e r s a l e qui p o u r r a i t être c o n s i d é r a b l e .
L'effet d e s i n c r u s t a t i o n s est v a r i a b l e , naturellement, avec le d i a -
m è t r e d e s t u y a u x ; il est d ' a u t a n t m o i n d r e q u e l e d i a m è t r e est p l u s
g r a n d . L o r s q u e l e d i a m è t r e n ' e s t q u e d e o , o 5 à 0,10 l'effet" d ' i n c r u s -
tations o r d i n a i r e s d o u b l e r a i t facilement le coefficient de résistance ;
tandis qu'il n'augmenterait ce c o e f f i c i e n t q u e d e m o i t i é pour des
d i a m è t r e s d e 0,20 à 0,60 et d ' u n q u a r t , à p e i n e , p o u r d e s d i a m è t r e s
plus grands.

Les t u y a u x p a r f a i t e m e n t l i s s e s s o n t u n p e u u n e e x c e p t i o n et i l e s t
bien rare qu'ils conservent longtemps leur poli p r i m i t i f ; on peut
v o i r , en c o m p a r a n t les observations faites p a r D a r c y , q u ' u n dépôt
â. p e i n e p e r c e p t i b l e , d ' u n e p e t i t e f r a c t i o n d e m i l l i m è t r e d ' é p a i s s e u r ,
suffit p o u r c h a n g e r les conditions de l'écoulement en augmentant
la r é s i s t a n c e . C'est p o u r q u o i j e p r o p o s e d ' a d o p t e r , d a n s tous l e s cas
1
pratiques, la formule :

86. Tables numériques. — Les problèmes que l'on peut

1. D a n s u n e m a t i è r e a u s s i p e u s u s c e p t i b l e d ' e x a c t i t u d e , i l m e p a r a î t i n u t i l e
de d o n n e r , p o u r l e c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e , p l u s d e d e u x c h i f f r e s s i g n i f i c a t i f s .
M . l ' i n g é n i e u r M a s o n i ( B o l l e t t i n o d e l C o l l e g i o d e g l ' I n g e g n e r i ed A r c h i t e t t i
i n N a p o l i , v o l . XI, n . 3 e 4 ; M a r z o e A p r i l e i 8 g 3 ) e n c o m p a r a n t l e s r é s u l t a t s
d o n n é s p a r c e t t e f o r m u l e à c e u x des f o r m u l e s de P r o n y , W e i s b a c h , D a r c y , e t c ,
est a r r i v é à c o n c l u r e q u e l ' a c c o r d s e r a i t b e a u c o u p p l u s s a t i s f a i s a n t , s u r t o u t
p o u r l e s g r a n d s d i a m è t r e s , s i le c o e f f i c i e n t 0,00099 é t a i t a u g m e n t é d e m o i t i é
et p o r t é , p a r c o n s é q u e n t , à o , o o i 3 8 .
Il existe bien peu d'expériences s u r les c o n d u i t e s de g r a n d d i a m è t r e s u r t o u t
s u r des c o n d u i t e s d e 3 m è t r e s de d i a m è t r e , c o m m e M . M a s o n i e n s u p p o s e d a n s
les t a b l e a u x c o m p a r a t i f s q u ' i l a d r e s s é s . Je n ' e n c o n n a i s p a s , e t j e n e s a i s pas
si les f o r m u l e s de P r o n y , W e i s b a c h , o u D a r c y s ' a p p l i q u e r a i e n t m i e u x q u e
l a m i e n n e a u x r é s u l t a t s des o b s e r v a t i o n s q u i p o u r r a i e n t ê t r e f a i t e s .
M . W i l l i a m E . F o s s , m e m b r e d e l à s o c i é t é des I n g é n i e u r s c i v i l s d e B o s t o n ,
p r o p o s e d e s u b s t i t u e r à cette f o r m u l e , une n o u v e l l e e x p r e s s i o n q u i s ' é c r i r a i t ,
avec nos n o t a t i o n s :

E l l e r e n t r e r a i t à p e u p r è s d a n s l a f o r m e g é n é r a l e , s e u l e m e n t les d e u x p a r a -

mètres — et — d o n t le p r o d u i t figure d a n s l ' e x p r e s s i o n de ó i y e n t r e r a i e n t a v e c

des e x p o s a n t s d i f f é r e n t s . L a p r é d o m i n a n c e a t t r i b u é e a u d i a m è t r e o u a u r a y o n
m o y e n s u r l a vitesse m o y e n n e d o n n e r a i t , à cette nouvelle f o r m u l e , u n c a r a c .
t è r e p a r l e q u e l e l l e se r a p p r o c h e r a i t s a n s d o u t e d e l a r é a l i t é , s u r t o u t p o u r l e s
g r a n d s d i á m e t r o s , d ' a p r è s ce q u i a été d i t p l u s h a u t à l a f i n d u n ° 8 4 ,

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être appuie à résoudre sur les t u y a u x de c o n d u i t e se réduisent
toujours, étant d o n n é e s d e u x des q u a t r e quantités R ou D , rayon
ou d i a m è t r e d u t u y a u , J p e r t e d e c h a r g e p a r u n i t é d e l o n g u e u r , U
v i t e s s e m o y e n n e d e l ' e a u , et Q ~ n R ' U , d é b i t de la c o n d u i t e par
unité de t e m p s , à d é t e r m i n e r l e s d e u x a u t r e s .
C e l a s e f a i t a u m o y e n d e l a r e l a t i o n Q z= TT R ' U et d e l ' u n e d e s
formules qui viennent d'être données établissant une relation empi-
r i q u e e n t r e R o u D , J e t U . E n v u e d e f a c i l i t e r l e s c a l c u l s , la p l u p a r t
de ces f o r m u l e s o n t été t r a d u i t e s en t a b l e s n u m é r i q u e s dont les
dispositions sont diverses.
L e s t a b l e s d e P r o n y et d e S t V e n a n t s o n t à s i m p l e e n t r é e et d o n -
DJ
nent, en r e g a r d d e l a v i t e s s e m o y e n n e U , l a v a l e u r d e —. Elles

ne sont p a s c o m m o d e s p o u r l e s c a l c u l s , c a r l e d é b i t Q = ic R ' U d e
l a c o n d u i t e , p a r s e c o n d e , q u i est u n é l é m e n t i m p o r t a n t , n ' y figure
p a s , et s i , p a r e x e m p l e , c ' e s t ce d é b i t q u i est d o n n é a v e c l a p e r t e d e
c h a r g e J , le d i a m è t r e D de l a c o n d u i t e , q u i est à c a l c u l e r , n e p e u t
être t r o u v é q u e p a r tâtonnement.
L a t a b l e d e D a r c y est à d o u b l e e n t r é e ; e l l e d o n n e , pour une
m m
v a l e u r de U c o m p r i s e e n t r e o i o et 3 o o et p o u r un diamètre D
m
c o m p r i s e n t r e 0 , 0 1 et i o o , l e d é b i t Q et l a c h a r g e J . L a t a b l e de
M a r y est é g a l e m e n t à d o u b l e e n t r é e ; e l l e d o n n e , p o u r l e s d i a m è t r e s
m
u s u e l s c o m p r i s e n t r e o o 5 e t o ^ ô o et p o u r u n d é b i t Q c o m p r i s e n t r e
o l i t . 0 2 2 et 26G l i t . 6 p a r s e c o n d e , l a v i t e s s e m o y e n n e U et l a c h a r g e
J . E l l e est d é d u i t e d e l a f o r m u l e d e P r o n y
1

On p e u t , d a n s l a f o r m u l e - O J = b\ U * , r e m p l a c e r U p a r s a v a l e u r

Q 4Q
en f o n c t i o n d u d é b i t U = — = — ce q u i d o n n e :

J -- - . ou — — -2—i.

M. Bresse a dressé une table qui donne, pour une valeur du dia-
m è t r e D , c o m p r i s e e n t r e o m . 0 1 et 1 m. 20, la v a l e u r correspon-
d a n t e d e —^ et d e s o n l o g a r i t h m e . C e t t e t a b l e est c a l c u l é e d ' a p r è s l a

f o r m u l e et l e s c o e f f i c i e n t s d e D a r c y ; u n e x t r a i t e n est d o n n é d a n s
l a t a b l e V I I , à l a fin d u p r é s e n t v o l u m e .

1, Les d é b i t a q u i figurent à l a p r e m i è r e c o l o n n e de l a t a b l e de M a r y s o n t
des m u l t i p l e s o u des s o u s - m u l t i p l e s d u p o u c e de f o n t a i n i e r . U n p o u c e de f o n -
t a i n i e r r e p r é s e n t e u n d é b i t de o l i t . 2 2 3 1 7 P seconde. Cette m e s u r e n'est
a r

plus usitée.

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L a f o r m u l e précédente peut se mettre s o u s la f o r m e :

et M . G a y , p r o f e s s e u r à l ' u n i v e r s i t é d e L a u s a n n e , a d o n n é u n e t a b l e
où l'on t r o u v e , p o u r les v a l e u r s d u r a y o n R c o m p r i s e s entre o m . o i

et o m . 5 o l a v a l e u r d u l o g a r i t h m e d u c o e f f i c i e n t - ^ z ^ .

2
E n f i n , o n p e u t , d e l a f o r m u l e d e P r o n y , — = : aU -f- 6 U , élimi-
4
2
n e r le d i a m è t r e D en f o n c t i o n d u d é b i t : D = ^ - ^ ; on trouve
7t U

2 2
PQ = 4-U ( a U + &U ) .
M. F o u r n e y r o n a calculé une table qui pour une valeur donnée
2
de J Q , fournit i m m é d i a t e m e n t la v a l e u r c o r r e s p o n d a n t e de U .
Ces dernières tables sont, c r o y o n s - n o u s , peu e m p l o y é e s .
T o u t e s ces tables ne sont d ' a i l l e u r s q u e l a traduction des f o r m u l e s
d e P r o n y o u d e D a r c y . C e l l e s q u i p o r t e n t l e s n u m é r o s I V , V , et V I
à l a fin d e ce v o l u m e , o n t été a u c o n t r a i r e c a l c u l é e s d ' a p r è s l a for-
m u l e ( 2 0 ) proposée à la p a g e I 5 O . E l l e s permettent de résoudre i m -
m é d i a t e m e n t tons les p r o b l è m e s relatifs a u x c o n d u i t e s .

M7. U s a g e s d e e e s t a b l e s . — Exemples : i ° E t a n t d o n n é s
le d i a m è t r e D d ' u n e c o n d u i t e et l a perte de c h a r g e p a r mètre J ,
c a l c u l e r s o n d é b i t Q.
La formule :
5 7
D J* = a'U

devient, en y mettant p o u r U s a v a l e u r U = ,

D 1 9
J*
'i\

d'où l'on tire

L a table I V d o n n e , p o u r toutes les v a l e u r s d e D c o m p r i s e s entre

o m . 0 1 et 1 m . 4 o , la v a l e u r d e a \J 4 , _ _ qui y est d é s i g n é e ,

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pour a b r é g e r , p a r l a lettre y . On d i v i s e r a d o n c , p a r l a perte d e
c h a r g e d o n n é e J , l e n o m b r e d e cotte t a b l e c o r r e s p o n d a n t a u d i a m è -
tre d o n n é D et l ' o n c h e r c h e r a , d a n s l a t a b l e V q u i d o n n e l e s v a l e u r s

de r — = 7 le n o m b r e q u i s e r a p p r o c h e l e p l u s d u p r o d u i t o b t e n u ;
1
yO J
on t r o u v e r a , e n r e g a r d , l e d é b i t c h e r c h é Q .
E x e m p l e : Quel est le débit d'une conduite de o m . 3 5 de dia-
mètre, sous une charge de o m . o o o i 3 par mètre.
L e n o m b r e y d e l a t a b l e I V , c o r r e s p o n d a n t a u d i a m è t r e o , 3 5 , est

o,2o5. L a c h a r g e J é t a n t o , o o o i 3 , l e q u o t i e n t J e s t 1077.
L a table V d o n n e en r e g a r d d u débit Q = o m . 015 le n o m b r e i 5 6 o ,
et en r e g a r d d u d é b i t Q = o,oi4, l e n o m b r e 1700. L e d é b i t c h e r c h é
sera d o n c , à t r è s p e u p r è s d e i 5 l i t r e s p a r s e c o n d e .
0
2 E t a n t d o n n é s l e d é b i t Q et l a c h a r g e J , c a l c u l e r l e d i a m è t r e D .

On m u l t i p l i e r a l a c h a r g e d o n n é e J p a r l a v a l e u r d e j i n s c r i t e d a n s

l a t a b l e V , en f a c e d u d é b i t donné Q et l ' o n a u r a ainsi l a valeur


de 7 ; i l s u f f i r a d e c h e r c h e r , d a n s l a t a b l e I V , l a v a l e u r d e D c o r r e s -
pondante.
E x e m p l e : Quel diamètre Jaudra-t-il donner à une conduite pour
qu'elle puisse débiter cent dix litres par seconde sous une charge
de 0 m . 00021 par mètre.
7
L e n o m b r e - d e l a t a b l e V c o r r e s p o n d a n t a u d é b i t d e 110 l i t r e s
est 4 8 . L e p r o d u i t d e c e n o m b r e p a r l a c h a r g e d o n n é e 0,00021 e s t
0,01008, l e q u e l e s t c o m p r i s e n t r e c e u x q u i s o n t , d a n s l a t a b l e I V ,
en r e g a r d d e s d i a m è t r e s o , 6 5 et 0,70. U n e i n t e r p o l a t i o n , f a i t e à l a
m a n i è r e o r d i n a i r e , c o n d u i r a i t à l a v a l e u r D = 0,662 ; m a i s i l s e r a
en g é n é r a l s u f f i s a n t et p r é f é r a b l e , e n p r a t i q u e , d ' a d o p t e r l e c h i f f r e
le p l u s é l e v é 0,70.
3 ° E t a n t d o n n é s l e d é b i t Q et l e d i a m è t r e D , c a l c u l e r l a p e r t e d e
charge par mètre J .
On p r e n d r a , d a n s l a t a b l e V l e n o m b r e c o r r e s p o n d a n t a u d é b i t
donné Q ; d a n s l a t a b l e I V c e l u i q u i c o r r e s p o n d a u d i a m è t r e d o n n é D ;

le p r e m i e r est - , le s e c o n d e s t y , i l s u f f i r a d o n c d e d i v i s e r l e s e c o n d

p a r le p r e m i e r p o u r a v o i r J .
E x e m p l e : Une conduite de o m . 4o de diamètre débite 55 litres
par seconde : quelle est la perte de charge par mètre.

L a tahle I V d o n n e , p o u r Q = o , o 5 5 , 160 ; l a t a b l e V , p o u r

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D = o,4o, v = 0,107. E n divisant ce n o m b r e par le précédent, on

trouve ,1 r = 0,000660.

L'emploi de, c e s t a b l e s , b i e n que très s i m p l e , exige encore un petit

calcul, multiplication ou division ; p o u r l'éviter, on peut se servir

de la table V I où l'on trouvera les résultats de ce calcul p o u r u n

certain n o m b r e de diamètres usuels et p o u r des débits variables.

L'usage de cette t a b l e n'a besoin d'aucune explication.

On trouvera, aux annexes, une méthode graphique basée s u r

l'emploi d'un abaque qui permet de r é s o u d r e t r è s s i m p l e m e n t tous

les p r o b l è m e s relatifs aux conduites.

b i s
L e s tables III e t 111 donnent les débits en fonction de la vitesse

ou inversement, dans les conduites ayant les diamètres les plus

usuels. Ces tables no sont que la traduction en c h i f f r e s de l'une des

f o r m u l e s :

= . U ou TJ = — Q

Elles sont limitées, p o u r c h a q u e série do diamètres aux neuf chif-

fres significatifs ; elles pormottont d'obtenir tous les débits corres-

pondant à toutes les vitesses, ou inversement, par u n simplo dépla-

c e m e n t de la v i r g u l e et u n e addition.

E x e m p l e : Quelle est la vitesse moyenne correspondant à an


débit de a 5 3 litres par seconde, dans une conduite de o m . 8 0 de
diamètre.
b 3
L a table III ' donne, dans une conduite de 0,80 :

m
p o u r u n débit de 200 litres une v i t e s s e de o , 3 9 7 8 9
m
— 5o litres — o ,09947
m
— 3 litres — o ,oo5g7

E t par suite p o u r u n dé-


m
bit de 253 litres une v i t e s s e de o ,5û333

Quel est le débit correspondant à une vitesse de o m. 68 dans


une conduite de o m . a 5 .
L a table III donne, p o u r la conduite de n,a5 :

2 u t
Débit correspondant à une vitesse de 0,60 9 ' A5

— — 0,08 3»'. 9 3

l i l
Débit correspondant a une v i t e s s e do, o , 6 8 33 . 38

88. L i m i t a t i o n d e la, v i t e s s e d a n s l e s c o u d n i t e s . — I l
n'est pas i n u t i l e de rappeler ici que, p o u r d i v e r s e s c a u s e s et e n par-

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t i c u l i e r p o u r é v i t e r l e s c o u p s d e b é l i e r d a n s l e s c o n d u i t e s , il est
d ' u s a g e de l i m i t e r la vitesse m o y e n n e de l'eau q u ' e l l e s débitent.
Cette l i m i t a t i o n do la v i t e s s e n ' a é v i d e m m e n t r i e n d ' a b s o l u et p e u t
dépendre des précautions p l u s ou moins nombreuses qu'on aura
p r i s e s d ' a u t r e p a r t p o u r se m e t t r e à l ' a b r i d e s c o u p s d e b é l i e r , e l l e
p e u t a u s s i ê t r e f o n c t i o n , d a n s u n e c e r t a i n e m e s u r e , d e la pression
m o y e n n e d a n s l e s c o n d u i t e s . C e p e n d a n t , on p e u t a d m e t t r e en g é n é -
ral les l i m i t e s c i - a p r è s , p o u r les c o n d u i t e s de différents d i a m è t r e s :

Diamètres Vitesses maxima Diamètres Vitesses maxima


m
o m
,io o m
,75 o ,4o l"l,25

o ,i5 o ,8o o ,5n i ,4a


o ,20 0 ,90 o ,0o i ,t')o
o ,25 1 ,OD 0 ,8o 1 ,8a
o ,3o i ,io 1 ,00 2 ,00

B i e n des i n g é n i e u r s se tiennent môme notablement au-dessous


d e ces l i m i t e s q u i s o n t r a r e m e n t atteintes.

PROBLÈMES DIVERS

89. Conduite p a r t a n t d'un réservoir. — Soit au moyen


des tables, soit au m o y e n de l ' u n e des formules proposées pour
c a l c u l e r le d é b i t d e s c o n d u i t e s , o n p e u t d o n c r é s o u d r e l e s p r o b l è m e s
auxquels l e u r é t a b l i s s e m e n t p e u t d o n n e r l i e u . Il y a t o u t e f o i s , eu
ce q u i c o n c e r n e l a d é t e r m i n a t i o n d e l a p e r t e d e c h a r g e , u n e r e m a r -
que essentielle à faire lorsqu'il
s'agit d'une conduite partant d'un
réservoir sur la paroi duquel elle
s'embranche.
Considérons une pareille con-
d u i t e A B ( f i g . 5 5 ) et s o i t H l a h a u -
teur verticalo entre le n i v e a u de
l'eau dans le réservoir et celui
lig. ou
de l ' e x t r é m i t é B d e l a conduite
que nous supposons déboucher librement dans l ' a i r . S i L est la
l o n g u e u r A B de l a conduite, la perte d e c h a r g e p a r m è t r e ne s e r a

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H

PAS — CAR UNE PARTIE DE LA CHARGE TOTALE II EST PERDUE À L'ENTRÉE DANS
LA CONDUITE, ET UNE AUTRE, UTILISÉE POUR PRODUIRE LA VITESSE D'ÉCOULE-
MENT, SE TROUVE EN RÉALITÉ PERDUE ÉGALEMENT, PUISQUE LE LIQUIDE
S'ÉCOULE PAR L'EXTRÉMITÉ D SANS QUE SA VITESSEY SOIT UTILISÉE. LA PERTE
DE CHARGE DUE À L'ENTRÉE DE L'EAU DANS LA CONDUITE EST, COMME ON
L'A VU AU N° Z|3, EXPRIMÉE PAR — — — -f--J EN APPELANT m LE
COEFFICIENT DE CONTRACTION DE LA VEINE LIQUIDE À L'ENTRÉE DU TUYAU.
1
LA CHARGE UTILISÉE À PRODUIRE LA VITESSE U EST ÉGALE À — ET, D'APRÈS
CE QUI VIENT D'ÊTRE DIT, LA PERTE DE CHARGE TOTALE SE TROUVE ÊTRE
U ' [ / iY ion

AINSI DE—|^ ij -f- —J. CETTE QUANTITÉ DOIT ÊTRE RETRANCHÉE DE


LA CHARGE TOTALE II POUR QUE L'ON PUISSE EN DÉDUIRE LA PERTE DOE AU
FROTTEMENT DU LIQUIDE DANS LA CONDUITE PAR UNITÉ DE LONGUEUR, LA-
QUELLE EST ALORS : Y 10Ί
U !
Γ / ι
H - - ( - - ι ) + -
J
_ 2ff l_\m J o j
- L

.iNOUS AVONS UTIVULISÉEQUE,À POUR


LA CHARGE PRODUIRLAE LAVALEUR
VITESSEORDIUNAISERAI
RE TDUEXACTEMENT—DANS
COEFFICIENT UN
ILES
LUIDEVITPARFAI TÉTAI
, OUENTENÉGALES.
FAISANTENABSTRACTI ONENTRER
DES FROTTEMENTS 2Y
INTÉRI EURS ETETSILESTOUTES
TEMENTS, ESSES
ET LES DI
FFÉRENCES DES FAI
VI TS
ANT
ESSES, DANS EN
LE LI
CASG NE DE
TRÈS SICOMPTE,
MPLE DU MOUVEMENT FROT-
LARRI
E VPLUS
É À RÉGULI ER À(THÉORI
TROUVER L'ENTRÉEE DEBIENL'ÉCOULEMENT
ÉVASÉE D'UNTOURBI CIRCULAIRE,ETC.M., A"BOUSSI
TUBELLONNANT, NESQRE,EST
MÉMOI
NOTE DU N" 3i) QUE LA II*CHARGE NÉCESSAIRE POUR PRODUIRE LA VITESSE DE RÉGIME
UNIFORME I', ÉTAIT DE J,i3 — ET M. J. DELEMER, DANS SA THÈSE- DE DOCTORAT
R
(PARIS I8(J.) sur le mouvement de Veau, ETC. CITÉE PAR BOUSSINESQ, M.
CES RÉSULTATS
MOYENNE EST L PEUVENT
N'EST ÊTREU,PRÉVUS.
PAS S
MAI S, LA FORCEIL VIAVEÉTÉDUDÉMONTRÉ
COMME COURANT DONT AU LAA/IVI, T«ESSE
N° A
U,
EN APPELANT « UN COEFFIC I
E NT NÉCESSAI REMENT SUPÉRI EUR
DE CHUTE CORREBPOJIDANT AU TRAVAIL QUI REPRÉSENTE CETTE FORCE VIVE EST DONC À L'UNIT É ; LA HAUTEUR
« — . DANS LES CONDITIONS OÙ L'ÉCOULEMENT A ÉTÉ ÉTUDIÉ, LA VALEUR DE K NE
LDÉPASSE L'UNITÉEUQUEPLUSD'UQUENE PETI TE FRACTILES
ON, EDEUX
LLE N'VALEURS
EST QUETROUVÉES
D'ENVIRONPARI,o3M,NUBOUSSI
, . •
I,O/i,
ANESQDIFFÉRENCE PRÉSENTENT
ET M. DELEMER PROVIENT DU FROTTEMENT. -

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m ~ 0,02, l a p a r e n t h è s e q u i m u l t i p l i e — v a u t e n v i r o n - = i , 5 o . On
2g 2
p e u t , p o u r a b r é g e r , r e p r é s e n t e r c e l t e p a r e n t h è s e p a r S et é c r i r e :

8
U
H — S —
J =
L

La v i t e s s e d ' é c o u l e m e n t U se d é t e r m i n e r a a i n s i p a r l ' é q u a t i o n
D.I
2
g é n é r a l e — = P i U , d a n s l a q u e l l e o n m e t t r a p o u r J cette e x p r e s s i o n

et p o u r soit une v a l e u r constante, soit l'une des nombreuses


v a l e u r s v a r i a b l e s q u e n o u s a v o n s d o n n é e s p r é c é d e m m e n t . On a u r a
ainsi :

H ù
s( - rJ = w .
d'où l'on tirera :

L a v i t e s s e r é e l l e est d o n c é g a l e à l a v i t e s s e t h é o r i q u e y'2^rll m u l t i -
pliée p a r un coefficient d e r é d u c t i o n [A, p l u s p e t i t q u e l ' u n i t é et
ayant pour e x p r e s s i o n :

L o r s q u e L est é g a l à D o u ne l e d é p a s s e p a s b e a u c o u p , ce q u i est
le c a s de l ' a j u t a g e c y l i n d r i q u e , l e p r e m i e r t e r m e s o u s l e r a d i c a l , o ù
BI est g é n é r a l e m e n t i n f é r i e u r à 0,0004, n e d é p a s s e p a s 0 , 0 ' I o u o,o4
et p e u t être n é g l i g é p a r r a p p o r t a u t e r m e s u i v a n t , d o n t l a v a l e u r ,
p o u r M — 0,62, est i , 5 o . O n t r o u v e a l o r s p o u r l e c o e f f i c i e n t P
environ 0,82.
M a i s s i L a u g m e n t e l e c o e f f i c i e n t o; d i m i n u e , et v o i c i l e s v a l e u r s
q u ' i l p r e n d l o r s q u e l a l o n g u e u r L d e v i e n t é g a l e à 5 f o i s , 10 f o i s
le d i a m è t r e D .

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L
Valeurs de — Valeurs de p. Valeurs de — V a l e u r s de a
. D D
5 0,78 3o o,63
10 0,70 /,o 0,60
i5 0,71 5o 0,57
0,68 100 o,46
25 0,66 200 o,36

T o u s c e s c h i l l ' r e s , et l e s d e r n i e r s s u r t o u t , d o i v e n t ûtre c o n s i d é r é s
c o m m e s e u l e m e n t a p p r o x i m a t i f s , c a r ils sont c a l c u l é s en a d m e t t a n t ,
p o u r le coefficient de frottement 6,, u n e v a l e u r m o y e n n e q u i peut
s u i v a n t la n a t u r e des p a r o i s différer b e a u c o u p de l a réalité. Pour
l e s f a i b l e s l o n g u e u r s , l ' i n f l u e n c e d e ce c o e f f i c i e n t est m o i n s g r a n d e ,
et l e s r é s u l t a t s o n t p l u s d e c h a n c e d ' ê t r e a p p r o c h é s .

90. R é g i m e g r a d u e l l e m e n t v a r i é . — M . de, Caligny,


d ' a p r è s d e n o m b r e u s e s o b s e r v a t i o n s , a été a m e n é à p e n s e r q u e la
l o n g u e u r d'un t u y a u d o i t être, a u m o i n s d e t r e n t e - s i x f o i s c e l l e d e
son d i a m è t r e p o u r q u e l a vitesse centrale soit sensiblement, influencée
p a r le f r o t t e m e n t d e s p a r o i s . J u s q u e l à l'effet r e t a r d a t e u r d e ce f r o t t e -
m e n t ne se fait sentir q u e s u r les c o u c h e s les p l u s é l o i g n é e s du
centre. L a d i s t r i b u t i o n des vitesses, d a n s u n t u y a u de f a i b l e l o n g u e u r ,
serait d o n c très différente de celle q u e l'on a o b s e r v é e d a n s les t u y a u x
p l u s l o n g s et q u e n o u s f e r o n s c o n n a î t r e p l u s l o i n .
C e t t e c o n s é q u e n c e a été r e m a r q u a b l e m e n t , v é r i f i é e p a r l e s e x p é -
1
r i e n c e s t r è s p r é c i s e s d e M . B a z i n . II a c o n s t a t é , en effet, s u r un
m
t u y a u de o , 8 o de d i a m è t r e , q u e la répartition des v i t e s s e s à une
distance de 2 0 m è t r e s de l ' o r i g i n e , soit 2 0 d i a m è t r e s , était e n c o r e
très différente d e ce q u ' e l l e était à l a d i s t a n c e d e 4 o m è t r e s , s o i t
00 d i a m è t r e s . E t M , B o u s s i n e s q , d a n s s a Théorie du mouvement
tourbillonnant et tumultueux des liquides a montré qu'un parcours
d'environ 3o diamètres, après l'épanouissement des filets fluides
c o n s é c u t i f à l a c o n t r a c t i o n d e l ' e n t r é e , s u f f i t p o u r é t a b l i r le r é g i m e
uniforme. En comptant 4 ou 5 d i a m è t r e s en p l u s d e p u i s l'entrée
j u s q u ' à l a s e c t i o n o ù l ' é p a n o u i s s e m e n t est, a i n s i effectué, et, o ù le,
r é g i m e c o m m e n c e à v a r i e r g r a d u e l l e m e n t , on voit q u e r é t a b l i s s e m e n t
du r é g i m e u n i f o r m e d a n s un tuyau de conduite à p a r o i s polies
d e m a n d e r a , a u m a x i m u m , u n e l o n g u e u r d e 3 5 à 4 o f o i s le d i a m è t r e
du tuyau.

1 . E x p é r i e n c e s n o u v e l l e s s u r l a d i s t r i b u t i o n des v i t e s s e s d a n s les t u y a u x
p a r M . D a z i n ( 1 8 9 7 ) . T o m e X X X I I des M é m o i r e s d e s s a v a n t s é t r a n g e r s à
l ' A c a d é m i e des S c i e n c e s .

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Après un parcours de a 5 diamètres seulement, l'écart entre les
v i t e s s e s r é e l l e s a u x d i v e r s p o i n t s d e l a s e c t i o n et l e s v i t e s s e s c o r r e s -
pondant a u r é g i m e uniforme, se trouve e x p r i m é p a r u n e fonction
qui décroît en v a l e u r a b s o l u o d e p u i s i , 0 7 e n v i r o n a u centre, j u s q u ' à
0,60 a u contour. L a vitesse s u r l ' a x e est d o n c i n f é r i e u r e à celle d u
r é g i m e u n i f o r m e , a l o r s q u ' e l l e est p l u s g r a n d e le l o n g d e l a p a r o i ;
l'écart s ' a n n u l e à u n e d i s t a n c e d u c e n t r e é g a l e à o , C 6 I I , ce q u i e s t
aussi d'accord qu'on peut l'espérer avec les e x p é r i e n c e s de M . B a z i n
desquelles il résulte q u e l a distance à l a q u e l l e se p r o d u i t l'égalité

des v i t e s s e s est d ' e n v i r o n l e s - d u r a y o n , s o i t 0 , 6 2 5 R .

L a raison de ces différences est facile à v o i r ; a p r è s la contraction


q u i s ' o p è r e à l ' e n t r é e d u t u y a u et o ù l e s v i t e s s e s s o n t s e n s i b l e m e n t
é g a l e s d a n s t o u t e l a s e c t i o n , l e s filets v o i s i n s d e l a p a r o i 8e r e t a r d e n t
progressivement tandis q u e ceux de l a partie centrale tendent à
accélérer l e u r m o u v e m e n t , en r a i s o n d e ce q u e l e u r vitesse r e l a t i v e ,
par rapport a u x v o i s i n s , étant très petite, i l en est d e m ô m e d u
frottement. C e n ' e s t q u ' a u b o u t d ' u n c e r t a i n p a r c o u r s (35 à f\it d i a -
m è t r e s ) q u e l ' é q u i l i b r e e s t r é a l i s é p a r t o u t et q u e l e r é g i m e u n i f o r m e
s'établit définitivement.
Indépendamment de l'influence de la l o n g u e u r , M . de C a l i g n y a
constaté a u s s i c e l l e d e l a d u r é e d e l ' é c o u l e m e n t , o u d e l ' a m p l i t u d e
totale, d u m o u v e m e n t , a Q u a n d le chemin parcouru p a r l'eau dans
un t u y a u d e c o n d u i t e , d i t - i l , p a r u n m o u v e m e n t p e r m a n e n t o u p a r
un m o u v e m e n t o s c i l l a t o i r e , est, r e l a t i v e m e n t a u d i a m è t r e , a u - d e s -
s o u s d ' u n e c e r t a i n e l i m i t e , s a n s ê t r e e x c e s s i v e m e n t p e t i t , le c o e f f i -
cient d e l a r é s i s t a n c e d e s p a r o i s , p r o p o r t i o n n e l l e a u carré d e la
v i t e s s e m o y e n n e d a n s c h a q u e é l é m e n t d e l ' e s p a c e et d u t e m p s , e s t
beaucoup m o i n d r e qu'on n'aurait dû le penser j u s q u ' i c i , d'après les
idées g é n é r a l e m e n t reçues s u r le m o d e d'action d e s frottements. »
11 en c o n c l u t , a v e c b e a u c o u p de raison, que la résistance passive
doit être e n g é n é r a l m o i n d r e d a n s l e s m o u v e m e n t s o s c i l l a t o i r e s q u e
d a n s l e s m o u v e m e n t s p e r m a n e n t s , s i , d e p a r t et d ' a u t r e , l e s v i t e s s e s
moyennes n e sont p a s très petites.
Cette d i f f é r e n c e p r o v i e n t , d ' a p r è s M . d e C a l i g n y , « d ' u n e d i m i n u -
tion d a n s l e r a p p o r t d e l a v i t e s s e d e l a c o u c h e d ' e a u q u i g l i s s o c o n t r e
la p a r o i à l a vitesse m o y e n n e de chaque tranche, dans u n m ê m e
1
instant d o n n é . »
Cela revient à dire q u e le frottement d u liquide contre l a paroi
est b e a u c o u p p l u s g r a n d q u e c e l u i d u l i q u i d e s u r l u i - m ê m e , et q u e

1. Hydraulique, T o m e I , pages 4a e t s u i v a n t e s .

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l'influence retardatrice d u frottement ne s ' e x e r c e de p r o c h e en p r o c h e
et d ' u n e c o u c h e à l a s u i v a n t e , q u e d a n s u n t e m p s a p p r é c i a b l e . I l s e
produirait alors, au commencement de l'écoulement, une vitesse
moyenne plus g r a n d e qu'un instant après.

91. C o n d a i t e à d i a m è t r e v a r i a b l e . — L e s t u y a u x de c o n -
duite à diamètre graduellement v a r i a b l e ne sont employés que
d ' u n e f a ç o n e x c e p t i o n n e l l e et s u r d e p e t i t e s l o n g u e u r s p o u r r a c c o r -
der d e u x conduites de diamètre différent. L a loi de l'écoulement
dans ces t u y a u x est donnée par la formule g é n é r a l e (17) ou ( 1 8 )
c i - d e s s u s ( p a g e s 4 3 et 4 4 ) d a n s l a q u e l l e o n d e v r a s u p p o s e r D , d i a -
m è t r e d e l a c o n d u i t e , v a r i a b l e et f o n c t i o n d o n n é e d e l a l o n g u e u r s .
L ' é q u a t i o n (18) m u l t i p l i é e p a r ris d e v i e n t , en y r e m p l a ç a n t c o m m e
n o u s l ' a v o n s d é j à f a i t p l u s h a u t , ds s i n I p a r — dz :
t

I n t é g r o n s d e p u i s u n e s e c t i o n i n i t i a l e p a r t i c u l a r i s é e p a r l ' i n d i c e o,
nous aurons :

,P-Po , . fs ? (U) /U»-L' »\ B

J -o ç

N o u s p o u v o n s , c o m m e n o u s l ' a v o n s fait d a n s l e c a s d u m o u v e -
m e n t u n i f o r m e , r e m p l a c e r l a f o n c t i o n i n c o n n u e 'f ( U ) p a r B , U * , en
appelant B t un coefficient q u i peut être fonction de U , de D , etc.
? ( ) u

Gela revient simplement à poser r r B , ce q u i p e u t être admis


à titre de s i m p l i f i c a t i o n .
N o u s p o u v o n s e n s u i t e , s o u s le s i g n e d ' i n t é g r a t i o n , remplacer U
a r
p a r s a v a l e u r en f o n c t i o n d e Q c ' e s t - à - d i r e P " ~ j ^ ~ , et o b s e r v e r q u e Q,

étant i n d é p e n d a n t de s, s o r t i r a de c e s i j r n e ; n o u s o b t i e n d r o n s a l o r s ,
en f a i s a n t cette substitution et g r o u p a n t les termes d'une façon
différente :

* + n + 7g = *· + n + TG ~ jSo -5ï - (* " 0 ( ~ - 2 a - )

S o u s cette f o r m e o n v o i t q u e l ' a b a i s s e m e n t d u p l a n d e c h a r g e o u
la perte de c h a r g e entre d e u x sections d o n n é e s se c o m p o s e de d e u x

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s
°4 J ( 8
r ds
1
p a r t i e s : i " le t e r m e — — I — — qu- est d u a u I r o t t e m e n t contre
J So
/ (Ji JJ I\
l a p a r o i ; et 2° l e t e r m e ( a ' — i)( — jdil à l'accélération ou à
'V Z
9 J
l'accroissement de vitesse m o y e n n e , c'est-à-dire à l'inertie de la
m a s s e l i q u i d e en m o u v e m e n t .
F o u r é v a l u e r la p r e m i è r e p a r t i e ~ / ^_ , il l a u t connaître
J .' 0

d'abord la loi de v a r i a t i o n do D en f o n c t i o n d e s q u e l ' o n s u p p o s e


d o n n é e , et a u s s i l a l o i d e v a r i a t i o n du c o e f f i c i e n t B ] . O r on n ' a , s u r
ce c o e f f i c i e n t , a u c u n e n o t i o n e x a c t e . O n p e u t s u p p o s e r , a p p r o x i m a -
' t i v e m e n t , q u ' i l est à p e u p r è s l e m ê m e , d a n s le c a s d ' u n e c o n d u i t e à
d i a m è t r e v a r i a b l e q u e d a n s u n e c o n d u i t e à d i a m è t r e c o n s t a n t et l u i
a t t r i b u e r a l o r s s o i t u n e v a l e u r c o n s t a n t e b, s o i t u n e e x p r e s s i o n v a r i a -
b l e , ou b i e n en f o n c t i o n d e U c o m m e l ' a p r o p o s é P r o n y , o u b i e n en
fonction d u d i a m è t r e D c o n n u e l ' a f a i t D a r c y . E u é g a r d a u p e u d'im-
portance pratique de la question, rien n'empfiche d'admettre la
p r e m i è r e h y p o t h è s e et d e f a i r e ce c o e f f i c i e n t c o n s t a n t , ce q u i p e r m e t
de l e f a i r e s o r t i r d u s i g n e d ' i n t é g r a t i o n .

P o u r la seconde partie d e l a p e r t e d e c h a r g e ( a ' — i)( Hî_

son é v a l u a t i o n e x i g e l a c o n n a i s s a n c e d u c o e f f i c i e n t x , d o n t l a v a l e u r

2
d é p e n d d e l ' e x c è s , s u r le p r o d u i t U de l'intégrale / iï'dw. Nous
J w
a v o n s é t a b l i p l u s h a u t l a l o i îles v a r i a t i o n s d e l a v i t e s s e u en f o n c -
tion d e l a d i s t a n c e d e c h a c u n d e s f i l e t s l i q u i d e s a u c e n t r e d u t u y a u ,
d a n s le c a s d u m o u v e m e n t u n i f o r m e . S i n o u s a d m e t t o n s , b i e n q u e
cela s e m b l e a s s e z p e u p r o b a b l e , q u e la r é p a r t i t i o n des v i t e s s e s d a n s
une section soit la m ê m e lorsque le diamètre de la c o n d u i t e est
variable, la v a l e u r pratique à attribuer à a serait d'environ i,in
. IO I . , . ,i
soit — ; d e s o r t e q u e (ot — ï ) s e r a i t é g a l a - . l

9 9
ï. En réalité, la valeur du coefficient « déduite de la loi de la répartition
des vitesses dans UNE même section transversale est beaucoup plus faible et
ne dépasse guère ï,o3 ; mais comme nous l'avons dit plus haut (p. /(3, en notej,
la substitution, dans le terme précédent, du coefficient B\ relatif au régime
T; 2

uniforme équivaut à négliger un lerme en , de sorte que pour corri-


tçer cette erreur, on est conduit à augmenter le coefficient a' de près de quatre
fois son excès sur l'unité, et à adopter par suite la valeur donnée «' = i . i i i
(voir le mémoire de Saint-Venant sur Jes eaux courantes ; ANNALES DES PONTS
Pl
ET CHAUSSR.ES, i ' semestre, iKHi, patres i F\H el suiv.).

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Nous pourrons alors écrire définitivement la formule applicable
a u x c o n d u i t e s à d i a m è t r e v a r i a b l e de l a façon s u i v a n t e ;

p J J » _'• , P, U«0 646,Q» FSDI


3
II g n zg
2 TT»
JI s„ D g \ 2 y

L e d e r n i e r t e r m e est p o s i t i f o u négatif suivant que U -est plus 0

grand ou p l u s petit q u e U , c ' e s t - à - d i r e q u e le d i a m è t r e de la c o n -


d u i t e a u g m e n t e o u d i m i n u e . D a n s l e p r e m i e r c a s , ce t e r m e c o r r e s -
pond non pas à une perte, m a i s à une a u g m e n t a t i o n de la c h a r g e ,
et i l r e p r é s e n t e u n r e l è v e m e n t d u p l a n d e c h a r g e , c ' e s t - à - d i r e q u ' i l
v i e n t en d é d u c t i o n d e l a p e r t e d e c h a r g e m e s u r é e p a r l e t e r m e p r é -
cédent.
Il c o n v i e n t d ' a i l l e u r s d e r e m a r q u e r q u e le dernier terme, très
petit, est p r e s q u e t o u j o u r s n é g l i g e a b l e p a r r a p p o r t a u x autres. Si
n o u s n o u s étions contentés, c o m m e on le fait q u e l q u e f o i s , d'appli-
q u e r le t h é o r è m e d e B e r n o u l l i à l ' é t u d e d e l ' é c o u l e m e n t d a n s l e c a s
d o n t i l s ' a g i t , n o u s n ' a u r i o n s p a s e u à é c r i r e ce d e r n i e r t e r m e , et l a
f o r m u l e a u r a i t été :

0
(AI) £+7T-I ' ,T ^ — —R— / ™-

v
U 2g II 2g T.* I D J

C ' e s t s o u s cette f o r m e q u e l ' o n d o n n e o r d i n a i r e m e n t l ' é q u a t i o n d e s


conduites à diamètre variable.
L e p l u s s q u v e n t , l e s p r e s s i o n s p et p a sont égales toutes d e u x à
la p r e s s i q n a t m o s p h é r i q u e et d a n s l a PLUPART d e s p r o b l è m e s p r a t i -
q u a s l e s d e u x t e r m e s — et
zg 2g diffèrent assez peu l'un de l'autre p o u r

q u e l'qn p u i s s e n é g l i g e r l e u r différence. L a perte de c h a r g e totale


z
— v a u t alqrs, s i m p l e m e n t :
Ô^Q» RSDS

C ) 22
** — *--zr I NI-
92. Conduite à débit variable. Service en route. —
A u lieu de s u p p o s e r le m o u v e m e n t v a r i é p a r suite d ' u n c h a n g e m e n t
progressif du diamètre de l a c o n d u i t e , on peut s u p p o s e r q u ' i l le
soit p a r suite d ' u n e m o d i f i c a t i o n du déhit. S o i t d o n c u n e conduite
que nous supposerons à section constante, ayant à son origine un
débit Q , m a i s laissant sortir par des orifices, répartis d'une manière
0

c o n t i n u e , u n d é b i t q p a r u n i t é d e l o n g u e u r , de t e l l e s o r t e q u ' à u n e

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d i s t a n c e s d e l ' o r i g i n e l e d é b i t d e cette c o n d u i t e n e s o i t p l u s que
Q 0 — qs. C ' e s t ce q u e D u p u i t a p p e l a i t l e s e r v i c e en r o u t e .
Admettons que l'équation précédente soit a p p l i c a b l e , à la c o n d i -
tion d e c o n s i d é r e r Q c o m m e v a r i a b l e et é g a l à Q — qs et d e l e f a i r e
0

entrer, p a r s u i t e , s o u s l e s i g n e d ' i n t é g r a t i o n ; n o u s o b t i e n d r o n s en
intégrant :

ou b i e n

64 6, / i \

S i l'on s u p p o s e q u e , a u b o u t de l a l o n g u e u r L de la c o n d u i t e , le
débit s o i t r é d u i t à Q t c'est-à-dire si l'on pose Q = 0 q L A - Q , , on
t r o u v e r a , en r e m p l a ç a n t s p a r L et r é d u i s a n t - :

646, L r i "1

Cette r e l a t i o n e n t r e D , Q , , q, L et z 0 — z servira à calculer l'une


de ces q u a n t i t é s , l e s a u t r e s é t a n t c o n n u e s .
On p e u t se d e m a n d e r q u e l s e r a i t l e d é b i t d e l a m ê m e c o n d u i t e ,
sous la m ê m e c h a r g e , s'il n ' y a v a i t p a s de service eu route. Ce débit
Q' s e r a é v i d e m m e n t d o n n é p a r l a r e l a t i o n

qui donne à p e u p r è s , d ' a p r è s B r e s s e :

S i tout l e d é b i t Q 0 s e f a i t en r o u t e d e m a n i è r e q u e le d é b i t Q } à
l ' e x t r é m i t é s o i t n u l , l a c h a r g e est

S i , a u c o n t r a i r e , il n ' y a v a i t p a s d e s e r v i c e en r o u t e , p o u r p o r t e r l e

m ê m e d é b i t total Q 0 à l ' e x t r é m i t é , il f a u d r a i t u n e c h a r g e

_ Wi± n i

t r i p l e de l a p r é c é d e n t e .

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93. Conduite f o r m é e de p l u s i e u r s p a r t i e s de d i a -
m è t r e s d i f f é r e n t s . R è g l e d e D u p u i t . — A u lieu de c o n d u i t e s
à d i a m è t r e g r a d u e l l e m e n t v a r i a b l e on e m p l o i e , en pratique, des
conduites formées de portions p l u s ou m o i n s l o n g u e s , chacune de
d i a m è t r e c o n s t a n t , ce d i a m è t r e é t a n t d i f f é r e n t p o u r l e s d i v e r s e s p o r -
tions. Si l'on a p p l i q u e , à chacune d'elles, la formule simplifiée (22),
c'est-à-dire si, p o u r c h a q u e portion de l o n g u e u r L , L , , L t S l . . . et d e
d i a m è r e D , , D , D . . . , on calcule l ' a b a i s s e m e n t d u p l a n de
2 a charge
!

e x p r i m e p a r 1l e " s e c o n d1 m e m bvr e d1e cette


„ ft o r m u l1e , ° 4 6 Q f f'd*
71*

64&i Q'L,
trouvera, p o u r la perte de c h a r g e due à la p r e m i è r e partie :
7T* '

f a i s a n t le m ê m e c a l c u l p o u r l e s a u t r e s p a r t i e s et a d d i t i o n n a n t , il
v i e n d r a p o u r la perte de c h a r g e totale :

L a l o n g u e u r L ' , d'une conduite d'un diamètre donné D qui p o u r


le m ê m e débit Q p r o d u i r a i t l a m ê m e perte de c h a r g e q u e l a p r e m i è r e

partie, serait donnée par l'équation —^— = —tj-^ , ou L' =


s
D
L , — ; de m ê m e , la l o n g u e u r d'une conduite d'un diamètre D q u i
5

5
D
p r o d u i t l a m ê m e p e r t e d e c h a r g e q u e l a s e c o n d e p a r t i e &era L , r—,

et a i n s i d e s u i t e ; d e s o r t e q u e l a c o n d u i t e c o n s i d é r é e e s t é q u i v a l e n t e ,
au point de v u e de la perte de c h a r g e , à u n e c o n d u i t e u n i q u e de
d i a m è t r e D et d e l o n g u e u r :

/ D \ » / D \ s
/ D

c'est ce q u ' o n a p p e l l e l a l o n g u e u r réduite ; et l a r è g l e q u i c o n s i s t e


à r e m p l a c e r ainsi les conduites successives de différents diamètres
p a r u n e c o n d u i t e u n i q u e d e d i a m è t r e D et d e l o n g u e u r r é d u i t e e s t
l a règle de Dupuit.
II y a l i e u d ' a j o u t e r , à la p e r t e d e c h a r g e a i n s i c a l c u l é e , c e l l e q u i
est d u e a u x c h a n g e m e n t s b r u s q u e s d e s e c t i o n , et q u e n o u s a v o n s
évaluée plus haut (ri o s
4 3 et 4 4 ) ·

î)4. Conduites branchées. — Considérons trois conduites


-
A D , B D , C D (fig - 5 7 ) a b o u t i s s a n t à u n m ê m e p o i n t D et m e t t a n t en

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§2. — PROBLEMES DIVERS 165

communication trois réservoirs A , B , C , dans chacun desquels nous


s u p p o s o n s l e n i v e a u m a i n t e n u c o n s t a n t , et p r o p o s o n s - n o u s d ' é t u d i e r
les conditions de l'écoulement dans un pareil système. Faisons

Fig. 5 . 7

abstraction des pertes de c h a r g e s e c o n d a i r e s à l'entrée de c h a c u n d e s


t u y a u x , a u x c o u d e s s ' i l en e x i s t e et a u p o i n t d ' e m b r a n c h e m e n t D ;
supposons que c h a c u n e des conduites A D , B D , C D soit d'un dia-
mètre constant. A p p e l o n s r e s p e c t i v e m e n t z, t z,
s %s l e s a l t i t u d e s
supposées données des trois n i v e a u x des réservoirs a u - d e s s u s d'un
p l a n h o r i z o n t a l i n f é r i e u r , z¡¡ l ' o r d o n n é e d u p o i n t d'embranchement
D a u - d e s s u s d u m ê m e p l a n d e c o m p a r a i s o n , et L i , L j , L a ; D i , D ,
3

D l e s l o n g u e u r s et l e s d i a m è t r e s d e s t r o i s c o n d u i t e s , Q i , Q , Q 3 l e u r s
3 2

d é b i t s , et e n f i n p l a p r e s s i o n i n c o n n u e a u p o i n t d'embranchement
D. S u p p o s o n s , p o u r fixer les i d é e s , q u e le n i v e a u d u r é s e r v o i r B
soit i n t e r m é d i a i r e e n t r e c e l u i d e s d e u x a u t r e s o u q u e Zi > z¡ > z¡.
Si p a est l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e s ' e x e r ç a n t s u r l e s n i v e a u x d e s
trois r é s e r v o i r s , les h a u t e u r s p i é z o m é t r i q u e s a u x p o i n t s A e t D étant

a
r e s p e c t i v e m e n t Zi et Za + ~j> I perte de c h a r g e , d a n s la c o n d u i t e

AD, s e r a i t — z 0 — P
et l ' o n e x p r i m e r a les conditions de

l ' é c o u l e m e n t d e cette c o n d u i t e p a r l ' é q u a t i o n :

P—p _Hb 0 i Qi L, 8

n H' 1 if 5

De m ê m e , on a u r a , p o u r l e s d e u x a u t r e s c o n d u i t e s , en supposant
q u e le n i v e a u p i é z o m é t r i q u e en D s o i t p l u s é l e v é q u ' e n B , c'est-à-
d i r e q u e l ' é c o u l e m e n t a i t l i e u , d a n s c e s d e u x c o n d u i t e s , d a n s le s e n s
D B et D C :

*o - * i + n - „ , D . i >

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p—p„ _ 646i Ç y L ,
*o - + n - ^ .

é q u a t i o n s a u x q u e l l e s il convient d'ajouter, d'après l'hypothèse que


n o u s v e n o n s de faire, la suivante :

Qi = Q 3 + Q»,

ce q u i d o n n e q u a t r e é q u a t i o n s p o u r d é t e r m i n e r q u a t r e inconnues
q u i p o u r r o n t ê t r e , s u i v a n t l e s c a s , p, D , D , D t 8 s o u b i e n p, Q l t Q a > Q .
3

S i le n i v e a u p i é z o m é t r i q u e e n D é t a i t m o i n s é l e v é q u ' e n B , l ' é c o u -
l e m e n t d a n s l a s e c o n d e c o n d u i t e a u r a i t l i e u d e B v e r s D et l e s d e u x
p r e m i e r s r é s e r v o i r s a l i m e n t e r a i e n t le t r o i s i è m e ; l a s e c o n d e é q u a t i o n
serait alors :

p—Pu j, — ^
_ W>i
·
Qa'L»
D j S

et l a q u a t r i è m e :

Q t + Q, = Q 8

C e s é q u a t i o n s se r é s o l v e n t p a r t â t o n n e m e n t . S u p p o s o n s , p a r e x e m p l e ,
d o n n é s l e s d i a m è t r e s et s o i t à d é t e r m i n e r l e s d é b i t s . On p r e n d r a
pour p une valeur arbitraire et l ' o n c h o i s i r a c e l l e q u i m e t t r a i t le
n i v e a u p i é z o m é t r i q u e a u p o i n t D à l a m ê m e h a u t e u r q u e le r é s e r v o i r
intermédiaire, c'est-à-dire qu'on annulera le premier membre
de, l a S e c o n d e é q u a t i o n , et p a r s u i t e Q . On a u r a , d ' a p r è s l e s d e u x
2

autres :

S i c e s d e u x v a l e u r s s o n t é g a l e s , la q u a t r i è m e é q u a t i o n s e r a s a t i s -
f a i t e , p u i s q u e Qt— o et l e p r o b l ê m e s e r a r é s o l u . S i e l l e s s o n t i n é -
g a l e s , cette d e r n i è r e é q u a t i o n n ' é t a n t p a s v é r i f i é e , on a u r a Qi > Q a

°u Q i < Q 3 . D a n s l e p r e m i e r c a s , o n a u g m e n t e r a l a v a l e u r d e p, ce
qui aura pour conséquence de diminuer Q 1 ; d'augmenter Q s et d e
donner à Q 2 u n e v a l e u r c o r r e s p o n d a n t à un é c o u l e m e n t d a n s le sens
B D . D a n s le s e c o n d c a s , o n d i m i n u e r a a u c o n t r a i r e p, ce q u i a u g -
m e n t e r a Q i , d i m i n u e r a Q et d o n n e r a , p o u r Q , u n e v a l e u r c o r r e s -
3 a

p o n d a n t à tin é c o u l e m e n t d a n s l e s e n s D B . O n c a l c u l e r a , d ' a p r è s l a
n o u v e l l e v a l e u r a r b i t r a i r e d e p, les v a l e u r s c o r r e s p o n d a n t e s de
Q i , Q 2 1 Qa f u i d e v r o n t v é r i f i e r l a q u a t r i è m e é q u a t i o n s o u s l ' u n e o u
l ' a u t r e d e s e s d e u x f o r m e s , et l ' o n c o r r i g e r a l a v a l e u r de p j u s q u ' à
ce q u e cette v é r i f i c a t i o n a i t l i e u .

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S i , au lieu d e s d i a m è t r e s , c e sont les débits Q i , Q s , Qs q u i sont
d o n n é s , et si l ' o n d o i t e n d é d u i r e les diamètres d e s c o n d u i t e s , la
q u a t r i è m e é q u a t i o n d e v a n t être v é r i f i é e p a r les d o n n é e s et n e c o n t e -
nant p a s les i n c o n n u e s , i l n ' y a, e n r é a l i t é , p o u r calculer celles-ci
q u e les t r o i s p r e m i è r e s , ce q u i laisse le problème indéterminé. On
doit alors avoir recours à u n e nouvelle condition à laquelle o n
a s t r e i n d r a les d i a m è t r e s d e s c o n d u i t e s . O n p e u t , p a r e x e m p l e , c h e r -
cher q u e l s seront les diamètres q u i r e n d r o n t m i n i m u m la d é p e n s e
en arg-ent, c e q u i , e n a d m e t t a n t q u e l e p r i x d ' u n e C o n d u i t e s o i t p r o -
portionnel à s o n diamètre ' , revient à rendre m i n i m u m la s o m m e

L,D, + L,D + D,D . 8 S

i . Cette, h y p o t h è s e d u p r i x d ' u n e c o n d u i t e p r o p o r t i o n n e l a u d i a m è t r e e s t
g é n é r a l e m e n t i n d i q u é e d a n s les t r a i t é s d ' h y d r a u l i q u e : e l l e c o m p o r t e c e r t a i n e s
réserves. L e p r i x d ' u n e c o n d u i t e est l a s o m m e d u p r i x d ' a c q u i s i t i o n d e l a
matière q u i c o n s t i t u e les t u y a u x , p r o p o r t i o n n e l à l e u r p o i d s , d u p r i x de l a
pose, l e q u e l est a u s s i à p e u p r è s p r o p o r t i o n n e l a u p o i d s , e t d u p r i x des t r a -
v a u x a c c e s s o i r e s , o u v e r t u r e d e t r a n c h é e s , e t c . , pose de s u p p o r t s , e t c . , v a r i a -
bles, c r o i s s a n t avec le d i a m è t r e , sans p r o p o r t i o n n a l i t é r i g o u r e u s e .
L e seul é l é m e n t d u p r i x s u s c e p t i b l e d ' a p p r é c i a t i o n e x a c t e est le p o i d s ; c'est
d ' a i l l e u r s le p l u s i m p o r t a n t . O r v o i c i , d ' a p r è s l ' a l b u m d e l ' u s i n e d e P o n t - à -
M o u s s o n (1899), les p o i d s P p a r m è t r e c o u r a n t de l o n g u e u r
e m b o î t e m e n t et c o r d o n de d i v e r s d i a m è t r e s D . J ' a i i n d i q u é à l a s u i t e les p o i d s
Utile
des t u y a u x à

P P a

par c e n t i m è t r e de d i a m è t r e , c ' e s t - à - d i r e l e s r a p p o r t s - o u p l u t ô t ~ — ^ :

. c « 1. © e
« 5 £
longueur
P o i d s par

^ 3) t.
mètre de

S 0
" ©
3."° 3 £ ^.o> 0 -S a,
utile

A " " » S S c

^0 -~ TA -a) „ P 3·=
1 •S = £ g —1
«•S .3 s
-rf -O G — 0 g-a 'c ^ a
_
E <
.D G 3 'S o-a
s O C O
°* u
-S S .S
^£.3
c
P p" a, b — P
nu -
D D a
D D b
D
V
D
0-040 9 5 l
S* 37 0-125 33 k k
2 64 0-450 170' 3*78
0.030 12.0 2.40 0.135 35 2.5!) 0.500 105 3.90
0.054 13. S g.no 0.150 40 2.67 0.600 850 4.17
O.OfiO 13 0 2.50 0.162 46 2.84 0.650 280 4.31
0.070 17.0 2.43 0.175 32 8.97 0.700 320 4.57
0.075 15.0 2.153 0.200 60 3.00 0.730 365 4.H6
0.080 20.0 2.30 0 220 70 3.18 0.800 400 5.00
0.0 HO 22.0 2.44 0.250 80 3.20 0.900 407. B 5.19
0.100 23.0 2.30 0.300 97 3.23 1.000 563.5 5.63
0.110 27.0 2.43 0.350 118 3.37 1.150 674. B 6.13
0.120 30.0 2.30 0.400 140 3.50 1.230 855 6.84

P
Si l e poids était proportionnel au d i a m è t r e , le chiffre de Ja colonne — serait

constant. O n voit qu'il n'en est a i n s i * ou à peu près, que tant que le diamètrP

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La c o n d i t i o n s ' e x p r i m e r a en é g a l a n t à z é r o l a d é r i v é e d e cette
e x p r e s s i o n p r i s e p a r r a p p o r t à la v a r i a b l e i n d é p e n d a n t e p ; ce s e r a
donc :

L, \- L . -\- L s — o.
f//) " dp dp

si l ' o n d i f l e r e n t i e p a r r a p p o r t à p l e s t r o i s é q u a t i o n s q u i , p l u s h a u t ,
expriment les conditions d'écoulement dans chacune des conduites,
on o b t i e n t , p a r e x e m p l e , p o u r l a p r e m i è r e :

i_ _ - 6/4 6 , Q , « L , rfD,
_
H ~ r."~ ' D , ' ri/) 6

et d e u x e x p r e s s i o n s a n a l o g u e s p o u r l e s d e u x a u t r e s . E n l e s p o r t a n t
d a n s l ' é q u a t i o n de c o n d i t i o n p r é c é d e n t e , celle-ci d e v i e n t :

8
D 2 D 3 « _

E t , c o m m e d a n s le p r e m i e r c a s , l a r é s o l u t i o n d u s y s t è m e d e s q u a t r e
équations ne peut se faire que par tâtonnement. Généralement,
on s e d o n n e a r b i t r a i r e m e n t l ' u n d e s d i a m è t r e s à d é t e r m i n e r et l e s
d e u x autres s e d é d u i s e n t des équations précédentes, a i n s i q u e la
p r e s s i o n p a u p o i n t D . C e l l e ci d o i t t o u j o u r s être p o s i t i v e et a u
m o i n s é g a l e à la m o i t i é d e l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e , p o u r que
l ' é c o u l e m e n t ne soit p a s t r o u b l é p a r l e d é g a g e m e n t de l ' a i r contenu
en d i s s o l u t i o n d a n s l ' e a u .

m
reste inférieur à o^ia ou o , i o m a i s , qu'au delà, ce rapport a u g m e n t e cons-
t a m m e n t et assez rapidement avec le d i a m è t r e . A v e c une approximation qui,
1
l
k
bien souvent serait suffisante, on peut écrire ~— 2 a5 -f- 3,40 D . On ne peut

P
donc regarder le rapport — c o m m e constant, c'est-à-dire le prix c o m m e pro-

portionnel au diamètre, que dans des limites très peu étendues ou pour des

diamètres peu différents les uns des autres.

D'ailleurs, si l'on fait abstraction des extrémités des tuyaux, le poids par
mètre courant est sensiblement égal au produit eD de l'épaisseur e par le dia-
P
mètre D, c'est-à-dire que le r a p p o r t ^ serait proportionnel à l'épaisseur. Or,
d'après U n w i n , on peut calculer l'épaisseur des tuyaux en fonte en fonction
de leur diamètre D et de la pression intérieure p qu'ils doivent supporter, par
la formule
e ~ 2,6 />D -}- 6,5 ;
D étant e x p r i m é en mètres, p en atmosphères et e en m i l l i m è t r e s .
En pratique, on adopte une même épaisseur y>our une série de diamètres
peu différents les uns des autres, surtout lorsqu'ils sont p e t i t s .

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95. C a l c u l d'une c o n d u i t e é l é v a t o i r e . — En général,
l'eau destinée à la d i s t r i b u t i o n d a n s les v i l l e s doit être p u i s é e a u
moyen de m a c h i n e s qui sont étudiées dans un autre volume de
YEncyclopédie, et r e f o u l é e d a n s u n réservoir élevé. L e calcul du
d i a m è t r e de l a c o n d u i t e d e r e f o u l e m e n t d o n n e l i e u à u n e r e m a r q u e
i n t é r e s s a n t e . D é s i g n o n s p a r p le p r i x d u c h e v a l - v a p e u r de la m a c h i n e
è l è v a t o i r e , y c o m p r i s l a d é p e n s e d ' e n t r e t i e n et d ' e x p l o i t a t i o n c a p i t a -
l i s é e , et p a r p le p r i x d e l ' u n i t é d e l o n g u e u r d ' u n e c o n d u i t e a y a n t
p o u r d i a m è t r e l ' u n i t é . S i N est le n o m b r e d e c h e v a u x - v a p e u r d e l a
m a c h i n e , D le d i a m è t r e d e l a c o n d u i t e et L s a l o n g u e u r , l a d é p e n s e
en a r g e n t d e l a m a c h i n e et d e l a c o n d u i t e r e p r é s e n t e r a un capital
P = />N - f p DL.
S o i t Q le v o l u m e d ' e a u à é l e v e r p a r s e c o n d e et H la hauteur
d ' é l é v a t i o n . L e t r a v a i l u t i l e d e la m a c h i n e , p a r s e c o n d e , s e r a nQH ;
mais elle d e v r a en o u t r e v a i n c r e le t r a v a i l d e f r o t t e m e n t dans la
c o n d u i t e , ce q u i r e v i e n t à d i r e q u e l a h a u t e u r r é e l l e d ' é l é v a t i o n H
sera a u g m e n t é e de la perte d e c h a r g e q u i , p o u r la l o n g u e u r L s e r a ,
!
„ , • QL .
d a p r è s ce q u e n o u s v e n o n s d e v o i r , — .
; L e t r a v a i l |i'eel a

n o r n
développer p a r la m a c h i n e s e r a a i n s i 1IQ ~i~~~7[y—Le "

b r e N d e c h e v a u x - v a p e u r s ' o b t i e n d r a e n d i v i s a n t ce t r a v a i l , e x p r i m é
en k i l o g r a m m è t r e s , p a r le r e n d e m e n t m d e l a m a c h i n e et p a r j5.
Il en r é s u l t e q u e le c a p i t a l a u r a p o u r e x p r e s s i o n :

P =
h
7

S i l'on v e u t c h o i s i r l e d i a m è t r e D d e l a c o n d u i t e d e m a n i è r e que
dP
P soit m i n i m u m , il f a u t é g a l e r à z é r o l a d é r i v é e — · , ce q u i d o n n e :
dU

D'où l'on t i r e :

D« 0/,V" bien - = - \ — • -, ,.
U
Ml - - ! " °

y 7r v ™ i p
bien

D ^ Vw / i ^5 m ^p' . V

L e c o e f f i c i e n t d e y'Q ne d é p e n d n i d e l a l o n g u e u r L , n i d e l a huu-

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teur H , ni d u débit, il ne dépend que d u r e n d e m e n t m de l a m a c h i n e

et d e s p r i x p e t / ) ' . L e r a p p o r t v a r i a b l e ne figure d'ailleurs que

p a r s a racine s i x i è m e , c'est-à-dire q u e ses v a r i a t i o n s n'ont p a s b e a u -


c o u p d ' i n f l u e n c e s u r l a v a l e u r d u c o e f f i c i e n t q u i m u l t i p l i e \fQ. S o i t ,
i
par exemple, b t =• o , o o o 4 ; m — 0 , 7 5 ; p — 5 , 0 0 0 fr. ; p' — 100,

il v i e n d r a :

D = i , 5 o v/Q.

Si, a u lieu de ces valeurs, q u i p e u v e n t être c o n s i d é r é e s comme


moyennes, on avait, dans des circonstances exceptionnelles, le rap-
port — = 1 0 0 , a u lieu de 5 o , on trouverait D = 1 . 7 0 \JQ ; et s i , a u
p
.
contraire, ce r a p p o r t n'était q u e de 2 5 , a u lieu de 5 o , l a v a l e u r de
D serait D = i . 3 5 \/~Q, ce q u i c o n f i r m e b i e n ce q u e n o u s v e n o n s d e
dire a u sujet de l'influence d e s variations d e s quantités q u i entrent

dans la formule. L a valeur moyenne i . 5 o V Q , q u i a été i n d i q u é e


p a r B r e s s e , p e u t d o n c t o u j o u r s être a d o p t é e .
r
On peut r e m a r q u e r q u e l a vitesse moy enne U , d a n s l a c o n d u i t e
4Q
ascensionnelle, qui e s t é g a l e à -—, a pour valeur, d'après l'expression
1
7TD

ci-dessus de — :

I / 1 5 mp _
( 3)
2 U:
V éj TvXlp '

ce q u i , a v e c l e s v a l e u r s p r é c é d e n t e s d e m, p et p', d o n n e :

U = o™,564.

E t cette v a l e u r moyenne de l a vitesse U peut, pour les mêmes


raisons q u i v i e n n e n t d'être d é v e l o p p é e s , être c o n s i d é r é e comme à
peu près constante ou a p p l i c a b l e à tous les c a s p r a t i q u e s . E n tout
c a s , q u e l l e q u e s o i t cette v i t e s s e l a p l u s é c o n o m i q u e ( 2 3 ) , d ' a p r è s l e s
v a l e u r s l o c a l e s d e m, p et p', e l l e r e s t e r a l a m ê m e s i , a u l i e u d ' u n e
s e u l e c o n d u i t e r é u n i s s a n t l a m a c h i n e a u r é s e r v o i r , il y e n a d e u x o u
un plus grand nombre. A l o r s , e n effet, s ' i l y a n c o n d u i t e s , p a r

1. Ce p r i x de 5.000 f r . p e u t ê t r e a i n s i j u s t i f i é : a c q u i s i t i o n d e l a m a c h i n e ,
j . 0 0 0 f r . ; f r a i s a n n u e l s , p a r c h e v a l c o n s o m m a t i o n de c o m b u s t i b l e , 4 t o n n e s
à 3o f r . , 1 2 0 f r . ; e n t r e t i e n et r é p a r a t i o n , 3o f r . ; a m o r t i s s e m e n t , âo f r . T o t a l
"200 f r . , r e p r é s e n t a n t u n c a p i t a l de 4 o o o f i - .

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exemple, le d é b i t d e c h a c u n e é t a n t Q et s o n d i a m è t r e D , l e débit
total s e r a n Q , m a i s l a h a u t e u r c o r r e s p o n d a n t à la p e r t e d e c h a r g e ,
à a j o u t e r à H p o u r c a l c u l e r l a p u i s s a n c e d e lu m a c h i n e , s e r a t o u j o u r s
h L
^ ^ ' T - - l i t ' . H P i
L e x p r e s s i o n de la d é p e n s e totale r sera alors :

r , 646,Q'L-1
75m

et l ' é q u a t i o n à r é s o u d r e p o u r o b t e n i r le m i n i m u m d e P s e r a e x a c t e -
m e n t l a m ê m e q u e c i - d e s s u s . O n en t i r e r a d o n c t o u j o u r s l a même

v a l e u r de — ou d e U .

Cette c i r c o n s t a n c e , d e d e u x o u plusieurs conduites ascension-


n e l l e s , se p r é s e n t e f r é q u e m m e n t et en p a r t i c u l i e r l o r s q u e l a v i l l e
qu'il s'agit d ' a l i m e n t e r se t r o u v e placée entre la m a c h i n e é l é v a t o i r e
et le r é s e r v o i r . L a v i t e s s e l a p l u s é c o n o m i q u e est i n d é p e n d a n t e du
nombre de ces c o n d u i t e s , et e l l e a u n e valeur déterminée dans
c h a q u e localité, p a r c e l l e s d e m, p et p .
Cette c o n c l u s i o n , a i n s i q u e les précédentes, suppose toutefois
que l'on fait a b s t r a c t i o n des variations du coefficient 6 4 avec le
d i a m è t r e et a v e c l a v i t e s s e . E l l e est a s s e z e x a c t e p o u r u n e p r e m i è r e
a p p r o x i m a t i o n et cette a p p r o x i m a t i o n est g é n é r a l e m e n t s u f f i s a n t e ,
car le d i a m è t r e à a d o p t e r p o u r les c o n d u i t e s a s c e n s i o n n e l l e s n'a p a s
b e s o i n d ' ê t r e d é t e r m i n é a v e c u n e e x a c t i t u d e a b s o l u e en é g a r d à l a
nécessité é c o n o m i q u e o ù l'on se t r o u v e d e n ' e m p l o y e r que des c o n -
duites ayant les d i a m è t r e s existant d a n s le c o m m e r c e .

9fi. C a l c u l il'unc c o n d u i t e e n i l é r i v u t i o n . — M. Sorel,


i n g é n i e u r d e s p o n t s et c h a u s s é e s , m ' a f a i t r e m a r q u e r q u ' u n e a n a l y s e
s e m b l a b l e p e u t être faite p o u r le c a s o ù , a u l i e u d ' a v o i r r e c o u r s à
une m a c h i n e élévatoire. on veut p r e n d r e l'eau directement d a n s u n e
rivière dont la pente I , a u x a b o r d s d u point où doit se faire la p r i s e
d ' e a u , est d o n n é e .
Soit h la hauteur, é g a l e m e n t donnée, du niveau q u e doit atteindre
l ' e a u d a n s l e r é s e r v o i r , a u - d e s s u s d e l a l i g n e de, p e n t e I s u p p o s é e
p r o l o n g é e j u s q u ' à l a v e r t i c a l e d e c e r é s e r v o i r . S i L est l a l o n g u e u r
rie l a c o n d u i t e , v é r i t a b l e i n c o n n u e d u p r o b l è m e , et J l a p e r t e de
c h a r g e p a r m è t r e , on a u r a , d ' a p r è s ces d é f i n i t i o n s :

h - L(I — J).

S i l'on a p p e l l e e n c o r e D le d i a m è t r e fonction déterminée de la


l o n g u e u r L d e l a c o n d u i t e , p' l e p r i x de l ' u n i t é de l o n g u e u r d'une

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conduite ayant un diamètre é g a l à l'unité, la dépense d'établissement
s e r a / / D L , et i l p o u r r a y a v o i r l i e u d ' y a j o u t e r u n e d é p e n s e pour
a c q u i s i t i o n d e t e r r a i n s s u r t o u t o u p a r t i e d e l a l o n g u e u r L . S i p" est
le p r i x , p a r u n i t é d e l o n g u e u r , d e s t e r r a i n s n é c e s s a i r e s et s i l ' o n
suppose q u e , s u r une l o n g u e u r L ' , l'acquisition ne soit pas n é c e s -
s a i r e , l a d é p e n s e d o n t il s ' a g i t s e r a p" ( L — L ' ) et l a d é p e n s e t o t a l e P ,
à rendre m i n i m u m , sera exprimée par :

P — pVL + p r
(L — L') = (p"D+ p") L — p-' V.

D ' a u t r e part, Q étant le d é b i t d o n n é de la c o n d u i t e , on a entre


D et J , l a r e l a t i o n :

64 6,Q'

„ H
D a n s 1 e x p r e s s i o n de P , s u b s t i t u o n s à L s a v a l e u r — , après avoir

posé, pour simplifier :

64 a.0'

cette e x p r e s s i o n d e v i e n t :

PI) 4-P" HIR>

E t la d é r i v é e de P p a r r a p p o r t à D étant é g a l é e à zéro d o n n e r a
l'équation :

6 6 5 = O
S) - © - ~ ^ '
L o r s q u e p" — o, o u q u ' o n n e t i e n t p a s c o m p t e d e l a d é p e n s e d ' a c -
q u i s i t i o n d e s t e r r a i n s , cette é q u a t i o n f o u r n i t i m m é d i a t e m e n t :

D - d VG = i , 4 3 « * = y/*[X^A . S

ou e n c o r e

J L

déduira L = —r .
51

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$ S. — PROBLÈMES DIVERS 178

p"
L o r s q u e p" n ' e s t p a s n é g l i g e a b l e , le r a p p o r t — d u p r i x d u t e r r a i n
à c e l u i de l a c o n d u i t e d ' u n d i a m è t r e d est t o u j o u r s i n f é r i e u r à l ' u n i t é ,

et a l o r s l a r é s o l u t i o n do l ' é q u a t i o n d u Ge d e g r é , on — , p e u t se f a i r e

au moyen d utableau suivant, dressé par M. Sorel, qui donne


D //' :

les v a l e u r s c o r r e s p o n d a n t e s d e s d e u x r a p p o r t s - e t — ,
a pu

El D
p'd d p'd d
o,o53 i,44 0,478 1,5o

0,119 i,45 o,532 1,5i

o,i85 >,4G 0,642 I ,52

o,254 1.47 0,820 i,54


0,326 ,,48 0,919 i,56
o,4oo 1.49 i,oi5 i,58

On o b t i e n t , en g é n é r a l , u n e a p p r o x i m a t i o n s u f f i s a n t e en prenant
p o u r D et p a r s u i t e pour L l a valeur ci-dessus, correspondant à

J — - I , t r o u v é e p o u r l e c a s o ù il n ' y a p a s d ' a c q u i s i t i o n d e t e r r a i n s .

On v o i t en effet q u e , m ê m e p o u r des terrains très chers, où l'on


a u r a i t p" = p'd, l e diamètre D serait porté seulement à i ,58 d a u
lieu d e i , 4 3 d, c ' e s t - à - d i r e a u g m e n t é s e u l e m e n t d ' u n d i x i è m e e n v i r o n .
L ' a u g m e n t a t i o n résultant de l a p r i s e en c o n s i d é r a t i o n du p r i x d e s
t e r r a i n s s e r a t o u j o u r s i n f é r i e u r e à ce c h i f f r e .

9"7. T r a n s m i s s i o n d u t r a v a i l à d i s t a n c e . — L e s c a n a -
lisations p o u r la t r a n s m i s s i o n à distance du travail m é c a n i q u e , et
s u r t o u t p o u r l a d i s t r i b u t i o n d e ce t r a v a i l n e d i f f è r e n t en r i e n , a u
point de v u e t h é o r i q u e , d e c e l l e s q u i o n t s i m p l e m e n t p o u r b u t l e
t r a n s p o r t d u l i q u i d e . L e u r é p a i s s e u r s e u l e est p l u s g r a n d e ( v o i r l a
fin de l a n o t e d u n° g 4 , p a g e 1 6 8 ) e t l e m o d e d'assemblage des
tuyaux entre e u x doit être d i s p o s é p o u r r é s i s t e r a u x fortes p r e s s i o n s
généralement usitées.
Dans une conduite, d e longueur L , o u d e diamètre D et d e
d é b i t Q, l a p r e s s i o n d i m i n u e , p a r m è t r e d e l o n g u e u r , d e

n 64 b l y*

Par conséquent, la pression p à l'extrémité d el a canalisation


t

s e r a , en a p p e l a n t p l a p r e s s i o n à l ' o r i g i n e :

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P ^ P - U — . — .

L e travail moteur E nécessaire pour produire, par seconde, un


d é b i t Q à la p r e s s i o n p est é g a l a u p r o d u i t Qp ; l e t r a v a i l d i s p o n i b l e
à l ' e x t r é m i t é d e l a c o n d u i t e est r e p r é s e n t é p a r Qp t de sorte q u e le
r e n d e m e n t Si. d e l a c e n t r a l i s a t i o n s e r a :

p r.- pD*

e
ou b i e n en mettant a u h e u de Q la v a l e u r — :
P

On a u g m e n t e donc rapidement le rendement l o r s q u e l'oji a u g -


m e n t e p ou D q u i f i g u r e n t a u d é n o m i n a t e u r d u t e r m e n é g a t i f a v e c
des e x p o s a n t s élevés.
D a n s la pratique, c'est s u r t o u t en élevant la pression q u e l'on
cherche à obtenir u n r e n d e m e n t élevé ; l ' a u g m e n t a t i o n du d i a m è t r e
a p o u r effet d ' a c c r o î t r e p l u s r a p i d e m e n t l e s f r a i s d'établissement
des c a n a l i s a t i o n s , et l e s g r o s s e s c o n d u i t e s s o n t p l u s facilement
a f f e c t é s p a r les t a s s e m e n t s q u e c e l l e s d e d i a m è t r e p l u s f a i b l e . L ' a u g -
mentation de p r e s s i o n présente en outre l ' a v a n t a g e de d i m i n u e r le
v o l u m e d ' e a u n é c e s s a i r e p o u r u n m é m o t r a v a i l et d e d i m i n u e r é g a -
lement l ' e n c o m b r e m e n t des o r g a n e s de réception.
O n v o i t q u e , p o u r c o n s e r v e r a u x p e r t e s d e ce t r a v a i l l a m ô m e v a -
l e u r relative d a n s les d i v e r s e s parties d ' u n e canalisation servant à
la d i s t r i b u t i o n de l ' é n e r g i e m é c a n i q u e , s e r v a n t à t r a n s m e t t r e des
p u i s s a n c e s diflércntes, il c o n v i e n t d é f a i r e v a r i e r le d i a m è t r e c o m m e
2

la r a c i n e - , c'est-à-dire un peu moins rapidement que la racine

c a r r é e d u t r a v a i l à t r a n s m e t t r e et c o m m e l a r a c i n e c i n q u i è m e d e l a
l o n g u e u r . Il en r é s u l t e , p a r e x e m p l e , q u ' e n a u g m e n t a n t de moitié
le d i a m è t r e d ' u n e c a n a l i s a t i o n on p o u r r a , s a n s a u g m e n t e r l a perte
de t r a v a i l , transmettre celui-ci à une d i s t a n c e s e p t f o i s et d e m i e
s
plus grande : (1,5o) = 7,6.
D'autres considérations limitent la pression que l'on peut a d m e t -
t r e d a n s l e s c a n a l i s a t i o n s . E n g é n é r a l o n a d o p t e c e l l e d e 5o a t m o s -
p h è r e s , il y a c e p e n d a n t d e s e x e m p l e s de p r e s s i o n s b e a u c o u p p l u s
l
fortes .

1 . D ' a p r è s ce q u i v i e n t d ' ê t r e d i t , l a p e r t e d ' u n e c a n a l i s a t i o n hydraulique

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t 3. — PROBI.KMKS DIVERS 175

9 8 . Consolidation des confies îles conduites. —


L o r s q u e l'on établit u n e conduite d ' e a u , il ne faut j a m a i s n é g l i -
ger de tenir c o m p t e d e la pres-
sion q u i s ' e x e r c e d a n s l e s c o u -
des et q u i t e n d :\ y disloquer
les t u y a u x . S i l'on considère
une conduite présentant un
c o u d e tel q u e A B ( f i g . 5 8 ) et s i
l'on y s u p p o s e l ' e a u e n r e p u s ,
la m a s s e l i q u i d e c o m p r i s e e n -
tre l e s s e c t i o n s e x t r ê m e s A A ' ,
B B ' du c o u d s , recevra, de l'eau
contenue dans le reste d e la
conduite, d e s p r e s s i o n s q u i se
transmettront à la paroi A B
du c o u d e et q u i t e n d r o n t à le
séparer des parties rectilig'nes. L e s a s s e m b l a g e s d e s t u y a u x no
sont p a s , e n g - é n é r a l , en état d e r é s i s t e r à d e p a r e i l s e f f o r t s , et l e s
tuyaux se sépareront effectivement s i l ' o n p ' a p a s eu l a précaution
d'appuyer l a partie c o n v e x e A B du coude s u r u n m a s s i f très résis-
tant, o r d i n a i r e m e n t en maçonnerie ou en charpente. D a n s l'état
statique, l'effort a u q u e l ce m a s s i f doit résister est s i m p l e m e n t la
résultante d e s p r e s s i o n s q u i s'exercent s u r l e s d e u x sections extrê-
mes A A ' , B B ' - L o r s q u e l ' e a u e s t e n m o u v e m e n t il faut ajouter à
cette p r e s s i o n l ' a c t i o n d u e a l a f o r c e c e n t r i f u g e q u e l ' o n p o u r r a c a l -
culer a p p r o x i m a t i v e m e n t e n s u p p o s a n t q u e l a m a s s e d ' e a u c o m p r i s e
dans le coude est concentrée en s o n s o m m e t . A l o r s l'action de l a

force centrifug-e s e r a é g a l e à cette m a s s e m u l t i p l i é e p a r — e n a p p e -


lant U l a v i t e s s e m o y e n n e et p l e r a y o n d e c o u r b u r e du coude.
Cette a c t i o n est s o u v e n t assez petite, et nég-ligeable p a r r a p p o r t
aux pressions statiques.

varie, t o u t e s choses égales, en r a i s o n i n v e r s e d e l a c i n q u i è m e p u i s s a n c e d u


diamètre, t a n d i s que la perte d'une c a n a l i s a t i o n é l e c t r i q u e , p o u r u n e tension
donnée, v a r i e e n r a i s o n i n v e r s e de l a s e c t i o n d u c o n d u c t e u r , o u d u c a r r é de
son d i a m è t r e s ' i l e s t c i r c u l a i r e . I.a l o i d e s r é s i s t a n c e s est d o n c t o u t à l ' a v a n -
tage de l a t r a n s m i s s i o n h y d r a u l i q u e .
Mais d'autres c o n s i d é r a t i o n s peuvent, a u contraire, rendre l'avantage à la
t r a n s m i s s i o n é l e c t r i q u e ; e n p a r t i c u l i e r l e f a i b l e r e n d e m e n t des m o t e u r s
h y d r a u l i q u e s à très h a u t e pression que l ' u n d o i t e m p l o y e r c o m m e réceptrices.
T o u t e f o i s , i l n'est p a s i m p o s s i b l e q u e , d a n s c e r t a i n e s c i r c o n s t a n c e s , des
feedsrs é l e c t r i q u e s ne p u i s s e n t être a v a n t a g e u s e m e n t r e m p l a c é s p a r des c a n a -
lisations h y d r a u l i q u e s .

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ÉTUDE DÉTAILLÉE DE L'ECOULEMENT

!)*>. IjOt de la v a r i a t i o n des vitesses à l ' i n t é r i e u r


d'un t u y a u d e c o n d u i t e . — D ' e x p é r i e n c e s f a i t e s s u r le m o u -
v e m e n t d e l ' e a u d a n s l e s t u y a u x p u b l i é e s e n 1857, D a r c y a v a i t c o n c l u
q u e d a n s u n e c o n d u i t e c i r c u l a i r e de r a y o n R , la vitesse v d ' u n filet
l i q u i d e , à u n e d i s t a n c e r du centre, était liée à l a v i t e s s e V d u filet
c e n t r a l et à l a d i f f é r e n c e d e e h a r y e .1 p a r l a r e l a t i o n :

K
V - v=-r- Jj 2

K étant un coefficient n u m é r i q u e .
C e t t e é q u a t i o n , d i f f é r e n t i é e p a r r a p p o r t à r, d o n n e :

2 R
Multipliant
1
les deux m e m b r e s par — .élevant au carré
r
et m u l t i -
3K
p l i a n t e n c o r e p a r r.r, o n o b t i e n t :

— (^R — \ . 2I*r — 7rr' J ; 2

oK'V drj

et s o u s cette f o r m e o n r e c o n n a î t l ' é q u a t i o n d ' é q u i l i b r e d ' u n e m a s s e


l i q u i d e c y l i n d r i q u e d e r a y o n r, à l a c o n d i t i o n q u e l e f r o t t e m e n t , par

unité superficielle de son contour, soit e x p r i m e p a r — —J . En

effet le p r e m i e r m e m b r e représente alors la force retardatrice sur


l'unité d e l o n g u e u r , et le s e c o n d m e m b r e , la force accélératrice.
D ' a p r è s cela, le frottement m u t u e l des couches l i q u i d e s serait p r o -
portionnel au carré d e ^ o u d e l e u r v i t e s s e r e l a t i v e , et en même

temps au carré du r a y o n R du tuyau considéré. Ce résultat déduit


d e l ' e x p é r i e n c e é t a i t en c o n t r a d i c t i o n a v e c l ' h y p o t h è s e généralement
a d m i s e d e p u i s N e w t o n et s u r t o u t depuis X a v i e r et P o i s s o n , q u i
avaient s u p p o s é , avec tous les h y d r a u l i c i e n s , que le frottement inté-

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r i e u r d e s l i q u i d e s était, s i m p l e m e n t p r o p o r t i o n n e l a l a v i t e s s e r e l a -
tive — . M a i s M . H a z i n , en o b s e r v a n t d e s c a n a u x d é c o u v e r t s d e f o r m e
dr
d e m i - c i r c u l a i r e et d e d i m e n s i o n b i e n plus grande que les t u y a u x
sur lesquels D a r c y avait opéré, a reconnu que la loi de la variation
des vitesses était p l u s e x a c t e m e n t représentée p a r l ' é q u a t i o n :

K , ;
(-4) ^ = ( H )

et i l a e x p l i q u é q u e s i D a r c y n ' a v a i t p a s t r o u v é u n e e x p r e s s i o n de
cette f o r m e , c e l a p o u v a i t ê t r e a t t r i b u é à ce q u e s e s o b s e r v a t i o n s , à
raison des d i m e n s i o n s relativement faibles des conduites sur les-
quelles elles a v a i e n t p o r t é , ne s'étaient p a s étendues à u n e distance
du centre s u p é r i e u r e a u x d e u x tiers du r a y o n . D a n s l a partie voi-
sine d u centre les c o u r b e s r e p r é s e n t a n t les d e u x lois de variation
des v i t e s s e s n e d i f f è r e n t p a s b e a u c o u p l ' u n e d e l ' a u t r e : e l l e s s o n t e n
effet t o u t e s l e s d e u x n o r m a l e s a u f i l e t c e n t r a l q u i a l a v i t e s s e m a x i -
m u m . E l l e s o n t d o n c , e n ce p o i n t , m ê m e t a n g e n t e , et e n l e u r don-
nant u n autre point c o m m u n , elles ne peuvent p a s s'écarter beau-
coup dans la partie intermédiaire. Ce n'est donc q u e d a n s la r é g i o n
la p l u s é l o i g n é e d u centre q u e p e u t se m a n i f e s t e r l a d i v e r g e n c e d e s
d e u x c o u r b e s et c'est p r é c i s é m e n t c e l l e q u e D a r c y n ' a p a s o b s e r v é e ,
f II n e s e r a i t d o n c p a s i m p o s s i b l e , d i t M . B a z i n , q u e , d a n s u n t u y a u
f e r m é , la d é c r o i s s a n c e des v i t e s s e s d a n s le v o i s i n a g e d e la paroi
s ' o p é r â t p l u s r a p i d e m e n t q u e ne l ' i n d i q u e la formule obtenue par
M. Darcy. »

L a f o r m u l e d e M . B a z i n , d i f r é r e n t i é e p a r r a p p o r t à r, donne:
3
do- R
(25) — - — = r \
dr 3 K V /RJ
M u l t i p l i o n s - e n l e s d e u x m e m b r e s p a r T U , et r e m p l a ç o n s , d a n s l e
, . DJ RJ

premier m e m b r e , y/RJ par U \fzb t déduit de — = — —b i


2
U , nous
obtiendrons :

/R R r T do
di>\
2
~ \ 2 "âïc" ~rU — J. 2T.r = rcr J.

La parenthèse du premier membre exprime encore, pour les


mêmes r a i s o n s que tout à l'heure, la force retardatrice sur l'unité
de l o n g u e u r , ou le frottement p a r unité superficielle du liquide
s u r l u i - m ê m e . O n v o i t q u e ce f r o t t e m e n t est a l o r s p r o p o r t i o n n e l à l a
12

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, . du
première puissance de la vitesse relative —, conformément aux
r
h y p o t h è s e s a n c i e n n e s , a u r a y o n m o } e n —, et i n v e r s e d e l a d i s t a n c e

r
p r o p o r t i o n n e l l e — de l a c o u c h e considérée a u centre d u t u y a u .
Nous avons indiqué p l u s h a u t (n° 2g, pagre 47) l e s r a i s o n s qui
pouvaient être, i n v o q u é e s en f a v e u r d e l ' i n t r o d u c t i o n de ces d e u x
derniers facteurs : ils sont destinés à tenir compte du m a n q u e de
p a r a l l é l i s m e d e s f i l e t s , q u i e n g e n d r e l e s t o u r b i l l o n n e m e n t s et m o u -
vements compliqués ou obliques absorbant une portion de force
v i v e n o n u t i l i s é e p o u r l ' é c o u l e m e n t p r o p r e m e n t dit. C e m a n q u e de
p a r a l l é l i s m e est d ' a u t a n t p l u s p r o n o n c é q u e l e s d i m e n s i o n s d e la
s e c t i o n t r a n s v e r s a l e s o n t p l u s g r a n d e s et q u e le filet c o n s i d é r é est
relativement m o i n s é l o i g n é de la paroi solide. D a r c y avait reconnu,
par ses observations, l'influence des dimensions absolues du tuyau,
puisqu'il avait signalé la présence, dans l'expression du frottement
2
intérieur, d u f a c t e u r 11 p r o p o r t i o n n e l a u c a r r é d u r a y o n ; f a c t e u r
q u i s e r e t r o u v e , en r é a l i t é , d a n s l ' e x p r e s s i o n r é s u l t a n t d e l a f o r m u l e
de M . B a z i n .
D ' a p r è s s e s p r e m i è r e s e x p é r i e n c e s , M . B a z i n a v a i t été c o n d u i t à
admettre l'exactitude a b s o l u e de la f o r m u l e (24) c i - d e s s u s , et il
avait trouvé, p o u r le coefficient n u m é r i q u e K qui y figure, de n o m -
b r e s v a r i a n t e n t r e 18 et «3 et g é n é r a l e m e n t a s s e z v o i s i n s d e 21 q u ' i l
avait adopté définitivement.

/
I l é c r i v a i t d o n c , e n r e m p l a ç a n t d a n s cette f o r m u l e y R J p a r U \ zb l :

r
V — v / \'
M a i s d e n o u v e l l e s e x p é r i e n c e s p l u s p r é c i s e s d o n t i l a d o n n é le d é t a i l
1
d a n s s o n m é m o i r e d e 1897 lui ont m o n t r é des différences assez
notables entre les résultats fournis p a r cette f o r m u l e et c e u x d e
l ' o b s e r v a t i o n , et il a c h e r c h é d e n o u v e l l e s e x p r e s s i o n s c a p a b l e s d e
réaliser une concordance plus parfaite. Il a considéré successivement
les f o r m u l e s

1. Expériences nouvelles s u r la distribution des vitesses dans les tuyaua; p a r


M. Bazin.

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S 3. - ÉTUDE DÊTAILLÊK DE L'ÉCOULEMENT 179

qui s'appliquent assez bien à la région centrale, m a i s pas aux points


v o i s i n s de l a p a r o i o ù e l l e s f o u r n i s s e n t t o u j o u r s p o u r le premier
m e m b r e d e s v a l e u r s d é p a s s a n t t r è s p e u 21, t a n d i s q u e l ' e x p é r i e n c e
a d o n n é u n e v a l e u r s u p é r i e u r e à 23. I l a d o n c e s s a y é u n e n o u v e l l e
expression

qui lui a d o n n é de m e i l l e u r s résultats. Cette m ê m e formule con-


corde é g a l e m e n t b i e n a v e c u n e r e m a r q u a b l e o b s e r v a t i o n faite p a r
M. J o h n F r e e m a n n , à L a w r e n c e , M a s s a c h u s e t t s , s u r l a répartition
des v i t e s s e s d a n s u n j e t s o r t a n t d ' u n e p o m p e à incendie sous forte
pression. L e s r e c h e r c h e s de M . F r e e m a n n a v a i e n t p o u r but de recher-
cher l a f o r m e l a p l u s a v a n t a g e u s e à a d o p t e r p o u r l ' a j u t a g e d o n t o n
doit a r m e r l a l a n c e d e s p o m p e s en v u e d ' a u g m e n t e r l a p o r t é e et la
stabilité d u j e t . Il a constaté q u e les a j u t a g e s l é g è r e m e n t c o n i q u e s ,
qui rendent les v i t e s s e s p r e s q u e u n i f o r m e s d a n s toute l a section du
jet, sont p r é f é r a b l e s à u n t u y a u e x a c t e m e n t c y l i n d r i q u e ; d a n s ce
dernier, l'inégalité p l u s g r a n d e des vitesses favorise l'éparpillement
du l i q u i d e à l a s o r t i e , et l a p o r t é e d u j e t est n o t a b l e m e n t moindre.
L'observation c i t é e p a r M . B a z i n a été f a i t e s u r u n t u y a u c y l i n -
d r i q u e d ' e n v i r o n t r o i s c e n t i m è t r e s d e d i a m è t r e et a v e c d e s v i t e s s e s
d é p a s s a n t 20 m è t r e s p a r s e c o n d e . C e s v i t e s s e s o n t été m e s u r é e s au
centre et en dix-neuf autres points, à des distances différentes
entre le c e n t r e et l a p a r o i , et l a l o i d e l e u r v a r i a t i o n p e u t se repré-
senter- à t r è s p e u p r è s p a r l a f o r m u l e (28). E n p a r t i c u l i e r l a v i t e s s e
m o y e n n e s e trouve, b i e n a u p o i n t s i t u é à l a d i s t a n c e r =• 0,7/) R,
c o m m e d a n s l e t u y a u d e o m . 80 d e d i a m è t r e q u i s e r v a i t a u x e x p é -
r i e n c e s d e M . B a z i n . L a f o r m u l e (27), c o m m e l a f o r m u l e (28), s'ac-
c o r d e b i e n s u r ce p o i n t a v e c l ' o b s e r v a t i o n .
A u m o y e n d e l ' u n e q u e l c o n q u e (26), (27) o u (28) d e c e s f o r m u l e s ,
on p e u t e x p r i m e r l a v i t e s s e m o y e n n e U en f o n c t i o n de la vitesse

u n
m a x i m u m V . S i , p o u r a b r é g e r , l ' o n d é s i g n e p a r f[^J l' quel-

c o n q u e d e s s e c o n d s m e m b r e s d e c e s e x p r e s s i o n s , on p o u r r a é c r i r e

si l ' o n m u l t i p l i e l e s d e u x m e m b r e s d e cette d e r n i è r e équation par

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l a s u r f a c e 2r.r dr de la couche a n n u l a i r e i n f i n i m e n t mince dont la
v i t e s s e e s t y , et si l'on intègre de o à R, le p r e m i e r membre,

2
J v. 2 rrr dr s e r a l e d é b i t d u t u y a u , o u T C R . U et e n d i v i s a n t p a r

2
T; R , o n o b t i e n d r a p a r c o n s é q u e n t :

R U 2
U
= â > / O [ V - ^ / ( R ' ) ] - ^

E n m e t t a n t p o u r y* le s e c o n d m e m b r e d e ( 2 7 ) et e f f e c t u a n t l e s c a l -
culs, on trouve :

(29) . - , = 1 + g,O3 \[zb i = 1 + 12,67 V^I

S i l'on fait les c a l c u l s a u m o y e n d u second m e m b r e de ( 2 8 ) on


trouve identiquement la m ê m e v a l e u r qui corresqond à très peu
près à l a m o y e n n e des o b s e r v a t i o n s de M . B a z i n , d a n s l e s q u e l l e s 2b t

était é g a l à o,OOO332 soit b x — 0,000166 et sjb i = 0,012G, et o ù le


V

r a p p o r t — a été t r o u v é é g a l à I , i G 4 3 t a n d i s q u e l ' e x p r e s s i o n précé-

dente d o n n e r a i t 1,1675. L ' a c c o r d est d o n c s a t i s f a i s a n t .


On p e u t é g a l e m e n t , a u m o y e n d e s m ô m e s f o r m u l e s , t r o u v e r le
r a y o n r d e I a c o u c h e o ù l a v i t e s s e s est é g a l e à l a v i t e s s e m o y e n n e U ;
il s u f f i t d e f a i r e , d a n s u n e des f o r m u l e s ( 2 6 ) , ( 2 7 ) ou ( 2 8 ) , v = U
V
et d e r e m p l a c e r l e r a p p o r t — p a r l a v a l e u r ( 2 9 ) q u i v i e n t d ' e n être
r
d o n n é e , o n a u n e é q u a t i o n d u 4° d e g r é e n — d o n t l a r é s o l u t i o n d o n n e
R
à très p e u p r è s

r = 0,74 R

ce q u i est é g a l e m e n t c o n f o r m e à l ' o b s e r v a t i o n .
L a v i t e s s e à l a p a r o i , w, s ' o b t i e n d r a i t e n f a i s a n t r = R d a n s l'une
des f o r m u l e s p r é c é d e n t e s . I l a été d i t q u e l e s f o r m u l e s ( 2 6 ) et ( 2 7 )
ne d o n n a i e n t p a s , p o u r l e s p o i n t s v o i s i n s d e l a p a r o i , d e s résultats
c o n f o r m e s à l ' o b s e r v a t i o n ; il f a u d r a i t d o n c p r e n d r e l a f o r m u l e (28),
ou p l u t ô t la v a l e u r m ê m e donnée par l'observation, laquelle est
l é g è r e m e n t s u p é r i e u r e à 2 3 , p o u r le p r e m i e r m e m b r e de l ' u n e q u e l -
c o n q u e de ces f o r m u l e s . S i donc on écrit

V — w
j^n = 2 3 p l u s une très petite fraction,
U V2Ô|

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et si l ' o n m e t , p o u r — l a v a l e u r (2G), o n en d é d u i t f a c i l e m e n t :

(3O) ^— 1 - 14 Y/A&I = 1 — 19,8 \[b t

D a n s d e s t u y a u x o ù l e c o e f f i c i e n t b, s e r a i t p a r e x e m p l e , d e :

b —
t 0,0001, 0,0002, o,OOO3, o,ooo4

la v i t e s s e m a x i m u m V v a u d r a i t r e s p e c t i v e m e n t :

V = I,I27U, I,L8LU, I,22LU, I,253U


et l a v i t e s s e à l a p a r o i , w :

w = o,8O2U, 0,71711, o,657U, o,6o4U.


Ces formules sont celles q u i o n t été d o n n é e s p a r M . B a z i n et q u i
l u i ont p a r u l e s p l u s p r o p r e s à r e p r é s e n t e r l e s f a i t s q u ' i l a o b s e r v é s .
La loi de v a r i a t i o n q u ' e l l e s i n d i q u e n t , p o u r l e s v i t e s s e s , d i f f è r e en
somme assez peu de celle qu'il avait déduite de ses p r e m i è r e s e x p é -
r i e n c e s et q u i est e x p r i m é e p a r l a f o r m u l e (A4) q u e l'on doit c o n s i -
dérer c o m m e exacte, a u p r e m i e r degré d'approximation. Elle con-
corde, a i n s i q u e JE VIENS d e le r a p p e l e r ( p a g e 178) avec l'expression
simple donnée a u N° 29 ( p a g e 47) pour l'expression du frottement
i n t é r i e u r . M a i s , d a n s l a n o t e d e ce n ° 2G, j ' a i f a i t c o n n a î t r e comment
et p o u r q u o i M . B o u s s i n e s q a v a i t j u g é n é c e s s a i r e d e c o m p l é t e r , par
u n t e r m e a d d i t i o n n e l , cette l o i t r o p s i m p l e , q u i c o n d u i r a i t , p o u r l e s
filets v o i s i n s d u centre du tuyau, à des v a l e u r s du coefficient de
frottement c r o i s s a n t a u d e l à de. t o u t e l i m i t e . C ' e s t a u m o y e n d e l a
d i s c u s s i o n d e s e x p é r i e n c e s d e M . B a z i n q u e M . B o u s s i n e s q est a r r i v é
à déterminer la correction à apporter à l ' e x p r e s s i o n d u coefficient
du frottement i n t é r i e u r , et cette d i s c u s s i o n l u i a f o u r n i , en m ê m e
temps la forme suivante de la loi des écarts entre les vitesses réelles
des filets f l u i d e s et c e l l e s q u i seraient d é d u i t e s de l a f o r m u l e (24).
Il est a r r i v é à r e c o n n a î t r e q u e ces écarts p e u v e n t être représentés

p a r u n e f o n c t i o n W ^JQ , s'annulant pour r = o et d o n t l a v a l e u r


moyenne, entre r ~ o et r = R , e s t é g a l e m e n t n u l l e . C e t t e f o n c t i o n
étant é c r i t e :

,F 33 2 6 085
(S) = ° > ^ (H)' - (kï + ' ^ ( R T - ' (nï +
+ (0'.
la loi d e s v i t e s s e s s ' e x p r i m e r a i t p a r :

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(31) — = »,91 (-J + 3 W 7 T ( Ï Ï ) .

D e cette e x p r e s s i o n ( 3 1 ) , t r a i t é e c o m m e p l u s h a u t l e s f o r m u l e s ( a 6 )
à ( 2 8 ) , 011 d é d u i t , p o u r l ' e x p r e s s i o n d e l a v i t e s s e m a x i m u m e n f o n c -
tion d e l a vitesse m o y e n n e :

(32) - = 1 + 9,16 \JZBI = 1 + J 2 , G 6 \ ' B L

l a q u e l l e ne p r é s e n t e p a s , a v e c l ' o b s e r v a t i o n , l a l i é s p e t i t e différence
s i g n a l é e à l a f o r m u l e ( 2 9 ) ; et p o u r l ' e x p r e s s i o n de la vitesse à la
paroi

(33) ^ — 1 — i 3 , 7 5 y/ait = 1 — 19,43 y^i

A u point de v u e pratique, les différences entre les e x p r e s s i o n s


( 2 9 ) et ( 3 2 ) d ' u n e p a r t , ( 3 o ) et ( 3 3 ) d e l ' a u t r e , s o n t t o u t à f a i t n é g l i -
g e a b l e s , et e l l e s d i s p a r a i s s e n t m ê m e à p e u p r é s s i l ' o n s e b o r n e à
ne c o n s e r v e r a u x coefficients n u m é r i q u e s q u ' u n seul chiffre a p r è s la
virgule. Elles deviennent ainsi :

V y f-
I 2
- = 1 + g,i Vaô, = 1 + > 8 y6i

3
( 4) \l
- = 1
— i3,9 \ I B I — 1 — 19,6 \'BT

E t s o u s cette f o r m e , e l l e s p e u v e n t ê t r e r e g a r d é e s c o m m e l e d e r n i e r
m o t d e n o s c o n n a i s s a n c e s a c t u e l l e s s u r cette m a t i è r e .
E n d i v i s a n t l'équation ( 2 Ô ) p a r l'équation (a4) on obtient l a v a l e u r
dv
d e — en f o n c t i o n d e v et d e r f q u i est :
TR

DR AR

et cette e x p r e s s i o n d i f f é r e n t i e l l e p e u t s e r v i r à t r a c e r , p a r s e s t a n g e n -
tes, la c o u r b e représentative des vitesses a u p r e m i e r d e g r é d'appro-
e
ximation, c'est-à-dire la parabole du 3 degré représentée par
l'équation (24).
N o u s donnerons au chapitre V I , en p a r l a n t des p r o c é d é s d u j a u -
g e a g e des cours d'eau, la description s o m m a i r e des instruments
q u i o n t été e m p l o y é s p o u r m e s u r e r l e s v i t e s s e s a u x d i v e r s p o i n t s d e
la section t r a n s v e r s a l e d'un courant, et q u i ont permis d'établir
e x p é r i m e n t a l e m e n t les lois qui viennent d'être énoncées.

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CHAPITRE V

CANAUX DÉCOUVERTS

| i. Mouvement uniforme. — § 2 . Etude détaillée de l'écoule-


ment. — § 3 . Applications. — § 4 - Mouvement varié. —
§ 5 . Remous. — § 6. Etranglement ou élargissement du lit.

MOUVEMENT UNIFORME

IOO. D i v i s i o n d u s u j e t . — L a question de l ' é c o u l e m e n t de


l'eau dans les c a n a u x d é c o u v e r t s , q u i constitue la partie la p l u s inté-
r e s s a n t e d e l ' h y d r a u l i q u e , est b e a u c o u p p l u s c o m p l i q u é e q u e c e l l e
de l ' é c o u l e m e n t d a n s l e s t u y a u x . E l l e n ' e s t r é s o l u e d ' u n e m a n i è r e à
p e u p r è s c o m p l è t e q u e p o u r le c a s o ù l e c a n a l a u n e f o r m e r é g u l i è r e ,
présentant une section transversale constante ou à peu près cons-
tante, u n a x e r e c t i l i g n e o u à c o u r b u r e i n s e n s i b l e . D è s q u ' i l s ' a g i t d e
cours d'eau naturels, d a n s lesquels ces conditions ne sont p a s r e m -
p l i e s , et s u r t o u t d a n s l e s q u e l s l e l i t s e c o m p o s e d e m a t i è r e s s u s c e p -
tibles d'être entraînées p a r le c o u r a n t , les c o n d i t i o n s de l'écoule-
ment ne peuvent p l u s ê t r e é t u d i é e s q u e d ' u n e f a ç o n e m p i r i q u e et
a p p r o x i m a t i v e . C e n'est q u e p a r une extension souvent a b u s i v e q u e
l ' o n a p p l i q u e à d e p a r e i l s c o u r s d ' e a u l e s f o r m u l e s et l e s l o i s q u e
l ' o n a t r o u v é e s p o u r d e s c a n a u x r e c t i l i g n e s à s e c t i o n et à p e n t e r é g u -
lières.
T o u t a u p l u s ces f o r m u l e s p e u v e n t - e l l e s être a p p l i c a b l e s à certai-
nes parties r é g u l i è r e s des c o u r s d'eau naturels assimilables à des
i
c a n a u x . M a i s lorsqu'il s'agit de cours d'eau ordinaires, p l u s ou

I . E n c o r e c o n v i e n t - i l d ' o b s e r v e r q u e l ' é c o u l e m e n t d a n s ces p a r t i e s r é g u l i è r e s

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m o i n s i r r é g u l i e r s , cette a p p l i c a t i o n ne d o n n e p l u s q u ' u n e approxi-
mation q u i , s o u v e n t , s'écarte b e a u c o u p de la réalité.
N o u s diviserons donc l'étude de l ' é c o u l e m e n t de l'eau d a n s les
c o u r s d'eau en d e u x p a r t i e s distinctes. L a p r e m i è r e sera consacrée
a u x canaux découverts, en d é s i g n a n t p a r ce m o t t o u t c o u r s d ' e a u
de f o r m e r é g u l i è r e , à pente s e n s i b l e m e n t constante et à p e u p r è s
r e c t i l i g n e . D a n s l ' a u t r e , c o n s a c r é e a u x cours d'eau naturels, nous
exposerons les quelques règles empiriques qui ont été é t a b l i e s a u
s u j e t d e c e s c o u r s d ' e a u , n o u s l e s j u s t i f i e r o n s le m i e u x p o s s i b l e , et
n o u s d i r o n s d a n s q u e l l e m e s u r e les f o r m u l e s trouvées d a n s la pre-
m i è r e p a r t i e p e u v e n t y être a p p l i q u é e s .
D a n s la première partie, consacrée a u x canaux, nous étudierons
d ' a b o r d le mouvement u n i f o r m e , p u i s le m o u v e m e n t permanent
varié.
L'étude du mouvement non permanent fera l'objet d'un chapitre
spécial.

I O l . M o u v e m e n t u n i f o r m e . — L e mouvement uniforme de
l'eau est c a r a c t é r i s é p a r ce f a i t q u e , d a n s un canal rectiligne, à
p e n t e et à s e c t i o n t r a n s v e r s a l e c o n s t a n t e s , l a v i t e s s e d ' u n e m o l é c u l e
r e s t e l a m ê m e t o u t l e l o n g d ' u n m ê m e filet l i q u i d e . A i n s i d é f i n i , l e
m o u v e m e n t u n i f o r m e n e p o u r r a i t être r é a l i s é , s a n s d o u t e , q u e d a n s
des c a n a u x à section t r a n s v e r s a l e très petite, c o m p a r a b l e s a u x tubes
c a p i l l a i r e s , et d a n s l e s q u e l s l a v i t e s s e s e r a i t e x t r ê m e m e n t réduite.
Aussitôt que les d i m e n s i o n s transversales deviennent sensibles, la
vitesse des m o l é c u l e s l i q u i d e s c h a n g e , à c h a q u e instant, de g r a n -
d e u r et d e d i r e c t i o n . M a i s on c o n s e r v e l a d é n o m i n a t i o n d e m o u v e -
m e n t u n i f o r m e à c e l u i d a n s l e q u e l l a v i t e s s e moyenne locale des
m o l é c u l e s q u i p a s s e n t en c h a q u e p o i n t est c o n s t a n t e , et r e s t e la
m ê m e t o u t l e l o n g d ' u n m ê m e filet l i q u i d e . E t l ' o n a d m e t q u e cette
c o n d i t i o n e s t r é a l i s é e l o r s q u e l e c a n a l est rectilig-ne et q u e s a p e n t e
et s a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e r e s t e n t c o n s t a n t e s .
II est b i e n c e r t a i n q u e l a v i t e s s e m o y e n n e U est l a m ê m e pour
t o u t e s l e s s e c t i o n s : cette v i t e s s e é t a n t le q u o t i e n t d u v o l u m e Q d é b i t é
en u n e s e c o n d e , p a r l ' a i r e w d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e ; m a i s ce n ' e s t
que par induction q u e l ' o n en c o n c l u t l a c o n s t a n c e des vitesses
moyennes locales, car chaque m o l é c u l e p o s s è d e , en réalité, une
v i t e s s e o b l i q u e s u r l a d i r e c t i o n d u c o u r a n t ; i l en r é s u l t e d e s c r o i s e -
est i n f l u e n c é , s u r u n e p o r t i o n de l a l o n g u e u r , p a r les c o n d i t i o n s a n t é r i e u r e s .
On ne p e u t d ' a i l l e u r s r e n c o n t r e r que t r è s e x c e p t i o n n e l l e m e n t de t e l l e s p a r t i e s ,
la mobilité d u l i t e t des r i v e s t e n d a n t à faire d i s p a r a î t r e la r é g u l a r i t é q u i
a u r a i t existe à u n m o m e n t donné.

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m e n t s e n t o u s s e n s d e s filets l i q u i d e s q u e l ' o n s u p p o s e parallèles,
et r i e n n ' e s t m o i n s p r o u v é q u e l ' i n v a r i a b i l i t é d e l a v i t e s s e e n c h a q u e
point. A u c o n t r a i r e , n o u s d i r o n s p l u s l o i n q u e , m ê m e en ne c o m p a -
rant que les c o m p o s a n t e s des vitesses parallèles au courant, ces c o m -
posantes varient, en chaque point, d a n s des limites assez étendues ;
à p l u s forte r a i s o n l e s v i t e s s e s e l l e s - m ê m e s d o i v e n t e l l e s s e m o d i f i e r ,
puisqu'elles c h a n g e n t c o n s t a m m e n t de direction.
Dans la complication du mouvement réel, l a vitesse moyenne
l o c a l e en c h a q u e p o i n t et s u r t o u t e l ' é t e n d u e d ' u n m ê m e filet r e s t e
sensiblement constante, à la condition qu'elle soit observée pen-
d a n t u n t e m p s a s s e z long-, et l ' o n p e u t , e n n e c o n s i d é r a n t q u e ces
vitesses m o y e n n e s locales, admettre q u e l i q u i d e se m e u t d'un m o u -
v e m e n t u n i f o r m e p a r filets p a r a l l è l e s . M a i s i l n e f a u t p a s o u b l i e r q u e
ce n ' e s t là qu'une moyenne dont la réalité diffère notablement à
chaque instant.

f OS. F o r m u l e générale du m o u v e m e n t uniforme. —


Si, alors, dans un pareil canal, nous isolons une portion d'une lon-
g u e u r égale à l'unité et l i m i t é e p a r deux sections transversales
parallèles, rien ne distinguant l'une de ces sections de l'autre, les
p r e s s i o n s s u r c h a c u n d e l e u r s é l é m e n t s y s e r o n t l e s m û m e s et d i s p a .
raîtront des é q u a t i o n s . Il f a u d r a donc, ainsi q u e l'a r e m a r q u é Du
B u a t , p u i s q u e le m o u v e m e n t est u n i f o r m e , q u ' i l y ait é q u i l i b r e entre
la force a c c é l é r a t r i c e d u e à l a p e s a n t e u r et l e s f o r c e s retardatrices
dues au frottement. Ces dernières proviennent surtout des parois
du c a n a l . Il faut f a i r e entrer en l i g n e d e c o m p t e , d a n s l e s r é s i s t a n c e s ,
les frottements i n t é r i e u r s d u l i q u i d e q u i p r o v i e n n e n t des vitesses
obliques, ou des c o m p o s a n t e s des vitesses des m o l é c u l e s fluides per-
pendiculaires à la direction du mouvement. Ces composantes ne
c o n t r i b u e n t e n r i e n à l ' é c o u l e m e n t , et e l l e s d o n n e n t l i e u à d e s f r o t -
tements m u t u e l s , à des t o u r b i l l o n n e m e n t s q u i constituent une perte
d e f o r c e v i v e et p a r s u i t e u n e r é s i s t a n c e . M a i s l ' o b l i q u i t é d e s v i t e s s e s
est e l l e - m ê m e d u e à l a r u g o s i t é d e s p a r o i s et l ' o n p e u t a d m e t t r e q u e
toutes les résistances, p a r conséquent, proviennent d e cette cause
unique. Elles seront a l o r s , en totalité, p r o p o r t i o n n e l l e s à la lon-
g u e u r y du périmètre m o u i l l é . Elles seraient aussi fonction de la
vitesse à la p a r o i v a r i a b l e d'un point à l'autre de celle-ci. On l'ex-
p r i m e , c o m m e n o u s l ' a v o n s d i t , e n f o n c t i o n de l a v i t e s s e m o y e n n e I I
par y / [ U ) , en a p p e l a n t y une fonction à déterminer. Cette résistance,
doit, d ' a p r è s l a r e m a r q u e d e D u B u a t , être é g a l e à la c o m p o s a n t e
du p o i d s de l a m a s s e l i q u i d e c o n s i d é r é e . C e p o i d s est Ilto, en a p p e -
lant f i l e p o i d s s p é c i f i q u e d u l i q u i d e , et s a c o m p o s a n t e suivant la

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p e n t e I s e r a I I tu s i n I o u s i m p l e m e n t Uni I e n m e t t a n t l e p e t i t a n g l e I
a u l i e u de. s o u s i n u s . L ' é q u a t i o n d u m o u v e m e n t s e r a a i n s i

ou b i e n en d i v i s a n t p a r :

"r
x n '
L e r a p p o r t - e s t le r a y o n m o y e n de la section transversale que

nous désignerons p a r R ; la f o n c t i o n y ( U ) p e u t t o u j o u r s être m i s e


2
s o u s l a f o r m e \\b U , en a p p e l a n t b u n coefficient q u i serait lui-
même, au besoin, une fonction de U ou des a u t r e s é l é m e n t s ; et
a l o r s l ' é q u a t i o n du m o u v e m e n t u n i f o r m e p r e n d r a la f o r m e s u i v a n t e ,
s o u s l a q u e l l e e l l e est g é n é r a l e m e n t d o n n é e :

(1) RI = bU\
E l l e est i d e n t i q u e , dans la f o r m e , à celle du m o u v e m e n t dans
l e s t u y a u x , et e l l e a u r a i t p u , c o m m e c e l l e - c i , s e d é d u i r e d e l a f o r -
m u l e g é n é r a l e d é m o n t r é e a u n° 27.
E n r é s o l v a n t cette é q u a t i o n p a r r a p p o r t à U , o n l ' é c r i t :

(2) U = -jz v'rT, ou U = G v'rîT


1

le c o e f f i c i e n t C é t a n t , c o m m e — d o n t il t i e n t l a p l a c e , u n e fonction

d e U , d e R , d e I, et s u r t o u t d e l a r u g o s i t é d e l a p a r o i .
Il e s t i n t é r e s s a n t d e p o u v o i r p a s s e r f a c i l e m e n t d ' u n d e c e s c o e f f i -
c i e n t s à l ' a u t r e . L a t a b l e VIII, à l a fin d u v o l u m e , d o n n e l e s v a l e u r s
d e b c o r r e s p o n d a n t à c e l l e s d e C p o u r t o u s l e s b e s o i n s de l a p r a t i q u e .

103. F o r m u l e s anciennes. — Comme pour les tuyaux,

P rr o n y a pprrooppoossé , pour le c o e f f i c i e n t b, la forme b ~r"y' c e


1 U 1

revient à écrire
2
RI = aU + 6U ;

et d ' a p r è s q u e l q u e s e x p é r i e n c e s d e d u B u a t , i l a p r o p o s é l e s v a l e u r s
s u i v a n t e s p o u r l e s n o m b r e s a et b :

a = o,oooo44 1 b = o,ooo3oa,

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E y t e l w e i n a d o n n é des v a l e u r s un peu différentes q u o i q u e déduites
des m ô m e s e x p é r i e n c e s .
D e p u i s l o n g t e m p s les i n g é n i e u r s i t a l i e n s a p p l i q u a i e n t une f o r m u l e
simplifiée, dite de T a d i n i , d a n s l a q u e l l e ils c o n s i d é r a i e n t les coeffi-
c i e n t s b et C c o m m e c o n s t a n t s ; cette f o r m u l e q u i e s t :

2
(3) RI = o,ooo4 U , ou U = 5o y^BJ,

est s u f f i s a n t e l o r s q u ' i l s ' a g i t d e c o u r s d ' e a u tranquilles, profonds


et à f a i b l e p e n t e , et q u ' o n n e d é s i r e p a s u n e g r a n d e a p p r o x i m a t i o n .
E l l e p e u t être u t i l i s é e p o u r u n avant-projet.
2
St. V e n a n t a p r o p o s é de r e m p l a c e r le terme U p a r la puissance
2 1 .
— d e l a v i t e s s e m o y e n n e et i l a d o n n é l e s f o r m u l e s :

21 11
RI = o,ooo4 U ïï , ou U = 60 ( R I ) 21 ,

q u i ne s o n t p a s e m p l o y é e s , m a l g r é l e s t a b l e s q u i o n t été dressées
p o u r en f a c i l i t e r l ' u s a g e .
T o u t e s c e s f o r m u l e s o n t e n effet u n g r a v e d é f a u t , c'est d e n e t e n i r
aucun compte de la rugosité des parois. A la r i g u e u r , p o u r les
tuyaux, on a pu d a n s une certaine m e s u r e , proposer une sorte de
valeur m o y e n n e p o u r les coefficients, parce que, dans la pratique,
l e s t u y a u x en s e r v i c e d e p u i s u n c e r t a i n t e m p s p a r v i e n n e n t à u n é t a t
de r u g o s i t é m o y e n n e p e u différent de l'un à l'autre, l o r s q u e les e a u x
s
qu'ils c o n d u i s e n t ne sont p a s trop incrustantes. M a i s p o u r les c o u r
d'eau, il n'en est p a s a i n s i . L a r u g o s i t é des p a r o i s v a r i e d a n s des
l i m i t e s t r è s é t e n d u e s et a p o u r c o n s é q u e n c e d e m o d i f i e r , d a n s une
proportion c o n s i d é r a b l e , p o u r les c o u r s d'eau de f a i b l e s d i m e n s i o n s
a u m o i n s , l e s v a l e u r s d e s c o e f f i c i e n t s q u i d o i v e n t en t e n i r compte.
C e n ' e s t d o n c q u ' a v e c r e s t r i c t i o n et p o u r d e s c o u r s d ' e a u définis
dont les p a r o i s ont u n d e g r é d é t e r m i n é de r u g o s i t é q u e l'on peut
adopter des f o r m u l e s à coefficient constant.

104. F o r m u l e s m o d e r n e s . — M M . D a r c y et B a z i n mirent
cette c o n c l u s i o n e n é v i d e n c e p a r l e s e x p é r i e n c e s q u ' i l s exécutèrent
sur u n e r i g o l e détachée du canal d e B o u r g o g n e . L e s résultats de ces
expériences ont été p u b l i é s par M . Bazin, qui a proposé par le
Ρ
α
coefficient b la f o r m e "t"^' a n a l o g u e à celle q u e D a r c y a v a i t déjà

d o n n é e p o u r l e s t u v a u x d e c o n d u i t e , e n a t t r i b u a n t à ce c o e f f i c i e n t

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les valeurs suivantes pour quatre catégories de p a r o i s , a u x q u e l l e s
M M . G a n g u i l l e t et K u t t e r o n t a j o u t é l a c i n q u i è m e ( p a r o i s en g r a v i e r ) :

. , , . . , / o,o3\
1. Parois très unies, c i m e n t lissé, bois rabote, e t c . . o = ; o , o o o i 51 i -)—— 1
2 . Parois unies,pierres taillées,briques,planches,etc,
7
f f I °>° \
o=o,oooigM+_J
/ o,25\

3. Parais peu unies, m a ç o n n e r i e de m o e l l o n s . . . . b~ 0,00024! i-f- J


f i,25\

4. Parois en terre è=:o,OOO28F i-|—^— 1

5. Parois en gravier A^o,ooo/(ol 1 + —7^

R Ia r c v(«
L a f o r m u l e de M M . D et 4-
B a pJU'
z i n , a i=fcu»,
nsi écrite :

et d a n s l a q u e l l e a et 3 ont l e s v a l?
e u r s qui viennent d'être données,

peut, c o m m e toutes l e s autres, se mettre s o u s la f o r m e U = C y R I ,


en a t t r i b u a n t a u c o e f f i c i e n t C l a s i g n i f i c a t i o n :

M . B a z i n (Annales des Ponts et Chaussées, 1 8 9 7 , 4* tri m . , p 2 0 )


en discutant de n o u v e a u un très grand nombre d'observations
diverses sur les canaux découverts a proposé une nouvelle formule
qu'il écrit :

R
^U \=yfb = 0,01 L 5 ( . + jQ,
ou bien

87
L
U= - 7 v B i .

L e coefficient u n i q u e v q u e contient cette f o r m u l e , a u lieu des


d e u x , a et B , c e l l e q u i p r é c è d e , a u r a i t , d ' a p r è s M . B a z i n , l e s v a l e u r s
suivantes :

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i° Parois très unies (ciment, bois raboté, elc) y — 0,06
0
2 Parois unies (planches, briques, pierres de taille, e t c . ) . . y — 0,16
3° Parois en maçonnerie de moellons 7 = o,4G
3° bis. Parois dénature mixte (sections en terre très régu-
lières ou revêtues de perrés) y — °,85
4° Canaux en terre dans des conditions ordinaires 7= i,3o
5o Canaux en terre présentant une résistance e x c e p t i o n n e l l e , y — 1.75

On t r o u v e r a , à l a t a b l e I X , p o u r d i v e r s e s v a l e u r s d u r a y o n m o y e n R ,
les v a l e u r s d u c o e f f i c i e n t C d e cette f o r m u l e

c = ^ -
+
•i
et p o u r l e s s i x v a l e u r s c i - d e s s u s d u c o e f f i c i e n t d e r u g o s i t é y .
On en d é d u i r a i t , a u m o y e n d e l a t a b l e V I I I , l e s v a l e u r s c o r r e s -
2
p o n d a n t e s d u c o e f f i c i e n t b, d a n s l a f o r m u l e R I = t>U .
M M . G a n g u i l l e t et K u t t e r o n t c r u r e c o n n a î t r e , p a r l a d i s c u s s i o n
d ' u n t r è s g r a n d n o m b r e d ' e x p é r i e n c e s et d ' o b s e r v a t i o n s , q u e , p o u r
une m ê m e n a t u r e de p a r o i s , le coefficient b ou G d e v a i t v a r i e r , n o n -
seulement avec le r a y o n m o y e n R , m a i s a u s s i avec l a pente I du
cours d'eau, et i l s o n t conclu à l'adoption dans la formule
U — C de la f o r m e suivante p o u r le coefficient G :

o,ooi55 1
2 3 H h"
I n

C= ; rz-— .
/ o,ooio5\ n
L e n o m b r e d é s i g n é p a r n est v a r i a b l e s u i v a n t la n a t u r e d e l a p a r o i ,
d o n t il m e s u r e e n q u e l q u e s o r t e l a r u g o s i t é . I l a l e s v a l e u r s s u i -
vantes :
I
n
n
10 Parois très unies : c i m e n t lissé, bois raboté, etc. . . . 0,010 100
2° Parois unies : pierres taillées, briques o,oi3 77
0 I
3o Parois peu unies: m a ç o n n e r i e de m o e l l o n s °, 7 58
4° Parois rugueuses : m o e l l o n s bruts 0,020 So
5o Parois en terre 0,025 4o
Co Parais en gravier, o u piaules a q u a t i q u e s o,o3o 33
7° Parois de gravier, irrégalières et mal entretenues . . o,o35 29
8« Parois très irrégalières o,n4o 20

Cette f o r m u l e est c o m p l i q u é e et l e s r é s u l t a t s q u ' e l l e fournit ne

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semblent pas s'acorder aussi bien que la dernière de M . B a z i n , avec
l ' o b s e r v a t i o n . E l l e est fort usitée à l'étranger, principalement en
A l l e m a g n e , e n A n g l e t e r r e et en A m é r i q u e ; c e l a tient p e u t - ê t r e à ce
q u e l e c o e f f i c i e n t n v a r i a b l e a v e c l a r u g o s i t é est u n i q u e , t a n d i s q u e
d a n s l a p r e m i è r e f o r m u l e d e M . B a z i n il y a v a i t d e u x c o e f f i c i e n t s a
et ¡3, d o n t c h a c u n d é p e n d a i t suivant une loi i n c o n n u e de l'état de
la p a r o i . Cet i n c o n v é n i e n t n ' e x i s t e p l u s d a n s l a n o u v e l l e f o r m u l e . ,
La t a b l e X I d o n n e l e s v a l e u r s d u c o e f f i c i e n t C d e G a n g u i l l e t et
K u t t e r p o u r les huit n a t u r e s de p a r o i s q u i v i e n n e n t d'être définies
et p o u r u n c e r t a i n n o m b r e d e p e n t e s c o m p r i s e s d a n s les l i m i t e s de
la p r a t i q u e . A u m o y e n d e ces t a b l e s , l ' e m p l o i d e l a f o r m u l e d o n t il
s ' a g i t est p r e s q u e a u s s i s i m p l e q u e c e l u i de l a f o r m u l e de M . B a z i n .
N o u s d o n n e r o n s un peu p l u s l o i n d e s e x e m p l e s de l ' a p p l i c a t i o n de
l ' u n e et d e l ' a u t r e .
L a c o m p a r a i s o n d e s r é s u l t a t s d e l a f o r m u l e d e G a n g u i l l e t et K u t t e r
a v e c c e u x de l ' o b s e r v a t i o n s e m b l e m o n t r e r q u ' e l l e n ' a t t r i b u e p a s à
la p e n t e I u n e i m p o r t a n c e s u f f i s a n t e , c a r l e s é c a r t s q u e l ' o n a c o n s -
t a t é s p a r a i s s e n t être f o n c t i o n d e l a p e n t e et s o n t s u r t o u t a p p r é c i a b l e s
l o r s q u e celle-ci est très petite.
O n p e u t d ' a i l l e u r s o b j e c t e r à cette f o r m u l e q u ' i l est b i e n e x t r a o r -
d i n a i r e q u e , l o r s q u e le r a y o n m o y e n a l a v a l e u r R — i m . , le coeffi-
c i e n t C d e v i e n t i n d é p e n d a n t d e l a p e n t e , t a n d i s q u ' i l v a r i e a v e c elle
l o r s q u e le r a y o n m o y e n a u n e v a l e u r o u p l u s g r a n d e o u p l u s p e t i t e .
D ' a p r è s cette f o r m u l e , l e c o e f f i c i e n t C c r o î t a v e c l a p e n t e p o u r l e s
v a l e u r s d e R i n f é r i e u r e s à i et i l d é c r o î t a u c o n t r a i r e q u a n d l a p e n t e
a u g m e n t e l o r s q u e R est s u p é r i e u r à l ' u n i t é . O n n e v o i t p a s l e s c a u s e s
d e cette d i f f é r e n c e q u i s e m b l e d i f f i c i l e à e x p l i q u e r .
M . R o b e r t M a n n i n g , professeur au Collège R o y a l de D u b l i n , a
1
p r o p o s é la f o r m u l e :

i . C e t t e f o r m u l e n'est q u ' u n e f o r m e s i m p l i f i é e d ' u n e a u t r e p l u s générale


donnée par M. R o b . M a n n i n g sous la f o r m e

i: = C vVl V'R + - 7 = ( R — o , i 5 m) |,

d a n s l a q u e l l e m r e p r é s e n t e l a h a u t e u r de l a c o l o n n e de m e r c u r e q u i é q u i l i b r e
l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e . L e s v a l e u r s des c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s y r e s t e n t
les m ê m e s q u e l l e q u e s u i t l ' u n i t é a d o p t é e p o u r les l o n g u e u r s . P o u r l a v a l e u r
m ~ om^fi, e n p r e n a n t le m è t r e p o u r u n i t é d e l o n g u e u r , e l l e d e v i e n t s i m p l e -
men L

U = C, V Î ^ K + " _ o=,o3^.
!
C'est l a p a r e n t h è s e q u e r e m p l a c e le f a c t e u r y ' R de l a f o r m e p l u s s i m p l i f i é e
d o n n é e c i - d e s s u s . V o i r l a b r o c h u r e On the Jîow of water in open ckannels and
pipes, p a r R o b e r t M a n n i n g . D u b l i n , i8go.

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191
S 1. — MOUVM
jJlN
i Ï UNF
lOM
il li
2 1
/ i /
U = C, v R V ï = C R â l « ; 1

dans l a q u e l l e le coefficient G , , v a r i a b l e a v e c la nature d e la p a r o i ,


1

a la valeur - de l'inverse d u coefficient de rugosité n de l a f o r m u l e


de K u t t e r . O n d e v r a i t d o n c p r e n d r e , p o u r l e s p a r o i s en t e r r e , C j — 4o,
et de m ô m e p o u r l e s a u t r e s . C e t t e f o r m u l e r e v i e n t à :

U = c, V'R. V/RÏ",

/ S
et e l l e r e n t r e d a n s l a f o r m u l e g é n é r a l e U = C v R l o u R I = 6 U a v e c :

C=:C| ^ R ou

D'après M . R o b e r t Manning, elle s'accorderait, tout a u s s i b i e n


q u e celle d e K u t t e r , a v e c l e s r é s u l t a t s d ' e x p é r i e n c e d e s q u e l s c e l l e - c i
a été d é d u i t e . L a f o r m e e n a v a i t d é j à été i n d i q u é e p a r M . G a u c k l e r ,
pour les v a l e u r s de I s u p é r i e u r e s à o , o o o 7 , s o i t à o ^ o par k i l o m è t r e .
P o u r l e s p e n t e s i n f é r i e u r e s à ce c h i f f r e , M . G a u c k l e r a v a i t p r o p o s é :

4
3
U = CR I.

mais M . G a u c k l e r attribuait à C une valeur constante.


On t r o u v e r a , à l a t a b l e X , l e s v a l e u r s d u c o e f f i c i e n t C d ' a p r è s
cette f o r m u l e d e M . R o b e r t M a n n i n g , d o n t l ' u s a g e s e m b l e devoir
être r e c o m m a n d é .
U n e f o r m u l e b i e n p l u s c o m p l i q u é e a été d é d u i t e p a r M M . I l u m -
p h r e y s et A b b o t d e l e u r s o b s e r v a t i o n s s u r l e M i s s i s s i p i . Ils y ont
fait e n t r e r , n o n p a s l e r a y o n m o y e n R , tel q u ' i l e s t d é f i n i p l u s h a u t ,
ou le r a p p o r t a u p é r i m è t r e m o u i l l é de l'aire de l a section transver-
sale, m a i s b i e n u n r a p p o r t R j obtenu e n d i v i s a n t cette a i r e p a r l e
p é r i m è t r e total d e l a s e c t i o n , y c o m p r i s l a s u r f a c e l i b r e .
Cette f o r m u l e est :

U = [_ V ô g R ^ Ï — o , o a i 4 j .

E n n é g l i g e a n t le t e r m e constant, o,02i4, elle peut s'écrire a p p r o x i -


mativement :

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ce q u i r e v i e n t e n c o r e à

R J = ^ U S
= b\]>,

en f a i s a n t

69

Lorsqu'il s'agit d e c a n a u x d e t r è s petite d i m e n s i o n , c o m m e l e s


dernières petites r i g o l e s e m p l o y é e s p o u r les i r r i g a t i o n s , M M . D a r c y
et B a z i n o n t t r o u v é q u e l'on p o u v a i t p r e n d r e , a v e c u n e a p p r o x i m a -
tion s u f f i s a n t e :

k
RI = - = U » .
Y/RU ' V'RU

k étant une c o n s t a n t e . Il en r é s u l t e , a i n s i q u e l ' a f a i t remarquer


M . B o u s s i u e s q , en a p p e l a n t a u n e a u t r e c o n s t a n t e :

U = ABI3 = a R yÏÏ.

D ' a p r è s les résultats inscrits a u t a b l e a u de la p a g e 1 0 6 des Recher-


ches hydrauliques d e M . B a z i n , et d é d u i t s d'expériences sur des
r i g o l e s de o m . 1 0 de l a r g e u r dans lesquelles le r a y o n m o y e n a
v a r i é d e 1 à 3 c e n t i m è t r e s , l e s v a l e u r s d u c o e f f i c i e n t k a u r a i e n t été
d'environ o,oooo4, l o r s q u e les p a r o i s d e s r i g o l e s é t a i e n t p o l i e s et
d e 0 , 0 0 0 1 2 l o r s q u ' e l l e s a v a i e n t été r e n d u e s r u g u e u s e s p a r l a j u x t a -
p o s i t i o n d ' u n e forte toile. Il serait intéressant d ' a v o i r l a valeur de
k pour des r i g o l e s tapissées de végétation.

§2.

ÉTUDE DÉTAILLÉE DE L'ÉCOULEMENT

1 0 5 . R é p a r t i t i o n des vitesses d a n s u n c o u r a n t . —
L a d é t e r m i n a t i o n de la vitesse m o y e n n e I J , d a n s de p a r e i l s c a n a u x ,
s ' o p è r e d i r e c t e m e n t p a r le m e s u r a g e d u d é b i t d a n s u n t e m p s d o n n é ,
o b t e n u e n r e m p l i s s a n t un r é s e r v o i r . M a i s ce p r o c é d é n ' e s t p l u s a p p l i -

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J 2. — ÉTUDE DÉTAILLÉE DE L'ÉCOULEMENT 103

cable à c e u x de g r a n d e d i m e n s i o n . L a vitesse m o y e n n e doit a l o r s y


être d é t e r m i n é e p a r l ' o b s e r v a t i o n d e s v i t e s s e s en u n g r a n d nombre
de p o i n t s d ' u n e m ô m e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e et l ' é t u d e d e l a r é p a r t i -
tion d e s v i t e s s e s q u i , d a n s l e s t u y a u x , n ' o f f r e q u ' u n i n t é r ê t s e c o n -
daire, devient p r i m o r d i a l e lorsqu'il s'agit des c a n a u x découverts.
D ' a p r è s ce q u i a été d i t a u c h a p i t r e I I , n ° 3 2 , et ce q u e n o u s a v o n s
vérifié d a n s l e s t u y a u x d e c o n d u i t e , la vitesse d a n s un canal doit,
être m i n i m u m le l o n g d e l a p a r o i et a l l e r en c r o i s s a n t à m e s u r e q u ' o n
s'en é l o i g n e ; il s e m b l e en r é s u l t e r q u e l a v i t e s s e m a x i m u m s e t r o u -
v e r a i t a u m i l i e u d e l à s u r f a c e l i b r e , si l ' o n p o u v a i t f a i r e a b s t r a c t i o n
de l a r é s i s t a n c e de l ' a i r . L ' a t m o s p h è r e q u i r e p o s e s u r la surface
l i b r e c o n s t i t u e c e p e n d a n t u n e v é r i t a b l e p a r o i s u r l a q u e l l e frotte le
l i q u i d e en m o u v e m e n t et q u i p r o d u i t s u r l u i u n effet retardateur
c o m p a r a b l e à c e l u i q u i p r o v i e n t d e s p a r o i s s o l i d e s . C e t effet, à p e i n e
s e n s i b l e l o r s q u e l ' a i r est i m m o b i l e , d e v i e n t b e a u c o u p p l u s intense

Fisr. 5 g .

si l ' a i r se d é p l a c e en s e n s i n v e r s e d u l i q u i d e , c ' e s t - à - d i r e si le v e u t
souffle en s e n s c o n t r a i r e d u c o u r a n t . M a i s l a r é s i s t a n c e d e l ' a i r ne
suffit p a s à r e n d r e c o m p t e d e s d i f f é r e n c e s q u e l ' o n o b s e r v e d a n s la
répartition des vitesses d a n s un canal découvert de f o r m e rectan-
g u l a i r e , et d a n s le m ê m e c a n a l f o r m a n t l a m o i t i é i n f é r i e u r e d'un
tuyau fermé à s e c t i o n r e c t a n g u l a i r e ; ces d i f f é r e n c e s s o n t r e n d u e s
é v i d e n t e s p a r l a c o m p a r a i s o n d e s d e u x f i g u r e s 5g et Go e m p r u n t é e s
à l ' o u v r a g e d e M . B a z i n . D a n s le c a n a l d é c o u v e r t ( f i g . 6 o ) , l e s c o u r -
13

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bes d ' é g a l e v i t e s s e , a u lieu de présenter à p e u près la f o r m e de rec-
t a n g l e s , c o m m e e l l e s l e f o n t d a n s le t u y a u f e r m é ( f i g . 5 r j ) , affectent
u n e f i g u r e e l l i p t i q u e b e a u c o u p p l u s p r o n o n c é e , s u r t o u t l o r s q u ' o n se
r a p p r o c h e de l'axe ; au lieu de venir couper à a n g l e droit la sur-

face h o r i z o n t a l e d u c o u r a n t , elles l a rencontrent, au c o n t r a i r e , sous


u n a n g l e a i g u et m a n i f e s t e n t , en s ' e n r a p p r o c h a n t , u n e t e n d a n c e à
se r e f e r m e r ; e n f i n e l l e s s o n t p l u s é l o i g n é e s d e l ' a x e q u e d a n s l e c a s
du t u y a u f e r m é , surtout celles qui c o r r e s p o n d e n t à la vitesse m o y e n n e
V = U et à l a v i t e s s e V = i, 10IJ ; a u c o n t r a i r e , l a c o u r b e d e s v i t e s -
ses V = o , 8 o U s e m b l e r a i t un peu plus rapprochée. L a loi de la
r é p a r t i t i o n d e s v i t e s s e s est d o n c c o m p l è t e m e n t m o d i f i é e .
Une perturbation aussi notable ne peut pas être uniquement
attribuée, d'après M . B a z i n , à la résistance opposée par l'air au
m o u v e m e n t d e s t r a n c h e s s u p é r i e u r e s d u f l u i d e , c a r s ' i l en é t a i t a i n s i ,
elle disparaîtrait dans le cas d'un vent soufflant d ' a m o n t avec une
v i t e s s e é g a l e o u s u p é r i e u r e à c e l l e d u c o u r a n t et ce n ' e s t p a s c e q u e
l'on o b s e r v e : l a vitesse m a x i m u m se t r o u v e encore, a l o r s , au-des-
s o u s de la surface. L a d i m i n u t i o n de vitesse des couches supérieu-
r e s , d a n s u n c a n a l d é c o u v e r t , doit d o n c être i m p u t é e à l ' a b s e n c e de
r é s i s t a n c e s u r l a s u r f a c e l i b r e et a u d é f a u t d ' i n v a r i a b i l i t é d e l a s e c -
t i o n ; ces c i r c o n s t a n c e s f a v o r i s e n t , a u x e n v i r o n s de la s u r f a c e , la
production de m o u v e m e n t s i r r é g u l i e r s d e toute espèce, q u i c o r r e s -
pondent à une d é p e r d i t i o n de force v i v e n o n t r a n s l u t o i r e ou à des
v i t e s s e s o b l i q u e s d o n t l a c o m p o s a n t e , d a n s le s e n s d e l ' é c o u l e m e n t ,

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— ÉTUDE DÉTAILLÉE DE L'ÉCOULEMENT 195

est n o t a b l e m e n t p l u s f a i b l e q u e d a n s l e s c o u c h e s correspondantes
du tuyau fermé. E l l e peut tenir a u s s i , p o u r une certaine part, à la
tension superficielle du l i q u i d e .

•MM». R é p a r t i t i o n des vitesses s u r une v e r t i c a l e . —


Q u o i q u ' i l e n s o i t d e l a v é r i t a b l e c a u s e d u p h é n o m è n e , le f a i t n'en
est p a s m o i n s a v é r é : il e s t très r a r e q u e , s u r u n e v e r t i c a l e , l a v i t e s s e
l a p l u s g r a n d e s e t r o u v e à la s u r f a c e . L e s e x p é r i e n c e s d e M . B a z i n
l u i ont p e r m i s d ' a f f i r m e r q u e l a l o i d e s v a r i a t i o n s d e s v i t e s s e s , s u r
une m ô m e v e r t i c a l e , p o u v a i t être représentée p a r u n e p a r a b o l e d u
s e c o n d d e g r é à a x e h o r i z o n t a l d o n t le s o m m e t , c o r r e s p o n d a n t à l a
vitesse m a x i m u m , était placé à u n e certaine p r o f o n d e u r a u - d e s s o u s
d e l a s u r f a c e l i b r e . Cette loi d e r é p a r t i t i o n d e s v i t e s s e s a été r e t r o u v é e
p a r t o u s l e s o b s e r v a t e u r s , et e n p a r t i c u l i e r p a r M . A l l a n Cunuin-
g h a m , q u i a d i r i g é d e s e x p é r i e n c e s t r è s n o m b r e u s e s et t r è s e x a c t e s
s u r le c a n a l d u G a n g e , c ' e s t - à - d i r e s u r u n c o u r s d ' e a u r é g u l i e r de
dimensions exceptionnelles, beaucoup plus g r a n d e s que celles de
t o u s c e u x q u i a v a i e n t été l ' o b j e t d ' o b s e r v a t i o n s d u m ê m e g e n r e en
Europe Cette loi p a r a b o l i q u e p e u t être e x p r i m é e p a r u n e é q u a t i o n
de l a f o r m e :
1
(4) v = v — 9 (s — s,) ,
m

d a n s l a q u e l l e u est l a v i t e s s e d ' u n filet f l u i d e , u m la vitesse m a x i m u m ,


0 un coefficient n u m é r i q u e , z l a p r o f o n d e u r a u - d e s s o u s de la s u r f a c e
du filet c o n s i d é r é , et Z\ l a p r o f o n d e u r d u filet d o n t l a v i t e s s e e s t
m a x i m u m . D i f f é r e n t i é e p a r r a p p o r t kz, cette é q u a t i o n d o n n e :

du „
_ - = 2 0 ( , - , , ) •

S i n o u s c o n s i d é r o n s , d a n s l a m a s s e l i q u i d e en m o u v e m e n t , un
p r i s m e r e c t a n g u l a i r e d e l o n g u e u r et d e l a r g e u r é g a l e s à l ' u n i t é et
limité par deux plans horizontaux dont les ordonnées soient et z,
t

le p o i d s d e ce p r i s m e s e r a I I ( r — Zi) et l a c o m p o s a n t e d e ce p o i d s ,
accélératrice du m o u v e m e n t du p r i s m e considéré, a u r a p o u r v a l e u r ,
en a p p e l a n t I l a p e n t e d u c o u r s d ' e a u q u e l ' o n p e u t p r e n d r e égale
à sin I :

n i (z — z ). t

L a force retardatrice ne s'exerce pas s u r les faces latérales du

i. Il a été donné un résumé des expériences de M. Gunniiigham dans les


Annales des ponts et chaussées, 1 8 8 2 , a" semestre, page 43.

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prisme si l'on s u p p o s e que les vitesses y soient les m ê m e s de part et

d'autre, et p a r conséquent qu'il n'y ait pas de vitesse relative. Elle

ne s'exerce pas non plus sur la face dont l'ordonnée est z — z\, car

du
la vitesse étant m a x i m u m sur cette face, — y est nulle, il n ' y a pas

non plus de vitesse relative des m o l é c u l e s situées de p a r t et d'autre.

Elle ne s'exerce donc que sur la face d u prisme dont l'aire est égale

à l'unité et l ' o r d o n n é e é g a l e à z, et e l l e d o i t é q u i l i b r e r l a f o r c e accé-

lératrice qui vient d'être écrite. Cette action retardatrice, due au

frottement du liquide sur lui-même, est ainsi égale à :

/ \ Hl du
m (z — zi) = .
^ ' 29 dz
du
Elle est donc proportionnelle à la première puissance de — ,

c o m m e nous l'avons déjà dit à p r o p o s des tuyaux de conduite.

D'autre part, les expériences de M . Bazin lui ont montré que le

coefficient que nous a v o n s a p p e l é 0 é t a i t l i é à l a p e n t e I, et a u rayon

m o y e n ou bien à la p r o f o n d e u r h dans le cas d'un canal de largeur

indéfinie, par la relation :

0 /
=ëv ÂT

Cette valeur étant portée dans l'expression précédente du frottement

moléculaire par unité superficielle lui donne la f o r m e :

5
TUA DU 11 t— du

2
ou bien encore, en mettant pour hl s a v a l e u r 6U :

2k dz

Expression du frottement intérieur identique à celle que nous

avons supposée au chapitre II, n" 29, à la seule différence que la

vitesse à la paroi u0 est r e m p l a c é e par la vitesse m o y e n n e U ; le

c o e f f i c i e n t ^ - remplaçant en m ê m e temps celui que nous avions


2k
appelé IIA ou pyA. N o u s trouvons ainsi une confirmation expéri-

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mentale des hypothèses qui ont été faites alors sur le frottement inté-
rieur

107. F o r m u l e s d e M . B a z i n . — Reprenons alors l'équa-

tion générale (4) et mettons-y, pour le coefficient 6 la valeur — J/ \ T


v
h'

trouvée par M. Bazin; cette formule devient:


1 ;
MH )
o — v m — k
et en désignant, pour simplifier, par Ü, Ci les rapports - , —, c'est-à-
h h
dire les profondeurs proportionnelles, ou les rapports des profon-
deurs z ou Z\ à la profondeur totale h, et aussi par K le produit

(5) v = „ m - K (Ç -

La vitesse moyenne sur une verticale, que nous appellerons a,


sera :

en supposant que le coefficient K soit constant.


Dans la même hypothèse, la moyenne des vitesses et v en l

deux points symétriques par rapport à la surface et au fond, diffère


peu delayitesse moyenne u sur la môme verticale, car l'équation ( 5 ) ,
en y faisant successivement Ç = Ç et Ç = i — donne :

l . D e s f o r m u l e s d e d e u x i è m e a p p r o x i m a t i o n , a n a l o g u e s à c e l l e s q u i o n t été
i n d i q u é e s p l u s h a u t , a u x p a g e s /|8 et 1 8 1 p o u r l ' é c o u l e m e n t d a n s les t u y a u x de
c o n d u i t e , n ' o n t p a s été c h e r c h é e s p o u r l a s e c t i o n r e c t a n g u l a i r e l a r g e , e t i l n ' y
a v a i t p a s l i e u d e l e f a i r e . L e s p r i n c i p a l e s causes p e r t u b a t r i c c s a u x r è g l e s
s i m p l e s d e v a r i a t i o n d u c o e f f i c i e n t de f r o t t e m e n t i n t é r i e u r E q u ' e x p r i m e n t l e s
f o r m u l e s de l a page ¿^7» s o n t e n effet d u e s à ce q u e l ' a g i t a t i o n d u l i q u i d e p r e n d
n a i s s a n c e a i l l e u r s q u ' a u x p a r o i s e t q u ' e l l e cesse de se c o n c e n t r e r d a n s les c o u -
ches les p l u s r a p i d e s ; e l l e s t i e n n e n t t o u t e s d e u x , e n d é f i n i t i v e , à l ' i n é g a l i t é
r e l a t i v e de v i t e s s e des f i l e t s l i q u i d e s . Ce q u i p e u t m e s u r e r , a u m o i n s a p p r o x i -
m a t i v e m e n t , c e t t e i n é g a l i t é , c'est l ' e x c è s , s u r l ' u n i t é , d u r a p p o r t de l a v i t e s s e
m a x i m u m um à l a v i t e s s e à l a p a r o i w ; o r c e t e x c è s e s t b i e n m o i n d r e d a n s u n e
section r e c t a n g u l a i r e que dans u n e section c i r c u l a i r e o u d e m i - c i r c u l a i r e . Les
p e r t u r b a t i o n s d o i v e n t donc: ê t r e m o i n s s e n s i b l e s d a n s l a p r e m i è r e et l ' o n s ' e x p l i -
que q u e l a d e u x i è m e a p p r o x i m a t i o n n ' y a i t p a s été n é c e s s a i r e .
V o i r s u r ce s u j e t l a Théorie de l'écoulement tourbillonnant et tumultueux des
liquides dans les lits rectilignes à grande section, par M. B o u s s i n e s q , à l a q u e l l e
j'ai e m p r u n t é le r a i s o n n e m e n t q u i précède.

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^=.-K(ç-t i); +

et l'on voit facilement que lorsque £ varie de o à - , le trinôme va-


2
R I
rie de - à — — ; la moyenne des deux vitesses considérées diffère de
I

la vitesse moyenne de moins d e - d e K, lequel est toujours une

petite fraction de cette vitesse moyenne.


La vitesse au milieu de la hauteur, pour Ç = - est :

v ! = u 4- — K ;

elle diffère donc peu de la vitesse moyenne sur la même verticale.


3 . 3
Mais la vitesse aux - de la profondeur, obtenue en faisant £ = 7 ,
5 0

diffère encore moins de la vitesse moyenne a ; on a en effet :

Or, Ç], en pratique, ne dépasse presque jamais - et lorsqu'il varie


1

de o à - , le second terme de cette expression, qui représente la dif—

,, K K
ference entre o¡ et u, varie, de -—- à — . On peut donc presque tou-
l 37,0 20
jours, avec une approximation suffisante, écrire :
u = v 1.

Cette formule approximative, donnée par M. Bazin, a été remar-


quablement vérifiée par les expériences de M. Cunning'bain qui lui
ont montré que la vitesse moyenne, sur une verticale, était la même
que celle d'un point dont la profondeur variait de 0,577 à 0,667
de la hauteur. La moyenne de ses observations lui a donné, pour la

profondeur de ce point, Ç = - — 0,62.^, au lieu de Ç = 0,60. Mais

cela tient à ce qu'il a fait entrer, dans cette moyenne, les observa-
tions faites sur des verticales rapprochées des rives, sur lesquelles la

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distribution des vitesses est d i f f é r e n t e d e ce q u ' e l l e est dans un canal

de largeur indéfinie. Près des rives, en effet, la profondeur où se

rencontre la vitesse m a x i m u m s'abaisse et la vitesse moyenne se

trouve plus bas que vers le milieu du canal. Le point où l'on ren-

contre une vitesse égale à la vitesse moyenne peut s'abaisser jus-

qu'à Ç — 0,728, m a i s a l o r s il s e t r o u v e , p r è s d e l à surface, k"Ç = 0 , 1 0 ,

un autre point où la vitesse est la m ê m e . M. Cunningham a déduit,

de la loi parabolique des vitesses, les valeurs de la vitesse moyenne

sur une verticale en fonction de celles de filets situés à diverses

hauteurs. Voici quelques unes de ces valeurs :

= - (3
7 \
vi 1 + 4 « s 1,
-J

= £ (20 1 — Wi-t- a u 3^,

etc.

Il n'est pas inutile de faire remarquer que i> ,


a dans ces formules,

représente la vitesse pour i ^ ^ o , c'est-à-dire la vitesse à la surface,

et « 1 l a v i t e s s e pour Ç — 1 ou la vitesse au fond. Celle-ci est d'une

détermination difficile.

On peut, en adoptant l'une ou l'autre de ces f o r m u l e s , détermi-"

ner approximativement la vitesse moyenne sur une verticale au

moyen de la mesure directe d'une seule, ou de deux, ou de trois

vitesses sur cette verticale.

1 0 8 . R a p p o r t d e la. v i t e s s e m a x i m u m à l a v i t e s s e
m o y e n n e . — T o u t ce q u i p r é c è d e s u p p o s e , d ' a p r è s ce q u i a d é j à
été remarqué, que le coefficient désigné p a r K , q u i e x p r i m e le para-

mètre de la parabole des vitesses, est constant. A u contraire, les

1
expériences de M . Bazin lui ont montré que ce coefficient devait

être remplacé par - — , c'est à-dire qu'il est d ' a u t a n t p l u s grand


(' 'l)

1. Annales des ponts et chaussées, 2" semestre, 1875, p , 309.

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que Çj, profondeur relative au-dessous de la surface libre du point
où la vitesse est maximum, est plus petit; la courbure de la para-
bole est d'autant plus prononcée à son sommet que ce sommet est
plus bas, ou que la vitesse maximum se trouve plus loin de la sur-
face libre. L'équation qui exprime la loi de variation des vitesses
devient alors ;

et le coefficient M a pour valeur :

M = 20 \fhJ.
Dans un courant rectangulaire de largeur assez grande pour que
l'influence des rives pût être considérée comme négligeable, h pour-
rait être confondue avec le rayon moyen R , et la vitesse moyenne
sur une verticale, désignée ici par u, ne différerait pas sensiblement
de la vitesse moyenne U dans toute la section transversale. L'équa-
tion précédente s'écrirait alors, en divisant tous ses termes par u ou
par U et en remplaçant h par R :
v vm /AT/Ç —ÇA*

Nous avons trouvé plus haut :

5?= 1 + ! S ( i _ ç + ;,.).
t

a a \3 J

la décroissance des vitesses sur une verticale est, toutes choses égales
d'ailleurs, d'autantplus prononcée que la résistance opposée par les
parois à l'écoulement du fluide est elle-même plus considérable. Le
K
coefficient K ou plutôt le rapport — qui mesure cette décroissance,
doit augmenter avec la résistance. Remplaçons, en effet, ce coeffî-
RI
cient K par sa valeur en M, et remarquons que — = b, nous obte-
nons :

Nous avons déjà dit que était généralement inférieur à - . Dans

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LES C A N A U X T R È S L A R G E S , C O M M E C E U X D O N T N O U S PARLONS MAINTENANT,

IL EST RARE QUE Çi DÉPASSE 0 , 2 0 ; ALORS, AVEC LA V A L E U R MOYENNE

Y'È = 0,02 QUI CORRESPOND AU COEFFICIENT DE TADINI, ET QUI EST AP-

P L I C A B L E A U X C O U R S D ' E A U T R A N Q U I L L E S ET À V I T E S S E M O D É R É E , LE R A P P O R T

OU
— V A R I E ENTRE 1 , 1 0 ET 1 , 1 3 . POUR LES A U T R E S V A L E U R S D E b APPLICABLES

A U X G R A N D S COURS D'EAU DE F O R M E ET D E VITESSE MOINS RÉGULIÈRES, CE

RAPPORT P E U T V A R I E R ENTRE 1,0G ET 1 , 1 9 . C E L A VEUT DIRE Q U E LA V I T E S S E

M A X I M U M , DANS UN C O U R S D ' E A U R E C T A N G U L A I R E TRÈS L A R G E , N E DÉPASSE

. J> 1 1
LA V I T E S S E M O Y E N N E QUE DE - À — D E SA VALEUR.

UNI

L'EXPRESSION PRÉCÉDENTE DE — P E U T D ' A I L L E U R S , E N E F F E C T U A N T LA D I V I -

SION INDIQUÉE P A R LE D E R N I E R F A C T E U R ET E N NÉGLIGEANT LES T E R M E S DU

e
3 ORDRE EN £1, SE METTRE S O U S LA F O R M E :

~ = I + 20 yfc ^ ( l — CI)

OU BIEN ENCORE, EN R E M P L A Ç A N T b PAR — :

v m = U + ^ ( 1 — £i) 20 \Jh\.
DANS LES L I M I T E S QUI VIENNENT D'ÊTRE R A P P E L É E S POUR LA V A R I A T I O N

ORDINAIRE DE Ç,, C'EST-À-DIRE LORSQUE CETTE QUANTITÉ VARIE DE O, SA

LIMITE INFÉRIEURE QU'ELLE N'ATTEINT P R E S Q U E J A M A I S , À 0,20, LE C O E F F I -

CIENT NUMÉRIQUE DU SECOND TERME, QUI AFFECTE \ / M , V A R I E D E 6,67 À

5,33. L A M O Y E N N E D E CES D E U X VALEURS, QUI CORRESPOND À Ç = 0,10,

EST E X A C T E M E N T 6. O N P E U T D O N C ÉCRIRE, EN MOYENNE ET À TITRE D'AP-

PROXIMATION :

( ) 7 «m = U + 6 \'hT,
LE C O E F F I C I E N T 6 P O U V A N T V A R I E R D E 5 , 3 3 À 6,67.

A V E C LA F O R M U L E DE TADINI : U = 0 0 Y / ' L CETTE E X P R E S S I O N PREND

LA F O R M E U M = 1,12 U , CE Q U I EST P R É C I S É M E N T CE Q U E N O U S VENONS DE

DIRE, D'APRÈS LES OBSERVATIONS DE M . BAZIN S U R LES C A N A U X RECTAN-

G U L A I R E S TRÈS L A R G E S .

DANS LES MÊMES CONDITIONS, LA PARABOLE DES VITESSES A POUR

ÉQUATION :

D Ilm 20 YA Y M

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20 \b . r

et son paramètre — est compris entre o,4o et 0,00.


Dans sa théorie de l'écoulement tourbillonnant et tumultueux des
liquides dans les lits rectilignes à grande section, M. Boussinesq,
admettant que la vitesse maximum est à la surface, c'est-à-dire que
— o, a donné des formules absolument identiques aux précédentes,
en les déduisant de considérations purementthèoriques. I l écrit alors
simplement, en mettant au lieu du coefficient numérique 20 ci-
dessus, un coefficient - dont la valeur reste indéterminée :
2

°JH-
u_ - - *Jï
1 VO
t l+6 et u =
0
H - J?_X\
_ _br*
«,.
u
r

Cette dernière équation diffère de celle qui est écrite plus haut,
en ce que la vitesse moyenne U dans toute la section y figure au
lieu de la vitesse moyenne u sur une verticale. Dans un lit de
grande largeur ces deux vitesses moyennes sont en effet identiques.
En éliminant k entre ces deux équations, on obtient

I 1 3
û= + ( û - ) ( ' - ^ -
si on élève les deux membres de cette dernière d'abord au carré, puis
au cube, que l'on multiplie par et que l'on intègre depuis
£ = o jusqu'à £ — 1, le premier membre donnera respectivement
le rapport du carré moyen des vitesses u dans toute la section au
carré de leur moyenne U et le rapport analogue du cube moyen
des vitesses v au cube de la vitesse moyenne, rapports que nous
avons démontrés plus haut (n° 24) être plus grands que l'unité,
que nous avons représentés respectivement par 1 -f- T, et par a. et
entre lesquels nous avons constaté la relation approchée a = 1 + 3 T,.
En effectuant les calculs indiqués, on trouve facilement :

Ces quantités et a se trouvent ainsi exprimées en fonction de


l'excès, sur l'unité, du rapport de la vitesse maximum à la vitesse
moyenne.

Î O Î ) . V i t e s s e a u f o n d . — La vitesse au fond, pour Ç = 1,

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que nous représenterons p a r w, est a l o r s , e n r e p r e n a n t le c o e f f i c i e n t
numérique :

w — v m — 20 H v'è — um — 20 y//tl ;

et l a différence v m — w = 20 \ hl varie, d a n s les c a n a u x artificiels,


1 1

entre-u m et-v m . E l l e a u g m e n t e a v e c l a r u g o s i t é de la p a r o i , puis-

q u ' e l l e e s t p r o p o r t i o n n e l l e à l a r a c i n e c a r r é e d u c o e f f i c i e n t b, lequel

mesure l a résistance à cette p a r o i .


Cet écart, entre la vitesse m a x i m u m v m et l a v i t e s s e au fond w

r e s t e , o n l e v o i t , a u x e n v i r o n s d e - u , et c ' e s t c e t t e v a l e u r
m moyenne

qu'il conserve dans beaucoup de cours d'eau naturels, où la résis-


t a n c e d e s p a r o i s p r é s e n t e d e s c o n d i t i o n s à p e u p r è s m o y e n n e s et p e u
différentes. Toutefois, sur le R h i n , à Bàle, sur un fond formé de
gros galets produisant une résistance extraordinaire, cet écart a
I
atteint presque ~v ; m mais on doit considérer ce résultat comme
1 n
2

exceptionnel.
Nous avons v u , q u e d a n s les t u y a u x , a u contraire, l'écart entre

la vitesse m a x i m u m et l a v i t e s s e à la paroi était peu inférieur à


1

- « m , l o r s q u e les parois étaient d ' u n e r u g o s i t é m o y e n n e . Cette diffé-

rence tient à l'inégalité de la répartition des vitesses, déjà signalée,

d a n s l e s t u y a u x et d a n s l e s c a n a u x d é c o u v e r t s .
L'étude qui précède, sur la répartition des vitesses d a n s un courant,
est e m p r u n t é e à M . Bazin, et l e s r é s u l t a t s expérimentaux ont été
déduits en outre des expériences personnelles de ce savant ingénieur,
des expériences faites sur la S a ô n e , à R a c o n n a y , sous la direction
de M . L é v e i l l é , d e c e l l e s q u i o n t été d i r i g é e s p a r M . E m m e r y s u r la
Seine, à Meulan, de celles de B a u m g a r t c n sur la Garonne, d'une
expérience de Defontaine sur un bras du Rhin, à Kehl, d'une
expérience sur le R h i n , à B a i e , par une commission d'ingénieurs,
des expériences de M M . I l u m p h r e y s et A b b o t s u r l e M i s s i s s i p i et
enfin de celles de R o b e r t G o r d o n sur l'Irrawaddi.
L e s e x p é r i e n c e s de M . A l b i n C u n n i n g h a m , s u r le c a n a l du Gange,
sont postérieures au travail de M . B a z i n ; elles en ont c o n f i r m é les
conclusions.

lfO. Cas d'un c a n a l de dimensions restreintes. —


Lorsque les dimensions transversales du canal ne sont pas très

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grandes par rapport à la profondeur et q u e l ' o n n e p e u t p l u s , sans
erreur sensible, p r e n d r e p o u r le r a y o n m o y e n R la profondeur h,
les résultats précédents ne sont p l u s applicables. L a répartition des
vitesses sur une môme verticale suit toujours la loi parabolique
exprimée p a r l ' é q u a t i o n (6) ; m a i s l'on ne peut plus, c o m m e nous
l ' a v o n s fait, r e m p l a c e r la vitesse m o y e n n e u s u r u n e v e r t i c a l e p a r la
vitesse m o y e n n e U d a n s toute la section transversale. Celle-ci n'est
évidemment qu'une fraction de la vitesse m o y e n n e sur la verticale
du milieu, à laquelle s'appliquerait peut-être, au moins approxi-
m a t i v e m e n t , l a r e l a t i o n (7) q u i d e v i e n d r a i t :

v =a+
m 6 \Jhl:
La vitesse m o y e n n e U étant alors n o t a b l e m e n t i n f é r i e u r e à M , le
coefficient numérique doit augmenter, en même temps que l'on
remplace h par R. En effet, les e x p é r i e n c e s d e M . Bazin lui ont
permis d'établir, pour des canaux de dimension restreinte, la
formule

(8) v m = u + 14 ^m,
m a i s l e c o e f f i c i e n t i4 s e m b l e , d a n s b i e n d e s c a s , t r o p é l e v é .
On n'a, pour les cas intermédiaires, c'est-à-dire p o u r c e u x où la
largeur d u c o u r s d'eau, sans p o u v o i r être c o n s i d é r é e c o m m e indé-
finie, est cependant assez grande, aucun renseignement expéri-
mental. M . C u n n i n g h a m a s i m p l e m e n t constaté que dans une formule
de la f o r m e :

v =U
m + K
;
v RÏ,

le coefficient K d e v a i t v a r i e r a v e c les d i m e n s i o n s d e l a s e c t i o n t r a n s
v e r s a l e ; m a i s il n ' a p a s d é g a g é les l o i s d e cette v a r i a t i o n q u i parais-
sent c o m p l i q u é e s .
Il a d'ailleurs fait observer q u ' u n e pareille f o r m u l e ne pourrait
avoir d'utilité pratique que si, au lieu de renfermer la vitesse
maximum v m q u ' i l est d i f f i c i l e d ' o b s e r v e r d i r e c t e m e n t , e l l e c o n t e n a i t
la vitesse la p l u s g r a n d e à la surface libre, laquelle est toujours
inférieure à i> .
m

Lorsqu'il s'agit de c a n a u x dont la largeur n'est pas indéfinie, il


devient i m p o s s i b l e de déterminer la vitesse à la paroi. Cette vitesse
est a l o r s v a r i a b l e s u i v a n t u n e l o i q u i n ' e s t p a s c o n n u e . E l l e a ordi-
nairement s o n m a x i m u m a u m i l i e u d u f o n d h o r i z o n t a l d u c a n a l et
elle va en diminuant jusqu'aux angles formés par le f o n d et les

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parois o ù se t r o u v e n t les p l u s petites vitesses d e toute la section. E l l e
a u g m e n t e e n s u i t e j u s q u e vers le m i l i e u de la h a u t e u r de ces parois
et diminue enfin j u s q u ' à la surface libre. A défaut do toute autre
indication, on p o u r r a a d m e t t r e q u e d a n s ces c a n a u x limités, comme
dans les g r a n d s cours d'eau, la vitesse m a x i m u m sur le f o n d est
c o m p r i s e e n t r e l a m o i t i é et l e s d e u x t i e r s d e l a v i t e s s e m a x i m u m v m

afférant à l a section entière.

111. Formules empiriques. — D'après cela, on com-


prendra que nous nous bornions à rappeler, sans discussion, larela-
tion e m p i r i q u e entre la vitesse m a x i m u m v , m la vitesse m o y e n n e U
e t l a v i t e s s e a u f o n d w, qui a v a i t été t r o u v é e p a r P r o n y et q u e l'on
emploie encore quelquefois :

vm -4- to
U
(9) - ^ - •

Prony avait m ô m e exprimé la vitesse moyenne en fonction de la


vitesse m a x i m u m seule, par la f o r m u l e :

2 3
, . T T - 7 + "«
(10) U — vm . —— .
s
' 3.i5 - ) - Vm
On emploie aussi quelquefois l'expression plus simple et q u i sou-
vent n'est pas p l u s inexacte :

(n) U = o,8o O , m OU D m = 1,25 U ,

laquelle, mise dans l'équation p r é c é d e n t e (9), donnerait :

(12) w — 0,75 U = 0,60 v. m

Quelques ingénieurs adoptent encore là formule déduite par


M. Sonnet d'une analyse spéciale, m a i s qui > m a l g r é cela, doit être
considérée c o m m e aussi e m p i r i q u e q u e les précédentes :

2 "m -4- w

Avec U = 0,80 v , m elle d o n n e w = o,5o U = o,4o v . m Mais, comme


n o u s v e n o n s d e l e d i r e , l a v i t e s s e a u f o n d , w, n'a pas de significa-
tion précise d a n s les cours d'eau de faible largeur.

11S. Applicationà quelquescours d'eau naturels. —


Ces formules a p p r o x i m a t i v e s ou e m p i r i q u e s ne sont basées que sur

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u n n o m b r e restreint d'expériences, correspondant à peu près toutes
à u n s e u l et m ê m e c a s , c e l u i d e s r i v i è r e s d e d i m e n s i o n s moyennes,
à é c o u l e m e n t a s s e z r é g u l i e r et p o u r l e s q u e l l e s l a f o r m u l e d e T a d i n i

U = 5o y R I était le p l u s souvent suffisante. L e s expériences faites


s u r l a S e i n e et s u r l a S a ô n e , d o n t il v i e n t d'être parlé (n° i o g ) , ont
conduit M . Bazin à la formule :

q u e l'on peut écrire U = C en désignant par G le coefficient

i
. Alors, ce coefficient prend la valeur de

Tadini, C = 5o p o u r R = 3 m. ; mais pour R = i m., on a C — ko,


et p o u r R — 10 m . , C — 56. D è s que R dépasse deux mètres, le
c o e f f i c i e n t C d i f f è r e p e u d e c e l u i d e T a d i n i , et i l n ' y a p a s l i e u d e s ' e n
é t o n n e r , p u i s q u e l a S e i n e et l a S a ô n e r e n t r e n t d a n s l e c a s d e r i v i è r e s
à cours tranquille. Lorsqu'il s'agit de canaux artificiels, la forme
de la s e c t i o n t r a n s v e r s a l e e s t r é g u l i è r e , et l e d e g r é d e rugosité des
parois peut être a s s i m i l é à certains types usités d a n s la pratique et
p o u r lesquels n o u s a v o n s d o n n é p l u s haut des valeurs du coefficient
à adopter. L e s formules que l'on établit alors sont d'une exactitude
suffisante. M a i s , lorsqu'il s'agit de cours d ' e a u n a t u r e l s , les c o n d i -
tions de l'écoulement varient non s e u l e m e n t s u i v a n t la n a t u r e d u sol
q u i c o n s t i t u e l e f o n d d u lit et q u i est d ' u n e d i v e r s i t é b i e n p l u s g r a n d e
q u e d a n s les c a n a u x a r t i f i c i e l s , m a i s a u s s i et s u r t o u t a v e c les irré-
gularités de forme des sections transversales, bien plus accentuées
toujours, même dans les c o u r s d'eau d'allure très régulière, que
d a n s les c a n a u x artificiels. D e ces irrégularités, a u c u n e f o r m u l e ne
p e u t tenir c o m p t e ; t o u t ce q u e l ' o n p e u t faire, c'est a d o p t e r u n coef-
ficient moyen applicable à quelques cours d'eau présentant une
certaine a n a l o g i e entre e u x .

P a r exemple, au lieu de la formule qui précède, applicable aux


cours d'eau tranquilles, c o m m e la Seine, Kutter a proposé, pour
les cours d'eau torrentiels de la S u i s s e , charriant des galets, la
formule :

qui donne, pour R = 1 m., C ^ 3o ; p o u r R 3 m., C = / m , et

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pour R — i o m . , C — 46. M . Grueff a donné la valeur G = 30
c o m m e a p p l i c a b l e aux a f f l u e n t s de la Loire s u p é r i e u r e . S u r le R l u u ,
à B â l e , d o n t l e f o n d est t a p i s s é d e g r o s g a l e t s , o n a t r o u v é C — 3 8 .
P o u r le D a n u b e , à V i e n n e , les o b s e r v a t i o n s très précises de M . H a r -
lacher ont donné C = 45. P o u r l ' I r r a w a d d i , l e s v a l e u r s o b t e n u e s p a r
M. G o r d o n seraient, sans doute, après v é r i f i c a t i o n et r e c t i f i c a t i o n ,
inférieures à C — 5o, m a l g r é les g r a n d e s d i m e n s i o n s d u lit. Pour
le M i s s i s s i p i , M M . H u m p h r e y s et A b b o t on trouvé pour C des va-
l e u r s a t t e i g n a n t 7 0 , et e n t o u t c a s b i e n s u p é r i e u r e s a u x précédentes
p o u r d e s v a l e u r s d e R c o m p r i s e s , à l a v é r i t é e n t r e i5 et 2 0 m è t r e s ;
mais toutefois ces résultats, obtenus par la méthode des doubles
flotteurs (voir plus loin, chapitre V I , n° 170), auraient besoin,
d'après M . Bazin, d'être rectifiés dans une m e s u r e q u i n'est pas
c o n n u e '. D a n s les e x p é r i e n c e s q u ' i l a faites à R o o r k e e sur le c a n a l
du G a n g e , M . C u n n i n g h a m a trouvé pour G des valeurs variant de
i g , 43 à 7 2 , 1 2 , m a i s p r é s d e 8 0 p o u r c e n t d e s e s o b s e r v a t i o n s l u i o n t
d o n n é d e s c h i f f r e s c o m p r i s e n t r e 4o e t 6 0 .

La v a l e u r d u coefficient C diminue évidemment l o r s q u e les a s -


pérités d u f o n d d u lit a u g m e n t e n t . C e t effet, t r è s s e n s i b l e e n même
t e m p s q u e t r è s n a t u r e l d a n s l e s c o u r s d ' e a u d e p e t i t e et d e m o y e n n e
dimension, est e n c o r e t r è s a p p r é c i a b l e d a n s les g r a n d s c o u r s d'eau
où cependant il semblerait q u e les inégalités du fond doivent s'ef-
facer devant les dimensions du lit. C e l a tient à c e q u e Io coeffi-
cient de frottement intérieur £ (n° 29) a u g m e n t e a v e c le r a y o n m o y e n
du cours d'eau.

113. R é p a r t i t i o n des vitesses s u r une horizontale.


— S i , au lieu de comparer les vitesses a u x différents p o i n t s d'une
m ê m e verticale, on rapproche celle des points d'une même ligne
horizontale m e n é e à travers le courant, en opérant sur une section
transversale svinétrique avec un lit h o r i z o n t a l et d a n s un bief
u n i f o r m e et d ' u n e g r a n d e longueur, on reconnaît les lois a p p r o x i -
matives suivantes, observées par M . C u n n i n g h a m :
i° L a v i t e s s e , s u r c h a q u e l i g n e h o r i z o n t a l e , e s t m a x i m u m p r è s du
m i l i e u ; elle subit, de ce p o i n t vers les rives, u n e d i m i n u t i o n d ' a b o r d
très lente, q u i d e v i e n t p l u s rapide en a p p r o c h a n t des rives et t r è s
rapide contre les rives ;

1. Note sur l'emploi des doubles Jlotteurs pour la mesure des vitesses dans les
grands cours d'eau, par M. Bazin. Annales des ponts et chaussées, 1884, i " se-
mestre, paçes 587 et suivantes.

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2° L a courbe horizontale des vitesses est entièrement convexe
v e r s l ' a v a l et e l l e est s y m é t r i q u e p a r rapport au milieu du canal,
a m o i n s d ' i r r é g u l a r i t é s d a n s l a f o r m e d e celui-ci, soit e n a m o n t soit
en aval d u poste d'observation, soit d a n s le profil l u i - m ê m e ;
3° T o u t c h a n g e m e n t m a r q u é d a n s la forme d u lit se fait sentir
dans la forme d e l a courbe des vitesses. U n ea u g m e n t a t i o n de pro-
fondeur a c c r o î t l a v i t e s s e et i n v e r s e m e n t ; a i n s i , u n e c o n c a v i t é d u
lit p r o d u i t une convexité d e la c o u r b e d e s vitesses et vice versa.
C e s effets s o n t d ' a u t a n t p l u s m a r q u é s q u e l ' e a u e s t m o i n s profonde.

1 1 4 . V a r i a t i o n d e l à v i t e s s e e n c h a q u e p o i n t . — Il
ne s'agit, d a n s tout ce q u i précède, q u e d e s vitesses moyennes lo-
cales définies c o m m e plus haut (no i o i ) d o n t les vitesses réelles
diffèrent à c h a q u e instant, non seulement en grandeur mais encore
en direction.
1
D a n s u n e étude des plus intéressantes , M . Bazin a cherché, en
se s e r v a n t d ' o b s e r v a t i o n s faites a n t é r i e u r e m e n t et d a n s u n t o u t a u t r e
but, à déterminer dans quelles limites pouvait varier, aux divers
points d'une m ê m e section transversale, la composante longitudi-
nale de l a vitesse. C o m m e celle-ci change à c h a q u e instant et q u e
les i n s t r u m e n t s q u i servent à l a m e s u r e r ne donnent j a m a i s q u e sa
moyenne pendant un temps plus ou moins court, on ne peut arri-
ver, avec les procédés d'observation dont on dispose, à mesurer
exactement l a différence réelle de ces composantes ; mais on peut
observer u n e quantité q u i , si elle n e l u i est p a s proportionnelle,
varie v r a i s e m b l a b l e m e n t d a n s l e m ê m e sens q u e cette différence.

S o u s cette restriction, M . B a z i n a r e c o n n u q u e l'écart entre l a p l u s


p e t i t e et l a p l u s g r a n d e d e s c o m p o s a n t e s l o n g i t u d i n a l e s d e l a v i t e s s e
en u n m ê m e point avait s o n m a x i m u m à l a p a r o i et d é c r o i s s a i t , à
partir d e cette paroi, en variant à p e u près comme le rapport
Vm - v , ,
— — ; c est-a-dire q u e cet écart est s e n s i b l e m e n t le m ê m e sur

tout le parcours d'une courbe d'égale vitesse. Il varie, en outre,

entre d e u x canaux de dimensions comparables, proportionnelle-

m e n t a u c o e f f i c i e n t \/b q u i m e s u r e l a r é s i s t a n c e d e s p a r o i s .
M. Bazin n'a pas p u déterminer l'influence, sur la valeur d e cet
écart, d e s d i m e n s i o n s a b s o l u e s d e l à section t r a n s v e r s a l e , p a r c e q u e
s e s o b s e r v a t i o n s o n t porté, s u r d e s c a n a u x d e d i m e n s i o n s à p e u p r è s
semblables. L'influence de ces d i m e n s i o n s doit cependant être c o n -

i. Noie sur la mesure des vitesses à l'aide du tube jawjeur. Annotes des ponts
et chaussées, 1887, 2 s e m e s t r e , p a g e i g o .
E

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sidérablc si l'on en j u g e par les t o u r b i l l o n s qui sillonnent la sur-
face des cours d'eau naturels. Ces mouvements expliquent même
!
c o m m e n t il se fait q u e l a v a l e u r d u c o e f f i c i e n t \b se m a i n t i e n t pres-
q u e constante d a n s les g r a n d s cours d'eau, malgré l'augmentation
du rayon moyen R , contrairement à ce q u i se passerait dans les
c a n a u x artificiels. Il s e m b l e , e n effet, au premier abord que, dans
un fleuve, l'influence des aspérités des parois d o i v e s'effacer devant
les g r a n d e s d i m e n s i o n s d u lit ; il e n serait a i n s i d a n s u n canal de
section régulière. Mais, d a n s les cours d'eau naturels, le lit, dont
la profondeur et l u l a r g e u r v a r i e n t s a n s c e s s e , ne peut jamais être
a s s i m i l é à u n c a n a l p r i s m a t i q u e ; ces variations de section, compa-
rables a u x d i m e n s i o n s d u lit, d o n n e n t l i e u à d e s m o u v e m e n t s irré-
g u l i e r s d ' u n e a m p l i t u d e c o n s i d é r a b l e , d e sorte q u e le coefficient \'b
peut conserver la m ê m e valeur pour un grand fleuve et p o u r un
cours d'eau de largeur médiocre, ainsi que l'ont constaté divers
observateurs.

L e s variations de vitesse constatées par M . B a z i n sont, c o m m e il


a été dit, s i m p l e m e n t c e l l e s d e l a c o m p o s a n t e longitudinale de la
vitesse en c h a q u e point ; on sait très p e u de chose de la façon dont
varie la composante verticale ou transversale qu'il est beaucoup
plus difficile d'étudier. D'ailleurs, pour la composante longitudinale
elle-même, les lois de M . Bazin ne s'appliquent qu'à la composante
d e l a v i t e s s e m o y e n n e l o c a l e , et, p a r d é f i n i t i o n m ê m e , cette compo-
sante est nulle dans le s e n s transversal. On peut cependant, par
q u e l q u e s o b s e r v a t i o n s , se faire a u m o i n s u n e i d é e d e ce q u ' e l l e peut
être o u des l i m i t e s entre l e s q u e l l e s elle p e u t varier. T o u t le monde
a pu constater q u e si, en u n point déterminé d'un courant liquide,
l'eau en mouvement se trouve colorée par une cause quelconque,
qui ne modifie sensiblement n i s a vitesse ni s o n p o i d s s p é c i f i q u e , la
c o l o r a t i o n n e tarde p a s à se r é p a n d r e dans toute l'étendue du cou-
r a n t et c e l a n e p e u t avoir lieu que sous l'action des composantes
transversales de la vitesse. O n doit admettre qu'à partir d'un point
q u e l c o n q u e d u l i q u i d e en m o u v e m e n t , c h a q u e p a r t i c u l e q u i y passe
a sa vitesse c o m p r i s e d a n s l'intérieur d ' u n c ô n e d o n t ce p o i n t est le
s o m m e t , q u i est o u v e r t v e r s l ' a v a l , q u i a p o u r a x e l a d i r e c t i o n d e l a
v i t e s s e m o y e n n e l o c a l e et d o n t l e s g é n é r a t r i c e s u n e i n c l i n a i s o n d é t e r -
m i n é e p a r le m a x i m u m de la c o m p o s a n t e transversale de la vitesse.
Il en résulte que la matière colorante ou l'eau colorée issue d'un
point d é t e r m i n é ne sortira pas de ce c ô n e o u de la surface enveloppe
des cônes successifs ayant p o u r s o m m e t s les points successivement
atteints par une particule en m o u v e m e n t . O r , d'après des expérien-

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ces fuites p a r M . J . B . F r a n c i s J e l'eau de savon introduite dans
un couTant régulier auprès d u fond d u lit apparaît à la surface, à
l ' a v a l , à u n e d i s t a n c e v a r i a n t d e 10 à 3 o f o i s la profondeur. Il faut,
p o u r cela, q u e l a c o m p o s a n t e verticale a s c e n d a n t e d e l a vitesse soit

comprise entre— et— de la composante horizontale. J e ne connais

pas d'observation a n a l o g u e s u r l'écart dans le sens transversal ou


horizontal. Il est probablement m o i n s prononcé, ce q u i reviendrait
à dire q u e le c ô n e , d o n t il est q u e s t i o n plus haut, et à l'intérieur
d u q u e l se trouve c o m p r i s e l a direction de la vitesse réelle d'une par-
ticule liquide partant d e s o n s o m m e t , n'est p a s à base circulaire,
m a i s à base ovale peut-être irrégulière, présentant sa dimension la
plus grande dans le sens vertical.

E n f i n , i l est u n fait q u i a été constaté p a r p l u s i e u r s observateurs


et en particulier par M . Harlacher, c'est q u e les variations de la
c o m p o s a n t e l o n g i t u d i n a l e d e s vitesses se font p a r périodes r é g u l i è -
r e s , r h y t h m i q u e s , et s o n t e n q u e l q u e s o r t e l e r é s u l t a t d ' u n e oscilla-
t i o n o u p l u t ô t d ' u n e pulsation q u es e m b l e effectuer l a m a s s e liquide.
Les ingénieurs américains ont donné à ce p h é n o m è n e le n o m signi-
f i c a t i f d e pouls des rivières. L a cause n ' e n paraît pas déterminée.
N o u s avons v u aussi plus haut ( n ° 3o) q u e , d a n s l e s e x p é r i e n c e s d e
M. Couette, il se produisait, dans l'écoulement de la veine fluide,
des alternatives de vitesses. Sont-elles dues à l a m ê m e cause ? C'est
u n e question q u i n'est p a s élucidée.

I 3.

A P P L I C A T I O N S

115. P r o b l è m e s divers. F o r m e de section q u i donne


le débit m a x i m u m . — O n peut se proposer, étant donnée la
pente I d ' u n canal à ouvrir, ainsi q u e l'inclinaison m des talus de
la cunette, d é t e r m i n é e p a r l a nature d u terrain d a n s l e q u e l c e canal
doit être creusé, d e trouver l a f o r m e à d o n n e r à la section transver-
sale p o u r assurer l e débit m a x i m u m p a r unité d'aire d e cette section.

Le débit, p a r unité d'aire, sera proportionnel à la vitesse m o y e n n e


U , laquelle, pour u n e pente d o n n é e I , croît avec le rayon m o y e n R .

i. Transactions o f A m e r i c a n S o c i e t y o f C i v i l E n g i n e e r s . V o l . V I I , p . 109.

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L e problerne revient donc à trouver, pour une section donnée w, la
f o r m e p o u r l a q u e l l e R sera m a x i m u m , c'est-à-dire p o u r laquelle le
périmètre mouillé y sera m i n i m u m .
A l o r s , l é t a n t l a l a r g e u r a u p l a f o n d , h l a p r o f o n d e u r d ' e a u , et m
la tangente de l'angle f o r m é par le talus avec l'horizontale, la sec-
t i o n ai s e r a :

\ m.
et le p é r i m è t r e m o u i l l é :

ih , .
: 1
H Vi + m\

L a s e c t i o n tu é t a n t s u p p o s é e d o n n é e , s a d i f f é r e n t i e l l e t o t a l e e s t n u l l e :

dh\
dh
h ((11 +
D ' a u t r e part, p o u r q u e le p é r i m è t r e
\ m mouillé y soit m i n i m u m , il
faut a u s s i q u e sa différentielle soit n u l l e , o u que

-j.dk !
di H y i + m 2
= o :

c e q u i , e n é l i m i n a n t dl e t dh, f o u r n i t e n t r e / et h l a r e l a t i o n :

2 k / ,
2/1

qui peut s'écrire :

o u b i e n ( f i g . 6 i ) , H B - ( -- B
1 h h
+ E - o u= H- EV—i B D . E n a b a i s s a n t O F p e r p e n -
Y
diculaire à B D e t B l p e2 r p e m
n d i c uml a i r e à
OD, il faut donc q u e O F soit égal à B I
o u à O H , o u b i e n q u e l e s c ô t é s D B et B A
soient t a n g e n t s à une môme circonfé-
rence décrite d u point O c o m m e centre.
h
Le rapport - de la profondeur à la lar-

geur au plafund vaut ainsi, dans les profils donnant le débit

maximum :
+ Vi +
2 m
1
2 {yji + m — i) s

c'est-à-dire, en mettant p o u r m les v a l e u r s u s u e l l e s :

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Talus inclinés

Talus
à 1 de base
verticaux à 1 de base pour 1 de à 3 do base à 2 de base à 3 de base
pour 2 de hauteur pour 2 de pour 1 de pour 1 de
hauteur 43· hauteur hauteur hauteur

2 I I
m = oo m — 2 m — i /n - m — - m
3 2 3

k h A À A A
-=o,5o - = o,8i - = 1,21
Ï = '.65 - = 2,12 - = 3,o8
/ /

O n voit q u e , p o u r les talus d'une i n c l i n a i s o n inférieure à 45 degrés,


A

ou pour m < i, l e r a p p o r t - n e s ' é c a r t e p a s h e a u c o u p d e l a v a l e u r

approximative :
2
~, — ~ + ° , 4 m,
l m

u n p e u p l u s facile à c a l c u l e r q u el a v a l e u r exacte.
D a n s tous lescas, le rayon m o y e n , dans leprofil ainsi déterminé,
exprimé par :

R = - =
X aA
/ - | Vi +
m

vaut, lorsque l'ony m e tpour le rapport - la valeur q u i correspond

au débit m a x i m u m :

h i -4- Ji -f m} l
(.3)
2 m 4

Il est t o u j o u r s é g a l à l a m o i t i é d e l a p r o f o n d e u r d'eau, c o m m e dans


la section demi-circulaire.
h . . . . .
L e rapport - étant ainsi calculé, pour u n e inclinaison donnée m

des talus de l a cunette, il sera facile de trouver, l a v a l e u r d e h et


par suite celle d e / correspondant à u n esection transversale d'aire
d o n n é e w . L ' o n a e n effet ;

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w , + w
= a ( / + ^ ) = a » ' - ' ,

\ ml m
d'où l'on déduira

(>4)
/
V > + '

Pour une section transversale oj d o n n é e , l a p r o f o n d e u r h et p a r

suite le rayon m o y e n R = - sont d ' a u t a n t p l u s g r a n d s q u e les t a l u s

de la cunette sont plus rapprochés de la verticale. Il y a donc tou-


j o u r s u n d o u b l e intérêt, lorsque l'on ouvre u n canal destiné à dé-
biter u n volume d'eau donné avec une pente également donnée, à
adopter, p o u r le profil transversal les talus les p l u s raides possibles
en égard à la nature d u terrain. O n réduit ainsi, d'abord, la largeur
d e l ' e m p r i s e , et e n s u i t e , e n a u g m e n t a n t le r a y o n moyen, on aug-
mente la vitesse m o y e n n e , ce q u i permet de diminuer dans la
m ê m e p r o p o r t i o n l ' é t e n d u e <o d e l a section transversale, o u le c u b e
des déblais par mètre courant.

Tout ce qui précède suppose, bien entendu, que la détermina-


tion de la forme de la section transversale ne dépend d'aucune
autre considération q u e celle q u i doit c o n d u i r e a u m a x i m u m de la
vitesse ou d u r a y o n m o y e n . Il arrive f r é q u e m m e n t q u e , p o u r rendre
plus facile l'exécution des déblais lors de la construction, ou l'en-
tretien d e l a cunette quand l e c a n a l est e n service, on s'impose la
condition de ne pas dépasser, pour la profondeur, une dimension
déterminée : deux mètres, trois mètres, par e x e m p l e .
L ' u t i l i t é d e l i m i t e r l a p r o f o n d e u r d ' u n c a n a l est s o u v e n t j u s t i f i é e
par celle de diminuer les pertes par infiltration. Toutes choses
égales, ces perles a u g m e n t e n t rapidement avec la profondeur, c'est-
à-dire avec l a c h a r g e d'eau sur les petits orifices capillaires par les-
q u e l s elles se p r o d u i s e n t . E l l e s sont d ' a u t a n t plus réduites que l'on
adopte des profils dans lesquels la profondeur est m o i n d r e . Alors,
pour une section transversale dont l ' a i r e 10 e s t d o n n é e , l ' i n c l i n a i -
son des talus m étant déterminée p a r l a nature des terrains, si T o n
se l i m i t e , p o u r l ' u n e des r a i s o n s q u i précèdent, la g r a n d e u r maxi-
mum d e l a p r o f o n d e u r h, il ne reste, d a n s l'équation :

» = *('+;)
q u ' u n e s e u l e i n c o n n u e , /, à déterminer.

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116. [ n f l a n n c e dits h e r b e s a q u a t i q u e s . — L o r s q u e l e s
eaux que doit porter le canal à ouvrir sont chargées de vase et
qu'elles peuvent produire des dépôts ou des envasements, et l o r s -
que la n a t u r e d e s t a l u s et d u f o n d permet la croissance d'herbes
aquatiques, il est prudent de tenir compte, dès l'ouverture du
canal, de la diminution de section transversale qui en sera la
conséquence. Les envasements sont destinés ¡1 ê t r e e n l e v é s p é r i o -
diquement, mais l'on ne peut le faire avec facilité que lors-
qu'ils ont atteint une épaisseur suffisante, vingt centimètres par
exemple.
Les herbes a q u a t i q u e s sont de d e u x sortes : celles q u i tapissent
s i m p l e m e n t l e s p a r o i s e n s ' é l e v a n t à u n e f a i b l e h a u t e u r et c e l l e s q u i
s'élèvent j u s q u ' à la surface de l'eau en traversant toute la profondeur
d u c a n a l . L e s p r e m i è r e s n e s o n t à c o n s i d é r e r , c o m m e 1 e s - e n v a s e m e n t s,
q u ' a u point de vue de la d i m i n u t i o n de section transversale, relati-
vement assez faible, qu'elles produisent. On en tient un compte
généralement suffisant en leur attribuant une épaisseur de dix
centimètres, c o m m e l'a conseillé M . Alfred Picard, dans son ouvrage
s u r VAlimentation du canal de la Marne au Rhin et du canal de
l'Est. Quant aux grandes herbes, leur influence sur l'écoulement
peut devenir considérable, tant à cause de la d i m i n u t i o n de section
qu'elles occasionnent q u e de l ' a u g m e n t a t i o n d u périmètre mouillé
q u ' i l est i m p o s s i b l e d ' é v a l u e r . D ' a p r è s les o b s e r v a t i o n s d e M . P i c a r d ,
l a r é d u c t i o n de d é b i t d u e à l a v é g é t a t i o n est d ' a u t a n t plus forte que
l a v i t e s s e d ' é c o u l e m e n t est m o i n d r e , et l ' o n c o m p r e n d b i e n q u ' i l e n
soit ainsi, car sous l'action de l'eau a n i m é e d'une vitesse un peu
g r a n d e , l e s h e r b e s s e c o u r b e n t , s e c o u c h e n t s u r l e f o n d et occupent
dans la section transversale un espace relatif moindre que lorsque
l a v i t e s s e est faible.

« Quel que soit donc le s o i n , dit M . Alfred Picard, que l'on


« compte apporter à l'entretien des r i g o l e s à talus en terre, il sera
« toujours prudent d'augmenter u n peu le d é b o u c h é calculé Il
« appartient d'ailleurs a u x ingénieurs d'apprécier, dans chaque cas
a p a r t i c u l i e r , la m e s u r e d e cette a u g m e n t a t i o n d ' a p r è s l ' é t e n d u e du
« débouché, la v i t e s s e d ' é c o u l e m e n t , la nature du terrain, le déve-
« l o p p e m e n t a u q u e l il f a u t s'attendre p o u r l a v é g é t a t i o n , etc. »
Il c o n v i e n t d'ajouter q u e les coefficients n u m é r i q u e s o u les tables
servant aux calculs sont établis pour des eaux pures. Lorsque les
e a u x s o n t t r o u b l e s , u n e p a r t i e d e l a f o r c e v i v e d e l ' e a u est employée
à maintenir en suspension les matières solides qu'elle roule, il en
résulte u n e a u g m e n t a t i o n du frottement i n t é r i e u r q u i se traduit par
une augmentation du coefficient b mesurant ce frottement, ou par

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une d i m i n u t i o n d u coefficient C = — . L ' i m p o r t a n c e des modifica-

t i o n s à a p p o r t e r à c e s c o e f f i c i e n t s n ' a p a s été déterminée.

W~7. D é t e r m i n a t i o n de l a pente d'un c a n a l de d é r i -


v a t i o n . — L e p r o b l è m e de l ' o u v e r t u r e d ' u n c a n a l d e d é r i v a t i o n se
pose, a u point de v u e é c o n o m i q u e , de la m a n i è r e suivante. U n cours
d'eau naturel présente, dans la partie où l'on veut faire la prise
d'eau, une pente J , donnée ; on veut en dériver u n volume Q par
s e c o n d e et l ' a m e n e r e n u n p o i n t d ' u n e a l t i t u d e d o n n é e . P o u r assurer
l'écoulement, il suffit évidemment que le point o ù s'effectuera la
prise d'eau soit à u n e altitude supérieure au point d'arrivée ; mais

si l a d i f f é r e n c e d e n i v e a u est f a i b l e , la pente I du canal à ouvrir


sera également faible et le c a n a l d e v r a a v o i r une grande section
transversale. P l u s on remontera la prise d'eau le l o n g du cours d'eau
n a t u r e l , p l u s o u p o u r r a a u g m e n t e r l a p e n t e d e l a d é r i v a t i o n et p l u s
on pourra réduire la section transversale ; m a i s aussi plus la lon-
gueur du canal à ouvrir sera grande.

Désignons pur U J l'aire d e la section transversale, inconnue, du


c a n a l à o u v r i r , p a r R s o n r a y o n m o y e n , et e n f i n p a r L l a l o n g u e u r
comprise entre la prise d'eau et le point d'arrivée. Nous aurons
d'abord, e n t r e l e s q u a n t i t é s L , I, J , l a r e l a t i o n :

L (J — I) — u n e c o n s t a n t e = H

c e t t e c o n s t a n t e II p o u v a n t ê t r e c o n s i d é r é e c o m m e u n e d o n n é e d e l a
question. C ' e s t e n effet l a h a u t e u r d u point d'arrivée des e a u x au-
dessus de la l i g n e de pente J s u p p o s é e p r o l o n g é e suivant le tracé d u
canal à ouvrir.
La d é p e n s e d e c o n s t r u c t i o n d u c a n a l se c o m p o s e o r d i n a i r e m e n t de
deux parties : l'une, correspondant a u x acquisitions de terrains est
s e n s i b l e m e n t p r o p o r t i o n n e l l e à la l a r g e u r à l a l i g n e d'eau ; l'autre,
correspondant a u x d é b l a i s , est p l u t ô t proportionnelle à l'aire u de
la section transversale. T o u t e f o i s , p o u r simplifier, n o u s admettrons
que la première partie de l a d é p e n s e e l l e - m ê m e est proportionnelle
à to ; c e s e r a , d a n s t o u s l e s c a s , une approximation. Alors, si l'on
r e p r é s e n t e p a r ' / } le p r i x d e l ' u n i t é de l o n g u e u r d u c a n a l , p a r unité
d'aire de la section transversale, la dépense à faire P sera :

y H
P = OOJL = no» — —
1
' J — I

D'autre part, nous devons supposer que, d'après la nature des

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terrains o ù le canal sera ouvert, on connaît l'inclinaison maximum
possible des talus d e l a c u n e t t e et q u e l ' o n p e u t a d o p t e r la forme
de section transversale la plus économique ; on a a l o r s , entre le
r a y o n m o y e n R et l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e oj, l a r e l a t i o n s u i v a n t e ( i 5 )
q u i r é s u l t e d e c e l l e s ( i 3 ) e t (i4) c i - d e s s u s (n° 1 1 5 ) , et d a n s laquelle
m représente l'inclinaison des talus :

1 , / ma

os) T \ = - V - J = = = — ·
2 » 2\ i -f- m- I
q u e l'on peut écrire plus s i m p l e m e n t :

R 2
— nui,
m
en représentant par n le coefficient n
4 2v'i + mi' — i '

Cela posé, prenons l'équation du m o u v e m e n t uniforme :

RI = bU\

et s u p p o s o n s q u e l e c o e f f i c i e n t b soit c o n s t a n t , ce q u i n o u s donnera
une première a p p r o x i m a t i o n . R e m p l a ç o n s - y la vitesse m o y e n n e U
Q "Q
p a r le quotient —— — , n o u s l a m e t t r o n s sous la forme :
w H'
B 2 2
R I = 6n Q .

Posons, pour abréger :

5 2 2
p J = 6n Q = m

en appelant p une quantité auxiliaire connue et définie par cette


équation. D a n s l'expression du prix P d'établissement du canal,
r e m p l a ç o n s tu, I et J , par leurs valeurs déduites des équations pré-
cédentes, nous obtiendrons :

pRV R T

s 5
briH)' R — p
E t si n o u s v o u l o n s q u e le p r i x P soit m i n i m u m , il f a u d r a égaler

a zero la dérivée — , ce q u i , après s u p p r e s s i o n d u facteur commun

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5
ou bien, puisque p J = R'I

2
I = - J .
7
L a pente la p l u s é c o n o m i q u e d u canal de dérivation devra donc,
dans les hypothèses où nous nous sommes placés, être égale aux
d e u x s e p t i è m e s de celle d u c o u r s d'eau où s'effectue la prise.
O n pourrait, en e x p r i m a n t le coefficient b en fonction du rayon
moyen R, d'après la formule de M . Bazin, par exemple, obtenir
une approximation un peu plus grande, au prix d'une bien plus
grande complication des calculs. Cela semble assez inutile, dans
l'espèce, étant d o n n é e s les hypothèses déjà assez peu exactes en ce
qui concerne l'établissement du prix P .

Le résultat est u n p e u différent si, au lieu d'adopter pour la sec-


tion transversale la forme qui donne le p é r i m è t r e m i n i m u m ou le
rayon moyen m a x i m u m , on est c o n d u i t , p a r q u e l q u ' u n e d e s c o n s i -
dérations indiquées plus haut (n° 115) à limiter la profondeur.
A l o r s cette p r o f o n d e u r h doit être considérée c o m m e u n e constante
donnée, la section transversale tu varie proportionnellement à la
largeur moyenne que nous appellerons /, et l e r a y o n m o y e n R est
sensiblement c o n s t a n t ; il est une fraction à peu près toujours la
m ô m e , lorsque la largeur varie m ô m e dans des limites assez éten-
!
dues, de la profondeur h. Si, dans l'équation R I — è U , nous

r e m p l a ç o n s U p a r — et u p a r Ih, nous obtenons :

' *Q'

et s i nous prenons, comme plus haut, une q u a n t i t é a u x i l i a i r e ),


définie par l'équation :

3, J

l ' e x p r e s s i o n d u rp r i x d ' é t a b l i s s e m e n t du canal P = jo (i) ^ devient


.1—1 '
e n y m e t t a n t p o u r w , I e t J , l e u r s v a l e u r s e n f o n c t i o n d e h, l et^ :
1 s
p _ pR/i '/.' ;
jq« r- — ).»
dP

dl
L a dérivée — égalée à zéro donne, après suppression du facteur

constant

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ou bien, puisque / ' I= À*J :

Dans cette n o u v e l l e h y p o t h è s e , l a pente la plus économique du


c a n a l d e dérivation d e v r a d o n c être é g a l e a u tiers d e celle d u c o u r s
d'eau alimentaire. Dans la pratique, il arrivera fréquemment que
les conditions dans lesquelles on se trouvera seront, en quelque
sorte, intermédiaires entre celles q u e n o u s a v o n s supposées. L e prix
du canal par unité de l o n g u e u r , p a r e x e m p l e , ne sera p a s exacte-
m e n t proportionnel à l'aire de la section transversale, c o m m e nous
l'avons admis d'abord, et il n e l e s e r a p a s n o n p l u s à l a l a r g e u r
m o y e n n e , ainsi q u e le suppose implicitement la seconde hypothèse ;
il s ' e x p r i m e r a p a r u n e f o n c t i o n d e l a formepu> -\- pl. L a détermi-
nation de la pente la plus é c o n o m i q u e donnerait lieu alors à la réso-
lution d'une équation de degré supérieur dont la solution, répon-
dant à la question, serait c o m p r i s e entre les deux limites q u e nous
2 I
avons trouvées I ~ J = o,286J et I = - J = o,333J. O n n e se t r o m -
3
7
pera donc pas b e a u c o u p , en général, en adoptant pour la pente d u
canal de dérivation, u n e fraction, o , 3 o par e x e m p l e , intermédiaire
entre les d e u x précédentes, de celle d u cours d'eau alimentaire.
Il c o n v i e n t d ' a i l l e u r s d ' a j o u t e r q u e l a p e n t e d u c a n a l d e d é r i v a t i o n
peut être l i m i t é e p a r d ' a u t r e s c o n s i d é r a t i o n s , et e n p a r t i c u l i e r p a r l a
n é c e s s i t é d e m a i n t e n i r à l a v i t e s s e m o y e n n e et p a r s u i t e à l a v i t e s s e
au fond une valeur assez faible pour ne pas affouiller les parois
du lit en é g a r d à la nature des terres dont elles sont formées.
Inversement, si les e a u x à dériver sont troubles, il faut leur assurer
u n e vitesse suffisante p o u r q u e les matières vaseuses en suspension
ne se déposent p a s . D ' a p r è s D u B u a t , le d é p ô t n ' a p a s lieu tant q u e
, n
la vitesse est supérieure à o ,i5 p a r s e c o n d e , m a i s ce chiffre varie
un peu avec la nature des vases entraînées. Belgrand n'admettait
pas, en g é n é r a l , dans les c a n a u x de dérivation, d e vitesse moyenne
n
inférieure a o ' , 2 5 et à c e t t e v i t e s s e l i m i t e c o r r e s p o n d e n t naturelle-
ment des pentes différentes suivant le type d u c a n a l q u e l'on veut
ouvrir, ses dimensions transversales, la nature des talus, etc. P a r
exemple, pour les a q u e d u c s construits p o u r l'adduction des sources
m
à P a r i s , l a pente n e doit p a s être i n f é r i e u r e à o , i o p a r k i l o m è t r e .
Il p e u t e n c o r e a r r i v e r q u e l e c o u r s d ' e a u a l i m e n t a i r e soit disposé
de telle façon q u e la prise d'eau ne puisse s'y effectuer que dans
certaines régions déterminées, ou plutôt qu'elle soit impraticable
dans certaines autres. S i , par exemple, ce cours d'eau est bordé

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d'une v i l l e r i v e r a i n e , l a p r i s e d'eau n e p o u r r a p a s , en (général, être
p r a t i q u é e d a n s t o u t e l ' é t e n d u e d e l a v i l l e et d e v r a être r e p o r t é e soit
à l'amont, soit a l'aval. La règle q u i vient d'être donnée : I —- environ

o,3oJ n e f o u r n i t qu'une première i n d i c a t i o n q u i doit être rectifiée


en tenant c o m p t e de ces diverses considérations.

118. E m p l o i des f o r m u l e s et u s a g e des tables. — J e


vais montrer, p a r quelques e x e m p l e s n u m é r i q u e s , c o m m e n t o n peut
employer les f o r m u l e s q u i ont été d o n n é e s p l u s haut en se servant
des tables n u m é r i q u e s p l a c é e s à la fin d u v o l u m e .
i° Calculer le débit d'un canal de section transversale et de
pente données.
Ce p r o b l è m e , l e p l u s s i m p l e d e t o u s , s e r é s o u t i m m é d i a t e m e n t d e
la m a n i è r e suivante. L a section transversale est g é n é r a l e m e n t en
f o r m e d e t r a p è z e et o n e n d é f i n i t l a f o r m e e n d o n n a n t l'inclinaison
des talus m , l a l a r g e u r a u p l a f o n d / et l a p r o f o n d e u r d'eau h. On
1

peut donc calculer immédiatement le r a p p o r t - . E n cherchant ce


rapport dans l a première colonne de la table X I I , on trouvera, sur
la ligne correspondante et d a n s la colonne applicable à la valeur
« R . .
d o n n é e d e m l e s d e u x v a l e u r s — et — q u i f e r o n t c o n n a î t r e immédia-
fr h
t e m e n t CJ e t R . S i l ' o n n e v e u t p a s s e s e r v i r d e c e t t e t a b l e o n pourra
c a l c u l e r OJ e t R p a r l e u r s expressions:

h [ml + h)
ml -\- 2 h y'i -f- /«*

Ces d e u x quantités étant ainsi obtenues, o n cherchera, soit dans


la t a b l e I X d e M . B a z i n , soit d a n s celle X I de Kutter. soit dans
celle X de R o b e r t M a n n i n g , la v a l e u r d u coefficient C correspondant
à la nature d e s p a r o i s d u c a n a l , à s a p e n t e d o n n é e et à son rayon
moyen R . Alors, l a v i t e s s e m o y e n n e U se d é d u i r a de la formule

U = C \ R I d a n s l a q u e l l e t o u t e s t c o n n u , et l e d é b i t c h e r c h é Q s e r a :

Q = OJU - CCJ y/RÎ.

Exemple. — Calculer le débit d'un canal dont les parois, en


terre, sont inclinées à deux de base pour u n de hauteur dont la
l a r g e u r a u p l a f o n d est d o d e u x mètres, dans lequel la profondeur
est d e q u a t r e - v i n g t s c e n t i m è t r e s et l a p e n t e d e v i n g t c e n t i m è t r e s p a r
kilomètre.

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On a alors :

1 l
l = 2 , o o , h r=
m m
o ,8o, m = - , 7 = a.5o, I = 0,0002.
2 h
l 1
L a table X I I donne, pour - = 2 . 5 o et p o u r m = - :

<u R
- = 4 - 5 o , ^ = o,65,

D'où, en mettant p o u r h s a v a l e u r 0 , 8 0 et p o u r h-, o,8o* = 0,64 :


10 = 4-5o X o.8o !
= 2.88 , R = . 0.60 X 0.80 = o.5a.
Pour II = o,5a et des p a r o i s en terre, la table de M . Bazin
( t a b l e I X ) d o n n e C — 3i e n v i r o n et c e l l e d e M . M a n n i n g ( t a b l e X ) :
C = 36. P o u r l e s m ê m e s d o n n é e s et l a p e n t e d e 0 , 0 0 0 2 , l a t a b l e de
Kutter (table n" X I ) donne C = 34- O n peut prendre, suivant que
l'on veut appliquer l'une ou l'autre f o r m u l e , l'un de ces trois chif-
fres ; o u b i e n u n chiffre i n t e r m é d i a i r e , comme C = 33.

A l o r s le débit c h e r c h é Q sera :

m
Q = O v'RI = 33 X 2.88 X yo,52 X 0,0002 = o , a 6 ,

soit de 9 6 0 litres par seconde. L a vitesse m o y e n n e , qu'il peut être


intéressant de connaître aussi, sera :

;
U — C v RI - 33 X ^ 0 , 5 2 X 0,0002 = o™,33.

O n peut en déduire approximativement la vitesse m a x i m u m à la


s u r f a c e et la vitesse au fond, d'après les indications qui ont été
développées pius haut. L e canc.1 en question étant de dimensions
restreintes, la vitesse m a x i m u m u m devrait, d'après M . Bazin, être

prise égale à U + i4 V R I =
°>33 + o,i4 = o ,47, ra
ce qui donne-
Vm . Dm
rait, p o u r le rapport — le rapport p e u v r a i s e m b l a b l e : — — 1 . 4 5 . L e

rapport simple admis souvent c o m m e approximation : — — 1.20,

m
donnerait v m — o ,4i. Q u a n d à l a vitesse w a u f o n d , elle serait sans
r a
doute voisine de o , 7 5 U c'est-à-dire de o ,25.
0
2 Etant données la section transversale d'un canal et sa pente,
calculer la profondeur d'eau correspondant à un débit donné.
Ce problème est un peu plus compliqué que le précédent et si
l'on tient c o m p t e , c o m m e o n doit le faire, de la v a r i a t i o n d u coef-
ficient b ou C avec le r a y o n m o y e n , il ne p e u t se r é s o u d r e que par

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tâtonnements ou approximations successives. Pour le mettre en
équation, si l'on adopte, par e x e m p l e , la forme du coefficient b

proposée par M . Bazin, b — o,on5 ( 1 - ( - — ) on aura en mettant


\ v'R/
p o u r ij et R l e u r s v a l e u r s d a n s l a formule

V'KÏ Y RI = ._
U
\f>,
u y

une équation dans l a q u e l l e il n'entre qu'une seule inconnue h,


m a i s q u i est d e degré supérieur et n e p e u t être résolue autrement
que par a p p r o x i m a t i o n s successives. Il sera é v i d e m m e n t plus sim-
ple de se servir des t a b l e s et d e conserver les trois inconnues h,
a) e t R d o n t l e s d e u x d e r n i è r e s d é p e n d e n t d e h. L a manière d'opérer
se m o n t r e r a clairement par u n e x e m p l e numérique.

Exemple. — U n e rigole d'un mètre de largeur au plafond, avec


des talus en terre à trois de base p o u r d e u x de h a u t e u r et u n e p e n t e
m
de o ,i5 par kilomètre doit débiter 3oo litres p a r seconde, quelle
d e v r a y être l a p r o f o n d e u r de l'eau ?
En é g a r d a u chiffre peu élevé du débit, o n voit tout de suite que
la profondeur n ' a t t e i n d r a s a n s d o u t e p a s et e n t o u t c a s n e dépassera
pas beaucoup un mètre ; le rayon moyen sera d o n c probablement
inférieur à i . m
A l o r s l e c o e f f i c i e n t G s e r a i n f é r i e u r à 4o e t l a v i t e s s e
m
moyenne U = C y/Ri i n f é r i e u r e à o ,3o ; ce chiffre conduirait, pour
Q o,3oo
la s e c t i o n t r a n s v e r s a l e oj à l a v a l e u r oj = —= —r— = 1 mètre carré

L 0,30
l a q u e l l e est p r o b a b l e m e n t trop faible.
/
m
La profondeur h = o ,8o, qui correspond au r a p p o r t - = i,25
donne, d'après la table X I I , oj = 2,^5^ — 2,75 X 0,64 = 1 ™i.7G
valeur qui sera sans doute trop forte, mais prenons-la néan-
moins comme première approximation. L a même table donne
R = o,5GA — o,56 X 0,8 = o,45. A ce r a y o n m o y e n et a u x parois
en terre correspond une valeur d u c o e f f i c i e n t G q u i est, d ' a p r è s la
t a b l e d e B a z i n , v o i s i n e d e 3o e t d ' a p r è s
c e l l e d e K u t t e r , d e 32. Pre-
Q / —
nous la valeur m o y e n n e 3 i . Alors, la formule — — C y R I d o n n e r a :

o,3oo
C y/M 3i v/o,45 X 0,00010 1.17

Valeur très différente de celle 1,76, admise plus haut. Celle-ci est

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d o n c t r o p f o r t e e t l a v a l e u r d e UT d e v r a ê t r e p r i s e i n t e r m é d i a i r e entre
11
,7 e t 17
,6, mais bien plus près de la première.

w m
Prenons alors u — i 1,'io ce q u i correspond à h — o .66 envi-

m
ron, o u - = 10
,0. O n a alors R = o,5gA = o ,3g. L a valeur du
c o e f f i c i e n t G n ' e s t p l u s g u è r e q u e d e 3 o d ' a p r è s K u t t e r e t 28,5 d ' a p r è s
Bazin ; soit C = 29. Alors:

y o,3oo
to = ——: = = i,3o,
CyP.1 zg v°,3o X o,oooi5

ce q u i vérifie cette s e c o n d e h y p o t h è s e . L a p r o f o n d e u r cherchée sera


m
donc o ,66.
3 ° Etant donnés le débit d'un canal et la vitesse moyenne de
l'eau, déterminer les dimensions de la section transversale, ainsi
que la pente du canal.
Ce problème est celui q u i se pose lorsqu'il s'agit d'ouvrir un
canal pour u n e destination donnée. L a vitesse m o y e n n e est limitée
par la condition de ne pas produire d'affouillement, ni de dépôts,
et l e d é b i t c o r r e s p o n d à l ' u t i l i s a t i o n q u i d o i t être faite d e s e a u x . I l
s'agit de calculer les d i m e n s i o n s q u e l ' o n d o n n e r a a u profil trans-
versal. L'inclinaison des talus de la cunette doit être considérée
é g a l e m e n t c o m m e d o n n é e , elle estu n e c o n s é q u e n c e d e l a nature d e s
terrains d a n s lesquels doit être ouvert le c a n a l .
Alors, si a u c u n e autre considération ne s'y oppose, on devra
adopter, p o u r le profil, c e l u i q u i a le p l u s petit p é r i m è t r e o u le plus
grand r a y o n m o y e n , d'après c e q u i a été d i t a u n ° u 5 . L e débit Q
et l a v i t e s s e moyenne U é t a n t d o n n é s , l ' a i r e eu d e l a s e c t i o n trans-
it "

v c r s a l e , oj = — , s e r a c o n n u e . L a profondenr h se calculera par la

formule (i4):
/ ma
=
V 2
v. +
YJI + m* — 1 '

et l a l a r g e u r a u p l a f o n d s e r a :

ZH 9INH
m

1 = — (V'i + m 2
— 1) =•
On déterminera l a pente I par l'équation U = C vR
' I, que l'on

m e t t r a s o u s l a f o r m e I = —— e t d a n s l a q u e l l e o n f e r a R = - .
1
H 2

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Exemple. — U n canal doit porter 8 0 0 litres avec une vitesse
m
moyenne de o ,5o par seconde dans des terrains où les talus peu-
vent être inclinés à 4 5 degrés. Quelles d o i v e n t être sa largeur au
plafond, sa profondeur et s a p e n t e ?

Q
M
Nous avons Q — o,8oo, U = o , 5 o , d o n c OJ — — = i 1, 6.

/ 1.60 /
h = 4 / —p = o™, g35 ; l = zh (\f 2 — 1) — o m
,77.
V 2 ya — 1

h
R = - = û-,47-
2

L a v a l e u r 0 , 4 7 de R c o r r e s p o n d , d a n s les parois de nature m i x t e , en


terre très r é g u l i è r e s o u revêtues de perrés c o m m e celles q u e l'on peut
prévoir s o u s des i n c l i n a i s o n s de 45 d e g r é s , à u n e v a l e u r de C = 3g ;
cette valeur donne, d'après la table VIII, b = 0,00066. Alors

0,00066X0,50* . •
m
1 = — = o,ooo35 soit o 3o par kilomètre. La table de
o,47
Kutter, pour cette v a l e u r de I , d o n n e r a i t avec des parois rugueuses,
G = 43 et a v e c d e s p a r o i s e n t e r r e , G — 3 4 e n v i r o n . L a f o r m u l e de
M. Roh. Maiming donnerait G = 36. S i l'on adoptait ce dernier
chiffre, il e n résulterait b = 0,00077, ce qui correspondrait à
I = o,ooo4i. O n pourra prendre la valeur approximative I — o,ooo4
m
ou o ,4o par kilomètre.
Si, par suite de circonstances spéciales, on ne peut adopter le
profil transversal qui donne le p l u s grand rayon moyen, ces cir-
c o n s t a n c e s se t r a d u i s e n t par une relation entre la profondeur et la
largeur du canal au plafond. Et cette relation, avec l'équation

eu = h ^l -f- —^ permet d e c a l c u l e r c e s d e u x d i m e n s i o n s , p u i s q u e 10

est s u p p o s é connu.
P a r e x e m p l e , d a n s le p r o b l è m e numérique précédent, supposons
que la largeur au p l a f o n d ne puisse, pour des raisons spéciales,
m m
descendre au-dessous de 2 , o o . L a valeur / = 2 ,oo, jointe à celle
ti> = 1,60 donne pour A, d'après l'équation i,6o = h ( 2 -\- h) la

valeur h — o , C i . Il en r é s u l t e - = 3,3 et, d'après la table X I I ,

R = 0,70 h = o,43. L a valeur correspondante de G , d'après Bazin,


pour des parois de nature m i x t e , est G = 38 e n v i r o n ce q u i donne
s
0,00069 X o,5o
b = o , 0 0 0 6 0 et p a r s u i t e I = — = 0,000/10. L a table de
0,40

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Kutter donnerait, p o u r des parois en terre, C = 32 ou b = 0,00098,

o,ooog8 X o,5o* „
et p a r s u i t e I = — — 0,00007, soit près de moitié en
0,43
plus de la première.
La d i f f é r e n c e d e s r é s u l t a t s d o n n é s p a r l e s d e u x t a b l e s est i c i a s s e z
grande. O n adoptera l'un ou l'autre, o u la m o y e n n e d e s d e u x . S i le
chiffre q u e l'on a u r a c h o i s i est t r o p fort, l a v i t e s s e m o y e n n e s e r a un
peu supérieure à l a d o n n é e o,5o et l a p r o f o n d e u r sera un peu plus
faible q u e celle que l'on a calculée. L e contraire se p r o d u i r a si l'on
adopte un chiffre trop faible pour la pente ; mais ces différences
montrent avec quelle réserve il f a u t a p p l i q u e r les tables et l e s f o r -
m u l e s et a v e c q u e l l e a t t e n t i o n il faut en c h o i s i r les coefficients.
4 " Etant donnés le débit d'un canal et sa pente, trouver les
dimensions de son profil transversal et la vitesse moyenne de
l'eau.
Ce p r o b l è m e , c o m m e le p r é c é d e n t , se p o s e l o r s q u e l ' o n d o i t ouvrir
un canal de dérivation. Il doit également être considéré à deux
points de vue suivant que l'on peut adopter pour le profil transver-
sal la section la plus économique, ou bien que des circonstances
s p é c i a l e s s'y opposent.
Lorsque l'on peut adopter la section à rayon moyen m a x i m u m
on a la relation :

h= 2 R —/\f mu
,
qui, jointe à :

RI = 6^7,

permet de calculer les d e u x i n c o n n u e s w et R , en adoptant pour le


coefficient b u n e valeur provisoire q u e l'on rectifiera d a n s une nou-
velle approximation d'après la valeur trouvée pour R . O n voit que,
pour une valeur donnée de b, l'équation à résoudre sera du cin-
quième degré en w o u en R et pourra être résolue p a r l'extraction
d'une racine c i n q u i è m e , c'est-à-dire par logarithmes.

Exemple. — U n canal doit porter dix mètres cubes d'eau par


seconde, avec une pente de dix centimètres par kilomètre. Quel
doit être son profil transversal dans la terre avec des talus inclinés
à d e u x d e base p o u r u n de h a u t e u r V

On a I = Ojuooi, Q = 10, m — - .

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On en déduit : — — = o,4o5, e t p a r s u i t e l e s é q u a t i o n s
2 V^I -\- *
M 1

à résoudre s e r o n t , e n p r e n a n t p o u r b l a v a l e u r p r o v i s o i r e o,ooo4 :

10*
4 R.» = o , 4 o 5 u , R V o , o o o i = o,ooo4 X — .

soit w ' R ~ - 4 ° o ; o u b i e n , e n é l i m i n a n t w ,

r
4oo X (o,4o. ))« (0,405)'
Rs =

,n
et p a r s u i t e R = i , 3 2 .
m
L a v a l e u r R — i ,32 p o u r l e sp a r o i s e n terre c o r r e s p o n d , d'après
1
la t a b l e d e B a z i n A G = 4 , d'après celles d e K u t t e r e t d e R o b . M a n -
n i n g - , à C — La, c e q u i d o n n e A b — 0,00057. A d o p t a n t c e t t e n o u -
velle v a l e u r les é q u a t i o n s à r é s o u d r e deviendront :

— 8
2
4 R = o,4o5(o, R X 0,0001 = 0,000,57 —

570 X (o,4o5)'
5 m
qui donnent R = , o u R = i ,4a5.
1
10
L a valeur d e G n'est p a s s e n s i b l e m e n t m o d i f i é e p a r le petit c h a n -
gement de valeur d e R , o n peut d o n c a d o p t e r cette d e r n i è r e valeur
m
comme définitive. Alors, si R = i ,425 ; h — 2R — 2™,85 ;
2
u> = g,88R = 19,97, s o i t 20 m è t r e s c a r r é s et l a v i t e s s e moyenne
Q 10 m
2h , 1 •
%
U = — = — — o , 5 o . L a l a r e - e u r a u p l a f o n d l = — ( \j 1 + m — 0
OJ 20 U 1 m '
m
= 2X 2 . 8 5 X ( y 5 — 2) — i , 3 4 . L e p r o b l è m e s e t r o u v e d o n c e n t i è -
rement résolu.
Si l'on n e peut adopter le profil le plus é c o n o m i q u e , o n aura,
e n t r e l a l a r g e u r l et l a p r o f o n d e u r , u n e c e r t a i n e r e l a t i o n d o n n é e
p a r l e s c i r c o n s t a n c e s e t q u i , j o i n t e A c e l l e w = h (l 4- — \ e t à c e l l e

RI = b — , dans laquelle R sera e x p r i m é e e n f o n c t i o n d e / e t d e h,

p e r m e t t r a d e t r o u v e r p a r t â t o n n e m e n t s l e s t r o i s i n c o n n u e s l, h e t t o .
Si, p a rexemple, pour prendre u n ecirconstance q u ipeut se ren-
contrer en pratique, o n veut q u e l e c a n a l p u i s s e être f a c i l e m e n t
nettoyé descorps étrangers q u i p o u r r a i e n t y s é j o u r n e r et q u e , p a r
m
suite, la profondeur n e soit pas supérieure à i ,5o, on prendra
la

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h — i - 5 o et l e s é q u a t i o n s à résoudre seront, entre les d e u x incon-
n u e s / et u :

u = i 5 o (/ -f- 2 X i .5o) ; 0,0001 R = b — .

e
L'élimination d e u> d o n n e l i e u a u n e équation du 3 degré en / qui
ne peut être f a c i l e m e n t résolue, m ê m e en mettant pour b un nombre
arbitraire. O n opérera donc de la manière suivante :
La p r o f o n d e u r étant de t m . Bo, le r a y o n moyen, égal à une frac-
tion de cette p r o f o n d e u r , aura une Valeur voisine de i m., et alors
le coefficient C , d ' a p r è s les tables, s e r a v o i s i n d e 4 o , et p a r suite b,
voisin de 0,000625. Prenons ces valeurs comme pretnièi'e appro-
ximation. ÂVec R ·= ì . o o e t ò = o,ooû025, la seconde équation
o oaoÔ25 X
t too

a
devient oj = rn = 625, o u u = 20. Alors, la première
1
0,0001 X I.BD
25

équation, w = i . 5 o (l + 3), donne 1 = — — — 3 — 13.67. Cette

valeur de / conduit, avec celle h — ij5o, à un rayon moyen


25
m
11 = - = i ,a4.
2
13.67 ~t~ X 1
¡ 0 ° v'5

On obtiendra une nouvelle approximation en partant de cette


1
n o u v e l l e valent de H qui donnera successivement
, a 0 2 !
0,00087 X . > -4
2
tu = zi r = 407 o u oj = 21,4 ; P u l s
' = ~T — 3 = 1 i , n
,3o,
21.4
m
et p a r s u i t e R = ; = i ,iq.
11.3o + 2 X 1 -5o X v 5
En opérant de la même manière, l'approximation suivante
o>ooof>^ X 100
2
fournira : tu = — = 477 ou tu = 21.8 : puis,
1
0,0001 X 1.19
Bl.H „ 21.8 .
1
— 3 - n " , 5 3 et R = - = l'a, i n ! valeur
- M . 5 3 + 2 X 1.50^5
égale à la précédente, à moins d'un centimètre près. O n adoptera
m
ainsi pour largeur au plafond : / = i i , 5 3 , ce qui donnera
m (
(u = 2i ï , 8 et p a r s u i t e l a v i t e s s e moyenne

Q >o
m
U = - = — - = o 4(i.
5) 21,0

En c o m p a r a n t celte section transversale â celle q u i a i e p l u s g r a n d


r a y o n m o y e n , et q u e n o u s a v o n s t r o u v é e p l u s h a u t é g a l e à 2 0 m è t r e s
carrés, on voit que l'augmentation est d e p r è s d ' u n d i x i è m e . S i l ' o n

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Considère que le profil à ouvrir doit comporter u n e certaine revanche
au-dessus d u plan d'eau, on verra q u e l a différence est e n réalité
bien plus g r a n d e entre l e s surfuces totales des deux profils, car l a
largeur à l a l i g n e d'eau d u profil le plus é c o n o m i q u e est n o t a b l e -
m e n t inférieure à celle d e l'autre.
Si, a u lieu de se limiter l a profondeur h, o n a v a i t imposé une
l i m i t e à l a l a r g e u r a u p l a f o n d , cette c o n d i t i o n aurait eu pour effet
de déterminer l a f o r m e d u profil transversal, et le p r o b l è m e aurait
consisté à trouver la profondeur d'eau nécessaire pour débiter le
v o l u m e d o n n é , p r o b l è m e q u i a été résolu p l u s haut.
Je m e bornerai a ces quatre problèmes, n o n pas qu'ils présentent
tous les cas q u el'on peut rencontrer dans la pratique, m a i s ils suffi-
ront pour montrer c o m m e n t o n peut résoudre les questions aux-
quelles donne lieu l'établissement des canaux découverts. L e s
lecteurs trouveront facilement, dans chaque cas particulier, la meil-
leure manière de conduire les calculs, en s'inspirant des exemples
qui précèdent.

1 1 9 . V i d a n g e d ' u n r é s e r v o i r p a r u n c a n a l de g r a n d e
longueur. — C e problème peut se poser, p a r e x e m p l e , dans les
études d e dessèchement des m a r a i s ; o n peut se d e m a n d e r e n c o m -
bien de temps u n canal, que nous supposerons d e section et d e
peuto constante, effectuera l'écoulement des e a u x contenues dans u n
réservoir, lac, étang o u m a r a i s dont l'abaissement d u n i v e a u a pour
conséquence la diminution de profondeur dans le canal d'évacua-
tion. P o u r simplifier la mise e n équation, j e supposerai, c o m m e l'a
fait M . C r ô p i n , à q u i j ' e m p r u n t e cette a n a l y s e (Annales des Ponts
et Chaussées, 1881, i e r
s e m e s t r e , p a g e 137), q u e l e r é s e r v o i r à v i d e r
est r e m p l a c é par u n réservoir fictif ayant même section transver-
s a l e q u e l e c a n a l à l ' a v a l et u n e l o n g u e u r obtenue p a r le quotient
du v o l u m e d e s e a u x q u ' i l contient p a r cette m ô m e section transver-
sale. A l o r s le p r o b l è m e revient à étudier c o m m e n t se vide u n c a n a l
d ' u n e l o n g u e u r totale d o n n é e , et d ' u n e section u n i f o r m e , e n a d m e t -
tant q u e p e n d a n t l'opération, ce c a n a l ne reçoive a u c u n apport.

J'admettrai également q u e le mouvement est c o n s t a m m e n t uni-


forme à u n instant d o n n é s u r toute l a l o n g u e u r , c'est-à-dire q u el e s
portions d'amont et d ' a v a l o ù le m o u v e m e n t d e l'eau peut différer
du m o u v e m e n t uniforme sont assez courtes par rapport à la lon-
gueur totale p o u r q u e l ' o n puisse en faire abstraction. D è slors, l a
profondeur d e l'eau, h sera l a m ê m e , a u m ê m e instant, dans toute
l'étendue d u canal.

Ceci posé, soient, c o m m e plus haut :

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228 CHAP. Y. — CANAUX DÉCOUVERTS

l, la largeur au plafond du canal (la section transversale étant


supposée en f o r m e de trapèze),
m, l'inclinaison des talus, ou la tangente de l'angle formé par le
plan du talus avec l'horizontale,

ixi, la section transversale, 10 = h —V


\ "V
Q, le débit variable, ainsi q u e la profondeur h, avec le t e m p s t.
Si, en outre, on désigne par a la hauteur du plafond du canal
a u - d e s s u s d u p o i n t d e r e n c o n t r e d e s t a l u s p r o l o n g é s , a — Ira, la lar-

A 1 ' AV . i a
+ h a
+ h
geur du canal au niveau de 1 eau sera e x p r i m é par l. = .
a m
L e m o u v e m e n t étant u n i f o r m e , la vitesse m o y e n n e , à un instant
donné où la profondeur est h se d é t e r m i n e r a par l'équation :
RI - è l P

dans laquelle on mettra pour R la valeur

h l+
R-
i i)
l + — Vi + m»

et pour b une des valeurs données précédemment, par exemple


celle de M . B a z i n :

V^ = o.o.,5(i+-|)

La vitesse U é t a n t a i n s i e x p r i m é e e n f o n c t i o n d e h, seule quantité


variable restant d a n s la f o r m u l e , le débit Q s'obtiendra de m ê m e en
multipliant U par l'aire w de la section transversale : Q — u U . On
obtiendra donc, en définitive :

la fonction f (h) étant, c o m m e on peut voir, assez compliquée.


Cela posé, l'eau s'écoulant pendant un temps dt, le niveau du
canal baissera d'une hauteur dh, et s i L représente la longueur
t o t a l e d u c a n a l (y c o m p r i s le c a n a l fictif t e n a n t c o m p t e d u réservoir)
on pourra écrire :

Qdt =f(h) d t - ~ h dh

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L a -f h
dt— — dh.

on encore, en i n t é g r a n t e n t r e l e m o m e n t oil le n i v e a u était à une


hauteur h 0 et c e l u i o ù l e n i v e a u est à u n e h a u t e u r hi :

t , —— — / . . . • dh

E n égard à la forme compliquée de la fonction f (h) l'intégration


sera le plus souvent impossible ou donnera lieu à des difficultés
presque insurmontables. O n peut cependant résoudre le problème
par une construction graphique, de la manière suivante.
La fonction f {h) peut t o u j o u r s être e x p r i m é e par le p r o d u i t de
(a -f- h) p a r u n e q u a n t i t é y, é v i d e m m e n t f o n c t i o n d e h, mais que
nous considérerons d'abord c o m m e constante, c'est-à-dire q u e nous
admettrons q u ' a y a n t écrit :

Q = / W = y ia + h)
nous puissions regarder, provisoirement au moins, y comme une

c o n s t a n t e . A l o r s l ' i n t é g r a t i o n s ' e f f e c t u e f a c i l e m e n t et n o u s o b t e n o n s :

h. L
h a my y

Si A B C (fig. 62) représente la moitié de la section transversale


du canal supposé rempli d'abord jusqu'au niveau A H 0 à une pro-

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fondeur C H = 0 h,0 la quantité A sera représentée p a r O C et a i , p a r
le point O n o u s m e n o n s u n e droite q u e l c o n q u e OD it elle pourra, à
une échelle déterminée représenter la loi de variation d u débit en
fonction de l a hauteur, p o u r u n e valeur déterminée de y ; ce débit,
p o u r u n e p r o f o n d e u r Ch t étant e x p r i m é p a r l'ordonnée h^q^. Pour
la m ê m e valeur de y , la durée de l'écoulement nécessaire pour faire
baisser la profondeur d e h<\ h hi sera représentée par l'ordonnée
/ti^i d'une autre droite telle q u e î I T , . - C e s d e u x
0 droites peuvent
être appelées c o n j u g u é e s , et n o u s allons voir comment on peut
passer de l'une à l'autre.
Soit Q 0 le débit correspondant à l a profondeur initiale A 0 !
h
Qo = U + «) •
le t e m p s n é c e s s a i r e à l a v i d a n g e c o m p l è t e , j u s q u ' à h t = o sera

L, ,
¿0 = — h 0
m
h0 y

et, e n é l i m i n a n t y entre ces d e u x é q u a t i o n s , o n obtient

Q o t»=-h t (a + h ) 0
m
K

ce q u i m o n t r e q u e l e produit d u débit initial p a r l a d u r é e totale d e


l'écoulement est constant. S u r la figure, le produit de H Di, D débit
initial Q , p a r C T , durée de l'écoulement, doit p a r conséquent avoir
0 f

une valeur constante. S i donc o n construit u n triangle rectangle


H ViUi d o n t l ' h y p o t é n u s e , H Uj soit é g a l e à C T , et d o n t J e s o m m e t
0 0

d e l ' a n g l e d r o i t Vi s o i t s u r l a v e r t i c a l e d u p o i n t D , l e c ô t é rl Vi d e 4 0

ce triangle sera constant, c'est-à-dire q u e , p o u r trouver la droite


II T 0 2 c o n j u g u é e à,une autre droite O D s il suffira de décrire d u point
II 0 c o m m e centre, avec H Vi p o u r rayon, u n arc de cercle q u i c o u p e
0

en V a la verticale d u point D 8 et d ' é l e v e r e n V 8 u n e droite V,U S per-


pendiculaire à H(,V . E n prenant a ensuite C T , = H U , la ligne
0 S H T
0 S

sera conjuguée à O D 2 et a i n s i d e s u i t e .
Si la loi des débits représentée par y — constante n'est vraie q u e
p e n d a n t u n t e m p s très court c o r r e s p o n d a n t à un abaissement hji,
et s i e l l e est r e p r é s e n t é e a l o r s p a r l a p e t i t e d r o i t e q^q%, d i r i g é e y e r s
le p o i n t O , l a l o i d e s a b a i s s e m e n t s , p e n d a n t ce t e m p s très c o u r t sera
représentée p a r l a p e t i t e d r o i t e r r, t dirig-ée vers l e p o i n t H 0 .
Bien q u e la loi des débits en fonction des profondeurs, exprimée
p a r Q = f[h) soit souvent fort c o m p l i q u é e , o n p o u r r a généralement
au m o y e n d e cette f o r m u l e , c a l c u l e r l e s v a l e u r s d e Q p o p r diverses

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v a l e u r s d o n q é e s d e h- O n p o u r r a d o n c tracer, avec une a p p r o x i m a -
tion aussi grande qu'on ie v o u d r a , la c o u r b e des débits en fonction
des profondeurs q u i sera par e x e m p l e C N (fig. 63). S i l'on divise la
hauteur ft0 en u n g r a n d nombre
de parties égales par des lignes
parallèles, on pourra,approxima-
tivement remplacer la courbe C N
par des échelons successifs for-
més de. p e t i t e s l i g n e s , d r o i t e s con-
v e r g e a n t a u p o i n t 0 et à c h a c u n e
desquelles c o m p r e n d r a une droite
conjuguée, que l'on pourra cons-
t r u i r e et q u i c o n v e r g e r a a u point
Hp. E n substituant à ces diverses
lignes une courbe continue, on
obtiendra la loi, a u m o i n s a p p r o -
chée, des abaissements en fonc- F i s . 63.

tion de la hauteur, c'est-à-dire le temps nécessaire ppur que Je


e
niveau s'abaisse j u s q u ' à une hauteur déterminé et mémp jusqu'à
zéro. O n trouyera alors que, p o u r phtenip |a vidange c o m p l è t e , il
faudra u n t e m p s i n f i n i . C e r é s u l t a t a n a l o g u e à c e l u i q^ue n q u s a v o n s
t r o u v é p l u s h a u t p o u r l e c a s d ' u n d é v e r s o i r , n ' a r i e n d ' i m p r é v u et se
justifie théoriquement. L a vitesse qui décroît avec le r a y o n moyen
atteint la valeur zéro en môme temps que l a p r o f o n d e u r et 4 cette
valeur pulle correspond un temps croissait indéfiniment- Pans 19
pratique la vitesse s'annule avant la profondeur. L e s inégalités du
f q n d , d o n t J ' i n f l u p n c e e^t à p o u p r é s n é g l i g e a b l e l o r s q u e la-hauteur
d ' e a u est a s s e z g r a n d e , p r e n n e n t de plus en plus une importance
prépondérante à mesure qu'elle diminue. Elles augmentent dans
u n e p r o p o r t i o n c o n s i d é r a b l e l ' é t e n d u e d u p é r i m è t r e m o u i l l é et a r r ê -
tent l ' é c o u l e m e n t alors q u ' i l reste encore d a n s le c a n a l une couche
d'eau d'une épaisseur appréciable.

§ 4-

M O U V E M E N T VAHIÉ

% SO. K<|nation g é n é r a l e a p p r o x i m a t i v e . — N o u s a v o n s
établi p l u s haut l'équation g é n é r a l e d u m o u v e m e n t permanimt varié
d'un courant liquide (page 43, équation 17) :
1
dp a X , d /U»

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et nous avons vu que pour appliquer cette équation à un canal
découvert, l ' o n pouvait prendre p o u r a x e d e s s l a l i g n e tracée s u r
l a s u r f a c e l i b r e d a n s l e s e n s d u c o u r a n t et p e r p e n d i c u l a i r e m e n t à la
section transversale, ce q u i rend p 0 constant, égal à la pression

atmosphérique, et a n n u l e l a d é r i v é e - ~ . L a f o r m u l e a p p l i c a b l e a u x

c a n a u x découverts est ainsi :

y d / U J
\
s i n I = ^ œ ( U ) + a ' T — ) •

O n n ' a q u e des données assez incertaines s u r ce q u e peuvent être


les valeurs de la fonction y ( U ) et du coefficient a'. Dans un
mémoire étendu, inséré a u x Annales des ponts et chaussées
e r
(1887, I semestre, page i48),de St-Venant a montré quel'on
a
pouvait prendre, pour ç ( U ) , la m ê m e expression 6 U q u e dans le
mouvement uniforme, à la condition d'augmenter u n p e u le coffi-
c i e n t a.'. A v e c c e t t e a u g m e n t a t i o n , les valeurs d e ce coefficient sem-
blent devoir rester comprises entre i,o85 et 1,138, le premier
nombre s appliquant a u x sections rectangulaires très larges et l e
second a u x sections demi-circulaires. O n peut donc toujours, pour
des sections d'une forme quelconque, comprises entre ces deux

10
extrêmes, adopter pour a l a valeur moyenne 1,111 ou—.Nous

supprimerons d o n c l'accent d e c e coefficient et n o u s l e d é s i g n e r o n s


par l a m ê m e lettre a q u i n o u s a déjà servi p r é c é d e m m e n t à repré-

senter ce m ê m e n o m b r e — q u e l'on retrouve avec des origines

diverses dans un grand nombre de questions. Nous prendrons


I
aussi, pour la fonction a ( U ) , la forme b\J avec le m ê m e coeffi-
cient b q u e celui du mouvement u n i f o r m e et r e m a r q u a n t q u ela
pente î d u cours d'eau peut se confondre avec s o n sinus, nous
écrirons définitivement l'équation d u m o u v e m e n t varié :

(16) I = - - f t U » + « - ( - ) .
(·> as \2RJ/

Dans cette é q u a t i o n , I représente l'inclinaison, sous l'horizon,


des trajectoires superficielles.
Il peut être p l u s c o m m o d e d ' y faire figurer l a pente d e f o n d i et
la variation de la profondeur. Pour cela, prenons une longueur
i n f i n i m e n t p e t i t e d u c o u r s d ' e a u e n t r e l e s s e c t i o n s A C et B D ( f i g . 6 4 ) ·
S i p a r le point C n o u s m e n o n s C E parallèle à J a l i g n e de fond A B

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et f a i s a n t p a r s u i t e a v e c L'horizontale C F L'angle E C F = i, l'angle
D C F étant égal à I et D E , a c c r o i s s e m e n t de la profondeur, étant
r e p r é s e n t é p a r dh, nous aurons, en appelant ds la distance A B :

Ids = ids — dh

ou bien

dh
(17) I 'ds'

Cette valeur, portée dans L'équation (16) en élimine la pente


s u p e r f i c i e l l e I.
_F
On peut aussi mettre en évi-
—4)
dence la dénivellation superfi-
cielleFD que nous représenterons
p a r ds, e t q u i e s t é g a l e à lds. En
multipliant tous les termes de
Fig. 64 L ' é q u a t i o n (16) p a r ds a p r è s avoir

effectué la differentiation i n d i q u é e a u d e r n i e r terme, et e n mettant,


d a n s le p r e m i e r membre, dz a u l i e u d e Ids, on obtient

(18) Y URFU
dz=-bU*ds + a. .
Lorsqu'il s'agit d'UN c a ntua l r e c t a n g u l a igr e très large, dont les
dimensions transversales sont suffisantes pour que l'ON PUISSCJ sans

erreur sensible, substituer au rayon m o y e n — l a p r o f o n d e u r h, les

é q u a t i o n s (16) e t (18) peuvent s'écrire, e n t e n a n t c o m p t e d e (17) :

(i9) 1 = 1 -
dh

ds
bV
— =—- +
h
d U»
a .-.
ds 2ff
T

et

VdV
(ao)
dz = ids
SU» ,
— dh = — ds
h
1 2 1 . E q u a t i o n générale du mouvement v a r i é en
t e n a n t c o m p t e de l a c o u r b u r e des filets liquides. —
L'équafion générale (16) qui vient d'être établie, ainsi que cel-
l e s (18), (19) e t (20) qui la présentent sous des formes différentes,
suppose implicitement que l'inclinaison mutuelle des divers filets
liquides est petite, et a u s s i q u e cette i n c l i n a i s o n ne varie notable-
ment que sur de grandes longueurs, ou que la courbure des filets

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epslétterirjsepposuihrle,tenIlir ecsotmin p etéredssoantcetdeélém
t voeirnt.comment ele doit se com-
sm imApvelicfiéM el
'x ,po BsQ
.éUensniesqsa,cràifianqtuiunej'mpp eruntedecelaqru
u i
g iuesuurit,dm es a*iraiso
don nnte-j'a
d e enle'ts,auje dm a nes puronposecand a é'tadbélcirouv
l él'q
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t tioonnt gleénéprarleofildulongm i
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fp onen dteeistasusenze lelignntem een cotnetvnaurpiabledandsu'nunpoinptlanàvlae'u rtictrael, emt ad
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n tedepsarrecratapnpgolerts àayalantplerouforndbeuarse,h hdu
d orizoliqnutaleide.
squup Jeposm é escuoreprn
aiu,leest dap istarènsceasvosirsum renlée àprocfeil plornogfilit,udaiunalpo duint fodan'bds,cisse
v e ersclonlequehaus,t,sajetanpgreenndteraidacness ld eeuxsensdrodietesél'cpoouulermaexnetsed tessaxnorem t adele
Padqéasrignpréalaeiqsonplusdehcsae'yusm tt-à-pédatriierre, pto
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esartom u o,uvlaemceonm
t st psoesanfetontdeparlaalèlevm i
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p a r r a
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tteiosnsl,eslesdériévqéu esationpsargréanpépraolerts péutableitem s pàs lasonntotenud leus. nD °ans25,cespagceond4
d
v aanlesurslesdqounenleéessnaouusn°m1etr8o,psp ,agpeour26,lese.tapco cu
élréraetionsla avaeleturw' leursin
quée ai) p° 2i), page Z7-j> deviendront, en remarquant que = sin
n\'£ ~~g
t cos i:
X
pgAku
g
0

d'il ... 1 dp
w
d -
u' 11

AfiUo — : + sin J— — — = ; —
dz* pg dz g dz

(21) w
d-
— —- = — cos
1 dp «* u
1— - — •

rsoanLa'xelesdedsistaxnceéstans,tntaopugsenp toàuvolans,coauvrbece suuniveanatplparqouximeleationnoussufm esu-


pg dz g dx

s i-
rapnpteo,rt reàmsplacàerladx. pp lacaer d ds,ecce'eslt-eàs-diprerisesmpeatrer ralepspordtériàvéex.
sp M arasi il
de'xprimer les dérivées du rapportq ' ui représente li'nclinaison,
suP roula'rxeceld
a, désignons par \ li'nclinaisuoxn ddiv
e s x, de s fijpts l
i
q u i
d e s a eerscespofilets,
ints sduu'rnelesefocntiodn..
Pans la section dont al'bscisse est s ou x = o, X sera égal à —
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I 4. — MOUVEMENT VARrÉ 835

d a n s ta section s u i v a n t e , distante de ds, À aura augmenté de — ds


as
et l a t a n g e n t e a u p r o f i l , p a r r a p p o r t à l a q u e l l e o n m e s u r e c e t t e i n c l i -
di

naison, aura varié d'un a n g l e — ds ; o n a u r a d o n c , p o u r c e t t e s e c t i o n

d ' a b s c i s s e ( s -\- ds),


w d~>. di
-=\-\-—d.s—-rds.
u ' ds as
D'où il résulte
w w
d - ,. d-
u dl di 11 ai.
^ ^ ds ds ds dz dz

Prenons maintenant J'équation de continuité réduite, puisque


v— o, à

du dut
| - ^ = o ,
dx dz

et remplaçons-y u> p a r \u. Nous pourrons, approximativement,


mettre à la place de la vitesse individuelle u de chaque filet, la
v i t e s s e m o y e n n e U et é c r i r e , pn remplaçant d'ailleurs dx par ds :

dV d. ).U
=
— -i o ;
ds^ d?
ou bien, en remarquant que A = o pour z — o et i n t é g r a n t par

r a p p o r t à z à p a r t i r d e cette l i m i t e :

H dU ,
Jo ds ds

M a i s , le m o u v e m e n t étant permanent, l e d é b i t Uh est c o n s t a n t ce


dU dh
qui donne — — ou bien

zdh
~hds'

Il e n r é s u l t e i

d\ i dh
dz h ds
et

dl_z_d>h ±{dh\*

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Or, nous admettons q u e les variations de p r o f o n d e u r sont assez
dh .
p r o g r e s s i v e s et l e n t e s p o u r q u e l e c a r r é d e — s o i t n é g l i g e a b l e , a l o r s ,

il reste simplement

dX _ z d'h
ds h ds*
S u b s t i t u o n s c e s v a l e u r s d a n s l e s é q u a t i o n s (22) et les v a l e u r s qui
w

en résultent p o u r les dérivées d e - d a n s les é q u a t i o n s (21), celles-ci

deviennent :
d'à 1 dp H* dh
Ahu 0 — - f sin i — — — = — — . —
dz' og du gh as
("3)
' 1 dp . H*/z cPh di\
1
pg dz g \h ds ds)

A ces équations indéfinies, il faut j o i n d r e celles qui expriment


les conditions spéciales à la surface libre et a u f o n d . A l a s u r f a c e ,
nous aurons

(24) p = constante, ~ = o , ( p o u r z — h) ;
dz
et a u fond, par a n a l o g i e avec ce que nous avons trouvé au n° 3 i ,
nous écrirons :

du
(?.5) A ^ — — B u 0 (pour z — o).

P o u r tirer q u e l q u e chose de ces équations, nous commencerons


par éliminer la pression p entre les d e u x p r e m i è r e s . A cet effet,
nous multiplierons l a s e c o n d e (9.3) p a r dz et nous l'intégrerons
depuis une profondeur z quelconque jusqu'à la surface libre où
z — h et o ù p a u n e v a l e u r c o n s t a n t e é g a l e à l a p r e s s i o n atmosphé-
rique; nous obtiendrons ainsi
h

(26)
p
- = C i ° + (A — r ) C 0 S J - + -
1 C
/ « !
(z d'h
T)dz.
di\

E n v u e d e s i m p l i f i e r l ' é c r i t u r e , d é s i g n o n s p a r p. l e d e r n i e r terme,
et r e m a r q u o n s q u e ce t e r m e , q u i ne d é p e n d que de la courbure des
filets liquides est petit^par rapport aux autres. N o u s ne commet-
trons d o n c pas une g r a n d e erreur en y supposant la vitesse u égale,
en tous les points de la section, à la vitesse m o y e n n e U qui, se

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trouvant indépendante de z, sortira alors du signe d'intégration.
Nous aurons ainsi

. i /*'' (Z D'H DI\ II' F H


(D'H Z DI \

3JZ \HDS* DSJ G J Z \DS' H DS J

ou, e n effectuant le calcul

L
_ U
U »» RD*H
{D'H H'—Z
H'—Z' DI
DI "i

G
9 \_DS'' ZH DS^ ' J '

R e m a r q u o n s ainsi q u e la pente i est g é n é r a l e m e n t assez petite


p o u r q u e l ' o n p u i s s e , s a n s e r r e u r s e n s i b l e , r e m p l a c e r s i n i p a r i et
cos i p a r l ' u n i t é . L ' é q u a t i o n (26) s'écrit alors :

£ =O + ( A _, ) + U .
En l a d i f t ' é r e n t i a n t p a r r a p p o r t à s et e n p o r t a n t l a v a l e u r obtenue
dans la première (23), o ù l'on r e m p l a c e sin i p a r j , celle-ci devient :

D'À DH u' DH DP
A A « 0 - + Z - - = - - - + - ·

Multiplions-en tous les termes p a r ds et i n t é g r o n s s u r t o u t e l a


hauteur d'une section verticale, entre l e s l i m i t e s z — o et z — h,
nous aurons :

D A H H H
, X / \ , \ , DH J DH F
2DZ , F D* ,

M
khU
\ °jX+ - TS HL H
= —GTS L " 7+ J 0 DS * D

D ' a p r è s l e s é q u a t i o n s (?4) e t (25) l a v a l e u r d u p r e m i e r t e r m e est


a
Bw 0 . L a première intégrale du second membre, d'après la défini-
tion d u c o f f i c i e n t q u e n o u s a v o n s a p p e l é r\ a u n ° 24, p a g " e 37, vaut
2
(1 - f - T,) U ; et q u a n t à l a d e r n i è r e , e l l e est f a c i l e à c a l c u l e r .

D'après l'expression trouvée pour u., n o u s a v o n s d ' a b o r d :

DU U * RD'H H' — Z* D'I ~|

DS G l_ DS 3
ZH DS' J
en n é g l i g e a n t l a d é r i v é e d e U p a r r a p p o r t à s o u p l u t ô t l e s p r o d u i t s
de cette d é r i v é e par les quantités très petites qui figurent dans la
parenthèse. Nous en déduisons facilement.

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E t a l o r s l ' é q u a t i o n p r é c é d e n t e (37) d e v i e n t :

„ , , , . , dh , U> dh A'U» P d'h I d'i\


2
B« 0 + hi — h — —— (i + 7I) - . — -\ ô - r - — ·
0 y
d* " g ds^ g \J> ds* 2 ds>]
A i n s i q u e n o u s l ' a v o n s fait p l u s h a u t , nous pouvons, approximati-
2
vement, substituer au terme B« 0 dans lequel figure le carré de l a
2
vitesse a u fond, u , u n e expression de l a forme 6 U
a o ù n'entre q u e
la vitesse m o y e n n e U .Cette substitution sera d'autant p l u s l é g i t i m e
que nous adopterons u n coefficient correctif destiné à remplacer
celui q u i affecte l e p r e m i e r terme d u s e c o n d m e m b r e . C e coefficient
de correction, que nous appellerons «' étant substitué à (1 -(- T;)
l'équation définitive s'écrira 1

/ «' \ dh U'hWid'h 1 d*i\


: 2
(28) h i - b W - [ h —- U j —+ - — I Ï T T —-T",)-

Cette équation, q u i porte l e n° i56, page i g u , d e l'Essai Sur la


théorie des Eaux courantes^ n e contiendra d'autre i n c o n n u e q u el a
profondeur h et s e s d é r i v é e s p r e m i è r e et t r o i s i è m e p a r r a p p o r t à s,
si o n e n é l i m i n e U a u m o v e n d e l a f o r m u l e

(29) q — Uh

où q représente le débit c o m t a n t p a r unité d e l a r g e u r d u canal.


Cette dernière formule donne rigoureusement

(30) lldh + hd\] - o ;

d'où

dh _ _A H.T-C¥\
ds ~ ~~ U« " ds ~~ ~~ U» ds V 2 /

e t , e n n é g l i g e a n t l e s c a r r é s e t l e s p r o d u i t s d e s d é r i v é e s d e h e t d e U,
on trouve de m ô m e , approximativement :

s
d h_ h d^ / U » \
s
ds* ~~ ~~ U" rf« V 2 Y

O n peut substituer ces valeurs dans l'équation (28) e t d ' a u t r e part


on peut y faire figurer l a pente s u p e r f i c i e l l e I, liée à l a pente de
fond p a r l a relation (17). A p r è s c e s s u b s t i t u t i o n s , l'équation (28)
devient :

+<
^ " 7s
( i l : rfl u ,
T — • f ' \ , f' / \ 1 V,* d'il
l
\2g) ~ ~ [_i ds* \zg) ^Zgh ds \'

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Enfla, on p e u t é l i m i n e r d e C e t t e d e r n i è r e l a d é r i v é e s e c o n d e d e i au
moyen d e l ' é q u a t i o n (17) q u i d o n n e :

d>i _
1
d*h
3
an
ds ds ds'

on trouve alors en mettant pour la dérivée troisième de h sa valeur


a p p r o x i m a t i v e q u i vient d'être écrite !

U* rf'I 61!» d h* d* f V \
M=
/tJ»\

1 H
^ + 7 G T + * ds \TG) + 6~ d? fej-

Partout o ù lesvariations d e l a c o u r b u r e d u profil superficiel sont

, , · d'I
l e n t e s et g r a d u e l l e s , l e s e c o n d t e r m e , q u i c o n t i e n t ^ , est n é g l i g e a -

b l e p a r r a p p o r t a u x a u t r e s et a l o r s c e t t e é q u a t i o n , d o n t l e premier

• m e m b r e n e contient plus q u e l a pente de surface I permet de calculer

cette inconnue successivement en fonction de la profondeur de la

vitesse m o y e n n e et d e s d é r i v é e s p r e m i è r e et t r o i s i è m e par rapport

à s d u carré d e cette vitesse moyenne.


Sous la forme (3i) l ' é q u a t i o n générale du mouvement perma-
nent se réduit à celle q u i est d é m o n t r é e p l u s h a u t s o u s l e n ° i g , lors-
q u e l ' o nn é g l i g e l a dernière parenthèse q u i contient lestermes expri-
mant l'influence de la courbure d e s filets l i q u i d e s .
L a d i s c u s s i o n , s a n s e n être difficile, exige cependant des calculs
assez l a b o r i e u x q u e j e n e puis d o n n e r ici. E l l e est d'ailleurs extrê-
mement intéressante ut j e ne pois q u e renvoyer le lecteur a u x
I l X X à X X Vde l'Essai s u r l a théorie d e s e a u x courantes, o ù il l a
trouvera en détail. Il y verra c o m m e n t , a u x points o ù , dans lestor-
rents p e u rapides, u n obstacle détruit le r é g i m e u n i f o r m e , ce n'est
pas u n e simple surélévation de la surface q u i se produit, mais Une
série d'ondulations disposées e n g r a d i n s ; il y trouvera aussi cal-
culée l'influence q u eles o n d u l a t i o n s d u Fond exercent s u r l a surface,
et c o m m e n t , suivant les valeurs variables de l a ponte générale, les
o n d u l a t i o n s superficielles différent o u se rapprochent plus o u m o i n s
de celles d u fond.
Ces conclusions sont d'ailleurs en remarquable concordance avec
tous les faits observés.

122. l - î i | i i a l l o i i s i m p l i f i é e p o u r 11 il c a r i a i r e c t a n g u -
laire très-lArge. — Reprenons l'équation générale sous sa

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forme (20) applicable à un canal rectangulaire très l a r g e ; nous
pouvons, au moyen des deux équations (29) et (3o) en éliminer
U e t dU, ce q u i lui d o n n e r a la f o r m e :

1
<*• q'dh q
ids — dh — — - —•—h 0 — ds.
g A 3
h

Appelons, avec Dupuit, à qui nous empruntons en g r a n d e partie


cette analyse, H la profondeur qui correspondrait au régime uni-
forme, c'est-à-dire une profondeur déterminée p a r cette condition
q u e le p r o d u i t Hz de cette profondeur par la pente i soit é g a l a u
produit de b par le carré de la vitesse moyenne, laquelle serait
H
a l o r s —, n o u s a u r o n s , p o u r d é t e r m i n e r c e t t e p r o f o n d e u r H , l ' é q u a t i o n :

(33) Ih ~b~r, ou II 3
= — .

N o u s pouvons alors remplacer, dans l'équation précédente, par


s a v a l e u r e n f o n c t i o n c e t t e q u a n t i t é n o u v e l l e H , et l ' é c r i r e :

3
KI" H H»
(34)
v
ids — dh — — — — dh 4 - 1 — ds.
' bg li" A 1 5

1 3 3 . D i v i s i o n des cours d'eau en deux catégories.


— N o u s d i v i s e r o n s la d i s c u s s i o n de cette é q u a t i o n en d e u x parties,

correspondant a u x valeurs du c o e f f i c i e n t — et s u i v a n t q u e c e coffi-

cient sera p l u s petit o u p l u s g r a n d q u e l'unité.


En mettant p o u r b les valeurs q u i c o n v i e n n e n t à diverses natures
d e p a r o i s et à d i v e r s e s g r a n d e u r s d u r a y o n m o y e n 11, o n p e u t dres-
ser le t a b l e a u c i - d e s s o u s les v a l e u r s de l a pente d u f o n d i p o u r les-
q u e l l e s ce c o e f f i c i e n t est é g a l à l ' u n i t é .
On voit que les pentes limites, ainsi déterminées, augmentent
avec la rugosité d e s p a r o i s et d i m i n u e n t , au contraire, à mesure
que le r a y o n m o y e n , c'est-à-dire la p r o f o n d e u r de la section, a u g -
mente.
Nous appellerons cours d'eau à faible pente ceux pour lesquels
la pente sera inférieure a u chiffre de ce t a b l e a u , les autres étant des
cours d'eau à forte pente.
Nous avons vu plus haut ( n ° 71) que le ressaut superficiel ne
pouvait s'observer que dans les c o u r s d'eau d a n s lesquels la q u a n -

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tité est supérieure a 1unite, et q u e n o u s avons appelés
g cos i eu

cours d'eau torrentueux o u torrents. S i l'on remarque q u e c o si


est s e n s i b l e m e n t é g a l à l ' u n i t é , q u e d a n s u n c a n a l r e c t a n g u l a i r e
w
- est é g a l à l a p r o f o n d e u r h et q u e l e c a r r é d e l a vitesse m o y e n n e

2
U est é g a l , dans le m o u v e m e n t u n i f o r m e , à —-, o n c o n s t a t e q u e

celte quantité . - est p r é c i s é m e n t ée"ale à — .C est pourquoi


1
g cos ia bg
l ' o n a p p e l l e s o u v e n t torrents l e s c o u r s d ' e a u à f o r t e p e n t e et rivières
ceux à faible pente. M a i s ces d é n o m i n a t i o n s s u p p o s e n t q u el a vitesse
m o y e n n e U est liée à l a pente i p a r l a relation d u r é g i m e uniforme
hi — bU*, ce q u i est souvent inexact. E n réalité, comme nous le
verrons, il peut se trouver et i l s e t r o u v e souvent, dans les cours
d ' e a u à faible pente, des ressauts superficiels. I l suffit pour cela
que l a condition générale de la production de ce phénomène soit
satisfaite, c'est-à-dire q u e l a vitesse moyenne soit assez grande
«t>
pour que .-soit supérieure à l'unité, ou plus simplement
g cos i u
2
que a U soit plus grand q u e gh. Cela arrive, quelle q u e soit l a

pente, l o r s q u e l a vitesse m o y e n n e est g r a n d e et l a p r o f o n d e u r faible.

ai
Pentes pour lesquelles le coefficient—est égal à
l'unité pour les valeurs suivantes
Nature des parois du rayon moyen.

0-10 0-20 0-HO 1-00 2-00 5-00 10-00 20-00

1 Parois très unies (ci-


ment, bois raboté, e t c . ) . . 0,0017 0,0015 0,0014 0,0013 0,0013 0,0012 0,0012 0,0012
2 Parois unies (planches,
briques, pierres de taille,
etc.) 0,0026 0,0022 0,0018 0,0016 0,0014 0,0013 0,0013 0,0013
3 Parois en maçonnerie de
0,0070 0,0048 0,0032 0,0024 0,0020 0,0017 0,0015 0,0014
3
bis. Parois do nature
mixle, en terre très régu-
lières ou revêtues de per-
0,0098 0,0057 0,0038 0,0029 0,0022 0 , 0 0 l 9 0,0017
4 Parois en terre dans les
conditions ordinaires.... 0,0094 0,0039 0,0041 0,0029 0,0023 0,0019
3« Parois en terre présen-
tantune résistance excep-
tionnelle » 0,0083 0,0056 0,0037 0,0028 0,0023

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ai
Q u e l l e q u e soit l a valeur de coefficient — , d é s i g n o n s p a r u n e

seule lettre H ' l e p r o d u i t :


3

H H
Ui
'= VV
on Lien, en mettant p o u r H s a v a l e u r (33) c i - d e s s u s :
3
/ bq* ai 3
/ «(7»

h =
. :=VT-* vV-
L a profondeur H ' dont la grandeur ne dépend q u e d u débit q p a r
1
unité de largeur et q u e n o u s a p p e l l e r o n s profondeur critique,
sera p l u s g r a n d e q u e celle H correspondant au régime uniforme
dans les cours d'eau à forte pente, elle sera inférieure dans ceux
à faible pente. D'autre part, n o u s avons, p a r définition :
3 7
H' = - - =
9 9
ou bien
aU» H»

gh~ A 1
'
1
N o u s venons de dire q u e le ressautne peut se p r o d u i r e que-si a U est
plus grand q u e gh ; nous exprimerons cette condition en disant
que le ressaut ne pourra avoir lieu q u e dans les cours d'eau o ù la
profondeur réelle h sera inférieure à la profondeur critique H ' ; il
sera impossible dans le cas contraire. Et reprenant la distinction
é t a b l i e a u n ° 71 e n t r e l e s c o u r s d ' e a u t o r r e n t u e u x et les c o u r s d'eau
tranquilles n o u s pourrons appeler torrents c e u x dans lesquels h sera
p l u s petit q u e H et c o u r s d ' e a u t r a n q u i l l e s o u r i v i è r e s c e u x o ù l ' o n
aura h > H ' .

8S-

R E M O U S .

124. Remous d'exhaussemento u d'abaissement. —


A v e c l a n o u v e l l e n o t a t i o n H ' q u i vient d'être d é f i n i e , l ' é q u a t i o n (34),
r é s o l u e p a r r a p p o r t à ds, se m e t s o u s la f o r m e :

I. A v e c l a v a l e u r « — 1.11 q u i peut être regardée comme une moyenne,


2,— «
o n a, à p e u p r è s , H zz. 0 , 4 8 \ q l
— 0 , 4 8 q\ .

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h' — H'»
(35) ids^j^-^dh.

Lorsque h différera p e u d e II, le dénominateur de la fraction


é t a n t t r è s p e t i t , dh s e r a t r è s p e t i t p a r r a p p o r t à ids ; la profondeur
ne variera donc que d'une manière insensible sur de grandes lon-
gueurs, lorsqu'elle sera voisine de celle q u i correspond au régime
uniforme. O n pourra, en général, dans ces parties du cours d'eau,
considérer le r é g i m e c o m m e u n i f o r m e avec u n e a p p r o x i m a t i o n suf-
fisante. Ce régime uniforme, ou sensiblement uniforme, existant
sur de grandes longueurs, se trouvera modifié, soit vers l'amont,
soit vers l ' a v a l , dans des parties où h différant de H de quantités
appréciables, la surface libre présentera une forme courbe définie
par l'équation précédente et q u e l ' o n a p p e l l e l a c o u r b e d e s r e m o u s ;
le r e m o u s s e r a d i t d ' e x h a u s s e m e n t ou d'abaissement suivant q u e la
courbe d u r e m o u s se trouvera au-dessus o u au-dessous de la droite
correspondant au régime uniforme. D'autre part, suivant que la
courbe d e r e m o u s se trouvera en a m o n t o u en aval de la partie où
elle se r a c c o r d e a s y m p t o t i q u e m e n t a v e c l a d r o i t e d u r é g i m e u n i f o r m e ,
le r é g i m e v a r i é d u c o u r s d'eau sera s o u s l ' i n f l u e n c e d e s o n e x t r é m i t é
d'amont o u de s o n extrémité d'aval o ù se p r o d u i r o n t les causes q u i
ont pour conséquence la transformation du régime uniforme en
mouvement varié.
Suivant q u e les d e u x termes de la fraction seront de môme signe
ou de s i g n e contraire, il en sera d e m ê m e p o u r dh e t ds, la profon-
deur ira en croissant o u eu décroissant à mesure q u e s a u g m e n t e r a ,
c'est-à-dire q u e l'on ira de l ' a m o n t vers l'aval. L e d é n o m i n a t e u r ne
peut c h a n g e r de s i g n e q u e p o u r h — I I , ce q u i c o r r e s p o n d a u r é g i m e
u n i f o r m e , et d ' a p r è s ce q u i vient d'être dit, à des valeurs infinies
d e s. M a i s l e n u m é r a t e u r change de signe en s'annulant lorsque h

devient égal à la profondeur critique H — H ^ / - - . Pour cette

dh
valeur, l e r a p p o r t — est i n f i n i , la courbe représentant la surface

libre a sa tangente p e r p e n d i c u l a i r e à l a direction d u fond d u lit d u


c o u r s d ' e a u , c e q u i est i n c o m p a t i b l e a v e c l ' h y p o t h è s e fondamentale
que nous a v o n s faite p o u r établir nos équations et q u i c o n s i s t e à
admettre le p a r a l l é l i s m e a u m o i n s a p p r o x i m a t i f d e s filets fluides.
II y a donc, pour la profondeur li — I I ' u n e d i s c o n t i n u i t é d a n s le.
régime permanent que nous étudions et l e s f o r m u l e s n ' y sont p a s
applicables. Elles n e le sont m ê m e p a s à u n e petite distance a u - d e s -
s u s et a u d e s s o u s d e c e t t e profondeur critique, dans les parties où

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la direction de la c o u r b e superficielle fait des anjrles trop prononcés
a v e c c e l l e d u f o n d . D ' a p r è s M. B o u s s i n e s q , l ' é q u a t i o n (35) cesserait
A3 — H ' '
d'être applicable lorsque le rapport 3
serait inférieur, en
h — H 3

valeur absolue, à o,o3. A u x environs de la profondeur critique,


c'est g é n é r a l e m e n t u n ressaut soit d'abaissement, soit d'exhausse-
ment qui se p r o d u i t , et l a p r o f o n d e u r h passe brusquement d'un
côté à l'autre de celte p r o f o n d e u r critique H ' , dont la dénomination
se t r o u v e a i n s i j u s t i f i é e .

135. Cours d'eau à faible pente H e i n o u s d'ex-

haussement — Étudions d'abord le premier cas, — < i ou


bg
H' < H , celui d'un cours d'eau à faible pente, ou dans lequel la
profondeur critique H ' est p l u s p e t i t e que celle H du régime uni-
forme, et supposons en premier lieu que la profondeur h soit, en
un c e r t a i n p o i n t , p l u s g r a n d e q u e H . A l o r s h est, à p l u s forte r a i s o n ,
p l u s g r a n d q u e I I ' , les d e u x termes de la fraction sont positifs, dh
a le m ê m e signe que ds et la profondeur h va constamment en
augmentant à mesure q u e s a u g m e n t e ou que l'on descend le cours
d ' e a u ; il y a r e m o u s d ' e x h a u s s e m e n t . L o r s q u e h devient très g r a n d ,
la fraction tend vers l'unité et dh tend à d e v e n i r é g a l à ids : la
surface libre tend vers l'ho-
C . rizontale : la courbe super- 1
T \ r — — C . .
yp~~jf^ — ---- ~™7) ficicllc présente, vers l'a-
-"-^»^¿4™-^ ""~~N val, une branche infinie,
y s i w u
^ ^'' *9S*»59H£ asymptote à une horizontale
(fig. 65). Si l'on remonte,
au contraire, vers l'amont,
en faisant décroître s, la p r o f o n d e u r h d i m i n u e en se rapprochant
de H , et lorsqu'elle vient à en différer p e u , l a d i m i n u t i o n de pro-
f o n d e u r , dh, devient très petite par rapport à ids, la profondeur
lend à devenir c o n s t a n t e et égale à I L La c o u r b e s u p e r f i c i e l l e est
asymptote, vers l'amont, à la ligne correspondant au régime uni-
forme. L e régime du cours d'eau est s o u s l'influence de son extré-
mité d'aval.
L ' i n t é g r a t i o n de l ' é q u a t i o n différentielle peut s'effectuer ; il suffit
de l'écrire :

(36) ids — \ i + i + dh,


h}

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et d ' e f f e c t u e r l e développement en série d u quotient

i H» II» H'
3 ~T"
1 77 "T" 977 ~\~ '
A» A A» ' A
— 1
iï>
série c o n v e r g e n t e , p u i s q u e h est p l u s g r a n d que H . E n faisant l'in-
tégration depuis un profil défini par son abscisse s 0 et dans lequel
la p r o f o n d e u r est h 0 j u s q u ' à u n profil quelconque, on obtient, après
avoir tout divisé par H :

,·(,—,) h-h 0 / _^\n/H^_Hj\ ,/H»_IP\ H


H H l 1
oy/LaUo* A ' / +
5 W s
A / "J

Au lieu de d é v e lo p p e r en série le quotient — , on peut, comme

Fp '

Bresse l'a fait, le d é c o m p o s e r en fractions s i m p l e s en a p p l i q u a n t la


méthode générale de la décomposition des fractions rationnelles.
A
O n a , e n e f f e t , e n a p p e l a n t p o u r a b r é g e r h' l e rapport-:

1
T_J A'+ 2 n
s
A' — r U * ' - i h ' + A ' + i J '

p u i s , e n m u l t i p l i a n t p a r dh' et i n t é g r a n t , i l v i e n t , a p r è s réductions :

dh' i (A' — i)' iy- aA' -)- i


L o V 3 a r C C O t
A~^r = 6 * • A^ + A ' + i + 3 + const.

B r e s s e a c a l c u l é et d o n n é , dans son volume d'hydraulique, une


table des valeurs de la fonction :

, , i a;' -+- x -+- i i /-


arc cot
° (.x — i)' 3' 3

l a q u e l l e est le s e c o n d m e m b r e c h a n g é d e s i g n e . O n a ainsi

dh'
= 0 — ^'h')
S: A> —
D'ailleurs l'équation différentielle (34) peut s'écrire :

i\ dh ,, , / «i\ Hdh'
ids = dh + i — - 3
= dh 1
bhj h \ bgl h
1
IV
Et par suite, en intégrant, mettant pour l'intégrale du dernier
terme la valeur qui vient d'être écrite, et limitant l'intégration à

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deux profils d'abscisses s 0 e t s, la constante d i s p a r a î t et il v i e n t :

i (s„ — s) h„ — h
A
H
f- K-£)K-)-+@)]
Le p r o b l è m e se t r o u v e a i n s i r é s o l u de la m a n i è r e la p l u s g é n é r a l e .
Pour se servir de cette é q u a t i o n , ou pour déterminer le profil
longitudinal de la surface libre d'un cours d'eau dont on connaît la
p e n t e d e f o n d , / , et le débit q p a r unité do largeur, à partir d'un
profil d'origine où l'on a constaté u n e p r o f o n d e u r h . a on commen-
cera par calculer H au m o y e n de l'équation ( 3 3 ) d o n n a n t :

H = i7*£;
puis, prenant une profondeur arbitraire h, différente de h ,
a on la

mettra, ainsi q u e les autres quantités, dans la formule précédente

qui donnera alors la distance s à laquelle se rencontrera cette p r o -

f o n d e u r h. Les valeurs d e l a f o n c t i o n <J/ ^ — ^ s e r o n t prises dans la

table de Bresse, ou bien d a n s la table n° X I I I à la fin du présent


v o l u m e q u i e n est extraite.
m
S o i t p a r e x e m p l e q — 5 m e . 66 o u q 2
— 3 2 , o ; et i = o ooo2 ou
m
o 2 0 par kilomètre. S i l'on peut prendre pour h la valeur moyenne
bq^ . IO

b — o,ooo4, o n a u r a — r — 6 4 et p a r s u i t e IF — 4 r a
oo ; a v e c a z= —,
1 9

on a aussi — = r o,o56. S u p p o s o n s qu'en u n point donné la hauteur

m
hg soit é g a l e à 6 o o , le r a p p o r t — s e r a - = i ,5o ; c h e r c h o n s à quelle

m
distance en a m o n t la p r o f o n d e u r sera réduite à 5 mètres : h = 5
h . /h \ 0 [h\
ou —= i ,2Ô. L a table X I I I d o n n e y I — 1= 0 , 2 5 7 , T \ T^) — 0 , 4 2 0 et

la formule précédente devient, en y mettant ces v a l e u r s :

0,0002 (s0 — s) 1
= - + 0,944 ( o , 4 a o — 0 , 2 0 7 ) ,

d'où
1,616

.s„ — s — — 8.080 mètres.


0,0002

C'est à c e t t e d i s t a n c e , en a m o n t d u p o i n t o ù l a p r o f o n d e u r est de
m
6 o o , que l'on rencontrera celle de 5 mètres. O n trouvera de même
les abscisses de profondeurs intermédiaires aussi rapprochées
q u ' o n le v o u d r a . I l s u f f i r a , en g é n é r a l , p o u r avoir une idée suffi-

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sante de l'allure de la c o u r b e , d ' e n c a l c u l e r d e u x o u trois p o i n t s ; o n
voit c o m b i e n ce calcul sera facile.

120. C a s où l a pente est très faible. — I l arrive fré-


quemment, lorsque l a p e n t e est f a i b l e , que l'on peut négliger le

ai
terme — devant l'unité. A i n s i d a n s l ' e x e m p l e qui précède ce rapport

ra
ne vaut que o,o56, pour une p e n t e d e o 20 p a r kilomètre. O n ne
I
commettrait, m ê m e d a n s ce c a s , q u ' u n e e r r e u r de — de l a v a l e u r du
dernier terme en le laissant de côté. L a s o l u t i o n g é n é r a l e peut alors
se s i m p l i f i e r .

E n y effaçant le t e r m e en — , l ' é q u a t i o n différentielle (34) d e v i e n t :

id l dh
'-[ +ïï=w) -
Appelons y la hauteur du remous ou la quantité dont la pro-
fondeur réelle h dépasse celle du régime uniforme H , ou posons :

h = H + y,
et r e m p l a ç o n s h p a r c e t t e v a l e u r , n o u s o b t e n o n s :

1 , r f I
'* = ( +(H + y) '-H.) *=( + 3 H . y + 3 H , . + y . ) ^
ou bien, en faisant la division :
2 2

(•
3^+ T + ir.- ir.
3 i
y
9
y'
9
+
\
) d
^
p u i s , e n i n t é g r a n t et d i v i s a n t p a r H :
2
'(*-*o) 1
, a fy\ , (:/-yo)_, y'-yf _y'—i/o'
H ~ 3 ° ° ' \yj 3H H» 2 H' 9 7

D a n s les circonstances dont il s'agit, les hauteurs d u r e m o u s , y et


f/o, s o n t g é n é r a l e m e n t a s s e z p e t i t e s p a r rapport à H pour que l'on

puisse n é g l i g e r le carré d u r a p p o r t ^ , réduire le second membre

à s e s d e u x p r e m i e r s t e r m e s et é c r i r e :

3
( 7) « (s — *») = " L o g (^J + — y*)-

Le logarithme qui figure dans celte formule est le logarithme


népérien. Elle n'est a p p l i c a b l e , il c o n v i e n t de le rappeler, qu'à des

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cours d'eau de l a r g e u r indéfinie et d e pente très faible. M a i s , dans
ces c a s p a r t i c u l i e r s , elle p e u t être e m p l o y é e u t i l e m e n t p o u r étudier
les variations de hauteur des r e m o u s .
A p p l i q u é e à l ' e x e m p l e n u m é r i q u e q u i précède, c'est-à-dire en y
faisant I =: 0,0002, H — 4, Y — 1, !/O —"• 2, elle d o n n e , en changeant
les s i g n e s :

2
4 2 4
0,0002 (*•„ —S) = - L o g . 2 - f - (2 — 1) — jjXo,6g3 + -— i,5go ;

d'où s —s =
a 79^0 mètres a u lieu de 8080.

L o r s q u e Y diffère p e u de Y etq u e l'on peut n é g l i g e r les p u i s s a n -


0

Y—I/O
ces s u p é r i e u r e s de , o n a ,à ce d e g r é d ' a p p r o x i m a t i o n :
!/O
T Y Y Y-Y<>
Log - = —— i= ,
y» Y 2/o 0

ce q u i p e r m e t d'écrire l ' é q u a t i o n précédente :

Lo
1 (s — *o) V S - •

H -f- Y0 est l a p r o f o n d e u r d u c o u r s d ' e a u e n a m o n t , a u point o ù


e l l e e s t l e p l u s f a i b l e , I I -f- 2 y 0 p e u t être regardé c o m m e différant
.peu de la profondeur moyenne, dans l'étendue du remous, que nous
appellerons H , et alors : M

HM Y
(38) 1 (s— s ) = — L o g - - .
0
0
i/o

Cette f o r m u l e d u r e m o u s n'est, bien entendu, qu'approximative


et s o n e m p l o i , b i e n q u ' i l ait étç p r o p o s é p a r D u p u i t , p o u r r a i t con-
duire, dans certains cas, à des résultats n u m é r i q u e s assez éloignés
de la vérité ; m a i s elle n'en est pas m o i n s précieuse, en ce qu'elle
e x p r i m e , d ' u n e m a n i è r e s i m p l e , la l o i d u r e m o u s etq u ' e l l e permet,
bien m i e u x q u e les f o r m u l e s exactes p l u s c o m p l i q u é e s , d'en appré-
cier toutes les particularités. Elle permet d'établir les propriétés
suivantes de la courbe de remous, qu'il faut regarder non comme
absolument rigoureuses, mais c o m m e approchées :
i° L a d i s t a n c e e n t r e d e u x h a u t e u r s d e r e m o u s d é t e r m i n é e s e s t en
raison inverse de la pente du cours d'eau ;
0
2 L a d i m i n u t i o n d u r e m o u s entre, d e u x p o i n t s est d u e n o n p a s à
leur distance, m a i s à leur différence de niveau ;
3° L a d i s t a n c e e n t r e d e u x h a u t e u r s d e r e m o u s est proportionnelle
à la profondeur d u courant, pour des pentes égales ;

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4° L a d i s t a n c e e n t r e d e u x h a u t e u r s d e r e m o u s e s t p r o p o r t i o n n e l l e
au carré d e l a p r o f o n d e u r d u c o u r a n t p o u r d e s vitesses égales ; —
ou e n raison inverse d u carré d e l a vitesse p o u r des profondeurs
égales :
5° L a d i s t a n c e e n t r e d e u x h a u t e u r s d e r e m o u s est p r o p o r t i o n n e l l e
au carré d e l avitesse, p o u r d e s pentes é g a l e s ; — o u en r a i s o n inverse
1
du carré d e l a pente p o u r d e s vitesses é g a l e s ;
6° E n g é n é r a l , c e q u i a u g m e n t e l a l o n g u e u r d u r e m o u s , c'est l a
p r o f o n d e u r ; c e q u i l a d i m i n u e , c'est l a p e n t e d u c o u r a n t .
11 e n r é s u l t e q u ' u n remous produit dans u n cours d'eau paru n e
cause déterminée et q u i ,à l'étiage, cesse d'être sensible à u n e cer-
taine distance e n a m o n t , peut, e n t e m p s d e g r a n d e s eaux, o u lors-
que l a profondeur est a u g m e n t é e , se faire sentir d'une façon appré-
ciable à u n e bien plus g r a n d e distance.
La formule a p p r o x i m a t i v e (38) est c o m m o d e p o u r obtenir une
donnée rapide de l'étendue de la courbe du remous. Elle peut ser-
vir, p a r e x e m p l e , à d o n n e r u n e réponse approchée à la question
suivante :A quelle distance, dans u n canal de pente etde profondeur
moyenne données, u n r e m o u s se réduit-il à la moitié de s a h a u t e u r ?

y
II suffit d ' y f a i r e - — 2 et d e c a l c u l e r l a v a l e u r c o r r e s p o n d a n t e de

Va
s — s. 0 Si, pour continuer le m ô m e exemple numérique q u e plus
m
haut, o n prend i = 0,0002 e t h m — 5 5o profondeur m o y e n n e entre
le p o i n t o ù elle atteint 6 m è t r e s et c e l u i o ù e l l e s e r a r é d u i t e à 5, le
remous étant alors diminué de moitié, o n trouve i [s — s) 0 —
5,5o

-7^— L o g . 2 — 1,270 et p a r s u i t e s — s 0 — 63fio m è t r e s au lieu de

8080 q u e n o u s a v a i t d o n n é s l a f o r m u l e e x a c t e e t d e 7p,5o qu'avait


fournis l a formule approchée (37).
O n voit donc avec quelle réserve i l faut accepter les résultats d e
cette f o r m u l e (38) q u i d o i t p l u t ô t s e r v i r à é t u d i e r s o m m a i r e m e n t l e s
l o 1i s. Ces
d u rdeux
e m o udernières
s q u ' à epropriétés,
n c a l c u l e r4°l eets 5°,
v a l se
e u rdéduisent
s e x a c t e sde
. la formule précé-
U« c e
dente en remarquant que i est sensiblement proportionnel à — » qui eta-
hm
1 1 0 1 1 b e n
Mit la proportionnalité entre le produit U (s — s„) et hm Log ' '

TR>

que hm est proportionné à —7 ce qui établit de même une proportionnalité

entre i* (.9 et U« Losf ( - )

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4)2*7. C a n a l r e c t a n g u l a i r e d e f a i b l e l a r g e u r . — O n
peut, avec u n peu plus de c o m p l i c a t i o n s dans les calculs, établir des
formules analogues a u x précédentes p o u r le cas d ' u n c a n a l rectan-
gulaire de largeur finie.
S o i t / cette l a r g e u r , h étant t o u j o u r s la p r o f o n d e u r v a r i a b l e d'une

section à l'autre. Le rayon moven - vaudra alors — — — ; et en


X l + 2h
opérant s u r l a f o r m u l e (3a) de la m ê m e manière que nous l'avons
f a i t j n ° 122, pour t r o u v e r c e l l e (34) et en remarquant q u e le débit
t o t a l Q — hlU, nous obtiendrons :

a. Q» (/ + 2/i)Q'
(3 )9 ids — dh=—- — dh + b p h t ds.

En appelant encore II la profondeur correspondant au régime


m

uniforme, pour l e q u e l le r a y o n moyen s e r a i t —j—^ et la vitesse

m o y e n n e — , o n a p o u r d é t e /H
r m i n e r H l aO»r e l a t i o n

i + 2H.1 = 6 - m*
a
qui permet d'éliminer Q d e l ' é q u a t i o n p r é c é d e n t e ; et l ' o n t r o u v e :

KI / H« l + ?h H'
ids — dh— — — . ——- .j-dh + i 7——77 • rr ds.
by l + zH h' l -f- 2H h'
Posons pour simplifier :

by
ai I + l 2H '
si nous nous bornons à considérer des cours d'eau tranquilles à
faible pente, m sera u n n o m b r e inférieur à l'unité m a i s assez voisin
de 1. R e m p l a ç o n s , c o m m e p l u s haut, h p a r H -f- y en appelant
encore y la hauteur du remous au-dessus de la l i g n e d u régime
uniforme, cette é q u a t i o n d e v i e n d r a :

(H + y ) « _ ( 1 - W ) H .
tas = — dy.

ou b i e n , en d é v e l o p p a n t :

^ H i + y i - f - 3Hy. -f 3H-y
l d s
= ~T, 7 v-, d
y-
v + , + H ,
4 ( T ) ( 4 T + i j ) ]

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Appelons encore :

3 / + /|H
1+ Al '

et r e m a r q u o n s q u e le n o m b r e ainsi désigné par n sera toujours


c o m p r i s entre a et 3, c a r / et H s o n t d e s q u a n t i t é s p o s i t i v e s , et l ' o n
l Al
a ——;~n — a , et — = 3 — n. Alors l'équation devient :
/ -\- 2 U l -\- a i l

mH> + ,f + 311,/. + 3H«y


'«* — „., . . atf

'•[('+")• + (-!)'••]
f TCII H'(3n — 3/n — n') — m l l y \
d
= + —ïîTTi—T—-r~,l y-

L'intégration conduite à la manière ordinaire donne

3 , 311 -f
n'-|--/n—3n i/ - |
mH y 2 2
Loi^ - —— a r c t a n g
n
9
vVT)'+K>" W-l 4J
Pour tirer q u e l q u e c h o s e d e cette é q u a t i o n c o m p l i q u é e , remar-
quons que, le dernier terme étant ordinairement petit, u n e petite
erreur s u r le coefficient q u i l'affecte n ' a p a s g r a n d e i m p o r t a n c e et

que l'on peut alors y faire a p p r o x i m a t i v e m e n t m = i, e t n = —

p u i s q u e n d o i t être c o m p r i s e n t r e 2 et 3. P o u r s i m p l i f i e r l e premier
terme, affecté du logarithme il faut, sous le radical, négliger

2
— | ^ I I , o u faire n = , ce q u i est e n c o r e d a n s les limites de

la v a r i a t i o n p o s s i b l e d e cette q u a n t i t é et n e s ' é l o i g n e p a s b e a u c o u p ,
e n t o u t c a s , de. s a v a l e u r r é e l l e , c o m p r i s e e n t r e 2 e t 3 . I l r e s t e a l o r s :

«> + const. = y + —
mil[ L ro g y- i
- arc tang 3
/
+
2

-)
2/\n
j

y+ —
J
2
ce q u i , en développant l'arc tangente, négligeant les puissances
2y
s u p é r i e u r e s d e — et d é t e r m i n a n t la constante, donne ;

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•I \ J_ ï-i mXi
y( + //°) 3 H 2 1 2
f „ n

mil
Y
3 °

, . / m \

Dupuit arrive
= (y-yo){ « — - )+—
à une formule analogue dans laquelle le terme

négatif, d'ailleurs t r è s p e t i t , — n ' e x i s t e p a s , et o ù , a u d e r n i e r terme

3

se t r o u v e , au numérateur et a u d é n o m i n a t e u r , la fraction - a u lieu


4

de celle = donnée ici.


3

O n peut encore, lorsque y et y 0 sont petits par rapport à H , rcm-

placer L o g
"5 ^
— — L o g
^ "ìli
— p a r -
ÌÌ xi''- , {e t la formule prend
r
2 211 3 II
H + - y
3 *
i +
3 H

la forme plus simple :

,, . . , . , , / im\ mH q
(ko) i (s — s) 0 = (y — y ) I 0 i — !—)+ — L o g - '

analogue à l'équation (37) q u e n o u s avons trouvée plus haut pour


les c a n a u x de l a r g e u r indéfinie. E l l e contient, en p l u s , le r a p p o r t :

ai l f ai \
m bg l all "V~ bg)
T •
l 4-
7 4-

2H
l
1
1+ 2H

bg ¿ + 211 V bq)

o • , /re 2 .

0 1 , p a r e x e m p l e , — — - ,ce q u i a h e u à p e u près p o u r / = 2 H , elle

s'écrit :

(4i) » (s -s ) a = ~ (y - y ) 0 +" \ H L o g ^ .

31 3 0 2 2

L e coefficient — remplace - o u - et l e c o e f f i c i e n t - est à la place


V
45 45 3 5

d e - , comparativement à la f o r m u l e des c a n a u x très l a r g e s . Toutes

choses égales, le r e m o u s s'étend d o n c plus loin dans u n canal de


faible largeur que dans un cours d'eau de largeur indéfinie.

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1 2 8 . Construction de l a courbe d u remous. — I l n'est
pas inutile de faire r e m a r q u e r q u e la c o u r b e d u r e m o u s , d o n t nous
a v o n s d o n n é l ' é q u a t i o n e n s é r i e p o u r l e s c a n a u x t r è s l a r g e s et s o u s
une f o r m e a p p r o x i m a t i v e p o u r les a u t r e s , est d é t e r m i n é e , p o u r un
cours d'eau donné, lorsque l'on en c o n n a î t le débit, q u i p e r m e t de
calculer la profondeur H répondant au régime uniforme. Si donc
on a construit u n gabarit représentant cette c o u r b e avec une ligne
droite figurant le fond du lit, il suffira de connaître un point de
cette c o u r b e p o u r , e n f a i s a n t g l i s s e r l e g a b a r i t s u r cette d r o i t e et e n
amenant un point du gabarit e n c o ï n c i d e n c e a v e c le point donné,
tracer i m m é d i a t e m e n t l a c o u r b e d u r e m o u s d a n s toute s o n étendue.
Si, par e x e m p l e , en u n point A d'un cours d'eau à pente régulière
( f i g . 66) e t d e d é b i t s u p p o s é c o n s t a n t Q, o n é t a b l i t u n b a r r a g e trans-
versal f o r m a n t d é v e r s o i r , o n p e u t se p r o p o s e r d e c h e r c h e r l a modifi-
cation q u i sera p r o d u i t e p a r c e t o u v r a g e d a n s le n i v e a u d e l à surface
libre en a m o n t . Cette surface libre était p r i m i t i v e m e n t une droite

NN parallèle a u fond du lit et à u n e profondeur H correspondant


au régime u n i f o r m e . O n calculera d'abord au m o y e n de la f o r m u l e
d e s d é v e r s o i r s l a c h a r g e h' q u ' i l s e r a n é c e s s a i r e d ' a v o i r , s u r l a c r ê t e
d u d é v e r s o i r , p o u r d é b i t e r l e v o l u m e Q : c e t t e c h a r g e h' d o n n e r a la
hauteur du niveau au-dessus de la crête, en amont du déversoir,
c'est-à-dire l ' o r d o n n é e d u point C , si la h a u t e u r B A est également
connue. L e p o i n t C étant a i n s i d é t e r m i n é , le reste de la c o u r b e du
r e m o u s se t r a c e r a c o m m e il v i e n t d'être dit.
D ' a i l l e u r s , c o m m e cette c o u r b e est asymptote à la ligne ! X N ' on
peut, sans c h a n g e r s e n s i b l e m e n t les o r d o n n é e s de ses d i v e r s p o i n t s ,
la déplacer l o n g i t u d i n a l e m e n t d a n s u n sens p a r a l l è l e a u f o n d d u lit.
II i m p o r t e donc peu de savoir exactement à quelle distance, en
a m o n t d u déversoir, doit être p l a c é le p o i n t C ; o n peut le supposer
soit v e r t i c a l e m e n t a u - d e s s u s d e la crête, soit, ce q u i v a u t m i e u x , à
une distance, vers l'amont, égale à c i n q ou six fois au m o i n s l'épais-
seur de la l a m e déversante.
Il est r a r e que, dans la p r a t i q u e , on ait b e s o i n d e c a l c u l e r e x a c -
tement la courbe du remous. U n e pareille exactitude ne pourrait

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d'ailleurs avoir d'application que dans un canal parfaitement régu-
lier comme le s u p p o s e n t les équations du mouvement. Le plus
ordinairement, c e t t e r é g u l a r i t é p a r f a i t e n ' e x i s t e p a s et l e s i n é g a l i t é s
d u lit r e n d e n t l a f o r m u l e s i m p l e m e n t a p p r o x i m a t i v e . O n peut alors,
p u i s q u e l'on doit n é c e s s a i r e m e n t se c o n t e n t e r d ' u n e a p p r o x i m a t i o n ,
en choisir une autre, peut être u n p e u p l u s é l o i g n é e de la réalité,
m a i s q u i a l'avantage d'être b e a u c o u p plus s i m p l e , et r e m p l a c e r l a
c o u r b e d u r e m o u s soit p a r u n arc de cercle, facile à tracer s'il s'agit
d'une construction g r a p h i q u e , soit p a r u n arc de p a r a b o l e dont les
o r d o n n é e s se c a l c u l e n t i m m é d i a -
tement. L a position du point C
( f i g . 67) p a r o ù passe la courbe
du remous étant déterminée
c o m m e il vient d'être dit, o n s u p -
pose qu'en ce point la tangente
est h o r i z o n t a l e et q u e , p a r suite,
l a c o u r b e d u r e m o u s est tangente
à la ligne C D , menée horizontalement par le point C . D e p l u s , au
lieu de la supposer asymptote à la ligne A B représentant le n i v e a u
du r é g i m e uniforme, on la suppose tangente à cette l i g n e . Si l'on
adopte, pour la courbe du remous, u n arc de cercle, cet arc sera
entièrement déterminé par la condition d'être tangent a u point C à
l a l i g n e C D et d ' ê t r e é g a l e m e n t t a n g e n t à l a l i g n e A B . I l e n résultera
que le p o i n t d e c o n t a c t de l'arc d e cercle a v e c cette l i g n e se trou-
vera à une distance D A — D C du point D . Si l'on prend, pour
courbe du remous, u n arc de parabole dont le s o m m e t soit en C ,
cet arc sera également déterminé par la c o n d i t i o n d'être t a n g e n t à
la l i g n e A B ; m a i s alors la distance D A d u point de contact A , au
point D , sera égale à D B , c'est-à-dire à très p e u près la m ê m e que
d a n s le cas de l'arc de cercle.
T o u t e s les o b s e r v a t i o n s faites sur des cours d'eau à pente modé-
rée s ' a c c o r d e n t pour reconnaître que le r e m o u s cesse d'être appré-
ciable a u - d e l à d ' u n e distance d o u b l e d e celle q u ' a t t e i n d r a i t le n i v e a u
t e n u h o r i z o n t a l e m e n t c'est-à-dire q u e , p r a t i q u e m e n t , B A est d o u b l e
d e B D , c o m m e n o u s v e n o n s d e le supposer.
D a n s la s e c o n d e h y p o t h è s e , si l'on appelle y 0 la surélévation C B
d u p o i n t C a u - d e s s u s d e l a l i g n e d u r é g i m e u n i f o r m e et y l a s u r é l é -
vation d u niveau en un point quelconque situé à une distance S,
c o m p t é e en r e m o n t a n t en a m o n t d u point C , on aura :

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Cette f o r m u l e approximative peut, b i e n souvent, être suffisante
en p r a t i q u e ; c e p e n d a n t , elle ne tient a u c u n compte de la profon-
deur H d u r é g i m e u n i f o r m e : elle d o n n e par conséquent la môme
forme pour la courbe du remous d'un cours d'eau de pente donnée,
q u e l q u e soit s o n d é b i t , c e q u i est m a n i f e s t e m e n t inexact. J e ne l'in-
dique, par conséquent, q u ' e n raison de la facilité qu'elle d o n n e pour
le c a l c u l d o l a s u r é l é v a t i o n y en a m o n t d'un barrage qui a produit
la surélévation ^ 0 ; m a i s il ne faut en accepter les résultats que sous
réserves, c'est-à-dire p o u r u n e première approximation. Si l'on ne
veut p a s r e c o u r i r à la f o r m u l e e x a c t e q u i , l o r s q u e l'on n ' a passous
la m a i n les t a b l e s de B r e s s e , d o n n e l i e u à d e s c a l c u l s extrêmement
laborieux, il serait peut être préférable de prendre la formule de
D u p u i t (3^) pour les c a n a u x très larges, ou la f o r m u l e (4oj pour
les c a n a u x rectangulaires de largeur modérée dans lesquelles on

'/ il — I/o
remplacerait le l o g a r i t h m e népérien L o g — par . Par exem-
m
pie, en mettant d a n s cette dernière f o r m u l e (4°)> poui—la valeur

2
m o y e n n e ; o n a u r a i t , e n d é f i n i t i v e , et e n a d o p t a n t p o u r y, y0 et s
les s i g n i f i c a t i o n s q u i v i e n n e n t d e l e u r ótre d o n n é e s :

/ 2II 3i\ i/„—y /2H \


>s = (y, - y) ( - + -) = ^ ( 7 + 3 à...),
M

équation u n peu p l u s c o m p l i q u é e q u e la précédente, m a i s qui serait


sans doute plus approchée.

1 2 9 . C o u r s d ' e a u à. F a i b l e p e n t e . R e m o u s d'abais-
sement. — R e p r e n o n s la discussion générale de l'équation diffé-

ai . . .
r e n t i e l l e (34), et c o n s i d é r o n s le c a s o ù , — étant toujours plus petit
b
9
que l'unité, c'est-à-dire le cours d'eau étant à faible pente, on aurait
h < H : c'est-à-dire une profondeur d'eau inférieure à celle du
rétrime uniforme. L ' é q u a t i o n (34) s'applique d'ailleurs à un cours
d'eau de l a r g e u r indéfinie.
Si nous supposons que h soit très p e u inférieur à H , il pourra
être en m ê m e t e m p s s u p é r i e u r à l a p r o f o n d e u r c r i t i q u e H ' , et alors
le n u m é r a t e u r de l'expression (35) sera positif, le dénominateur
n é g a t i f ; dh sera de signe contraire à ds, la profondeur décroîtra
lorsque l'on marchera dans le sens du courant, de l'amont vers
l'aval. En remontant, h augmentera et s ' a p p r o c h e r a indéfiniment
de H . L a c o u r b e d u r e m o u s est e n c o r e a s y m p t o t e , v e r s l ' a m o n t , à la

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l i g n e d u r é g i m e u n i f o r m e , m a i s elle est a u - d e s s o u s de cette l i g n e :
il y a r e m o u s d ' a b a i s s e m e n t . L a profondeur h, continuant à décroî-
tre à m e s u r e que l'on descend, s'approchera de la p r o f o n d e u r criti-
q u e H ' et finira par l'atteindre.
L e r é g i m e v a r i é d u c o u r s d ' e a u est alors sous l'influence de son
extrémité d'aval et l'on peut se r e p r é s e n t e r les circonstances qui
d o i v e n t se p r o d u i r e à cette e x t r é m i t é p o u r y o b t e n i r u n abaissement
rapide ou brusque a s s i m i l a b l e à la discontinuité q u e s i g n a l e n t les
équations. Cela arrive, par e x e m p l e , l o r s q u ' i l se t r o u v e , dans le
f o n d d u ht, u n e s o l u t i o n de c o n t i n u i t é p a r l a q u e l l e le l i q u i d e s'écoule
et p e u t p r e n d r e u n e vitesse se r a p p r o c h a n t d e l a v e r t i c a l e , et e n par-
ticulier lorsqu'un canal à pente régulière débouche dans un réser-
voir plus profond, dans lequel le n i v e a u de L e a u est p l u s bas que
l e f o n d d u lit d u c a n a l a l i m e n t a i r e (fig. 68). L a surface libre, dans

Fig. 08.

ce c a n a l , se tient alors au-dessous de la ligne correspondant au


r é g i m e u n i f o r m e cl s'en r a p p r o c h e indéfiniment à mesure que l'on
r e m o n t e le c o u r a n t . L a courbe du r e m o u s peut donc la représenter
depuis l'infini, en a m o n t , j u s q u ' a u x abords d u point o ù commence
le déversement.
L'intégration de l'équation différentielle peut se c o n d u i r e de l a
môme manière que précédemment. Nous pouvons d'abord lui don-
ner la f o r m e (36), o u bien, en c h a n g e a n t le s i g n e d u dernier terme
p o u r mettre en évidence celui d u d é n o m i n a t e u r :

ids — 1Z£ dh.


3
A
1 —
ïï»
Le développement en série d u factei 8
A
3
'il
J
— — i A A _i_H .

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série c o n v e r g e n t e p u i s q u e h est i n f é r i e u r à H . E u f a i s a n t l ' i n t é g r a -
tion entre d e u x p r o f i l s d ' a b s c i s s e s s et s , o n o b t i e n t :
0

H ~~ H V bgJV H t
~ ~4\H* H * / 7\IF H 1
/ +
" " J

ou bien en réduisant :

H —
H V ~ ôy/U\H» H V 7\H' H V J
L'intégration peut d'ailleurs se faire sous forme finie, comme
dans le c a s p r é c é d e n t , au m o y e n de la fonction de Bresse Cy (x)
d é f i n i e p l u s h a u t . L e r é s u l t a t t r o u v é a l o r s et e x p r i m é p a r l ' é q u a t i o n :

i(s—s ) A —A„ / 0 «<\r. /fh\ , (h\


+ 1
~ir-=-ir- 1 - bff) Vf [H ) - n&
est g é n é r a l et s'applique aussi bien au remous d'abaissement. La
table de Bresse d o n n e en effet l a v a l e u r de la fonction >
jt (x) pour
les v a l e u r s d e s o n a r g u m e n t x i n f é r i e u r e s à l ' u n i t é c o m m e p o u r les
valeurs supérieures.
O n p o u r r a i t répéter ici ce q u i a été dit s u r l a m a n i è r e de se s e r v i r
de la c o u r b e d u r e m o u s . S i l'on en a construit u n gabarit en indi-
quant la ligne du fond, la c o n n a i s s a n c e d'un seul point de la courbe
suffira p o u r la d é t e r m i n e r complètement.
Il est d ' a i l l e u r s é v i d e n t , aussi bien p o u r le r e m o u s d'exhausse-
ment que pour celui d'abaissement, q u e la f o r m e de la courbe du
remous dépend du débit. O n peut d o n c i m a g i n e r que, pour un cours
d'eau donné, l'on ait construit les g a b a r i t s des courbes de remous
correspondant à u n certain n o m b r e de d é b i t s , et a l o r s i l s u f f i r a de
connaître d e u x points de la surface libre p o u r trouver le débit cor-
respondant en cherchant, p a r m i toutes les c o u r b e s de r e m o u s , celle
qui peut passer p a r les d e u x points donnés.
Le m ê m e problème peut se r é s o u d r e a u s s i p a r la méthode ana-
lytique, au m o y e n d'une série de tâtonnements.

130. Cours d'eau à faible pente. Ressaut. — A u


lieu de s u p p o s e r A l é g è r e m e n t p l u s petit q u e H et p l u s g r a n d que

H H
'=vY - ^ . . , s u p p o s o n s - l e m a i n t e n a n t p l u s petit q u e cette p r o f o n -
f 5
A — H' 3

deur critique. Les deux termes de la fraction , — de l'équa-


3 3
A — II
t i o n (35) s e r o n t n é g a t i f s , et cl h s e r a d e m ê m e s i g n e q u e ds. La pro-
fondeur h croîtra à mesure que l'on descendra le courant et

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atteindra bientôt la profondeur critique pour laquelle — devient

i n f i n i et l e r é g i m e p e r m a n e n t i m p o s s i b l e d a n s l e s c o n d i t i o n s o ù i l
est s u p p o s é . D'autre part, si, à partir d e ce p o i n t , on r e m o n t e le
c o u r a n t , h étant a s s e z n o t a b l e m e n t différent de H , le d é n o m i n a t e u r
d e la f r a c t i o n p r é c é d e n t e n e s e r a p a s t r è s p e t i t , dh a u r a u n e v a l e u r
c o m p a r a b l e à c e l l e d e ds, la profondeur h i r a en d é c r o i s s a n t r a p i -
d e m e n t et i l a r r i v e r a i t m ê m e q u e l a c o u r b e r e p r é s e n t a n t l a s u r f a c e
l i b r e v i e n d r a i t r e n c o n t r e r le f o n d d u lit, c'est-à-dire q u e h s ' a n n u l e -
rait. Il se p r o d u i r a donc, d a n s ces circonstances spéciales, à la suite
d ' u n e p r o f o n d e u r h a s s e z petite ou très petite, un r e l è v e m e n t a s s e z
r a p i d e de la s u r f a c e l i b r e , q u i p r é c é d e r a u n e d i s c o n t i n u i t é d a n s le
mouvement permanent e x p r i m é p a r l'équation (35) c'est-à-dire un
véritable ressaut après lequel h sera devenu plus g r a n d que la pro-
f o n d e u r critique H', ou peut être m ê m e q u e la p r o f o n d e u r de r é g i m e
u n i f o r m e H . L a p o r t i o n d e c o u r s d ' e a u e n a m o n t d e ce r e s s a u t s e r a
sous l'influence de son extrémité d'amont. A p r è s le ressaut, le
régime deviendra uniforme ou s'établira suivant l'influence de
l'extrémité d ' a v a l , d'après l'une ou l'autre des d e u x hypothèses q u e
nous venons d'examiner.

1 3 1 , Canal rectangulaire à plafond horizontal. —


On p o u r r a i t , c o m m e on v i e n t d e le f a i r e p o u r le r e m o u s d ' e x h a u s s e -
m e n t , c h e r c h e r c o m m e n t se m o d i f i e l a f o r m u l e g é n é r a l e l o r s q u ' a u
l i e u de l ' a p p l i q u e r à un c a n a l de l a r g e u r indéfinie, on veut c o n s i -
dérer un cours d'eau de d i m e n s i o n s restreintes. N o u s ne ferons
cette é t u d e , q u i d o n n e l i e u à d e s c a l c u l s c o m p l i q u é s , m a i s n o n d i f -
ficiles, que dans une hypothèse qui leur apporte une certaine s i m -
plification et q u i c o r r e s p o n d à u n c a s a s s e z f r é q u e n t d a n s l a p r a -
t i q u e : c e l u i o ù l a p e n t e d u f o n d est r i g o u r e u s e m e n t n u l l e : i — o ;
c ' e s t ce q u i a r r i v e , p a r e x e m p l e , d a n s u n c a n a l d e n a v i g a t i o n d o n t
le p l a f o n d est h o r i z o n t a l et q u i s e r t n é a n m o i n s à l ' é c o u l e m e n t d'un
certain v o l u m e d'eau.
S u p p o s o n s a u s s i , p o u r s i m p l i f i e r les c a l c u l s , q u e les p a r o i s laté-
r a l e s s o i e n t v e r t i c a l e s , o u le lit r e c t a n g u l a i r e ; n o u s i n d i q u e r o n s , à
l a fin, c o m m e n t d e v r o n t ôlre. m o d i f i é e s l e s f o r m u l e s d é f i n i t i v e s p o u r
le c a s , p l u s o r d i n a i r e , d ' u n e s e c t i o n en f o r m e d e t r a p è z e . F a i s o n s
i = o d a n s l ' é q u a t i o n ( 3 g ) et r é s o l v o n s - l a p a r r a p p o r t à ds, nous
obtiendrons :

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i 5. — REMOUS 359

E n g é n é r a l , l e p r e m i e r t e r m e d u s e c o n d m e m b r e d e cette é q u a t i o n
Sera n é g l i g e a b l e p a r r a p p o r t a u x a u t r e s ; e n effet a v e c l e s v a l e u r s

m o y e n n e s d e s c o e f f i c i e n t s CL et b, le q u o t i e n t — e s t i n f é r i e u r à 3 o o ,

le f a c t e u r — - est i n f é r i e u r à l ' u n i t é ; ce p r e m i e r t e r m e est d o n c


l -\- 2h
n o t a b l e m e n t i n f é r i e u r à 3 o o dh. O r , d a n s u n p a r e i l c o u r s d ' e a u , o ù
la pente d u f o n d est n u l l e , l a p e n t e s u p e r f i c i e l l e d é p a s s e r a r e m e n t
o m. 2 0 ou o m . 3o p a r k i l o m è t r e ; en la s u p p o s a n t de o m . 2 0 , on
a ds = 4 o o o dh en v a l e u r a b s o l u e , le p r e m i e r t e r m e est d o n c t o u -
j o u r s b e a u c o u p p l u s p e t i t q u e l e d i x i è m e d e s d e u x a u t r e s et l'on
peut le n é g l i g e r , s i l ' o n se c o n t e n t e d ' u n e a p p r o x i m a t i o n . I l r e s t e
alors :
l'h'dh
ds = — ;
S
6Q (Z + 2h)
C e l a m o n t r e , t o u t d ' a b o r d , q u e dh et ds s o n t d e s i g n e s c o n t r a i r e s ,
ce q u i c a r a c t é r i s e l e r e m o u s d ' a b a i s s e m e n t . E n i n t é g r a n t e n t r e d e u x
p r o f i l s d ' a b s c i s s e s S i et S , o n o b t i e n t
0
1
.

[3 Çh*
h dh 3

1+ ih
On p e u t t i r e r d e l à l ' e x p r e s s i o n d u d é b i t Q en f o n c t i o n d e s d i f f é -
rences de p r o f o n d e u r s d a n s les profils d o n n é s :

m -
Q* —
•¡3 /*'"»
/
' - 4-' h dh
ih

i, L'intégration n'a rien de difficile, et donne pour résultat :


J
C f a A „ — Ai" h — Ai / A „ -f- Ai
a \ i / 4- aftO

Si la largeur du canal est très grande par rapport à sa profondeur de telle

manière que l'on puisse négliger — devant l'unité, l'équation différentielle se

réduit à :
Ph'd/i
d s
= ~ "ÏQT'
qui donne, aprèa intégration :

La cûurbe superficielle est alors une parabole du 4* degré, à axe vertical,


tangente à l'horizontale a l'origine t et dont la convexité est dirigée ver» le
a

haut.

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S u p p o s o n s a l o r s que d a n s les d e u x profils définis p a r les a b s c i s s e s s 0

et s , et d i s t a n t s p a r c o n s é q u e n t d e l a q u a n t i t é d o n n é e (s^ — s ) , o n 0

ait constaté, par une p r e m i è r e observation, les profondeurs h 0 dans


c e l u i d ' a m o n t et dans celui d'aval ; puis, par une seconde obser-
vation,

/i en a m o n t .
0 A, en a v a l ;

enfin, p a r une troisième,

À t en a m o n t , ht en aval.

D é s i g n o n s l e s d é b i t s c o r r e s p o n d a n t s p a r Q , i , QO>»J et Qi>j , l e s v a -
0

l e u r s de ces débits seront d o n n é e s p a r les é q u a t i o n s :

h
r" h'dh

tl
f ° h*dh

Q , , !
~ ' ! » 1 - « , ) I r+zk'
hl
;s f h'dh

d'où résulte l'équation remarquable :


, ,
(46) Qo,. = Qo.i + Qi«* O
Supposons que, pour un cours d'eau de section transversale
d o n n é e , o u p o u r d e s v a l e u r s d é t e r m i n é e s d e l et d e h, o n a i t c a l c u l é
les v a l e u r s d u d é b i t Q e n a d m e t t a n t q u e l a p r o f o n d e u r d a n s u n e
s e c t i o n d ' a m o n t s o i t c o n s t a n t e et é g a l e à A , cette p r o f o n d e u r é t a n t
0

l a p l u s g r a n d e d e c e l l e s q u e l ' o n est e x p o s é à v o i r s e r é a l i s e r d a n s
la p r a t i q u e , et q u e , d a n s u n e a u t r e s e c t i o n , s i t u é e e n a v a l do l a p r e -
m i è r e à u n e d i s t a n c e d o n n é e s — s , l a p r o f o n d e u r a i t eu s u c c e s s i -
0

v e m e n t les v a l e u r s h, l k,
s hs inférieures à h 0 (la distance s — s 0

p o u r r a être, p a r e x e m p l e , celle de d e u x o u v r a g e s s u r l e s q u e l s se
trouve une échelle g r a d u é e ) , on obtiendra ainsi un certain n o m b r e
d e v a l e u r s Q , i , Q , 2 , Qo»3--- p o u r l e d é b i t d u c o u r s d ' e a u d a n s c e s
0 0

d i v e r s e s h y p o t h è s e s . C e c a l c u l , étant fait u n e fois p o u r toutes, p o u r r a


s e r v i r à d é t e r m i n e r i m m é d i a t e m e n t le d é b i t l o r s q u e les p r o f o n d e u r s ,
d a n s les d e u x sections considérées, a u r o n t des v a l e u r s q u e l c o n q u e s
/in, h .v E n effet, l ' é q u a t i o n p r é c é d e n t e d o n n e r a :
i. C e t t e é q u a t i o n a été d o n n é e p a r M . C o s s e r a t , d a n s u n r a p p o r t s u r l e s
c o n d i t i o n s d ' é c o u l e m e n t d a n s les c a n a u x d ' a s s è c h e m e n t des W a t e r i n g u e s d u
N o r d et d u P a s - d e - C a l a i s .

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— J
Qii.p' — Q o . p ' " Qo,n !

le débit c h e r c h é s e r a l e t r o i s i è m e c ô t é d ' u n t r i a n g l e r e c t a n g l e d o n t
les d e u x a u t r e s seront l e s débits d é j à c a l c u l é s .
R e m a r q u o n s d'ailleurs que p o u r des sections transversales s e m -

blables ou p o u r une m ô m e v a l e u r d u r a p p o r t - , les débits sont en

raison du cube de la l a r g e u r l des c o u r s d ' e a u ; la f o r m u l e g é n é -


rale ( 4 5 ) p e u t en effet s ' é c r i r e

et p a r c o n s é q u e n t il s u f f i r a , a p r è s a v o i r calculé le débit p o u r un

cours d'eau d o n n é de l a r g e u r /, d e le m u l t i p l i e r p a r le r a p p o r t — d e s

cubes des l a r g e u r s p o u r a v o i r c e l u i d ' u n cours d'eau d'une autre


l a r g e u r l. D e m ê m e , l e s c a l c u l s f a i t s p o u r u n e c e r t a i n e longueur
* — s p o u r r o n t s ' a p p l i q u e r à u n e a u t r e l o n g u e u r s — s en r e m a r -
0 0

quant q u e les débits sont en r a i s o n i n v e r s e d e l a r a c i n e c a r r é e de l a


l o n g u e u r a u x e x t r é m i t é s d e l a q u e l l e l e s p r o f o n d e u r s ont été m e s u r é e s .

1 3 3 . Canal à section trapèze et à fond horizontal.


— T o u t ce q u i p r é c è d e s ' a p p l i q u e a u s s i a u c a s o ù le c a n a l à f o n d
horizontal a une s e c t i o n t r a n s v e r s a l e en f o r m e d e t r a p è z e au lieu
d'une section r e c t a n g u l a i r e . S i / est t o u j o u r s la l a r g e u r a u p l a f o n d ,
h la p r o f o n d e u r et m l ' i n c l i n a i s o n d e s t a l u s o u l a t a n g e n t e d e l ' a n g l e
formé p a r l e p l a n d u t a l u s a v e c l ' h o r i z o n t a l e , l a l a r g e u r à l a s u r f a c e
ih . , 2Ï1 ·
étant a l o r s l-\ , le p é r i m è t r e m o u i l l é est — \j\ -\- m? = l -\- 2ph
v'i -f- m'
en p o s a n t , p o u r a b r é g e r , p — .
Alors la f o r m u l e g é n é r a l e (45) doit être écrite :

b s s 1 2 h
{ — o)Jhi + P
S i l ' o n d é s i g n e p a r o (^j la fonction s u i v a n t e , l a q u e l l e est, à

facteur p r è s , l ' i n t é g r a l e g é n é r a l e d u s e c o n d m e m b r e :

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863 CHAP. V . — CANAUX DÉOODVEBTS

s
1 / m y rA A 8
A 1 / , A \~1

et s i l ' o n m e t à l a p l a c e d e ~ p l e c o e f f i c i e n t G , l ' o n o b t i e n t , p o u r l a

valeur du débit :

V o i c i un petit tableau q u i donno quelques-unes des valeurs d e

^a f o n c t i o n fif^j e U
* 9 ' permettra, sinon d e calculer exactement le

débit, au m o i n s de se faire u n e p r e m i è r e idée de son i m p o r t a n c e .

Valeurs
Parois

1 de hase
Talus inclines
3 dn h a s e
à

2 d e base
1 d e haafl 3 d e base
de varticales pour 2 de pour i de pqur da pQur i d a pour lda
hauteur hauteur hauteur hauteur hauteur
h
l 1 1

m — cK
m — m m — 1,00 m - - m —
2
m= -
3

0.20 0.D003 0.0004 0 0004 0.0005 0.0006 0 0007

0.30 0.0014 0 0019 0 0023 0.0027 0.0031 0 0041

0.40 0,0039 0 0058 0 0077 0.0097 0.0116 0 0160

0.30 Q.0088 0 0143 0 Q2Ü2 Q.Q263 0,0328 0 0476

0.60 0.0167 0 030 0 043 0.061 0.078 0 118

0.70 0.029 0 056 0 089 0.125 0.165 0 258

0.80 0.046 0 098 0 161 0.235 0.318 0 312

o.no 0.068 0 159 0 276 0.414 0.37 0 95

1.00 0.098 0 247 0 45 0.69 0.97 1 65

S o i t , p a r e x e m p l e , à d é t e r m i n e r le d é b i t d'un c o u r s d ' e a u à p l a -
fond horizontal ayant 5 m . 0 0 de l a r g e u r au plafond, des talus e n
terre à 3 de b a s e p o u r 2 de h a u t e u r , et dont l a p r o f o n d e u r , é g a l e à
trois mètres dans un profil d'amont, se trouve réduite à 2 m . 5o dans
u n profil situé à trente k i l o m è t r e s en a v a l d u p r e m i e r .

On a alors : s — s = 3 o . o o o , m = - , y = o,6o, - * - = o , 5 o . L a
0

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tabla X I I d o n n e d ' a b o r d , p o u r l a v a l e u r m o y e n n e d e ~ = ; o,55, l e

r a y o n m o y e n R = 0.61 h = 0.61 2.75 = 1 m . 68. P u i s , l a t a b l e I X ,


p o u r cette v a l e u r d u r a y o n m o y e n et d e s p a r o i s e n t e r r e , f o u r n i t l a
v a l e u r d u c o e f f i c i e n t C = 45 e n v i r o n . L e t a b l e a u p r é c é d e n t d o n n e ,
h /h\ h (h\
p o u r - ~ 0.60, tp( - 1 ~ 0,061 et p o u r - — 0.00, toi ^ 1 = 0,036 ; p a r

conséquent :
(5.oo)« X 45 ,
Q ~ —- V0,o6i — o . o a o — 6 m e , 07 ;
y3o.ooo

soit, en chiffre r o n d , s i x m è t r e s c u b e s p a r s e c o n d e .
On a u r a i t p u , d ' u n e f a ç o n m o i n s r i g o u r e u s e , s e r e n d r e compte
o.5o

du d é b i t en p r e n a n t l a p e n t e s u p e r f i c i e l l e m o y e n n e I = et c a l -

culant la vitesse m o y e n n e p a r l a f o r m u l e d u m o u v e m e n t u n i f o r m e :
.68 X ——- , q u i a u r a i t d o n n é U = o m . a 3 4 .

La section t r a n s v e r s a l e ayant, en moyenne, une superficie de


2a m q . o g , o n aurait trouvé, pour le débit, le chiffre Q =
o,234 X 26,og — 5 m e 87, s e n s i b l e m e n t l e r n ô m e q u e l e p r é c é d e n t .
Dans bien des c a s , ce calcul r a p i d e ne donnerait p a s u n résultat
aussi approché.
1 3 3 . Cours d'eau à f o r t e pente. — Occupons-nous main-
te
tenant d e s c o u r s d ' e a u à f o r t e p e n t e , p o u r l e s q u e l s — e s t p l u s g r a n d

que l ' u n i t é . L ' é q u a t i o n g é n é r a l e , a p p l i c a b l e a u c a s d ' u n c o u r s d ' e a u


r e c t a n g u l a i r e t r è s l a r g e p e u t t o u j o u r s s e m e t t r e s o u s l a f o r m e (35).

h3
al
bg A'—H'»

S u p p o s o n s d ' a b o r d q u e h soit l é g è r e m e n t s u p é r i e u r à H , m a i s
i n f é r i e u r à l a p r o f o n d e u r c r i t i q u e H'. L e n u m é r a t e u r d e l a f r a c t i o n
est négatif, le d é n o m i n a t e u r p o s i t i f , et dh e s t d e s i g n e c o n t r a i r e à ds.
L a p r o f o n d e u r h v a e n d é c r o i s s a n t à m e s u r e q u e l ' o n d e s c e n d et
s'approche indéfiniment de la profondeur H correspondant au
r é g i m e u n i f o r m e . E n r e m o n t a n t , h c r o î t , s ' a p p r o c h e d e II' et finit
p a r a t t e i n d r e cotte p r o f o n d e u r c r i t i q u e . L e r é g i m e v a r i é f a i t s u i t e à
un a b a i s s e m e n t b r u s q u e q u i p e u t être u n r e s s a u t d ' a b a i s s e m e n t et

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i l e s t s o u s l ' i n f l u e n c e d e l ' e x t r é m i t é d ' a m o n t o ù s e p r o d u i t cet a b a i s -
s e m e n t b r u s q u e . A u d e l à , e n d e s c e n d a n t , l a f o r m e d e l a c o u r b e est
donnée par les m ê m e s équations que plus haut, dans lesquelles
ai
i — — est n é g a t i f a u l i e u d'être positif.

S i h, s u p é r i e u r à H , est en m ê m e t e m p s s u p é r i e u r à H' = H

les deux termes d e l a f r a c t i o n s o n t d e m ê m e s i g n e et dh est de


m ê m e s i g n e q u e ds. L a profondeur v a en c r o i s s a n t à m e s u r e q u e
l'on d e s c e n d . L a c o u r b e d e l a s u r f a c e l i b r e est a s y m p t o t e à une
h o r i z o n t a l e a u - d e s s o u s d e l a q u e l l e e l l e r e s t e et d o n t e l l e s ' a p p r o c h e
indéfiniment. C e t t e c o u r b e s u c c è d e à un ressaut d'exhaussement
q u i s e p r o d u i t v e r s s o n o r i g i n e et, en v e r t u d u q u e l l a p r o f o n d e u r h,

p r é c é d e m m e n t i n f é r i e u r e à I I » / —- o u m ê m e à II, devient brus-


b
• Y 9
q u e m e n t s u p é r i e u r e à l a p r e m i è r e de ces d e u x q u a n t i t é s . L e r é g i m e
s ' é l o i g n e d e p l u s en p l u s d e l ' u n i f o r m i t é et l e n i v e a u t e n d v e r s l ' h o -
rizontale c o m m e dans le p r e m i e r cas que n o u s avons examiné.

Fi£. 6g.

L ' é c o u l e m e n t se fait s o u s l ' i n f l u e n c e de l ' e x t r é m i t é a v a l du cours


d ' e a u , où se t r o u v e l a c a u s e q u i m a i n t i e n t a i n s i le n i v e a u à p e u p r è s
h o r i z o n t a l ( f i g . 69).
Enfin, supposons h inférieur à H et par conséquent à

H :1e s
'=»v/£ "
en a u g m e n t a n t
deux termes de la fraction s o n t néeratifs, h v a

à m e s u r e q u e l'on d e s c e n d et s ' a p p r o c h e indéfini J

ment de H . V e r s l'amont, h décroissant lorsqu'on remonte, finirait


p a r s ' a n n u l e r et l a c o u r b e d e l a s u r f a c e l i b r e r e n c o n t r e r a i t l e f o n d
d u l i t . L a c o u r b e d o n t il s ' a g i t f a i t d o n c s u i t e à u n e p o r t i o n o ù l a
profondeur peut ê t r e t r è s f a i b l e ; m a i s cette p r o f o n d e u r s'accroît
régulièrement et s a n s r e s s a u t , contrairement à ce q u i s e p a s s e .

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d a n s l e s m ê m e s c i r c o n s t a n c e s , l o r s q u e l e c o u r s d ' e a u est à f a i b l e
pente.

134. R é s u m é de l a discussion. — D e t o u t e cette dis-


c u s s i o n , il r é s u l t e q u e , d a n s u n c a n a l d é c o u v e r t d e s e c t i o n r e c t a n -
g u l a i r e et d e p e n t e constante, il y a u n e p r o f o n d e u r critique H'
définie p a r l ' é q u a t i o n :

d a n s l a q u e l l e q est l e d é b i t p a r u n i t é d e l a r g e u r d u cours d'eau.


S i la p r o f o n d e u r réelle h en un point d o n n é est s u p é r i e u r e à cette
p r o f o n d e u r c r i t i q u e , l ' é c o u l e m e n t est t r a n q u i l l e , et l e c o u r s d ' e a u ,
quelle q u e soit sa pente, se c o m p o r t e à la façon d e s r i v i è r e s , le r e s -
s a u t s u p e r f i c i e l y est i m p o s s i b l e et le r é g i m e s e t r o u v e s o u s l ' i n -
fluence d e l ' e x t r é m i t é d ' a v a l d o n t l e s c o n d i t i o n s d e t e r m i m e n t c e l l e s
de l ' é c o u l e m e n t .
S i , a u c o n t r a i r e , l a p r o f o n d e u r r é e l l e h, en u n p o i n t d o n n é , e s t
i n f é r i e u r e à l a p r o f o n d e u r c r i t i q u e H ' , l ' é c o u l e m e n t est t o r r e n t u e u x ;
le r é g i m e est s o u s l a d é p e n d a n c e d e l ' e x t r é m i t é d'amont, quelle
q u e soit l a p e n t e d u c o u r s d ' e a u .
D a n s l e s c a n a u x à f a i b l e p e n t e , le r é g i m e u n i f o r m e s e p r o d u i t en
amont des points où l a p r o f o n d e u r réelle dépasse la profondeur
c r i t i q u e ; d a n s c e u x à f o r t e p e n t e , le r é g i m e u n i f o r m e s e p r o d u i t en
a v a l d e s p o i n t s o ù l a p r o f o n d e u r r é e l l e est i n f é r i e u r e à l a p r o f o n d e u r
critique.
D a n s t o u s , l o r s q u e l a p r o f o n d e u r est v o i s i n e d e l a p r o f o n d e u r c r i -
t i q u e , l ' é c o u l e m e n t est i r r é g u l i e r et il s e p r o d u i t o r d i n a i r e m e n t un
ressaut superficiel.
On p e u t e n c o r e d o n n e r u n e a u t r e f o r m e à ce q u i p r é c è d e . S i l ' o n
c o n s i d è r e , d a n s u n c o u r s d ' e a u à f a i b l e p e n t e , l a p a r t i e o ù le r é g i m e
est u n i f o r m e o u s e n s i b l e m e n t u n i f o r m e , d a n s l a q u e l l e l a c o u r b e d u
r e m o u s est v o i s i n e d e s o n a s y m p t o t e et s i l ' o n m a r c h e v e r s l ' a v a l , l e
r é g i m e , s ' i l d e v i e n t v a r i é , i r a en s ' ê c a r t a n t g r a d u e l l e m e n t d u r é g i m e
u n i f o r m e . S i a u c o n t r a i r e on m a r c h e v e r s l ' a m o n t , le r é g i m e u n i -
f o r m e , s'il c e s s e d ' e x i s t e r , s e r a d é t r u i t b r u s q u e m e n t o u t r o p r a p i d e -
ment p o u r q u e l'équation o r d i n a i r e p u i s s e s'y a p p l i q u e r .
D a n s un c o u r s d ' e a u à f o r t e p e n t e , l e s c i r c o n s t a n c e s i n v e r s e s s e
p r o d u i s e n t : le r é g i m e u n i f o r m e succède asymptotiquement à la
c o u r b e de r e m o u s . I l n e s ' é t a b l i t d o n c q u e g r a d u e l l e m e n t ; m a i s en
r e v a n c h e il s e d é t r u i t b r u s q u e m e n t o u r a p i d e m e n t à l ' a v a l d e s p o i n t s

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o ù ¡1 e x i s t e et o ù d e s c a u s e s l o c a l e s p r o d u i s e n t s o i t u n e s u r é l é v a t i o n
s o i t u n a b a i s s e m e n t d u n i v e a u ; c c s effets l o c a u x n e s e p r o p a g e n t p a s
v e r s l ' a m o n t o ù l e r é g i m e c o n t i n u e à être u n i f o r m e j u s q u e t o u t p r è s
de ces points e x c e p t i o n n e l s .

1 3 5 . F o r m e g é n é r a l e d u p r o f i l l o n g i t u d i n a l d u res>
s a u t . — A u m o y e n de L'équation générale du m o u v e m e n t p e r m a -
nent, o b t e n u e a u n ° I 2 J , e t q u i tient c o m p t e de l a c o u r b u r e d e s filets
l i q u i d e s , on peut se faire u n e idée de l a f o r m e g é n é r a l e d e l a s u r -
face l i b r e d ' u n c o u r s d'eau a u x points où se p r o d u i t le phénomène
d u r e s s a u t . B i e n q u e L'on p u i s s e , ainsi q u e n o u s l ' a v o n s dit, le cons-
tater e x c e p t i o n n e l l e m e n t d a n s des cours d'eau à faible pente, nous
é t u d i e r o n s s e u l e m e n t , d a n s c e p a r a g r a p h e , u n torrent à pente modé-
rée, c'est-à-dire u n cours d'eau dont l a pente de fond constante, i,
s o i t s u p é r i e u r e à c o l l e q u i e s t i n d i q u é e a u t a b l e a u d e l a p a g e al\i, s a n s
cependant d é p a s s e r b e a u c o u p cette l i m i t e . D a n s cette h y p o t h è s e ,

le r a p p o r t — s e r a s u p é r i e u r à l ' u n i t é , m a i s n ' e n d i f f é r e r a q u e d ' u n e

quantité qui N E s e r a p a s très g r a n d e ; n o u s p o s e r o n s d o n e

ai
b
9
en a p p e l a n t y u n n o m b r e p o s i t i f g é n é r a l e m e n t a s s e z p e t i t .
Prenons l'équation générale du mouvement permanent sous sa
f o r m e ( 2 8 ) de la p a g e » 3 8 , la pente i étant cunstantu, sa d é r i v é s s e c o n d e
disparaîtra du dernier terme et l o r s q u e n o u s aurons, dans cotte

équation, remplacé U P A R C E L L E deviendra :

3
<7» d h / a q*\dh
3g ds 1
MA - -
^ \
- )~—hi —«»
l
g h Jds A 1

D a n s l e s e c o n d et d a n s l e d o r n i o r t e r m e , . e m p l a ç o n s y ' p a r s a v a l e u r
en H d o n n é e p a r l ' é q u a t i o n ( 3 3 ) et p o s o n s , p o u r s i m p l i f i e r :

A = H ( I + Ç)

n o u s o b t i e n d r o n s , en t e n a n t c o m p t e d ' a i l l e u r s d e l a notation y q u i
vient d'être définie :

— • — = H \±±L _ ( I + C ) 12 + [ ( I + 0
K J J
3g tf,» L ( i + ?)' ^ Us ^ (1 + Cj-J

h étant g é n é r a l e m e n t petit p a r r a p p o r t a H , Ç est u n e petite q u a n t i t é


d o n t l e s c a r r é s et l e s p u i s s a n c e s s u p é r i e u r e s p e u v e n t ê t r e négligés

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| 5. — HEMOUâ £67

d e v a n t l ' u n i t é et n o u s p o u r r o n s , a p p r o x i m a t i v e m e n t , r e m p l a c e r l e s
1
deux g r a n d e s p a r e n t h è s e s r e s p e c t i v e m e n t p a r (y - 3 Ç) et p a r 3
et a v e c cette s i m p l i f i c a t i o n , l ' é q u a t i o n d e v i e n t :

m $-S^r-'r)
M u l t i p l i o n s - e n t o u s l e s t e r m e s p a r ds et i n t é g r o n s à p a r t i r d ' u n e
abscisse s où n o u s s u p p o s e r o n s , établi le r é g i m e u n i f o r m e , c'est-à-
t

dire h — H o u Ç = o et n u l l e s , a u s s i , l e s d é r i v é e s d e h o u d e Jj. G é n é -
r a l e m e n t , et en t o u t e r i g u e u r , cette c o n d i t i o n n e s e r a s a t i s f a i t o q u e
pours 0 = ± cc c a r i e r é g i m e u n i f o r m e n'est q u ' u n cas limite dont
(

l'état d ' u n c o u r s d ' e a u a p p r o c h e s a n s j a m a i s l ' a t t e i n d r e . Q u o i q u ' i l en


soit, l ' i n t é g r a t i o n d o n n e r a :

b
;5= «(t-î')+*j>-
Multiplions Bncore tous les termes d e cette dernière équation

p a r 2 — ds et i n t é g r o n s à p a r t i r d e l a m ê m e l i m i t e « , n o u s obtian-"
0

ds
d r o n s enfin :

A une p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n , n o u s p o u v o n s n é g l i g e r p r o v i s o i -
r e m e n t l a p e n t e ï v i s - à - v i s d e y , (i v a u t , a u p l u s , o , o o 3 o u o , o o 4 ,
t a n d i s q u e y p e u t ê t r e v o i s i n d e l ' u n i t é et m ê m e l a d é p a s s e r ) , a l o r s
si, d a n s l e s t r o i s é q u a t i o n s ( 4 8 ) , (4p,) et ( 5 o ) n o u s e f f a ç o n s l e d e r n i e r
ternie c o n t e n a n t i en f a c t e u r , e l l e s n o u s m o n t r e r o n t ; l a p r e m i è r e
d'h d*Ç

(48), q u e la courbure de la surface — ou H — , nulle pour

s —s ~ 0 oc, a u g m e n t e a v e c s , p u i s q u e s a d é r i v é e est p o s i t i v e à

cause d u f a c t e u r — q u i e s t l u i - m ê m e p o s i t i f à c a u s e do l ' a c c r o ; s s e -

i. On a, identiquement :

c'est-à-dire des t e r m e s c o m p a r a b l e s a u x p u i s s a n c e s s u p é r i e u r e s de

La substitution dont il s'agit revient donc a négliger la dérivée de .

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m e n t d e £ ; cette c o u r b u r e a u g m e n t e a i n s i j u s q u ' à ce q u e Ç = -

p o u r décroître e n s u i t e ; l a s e c o n d e , (4g)i q u e cette c o u r b u r e e s t

positive jusqu'à ce q u e Ç = — et e n s u i t e n é g a t i v e ; e n f i n , la troi-

s i è m e , (5o), d o n t le p r e m i e r t e r m e est e s s e n t i e l l e m e n t positif, que

£ n e p e u t d e v e n i r s u p é r i e u r à y et q u e l ' i n c l i n a i s o n I I — d e l a s u r -

f a c e l i b r e s u r le f o n d s ' a n n u l e et c h a n g e d e s i g n e l o r s q u e parti

de zéro p o u r s = s 0 — — oo, a g r a n d i j u s q u ' à cette l i m i t e s u p é -

rieure y . A i n s i , la forme du ressaut présentera une p r e m i è r e ondu-

lation c o n v e x e d o n t l a h a u t e u r , a u - d e s s u s de la s u r f a c e l i b r e du

r é g i m e u n i f o r m e p r o l o n g é e , v a u d r a e n v i r o n H y , ce q u i c o r r e s p o n -

d r a à u n e p r o f o n d e u r totale, H — .
*<7
S a n s l a p r é s e n c e des t e r m e s en i d a n s ces trois é q u a t i o n s , on
p o u r r a i t m ê m e ajouter q u e la surface libre s'abaisserait au delà de
ce r e n f l e m e n t c o m m e e l l e s ' é t a i t é l e v é e en d e ç à . E n effet l'équa-
t i o n (5o) d o n n e , a b s t r a c t i o n f a i t e d e s o n d e r n i e r t e r m e

et e l l e m o n t r e q u e — r e t r o u v e l a m ê m e v a l e u r a b s o l u e l o r s q u e £

r e d e v i e n t l e m ê m e . M a i s l e t e r m e en i, dans (49), augmente sans

cesse la v a l e u r de et t e n d , p a r c o n s é q u e n t , à r e l e v e r l a t a n g e n t e

à l a s u r f a c e . I l en r é s u l t e q u e l e s e c o n d m e m b r e d e (5o) s ' a n n u l e d e
n o u v e a u , p o u r r e d e v e n i r ensuite positif, a v a n t que £ ne soit d e v e n u
é g a l a zéro. A l o r s Ç r e c o m m e n c e à g r a n d i r , c'est-à-dire que la pre-
m i è r e c o n v e x i t é d e l a s u r f a c e d u r e s s a u t est s u i v i e d ' u n e a u t r e u n
p e u p l u s é l e v é e et, a i n s i d e s u i t e , j u s q u ' à ce q u e l a d i f f é r e n c e ( y — Ç)
s ' a p p r o c h a n t d e z é r o , l e d e r n i e r t e r m e d e (5o) n e s o i t p l u s a s s e z
petit, p a r r a p p o r t au précédent p o u r q u e le r a i s o n n e m e n t qui pré-
cède soit a p p l i c a b l e . On peut d ' a i l l e u r s , c o m m e l'a fait M . B o u s s i "
n e s q à q u i j ' a i e m p r u n t é t e x t u e l l e m e n t p r e s q u e t o u t ce p a r a g r a p h e ,
d'Z
c a l c u l e r les v a l e u r s de Ç a u x p o i n t s où — s ' a n n u l e .
L ' é q u a t i o n différentielle (5i), qui s'intègre facilement, donne, à
u n e p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n la f o r m e des o n d u l a t i o n s de la s u r f a c e
e x c e p t é a u x p o i n t s où Ç étant v o i s i n de zéro ou de y , le d e r n i e r terme
d e (5o) e s t c o m p a r a b l e a u p r é c é d e n t , s e u l c o n s e r v é d a n s ( 5 i )
i. S i , d a n s 'cette é q u a t i o n ( 5 i ) o n m e t e n é v i d e n c e , a u l i e u de Ç, l a s u r é l é -

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En résumé, les ressauts produits dans les torrents peu rapides,
aux points où un obstacle détruit le r é g i m e u n i f o r m e , ne consistent
p a s en u n e s u r é l é v a t i o n c o n t i n u e d e l a s u r f a c e , m a i s en u n e s é r i e
d ' o n d u l a t i o n s d i s p o s é e s e n g r a d i n s , et d o n t l e s p r e m i è r e s o n t u n e
hauteur un peu s u p é r i e u r e à H y .
Les expériences de M . B a z i n ont r e m a r q u a b l e m e n t confirmé cette
théorie. L e s n o m b r e u x r e s s a u t s q u ' i l a o b s e r v é s s o n t d e d e u x e s p è -
ces, s u i v a n t q u ' i l s s e p r o d u i s e n t d a n s des torrents peu rapides ou
dans des c o u r s d'eau d e g r a n d e pente. L e s p r e m i e r s , plus a l l o n g é s
que les a u t r e s , s o n t t o u j o u r s s i l l o n n é s t r a n s v e r s a l e m e n t d ' u n certain
nombre d'ondulations ; les seconds sont les seuls dans lesquels
l'élévation d e la su rfa c e s e fasse d ' u n s e u l b o n d et d ' u n e manière
presque b r u s q u e , bien q u ' i l y ait encore s o u v e n t , m a i s à l a suite d u
gonflement, u n certain n o m b r e d e rides transversales.
D a n s les petits c o u r s d ' e a u d ' u n e certaine pente, u n simple cail-
lou, placé a u m i l i e u d u lit, suffit p o u r d o n n e r n a i s s a n c e à d e u x
ressauts, un de c h a q u e espèce. E n a m o n t de l'obstacle, a u x points
où le c o u r a n t s e r e l è v e p o u r l e f r a n c h i r , i l s e f o r m e u n p r e m i e r r e s -
saut, l o n g et p r é s e n t a n t p l u s i e u r s o n d u l a t i o n s ; i m m é d i a t e m e n t e n
a v a l , c ' e s t - à - d i r e a u b a s d u t o r r e n t r a p i d e q u i s.e p r o d u i t s u r l a p a r -
tie p o s t é r i e u r e d e l ' o b s t a c l e , i l s e f o r m e u n s e c o n d r e s s a u t , mais
court et c o n s t i t u é p a r u n e s i m p l e b a r r e d'écume.
Les phénomènes sont plus s i m p l e s q u a n d , a u x endroits où le r é -
gime uniforme se détruit, il y a, a u lieu d ' u n ressaut, u n abaisse-
ment d e l a s u r f a c e c o m m e e n p r o d u i t u n e d i s c o n t i n u i t é o u c o u p u r e
du lit d o n n a n t n a i s s a n c e à u n e c a s c a d e . A l o r s , l a v a r i a b l e d'ahord
égale à z é r o , d e v i e n t n é g a t i v e a i n s i q u e t o u s l e s t e r m e s d u s e c o n d

v a t i o n effective q u e j e d é s i g n e r a i p a r h f
H £ , e n a p p e l a n t d ' a i l l e u r s h'i l a
v a l e u r m a x i m u m de c e t t e s u r é l é v a t i o n q u e n o u s a v o n s t r o u v é e é g a l e à H y , et

si l'on pose — — H c e t t e h a u t e u r H d i f f é r a n t à p e i n e d e c e l l e q u i est r e p r é -


S
sentée p l u s h a u t p a r l a m ê m e l e t t r e et q u e n o u s a v o n s a p p e l é e l a p r o f o n d e u r
critique, l'équation devient :

HB 3
( Ï ) " = "" (*'·-*')
ce q u i est e x a c t e m e n t c e l l e q u e n o u s t r o u v e r o n s p l u s l o i n , a u c h a p i t r e V I I I ,
| 2, é q u a t i o n [sSJ p o u r d é f i n i r l'onde so/iiaîre.
Les p r e m i è r e s o n d u l a t i o n s q u i se p r o d u i s e n t , d a n s u n r e s s a u t , s u r u n t o r r e n t
peu r a p i d e , o n t d o n c s e n s i b l e m e n t , a b s t r a c t i o n f a i t e de l e u r s p o i n t s l e s p l u s
bas, l a f o r m e d e t o u t a u t a n t d ' o n d e s s o l i t a i r e s q u i s e r a i e n t p r o p a g é e s d a n s
un c a n a l a y a n t p o u r p r o f o n d e u r p r i m i t i v e à p e u p r è s l a profondeur critique.
Je r e n v o i e a u c h a p i t r e V I I I p o u r l ' i n t é g r a t i o n de cette é q u a t i o n ( 5 i ) a i n s i
transformée.

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m e m b r e d e l ' é q u a t i o n (4G)- L a c o u r b u r e — r e s t e d o n è t o u j o u r s n é -
g a t i v e , ce q u i m o n t r e q u e le p r o f i l l o n g i t u d i n a l d e l a s u r f a c e d o i t
s'abaisser progressivement sans présenter aucun point d'inflexion.
A u n e p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n , or) p e u t e n c o r e r é d u i r e l ' é q u a t i o r t
différentielle à s a f o r m e ( 5 i ) , c'est-à-dire q u e le profil l o n g i t u d i n a l
affecte e n c o r e l a f o r m e q u i r é s u l t e d e l ' i n t é g r a t i o n d e cette é q u a t i o n ,
et qui n'a plus alors, de l'onde solitaire, q u e le n o m . C'est u n e
c o u r b e q u i r e s s e m b l e v a g u e m e n t à Une b r a n c h e d ' h y p e r b o l e a y a n t
p o u r a s y m p t o t e s la s u r f a c e c o r r e s p o n d a n t a u r é g i m e u n i f o r m e et
u n e d r o i t e v e r t i c a l e et q u i p e u t s e c o n s t r u i r e f a c i l e m e n t . O n e n t r o u -
v e r a l e d e s s i n coté à l a p a g e 3 8 3 d e l'Essai sur la théorie des eaux
courantes.

I 6

ÉTRANGLEMENT OU É L A R G I S S E M E N T D U LIT

136. F.fret d ' u n l o n g ; é t r a n g l e m e n t . — C e n ' e s t p a s à l a


r é s o l u t i o n d e Ces p r o b l è m e s g é n é r a u x q u e l ' o n p e u t b o r n e r l e s i n d i -
cations de la théorie sur les conditions de l'écoulement dans les c a -
naux découverts. D'autres problèmes, un peu plus particuliers ou
spéciaux, peuvent aussi recevoir une solution approximative. N o u s
t r a i t e r o n s d ' a b o r d c e l u i d e l'effet p r o d u i t sur un canal découvert
par un rétrécissement de l a s e c t i o n a s s e z l o n g p o u r q u e l e m o u v e -
ment y devienne uniforme.
Nous supposerons toujours, pour simplifier, u n e section trans-
v e r s a l e r e c t a n g u l a i r e , ce q u i constitue, q u e l l e q u e soit l ' i n c l i n a i s o n
des rives, une a p p r o x i m a t i o n suffisante p o u r les c o u r s d ' e a u très
larges par rapport à leur profondeur.
C o n s i d é r o n s donc un canal découvert de pente constante i, d e
l a r g e u r / et d e p r o f o n d e u r H , d a n s l e q u e l l e r é g i m e u n i f o r m e e s t
établi. E n appelant toujours U la vitesse moyenne, nous aurons,
entre ces q u a n t i t é s , l a relation :

Hi = 6U».

Supposons q u ' à partir d'un certain point, et s a n s c h a n g e r la


p e n t e d û c o u r s d ' e a u , o n d i m i n u e s a l a r g e u r q u i d e v i e n d r a l', s u r
une longueur indéfinie vers l'aval.

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À u n e c e r t a i n e d i s t a n c e en a v a l d u p o i n t o ù c o m m e n c e l a l a r g e u r
l, un n o u v e a u r é g i m e u n i f o r m e s ' é t a b l i r a , d é f i n i p a r l ' é q u a t i o n :

E'i - 611» ;

et c o m m e l e d é b i t e s t r e s t é le m ê m e , o n a u r a a u s s i :

HIU = H7U'.
On en d é d u i t , si l ' o n a d m e t q u e b a i t l a m ê m e v a l e u r d a n s l e s
d e u x c a s , ce q u i n ' e s t p a s a b s o l u m e n t e x a c t p u i s q u e c e c o e f f i c i e n t
dépend d e H :

H' _ tr» _ h» & _ 3


h*
7 —
h ~ v> ~ îp"/ ! \f 7i

Et, par suite, l ' e x h a u s s e m e n t du n i v e a u y — I T — H sera :

(5a)

L e s d e u x n i v e a u x , à d e s p r o f o n d e u r s H et I I ' d a n s l a p a r t i e l a r g e
et d a n s l a p a r t i e é t r o i t e , s e r a c c o r d e r o n t p a r u n e c o u r b e d e r e m o u s
formée d ' u n e p a r t i e C C a s y m p t o t e à l a l i g n e d e p r o f o n d e u r I I et
située a u - d e s s u s d e cette l i g n e ( f i g . 7°)- c o m m e d a n s l e p r e m i e r c a s
considéré p l u s h a u t (n° 125).

;H

7T Fi£- 7°·

P o u r r a c c o r d e r cette l i g n e à l a p r o f o n d e u r H ' o n d o i t r e m a r q u e r
q u e , e n t r e l e s d e u x p r o f i l s A et B , l a v i t e s s e p a s s a n t d e l a v a l e u r U
à la v a l e u r p l u s g r a n d e U ' , il f a u t q u ' i l e x i s t e u n e p e n t e s u p e r f i c i e l l e
i r » — u>
é g a l e en t o t a l i t é à—— . L a profondeur D F du profil B étant

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é g a l e à H ' , c e l l e C E d u p r o f i l A est é g a l e à H ' a u g m e n t é e d e cette
q u a n t i t é . C e l a d o n n e l e p o i n t C p a r l e q u e l d e v r a p a s s e r l a c o u r b e de
r e m o u s C C q u e l ' o n t r a c e r a c o m m e d a n s le c a s d ' u n b a r r a g e t r a n s -
v e r s a l (n° 1 2 8 ) .
La f o r m u l e précédente montre q u e le r e m o u s produit par un
long étranglement est p r o p o r t i o n n e l à la p r o f o n d e u r du cours
d'eau On doit donc p r o c é d e r avec d'autant plus de circonspection
aux travaux d'endiguement qui rétrécissent le lit d ' u n e r i v i è r e ,
1
q u ' e l l e p r é s e n t e d e s c r u e s p l u s é l e v é e s . P o u r V—-1, on a u r a i t à

,_4
p e u p r è s y — o , f j o l l ; p o u r / —y. I ce q u i r e p r é s e n t e un empiète-
1
m e n t d ' u n cinquième, o n a y — o,iC>4 s o i t e n v i r o n - H : l e s c r u e s

s e r a i e n t e x h a u s s é e s de - de l e u r h a u t e u r .
0

Si les rétrécissements p a r e n d i g u e m e n t s continus peuvent être


d é s a s t r e u x p e n d a n t l e s c r u e s ( l o r s q u e H est g r a n d ) , e n r e l e v a n t l e u r
n i v e a u , on v o i t , p a r c o n t r e , q u ' i l s n ' o n t d ' i n f l u e n c e a p p r é c i a b l e s u r
l e s b a s s e s e a u x ( l o r s q u e H est p e t i t ) , q u e s ' i l s a t t e i g n e n t u n e p r o -
portion considérable. E n resserrant une rivière qui n'aurait que
n l
o , 5 o de p r o f o n d e u r , au m o y e n de d i g u e s qui lui enlèveraient la
m o i t i é de s a l a r g e u r , ou n ' a u g m e n t e r a i t la profondeur que des
ï ï
s o i x a n t e c e n t i è m e s d e s a v a l e u r p r i m i t i v e soit, de0,60 X o,5o = o ',3o;
on n ' o b t i e n d r a i t d o n c q u ' u n e p r o f o n d e u r t o t a l e d e o ^ ^ o ; et. e n c o r e
il f a u d r a i t p o u r cela que l ' e n d i g u e m e n t eût l i e u s u r u n e grande
longueur.
C e s r é s u l t a t s d o i v e n t , c o m m e il a été d i t , ê t r e c o n s i d é r é s c o m m e
approximatifs.

l'.i'é. Étranglement de longueur restreinte. —


Lorsque l'étranglement n'est pas assez long pour que le m o u v e -
ment u n i f o r m e puisse s'établir dans la portion rétrécie, la s u r é l é v a -
tion produite à l'amont est employée à accroître la vitesse de
l ' é c o u l e m e n t d a n s celte p a r t i e é t r a n g l é e et le m o u v e m e n t y reste
v a r i é . L a f o r m e d e l a s u r f a c e l i b r e y est a l o r s c e l l e d u remous
d ' a b a i s s e m e n t étudiée a u n° 1 2 9 . Cette s u r f a c e l i b r e s ' a b a i s s e a u
point D ' (fig. 71) au-dessous de la profondeur H correspondant au
régime uniforme ; dans l a p a r t i e l a r g e et a u p o i n t o ù l'étrangle-
ment cesse, elle remonte b r u s q u e m e n t d e D ' en C p o u r r e t r o u v e r

1. D u p u i t .

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cette p r o f o n d e u r H q u i s e c o n t i n u e e n s u i t e i n d é f i n i m e n t v e r s l ' a v a l .
L e r e l è v e m e n t , e n t r e D ' et C , est d i l à l a d i f f é r e n c e d e c h a r g e c o r -
r e s p o n d a n t à l a d i f f é r e n c e d e s v i t e s s e s . S i l ' o n a p p e l l e H , l et U l a
p r o f o n d e u r , l a l a r g e u r et l a v i t e s s e m o y e n n e en A ' G ' , et z l a diffé-
rence de p r o f o n d e u r en D ' et en C , l a p r o f o n d e u r e n D ' é t a n t H — z

et l a l a r g e u r Í, l a s e c t i o n s e r a l' (H — z) et l a v i t e s s e U ' = U —— .
& J
l z) (H —
1
L a différence d e c h a r g e z, d u e à l a d i m i n u t i o n d e v i t e s s e , s e r a :
17« - U* l
^ 2<J 2IJ \i Zf J
V / /. H« \
(5á) z —a —a. — [ — i ,
(H —
2
ou en d é v e l o p p a n t a p r è s a v o i r m u l t i p l i é p a r ( H —• z) :

il* L'* H*

2 3 2 1
H*B — 2 H Z + £ — » — ( ——- — H 4 - 2Hz — z

é q u a t i o n d u t r o i s i è m e d e g r é en z q u i a u r a t o u j o u r s u n e r a c i n e p o s i -
tive et s o u v e n t t r o i s r a c i n e s p o s i t i v e s r é e l l e s .
D e u x d e ces r a c i n e s , a u m o i n s , c o r r e s p o n d e n t à d e s états d ' é q u i -
libre p o s s i b l e s p o u r la s u r f a c e l i b r e . M . V a u t h i e r , i n g é n i e u r des
ponts et c h a u s s é e s , a f a i l à R o a n n e u n e s é r i e d ' e x p é r i e n c e s dans
l e s q u e l l e s il a r é a l i s é c e s d e u x p o s i t i o n s d ' é q u i l i b r e , et il a c o n s t a t é
2
que la s u p é r i e u r e s e u l e é t a i t s t a b l e .
L a profondeur d a n s la section B ' étant calculée d ' a p r è s la v a l e u r
de z, la s u r f a c e l i b r e a f f e c t e , à l ' a m o n t , d e D ' en D , l a f o r m e d e l a
courbe du r e m o u s d ' a b a i s s e m e n t étudiée a u n° 1 2 G . S i l ' é t r a n g l e -
ment est a s s e z l o n g , cette c o u r b e s e r a p p r o c h e d e l ' a s y m p t o t e s i t u é e
à une p r o f o n d e u r H' et c o r r e s p o n d a n t a u m o u v e m e n t u n i f o r m e d a n s
la partie r é t r é c i e . C ' e s t ce q u e n o u s a v o n s a d m i s t o u t à l ' h e u r e .

l'.lH. E f f e t d ' u n é l a r g i s s e m e n t d u l i t . — S i , a u lieu de


p r é s e n t e r un r é t r é c i s s e m e n t , le lit p r é s e n t e u n é l a r g i s s e m e n t d'une
g r a n d e l o n g u e u r o u b i e n d ' u n e l o n g u e u r m o d é r é e , il s e produira
des p h é n o m è n e s analogues susceptibles d'Être c a l c u l é s p a r les
mêmes équations.
L o r s q u e l ' é l a r g i s s e m e n t p o u r r a être considéré c o m m e a y a n t une

1. C'est l ' a p p l i c a t i o n de l a f o r m u l e g é n é r a l e d u m o u v e m e n t p e r m a n e n t
v a r i é . On p e u t , en p a r t i c u l i e r , d é d u i r e c e t t e é q u a t i o n d e c e l l e ( I 6 J é t a b l i e a u
n° 1 2 0 , page 2 3 A , en l ' i n t é g r a n t e t e n n é g l i g e a n t le p r e m i e r t e r m e d u s e c o n d
m e m b r e q u i r e p r é s e n t e le f r o t t e m e n t s u r l ' é t e n d u e c o m p r i s e e n t r e les d e u x
prolils considérés.
a. Indication sommairedes résultats d'expériences faites à Roanne pour l'étude
de quelques conséquences du mouvement permanent. — A n n a l e s des p o n t s et
chaussées, 1 8 4 8 , 1" s e m e s t r e , page 139.

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longueur indéfinie, de telle sorte q u e Io r é g i m e u n i f o r m e y s o i t
établi, il se p r o d u i r a , a u p a s s a g e de l a p a r t i e p l u s étroite k l a p l u s
l a r g e , u n a b a i s s e m e n t d u n i v e a u q u i s e r a m e s u r é p a r l ' é q u a t i o n (52),
d a n s l a q u e l l e o n f e r a /' p l u s g r a n d q u e l. L e n i v e a u d e l ' e a u , d a n s
l a p a r t i e é l a r g i e , se r e l è v e r a s u c c e s s i v e m e n t en a p p r o c h a n t d e l ' e x t r é -
mité de l'étranglement, la surface libre a u r a la f o r m e de la courbe
du remous d ' e x h a u s s e m e n t et s e r a c c o r d e r a , c o m m e i l est d i t a u
n° i36, à la profondeur plus g r a n d e correspondant à la partie rétrécie
q u i y f a i t s u i t e . S i l ' é l a r g i s s e m e n t est c o u r t , il p o u r r a arriver que
l ' é t e n d u e d u r e m o u s soit n o t a b l e m e n t p l u s l o n g u e q u e l u i et q u e l a
surface l i b r e se t r o u v e encore r e l e v é e à l ' o r i g i n e de l ' é l a r g i s s e m e n t ;
i l se p r o d u i r a a l o r s , en ce p o i n t , u n r e l è v e m e n t b r u s q u e a n a l o g u e à
c e l u i q u i v i e n t d ' ê t r e é t u d i é et d o n t l e c a l c u l d o n n e r a l i e u à l a r é s o -
l u t i o n d ' u n e é q u a t i o n d u 3" d e g r é . D a n s ce d e r n i e r c a s , d ' u n é l a r g i s -
sement relativement court, le profil l o n g i t u d i n a l des e a u x présente
l a f o r m e i n d i q u é e d a n s l a f i g u r e 72.

Fig- 73.

L a l i g n e H H est celle- d u r é g i m e u n i f o r m e qui correspond à la


s e c t i o n r é t r é c i e et q u i e x i s t e en a v a l d e l a s e c t i o n A ' et a s y m p t o t i -
q u e m e n t en a m a n t d e l a s e c t i o n A . D e D ' e n C , il s e p r o d u i t u n e
5
U' — U»
différence de n i v e a u a et cette d i f f é r e n c e c o r r e s p o n d à une
r
ig
profondeur p l u e g r a n d e en D ' , puisqu'il y a accroissement de
v i t e s s e e n t r e l e s d e u x s e c t i o n s . A p a r t i r d e D ' , en remontant, com-
m e n c e l a c o u r b e do r e m o u s d ' e x h a u s s e m e n t q u i s e r a i t a s y m p t o t e à
l a l i g n e H ' H ' d u r é g i m e u n i f o r m e d a n s l a p o r t i o n é l a r g i e s i cette
portion était a s s e z l o n g u e . M a i s si en D , à l ' o r i g i n e de l ' é l a r g i s s e -
m e n t , elle est encore a u - d e s s u s de la l i g n e H H ou d u n i v e a u d a n s
la portion rétrécie d ' a m o n t , le n i v e a u s ' a b a i s s e r a en C , de telle m a -
n i è r e q u ' e n t r e C et D , s e p r o d u i s e l a d i f f é r e n c e d e n i v e a u z d o n n é e
9
par l'équation du 3 d e g r é ; p u i s en a m o n t d u p o i n t G l a surface

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libre aura la forme d'un remous d ' a b a i s s e m e n t et s e r a c c o r d e r a
asymptotiquement à la l i g n e H I I du r é g i m e u n i f o r m e .
Ce d e r n i e r e x e m p l e m e t en é v i d e n c e u n e c o n s é q u e n c e i n t é r e s s a n t e
au point d e v u e p r a t i q u e : u n é l a r g i s s e m e n t d e l o n g u e u r modérée
pratiqué s u r un c o u r s d'eau peut être a c c o m p a g n é d ' u n e s u r é l é v a -
tion d u n i v e a u . C e l a r é s u l t e en effet d e l a c o m p a r a i s o n d u n i v e a u
H C D D ' C H que prend la surface libre d a n s le c o u r s d'eau l o r s q u ' i l
existe u n é l a r g i s s e m e n t , a v e c le n i v e a u r e c t i l i g n e H H correspon-
dant a u r é g i m e u n i f o r m e q u ' i l p r e n d r a i t si l a s e c t i o n r e s t a i t p a r t o u t
la m ê m e o u si le l i t , a u l i e u d ' ê t r e l i m i t é p a s l e s r i v e s A B B ' A ' , l'était
simplement p a r les rives r e c t i l i g n e s A A ' . Cette s u r é l é v a t i o n , dont le
U» — U ' *
m a x i m u m au point D ' est a , p e u t être a s s e z g r a n d e . S i ,
1
ig
p a r e x e m p l e , c o m m e l ' i n d i q u e D u p u i t , l ' o n a U — 5 o o , ce q u i n ' a
m

rien de t r o p e x c e s s i f en t e m p s d e c r u e p o u r c e r t a i n s c o u r s d ' e a u , et
m
si U' — 2 5 o , ce q u i n e c o r r e s p o n d q u ' à u n d o u b l e m e n t de l a sec-

U« _ V 25.oo — 6.25
tion t r a n s v e r s a l e , on a = — =: i m è t r e environ.
ig 2 X 9,8
Des a p p r o f o n d i s s e m e n t s o u d e s r e l è v e m e n t s p a r t i e l s d u f o n d c o n -
duiraient à des résultats s e m b l a b l e s que l'on calculerait de la
manière suivante. A qhaque changement de section, la formule
U" — U"
z •=• d o n n e la différence de n i v e a u . S i , ensuite, s u r une
2
9
certaine é t e n d u e en a m o n t , l e c a n a l c o n s e r v e s a s e c t i o n , l a s u r f a c e
libre prend la f o r m e d ' u n e c o u r b e de r e m o u s d ' e x h a u s s e m e n t ou
d ' a b a i s s e m e n t s u i v a n t q u e le p o i n t d e d é p a r t s e t r o u v e a u - d e s s u s o u
au-dessous de la l i g n e d u r é g i m e u n i f o r m e .
1 3 9 . Effet d'un é t r a n g l e m e n t g r a d u e l , m a i s p e u l o n g .
— D u p u i t a c a l c u l é a u s s i l'effet p r o d u i t sur un cours d'eau par un
étranglement, dans lequel les sections transversales varieraient g r a -
d u e l l e m e n t et d i m i n u e r a i e n t p r o p o r t i o n n e l l e m e n t à l e u r d i s t a n c e à
l'origine, puis a u g m e n t e r a i e n t ensuite s u i v a n t u n e loi a n a l o g u e .
D é s i g n o n s p a r <i) , U j , u , , U , Ui, U , l e s s e c t i o n s t r a n s v e r s a l e s et
0 0

les vitesses m o y e n n e s dans les trois sections A B ,0 0 AjB,, A B, a

(flg. y3), s i t u é e s r e s p e c t i v e m e n t en a m o n t de l ' é t r a n g l e m e n t , dans


la p a r t i e l a p l u s é t r a n g l é e , et en a v a l d e l ' é t r a n g l e m e n t , o ù l a s e c -
tion a r e p r i s s a d i m e n s i o n n o r m a l e . S o i e n t a u s s i L , L , l e s d i s t a n c e s
t

m u t u e l l e s d e c e s t r o i s s e c t i o n s et L l a l o n g u e u r t o t a l e d e l ' é t r a n g l e -
ment : L = L j - | - L . S i to est l ' a i r e d ' u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e s i t u é e à
a

une d i s t a n c e s en a v a l de l a s e c t i o n é t r a n g l é e , n o u s s u p p o s o n s q u e
u = eu, -| s et c e l l e d ' u n e s e c t i o n s i t u é e à u n e d i s t a n c e s e n
f

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61Q to,
a m o n t d e J a m ê m e s e c t i o n é t r a n g l é e u> s e r a i t w = i tOj -J s.
L e d é b i t est c o n s t a n t et l a v i t e s s e m o y e n n e U d a n s l a s e c t i o n q u e l -
c o n q u e w est liée a u x a u t r e s quantités p a r l a relation :

OJ U = ti)„ U 0 = 0)j U, — COj U .


2

E t u d i o n s d ' a b o r d ce q u i s e p a s s e d a n s l a p a r t i e a v a l de l'étrangle-
m e n t , e n t r e l e s s e c t i o n s A 1 B 1 et et À ^ B j s u p p o s o n s q u e d a n s cette

section A 1 5 2 2 le r é g i m e s o i t u n i f o r m e ; n o u s p o u r r o n s d ' a b o r d é c r i r e ,
en a p p e l a n t i l a p e n t e c o n s t a n t e d u c a n a l et R l e r a y o n m o y e n de
cette s e c t i o n :

A p p l i q u o n s l'équation générale du m o u v e m e n t varié sous la forme


d é d u i t e d e c e l l e s ( 1 6 ) et ( 1 7 ) c i - d e s s u s , q u e n o u s é c r i r o n s :

dh = — a
UWU
+[i
(y— - b U 2
\ ds,
g \ w /

et i n t é g r o n s - l a e n t r e l e s d e u x s e c t i o n s c o n s i d é r é e s o u sur la lon-
gueur L . Appelons y
5 5 la différence de niveau entre la surface
libre dans l'une et l ' a u t r e d e c e s d e u x sections, ou bien faisons

1
iji — f (— dh), nous obtiendrons :

y, = a- - + ( ± b U * - i ) d s .
2
9 J n V" /

L e r a p p o r t - s e r a , en g é n é r a l , c o m m e o j e l l e - m ê m e , u n e fonction
w
d e s et l ' o n d e v r a l ' e x p r i m e r a i n s i p o u r e f f e c t u e r l ' i n t é g r a t i o n . P o u r
s i m p l i f i e r , et d a n s l ' i m p o s s i b i l i t é d e l a i s s e r l a q u e s t i o n indétermi-
n é e , on d o i t f a i r e u n e h y p o t h è s e s i m p l e s u r la l o i d e cette v a r i a t i o n ;

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on peut s u p p o s e r , o u b i e n y c o n s t a n t , o u b i e n - c o n s t a n t ; c e s J e u x

suppositions conduisent à dos résultats différents. Prenons la


1
X
s e c o n d e , - c o n s t a n t , et é g a l , p a r c o n s é q u e n t , à l ' i n v e r s e — d u r a v o n
1
« II

m o y e n de la s e c t i o n A , B » . R e m p l a ç o n s - p a r — , p u i s U - p a r ,

L
* V
et enfin par i ; l'équation deviendra :

R . « - I V / • ' - . / » , ·

— « H / « — —
2
9 J o W
Mettons p o u r u s a v a l e u r en .s et faisons l'intégration, nous
obtiendrons, toutes r é d u c t i o n s faites :

L
2 ' 1
V» = A
J
2 ^

E x p r i m o n s m a i n t e n a n t U j en f o n c t i o n d e U , et d e ~ , ainsi que des

sections u , , io , il v i e n d r a d é f i n i t i v e m e n t :
s

SE

L e coefficient — - a les v a l e u r s m o y e n n e s s u i v a n t e s p o u r les d i v e r -

ses n a t u r e s d e p a r o i s :

a
P a r o i s très u n i e s . . . —- = 3/io,
?r/b
Parois unies. . . . 2 7 0 ,
Parois peu unies. . 9.10,
P a r o i s en terre. . . . 1 8 0 .
a / w,\

T a n t q u e L , est p l u s p e t i t q u e — - R ^ 1 -f- — J, y t est n é g a t i f , il y

a d é p r e s s i o n d a n s la s e c t i o n r é t r é c i e et cette d é p r e s s i o n est d ' a u t a n t

p l u s c o n s i d é r a b l e p o u r u n é t r a n g l e m e n t d o n n é f—\ que le r a y o n
m o y e n de la s e c t i o n t r a n s v e r s a l e d ' a v a l est p l u s g r a n d et q u e l a p e n t e
du c o u r s d ' e a u e s t p l u s f o r t e . L o r s q u e L j est p r é c i s é m e n t é g a l à
cette q u a n t i t é , il n ' y a , d a n s la s e c t i o n r é t r é c i e , n i d é p r e s s i o n , ni
exhaussement. L o r s q u e , au contraire, L . est p l u s g r a n d , il y a
exhaussement.

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A p p l i q u o n s l a m ê m e é q u a t i o n et l e m ê m e c a l c u l à l a p o r t i o n d e
l'étranglement de l o n g u e u r h 1 } c o m p r i s e entre les sections A B 0 0 et
A B , ; n o u s o b t i e n d r o n s , e n a p p e l a n t y^ l a d i f f é r e n c e d e n i v e a u d a n s
4

1
X
ces s e c t i o n s et s u p p o s a n t t o u j o u r s - = — :

LV - u„» F „,» \
y, _ a l. j _ ! I .
2(7 \ U 0 U t /

par suite la différence de n i v e a u totale due à l'étranglement et


mesurée entre les d e u x sections extrêmes A B 0 0 et A B j s e r a , e n
2 la
d é s i g n a n t p a r y = y$ - j - y , :

.. y = . Î ^ V + . T L 1 ( ^ - x ) + L 1 p - 0 }
2(7 L Wl / ^Wj 'J
K e d B
. / 2 \
Le premier terme peut encore prendre la f o r m e — - R j — —-J ce
q u i ne l a i s s e s u b s i s t e r , d a n s l ' e x p r e s s i o n d e y, q u e l e s s e c t i o n s t r a n s -
versales (jl) , W j ,
0 to . 2 C o m m e a p p r o x i m a t i o n , il est s o u v e n t suffisant
de s u p p o s e r w 0 = co , le p r e m i e r t e r m e s e t r o u v e a n n u l é , et d a n s l a
8

parenthèse on peut mettre e n f a c t e u r ^— — i^. L ' e x p r e s s i o n d e y

devient a l o r s , en r e m a r q u a n t que L représente la longueur totale


U + L, :

S o u s cette f o r m e a p p r o x i m a t i v e s i m p l e , o n v o i t q u e l e g o n f l e m e n t
total p r o d u i t p a r u n é t r a n g l e m e n t g r a d u e l est t o u j o u r s p o s i t i f et
représente une surélévation à l'amont. L a pente du lit s u r la lon-

g u e u r L c o n s i d é r é e é t a n t IL, l e p r e m i e r t e r m e IL — r e p r é s e n t e la

différence d'altitude de la s u r f a c e libre dans les d e u x sections


extrêmes.
Il n'est p a s i n u t i l e d e f a i r e o b s e r v e r q u e l e c a l c u l d e co 2 suppose
c o n n u e l a d é n i v e l l a t i o n d é s i g n é e p l u s h a u t p a r y, dans l'expression
de l a q u e l l e figure a u s s i l a q u a n t i t é (1)2, q u e l ' o n d e v r a i t y e x p r i m e r
en f o n c t i o n de y s ; l ' é q u a t i o n ne p o u r r a i t ê t r e r é s o l u e q u e p a r la
méthode de fausse position.

1 4 0 . Effet il'un étranglement brusque. — P a s s a g e de


l ' e a u s o u s u n p o n t . — S i l'effet d ' u n é t r a n g l e m e n t g r a d u e l p e u t
à la r i g u e u r se c a l c u l e r a u m o i n s d ' u n e façon a p p r o c h é e , celui d'un

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étranglement b r u s q u e est b e a u c o u p p l u s incertain ; la s o l u t i o n que
l'on peut en d o n n e r n ' e s t p a s t r è s s a t i s f a i s a n t e . P e u t - ê t r e pourrait-
on s« c o n t e n t e r d ' a d m e t t r e q u e , d e p a r t et d ' a u t r e d e l a s e c t i o n é t r a n -

- H A R

Fig. 74.

g l é e , l a s e c t i o n v i v e d a n s l a q u e l l e s e p r o d u i t en r é a l i t é l e c o u r a n t ,
augmente p r o g r e s s i v e m e n t , et a s s i m i l e r l ' é t r a n g l e m e n t brusque à
un é t r a n g l e m e n t p r o g r e s s i f e n s u p p o s a n t q u e t o u t ce q u i est h o r s d e
l a section v i v e , r e m p l i p a r d u l i q u i d e à l ' é t a t d e tourbillonnement,
peut être a s s i m i l é îi u n s o l i d e . M ê m e d a n s cette h y p o t h è s e , il r e s t e -
rait u n e g r a n d e i n c e r t i t u d e s u r l ' i n c l i n a i s o n , p a r r a p p o r t a l a d i r e c -
tion du c o u r a n t , q u e l ' o n d e v r a i t a d m e t t r e p o u r c e s p a r t i e s m o r t e s
de l a s e c t i o n . D ' a p r è s B r e s s e , o n d e v r a i t p r e n d r e u n e inclinaison
assez f a i b l e , 3 o u 4 d e g r é s . A l o r s , e n s u p p o s a n t q u e l a s e c t i o n é t r a n -
g l é e uj] a i t s e n s i b l e m e n t la m ê m e profondeur h que les sections
d ' a m o n t et d ' a v a l , et q u e , p a r s u i t e , l e s l a r g e u r s s u p e r f i c i e l l e s s o i e n t
proportionnelles a u x aires de ces sections, c h a q u e saillie, telle q u e
W G

A A ' ou B B ' ( f i g . 74)1 é t a n t a l o r s é g a l e à — , chacune des l o n -

g u e u r s A ' C , A D s e r a i t à p e u p r é s d e a o f o i s l a s a i l l i e et l a l o n g u e u r

totale L de l ' é t r a n g l e m e n t serait a p p r o x i m a t i v e m e n t . Le


gonflement produit par un étranglement brusque serait ainsi
exprimé par :

,,,, • ("» —
2 0 i
(54) ^ = A u , :

et il c o r r e s p o n d r a i t , n o n p a s s e u l e m e n t a u p a s s a g e r é t r é c i , m a i s à l a
dénivellation p r o d u i t e entre les d e u x s e c t i o n s C C ' et D D ' , p r i s e s
assez l o i n en a m o n t et en a v a l p o u r q u e l e s filets l i q u i d e s y s o i e n t
redevenus sensiblement p a r a l l è l e s .
Cette f o r m u l e d o n n e l i e u , d ' a i l l e u r s , à l ' o b s e r v a t i o n s u i v a n t e :
Dans l'hypothèse simplificative où la profondeur h est l a même

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d a n s l e s d i v e r s e s s e c t i o n s , l e u r s s u p e r f i c i e s cji, (03 s o n t proportion-
n e l l e s a u x l a r g e u r s / ] , h, et e l l e s e r é d u i t à

y = 5(i ilt

Il en r é s u l t e r a i t q u e y n e d é p e n d r a i t que des l a r g e u r s et s e r a i t
i n d é p e n d a n t d e l a p r o f o n d e u r h ; l a s u r é l é v a t i o n s e r a i t l a m ê m e en
e a u x b a s s e s et en e a u x h a u t e s , ce q u i e s t i n v r a i s e m b l a b l e .
On peut c a l c u l e r le g o n f l e m e n t produit par un étranglement
b r u s q u e au m o y e n de la f o r m u l e (53) du n° 137 :
2
U' — U*
.'/ = * ,
•MJ

e n m e t t a n t p o u r U et U ' l e s q u o t i e n t s du débit Q p a r les sections


t r a n s v e r s a l e s . S i on a p p e l l e , c o m m e p l u s h a u t , I l l a p r o f o n d e u r q u i
c o r r e s p o n d r a i t au r é g i m e u n i f o r m e que l'on s u p p o s e e x i s t e r à u n e
c e r t a i n e d i s t a n c e e n a v a l d e l a s e c t i o n é t r a n g l é e , et si l ' o n néglige
le r e l è v e m e n t de l a s u r f a c e l i b r e q u i se p r o d u i t n é c e s s a i r e m e n t d a n s
cette p a r t i e p a r s u i t e d e l a d i m i n u t i o n d e v i t e s s e , H s e r a a u s s i l a
profondeur d a n s l a s e c t i o n r é t r é c i e . S i / ' est s a l a r g e u r , l ' a i r e de
cette s e c t i o n s e r a / ' I I , m a i s o n d o i t a d m e t t r e qu'il se produit une
contraction, de telle sorte q u e la section r é e l l e , s e r v a n t à l ' é c o u l e -
m e n t , est é g a l e a u p r o d u i t d e / ' H p u r u n c o e f f i c i e n t tx p l u s p e t i t q u e
l'unité. E n amont de la section étranglée, la profondeur H est
d e v e n u e H - ) - y, et l a l a r g e u r é t a n t / , l a s e c t i o n e s t / ( H -(- y). On a
alors l'équation :

4) y
(° - " Tg Y^TFÛf ~ l* (H + y).J '
q u i est tout à fait a n a l o g u e à celle ( 6 2 ) q u e n o u s a v o n s trouvée p l u s
e
h a u t . E l l e est d u 3 d e g r é e n y et p o u r r a s e r v i r à d é t e r m i n e r cette
i n c o n n u e si l ' o n est f i x é s u r l a v a l e u r à d o n n e r a u c o e f f i c i e n t d e c o n -
t r a c t i o n y.. D ' a p r è s E y t e l w e i n , p o u r a p p l i q u e r cette f o r m u l e a u p a s -
s a g e d e l ' e a u s o u s u n p o n t , i l f a u d r a i t p r e n d r e y. = o,85 q u a n d les
p i l e s p r é s e n t e n t c a r r é m e n t l e u r f a c e a n t é r i e u r e a u c o u r a n t e t jjl = o,n5
q u a n d e l l e s o n t d e s a v a n t - b e c s a i g u s . M a i s i l est v r a i s e m b l a b l e , d i t
B r e s s e , q u e ce c o e f f i c i e n t n e d é p e n d p a s u n i q u e m e n t d e l a f o r m e d e s

p i l e s et q u ' i l v a r i e a v e c l e r a p p o r t - , c a r si ce r a p p o r t a t t e i g n a i t l ' u n i t é ,

t o u t e c o n t r a c t i o n d i s p a r a î t r a i t , d e m a n i è r e q u ' o n a u r a i t a l o r s \j. — 1.
Il n e f a u t p a s c r o i r e q u e cette f o r m u l e , m a l g r é sa complication
p l u s g r a n d e , procure une a p p r o x i m a t i o n s u p é r i e u r e à celle que l'on

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t r o u v e r a p a r l a f o r m u l e s i m p l e (54), et q u i n ' a u r a i t b e s o i n q u e d ' a v o i r
son coefficient n u m é r i q u e d é t e r m i n é p a r q u e l q u e s e x p é r i e n c e s p o u r
d o n n e r d e s r é s u l t a t s à p e u p r è s s u f f i s a n t s . L a d e r n i è r e f o r m u l e (55)
n é g l i g e , en effet, c o m m e on a d i t , l a c o n t r e - p e n t e q u i d o i t e x i s t e r ,
dans t o u s l e s c a s , en a v a l d e l a s e c t i o n r é t r é c i c , b i e n q u e souvent
l ' a g i t a t i o n d e l ' e a u et s e s o n d u l a t i o n s l a r e n d e n t à peu près i m p o s -
sible à m e s u r e r et m ê m e à c o n s t a t e r . I l f a u t n ' a d m e t t r e l e s r é s u l t a t s
du c a l c u l q u ' a v e c r é s e r v e et c o m m e u n e p r e m i è r e i n d i c a t i o n .

1 4 1 . AiTouillenients q u i en sont l a conséquence. —


L a dénivellation dont on vient de d o n n e r le calcul a p p r o x i m a t i f
n'est p a s l a s e u l e c o n s é q u e n c e d u p a s s a g e d e l ' e a u d a n s u n e s e c t i o n
rétrècie. S o u s l ' a c t i o n d e l a v i t e s s e p l u s g r a n d e q u i s ' y p r o d u i t , l e s
matières qui constituent le f o n d p e u v e n t être entraînées et des
affouillements peuvent compromettre la solidité des fondations de
l'ouvrage qui rétrécit la section. C'est surtout autour des piles de
pont q u e cet effet est à c r a i n d r e .
D e s e x p é r i e n c e s o n t été f a i t e s s u r ce s u j e t , s o u s l a d i r e c t i o n d e
Belgrand, par A . Durand-Claye. Voici comment i l en a r é s u m é
4
les r é s u l t a t s .
L e s expériences ont porté s u r trois formes de piles différentes
(fig. 75) : i ° p i l e s à s e c t i o n h o r i z o n t a l e e n t i è r e m e n t r e c t a n g u l a i r e ;
0
2 piles à section rectangulaire terminée
/7N / \ par deux demi-circonférences ; 3° piles
à section r e c t a n g u l a i r e terminée p a r d e u x
triangles.
D a n s les trois cas, les affouillements se
s o n t m a n i f e s t é s à l ' a m o n t d e s p i l e s et s u r
les côtés, les atterrissements à l ' a v a l . La
A vJ/ \ / chute des ponts vers l'amont trouve ainsi
C u n e justification e x p é r i m e n t a l e ; il con-
7 J
' jvient donc, c o m m e l'avait déjà indiqué
Minard dans u n m é m o i r e p u b l i é en i 8 5 6 , de veiller spécialement
à la s o l i d i t é d e s f o n d a t i o n s d u coté d e l ' a m o n t .
L a f o r m e r e c t a n g u l a i r e est la m o i n s c o n v e n a b l e p o u r l e s p i l e s ;
elle d o n n e u n affouillement considérable à l'amont, des affouille-
ments l a t é r a u x c o n t i n u s . L a f o r m e t r i a n g u l a i r e , fendant le c o u r a n t ,
annule à peu près l'affouillement d ' a m o n t s u i v a n t l'axe, m a i s le
maintient, en l ' e x a g é r a n t , a u x é p a u l e m e n t s d ' a m o n t o ù s e mani-
feste a i n s i l ' i n c o n v é n i e n t d'un changement brusque de direction
1 . Hydraulique. Expériences sur les affouillements. Annales des ponts et
chnussées, îSj'A, 1" semestre, page 4 " / .

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d a n s l a p a r o i s o l i d e d e l a p i l e . L a p i l e r o n d e é v i t e cet i n c o n v é n i e n t
par l a continuité d e s a f o r m e et d e s o n a c t i o n , m a i s n ' a p a s l ' a v a n -
tage d'annuler l'effet d'affouillement sur l'axe ; elle produit à
l'amont s u r tout son p o u r t o u r un affouillemenl m o i n s l a r g e que ne
l'est c e l u i d e l a p i l e r e c t a n g u l a i r e .
M. Durand-Claye pense qu'on réunirait à l'amont les avantages
des d e u x f o r m e s t r i a n g u l a i r e et r o n d e e n a d o p t a n t p o u r la pile une
section à d o u b l e c o u r b u r e ( f i g . 76) p r é s e n t a n t la double propriété
d e f a i r e d i v e r g e r l e s m o l é c u l e s s u r l ' a x e et d e d i r i g e r p r o -
g r e s s i v e m e n t le courant s o u s l'arche s a n s changement
b r u s q u e de tracé. Il m e s e m b l e qu'on a r r i v e r a i t plus sim-
p l e m e n t a u m ê m e r é s u l t a t en a d o p t a n t p o u r l a p o i n t e l a
forme d'un triangle rectiligne D C E . L e s parties concaves
du profil ne s e m b l e n t d ' a u c u n e utilité, p u i s q u e le t r i a n -
g l e r e c t i l i g n e suffit à e m p ê c h e r les a f f o u i l l e m e n t s à l a
pointe. Cette forme paraît de nature à éviter tout
a f f o u i l l e m e n t e x a g é r é à l ' a m o n t et p a r s u i t e u n d é v e l o p -
pement excessif des radiers ou des m a s s i f s de fondation.
A l'aval, la production constante des atterrissements ôte un
intérêt b i e n m a j e u r a u choix d'une forme plutôt que
d'une autre. La forme triangulaire présente un certain
d é s a v a n t a g e à cause de sa tendance à faire c o n v e r g e r
les courants latéraux vers l ' a x e avec production d'un
sillon, lequel est a v a n t a g e u s e m e n t r e m p l a c é , d a n s le
cas de l a pile ronde, par un dos d'âne à pente douce.
La combinaison d'un a v a n t - b e c t r i a n g u l a i r e et d'un
arrière bec rond, c o m m e au pont S a i n t - A n g e , à R o m e
V J ( f i g . 77), paraît une solution à la fois pratique et
F
' g - 77- rationnelle.
E l l e l e s e r a i t e n c o r e d a v a n t a g e , d ' a p r è s ce q u i v i e n t d ' ê t r e d i t , si
le t r i a n g l e d ' a m o n t é t a i t r a c c o r d é p a r u n a r c d e c e r c l e a v e c la p a r t i e
r e c t a n g u l a i r e , c o m m e d a n s l a f i g u r e 76.
Il s e r a i t à d é s i r e r q u e c e s e x p é r i e n c e s f u s s e n t r e p r i s e s et c o m p l é -
tées, en l e s f a i s a n t p o r t e r s u r d e s l i t s a r t i f i c i e l s f o r m é s d ' u n e é p a i s -
s e u r s u f f i s a n t e d e m a t i è r e s m e u b l e s , é p a i s s e u r q u i é t a i t un p e u t r o p
réduite d a n s les expériences de D u r a n d - C l a y e .

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CHAPITRE VI

COURS D'EAU NATURELS

i. Mobilité du lit. — § 2 . Entraînement et suspension. —


| 3. Influence de la forme des rives. — § 4- Ecoulement souter-
rain. — § 5 . Jaugeages.

MOBILITE DU LIT.

1
142. G é n é r a l i t é s . — Il est b i e n r a r e q u ' u n cours d'eau
naturel p r é s e n t e à l a f o i s u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e r é g u l i è r e , une
pente c o n s t a n t e , et u n l i t n o n a f ï b u i l l a b l e et s e n s i b l e m e n t r e c t i l i g n e .
Ces c o n d i t i o n s , q u i s o n t c e l l e s des canaux auxquels s'appliquent
les c o n s i d é r a t i o n s d é v e l o p p é e s d a n s le c h a p i t r e q u i p r é c è d e , n e s o n t
parfois réalisées a p p r o x i m a t i v e m e n t , d a n s les fleuves ou rivières,
que s u r de t r è s p e t i t e s l o n g u e u r s o ù l ' é c o u l e m e n t se t r o u v e i n f l u e n c é
par les m o d i f i c a t i o n s d u l i t en a m o n t o u en a v a l . O n peut cepen-
dant essayer de se r e n d r e c o m p t e d e l a f a ç o n d o n t l ' é c o u l e m e u t se
produit d a n s u n lit de f o r m e variable.
Reprenons, p o u r cela, la f o r m u l e g é n é r a l e ( 1 8 ) d u mouvement
varié (n° 1 2 0 , p a g e 2 3 3 ) i c i r e p r o d u i t e :

«UrflJ y
dz = +-bUKds
g u
1. Une g r a n d e p a r t i e des c o n s i d é r a t i o n s d é v e l o p p é e s d a n s ce n u m é r o et d a n s
les d e u x s u i v a n t s est e x t r a i t e d u m é m o i r e d e M . L o k h t i n e , Sur le Méca-
nisme du lit fluvial, S t - P é l e r s b o u r g , 1897, o u des n o t e s p u b l i é e s s u r c e t i n t é -
ressant t r a v a i l p a r M . V a u t h ï e r , et i p a r M . F a r g u e , d a n s le b u l l e t i n de l a
société des I n g é n i e u r s c i v i l s de F r a n c e ( a v r i l i 8 g 8 ) .

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2
et r a p p e l o n s - n o u s q u e l e f a c t e u r — b U qui multiplie ds dans le

d e r n i e r t e r m e n'est q u ' u n e f o r m e e m p i r i q u e du coefficient destiné


à r e p r é s e n t e r le f r o t t e m e n t d u l i q u i d e s u r l u i - m ê m e et s u r l e s p a r o i s
d u l i t ( v o i r l e n ° 20 et on p a r t i c u l i e r l a n o t e d e l a p a g e t\'¿). I l p o u -
v a i t y a v o i r intérêt, l o r s q u e l e s q u a n t i t é s y, O J , U q u i y figurent
s o n t e o n s t a n t e s ou à p e u p r è s , à s'en s e r v i r p o u r e x p r i m e r le frotte-
m e n t ; m a i s il n ' e n est p l u s de m ê m e l o r s q u e t o u s ces é l é m e n t s s o n t
e u x - m ê m e s v a r i a b l e s s u i v a n t des lois inconnues : l e u r présence
d a n s l a f o r m u l e n ' e s t q u ' u n e c o m p l i c a t i o n d e p l u s , et e l l e est bien
p e u j u s t i f i é e s i l ' o n c o n s i d è r e c o m b i e n e s t c o n t e s t a b l e le raisonne-
m e n t q u i les y a a m e n é s . D é s i g n o n s d o n c p a r une s e u l e lettre, s,
l e c o e f f i c i e n t de f r o t t e m e n t ou plutôt de résistance a u
de l'eau, coefficient v a r i a b l e s u i v a n t des lois inconnues mouvement
avec les
d i v e r s e s c i r c o n s t a n c e s d e l ' é c o u l e m e n t , n o u s é c r i r o n s l a f o r m u l e du
m o u v e m e n t sous la forme :

dz = +m ds.

9
et, en l'intégrant entre d e u x sections caractérisées p o u r les indices
o et 1, n o u s o b t i e n d r o n s :

(1) z1 —z 0 = a. 1 mds.
Y
*9 J so
L e premier terme du second m e m b r e représente la hauteur cor-
r e s p o n d a n t à l a différence de force v i v e d u liquide dans les deux
s e c t i o n s c o n s i d é r é e s . I l est p o s i t i f ou n é g a t i f s u i v a n t q u e Ui est p l u s
grand ou plus petit que U 0 c'est-à-dire suivant que la vitesse
m o y e n n e a a u g m e n t é ou d i m i n u é . L e s e c o n d t e r m e représente la
hauteur correspondant au travail nécessaire p o u r vaincre la résis-
tance au mouvement. I l est t o u j o u r s p o s i t i f et il c r o î t toujours
a v e c s.
S i l ' o n e n v i s a g e u n e g r a n d e l o n g u e u r d e c o u r s d ' e a u n a t u r e l , le
p r e m i e r t e r m e s e r a a l o r s n é g l i g e a b l e p a r r a p p o r t a u s u i v a n t : l a diffé-
r e n c e d e n i v e a u e n t r e l e s p o i n t s e x t r ê m e s , p r e s q u e t o u t e n t i è r e , sera
e m p l o y é e à s u r m o n t e r le frottement. Il n'en s e r a p l u s de m ô m e s'il
s'agit d'une courte portion terminée par deux sections transversales
d e s u p e r f i c i e s très différentes, d a n s l e s q u e l l e s , p a r c o n s é q u e n t , la
d i f f é r e n c e d e s v i t e s s e s m o y e n n e s U„ et Ui est a s s e z g r a n d e . L e p r e -
m i e r terme du second m e m b r e , positif ou négatif, acquiert alors
u n e v a l e u r c o m p a r a b l e et m ê m e p a r f o i s s u p é r i e u r e à c e l l e d u s e c o n d ,
et la c h u t e t o t a l e Si — s 0 p e u t d e v e n i r n é g a t i v e . Il se p r o d u i t alors

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un p h é n o m è n e a n a l o g u e a u r e s s a u t q u e n o u s a v o n s é t u d i é a u n° 71.
Bien des cours d'eau naturels présentent, sur une étendue plus
ou m o i n s g r a n d e , d a n s l e u r l i t , u n e s u c c e s s i o n d e s i n u o s i t é s p r e s q u e
régulières d ' u n e f o r m e a n a l o g u e à celles de la c o u r b e A B A ' B ' A ' B " . . .
de l a f i g u r e 78, f o r m é e s c h a c u n e d'une partie à pente r a p i d e à
l a q u e l l e s u c c è d e un p l a f o n d s e n s i b l e m e n t h o r i z o n t a l o u l é g è r e m e n t
c o n c a v e s u i v i d ' u n e c o n t r e - p e n t e p l u s o u m o i n s a c c e n t u é e . On t r o u v e
ainsi une suite de points s a i l l a n t s A , A , A ' . . . a u x q u e l s on donne
les n o m s d e seuils, d e maigres, o u d e hauts-fonds, séparés par des
cuvettes p l u s p r o f o n d e s a p p e l é e s biefs, mouilles o u bas fonds.

Fig. 78.

L o r s q u e le d é b i t d u c o u r s d ' e a u est f a i b l e , l e s s e u i l s A , A ' , A " s u r


lesquels passe une l a m e m i n c e retiennent l'eau d a n s les mouilles
sous une pente de s u r f a c e très f a i b l e . C e n'est q u ' à p a r t i r des p o i n t s
C, C , C " s i t u é s en a m o n t d e s s e u i l s q u e l a s u r f a c e d u c o u r a n t s'in-
cline p o u r i m p r i m e r à l e a u l a v i t e s s e e x i g é e p a r le d é b i t , à l ' i m a g e
de ce q u i s e p a s s e d a n s le c a s d ' u n d é v e r s o i r . D a n s l ' é t e n d u e des
r a p i d e s , l ' e a u c o u l e a v e c d e s v i t e s s e s p l u s ou m o i n s g r a n d e s s u i v a n t
les d i s p o s i t i o n s d u lit et il a r r i v e s o u v e n t q u ' a u p i e d d u maigre, à
la rencontre d u bief inférieur, se produit une contre-pente, ainsi
q u ' i l est i n d i q u é e n B ' ' .
L o r s q u e le débit a u g m e n t e , le profil d u c o u r a n t ne reste p a s p a r a l -
lèle a u p r o f i l d ' é t i a g e . A v e c d e s v a r i a t i o n s d é p e n d a n t e s des acci-
dents d u lit, à m e s u r e q u e l e n i v e a u g é n é r a l d e s e a u x s ' é l è v e , l a
pente a u g m e n t e d a n s l e s m o u i l l e s , d i m i n u e a u d r o i t d e s r a p i d e s et
le p r o f i l t e n d à s e r e c t i f i e r s u i v a n t u n e l i g n e d r o i t e r e p r é s e n t a n t l a
pente m o j ' e n n e d a n s l ' é t e n d u e c o n s i d é r é e . D a n s u n e p a r t i e d u c o u -
rant telle q u e B D B ' D ' c o m p r i s e entre les p i e d s de d e u x r a p i d e s c o n -
sécutifs, n o u s t r o u v e r o n s u n e portion D B C ' E ' c o r r e s p o n d a n t à la
m o u i l l e d a n s l a q u e l l e l a v i t e s s e m o y e n n e s e r a p l u s f a i b l e (si n o u s

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s u p p o s o n s la l a r g e u r constante) que d a n s la portion C ' E ' D ' B ' corres-
pondant au m a i g r e . Ces deux parties présentent encore un caractère
d i f f é r e n t : p o u r l a p r e m i è r e l a v i t e s s e est p l u s f o r t e e n a v a l qu'en
a m o n t et c ' e s t l e c o n t r a i r e p o u r l a s e c o n d e . C e l a e x p l i q u e c o m m e n t ,
n o n o b s t a n t la différence des v i t e s s e s , la pente p u i s s e être identique
dans les d e u x parties. Il peut m é m o arriver, dans certains cas, que
la pente d a n s l'étendue d u bief soit p l u s forte q u ' a u droit du r a p i d e ,
bien q u e la vitesse m o y e n n e y soit plus faible.
• L a p e n t e s u p e r f i c i e l l e et l a v i t e s s e m o y e n n e n ' o n t d o n c p a s t o u -
j o u r s , d a n s les c o u r s d'eau n a t u r e l s , l a r e l a t i o n étroite p a r l a q u e l l e
n o u s l e s a v o n s t r o u v é e s l i é e s d a n s l e s c a n a u x à s e c t i o n r é g u l i è r e et
à pente constante. C e n'est q u ' a v e c une g r a n d e r é s e r v e q u e l'on peut
c o n c l u r e d e l ' u n e à l ' a u t r e : l e f a i t d e s c o n t r e p e n t e s s u p e r f i c i e l l e s en
t é m o i g n e d ' u n e f a ç o n p é r e m p t o i r e et l ' i n t e r p r é t a t i o n de, l ' é q u a t i o n
g é n é r a l e (i) n e p e u t l a i s s e r a u c u n d o u t e à ce s u j e t .
L a d i s t i n c t i o n q u e n o u s a v o n s faite, p l u s h a u t ( n ° i23) entre les
c o u r s d ' e a u à f a i b l e et à f o r t e p e n t e s ' a p p l i q u e a u x c o u r s d ' e a u n a t u -
r e l s . D a n s l e c o u r s d ' e a u d o n t l e p r o f i l e s t r e p r é s e n t é p a r l a fig. 78,
les p a r t i e s t o i l e s q u e C B , C B . . . c o r r e s p o n d a n t a u x r a p i d e s s e r a i e n t
en g é n é r a l à f o r t e p e n t e et a u r a i e n t l e c a r a c t è r e d e t o r r e n t s ; a u c o n -
traire, les parties telles que B C , B ' C " . . . correspondant a u x m o u i l l e s
s e r a i e n t à f a i b l e p e n t e et s e r a i e n t a s s i m i l a b l e s à d e s r i v i è r e s . D ' u n e
façon g é n é r a l e , d a n s les c o u r s d'eau tranquilles, ou rivières, un
exhaussement ou un a b a i s s e m e n t de la surface libre produit par
une c a u s e l o c a l e se p r o p a g e i n d é f i n i m e n t , en s'attônuant, d u côté d e
l'amont. D a n s les torrents, a u contraire, ces causes locales de la
l a v a r i a t i o n d u n i v e a u n e se f o n t s e n t i r q u ' à u n e t r è s p e t i t e d i s t a n c e :
les m o l é c u l e s fluides sont a n i m é e s d'une force vive suffisante p o u r
franchir ces obstacles sans m o d i f i e r s e n s i b l e m e n t l e u r m o u v e m e n t
ni l a v i t e s s e d e c e l l e s q u i l e s s u i v e n t , et l e s i n é g a l i t é s l o c a l e s d u f o n d
se r e f l è t e n t , p o u r a i n s i d i r e , s u r l a s u r f a c e l i b r e , a l o r s q u ' e l l e s d i s -
p a r a i s s e n t , d a n s les r i v i è r e s , s o u s u n e m a s s e é p a i s s e a n i m é e d ' u n e
f a i b l e v i t e s s e et d o n t l a p r o f o n d e u r ne s e r è g l e q u e p a r l e s a c c i d e n t s
g é n é r a u x q u e l e lit p e u t p r é s e n t e r .

143. E f f e t s de l a m o b i l i t é d u l i t . — L e s cours d'eau na-


turels ont r a r e m e n t u n lit d e f o r m e i n v a r i a b l e , et c ' e s t l à u n e des
d i f f i c u l t é s l e s p l u s g r a n d e s d e l e u r é t u d e . I l s se c r e u s e n t u n lit p l u s
ou m o i n s p r o f o n d , dans la partie supérieure de leur cours, aux
e n d r o i t s o ù l a p e n t e est a s s e z g r a n d e , s u i v a n t q u e l e t e r r a i n qu'ils
sillonnent est p l u s o u m o i n s s u s c e p t i b l e d'être d é l a y é , e n t r a î n é ou
emporté par les eaux. L e plus habituellement, au moins dans les

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grands cours d'eau, l'affouillement n'a lieu qu'autant que la vitesse
des filets f l u i d e s c o n t i g u s a u x p a r o i s atteint u n e certaine valeur
sensiblement constante p o u r une nature déterminée des matières
q u i c o m p o s e n t ce f o n d , variable au contraire avec leur grosseur,
l e u r d e n s i t é , l e u r d e g r é d e t a s s e m e n t et l e u r m o d e d ' i n s e r t i o n . P a r
conséquent, dans les r é g i o n s sujettes a u x affouillements, la vitesse
a u fond d o i t t e n d r e , aux époques de crues où se p r o d u i s e n t les
grandes érosions, vers une limite sensiblement constante pour les
cours d'eau q u i coulent s u r un sol m o b i l e d ' u n e n a t u r e déterminée.
Il en est de m é m o , p a r s u i t e , d e l a v i t e s s e m o y e n n e U d a n s u n e s e c -
tion, et p a r s u i t e a u s s i d u p r o d u i t Ri o u hi q u i est sensiblement
proportionnel a u c a r r é d e U . A i n s i , le p r o d u i t de la pente d u fond
p a r l a p r o f o n d e u r est, e n m o y e n n e , u n e q u a n t i t é a s s e z p e u v a r i a b l e
p o u r les c o u r s d ' e a u d o n t le lit, constitué à p e u p r è s de l a même
m a n i è r e , est p a r v e n u à u n e s t a b i l i t é r e l a t i v e a p r è s s'être suffisam-
m e n t c r e u s é ou c o m b l é . L e s t o r r e n t s , c a r a c t é r i s é s p a r d e fortes p e n -
tes de f o n d , n e s o n t d o n c en g é n é r a l q u e d e p e t i t s c o u r s d ' e a u ou
des c o u r s d ' e a u m o y e n s , et l e s r i v i è r e s q u i o n t de faibles pentes
peuvent être a u c o n t r a i r e de g r a n d s c o u r s d ' e a u .
Il a r r i v e d ' a i l l e u r s p r e s q u e t o u j o u r s q u e l a p e n t e d e s c o u r s d ' e a u
diminue plus r a p i d e m e n t q u e la p r o f o n d e u r n ' a u g m e n t e , à m e s u r e
q u ' o n s ' é l o i g n e d e l e u r s o u r c e et q u e l e u r d é b i t s ' a c c r o î t de celui
de l e u r s a f f l u e n t s , p a r c e q u e l e s m a t é r i a u x d o n t le. lit e s t f o r m é s e
c o m p o s e n t d e g r a v i e r s d e m o i n s en m o i n s g r o s ( p u i s q u ' i l s o n t p u
être t r a î n é s p l u s l o i n ) , d e s a b l e s et d e l i m o n s d e p l u s e n p l u s fins
pour lesquels la vitesse d'entraînement à l a q u e l l e est proportion-
nelle l a v i t e s s e m o y e n n e U et l e c o e f f i c i e n t d e r é s i s t a n c e b s o n t de
p l u s en p l u s f a i b l e s .
Tant q u ' u n cours d'eau n'est pas a r r i v é à sa pente d ' é q u i l i b r e , il
opère t o u j o u r s l a r é d u c t i o n de sa trop g r a n d e pente en d é p l o y a n t
la m o i n d r e a c t i o n p o s s i b l e . S i l e s o l s u r l e q u e l i l c o u l e est moins
r é s i s t a n t à s a p a r t i e s u p é r i e u r e q u ' a u f o n d , c e q u i est f r é q u e n t , i l
a r r i v e à la s t a b i l i t é en a l l o n g e a n t s o n l i t p a r d e s s i n u o s i t é s , s a n s l e
c r e u s e r b e a u c o u p ; d a n s l e c a s c o n t r a i r e , et e n s u p p o s a n t que les
b e r g e s ne s ' é c r o u l e n t p a s s a n s c e s s e , c'est e n c r e u s a n t profondément
son lit s a n s l ' a l l o n g e r .
L o r s q u ' a p r è s ce t r a v a i l l e f o n d d e l a r i v i è r e e s t p a r v e n u à a c q u é -
rir l a p e n t e q u i c o n v i e n t à sa stabilité, l'établissement du régime
est e n c o r e b i e n s o u v e n t r e t a r d é p a r l e d é f a u t d e r é s i s t a n c e d e s r i v e s .
L e lit ne p e u t s e fixer q u e l o r s q u e s a f o r m e , s e n s i b l e m e n t p r i s m a t i -
q u e , ne p r é s e n t e t r a n s v e r s a l e m e n t q u e d ' a s s e z faibles pentes, ou
encore q u a n d l e c o u r s d ' e a u est c o n t e n u entre d e u x b e r g e s forte-

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m e n t r é s i s t a n t e s en t o u s les p o i n t s oii e l l e s r e ç o i v e n t l e c h o c d e s
courants.
L o r s q u ' u n e r i v i è r e se jette contre u n e de ses r i v e s , elle creuse a u
p i e d d e cette r i v e u n s i l l o n q u i s e r e l è v e e n c o n t r e - p e n t e à m e s u r e
q u e le c o u r a n t , s ' é c a r t a n t p e u à p e u d e l a d i g u e q u ' i l v i e n t d e h e u r -
t e r , s e d i l a t e et s e r a l e n t i t ; et l e p r o d u i t d u c r e u s e m e n t p o u s s é en
a v a n t v a s e d é p o s e r s u r l e r e v e r s d e l a c o n t r e - p e n t e et y f o r m e r , en
l'élevant c o u c h e p a r c o u c h e , u n e portion d e cône du h a u t de l a q u e l l e
l a r i v i è r e s e j e t t e p l u s ou m o i n s d i r e c t e m e n t c o n t r e l ' a u t r e r i v e p o u r
r e p r o d u i r e a u - d e l à l e s m ô m e s p h é n o m è n e s , et c e l a a v e c u n e v a r i é t é
i n f i n i e , s u i v a n t l e s a c c i d e n t s l o c a u x , s u i v a n t l a h a u t e u r et l e v o l u m e
d e s e a u x , etc. 11 r é s u l t e d e c e s effets g é n é r a l e m e n t o b s e r v é s q u ' u n
c o u r s d ' e a u est f o r m é , c o m m e il a été d i t , a u n u m é r o précédent,
d ' u n e s u i t e a l t e r n a t i v e d e p a r t i e s o ù l a p e n t e d u f o n d est m o i n d r e
et o ù il s e r e n c o n t r e m ê m e f r é q u e m m e n t d e s c o n t r e - p e n t e s et d ' a u -
tres p a r t i e s q u i s o n t d e v é r i t a b l e s c ô n e s d e d é j e c t i o n s p l u s o u m o i n s
t r o n q u é s où l a p e n t e est p l u s g r a n d e .
C e t état d u c o u r s d ' e a u s'établit, par e x e m p l e , s o u s l'action des
e a u x o r d i n a i r e s . S i u n e c r u e s u r v i e n t , les c o n d i t i o n s vont se trou-
ver m o d i f i é e s : q u e l q u e s - u n e s de ces s i n u o s i t é s d u profil l o n g i t u -
dinal disparaîtront ; certaines saillies seront écrêtees, quelques
c r e u x s e r o n t c o m b l é s ; l e s g r a n d e s e a u x d o n n e r o n t à l ' e n s e m b l e du
l i t u n n o u v e a u p r o f i l en r a p p o r t a v e c l e u r v o l u m e et a v e c l e u r v i t e s s e ,
et ce p r o f i l s e r a , c o m m e c e l u i d e s e a u x o r d i n a i r e s , u n e s u c c e s s i o n
de p a r t i e s à f a i b l e pente o u à contre-pente p r é c é d a n t l e s cônes de
déjections, et d e p a r t i e s p l u s d é c l i v e s s u r le t a l u s m ê m e d e ces
cônes. L e profil a i n s i f o r m é à la suite d ' u n e c r u e se t r o u v e r a l u i -
m ê m e modifié par l'action subséquente d'eaux moins abondantes
q u i v o n t , s u r les cônes d e d é j e c t i o n s o ù l a pente est forte, se c r e u s e r
des lits p e u p r o f o n d s en entraînant des m a t é r i a u x avec lesquels
elles viendront combler en partie les c r e u x p r é c é d a n t les con-
tre-pentes.
L ' e x a m e n d u profil en q u e l q u e sorte t h é o r i q u e représenté p a r la
f i g u r e 78, montre que d a n s u n e r i v i è r e , il y a des sections où la
p e n t e s u p e r f i c i e l l e a u g m e n t e a v e c l e d é b i t , et d ' a u t r e s o ù , a u c o n -
t r a i r e l a pente d i m i n u e q u a n d le d é b i t a u g m e n t e . Or, c'est s u r t o u t
pendant la période des g r a n d s débits, correspondant a u x grandes"
v i t e s s e s , q u e l e s m a t i è r e s s o l i d e s s o n t d é p l a c é e s s u r l e f o n d d u l i t , il
en r é s u l t e q u e l e s d é p ô t s , b a n c s d e s a b l e o u m a i g r e s se f o r m e r o n t
de p r é f é r e n c e dans ces dernières parties, où la pente superficielle
d i m i n u e en h a u t e s e a u x et a t t e i n t s o n m i n i m u m a u m a x i m u m d u
débit. L e s grandes eaux transporteront les matières solides de la

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m o u i l l e a u m a i g r e s u i v a n t et l e s b a s s e s e a u x , a u c o n t r a i r e , l e s c o n -
duiront du m a i g r e à la m o u i l l e suivante.
D a n s cet état c o n s t a m m e n t v a r i a b l e d e l a f o r m e d u f o n d , o n p e u t
observer deux particularités distinctes. Ou bien, après chaque crue
o r d i n a i r e , le f o n d r e p r e n d à peu près la m ê m e f o r m e q u ' a p r è s la
crue précédente ; les h a u t s f o n d s , s o m m e t s de cônes de déjection, se
retrouvent à peu près a u x m ê m e s e m p l a c e m e n t s , bien qu'ils ne
s o i e n t p a s f o r m é s d e s m ô m e s m a t é r i a u x , c e u x - c i a y a n t été p l u s o u
moins charriés vers l'aval, m a i s remplacés par d'autres ; ou bien
e n c o r e l a p o s i t i o n d e s h a u t s f o n d s s'est d é p l a c é e e l l e - m ê m e d e l ' a -
m o n t v e r s l ' a v a l . D a n s l e p r e m i e r c a s , le c o u r s d ' e a u est a r r i v é à
une f o r m e d ' é q u i l i b r e s t a b l e : o n en a d e n o m b r e u x e x e m p l e s , et l ' o n
peut d i r e q u e l a p l u p a r t d e s c o u r s d ' e a u r e n d e n t a i n s i à l e u r lit,
a p r è s c h a q u e c r u e , l a f o r m e q u ' i l a v a i t à l a fin d e l a c r u e précé-
dente et q u i a v a i t été m o d i f i é e p e n d a n t l e s e a u x o r d i n a i r e s , s o i t p a r
l'action m ê m e d e c e s e a u x , s o i t p a r l a m a i n d e l ' h o m m e ; l e s b a n c s
de g r a v i e r q u e l ' o n a d r a g u é s e n b a s s e s e a u x s e r e t r o u v e n t aux
mêmes e m p l a c e m e n t s a p r è s les c r u e s . D a n s le second cas, l ' é q u i l i b r e
est e n c o r e é t a b l i , m a i s d a n s d e s c o n d i t i o n s u n p e u d i f f é r e n t e s : c'est
un é q u i l i b r e m o b i l e d o n t l e s c o n d i t i o n s s e m o d i f i e n t u n p e u à c h a q u e
crue. A i n s i B a u m g a r t e n a o b s e r v é p l u s i e u r s a n n é e s de s u i t e , s u r la
G a r o n n e , un petit b a n c de g r a v i e r q u i avançait p e n d a n t les crues
de 2 0 à 3 o m è t r e s p a r a n . M . P a r t i o t et M . S a i n j o n o n t o b s e r v é s u r
la L o i r e u n g r a n d n o m b r e d e b a n c s d e s a b l e , a p p e l é s grèves, q u i se
trouvent entraînés i n s e n s i b l e m e n t d è s q u e la v i t e s s e à l a s u r f a c e d u
courant d é p a s s e e n v i r o n o m . 3o à o m . 3 5 . C e n'est p l u s m ô m e ici
une c r u e p r o p r e m e n t d i t e q u i est n é c e s s a i r e p o u r d é p l a c e r c e s b a n c s ,
qui a v a n c e n t d e q u a n t i t é s c o m p a r a b l e s à d e u x k i l o m è t r e s p a r a n n é e .

1 4 4 . S t a b i l i t é d ' u n c u u r s d ' e a u . — L e s cours d'eau à fond


mobile nous a p p a r a i s s e n t d o n c , en g é n é r a l , c o m m e se modifiant
à chaque instant par suite des d é p l a c e m e n t s des m a t é r i a u x du fond.
L e s h a u t e s e a u x c r e u s e n t et a l l o n g e n t l e s m o u i l l e s en e x h a u s s a n t
les m a i g r e s , l e s b a s s e s e a u x , a u c o n t r a i r e , a b a i s s e n t l e s m a i g r e s en
les a l l o n g e a n t p o u r c o m b l e r l e s m o u i l l e s . M a i s c e t t e f o r m e v a r i a b l e
oscille e n t r e d e s l i m i t e s p e u é t e n d u e s ; elle se r e p r o d u i t p é r i o d i -
q u e m e n t et e l l e c o n s t i t u e u n état d ' é q u i l i b r e q u e l ' o n p e u t r e g a r d e r
comme stable, q u o i q u e variant à c h a q u e instant.
L a d i v i s i o n d u p r o f i l l o n g i t u d i n a l e n m o u i l l e s et m a i g r e s s u c -
cessifs n ' e s t p a s t o u j o u r s t r è s a c c e n t u é e . L a f o r m e g é n é r a l e d u lit
dépend, bien e n t e n d u , d u d e g r é de mobilité des matières q u i le
c o n s t i t u e n t et a u s s i d u r a p p o r t d e s d é b i t s d e s g r a n d e s e a u x à c e u x

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d'étiage. S i le v o l u m e des crues n'est pas b e a u c o u p p l u s g r a n d que
c e l u i des b a s s e s e a u x , o u si l e s v a r i a t i o n s d u débit sont faibles,
et s; l e s m a t é r i a u x s o n t a s s e z m o b i l e s p o u r être d é p l a c é s p a r ce
pourant p r e s q u e p e r m a n e n t , les inégalités du profil, eu supposant
qu'elles se s o i e n t p r o d u i t e s antérieurement, ne tarderont pas à
s'effacer. L a m ê m e c a u s e a g i s s a n t t o u j o u r s d a n s l e m ê m e s e n s et
avec u n e i n t e n s i t é p e u v a r i a b l e finira p a r d o n n e r a u lit u n p r o f i l à
peu près u n i f o r m e . P e u à p e u , l e s m a i g r e s s e c r e u s e r o n t , et l e s
m o u i l l e s s e c o m b l e r o n t j u s q u ' à ce q u e l e l i t a i t p a r t o u t une pente
c o r r e s p o n d a n t à l a v i t e s s e s e n s i b l e m e n t c o n s t a n t e d e s e a u x en c h a -
que point.
11 e n s e r a a u t r e m e n t si l e s v a r i a t i o n s d u d é b i t s o n t g r a n d e s . S u r
un lit m ê m e r é g u l a r i s é p a r l ' a c t i o n p r o l o n g é d ' e a u x m o y e n n e s , il
s u r v i e n t tout k c o u p u n e g r a n d e c r u e . L e s i n é g a l i t é s d e v i t e s s e d u e s
a u x c o u r b e s sont a l o r s b i e n p l u s m a r q u é e s : le lit se c r e u s e d a n s les
p a r t i e s c o n c a v e s l e l o n g d e s r i v e s et l e s m a t i è r e s entraînées en ces
points sont a m e n é e s d a n s les p a r t i e s droites o ù elles se d é p o s e n t ;
le p r o f i l l o n g i t u d i n a l s e t r o u v e m o d i f i é et a m e n é à l a f o r m e en
escalier q u i est c o m m e le type des r i v i è r e s à fond m o b i l e .
M a i s il f a u t a u s s i , p o u r c e l a , q u e l e s m a t é r i a u x d u f o n d n e s o i e n t
pas t r o p m e n u s et p u i s s e n t p r é s e n t e r u n e c e r t a i n e r é s i s t a n c e à l ' a c -
tion d e s e a u x m o y e n n e s o u d e s b a s s e s e a u x . S ' i l n ' e n e s t p a s a i n s i ;
si l e s m a t é r i a u x s o n t t e l l e m e n t m o b i l e s q u e l e m o i n d r e c o u r a n t l e s
entraîne, les g r a n d e s e a u x p o u r r o n t bien d o n n e r a u profil l a forme
sinueuse, creuser des m o u i l l e s et f o r m e r des s e u i l s , m a i s cette
f o r m e ne p r é s e n t e r a a u c u n e s t a b i l i t é , l e s e a u x m o y e n n e s d'abord,
les b a s s e s e a u x e n s u i t e r e n d r o n t immédiatement a u lit l a forme
régulière correspondant à leur vitesse.
A i n s i , l o r s q u e l e lit d e l a r i v i è r e est r e l a t i v e m e n t r é s i s t a n t , o u s a
pente m o y e n n e f a i b l e , l a d i v i s i o n e n m o u i l l e s et m a i g r e s est nette
et t r a n c h é e ; il s ' é t a b l i t une sorte d'équilibre ou du moins une
o s c i l l a t i o n p é r i o d i q u e du profil l o n g i t u d i n a l a u t o u r d'une forme
m
s t a b l e . T e l est le D n i e s t r e , d o n t l a p e n t e m o y e n n e est d e o i g par
k i l o m è t r e et d o n t l e lit est c o m p o s é d e g r a v i e r s d e u n à q u a t r e c e n t i -
mètres cubes.
S j l a p e n t e g é n é r a l e d e l a r i v i è r e est p l u s f o r t e , o u , ce q u i r e v i e n t
a u m ê m e , si l e s m a t é r i a u x d e s o n lit s o n t p l u s m o b i l e s , l e s c a r a c t è r e s
ne s o n t p l u s l e s m ê m e s ; l e s m a i g r e s en b a s s e s e a u x présentent
une pente moins rapide, leur emplacement est m o i n s s t a b l e ; l a
f o r m e en e s c a l i e r d u p r o f i l en | o n g e s t m o i n s a c c e n t u é e .
Quancj l a p e p t e est é g a l e o u s u p é r i e u r e à c e l l e q u i est n é c e s s a i r e
pour q u e l ' e n t r a î n e m e n t des m a t é r i a u x soit continu, l ' é q u i l i b r e ne

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S 1- — MOBILITÉ DU LÎT 291

s'établit p a s : il y a d e s t r u c t i o n continue du fond et d e s b e r g e s et


e n t r a î n e m e n t c o n t i n u d e m a t é r i a u x . T e l est le c a s d e l a V i s t u l e d o n t
la pente k i l o m é t r i q u e est d e o ^ o et q u i c h a r r i e u n s a b l e fin dont
i
les g r a i n s ont en m o y e n n e — d e c e n t i m è t r e d e d i a m è t r e .

E n t r e l e s d e u x t y p e s e x t r ê m e s r e p r é s e n t é s p a r le D n i e s t r e et l a
V i s t u l e , il y a t o u t e s l e s c a t é g o r i e s i n t e r m é d i a i r e s .
M. L o k h t i n e a p r o p o s é de m e s u r e r le d e g r é de fixité du lit d ' u n e
rivière au m o y e n d'un r a p p o r t s p é c i a l à c h a c u n e d ' e l l e s et j u s t i f i é
p a r le r a i s o n n e m e n t s u i v a n t :
Chaque parcelle des m a t i è r e s c h a r r i é e s offre à l'entraînement
une r é s i s t a n c e p r o p o r t i o n n e l l e à s o n p o i d s , o u approximativement
à son v o l u m e , o u a u c u b e d'sa d i m e n s i o n m o y e n n e d. D ' a u t r e p a r t
l a force d ' e n t r a î n e m e n t est p r o p o r t i o n n e l l e a u c a r r é d e cette m ê m e
d i m e n s i o n et a u c a r r é d e l a v i t e s s e , l e q u e l est p r o p o r t i o n n e l à la
pente m o y e n n e h. L e r a p p o r t de ces d e u x forces est d o n c propor-
d
tionnel a u r a p p o r t - et, p l u s ce r a p p o r t s e r a grand, plus grande

sera la fixité d u l i t . M . L o k h t i n e a p p e l l e coefficient de fixité ce


d
rapport - d a n s l e q u e l d e s t le d i a m è t r e m o y e n d e s m a t i è r e s c h a r -
riées e x p r i m é en m i l l i m è t r e s et h l a p e n t e k i l o m é t r i q u e m o y e n n e
du c o u r a n t . C e c o e f f i c i e n t q u i n ' e s t , p o u r l a V i s t u l e q u e 3,70 a t t e i n t
la v a l e u r 16G p o u r le D n i e s t r e , t y p e d e s r i v i è r e s s t a b l e s .
V o y o n s m a i n t e n a n t ce q u e l ' o n p e u t c o n c l u r e d e l ' é t a t d e s t a b i l i t é
de l a f o r m e d u c o u r s d ' e a u d a n s u n e c e r t a i n e s e c t i o n . L e f o n d d u
lit a y a n t p r i s , en c h a q u e p o i n t , l a f o r m e q u i c o n v i e n t à cet é q u i l i b r e ,
il faut q u e l a r é s i s t a n c e q u ' o p p o s e n t , à l ' é r o s i o n , l e s m a t é r i a u x q u i
le constituent soit é g a l e en tous les points à l a p u i s s a n c e é r o s i v e .
Cette p u i s s a n c e e s t , p r o b a b l e m e n t , proportionnelle au carré de la
vitesse a u f o n d . D ' a u t r e p a r t , p o u r d e s m a t é r i a u x d e m ê m e n a t u r e ,
l'érosion s e r a d ' a u t a n t p l u s f a c i l e , toutes choses é g a l e s , q u ' i l s se
trouveront s u r u n e pente p l u s forte, p a r c e q u ' à la force qui tend à
les e n t r a î n e r s ' a j o u t e l a c o m p o s a n t e d e l e u r p o i d s s u i v a n t l ' i n c l i -
naison d u t a l u s o ù i l s s o n t p l a c é s et q u i est p r o p o r t i o n n e l l e à l a
pente i d u f o n d en cet e n d r o i t . L a f o r c e t o t a l e q u i t e n d à f a i r e a v a n -
1
cer v e r s l ' a v a l l e s m a t é r i a u x d u f o n d e s t d o n c proportionnelle, s
w est l a v i t e s s e d e l ' e a u a u f o n d , à (kw* -\- i) en a p p e l a n t k un
coefficient n u m é r i q u e dépendant d e l a g r a n d e u r et d e l a d e n s i t é
de ces m a t é r i a u x . S i , p a r h y p o t h è s e , l e f o n d s ' e s t é t a b l i d a n s u n e
1
position d ' é q u i l i b r e , c'est q u ' e n c h a q u e p o i n t cette f o r c e (kw + 1)
est d e v e n u e é g a l e à l a r é s i s t a n c e q u ' o p p o s e n t c e s m ê m e s m a t é r i a u x

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à leur déplacement et q u i d é p e n d , n o n s e u l e m e n t d e l e u r s d i m e n -
s i o n s , m a i s de la m a n i è r e dont ils sont r a n g é s les u n s p a r rapport
aux autres. On peut donc admettre que pour chaque nature de
m a t é r i a u x c o n s t i t u a n t l e f o n d d u l i t d ' u n c o u r s d ' e a u en état d ' é q u i -
1
l i b r e , l a q u a n t i t é (kio + i) s e r a é g a l e à u n e c o n s t a n t e . C e t t e é g a l i t é
e s t a b s o l u e p o u r t o u s l e s p o i n t s o ù le f o n d a été m o d i f i é p a r l a
v i t e s s e w. P a r t o u t a i l l e u r s , c'est u n e i n é g a l i t é q u ' i l f a u t é c r i r e eu
c o n s i d é r a n t q u e l a q u a n t i t é ku>* 4- i est r e s t é e i n f é r i e u r e à l a f o r c e
q u i a u r a i t été n é c e s s a i r e p o u r p r o d u i r e cette m o d i f i c a t i o n .

14Ó. Effet d'un endiguement. — L e long d'une rivière


a i n s i a r r i v é e à l'état d'équilibre, on construit, s u r u n e certaine
l o n g u e u r , d e s d i g u e s parallèles très résistantes q u i d i m i n u e n t la
section libre en la resserrant. L a vitesse v a croître à proportion du
resserrement, l a force é r o s i v e a u g m e n t e r a a u s s i , et s i a v a n t le
r e s s e r r e m e n t e l l e é t a i t é g a l e à l a r é s i s t a n c e d u f o n d , e l l e la d é p a s s e r a
après. L e s eaux creuseront donc le lit vers l'amont de l'endigue-
m e n t et d é p o s e r o n t v e r s l ' a v a l l e s m a t é r i a u x e n t r a î n é s , j u s q u ' à ce
q u e l ' i n c l i n a i s o n d u fond soit assez a m o i n d r i e p o u r q u e l'équilibre
se rétablisse. E n d'autres termes, w* a y a n t été a u g m e n t é , i d o i t
d i m i n u e r p o u r q u e l a s o m m e kw* -f- i r e s t e c o n s t a n t e . L'endiffue-
ment continu d'une rivière réduit sa pente et il a p o u r c o n s é q u e n c e
un abaissement plus ou m o i n s considérable du p l a n d'eau en amont
de la partie e n d i g u é e . On peut ainsi a r r i v e r à a b a i s s e r l'altitude
des crues d'un cours d'eau en un point donné de son cours ; mais
il faut, pour cela, prolonger l e r e s s e r r e m e n t a s s e z l o i n e n a v a l et
fonder les digues, vers l'amont, de m a n i è r e qu'elles soient suscep-
tibles de se maintenir m a l g r é l e s affouillements.
D ' a i l l e u r s , c o m m e les m a t é r i a u x d u lit n e sont g é n é r a l e m e n t p a s
tous de m ô m e d i m e n s i o n , ce s o n t l e s p l u s p e t i t s q u i s o n t d'abord
entraînés p a r suite de l'augmentation de vitesse résultant d e l'endi-
g u e m e n t . L e d i a m è t r e m o y e n d e c e u x q u i restent est d o n c p l u s g r a n d
qu'auparavant, ce q u i montre que l'eudiguemeut d'une rivière
a u g m e n t e s o n coefficient de fixité.
C o m m e e x e m p l e d e s effets d e l ' e n d i g u e m e n t , j e r e p r o d u i r a i i c i ,
e n a b r é g é ( f i g . 79), l e p r o f i l e n l o n g d e l a r i v i è r e d ' A r v e , donné
a v e c d é t a i l s p a r D a u s s e d a n s s e s Etudes d'hydraulique pratique
à l ' a p p u i d e l a l o i q u i v i e n t d ' ê t r e é n o n c é e et q u ' i l s'est a t t a c h é à
mettre en l u m i è r e . O n y v o i t q u e l ' A r v e , a v a n t d'être endiguée,
avait de l'amont vers l'aval des pentes m o y e n n e s décroissantes :
0,0028 ; 0,0023 ; 0,001g ; et q u ' a p r è s l ' e n d i g u e m e n t l a p e n t e , en ^
a m o n t d e l a p a r t i e e n d i g u é e , e s t d e v e n u e o , o o 3 i , a u l i e u d e 0,0028,

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et en a v a l , d e 0,0021 a u l i e u d e o , o o i ( j , m a i s q u e , d a n s l ' é t e n d u e d e
l'endiguement, e l l e a été r é d u i t e d e o,oo23 à 0,0018 p a r s u i t e d ' u n
a b a i s s e m e n t d e 2 m . /m en a m o n t d e l a p a r t i e e n d i g u é e , a c c o m p a -
g n é d ' u n r e l è v e m e n t d e 1 m . 53 à l ' a v a l .

PROFIL EN LONG DE L'ARVE


aiUvleRuit ilt Cluseset er/ui ih'Bcllerainb
_g -g ffn. basas taux.)
FÎVFD APRÈS L 'WDIGAUNAD
ni.™.*.

\HUNLLNXHTJMMATI>
0.0027%
0.OO3_Si_. S 0.M1B__ |._ _0.JOJIÏl _

Fig. 7g.

1
Cetlc loi g é n é r a l e , e x p r i m é e p a r /av + i = constante, trouve
encore sa c o n f i r m a t i o n e x p é r i m e n t a l e a u x e m b o u c h u r e s d e s g r a n d s
fleuves q u i , c o m m e le R h ô n e o u le P ô , a b o u t i s s e n t à u n e m e r d o n t
le n i v e a u est à p e u p r è s f i x e . D a n s l e s c r u e s , le fleuve, s'élevant
dans son lit, t a n d i s q u e la m e r n e s ' é l è v e p a s s e n s i b l e m e n t , prend,
vers s o n e m b o u c h u r e , u n e p e n t e s u p e r f i c i e l l e et u n e v i t e s s e consi-
2
dérables ; kro d é p a s s e a l o r s l a c o n s t a n t e et / d o i t être n é g a t i f : le
fond se d i s p o s e en c o n t r e - p e n t e , c a r i e s m ô m e s m a t é r i a u x d o n t l e lit
est f o r m é ne s a u r a i e n t , a u t r e m e n t , o p p o s e r a u c o u r a n t u n e r é s i s t a n c e
qui lui f a s s e é q u i l i b r e .
E l l e a été c o n f i r m é e p a r l ' o b s e r v a t i o n , et j e n ' e n c i t e r a i qu'une
vérification, l a p l u s r é c e n t e q u i ait été f a i t e à m a c o n n a i s s a n c e ; e l l e
se t r o u v e d a n s u n e é t u d e d e M . F a r g u e , s u r l a G a r o n n e dont
j'extrais les p a s s a g e s s u i v a n t s :

1. Elude sur la largeur du lit moyen de la Garonne. Annales des ponts et


e
chaussées, 1 8 8 3 , a s e m e s l r p , page 3o3.

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294 CHAP. vi. — COURS D'EAU NATURELS

« L e lit de l a G a r o n n e fluviale, entre l a l i m i t e d u d é p a r t e m e n t


« et L a n g o i r a n ( 4 g k i l o m è t r e s ) , est a u j o u r d ' h u i l i m i t é p a r t o u t p a r
« des rives artificielles a u x q u e l l e s on a g é n é r a l e m e n t donné un
« écarlement à p e u près uniforme, m o i n d r e q u e l a l a r g e u r natu-
« r e l i e . . . L e p r e m i e r effet d e s t r a v a u x d e r e s s e r r e m e n t d u l i t a t o u -
« j o u r s é t é d e r e l e v e r b r u s q u e m e n t l e n i v e a u d e l ' é t i a g e . C e l a tient
K à ce q u e les c h a n g e m e n t s que les n o u v e l l e s f o r m e s de rives appor-
« t e n t d a n s l a f o r m e d e s p r o f i l s en t r a v e r s n e s e p r o d u i s e n t p a s
K tant q u e l e s e a u x r e s t e n t b a s s e s ; i l f a u t u n d é b o r d e m e n t p o u r l e s
« d é t e r m i n e r . A u x p r e m i è r e s h a u t e s e a u x , i l s ' o p è r e d a n s l e s gre-
ci v e s et d a n s l e s b a n c s d e s r e m a n i e m e n t s q u i s e t r a d u i s e n t p a r u n
K premier abaissement de l'étiage. C e travail se continuant à cha-
lí q u e c r u e s u i v a n t e , ' a v e c u n e i n t e n s i t é d é c r o i s s a n t e , et j u s q u ' à ce
« qu'un nouvel équilibre se soit établi, l'étiage continue lui-môme
« à s ' a b a i s s e r p e n d a n t u n c e r t a i n n o m b r e d ' a n n é e s , et s ' a r r ô t e à u n
et n i v e a u d é t e r m i n é , i n f é r i e u r à s o n n i v e a u p r i m i t i f Entre la
« l i m i t e d u d é p a r t e m e n t et P o r t e t s , l ' é t i a g e s ' e s t a b a i s s é , e n m o i n s
m
K d e q u a r a n t e a n s , d e i , 3 o e n m o y e n n e . A B a r i c et à C a u d r o t , les
m
« e a u x d ' è t i a g e o n t été, e n 1870, à i , 8 5 e n c o n t r e b a s d u n i v e a u
a a u q u e l e l l e s c o u l a i e n t e n 1882 » .
C e t a b a i s s e m e n t d e l ' é t i a g e est d û é v i d e m m e n t à u n a b a i s s e m e n t
du fond d u lit, occasionné p a r u n e réduction de l a pente. E n aval
de l a p a r t i e e n d i g u é e , j u s q u ' à B o r d e a u x , l e f o n d s ' e s t e x h a u s s é . 11
s'est d o n c p a s s é q u e l q u e chose de c o m p a r a b l e à ce q u e M . D a u s s e a
c o n s t a t é s u r l ' A r v e et q u e r e p r é s e n t e l a figure 79 c i - d e s s u s .
L a loi dont il s'agit n'avait p a s échappé à l'esprit sagace des
i n g é n i e u r s i t a l i e n s , e t d é j à , en 1637, G u g l i e l m i n i (cité p a r D a u s s e )
a v a i t , d a n s s o u g r a n d t r a i t é Della natura de fiumi, é n o n c é et d é v e -
loppé les propositions suivantes :
« Ne fiumi, quanto maggiore sarà la forza dell' acqua, tanto
ce le declività degli alvei saranno minori ;
« Quanto maggiore sarà la tenacità del terreno che compone
ce il fondo del fiume, tanto esso sarà più declive ;
« E quanto maggiore sarà l'acqua ordinaria del fiume, sarà
« ancora tanto meno declive l'alveo ».
E l l e p a r a î t p o u r t a n t a v o i r été m é c o n n u e d e p u i s , c a r D a u s s e , d a n s
s e s Etudes d'hydraulique pratique, produit, pour l'établir, d e s

a r g u m e n t s et d e s e x e m p l e s s i n o m b r e u x et s i v a r i é s , q u ' i l s e m b l e
aller a u devant d e s objections, ce q u ' i l n'aurait certainement pas
fait si e l l e a v a i t été g é n é r a l e m e n t a d m i s e .
On peut s ' e x p l i q u e r , d a n s u n e certaine m e s u r e , les motifs qui
auraient p u la faire oublier.

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1 4 6 . C o m p a r a i s o n avec l'effet d'un r e s s e r r e m e n t
d a n s u n c a n a l à f o n d fixe. — S i l ' o n r a p p r o c h e l e r é s u l t a t q u i
vient d'être t r o u v é , c o m m e c o n s é q u e n c e n é c e s s a i r e de tout t r a v a i l
de r e s s e r r e m e n t d u lit d ' u n c o u r s d ' e a u à f o n d m o b i l e , d e c e l u i q u e
nous avons calculé p l u s h a u t (no 1 3 6 ) , c o m m e c o n s é q u e n c e d'un
resserrement d'un canal découvert s u p p o s é de f o r m e i n v a r i a b l e , on
reconnaît q u ' i l s s o n t o p p o s é s . D a n s le c a s d ' u n canal découvert à
fond f i x e , u n é t r a n g l e m e n t c o n t i n u sur une certaine l o n g u e u r p r o -
duit u n r e l è v e m e n t d u n i v e a u en a m o n t , u n e a u g m e n t a t i o n de la
pente s u p e r f i c i e l l e d a n s l ' é t e n d u e d e l a p a r t i e r é t r é c i e et u n a b a i s s e -
ment d u n i v e a u v e r s l ' a v a l . A u c o n t r a i r e , d a n s une rivière à fond
mobile, un e n d i g u e m e n t c o n t i n u d i m i n u a n t la l a r g e u r de l a section
produit vers l'amont un a b a i s s e m e n t d u f o n d d u lit q u i a p o u r c o n -
séquence un a b a i s s e m e n t u n p e u m o i n d r e de l a s u r f a c e l i b r e . V e r s
l ' a v a l , on c o n s t a t e u n e x h a u s s e m e n t d u f o n d et d e l a s u r f a c e l i b r e
et u n e d i m i n u t i o n d e l a p e n t e d u f o n d d a n s l a p a r t i e e n d i g u é e . C e t t e
comparaison suffit à m o n t r e r a v e c q u e l l e r é s e r v e il f a u t a p p l i q u e r ,
a u x c o u r s d ' e a u n a t u r e l s , l e s f o r m u l e s q u i o n t été t r o u v é e s d a n s l e
chapitre p r é c é d e n t p o u r l e s c a n a u x d é c o u v e r t s . L a m o b i l i t é d u f o n d ,
les v a r i a t i o n s d e f o r m e q u ' i l é p r o u v e p e u v e n t r e n v e r s e r complète-
ment l e s r é s u l t a t s , et e n t o u t c a s l e s f a u s s e r a u p o i n t de leur ôter
toute p r o b a b i l i t é .

ENTRAINEMENT ET SUSPENSION

147. E n t r a î n e m e n t d e s m a t é r i a u x d u l i t . — S'il n'est


pas p o s s i b l e d ' a n a l y s e r e x a c t e m e n t l e s e f f o r t s q u i p r o d u i s e n t l ' e n t r a î -
nement d e s m a t é r i a u x du fond, on peut cependant se rendre un
compte s o m m a i r e d e s c a u s e s d e l e u r m o u v e m e n t , ce q u i n o u s a m è -
nera à p a r l e r d u c a s d e l ' é q u i l i b r e m o b i l e d u l i t o u d e l a m a r c h e d e s
alluvions.
T o u t le m o n d e s a i t q u e l e s f l u i d e s e n m o u v e m e n t p e u v e n t t e n i r en
s u s p e n s i o n et e n t r a î n e r d e s m a t i è r e s s o l i d e s b e a u c o u p p l u s denses
q u ' e u x - m ê m e s . C e s d e u x effets, p e u d i f f é r e n t s , s o n t d u s à l a m ê m e
cause, l a v i t e s s e r e l a t i v e d u f l u i d e et d u s o l i d e . N o u s c o n s a c r e r o n s
plus loin u n d e r n i e r c h a p i t r e ( c h a p . X ) à l ' é t u d e d e l ' a c t i o n m u t u e l l e
des l i q u i d e s et d e s s o l i d e s en mouvement relatif dans les c a s les

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296 CHAP. vr. — COURS D'EAU N A T U R E L S

p l u s s i m p l e s , l e s s e u l s cw'i l ' a n a l y s e p u i s s e d o n n e r quelques résul-


tats. N o u s p o u v o n s admettre ici, c o m m e étant à peu prés d é m o n t r é ,
q u e cette a c t i o n e s t p r o p o r t i o n n e l l e a u c a r r é d e l a c o m p o s a n t e nor-
m a l e de la vitesse relative. Cela étant, un c o r p s s o l i d e en repos,
f r a p p é p a r u n f l u i d e en m o u v e m e n t , s e r a p o u s s é , d a n s l e s e n s d u
m o u v e m e n t , p a r u n effort q u i p o u r r a ê t r e s u p é r i e u r a u x r é s i s t a n c e s
qui s'opposent à son d é p l a c e m e n t , et a l o r s il s e r a e n t r a î n é . Par
e x e m p l e , u n c o r p s s p h ô r i q u e A (fig". 80) a p p u y é
_ en B , a u - d e s s o u s d e s o n c e n t r e , s u r u n autre
P
. . c o r p s en s a i l l i e , étant s o u m i s , d e l'autre côté,
à l'action d'un f l u i d e en m o u v e m e n t dont la
°' résultante F p a s s e r a p a r son centre, sera sou-
l e v é et e n t r a î n é s i l e m o m e n t d e l a f o r c e F p a r r a p p o r t au point B
est s u p é r i e u r a u m o m e n t , p a r r a p p o r t a u m ê m e p o i n t , d u p o i d s d u
c o r p s é v a l u é d a n s le f l u i d e , c ' e s t - à - d i r e d i m i n u é d e c e l u i d u f l u i d e
déplacé.
P o u r q u e l ' e n t r a î n e m e n t s e p r o d u i s e , il s u f f i t q u e l'effort d û à l a
vitesse m o y e n n e du fluide soit c o m p a r a b l e a u p o i d s d u corps solide
e n t r a î n é . S o i t u n c o r p s s p h é r i q u e d e d i a m è t r e D et d e p o i d s s p é c i -
D'
fique IIj. L a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e q u ' i l o p p o s e a u f l u i d e est TC — et
4
l ' e f f o r t c o r r e s p o n d a n t à u n e v i t e s s e m o y e n n e U e s t , c o m m e n o u s le
v e r r o n s p l u s l o i n , k — TC — — , l e c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e k a v a n t à
<7 4 2
p e u p r è s , p o u r l e s c o r p s s p h ô r i q u e s , l a v a l e u r o , 5 3 , et n représentant
le p o i d s s p é c i f i q u e d u fluide. D ' a u t r e p a r t , le p o i d s d u s o l i d e con-
3
s i d é r é , p l o n g é d a n s le f l u i d e , est r é d u i t à ^ D (ITj — LT), et, p o u r

q u e le c o r p s p u i s s e c o m m e n c e r à ê t r e e n t r a î n é , il s u f f i r a q u e le r a p -
port des ces d e u x forces soit é g a l ou s u p é r i e u r à celui de leurs b r a s
de levier p a r r a p p o r t a u x points d ' a p p u i , tels q u e B , a u t o u r desquels
il p e u t p i v o t e r .
A p p e l o n s 9 ce r a p p o r t d e s b r a s d e l e v i e r q u i d é p e n d r a de l'état
d'enchevêtrement des matériaux, l'équation exprimant l'égalité
d o n t il s ' a g i t et d é t e r m i n a n t l a v i t e s s e à l a q u e l l e c o m m e n c e l'entraî-
nement sera :
s
IT D U» 1
k-n— - = «7rDs (n, — Iï) 6.

g 42 6 J
Si le c o r p s n'est p a s s p h é r i q u e , l ' é q u a t i o n s e r a l a m ê m e , à la c o n d i -

tion d ' y m e t t r e , a u l i e u d e - y - , l a s u p e r f i c i e A d e l a s e c t i o n t r a n s -

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s
versale exposée a u courant, et a u l i e u d e - TC D , l e v o l u m e V d u

corps, et d e d o n n e r u n e v a l e u r d i f f é r e n t e a u x c o e f f i c i e n t s k et 9 ;
elle d e v i e n t a i n s i :

n U»
k-A — = V ( I L — n) 0,
g 2 '
ce q u i d o n n e , p o u r l e c o r p s s p h ô r i q u é :

et p o u r un c o r p s d e f o r m e q u e l c o n q u e :

U" 6 V /n,
2g ~ k A \ n
V
Le r a p p o r t - d u v o l u m e d u c o r p s à l a s u r f a c e de sa section t r a n s -
versale et très v a r i a b l e s u i v a n t l a f o r m e d e s m a t é r i a u x . Egal aux
d e u x t i e r s d u d i a m è t r e l o r s q u ' i l s s o n t s p h é r i q u e s , i l est p l u s g r a n d
que le d i a m è t r e p o u r d e s f o r m e s t r è s a n g u l e u s e s ; o n p e u t le p r e n -
dre, en m o y e n n e , é g a l a u d i a m è t r e p o u r l e s f o r m e s o r d i n a i r e s d e s
pierres c a s s é e s , n o n arrondies. Quant a u r a p p o r t - , il ne peut

é v i d e m m e n t être d o n n é q u e p a r l ' o b s e r v a t i o n . L e c o e f f i c i e n t k, qui


vaut un p e u p l u s d e o,5o l o r s q u e l a s u r f a c e d u c o r p s est s p h é r i q u e ,
croît et s ' a p p r o c h e d e l ' u n i t é à m e s u r e q u e l ' i r r é g u l a r i t é d e l a s u r -
face a u g m e n t e ; le n o m b r e 6, r a p p o r t d u b r a s d e l e v i e r d e l a f o r c e
d'entraînement à celui du p o i d s , doit être g é n é r a l e m e n t inférieur
à l'unité ; il est d ' a u t a n t m o i n d r e q u e l e s m a t é r i a u x s o n t p l u s c o m -
plètement e n c h e v ê t r é s l e s u n s d a n s l e s a u t r e s , et il d é p e n d proba-
blement a u s s i d e l a g r o s s e u r d e s m a t é r i a u x . M . S a i n j o n (cité p a r
1
M. P a r t i o t ) , p a r l a d i s c u s s i o n d e q u e l q u e s f a i t s d ' o b s e r v a t i o n , a
cru p o u v o i r a d o p t e r , en m o v e n n e , k = 1 et 8 = 0,80. Avec ces
u,
chiffres, l a f o r m u l e p r é c é d e n t e q u i , p o u r l e r a p p o r t — = 2,00 cor-
respondant à des matériaux pesant 2,5oo kilog. par mètre cube,
!
revient à p e u p r è s à U — 25D, lui a d o n n é les v a l e u r s s u i v a n t e s des
vitesses c a p a b l e s d ' e n t r a î n e r l e s g r a v i e r s s u i v a n t l e u r s g r o s s e u r s :
Grosseur des g r a v i e r s 0,0025 0,01 o,o4 0,10 0,17 o,38 0,67
Vitesses a u f o n d 0,25 o,5o 1,00 i,5o 2,00 3,00 4,00

I . Mémoires sur les sables de la. Loire, p a r M . P a r t i o t . Annales des ponts et


chaussées, 1871, 1" s e m e s t r e , pasres 259 et s u i v a n t e s .

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Ces résultats sont d'accord avec l'observation. L e s seules expé-
r i e n c e s q u e l ' o n a i t à ce s u j e t s o n t c e l l e s d e D u B u a t et d e T e l f o r d .
Du B u a t a déterminé les vitesses-limites au-dessous desquelles les
m a t i è r e s p l o n g é e s c e s s e n t d ' ê t r e e n t r a î n é e s et i l a c o n s t a t é l e s v i t e s -
ses suivantes :

Indication de3 matières Vitesses


ro
A r g i l e brune propre à la poterie o ,o8i
S a b l e d é p o s é p a r cette a r g i l e o ,162
Gros sable jaune anguleux. o ,216
„ . / Gros comme un grain d'anis. m
. . o ,108
Graviers [ . _
1 , 1 1 I S
delà ) - P° - ' • j ' ' °
„ . ) — u n e petite lève de m a -
r
oeme / _
(. rais o ,020
Galets de m e r arrondis, d'un pouce a u p l u s . . o ,65o
P i e r r e à fusil a n g u l e u s e , d u v o l u m e d'un œ u f de
poule o ,970

Telford a observé a u contraire les vitesses n é c e s s a i r e s p o u r cor-


r o d e r l e f o n d d ' u n c o u r s d ' e a u , et l e s r é s u l t a t s s o n t l e s s u i v a n t s :

Nature du lit Vitesses


— au fond
m
Terre détrempée o ,076
Argile tendre o ,i5z
Sable o,3o5
Gravier o ,609
Cailloux o ,914
Pierres cassées 1 ,220
C a i l l o u x a g g l o m é r é s , schiste tendre 1,5ao
R o c h e r en couches 1 ,83o
Rocher dur 3 ,o5o

L a g r o s s e u r des m a t é r i a u x ni l e u r f o r m e ne sont aussi bien défi-


n i e s d a n s c e s d e r n i è r e s e x p é r i e n c e s q u e d a n s c e l l e s d e D u B u a t ; et
bien q u ' i l y ait, entre les chiffres des d e u x t a b l e a u x , u n e assez g r a n d e
a n a l o g i e , on peut r e m a r q u e r q u e c e u x q u i sont d o n n é s p a r T e l f o r d
paraissent un peu plus élevés q u e ceux de D u B u a t : p a r exemple,
m
a r g i l e , o , i 5 2 a u l i e u d e 0,081 ; s a b l e , o,3o5 a u l i e u d e 0,162 o u
de 0,216 ; g r a v i e r , 0,60g a u l i e u d e o,325 a u p l u s ; cette d i f f é r e n c e
tient s a n s d o u t e à c e q u e l e f a i t o b s e r v é n ' a p a s été l e m ô m e , D u
B u a t a m e s u r é les vitesses a u - d e s s o u s d e s q u e l l e s des matières, mises
en s u s p e n s i o n dans l'eau, cessent d'être e n t r a î n é e s , et i l d e v a i t

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trouver, toutes c h o s e s é g a l e s , d e s chiffres i n f é r i e u r s â c e u x de T e i -
ford q u i o b s e r v a i t l e s v i t e s s e s c a p a b l e s d ' a f f o u i l l e r u n f o n d d e n a t u r e
donnée. L e s m a t é r i a u x o b s e r v é s p a r D u B u a t n'étaient p a s a p p u y é s
les u n s s u r l e s a u t r e s , o u b i e n n e l ' é t a i e n t q u e d a n s d e s c o n d i t i o n s
moins complètes q u e s'ils a v a i e n t p r é a l a b l e m e n t f o r m é le lit d'un
cours d'eau, a y a n t s u b i l'action de v i t e s s e s i n f é r i e u r e s à celles d'en-
t r a î n e m e n t , m a i s c a p a b l e s n é a n m o i n s d ' e n c h e v ê t r e r l e s s a b l e s et l e s
graviers.
L'état d'enchevêtrement d e s m a t é r i a u x doit en effet a v o i r une
grande influence sur la vitesse à l a q u e l l e ils peuvent résister avant
d'être e n t r a î n é s . S i l ' o n f a i t p a s s e r u n courant d'eau, m ê m e assez
r a p i d e , s u r d u s a b l e s e c , l e p r e m i e r effet d e l ' a r r i v é e d e l ' e a u est d e
tasser le s a b l e , d ' e n p r e s s e r l e s g r a i n s l e s u n s c o n t r e l e s a u t r e s et d e
lui d o n n e r u n e r é s i s t a n c e b i e n s u p é r i e u r e à celle qu'il possédait
a u p a r a v a n t . C e f a i t est b i e n c o n n u d e t o u s c e u x q u i o n t fréquenté
des p l a g e s d e s a b l e . Q u e l q u e chose d'analogue se passe pour les
g r a v i e r s , g a l e t s et m a t é r i a u x d ' u n e g r o s s e u r q u e l c o n q u e , s e u l e m e n t
l'effet est b e a u c o u p p l u s l e n t . U n t a s d e g r a v i e r s o u d e g a l e t s f r a î -
chement r e m u é s sera entraîné d ' a b o r d p a r u n c o u r a n t d ' u n e vitesse
donnée; peu à peu, les m a t é r i a u x q u i le c o m p o s e n t se tasseront,
s'inséreront l e s u n s e n t r e l e s a u t r e s et c o n s t i t u e r o n t u n F o n d n o t a -
blement p l u s r é s i s t a n t q u i ne p o u r r a être attaqué que par un cou-
rant b e a u c o u p p l u s r a p i d e .
a u
Dans des e x p é r i e n c e s faites d a n s l'isthme de P a n a m a , du 4
12 j u i l l e t i 8 g o , il a été c o n s t a t é q u e d a n s u n e c o n d u i t e d e m i - c i r c u -
m
l a i r e de o 5 o d e d i a m è t r e , en p e n t e d e 0,17, un courant d'eau de
o,23 de p r o f o n d e u r au m i l i e u ayant une vitesse m o y e n n e de 2 4o m

environ p a r s e c o n d e , o u u n d é b i t d e 210 l i t r e s , e n t r a î n a i t , a v e c u n e
vitesse s u p é r i e u r e à d e u x m è t r e s , u n e p i e r r e d e 0,20 X o , 10 X o, 10.
M a i s l o r s q u ' o n m e t t a i t d a n s ce m ô m e c o u r a n t u n c e r t a i n n o m b r e d e
pierres de d i m e n s i o n s i n f é r i e u r e s à c e l l e s d e l a p r é e c é d e n t e , et m ê m e
de l a p i e r r e c a s s é e , c e s p i e r r e s s e c o i n ç a i e n t et n ' é t a i e n t p a s e n t r a î -
nées
T o u s ces p h é n o m è n e s sont e n c o r e p e u c o n n u s d a n s l e u r s d é t a i l s ,
et les effets s o n t t r è s d i f f é r e n t s , d ' u n e r i v i è r e à u n e a u t r e , s u i v a n t l a
f o r m e et l a d e n s i t é d e s m a t é r i a u x . M a i s l ' e n t r a î n e m e n t d u fond se
produit toujours â partir d ' u n e c e r t a i n e v i t e s s e et c'est d a n s cet
effet et d a n s l a m o d i f i c a t i o n c o r r e s p o n d a n t e d e l a p e n t e d u l i t q u ' i l
faut c h e r c h e r l ' e x p l i c a t i o n d e ce f a i t q u e , n u l l e p a r t , l a v i t e s s e d e s
grands cours d'eau ne d é p a s s e g u è r e c i n q à six mètres p a r seconde.

1. Rapport de mission en Colombie, par M. Lucien N. B. Wyse, 1 8 9 1 .

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A u c u n f o n d n e r é s i s t e à d e s v i t e s s e s s u p é r i e u r e s eL s ' i l s ' e n produit
exceptionnellement quelque part, par suite d'un accident, rupture
d e d i g u e o u a u t r e , cette g r a n d e v i t e s s e a p o u r c o n s é q u e n c e p r e s q u e
immédiate une diminution de la pente d u cours d'eau, ce qui
modère la vitesse.

1 4 8 . M a t i è r e s t e n u e s e n s u s p e n s i o n . — L o r s q u e les
m a t é r i a u x e n t r a î n é s p a r u n c o u r a n t s o n t a s s e z l é g e r s et d ' u n v o l u m e
a s s e z p e t i t , i l s p r e n n e n t l a v i t e s s e d u c o u r a n t et p e u v e n t ê t r e a l o r s
s o u l e v é s c o m m e s ' i l s d e v e n a i e n t p l u s l é g e r s q u e l e f l u i d e et y être
t e n u s e n suspension à une certaine hauteur au-dessus du fond. L e
phénomène de l a s u s p e n s i o n , q u i est s o u v e n t l a c o n s é q u e n c e de
l'entraînement, en d i f f è r e e n ce q u e c e l u i - c i est p r o d u i t p a r l e c h o c
d u courant contre des solides q u i vont m o i n s vite que l u i , tandis
q u e l e s m a t i è r e s en s u s p e n s i o n o n t à t r è s p e u p r è s l a m ê m e v i t e s s e
q u e le l i q u i d e l u i - m ê m e . E l l e s sont, d a n s une certaine m e s u r e , assi-
milables a u x corps flottants à l a s u r f a c e q u i participent à la vitesse
d u c o u r a n t , q u i s o n t , en f a i t , e n t r a î n é s p a r l u i , m a i s d a n s d e s c o n -
d i t i o n s d i f f é r e n t e s d e c e u x q u i r o u l e n t s u r l e f o n d , p o u r l e s q u e l s le
c o u r a n t d o i t v a i n c r e a v a n t d e l e s m e t t r e en m o u v e m e n t une résis-
tance extérieure spéciale qui n'existe pas dans les corps flottants.
T o u t e f o i s , l e c o r p s en s u s p e n s i o n , p l u s l o u r d q u e l e l i q u i d e , n e p e u t
ê t r e m a i n t e n u en é q u i l i b r e q u e p a r d e s c a u s e s d i f f é r e n t e s d e c e l l e s
q u i s o u t i e n n e n t le c o r p s f l o t t a n t . L a s u s p e n s i o n p e u t ê t r e d u e , c o m m e
n o u s l e v e r r o n s , s o i t a u x c o m p o s a n t e s v e r t i c a l e s , d i r i g é e s d e b a s en
haut, des molécules liquides, soit s i m p l e m e n t à la différence des
v i t e s s e s d e d e u x filets l i q u i d e s s u p e r p o s é s .

143. Vitesse d'un flotteur sur un courant. — Beau-


c o u p d ' i n g é n i e u r s , en p a r t i c u l i e r D u B u a t et D u p u i t , ont r e m a r q u é
q u ' u n c o r p s flottant à l a s u r f a c e d ' u n c o u r a n t p r e n a i t u n e vitesse
p l u s g r a n d e q u e celle du l i q u i d e ; l'explication q u ' i l s ont donnée
d e ce f a i t p e u t s e r é s u m e r d a n s l e s t e r m e s s u i v a n t s e m p l o y é s par
Dupuit :
K C o n s i d é r o n s un c o r p s flottant s u r la s u r f a c e d'un c o u r s d ' e a u . . .
a I I est c l a i r q u ' e n v e r t u do l a c o m p o s a n t e Pi suivant l'inclinaison
K d u c o u r a n t , ce s o l i d e t e n d à p r e n d r e u n e v i t e s s e a c c é l é r é e m a i s
K q u i d e v i e n t u n i f o r m e p a r s u i t e d e l a r é s i s t a n c e q u e l u i o p p o s e le
« l i q u i d e . Cette v i t e s s e s e r a p l u s g r a n d e q u e l a v i t e s s e m o y e n n e des
« filets q u i e n t o u r e n t l e f l o t t e u r , c a r il f a u d r a q u e le f l o t t e u r t r o u v e
« en a v a n t u n e résistance c a p a b l e de f a i r e é q u i l i b r e à l a pression
« d e s filets q u i v o n t p l u s v i t e q u e l u i et à l a q u a n t i t é P Î . »

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S o u s cotte f o r m e , l ' e x p l i c a t i o n e s t i n s u f f i s a n t e , c a r si le p o i d s P
du c o r p s flottant est le m ô m e q u e c e l u i d u l i q u i d e d o n t il t i e n t l a
place, la pesanteur ne lui i m p r i m e p a s u n e accélération p l u s g r a n d e .
A u s s i le fait a-t-il été n i é p a r un c e r t a i n n o m b r e d ' i n g é n i e u r s qui
le c o n s i d è r e n t comme une illusion. M . Bérard a môme rendu
1
compte d'expériences dans l e s q u e l l e s il a c o n s t a t é q u ' u n flotteur
m a r c h e a v e c u n e v i t e s s e é g a l e à l a v i t e s s e m o y e n n e d e s filets f l u i d e s
qu'il rencontre et q u e s ' i l p a r a î t m a r c h e r p l u s v i t e q u e le courant,
cela tient à ce q u e l a v i t e s s e m a x i m u m s e t r o u v e u n p e u a u - d e s s o u s
de la s u r f a c e .
2
M . du B o y s a v a i t c e p e n d a n t , u n peu auparavant , rectifié et
complété d a n s une certaine m e s u r e l ' e x p l i c a t i o n du p h é n o m è n e . S i
l'on c o n s i d è r e le v o l u m e l i q u i d e d o n t l e c o r p s flottant tient l a p l a c e ,
il est b i e n , c o m m e ce d e r n i e r , s o u m i s à l a f o r c e a c c é l é r a t r i c e d e l a
p e s a n t e u r d u e à s o n p o i d s P q u i est le m ê m e q u e c e l u i d u l i q u i d e ,
m a i s l a r é s i s t a n c e est d i f f é r e n t e . A l o r s q u e p o u r l e s o l i d e elle est
constituée s i m p l e m e n t p a r l e f r o t t e m e n t d e s p a r o i s d e c e l u i - c i s u r
le l i q u i d e q u i l ' e n t o u r e , e l l e c o m p r e n d e n o u t r e , p o u r le l i q u i d e ,
l'agitation intérieure q u i d é p e n s e une partie de l ' é n e r g i e t r a n s m i s e
par la f o r c e m o t r i c e . I l y a u r a i t i d e n t i t é e n t r e le s o l i d e flottant et le
l i q u i d e d é p l a c é si l ' é c o u l e m e n t s ' e f f e c t u a i t e x a c t e m e n t p a r f i l e t s p a -
r a l l è l e s et s ' i l n ' e x i s t a i t a u c u n e c o m p o s a n t e v e r t i c a l e o u t r a n s v e r s a l e
de la v i t e s s e d e s m o l é c u l e s l i q u i d e s ; m a i s il est l o i n d ' e n ê t r e a i n s i .
D a n s le v o l u m e l i q u i d e q u i t i e n d r a i t l a p l a c e d u c o r p s flottant, c e s
vitesses t r a n s v e r s a l e s o u v e r t i c a l e s c o r r e s p o n d e n t a u n e c e r t a i n e f o r c e
vive q u i ne c o n t r i b u e p a s à l ' é c o u l e m e n t , e l l e s d o n n e n t l i e u à d e s
frottements ou à une perte d ' é n e r g i e p l u s g r a n d e q u e si l e s filets
étaient r i g o u r e u s e m e n t parallèles. C'est l a s o m m e de toutes ces
forces v i v e s , d e t o u s c e s f r o t t e m e n t s , perdus pour l'écoulement,
qui é g a l e la f o r c e a c c é l é r a t r i c e d e l a p e s a n t e u r . T o u t c e l a e s t r e m -
placé, d a n s le c a s d u c o r p s f l o t t a n t , p a r l e f r o t t e m e n t s u p e r f i c i e l et
p a r une r é s i s t a n c e s u p p l é m e n t a i r e d u e à ce q u e ce c o r p s p r e n d u n e
vitesse p l u s g r a n d e et q u ' i l p r e s s e d a v a n t a g e s u r le l i q u i d e q u i s e
trouve devant l u i . Il c o n v i e n t d ' a j o u t e r , ce m e s e m b l e , qu'il n'est
n u l l e m e n t d é m o n t r é q u e le v o l u m e d é p l a c é p a r u n c o r p s f l o t t a n t à
la s u r f a c e d ' u n l i q u i d e en m o u v e m e n t s o i t le m ê m e q u e c e l u i q u i
est d é p l a c é d a n s le m ê m e l i q u i d e e n r e p o s .
B i e n q u e j e n e c o n n a i s s e a u c u n e e x p é r i e n c e s u r ce s u j e t , il me
paraît y a v o i r d e f o r t e s r a i s o n s de penser que le corps flottant

1. Annales des ponts et chaussées, 1886, 3 e


semestre, page 83o.
2. Annales des ponts et chaussées, 1886, 1" semestre, page Kjg.

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p l o n g e m o i n s d a n s l e l i q u i d e en m o u v e m e n t , et d ' a u t a n t m o i n s q u e
l ' a g i t a t i o n est p l u s g r a n d e . A l o r s , l a f o r c e q u i J u i d o n n e r a i t une
v i t e s s e é g a l e à c e l l e d u l i q u i d e est l a c o m p o s a n t e d ' u n poids de
l i q u i d e inférieur au sien. Il reste donc d i s p o n i b l e u n e portion de
s o n p o i d s q u i l u i p r o c u r e u n e a c c é l é r a t i o n n o u v e l l e , et u n e v i t e s s e
p l u s g r a n d e que celle du l i q u i d e . D e l'explication q u i précède résulte
q u e l a d i f f é r e n c e de v i t e s s e , e n t r e u n c o r p s f l o t t a n t et l e courant
l i q u i d e , c r o î t a v e c l e s d i m e n s i o n s d u c o r p s flottant et a v e c l ' a g i t a t i o n
d u l i q u i d e . Il n ' e s t d o n c p a s s u r p r e n a n t q u e M . B é r a r d , o p é r a n t s u r
un courant très r é g u l i e r , à v i t e s s e r e l a t i v e m e n t f a i b l e et a v e c u n
f l o t t e u r d e petite d i m e n s i o n , a i t t r o u v é u n e c o n c o r d a n c e à p e u p r è s
c o m p l è t e e n t r e l e s d e u x v i t e s s e s ; m a i s il n ' e n a u r a i t p a s été d e m ê m e
si l e f o n d d u c a n a l s u r l e q u e l il o p é r a i t a v a i t été i r r é g u l i e r et s u r t o u t
si l e flotteur avait eu des d i m e n s i o n s p l u s g r a n d e s .
M. du Boys a c o n s t a t é q u ' u n b a t e a u ( d o n t il n e d o n n e pas les
m
dimensions) avait pris une vitesse m o y e n n e de 4 4 6 d a n s un courant
rn
dont la vitesse superficielle n'était que de •j. -]5.M ê m e en faisant
u n e l a r g e part a u x e r r e u r s d ' o b s e r v a t i o n s , on voit q u e l a différence
est l o i n d ' ê t r e n é g l i g e a b l e .

1 5 0 . Effet d e la, d i f f é r e n c e de vitesse des filets


liquides. — U n e des p r e m i è r e s conséquences de la différence de
v i t e s s e des d i v e r s filets l i q u i d e s , c'est q u e s i u n c o r p s flottant est
p l a c é à la surface d'un c o u r a n t , il tendra t o u j o u r s à v e n i r se p l a c e r
s u r l ' a x e , ou s u r l a l i g n e o ù l e s v i t e s s e s s u p e r f i c i e l l e s s o n t l e s p l u s
g r a n d e s . S i , en effet, o n l e s u p p o s e d a n s u n e p o s i t i o n e x c e n t r i q u e ,
il r e n c o n t r e r a u n e m o i n d r e r é s i s t a n c e e n se d i r i g e a n t obliquement
v e r s l e s filets l e s p l u s r a p i d e s q u ' e n c o n t i n u a n t à se m o u v o i r au
m i l i e u de ceux qui ont u n e vitesse m o y e n n e inférieure à la sienne.
C e f a i t de l ' e n t r a î n e m e n t d ' u n c o r p s f l o t t a n t v e r s l e s filets q u i o n t
l a p l u s g r a n d e v i t e s s e s ' o b s e r v e p a r t o u t , et l ' o n p e u t l ' e x p l i q u e r en
s u p p o s a n t , p a r e x e m p l e , l e c o r p s s p h é r i q u e et p l a c é d a n s u n c o u r a n t
d o n t l e s filets A A , B B , C C o n t d e s v i t e s s e s c r o i s s a n t e s ( f i g . 81). L e s
filets l e s p l u s r a p i d e s C C e x e r c e r o n t s u r le s o l i d e , d u c ô t é C , u n
frottement qui tendra à le faire tourner dans
r
C
l e s e n s d e J a flèche. D e l ' a u t r e c ô t é A A , l e s
^ filets l i q u i d e s , a l l a n t m o i n s v i t e q u e l e s o l i d e ,
A exerceront u n frottement en sens inverse qui
p;g i j , ,
i t e n d r a à p r o d u i r e u n e r o t a t i o n d a n s le m ê m e
s e n s , et le s o l i d e é t a n t , p a r r a p p o r t a u l i q u i d e , en r e p o s r e l a t i f a u
p o i n t B , o u p l u t ô t é t a n t p r e s s é s u r ce p o i n t p a r l ' e x c è s d e v i t e s s e
q u ' i l t e n d à p r e n d r e , n e p e u t s u b i r ce m o u v e m e n t d e r o t a t i o n sans

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pivoter a u t o u r d u p o i n t B et r o u l e r en s e d i r i g e a n t d u côté des
vitesses l e s p l u s g r a n d e s . D ' a u t r e p a r t , a u s s i , le c o r p s s o l i d e é t a n t
p l u s l o u r d q u e l e l i q u i d e d o n t il t i e n t l a p l a c e t e n d , d ' a p r è s ce q u i
a été dit a u n u m é r o p r é c é d e n t , à p r e n d r e u n e v i t e s s e s u p é r i e u r e à
celle d u filet o ù il s e t r o u v e p l a c é ; il t e n d r a d o n c à s e p o r t e r s u c c e s -
s i v e m e n t v e r s l e s filets d o n t l e s vitesses, s o n t l e s p l u s g r a n d e s
On doit d o n c r e g a r d e r c o m m e d é m o n t r é q u ' u n c o r p s s o l i d e , l o r s -
qu'il se t r o u v e d a n s u n f l u i d e d o n t l e s filets o n t d e s v i t e s s e s d i f f é -
rentes, se t r o u v e , p a r s u i t e m ô m e d e l a d i f f é r e n c e c]e c e s v i t e s s e s ,
entraîné d u côté d e s filets l e s p l u s r a p i d e s . L a v i t e s s e , d a n s l ' é t e n d u e
d'une m ô m e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e d ' u n c o u r s d ' e a u , o u s u r u n e m ô m e
v e r t i c a l e , a l l a n t en c r o i s s a n t à m e s u r e que l'on s'élève, Jes c o r p s
solides a r r a c h é s d u f o n d et d ' a b o r d e n t r a î n é s p a r le c o u r a n t p e u v e n t
s'élever, s ' i l s s o n t a s s e z m e n u s et a s s e z l é g e r s , et ê t r e m a i n t e n u s e n
suspension.
Il est d ' a i l l e u r s à r e m a r q u e r q u e l'effort à e x e r c e r , p o u r maintenir
un s o l i d e en s u s p e n s i o n , s e r é d u i t à a s s e z p e u d e c h o s e l o r s q u e s e s
d i m e n s i o n s s o n t f a i b l e s et q u e s o n p o i d s s p é c i f i q u e n e d é p a s s e p a s
beaucoup celui d u l i q u i d e . S i l'on c o n s i d è r e , c o m m e p l u s haut, un
corps s p h é r i q u e d e d i a m è t r e D et d e p o i d s s p é c i f i q u e I l j , l a f o r c e
accélératrice q u i t i e n d r a à le f a i r e d e s c e n d r e d a n s u n l i q u i d e s e r a ,
en a p p e l a n t « s a v i t e s s e v e r t i c a l e à u n i n s t a n t q u e l c o n q u e :
i n D« v*
-7i D 3
II) — k-. n — . - ;
6 g 4 2

Cette f o r m e a c c é l é r a t r i c e est n u l l e l o r s q u e le s e c o n d t e r m e e s t é g a l
au p r e m i e r , o u b i e n , a p r è s r é d p e t i o n , l o r s q u e

e x p r e s s i o n a n a l o g u e à c e l l e q u e n o u s a v o n s t r o u v é e p l u s h a u t (no 1^7)
p o u r l a c o n d i t i o n d ' e n t r a î n e m e n t p a r le c o u r a n t d e s m a t é r i a u x du
fond du. lit, m a i s q u i c o n t i e n t e n p l u s , a u s e c o n d m e m b r e , le f a c -
teur 0. C o m m e ce c o e f f i c i e n t est g é n é r a l e m e n t i n f é r i e u r à l ' u n i t é , l a
vitesse q u i a n n u l e r a l a f o r c e a c c é l é r a t r i c e d ' u n c o r p s s o l i d e t o m b a n t
dans u n l i q u i d e s e r a g é n é r a l e m e n t u n p e u p l u s g r a n d e q u e c e l l e q u i

1. Cette q u e s t i o n de l a s u s p e n s i o n des s o l i d e s d a n s l ' e a u en m o u v e m e n t et


des e x p l i c a t i o n s q u i p e u v e n t e n ê t r e d o n n é e s a été t r a i t é e a v e c de g r a n d s
détails par M. E . H . H o o k e r dans les Transactions of American Society of Civil
Engineers, v o l . X X X V 7 , 189O. J ' a i e m p r u n t é à s o n i n t é r e s s a n t m é m o i r e : The
suspension of solids in Jiowing waier, u n c e r t a i n n o m b r e de c o n s i d é r a t i o n s e t
de f a i t s n o u v e a u x .

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s e r a c a p a b l e d ' e n t r a î n e r l e m ê m e s o l i d e f a i s a n t p a r t i e d u lit et p l u s
ou m o i n s m a i n t e n u entre d'autres solides s e m b l a b l e s .
C e t t e v i t e s s e , p o u r l a q u e l l e l a f o r c e a c c é l é r a t r i c e est n u l l e et q u e l ' o n
p o u r r a i t a p p e l e r vitesse d'équilibre étant d é s i g n é e p a r v i t on a u r a :

M . T b o u l e t , d a n s u n a r t i c l e p u b l i é en I 8 8 / J d a n s l e s Annales des
mines, a d o n n é l e s r é s u l t a t s d ' e x p é r i e n c e s q u ' i l a f a i t e s en v u e d e
d é t e r m i n e r la vitesse q u e devrait a v o i r un c o u r a n t d'eau d i r i g é ver-
t i c a l e m e n t p o u r s o u t e n i r en é q u i l i b r e d e s s p h è r e s d e d i a m è t r e s et
de densités diverses. Cette vitesse, ainsi m e s u r é e , n'est autre q u e la
vitesse d ' é q u i l i b r e q u i vient d'être définie. V o i c i q u e l q u e s - u n s des
résultats d o n n é s p a r M . T h o u l e t , p o u r des sphères dont les r a y o n s
r a m
v a r i e n t d e o , o o o i à o ,oo25, o u l e s d i a m è t r e s d e d e u x d i x i è m e s de
m i l l i m è t r e à c i n q m i l l i m è t r e s , et d o n t l e s p o i d s s p é c i f i q u e s v a r i e n t
d e i . ô o o à 3.5oo k i l o g r a m m e s p a r m è t r e c u b e . S o u s l ' i n f l u e n c e d e s
vitesses v e r t i c a l e s i n d i q u é e s d a n s les c i n q d e r n i è r e s c o l o n n e s , les
s p h è r e s m i s e s e n e x p é r i e n c e ont été m a i n t e n u e s e n é q u i l i b r e d a n s le
courant vertical pendant des t e m p s v a r i a b l e s m a i s qui n'ont j a m a i s
été i n f é r i e u r s à t r e n t e s e c o n d e s . L e s v i t e s s e s y , s o n t e x p r i m é e s en
m è t r e s p a r seconde : on v o i t q u ' i l suffit q u ' e l l e s soient à peine sensi-
b l e s p o u r m a i n t e n i r en s u s p e n s i o n des s o l i d e s de d i m e n s i o n s a p p r é -
ciables. P o u r les particules l e s p l u s t é n u e s , ces v i t e s s e s s o n t e l l e s -
mêmes extrêmement réduites. S'il s'agit, par exemple, d'argile à
b r i q u e s d é l a y é e d a n s l ' e a u , u n e vitesse v e r t i c a l e de m o i n s de trois
m i l l i m è t r e s p a r s e c o n d e s u f f i t à l a m a i n t e n i r i n d é f i n i m e n t en s u s -
pension.

Diamètres Vitesses d'équilibre m pour des sphères dont le poids


des sphères spécifique [Ij est de

D 1.500^ 2.000 k
2.500 k
3.000 k
3.500 •k

0-0002 0-013 0»023 0-032 0"040 0.047


0.0004 0.023 0.040 0.055 0.069 0.079
0.000G 0.032 0.057 0.078 0.094 0.106
0.0008 0.040 0.070 0.094 0.114 0.129
0.0010 0.051 0.082 0.107 0.132 0.151

0.002 0.072 0.123 0.1G1 0.195 0.224


0.003 0.084 0.144 0.188 0.229 0.267
0.004 0.094 0.154 0.201 0.246 0.283
0.005 0.0>J8 0.156 0.206 0.255 0.292

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Avec l'expression précédente de la force accélératrice d'un c o r p s
tombant dans un l i q u i d e s ' e x p r i m e p a r

4 \ 2 0 /

et en é g a l a n t cette v a l e u r a u p r o d u i t de la m a s s e du corps par son


dv ., .
accélération — » ° n a u r a 1 é q u a t i o n de s o n m o u v e m e n t :
dt

J Π rrD' dv
kn — ( )=-
qui, après réduction
4 \ w / g
et s é p a r a t i o n d e s v a r i a b l e s d e v i e n t :

3k dt _ dv
4 D ~ — v>

et q u i , étant i n t é g r é e d e p u i s v = o, t = o, d o n n e :

5k v i -f- v
au,. — . f = L o g .v
4 D i — "
ou b i e n :

v = o tah. — t t.

en d é s i g n a n t p a r tah la tangente h y p e r b o l i q u e .
Quant à l ' e s p a c e p a r c o u r u p e n d a n t le t e m p s t, s i o n l e d é s i g n e
dz
par z, on o b t i e n t , e n r e m a r q u a n t q u e v = — et q u e z = o p o u r t = o :

3k
— ·
3k
— N£ •
3k
UIT

L a vitesse du c o r p s qui t o m b e l i b r e m e n t croît en s'approchant


asymptotiquement de la vitesse-limite v, t dont elle ne diffère p l u s
sensiblement a p r è s un t e m p s très c o u r t , à peine a p p r é c i a b l e si les
dimensions du corps sont très petites

I . Pour un corps dont le poids spécifique serait de 2.5oo kil. et dont le dia-

mètre serait inférieur à deux millimètres, le rapport — dépasserait ioo, et


vi 3/cvt
i
ne vaudrait pas moins de 4o. Pour t — — de seconde, l'argument de la tangente
10

hyperbolique serait donc à peu près égal à 4, ce qui montre, d'après la table
X V I I À la fin du volume, que v
ne différerait de que de moins d'un millième vi
de sa valeur.

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308 CHAI'. VI. — COURS D ' E A U NATURELS

Si le corps tombe dans un l i q u i d e en m o u v e m e n t , dont tous


les filets p e u v e n t être c o n s i d é r é s c o m m e ayant la m ê m e vitesse
m o y e n n e U , sa trajectoire ne différera pas s e n s i b l e m e n t d ' u n e l i g n e
d r o i t e i n c l i n é e à r a i s o n de U de b a s e p o u r o, de h a u t e u r . Il p a r -
courra horizontalement, pour tomber d'une hauteur h, u n e d i s -
U U —
t a n c e h — q u i p o u r r a être g r a n d e s i l e r a p p o r t e s t g r a n d ; et p o u r

p e u q u e , d a n s ce t r a j e t , il r e n c o n t r e d e s m o l é c u l e s d o n t l a v i t e s s e
a i t u n e c o m p o s a n t e v e r t i c a l e d i r i g é e d e b a s en h a u t , il s e r a r e l e v é
et r a m e n é v e r s l e s c o u c h e s s u p é r i e u r e s .
Si, par e x e m p l e , c o m m e i l s e m b l e r é s u l t e r d e s e x p é r i e n c e s de
M. F r a n c i s , c i t é e s p l u s h a u t , l a c o m p o s a n t e v e r t i c a l e a s c e n d a n t e de
l a v i t e s s e est c o m p r i s e e n t r e l e d i x i è m e et l e t r e n t i è m e d e l a v i t e s s e
m o y e n n e d ' é c o u l e m e n t , il s u f f i r a q u e cette v i t e s s e m o y e n n e a t t e i g n e
dix à trente fois l a v a l e u r de o t donnée au tableau précédent pour
que, sous la seule action du m o u v e m e n t translatoire réel, les sphères
d e s p o i d s s p é c i f i q u e s et d e s d i m e n s i o n s i n d i q u é e s s ' y maintiennent
en é q u i l i b r e .
M a i s c'est s u r t o u t , c o m m e n o u s l ' a v o n s d i t , l a d i f f é r e n c e d e v i t e s s e
d e s filets f l u i d e s q u i p r o d u i r a , s u r l e c o r p s s o l i d e , l ' e f l o r t t r è s petit
n é c e s s a i r e p o u r c e l a . D a n s l e s c o u r s d ' e a u n a t u r e l s , en effet, c o m m e
d a n s les c a n a u x d é c o u v e r t s q u e n o u s avons étudiés, la vitesse va
e n a u g m e n t a n t d e p u i s l e f o n d j u s q u e v e r s l a s u r f a c e , et c e l l e a u g -
dv
m e n t a t i o n p r o p o r t i o n n e l l e , m e s u r é e p a r l e r a p p o r t — , est e n r a i s o n
de l a p r o f o n d e u r ; elle d i m i n u e donc e l l e - m ê m e l o r s q u e l'on s ' a p -
proche de la surface libre.
S i l ' o n a d m e t , ce q u i s e m b l e a s s e z n a t u r e l , l a proportionnalité
d e l'effet à l a c a u s e , l a force, q u i e n t r a î n e r a v e r s l e h a u t l e s c o r p s

solides roulés p a r l'eau s e r a proportionnelle à — , c'est-à-dire d'au-


tant p l u s g r a n d e que l'on sera p l u s près du fond. S i donc l'on
i m a g i n e un courant d'une profondeur d o n n é e et d e s s o l i d e s d ' u n e
densité d é t e r m i n é e et d e v o l u m e s c r o i s s a n t p a r d e g r é s i n s e n s i b l e s ,
ces s o l i d e s s e d i s t r i b u e r o n t d a n s l e s c o u c h e s d e h a u t en b a s , s u i v a n t
l ' o r d r e do l e u r v o l u m e ; l e s c o u c h e s s u p é r i e u r e s n e p o r t e r o n t que
les m a t i è r e s l e s p l u s t é n u e s , p a r c e q u e l e s f i l e t s y o n t d e s v i t e s s e s
s e n s i b l e m e n t é g a l e s et l e s c o u c h e s i n f é r i e u r e s p o r t e r o n t d e s s o l i d e s
d e p l u s en p l u s g r o s *.

i. U n phénomène analogue, d û à la m ê m e cause, peut s'observer lorsque


l ' o n m e t e n s u s p e n s i o n , d a n s u n l i q u i d e , des c o r p s s o l i d e s de p e t i t e d i m e n -
s i o n , p l u s l o u r d s q u e l u i , et q u e l ' o n i m p r i m e a u l i q u i d e u n m o u v e m e n t de

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1 5 1 . Puissance de suspension d'un courant liquide.
— S i , m a i n t e n a n t , a u l i e u d ' u n c o r p s s o l i d e i s o l é , t e n u en s u s p e n -
sion d a n s un l i q u i d e , n o u s i r r i a g i n o n s en a v a n t et en a r r i è r e , à u n e
petite d i s t a n c e d e l u i , u n a u t r e c o r p s s e m b l a b l e , il p o u r r a s e f a i r e
que dans l'étendue du c o u r a n t i n f é r i e u r q u i s o u t i e n t le p r e m i e r !
il se p r o d u i s e , à u n e c e r t a i n e d i s t a n c e a u t o u r d e l u i , u n e perturba-
tion d a n s la r é p a r t i t i o n d e s v i t e s s e s q u i n e p e r m e t t e p a s à ce m ê m e
c o u r a n t , si le s e c o n d c o r p s est t r è s r a p p r o c h é d u p r e m i e r , d e le s o u -
tenir dans les m ô m e s c o n d i t i o n s ; c e l a r e v i e n t à d i r e qu'un corps
s o l i d e , en é g a r d à s a d i s t a n c e a u x c o r p s v o i s i n s , p e u t s e t r o u v e r en
é q u i l i b r e d a n s u n e c o u c h e i n f é r i e u r e à c e l l e o ù il s e t e i n d r a i t s'il
y était i s o l é ; o u b i e n e n c o r e q u e le c o r p s m o n t e r a o u d e s c e n d r a s i
les c o r p s v o i s i n s s ' é l o i g n e n t o u s e r a p p r o c h e n t .
De ce q u i p r é c è d e , D u p u i t , à q u i n o u s a v o n s e m p r u n t é ce r a i s o n -
nement, déduit les principes s u i v a n t s :
L'eau courante peut tenir en s u s p e n s i o n d e s s o l i d e s beaucoup
plus denses q u ' e l l e ;
La puissance de suspension dépend de la vitesse relative des filets
et elle est d ' a u t a n t p l u s c o n s i d é r a b l e q u e cette v i t e s s e r e l a t i v e est
dv
p l u s g r a n d e . E n g é n é r a l , e l l e est e n r a p p o r t a v e c l a q u a n t i t é — , d e

sorte q u e l e s c o u c h e s i n f é r i e u r e s d ' u n courant peuvent porter des


solides p l u s v o l u m i n e u x et p l u s n o m b r e u x ;
L a p u i s s a n c e de s u s p e n s i o n d ' u n e c o u c h e est l i m i t é e , c'est-à-dire
qu'un mètre carré de c h a q u e c o u c h e ne peut contenir q u ' u n certain
n o m b r e de s o l i d e s d ' u n v o l u m e d é t e r m i n é . M a i s i l y a , p o u r c h a q u e
couche, un d e g r é d e s a t u r a t i o n d i f f é r e n t . C e t t e i m p o r t a n t e idée de
la s a t u r a t i o n d ' u n c o u r a n t p a r u n s o l i d e en s u s p e n s i o n a été p a r t i -
c u l i è r e m e n t m i s e en é v i d e n c e p a r M . S c i p i o n G r a s
11 est p r o b a b l e q u e l a p u i s s a n c e d e s u s p e n s i o n d ' u n c o u r s d ' e a u
do _ .
ne d é p e n d p a s s e u l e m e n t d e l a v i t e s s e r e l a t i v e ^ - d e s filets l i q u i d e s ,

m a i s a u s s i d e l ' a g i t a t i o n t o u r b i l l o n n a i r e en c h a q u e p o i n t , l a q u e l l e
est, c o m m e n o u s l ' a v o n s v u , p r o p o r t i o n n e l l e à l a v i t e s s e « „ s u r l e
fond et a u r a y o n m o y e n o u à l a p r o f o n d e u r h d u c o u r s d ' e a u . L a
puissance de s u s p e n s i o n serait a i n s i p r o p o r t i o n n e l l e a u coefficient

rotation autour d ' u n axe v e r t i c a l , c o m m e par exemple lorsque l'on r e m u e


avec u n e c u i l l è r e u n v e r r e d ' e a u c o n t e n a n t des g r a i n s de s u c r e n o n e n c o r e
d i s s o u s . D a n s le m o u v e m e n t g i r a t o i r e i m p r i m é a u l i q u i d e , les v i t e s s e s l e s
p l u s g r a n d e s s o n t a u c e n t r e et c'est v e r s ce p o i n t q u e s o n t e n t r a î n é s les p e -
ti ts c o r p s s o l i d e s e n s u s p e n s i o n .
1. Etudes sur les torrents des Alpes. A n n a l e s des p o n t s et chaussées, 1 8 5 7 ,
2 ' semestre, p a g e 1 .

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q u e n o u s a v o n s a p p e l é £ (n° 2 g , p a g e 47) d u f r o t t e m e n t i n t é r i e u r d u
l i q u i d e et c e l a s e m b l e a s s e z p l a u s i b l e s i l ' o n r e m a r q u e q u e cette
f o r c e est d u e p r o b a b l e m e n t , p o u r l a p l u s g r a n d e p a r t i e , a u frotte-
m e n t d u l i q u i d e s u r le s o l i d e en s u s p e n s i o n .
O n s a i t , en effet, q u e l ' o n p e u t , a v e c u n p e u d e p r é c a u t i o n , p l a c e r
u n e a i g u i l l e à c o u d r e en é q u i l i b r e sur la surface d'une eau tran-
q u i l l e . E l l e y e s t m a i n t e n u e p a r l a f o r c e s p é c i a l e d i t e tension super-
ficielle d u l i q u i d e l a q u e l l e n'est s a n s doute pas autre chose qu'une
f o r m e de l a v i s c o s i t é , p l u s g r a n d e à la s u r f a c e q u e d a n s l'intérieur,
et l a v i s c o s i t é e l l e - m ê m e s e c o n f o n d a v e c le f r o t t e m e n t intérieur.
L e s m a t i è r e s t e n u e s en s u s p e n s i o n s e d i s t r i b u e n t d ' a i l l e u r s , d a n s
l'étendue des sections t r a n s v e r s a l e s d'un courant, s u i v a n t des lois
qui ne semblent pas encore bien établies. Quelques observateurs
o n t c o n s t a t é q u e la r é p a r t i t i o n d u s é d i m e n t é t a i t s e n s i b l e m e n t uni-
forme, la m ê m e à t o u t e s l e s p r o f o n d e u r s . D ' a u t r e s , a u contraire,
ont constaté u n a c c r o i s s e m e n t de l a m a t i è r e en suspension, par
u n i t é de v o l u m e d'eau, d e p u i s la s u r f a c e j u s q u ' a u fond. M . Partiôt
a t r o u v é q u e le r a p p o r t d e s q u a n t i t é s d e s é d i m e n t c o n t e n u e s dans
u n m ê m e v o l u m e d ' e a u , à l a s u r f a c e et a u f o n d d e l a L o i r e était de
g à 11 ; M . S u r r e l , s u r l e R h ô n e a trouvé, l e r a p p o r t d e 10 à 19 ;
M M . H u m p h r e y s et A b b o t , s u r l e M i s s i s s i p p i ont t r o u v é le r a p p o r t
de 10 à 12. L e fait d'un accroissement de la densité du sédiment,
avec la profondeur, paraît établi d'une façon à peu près générale,
m a i s l a loi d e cet a c c r o i s s e m e n t r e s t e i n d é t e r m i n é e . C e f a i t p a r a î t
e n c o n t r a d i c t i o n a v e c c e l u i d e l ' a c c r o i s s e m e n t d e l a v i t e s s e d u fond
à l a s u r f a c e : il s e m b l e r a i t q u ' a u f o n d , l a v i t e s s e d e l ' e a u é t a n t m o i n -
d r e , le c o u r a n t doit p o u v o i r s o u t e n i r en suspension une moins
g r a n d e q u a n t i t é d e m a t i è r e s . M a i s o n d o i t r e m a r q u e r q u e c'est a u

c o n t r a i r e v e r s le f o n d q u e l a d é r i v é e — a l a p l u s g r a n d e v a l e u r et

qu'elle d i m i n u e à m e s u r e qu'on se r a p p r o c h e de la surface, aux


e n v i r o n s de l a q u e l l e elle s ' a n n u l e C est d a n s cette c i r c o n s t a n c e , à
mon sens, qu'il faut chercher l'explication de l'augmentation de la
densité d u s é d i m e n t de l a s u r f a c e au fond. Cette densité doit sans
d o u t e a u g m e n t e r à la fois a v e c l a v i t e s s e de c h a q u e filet l i q u i d e et

fit! a u
avec la v a l e u r de la dérivée ^ ~ p o i n t c o r r e s p o n d a n t , et c e s deux
q u a n t i t é s v a r i e n t en s e n s i n v e r s e l ' u n e d e l ' a u t r e . Il p e u t e n r é s u l t e r
s u i v a n t l e s c a s , q u e l a q u a n t i t é d e m a t i è r e en s u s p e n s i o n s o i t p l u s
g r a n d e a u f o n d q u ' à l a s u r f a c e , o u q u e ce s o i t l ' i n v e r s e , o u q u e l a
d i s t r i b u t i o n s o i t à p e u p r è s la m ê m e s u r t o u t e r e t e n d u e d ' u n e v e r -
ticale.

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Q u a n t à l a r é p a r t i t i o n d a n s le s e n s h o r i z o n t a l , il n ' e x i s t e q u e t r è s
peu d'observations. Il s e m b l e c e p e n d a n t que si cette répartition
n'est p a s u n i f o r m e , l a d e n s i t é est u n p e u p l u s g r a n d e a u m i l i e u q u e
s u r les b o r d s .
D a n s la c o m p a r a i s o n qui peut être faite e n t r e l e s q u a n t i t é s de
m a t i è r e s s o l i d e s t e n u e s en s u s p e n s i o n p a r d e u x c o u r a n t s d i f f é r e n t s ,
ou p a r d e u x p o r t i o n s d i f l é r e n t e s d u m ê m e c o u r a n t , i l y a l i e u de
faire e n t r e r en l i g n e d e c o m p t e le d e g r é d e t é n u i t é d e c e s m a t i è r e s .
L e p o i d s p a r m è t r e c u b e d ' e a u p e u t ê t r e le m ô m e p o u r d e s m a t i è r e s
relativement g r o s s e s , entraînées p a r une g r a n d e v i t e s s e , et pour
d ' a u t r e s b e a u c o u p p l u s t é n u e s , m a i n t e n u e s en s u s p e n s i o n d a n s un
courant m o i n s r a p i d e . C e s o n t des q u e s t i o n s q u i sont encore bien
loin d'être é l u c i d é e s d ' u n e f a ç o n c o m p l è t e . T o u t ce q u e l ' o n peut
dire a u j o u r d ' h u i , c'est q u ' i l p a r a î t p r o b a b l e , s i n o n d é m o n t r é , q u e l a
puissancede suspension d'un courant l i q u i d e a u g m e n t e avec la p r o -
f o n d e u r / t d e ce c o u r a n t , a v e c l a v i t e s s s e v d e c h a q u e filet fluide e t s a n s
doute, p a r s u i t e , a v e c l a v i t e s s e m o y e n n e U d u c o u r a n t , et a u s s i et
du
s u r t o u t a v e c l a d é r i v é e — d e cette v i t e s s e p a r r a p p o r t à l a p r o f o n -
deur. Cela suffit p o u r e x p l i q u e r les p h é n o m è n e s principaux que
l'on o b s e r v e d a n s u n g r a n d c o u r s d ' e a u à f o n d m o b i l e .

152. D é b i t s o l i d e d ' u n c o u r s d ' e a u . — S i le c o u r s d ' e a u


est s a t u r é d e m a t i è r e s s o l i d e s e n s u s p e n s i o n et si s o n m o u v e m e n t e s t
u n i f o r m e , s a s e c t i o n et s a p e n t e é t a n t c o n s t a n t e s , il n e d é p o s e r a ni
ne p r e n d r a r i e n s u r s a r o u t e . M a i s si l a s e c t i o n v a r i e , l a r é p a r t i t i o n
des v i t e s s e s et p e u t ê t r e a u s s i l a v i t e s s e m o y e n n e v a r i e r a en même
temps ; il en s e r a d e m ê m e d e l a p u i s s a n c e d e s u s p e n s i o n , et il en
résultera des dépôts ou des affouillements suivant qu'elle aura
diminué ou a u g m e n t é . S i , dans une r i v i è r e , on considère deux
sections t r a n s v e r s a l e s , u n e c e r t a i n e q u a n t i t é d e m a t i è r e s s o l i d e s ,
en s u s p e n s i o n o u e n t r a î n é e s , t r a v e r s e l a s e c t i o n d ' a m o n t p e n d a n t u n
certain t e m p s , et u n e a u t r e q u a n t i t é d e c e s m û m e s m a t i è r e s t r a v e r s e ,
pendant le m ê m e t e m p s , l a s e c t i o n d ' a v a l . S i la q u a n t i t é qui est
entrée entre l e s d e u x s e c t i o n s est s u p é r i e u r e à c e l l e q u i en est s o r t i e ,
le fond s'est e x h a u s s é ; il s ' e s t a b a i s s é d a n s le c a s c o n t r a i r e . Pour
qu'il c o n s e r v e l a m ô m e f o r m e et q u e l e r é g i m e d u c o u r s d ' e a u soit
réellement permanent, il f a u t que le v o l u m e total des matières
s o l i d e s t r a n s p o r t é e s s o i t l e m ê m e d a n s t o u t e s l e s s e c t i o n s , o u q u e le
débit solide soit constant d a n s toute l'étendue de la r i v i è r e

i . C'est M . L e c l i a l a s q u i p a r a î t a v o i r p a r l é le p r e m i e r des débits de s a h l e et

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I l est d i f f i c i l e d ' a r r i v e r à m e s u r e r , m ê m e g r o s s i è r e m e n t , l e v o l u m e
t o t a l d e c e s m a t i è r e s s o l i d e s . C e l u i d e s l i m o n s t e n u s en s u s p e n s i o n
p e u t s ' é v a l u e r d ' u n e f a ç o n a s s e z e x a c t e p a r l ' a n a l y s e d e l ' e a u : il
s u f f i t de p r é l e v e r u n v o l u m e d ' e a u d é t e r m i n é , p r é s e n t a n t l e s c o n d i -
t i o n s m o y e n n e s et d e l a i s s e r se d é p o s e r l e s m a t i è r e s t e n u e s e n sus-
p e n s i o n . C ' e s t a i n s i q u e B a u m g a r t e n (cité p a r M . F a r g u e ) a é t a b l i
que chaque année la Garonne charrie, à M a r m a n d e , cinq millions
de mètres cubes de l i m o n s . L a quantité de l i m o n p a r mètre cube
varie souvent dans les limites extrêmement étendues, p o u r un m ê m e
c o u r s d ' e a u , a v e c l e s s a i s o n s , l ' a b o n d a n c e d e s e a u x , etc. A i n s i , on a
constaté q u e le p o i d s de l i m o n c h a r r i é p a r l a D u r a n c e v a r i e de zéro
à q u a t r e et m ê m e c i n q p o u r c e n t , ce q u i r e p r é s e n t e d e 4o à 5o k i l o -
g r a m m e s d e m a t i è r e s s o l i d e s p a r m è t r e c u b e d ' e a u . D ' a p r è s des
e x p é r i e n c e s f a i t e s p a r M . D u p o n c h e l s u r l ' é c o u l e m e n t d a n s u n petit
canal artificiel, « on peut p o s e r c o m m e un fait c e r t a i n , démontré
« par l'expérience, qu'une eau courante, animée d'une vitesse
a r
« m o y e n n e d e i m . 44 P seconde, peut entraîner sans dépôt 9 0 / 0
« d e s o n p o i d s de l i m o n ; et c o m m e , d ' a i l l e u r s , le m é l a n g e d e l i m o n s ,
« loin d ' a v o i r atténué la vitesse d u c o u r a n t , p a r a î t l ' a v o i r plutôt
« a u g m e n t é e , o n p e u t en c o n c l u r e , a v e c u n e t r è s g r a n d e p r o b a b i l i t é ,
a q u e cette p r o p o r t i o n d e y 0 / 0 est n o t a b l e m e n t i n f é r i e u r e a u d e g r é
1
« d e s a t u r a t i o n q u e c o m p o r t e u n e v i t e s s e d e 1 m . 44- »

Il s e m b l e , en effet, r é s u l t e r d e s m ê m e s e x p é r i e n c e s q u e , toutes
choses é g a l e s , l a vitesse m o y e n n e de l ' e a u c h a r g é e de l i m o n est
s u p é r i e u r e à c e l l e d e l ' e a u c l a i r e , « la p l u s g r a n d e d e n s i t é d u l i q u i d e
« p a r a î t c o m p e n s e r , et a u - d e l à , s a m o i n d r e fluidité. » Tandis que
1 1 m 3 m
les vitesses des e a u x claires étaient de 1 m . 4 ) - 97, - 71,
celle des e a u x troubles, dans les m ô m e s c o n d i t i o n s , s e sont trouvées
2
de 1 m. 44, m
- 00, 2 m. 7g.

Une o p i n i o n c o n t r a i r e est s o u t e n u e p a r d'autres observateurs.


M. B a l d w i n L a t h a m (cité p a r M . E . H . H o o k e r ' ) a p u b l i é une
série d ' o b s e r v a t i o n s desquelles il résulte que la vitesse d ' u n e eau
t r o u b l e , d a n s l e s m é m o s c o n d i t i o n s d e p e n t e et d e p r o f o n d e u r , est
m o i n d r e qui; celle de l'eau p u r e . L a d i f f é r e n c e est e u r a i s o n du
t r o u b l e : le d é b i t d e l ' e a u p u r e m u l t i p l i é p a r s a v i t e s s e c o r r e s p o n d

de l a c o m p a r a i s o n des v o l u m e s p a s s a n t a u x d i v e r s p r o f i l s e n t r a v e r s d ' u n e
s e c t i o n de r i v i è r e . R a p p o r t j o i n t à l ' a v a n t p r o j e t de t r a n s f o r m a t i o n de l a
L o i r e m a r i t i m e p u b l i é en 1 8 6 9 ; b r o c h u r e s u r le m ê m e s u j e t i m p r i m é e et
d i s t r i b u é e , p a r l a C h a m b r e de c o m m e r c e de N a n t e s en 1 8 7 0 ,' A n n a l e s des P o n t s
et Chaussées de 1 8 7 1 ; etc.
1. Hydraulique et géologie agricoles, pages 638-63g.
2. Transactions of american Society of Civil Enginiers, v o l , X X X V I , 1 8 9 6 ,
page 2 8 8 .

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a u p o i d s d ' e a u et d e s é d i m e n t m u l t i p l i é par la vitesse correspon-
dante. « L a l o i d e l a c o n s e r v a t i o n d e l ' é n e r g i e , d i t M . H o o k e r , ne
saurait admettre une autre solution bien qu'il ait quelquefois été
p r é t e n d u q u e ce r a l e n t i s s e m e n t d e l a v i t e s s e n ' e x i s t a i t p a s » . En
effet, d ' a p r è s M . G . K . G i l b e r t d o n t i l r e p r o d u i t le raisonnement,
l o r s q u e l ' e a u est p u r e , l e t r a v a i l d e l a p e s a n t e u r , c o r r e s p o n d a n t à
u n e c h u t e d o n n é e , a s i m p l e m e n t p o u r effet, s i l e m o u v e m e n t est
uniforme, de v a i n c r e le frottement d u l i q u i d e s u r le f o n d . A u c o n -
t r a i r e si l ' e a u c o n t i e n t du sédiment, l'énergie produito devra en
outre être d é p e n s é e e n p a r t i e à m a i n t e n i r en s u s p e n s i o n l a matière
s o l i d e e n t r a î n é e ; ce q u i r e s t e r a ne s u f f i r a p l u s p o u r s u r m o n t e r le
frottement et il s ' é t a b l i r a u n e n o u v e l l e v i t e s s e i n f é r i e u r e à l a p r e -
mière.
Ce r a i s o n n e m e n t m e s e m b l e i n c o m p l e t , c a r , d a n s le c a s d e l ' e a u
t r o u b l e , l e t r a v a i l d e l a p e s a n t e u r est a u g m e n t é d e c e l u i q u i c o r r e s -
pond à la quantité d o n t l a m a t i è r e s o l i d e e s t d e s c e n d u e et il n'est
pas d é m o n t r é q u e cette a u g m e n t a t i o n n e s o i t p a s p l u s q u e s u f f i s a n t e
p o u r m a i n t e n i r le s o l i d e en s u s p e n s i o n . J e n e vois donc pas com-
ment l a loi d e l a c o n s e r v a t i o n d e l ' é n e r g i e s ' o p p o s e r a i t à ce q u e la
vitesse fût a u c o n t r a i r e a u g m e n t é e , c o m m e l ' o n t c o n s t a t é M . D u p o n -
chel et d ' a u t r e s o b s e r v a t e u r s . J ' a j o u t e r a i que cela m e semble au
contraire p l u s p r o b a b l e : les m a t i è r e s s o l i d e s en suspension ten-
dent, comme j e l'ai dit, à p r e n d r e u n e vitesse p l u s g r a n d e q u e celle
de l ' e a u d a n s l a q u e l l e i l s s o n t p l o n g é s , i l s t e n d e n t d o n c à p o u s s e r
d e v a n t e u x l e s p a r t i c u l e s d ' e a u q u i s ' o p p o s e n t à l e u r m o u v e m e n t et
il s e m b l e q u ' i l d o i v e e n r é s u l t e r une vitesse moyenne plus grande
que celle d e l ' e a u p u r e .

Q u o i q u ' i l en s o i t , l e f a i t a u r a i t b e s o i n d ' ê t r e v é r i f i é p a r d e s e x p é -
riences précises s u r des c a n a u x de d i m e n s i o n s d i v e r s e s .
M . D u p o n c h e l a constaté a u s s i q u e l e c a n a l de M a r s e i l l e c h a r r i e
p a r f o i s j u s q u ' à 4 et 5 o / o < l u v o l u m e d e s e s e a u x e n l i m o n s et en
c h a r r i e r a i t b i e n d a v a n t a g e si l a D u r a n c e l e s l u i f o u r n i s s a i t . Ces
l i m o n s se m a i n t i e n n e n t c o n s t a m m e n t e n s u s p e n s i o n sur un par-
cours d e p r è s d e c e n t k i l o m è t r e s . N o n seulement ils ne forment
aucun atterrissement d a n s le lit du c a n a l , m a i s ils accompagnent
ses e a u x d a n s l e s p l u s p e t i t e s r i g o l e s , s u i v a n t l e u r s s i n u o s i t é s les
plus i r r é g u l i è r e s , r e m o n t a n t d a n s les c o n d u i t e s forcées de d i s t r i b u -
tion sans j a m a i s l e s o b s t r u e r , tant q u e l'écoulement des eaux se
maintient a v e c u n e vitesse m ê m e très inférieure à celle d u canal,
qui atteint à p e i n e o m . 75 p a r s e c o n d e .
D a n s l e s m i n e s d e C a l i f o r n i e , on e f f e c t u e l e t r a n s p o r t d e s d é b l a i s
au m o y e n d e c o n d u i t e s e n b o i s d e f o r m e r e c t a n g u l a i r e d e 1 m . 8 0 d e

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l a r g e u r s u r o , g i d e h a u t e u r , d o n t l e f o n d est g a r n i d e b a r r e s t r a n s -
v e r s a l e s destinées à retenir l'or contenu d a n s les terres transportées.
La p e n t e est t r è s f o r t e , s o i t d ' e n v i r o n o , o 3 . Le v o l u m e d e s d é b l a i s
I I 1 i
e n t r a î n é s v a r i e d e — à — et m ô m e à — , il est m o y e n n e m e n t de —
28 i6 11 25

de c e l u i de l ' e a u , soit de 4 p o u r cent


D e s f a i t s a n a l o g u e s p e u v e n t se c o n s t a t e r s u r t o u s l e s c o u r s d ' e a u
et l e d e g r é d e s a t u r a t i o n d e s m a t i è r e s en s u s p e n s i o n d é p e n d non
s e u l e m e i i t d c la v i t e s s e d e s e a u x , m a i s a u s s i et s u r t o u t d e la t é n u i t é
et d u p o i d s s p é c i f i q u e d e s m a t i è r e s a i n s i e m p o r t é e s .
M a i s , p o u r ce q u i est d u v o l u m e d e s m a t i è r e s c h a r r i é e s p a r e n t r a î -
n e m e n t s u r l e f o n d d u l i t , il est à p e u p r è s i m p o s s i b l e d e s'en faire
une i d é e p r é c i s e . C e p e n d a n t d e n o m b r e u s e s e x p é r i e n c e s et o b s e r v a -
t i o n s o n t été f a i t e s d a n s ce b u t . M . G. F. D e a c o n , a u s u j e t d e s é t u d e s
d u c a n a l d e M a n c h e s t e r , a c h e r c h é à se r e n d r e c o m p t e d e l a f a ç o n d o n t
les s a b l e s sont e n t r a î n é s s u r le f o n d . Il s'est s e r v i , p o u r c e l a , d ' u n e
b â c h e à f o n d p l a t m u n i e l a t é r a l e m e n t d e p a r o i s en v e r r e au f o n d de
l a q u e l l e il p l a ç a i t d u s a b l e p r o v e n a n t d e l ' e m b o u c h u r e d e l a M e r s e y
et o ù il f a i s a i t c o u l e r d e l ' e a u a v e c u n e v i t e s s e c r o i s s a n t e . I l m e s u r a i t
t r è s e x a c t e m e n t l a v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e d u c o u r a n t et l e p o i d s d e
sable entraîné.
L e s a b l e restait i m m o b i l e tant q u e l a vitesse s u p e r f i c i e l l e restait
i n f é r i e u r e à o m . 4o p a r s e c o n d e . A l o r s , l e m o u v e m e n t c o m m e n ç a i t
d ' a b o r d p a r le d é p l a c e m e n t d e q u e l q u e s g r a i n s i s o l é s , p u i s l a m ê m e
v i t e s s e se continuant, l e s g r a i n s a i n s i e n t r a î n é s se r a n g e a i e n t en
b a n d e s p e r p e n d i c u l a i r e s à l a d i r e c t i o n d u c o u r a n t , c h a c u n e d e ces
b a n d e s a c q u é r a n t peu à peu le profil t r i a n g u l a i r e bien connu formé
p a r u n t a l u s p l a t v e r s l ' a m o n t et un talus plus raide vers l'aval. A
cette v i t e s s e d e o m . 4o, c h a c u n e d e c e s s t r i e s p r e n a i t un m o u v e m e n t
d e t r a n s l a t i o n t r è s lent dil a u x g r a i n s d e s a b l e q u i s'élevaient en
roulant s u r le talus d ' a m o n t et r e t o m b a i e n t s u r c e l u i d ' a v a l en
p a s s a n t a u - d e s s u s d e l a c r ê t e . L o r s q u e l a v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e était
c e s
d e o m . 45, bandes de sable étaient de f o r m e a b s o l u m e n t r é g u -
1
l i è r e et s ' a v a n ç a i e n t a v e c u n e v i t e s s e d'environ de la vitesse
2160
1

superficielle. C e r a p p o r t se r é d u i s a i t à e n v i r o n — — p o u r l a v i t e s s e

d e o m . 5 3 et p o u r c e l l e d e o m . 61. L o r s q u e l a v i t e s s e s u p e r f i -

cielle atteignait o m . 65, le m o u v e m e n t d u s a b l e prenait un autre


I . R a p p o r t de m i s s i o n en C o l o m b i e , p a r M . L u c i e n N . B. W y s e , 1 8 3 1 ,

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c a r a c t è r e . L e s g r a i n s , a p r è s s ' ê t r e é l e v é s s u r le t a l u s d ' a m o n t j u s q u ' à
la crête, a u l i e u d e r e t o m b e r s u r c e l u i d ' a v a l , é t a i e n t l a n c é s v e r s l a
crête s u i v a n t e . A l a v i t e s s e d e o m . ^5 cette s o r t e de bombardement
d ' u n e crête à l ' a u t r e d e v e n a i t g é n é r a l et l e s g r a i n s l a n c é s a r r i v a i e n t
à d é p a s s e r l a p r e m i è r e et m ê m e l a s e c o n d e c r ê t e en a v a n t d e celle
d ' o ù i l s é t a i e n t p a r t i s . A l a v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e d e o m . 88 le s a b l e
restait en s u s p e n s i o n et s o n m o u v e m e n t p r e n a i t un caractère tout
différent. P a r t a n t t o u j o u r s d u f o n d , il s ' é l e v a i t à d e s h a u t e u r s v a r i a -
bles et était e n t r a î n é p a r l ' e a u à d e s d i s t a n c e s s o u v e n t t r è s g r a n d e s
de son p o i n t de d é p a r t .
M. Deacon a cru p o u v o i r c o n c l u r e de ses expériences que, dans
les l i m i t e s o ù il a o p é r é , l e p o i d s d e s a b l e e n t r a î n é est s e n s i b l e m e n t
proportionnel à la c i n q u i è m e p u i s s a n c e de l a vitesse superficielle.
D a n s u n g r a n d c o u r s d ' e a u à f o n d m o b i l e , ce n ' e s t probablement
pas la c o u c h e s u p e r f i c i e l l e s e u l e q u i s ' a v a n c e d e q u a n t i t é s a p p r é c i a -
bles l o r s q u e l a v i t e s s e d e v i e n t g r a n d e ; il e s t p o s s i b l e q u e le f o n d
s o i t r e m u é j u s q u ' à u n e c e r t a i n e p r o f o n d e u r et p a r t i c i p e a u m o u v e -
ment g é n é r a l . D è s l o r s , il s e m b l e b i e n d i f f i c i l e d ' a b o r d e r p a r l e c a l c u l
le p r o b l è m e d e l a d é t e r m i n a t i o n d e s c h a n g e m e n t s d e f o r m e p r o d u i t s
par l'action des e a u x .

1 5 3 . E t u d e d u r é g i m e d e s r i v i è r e s à. f o n d d e s a b l e ,
par M. Lechala». — M . L e c h a l a s l'a c e p e n d a n t tenté ' , en bor-
nant t o u t e f o i s s o n é t u d e à c e l l e d e s r i v i è r e s à f o n d d e s a b l e et s u r t o u t
de la L o i r e , à l a q u e l l e s e r a p p o r t e n t t o u s l e s c h i f f r e s d e s o n t r a v a i l .
Il établit d ' a b o r d q u e , p o u r u n e r i v i è r e d é t e r m i n é e , a y a n t s o n lit
formé d'un sable homogène dont les g r a i n s sont d'une même
g r o s s e u r d a n s t o u t e s o n é t e n d u e et s u r u n e p r o f o n d e u r supposée
indéfinie, il y a u n e c e r t a i n e v i t e s s e d e f o n d m i n i m u m , w , t au-dessous
de l a q u e l l e le s a b l e n ' e s t p a s e n t r a î n é et il t r o u v e q u e , p o u r l a L o i r e ,
cette v i t e s s e est d ' e n v i r o n o m . 25 p a r s e c o n d e . L o r s q u e l a v i t e s s e
est un p e u p l u s g r a n d e , le s a b l e est r o u l é p a r l e c o u r a n t , mais
n'entre p a s e n c o r e e n s u s p e n s i o n ; p o u r q u e ce f a i t s e p r o d u i s e , il
faut q u e l a v i t e s s e d e f o n d a t t e i g n e u n e c e r t a i n e v a l e u r iv l qu'il
s u p p o s e être d e o m . 55 s u r l a L o i r e . C e s c h i f f r e s , o n le v o i t , con-
cordent à p e u p r è s a v e c c e u x q u i v i e n n e n t d ' ê t r e d o n n é s d'après
M. D e a c o n . C e l a é t a n t , l e r é g i m e u n i f o r m e p o u r r a s e p r o d u i r e , a v e c
les d e u x v a l e u r s d e l a v i t e s s e a u f o n d w 0 o u w, i et u n m ê m e d é b i t q
par unité de l a r g e u r du fleuve s u p p o s é avoir une largeur indé-

i. Note annexe du premier volume de l'ouvrage intitulé : Navigation inté-


rieure, riuières et canaux, par M. Guillemain, dans VEncyclopédie des travaux
publiis.

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finie. L a p r o f o n d e u r H , l a pente i d u c o u r s d'eau, et la vitesse
moyenne U se détermineront, dans les d e u x cas, par les trois
1
équations :

en y m e t t a n t p o u r q l a v a l e u r d u d é b i t et p o u r w s o i t l a v a l e u r w,0

s o i t l a v a l e u r w\. On a u r a a i n s i d o u x s y s t è m e s de t r o i s équations
permettant, d a n s c h a q u e cas, de c a l c u l e r les trois i n c o n n u e s H , U ,
i ; et l ' o n t r o u v e r a , c o r r e s p o n d a n t à l a v i t e s s e l a p l u s f a i b l e w , 0 une
v a l e u r d e H p l u s g r a n d e et u n e v a l e u r d e i p l u s p e t i t e q u e p o u r le
cas de la p l u s g r a n d e vitesse w . V o i c i a l o r s ce qu'en
t conclut
M . L e c h a l a s , p o u r un c o u r s d'eau i d é a l , à débit constant, ne recevant
d e l ' a m o n t a u c u n a p p o r t s o l i d e et d u q u e l l e s a b l e e n t r a î n é v e r s l ' a v a l
d i s p a r a î t r é g u l i è r e m e n t . U n lit r e m p l i de s a b l e q u i ne se renouvelle
p a s , d i s p o s é s u i v a n t u n e i n c l i n a i s o n d é p a s s a n t c e r t a i n e l i m i t e , reçoit
u n d é b i t d ' e a u q p a r s e c o n d e et p a r u n i t é d e l a r g e u r ; a u b o u t d ' u n
t e m p s p l u s o u m o i n s l o n g , s u i v a n t l a p e n t e et l a l o n g u e u r d u c a n a l ,
u n état d ' é q u i l i b r e s ' é t a b l i t , c o r r e s p o n d a n t à la vitesse de fond w u

a u - d e s s o u s d e l a q u e l l e c o s s e l e t r a n s p o r t d e s s a b l e s en s u s p e n s i o n .
L a p r o f o n d e u r e s t a l o r s I I j et la p e n t e i , . M a i s cette v i t e s s e entraîne
e n c o r e d u s a b l e , l ' é q u i l i b r e r é a l i s é est d o n c i n s t a b l e , l e c o u r s d ' e a u
v a s ' a p p r o f o n d i r et, a u b o u t d ' u n t e m p s c o n s i d é r a b l e , s e p r o d u i r a
l'état d ' é q u i l i b r e définitif c o r r e s p o n d a n t à la v i t e s s e w , à l a q u e l l e
cesse l'entraînement d u s a b l e L a p r o f o n d e u r est d e v e n u e Ho p l u s
g r a n d e q u e H , et l a p e n t e i 0 plus faible que i . L a profondeur
i a
a u g m e n t é p a r s u i t e d e l ' e n t r a î n e m e n t d u s a b l e et l a p e n t e a d i m i n u e
p a r s u i t e d e l ' a u g m e n t a t i o n d e p r o f o n d e u r et d e l a d i m i n u t i o n de l a
2
v i t e s s e m o y e n n e . C e s c o n c l u s i o n s s o n t c e r t a i n e s ; ce q u i l ' e s t p e u t -
être m o i n s , ce s o n t les r é s u l t a t s n u m é r i q u e s d é d u i t s d e l ' a p p l i c a t i o n
des trois équations (2) qui supposent applicables à une rivière à

1. L a p r e m i è r e de ces é q u a t i o n s est c e l l e d u m o u v e m e n t u n i f o r m e , d ' a p r è s


D a r c y ,' la s e c o n d e r é s u l t e de l a d é f i n i t i o n d e l a v i t e s s e m o y e n n e , et l a t r o i -
D I
s i è m e est c e l l e q u e n o u s a v o n s d o n n é e p l u s h a u t , n 108 e t 109, p o u r les
g r a n d s c o u r s d ' e a u , d ' a p r è s M . B a z i n . M . L e c h a l a s p r e n d w ~ U — 10 \/ïli
q u i c o r r e s p o n d a u x c o u r s d ' e a u de d i m e n s i o n r e s t r e i n t e .
2. L a r é s o l u t i o n des é q u a t i o n s (2) d o n n e , à p e u p r è s :
p o u r w — wt> ~ o , a 5 , p o u r w — un — o,55.
Ho — 9 m , 00, Hi — 4 m. 00.

¿0 — o,ooooo38, 11 — o,oooo5.

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fond m o b i l e , d o n t l e s e a u x e n t r a î n e n t e f f e c t i v e m e n t d u s a b l e , l e s
coefficients n u m é r i q u e s d é d u i t s d ' e x p é r i e n c e s s u r d e s c a n a u x à f o n d
Exe.
P o u r p a s s e r d e ce c o u r s d ' e a u i d é a l à u n a u t r e q u i s e r a p p r o c h e
davantage de la réalité, M . Lechalas suppose que l'équilibre
stable ( w , H , i ) é t a n t é t a b l i , u n a p p o r t d e s a b l e d e p m è t r e s c u b e s
0 0 a

par j o u r , a m e n é p a r exemple par un affluent, se p r o d u i s e vers


l'amont. L ' e a u n'entraîne d ' a b o r d q u ' u n e t r è s p e t i t e p o r t i o n d e cet
apport p ; elle ne c o m m e n c e à en e n l e v e r q u e l o r s q u e le b o u r r e l e t
formé, a y a n t d i m i n u é l a s e c t i o n , a a c c r u l a v i t e s s e m o y e n n e et a
donné à la vitesse de fond u n e v a l e u r s u p é r i e u r e à w. 0

A p a r t i r d e ce m o m e n t , l ' e n t r a î n e m e n t du s a b l e se continue, le
b o u r r e l e t s ' é t a l e v e r s l ' a v a l , l a p r o f o n d e u r d i m i n u e , l a p e n t e et l a
vitesse a u g m e n t e n t j u s q u ' à ce q u e l a v i t e s s e d u f o n d , w, a i t a t t e i n t
une g r a n d e u r s u f f i s a n t e p o u r q u e , soit p a r e n t r a î n e m e n t , soit p a r
suspension, le v o l u m e de s a b l e charrié vers l'aval atteigne p mètres
c u b e s p a r j o u r . I l se p r o d u i t a l o r s u n n o u v e l é t a t d ' é q u i l i b r e . S i ,
p a r e x e m p l e , A À ( f i g . 82) é t a i t l e f o n d p r i m i t i f , B B , la surface
l i b r e c o r r e s p o n d a n t e , l e n o u v e l état d ' é q u i l i b r e s e r a r e p r é s e n t é p a r
u n e l i g n e d e f o n d C G et u n e l i g n e s u p e r f i c i e l l e D D , p l u s i n c l i n é e s
q u e l e s p r e m i è r e s et q u i les couperont respectivement en deux
points E , F . E n a m o n t d u point E , le f o n d s e s e r a r e m b l a y é p a r
suite de l ' a p p o r t d e s a b l e , en a v a l , il s e s e r a c r e u s é . L e n i v e a u d e
l ' e a u a u r a été r e l e v é en a m o n t d u p o i n t F et a b a i s s é en a v a l ; m a i s
ce r a i s o n n e m e n t ne permet d'établir a u c u n e corrélation entre la
p o s i t i o n de c e s p o i n t s E , F et c e l l e d u p o i n t M o ù l ' a p p o r t d e s a b l e
est s u p p o s é s e p r o d u i r e . S i l ' o n r e s t e d a n s l ' h y p o t h è s e d ' u n c o u r s

F i g . 8s.

d'eau indéfini d a n s l e s d e u x s e n s , r i e n ne p e u t indiquer à quel


m o m e n t le n o u v e l é q u i l i b r e s ' é t a b l i r a . I l f a u t d o n c s u p p o s e r ou
b i e n q u e l e f o n d p r é s e n t e en E u n p o i n t fixe, en a m o n t d u q u e l s e
réglera la pente n o u v e l l e , ou b i e n q u e c'est le n i v e a u de l'eau q u i
sera m a i n t e n u fixe en u n c e r t a i n p o i n t tel q u e c e l u i q u e n o u s a v o n s
marqué F . A l o r s , d'après la distance à ces points du point M où
arrive le s a b l e on p o u r r a c a l c u l e r le t e m p s n é c e s s a i r e a u r e m p l i s -
s a g e du p r i s m e t r i a n g u l a i r e C E A M . E n a d o p t a n t d e s c h i f f r e s a p p l i -

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c a b l e s à l a L o i r e , M . L e c h a l a s t r o u v e , p o u r u n c a s p a r t i c u l i e r , une
d u r é e de 70 ans C e r é s u l t a t m o n t r e de c o m b i e n p e u d'utilité peut
être un c a l c u l n u m é r i q u e d e ce g e n r e , p u i s q u e , d a n s une aussi
l o n g u e p é r i o d e , il s e p r o d u i r a c e r t a i n e m e n t d e s c r u e s p l u s o u moins

g r a n d e s q u i m o d i f i e r o n t le lit, l u i d o n n e r o n t u n e f o r m e d ' é q u i l i b r e
toute différente q u e les e a u x o r d i n a i r e s v i e n d r o n t ensuite peu à
p e u t r a n s f o r m e r j u s q u ' à ce q u ' u n e n o u v e l l e c r u e v i e n n e e n c o r e u n e
f o i s t o u t b o u l e v e r s e r , et a i n s i d e s u i t e . C a r ce n ' e s t p a s t a n t l ' a c t i o n
des e a u x d ' é t i a g e q u ' i l faut étudier p o u r se rendre c o m p t e de l a
f o r m e du lit d'un cours d'eau q u e celle des crues o r d i n a i r e s . L e s
grandes c r u e s e x t r a o r d i n a i r e s sont très r a r e s ; m a i s les grandes
e a u x a n n u e l l e s é t a b l i s s e n t u n e f o r m e d u lit, à p e u près constante,
si e l l e s sont s e n s i b l e m e n t de m ê m e i m p o r t a n c e : présentant au con-
t r a i r e d e s d i f f é r e n c e s , d ' u n e a n n é e à l ' a u t r e , si e l l e s o n t été p l u s ou
m o i n s a b o n d a n t e s . S u r ce r e l i e f v i e n n e n t l e s e a u x o r d i n a i r e s et l e s
basses eaux qui n'y apportent s o u v e n t q u e d e s m o d i f i c a t i o n s peu
sensibles.
A u l i e u de s u p p o s e r , c o m m e n o u s v e n o n s d e le f a i r e , l ' é t a t d'é-
q u i l i b r e p r i m i t i f t r o u b l é p a r l ' a p p o r t d e t a b l e d ' u n a f f l u e n t , on p e u t
chercher à se rendre c o m p t e , d e l a m ê m e m a n i è r e , d e ce q u i se
passera si, sans rien c h a n g e r a u d é b i t d e s a b l e q u i a r r i v e p a r la
s e c t i o n d ' a m o n t d ' u n e p a r t i e d o n n é e d u c o u r s d ' e a u , o n v i e n t à en
e n d i g u e r le lit de m a n i è r e à rétrécir l'étendue s u p e r f i c i e l l e de s a
s e c t i o n t r a n s v e r s a l e . On mettrait alors en équation, s o u s la même
forme que plus haut, le phénomène qui a été d é c r i t a u n° 145.
A l ' o r i g i n e de I ' e n d i g u e m e n t , le vitesse m o y e n n e étant augmentée
v a se t r o u v e r p l u s g r a n d e q u e celle q u i c o r r e s p o n d a i t à l ' é q u i l i b r e ,
et l e l i t s e c r e u s e r a , m a i s p a r d e s t r a v a u x d e c o n s o l i d a t i o n , o u p a r
l'effet m ê m e d e l ' a c c r o i s s e m e n t d e l a p r o f o n d e u r , cet effet s e r a r a p i -
d e m e n t l i m i t é , et b i e n t ô t le d é b i t s o l i d e , d a n s l ' é t e n d u e d e l a p a r t i e
e n d i g u é e , d e v r a être l e m ê m e q u ' a u p a r a v a n t . L e lit se creusera
j u s q u ' à ce q u e la p e n t e Soit assez diminuée pour q u e l ' e x c é d e n t de
vitesse sur le fond ne p r o d u i s e p a s l'entraînement du sable. Vers
la fin de I'endiguement, l a section t r a n s v e r s a l e s'accroissant, la
v i t e s s e d i m i n u e r a et i l s e p r o d u i r a u n dépôt de sable terminant à
l ' a v a l l a f a i b l e p e n t e r é a l i s é e d a n s l a p a r t i e e n d i g u é e et l i m i t é l u i -
m ê m e v e r s l'aval p a r un talus p l u s r a i d e s u r lequel la vitesse réduite
l a i s s e r a en é q u i l i b r e l e s p a r t i c u l e s d e s a b l e .
C e n o u v e l état d ' é q u i l i b r e n e s e p r o d u i r a l u i - m ê m e q u ' a u bout
d'un temps p l u s o u m o i n s l o n g , et ce q u i v i e n t d ' ê t r e d i t a u s u j e t
d e l ' i n u t i l i t é d ' u n c a l c u l n u m é r i q u e , s ' a p p l i q u e e n c o r e à ce c a s p a r -
ticulier

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Ce q u i v i e n t e n c o r e c o m p l i q u e r l e p r o b l è m e c ' e s t q u e le l i t n ' e s t
j a m a i s u n i f o r m e s u r u n e g r a n d e l o n g u e u r c o m m e d o i v e n t le s u p -
p o s e r les é q u a t i o n s ; il e x i s t e , d e distance en d i s t a n c e des seuils
p l u s ou moins résistants qui s'opposent aux affouillemcnts, qui
arrêtent la m a r c h e d e s s a b l e s s u r l e f o n d , etc. Q u e l q u e f o i s m ô m e ,
ces s e u i l s s o n t é t a b l i s o u c o n s o l i d é s en v u e d e l a r é g u l a r i s a t i o n d u
cours d'eau.
D ' a u t r e p a r t , à m e s u r e q u e l e s a b l e d e s c e n d , il s ' u s e ; l e s g r a i n s
dont il est f o r m é d i m i n u e n t d e v o l u m e , e n t r e n t p l u s f a c i l e m e n t en
suspension, et l o r s q u ' i l s sont tout à fait m e n u s , sont maintenus
sans se d é p o s e r , m ô m e p a r u n e vitesse très f a i b l e , c o m m e la v a s e ;
a l o r s on p e u t c o n s i d é r e r le s a b l e c o m m e d i s p a r u , a u p o i n t d e v u e
des e n s a b l e m e n t s . I l y a , d a n s t o u t e s l e s s e c t i o n s d e c o u r s d'eau,
une portion p l u s ou m o i n s g r a n d e de s a b l e q u i d i s p a r a î t a i n s i . L e
sable q u i e n t r e à l a p a r t i e s u p é r i e u r e s o u s f o r m e d e g r a i n s d'un
certain d i a m è t r e m o y e n , à r a i s o n d ' u n p o i d s d é t e r m i n é par mètre
cube d ' e a u , est t r a n s f o r m é , à l a p a r t i e i n f é r i e u r e en g r a i n s d ' u n d i a -
mètre m o y e n u n p e u p l u s f a i b l e d o n t l e p o i d s t o t a l p a r m è t r e c u b e
d'eau est é g a l e m e n t m o i n d r e et l a d i f f é r e n c e est r e p r é s e n t é e p a r l e
produit de l ' u s u r e , c'est-à-dire p a r u n e certaine portion de s a b l e
r é d u i t à l'état i m p a l p a b l e et m a i n t e n u en s u s p e n s i o n , même aux
très f a i b l e s v i t e s s e s . L o r s q u ' i l s ' a g i t d e s e c t i o n s d ' u n e f a i b l e l o n -
g u e u r , cette d i f f é r e n c e est f o r t p e t i t e et p e u t ê t r e n é g l i g e a b l e , m a i s
il n'en est p l u s d e m ô m e si l ' o n c o n s i d è r e u n e g r a n d e é t e n d u e du
cours d'eau.

On v o i t d o n c c o m b i e n l e p r o b l è m e , m ê m e l o r s q u ' i l s ' a g i t d ' u n l i t


bien r é g u l i e r et u n i f o r m e , p r é s e n t e d e c o m p l i c a t i o n . E t ce n ' e s t p a s
tout, c a r , d a n s l ' é t u d e d u lit d ' u n c o u r s d ' e a u d e l a r g e u r m ê m e a s s e z
grande p o u r q u e son r a y o n m o y e n n e diffère p a s de s a p r o f o n d e u r ,
il est n é c e s s a i r e a u s s i d e t e n i r c o m p t e d e l a c o u r b u r e d e s r i v e s d o n t
l'effet est s o u v e n t prépondérant.

3
i

INFLUENCE DE LA FORME DES RIVES

1 . V I . É t u d e d e l ' I n f l u e n c e d e l:i f o r m e d e s r i v e s , p a r
M . l ' a r g u e . — Cette étude de l'influence de la f o r m e des r i v e s a
été faite p a r p l u s i e u r s i n g é n i e u r s , mais c'est M . F a r g u e qui l'a

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p o u s s é e le p l u s l o i n L e s résultats qu'il a obtenus sur la Garonne,
en a p p l i q u a n t l e s p r i n c i p e s q u ' i l en a d é d u i t s o n t été absolument
c o n f o r m e s à s e s p r é v i s i o n s et o n t t r a n s f o r m é cette r i v i è r e d e l a f a ç o n
la plus heureuse.
M . F a r g u e a é t u d i é l e c o u r s d e l a G a r o n n e e n t r e G i r o n d e et B a r -
s a c , s u r 22 k i l o m è t r e s d e l o n g u e u r . L a r i v i è r e p r é s e n t e dans cette
p a r t i e u n e l a r g e u r m o y e n n e d e 180 m è t r e s et u n débit moyen de
687 m è t r e s p a r s e c o n d e . L e f o n d , m o b i l e , e s t f o r m é d e g r a v i e r d o n t
les g r a i n s ont de 5 à 6 c e n t i m è t r e s de g r o s s e u r , m é l a n g é d'environ
35 à 5o p o u r c e n t d e s a b l e . E n p r e n a n t le m i l i e u , o u à p e u p r è s , d e s
p r i n c i p a u x a l i g n e m e n t s d r o i t s , il a d é c o m p o s é l ' a x e de la rivière
e n p o r t i o n s a u x q u e l l e s i l a d o n n é le n o m s p é c i a l d e courbes. Lors-
q u e d e u x c o u r b e s s u c c e s s i v e s s o n t de, s e n s c o n t r a i r e , l e p o i n t q u i
l e s s é p a r e est dit p o i n t à'inflexion, il s ' a p p e l l e p o i n t d e surfleuÀon
l o r s q u e les d e u x c o u r b e s c o n s é c u t i v e s s o n t de m ê m e s e n s . L e n o m -
bre des courbes d a n s la portion étudiée était de 17, séparées par
i4 points d'inflexion et 3 points de surflexion ; l e u r longueur
m o y e n n e était p a r c o n s é q u e n t d e i33o mètres. On a mesuré, dans
u n t r è s g r a n d n o m b r e d e p r o f i l s , l a p r o f o n d e u r l a p l u s g r a n d e et l a
comparaison des résultats a m o n t r é q u e cette p r o f o n d e u r suivait
u n e l o i g é n é r a l e d e p é r i o d i c i t é : elle c r o î t à p a r t i r d'un point où
e l l e est minima, ce p o i n t est l e maigre ; elle atteint une valeur
m a x i m a à un autre point qui est la mouille ; elle décroît ensuite
j u s q u ' à un second maigre pour croître de n o u v e a u j u s q u ' à une
a u t r e m o u i l l e et a i n s i d e s u i t e . P r e n a n t p o u r p o i n t s d e d i v i s i o n s l e s
p r i n c i p a u x m a i g r e s , M . F a r g u e a p a r t a g é l a l o n g u e u r de l a r i v i è r e
e n 17 p o r t i o n s q u ' i l a a p p e l é e s b i e f s . E n c o m p a r a n t c e s b i e f s aux
c o u r b e s il a r e c o n n u u n e c o r r é l a t i o n e n t r e l e s d e u x : le m a i g r e c o r -
respond au p o i n t d ' i n f l e x i o n o u d e s u r f l e x i o n , m a i s i l s e trouve
reporté u n p e u en a v a l d e ce p o i n t , en m o y e n n e à 253 m è t r e s , soit
un cinquième environ de la l o n g u e u r du bief ou de la courbe. De
m ê m e l a m o u i l l e c o r r e s p o n d a u s o m m e t d e l a c o u r b e , et e l l e est
r e p o r t é e v e r s l ' a v a l d ' u n e q u a n t i t é u n p e u p l u s g r a n d e q u e le mai-
g r e , 307 m è t r e s en m o y e n n e , o u u n q u a r t de la l o n g u e u r d u bief.
E n f i n l a m o u i l l e est d ' a u t a n t p l u s p r o f o n d e que la courbure du
s o m m e t est p l u s p r o n o n c é e . E n a p p e l a n t c l a c o u r b u r e k i l o m é t r i q u e

a u s o m m e t de c h a q u e c o u r b e , c'est-à-dire en p o s a n t c = — , le r a y o n

d e c o u r b u r e R d e l a c o u r b e é t a n t e x p r i m é en k i l o m è t r e s , l a r e l a t i o n
1 . Etude sur la corrélation entre la configuration du lit et la profondeur
d'eau dans les rivières à fond mobile, Annales des ponts et chaussées, 1 8 6 8 ,
1" semestre, page 34-

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s u i v a n t e a été t r o u v é e e n t r e l a p r o f o n d e u r d e la m o u i l l e H e x p r i m é e
en m è t r e s et l a c o u r b u r e c :

c = o,o3 H 3
— o, 3 H 2
2
+ 0,78 H — 0,76.

Cette r e l a t i o n d o i t ê t r e c o n s i d é r é e c o m m e u n c a s p a r t i c u l i e r d ' u n e
autre, plus g é n é r a l e , d a n s laquelle figurerait explicitement la lon-
g u e u r de c h a q u e c o u r b e .
Une loi a n a l o g u e r e l a t i v e a u m a i g r e est à c h e r c h e r , m a i s e l l e n e
peut d é p e n d r e d e l a c o u r b u r e l o c a l e a u p o i n t c o r r e s p o n d a n t p u i s q u e
cette c o u r b u r e l o c a l e est u n i f o r m é m e n t nulle. Elle résulte alors
des c o u r b u r e s q u i p r é c è d e n t l e m a i g r e . S i l ' o n a p p e l l e h l a pro-
fondeur en c h a q u e p o i n t , A 4 la profondeur moyenne d'un bief
l
1 r
de l o n g u e u r / , on a h i — -^ J hds ; d e m ê m e , c é t a n t l a courbure
l
1 f
en c h a q u e point, c 4 la c o u r b u r e m o y e n n e , Çj = - / cds = - en
1 1
J a
a p p e l a n t a. l ' a n g l e ' q u e f o n t e n t r e e l l e s l e s t a n g e n t e s a u x e x t r é m i t é s
de l a c o u r b e q u e l ' o n c o n s i d è r e ; on a a p p r o x i m a t i v e m e n t l a r e l a t i o n :
h — 1,00 X (1 + y/ci + 1 , 7 1 1 X Ci).
t
2

À l o n g u e u r é g a l e , l a p r o f o n d e u r d ' e a u m o y e n n e d ' u n b i e f est d ' a u -


tant p l u s g r a n d e q u e l e s d e u x t a n g e n t e s e x t r ê m e s d e l a c o u r b e f o r -
ment u n a n g l e e x t é r i e u r p l u s o u v e r t .
Les a c c r o i s s e m e n t s d e l a p r o f o n d e u r et c e u x d e l a c o u r b u r e s o u t
en c o r r é l a t i o n . S i l ' o n appelle q la variation p a r kilomètre de la
c o u r b u r e k i l o m é t r i q u e et p l a v a r i a t i o n d e p r o f o n d e u r également
par kilomètre :

Ac Ah
a1 = 1o 6
— , 1
n := 1o a
— ,
As ' As '
on a la r e l a t i o n :
3
q — o, 1553 p -\- 0,0114/< ;

ou b i e n en p r e n a n t l e s l i m i t e s d e s r a p p o r t s :

de i55,3 /dh\ /dh\'

Si l'on a construit u n e c o u r b e a y a n t p o u r a b s c i s s e s l e s l o n g u e u r s s
et p o u r o r d o n n é e s l e s c o u r b u r e s c e n c h a q u e p o i n t , cette c o u r b e e s t
a p p e l é e c o u r b e d e s c o u r b u r e s et l ' o n p e u t d i r e a l o r s q u e : L a p e n t e

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d u f o n d d u thalweg- est d é t e r m i n é e p a r l ' i n c l i n a i s o n de l a tangente
à l a c o u r b e d e s c o u r b u r e s . C ' e s t l a loi de la pente du fond.

"1 -» _». L o i s g é n é r a l e s a p p l i c a b l e s a u x r i v i è r e s à f o n d
m o b i l e . —• L ' e x p r e s s i o n n u m é r i q u e donnée à chacune d e s lois
précédentes ne s'applique bien entendu q u ' a u cas particulier consi-
déré p a r M . F a r g u e ; m a i s il est e x t r ê m e m e n t p r o b a b l e q u e ces
m ê m e s lois existent d ' u n e m a n i è r e g é n é r a l e p o u r toutes les rivières
à fond m o b i l e . L e s voici r é s u m é e s avec q u e l q u e s autres q u i résul-
tent é g a l e m e n t des o b s e r v a t i o n s d e M . F a r g u e :
i° L a m o u i l l e et l e m a i g r e s o n t r e p o r t é s e n a v a l d u s o m m e t d e l a
c o u r b e et d u p o i n t d ' i n f l e x i o n o u d e s u r f l e x i o n ;
n
2 L a c o u r b u r e d u s o m m e t détermine l a profondeur de l a mouille ;
3° D a n s l ' i n t é r ê t d e l a p r o f o n d e u r , t a n t m a x i m a q u e m o y e n n e , l a
c o u r b e n e d o i t être n i t r o p c o u r t e n i t r o p d é v e l o p p é e ;
!\° L ' a n g l e e x t é r i e u r d e s t a n g e n t e s e x t r ê m e s d e l a c o u r b e , d i v i s é
par la longueur, détermine la profondeur moyenne du bief;
5° L e p r o f i l e n l o n g d u t h a l w e g n e p r é s e n t e d e r é g u l a r i t é q u ' a u -
t a n t q u e l a c o u r b u r e v a r i e d ' u n e m a n i è r e g r a d u e l l e et s u c c e s s i v e .
T o u t c h a n g e m e n t b r u s q u e de c o u r b u r e o c c a s i o n n e u n e modification
brusque dela profondeur ;
6° S i l a c o u r b u r e v a r i e d'une m a n i è r e continue, l'inclinaison de
la tangente à l a c o u r b e des c o u r b u r e s d é t e r m i n e la pente d u fond
du t h a l w e g .

1 5 6 . F o r m e à donner a u l i t pour obtenir u n profil


e n l o n g d é t e r m i n é . — L e s r é c i p r o q u e s d e s p r o p o s i t i o n s a , 4 et 6
sont également vraies ; on peut donc chercher à tracer le lit de
m a n i è r e à donner a u t h a l w e g u n profil en l o n g d é t e r m i n é .
S e d o n n e r l e p r o f i l , c'est s e d o n n e r h e n f o n c t i o n d e s et p a r s u i t e
dh

— . P u i s q u e , d ' a p r è s l a r é c i p r o q u e de l a p r o p o s i t i o n 6, l a v a l e u r d e

dh . de
— d é t e r m i n e c e l l e d e —-, on a , e n s o m m e , u n e é q u a t i o n d e l a f o r m e :
ds ds
de r*
— = <p (s) , d ' e u c = c0 + o <f (s) ds. J
On connaîtra donc l a c o u r b u r e d e l ' a x e en c h a q u e point si l'on a , à
l'origine p a r exemple, une profondeur donnée H correspondant à
u n e m o u i l l e , q u i fera connaître, d ' a p r è s l a proposition 2 , l a cour-
b u r e m a x i m a en ce point qui sera c . L a c o u r b u r e en c h a q u e point
0

d o n n e r a , p a r s o n i n v e r s e , l e r a y o n d e c o u r b u r e , et i l s e r a f a c i l e d e
construire l a courbe p a r arcs de cercle successifs.

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P a r e x e m p l e , s i l ' o n v e u t q u e le p r o f i l du fond soit rectiligne,
d h
.,, • , • r , -
depuis la m o u i l l e j u s q u ' a u m a i g r e , il f a u d r a faire — c o n s t a n t ; par
• de ,
s u i t e — est a u s s i c o n s t a n t et l a c o u r b u r e a p o u r e x p r e s s i o n :

C = C 0 -f- yS,

Y étant u n c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e . L a c o u r b e d e s c o u r b u r e s est a l o r s
u n e l i g n e d r o i t e , et l ' o n p e u t d o n n e r à s o n é q u a t i o n l a f o r m e

C— C B —y (s — S ), B

en a p p e l a n t s 0 l ' a b s c i s s e d u p o i n t o ù l a c o u r b u r e est c . L a t a n g e n t e 0

à la c o u r b e c h e r c h é e en u n p o i n t q u e l c o n q u e s, f a i t a v e c l a t a n g e n t e ,

à la m ê m e courbe a u point s , 0 u n a n g l e a = j* cds, et, s i l ' o n v e u t

avoir l'équation de la courbe en c o o r d o n n é e s r e c t a n g u l a i r e s , o n


écrira :
dx — ds c o s a, dy — ds s i n a.

S i , p o u r s i m p l i f i e r , o n p r e n d p o u r o r i g i n e d e la c o u r b e l e point
d ' i n f l e x i o n o ù l a c o u r b u r e est n u l l e , et, p o u r a x e d e s x l a t a n g e n t e à
la c o u r b e à ce p o i n t d ' i n f l e x i o n , o n a u r a , p o u r s — o , c 0 0 ~ o , a. = o,
et les é q u a t i o n s p r é c é d e n t e s d e v i e n n e n t :

C — vs, a. — y — .
On en d é d u i t a l o r s , e n d é v e l o p p a n t s i n a et c o s a s u i v a n t l e s p u i s -
sances c r o i s s a n t e s d e a et a p r è s a v o i r i n t é g r é :

. / 2X [~ i a* i a* i a s
~l
V y L 5 i . 2 ^~ g i .2.3.4 i3 1.2.3.4.5.6 J
5 1
/2a T l 1 «* 1 a 1 a ~1

^ V y [3 7 1.2.3 1 1 1.2.2.4.5 i5 1.2.3.4.5.6.7 ' J

L a c o u r b e a i n s i d é f i n i e a été a p p e l é e , p a r M . F a r g u e , u n e s p i r a l e -
volute. E l l e se c o m p o s e de d e u x b r a n c h e s s y m é t r i q u e s p a r r a p p o r t
à l ' o r i g i n e ( f i g . 8 3 ) et s ' e n r o u l a n t a s y r n p -
y totiquement autour du point dont les
coordonnées sont:

yy2 y2 2 y y
L a f o r m e de l'équation montre d'ailleurs
q u e toutes les s p i r a l e s - v o l u t e s sont s e m -
Fig. 83. blables e n t r e e l l e s et q u e l e u r s g r a n -
21

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deurs sont proportionnelles à la quantité y - q u i e n est l e p a r a m è t r e ,

L a g r a n d e u r d e ce p a r a m è t r e é t a n t c o n n u e s u f f i t p o u r d é f i n i r entiè-
r e m e n t u n e s p i r a l e - v o l u t e . Or, y n'est autre c h o s e q u e la dérivée
de

— d e l a c o u r b u r e p a r r a p p o r t à l a l o n g u e u r , c'est l a q u a n t i t é d é s i -
6
g n é e p l u s h a u t p a r q, m a i s d i v i s é e p a r i o . S i d o n c l ' o n s e d o n n e
dh p
l a 1p e n t e d u f o n d , — o u — , o n en d é d u i r a f a c i l e m e n t l e p a r a m è t r e
as io 3

d e l a s p i r a l e - v o l u t e a p p l i c a b l e à u n c a s p a r t i c u l i e r d o n n é , et si l'on
a c o n s t r u i t à, l ' a v a n c e u n c e r t a i n n o m b r e d e s p i r a l e s - v o l u t e s de p a r a -
m è t r e s d i v e r s (M. F a r g u e e n a c o n s t r u i t 1 7 p o u r d e s v a l e u r s d u p a r a -
m è t r e c o m p r i s e s e n t r e 0 , 1 0 et 1 , 0 0 ) , o n n ' a u r a q u ' à p r e n d r e c e l l e q u i
c o r r e s p o n d à l a pente de fond q u e l'on se sera d o n n é e . L e s g a b a r i t s
a i n s i c o n s t r u i t s à l ' a v a n c e d o i v e n t ê t r e c o m p l é t é s p a r l ' i n d i c a t i o n de
l a d i r e c t i o n d e l a n o r m a l e et d e l a g r a n d e u r d u r a y o n d e c o u r b u r e
en c h a q u e p o i n t .
S u p p o s o n s maintenant que le fond du t h a l w e g soit profilé sui-
vant u n e c o u r b e q u e l c o n q u e ; on peut t o u j o u r s , avec une approxi-
m a t i o n q u i , t h é o r i q u e m e n t , n ' a p a s d e l i m i t e s , d é c o m p o s e r cette
c o u r b e en é l é m e n t s r e c t i l i g n e s , et c o n s t i t u e r l e t r a c é d e l ' a x e du
c o u r s d ' e a u p a r des a r c s s u c c e s s i f s de s p i r a l e - v o l u t e , facilement
tracés au m o y e n des g a b a r i t s , qui seront non seulement tangents
entre e u x , m a i s osculateurs, c'est-à-dire q u ' i l s a u r o n t à l e u r s points
d e r a c c o r d e m e n t d e s c o n t a c t s d e s e c o n d o r d r e , p u i s q u ' i l s a u r o n t , en
ces p o i n t s , m ê m e s c o u r b u r e s . L e s c o u r b e s a i n s i constituées pour-
r o n t affecter des f o r m e s très d i v e r s e s , m a i s elles a u r o n t toutes une
p r o p r i é t é c o m m u n e et e s s e n t i e l l e , l a continuité de la variation de
la courbure.
S i l ' a x e du cours d'eau présentait s i m p l e m e n t des alignements
droits raccordés entre e u x p a r des a r c s de cercle, la c o u r b e des cour-
b u r e s se c o m p o s e r a i t de droites h o r i z o n t a l e s situées à d i v e r s e s hau-
teurs. Elle présenterait donc une discontinuité aussi g r a n d e que
p o s s i b l e . S i , a u l i e u d e d r o i t e s et d ' a r c s d e c e r c l e , l ' a x e d u cours
d ' e a u est f o r m é , c o m m e n o u s v e n o n s d e l e d i r e , d ' a r c s s u c c e s s i f s de
spirales-volutes, raccordés entre e u x p a r osculation, la courbure
v a r i a n t , d a n s c h a c u n de ces a r c s , p r o p o r t i o n n e l l e m e n t à la l o n g u e u r
s, l a c o u r b e d e s c o u r b u r e s s e p r é s e n t e r a s o u s l a f o r m e d ' u n p o l y g o n e
f o r m é d e l i g n e s d r o i t e s p l u s o u moins i n c l i n é e s . L a d i s c o n t i n u i t é s e r a
m o i n d r e q u e d a n s le p r e m i e r c a s . E t l ' o n c o m p r e n d q u ' e l l e s e r a i t
encore m o i n d r e , ou que l'on a r r i v e r a i t à u n e loi de continuité plus
p a r f a i t e s i , a u l i e u d e ce p o l y g o n e p o u r l a c o u r b e d e s c o u r b u r e s , on

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avait une c o u r b e dont la c o u r b u r e e l l e - m ê m e v a r i e r a i t avec conti-
n u i t é . D a n s cet o r d r e d ' i d é e s , M . F a r g u e a é t u d i é l ' a x e d u cours
d'eau qui c o r r e s p o n d r a i t à u n e c o u r b e d e s c o u r b u r e s a y a n t l a f o r m e
d ' u n e s i n u s o ï d e , c'est à - d i r e q u ' i l a p o s é :

TT s
C n COS

et il a t r o u v é p o u r l a c o u r b e c o r r e2 s S„
pondante une ligne qu'il a
a p p e l é e bisinusoi'de, définie par les équations :

X=
f c o s ( c — s i n — ) ds 4 - c ' , e
0

V
TV 2S„ '
Ç . ( 2*0 . ™ \ , , -te

il — i sin c„ — sin — a s -t-


Il a t r a c é , s u i v a n t lJa f o r m eVd e cette
" c o2u* r0b/ e , l e s r i v e s d e l à G a r o n n e
a u p a s s a g e d e B a r s a c . L e s r é s u l t a t s o n t été e n t i è r e m e n t c o n f o r m e s
a u x p r é v i s i o n s ; l e s m o u i l l e s et l e s m a i g r e s se s o n t c r e u s é s et d i s -
t r i b u é s c o m m e il l e s a v a i t p r o j e t é s .
J e r e n v e r r a i au m é m o i r e d e M . F a r g u e p o u r c e q u i est d u c h o i x
du tracé et d e l a d é t e r m i n a t i o n d u p r o f i l d u t h a l w e g , et a u s s i p o u r
ce q u i c o n c e r n e l ' é t a b l i s s e m e n t d e s l i g n e s d e r i v e s u r l e t e r r a i n ,
questions d'un caractère trop p r a t i q u e p o u r t r o u v e r u t i l e m e n t p l a c e
ici. M a i s j e d o n n e r a i d e s a t h é o r i e d e l ' ô c o u l e m e n t d a n s u n l i t c u r v i -
l i g n e , u n r é s u m é q u i p e u t a p p o r t e r q u e l q u e l u m i è r e d a n s cette d i f f i -
cile q u e s t i o n d e s r i v i è r e s à f o n d m o b i l e .

1.17. É c o u l e m e n t d a n s u n l i t c u r v i l i g n e . — L'hypo-
thèse o r d i n a i r e de l ' é c o u l e m e n t d e l ' e a u p a r f i l e t s p a r a l l è l e s est
a b s o l u m e n t i n a p p l i c a b l e a u x r i v i è r e s . S i n o u s e x a m i n o n s ce q u i
se p a s s e d a n s u n e c o u r b e , l e filet q u i est en c o n t a c t a v e c l a b e r g e
concave et q u i a u n e v i t e s s e d o n t l a d i r e c t i o n est t a n g e n t e à c e l l e d e
la b e r g e en un p o i n t , l a r e n c o n t r e , a u p o i n t s u i v a n t , s u i v a n t un
a n g l e i n f i n i m e n t petit da. ; sa d i r e c t i o n d o i t être d é v i é e d e do-.. L e
filet c o n t i g u n ' e s t p a s d a n s l e s m ê m e s c o n d i t i o n s , ce n ' e s t p a s s u r
une s u r f a c e s o l i d e q u ' i l v i e n t s e h e u r t e r , mais s u r l a s u r f a c e l i q u i d e
du p r e m i e r filet ; l e p h é n o m è n e q u i s e p a s s e est c o m p l e x e et o n
peut se le r e p r é s e n t e r c o m m e c o n s i s t a n t d a n s u n e p é n é t r a t i o n d u
p r e m i e r filet p a r l e s e c o n d . L ' é c o u l e m e n t é t a n t p l u s r a p i d e d a n s l e
second q u e d a n s l e p r e m i e r , c e l u i - c i a u g m e n t e à l a f o i s d e m a s s e
et de v i t e s s e , c ' e s t - à - d i r e d e q u a n t i t é d e m o u v e m e n t , a u x dépens
du s e c o n d . L e s e c o n d e s t à s o n t o u r p é n é t r é p a r l e t r o i s i è m e et sa

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q u a n t i t é d e m o u v e m e n t a u g m e n t e d e ce q u ' i l r e ç o i t d u t r o i s i è m e et
diminue d e ce q u ' i l a c é d é a u p r e m i e r . E t a i n s i d e s a u t r e s . M a i s
cette a c t i o n d e l a b e r g e c o n c a v e s u r l e s d i v e r s filets n ' e s t p a s i n s t a n -
tanée, et l e s m o d i f i c a t i o n s q u i se produisent dans une section
d o n n é e s o n t d u e s à d e s c a u s e s e x i s t a n t , n o n p a s d a n s celte s e c t i o n ,
m a i s d a n s la portion du lit située s u r u n e certaine étendue à l'amont.
L ' a c c r o i s s e m e n t d e m a s s e et d e v i t e s s e o u d e q u a n t i t é d e m o u v e -
m e n t d e s filets s i t u é s p r è s d e l a r i v e c o n c a v e y p r o d u i t u n a c c r o i s -
s e m e n t d e h a u t e u r et u n a p p r o f o n d i s s e m e n t . C ' e s t d o n c p r è s d e la
rive concave q u e le t h a l w e g tend à se fixer.
On peut encore dire, avec M. Doussinesq, que dans un courant
courbe, la force centrifuge a m è n e sans c e s s e , c o n t r e le b o r d e x t é -
r i e u r o u c o n c a v e , l e s c o u c h e s s u p é r i e u r e s d e l a m a s s e fluide q u i se
t r o u v e n t a n i m é e s d e v i t e s s e s p l u s g r a n d e s . A p r è s a v o i r été r e c o u -
vertes p a r celles qui les suivent, ces couches doivent, sous l'impul-
s i o n de celles-ci, s'enfoncer d ' a b o r d , p e r d r e en tourbillonnements
u n e p a r t i e d e l e u r f o r c e v i v e , p u i s r e v e n i r , e n g l i s s a n t s u r le f o n d ,
et t o u t e n continuant d'ailleurs à suivre le courant, v e r s le bord
intérieur ou convexe, près duquel elles é m e r g e n t lentement pour
s ' e n g a g e r de n o u v e a u d a n s un trajet pareil. S i la berge concave
n ' e s t p a s t r è s r é s i s t a n t e , e l l e s e r a s a n s c e s s e a f i ' o u i l l é e d e h a u t en
bas, d e m a n i è r e à d e v e n i r t o u t à l a f o i s p r o f o n d e et p r e s q u e v e r t i -
cale, tandis que la berge convexe, sur laquelle viennent s'épanouir
o u s e d é t e n d r e l e s filets a p r è s a v o i r s u b i u n e c o n t r a c t i o n s u r l a p r e -
mière, r e c e v r a la p l u s g r a n d e p a r t i e d e s d é b r i s a r r a c h é s à c e l l e - c i
et n e p o u r r a c o n s e r v e r q u ' u n e p e n t e d o u c e ' .
En s e c o n d l i e u , l a f o r m e d ' u n p r o f i l t r a n s v e r s a l d u l i t , et p a r
s u i t e l a p o s i t i o n et l a p r o f o n d e u r d u t h a l w e g d a n s c e p r o f i l , d é p e n -
dent d'un certain ensemble ou g r o u p e des c o u r b u r e s précédentes. Si
l ' o n p a s s e a u p r o f i l s u i v a n t , l a m o d i f i c a t i o n d e l a f o r m e et l a pente
d u t h a l w e g d é p e n d e n t d e l a v a r i a t i o n d e ce g r o u p e d e c o u r b u r e s . Cette
v a r i a t i o n d o i t ê t r e g r a d u e l l e et c o n t i n u e p o u r q u e l a p e n t e d u t h a l w e g
soit r é g u l i è r e .
E n f i n , s i l ' o n c o n s i d è r e l a c o u r b u r e m a x i m a , c ' e s t - à - d i r e la s e c t i o n
d a n s l a q u e l l e l'action directrice d u ht atteint sa plus g r a n d e valeur
l o c a l e , o n v o i t q u e le p r o f i l t r a n s v e r s a l e n é p r o u v e r a u n m a x i m u m
d'effet, ce q u i v e u t d i r e q u e le p r o f i l en l o n g d u t h a l w e g p r é s e n t e r a
u n p o i n t d e p r o f o n d e u r m a x i m a ; m a i s o n v o i t a u s s i q u e ce n'est
p a s d a n s l a s e c t i o n m ô m e d u s o m m e t q u e s e p r o d u i r a ce d e r n i e r
m a x i m u m , mais à une certaine distance à l'aval.

I , B o u s s i n e s f j , Essai sur la théorie des eau.c courantes, page 6 1 2 .

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L a p é n é t r a t i o n d e s filets l i q u i d e s q u i s e r e n c o n t r e n t a i n s i s o u s d e
très petits a n g l e s , a v e c a c c r o i s s e m e n t d e l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t
de c e u x q u i s o n t a p p u y é s c o n t r e d e s o b s t a c l e s s o l i d e s , d o n n e l ' e x p l i -
cation d ' u n certain nombre de faits q u e leur évidence ou leur
simplicité a révélés d e p u i s long-temps : la tendance du t h a l w e g à
s'établir c o n t r e l a r i v e c o n c a v e , l a fixation du courant contre les
r o c h e r s , les a f f o u j l l e m e n t s a u x a b o r d s et notamment à l'amont des
piles de p o n t s , etc.
Ces f a i t s , r e l a t i v e m e n t s i m p l e s l o r s q u ' o n l e s p r e n d i s o l é m e n t , s e
c o m p l i q u e n t d e s effets, s u r l e s m a t i è r e s e n t r a î n é e s o u en s u s p e n s i o n ,
de la v a r i a t i o n d e la v i t e s s e d a n s l e s d i v e r s e s s e c t i o n s . S i i n d é p e n -
d a m m e n t d e s m a t i è r e s s o l i d e s c h a r r i é e s s u r l e f o n d , il y en a d ' a u t r e s
entraînées en s u s p e n s i o n dans l'eau, il pourra se p r o d u i r e des
ensablements a u x points où l a vitesse d i m i n u e r a . D'autre part, la
loi de l a r é p a r t i t i o n d e s v i t e s s e s , d a n s u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e du
c o u r s d ' e a u , est s a n s d o u t e b i e n d i f f é r e n t e s u i v a n t q u e cette s e c t i o n
est faite d a n s u n e p a r t i e r e c t i l i g n e o u d a n s u n e c o u r b e , et l a c o n s i -
dération d e l a v i t e s s e m o y e n n e U , q u o t i e n t d u d é b i t p a r l ' a i r e d e l a
section t r a n s v e r s a l e , ne p e u t a l o r s q u e d o n n e r u n e i d é e t r è s v a g u e d e
ce q u e p e u v e n t ê t r e l a v i t e s s e m a x i m u m et l a v i t e s s e m i n i m u m d a n s
l a section f a i t e d a n s u n e c o u r b e . E t si l ' o n p e u t , c o m m e o n v i e n t d e
le f a i r e , e x p l i q u e r l e s p h é n o m è n e s g é n é r a u x d e P é c o u l e m e n t , il
s e m b l e b i e n d i f f i c i l e d e l e s s o u m e t t r e a u c a l c u l . T o u t ce q u e l'on
peut d i r e c'est q u e l a f o r m e d u l i t est d é t e r m i n é e , e n c h a q u e p o i n t ,
par les divers é l é m e n t s d o n t n o u s a v o n s e x a m i n é l'influence : le p l u s
ou m o i n s d e m o b i l i t é d e s m a t i è r e s qui le c o n s t i t u e n t , la pepte
m o y e n n e et le d é b i t m o y e n du c o u r s d ' e a u , s a c o u r b u r e , etc.

1 5 8 . Règles de M . F a r g n e pour l a succession des


courbes. — L e t h a l w e g ainsi f o r m é par suite d'une certaine con-
figuration du lit c o r r e s p o n d à u n d é b i t , à u n état p a r t i c u l i e r des
e a u x . S i le d é b i t c h a n g e , l e s v i t e s s e s , l e s q u a n t i t é s d e mouvement
respectives d e s d i v e r s filets c h a n g e n t , l e u r s p é n é t r a t i o n s r é c i p r o q u e s
et s u c c e s s i v e s n ' o n t p l u s l i e u d e l a m ê m e m a n i è r e , le t h a l w e g n ' a u r a
p l u s ni l a m ê m e p o s i t i o n , n i l a m ê m e d i r e c t i o n . Il a d o n c une
tendance n a t u r e l l e à divaguer, c ' e s t - à d i r e à se d é p l a c e r q u a n d le
débit s e m o d i f i e . C e t t e t e n d a n c e d o i t être c o m b a t t u e par tous les
m o y e n s p o s s i b l e s , c a r le r e m a n i e m e n t p e r p é t u e l d u f o n d est i n c o m -
patible a v e c u n e b o n n e n a v i g a t i o n . On c o n ç o i t q u e la l o n g u e u r d e s
courbes, l e u r d i s t r i b u t i o n et l ' é c a r t e m e n t des rives soient réglés de
telle sorte q u e l e s d i v e r s t h a l w e g s , c o r r e s p o n d a n t à t o u s les états d e s
eaux autres q u e l e s c r u e s d é b o r d é e s , s o i e n t p r a t i q u e m e n t p e u d i f f é -

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rents les u n s d e s a u t r e s ; c'est ce q u e l ' o n a p p e l l e l a p e r m a n e n c e d u
thalweg', p e r m a n e n c e i m p o s s i b l e à r é a l i s e r d ' u n e m a n i è r e a b s o l u e ,
mais que l'on peut obtenir d ' u n e façon suffisante p o u r l a p r a t i q u e .
Il n'est p a s n é c e s s a i r e , en effet, q u e l a l i g n e m a t h é m a t i q u e d u t h a l w e g
soit p e r m a n e n t e , m a i s l a c o n d i t i o n d e l a p e r m a n e n c e s e r a s u f f i s a m -
ment s a t i s f a i t e s'il e x i s t e t o u j o u r s u n e p a s s e , c ' e s t - à - d i r e u n e z o n e
d'une c e r t a i n e l a r g e u r , d a n s l a q u e l l e l a r i v i è r e n e v i e n t p a s d é p o s e r
de m a t i è r e s s o l i d e s . E t l ' o n p e u t a r r i v e r à c e r é s u l t a t p a r u n tracé
rationnel des digues, et en a p p l i q u a n t des règles pratiques ou
principes d ' a m é l i o r a t i o n de toute r i v i è r e n a v i g a b l e a u m o y e n de
1
rives artificielles, q u e M . F a r g u e f o r m u l e a i n s i :
i° L ' è c a r t e m e n t d e s r i v e s a r t i f i c i e l l e s d o i t v a r i e r a v e c d e u x é l é -
m e n t s , l a d i s t a n c e et l a c o u r b u r e , s a v o i r :
a) L a l a r g e u r a u p o i n t d'inflexion doit croître de l'amont vers
l'aval ;
h) E n t r e d e u x p o i n t s d ' i n f l e x i o n c o n s é c u t i f s , l a l a r g e u r d o i t c r o î -
tre en m ê m e t e m p s q u e l a c o u r b u r e c r o î t e l l e - m ê m e et présenter
v e r s le s o m m e t u n m a x i m u m q u i est d ' a u t a n t p l u s g r a n d que la
c o u r b u r e d u s o m m e t est e l l e - m ê m e p l u s g r a n d e ;
0
a Les rives convexes doivent avoir un développement notable-
ment supérieur à celui des r i v e s c o n c a v e s .
Q u a n t à l a l o i s u i v a n t l a q u e l l e d o i t s e f a i r e l ' a c c r o i s s e m e n t de l a
l a r g e u r , e l l e d é p e n d d u n o m b r e , d e l a r é p a r t i t i o n et d u r é g i m e d e s
affluents ; il est i m p o s s i b l e d e r i e n p r é c i s e r à cet é g a r d . J i n t r e d e u x
affluents, o u e n t r e le d e r n i e r a f f l u e n t et l a m e r , on pourrait être
tenté de f a i r e c r o î t r e l a l a r g e u r p r o p o r t i o n n e l l e m e n t à l a distance,
et c'est ce q u i a été a d m i s , d ' a p r è s M . F a r g u e , s u r l a G a r o n n e m a r i -
t i m e j u s q u ' e n 1 8 8 2 . I l a m o n t r é a l o r s q u e cette l o i d ' a c c r o i s s e m e n t
n'était p a s d ' a c c o r d a v e c l e s f a i t s n a t u r e l s . G e l a a u r a i t p u être p r é v u .
S'il existe d a n s le c o u r s d ' e a u u n e c a u s e q u i p r o v o q u e l'augmenta-
tion de l a r g e u r et si l ' o n s u p p o s e cette c a u s e c o n s t a n t e , e l l e n e p r o -
duira pas, a u bout de c h a q u e kilomètre, un m ê m e accroissement
M

brut de l a r g e u r fcj, m a i s u n m ê m e a c c r o i s s e m e n t p r o p o r t i o n n e l y ,

c'est-à-dire q u e s i , s u r u n k i l o m è t r e , l a l a r g e u r s ' e s t a c c r u e , p a r
e x e m p l e , d e — d e s a l a r g e u r a u c o m m e n c e m e n t d e ce k i l o m è t r e ,
a
100

elle s ' a c c r o î t r a e n c o r e s u r l e k i l o m è t r e s u i v a n t d e — d e s a l a r g e u r
3
100

1. Etude sur la largeur du lit moyen de la Garonne. Annales des Ponts et


8
Chaussées, 1882, a semestre, page 3oi.

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l
au c o m m e n c e m e n t d e ce s e c o n d k i l o m è t r e . C ' e s t d o n c l e r a p p o r t

— q u ' i l faut é g a l e r à u n e c o n s t a n t e X , ce q u i , e n p r e n a n t u n e Ion.

g u e u r i n f i n i m e n t p e t i t e ds, c o n d u i t à l ' é q u a t i o n

dl
- = \ds,

ou, en i n t é g r a n t d e p u i s u n e s e c t i o n d é f i n i e p a r l ' a b s c i s s e s 0 où la
l a r g e u r était l : 0

1 = 1^ <'-*·)•
L e coefficient \ d'accroissement proportionnel de l a r g e u r doit
avoir une v a l e u r déterminée p o u r c h a q u e c o u r s d'eau ou chaque
2
section d e c o u r s d ' e a u . I l n e s ' a g i t i c i , b i e n e n t e n d u , que de la
largeur m i n i m u m , m e s u r é e a u x points d'inflexion; partout ailleurs,
dans l e s c o u r b e s , l a l a r g e u r d o i t ê t r e p l u s g r a n d e , c o n f o r m é m e n t a u
0
p r i n c i p e il i, h) c i - d e s s u s , et l ' o n p e u t p r é v o i r , et l ' e x p é r i e n c e c o n -
firme q u ' « à l a t r a v e r s é e d ' u n e r i v e à l ' a u t r e , l e t h a l w e g est p r o f o n d
« et s t a b l e q u a n d l a p a r t i e s e n s i b l e m e n t r e c t i l i g n e d u l i t est p l u s
« étroite q u e l e s p a r t i e s v o i s i n e s p r é s e n t a n t u n e c o u r b u r e p r o n o n -
« cée i. C'est, en effet, v e r s l e s p o i n t s d ' i n f l e x i o n , o ù l e t h a l w e g d o i t

1. On peut remarquer, en général, que si l'on considère une portion de cours


d'eau dans laquelle le débit Q soit constant, h étant la profondeur moyenne,
l la largeur et U la vitesse moyenne, on a
IhXJ~ Q~ const.
d'où l'on déduit, par la différentiation :
dl dh dV
I H — o.
/ A U
Si l'on suppose que la formule
AI z= fiU«
du régime uniforme soit applicable, elle donne de même
dh dl dU
a
h - = — ;
A I U
d'où en éliminant U
dl 3dh i dl
\-
l 2 h 2 L

La profondeur moyenne restera constante, ou dh sera égal à zéro si l'on a


dl _ _ i dl
l ~ 2 I '

ou si l'accroissement proportionnel de la largeur est égal à la moitié de la


diminution proportionnelle de la pente moyenne.
2 . C'est ce coefficient que M. l'Inspecteur général Mengin a appelé le module
d'accroissement kilométrique (Mémoire sur la puissance hydraulique des fleu-
ves à marée Congrès des travaux maritimes de 1 8 8 9 ) .

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p a s s e r d ' u n e r i v e à l ' a u t r e , q u ' i l est le p l u s e x p o s é à d i v a g u e r et
q u ' i l y a u t i l i t é , en r e s s e r r a n t l e l i t , à s ' o p p o s e r a cette tendance.
D ' u n a u t r e côté le t h a l w e g , d a n s l e s p a r t i e s c o u r b e s , s e rapproche
d e l a r i v e c o n c a v e ; p r è s d e l a r i v e c o n v e x e , a u c o n t r a i r e , se d é p o s e n t
les m a t i è r e s e n s u s p e n s i o n ; si d o n c l ' o n v e u t q u ' a u p o i n t d ' i n f l e x i o n
le t h a l w e g , q u i d o i t p a s s e r d ' u n e r i v e à l ' a u t r e , s e m a i n t i e n n e tou-
j o u r s v e r s le m i l i e u d u l i t , s a n s s ' a p p r o c h e r d ' u n e d e s r i v e s , il fau-
d r a q u e les d e u x rives présentent, toutes les d e u x , u n e convexité,
s e n s i b l e et t o u r n e n t l ' u n e v e r s l ' a u t r e cette c o n v e x i t é . I l en r é s u l t e
q u e l e s c o u r b e s c o n v e x e s d o i v e n t a v o i r p l u s d e d é v e l o p p e m e n t que
les courbes concaves qui leur sont o p p o s é e s ; ces c o u r b e s devront
ê t r e d i s p o s é e s c o m m e l e m o n t r e l a f i g u r e 84- L a d i f f é r e n c e , d ' a p r è s
M . F a r g u c , doit être de trois ou q u a t r e fois la l a r g e u r minimum,
m e s u r é e a u p o i n t d ' i n f l e x i o n d e l ' a x e i n t e r m é d i a i r e e n t r e l e s points
d'inflexion des courbes des d e u x r i v e s .

Fig. 84.

Je m e bornerai à ces indications s o m m a i r e s s u r l e r é g i m e des


cours d'eau naturels. L e s questions nombreuses et d i f f i c i l e s a u x -
q u e l l e s d o n n e l i e u l ' é t u d e p l u s d é t a i l l é e d e ce r é g i m e et d e s e s c o n -
séquences sont étudiées dans d e s o u v r a g e s s p é c i a u x et en r a p p o r t
avec l'objet q u e l'on a en v u e . J e citerai n o t a m m e n t Y Hydraulique
fluviale, de M . L o c h a l a s , l e Traité de navigation intérieure, de
M . G u i l l c m a i n , c e l u i d e s Ponts en maçonnerie, de M M . D e g r a n d
et R é s a l , d a n s l ' E n c y c l o p é d i e d e s t r a v a u x p u b l i c s , et j ' y r e n v e r r a i
le lecteur pour tous les développements qui ne peuvent trouver
place ici. J'ajouterai cependant quelques indications théoriques,
1
dues à M . Boussinesq et q u i m e paraissent de nature à fournir
u n e p r e m i è r e b a s e à l ' é l u d e d e lu q u e s t i o n s i o b s c u r e d e l ' i n f l u e n c e
d e s c o u r b e s s u r le r é g i m e d e s c o u r s d ' e a u .

D
I . Essai sur la thè )rif. des eaua; courantes, n ' a i y et s u i v a n t s .

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1 5ÎJ. E s s a i t h é o r i q u e s u r l ' é c o u l e m e n t d a n s l e s c o u r -
b e s . — N o u s a v o n s d i t p l u s h a u t (n° 4 5 , p a g e 8 i ) , q u e l a p e r t e de
c h a r g e q u i se p r o d u i t au passage de l'eau dans un tuyau coudé
a v a i t été t r o u v é e , p a r les e x p é r i e n c e s de D u B u a t , p o u v o i r être
représentée p a r u n e e x p r e s s i o n de la f o r m e :

L /D

L étant la l o n g e u r d u c o u d e , r s o n r a y o n d e c o u r b u r e , D l e d i a m è t r e
du t u y a u , U l a v i t e s s e m o y e n n e d e l ' e a u et i i un c o e f f i c i e n t n u m é -
rique q u e n o u s a v o n s dit être é g a l à o,ooo e n v i r o n . S i l'on c o m -
p a r e cette p e r t e d e c h a r g e , q u i , p a r u n i t é d e l o n g u e u r , est a l o r s

y
2
— l / - • U, à celle q u i se p r o d u i r a i t d a n s l a infime l o n g e u r d ' u n
r r

t u y a u d r o i t est q u i e s t 4^i ~jj , o n v o i t q u e l a p e r t e d e c h a r g e d u e à

la c o u r b u r e , c o m p a r é e à c e l l e d u frottement, est une fraction de


celle-ci e x p r i m é e p a r :

i /D\' . io /D\s
r I ~ )* i ° u environ — ( — 1«,
46h W
; 3 \r/

en p r e n a n t p o u r bi u n e v a l e u r m o y e n n e d e o , o o o 3 6 .
De m ê m e , d a n s un canal courbe ayant u n e section r e c t a n g u l a i r e
très l a r g e , o n a r r i v e p a r d e s c o n s i d é r a t i o n s d e m ê m e o r d r e , à r e c o n -
naître que la perte de c h a r g e peut s'exprimer par une formule
telle q u e :

L //

L étant t o u j o u r s la l o n g u e u r de la courbe, l la l a r g e u r du cours


d'eau, h sa p r o f o n d e u r , r le r a y o n de c o u r b u r e d e s o n a x e , et x u n
autre c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e dont la v a l e u r , b e a u c o u p p l u s petite
que d a n s le cas p r é c é d e n t , n ' a été d é t e r m i n é e q u e d ' u n e f a ç o n p e u
précise, m a i s semble, p o u r t a n t être v o i s i n e de o , o o o 3 à o , o o o 5 . L a
perte d e c h a r g e p a r u n i t é d e l o n g u e u r d u e a u f r o t t e m e n t est d a n s ce

cas b — , et l e r a p p o r t d e s d e u x est s i m p l e m e n t :

ou environ
V
;\/ - ,
A r

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en p r e n a n t p o u r b l a v a l e u r m o y e n n e d e o , o o o 4 et p o u r i c e l l e d e
o , o o o 3 , q u i p a r a î t être u n minimum.
L o r s q u e l'on écrira l'équation du m o u v e m e n t v a r i é d a n s un canal
d'une largeur / beaucoup plus grande que la profondeur h et d o n t
i
le t h a l w e g présentera une c o u r b u r e s e n s i b l e - , on d e v r a donc ajouter

r i l~l
a u s e c o n d m e m b r e un t e r m e - y 2
- U . E t s i l ' o n a p p l i q u e cette é q u a -
tion à un cours d'eau naturel d a n s l e q u e l l a vitesse m o y e n n e U ait,
p a r t o u t , l a v a l e u r m a x i m a s e n s i b l e m e n t c o n s t a n t e q u ' e l l e ne p e u t
d é p a s s e r s a n s p r o d u i r e d e s a f f o u i l l e m e n t s , d e m a n i è r e à ce q u e le

terme ~ ^
ment ;
|—J
irvi) soit n é g l i g e a b l e , cette é q u a t i o n d e v i e n d r a simple-

l = T [ b +

D a n s cette é q u a t i o n , I d é s i g n e l a p o n t e s u p e r f i c i e l l e . E n a p p e l a n t
ha la profondeur qui c o r r e s p o n d r a i t au r é g i m e uniforme dans un

l i t de f o r m e r e c t i l i g n e , c ' e s t - à - d i r e en p o s a n t h0 = - y - , on peut lui

donner la forme :

h = h a [ï+ivi)-
b

L a profondeur A devient k a quand le r a y o n de c o u r b u r e r est


infini, c'est-à-dire dans les parties r e c t i l i g n e s ou a u x points d ' i n -
flexion. S i l'on considère le cours d'eau à l'époque d ' u n e crue, la
pente superficielle I devient à peu p r è s constante s u r d'assez g r a n d e s
l o n g u e u r s , et p r e n d u n e v a l e u r m o y e n n e à p e u p r è s indépendante
d e s o n d u l a t i o n s d u lit et r é g l é e s i m p l e m e n t p a r l a p e n t e g é n é r a l e d e
8
6L'
la vallée, — ou h 0 est d o n c s e n s i b l e m e n t c o n s t a n t ; c e l a v e u t d i r e

qu'alors, à tous les points d'inflexion, la p r o f o n d e u r d u cours d'eau


est à peu p r è s l a m ê m e ; o u , en d ' a u t r e s t e r m e s , q u e la p e n t e s u p e r -
ficielle m o y e n n e d o n t il v i e n t d ' ê t r e p a r l é s e r è g l e d ' a p r è s les par-
ties saillantes, les inaigres c o r r e s p o n d a n t a u x points d'inflexion.
L'équation précédente peut encore s'écrire :

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et elle é t a b l i t a l o r s u n e r e l a t i o n e n t r e l a c o u r b u r e - et l a p r o f o n d e u r
r
h. Cette r e l a t i o n e s t d i f f é r e n t e d e c e l l e q u e M . F a r g u e a d é d u i t e d e
ses o b s e r v a t i o n s , n ° 1 5 4 , p a g e 3 i g , m a i s e l l e n e s e m b l e cependant
pas i n a d m i s s i b l e D i f f é r e n t i ê e p a r r a p p o r t :i s, e l l e d o n n e r a i t :
d (\\ a fb\* (h \dh
W Ts{r)-îk- \r) l A - V « 7 . '0 D

a u l i e u d e l a f o r m u l e ( 3 ) d e M . F a r g u e . II s e r a i t i n t é r e s s a n t , au
m o y e n de d o n n é e s n u m é r i q u e s , d ' e n c o m p a r e r l e s r é s u l t a t s à c e u x ,
de l ' o b s e i v a t i o n . A priori, e l l e s e m b l e p l u s s a t i s f a i s a n t e . Il p a r a î t
dh
n a t u r e l d ' a d m e t t r e q u e l a p e n t e d u lit — , correspondant à une varia-
tion d é t e r m i n é e — T-l de l a c o u r b u r e , doit d é p e n d r e de la p r o f o n -
ds [_rj
deur h ; à une v a r i a t i o n de c o u r b u r e d é t e r m i n é e doit c o r r e s p o n d r e
u n e pente d ' a u t a n t p l u s f a i b l e q u e l a p r o f o n d e u r e s t p l u s g r a n d e .
Ce ne s o n t l à , j e m e h â t e d e l e d i r e , q u e d e s i m p l e s c o n j e c t u r e s d o n t
la v é r i f i c a t i o n e x p é r i m e n t a l e d e v r a i t ê t r e f a i t e a v a n t d ' e n t i r e r des
c o n c l u s i o n s . D e cette v é r i f i c a t i o n i l r é s u l t e r a i t , e n p a r t i c u l i e r , q u e
l a f o r m e d e s p i r a l e - v o l u t e d o n n é e en p l a n a u x r i v e s d e s c o u r s d ' e a u
a u r a i t p o u r c o n s é q u e n c e l e r è g l e m e n t du f o n d , n o n p a s s u i v a n t u n e
a
ligne droite, m a i s s u i v a n t u n a r c de p a r a b o l e c o n c a v e v e r s le h a u t .
Il y a u r a i t a l o r s à c h e r c h e r , p a r l a m é t h o d e g é n é r a l e i m a g i n é e p a r
M. F a r g u e , u n e c o u r b e a u t r e q u e la s p i r a l e - v o l u t e p o u r c o r r e s p o n d r e
a u x pentes u n i f o r m e s d u lit.

1 6 0 . Effet de levées t r a n s v e r s a l e s dans n n e v a l l é e


submersible. — Ce n'est pas seulement a u m o y e n de digues
l o n g i t u d i n a l e s q u e l ' o n p e u t a r r i v e r à m o d i f i e r et à r é g u l a r i s e r l a
forme du lit des c o u r s d'eau ; on e m p l o i e s o u v e n t , p o u r cela, d e s

i. L a f o r m u l e c i - d e s s u s d o n n e des r é s u l t a t s q u i s ' a c c o r d e n t assez b i e n a v e c


ceux de l a f o r m u l e de M . F a r g u e l o r s q u e l ' o n y f a i t A 0 - m. 8 o , l — 70
T 7
mètres et - — - s o i t T - 0 , 0 0 0 7 s i _» — o,ooo4.

en s u p p o s a n t a p p r o x i m a t i v e m e n t l c o n s t a n t , et e n a p p l i q u a n t l ' é q u a t i o n p r é -
cédente, d o n n e r a i t

(h — «0) — — c o n s t a n t e .
ds
équation différentielle d'une parabole à axe v e r t i c a l .

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d i g u e s transversales, ou épis, principalement lorsqu'il s'agit de
fixer, dans une l a r g e vallée s u b m e r s i b l e , une r i v i è r e dont le r é g i m e
n ' e s t p a s e n c o r e é t a b l i et q u i est s u j e t t e à d e c o n t i n u e l s c h a n g e m e n t s .
Lorsque, dans une pareille vallée, on vient établir une digue
i n s u b m e r s i b l e transversale, ou p e r p e n d i c u l a i r e à la direction g é n é -
r a l e d e l a r i v i è r e , et r é s e r v a n t , a u l i e u q u ' o c c u p e l e c o u r a n t , une
o u v e r t u r e p o u r l e l i b r e é c o u l e m e n t d e s e a u x , o n o b s e r v e l e s effets
suivants, d'après u n r a p p o r t d e N e g r e t t i (cité p a r D a u s s e ) en date
du 6 février 1847 :
i° E n a m o n t d e c e s d e u x d i g u e s , l a r i v i è r e c o n t i n u e à c h a n g e r de
c o u r s , à d i v a g u e r , a r r i v a n t toujours o b l i q u e m e n t tantôt contre l'une,
t a n t ô t c o n t r e l ' a u t r e d i g u e et f o r m a n t a u p i e d d e l e u r s m u s o i r s d e
p r o f o n d s a f f o u i l l e m e n t s ; m a i s en a v a l l e c o u r s s ' é t a b l i t f i x e m e n t et
d a n s une direction n o r m a l e à l'ouverture ;
0
2 L a p r o f o n d e u r de l ' a f f o u i l l e m e n t d i m i n u e p a r d e g r é s en a v a l
d e l ' o u v e r t u r e et c e s s e p r e s q u e e n t i è r e m e n t à u n e d i s t a n c e à p e u p r è s
é g a l e à l ' a m p l i t u d e d e cette o u v e r t u r e , et l à , l a s e c t i o n d e l a r i v i è r e
d e v i e n t c o n s t a n t e et r é g u l i è r e s u r t o u t e s a l a r g e u r ;
3° L ' i n c i d e n c e o b l i q u e d u c o u r a n t contre les d i g u e s a toujours
u n e l i m i t e , et q u a n d il l ' a a t t e i n t e c o n t r e l ' u n e d e c e s d i g u e s il s e
p o r t e c o n t r e l ' a u t r e , s a n s p o u v o i r j a m a i s s e t e n i r a u m i l i e u ; et, en
d é f e n d a n t ces d i g u e s v e r s l e u r s m u s o i r s , s u r u n e c e r t a i n e l o n g u e u r
d u côté d ' a m o n t , on n'a p a s à c r a i n d r e q u ' e l l e s s o i e n t e n d o m m a g é e s
au-delà.
A i n s i u n tel s y s t è m e , d e d e u x d i g u e s t r a n s v e r s a l e s en r e g a r d l ' u n e
de l'autre, b o r n e en a m o n t les d i v a g a t i o n s d e l a r i v i è r e , parce q u ' i l
l ' a s s u j e t t i t à p a s s e r t o u j o u r s p a r l ' o u v e r t u r e r é s e r v é e ; et e n a v a l il
l u i f a i t p r e n d r e u n c o u r s r é g u l i e r , i n v a r i a b l e et n o r m a l à l a dite
ouverture.
C e s effets c o n s t a t é s , il d e v i e n t f a c i l e d ' a p p l i q u e r ce s y s t è m e d e
d i g u e s transversales à la r é g u l a r i s a t i o n ou à la correction d'une
r i v i è r e . I l s u f f i t d e p l a c e r c e s d i g u e s d e d i s t a n c e en d i s t a n c e en d e s
points j u d i c i e u s e m e n t c h o i s i s . E n p a r t i c u l i e r on peut les e m p l o y e r
p o u r r é g u l a r i s e r u n e r i v i è r e , a u p a s s a g e d ' u n p o n t et f a i r e en sorte
q u e le c o u r a n t se p r é s e n t e t o u j o u r s d a n s u n e d i r e c t i o n b i e n n o r m a l e
a u pont sans p r o d u i r e d'affouillements. V o i c i les r è g l e s d o n n é e s dans
ce b u t p a r N e g r e t t i :
i° L e s d e u x d i g u e s transversales (qu'il appelle orthogonales)
d o i v e n t être p l a c é e s s u r u n e m ô m e n o r m a l e à l a direction générale
d e l a r i v i è r e et p r o l o n g é e s l ' u n e et l ' a u t r e j u s q u ' a u s o l i n s u b m e r s i b l e
ou j u s q u ' à une d i g u e i n s u b m e r s i b l e , de m a n i è r e à ne laisser d'autre

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issue a u x e a u x d ' i n o n d a t i o n q u e l'intervalle entre l e u r s m u s o i r s ' .
2 ° L a d i s t a n c e de cette o u v e r t u r e à l a s e c t i o n q u ' i l s ' a g i t d e r e n d r e
constante et r é g u l i è r e d o i t ê t r e à p e u p r è s é g a l e à l a l a r g e u r qu'il
faut d o n n e r à l a d i t e o u v e r t u r e p o u r q u e le l i b r e é c o u l e m e n t des
crues s o i t a s s u r é . «
3° L e s m u s o i r s d e s d i g u e s ( o r t h o g o n a l e s ) d o i v e n t être s u f f i s a m -
ment d é f e n d u s p o u r r é s i s t e r a u c h o c d u c o u r a n t et a u x affouille-
ments q u i p o u r r a i e n t s e p r o d u i r e à l e u r p i e d : le r e v ê t e m e n t capa-
ble de p r o c u r e r cette r é s i s t a n c e devra être prolongé à partir de
chaque m u s o i r . d u côté d ' a m o n t , s u r u n e c e r t a i n e l o n g u e u r s u i v a n t
la n a t u r e d u t e r r a i n et l e r é g i m e d e l a r i v i è r e ;
4° L ' o u v e r t u r e à r é s e r v e r e n t r e l e s m u s o i r s d o i t être p l u s large
d'un d i x i è m e e n v i r o n q u e l a l a r g e u r à a s s i g n e r à l a s e c t i o n infé-
r i e u r e (celle d u p o n t ) p o u r le l i b r e é c o u l e m e n t d e s e a u x , à c a u s e d e
la c o n t r a c t i o n de l a v e i n e f l u i d e ;
5° E n f i n , l e s m u s o i r s d o i v e n t ê t r e p l a c é s s u r l e s b o r d s d e l a s e c -
tion v i v e d e l a r i v i è r e et n o n à l ' é c a r t , s a n s q u o i l ' o n a u r a i t e n s u i t e
à faire d ' a u t r e s o u v r a g e s c o û t e u x et d ' u n effet s o u v e n t t r è s i n c e r t a i n
pour a m e n e r la rivière entre les dits m u s o i r s .
À cela D a u s s e a j o u t e q u ' i l f a u t t o u j o u r s donner des talus doux
a u x m u s o i r s et a u x l e v é e s e x p o s é e s a u c o u r a n t .
On p e u t e n c o r e d i r e q u e l ' o b s e r v a t i o n m o n t r e q u e , s i d e s l e v é e s
transversales établies s u r les r i v e s d'un cours d'eau sont surmon-
tées p a r l e s e a u x q u i s ' é c o u l e n t au-dessus d'elles c o m m e sur un
déversoir, la présence de ces levées tend à d o n n e r aux eaux une
d i r e c t i o n n o r m a l e à c e l l e d e l a c r ê t e , et q u e d è s l o r s , il y a g é n é r a -
lement intérêt, p o u r la r é g u l a r i s a t i o n d u lit, à d o n n e r à ces l e v é e s
une direction l é g è r e m e n t i n c l i n é e v e r s l ' a m o n t . ( A i n s i , d a n s l ' e x e m -
ple cité en n o t e , a u b a s d e l a p a g e , il v a u d r a i t m i e u x , a u l i e u d e
donner a u x d i g u e s H I , K L la f o r m e de q u a r t de cercle, c o m m e s u r
la figure, les tracer s u i v a n t les l i g n e s droites I I I , K L ) . Cette d i s p o -

Si p a r e x e m p l e A B , A B ' ( f i g . 85) s o n t les l i m i t e s de l ' i n o n d a t i o n d a n s l a


vallée, CDEF, une digue insubmersible por-
A A t a n t u n e v o i e de c o m m u n i c a t i o n et D E le
p o n t q u ' i l s ' a g i t de p r o t é g e r , l a d i g u e de
H K p r o t e c t i o n i n s u b m e r s i b l e à c o n s t r u i r e eu

C I
r D
~> a m o n t , et d o n t l e s m u s o i r s d o i v e n t ê t r e
en H e t K , n ' a u r a p a s b e s o i n d ' ê t r e p r o -

B B
V longée à travers toute la vallée, i l suffira
de r a t t a c h e r ces m u s o i r s à l a levée C D E F
p a r d e u x d i g u e s H I , K L e n f o r m e de q u a r t
F i g . 85. de c e r c l e . L e s p a r t i e s d e l a v a l l é e s i t u é e s
vers I et L ne t a r d e r o n t pas à se c o l m a t e r et à p r o t é g e r t r è s e f f i c a c e m e n t l a
levée p r i n c i p a l e .

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s i t i o n a p o u r elïet de r a m e n e r l e s e a u x v e r s l e m i l i e u d u c o u r a n t et
de les écarter des r i v e s .

1 6 1 . Considérations générales sur les t r a v a u x d'en-


d i g n e m e n t o u d e r é g u l a r i s a t i o n d e s r i v i è r e s . — Quel
q u e soit le m o d e de correction a d o p t é p o u r le lit d ' u n e r i v i è r e , les
travaux qu'il compórtese traduisent presque toujours par une dimi-
n u t i o n de l a section l a i s s é e l i b r e a u p a s s a g e des crues ordinaires
o u des g r a n d e s e a u x . Il en r é s u l t e , d ' a p r è s l a p r e m i è r e loi citée p l u s
h a u t , d e G u g l i e l m i n i , u n a c c r o i s s e m e n t d e l a v i t e s s e d e s c r u e s , et
p a r s u i t e u n e d i m i n u t i o n de l a pente : le lit se c r e u s e v e r s l ' a m o n t .
L e s m a t é r i a u x a r r a c h é s d u f o n d , d a n s cette p a r t i e , c e u x q u i tombent
d e s r i v e s a f f o u i l l é e s p a r l ' a p p r o f o n d i s s e m e n t n e s o n t p a s , en g é n é -
ral, entraînés j u s q u ' à la m e r s o u s l e u r f o r m e p r i m i t i v e . Il y a un
m o m e n t o ù p a r suite de c i r c o n s t a n c e s l o c a l e s d i v e r s e s , la vitesse
d i m i n u e et n ' e s t p l u s s u f f i s a n t e p o u r l e s m e t t r e en mouvement.
D ' a i l l e u r s , la crue qui les a a r r a c h é s est o r d i n a i r e m e n t de p e u de
d u r é e et l o r s q u e le v o l u m e d e s e a u x d i m i n u e , l a m a r c h e d e s m a t é -
r i a u x l e s p l u s g r o s s ' a r r ê t e . L a c r u e s u i v a n t e l e s r e p r e n d et l e s p o r t e
un peu p l u s loin. E n m ê m e t e m p s , leur frottement mutuel arrondit

Fig. 86.

l e u r s a n g l e s , d i m i n u e l e u r v o l u m e et l e s r é d u i t p r o g r e s s i v e m e n t en
g a l e t s , g r a v i e r , s a b l e et v a s e ; et l a p e n t e m o y e n n e d u c o u r s d ' e a u s'éta-
b l i t , d a n s c h a q u e s e c t i o n , en r a i s o n d u v o l u m e et d u p o i d s de ces
m a t é r i a u x , a i n s i que de la difficulté q u ' i l s p r é s e n t e n t à être entraî-
n é s p a r l e s e a u x . A u t o u r d e cette p e n t e m o y e n n e , l e lit présente
d e s p e n t e s p l u s f a i b l e s c o r r e s p o n d a n t a u x s e c t i o n s r é t r é c i e s , et d e s
p e n t e s p l u s f o r t e s d a n s l e s p a r t i e s l a r g e s ; m a i s l a p e n t e m o y e n n e est,
c o m m e on v i e n t d e le d i r e , p l u s f a i b l e a p r è s l a r é g u l a r i s a t i o n q u ' a u -
p a r a v a n t . C ' e s t ce q u e M . F a r g u e , p a r e x e m p l e , a c o n s t a t é s u r la
G a r o n n e ( v o i r p l u s h a u t , n° i 4 5 , pagc2o4). S i l a r é g u l a r i s a t i o n devait
s ' é t e n d r e s u r u n e très g r a n d e l o n g u e u r , l a t r a n s f o r m a t i o n , p o u r être

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complète, e x i g e r a i t l'enlèvement p a r les e a u x d'un é n o r m e v o l u m e de
d é b l a i s . L e p l u s s o u v e n t , il s e r e n c o n t r e r a , d a n s l e f o n d d u lit, des
p a r t i e s m o i n s a i ï b u i l l a b l e s dont les s o m m e t s d e v i e n d r o n t l e s p o i n t s de
départ des p e n t e s f a i b l e s , s ' é t e n d a n t p r o g r e s s i v e m e n t v e r s l'amont
par l'approfondissement s u c c e s s i f . L a f i g u r e 86 m e t en é v i d e n c e ce
résultat. L e lit p r i m i t i f d ' u n e r i v i è r e é t a n t l a l i g n e d r o i t e ponctuée
a v e c u n e p e n t e s u p p o s é e d e o m . 4 5 p a r k i l o m è t r e , s ' i l se r e n c o n t r e
un s e u i l r é s i s t a n t , l e lit, a p r è s r é g u l a r i s a t i o n , p r é s e n t e r a , e n a m o n t
de ce p o i n t , u n e p e n t e p l u s f a i b l e s u p p o s é e , s u r l a f i g u r e , d e o m . 20
par kilomètre. S ' i l n ' y a v a i t p a s , d a n s le lit, ces s e u i l s p l u s r é s i s -
tants, on p o u r r a i t a v o i r i n t é r ê t à l e s y é t a b l i r , à c o n s t r u i r e , en d e s
points c o n v e n a b l e m e n t c h o i s i s et e s p a c é s , d e s s e u i l s f i x e s o u bar-
r a g e s de s o u t è n e m e n t d u l i t . O n é v i t e r a i t a i n s i l ' é n o r m e t r a v a i l q u e
d e v r a i e n t effectuer l e s e a u x p o u r d o n n e r a u l i t , d a n s t o u t e s o n é t e n -
d u e , la pente l a p l u s f a i b l e , c ' e s t - à - d i r e le d é b l a i et le transport
d'une énorme quantité de matériaux qui aurait l'inconvénient,
non s e u l e m e n t d ' e x i g - e r u n t r è s l o n g d é l a i , m a i s e n c o r e d ' e n c a i s s e r
le lit d ' u n e f a ç o n e x c e s s i v e v e r s l ' a m o n t et d e l ' e x h a u s s e r v e r s l ' a v a l
dans des p r o p o r t i o n s q u i p o u r r a i e n t d e v e n i r d a n g e r e u s e s . C e s b a r -
r a g e s fixes d e s o u t è n e m e n t du lit p e u v e n t d ' a i l l e u r s d e v e n i r les
s e u i l s de b a i r a g e s m o b i l e s , s ' i l s ' a g i t d e r e n d r e l a r i v i è r e n a v i g a b l e .

On peut a u c o n t r a i r e , c o m m e o n l ' a f a i t s u r l e R h ô n e , r é g u l a r i -
ser u n c o u r s d ' e a u en l u i c o n s e r v a n t s a p e n t e m o y e n n e et fixer l e
profil l o n g i t u d i n a l d u lit p a r d e s s e u i l s a n a l o g u e s à c e u x d o n t o n
v i e n t de p a r l e r , m a i s a s s e z r a p p r o c h é s les u n s des autres p o u r q u e
l a pente m o y e n n e p r i m i t i v e d u lit se trouve m a i n t e n u e . C e s s e u i l s ,
qui portent a l o r s le n o m d ' é p i s n o y é s , s ' o p p o s e n t à l a r é d u c t i o n de
l a pente q u i p o u r r a i t ê t r e l a c o n s é q u e n c e d e t r a v a u x d'endiguement.
D a n s l e p r e m i e r s y s t è m e , l a v i t e s s e m o y e n n e d e s e a u x est dimi-
nuée ; e l l e est a u c o n t r a i r e c o n s e r v é e d a n s le s e c o n d , c a r elle se
règle sur la pente d u lit a u q u e l on a m a i n t e n u artificiellement une
déclivité p l u s g r a n d e que celle qu'il aurait prise s'il avait été
endigué.
L e d e g r é d e fixité d u l i t , m e s u r é p a r e x e m p l e a u m o y e n d u coeffi-
cient p r o p o s é p a r M . L o k h t i n e , e s t u n élément i m p o r t a n t dont il
i m p o r t e d e t e n i r c o m p t e . S i l a r i v i è r e e s t à f o n d r é s i s t a n t , o u à coef-
ficient de fixité é l e v é , l e s m a t é r i a u x e n t r a î n é s p a r l e c o u r a n t d e v e n u
p l u s fort à l a s u i t e d ' u n e u d i g u e m e n t d u l i t s u r u n e f a i b l e l o n g u e u r
c o r r e s p o n d a n t à u n m a i g r e , s e d é p o s e n t d a n s l a m o u i l l e s u i v a n t e et
ils en s o n t e n l e v é s p l u s t a r d p a r l a p r o c h a i n e c r u e . L e r e s s e r r e m e n t
du lit n ' a d o n c p a s a l t é r é l e c a r a c t è r e e s s e n t i e l d e l a r i v i è r e .
M a i s si e l l e e s t a u c o n t r a i r e d u t y p e d i v a g u a n t , à c o e f f i c i e n t d e

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fixité faible, elle n'est p l u s n e t t e m e n t d i v i s é e en m o u i l l e s et en
m a i g r e s , les m a t é r i a u x entraînés en a v a l d e l ' e n d i g u e r a i e n t n e s e
trouvent p a s portés d a n s u n e n d r o i t où se p r o d u i t un renforcement
p é r i o d i q u e d u c o u r a n t . I l f a u d r a d o n c a l l o n g e r l e s d i g u e s et a i n s i
d e s u i t e j u s q u ' à ce q u e l a r i v i è r e s e s o i t m o d i f i é e s u r u n e grande
longueur.
S i , a u c o n t r a i r e , on a p p l i q u a i t à u n e r i v i è r e à t y p e f i x e l e r e s s e r -
rement s u r une g r a n d e l o n g u e u r , on lui ferait perdre, s u r cette
l o n g u e u r , s o n c a r a c t è r e d e f i x i t é , t o u t s o n lit d e v i e n d r a i t u n c h e n a l
u n i f o r m e a u l i e u d e p r é s e n t e r c o m m e a u p a r a v a n t , d e s m o u i l l e s et
des m a i g r e s successifs. Mais peu à peu, sous l'action des crues, la
f o r m e p r i m i t i v e s e r é t a b l i r a i t et l ' o n n ' a u r a i t , en s o m m e , r i e n g a g n é .
A u t a n t donc la méthode de l'amélioration p a r r e s s e r r e m e n t systé-
m a t i q u e est r a t i o n n e l l e et m ê m e s e u l e p o s s i b l e s u r u n e r i v i è r e d i v a -
g u a n t e , à f a i b l e f i x i t é , a u t a n t e l l e s e r a i t i n a p p l i c a b l e et m ê m e d a n -
g e r e u s e d a n s le cas d ' u n e r i v i è r e à lit résistant. P o u r ces sortes de
rivières, il faut d i r i g e r les t r a v a u x de m a n i è r e à conserver la forme
g é n é r a l e d u p r o f i l en l o n g et s a d i v i s i o n e n m o u i l l e s et e n m a i g r e s
et s e b o r n e r a d i s p o s e r r a t i o n n e l l e m e n t l e s d i g u e s e n t r e d e u x m o u i l -
les consécutives.
I l n ' e n t r e p a s d a n s le c a d r e d e cet o u v r a g e d e d o n n e r d e s i n d i c a -
tions plus précises sur les procédés à employer pour l'amélioration
d e s r i v i è r e s ; c ' e s t a v a n t t o u t u n e q u e s t i o n d ' e s p è c e d a n s l a q u e l l e il
f a u t f a i r e e n t r e r en l i g n e d e c o m p t e l ' i m p o r t a n c e é c o n o m i q u e du
b u t q u e l ' o n p o u r s u i t , l e s d é p e n s e s à f a i r e , e t c . T o u t ce q u e l'on
peut c o n s e i l l e r , d ' u n e façon g é n é r a l e , c'est la p l u s g r a n d e prudence
d a n s les modifications que l'on apporte à la forme du lit. On se
t r o u v e en p r é s e n c e d ' u n r é g i m e e x i s t a n t , d ' u n état d ' é q u i l i b r e qui
r é s u l t e d e l ' a c t i o n d e s e a u x s u r l e s r i v e s et s u r l e f o n d p e n d a n t
p l u s i e u r s s i è c l e s ; si l'on vient à le t r o u b l e r , on n e c o n n a î t p a s e x a c -
t e m e n t q u e l s e r a le n o u v e a u r é g i m e q u i s ' é t a b l i r a ni q u e l l e s seront
les c o n s é q u e n c e s des m o d i f i c a t i o n s . A ce point de v u e , les théories
de M . F a r g u e constituent une indication p r é c i e u s e , m a i s elles ne
suffisent p a s . E n tout cas, l o r s q u e l'on se sert du courant, convena-
b l e m e n t d i r i g é , p o u r a p p r o f o n d i r l e lit s u r u n p o i n t , p o u r f a i r e d i s -
paraître un b a n c , il ne faut p a s p e r d r e de v u e que le courant
e m p o r t e l e s m a t é r i a u x d e ce b a n c et q u ' i l d e v r a , f a t a l e m e n t , l e s
d é p o s e r en a v a l . I l s ' a g i t d o n c d e v o i r , d a n s c h a q u e c a s , c o m m e n t
et d a n s q u e l l e s c o n d i t i o n s ce d é p ô t p o u r r a s ' e f f e c t u e r s a n s c o n s t i t u e r
un nouveau banc pouvant présenter autant sinon plus d'inconvé-
n i e n t s q u e le p r e m i e r . Il faut a u s s i r e m a r q u e r que les m a t é r i a u x
e n l e v é s à u n p r e m i e r h a u t f o n d et e m p o r t é s a i n s i à l ' a v a l p a r u n

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§ 3. — I N F L U E N C E l)K L A F O R M E D K S KIV.ES 337

effet du c o u r a n t q u e l ' o n p e u t q u a l i f i e r d ' a r t i f i c i e l , p l u s é n e r g i q u e


que celui q u e c o m p o r t a i t le r é g i m e a n c i e n , ne s u b i s s e n t p a s , dans
leur b r u s q u e transport, la m ê m e d i m i n u t i o n p r o g r e s s i v e de v o l u m e
qui résulterait p o u r e u x de la m a r c h e g r a d u e l l e v e r s l ' a v a l et q u i
est c o r r é l a t i v e à l a d i m i n u t i o n de la pente du cours d'eau depuis
sa s o u r c e j u s q u ' à l ' e m b o u c h u r e . L ' e n l è v e m e n t d ' u n b a n c p a r l'effet
du c o u r a n t a u r a d o n c e n g é n é r a l p o u r c o n s é q u e n c e d e d é p o s e r , e n
un c e r t a i n p o i n t d u c o u r s d ' e a u , d e s m a t é r i a u x p l u s g r o s et plus
l o u r d s q u e c e u x q u i c o n s t i t u e n t l e lit en cet e n d r o i t et d o n t l a g r o s -
s e u r est en r a p p o r t a v e c l a v i t e s s e m o y e n n e a u f o n d , s u r le m ê m e
point. Les matériaux ainsi déposés seront donc, toutes choses
égales, plus difficilement entraînés p a r le c o u r a n t d a n s l e u r nou-
velle p o s i t i o n q u e p r i m i t i v e m e n t , c ' e s t - à - d i r e q u e le s e c o n d b a n c ,
s'il se f o r m e , s e r a p l u s d i f f i c i l e à e n l e v e r q u e l e p r e m i e r .

L ' a m é l i o r a t i o n d ' u n c o u r s d ' e a u p a r le c h a n g e m e n t d e s o n r é g i m e


est d o n c u n e o p é r a t i o n q u i n e d o i t p a s être e n t r e p r i s e à la légère
s a n s q u e l ' o n en a i t , auparavant, p r é v u toutes les conséquences
dans l a m e s u r e d u p o s s i b l e . A m o i n s de c i r c o n s t a n c e s e x c e p t i o n -
nelles, il f a u t s e g a r d e r d ' e n t r e p r e n d r e des t r a v a u x p a r t i e l s , en v u e
de la m o d i f i c a t i o n d ' u n s e u l p a s s a g e d é f e c t u e u x , s a n s l e s r a t t a c h e r
au p r é a l a b l e à u n e é t u d e d ' e n s e m b l e e m b r a s s a n t la t o t a l i t é d u c o u r s
d'eau.
En o u t r e , si l ' o n v e u t a t t e i n d r e l e r é s u l t a t q u e l ' o n a en v u e , s a n s
r i s q u e r d ' o b t e n i r u n r é s u l t a t c o n t r a i r e , il est d e t o u t e n é c e s s i t é de
procéder lentement. S i les t r a v a u x projetés, m ê m e avec des dispo-
sitions j u d i c i e u s e s , s o n t e x é c u t é s t r o p r a p i d e m e n t , l e u r s u c c è s s e r a
douteux. L e fleuve n'obéira peut-être pas aux indications des
o u v r a g e s et s e t r a c e r a s o n c h e n a l s a n s en t e n i r c o m p t e o u e n les
emportant, c o m m e o n en a d e s e x e m p l e s . I l f a u t , p o u r q u e d e t e l s
t r a v a u x a b o u t i s s e n t , p r o c é d e r p a r m o d i f i c a t i o n s s u c c e s s i v e s et g r a -
duées ; c o n s o l i d e r d ' a b o r d c e q u i e s t b o n , et f a i r e en s o r t e q u e l a
forme d u lit s e m o d i f i e p e u à p e u à mesure que s'exécutent les
travaux, m a i s se g a r d e r de p l a c e r b r u s q u e m e n t toute u n e série
d ' o u v r a g e s d a n s u n lit d o n t l a f o r m e ne c o n c o r d e p a s a v e c c e l l e d e
ces ouvrages. L a transformation du r é g i m e d'un f l e u v e est une
œ u v r e d e l o n g u e h a l e i n e et d ' a u t a n t p l u s l o n g u e q u e l e f l e u v e e s t
p l u s m o b i l e ; e l l e e x i g e l ' i n t e r v e n t i o n d u t e m p s , et t o u t e e n t r e p r i s e
de cette n a t u r e q u i n ' a c c e p t e p a s le t e m p s c o m m e un auxiliaire
J
n é c e s s a i r e est v o u é e à u n i n s u c c è s c e r t a i n .

i . Ce d e r n i e r p a r a g r a p h e est e x t r a i t p r e s q u e t e x t u e l l e m e n t d u r a p p o r t e n
date d u il\ d é c e m b r e 1 8 9 8 p r é s e n t é p a r ta C o m m i s s i o n s p é c i a l e c h a r g é e
d ' é t u d i e r les m o y e n s d ' a m é l i o r e r l a n a v i g a b i l i t é de la L o i r e e n t r e B r i a r e et
Nantes. ( M . F a r g u e , p r é s i d e n t ; M . G i r a r d o n , r a p p o r t e u r ) .

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§ 4

ÉCOULEMENT SOUTERRAIN

1 6 2 . Écoulement à t r a v e r s des t e r r a i n s perméa-


b l e s . — A p r è s cette é t u d e s o m m a i r e d u r é g i m e v a r i é d e s c o u r s
d ' e a u à f o n d m o b i l e , j e v a i s dire q u e l q u e s m o t s de l ' é c o u l e m e n t de
l ' e a u à t r a v e r s l e s t e r r a i n s p e r m é a b l e s . L ' é t u d e d e cette q u e s t i o n a
été f a i t e p a r D u p u i t , a u q u e l j ' e m p r u n t e r a i l a p l u s g r a n d e p a r t i e d e
ce q u i v a s u i v r e .
Considérons d'abord le m o u v e m e n t en supposant une surface
libre, comme c e l u i d ' u n e masse d'eau qui traverse un massif
perméable, sans atteindre la partie supérieure d e ce massif, et
a d m e t t o n s q u e ce m o u v e m e n t s o i t d e v e n u p e r m a n e n t . N o u s p o u v o n s
y appliquer l'équation g é n é r a l e d e ce m o u v e m e n t s o u s l a forme
donnée par Prony :

- 1 = au + au».

X
L a vitesse m o y e n n e U étant t o u j o u r s très petite, on p e u t n é g l i g e r
2
le t e r m e en U . D ' a u t r e p a r t , le r a y o n m o y e n - a, p o u r c h a q u e

n a t u r e d e t e r r a i n p e r m é a b l e , une, v a l e u r d é t e r m i n é e q u i d é p e n d d e
l a g r a n d e u r et d e l a f o r m e d e s v i d e s q u i e x i s t e n t e n t r e l e s d i f f é r e n t e s
p a r t i c u l e s et p a r l e s q u e l s s ' e f f e c t u e l ' é c o u l e m e n t . L ' é q u a t i o n prend
donc la forme :

(5) I = o.U,

I désignant l a p e n t e s u p e r f i c i e l l e et p. u n coefficient numérique


c o n s t a n t p o u r c h a q u e n a t u r e d e t e r r a i n . D ' a p r è s D u p u i t , ce c o e f f i -
cient p v a u t e n v i r o n :

1266 dans du sable grossier,


5760 —- fin.

Il v a r i e d o n c e n t r e des limites très étendues, et i l d o i t , dans


c h a q u e c a s p a r t i c u l i e r , ê t r e d é t e r m i n é a v e c s o i n . Il a d ' a i l l e u r s u n e
g r a n d e v a l e u r , ce q u i c o n f i r m e ce q u e n o u s v e n o n s d e d i r e s u r l a
petitesse de la vitesse U .

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Etudions maintenant une couche perméable, aquifère, reposant
s u r un t e r r a i n i m p e r m é a b l e , et d é s i g n o n s p a r :
i l'inclinaison du fond, *
q le débit p a r u n i t é d e l a r g e u r ,
h la h a u t e u r d e l a s u r f a c e a u - d e s s u s d u f o n d ,
y la hauteur de la surface a u - d e s s u s de l'horizontale menée par
l'origine de la couche i m p e r m é a b l e ; y ~ h — is ;
m lerapportdu v i d e a u plein dans leterrain p e r m é a b l e ; la g r a n d e u r
du v i d e , d a n s u n e s e c t i o n v e r t i c a l e d e h a u t e u r h et d e l a r g e u r é g a l e
à l'unité, s e r a m h, et l a v i t e s s e m o y e n n e é t a n t U , l'on a u r a :

(6) q — mh\].

E l i m i n a n t U e n t r e l e s d e u x é q u a t i o n s (5) et (6), il v i e n t :

1 — = u. - ,
1
m h A
en d é s i g n a n t p a r u.' u n n o u v e a u c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e .
L o r s q u e la p e n t e est f a i b l e , l a p e n t e s u p e r f i c i e l l e v a u t à p e u p r è s
dij
—• -r et l'on a, en t o u t c a s , du — dh — ids. On d é d u i t donc de
as
l'équation précédente dont on a éliminé d'abord I, p u i s y, la
suivante :

, hdh
ds —
fi'ç +
ih
qui d o n n e , en l ' i n t é g r a n t d e p u i s l ' o r i g i n e s = o, o ù l ' o n suppose
que l a p r o f o n d e u r h é t a i t h 0 :

(7) + ^ L o B e £ ± £ ;

ou b i e n , en d é v e l o p p a n t l e l o g a r i t h m e en s é r i e :

, = J _ ( V - A ' ) - - 4 ^ ( V - A ' ) + . - ^ ( V - A * ) . ' ' *

L o r s q u e l a pente d u f o n d est a s s e z f a i b l e p o u r q u e l'on p u i s s e l a


négliger, c'est-à-dire si le terrain i m p e r m é a b l e s u r lequel repose la
couche a q u i f è r e est s e n s i b l e m e n t h o r i z o n t a l , o n p e u t f a i r e i — o , i l
reste s i m p l e m e n t :

2
s = 4-(V-A );
zu.q
équation d ' u n e p a r a b o l e à a x e h o r i z o n t a l . T e l l e est a l o r s l a f o r m e

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d e J a s u r f a c e l i b r e d e l a c o u c h e a q u i f é r e . S i l ' o n r e p r é s e n t e p a r z la
charge h a — /(, ou l ' a b a i s s e m e n t de la s u r f a c e l i b r e entre d e u x pro-
f i l s d é t e r m i n é s , on p e u t é c r i r e l ' é q u a t i o n p r é c é d e n t e :

1 h + h
(8) ~ ~' °
1
L e d é b i t e s t a l o r s p r o p o r t i o n n e l à l a c h a r g e z et i n v e r s e m e n t p r o -
p o r t i o n n e l à l a l o n g u e u r s d u m a s s i f ; il est d o n c p r o p o r t i o n n e l à
l a c h a r g e m o y e n n e p a r u n i t é d e l o n g u e u r , et il e s t a u s s i p r o p o r t i o n -

nel à
A-\-h o u à l a p r o f o n d e u r m o y e n n e d e l a c o u c h e a q u i f é r e . 11
0
e s t f a c i l e d e v o i r q u e cette f o r m u l e est c e l l e q u i d o n n e r a i t l e d é b i t
d ' u n m a s s i f f i l t r a n t d e m ê m e n a t u r e , d e m ê m e é p a i s s e u r , m a i s tra-
v e r s é v e r t i c a l e m e n t a u lieu de l'être h o r i z o n -
t a l e m e n t . L a f o r m u l e (8) s ' a p p l i q u e en effet à
u n m a s s i f tel q u e A B C D ( f i g . 87), r e p o s a n t s u r
un fond horizontal i m p e r m é a b l e B D et o ù la
s u r f a c e l i b r e d e l a c o u c h e a q u i f é r e est l a p a r a -
b o l e E F à a x e h o r i z o n t a l i n t e r c e p t a n t s u r les
d e u x o r d o n n é e s e x t r ê m e s , d i s t a n t e s de B D
Fig. 87. les hauteurs B E — h , 0 D F — h. S i , a u li de
c e l a , o n c o n s i d è r e un m a s s i f tel q u e MNPQ ( f i g . 88) c o m p r i s entre
d e u x p a r o i s MP, NQ i m p e r m é a b l e s , présentant une surface hori-
0
z o n t a l e MN — PQ = ^-rtA , é g a l e à l a s e c t i o n m o y e n mie , du

p r e m i e r et u n e h a u t e u r M P = NQ _= B D
H é g a l e à s a l o n g u e u r s ; s i , en o u t r e , la
c h a r g e q u i p r o d u i r a le m o u v e m e n t d a n s
M
j-. ce s e c o n d m a s s i f et q u i sera la diffé-
I I J

r e n c e d e s n i v e a u x H K et I L à l ' i n t é r i e u r
et à l ' e x t é r i e u r d e s p a r o i s v e r t i c a l e s , est
P
égale à la charge z — B E — F D dans
F i g . 88.
le p r e m i e r , ce s e c o n d m a s s i f d é b i t e r a le
m ê m e v o l u m e q u e le p r e m i e r d a n s l'unité d e t e m p s .
Enfin, si l'on appelle H la profondeur qui correspondrait au
r é g i m e u n i f o r m e , d a n s l e q u e l la pente superficielle I serait la m ê m e
q u e l a p e n t e d u f o n d i, c ' e s t - à - d i r e s i l ' o n p o s e :

Hï = y.'q,
on p e u t é l i m i n e r p.' d e l ' é q u a t i o n (7) et l ' é c r i r e :

, . n i H ± h

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on p r e n a n t le s i g n e 4 - l o r s q u e i e s t p o s i t i f et le s i g n e — l o r s q u ' i l
est négatif. L ' é q u a t i o n , m i s e s o u s cette f o r m e , p e u t être discutée
c o m m e celle d u m o u v e m e n t v a r i é d e s c o u r s d ' e a u ; m a i s cette dis-
cussion ne s e m b l e p a s a v o i r , j u s q u ' i c i , u n e g r a n d e u t i l i t é p r a t i q u e .
S i , au l i e u d ' a v o i r s a s u r f a c e l i b r e , l a c o u c h e a q u i f é r e est c o n t e -
nue entre d e u x c o u c h e s i m p e r m é a b l e s , c o m m e d a n s un tuyau de
conduite q u i s e r a i t r e m p l i d e s a b l e o u d e gravier, des équations
analogues seront a p p l i c a b l e s . L d é s i g n a n t la l o n g u e u r totale de
cette c o n d u i t e , I I l a d i f f é r e n c e d e n i v e a u d e s r é s e r v o i r s q u ' e l l e r é u n i t
ou l a perte de c h a r g e t o t a l e , u s a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , on pourra
- , H m H w H
écrire c o m m e ci-dessus, — = u.U, q = m<±>\J ~ —to - , en
L ' UL L IX L
appelant e n c o r e m, ¡0. ctu.' d e s c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s d é p e n d a n t d e
la n a t u r e du t e r r a i n p e r m é a b l e c o n s i d é r é .

1 6 3 . D é b i t d'un p u i t s o r d i n a i r e . — Un raisonnement
a n a l o g u e p e r m e t d ' é t a b l i r u n e r e l a t i o n e n t r e le d é b i t d ' u n p u i t s o r d i -
naire et le r a y o n d e ce p u i t s , s u p p o s é p e r c é v e r t i c a l e m e n t a u m i l i e u
d'une c o u c h e a q u i f é r e et r e p o s a n t s u r l a c o u c h e i m p e r m é a b l e s u p -
posée h o r i z o n t a l e .
A p p e l o n s R le r a y o n d u p u i t s , L l e r a y o n d u m a s s i f f i l t r a n t , h la
h a u t e u r de l ' e a u d a n s le p u i t s l o r s q u e l ' o n en e x t r a i t p a r s e c o n d e u n
débit r é g u l i e r q, e n f i n H l a m ê m e h a u t e u r q u a n d le p u i t s est a b a n -
donné à l u i - m ê m e et q u e l ' e a u s ' y m e t en é q u i l i b r e a v e c l a c o u c h e
environnante. A p p e l o n s encore x la distance d'un point q u e l c o n q u e
du m a s s i f a u c e n t r e d u p u i t s , y l ' o r d o n n é e d e l a s u r f a c e l i q u i d e en

ce p o i n t ; la p e n t e s u p e r f i c i e l l e e s t s e n s i b l e m e n t é g a l e à — et, e n
dx
appliquant l'équation g é n é r a l e (5), n o u s écrirons :

^ = ;,U.
1
dx

D'autre part, la s u r f a c e filtrante d u c y l i n d r e d e r a y o n x est •IM-xxy,


et, la v i t e s s e d e l ' e a u é t a n t U , n o u s a v o n s a u s s i :

q = 2NIÏIXY\l.

É l i m i n a n t U et a p p e l a n t e n c o r e u.' le r a p p o r t — , il v i e n t :

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Intégrant depuis x = R , où l'on a y = h, 0 on t r o u v e , p o u r l'équa-
tion de l a c o u r b e superficielle :

y*- V = - y • L o g | ;
w R
S i , au contraire, on intègre à partir de l'autre l i m i t e x = L , où l'on
a y = I I , on t r o u v e :

^ - I P F'
= C 7 . TL o g
7T L '

équation q u i représente a u s s i l a c o u r b e superficielle. On en d é d u i t


facilement les trois équations suivantes :

y' — hç 1
Log x — Log R H s
— y* Log I, — Log x
_
W —V ~" Log- L — Log R ' H* — V Log L — Log H '

et

27T II — A 0 H -\- h a

(IO) y —— . . ! .

pt Log L — Log R 2

Cette d e r n i è r e m o n t r e q u e l e d é b i t q est p r o p o r t i o n n e l à l a c h a r g e

H — h, g à l'épaisseur m o y e n n e verticale ^ ^" de la couche, mais


q u ' i l n ' e s t p l u s i n v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l à. l ' é p a i s s e u r m o y e n n e
h o r i z o n t a l e L — R ; i l est i n v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l a u l o g a r i t h m e
de i l .
R
Si l'on c o n s i d è r e , d a n s un m ê m e massif, d e u x puits de r a y o n s
d i f f é r e n t s R et R ' , l e s d é b i t s q et q', p o u r u n e m ô m e c h a r g e H — h,
g

seront entre e u x d a n s le r a p p o r t :

R'
, _ Log -

q_ = L
i Log j -

S i R et R ' s o n t p e t i t s p a r r a p p o r t à L , l e s d e u x d é b i t s q et q' diffé-


r e r o n t p e u . C e l a m o n t r e q u e l e d é b i t , t o u t e n a u g m e n t a n t en m ê m e
temps que le diamètre d u puits, n'est proportionnel ni à sa surface
ni à son p é r i m è t r e . II a u g m e n t e bien m o i n s r a p i d e m e n t q u e le d i a -
mètre '.

I. Dans une note sur le débit des puits dans les terrains perméables insérée
a u x Annales des Ponts et Chaussées, 1890, I s e m e s t r e , M . F o s s a - M a n c i n i , p a r
HR

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L e s c a l c u l s p r é c é d e n t s s u p p o s e n t q u e l e p u i t s a été c r e u s é j u s q u ' à
la c o u c h e i m p e r m é a b l e ; s ' i l n ' e n était p a s a i n s i , l e d é b i t serait
m o i n d r e , m a i s d ' u n e q u a n t i t é t r è s f a i b l e . E n effet, l e t e r r a i n p e r -
méable laissé a u fond du puits donnerait u n e issue à l'eau p a r le
fond, et l a d i m i n u t i o n d u d é b i t n e c o r r e s p o n d r a i t q u ' à l ' e x c è s d e
perte de c h a r g e d û à l a t r a v e r s é e d e cette p e t i t e m a s s e . C e serait,
en r é a l i t é , c o m m e s i l ' o n d i m i n u a i t u n p e u l e d i a m è t r e d u p u i t s , e t
nous v e n o n s d e v o i r c o m b i e n cette d i m i n u t i o n a p e u d ' i n f l u e n c e
s u r le d é b i t

164. D é b i t d ' u n p u i t s a r t é s i e n . — U n puits artésien est


alimenté p a r u n e n a p p e d ' e a u s o u t e r r a i n e , g é n é r a l e m e n t e n m o u v e -
ment à t r a v e r s u n e c o u c h e p e r m é a b l e f o r m é e d e s a b l e s , de galets
ou de r o c h e s f i s s u r é e s . II e s t f o r m é p a r u n t u b e v e r t i c a l , que nous
s u p p o s e r o n s d e d i a m è t r e c o n s t a n t , q u i p a r t d e cette c o u c h e a q u i f ô r e
et q u i s ' é l è v e j u s q u ' a u n i v e a u d u s o l et m ê m e a u - d e s s u s . S i c e t u b e
est assez l o n g , l ' e a u y m o n t e j u s q u ' à s o n n i v e a u d ' é q u i l i b r e et i l
constitue u n v é r i t a b l e p i é z o m è t r e m e s u r a n t l a p r e s s i o n d a n s l a c o u -
che s o u t e r r a i n e a u p o i n t o ù i l y p é n è t r e .
A p p e l o n s II l a h a u t e u r d e c e n i v e a u p i é z o m è t r i q u e a u - d e s s u s d u
point le p l u s b a s d u t u b e . S i c e t u b e e s t c o u p é à u n e h a u t e u r h, i n f é -
rieure à H , l ' e a u s ' é c o u l e r a à s a p a r t i e s u p é r i e u r e à r a i s o n d ' u n
débit Q c o r r e s p o n d a n t à u n e v i t e s s e moyenne U que prendra la

une a n a l y s e et u n r a i s o n n e m e n t p l u s c o m p l i q u é s , a r r i v e à u n e f o r m u l e i d e n -
t i q u e à l a f o r m u l e ( 1 0 ) c i - d e s s u s , c'est c e l l e q u i p o r t e l e n ° ( i a ) d e l a p a g e 8 4 a .
I l donne les r é s u l t a t s d ' e x p é r i e n c e s q u ' i l a f a i t e s p o u r e n é t a b l i r l ' e x a c t i t u d e .
i . Dans u n e n o t e de l a p a g e 4o4 d e s o n t r è s i n t é r e s s a n t t r a v a i l i n t i t u l é :
Application des potentiels à l'étude de l'équilibre et du mouvement des solides
élastiques, i 8 8 5 , M . B o u s s i n e s q a f a i t r e m a r q u e r q u e l e s l o i s d e l a diffusion
d'un corps ( n o n g a z e u x ) d a n s u n d i s s o l v a n t à t e m p é r a t u r e u n i f o r m e p a r a i s -
sent les m ê m e s q u e celles d u m o u v e m e n t d e l a c h a l e u r p a r c o n d u c t i b i l i t é d a n s
les corps a t h e r m a n e s i s o t r o p e s , a u m o i n s t a n t q u e l e d i s s o l v a n t se t r o u v e
encore assez l o i n d e l a s a t u r a t i o n .
Ce mode de d i f f u s i o n e s t c e l u i a u q u e l o n a r r i v e en a s s i m i l a n t le corps q u i
se d i f f u s e à u n fluide r é g i p a r l a l o i d e M a r i o t t e , q u i filtrerait à t r a v e r s u n
milieu perméable comme d u sable, à l a c o n d i t i o n d'admettre q u e son coeffi-
cient de f r o t t e m e n t i n t é r i e u r f û t p r o p o r t i o n n e l à sa d e n s i t é , ce q u i n ' a p a s
l i e u dans les g a z .
L'équation a u x dérivées p a r t i e l l e s q u i r é g i t les v a r i a t i o n s de l a densité
effective Q de l a m a t i è r e d i f f u s é e ( c ' e s t - à - d i r e l a m a s s e q u i se t r o u v e e f f e c t i -
vement p a r u n i t é d e v o l u m e d a n s l e m i l i e u p e r m é a b l e ) e s t :
%
dp d*p il'p d p i t
dl~dlx ^dy' ~~^dz''
.le r e n v o i e , p o u r l ' i n t é g r a t i o n d e c e t t e é q u a t i o n , à l ' o u v r a g e c i t é , o ù l ' o n
trouvera une méthode r e m a r q u a b l e d ' i n t é g r a t i o n des é q u a t i o n s différentielles
de cette f o r m e ,

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colonne liquide dans t o u t e l a h a u t e u r . C e d é h i t et cette v i t e s s e ,
liés entre e u x p a r la relation

TTD*

Q = T - u ,

d a n s l a q u e l l e D est le d i a m è t r e d u t u v a u , sont d e s fonctions de la


h a u t e u r v a r i a b l e /(.
L e m o u v e m e n t d e l ' e a u est p r o d u i t p a r l a c h a r g e s u r l ' o r i f i c e q u i
est é g a l e à (II — h \ q u i c o r r e s p o n d , p a r unité de m a s s e l i q u i d e , à
une é n e r g i e m e s u r é e p a r g ( H — h). C e t t e é n e r g i e est c o n s a c r é e ;i
p r o d u i r e l a v i t e s s e U et s ' i l n ' y a v a i t a u c u n e p e r t e , on a u r a i t , entre
ces quantités, la relation de T o r r i c e l l i : U* ~ ig (H — h). M a i s il
f a u t t e n i r c o m p t e d e s r é s i s t a n c e s . L a p r e m i è r e est c e l l e q u i est d u e
a u m o u v e m e n t d e l ' e a u d a n s l e t u y a u d ' u n e l o n g u e u r h ; e l l e est de
46, U s
. . " . 46, U *
par unité de l o n g u e u r , soit, en totalité, • h. U n e autre
D D

résistance résulte du m o u v e m e n t de l'eau dans l a couche aquifère,


et n o u s n ' a v o n s a u c u n m o y e n d e l a c o n n a î t r e . T o u t ce q u e n o u s
p o u v o n s s a v o i r c'est q u ' e l l e est f o n c t i o n d e l a v i t e s s e d e l ' e a u d a n s
l e s f i s s u r e s d e cette c o u c h e , l a q u e l l e est p r o p o r t i o n n e l l e à l a v i t e s s e U .
Nous pouvons admettre, eu outre, a i n s i q u e n o u s l ' a v o n s dit p l u s
h a u t , a u n" 1 6 2 , q u e d a n s c e s f i s s u r e s , l e s m o u v e m e n t s s o n t r e l a t i -
v e m e n t l e n t s et q u e p a r s u i t e l a r é s i s t a n c e d o i t ê t r e exprimée par
u n e fonction linéaire d e l à vitesse a u x d i v e r s points. Cette résistance
p o u r r a d o n c être r e p r é s e n t é e p a r u n t e r m e c o n t e n a n t s e u l e m e n t la
p r e m i è r e p u i s s a n c e de U .
D ' a u t r e p a r t , ce t e r m e , f i g u r a n t d a n s u n e é q u a t i o n d e f o r c e s v i v e s
ou de travail doit, pour l'homogénéité, exprimer également un
travail : celui qui correspond à l'élévation à une hauteur /( d ' u n
v o l u m e U p a r u n i t é de t e m p s . Il d e v r a d o n c r e n f e r m e r le p r o d u i t
A U ou être de l a f o r m e en a p p e l a n t B u n c o e f f i c i e n t i n c o n n u

dépendant d e l a r é s i s t a n c e a u m o u v e m e n t de, l ' e a u d a n s l a c o u c h e


aquifère. N o u s pourrons donc écrire l'équation

H — h = -f——. h H .

ig D B

R e m a r q u o n s q u e le d e r n i e r t e r m e s e r a , d a n s l a p l u p a r t d e s c a s ,
b e a u c o u p p l u s g r a n d q u e les d e u x autres q u i renferment U à la
s e c o n d e p u i s s a n c e : l a r é s i s t a n c e a u m o u v e m e n t d e l ' e a u d a n s l'inté-
r i e u r d e s s a b l e s o u d a n s l e s f i s s u r e s d e s r o c h e s est i n f i n i m e n t s u p é -

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r i e u r e à c e l l e d u m o u v e m e n t d a n s le t u b e a s c e n s i o n n e l , l a q u e l l e est
r e p r é s e n t é e p a r l ' a v a n t d e r n i e r t e r m e ; et c e l u i - c i est l u i - m ê m e , p o u r
pou q u e A d é p a s s e u n e c e n t a i n e d e m é t r é s , b e a u c o u p plus grand
que le p r é c é d e n t . N o u s p o u r r o n s d o n c , a v e c u n e a p p r o x i m a t i o n q u i
sera s a n s d o u t e p r e s q u e t o u j o u r s s u f f i s a n t e , n é g l i g e r c e s t e r m e s en
2
U et é c r i r e s i m p l e m e n t :

lu) H — h = •— ou = 13.
v ;
B H — h

Cette r e l a t i o n s i m p l e e x p r i m e l a p r o p o r t i o n n a l i t é e n t r e l ' é n e r g i e
motrice, I I — A, et le t r a v a i l u t i l e , A U . L e c o e f f i c i e n t B est en q u e l q u e
sorte p r o p o r t i o n n e l a u r e n d e m e n t m é c a n i q u e d e l ' a p p a r e i l h y d r a u -
l i q u e c o n s t i t u é p a r l a c o u c h e a q u i f é r e et le l u h e a s c e n s i o n n e l .
Ce c o e f f i c i e n t B , i n c o n n u , dépend de la c o n s i s t a n c e du puits
artésien o u p l u t ô t d e l'état d e l a n a p p e a q u i f é r e q u i l ' a l i m e n t e ; il
doit être s e n s i b l e m e n t l e m ê m e p o u r t o u s l e s p u i t s a l i m e n t é s par
une m ê m e n a p p e et p e u é l o i g n é s l e s u n s d e s a u t r e s .
S i l'on a o b s e r v é l a h a u t e u r d ' é q u i l i b r e H , et s i l ' o n a m e s u r é le
débit Q 0 et p a r s u i t e la v i t e s s e m o y e n n e U 0 correspondant à une
hauteur donnêé*A de l a c o n d u i t e a s c e n s i o n n e l l e , l a v a l e u r de B se
0

d é d u i r a de l ' é q u a t i o n :

et, une fois t r o u v é e , e l l e s e r v i r a à c a l c u l e r , p a r l ' é q u a t i o n ( 1 1 ) l a


vitesse m o y e n n e o u l e d é b i t p o u r u n e h a u t e u r h q u e l c o n q u e .
Des d e u x é q u a t i o n s q u i v i e n n e n t d ' ê t r e é c r i t e s , o n d é d u i t faci-
lement :

A U„ — AU =
0 B (A — A ) 0

et p a r s u i t e :

y _ A„ U „ - B (A - h)0
(12)

Cette d e r n i è r e é q u a t i o n , d e l a q u e l l e H a d i s p a r u , a été donnée


par M . Alichal d a n s l e s Annales des Ponts et Chaussées ( 1 8 6 6 ,
ER
I semestre, p a g e 2 2 0 ) ; c'est, a v e c d e s notations différentes, celle
qui est d é s i g n é e d a n s s o n m é m o i r e p a r l a lettre ( A , ) . I l l a d é d u i t d e
c o n s i d é r a t i o n s t h é o r i q u e s p l u s q u e c o n t e s t a b l e s q u i le c o n d u i s e n t à

attribuer a u c o e f f i c i e n t d é s i g n é i c i p a r B la v a l e u r ? , o u l a m o i t i é d e
2

l'accélération d u e à la p e s a n t e u r . P a r u n e c i r c o n s t a n c e a b s o l u m e n t

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f o r t u i t e , l e c o e f f i c i e n t B , a p p l i c a b l e a u x p u i t s d e G r e n e l l e et d e P a s s y
qui o n t d o n n é l i e u a u t r a v a i l de M . M i c h a l , v a u t e n v i r o n 4.90 en

m e s u r e s m é t r i q u e s , ce q u i est b i e n l a v a l e u r d e — ; m a i s le r a i s o n n e -

2
ment n'en reste pas m o i n s i n a d m i s s i b l e .
D ' a i l l e u r s , le c o e f f i c i e n t é t a n t d é t e r m i n é , la formule s'accorde,
a u s s i c o m p l è t e m e n t q u ' o n p e u t le d é s i r e r , a v e c l e s o b s e r v a t i o n s .
L e coefficient B v a r i e en réalité d'un puits à u n autre.
M . Démétriadès, i n g é n i e u r principal des ponts et c h a u s s é e s , a
également vérifié la formule précédente sur les puits artésiens
1
a l i m e n t a n t la ville de S a l o n i q u e et d o n t l e s p r o f o n d e u r s v a r i e n t de
3 o à 5 o m è t r e s , t a n d i s q u e c e l l e d e s p u i t s d e G r e n e l l e et d e P a s s y
d é p a s s e 5 o o mètres. Il a constaté q u e les débits s u i v e n t l a loi établie
p a r M . M i c h a l , c'est-à-dire qu'ils sont proportionnels à la charge
s u r l ' o r i f i c e ( H — h) et i n v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l s à l a h a u t e u r de
l a c o l o n n e a s c e n d a n t e (/(). C ' e s t b i e n c e q u ' e x p r i m e l a f o r m u l e (11)
U = B ^ .
h

Seulement, comme le coefficient B , s u p p o s é é g a l à - , n'a plus


a
cette v a l e u r p o u r l e s p u i t s d e S a l o n i q u e . M . D é m é t r i a d è s a été a m e n é
à y a p p l i q u e r u n c o e f f i c i e n t c o r r e c t i f K q u ' i l d é s i g n e s o u s l e n o m de
coefficient artésien et q u i v a r i e d ' u n p u i t s à l ' a u t r e . I l s e m b l e p l u s
s i m p l e , a u l i e u d ' a p p e l e r K - la constante d é s i g n é e p a r B d a n s les
1
équations précédentes, d e la d é b a r r a s s e r d e ce f a c t e u r - d o n t la
2
présence ne s ' e x p l i q u e pas d'une façon satisfaisante.
Tant que la nappe souterraine peut, sans modification sensible
dans son r é g i m e , fournir la quantité d'eau débitée p a r un puits
a r t é s i e n , l e c o e f f i c i e n t B et p a r s u i t e l a v i t e s s e c o r r e s p o n d a n t à u n e
m ô m e h a u t e u r h y r e s t e n t l e s m ô m e s . I l CRI r é s u l t e q u e le d é b i t est
p r o p o r t i o n n e l à l ' a i r e de l a s e c t i o n d u t u b e a s c e n s i o n n e l . M a i s c e l a
ne reste v r a i q u e d a n s dos l i m i t e s a s s e z restreintes cl l'expérience
montre qu'au delà d'un certain d i a m è t r e le d é b i t c e s s e d e croître
proportionnellement à l a s e c t i o n et q u ' i l cesse m ô m e tout à fait
d'augmenter. Cette conséquence se déduit naturellement de la
s i g n i f i c a t i o n q u i a été d o n n é e a u c o e f f i c i e n t B ; e l l e s e r a i t a u con-

1. L a d i s t r i b u t i o n d ' e a u de l a v i l l e de S a l o n i q u e ( T u r q u i e ) et les n o u v e l l e s

logie sanitaire, n° l\, 1899).


f o r m u l e s s u r les p u i t s a r t é s i r n s , p a r G. A . D é m é t r i a d è s ( E x t r a i t de l a Techno-
Louvain.

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t r a i r e i n e x p l i c a b l e s'il é t a i t j d é m o n t r é q u e ce c o e f f i c i e n t a u n e v a l e u r
g
constante t e l l e q u e - .
^ 2
E n t e r m i n a n t ce p a r a g r a p h e s u r l e s p u i t s a r t é s i e n s , j e c r o i s d e v o i r
transcrire textuellement u n e r e m a r q u e i m p o r t a n t e faite p a r D e l a u -
e
n a y , d a n s s o n c o u r s é l é m e n t a i r e d e M é c a n i q u e (7 é d i t i o n , p a g e 449)
et r a p p e l é e a u s s i p a r M . M i c h a l .
« 11 a r r i v e souvent que la quantité d'eau fournie par un puits
« diminue. Cette d i m i n u t i o n peut être a t t r i b u é e à d e u x causes :
« ou bien à ce q u e l e c o u r a n t s o u t e r r a i n n ' e x e r c e p l u s u n e a u s s i
« g r a n d e p r e s s i o n à l ' e x t r é m i t é i n f é r i e u r e d u p u i t s ; o u b i e n à ce
« que l'intérieur du p u i t s s'est o b s t r u é p a r des é b o u l e m e n t s ou p a r
« l ' a c c u m u l a t i o n en c e r t a i n s p o i n t s , d e s m a t i è r e s s o l i d e s q u e l ' e a u
« entraîne avec elles : la d é t e r m i n a t i o n du n i v e a u d ' é q u i l i b r e p a r
« l'observation peut faire connaître immédiatement à laquelle des
« d e u x c a u s e s est d û l ' a f f a i b l i s s e m e n t d u débit du puits. Dans le
« premier cas, on t r o u v e r a q u e ce n i v e a u s'est a b a i s s é ; d a n s le
« second, au contraire, on t r o u v e r a q u ' i l n'a pas v a r i é . »

i 5

JAUGEAGES

1 6 5 . Détermination du débit d'un cours d'eau p a r


l a h a u t e u r d e s e a u x . —• L a d é t e r m i n a t i o n d u d é b i t d ' u n c o u r s
d'eau est t o u j o u r s une opération d i f f i c i l e et d é l i c a t e ; a u s s i , p o u r
les g r a n d e s r i v i è r e s , o n s e c o n t e n t e le p l u s s o u v e n t d ' a p p r o x i m a -
tions, et l ' o n é v a l u e s i m p l e m e n t l e u r d é b i t p a r u n e o b s e r v a t i o n d e
la h a u t e u r d e l e u r n i v e a u en a d o p t a n t , p o u r c h a c u n d e s p o s t e s d ' o b -
servations, une relation e m p i r i q u e entre la hauteur H lue à une
certaine é c h e l l e et l e d é b i t Q c o r r e s p o n d a n t . O n a d m e t a l o r s , i m p l i -
citement, q u e le débit est l e m ê m e l o r s q u e l a p r o f o n d e u r est la
m ê m e , ce q u i , c o m m e nous le v e r r o n s p l u s loin, n'est pas exact.
Parmi ces relations e m p i r i q u e s , une des p l u s u s i t é e s est de la
forme :

(i3) Q = A ( H + C ) ï ,

A et C é t a n t d e s c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s à déterminer en chaque
point. Cette f o r m u l e p e u t s e j u s t i f i e r , d a n s u n e c e r t a i n e mesure,

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par des considérations théoriques. S i l'on suppose q u e le m o u v e -
ment du cours d'eau soit uniforme et si l ' o n a p p e l l e h s a profon-
d e u r , p r i s e p o u r s o n r a y o n m o y e u . I s a p e n t e et U s a v i t e s s e m o y e n n e ,
on p o u r r a écrire :

AI = 6U«.

S i m a i n t e n a n t l'on p r e n d p o u r le coefficient b la forme indiquée

par Darcy, b — a + ^ , et si l ' o n a p p e l l e e n c o r e Q le débit

t o t a l é g a l à 1/iU, on p o u r r a d o n n e r , à l ' é q u a t i o n p r é c é d e n t e , l a f o r m e :

\ ^ h) Ph'

L a largeur l du cours d'eau et l e c o e f f i c i e n t a. s o n t d e s q u a n t i t é s


c o n s t a n t e s a u p o i n t c o n s i d é r é , et l ' o n p e u t a d m e t t r e , approximati-
vement, qu'il en est d e même de la pente I, A l o r s en posant
II'
— = A*, on o b t i e n d r a :
«
8
Q - A» — — /;>.

S i l ' o n s u p p o s e e n c o r e q u e ¡3 s o i t p e t i t p a r r a p p o r t à h (ce q u i ne
p e u t ê t r e v r a i q u e si h est a s s e z g r a n d , p a r c e q u e , p o u r l e s parois
en t e r r e , p a r e x e m p l e , [3 e s t é g a l à 1,20), et si l ' o n p e u t n é g l i g e r

devant l'unité
l e s p u i s s a n c e s s u p é r i e u r e s d e - , on p o u r r a écrire t

h
approximativement :

-îrKr=(•-£)•<
1
h
et p a r s u i t e :

Q=A (*-£)!.

L a p r o f o n d e u r h ne d i f f è r e q u e p a r une constante de la h a u t e u r H

l u e à u n e é c h e l l e fixe ; h — ^ est d o n c l a m ê m e c h o s e q u e H -f- C, ce

q u i justifie l a f o r m u l e p r é c é d e n t e . E l l e a r e ç u de n o m b r e u s e s a p p l i -
cations ; p a r e x e m p l e , d ' a p r è s M . Gracff, le d é b i t de l a L o i r e , au
p o n t d e R o a n n e , est, l i é à l a h a u t e u r l u e à l ' é c h e l l e d e ce p o n t p a r la
relation :

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Q = 180 ( H - f - o , 2 5 ) | ;

d'après M . C u v i n o t , le d é b i t d e l a S e i n e a u pont de M a n t e s est, de


même, exprimé p a r :

Q = 9 5 ( H + o, o) -. 7 s

D ' a u t r e s f o r m u l e s o n t é g a l e m e n t été e m p l o y é e s . C e s o n t o r d i n a i -
rement des f o r m u l e s d a n s l e s q u e l l e s le débit est e x p r i m é p a r plu-
sieurs t e r m e s c o n t e n a n t l e s p u i s s a n c e s c r o i s s a n t e s d e la p r o f o n d e u r ,
de l a f o r m e :

2
Q = A + BII + Cil + DU'

Ainsi, d'après M . F a r g u e , l e débit d e l a G a r o n n e , à L a n g o n ,


serait :
2
Q~ 86,52 + i2o,_8H + 4_, o_T ; 7

d'après M . d u B o y s , le débit d u R h ô n e , à V a l e n c e :
3
Q ___ 3 2 5 + 365H + 4oH + 2
iLU .
Mais l a p r e m i è r e d e c e s d e u x f o r m u l e s , s u r t o u t , p o u r r a i t ê t r e rem-
placée avec une exactitude suffisante par une expression d e l a
forme ( i 3 ) .
L'illustre L o m b a r d i n i a proposé, p o u r l'Adda, une formule ana-
l o g u e , d a n s l a q u e l l e l a c o n s t a n t e C e s t s u p p r i m é e et l a c o n s t a n t e A
remplacée p a r un terme v a r i a b l e en fonction de H . D ' a p r è s l u i , l e
débit d e l ' A d d a à C ò m e s e r a i t l i é à l a h a u t e u r H l u e à l ' é c h e l l e d u
pont d e cette v i l l e p a r l a r e l a t i o n :

Q = ioo H ; ( i — o,o32 H) = (ioo — 3,20 H)

Ces f o r m u l e s , o u d ' a u t r e s a n a l o g u e s , ne sont a p p l i c a b l e s q u ' a u


point p o u r l e q u e l o n a d é t e r m i n é l e s v a l e u r s n u m é r i q u e s d e s c o e f f i -
cients, et cette d é t e r m i n a t i o n s u p p o s e u n e a u t r e m é t h o d e d e m e s 11-
rage du débit.

1 6 5 . D é t e r m i n a t i o n d n d é b i t ¡1,11 m o y e n d e p r o f i l s e n
t r a v e r s . — On indique quelquefois, pour a r r i v e r à ce b u t , u n e
méthode basée s u r l ' a p p l i c a t i o n de la formule du mouvement per-
manent, m i s e s u r la f o r m e :

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A p p l i q u é e à u n e é t e n d u e f i n i e L , e l l e d o n n e , e n a p p e l a n t U , U les 0 n

v i t e s s e s a u x d e u x e x t r é m i t é s d e cette l o n g u e u r , z a et z n les altitudes


de l a surface libre :

U 8 U 8 L
Z O _ Z „ = A " - ° + F ? 6 U . & .

2g J 0 ta
R e m p l a ç o n s - y U p a r le quotient d u d é b i t constant Q p a r l a section
\ransversale w ,dont les valeurs a u x extrémités seront aussi iii , u , 0 H

il v i e n d r a :

( 1 4 ) Zo - Zn = 7. ^ -)+ Q\ f L
\ bds.

L ' i n t é g r a l e d u d e r n i e r t e r m e peut être calculée a p p r o x i m a t i v e -


ment p a r u n e formule d e quadrature, en supposant q u e l'on ait
m e s u r é , dans l'étendue de l a l o n g u e u r L , u n certain n o m b r e de
profits t r a n s v e r s a u x p o u r l e s q u e l s o n a u r a d é t e r m i n é exactement
l e s v a l e u r s d e y^, d e w et m ê m e d e b q u i v a r i e a v e c l e r a y o n m o y e n .
S i l'on a p a r t a g é , p a r e x e m p l e , l a d i s t a n c e L e n u n n o m b r e p a i r n
de parties é g a l e s , on p o u r r a c a l c u l e r l ' i n t é g r a l e p a r l a f o r m u l e de
S i m p s o n o u p a r celle, p l u s s i m p l e , d u g é n é r a l P a r m e n t i e r . S i l'on

r e p r é s e n t e p a r y , y, a , y, n l e s v a l e u r s d e l a q u a n t i t é j^ô dans

L „
b — ds, a u r a p o u r valeur
3
M
/ o
approchée :

Y l ds=\[b 2 i y i + y t +.... + i f w _ 0 + y^_yj±ï^r


l a p r e m i è r e p a r e n t h è s e n e c o m p r e n a n t q u e l e s v a l e u r s affectées d ' i n -
dices i m p a i r s .
Cette i n t é g r a l e é t a n t a i n s i c a l c u l é e , et s a v a l e u r p o r t é e dans
l'équation ( i 4 ) , celle-ci d o n n e r a i m m é d i a t e m e n t la v a l e u r d u débit Q
l o r s q u e l ' o n a u r a m e s u r é l a pente superficielle totale z 0 —z n entre
les d e u x profils e x t r ê m e s .
Cette m é t h o d e n ' a é t é , à m a c o n n a i s s a n c e , q u e p e u e m p l o y é e ;
elle p a r a î t n ' a v o i r p a s t o u j o u r s f o u r n i d e s résultats e x a c t s

1 6 7 . Jaugeage par déversoir. — L o r s q u ' i l s ' a g i t d e petits


cours d'eau que l'on peut barrer complètement, on arrive facilement
à en c o n n a î t r e l e d é b i t a u m o y e n d ' u n d é v e r s o i r .

i . V o i r G r a e f f , Traité d'hydraulique, t o m e I I , page i 4 a .

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E n tout c a s , et q u e l q u e s o i t l e p r o c é d é e m p l o y é , c o m m e l ' o p é r a -
tion d u j a u g e a g e e x i g e u n certain t e m p s , le résultat ne peut a v o i r
de sens q u e si l e d é b i t est r e s t é c o n s t a n t p e n d a n t t o u t e l a d u r é e d e
l ' o p é r a t i o n , il faut d o n c c h o i s i r u n m o m e n t o ù le r é g i m e s o i t b i e n
p e r m a n e n t , et, s ' i l est p o s s i b l e , u n e r é g i o n o ù le m o u v e m e n t s o i t à
peu près u n i f o r m e .
L o r s q u e l ' o n é t a b l i t u n d é v e r s o i r en t r a v e r s d ' u n c o u r s d ' e a u e n
v u e de le j a u g e r , il f a u t s ' a s s u r e r a v e c l e p l u s g r a n d s o i n q u e l'eau
ne peut p a s p a s s e r a u - d e s s o u s d u d é v e r s o i r , ce q u i f a u s s e r a i t s i n -
gulièrement les résultats. C e l a fait, le s e u i l d u d é v e r s o i r étant r é g l é
exactement s u i v a n t une l i g n e h o r i z o n t a l e , il s u f f i r a d e p l a c e r , un
peu en a m o n t , à u n e d i s t a n c e a u m o i n s é g a l e à cinq ou s i x fois
l'épaisseur de la l a m e d é v e r s a n t e , une échelle g r a d u é e dont le
zéro soit a u n i v e a u d e cette l i g n e p o u r a v o i r , p a r u n e simple lec-
ture, la h a u t e u r A de l a l a m e d é v e r s a n t e et p o u v o i r c a l c u l e r l e d é b i t
par l a f o r m u l e s p é c i a l e d u d é v e r s o i r e n a y a n t s o i n d e c h o i s i r l e c o e f -
ficient d e d é b i t q u i s ' a p p l i q u e a u x c i r c o n s t a n c e s . On p o u r r a aussi
se s e r v i r de l a t a b l e I I , d o n n é e à l a fin d e ce v o l u m e .
Il s e r a t o u j o u r s u t i l e , en m ô m e t e m p s q u e l ' o n o b s e r v e r a l a h a u -
teur à l ' é c h e l l e a u - d e s s u s d u d é v e r s o i r , d e l ' o b s e r v e r a u s s i à une
autre é c h e l l e fixe, p l a c é e en a v a l et a s s e z l o i n p o u r q u e l a pertur-
bation p r o d u i t e d a n s le r é g i m e p a r l'établissement du b a r r a g e ait
d i s p a r u . S i l ' o n a f a i t cette l e c t u r e u n c e r t a i n n o m b r e d e f o i s , dans
des c o n d i t i o n s différentes du cours d'eau, et en particulier au
moment des e a u x très a b o n d a n t e s , a i n s i q u ' e n é t i a g e , on p o u r r a se
servir de c e s o b s e r v a t i o n s s i m u l t a n é e s p o u r r e l i e r l e d é b i t Q du
cours d ' e a u à l a h a u t e u r H l u e à cette s e c o n d e é c h e l l e , a u moyen
d'une f o r m u l e e m p i r i q u e d e l a f o r m e :

Q = A(H + C)j
dont on d é t e r m i n e r a l e s c o n s t a n t e s A e t C p a r l a m é t h o d e d e s m o i n -
dres c a r r é s , o u a u t r e m e n t ; et l ' o n p o u r r a a i n s i , à l ' a v e n i r , p a r u n e
s i m p l e l e c t u r e à cette é c h e l l e , c o n n a î t r e l e d é b i t d u c o u r s d ' e a u .

1 6 8 . J a u g e a g e d e s g r a n d s c o u r s d ' e a u . — M a i s ce
procédé de j a u g e a g e p a r d é v e r s o i r n'est a p p l i c a b l e , en général,
qu'à de très p e t i t s c o u r s d ' e a u . L o r s q u ' i l s ' a g i t de c o u r s d'eau i m -
portants, i l n ' y a p a s d ' a u t r e m o y e n d ' e n c o n n a î t r e le d é b i t q u e de
mesurer la vitesse de l ' e a u . E t l'on p e u t d i r e , a l o r s , q u e la p r é c i s i o n
du résultat est en r a i s o n d u n o m b r e des points où l'on a mesuré
cette v i t e s s e , d a n s u n e m ô m e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e .

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L e s a p p a r e i l s s e r v a n t à m e s u r e r l a v i t e s s e ^ d e l ' e a u d a n s les cours
d'eau sont de deux sortes : les flotteurs et l e s h y d r o m è t r e s . Nous
p a r l e r o n s d'abord des p r e m i e r s .

169. Flotteurs. — Les flotteurs p e u v e n t être disposés de


m a n i è r e à d o n n e r l a v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e d e l ' e a u , o u b i e n la vitesse
m o y e n n e d e l ' e a u s u r u n e v e r t i c a l e , ou b i e n e n c o r e l a v i t e s s e d'uu
d e s filets n o n s u p e r f i c i e l s s i t u é à u n e p r o f o n d e u r donnée.
Q u e l q u e s o i t l e s y s t è m e d e f l o t t e u r q u e l ' o n a d o p t e , l a vitesse se
déduit du t e m p s nécessaire a u p a r c o u r s d ' u n e l o n g u e u r déterminée.
I l est i c i d e l a p l u s g r a n d e i m p o r t a n c e d e c h o i s i r , p o u r f a i r e les
o b s e r v a t i o n s , u n e portion de c o u r s d ' e a u a u s s i r é g u l i è r e q u e possible,
b i e n r e c t i l i g n e et o ù l e m o u v e m e n t p u i s s e ê t r e c o n s i d é r é comme
u n i f o r m e . I l est, en o u t r e , n é c e s s a i r e d e f a i r e l e s o b s e r v a t i o n s par
u n t e m p s c a l m e , c a r , l e m o i n d r e v e n t m o d i f i e la v i t e s s e d e s flotteurs
d a n s u n e p r o p o r t i o n q u i est r a r e m e n t n é g l i g e a b l e .
L ' e m p l a c e m e n t d e s o b s e r v a t i o n s é t a n t c h o i s i , o n t e n d , a u travers
d u c o u r s d ' e a u , et a u s s i p r è s q u e p o s s i b l e a u - d e s s u s d e sa s u r f a c e ,
deux cordes allant d'une rive à l'autre, dans une direction bien
p e r p e n d i c u l a i r e à celle du c o u r a n t et à u n e d i s t a n c e déterminée
l ' u n e d e l ' a u t r e ; cette d i s t a n c e d o i t ê t r e l a p l u s g r a n d e p o s s i b l e , il
e s t b o n q u ' e l l e n e s o i t p a s i n f é r i e u r e à 5 o m è t r e s et s o u v e n t on la
prend de 100 mètres ou d'un m u l t i p l e de 100 mètres.
Le flatteur, quelle que soit s a f o r m e , placé dans le courant,
commence par avoir une vitesse inférieure à celle des filets qui
l ' e n t o u r e n t . S a m a r c h e s ' a c c é l è r e p e u à p e u et s a v i t e s s e augmente
j u s q u ' à ce q u e l a r é s i s t a n c e q u ' i l r e n c o n t r e a u - d e v a n t d e l u i é g a l e
les p r e s s i o n s q u ' i l s u b i t en a r r i è r e , d i m i n u é e s du frottement qu'il
exerce s u r les filets q u i vont m o i n s vite q u e l u i . L a vitesse qu'il
acquiert, l o r s q u e son m o u v e m e n t est d e v e n u u n i f o r m e , est s e n s i -
b l e m e n t l a m ê m e q u e l a m o y e n n e d e c e l l e s d e s filets l i q u i d e s dont
i l t i e n t l a p l a c e , et l a d i f f é r e n c e est d ' a u t a n t p l u s f a i b l e q u e ses
d i m e n s i o n s h o r i z o n t a l e s s o n t p l u s p e t i t e s . I l f a u t d o n c c h o i s i r des
flotteurs très petits. L'espace nécessaire pour que le flotteur ait
a c q u i s u n e vitesse u n i f o r m e est d ' e n v i r o n i 5 à 20 mètres. D'une
b a r q u e a m a r r é e à 2 0 o u 2 0 m è t r e s en a m o n t d e l a p r e m i è r e c o r d e un
l a i s s e r a d o n c t o m b e r d a n s l ' e a u l e f l o t t e u r s u r le filet d o n t on v o u d r a
m e s u r e r l a v i t e s s e : e x a c t e m e n t s u r ce filet l o r s q u ' i l s e r a a u m i l i e u
d e l a l a r g e u r ; un p e u p l u s p r è s d e l a r i v e l o r s q u ' i l s ' a g i r a d ' u n filet
qui ne sera pas a u m i l i e u , afin de tenir c o m p t e , d a n s u n e certaine
mesure, d e l'effet d ' e n t r a î n e m e n t , v e r s le m i l i e u , que s u b i r a le
flotteur d a n s sa c o u r s e . A l o r s , un o b s e r v a t e u r , m u n i d'un chrono-

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m è t r e , se p l a ç a n t s u r u n e r i v e e x a c t e m e n t d a n s l e p l a n v e r t i c a l q u i
contient l ' u n e d e s c o r d e s , n o t e l ' i n s t a n t o ù l e flotteur p a s s e a u - d e s s o u s
de l a c o r d e , p u i s s e t r a n s p o r t a n t en f a c e d e l ' a u t r e c o r d e , f a i t une
o b s e r v a t i o n a n a l o g u e , ce q u i l u i f a i t c o n n a î t r e l e n o m b r e de s e c o n d e s
employées par le flotteur p o u r p a r c o u r i r la distance connue des
deux cordes. A u lieu d ' u n seul o b s e r v a t e u r , p a r c o u r a n t la r i v e d ' u n e
corde à l ' a u t r e e n môme temps que le flotteur, ce q u i devient
d'ailleurs i m p r a t i c a b l e l o r s q u e la vitesse atteint un mètre par
s e c o n d e , on p e u t , l o r s q u e l ' o n v e u t f a i r e u n g r a n d n o m b r e d ' o b s e r -
vations, placer u n o b s e r v a t e u r en face de c h a q u e c o r d e ; l ' u n d ' e u x
est m u n i d u c h r o n o m è t r e , n o t e l e p a s s a g e d u f l o t t e u r en f a c e d e s a
corde et note e n s u i t e l ' a p p a r i t i o n d'un signal convenu que lui
m o n t r e le s e c o n d , l o r s q u e l e f l o t t e u r p a s s e à l a s e c o n d e c o r d e . U n e
autre b a r q u e , p l a c é e à q u e l q u e s m è t r e s e n a v a l d e l a s e c o n d e c o r d e ,
recueille les flotteurs, l o r s q u ' i l s d o i v e n t s e r v i r d e n o u v e a u , et, d a n s
tous les c a s , s ' a s s u r e q u e l e flotteur a s u i v i l a d i r e c t i o n d u filet d o n t
il a v a i t p o u r b u t d e m e s u r e r l a v i t e s s e o u d u m o i n s n e s ' e n est p a s
trop é c a r t é . L o r s q u ' i l n ' e n est p a s a i n s i , l ' o n d o i t a n n u l e r l'obser-
vation et l a r e c o m m e n c e r . P o u r f a i r e f a c i l e m e n t cette v é r i f i c a t i o n ,
on m a r q u e , s u r c h a q u e c o r d e , d e s p o i n t s d e d i v i s i o n q u i s e c o r r e s -
pondent et q u i partagent la l a r g e u r de la r i v i è r e en u n certain
nombre de parties é g a l e s , d a n s chacune desquelles doit rester le
flotteur en p a s s a n t d ' u n e c o r d e à l ' a u t r e . L o r s q u e l ' o n n ' a p a s de
c h r o n o m è t r e , M . G r a é f f i n d i q u e l a p o s s i b i l i t é d e s ' e n p a s s e r en c o n -
fectionnant s u r p l a c e u n p e n d u l e d e o m . g g 4 d e l o n g u e u r , b a t t a n t
la s e c o n d e , a u moyen d'une pierre attachée à l'extrémité d'une
ficelle. C e p r o c é d é e x p é d i t i f p e u t s u f f i r e p o u r d e s r e c o n n a i s s a n c e s
s o m m a i r e s ; s o n e x a c t i t u d e d é p e n d d u s o i n q u i a été a p p o r t é à s o n
emploi.

Quelle que soit l a f o r m e d u flotteur adopté, il faut, c o m m e on a


dit, q u ' i l s o i t d e p e t i t e s d i m e n s i o n s h o r i z o n t a l e s . I I f a u t a u s s i , t o u -
jours, qu'il ne fasse p a s a u - d e s s u s d u niveau de l'eau une saillie
prononcée, q u i ferait i n t e r v e n i r d a n s son m o u v e m e n t la résistance
de l ' a i r o u l ' a c t i o n d u v e n t .
Pour des flotteurs superficiels, Boileau s'est s e r v i , en i8/|ü, de
pains à cacheter. On e m p l o i e q u e l q u e f o i s de petites r o n d e l l e s de
l i è g e , p r o v e n a n t s i m p l e m e n t d e b o u c h o n s d e b o u t e i l l e s c o u p é s en
tranches m i n c e s . O n e s t s o u v e n t o b l i g é , p o u r l e s r e n d r e v i s i b l e s d e
de l a r i v e , d e l e s c o l o r e r e n b l a n c o u en r o u g e .

170. B â t o n s l e s t é s . — P o u r déterminer la vitesse m o y e n n e


sur u n e v e r t i c a l e , o n s e s e r t d e t i g e s o u b â t o n s l e s t é s . C ' e s t u n m o y e n

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t r è s r a p i d e et s u f f i s a m m e n t e x a c t d ' a r r i v e r a u b u t . L e f l o t t e u r est
a l o r s f o r m é d ' u n b â t o n b i e n d r o i t , en b o i s v e r n i , à l a p a r t i e i n f é -
rieure d u q u e l s'adapte u n petit c y l i n d r e c r e u x o ù l'on p l a c e des ron-
d e l l e s de p l o m b en n o m b r e s u f f i s a n t p o u r q u e l e b â t o n , s e tenant
verticalement d a n s l ' e a u , n ' é m e r g e q u e d ' u n e très petite quantité.
E n raison de l a m a s s e du flotteur et d e l a g r a n d e u r d e s efforts q u i
l u i sont i m p r i m é s p a r l e l i q u i d e , l ' i n f l u e n c e d e l a r é s i s t a n c e de l ' a i r
est b i e n m o i n s à c r a i n d r e q u e p o u r l e s flotteurs s u p e r f i c i e l s ; on
peut donc, s a n s i n c o n v é n i e n t , le l a i s s e r d é p a s s e r l é g è r e m e n t la s u r -
face l i b r e d u l i q u i d e , o u planter sur s a face s u p é r i e u r e un petit
s i g n a l q u i le r e n d e b i e n v i s i b l e .
Un pareil bâton, p l o n g é verticalement dans un l i q u i d e en m o u -
v e m e n t , y r e n c o n t r e d e s filets a n i m é s d e v i t e s s e s d i f f é r e n t e s et, s o u s
leur action, il prend une vitesse m o y e n n e i n t e r m é d i a i r e entre elles,
S i l'on d é s i g n e p a r l l a l o n g u e u r d e l a t i g e s u p p o s é e v e r t i c a l e , p a r
v' sa v i t e s s e , p a r v l a v i t e s s e d ' u n filet q u e l c o n q u e s i t u é à u n e p r o -
f o n d e u r z et e n f i n p a r h l a p r o f o n d e u r d u filet q u i a l a m ê m e v i t e s s e
v' q u e l a t i g e , l e s filets s i t u é s p l u s t a n t o n t u n e v i t e s s e v > v', l e u r
v i t e s s e r e l a t i v e p a r r a p p o r t à l a t i g e est v — v' et, s i l ' o n a d m e t q u e
l a p r e s s i o n d u l i q u i d e s o i t p r o p o r t i o n n e l l e a u c a r r é d e cette v i t e s s e
r e l a t i v e , l a f o r c e a c c é l é r a t r i c e t o t a l e s e r a , en a p p e l a n t p. u n c e r t a i n
2
coefficient n u m é r i q u e : / u. (v — _>') dz. D e m ê m e , l e s filets à u n e
J 0

p r o f o n d e u r s u p é r i e u r e à h d o n t l a vitesse v est i n f é r i e u r e à v pro-


a
duiront, s u r la tige, une force retardatrice f!\J~ — f ) dz. S i le
m o u v e m e n t d e l a t i g e est u n i f o r m e , c e s d e u x i n t é g r a l e s d o i v e n t être
é g a l e s , On a a i n s i ;

1
[JL (v — v') dz = u. (_>' — D) 2
dz.

L e f a c t e u r c o n s t a n t p., c o m m u n a u x d e u x t e r m e s , p e u t être s u p -
p r i m é . S i l ' o n m e t e n s u i t e , p o u r v, u n e e x p r e s s i o n d e l a f o r m e :
2
v — i> + az — bz ,0

qui donne : v — v -f- ah — bh?,


a

l a différence v — v' s e r a :

v — v' = a (z — h) — b (z' — h').


S u b s t i t u a n t et effectuant l e s i n t é g r a t i o n s , i l v i e n t u n e é q u a t i o n du
5« d e g r é en h, d ' o ù l ' o n t i r e , e n m o y e n n e , e n m e t t a n t p o u r a et b
les v a l e u r s les p l u s o r d i n a i r e s :

h =: o,6i l.

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§ 5. — JAUGEAGES 855

C e l a veut d i r e q u e l a t i g e p r e n d à p e u p r è s l a v i t e s s e d u filet q u i
3

la r e n c o n t r e a u x - d e s a p r o f o n d e u r . O n p e u t , p a r le m ê m e m o y e n ,

comparer la vitesse «' de la tige, à la vitesse m o y e n n e u s u r la verti-

cale d a n s l a p r o f o n d e u r l, v i t e s s e q u i a p o u r e x p r e s s i o n a = - vdz.
I JQ
On t r o u v e a i n s i q u e l a v i t e s s e d e l a t i g e est i n f é r i e u r e à cette v i t e s s e
moyenne ; par conséquent, la vitesse prise p a r la tige, p l u s faible
que la v i t e s s e m o y e n n e d e s filets q u i l a r e n c o n t r e n t , peut être c o n -
sidérée c o m m e é t a n t é g a l e à l a v i t e s s e m o y e n n e s u r u n e p r o f o n d e u r
un peu p l u s g r a n d e q u e s a l o n g u e u r . E n f a i s a n t l e c a l c u l a v e c l e s
v a l e u r s les p l u s ordinaires des coefficients n u m é r i q u e s a et b, o n
constate q u e , p o u r a v o i r l a v i t e s s e m o y e n n e s u r t o u t e u n e v e r t i c a l e ,
depuis la s u r f a c e j u s q u ' a u f o n d , il faut d o n n e r à la t i g e lestée u n e
longueur égale à environ o,g4 de la profondeur d u cours d'eau
171. Doubles flotteurs. — P o u r m e s u r e r l a v i t e s s e en un
point s i t u é à u n e certaine profondeur au-dessous de la surface
libre, on e m p l o i e q u e l q u e f o i s u n d o u b l e flotteur. C'est un instru-
ment dont l ' i d é e r e m o n t e à L é o n a r d d e V i n c i et q u i a été e m p l o y é
par M a r i o t t o (1684). I l s e c o m p o s e d e d e u x c o r p s s o l i d e s , réunis
p a r un c o r d e a u o u fil. L ' u n d e c e s c o r p s q u i s e u l est à propre-
ment p a r l e r u n f l o t t e u r d o i t r e s t e r à l a s u r f a c e d e l ' e a u , l ' a u t r e , p l u s
lourd que l'eau, soutenu p a r le p r e m i e r et p a r l e c o r d e a u , d o i t
rester à l a p r o f o n d e u r m a r q u é e p a r l a l o n g u e u r d u fil. S i l e s d i m e n -
sions de ce d e r n i e r c o r p s s o n t g r a n d e s p a r r a p p o r t à c e l l e s d u r e s t e
de l ' a p p a r e i l , l a v i t e s s e p r i s e p a r l ' e n s e m b l e d u s y s t è m e , et q u e l ' o n
peut m e s u r e r en o b s e r v a n t le flotteur s u p é r i e u r , se r a p p r o c h e r a de
la vitesse m o y e n n e d e s filets q u e r e n c o n t r e ce c o r p s i n f é r i e u r .
Les conditions que doivent r e m p l i r les d o u b l e s flotteurs pour
donner des i n d i c a t i o n s à p e u p r è s e x a c t e s s o n t n o m b r e u s e s et d i f f i -
ciles à r é a l i s e r .
Le corps i n f é r i e u r doit être d ' u n v o l u m e r e l a t i v e m e n t g r a n d , p a r
rapport a u x a u t r e s p a r t i e s , m a i s c e p e n d a n t a s s e z p e t i t p o u r q u e l a
vitesse d u c o u r a n t s o i t s e n s i b l e m e n t l a m ê m e d a n s t o u t e s o n é t e n -
due ; il d o i t a v o i r u n p o i d s s p é c i f i q u e s u f f i s a n t p o u r s'enfoncer
rapidement, t e n d r e l e f i l , et s e m a i n t e n i r à u n e p r o f o n d e u r c o n s -
tante m a l g r é l e s t o u r b i l l o n s o u c o u r a n t s q u i t e n d r a i e n t à le f a i r e
remonter ; l e flotteur superficiel doit être le p l u s petit possible
que p o u r s o n v o l u m e s o i t n é g l i g e a b l e p a r r a p p o r t à c e l u i d u c o r p s

i . V o i r Annales des Ponts et chaussées, 1883, 2· s e m e s t r e , pages 69 et s u i v .

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inférieur, il doit cependant a v o i r une flottaison suffisante pour
m a i n t e n i r ce d e r n i e r e n é q u i l i b r e . L e fil d o i t ê t r e a s s e z m e n u p o u r
q u e l ' a c t i o n d u c o u r a n t s u r l u i s o i t n é g l i g e a b l e et a s s e z s o l i d e p o u r
p o r t e r le c o r p s i n f é r i e u r d a n s l ' a i r . C e s c o n d i t i o n s , d o n t q u e l q u e s -
unes paraissent incompatibles, sont r a r e m e n t s a t i s f a i t e s ; a u s s i les
doubles flotteurs, dont l'usage s'explique par l a f a c i l i t é et l a
p r o m p t i t u d e avec lesquelles on p e u t l e s é t a b l i r et l e s o b s e r v e r , ne
donnent-ils q u e des résultats fort sujets à c a u t i o n , surtout lorsque
l a v i t e s s e et l a p r o f o n d e u r sont g r a n d e s . L e s c a u s e s d'erreur, qui
croissent avec la profondeur, peuvent enlever toute valeur aux
o b s e r v a t i o n s f a i t e s p a r ce p r o c é d é e x p é d i t i f . E n effet, l o r s q u e la
profondeur e s t g r a n d e , l e fil, s i m e n u q u ' i l s o i t , n ' e s t p l u s n é g l i -
g e a b l e , et l a v i t e s s e r é e l l e m e n t p r i s e p a r l ' e n s e m b l e est b e a u c o u p
p l u s g r a n d e q u e c e l l e d u filet o ù s e t r o u v e s o n e x t r é m i t é i n f é r i e u r e .
L e c o r p s i n f é r i e u r est, en o u t r e , d é p l a c é v e r t i c a l e m e n t p a r l e s tour-
b i l l o n n e m e n t s et i l s e t r o u v e p o r t é d a n s l e s c o u c h e s s u p é r i e u r e s où
l a v i t e s s e e s t p l u s r a p i d e . L e s v i t e s s e s o b s e r v é e s d e v r a i e n t d o n c être
r é d u i t e s d a n s u n e p r o p o r t i o n d i f f i c i l e à d é t e r m i n e r , m a i s q u i peut
être très g r a n d e ' .

1T5Î. H y d r o m è t r e s . T o b e d e P i t o t . — L a vitesse des filets


liquides placés à une certaine profondeur se d é t e r m i n e p l u s exac-
tement a u moyen des hydromètres. C e s a p p a r e i l s sont de deux
s o r t e s s u i v a n t q u e la v i t e s s e d e l ' e a u e s t m e s u r é e p a r l ' i n t e r m é d i a i r e
d ' u n é q u i l i b r e statique ou d'un é q u i l i b r e d y n a m i q u e . D a n s les pre-
m i e r s , on m e s u r e l a p r e s s i o n p r o d u i t e p a r l a vitesse de l'eau sur
une surface fixe donnée ; dans les seconds on m e s u r e l a vitesse
imprimée p a r l ' e a u à des o r g a n e s m o b i l e s . L e s a p p a r e i l s les plus
usités du p r e m i e r t y p e s o n t l e s t u b e s j a u g e u r s et l e s tachomètres,
ceux du second les m o u l i n e t s .
L ' i d é e des tubes j a u g e u r s paraît due à Pitot. Il a r e m a r q u é en
1732, que si l'on plonge dans un courant un tube vertical A B
(fig. 8g) r e c o u r b é à son extrémité, ou-
nE vert a u x d e u x b o u t s de m a n i è r e à diri-
ger son extrémité inférieure à rencon-
tre du courant, l'eau s ' é l è v e d a n s ce
t u b e à u n e h a u t e u r ah — h q u i d é p e n d
t

d e l a v i t e s s e a d u filet l i q u i d e c o r r e s -

4> D
Fig. 89.
pondant
entre ces d e u x
2
u = zgh
à l'orifice B . Pitot
quantités,
supposait,
l a relation
m a i s c e l a n ' e s t p a s tout à fait
u

1. Notice sur l'emploi des doubles flotteurs, par M. Bazin. Annales des
Ponts et chaussées, 1 8 8 4 , 1 " semestre, page 554.

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exact, p a r c e q u e l a c o l o n n e l i q u i d e ab — h i qui m e s u r e l'excès de
la p r e s s i o n a u p o i n t B s u r l a p r e s s i o n h y d r o s t a t i q u e n e s e r a i t r i g o u -
r e u s e m e n t c e l l e q u i est d u e à l a v i t e s s e u d u l i q u i d e e n ce p o i n t q u e
si les filets a v a i e n t d e s t r a j e c t o i r e s r e e t i l i g n e s et p a r a l l è l e s . L a p r é -
sence du t u h e , d o n t l e s d i m e n s i o n s n e s o n t j a m a i s n é g l i g e a b l e s , a
p o u r effet d ' o b l i g e r l e s f i l e t s l i q u i d e s à s e c o u r b e r . L a p r e s s i o n s e
t r o u v e m o d i f i é e : e l l e a u g m e n t e d u c ô t é c o n v e x e et d i m i n u e d u côté
concave p a r s u i t e d e l ' a c c é l é r a t i o n normale qui intervient alors
dans son e x p r e s s i o n . On r e n d é v i d e n t cet effet d e l a c o u r b u r e des
filets en plongeant dans le c o u r a n t un tube vertical C D , non
recourbé, ou bien un tube recourbé c o m m e A B , m a i s disposé de
manière que la b r a n c h e i n f é r i e u r e soit d i r i g é e t r a n s v e r s a l e m e n t ou
perpendiculairement au courant. D a n s les d e u x c a s , la présence du
tube o b l i g e l e s filets à s e c o u r b e r e n t o u r n a n t l e u r c o n c a v i t é v e r s
son orifice ; il s ' y p r o d u i t d o n c u n e d i m i n u t i o n d e p r e s s i o n q u i s e
manifeste p a r u n a b a i s s e m e n t cd — A, : l e n i v e a u d a n s l e t u b e se
tient a u d e s s o u s d e l a s u r f a c e l i b r e . D e m ê m e , s i l ' o n p l a c e l e t u b e
r e c o u r b é d a n s l a p o s i t i o n E F , l a d é p r e s s i o n ef — h, est encore
plus a c c e n t u é e . O n c o m p r e n d d ' a i l l e u r s q u e s i a u c u n e d e c e s p e t i t e s
h a u t e u r s , Ai. A, o u A n ' e s t c e l l e q u i est due à l a v i t e s s e u, e l l e s d o i -
a

vent v r a i s e m b l a b l e m e n t p r é s e n t e r avec la quantité— un rapport


2
9
constant d o n t l a g r a n d e u r d é p e n d d e s d i m e n s i o n s et d e l a f o r m e d e
l ' a p p a r e i l . On p o u r r a d o n c , e n a p p e l a n t m u m,, m, d e s c o e f f i c i e n t s
numériques à déterminer p o u r c h a q u e tube, écrire :

— — m , A, = m, A, = m A,, t

et la m e s u r e d e l ' u n e d e c e s h a u t e u r s , e n s u p p o s a n t c o n n u l e coef-
ficient m c o r r e s p o n d a n t , donnera la vitesse du filet rencontré par
l'extrémité i n f é r i e u r e d u t u b e .
L a lecture de ces petites h a u t e u r s est très difficile : l a s u r f a c e l i b r e
d'un l i q u i d e en m o u v e m e n t e s t b i e n r a r e m e n t i m m o b i l e a u s s i t ô t q u e
les v i t e s s e s c e s s e n t d ' ê t r e f a i b l e s ; il s ' y p r o d u i t c o n s t a m m e n t de
petites o n d u l a t i o n s , d e s r i d e s , p r o v e n a n t l e p l u s s o u v e n t d e c o m p o -
santes o b l i q u e s d e s v i t e s s s e s d e s f i l e t s i n f é r i e u r s , d e p e t i t s t o u r b i l -
lons à a x e h o r i z o n t a l , d e l'effet d u v e n t , etc. L e s v a r i a t i o n s q u i se
produisent d a n s le n i v e a u d e cette s u r f a c e a u t o u r du tube sont
souvent d u m ê m e o r d r e d e g r a n d e u r q u e l e s h a u t e u r s A à m e s u r e r ,
de sorte q u e l'on n e p e u t o b t e n i r d e celles-ci qu'une valeur assez
peu a p p r o c h é e .

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1*73. T u b e de D a r e y . — D a r c y a perfectionné d ' u n e façon
t r è s h e u r e u s e l e t u b e d e P i t o t en r é u n i s s a n t , s u r u n m ô m e a p p a r e i l ,
les d e u x t u b e s A B , E F d e l a figure p r é c é d e n t e et e n l e s m u n i s s a n t
d e r o b i n e t s q u i p e r m e t t e n t d e f a i r e l e s l e c t u r e s b e a u c o u p p l u s faci^
l e m e n t . V o i c i c o m m e n t : L e s d e u x t u b e s A B , E F (fig". 90) peuvent
être f e r m é s s i m u l t a n é m e n t a u m o y e n d ' u n m ê m e r o b i n e t R placé
v e r s l e u r p a r t i e i n f é r i e u r e . I l s s o n t e n o u t r e r é u n i s p a r le h a u t , et
s u r l a p a r t i e s u p é r i e u r e c o m m u n e est p l a c é u n a u t r e r o b i n e t S p e r -
m e t t a n t d ' é t a b l i r o u d ' i n t e r c e p t e r l a c o m m u n i c a t i o n d e cette p a r t i e
s u p é r i e u r e avec l ' a t m o s p h è r e . L e s d e u x parties
i n f é r i e u r e s r e c o u r b é e s , t e r m i n é e s en B et en F ,
é t a n t d a n s l e p r o l o n g e m e n t l ' u n e d e l ' a u t r e , on
A
d e s c e n d l ' a p p a r e i l d a n s le c o u r a n t d e manière
que la direction B F s o i t p a r a l l è l e à celle de l'écou-
lement : le robinet R étant o u v e r t , les deux
b
tubes fonctionnent comme n o u s v e n o n s d e le
dire ; le niveau m o n t e d a n s le p r e m i e r , d'une
c e r t a i n e h a u t e u r ab = h , l et s ' a b a i s s e , d a n s le
s e c o n d , d e ef = h . s Que l'on f e r m e le robinet R
et l ' o n p o u r r a r e t i r e r l ' i n s t r u m e n t de l'eau et
lire avec toute l a p r é c i s i o n p o s s i b l e la différence
de n i v e a u d a n s l e s d e u x t u b e s ; ce s e r a , a v e c n o s
L
B=*^- ^F notations, h i - J - A , . A u l i e u d ' o p é r e r a i n s i , on
0°- peut encore, sans retirer do l ' e a u l'appareil,
o u v r i r le r o b i n e t S , a s p i r e r a v e c l a b o u c h e l ' a i r q u i s e t r o u v e a u - d e s -
s u s d e s n i v e a u x 6, y ; c e s d e u x n i v e a u x s ' é l è v e r o n t d ' u n e même
q u a n t i t é , a r r i v e r o n t en b', f ' , et l ' o n p o u r r a l e s a m e n e r t o u s deux
a s s e z h a u t a u - d e s s u s d u n i v e a u d u c o u r a n t p o u r q u e l a l e c t u r e de
l e u r d i f f é r e n c e p u i s s e s e f a i r e f a c i l e m e n t . U n e é c h e l l e g r a d u é e se
t r o u v e p l a c é e , d a n s ce b u t , e n t r e l e s d e u x t u b e s .
L o r s q u e l ' o n o p è r e a v e c le t u b e d e P i t o t , l ' é q u i l i b r e n e s ' é t a b l i t
q u ' a p r è s un g r a n d n o m b r e d ' o s c i l l a t i o n s . C'est afin de les r é d u i r e
q u e D a r c y a d o n n é un très f a i b l e d i a m è t r e ( o ™ o o i 5 ) à l a partie infé-
r i e u r e et r e c o u r b é e d e s t u b e s , t a n d i s q u e d a n s l a p a r t i e a t t e i n t e p a r
m
l e s n i v e a u x , l e d i a m è t r e est b e a u c o u p p l u s g r a n d ( o o i ) .
L a h a u t e u r h, -\--h 3 é t a n t a i n s i m e s u r é e et d é s i g n é e s i m p l e m e n t
par A, l e s é q u a t i o n s p r é c é d e n t e s l a r e l i e n t à l a v i t e s s e u p a r l ' e x -
pression :

A = A , 4 - A = — f— 3 +

qui peut prendre la forme :

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K étant u n c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e = 1/ -—— qui dépend comme
V m, - f m s

m l et rn de l a f o r m e et d e s d i m e n s i o n s d e l ' a p p a r e i l
s et q u i , u n e
fois d é t e r m i n é p o u r c h a q u e i n s t r u m e n t , d o n n e r a l a v i t e s s e u c o r r e s -
pondant à une h a u t e u r h.
P o u r d é t e r m i n e r ce c o e f f i c i e n t K o n fait m o u v o i r l ' i n s t r u m e n t en
ligne droite d a n s u n e eau tranquille avec une vitesse constante
connue u et l ' o n o b s e r v e l a v a l e u r c o r r e s p o n d a n t e d e h. On r é p è t e
bien e n t e n d u cette o p é r a t i o n un assez g r a n d nombre de fois, a v e c
des v i t e s s e s d i f f é r e n t e s , a f i n d ' a v o i r p o u r K l a v a l e u r l a p l u s e x a c t e
p o s s i b l e *.
D a n s u n e note i n s é r é e a u x Annales des Mines (mars 1898), M. Râ-
teau a m o n t r é q u e , d a n s le c a s d e v i t e s s e s v a r i a b l e s , le t u b e d e P i t o t
(ou c e l u i d e D a r c y ) m e s u r e , n o n pas la vitesse m o y e n n e , m a i s la
moyenne des carrés des vitesses, c'est-à-dire la quantité de m o u v e -
ment m o y e n n e a u p o i n t o ù i l est p l a c é p e n d a n t l a d u r é e d e l ' e x p é -
rience. P o u r en d é d u i r e l a v i t e s s e m o y e n n e , i l f a u t y a p p l i q u e r un
coefficient q u i v a r i e s u i v a n t le d e g r é d ' i r r é g u l a r i t é d e s v i t e s s e s p a r
r a p p o r t a u t e m p s . L e c o e f f i c i e n t p a r l e q u e l d o i t être m u l t i p l i é e l a

v a l e u r d e — p o u r être é g a l e à A et q u i est d é s i g n é p l u s h a u t par

( — + — ] , a varié, d a n s les expériences de M . R â t e a u , de 1 , 0 1 2 a


V"I m,/
1,37, s ' é c a r t a n t a i n s i b e a u c o u p d e l a m o y e n n e i , i 5 q u i est q u e l q u e -
fois a d o p t é e .
M. Ritter a d o n n é , d a n s l e s Annales des Ponts et chaussées,
(1886, 2· s e r a . p . 697), l a d e s c r i p t i o n d ' u n appareil nouveau déri-
vant d u t u b e de P i t o t et q u i a s u r t o u t p o u r o b j e t l a m e s u r e des
vitesses s u p e r f i c i e l l e s . C e t i n s t r u m e n t n ' a p a s été a s s e z e m p l o y é p o u r
que l'on p u i s s e s e p r o n o n c e r s u r s a v a l e u r . I l en est d e m ê m e d ' u n e
balance de torsion p r o p o s é e p a r M . d e P e r r o d i l .
L e t u b e de P i t o t o u d e D a r c y n e p e u t p a s être f a c i l e m e n t e m p l o y é
dans les g r a n d e s p r o f o n d e u r s n i l o r s q u e l e s v i t e s s e s s o n t t r o p fai-
bles. Ou p e u t se s e r v i r a l o r s d u t a c h o m è t r e de B r ü n i n g s ou du
moulinet de W o l t m a n n .

174. T a e l i o m è t r u de Brünings. — L e tachomètre de B r ü -


nings se c o m p o s e e s s e n t i e l l e m e n t d ' u n d i s q u e A B (fig. 9 1 ) lesté à

1. On pourra utilement constater à ce sujet un article de Darcy, dans les


Annales des ponts et chaussées, 1 8 0 8 , 1 " semestre, page 3 5 4 , et le traité de
M. Bazin sur les eaux courantes, pages 44 ^ 5 I et 6 3 à 7 0 .

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s a p a r t i e i n f é r i e u r e d e m a n i è r e à ce q u ' i l s e m a i n t i e n n e d a n s u n e
p o s i t i o n v e r t i c a l e l o r s q u ' i l est p l o n g é d a n s l ' e a u et à ce q u ' i l ait un
p o i d s total e x a c t e m e n t é g a l a u p o i d s d u l i q u i d e d o n t il t i e n t l a p l a c e ,
de sorte q u ' i l n ' é p r o u v e a u c u n e t e n d a n c e à m o n t e r ni à descendre.

Fis. !)'•

U n fil F C a t t a c h é à s o n c e n t r e et d ' a u t r e s fils D A , D B , a t t a c h é s à s o n


p o u r t o u r l e m a i n t i e n n e n t d a n s u n e direction p e r p e n d i c u l a i r e au cou-
r a n t . L e fil C F p a s s e s u r u n e p o u l i e à a x e h o r i z o n t a l 0 , s e r e t o u r n e
v e r t i c a l e m e n t e n F E et v i e n t , a u - d e s s u s d u n i v e a u de l ' e a u s e fixer
à u n d y n a n o m è t r e très s e n s i b l e dont les m o u v e m e n t s sont a m p l i -
fiés p a r u n e a i g u i l l e q u i s e m e u t sur un cadran d i v i s é . L'effort
e x e r c é p a r l e c o u r a n t s u r l e d i s q u e c r o î t a v e c l a v i t e s s e et l'on c o m -
p r e n d q u e l'on ait p u , p a r des e x p é r i e n c e s p r é a l a b l e s , g r a d u e r l'ins-
t r u m e n t et i n s c r i r e s u r l e c a d r a n l e s v i t e s s e s c o r r e s p o n d a n t aux
efforts e x e r c é s , c ' e s t - à - d i r e a u x d é p l a c e m e n t s d u d y n a m o m è t r e .
L ' a x e O est s u s p e n d u à u n e c o r d e K q u i p e r m e t d e l e p l a c e r à l a
h a u t e u r convenable. L a chape de la poulie porte une douille H qui
p e u t g l i s s e r l e l o n g d ' u n e t i g e v e r t i c a l e q u e l ' o n p l a c e u n p e u en
a m o n t d u p o i n t d o n t o n v e u t o b s e r v e r l a v i t e s s e . E l l e est m a i n t e n u e
h o r i z o n t a l e p a r u n c o n t r e p o i d s P . L a t i g e v e r t i c a l e p a s s a n t d a n s la
d o u i l l e H p e u t être r e m p l a c é e p a r u n e c o r d e f i x é e a u f o n d p a r u n e
a n c r e o u u n c o r p s m o r t . L a p r é s e n c e , i m m é d i a t e m e n t en a m o n t d u
p o i n t à o b s e r v e r , d e l a p o u l i e et d e l a t i g e i n t r o d u i t b i e n u n e l é g è r e
perturbation d a n s l ' é c o u l e m e n t , m a i s il s u f f i t q u e l a l o n g u e u r F C
d u fil soit é g a l e à d e u x à trois fois l a l a r g e u r d u d i s q u e p o u r que
cette p e r t u r b a t i o n ne produise sur la vitesse observée qu'un effet
absolument négligeable.

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17». M o u l i n e t de W o l t m a n n . — L e moulinet de W o l t -
m a n n se c o m p o s e e s s e n t i e l l e m e n t d ' u n a x e h o r i z o n t a l A B (fig-. 92J,
portant à son e x t r é m i t é d e u x ou q u a t r e ailettes C C d i s p o s é e s o b l i -
quement sur sa direction. Cet a p p a r e i l est m o n t é s u r u n e t i g e v e r t i -
cale M N q u e l'on fait r e p o s e r s u r le fond d u lit d u
c o u r a n t ; l ' a x e A B p e u t s e d é p l a c e r à v o l o n t é de-
m a n i è r e à p o u v o i r être m i s à u n e h a u t e u r q u e l -
c o n q u e a u - d e s s u s d u f o n d . S i on le d i r i g e d a n s
le s e n s d u c o u r a n t , les filets l i q u i d e s rencon-
il t r a n t e s palettesC l e u r i m p r i m e r o n t u n e vitesse
p r o p o r t i o n n e l l e à l a l e u r , si l'on fait a b s t r a c t i o n
d u frottement, ou un peu m o i n d r e en t e n a n t
c o m p t e d e cette r é s i s t a n c e . I l s u f f i r a d e m e s u r e r
la vitesse de rotation de l ' a x e A B p o u r , en la
m u l t i p l i a n t p a r un coefficient n u m é r i q u e s p é -
c i a l , en d é d u i r e l a v i t e s s e m o y e n n e d e s f i l e t s
qui rencontrent les ailettes q u e l'on regarde
c o m m e é t a n t c e l l e d u filet q u e r e n c o n t r e l ' a x e .
L a vitesse de l ' a x e A B se m e s u r e p a r l ' o b s e r v a t i o n du n o m b r e n
de t o u r s q u ' i l fait d a n s u n t e m p s d é t e r m i n é , u n e s e c o n d e p a r e x e m p l e .
L ' o b s e r v a t i o n p o r t e , b i e n e n t e n d u , s u r u n t e m p s a s s e z l o n g et l'on
divise le n o m b r e total de tours par celui des secondes. Dans
l ' a p p a r e i l d e W o l t m a n n , l ' a x e A B p o r t e u n e v i s s a n s fin q u i p e u t
engrener avec une roue dentée s e r v a n t de c o m p t e u r de t o u r s ; u n
enclenchement spécial, m a n œ u v r é du haut au moyen d'une corde,
permet de p r o d u i r e l ' e n g r è n e m e n t de l a r o u e dentée ou de l a r e n d r e
indépendante de la v i s . On doit, p o u r chaque lecture, r e t i r e r -de
l'eau l ' i n s t r u m e n t . C e t t e o b l i g a t i o n , a i n s i q u e c e l l e d e m a i n t e n i r l a
corde b i e n t e n d u e p e n d a n t t o u t e l a d u r é e d e c h a q u e o p é r a t i o n , r e n d
l a m a n œ u v r e d e l ' i n s t r u m e n t a s s e z i n c o m m o d e ; en o u t r e , l e f r o t t e -
ment des e n g r e n a g e s a p o u r c o n s é q u e n c e de f a u s s e r les résultats.

176. Perfectionnement apporté p a r M. Harlacher.


— M . H a r l a c h e r , p r o f e s s e u r à l'école p o l y t e c h n i q u e de P r a g u e , a eu
l'idée de s u p p r i m e r t o u s c e s e n g r e n a g e s et d e c o m p t e r l e s t o u r s de
l'axe p a r l'intervention d'un c o u r a n t électrique. A c h a q u e t o u r un
contact s e p r o d u i t , u n c o u r a n t p a s s e et v i e n t a u d e h o r s , s e m a n i f e s t e r
soit p a r u n e m a r q u e i n s c r i t e , c o m m e d a n s l ' a p p a r e i l t é l é g r a p h i q u e
de M o r s e , s u r u n e b a n d e d e p a p i e r q u i s e d é r o u l e , s o i t en laissant
avancer d'une dent la r o u e d'un compteur de tours. L e s lectures
peuventainsi se faire à tout m o m e n t , à l ' a i r , s a n s q u e l'on ait b e s o i n
de d é p l a c e r l ' a p p a r e i l , et p r e s q u e t o u s l e s f r o t t e m e n t s s e trouvent

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s u p p r i m é s . G r â c e à ce p e r f e c t i o n n e m e n t , le m o u l i n e t est d e v e n u
b e a u c o u p p l u s c o m m o d e et p l u s e x a c t .
L a relation entre l a v i t e s s e m o y e n n e u d e s filets rencontrés par
l ' a p p a r e i l et l e n o m b r e n d e t o u r s p a r s e c o n d e est d e l a f o r m e :

u = An + B ,

A et B é t a n t d e s c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s s p é c i a u x à c h a q u e instru-
m e n t et à d é t e r m i n e r p a r u n t a r a g e . O n o p è r e , c o m m e p o u r le tube
j a u g e u r , en i m p r i m a n t a u m o u l i n e t u n e v i t e s s e h o r i z o n t a l e c o n n u e
dans une eau en r e p o s . M . H a r l a c h e r se s e r v a i t , p o u r cela, d'un
wagon roulant sur des rails établis sur pilotis au milieu d'une
p i è c e d ' e a u et a u - d e s s o u s d u q u e l é t a i t s u s p e n d u l ' i n t r u m e n t . 11 a
constaté qu'en g é n é r a l l e c o e f f i c i e n t B est p e t i t p a r r a p p o r t à A et
q u e l ' o n ne c o m m e t p a s u n e e r r e u r a p p r é c i a b l e , s u r t o u t s i le n o m -
bre n de tours est un p e u g r a n d , en b o r n a n t l a f o r m u l e h. s o n p r e -
m i e r terme : u — A n . B a u m g a r t e n tarait le m o u l i n e t de W o l t m a n n
en l ' a t t a c h a n t à l'extrémité d'une l o n g u e p e r c h e h o r i z o n t a l e dont
l'autre e x t r é m i t é était m a i n t e n u e fixe s u r u n a x e v e r t i c a l . L e m o u -
linet décrivait a i n s i , d a n s l'eau en r e p o s , u n e g r a n d e circonférence.

M . R â t e a u , d a n s la note citée p l u s h a u t , a m o n t r é q u e la f o r m u l e
s ' a c c o r d e m i e u x a v e c l e s o b s e r v a t i o n s l o r s q u ' o n l a c o m p l è t e p a r un
t e r m e c o n t e n a n t l a v i t e s s e en d é n o m i n a t e u r ; i l é c r i t a l o r s :

u = An + B + - .
u
L e c o e f f i c i e n t B est n u l o u n é g l i g e a b l e d a n s l a p l u p a r t d e s c a s ;
i l en est de m ê m e d u dernier terme dès que la vitesse dépasse
m m
o , 5 o o u i ,oo par seconde.

1 7 7 . Calent d u débit a u m o y e n des vitesses mesu-


r é e s . — A u m o y e n de l'un des a p p a r e i l s q u i viennent d'être décrits,
on p o u r r a d o n c t o u j o u r s m e s u r e r la vitesse en un point quelconque
de la section t r a n s v e r s a l e d u c o u r s d ' e a u ; il f a u d r a ensuite en
d é d u i r e le d é b i t , et cette d e r n i è r e o p é r a t i o n s e r a , c o m m e i l a été d i t ,
d'aulant plus exacte que la vitesse aura été mesurée en un plus
grand nombre de points c o n v e n a b l e m e n t c h o i s i s .
On p e u t , p o u r u n j a u g e a g e a p p r o x i m a t i f , s e c o n t e n t e r d e m e s u r e r
la vitesse V au m i l i e u de l a surface l i b r e , q u i diffère peu d e l à vitesse
m a x i m u m . On c a l c u l e a l o r s la v i t e s s e m o y e n n e U p a r u n e f o r m u l e
e m p i r i q u e , celle de P r o n y p a r e x e m p l e (n° I I I ) , ou b i e n tout s i m -
p l e m e n t en p r e n a n t U — o,8o V , o u = o,85 V , ou m ê m e = 0,90 V .
L e coefficient à a d o p t e r , c o m p r i s e n t r e 0,80 et 0,90, doit être d ' a u -

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tant p l u s petit q u e l e f o n d d u c o u r s d ' e a u e s t p l u s i r r é g u l i e r et q u e
le c o u r s d ' e a u est p l u s é t r o i t . C'est donc p o u r les cours d'eau très
l a r g e s et à f o n d t r è s u n i q u e l ' o n p r e n d r a i t U = 0,90 V . L a v i t e s s e
moyenne U ainsi c a l c u l é e se m u l t i p l i e p a r l ' a i r e de la section t r a n s -
versale m o y e n n e relevée d a n s l'étendue dans laquelle les observa-
tions ont été f a i t e s , s i l a v i t e s s e V a été m e s u r é e au moyen d'un
flotteur. II f a u t a l o r s , c o m m e on l'a dit, q u e la portion de c o u r s
d'eau o b s e r v é e a i t u n e f o r m e a u s s i r é g u l i è r e q u e p o s s i b l e , m a i s i l
n'en e x i s t e p a s m o i n s quelques différences entre les surfaces des
diverses sections t r a n s v e r s a l e s . On en r e l è v e u n n o m b r e suffisant,
on en c a l c u l e l e s a i r e s et o n p r e n d l a m o y e n n e .

On o b t i e n t u n r é s u l t a t p l u s e x a c t en m e s u r a n t l e s v i t e s s e s s u p e r -
ficielles en u n certain n o m b r e de points équidistants de la l i g n e
d'eau. On d i v i s e a l o r s l ' a i r e d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e p a r d e s v e r t i -
cales e q u i d i s t a n t e s en u n m ô m e n o m b r e d e p a r t i e s a u m i l i e u d e s -
q u e l l e s on a m e s u r é l a v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e . O n n e s e t r o m p e g é n é -
r a l e m e n t p a s b e a u c o u p en a d m e t t a n t q u e l a v i t e s s e m o y e n n e s u r l a
verticale m e n é e a u - d e s s o u s d u p o i n t o ù e l l e a été m e s u r é e e s t d e
o,84 à o , 8 5 d e l a v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e , et en a p p l i q u a n t la vitesse
moyenne ainsi calculée à l'élément d'aire limité p a r les d e u x verti-
cales v o i s i n e s .
L e résultat est e n c o r e p l u s e x a c t si, a u lieu de se contenter de
mesurer l e s v i t e s s e s s u p e r f i c i e l l e s , on m e s u r e directement, au
m o y e n d e b â t o n s l e s t é s a y a n t u n e l o n g u e u r d ' e n v i r o n 0,92 à o,o,4
de l a p r o f o n d e u r , la vitesse m o y e n n e sur chaque verticale. Les
vitesses p r i s e s p a r c e s b â t o n s l e s t é s et o b s e r v é e s d i r e c t e m e n t , rem-
placent c e l l e s q u e l ' o n c a l c u l e r a i t , c o m m e il v i e n t d ' ê t r e d i t , en se
servant de l ' o b s e r v a t i o n de vitesses superficielles. E n mesurant
simplement, au m o y e n d'un bâton lesté, la vitesse m o y e n n e sur la
verticale d u m i l i e u d u c o u r a n t , o n p e u t l a p r e n d r e à t r è s p e u p r è s
p o u r l a v i t e s s e m o y e n n e U d a n s t o u t e l a s e c t i o n l o r s q u e c e l l e - c i est
très l a r g e . P o u r l e s c o u r s d ' e a u d e d i m e n s i o n r e s t r e i n t e , o n l a m u l -
tipliera p a r u n coefficient d e r é d u c t i o n q u i ne d e v r a p a s être infé-
r i e u r à o , g o , si l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e n e p r é s e n t e pas d'irrégula-
rités t r o p p r o n o n c é e s et si e l l e s e r a p p r o c h e de l a f o r m e d ' u n s e g -
ment d e c e r c l e o u d ' u n trapèze.
E n f i n , l o r s q u e l ' o n v o u d r a a v o i r u n j a u g e a g e e x a c t , il s e r a n é c e s -
saire de m e s u r e r , a u m o u l i n e t , a u t a c h o m è t r e o u a u t u b e j a u g e u r , l e s
vitesses en u n g r a n d n o m b r e d e p o i n t s d ' u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e b i e n
r é g u l i è r e ; c e s p o i n t s s e r o n t en g é n é r a l é q u i d i s t a n t s d a n s l e s e n s h o r i -
zontal et d a n s l e s e n s v e r t i c a l ; i l s s e t r o u v e r o n t , p a r c o n s é q u e n t ,
aux s o m m e t s de r e c t a n g l e s j u x t a p o s é s . L e s m é d i a n e s de tous ces

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r e c t a n g l e s d i v i s e r o n t l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e en d ' a u t r e s rectangles
q u i , s u r l e s b o r d s , d e v i e n d r o n t d e s t r i a n g l e s o u d e s t r a p è z e s , et à
T a i r e de c h a c u n de ces é l é m e n t s de la section on a p p l i q u e r a la
v i t e s s e m e s u r é e a u p o i n t c e n t r a l c o r r e s p o n d a n t . L a s o m m e d e tous
les produits donnera le débit du c o u r s d'eau.
C e t t e o p é r a t i o n d u j a u g e a g e est, c o m m e o n v o i t , a s s e z l o n g u e , et
i l est n é c e s s a i r e q u e p e n d a n t t o u t e s a d u r é e , le r é g i m e d u cours
d ' e a u r e s t e p e r m a n e n t . C e t t e c o n d i t i o n est s o u v e n t d i f f i c i l e à r é a l i s e r ,
et c'est u n e d e s r a i s o n s p o u r l e s q u e l l e s o n s e c o n t e n t e s o u v e n t d ' o p é -
rations un p e u m o i n s exactes, m a i s p l u s r a p i d e s .

1 7 8 . M é t h o d e de c a l c u l de M . l l a r l â c h e r . — M . Harla-
c h e r a i n d i q u é , p o u r c a l c u l e r le d é b i t d'un c o u r s d'eau, l o r s q u e l'on
a m e s u r é l e s v i t e s s e s en un g r a n d nombre d e p o i n t s d ' u n e section
transversale, une méthode basée sur l'emploi des appareils plani-
m é t r i q u e s et q u ' i l e s t i n t é r e s s a n t de connaître S u p p o s o n s qu'en
c h a q u e point de la section transversale considérée nous portions,
sur la n o r m a l e a u p l a n d e cette s e c t i o n , u n e l o n g u e u r é g a l e à l a
v i t e s s e en ce p o i n t ; l e s e x t r é m i t é s d e c e s l i g n e s c o n s t i t u e r o n t une
s u r f a c e c o u r b e et l e d é b i t Q s e r a é g a l a u v o l u m e c o m p r i s e n t r e : i° le
p l a n de la section t r a n s v e r s a l e ; 2 ° l a s u r f a c e l i b r e d u c o u r s d'eau ;
3° l e s p a r o i s et le f o n d d u l i t ; 4 ° l a s u r f a c e c o u r b e a i n s i ( r a c é e . L e
calcul du débit r e v i e n t d o n c à l a m e s u r e d e ce v o l u m e . D é c o m p o -
s o n s - l e en t r a n c h e s p a r d e s p l a n s é q u i d i s t a n t s , p a r a l l è l e s à c e l u i de
l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e ; l a s u r f a c e c o u r b e d o n t il v i e n t d ' ê t r e p a r l é
s e r a c o u p é e , p a r ces p l a n s , s u i v a n t d e s l i g n e s d ' é g a l e v i t e s s e dont
nous supposerons les projections tracées s u r le p l a n de la section.
L e v o l u m e total sera l a s o m m e d ' u n e série de d i s q u e s t r a p é z o ï d a u x
ayant pour bases s u c c e s s i v e s ces c o u r b e s d'égale vitesse. Si donc,
p o u r c h a c u n d e ces d i s q u e s , o n m e s u r e , a u p l a n i m è t r e , l a s u r f a c e
des d e u x b a s e s verticales qui le limitent, le v o l u m e du disque sera
é g a l à l a d e m i - s o m m e de ces d e u x s u r f a c e s m u l t i p l i é e p a r l'équi-
d i s t a n c e d e s p l a n s v e r t i c a u x d e d i v i s i o n , et l a s o m m e d e s v o l u m e s
s e r a le d é b i t c h e r c h é .

L o r s q u e l ' o n c o n n a î t l a v i t e s s e m o y e n n e s u r u n g r a n d n o m b r e de
verticales parallèles, soit qu'on les ait d é t e r m i n é e s au moyen de
b â t o n s lestés ou p a r l'observation d'une ou de p l u s i e u r s vitesses sur
c h a q u e v e r t i c a l e , c o m m e il a été d i t , l e c a l c u l d u d é b i t s e r é d u i t à
u n e s i m p l e q u a d r a t u r e et p e u t s ' e f f e c t u e r a u p l a n i m è t r e d e la m a n i è r e

i. Die Messungen in der Elbe und Donau, und die hydrometrischen Apparate
and Metkoden des Verjassers, Leipzig, 1 8 8 1 .

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suivante. Soit A B C (fig. o3) la section t r a n s v e r s a l e considérée. S i o
est la v i t e s s e m o y e n n e s u r u n e v e r t i c a l e q u e l c o n q u e K L d o n t l a p r o -
f o n d e u r K L s o i t a p p e l é e s et l a d i s t a n c e A K , à l ' o r i g i n e d u profil,
d é s i g n é e p a r y, l e d é b i t Q sera
exprimé par

Q = j vzdy,
/ F ? \
M ;p j l'intégrale étant prise dans toute
l'étendue de l a s e c t i o n . S u r une
i \ \ | ' L
K horizontale D E é g a l e à la l a r g e u r
d e l a s u r f a c e l i b r e , m e n o n s en c h a -
S t î

q u e p o i n t , tel q u e F , u n e v e r t i c a l e
F H é g a l e à la vitesse m o y e n n e v
„. " „ s u r la verticale c o r r e s p o n d a n t e K L
de la section transversale, le
lieu des s o m m e t s I I de ces o r d o n n é e s , o u la c o u r b e D H E s e r a l a
courbe des vitesses m o y e n n e s s u r les v e r t i c a l e s , s u p p o s é e connue.
Du point F c o m m e centre a v e c F H p o u r r a y o n , d é c r i v o n s u n quart
de c i r c o n f é r e n c e H N , o u s i m p l e m e n t p r e n o n s s u r l ' h o r i z o n t a l e D E
la l o n g u e u r F N — F I I , et p r o j e t o n s l e p o i n t N en P s u r l a l i g n e A C
représentant la surface l i b r e . A p a r t i r d u point K , p r e n o n s K M é g a l e
à une l o n g u e u r c o n s t a n t e a r b i t r a i r e a, q u i s e r a o u l ' u n i t é d e lon-
g u e u r o u u n e f r a c t i o n s i m p l e d e cette u n i t é , j o i g n o n s M L , et p a r l e
point P m e n o n s P Q p a r a l l è l e à M L j u s q u ' à s a r e n c o n t r e en Q a v e c
la verticale K L p r o l o n g é e a u b e s o i n ; l a l o n g u e u r K Q s e r a é g a l e à
KP
K L X — ou, puisque K P = F H , nous aurons K O . L e débit Q
KM

sera ainsi
insi e x p r i m é p a r Q — a J'líQ.dy. L e l i e u d e s p o i n t s Qs e r a u n e

c o u r b e A Q C , q u e l ' o n t r a c e r a p a r p o i n t s , et d o n t l a s u r f a c e A Q C ,
mesurée au p l a n i m è t r e , d o n n e r a l a v a l e u r de l ' i n t é g r a l e q u ' i l suffira
de m u l t i p l i e r p a r a p o u r o b t e n i r l e d é b i t c h e r c h é Q.
Cette m é t h o d e c o n s i s t e s i m p l e m e n t , c o m m e on l e v o i t , à s u b s t i t u e r
le c a l c u l d ' u n e s u r f a c e à c e l u i d ' u n v o l u m e en e f f e c t u a n t graphi-
quement le p r o d u i t d e s d e u x d i m e n s i o n s de c h a c u n e de ses s e c t i o n s
rectangulaires.

1 7 9 . P r é c a u t i o n s g é n é r a l e s à p r e n d r e d a n s les opé-
r a t i o n s de j a u g e a g e . — On ne saurait trop insister s u r la
nécessité, l o r s q u e l ' o n v e u t c a l c u l e r l a v i t e s s e m o y e n n e p a r l ' o b s e r -
vation de f l o t t e u r s s u p e r f i c i e l s , de c h o i s i r u n e portion de cours

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d ' e a u b i e n r é g u l i è r e d a n s s a f o r m e l o n g i t u d i n a l e et t r a n s v e r s a l e . C ' e s t
à cette s e u l e c o n d i t i o n q u e l e s r a p p o r t s e n t r e l a v i t e s s e m o y e n n e et
la vitesse superficielle restent c o m p r i s entre les l i m i t e s indiquées.
M a i s il n ' e s t p a s m o i n s i m p o r t a n t q u e l a f o r m e r é g u l i è r e d e l a p a r t i e
d u c o u r s d ' e a u o ù se font les o b s e r v a t i o n s f a s s e suite à u n e autre,
a u s s i r é g u l i è r e et d e m ê m e f o r m e , c a r ce n ' e s t p a s immédiatement
à c h a q u e v a r i a t i o n d e f o r m e d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , q u e l a rêpt.r-
tition des v i t e s s e s s'établit s u i v a n t les lois q u i ont été indiquées.
P o u r ce m o t i f , a i n s i q u e l e f a i t o b s e r v e r M . d e C a l i g n y i l y a des
r a i s o n s de p e n s e r q u e le r a p p o r t de la vitesse m o y e n n e à celle d u
m i l i e u de la surface de l'eau d a n s u n canal où le m o u v e m e n t est
p e r m a n e n t , p e u t être p l u s g r a n d si l a l o n g u e u r d u c a n a l est petite
p a r r a p p o r t à s e s d i m e n s i o n s t r a n s v e r s a l e s q u e s i e l l e est b e a u c o u p
plus grande.

i. Hydraulique, i™ partie, page 1 5 7 .

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CHAPITRE VII

MOUVEMENT NON PERMANENT


i . Généralités. — | a. Crues des cours d'eau. — §3. Prévision
des crues. — § 4· Atténuation des effets des crues.

GÉNÉRALITÉS.

180. Formule générale pour la valeur moyenne, sur


une s o e t h m . île t o u t e d é r i v é e c o m p l è t e p a r r a p p o r t a u
t e m p s . — L ' é t u d e d u m o u v e m e n t n o n p e r m a n e n t des l i q u i d e s est
beaucoup p l u s c o m p l i q u é e q u e celle du m o u v e m e n t p e r m a n e n t ; les
simplifications q u e n o u s a v o n s a d m i s e s a u chapitre II p o u r l'éva-
luation d u f r o t t e m e n t et d e s d i v e r s e s q u a n t i t é s q u i f i g u r e n t d a n s l e s
équations n e p o u r r a i e n t p l u s ê t r e a d m i s e s o u e l l e s n e c o n d u i r a i e n t
qu'à des r é s u l t a t s t r o p é l o i g n é s d e l a r é a l i t é . I l f a u t donc serrer la
question d ' u n peu plus près. J e ne puis a v o i r la prétention d'en
donner ici u n e é t u d e c o m p l è t e et d é t a i l l é e , m a i s j ' e s s a i e r a i a u m o i n s
de m o n t r e r c o m m e n t e l l e a été a b o r d é e et r é s o l u e p a r M . D o u s s i -
nesq, d ' a b o r d d a n s s o n Essai sur la théorie des eaux courantes
puis d a n s s e s d e u x m é m o i r e s d e 1807 s u r Y Ecoulement tourbillon-
nant et tumultueux des liquides.
J'admettrai toujours q u e le m o u v e m e n t d u l i q u i d e ait lieu par
filets p a r a l l è l e s o u s e n s i b l e m e n t parallèles, de m a n i è r e que l'on
puisse, à u n e p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n , n é g l i g e r , c o m m e n o u s l ' a v o n s
fait a u n° 24, l e s c o m p o s a n t e s t r a n s v e r s a l e s v, w d e s v i t e s s e s d e s
molécules devant l a c o m p o s a n t e u d i r i g é e d a n s le sens du m o u v e -
ment, a i n s i q u e l e u r s d é r i v é e s v', w'. E t j ' é t a b l i r a i d ' a b o r d u n e f o r -
mule générale d o n n a n t l a v a l e u r m o y e n n e , s u r u n e section trans-

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versale d'un courant fluide, do la dérivée complète p a r rapport au
t e m p s , o ' , d ' u n e f o n c t i o n c o n t i n u e q u e l c o n q u e ^p, d e s q u a t r e varia-
b l e s x, y, z, t. C e t t e f o r m u l e s ' a p p l i q u e a u x fluides é l a s t i q u e s a u s s i
b i e n q u ' a u x l i q u i d e s ; et i l y a l i e u d ' y f a i r e f i g u r e r l a d e n s i t é p,
constante o u variable, de chaque particule.
Considérons, à l'époque t, toutes les particules m = pdudx com-
p r i s e s e n t r e d e u x .sections v o i s i n e s to et tu' d o n t l e s a b a i s s e s s o n t v o i -
s i n e s et c o n s t a n t e s , x e l x -f- Ax. F o r m o n s l a s o m m e 5_mcp d e s p r o -
d u i t s d e c h a c u n e d e c e s m a s s e s p o u r l a v a l e u r c o r r e s p o n d a n t e d e In
f o n c t i o n d o n n é e q u e l c o n q u e ro ; n o u s a v o n s é v i d e m m e n t

_Cmcp — I dx I ptpc
•> x J M

A p p e l o n s csi l a v a l e u r , à l ' é p o q u e t -(- dl, d e l a f o n c t i o n o p o u r l a


particule m et c h e r c h o n s à é v a l u e r l a s o m m e E m D , . L a r a a s s c S m ,
q u i à l ' é p o q u e t s e t r o u v a i t e n t i è r e m e n t c o m p r i s e e n t r e les d e u x sec-
t i o n s co et o>', s e c o m p o s e r a , à l ' é p o q u e t -f- dt, d e l a t r a n c h e fluide
q u i s e r a c o m p r i s e e n t r e c e s d e u x s e c t i o n s et q u i d o n n e r a d e s élé-
ments d'intégrale dxp^du>, d i m i n u é e d u fluide e n t r é p a r c h a q u e élé-
m e n t du> d e l a p r e m i è r e s e c t i o n , d o n t l a m a s s e s e r a , p o u r chacun,
p(udl)dtj) et q u i d o n n e r a d e s é l é m e n t s d ' i n t é g r a l e —dl p u a dis>, et
a u g m e n t é e d u fluide s o r t i d e l a m ô m e m a n i è r e p a r c h a q u e é l é m e n t
dm' d e l a s e c o n d e s e c t i o n et f o u r n i s s a n t d e s é l é m e n t s dt a u y du'. L a
s o m m e cherchée sera ainsi

E'rc'fi ~f Jx
dx
Jw '
f pep du + dt[
vu'
Ç citadin'— Çpu>f
Jw '

La d i f f é r e n c e d e s d e u x d e r n i è r e s i n t é g r a l e s e s t p r é c i s é m e n t ce
dont s'accroît l a dernière lorsqu'on passe de l'abscisse x à l'abscisse
x -f- A x ; o n p e u t d o n c é c r i r e :

Smtpj = / dx[^J peseta) + dt -— / putfduj

O r l a d i f f é r e n c e S m » , — 2 m y d i v i s é e p a r dt v a u d r a é v i d e m m e n t
et cette s o m m e a p o u r e x p r e s s i o n

f x -f- Kx r ,
Sms' = / dx f pcpffoj.
Jx Jw

E f f e c t u a n t l e c a l c u l et l a s u b s t i t u t i o n e t s u p p o s a n t Ax infiniment
p e t i t , il v i e n t l a r e l a t i o n c h e r c h é e

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L o r s q u ' i l s ' a g i t d e l i q u i d e s , l a d e n s i t é p e s t c o n s t a n t e et l ' o n p e u t
écrire s i m p l e m e n t , en d i v i s a n t t o u s l e s t e r m e s p a r p :

0) ffd<*=£ j<id<*+£fu<td<*, t

ou :

OTLtp'
'
= -.—
u dt J '
f odai + - . — / " d m
a dxj
;

étant e n t e n d u q u e les intégrales doivent s'étendre à toute la sec-


tion t r a n s v e r s a l e d u c o u r a n t l i q u i d e , p e r m a n e n t o u n o n permanent.
T e l l e est l a f o r m u l e g é n é r a l e q u e M . B o u s s i n e s q a é t a b l i e et q u i
s ' a p p l i q u e à - t o u t e f o n c t i o n <p q u e l c o n q u e d e s v a r i a b l e s x, y, z, t
c a r a c t é r i s a n t le m o u v e m e n t d u l i q u i d e .
A p p l i q u o n s cette f o r m u l e g é n é r a l e (a) a u c a l c u l d e l a moyenne
de u, dont n o u s a v o n s t r o u v é l a v a l e u r a u n° 2 4 , p a g e 3 5 , d a n s le
cas du m o u v e m e n t p e r m a n e n t et p o u r c e l a , f a i s o n s œ = u, nous

2 2
obtenons, v u q u e J udto = U u ) et q u e J u du> — (i + r ) U CJ : t

,
C . , rf.Uw d.(i+ )U Mî !

/ u «cu = 1 :—•—-— .
J dt dx

D a n s le d e r n i e r t e r m e , considérons la fonction (i -(-T¡) U'OJ, d o n t


nous d e v o n s p r e n d r e l a d é r i v é e p a r r a p p o r t à x, c o m m e le produit
des d e u x f a c t e u r s (i + i\) U et U w , n o u s a u r o n s , e n e f f e c t u a n t la
différentiation :

/ u du = a, — • + u — + (i + T,) u — - + Uw- v
y ' .

J dt dt dx doc

Mais, d'après l'équation de continuité, q u i e x p r i m e la c o n s e r v a -


tion d u v o l u m e d e s é l é m e n t s l i q u i d e s , q u e n o u s a v o n s é t a b l i e au
n° 17, p a g e 2 6 , n o u s a v o n s , e n r e m a r q u a n t q u e l e d é b i t q — UGJ ;
,•1, da rf.Uw ,
1
(à) — J = O.
;
' dt~ dx

1 . Cette é q u a t i o n (3) est d u r e s t e u n e c o n s é q u e n c e i m m é d i a t e de l a f o r m u l e


générale (a) d a n s l a q u e l l e o n f a i t <p — l d ' o ù f'~ 0 . E l l e d e v i e n t a l o r s , en
effet :

— fda -i f ada
J J = o,

ou b i e n l ' é q u a t i o n (3).
dt dx

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11 e n r é s u l t e q u e d e u x d e s t e r m e s d e l a p r é c é d e n t e s e d é t r u i s e n t ; et
e n d i v i s a n t l e t o u t p a r tu i l v i e n t :

i Ç , , w , dV ITd.(i + u)U Urfu


(4) - / M'<fu = 3 T l M = — 4- U - Tr.
v
' u J dt dca w dt

•Nous n ' a v i o n s t r o u v é , a u n ° 24, q u e l e second terme d u dernier


m e m b r e . L e s d e u x a u t r e s s o n t n u l s l o r s q u e l e m o u v e m e n t est p e r -
m a n e n t e t l e d e r n i e r , affecté d u c o e f f i c i e n t t r è s p e t i t 7) e s t s o u v e n t
négligeable.
Appliquons e n c o r e cette f o r m u l e g é n é r a l e (2) a u c a l c u l d e l a
1 2
m o y e n n e de l a dérivée de u , s o i t 2 au'. E n y f a i s a n t cp = u , n o u s

obtenons, vu que fu'dtji — aU a> : 3

( „ 7 ^ = * < • + ' > " ' V - f - -

^ ' dt dx

o u , e n m e t t a n t e n é v i d e n c e c o m m e p l u s h a u t l e p r o d u i t Uto, effec-
t u a n t l a d i f f é r e n t i a t i o n d e s p r o d u i t s , r é d u i s a n t e n t e n a n t c o m p t e de
l a r e l a t i o n (3) et d i v i s a n t finalement p a r to :

2 8
(5) - I ( u ) dw = 3T0. (M ) — - A _ Z L \ _ ? — . 4 - U
dt dx
U' du
1
— ( * — - 1 )
u dt

N o u s a u r o n s à u t i l i s e r p l u s l o i n c e s d e u x r é s u l t a t s (4) et ( 5 ) .

181. Equation différentielle générale d u m o u ve-


ment d'un courant liquide, en tenant compte du frot-
t e m e n t i n t é r i e u r . — E n r a i s o n n a n t c o m m e n o u s l ' a v o n s fait a u
n° 2 5 , p a g e 3 g , nous arriverons à é t a b l i r les trois équations générales
(i4) pour déterminer le m o u v e m e n t d'un courant liquide supposé
s ' e f f e c t u e r p a r filets à p e u p r è s p a r a l l è l e s . E t l e m ê m e r a i s o n n e m e n t
n o u s f o u r n i r a l ' é q u a t i o n ( i 5 ) d e ce n u m é r o , d a n s l a q u e l l e , e u é g a r d
à ce q u e l a p e n t e I d e l a s u r f a c e l i b r e d u c o u r a n t est g é n é r a l e m e n t
p e t i t e , on p e u t r e m p l a c e r c o s I p a r l ' u n i t é . N o u s l ' é c r i r o n s d o n c

Z
(6) P = Po + Ç9 -

Q u a n t à l a p r e m i è r e d e s é q u a t i o n s (i4), elle n o u s d o n n e r a encore

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q u e n o u s s i m p l i f i e r o n s d ' a b o r d , e n r e m p l a ç a n t s i n I p a r I et e n

observant q
4
ue — - o. N o u s l ' é c r i r o n s d o n c ,
dx
g \ - F = n'.

Nous allons e s s a y e r d ' e x p r i m e r la force q u e n o u s a v o n s appelée — F .


C'est, d ' a p r è s ce q u i a été d i t à l a p a g e 4 i | l a p r o j e c t i o n , s u r l ' a x a
des a;, d e l'effort d e f r o t t e m e n t d û à l a v i t e s s e r e l a t i v e do d e u x m o l é -
cules v o i s i n e s . O r , d ' a p r è s l a n o t e d u n ° 16, p a g e 2 2 , l e s v i t e s s e s r e l a -
tives des m o l é c u l e s .ont p o u r p r o j e c t i o n s

dw du , .
- — \ - — , s u r un p l a n p a r a l l è l e à c e l u i des z x ,
dx dz
du dv , ,,,, , , . ,
— 4. — , s u r u n p l a n p a r a l l è l e a c e l u i d e s x 11 :
1 1 y
dy^dx
et s i , c o m m e n o u s l ' a v o n s a d m i s , l e s c o m p o s a n t e s « e t w s o n t n é g l i -
geables ainsi que leurs dérivées, «es projections des vitesses se

réduisent r e s p e c t i v e m e n t
à — et à ^ . I l e n r é s u l t e q u e , si l ' o n
dz dy
représente PARE u n c o e f f i c i e n t d e f r o t t e m e n t i n t é r i e u r , v a r i a b l e a v e c
le d e g r é d ' a g i t a t i o n q u i s e p r o d u i t a u p o i n t c o n s i d é r é , l e s e f f o r t s
, . . . du du , . r

c o r r e s p o n d a n t s a c e s v i t e s s e s r e l a t i v e s s e r o n t s — et E — . M a i s s u r
dz dy
la face dxdz, p e r p e n d i c u l a i r e a u x y et l a p l u s r a p p r o c h é e d e l ' o r i -
g i n e , d ' u n é l é m e n t p a r a l l é l é p i p è d e dxdydz, agit, parallèlement à
l ' a x e des X, l'effort — £ — dx dz et, s u r l a f a c e p a r a l l è l e , l ' e f f o r t
dy

[ c — 4 - — I E — \dti
d,/^dy\ dy) \ a
dx dz d o n t l a s o m m e a l g é b r i q u e
b
représente
V
la c o m p o s a n t e à f a i r e e n t r e r e n l i g n e d e c o m p t e . R a m e n é e à l ' u n i t é
de m a s s e , c ' e s t - à - d i r e d i v i s é o p a r p dx dy dz, cette c o m p o s a n t e a

ainsi p o u r v a l e u r — (- —V O n t r o u v e r a i t d e m ô m e , pV o u r l e s d e u x
dy\pdyj '
faces p e r p e n d i c u l a i r e s à l ' a x e d e s Z l a c o m p o s a n t e — | - — V C ' e s t
V 1 1
dz\pdzj
la s o m m e de c e s d e u x c o m p o s a n t e s q u e n o u s a v o n s r e p r é s e n t é e p a r
— F. Nous écrirons donc de la m a n i è r e suivante l'équation géné-
rale d u m o u v e m e n t d u c o u r a n t l i q u i d e

, ^ d / T du\ d / T du\ j u'


' dy \pg dy) dz \pg dz) g '

A cette é q u a t i o n d i f f é r e n t i e l l e i n d é f i n i e , il f a u t j o i n d r e l a c o n d i -

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t i o n q u i d o i t être s a t i s f a i t e a u c o n t o u r d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e . S i
dn r e p r é s e n t e un é l é m e n t infiniment p e t i t d e l a n o r m a l e é l e v é e en
u n p o i n t q u e l c o n q u e d u c o n t o u r d e cette s e c t i o n , et d a n s s o n p l a n ,

le frottement s e r a e x p r i m é en ce p o i n t p a r l e p r o d u i t e — et, p o u r
dn
une section transversale de forme quelconque, nous é c r i r o n s la
c o n d i t i o n l i m i t e , d ' a p r è s ce q u i a été d i t a u n° 29 p o u r l ' e x p r e s s i o n
du frottement à la paroi :

(8) p=- B >f(™,V\


e ?ff oUo

dn \w u /
D a n s c e s d e u x é q u a t i o n s (7) et (8) l e c o e f f i c i e n t d e f r o t t e m e n t e
devra recevoir la valeur que nous lui avons attribuée à ce m ê m e
n ° 29, c ' e s t - à - d i r e

()9 E=tl,%» UoF

k x \ w w/
M . B o u s s i n e s q a a p p l i q u é c e s é q u a t i o n s g é n é r a l e s et il en a tiré
une expression remarquable, que j e donnerai plus loin, p o u r le
frottement extérieur moyen dans un courant l i q u i d e de forme
q u e l c o n q u e . J e m e b o r n e r a i , en s u i v a n t e x a c t e m e n t la m ê m e m a r -
che que lui, à les appliquer au cas simple d'un canal rectangulaire
très l a r g e .

182. Cas particulier d'un c o u r a n t rectangulaire


très large. — S i n o u s considérons un courant dont la profon-
d e u r h soit constante sur toute la l a r g e u r d'une section transversale
et d o n t la largeur soit assez g r a n d e p o u r p o u v o i r être regardée
c o m m e i n d é f i n i e , c ' e s t - à - d i r e t e l l e q u e l e s t r a n c h e s c o m p r i s e s entre
d e u x p l a n s v o i s i n s , p a r a l l è l e s a u x zcc s o i e n t t o u t e s d a n s l e s m ê m e s
c o n d i t i o n s a u p o i n t de v u e de l ' é c o u l e m e n t , la c o o r d o n n é e y dispa-
r a î t , e n ce q u e l e s d é r i v é e s p a r r a p p o r t à y deviennent identique-
m e n t n u l l e s . L e coefficient de frottement i n t é r i e u r s est a l o r s cons-
t a n t et e x p r i m é p a r l a f o r m u l e s u i v a n t e :

qui est exactement celle que nous avons donnée a u n ° 2g dans


laquelle, toutefois, pour adopter des notations q u i se r a p p r o c h e n t
de celles de M . B o u s s i n e s q , n o u s avons r e m p l a c é le coefficient

A p a r ^5.. A l o r s si n o u s portons Gette v a l e u r d e e d a n s l e s d e u x


k

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é q u a t i o n s ( 7 ) et ( 8 ) en y s u p p r i m a n t l e s d é r i v é e s e n y et e n r e m a r -
quant que, p a r suite de l'identité s u p p o s é e d e s c o n d i t i o n s d ' é c o u -
lement en t o u s l e s p o i n t s d u f o n d , l a f o n c t i o n a p p e l é e f e s t é g a l e à
l'unité, ces d e u x é q u a t i o n s d e v i e n n e n t :

v'B » D'À A

Î V
_ H a„ — + I = - ,
K DZ' G
— = — - \FÏÏ «o (au f o n d ) .
DN H.
M u l t i p l i o n s t o u s l e s t e r m e s d e l a p r e m i è r e p a r dz et intégrons
de 0 à A n o u s o b t e n o n s
K \DZ/ 0 J 0 G

Mais, la n o r m a l e n à l a p a r o i d u f o n d s e c o n f o n d a v e c l a d i r e c t i o n z,
• 1 1 1 DU , , , DA
de sorte q u e l a v a l e u r d e — p o u r z — n n est a u t r e c h o s e q u e — ,
e x p r i m é e p a r l a s e c o n d e ( 1 0 ) . E n s u b s t i t u a n t , il v i e n t a p r è s r é d u c -
tions :
H
C A DU , ( 01LU'\
(»)

S'il s'agissait d'un r é g i m e u n i f o r m e dans lequel l'accélération ti


a
est n u l l e , cette f o r m u l e s e r é d u i r a i t à B « 0 = lh, et c ' e s t en s u b s t i -
tuant à l a f o i s a u c o e f f i c i e n t B u n a u t r e c o e f f i c i e n t b et à l a v i t e s s e u 0

à la p a r o i , l a v i t e s s e m o y e n n e U q u e n o u s a v o n s o b t e n u p l u s h a u t
la f o r m u l e 6 U ' = \h. S i d o n c b est l e c o e f f i c i e n t a p p l i c a b l e a u
r é g i m e u n i f o r m e , il e s t r e l i é à c e l u i q u e n o u s a v o n s a p p e l é B p a r
l'équation :
2
B«o = bU\

Dans le m o u v e m e n t v a r i é , q u e n o u s étudions, le rapport de la


vitesse m o y e n n e U à l a v i t e s s e a u f o n d u 0 est d i f f é r e n t d e c e qu'il
est d a n s le m o u v e m e n t u n i f o r m e e t c ' e s t ce r a p p o r t q u e n o u s a l l o n s
chercher à d é t e r m i n e r en f a i s a n t e n t r e r en c o m p t e l ' a c c é l é r a t i o n u'.
P o r t o n s d a n s l a p r e m i è r e é q u a t i o n ( 1 0 ) l a v a l e u r d e I t i r é e d e (11),
nous o b t e n o n s

1 D'U 1 A! — 3 1 t a '
+
( l 2 )
^ 5 « , ' D? H> ~ ~GLÎBAY~ ·

cette é q u a t i o n ne c o n t i e n t p l u s d ' a u t r e i n c o n n u e q u e la v i t e s s e u d ' u n

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f i l e t q u e l c o n q u e et s e s d é r i v é e s ; c'est d o n c l ' é q u a t i o n d u p r o b l è m e .
P o u r la traiter facilement, nous prendrons c o m m e inconnue non
pas cette v i t e s s e u, m a i s s o n e x c è s u — u 0 s u r la vitesse a u fond « , 0

et n o u s p o s e r o n s :

F
(i3) —L- ( " - « „ ) = F. +-TT-, »

en a p p e l a n t F l et F a d e u x f o n c t i o n s i n c o n n u e s d e z, d é f i n i e s p a r les
équations différentielles suivantes :

— - + - — 0 . (partout),

( l 4
^ ^ dFt

—- — — F, — o , (au fond).
dz h
d*F, ri — 3ïlu' . t
—- = . (partout).
(.5) { % \ *'
— —o , F, = o , (au f o n d ) .
dz

L'équation ( i 3 ) peut s'écrire :

, „. a kh
l 6
( ) ~ = i + W B . F , + — 7 T -
<7VB«o

ce q u i d o n n e r a l e r a p p o r t d e l a v i t e s s e e n u n p o i n t q u e l c o n q u e à l a
v i t e s s e a u f o n d l o r s q u e F , et F , s e r o n t c o n n u e s . S i l ' o n m u l t i p l i e les
t e r m e s d e cette d e r n i è r e é q u a t i o n p a r dz, q u ' o n l ' i n t è g r e ensuite de
o à h et q u e l ' o n d i v i s e l e r é s u l t a t p a r h, o n o b t i e n d r a p o u r c h a q u e
terme sa valeur moyenne sur une o r d o n n é e v e r t i c a l e , o u , ce q u i
r e v i e n t a u m ê m e , d a n s toute l a section t r a n s v e r s a l e p u i s q u e toutes
les o r d o n n é e s sont s u p p o s é e s se t r o u v e r d a n s d e s c o n d i t i o n s identi-
r
ques. E n appelant alors L la vitesse m o y e n n e de débit, on pourra
écrire

(17) - = 1 + WÔ-^Fj H ^ — 3TLF,.


a
« g)/Bu * Q

F o r t h e u r e u s e m e n t , on p e u t c a l c u l e r d e s v a l e u r s s u f f i s a m m e n t
approchées des m o y e n n e s OILFJ et 3 T L F s a n s a v o i r b e s o i n d ' i n t é g r e r
S

l e s é q u a t i o n s (I/J) et ( i G ) .
T o u t d ' a b o r d , r e m a r q u o n s q u e si l e m o u v e m e n t était u n i f o r m e ,
la fonction F i , indépendante d e l ' a c c é l é r a t i o n u' s u b s i s t e r a i t s e u l e
avec sa m ê m e valeur, tandis que la fonction F a serait toujours nulle.
D a n s un m o u v e m e n t u n i f o r m e , le s e c o n d m e m b r e de l ' é q u a t i o n ("17)

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se r é d u i r a i t d o n c à s e s d e u x p r e m i e r s t e r m e s , et d ' a p r è s cè q u e n o u s
v e n o n s de d i r e , s i b est l e c o e f f i c i e n t u s u e l q u i e n t r e d a n s l a f o r m u l e
du m o u v e m e n t u n i f o r m e e t d o n t l a d é t e r m i n a t i o n expérimentale a
été faite a v e c t o u t e l a p r é c i s i o n d é s i r a b l e , n o u s p o u v o n s é c r i r e :

I
(18) i + KYB.3ÏLF = \/^- 1

Reste à c a l c u l e r la m o y e n n e d e F . P o u r cela, a d d i t i o n n o n s les d e u x


s

premières équations ( i 4 ) e t ( i 5 ) a p r è s les a v o i r m u l t i p l i é e s respec-


tivement p a r F^dz et p a r — F^dz, n o u s o b t i e n d r o n s

d'F, d*F t F,dz SHa' — a' ,


— - F, dz - F 4 dz + —— = F, dz.
5
riz dz' h' V

S i n o u s i n t é g r o n s t o u s l e s t e r m e s e n t r e o e t h, l e s d e u x p r e m i e r s
,, . d /dFj „ d F , \ , ,
termes n u i p e u v e n t s é c r i r e — [ — - b, — ·
4 y
b, ) dz d o n n e r o n t u n e
dz\dz ' dz J
somme nulle en é g a r d a u x conditions a u x l i m i t e s ( i 4 ) et ( * 5 ) , E t
si n o u s m u l t i p l i o n s p a rh les autres termes, intégrés entre l e s
mêmes limites, n o u s obtiendrons

(19) 3 T L F , = 3 W 3 Ï L F , ^ . 7 R , ( F 1 H ' ) .

E n s u b s t i t u a n t cette v a l e u r d a n s ( 1 7 ) e t e n t e n a n t c o m p t e de (18),
il vient :

Le terme qui s u i t l ' u n i t é est p e t i t l o r s q u ' i l s ' a g i t , c o m m e nous


l'avons s u p p o s é , d ' u n m o u v e m e n t v a r i é q u i n e d i f f è r e p a s b e a u c o u p
du r é g i m e u n i f o r m e . O n p e u t d o n c , e n a p p l i q u a n t l a f o r m u l e d u
b i n ô m e , é l e v e r à l a p u i s s a n c e — 2 l e s d e u x m e m b r e s d e cette é q u a -
tion et n é g l i g e r l e s p u i s s a n c e s d e ce t e r m e s u p é r i e u r e s à l a p r e m i è r e .
a
Il vient a i n s i , en r e m p l a ç a n t a u s s i , d a n s ce t e r m e , B « 0 par sa valeur
de p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n 6 U ' :

1. On p e u t r e m a r q u e r e n p a s s a n t , a v e c M . B o u s s ï n e s q , q u e c e t t e e x p r e s s i o n
donne

^- = ^-+ k OTLTi.
Le c o e f f i c i e n t — q u e n o u s a v o n s a p p e l é C se c o m p o s e d o n c de d e u x p a r t i e s t

la p r e m i è r e , v a r i a b l e en sens i n v e r s e d u d e g r é d e r u g o s i t é des p a r o i s , Ja
seconde, i n d é p e n d a n t e de c e t t e c o n d i t i o n .

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2 k
Bu > - 6U« —
0 ^ . h \s\l F , 31L « ' _ OÏL ( F , H )"].

Il faut encore o b s e r v e r q u e , p o u r l e c a l c u l d e ce d e r n i e r terme,


petit p a r r a p p o r t a u x précédents, on peut r e m p l a c e r avec une appro-
x i m a t i o n s u f f i s a n t e , k sfb p a r k y ' B ~ , et F , d a n s l e s t e r m e s où il
t

figure c o m m e facteur, p a r - — , ce q u i revient à mettre —


u

-
k vB
' «„
a u lieu d u p r o d u i t A \ b . F j ; l a m o y e n n e de F t ou 3 1 t F j vaut alors,

au même degré d ' a p p r o x i m a t i o n , — — " ° ,et a v e c c e s s u b s t i t u t i o n s ,


=

AVBU,
l'équation précédente s'écrit :

B B ï . = AU» - , ? p=JL* . m u' - ^C"')-^(".^-[.


L e facteur M , 0 c o n s t a n t , p e u t s o r t i r d e s s i g n e s d e m o y e n n e et l e s
termes q u i le renferment s e d é t r u i s e n t ; et i l r e s t e , s i l ' o n o b s e r v e
q u e 2 « « ' est l a d é r i v é e d e M' q u e n o u s d é s i g n e r o n s p a r ( a ' ) ' , l ' e x -
pression définitive :

(20) B« » =
0 b U» + J - 2 3TC. « ' ] .
E n p o r t a n t cette v a l e u r d a n s l ' é q u a t i o n (n) où figure la pente
m o t r i c e I , on o b t i e n d r a l'équation du m o u v e m e n t varié, qui sera,
après réductions :
1 T
' h gl U J
P o u r un cours d'eau à section t r a n s v e r s a l e q u e l c o n q u e , les d e u x
équations sont exactement les m ê m e s s a u f la substitution du rayon

m o y e n - à la p r o f o n d e u r A ; le p r e m i e r t e r m e du second membre

2
d e l a d e r n i è r e e s t d o n c a i n s i : bU - .
w

183. Equation générale du monvement non perma-


n e n t et d u f r o t t e m e n t e x t é r i e u r . — Admettons donc comme
d é m o n t r é e s , p o u r un c o u r s d'eau à section q u e l c o n q u e les deux
équations :

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g l U J

et
ffxl u J'
2
il n o u s s u f f i r a d ' y r e m p l a c e r l e s m o y e n n e s d e u' et d e ( u / q u i y
figurent p a r l e s e x p r e s s i o n s (4) et (5) q u e n o u s a v o n s t r o u v é e s p l u s
hautpour obtenir les é q u a t i o n s cherchées entre la vitesse m o y e n n e U
et l a pente m o t r i c e I d ' u n e p a r t , et l e f r o t t e m e n t extérieur d'autre
part. C e s é q u a t i o n s s o n t l e s s u i v a n t e s :

(«) I= ^6 U 2 + H! + L+^5^ T

u dx 2g g dt
a — i — 2v] U da> ! U y" d («— TT il) dn\
gr a dt g \ dx dt /
1
, „, „ „ , T
T , md U 2» cj dU
2 3 B« 0
2
= èU + 2
2 tt-i —

' xdx 2g g x dt

i -(- 3î — x U dw mU / d (« — 2î) d/A


+ ~ ¡7 %dT dj?
En général, l o r s q u e l ' é c o u l e m e n t s e r a assez g r a d u e l l e m e n t v a r i é
p o u r q u e l e m o d e d e d i s t r i b u t i o n d e s v i t e s s e s d i f f è r e p e u d e ce q u ' i l
est d a n s le r é g i m e u n i f o r m e , l e s c o e f f i c i e n t s a , r¡ p o u r r o n t ê t r e
réduits à l e u r s v a l e u r s s e n s i b l e m e n t c o n s t a n t e s d o n n é e s p o u r ce
régime. D e plus, d a n s les é c o u l e m e n t s g r a d u e l l e m e n t v a r i é s où les
changements de f o r m e de la section transversale sont assez lents
pour influer p e u s u r la v a l e u r de ces coefficients, leurs dérivées
en a; o u en t s e r o n t d u s e c o n d o r d r e d e p e t i t e s s e . P a r c o n s é q u e n t ,
à une première approximation, le dernier terme, double, de cha-
cune des équations (22) et (23) sera négligeable.
L e quatrième terme du second m e m b r e de chacune des équations,
affecté d e s c o e f f i c i e n t s (a — 1 — 2r¡) d a n s l a p r e m i è r e et (1 -f- 3-r, — a )
dans la s e c o n d e s e r a l u i - m ê m e t r è s p e u s e n s i b l e p a r r a p p o r t a u x
a u t r e s . E t a l o r s on p e u t d i r e q u e l a p e n t e m o t r i c e I s e d i v i s e en t r o i s
2
parties p r i n c i p a l e s e m p l o y é e s r e s p e c t i v e m e n t , l ' u n e , - 6 U , à v a i n -

cre le f r o t t e m e n t extérieur de r é g i m e uniforme ; la d e u x i è m e ,

(20. — i — 71) , à a c c é l é r e r l e m o u v e m e n t en y a c c r o i s s a n t l a
dx 2g
h a u t e u r d u e à l a v i t e s s e m o y e n n e U ; e n f i n , l a t r o i s i è m e , ———- ^—? ,
à a c c é l é r e r le m o u v e m e n t s u r p l a c e . C e s a c c é l é r a t i o n s p e u v e n t , b i e n
entendu, être p o s i t i v e s o u n é g a t i v e s .

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D e i n f i m e , l a f o r m u l e (23) montre que lo frottement extérieur
moyen par unité d aire comprend pareillement trois parties prin-
cipales dont les d e u x dernières, dépendant des m ê m e s variations du
m o u v e m e n t font v o i r q u e , à égalité de vitesse m o y e n n e U , la vitesse
au fond, u , 0 croît q u a n d le m o u v e m e n t s'accélère ainsi soit d'amont
en a v a l , s o i t s u r p l a c e . C e s a c c é l é r a t i o n s t e n d e n t d o n c à é g a l i s e r l e s
v i t e s s e s à t r a v e r s c h a q u e s e c t i o n . D u p u i t en a v a i t d é j à f a i t l a r e m a r -
q u e . I l o b s e r v e q u e s i on a p p l i q u e , e n t r e d e u x sections normales
d'un courant permanent sensiblement rectiligne, et a u x divers
filets f l u i d e s s u p p o s é s p a r a l l è l e s d e c e c o u r a n t , l e t h é o r è m e de B e r -
noulli, chacun d ' e u x a u r a s u b i , de l ' a m o n t à l'aval, la m ê m e varia-
!
«
t i o n d e la h a u t e u r — d u e à l a v i t e s s e . S i d o n c l e s filets s ' a c c é l è r e n t ,
2
les carrés u conserveront entre eux, tout en g r a n d i s s a n t , leurs
différences p r i m i t i v e s (du m o i n s le l o n g de p a r c o u r s assez modérés
p o u r q u ' o n p u i s s e y n é g l i g e r l ' a c t i o n d e s f r o t t e m e n t s ) et l e s diffé-
rences entre l e u r s r a c i n e s a s'atténueront. L e m ê m e fait a été o b -
servé par M . B a z i n . L'effet contraire se produit, les différences
e n t r e l e s v i t e s s e s s ' a c c e n t u e n t , l o r s q u e l e m o u v e m e n t est r e t a r d é .
, L a pente m o t r i c e ou pente s u p e r f i c i e l l e I est liée a v e c l a dérivée
en x d e l a s e c t i o n u et à l a p e n t e d u f o n d i s u p p o s é e c o n n u e p a r
une relation qui, dans le c a s d ' u n e section r e c t a n g u l a i r e do pro»
f o n d e u r h se r é d u i t à

w> '=•·-!
et q u i p o u r r a ê t r e é c r i t e d e m ê m e p o u r t o u t e a u t r e forme donnée
d e l a s e c t i o n . E n j o i g n a n t d o n c à l a f o r m u l e (22) l a c o n d i t i o n (3)
d e c o n s e r v a t i o n d e s v o l u m e s f l u i d e s o u d e c o n t i n u i t é , on a u r a tout
ce q u ' i l f a u t p o u r r a t t a c h e r , d a n s le cas g é n é r a l d ' u n r é g i m e non
p e r m a n e n t , les états s u c c e s s i f s du c o u r a n t fluide à s o n état i n i t i a l .
On peut souvent, avec u n e approximation suffisante, simplifier
notablement cette é q u a t i o n (22). J ' a i d é j à dit p l u s h a u t q u e son
v
d e r n i e r t e r m e é t a i t n é g l i g e a b l e . L e t e r m e p r é c é d e n t , a f f e c t é d u coef-
ficient (a — 1 — it\) l e s e r a a u s s i l e p l u s s o u v e n t . E n effet, d a n s l e
r é g i m e u n i f o r m e o n a, à p e u p r è s , a = : 1 + 3r¡, c e q u i r é d u i r a i t à r¡,
c ' e s t - à - d i r e o r d i n a i r e m e n t à q u e l q u e s c e n t i è m e s d e l ' u n i t é , ce coef-
ficient. E n le l a i s s a n t de côté, n é g l i g e a n t de m ê m e , d a n s le terme
p r é c é d e n t , 2r¡ p a r r a p p o r t à l ' u n i t é , et r e m p l a ç a n t d a n s c e l u i q u i le
p r é c è d e e n c o r e (2A — 1 — r¡) p a r l ' u n i t é , l ' é q u a t i o n s e r é d u i t à

y ,, r T . , d U* 1 rfU
a dx 2g g dt

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q u e l'on déduit de ( 2 2 ) en y faisant a = 1 et 7) = o ; mais dans
l a q u e l l e j ' a i m i s b' a u l i e u d e b p o u r t e n i r c o m p t e d e s t e r m e s n é g l i g é s .
S o u s cette f o r m e s i m p l i f i é e et a p p r o x i m a t i v e , on p e u t l a d é d u i r e
f a c i l e m e n t d e c e l l e q u e n o u s a v o n s é t a b l i e a u n ° 2 5 , p n g e 4 i , et q u e
je reproduis ici :

Nous pouvons y r e m p l a c e r i m m é d i a t e m e n t s i n I p a r I et en f a i r e
disparaître la dérivée de p a q u i est n u l l e , p u i s q u e p 0 est c o n s t a n t e .
Elle devient a l o r s

ogl = / Fcfui -\- / u'dtx


J M J W

Le premier terme d u second m e m b r e p o u r r a être e x p r i m é , a p p r o -


ximativement, p a r u n e fonction de la vitesse m o y e n n e U , multipliée
par le p é r i m è t r e m o u i l l é - ^ , et é c r i t y tp ( U ) . L a f o n c t i o n o ( U ) p e u t
é g a l e m e n t r e c e v o i r l a f o r m e u s u e l l e i ' U ' d a n s l a q u e l l e b' r e p r é s e n t e
une fonction d e U q u i p o u r r a ê t r e d i f f é r e n t e d e c e l l e b r e l a t i v e a u
mouvement permanent.

P o u r é v a l u e r le t e r m e suivant f u'dixi o u 10 . 3TLU', nous pour-

rions n o u s s e r v i r d e l a f o r m u l e g é n é r a l e é t a b l i e p l u s h a u t , a u n ° 1 8 0 .
Mais si n o u s r e m a r q u o n s que

du. , du
a' —— + u — ,
dt dx

nous p o u r r o n s a v o i r u n e v a l e u r a p p r o c h é e d e u' en s u b s t i t u a n t à a,
dans cette e x p r e s s i o n , s a v a l e u r m o y e n n e U et a l o r s , n o u s obtenons
simplement

u'dw = eu ( — + U — ·
JM \ dt dx I

E n p o r t a n t cette v a l e u r et c e l l e d u f r o t t e m e n t dans l'équation


précédente, il v i e n t b i e n l ' é q u a t i o n (25).
A cette é q u a t i o n q u i s u f f i t l e p l u s s o u v e n t , il f a u t t o u j o u r s j o i n d r e
celle de c o n t i n u i t é (.1) q u e n o u s é c r i r o n s , e n d é v e l o p p a n t l e s e c o n d
terme :

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1 8 4 . A p p l i c a t i o n à u n c a n a l h o r i z o n t a l de l a r g e u r
indéfinie. — N o u s a l l o n s a p p l i q u e r cette f o r m u l e g é n é r a l e s i m -
p l i f i é e ( 2 5 ) a u m o u v e m e n t q u i p e u t p r e n d r e n a i s s a n c e et s e propa-
g e r d a n s u n c a n a l d e l a r g e u r i n d é f i n i e , d o n t n o u s s u p p o s e r o n s ou
b i e n l e p l a f o n d h o r i z o n t a l d a n s l e s e n s l o n g i t u d i n a l , c ' e s t - à - d i r e la
p e n t e d u f o n d i n u l l e o u n é g l i g e a b l e , o u t o u t a u m o i n s cette, p e n t e
a s s e z f a i b l e et l e s m o u v e m e n t s d u l i q u i d e a s s e z p e u r a p i d e s p o u r
q u e l'on p u i s s e admettre qu'il y a toujours compensation entre
cette p e n t e et l e s f r o t t e m e n t s e x t é r i e u r s , d e t e l l e s o r t e q u e l a diffé-
s
rence i — - ô ' U p u i s s e t o u j o u r s être r e g a r d é e c o m m e n u l l e .

E n f i n , u n e autre hypothèse, n é c e s s a i r e p o u r s i m p l i f i e r les résul-


que la vitesse moyenne ne
tats q u e n o u s a v o n s en v u e , s e r a U
en chaque point, fonction que de la profonde
C e l a étant a d m i s , a p p e l o n s H l a p r o f o n d e u r du c a n a l on un
p o i n t q u i s o i t e n c o r e e n r e p o s à l ' é p o q u e c o n s i d é r é e , c ' e s t - à - d i r e où
l a v i t e s s e m o y e n n e U s o i t n u l l e , et H 4 - h cette p r o f o n d e u r en un
autre p o i n t q u e l c o n q u e . E n ne c o n s i d é r a n t q u e l'unité de l a r g e u r du
canal, nous aurons :

10 — H 4- h et dut = dh.

D ' a p r è s notre dernière hypothèse, la vitesse U n'étant fonction


q u e d e l a p r o f o n d e u r H 4- h o u d e s a p a r t i e v a r i a b l e h, l e s d é r i v é e s
d o U s ' e x p r i m e r o n t en f o n c t i o n d e c e l l e s d e h p a r l e s f o r m u l e s :

rfU_rfU dh dV, dW dh

dt dh dt dx dh dx
2
A l o r s , d ' a p r è s n o t r e p r e m i è r e h y p o t h è s e i — - 6'U = o, les d e u x

é q u a t i o n s ( 2 4 ) et ( 2 5 ) n o u s d o n n e n t , e n t e n a n t c o m p t e d e c e s e x -
pressions :
dh dUdh rfU dh
Jr +l] =0
^ ^d~x d~hd~t M-Tx -
et l ' é q u a t i o n ( 2 6 ) d e v i e n d r a , d e m ê m e ,

dh dh dh dV
v h
W Jt + lx + ^ + ^dJ-d-x^°-
P o r t a n t d a n s ( 2 7 ) la v a l e u r de — d o n n é e p a r (28), il vient, après

dh
r é d u c t i o n et s u p p r e s s i o n d u f a c t e u r c o m m u n ~~ l u i , é g a l é à z é r o ,

ax
correspond à une profondeur constante :

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/(iU\ a

ou b i e n

('9) - = ±l/IZ~
cette d é r i v é e n e p e u t é v i d e m m e n t s ' a n n u l e r , n i p a r s u i t e c h a n g e r d e
s i g n e , et il s u f f i t p o u r c o n s e r v e r t o u t e l a g é n é r a l i t é d ' a d o p t e r l'un
des d e u x s i g n e s d u s e c o n d m e m b r e , s o i t l e s i g n e p o s i t i f . E n i n t é -
g r a n t et r e m a r q u a n t q u e , p a r h y p o t h è s e U — o p o u r h = o , il v i e n t :

(3o) U = 2\fg [yïT+Â- y/H]•


dU

S u b s t i t u a n t cette v a l e u r d e U et celle (29) de ^ dans l'équa-

tion ( 2 8 ) , on t r o u v e :

Cette é q u a t i o n a u x d é r i v é e s p a r t i e l l e s a p o u r i n t é g r a l e , en d é s i g n a n t
par f u n e f o n c t i o n a r b i t r a i r e : "

(3.) x = [ 3 ^ (H 4- h) - a v Ç ï i ] - +/(h).

C'est l a s o l u t i o n d u p r o b l è m e . L o r s q u e , à u n e époque détermi-


née à p a r t i r d e l a q u e l l e o n c o m p t e r a le t e m p s , ou pour laquelle
/ = 0 , l'on c o n n a î t r a l a f o r m e d e l a s u r f a c e d e l ' e a u d o n n é e p a r u n e
équation

X=f[h),
l'équation (3i) donnera la forme d e cette m ê m e s u r f a c e à une
époque t q u e l c o n q u e . E l l e m o n t r e q u e chacune des ordonnées h
delà surface l i b r e , comptée a u - d e s s u s du n i v e a u primitif, se trans-
porte, en a p p a r e n c e , e n c o n s e r v a n t sa g r a n d e u r avec une vitesse

^>\jfj ( H -f- A) — 2 \ / ^ H j c o n s t a n t e p o u r u n e m ê m e o r d o n n é e , m a i s
différente p o u r u n e a u t r e . L a f o r m e d e l a s u r f a c e l i b r e se m o d i f i e
donc p a r s u i t e d e l a m a r c h e , a v e c d e s v i t e s s e s d i f f é r e n t e s , de ses
diverses o r d o n n é e s . L e s o r d o n n é e s les p l u s h a u t e s marchent plus
vite q u e l e s a u t r e s et l a c o u r b u r e d e l a s u r f a c e s ' a c c e n t u e d e m a n i è r e
à d e v e n i r a p p r é c i a b l e . A p a r t i r d e ce m o m e n t , l e s f o r m u l e s a p p r o x i -
m a t i v e s (3o) et ( 3 i ) c e s s e n t d ' ê t r e a p p l i c a b l e s .

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E l l e s n e l e s o n t d ' a i l l e u r s , a i n s i q u e l ' é q u a t i o n g é n é r a l e (26) d ' o ù
nous les a v o n s déduites, q u ' a u t a n t que l'on peut substituer cette
é q u a t i o n (20J à c o l l e (22), c ' e s t - à - d i r e q u e s i l e s m o u v e m e n t s du
l i q u i d e différent assez p e u de c e u x d u r é g i m e u n i f o r m e p o u r que
l ' o n p u i s s e n é g l i g e r l e s f r o t t e m e n t s et l e s c o e f f i c i e n t s (a — 1 ) et 7]
d e v a n t l ' u n i t é . I l f a u t e n o u t r e , p o u r q u e l e s é q u a t i o n s ( 3 o ) et ( 3 i )
p u i s s e n t r e p r é s e n t e r le m o u v e m e n t d u l i q u i d e , q u e les h y p o t h è s e s
f a i t e s a u c o m m e n c e m e n t d e ce p a r a g r a p h e s o i e n t r é a l i s é e s . L a d e r -
n i è r e , en p a r t i c u l i e r , c o n s i s t a n t e n c e q u e l a v i t e s s e U n ' e s t f o n c t i o n
q u e de la p r o f o n d e u r , ne se vérifie q u ' à la c o n d i t i o n q u e la surélé-
v a t i o n h s o i t f a i b l e p a r r a p p o r t à l a p r o f o n d e u r II et q u e l e s c o u r -
bures de la surface soient n é g l i g e a b l e s .
N o u s retrouverons plus loin ces équations c o m m e conséquence
de celles q u i r é g i s s e n t la p r o p a g a t i o n d e s o n d e s .

1*
CRUES DES COURS D'EAU

185. Difficulté du problème. — L a question des crues


d e s c o u r s d ' e a u est u n e d e c e l l e s q u i i n t é r e s s e n t l e p l u s les i n g é -
n i e u r s : i l s o n t à é t u d i e r l e s m o y e n s de g a r a n t i r l e s v a l l é e s c o n t r e
les i n o n d a t i o n s , ou tout au m o i n s c e u x d e p r é v o i r les surélévations
e x c e p t i o n n e l l e s d u n i v e a u d e s e a u x , et d ' e n a v e r t i r les intéressés.
D a n s l'état a c t u e l de l a s c i e n c e , il est i m p o s s i b l e d e d o n n e r une
théorie complète des crues ; d ' a i l l e u r s , les c o u r s d'eau présentent
d a n s l e u r s a l l u r e s u n e si g r a n d e d i v e r s i t é q u e l a t h é o r i e , fût-elle
p a r f a i t e , d e v r a i t en t o u t c a s ê t r e a p p r o p r i é e a u x c i r c o n s t a n c e s s p é -
c i a l e s r e l a t i v e s à c h a q u e r i v i è r e et n e p o u r r a i t s e t r a d u i r e en f o r m u -
l e s p r a t i q u e s q u e m o y e n n a n t l ' i n t r o d u c t i o n d ' u n c e r t a i n n o m b r e de
coefficients o u de t e r m e s e m p i r i q u e s d é p e n d a n t de ces c i r c o n s t a n -
ces. L e s c r u e s constituent, en réalité, u n e f o r m e d e m o u v e m e n t non
p e r m a n e n t d e s c o u r s d ' e a u et l e u r é t u d e t h é o r i q u e d e v r a i t , r a t i o n -
n e l l e m e n t , être d é d u i t e d e c e l l e d e l ' é q u a t i o n g é n é r a l e d u m o u v e -
m e n t n o n p e r m a n e n t q u i v i e n t d ' ê t r e é t a b l i e . M a i s cette é q u a t i o n ,
en r a i s o n m ê m e de sa g é n é r a l i t é , ne p e u t d o n n e r , s u r le p h é n o m è n e
d e s c r u e s , q u e d e s i n d i c a t i o n s v a g u e s et s a n s u t i l i t é p r a t i q u e . C'est
p o u r q u o i j e n ' e n f e r a i p a s u s a g e d a n s c e l t e é t u d e et j e v a i s m e c o n -
t e n t e r d ' i n d i q u e r ce q u e p e u t a p p r e n d r e , s u r l a q u e s t i o n d e l a p r o -

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pagation des crues, u n e théorie s o m m a i r e q u e j'emprunterai pour
]a p l u s g r a n d e partie à u n e note d e M . Kleitz ', dans laquelle cet
ingénieur, à propos d e s crues d u R h ô n e , a traité l a question d'une
manière tout à fait g é n é r a l e .

186. Hypothèse simplificaifve. — J'examinerai seule-


ment le cas le plus s i m p l e d'une crue se p r o p a g e a n t d a n s u n cours
d'eau sans affluent. J e ferai abstraction des complications qui
résulteraient de la division d e la rivière en plusieurs bras, ou de
ses d é b o r d e m e n t s s u r d e l a r g e s p l a i n e s , et j e s u p p o s e r a i q u e l a c r u e ,
dans c h a q u e localité, s'élève g r a d u e l l e m e n t jusqu'à un maximum
unique, pour s'abaisser ensuite j u s q u ' à ce q u e l a rivière soit reve-
n u e à s o n é t a t I n i t i a l . A u c o m m e n c e m e n t e t à l a fin d e l a c r u e , la
rivière est c e n s é e être e n r é g i m e p e r m a n e n t et a v o i r l e m ê m e débit
dans toutes l e s sections transversales.

A l o r s l e d é b i t q, dans u n e localité quelconque définie parson


abscisse*, variera avec le t e m p s t p e n d a n t la durée de la crue ;à u n e
même é p o q u e t, a u c o n t r a i r e , l e d é b i t v a r i e r a suivant leslocalités,
ou avec l ' a b s c i s s e S q u i l e s d é f i n i t ; i l s e r a d o n c à l a fois f o n c t i o n d e
ces d e u x v a r i a b l e s e t n o u s p o u r r o n s é c r i r e :

(3a) q = F (s, l).

D ' a u t r e p a r t , s i n o u s d é s i g n o n s p a r OJ l ' é t e n d u e d e l a s e c t i o n t r a n s -
versale, n o u s p o u r r o n s répéter le m ê m e raisonnement et é c r i r e :

(33) a > = / ( s , 0-

Xous avons démontré p l u s h a u t ( n ° 17, p a g e 26), q u e l ' é q u a t i o n


de c o n t i n u i t é p o u v a i t s e m e t t r e s o u s l a f o r m e :

dg du
+
M i 7t = °'
et e n f i n , e n a p p e l a n t u l a v i t e s s e m o y e n n e , à une époque quelcon-
q u e et d a n s u n e s e c t i o n q u e l c o n q u e , n o u s a u r o n s , p a r définition :

(35) u—~ ou q ~ vu.

187. Courbe des d é b i t s . — U n fait b i e n c o n s t a t é par l'ex-


périence, c'est q u e l e flot p r o d u i t par u n e crue s i m p l e s'affaisse d e
plus en plus, e n s ' a l l o n g e a n t , lorsqu'il se propage s u r u n e partie

1. Note sur la théorie du mouvement non permanent des liquides, par


M, Kleitz. Annales des ponts et chaussées, 1877, a" semestre, page i35.

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de c o u r s d'eau q u i ne reçoit a u c u n affluent Si l'on a construit,
p o u r une localité donnée, la courbe des débits l o c a u x , c'est-à-dire
u n e c o u r b e t e l l e q u e O M N (Hg-. g 4 ) , d o n t l e s a b s c i s s e s s o n t l e s t e m p s
t et l e s o r d o n n é e s l e s d é b i t s g à c h a q u e i n s t a n t ; l a c o u r b e a n a l o g u e ,
pour une autre localité située en a v a l de l a p r e m i è r e , a u r a une
f o r m e t e l l e q u e O ' M ' N ' p I u s l o n g u e et m o i n s h a u t e q u e l a p r é c é d e n t e ;
la l i g n e horizontale O O ' N N correspondant au débit permanent qui,
p a r h y p o t h è s e , s u i t et p r é c è d e l a c r u e . L e v o l u m e d u flot q u i c o n s -

F " g . 94-

titue la crue d a n s toute son étendue est l e m ê m e p o u r t o u t e s les


localités, p u i s q u e , p a r hypothèse, le cours d'eau ne reçoit aucun
a f f l u e n t . O r , ce v o l u m e , d a n s l a p r e m i è r e l o c a l i t é , est représenté
p a r la surface O M N O , dans la seconde, par la surface Ο'Μ'ΝΌ'.
Il f a u t d o n c q u e c e s d e u x s u r f a c e s s o i e n t é q u i v a l e n t e s . I l en est
de même aussi, par conséquent, des deux surfaces OMIO'O et
NIM'N'N. L a p r e m i è r e est l ' e x c è s de l a surface OMIKO, repré-
s e n t a n t le v o l u m e d ' e a u p a s s é à i a p r e m i è r e localité a y a n t l'épo-
q u e ti s u r l a s u r f a c e Ο Ί Κ Ο ' , qui représente celui qui est p a s s é à
la seconde avant l a m ê m e é p o q u e . Cette s u r f a c e OMIO'O repré-
sente ainsi l'accroissement q u e le v o l u m e d u cours d'eau a pris
entre les d e u x localités avant l ' é p o q u e ti ; c ' e s t ce q u ' o n appelle
l'emmagasinement m a x i m u m , entre les d e u x localités considérées.
P o u r une crue donnée O M N O q u i p a s s e d e v a n t l a p r e m i è r e , cet
e m m a g a s i n e m e n t sera d'autant p l u s g r a n d q u e le point I sera plus
b a s s u r l a b r a n c h e d e c o u r b e M N ; et p l u s l e p o i n t 1 s e r a a b a i s s é ,
p l u s la f o r m e de la seconde c o u r b e , q u i doit être telle que la surface
I M ' N ' N I s o i t é g a l e à O M I O ' O , s e r a a p l a t i e et a l l o n g é e . O n v o i t q u e le
débit m a x i m u m , d a n s l a l o c a l i t é d ' a v a l , s e r a d ' a u t a n t m o i n d r e que
l ' e m m a g a s i n e m e n t , en a m o n t , a u r a été p l u s c o n s i d é r a b l e . S i d o n c
o n d i m i n u e cet e m m a g a s i n e m e n t p a r des travaux d'endiguement,

ι . Je r e n v o i e Je l e c t e u r à l a n o t e c i t é e d e M . K l e i t z , p a g e s l 5 8 à 1 6 6 , p o u r la
d é m o n s t r a t i o n t h é o r i q u e de ce f a i t , q u ' i l d é d u i t de l ' é q u a t i o n g é n é r a l e d u
mouvement d u liquide.

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on a u g m e n t e n é c e s s a i r e m e n t l e d é b i t m a x i m u m d a n s l e s l o c a l i t é s
d ' a v a l . « Cette c o n s é q u e n c e s i é v i d e n t e , d i t M . K l e i t z , p a r a î t avoir
passé l o n g t e m p s i n a p e r ç u e ; c a r c'est l o r s des i n o n d a t i o n s de i856
s e u l e m e n t q u e le d a n g e r d e s d i g u e s i n s u b m e r s i b l e s a été s i g n a l é . »

1 8 8 . M a x i m u m s successifs de l a vitesse, d u débit et


de l a h a u t e u r . — D è s q u ' i l est a d m i s q u e l e p o i n t c u l m i n a n t M
de l a c o u r b e d e s d é b i t s s ' a b a i s s e p r o g r e s s i v e m e n t , en p a s s a n t d ' u n e
localité à u n e a u t r e s i t u é e en a v a l , il s ' e n s u i t q u e s i l ' o n i m a g i n e
tracées, s u r u n e m ê m e é p u r e , toutes les c o u r b e s a n a l o g u e s aux
d e u x précédentes, p o u r toutes les localités
^g^^""H s u c c e s s i v e s , le l i e u d e s s o m m e t s tels q u e
' ^--^M^r^T" M , M ' . . . (fig. g5) de ces c o u r b e s s e r a une
nouvelle courbe dont l a t a n g e n t e , en un
point quelconque, lera un angle lim avec
l'horizontale. S i , a l o r s , n o u s c o n s i d é r o n s les s o m m e t s M , M ' de d e u x
courbes infiniment v o i s i n e s , la l i g n e M M ' , q u i l e s j o i n t , fera, d ' a -
près c e l a , un a n g l e f i n i a v e c l ' h o r i z o n t a l e M H , et l e p o i n t M ' , i n f i n i -
ment v o i s i n d u p o i n t M , s e t r o u v e r a a u - d e s s o u s d e l a c o u r b e M q u i
ne s'écarte d e s a t a n g e n t e q u e d ' u n a n g l e i n f i n i m e n t p e t i t . L e p o i n t
d'intersection I d e s d e u x c o u r b e s s e t r o u v e r a d o n c a u - d e l à d e s d e u x
s o m m e t s M et M ' . O r , à l ' i n s t a n t ti m a r q u é p a r l ' a b s c i s s e de ce p o i n t I ,
le d é b i t q est l e m ô m e d a n s l e s d e u x l o c a l i t é s i n f i n i m e n t v o i s i n e s

dq
considérées, ou bien—=0. Mais d'après l'équation ( 3 3 ) , cela

entraîne c o m m e c o n s é q u e n c e :

du
dt
— = 0.

Cela veut dire q u ' à l ' é p o q u e l{ la section t r a n s v e r s a l e atteint son


m a x i m u m d a n s cette l o c a l i t é , o u q u e l a c r u e y a t t e i n t s o n m a x i m u m
de h a u t e u r . C e m a x i m u m d e h a u t e u r e s t , c o m m e o n v o i t , p o s t é r i e u r
au d é b i t m a x i m u m , d o n t l ' é p o q u e est r e p r é s e n t é e p a r l ' a b s c i s s e d u
point M

1. V o i c i c o m m e n t o n p e u t c a l c u l e r , d a n s u n e l o c a l i t é d o n n é e , le t e m p s q u i
s'écoule e n t r e ces d e u x m a x i m u m s . S i l ' o n s u p p o s e q u e , d a n s c e t t e l o c a l i t é ,
le l i t d u c o u r s d ' e a u s o i t à p e u p r è s r e c t a n g u l a i r e , de l a r g e u r l de m a n i è r e
y

que la s e c t i o n w s o i t p r o p o r t i o n n e l l e à l a p r o f o n d e u r h, o u q u e « — Ik, l a l a r -
geur / é t a n t c o n s t a n t e , et s i l ' o n a o b s e r v é les h a u t e u r s . d e l a c r u e et c o n s t r u i t
une courbe de ces h a u t e u r s e n f o n c t i o n d u t e m p s , c o m m e o n a t o u j o u r s
diù dq
— — , i l s u f f i r a , p o u r a v o i r l ' é p o q u e d u m a x i m u m de q, de d é t e r m i n e r
dt ds

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P r e n o n s l ' é q u a t i o n (35) d a n s u n e l o c a l i t é d o n n é e et d i f f é r c n t i o n s -
la par r a p p o r t au temps, nous a u r o n s :

dq dru du

u et u) é t a n t n é c e s s a i r e m e n t positifs, il faut que, lorsque — s'an-


dt
o?w du
nule. les deux d é r i v é e s —r- et — s ' a n n u l e n t en même t e m p s , ou
dt dt ^

soient de s i g n e s c o n t r a i r e s . Or, n o u s v e n o n s de voir que, quand

-j — o d a n s u n e l o c a l i t é , c'est-à d i r e q u a n d le d é b i t y e s t m a x i m u m ,

la h a u t e u r c r o î t e n c o r e et n ' a p a s e n c o r e a t t e i n t s a p l u s g r a n d e
du . . du
v a l e u r ; — est d o n c a l o r s p o s i t i f et p a r s u i t e — est n é g a t i f ; l a v i t e s s e
d é c r o î t . E t c o m m e il s ' a g i t d ' u n e c r u e s i m p l e , d a n s l a q u e l l e l a
v i t e s s e , l e d é b i t et l a h a u t e u r n e p a s s e n t c h a c u n que p a r un seul
m a x i m u m , si la vitesse décroît, c'est q u ' à l ' é p o q u e considérée du
débit m a x i m u m , elle a déjà passé p a r sa p l u s g r a n d e v a l e u r ou que
son m a x i m u m a précédé celui du débit. N o u s t r o u v o n s ainsi que
ces t r o i s m a x i m u m s n e s e p r o d u i s e n t p a s s i m u l t a n é m e n t . D a n s une
crue s i m p l e , on o b s e r v e r a donc d ' a b o r d :

s u r c e t t e c o u r b e le p o i n t o ù le c o e f f i c i e n t a n g u l a i r e de sa t a n g e n t e ^ ou - —
dt l dt
dq
est égal en v a l e u r a b s o l u e à l a v a l e u r de — , p o u r le m a x i m u m de y , m u l t i p l i é e
ds
pari.

O n p e u t a s s i m i l e r , sans e r r e u r s e n s i b l e , l a c o u r b e des h a u t e u r s , d a n s la
p a r t i e d o n t i l s ' a g i t , à u n a r c de c e r c l e , e t i l s u f f i r a , p o u r a v o i r s o n r a y o n ,
d ' e n m e s u r e r la f l è c h e f p o u r u n e c o r d e d é t e r m i n é e c o r r e s p o n d a n t à u n i n t e r -

v a l l e de t e m p s 2 8 . L e r a y o n de c o u r b u r e est a l o r s — et l ' a n g l e a v e c l ' h o r i z o n -

taie f o r m é p a r l a t a n g e n t e à cette c o u r b e à u n e distance x du s o m m e t sera


x afx dh , 1 du . , 1 dq

7 7 T T — -7T- . Cet a n g l e , s e n s i b l e m e n t é g a l à — o u a - — d o i t ê t r e égalé à


' 6-fi \
1 & b
2
d 1
dt l dt l ds
Q dq
et l ' o n e n d é d u i r a : x — — —.
nflds
S i , p a r e x e m p l e , d a n s l a l o c a l i t é c o n s i d é r é e , le s o m m e t d e l a c o u r b e des
nl
h a u t e u r s a u n e f l è c h e de o ^ o pour vingt-quatre heures, f ~ o 2 0 , et
6 — 12 h . x 3Goo" ; si de p l u s , le d é b i t m a x i m u m d u c o u r s d ' e a u d é c r o î t de
5 m è t r e s c u b e s p a r k i l o m è t r e [ l e d é h i t m a x i m u m é t a n t i n f é r i e u r de 1 0 0 0 m è t r e s
dq
c u b e s d a n s u n e l o c a l i t é s i t u é e à 2 0 0 k i l o m è t r e s e n a v a l ] , o n a — = r o,oo5 ; ce
ris

m
q u i d o n n e avec l - 3oo , x — 21 h. 36 m.

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l e m a x i m u m d e l a v i t e s s e m o y e n n e u,
puis le m a x i m u m d u d é b i t q,
et enfin le m a x i m u m de la h a u t e u r atteinte p a r les e a u x ,
lequel c o r r e s p o n d a u m a x i m u m d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e co.
On v o i t a i n s i q u e l e d é b i t du cours d'eau, pour une m ê m e pro-
fondeur, ou p o u r une m ê m e v a l e u r de la section t r a n s v e r s a l e , n'est
pas le m ê m e p e n d a n t la p é r i o d e a s c e n d a n t e et p e n d a n t l a p é r i o d e
descendante de la c r u e . L a vitesse m o y e n n e d i m i n u e d é j à depuis
longtemps, que l e n i v e a u s ' é l è v e e n c o r e ; et l e niveau continue
encore à m o n t e r l o r s q u e l e d é b i t c o m m e n c e à d é c r o î t r e , c e q u i m o n -
tre q u ' a u m o m e n t d e l a p l u s g r a n d e h a u t e u r , l a v i t e s s e moyenne
doit être b i e n i n f é r i e u r e a u m a x i m u m , L e s formules q u i o n t été
d o n n é e s p l u s h a u t , et q u i e x p r i m e n t le d é b i t d ' u n cours d'eau en
fonction de s a p r o f o n d e u r ne sont donc a p p l i c a b l e s qu'en cas de
mouvement permanent, p u i s q u e , en t e m p s de c r u e , le débit, p o u r
une m ê m e h a u t e u r o b s e r v é e à u n e é c h e l l e , a d e u x v a l e u r s très diffé-
rentes s u i v a n t q u e l e n i v e a u m o n t e o u d e s c e n d .
U n e r e m a r q u e a n a l o g u e d o i t ê t r e f a i t e en ce q u i e o n c e r n e l e j a u -
geage au moyen de flotteurs superficiels. Pendant la première
p é r i o d e d e l a c r u e , l a v i t e s s e m o y e n n e s u r p l a c e s ' a c c é l è r e , et d ' a p r è s
c e q u i a é t é d i t à l a fin d u n ° 1 8 3 , p a g e 378, ce fait a p o u r c o n s é q u e n c e
une t e n d a n c e à l ' é g a l i s a t i o n des vitesses d a n s toute l'étendue de l a
section t r a n s v e r s a l e . L a v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e s e r a d o n c a l o r s m o i n s
différente d e l a v i t e s s e m o y e n n e q u e d a n s l e m o u v e m e n t uniforme.
Plus tard, le p h é n o m è n e inverse se p r o d u i r a . A m e s u r e que la
vitesse m o y e n n e i r a en d é c r o i s s a n t , l e s i n é g a l i t é s d e v i t e s s e s i n d i v i -
duelles d e s d i v e r s filets s ' a c c e n t u e r o n t d e p l u s en p l u s et, p o u r une
m ê m e v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e , l a v i t e s s e m o y e n n e a u r a d e s v a l e u r s dif-
férentes s u i v a n t l a p é r i o d e d e l a c r u e , o u , p l u s e x a c t e m e n t , l e r a p -
port de l a v i t e s s e s u p e r f i c i e l l e à l a v i t e s s e m o y e n n e v a r i e r a s u i v a n t
les p é r i o d e s .
Ce n'est d o n c q u e p o u r o b t e n i r s i m p l e m e n t u n e a p p r o x i m a t i o n d e
l a g r a n d e n r d u d é b i t q u e l ' o n p e u t a p p l i q u e r en t e m p s de c r u e les
procédés de j a u g e a g e i n d i q u é , p o u r le cas d u r é g i m e u n i f o r m e . I l
ne faut p a s s ' é t o n n e r d e s r é s u l t a t s , q u e l q u e f o i s c o n t r a d i c t o i r e s , q u e
l'on est e x p o s é à t r o u v e r a u m o y e n d e c e s p r o c é d é s e x p ô d i t i f s .

1 8 9 . V i t e s s e d e p r o p a g a t i o n d e l a c r u e . — I l est i n t é -
ressant de c h e r c h e r l a v i t e s s e d e p r o p a g a t i o n d e l a c r u e l e l o n g d u
cours d ' e a u . S u p p o s o n s q u e n o u s a y o n s c o n s t r u i t l a s u r f a c e r e p r é -
sentée p a r l ' é q u a t i o n :
y = F(s,0

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e n p r e n a n t d e u x a x e s r e c t a n g u l a i r e s p o u r l e s s et l e s t ( f i g . 96) et en
s u p p o s a n t l e s d é b i t s q p o r t é s en o r d o n n é e s p e r p e n d i c u l a i r e s a u p l a n
de la figure : la surface peut alors être
représentée p a r ses c o u r b e s de n i v e a u ,
o u l i g n e s d ' é g a l d é b i t q.q^q^q^,... Un
m ê m e d é b i t q, p a r e x e m p l e , s e p r o p a g e
entre les points définis p a r les abscisses
s et s' d a n s u n i n t e r v a l l e de t e m p s que
l ' o n o b t i e n t en m e n a n t , p a r s et s', d e s
parallèles à l'axe OT jusqu'en m, m',
0 p u i s , p a r ces p o i n t s mm', des parallèles
à l'axe O S ; l'intervalle de temps en
Fig. 96.
question est tl. Or, l'équation de la
c o u r b e d ' é g a l débit étant

q = constante,

s o n é q u a t i o n d i f f é r e n t i e l l e est :

dq
ds <fdl
ds dt .

ds
et l a v i t e s s e d e p r o p a g a t i o n d u débit q sera exprimée par ,

b i e n , si o n l a d é s i g n e p a r v , q par :

dq
ds dt_
v
* = d i = - dq
ds

o u b i e n , en v e r t u d e s é q u a t i o n s ( 3 4 ) et ( 3 6 )

dq da
dt dt
u
T— ^—T
dt dt

L a vitesse u
(la
de p r o p a g a t i o n d ' u n d é b i t q u e l c o n q u e q, e s t plus
(1

grande que la vitesse m o y e n n e u d u courant liquide dans la pre-


m i è r e p é r i o d e d e l a c r u e o ù u et co s o n t t o u t e s d e u x croissantes ;
e l l e d e v i e n t é g a l e a u l o r s q u e cette v i t e s s e a t t e i n t s o n m a x i m u m ;
du . c?w
et e n s u i t e , — é t a n t n é g a t i f a l o r s q u e — e s t e n c o r e p o s i t i f , v 3 devient

dq
p l u s p e t i t q u e u et s ' a n n u l e l o r s q u e , — é t a n t n u l , q est maximum.

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Cotte v i t e s s e n u l l e i n d i q u e q u e l e d é b i t m a x i m u m q, q u i s e p r o d u i t
alors, n'a p a s son é g a l d a n s l a section i n f i n i m e n t v o i s i n e , ou q u ' i l
ne se p r o p a g e p a s d u côté d ' a v a l . D a n s l a p é r i o d e c o m p r i s e e n t r e
dq diù
— — o et — = o, ou entre le m a x i m u m d u d é b i t et lu maximum
dt dt '
d e l à h a u t e u r , l a v i t e s s e d e p r o p a g a t i o n e s t n é g a t i v e , ce q u i s i g n i f i e
( c o m m e l e m o n t r e l a fig. p,5 e n t r e l e s p o i n t s M M ' s u p p o s é s i n f i n i m e n t
v o i s i n s et le p o i n t I) q u e l e s d é b i t s q u i s e p r o d u i s e n t pendant cet
i n t e r v a l l e de t e m p s d a n s l a s e c t i o n d ' a m o n t s ' é t a i e n t d é j à produits
d a n s celle d ' a v a l . A u m o m e n t d u m a x i m u m d e w , l a v i t e s s e d e p r o -
pagation d e v i e n t i n f i n i e , ce q u i v e u t d i r e q u e le m ê m e d é b i t se
produit simultanément dans les d e u x sections voisines. E n f i n , p l u s
dq du _ . . .
lard, — e t — étant tous d e u x nésratifs, l a vitesse v 6
a
1
redevient positive
v
' dt dt '
et tend d e n o u v e a u v e r s l a v a l e u r u.
En généra l, d a n s les c o u r s d'eau ordinaires où la section t r a n s -
v e r s a l e est à p e u p r è s r e c t a n g u l a i r e ou trapézoïdale, tant q u e le
dq dù
d é b o r d e m e n t n ' a p a s c o m m e n c é , l e r a p p o r t d e — à—^ , q u i m e s u r e

la v i t e s s e vQ d e p r o p a g a t i o n d ' u n d é b i t q, s e r a , e n c h a q u e p o i n t d u
cours d'eau, d ' a u t a n t p l u s g r a n d q u e le d é b i t q l u i - m ô m e s e r a p l u s
g r a n d . E n effet, b i e n q u e d ' a p r è s ce q u i v i e n t d ' ô t r e d i t , l e d é b i t q
correspondant à une hauteur donnée d u n i v e a u soit différent s u i -
v a n t q u e le c o u r s d ' e a u est e n c r o i s s a n c e o u e n d é c r o i s s a n c e , et ne
soit p a s le m ô m e p a r c o n s é q u e n t q u e d a n s l ' é t a t d u r é g i m e p e r m a -
nent, on p e u t , à t i t r e d e p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n , a d m e t t r e q u e le
débit est lié à l a p r o f o n d e u r p a r u n e d e s r e l a t i o n s q u e n o u s avons
a r
données p l u s h a u t (n° i 6 5 , p a g e 3 4 7 ) , P e x e m p l e p a r celle-ci dont
nous a v o n s j u s t i f i é l a f o r m e :

7 = A(H+C)|= A ( A + c ' ) ï .

en s u b s t i t u a n t l a p r o f o n d e u r h d u c o u r s d ' e a u à l a h a u t e u r H menée
à une é c h e l l e fixe, d o n t l e z é r o p e u t n e p a s c o r r e s p o n d r e au fond
du lit. On a u r a i t a l o r s :

dq 3 I dh
-£ = -A(A + c ) i — .
dt 2 dt

S i , d'autre part, l a s e c t i o n est r e c t a n g u l a i r e ou à peu près rec-


t a n g u l a i r e , et si l ' o n d é s i g n e p a r H a l a r g e u r à l a l i g n e d ' e a u , on
pourra écrire à p e u p r è s :
d<a dh dl
tu = Ih et — = l-r: + h— •
dt dt dt

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T a n t q u e l e c o u r s d ' e a u n e d é b o r d e p a s , l a l a r g e u r l est p e u v a r i a -
dl
h l e et est n u l o u n é g l i g e a b l e ; on a d o n c s i m p l e m e n t :

da dh
dt~~ dt
et p a r s u i t e , a v e c l ' a p p r o x i m a t i o n q u e n o u s a v o n s a d m i s e :

B a = - ( A + C ) ,= --A.y . 7
On peut donc considérer c o m m e démontré q u e , d a n s les circonstan-
ces i n d i q u é e s , l a v i t e s s e d e p r o p a g a t i o n d ' u n d é b i t q est d ' a u t a n t
p l u s g r a n d e q u e l e d é b i t est p l u s g r a n d ; il e n r é s u l t e q u e l a tête
et l a q u e u e d ' u n e c r u e m a r c h e n t , m o i n s v i t e q u e s o n s o m m e t : l a par-
tie p o s t é r i e u r e d e l a c r u e s ' a l l o n g e d o n c d e p l u s en p l u s , t a n d i s q u e
la p a r t i e a n t é r i e u r e s e r a c c o u r c i t Ce résultat n'est autre que celui
que nous avons déjà trouvé plus haut, p a g e 3 8 i , c o m m e conséquence
de l'équation ( 3 i ) .
M a i s le c o n t r a i r e doit a r r i v e r s o u v e n t d a n s les r i v i è r e s d é b o r d é e s .

La largeur à fleur d ' e a u c r o î t t r è s r a p i d e m e n t a v e c q, le t e r m e y |

n ' e s t p l u s n é g l i g e a b l e , et il p e u t s e f a i r e q u e l a v i t e s s e d e p r o p a g a -
tion v q soit m o i n d r e p o u r les débits élevés q u e p o u r les débits plus
f a i b l e s o u d é c r o i s s e l o r s q u e q g r a n d i t . E l l e s e r a p l u s petite a l o r s
p o u r l e s o m m e t d e l a c r u e q u e p o u r s a tête o u s a q u e u e ; l a p a r t i e
a n t é r i e u r e d e l a c r u e s ' a l l o n g ' e r a , t a n d i s q u e l a p a r t i e p o s t é r i e u r e se
r a c c o u r c i r a d e p l u s en p l u s . C e t t e c o n s é q u e n c e a été v é r i f i é e p a r
M. Graeff dans s o n Mémoire sur Vapplication des courbes des
2
débits à l'étude du régime des rivières, etc .

191). V i t e s s e d e p r o p a g a t i o n d u d é b i t m a x i i u u n i -—
Sur l e s d i v e r s e s c o u r b e s d ' é g a l d é b i t r e p r é s e n t é e s p l u s h a u t p a r la
f i g u r e 96, n o u s p o u v o n s c o n s i d é r e r l e s p o i n t s a, ai, a i t a ,....
3 o ù la
t a n g e n t e est p a r a l l è l e à l ' a x e d e s t ; c e s p o i n t s d o n n e r o n t l e s débits
m a x i m u m s d a n s l e s l o c a l i t é s s,, s , s ,.... s 3 ; l a c o u r b e , l i e u d e s points
a, a p o u r é q u a t i o n :

o u
— ° o{s,tj — o,

e n a p p e l a n t o(s,t) l a d é r i v é e ^ . O r , l e c o e f f i c i e n t a n g u l a i r e de l a

1. B o u s s i n e s q , Essai sur la théorie des eaux courantes, n° 191, pages 470 et


suivantes.
2. Mémoires des savants étrangers, t o m e X X I .

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tangente à cette c o u r b e q u i e x p r i m e r a l a v i t e s s e a v e c l a q u e l l e s e
propage le débit m a x i m u m , s e r a obtenu p a r :

d d
^ r f s + ? r f / = o ou ^dsA r ^-dt = o;
ds dt dsdt dt'

et cette v i t e s s e , é g a l e à ^ s e r a , s i o n l ' a p p e l l e v m :

d'q d'q
t
_ ~dT _~dl*

dsdt dt*

Cette v i t e s s e v m diffère e s s e n t i e l l e m e n t de l a vitesse de p r o p a g a -


tion d ' u n d é b i t d é t e r m i n é u ; i l n e s ' a g i t p l u s d e l a p r o d u c t i o n s u c -
q

cessive d ' u n m ô m e d é b i t d a n s d e u x l o c a l i t é s , m a i s d e l a p r o d u c t i o n
successive d e s d é b i t s m a x i m a q u i o n t d e s v a l e u r s d i f f é r e n t e s d a n s
ces d e u x l o c a l i t é s .

i 9 1 . Cas où la h a u t e u r de l a crue reste stationnaire.


— C e q u i p r é c è d e s u p p o s e q u e l e s c o u r b e s d e s d é b i t s q et d e s s e c -
tions ti) o u d e s p r o f o n d e u r s h s o n t a r r o n d i e s à l e u r s o m m e t . O r , s u r
les c o u r s d ' e a u d e q u e l q u e i m p o r t a n c e , o n o b s e r v e t r è s fréquem-
ment q u ' a u x e n v i r o n s d u m a x i m u m d ' u n e c r u e , l a h a u t e u r r e s t e à
peu près s t a t i o n n a i r e p e n d a n t u n t e m p s a s s e z l o n g . D a n s c e c a s , s i
le débit q n ' a r r i v e p a s à s o n m a x i m u m e n m ô m e t e m p s q u e ai, s a
valeur n e v a r i e p a s s e n s i b l e m e n t . S i l a c r u e s e m a i n t i e n t e x a c t e m e n t
à la môme h a u t e u r p e n d a n t u n t e m p s assez l o n g p o u r q u ' i l s e c o n s -
titue un r é g i m e p e r m a n e n t , o n a u r a à l a f o i s — = o et — — o . A l o r s
dt dt
le débit m a x i m u m s e t r a n s m e t à l ' a v a l s a n s d i m i n u t i o n . M a i s o n s e
rend f a c i l e m e n t c o m p t e q u e l a d u r é e d e l'étalé i r a e n s e r a c c o u r c i s -
sant de p l u s e n p l u s et, p o u r p e u q u e l e c o u r s d ' e a u s o i t é t e n d u , i l
arrivera que, d a n s u n e certaine localité, l'étalé s'étant c o m p l è t e m e n t
effacée, l a c o u r b e d e s d é b i t s s e r a a r r o n d i e à s o n s o m m e t . E n a v a l
de cette l o c a l i t é , l e d é b i t m a x i m u m i r a en d é c r o i s s a n t .
Mais les choses ne s e p a s s e n t p a s , en g é n é r a l , d ' u n e m a n i è r e a u s s i
simple q u e n o u s l ' a v o n s a d m i s e et l a d i m i n u t i o n g r a d u e l l e d e s d é b i t s
m a x i m a n'est p a s s e u l e m e n t l a c o n s é q u e n c e d e s c o n d i t i o n s d u m o u -
vement v a r i é d e s l i q u i d e s . D ' a u t r e s c a u s e s y c o n t r i b u e n t souvent
d'une façon p l u s e f f i c a c e . A i n s i l o r s q u ' u n e r i v i è r e d é b o r d e s u r d e
larges p l a i n e s , d o n t l e r e m p l i s s a g e n e s e f a i t p a s i n s t a n t a n é m e n t ,
l'emmagasinement continue assez longtemps après q u e l a crue a

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atteint s a p l u s g r a n d e h a u t e u r d a n s le c o u r a n t p r i n c i p a l . M a i s toutes
ces c a u s e s , q u e l l e s q u ' e l l e s soient, se t r a d u i s e n t toujours par un
emmagasinement des e a u x pendant la période ascendante de la
c r u e ; et si cet e m m a g a s i n e m e n t est d i m i n u é n o t a b l e m e n t , d a n s u n e
c e r t a i n e r é g i o n , p a r des o u v r a g e s de m a i n d ' h o m m e , tels q u e des
digues i n s u b m e r s i b l e s , les débits m a x i m a peuvent en être a u g -
mentés sensiblement et d'une manière dommageable dans les
régions inférieures. « Les rétrécissements du champ d'inondation
q u i o n t été o p é r é s p a r t o u t , d e p u i s l e s p l u s p e t i t e s v a l l é e s j u s q u ' a u x
p l u s v a s t e s , a u m o y e n d e r e d r e s s e m e n t s d e r i v e s et d ' e n d i g u e m e n l s
p l u s ou m o i n s c o m p l e t s , dit M. K l e i t z , ont c e r t a i n e m e n t une influence
considérable, sinon prédominante, sur les h a u t e u r s plus grandes
que les crues atteignent généralement aujourd'hui, comparative-
ment à celles des siècles passés. »

1 î>2. Cas où les f o r m u l e s cessent d'être applica-


b l e s . — Les formules qui précèdent, ainsi que celles p l u s détail-
lées q u e l'on p o u r r a i t en d é d u i r e , afin d'étudier de plus près les
diverses particularités des crues, c o m m e l'a fait M . B o u s s i n e s q
d a n s s o n o u v r a g e c i t é , c e s s e n t d ' ê t r e a p p l i c a b l e s , s o i t l o r s q u e les
v a r i a t i o n s du r é g i m e sont trop b r u s q u e s , soit quand, le lit présente
une l a r g e u r assez g r a n d e ou des rives assez peu semblables pour
que la propagation d'une crue se fasse avec des vitesses notable-
m e n t différentes a u x diverses parties d e l a l a r g e u r en p r o d u i s a n t
a i n s i , d a n s le sens transversal, des dénivellations sensibles. Les
pressions, alors, ne varient p l u s hydrostatiquement dans un même
profil en t r a v e r s .
O n p e u t s e f a i r e u n e i d é e d e ce q u i s e p a s s e d a n s u n p a r e i l c o u r s
d'eau en l ' a s s i m i l a n t à un certain n o m b r e de c o u r s d ' e a u j u x t a p o -
s é s , m a i s distincts. Il est facile d e r e c o n n a î t r e , d'abord, que la vi-
tesse de p r o p a g a t i o n v q d'un débit donné v a r i e d a n s l e m ê m e sens
q u e l a p r o f o n d e u r h et e n s e n s i n v e r s e d u c o e f f i c i e n t d e frottement
1
e x t é r i e u r . D o n c , à p e n t e d e f o n d é g a l e , l a p r o p a g a t i o n se fait p l u s
rapidement a u x points où la p r o f o n d e u r e s t g r a n d e q u ' à c e u x où
e l l e l ' e s t m o i n s ; p l u s r a p i d e m e n t , a u s s i , l o i n d e s r i v e s , o ù le s e u l
frottement e x t é r i e u r à c o n s i d é r e r est celui d u f o n d , q u e p r è s d'une

i. S i l ' o n a d m e t q u e l ' o n p u i s s e a p p l i q u e r , a u m o i n s a p p r o x i m a t i v e m e n t ,
l a f o r m u l e d u m o u v e m e n t u n i f o r m e é c r i t e Aï z z bU , le d é b i t q é t a n t égal à
1

bq* j' Phïl


¿hU t on aura hl zz o u o z w , ce q u i d é m o n t r e l a p r o p o s i t i o n é n o n -
w V A
cée. O n c o n ç o i t q u ' e l l e s o i t e n c o r e e x a c t e , d a n s sa f o r m e g é n é r a l e , ou du
m o i n s a p p r o c h é e l o r s q u e le m o u v e m e n t n ' e s t p a s u n i f o r m e .

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rive où il y a en o u t r e l e f r o t t e m e n t d u b o r d ; p l u s r a p i d e m e n t a u s s i
près d'une b e r g e u n i e o u q u a n d l e f o n d est p e u r u g u e u x q u e d a n s
les cas c o n t r a i r e s . A u x e n d r o i t s o ù l e s v i t e s s e s d e p r o p a g a t i o n sont
ainsi p l u s g r a n d e s q u ' e n d ' a u t r e s a p p a r t e n a n t a u x m ê m e s s e c t i o n s ,
les d i v e r s e s p h a s e s d e l a c r u e s e p r o d u i s e n t a v e c u n e c e r t a i n e a v a n c e
relative. P e n d a n t l a p é r i o d e a s c e n d a n t e , le n i v e a u s ' y t r o u v e r a d o n c
plus élevé q u ' a u x a u t r e s p o i n t s et l e p r o f i l t r a n s v e r s a l d e l a s u r f a c e
libre y p r é s e n t e r a u n e c o n v e x i t é v e r s le h a u t ; a u contraire, pen-
dant la p é r i o d e d e d é c r o i s s a n c e , le n i v e a u y s e r a p l u s b a s q u ' a i l l e u r s
et la s u r f a c e l i b r e c o n c a v e .
M. B a u m g a r t e n a c o n s t a t é , s u r l a G a r o n n e , d e p e t i t e s d é n i v e l l a -
1
tions de cette n a t u r e . M . G r a ê f f en a o b s e r v é d e b i e n p l u s c o n s i d é -
rables ( s ' é l e v a n t à 2 4 o ) s u r l a L o i r e , d a n s l e s g o r g e s d u P e r t u i s e t ».
m

a Et il doit s'en p r o d u i r e d e p l u s g r a n d e s e n c o r e , dit M . B o u s s i n e s q ,


« dans les r i v i è r e s à b o r d s p e r m é a b l e s , e n t r e le l i q u i d e q u i c o u l e à
c ciel o u v e r t et c e l u i q u i , c i r c u l a n t à t r a v e r s l e s p o r e s du lit, ne
« p r o p a g e à s o n i n t é r i e u r , d ' a m o n t en a v a l , q u ' a v e c u n e l e n t e u r e x -
« cessive, s e s v a r i a t i o n s d e r é g i m e , d e m a n i è r e , e n q u e l q u e s o r t e ,
« à ne s ' é l e v e r d u r a n t l a p é r i o d e d e c r o i s s a n c e et à n e b a i s s e r d u -
< raut la p é r i o d e d e d é c r o i s s a n c e , q u ' e n v e r t u d e s e s d i f f é r e n c e s d e
« niveau et p a r s u i t e d e s e s é c h a n g e s a v e c l ' e a u v o i s i n e contenue
« dans le lit o u v e r t . »

193. Formules approximatives. — Si l'on d e v a i t é t u -


dier les c r u e s d ' u n c o u r s d ' e a u d'après la théorie qui vient d'être
exposée, il f a u d r a i t r e n o n c e r à a b o r d e r l e s d i v e r s p r o b l è m e s q u i s e
posent d a n s l e s q u e s t i o n s d ' i n o n d a t i o n s , c a r l e s d é b i t s q et l e s v i -
tesses de p r o p a g a t i o n v , 9 pour les d i v e r s e s v a l e u r s d e to, s o n t
e x p r i m é e s , d a n s l e s é q u a t i o n s p r é c é d e n t e s , en f o n c t i o n d e s d é r i v é e s
de ces q u a n t i t é s p a r r a p p o r t à l ' e s p a c e et a u t e m p s , d é r i v é e s d o n t
la c o n n a i s s a n c e s u p p o s e p r é c i s é m e n t celle des circonstances de la
crue. M a i s il est p o s s i b l e , en s e b o r n a n t à u n e approximation,
d'établir des f o r m u l e s d o n t o n p e u t se contenter dans la pratique.
L'approximation consiste à n é g l i g e r , dans une certaine étendue
du cours d ' e a u , l e s effets d e l ' a f f a i s s e m e n t g r a d u e l d e l a c r u e . On
divise le c o u r s d ' e a u à é t u d i e r e n u n c e r t a i n n o m b r e d e s e c t i o n s et
dans c h a c u n e d ' e l l e s on s u p p o s e q u e l e d é b i t m a x i m u m se p r o p a g e
sans atténuation d e l ' a m o n t à l ' a v a l . A l o r s y et to a t t e i g n e n t en
même t e m p s l e u r s m a x i m u m s et le r é g i m e p e u t être considéré

1 . Annales des ponts et chaussées, 1848. 2 " s e m e s t r e , pages 2 G et 3 o .


2 , De l'action delà digue de Pinay, page 206.

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c o m m e permanent. L a vitesse de p r o p a g a t i o n v q est l a m ê m e p o u r
t o u s l e s d é b i t s et e l l e a p o u r v a l e u r c o m m u n e :

dq du.
vQ = 7- = a + — I

e l l e v a r i e , c o m m e n o u s v e n o n s d e l e d i r e , a u x d i v e r s e s é p o q u e s de
l a c r u e . D a n s cette h y p o t h è s e s i m p l i f i c a t i v e , l a v a l e u r d e q est d é -
t e r m i n é e p o u r c h a q u e v a l e u r d e uj et l ' o n p e u t e x p r i m e r q e n f o n c -
t i o n de m o u de l a p r o f o n d e u r A , a u m o y e n d e f o r m u l e s a p p r o x i -
m a t i v e s c o m m e c e l l e s d o n t i l a été d o n n é d e s e x e m p l e s p l u s h a u t
(n° iG5). A l o r s , si w = Ih,

dq 1 dq
Dq
~~ dv~~ld~h'

et s i l a f o r m u l e d u débit en fonction de la hauteur est de la


forme :
3

q = Al (A + c) i ,

q u e n o u s a v o n s r e c o n n u e être a s s e z g é n é r a l e , l a v i t e s s e d e p r o p a g a -
t i o n de l a c r u e s e r a :

3
Bj=-Ay'A-(-C = m y 2(7 (A +C') '

3A
en a p p e l a n t m l e c o e f f i c i e n t ~ .

2d g 2

D a n s c h a c u n e d e s p a r t i e s en l e s q u e l l e s o n a u r a d i v i s é l a l o n g u e u r
d u c o u r s d ' e a u , l e s c o e f f i c i e n t s A , c et m a u r o n t d e s v a l e u r s d i f f é r e n -
tes, m a i s c e s v a l e u r s , u n e fois d é t e r m i n é e s p o u r c h a q u e section,
p o u r r o n t s e r v i r à é v a l u e r l a v i t e s s e d e p r o p a g a t i o n d ' u n e c r u e de
h a u t e u r d o n n é e A d a n s l ' é t e n d u e d e cette p a r t i e d u c o u r s d ' e a u .
dq
E n tout c a s , la v a l e u r de — p e u t être d é d u i t e p o u r c h a q u e hauteur
A d e l a c o m p a r a i s o n d e l a c o u r b e d e s d é b i t s et d e c e l l e d e s h a u t e u r s ,
et on a d o p t e u n e v a l e u r m o y e n n e p o u r t o u t e l a p o r t i o n d e c o u r s
d ' e a u c o n s i d é r é e . L a l a r g e u r l est c e l l e d u c h a m p d ' i n o n d a t i o n , e l l e
est a u s s i d é t e r m i n é e p o u r c h a q u e h a u t e u r A. O n o b t i e n t a i n s i u n e
valeur de v g pour une v a l e u r q u e l c o n q u e de A et p a r suite du
d é b i t q.
M a i s ce q u ' i l i m p o r t e a u s s i d e d é t e r m i n e r , c'est l a h a u t e u r pro-
b a b l e de l a c r u e d a n s l a p a r t i e s i t u é e e n a v a l d e c e l l e q u e l ' o n c o n -

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sidère. P r e n o n s a l o r s l e s d e u x s e c t i o n s t r a n s v e r s a l e s q u i l i m i t e n t
cette partie à l ' a m o n t et à l ' a v a l et s u p p o s o n s c o n n u e la courbe
des débits O M N (fig. 9 7 )
dans la première de ces
localités. N o u s devons sup-
poser aussi que, la vallée
où se produit la crue étant
c o n n u e , on a p u dresser à
l ' a v a n c e un t a b l e a u numé-
rique ou g r a p h i q u e faisant
U U li T connaître l'augmentation
Fig. 9 7 . A B du v o l u m e d'eau em-
magasiné pour chaque aug-
mentation d e h a u t e u r A A à u n e é c h e l l e d o n n é e . C e t t e a u g m e n t a t i o n
de v o l u m e est s i m p l e m e n t le p r o d u i t , p a r A^> d e l a s u r f a c e hori-
zontale c o u v e r t e p a r l ' e a u , à c h a q u e h a u t e u r d u n i v e a u , d a n s l ' é t e n -
due c o m p r i s e e n t r e l e s d e u x l o c a l i t é s c o n s i d é r é e s . L e t a b l e a u a i n s i
dressé d o n n e r a , p o u r u n e d i f f é r e n c e d e n i v e a u q u e l c o n q u e , h, — h , t

l'accroissement c o r r e s p o n d a n t B s — B i du volume d'eau répandu


sur l a v a l l é e .
Cela étant, si n o u s c o n s i d é r o n s d e u x é p o q u e s s u c c e s s i v e s , a u s s i
voisines q u e n o u s l e v o u d r o n s , et r e p r é s e n t é e s p a r l e s a b s c i s s e s
t tt et t,,t,, le v o l u m e d ' e a u p a s s é d a n s l a p r e m i è r e d e s d e u x s e c t i o n s
0

transversales p e n d a n t l ' i n t e r v a l l e d e t e m p s til % a u r a pour m e s u r e la


surface du t r a p è z e . J P ^ J . J , et si l ' o n a o b s e r v é en m ê m e t e m p s l e s
hauteurs h t et h d u n i v e a u à c e s d e u x é p o q u e s m a r q u é e s p a r t
l 3 et
t„ on en d é d u i r a , d ' a p r è s l e t a b l e a u d o n t il v i e n t d ' ê t r e q u e s t i o n ,
l'accroissement B — B , d u v o l u m e d ' e a u e m m a g a s i n é . R e p r é s e n t o n s
s

ce v o l u m e B a — B t par u n p a r a l l é l o g r a m m e dont la hauteur soit


IJ, et P j P , le côté o b l i q u e , ce p a r a l l é l o g r a m m e s e r a p a r e x e m p l e
PIPJQ-QI, et p a r s u i t e QIQ_ s e r a u n é l é m e n t de l a c o u r b e des débits
de la localité d ' a v a l . E n o p é r a n t a i n s i s u c c e s s i v e m e n t p o u r c h a q u e
époque, au f u r et à m e s u r e d e l a p r o d u c t i o n d e s d é b i t s q u i c o n s t i -
tuent la c r u e d a n s l a p r e m i è r e l o c a l i t é , o n o b t i e n d r a d e s éléments
successifs, tels q u e Q 1 Q 1 parallèles a u x éléments correspondants
P J P , de la p r e m i è r e c o u r b e m a i s q u i en s e r o n t à d e s d i s t a n c e s d i f f é -
rentes. Il s u f f i r a de substituer, à ces éléments d i s c o n t i n u s , u n e
courbe c o n t i n u e p o u r a v o i r a i n s i l a c o u r b e d e s d é b i t s d a n s l a l o c a -
lité d ' a v a l , et a i n s i d e s u i t e
1 dq
1. Par cette méthode et au moyen de la formule vq — - — appliquée
i ah
comme il est dit plus haut, au moyen de profils en travers levés de kilomètre

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O r d i n a i r e m e n t , en m ê m e t e m p s q u e l a c r u e d u c o u r s d ' e a u p r i n -
c i p a l , se p r o d u i s e n t c e l l e s d e s e s a f f l u e n t s , et c h a c u n e d e c e l l e s - c i
v i e n t m o d i f i e r , en a v a l d u c o n f l u e n t , l a c o u r b e d e s d é b i t s d é t e r m i n é e
c o m m e i l v i e n t d ' ê t r e d i t . I l r é s u l t e d e cette s u p e r p o s i t i o n d e s c o u r -
bes plus ou m o i n s ondulées, m a i s dont les ondulations s'effacent
peu à peu à m e s u r e q u e l'on descend ; les s o m m e t s des courbes
s'abaissent p r o g r e s s i v e m e n t , tandis que les points b a s intermédiaires
e n t r e d e u x s o m m e t s s e r e l è v e n t et q u e l e s p e n t e s m o y e n n e s de ces
c o u r b e s d i m i n u e n t p a r s u i t e d e l ' a l l o n g e m e n t d e l e u r b a s e q u e l'on
constate t o u j o u r s , ainsi que n o u s l ' a v o n s dit p l u s haut. L e s méthodes
a p p r o x i m a t i v e s qui viennent d'être i n d i q u é e s s'appliquent facile-
m e n t à cette s u p e r p o s i t i o n d e c r u e s
M a l g r é cela, ces m é t h o d e s ne paraissent pas, jusqu'à présent,
a v o i r été s o u v e n t e m p l o y é e s p a r les i n g é n i e u r s p o u r l'étude des
c r u e s d e s r i v i è r e s et l e s p r o c è d e s d e p r é v i s i o n d e s c r u e s r e s t e n t a b s o -
l u m e n t e m p i r i q u e s . I l n'est q u e j u s t e de r e c o n n a î t r e d ' a i l l e u r s que
ces p r o c é d é s e m p i r i q u e s sont a r r i v é s , d a n s q u e l q u e s s e r v i c e s , à un
d e g r é de perfection a s s e z a v a n c é p o u r q u e les a v e r t i s s e m e n t s donnés
a u x a u t o r i t é s l o c a l e s et a u x populations r i v e r a i n e s aient u n e véri-
t a b l e u t i l i t é , l e u r i n d i q u e n t la n a t u r e d e s p r é c a u t i o n s à p r e n d r e s'il
y a l i e u et l e u r é v i t e n t d e s c r a i n t e s e x a g é r é e s . O n p e u t en effet, p a r
les procédés e m p i r i q u e s , tenir compte, b i e n p l u s facilement que par
des f o r m u l e s théoriques, de toutes les i n é g a l i t é s de f o r m e que pré-
s e n t e n t l e s c o u r s d ' e a u et q u i m o d i f i e n t l a h a u t e u r des crues. Ainsi
p a r e x e m p l e , u n é t r a n g l e m e n t l o c a l d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e de la
vallée a u r a p r e s q u e toujours p o u r conséquence de relever le m a x i -
m u m d e l a c r u e en a m o n t et d e s ' o p p o s e r , p a r s u i t e , à l'effet d ' a f f a i s -
sement g r a d u e l que n o u s a v o n s s i g n a l é . L e r e l è v e m e n t p o u r r a i t sans
doute être c a l c u l é , m a i s on a r r i v e r a à le connaître peut-être plus
e x a c t e m e n t a u m o y e n d ' u n e f o r m u l e s i m p l e m e n t e m p i r i q u e . I l en
s e r a d e m ê m e d e s effets p r o d u i t s p a r l e s c h a n g e m e n t s d e p e n t e , les
c o u r b e s , l a d i v i s i o n d u lit en p l u s i e u r s b r a s , etc.

e n k i l o m è t r e , les i n g é n i e u r s d u s e r v i c e d u R h ô n e o n t c a l c u l é , en 1807, les v i t e s -


ses de p r o p a g a t i o n vq p o u r des d é b i t s v a r i a n t de m i l l e en m i l l e m è t r e s cubes
ent.ie L y o n et le P o n t - S a i n t - E s p r i t . I l s o n t é g a l e m e n t d é d u i t d a n s la c r u e e x t r a -
o r d i n a i r e de i 8 5 o , les c o u r b e s des d é b i t s de T o u r n o n , d e V a l e n c e , d u t ' o u z i n ,
de P o n t - S a i n t - K s p r i t e t de R e a u e a i r e des c o u r b e s des d é b i t s é t a b l i e s à L y o n
en a m o n t et en a v a l d u c o n f l u e n t d e l a S a ô n e . L e s r é s u l t a t s de ces c a l c u l s sont
c o n s i g n é s d a n s u n m é m o i r e dp. M . K l e i t z e n d a t e ( l u 3o j a n v i e r i 8 5 8 .
1. I l p e u t a r r i v e r q u e l a c r u e s u b i t e d ' u n g r a n d a f f l u e n t , t e l q u e l ' A r d è c h e ,
p r o d u i s e , d a n s le c o u r s d ' e a u p r i n c i p a l , u n e s u r é l é v a t i o n c o n s i d é r a b l e d u
n i v e a u , a c c o m p a g n é e d ' u n a r r ê t o u t o u t a u m o i n s d ' u n r a l e n t i s s e m e n t très
p r o n o n c é d u d é b i t de ce c o u r s d ' e a u , e n a m o n t d u c o n f l u e n t . L a m é t h o d e q u i
v i e n t d ' ê t r e exposée r e n d r a i t c o m p t e de ce p h é n o m è n e , c a r e l l e p e r m e t a u s s i
b i e n de d é d u i r e l a c o u r b e d ' a m o n t OPiPs d e c e l l e d ' a v a l , O'QiQa supposée c o n -
nue; que de f a i r e l ' i n v e r s e .

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§ 3

PRÉVISION DES CRUES

194. V a r i a t i o n d u d é b i t d e s s o u r c e s . — C'est B e l g r a u d
qui, dans le b a s s i n d e l a S e i n e , a m o n t r é l e p r e m i e r c o m m e n t l'on
pouvait, p a r l ' é t u d e d e s f a i t s s u r v e n u s d a n s l a p a r t i e s u p é r i e u r e d e s
vallées, p r é v o i r l a h a u t e u r p r o b a b l e q u e p o u r r a a t t e i n d r e le n i v e a u
d'un c o u r s d ' e a u e n u n p o i n t d o n n é d e s o n c o u r s . L e s c o n s i d é r a t i o n s
générales q u i p e u v e n t être r e g a r d é e s c o m m e l a b a s e d e cette étude
ont été d é v e l o p p é e s p a r l u i d a n s l e s Annales des Ponts et Chaus-
1
sées . N o u s a l l o n s l e s r e p r o d u i r e en l e s r é s u m a n t .
Toutes les e a u x a b s o r b é e s p a r u n t e r r a i n p e r m é a b l e d é b o i s é n ' a r -
rivent p a s a u s o u s s o l ; u n e g r a n d e p a r t i e r e s t e d a n s le s o l q u i , a p r è s
la p l u i e , est i m p r é g n é c o m m e u n e é p o n g e q u a n d s a p e n t e s u p e r f i -
cielle est f a i b l e " . L o r s q u e l a s a i s o n e s t s è c h e , cette e a u est p r o m p t e -
ment e n l e v é e p a r l ' é v a p o r a t i o n . I l est d o n c t r è s r a r e q u ' i l tombe
assez d ' e a u , l'été, p o u r q u ' e l l e p é n è t r e j u s q u ' a u s o u s - s o l et à p l u s
forte r a i s o n j u s q u ' a u x s o u r c e s . D a n s l e s t e r r a i n s b o i s é s , ce s o n t les
feuilles q u i e m p ê c h e n t l e s e a u x p l u v i a l e s d ' a r r i v e r j u s q u ' a u s o l . I l
ea résulte, d a n s t o u s l e s c a s , u n e d i m i n u t i o n c o n s i d é r a b l e d u v o l u m e
des s o u r c e s en été.
Au contraire, les s o u r c e s q u i existent d a n s les terrains perméa-
bles se g o n f l e n t à l a s u i t e d e s g r a n d e s p l u i e s d ' h i v e r et r e ç o i v e n t à
peu près toute l a q u a n t i t é d'eau tombée sur le s o l , rien n'étant
enlevé p a r l ' é v a p o r a t i o n . I l e n r é s u l t e a l o r s le d é b o r d e m e n t , pres-
que p é r i o d i q u e , d e s r i v i è r e s d o n t l e s v e r s a n t s p e r m é a b l e s n e l a i s -
sent point c o u l e r d ' e a u à l e u r s u r f a c e . C e t t e v a r i a t i o n d u d é b i t , entre
l'été et l ' h i v e r , s e m b l e d ' a u t a n t p l u s m a r q u é e q u e l e s v e r s a n t s d e l a
vallée sont p l u s b o i s é s : l e s a r b r e s , m ê m e d é p o u i l l é s d e l e u r s f e u i l -
les, e m p ê c h e n t p e n d a n t l ' h i v e r l ' é v a p o r a t i o n p a r t i e l l e q u i s e p r o d u i t
sur les t e r r a i n s d é b o i s é s , a S ' i l é t a i t d é m o n t r é , d i t B e l g r a n d , q u e l e s
« bois, q u i n ' o n t q u ' u n e f a i b l e a c t i o n s u r le d é b i t d e s s o u r c e s en
« été, p e u v e n t , a u c o n t r a i r e , n o t a b l e m e n t a u g m e n t e r l e u r d é b i t e n

1. Etudes hydrologiques dans le bassin de la Seine, i 8 4 6 , a" s e m e s t r e , et 1802,

I" semestre.
2. Si l a p e n t e d u t e r r a i n est f o r t e , u n e g r a n d e p a r t i e des e a u x p l u v i a l e s
arrive a u x c o u r s d ' e a u , q u e l l e q u e s o i t l a p e r m é a b i l i t é , et ne p r o f i t e p a s a u x
sources.

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« h i v e r , i l f a u d r a i t e u c o n c l u r e q u e le reboisement des montagnes,
<( loin de régulariser le régime des sources, tendrait au contraire
« à le rendre moins régulier ».

1ÎI5. Crues des grands c o u r s d'eau. Lois de Bel-


g r a n d . — L e s c r u e s des cours d ' e a u , s u i v a n t q u e les versants sont
p e r m é a b l e s ou i m p e r m é a b l e s , sont s o u m i s e s à d e s lois différentes.
B e l g r a n d a p p e l l e eaux torrentielles l e s e a u x q u i a r r i v e n t a u thal-
w e g en r u i s s e l a n t à l a s u r f a c e d e s t e r r a i n s i m p e r m é a b l e s ; torrent,
u n c o u r s d ' e a u a l i m e n t é p a r d e s e a u x t o r r r e n t i e l l e s ; et, p a r oppo-
sition, eaux tranquilles les e a u x provenant des sources et de
l ' é g o u t t u r e des; t e r r e s , et cours d'eau tranquille un cours d'eau
alimenté p a r des e a u x t r a n q u i l l e s . A v e c ces définitions, que nous
a d o p t e r o n s d a n s cet e x p o s é , u n e r i v i è r e , p o u v a n t r e c e v o i r à l a fois
d e s e a u x t o r r e n t i e l l e s et t r a n q u i l l e s p e u t ê t r e u n d e m i , u n t i e r s , u n
q u a r t de t o r r e n t .
Si les versants d'un cours d'eau d'une médiocre étendue sont
i m p e r m é a b l e s , l a c r u e s e d i v i s e en d e u x p a r t i e s t r è s d i s t i n c t e s : l ' u n e
très é l e v é e et d ' u n e t r è s c o u r t e d u r é e est d u e a u x e a u x t o r r e n t i e l l e s ,
l ' a u t r e , d ' u n e é l é v a t i o n m é d i o c r e et d ' u n e t r è s l o n g u e d u r é e est d u e
a u g o n f l e m e n t d e s e a u x t r a n q u i l l e s et à l ' é g o u t t u r e d e s t e r r e s a p r è s
la cessation des p l u i e s .
S i , a u c o n t r a i r e , l e s v e r s a n t s s o n t p e r m é a b l e s , l a c r u e est t o u j o u r s
d u e a u g o n f l e m e n t d e s e a u x t r a n q u i l l e s ; e l l e e s t t r è s l o n g u e et se
c o m p o s e d ' u n e p é r i o d e d e c r o i s s a n c e r é g u l i è r e , d ' u n e étale b i e n
s o u t e n u e et d ' u n e p é r i o d e de d é c r o i s s a n c e é g a l e m e n t r é g u l i è r e . D o n c :
Première loi. — L a crue d'un torrent d'étendue m é d i o c r e se
compose toujours d'une première partie c o u r t e et é l e v é e d u e a u x
e a u x t o r r e n t i e l l e s , et d ' u n e l o n g u e c r u e t r a n q u i l l e d ' u n e é l é v a t i o n
m é d i o c r e . L a c r u e d ' u n c o u r s d ' e a u à v e r s a n t s p e r m é a b l e s est tou-
j o u r s l o n g u e et c r o î t et d é c r o î t l e n t e m e n t et r é g u l i è r e m e n t .

Considérons maintenant l ' i n f l u e n c e q u ' e x e r c e , s u r la c r u e d'un


cours d'eau A , la rencontre d'un affluent a dont les versants ont
u n e s u p e r f i c i e m o i n d r e q u e c e u x d e A . S u p p o s o n s d ' a b o r d q u e ces
v e r s a n t s s o i e n t i m p e r m é a b l e s . S i l a p l u i e d u r e e n c o r e o u n ' a cessé
que depuis un temps assez court, l a crue A s'accroît toujours de
la c r u e d e a ; m a i s s i l a p l u i e a c e s s é d e p u i s u n t e m p s a s s e z l o n g ,
l ' é c o u l e m e n t d e l a p a r t i e t o r r e n t i e l l e d e l a c r u e a étant d e courte
d u r é e , les d e u x c r u e s torrentielles ne se rencontreront presque
j a m a i s a u c o n f l u e n t . P o u r p e u q u e l ' é t e n d u e d e s v e r s a n t s d e A soit
plus g r a n d e q u e celle de a, l a crue torrentielle d e A a r r i v e r a la
d e r n i è r e a u c o n f l u e n t , et s ' a j o u t e r a à l a c r u e t r a n q u i l l e d e a. D o n c :

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1 8 . - PRÉVJSION DES CRUES

Deuxième loi. — E n g é n é r a l , la crue d'un torrent, à l'aval du


confluent d'un a u t r e t o r r e n t p l u s p e t i t , a p o u r p o r t é e m a x i m u m , p a r
seconde, la s o m m e de l a p o r t é e m a x i m u m d u c o u r s d ' e a u p r i n c i p a l
et de la portée d e l a c r u e t r a n q u i l l e d e l ' a u t r e c o u r s d ' e a u . L a c r u e
torrentielle totale d ' u n g r a n d c o u r s d ' e a u à v e r s a n t s i m p e r m é a b l e s
se compose d o n c d e la s u c c e s s i o n d e s c r u e s t o r r e n t i e l l e s d e s a f f l u e n t s
qui passent l e s u n e s à l a s u i t e d e s a u t r e s , et e s t d ' a u t a n t p l u s l o n g u e
que le n o m b r e d e s a f f l u e n t s e s t p l u s g r a n d , et q u e l e p o i n t qu'on
considère est p l u s é l o i g n é d e l a s o u r c e .
Troisième loi. — S i l e s v e r s a n t s d u c o u r s d ' e a u a s o n t p e r m é a -
bles, ceux de A r e s t a n t i m p e r m é a b l e s , et s i l ' é t e n d u e d e a est p e u
différente de c e l l e d e A , l a c r u e t o r r e n t i e l l e d e A p a s s e r a toujours
seule et la p r e m i è r e a u c o n f l u e n t , et les portées par seconde des
deux crues t r a n q u i l l e s s'ajouteront.

Si les d e u x c o u r s d ' e a u A et a o,nt l e u r s v e r s a n t s p e r m é a b l e s , l a


durée de l ' é t a l é d e s c r u e s é t a n t t r è s l o n g u e , l e s p o r t é e s m a x i m u m
s'ajouteront p r e s q u e t o u j o u r s a u c o n f l u e n t . D o n c :
Quatrième loi. — L a p o r t é e m a x i m u m , p a r s e c o n d e , â l ' a v a l d ' u n
confluent, d e s c r u e s d ' u n c o u r s d ' e a u à v e r s a n t s p e r m é a b l e s s e c o m -
pose de l a s o m m e d e s p o r t é e s m a x i m u m , par seconde, des deux
affluents.

Si les v e r s a n t s d e A é t a n t p e r m é a b l e s , c e u x de a sont imper-


méables, la crue torrentielle de a s e r a t o u j o u r s é c o u l é e l o r s q u ' a r -
rivera la c r u e d e A , d o n c :
Cinquième loi. — L o r s q u ' u n cours d'eau tranquille rencontre
un torrent, l a p a r t i e t o r r e n t i e l l e de l a c r u e d u t o r r e n t p a s s e t o u j o u r s
seule et l a p r e m i è r e a u c o n f l u e n t ; l a c r u e d u c o u r s d ' e a u tranquille
s'ajoute à la p a r t i e t r a n q u i l l e d e l a c r u e d u t o r r e n t .
R e l g r a n d cite un g r a n d n o m b r e d e f a i t s à l ' a p p u i d e c e s l o i s . I l
constate c e p e n d a n t q u ' e l l e s n e s e v é r i f i e n t p a s t o u j o u r s e x a c t e m e n t ,
surtout p o u r ce q u i c o n c e r n e l e s c r u e s t o r r e n t i e l l e s . D e u x t o r r e n t s ,
même très i n é g a u x e n s u r f a c e , p e u v e n t ê t r e disposés de telle sorte
que l e u r s c r u e s t o r r e n t i e l l e s a r r i v e n t e n s e m b l e a u c o n f l u e n t ; c e l a a
lieu surtout l o r s q u e l a p e n t e d u petit c o u r s d ' e a u est p l u s f a i b l e q u e
celle du g r a n d ; m a i s ce c a s e s t p r e s q u e t o u j o u r s u n e e x c e p t i o n .
Ces l o i s p e r m e t t e n t d ' e x p l i q u e r p l u s i e u r s f a i t s r e m a r q u a b l e s ,
i°Les crues e x t r a o r d i n a i r e s des c o u r s d'eau à versants i m p e r m é a -
bles, q u i p r e n n e n t d a n s l a p a r t i e s u p é r i e u r e d u l i t u n développe-
ment très r a p i d e , t e n d e n t , en descendant, à prendre une portée
maximum constante. Ces crues sont beaucoup p l u s l o n g u e s dans

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les parties basses du cours d'eau que dans les parties supérieures.
2° L e s p o r t é e s m a x i m u m d e d e u x a f f l u e n t s t r a n q u i l l e s s'ajoutant
t o u j o u r s à c h a q u e c o n f l u e n t et l e p l a n d e s e a u x t e n d a n t à s ' a b a i s s e r
en r a i s o n d e l a l o n g u e d u r é e des c r u e s , les crues extraordinaires
d'un fleuve t r a n q u i l l e vont s a n s cesse en c r o i s s a n t à m e s u r e qu'il
reçoit de g r a n d s affluents ou m ê m e qu'il traverse de g r a n d e s régions
de sources.
3° L a c r u e la p l u s élevée d ' u n b a s s i n i m p e r m é a b l e p o u r r a être
produite par une pluie tombée seulement sur une partie du bassin ;
d a n s ce c a s , e l l e s e r a d e p l u s c o u r t e d u r é e q u e s i le p h é n o m è n e qui
la p r o d u i t était g é n é r a l .
4 ° D a n s u n b a s s i n p e r m é a b l e , a u c o n t r a i r e , o ù l e s p o r t é e s ne se
succèdent p a s , m a i s s'ajoutent à chaque confluent, la plus grande
crue sera produite par un phénomène g é n é r a l .
Il y a d ' a i l l e u r s , s u i v a n t l e s d i v e r s c o u r s d ' e a u , des différences
é n o r m e s d a n s le r a p p o r t d u débit p a r seconde pendant les crues à
c e l u i d e l ' é t i a g e . A i n s i , t a n d i s q u e s u r l a S o m m e ce r a p p o r t ne
s e r a i t q u e d e 2,70, d ' a p r è s C a m b u z a t , o u 4 , d ' a p r è s M a r y , il attein-
d r a i t l e c h i f f r e 3 o s u r l a S e i n e à P a r i s o ù l e p l u s b a s é t i a g e s e r a i t de
1
73 mètres cubes et l a p l u s g r a n d e c r u e d e p l u s d e 2200 cubes par
s e c o n d e . S u r l a L o i r e à R o a n n e , i l a r r i v e r a i t a u c h i f f r e d e 1458 :
l a p l u s g r a n d e c r u e étant, d ' a p r è s V a u t h i e r , de 7290 m è t r e s c u b e s , et
l'étiage de 5 mètres c u b e s s e u l e m e n t .

196. Incertitude des formules empiriques trop


générales. — D'après ce qui précède o n voit combien sont
incomplets et i n c e r t a i n s l e s é n o n c é s o u l e s f o r m u l e s q u i n e font
dépendre les débits des cours d'eau que des surfaces du bassin.
B a c c a r i n i , d a n s s o n o u v r a g e Sai compimento delle opere di boni-
Jlcazione et sulla regolazione delle acque nelle Maremme Tos-
cane donne par exemple la formule de Possenti :

Ca / p\
ot
Q = T( +S)'
d a n s l a q u e l l e Q est l e d é b i t m a x i m u m d e s c r u c s , ^ / ? . l a s u p e r f i c i e de
la partie m o n t a g n e u s e d u b a s s i n ; p c e l l e d e l a p a r t i e en p l a i n e ;
a l a h a u t e u r m a x i m a d e l a p l u i e e n v i n g t - q u a t r e h e u r e s ; S la l o n -
g u e u r d e l a r i v i è r e d e p u i s s a s o u r c e et C u n c o e f f i c i e n t v a r i a b l e
avec c h a q u e rivière ou c h a q u e section de r i v i è r e , q u e l'on détermine
au m o y e n d'un débit m a x i m u m connu.

1. D e p u i s l ' é p o q u e o ù B e l g r a n d a é t a b l i ces c o m p a r a i s o n s , o n a o b s e r v é des


débits d'étiage encore p l u s faibles.

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Cette f o r m u l e s u p p o s e q u e l e d é b i t e s t p r o p o r t i o n n e l à l a q u a n -
tité n de p l u i e t o m b é e ; e l l e n e t i e n t a u c u n c o m p t e d e l'état d ' i m b ï -
biticm des terres p e r m é a b l e s q u i peut pourtant, dans une mesure
considérable, m o d i f i e r le r a p p o r t e n t r e le v o l u m e d ' e a u t o m b é e et
le volume c h a r r i é p a r l e c o u r s d ' e a u . E l l e ne tient pas compte non
plus de la s u p e r f i c i e a t t e i n t e p a r l e s p l u i e s n i d e s d i v e r s d e g r é s d e
perméabilité des versants. On ne peut donc la considérer que
comme d o n n a n t u n e g r o s s i è r e a p p r o x i m a t i o n , m ê m e p o u r l a r é g i o n
toute s p é c i a l e p o u r l a q u e l l e e l l e a été é t a b l i e .
Il en est d e m ô m e , p o u r l a m ê m e r a i s o n , d e s a u t r e s f o r m u l e s a n a -
logues qui ont été p r o p o s é e s p a r d i v e r s a u t e u r s , et q u i ne s o n t a p p l i -
cables qu'aux circonstances locales, tout à fait s p é c i a l e s , pour
lesquelles e l l e s ont été é t a b l i e s . Il n ' y a a u c u n intérêt à les m e n -
tionner ici.

1 9 7 . Bases o r d i n a i r e s des f o r m u l e s de p r é v i s i o n
des c r u e s . — L e s f o r m u l e s u s i t é e s p o u r la prévision des crues
sont o r d i n a i r e m e n t é t a b l i e s s u r d ' a u t r e s b a s e s . B e l g r a n d a i n d i q u é ,
pour le b a s s i n de l a S e i n e , u n e f o r m u l e q u i p e r m e t d e c a l c u l e r l a
hauteur d u f l e u v e à P a r i s a u m o y e n d e c e l l e s d e s e s a f f l u e n t s s u p é -
rieurs.
Cette f o r m u l e est e n r é a l i t é l a p r e m i è r e q u i a i t été effectivement
appliquée à la. p r é v i s i o n d e s c r u e s . L a m é t h o d e i n d i q u é e p a r B e l -
grand a été i m i t é e d a n s l a p l u p a r t d e s a u t r e s b a s s i n s et il a été
rendu c o m p t e , d a n s l e s A n n a l e s d e s p o n t s et c h a u s s é e s , d e quel-
ques-unes d e c e l l e s q u i ont été a d o p t é e s et q u i s o n t aujourd'hui
employées d a n s d i v e r s s e r v i c e s
On peut f a i r e l a p r é v i s i o n d e s c r u e s , e n un point donné d'un
cours d ' e a u , en é t a b l i s s a n t des relations e m p i r i q u e s entre les h a u -
teurs atteintes p a r le n i v e a u d e l ' e a u à d e s é c h e l l e s fixes, dont l'une
est placée en ce p o i n t et l e s a u t r e s e n d ' a u t r e s p o i n t s en a m o n t sur
le cours d ' e a u p r i n c i p a l o u s u r s e s a f f l u e n t s , l e s z é r o s d e c e s é c h e l -
les c o r r e s p o n d a n t à l ' é t i a g e d u c o u r s d ' e a u ; o u b i e n o n p e u t é t a b l i r
ces relations e n t r e l e s montées de l'eau, c'est-à-dire entre les q u a n -
tités dont l ' e a u s ' é l è v e a u - d e s s u s d u n i v e a u q u ' e l l e a v a i t a u m o m e n t
où le c o u r s d'eau a c o m m e n c é à croître. L e s d e u x systèmes ont
leurs p a r t i s a n s . B e l g r a n d considérait surtout les montées et il a
donné u n e r è g l e q u i est e n c o r e , s a u f q u e l q u e s m o d i f i c a t i o n s , a d o p -

1. Je c i t e r a i , e n p a r t i c u l i e r , les n o t e s s u r ce s u j e t de M . A l l a r d , i88g, i"


semestre, page 629 ; de M . M a z o y e r , 1890, a" s e m e s t r e , p a g e et u n g r a n d
nombre d ' a u t r e s a n t é r i e u r e s . J ' a i e m p r u n t é a u x d e u x p r e m i è r e s t o u t ce q u i
suit, c o n c e r n a n t l a p r é v i s i o n des c r u e s .

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tée a u j o u r d ' h u i , d ' a p r è s l a q u e l l e l a m o n t é e p r o b a b l e à P a r i s est u n e
fonction linéaire s i m p l e des montées observées sur huit affluents
recueillant les e a u x de vallées i m p e r m é a b l e s ; c e u x q u i coulent dans
des v a l l é e s p e r m é a b l e s ne font q u e s o u t e n i r la c r u e a p r è s la produc-
tion d u maximum. Cette r è g l e p e r m e t d e f a i r e l e s p r é v i s i o n s , en
m o y e n n e , trois j o u r s à l ' a v a n c e . E l l e doit d ' a i l l e u r s être a p p l i q u é e
a v e c s a g a c i t é et d o i t s u b i r q u e l q u e s c o r r e c t i o n s p o u r t e n i r c o m p t e
d e s c i r c o n s t a n c e s p a r t i c u l i è r e s à c h a q u e c r u e ; m a i s e l l e d o n n e des
résultats satisfaisants,
C e s o n t d e s r è g l e s a n a l o g u e s q u i o n t été a p p l i q u é e s , e n g é n é r a l ,
d a n s tous les b a s s i n s f r a n ç a i s où l'on a o r g a n i s é des s e r v i c e s d'an-
n o n c e d e s c r u e s . C ' e s t a u s s i d ' a p r è s ce s y s t è m e q u e M . l e c o l o n e l
Mahan a installé un service d'annonce des crues de l'Ohio, aux
Etats-Unis d'Amérique.

1 9 8 . M é t h o d e a l g é b r i q u e . — Cette m é t h o d e n e tient pas


c o m p t e de la durée de l a p r o p a g a t i o n de l a crue d a n s chacun des
affluents o u du temps q u i s'écoule entre la m o n t é e maximum sur
c h a c u n d e c e s c o u r s d ' e a u et l e m o m e n t o ù e l l e s e p r o d u i r a d a n s le
c o u r s d ' e a u p r i n c i p a l ; o u p l u t ô t , on m e s u r e l e s m o n t é e s d e s affluents
en d e s p o i n t s t e l s q u e l a c r u e d e c h a c u n d ' e u x m e t t e à p e u p r é s l e
m ê m e temps pour arriver à la localité pour laquelle la prévision
d o i t ê t r e f a i t e , et ce s o n t des coefficients n u m é r i q u e s , déterminés
e m p i r i q u e m e n t , q u i tiennent c o m p t e n t de l'atténuation de chacune
des crues. Il serait assurément préférable, comme l'a proposé
M . A l l a r d , d e c o m b i n e r e n s e m b l e l e s h a u t e u r s q u i s e p r o d u i s e n t sur
c h a q u e a f f l u e n t à d e s d a t e s é c h e l o n n é e s , s u i v a n t l e s d i f f é r e n c e s des
durées de p r o p a g a t i o n . S a n s doute ces d u r é e s v a r i e n t un peu sui-
v a n t l a h a u t e u r et l e s a u t r e s c i r c o n s t a n c e s d e l a c r u e ; m a i s il suffi-
rait peut-être de prendre dans c h a q u e cas la durée m o y e n n e , pour
se r a p p r o c h e r un p e u p l u s de l a vérité q u ' e n ne t e n a n t a u c u n compte
du cet é l é m e n t important.
L e s h a u t e u r s o u l e s m o n t é e s d e s d i v e r s a f f l u e n t s , q u i s e r v e n t à la
prévision, peuvent entrer dans la formule simplement par leur
s o m m e o u p a r l e u r m o y e n n e ; m a i s i l est e n g é n é r a l p l u s r a t i o n n e l
et p l u s e x a c t d e l e u r a t t r i b u e r à chacune u n c o e f f i c i e n t en r a p p o r t
avec la surface d u b a s s i n de c h a q u e affluent. S i l'on fait la prévi-
s i o n a u m o y e n d e s h a u t e u r s et s i A , , h , h ...s a sont les h a u t e u r s obser-
vées a u x échelles des affluents, la h a u t e u r p r o b a b l e A d u cours prin-
c i p a l d a n s l a l o c a l i t é d ' a v a l est a l o r s e x p r i m é e p a r u n e f o n c t i o n de
la forme :

h — A, - f a 2 A +
2 a , A„ - { - . . .

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dans l a q u e l l e a , t a, t a ...
3 surit d e s c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s p r é s e n -
tant avec les s u r f a c e s d e c h a q u e b a s s i n u n e c e r t a i n e proportionna-
lité, p o u r l e s v a l l é e s o f f r a n t à p e u p r è s l e s m ô m e s c a r a c t è r e s d e p e r -
méabilité. On d o n n e r a p r o p o r t i o n n e l l e m e n t d e s v a l e u r s p l u s g r a n d e s
aux coefficients q u i s ' a p p l i q u e n t a u x h a u t e u r s d e s a f f l u e n t s v e n a n t
de vallées m o i n s p e r m é a b l e s .
Cette f o r m u l e n ' e s t pas en général suffisante p o u r donner des
valeurs a s s e z a p p r o c h é e s d e l a h a u t e u r h q u e l a c r u e a t t e i n d r a dans
Ja localité o ù il s ' a g i t d e l ' a n n o n c e r . E t p o u r o b t e n i r u n e a p p r o x i m a -
tion p l u s g r a n d e , v o i c i le p r o c é d é g r a p h i q u e q u e p r o p o s e M . A l l a r d .

199. Méthode g r a p h i q u e de M. A l l a r d . — La somme


h\ 4- th 4 - h 4 - . . . d e s h a u t e u r s o b s e r v é e s d a n s l e s a f f l u e n t s , o u , p l u s
t

généralement, la s o m m e de ces h a u t e u r s m u l t i p l i é e s c h a c u n e par


un coefficient très s i m p l e , i, 2 , o u 3.. est p o r t é e en a b s c i s s e s u r
une é p u r e , et l ' o r d o n n é e c o r r e s p o n d a n t e est l a h a u t e u r h q u ' i l s ' a g i t
de p r é v o i r . S i l a r e l a t i o n e n t r e cette a b s c i s s e , a i n s i c a l c u l é e , q u e j e
représenterai p a r tj et l a h a u t e u r h était s i m p l e m e n t l i n é a i r e , les
sommets de toutes l e s o r d o n n é e s s e t r o u v e r a i e n t s u r u n e l i g n e d r o i t e .
Mais si l'on a, p e n d a n t p l u s i e u r s a n n é e s c o n s é c u t i v e s , o b s e r v é l e s
crues du c o u r s d ' e a u q u e l ' o n é t u d i e , o n p o u r r a , a v e c l ' a b s c i s s e et
l'ordonnée, figurer c h a c u n e d e s c r u e s p a r u n p o i n t m a r q u é s u r cette
épure (fig. 0 8 ) et a l o r s t r a c e r , a u s e n t i m e n t , u n e c o u r b e q u i r e p r é -
^1 sente à p e u p r è s la m o y e n n e de ces
observations antérieures. Cela étant,
p o u r a p p l i q u e r cette é p u r e à l a p r é -
vision d'une nouvelle crue, en calcu-
l e r a l ' a b s c i s s e r\ d ' a p r è s l e s h a u t e u r s
hi, h,..., d e s a f f l u e n t s et dn p r e n d r a ,
sur la figure, l'ordonnée correspon-
0 1
V dante de la courbe q u i sera la hau-
Fig. 9 8 . teur probable dans la localité d ' a v a l .
Les hauteurs h i } h^... seront celles q u i a u r o n t é t è observées s i m u l -
tanément a u x é c h e l l e s d e s d i v e r s a f f l u e n t s , l o r s q u e c e s é c h e l l e s s e r o n t
sensiblement à l a m ê m e d i s t a n c e d e la localité d ' a v a l . P l u s g é n é r a -
lement, on p r e n d r a , p o u r f o r m e r l ' a b s c i s s e r, l e s h a u t e u r s à d e s é p o -
ques é c h e l o n n é e s s u i v a n t l e s d i s t a n c e s et s u i v a n t l e t e m p s p r o b a b l e
que met l a c r u e à a r r i v e r j u s q u ' à l a l o c a l i t é d o n t i l s ' a g i t . L e s d u r é e s
de p r o p a g a t i o n s o n t v a r i a b l e s a v e c l e s h a u t e u r s , et il n e s ' a g i t i c i
que d ' u n e m o y e n n e a p p r o x i m a t i v e . S i l ' o n a d m e t , p a r e x e m p l e , q u e
la crue met en m o y e n n e t r o i s h e u r e s d e p l u s p o u r v e n i r d u p o i n t o ù
l'on m e s u r e l a h a u t e u r ht q u e d e c e l u i o ù l ' o n m e s u r e l a h a u t e u r h i t

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o u p r e n d r a , p o u r f o r m e r l ' a b s c i s s e r, l a h a u t e u r hi à 9 heures du
m a t i n , et c e l l e ha à m i d i et a i n s i d e s a u t r e s , l ' o r d o n n é e h c o r r e s p o n -
dant, d'après la courbe, à l'abscisse t , ainsi calculée, donnera Ja
h a u t e u r p r o b a b l e de l a c r u e à u n e é p o q u e d é t e r m i n é e , postérieure
d'un certain n o m b r e d'heures à celles des observations.
L e s m ê m e s p r o c é d é s p e u v e n t ê t r e e m p l o y é s e n m e s u r a n t et en c a l -
culant les montées au lieu des hauteurs et t o u t ce q u i p r é c è d e s'y
applique sans modification.
J'ajouterai qu'il m e s e m b l e r a i t préférable, toutes choses égales,
de b a s e r , c o m m e l ' a v a i t fait B e l g r a n d , la p r é v i s i o n des crues sur
l e s m o n t é e s Ah a u l i e u d e s e s e r v i r u n i q u e m e n t des hauteurs h
observées à des échelles déterminées. Ce qui vaudrait encore mieux,
s a n s d o u t e , ce s e r a i t , c o m m e m e l ' a f a i t r e m a r q u e r M . A u r i c , i n g é -
n i e u r d e s P o n t s et C h a u s s é e s , d e s e s e r v i r , en m ê m e t e m p s q u e d e s
h a u t e u r s h, et d e s m o n t é e s Ah, des vitesses d'élévation du niveau
Ah
a u x points d'observation, c'est-à-dire des rapports — . Cela donne-
r a i t l i e u , s a n s d o u t e , à u n e d i f f i c u l t é et à u n e c o m p l i c a t i o n p l u s
g r a n d e p o u r la m i s e en œ u v r e d e s d o c u m e n t s r e c u e i l l i s , m a i s cet
i n c o n v é n i e n t p o u r r a i t être c o m p e n s é p a r u n e e x a c t i t u d e p l u s r i g o u -
r e u s e . 11 n ' e s t p a s d o u t e u x , e n effet, q u ' u n e c r u e s e c o m p o r t e r a très
d i f f é r e m m e n t , t o u t e n a t t e i g n a n t l e m ê m e n i v e a u , si l a m o n t é e a été
r a p i d e q u e si e l l e a été l e n t e . J e ne c r o i s p a s , d ' a i l l e u r s , q u e l a c o m -
plication soit telle q u ' e l l e puisse rendre i m p r a t i c a b l e l a p r i s e en
c o n s i d é r a t i o n d e cet é l é m e n t n o u v e a u . O n p o u r r a i t facilement, par
exemple, établir, pour chaque poste d'observation, une sorte de
de table à double e n t r é e d o n n a n t , p o u r l e s d i v e r s e s v a l e u r s de la
montée Ah, d e s coefficients correctifs v a r i a b l e s s u i v a n t l a vitesse
'A/i
d'ascension ^ ; et ce s e r a i t a u x m o n t é e s a i n s i c o r r i g é e s q u e l'on
a p p l i q u e r a i t l'une ou l'autre d e s m é t h o d e s q u i viennent d'être indi-
quées.

SOO. M é t h o d e g r a p h i q u e de M . M a z o y e r . — M . Mazoyer
fait u s a g e , s u r l a L o i r e , d ' u n e a u t r e m é t h o d e g r a p h i q u e , a p p l i c a b l e
surtout à un c o u r s d'eau ne recevant q u ' u n seul affluent principal,
Il détermine par e x e m p l e , p a r sa méthode, les hauteurs des crues
de la L o i r e au bec d ' A l l i e r a u m o y e n des h a u t e u r s o b s e r v é e s s u r la
L o i r e s u p é r i e u r e à D c c i z e et s u r l ' A l l i e r à M o u l i n s , o u bien au
m o y e n d e l a h a u t e u r o b s e r v é e à M o u l i n s et d e l a h a u t e u r p r é v u e à
N e v e r s , s u r l a Loire, d ' a p r è s l e s o b s e r v a t i o n s d e s a f f l u e n t s .
L a h a u t e u r m a x i m u m h d e l a c r u e , en a v a l d u c o n f l u e n t , est u n e

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fonction des h a u t e u r s m a x i m a A i , A , o b s e r v é e s s u r l e c o u r s d ' e a u
et s u r s o n a f f l u e n t , a u x d e u x é c h e l l e s p l a c é e s en a m o n t d u c o n f l u e n t .
On peut d o n c é c r i r e
A =f(h„h ) i

et f i g u r e r la s u r f a c e , r e p r é s e n t é e p a r cette é q u a t i o n à t r o i s v a r i a -
bles, a u m o y e n d e s e s c o u r b e s d e n i v e a u . G e l a r e v i e n t , a y a n t p o r t é
en a b s c i s s e l ' u n e d e s h a u t e u r s A, ( f i g . 9 9 ) , e u o r d o n n é e l ' a u t r e A , 3

à m a r q u e r à l ' e x t r é m i t é d e cette o r d o n n é e l a v a l e u r c o r r e s p o n d a n t e
de h, et à r é u n i r p a r d e s c o u r b e s c o n t i n u e s l e s p o i n t s d u p l a n q u i
répondent a u x m ê m e s v a l e u r s de
A. L'épure étant tracée sur uii
papier quadrillé, pour avoir la
hauteur A correspondant à deux
"•A-wo h a u t e u r s o b s e r v é e s ht, h l t on pren-
d r a , s u r c h a c u n d e s a x e s , le p o i n t
s
_l-_oo A-».M o ù s e t r o u v e le chiffre relatif à
chacune de ces h a u t e u r s et les
^# lignes menées par ces points,
Fl
£" 99· p a r a l l è l e m e n t a u x a x e s , se c o u p e -
ront en u n p o i n t q u i s e r a s u r l ' u n e des courbes tracées ou bien
entre d e u x de c e s c o u r b e s , et l a p o s i t i o n d e ce p o i n t d o n n e r a ainsi
immédiatement ou p a r i n t e r p o l a t i o n la h a u t e u r c h e r c h é e A.
La même méthode s'applique a u cas où le cours d'eau principal
reçoit un c e r t a i n n o m b r e d ' a f f l u e n t s s e c o n d a i r e s . A l o r s , la h a u t e u r
h du c o u r s d ' e a u , d a n s u n e l o c a l i t é d ' a v a l , e s t f o n c t i o n d e l a hau-
teur Ai o b s e r v é e s u r ce c o u r s d ' e a u à u n e é c h e l l e en a m o n t , et d e s
hauteurs h , t h,
3 A t observées s u r les divers affluents. M a i s ces
hauteurs p e u v e n t ê t r e , c o m m e d a n s l a m é t h o d e d e M . A l l a r d , c o m -
posées en u n e s e u l e , -t], q u i s e r a o u l e u r s o m m e o u l a s o m m e do
leurs p r o d u i t s p a r d e s n o m b r e s e n t i e r s , 1, 2 , 3 , : . . C e t t e quantité,
v], ainsi c a l c u l é e , c a r a c t é r i s e , d ' a p r è s M . M a z o y e r , l ' é t a t d e s a f f l u e n t s ,
-et a l o r s on a s i m p l e m e n t :

c'est-à-dire q u e l ' o n c o n s i d è r e A c o m m e u n e fonction de ces d e u x


quantités, A, et t\ q u e l ' o n r e p r é s e n t e cette f o n c t i o n p a r s e s c o u r b e s
de n i v e a u c o m m e il v i e n t d ' ê t r e d i t . C'est ainsi, par e x e m p l e , q u e
M. M a z o y e r p r é v o i t l e s h a u t e u r s m a x i m a de l a L o i r e à Nevers
d'après l a h a u t e u r Ai o b s e r v é e à D i g o i n et ce q u ' i l a p p e l l e l'état d e s
affluents, -t\.

2 0 1 . Cas de c o u r s d'eau t o r r e n t i e l s . — Les méthodes

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précédentes ne sont a p p l i c a b l e s q u ' à des c o u r s d'eau qui, comme
la S e i n e , présentent des crues dont la vitesse de p r o p a g a t i o n est
m o d é r é e , ou bien q u i , c o m m e l a L o i r e , ont un d é v e l o p p e m e n t assez
grand pour qu'une crue, môme assez rapide, exige cependant plu-
s i e u r s j o u r s p o u r se p r o p a g e r d ' u n e e x t r é m i t é à l ' a u t r e . M a i s e l l e s
n e l e s o n t p l u s l o r s q u ' i l s ' a g i t d e t o r r e n t s c o m m e l ' A r d è c h e et ses
affluents, ou c o m m e les autres cours d'eau issus du versant méri-
dional des C é v e n n e s d a n s l e s q u e l s les c r u e s p a r c o u r e n t en quelques
h e u r e s toute la l o n g u e u r du b a s s i n . L a p r é v i s i o n , basée s u r l'obser-
v a t i o n d e s n i v e a u x d a n s la p a r t i e s u p é r i e u r e , p e u t a l o r s à p e i n e p r é -
c é d e r l e m o m e n t o ù l a c r u e s e p r o d u i t à l ' a v a l et n ' a p l u s a u c u n e uti-
lité. C e p e n d a n t M . G . L e m o i n c a p e n s é q u ' i l serait p o s s i b l e , m ê m e
d a n s ces c o n d i t i o n s , de d o n n e r d e s a v e r t i s s e m e n t s utiles a u x h a b i -
t a n t s d e s r é g i o n s i n f é r i e u r e s d e s v a l l é e s . M a i s , p o u r c e l a , i l f a u t les
établir s u r l'observation des h a u t e u r s de pluie t o m b é e d a n s les ré-
gions montagneuses.
U n c e r t a i n n o m b r e do p o s t e s d ' o b s e r v a t i o n p l u v i o m é t r i q u e sont
d o n c i n s t a l l é s , e n d e s p o i n t s c o n v e n a b l e m e n t c h o i s i s et distribués
dans la partie haute des vallées, naturellement d a n s les localités
pourvues d'un b u r e a u t é l é g r a p h i q u e . C h a q u e soir, p o u r tenir tout
le personnel en é v e i l , c h a c u n des observateurs envoie, par carte
postale, le r é s u m é des o b s e r v a t i o n s de la j o u r n é e à un i n g é n i e u r ,
désigné pour chaque bassin, et q u i r e ç o i t t o u t e s c e s communica-
tions par le courrier du lendemain matin. E n c a s de forte pluie,
l ' a v i s p o s t a l est r e m p l a c é p a r u n a v i s t é l é g r a p h i q u e .
C h a q u e m a t i n , l ' i n g é n i e u r s p é c i a l e m e n t c h a r g é d e c e s e r v i c e , ou
s o n d é l é g u é d é s i g n é d ' a v a n c e , d é p o u i l l e l e s o b s e r v a t i o n s , et e n c a s
de c r u e p r o b a b l e , il e n a v e r t i t p a r v o i e télégraphique les maires
des c o m m u n e s intéressés ainsi que les préfets et a u t r e s fonction-
n a i r e s d é s i g n é s d a n s un t a b l e a u g é n é r a l d e s e r v i c e . On a u i n s i s u p -
p r i m é autant que possible tous l e s i n t e r m é d i a i r e s i n u t i l e s , en l a i s -
sant a b s o l u m e n t de côté les t r a d i t i o n s hiérarchiques.
L e s r é s u l t a t s p a r a i s s e n t a u s s i s a t i s f a i s a n t s q u ' i l s p e u v e n t l ' ê t r e eu
é g a r d a u x circonstances exceptionnelles dans lesquelles fonctionne
ce s e r v i c e . L e s r i v e r a i n s n e s o n t p l u s a u s s i c o m p l è t e m e n t pris au
d é p o u r v u q u ' i l s Tétaient si s o u v e n t d a n s le p a s s é .

2 0 2 . A p p l i c a t i o n d e c e s m é t h o d e s . — Il i m p o r t e d'ajou-
ter q u e l ' a p p l i c a t i o n d e s r è g l e s e m p i r i q u e s , q u e l l e s q u ' e l l e s s o i e n t ,
qui ont été d o n n é e s p l u s h a u t , d o i t ê t r e j u d i c i e u s e m e n t faite : il
faut, en m ê m e temps que l'on calcule la h a u t e u r p r o b a b l e d'une
c r u e , c o r r i g e r s o u v e n t le résultat d u c a l c u l p o u r . t e n i r compte des

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circonstances p a r t i c u l i è r e s q u i l ' a c c o m p a g n e n t . L e s c r u e s d'été se
propagent d'une m a n i è r e différente de celles d ' h i v e r ; u n e c r u e se
propage autrement si elle en suit u n e a u t r e à peu de distance que
si elle s u c c è d e à une longue période d ' é t i a g e , etc. L a m i s e en
compte de t o u t e s ces c i r c o n s t a n c e s p e u t difficilement se faire au
moyen de f o r m u l e s ; c ' e s t à la sagacité de celui q u i les a p p l i q u e
qu'incombe le soin de d é t e r m i n e r les corrections q u ' e l l e s doivent
s u b i r ; et ce n ' e s t q u e p a r u n e l o n g u e p r a t i q u e et p a r l a c o m p a r a i -
son d'un g r a n d n o m b r e d ' o b s e r v a t i o n s q u e l ' o n p o u r r a a r r i v e r à d e s
prévisions exactes, en perfectionnant tous les j o u r s l e s coefficients,
les f o r m u l e s et l e s m é t h o d e s e l l e s - m ê m e s .
J e ne p a r l e r a i q u e p o u r m é m o i r e d e l a m é t h o d e e m p l o y é e p a r
M. H a r l a c h e r et s e s c o l l a b o r a t e u r s p o u r p r é v o i r l e s c r u e s d e l ' E l b e ,
méthode b a s é e s u r l a m e s u r e n o n d e s h a u t e u r s atteintes en a m o n t
p a r ce c o u r s d ' e a u et s o n a f f l u e n t p r i n c i p a l , l a M o l d a u , m a i s s u r l a
mesure des a u g m e n t a t i o n s d e d é b i t q u i s'y p r o d u i s e n t simultané-
ment. On en d é d u i t naturellement l'augmentation du débit du
cours d ' e a u p r i n c i p a l et l ' o n e s t o b l i g é , p o u r p r é v o i r l a h a u t e u r d e
la c r u e , do r e c o u r i r à u n e r e l a t i o n e n t r e l e s d é b i t s et l e s h a u t e u r s .

§ 4

ATTÉNUATION DES EFFETS DES CRUES

SOS. A t t é n u a t i o n d e s effets des c r u e s . R é s e r v o i r s .


— Un autre p r o b l è m e , bien autrement i m p o r t a n t q u e celui de la
prévision d e s c r u e s , c o n s i s t e r a i t à en p r é v e n i r l e r e t o u r o u d u m o i n s
à en a t t é n u e r l e s effets.
On a quelquefois pensé, pour diminuer l'importance des crues
des c o u r s d ' e a u , à é t a b l i r , d a n s l a p a r t i e s u p é r i e u r e d e l e u r s b a s -
sins, de g r a n d s réservoirs dans lesquels s'emmagasinerait l'eau
pendant la p é r i o d e a s c e n d a n t e , et q u e l ' o n v i d e r a i t e n s u i t e p r o g r e s -
s i v e m e n t et d ' u n e f a ç o n a s s e z l e n t e p o u r q u ' i l n ' e n r é s u l t e a u c u n
d o m m a g e . Cette idée s é d u i s a n t e serait une sorte de g é n é r a l i s a t i o n
de ce q u e l ' o n t r o u v e n a t u r e l l e m e n t é t a b l i s u r c e r t a i n s c o u r s d'eau
dont le p a r c o u r s t r a v e r s e d e g r a n d s l a c s q u i s o n t l e s r é g u l a t e u r s do
leurs c r u e s . L ' e x e m p l e le p l u s s o u v e n t cité est c e l u i d u l a c L é m a n
et du R h ô n e . P o u r q u ' u n pareil réservoir p u i s s e a v o i r toute son
utilité il f a u t q u ' i l s o i t , e n g é n é r a l , v i d e , et q u ' o n n e l e r e m p l i s s e

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q u ' a u m o m e n t o ù de g r a n d e s p l u i e s étant t o m b é e s d a n s les régions
supérieures de la vallée, l'arrivée d ' u n e c r u e est m e n a ç a n t e . Ou
b i e n , si l e r é s e r v o i r n ' e s t p a s h a b i t u e l l e m e n t t o u t à f a i t v i d e , son
n i v e a u d e v r a être t e n u l e p l u s b a s p o s s i b l e a f i n d e l a i s s e r à l ' e m m a -
g a s i n e m e n t d e l ' e a u l e p l u s g r a n d v o l u m e d i s p o n i b l e . E t a l o r s on
arrêtera l'écoulement de m a n i è r e à le r e m p l i r , toutes les fois
q u ' u n e c r u e se p r o d u i r a . L'époque à laquelle la fermeture devra
a v o i r l i e u ne l a i s s e r a p a s q u e d'être difficile à d é t e r m i n e r . S i elle a
l i e u t r o p tôt et q u e l e r é s e r v o i r s o i t e n t i è r e m e n t r e m p l i a v a n t q u e le
cours d'eau a i t a t t e i n t s o n d é b i t m a x i m u m , c e l u i ci n e s e r a n u l l e -
m e n t a t t é n u é et l e r é s e r v o i r a u r a été à p e u p r è s i n u t i l e J e ne p a r l e
que p o u r m é m o i r e des d o m m a g e s que pourra causer la surélévation
d e l ' e a u d a n s l e r é s e r v o i r , en a d m e t t a n t que tous les terrains qui
seront a l o r s s u b m e r g é s aient reçu d a n s l ' i n t e r v a l l e d e s c r u e s des
cultures plus ou m o i n s importantes.

L e s r é s e r v o i r s q u e l ' o n é t a b l i t s o u v e n t d a n s la p a r t i e h a u t e de cer-
t a i n e s v a l l é e s p e u v e n t a v o i r u n a u t r e b u t et u n e u t i l i t é i n c o n t e s t a b l e
e n e m m a g a s i n a n t l e s e a u x d ' h i v e r et en p e r m e t t a n t d e r é a l i s e r a v e c
une augmentation, souvent fort profitable, du débit d'étiage du
cours d'eau, la production- d'une force motrice p e r m a n e n t e . De
p a r e i l s r é s e r v o i r s , q u ' i l est n é c e s s a i r e de tenir t o u j o u r s r e m p l i s aussi
c o m p l è t e m e n t que p o s s i b l e , ne p e u v e n t a v o i r q u ' u n e utilité médiocre
et s o u v e n t n u l l e a u p o i n t d e v u e d e l à d i m i n u t i o n d e s c r u e s .
S i l'on se rend c o m p t e , d ' a i l l e u r s , d u v o l u m e é n o r m e q u e devraient
emmagasiner les r é s e r v o i r s construits s u r un grand c o u r s d'eau
p o u r en a t t é n u e r l e s c r u e s d ' u n e f a ç o n a p p r é c i a b l e o n ne sera pas
é l o i g n é de reconnaître t o u t ce q u ' i l y a d ' i m p r a t i c a b l e dans cette
idée : un r é s e r v o i r de cent m i l l i o n s de m è t r e s c u b e s n ' a u r a i t qu'une
influence insignifiante sur les crues d'un g r a n d cours d'eau comme
l a L o i r e . T o u t ce q u ' i l s e r a i t p e u t - ê t r e p o s s i b l e d e f a i r e , d a n s cet
o r d r e d ' i d é e s , ce s e r a i t d e c r é e r , d e d i s t a n c e en d i s t a n c e , p r i n c i p a -
lement dans les parties les plus hautes des vallées, des obstacles
partiels à l'écoulement, favorisant l'emmagasinement de l'eau,
ayant pour conséquence certaine une surélévation d u n i v e a u des
c r u e s en a m o n t , m a i s a u s s i et p a r c o m p e n s a t i o n u n a b a i s s e m e n t d u
n i v e a u m a x i m u m à l ' a v a l . L e s e m p l a c e m e n t s de ces obstacles par-
t i e l s d e v r a i e n t être c h o i s i s en a v a l d e p l a i n e s l a r g e s et p e u i n c l i n é e s ,
h a b i t u e l l e m e n t s u b m e r g é e s p a r l e s c r u e s et s u r l e s q u e l l e s l a petite
s u r é l é v a t i o n d u n i v e a u d o n t il est q u e s t i o n n ' a u r a i t pas un grand
i n c o n v é n i e n t , en même temps qu'elle correspondrait à un volume
e m m a g a s i n é c o n s i d é r a b l e . T e l l e est la d i g u e de P i n a y , s u r l a L o i r e ,
e n a v a l d e l a p l a i n e d u F o r e z , d o n t l a p r é s e n c e a p o u r effet d ' a b a i s -

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ser la h a u t e u r d e s c r u e s , à R o a n n e , d e o m . 60 à 1 m è t r e , d'après
M . Graeff. I l n ' e s t p a s b e s o i n d ' a j o u t e r q u e l a c o n s t r u c t i o n d e p a r e i l s
obstacles à l ' é c o u l e m e n t , s i e l l e a p u s e f a i r e s a n s i n c o n v é n i e n t s n i
réclamations à u n e époque où les terrains des vallées avaient une
valeur b e a u c o u p moindre qu'aujourd'hui, ne p o u r r a i t Être entre-
prise, d a n s l'état actuel des cours d'eau français, qu'avec la plus
g r a n d e p r u d e n c e et s e r a i t p e u t - ô t r e m è m e i m p r a t i c a b l e . L e s t e r r a i n s
c u l t i v a b l e s ont a c q u i s a u j o u r d ' h u i u n e v a l e u r t e l l e q u e n o n seule-
ment, si le l a c L é m a n n ' e x i s t a i t p a s , i l n e v i e n d r a i t h p e r s o n n e l ' i d é e
de b a r r e r le R h ô n e p o u r l e c o n s t i t u e r , m a i s q u e le p r o j e t d e le d e s -
sécher p o u r le m e t t r e en c u l t u r e s e r a p e u t - ê t r e u n j o u r s é r i e u s e m e n t
examiné.
Mais, quel q u e soit le s y s t è m e préventif établi d a n s les r é g i o n s
s u p é r i e u r e s d e s v a l l é e s p o u r r é g u l a r i s e r l e s c r u e s et en d i m i n u e r l a
h a u t e u r , il y a u r a t o u j o u r s , s u r l e s g r a n d s c o u r s d ' e a u , d e s c h a n -
g e m e n t s de r é g i m e c o n s i d é r a b l e s et d e s p é r i o d e s a l t e r n a t i v e s d ' é t i a g e ,
de g r a n d e s e a u x et m ê m e d e g r a n d e s c r u e s . L e s p o p u l a t i o n s r i v e -
raines s o n g e r o n t à s e p r o t é g e r c o n t r e l e s effets d e ce r é g i m e v a r i a b l e
au m o y e n d e d i g u e s l o n g i t u d i n a l e s , a y a n t p o u r b u t de mettre à
l'abri de l ' e a u l e s t e r r a i n s q u ' e l l e s n e v o u d r o n t p a s v o i r e n v a h i s p a r
les c r u e s .

204. Digues submersibles et insubmersibles. — Les


d i g u e s s o n t d e d e u x e s p è c e s : l e s d i g u e s s u b m e r s i b l e s et c e l l e s dites
insubmersibles. Il y a des d i g u e s s u b m e r s i b l e s de toute h a u t e u r ,
suivant l ' i m p o r t a n c e d e s t e r r a i n s à p r o t é g e r . Q u a n t a u x a u t r e s , o n
ne d e v r a i t l e s c o n s i d é r e r q u e c o m m e p l u s r a r e m e n t s u b m e r s i b l e s
que les p r e m i è r e s , et l e u r s u b m e r s i o n d e v r a i t ê t r e , c o m m e c e l l e d e s
autres, u n é v é n e m e n t p r é v u , c a l c u l é et c o n t r e l e s effets d u q u e l o n
ne c h e r c h e r a i t q u e d e s m o y e n s d ' a t t é n u a t i o n . M a i s i l n ' e n e s t p a s
toujours a i n s i , et s o u v e n t l ' o n a p r i s a b s o l u m e n t à l a l e t t r e l a d é n o -
mination d ' i n s u b m e r s i b l e et l ' o n s ' e s t a t t a c h é à é l e v e r l e n i v e a u d e
ces d i g u e s a u - d e s s u s d e s p l u s h a u t e s c r u e s c o n n u e s . A i n s i , d ' a p r è s
Comoy s u r l a L o i r e , le c o u r o n n e m e n t d e s d i g u e s a v a i t été a r r ê t é
à i5 pieds a u - d e s s u s de l ' é t i a g e ; tout porte à p e n s e r q u ' a v a n t l'éta-
blissement d e s d i g u e s l e s p l u s g r a n d e s c r u e s n e d é p a s s a i e n t p a s cette
hauteur, et q u ' e n a d o p t a n t l a h a u t e u r d e i 5 p i e d s on a v a i t l ' i n t e n -
tionde r e n d r e l e s d i g u e s i n s u b m e r s i b l e s . O n n ' a v a i t p a s c o m p t é s u r
les effets q u e p r o d u i t l ' e n d i g u e m e n t ; l a h a u t e u r d e s g r a n d e s c r u e s
a a u g m e n t é , et c e l l e d e 1706 s'étant élevée en certains points à 18

1. Rapport sur la crue de i856.

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p i e d s , o n f i x a l a h a u t e u r d e s d i g u e s à 21 p i e d s . M a i s cette n o u v e l l e
h a u t e u r s'est t r o u v é e e n c o r e trop f a i b l e : toutes les g r a n d e s crues
o n t c o n t i n u é à s u r m o n t e r et à r o m p r e l e s d i g u e s . A p r è s l a c r u e de
1846, on tenta de mettre l e s d i g u e s à l ' a b r i d e s r u p t u r e s en l e s
exhaussant d'environ un mètre au moyen d ' u n e petite banquette
c o n s t r u i t e s u r l e u r c r ê t e d u c ô t é d u f l e u v e . M a i s l a c r u e d e 1856 et
c e l l e d e 1866 ont d é m o n t r é que cet e x h a u s s e m e n t est e n c o r e et de
b e a u c o u p insuffisant. L e s d i g u e s peuvent défendre les vais s u b m e r -
s i b l e s contre les c r u e s o r d i n a i r e s , m a i s elles sont i n s u f f i s a n t e s con-
tre les g r a n d e s c r u e s . L e u r r u p t u r e c a u s e a l o r s de g r a v e s d o m m a g e s .
L ' e a u se précipite a v e c v i o l e n c e p a r les b r è c h e s , c r e u s e d a n s le val
des gouffres profonds, occasionne des e n s a b l e m e n t s souvent consi-
d é r a b l e s et d é t r u i t les bâtiments q u i s e t r o u v e n t à p r o x i m i t é des
b r è c h e s . C e s o n t d e s p e r t e s r a d i c a l e s , d e s d e s t r u c t i o n s c o m p l è t e s de
propriétés dont s'émeut b e a u c o u p l'opinion p u b l i q u e à toute nou-
v e l l e a p p a r i t i o n d e ces t r i s t e s c a t a s t r o p h e s . A i n s i , l e s d i g u e s c o n s -
t r u i t e s p o u r d é f e n d r e l a v a l l é e s u b m e r s i b l e d e v i e n n e n t p a r s u i t e de
leur insuffisance la principale cause des d o m m a g e s qu'elle éprouve
dans les g r a n d e s inondations

Les digues plus basses, s u b m e r s i b l e s par les g r a n d e s crues et


q u i n'ont p o u r b u t q u e de p r o t é g e r les récoltes contre les crues
moyennes rendent autant, sinon p l u s , de services q u e les digues
élevées q u e l'on a v o u l u r e n d r e i n s u b m e r s i b l e s ; elles n'ont pas l'in-
convénient de d é t e r m i n e r les courants dévastateurs a u x q u e l s les
grandes d i g u e s donnent lieu dans les crues extraordinaires. Elles
o n t en o u t r e l e g r a n d a v a n t a g e d e n e p a s d i m i n u e r l ' é t e n d u e d u lit
m a j e u r d a n s l e s g r a n d e s c r u e s et p a r s u i t e d e n e p a s a u g m e n t e r le
débit m a x i m u m des c r u e s .
Il i m p o r t e d ' a i l l e u r s de d i s t i n g u e r c o m p l è t e m e n t les c r u e s ordi-
naires, relativement fréquentes, des inondations extraordinaires qui
n e s e p r o d u i s e n t q u ' à d e l o n g s i n t e r v a l l e s . A u t a n t il e s t r a t i o n n e l et
s o u v e n t a s s e z f a c i l e d e s e m e t t r e à l ' a b r i d e s p r e m i è r e s , a u t a n t il est
c h i m é r i q u e de chercher à éviter tous les inconvénients des autres.
T o u t ce q u e l'on p e u t e s p é r e r , c'est d ' e n g a r a n t i r c e r t a i n e s g r a n d e s
a g g l o m é r a t i o n s ou certaines r é g i o n s des vallées.
L a solution d e s d i g u e s i n s u b m e r s i b l e s a été t o u t e f o i s adoptée
p o u r le P ô a v e c r a i s o n , c a r l a v a l l é e d u P ô e s t b e a u c o u p p l u s l a r g e
q u e c e l l e d e l a L o i r e , et e l l e f o u r m i l l e d e v i l l e s q u ' i l f a l l a i t c o u v r i r
à tout p r i x . E t encore, bien q u e le P ô , d a n s ses crues, r o u l e m o i n s
d'eau que la L o i r e , cette s o l u t i o n g a r d e - t - e l l e bien des dangers
avec un g r a n d fleuve, tant d'affluents et de c o u r s d ' e a u latéraux
s u s p e n d u s à g, 10 et i3 m è t r e s a u - d e s s u s d e l a p l a i n e , et b i e n d«s
inconvénients avec de vastes marais sans écoulement naturel.

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205. Effet de l'endîgaement Insubmersible. — Il
1
convient d e r e m a r q u e r a v e c D a u s s e que l'endiguement insubmer-
sible a n é c e s s a i r e m e n t cette c o n s é q u e n c e d e r e l e v e r le c o u r s d'eau
au-dessus de s a v a l l é e . P o u r les f l e u v e s , c o m m e p o u r les t o r r e n t s
des A l p e s q u e M . S u r e l l a si b i e n d é c r i t s , i l y a u n e p a r t i e d e l e u r
cours, p l u s o u m o i n s c o u r t e , a u p i e d d e s m o n t a g n e s , o ù i l s n e c r e u -
sent ni n ' e x h a u s s e n t . M a i s , e n d e h o r s d e cette p a r t i e , t o u s l e s c o u r s
d'eau c r e u s e n t l e u r lit en a m o n t et l ' e x h a u s s e n t en a v a l . Cette d o u b l e
action est p l u s o u m o i n s l e n t e et s e n s i b l e et le r e b o i s e m e n t a v e c l e s
travaux a u x i l i a i r e s la d i m i n u e p u i s s a m m e n t , m a i s e l l e n ' e n est p a s
moins c o n s t a n t e . L à o ù e l l e s e m b l e n u l l e en v i n g t a n s , elle sera
marquée après u n siècle ou a p r è s q u e l q u e s s i è c l e s . D a n s la partie
sujette à e x h a u s s e m e n t , l a q u e l l e est l a p l u s l o n g u e d e s t r o i s et l a
plus i m p o r t a n t e d ' o r d i n a i r e , le c o u r s d ' e a u a é t a b l i a v e c le temps
une c e r t a i n e d i f f é r e n c e d ' a l t i t u d e e n t r e le f o n d d u l i t et l a plaine
adjacente ; et q u a n d le l i t s ' e x h a u s s e , l a p l a i n e a u s s i s ' e x h a u s s e ,
l'un et l ' a u t r e à s a m a n i è r e p r o p r e , d e s o r t e q u e l a d i f f é r e n c e en q u e s -
tion, qui est u n d e s é l é m e n t s d u r é g i m e é t a b l i , s e m a i n t i e n t , et c ' e s t
le c o u r s d ' e a u l u i - m ê m e q u i l ' e n t r e t i e n t , q u i p e r p é t u e cette espèce
d ' h a r m o n i e . O r l ' e n d i g u e m e n t r o m p t cette h a r m o n i e , il r e n d i m p o s -
sible l ' e x h a u s s e m e n t g r a d u e l d e l a p l a i n e , en m o d i f i a n t l ' e x h a u s s e -
ment d u lit, m a i s s a n s l ' e m p ê c h e r , d ' o ù r é s u l t e n t u n état a r t i f i c i e l
de p l u s en p l u s i n s t a b l e , l a d é p r e s s i o n c r o i s s a n t e d e l a p l a i n e q u ' o n
prétend g a r a n t i r et le r i s q u e c r o i s s a n t a u s s i d e s i r r u p t i o n s d é v a s t a -
s
trices .

Non s e u l e m e n t l e s d i g u e s d i t e s i n s u b m e r s i b l e s p r i v e n t l e s v a l l é e s
du l i m o n , g é n é r a l e m e n t t r è s f é c o n d , q u e d é p o s e n t l e s c r u e s , m a i s
lorsque ces d i g u e s s o n t r a p p r o c h é e s , e l l e s a u g m e n t e n t la hauteur
d e s c r u e s ; si e l l e s s o n t en m ô m e t e m p s s i n u e u s e s , e l l e s o n t à e s s u y e r
le choc de c o u r a n t s v i o l e n t s q u i l e s c u l b u t e n t s a n s a v o i r b e s o i n d e
les s u r m o n t e r . E l l e s s o n t d ' u n e c o n s t r u c t i o n et d ' u n e n t r e t i e n très
coûteux et e l l e s n é c e s s i t e n t l ' o u v e r t u r e d e c a n a u x d ' a s s a i n i s s e m e n t
des vais q u ' e l l e s o n t i s o l é s d u c o u r s d ' e a u .

206. A v a n t a g e s des digues submersibles. — S i , au


contraire, l ' o n s'est c o n t e n t é de fixer l e s b e r g e s du cours d'eau,
puis, à u n e distance p l u s ou m o i n s grande de part et d'autre,
d'élever des b o u r r e l e t s en terre u n peu a u - d e s s u s des crues ordi-

1. Éludes d'hydraulique pratique. M é m o i r e s des s a v a n t s é t r a n g e r s , t . X X .


2. Dans les l i t s de l a L o i r e et de la G a r o n n e , des s e u i l s r o c h e u x e x i s t e n t
én un g r a n d n o m b r e de p o i n t s des t h a l w e g s ; i l n'y a d o n c p a s e u s u r ces
deux fleuves, l ' e x h a u s s e m e n t g é n é r a l d u l i t c o n s t a t é s u r le Pô o ù l ' e n d i g u e -
ment est b e a u c o u p p l u s c o m p l e t et p l u s a n c i e n .

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n a i r e s ; si l'on a m i s entre ces b o u r r e l e t s et l e fleuve les cultures
q u i c r a i g n e n t l e m o i n s u n e i m m e r s i o n p a s s a g è r e et en a r r i è r e les
c u l t u r e s l e s p l u s d é l i c a t e s , l e s g r a n d e s c r u e s , q u i s o n t le p l u s c h a r -
gées de l i m o n , couvriront tout ; sans doute elles causeront quelque
d o m m a g e a u x récoltes, mais c o m m e elles laissent d'ordinaire un
e n g r a i s q u i d i s p e n s e , les a n n é e s s u i v a n t e s , de f u m e r i e s terres inon-
d é e s , l e s d o m m a g e s q u ' e l l e s a u r o n t c a u s é s se t r o u v e r o n t c o m p e n s é s .
E n outre, les points plus bas, m a r é c a g e u x , les l i t s d é l a i s s é s que
l ' o n t r o u v e s o u v e n t d a n s t o u t e s l e s v a l l é e s s e c o m b l e r o n t p e u à peu
et f i n i r o n t p a r d e v e n i r c u l t i v a b l e s .
A v e c ce s y s t è m e d e d i g u e s b a s s e s , l e s c r u e s s ' é t e n d a n t s u r toute
l a p l a i n e s o n t d i m i n u é e s à p r o p o r t i o n d e s a l a r g e u r , et l e s c u l t u r e s ,
les h a i e s , les a r b r e s , les c h a u s s é e s t r a n s v e r s a l e s surtout, modèrent
la vitesse de la n a p p e d'inondation l a q u e l l e a l o r s , a u l i e u de r a v i -
ner le sol, le c o u v r e d'un p r é c i e u x s é d i m e n t .
L e s d i g u e s i n s u b m e r s i b l e s , r e n d u e s autant que possible véritable-
m e n t telles, d o i v e n t être r é s e r v é e s p o u r p r o t é g e r les v i l l e s , b o u r g s ,
v i l l a g e s bâtis d a n s des l i e u x trop b a s . M a i s il faut les éviter partout
ailleurs.

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CHAPITRE Vili

MOUVEMENTS ONDULATOIRES

| i. Ondes de translation. — § 2 . Onde solitaire. — § 3 . Houle. —


§ 4· Clapotis. — | 5 . Colonnes liquides oscillantes. — § 6. Marées,

ONDES DE TRANSLATION

2 0 7 . O n d e s d e t r a n s l a t i o n . — A l'étude de la p r o p a g a t i o n
dos crues se r a t t a c h e é t r o i t e m e n t c e l l e d u p h é n o m è n e remarquable
de p r o p a g a t i o n d e s o n d e s l i q u i d e s , et e n p a r t i c u l i e r d e s o n d e s d i t e s
de t r a n s l a t i o n q u i o n t été l ' o b j e t d ' e x p é r i e n c e s i n t é r e s s a n t e s d e l a
part de J . S c o t t R u s s e l l et d e M . B a z i n . V o i c i c o m m e n t S c o t t R u s -
sell (cité p a r M . B a z i n ) r e n d c o m p t e d e l a f a ç o n d o n t i l a d é c o u v e r t
1
ce p h é n o m è n e :
i J ' o b s e r v a i s le m o u v e m e n t d ' u n b a t e a u q u e d e u x c h e v a u x t i r a i e n t
« rapidement d a n s u n canal étroit, l o r s q u e ce b a t e a u vint à s'arrê-
« ter tout à c o u p ; m a i s i l n ' e n fut p a s d e m ô m e d e l a m a s s e d ' e a u
« qu'il a v a i t m i s e e n m o u v e m e n t d a n s l e c a n a l ; e l l e s ' a c c u m u l a a u -
« tour d e l a p r o u e d a n s u n état d e v i o l e n t e a g i t a t i o n , p u i s , l a i s s a n t
k tout à c o u p l e b a t e a u e n a r r i è r e , s e m i t à c h e m i n e r e n a v a n t a v e c
« une g r a n d e v i t e s s e s o u s l a f o r m e d ' u n e s e u l e g r a n d e ondulation,
k dont l a s u r f a c e é t a i t a r r o n d i e , l i s s e et p a r f a i t e m e n t déterminée.
0 Cette o n d e c o n t i n u a s a m a r c h e d a n s l e c a n a l s a n s q u e s a f o r m e
« et s a v i t e s s e p a r u s s e n t s ' a l t é r e r e n r i e n . J e l a s u i v i s à c h e v a l e t l a
« retrouvai c h e m i n a n t encore a v e c u n e vitesse de 8 à 9 m i l l e s à

I . I l e p o r t o f t h e fourleenth meeting o f the R r i t i s h association f o r the a d v a n -


cement o f science, h e l d a t Y o r k in September i 8 4 4 . L o n d o n i845.

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« l ' h e u r e et c o n s e r v a n t s a f i g u r e i n i t i a l e ( e n v i r o n 3 o p i e d s d e lon-
« g e u r s u r i p i e d à i >/, p i e d d e h a u t e u r ) . L a h a u t e u r d e l'onde
« d i m i n u a i t g r a d u e l l e m e n t , et a p r è s l ' a v o i r suivie p e n d a n t u n m i l l e
« ou d e u x , j e l a p e r d i s d a n s l e s s i n u o s i t é s d u c a n a l . ».
L'onde de translation ( t e l e s t l e n o m q u e J . R u s s e l l d o n n e à ce
1
p h é n o m è n e ) p e u t s e p r o d u i r e d ' a p r è s l u i et d ' a p r è s M . B a z i n dans
d e s c i r c o n s t a n c e s fort d i v e r s e s : t o u t e s l e s f o i s qu'un c e r t a i n v o l u m e
d'eau, momentanément s o u l e v é a u - d e s s u s d u n i v e a u g é n é r a l de l a
niasse, e s t a b a n d o n n é à l u i - m ê m e , i l d o n n e naissance, en s'affais-
sant pour y rentrer, à une onde d e t r a n s l a t i o n . Ce s o u l è v e m e n t
momentané peut être p r o d u i t s o i t p a r l e m o u v e m e n t d ' u n solide
( c o m m e l e b a t e a u d o n t i l v i e n t d ' ê t r e p a r l é ) a g i s s a n t à l a f a ç o n d'un
piston q u i pousse le l i q u i d e , soit p a r la projection d ' u n certain
v o l u m e d ' e a u d a n s u n l i q u i d e t r a n q u i l l e , etc. L ' o n d e d e t r a n s l a t i o n
est t o u t e n t i è r e en s a i l l i e a u - d e s s u s d u n i v e a u d e l ' e a u s u r l a q u e l l e
elle c h e m i n e , ce q u i l a d i s t i n g u e d e s ondes oscillatoires que nous
é t u d i e r o n s p l u s l o i n et d o n t c h a q u e s a i l l i e e s t a c c o m p a g n é e d'une
cavité c o r r e s p o n d a n t e . D e p l u s , les o n d e s d'oscillation sont toujours
r é u n i e s p a r g r o u p e et se s u c c è d e n t à i n t e r v a l l e s r é g u l i e r s ; l ' o n d e de
translation c h e m i n e s e u l e , a u s s i S c o t t R u s s e l l a-t-il d o n n é à colle
qu'il a étudiée l a dénomination d'onde solitaire ( s o l i t a r y wave),
qui est a p p l i q u é e plus spécialement a u j o u r d ' h u i à u n e o n d e de
translation particulière ayant l a p r o p r i é t é d e s e p r o p a g e r s a n s se
déformer.

S i , a u lieu d'élever momentanément le n i v e a u d u l i q u i d e , on


l ' a b a i s s e en c r é a n t s u b i t e m e n t un v i d e o u u n e d é p r e s s i o n d a n s l a
surface liquide, on a u n e onde d e translation négative q u i se pro-
page, comme l ' o n d e p o s i t i v e , m a i s en s e d é f o r m a n t progressive-
m e n t . L ' o n d e d i t e s o l i t a i r e , s e u l e , se p r o p a g e s a n s s u b i r d e d é f o r -
mation.

3 0 8 . Vitesse de leur propagation — V o i c i c o m m e n t on


peut, très s i m p l e m e n t , se r e n d r e c o m p t e d e l a p r o p a g a t i o n d'une
pareille onde de translation, p o s i t i v e o u n é g a t i v e , et calculer l a
v i t e s s e d e cette p r o p a g a t i o n .
Csnsidérons u n canal horizontal, de section transversale, quel-
c o n q u e , m a i s u n i f o r m e , d o n t n o u s a p p e l l e r o n s l ' a i r e OJ, r e m p l i d e
l i q u i d e en r e p o s d o n t l e p o i d s s p é c i f i q u e est I I ; s o i t A A ' ( f i g . i o o )
sa s u r f a c e libre et B B ' l e f o n d . S u p p o s o n s ce canal fermé p a r

i. R e c h e r c h e s e x p é r i m e n t a l e s s u r l a p r o p a g a t i o n des o n d e s : Mémoire des


savants étrangers, t o m e X I X .

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une vanne A B o c c u p a n t t o u t e lu s e c t i o n t r a n s v e r s a l e et formant
piston. I m p r i m o n s à cette v a n n e u n e v i t e s s e h o r i z o n t a l e U ; il s e
p r o d u i r a , en a v a n t , s u r u n e c e r t a i n e longueur C G , une suréléva-
tion du l i q u i d e q u i v i e n d r a , p a r e x e m p l e , j u s q u ' e n E F . D é s i g n o n s

F I

A c &:
k A

D D H If
Fig. ioo. 1
par A la s u r é l é v a t i o n C E s u p p o s é e p e t i t e p a r r a p p o r t aux autres
d i m e n s i o n s et p a r / l a l a r g e u r d u c a n a l à l a s u r f a c e ; l a d i f f é r e n c e
de p r e s s i o n , d ' u n côté à l ' a u t r e d e l a v a n n e A B , v e n u e en C D , a u r a
pour v a l e u r

I I ( U A + T ) .

L ' i m p u l s i o n d e cette f o r c e , p e n d a n t l ' u n i t é d e t e m p s , s e r a é g a l e à


l'accroissement de l a quantité de m o u v e m e n t de la m a s s e l i q u i d e .
Or, a u c o m m e n c e m e n t d e cette unité de t e m p s , toute la masse
liquide c o m p r i s e e n t r e E D et F H a v a i t d é j à l a v i t e s s e U , et p e n d a n t
cette unité d e t e m p s , cette m ê m e v i t s s s e U a été c o m m u n i q u é e à u n e
certaine masse G I I L K dont la l o n g u e u r G K = H L représente la
quantité d o n t s ' e s t p r o p a g é e l ' i n t u m e s c e n c e d a n s l ' u n i t é d e t e m p s ,
1
ou l a célérité d e cette p r o p a g a t i o n que nous appellerons V. La
.n
niasse m i s e en m o u v e m e n t est a i n s i - V u , et l a q u a n t i t é d u m o u v e -

9
ment c o m m u n i q u é e :
n
- VuU.
g
E g a l a n t cet a c c r o i s s e m e n t d e l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t à l'im-
pulsion de l a f o r c e q u i p e n d a n t l ' u n i t é de t e m p s e s t é g a l e à l a f o r c e
e l l e - m ê m e et d i v i s a n t t o u s l e s t e r m e s p a r D , i l v i e n t :
Ih* VuU
(0 a>A + = — ·
T

Mais, d'autre part, p a r suite, d e l ' i n c o m p r e s s i b i l i t é do l a m a s s e

i . S a i n t - V e n a n t a e m p l o y é le m o t de célérité p o u r d i s t i n g u e r l a v i t e s s e d o n t
i l s'agit de l a v é r i t a b l e v i t e s s e des m o l é c u l e s l i q u i d e s r e p r é s e n t é e p a r U .

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l i q u i d e , il y a é g a l i t é e n t r e l ' a c c r o i s s e m e n t F G K I d e l ' i n t u m e s c e n c e
et l a d i m i n u t i o n d e v o l u m e r é s u l t a n t de l ' a v a n c e m e n t d e l a v a n n e
d'une quantité U dans l'unité de temps, ce q u i d o n n e la nouvelle
équation

(2) Ih V = (w + Ih) U .
E l i m i n a n t U e n t r e c e s d e u x é q u a t i o n s , o n e n t i r e l a v a l e u r de V :

= ^ ( 7+ 7 + ^ ) -
Le d e r n i e r t e r m e s o u s le r a d i c a l est toujours pelit par rapport
aux a u t r e s ; en effet, s i o n l e c o m p a r e a u p r é c é d e n t , l a s o m m e de
h l h
1 · ( \
ces d e u x t e r m e s p e u t s é c r i r e - ( 3 -| 1 ; o r Ih, accroissement de

l ' a i r e d e l a s e c t i o n d û à l a s u r é l é v a t i o n h, e s t t o u j o u r s , par hypo-

t h è s e , u n e p e t i t e f r a c t i o n d e l ' a i r e p r i m i t i v e tu, le r a p p o r t — est d o n c

n é g l i g e a b l e p a r r a p p o r t à 3 et l a f o r m u l e p e u t s e r é d u i r e à :

V A
(3) = V*G+; Y
E l l e s ' a p p l i q u e , s o u s cette f o r m e , à u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e q u e l -
c o n q u e . S ' i l s ' a g i t , en p a r t i c u l i e r , d ' u n c a n a l r e c t a n g u l a i r e d e l a r -
g e u r l et d e p r o f o n d e u r A B — H, l a s e c t i o n tu = IH, et l e s formu-
les (2) e t (3) s ' é c r i v e n t : *

(4) (H + h) U = h V ,

(R.) V = Y/V(H+?A).
h

Et s i l ' o n n é g l i g e l e c a r r é d e — d e v a n t l ' u n i t é , cette d e r n i è r e e x p r e s -

s i o n peut se mettre s o u s l a f o r m e

(G) V=VVH( 1 + 3AN


Il est f a c i l e d e r e c o n n a î t r e q u e l e m o u v e m e n t de propagation,
une fois c o m m e n c é , continuera indéfiniment d a n s le m ê m e sens,
a l o r s m ê m e q u e l a c a u s e q u i l ' a p r o v o q u é c e s s e r a d ' a g i r ; c a r cette
propagation résulte uniquement du fait qu'une certaine masse
liquide a reçu une impulsion déterminée. L a quantité de mouve-

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ment q u i en r é s u l t e r e s t e e n s u i t e c o n s t a n t e si l ' o n f a i t abstraction
des frottements.
L o r s q u e h est n é g l i g e a b l e d e v a n t H , on a s i m p l e m e n t

(7) V = v ^ H ,

expression a p p l i c a b l e d é s q u e l a p r o f o n d e u r H e s t u n p e u grande.
Dans les m ê m e s c o n d i t i o n s , l ' e x p r e s s i o n (4) d e v i e n t

(8) HU - hV

ou bien

Scott R u s s e l l a v a i t d é d u i t , d e s e s o b s e r v a t i o n s , l a f o r m u l e sui-
vante,

(io) V = vV(H+A)
pour la c é l é r i t é d e l a p r o p a g a t i o n . C e t t e f o r m u l e a été v é r i f i é e p a r
M. B a z i n . C e p e n d a n t c e r t a i n e s d e s e s e x p é r i e n c e s l u i o n t d o n n é d e s
valeurs un p e u p l u s g r a n d e s et v o i s i n e s d e c e l l e s q u i r é p o n d e n t à
la f o r m u l e ( 5 ) . I l s e p r o d u i s a i t a l o r s , en a v a n t d e l'intumescence,
. 3
une tête ou s a i l l i e d o n t l a s u r é l é v a t i o n é t a i t é v a l u é e par lui à - A
1
2

environ. E u é g a r d à ce q u e . h e s t g é n é r a l e m e n t p e t i t p a r r a p p o r t à
H, les d e u x f o r m u l e s ( 5 ) et ( i o ) p e u v e n t ê t r e c o n s i d é r é e s comme
donnant à p e u p r è s l e s m ê m e s r é s u l t a t s . D ' a i l l e u r s i l est à peine
besoin d e f a i r e r e m a r q u e r q u e l e r a i s o n n e m e n t d'où nous avons
déduit l a f o r m u l e ( 5 ) n ' e s t q u ' a p p r o x i m a t i f ; i l n e s e r a i t d o n c pas
surprenant q u e cette f o r m u l e ne s'accordât p a s bien exactement
1
avec les o b s e r v a t i o n s . M a i s n o u s v e r r o n s p l u s l o i n l a c a u s e d e l a
i . L a f o r m u l e (5) n ' e s t a u t r e c h o s e q u e c e l l e d u r e s s a u t s u p e r f i c i e l . S u p -
posons que l ' o n i m p r i m e a u x p a r o i s d u c a n a l e t à l ' o b s e r v a t e u r u n e v i t e s s e
commune de t r a n s l a t i o n é g a l e à V , ce q u i ne c h a n g e r i e n a u x m o u v e m e n t s
effectifs ; l ' o n d e , d e v e n u e fixe, ne s e r a p l u s q u ' u n r e s s a u t d o n t l e l i q u i d e s'é-
coulera, en sens i n v e r s e d u m o u v e m e n t de l ' o b s e r v a t e u r , a v e c u n e v i t e s s e V
dans t o u t e s ses p a r t i e s n o n a t t e i n t e s p a r l ' i n t u m e s c e n c e o ù l a s e c t i o n est H / ,
et avec la v i t e s s e V — U d a n s c e l l e s o ù l a s e c t i o n est / ( H -f- h). M e t t o n s d o n c
dans la f o r m u l e d u r e s s a u t ( d e r n i è r e é q u a t i o n d u n " 7 1 , p a g e 1 2 8 ) p o u r w l a 0

valeur / H , p o u r cjj c e l l e / ( H -f- A) et p o u r Q c e l l e ( H V , f a i s o n s d ' a i l l e u r s


cos i ~ 1 , n o u s o b t i e n d r o n s :

V — g (H + h) ^ 1 - f ^j, soit, à peu près, V — g ( H


+ ^ A
)>

ce q u i est p r é c i s é m e n t l a f o r m u l e (5).

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d i f f é r e n c e e n t r e c e s d e u x f o r m u l e s , q u i m e t t r a a u c o n t r a i r e en é v i -
d e n c e l e u r e x a c t i t u d e . N o u s a l l o n s l e s m o d i f i e r e n c h e r c h a n t à leur
donner u n e a p p r o x i m a t i o n p l u s g r a n d e . P o u r cela, n o u s prendrons
l a q u e s t i o n s o u s u n e f o r m e p l u s g é n é r a l e et n o u s a u r o n s r e c o u r s a u
c a l c u l a n a l y t i q u e , e n s u i v a n t la m a r c h e i n d i q u é e p a r M . B o u s s i n e s q .

3 0 9 . F o r m u l e p l u s a p p r o c h é e d e c e t i e v i t e s s e , te-
n a n t c o m p t e d e l a f o r m e d e l ' o n d e . — C o n s i d é r o n s une
masse liquide indéfinie dans tous les sens h o r i z o n t a u x , reposant
sur un f o n d h o r i z o n t a l p l a c é à u n e p r o f o n d e u r I I a u - d e s s u s de sa
surface libre supposée d'abord i m m o b i l e . N o u s étudierons simple-
m e n t l e s o n d e s cylindriques, c'est-à-dire c e l l e s d o n t l a surface libre
est l i m i t é e p a r d e s c y l i n d r e s à g é n é r a t r i c e s h o r i z o n t a l e s , et nous
admettrons q u e toutes l e s m o l é c u l e s l i q u i d e s q u i s e t r o u v e n t sur
u n e m ê m e h o r i z o n t a l e p a r a l l è l e à c e s g é n é r a t r i c e s o n t , à c h a q u e ins-
t a n t , le m ê m e m o u v e m e n t , d e s o r t e q u ' i l n o u s s u f f i r a d ' é t u d i e r le
m o u v e m e n t de celles qui se trouvent d a n s un m ê m e plan vertical.
N o u s p r e n d r o n s , d a n s ce p l a n , p o u r a x e d e s x , s o n i n s t e r s e c t i o n
a v e c le f o n d h o r i z o n t a l , et p o u r a x e d e s z, u n e v e r t i c a l e q u e l c o n q u e
d i r i g é e d e b a s en h a u t . N o u s p o u r r o n s , e n l i m i t a n t fictivement la
m a s s e l i q u i d e à d e u x p l a n s v e r t i c a u x p a r a l l è l e s à celui des coordon-
nées, l a r e g a r d e r c o m m e faisant partie d'un canal rectangulaire
dont l'axe longitudinal serait l'axe des x .
N o n s é t u d i e r o n s l ' o n d e o u i n t u m e s c e n c e f o r m é e , d a n s ce c a n a l ,
p a r l a p r o j e c t i o n b r u s q u e , en u n p o i n t q u e l c o n q u e d e s a l o n g u e u r ,
d ' u n c e r t a i n v o l u m e l i q u i d e , et n o u s c o m p t e r o n s l e s a b s c i s s e s posi-
t i v e m e n t d a n s l e s e n s d e l a p r o p a g a t i o n d e cette o n d e .
L a s u r é l é v a t i o n h, p o s i t i v e o u n é g a t i v e , d u n i v e a u p r i m i t i f , sera
a l o r s v a r i a b l e a v e c l ' a b s c i s s e x et le t e m p s t ; m a i s e l l e s e r a n u l l e ,
quel que s o i t t, p o u r x = oo . E l l e s e r a t o u j o u r s , p a r h y p o t h è s e ,
très petite p a r r a p p o r t à H .
Si n o u s a p p e l o n s u, w l e s c o m p o s a n t e s h o r i z o n t a l e et v e r t i c a l e
d e l a v i t e s s e d ' u n e m o l é c u l e l i q u i d e d e c o o r d o n n é e s x , z, p la pres-
s i o n en ce p o i n t , p l a d e n s i t é d u l i q u i d e , y la g r a v i t é , l e s é q u a t i o n s
g é n é r a l e s d u m o u v e m e n t s o n t (no 16, p a g e 22) :

1 dp , i dp
(11)
y 1
- 7 - = — u, - — — — q — J
w',
pdx ' pdz

Il f a u t y j o i n d r e l ' é q u a t i o n d e c o n t i n u i t é o u d e c o n s e r v a t i o n des
v o l u m e s (7), p a g e 25, q u i s e r é d u i t à :

du dw

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S I . — ONDES DE TRANSLATION 419

Il n'est p a s n é c e s s a i r e d a n s l e s é q u a t i o n s (i i), d ' i n t r o d u i r e l e s


termes r e p r é s e n t a n t l e s f o r c e s d e f r o t t e m e n t , c a r , en c h a q u e e n d r o i t ,
1
et p e n d a n t l ' i n s t a n t a s s e z p e u l o n g q u ' e m p l o i e Tonde à y passer,
les frottements n ' o n t q u ' u n effet n é g l i g e a b l e .
Si n o u s a p p e l o n s U l a v i t e s s e m o y e n n e d a n s u n e s e c t i o n t r a n s -
versale d o n t l ' a i r e est i c i ( I I -f- h), l e v o l u m e q u i t r a v e r s e cette s e c -
tion d a n s l ' u n i t é d e t e m p s est ( I I -\- h) U , s o n a c c r o i s s e m e n t , entru
, , c? ( H - f - ft)U
deux s e c t i o n s d i s t a n t e s d e dx est — dx, et ce même
dx
. dh
a c c r o i s s e m e n t a p o u r e x p r e s s i o n — dx. E n é g a l a n t ces d e u x e x p r e s -
sions, on o b t i e n t la f o r m e s u i v a n t e de l ' é q u a t i o n de c o n t i n u i t é que
nous a u r i o n s p u d é d u i r e d e l ' é q u a t i o n (8) p a g e 26 :
dh , d(U + h)U_
W dl+ dx - ° -
E l i m i n o n s p e n t r e l e s d e u x é q u a t i o n s (11) et p o u r c e l a , m u l t i p l i o n s
la seconde p a r — dz et i n t é g r o n s d e p u i s z =. z j u s q u ' à z — I I -f- h,
où p — o, il v i e n d r a :

P
{Ú) -= ff(\l + h - z ) + / wdz.

P Jz
Il s ' a g i t d ' e x p r i m e r w'. L ' é q u a t i o n d e c o n t i n u i t é (12) p e u t être
du
écrite dw ——dz, et s i , a p p r o x i m a t i v e m e n t , n o u s supposons
que toutes l e s c o m p o s a n t e s h o r i z o n t a l e s u d e s v i t e s s e s d e s m o l é c u -
les sont é g a l e s à l e u r m o y e n n e U , n o u s p o u r r o n s r e m p l a c e r u p a r
U qui est a l o r s i n d é p e n d a n t d e z et n o u s o b t i e n d r o n s , à f o r t peu
près :
rfU
w z— •
dx
D'un autre côté, l ' é q u a t i o n ( i 3 ) , en y n é g l i g e a n t h d e v a n t H ,
dh ,.dV_ . . dU
donne — -f- H — — o , ce q u i p e r m e t d ' é l i m i n e r — de la précé-
dente et d ' é c r i r e :

( 5 ) B =
' HÂ-

— est la c o m p o s a n t e v e r t i c a l e d e l a v i t e s s e d ' u n e molécule de

la surface l i b r e , et cette é q u a t i o n r e v i e n t à dire que les c o m p o -

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s a n t é s v e r t i c a l e s d e s v i t e s s e s d e s d i v e r s e s m o l é c u l e s l i q u i d e s sont
e n r a i s o n d e l e u r d i s t a n c e a u f o n d d u c a n a l . Il e n r é s u l t e :

z d"-h

Substituant dans la v a l e u r ( i 4 ) d e - , effectuant l'intégra lion et

r e m p l a ç a n t l a l i m i t e H -f- h d e l ' i n t é g r a l e p a r I I , i l v i e n t , à ce
degré d'approximation :

p d'h H* — r«

Différentions p a r r a p p o r t à x p o u r r e t r o u v e r le p r e m i e r m e m b r e
d e l a p r e m i è r e (ii) et é l i m i n o n s ce p r e m i e r membre q u i contient
p, n o u s o b t e n o n s :

dh d»h H* — z'
u — — g
dx dxdl* ail

C h e r c h o n s m a i n t e n a n t l a v a l e u r m o y e n n e d e u' s u r u n e v e r t i c a l e ;
, . ,. . dz
p oo uu rr cc ee ll aa m
muu ll tt ii p
p ll ii o
onn ss cette
cette ee x p r e s s i o n p a r ^ ^ et i n t é g r o n s de o

à I I 4 - h, c e l a n o u s d o n n e r a
3

ii — —dh
dx
a a
H
3
dh
dxdt'
.
D ' u n a u t r e c ô t é , l a v a l e u r g é n é r a l e d e u, d é r i v é e t o t a l e de u, a
pour expression

du du du
«' = — +«-—(- w— ·
dt dx dz

Si nous y remplaçons u p a r sa v a l e u r m o y e n n e U , nous pour-


rons considérer le résultat c o m m e étant l a v a l e u r m o y e n n e de u ;
i l n o u s v i e n d r a a i n s i , l e d e r n i e r t e r m e é t a n t n u l p u i s q u e U est
i n d é p e n d a n t de z :

dU dU
arc. u — — + u — ·
dt dx

E g a l o n s ces d e u x e x p r e s s i o n s , n o u s o b t i e n d r o n s enfin :

s
dU dU dh II dh

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A cotte é q u a t i o n , n o u s j o i n d r o n s l ' é q u a t i o n d e c o n t i n u i t é ( i 3 ) q u e
nous é c r i r o n s :
dh dV il.hU

Ce qui c a r a c t é r i s e et d é f i n i t l a v i t e s s e V d e p r o p a g a t i o n d e l'une
des tranches v e r t i c a l e s d e l ' i n t u m e s c e n c e , c ' e s t q u e , l o r s q u e t c r o î t
de dt et x de Ydt, l a s u r é l é v a t i o n h et l a v i t e s s e m o y e n n e U d a n s
la section c o r r e s p o n d a n t e s e r e t r o u v e n t les m ê m e s , ou que ces
deux q u a n t i t é s h et U s o n t d e s f o n c t i o n s i n c o n n u e s d e l a q u a n t i t é
(x— Vf) ; cela veut dire q u e l e u r s d é r i v é e s p a r r a p p o r t à f sont
égales a u p r o d u i t p a r — V d e l e u r s d é r i v é e s p a r r a p p o r t à x. Dans
les d e u x é q u a t i o n s ( î C ) et ( 1 7 ) , m e t t o n s a l o r s , a u l i e u d e s d é r i v é e s
d d
— p a r r a p p o r t à t, l e s d é r i v é e s — p a r r a p p o r t à x m u l t i p l i é e s p a r
— V, nous obtiendrons respectivement :

d r 1 HV'rf'Ai
_ [ _ V U + ; U . + y A + - - ] =
r o.
dx _
d
[ — V A - f H U -f- A l i ] = o .
dx

Les d e u x p o l y n ô m e s entre p a r e n t h è s e s sont donc indépendants


de x ou c o n s t a n t s q u e l q u e s o i t a; ; et c o m m e t o u s l e u r s termes
sont n u l s p o u r x — 00 , i l s s o n t t o u s d e u x é g a u x à z é r o . C e l a n o u s
donne les d e u x é q u a t i o n s :

1 HV» d'h

Vh = U ( I I + h).

L a s e c o n d e est c e l l e (4) q u e n o u s a v o n s t r o u v é e p l u s h a u t .
VA
Portant la v a l e u r de U = — ; , qu'on en tire, dans la précé-

dente, celle-ci d o n n e :

ou a peu p r è s , en n é g l i g e a n t l e s p u i s s a n c e s d e - s u p é r i e u r e s à la
h
.1 1 ·. A d'h
première, et l e s p r o d u i t s d e — p a r :
il dx*
, , , , , / h Wd*h\

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ou bien enfin :

<•*> V = V / , H ( , + ; ; - + £ £ ) •

ou encore, au m ê m e degré d'approximation :

, / 3h H'd'h\

Cette v a l e u r V de l a v i t e s s s e d e p r o p a g a t i o n d ' u n e tranche quel-


conque d e l ' o n d e , é t a n t a i n s i f o n c t i o n d e l a s u r é l é v a t i o n h et de l a
d'h . ,
courbure — - a u p o i n t c o r r e s p o n d a n t d e l a s u r f a c e , m o n t r e q u e les

diverses tranches verticales d'une intumescence quelconque mar-


cheront plus o u m o i n s v i t e s u i v a n t l e s v a l e u r s r e s p e c t i v e s d e ces
deux quantités. L e s f o r m u l e s (i8) et (19) o n t été d o n n é e s pour la
première fois p a r M . D o u s s i n e s q . On voit que si l'on néglige le
terme contenant l a c o u r b u r e , elles se r é d u i s e n t aux formules de
p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n (5) o u (6) q u e nous avons établies d'une
façon toute différente

i . M . Boussinesq a b i e n v o u l u m ' i n d i q u e r une m é t h o d e , u n peu différente


de c e l l e q u i v i e n t d ' ê t r e e x p o s é e , p o u r a r r i v e r à l ' é q u a t i o n ( i g ) . Cette m é t h o d e ,
p e u t - ê t r e m o i n s s i m p l e , a l e m é r i t e d ' ê t r e b e a u c o u p p l u s s u g g e s t i v e et de
m o n t r e r b e a u c o u p m i e u x e n q u o i c o n s i s t e n t l e s q u a n t i t é s n é g l i g é e s d a n s les
a p p r o x i m a t i o n s s u c c e s s i v e s , e t en m ê m e t e m p s , d e d o n n e r , à c e r t a i n e s des
q u a n t i t é s c a l c u l é e s , l e u r s i g n i f i c a t i o n p r a t i q u e . Je v a i s essayer de l a r é s u -
mer sommairement.
A u x équations ( 1 1 ) et (la) ci-dessus, i c i r e p r o d u i t e s :

1 dp 1 dp
( l U 9 W
' p d x ~ ~ ' p d z ~ ~ ~
du dw
doc dz

q u i s o n t des é q u a t i o n s i n d é f i n i e s , i l f a u t j o i n d r e c e l l e s q u i e x p r i m e n t les
conditions a u x limites savoir

(3) ( p o u r z — o) , w — o
dh dh
(4) ( p o u r z — H + h, o u p o u r p — o) , — -\- m ~ — un ;

en a p p e l a n t m et wi l e s c o m p o s a n t e s de l a v i t e s s e à l a s u r f a c e l i b r e . Cette
d e r n i è r e c o n d i t i o n e x p r i m e q u e s i l ' o n f a i t c r o î t r e t d e dt et œ de n i dt en
suivant une m o l é c u l e s u p e r f i c i e l l e , h c r o î t d e widt. O n a b i e n en effet :
dh dh
dh ^z.~ dt -f- T ~ dx o u , e n r e m p l a ç a n t dx p a r mdt, e t d i v i s a n t p a r dt, l'équa-
CLT QRCC
t i o n (41.
Appelons U l a vitesse moyenne définie p a r

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210. Energie totale d'une onde de t r a n s l a t i o n . —
Quelle que soit l a f o r m e d ' u n e i n t u m e s c e n c e et l e s t r a n s f o r m a t i o n s
qu'elle s u b i t en s e p r o p a g e a n t , s o n énergie totale, c ' e s t - à - d i r e le

(3) udz = (H + A) U.

\z et intégrée de r
L'équation (a), multipliée par de et intégrée de z — o à e zz z, donne :

H + A,
et, en particulier, en faisant z — H -\- A,
I ii?du
Jo dx dx
l'équation (4) la
-H + î.
Et cette valeur, portée dans l'équation (4) la transforme en
h _
dh dh i,H -1-da_ Z

ce q u i est la même chose que


dt
dh dx Jo dx °
H h
dh d r + h -H 4-
P)
' tejo
Car la dérivée en ce de l'intégrale définie dont la limite supérieure (H - j - h)
est variable se compose, d'abord, de ce que donne la différentïatiou sous le
H+ft

signe
ir lr
da

J, savoir Ide, ^ plus un terme provenant de l'élément uidh


dont s'accroît par en haut
dh l'intégrale quand x croît de dx, élétnent qui, divisé

par dx devient tti —- .


dx
Des deux équations (7) et (5), on déduit immédiatement la suivante qui
exprime la condition de conservation de volumes fluides, et qui porte, dans
le texte le n° (i3).
- + T
dh d h)
(H 4- U
(8)
' dt dx
r—— — o.
Reste à chercher une seconde équation où figureront les deux principales
inconnues du problème, h et U. Pour cela, multiplions la deuxième (1) par
— de et intégrons de z zz e à í ~ H -(- h, où p ~ o, nous trouvons

?zz g h - z)l-H+
(H +
w'dz
+ h ,
d'où, en différentiant par rapport kx :
dp _ dh w'dehr -H _rf+
V

p dx ^ dx ^ dx I ~,
1

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t r a v a i l q u ' e l l e p r o d u i r a i t s i l a m a s s e l i q u i d e r e v e n a i t a u r e p o s , est
constante s i l ' o n nèg-lig-e l e s f r o t t e m e n t s d e s p a r t i c u l e s liquides,
q u i s o n t e n effet nèg-lig-eables l o r s q u e l ' o n n e c o n s i d è r e l e m o u v e -

et cette v a l e u r , portée dans l a p r e m i è r e ( i ) , d o n n e :

dh d /"" + *
9) u' = — a~r-— ! w'dz.

A partir d'ici, bornons-nous à étudier des o n d e s de t r a n s l a t i o n censées


caractérisées p a r ce f a i t q u e le mouvement vertical soit peu de chose en compa-
raison du mouvement horizontal, o u q u e , à une première approximation, w' y
s o i t n é g l i g e a b l e d e v a n t u ' , a l o r s l e d e r n i e r t e r m e de ( 9 ) , de l ' o r d r e de w', s'ef-
face d e v a n t l e p r e m i e r u' e t i l v i e n t , à une première approximation :

dh
(10) u ' = : — — zzyl,
dx
en r e p r é s e n t a n t p a r I l a p e n t e s u p e r f i c i e l l e ; v a l e u r q u i est l a m ê m e d e p u i s le
f o n d j u s q u ' à l a surface, et aussi l a même s u r une petite l o n g u e u r d u canal.
D o n c , les m o l é c u l e s en r e p o s q u e l ' o n d e a t t e i n t à l a f o i s p r e n n e n t t o u t e s sensi-
blement l e m ê m e m o u v e m e n t , l a m ê m e v i t e s s e h o r i z o n t a l e u , ( o u II), d u f o n d
à l a s u r f a c e e t s u r toute très p e t i t e l o n g u e u r d u c a n a l .
I l est a l o r s f a c i l e d ' a c h e v e r d e f o r m e r les é q u a t i o n s d e p r e m i è r e a p p r o x i m a -
du du du
tion. L'expression classique d e u', s a v o i r — 4 - u — -f- w •— , d e v i e n t , en Y
dt dx de
r e m p l a ç a n t w p a r sa v a l e u r (6) :
du du Ç~ du
du dx de f dx
' z z — -1- u — — — I —de.
dt dx de /„ dx lu du f
du du f du\du
O r . l e d e r n i e r t e r m e e s t é v i d e m m e n t d e l ' o r d r e d e dzdx; — r z z (\ z dz/dx— ] — ', et
du
s — é t a n t c o m p a r a b l e a u x v a r i a t i o n s d e u d e l a s u r f a c e a u f o n d , l e s q u e l l e s ne
dz
du
s o n t q u ' u n e m i n i m e f r a c t i o n d e Ï J , ce t e r m e e s t n é g l i g e a b l e d e v a n t U ^ , c'est-

du
à - d i r e d e v a n t l e t e r m e p r é c é d e n t u — , l u i - m ê m e r é d u c t i b l e , s a u f e r r e u r très
dx
dU
f a i b l e à U "T" , v u q u e u égale c o n s t a m m e n t U p l u s u n e très p e t i t e q u a n t i t é .
dx
On a d o n c , avec u n e e r r e u r n é g l i g e a b l e en c o m p a r a i s o n d u d e r n i e r terme :
du dU
(11)
K
u ' =z — 4 - U — .
' dt dx
dU . . . du
O r , U ~ e s t m ê m e , à une première approximation, négligeable devant — .

E n e i f e t , c'est u n f a i t d ' o b s e r v a t i o n q u e l e s v i t e s s e s de p r o p a g a t i o n des v a l e u r s


de h, des v a l e u r s de U , e t c . , s o n t s e n s i b l e s q u e l q u e f a i b l e s q u e s o i e n t h,
U i e t c . , e t q u e p a r s u i t e , s i u n o b s e r v a t e u r se m e u t l e l o n g d u c a n a l av#c
u n e v i t e s s e V p r é c i s é m e n t t e l l e q u ' i l c o n s t a t e s a n s cesse à c ô t é de l u i le
m ê m e h, o u l e m ê m e U , c e t t e v i t e s s e V d e p r o p a g a t i o n sera b e a u c o u p p l u s
forte que l a p e t i t e vitesse effective u, o u U d e l ' e a u . O r p o u r cet observateur,

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t

ment q u e p e n d a n t u n t e m p s l i m i t é . L e s a c t i o n s m o l é c u l a i r e s , s u p -
posées a l o r s n o r m a l e s a u x s u r f a c e s s u r l e s q u e l l e s e l l e s s ' e x e r c e n t ,
ne p r o d u i s e n t a u c u n t r a v a i l d a n s l e s c h a n g e m e n t s d e f o r m e d u f l u i d e

du du
on a u r a , s'il s ' a g i t de u , p a r e x e m p l e , — dx + — di r z o , a v e c dx — Vdt, d ' o ù
dx dt
du du du
- e t , a r c o n s
— —— V J ' P é q u e n t ou peut d i r e q u e d a n s ( n ) l e t e r m e — est d e

du
l'ordre d u p r o d u i t de ~ par u n e vitesse V très s u p é r i e u r e a u facteur U d u

dU du
terme s u i v a n t U — - . D ' o ù i l s u i t q u e , d a n s ( i l ) , l e t e r m e — s u b s i s t e seul à

une première approximation.


dU
Par s u i t e , i l p e u t l u i - m ê m e se r é d u i r e à sa p a r t i e principale — , mais à
dt
une p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n s e u l e m e n t . A i n s i , l ' o n a u r a s e n s i b l e m e n t , dans
dU dU dh
(io), u — — , et c e t t e é q u a t i o n s ' é c r i r a — -|- g — — o .
dt dt dx
D'autre p a r t , d a n s (8), l e p r o d u i t ( H -f- A l U se c o m p o s e d e d e u x p a r t i e s
g r a d u e l l e m e n t v a r i a b l e s t o u t e s les d e u x , m a i s d o n t l ' u n e , A U est c o n s t a m m e n t
dAU
peu sensible p a r r a p p o r t k l ' a u t r e H U , d o n c — ; — est n é g l i g e a b l e , à une pre-
dx
rf.HU dU
mière approximation, devant ~ H . — , et l'on a s i m p l e m e n t

doc d^c
dh dU
— + H — =:o.
dh dx dU dt ^
dU dh
+H t i o n s d e première approximation
(,s)En r é s u m é , les d e u x é q u+aH dï
di lx=°'
0
lx= ' + 9
Tt Tx = °-
sont :

Passons à u n e s e c o n d e approximation.
dh dU d.hU
L ' é q u a t i o n |8) y sera c o n s e r v é e e n t i è r e , s o u s l a f o r m e 7 + H— + —o.
dt dx dx
Pour t r o u v e r l a s e c o n d e , i l f a u d r a t o u j o u r s l a t i r e r d e (9) m a i s e n y g a r d a n t
la p a r t i e p r i n c i p a l e d e ce q u e n o u s a v o n s n é g l i g é . C o m m e n ç o n s p a r le t e r m e
du
où figure su', et d ' a b o r d , c h e r c h o n s w. D a n s (6), n o u s p o u v o n s remplacer-
a i
dU dU dU
par — ,cc q u i d o n n e , à fort peuprès, w — —z — , o u , en é l i m i n a n t — d ' a p r è s
dx ' dx dx
la p r e m i è r e (ia) :
z dh
(i3) w = ^ — (sensiblement).

dw du> dm dm dw du
Or, d ' a i l l l e u r s , w' — —- + n — + 1 0 — = — -f- u — — w — . L e s deux
dt dx dz dt dx dx
derniers t e r m e s s o n t c o m p a r a b l e s e n t r e e u x , c a r w et u, n u l s t o u s l e s d e u x
pour x i n f i n i , d e v i e n n e n t e n s e m b l e ce q u ' i l s s o n t e n (x, z) q u a n d o n r e c u l e de
i dw 1 du
x i n f i n i vers X fini, et par s u i t e , dans — e t - -— , les r a p p o r t s d e dw à w e t
1
w dx u dx

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lorsque l e v o l u m e n e c h a n g e p a s . I l en est d e m ê m e des pressions
a p p l i q u é e s à l a s u r f a c e l i b r e et a u x p a r o i s f i x e s . Il ne reste donc,
c o m m e f o r c e a g i s s a n t s u r l e l i q u i d e et c a p a b l e d e p r o d u i r e un tra-

dw du
de du à à s o n t d u m ê m e o r d r e , d ' o ù i l s u i t q u e a -— e t w — s o n t les p r o d u i t s
dx dx
dw
r e s p e c t i f s de uw p a r des q u a n t i t é s c o m p a r a b l e s . O r , l ' u n d e ces t e r m e s , u est
dw dw dw
n é g l i g e a b l e d e v a n t — , c a r — est le p r o d u i t de — — p a r u n e v i t e s s e de p r o p a -
g a t i o n V ( c e l l e de l a v a l e u r de w) très supérieure à u. D o n c o n a s e n s i b l e m e n t :
dw
w' — — , o u d ' a p r è s ( i 3 ) :

zcPh
(ii)
1
w' — .
' I I dt'
D'où

IP—1« d'h
J io d i = ( s e n s i b l e m e n t ) J w'dz — — — J zdz —
2H ' dt' '

P o r t o n s c e t t e v a l e u r d a n s (y), e n m ê m e t e m p s q u e l a v a l e u r ( n ) de u , n o u s
aurons
du dV dh H*—z' <Ph
(i5) — + U— — — a
1
' dt dx * dx aH dxdt*
du

Cette é q u a t i o n , p a r e l l e - m ê m e , n'est p r o p r e q u ' à n o u s f a i r e c o n n a î t r e — a u x

d i v e r s e s h a u t e u r s z, ce q u i n o u s i m p o r t e p e u . Ce q u e n o u s v o u l o n s , c'est é 1 —
i

m i n e r u. A c e t effet, m u l t i p l i o n s (id) p a r et i n t é g r o n s de z ~ o (fond)


H -(- h
à x" ~ I I -f- h ( s u r f a c e ) , en o b s e r v a n t q u e d a n s l e d e r n i e r t e r m e , qui est petit,
et d o n t i l s u f f i t d ' é v a l u e r l a p a r t i e p r i n c i p a l e , l ' i n t é g r a t i o n p e t i t ê t r e f a i t e de
o à H, e t I I - { - h se r é d u i r e à H . I l v i e n t :
+
* H ' - - H *

(,5j JI
o du H -dzf h
dt h ^_dV dh
dx— = — dx
U s- 3
aH> d*h
dxdt'
O r , l ' é q u a t i o n (5) d i f f é r e n t i é e en / p a r l a r è g l e de d i f f è r e n t i a t i o n des i n t é g r a -

les ( a p p l i q u é e p l u s h a u t ) d o n n e / - d z + u , - = tH + h) — 4 - U - - .
J o dt 1
dt r
' dt dt
H -f- h
du dz dU U\
— U dh
D'où /
— ——;—~ ~ —r — — — ; — r — , o u , e n r e m p l a ç a n t dans
J 0 dt H -f h dt H -f- À dt * 1

le d e r n i e r t e r m e , q u i est d e s e c o n d e a p p r o x i m a t i o n , il -j- h p a r H et d'après


dh dV
la p r e m i è r e ( 1 2 ) — p a r — H — :
dt dx

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v a i l , q u e l a p e s a n t e u r , et t o u t l e t r a v a i l q u ' e l l e p r o d u i r a a u r a p o u r
effet, en d i m i n u a n t l ' é n e r g i e p o t e n t i e l l e , d ' a u g m e n t e r d'autant l a

du
P o r t o n s d a n s (16) cette v a l e u r m o y e n n e de — e t n o u s v e r r o n s q u e l e d e r n i e r

du
terme ( a . — U ) — n'est m ê m e paß d e d e u x i è m e a p p r o x i m a t i o n ; c a r u^ — U
dx
n'étant q u ' u n e m i n i m e f o n c t i o n d e U , ce t e r m e e s t n é g l i g e a b l e à c ô t é d u
dll du
terme U — . D o n c l a v a l e u r m o y e n n e d e — . d u f o n d à l a s u r f a c e , e s t r é d u c -
J
dx dt
dû dU L'rfU dh H d?h
tibie à — et l ' é 1q u a t i o n (16) d e v i e n t : —— -f- , zz —y a — — — -—— .
dt » dt dx dx 3 dxdl'
En r é s u m é , les é q u a t i o n s d e deuxième approximation seront :

dh. dU d.KU dU +9 dh
+ i d U H /Ph
!

( l 8 )
dt +
ll
Tx l^= • Tt ^
+ 0
-^+3-^= ' 0

I l s'agit m a i n t e n a n t d'intégrer.

Ne le f a i s o n s d ' a b o r d q u ' à une première approximation. D i f f é r e n t i o n s en t l a


dU
première (ta) e t r e m p l a ç o n s , dans l e r é s u l t a t , — p a r sa v a l e u r t i r é e de l a

d'h d*h
seconde ( i a ) , i l v i e n t — — s g H — - zz o ; ce q u i , e n p o s a n t
dh ,__ dh
peut s'écrire i d e n t i q u e m e n t

d-l ,— db i .
(ao) — VgK — z z o . D ' o ù i p — f o n c t i o n a r b i t r a i r e de(x -\- t \gli).

Cela posé, a d m e t t o n s q u e l e c a n a l s ' é t e n d a n t i n d é f i n i m e n t d a n s l e s d e u x s e n s ,


d e a ; ~ — ao à x — -{- oo , o n a i t p l a c é l ' o r i g i n e des a b s c i s s e s x e n u n p o i n t
tel que, p o u r t zz o , le fluide s o i t e n c o r e e n r e p o s s u r t o u t e l ' é t e n d u e des x
dh dh
p
r
o s i t i f s . O n a u r a d o n c ( p o u r l — o e t x ~> o ) , U z z o, — zz o, — ~ 0, o u ,
" ^ ' dt dx

d'après ( i g ) , i|; =z o. D o n c , l a f o n c t i o n a r b i t r a i r e de [x -f- t V'g H ) q u i e x p r i m e ip


sera n u l l e p o u r t o u t e s l e s v a l e u r s p o s i t i v e s de sa v a r i a b l e , ce q u i c o m p r e n d
toutes les é p o q u e s p o s i t i v e s t e t t o u t e s l e s a b s c i s s e s p o s i t i v e s x, c ' e s t - à - d i r e ,
en somme, t o u t e l a p r o p a g a t i o n future d u m o u v e m e n t d a n s l e t l u i d e en repos
pour t ~ o, ce q u i e s t p r é c i s é m e n t ce q u e l ' o n v e u t é t u d i e r . D o n c o n p e u t
dh i— dh
prendre \h — o, e t (i9) d e v e n u e — -f- \gH — zz o, d o n n e h — u n e f o n c t i o n

a r b i t r a i r e f de x — t
dh ,_ dh
A l£olrIsU, d—
a n sh lVfflljzz
a p r e m i è r0, dq
e é ' ouùa tHi oUn — e m p ln
(12)h r\^gïl a çuol nqsu e—
l q upea r s—
o i tVxf l ,H comme
J ^ , i l v iile nl'est
dra
d_
dx r x infini o u U zz slgH ~ .
pour x infini o u U zz *JffH ~ •
En r é s u m é , l a première approximation donne :

, —h
h=f& —t VVH) , Ü — \jgii —

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f o r c e v i v e d e s p a r t i c u l e s l i q u i d e s , d e s o r t e q u e l ' é n e r g i e totale sera
constante.

D ' o ù i l s u i t q u e t o u t e f o n c t i o n d e A e t d e U e s t , sensiblement, f o n c t i o n de
x — t ^gll, et a sa d é r i v é e e n t à f o r t p e u p r è s é g a l e a u p r o d u i t de — ^g¥L
p a r sa d é r i v é e e n x.
P a s s o n s à l a seconde approximation, e n a p p l i q u a n t cette r è g l e , e t aussi l a
s e c o n d e (31) a u x p e t i t s t e r m e s n é g l i g é s d a n s ( l a ) , ce q u i n ' i n t r o d u i r a que des
e r r e u r s n é g l i g e a b l e s p a r r a p p o r t à ces t e r m e s o u e r r e u r s d u troisième ordre.
Les é q u a t i o n s ( 1 8 ) d e v i e n d r o n t a i n s i :

dli dU 1— d / A » \ dU dh d / A* H« d>h \
/ffH — - 1 - o , — + g — + ff T — + T "T-. - 0.
(3a) +H +VffH = 3 +!f
d7 ^ ^ U J ° ' Vt+ d~x dx\iH' 3 «te./
O p é r o n s c o m m e c i d e s s u s , c ' e s t - à - d i r e d i f f é r e n t i o n s l a p r e m i è r e (aa) en t et é l i -
dU
m i n o n s , d u r é s u l t a t , — p a r l a s e c o n d e (aa), i l v i e n d r a , e n a p p l i q u a n t a u der-
d d
n i e r t e r m e , qui est petit, l a r é g i e — — — V y H - — ;
dt dx
1
dP d*h d /3A« H " cPh \

O r , d ' a p r è s l a m ê m e r è g l e , a p p l i c a b l e a u d e r n i e r t e r m e de (a3), qui est petit,


d . i (d — d x
— ygH — é q u i v a u t à - — — \¡gU — ] e t ce d e r n i e r terme peut être écrit
dx a\aí dx J
/d /— á
\ v'yïî d /3A» H> d»h \
V ? H
\d~t~ ¿ c j " a " da; \ a H + 3 ' rte»/

Et si a l o r s , p o u r abréger o n pose, n o n p l u s ( i g l , m a i s

dh. — d t 3A* FIPCWA

L ' é q u a t i o n (a3) d e v i e n d r a i d e n t i q u e m e n t , c o m m e à l a p r e m i è r e approxima-

l i o n — — \Jgìì — — 0 e t d o n n e r a de m ê m e , p o u r x. -f- / \gH > o, y ~o, c'est-

à - d i r e , d ' a p r è s (R/|)
!
dA ,— d/ 3A« H« d A \

E q u a t i o n d e s t i n é e à d o n n e r h, a p r è s q u o i l a p r e m i è r e (aa) o u m i e u x (8) d o n -
nera U .
I n t r o d u i s o n s l a v i t e s s e d e p r o p a g a t i o n V d ' u n é l é m e n t dq d e l ' e a u t u mè-
da?
l i é e . C'est l a v i t e s s e — d ' u n p l a n d ' a b s c i s s e x a y a n t sans cesse d e v a n t l u i
dt

u n même v o l u m e q ~ ·=/.
rentiée en f a i s a n t c r o î t r e t d
I hdx d ' i n t u m e s c e n c e . Cette e x p r e s s s i o n d e q, diffé-
dee dtdt e
ett ce
ce de
c dx d o n n e , d ' a p r è s l a r è g l e de d i f f é r e n -
t i a t i o n des i n t é g r a l e s d é f i nl i e s :

dq ~ — hdx -f-
(/ t**)"''
et, E N FAÎSRNTTFA? = r Vdt pour que dq

J
— o, i l

X
vient

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II est facile d ' é v a l u e r cette é n e r g i e t o t a l e .
S o i t Q l e v o l u m e t o t a l d e l ' i n t u m e s c e n c e , o u le v o l u m e du l i q u i d e
dont l a p r o j e c t i o n b r u s q u e est c e n s é e a v o i r d o n n é n a i s s a n c e à l ' o n d e
(ce v o l u m e p o u v a n t s e c o m p o s e r d e p a r t i e s p o s i t i v e s et d e p a r t i e s
négatives c o r r e s p o n d a n t r e s p e c t i v e m e n t a u x r é g i o n s d a n s lesquelles
la s u r f a c e l i b r e e s t a u - d e s s u s o u a u - d e s s o u s d u n i v e a u p r i m i t i f et
dans l e s q u e l l e s h e s t p o s i t i f o u n é g a t i f ) . A p p e l o n s Ç l a h a u t e u r d u
centre d e g r a v i t é d u v o l u m e Q a u - d e s s u s d e l a s u r f a c e l i b r e , H + Ç
son o r d o n n é e et \ s o n a b s c i s s e . L'énergie potentielle de l'onde est,
p o u r c h a c u n d e s e s é l é m e n t s hdx, é g a l e a u p o i d s zghdx d e cet é l é -
h
ment m u l t i p l i é p a r l a h a u t e u r - d e s o n c e n t r e d e g r a v i t é au-dessus
h*
de la s u f a c e l i b r e ; c'est d o n c l a s o m m e d e s p r o d u i t s pgr — dx. Pour

dx >

dh
ou d'après (a5) q u i p e r m e t d ' é l i m i n e r — :
dt
X
}JgH Ç - °° / 3A« W d'h

%J X ~~ X
l
/au / 3A« H« dh \
~~ h V
h +
4H +
6 rfxV

I l v i e n t d o n c l a f o r m u l e fondamentale, q u iétait à démontrer

—/ 3A H« cPh\
W v
= ^ H
( , +
4 H + 6l-55)-
Cette f o r m u l e p o r t e , d a n s l e t e x t e , le n ° ( i g l .
I l est b o n d e v o i r a u s s i ce q u e s e r a U . L ' é q u a t i o n (a5), v u c e l l e (26), n'est
autre, d é s o r m a i s , q u e

dh d.hV
+
^ 7T L^=°-
rfr 1

Or, cette r e l a t i o n , c o m p a r é e a. (8) d o n n e : — ( H -\~ h) U — A V I = 0, e t l a


quantité e n t r e c r o c h e t s é t a n t n u l l e i d e n t i q u e m e n t p o u r a: — 00, l'est partout.
Donc

A
(28) U = V -
H 4- A

C'est l ' é q u a t i o n 14) d u t e x t e , r e t r o u v é e é g a l e m e n t p l u s h a u t c o m m e c o n s é -


quence de c e l l e (17) d u t e x t e .
Les d e u x é q u a t i o n s p r i n c i p a l e s (26) e t (28), s o n t a i n s i r e t r o u v é e s p a r d e s
c o n s i d é r a t i o n s s i n o n d i f f é r e n t e s , a u m o i n s p l u s c o m p l è t e s et p l u s d é t a i l l é e s
que celles q u i o n t été exposées d a n s l e t e x t e .

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l a t o t a l i t é de l ' o n d e , e l l e e s t l a m ê m e q u e s i t o u t le v o l u m e Q o u tout
le p o i d s pffQ était c o n c e n t r é a u centre de g r a v i t é , c'est-à-dire qu'elle
a p o u r v a l e u r pfjrQÇ.
L'énergie actuelle, ou demi-force vive, est, pour une tranche
(Jl-^-fl)dx c o m p r i s e e n t r e d e u x p l a n s v e r t i c a u x d i s t a n t s d e dx, égale
au demi-produit d e l a m a s s e p(H -f- h)dx d e cette tranche p a r le
2
carré U de la vitesse de toutes ses m o l é c u l e s , en a d m e t t a n t qu'elles
o n t t o u t e s l a m ê m e v i t e s s e h o r i z o n t a l e U et en n é g l i g e a n t le c a r r é de
l a c o m p o s a n t e v e r t i c a l e d e c e s v i t e s s e s . C e t t e é n e r g i e a c t u e l l e est

a i n s i - p(H + h'jVdx. N o u s a v o n s t r o u v é p l u s h a u t (4) l a relation


2 a 2 2 a
(H + A) U — /i V ou Lien, en m e t t a n t p o u r V s a v a l e u r e x p é r i -
2
m e n t a l e y ( H -f- h) qui est s u f f i s a m m e n t a p p r o c h é e : (II + h) U
1
= gh . Cette v a l e u r donne à l'énergie actuelle d'un élément la
1

2
même expression - pç/h dx qu'à s o n é n e r g i e p o t e n t i e l l e , et p a r •
s u i t e , l a s o m m e d e s é n e r g i e s a c t u e l l e s , p o u r t o u s l e s é l é m e n t s , sera
la m ê m e que la s o m m e p y Q Ç d e leurs énergies potentielles. L'éner-
gie totale sera a i n s i le d o u b l e de c h a c u n e d ' e l l e s ; si on la désigne
p a r p y E , on a u r a :
( o) p^E = 2pyQÇ ou E = aQÇ.
f
2

L e p r e m i e r m e m b r e E étant constant, il en est d e m ê m e du second,


et p a r s u i t e , l a h a u t e u r Ç d u c e n t r e d e g r a v i t é d ' u n e intumescence
a u - d e s s u s de la s u r f a c e l i b r e p r i m i t i v e est c o n s t a n t e .
L e s s e u l e s f o r c e s e x t é r i e u r e s a g i s s a n t s u r l e l i q u i d e é t a n t la pe-
s a n t e u r et l e s r é a c t i o n s d u f o n d , q u i s o n t v e r t i c a l e s , l a q u a n t i t é de
m o u v e m e n t p r o j e t é e s u r l ' h o r i z o n t a l e d o i t é g a l e m e n t être c o n s t a n t e ,
di
et cette q u a n t i t é est l a m ê m e q u e si t o u t e l a m a s s e a v a i t l a v i t e s s e —
d u c e n t r e d e g r a v i t é . I l en r é s u l t e q u e c e l t e v i t e s s e est i n v a r i a b l e .
L a c i r c o n s t a n c e q u e le c e n t r e d e g r a v i t é d e l ' i n t u m e s c e n c e reste
à u n e h a u t e u r c o n s t a n t e n ' e m p ê c h e p a s l ' o n d e d e s ' a p l a t i r : il suffit
q u ' e l l e s e d é c o m p o s e en p a r t i e s a l t e r n a t i v e m e n t p o s i t i v e s et n é g a t i -
ves dont la s o m m e a l g é b r i q u e seule représente son v o l u m e invaria-
b l e . L e c e n t r e d e g r a v i t é d e s p a r t i e s p o s i t i v e s et c e l u i d e s p a r t i e s
n é g a t i v e s p e u v e n t se r a p p r o c h e r i n d é f i n i m e n t de la s u r f a c e l i b r e ini-
t i a l e , t a n d i s q u e l e c e n t r e d e g r a v i t é g é n é r a l , s i t u é s u r le p r o l o n g e -
m e n t de la droite q u i les j o i n t , se m a i n t i e n t t o u j o u r s à la même
hnu t e u r .
L e s conclusions qui précédent s u p p o s e n t d ' a i l l e u r s q u e les flot-
t e m e n t s s o n t n é g l i g é s : c'est à cette s e u l e c o n d i t i o n q u e l ' é n e r g i e E

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et p a r suite l ' o r d o n n é e Ç r e s t e n t c o n s t a n t e s . L o r s q u e l ' o n n e c o n s i -
dère l'onde q u e s u r u n e p o r t i o n r e s t r e i n t e d e s o n p a r c o u r s , l e s frot-
tements s o n t , en effet, h p e u p r è s n é g l i g e a b l e s , c a r , c o m m e l'on
peut s'en a s s u r e r p a r uri c a l c u l f a c i l e d a n s le c a s d ' u n e onde soli-
taire, le m o u v e m e n t d e s m o l é c u l e s l i q u i d e s , a u p a s s a g e d e l ' o n d e ,
est assez peu a c c e n t u é , et n e d o n n e p a s l i e u à d e s v i t e s s e s r e l a t i v e s
f
importantes .
Nous allons appliquer les résultats théoriques précédents à l'é-
tude de la p r o p a g a t i o n d e q u e l q u e s i n t u m e s c e n c e s d e f o r m e s p a r t i -
culières.

2 1 3 . A p p l i c a t i o n à, q u e l q u e s e x e m p l e s . - - C o n s i d é r o n s
d'abord u n e i n t u m e s c e n c e a s s e z l o n g u e , m a i s l i m i t é e , c o m m e c e l l e

B C

Fig. ιοί.

qui serait p r o d u i t e p a r l a p r o j e c t i o n , d a n s l e c a n a l , d ' u n certain


volume l i q u i d e y a r r i v a n t a v e c un d é b i t constant p e n d a n t u n t e m p s
appréciable. A u x p r e m i e r s instants q u i s u i v r o n t sa f o r m a t i o n , l'in-
tumescence a u r a u n e f o r m e t e l l e q u e A B , C D ( f i g . 1 0 1 ) , c o m p r e n a n t
une p a r t i e B C , s e n s i b l e m e n t h o r i z o n t a l e , r a c c o r d é e a v e c l e n i v e a u
primitif A D p a r d e u x c o u r b e s A B , C D . D a n s l a p a r t i e horizontale
B C , la c o u r b u r e é t a n t n u l l e o u n é g l i g e a b l e , l a c é l é r i t é de l a p r o p a -
gation s ' e x p r i m e s e u l e m e n t p a r les d e u x premiers termes V =
3A\
—j d e l a f o r m u l e (19).En u n p o i n t tel q u e B , o ù l a c o u r -
hure d e v i e n t s e n s i b l e a v e c u n e v a l e u r n é g a t i v e , l a c é l é r i t é d e l a p r o -
1
pagation s ' e x p r i m e r a p a r cette f o r m u l e ( i g ) d a n s l a q u e l l e l e d e r n i e r
terme ne s e r a p l u s n u l , m a i s n é g a t i f , et A a u r a u n e v a l e u r p l u s f a i b l e ;
elle sera i n o i n d r e q u e d a n s l a p a r t i e h o r i z o n t a l e . L a q u e u e d e l ' o n d e
tendra d o n c à se d é t a c h e r et à f o r m e r u n e o n d e d i s t i n c t e . L e m ô m e
morcellement continuant, l ' i n t u m e s c e n c e p r i m i t i v e s e r é s o u d r a en
un certain n o m b r e d ' o n d e s d i s t i n c t e s , j u s q u ' à ce q u e l a courbure
au s o m m e t d e c h a c u n e d ' e l l e s d e v i e n n e a s s e z s e n s i b l e p o u r q u e l a

i. On peut voir, sur ce sujet l'Essai sur la théorie des eaucc courantes, de
M. Boussinesq auquel est empruntée la plus grande partie de cette étude sur
les ondes de translation et l'onde solitaire, ou bien un article inséré dans les
Annales des Ponts et Chaussées, 1889, 2" semestre, page 5.

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vitesse d u point le p l u s élevé ne dépasse p a s celle d e s parties voisi-
n e s . C e p h é n o m è n e a été n e t t e m e n t o b s e r v é et d é c r i t p a r S c o t t R u s -
sell.

E
—•
A -----

D c
•ÎH

* . . . .

Fl'g, 103.

Supposons m a i n t e n a n t q u e l'afflux d ' e a u , restant encore uni-


forme, se continue indéfiniment ; l ' i n t u m e s c e n c e a u r a , à ses pre-
m i e r s i n s t a n t s , l a f o r m e d ' u n e l a m e d ' u n e é p a i s s e u r u n i f o r m e telle
que A B (fig. 1 0 2 ) superposée a u liquide primitif D C . E n raison-
nant de l a m ê m e m a n i è r e , on voit que l a partie horizontale, la lame,
s e p r o p a g e p l u s v i t e q u e l a tête d e l ' o n d e o ù l a c o u r b u r e introduit
un terme négatif. L a tête d e l ' o n d e s e t r o u v e r a a l o r s i n o n d é e p a r
l ' a f f l u x d e l ' e a u v e n a n t e n a r r i è r e et e l l e s ' e x h a u s s e r a j u s q u ' à ce q u e
s o n e x c è s d ' é l é v a t i o n c o m p e n s e , d a n s l a f o r m u l e ( 1 9 ) , l ' i n f l u e n c e du
dernier terme négatif. A i n s i s e f o r m e r a ce q u e M . B a z i n a a p p e l é
3
l'onde initiale, d o n t i l a é v a l u é l a h a u t e u r à - h o u à u n e fois et
2

d e m i e c e l l e d e l a l a m e q u i l a s u i t . L ' é q u i l i b r e é t a n t é t a b l i d a n s ces
conditions, l a célérité de l a p r o p a g a t i o n de l a l a m e A B de hauteur
u n i f o r m e et de c o u r b u r e n u l l e a été t r o u v é e , d a n s les expériences

d e M . B a z i n , é g a l e à \jg X E K , c ' e s t - à - d i r e y / ^ ( H + - h) comme


l'indique la formule a p p r o x i m a t i v e ( 5 ) et l a f o r m u l e e x a c t e ( 1 8 )
d*h
dans laquelle on suppose nulle l a courbure .

Ce n'est p a s tout ; l'onde initiale n e peut se raccorder à la lame


q u i l a s u i t q u e p a r une, c o u r b e a y a n t u n e p a r t i e c o n c a v e , p o u r l a -
q u e l l e l e d e r n i e r t e r m e d e V étant positif, l a célérité d e propagation
s e r a p l u s g r a n d e q u e celle de l a l a m e . II s e c r e u s e r a , p a r consé-
q u e n t , u n vide- e n t r e l ' o n d e i n i t i a l e et l a l a m e q u i s u i t . L a c o n c a -
vité F ainsi formée n'atteindra p a s la surface libre primitive DC,
c a r si h devenait n é g a t i f la célérité V d e v i e n d r a i t n o t a b l e m e n t infé-
rieure à c e l l e d e l a l a m e q u i , a f f l u a n t , r e l è v e r a i t s u r l e c h a m p le
niveau. Cette p r e m i è r e c o n c a v i t é n e p o u r r a se r a c c o r d e r à la lame
située en arrière que p a r u n e p a r t i e c o n v e x e d o n t l e s o m m e t soit

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au-dessus du n i v e a u A B , et a i n s i d e s u i t e . L a f o r m u l e ( i g ) rend
bien c o m p t e , c o m m e o n v o i t , d e t o u t e s c e s p a r t i c u l a r i t é s c o n s t a t é e s
par l ' o b s e r v a t i o n et d é c r i t e s a v e c p l u s d e d é t a i l s d a n s le m é m o i r e
de M . B a z i n .

• S

ONDE SOLITAIRE

2 1 2 . Définition et é q u a t i o n de l'onde solitaire. —


P a r m i toutes l e s i n t u m e s c e n c e s d e f o r m e s d i v e r s e s d o n t on peut
imaginer la p r o p a g a t i o n , il en est u n e p o u r l a q u e l l e les h a u t e u r s
d'h
h et les c o u r b u r e s — sont t e l l e m e n t r é p a r t i e s q u e l a célérité de la
1 1
dx'
p r o p a g a t i o n est l a m ê m e p o u r t o u s s e s é l é m e n t s . C ' e s t l'onde so-
litaire étudiée p a r Scott R u s s e l l .
P o u r en d é t e r m i n e r l a f o r m e , i l s u f f i t d ' e x p r i m e r q u e l a s o m m e
des d e u x d e r n i e r s t e r m e s , v a r i a b l e s , d e l ' e x p r e s s i o n d e V c o n s e r v e
la m ê m e v a l e u r , ce q u e l ' o n p e u t é c r i r e , e n a p p e l a n t hi u n e q u a n -
tité constante :

3A H« d'h _ A,
-
( 2 , )
4H +
6ÂrfJ» 2H'
ou bien
d'h 3h
3 H
(») d^ = M ^ - ^

E q u a t i o n d i f f é r e n t i e l l e , e n h et x , d é f i n i s s a n t l a f o r m e d e l a s u r -
face de l ' o n d e .
dk
P o u r l ' i n t é g r e r , m u l t i p l i o n s l e s d e u x m e m b r e s p a r 2 — dx et r e -
dh

marquons q u e h s ' a n n u l e en m ô m e t e m p s q u e — ; il v i e n d r a :

/dh\' 3A«

Cette é q u a t i o n , a y a n t son p r e m i e r m e m b r e positif, montre que


A est t o u j o u r s i n f é r i e u r o u a u p l u s é g a l khi. L a q u a n t i t é hi est
ainsi la h a u t e u r , au-dessus du niveau primitif, du sommet de
28

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l'onde solitaire. L a pente — a y a n t des v a l e u r s égales, au signe

p r è s , p o u r l e s p o i n t s o ù A a l a m ê m e g r a n d e u r , l a s u r f a c e d e l'onde
e s t s y m é t r i q u e p a r r a p p o r t à cette o r d o n n é e m a x i m u m h^.
Q u a n d à l a c é l é r i t é d e l a p r o p a g a t i o n d e l ' o n d e , e l l e est, en met-
tant d a n s ( 1 8 ) pour les d e u x derniers termes leur v a l e u r en Ai
donnée par ( a i ) :

v - N/ g (H + h)
x

c o n f o r m é m e n t a u x e x p é r i e n c e s , t r è s p r é c i s e s et t r è s n o m b r e u s e s de
S c o t t R u s s e l l et d e M . B a z i n .
P o u r tirer parti de l'équation différentielle ( 2 2 ) , n o u s a l l o n s la
transformer en p r e n a n t pour variable indépendante, au l i e u de

l ' a b s c i s s e ce d ' u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , l e v o l u m e q = 1 hdx com-


J X

p r i s en a v a n t d e cette s e c t i o n , v o l u m e q u i s u f f i t , t o u t a u s s i b i e n q u e
1
x, à en d é f i n i r l a s i t u a t i o n . O n a a l o r s dq —— hdx, et en é l i m i -
n a n t dx d e l ' é q u a t i o n ( 2 3 ) , il v i e n t :

/dh\*
(dh\* 3
\
ou bien

3 , DH

H*
DQ .Y/ A, — H
L ' i n t é g r a t i o n d o n n e f a c i l e m e n t , en a p p e l a n t C u n e c o n s t a n t e :

F
o u , en élevant a u c a r r é :
ÎP — c) = a V^, — h,

3
h = h l ( ?
~ 4fP ~~ ^ •

L a constante se d é t e r m i n e r a en e x p r i m a n t q u e , p o u r x = ce ou

1. On peut aussi intégrer l'équation (as) en h et a? sous la Forme (s3) sans


y rien changer. Il suffit de séparer les variables et de remarquer que l'abs-
cisse du sommet est égale à Vf si Ton compte le temps à partir du moment
où le sommet de l'onde passe à l'origine. On trouve alors

— = 1 + coh y / - ( a : - V « ) ,
en désignant par EUH le cosinus hyperbolique.

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=
pour h o , l e v o l u m e q est n u l , ce q u i d o n n e c' = —-— . M a i s ,
d'autre p a r t , il y a u n e r e l a t i o n e n t r e la hauteur maximum h t de
l'onde et s o n v o l u m e t o t a l Q. L ' o n d e é t a n t s y m é t r i q u e , o n d o i t a v o i r
Q Q
q — - p o u r h~ h. H e n r é s u l t e C = — , o u en c o m p a r a n t a v e c l a
t

précédente v a l e u r d e C' :

y _ hi
3 ' ~,m'-
et cela p e r m e t d ' é l i m i n e r à l a f o i s A, et C d e l ' é q u a t i o n précédente
en y faisant e n t r e r Q. E l l e d e v i e n t a i n s i :

Sous cette f o r m e remarquable, elle montre q u e l'ordonnée h


varie p r o p o r t i o n n e l l e m e n t au produit des deux portions en les-
quelles e l l e d i v i s e l e v o l u m e t o t a l Q d e l ' i n t u m e s c e n c e .

2 1 3 . E n e r g i e et s t a b i l i t é de l'onde s o l i t a i r e . — N o u s
pouvons t r o u v e r facilement la hauteur du centre de g r a v i t é de
l'onde a u - d e s s u s d e l a s u r f a c e l i b r e p r i m i t i v e . D ' a p r è s l a d é f i n i t i o n
m ê m e d u c e n t r e d e g r a v i t é , cette h a u t e u r Ç s e r a d o n n é e p a r l ' é q u a -

tion Q ï = - dq ; et e n m e t t a n t p o u r h s a v a l e u r (24), effectuant

' i n t é g r a t i o n , on t r o u v e :

Q. __h
i6H> 3

L e centre d e g r a v i t é d ' u n e onde solitaire se trouve donc au


tiers d e l a h a u t e u r d e cette o n d e , au-dessus de la surface libre
primitive.
L a quantité E , q u i e x p r i m e le q u o t i e n t d e l ' é n e r g i e totale de l ' o n d e
par le p o i d s s p é c i f i q u e d u l i q u i d e , a p o u r e x p r e s s i o n d ' a p r è s (20) :

Ou en d é d u i t l e s r e l a t i o n s s u i v a n t e s

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C e s f o r m u l e s p e u v e n t e x p l i q u e r ce q u i s e p a s s e l o r s q u ' u n e onde
se p r o p a g e d a n s u n canal à pente d o u c e , d o n t l a p r o f o n d e u r II
d i m i n u e l e n t e m e n t ; p a r e x e m p l e ce q u i s e p r o d u i t a u b o r d de la
m e r p o u r l e s o n d e s q u i v i e n n e n t d u l a r g e s u r u n e p l a g e p e u incli-
née. L'énergie E étant constante ou sensiblement constante, le
volume Q d e l ' o n d e d é c r o î t r a a v e c H et l a h a u t e u r h i augmentera

en sens inverse. L e rapport — qui peut être considéré comme


h t

m e s u r a n t en q u e l q u e s o r t e l a l o n g u e u r d e l ' o n d e , d é c r o î t r a c o m m e
l e c a r r é d o H . L ' o n d e , p l u s é l e v é e et p l u s c o u r t e , s e r a d e m o i n s en
m o i n s s t a b l e j u s q u ' à c e q u ' e l l e m a n q u e d e b a s e et d é f e r l e .
Les formules précédentes peuvent encore servir à calculer
a p p r o x i m a t i v e m e n t l ' é n e r g i e d u c h o c p r o d u i t p a r u n e o n d e s u r un
o b s t a c l e v e r t i c a l p e r p e n d i c u l a i r e à s a d i r e c t i o n . S i l'on a d m e t que
l ' é n e r g i e t o t a l e d e l ' o n d e e s t e m p l o y é e à p r o d u i r e ce c h o c , l a force
vive correspondante sera :

Ainsi, une onde d e o,/jo d e s a i l l i e s e p r o p a g e a n t d a n s u n e eau


de 2 oo
m
de p r o f o n d e u r p r o d u i r a , s u r un m u r vertical perpendi-
culaire à sa direction, un choc dont l'énergie, p a r mètre de lon-
g u e u r horizontale, sera :

iooo ^y/4X°»4°X 2
.oo^ = I I O o kilogrammètres environ.

L'onde solitaire, dont tous les éléments se p r o p a g e n t avec la


même célérité, conserve indéfiniment s a f o r m e ; m a i s u n e autre
i n t u m e s c e n c e de f o r m e différente, p o u r l a q u e l l e la s o m m e des deux
derniers termes de l ' e x p r e s s i o n de V n'est p a s constante, c h a n g e
d e f o r m e e n s e p r o p a g e a n t , l e s é l é m e n t s l e s p l u s r a p i d e s se super-
posant en p a r t i e à c e u x q u i les précèdent II e s t b i e n é v i d e n t q u e
le m o u v e m e n t doit tendre à s e r é g u l a r i s e r o u q u e t o u t e s c e s célé-
r i t é s v a r i a b l e s d o i v e n t t e n d r e v e r s u n e v a l e u r c o m m u n e êl p a r con-
séquent l a f o r m e d e l ' o n d e t e n d r e v e r s c e l l e d e l ' o n d e s o l i t a i r e , la
s e u l e q u i s o i t s t a b l e . C ' e s t ce q u e M . R o u s s i n e s q a d é m o n t r é ana-
l y t i q u e m c n t et ce q u i e x p l i q u e l a f a c i l i t é a v e c l a q u e l l e on p r o d u i t
des ondes solitaires : toute i n t u m e s c e n c e de l o n g u e u r peu considé-
r a b l e et d e v o l u m e l i m i t é , a s s e z p e u haute p o u r ne pas déferler,
prend au bout d'un certain temps cette f o r m e définitive. E t lors-

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qu'elle est a r r i v é e à cet é t a t , l a c é l é r i t é J e s a p r o p a g a t i o n s ' e x p r i m e
bien p a r la f o r m u l e d e S c o t t R u s s c l l et d e M . B a z i n :

V = v V ( H + A).

2 1 4 . I n t u m e s c e n c e t r è s a l l o n g é e . — Considérons main-
tenant u n e i n t u m e s c e n c e a s s e z l o n g u e et a s s e z a p l a t i e p o u r q u e s e s
courbures s o i e n t p a r t o u t n é g l i g e a b l e s ; l a c é l é r i t é d e s a p r o p a g a -
tion sera s i m p l e m e n t , en a n n u l a n t le d e r n i e r t e r m e d e ( i g ) :

v=vVTi ( , + = ) ;

et si l'on c o m b i n e cette é q u a t i o n a v e c c e l l e (4), o n e n d é d u i t ;

J
\ 4H/H4-A

ou bien en n é g l i g e a n t l e s p u i s s a n c e s s u p é r i e u r e s d u r a p p o r t — :

w « - > P ( . - £ ) i -

Si d a n s l ' é q u a t i o n d e c o n t i n u i t é ( i 3 ) l ' o n m e t p o u r ( H 4 - h) U l a
valeur q u e d o n n e la p r é c é d e n t e , cette é q u a t i o n d e v i e n t :

dh /—, / 3 h\ dh

et cette d e r n i è r e , i n t é g r é e , d o n n e , en a p p e l a n t f une fonction a r b i -


traire :

( 8)
2 a J = V / p ( i + ^ ) « - / ( A ) .

Ces d e u x é q u a t i o n s (27) et 28) s o n t i d e n t i q u e s a u f o n d à c e l l e s


que n o u s a v o n s t r o u v é e s p l u s h a u t , a r t i c l e 184, p a g e 3 8 1 , p o u r le
mouvement n o n p e r m a n e n t d a n s l e s c o n d i t i o n s spéciales que nous
y a v o n s d é f i n i e s . E l l e s p o r t e n t , à cet a r t i c l e , l e s n u m é r o s ( 3 o ) et ( 3 i )
et il suffit de les d é v e l o p p e r en n é g l i g e a n t les p u i s s a n c e s s u p é -
rieures d u rapport — pour retrouver identiquement les d e u x qui
précèdent.
A p p l i q u o n s ces f o r m u l e s à l ' é l u d e de la p r o p a g a t i o n des m a r é e s ,
supposée g r a d u e l l e et b i e n c o n t i n u e , le l o n g d ' u n c a n a l h o r i z o n t a l
débouchant dans la m e r Soit :

1. Cette a p p l i c a t i o n a été d o n n é e p a r M . B o u s s i n e s q d a n s s o n Essai sur la


théorie des eaaw courantes, n ° 174.

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H la p r o f o n d e u r d u canal a u x points assez é l o i g n é s de l'embou-
c h u r e p o u r q u e les v a r i a t i o n s du n i v e a u ne s'y fassent pas sentir;
h l a s u r é l é v a t i o n , a u - d e s s u s d e ce niveau, d ' u n p o i n t q u e l c o n q u e
de l a surface l i b r e , à u n e é p o q u e t ;
a l a h a u t e u r , a u - d e s s u s d u f o n d d u c a n a l , d u n i v e a u m o y e n de la
mer;
a l e r a p p o r t ( s u p p o s é p e t i t ) à cette h a u t e u r a, d e l a d e m i - a m p l i -
tude de la m a r é e ;
T l'intervalle de t e m p s q u i s é p a r e d e u x m a r é e s consécutives.
A l'entrée d u c a n a l , ou p o u r x = o, on a u r a s e n s i b l e m e n t :

(29) H + h = a + « sin^'j.

T i r o n s d e « e t t e é q u a t i o n l a v a l e u r d e t et p o r t o n s - l a d a n s l ' é q u a -
tion ( 2 8 ) ,dans laquelle n o u s a u r o n s fait x = o, nous obtien-
drons :

. H— a
arc sin
h
•— .
4-

E t p a r suite, l'équation ( 2 8 ) de l a s u r f a c e l i b r e devient :

(3o) * = V^H ( ! + ^ \ t - 1 arc sin « = £ ± * 1 .

\ un/ L 2T «a J
On p o u r r a construire la surface libre p a r points, a u x diverses
é p o q u e s s u c c e s s i v e s o u p o u r c h a q u e v a l e u r d e t, en c a l c u l a n t , a u
m o y e n d e cette é q u a t i o n , l ' a b c i s s e x qui correspond à une surélé-
vation quelconque h, L a relation ( 2 7 ) f e r a e n s u i t e c o n n a î t r e la
vitesse U .
M a i s cette f o r m u l e ne p r é s e n t e g u è r e q u ' u n i n t é r ê t t h é o r i q u e , en
ce q u ' e l l e n é g l i g e l e s f r o t t e m e n t s d o n t l ' i n f l u e n c e s u f f i t cependant,
d a n s l e p h é n o m è n e d o n t il s ' a g i t , p o u r e m p ê c h e r l e f l u x et le r e f l u x
de se faire sentir au d e l à d ' u n e certaine d i s t a n c e , o u p o u r y main-
tenir constante la profondeur H . E l l e serait, sans cela, applicable à
toute la partie d u c a n a l c o m p r i s e e n t r e l ' e m b o u c h u r e et l ' e n d r o i t
où, p a r suite de l ' i n é g a l i t é de vitesse de p r o p a g a t i o n , la surface
prendrait une c o u r b u r e que l'on ne p o u r r a i t p l u s n é g l i g e r .
Q u o i q u ' i l en s o i t , l'état d u c a n a l , a u b o u t d ' u n c e r t a i n t e m p s ,
sera évidemment réglé de telle manière que l e v o l u m e fluide

r
total I ( H - ( - A ) Udl qui y pénètre p e n d a n t l a d u r é e d ' u n e période
Jn
soit égale à zéro. E c r i v o n s donc :

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T
(H-f-A)Ueft=o;
s.o
ce QUI, D'APRÈS L'ÉQUATION (4) ÉQUIVAUT À

\hdt = o ;

OU B I E N , D ' A P R È S LA V A L E U R D E V DONNÉE AU COMMENCEMENT DE CE

PARAGRAPHE :

s a
D a n s cotte d e r n i è r e é q u a t i o n , s u b s t i t u o n s ^ j | v a l e u r tirée de

(29), il v i e n d r a , en n é g l i g e a n t , v i s - à - v i s d u petit r a p p o r t ,

des q u a n t i t é s c o m p a r a b l e s à s o n c a r r é :

n a — H-1

Effectuant
a
«a .
H
sia 1
T ^8

l'intégration,
snt
3 « (a — H) .
H
sin
T 4
3
1- - ««sin* — I

multipliant
Tj T

par
sut

a et
avt~[

réduisant, on
trouve :

(3!) H - a ( , +?.·).

On v o i t q u e le n i v e a u m o y e n de l a m e r serait un peu plus b a s


s
^de l a q u a n t i t é II— a= ^ ase ^ q u e c e l u i d e l a s u r f a c e l i b r e d a n s

les p a r t i e s d u canal é l o i g n é e s de l ' e m b o u c h u r e , où les oscillations


des m a r é e s n e s e font p l u s g u è r e s e n t i r , et o ù , p a r c o n s é q u e n t , l a
profondeur reste à p e u près é g a l e à H .
Dans une étude s u r le r é g i m e des m a r é e s dans le canal de S u e z
dont j e p a r l e r a i p l u s l o i n , M . B o u r d e l l e s a f a i t c o n n a î t r e q u e le
niveau d e s L a c s A m e r s n e r e s t e p a s a b s o l u m e n t c o n s t a n t , p a s p l u s
que le n i v e a u m o y e n d e l a m e r R o u g e , et il n ' a r a p p o r t é que les
observations qui s'appliquent à des époques où les d e u x n i v e a u x
étaient s e n s i b l e m e n t é g a u x . J e n e c o n n a i s d o n c p a s d e v é r i f i c a t i o n
expérimentale de l'intéressant résultat qui précède.

2 1 5 . P r o p a g a t i o n des ondes dans un liquide en


mouvement. — L e s formules de la propagation des ondes dans
un l i q u i d e en r e p o s s ' a p p l i q u e n t f a c i l e m e n t a u c a s o ù ce p h é n o -

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m è n e s e p r o d u i t d a n s u n c o u r s d ' e a u r é g u l i e r , à Fond h o r i z o n t a l ou
sensiblement h o r i z o n t a l et d a n s l e q u e l le l i q u i d e est a n i m é d'une
vitesse m o y e n n e U . L à rien n ' e m p ê c h e de supposer que l'axe d e s r ,
au lieu d'être i m m o b i l e , participe au mouvement de la masse
l i q u i d e et s e d é p l a c e a v e c l a v i t e s s e U . E t a l o r s , l ' o n d e a y a n t , par
rapport à cet axe, une célérité de propagation exprimée par
/ 3h\
a
\Jgli "^^H)' ' c é l é r i t é r é e l l e V r a p p o r t é e à u n a x e fixe s e r a :

v_u ± f l B (. ï).+

e n p r e n a n t l e s i g n e -f- o u l e s i g n e — s u i v a n t q u e l a c é l é r i t é relative
est d e m ê m e s e n s q u e U o u de s e n s c o n t r a i r e .
C e r a i s o n n e m e n t serait r i g o u r e u x si toutes les particules liquides
de la section transversale du cours d'eau a v a i e n t e f f e c t i v e m e n t la
v i t e s s e U ; m a i s il n ' e n e s t p a s a i n s i , et l ' i n é g a l i t é d e v i t e s s e des
d i v e r s filets f l u i d e s a p o u r effet d e d i m i n u e r l a c é l é r i t é a b s o l u e de
la p r o p a g a t i o n . M . B o u s s i n e s q en tient c o m p t e a u m o y e n d'un
l
t e r m e c o r r e c t i f — i \ gH d a n s l e q u e l v est un coefficient numéri-
q u e b e a u c o u p p l u s petit q u e l ' u n i t é . L a f o r m u l e s'écrit a l o r s :

Appelons U ' l'accroissement positif ou négatif de la vitesse


moyenne au m o m e n t du p a s s a g e d e l ' o n d e , d e s o r t e q u e U -\- U '
soit l a vitesse m o y e n n n e d a n s l a section t r a n s v e r s a l e dont la hauteur
est H -f- h, la v i t e s s e r e l a t i v e , p a r r a p p o r t à l'axe mobile, sera
aussi U et n o u s p o u r r o n s appliquer à cette vitesse la formule
a p p r o x i m a t i v e (5) qui nous donnera :

U'
h = =fc -F= . II

s u b s t i t u o n s cette v a l e u r d e h d a n s l ' é q u a t i o n p r é c é d e n t e , i l v i e n t :

U
(3a) V= U±v^H('-«) + | '-

Par e x e m p l e , d a n s le cas d u r e m o u s a s c e n d a n t q u e l'on produit


dans un c a n a l en arrêtant l'écoulement par la fermeture d'une
v a n n e p l a c é e à l ' a v a l , cette f o r m u l e d o n n e , e n y f a i s a n t U - ) - T J ' = o,
puisque la vitesse s'annule dans l e s s e c t i o n s t r a n s v e r s a l e s et en
p r e n a n t l e s i g n e — p u i s q u e l ' o n d e s e p r o p a g e a l o r s en s e n s i n v e r s e
de U :

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V = I u - v/ffïld — v)
4

ou bien :

- V=vf H f f (.-»)-^U.

la célérité de l a p r o p a g a t i o n e s t d o n c , en v a l e u r a b s o l u e , u n p e u i n f é -

rieure à l a v a l e u r y'^H — que lui avait attribuée B i d o n e d'après

ses e x p é r i e n c e s . C ' e s t c e q u ' a r e c o n n u M . B a z i n q u i a p r o p o s é d e


tenir c o m p t e d e l à d i f f é r e n c e en p r e n a n t :

(33) — V = V ;^H-^U.

Plus généralement p o u r u n r e m o u s ascendant quelconque, ou


pour U ' n é g a t i f , l a f o r m u l e (32) p r i s e a v e c le s i g n e i n f é r i e u r p o u r r a
être écrite, en f a i s a n t p o r t e r , c o m m e l ' a fait M . B a z i n , l e coeffi-
cient i n o n p a s s u r le s e c o n d t e r m e , m a i s s u r l e t r o i s i è m e :

(34) V = U - v ^ H + g U '

I n d é p e n d a m m e n t d e ce q u e p r é s e n t e d'imparfaite la correction
ainsi a p p o r t é e empiriquement au dernier terme, cette formule
exprime la c é l é r i t é e n f o n c t i o n d e la v i t e s s e m o y e n n e U ' q u i n'est
connue q u e d a n s c e r t a i n e s c i r c o n s t a n c e s s p é c i a l e s ( c o m m e c e l l e d e s
expériences de B i d o n e , p a r e x e m p l e ) .
D a n s s a T/iéorie du mouvement tourbillonnant etc., M . Bous-
sinesq a d o n n é l ' e x p r e s s i o n d e l a c é l é r i t é V en f o n c t i o n d e U et d e
la différence e n t r e cette v i t e s s e m o y e n n e et l a v i t e s s e m a x i m u m ,
différence q u i c a r a c t é r i s e l e s c i r c o n s t a n c e s d e l ' é c o u l e m e n t . J e v a i s
essayer d e r é s u m e r s o n a n a l y s e .

Supposons qu'il s'agisse d'un canal rectangulaire de pente con-


stante et d ' u n e t r è s g r a n d e l a r g e u r é g a l e m e n t c o n s t a n t e , o ù s e t r o u v e
établi, a v a n t l a p e r t u r b a t i o n c o n s t i t u a n t l ' o n d e é t u d i é e , u n r é g i m e
uniforme, a vitesse m o y e n n e U p o u r la p r o f o n d e u r d'eau d o n n é e H .
S o i e n t U + U ' et H - | - h l e s n o u v e l l e s v a l e u r s d e c e s q u a n t i t é s lors
du p a s s a g e d e l ' o n d e , o u U ' et h l e s p e t i t e s v a r i a t i o n s , f o n c t i o n s d e
x et de t q u ' o n t s u b i e s c e l l e s - c i à p a r t i r d e s v a l e u r s p r i m i t i v e s c o n -
stantes U et H
La pente initiale de s u p e r f i c i e I, d o n n é e par la formule du

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r é g i m e u n i i o r m e , est l e q u o t i e n t , p u i s q u e H est a l o r s l e r a y o n

m o y e n . A l'état non p e r m a n e n t , c h a q u e section s e r e l e v a n t de h,

cette p e n t e d e v i e n t b — — — • L ' é q u a t i o n ( 2 2 ) d u no 1 8 3 , p a g e 377,


H dx
d e v i e n t a l o r s , en n é g l i g e a n t s o n d e r n i e r t e r m e :

6U« dh , (U + U') , , 1
U + U' dU' , 1 + 2>Î dU
— — —- 6• 4 - ( 2 oc — 1 — >;) . — -4- . —
H dx H -\- h ' g dx ^ g dt
_ «- i — an U + U' dh
ff H + h ' dt ' »

A v e c u n e a p p r o x i m a t i o n s u f f i s a n t e , o n p e u t n é g l i g e r l e s c a r r é s et les
p r o d u i t s d e U ' et d e h et m ô m e l e s p r o d u i t s , p a r ces d e u x quanti-
tés, d u c o f f i c i e n t b, t o u j o u r s t r è s p e t i t . L'équation ainsi simplifiée
deviendra :

, „ R 1 4- 2ÏJ dU' 2 « — 1 — ri dU' dh a— 1 — ZT, V dh

(35)—! .— 1 U— , . ^ U _ = 0 i

v ;
g dt ~ g dx^dx g II dt
D'autre part, l'équation de continuité ( i 3 ) ou ( 1 7 ) peut, au même
degré d'approximation, s'écrire :

.„.,. dh dV dh
H U
(36) T - + J ~ + ^ " = °-
dt dx dx

Raisonnons, s u r ces d e u x é q u a t i o n s ( 3 5 ) et (36) c o m m e nous


l ' a v o n s fait p l u s h a u t , a u n ° 2 0 9 , p a g e 4 2 1 , s u r l e s d e u x é q u a t i o n s
( 1 6 ) et ( 1 7 ) , c ' e s t - à - d i r e e x p r i m o n s q u e l e s d e u x q u a n t i t é s v a r i a b l e s
h et U ' s o n t d e s f o n c t i o n s d e {x — Vtf ', e n a p p e l a n t V l a c é l é r i t é de
8
la p r o p a g a t i o n de l'onde, nous o b t i e n d r o n s , a p r è s toutes réduction
!
et a p r è s a v o i r n é g l i g é d e s t e r m e s t r è s p e t i t s d e l ' o r d r e d e n , l e s d e u x
équations :

u=Y h
(37) -îr- '
,r T T _i_
(38) V = U ± ' „ H - | -
«—1 V
/ U -N' U /. +5 U
U ( 3 ± ^ z ) — ± V
X
\'<7Ïl\ .

E t , en m e t t a n t d a n s cette d e r n i è r e , p o u r « et « l e s v a l e u r s q u i en
o n t été d o n n é e s à l a fin d u n" 1 0 8 , p a g e 2 0 2 , s a v o i r :

4 fvm V 2

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nous o b t e n o n s e n f i n :

35 \ \'gll) U' "


Cette e x p r e s s i o n d é p e n d d e s t r o i s q u a n t i t é s U , ± \]g\l,vm— U qui
définissent, l ' u n e , U , l a v i t e s s e m o y e n n e d u c o u r s d ' e a u , l a s e c o n d e ,
— \fgH l a c é l é r i t é d e s o n d e s t e l l e q u ' e l l e s e r a i t p a r r a p p o r t à l a m a s s e
fluide si c e l l e - c i était a n i m é e de la vitesse m o y e n n e U ; enfin la
troisième, v m — LJ, l'excédent d e l à vitesse m a x i m a v m à la surface
sur l a v i t e s s e m o y e n n e U , l e q u e l c a r a c t é r i s e l ' i n é g a l i t é a b s o l u e do
vitesse d e s filets f l u i d e s .
L a différence V — U r t \gH, e x p r i m é e en g r a n d e p a r t i e p a r le
troisième t e r m e d u s e c o n d m e m b r e d e ( 3 g ) , m e s u r e d o n c l ' i n f l u e n c e ,
sur la c é l é r i t é d e propagation V , de la rapidité avec laquelle se
déforme s a n s c e s s e l e m i l i e u t r a n s m e t t a n t les o n d e s . C e t e r m e est
ordinairement peu sensible, c o m p a r a t i v e m e n t à la s o m m e U zty/yll
des d e u x p r é c é d e n t s , s a u f d a n s l e s d e u x c a s :
i° d ' o n d e s d e s c e n d a n t e s le l o n g d ' u n c o u r s d ' e a u à f o n d rugueux
et très r a p i d e , rendant à la fois les quantités t> et U relativement
\]i 2oH

c o n s i d é r a b l e s et n o t a b l e a u s s i l a d i f f é r e n c e zJL (précédée alors


!
du s i g n e 4-) q u i c r o î t a v e c l e r a p p o r t d e U à \ gH
0
a d'ondes ascendantes le l o n g d ' u n c o u r a n t p r e s q u e torrentiel
ou f a i b l e m e n t torrentiel o ù la s o m m e a l g é b r i q u e U — </gH d e s
deux p r e m i e r s t e r m e s s ' a p p r o c h e d e z é r o p a r s u i t e d e l a q u a s i é g a -
lité de U et d e \'gll, ce q u i a c c r o î t l ' i m p o r t a u c e d u t r o i s i è m e t e r m e
considéré.
Pour donner une idée de cette i m p o r t a n c e , j e c i t e r a i , d'après
M. B o u s s i n e s q , t r o i s e x p é r i e n c e s de M . B a z i n ' , r e l a t i v e s a u pre-
mier cas, où les r a p p o r t s de v m — U à U et d e U à i/gH sont rela-
tivement c o n s i d é r a b l e s . O n y a v a i t , en effet, c o m m e v a l e u r s o b s e r -
vées de I I , U , v m et V ( a v e c d e s e r r e u r s p o s s i b l e s d e 3 p o u r 1 0 0 e n v i -
ron s u r V ) :
m
H = o ,no m
, o ,i5o , O m
, 2 3 5 ,

U = 3 , 786 , 2 , 744 , 3 , 48i ,


v=m 5 , 5i , 3 , 4g , 4 > 55 ,
V = 6 , 25 4 , 32 5 , 75

1. Publiées dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences,
a
i5juin i885, tome G, page i49 -

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A v e c c e s d o n n é e s i l v i e n t s e u l e m e n t p o u r U -f- v'ffH les valeurs :

U + i/gÛ= 4,8a4 , 3,g5g 4,999 .

lesquelles sont très i n f é r i e u r e s aux c é l é r i t é s o b s e r v é e s V ; tandis


que la f o r m u l e (36) donne les résultats suivants :

V = 6 , 5 u , 4:3^7 , 5,58g

L a f o r m u l e t h é o r i q u e q u e l ' o n o b t i e n t e n c o n s e r v a n t l e s t e r m e s de
j
l ' o r d r e de ï q u e n o u s a v o n s s u p p r i m é s p o u r o b t e n i r l ' é q u a t i o n (38)
donne des résultats encore plus approchés.
11 c o n v i e n t de r e m a r q u e r q u e le r a p p o r t », g é n é r a l e m e n t très
petit, atteint, d a n s ces trois e x p é r i e n c e s , les v a l e u r s :

0
n — 0,166 , o,o5g , ,°75

O n p e u t v o i r , p a r cet e x e m p l e , q u e l l e s e r r e u r s o n e s t e x p o s é à c o m -
m e t t r e e n n é g l i g e a n t ce c o e f f i c i e n t r, et e n a s s i m i l a n t à l ' u n i t é le
c o e f f i c i e n t « q u i est p l u s g r a n d q u e i -f- 3 n .
P o u r é t a b l i r l ' é q u a t i o n ( 3 g ) et c e l l e ( 3 5 ) d ' o ù n o u s l ' a v o n s d é d u i t e ,
n o u s a v o n s , en s o m m e , n é g l i g é , d a n s l ' é q u a t i o n g é n é r a l e d u m o u -
v e m e n t n o n p e r m a n e n t d o n n é e a u n ° i 8 3 , p a g e 3 7 7 , les termes cor-
r e s p o n d a n t a u f r o t t e m e n t e x t é r i e u r et a f f e c t é s d u c o e f f i c i e n t b. N o u s
a u r i o n s p u , en s u i v a n t M . B o u s s i n e s q , t e n i r c o m p t e de l'influence
d u f r o t t e m e n t . M a l h e u r e u s e m e n t , l e s c a l c u l s en d e v i e n n e n t b e a u c o u p
p l u s c o m p l i q u é s et i l s m ' o n t paru comporter des développements
h o r s de p r o p o r t i o n a v e c le reste de m o n o u v r a g e . J e m e b o r n e r a i à
d o n n e r i c i , s a n s d é m o n s t r a t i o n , l a f o r m u l e q u i f a i t c o n n a î t r e la v a -
r i a t i o n d e l a v i t e s s e m o y e n n e U ' , a u p a s s a g e d ' u n e i n t u m e s c e n c e et
q u i c o r r e s p o n d à l'équation (37) c i - d e s s u s , établie s a n s tenir compte
d u frottement. On a :

H \ 4H/ ^Hj-oc H 2

o ù a" r e p r é s e n t e un c o e f f i c i e n t é g a l à — — — e t o ù l ' o n d o i t pren-


2(1+2,;)

d r e l e s i g n e -p- o u l e s i g n e — s u i v a n t q u e V A e s t p o s i t i f o u n é g a t i f .
L a v a l e u r a b s o l u e d e U ' s e t r o u v e r é d u i t e d ' u n e q u a n t i t é d e p l u s en
p l u s s e n s i b l e à m e s u r e q u ' o n s ' é l o i g n e d e l a tête d e l ' i n t u m e s c e n c e .
E n u n p o i n t d é t e r m i n é d u c a n a l , l a v a l e u r m a x i m u m d e U ' s e pro-
duit un certain t e m p s a v a n t q u e la h a u t e u r h de l'onde y devienne
e l l e - m ê m e m a x i m u m en v a l e u r a b s o l u e .

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§ 3.

HOULE

aie. Ondes d'oscillation. — Les ondes d'oscillation o u


ondes p é r i o d i q u e s c o n s t i t u e n t , p o u r l e s l i q u i d e s , u n e f o r m e p a r t i -
culière de l'état d ' é q u i l i b r e , s i l ' o n p e u t a p p l i q u e r c e n o m à u n état
dans l e q u e l t o u t e s l e s m o l é c u l e s s o n t en m o u v e m e n t . M a i s c e m o u -
vement est t o u t à f a i t d i s t i n c t d e c e l u i d e l ' é c o u l e m e n t ; c'est u n
balancement s u r place d a n s l e q u e l les p a r t i c u l e s l i q u i d e s décrivent
des trajectoires fermées autour d e l e u r p o s i t i o n d ' é q u i l i b r e ; et i l
est caractérisé p a r ce f a i t q u e , si l ' o n f a i t a b s t r a c t i o n d e s f r o t t e m e n t s ,
l'état dont i l s ' a g i t , d ' u n e m ô m e m a s s e l i q u i d e , s e p e r p é t u e r a i n d é -
finiment sans modification, dans le m ô m e espace, c o m m e l'équili-
bre l u i - m ê m e .
Les o n d e s d ' u s c i l l a t i o n o u p é r i o d i q u e s s o n t d e d e u x s o r t e s : c e l l e s
qui p a r a i s s e n t c o u r i r à l a s u r f a c e d e l ' e a u et q u i s ' a p p e l l e n t o n d e s
houleuses ; c e l l e s q u i s e m b l e n t r e s t e r s u r p l a c e , o u o n d e s clapo-
teuses. L e s états c o r r e s p o n d a n t s d e l a m a s s e l i q u i d e s o n t la houle
et le clapotis.
N o u s é t u d i e r o n s d ' a b o r d l a h o u l e , et n o u s e m p r u n t e r o n s l a p l u s
g r a n d e p a r t i e d e cette é t u d e à u n m é m o i r e d e F . G e r s t n e r , d o n t
une traduction a été p u b l i é e d a n s l e s Annales des Ponts et Chaus-
r
sées 1887, i " s e m e s t r e , p a g e 3i. D a n s t o u t c e q u i v a s u i v r e , n o u s
considérerons, c o m m e n o u s l ' a v o n s fait d a n s les o n d e s d e t r a n s l a -
tion, q u e d e s o n d e s cylindriques, c'est-à-dire telles q u e toutes l e s
molécules qui se t r o u v e n t à l a fois s u r u n e m ê m e l i g n e h o r i z o n t a l e
perpendiculaire a u plan vertical des coordonnées aient exactement
le m ê m e m o u v e m e n t e t r e s t e n t c o n s t a m m e n t en l i g n e d r o i t e . L e
mouvement de toute l a m a s s e s e r a a l o r s défini p a r celui des m o l é -
cules s i t u é e s d a n s l e p l a n v e r t i c a l d e s c o o r d o n n é e s .
Si, à un moment quelconque, on suppose menées, dans la
masse l i q u i d e , les surfaces d e niveau, q u i seront d e s cylindres
horizontaux, o u b i e n , ce q u i revient a u m ê m e , s i l'on s u p p o s e tra-
cées, s u r l e p l a n v e r t i c a l d e s c o o r d o n n é e s , l e s b a s e s d e c e s c y l i n d r e s
qui s e r o n t d e s c o u r b e s d e n i v e a u , c h a c u n e d e c e s c o u r b e s c o n s i d é -
rée c o m m e i m m o b i l e représentera l a trajectoire des molécules
liquides qu'elle rencontre ; car, u n e m o l é c u l e q u e l c o n q u e ne p e u t
s'écarter de cette l i g n e q u i e s t u n e l i g n e d ' é g a l e p r e s s i o n e n t o u s
ses p o i n t s .

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OH AP. Vili. — M O U V E M K N T S ONDULATOIRES

He 1
SSfî . H u n l e . — L ' h y p o t h è s e de surfaces de niveau immobiles
d a n s l ' e s p a c e p a r a î t en c o n t r a d i c t i o n avec celle de la houle, dans
l a q u e l l e l a s u r f a c e l i b r e , q u i est u n e s u r f a c e d e n i v e a u , c h a n g e de
forme à chaque instant. M a i s l a p r o p r i é t é d e s s u r f a c e s d e niveau
s u b s i s t e si l ' o n a t t r i b u e à ces s u r f a c e s et à t o u t e l a m a s s e l i q u i d e un
mouvement de translation commun. I l est a l o r s p o s s i b l e , c o m m e
n o u s l e v e r r o n s , d e r e p r é s e n t e r l e s o n d e s h o u l e u s e s a v e c d e telles
surfaces.
S o i t A M B ( f i g . i o 3 ) l ' u n e d e s c o u r b e s d e n i v e a u , t r a j e c t o i r e s des
m o l é c u l e s , A , s o n p o i n t l e p l u s é l e v é . M e n o n s l ' h o r i z o n t a l e Ax et
l a v e r t i c a l e Ay que nous prendrons
" — - ~ - T ? X pour axes de coordonnées. Soient
^ ^^JJJ^-.JQ M , M ' d e u x p o s i t i o n s i n f i n i m e n t voisi-
n é s d ' u n e m o l é c u l e s u r s a trajectoire ;
a p p e l o n s m l a m a s s e d e cette m o l é -
c u l e , Va s a v i t e s s e l o r s q u ' e l l e était au
p o i n t A , v s a v i t e s s e en M , s l a lon-
g u e u r d e l ' a r c A M et ds l ' ê l é m e n t M M ' .
1 0
'^' ' A p p l i q u o n s le théorème des forces
v i v e s à cette m o l é c u l e e n t r e l e s d e u x p o i n t s A et M , n o u s a u r o n s :

(4o) v* = v * + 2ffy.
a
Si R 3 est le r a y o n d e c o u r b u r e d e l a t r a j e c t o i r e a u p o i n t A , la
force v e r t i c a l e q u i s o l l i c i t a i t l a m o l é c u l e , l o r s q u ' e l l e était en ce
mu,? I vJ\ „
p o i n t , a p o u r e x p r e s s i o n mg - = m [g ] • Cette m a s s e

m, q u i s ' e s t é c o u l é e p e n d a n t l e t e m p s dt a v e c l a v i t e s s e v 0> occupe


s u r l a t r a j e c t o i r e u n e l o n g u e u r v dt, 0 de sorte q u e l a force verticale,
r a p p o r t é e à l ' u n i t é d e l o n g u e u r , est :

u dt V I V
0

Cette f o r c e v e r t i c a l e p a r u n i t é d e l o n g u e u r , a p p l i q u é e a u p o i n t A .
r e p r é s e n t e l a p r e s s i o n en c e p o i n t , et p u i s q u e A M B e s t u n e c o u r b e
de p r e s s i o n , e l l e r e p r é s e n t e a u s s i l a p r e s s i o n n o r m a l e p a r u n e u n i t é
de l o n g u e u r a u p o i n t q u e l c o n q u e M . L a m ô m e m a s s e m, écoulée
pendant l e t e m p s dt, y o c c u p e u n e l o n g u e u r ds — vdt, de sorte que
v
l a p r e s s i o n n o r m a l e s u r cette m o l é c u l e est
h
T
0ÉL
v dt
a y
(q — Jl\.
R j *
L a pres-

sion n o r m a l e a u p o i n t M f a i t a v e c l ' h o r i z o n t a l e u n a n g l e d o n t le

c o s i n u s e s t ~ , et p a r s u i t e l a c o m p o s a n t e h o r i z o n t a l e d e cette p r e s -
ets

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S 8- — HOULE 447

, md» f v '\ du . 0 ! • , · , .
sion est <7 — — | — . L a s o m m e d e s i m p u l s i o n s d e cette c o m -
1
v dt V R V ds
a
posante h o r i z o n t a l e , d e p u i s A j u s q u ' à M , e s t é g a l e à l a d i f f é r e n c e
des q u a n t i t é s de m o u v e m e n t projetées sur l'axe des x ou à
m,
dx \ „ . . . .
\dt y I. O r cette s o m m e d e s i m p u l s i o n s a p o u r e x p r e s s i o n
0

Jf'- —dt\
V<)
(a — — \ — dt, o u e n r é d u i s a n t : f— (a — — \ du o u
y
Rojds J v V Rj 0
J

enfin - (g -)!/• E c r i v a n t cette é g a l i t é et d i v i s a n t p a r m, i l

vient :

dx
Ht v\
0 H /0

D é s i g n o n s , p o u r a b r é g e r p a r i (6 é t a n t u n e l o n g u e u r ) , l a q u a n -

tité :

u
(40 -=^--=-(V- A
y
' b iV R 0 v ' V HJ
0

l'équation p r é c é d e n t e s ' é c r i r a s i m p l e m e n t :

P o u r a v o i r u n e r e l a t i o n y et l e t e m p s t, n o u s e x p r i m e r o n s , e n

fonction d e y, l a c o m p o s a n t e v e r t i c a l e ^ de la vitesse, q u i est é g a l e

%
dx\ dx
( — \ . M e t t a n t p o u r v et p o u r — l e u r s v a l e u r s d o n n é e s
dt) ' dt
par les é q u a t i o n s (4o) et y&,2), n o u s t r o u v o n s :

ou, a p r è s r é d u c t i o n s :

(43)
dt ° V R„
L ' i n t é g r a t i o n d e cette é q u a t i o n s e f a i t f a c i l e m e n t e n s é p a r a n t l e s
variables ; on t r o u v e , en c o m p t a n t le t e m p s t à p a r t i r d u m o m e n t
où l a m o l é c u l e é t a i t a u p o i n t A , o u e n f a i s a n t y = o p o u r t = o :

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(44) y = ^ ( i - c o s ^ ) ,

1
ce qui donne :

d
y _ bv 0 f < 0

S u b s t i t u a n t la v a l e u r (44) de y d a n s celle (4a) d e ^ , il vient :

£=4- £('—t)]- +

o u b i e n , e n r a i s o n d e l a si g n i fi c a t i o n d e b :

d
(46) * = *?_*í!?cos^¡
d t v 0 R„ 6

et, e n i n t é g r a n t d e p u i s l ' é p o q u e í = o o ù l ' o n a ¿c = o :

S i n
(47) * = — t - ñ f •

21 8 . F o r m e d e s s u r f a c e s d e n i v e a u . — L e s deux valeurs
de x et d e y en f o n c t i o n du t e m p s d é f i n i s s e n t l a t r a j e c t o i r e des
m o l é c u l e s ou l a f o r m e d e s s u r f a c e s de n i v e a u de la m a s s e liquide
en f o n c t i o n d e s q u a n t i t é s v , R 0 0 et b q u i v a r i e r o n t d e l ' u n e à l ' a u t r e .
Pour étudier plus facilement ces courbes, n o u s allons remplacer
ces quantités v , R 0 0 et b q u i s o n t c o n s t a n t e s p o u r u n e m ê m e c o u r b e ,
p a r t r o i s a u t r e s , r, V et T l i é e s a u x p r e m i è r e s p a r l e s r e l a t i o n s :

b b
(48) r= -, V = ^ , T = „ -
v
Ro v "a
A l o r s l e s e x 1p r e s s i o n s d e x, y . — et — p r e n n e n t l a f o r m e :
i n
' dt dt

i. I l est p l u s s i m pie, a u l i e u d ' e f f e c t u e r l ' i n t é g r a t i o n , de v é r i f i e r le r é s u l t a t


c i - d e s s u s . L a s u b s t i t u t i o n de l a v a l e u r (44) de y d a n s l ' é q u a t i o n (43) d o n n e en
effet :
d 1
J_ _ .. hb !r v„t\
vj\ b' , v,ty_
dt v
" \ / —: ( i — c o s —— ) (i — cos — I —
. vt a
a
— - ~ V / ' — cos -2 — sin —
b
Ro V b R
o

ou p r é c i s é m e n t l ' é q u a t i o n (45).

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X •• Yt — r s m - , y = r l i — cos -J.

•ar ixt du nl
COS _ , — — - gin — •
dt T T dt T T

C o n s i d é r o n s u n e c i r c o n f é r e n c e d e c e r c l e (fig. io4) tracée dans


u n p l a n v e r t i c a l a v e c u n r a y o n r, et p a r -
c o u r u e p a r u n p o i n t m o b i l e arvec u n e v i t e s s e
1 · ir s. . , „,
S 1
a n g u l a i r e constante > * * époque
t = o , ce p o i n t m o b i l e était a u p o i n t A , à
l'extrémité supérieure du diamètre vertical,
l ' a n g l e A O M c o r r e s p o n d a n t à sa p o s i t i o n M
irt
Fig. 104. à l ' é p o q u e q u e l c o n q u e t s e r a é g a l à — et l ' o n

AP = OA — OP = r — r cos —

M P = r s i n — = Yt —
T
7r£
x.
E t si n o u s s u p p o s o n s q u ' e n m ô m e t e m p s q u e le p o i n t M d é c r i t l a
circonférence, le c e n t r e d e c e l l e - c i s e m e u v e , d a n s l a d i r e c t i o n OC
des x p o s i t i f s a v e c u n e v i t e s s e V , l e d i a m è t r e v e r t i c a l O A a u r a p a r -
couru, d e p u i s l ' é p o q u e t = o o ù s o n a b s c i s s e était n u l l e , u n e s p a c e
horizontal Yt, et l e p o i n t M a u r a a l o r s p o u r a b s c i s s e Yl — MP,
c'est-à-dire p r é c i s é m e n t l ' a b s c i s s e x d e l a c o u r b e d e n i v e a u .
A i n s i u n e c o u r b e d e n i v e a u q u e l c o n q u e est e n g e n d r é e par un
point m o b i l e p a r c o u r a n t , a v e c u n e v i t e s s e a n g u l a i r e c o n s t a n t e , u n e
circonférence d e c e r c l e p l a c é e d a n s u n p l a n v e r t i c a l et a n i m é e e l l e -
même d'un m o u v e m e n t de t r a n s l a t i o n h o r i z o n t a l e a v e c une vitesse
constante. L a c o u r b e a i n s i d é f i n i e e s t u n e trochoïde, se transfor-
mant en u n e c y c l o ï d e l o r s q u e l a v i t e s s e de t r a n s l a t i o n horizontale
est é g a l e à l a v i t e s s e l i n é a i r e d u p o i n t m o b i l e s u r l a c i r c o n f é r e n c e .
A u c o n t r a i r e , s i cette v i t e s s e d e t r a n s l a t i o n h o r i z o n t a l e devient
de p l u s en p l u s g r a n d e p a r rapport à l'autre, les dimensions
horizontales d e l a c i r c o n f é r e n c e d e v i e n n e n t n é g l i g e a b l e s p a r r a p -
port à l ' e s p a c e p a r c o u r u p e n d a n t le m ê m e t e m p s p a r cette c i r c o n -
férence e l l e - m ê m e . L a c o u r b e d e n i v e a u se r a p p r o c h e de p l u s en
plus de celle q u i s e r a i t e n g e n d r é e p a r l e p o i n t P , p r o j e c t i o n d e M
sur le d i a m è t r e v e r t i c a l , c ' e s t - à - d i r e d ' u n e sinusoïde ·.

r. En p a r t i c u l i e r l o r s q u ' i l s ' a g i t de l ' o n d r - m a r é r , d o n t nous parlerons plus


29

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CHÀP. VIII. — MOUVEMENTS 0NDULA.Î0IRE5

3 1 9 . R e l a t i o n e n t r e la. l o n g u e u r e t l a v i t e s . s e d ' u n e
o n d e . — P o n d a n t l e t e m p s 2T q u e m e t l e p o i n t m o b i l e à d é c r i r e
l a c i r c o n f é r e n c e e n t i è r e , c e l l e c i s'est a v a n c é e h o r i z o n L a l e r n e n t d ' u n e
q u a n t i t é q u e n o u s a p p e l l e r o n s 2L et q u i e s t é g a l e à 2 T . V ; n o u s en
déduirons :

L«=TV,

:
et s i n o u s o b s e r v o n s q u e , d ' a p r è s l e s d e u x d e r n i è r e s ( 4 8 )

it
n o u s p o u r r o n s écrire, entre toutes c e s quantités, les relations :

(5 „ , L-tr. t = ^ î , v /f. =N

E t il n o u s s u f f i r a d e c o n n a î t r e u n e d e s q u a n t i t é s L , T , V p o u r en
d é d u i r e l e s d e u x a u t r e s . C e s r e l a t i o n s , e n t r e l a d e m i - l o n g u e u r L et
la d e m i - p é r i o d e T d e s v a g u e s , n o u s m o n t r e n t q u e l e s v a g u e s de
m ê m e l o n g u e u r 2L s o n t d é c r i t e s d a n s l e m ê m e t e m p s 2T q u e l l e que
s o i t l e u r h a u t e u r ; l a v i t e s s e d e t r a n s l a t i o n V et l a v i t e s s e a n g u l a i r e

1
^ ne dépendent q u e de L .

SÎ20. C o n d i t i o n d e c o n t i n u i t é . — S i d o n c nous superpo-


s o n s d e s c o u r b e s d e n i v e a u a y a n t l a m ê m e l o n g u e u r zh, en les
p l a ç a n t d e m a n i è r e q u e t o u s l e s s o m m e t s soient s u r d e s verticales
distantes de a L , ces trajectoires seront toutes parcourues, d a n s le
même temps 2T, p a r l e s d i v e r s e s m o l é c u l e s l i q u i d e s . M a i s , pour
qu'elles puissent l'être s i m u l t a n é m e n t , p a r d e s p a r t i c u l e s faisant
partie d ' u n e m ê m e m a s s e l i q u i d e , il doit e x i s t e r entre l e s dimen-
sions d e c e s c o u r b e s et l e u r e s p a c e m e n t d e s r e l a t i o n s n é c e s s a i r e s ,
q u o n o u s a l l o n s d é t e r m i n e r e n tenant c o m p t e d e l'invariabilité du
v o l u m e d e s é l é m e n t s d e cette m a s s e .
Soient AM.A'M' (fig. i o 5 ) deux courbes de niveau infiniment
v o i s i n e s ; B C , B ' C l e s t r a j e c t o i r e s h o r i z o n t a l e s d e s c e n t r e s d e s cer-

loin, la vitesse de translation horizontale dépasse souvent 10.000 fois celle


du point mobile sur la circonférence : les différences entre la courbe réelle
et la sinusoïde ne sont plus appréciables.
I. Les quantités auxiliaires b, w , R dont nous nous sommes servis pour
0 D

établir les équations peuvent être, si on le veut, calculées d'après les équa-
tions (48) en fonction de L, V, T et de r, mais leur connaissance ne présente
aucun intérêt.

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d e s g é n é r a t e u r s d o n t l e s r a y o n s r et r -f- dr s o n t I 3 A et B ' A ' . A u
U b o u t d u t e m p s t, l o r s q u e l e s c e n t r e s d e
circonférences sont v e n u e s d e B B ' en
GC, les points m o b i l e s M , M ' ont par-
couru des a n g l e s é g a u x , d e telle sorte
que les r a y o n s C M , C M ' j o i g n a n t ces
points a u x centres C, C sont parallèles
et f o n t a v e c l a v e r t i c a l e C C D l e m ê m e

p.^ i o 5 angle ^ que, pour simplifier, nous

a p p e l l e r o n s y.
Soitr 0 la p r o f o n d e u r de l a l i g n e B C a u - d e s s o u s de celle qui cor-
respond à l a s u r f a c e l i b r e , z 0 -f- dz0 celle de l a l i g n e B ' C . M e n o n s
par M u n e h o r i z o n t a l e M P et p a r M ' u n e v e r t i c a l e r e n c o n t r a n t a u x
points R , Q, P , la t r a j e c t o i r e A M , l e r a y o n M C et l ' h o r i z o n t a l e M P ;
enfin, a b a i s s o n s M ' N n o r m a l e s u r l a t r a j e c t o i r e A M N . L e v o l u m e
d'eau q u i , d a n s l ' u n i t é d e t e m p s , p a s s e e n t r e l e s d e u x s u r f a c e s d e
niveau est é g a l à y X M ' N et il d o i t ê t r e i n d é p e n d a n t d e l a p o s i t i o n
du point M ' , c ' e s t - à - d i r e d e l ' a n g l e f. L e s d e u x t r i a n g l e s s e m b l a b l e s
M ' R N et M R P d o n n e n t :

MP dr
M'M = M'R. —- = M'R — .
MR ds
D'autre p a r t :

M ' R = M'Q + Q P — P R = C ' C + M O c o s » — M O s i n y ^ ,


dx

C'C — dzç et M Q = — dr, c e q u i d o n n e :

M'R = d z „ — dr c o s f + dr s i n ? — ,
dx
et par suite

M ' N = M ' R — = ( c f c , — dr c o s f) — 4- dr s i n f ^ ;
ds ds ds

multipliant l e s d e u x m e m b r e s p a r u et r e m a r q u a n t q u e l e s p r o d u i t s
dx dy . . , • ,
y — et (J — s o n t r e s p e c t i v e m e n t , p u i s q u e ds —vdt, les c o m p o s a n t e s
ds ds
dx du , , . . . .
•—et— de l a v i t e s s e , i l v i e n t
dt dt

.dx , dy
v X M'N = (dz. — dr cos o) — -f- dr s i n o - ï ,
v
dt dt

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>' doc ciij
o u b i e n , e n m e t t a n t p o u r — et — l e u r s v a l e u r s (4Q) a v e c a a u lieu
dt dt

de — :
T

V — — cos y j -f- dr s i n . —- s i n
? ?

= V ^dz + ^ dr — (dr -f- * i ek j cos yJ.


0 0

Il f a u t , d ' a p r è s ce q u i vient d'être dit, q u e cette q u a n t i t é soit


i n d é p e n d a n t e d e l ' a n g l e y , ce q u i e x i g e q u e :

(5i) rfr + - dz = o ,
L
0 ou -
r + ——
\i — o,

c'est-à-dire que

7:2,1
Pour déterminer cette
L o g rc o-1n s t a n =
te, co
apn sptealnotnes. zh l a h a u t e u r des
v a g u e s , ou h le r a y o n de l a circonférence décrite p a r les molécules
d e l à surface libre,pour laquelle z 0 = o , l a c o n s t a n t e s e r a L o g h, et
l'équation précédente deviendra :

r 7rz 0

Lo =0
^+-r '
o u b i e n , en p a s s a n t d e s l o g a r i t h m e s a u x n o m b r e s :

(52) r = ne L ·

Lorsque la profondeur z„ c r o î t en p r o g r e s s i o n arithmétique, le


r a y o n r d e s c i r c o n f é r e n c e s décroît en p r o g r e s s i o n g é o m é t r i q u e .
2 2 1 . K t a t o n d u l a t o i r e d ' u n e m a s s e l i q u i d e . — D e ce
q u i p r é c è d e il r é s u l t e q u e s i l ' o n p l a c e l e s u n e s a u - d e s s u s d e s autres
d e s t r o c h o ï d e s d e m ê m e l o n g u e u r 2L et d o n t l e s h a u t e u r s ir v a r i e n t
suivant cette loi, les m o l é c u l e s l i q u i d e s p o u r r o n t les parcourir
s i m u l t a n é m e n t p e n d a n t l e m ê m e t e m p s 2T en constituant toujours
une masse liquide continue.
Cela restera v r a i , évidemment, s i l ' o n i m p r i m e à l ' e n s e m b l e de
t o u t e s c e s c o u r b e s et d e l a m a s s e l i q u i d e u n m o u v e m e n t de t r a n s l a -
tion horizontal c o m m u n avec une v i t e s s e q u e l c o n q u e — W , et eu
p a r t i c u l i e r s i cette v i t e s s e e s t p r é c i s é m e n t é g a l e et c o n t r a i r e à V .
A l o r s les s o m m e t s des v a g u e s , en tant q u e formes géométriques

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m a r c h e n t a v e c cette v i t e s s e V v e r s l e s x n é g a t i f s et l e s c e n t r e s d e s
circonférences, trajectoires des p o i n t s d é c r i v a n t les t r o c h o ï d e s , sont
immobiles. L e s molécules l i q u i d e s décrivent précisément ces cir-
conférences et t o u r n e n t a i n s i c o n s t a m m e n t a u t o u r de points fixes,
avec dos v i t e s s e s a n g u l a i r e s c o n s t a n t e s et l e s m ô m e s p o u r t o u t e s .
On v o i t d ' a i l l e u r s q u e le s e n s d u m o u v e m e n t a p p a r e n t d e p r o p a -
gation d e s v a g u e s est le m ô m e q u e c e l u i d e l a v i t e s s e d e s m o l é c u l e s
liquides q u a n d e l l e s p a s s e n t a u x p o i n t s les p l u s é l e v é s de l e u r s tra-
jectoires c i r c u l a i r e s .
P o u r q u e la m a s s e l i q u i d e p u i s s e rester continue d a n s toutes ses
parties et q u e s e s m o l é c u l e s p u i s s e n t en m ô m e t e m p s a v o i r le m o u -
v e m e n t q u i v i e n t d ' ê t r e d é f i n i , il f a u t q u ' à u n e p r o f o n d e u r z 0 quel-
conque, ces m o l é c u l e s d é c r i v e n t u n e c i r c o n f é r e n c e d e r a y o n r d o n n é
par l ' é q u a t i o n (52). C e t t e c o n d i t i o n est i n c o m p a t i b l e a v e c c e l l e d ' u n
fond s o l i d e , a u s s i l e s l o i s q u e n o u s v e n o n s d ' é t a b l i r ne s'appli-
quent-elles r i g o u r e u s e m e n t q u e d a n s le c a s d ' u n e p r o f o n d e u r indé-
finie. S i l a p r o f o n d e u r est t r è s g r a n d e , l e s r a y o n s d e s c i r c o n f é r c u c e s
que d e v r a i e n t d é c r i r e l e s m o l é c u l e s d u f o n d s o n t t r è s p e t i t e s et l a
perturbation q u e l e u r i m m o b i l i t é f o r c é e d a n s le s e n s v e r t i c a l a p p o r t e
aux l o i s d u m o u v e m e n t est n é g l i g e a b l e .
S o u s cette r e s t r i c t i o n , l e s f o r m u l e s p r é c é d e n t e s s o n t a p p l i c a b l e s
aux o n d u l a t i o n s l i q u i d e s p r é s e n t a n t l ' a s p e c t d e h o u l e o u d e v a g u e s
courantes. A i n s i , une houle dont l e s v a g u e s se s u c c è d e n t à d e s
intervalles 2T = d e u x s e c o n d e s , p a r e x e m p l e , s e p r o p a g e a v e c u n e
qT 081 ,
vitesse V ——— m
— = o 12 p a r s e c o n d e et p a r c o u r t 11.240 m è t r e s
7T 3.1 /(
en une h e u r e . S a l o n g u e u r 2L o u l a d i s t a n c e e n t r e l e s s o m m e t s d e
2
217T

deux v a g u e s c o n s é c u t i v e s est 2L = —— — 6™24 e n v i r o n d a n s u n e

eau d ' u n e p r o f o n d e u r indéfinie.


2 2 2 . P r e s s i o n en u n p o i n t quelconque. — On p e u t se
proposer de c a l c u l c r l a p r e s s i o n e n u n p o i n t q u e l c o n q u e d e l a m a s s e
liquide en état d ' o s c i l l a t i o n . N o u s a v o n s v u p l u s h a u t (page 44G)
que la p r e s s i o n n o r m a l e , p a r u n i t é d e l o n g u e u r , s u r u n e molécule
de masse m a v a i t p o u r v a l e u r , e n l a r e p r é s e n t a n t p a r dp :

H
v dt V R '
0 0

Or, d ' a p r è s l e s r e l a t i o n s ( 4 8 ) et ( 5 o ) n o u s a v o n s :

— -2H — ZSL •

R 0 TV —
L '

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il en r é s u l t e q u e :

' v dt \ a L/
Si nous considérons l'onde qui correspond a u cercle générateur
d o n t l e c e n t r e s e r a i t à l a p r o f o n d e u r q u e l c o n q u e z , le s o m m e t de cette
a

onde sera à la profondeur (z0 — r).et le v o l u m e d o n t m est la


m a s s e a u r a p o u r v a l e u r o dtd 0 (z a — r). D e s o r t e q u e , si II est le
p o i d s s p é c i f i q u e d u l i q u i d e , le p o i d s mg d e l a m a s s e m s e r a mg —
n v dld
D (z 0 — r). E t p a r c o n s é q u e n t l a p r e s s i o n dp sera exprimée
par :

nr\
( i — —J — n ( dz
/

— dr —-^az
717·

+
itr

^dr\;
\

0 a

itr
or, n o u s a v o n s d é m o n t r é plus haut ( 5 i ) que dr -L. — dz 0 ~ o, il

reste d o n c :
/ nr
dp = H ( dz 0 + — dr

et, e n i n t é g r a n t d e p u i s l a s u r f a c e l i b r e o ù / j — o , r 0 = o, r = h:

A» = n [ * . - £ ( A « - H ) ] .

S i l'on considère une p r o f o n d e u r a s s e z g r a n d e p o u r q u e r soit


n é g l i g e a b l e , l a h a u t e u r r e p r é s e n t a t i v e d e l a p r e s s i o n est s i m p l e m e n t

et n o u s a l l o n s v o i r q u ' e l l e a u r a i t l a m ê m e v a l e u r s i l e l i q u i d e était
en é q u i l i b r e , et i m m o b i l e .

2 2 3 . N i v e a u d ' é q u i l i b r e différent d u n i v e a u moyen.


— Il n o u s s u f f i r a , p o u r c e l a , d e c h e r c h e r q u e l s e r a i t le n i v e a u du
liquide revenu au repos.
L a f o r m e de l a c o u r b e affectée p a r l a s u r f a c e l i b r e , d o n t l e s saillies
sont b e a u c o u p m o i n s l o n g u e s q u e l e s c r e u x , f a i t s u p p o s e r que le
n i v e a u m o y e n , ou l a l i g n e q u i p a r t a g e en d e u x p a r t i e s é g a l e s la
hauteur des v a g u e s superficielles, se t r o u v e a u - d e s s u s du niveau
qui correspondrait à l'équilibre ou a u l i q u i d e i m m o b i l e .
M e n o n s , à l a s u r f a c e l i b r e , u n e t a n g e n t e à s o n p o i n t le p l u s b a s ,

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soit à d i s t a n c e ah d e l ' a x e d e s x, et é v a l u o n s l ' a i r e c o m p r i s e e n t r e
cette h o r i z o n t a l e et l a s u r f a c e l i b r e . C e t t e a i r e s e r a :

(aA — y) dx.

Mettons p o u r y etx l e u r s v a l e u r s ( 4 g ) en r e m p l a ç a n t t o u j o u r s , p o u r

simplifier,— p a r y et V T p a r L , et en p r e n a n t d'ailleurs pour r la

valeur h q u i c o n v i e n t à l a s u r f a c e l i b r e ; n o u s a u r o n s :

y —h (î — cos y), dx = ^ - — h c o s dy ;

et en effectuant l a s u b s t i t u t i o n et l ' i n t é g r a t i o n d e o à a n :

(ih — y) dx = 2 h L — -ah'.

S i l'on s u p p o s e cette s u r f a c e r é p a r t i e é g a l e m e n t s u r l a longueur


aL d'une v a g u e , la h a u t e u r du r e c t a n g l e é q u i v a l e n t s e r a :

h
wA"
~7L'
Par conséquent le niveau d'équilibre se trouve au-dessous du
niveau m o y e n , l e q u e l est à l a h a u t e u r h, d ' u n e h a u t e u r é g a l e à.

— . L a p r e s s i o n q u e l e l i q u i d e en é q u i l i b r e e x e r c e r a i t s u r u n p o i n t

placé à u n e p r o f o n d e u r z 0 a u - d e s s o u s de l'horizontale partageant


en d e u x l a h a u t e u r d e s v a g u e s s e r a i t donc bien mesurée par une
nA»
hauteur z 0 — — .
2L

La longueur 2 L est t o u j o u r s notablement plus grande que z^h


par conséquent la surélévation du niveau moyen au-dessus du
f h" h
niveau d ' é c r u i l i b r e est t o u j o u r s notablement inférieure à —- = -
H J
2;rA 3
!
ou au q u a r t d e l a h a u t e u r ih d e s v a g u e s .

1. Le f a i t q u e l e n i v e a u m o y e n ( l a l i g n e h o r i z o n t a l e q u i p a r t a g e e n d e u x
parties égales l a h a u t e u r des v a g u e s ) est p l u s élevé q u e le n i v e a u d ' é q u i l i b r e
d'une q u a n t i t é m e s u r é e p a r le q u o t i e n t de l ' a i r e de l ' o r b i t e d ' u n e m o l é c u l e p a r
la l o n g n e i i r . a L de l ' o n d e est u n e l o i g é o m é t r i q u e g é n é r a l e , q u i s ' a p p l i q u e
lorsque les m o l é c u l e s d é c r i v e n t des t r a j e c t o i r e s f e r m é e s q u e l c o n q u e s .
Si u n p o i n t m o b i l e M p a r c o u r t a v e c u n e v i t e s s e l i n é a i r e c o n s t a n t e u n e t r a -
j e c t o i r e f e r m é e p e n d a n t q u e c e l l e - c i se d é p l a c e avec u n e v i t e s s e c o n s t a n t e V
de même sens q u e l a " i t e s s e de l a m o l é c u l e a u s o m m e t le p l u s élevé de sa

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Nous venons de voir, au numéro précédent, que la pression
exercée par le liquide en mouvement sur un point quelconque
placé à une profondeur z 0 a u - d e s s o u s d u n i v e a u m o y e n , ou à une

profondeur z a — au-dessous du n i v e a u d ' é q u i l i b r e , avait pour

valeur :

E l l e est d o n c i n f é r i e u r e à c e l l e q u i correspond au niveau moyen,


mais elle est supérieure à celle qui correspond au niveau d'équi-
libre.

Si d o n c on suppose un corps flottant sur une eau en r e p o s , ce


c o r p s é t a n t en é q u i l i b r e à une hauteur déterminée au-dessus d'un
plan de comparaison inférieur, et si Ton vient à imprimer au

t r a j e c t o i r e , l'aire c o m p r i s e entre l a t r a j e c t o i r e réelle d u p o i n t et une. h o r i z o n -


t a l e q u e l c o n q u e s i t u é e a u - d e s s o u s d ' e l l e , d i f f é r e r a de l ' a i r e r e c t a n g u l a i r e de
l a t r a j e c t o i r e d u c e n t r e de g r a v i t é d e l a c o u r b e f e r m é e d ' u n e q u a n t i t é égale à
l ' a i r e e n f e r m é e p a r c e t t e c o u r h e . Q u e l l e q u e s o i t l a c o u r b e f e r m é e A B (fig. 106)
p a r c o u r u e a v e c u n e v i t e s s e c o n s t a n t e p e n d a n t q u ' e l l e se d é p l a c e h o r i z o n t a l e -
m e n t a v e c u n e v i t e s s e V , l ' a i r e O A B ' A ' X d i f f è r e d e l ' a i r e O E F X (EF é t a n t m e n é e
p a r l e c e n t r e de g r a v i t é G de Ja c o i w b e ) , d ' u n e q u a n t i t é m e s u r é e p a r l ' a i r e f e r -
m é e À M R M - . S o i t , e n effet, u n e o r d o n n é e M P " r se d é p l a ç a n t d e dœ s u r l a

pTÌTt Q (F x

Fig.106.

c o u r b e f e r m é e , p e n d a n t , l e t e m p s dt. S i c e l t e o r d o n n é e c o r r e s p o n d à u n p o i n t
de l a c o u r b e o ù l a p r o j e c t i o n h o r i z o n t a l e d e s a v i t e s s e s o i t d e sens c o n t r a i r e
à V . l e d é p l a c e m e n t dœ d a n s l a c o u r b e f e r m é e c o r r e s p o n d r a à u n d é p l a c e m e n t
\dt — du; a u p o i n t N d e l a t r a j e c t o i r e r é e l l e . S i , a u c o n t r a i r e l ' o r d o n n é e
M ' P m s' c o r r e s p o n d à u n p o i n t , o ù l e s v i t e s s e s h o r i z o n t a l e s s o i e n t d e même
s e n s , l e m ê m e d é p l a c e m e n t c o r r e s p o n d r a à Vdt -f- dec, a u p o i n t N ' d e l a t r a -
jectoire.
L'aire de l a c o u r b e fermée e s t / ( r — z') doc — £1. C e l l e q u i e s t c o m p r i s e
e n t r e l a t r a j e c t o i r e A B ' A ' e t O X a p o u r v a l e u r fz [Vdt — dœ) + Je' (Vdt -|- dx)
= }{z + e) Xdt — J{s — z') dœ — V J(z + z) dt — il.
Or l a c o u r b e f e r m é e é t a n t p a r c o u r u e a v e c u n e v i t e s s e c o n s t a n t e , dt est p r o p o r -
t i o n n e l a u x arcs ds de cette c o u r b e e t l ' i n t é g r a l e / (s -j- z') dt ~ fzi dt, en appe-
l a n t t\, l ' o r d o n n é e O E d u c e n t r e d e g r a v i t é G d e l a c o u r b e . Ce q u i d é m o n t r e
le t h é o r è m e .

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liquide un m o u v e m e n t d ' o s c i l l a t i o n , l a p r e s s i o n se t r o u v e r a aug-
mentée en t o u s l e s p o i n t s de la s u r f a c e p l o n g é e d u c o r p s et c e l u i -
ci sera, par suite, soulevé d'une certaine quantité inférieure

à ^ qui m e s u r e la s u r é l é v a t i o n du n i v e a u m o y e n . Il p a r a î t r a p l o n -
nL
ger d a v a n t a g e , m a i s s e r a en réalité p l u s h a u t , p a r r a p p o r t a u p l a n
fixe de c o m p a r a i s o n , q u e d a n s l e l i q u i d e i m m o b i l e .

224. Déferlement. — Nous avons vu que l a f o r m e de la


surface l i b r e , d e m ê m e q u e celle de toutes les s u r f a c e s de n i v e a u ,
était u n e t r o c h o i ' d e d o n t l a c y c l o ï d e est u n c a s p a r t i c u l i e r . L a t r o -
choïde se t r a n s f o r m e r a i t en c y c l o ï d e s i l a l o n g u e u r 2L é t a i t préci-
sément égale à 2r.h, mais alors la f o r m e t h é o r i q u e des vagues
serait u n e p o i n t e a i g u é c o r r e s p o n d a n t a u c o n t a c t de d e u x arceaux
successifs d e c y c l o ï d e , et il e s t b i e n é v i d e n t q u ' u n p a r e i l r é s u l t a t est
irréalisable : la v a g u e déferlerait bien avant. C'est pourquoi la
l o n g u e u r 2L est t o u j o u r s b e a u c o u p p l u s g r a n d e q u e 2^h. Le défer-
lement se p r o d u i t l o r s q u e la h a u t e u r h est g r a n d e par rapport à
L , m a i s le r a p p o r t qui doit e x i s t e r entre ces d e u x quantités pour
que le p h é n o m è n e s ' o b s e r v e v a r i e a v e c l e s c i r c o n s t a n c e s .
L o r s q u e des v a g u e s se p r o p a g e n t d a n s un c o u r a n t d a n s l e q u e l la
vitesse d e l ' e a u est p l u s g r a n d e à l a s u r f a c e q u ' a u f o n d et q u e l e
sens de la propagation est inverse de celui du c o u r a n t , ce q u i
arrive, p a r e x e m p l e , l o r s q u e les v a g u e s de l a m e r se propagent
dans u n f l e u v e , à s o n e m b o u c h u r e , les m o l é c u l e s superficielles,
rencontrant des vitesses p l u s g r a n d e s que celles qui se trouvent
plus b a s , sont r e p o u s s é e s en a r r i è r e , et l e s s o m m e t s d e t o u t e s les
courbes de n i v e a u , a u l i e u d ' ê t r e s i t u é s s u r u n e m ê m e v e r t i c a l e , s e
trouvent r e p o r t é s s u r u n e l i g n e i n c l i n é e et l e d é f e r l e m e n t s e p r o d u i t
alors v e r s l ' a r r i è r e o u e n s e n s c o n t r a i r e d u mouvement de propa-
g a t i o n . A u c o n t r a i r e , l e d é f e r l e m e n t se p r o d u i t v e r s l ' a v a n t lorsque
les m o l é c u l e s p r o f o n d e s s o n t r a l e n t i e s dans leur marche plus que
celles de l a s u r f a c e , c o m m e , p a r e x e m p l e , l o r s q u e d e s o n d e s s e p r o -
pagent s u r u n e p l a g e en p e n t e d o u c e .

2 2 » . E n e r g i e t o t a l e d ' u n e onde; d'«»s«'ill:t l i o n . — II


est facile de c a l c u l e r l ' é n e r g i e t o t a l e d ' u n e o n d e d ' o s c i l l a t i o n .
La hauteur m o y e n n e d'une onde au-dessus de son niveau d'équi-

libre étant ~ , s o n é n e r g i e p o t e n t i e l l e , pour une tranche de hau-


2L
teur dz 0 et d e l o n g u e u r 2L, s e r a é g a l e à s o n p o i d s 2oghds 0 multiplié

par cette h a u t e u r ou bien à pt/nr-ds^. E n mettant pour r sa

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valeur r = e L" et i n t é g r a n t depuis la surface libre z 0 = o jus-
qu'à une profondeur donnée z a = z it o n t r o u v e p o u r cette é n e r g i e

p o t e n t i e l l e ·. 2 L \ i— e L / "

L'énergie actuelle est l a s o m m e d e s p r o d u i t s . L a vitesse u

est l a m ê m e p o u r t o u t e s les molécules d'une couche d'épaisseur

dzo, c a r l a v i t e s s e a n g u l a i r e d ' u n e d e c e s m o l é c u l e s est ^ . On a

d o n c u— ^ et, l a m a s s e t o t a l e d e l a c o u c h e é t a n t 2pLdz , 0 l'énergie

a c t u e l l e d e la c o u c h e esith^Ji dz 0 ou bien, puisque ^ = y , elle


2
vaut pg-nr dzQ o u e x a c t e m e n t l a m ô m e c h o s e q u e l ' é n e r g i e poten-
tielle.
L ' é n e r g i e t o t a l e s e r a d o n c le d o u b l e d e l a v a l e u r d e c e l l e - c i , ou
b i e n , e n l a d é s i g n a n t p a r pgrE c o m m e c i - d e s s u s :

P gK = pg-Lh*\i —e L/
Si la profondeur z t est a s s e z g r a n d e p o u r q u e l ' e x p o n e n t i e l l e puisse
être n é g l i g é e d e v a n t l'unité, o n a u r a :

p y E = gLh* f

TtV*
o u b i e n , en m e t t a n t p
v
our L sa valeur — :
g
pyE - />.izh\V\

L'énergie d'une onde e s t d o n c é g a l e ( o u u n p e u i n f é r i e u r e ) à la


masse liquide contenue d a n s l e cercle d ' o s c i l l a t i o n des molécules
s u p e r f i c i e l l e s , m u l t i p l i é e p a r l e c a r r é d e l a c é l é r i t é a p p a r e n t e de la
propagation.

2 2 6 . F o r m u l e s a p p l i c a b l e » a u x m a s s e s l i q u i d e s de
profondeur limitée. — L o r s q u ' a u l i e u d e se p r o p a g e r dans
u n e e a u d ' u n e p r o f o n d e u r i n d é f i n i e , l a h o u l e s e p r o d u i t d a n s une
m a s s e l i q u i d e do p r o f o n d e u r H , M . B o u s s i n e s q a m o n t r é que le
mouvement des molécules liquides é t a i t e n c o r e a n a l o g u e , seule-
m e n t , a u l i e u de d é c r i r e d e s c i r c o n f é r e n c e s d e c e r c l e s de rayons

r — he L , e l l e s d é c r i v e n t d e s e l l i p s e s d o n t l e d e m i g r a n d axe
horizontal r et le d e m i petit a x e v e r t i c a l r ont l e s valeurs sui.

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1
vantes e n f o n c t i o n d e z , g H et d e L , d e m i - l o n g u e u r d e s v a g u e s :

r~h ——, r' — h-


s i h rr — sih n —
L

et l a d e m i p é r i o d e T d e l ' o s c i l l a t i o n a p o u r e x p r e s s i o n :

7t
T = \/ — c o t h TT ? .
V
g L

L a célérité V d e l a p r o p a g a t i o n est a l o r s :

T V jr L
Et lorsque l a p r o f o n d e u r H est assez petite p a r r a p p o r t à L p o u r

que ^ soit i n f é r i e u r à ~ p a r e x e m p l e , t a h n e diffère d e ^ que

de m o i n s d e ~ d e s a v a l e u r et l ' o n a a p p r o x i m a t i v e m e n t :

f o r m u l e q u i a été d o n n é e p a r L a g r a n g e et q u i e s t i d e n t i q u e à c e l l e
que n o u s a v o n s t r o u v é e p o u r l e s o n d e s d e t r a n s l a t i o n d o n t l a s a i l l i e
h est petite p a r r a p p o r t à l a p r o f o n d e u r H .
L'élévation d u niveau m o y e n au-dessus de la surface d'équilibre
•nr'r'
est — , et l ' é n e r g i e d e l ' o n d e pr.rr'Y* — pyh*L e s t p r o p o r t i o n n e l l e
sL
au c a r r é d e l a h a u t e u r d e s v a g u e s et à l a p r e m i è r e p u i s s a n c e d e
leur l o n g u e u r .
Cela s u p p o s e toutefois q u e les frottements du liquide s u r lui-
m ê m e et s u r le f o n d s o n t n é g l i g é s . L ' e f f e t d e c e s f r o t t e m e n t s m o d i f i e
un p e u c e s c o n c l u s i o n s . I l a p o u r c o n s é q u e n c e , p a r e x e m p l e , d e
rapprocher de l a f o r m e c i r c u l a i r e l e s trajectoires elliptiques des
molécules, à partir d'une certaine hauteur au-dessus d u fond et
même de r e n v e r s e r le sens d e s a x e s , le g r a n d a x e d e l'ellipse étant
vertical et l e petit a x e h o r i z o n t a l l o r s q u e l'on est à u n e distance
1
suffisante d u f o n d . I l a a u s s i p o u r c o n s é q u e n c e de diminuer un

i . On t r o u v e r a l a d é m o n s t r a t i o n de ces f o r m u l e s , o u b i e n d a n s le M é m o i r e d e
M. B o u s s i n e s q s u r les o n d e s l i q u i d e s p é r i o d i q u e s , o u b i e n d a n s l e s Annales
des Ponts et Chaussées, 1888, i " s e m e s t r e , pages 78a et s u i v a n t e s .
1. M. de C a l i g n y a o b s e r v é (Hydraulique, 1 " p a r t i e , p a g e ag5) l e s axes v e r -

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p e u l e s c é l é r i t é s d e l a p r o p a g a t i o n et d ' é t e i n d r e p r o g r e s s i v e m e n t l a
h o u l e , c'est-à-dire d'en d i m i n u e r l a h a u t e u r . L e coefficient d'extinc-
tion est i n v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l a u c a r r é d e l a d e m i - l o n g u e u r L
d e l a h o u l e , et p a r s u i t e l e s h o u l e s l e s p l u s c o u r t e s d i s p a r a i s s e n t
bien plus rapidement q u e l e s p l u s l o n g u e s . C'est ce q u i expli-
que comment, à l a suite d e m o u v e m e n t s tumultueux produi-
sant des ondes d e toutes f o r m e s et d e toute a m p l i t u d e , i l s'établit
s o u v e n t , a p r è s u n c e r t a i n t e m p s , u n e h o u l e u n i q u e r é g u l i è r e et dont
l ' a m p l i t u d e est l a p l u s g r a n d e .

2 2 T . D e sv a g u e s d e l a m e r — L e s v a g u e s ou lames
produites à la surface de l a m e r p a r l'action du vent se comportent,
d ' u n e façon g é n é r a l e , à l a m a n i è r e d e s o n d u l a t i o n s q u i viennent
d'être étudiées. A u l a r g e , elles sont d'autant p l u s hautes que l a mer
e s t p l u s v a s t e et p l u s p r o f o n d e . O n e n r e n c o n t r e d e /| à 5 m è t r e s
de h a u t e u r d a n s l a M a n c h e et l a M é d i t e r r a n é e , et d e 6 à 7 mètres
d a n s l e G o l f e d e G a s c o g n e . D e s o b s e r v a t e u r s d i g n e s d e foi a s s u r e n t
a v o i r v u d a n s l ' O c é a n d e s l a m e s d e i 3 , i 5 , 18 m è t r e s d e h a u t e u r et
même davantage. Dans l'ouragan d e s 26 e t 27 j a n v i e r 1878, l e s
lames avaient 12 m è t r e s d e c r e u x à P h i l i p p e v i l l e e t à C o l l o ; u n e
l a m e à e n l e v é et eng-louti d e u x p e r s o n n e s placées s u r u n e falaise à
19 m è t r e s a u - d e s s u s d u n i v e a u d e l a m e r .

A u l a r g e , e l l e se p r o p a g e n t d a n s l a d i r e c t i o n d u v e n t s o u s l a f o r m e
d'ondes cylindriques. E n approchant d e l a terre, l a partie de l a
l a m e l a p l u s voisine d u r i v a g e est retardée d a n s s a m a r c h e par la
d i m i n u t i o n d e l a p r o f o n d e u r , t a n d i s q u e d u côté d u l a r g e l a lame
continue à s'avancer avec une vitesse constante. L e s l a m e s semblent
a l o r s pivoter autour d ' u n e d e l e u r s extrémités p o u r v e n i r se rabattre
sur le r i v a g e . L e m ê m e p h é n o m è n e d e p i v o t e m e n t des l a m e s s ' o b -
s e r v e a u t o u r d e s m u s o i r s d e s j e t é e s d e s p o r t s o ù l ' a g i t a t i o n pénètre
a i n s i d a n s u n e d i r e c t i o n q u i p e u t ê t r e p r e s q u e o p p o s é e à c e l l e du
vent.
L o r s q u e l e s l a m e s se. p r é s e n t e n t n o r m a l e m e n t , o u à p e u p r è s , à
l ' e n t r é e d ' u n e b a i e l a r g e m e n t é v a s é e , e l l e s s ' é t e n d e n t en é v e n t a i l . A

l i c a u x et h o r i z o n t a u x des t r a j e c t o i r e s e l l i p t i q u e s des m o l é c u l e s d a n s u n m o u -
v e m e n t de h o u l e ; i l a t r o u v é les v a l e u r s s u i v a n t e s :
au f o n d a x e h o r i z o n t a l om,o22 a x e v e r t i c a l om,ooo
à o m,09 au-dessus du fond 0,027 0,009
à 0,18 o,o3a 0,018
à 0,27 0,040 0,029
à 0,36 (surface) o,o55 0,060
i. Ce p a r a g r a p h e e s t en g r a n d e p a r t i e e m p r u n t é a u Cours de travaux mari-
times p r o f e s s é à l ' E c o l e des P o n t s e t C h a u s s é e s p a r M . le b a r o n Q u i n e t t e de
H o c h e m e n t , i n s p e c t e u r g é n é r a l et p u b l i é ( l i t h o g r a p h i e ) en j896-1898.

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m e s u r e q u ' e l l e s s ' e n f o n c e n t d a n s l a b a i e , e l l e s s o n t r e t a r d é e s s u r le
bord p a r l e s m o i n d r e s p r o f o n d e u r s , e l l e s s e c o u r b e n t a l o r s d e p l u s
en p l u s et s e m b l e n t v e n i r s e m o d e l e r s u r l e s l i g n e s d e n i v e a u du
fond.
S i la b a i e est en f o r m e d ' e n t o n n o i r , l e s l a m e s s e r a c c o u r c i s s e n t et
deviennent d e p l u s e n p l u s h a u t e s à m e s u r e q u ' e l l e s'y enfoncent.
P a r contre, si l e s l a m e s p é n è t r e n t p a r u n g o u l e t é t r o i t d a n s u n e b a i e
qui s ' é v a s e en a r r i è r e e l l e s a u g m e n t e n t d e l o n g u e u r et diminuent
de h a u t e u r .
E l l e s se r é f l é c h i s s e n t l o r s q u ' e l l e s v i e n n e n t f r a p p e r obliquement
sur des s u r f a c e s v e r t i c a l e s o u t r è s i n c l i n é e s ; o n c o n s t a t e m ê m e l a
réflexion s u r d e s t a l u s i n c l i n é s à 45 d e g r é s .
L o r s q u ' a u l i e u d ' a r r i v e r o b l i q u e m e n t le l o n g d ' u n e s u r f a c e v e r t i -
cale, e l l e s a r r i v e n t normalement ou à peu près, la réflexion est
g é n é r a l e m e n t t u m u l t u e u s e , a c c o m p a g n é e d ' u n d é f e r l e m e n t , et p o r t e
le n o m de ressac. L e m o u v e m e n t h o r i z o n t a l de l'eau se t r a n s f o r m e
d'abord p a r le c h o c en mouvement vertical ; la lame s'élève le
l o n g de l a p a r o i , m a i s b i e n t ô t e l l e r e t o m b e et c'est cette c h u t e en
retour qui constitue le ressac L e s eaux descendantes attaquent
é n e r g i q u e m e n t l e s o l et l ' a f f u u i l l e n t , et l a p r o f o n d e u r m a x i m u m d e
l'affouillement n ' e s t p a s a u p i e d d u m u r q u i p r o d u i t l e r e s s a c , m a i s
à une c e r t a i n e d i s t a n c e e n a v a n t .
L e m o u v e m e n t v e r t i c a l a i n s i p r o d u i t p e u t être c o n s i d é r a b l e : o n
a observé, au p h a r e d ' E d d y s t o n e , d e s g e r b e s de 5 o mètres de h a u -
teur.
L'effort q u e p r o d u i s e n t l e s l a m e s d a n s l e u r c h o c s u r u n e paroi
verticale est d u e à l e u r é n e r g i e , c a l c u l é e a u n° 225, il p e u t être très
élevé. M . L e f e r m e a e s t i m é à 3 o . o o o k i l o g . p a r m è t r e c a r r é l a f o r c e
qui a d é t e r m i n é en 1867 l a r u p t u r e d e l a t o u r b a l i s e d u P e t i t C h a r -
pentier, m a i s cette é v a l u a t i o n p a r a î t e x a g é r é e ; i l n e s e m b l e p a s q u e ,
sur les p o i n t s l e s p l u s e x p o s é s d e s c ô t e s d e F r a n c e et d ' A l g é r i e , cet
effort ait d é p a s s é le c h i f f r e d e 20.000 k i l o g . p a r m è t r e c a r r é , e n
supposant q u e le c h o c s o i t n o r m a l à l a s u r f a c e q u i le r e ç o i t . 1 1 est
atténué en effet, d ' u n e p a r t , l o r s q u e l a l a m e a d û s e d é v e l o p p e r s u r
un fond s o u s - m a r i n e n p e n t e r e l a t i v e m e n t d o u c e , et d ' a u t r e p a r t ,
à raison de l ' o b l i q u i t é du choc qui a surtout p o u r conséquence la
succession d e s e f f o r t s a u x d i f f é r e n t s p o i n t s a t t e i n t s p a r l a l a m e d a n s
son m o u v e m e n t d e p r o p a g a t i o n .
Le m a x i m u m d e l ' a c t i o n d e s l a m e s a l i e u v e r s le n i v e a u moyen
de la m e r s u p p o s é e en r e p o s ; l i i u r p u i s s a n c e d é c r o î t rapidement
a u - d e s s u s et a u - d e s s o u s d e c e n i v e a u . L e s enrochements cessent
en g é n é r a l d ' ê t r e r e m u é s à u n e p r o f o n d e u r de 7 à 9 m è t r e s a u - d e s -

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s o u s d u c r e u x d e s l a m e s . L e s a b l e p e u t ê t r e a g i t é et m ê m e s o u l e v é
p a r l e s f o n d s d e 2 0 m è t r e s et p l u s .
Une légère couche d'huile, dont l'épaisseur, d'après l'amiral
C l o u é , peut ne p a s atteindre 1 1 m i l l i o n n i è m e s de m i l l i m è t r e , empê-
che les l a m e s de déferler et d e s e b r i s e r . L e s l a m e s n e s o n t pas
amorties, elles subsistent, m a i s e l l e s affectent l a f o r m e d e g r a n d e s
et f o r t e s o n d u l a t i o n s . L e f a i t s e u l d e l a d i s p a r i t i o n d e s b r i s a n t s est
un résultat d'une portée c o n s i d é r a b l e p o u r la protection des navi-
r e s en m e r .

Un flot d e f o n d . — S o u s l'action d'un vent prolongé,


la m a s s e l i q u i d e a r r i v e q u e l q u e f o i s à p r e n d r e u n état ondulatoire
g é n é r a l q u i s'étend à toute s a h a u t e u r . A l o r s , les m o l é c u l e s situées
s u r le f o n d , s u p p o s é h o r i z o n t a l , se d é p l a c e n t h o r i z o n t a l e m e n t avec
d e s v i t e s s e s v a r i a b l e s : l e s t r a j e c t o i r e s d e s m o l é c u l e s , c i r c u l a i r e s ou
elliptiques, s'aplatissent à mesure que l ' o n s ' a p p r o c h e d u f o n d où
e l l e s s e r é d u i s e n t à u n e l i g n e d r o i t e . L o r s q u e l e f o n d est h o r i z o n t a l ,
l a v i t e s s e d e s m o l é c u l e s d u f o n d est n u l l e a u m o m e n t o ù l a h a u t e u r
d e l ' o n d e e l l e - m ê m e est n u l l e ; e l l e e s t d i r i g é e d a n s le s e n s de la
p r o p a g a t i o n d e l ' o n d e d a n s l a p é r i o d e p o s i t i v e d e c e l l e - c i et e n s e n s
contraire dans la période négative ; elle atteint son m a x i m u m , dans
u n s e n s o u d a n s l ' a u t r e , a u m o m e n t m ô m e o ù l a m o l é c u l e d u fond
est s u r l a v e r t i c a l e d u s o m m e t o u d e s c r e u x d e l ' o n d e . S i le fond
n ' e s t p a s h o r i z o n t a l , l e s c o ï n c i d e n c e s n ' e x i s t e n t p l u s : l o r s q u ' i l est
a s c e n d a n t , d a n s le s e n s de la m a r c h e d e s o n d e s , l e m a x i m u m de
v i t e s s e p r é c è d e cette v e r t i c a l e et il l a s u i t l o r s q u e l e f o n d est p l o n -
geant.
L o r s q u e le f o n d e s t c o n s t a m m e n t a s c e n d a n t , l a q u a n t i t é d e m o u -
vement des couches profondes se transmet s u c c e s s i v e m e n t à des
m a s s e s décroissantes ; elle peut donc donner lieu, en définitive, à
d e s v i t e s s e s d e f o n d a s s e z g r a n d e s , et e n t o u t c a s n o t a b l e m e n t s u p é -
rieures à celles q u i correspondraient a u x m ê m e s ondulations super-
ficielles se p r o d u i s a n t d a n s une m a s s e de p r o f o n d e u r u n i f o r m e . Et
l ' o n c o m p r e n d q u e cette a u g m e n t a t i o n do l a v i t e s s e a u f o n d soit
d'autant plus g r a n d e q u e l ' a g i t a t i o n v i e n t d e p l u s l o i n . C e l a est
d'accord a v e c ce q u ' e x p r i m e n t les m a r i n s q u a n d i l s d i s e n t q u e la
m e r est longue. Cette a u g m e n t a t i o n de la v i t e s s e a u fond ne se pro-
d u i t p a s l o r s q u e le f o n d est t o u j o u r s h o r i z o n t a l , et e l l e est r e m p l a c é e
par une diminution l o r s q u e le f o n d e s t p l o n g e a n t , c a r l a q u a n t i t é
de m o u v e m e n t de c h a q u e tranche doit se c o m m u n i q u e r a des mas-
ses c r o i s s a n t e s . L ' a c c r o i s s e m e n t de p r o f o n d e u r éteint n o n seulement
les vitesses au fond, m a i s a u s s i l'agitation superficielle : la hauteur

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des ondes d i m i n u e l o r s q u e l ' o n d e p a s s e a u - d e s s u s d ' u n c r e u x . C e l a
tient à ce q u e s o n é n e r g i e , s u p p o s é e c o n s t a n t e , s e r é p a r t i t s n r u n e
niasse p l u s g r a n d e . E t lorsqu'après avoir passé au-dessus d'un
creux, l ' o n d e poursuivra son chemin en a v a n t , s u r des parties
moins profondes, elle n e r e p r e n d r a pas immédiatement pour cela
sa h a u t e u r p r i m i t i v e ; u n e g r a n d e p a r t i e d e s o n é n e r g i e , d i s s é m i -
née d a n s les c o u c h e s p r o f o n d e s , d i s p a r a î t r a d a n s d e s frottements,
des chocs s u r le f o n d , d e s t o u r b i l l o n n e m e n t s .
L e m o u v e m e n t o n d u l a t o i r e est g é n é r a l e m e n t p r o d u i t p a r l ' a c t i o n
du vent. S i le f o n d est c o n s t a m m e n t p l o n g e a n t , et s i l a c a u s e d é t e r -
minante a c e s s é d ' a g i r , l ' o n d u l a t i o n s ' e f f a c e r a r a p i d e m e n t ; m a i s
si, au c o n t r a i r e , cette c a u s e e x e r c e t o u j o u r s s o n a c t i o n , i l pourra
arriver q u e l'accroissement d'énergie qu'elle communique à la
masse l i q u i d e en m o u v e m e n t c o m p e n s e , et a u d e l à , l ' a u g m e n t a t i o n
de cette m a s s e d u e à l ' a u g m e n t a t i o n d e p r o f o n d e u r et q u e l ' o n d e
p r o g r e s s e , s a n s s ' a f f a i s s e r et m ê m e en s ' e x h a u s s a n t , a u - d e s s u s d ' u n
fond p l o n g e a n t . S i , e n s u i t e , a p r è s d e s e s p a c e s a s s e z l o n g s , l e f o n d
commence à se relever, on constatera l ' a c c r o i s s e m e n t constant de l a
vitesse d e f o n d en m ê m e t e m p s q u e l ' e x h a u s s e m e n t de l ' o n d e q u i
pourra s'élever j u s q u ' à d é f e r l e r si la p r o f o n d e u r devient assez
petite. Ici e n c o r e , u n e g r a n d e p a r t i e d e l ' é n e r g i e d e l ' o n d e s e t r o u -
vera d é t r u i t e p a r l e s f r o t t e m e n t s sur le f o n d , de telle sorte q u e s i ,
après s'être e x h a u s s é , l e f o n d recommence à s'abaisser, l'onde
s'éteindra de n o u v e a u et n e c o n s e r v e r a g u è r e q u ' u n e p e t i t e p o r t i o n
de son é n e r g i e p r i m i t i v e . C ' e s t ce q u i e x p l i q u e c o m m e n t c e r t a i n e s
r a d e s , en a p p a r e n c e d é c o u v e r t e s d a n s l a d i r e c t i o n d ' o ù p r o v i e n n e n t
les p l u s fortes t e m p ê t e s , offrent n é a n m o i n s a u x n a v i r e s un m o u i l -
l a g e s u r , p a r c e q u ' e l l e s s o n t a b r i t é e s , d a n s cette d i r e c t i o n , p a r d e s
hauts f o n d s q u i i n t e r c e p t e n t l a p r o p a g a t i o n d u m o u v e m e n t d a n s l e s
couches p r o f o n d e s .

2 2 9 Vitesse du flot de fond. — Lorsque l'agitation vient


de l o i n et a p u s ' é t e n d r e à t o u t e l a m a s s e l i q u i d e , il p e u t arriver
que l a v i t e s s e a u f o n d s o i t g r a n d e , m ê m e à d e g r a n d e s p r o f o n d e u r s .
Cela n'est p a s en c o n t r a d i c t i o n a v e c ce f a i t q u e , s u r c e r t a i n e s p l a g e s ,
les p l u s g r a n d e s b o u r r a s q u e s n'arrivent pas à déplacer sensible-
ment les m a t i è r e s p l a c é e s s u r le f o n d à u n e p r o f o n d e u r moindre.
L e s c o n d i t i o n s ne s o n t p a s l e s m ê m e s , et d ' a i l l e u r s , s i c e s m a t i è r e s
ne b o u g e n t p r e s q u e p a s , c e l a p r o u v e simplement qu'à la profon-
deur o ù e l l e s s e t r o u v e n t l'effet d e s v i t e s s e s a l t e r n a t i v e s d u flot d e
fond c o m p e n s e e x a c t e m e n t l a c o m p o s a n t e d e l e u r p o i d s p a r a l l è l e -
ment a u f o n d .

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L a v i t e s s e d u flot d e f o n d p e u t ê t r e c a l c u l é e , l o r s q u e le f o n d est
e n
h o r i z o n t a l , p a r l a f o r m u l e (g) d e l a p a g e 4 ' 7 , a s s i m i l a n t l'onde
q u i l ' a c c o m p a g n e à u n e o n d e d e t r a n s l a t i o n ; m a i s l o r s q u e l e f o n d est
en p e n t e , l e c a l c u l d e v i e n t p l u s d i f f i c i l e ; il n e p e u t se faire que
m o y e n n a n t des hypothèses p l u s ou m o i n s p l a u s i b l e s sur la manière
d o n t se t r a n s m e t l a quantité de m o u v e m e n t des t r a n c h e s successives
a u x m a s s e s croissantes ou décroissantes du l i q u i d e . M . C o r n a g l i a a
cr
d o n n é , d a n s l e s Annales des Ponts et Chaussées, 1881, i semestre,
p a g e ¡187, u n e é t u d e à l a q u e l l e n o u s a v o n s e m p r u n t é quelques-unes
d e s c o n s i d é r a t i o n s q u i p r é c è d e n t et o ù l ' o n t r o u v e r a d e s f o r m u l e s
é t a b l i e s en v u e d e c e c a l c u l ; e l l e s o n t a s s e z c o m p l i q u é e s , m a i s e l l e s
ont d o n n é à l ' a u t e u r d e s r é s u l t a t s q u i c o n c o r d e n t d'une manière
très satisfaisante a v e c l e s o b s e r v a t i o n s q u ' i l a faites a u p o r t d ' O n e i l l e
( O n e g l i a ) . N o u s ne n o u s arrêterons ni à les discuter ni à les repro-
d u i r e et n o u s n o u s c o n t e n t e r o n s d ' y r e n v o y e r le l e c t e u r .

1 4

CLAPOTIS

2 3 0 . Effet d e la. s u p e r p o s i t i o n d e d e u x h o u l e s se
propageant en sens c o n t r a i r e . — A u l i e u de considérer
une m a s s e liquide indéfinie dans tous les sens, supposons-la limi-
tée p a r u n p l a n v e r t i c a l p e r p e n d i c u l a i r e à l ' a x e d e s x et s u p p o s o n s
q u e , s u r ce p l a n , l e s v i t e s s e s d e s d i v e r s e s m o l é c u l e s e n m o u v e m e n t
se réfléchissent s u i v a n t un a n g l e de r é f l e x i o n é g a l à l ' a n g l e d'inci-
d e n c e et en c o n s e r v a n t l e u r s g r a n d e u r s : l e m o u v e m e n t des m o l é -
cules, après leur réflexion, sera celui d'une houle é g a l e à la pre-
m i è r e , m a i s s e p r o p a g e a n t en sens contraire, et ce m o u v e m e n t se
s u p e r p o s e r a à celui de la p r e m i è r e houle. L e m o u v e m e n t résultant
constitue le c l a p o t i s . P o u r nous rendre compte d e ce q u ' i l peut
être, n o u s a l l o n s figurer séparément l e s t r a j e c t o i r e s c i r c u l a i r e s des
m o l é c u l e s d a n s les doux houles qui se superposent. C e l l e s de la
h o u l e directe sont c e l l e s d e l a l i g n e s u p é r i e u r e d e l a f i g u r e 107, et
celles de la h o u l e réfléchie sont s u r l a s e c o n d e l i g n e . L e s points
i n a r q u é s d e s m ê m e s n u m é r o s o , 1, 2 . . . 11 s u r c h a c u n e d e c e s c i r -
c o n f é r e n c e s i n d i q u e n t l e s p o s i t i o n s s i m u l t a n é e s , s u r t o u t e s ces t r a -
jectoires, de molécules appartenant à l a m ê m e s u r f a c e de n i v e a u .

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la période 2T de l e u r m o u v e m e n t o r b i t a i r e a y a n t été d i v i s é e en
12 parties é g a l e s . S i l ' o n a p p l i q u e l e n ° o à l ' é p o q u e à l a q u e l l e une
même m o l é c u l e A A ' e s t a u p o i n t l e p l u s é l e v é d e s a c i r c o n f é r e n c e
dans la h o u l e d i r e c t e et a u p o i n t l e p l u s b a s d a n s l a h o u l e r é f l é c h i e ,
oa voit q u e cette m o l é c u l e , à u n e é p o q u e q u e l c o n q u e , s e r a t o u j o u r s
sur l a l i g n e h o r i z o n t a l e d e n i v e a u , c a r l e s c o m p o s a n t e s v e r t i c a l e s d e
son d é p l a c e m e n t , d a n s s e s d e u x m o u v e m e n t s simultanés, seront
toujours é g a l e s et d e s i g n e s c o n t r a i r e s . P o u r u n e a u t r e m o l é c u l e
quelconque B B ' , distante de A A ' d ' u n e l o n g u e u r A B = ^ A ' B ' é g a l e à

une fraction d é t e r m i n é e ^ d e l a l o n g u e u r 2L d e l ' o n d e ^ i c i , les

positions s i m u l t a n é e s d e cette molécule se trouvent toujours sur


une m ê m e p a r a l l è l e à l a l i g n e B o , B ' o et à é g a l e d i s t a n c e , d e p a r t et

d'autre, d e la p e r p e n d i c u l a i r e à cette l i g n e m e n é e p a r B , B ' ; l e


déplacement résultant s e r a d o n c t o u j o u r s n u l s u r la l i g n e B o , B ' o
et il s'effectuera u n i q u e m e n t s u r u n e p e r p e n d i c u l a i r e à cette l i g n e ,

l a q u e l l e fait a v e c l ' h o r i z o n t a l e u n a n g l e é g a l à — ; à u n e époque

quelconque, l a distance de l a m o l é c u l e à son centre d ' o s c i l l a t i o n


B, B ' se.ra l a m ê m e q u e l a d i s t a n c e d e l a m o l é c u l e , A à s o n c e n t r e
d'oscillation, c a r é v i d e m m e n t la s o m m e des d i s t a n c e s , a u d i a m è t r e
passant p a r l e s p o i n t s m a r q u é s o , d e s d e u x p o i n t s p o r t a n t u n m ê m e
n u m é r o q u e l c o n q u e , est l a m ê m e p o u r t o u t e s l e s c i r c o n f é r e n c e s . Il
en r é s u l t e q u e , d a n s l e c l a p o t i s , l e s m o l é c u l e s l i q u i d e s décrivent
des t r a j e c t o i r e s r e c t i l i g n e s d i v e r s e m e n t i n c l i n é e s et q u ' à u n e é p o q u e
quelconque, toutes les m o l é c u l e s a p p a r t e n a n t à u n m ê m e p l a n hori-
zontal d ' é q u i l i b r e s o n t à l a m ê m e d i s t a n c e de l e u r c e n t r e d ' o s c i l l a -
tion.
L ' a n g l e des trajectoires rectilignes avec l'horizontale, constant
pour chaque molécule, croît proportionnellement à la distance
horizontale des m o l é c u l e s entre e l l e s .

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L ' a m p l i t u d e d e l ' o s c i l l a t i o n e s t d o u b l e d e c e l l e d e c h a c u n e des
d e u x h o u l e s q u i s e s u p e r p o s e n t ; il en r é s u l t e q u e , p o u r u n e m ê m e
l o n g u e u r 2L d e l ' o n d e , l a h a u t e u r d e s v a g u e s d u c l a p o t i s est d o u b l e
de celle d e la h o u l e q u i lui a d o n n é n a i s s a n c e .
L a s u r f a c e l i b r e , d a n s le c l a p o t i s , v a r i e de f o r m e à c h a q u e i n s .
t a n t , m a i s l e s s a i l l i e s et l e s c r e u x r e s t e n t t o u j o u r s s u r les mêmes
verticales, les s a i l l i e s y a l t e r n a n t a v e c les c r e u x de façon q u e les
o n d e s s ' é l è v e n t et s ' a b a i s s e n t s u r p l a c e sans p r é s e n t e r l ' a p p a r e n c e
d'un m o u v e m e n t de p r o p a g a t i o n ; toutes les molécules repassent
s i m u l t a n é m e n t et à i n t e r v a l l e s é g a u x p a r l e u r s p o s i t i o n s d'équi-
l i b r e . A m i - d i s t a n c e d e s v e r t i c a l e s o ù s e p r o d u i s e n t l e s s a i l l i e s et
les creux, il y a un point où les m o l é c u l e s n ' é p r o u v e n t que des
déplacements h o r i z o n t a u x , c ' e s t - à - d i r e q u e l a s u r f a c e l i b r e y reste
c o n s t a m m e n t en c o ï n c i d e n c e a v e c celle d ' é q u i l i b r e .
T o u s ces résultats p o u r r a i e n t se d é d u i r e facilement des formules
d o n n é e s a u p a r a g r a p h e p r é c é d e n t et r e l a t i v e s à l a h o u l e : i l suffi-
rait d'additionner les ordonnées de d e u x h o u l e s a y a n t m ê m e ampli-
t u d e et d e s c é l é r i t é s é g a l e s et d e s i g n e s c o n t r a i r e s . On donnera
p l u s l o i n u n e x e m p l e de c e c a l c u l p o u r l e c a s o ù l a s u r f a c e l i b r e est
une sinusoïde.
L e c l a p o t i s est l e m o u v e m e n t périodique naturel des liquides
contenus dans d e s e s p a c e s f e r m é s , d e m ê m e q u e l a h o u l e est le
m o u v e m e n t naturel des m a s s e s l i q u i d e s indéfinies. E t , les mouve-
ments secondaires s'éteignant, c o m m e n o u s l ' a v o n s dit, bien plus
vite q u e les autres sous l'influence des frottements, les mouve-
ments divers donnent naissance, après un certain temps, dans un
espace fermé, à un clapotis dont la d e m i - l o n g u e u r d ' o n d e L est
é g a l e à l a l a r g e u r d e cet e s p a c e .
L a relation fondamentale

*L = grT»

é t a b l i e p o u r l a h o u l e , s u b s i s t e é v i d e m m e n t p o u r l e c l a p o l i s q u i se
p r o d u i t dans u n e eau d ' u n e p r o f o n d e u r infinie. M a i s l o r s q u ' i l s'agit
d ' u n e p r o f o n d e u r finie H , c'est l a f o r m u l e d e L a g r a n g e :

que l'on doit a p p l i q u e r .

3 3 1 . Seiches des grands lacs. —Un d e s e x e m p l e s les


p l u s r e m a r q u a b l e s et l e s m i e u x é t u d i é s des g r a n d e s ondes clapo-
t e u s e s est l e p h é n o m è n e c o n n u s o u s le n o m de Seiches des lacs.

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S 4- — CLAPOTIS 467

L e s s e i c h e s de p l u s i e u r s l a c s s u i s s e s , et en p a r t i c u l i e r c e l l e s d u l a c
L é m a n , ont été d é c r i t e s d ' u n e m a n i è r e t r è s p r é c i s e et t r è s d é t a i l l é e
par M , F o r e l , p r o f e s s e u r à l ' A c a d é m i e d e Lausanne, à qui nous
e m p r u n t o n s t o u t ce q u i s u i t .
Nulle part l e s o s c i l l a t i o n s d u l a c , d é s i g n é e s s o u s le n o m de sei-
ches, ne s o n t p l u s f o r t e s q u ' à G e n è v e , où e l l e s ont atteint parfois
une a m p l i t u d e v e r t i c a l e d'un mètre, un mètre et d e m i et même
deux m è t r e s . On c o n s t a t e s u r le lac L é m a n d e u x sortes d'oscilla-
tions, l e s u n e s l o n g i t u d i n a l e s , l e s a u t r e s t r a n s v e r s a l e s ; l a p é r i o d e
des p r e m i è r e s est d e 72 m i n u t e s , c e l l e d e s S e c o n d e s d e 10 m i n u t e s ;
l ' a m p l i t u d e de c e s d e r n i è r e s n'a j a m a i s d é p a s s é 12 c e n t i m è t r e s . C e s
durées s ' a c c o r d e n t p a r f a i t e m e n t a v e c la f o r m u l e d e L a g r a n g e , en
prenant p o u r L s o i t l a l o n g u e u r , s o i t l a l a r g e u r d u l a c et p o u r H s a
p r o f o n d e u r m o y e n n e , d ' e n v i r o n 200 mètres.
M. F o r e l i n d i q u e , c o m m e se rattachant a u m ê m e p h é n o m è n e , d e
magnifiques oscillations rhytmiques, très régulières, atteignant
45 c e n t i m è t r e s d'amplitude avec une durée d e 20 à 21 minutes,
observées p a r M . A i r y s u r l e s t r a c é s d u m a r é g r a p h e d e M a l t e en
1872 II d o n n e a u s s i l ' e x e m p l e de l ' E u r i p e , détroit qui sépare la
Béotie d e l ' î l e d e N é g r e p o n t , d a n s l e q u e l se p r o d u i s e n t des cou-
rants a s s e z i n t e n s e s p o u r m e t t r e e n m o u v e m e n t d e s r o u e s d e mou-
lins, m a i s présentant cette particularité de c h a n g e r de direction
p l u s i e u r s f o i s p a r j o u r . O r d i n a i r e m e n t , ce c h a n g e m e n t d e d i r e c t i o n
h m
se p r o d u i t q u a t r e f o i s p a r j o u r l u n a i r e d e 24 5o et c o r r e s p o n d à
la m a r é e o r d i n a i r e , m a i s q u e l q u e f o i s l e s c h a n g e m e n t s s o n t beau-
coup p l u s f r é q u e n t s et se p r o d u i s e n t 12 à i4 fois p a r j o u r , soit
après u n e d u r é e d e 100 à i3o m i n u t e s . D ' a p r è s M . F o r e l , ces cou-
rants s o n t d u s , a l o r s , à un mouvement d'oscillation des eaux du
canal d ' A t a l a n t e , a n a l o g u e à c e l u i q u i a été c o n s t a t é d a n s l e lac
Léman, c'est-à-dire à un grand clapotis L e canal d'Atalante, qui
s'étend au n o r d - o u e s t d e l ' E u r i p e , f o r m e u n b a s s i n p r e s q u e abso-
lument f e r m é , d ' u n e l o n g u e u r d e 115 k i l o m è t r e s , et d o n t l a p r o f o n -
deur m o y e n n e est d e 100 à i5o mètres.

M. F o r e l cite e n c o r e les s e i c h e s o b s e r v é e s s u r le lac G e o r g e , en


A u s t r a l i e , p a r M . H . C . R u s s e l l . L a l o n g u e u r d e ce l a c est d e 29 k i l o -
mètres, s a p r o f o n d e u r m o y e n n e d e 5 m . 5o e n v i r o n et l a d u r é e des
o s c i l l a t i o n s d e i3i m i n u t e s . C e s c h i f f r e s , c o m m e l e s p r é c é d e n t s , s o n t
d'accord a v e c l a f o r m u l e d e L a g r a n g e .

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COLONNES LIQUIDES OSCILLANTES

2 3 2 . O s c i l l a t i o n s d e l ' e a u d a n s l e s t u b e s . — Indépen-
d a m m e n t des m o u v e m e n t s oscillatoires de m a s s e , c o m m e ceux que
nous venons d'étudier, les oscillations d a n s les tubes ou tuyaux
présentent un g r a n d n o m b r e de p a r t i c u l a r i t é s intéressantes d o n t il
peut être utile de s i g n a l e r les p r i n c i p a l e s . L ' é t u d e de ces oscillations
a été f a i t e , s u r t o u t e x p é r i m e n t a l e m e n t , p a r M . d e C a l i g n y , et l'on
t r o u v e r a d a n s l e s d e u x v o l u m e s d e s o n Hydraulique de très nom-
b r e u s e s e x p é r i e n c e s d a n s l e s q u e l l e s l a f o r c e v i v e d u l i q u i d e en m o u -
v e m e n t est t r a n s f o r m é e d e l a m a n i è r e l a p l u s i n g é n i e u s e , p o u r p r o -
d u i r e d e s effets v a r i é s .
L a p r e m i è r e , l a p l u s s i m p l e et on p o u r r a i t d i r e l ' e x p é r i e n c e f o n -
damentale c o n s i s t e en c e c i . S i d a n s u n t u b e en U ( f i g . 108) placé
comme un s i p h o n r e n v e r s é , l'on a,
d a n s l ' u n e d e s d e u x b r a n c h e s , de l'eau
A
à un niveau A supérieur à celui B
¡M a u q u e l elle est m a i n t e n u e dans la
s e c o n d e et si o n a b a n d o n n e le l i q u i d e
A |B à. l u i - m ê m e , l e n i v e a u A s'ahaissera
et le n i v e a u B s e r e l è v e r a , m a i s ni
l'un ni l'autre ne s'arrêteront lorsqu'ils
auront atteint le niveau d'équilibre
D
Fig. 108. MN. En vertu de la vitesse acquise
a l o r s p a r l e l i q u i d e , l e m o u v e m e n t s e c o n t i n u e r a , e t s i l e s frottements
s o n t n é g l i g e a b l e s , le ni v e a u B r e m o n t e r a e n B ' et le n i v e a u A s ' a b a i s -
s e r a en A ' , à d e s d i s t a n c e s d u n i v e a u M N é g a l e s m a i s d e s e n s con-
traire à celles où ils se t r o u v a i e n t a u c o m m e n c e m e n t d u m o u v e -
ment. P u i s le m o u v e m e n t i n v e r s e s e p r o d u i r a , et a i n s i d e s u i t e .
Les frottements s e u l s e m p ê c h e n t cet effet d e s e p r o d u i r e i n d é f i n i -
m e n t et d i m i n u e n t c h a q u e f o i s l ' a m p l i t u d e d e l ' o s c i l l a t i o n .
B i e n n ' e s t p l u s s i m p l e q u e l ' e x p l i c a t i o n t h é o r i q u e d e ce fait et le
calcul de la durée théorique de l'oscillation S o i t 2/1 l a d é n i v e l l a t i o n
primitive, IX cette d é n i v e l l a t i o n à u n e é p o q u e t q u e l c o n q u e , « la
section transversale du tube s u p p o s é e constante et L l a l o n g u e u r
A C D B de la colonne oscillante ; la force accélératrice à l'époque t
c o n s i d é r é e s e r a en v a l e u r a b s o l u e I1M. 2 a ; . S i l ' o n c o m p t e les œ p o s i -

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tifs, à p a r t i r d u n i v e a u M N v e r s l e b a s , d a n s la b r a n c h e A A ' , de
m a n i è r e q u ' à l ' o r i g i n e d u m o u v e m e n t l ' o n a i t . r = — h, l a f o r c e a c c é -
lératrice s e r a p o s i t i v e l o r s q u e x sera négatif et i n v e r s e m e n t ; on
devra d o n c , p o u r mettre eu é v i d e n c e s o n s i g n e r é e l , l'affecter du
n

s i g n e — . A l o r s , t o u t e l a m a s s e — w L é t a n t a n i m é e de l a m ê m e a c c é -

cCx

lération — , o n a u r a p o u r l ' é q u a t i o n d u m o u v e m e n t ,

2X n= D X
2

" — IIw. - u L -— ,

G DT>
ou b i e n , en s u p p r i m a n t l e f a c t e u r c o m m u n n u :

DÏX IG
= ,X
DF ~Y, ''
dont l ' i n t é g r a l e , p a r t i c u l a r i s é e p o u r exprimer qu'à l'époque t = o
la vitesse est n u l l e et x = — h, est :

— — h cos t.
x
C'est b i e n l ' é q u a t i o n d ' u n m o u v e m e n t o s c i l l a t o i r e p e n d u l a i r e dont
la p é r i o d e , o u l e t e m p s q u i s ' é c o u l e e n t r e les instants où le n i v e a u
parti de A r e v i e n t à s a p o s i t i o n p r i m i t i v e , e s t :

r
217
2 » a
ff
cette p é r i o d e d é p e n d d e L et n u l l e m e n t do l a d é n i v e l l a t i o n p r i m i -
tive 2h.
Un résultat a n a l o g u e s ' o b t i e n d r a i t si l e t u b e C D (fjg. 109), qui

Fig. 109.

met en c o m m u n i c a t i o n les d e u x tubes v e r t i c a u x , était d'un dia-


mètre différent de c e u x ci. L a d u r é e de l'oscillation s e r a i t seule
modifiée.

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S i n o u s a p p e l o n s a l o r s n l ' a i r e d e l a s e c t i o n h o r i z o n t a l e d e cha-
cun des b a s s i n s verticaux, H la hauteur du n i v e a u d'équilibre MN
a u - d e s s u s d u t u b e C D , L et « l a l o n g u e u r et l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e
d e ce t u b e , V l a v i t e s s e h u n instant q u e l c o n q u e d a n s les bassins
verticaux, a la vitesse au même instant dans le tube horizontal,
a
nous aurons u = - V .
TU

A p p l i q u o n s le théorème des forces v i v e s à u n d é p l a c e m e n t infi-


n i m e n t petit DX d u n i v e a u d a n s l e s d e u x b a s s i n s , p e n d a n t lequel
la force motrice égale alors à HH.2X a p r o d u i t u n t r a v a i l nn.2XDX,
a u q u e l c o r r e s p o n d un a c c r o i s s e m e n t de force v i v e é g a l , d'une part, à
- a f l l l . V t / V et d ' a u t r e p a r t à - wudu. R e m a r q u o n s d ' a i l l e u r s que
G G
si x et dx s o n t d e m ô m e s i g n e , V et dW s o n t d e s i g n e s c o n t r a i r e s ,
ou inversement. N o u s écrirons donc l'équation :

— MI2XDX = - 11.2IIVdV - F 5 uLudu.


9 9

M e t t o n s p o u r a et du l e u r s v a l e u r s en V et dV, il v i e n d r a :

1 (H + YdV + xdx = o.
G\ 2 <•>/

D ' o ù , en i n t é g r a n t et r e m a r q u a n t q u e V = o p o u r X = H:
L t 2
H ^ _ A v*_ft — x"
2 10/ 2Ç 2

La môme équation, différentiée par rapport à l, donne, puis-


, r dx
que V -
dt

G\ 2 «/ DI'
en p o s a n t p o u r a b r é g e r

elle d e v i e n t :
D'X O
•— = — -X,
DT' X

i d e n t i q u e à c e l l e q u e n o u s a v o n s t r o u v é e p l u s h a u t , s a u f q u e la lon-
L
g u e u r - est r e m p l a c é e p a r L a durée de l ' o s c i l l a t i o n totale sera

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H L n
T = * /^ = - V +
2 v
V 9 Vg 2 j w

Cela s u p p o s e t o u j o u r s q u e l'on n é g l i g e les frottements et a u s s i


que les v i t e s s e s d e t o u s l e s p o i n t s , d a n s l e s b a s s i n s A A ' et B B ' s o n t ,
à une é p o q u e d o n n é e , é g a l e s e n t r e e l l e s .
Bien q u e cette h y p o t h è s e s o i t a s s e z é l o i g n é e d e l a r é a l i t é , e l l e
dorme c e p e n d a n t d e s r é s u l t a t s d ' u n e a p p r o x i m a t i o n suffisante.

333. Colonnes liquides oscillantes p o u r l e remplis-


nage o u l a v i d a n g e d e s s a s d e s é c l u s e s . — L ' e m p l o i d e
colonnes l i q u i d e s o s c i l l a n t e s , a n a l o g u e s à c e l l e s q u i v i e n n e n t d ' ê t r e
étudiées, a é t é p r o p o s é e p o u r é c o n o m i s e r l'eau c o n s o m m é e dans
les é c l u s e s d e n a v i g a t i o n p o u r l e p a s s a g e d e s b a t e a u x . S i l e s d e u x
bassins v e r t i c a u x , A A ' , B B ' d e l a figure précédente représentent
deux s a s d ' é c l u s e a c c o l é s o u b i e n u n s a s et u n b a s s i n d ' é p a r g n e d e
môme section h o r i z o n t a l e , l e m o u v e m e n t a l t e r n a t i f f e r a p a s s e r l ' e a u
du s a s d a n s le b a s s i n o u i n v e r s e m e n t , et i l s u f f i r a d ' a r r ê t e r c e
mouvement après la première demi-oscillation pour économiser
entièrement t o u t e l ' e a u d e s é c l u s é e s . M a i s c e l a s u p p o s e r a i t q u e l e s
frottements s o n t n é g l i g e a b l e s et q u e l a f o r c e v i v e de l'eau q u i
descend est u t i l i s é e t o u t e n t i è r e p o u r r e m p l i r l e b a s s i n o ù l e n i v e a u
s'élève. Il n ' e n e s t p a s a i n s i et o n p e u t s e r e n d r e c o m p t e f a c i l e m e n t
que les pertes d e f o r c e v i v e s u s c e p t i b l e s d ' ê t r e é v a l u é e s n e s o n t p a s
1
négligeables, sans c o m p t e r celles dont l'évaluation est i m p o s s i b l e .

Les pertes d e c h a r g e s e c o m p o s e n t d ' a b o r d d e c e l l e q u i e s t d u e à


l'entrée d e l ' e a u d a n s l e c o n d u i t C D , é g a l e , d ' a p r è s c e q u i a été d i t

plus h a u t ( n ° 44)> à - — ; p u i s d e c e l l e q u i p r o v i e n t d e l ' é p a n o u i s -

2 20
sement d a n s l e s e c o n d bassin de l a veine liquide sortant de C D ,

égale à — ; et e n f i n d u frottement d a n s ce c o n d u i t C D . S i l'on

appelle x s o n p é r i m è t r e m o u i l l é et bi le c o e f f i c i e n t r e l a t i f à l a n a t u r e

de ses p a r o i s , c e f r o t t e m e n t s e r a e x p r i m é p a r C - et l a p e r t e d e

c h a r g e t o t a l e , s i o n l a d é s i g n e p a r Ç, s e r a a i n s i :
2
2 g n w
\4s « /

i . Cette q u e s t i o n a été t r a i t é e d ' a b o r d p a r M . d e L a g r e n é , d a n s s o n Cours


de navigation intérieure, l o m e III, pages i 3 5 e t s u i v a n t e s ; p u i s p a r M . F l a -
mant, dans les Annales des ponts et chaussées f' 1 8 8 1 , t e r s e m e s t r e , page 8 i ) .

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o u b i e n , en e x p r i m a n t u en f o n c t i o n d e V et a p p e l a n t k, p o u r a b r é -
ger, le coefficient constant :

C = ^ ( ? + . L y £ 6 l ) = ^ .

Cette perte de c h a r g e c o r r e s p o n d r a d o n c à u n t r a v a i l n é g a t i f imÇdx,


pour u n d é p l a c e m e n t dx d e l a s u r f a c e l i b r e d e s e c t i o n n , et si n o u s
a j o u t o n s ce t e r m e à l ' é q u a t i o n d u m o u v e m e n t é c r i t e d a n s le n u m é r o
précédent, elle d e v i e n d r a :

— N2XDX — nnçdo; — - n. 2HVc?V + - uLudu.


G A

o u b i e n , en d i v i s a n t p a r n f ï et m e t t a n t p o u r Ç s a v a l e u r c i - d e s s u s :

I/H + V d V + xdx-i-k- dx=o,


2 \ 2 m/ 2Q
ou e n c o r e , eu égard à la signification de ce que nous avons
appelé \ :
a
VrfV v
\ + xdx + k — dx = o .
g *9
2
v
Si l'on fait y = — , cette é q u a t i o n p r e n d l a f o r m e s i m p l e :

1 — + a: + ku = o ; y
dx^

et s o n i n t é g r a l e g é n é r a l e , en a p p e l a n t e u n e c o n s t a n t e , est :

» - - , - ï + * - î - -

E t si l'on d é t e r m i n e , l a c o n s t a n t e de m a n i è r e que p o u r x — — h la
v i t e s s e V s o i t n u l l e , o u y — o , on t r o u v e r a , e n d é f i n i t i v e :

* 5 = ï — ( } + * ) ·
dx
On p o u r r a i t , e n r e m p l a ç a n t V p a r — , t r o u v e r l a loi d u m o u v e -
m e n t , o u e x p r i m e r x en f o n c t i o n d u t e m p s , m a i s c e l a ne présente
qu'un m é d i o c r e intérêt. Ce q u i i m p o r t e d a v a n t a g e , c'est de s a v o i r
de c o m b i e n les r é s i s t a n c e s p a s s i v e s q u e l'on a é v a l u é e s diminueront

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l ' a m p l i t u d e d e l a p r e m i è r e o s c i l l a t i o n . O r , à l a tin d e cette p r e m i è r e
oscillation, l a v i t e s s e V s ' a n n u l e , il faut donc, pour trouver la
hauteur à l a q u e l l e s ' a b a i s s e r a l e n i v e a u A , o u s ' é l è v e r a le n i v e a u B
par r a p p o r t a u n i v e a u d ' é q u i l i b r e , c h e r c h e r la v a l e u r de x pour
laquelle V s ' a n n u l e , ou bien résoudre l'équation :

qui peut s ' é c r i r e :

l - f k h = Q. — kx) e tfx+W

En appliquant cette équation à u n e x e m p l e d o n n é p a r M . de


L a g r e n é et p o u r l e q u e l o n a v a i t :

m m m
n=i8i i,22 , L = ioo ,oo , H = 3 ,3o
m c m
*>= 6 i,8g , x= io ,7i , h — i™,20

m
j ' a i t r o u v é p o u r x' l a v a l e u r x' = o , 7 6 , s o i t h — x' ~ o,44- L'am-
ra a u
plitude d e l ' o s c i l l a t i o n s e r a i t d o n c d i m i n u é e d e o ,44 moins, car
bien des c a u s e s d e p e r t e d e f o r c e v i v e r e s t e n t , q u i n ' o n t p a s été c o m -
prises d a n s l ' é v a l u a t i o n précédente. On devrait donc compter sur
une r é d u c t i o n d ' e n v i r o n d e u x c i n q u i è m e s , et l ' o n n'économiserait,
en r é a l i t é , q u e l e s t r o i s c i n q u i è m e s d u v o l u m e d e l ' é c l u s é e a u l i e u
de la t o t a l i t é .
En faisant v a r i e r l a l o n g u e u r L de l'aqueduc de c o m m u n i c a t i o n ,
l'aire w de s a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e et s o n p é r i m è t r e m o u i l l é y_, l ' o n
reconnaît f a c i l e m e n t que les pertes de force vive seront d'autant
m o i n d r e s , et p a r s u i t e l'économie réalisée d'autant plus grande,
que la l o n g u e u r L sera plus g r a n d e , q u e la s e c t i o n « s e r a plus
g r a n d e et q u e le p é r i m è t r e m o u i l l é y, s e r a p l u s p e t i t . L e s a q u e d u c s
à o s c i l l a t i o n s d o i v e n t d o n c être a u t a n t q u e p o s s i b l e l o n g s et d e s e c -
tion t r a n s v e r s a l e c i r c u l a i r e t r è s g r a n d e . I l y a, d ' a u t r e p a r t , utilité
évidente à en é v a s e r l e s e x t r é m i t é s d e m a n i è r e à d i m i n u e r les p e r t e s
de c h a r g e à l ' e n t r é e , et il est p r é f é r a b l e d e n ' a v o i r q u ' u n s e u l a c q u e -
duc p l u t ô t q u e d e u x ou p l u s i e u r s présentant e n s e m b l e la même
section t r a n s v e r s a l e .

2 3 4 . A p p a r e i l s « l e M. d e C a l i g n y . — C'est s u r des prin-


cipes a n a l o g u e s q u e s o n t é t a b l i s l e s a p p a r e i l s p r o p o s é s p a r M . d e
C a l i g n y p o u r le r e m p l i s s a g e et l a v i d a n g e d e s s a s d e n a v i g a t i o n et
qui ont été e x p é r i m e n t é s p r i n c i p a l e m e n t à l ' é c l u s e d e l ' A u b o i s , s u r
le canal l a t é r a l à l a L o i r e . C e s a p p a r e i l s ont p o u r b u t , en v u e d ' é c o -

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n o m i s e r l ' e a u : i ° d e f a i r e r e m o n t e r d a n s l e b i e f d ' a m o n t u n e par-
tie d e s e a u x d u s a s q u i s e v i d e ; 2 ° d e f a i r e e n t r e r , d a n s le s a s q u i
se r e m p l i t , une certaine quantité d'eau p r o v e n a n t du bief d'aval. Je
n e p u i s i c i q u e m e n t i o n n e r t r è s s o m m a i r e m e n t c e s a p p a r e i l s et ren-
v o y e r a u s e c o n d v o l u m e d e l'Hydraulique d e M . d e C a l i g n y , pour
le d é t a i l d e s t r è s n o m b r e u s e s e x p é r i e n c e s a u x q u e l l e s i l s ont donné
l i e u , l e s d i v e r s e s d i s p o s i t i o n s p r o p o s é e s p a r l ' a u t e u r , etc.
V o i c i en q u o i i l s c o n s i s t e n t :
Soit (fig 110) AA'BB' le s a s d e l ' é c l u s e , A A ' le n i v e a u du bief
d ' a m o n t , B B ' celui du bief d ' a v a l . U n a q u e d u c dit d'aspiration C D E ,
le p l u s long- p o s s i b l e , v i e n t d é b o u c h e r d a n s le s a s , g é n é r a l e m e n t
d a n s l ' e n c l a v e d e s p o r t e s d ' a v a l , en C . A s o n a u t r e e x t r é m i t é , en D
et en E . l ' a q u e d u c p r é s e n t e à s a p a r t i e s u p é r i e u r e d e u x o r i f i c e s cir-
culaires s u r le p o u r t o u r desquels s'appuient d e u x tubes verticaux
F F ' et G G ' . L e p r e m i e r F F ' , d i t t u b e d ' a m o n t , e s t p l a c é d a n s u n r é s e r -
v o i r c o m m u n i q u a n t l i b r e m e n t a v e c le b i e f d ' a m o n t et s o n e x t r é m i t é
s u p é r i e u r e F est d e q u e l q u e s c e n t i m è t r e s s e u l e m e n t a u - d e s s u s du
n i v e a u d e ce b i e f . L ' a u t r e t u b e G G " , d i t t u b e d ' a v a l , est d e m ê m e
d a n s un r é s e r v o i r c o m m u n i q u a n t l i b r e m e n t a v e c l e b i e f d ' a v a l au
m o y e n d ' u n f o s s é l e p l u s l a r g e p o s s i b l e , et s o n e x t r é m i t é s u p é r i e u r e
G' s'élève b e a u c o u p a u - d e s s u s de celle F ' d u p r e m i e r .
S u p p o s o n s q u e , l e s a s é t a n t p l e i n j u s q u ' a u n i v e a u A A ' , il s ' a g i s s e
de le v i d e r . On s o u l è v e le t u b e G G . l'eau sort p a r l'orifice E dans
le bief inférieur, et la colonne l i q u i d e contenue dans l'aqueduc
d ' a s p i r a t i o n C D E p r e n d u n e v i t e s s e c r o i s s a n t e . D è s q u e cette v i t e s s e
est d e v e n u e a s s e z g r a n d e , o n l a i s s e r e t o m b e r l e t u b e G G ' . L ' e a u con-
t i n u e s o n m o u v e m e n t en v e r t u d e l a v i t e s s e a c q u i s e et s ' é l è v e d a n s

r ;
g . 110

les d e u x tubes v e r t i c a u x G G ' F F ' ; e l l e d é p a s s e l e n i v e a u F ' de ce


d e r n i e r et se d é v e r s e d a n s le b i e f s u p é r i e u r . L a v i t e s s e d a n s l ' a q u e -
duc diminue p r o g r e s s i v e m e n t et finirait par s'annuler, mais on
r e c o m m e n c e l ' o p é r a t i o n en s o u l e v a n t u n e s e c o n d e f o i s le t u b e G G ;

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la vitesse a u g m e n t e d e n o u v e a u et a t t e i n t e n c o r e u n e g r a n d e u r suf-
fisante p o u r q u e , ce t u b e étant r e f e r m é , le niveau s'élève encore
dans l e s d e u x t u b e s a u - d e s s u s d u n i v e a u F ' , c e q u i c o r r e s p o n d
encore a u d é v e r s e m e n t d a n s l e b i e f d ' a m o n t d ' u n e c e r t a i n e q u a n t i t é
d'eau p r o v e n a n t d u s a s . E t a i n s i d e s u i t e . L e v o l u m e d ' e a u r e j e t é
dans le b i e f d ' a m o n t v a e n d i m i n u a n t à c h a q u e o s c i l l a t i o n , et l ' o n
arrête l ' o p é r a t i o n d è s q u ' e l l e n e d o n n e p l u s u n r é s u l t a t s u f f i s a n t ;
on a c h è v e a l o r s l a v i d a n g e d u s a s e n m a i n t e n a n t l e t u b e G G ' l e v é
j u s q u ' à l a fin.
Pour opérer le r e m p l i s s a g e d u s a s , on doit faire manœuvrer
alternativement l e s d e u x tubes. L e niveau d a n s le s a s étant e n
BD', on l è v e l e t u b e d ' a m o n t F F ' , l'eau d'amont passe p a r l'ouver-
ture D et s e r e n d d a n s le s a s en faisant a c q u é r i r à la colonne
liquide c o n t e n u e d a n s l ' a q u e d u c D C u n e v i t e s s e c r o i s s a n t e . D è s q u e
cette vitesse e s t d e v e n u e a s s e z g r a n d e , o n l a i s s e r e t o m b e r le tube
F F ' et on o u v r e le t u b e G G ' . L e m o u v e m e n t d e l ' e a u s e c o n t i n u a n t
dans l ' a q u e d u c D C e n v e r t u d e l a v i t e s s e a c q u i s e , il t e n d à s e p r o -
duire, en a r r i è r e , d a n s l a p a r t i e D E , u n v i d e et u n e a s p i r a t i o n q u i
appelle l ' e a u d u b i e f i n f é r i e u r p a r l ' o r i f i c e E . L o r s q u e l e m o u v e -
ment s'est a r r ê t é , o n a b a i s s e l e t u b e G G ' et o n r e l è v e l e t u b e F F ' ,
c'est-à-dire que l'on recommence l'opération qui a pour effet,
comme on voit, d ' e n t r a î n e r p a r l'ouverture E , dans l'aqueduc
E D C et p a r s u i t e d a n s l e s a s , u n c e r t a i n v o l u m e d ' e a u p r o v e n a n t d u
bief d ' a v a l .

D'après des e x p é r i e n c e s très précises faites p a r M V a l l è s , inspec-


teur g é n é r a l d e s p o n t s et c h a u s s é e s , et d o n t i l a été r e n d u c o m p t e à
l ' A c a d é m i e d e s s c i e n c e s l e 18 j a n v i e r 186g, l e r e n d e m e n t do c e t
appareil a u r a i t été d e o,4i2 p e n d a n t l e r e m p l i s s a g e et d e 0 , 3 8 6
pendant l a v i d a n g e , s o i t e n t o t a l i t é d e 0,798. C e l a v e u t d i r e q u e s i
l'appareil n ' a v a i t p a s e x i s t é , l e r e m p l i s s a g e d e l ' é c l u s e a u r a i t e x i g é
un v o l u m e V p r i s a u b i e f d ' a m o n t , v o l u m e q u e la v i d a n g e du sas
aurait e n s u i t e d é v e r s é d a n s le b i e f d ' a v a l . A v e c l ' a p p a r e i l , le r e m -
plissage d e l ' é c l u s e a été f a i t a u m o y e n d e o,4i2 V p r i s a u b i e f
d'aval et p a r c o n s é q u e n t de o,588 V provenant du bief d'amont.
Puis, la v i d a n g e d u v o l u m e V a r e n v o y é d a n s l e b i e f d ' a m o n t
o,386 V et a l a i s s é écouler dans l e b i e f d ' a v a l o,6i4 V . L e b i e f
d'amont n'a donc fourni, en définitive, q u e ( o , 5 8 8 — o , 3 8 6 ) V —
0,202 V , et l e b i e f d ' a v a l n ' a r e ç u d e m ê m e q u e (o,6i4—0,412) V =
0,202 V . L a d é p e n s e d ' e a u se trouve donc réduite a u c i n q u i è m e
environ d e ce q u ' e l l e a u r a i t été s a n s l ' a p p a r e i l .
Les m a n œ u v r e s d e s t u b e s p e u v e n t être r e n d u e s a u t o m a t i q u e s , o n
peut m ê m e n ' a v o i r q u ' u n s e u l t u b e m o b i l e , e t c . L ' é t u d e a n a l y t i q u e

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d e s o s c i l l a t i o n s d o n t il v i e n t d ' ê t r e p a r l é c o n d u i r a i t à d e s é q u a t i o n s
extrêmement c o m p l i q u é e s , d e s q u e l l e s il s e r a i t s a n s d o u t e difficile
d e t i r e r d e s c o n c l u s i o n s p r a t i q u e s i n t é r e s s a n t e s . L a q u e s t i o n a, au
c o n t r a i r e , été t r a i t é e e x p é r i m e n t a l e m e n t d e l a m a n i è r e l a p l u s com-
p l è t e et o n p e u t l a c o n s i d é r e r c o m m e t r è s s u f f i s a m m e n t élucidée
p o u r les applications q u e l'on v o u d r a i t f a i r e d e s a p p a r e i l s dont il
s'agit. Il convient d'ajouter q u e , m o y e n n a n t l'adoption d'un diamè-
t r e s u f f i s a n t p o u r l ' a q u e d u c et l e s t u b e s , l a d u r é e d e l a manœuvre
p e u t être r é d u i t e d e m a n i è r e à d é p a s s e r très peu celle q u e l'on aurait
à faire par les procédés o r d i n a i r e s .

6
I

MARÉES

2 3 5 . M a r é e s de la m e r — C ' e s t N e w t o n q u i , le p r e m i e r ,
attribua le p h é n o m è n e des marées à l'attraction l u n i - s o l a i r e et
e s s a y a d'en d o n n e r une e x p l i c a t i o n . L a p l a c e reprit l a question et
montra d'abord que, sous l'influence de forces qui reprennent
périodiquement les m ê m e s v a l e u r s , le m o u v e m e n t des molécules
l i q u i d e s et c e l u i d u n i v e a u d o i v e n t ê t r e p é r i o d i q u e s et d ' u n e p é r i o d e
é g a l e à c e l l e d e s f o r c e s . T o u t e f o i s l a t h é o r i e d e L a p l a c e était encore
i n c o m p l è t e et ne r e n d a i t p a s s u f f i s a m m e n t c o m p t e d e s faits o b s e r
v é s . P l u s i e u r s t e n t a t i v e s o n t été f a i t e s p o u r l a p e r f e c t i o n n e r .
M. Hatt, ingénieur hydrographe, a remarqué que l e s forces
a t t r a c t i v e s d e s a s t r e s q u i a g i s s e n t en u n p o i n t d e l a t e r r e ont s u r t o u t
p o u r effet d e m o d i f i e r l a d i r e c t i o n d e l a v e r t i c a l e en ce p o i n t et c'est
cette m o d i f i c a t i o n , b i e n p l u s q u e c e l l e d e l a v a l e u r m ê m e d e l a g r a -
v i t é q u i a p o u r c o n s é q u e n c e l a p r o d u c t i o n d e l a m a r é e . L e s forces
d o n t il s ' a g i t s o n t : l e s u n e s c o n s t a n t e s o u l e n t e m e n t v a r i a b l e s , les
autres p é r i o d i q u e s à période d i u r n e ou à période s e m i - d i u r n e . Dès
lors, l ' e x p r e s s i o n de l a h a u t e u r y du n i v e a u de la m e r au dessus
d u n i v e a u d ' é q u i l i b r e e n u n p o i n t d o n n é d o i t c o m p r e n d r e t r o i s ter-
m e s : u n c o n s t a n t o u l e n t e m e n t v a r i a b l e et l e s d e u x a u t r e s p é r i o d i -
q u e s , d e m ê m e s p é r i o d e s q u e l e s f o r c e s . A l ' a i d e d ' h y p o t h è s e s et de

i. T o u t ce, p a r a g r a p h e e s t extrait presque textuellement du Cours de tra-


vaux maritimes professé à l'Ecole nationale d e s p o n t s et c h a u s s é e s p a r M. le
baron Quinette de R o c h e m o n t , inspecteur général, et publié (lithographie)
e n i896.

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r a i s o n n e m e n t s d o n t je m e b o r n e à f a i r e c o n n a î t r e le r é s u l t a t , M. H a t t
établit l a f o r m u l e s u i v a n t e q u i d o n n e cette d é n i v e l l a t i o n y s o u s
l'action d ' u n a s t r e d o n t S e s t l a d i s t a n c e p o l a i r e , H l ' a n g l e horaire
et A la d i s t a n c e a u c e n t r e d e l a t e r r e :

y = A -\- 0 sin S cos à eos — a^j A¡- sin' S cos2 —

A est u n e q u a n t i t é
0 t r è s p e t i t e v a r i a n t l e n t e m e n t en f o n c t i o n d e l a
déclinaison de l ' a s t r e ; Ai, A,, «j et w, s o n t d e s c o n s t a n t e s .
Si un a u t r e a s t r e a g i t en m ê m e t e m p s s u r le m ê m e p o i n t , il y
produira u n e n o u v e l l e d é n i v e l l a t i o n y' dont l'expression sera la
même, avec des lettres a c c e n t u é e s a p p l i c a b l e s a u nouvel astre, et
qui s ' a j o u t e r a a l g é b r i q u e m e n t à l a p r é c é d e n t e .
En y remplaçant les lettres p a r les v a l e u r s n u m é r i q u e s qui con-
viennent a l a l u n e et a u soleil, la f o r m u l e s ' a p p l i q u e à un point
situé à la s u r f a c e d e s m e r s o u s u r u n e côte b a i g n é e p a r l ' O c é a n . E l l e
ne r e p r é s e n t e q u ' i m p a r f a i t e m e n t le p h é n o m è n e d e l a m a r é e en u n
point où c e l l e - c i n ' a r r i v e q u ' a p r è s a v o i r p a r c o u r u , s o u s f o r m e d ' o n d e
dérivée, u n e s p a c e p e u p r o f o n d .
S u r l e s côtes d e F r a n c e , l ' o n d e d i u r n e est f a i b l e , e l l e est b e a u c o u p
plus s e n s i b l e d a n s l e b a s s i n d e l ' O c é a n P a c i f i q u e ; d a n s l e g o l f e d u
Toukin, elle subsiste seule, l ' o n d e s e m i - d i u r n e étant p r o b a b l e m e n t
m a s q u é e p a r u n e i n t e r f é r e n c e . En g é n é r a l l ' o n d e d i u r n e n e s e m a n i -
feste q u e p a r l e s d i f f é r e n c e s p l u s o u m o i n s g r a n d e s q u e présentent
les h e u r e s et l e s h a u t e u r s d e d e u x p l e i n e s m e r s c o n s é c u t i v e s . Q u e l -
quefois, l ' i n é g a l i t é affecte l e niveau de^la b a s s e m e r p l u s q u e c e l u i
de la h a u t e m e r ; c ' e s t a i n s i q u ' à S i n g a p o r e , i l y a d e s d i f f é r e n c e s
atteignant i m . 8 3 e n t r e l e s n i v e a u x d e d e u x b a s s e s m e r s c o n s é c u -
tives.
S u r les c ô t e s d ' E u r o p e , à c a u s e d e l a f a i b l e s s e d e l ' o n d e diurne,
il suffit d ' é t u d i e r l ' o n d e s e m i - d i u r n e d o n t l a m a r é e d é p e n d p r e s q u e
exclusivement. A l o r s la f o r m u l e d o n n a n t l a d é n i v e l l a t i o n en un
point se r é d u i r a à

A .
8 A'j
3
y = — s i n ' <? c o s 2 ( I I — « , ) -f- — s i n S' c o s 2 ( H ' — K ) 2

ou b i e n , en d é s i g n a n t s i m p l e m e n t p a r A et A ' l e s c o e f i c i e n t s l e n t e -
2
A A',
s 2
ment v a r i a b l e s — s i n S et — s i n J' :

y — A c o s 2 ( H — «) Ar- A ' c o s 2 (H' — «')

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o u b i e n e n c o r e e n a p p e l a n t y l a d i f f é r e n c e d ' a s c e n s i o n d r o i t e de la
l u n e et d u s o l e i l ,

y = A COS 2 (H — a) -|- A ' COS 2 ( H - j - y — a ' ) .

On p e u t r é u n i r l e s d e u x t e r m e s e n un s e u l , c o r r e s p o n d a n t à l ' o n d e
l u n a i r e , en p o s a n t :

a
B = y / A -+- A " + 2 A A ' cos 2{f + « — «')

co q u i p e r m e t d e m e t t r e l ' e x p r e s s i o n d e y s o u s l a f o r m e :

y = B c o s 2 (H — (S)
o ù (3 est u n e c o n s t a n t e .
L ' a m p l i t u d e B de l'onde a p o u r m a x i m u m l a s o m m e A -\- A ' et
pour minimum la différence A — A ' d e s d e u x o n d e s l u n a i r e et
s o l a i r e . Cette d e r n i è r e é t a n t à p e u p r è s l e t i e r s d e l ' o n d e lunaire,
l'amplitude des m a r é e s de vives e a u x m o y e n n e s e s t à c e l l e des
mortes e a u x m o y e n n e s d a n s l e r a p p o r t d e 3 -f- î à 3 — 1 , o u de
2 à 1.
On a p r é t e n d u q u e l ' o n d e - m a r è e p r e n a i t n a i s s a n c e d a n s l e v a s t e
bassin de l'Océan Pacifique d'où elle se p r o p a g e a i t p a r dérivation
p a r l ' O c é a n A t l a n t i q u e p o u r v e n i r s u r l e s c ô t e s d ' E u r o p e . On a
m ê m e cité, à l ' a p p u i d e cette h y p o t h è s e l a c o n c o r d a n c e e n t r e la
célérité de la p r o p a g a t i o n de l a m a r é e entre le C a p de B o n n e - E s p é -
r a n c e et O u e s s a n t , et q u i e s t d e 1 7 6 m è t r e s p a r s e c o n d e et c e l l e q u e
l'on déduirait de l a f o r m u l e de L a g r a n g e :

(53) V = y / ^

en y m e t t a n t p o u r H l a p r o f o n d e u r m o y e n n e d e l ' O c é a n , s o i t 3 . i C o
m è t r e s e n v i r o n *. M a i s cette e x p l i c a t i o n n e t i e n t p a s c o m p t e de l a
production d e l a m a r é e d a n s l'Océan A t l a n t i q u e , d o n t le b a s s i n ,
p o u r ê t r e m o i n s g r a n d q u e c e l u i d u P a c i f i q u e , n ' e s t c e p e n d a n t pas
n é g l i g e a b l e . E l l e est d e p l u s c o n t r e d i t e p a r ce fait q u e , s u r l e s côtes
du B r é s i l , l a m a r é e s e p r o p a g e d u N o r d a u S u d .
P a r l'effet d e l ' a t t r a c t i o n des a s t r e s , les e a u x sont jetées alter-
n a t i v e m e n t s u r l e s r i v e s E s t et O u e s t d e l ' O c é a n ; ce m o u v e m e n t
peut ne d o n n e r l i e u , a u m i l i e u du bassin, q u ' à une faible oscilla-
t i o n v e r t i c a l e , m a i s i l e n est a u t r e m e n t s u r les côtes où le m o u v e -
m e n t h o r i z o n t a l est a r r ê t é et o ù l e s e a u x d o i v e n t s ' a c c u m u l e r et
peuvent s'élever à une hauteur considérable.

1. Etudes pratiques sur les marées fluviales et notamment sur le Mascaret,


par Goraoy, P a r i s 1881.

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Le m o u v e m e n t o n d u l a t o i r e une fois établi d a n s u n b a s s i n , les
ondes s u c c e s s i v e s s ' y p r o p a g e n t e n s u i v a n t a p p r o x i m a t i v e m e n t l e s
lois q u i o n t été d o n n é e s p l u s h a u t a u x s u j e t d e s o n d e s p é r i o d i q u e s .
On vient de v o i r q u e d a n s l ' A t l a n t i q u e . la c é l é r i t é et l a p r o f o n d e u r
m o y e n n e s ' a c c o r d a i e n t a s s e z b i e n a v e c l a f o r m u l e d e L a g r a n g e ; il
en est de m ê m e d a n s l a M a n c h e , o ù cette c é l é r i t é m o y e n n e , d ' O u e s -
sant à B o u l o g n e n ' e s t q u e d e 2 1 m è t r e s p a r s e c o n d e , ce q u i c o r r e s -
pond à u n e p r o f o n d e u r H m è t r e s p e u d i f f é r e n t e d e la m o y e n n e
donnée p a r l e s s o n d a g e s d e l a M a n c h e On doit c o n s i d é r e r ces
vérifications d e l a t h é o r i e sinon c o m m e absolument fortuites, au
moins comme dues principalement à ce que les bassins dans
lesquels o n l e s o b s e r v e p r é s e n t e n t d è s f o r m e s à p e u p r è s r é g u l i è r e s .
Xous v e r r o n s q u ' e l l e s ne se rencontrent p a s l o r s q u e la m a r é e se
propage d a n s des e s p a c e s de d i m e n s i o n s v a r i a b l e s .

2 ï t ( > . R e l a t i o n e n t r e la. h a n t e n r d e l a m a r é e e t l a
p r o f o n d e u r de l a m e r . — N o u s a v o n s vu plus haut q u e l'éner-
gie d ' u n e o n d e d ' o s c i l l a t i o n , p r o d u i t e d a n s u n e e a u d e p r o f o n d e u r
indéfinie, a v a i t p o u r e x p r e s s i o n .

Si donc, p a r suite d ' u n e c a u s e q u e l c o n q u e , l'une des d e u x q u a n -


tités V ou h, l a c é l é r i t é d e l a p r o p a g a t i o n o u l a h a u t e u r d e s v a g u e s ,
vient à v a r i e r , l ' a u t r e v a r i e r a e n r a i s o n i n v e r s e , s i l a c a u s e d o n t i l
s'agit n'est p a s a c c o m p a g n é e d ' u n e p e r t e s e n s i b l e d ' é n e r g i e . P o u r
l'onde-marée, on peut d i r e q u e l a c a u s e q u i la p r o d u i t (l'action
combinée d e l à l u n e et d u s o l e i l ) é t a n t l a m ê m e , l ' é n e r g i e c o m m u -
niquée à l ' o n d e est i n d é p e n d a n t e d e l a c é l é r i t é d e s a p r o p a g a t i o n ;
ou bien e n c o r e q u e s i cette o n d e , p a r s u i t e d e c i r c o n s t a n c e s l o c a l e s ,
arrive à se p r o p a g e r p l u s o u moins vite, sa hauteur diminuera ou
a u g m e n t e r a en r a i s o n i n v e r s e . D e l a r e l a t i o n :

VA = const.

qui e x p r i m e l a c o n s e r v a t i o n d e s o n é n e r g i e , l ' o n d é d u i t , en m e t t a n t
pour V s a v a l e u r en f o n c t i o n d e l a p r o f o n d e u r H d é d u i t e d e l a f o r -
mule de L a g r a n g e :

(54) h V'H = const.

Cette r e l a t i o n a été d o n n é e p a r M . C o m o y ( o u v r a g e cité p . i o 3 ) .


La h a u t e u r d e l a m a r é e s e r a i t d o n c , en c h a q u e l i e u , et t o u t e s c h o s e s

1, Même ouvrage.

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é g a l e s , i n v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l l e à l a r a c i n e c a r r é e d e la profon-
deur de la mer. L e s chiffres qui sont déduits de la formule (5^),
d a n s l a q u e l l e o n d o n n e à l a c o n s t a n t e l a v a l e u r 2 0 e n v i r o n , s'accor-
dent assez bien, d'après M . C o m o y , a v e c l e s h a u t e u r s d e s marées
o b s e r v é e s d a n s l e s m e r s d e f a i b l e p r o f o n d e u r et a v e c l e s r a r e s don-
nées que l'on p o s s è d e s u r celles du m i l i e u des m e r s profondes.
S i l ' o n c o n s i d è r e u n e m o l é c u l e s u p e r f i c i e l l e , d e p u i s l ' i n s t a n t de
l ' é t a l é d e j u s a n t , a u m o m e n t o ù e l l e s e t r o u v e à m i - m a r é e et s u r le
point d'être atteinte p a r l'onde, j u s q u ' à l ' i n s t a n t d e l ' é t a l é de flot,
a u m o m e n t o ù e l l e s e r e t r o u v e à m i - m a r é e à s o n n i v e a u primitif,
elle s'est a v a n c é e , d a n s le s e n s de la p r o p a g a t i o n , d ' u n e certaine
quantité que nous d é s i g n e r o n s p a r / ; s a v i t e s s e m o y e n n e , q u i est
celle d u c o u r a n t de flot, étant a p p e l é e U , le t e m p s q u i s'est écoulé

e n t r e l e s i n s t a n t s c o n s i d é r é s est - . D ' a u t r e p a r t , l a d e m i - l o n g u e u r
U
d ' o n d e é t a n t L et V la célérité de la p r o p a g a t i o n , la surface de
l ' o n d e , p o u r p a r c o u r i r l a l o n g u e u r L -\- l a u r a m i s u n t e m p s e x p r i m é
p a r î i - i - ' . E g a l a n t c e s d e u x e x p r e s s i o n s , il v i e n t :
V

V —U

ou bien, en m e t t a n t p o u r U s a v a l e u r t i r é e d e l a f o r m u l e (8),
page 4 1 7 :

(55) 1 = ^ -

M C o m o y a d o n n é l e s v a l e u r s d e U et d e l, d ' a p r è s l e s f o r m u l e s
(8) et ( 5 5 ) , p o u r d i v e r s e s profondeurs I I et i l a t r o u v é un accord
satisfaisant avec les observations.

23"7. Courants de marée. — L a propagation de l'onde-


m a r ô e entraîne un certain d é p l a c e m e n t h o r i z o n t a l du l i q u i d e a u q u e l
il faut attribuer les c o u r a n t s alternatifs de m a r é e . S i l'on appelle U
l a v i t e s s e m o y e n n e d e ce c o u r a n t et h l a h a u t e u r de l'onde suppo-
s é e p e t i t e p a r r a p p o r t à la p r o f o n d e u r H , o n p o u r r a é c r i r e entre ces
q u a n t i t é s l a r e l a t i o n a p p r o x i m a t i v e (8) d e l a p a g e 4 i 7, q u i n ' e x p r i m e
rien a u t r e chose q u e la c o n s e r v a t i o n d u v o l u m e de la m a s s e liquide,
c'est-à-dire :
U h

V il

o u b i e n , e n m e t t a n t p o u r l a c é l é r i t é V d e p r o p a g a t i o n d e l ' o n d e sa
valeur (53) qui vient d'être rappelée :

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J C. — MARÉES

U= AlA ;
V H

f o r m u l e q u i n e s e r a d ' a c c o r d a v e c l a r é a l i t é q u ' a u t a n t q u e c e l l e (53)


le s e r a e l l e - m ê m e .
D a n s l ' h y p o t h è s e d ' u n e c o u r b e d e m a r é e r é g u l i è r e , a u l a r g e , en
m e r l i b r e , et d a n s l e s p a r a g e s o ù l ' o n d e - m a r é e peut se p r o p a g e r
sans a u c u n o b s t a c l e , l a v i t e s s e U d u c o u r a n t e s t l a m ê m e , à t o u t
instant, s u r t o u t e la p r o f o n d e u r . E l l e a t t e i n t s o n m a x i m u m à la
pleine m e r et à la b a s s e m e r et e l l e s ' a n n u l e e n c h a n g e a n t d e s e n s à
la m i - m a r é e .
Ce fait a été s o u v e n t v é r i f i é . P a r m i l e s n o m b r e u s e s v é r i f i c a t i o n s
1
qui en ont été p u b l i é e s j e r a p p e l l e r a i , d ' a p r è s M . B o u r d e l l e s , a u x
remarquables t r a v a u x d u q u e l j e ferai de très n o m b r e u x emprunts,
celle d e l ' a m i r a l E d w a r d B e l c h e r q u i a c o n s t a t é , a u l a r g e d u C a p
V e r t , q u e j u s q u ' à Q25 m è t r e s de profondeur, le courant avait la
même vitesse q u ' à la s u r f a c e .
L e c o u r a n t d e m a r é e s ' a p p e l l e courant de flot lorsqu'il marche
dans le s e n s d e l a p r o p a g a t i o n d e l ' o n d e et courant de jusant en
cas c o n t r a i r e . P e u s e n s i b l e d a n s l e s m e r s p r o f o n d e s , o ù H est t r è s
g r a n d , il a u g m e n t e d ' i n t e n s i t é à m e s u r e q u e l a p r o f o n d e u r dimi-
nue. L e s états d e l a m a r é e q u i c o r r e s p o n d e n t au m o m e n t où les
c o u r a n t s d e flot et d e j u s a n t c e s s e n t et s o n t b i e n t ô t a p r è s r e m p l a c é s
par les c o u r a n t s d e s e n s c o n t r a i r e s s ' a p p e l l e n t étale de Jlot et étale
de jusant. D ' a p r è s ce q u i v i e n t d ' ê t r e d i t , e n m e r l i b r e , l e s é t a l e s
de flot et d e j u s a n t s o n t à l a m i - m a r é e . M a i s il est r e l a t i v e m e n t r a r e
qu'il en s o i t a i n s i : l ' i n f l u e n c e d u f o n d et d e s r i v e s i n t r o d u i t des
perturbations p l u s o u m o i n s g r a n d e s , et en g é n é r a l , l e s é t a l e s s e
produisent soit a v a n t , s o i t a p r è s l a m i - m a r é e , et t o u j o u r s à p e u
près de l a m ê m e q u a n t i t é a u m ê m e l i e u .
Une a u t r e c a u s e d e p e r t u r b a t i o n est d u e à l ' i n t e r f é r e n c e d e l ' o n d e
principale avec une autre onde s e c o n d a i r e produite soit p a r la
réflexion d e l a p r e m i è r e s u r une côte a c c o r e , soit, p l u s s o u v e n t ,
par la p r o p a g a t i o n m ê m e de l a p r e m i è r e d a n s u n espace q u i l u i

i. M. Bourdelles a publié dans les Annales des ponts et chaussées :


i" Etude du régime de la marée dans le canal de Suez, 1898, 3« trimestre ;
0
2 Distribution des vitesses suivant la verticale dans les courants de marée,
1898, 4" trimestre ;
U B
3 Etude du régime de la m a r é e dans l a Manche, i8yo, 3 trimestre.
4° Etude sur le régime de la marée dans les estuaires et dans les fleuves,
Igoo, 2· trimestre.
Ces quatre magistrales études contiennent un très grand nombre de faits
et d'idées nouvelles où j'ai largement puisé.

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CHAP, Vili. — MOUVEMENTS ONDULATOIRES

fait d é c r i r e un circuit fermé. Ce phénomène d e l ' i n t e r f é r e n c e de


deux ondes opposées, ayant même a m p l i t u d e horizontale, même
c é l é r i t é d e p r o p a g a t i o n et m ê m e p é r i o d e , m a i s d e s a m p l i t u d e s ver-
t i c a l e s d i f f é r e n t e s s e t r a i t e f a c i l e m e n t p a r l e c a l c u l ; l e s f o r m u l e s en
ont été d o n n é e s p a r M . R i h i è r e , d a n s u n e n o t e à la s u i t e d ' u n des
1
m é m o i r e s cités de M . B o u r d e l l e s . S i l'on a p p e l l e 2 L la longueur

d e c h a c u n e d e c e s o n d e s , 2 T l e u r p é r i o d e , V — ^ l e u r c é l é r i t é de

p r o p a g a t i o n , A, et A , l e u r d e m i - a m p l i t u d e v e r t i c a l e a u - d e s s u s ou
a u - d e s s o u s d u n i v e a u m o y e n , et s i l ' o n s u p p o s e q u ' à l ' é p o q u e t — o,
les d e u x profils des ondes passent par l'origine des coordonnées
p r i s e s u r le n i v e a u m o y e n , a v e c l ' a x e d e s x s u i v a n t l a l i g n e de
ce n i v e a u , et q u ' i l s c o r r e s p o n d e n t à l a c o n j o n c t i o n d e s d e u x ondes
q u i s e r a i e n t a i n s i à l a m ê m e p h a s e , l e s é q u a t i o n s d e s p r o f i l s d e ces
deux ondes seront :

# i = A , s i n Ti (J — 0, 0, = A, sin * ^ 1 - | _ 1 ^ .

et l ' é q u a t i o n d u p r o f i l d e l ' o n d e r é s u l t a n t e s e r a , e n a p p e l a n t y son


ordonnée

y= iji+y* = à sin *
i — ^ + A, s i n * + ,

qu'on peut mettre sous la forme

y — K s i n - (x — a),

en p r e n a n t
2 2
K = h,* -\- A s -(- 2AjAj cos ^ ,

et

isf h, — A , ni
Il r é s u l t e d e cette f o r m u l e q u ' e n c h a q u e p o i n t l ' a m p l i t u d e m a x i -
m u m do l ' o s c i l l a t i o n a u n e v a l e u r s p é c i a l e , d é p e n d a n t d e l a p o s i -
t i o n d e ce p o i n t et c o m p r i s e e n t r e A, — A et Ai -f- A». L ' a m p l i t u d e
2

m a x i m u m Ai -f- A s e r e t r o u v e à d e s i n t e r v a l l e s é g a u x à L et l ' a m -
2

p l i t u d e m i n i m u m A — Aj a u m i l i e u d e c e s i n t e r v a l l e s . E n u n p o i n t
(

d o n n é , l a d u r é e d ' u n e oscillation c o m p l è t e est t o u j o u r s é g a l e à 2 T .

i . Annales des Ponts et Chaussées, 1899, 3" trimestre, page 70.

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De m ê m e , à u n m o m e n t d o n n é , l a l o n g u e u r t o t a l e de l ' o n d u l a t i o n
est t o u j o u r s é g a l e à 2 L ; s a c é l é r i t é m o y e n n e d e p r o p a g a t i o n est
donc é g a l e à c e l l e d e c h a c u n e des ondes composantes, m a i s cette
célérité v a r i e a v e c l e t e m p s ; o n a en effet :

L
df T
dt h.—h. . . irt , h. A-h t „ ni
8
— - sin' f- — - — - c o s —
h + h, T hi—h, T

qui est m i n i m u m p o u r t — o et t — T ,

T 3T
et m a x i m u m p o u r t — - e t t —— .
2 2

Quant a u x p o i n t s de rencontre d e s o n d e s c o m p o s a n t e s et aux


positions d e s l i g n e s d e flux et d e r e f l u x , on l e s d é d u i t d e l ' é g a l i t é :

!/:=!/, ou bien A, s i n ft Q — ^ A, sin * ^ + i j,

qui d o n n e
x Ai 4 - Ai t

ce qui p r o u v e q u e les l i g n e s sont espacées d'une demi-longueur


d'onde.
L a c é l é r i t é d e l e u r d é p l a c e m e n t est f o u r n i e p a r l ' e x p r e s s i o n

L
dx _ f
dt h,—h. , nt , hi -4- h. . ni'
— - cos' r- . sin» —
A , - H A, T A4 — A, T
T 3T
qui est minimum p o u r t = — > / = — , e t c . .
2 2

et m a x i m u m p o u r t — o, tzzT, t = 2 T , etc.

Dans les cas o ù les d e u x o n d e s ont la m ô m e a m p l i t u d e v e r t i c a l e


hi = l e m o u v e m e n t r é s u l t a n t est c e l u i q u i a été é t u d i é p l u s h a u t
sous le n o m d e c l a p o t i s ( p a g e s 464 à 4°7)- L e s lois spéciales indi-
quées à ce p a r a g r a p h e et q u i r é s u l t e n t aussi des équations précé-
dentes d a n s l e s q u e l l e s o n f a i t h% = hlt sont énoncées par M . R i b i è r e
sous la f o r m e s u i v a n t e , p l u s e n r a p p o r t avec l'étude spéciale des
courants d e m a r é e q u e n o u s p o u r s u i v o n s i c i :
i° A u moment des conjonctions, les vitesses s ' a c c u m u l e n t sur

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toute l'étendue du c a n a l , et l ' a m p l i t u d e d e l ' o n d e r é s u l t a n t e est
d o u b l e de celle d e s o n d e s c o m p o s a n t e s ;
2 ° A u m o m e n t des oppositions, les vitesses atteignent leur maxi-
mum s u r t o u t e l ' é t e n d u e d u c a n a l o ù r è g n e l e n i v e a u m o y e n . Il ne
s e p r o d u i t a u c u n e d é n i v e l l a t i o n , p e n d a n t t o u t e l a m a r é e , s u r les
points correspondant a u x sommets d e s o n d e s en o p p o s i t i o n , et en
c e s p o i n t s l a v i t e s s e est p l u s g r a n d e q u e p a r t o u t a i l l e u r s ;
3° L a position des l i g n e s de flux et d e r e f l u x r e s t e i n v a r i a b l e
d u r a n t toute la marée ; elle coïncide avec celle des sommets des
o n d e s en c o n j o n c t i o n .
Ces résultats sont confirmés p a r l ' o b s e r v a t i o n d e ce q u i se passe
d a n s l a m e r d ' I r l a n d e , o ù d e u x h o u l e s d e s e n s c o n t r a i r e et s e n s i b l e -
m e n t de m ê m e a l t i t u d e , s e s u p e r p o s e n t .
L a l i g n e de c o n j o n c t i o n est en f a c e d e l ' î l e d e M a n . E n ce point,
l e s d e u x o n d e s s e s u p e r p o s e n t et p r o d u i s e n t u n e m a r é e d o n t l ' a m -
plitude est plus grande que partout a i l l e u r s , en m ê m e temps
q u ' u n e é t a l e g é n é r a l e . II e x i s t e a l o r s s i m u l t a n é m e n t , d a n s le canal
d'Irlande, deux courants d e flot a y a n t d e s d i r e c t i o n s o p p o s é e s et
s ' a v a n ç a n t d e s e x t r é m i t é s d u c a n a l v e r s l e p o i n t o ù i l s se r e n c o n -
t r e n t en s e d é t r u i s a n t et o ù la m e r m o n t e . D e m ê m e , au jusant,
d e u x c o u r a n t s o p p o s é s partent de ce m ê m e point v e r s les extrémi-
tés du c a n a l . A u x e n v i r o n s d e ce p o i n t , l e s c o u r a n t s d e flot et de
j u s a n t se r e n v e r s e n t a u m o m e n t d e l a p l e i n e et d e l a b a s s e m e r et
c'est à la m i - m a r é e q u ' i l s a t t e i g n e n t l e u r p l u s g r a n d e vitesse.
L a ligne des o p p o s i t i o n s s e t r o u v e à C o u s t o w n et à 5 o m i l l e s a u
sud de D u b l i n ; en ces points, le m o u v e m e n t v e r t i c a l de l a marée
est n u l , t a n d i s q u e l e s c o u r a n t s o n t l e u r m a x i m u m d e v i t e s s e .
Lorsque les d e u x o n d e s sont i n é g a l e s , c o m m e d a n s la Manche,
l e p h é n o m è n e est b e a u c o u p p l u s c o m p l i q u é . C e p e n d a n t ou c o n s t a t e
e n c o r e u n e l i g n e d e c o n j o n c t i o n d e h a u t e et d e b a s s e m e r entre les
a b o r d s d e C a y e u x et c e u x d ' H a s t i n g s , et u n e l i g n e d e s o p p o s i t i o n s
e n t r e l e s a b o r d s d e C h e r b o u r g et c e u x d e S w a n a g e . S u r ces d e u x
l i g n e s , l e r e n v e r s e m e n t d e s c o u r a n t s s ' o p è r e à m i - m a r é e et t o u s les
phénomènes i n d i q u é s c i - d e s s u s se p r o d u i s e n t c o n f o r m é m e n t à la
théorie. Mais ailleurs, des perturbations d u e s à l ' i r r é g u l a r i t é des
p r o f o n d e u r s et î l e s l a r g e u r s r e n d e n t les faits b e a u c o u p p l u s com-
plexes. L a description détaillée de toutes les observations a été
d o n n é e p a r M . B o u r d e l l e s q u i a e x p l i q u é l a p l u p a r t de ces pertur-
b a t i o n s à la loi s i m p l e définie p a r les é q u a t i o n s précédentes.
E n g é n é r a l , a i n s i q u ' o n l'a dit, les c o u r a n t s d e m a r é e se meuvent
en q u e l q u e sorte tout d ' u n e p i è c e a v e c u n e m ê m e v i t e s s e s u r toute
l a h a u t e u r , et l e r e n v e r s e m e n t d e l a v i t e s s e s ' y p r o d u i r a i t a u m ê m e

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m o m e n t en t o u s l e s p o i n t s . C e p e n d a n t cette d e r n i è r e l o i n e s e v é r u
fie pas d ' u n e f a ç o n a b s o l u e ; e l l e e s t a u c o n t r a i r e en contradiction
avec l a p l u p a r t d e s o b s e r v a t i o n s q u i s ' a c c o r d e n t p o u r é t a b l i r q u e l e
renversement de la vitesse c o m m e n c e toujours par la partie infé-
r i e u r e . L ' a v a n c e d e ce r e n v e r s e m e n t paraît d'autant plus marquée
que le p o i n t a u q u e l o n l ' o b s e r v e e s t p l u s é l o i g n é d e s c o n d i t i o n s de
la m e r l i b r e et s e t r o u v e p l u s r a p p r o c h é d e s c ô t e s . A i n s i q u e l ' a f a i t
remarquer M . B o u r d e l l e s , qui a réuni un g r a n d nombre de faits
c o n c o r d a n t s , l a c a u s e d e cette a v a n c e p a r a î t d e v o i r être a t t r i b u é e a u
frottement, p a r s u i t e d u q u e l l a v i t e s s e a u fond s'annule p l u s tôt
qu'à la surface.
C'est s u r t o u t d a n s l e s g o l f e s , c o m m e c e l u i d e G a s c o g n e et sur-
tout c o m m e la b a i e d e F u n d y , p a r e x e m p l e , q u e cet effet est l e p l u s
marqué. C o m m e on l e d i r a p l u s l o i n , il s e r e n c o n t r e aussi, pour
les m ê m e s m o t i f s , d a n s l e s e s t u a i r e s d e s g r a n d s f l e u v e s ; m a i s l à ,
le p h é n o m è n e se c o m p l i q u e d e c e l u i de l ' é c o u l e m e n t des eaux
douces.
Cette a v a n c e d u r e n v e r s e m e n t d u c o u r a n t , p a r s u i t e d u v o i s i n a g e
des côtes o u d u fond, a p o u r conséquence la destruction de l'éga-
lité d e s v i t e s s e s s u r une m ê m e verticale. Il a r r i v e en effet par
exemple, à chaque m a r é e , q u e le c o u r a n t r e n v e r s a n t p l u s tôt e n
bas q u ' e n h a u t , il y a u n c e r t a i n laps de temps pendant lequel on
rencontre, s u r une m ê m e verticale, deux courants superposés en
sens c o n t r a i r e : l e r e n v e r s e m e n t d u c o u r a n t , c o m m e n ç a n t a u f o n d ,
s'élève et atteint successivement les diverses couches jusqu'au
m o m e n t o ù il s e f a i t s e n t i r à l a s u r f a c e . L e s v i t e s s e s d e s d i v e r s e s
couches s o n t à c h a q u e i n s t a n t à d e s p h a s e s d i f f é r e n t e s d e l e u r é v o l u -
tion, et ce n ' e s t q u ' à l ' a p p r o c h e d e l e u r m a x i m u m , q u a n d l ' a v a n c e
n'a p a s été t r o p g r a n d e , q u ' e l l e s r e p r e n n e n t à p e u près la m ê m e
valeur s u r toute la h a u t e u r .
Un p h é n o m è n e d u m ê m e o r d r e se p r o d u i t é g a l e m e n t d a n s le s e n s
horizontal p a r s u i t e d u v o i s i n a g e des côtes D e m ê m e q u e le c o u -
rant se r e n v e r s e à d e s é p o q u e s d i f f é r e n t e s s u r u n e m ê m e verticale,
il se r e n v e r s e a u s s i à d e s é p o q u e s d i f f é r e n t e s s u r u n e m ê m e ligue
horizontale perpendiculaire à la direction de l a p r o p a g a t i o n de
l'onde. I l en r é s u l t e d e s c o n t r e - c o u r a n t s q u i s e m a n i f e s t e n t l e l o n g
des côtes et q u i s o n t t o u t à f a i t a n a l o g u e s à c e u x q u i s e p r o d u i s e n t
sur le fond d e l a m e r . C e s c o n t r e - c o u r a n t s , m o d i f i é s d ' a i l l e u r s par
les s i n u o s i t é s d u l i t t o r a l et p a r l e s c i r c o n s t a n c e s l o c a l e s , p e u v e n t
affecter l e s f o r m e s et l e s v i t e s s e s l e s p l u s v a r i é e s .
M a i s le v o i s i n a g e d e s c ô t e s a s u r t o u t p o u r effet d e m o d i f i e r , d a n s
des p r o p o r t i o n s c o n s i d é r a b l e s , les conditions de propagation de

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l'onde-marée. Dans un golfe dont les dimensions v o n t en s e rétré-
cissant p r o g r e s s i v e m e n t , l'énergie constante de l ' o n d e , rencontrant
d e s m a s s e s d ' e a u d e p l u s en p l u s f a i b l e s , t e n d à l e u r i m p r i m e r des
oscillations d e p l u s e n p l u s m a r q u é e s . D ' a u t r e p a r t , le frottement
d e s e a u x s u r e l l e s - m ê m e s et s u r l e s c ô t e s et le f o n d a u g m e n t e BVCC
l e s v i t e s s e s et t e n d à a b s o r b e r u n e p a r t i e r a p i d e m e n t c r o i s s a n t e de
cette é n e r g i e ; et d e c e s d e u x c a u s e s q u i a g i s s e n t en s e n s c o n t r a i r e
p e u v e n t r é s u l t e r , s u i v a n t l e s c i r c o n s t a n c e s l o c a l e s , l e s effets l e s p l u s
différents.
C'est en g é n é r a l c e p e n d a n t dans le sens de l'augmentation de
l'amplitude de l'oscillation que la compensation s'opère et on
t r o u v e , d a n s l e s g o l f e s , d e s o n d e s d o n t l a h a u t e u r et l a c é l é r i t é de
propagation sont beaucoup plus grandes que celles qui résulte-
raient de l'application de l a f o r m u l e d e L a g r a n g e , a p p l i c a b l e à la
propagation dans un espace de d i m e n s i o n s constantes. A i n s i , par
exemple, M. Bourdelles rappelle q u e d a n s l a b a i e d e F u n d y , la
célérité de la p r o p a g a t i o n d e l ' o n d e a t t e i n t 81 m è t r e s p a r s e c o n d e ,
ce qui, d'après la formule, correspondrait à une profondeur de
657 m è t r e s , t a n d i s q u e l a p r o f o n d e u r r é e l l e m o y e n n e est b i e n i n f é -
rieure à une centaine d e m è t r e s . D a n s le g o l f e d e G a s c o g n e , où le
r é t r é c i s s e m e n t est m o i n s a p p a r e n t , m a i s où il est en r é a l i t é au
m o i n s aussi m a r q u é , par suite de l'existence d'un plateau sous-
marin en a v a n t d e s c ô t e s , on c o n s t a t e u n e c é l é r i t é d e 100 m è t r e s
correspondante! une profondeur t h é o r i q u e d e 1.000 mètres, alors
q u e l a p r o f o n d e u r m o y e n n e effective est i n f é r i e u r e à 5 o m è t r e s .

O n n e s a u r a i t d o n c t r o p se m e t t r e en g a r d e c o n t r e l a t e n d a n c e à
l a q u e l l e on p e u t être e x p o s é d ' a p p l i q u e r d e s f o r m u l e s à des phéno-
mènes pour l e s q u e l s e l l e s ne s o n t p a s f a i t e s et d o n t l e s c o n d i t i o n s
ne sont pas identiquement celles q u i ont s e r v i de b a s e a u x h y p o -
thèses s u r l e s q u e l l e s e l l e s o n t été é t a b l i e s . L e s m o u v e m e n t s o n d u -
l a t o i r e s d é f i n i s et é t u d i é s a u commencement de ce chapitre sont
des m o u v e m e n t s possibles, peut-être p r o b a b l e s d a n s c e r t a i n e s cir-
c o n s t a n c e s t o u t e s s p é c i a l e s , m a i s nullement nécessaires : les m o u -
vements réels peuvent en d i f f é r e r et en d i f f è r e n t t o u j o u r s d'une
f a ç o n p l u s o u m o i n s n o t a b l e . L e s o n d e s p é r i o d i q u e s , et en p a r t i c u -
l i e r c e l l e d e l a m a r é e , n e p e u v e n t a v o i r q u e l q u e c h a n c e d e se p r o p a -
g e r s u i v a n t les c o n d i t i o n s de la théorie q u e d a n s un espace indéfini,
ou tout a u moins dans un c a n a l d o n t l e s d i m e n s i o n s transver-
sales seraient rigoureusement constantes. I l est probable qu'au
m i l i e u de l'Océan, l ' o n d e - m a r é e se p r o d u i t d a n s des conditions qui
se rapprochent b e a u c o u p d e c e l l e s do l a t h é o r i e ; i l en s e r a i t sans
d o u t e d e m ô m e d a n s l a m e r d ' I r l a n d e et d a n s l a M a n c h e si le p h é -

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S 6. — MARÉES 487

n o m è n e ne s ' y c o m p l i q u a i t p a s d e l a p r é s e n c e d ' u n e d e u x i è m e o n d e
qui m a r c h e en s e n s i n v e r s e e n s e s u p e r p o s a n t à la principale. L e
caractère p é r i o d i q u e d e l ' o n d e s e t r o u v e n é a n m o i n s très n e t t e m e n t
établi a u l a r g e .
Il n'en est p l u s d e m ê m e l o r s q u ' o n s e r a p p r o c h e des cotes. S o u s
l'influence d ' a c t i o n s p e r t u r b a t r i c e s d i v e r s e s , et e n particulier, à
c a u s e de l a d i m i n u t i o n p r o g r e s s i v e d e l a p r o f o n d e u r , l ' o n d e m a r é e
tend à p e r d r e l a f o r m e d ' u n e onde périodique et à se rapprocher
de celle d ' u n e o n d e d e t r a n s l a t i o n . L e s c o u r a n t s q u i , en m e r l i b r e ,
r e n v e r s e n t à l a m i - m a r é e , t e n d e n t à n e c h a n g e r de s e n s q u ' a u m o -
ment de l a h a u t e o u d e l a b a s s e m e r , et l e p h é n o m è n e se compli*
que, c o m m e o u l ' a d i t , d e s i r r é g u l a r i t é s et d e s s i n u o s i t é s d u l i t t o r a l .
Avant d'aborder l'étude des marées fluviales ou d u m o u v e m e n t de
la marée d a n s les e s t u a i r e s , j e v a i s e x a m i n e r s o m m a i r e m e n t deux
q u e s t i o n s d ' o r d r e p l u t ô t t h é o r i q u e q u i p e u v e n t f o u r n i r , p o u r cette
étude, dos e n s e i g n e m e n t s u t i l e s .

2!{H. V a r i a t i o n d u n i v e a n de l ' e a n d a n s u n b a s s i n
communiquant avec la mer. — Soit proposé de trouver
l ' e x p r e s s i o n , en fonction du t e m p s , de la variation du niveau de
l'eau d a n s u n b a s s i n c o m m u n i q u a n t , p a r u n orifice de d i m e n s i o n s
restreintes, a v e c l a m e r o u a v e c u n p o r t o ù l a m a r é e se f a i t s e n t i r .
Le problème, posé dans toute s a g é n é r a l i t é , serait bion difficile ;
mais l o r s q u e l'on peut a d m e t t r e , p o u r la loi de v a r i a t i o n d u n i v e a u
dans la m e r , u n e e x p r e s s i o n p a r a b o l i q u e , il est s u s c e p t i b l e d ' u n e
solution r e l a t i v e m e n t s i m p l e q u i a été d o n n é e p a r M . d e S a i n t - G e r -
main, dans les c o m p t e s rendus des s é a n c e s de l ' A c a d é m i e des
sciences, 22 o c t o b r e i 8 g 4 , et q u e j e r e p r o d u i s i c i .
S u p p o s o n s q u e l'on v e u i l l e se r e n d r e c o m p t e des c o n d i t i o n s d e
remplissage d'un b a s s i n , dont la section horizontale présente une
superficie c o n s t a n t e i l , et q u i c o m m u n i q u e a v e c l a m e r ou le p o r t ,
par des o r i f i c e s d o n t l a s u p e r f i c i e totale s o i t d é s i g n é e p a r w. A d m e t -
tons e n c o r e q u e c e s o r i f i c e s s o i e n t p l a c é s a s s e z b a s p o u r ê t r e c o n -
taminent n o y é s et q u e , l o r s q u ' o n l e s o u v r i r a , l e n i v e a u d a n s le p o r t
suit au moins a u s s i é l e v é q u e d a n s l e b a s s i n .
R a p p o r t o n s l e s a l t i t u d e s a u n i v e a u m o y e n d e l a m e r et s o i e n t u et
z les cotes p o s i t i v e s o u n é g a t i v e s , a u - d e s s u s d e ce n i v e a u , d e s s u r -
faces de l ' e a u dans le p o r t et d a n s le b a s s i n à u n e é p o q u e quel-
conque t. Si nous s u p p o s o n s l a c o m m u n i c a t i o n é t a b l i e et u>z,
le v o l u m e çidz q u i e n t r e d a n s le b a s s i n p e n d a n t l e t e m p s dt est,
suivant l a f o r m u l e d e l ' é c o u l e m e n t p u r l e s o r i f i c e s , e n désignant
par IL le c o e f f i c i e n t d e débit relatif à l'orifice considéré, égal à

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w
y- \jzg (a — s), dt. E g a l o n s c e s d e u x e x p r e s s i o n s et p o s o n s , p o u r

u b r é g e r , — \ 2y~ = 2 m , nous obtenons l'équation :

dz I

(56) — = 2m\a—z.
L a q u a n t i t é m e s t u n e d o n n é e d e l a q u e s t i o n . L a h a u t e u r u est
aussi une fonction donnée du t e m p s ; cette f o n c t i o n est g é n é r a l e -
m e n t c o m p l i q u é e , m a i s o n p e u t , a v e c u n e a p p r o x i m a t i o n très s u f -
f i s a n t e , y s u b s t i t u e r l e s f o n c t i o n s i n d i q u é e s c i - a p r è s et q u i c o n s i s -
tent à s u b s t i t u e r , à l a c o u r b e de l a m a r é e , q u a t r e a r c s de p a r a b o l e à
a x e v e r t i c a l a y a n t l e u r s s o m m e t s a u x p o i n t s e x t r ê m e s . I l est facile
d e s ' a s s u r e r , p a r u n e c o n s t r u c t i o n g r a p h i q u e , q u e c e s a r c s diffèrent
en g é n é r a l a s s e z p e u d e l a c o u r b e r é e l l e . C o m p t o n s le temps à
p a r t i r d e l a b a s s e m e r et s o i e n t 29 et aV l e s d u r é e s d u f l u x et du
reflux, d e t e l l e s o r t e q u e 28 -f- 28' — 1 2 h . 2 5 m . i 5 s. — 44-715
s e c o n d e s , ou l a d u r é e totale d ' u n e m a r é e . S u p p o s o n s q u e l'on ait :
s
de t = o à t — 6, u — af — a& ;
8 2
de t — 9 à t = 26, u = a 9 — a (28 — t) ;
2 1
de,t — 26 à f = a9-r-fl', u = a 8 — a' (t — 2Q) ;
d e t = 20 + 9 ' à f = 28 + 20', u ~ à (26 -(-28' — f)>— 9 * .
!
a

Les c o e f f i c i e n t s a et a' s o n t d é t e r m i n é s p a r l a h a u t e u r de la
m a r é e . S i c e l l e - c i e s t 2 A d e m a n i è r e q u e l a h a u t e m e r et l a b a s s e
a
m e r diffèrent de h d u niveau moyen, ou a u r a a 8 — a S ' ~ k , ce
q u i p e r m e t d e c a l c u l e r a et a .
C o n s i d é r o n s l a p r e m i è r e p é r i o d e , e n t r e l a b a s s e m e r et l e n i v e a u
m o y e n (o < t < 6), l ' é q u a t i o n ( 5 6 ) e n l ' é l e v a n t a u c a r r é et en y
m e t t a n t p o u r u l a f o n c t i o n c o r r e s p o n d a n t e d e t, p r e n d r a l a f o r m e :

(5 ) 7 (^j + A rri'z — h m'at' + 4 = o.

Si m a i n t e n a n t , a u l i e u d e s c o n s t a n t e s a et m, n o u s en p r e n o n s
deux autres, « it j3,, liées à celles-ci par les relations :

3
I ! — «1 = m ; a, Pi — a ;

c'est-à-dire si n o u s p o s o n s :

«i = - {\'m* + 4« — "ï) > P—~ (V r n


" + 4a + m)

«, et Pi é t a n t a i n s i q u e a et m d e s q u a n t i t é s c o n n u e s , l ' i n t é g r a l e de
l ' é q u a t i o n ( 5 ) est :
7

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1 1
(58) [s/at* —aV — z — ^t]" [jat — a* — z + pj]^ = A,

ou

1
(y'" — Z - a,*)" (v'w — z + f V ) Pi = A„

Aj étant u n e c o n s t a n t e à d é t e r m i n e r p a r l e s v a l e u r s i n i t i a l e s d e t et
de z, c ' e s t - à - d i r e p a r l e s v a l e u r s d e c e s q u a n t i t é s a u m o m e n t de
l'ouverture d e s o r i f i c e s .
On vérifie en effet f a c i l e m e n t , en d i f f é r e n t i a n t l ' é q u a t i o n ( 5 8 ) p a r
rapport à t, q u e l ' o n t r o u v e :
1 d(n — z)

" •— 1- (Pi — «i) v'u — z — — o;

2 Cil
ce q u i , eu é g a r d à l a v a l e u r d e u = al'- — aV et à c e l l e s de «, et Pi,
revient à :
rfz ,
— - - 2/774/« Z
dt *
c'est-à-dire à l ' é q u a t i o n ( 5 6 ) .
Cette é q u a t i o n ( 5 8 ) e n t r e / , z et d e s q u a n t i t é s c o n n u e s , résout
entièrement l e p r o b l è m e , en c e q u ' e l l e p e r m e t d e c a l c u l e r z pour
une v a l e u r q u e l c o n q u e d e t o u i n v e r s e m e n t . E l l e e x p r i m e d o n c l a
loi de v a r i a t i o n d u n i v e a u d e l ' e a u d a n s l e b a s s i n p e n d a n t l a p r e -
mière p é r i o d e , t < 6 .
P a r des p r o c é d é s i d e n t i q u e s , on en t r o u v e d ' a u t r e s , a b s o l u m e n t
analogues, p o u r les trois a u t r e s périodes. J e ne les donne pas ici,
on les t r o u v e r a d a n s l e m é m o i r e cité d e M . d e S a i n t - G e r m a i n .
Ces é q u a t i o n s s o n t m a l h e u r e u s e m e n t d ' u n e f o r m e c o m p l i q u é e q u i
ne p e r m e t g u è r e d ' e n proposer l'emploi dans la pratique. M . de
S a i n t - G e r m a i n r e m a r q u e il e s t v r a i q u e l e s calculs a u x q u e l s elles
donnent l i e u s e t r o u v e r o n t en g é n é r a l s i m p l i f i é s p a r l e fait q u e l e s
2
n o m b r e s a et a' s e r o n t o r d i n a i r e m e n t p e t i t s p a r r a p p o r t à m et q u e ,
par s u i t e , les « s e r o n t p e t i t s p a r r a p p o r t a u x P ; m a i s m a l g r é cela,
ces c a l c u l s s e r o n t t o u j o u r s l a b o r i e u x .
L'équation générale permet cependant une remarque intéressante,
relative a u c a s o ù , a u m o m e n t de la b a s s e - m e r , le b a s s i n serait
entièrement v i d e , c ' e s t - à d i r e a u m ê m e n i v e a u q u e cette b a s s e m e r ;
et où les o r i f i c e s d e c o m m u n i c a t i o n s e r a i e n t o u v e r t s . On a a l o r s ,
pour / = o, z = u = — aW, et p a r s u i t e A = o. 1 1 en r é s u l t e , p u i s -
t

que \ u — z, «) et Pi s o n t p o s i t i f s , q u e l ' o n d o i t a v o i r :

\Ju Z «it=0\
car le s e c o n d f a c t e u r e n t r a n t d a n s l ' e x p r e s s i o n d e A i n e pourrait

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s ' a n n u l e r q u e p o u r u n e v a l e u r n é g a t i v e d e t n e r é p o n d a n t p a s à la
q u e s t i o n . On en d é d u i t :
2
u — z = «j t,
c'est-à-dire que la différence de n i v e a u , nulle à la basse mer,
croît p r o p o r t i o n n e l l e m e n t a u c a r r é d u t e m p s . À m i - m a r é e , ou pour
t — S, l o r s q u e u — o , o n a :

a
L e r a p p o r t d e la d é n i v e l l a t i o n à l ' a m p l i t u d e h = «fl d e l a d e m i -

marée e s t — . Cette d é n i v e l l a t i o n ne disparaît pas pendant la

s e c o n d e p é r i o d e à l a fin d e l a q u e l l e e l l e r e s t e e x p r i m é e p a r le p r o -
2
d u i t do 6 et d ' u n coefficient positif de f o r m e e x t r ê m e m e n t compli-
quée. L'égalité des n i v e a u x ne peut donc s'établir q u e p e n d a n t la
marée descendante.
S'il s'agit au contraire d'un b a s s i n p r é a l a b l e m e n t r e m p l i à un
c e r t a i n n i v e a u et q u i s e v i d e d a n s u n e m e r à n i v e a u v a r i a b l e , l ' é q u a -
tion différentielle (58) doit s'écrire :
dz i
v
dt
E l l e a d m e t d e s s o l u t i o n s s e m b l a b l e s a u x p r é c é d e n t e s , m a i s tout
aussi c o m p l i q u é e s . S i le b a s s i n p r i m i t i v e m e n t au n i v e a u de la haute
m e r est m i s en c o m m u n i c a t i o n a v e c c e l l e - c i a u m o m e n t o ù l a m a r é e
c o m m e n c e à b a i s s e r , on trouve encore q u e p e n d a n t l a première
p é r i o d e d e ce m o u v e m e n t ( q u i c o r r e s p o n d à la troisième du pro-
blème précédent) la différence de n i v e a u , d'abord nulle à la haute
m e r , croît proportionnellement a u carré du temps et q u e lorsque
la m e r arrive a u niveau m o y e n , ou pour a = o, e l l e s ' e x p r i m e ,
c o m m e d a n s le c a s p r é c é d e n t p a r :

z = 9'»,

o-'i é t a n t u n c o e f f i c i e n t f o r m é a v e c a' c o m m e « , l ' e s t a v e c a.

Ti'.lH. P r o p a g a t i n n d e la. m a r é e d a n s u n c a n a l c o m -
m u n i q u a n t a v e c u n r é s e r v o i r i n d é f i n i . — C o n s i d é r o n s un
c a n a l h o r i z o n t a l et d e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e c o n s t a n t e communiquant,
par une de ses e x t r é m i t é s a v e c l a m e r , et p a r l ' a u t r e , avec un
réservoir assez vaste pour être r e g a r d é c o m m e indéfini c'est-à-dire
tel q u e l e niveau y d e m e u r e constant. Soit A (fig. m ) le niveau
m o y e n de la m e r s u p p o s é le m ê m e q u e celui B C du réservoir indé-
f i n i et A , Ai l e s n i v e a u x e x t r ê m e s a t t e i n t s p a r l a m a r é e .
s

A d m e t t o n s q u ' i l s e s o i t é t a b l i , à u n c e r t a i n i n s t a n t , u n état d ' é q u i -

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libre de toute l a m a s s e l i q u i d e , l e n i v e a u d e l a m e r é t a n t en A , d e
telle sorte q u e l a s u r f a c e d e s e a u x s o i t h o r i z o n t a l e d a n s t o u t e l a
longueur du c a n a l . S u p p o s o n s q u ' e n s u i t e le n i v e a u s'élève j u s q u ' e n
Ai. S'il restait immobile pendant a s s e z l o n g t e m p s en ce p o i n t , il

A.
Fig. m .

s'établirait, d a n s le c a n a l , e n t r e A , et B , u n m o u v e m e n t permanent
défini p a r l e s é q u a t i o n s d e s n ° " 1 3 1 et i3a, pages 2 0 8 ¡1 2f>2 c i -
dessus. L e n i v e a u a f f e c t e r a i t , e n t r e c e s d e u x p o i n t s , l a f o r m e d ' u n e
courbe t a n g e n t e en A , à l ' h o r i z o n t a l e et c o n v e x e v e r s l e h a u t .
M a i s l e s c h o s e s n e s e p a s s e n t p a s a i n s i . L e n i v e a u est c o n s t a m -
ment v a r i a b l e et l e r é g i m e p e r m a n e n t , c o r r e s p o n d a n t à u n e h a u t e u r
quelconque telle q u e A , , n ' a j a m a i s le t e m p s de s'établir. L'état
d'équilibre l u i - m ê m e , q u e n o u s a v o n s a d m i s l o r s q u e le n i v e a u était
en A , à l a h a u t e u r d e B C , n e p o u r r a i t s e r é a l i s e r q u e s i l e n i v e a u
restait i m m o b i l e e n A p e n d a n t u n t e m p s s u f f i s a n t .
Pendant l a p é r i o d e a s c e n d a n t e , l o r s q u e le n i v e a u m o n t e d e A
vers A , il a r r i v e à u n e h a u t e u r q u e l c o n q u e A i a v a n t q u e l e s
â eaux
entrant p a r l ' e m b o u c h u r e n ' a i e n t r e m p l i c o m p l è t e m e n t l e t r i a n g l e
A A i B , il m o n t e r e l a t i v e m e n t p l u s v i t e en A q u ' e n un autre point
i n t e r m é d i a i r e e n t r e A et B et l a c o u r b e d e n i v e a u p r e n d u n e forme
concave v e r s l e h a u t , a n a l o g u e à c e l l e q u i est figurée en p o n c t u é
long.
A u c o n t r a i r e , l o r s q u e le n i v e a u d e s c e n d de A s v e r s A , c o m m e il
est c o n s t a m m e n t v a r i a b l e , s a n s a r r ê t , il q u i t t e une position quel-
c o n q u e a v a n t q u e l'état p e r m a n e n t c o r r e s p o n d a n t s e s o i t é t a b l i d a n s
le c a n a l , et l a c o u r b e d e n i v e a u s e r a a l o r s c o n v e x e v e r s le h a u t ,
ou a n a l o g u e à c e l l e q u i est f i g u r é e e n p o n c t u é r o n d . L a c o n v e x i t é
de cette c o u r b e s e r a m ê m e s u p é r i e u r e à c e l l e q u i c o r r e s p o n d r a i t a u
régime permanent.
L e s m ô m e s effets s e p r o d u i r o n t d a n s l a p a r t i e d e l ' o s c i l l a t i o n q u i
se fait a u - d e s s o u s d u n i v e a u d ' é q u i l i b r e , e n t r e A et A . L o r s q u e l e
t

n i v e a u a r r i v e en A , en d e s c e n d a n t , l a s u r f a c e d e s e a u x d a n s l e c a n a l

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est c o n v e x e v e r s l e h a u t , et e l l e e s t a u c o n t r a i r e c o n c a v e l o r s q u e le
niveau p a s s e en A , e n r e m o n t a n t . L e s c o u r b e s en p o n c t u é long
r e p r é s e n t e n t d o n c l e s n i v e a u x p e n d a n t le tlot, et c e l l e s en ponctué
r o n d , les n i v e a u x p e n d a n t le j u s a n t .
D a n s c e s c o n d i t i o n s , l e s v i t e s s e s en c h a q u e p o i n t d u c a n a l , s ' a n n u -
l e r o n t en s e r e n v e r s a n t a u m o m e n t d e l a m i - m a r é e , q u a n d le n i v e a u
p a s s e p a r le n i v e a u m o y e n ; e l l e s s e r o n t maximum, soit au flot,
s o i t a u j u s a n t , a u m o m e n t o ù l a d é n i v e l l a t i o n est l a p l u s g r a n d e .
L e p h é n o m è n e est, e n r é a l i t é , b e a u c o u p m o i n s s i m p l e q u e n e l ' i n -
d i q u e la d e s c r i p t i o n p r é c é d e n t e . L ' o n d e - m a r é e ne se t r a n s m e t pas
instantanément dans toute la l o n g u e u r d u c a n a l , d e s o r t e q u e les
h a u t e s e a u x , l e s é t a l e s et l e s b a s s e s e a u x n e s o n t p a s simultanées
dans toute son étendue, m a i s s u c c e s s i v e s à r a i s o n d u r e t a r d de l a
p r o p a g a t i o n d e l ' o n d e . L a c é l é r i t é d e cette p r o p a g a t i o n , e l l e - m ê m e ,
est d i f f é r e n t e d e ce q u ' e l l e s e r a i t d a n s u n canal à profondeur con-
stante. S i l'on s u p p o s e le n i v e a u de la m e r m a i n t e n u i m m o b i l e pen-
d a n t u n t e m p s s u f f i s a n t à u n e h a u t e u r A I et l e r é g i m e permanent
correspondant établi, avec une certaine vitesse m o y e n n e d'écoule-
m e n t U I , u n e o n d u l a t i o n p r e n a n t n a i s s a n c e en A „ s e p r o p a g e r a v e r s
B a v e c u n e c é l é r i t é s u p é r i e u r e d e XJ e n v i r o n à c e l l e q u i c o r r e s p o n -
T

d r a i t à l a p r o f o n d e u r . D ' a u t r e p a r t l ' o n d e - m a r é e , en p é n é t r a n t d a n s
le c a n a l , possède une certaine é n e r g i e q u i , s a u f l e s p o r t e s p a r le
frottement, doit rester constante. C o m m e la profondeur diminue
progressivement de A S v e r s B , cette c o n s t a n c e d e l ' é n e r g i e d o i t être
o b t e n u e p a r u n e a u g m e n t a t i o n d e s v i t e s s e s en c h a q u e p o i n t , l a q u e l l e
a encore p o u r c o n s é q u e n c e u n e a u g m e n t a t i o n de l a célérité. P o u r
ce m o t i f , l a c é l é r i t é d e p r o p a g a t i o n d e l ' o n d e et l e s v i t e s s e s d e l ' e a u ,
q u i à l ' o r i g i n e d u c a n a l , v e r s l e p o i n t A s e r é g l e r o n t d ' a p r è s ce q u i
a été d i t p l u s h a u t , p o u r les c o u r a n t s de m a r é e , eu é g a r d a u x con-
d i t i o n s et a u x c i r c o n s t a n c e s l o c a l e s et p o u r l a p r o f o n d e u r corres-
p o n d a n t a u niveau A , seront d a n s les profils s u i v a n t s , p l u s g r a n d e s
a

q u ' e l l e s n e le s e r a i e n t d a n s u n c a n a l à s u r f a c e l i b r e h o r i z o n t a l e et
d e m ê m e p r o f o n d e u r q u e ce p r o f i l ; et l a d i f f é r e n c e i r a en c r o i s s a n t
a m e s u r e que l'on s'approchera du point B .

C e s f a i t s o n t été o b s e r v é s d a n s le c a n a l d e S u e z e n t r e la mer
R o u g e et l e s l a c s A m e r s ; i l s o n t été m i s e n l u m i è r e p a r u n e r e m a r -
quable étude d e M . B o u r d c l l e s ( d é j à citée) o ù le l e c t e u r t r o u v e r a
les explications détaillées qui n'ont pu trouver place ici.

2 Î O . Courants d'écoulement dus à l a dénivellation


produite par l a m a r é e . — II s e m b l e évident, d ' a i l l e u r s , que
les dénivellations produites p a r l'oscillation du niveau de la mer,

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résultant d u p h é n o m è n e de la m a r é e , doivent a v o i r p o u r c o n s é -
quence, c o m m e t o u t e d é n i v e l l a t i o n p r o d u i t e p a r u n e c a u s e q u e l c o n -
que, un é c o u l e m e n t d a n s l e s e n s d e l a p e n t e . L e p h é n o m è n e p e u t ,
dans le c a s d e s m a r é e s , ê t r e m a s q u é p a r l ' e x i s t e n c e d e v i t e s s e s e n
sens c o n t r a i r e , d u e s à d ' a u t r e s c a u s e s , et e n p a r t i c u l i e r a u mou-
vement o s c i l l a t o i r e l u i - m ê m e . M a i s a l o r s c e s v i t e s s e s p r é e x i s t a n t e s
se t r o u v e r o n t a c c é l é r é e s o u r e t a r d é e s (si e l l e s n e s o n t p a s a n n u l é e s
ou r e n v e r s é e s ) p a r c e l l e s q u e p r o d u i r a i t l a d é n i v e l l a t i o n .
Ainsi, dans l'exemple considéré au numéro précédent, pendant
que le n i v e a u d e l a m e r m o n t e d e A à A„ i l e x i s t e , d a n s le c a n a l ,
une pente d i r i g é e v e r s l e p o i n t B q u i d o n n e r a i t l i e u , à e l l e s e u l e , à
un é c o u l e m e n t et à d e s v i t e s s e s d a n s l e s e n s A B . On p e u t d i r e ,
d ' a i l l e u r s , à l ' a p p u i d e cette t h è s e , q u e p e n d a n t cette p é r i o d e d ' a s -
cension, il d o i t p a s s e r , p a r l a s e c t i o n d ' o r i g i n e d u c a n a l u n v o l u m e
d'eau c o r r e s p o n d a n t a u t r i a n g l e A A , B , et d o n t l ' i n t r o d u c t i o n ne
peut a v o i r l i e u s a n s v i t e s s e . L ' i n v e r s e a u r a l i e u p e n d a n t l e j u s a n t .
D a n s l a s e c t i o n d ' o r i g i n e A , l e s v i t e s s e s p r o v e n a n t d e cet é c o u l e -
ment s ' a j o u t e r o n t , algébriquement, a u x vitesses existant dans la
m ê m e s e c t i o n p a r s u i t e d e s c o u r a n t s d e m a r é e et d o n t l a r é p a r t i t i o n
et la loi d e v a r i a t i o n , c o m m e n o u s l ' a v o n s d i t , p e u v e n t ê t r e très
différentes s u i v a n t l e s c i r c o n s t a n c e s l o c a l e s .

Des p h é n o m è n e s d u m ê m e o r d r e i n t e r v i e n n e n t lorsqu'une mer,


où la m a r é e s e f a i t s e n t i r , c o m m u n i q u e p a r u n g o u l e t é t r o i t et d e
faible l o n g u e u r , a v e c u n b a s s i n d e g r a n d e s d i m e n s i o n s . L e g o u l e t
fonctionne a l o r s , d a n s u n e c e r t a i n e m e s u r e , c o m m e l ' o r i f i c e i n f é -
r i e u r , d e s e c t i o n w, d o n t j ' a i p a r l é a u n° 238. L e s v i t e s s e s y sont
alternatives s u i v a n t les h a u t e u r s r e l a t i v e s des n i v e a u x de l a m e r et
du b a s s i n . L ' a s s i m i l a t i o n n e p e u t ê t r e c o m p l è t e p u i s q u e l a s e c t i o n
d ' é c o u l e m e n t d u g o u l e t v a r i e a v e c l e n i v e a u , t a n d i s q u e d a n s le p r o -
b l è m e traité a u n° 238, l a s e c t i o n w é t a i t s u p p o s é e c o n s t a n t e . M a i s
on p e u t en r e t e n i r , c e p e n d a n t , q u e l e s v a r i a t i o n s d u n i v e a u d a n s l e
bassin s e r o n t de m o i n d r e a m p l i t u d e q u e d a n s la m e r p u i s q u e ce
n'est q u e d a n s l a p é r i o d e d e s c e n d a n t e ( a p r è s la p l e i n e m e r ) et d a n s
la p é r i o d e a s c e n d a n t e ( a p r è s l a b a s s e m e r ) q u ' i l p o u r r a y a v o i r
égalité d e n i v e a u e n t r e l a m e r et le b a s s i n .
Ces c i r c o n s t a n c e s s o n t r é a l i s é e s d a n s l e B a h i r e t d e B o u - G r a r a , a u
sud de l a T u n i s i e q u i d ' a p r è s M . B o u r d e l l e s , p r é s e n t e u n e s u p e r f i c i e
de 44-ooo h e c t a r e s et q u i c o m m u n i q u e a v e c la m e r p a r le c a n a l
d ' A d j i m . A u l a r g e d e ce c a n a l , l e s c o u r a n t s r e n v e r s e n t et s ' a n n u -
lent a u x b a s s e s et a u x p l e i n e s m e r s , l e u r v i t e s s e a t t e i n t s o n m a x i m u m
à la m i - m a r é e . D a n s l'intérieur du B a h i r e t , la marée se produit
environ t r o i s h e u r e s a p r è s l e m o m e n t o ù o n l ' o b s e r v e a u l a r g e . L a

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célérité de p r o p a g a t i o n est d o n c t r è s f a i b l e et n o t a b l e m e n t infé-
r i e u r e à celle q u i c o r r e s p o n d r a i t à la p r o f o n d e u r m o y e n n e du canal.
A u c o n t r a i r e l e s v i t e s s e s m a x i m u m a t t e i g n e n t d e u x et t r o i s nœuds
(i m . o o et 1 m . 5 o p a r s e c o n d e ) et p a r a i s s e n t p r e s q u e u n i q u e m e n t
d u e s a u r e m p l i s s a g e et à l a v i d a n g e d u b a s s i n .

211. Marées fluviales. — Les phénomènes q u i viennent


d ' ê t r e d é c r i t s et q u i s o n t d é j à s i c o m p l e x e s l e d e v i e n n e n t encore
b i e n p l u s d a n s la p r o p a g a t i o n d e l a m a r é e à l ' i n t é r i e u r de l'estuaire
d'un fleuve.
L e d é b i t d e s e a u x d o u c e s , et l e s v i t e s s e s a u x q u e l l e s il d o n n e lieu
sont de n o u v e l l e s circonstances q u i viennent e n c o r e m o d i f i e r les
c o n d i t i o n s d e cette p r o p a g a t i o n et q u i s o n t e x t r ê m e m e n t v a r i a b l e s
d ' u n f l e u v e à l ' a u t r e . I l est d o n c b i e n d i f f i c i l e d e r é s u m e r en g é n é -
ralités l a q u e s t i o n , p o u r t a n t si i m p o r t a n t e , des m a r é e s fluviales.
E l l e a été é t u d i é e p a r u n g r a n d n o m b r e d e s a v a n t s et d ' i n g é n i e u r s ,
m a i s ce q u e l ' o n p e u t t r o u v e r s u r t o u t d ' i n t é r e s s a n t d a n s c e s é t u d e s ,
ce sont les faits n o m b r e u x et d i v e r s q u i sont r a p p r o c h é s p a r les
d i v e r s a u t e u r s , et l e s g é n é r a l i s a t i o n s q u i e n r é s u l t e n t . Q u a n t aux
d é d u c t i o n s q u e l'on peut en tirer, elles ne sont, presque toujours,
a p p l i c a b l e s q u ' à u n p e t i t n o m b r e d e f l e u v e s et p r é s e n t e n t rarement
un caractère de v é r i t a b l e g é n é r a l i t é . P a r m i ces études, j e citerai
s u r t o u t c e l l e d e M . B o u r d e l l e s q u i f a i t p e u t - ê t r e e x c e p t i o n , et d a n s
laquelle l'auteur a pu d é g a g e r des lois, sinon générales, du moins
d'une application fréquente.
L a marée fluviale a p l u t ô t l e c a r a c t è r e d ' u n e o n d e do t r a n s l a t i o n
q u e d ' u n e o n d e d ' o s c i l l a t i o n : e l l e a e n effet p o u r c a u s e l ' a f f l u x p r o -
g r e s s i f d ' u n e c e r t a i n e q u a n t i t é d ' e a u d e l a m e r q u i p é n è t r e d a n s le
f l e u v e et p r o d u i t à l ' e m b o u c h u r e u n e intumescence qui se p r o p a g e
e n s u i t e en r e m o n t a n t , à l a m a n i è r e d e c e l l e s q u e n o u s a v o n s é t u d i é s
a u n° 2 i 5 . E n t r e l e m o m e n t o ù l a tôte d e flot a r r i v e à l ' e m b o u c h u r e
j u s q u ' a u m o m e n t où y p a s s e le s o m m e t d e l ' o n d e , l ' a s c e n s i o n con-
t i n u e de l a m a r é e , d i t M . B a z i n peut être a s s i m i l é e à la formation
successive d'ondes de translation q u i se p r o p a g e n t les unes après
l e s a u t r e s en r e m o n t a n t l e fleuve.
Q u a n t à l a c é l é r i t é d e cette p r o p a g a t i o n , e l l e d é p e n d s u r t o u t d e s
conditions locales. D'une p a r t , c o m m e i l a été d i t p l u s h a u t , l e
rétrécissement p r o g r e s s i f de l'estuaire peut a v o i r p o u r conséquence
d ' a c c r o î t r e cette c é l é r i t é , d ' a u t r e p a r t , e l l e p e u t ê t r e d i m i n u é e p a r l a
vitesse d u courant des e a u x d o u c e s et s u r t o u t par les obstacles

i . R e c h e r c h e s e x p é ç i l h e n t a l e s s u r l a p r o p a g a t i o n des o n d e s .

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divers q u i a b s o r b e n t l ' é n e r g i e d e l ' o n d e . D e t r è s n o m b r e u x e x e m -
ples sont r a p p o r t é s p a r M . B o u r d e l l e s , j e n e l u i en e m p r u n t e r a i q u e
d e u x : d a n s le fleuve S a i n t - L a u r e n t , e n t r e l ' e m b o u c h u r e proprement
dite (îles M i n g a n ) et l ' î l e B i c , s u r u n e l o n g u e u r d e zlio m i l l e s , l a
célérité m o y e n n e d é p a s s e 200 m è t r e s p a r s e c o n d e , ce q u i , d'après
la f o r m u l e d e L a g r a n g e , c o r r e s p o n d r a i t à u n e p r o f o n d e u r d e 4 o o o
mètres, a l o r s q u e cette p r o f o n d e u r n ' e s t guère., en m o y e n n e , d e p l u s
de i 5 o m è t r e s , c o r r e s p o n d a n t à u n e c é l é r i t é d e m o i n s de Lo m è t r e s .
Au c o n t r a i r e , d a n s l a r i v i è r e S a g u e n a y , a f f l u e n t d u Saint-Laurent
en a m o n t d e l ' î l e B i c , s u r u n e l o n g u e u r d e 71 m i l l e s en a m o n t d u
confluent, l ' o u d e s e p r o p a g e a v e c u n e c é l é r i t é d e 19 m è t r e s à l a
seconda, l a q u e l l e c o r r e s p o n d à une profondeur théorique de 36
mètres, b i e n i n f é r i e u r e à l a p r o f o n d e u r m o y e n n e effective. A i n s i ,
dans le p r e m i e r c a s l ' o n d e v a b e a u c o u p p l u s v i t e , et d a n s le s e c o n d
beaucoup m o i n s v i t e q u e ne l ' i n d i q u e r a i t l a f o r m u l e de L a g r a n g e .
On peut citer e n c o r e ce f a i t q u e d a n s l a G i r o n d e et s a n s d o u t e a u s s i
dans d ' a u t r e s fleuves, la célérité de l a p r o p a g a t i o n de l'onde est
plus g r a n d e en m o r t e e a u q u ' e n v i v e e a u , ce q u i est en c o n t r a d i c t i o n
avec l e s i n d i c a t i o n s t h é o r i q u e s , m a i s q u e M . B o u r d e l l e s e x p l i q u e
avec v r a i s e m b l a n c e p a r l ' i n f l u e n c e d u frottement

On d o i t d o n c a d m e t t r e q u e les c o n d i t i o n s de l a p r o p a g a t i o n de
l'ondc-marée à l'intérieur des fleuves ne sont p a s s u s c e p t i b l e s , d a n s
l'état a c t u e l de n o s c o n n a i s s a n c e s t h é o r i q u e s , d ' ê t r e d é t e r m i n é e s p a r
le c a l c u l . C ' e s t à l ' o b s e r v a t i o n seule qu'il faut recourir p o u r s'en
rendre c o m p t e .
Des d i v e r g e n c e s a n a l o g u e s , p l u s m a r q u é e s e n c o r e p e u t - ê t r e , se
rencontrent d a n s les vitesses des courants qui accompagnent cette
p r o p a g a t i o n . B i e n d e s é l é m e n t s i n t e r v i e n n e n t en effet d a n s l a p r o -
duction d e c e s v i t e s s e s . C e s o n t d ' a b o r d l e s c o n d i t i o n s q u i v i e n n e n t
d'être i n d i q u é e s et q u i i n f l u e n t s u r l a c é l é r i t é d e la p r o p a g a t i o n d e
l'onde, s a v o i r , l e r é t r é c i s s e m e n t p r o g r e s s i f d e l ' e s t u a i r e et l e s o b s -
tacles q u i s ' o p p o s e n t à cette p r o p a g a t i o n . M a i s e n o u t r e il f a u t f a i r e
entrer en l i g n e d e c o m p t e l e s v i t e s s e s c o r r e s p o n d a n t a u d é b i t d e s
eaux d o u c e s et c e l l e s q u i p e u v e n t être d u e s à d e s d é n i v e l l a t i o n s a n a -
logues à c e l l e s d o n t il a été p a r l é p l u s h a u t a u n° 23g, il f a u t a u s s i
tenir c o m p t e , d a n s u n e c e r t a i n e m e s u r e , d e l a r é p a r t i t i o n d e s v i t e s -
ses d a n s l a m e r , à l ' e m b o u c h u r e d u f l e u v e . Il s e m b l e r a i t , a priori,
que, toutes c h o s e s é g a l e s , l e s v i t e s s e s q u e l ' o n o b s e r v e r a d a n s u n
estuaire d e v r o n t ê t r e d i f f é r e n t e s s u i v a n t q u e , p a r e x e m p l e , l e s c o u -
rants a u l a r g e d e l ' e m b o u c h u r e renverseront au moment de la
pleine m e r et d e l a b a s s e m e r , o u q u ' i l s r e n v e r s e r o n t à mi-marée.
Or, il r é s u l t e d e n o m b r e u x e x e m p l e s r e c u e i l l i s p a r M. Bourdelles

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q u ' i l n ' e n est p a s a i n s i . Q u e l l e q u e s o i t l a f o r m e d e l ' o n d e d ' o s c i l l a -
tion a u l a r g e , e l l e s e t r a n s f o r m e a u x a b o r d s d e l a c ô t e a u p o i n t que,
s u r le littoral, elle p e u t se c o n f o n d r e , p r a t i q u e m e n t , a v e c u n e onde
d e t r a n s l a t i o n . D è s l o r s , et n o t a m m e n t à l ' e m b o u c h u r e d e s fleuves,
les c o u r a n t s r e n v e r s e n t a u x b a s s e s et a u x h a u t e s m e r s en atteignant
le m a x i m u m d e l e u r v i t e s s e a u x e n v i r o n s d e l a m i - m a r è e .
Ce q u e l ' o n o b s e r v e p a r t o u t a u s s i , c'est q u e le r e n v e r s e m e n t des
c o u r a n t s d e flot et d e j u s a n t c o m m e n c e t o u j o u r s a u v o i s i n a g e du
f o n d et d e s rives et q u ' i l en est d e m ê m e d e s v i t e s s e s m a x i m u m . L a
r é g i o n o ù se p r o d u i t l'étalé, d'abord, puis le m a x i m u m de la
v i t e s s e , s ' é l è v e g r a d u e l l e m e n t et s e r a p p r o c h e d e l a s u r f a c e où elle
se m a i n t i e n t pendant des durées v a r i a b l e s . Il peut m ê m e arriver,
c o m m e s u r l e fleuve C o n g o , q u e le c o u r a n t n e c h a n g e j a m a i s de
sens à la s u r f a c e . C ' e s t s e u l e m e n t a u f o n d et d a n s l e v o i s i n a g e , sur
u n e h a u t e u r v a r i a b l e a v e c le d é b i t d e s e a u x d o u c e s , q u e l ' o n o b s e r v e
un renversement du courant pendant une période p l u s ou moins
courte.
L ' a m p l i t u d e de l'onde-marée, c o m m e sa célérité, peut, suivant
q u e l ' i n f l u e n c e d e l ' é n e r g i e o u c e l l e d e s f r o t t e m e n t s est p r é d o m i -
n a n t e , a l l e r e n c r o i s s a n t et e n d é c r o i s s a n t à m e s u r e q u e l ' o n s ' a v a n c e
à l ' i n t é r i e u r d e l ' e s t u a i r e . D a n s le S a i n t - L a u r e n t , l a h a u t e u r de la
marée, qui n'est que de i m . 83 à l ' e m b o u c h u r e , atteint 5 m . 35 à
Q u é b e c , à 3 o o m i l l e s en a m o n t . D a n s l a b a i e d e F u n d y , l a h a u t e u r
d e l a m a r é e est a u c a p S a b l e d e 2 m . oo à 2 m . 6o, t a n d i s q u ' a u fond
de l a b a i e , d a n s le B a s s i n d e s M i n e s , e l l e a t t e i n t d e i a m . 2 o à i 4 m . 6 o .
Q u o i q u ' i l en s o i t , en r e m o n t a n t s u f f i s a m m e n t , on t r m r v e t o u j o u r s
une région où l'amplitude de la marée s'efface graduellement
j u s q u ' à finir p a r d i s p a r a î t r e . P o u r b e a u c o u p d e f l e u v e s , cette r é g i o n
commence à l'embouchure même.
L e n i v e a u m o y e n s e m b l e se m a i n t e n i r à peu près sans variation
sensible d a n s toute la r é g i o n où l ' a m p l i t u d e d e l ' o s c i l l a t i o n reste
e l l e - m ê m e c o n s t a n t e o u v a en c r o i s s a n t . I l en r é s u l t e q u e l a m a r é e
b a s s e s e r a i t , à l ' a m o n t , à u n n i v e a u i n f é r i e u r à c e l u i d ' a v a l . Toute-
fois l e s v é r i f i c a t i o n s d e ce f a i t semblent faire défaut, d'après
M. Bourdelles. D'autre part, il s e m b l e a u s s i q u e l a l i m i t e j u s q u ' à
laquelle l'amplitude croît ou reste constante d é p e n d a u s s i de cette
a m p l i t u d e et n ' e s t p a s l a m ê m e en v i v e e a u q u ' e n m o r t e e a u .
P l u s l o i n , l e n i v e a u m o y e n s e r e l è v e à m e s u r e q u ' o n s ' é l o i g n e de
l ' e m b o u c h u r e , et il e n e s t d e m ê m e , e n g é n é r a l , d u lieu géomé-
trique des hautes m e r s , tant de v i v e eau q u e de m o r t e e a u . S u i v a n t
les v a r i a t i o n s r e s p e c t i v e s d e l ' a m p l i t u d e et d u n i v e a u m o y e n , on
rencontre, d a n s les d i v e r s estuaires, les p h é n o m è n e s les p l u s variés
et q u e l q u e f o i s d ' a p p a r e n c e contradictoire.

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212. Mouvement de l'ean dans n n estuaire. — Si
l'étude d é t a i l l é e d e ce m o u v e m e n t e s t e x t r ê m e m e n t d i f f i c i l e et c o m -
pliquée, c o m m e o n v i e n t d e l e d i r e , on p e u t n é a n m o i n s se f a i r e , e n
suivant l a m a r c h e i n d i q u é e p a r M . G o m o y , u n e i d é e d e s o n e n s e m -
ble. P o u r c e l a , M . C o m o y c o n s i d è r e , d a n s l e p h é n o m è n e à é t u d i e r ,
trois p é r i o d e s : l a p r e m i è r e s ' é t e n d d e p u i s le m o m e n t où l ' o n d e
c o m m e n c e à s ' i n t r o d u i r e d a n s l e fleuve j u s q u ' à c e l u i o ù l a p l e i n e
mer a r r i v e à l ' e m b o u c h u r e ; la d e u x i è m e , entre les i n s t a n t s où se
p r o d u i s e n t , à l ' e m b o u c h u r e , l a p l e i n e m e r et l ' é t a l é d e flot ; l a t r o i -
sième entre ce d e r n i e r i n s t a n t et c e l u i o ù l ' o n d e d i s p a r a î t à l a l i m i t e
de la p a r t i e m a r i t i m e d u fleuve.
Pendant la première période, les e a u x provenant du fleuve vien-
nent r e m p l i r l ' e s p a c e c o m p r i s e n t r e l a tête d u flot et l ' é t a l é de
j u s a n t , et l a p o s i t i o n d e cette é t a l e est d é t e r m i n é e p a r l'importance
du débit d u f l e u v e : e l l e e s t d ' a u t a n t p l u s é l o i g n é e d e l a tête d u flot
que le d é b i t est p l u s c o n s i d é r a b l e . E n t e m p s d e c r u e , l e j u s a n t ne
prend fin q u e l o n g t e m p s a p r è s l ' a r r i v é e d e l a tête d u flot et m ê m e ,
dans les c r u e s t r è s f o r t e s , le c o u r a n t n e se r e n v e r s e p a s et l e j u s a n t
r è g n e p e n d a n t t o u t e l a m a r é e . D a n s ce c a s , il n ' e n t r e p a s d ' e a u d e
mer d a n s le fleuve et t o u t e l ' i n t u m e s c e n c e de la marée fluviale
est p r o d u i t e p a r l ' e a u d u fleuve d o n t l ' é c o u l e m e n t s e t r o u v e s i m p l e -
ment r a l e n t i o u a r r ê t é p a r l a s u r é l é v a t i o n d e s e a u x d e l a m e r . M a i s
lorsque, p l u s o r d i n a i r e m e n t , il se p r o d u i t u n renversement du
courant, o u une étale de j u s a n t , toute l a partie c o m p r i s e entre le
point o ù l a v i t e s s e s ' a n n u l e a i n s i , à c h a q u e i n s t a n t , et l'embou-
chure d u f l e u v e d o i t l a s u r é l é v a t i o n d e s o n n i v e a u à l ' i n t r o d u c t i o n
dans l e f l e u v e d ' u n e c e r t a i n e q u a n t i t é d ' e a u d e l a m e r . S i donc,
pendant un i n t e r v a l l e d e t e m p s At q u e l c o n q u e , o n d é s i g n e p a r S l a
section d u fleuve à son e m b o u c h u r e , v la vitesse m o y e n n e de l'eau
d a n s cette s e c t i o n , SoAt sera le v o l u m e d'eau de m e r q u i se s e r a
introduit d a n s le fleuve, et si D est l a d i s t a n c e m o y e n n e , p e n d a n t l e
t e m p s il, d e l ' é t a l é d e j u s a n t à l ' e m b o u c h u r e , L l a l a r g e u r moyenne
du fleuve s u r cette l o n g u e u r D et Ah l ' a u g m e n t a t i o n m o y e n n e d e l a
h a u t e u r d u n i v e a u d a n s l a m ê m e p o r t i o n , on a u r a l ' é g a l i t é :
Sv\t=DLAh.
Pendant la seconde période, c o m p r i s e entre l e s instants où se
p r o d u i s e n t , à l ' e m b o u c h u r e , l a p l e i n e m e r et l ' é t a l é d e flot, l e n i v e a u
baisse à l ' e m b o u c h u r e ; le s o m m e t de l'onde se trouve d a n s le
fleuve à u n e c e r t a i n e d i s t a n c e d e l ' e m b o u c h u r e , m a i s il e n t r e n é a n -
moins e n c o r e de l ' e a u de m e r d a n s le fleuve jusqu'au moment de
l'étalé d e flot. S i l ' o n c o n s i d è r e , à u n e é p o q u e q u e l c o n q u e d e cette
p é r i o d e , la p o s i t i o n d u s o m m e t d e l ' o n d e d a n s l e fleuve et si on
32

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a p p e l l e D s a d i s t a n c e à l a tôte d e flot, D ' s a d i s t a n c e à l ' e m b o u c h u r e ,
L et L ' l e s l a r g e u r s m o y e n n e s d u fleuve d a n s les parties correspon-
d a n t e s et Ah et Ah' l e s v a r i a t i o n s m o y e n n e s d u n i v e a u , l e volume,
total c o m p r i s e n t r e l e s o m m e t do l ' o n d e et l a tûte d e flot s'est a c c r u
de DLA/i, celui q u i se trouve e n t r e l ' e m b o u c h u r e et l e s o m m e t de
l'onde a d i m i n u é de D'L'Ah' ; l ' a u g m e n t a t i o n définitive du volume
t o t a l , d i f f é r e n c e d e c e s deu.v q u a n t i t é s , doit être é g a l e au v o l u m e
d'eau de m e r SuAt q u i s ' e s t i n t r o d u i t pendant l e t e m p s AL On a
alors la relation ;
SvAt -f- D ' L ' D A ' — DLAA

applicable à la seconde période de la m a r é e .


E n f i n , l a t r o i s i è m e p é r i o d e s u c c è d e à l ' i n s t a n t o ù l ' é t a l é do flot se
produit à l'embouchure, instant pour lequel v = o. D a n s cette troi-
s i è m e p é r i o d e , l ' é t a l é d e flot s ' a v a n c e d a n s l e fleuve. L ' o n d e fluviale
se trouve a l o r s entièrement constituée : on peut l a d i v i s e r en trois
p a r t i e s : i° c e l l e q u i e s t c o m p r i s e e n t r e l a tête d u flot et l ' é t a l é de
j u s a n t , dont l'accroissement de v o l u m e se trouve entièrement rempli
p a r l ' e a u d u fleuve ; 2 ° c e l l e q u i e s t c o m p r i s e e n t r e l ' é t a l é d e j u s a n t
et l ' é t a l é d e flot, d o n t l e v o l u m e r e s t e c o n s t a n t p u i s q u ' i l n ' y e n t r e ni
n ' e n s o r t r i e n ; 3 ° c e l l e q u i est c o m p r i s e e n t r e l ' é t a l é d e flot et l ' e m -
b o u c h u r e d o n t l a d i m i n u t i o n d e v o l u m e c o r r e s p o n d à l ' e a u q u i tra-
v e r s e l ' e m b o u c h u r e en r e n t r a n t d a n s l a m e r . O n p e u t é c r i r e , p o u r
c h a c u n e d e ces trois parties, des é g a l i t é s a n a l o g u e s a u x précédentes.

2 M a s c a r e t . — I l a été r a p p e l é plus haut que, d'après


M . B a z i n , l ' a s c e n s i o n de l a m a r é e à l ' e m b o u c h u r e d ' u n fleuve peut
être a s s i m i l é e à l a f o r m a t i o n s u c c e s s i v e d ' o n d e s de t r a n s l a t i o n qui
se p r o p a g e n t l e s u n e s a p r è s l e s a u t r e s en r e m o n t a n t . En raison
de l ' e x h a u s s e m e n t p r o g r e s s i f d u n i v e a u , ces ondes élémentaires
s ' a v a n c e n t a v e c d e s v i t e s s e s d e p l u s en p l u s g r a n d e s , e l l e s t e n d e n t
d o n c à s e r e j o i n d r e et s e r e j o i g n e n t e n effet. L e u r r é u n i o n et l e u r
superposition constitue le p h é n o m è n e c o n n u s o u s le n o m de masca-
ret. C'est u n r e s s a u t b r u s q u e q u i se p r o d u i t , s u r c e r t a i n s fleuves, à
l a tête d e flot d e l ' o n d e m a r é e f l u v i a l e . I l a d e s h a u t e u r s v a r i a b l e s
s u i v a n t le lieu q u e l'on considère, s u i v a n t les différents fleuves, sui-
v a n t l ' i m p o r t a n c e de l a m a r é e , etc. S a h a u t e u r , s u r l e s f l e u v e s de
F r a n c e , n e d é p a s s e g u è r e t r o i s m è t r e s ; m a i s on e n a . s i g n a l é de c i n q
et s i x m è t r e s d e h a u t e u r s u r l e G a n g e et s u r l e f l e u v e d e s A m a z o n e s .
Il a t t e i n t s o n m a x i m u m e n u n c e r t a i n p o i n t d u f l e u v e et diminue
e n s u i t e p r o g r e s s i v e m e n t en remontant. Il occupe p r e s q u e toujours
l a l a r g e u r t o t a l e et p r é s e n t e , en p l a n , l a f o r m e d ' u n e c o u r b e c o n c a v e
vers l'amont du fleuve ; q u e l q u e f o i s , il p r e n d une direction inclinée
sur celle du courant.

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Il c o n s e r v e d e s f o r m e s l i s s e s q u a n d il s e p r o p a g e d a n s d e s e a u x
suffisamment p r o f o n d e s , i l p o r t e a l o r s q u e l q u e f o i s le n o m c a r a c t é -
ristique de rouleau d'eau. Lorsque la profondeur devient trop
faible, le m a s c a r e t déferle. S i , au c o n t r a i r e , l a p r o f o n d e u r v a en
a u g m e n t a n t , il d i m i n u e , s ' a f f a i s s e et p e u t m ô m e d i s p a r a î t r e .
Quand le m a s c a r e t a p a s s é d a n s u n l i e u , le lit d u f l e u v e s e t r o u v e
rempli à u n e c e r t a i n e h a u t e u r a u - d e s s u s d u n i v e a u p r i m i t i f , mais
cette h a u t e u r est g é n é r a l e m e n t inférieure à celle du mascaret. Ce
dernier c a r a c t è r e r a p p r o c h e d ' u n e f a ç o n é t r o i t e le p h é n o m è n e du
mascaret d e l ' i n t u m e s c e n c e q u e n o u s a v o n s é t u d i é e au n" 2i3 et
qui était f o r m é e d ' u n e l a m e d ' u n e c e r t a i n e é p a i s s e u r p r é c é d é e d ' u n e
tète p l u s é l e v é e . N o u s a v o n s t r o u v é q u e l a h a u t e u r d e cette téte
3
devait être é g a l e à p e u p r è s a u x - d e c e l l e d e l a l a m e q u i l a s u i t , O r ,
d'après C o m o y ( p a g e 180), l e m a s c a r e t d e la S e i n e s'est é l e v é à C a u -
m
debec, le i g s e p t e m b r e 1876, â 2 ,i'] a u - d e s s u s des basses eaux du
fleuve ; et, a p r è s le p a s s a g e d u m a s c a r e t , le lit d u f l e u v e s ' e s t t r o u v é

exhaussé de 1 m . 47 s e u l e m e n t . O r , l e s ^ d e 2 m . 17 s o n t d e 1 m . 45.

Le m a s c a r e t est suivi d'ondes plus ou moins élevées, plus ou


moins n o m b r e u s e s s u i v a n t l e s c i r c o n s t a n c e s et q u i p o r t e n t l e n o m
d'éteules. N o u s a v o n s d i t , à l a p a g e 432, c o m m e n t l a f o r m u l e d e l a
propagation des i n t u m e s c e n c e s d a n s une e a u t r a n q u i l l e d e profon-
deur c o n s t a n t e p o u v a i t m o t i v e r et e x p l i q u e r c e s o n d u l a t i o n s s e c o n -
daires q u i s u i v e n t l a tête d e l ' o n d e p r i n c i p a l e .
Entre la célérité V de sa p r o p a g a t i o n , l a vitesse u d u c o u r a n t d e
flot q u i l a s u i t , l a p r o f o n d e u r p r i m i t i v e H d e s e a u x e t l e u r s u r é l é v a -
tion d é f i n i t i v e h, o n a l a r e l a t i o n q u e n o u s a v o n s é t a b l i e ( p a g e s 4i6,
421 et 429 e n n o t e ) et q u i e x p r i m e s i m p l e m e n t l a c o n s e r v a t i o n du
volume d e s é l é m e n t s l i q u i d e s :

v h
V =
fi + ïî

L e s o b s e r v a t i o n s o n t m o n t r é q u e cette f o r m u l e s ' a c c o r d e a v e c l e s
faits.
L a réunion des ondes s u c c e s s i v e s q u i constitue le mascaret ne se
produit n i s u r t o u s l e s f l e u v e s n i à t o u t e s l e s m a r é e s . E l l e n ' a l i e u
que d a n s c e r t a i n e s c i r c o n s t a n c e s q u i la rendent p o s s i b l e et qui
dépendent d e l a f o r m e et d e l a p r o f o n d e u r d u lit et p a r t i c u l i è r e m e n t
de son e m b o u c h u r e , d e l a r a p i d i t é d e l ' é l é v a t i o n d e l a m a r é e , etc.
Elle e x i g e , e n t r e ces divers éléments, des relations q u i ne parais-
sent p a s , j u s q u ' à p r é s e n t , s u f f i s a m m e n t d é f i n i e s p o u r p e r m e t t r e d e

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p r é v o i r l e p h é n o m è n e et d ' e n c a l c u l e r t o u t e s l e s c o n s é q u e n c e s autre-
ment que par des formules e m p i r i q u e s .

2 4 4 . D é t e r m i n a t i o n des vitesses dues a u x marées


fluviales. — L e s m a r é e s f l u v i a l e s , o u p l u s g é n é r a l e m e n t l e s cou-
r a n t s q u i s e p r o d u i s e n t d a n s l a p a r t i e m a r i t i m e d e s f l e u v e s , ont été
s o u v e n t m i s à p r o f i t p o u r o b t e n i r u n e m o d i f i c a t i o n d u lit, l ' e n l è v e -
m e n t des h a u t s f o n d s , des b a n c s de s a b l e , qui o b s t r u e n t les estuaires.
I l est u t i l e , p o u r c e l a , d e p o u v o i r d é t e r m i n e r l e s d é b i t s et p a r suite
les vitesses m o y e n n e s d a n s d i v e r s e s sections.
L e s vitesses, dans la partie m a r i t i m e d'un fleuve, varient en
c h a q u e p o i n t et à c h a q u e i n s t a n t ; e l l e s c h a n g e n t g é n é r a l e m e n t de
sens à c h a q u e m a r é e en s ' a n n u l a n t d e u x f o i s , a u x é t a l e s de flot et
de j u s a n t , et i l s e m b l e i m p o s s i b l e d e d é t e r m i n e r , p a r d e s o b s e r v a -
tions directes, la loi de leur v a r i a t i o n dans une section transversale
donnée. V o i c i c o m m e n t M . L e c h a l a s a r é s o l u le p r o b l è m e
S u p p o s o n s que l'on ait levé exactement la forme d ' u n p r o f i l en
t r a v e r s en u n p o i n t o ù l ' o n v e u t é t u d i e r l a v a r i a t i o n , a v e c l e t e m p s ,
d e s d é b i t s d u f l e u v e , et q u e l ' o n a i t d i s p o s é , e n a v a l d e ce p o i n t j u s -
qu'à l'embouchure, et en amont jusqu'à la limite au delà de
l a q u e l l e la m a r é e n e se f a i t p a s s e n t i r , u n e s é r i e d ' é c h e l l e s d o n t les
z é r o s o n t été p l a c é s e x a c t e m e n t a u m ê m e n i v e a u . D e s o b s e r v a t e u r s ,
m u n i s de m o n t r e s bien r é g l é e s , notent les h a u t e u r s d'eau à toutes
ces é c h e l l e s à d e s é p o q u e s s i m u l t a n é e s , de c i n q e n cinq minutes
par e x e m p l e , ou de quart d'heure en quart d ' h e u r e , s u i v a n t le
d e g r é d ' e x a c t i t u d e q u e l ' o n s e p r o p o s e d ' o b t e n i r . On c o n ç o i t q u e si
l e s é c h e l l e s s o n t a s s e z r a p p r o c h é e s , si l ' o n a u n p l a n e x a c t d u fleuve
i n d i q u a n t s e s l a r g e u r s en c h a q u e p o i n t et d e s p r o f i l s en t r a v e r s en
n o m b r e s u f f i s a n t , o n p o u r r a , a p r è s a v o i r c o n s t r u i t le p r o f i l l o n g i t u -
d i n a l d e l a s u r f a c e l i b r e à c h a c u n e d e s é p o q u e s d ' o b s e r v a t i o n , cal-
culer les variations, pour c h a q u e i n t e r v a l l e de cinq ou de quinze
m i n u t e s , d u v o l u m e d e s e a u x entre le p o i n t où la m a r é e c o m m e n c e
à s e f a i r e s e n t i r j u s q u ' a u p r o f i l c o n s i d é r é . L e d é b i t f l u v i a l Q étant
c o n n u , en d i v i s a n t , à c h a q u e instant, l ' a c c r o i s s e m e n t de volume
\Y correspondant à une de ces périodes par le n o m b r e n de
secondes ( 3 o o o u 900) q u ' e l l e c o m p r e n d , le débit d a n s le profil
AV
d'aval sera D — 0 — — .
n
P e n d a n t l e j u s a n t , A V est n é g a t i f et p a r s u i t e D est p o s i t i f , Quel-
q u e t e m p s a p r è s l ' a r r i v é e d e l a tète d u flot, AV s ' a n n u l e , et D = Q,
. . , AV
p u i s AV d e v i e n t p o s i t i f , s ' a c c r o î t p e u à p e u et l o r s q u e — = Q, on a
1. D a n s u n r a p p o r t en d a t e d u 12 a v r i l i 8 5 g , à l ' a p p u i d u p r o j e t d ' e n d i g u e -
m e n t de l a B a s s e - L o i r e , c i t é p a r M . P a r t i o t .

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D = o ; c'est l e m o m e n t d e l ' é t a l é d e j u s a n t . E n s u i t e A V c o n t i n u a n t
à croître, D d e v i e n t n é g a t i f , p u i s s ' a n n u l e d e n o u v e a u a u moment
Courbes des h a u t e u r s et d e s d é b i t s à d e l ' é t a l é d u flot e t a i n s i d e s u i t e .
St-Nazaire. On v o i t q u e l ' o n p e u t a i n s i o b t e -
nir, a u moyen de calculs, labo-
r i e u x il est v r a i , l e s débits D
positifs ou n é g a t i f s , à c h a q u e
instant, d a n s u n e section déter-
m i n é e , et p a r s u i t e l e s v i t e s s e s
m o y e n n e s c o r r e s p o n rl a n t e s
d a n s cette m ô m e s e c t i o n .

2 4 5 . Exemple. Courbes
des débits à S t - N a z a i r e .
— L a courbe ci-contre (fig.
112)', obtenue d e cette m a -
nière, montre comment ont
varié les débits de la L o i r e , à
Saint-Nazaire, le g septembre
S'Nazaire
i858, de cinq heures d u matin
à six heures d u soir, pendant
une marée de vive eau. S u r la
môme figure, on a représenté,
a u x m ô m e s h e u r e s , les h a u t e u r s
d u n i v e a u d u fleuve a u m ô m e
point. On voit q u e le débit,
d'abord nul un peu après cinq
heures du matin, a u m o m e n t
de la p l u s g r a n d e élévation d u
niveau, a crû rapidement, de
m a n i è r e h atteindre s o n m a x i -
mum positif (débit d e jusant)
un p e u a p r è s s e p t h e u r e s . L e
v o l u m e débité atteignait a l o r s
2,4.664 mètres cubes par se-
conde. P u i s l e d é b i t , décroissant
un p e u m o i n s vile, s ' a n n u l e de
0.01
·'

0,01 pour cinq hearts.


ECHELLES;
pour nouveau vers midi, un peu
4.000™:'-
après le moment où la courbe

0,025- - -pour â?de hauteur.


Fig. 112.
des hauteurs passe par nos

1. Cette c o u r b e est d o n n é e d a n s les Annales des ponts et chaussées, à l ' a p p u i


d'un m é m o i r e d e M . L e c h a l a s s u r l ' e n d i g u e m e n t d e t a B a s s e - L o i r e , i8G5,
ie r
semestre.

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m i n i m u m *. I l d e v i e n t e n s u i t e n é g a t i f , c ' e s t - à - d i r e q u e In v i t e s s e s e
renverse, et c'est l e c o u r a n t d e flot q u i s ' é t a b l i t j u s q u e v e r s 5 h . 1 / 2
du soir, o ù ce c o u r a n t s ' a n n u l e e t s e r e n v e r s e d e n o u v e a u p o u r r e p r e n -
dre la d i r e c t i o n d u j u s a n t . L e m a x i m u m d u d é b i t d e flot a a t t e i n t , ce
j o u r l à , l e c h i f f r o do 2 9 . 2 0 0 m è t r e s , s u p é r i e u r a u m a x i m u m d u d é b i t
de j u s a n t . O n v o i t , d ' a u t r e p a r t , q u e l a c o u r b e d e s h a u t e u r s p r é s e n t e ,
sur l ' h o r i z o n t a l e , u n e i n c l i n a i s o n p l u s f o r t e p e n d a n t l e flot q u e p o n -
dant le j u s a n t : l a v a r i a t i o n d e h a u t e u r é t a n t p l u s r a p i d e , i l e s t n a -
turel q u e l e d é b i t m a x i m u m s o i t p l u s é l e v é . C e f a i t n e s e p r o d uit p a s
toujours, c a r l a m ê m e p l a n c h e d e s Annales des ponts et chaussées,
d'où est e x t r a i t e l a figure p r é c é d e n t e , e n c o n t i e n t u n e a u t r e r e l a t i v e
au 8 f é v r i e r 1 8 6 0 , o ù l e d é b i t " m a x i m u m d e flot e s t i n f é r i e u r a u
débit m a x i m u m d e j u s a n t , p e n d a n t u n e g r a n d e c r u e d u f l e u v e .
E n t e m p s d ' é t i a g e , d a n s l a L o i r e , l e m a x i m u m d e d é b i t d e flot d é -
passe t o u j o u r s c e l u i d e j u s a n t , à S a i n t - N a z a i r e . D a n s l a m o r t e e a u d u
16 s e p t e m b r e 1 8 5 8 q u i a s u i v i l a v i v e e a u c i t é e , d u g s e p t e m b r e 1 8 5 8 ,
le débit m a x i m u m a é t é , a u j u s a n t : g . g 3 o m e . ; a u f l o t : i o . g 3 o m e .

211!. C o u r b e s d e d é b i t s t o t a u x de flot e t d e j u s a n t .
— On p e u t e n s u i t e , l o r s q u e l ' o n a a i n s i m e s u r é l e s d é b i t s en u n
certain n o m b r e de points d ' u n fleuve, c a l c u l e r lo d é b i t total d e
j u s a n t , o u d e flot, p e n d a n t u n e m a r é e : cela revient à mesurer a u
planimètre o u a u t r e m e n t Taire de la courbo des débits dont on
vient d e d o n n e r u n e x e m p l e p o u r S a i n t - N a z a i r e . S i l ' o n p o r t e a l o r s
ces d é b i t s e n o r d o n n é e s s u r u n e l i g n e d o n t l e s a b s c i s s e s s o n t l e s
longueurs mesurées le l o n g d u fleuve, entre chacun d e s points o ù
les o b s e r v a t i o n s o n t e u l i e u , o n o b t i e n d r a l e s c o u r b e s d e s d é b i t s
totaux d e flot et d e j u s a n t d e p u i s l e p o i n t o ù l a m a r é e s e f a i t s e n t i r
jusqu'à l'embouchure. L a figure 1 1 3 donne un e x e m p l e de ces
courbes p o u r l a fìusse-Loire; elle est extraite d ' u n o u v r a g e d e
M, L e c h a l a s , Nantes et la Loire. E l l e m o n t r e , entro a u t r e s particu-
larités, q u e l e g f é v r i e r 1 8 6 0 , j o u r o ù s e p r o d u i s a i t u n e g r a n d e c r u e
du fleuve, l e flot s ' e s t a r r ê t é à B u z a y , t a n d i s q u e l e 9 s e p t e m b r e
a
1 8 5 8 il était r e m o n t é à p l u s i e u r s k i l o m è t r e s en a m o n t de Nantes .

L'examen do pareilles c o u r b e s est i n d i s p e n s a b l e p o u r l'étude d e


l'amélioration des estuaires des fleuves.

3 4 7 . M é l a n g e d e l ' e a u d e m e r e t d e l ' e a u d o u c e . —.
C'est p a r d e s c o n s i d é r a t i o n s et d e s c a l c u l s a n a l o g u e s q u e l ' o n p e u t

T. s L a m e r c o m m e n ç a i t à r e m o n t e r à I i h . 1 / 3 , d i t l ' a u t e u r ( p a g e f)H), m a i s
« le c o u r a n t d u j u s a n t ne cessa q u ' à m i d i . L a h a u t e m e . r a é t è o b s e r v é e à 4 h , 3 / 4 ;
« la f i n d u c o u r a n t d u f l o t n ' a e u l i e u q u ' à 5 b . 1 / 2 . »
a. Le p o i n t m a r q u é Trentemoult s u r l a figure i r 3 c o r r e s p o n d à l ' e x t r é m i t é
aval d u p o r t m a r i t i m e de N a n t e s .

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se r e n d r e c o m p t e d e l a f a ç o n d o n t se m é l a n g e n t , d a n s u n fleuve à
m a r é e s , l ' e a u d e m e r et l ' e a u d o u c e , o u , d ' u n e m a n i è r e p l u s g é n é -
r a l e , l e s e a u x d e p r o v e n a n c e s d i v e r s e s q u ' i l r e ç o i t , t e l l e s q u e celles
d'un êgout qui y seraient jetées. S u p p o s o n s , a v e c M . le p r o f e s -
1
seur U n w i n , à qui nous empruntons ce q u i s u i t , q u e l ' o n ait levé
u n a s s e z g r a n d n o m b r e d e p r o f i l s en t r a v e r s , d e p u i s l e p o i n t où l a
m a r é e se fait s e n t i r j u s q u ' à l ' e m b o u c h u r e d u fleuve, p o u r pouvoir
c a l c u l e r t r è s e x a c t e m e n t l e s v o l u m e s d ' e a u q u i se t r o u v e n t compris
e n t r e l e p r o f i l d ' o r i g i n e A e n a m o n t et u n c e r t a i n n o m b r e d'autres
points, B , C, D . . . aussi bien au m o m e n t des b a s s e s e a u x (étale de
jusant) qu'au m o m e n t où l'eau atteint s a h a u t e u r m a x i m u m dans
chacun des profils. Repré-
sentons ces v o l u m e s respec-
tivement p a r v , i> , «s
t 2

p o u r l e s b a s s e s e a u x , et V , ,
V , V
2 3 p o u r les hautes
eaux. S u r une ligne hori-
z o n t a l e A B C D (fig. 1 1 4 ) , où
n
5 C d D les distances entre les p r o -
F i g . 114. fils seront portées comme
abscisses, portons, c o m m e ordonnées, ces v o l u m e s , n o u s obtien-
drons d e u x c o u r b e s telles q u e celles qui sont r e p r é s e n t é e s s u r la
figure. Une ordonnée q u e l c o n q u e D D ' , p a r e x e m p l e , de la courbe
i n f é r i e u r e , r e p r é s e n t e l e v o l u m e d ' e a u q u i r e s t a i t d a n s l e f l e u v e , au
m o m e n t d e l a b a s s e m e r , e n t r e l e s p o i n t s A et D . A ce m o m e n t ,
les vitesses des m o l é c u l e s d a n s le profil D é t a i e n t n u l l e s ; on p e u t
donc admettre, à titre de p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o n , q u e l'effet d u
flot a été d e r e f o u l e r , v e r s l ' a m o n t , t o u t e cette m a s s e d ' e a u en lui
imprimant des v i t e s s e s d i v e r s e s , c o m m e si une vanne, barrant
t o u t e l a r i v i è r e en D, r e m o n t a i t a v e c l e flot. L e s différences de
v i t e s s e e n t r e l a s u r f a c e et l e f o n d ou les p a r o i s , la courbure des
r i v e s et l e s i r r é g u l a r i t é s d u lit d o n n e r o n t a u p h é n o m è n e une bien
p l u s g r a n d e c o m p l i c a t i o n , et p r o d u i r o n t d e s é c h a n g e s d e l i q u i d e de
p a r t et d ' a u t r e d e ce p r o f i l , m a i s l'effet g é n é r a l , c o n s i d é r é d a n s s o n
e n s e m b l e , s e r a c e l u i q u i v i e n t d ' ê t r e d é f i n i . Mais, au moment de
l ' é t a l é d e flot, l o r s q u e le m o u v e m e n t s'arrêtera, le v o l u m e a i n s i
refoulé étant resté le m ê m e , n ' o c c u p e r a p l u s s u r la r i v i è r e que la
l o n g u e u r Ad, o b t e n u e en menant par le p o i n t D ' u n e horizontale
Ti'd' j u s q u ' à sa rencontre en d'avec la courbe qui représente les

1. On the movetnent of waler in a tidal river, with référence to the position of


xeivcr natfath, p a r W . C a u t h o r n e U n w i n , L o n d o n , 1883.

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volumes en h a u t e s e a u x . L ' e a u q u i p r o v i e n t d e l a p a r t i e en a v a l d u
profil D ne r e m o n t e r a d o n c p a s a u - d e s s u s d u point d ; de même,
celle qui p r o v i e n t de l ' a v a l d u p r o f i l C n e r e m o n t e r a pas au-dessus
de c, s a u f les m é l a n g e s p a r t i e l s d u s aux actions secondaires que
l'on n é g l i g e d a n s cette a p p r o x i m a t i o n .
Ce c a l c u l et cette c o n s t r u c t i o n n é g l i g e n t a u s s i l e v o l u m e d'eau
douce a m e n é p a r le f l e u v e . I l s u f f i t , p o u r en t e n i r c o m p t e , d'aug-
menter les v o l u m e s c o r r e s p o n d a n t à l ' e a u b a s s e v,, v,, v s ou les
ordonnées B B ' , C C , D D ' d u v o l u m e d'eau Q débité par le fleuve
pendant la d u r é e du flot. O n o b t i e n t ainsi, pour chaque profil,
l ' a m p l i t u d e de l ' o s c i l l a t i o n d e l ' e a u d u e à l ' a c t i o n d e l a m a r é e . P o u r
la T a m i s e , cette a m p l i t u d e serait de i 3 à 1 7 kilomètres p o u r les
localités en a v a l de L o n d r e s .
On peut s e r e n d r e c o m p t e d e l ' i m p o r t a n c e d e s m é l a n g e s partiels
résultant d e s a c t i o n s secondaires par la c o n s i d é r a t i o n de l'état de
salure d e l ' e a u . S i l e s c h o s e s s e p a s s a i e n t e x a c t e m e n t c o m m e nous
l'avons s u p p o s é , l a p a r t i e d u fleuve c o m p r i s e e n t r e l e s p r o f i l s A et
D, p a r exemple, recevant, à chaque marée, un volume Q d'eau
douce et p e r d a n t u n v o l u m e é g a l d'eau salée, finirait par devenir
entièrement d o u c e . O r , la salure, en u n point donné du fleuve,
reste, l o r s q u e l e d é b i t Q est l u i - m ê m e c o n s t a n t , s e n s i b l e m e n t con-
stante o u s e r e t r o u v e l a m ê m e à l a fin d e c h a q u e m a r é e . S o i t B l e
point d u fleuve o ù l a s a l u r e e s t n u l l e , si l ' o n admet qu'elle croisse
uniformément d e p u i s ce p o i n t jusqu'à l'embouchure, à une dis-
tance / d u p o i n t B , o ù e l l e s e r a i t s t (chaque mètre cube d'eau conte-
nant s g r a m m e s d e s e l ) , s a v a l e u r
t à une distance quelconque x

du p o i n t B s e r a s . » s,. E n tous c a s , la s a l u r e s x en c h a q u e p o i n t

du fleuve p e u t ê t r e t r o u v é e , s o i t a p p r o x i m a t i v e m e n t p a r cette for*


m u l e , soit p a r a n a l y s e d i r e c t e . A l o r s , d a n s cet e s p a c e d e l o n g u e u r
3T c o m p r i s e n t r e l e p o i n t B et u n p o i n t q u e l c o n q u e , i l e n t r e , pen-
dant u n e m a r é e , Q m è t r e s c u b e s d ' e a u d o u c e et il s o r t , p u i s q u e le
v o l u m e se r e t r o u v e l e m ê m e a p r è s la marée, Q mètres cubes d'eau

salée, à u n e s a l u r e m o y e n n e e n t r e z é r o et s x o u é g a l e à — . I l est
2
donc s o r t i d e l ' e s p a c e c o n s i d é r é 9 ^ g r a m m e s d e sel q u i ont dû v
2
rentrer, p u i s q u e l a s a l u r e est r e s t é e l a m ê m e et q u i correspondent
à un v o l u m e Q { d ' e a u de m e r , d é t e r m i n é p a r l'équation :

0,,, = * = d'où Q = ' - Ç = 2 î .


l

2 SI 2 21
On p e u t c a l c u l e r ce v o l u m e Qi p o u r un certain n o m b r e de profils

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correspondant à un m ô m e n o m b r e d e v a l e u r s d e œ, et l e c o m p a r e r
a u v o l u m e total q u i p a s s e à t r a v e r s ce p r o f i l p e n d a n t u n e m a r é e et
q u i a été d é t e r m i n é p r é c é d e m m e n t . On trouve généralement uno
très petite fraction ; p o u r l a T a m i s e , p a r e x e m p l e , cette fraction

v a r i e de —à — ·
4^o
220

Des considérations et d e s c a l c u l s a n a l o g u e s p e u v e n t être faits


p o u r se r e n d r e c o m p t e de l a m a r c h e d e s e a u x d ' è g o u t et do l e u r
m é l a n g e p r o g r e s s i f a v e c l'eau d u fleuve. On en t r o u v e r a un exemple
d a n s la b r o c h u r e citée de M . U n w i n .

248. A m é l i o r a t i o n des estnaires. — L e problème de


l'amélioration des estuaires des fleuves au m o y e n des courants
a l t e r n a t i f s d e l a m a r é e , e s t u n d e s p l u s d i f f i c i l e s q u i se p r é s e n t e n t
a u x i n g é n i e u r s ; il e s t b i e n p l u s c o m p l i q u é q u e celui de la correc-
tion des r i v i è r e s d o n t le c o u r a n t est c o n s t a m m e n t de m ô m e sens.
L e s m é m o s p r i n c i p e s g é n é r a u x y sont a p p l i c a b l e s , c'est-à-dire que,
p a r e x e m p l e , le c o u r a n t tend t o u j o u r s à se p o r t e r v e r s la r i v o con-
c a v e , à l a c r e u s e r , et a u c o n t r a i r e à a b a n d o n n e r l a r i v e c o n v e x e en
y l a i s s a n t d e s a t t e r r i s s e m e n t s . M a i s l e c h a n g e m e n t do s e n s d u c o u -
r a n t r e n d l e s effets bien p l u s i n c e r t a i n s et m o i n s déterminés. Les
matières d u f o n d , e n t r a î n é e s v e r s l a m e r p a r le j u s a n t , s o n t r a m e -
n é e s en a r r i è r e p a r l e flot et s e d é p o s e n t e n d e s p o i n t s s o u v e n t b i e n
é l o i g n é s de c e u x q u e l e s p r é v i s i o n s a v a i e n t i n d i q u é s . S ' i l est d é j à
difficile de formuler des règles à peu près générales pour les
r i v i è r e s o r d i n a i r e s , l a difficulté est b i e n a u t r e m e n t g r a n d e lorsqu'il
s ' a g i t d e l ' a m é l i o r a t i o n d e s e s t u a i r e s , q u i est, b i e n p l u s e n c o r e q u e
celle des fleuves, une question d'espèces. Toutefois, j e crois devoir
reproduire i c i , en p a r t i e , q u e l q u e s - u n e s des considérations déve-
l o p p é e s s u r ce s u j e t p a r M . lo p r o f e s s e u r F r a n z i u s a u t r o i s i è m e c o n -
g r è s d e n a v i g a t i o n i n t é r i e u r e t e n u à F r a n c f o r t - s u r l o - M e i n en 1 8 8 8 .

« L e p r i n c i p e f o n d a m e n t a l de toute r é g u l a r i s a t i o n d a n s la partie
« maritime d'un fleuve consiste à augmenter l e p l u s p o s s i b l e la
« f o r c e v i v e d e l ' o n d e - m a r é e , p a r s u i t e l e c u b e d ' e a u à l ' e n t r é e et à
« l a s o r t i e et l a v i t e s s e d e cette e a u .
« P l u s facilement l'onde-maréo se p r o p a g e en c h a q u e p o i n t du
« fleuve, p l u s l e c u b e d ' e a u q u i r e m o n t e à c h a q u e m a r é e est g r a n d ,
« et p l u s il a u g m e n t e , tant, à l ' a l l e r q u ' a u retour, la force vive du
« fleuve, c ' e s t - à - d i r e l a p u i s s a n c e q u ' i l a d e c r e u s e r et d ' e n t r e t e n i r
« u n lit p l u s g r a n d et s u r t o u t p l u s p r o f o n d . »
Lorsque le fleuve présente une courbe très p r o n o n c é e , il y a
perte de force vivo p a r j e c h a n g e m e n t de d i r e c t i o n r a p i d e q u e doi-

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v e n t y s u b i r les o n d e s . D e p l u s , toute c o u r b e à petit r a y o n produit,
dans les p r o f i l s , d e s i r r é g u l a r i t é s q u i d i m i n u e n t a u s s i l a f o r c e v i v e .
On doit y r e m é d i e r e n r e c u l a n t l a r i v e c o n v e x e et en a v a n ç a n t la
rive c o n c a v e .
L'influence des b r a s est e n c o r e p l u s d é s a s t r e u s e et il est i n d i s -
pensable de f e r m e r l e s p l u s d é f a v o r a b l e s . E n g é n é r a l , ce s o n t l e s
plus faibles q u i sont les m o i n s s a t i s f a i s a n t s . L a d i g u e de fermeture
doit, a u t a n t q u e p o s s i b l e , s e t r o u v e r à l ' a m o n t du bras à fermer;
l'ancien b r a s p r e s q u e e n t i e r s e r t a l o r s d e b a s s i n d e c h a s s e à l a p a r -
tie i n f é r i e u r e . E n o u t r e , l e s b r a s c o n s e r v é s f o u r n i s s e n t le m o y e n le
plus s i m p l e p o u r a s s é c h e r les terres avoisinantes, aussi bien que
dans l ' a n c i e n état d e s l i e u x
Préalablement à la fermeture d'un b r a s , il f a u t c o n s t i t u e r l'au-
tre de manière qu'il puisse recevoir seul le v o l u m e d'eau n é c e s -
s a i r e ; ce r é s u l t a t est g é n é r a l e m e n t o b t e n u au m o y e n de d r a g a g e s .
D a n s la p a r t i e c o r r e s p o n d a n t a u x h a u t e s e a u x , l e p r o f i l d o i t ê t r e
rétréci le m o i n s p o s s i b l e ; si l e s r i v e s s o n t t r è s i r r é g u l i è r e s , il c o n - "
vient de l e s r é g u l a r i s e r , mais il n'est pas indispensable que la
r é g u l a r i t é d u lit s u p é r i e u r s o i t t r è s g r a n d e , c a r le c o u r a n t est f a i b l e
aux environs des parties hautes.
L'endiguement à b a s s e m e r est a u contraire fort i m p o r t a n t , car
c'est lui q u i r e n f e r m e l e l i t p e r m a n e n t d u f l e u v e et l e c o u r a n t le
p l u s fort. L ' o n d e - m a r é e d o i t , d a n s cette p a r t i e d u f l e u v e , remonter
fort l o i n v e r s l ' a m o n t avec la résistance m i n i m u m . L'écartemont
des r i v e s b a s s e s d o i t a u g m e n t e r p r o g r e s s i v e m e n t e n descendant.
Si l'on t e n a i t l a c r ô t e d e s d i g u e s d e b a s s e s eaux plus haute que
le n i v e a u d e s b a s s e s m o r s , on p e r d r a i t l e b é n é f i c e d e l ' a v a n t a g e u s e
combinaison des d e u x p r o f i l s . E n outre, il se f o r m e r a i t des atter-
rissements en arrière des d i g u e s au-dessus du niveau des basses
mers, ce q u i p r o d u i r a i t bientôt une diminution du cube d'eau
entrant d a n s l e fleuve p e n d a n t le flot.
Il c o n v i e n t d o n c d ' é t a b l i r d e s d i g u e s b a s s e s a r a s é e s a u n i v e a u d e s
basses m e r s ; l e s p r o d u i t s d e s dragages peuvent alors sans incon-
v é n i e n t être v e r s é s d a n s l ' e s p a c e c o m p r i s e n t r e c e s d i g u e s b a s s e s et
les r i v e s d u fleuve, m a i s à la c o n d i t i o n q u e l e s d é p ô t s n e d é p a s s e n t
pas le n i v e a u d e l a c r ê t e d e s d i g u e s b a s s e s .
Enfin, parmi les procédés de régularisation, figurent les dra-
g a g e s . Il est toujours d i f f i c i l e d e p r é v o i r l e s c a s o ù l e s t r a v a u x do
cette n a t u r e s e r o n t i n d i s p e n s a b l e s .

I . Ceci s ' a p p l i q u e à l ' a m é l i o r a t i o n d ' e s t u a i r e s d é b o u c h a n t d a n s des m e r s à


m a r é e . S ' i l s ' a g i t de m e r s à n i v e a u s e n s i b l e m e n t c o n s t a n t , c o m m e la M é d i t e r -
rancej le g o l f e d u M e x i q u e , e t c . , l ' e x p é r i e n c e d u D a n u b e et d u M i s s i s s i p i s e m -
ble i n d i q u e r , a u c o n t r a i r e , q u ' i l y a a v a n t a g e à se s e r v i r de l ' u n des p e t i t s
br.is d u fleuve p o u r en f a i r e l a v o i e n a y i g - a h l e .

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U s s e r o n t n é c e s s a i r e s si le fleuve doit a v o i r u n e profondeur plus
g r a n d e q u e c e l l e q u e p e r m e t d ' o b t e n i r l a r é g u l a r i s a t i o n . I l s le s o n t
e n c o r e , p e n d a n t l a r é g u l a r i s a t i o n , p o u r a c c é l é r e r l'effet d e s t r a v a u x
d ' e n d i g u e m e n l p o u r v e n i r en a i d e , en u n p o i n t d é t e r m i n é , à l'ac-
t i o n d ' u n o u v r a g e v o i s i n et, a u s s i , q u a n d l e f o n d est t r o p d u r pour
être a t t a q u é p a r les e a u x , m ê m e r é g u l a r i s é e s .
Des d r a g a g e s sont toujours nécessaires pour entretenir une
bonne voie navigable, m ê m e après une régularisation r é u s s i e , et
cela parce que des tempêtes, des crues extraordinaires peuvent pro-
d u i r e d a n s l e lit d e s d é p ô t s t e m p o r a i r e s d o n t l ' e n l è v e m e n t d o i t être
i m m é d i a t et q u e le c o u r a n t n ' e f f e c t u e r a i t p a s a s s e z v i t e .
E n r é s u m é , l e r é s u l t a t d o i t ê t r e p o u r s u i v i p a r t o u s l e s m o v e n s de
n'iture à faciliter le p l u s p o s s i b l e l a c i r c u l a t i o n du plus grand
v o l u m e d'eau p o s s i b l e ; m a i s ces m o y e n s sont e x t r ê m e m e n t v a r i a -
b l e s s u i v a n t l e s c i r c o n s t a n c e s , et p o u r l e s d é t e r m i n e r il n e f a u t p a s
m o i n s q u ' u n e étude, l o n g u e et a p p r o f o n d i e d e l ' e s t u a i r e p a r t i c u l i e r
q u e l ' o n a en v u e ; ce n ' e s t s o u v e n t q u ' a p r è s d e l o n g u e s a n n é e s
d'observations, d'essais et d e réflexions qu'un i n g é n i e u r p e u t se
faire une opinion s u r le s y s t è m e à c h o i s i r , s u r le tracé à adopter
p o u r les d i g u e s , etc. On a m ê m e , dans ces d e r n i è r e s années, p r o -
cédé p a r la m é t h o d e e x p é r i m e n t a l e . M . O s b o r n e R e y n o l d s p o u r la
M e r s e y , M . V e r n o n - H a r c o u r t p o u r la S e i n e , ont fait des e x p é r i e n c e s
sur des m o d è l e s à échelle réduite. M . l'inspecteur général Mengin
a entrepris, pour l'estuaire d e la Seine, d e n o u v e l l e s e x p é r i e n c e s
s u r une échelle un peu p l u s g r a n d e . Il a fait exécuter u n modèle
qui c o m p r e n d toute l a côte du C a l v a d o s et l a S e i n e m a r i t i m e à

l'échelle de . L e s m a r é e s y étaient produites m é c a n i q u e m e n t par


ûooo
u n m o t e u r à g a z et u n r é s e r v o i r s u p é r i e u r f o u r n i s s a i t u n d é b i t c o r -
respondant à celui de la S e i n e fluviale. L e m o u v e m e n t des eaux
a p r o d u i t , d a n s les s a b l e s qui constituaient le fond du m o d è l e , des
déplacements, des dépressions, des b a n c s donnant, dans une cer-
t a i n e m e s u r e , l ' i d é e d e ce q u i s e p a s s e à l ' e m b o u c h u r e d e l a S e i n e ,
L e s r é s u l t a t s d e c e s e x p é r i e n c e s o n t f o u r n i de t r è s u t i l e s i n d i c a t i o n s .
Les travaux d'endiguement e x é c u t é s le l o n g de la S e i n e mari-
t i m e ont p r o d u i t des améliorations considérables p o u r la naviga-
tion. E n outre l ' é t i a g e s'est a b a i s s é de q u a n t i t é s c r o i s s a n t e s de l ' a v a l
v e r s l ' a m o n t d e l a p a r t i e s o u m i s e a u x m a r é e s , et il e n r é s u l t e plus
de facilités qu'autrefois p o u r l ' a s s a i n i s s e m e n t des terrains b a s avoi-
s i n a n t le fleuve.

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CHAPITRE IX

FLUIDES ÉLASTIQUES

1. Equations et formules générales. — § 2. Ré


vement des gaz.

ÉQUATIONS ET FORMULES GÉNÉRALES

249. Gaz parfaits. — S i , dans les questions concernant


l ' é c o u l e m e n t d e s l i q u i d e s , il est p o s s i b l e , a v e c u n e a p p r o x i m a t i o n
suffisante p o u r l e s b e s o i n s d e l a p r a t i q u e , d e n é g l i g e r l e s effets d o s
variations de t e m p é r a t u r e , celte s i m p l i f i c a t i o n n'est p l u s p o s s i b l e
dès q u ' i l s ' a g i t d e s f l u i d e s é l a s t i q u e s . I l f a u t a l o r s t e n i r c o m p t e de
ces v a r i a t i o n s , d e s q u a n t i t é s de c h a l e u r q u i p e u v e n t être g a g n é e s
ou p e r d u e s p a r le fluide et d e s c h a n g e m e n t s d e p r e s s i o n et de
v o l u m e q u i en s o n t l a c o n s é q u e n c e . 11 f a u t a u s s i c o n s i d é r e r le c h a n -
g e m e n t d ' é t a t p o s s i b l e d u f l u i d e , l o r s q u ' o n l ' é t u d i é a u v o i s i n a g e do
son p o i n t d e l i q u é f a c t i o n ; m a i s cette é t u d e , p l u s c o m p l i q u é e , n e
rentre p a s d a n s l e c a d r e d u p r é s e n t o u v r a g e et j e m e b o r n e r a i à
celle d u m o u v e m e n t d e s gaz permanents, c'est-à-dire considérés
assez l o i n d e l e u r p o i n t d e l i q u é f a c t i o n p o u r q u e ce p h é n o m è n e
n'ait p a s à i n t e r v e n i r et j ' é t u d i e r a i a l o r s s i m p l e m e n t , c o m m e o n le
fait d ' o r d i n a i r e , u n gaz parfait a u q u e l l e s l o i s d e M a r i o t t e et d e
G a y - L u s s a c soient r i g o u r e u s e m e n t a p p l i c a b l e s ; cela n'est v r a i p o u r
a u c u n g a z n a t u r e l , m a i s c'est s u f f i s a m m e n t a p p r o c h é p o u r la p l u -
part d ' e n t r e e u x .

2 5 0 . L u i s de M a r i o t t e et de G a y - L u s s a c . — Si nous
d é s i g n o n s a l o r s p a r p l a p r e s s i o n d u g a z , p a r u le v o l u m e c o r r e s -

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p o n d a n t d e l ' u n i t é d e p o i d s d e ce f l u i d e , p a r « s o n c o e f f i c i e n t de
d i l a t a t i o n p a r d e g r é c e n t i g r a d e , et p a r t l a t e m p é r a t u r e , l e s l o i s de
M a r i o t t e et de G a j ' - L u s s a c e x p r i m e n t q u e l a q u a n t i t é :

V
^ — une constante.

I + at
R e p r é s e n t o n s cette c o n s t a n t e p a r — . L e c o e f f i c i e n t « é t a n t e n v i -
ce

ron « = o.oo3663, son inverse - = 273, et l ' e x p r e s s i o n p r é c é d e n t e


a
prendra la forme :

_ ^ - = R.
« 3
7 + t

L a q u a n t i t é 2 7 3 4- t e s t c e q u e l ' o n a p p e l l e l a t e m p é r a t u r e a b s o -
lue, s u p p o s é e c o m p t é e à p a r t i r d u zéro a b s o l u , l e q u e l se trouve
a i n s i a u p o i n t — 2 7 3 ° d e l ' é c h e l l e c e n t i g r a d e . A p p e l o n s ï cette t e m -
p é r a t u r e a b s o l u e o u p o s o n s T = 2 7 3 -J- / , l ' é q u a t i o n e x p r i m a n t les
l o i s d e M a r i o t t e et d e G a y - L u s s a c s e r a :

(1) pu = RT.

L a constante R n'est pas la m ô m e p o u r tous les g a z . S i l'on con-


s i d è r e d e u x g a z d i f f é r e n t s , à l a m ê m e p r e s s i o n et à l a m ê m e t e m -
pérature, cette é q u a t i o n montre que U sera p r o p o r t i o n n e l à u,
v o l u m e de l'unité de poids, ou inversement proportionnelle au
p o i d s de l'unité de v o l u m e , c'est-à-dire à l a densité d u fluide.

S a l . E f f e t d e la. c h a l e u r s u r 11 n f l u i d e é l a s t i q u e . —
L o r s q u e l'on c o m m u n i q u e à l'unité de poids d'un g a z une certaine
quantité de chaleur, q u e j e s u p p o s e r a i d ' a b o r d infiniment petite,
dQ, l a t e m p é r a t u r e d e ce g a z a u g m e n t e d e dT et s o n v o l u m e a u g -
m e n t e d e do. O n a d m e t q u e l a q u a n t i t é d e c h a l e u r f o u r n i e dQ s e
d i v i s e en d e u x p a r t i e s p r o d u i s a n t c e s d e u x e f f e t s . L a p r e m i è r e p a r -
tie est p r o p o r t i o n n e l l e à l'élévation i n f i n i m e n t petite d e l a t e m p é -
r a t u r e ; e l l e s e r a d o n c , en a p p e l a n t c u n c o e f f i c i e n t c o n s t a n t , cdT.
L a seconde est p r o p o r t i o n n e l l e a u t r a v a i l e x t é r i e u r p r o d u i t p a r la
v a r i a t i o n d e v o l u m e d u g a z ; ce t r a v a i l est pdv ; e l l e s e r a a l o r s , en
a p p e l a n t A u n a u t r e c o e f f i c i e n t c o n s t a n t , Apdu, et l ' o n é c r i r a :

(2) dQ = cdT + Apdv.

S u p p o s o n s du = o , o u l e v o l u m e d u g a z m a i n t e n u c o n s t a n t , on a
s i m p l e m e n t dQ = cdT, ou bien Q — c (Ti— T ) ; Je c o e f f i c i e n t c
0

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mesure d o n c l a q u a n t i t é de chaleur qu'il faut fournir à l'unité d e
poids d ' u n g a z p o u r é l e v e r s a t e m p é r a t u r e d ' u n d e g r é c e n t i g r a d e ,
lorsque l e v o l u m e d e c e g a z e s t m a i n t e n u constant. C'est ce q u e
l'on a p p e l l e l a c a p a c i t é c a l o r i f i q u e d u g a z à v o l u m e c o n s t a n t , o u b i e n
aussi l a c h a l e u r s p é c i f i q u e d u g a z à v o l u m e c o n s t a n t . C e c o e f f i c i e n t
n'est p a s l e m ê m e p o u r t o u s l e s g a z . L ' e x p é r i e n c e m o n t r e q u ' i l v a r i e
très s e n s i b l e m e n t e n r a i s o n i n v e r s e d e l a d e n s i t é d e s d i v e r s g a z .
Faisons maintenant d'Y = o, o u s u p p o s o n s q u e l a t e m p é r a t u r e
du g a z n e v a r i e p a s . N o u s a v o n s dQ = Apdv, o u b i e n en i n t é g r a n t :
Q = kfpdo. S i nous admettons q u ela température d u g a z soit l a
mesure de son é n e r g i e i n t e r n e , à l a q u a n t i t é de c h a l e u r Q a b s o r b é e
par l e g a z c o r r e s p o n d u n t r a v a i l e x t é r i e u r fpdu effectué p a r l u i . L e
coefficient A q u i m e s u r e l a q u a n t i t é de chaleur nécessaire pour
produire l'unité d e t r a v a i l s ' a p p e l l e l ' é q u i v a l e n t c a l o r i f i q u e d u t r a -
vail ; et s o n i n v e r s e - ^ , q u i e x p r i m e l a q u a n t i t é de travail corres-
pondant à l ' u n i t é d e c h a l e u r , s ' a p p e l l e l ' é q u i v a l e n t m é c a n i q u e d e
la c h a l e u r . I l e s t l e m ê m e , n o n s e u l e m e n t p o u r t o u s l e s g a z , m a i s
pour t o u s l e s m o d e s d e t r a n s f o r m a t i o n de chaleur en travail o u
inversement. L o r s q u e l ' o n prend le k i l o g r a m m è t r e p o u r unité d e
travail e t l a c a l o r i e ( q u a n t i t é d e c h a l e u r n é c e s s a i r e p o u r élever de
o° à i ° l a t e m p é r a t u r e d ' u n k i l o g r a m m e d ' e a u ) pour unité de cha-
2
leur, on a e n v i r o n A = 0,00236 o u - — 4 3,*.
A
Maintenant q u e n o u s a v o n s défini l e s c o e f f i c i e n t s c et A , r e p r e -
nons l ' é q u a t i o n c o m p l è t e :
dQ = cdT -f- kpdv,

et s u p p o s o n s q u e l a t e m p é r a t u r e e t l e v o l u m e v a r i e n t s i m u l t a n é m e n t ,
mais q u e la p r e s s i o n reste constante. A p p e l o n s o , T , l e v o l u m e d e0 0

l'unité d e p o i d s e t l a t e m p é r a t u r e d a n s l'état i n i t i a l , v l et T \ l e s
mêmes quantités a p r è s q u e l e g a z a reçu l a quantité d e c h a l e u r q u e l -
conque Q. N o u s a u r o n s , e n i n t é g r a n t :

Q = C(T -T )-|-A J(U —w,).


1 0 / I

Or, d ' a p r è s l ' é q u a t i o n ( i), il e x i s t e e n t r e l e s t e m p é r a t u r e s T», Ti,


les v o l u m e s y , fi e t l a p r e s s i o n p, l e s r e l a t i o n s :
0

pv 0 — RT„ , pvi =z R T .

D'où, en substituant :

Q = (T, - T ) (c + A R ) .
0

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L a p a r e n t h è s e (c -\- A R ) , q u i e s t u n c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e , repré-
s e n t e l a quantité d e c h a l e u r q u ' i l faut f o u r n i r à l'unité d e p o i d s d u g a z
p o u r é l e v e r sa t e m p é r a t u r e de un d e g r é c e n t i g r a d e , l o r s q u e la pres-
s i o n reste c o n s t a n t e . C ' e s t la c a p a c i t é c a l o r i f i q u e , o u la c h a l e u r spé-
c i f i q u e d u g a z , à p r e s s i o n c o n s t a n t e . On p e u t l ' é c r i r e :

Or, d'après ce q u i a été d i t , R et c v a r i a n t t o u s d e u x , d ' u n g a z à

l'autre, en r a i s o n i n v e r s e d e l a d e n s i t é , l e r a p p o r t — est le m ê m e
c
p o u r t o u s l e s g a z ; et n o u s p o u v o n s é c r i r e , en a p p e l a n t k u n coeffi-
cient n u m é r i q u e constant :

i -1 — k, ou — == k— i.
c c
L a capacité calorifique à pression constante sera ainsi exprimée
simplement par
kc.

L e c o e f f i c i e n t k, le m ê m e p o u r t o u s les g a z , vaut sensiblement

i,4i, soit à très p e u p r è s - ou encore J , 2 L ' é q u a t i o n précédente qui


.5
en définit la v a l e u r f l o n n e :
2

A R = c (k — i) = & p e u p r è s - c.

•Te n ' a i p a s à e x p o s e r i c i l e s m é t h o d e s a u m o y e n d e s q u e l l e s on est


arrivé à déterminer les v a l e u r s n u m é r i q u e s d e s q u a n t i t é s A , R , k,
et c ; e l l e s s o n t d u d o m a i n e d e la p h y s i q u e .

âoS. Transformation adiabatique. — R e p r e n o n s encore


l'équation générale :

dQ = cd T + Apdv,

à l a q u e l l e n o u s a l l o n s d o n n e r u n e a u t r e f o r m e . L ' é q u a t i o n R T = pu
étant diffôrentiée d o n n e :

RdT ZZZ pdv -\- vdp.

E l i m i n o n s dT, nous obtenons,

dQ = — (vdp pdv) -)- Apdv ;

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ou b i e n , en m e t t a n t a u l i e u d e — | - A l a q u a n t i t é é g a l e — :
R R

d d k dv
Q - ^ ( " P + P )-

C h e r c h o n s c o m m e n t v a r i e l e v o l u m e d e l ' u n i t é d e p o i d s en f o n c -
tion de la p r e s s i o n , l o r s q u e le g a z n e r e ç o i t n i n e p e r d d e c h a l e u r ,
il suffit d e f a i r e dQ = o , o u :

vdp -|- kpdv — o,

ce qui p e u t s ' é c r i r e :

dp , , dv
— + « — = 0,

p V
ou b i e n e n i n t é g r a n t :
k h
(3) pv = u n e c o n s t a n t e = pv B 0 .

Cette é q u a t i o n a été d o n n é e p a r L a p l a c e d o n t e l l e p o r t e l e n o m ; o n
l'appelle a u s s i é q u a t i o n d e P o i s s o n .
La transformation que subit un gaz lorsqu'il n'éprouve ainsi ni
g'ain ni p e r t e d e c h a l e u r p o r t e le n o m d e t r a n s f o r m a t i o n adiaba-
tique. S i , s u r d e u x a x e s d e c o o r d o n n é e s r e c t a n g u l a i r e s on p o r t e l e s
v a l e u r s c o r r e s p o n d a n t e s d e l a p r e s s i o n p et d u v o l u m e v d e l ' u n i t é
k
de p o i d s d u g a z , l a c o u r b e d o n t l ' é q u a t i o n est pu = c o n s t . est une
ligne adiabatique.
U n e t r a n s f o r m a t i o n a d i a b a t i q u e , s a n s g a i n n i p e r t e de c h a l e u r ,
est a c c o m p a g n é e d ' u n e v a r i a t i o n d e t e m p é r a t u r e et d ' u n e p r o d u c t i o n
(ou d ' u n e c o n s o m m a t i o n ) d e t r a v a i l e x t é r i e u r . S i le g a z e s t p a s s é
d'un état i n i t i a l p , 0 v a à u n a u t r e état p u y par une
4 transformation
a d i a b a t i q u e , on a :

i
p* ° o = / > i

s i T et T , s o n t l e s t e m p é r a t u r e s c o r r e s p o n d a n t e s , o n a a u s s i :
0

pQ vQ = RT , 0 P t v, = R T , ;

d'où l'on d é d u i t f a c i l e m e n t , p a r d i v i s i o n m e m b r e à m e m b r e :

h
T„ \vj \pj
Une a u g m e n t a t i o n de température correspond à une augmenta-
tion de p r e s s i o n o u à u n e d i m i n u t i o n de v o l u m e , et inversement.
Par suite d e l a v a r i a t i o n d e t e m p é r a t u r e , l ' é n e r g i e i n t e r n e d u g a z a
33

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chang-é et u n o q u a n t i t é d ' é n e r g i e r e p r é s e n t é e p a r R (T„ — T^), se
t r o u v e r e n d u e d i s p o n i b l e o u a b s o r b é e ; d ' a u t r e p a r t , l e t r a v a i l exté-
r i e u r c o r r e s p o n d a n t à l a t r a n s f o r m a t i o n e s t l i é a l a v a r i a t i o n de
t e m p é r a t u r e p a r l ' é q u a t i o n g é n é r a l e (a) d a n s l a q u e l l e o n f a i t ^ Q = o,
ou bien :

cdT -f- Apriva o.

d'où l'on déduit, p a r intégration :

V
c ( T , — T ) + A [ pdv
0 = o.

L e travail extérieur serait / pdv s ' i l n ' y a v a i t p a s de c h a n g e -

m e n t de t e m p é r a t u r e , m a i s ce c h a n g e m e n t r e n d d i s p o n i b l e un tra-
v a i l R (T„ — Ti) d e s o r t e q u e l e t r a v a i l e x t é r i e u r t o t a l W s e r a :

W = pdv + R (T - 0 T.) = ^ + R ) (T. - T,) = ~ ( T , - T,) ;

co q u a l ' o n p e u t é c r i r e , e u é g a r d a u x r e l a t i o n s q u i v i e n n e n t d ' ê t r e
trouvées :

Une production de travail extérieur sera donc accompagnée


d ' u n e d i m i n u t i o n d e t e m p é r a t u r e , et i n v e r s e m e n t u n e a u g m e n t a t i o n
de t e m p é r a t u r e a c c o m p a g n e r a l a c o n s o m m a t i o n d ' u n travail exté-
rieur.

253. Transformation iaothermique on isodynami-


q u e . — U n g a z p e u t a u c o n t r a i r e p a s s e r d ' u n état à u n a u t r e en
conservant la m ê m e température, s a t r a n s f o r m a t i o n est dite alors
isothermique. L ' é q u a t i o n po = RT, l o r s q u e l a t e m p é r a t u r e T est
c o n s t a n t e , d o n n e pv — c o n s t . et l e s h y p e r b o l e s é q u i l a t ô r e s r e p r é -
s e n t é e s p a r cette é q u a t i o n s o n t d e s lignes isolhermiques. Il est
f a c i l e de, r e c o n n a î t r e q u ' u n e t r a n s f o r m a t i o n i s o t h e r m i q u e e s t n é c e s -
s a i r e m e n t a c c o m p a g n é e d e g a i n o u d e p o r t e d e c h a l e u r et d e p r o -
d u c t i o n ou d e c o n s o m m a t i o n d e t r a v a i l m é c a n i q u e . S i l ' o n r e p r e n d
e n effet l ' é q u a t i o n g é n é r a l e

dQ =°cdT + Apdu,

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SI. — ÉQUATIONS ET FORMULES GÉNÉRALES 515

et si l ' o n y s u p p o s e T c o n s t a n t , o u d'Y = o , e l l e s e r é d u i t à :

dQ — kpdv ;

ou b i e n , en y m e t t a n t p o u r p s a v a l e u r d é d u i t e d e pu = R T :

dQ = A R T — .

E t si l ' o n i n t è g r e e n t r e l e s l i m i t e s m a r q u é e s p a r l e s états e x t r ê -
mes, définis c o m m e tout à l'heure p a r p 0 v et p , Vi, l a q u a n t i t é d e
0 t

chaleur q u i d e v r a être f o u r n i e a u g a z , p o u r q u ' i l p a s s e d u v o l u m e


y„ a u v o l u m e v e n r e s t a n t à l a t e m p é r a t u r e c o n s t a n t e T , s e r a :
t

1
Q = ART P —= ART Log.- .

quantité q u i n e p e u t être n u l l e s i v est différent de o . C o m m e d ' a i l -


x 0

leurs, on a , l a t e m p é r a t u r e T étant constante:


v
Pa o =Pi«i = R-T,
cette q u a n t i t é p e u t s ' e x p r i m e r c o m m e i l s u i t :

Q = A/J O
0 0 Log. — = kpiVi Log.

«· Pi
Le travail extérieur I
pVi pdv a p o u r e x p r e s s i o n , en l e r e p r é s e n t a n t
J B 0

encore p a r W :
(5) W = / pdv = p„v Log. - = p Log. —
J VI
0

o v
i V l

Pi
D'après ce q u e n o u s avons admis, la température d u g a z étant
constante, s o n é n e r g i e interne reste la m ê m e ; c'est p o u r q u o i l a
t r a n s f o r m a t i o n i s o t h e r m i q u e et l a l i g n e q u i l a r e p r é s e n t e p o r t e n t l e
n o m d e t r a n s f o r m a t i o n et d e l i g n e isodynarniqu.es. L a coïncidence
de l a l i g n e i s o d y n a m i q u e a v e c l a l i g n e i s o t h e r m i q u e n ' a l i e u q u e
pour les g a z parfaits. D a n s l e s autres fluides n a t u r e l s , et e n p a r -
ticulier d a n s l e s v a p e u r s , l a t e m p é r a t u r e n ' e s t p a s l a s e u l e m e s u r e
de l ' é n e r g i e i n t e r n e , et l e s d e u x l i g n e s n e c o ï n c i d e n t p a s .

3 5 4 . V a l e u r s n u m é r i q u e s des coefficients. — Voici,


résumées d a n s u n petit t a b l e a u , l e s v a l e u r s n u m é r i q u e s d e s coeffi-
cients q u i f i g u r e n t d a n s l e s f o r m u l e s p r é c é d e n t e s et q u i n e s o n t p a s
les m ê m e s p o u r l e s d i f f é r e n t s g a z .

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Poids Volume
Noms des Raz. R c
du mètre cube d'un kilogramme

1 k 293 29.5 0,168 Omc 773 lit


1 250 30.3 0.173 0 800
1 429 20.7 0,155 0 700
0 0898 422.8 2,412 H 085
1 977 19.1 0,112 0 306
G H Z d ' é c l a i r a g e (en moy.). 0 530 71.4 0,418 1 887

L e p o i d s d u m è t r e c u b e et l e v o l u m e d ' u n k i l o g r a m m e s o n t p r i s
à l a t e m p é r a t u r e z é r o et s o u s l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e d e 760 m i l -
limètres d e m e r c u r e . I l e s t r a p p e l é q u e l e s c o e f f i c i e n t s k, A qui
f i g u r e n t a u s s i d a n s les f o r m u l e s ont l a m ê m e v a l e u r p o u r tous les
g a z , soit :

Â=I,4I, A zz. o,oo236 ou - = 423,5.


A

L e s unités sont le k i l o g r a m m e p a r mètre carré p o u r les pressions,


l e k i l o g r a m m e p o u r l e s p o i d s et l e m è t r e c u b e p o u r l e s v o l u m e s .
D a n s ces conditions l a pression d'une atmosphère est représenlée
p a r io334 k i l o g r . p a r m è t r e c a r r é , c ' e s t - à - d i r e p a r l e n o m b r e io334-
C h a q u e m i l l i m è t r e d e m e r c u r e c o r r e s p o n d , à très p e u p r è s , à u n e
p r e s s i o n d e i3 k . 6 p a r m è t r e c a r r é . I I e s t b i e n é v i d e n t q u e s i , d a n s
une formule, les pressions figurent s i m p l e m e n t p a r leur rapport

Po
—, le c h o i x d e l'unité i m p o r t e peu,pourvu q u e cette u n i t é s o i t l a

même p o u r l e s d e u x ; elles p e u v e n t être toutes d e u x , p a r e x e m p l e ,


exprimées en millimètres de mercure. L'unité indiquée doit être
conservée dans les formules o ù les pressions figurent isolément, p a r
exemple dans celle d e p 0 v — RT
0 0 ou dans les autres analogues.
L a p r e s s i o n est s o u v e n t e x p r i m é e p a r l a quantité dont elle dépasse
celle de l'atmosphère. A i n s i , on dira q u e la pression d ' u n g a z est
d e 20 m i l l i m è t r e s d ' e a u ; c e l a v e u t d i r e q u e s a p r e s s i o n d é p a s s e d e
20 m i l l i m è t r e s d ' e a u c e l l e d e l ' a t m o s p h è r e , q u i e s t d e io334 m i l l i -
m è t r e s d ' e a u ; cotte p r e s s i o n s e r a i t a i n s i e x p r i m é e p a r l e n o m b r e
io354-
L e s températures T sont celles del'échelle centigrade augmentées
d e 273°. A i n s i , l a t e m p é r a t u r e d e ia d e g r é s c e n t i g r a d e s c o r r e s p o n d
à T = 273 -f- 10 = 288.

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L ' u n i t é d e t r a v a i l e s t l e k i l o g r a m m ô t r e et l ' u n i t é de c h a l e u r la
c a l o r i e ; c'est en c a l o r i e s q u e s e t r o u v e r a e x p r i m é e la q u a n t i t é Q
d a n s l e s f o r m u l e s o ù e l l e l i g u r e . E n f i n l a v i t e s s e s e r a e x p r i m é e en
métrés p a r s e c o n d e , s i l ' o n m e t p o u r g l a v a l e u r 9 ni. 8088.

Sot». A p p l i c a t i o n d e l a f o r m u l e g é n é r a l e . — A u moyen
de l ' é q u a t i o n g é n é r a l e (2) o n p e u t r é s o u d r e b e a u c o u p d e p r o b l è m e s
relatifs a u x t r a n s f o r m a t i o n s s u b i e s p a r u n g a z permanent.
Supposons, p a r e x e m p l e , un g a z , dont l'état initial est défini
p a r / ) , u > T , s e d i l a t a n t e n s u r m o n t a n t u n e p r e s s i o n c o n s t a n t e p'
0 0 0

inférieure à p , 0 j u s q u ' à o c c u p e r u n v o l u m e i>,, s a n s p e r t e n i g a i n d e


c h a l e u r . On d e m a n d e d e d é t e r m i n e r sa p r e s s i o n p , et s a t e m p é r a t u r e
T[ a p r è s l ' e x p a n s i o n .

L a p r e s s i o n p' é t a n t c o n s t a n t e , l e t r a v a i l e x t é r i e u r / p'du sera


J va

simplement p [v^ — v ) a et l ' é q u a t i o n g é n é r a l e (2), intégrée, don-


nera, en y f a i s a n t Q — o :

o = c (T — T ) 4- A / ) ' (u, — v0),


1 0

équation dans laquelle tout est c o n n u e x c e p t é T, q u e l'on en


déduira. E n f i n , ayant calculé T , la pression ( finale pt se trouvera
par la r e l a t i o n p v t t — R.T.
S i , a u l i e u d u v o l u m e final Vi, on a v a i t d o n n é l a p r e s s i o n finale
pt la m ê m e équation aurait f o u r n i la v a l e u r d e u, en f o n c t i o n de
v . E n y a d j o i g n a n t les d e u x relations p v
a 0 0 = RT 0 et piv v ~ RTj,
ainsi q u e c e l l e A R — c(k — 1), o n t r o u v e :

Vi
_ Pa + (k — 1) p'
V
~ ° Pi 4- (A — 1 yp'
On c a l c u l e e n s u i t e T, a u m o y e n d e p\i>i — RTj.
Si, comme cas p a r t i c u l i e r , on s u p p o s e q u e la p r e s s i o n / ) ' , q u e
le g a z d o i t s u r m o n t e r p o u r s e d i l a t e r , s o i t n u l l e , c e q u i a r r i v e l o r s -
que l ' o n f a i t c o m m u n i q u e r un réservoir r e m p l i de g a z avec un
autre où l ' o n a f a i t l e v i d e , il f a u t , d a n s l e s é q u a t i o n s précédentes,
faire p — o. I l en r é s u l t e d ' a b o r d c (T, — T ) = 0 o, ou bien T ^ T q :

la t e m p é r a t u r e d u g a z r e s t e c o n s t a n t e ; p u i s p i — ^—^ . C e s c o n s è -

quences ont été v é r i f i é e s p a r u n e e x p é r i e n c e b i e n c o n n u e de J o u l e .


L e s e x p r e s s i o n s ( 4 ) et ( 5 ) c i - d e s s u s , d u t r a v a i l e x t é r i e u r , d a n s l e s
transformations a d i a b a t i q u e s ou i s o t h e r m i q u e s , r é s o l v e n t d ' a i l l e u r s
le p r o b l è m e c o n s i s t a n t à c h e r c h e r q u e l t r a v a i l il s e r a n é c e s s a i r e d e

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d é p e n s e r p o u r f a i r e s u b i r à u n g"az u n e t r a n s f o r m a t i o n déterminée,
ou i n v e r s e m e n t . I l est i n u t i l e , lorsque la température reste c o n -
stante, de tenir compte des phases successives de la transformation,
et l ' o n p e u t a l o r s s e b o r n e r à c o m p a r e r l ' é t a t f i n a l et l ' é t a t i n i t i a l de
la m a s s e g a z e u s e .
P a r e x e m p l e , s'il s ' a g i t de t r o u v e r le t r a v a i l n é c e s s a i r e p o u r c o m -
p r i m e r , à u n e p r e s s i o n effective d e 6 k i l o g . p a r c e n t i m è t r e c a r r é , u n
mètre cube d'air aspiré dans l'atmosphère, la pression atmosphéri-
q u e é t a n t d e 1 k . o33 p a r c m q , l a p r e s s i o n r é e l l e à o b t e n i r sera de
7 k . o33. A l o r s si l a t r a n s f o r m a t i o n e s t i s o l h e r m i q u e , on trouvera
d'après (5) pou r i e travail cherché, désigné p a r W :

7,o33
W = io33o X Log — = 19818 kilogrammôtres.

Si la transformation devait ê t r e a d i a b a t i q u e , s o i t s a n s g a i n ni
p e r t e d e c h a l e u r , l a f o r m u l e (Ii) f o u r n i r a i t , p o u r l a v a l e u r a b s o l u e
d e ce t r a v a i l :

w = ,„a „ ^[0^-,]. 3 x
ce q u i , f a i s a n t k— Ï,L\Ï, donne :

W = 26532 kilogrammètres.

D a n s les appareils compresseurs d'air, il est assez difficile de


s a v o i r e x a c t e m e n t l a q u e l l e de ces d e u x t r a n s f o r m a t i o n s se réalise :
la t e m p é r a t u r e du g a z que l'on c o m p r i m e est q u e l q u e f o i s à p e u
p r è s l a m ê m e à l a fin qu'au commencement, quelquefois un peu
p l u s é l e v é e ; l e s o r g a n e s d e l a m a c h i n e , en c o n t a c t a v e c le g a z , l u i
cèdent o u lui p r e n n e n t de la c h a l e u r s u i v a n t q u e , d a n s les diverses
p h a s e s d u t r a v a i l , i l s s e t r o u v e n t à u n e t e m p é r a t u r e p l u s é l e v é e ou
p l u s b a s s e q u e l a s i e n n e ; le p l u s s o u v e n t , d a n s les g r a n d s a p p a r e i l s
s u r t o u t , on i n j e c t e d o l ' e a u p e n d a n t l a p é r i o d e d e c o m p r e s s i o n afin
de m a i n t e n i r la t e m p é r a t u r o à p e u p r è s constante et d ' a b s o r b e r l a
c h a l e u r p r o d u i t e p a r l a c o m p r e s s i o n ; i l e n r é s u l t e en s o m m e une
t r a n s f o r m a t i o n d a n s d e s c o n d i t i o n s en q u e l q u e s o r t e i n t e r m é d i a i r e s
entre celles q u i correspondent a u x deux hypothèses précédentes.
Aussi prend-on, ordinairement, pour la valeur du travail cherché,
u n chiffre i n t e r m é d i a i r e entre c e u x q u e f o u r n i s s e n t les d e u x f o r m u -
les. M . le p r o f e s s e u r R i e d l e r p r e n d e x a c t e m e n t l a m o y e n n e do ces
d e u x c h i f f r e s : d a n s l ' e x e m p l e p r é c é d e n t , il a d m e t t r a i t d o n c ;

19818 - f 2653a o r , .,
W = • = 23710 kilogrammètres,

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M . K r a f t , i n g é n i e u r on c h e f d e s u s i n o s d e S e r a i n g , a d m e t q u e l a
loi de l a c o m p r e s s i o n p e u t se r e p r é s e n t e r p a r l a f o r m u l e a d i a b a t i -
que, m a i s avec u n e v a l e u r différente p o u r l e c o e f f i c i e n t k, cotte
valeur d ' a u t a n t p l u s r a p p r o c h é e de l'unité q u e le r e f r o i d i s s e m e n t de
l'air est p l u s p a r f a i t . D ' a p r è s des expériences assez nombreuses,
faites p a r M . J o s e p h F r a n ç o i s , l ' i n g é n i e u r b i e n c o n n u , s u r d e s c o m -
presseurs de son s y s t è m e , c o m p r i m a n t l'air à 5 atmosphères, il a
été a m e n é à p r e n d r e k — i , 1 8 et, a p p l i q u a n t c e c h i f f r e à l ' e x e m p l e
p r é c é d e n t , il t r o u v e a l o r s :

W — 23o2i kilogrammètres,

nombre peu différent de la m o y e n n e calculée p l u s haut, M . Kraft


a u g m e n t e d ' a i l l e u r s d e 3 o / o le c h i f f r e o b t e n u p o u r t e n i r c o m p t e d e
l ' i n f l u e n c e d e s e s p a c e s n u i s i b l e s et a r r i v e a i n s i , p o u r cet e x e m p l e , à
i^q II k g m p a r m è t r e c u b e d ' a i r a s p i r é *.
Il n ' e s t p e u t - ê t r e p a s i n u t i l e d e f a i r e r e m a r q u e r i c i , à p r o p o s d e
ces c o m p r e s s e u r s d ' a i r , q u e l ' o n r é a l i s e u n e é c o n o m i e , d a n s l a t r a -
vail m o t o u r , s i , a u l i e u d ' e f f e c t u e r l a c o m p r e s s i o n on u n o s e u l e f o i s
on la p r o d u i t p a r g r a d a t i o n ou en c a s c a d e , c'est-à-dire a u moyen
de c o m p r e s s i o n s s u c c e s s i v e s . Cette économie serait nulle si la
compression s'effectuait s u i v a n t l a loi i s o t h e r m i q u e ou si la tem-
pérature d u g a z restait r i g o u r e u s e m e n t constante p e n d a n t tout son
s é j o u r d a n s l ' a p p a r e i l ; e l l e est d ' a u t a n t p l u s g r a n d e q u e l e s c o n d i -
tions de l a c o m p r e s s i o n s ' é c a r t e n t d a v a n t a g e d e c e l l e - l à , o u q u ' e l l e s
se r a p p r o c h e n t de l a loi a d i a b a t i q u e . Il est f a c i l e de s e rendre
compte d e l a d i f f é r e n c e .
Dans l'exemple précédent, supposons que la compression, au lieu
d'être effectuée en u n e s e u l e f o i s , j u s q u ' à o b t e n i r l a p r e s s i o n effec-
tive de 6 k i l o g . , s ' e f f e c t u e en d e u x f o i s : u n premier compresseur
prenant l'air à la pression atmosphérique p 0 = io33o kil., et
l ' a m e n a n t à l a p r e s s i o n p' 4 ° 3 3 o k i l . , soit à une pression effec-
tive de 3 k i l o g . ; p u i s u n s e c o n d c o m p r e s s e u r p r e n a n t cet a i r à l a

i . Le t r a v a i l m é c a n i q u e a i n s i c a l c u l é p e u t s e r v i r à t r o u v e r l a p u i s s a n c e des
moteurs d e s t i n é s à a c t i o n n e r des c o m p r e s s e u r s d ' a i r , c o n n a i s s a n t l e r e n d e -
ment de ces a p p a r e i l s , c ' e s t - à - d i r e le r a p p o r t e n t r e l e t r a v a i l de l a c o m p r e s -
sion de l ' a i r et c e l u i d u m o t e u r , t o u s d e u x é t a n t m e s u r é s p a r les d i a g r a m m e s
tracés p a r des i n d i c a t e u r s d e W a t t p l a c é s s u r les c y l i n d r e s . A u x c o m p r e s s e u r s
installés a u l a c S t - F a r g e a u p a r l a C o m p a g n i e P o p p , p o u r l a d i s t r i b u t i o n de l a
force m o t r i c e d a n s P a r i s , ce r a p p o r t , o u le r e n d e m e n t de ces c o m p r e s s e u r s , a
été t r o u v é de 0,85. D a n s ces c o n d i t i o n s , le t r a v a i l m o t e u r n é c e s s a i r e p o u r c o m -
p r i m e r à 6 k. de p r e s s i o n e f f e c t i v e u n m è t r e c u b e d ' a i r a s p i r é est de

~~r — 2 7 8 7 4 k i l o g r a m m è t r e s . II e n r é s u l t e q u ' u n c h e v a l - v a p e u r p o u r r a c o m -
0,00

p r i m e r 5 l i t . 688 p a r s e c o n d e o u g m e 6 7 9 5 p a r h e u r e ,

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p r e s s i o n p' et l ' a m e n a n t à l a p r e s s i o n d é f i n i t i v e pi = 7 o 3 3 o k , soit
6 k i l o g . effectifs. S i la t r a n s f o r m a t i o n est r i g o u r e u s e m e n t isother-
mique, la valeur absolue du travail W | , nécessaire p o u r la pre-
m i è r e c o m p r e s s i o n , s e r a , d ' a p r è s (5) :

W , = pv 0 a Log- - ;

Po
et c e l l e d u t r a v a i l W , , n é c e s s a i r e à l a s e c o n d e c o m p r e s s i o n :

•W =p'v'Log^.
M

P
D e s o r t e q u e le t r a v a i l t o t a l W = \ V i - ( - W , s e r a , p u i s q u e l a t e m p é -
r a t u r e é t a n t c o n s t a n t e p'u — pu 0 a = RT :
1
W = pv 0 0 ( L o g - + L o g -J ) = po
B 0 Log - ;

\ Po Pi Po
commesi l a c o m p r e s s i o n s'était effectuée en u n e seule fois.
Mais si l a t r a n s f o r m a t i o n est a d i a b a t i q u e , ou bien si e l l e est,
c o m m e o n v i e n t d e l e d i r e , i n t e r m é d i a i r e e n t r e l ' a d i a b a t i q u e et l ' i s o -
h
t h e r m i q u e et exprimée par une relation pv = constante, dans
l a q u e l l e l a v a l e u r d e l ' e x p o s a n t k est s u p é r i e u r e à l ' u n i t é et a u p l u s
é g a l e à I , 4 I , le travail nécessaire pour la première compression
s e r a , en v a l e u r a b s o l u e , d ' a p r è s (4) :
w
'=^À[(s)^- •]·
et d a n s l a s e c o n d e c o m p r e s s i o n :

w
- ^ ^ t [ ( ? ) " - }
S i l'on s u p p o s e qu'entre les d e u x c o m p r e s s i o n s , la température
d e l ' a i r a i t été r a m e n é e à s a v a l e u r i n i t i a l e , p'v sera encore égale à
pvc 0 et l ' o n a u r a , p o u r l e t r a v a i l t o t a l :

A v e c l e s v a l e u r s n u m é r i q u e s p r é c é d e n t e s d e pu, p', pi, ce t r a v a i l


total W p r e n d les v a l e u r s s u i v a n t e s :
i ° D a n s l ' h y p o t h è s e de la t r a n s f o r m a t i o n i s o t h e r m i q u e , soit avec
une seule, soit avec d e u x c o m p r e s s i o n s s u c c e s s i v e s ,
W = 19818 kilogrammètres

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2° D a n s l ' h y p o t h è s e , d e l a t r a n s f o r m a t i o n a d i a b a t i q u e (k = i , 4 i )
et d ' u n e s e u l e c o m p r e s s i o n . . W = 2G532 k i l o g r a m m ô t r e s ;
3° D a n s l ' h y p o t h è s e d e l a t r a n s f o r m a t i o n a d i a b a t i q u e et d e d e u x
compressions successives. . W = 23433 k i l o g r a m m è t r e s ;
4° D a n s l ' h y p o t h è s e i n t e r m é d i a i r e , k = 1,18, et d ' u n e s e u l e c o m -
pression W = 23o5i k i l o g r a m m è t r e s ;
5 ° D a n s l ' h y p o t h è s e i n t e r m é d i a i r e et d e d e u x c o m p r e s s i o n s s u c -
cessives W = 21620 k i l o g r a m m è t r e s ;
D a n s cette d e r n i è r e h y p o t h è s e , q u i p a r a î t c o r r e s p o n d r e a u x c o n -
ditions p r a t i q u e s l e s p l u s o r d i n a i r e s , l ' é c o n o m i e o b t e n u e en s c i n -
dant l a c o m p r e s s i o n e s t d e I4OI k i l o g r a m m è t r e s , soit de plus
de 6 0/0.
Il c o n v i e n t d ' a j o u t e r q u e le procédé des compressions succes-
sives a e n c o r e p o u r a v a n t a g e d e m i e u x r é g u l a r i s e r l e travarl^ d e s
machines motrices et d ' é v i t e r q u e l e s f o r t e s p r e s s i o n s finales ne
s'exercent s u r l e s o r g a n e s d e g r a n d e s d i m e n s i o n s n é c e s s a i r e s à l'as-
piration d e g r a n d s v o l u m e s d ' a i r à l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e .
On p e u t r e m a r q u e r q u e le t r a v a i l d e s m a c h i n e s m o t r i c e s p o u r r a
d'autant m i e u x ê t r e u t i l i s é et r é g u l a r i s é q u e l e s d i v e r s c o m p r e s -
seurs e n t r e l e s q u e l s il d e v r a s e r é p a r t i r e n c o n s o m m e r o n t d e s q u a n -
tités p l u s é g a l e s . I l y a é v i d e m m e n t i n t é r ê t , s i n est le n o m b r e d e s
compresseurs, à f a i r e en sorte q u e chacun d ' e u x e x i g e u n e frac-
tion—de l a p u i s s a n c e t o t a l e d i s p o n i b l e .
n
Pour cela, quelle q u e soit l'expression d u travail de chacun d'eux
en fonction d e s p r e s s i o n s i n i t i a l e et f i n a l e , i l f a u t q u e l e s p r e s s i o n s
s u c c e s s i v e s r é a l i s é e s à l a fin d e c h a q u e c o m p r e s s i o n p a r t i e l l e c r o i s -
sent en p r o g r e s s i o n g é o m é t r i q u e . E n effet, s ' i l s ' a g i t d e f a i r e pas-
ser u n g a z d e l a p r e s s i o n i n i t i a l e p 0 à u n e pression définitive P a u
m o y e n d e n c o m p r e s s i o n s s u c c e s s i v e s , et si pu Pi Pn — u pn — P
sont l e s p r e s s i o n s o b t e n u e s à l a fin d e c h a c u n e d ' e l l e s , v , y , — u
0 n

étant l e s v o l u m e s c o r r e s p o n d a n t s , le travail nécessité p a r la pre-


mière c o m p r e s s i o n s e r a :
i° S i elle s'effectue à t e m p é r a t u r e c o n s t a n t e ( i s o t h e r m i q u e ) .

W , = M
Po
L o g ^

2° S i e l l e s'effectue s a n s a b s o r p t i o n n i p e r t e d e c h a l e u r ( a d i a b a -
tique) :

Wi=p v ^- a 0 [(^) V"— i j (avec A:= i,4i)

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3° S i e l l e e s t i n t e r m é d i a i r e , on peut, soit prendre cette dernière
f o r m u l e et f a i r e , a v e c M . F r a n ç o i s , k — i , 18 ; s o i t , a v e c M . R i e d -
l e r , p r e n d r e p o u r l ' e x p r e s s i o n d u t r a v a i l l a m o y e n n e d e s d e u x for-
mules précédentes :

Quelle que soit l a loi r é e l l e i n c o n n u e suivant laquelle s'effec-


tuera l a compression, on peut toujours représenter le travail par

V
Po/

D e m ê m e , le s e c o n d c o m p r e s s e u r , a m e n a n t l e g a z d e l a p r e s s i o n
Pi à l a p r e s s i o n p , e x i g e r a u n t r a v a i l :
t

Pu

Si, après chaque compression on ramène l e gaz à s a tempéra-


t u r e i n i t i a l e , o n a u r a : p^i = p v^ a ; et p o u r q u e W , — W , , i l faut

q u e ^— = — . I l en s e r a d e m ô m e p o u r l e s a u t r e s c o m p r e s s i o n s , c'est-
Pi Po
à-dire que l'on devra avoir

n ;P
Po Pi
Cette r é p a r t i t i o n d e s p r e s s i o n s i n t e r m é d i a i r e s , o u t r e q u ' e l l e est
favorable à la bonne utilisation d u travail moteur, a aussi pour
conséquence l a réduction au minimum de ce travail, lorsque l a
c o m p r e s s i o n ne s'opère pas suivant l a l u i i s o t h e r m i q u e . E n effet,
l o r s q u e l a t e m p é r a t u r e est c o n s t a n t e , l e t r a v a i l t o t a l e x p r i m é p a r

L p 0 PK p » - i J

est t o u j o u r s é g a l à

P*

quelles que soient les pressions intermédiaires pt /> s Mais

dans les autres cas, l e travail total c o m p r e n d r a , d a n s son e x p r e s -


s i o n , u n e s o m m e d e t e r m e s tels q u e

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I 8. _ RESERVOIRS D'AIR 523

dont le p r o d u i t s e r a

c'est-à-dire constant. E t l'on sait q u e cette s o m m e s e r a l a p l u s


petite p o s s i b l e l o r s q u e t o u s c e s t e r m e s s e r o n t é g a u x .
La répartition des p r e s s i o n s , s u i v a n t les termes d'une p r o g r e s s i o n
géométrique, est donc t o u j o u r s à r e c o m m a n d e r .
Ainsi, dans l ' e x e m p l e n u m é r i q u e q u i précède s i , a u lieu d ' a d o p -
ter, p o u r l a p r e s s i o n i n t e r m é d i a i r e p l e c h i f f r e d e 4°33o k i l . o n
3 ) 2
avait p r i s c o n f o r m é m e n t à cette r è g l e , p' = V/ o/ i — o p , 5 o k i l . , l e
travail n é c e s s a i r e à l a c o m p r e s s i o n , a u l i e u d ' ê t r e d e 23433 k i l o -
grammètres dans l'hypothèse de la transformation adiabatique,
n'aurait été q u e d e 22840 k i l o g r a m m è t r e s , s o i t u n e d i f f é r e n c e e n
moins d ' e n v i r o n a 0/0.

§ a

RÉSERVOIRS D'AIR

356. Réservoira d'air en communication avec les


C o n d u i t e s d ' e a u . — L o r s q u ' u n e conduite contient u n e certaine
quantité d ' e a u en m o u v e m e n t , il a r r i v e q u e , si l ' é c o u l e m e n t est
brusquement interrompu, l a force vive de l'eau produit s u r les
parois d e la c o n d u i t e d e s p r e s s i o n s q u i p e u v e n t d e v e n i r a s s e z f o r t e s
pour en o c c a s i o n n e r l a r u p t u r e . C e t t e f o r c e v i v e , e n effet, n e p e u t
être d é t r u i t e q u e p a r u n t r a v a i l r é s i s t a n t dû à la déformation élas-
tique d e s t u y a u x , et il p e u t a r r i v e r q u e cette d é f o r m a t i o n dépasse
les l i m i t e s d e l ' é l a s t i c i t é et d e l a r u p t u r e . L e c h o c q u i s e p r o d u i t
ainsi et q u i s ' a p p e l l e l e coup de bélier, peut s'atténuer p a r u n e fer-
meture p r o g r e s s i v e et n o n b r u s q u e d e s o r i f i c e s d ' é c o u l e m e n t , mais
on a a u s s i r e c o u r s d a n s l e m ê m e b u t a u x r é s e r v o i r s d ' a i r . L ' e m p l o i
de cet a p p a r e i l a p o u r effet d e r e m p l a c e r u n e p o r t i o n d e l a p a r o i d u
tuyau p a r u n e m a t i è r e élastique q u i cède à la pression de l'eau
sans d a n g e r d e r u p t u r e . L ' a i r d u r é s e r v o i r s e c o m p r i m e , s a p r e s -
sion a u g m e n t e et p r o d u i t l e t r a v a i l r é s i s t a n t n é c e s s a i r e p o u r a m o r -
tir la f o r c e v i v e d o l ' e a u .

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Si l'on désigne par D le d i a m è t r e de la c o n d u i t e , par L sa lon-
g u e u r , p a r U l a vitesse m o y e n n e de l ' e a u , de m a n i è r e q u e la d e m i -
force vive à amortir soit, en appelant toujours n le poids spéci-
a
II 7vD U»

fique du l i q u i d e , - • — • L . — ; il f a u t q u e cette f o r c e v i v e soit


9 4 2

d é t r u i t e s a n s q u e l a p r e s s i o n , d a n s le r é s e r v o i r d ' a i r , d é p a s s e u n e
v a l e u r pi fixée à l ' a v a n c e et en v u e d e l a q u e l l e on a calculé la
résistance des p a r o i s .
Soit p g la pression dans la conduite et d a n s le r é s e r v o i r d ' a i r
avant l'interruption de l ' é c o u l e m e n t . N é g l i g e o n s le travail dû à
l'action de la pesanteur s u r l'eau en m o u v e m e n t , d a n s le temps
assez court pendant lequel l'eau continue à s e m o u v o i r en péné-
trant dans le r é s e r v o i r et en comprimant l'air qui s'y trouve
enfermé ; négligeons de môme les frottements de l'eau sur les
p a r o i s d e l a c o n d u i t e p e n d a n t ce m ô m e t e m p s ; n o u s d e v r o n s é c r i r e
l ' é g a l i t é e n t r e la demi-force vive de l'eau, dont l'expression vient
d ' ê t r e d o n n é e , et le travail résistant p r o d u i t p a r le g a z lorsque sa
pression passe de p 0 à. fi. L a v a l e u r de ce t r a v a i l sera différente
suivant les conditions thermiques de la c o m p r e s s i o n ; elle ne sera
pas la m ê m e si l a c o m p r e s s i o n s ' e f f e c t u e à t e m p é r a t u r e constante,
s u i v a n t l a loi i s o t h e r m i q u e , ou b i e n si elle s'effectue s a n s perte ni
g a i n d e c h a l e u r , s u i v a n t l a l o i a d i a b a t i q u e . D a n s le p r e m i e r c a s , le
travail négatif du gaz, par unité de p o i d s , sera exprimé par

pv a a L o g . — . Cette u n i t é d e
Pi
poids, s o u s la pression initiale p 0 oc-

c u p e l e v o l u m e v ; s i l ' o n d é s i g n e d o n c p a r V „ le v o l u m e i n i t i a l
a

de l'air d a n s le r é s e r v o i r , son travail n é g a t i f sera p 0 V 0 Log. —


Pi
et l ' o n a u r a l ' é q u a t i o n :

-• ~r L- \-p 0 V 0 L o g . c_ - o,

g A 2
P i
q u i p e r m e t t r a de c a l c u l e r le v o l u m e initial V à d o n n e r a u r é s e r v o i r
0

pour que la pression n'y dépasse pas p.


x

Il n ' e s t p a s p r o b a b l e q u e , d a n s la pratique, la compression du


g'az s e f a s s e s u i v a n t l a l o i i s o t h e r m i q u e . I l f a u d r a i t , p o u r c e l a , q u e
le g a z c é d â t à ses parois une quantité de chaleur équivalente au
t r a v a i l q u i v i e n t d ' ê t r e é v a l u é . I l est à c r o i r e , a u c o n t r a i r e , q u e p e n -
d a n t le t e m p s t r è s c o u r t d e l a c o m p r e s s i o n , le g a z n e r e ç o i t ni ne
cède aucune quantité de chaleur appréciable. Sa température
s'élève donc d'abord et i l n ' a b a n d o n n e que plus tard la c h a l e u r
q u i l u i a été t r a n s m i s e s o u s f o r m e d e travail m é c a n i q u e . S i l'on

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suppose q u e l a c o m p r e s s i o n s ' e f f e c t u e s u i v a n t l a l o i a d i a b a t i q u e , l e
travail p a r u n i t é d e p o i d s s e r a e x p r i m é , c o m m e n o u s l ' a v o n s v u
plus haut, p a r l a f o r m u l e ( 4 ) d u n ° 25A. N o u s a v o n s a l o r s , pour
déterminer V , l'équation : 0

n 7-D» V • ^ R . - ( P
- ' ^ L = o ,
g 4 2

dont l e s e c o n d terme, e s t o b t e n u e n m e t t a n t d a n s cette f o r m u l e , a u


lieu d e y , v o l u m e d e l ' u n i t é d e p o i d s d u g a z , le v o l u m e i n i t i a l Vo
0

du r é s e r v o i r .
Cette h y p o t h è s e d ' u n e c o m p r e s s i o n a d i a b a t i q u e d o n n e r a p o u r V 0

une v a l e u r q u i s e r a , e n g é n é r a l , i n f é r i e u r e à c e l l e q u e l ' o n o b t i e n -
drait en s u p p o s a n t l a c o m p r e s s i o n i s o t h e r m i q u e . P a r e x e m p l e , s i ,
pour a b r é g e r , o n r e p r é s e n t e p a r W le p r e m i e r terme de chacune
des d e u x é q u a t i o n s p r é c é d e n t e s , o u l a d e m i - f o r c e v i v e à a m o r t i r , et
si l'on v e u t q u e l a p r e s s i o n , d a n s l e r é s e r v o i r , n e s ' é l è v e p a s a u d e l à

du d o u b l e d e s a v a l e u r i n i t i a l e , i l f a u d r a f a i r e — — 2 , et a l o r s l e
PO
volume V à d o n n e r à ce r é s e r v o i r s e r a , d a n s l'hypothèse
0 isother-
mique :

W
v 1 K W

V„ = — = i,45 — ;

7
Po Log. 2 p 0
et d a n s -l ' h y p o t h è s e a d i a b a t i q u e , e n p r e n a n t p o u r / c l a v a l e u r a p p r o x i -
mative
7.
v 2 W W
5 ' \ = - •
0 — i.3o— .

7O,22/3 0 pa

soit u n e d i f f é r e n c e d ' e n v i r o n u n d i x i è m e e n m o i n s . I l est d o n c p r é -


férable d e c a l c u l e r d a n s l ' h y p o t h è s e d ' u n e c o m p r e s s i o n i s o t h e r m i -
que, c a r il n ' y a p a s d ' i n c o n v é n i e n t à ce q u e l e r é s e r v o i r s o i t u n p e u
trop g r a n d .
2 5 7 . Réservoirs d'air placés sur une conduite d'eau
alimentée p a r u n e p o m p e f o u l a n t e . — On calcule de l a
même m a n i è r e l e s r é s e r v o i r s d ' a i r p l a c é s s u r l e s c o n d u i t e s a l i m e n -
tées p a r d e s p o m p e s f o u l a n t e s , a f i n d'y r é g u l a r i s e r le m o u v e m e n t
de l ' e a u . E n t r e l e s p o m p e s et l e r é s e r v o i r , l ' é c o u l e m e n t d e l ' e a u e s t
intermittent, le v o l u m e f o u r n i o s c i l l e e n t r e z é r o , s i l a p o m p e e s t à
simple effet, et u n c e r t a i n m a x i m u m . L e v o l u m e t o t a l f o u r n i p a r l a
pompe d a n s u n t e m p s d o n n é doit être é c o u l é , a u d e l à d u r é s e r v o i r ,

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a v e c u n e v i t e s s e s e r a p p r o c h a n t le p l u s p o s s i b l e d e l ' u n i f o r m i t é , On
V a r r i v e en f a i s a n t en s o r t e q u e la p r e s s i o n , d a n s l e r é s e r v o i r d ' a i r ,
n e v a r i e q u ' e n t r e d e s l i m i t e s a s s e z é t r o i t e s . S i l ' o n d é s i g n e p a r V le 0

volume d'air lorsque la pression a sa plus faible v a l e u r p , 0 et p a r


V j ce v o l u m e l o r s q u e l a p r e s s i o n a t t e i n t s a v a l e u r l a p l u s g r a n d e / ) , ,
u n e r e l a t i o n e n t r e V i et Vo s e r a d o n n é e p a r l e s c o n d i t i o n s d'alimen-
tation de l a c o n d u i t e : la différence V 0 — V 4 c o r r e s p o n d r a à l'excès
d u v o l u m e d ' e a u Fourni p a r les p o m p e s , d a n s u n e p é r i o d e de leur
m o u v e m e n t , s u r l e v o l u m e q u i s'est é c o u l é a v e c u n e v i t e s s e m o y e n n e
s u p p o s é e constante. On peut donc admettre q u e la différence V — V, 0

est u n e d o n n é e d e l a q u e s t i o n , il e n e s t d e m ê m e d e l a p r e s s i o n i n i -
t i a l e JTJ. E n f i n , d ' a p r è s l e d e g r é d e r é g u l a r i t é q u e l ' o n v e u t
0 donner
à l ' é c o u l e m e n t , un l i m i t e r a a r b i t r a i r e m e n t l a d i f f é r e n c e p —p t 0 entre

les p r e s s i o n s extrêmes ou plutôt le r a p p o r t — . L e problème est


Pt

d o n c a i n s i p o s é : c o n n a i s s a n t ce r a p p o r t — et l a d i f f é r e n c e V — V , , 0

P\

c a l c u l e r V O n r e m a r q u e r a , d ' a i l l e u r s , q u e l e s v o l u m e s V et V , d ' u n e
n 0

même m a s s e d e g a z s o n t p r o p o r t i o n n e l s a u x v o l u m e s d e l ' u n i t é de
p o i d s q u e n o u s a v o n s a p p e l é s vt, et i ^ . D a n s l ' h y p o t h è s e i s o t h e r m i -
q u e , on a u r a : pa Yo = pi V i , ce q u i d o n n e r a :

1
Vn = ( V . - V , ) . '

A
L'hypothèse adiabatique, V . , fournira :

V
» = —TTTÎCV.-VO.
i — — A
\Pi/

L ' e x p o s a n t - q u i affecte l e r a p p o r t — d a n s cette s e c o n d e formule


k P l
,
é t a n t p l u s petit q u e l ' u n i t é , e x p o s a n t d u m ê m e r a p p o r t d a n s l a p r e -
mière, la seconde v a l e u r de V 0 s e r a p l u s g r a n d e q u e la p r é c é d e n t e .
0
L o r s q u e le r a p p o r t — diffère p e u de l ' u n i t é , ce q u e l'on doit cher-
Pi
c h e r à r é a l i s e r , l a d e r n i è r e v a l e u r d e Vo v a u t à p e u p r è s :

K Pi)

c'est-à-dire q u ' e l l e est à p e u p r è s é g a l e à l a p r e m i è r e multipliée

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| 8. — MOÙVFMEMT DES GAZ 62*

a r e s
par A: ou P ~ • H ' donc p r o b a b l e q u e J a n s les réservoirs calcu-
lés d'après l ' h y p o t h è s e i s o t h e r m i q u e , la pression varie dans des
limites un p e u p l u s é t e n d u e s que celles que l'on a s u p p o s é e s p o u r
faire les c a l c u l s , o u q u e c e s r é s e r v o i r s s o n t u n p e u t r o p p e t i t s . En
effet, les c o n d i t i o n s doivent ôtre, i c i e n c o r e , i n t e r m é d i a i r e s entre
celles q u i r é p o n d e n t a u x d e u x h y p o t h è s e s .

§3

MOUVEMENT DES GAZ

2 5 8 . É c o u l e m e n t p a r u n o r i f i c e . — C o n s i d é r o n s un r é s e r -
voir r e m p l i d e g a z , et d a n s l e q u e l l a p r e s s i o n s o i t m a i n t e n u e con-
stante et é g a l e à p„ ; s u p p o s o n s q u e ce g a z s ' é c o u l e p a r u n o r i f i c e d e
section w, m u n i d ' u n a j u t a g e c y l i n d r i q u e ou d ' u n tuyau de m ê m e
section u ; a d m e t t o n s a u s s i q u e l a p r e s s i o n p , i q u e ce g a z d o i t s u r -
monter p o u r s ' é c o u l e r a i n s i , s o i t c o n s t a n t e . I m a g i n o n s , p a r e x e m -
ple, q u e le g a z d u r é s e r v o i r s o i t p r e s s é p a r u n p i s t o n A B ( f i g . 115)
A de section il q u i se d é p l a c e s o u s l'ac-
c t i o n d ' u n e p r e s s i o n c o n s t a n t e pa ; et
„ ~~_ q u e , d e m ô m e , d a n s le" t u y a u d ' é c o u -
I ]j— l e m e n t se t r o u v e u n a u t r e p i s t o n C D
I qui supporte s u r sa face opposée une
pression constante pt (ces pistons
F s 5
' ' " " sont, bien entendu, fictifs et s i m p l e -
ment s u p p o s é s r e m p l a c e r d e s s e c t i o n s i d é a l e s f a i t e s à t r a v e r s le
fluide p a r d e s p l a n s A B , C D ) . D é s i g n o n s p a r u l a v i t e s s e m o y e n n e
de l ' é c o u l e m e n t d a n s le t u y a u ; cette v i t e s s e s e r a c e l l e d u p i s t o n CD.
Le piston A B s ' é t a n t a v a n c é d ' u n e q u a n t i t é t e l l e q u e l ' u n i t é d e p o i d s
du g a z ait p a s s é p a r l ' o r i f i c e , l e v o l u m e d é c r i t p a r ce p i s t o n e s t v , n

v o l u m e d e l ' u n i t é d e p o i d s d a n s l e r é s e r v o i r , et l e t r a v a i l e x t é r i e u r
t r a n s m i s a u g a z p a r le p i s t o n A B e s t é g a l à pt>v . t P e n d a n t le même
temps, l ' u n i t é d e p o i d s d u g a z q u i s ' e s t é c o u l é e a r e p o u s s é l e p i s t o n
CD et l u i a f a i t d é c r i r e u n v o l u m e i>i é g a l à c e l u i q u ' e l l e o c c u p e
dans le t u y a u d ' é c o u l e m e n t . L e g a z a p r o d u i t a i n s i u n t r a v a i l e x t é -
rieur p\Vi, et le t r a v a i l q u i l u i a été t r a n s m i s est, e n t o t a l i t é , l a d i f f é -
rence PQVÏ — piVi. M a i s , d'autre part, l'unité de p o i d s qui occupait
le v o l u m e u o c c u p e a c t u e l l e m e n t l e v o l u m e i \ d i f f é r e n t d e u . L ' é -
0 0

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n e r g i e i n t e r n e d e cette u n i t é d e p o i d s a d o n c a u g m e n t é ( a l g é b r i q u e -
rvt
J "o
pdv. Cette a u g m e n t a t i o n de l'énergie

interne qui est la c o n s é q u e n c e d u c h a n g e m e n t d'état doit s'ajouter


a u t r a v a i l e x t é r i e u r . I l en r é s u l t e q u e l e t r a v a i l t o t a l e x t é r i e u r c o m -
m u n i q u é a u g a z o u g a g n é p a r l u i est a i n s i :
du
IP -
Pô"» — Jl'a
lh " 1 +

Ce résultat est c o n f o r m e à ce q u e n o u s a v o n s t r o u v é p l u s haut,


p a g e 5 i 4 , a v a n t l'équation (4).
Ce t r a v a i l est e m p l o y é à p r o d u i r e le m o u v e m e n t . L a force vive du
1
H*

g a z s'est a u g m e n t é e d u p r o d u i t p a r - de l a m a s s e - de l'unité de

p o i d s q u i s'est é c o u l é e . On a a i n s i l ' é q u a t i o n , d i t e d e Z e u n e r :

do
(6) - = / > , » , - M + / P-

O n a, d ' a u t r e p a r t :

ou bien d{pv) — pdv + vdp,


piVi — p v / pdv -j- / vdp ; 0 0
J v„ J u.
d ' o ù , en s u b s t i t u a n t

(7)
— = — / vdp vjp. vo
^! / „,/„_ I "
= I
*9 J r. JVL

C e t t e é q u a t i o n a été d o n n é e p a r S a i n t - V e n a n t b i e n a v a n t Z e u n e r .
O n p e u t d o n c e n c o r e d o n n e r à cette é q u a t i o n u n e a u t r e f o r m e , en
y faisant intervenir les conditions thermiques. L'équation générale :

dQ = cdT + Apdv,

étant i n t é g r é e entre les d e u x états e x t r ê m e s d é s i g n é s p a r les i n d i c e s


o et i , d o n n e en a p p e l a n t Q l a q u a n t i t é d e c h a l e u r f o u r n i e a u g a z
dans sa transformation :

Q = = C ( T 1 - T 0 ) + A / pdv.

D ' a u t r e p a r t , l ' é q u a t i o n d e M a r i o t t e et G a y - L u s s a c f o u r n i t :

p„v = RT„, 0 = RT . t

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î 3. — MOUVEMENT DES GAZ 529

S i , d a n s l ' é q u a t i o n (6) n o u s s u b s t i t u o n s à p v a 0 et à /?it>i c e s v a l e u r s ,


et s i , a u m o y e n de la précédente, nous éliminons l'intégrale

pdv, nous obtiendrons :


J io

fo> - = R C T . - T , ) + / pdv,

ou b i e n :

"- = R ( T „ - T,)+J--(T ^T,) 1

2(7 A C X

ou b i e n , p u i s q u e c -f- A R = Arc,
H ' Q Arc
= ( T T )
(") v  " ï ' - ' -
-
Sous l'une ou l'autre des formes précédentes, qui peuvent facile-
ment se d é d u i r e d e l ' é q u a t i o n (4) o u d e c e l l e q u i l a p r é c è d e , l ' é q u a -
tion dite d e Z e u n e r ou de Saint-Venant, permettra de résoudre
les d i v e r s p r o b l è m e s r e l a t i f s à l ' é c o u l e m e n t d ' u n g a z s o r t a n t d'un
réservoir.
Si, p a r e x e m p l e , l ' é c o u l e m e n t se fait s a n s i n t r o d u c t i o n ni sous-
traction d e c h a l e u r , Q = o, l ' é q u a t i o n ( i o ) se r é d u i t à :
u> kc kc / TA

Nous a v o n s v u p l u s h a u t q u e d a n s u n e t r a n s f o r m a t i o n adiabatique
on a v a i t :

K
T l _ I »

Il en r é s u l t e , p a r c o n s é q u e n t , p o u r la vitesse u d'écoulement d'un


fluide d a n s c e s c o n d i t i o n s :

(»)

formule dans l a q u e l l e T , p 0 0 et pi s o n t s u p p o s é e s d o n n é e s .
Si l ' é c o u l e m e n t se fait à t e m p é r a t u r e constante, T = 4 T„, l'équa-
tion (g) d o n n e s i m p l e m e n t :

— =
2
/ pdv,
<7

et n o u s a v o n s t r o u v é p l u s h a u t q u e , d a n s c e s c o n d i t i o n s , l ' o n a :
34

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pdv = p„v B Log.

On trouve alors :

(12)
grRT L o g / - ,
il =i
2 0

f o r m u l e q u i d o n n e u, si T , p 0 Q et pi sont c o n n u s . Cette f o r m u l e est


c e l l e q u i a été d o n n é e p a r N a v i e r , a v e c p v 0 Q au lieu de R T . E l l e
0

était a p p l i q u é e p a r lui à tous les cas d ' é c o u l e m e n t , et l ' o n voit


qu'elle n'est e x a c t e que lorsque la température du g a z reste con-
l
stante .

r. Je d o i s p a r l e r i c i , p o u r m é m o i r e , de d e u x c o n s é q u e n c e s p a r a d o x a l e s q u i
o n t été d é d u i t e s de c e t t e f o r m u l e de N a v i e r . L a p r e m i è r e , l a p l u s s i n g u l i è r e ,
p e u t - ê t r e , e s t q u e , p o u r pi ~ o , l a f o r m u l e d o n n e u ~<x. On v e r r a , quelques
lignes plus l o i n , que p o u r m a i n t e n i r constante la t e m p é r a t u r e , o u p o u r rendre
l a f o r m u l e a p p l i c a b l e , i l f a u t f o u r n i r a u g a z u n e q u a n t i t é de c h a l e u r e x p r i m é e

p a r A •— , c ' e s t - à - d i r e i n f i n i e e l l e - m ê m e . 11 y a d o n c impossibilité.

M a i s c a l c u l o n s le v o l u m e de g a z d é p e n s é s o u s l a p r e s s i o n p . S i ÛJ est l a{

s e c t i o n de l ' o r i f i c e , ce v o l u m e s e r a &>a, e t si on le r a m è n e à u n e a u t r e p r e s s i o n
d o n n é e c o n s t a n t e pi> d e v i e n d r a :

L e v o l u m e de gaz é c o u l é , m e s u r é à u n e p r e s s i o n c o n s t a n t e q u e l c o n q u e pi, est


donc proportionnel au p r o d u i t :

Ce p r o d u i t s ' a n n u l e p o u r p\ — ô, i l en r é s u l t e r a i t q u ' u n r é s e r v o i r de gaz c o m -


p r i m é ne s ' é c o u l e r a i t pas d a n s le v i d e a b s o l u . I l n'est p a s n é c e s s a i r e d ' i n s i s t e r
s u r l ' a b s u r d i t é d ' u n p a r e i l r é s u l t a t , d o n t l a v é r i f i c a t i o n e x p é r i m e n t a l e a cepen-
d a n t tenté quelques physiciens.
E n s e c o n d l i e u , si la p r e s s i o n p , à l ' i n t é r i e u r d u r é s e r v o i r est d o n n é e , le
G

v o l u m e é c o u l é , s ' a n n u l a n t p o u r pi — o e t p o u r pi ™ p p a s s e , p o u r u n e v a l e u r
Q

i n t e r m é d i a i r e de pt, p a r u n m a x i m u m q u e l ' o n t r o u v e en a n n u l a n t , l a d é r i -
vée, par r a p p o r t à p i , d u p r o d u i t q u i précède. O n t r o u v e a i n s i :

pi• ~Ve-p — o.Oo; p , 0

pour la valeur de l a pression extérieure correspondant au maximum du


débit.
L ' e x p é r i e n c e ne c o n f i r m e n u l l e m e n t ces r é s u l t a t s p a r a d o x a u x , q u i ne s o n t
o b t e n u s q u e p a r c e q u e l a f o r m u l e de N a v i e r s u p p o s e c o n s t a n t e l a t e m p é r a t u r e
d u gaz p e n d a n t l ' é c o u l e m e n t , ce q u i ne p e u t a v o i r l i e u q u e m o y e n n a n t une
a d d i t i o n de c h a l e u r d é t e r m i n é e .
E n r é a l i t é les c i r c o n s t a n c e s de l ' é c o u l e m e n t s o n t f o n c t i o n de la q u a n t i t é de
c h a l e u r i n t r o d u i t e , et s i c e t t e q u a n t i t é e s t n u l l e , l ' é c o u l e m e n t e s t r é g l é p a r l a
f o r m u l e ( n ) e t n o n p a r c e l l e de îs'avier.

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E n r é a l i t é , d a n s l e s c i r c o n s t a n c e s l e s p l u s o r d i n a i r e s , c'est p l u t ô t
la f o r m u l e ( i i ) c o r r e s p o n d a n t à l ' é c o u l e m e n t u d i a b a t i q u e q u ' i l f a u t
appliquer '. C'est g-énéralement s a n s perte ni g a i n appréciable de
chaleur que se produit l'écoulement d'un g a z qui sort d'un réser-
v o i r . Il se p r o d u i t a l o r s u n a b a i s s e m e n t d e t e m p é r a t u r e et l ' o n p e u t
calculer l a t e m p é r a t u r e T , de l a v e i n e q u i s'écoule ; elle est :

t.=t. i^y~
P o u r que la température restât constante, c o m m e le s u p p o s e l a
f o r m u l e ( i a ) d e N a v i o r , il f a u d r a i t f o u r n i r a u g a z u n e q u a n t i t é de
chaleur :

Q = A - = ART, Log. ?!.


20 Pi

L ' e x p é r i e n c e ne c o n f i r m e p a s a b s o l u m e n t les résultats du c a l c u l .


Il se p r o d u i t , a u p o u r t o u r de l'orifice, d e s frottements q u i a b s o r -
bent u n e c e r t a i n e q u a n t i t é d e t r a v a i l , et l a v i t e s s e e f f e c t i v e U est
i n f é r i e u r e à l a v i t e s s e u d o n n é e p a r l a f o r m u l e . On a a i n s i , e n
a p p e l a n t y u n c o e f f i c i e n t p l u s petit q u e l ' u n i t é :

U = yu.
Les expériences de W e i s b a c h ont m o n t r é que, p o u r des orifices
en m i n c e p a r o i , l e c o e f f i c i e n t y é t a i t e n v i r o n o , g 8 . A v e c d e s a j u -
t a g e s c y l i n d r i q u e s t r è s c o u r t s , s a v a l e u r est d e s c e n d u e a u - d e s s o u s
de o , 8 o .

25>). Coefïïciants de débit pour l'air et pour la


vapeur d'eau. —. I l s e p r o d u i t aussi, l o r s q u e l ' o r i f i c e est en
m i n c e p a r o i , u n e c o n t r a c t i o n d e l a v e i n e fluide ; l a s e c t i o n d ' é c o u -
lement est i n f é r i e u r e à celle w d e l'orifice, e l l e n'est q u ' u n e fraction,
représentée p a r un coefficient p < i , d e c e l l e - c i , et l e c o e f f i c i e n t d e
d é b i t , p r o d u i t d e s d e u x c o e f f i c i e n t s 7 et p-, v a r i e s u i v a n t l a c h a r g e
et s u i v a n t l a f o r m e d e s o r i f i c e s .
M. G e o r g e W i l s o n a e x é c u t é u n g r a n d n o m b r e d ' e x p é r i e n c e s t r è s
p r é c i s e s a f i n d e d é t e r m i n e r ce c o e f f i c i e n t d e d é b i t . Il a o p é r é a v e c
les p r é c a u t i o n s l e s p l u s m i n u t i e u s e s p o u r e n a s s u r e r l ' e x a c t i t u d e , et
il en a d o n n é l a d e s c r i p t i o n d é t a i l l é e et l e s r é s u l t a t s d a n s le j o u r n a l

i. I l s e r a i t s a n s d o u t e , e n t o u t c a s , t o u j o u r s p o s s i b l e de r e n d r e c e t t e f o r -
m u l e (11) c o n f o r m e a u x c o n d i t i o n s t h e r m i q u e s de l ' é c o u l e m e n t , en y a d o p -
t a n t , d ' a p r è s les i d é e s de M. K r a f t , u n e v a l e u r i n t e r m é d i a i r e e n t r e i,4i et 1
p o u r le c o e f f i c i e n t k.

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I''Engineering d e 1 8 7 2 , 1er s e m e s t r e , a u q u e l j e r e n v e r r a i le lecteur
p o u r l a d e s c r i p t i o n d e s p r o c é d é s e m p l o y é s et l e s r é s u l t a t s d e d é t a i l ;
j e m e bornerai à d o n n e r les résultats r é s u m é s .
Les expériences ont porté sur l'air atmosphérique et s u r la
vapeur d'eau : l e s l o i s o b s e r v é e s s o n t l e s m ê m e s , l e s coefficients
seuls paraissent un peu différents : l é g è r e m e n t p l u s élevés p o u r la
vapeur que pour l'air.
L e s coefficients donnés d a n s les d e u x t a b l e a u x qui suivent s'ap-
pliquent à l'écoulement par un orifice circulaire ayant la forme
d'une oeine contractée, a i n s i définie : le d i a m è t r e de l'orifice, à
l ' i n t é r i e u r du r é s e r v o i r , étant p r i s p o u r unité, se t r o u v e réduit pro-
g r e s s i v e m e n t de m a n i è r e à n'être p l u s que 0,780 à une distance
é g a l e à l a m o i t i é d e ce p l u s g r a n d d i a m è t r e , c'est-à-dire que la
section d'écoulement se trouve réduite de 1 à 0 , 6 1 6 e n v i r o n . L e
d é b i t est c a l c u l é , n a t u r e l l e m e n t , s u r l a s e c t i o n c o n t r a c t é e q u i , d a n s
la plupart des orifices e x p é r i m e n t é s , se trouvait p r o l o n g é e cylin-
d r i q u e m e n t s u r u n e l o n g u e u r p l u s o u m o i n s g r a n d e ; ces orifices
présentaient a i n s i , en s o m m e , l'aspect d'un tuyau c y l i n d r i q u e évasé
v e r s l ' i n t é r i e u r s u i v a n t l a f o r m e s u p p o s é e d e l a v e i n e f l u i d e , d e telle
sorte q u e le d i a m è t r e à l'entrée se t r o u v a i t être d ' e n v i r o n 1 , 2 7 5 ou

1 4 - — de celui du t u y a u ,
/m
L ' é c o u l e m e n t d u g a z ou de la v a p e u r s'effectuait dans l'atmo-
s p h è r e , et l a p r e s s i o n d a n s l e r é s e r v o i r , q u i était m a i n t e n u e con-
stante, dépassait l a p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e de la quantité i n d i q u é e
d a n s l a p r e m i è r e c o l o n n e d u t a b l e a u s o u s l e titre pression d'écou-
lement.
L e s coefficients de débit i n d i q u é s a u t a b l e a u d o i v e n t être d i m i -
nués a p p r o x i m a t i v e m e n t des corrections suivantes, s a v o i r :
o,o3o, lorsque l'écoulement a lieu p a r un tube d'une longueur
é g a l e à u n e f o i s et d e m i e e n v i r o n s o n d i a m è t r e , l e s a n g l e s
intérieurs de l'orifice étant bien a r r o n d i s ;
0,13o l o r s q u e l ' é c o u l e m e n t a l i e u p a r un t u b e à a r ê t e s v i v e s d ' u n e
l o n g u e u r c o m p r i s e e n t r e i , 2 5 et 2 , 5 o f o i s le d i a m è t r e ;
0,235 id. id. l o n g u e u r é g a l e à 1 2 fois le d i a m è t r e ;
0,280 id. id. l o n g u e u r é g a l e à 2 4 f o i s le d i a m è t r e ;
o,36o l o r s q u e l ' é c o u l e m e n t a l i e u p a r un orifice en m i n c e p a r o i ,
(d'une épaisseur égale environ au d i x i è m e d u d i a m è t r e de
l'orifice), sous une p r e s s i o n t r è s f a i b l e d ' e n v i r o n /jo m i l l i -
mètres d'eau ;
0,210 id. id. sous une pression d'environ une atmo-
sphère. '

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8 8. — MOUVEMENT DES GA.Z 533

Les expériences de M . W i l s o n lui ont d'ailleurs p e r m i s d'énoncer


les r e m a r q u e s g é n é r a l e s s u i v a n t e s :
i° T a n d i s q u e d a n s l ' é c o u l e m e n t d ' u n l i q u i d e p a r un o r i f i c e en
forme de v e i n e c o n t r a c t é e , le v o l u m e é c o u l é est e x a c t e m e n t é g a l à
celui de la t h é o r i e , il est p l u s f a i b l e l o r s q u ' i l s ' a g i t d ' u n f l u i d e é l a s -
tique. L a d i f f é r e n c e e s t e x t r ê m e m e n t p e t i t e a u x p r e s s i o n s i n f é r i e u r e s
à cinq m i l l i m è t r e s d ' e a u , m a i s e l l e a u g m e n t e a v e c l a p r e s s i o n .
2° L a d i f f é r e n c e d o n t il s ' a g i t o u la diminution d u v o l u m e de
gaz é c o u l é p a r a î t d ' a u t a n t p l u s g r a n d e q u e l e p o i d s s p é c i f i q u e d u
gaz est l u i - m ê m e p l u s g r a n d : e l l e e s t p l u s g r a n d e p o u r l ' a i r atmo-
sphérique que p o u r la v a p e u r d'eau ; elle serait p l u s g r a n d e p o u r
l'acide c a r b o n i q u e q u e p o u r l ' a i r ; p o u r c e l u i - c i q u e p o u r l ' h y d r o -
gène, etc. E l l e s e r a i t a u s s i p l u s g r a n d e , à pression d'écoulement
égale, p o u r l ' a i r c o m p r i m é q u e p o u r l'air à la pression ordinaire ;
ainsi le c o e f f i c i e n t d e d é b i t d ' u n o r i f i c e l a i s s a n t é c o u l e r d e l ' a i r d ' u n
réservoir à l a p r e s s i o n d e f j o o m i l l i m è t r e s de m e r c u r e dans un
autre à l a p r e s s i o n d e 1690 m i l l i m è t r e s , soit a v e c une pression
d'écoulement de 10 m i l l i m è t r e s , s e r a i t plus faible que celui du
même o r i f i c e l a i s s a n t é c o u l e r d a n s l ' a t m o s p h è r e l ' a i r d ' u n r é s e r v o i r
i la p r e s s i o n d e 10 m i l l i m è t r e s .
3° L e s o r i f i c e s a y a n t l a f o r m e de la veine contractée donnent,
toutes c h o s e s é g a l e s , u n d é b i t s u p é r i e u r a u x o r i f i c e s d e t o u t e a u t r e
forme.
4° L e c o e f f i c i e n t d e d é b i t r e s t e l e m ê m e p o u r l e s o r i f i c e s en f o r m e
de v e i n e c o n t r a c t é e l o r s q u e l e d i a m è t r e v a r i e d e u n à t r o i s c e n t i -
mètres.
5° L e c o e f f i c i e n t d e d é b i t n e s e m b l e p a s affecté p a r l a t e m p é r a -
ture ; il r e s t e l e m ê m e q u o i q u e l a t e m p é r a t u r e change, à la condi-
tion, t o u t e f o i s , q u e l ' o n t i e n n e c o m p t e de la m o d i f i c a t i o n corres-
pondante d u p o i d s s p é c i f i q u e .
J e ne p e n s e p a s q u e c e s r é s u l t a t s a i e n t j a m a i s été n i v é r i f i é s n i
contestés. E n t o u t c a s i l s e m b l e r a i t i n t é r e s s a n t d ' é t a b l i r , p a r d e n o u -
velles e x p é r i e n c e s , l a l o i q u i relie la variation du coefficient de
débit a u p o i d s s p é c i f i q u e d u f l u i d e . A c t u e l l e m e n t l e s c h i f f r e s d o n -
nés p a r M . W i l s o n s o n t l e s s e u l s u n p e u p r é c i s q u e j e c o n n a i s s e s u r
cette d i f f i c i l e et i m p o r t a n t e question.

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TABLEAU DES COEFFICIENTS DE DÉBIT DE L'air DANS L'ATMOSPHÈRE PAR
DES ORIFICES EN FORME DE VEINE CONTRACTÉE, D'APRÈS M. GEORGE
1
WILSON.

PRESSION DÉ'COULEMENT COEFFICIENT PRESSION DÉ'COULEMENT


RAMMES DE EN GRAMMES
I MÈTRESCENCTPAAIMRRRÈÉTRE DÉBI REL CENCTPAAIMRRRÈÉTRE
en

ILD'ELAU T MD'ÈETAU
0«·· S 0,991 i m 100 GR
5 MM. 1
1
»
3
0,987
0,984
10
20
0

110
120
2 . 0,982
10 2
3
5
»
0,980
0,978
30
40
50
130
•140
150
20
3 5 0,976 60 160
25
4 » 0,974 70 170
30
3 « 0,973 80 480
35
6 » 0,972 200
40
0,970 20 220
SO
0,968 2 40 240
60
10 » 0,964 2 60 260
70
12 » 0,939 80 280
80
13. » 0,933 » 300
100
20 » 0,948 50 350
4 20
23 » 0,942 » 400
150
'30 » 0,936 30 450
200
40 » 0,952 300
250
30 » 0,916 50 550
300
60 » 0,910 600
400
70 » 0,903 650
300 50
80 » 0.900 »
600 700
90 » 0,896
700 800
800
900

1. Dans loa tableaux donnés par M. George Wilson, les coefficients de


débit ne sont donnes que pour des pressions exprimées eu nombres ronds
de livres anglaises par pouce carré. Pour la commodité du lecteur fran-
çais j'ai adopté les pressions en grammes ou en kilogrammes par centi-
mètre carre et j'ai calculé, par interpolation, les coclflcicnts de débit cor-
respondants .

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i 8 . — MOUVEMENT DES GAZ

TABLEAU DES COEFFICIENTS D E DÉBIT D E LA vapeur «L'eau D A N S

L'ATMOSPHÈRE PAR DES ORIFICES en F O R M E D E V E I N E CONTRACTÉE,

D'APRÈS M . G E O R G E W I L S O N .

PRESSION D' ÉCOULEMENT PRESSION D' ÉCOULEMENT

COEFFICIENT COEFFICIENT

DE EN DE
EN EN G R A M M E S
EN
PAR KILOGRAMMES
MILLIMÈTRES DÉBIT DÉBIT
CENTIMÈTRE PAR
ATMOSPHÈRES
DE MERCURA CARRÉ CENTIMÈTRE
CARRÉ

1 ATM 0 5 {
5 0 MM. 67GR 8 0 , 9 3 0 KIL. 0 8 5 0 , 7 3 5

7 5 1 0 1 7 0 , 9 1 5 1 1 0 { 1 3 7 0 , 7 3 0

1 0 0 1 3 5 6 0 , 9 0 4 | 1 3 1 1 8 8 0 , 7 2 5

123 1 6 9 5 0 , 8 9 3 1 2 0 1 2 4 0 0 , 7 2 3

1 3 0 2 0 3 4 0 , 8 8 3 1 2 5 \ 2 9 2 0 , 7 2 0

1 7 5 2 3 7 3 0 , 8 7 3 1 3 0 1 3 4 3 0 , 7 1 7

2 0 0 2 7 1 2 0 . 8 6 5 \ 3 5 1 3 9 3 0 , 7 1 4

2 2 5 3 0 5 1 0 , 8 5 7 ^ 4 0 1 4 4 7 0 , 7 1 1

2 3 0 3 3 9 0 0 , 8 5 0 \ 4 5 1 4 9 8 0 , 7 0 8

2 7 5 3 7 2 9 0 , 8 4 3 1 5 0 1 5 5 0 0 , 7 0 5

3 0 0 4 0 6 8 0 . 8 3 6 1 6 0 1 6 3 3 0 , 7 0 2

3 2 5 4 4 0 7 0 , 8 2 9 7 0 i 7 5 6 0 , 6 9 9

3 3 0 4 7 4 6 0 , 8 2 2 1 8 0 4 8 6 0 0 , 6 9 6

3 7 5 5 0 8 5 0 , 8 1 A 1 9 0 1 9 6 3 0 , 6 9 3

4 0 0 3 4 2 4 0 , 8 0 9 2 » 2 0 6 7 0 , 6 8 9

4 2 5 5 7 6 3 0 , 8 0 3 2 1 0 2 1 7 0 0 , 6 8 6

4 5 0 6 1 0 2 0 , 7 9 7 2 2 0 2 2 7 4 0 , 6 8 4

4 7 5 6 4 4 1 0 , 7 9 2 2 3 0 2 3 7 7 0 , 6 8 2

5 0 0 6 7 8 0 0 , 7 8 7 2 4 0 2 4 8 0 0 , 6 8 0

5 2 5 7 1 1 9 0 , 7 8 2 2 5 0 2 5 8 4 0 , 6 7 9

5 5 0 7 4 5 8 0 , 7 7 7 2 7 5 2 8 4 2 0 , 6 7 5

5 7 5 7 7 9 7 0 , 7 7 2 3 » 3 1 0 0 0 , 6 7 5
Q
600 8 1 3 6 0 , 7 6 7 3 5 0 6 1 7 0 , 6 6 2

625 8 4 7 5 0 , 7 6 2 4 » 4 1 3 4 0 , 6 5 7

6 3 0 8 8 1 4 0 , 7 5 7 4 6 0 4 6 5 0 0 , 6 5 0

6 7 5 9 1 3 3 0 , 7 5 3 5 5 1 6 7 0 , 6 4 2

7 0 0 9 4 9 2 0 , 7 4 9 5 5 6 8 4 0 , 6 3 5

723 9 8 3 1 0 , 7 4 0 6 » 6 2 0 0 0 , 6 2 9

7 5 0 I O N 0 0 , 7 4 2 6 6 7 1 7 0 , 6 2 4

760 1 0 3 3 4 0 , 7 4 0 7 1 7 2 3 4 0 , 6 2 0

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3 6 0 . Aspiration accompagnant la contraction delà
veine gazeuse. — Lorsqu'un g a z sort d ' u n o r i f i c e en mince
p a r o i o u en p a r o i é p a i s s e , et d é b o u c h e d a n s l'atmosphère ou dans
u n autre m i l i e u , le frottement des particules en mouvement sur
c e l l e s q u i s o n t e n r e p o s et q u i e n t o u r e n t l a v e i n e g a z e u s e e n t r a î n e
ceMes-ci et p r o d u i t un v i d e relatif ou u n e d i m i n u t i o n de p r e s s i o n
a n a l o g u e à celle q u e l'on constate d a n s un a j u t a g e c y l i n d r i q u e où
s ' é c o u l e u n e v e i n e l i q u i d e . C e t effet d ' e n t r a î n e m e n t e s t d ' a u t a n t p l u s
g r a n d q u e la vitesse d u g a z q u i sort est p l u s r a p i d e ou q u e l a pres-
s i o n d a n s l e r é s e r v o i r est p l u s c o n s i d é r a b l e .
Une observation qui met ce fait en é v i d e n c e a été f a i t e par
1
M . L a u r i o l , ingénieur des ponts et c h a u s s é e s . U n entonnoir en
m é t a l c o m m u n i q u e p a r le b o u t
avec u n réservoir contenant de
^y^gjfzjgjfég^gç&pjfffa l'hydrogène comprimé à 3
atmosphères. Lu communica-
tion p e u t être é t a b l i e o u inter-
r o m p u e à l'aide d'un robinet. A u b o u t l a r g e e s t a d a p t é u n t u b e en
étoffe d e s o i e v e r n i e d é b o u c h a n t dans l'atmosphère ou dans une
c a p a c i t é o ù l a p r e s s i o n est p e u d i f f é r e n t e ( h g . 1 1 6 ) . L o r s q u ' o n éta-
blit la communication, le
t u y a u d'étoffe, a u lieu de se
g o n f l e r s u r toute sa l o n g u e u r
est a s p i r é v e r s l ' i n t é r i e u r de
F i g . 117.
l'entonnoir, tout le l o n g du
b o r d , c o m m e on l'a representé e n c o u p e s u r l a fi 117, et n e s e
gonfle q u ' á un métre environ de I'entonnoir.

S O I . É c o u l e m e n t v a r i é des g a z . R e m p l i s s a g e d'un
r é s e r v o i r . — L e s f o r m u l e s p r é c é d e n t e s (11) et (12), d é d u i t e s de
celle de Z e u n e r , d o n n e n t la vitesse d ' é c o u l e m e n t d'un g a z sortant
d'un réservoir à pression constante p B l o r s q u e l a p r e s s i o n d ' a v a l est
c o n s t a n t e et é g a l e à p .t Il est a s s e z r a r e q u e le p r o b l è m e se présente
a v e c cette s i m p l i c i t é , et l e p l u s s o u v e n t l e g a z s o r t a n t d ' u n réservoir
s e r t à en r e m p l i r u n autre où l a p r e s s i o n est d ' a b o r d inférieure,
p u i s v a en c r o i s s a n t . L a p r e s s i o n d a n s le r é s e r v o i r a l i m e n t a i r e peut
être considérée comme constante, soit à c a u s e de ses grandes
dimensions par rapport à celle du réservoir alimenté, soit plus
o r d i n a i r e m e n t p a r c e q u ' i l est m a i n t e n u à p r e s s i o n c o n s t a n t e p a r des
p o m p e s ou des c o m p r e s s e u r s dont le fonctionnement y introduit, à

i . Journal de l'éclairage au gaz, 20 f é v r i e r 1891.

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chaque instant, u n e quantité de g a z é g a l e à celle q u i s'en é c o u l e .
Le r e m p l i s s a g e p r o g r e s s i f d u r é c i p i e n t se fait a u c o n t r a i r e à une
pression croissante d'abord é g a l e à p^ (ordinairement la pression
a t m o s p h é r i q u e ) , p u i s a u g m e n t a n t j u s q u ' à ce q u ' e l l e d e v i e n n e é g a l e
à celle p a d u r é s e r v o i r a l i m e n t a i r e . L e r e m p l i s s a g e est a l o r s c o m -
plet.
Ce p r o b l è m e a été t r a i t é pour la p r e m i è r e fois p a r M . Haton de
la G o u p i l l i è r e d a n s u n e n o t e présentée à l ' A c a d é m i e des sciences
d a n s l e s s é a n c e s d e s 1 8 , 2 6 o c t o b r e et 2 n o v e m b r e 1 8 8 6 , à l a q u e l l e
nous e m p r u n t o n s ce q u i v a s u i v r e .
D é s i g n o n s p a r V la capacité d u récipient, p r i m i t i v e m e n t plein de
g a z à la p r e s s i o n p , t q u ' i l s ' a g i t d e r e m p l i r en le m e t t a n t e n c o m m u -
nication a v e c u n r é s e r v o i r i n d é f i n i où l a p r e s s i o n est maintenue
constante, p . 0 A p p e l o n s p la p r e s s i o n v a r i a b l e , intermédiaire entre
pi e t p , q u i s e t r o u v e à l ' é p o q u e t d a n s le r é c i p i e n t V , et 11 le p o i d s
0

de l ' u n i t é de volume, également variable, du gaz, à la même


é p o q u e d a n s le m ê m e r é c i p i e n t . L e p o i d s d u g a z q u ' i l c o n t i e n d r a , à
cette é p o q u e t, s e r a V i l et p e n d a n t un t e m p s é l é m e n t a i r e dt, ce
poids s'accroîtra d e Vc?II. D ' a u t r e p a r t , en d é s i g n a n t p a r « l a sec-
tion d e l ' o r i f i c e , p a r m le c o e f f i c i e n t d e d é b i t et p a r u l a v i t e s s e
d'écoulement à l ' é p o q u e c o n s i d é r é e , l e v o l u m e é c o u l é p e n d a n t ce
t e m p s dt s e r a m^udl et l e p o i d s c o r r e s p o n d a n t s e r a m^Uudt. Nous
avons ainsi l ' é g a l i t é :

Ydn — maiiudt.

Mais, p o u r reprendre les notations employées plus haut, nous


a v o n s , e n t r e le p o i d s I I d e l ' u n i t é d e v o l u m e et le v o l u m e 11 d e l ' u n i t é
de p o i d s d u g a z , l a r e l a t i o n oïl — r o u vdiï + ïïdv = o. C e l a n o u s

permet de r e m p l a c e r , d a n s l'égalité précédente, o?fl p a r — et

de l ' é c r i r e :

d'où, en substituant
V dv
dt = —

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E t , p o u r a v o i r le t e m p s t q u i se sera écoulé d e p u i s l ' é p o q u e où
l e v o l u m e d e l ' u n i t é d e p o i d s v a v a i t la v a l e u r u d a n s l e r é c i p i e n t ,
4

c ' e s t - à - d i r e d e p u i s l e c o m m e n c e m e n t do l ' é c o u l e m e n t j u s q u ' à celle


o ù cette v a r i a b l e a u n e v a l e u r q u e l c o n q u e v, il suffira d'intégrer
cette e x p r e s s i o n e n t r e l e s d e u x l i m i t e s v t et v. P u i s , en faisant
v = v, v on a u r a l a d u r é e t o t a l e d u r e m p l i s s a g e .
L ' i n t é g r a l e q u i figure s o u s l e r a d i c a l , en d é n o m i n a t e u r , dépen-
d r a d e l a l o i d e v a r i a t i o n d e p a v e c v, et cette l o i , e l l e - m ê m e , d é p e n -
d r a d e s c o n d i t i o n s t h e r m i q u e s do l ' é c o u l e m e n t .
Si, par exemple, l'écoulement est i s o t h e r m e , c ' e s t - à - d i r e si l ' o n
fournit au g a z la quantité de c h a l e u r n é c e s s a i r e p o u r q u e sa tempé-
r a t u r e T reste constante, on a u r a t o u j o u r s :

R T
/>u = R T , />==—,

dp du
v—dv~— R T —.
du o

et p a r s u i t e

v — du — R I L o g — .
a
dv v
11
D ' o ù , en s u b s t i t u a n t :
v d
du *
v
"a
et p a r s u i t e

t=• mwy2jRT
oV Lc-ff-
01 v
«o

U n p e u t r e m p l a c e r l e s r a p p o r t s — e t — p a r l e s r a p p o r t s inverses d e s

0
pressions - et — et si l ' o n f a i t v = v (ou p = p )
0 0 pour avoir la durée
Pi P
totale S d u r e m p l i s s a g e , on t r o u v e r a :

b
ma V £?RT pa

M a i s i l e s t r a r e q u e l ' é c o u l e m e n t s u i v e cette l o i i s o t h e r m i q u e .
R i e n p l u s o r d i n a i r e m e n t , il s ' e f f e c t u e s a n s p e r t e n i g a i n d e c h a l e u r ,

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c ' e s t - à - d i r e s u i v a n t l a l o i a d i a b a t i q u e . On a alors, à une époque
quelconque :

P
pu" = p v »- a a , p = - ^ - = p v*v-*.
0

k
v — dv =— kp v "v- ,
0 0

dv

et p a r suite

d'où en s u b s t i t u a n t :

rf. = — Y Ë_

Pour effectuer cette i n t é g r a t i o n , M . H a t o n do l a G o u p i l l i è r e p r e n d


comme v a r i a b l e a u x i l i a i r e :

x » = - , d ou .

\v >
0 x v

ce q u i d o n n e , e n s u b s t i t u a n t a p r è s a v o i r chang-è d e s i g n e :

,. 2V DX
cri = ________ .—___
m w ^ 2 g R k T (k — i) x y \ —
djc x •
L ' i n t é g r a l e d e —, étant , o n e n d é d u i t , en i n t é -
x V i —x 1
-f- V —X 1 1 1

port - p a r — U
(V
g r a n t e n t r e l e s l i m i t e s i>, et v et r e m p l a ç a n t d a n s l e r é s u l t a t l e r a p -
V
:

1 = Loff
'mwV'»HT_(t-l) , /
" "'+v -(?)".
La d u r é e t o t a l e G d u r e m p l i s s a g e , o b t e n u e en f a i s a n t p = p , D est :

m c
P o u r un récipient de i m è t r e c u b e (V = j ) et u n o r i f i c e c i r c u -

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ln
l a i r e d e o m . 10 d e d i a m è t r e — o i,-]S5j, une température

d e 2o° c e n t i g r a d e s (T — ar)3") et un rapport des pressions égal à

S
2 ( -° — a V M . Haton a trouvé pour la durée d u r e m p l i s s a g e 4 ,5G,
\Pi J

L o r s q u e , à l a m ê m e t e m p é r a t u r e , l e r a p p o r t d e s p r e s s i o n s p r e n d les
valeurs suivantes :

-° =• 2, 3, 4> O, Î O , 20, 3o,


Pi

la durée du r e m p l i s s a g e devient respectivement :


S 3
G == 4 , 5 6 ; 5 % i G ; 5 * , 5 7 ; ,r\88 ; G',85 ; 7 ,8 7 ; 8%4g.

L o r s q u e — n'est q u e de i, i , la d u r é e du r e m p l i s s a g e s'abaisse à six


Pi

d i x i è m e s de s e c o n d e .
L a d u r é e G est p r o p o r t i o n n e l l e a u v o l u m e V et l e s v a l e u r s q u i
viennent d'être écrites s'appliquent à la v a l e u r V = i m e . E l l e est
i n v e r s e m e n t proportionnelle à la superficie w de l'orifice p a r lequel
le g a z s ' é c o u l e , o u a u c a r r é d u d i a m è t r e d e cet o r i f i c e s ' i l e s t c i r c u -
l a i r e . L e s v a l e u r s précédentes de S s ' a p p l i q u e n t à un orifice circu-
l a i r e de o m . î de d i a m è t r e .
E n f i n , e l l e v a r i e s u i v a n t l a n a t u r e d u g a z e n r a i s o n i n v e r s e de
v'R. L e s v a l e u r s c i - d e s s u s se r a p p o r t e n t à l'air atmosphérique. Les
v a r i a t i o n s d e l a t e m p é r a t u r e s o n t p e u i m p o r t a n t e s en p r a t i q u e : l e s
0
valeurs calculées pour l a t e m p é r a t u r e d e 20 centigrades ou pour
T = 2g3, s e r a i e n t à peu près applicables a u x températures com-
p r i s e s e n t r e i o " et 3o°, c ' e s t - à - d i r e a u x v a l e u r s d e T c o m p r i s e s entre
283 et 3o3, lesquelles correspondent à peu près a u x cas lès plus
o r d i n a i r e s de la pratique.
M. Haton de l a G o u p i l l i è r e a traité é g a l e m e n t le p r o b l è m e q u i
consiste à trouver la durée de la v i d a n g e d'un r é s e r v o i r d a n s un
espace où l a p r e s s i o n est c o n s t a n t e , c o m m e l ' a t m o s p h è r e . C e p r o -
blème semble avoir moins d'utilité pratique que celui qui vient
d'être r é s o l u . L ' i n t é g r a t i o n des é q u a t i o n s n ' a p u s'y faire q u ' e n attri-
b u a n t a u c o e f f i c i e n t k l a v a l e u r a p p r o x i m a t i v e ^ , et l a f o r m u l e à
l a q u e l l e on a r r i v e est p l u s c o m p l i q u é e q u e les p r é c é d e n t e s .

2K52. É c o u l e m e n t d ' u n g a z p a r u n e l o n g u e c o n d u i t e .
— L e p r o b l è m e de l'écoulement p e r m a n e n t d'un g a z par une lon-
g u e conduite a une application fréquente dans la distribution du

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gaz q u i s e r t à l ' é c l a i r a g e . Il n e p o u r r a i t se r é s o u d r e d ' u n e m a n i è r e
rigoureuse, de m ê m e q u e tous c e u x q u i précèdent, que si l'on con-
naissait p a r f a i t e m e n t les conditions thermiques de l ' é c o u l e m e n t .
Mais on p e u t , l o r s q u ' i l s ' a g i t d e s a p p l i c a t i o n s a u gaz d'éclairage,
supposer, avec u n e a p p r o x i m a t i o n suffisante, q u e la température
du g a z reste c o n s t a n t e . A l a v é r i t é cette h y p o t h è s e e n t r a î n e c o m m e
c o n s é q u e n c e d e s é c h a n g e s d e c h a l e u r e n t r e le g a z et l e s p a r o i s d e l a
conduite dans l a q u e l l e il s'écoule, car, ainsi q u e nous l'avons v u ,
toute t r a n s f o r m a t i o n i s o t h e r m i q u e est nécessairement accompa-
g n é e de g a i n o u d e p e r t e d e c h a l e u r , et l ' é c o u l e m e n t d u g a z ne p e u t
avoir l i e u q u ' a u t a n t q u e s a p r e s s i o n et s a d e n s i t é v a r i e n t d ' u n p o i n t
à l'autre de l a c o n d u i t e . M a i s c e s v a r i a t i o n s s o n t f a i b l e s , en g é n é -
ral, et s'effectuent l e n t e m e n t ; l e s p e t i t e s v a r i a t i o n s d e t e m p é r a t u r e ,
dont e l l e s s e r a i e n t a c c o m p a g n é e s s i l e g a z ne r e c e v a i t n i n e p e r d a i t
de c h a l e u r , d i s p a r a i s s e n t b i e n v i t e p a r s u i t e d u c o n t a c t d u g a z a v e c
les p a r o i s d e l a c o n d u i t e d o n t l a t e m p é r a t u r e est m a i n t e n u e con-
stante p a r l a t e r r e q u i l ' e n t o u r e . C e s p a r o i s c è d e n t o u p r e n n e n t au
gaz les petites q u a n t i t é s d e c h a l e u r n é c e s s a i r e s p o u r l e m a i n t e n i r à
une m ô m e t e m p é r a t u r e s a n s q u e l a l e u r en s o i t s e n s i b l e m e n t affectée.
A v e c cette h y p o t h è s e d e l ' é c o u l e m e n t i s o t h e r m i q u e , l e problème
de l ' é c o u l e m e n t d u g a z d a n s u n e c o n d u i t e d e v i e n t p l u s f a c i l e .
Il reste t o u j o u r s à d é t e r m i n e r l ' a c t i o n d e s p a r a i s s u r l e g a z , m a i s
on l ' e x p r i m e s i m p l e m e n t , c o m m e \c frottement d'un liquide dans
les m ê m e s c o n d i t i o n s , p a r u n e fonction de la vitesse m o y e n n e . L e
p r o b l è m e p e u t a l o r s s e m e t t r e en é q u a t i o n de l a m a n i è r e s u i v a n t e :
S u p p o s o n s q u e t o u s l e s filets d u g a z d a n s u n e m ê m e s e c t i o n t r a n s -
versale a i e n t d e s v i t e s s e s é g a l e s à l a v i t e s s e m o y e n n e U , et c o n s i d é -
j± rons, dans une conduite à diamètre
constant D (fig. n8), deux sections
transversales infiniment voisines A B ,
A ' B ' à u n e d i s t a n c e ds — \Jdt l'une de
l'autre. Désignons, pour abréger, par w

j a i r e - ^ - et p a r x l e p é r i m è t r e rf) d e l a s e c t i o n d e l a c o n d u i t e , et
4
aussi p a r p la p r e s s i o n et p a r n l e p o i d s s p é c i f i q u e d u g a z d a n s l ' e s -
pace i n f i n i m e n t p e t i t considéré. L a m a s s e du g a z c o m p r i s e entre

ces d e u x s e c t i o n s i n f i n i m e n t v o i s i n e s s e r a - uds, et l ' a c c r o i s s e m e n t


9
de la q u a n t i t é d e m o u v e m e n t d e cette m a s s e , r a p p o r t é à l ' u n i t é d e
temps, s e r a , s i n o u s admettons que toutes les molécules passent
s i m u l t a n é m e n t d e l a v i t e s s e U à l a v i t e s s e U + c?U, l e p r o d u i t de
cette m a s s e p a r l e r a p p o r t d e dU à l ' é l é m e n t d e t e m p s dt pendant

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lequel cette augmentation de vitesse a eu lieu. Ce sera ainsi :

n , rfU
g dt
- <*ds

Cet accroissement de la quantité de m o u v e m e n t doit être é g a l à la


s o m m e des projections des forces s u r la direction de la vitesse U ,
o u s u r l ' a x e d u t u y a u . L a p r e s s i o n s u r l a s e c t i o n À B est pta, sur la
s e c t i o n A B ' e l l e est — {p -f- dp)™ ; et c e s d e u x f o r c e s s e projettent
en v r a i e g r a n d e u r . L a pesanteur, o u le p o i d s d e l a t r a n c h e c o n s i -
d é r é e e s t llmds et s a p r o j e c t i o n s u r l ' a x e s e r a , en a p p e l a n t dz l a
différence de n i v e a u d e s centres de g r a v i t é d e s sections A B , A'B',
é g a l e — nadz. E n f i n le frottement, e x p r i m é p a r u n e fonction f(U)
d e la v i t e s s e m o y e n n e , est p r o p o r t i o n n e l A la surface yds sur
l a q u e l l e il s ' e x e r c e ; i l v a u d r a d o n c a i n s i — xf[\J)ds et s e p r o j e t t e r a
e n v r a i e g r a n d e u r s u r l ' a x e d u t u y a u . O n a u r a , en r é u n i s s a n t tous
ces t e r m e s , l'équation :

- ™ds — — vdp — nudz — xf(U) ds.


g dt

ds
ou, remplaçant dans le.premier terme, p a r U et d i v i s a n t t o u s l e s

t e r m e s p a r n&i ;

1
g n M H

é q u a t i o n t o u t à fait a n a l o g u e à c e l l e q u e n o u s a v o n s t r o u v é e p l u s
h a u t p o u r les l i q u i d e s .
L e s expériences de M . A r s o n ont montré q u e , p a r a n a l o g i e avec
ce q u e P r o n y a v a i t i n d i q u é p a r l ' é c o u l e m e n t de l'eau, le terme

q u i r e p r é s e n t e le f r o t t e m e n t p e u t s ' e x p r i m e r p a r u n e f o n c t i o n

d u s e c o n d d e g r é d e U et q u e l ' o n p e u t p o s e r :

a et b é t a n t d e s c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s v a r i a b l e s a v e c le d i a m è t r e
de la conduite.

SS3. Formule de l'écoulement. — D ' a u t r e p a r t , il y a


e n t r e n et U u n e r e l a t i o n n é c e s s a i r e q u i e x p r i m e q u e l e p o i d s d e
g a z d é b i t é e s t le m ê m e , h t r a v e r s t o u t e s l e s s e c t i o n s d e l a conduite
puisque l e m o u v e m e n t e s t s u p p o s é p e r m a n e n t ; ce p o i d s a pour

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v a l e u r , p e n d a n t l ' u n i t é d e t e m p s ri&iU, et c e p r o d u i t d o i t ê t r e con-
stant ; c o m m e d ' a i l l e u r s w est c o n s t a n t , il en r é s u l t e :

IIU = constante.

D'autre part, l a t e m p é r a t u r e du g a z étant a u s s i , p a r hypothèse,

la m ê m e d a n s t o u t e s l e s s e c t i o n s , l e p o i d s s p é c i f i q u e n est pro-

p o r t i o n n e l à l a p r e s s i o n ; le r a p p o r t est constant. D é s i g n o n s - l e

par K , o u p o s o n s :

Le produit I I U é t a n t c o n s t a n t , il en s e r a d e m ê m e d u produit
p\J et n o u s p o u r r o n s é c r i r e , en a p p e l a n t K ' u n e n o u v e l l e c o n s t a n t e :

pU = K ' .
Il en r é s u l t e :
K
TT ' K'rfp
U — - et J I T
dll — -•
P P*

Substituons ces n o u v e l l e s notations dans l'équation précédente ;


2
elle d e v i e n t , a p r è s a v o i r m u l t i p l i é t o u s l e s t e r m e s p a r p.

= p*dz - f Kpdp x
+ - (aKp + 6K' ) 2
ds.
gp «

Les d e u x t e r m e s p'dz et pds ne sont pas i m m é d i a t e m e n t intégra-


bles ; on n e p o u r r a i t les intégrer q u e si l'on connaissait la loi de
variation d e l a p r e s s i o n p a v e c l a l o n g u e u r s d e l a c o n d u i t e o u a v e c
la différence d e n i v e a u x d e s s e c t i o n s s u c c e s s i v e s ; m a i s , l o r s q u ' i l
s'agit de c o n d u i t e s d a n s l e s q u e l l e s l a p r e s s i o n v a r i e p e u , i l e s t p e r -
mis d'en n é g l i g e r l e s v a r i a t i o n s d a n s l e s d e u x t e r m e s d o n t i l s ' a g i t ,
dont le p r e m i e r s u r t o u t est o r d i n a i r e m e n t peu important, et d ' v

substituer, à l a p r e s s i o n v a r i a b l e p, l a v a l e u r m o y e n n e - Qn + 0 pi)
2

entre les p r e s s i o n s p, et p t a u x d e u x e x t r é m i t é s de l a portion d e


conduite à l a q u e l l e o n a p p l i q u e l e c a l c u l . D é s i g n o n s p a r L l a l o n -
g u e u r totale d e cette c o n d u i t e , p a r h l a d i f f é r e n c e d e n i v e a u d e s e s
extrémités, /* é t a n t p o s i t i f s i l ' e x t r é m i t é d ' a v a l est p l u s é l e v é e q u e
celle d ' a m o n t et n é g a t i f d a n s l e c a s c o n t r a i r e , l ' i n t é g r a t i o n , effec-
tuée sur l a l o n g u e u r L a u x d e u x e x t r é m i t é s d e l a q u e l l e e x i s t e n t l e s
pressions p 0 et p lt d o n n e r a , en m e t t a n t p o u r ^ s a v a l e u r — :

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( P + P i ) 1 P
g Log. £l = ° h + K J ^ + (a + bK>).

S u i v a n t que l'on v o u d r a calculer la vitesse m o y e n n e U 0 à l'entrée


de la conduite ou U 4 à l a s o r t i e , o n r e m p l a c e r a , d a n s cette é q u a t i o n ,
la constante K ' par p U 0 0 o u p a r JOJUJ.
S i , p a r e x e m p l e , on veut connaître la vitesse U 0 à l'entrée de la
conduite, ce q u i , dit M . Arson à qui nous empruntons ce
c a l c u l , c o n d u i t à u n e e x p r e s s i o n q u i est e n r a p p o r t p l u s d i r e c t a v e c
les v o l u m e s o b s e r v é s d a n s l e s g a z o m è t r e s , o n t r o u v e l ' é q u a t i o n :

(*->«·*)».•+£(•+*)"·=
=:[-©"H (•+£)"•
A u contraire si l'on v e u t connaître l a vitesse U T à l a s o r t i e , ce q u i
est en r a p p o r t p l u s d i r e c t a v e c l e s v o l u m e s m e s u r é s à la consom-
m a t i o n , on t r o u v e r a l'équation :

"••+£(•+£)"• =

C h a c u n e d e c e s é q u a t i o n s e s t d u s e c o n d d e g r é , s o i t e n U , s o i t en 0

U i ; e l l e f o u r n i t d o n c d e u x v a l e u r s p o u r l ' i n c o n n u e ; m a i s en g é n é -
ral, avec les données ordinaires de la pratique, l'une des racines
est n é g a t i v e et n e r é p o n d p a s à l a q u e s t i o n . S i , p a r s u i t e d e c i r c o n s -
t a n c e s a b s o l u m e n t e x c e p t i o n n e l l e s on t r o u v a i t d e u x r a c i n e s p o s i t i v e s ,
l e u r c o m p a r a i s o n a v e c l e s d o n n é e s n e l a i s s e r a i t a u c u n d o u t e s u r celle
q u i d o i t être c h o i s i e et q u i s e r a , e n g é n é r a l , l a p l u s g r a n d e .

Sî<îl. V a l e u r d e s coefficients. — 11 convient de remar-


lo .
quer que le c o e f f i c i e n t K = - représente le produit de la pres-
sion p p a r l ' i n v e r s e du p o i d s s p é c i f i q u e o u p a r le v o l u m e de l'unité
d e p o i d s , q u e n o u s a v o n s a p p e l é v d a n s l e s n u m é r o s p r é c é d e n t s . On
a ainsi, d'après la loi de Mariotte, que nous s u p p o s o n s a p p l i c a b l e :

K — - = py = RT.

L a v a l e u r d e R a été d o n n é e p l u s h a u t p o u r d i v e r s g a z et en p a r -

i . E x p é r i e n c e s s u r l ' é c o u l e m e n t des g a z e n l o n g u e s c o n d u i t e s p a r M . A r -
s o n , i n g é n i e u r en c h e f de l a C o m p a g n i e p a r i s i e n n e d u G a z . P a r i s 1 8 6 7 .

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| S. — jvloU VE.MENf DES OK'À 5_5

ticulier p o u r l e g a z d ' é c l a i r a g e , T est l a t e m p é r a t u r e a b s o l u e , ou


celle d e l ' é c h e l l e c e n t i g r a d e a u g m e n t é e d e 273°.
L e s c o e f f i c i e n t s a et b ont été d é t e r m i n é s p a r 1RS e x p é r i e n c e s d e
M, A r s o n . I l a t r o u v é q u ' i l s s o n t v a r i a b l e s a v e c le d i a m è t r e d e s c o n -
d u i t e s et q u ' i l s v o n t en d é c r o i s s a n t , d ' u n e m a n i è r e t r è s a p p r é c i a b l e
p o u r l e s p e t i t s d i a m è t r e s , à m e s u r e q u e cette d i m e n s i o n augmente.
De p l u s , c o m m e p o u r l e s c o n d u i t e s d ' e a u , l a n a t u r e d e l a p a r o i iufl ue
sur la v a l e u r d e ces coefficients. L e s chiffres c i - a p r è s se r a p p o r t e n t
a u x c o n d u i t e s en f o n t e , q u i s o n t le p l u s g é n é r a l e m e n t e m p l o y é e s .

D i a m è t r e de )a c o n d u i t e Coefficient Coefficient
D a b
o,o5 0,000702 o,ooo5(j5
0,081 o,ooo58g o,ooo48g
0, io3 o,ooo56o 0,ooo48o
o,254 0,000287 O,OOO35Q

o,325 0,000l5l o,ooo326


o,5oo 0,000020 0,000246
D a n s les c o n d u i t e s en fer-blanc, des e x p é r i e n c e s ont été f a i t e s
s e u l e m e n t a v e c d e s d i a m è t r e s d e o m . on et l ' o n a t r o u v é , p o u r a et 6
les v a l e u r s s u i v a n t e s :

a _ 0,000738, 6_o,ooo345.
P o u r l e s d i a m è t r e s i n t e r m é d i a i r e s d e s c o n d u i t e s e n f o n t e , on i n t e r -
polerait, a i i n d ' a v o i r l e s v a l e u r s c o r r e s p o n d a n t e s d e a et d e b. P o u r
les d i a m è t r e s s u p é r i e u r s à 0 m . 5o, M . A r s o n p e n s e q u e l ' o n peut
p r e n d r e a — o et :

b — 0,000202 pour D = o m. 60
b — 0,000200 pour D _ o m. 70.
D ' a p r è s l a f o r m e d e l à c o u r b e j o i n t e a u t r a v a i l d e M . A r s o n , et q u i
représente l e s v a r i a t i o n s d e b en f o n c t i o n d u d i a m è t r e D , on s e r a i t
sans d o u t e c o n d u i t à a d o p t e r , p o u r l e s d i a m è t r e s s u p é r i e u r s à o m . 70,
une v a l e u r c o n s t a n t e , v o i s i n e d e 0,000200, p o u r le coefficient b.

265. Simplification de la formule. — Les formules


précédentes, destinées à donner la vitesse moyenne U 0 ou U j en
fonction d e s p r e s s i o n s e x t r ê m e s p 0 et p lt sont assez compliquées ;
on peut en g é n é r a l , dans les applications, les s i m p l i f i e r en leur
c o n s e r v a n t u n e a p p r o x i m a t i o n s u f f i s a n t e . D ' a b o r d , si les pressions

et 1
Pa i ° i s o n t p e u d i f f é r e n t e s l ' u n e d e l ' a u t r e , le r a p p o r t — est v o i s i n

Po

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d e l ' u n i t é , s o n l o g a r i t h m e est très petit et p e u t ê t r e n é g l i g é en p r é -
sence du terme précédent lorsque la l o n g u e u r L , qui affecte ce
terme, est u n p e u g r a n d e . O n p e u t a u s s i , d a n s le t e r m e en U 0 et

d a n s l e t e r m e en h, r e m p l a c e r p a r l ' u n i t é l e r a p p o r t ^ ; et e n f i n le
Po
P 1
facteur , - fr)' p e u t être é c r i t ( - + , V ^ & ) ou 'JS^IÛ.
V
\PJ \Po^ J\ Po / Po
A v e c c e s s i m p l i f i c a t i o n s , l ' é q u a t i o n en U d e v i e n t :
0

£ > U , + AU ») = 0 K f o L = A ) _ A .
D
Po

L ' é q u a t i o n en U j d o n n e r a i t l a m ê m e c h o s e a v e c p i a u lieu de p a au
dénominateur du premier terme du second m e m b r e ; les deux
vitesses U 0 et U 4 sont donc elles-mêmes peu différentes.
D a n s les a p p l i c a t i o n s , on c o n s i d è r e q u ' e l l e s sont sensiblement
é g a l e s et o n a d o p t e , p o u r la vitesse m o y e n n e d'un g a z qui s'écoule
par une conduite, une v a l e u r m o y e n n e U qui correspond à une
pression moyenne intermédiaire entre p 0 et p .
± D a n s cette hypo-
thèse simplificalive, on r e m p l a c e r a donc, en m ê m e t e m p s q u e U 0

par U , la pression p 0 p a r cette v a l e u r m o v o n n e , o u l e r a p p o r t — p a r


Po
l'inverse du poids spécifique du gaz, mesuré à cette pression
m o y e n n e et r e p r é s e n t é p a r I I . S i , d e p l u s , t o u j o u r s en v u e d e s i m -
plifier, on s u p p o s e q u e les d e u x extrémités de la conduite sont au
m ê m e n i v e a u , /( = o ; et l ' o n o b t i e n t l a f o r m u l e s u i v a n t e , q u i est
suffisante p o u r les applications à la distribution d u g a z d ' é c l a i ra g e :
2
Po — =^n (aU + èU ).
Pi

O n p e u t , c o m m e on l ' a f a i t p o u r l e s l i q u i d e s , r e p r é s e n t e r p a r J l a
p e r t e d e c h a r g e o u l a p e r t e d e p r e s s i o n p a r u n i t é d e l o n g u e u r , et

poser J — — — . L a formule devient alors :


r
L
2
J — ^ i i (aU + èU ).

Cette f o r m u l e e s t a l o r s identique à c e l l e do P r o n y , que nous


avons donnée au n° 80 p o u r l ' é c o u l e m e n t de l ' e a u , le p o i d s spéci-
fique n étant a l o r s é g a l à l'unité. On peut même remarquer que
les coefficients n u m é r i q u e s , proposés p a r P r o n y pour l'eau, sont
p e u différents de c e u x q u e M . A r s o n a t r o u v é s p o u r le g a z , l o r s q u e
le diamètre est un p e u grand. C'est au m o y e n d e cette formule

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qu'ont été c a l c u l é e s p a r M . A r s o n l e s t a b l e s n u m é r i q u e s servant à
déterminer les diamètres des conduites de g a z q u i , s o u s u n e pres-
sion d o n n é e , d o i v e n t d é b i t e r u n v o l u m e é g a l e m e n t d o n n é .
D a n s un r e m a r q u a b l e t r a v a i l i n t i t u l é : Elude théorique sur l'écou-
1
lement des gaz en longues conduites , M. Lucien Monnier a établi,
par des c o n s i d é r a t i o n s p u r e m e n t théoriques, la formule suivante,
p o u r la p e r t e d e c h a r g e d a n s l e s c o n d u i t e s :

j = 2729V # ^

dans l a q u e l l e J est l a p e r t e d e c h a r g e e n m i l l i m è t r e s d ' e a u p a r m è t r e


de l o n g u e u r d e l a c o n d u i t e , Q le v o l u m e d é b i t é en m è t r e s c u b e s à
l ' h e u r e , D le d i a m è t r e d e l a c o n d u i t e en m i l l i m è t r e s et S le p o i d s
spécifique du g a z , celui de l'air étant pris p o u r unité. A p p l i q u é e a u
g a z d ' é c l a i r a g e p o u r l e q u e l S =• 0 , 4 2 e n v i r o n , cette f o r m u l e d e v i e n t
simplement :

J=aooo—

S i l'on y r e m p l a c e Q p a r s a v a l e u r - - - - U , e l l e d e v i e n t :

5oo 7T 1 5T 1

J = — . U = - f . U.

Elle ne serait donc autre que l a précédente dans laquelle o n


n
ferait b = o e t o ù l ' o n déterminerait a par l a relation 4 a =
15y 1 X 36oo
, ce. q u i d o n n e r a i t a = 0,00257.
10*

L e s e x p é r i e n c e s d e M . A r s o n et l e s v a l e u r s q u ' i l a t r o u v é e s p o u r
le coefficient b s e m b l e n t m o n t r e r q u ' i l n ' e s t p a s n é g l i g e a b l e , b i e n
qu'il d i m i n u e l o r s q u e le d i a m è t r e de l a c o n d u i t e a u g m e n t e ; m a i s
elles ont é g a l e m e n t m o n t r é q u e le c o e f f i c i e n t a d i m i n u e e n c o r e p l u s
rapidement. C e ne serait d o n c q u e p o u r les petits d i a m è t r e s , et
sans doute s u r t o u t a l o r s p o u r les petites vitesses q u e la f o r m u l e de
M. Monnier aurait chance de d o n n e r d e s résultats suffisamment
approchés. J e ne pense p a s qu'elle soit a p p l i q u é e .

2 6 6 . C o n d u i t e s d ' a i r c o m p r i m é . — L e s f o r m u l e s et s u r -
tout l e s c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s q u i p r é c è d e n t s o n t a p p l i c a b l e s a u
g a z d ' é c l a i r a g e et en g é n é r a l à t o u s l e s g a z d o n t l a p r e s s i o n d i f f è r e

1. P u b l i é d a n s le c o m p t e r e n d u d u i4° C o n g r è s de l a S o c i é t é t e c h n i q u e de
l ' I n d u s t r i e d u g a z , t e n u à N a n c y e n 1887.

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IjHÀP- IX. — FLUIDES ELASTIQUES

peu de celle de l'atmosphère. Leurs résultats ne semblent pas con-


corder aussi bien avec les faits lorsque la pression est différente, et
en particulier lorsqu'il s'agit de transporter de l'air comprimé sous
une pression de plusieurs atmosphères. Des expériences sur cesujet
ont été faites avant le commencement des travaux de percement du
tunnel du Mont-Cenis, par les soins de M . Sommeiller, mais elles
n'ont porté que sur des conduites d'un très faible diamètre. Plus
récemment, par suite des applications de l'air comprimé au trans-
port et à la distribution de la force motrice, la question a pris une
grande importance et de nouvelles expériences ont été entreprises à
Paris, à l'usine construite par la Cie Popp à St-Fargeau, et M. le
professeur Riedler en a rendu compte dans une brochure dont la
traduction française a été publiée en 1891 et dont le tableau ci-
1
après résume les principaux résultats . Les pertes de charge dues
au frottement ont été trouvées notablement plus faibles que celles
qui auraient été déduites des tables de M . Arson.
0,30

Volume écoulé PresBion


Perte de charge
par heure dans l a conduito
î la conduite de

Vitesse m n y e n i
la conduite 1
/

1
^
de d i a m è t r e

1
/
co mmencement 1

l
\
I
Longueur

1 l a pression
.mosphérique

i la pression

de l'air

fin

kilomètre
moyenne

totale

par
au

à la
3

-_ C
D T3

mètres m. c. m. c. m. atmos. atmos. atmos. atmos.


16302 13788 2200 8.67 6.23 4.25 2.0 0.12
16302 13833 2100 8.24 6.78 4.36 2.42 0.14
16302 11142 1485 5.83 7.125 5.84 1.285 0.07
16302 8506 1060 4.1 6.9 6.28 0.62 0.03
15002 6576 855 3.4 6.78 6.4 0.38 0.02
4403 10055 1297 5.09 6.9 6.6 0.3 0.07
4403 6767 967 2.8 7.125 6.93 0.175 0.04
4403 13833 1859 7.3 6.78 6.17 0.61 0.04
4403 111.2 1408 5.53 7.125 6.7 0.425 0.14
3340 11142 1610 6.32 6.0 5.84 0.16 0.09
8759 8058 1071 4.2 6.63 6.39 0.26 0.048
33.0 8058 1102 4.32 6.33 6.29 0.04 0.029
4403 8388 1126 4.42 6.75 6.5 0.25 8.056
4403 9099 1249 4.9 6.37 6.2 0.17 0.038

D'expériences faites antérieurement, à l'occasion des travaux du


tunnel du St-Gothard, M . Stockalper, ingénieur en chef de ces tra-

1. La distribution de la force par l'air comprimé dans Paris (Procédés V i c t o r


Popp). Paris, i8cji.

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vaux, avait conclu que l'on p o u v a i t p r e n d r e , p o u r calculer la perte
de c h a r g e d a n s l e s t u y a u x c o n d u i s a n t l ' a i r c o m p r i m é , l a même for-
mule et les mêmes coefficients que pour l'eau. Il a donc proposé
d'exprimer la perte de c h a r g e p a r unité de l o n g u e u r , dans une con-
duite d ' a i r c o m p r i m é p a r u n e e x p r e s s i o n d e l a f o r m e :

en p r e n a n t p o u r le c o e f f i c i e n t b l a f o r m e :
t

b i
= *+D

p r o p o s é e p a r D a r c y et l e s v a l e u r s :

« = 0,0002534 , ^ = 0 , 0 0 0 0 0 6 4 7 ,

correspondant à l'écoulement d el'eau dans l e s t u y a u x d e fonte


neuve ( V o i r n ° 8 2 , p a g e i 4 a ) .
D a n s le m ê m e o r d r e d ' i d é e s , M . U n w i n , a p r è s a v o i r c o n s t a t é q u e
ces v a l e u r s d o n n a i e n t , p o u r l e c o e f f i c i e n t ¿ 1 , d e s c h i f f r e s t r o p f o r t s ,
a proposé, tout e n c o n s e r v a n t à la f o r m u l e l a m ê m e forme, des
v a l e u r s q u i , r é d u i t e s en m e s u r e s m é t r i q u e s , s o n t :

« = 0,0001377 , jS = 0,00001269.

V o i c i les v a l e u r s d u c o e f f i c i e n t q u i résultent de l'adoption d e


ces chiffres :

Valeurs du coefficient foi


Diamètras D'après M. Stockalper D'après M. Unwin

0,10 o,ooo32 0,00026

0,20 0,0002g 0,00020

o,3o 0,00027 0,000l8

o,4o 0,00027 0,00017

o,5o 0,00027 O,000l6

0,f) 0 0,0002.6 0,000l6

0,80 0,OO026 o,oooi5

1,00 0,00026 o,oooi5

Les nombres de M. Unwin s'accordent mieux que ceux de


M, S t o c k a l p e r a v e c l e s r é s u l t a t s d e s e x p é r i e n c e s . E n effet, d'après
M. S t o c k a l p e r l u i - m ê m e , l e s r é s u l t a t s d e quelques observations
faites a u S a i n t - G o t h a r d ont d o n n é :

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pour bi = o,oooa3

b, = o,oooig

ce q u i c o n c o r d e b i e n a v e c l e s c h i f f r e s d e M . U n w i n .
G o m m e p o u r l ' é c o u l e m e n t d e l ' e a u , d ' a u t r e s f o r m u l e s ont été p r o -
posées. M . L o r e n z en a donné une q u i revient à l a précédente dans
laquelle le coefficient b i v a r i e r a i t en raison i n v e r s e d e la p u i s s a n c e
o,3oij33 d u d i a m è t r e . E l l e est, p a r s u i t e , d ' u n e a p p l i c a t i o n r e l a t i v e -
m e n t l a b o r i e u s e et s o n e x a c t i t u d e n e c o m p e n s e p r o b a b l e m e n t pas
l a p e t i t e d i f f i c u l t é q u ' e l l e p r é s e n t e à cet é g a r d .
L e s e x p é r i e n c e s s u r ce s u j e t s o n t m a l h e u r e u s e m e n t assez peu
n o m b r e u s e s , car elles présentent de g r a n d e s difficultés Les résis-
tances accessoires, qui dans le c a s d e l ' e a u , s o n t généralement
n é g l i g e a b l e s , n e le s o n t p l u s l o r s q u ' i l s ' a g i t de l'écoulement de
l ' a i r c o m p r i m é , et l e s v a r i a t i o n s d e l a t e m p é r a t u r e c o n s t i t u e n t éga-
l e m e n t u n c l é m e n t d o n t il n ' e s t p a s t o u j o u r s f a c i l e d'apprécierl'in-
fluence.
On peut s'en rendre c o m p t e , d a n s u n e certaine m e s u r e , en exa-
m i n a n t les résultats q u i v i e n n e n t d'être t r a n s c r i t s , des expériences
de M . R i e d l e r . S i l'on c o m p a r e , p a r e x e m p l e , L a v a n t - d e r n i è r e e x p é -
rience à celle qui la précède, on r e m a r q u e q u e , p o u r des débits à
p e u p r è s é g a u x , d e s v i t e s s e s m o y e n n e s et d e s p r e s s i o n s t r è s p e u dif-
f é r e n t e s , l e s p e r t e s d e c h a r g e o n t été d a n s l ' u n e de o a t m . 0 1 2 p a r
k i l o m è t r e , et d a n s l ' a u t r e d e o a t m . o o û , s o i t p l u s d e q u a t r e f o i s et
d e m i e p l u s g r a n d e , s a n s q u e l ' o n p u i s s e a p e r c e v o i r le m o t i f d e cette
g r a n d e différence.
Si donc, ce q u i semble démontré, les tables données par
M . A r s o n p o u r le g a z d ' é c l a i r a g e à f a i b l e p r e s s i o n n e s'appliquent
p a s a u t r a n s p o r t d e l ' a i r c o m p r i m é , i l f a u t r e c o n n a î t r e q u e l ' o n ne
possède pas, j u s q u ' à présent, de notions e x p é r i m e n t a l e s suffisantes
p o u r e n p r o p o s e r d ' a u t r e s à l e u r p l a c e . On p o u r r a d o n c , à d é f a u t de
ces t a b l e s s p é c i a l e s , s ' e n t e n i r p r o v i s o i r e m e n t a u m o i n s , à l'obser-
v a t i o n d e M . S t o c k a l p e r et a p p l i q u e r , à la conduite de l'air com-
primé, les formules, l e s c o e f f i c i e n t s et l e s t a b l e s d r e s s é e s pour
l'écoulement de l'eau d a n s les t u y a u x .
C ' e s t ce q u e f a i t , p a r e x e m p l e , M . K r a f t , i n g é n i e u r en c h e f d e s
usines de Seraing. S e u l e m e n t , p o u r la vitesse m o y e n n e U à intro-
d u i r e d a n s l a f o r m u l e de l ' é c o u l e m e n t , il prend la vitesse à Vori-
gine d e la c o n d u i t e , laquelle ne d i f f è r e p a s n o t a b l e m e n t de la
v i t e s s e à l ' e x t r é m i t é , si l a p e r t e d e c h a r g e t o t a l e n ' e s t p a s g r a n d e et
si l a c o n d u i t e n ' e s t p a s l o n g u e . S ' i l en e s t a u t r e m e n t , i l p r o p o s e de
d i v i s e r la conduite en p l u s i e u r s t r o n ç o n s d e petite l o n g u e u r et de

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calculer s é p a r é m e n t l a perte de charge pour chacun d ' e u x . Gela
étant, n d é s i g n a n t le p o i d s d u m è t r e c u b e à l ' o r i g i n e d e l a c o n d u i t e
et J l a perte d e c h a r g e p a r m è t r e d e l o n g u e u r , e x p r i m é e e n h a u t e u r
d'air a u p o i d s s p é c i f i q u e n , o u b i e n J H l a p e r t e d e c h a r g e p a r m è t r e
e x p r i m é e en k i l o g r a m m e s p a r m è t r e c a r r é , i l a p p l i q u e l a formule
de D a r c y m i s e s o u s l a f o r m e :

J 64*1

en p r e n a n t , d a n s l a t a b l e d r e s s é e p a r B r e s s e , d o n t est e x t r a i t e c e l l e
qui p o r t e l e n ° V i l à l a fin d u p r é s e n t v o l u m e , e t p o u r l e s d i v e r s
J
d i a m è t r e s , l e s v a l e u r s d e — r é d u i t e s de m o i t i é , c ' e s t - à - d i r e q u ' i l l e s

prend dans u n e table calculée d'après les coefficients p r o p o s é s p a r


D a r c y p o u r l a f o n t e n e u v e , t a n d i s q u e c e l l e d e B r e s s e est a p p l i c a b l e
a u x t u y a u x en s e r v i c e .
P a r e x e m p l e , s'il s ' a g i s s a i t de calculer l a perte de c h a r g e due à l a
première des expériences ci-dessus de M . Riedler, o n opérerait,
d'après les idées de M . K r a f t , de l a façon s u i v a n t e :
Le volume d'air écoulé par heure, mesuré à l a pression atmos-
phérique, était de 13788 m e . L a p r e s s i o n effective é t a n t d e 6 atm. 25,

ou l a p r e s s i o n t o t a l e d e 7 a t m . 2 5 , le v o l u m e écoulé, m e s u r é à l a
pression initiale était, p a r s e c o n d e , d e

i3 88
7

' o m e . 528 - Q.
7,25 X 36oo
J
L a t a b l e V I I , p o u r le d i a m è t r e o m . 3o, donne— = a 1,468, dont la

moitié est 0,734. Il en résulte : J = o,734Q 2


= 0 m. 2o48.

D ' a u t r e p a r t , le p o i d s II d u m è t r e c u b e d ' a i r , e n s u p p o s a n t (ce q u i


n'est p a s i n d i q u é d a n s l a b r o c h u r e d e M . R i e d l e r ) l a p r e s s i o n a t m o s -
phérique à 760 m m . d e m e r c u r e ou à io.33o kil. par mètre carré,
et la t e m p é r a t u r e à i 5 ° , s e r a i t , à l a p r e s s i o n effective d e 6 a t m . 2 5 ,
exprimé par :

n = 1 . 2 9 3 X 7 25 X 2 7 3 = 8 k 8 g 6 _
288

P a r suite, la perte de c h a r g e p a r mètre,

j n = 0,2048 X 8,886 = 1 k. 820,

ou, p a r k i l o m è t r e , 1 . 8 2 0 k i l o g r . O r , l a p e r t e d e c h a r g e o b s e r v é e a
été de 2 atmosphères ou 20.6G0 kil. pour i6.5o2 m . de l o n g u e u r ,
soit i.25a kilog. par kilomètre.

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L a d i f f é r e n c e e n t r e le c a l c u l et l ' o b s e r v a t i o n est fort g r a n d e , m a i s
i l c o n v i e n t d e f a i r e r e m a r q u e r q u e d ' a p r è s M . R i e d l e r , il r e s t e q u e l -
q u e i n c e r t i t u d e s u r l e s p e r t e s d e c h a r g e q u ' i l a m e s u r é e s et q u i c o m -
prennent, outre la résistance due à la conduite proprement dite,
c e l l e s q u i é t a i e n t p r o d u i t e s p a r le p a s s a g e d e l ' a i r d a n s d e s r é s e r -
voirs ou des p u r g e u r s i n s t a l l é s s u r cette c o n d u i t e . L a perte de
c h a r g e due au seul frottement serait donc plus faible q u e celle qui
a été c o n s t a t é e , ce q u i a u g m e n t e r a i t encore l'écart a v e c les résul-
tats de l ' a p p l i c a t i o n des coefficients d e D a r c y .
Q u o i q u ' i l en s o i t et p o u r l e s m o t i f s exposés plus haut, l'usage
d e s t a b l e s d e D a r c y , et e n g é n é r a l d e t o u t e s l e s t a b l e s d r e s s é e s p o u r
l e c a l c u l d e s c o n d u i t e s d ' e a u *, p o u r r a fournir une approximation
d e l a perte de c h a r g e , dont il f a u d r a b i e n se contenter en attendant
mieux.

2GT. Cas (l'une conduite très long-ne. — L o r s q u e la


c o n d u i t e est t r è s l o n g u e , on p e u t , c o m m e i l a été dit p l u s h a u t , l a
d i v i s e r en p l u s i e u r s p a r t i e s , p o u r c h a c u n e d e s q u e l l e s on c a l c u l e s u c -
c e s s i v e m e n t l a p e r t e d e c h a r g e ; o n t r o u v e a i n s i l a p r e s s i o n et p a r
s u i t e le v o l u m e et l a v i t e s s e d u g a z a u commencement de chacune
d e s s e c t i o n s en l e s q u e l l e s l a l o n g u e u r a été p a r t a g é e . M a i s o n p e u t
a u s s i , en s u p p o s a n t q u e la perte de c h a r g e s ' e x p r i m e en fonction du
c a r r é d e l a v i t e s s e m o y e n n e U , s o i t p a r l a f o r m u l e d e D a r c y , soit
a u t r e m e n t , a d o p t e r l e m o d e d e c a l c u l s u i v a n t , d o n t j e d o i s la c o m -
m u n i c a t i o n à l ' o b l i g e a n c e de M . K r a f t .
Soient, à l'origine de l a conduite, p l la pression, n t le p o i d s de

l'unité de v o l u m e , U f l a v i t e s s e m o y e n n e , et Q , = — le v o l u m e

d é b i t é e n u n e s e c o n d e . R e p r é s e n t o n s p a r p, n , U et Q l e s quantités
correspondantes, en u n p o i n t q u e l c o n q u e d e l a c o n d u i t e d é f i n i p a r
s o n a b s c i s s e œ, et p a r p , s 1I , U
2 a et Q, l e s m ô m e s q u a n t i t é s à l'extré-
m i t é d e la c o n d u i t e , d o n t L s e r a l a l o n g u e u r totale. N o u s aurons,
entre ces quantités, les relations évidentes :

i . E n p a r t i c u l i e r , o n p e u t r e m a r q u e r q u e les t a b l e s I V et V proposées a u
n ° 86 f o u r n i r a i e n t , p o u r l ' e x e m p l e p r é c é d e n t , u n r é s u l t a t b e a u c o u p p l u s a p p r o -
ché q u e c e l l e s de D a r c y . L a t a b l e V d o n n e , e n effet, p o u r l a v a l e u r Q~0 m . 528,
J

le r a p p o r t — ^ o,33 e n v i r o n , et l a table. I V , p o u r D ~ o,3o, d o n n e y zz. o-43. I I


en r é s u l t e J ~ o,33 X o,43 ~ o , i 4 . 3

P a r s u i t e , J [ l — 0,142 X 8,886 — 1 k . 363, s o i t 126a k. p a r k i l o m è t r e , a l o r s


q u e l ' o b s e r v a t i o n a d o n n é i.aoa k i l o g r . L ' a c c o r d est a u s s i s a t i s f a i s a n t q u e p o s -
sible.

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La p e r t e d e c h a r g e p o u r u n e l o n g u e u r i n f i n i m e n t petite dx étant
dp '
représentée p a r ~ , on a u r a :

ou en a p p e l a n t C l e c o e f f i c i e n t s u p p o s é c o n s t a n t : C = — ,

dp = — CQ'nete = — Cju&'dx.

R e m a r q u a n t q u e C, p¡, n, et Q, s o n t d e s c o n s t a n t e s , on t r o u v e r a en
intégrant s u r toute l a l o n g u e u r L de l a conduite :
2
Pi - PS = ACJBTN^^L ;
Pt— Pi y y i — 2G -
Pi
1 2
Q, L.

La pression décroît donc suivant une loi parabolique.

À une température d o n n é e , l e r a p p o r t — est c o n s t a n t et é g a l à


Pi

, s o i t , p a r e x e m p l e , à i o ° et p o u r l ' a i r a t m o s p h é r i q u e :

RR. I
= = 0.0001207 ;
Pi 29,9X283

a l o r s , la p e r t e d e c h a r g e t o t a l e , pj — p t s'exprime par :
2
fi —pi—pt (1 — y ! —0,0002414 CQ,L) • 7

Le c o e f f i c i e n t n u m é r i q u e , s o u s l e r a d i c a l , v a r i e r a i t un p e u a v e c l a
t e m p é r a t u r e , m a i s d a n s d e t r è s f a i b l e s p r o p o r t i o n s , et d a n s l a p l u -
part d e s a p p l i c a t i o n s p r a t i q u e s o n p o u r r a l u i c o n s e r v e r l a v a l e u r
indiquée.
Si L n ' e s t p a s t r è s g r a n d , et q u e l e d e r n i e r t e r m e s o i t u n e petite
fraction d e l ' u n i t é , o n a , à p e u p r è s :

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et p a r s u i t e pi — p s •= C t l i Q j ' L , c o m m e n o u s l ' a v o n s a d m i s d a n s
l e s c a l c u l s a p p r o x i m a t i f s p r é c é d e n t s ; et ce q u i r e v i e n t à s u b s t i t u e r ,
à la parabole qui représente la loi de décroissement de la pression,
l a d r o i t e q u i l u i est t a n g e n t e à l ' o r i g i n e .

2 6 8 . P e r l e d'énergie due a u t r a n s p o r t de l'air com-


p r i m é . — L a perte de c h a r g e p r o d u i t e p a r le frottement de l'air
dans les conduites ne représente pas, à beaucoup p r è s , l a perte
d ' é n e r g i e d u g a z . E u effet, p e n d a n t q u e l a p r e s s i o n d i m i n u e , d u fait
d e cette p e r t e d e c h a r g e , le v o l u m e c o r r e s p o n d a n t d u g a z a u g m e n t e ,
et, si la température du gaz est restée constante, c ' e s t - à - d i r e si l e s
p a r o i s de l a conduite lui ont restitué l a c h a l e u r q u i c o r r e s p o n d à sa
d é t e n t e , le t r a v a i l m é c a n i q u e q u e p e u t p r o d u i r e u n m è t r e c u b e d ' a i r
à l ' e x t r é m i t é d ' u n e l o n g u e c o n d u i t e d i f f é r e r a p e u d e c e l u i q u i a été
n é c e s s a i r e p o u r le c o m p r i m e r .
S o i t , c o m m e c i - d e s s u s , pi et p, l e s p r e s s i o n s à l ' o r i g i n e et à l a
fin d e l a c o n d u i t e , d e t e l l e s o r t e q u e / > , — p t soit l a perte de c h a r g e
t o t a l e et p 0 la p r e s s i o n d e l ' a t m o s p h è r e , à l a q u e l l e a été p r i s l ' a i r
q u e l ' o n a c o m p r i m é et o ù s e d é t e n d r a cet a i r a p r è s a v o i r été uti-
lisé. L e t r a v a i l m é c a n i q u e n é c e s s a i r e à l a c o m p r e s s i o n p a r unité de
p o i d s est, c o m m e o n a d i t ( n ° 2.52) :

celui qui p o u r r a ê t r e f o u r n i p a r l a d é t e n t e d e cet a i r , d ' a p r è s la


même formule :

[-{£)*-?]·
L a t e m p é r a t u r e é t a n t s u p p o s é e c o n s t a n t e , i> p 3 t = V\ pu et par
s u i t e le r e n d e m e n t d e l a c o n d u i t e s e r a e x p r i m é p a r :

w , ' - y *

Prenons par exemple la première expérience rapportée par


M . R i e d l e r , d a n s l a q u e l l e l a p e r t e d e c h a r g e t o t a l e a été d e 2 a t m o -
sphères, soit de 02 p o u r c e n t d e l a p r e s s i o n i n i t i a l e effective qui

était d e 6 a t m . 2 5 . N o u s a v o n s — = — e t ^ ° = — , et n o u s en
2 5
. . . . . . Pi 7. P% 5,25'
d é d u i s o n s le r e n d e m e n t ;

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t — 0,617
• = 0,875.
W, 1 — o,5ga

L a perte d ' é n e r g i e n'est donc que de 1 2 1 / 2 pour cent, au lieu


de 32.

2 6 9 . M o u v e m e n t de l ' a i r d a n s les g a l e r i e s s o u t e r -
raines. — L a ventilation des g a l e r i e s de m i n e s d o n n e l i e u à u n
problème a n a l o g u e à c e l u i du t r a n s p o r t de l ' a i r c o m p r i m é d a n s l e s
conduites. L e s c o n d i t i o n s d'écoulement y sont sensiblement les
m ê m e s et p a r a i s s e n t p o u v o i r ê t r e c a l c u l é e s p a r d e s f o r m u l e s a n a l o -
gues. L a différence de p r e s s i o n entre les e x t r é m i t é s étant g é n é r a l e -
ment f a i b l e , a i n s i q u e l a v i t e s s e d ' é c o u l e m e n t , o n p e u t a l o r s s e s e r -
vir de l a f o r m u l e a p p r o x i m a t i v e

J = ^n6U» j

dans l a q u e l l e J r e p r é s e n t e l a d i m i n u t i o n d e p r e s s i o n p a r unité de
l o n g u e u r et q u i est c e l l e d e l a p a g e 5 4 6 c i - d e s s u s d a n s l a q u e l l e o n
4 >c
a fait le c o e f f i c i e n t a — o et r e m p l a c é - p a r - a f i n d e p o u v o i r t e n i r
D w
compte d e l a f o r m e n o n c i r c u l a i r e d e s g a l e r i e s .
Il en r é s u l t e q u e l a d i m i n u t i o n t o t a l e d é p r e s s i o n , p o u r u n e l o n -
gueur L sera
2
A/5 = * n 6 U L .

D a n s cette f o r m u l e I I r e p r é s e n t e l e p o i d s d u m è t r e c u b e d ' a i r , à l a
température et à l a p r e s s i o n m o y e n n e s dans les g a l e r i e s , c'est-à-
dire q u e s i n 0 e s t c e p o i d s à o° et s o u s l a p r e s s i o n atmosphérique
k
p,0 ou si n 0 = i . 2 g 3 , ce p o i d s à l a t e m p é r a t u r e t et à l a p r e s s i o n
p sera :

u t
Po ' ' +

De sorte q u e la f o r m u l e p r é c é d e n t e p e u t s ' é c r i r e :

A / Ï = Z . . L . . u » L

M P0 I -\- Ut
ou b i e n , e n d é s i g n a n t l e p r o d u i t 6 l l p a r u n e s e u l e l e t t r e §
0
!
\p = ^ . £ . j3 U L = î , - . j S U ' L .
K
w p„ (i-j" 0 <" n.

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1
M. Morgue q u i a d o n n é l a f o r m u l e s o u s cette d e r n i è r e forme,
a trouvé l e s v a l e u r s m o y e n n e s suivantes p o u r le coefficient p :
i ° Dans l e s g a l e r i e s q u ' i l a p p e l l e à section normale dans les
q u e l l e s l a s u r f a c e <•> v a u t e n v i r o n 3 m q . 5 o et le p é r i m è t r e %, e n v i r o n
7 m è t r e s et q u i s o n t r e c t i l i g n e s :

galeries voûtées p = o,ooo33,


galeries à parois nues. . . (3 — o , o o o g 4 ,
galeries cadrées p — o,ooi56.

L o r s q u e la g a l e r i e a u lieu d'être rectiligne, présente u n e certaine


courbure, c e s c o e f f i c i e n t s d o i v e n t être a u g m e n t é s ; a i n s i , l e coeffi-
cient p = o , o o o 3 3 q u i c o r r e s p o n d à une galerie voûtée rectiligne
devient,

l o r s q u e l a g a l e r i e e s t s i m p l e m e n t sinueuse. . ¡3 = 0,00001,

— — à courbure continue. . j3 = 0,00062.

2° D a n s l e s g a l e r i e s q u ' i l a p p e l l e à petite section, dans lesquelles


la surface w n'est q u e d e 2 m q . 5 o environ avec u n périmètre
X=G mètres e n v i r o n , le coefficient p p r e n d l e s v a l e u r s suivantes :

galeries voûtées p = o,ooo55,


galeries à parois nues. . . . p= 0,00122,

galeries cadrées j3 = o,oo238.

On v o i t c o m b i en l a r u g o s i t é d e s p a r o i s a u g m e n t e l ' i m p o r t a n c e d e l a
p e r t e d e c h a r g e . L ' i n f l u e n c e d e cette r u g o s i t é p a r a î t p l u s grande
p o u r l e s g a z q u e p o u r l e s l i q u i d e s , et c ' e s t p e u t - ê t r e u n e d e s r a i s o n s
p o u r l e s q u e l l e s l e s e x p é r i e n c e s faites d a n s des c o n d i t i o n s différentes
sont p l u s difficilement c o m p a r a b l e s .

2TO. Tables numériques. — On trouvera à l a fin d e ce


v o l u m e q u e l q u e s t a b l e s d e s t i n é e s à f a c i l i t e r l e s c a l c u l s r e l a t i f s aux
fluides élastiques. D ' a b o r d l a table XIV est u n extrait de celles d e
M . A r s o n , d o n t i l a été q u e s t i o n p l u s h a u t ( n ° 2 Ô 5 ) . E l l e e s t à d o u -
b l e e n t r é e et d o n n e , p o u r u n c e r t a i n nombre de diamètres usuels,
l a p e r t e d e c h a r g e , e x p r i m é e e n m è t r e s d e h a u t e u r d'eau p o u r m i l l e
mètres de l o n g u e u r , o u en m i l l i m è t r e s p o u r u n mètre, correspon-
d a n t à d i v e r s débits, soit d ' a i r a t m o s p h é r i q u e , soit d e g a z d'éclai-
r a g e . M a i s c o m m e i l a été d i t a u n ° 2 6 6 , cette t a b l e n e p a r a î t d e v o i r
donner des résultats à peu près exacts q u e pour le g a z d'éclairage,

1. Recherches expérimentales sur les pertes de charge dans les parcours d'air
souterrains. P u b l i é e s d a n s l e B u l l e t i n d e l a S o c i é t é d ' E n c o u r a g e m e n t p o u r
l ' I n d u s t r i e n a t i o n a l e , a o û t i8o3.

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j 3. — MOUVEMIJNt DES Gk'À
ou p o u r l ' a i r à f a i b l e p r e s s i o n . L o r s q u e l e v o l u m e d é b i t é d e v i e n t
un peu g r a n d et q u e l a v i t e s s e d é p a s s e d e u x o u t r o i s m é t r é s p a r
seconde, l e s p e r t e s d e c h a r g e q u ' o n en d é d u i t s o n t b e a u c o u p trop
fortes. Il ne f a u t d o n c en adopter l e s r é s u l t a t s q u ' à titre d ' i n d i c a -
tion. On o b t i e n d r a i t e n g é n é r a l , c o m m e o n a d i t , d e s r é s u l t a t s du
même o r d r e d ' a p p r o x i m a t i o n en p r e n a n t , p o u r l a p e r t e d e c h a r g e ,
les résultats donnés p a r les tables servant a u calcul des conduites
d'eau.
La table X V d o n n e les valeurs de l o g a r i t h m e s naturels de tous
les n o m b r e s , d e c e n t i è m e e n c e n t i è m e , c o m p r i s e n t r e i et 3, et d e
tous l e s n o m b r e s , d e d i x i è m e e n d i x i è m e , c o m p r i s e n t r e i et 10.
Pour obtenir, au moyen d e cette t a b l e , l e l o g a r i t h m e n a t u r e l d ' u n
nombre quelconque, il faut multiplier (ou diviser) le n o m b r e
donné p a r u n e p u i s s a n c e d e 10 t e l l e q u e l e p r o d u i t ( o u l e q u o t i e n t )
soit c o m p r i s e n t r e 1 et 10; p u i s c h e r c h e r le l o g a r i t h m e d e ce p r o -
duit (ou d e c e q u o t i e n t ) d a n s l a p r e m i è r e p a r t i e d e l a t a b l e s ' i l est
inférieur à 3 et d a n s l a s e c o n d e s ' i l e s t c o m p r i s e n t r e 3 et 10. A u
logarithme trouvé, on retranchera (ou on ajoutera) le produit du
logarithme naturel d e IO, q u i e s t 2,3o26, p a r l ' e x p o s a n t d e l a
p u i s s a n c e d e io p a r l a q u e l l e on a m u l t i p l i é ( o u d i v i s é ) l e n o m b r e
donné.
E x e m p l e : T r o u v e r l e l o g a r i t h m e n a t u r e l d e o,o5i8.
Multiplions ce n o m b r e p a r IOO = io', n o u s o b t i e n d r o n s 5,i8.
L a table d o n n e L o g . 5 , i o — 1,629 e
' ^ o g . 5,20 = 1,649,
P a r i n t e r p o l a t i o n , o n t r o u v e d o n c : L o g . 5,18 = r i,645
Retranchons 2 X 2,3026 = — 4;6o5
L a différence sera, Log - 1
o,o5i8 = — 2,960
Le l o g a r i t h m e est négatif, le n o m b r e donné étant inférieur à
l'unité.
De m ê m e , s'il s'agit de trouver le n o m b r e c o r r e s p o n d a n t à un
logarithme naturel d o n n é , on a j o u t e r a à ce l o g a r i t h m e (ou l'on en
r e t r a n c h e r a ) a u t a n t d e f o i s 2,3o26 q u ' i l s e r a n é c e s s a i r e p o u r o b t e -
nir u n total ( o u u n r e s t e ) p o s i t i f c o m p r i s e n t r e 0 et 2,3026 ; l a t a b l e
donnera l e n o m b r e correspondant qu'il suffira de diviser (ou de
m u l t i p l i e r ) p a r l a p u i s s a n c e d e 10 d o n t l ' e x p o s a n t s e r a l e n o m b r e
de fois q u e l ' o n a u r a a j o u t é ( o u r e t r a n c h é ) 2,3o26.
E x e m p l e : T r o u v e r le n o m b r e dont le l o g a r i t h m e naturel est
5,617.
D i v i s o n s ce l o g a r i t h m e p a r 2,3026, l e q u o t i e n t e s t 2 et l e r e s t e
i,oti8 ; c ' e s t - à - d i r e q u ' e n retranchant du logarithme donné deux
fois 2,3o26, il r e s t e 1,012 e n v i r o n , q u i est le l o g a r i t h m e de 2,75.
Le nombre dont le logarithme naturel est 5,617 est donc
2,70 X s
io = 275.

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558 CHAt>. I X . — F L U I D E S ÉLASTIQUES

Les logarithmes naturels figurent dans toutes les f o r m u l e s rela-


tives a u x transformations i s o t h e r m i q u e s des g a z .
fa [
E n f i n l a t a b l e X V I I donne, l e s p u i s s a n c e s d e s n o m b r e s consé-
' k
c u t i f s , d e c e n t i è m e e n c e n t i è m e , e n t r e o et i, d e d i x i è m e e n d i x i è m e ,
e n t r e i et 10 et d ' u n i t é e n u n i t é e n t r e 10 et 100, et p o u r K = 1.4.1. L a
puissance d e s n o m b r e s c o m p r i s e n t r e 100 et 1.000 s ' o b t i e n d r a i t
k

en m u l t i p l i a n t celle d e s n o m b r e s correspondants compris entre


a e 1 0 e s t
1 et 100 p a r l a p u i s s a n c e — i>953, et a i n s i d e

suite.
L a table X V I I I donne les m ê m e s puissances p o u r diverses valeurs
d e K c o m p r i s e s e n t r e 1 et i.4i-
C e s t a b l e s X V I I et X V I I I , a v e c l a t a b l e X I X , q u i d o n n e l e s i n v e r s e s
des n o m b r e s , r e n d e n t les c a l c u l s très faciles. A i n s i , p a r e x e m p l e , à
£ t

l'a fin d u n ° a 4 g , n o u s a v o n s e u à c a l c u l e r l e s p u i s s a n c e s — - —
des rapports • et - — . L a t a b l e X I X donne immédiatement :
7.25 5.a5
——= o , i 3 8 et ; = o,igo environ. L a table X V I I I d o n n e o,553
7.25 5.20
pour o,i3 et o , 5 6 5 p o u r o , i 4 , s o i t p a r i n t e r p o l a t i o n : 0,562 p o u r
o,i38, puis 0,617 p o u r 0,190.
L'emploi de la table X I X , des inverses des n o m b r e s , exige un
peu d'attention p o u r p l a c e r l a v i r g u l e d a n s le résultat. O n doit
f a i r e p r é c é d e r ce, r é s u l t a t d ' a u t a n t d e z é r o s ( d o n t le p r e m i e r p r é -
cède l a v i r g u l e ) qu'il y a d e chiffres a v a n t l a v i r g u l e d a n s l e n o m -
bre donné ; ou réciproquement, s'il y a u n certain nombre de
zéros a u commencement du nombre donné, il y aura dans le
résultat le m ô m e n o m b r e de chiffres avant l a v i r g u l e ; ainsi l'in-
v e r s e d e 286 s e r a O,oo34g7 et l ' i n v e r s e d e o,o5i s e r a i g , 6 et a i n s i
de suite.
Cette table d e s i n v e r s e s peut être a p p l i q u é e , b i e n entendu, à
toutes sortes de calculs d a n s lesquels elle apporte des simplifica-
tions.

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CHAPITRE X

RÉSlSTAiXCE DES FLUIDES

§ 1 . Etude théorique. — § 2. Etude expérimentale.

ETUDE THÉORIQUE

2*71. A c t i o n m u t u e l l e des fluides e t des solides e n


mouvement relatif. — L e problème de l'action mutuelle des
fluides et d e s s o l i d e s e n m o u v e m e n t r e l a t i f , q u i consiste à déter-
m i n e r l'effort o u l ' i m p u l s i o n e x e r c é e s u r u n c o r p s s o l i d e e n r e p o s
par u n f l u i d e e n m o u v e m e n t , o u , i n v e r s e m e n t , la résistance oppo-
sée p a r u n f l u i d e e n r e p o s a u m o u v e m e n t d ' u n s o l i d e q u i y est
p l o n g é , e s t u n d e s p l u s d i f f i c i l e s d e l ' h y d r a u l i q u e , a II e s t é t o n n a n t
« que, dans un siècle a u s s i éclairé, o n sache si peu de choses s u r l a
« r é s i s t a n c e d e s fluides, et q u e , t a n d i s q u e l ' o n f a i t t o u s l e s jours
« u s a g e d e l ' e a u et d e l ' a i r p o u r m o u v o i r n o s m a c h i n e s o u con-
« duire nos v a i s s e a u x , n o u s n ' a y o n s pas, o u p l u s d ' e x p é r i e n c e s , s i
« la théorie est trop c o m p l i q u é e , o u p l u s de théorie, s i elle doit
1
« être l e f r u i t d e l ' e x p é r i e n c e . » C e t t e p h r a s e , é c r i t e e n 1786, e s t
encore v r a i e a u j o u r d ' h u i . L e p r o b l è m e d e l a r é s i s t a n c e d e s f l u i d e s
n'a été r é s o l u t h é o r i q u e m e n t , p a r Bernoulli, q u e dans le cas s i m -
ple o ù l ' o n c h e r c h e l ' i m p u l s i o n , c o n t r e u n e s u r f a c e p l a n e , d'une
veine f l u i d e d e d i m e n s i o n s n o t a b l e m e n t p l u s f a i b l e s q u e l ' é t e n d u e
de cette s u r f a c e . L o r s q u ' i l s ' a g i t d ' u n c o r p s s o l i d e p l o n g é d a n s u n
fluide i n d é f i n i , o n n e p o s s è d e a u j o u r d ' h u i q u e d e s e s s a i s d e t h é o r i e
très i n c o m p l e t s , h peine suffisants pour rendre compte d e s faits
d ' e x p é r i e n c e , en petit n o m b r e , q u i o n t été c o n s t a t é s .

1. D u B u a t , Principes d'hydraulique, discours préliminaire.

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2 7 2 . I m p u l s i o n d ' u n e v e i n e fluide c o n t r e u n p l a n . —
C o n s i d é r o n s u n e veine f l u i d e A B ' A B (fig- 1 1 9 ) , dont l a section
t r a n s v e r s a l e e s t w et l a v i t e s s e y , v e n a n t h e u r t e r u n p l a n C D . A u n e
c e r t a i n e d i s t a n c e e n a v a n t d e ce p l a n , l a
v e i n e s'étale, l e s filets fluides se cour-
bent en t o u r n a n t l e u r c o n v e x i t é v e r s le
p l a n et s i c e l u i - c i , c o m n i e n o u s l e s u p -
p o s o n s , est a s s ç z étendu, l e s vitesses des
filets d e v i e n n e n t , à une certaine dis-
tance, en des points tels que C, D,
parallèles à l a direction du plan. Ecri-
vons l'équation q u i e x p r i m e le théorème
des quantités de m o u v e m e n t projetées
s u r une d i r e c t i o n p e r p e n d i c u l a i r e a u p l a n heurté, p o u r la m a s s e
fluide c o m p r i s e entre l a section A B , o ù l a v e i n e c o m m e n c e à s'élar-
g i r et l e s p o i n t s C , D , o ù l e s v i t e s s e s d e v i e n n e n t a i n s i p a r a l l è l e s à
l ' o b s t a c l e . D é s i g n o n s p a r P l e p o i d s d e cette m a s s e f l u i d e et p a r R
l a p r e s s i o n n o r m a l e q u ' e l l e e x e r c e sur l e p l a n , son mouvement
étant s u p p o s é a r r i v é à l ' é t a t d e p e r m a n e n c e . La q u a n t i t é d e mou-
v e m e n t d e l a masse d o n t i l s ' a g i t é t a n t a l o r s c o n s t a n t e , l ' a c c r o i s s e -
m e n t d e l a quantité d e m o u v e m e n t totale se c o m p o s e r a de celle du
fluide q u i sort de l'espace considéré, pendant l'unité de temps,
d i m i n u é e de celle d u fluide q u i y entre. O r , l a quantité de mouve-
m e n t d u f l u i d e q u i s o r t a , s u r l a p e r p e n d i c u l a i r e au p l a n , une p r o -
j e c t i o n n u l l e , p u i s q u e l e s v i t e s s e s aux p o i n t s C , D , s o n t p a r a l l è l e s
a u p l a n . L a m a s s e f l u i d e q u i e n t r e en A B d a n s l ' u n i t é d e t e m p s est

— 1101, s a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t , s i l ' o n s u p p o s e t o u s l e s filets a n i -


9
n
• • •

2
m e s d e l a v i t e s s e m o y e n n e , v a u t - u w , et l a p r o j e c t i o n , s u r l a nor-

male a u plan, d e cette q u a n t i t é d e m o u v e m e n t e s t , e n a p p e l a n t y

l'angle d e la veine liquide avec le plan, - sin y.


Les f o r c e s e x t é r i e u r e s s o n t l a p e s a n t e u r o u l e p o i d s P d e l a m a s s e
fluide, dont la projection sur l a n o r m a l e au p l a n s e r a P s i n a, en
a p p e l a n t « l ' a n g l e d u p l a n a v e c l a v e r t i c a l e , et l a réaction d e l a sur-
f a c e h e u r t é e , é g a l e et c o n t r a i r e à l ' i m p u l s i o n R c h e r c h é e , q u i se
projette en vraie grandeur. L'équation des quantités de mouve-
m e n t projetées sera ainsi :
n
o — — MU 2
sin v = P sin « — R .
9
On en déduit :

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n J
(i) R = P sin « + - « n sin y.
Q

L ' i m p u l s i o n R se c o m p o s e de d e u x p a r t i e s : l a p r e m i è r e P sin «
est la p r e s s i o n s t a t i q u e d u e a u p o i d s d e l a m a s s e fluide q u i r e p o s e
n
sur le p l a n , l ' a u t r e , - wu' s i n y , q u i d é p e n d d e l a v i t e s s e , est r é e l l e -
ment l ' i m p u l s i o n o u l a p r e s s i o n d y n a m i q u e qu'il s'agit d'évaluer.
On peut l ' é c r i r e , e n f a i s a n t a b s t r a c t i o n d e l a p r e m i è r e , q u i s ' a n n u l e
d'ailleurs d a n s le c a s o ù le p l a n est v e r t i c a l :
n tu
R = : — : — (u s i n y ) * .
g sm y
n
E l l e est a l o r s l e p r o d u i t d e l a d e n s i t é d u l i q u i d e , - , p a r l ' a i r e d e

la section faite d a n s l a veine l i q u i d e p a r u n p l a n p a r a l l è l e à l a sur-


w
face h e u r t é e , — : — , et p a r l e c a r r é d e l a c o m p o s a n t e d e l a v i t e s s e
gsin y
a
s u i v a n t l a n o r m a l e a u p l a n (v s i n y ) .
L e s r é s u l t a t s d e cette f o r m u l e o n t été v é r i f i é s p a r d e nombreuses
expériences.
S i le p l a n n ' é t a i t p a s assez l a r g e p o u r que les vitesses à la sortie
f u s s e n t d e v e n u e s p a r a l l è l e s à s a d i r e c t i o n , o u si l a s u r f a c e h e u r t é e , a u
lieu d'être p l a n e , é t a i t c o u r b e , l e p r e m i e r t e r m e d e l ' é q u a t i o n c i - d e s -
s u s , au l i e u d ' ê t r e z é r o , d e v r a i t e x p r i m e r l a p r o j e c t i o n , s u r l a d i r e c -
tion R , d e l a q u a n t i t é d e m o u v e m e n t d u f l u i d e s o r t a n t , d e s o r t e q u ' e n
a p p e l a n t e , l a v i t e s s e d e s filets fluides à la sortie, f t l ' a n g l e d e cette
vitesse ( s u p p o s é l e m ê m e p o u r t o u t e s ) a v e c l a d i r e c t i o n n o r m a l e à

R , ce t e r m e s e r a i t - mvv. s i n y . . L ' e x p r e s s i o n d e l a r é s i s t a n c e R
9
serait a l o r s en f a i s a n t a b s t r a c t i o n d e s a p a r t i e s t a t i q u e P s i n a :

n / sin \? i
L\ — — un' sin y I i — r—-
g \ V sin co i

L a vitesse v i est g é n é r a l e m e n t i n c o n n u e , m a i s o n p e u t admettre,


c o m m e a p p r o x i m a t i o n , l o r s q u ' i l n ' y a p a s d e f r o t t e m e n t , q u ' e l l e est
égale à l a v i t e s s e i n i t i a l e u. A l o r s :

li — -un' gin y I i — — I.
g \ sin y /
L o r s q u e , p a r e x e m p l e , l a v e i n e est reçue p a r un vase hémisphé-
rique o u lorsque le p l a n s u r lequel elle tombe n o r m a l e m e n t est
36

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m u n i d'un r e b o r d de hauteur convenable, qui o b l i g e le fluide à
r e t o u r n e r en a r r i è r e p a r a l l è l e m e n t à sa direction p r i m i t i v e , sin y=i
et s i n ç>! = — i et
n
R = 2 -
9

L ' i m p u l s i o n est d o u b l e de c e l l e q u i se s e r a i t p r o d u i t e s u r u n p l a n
indéfini.
C e r é s u l t a t , d o n n é p o u r l a p r e m i è r e f o i s p a r E u l e r , a été v é r i f i é
p a r l e s e x p é r i e n c e s d e M o r o s i , d e S a v a r t et d e R i d o n e .

2 7 3 . I m p u l s i o n d'un c o u r a n t i n d é f i n i . — L e problème
devient beaucoup plus c o m p l i q u é lorsque le c o r p s solide, au lieu
d'être, simplement heurté p a r le fluide sur u n e d e s e s f a c e s , se
t r o u v e e n t o u r é de toutes parts par un fluide i n d é f i n i en m o u v e -
m e n t , q u i p r e s s e a u s s i b i e n s u r s a f a c e p o s t é r i e u r e q u e s u r l a face
a n t é r i e u r e . Les g é o m è t r e s d u s i è c l e d e r n i e r l ' o n t a b o r d é en v a i n et
s e s o n t h e u r t é s s u c c e s s i v e m e n t à u n r é s u l t a t p a r a d o x a l d o n n a n t zéro
p o u r l ' i m p u l s i o n o u l a r é s i s t a n c e d o n t il s ' a g i t . C e t t e d i f f i c u l t é tient
à ce q u e l e s fluides c o n s i d é r é s p a r c e s g é o m è t r e s é t a i e n t d e s fluides
parfaits dans lesquels le frottement intérieur e s t s u p p o s é n u l , eti
d a n s cette h y p o t h è s e , l a m ê m e d i f f i c u l t é « s u b s i s t e r a t o u j o u r s , dit
« B o s s u t , de q u e l q u e manière qu'on détermine l e s v i t e s s e s des
« filets d u fluide : elle porte s u r le p r i n c i p e m ê m e q u e son action
« contre u n c o r p s e x p o s é à son c o u r s p r o v i e n t s e u l e m e n t de la pres-
te s i o n d e ce fluide. S i l a c h o s e est, en effet, a i n s i , i l s ' e n s u i t q u e
« toutes les fois que l a f i g u r e du corps sera telle que les filets
« fluides a i e n t l a m ô m e v i t e s s e l e l o n g d e l a p a r t i e a n t é r i e u r e (ce
« q u i p e u t a v o i r lieu d a n s p l u s i e u r s cas), le fluide ne tendra à i m p r i -
« m e r aucun m o u v e m e n t au corps, s B o s s u t ajoute :
« Ce r é s u l t a t est i n a d m i s s i b l e . Il paraît donc qu'outre la pres-
ti s i o n , il s e f a i t d a n s le fluide u n e p e r t e d e m o u v e m e n t qui passe
a a u corps exposé à son courant. »
J
C'est, e n effet, q u e l ' i m p u l s i o n dont il s a g i t provient unique-
ment de ce q u e l'on appelle l'imperfection de la fluidité, c'est-à-
d i r e d e l a p r o d u c t i o n de frottements s u r t o u t i n t é r i e u r s d u fluide.

2 7 4 . E x p r e s s i o n g é n é r a l e de l ' i m p u l s i o n . — Considé-
rons un l i q u i d e , ou plus généralement un fluide remplissant un
e s p a c e i n d é f i n i , et a n i m é , e n t o u s s e s p o i n t s , d e v i t e s s e s h o r i z o n t a -
l e s é g a l e s et c o n s t a n t e s d a n s t o u t e l ' é t e n d u e d ' u n m ê m e filet f l u i d e ,
c ' e s t - à - d i r e s u p p o s o n s q u e ce f l u i d e s o i t e n é t a t d e m o u v e m e n t p e r -

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manent, uniforme, horizontal, afin de faire abstraction de l a
p e s a n t e u r ; a d m e t t o n s a u s s i , p o u r l a m ô m e r a i s o n , q u e le p o i d s du
fluide soit n é g l i g e a b l e . D a n s cette h y p o t h è s e , t o u t e s l e s p a r t i c u l e s
fluides étant a n i m é e s d e v i t e s s e s é g a l e s et p a r a l l è l e s s o n t e n repos
relatif et l e s p r e s s i o n s s o n t p a r t o u t n o r m a l e s a u x s u r f a c e s s u r l e s -
quelles e l l e s s ' e x e r c e n t . Si, dans une pareille masse fluide en
mouvement, n o u s p l a ç o n s u n c o r p s de d i m e n s i o n s finies, supposé
retenu p a r u n fil d a n s u n e p o s i t i o n fixe, les filets fluides devront
se d é v i e r à l a r e n c o n t r e d u s o l i d e ; m a i s l ' e x p é r i e n c e m o n t r e qu'à
une c e r t a i n e d i s t a n c e , a u s s i b i e n en a v a n t et e n a r r i è r e q u e l a t é r a -
lement, le m o u v e m e n t p r i m i t i f d u f l u i d e n e s e r a e n r i e n modifié.
jj S i d o n c , de l a m a s s e fluide i n d é f i n i e ,
_i on abstrait celle qui serait c o m p r i s e
Z\ dans un cylindre horizontal CDFE
3 (fig^. J 2 0 ) s u f f i s a m m e n t l a r g e et l o n g ,
j e n t o u r a n t le c o r p s s o l i d e d e toutes
1
j parts, le mouvement de la masse
F f l u i d e s i t u é e en d e h o r s d e ce c y l i n d r e
sera exactement le m ô m e q u e si le
corps s o l i d e n ' e x i s t a i t p a s ; d e s o r t e q u e , p o u r l ' é t u d e d e l'impul-
sion q u i l u i est t r a n s m i s e p a r l e f l u i d e , i l s u f f i r a d e c o n s i d é r e r la
portion d u f l u i d e c o m p r i s e d a n s ce c y l i n d r e .
Désignons a l o r s p a r P , P ' les pressions totales q u i s'exercent s u r
les d e u x s e c t i o n s e x t r ê m e s C D , E F d e ce c y l i n d r e , p a r M l ' a i r e c o m -
m u n e de c e s d e u x s e c t i o n s , p a r v l a v i t e s s e c o m m u n e de tous les
filets fluides q u i l e s t r a v e r s e n t et p a r R l ' i m p u l s i o n t o t a l e , i n c o n -
nue, exercée p a r le fluide sur le corps solide que nous suppose-
rons symétrique par rapport au courant, de façon que R soit
p a r a l l è l e à l a d i r e c t i o n d e s v i t e s s e s v.
S i n o u s a p p l i q u o n s à l a m a s s e f l u i d e c o n s i d é r é e le t h é o r è m e des
quantités d e m o u v e m e n t p r o j e t é e s s u r l a d i r e c t i o n d e l ' a x e h o r i z o n -
tal du c y l i n d r e , n o u s a u r o n s s i m p l e m e n t , p u i s q u e n o u s a b s t r a y o n s
le p o i d s d u f l u i d e qui, d'ailleurs, aurait une projection n u l l e , et
que les p r e s s i o n s l a t é r a l e s sur le contour du c y l i n d r e , étant nor-
males, disparaissent également :

R = P — P'.

A p p l i q u o n s l e t h é o r è m e d e s f o r c e s v i v e s p e n d a n t u n t e m p s dt, en
a p p e l a n t — T y le t r a v a i l t o t a l d e s f r o t t e m e n t s o u d e s composantes
t a n g e n t i e l l e s d e s p r e s s i o n s d e s filets o u é l é m e n t s f l u i d e s l e s u n s s u r
les a u t r e s , a i n s i q u e s u r l e c o r p s p l o n g é , p e n d a n t l ' u n i t é d e t e m p s ;
te travail s e r a , p e n d a n t l e t e m p s dl, e x p r i m é p a r — Tfdt. L e tra-

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v a i l d e t o u t e s l e s a u t r e s f o r c e s s e r a n u l à l ' e x c e p t i o n d e c e l u i des
p r e s s i o n s P et P ' , l e q u e l s e r a r e s p e c t i v e m e n t Pvdt et — P'vdt. Et
c o m m e l a f o r c e v i v e est r e s t é e l a m ê m e e n t o u s l e s p o i n t s , p u i s q u e
le m o u v e m e n t est p e r m a n e n t , nous aurons, pour l'équation des
forces vives :

Pvdt — P'vdt — Tfdt = o,

o u b i e n , e n d i v i s a n t p a r dt :

(P-P')v = T,
r

ce q u i , c o m b i n é a v e c l ' é q u a t i o n p r é c é d e n t e , d o n n e :

(2) R _ _ .

O n v o i t d o n c b i e n q u e l ' i m p u l s i o n R s e r a i t n u l l e s i le t r a v a i l d e s
frottements Ty était l u i - m ê m e é g a l à zéro.
Il s'agit d ' a p p l i q u e r ces p r i n c i p e s g é n é r a u x à des exemples par-
ticuliers, autant que peut le p e r m e t t r e l ' i m p e r f e c t i o n d e n o s c o n -
n a i s s a n c e s s u r le frottement dont nous a v o n s appelé T é l é t r a v a i l
pendant l'unité de t e m p s .
N o u s p o u v o n s d é j à en a v o i r u n e e x p r e s s i o n a p p r o c h é e en a p p l i -
o s a u
q u a n t ce q u e n o u s a v o n s d i t a u x n 43 et 44 sujet de l'écoule-
ment permanent d e s f l u i d e s . D ' a p r è s ce q u i y est e x p o s é , l o r s q u e
l e s v i t e s s e s d u fluide v o n t e n c r o i s s a n t g r a d u e l l e m e n t , ce q u i a r r i v e
l o r s q u e la section t r a n s v e r s a l e à travers l a q u e l l e il s'écoule d i m i -
nue m ê m e b r u s q u e m e n t , il n e se p r o d u i t a u c u n e perte de c h a r g e
sensible, c'est-à-dire que le frottement intérieur est n é g l i g e a b l e .
Si, au contraire, la section transversale subit un accroissement
b r u s q u e o u r a p i d e , l a v i t e s s e d é c r o i s s a n t r a p i d e m e n t , il en r é s u l t e
une perte de c h a r g e ou de force vive é g a l e a u produit de la masse
écoulée dans l'unité de t e m p s p a r l a m o i t i é d u c a r r é de l a vitesse
perdue.
M a i s ces v a r i a t i o n s de la v i t e s s e , c o r r é l a t i v e s à celles de l'étendue
de la section d ' é c o u l e m e n t , n e p e u v e n t se c a l c u l e r q u ' a u t a n t que
l'on connaît ces v a r i a t i o n s d e grandeur de l a section q u i , dans
notre hypothèse, serait indéfinie.
Les observations s'accordent à montrer que la déviation des
filets fluides, produite dans une m a s s e indéfinie, par un solide qui
s ' y t r o u v e p l o n g é , n e s e fait p a s s e n t i r a u d e l à d ' u n e s e c t i o n t r a n s -
v e r s a l e d ' u n e étendue q u i ne d é p a s s e p a s 4 à 8 fois celle du corps
s o l i d e ; e n d ' a u t r e s t e r m e s l ' a i r e w d u c y l i n d r e tel q u e C D E F , q u ' i l
faut considérer autour d'un solide A pour c o m p r e n d r e t o u s les

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filets liquides q u i sont d é v i é s p a r l a p r é s e n c e d e ce s o l i d e , e s t
c o m p r i s e e n t r e 4 et 8 f o i s l ' a i r e d e l a s e c t i o n l a p l u s l a r g e de ce
corps, a i r e q u e n o u s d é s i g n e r o n s p a r A . Go r a p p o r t est le plus
o r d i n a i r e m e n t c o m p r i s e n t r e 5 et 6 , 5 .

2 7 5 . T h é o r i e d eP o n c e l e t . — Poncelet, en partant de ce
fait, est p a r v e n u à é t a b l i r u n e t h é o r i e d o n t l e s r é s u l t a t s s'accordent
assez b i e n a v e c c e u x d e l ' e x p é r i e n c e .
S o i t m l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e C D ( f i g . n 4 ) d u c y l i n d r e fictif d o n t
n o u s v e n o n s d e p a r l e r , et "i celle, telle q u e IIH'KK', où les vitesses
sont l e s p l u s g r a n d e s ; si l e s v i t e s s e s m o y e n n e s , d a n s ces d e u x sec-
tions, s o n t v et Dj, o n a u r a l a r e l a t i o n :

VAL = ^1«!

exprimant la conservation d u volume du liquide. D'après ce que


nous v e n o n s d e d i r e , le t r a v a i l d e s f r o t t e m e n t s T/- est e x p r i m é p a r
la perte d e c h a r g e d u e à l'élargissement brusque ou rapide q u e
s u b i t l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e e n t r e H H K K ' e t E F , o u en p a s s a n t d e
la v a l e u r « , à l a v a l e u r w, e t cette p e r t e d e c h a r g e c o r r e s p o n d à l a
vitesse p e r d u e (l>< — v) ; l e t r a v a i l T y a d o n c pour valeur, pour

l'unité de t e m p s , — v<-> — — et ce t r a v a i l , d i v i s é p a r v, est é g a l à

l'impulsion R , qui a ainsi pour e x p r e s s i o n , d'après l'équation (7)


du n° 4 3 , p a g e 7 5 :

n ( P l -v y
ri u 2

9
On p e u t d é d u i r e d i r e c t e m e n t cette é q u a t i o n d u t h é o r è m e d e D e r -
noulli appliqué successivement aux deux portions du fluide com-
prises : l a p r e m i è r e entre l a section initiale C D — w d u c y l i n -
dre fictif e t l a s e c t i o n l a p l u s é t r o i t e H H ' K K — ··•>,, et l a s e c o n d e ,
entre cette s e c t i o n et l ' e x t r é m i t é E F d u c y l i n d r e o ù l a s e c t i o n r e d e -
vient O n a, en d é s i g n a n t p a r p, p et p l e s p r e s s i o n s p a r u n i t é
t

de s u r f a c e d a n s c e s t r o i s s e c t i o n s o ù l e s v i t e s s e s s o n t v, n et v, l e s 1

deux équations :

v 1 2 < V V
(3) P | * =Pi i-" '— L + — J R > < ~ ' ) \
n 2g n 217 11 217 2g

ce q u i d o n n e b i e n :

p — j j ' _ ("1 — v)*.

a »9

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et p u i s q u e P — e t P' = pu :
e
IIu (ïj, — v)
K.

L a p e r t e do c h a r g e e x p r i m é e p a r — — devrait être augmen-

tée d u t e r m e c o r r e c t i f - —• d e s t i n é à t e n i r c o m p t e d e l ' i n é g a l i t é de
z
9 ff
vitesse des filets fluides et d o n t l a s i g n i f i c a t i o n a été d o n n é e a u
n° 43, p a g e 7 6 ; n o u s l e n é g l i g e o n s p r o v i s o i r e m e n t .
L ' e x p r e s s i o n de l ' i m p u l s i o n R peut se mettre s o u s l a f o r m e :

g 2 a \ /

ce q u i r e v i e n t à :

(4) R - KHA - ;
2
9

en d é s i g n a n t p a r K l e r a p p o r t :

M
K — - / —"A'
A \ w, / "

L e coefficient n u m é r i q u e K m e s u r e a i n s i l ' i m p u l s i o n , q u i se trouve


e x p r i m é e p a r le p o i d s d'une colonne l i q u i d e a y a n t p o u r b a s e l a s e c -
t i o n t r a n s v e r s a l e m a x i m u m A d u c o r p s h e u r t é et p o u r hauteur le
v*
p r o d u i t p a r K d e la h a u t e u r — d u e à l a v i t e s s e d e s f i l e t s l i q u i d e s en

ig
mouvement.
2TIG. Résultats de cette théorie. — L o r s q u e le corps
s o l i d e est t e r m i n é , v e r s l ' a v a n t , p a r u n e p r o u e d e f o r m e h é m i s p h é -
rique ou ellipsoïdale, de m a n i è r e que les filets fluides se divisent

p r o g r e s s i v e m e n t en r e s t a n t t o u j o u r s en contact a v e c s a s u r f a c e , la

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section l a p l u s r é t r é c i o w, est é g a l e à l a d i f f é r e n c e w — A. Si, au
c o n t r a i r e , le s o l i d e est t e r m i n é , à l'avant, par une surface plane,
n o r m a l e a u c o u r a n t , il s e p r o d u i t , a u delà, d e ce p l a n , u n e c o n t r a c -

9 E

b i
Fig. n 3 .
F

tion d u c o u r a n t f l u i d e et l a s e c t i o n l a p l u s r é t r é c i o n ' e s t p l u s q u ' u n e


fraction — A) de cette différence, le coefficient de contrac-
tion m a y a n t d e s v a l e u r s v a r i a b l e s .
L e coefficient d ' i m p u l s i o n K p r e n d a l o r s l a f o r m e s u i v a n t e , obte-
nue en m e t t a n t d a n s s o n e x p r e s s i o n c i - d e s s u s l a v a l e u r m(^> — À )
au l i e u d e a i :

E t l'on v o i t q u ' i l n e d é p e n d q u e d e s d e u x q u a n t i t é s m et — , t o u t e s
A
deux i n c o n n u e s . Cette d e r n i è r e f o r m u l e s ' a p p l i q u e d ' a i l l e u r s é g a l e -
ment a u p r e m i e r c a s o ù il n ' y a p a s de contraction : il suffit d ' y
faire m—\.
Il f a u t a l o r s s e s e r v i r d e s v a l e u r s d e K d o n n é e s p a r l ' o b s e r v a t i o n
et c h e r c h e r les g r a n d e u r s qu'il convient d'attribuer à ces d e u x
q u a n t i t é s p o u r f a i r e c o n c o r d e r cette f o r m u l e a v e c l e s f a i t s , et l'on
p o u r r a en é t e n d r e l ' e m p l o i à d ' a u t r e s f a i t s à p e u p r è s a n a l o g u e s . I l

fjù
est b i e n e n t e n d u n u e les v a l e u r s de —et de m d o i v e n t être c o m -
1
A
p r i s e s d a n s l e u r s l i m i t e s p r o b a b l e s , c ' e s t - à - d i r e e n t r e 4 et 8 e n v i r o n
p o u r l a p r e m i è r e et e n t r e 07
,0 et l ' u n i t é p o u r l a s e c o n d e .
L o r s q u e le c o r p s p l o n g é a l a f o r m e d ' u n e d e m i - s p h è r e ou d'un
demi-sphéroïde ( f i g . 121) tournant sa convexité vers l'amont, ou
bien la f o r m e d'une sphère e n t i è r e ( f i g . 122) ou d'un sphéroïde
entier, l a v a l e u r d u c o e f f i c i e n t K a été t r o u v é e , expérimentalement,

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c o m p r i s e e n t r e o , 5 o et 0,60, p l u s v o i s i n e d e ce d e r n i e r c h i f f r e . L a

f o r m u l e (5) donne K = o,56 p o u r m = 1 et-^ — 3 , 5 o . L a v a l e u r

m = 1 s u p p o s e qu'il n'y a a u c u n e contraction, ou q u e les directions


d e s f i l e t s é p o u s e n t e x a c t e m e n t l e c o n t o u r d u s p h é r o ï d e , ce q u i s e m -
b l e a s s e z p r o b a b l e . P o u r ni = 0,96, q u i c o r r e s p o n d à u n e t r è s f a i b l e
w
contraction, o n a K = o,6o a v e c — = 4 ; t o u t e s v a l e u r s q u i s e t r o u -
A
vent à p e u près d a n s les limites i n d i q u é e s .
Lorsque le corps plongé a la forme d'une plaque m i n c e placée
d a n s u n e d i r e c t i o n p e r p e n d i c u l a i r e a u c o u r a n t ( f i g . 123), l e coeffi-
cient m devient nécessairement p l u s petit et s e t r o u v e probable-
m e n t v o i s i n d e 0,80. L a v a l e u r d e K , p o u r u n e p a r e i l l e p l a q u e , a
été t r o u v é e d e 1,80 à 1,90, e t c'est c e q u e d o n n e l a f o r m u l e ( 5 )
w

l o r s q u e l ' o n y m e t p o u r m l a v a l e u r 0,80 et p o u r —, 3,80 e n v i r o n .


Cette f o r m u l e peut d o n c s ' a c c o r d e r a s s e z b i e n a v e c l e s observations,
m a i s il s e m b l e difficile d ' e n étendre l'emploi à des exemples qui
différeraient u n p e u de ceux q u i ont servi à déterminer l e s coeffi-
c i e n t s , c a r o n est f o r c é d e f a i r e a l o r s d e s h y p o t h è s e s s u r l e s v a l e u r s
61
d e m et d e — ; e t u n t r è s p e t i t c h a n g e m e n t d a n s c e l l e d e m e n p r o -
A
duit u n g r a n d d a n s celle d u coefficient cherché K : p a r exemple,
w
p o u r — = 6, l a f o r m u l e donne K = 1,10 l o r s q u e m — o,84, et
A

K _ 0,67 a v e c m ~- - o , g o .

2"3"7. U t i l i t é d ' u n i ; s e c o n d e a p p r o x i m a t i o n . — I l s e r a i t
donc utile d'avoir une f o r m u l e qui, dans u n e certaine mesure, pût
tenir compte de l a forme d u s o l i d e , c a r c'est cette f o r m e s e u l e q u i
f o u r n i t d e s i n d i c a t i o n s s u r l a v a l e u r à a t t r i b u e r à c e c o e f f i c i e n t m.
D'après s a définition, il ne dépend q u e d e l a f o r m e d u s o l i d e en
a v a n t d e l a s e c t i o n l a p l u s l a r g e A , o u d e l a proue; si l a f o r m e de
cette p r o u e p r é s e n t e d e s c o u r b u r e s t e l l e s q u e l e s filets f l u i d e s n e
s ' é c a r t e n t p a s d e s a s u r f a c e , m a d e s v a l e u r s v o i s i n e s d e l ' u n i t é ; il
décroît a u contraire e n s e r a p p r o c h a n t d e 0,80, q u i p a r a î t être s a
l i m i t e i n f é r i e u r e , à m e s u r e q u e l a p r o u e s e r a c c o u r c i t et d i s p a r a î t ,
ce q u i a r r i v e q u a n d le solide se termine, à s a face antérieure, p a r
un plan perpendiculaire au courant. M a i s ce n ' e s t p a s l a p r o u e
seule q u i influe s u r la g r a n d e u r de l'impulsion d u fluide, l a confi-
g u r a t i o n d u solide, en arrière de s a section l a plus large, l a forme
et l e s d i m e n s i o n s d e l a poupe p e u v e n t m o d i f i e r , d a n s d e s p r o p o r -

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lions très n o t a b l e s , l'effort e x e r c é p u r le l i q u i d e et l a f o r m u l e 5) est
absolument i m p u i s s a n t e à r e n d r e c o m p t e d e c e s e l f e t s . L a n é c e s s i t é
d'une formule p l u s c o m p l è t e n ' e s t d o n c pas contestable. L a seule
tentative, à m a c o n n a i s s a n c e , q u i ait été faite A ce s u j e t , est celle d e
Saint-Venant, d o n t j e v a i s d o n n e r i c i un a p e r ç u sommaire

278. Théorie de Salut-Venant. — D e S a i n t - V e n a n t a eu


surtout en v u e d ' e x p r i m e r l ' i n f l u e n c e d e l a l o n g u e u r d u s o l i d e et d e
la poupe, q u i est c o m p l è t e m e n t l a i s s é e d e c o t é p a r l a f o r m u l e pré-
cédente. Il e x a m i n e , p o u r c e l a , d e u x c a s e x t r ê m e s :

Fig.

i° L e c o r p s s o l i d e , d o n t l a f o r m e , v e r s l ' a m o n t , p e u t être quel-


conque, se t e r m i n e , à l ' a r r i è r e , p a r u n plan qui coïncide avec sa
section la p l u s l a r g e ; il e s t d o n c a b s o l u m e n t d é p o u r v u de p o u p e et
sa l o n g u e u r , a b s t r a c t i o n f a i t e d e l a p r o u e , e s t a u s s i r é d u i t e q u e p o s -
sible (fig. 124) ;

Fig. 125. Fig. 126.

0
2 L e corps solide, avec ou sans proue, présente, au delà de sa
section l a p l u s l a r g e , o u b i e n une forme prismatique à section
constante s u r u n e l o n g u e u r s u p é r i e u r e à d e u x o u t r o i s f o i s s a l a r -
geur (fig. ou bien des d i m e n s i o n s décroissantes suivant une
loi q u e l c o n q u e ( f i g . 1 2 6 ) .

279. Cas d'un solide sans poupe. — Le raisonnement


qui a été fait p l u s h a u t (no 2 ^ 5 ) p o u r é t a b l i r l a f o r m u l e (4) s ' a p -
plique alors sans modification. Pour rendre cette formule plus
r i g o u r e u s e , il s u f f i t d ' y a j o u t e r ce q u i a été n é g l i g é a l o r s , s a v o i r :

J. Résistance des fluides. Mémoires de l'Académie des sciences, tome XLJV


1887.

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I YS
i° l e t e r m e c o r r e c t i f , é g a l à p e u p r é s à , destiné à tenir compte
2
9 9
d e l ' i n é g a l i t é d e v i t e s s e d e s filets fluides ; 2° u n t e r m e d e s t i n é à é v a -
l u e r l e s f r o t t e m e n t s s u r l a s u r f a c e d e l a p r o u e et q u i s ' a j o u t e n t à
l'impulsion dite. 2

P o u r le p r e m i e r terme correctif,
IL) , qui doit être ajouté à

9 2»
— — , i l p o u r r a ê t r e f o n d u a v e c c e l u i - c i en f a i s a n t , s u r l e r a p p o r t
des v i t e s s e s v et OI, une hypothèse probable, au moins comme
m o y e n n e o u a p p r o x i m a t i o n . L e r a p p o r t d e c e s d e u x v i t e s s e s est l ' i n -
v e r s e d e c e l u i d e s s e c t i o n s W et W — A o u m[y> — A). O n p e u t a d m e t -
t r e , d ' a p r è s ce q u i a été d i t , q u e l o r s q u e m = 1, o u q u ' i l n ' y a p a s
de contraction, ^ e s t à p e u près é g a l à 3 , 5 o ; il en résulte a l o r s

—-—=1. L a m ê m e v a l e u r - se t r o u v e , p o u r le r a p p o r t - ,
w — A 5
a v e c m = o , u o et - =
5 ™ m( — A ) '
r

5. S i on la considère c o m m e une moyenne M

a p p l i c a b l e à tous les cas, on a u r a — — - , ce q u i d o n n e v = - (y,—v).

2
v 5 2
9 9
1 25 —
v (v a

t v) (r, - » « )
L e t e r m e c o r r e c t i f - •— v a u d r a i t a i n s i :
36
0,70- 5.9e n
L a formule ainsi corrigée deviendrait, désignant par R j la
p r e m i è r e partie de l ' i m p u l s i o n d u l i q u i d e , d u e à la pression pro-
prement d i t e , a b s t r a c t i o n farte d u frottement du liquide sur la
proue :

n („_«,)·
= NA - . i, - 7 — -. - 1) ;
Ri — 1,70 — u, c i e n t KI, q u i 9.g
c ' e s t - à - d i r e q u e gl e c o e f f i*9 m e s u r eAcette
\m i m p u lA (M—
s i)o n p a r/ t i e l l e
R j , a pour expression :

P a r u n e d i s c u s s i o n t r è s d é t a i l l é e et d é l i c a t e d ' u n c e r t a i n n o m b r e

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de faits d ' e x p é r i e n c e , d e S t - V e n a n t a t r o u v é q u e l e c o e f f i c i e n t n u m é -
rique q u i affecte cette f o r m u l e est l e q u o t i e n t de d e u x nombres
qu'il a p p e l l e N et q' ; l e p r e m i e r , N , c e l u i p a r l e q u e l il f a u t multi-
plier l e s f o r c e s v i v e s d u e s a u x d i f f é r e n c e s d e s v i t e s s e s m o y e n n e s d u
fluide d a n s d e u x s e c t i o n s p o u r a v o i r l e s s o m m e s d e s f o r c e s vives
dues a u x d i f f é r e n c e s des vitesses réelles, a des valeurs comprises
entre 1 , 8 0 et 2 , 1 0 et v a u t , en m o y e n n e , à p e u p r è s i,g ; l e s e c o n d ,
q\ c e l u i p a r l e q u e l i l f a u t d i v i s e r c e s s o m m e s d e f o r c e s v i v e s pour
tenir c o m p t e d e s v a r i a t i o n s d e s p r e s s i o n s s u r l e s p o u p e s fluides
N
v a u t iï p e u p r è s 1 , 1 1 , ce q u i d o n n e , p u u r l e q u o t i e n t , - , 1 , 7 1 e n v i -
9

ron, a u l i e u d u c h i f f r e 1 , 7 0 q u i v i e n t d ' ê t r e t r o u v é a u t r e m e n t , d'une


façon b i e n m o i n s r i g o u r e u s e .
C o m m e d ' a i l l e u r s cette v a l e u r p e u t ê t r e v a r i a b l e , n o u s l a r e p r é -
s e n t e r o n s p a r l a l e t t r e n et n o u s é c r i r o n s l a p r e m i è r e p a r t i e R 4 de
l ' i m p u l s i o n et l e c o e f f i c i e n t Ki c o r r e s p o n d a n t s o u s l a f o r m e :
n (!>,-»)•
1 1 , — n g—m • 2
g

(6)

L-e-oj
étant e n t e n d u q u e l e c o e f f i c i e n t n v a u t e n v i r o n 1,70.-

2 8 0 . I n f l u e n c e d u f r o t t e m e n t . — I l f a u t , à cette p r e m i è r e
partie, ajouter l ' i m p u l s i o n due a u frottement, q u e n o u s d é s i g n e r o n s
p a r R 2 . E l l e est é g a l e m e n t f a i b l e et p e u t , e n t o u t c a s , ê t r e r e g a r d é e
comme proportionnelle à la surface, S, sur laquelle s ' e x e r c e ce
frottement et q u i , d a n s l e c a s d ' u n c o r p s f o r m é d ' u n e s i m p l e p r o u e ,
sera é g a l e à t o u t e l a s u r f a c e d e cette p r o u e o u à l a s u r f a c e e n t i è r e d u
solide, à l'exception d u plan p a r lequel nous le s u p p o s o n s terminé
à sa p a r t i e p o s t é r i e u r e . C e t t e i m p u l s i o n R j , p r o d u i t e p a r l e frotte-
ment du fluide, s e r a a i n s i le p r o d u i t p a r S d'un certain nombre,
q u i v a r i e r a a v e c l a v i t e s s e et s e r a p r o b a b l e m e n t p r o p o r t i o n n e l au

carré de l a v i t e s s e o u à — • On p e u t a l o r s r e p r é s e n t e r ce c o e f f i c i e n t

de f r o t t e m e n t p a r n K / et é c r i r e :

«»
R , = uKf—. S S= Kfv7 · n A — .
AJ
za
2(7

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J e r e n v e r r a i l e l e c t e u r a u m é m o i r e cité d e S t - V e n a n t , pagres i r g à
i 3 o , p o u r la discussion des faits d'expérience d e s q u e l s il a d é d u i t
v*
la valeur du coefficient numérique K/- dont le produit par —
e x p r i m e l a h a u t e u r d ' u n e c o l o n n e f l u i d e d o n t le p o i d s est é g a l à l a
force de frottement s u r l ' u n i t é d e s u r f a c e . P o u r l ' e a u , cette v a l e u r
1
a été t r o u v é e , en m o y e n n e , é g a l e à o,oo3i.
A l o r s , en adoptant ce c h i f f r e , l ' i m p u l s i o n t o t a l e R = R , -(- R 8 a
pour expression :

S
( )
7 R = nA-
2
<7 1,7 1 ~ ; 1 ) -f-o,oo3i -

L e dernier terme, dû a u frottement s u r l a p r o u e , est souvent


négligeable par rapport a u p r e m i e r , à m o i n s q u e l a p r o u e ne s o i t
S
très effilée e t a l l o n g ê e , d e façon q u e l e r a p p o r t s o i t g r a n d . P o u r une
S
demi-sphère, par exemple, — = a , et ce t e r m e n e v a u t q u e o,oofi,
ta
t a n d i s q u e le p r e m i e r , e n y m e t t a n t p o u r - l e s v a l e u r s 4 , 5 et 5 et

p o u r m l ' u n i t é , v a u t r e s p e c t i v e m e n t 0 , 6 2 8 et o , 5 3 4 . D ' a p r è s l e s e x p é -
r i e n c e s l e s p l u s p r é c i s e s f a i t e s p a r M . le c o l o n e l D u c h e m i n , le
w
r a p p o r t — s e r a i t s u p é r i e u r à 4 , p a r c o n s é q u e n t cette f o r m u l e d o n n e

des résultats qui concordent avec les observations, puisque l'impul-


s i o n s u r u n e d e m i - s p h è r e a été t r o u v é e en m o y e n n e d e o , 5 8 e n v i r o n .

281. Formule applicable à une plaque mince. —
L a m ô m e f o r m u l e , d a n s l a q u e l l e o n s u p p r i m e r a le t e r m e r e l a t i f a u
frottement, et o ù l ' o n donnera à m la v a l e u r convenable, s'appli-
quera au cas d'une plaque mince placée normalement au courant.
L'impulsion sera exprimée par : •·

n ». - o)'
R r ^ 1,7 -u
' g *g

1. L a v a l e u r n u m é r i q u e o , o o 3 i . d o n n é e p a r S t - V e n a n t p o u r le c o e f f i c i e n t de
i V o t t e m e n t K/", a été d é d u i t e p a r l u i d ' o b s e r v a t i o n s f a i t e s d a n s u n t o u t a u t r e
b u t . I l est p r o b a b l e q u e c e t t e v a l e u r a u r a i t b e s o i n d ' ê t r e c o n f i r m é e o u r e c t i -
fiée p a r de n o u v e l l e s e x p é r i e n c e s i n s t i t u é e s s p é c i a l e m e n t e n v u e de l a d é t e r -
miner.

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R = n A - .
2g i , A- 7

En mettant l a v a l e u r o , 8 3 p o u r m et 8 , 5 o p o u r - on t r o u v e p o u r l e

coefficient C , d o n t l e p r o d u i t p a r n A — d o n n e l a v a l e u r d e l ' i m p u l -

sion, K = 1,90. L e s e x p é r i e n c e s ont d o n n é des résultats qui s'appro-

che b e a u c o u p d e ce c h i f f r e . L e r a p p o r t ^ e s t i c i b i e n s u p é r i e u r à

celui q u i c o r r e s p o n d au cas de l a demi-sphère ou du corps avec


proue ; c e l a t i e n t à ce q u e l a s e c t i o n M d e v r a i t ê t r e c o m p a r é e , non
p a s à l a s u r f a c e A q u i est c e l l e d e
la plaque, mais à celle, plus
grande, qui c o m p r e n d toute la
p a r t i e d u l i q u i d e en état d e tour-
billonnement, dans la section la
p l u s contractée. L e r a p p o r t de l a
s e c t i o n w o u C D ( f i g . 127) à la
portion H ' K ' d e cette s e c t i o n o ù
l'eau n'a pas d'écoulement estalors
Fig. 127.
et, avec les va-
w —m (OJ — A)
e t
leurs m = 0,80, ^ — 8 , 5 , ce r a p p o r t n ' e s t q u e de 3,70 e n v i r o n , ce

qui p a r a î t à p e u p r è s d ' a c c o r d a v e c l ' o b s e r v a t i o n .


L'accord serait peut-être encore p l u s p a r f a i t si l ' o n diminuait
l é g è r e m e n t l e c o e f f i c i e n t 1,7 q u i affecte l a f o r m u l e p r é c é d e n t e . D e
nouvelles expériences seraient nécessaires p o u r déterminer la v é r i -
t a b l e v a l e u r d e ce c o e f f i c i e n t , o u l a m a n i è r e dont il v a r i e avec les
diverses circonstances.
L a m ô m e formule s'appliquera encore au cas où l a plaque mince,
au l i e u d ' ê t r e p l a c é e n o r m a l e m e n t a u c o u r a n t , f e r a u n a n g l e f a v e c
sa d i r e c t i o n ( f i g . 128). On d e v r a s i m p l e m e n t y r e m p l a c e r A par
A s i n f. O n a u r a a i n s i , p o u r l ' i m p u l s i o n s u r u n e p l a q u e o b l i q u e f a i -
sant u n a n g l e <p a v e c l a d i r e c t i o n d u c o u r a n t , cette i m p u l s i o n é t a n t
e s t i m é e e l l e - m ê m e d a n s le s e n s d u c o u r a n t :

v*
K t l A sin f 2—
R =
?

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K =

Cette e x p r e s s i o n f o u r n i t , p o u r d e s v a l e u r s de l ' a n g l e y c o m p r i s e s
e n t r e g o et 4 5 d e g r é s , d e s r é s u l t a t s à p e u p r è s c o n f o r m e s à c e u x d e s
w
expériences, l o r s q u e l ' o n y m e t p o u r n i et p o u r 7 ^ 7 7 ^ l e s m ô m e s

ai
v a l e u r s q u e p l u s h a u t p o u r m et p o u r ^ . L o r s q u e l ' a n g - l e f est plus

petit q u e 4 5 d e g r é s , il f a u t augmen-
ter l a v a l e u r d u c o e f f i c i e n t m. Alors,
en effet, l a c o n t r a c t i o n e s t m o i n d r e et
elle s'annule m ô m e tout à fait pour
l e s p e t i t e s v a l e u r s d e l ' a n g l e y, l a p e r -
F l g 1 2
" ' turbation apportée à l'écoulement du
liquide n'ayant lieu que d'un s e u l côté de l a p l a q u e . Il faudrait
a l o r s f a i r e rn — T .

2 8 3 . C a s d'un c o r p s prismatique c o u r t . — L o r s q u e le
corps, terminé à son avant p a r u n plan perpendiculaire au courant,
a une forme prismatique dont la l a r g e u r ne d é p a s s e p a s d e u x fois
e n v i r o n s a p l u s g r a n d e d i m e n s i o n t r a n s v e r s a l e (fig. 1 2 g ) , il se c o m -
porte à p e u p r è s c o m m e u n e p l a q u e s a n s é p a i s s e u r : les filets l i q u i -
des déviés se rejoignent seulement au delà de ce c o r p s qui se
t r o u v e tout entier d a n s la portion morte
. - - — — du courant, où l'eau ne coule pas. T o u -
-~^^'-w'in»»', ç^Z~— tefois, l'expérience montre que l'impu
^^X^gM^Jj^T—• sion sur u n p r i s m e est u n p e u moindre
~ que sur une p l a q u e , ce q u i t i e n t s a n s
d o u t e à ce q u e l a p r e s s i o n , en a r r i è r e d u
F1 ET 12 G >
c o r p s , est a l o r s u n p e u p l u s g r a n d e q u e
derrière la p l a q u e . L e coefficient mesurant, l ' i m p u l s i o n devrait alors
être d i m i n u é d a n s u n e p r o p o r t i o n q u i n ' e s t p a s d é t e r m i n é e et q u i
doit d é p e n d r e de la l o n g u e u r d u corps dont il s'agit.
P o u r un c u b e , p a r e x e m p l e , le coefficient K aurait pour valeur
1 , 4 5 , tandis q u e p o u r u n e p l a q u e m i n c e , n o u s a v o n s dit q u ' i l était
c o m p r i s e n t r e 1,80 et 1,90.
L a théorie de S a i n t - V e n a n t , q u i est e x p o s é e , est i m p u i s s a n t e à
r e n d r e c o m p t e de celte différence. On v e r r a p l u s l o i n c o m m e n t D u
B u a t en a d o n n é u n e e x p l i c a t i o n p l a u s i b l e .

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2 8 3 . C a s d'un p r i s m e a l l o n g é . — L e s choses se passent
différemment si l a l o n g u e u r d u c o r p s est a s s e z g r a n d e p o u r q u o l e s
filets l i q u i d e s , a p r è s e n a v o i r q u i t t é l a s u r f a c e , la r e j o i g n e n t a v a n t
son e x t r é m i t é d ' a v a l ( f i g . i 3 o ) .

M M, M, . Ht M'

rv k ^ ir, •—x
Fig. i3o.

Considérons un pareil corps que nous supposerons d'abord avoir


la f o r m e p r i s m a t i q u e ; l e s filets l i q u i d e s é c a r t é s p a r l a s e c t i o n A A ' ,
ayant quitté la surface latérale en B B ' et l'ayant rejointe un
peu p l u s l o i n en C C , ne la quitteront plus ensuite j u s q u ' à son
extrémité D D ' . A p p e l o n s , c o m m e tout à l'heure w la section totale
MN d u c y l i n d r e c o m p r e n a n t t o u t l e l i q u i d e d o n t l e m o u v e m e n t e s t
troublé p a r l a p r é s e n c e d u c o r p s , w, l a s e c t i o n l a p l u s c o n t r a c t é e e n
M j B B ' N , et u a la section d ' é c o u l e m e n t M , C C ' N | autour du p r i s m e ,
m le c o e f f i c i e n t d e c o n t r a c t i o n , c ' e s t - à d i r e p o s o n s , en a p p e l a n t A
l'aire do l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e d u p r i s m e :

u, — m (w — A ) , wj = (u — A ) .

A p p e l o n s v, n, y , l e s v i t e s s e s m o y e n n e s d a n s c e s t r o i s s e c t i o n s .
D ' a p r è s ce q u i a été d i t p l u s h a u t , l ' i m p u l s i o n t o t a l e R est é g a l e a u
quotient, par v, du travail des frottements du liquide sur lui-
m ê m e et s u r l e c o r p s :

L e t r a v a i l d e s f r o t t e m e n t s d u l i q u i d e s u r l u i - m ê m e est l e p r o d u i t
de la p e r t e d e c h a r g e p a r le p o i d s du liquide qui s'écoule, soit,
p o u r l ' u n i t é d e t e m p s , p a r Uw. L a p e r t e d e c h a r g e t o t a l e se c o m -
pose de d e u x parties : celle qui correspond à l ' é l a r g i s s e m e n t de
B B ' en C C , et celle qui correspond à l ' é l a r g i s s e m e n t de D D ' en
JU'N' de l a s e c t i o n d'écoulement. L a première a pour expression

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— — et l a s e c o n d e —- —, a u x q u e l l e s i l f a u t ajouter les deux

termes correctifs que nous avons représentés en g é n é r a l p a r - —

i v' . . .
z
9 g

et et d e s t i n é s à t e n i r c o m p t e d e l ' i n é g a l i t é d e s v i t e s s e s d a n s les

s e c t i o n s . L a r é p a r t i t i o n d e s v i t e s s e s d a n s l e s s e c t i o n s B B ' et C C est
t r è s s e n s i b l e m e n t l a m ê m e et l ' o n p e u t , sans grande erreur, négli-
g e r l a correction qui, a l o r s , serait c e r t a i n e m e n t fort inférieure à la

v a l e u r m o y e n n e - — q u e n o u s a v o n s i n d i q u é e . E n t r e les sections

D D ' et M ' N ' , l a r é p a r t i t i o n d e s v i t e s s e s c h a n g e a u c o n t r a i r e d'une


manière beaucoup plus appréciable et cette v a r i a t i o n est sensi-
blement la même que celle qui se p r o d u i s a i t , d a n s les mêmes
circonstances, à l'arrière d'une plaque mince ou du corps sans
poupe que nous avons considéré d'abord. Nous devrons donc
m u l t i p l i e r la p r e m i è r e de ces d e u x pertes de c h a r g e p a r u n nombre
ri é g a l o u p e u s u p é r i e u r à l ' u n i t é , et l a s e c o n d e p a r u n n o m b r e n
v o i s i n de celui, 1 , 7 0 , q u e n o u s a v o n s trouvé d a n s le p r e m i e r cas,
et p l u t ô t u n p e u i n f é r i e u r . N o u s p r e n d r o n s a p p r o x i m a t i v e m e n t 1,6
et n o u s r e n v e r r o n s a u m é m o i r e c i t é d e S t - V e n a n t p o u r l a j u s t i f i c a -
t i o n d é t a i l l é e et c o m p l è t e d e l a v a l e u r d e c e s d e u x c o e f f i c i e n t s c o r -
rectifs ; n o u s les adoptons ici c o m m e résultats d'expérience sans
attacher a u c u n e importance au raisonnement s o m m a i r e qui nous a
renseignés sur leur grandeur.
E n f i n l ' i m p u l s i o n doit être c o m p l é t é e p a r l'addition d e l'effet d u
frottement s u r les p a r o i s d u corps q u i c o m p r e n d r a d'abord le frot-
tement sur la face d ' a m o n t , n é g l i g e a b l e , et ensuite le frottement
s u r les p a r o i s latérales du p r i s m e , de C C en D D ' , c'est-à-dife sur
t o u t e l a s u r f a c e l a t é r a l e d e ce p r i s m e , c o m p r i s e e n t r e s o n e x t r é m i t é
d'aval et u n e s e c t i o n C C m e n é e à u n e d i s t a n c e de son extrémité
a m o n t é g a l e à d e u x fois environ sa dimension transversale. Cette
surface étant d é s i g n é e p a r S , l ' i m p u l s i o n totale s u r le p r i s m e sera :

(9) R = n'n — M -f n n M - --f-nA — Kf- .

zg zg zg . A

E n tenant compte des relations nécessaires :

M
yw ' D w 1 l - v i m (« — A ) = IVs = Os ( — A),
on obtient :

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Cette e x p r e s s i o n p e u t s e m e t t r e s o u s l a f o r m e :

R = K.nA - ,
2
ff
en a p p e l a n t K l e c o e f f i c i e n t :

K + K
<»> = -^[(I--)'G)'"'H
( '
ou b i e n , e n m e t t a n t p o u r n, ri et K / l e s v a l e u r s n u m é r i q u e s que
nous a v o n s d o n n é e s : n = i,6, ri — i, Kf — o,oo3i :

K = 1 > 6 +0 , 0 0 3 1
^ ( ^ Y K«" ] !•
L e s d e u x n o m b r e s m e t ^ s o n t t o u j o u r s i n c o n n u s et c ' e s t d e l e u r

grandeur que dépend celle du c o e f f i c i e n t K . L e s q u e l q u e s faits


d'expérience q u e l'on p o s s è d e s o n t a s s e z b i e n r e p r é s e n t é s p a r cette
formule dans l a q u e l l e on d o n n e à m u n e v a l e u r c o m p r i s e entre

0,75 et 0 , 8 0 , et à - u n e v a l e u r c o m p r i s e e n t r e L et 6. A i n s i , d u
A
Buat a trouvé p o u r l ' i m p u l s i o n s u r un prisme carré dont la lon-
g u e u r était t r i p l e d u côté de l a b a s e , le n o m b r e K — i,323. L a for-
m u l e , a v e c m — 0 , 7 0 , — — 6, et - — 4 d o n n e r a i t K = 1,356. L'ac-
A A
Cord est donc à peu p r è s s a t i s f a i s a n t et i l p o u r r a i t l ' ô t r e a b s o l u -
1
ment si l'on m o d i f i a i t l é g è r e m e n t l a v a l e u r de m.
Si nous admettons le chiffre trouvé p a r du B u a t c o m m e repré.
sentant l ' i m p u l s i o n s u r u n p r i s m e à base carrée d'une longueur

égale a u t r i p l e d u côté de l a b a s e , côté q u e n o u s a p p e l l e r o n s a — y/A,


l'impulsion sur un prisme carré dont la l o n g u e u r L serait plus
g r a n d e q u e 3a s e r a i t s u p é r i e u r e à c e l l e ci d u frottement corres-
p o n d a n t à l a l o n g u e u r L — 3 a , s o i t à u n e s u r f a c e S = La ( L — 3 a ) .

i. D'après l a d i s c u s s i o n d e q u e l q u e s e x p é r i e n c e s , de S t - V e n a n t a t r o u i ' é q u e
la v a l e u r de m q u i s ' a c c o r d a i t l e m i e u x avec l e u r s r é s u l t a t s é t a i t m — 0,707,

ce q u i d o n n e f~
\m— 1)J — 0 , 1 0 ,

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L e r a p p o r t - — — s e r a i t a l o r s 4- ( 3 ) et l ' i m p u l s i o n s u r l e p r i s m e
A a s
\a /
do l o n g u e u r L :

R = K n A —

a u r a i t p o u r son coefficient la v a l e u r :

K = i,3 2 3 + o,oo3i X 4 ^ — 3^

= 1,280 -f- 0,0124 - •


a
Cette m ê m e formule s'appliquerait à u n Corps Solide d e forme
cylindrique à base circulaire ; l a dimension a devrait alors être
S
r e m p l a c é e p a r l e d i a m è t r e d d u c e r c l e d e b a s e . L e r a p p o r t — est

alors, p o u r l e c y l i n d r e entier, ^ ^ — — , ce q u i donne encore

0,0124 p o u r le coefficient n u m é r i q u e du d e r n i e r t e r m e .
On pourrait l'appliquer sans doute aussi, par extension, à un
prisme d'une autre forme quelconque, en lui laissant l a forme
générale :
g
K — i,323 -f-o,oo3i —
A;

m a i s l e coefficient 1,323 ne présente plus alors aucune garantie


d'exactitude. On a u r a i t besoin d'en déterminer l a valeur par de
nouvelles expériences.

£ 8 4 . P r i s m e m u n i d ' u n e p r o n e : -— S i l e p r i s m e , c a r r é o u
c i r c u l a i r e , est m u n i d ' u n e p r o u e , a s s i m i l a b l e k u n e demi-sphère
q u i s u p p r i m e la c o n t r a c t i o n , le p r e m i e r t e r m e de la f o r m u l e précé-
d e n t e (9) s ' a n n u l e p u i s q u e i>, d e v i e n t é g a l à v¡ et l e t e r m e suivant

prend l a v a l e u r 0 , 0 8 n A — q u i r é s u l t e d e l ' e x p é r i e n c e p o u r le c a s
w
d'une d e m i - s p h è r e et qui c o r r e s p o n d a une valeur d u rapport —

c o m p r i s e e n t r e 4 . 5 et 5 , c o m m e n o u s l ' a v o n s d i t . L a r é s i s t a n c e d ' u n
p r i s m e c a r r é ou d'un c y l i n d r e de l o n g u e u r L , m u n i d ' u n e p r o u e , a
donc p o u r coefficient :

L
K — o,58 -\- 0 , 0 1 2 4 —»

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| 1. — É T U D K THEORIQUE 579

a étant l e c ô t é d u c a r r é o u l e d i a m è t r e de la circonférence de la
base du c y l i n d r e .
On v o i t , e n r a p p r o c h a n t cotte f o r m u l e do l a p r é c é d e n t e , quelle
diminution c o n s i d é r a b l e p r o d u i t , s u r la r é s i s t a n c e , l'addition d'une
proue c o n v e n a b l e m e n t t r a e é e . I l e s t m ô m e probable q u e le chif-
fre 0 , 5 8 , q u i s ' a p p l i q u e à l a d e m i - s p h è r e , pourrait être diminué
s e n s i b l e m e n t si l a f o r m e d e l a p r o u e é t a i t p l u s effilée.

285. Influence de la poupe. — Mais l'influence de la


poupe n ' e s t p a s m o i n d r e . P o u r l ' a p p r é c i e r , a u t a n t q u e p e u t l e per-
mettre l a c o m p l i c a t i o n du phénomène, nous s u p p o s e r o n s q u e les
filets f l u i d e s , d é v i é s p a r l a p r o u e et a y a n t p a s s é l a s e c t i o n A B = A
la p l u s l a r g e d u c o r p s Solide (fig. 1 3 1 ) , s'en écartent d'abord un
peu et v i e n n e n t l e r e j o i n d r e u n p e u p l u » l o i n en C D , l a s e c t i o n d u
corps, en ce p o i n t , étant désignée
p a r A ' , et q u e c e s filets a c c o m p a g n e n t
ensuite la poupe solide j u s q u ' à son
e x t r é m i t é en s e r a c c o r d a n t a v e c l e s e n s
du mouvement général. Nous admet-
trons q u e dans l'élargissement gra-
„' „ duel de la section d'écoulement,
rig. loi.

d e p u i s C D j u s q u ' à l ' e x t r é m i t é E, i l n e
se p r o d u i s e , d a n s la l i q u i d e , a u c u n e p e r t e d e f o r c e v i v e et fjue l a
seule perte d e c h a r g e p r o v i e n n e d e l ' é l a r g i s s e m e n t q u e n o u s s u p p o -
sons p l u s r a p i d e , e n t r e l a s e c t i o n A ' B ' o ù l e s v i t e s s e s s o n t l e s plus
g r a n d e s et l a s e c t i o n C D o ù l e s filets fluides rejoignent la surface
latérale d u c o r p s s o l i d e . L ' i m p u l s i o n d u l i q u i d e s e r a d u e a l o r s à l a
perte de c h a r g e d o n t il s ' a g i t , a u frottement s u r la p r o u e , qui sera
s o u v e n t n é g l i g e a b l e , et a u f r o t t e m e n t sur la poupe, entre CD et
l ' e x t r é m i t é E . L e c o e f f i c i e n t d e ce d e r n i e r f r o t t e m e n t s e r a s a n s d o u t e
différent d e c e l u i q u i c o r r e s p o n d r a i t à u n e s u r f a c e p a r a l l è l e a u c o u -
r a n t . E n r a i s o n d e l ' é l a r g i s s e m e n t , m ê m e g r a d u e l et l e n t d e l a s e c -
tion d ' é c o u l e m e n t , le m o u v e m e n t du l i q u i d e est nécessairement
moins r é g u l i e r , il est a c c o m p a g n é de petits t o u r b i l l o n n e m e n t s par-
tiels, et l a p e r t e d ' é n e r g i e o u l e f r o t t e m e n t est p l u s g r a n d q u e si la
section r e s t a i t c o n s t a n t e . L e c o e f f i c i e n t d e f r o t t e m e n t , q u e n o u s a v o n s
dit être d e o , o o 3 i p o u r le c a s o r d i n a i r e , devrait donc être aug-
menté d a n s une proportion Inconnue mais probablement assez
grande.
A l o r s , si n o u s d é s i g n o n s le c o e f f i c i e n t i n c o n n u p a r K'f et p a r S l a
s u r f a c e d e l a p o u p e e n t r e C D et l ' e x t r é m i t é E, l e f r o t t e m e n t d o n t il
, . , S r>'
s agit s e x p r i m e r a p a r K ^ - n A — .

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P o u r estimer l'impulsion due à la perte de c h a r g e entre A ' B '
et C D , n o u s s u p p o s e r o n s q u e l a s e c t i o n d ' é c o u l e m e n t e n A ' B ' a s e n -
s i b l e m e n t l a m ê m e v a l e u r , w — A , q u ' e n A B . E n C D , cette s e c t i o n
d ' é c o u l e m e n t est w — A ' et l e s v i t e s s e s Vi et u , d a n s 2 ces d e u x sec-
tions, sont liées à la vitesse v par la relation :

Va = Vi (oj A ) = V (ca î — A').

L a p e r t e d e c h a r g e e n t r e A ' B ' et C D est a i n s i :


V 1
u
i — T) / w u w w
Y 2

LL
' J 2
9\'-' —A BI — A'J '

De sorte que l'impulsion R a u r a p o u r expression :

I / cou W) \ !
v* S
(i3) R = /int., — — ) + K'/IIA - . -
V 1 J
1G \TÙ — A M — A'J 2G A
= K . nA —
2
9
en d é s i g n a n t p a r K l e c o e f f i c i e n t :

Ft) / W W \ s
1S
A '

D a n s cette f o r m u l e , o n p o u r r a d o n n e r à n l a v a l e u r 1 , 7 , à — u n e
v A
v a l e u r v o i s i n e d e L,b ou 5, c o m m e nous l'avons trouvé plus haut.
Quant à A , on ne peut faire q u e des h y p o t h è s e s ; sa g r a n d e u r , par
rapport à A , sera d'autant p l u s élevée que la poupe sera plus allon-
g é e et a u s s i q u e l a d i s t a n c e A C s e r a p l u s p e t i t e , c ' e s t - à - d i r e q u e l e s
filets f l u i d e s a u r o n t été m o i n s d é v i é s p a r l a p r o u e . S i , p a r e x e m p l e ,
o n s u p p o s e q u ' a u p o i n t C , o ù l e s filets r e j o i g n e n t l a s u r f a c e l a t é r a l e
2

du corps, les d i m e n s i o n s t r a n s v e r s a l e s de celui-ci soient les - d e

c e l l e s d e l à s e c t i o n A , o n a u r a A ' = - A et alors, avec —= 5 :


A
9

(i5) K = o,2o + K'/^.

D e s e x p é r i e n c e s f a i t e s p a r B o s s u t , d ' A l e m b e r t et C o n d o r c e t sur
u n c o r p s e n f o r m e d e n a v i r e ont d o n n é , e n m o y e n n e :

K = o,25.

E n p r e n a n t d o n c u n e v a l e u r p l a u s i b l e p o u r le c o e f f i c i e n t K y q u i

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e x p r i m e le f r o t t e m e n t s u r l a p o u p e (et q u i d o i t ê t r e p l u s g r a n d q u e
o,oo3i), la formule ( i 5 ) pourrait fournir des résultats conformes à
ceux de l ' e x p é r i e n c e .
L a f o r m u l e ( i 3 ) p o u r R ou c e l l e ( i 4 ) p o u r K s ' é t e n d r a i t mémeau
cas où l a p o u p e s e r a i t e x t r ê m e m e n t a l l o n g é e et t r è s b i e n raccordée
avec l a p r o u e . A l o r s A ' d e v r a i t ê t r e p r i s é g a l à A , l e p r e m i e r t e r m e
d i s p a r a î t r a i t et d e v r a i t ê t r e r e m p l a c é p a r le f r o t t e m e n t s u r l a p r o u e
qui p o u r r a i t n ' ê t r e p l u s n é g l i g e a b l e . I l n e r e s t e r a i t , p o u r l'impul-
sion, q u e l'effet d u f r o t t e m e n t d u l i q u i d e c o n t r e l e s p a r o i s d u c o r p s .
Le coefficient d e ce f r o t t e m e n t s e r a i t Kf = o , o o 3 i p o u r l a p r o u e , et
K'f s u p é r i e u r à cette v a l e u r p o u r l a p o u p e . O n p o u r r a i t a d o p t e r u n
coefficient m o y e n , a p p l i c a b l e à t o u t e l a s u r f a c e et q u i ne s e r a i t s a n s
doute p a s très é l o i g n é d e o , o o 4 . A l o r s s i l a s u r f a c e t o t a l e S e x p o s é e
au frottement a t t e i n t 4 o f o i s c e l l e A d u maître c o u p l e , on obtient
K — 0,16, v a l e u r à l a q u e l l e o n a r r i v e en effet p o u r l e s n a v i r e s d o n t
les f o r m e s sont très b i e n é t u d i é e s . Il est b i e n e n t e n d u q u e l e chiffre
de o,oo4 n'est d o n n é ici q u ' à t i t r e d ' e x e m p l e et n ' e s t b a s é s u r a u c u n e
observation. L e coefficient K = 0,16 s e r a p p o r t e , d ' a i l l e u r s , à des
navires o u à d e s c o r p s flottants, tandis que les autres chiffres don-
nés p l u s h a u t s o n t r e l a t i f s à d e s c o r p s e n t i è r e m e n t p l o n g é s , ce q u i
doit p r o b a b l e m e n t d o n n e r l i e u à de petites différences, c o m m e il
sera dit p l u s l o i n a u n° 292.

2 8 6 . P y r a m i d e s o u canes tronqués. Pièces de bois


en g r u m e . — L a f o r m u l e (9) et l e r a i s o n n e m e n t d ' o ù on l'a dé-
duite p e u v e n t d o n n e r 1 e x p l i c a t i o n d e ce fait b i e n connu dans les
chantiers des p o r t s , q u ' u n e p i è c e d e b o i s , a y a n t l a f o r m e d ' u n t r o n c
de cane ou de p y r a m i d e t r è s a l l o n g é , é t a n t tirée d a n s l ' e a u , offre
moins de r é s i s t a n c e q u a n d o n l a t i r e p a r l e g r o s b o u t q u e l o r s q u ' e l l e
présente au c o n t r a i r e , s o n p e t i t b o u t en a v a n t .
Soient K g et K p ( H g . i 3 a ) les sections e x t r ê m e s d ' u n e p a r e i l l e p i è c e
de c h a r p e n t e , A sa section m o y e n n e

P "!~ Kp -f- Ag
A A A = et « la demi-différence
1 3 3
de ces d e u x sections extrêmes, de
sorte q u e K g = A + « et A^, = A — a. L a d i f f é r e n c e K a — K p = 2a
est assez petite, e u é g a r d à l a l o n g u e u r L d e l a p i è c e , p o u r q u e , s u r
une petite é t e n d u e , p r è s d e c h a c u n e d e ses extrémités, cette p i è c e
puisse être r e g a r d é e c o m m e p r i s m a t i q u e . A l o r s si n o u s a p p e l o n s R p
et Kg la r é s i s t a n c e q u e r e n c o n t r e l a p i è c e s u i v a n t q u e c'est l e petit
ou le gros b o u t q u i est e x p o s é a u courant, nous d e v r o n s , d a n s la
formule (10), p o u r a v o i r R p r e m p l a c e r , d a n s l e p r e m i e r t e r m e q u i

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se, r a p p o r t e à l ' e x t r é m i t é d'amont, A par A p et d a n s l e s e c o n d a u
contraire, Apar A_ g Inversement pour obtenir R f f nous remplace-
r o n s , d a n s l e p r e m i e r t e r m e , A p a r A et d a n s l e s e c o n d , A p a r Ap.
0

A d m e t t o n s encore p o u r faciliter l a c o m p a r a i s o n , q u e le terme pro-


ii* S
venant d u frottement, n A — K/- — s o i t l e m ê m e d a n s l e s d e u x c a s
'2g A

-
et d é s i g n o n s - l a s i m p l e m e n t p a r R / ; l ' a p p l i c a t i o n d e cette formule
(io) nous donnera !

et, p a r s u i t e , l a d i f f é r e n c e :

°. *gW^K<* — Ap) ( w r r - A p ) l ( m ) ^li^u^-kg)


M e t t o n s p o u r r i ' et n l e u r s v a l e u r s d o n n é e s p l u s h a u t , s a v o i r f i — I
5

n <= T e n v i r o n ; r e m p l a ç o n s A^, e t A p a r A — « et A - \ - « e t r é d u i -
g

sons, i l viendra, en définitive :

9
P'- /|M «((kl — A ) +
| i (Z <w ( m - A ) ) (m ') ]
8 3
2g [(«—AJ —« J»

Lq derqier terme, négatif, d e l a p a r e n t h è s e , ^— ^ - i ^ , v a u t - f l

4 i 3
l o r s q u e m = - p t - l o r s q u e r » = ^ D / a p r è s pe q u i a é t é d i t
r des

v a l e u r s p r o b a b l e s d e m, o n d o i t d o n c r e g a r d e r ce t e r m e c o m m e r e s -
1
i
tant t o u j o u r s c o m p r i s entre ces d e u x l i m i t e s : " = o , 1111 e t — = 0 , 0 6 2 5 .

5 A

L e terme précédent renferme d'abord - - , q u i p o u r les v a l e u r s d e

G Oi
a fi S 5

- = 4,5 o u 6, v a u t - = q , 4 i 6 6 . . , - ~ o,3333.„ - = 0,2177 ; cette


A 12 ia io

première partie est donc toujours supérieure a u terme néga-


5 a»
tif : et il faut y ajouter encore l a quantité —- — , toujours
o cj —• A )
positive. L a différence R j , — R ? sera positive, c'est-à-dire q u e R p sera
t o u j o u r s p l u s g r a n d q u e R , ce q u i est c o n f o r m e à l ' o b s e r v a t i o n ,
y

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Cette, d i f f é r e n c e , en m e t t a n t p o u r m é t a l e s v a l e u r s l e s p l u s p r o -
u
bables m = 0,757, r = 5 , atteint :
A

W — Rg = tlA -
p X 1,80 - .

7.g A

ce q u i r e v i e n t à d i r e q u e l e c o e f f i c i e n t d e r é s i s t a n c e est a u g m e n t é

de ' > 8 o ~ l o r s q u e l ' o n tire l a pièce p a r le petit b o u t a u l i e u de l a


tirer p a r l e g r o s . E n d é s i g n a n t p a r K ( s a n s i n d i c e ; l e c o e f f i c i e n t d e
résistance d ' u n e pièce p r i s m a t i q u e d o n t la section t r a n s v e r s a l e s e r a i t

Aj) ~\- Ag
ègalo à Ja m o y e n n e A = ~ des d e u x sections e x t r â m a s , p a r
Kp et Kg l e s c o e f f i c i e n t s d e r é s i s t a n c e d e l a p y r a m i d e t r o n q u é e l o r s -
que c'est l e p e t i t b o u t o u l e g r o s b o u t q u i s e t r o u v e e x p o s é a u c o u -
rant, on a u r a i t a i n s i :

K £= K +
p
ot
0,90 - - K - j - o,go
Ag — An ,

Kg = A fLg + Ap
K — 0,90 ~ = K — 0,90
Ag + Ap
L e coefficient K a pour valeur
Ag — Ap
i , 3 a environ lorsqu'il s V g U de
prismes coupés p e r p e n d i c u l a i r e m e n t à leur l o n g u e u r , s a n s proue
ni p o u p e \

1. De Saint-Venant, dans son mémoire cité, pages 184 et suivantes, compare


les coefficients Kg et K?, à celui K' qui correspondrait à un prisme tronqué
ayant la section 1B plus grande Ag zr A + a du gros bout de la pyramide. II
trouve alors :

% - K ' - 3.60 £ ,

Kp = K' — 0 . 8 0 ^ .
A
k

Ls différence entre Kn et Kg est bien de j.80 - , mais les deux coefficients


A
de résistance sont, comme on pouvait le prévoir, inférieurs à celui du prisme
qui sert de comparaison. Il m'a paru plus simple de comparer avec le prisme
ayant pour section la section moyenne A de la pyramide. On trouve alors qu'à
/«\»
des termes prés de l'ordre de l — j qui sont négligeables, le coefficient K cor-
respondant à ce prisme est la moyenne arithmétique tieKf et de Kg. Le cal-
cul, qui ne présente aucune difficulté, est seulement un peu long, c'est pour-
quoi ja ne le donna pas ici.

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O n t r o u v e r a , d a n s l e m é m o i r e cité d e S a i n t - V e n a n t , une autre
application de la m ê m e f o r m u l e à u n corps ayant la f o r m e d'un
tronc de p y r a m i d e suivi d'une partie prismatique de dimensions
t r a n s v e r s a l e s m o i n d r e s ; m a i s cette a p p l i c a t i o n n e s e m h l e p a s a v o i r
un g r a n d intérêt p r a t i q u e .

I *

ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

2 8 " ? . R e c h e r c h e s d e D u B n a t . — A p r è s cet e x p o s é d ' u n e


théorie q u i ne d o n n e , en définitive, q u ' u n e solution incomplète du
problème, je crois utile de rappeler quelques-uns des résultats
e x p é r i m e n t a u x c o n s t a t é s p a r D u B u a t et c e r t a i n e s d e s c o n s é q u e n c e s
q u ' i l en avait d é d u i t e s . Cet e x p o s é c o m p l é t e r a , s u r q u e l q u e s p o i n t s ,
l a t h é o r i e p r é c é d e n t e et m o n t r e r a s u r t o u t d a n s q u e l s e n s e l l e d e v r a i t
être rectifiée p o u r se r a p p r o c h e r encore d a v a n t a g e des données de
l'expérience.
L e s recherches d e D u B u a t se sont portées principalement sur
l'impulsion exercée, par un courant indéfini, sur des corps prisma-
t i q u e s , c ' e s t - à - d i r e à s e c t i o n c o n s t a n t e , t e r m i n é s à l ' a v a n t et à l ' a r r i è r e
par des plans perpendiculaires à la direction du courant, c'est-à-
d i r e s a n s p r o u e n i p o u p e , m a i s d e l o n g u e u r v a r i a b l e , cette défini-
tion c o m p r e n a n t le c a s d ' u n e l o n g u e u r très petite ou de la plaque
mince.

2 8 8 . Pression vive et non-pression. — Faisant abstrac-


tion du frottement du liquide s u r la surface latérale, Du Buat
remarque d'abord que l'impulsion du liquide est d u e à l a dif-
f é r e n c e d e s p r e s s i o n s e x e r c é e s p a r ce l i q u i d e s u r l e s d e u x b a s e s d u
p r i s m e . L a p r e s s i o n s u r l a b a s e d ' a m o n t e s t p l u s g r a n d e et l a p r e s -
sion s u r la base d'aval est p l u s faible q u e celle q u e l'on observerait
a u m ê m e p o i n t d u c o u r a n t si l e p r i s m e n ' e x i s t a i t p a s . L e s d i f f é r e n -
c e s o n t été d é s i g n é e s p a r l u i s o u s l e s n o m s d e pression vive et d e
non-pression. S i l'on a p p e l l e p l a pression m o y e n n e d a n s le cou-
r a n t , le p r i s m e é t a n t e n l e v é , q u e D u B u a t a p p e l l e l a p r e s s i o n morte,
pi la pression moyenne sur la base d'amont et p % la pression
moyenne s u r l a b a s e d ' a v a l , o n a p C > p ~ > p t , et A {p x — p) est la
p r e s s i o n v i v e s u r le p r i s m e , A (p — pz) l a n o n - p r e s s i o n ; l ' i m p u l -

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sion t o t a l e R est l a somme d e l a p r e s s i o n v i v e et d e l a non-
1
pression :

R = A (/>. — p) + A (p — p,) = A (Pi — p,).

Les hauteurs r e p r é s e n t a t i v e s d e s p r e s s i o n s d o n t il s ' a g i t p e u v e n t

s'exprimer en fonction de la h a u t e u r — d u e à l a vitesse « du cou-

rant, et l ' o n p e u t é c r i r e en a p p e l a n t m et q d e u x c o e f f i c i e n t s n u m é -
riques q u i m e s u r e r o n t r e s p e c t i v e m e n t l a p r e s s i o n v i v e et l a n o n -
pression :

Pi — P *" P—Pi <•'


ig
n U 2g
q—.
—m—; z=

Alors, l ' i m p u l s i o n totale :

R — (m + q) n A ;

Cela r e v i e n t à d i r e q u e l e c o e f f i c i e n t d ' i m p u l s i o n K est l a s o m m e


des d e u x c o e f f i c i e n t s m et y d e l a p r e s s i o n v i v e et d e l a non-pres-
sion.
Du B u a t a d é t e r m i n é s é p a r é m e n t les v a l e u r s de ces d e u x coeffi-
cients. I l a c o n s t a t é d ' a b o r d q u e l a p r e s s i o n s u r l a f a c e d ' a m o n t du
p r i s m e était l o i n d ' ê t r e c o n s t a n t e en t o u s l e s p o i n t s . A u c e n t r e de l a
base, q u e l l e q u e soit la d i m e n s i o n de celle-ci, e l l e est t o u j o u r s à
u*
peu p r è s é g a l e à u n e f o i s et d e m i e l a p r e s s i o n m o r t e r j — i e l l e
décroît d ' u n e f a ç o n r é g u l i è r e d e p u i s l e c e n t r e j u s q u ' a u x b o r d s o ù
elle d e v i e n t i n f é r i e u r e â cette p r e s s i o n m o r t e . L a t h é o r i e d u m o u v e -
ment d e s filets l i q u i d e s p o u r r a i t r e n d r e c o m p t e d e ce fait : c e u x - c i
tournent, en effet, l e u r c o n v e x i t é v e r s le c e n t r e d e l a p l a q u e , t a n d i s
que, p r è s d e s b o r d s , i l s d e v i e n n e n t c o n c a v e s . L a v a l e u r m o y e n n e
de m, pour une surface normale au c o u r a n t , a été t r o u v é e par
Du B u a t d e i , 1 8 6 . E l l e est, c o m m e o n p o u v a i t l e s u p p o s e r , indé-
pendante d e l a l o n g u e u r d u p r i s m e d o n t l a s u r f a c e h e u r t é e f o r m e l a
hase.

i . On t r o u v e , d a n s c e r t a i n s t r a i t é s d ' h y d r a u l i q u e , u n e d é t e r m i n a t i o n a n a l y -
tique de la p r e s s i o n v i v e et de l a n o n - p r e s s i o n , d a n s le cas d ' u n e p l a q u e
mince, d'après l ' é q u a t i o n (3) c i - d e s s u s en s u p p o s a n t q u e l a p r e s s i o n s u r l a face
aval, i c i appelée pt, est c e l l e a p p e l é e pi q u i e x i s t e d a n s l a s e c t i o n l a p l u s
t

contractée, et q u e la p r e s s i o n m o r t e , i c i a p p e l é e p, est c e l l e , appelée p l u s


haut p\ q u i e x i s t e d a n s l a s e c t i o n d ' a v a l où les v i t e s s e s s o n t r e d e v e n u e s p a r a l -
lèles, M a i s ces h y p o t h è s e s sont p r o b a b l e m e n t l o i n d ' ê t r e exactes et le c a l c u l
dont i l s ' a g i t ne p r é s e n t e aucun i n t é r ê t .

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Il n ' e n est p a s d e m ô m e de la non-pression. À mesure q u e le
c o r p s s ' a l l o n g e , l e s filets l i q u i d e s , q u i o n t été d é v i é s et q u i o n t p r i s
des vitesses obliques plus g r a n d e s que celles du fluide ambiant,
s ' é t e n d e n t d e p l u s en p l u s à t r a v e r s ce fluide et y p e r d e n t p e u à p e u
l e u r e x c è s d e v i t e s s e \ q u a n d ila v i e n n e n t à p a s s e r en f a c e d e l a b a s e
postérieure d u p r i s m e , cet e x c è s d e v i t e s s e a u r a été d ' a u t a n t p l u s
a t t é n u é q u e l e p r i s m e s e r a p l u s long-. O r , l a n o n - p r e s s i o n est d u e
u u i q u e m u u t à l a v i t e s s e des, m o l é c u l e s fluides qui passent à l'angle
d e cette b a s e p o s t é r i e u r e ; e l l e s e r a d o n c d ' a u t a n t p l u s g r a n d e q u B
le p r i s m e s e r a p l u s c o u r t . L a t h é o r i e e x p o s é e p l u s h a u t ne t i e n t p a s
c o m p t e d e cet é p a n o u i s s e m e n t progressif des filets fluides et d e l a
d i m i n u t i o n q u i e n r é s u l t e p o u r l a v i t e s s e , l o r s q u e le p r i s m e s ' a l -
l o n g e : ce n ' e s t p a s p a r u n c y l i n d r e , m a i s p a r u n c ô n e q u e d e v r a i t
ê t r e l i m i t é e l a m a s s e l i q u i d e d o n t l e m o u v e m e n t est i n f l u e n c é p a r l a
p r é s e n c e d u s o l i d e . I l est é v i d e n t , en effet, q u e si l ' o n c o n s i d è r e un
prisme extrêmement l o n g , on rencontrera, h u n e distance assez
g r a n d e de s a base d ' a m o n t , une section transversale du courant
liquide dans laquelle toutes les vitesses seront d e v e n u e s sensible-
m e n t é g a l e s d a n s une très grande étendue, A l'extrémité d'aval
d ' u n p a r e i l p r i s m e , l e s filets l a t é r a u x n ' e x e r c e r o n t , sur la niasse
f l u i d e f o r m a n t en q u e l q u e s o r t e la poupe fluide, qu'une action
d ' e n t r a î n e m e n t t r è s r é d u i t e , l a l a i s s e r o n t s e n s i b l e m e n t en r e p o s et
ne se r e j o i n d r o n t q u ' à u n e distance b e a u c o u p p l u s g r a n d e q u e s'ils
é t a i e n t p a s s é s en f a c e d e cette e x t r é m i t é a v e c d e s v i t e s s e s p l u s g r a n -
des, o u si le p r i s m e a v a i t été p l u s c o u r t .
Il r é s u l t e d e l à q u e , t o u t e s c h o s e s é g a l e s , la v a l e u r de l a non-
p r e s s i o n , ou d u coefficient q qui la m e s u r e , est d ' a u t a n t moindre
que la longueur L d u p r i s m e est p l u s g r a n d e . D ' a i l l e u r s ce n ' e s t
p a s la s e u l e l o n g u e u r L qui doit entrer en c o n s i d é r a t i o n , m a i s le
r a p p o r t do cette l o n g u e u r à la dimension transversale du prisme,

l a q u e l l e est p r o p o r t i o n n e l l e à <JA~. L a g r a n d e u r du coefficient q


L
v a r i e r a i t d o n c en s e n s i n v e r s e d u rapport ^ 7 - . D u Duat, d'après des

expériences peu nombreuses, indique, sans y attacher d'importance,


0,10 / L \
u n e r e l a t i o n d e l a f o r m e - - - — = l o g . ^ y = 4 - 1.42J, l e l o g a r i t h m e

é t a n t v u l g a i r e . 11 a t r o u v é , p o u r u n e p l a q u e m i n c e d e f o r m e c a r -
r é e , q = 0 . 6 7 , p o u r un p r i s m e c a r r é d e f o r m e c u b i q u e ( L = V^A),
q — 0 , 2 7 1 et p o u r u n p r i s m e c a r r é d ' u n e l o n g u e u r t r i p l e d u côté d e
la b a s e (L = 3\/X), q = 0 , 1 5 3 . S i , à c e s v a l e u r s d e q, on ajoute
celle de m i n d i q u é e plus haut, m = 1 , 1 8 6 , q u j est i n d é p e n d a n t e de
la l o n g u e u r d u p r i s m e , on trouve ainsi :

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pour la plaque carrée, minoo ; K =~ m - f çr = i,856,

pour le cube, K = 1,467,

pour le prisme carré, K = i,33g.

La non-pression, comme la pression vive, n'est p a s Ja infime en

tous les p o i n t s de la surface postérieure du corps heurté; elle est

plus g r a n d e près des b o r d s et m o i n d r e vers le centre,

2 8 9 , V a r i a t i o n a v e c l a vf tesqe. — Les chiffres qui pré-

cèdent ont été déterminés avec des vitesses d'environ un mètre par

seconde | ils ne semblent exacts que pour les vitesses s'écartant peu

de cette v a l e u r , Le coefficient de pression vive, m, paraît à peu près

constant, c ' e s t - à - d i r e q u e la p r e s s i o n vive varie à peu près comme 1 B

carré de la vitesse,- mais il n'en est pas de même du coefficient de

non-pression, q, qui augmente avec la vitesse, Presque nul quand

la v i t e s s e e s t faible, puisqu'alors le liquide situé en arrière du corps

est à peine entraîné et exerce une pression k peu près égale à l a

pression hydrostatique, il peut atteindre l'unité lorsque la vitesse

est assez grande pour que ce l i q u i d e soit c o m p l è t e m e n t entraîné et

que le v i d a se fasse derrière le corps. La ]qi de la v a r i a t i o n de ce

coefficient q avec la vitesse v n'a pas été déterminée, niais quelle

qu'elle soit, on peut conclure dq c e qui vient d'être dit que. la npu-

pression croît plus rapidement q u e le carré de la vitesse, au moins

jusqu'à la valeur limite à laquelle Je vide complet se produit, A

partir de ce moment, si la vitesse continue à augmenter, Je coeffi-

cient d e non pression reste constant et é g a l à l'unité,

(1 en r é s u l t e que le coefficient K exprimant l'impulsjqp est lui-

même fonction croissante de la vitesse, ou, ce q u i r e v i e n t au même,

que l'impulsion d'un fluide en mouvement sur un corps prismati-

que doit s'exprimer par une fonction de la vitesse croissant plus

rapidement que la seconde puissance. Cette fonction est encore

inconnue, et les faits d'observation q u e l'on possède jusqu'à présent

sont insuffisants p o u r la déterminer.

Le coefficient de pression vive, lui-même, m, n'est pas absolu-

ment constant ; les expériences de Du Buat ont montré qu'il est un

peu p l u s g r a n d p o u r les très f a i b l e s v i t e s s e s , m a i s , d'après ces expé'

riences, la variation de ce coefficient serait beaucoup moins appré'

ciable q u e colle du coefficient de non-pression q.

2 9 0 . DifTérence entre l'impulsion d'un liquide en


m o u v e m e n t s u r u n s o l i d e e n r e p o s et l a r é s i s t a iii;^
opposée a u m o u v e m e n t d ' u n s o l i d e p a r u n l i q u i d e e n

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r e p o s . — C e s o b s e r v a t i o n s , a i n s i q u e l e s c h i f f r e s q u i o n t élu d o n -
n é s p l u s h a u t s ' a p p l i q u e n t à l ' i m p u l s i o n e x e r c é e p a r u n l i q u i d e en
m o u v e m e n t , a n i m é d ' u n e v i t e s s e c o n s t a n t e , s u r u n s o l i d e en r e p o s .
L e s r é s u l t a t s s o n t d i f f é r e n t s l o r s q u e c ' e s t le s o l i d e q u i s e m e u t d a n s
un liquide i m m o b i l e .
C e f a i t , b i e n q u ' i l a i t été c o n s t a t é d e l a f a ç o n l a p l u s f o r m e l l e p a r
d i v e r s o b s e r v a t e u r s , s e m b l e p a r a d o x a l , et l e s s a v a n t s ne l ' o n t p a s
a d m i s s a n s r é s e r v e s . D e S t - V e n a n t , p a r e x e m p l e , à l a p a g e 161 de
s o n Mémoire cité sur la Résistance des fluides, dit : les e x p é -
riences tt d o n n e n t d o s r é s u l t a t s g é n é r a l e m e n t moindres, souvent
« d ' u n q u a r t , l o r s q u e l e c o r p s s e m e u t q u e l o r s q u e c ' e s t l e f l u i d e , ce
« qui doit tenir à quelque source d'erreur dans le m o d e d'apprécia-
« tion de l ' i m p u l s i o n o u de la r é s i s t a n c e , ou à q u e l q u e c a u s e étran-
« g è r e et t r è s i n f l u e n t e ; en s o r t e q u e l ' o n n e sait a u q u e l des d e u x
« r é s u l t a t s e x p é r i m e n t a u x o n d o i t c r o i r e , et il y a l i e u d e d o u t e r d e
« t o u s d e u x . I l s e r a i t , e n effet, c o n t r a i r e a u x p r i n c i p e s fondamen-
« t a u x d e l a d y n a m i q u e et a u x f a i t s a s t r o n o m i q u e s o u terrestres
« l e s m i e u x a v é r é s , d e p e n s e r q u ' e n c o m m u n i q u a n t a u c o r p s et a u
« f l u i d e u n e v i t e s s e u n i f o r m e c o m m u n e , é g a l e et c o n t r a i r e à celle
« q u e p o s s è d e l'un ou l'autre, on c h a n g e p a r cela seul l e u r action
« m u t u e l l e , ce q u i f e r a i t d é p e n d r e l ' i m p u l s i o n d e l ' e a u d e s f l e u v e s
« d e l ' o r i e n t a t i o n d e l e u r s c o u r s , etc. T a n t q u e l ' o n n ' a u r a p a s mis
« complètement d'accord les expériences d'impulsion des fluides en
« m o u v e m e n t et l e s e x p é r i e n c e s d e r é s i s t a n c e d e s f l u i d e s en r e p o s ,
« c'est v a i n e m e n t q u e l'on tentera d ' a t t r i b u e r des v a l e u r s déhni-
K tives a u x quantités indéterminées dont n o u s p a r l o n s . »
C e r a i s o n n e m e n t s e r a i t e x a c t si l e s v i t e s s e s d e t o u t e s l e s m o l é c u l e s
fluides é t a i e n t r i g o u r e u s e m e n t é g a l e s et p a r a l l è l e s e n t r e e l l e s . M a i s
m ô m e d a n s u n c o u r a n t i n d é f i n i d o n t le r é g i m e est u n i f o r m e , ce n e
s o n t q u e l e s v i t e s s e s m o y e n n e s l o c a l e s q u i s a t i s f o n t à cette condi-
t i o n ; l e s v i t e s s e s r é e l l e s s o n t à c h a q u e i n s t a n t d i v e r g e n t e s et v a r i a -
bles d'un instant à l'autre. L e liquide qui s'écoule à travers une sec-
tion A , é g a l e à c e l l e d u c o r p s s o l i d e , p o s s è d e en r é a l i t é , p o u r u n
m ê m e d é b i t , u n e f o r c e v i v e n o t a b l e m e n t p l u s g r a n d e q u e si t o u t e s
l e s v i t e s s e s é t a i e n t é g a l e s et p a r a l l è l e s . C ' e s t cette f o r c e v i v e q u i s e
d é t r u i t e n p a r t i e p a r l e s c h o c s c o n t r e l e s o l i d e , s o u s f o r m e d e frotte-
m e n t , et q u i p r o d u i t a u t o u r d u s o l i d e u n e agitation d'autant plus
g r a n d e q u ' e l l e a, e l l e - m ê m e , u n e v a l e u r p l u s élevée. Cette a g i t a t i o n ,
p r e s q u e e n t i è r e m e n t p e r d u e p o u r l ' é c o u l e m e n t , d o n n e l i e u a u frot-
t e m e n t d u l i q u i d e s u r l u i - m ê m e , ou a u t r a v a i l n é g a t i f ( d é s i g n é p l u s
h a u t p a r T f ) q u i , d i v i s é p a r l a vitesse m o y e n n e , est la m e s u r e de
l ' i m p u l s i o n d u l i q u i d e s u r le s o l i d e . I l n ' e s t d o n c p a s s u r p r e n a n t , et

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il est a u c o n t r a i r e c o n f o r m e à l ' e x a m e n t h é o r i q u e d u phénomène,,
que l ' i m p u l s i o n d'un courant s u r u n s o l i d e en r e p o s s o i t , p o u r u n e
m ê m e v i t e s s e , s u p é r i e u r e à l a r é s i s t a n c e é p r o u v é e p a r le s o l i d e en
m o u v e m e n t d a n s le fluide en r e p o s .
Du B u a t a t r o u v é q u e , l o r s q u ' u n e s u r f a c e m i n c e se m e u t dans
l'eau, à u n e v i t e s s e v o i s i n e d ' u n m è t r e p a r s e c o n d e , le coefficient d e
pression v i v e m est à peu p r è s é g a l à l ' u n i t é , et l e c o e f f i c i e n t d e
n o n - p r e s s i o n q, à o , 4 3 3 . L a r é s i s t a n c e t o t a l e K ' — m -(- q est d o n c
a l o r s d e i , 4 3 3 , t a n d i s q u e l ' i m p u l s i o n est d e i , 8 5 6 s u r l a plaque
immobile.
L e r a p p o r t d e c e s d e u x n o m b r e s est s e n s i b l e m e n t c e l u i d e i o à i 3 ,
m a i s il n ' e s t p a s c o n s t a n t et il a u g m e n t e à m e s u r e q u ' o n c o n s i d è r e
des c o r p s p l u s l o n g s , ce q u i p e u t ê t r e a t t r i b u é , e n p a r t i e , à l ' i n f l u e n c e
du frottement s u r les p a r o i s .
Du B u a t a aussi m e s u r é la résistance au m o u v e m e n t , dans l'eau
en r e p o s , d ' u n c o r p s s p h é r i q u e et i l a t r o u v é , p o u r d e s v i t e s s e s n e
s'écartant p a s b e a u c o u p d ' u n mètre, une résistance exprimée par :

R = o,5o n A —•

L e c o e f f i c i e n t d e r é s i s t a n c e est d o n c o , 5 o . B o r d a a v a i t t r o u v é o , 5 5 ,
et l a d i s c u s s i o n d ' o b s e r v a t i o n s f a i t e s p a r N e w t o n s u r l a d u r é e d e l a
chute de s p h è r e s s o l i d e s d a n s l ' e a u a d o n n é c o m m e m o y e n n e , p o u r
ce c o e f f i c i e n t , l a v a l e u r o , 5 2 3 . C e t t e v a l e u r a u g m e n t e r a i t avec la
vitesse, ainsi q u ' i l vient d'être dit p l u s haut p o u r les corps p r i s m a -
tiques.

291. R é s i s t a n c e o n i m p u l s i o n d e s fluides é l a s t i q u e s .
Pression du vent. — L e s m ê m e s coefficients s'appliquent, à
très p e u p r è s , à t o u s l e s fluides dont la résistance ou l ' i m p u l s i o n
sont, t o u t e s c h o s e s é g a l e s , s e n s i b l e m e n t p r o p o r t i o n n e l l e s a u p o i d s
spécifique n, q u i figure d a n s l a f o r m u l e . P o u r ce q u i est, p a r e x e m -
ple, de la pression du vent s u r une plaque mince normale à sa
d i r e c t i o n , on a u r a i t c o m m e c i - d e s s u s :

R = i,856 n A - ·
*g

Le poids s p é c i f i q u e de l'air, à l a température de la g l a c e fondante


et s o u s l a p r e s s i o n d e 7 6 0 m i l l i m è t r e s , est d e 1 k . 2 P , 3 ; à 1 2 d e g r é s
c e n t i g r a d e s , et s o u s l a p r e s s i o n d e o m . 7 5 0 , c o n d i t i o n s q u i se r a p -
prochent p l u s de celles des t e m p ê t e s , il est d e 1 k . 2 2 2 . Il vient a i n s i
en s u b s t i t u a n t :

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590 C H A P . X. — R E S I S T A N C B DES E L Î H D E S

R — o it6 At) ,
(
2

p o u r l e s v i t e s s e s d ' e n v i r o n u n m è t r e p a r s e c o n d e ; le c o e f f i c i e n t o, 116
d e v a n t être u n peu a u g m e n t é p o u r les vitesses p l u s g r a n d e s . On
p r e n d o r d i n a i r e m e n t , e n m o y e n n e , et en n o m b r e r o n d :

R = 5 0,1 a5 AD 2
= - A;; . 5

E n A n g l e t e r r e , o n s e sort d ' u n e f o r m u l e q u i r é d u i t e en m e s u r e s
françaises équivaut à

C e r t a i n e s e x p é r i e n c e s d e B o r d a et d e H u t l o n a v a i e n t m o n t r é que
l ' i m p u l s i o n do l ' a i r n ' é t a i t p a s p r o p o r t i o n n e l l e a l a s u r f a c e A d e l a
plaqua heurtée et a v a i e n t a m e n é co d e r n i e r a p r o p o s e r d'affecter
cotte s u r f a c e A do l ' e x p o s a n t i , t , L a pression augmenterait ainsi
p l u s vite q u e la s u r f a c e . Cette c o n s é q u e n c e est tout à fait c o n t r a i r e
à l ' a n a l y s e d u p h é n o m è n e faite d ' a p r è s les i d é e s d e D u B u a t . S i l'on
a d m e t avec lui q u e l a p r e s s i o n v i v e soit s e n s i b l e m e n t proportion-
nelle à la s u r f a c e heurtée, on ne peut faire la m ô m e hypothèse p o u r
l a U o n - p r e s s i o n . C e l l e c i , en effet, se p r o d u i t l e l o n g d u périmètre
d e l a f a c e p o s t é r i e u r e do l a p l a q u e , e l l e e s t p r e s q u e n u l l e v e r s le
m i l i e u l o r s q u e cette p l a q u e est t r è s é t e n d u o ; il e n r é s u l t e q u e , t o u t e s
choses égales, la non pression doit être plus grande, proportion-
nellement, s u r les petites p l a q u e s que sur les g r a n d e s . On com-
prend, en effet, q u e l a v i t e s s e l i m i t e s u s c e p t i b l e d e faire le vide
complet derrière une plaque heurtée d o i v e être b e a u c o u p m o i n -
d r e l o r s q u e cette p l a q u e est d e p e t i t e s d i m e n s i o n s . P a r c o n s é q u e n t ,
pour une même v i t e s s e , l ' i m p u l s i o n t o t a l e d u v e n t d o i t être p l u s
grande, p a r unité superficielle, s u r de petites surfaces q u e sur des
surfaces étendues.
C e l a est tout à fait d ' a c c o r d a v e c les très n o m b r e u s e s o b s e r v a t i o n s
faites, d a n s l'île de G a r v i e , p e n d a n t la c o n s t r u c t i o n d u pont s u r le
F o r t h , s o u s la d i r e c t i o n d e M . B e n j a m i n B a k e r . L e s p r e s s i o n s d u
v e n t y ont été o b s e r v é e s s i m u l t a n é m e n t sur u n e l a r g e p l a q u e rec-
t a n g u l a i r e d e 6 m . 00 s U r 4 m . 5 o et s u r u n e petite p l a q u e c i r c u -
l a i r e d é o rn. 3 g d e d i a m è t r e . L a pression s u r l a petite plaque a
t o u j o u r s été b e a u c o u p p l u s é l e v é e , p a r u n i t é s u p e r f i c i e l l e , q u e c e l l e
s u r l a g r a n d e p l a q u e , L e r a p p o r t d e s d e u x c h i f f r e s varie d e 1,2^ à
a , 8 3 j il e s t , e n m o y e n n e , d e 1,70 environ, pour les observations
correspondant a u x coups de vent violents. L a g r a n d e a m p l i t u d e des

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v a r i a t i o n s d e ce r a p p o r t m e t d ' a i l l e u r s e n é v i d e n c e l e f a i t b i e n c o n n u
de l ' i r r é g u l a r i t é d e l a p r e s s i o n d u v e n t q u i s e f a i t s e n t i r p a r r a f a l e s .

2 9 2 . R é s i s t a n c e a u m o u v e m e n t des corps flottttflts.


— T o u t ce q u i p r é c è d e s ' a p p l i q u e e x c l u s i v e m e n t à d e s c o r p s s o l i d e s
entièrement i m m e r g é s d a n s u n fluide indéfini q u i les e n v i r o n n e de
toutes p a r t s . L a q u e s t i o n d e l a r é s i s t a n c e a u m o u v e m e n t d e s c o r p s
flottants à l a s u r f a c e d e l ' e a u , b i e n q u ' e l l e s ' y r a t t a c h e a s s e z é t r o i t e -
ment, en diffère t o u t e f o i s assez p o u r q u e l e s c o e f f i c i e n t s numéri-
ques t r o u v é s d a n s le p r e m i e r c a s n e soient pas applicables au
s e c o n d . L e s c o n d i t i o n s d u m o u v e m e n t r e l a t i f n e s o n t p a s , en effet,
exactement les m ê m e s , S i l'on suppose, par exemple, une plaque
m i n c e p l a c é e e n t r a v e r s et à la s u r f a c e d ' u n c o u r a n t , il s e p r o d u i r a
en a m o n t d e cette p l a q u e u n b o u r r e l e t l i q u i d e , et e n a v a l , s u r t o u t Vers
les a n g l e s , u n e d é p r e s s i o n q u i m e t t r o n t en é v i d e n c e l a p r e s s i o n v i v e
et la n o n - p r e s s i o n ; m a i s l e s t r a j e c t o i r e s d e s m o l é c u l e s s u p e r f i c i e l l e s
sont a l o r s t r è s d i f f é r e n t e s d e ce q u e s e r a i e n t c e l l e s d o s m o l é c u l e s
déviées p a r l a plaquB s i c e l l e - c i é t a i t e n t i è r e m e n t immergée.
Les données expérimentales relatives a u x corps flottants de formes
géométriques simples manquent complètement. On ne possède
g u è r e , s u r cette q u e s t i o n si i m p o r t a n t e , q u e d e s observations sur
la r é s i s t a n c e d e s n a v i r e s d e m e r , p o u r des f o r m e s tout à fait s p é -
ciales, et les résultats des remarquables Recherches expéri-
mentales sur le matériel de la batellerie, p o u r s u i v i e s de i 8 g o à
1897 p a r M . d e M a s , d a n s u n b u t é g a l e m e n t t o u t Bpécial, m a i s d o n t
je crois devoir d o n n e r ici u n r é s u m é a s s e z d é t a i l l é , en r a i s o n d e
l e u r i m p o r t a n c e p r a t i q u e et d e l a C o n f i r m a t i o n q u ' e l l e s o n t d o n n é e
à quelques-unes des idées développées dans les n u m é r o s précé-
dents .

293. Expériences de M. dé Htas. — Ces expériences ont


été e n t r e p r i s e s , p a r l ' o r d r e d e l ' A d m i n i s t r a t i o n , e n v u e d e d é t e r m i -
ner la m e i l l e u r e f o r m e à d o n n e r a u x b a t e a u x do n a v i g a t i o n inté-
r i e u r e . M . d e M a s a , d a n s ce b u t , c o m b i n é et i n s t a l l é les appa-
reils l e s p l u s i n g é n i e u x et l e s p l u s p r é c i s p o u r l e u r d o n n e r t o u t e
l'exactitude d é s i r a b l e , j e r e n v e r r a i , p o u r cette p a r t i e d e s o n tra-
vail, ainsi q u e p o u r tous les détails qui ne pourront trouver place
Ici, h l ' o u v r a g e q u ' i l a p u b l i é ' .
Les r e c h e r c h e s ont e u p o u r b u t d e d é t e r m i n e r c o m m e n t v a r i e le

1. Recherches expérimentales sur le matériel de la batellerie, par M. F. B. de


Mas, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Paris, Imprimerie Nationale,
180,1-1897.

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coefficient de résistance avec les divers éléments dont il paraît
dépendre. M . de M a s a étudié successivement ou simultanément
l ' i n f l u e n c e , s u r l a v a l e u r d e ce c o e f f i c i e n t :
i° d e l a v i t e s s e ,
2 ° des f o r m e s , tant à l'avant q u ' à l'arrière,
3° d e l a s u r f a c e m o u i l l é e ,
4° d e l a l o n g u e u r ,
5° du rapport d e s s e c t i o n s t r a n s v e r s a l e s d u c o r p s f l o t t a n t et du
cours d'eau,
6° d e l a f o r m e d e l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e d u c o u r s d ' e a u .
A y a n t s u r t o u t en v u e la r e c h e r c h e de l a m e i l l e u r e f o r m e à d o n n e r
aux bateaux de navigation intérieure, pour diminuer l e s efforts
de traction, il a r a p p o r t é ces efforts, n o n pas l'unité de surface du
m a î t r e c o u p l e , mais à l a t o n n e d e d é p l a c e m e n t do c h a q u e b a t e a u .
I l a d ' a b o r d d é f i n i ce q u ' i l a a p p e l é le coefficient de déplacement,
que l'on pourrait appeler aussi a coefficient d'affînement » et q u i
est l e q u o t i e n t , t o u j o u r s i n f é r i e u r à l ' u n i t é , d u d é p l a c e m e n t r é e l d u
b a t e a u p a r le v o l u m e du p a r a l l é l é p i p è d e r e c t a n g l e circonscrit à la
p a r t i e i m m e r g é e , et q u i d o n n e , e n s o m m e , l a m e s u r e d u s a c r i f i c e
fait à la f o r m e d a n s l a construction d u b a t e a u .
Ici, au contraire, où j ' a i s u r t o u t en v u e l e s c o n s é q u e n c e s plus
g é n é r a l e s q u e l'on p o u r r a i t t i r e r de ces e x p é r i e n c e s , j ' a i r a p p o r t é les
efforts a u m è t r e c a r r é d e l a section transversale du maître couple ;
c'est-à-dire que j ' a i calculé les v a l e u r s qu'il faudrait attribuer au
coefficient K d a n s l a f o r m u l e
<;*
R KnA —

p o u r qu'elle donne la résistance R constatée p a r l'expérience.


L e s e x p é r i e n c e s o n t été f a i t e s sur la Seine, c'est-à-dire sur un
c o u r s d ' e a u dont les d i m e n s i o n s sont très g r a n d e s et p e u v e n t être
r e g a r d é e s c o m m e infinies p a r r a p p o r t à celles des b a t e a u x , e t s u r le
canal de B o u r g o g n e o ù , a u contraire, le bateau occupe une étendue
relativement importante de l a section transversale.
J e ue d o n n e p a s t o u s l e s r é s u l t a t s r a p p o r t é s p a r M. d e Mas. Quel-
q u e s - u n s des b a t e a u x e x p é r i m e n t é s p r é s e n t a i e n t de telles a n a l o g i e s
d e f o r m e s , q u e l e s efforts constatés ne diffèrent que de q u e l q u e s
k i l o g r a m m e s ; i l m'a semblé suffisant a l o r s , de ne t r a n s c r i r e ici
q u e les chiffres relatifs à l'un d ' e u x . L e lecteur qui désirera plus
de détails les t r o u v e r a d a n s l ' o u v r a g e cité.

3 9 4 . Influence de la vitesse. — Une des Conséquences

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qui s e m b l e n t s e d é d u i r e , d'une façon inconstestable, des expérien-
ces d e M . d e M a s , c ' e s t q u e le c o e f f i c i e n t K v a r i e a v e c l a v i t e s s e o u ,
ce q u i r e v i e n t a u m ê m e , q u e l a r é s i s t a n c e R n e v a r i e p a s c o m m e le
carré d e l a v i t e s s e . D a n s s e s c o n c l u s i o n s . M . d e M a s dit : L e s e x p é -
riences ont p e r m i s de v é r i f i e r « q u e p o u r un b a t e a u i m m e r g é d'une
quantité d o n n é e , la r é s i s t a n c e n'est p a s p r o p o r t i o n n e l l e a u c a r r é de
la v i t e s s e , e l l e c r o î t p l u s v i t e » .
M . d e M a s , à l ' a p p u i d e cette o p i n i o n cite s u r t o u t l e s e x p é r i e n c e s
qu'il a faites s u r la S e i n e , a v e c q u a t r e b a t e a u x dont les n o m s sont
donnés a u t a b l e a u s u i v a n t qui r é s u m e les résultats de ses o b s e r v a -
tions.

Coefficient de résistance K, p o u r les vitesses de


Nom d u bateau
et
enfoncement
0 50 0.75 1.00 1.55 1.50 1 .75 2.00 2.25 2.50

Péniche St-Cloud 65 0 986 0 604 0 569 0 580 0 607 0 841 0 680 0 721 0 764 0 808
0 0 80 0 942 0 569 0 549 0 564 0 577 0 621 0 657 0 693 0 736 0 779
1 on 0 942 0 G59 0 586 0 573 0 585 0 610 0 043 0 682 0 721 0 765
30 0 869 0 616 0 547 0 534 0 545 0 567 0 598 0 635 0 675 0 718

il 60
1 8,'i
0
0
863
926
0
0
598
575
0
0
536
518
0
0
525
515
0
0
535
530
0
0
558
555
0
0
590
586
0
0
627
622
0
0
670
663
0
0
718
707

Flûte Jeanne 0
0
65
7!)
0
0
867
715
0
0
580
497
0
0
472
424
0
0
441
437
0
0
425
435
0
0
451
450
0
0
465
462
0
0
477
472
0
0
487
480
0 493
0 486
1 00 0 753 0 518 0 460 0 435 0 437 0 445 0 459 0 470 0 479 0 487
1 30 0 580 0 459 0 419 0 404 0 415 0 427 0 439 0 448 0 456 0 4G3
t 60 0 510 0 402 0 371 0 356 0 364 0 382 0 402 0 408 0 419 0 425
) 83 0 515 0 360 0 351 0 365 0 376 0 386 0 i07 0 413 0 418 0 429

Bateau Epsilon 0 65 0
0 79 0
773 0 435 0 333 0 344 0 371 0 39 r 0 420 0 439 0 455 0 469
715 0 397 0 344 0 318 0 331 0 349 0 365 0 382 0 397 0 411
00 0 628 0 377 0 307 0 294 0 306 9 321 0 338 0 354 0 376 0 392

i 1 30 0
1 60 0
531
471
0
0
362 0 306 0
343 o 305 0
293
294
0
0
317
298
0
0
330
311
0
0
328
320
0
0
340
331
0
0
355
341
0
0
372
351
1 83 0 446 0 326 0 297 0 298 0 299 0 303 0 309 0 318 0 328 0 339

Tous Eole 0
0
65
80
0
0
580
549
0 338 0 311
0 333 0 296
0
0
302
289
0 301
0 292
0
0
306
299
0
0
313
307
0
0
323
318
0
0
334
328
0
0
346
340
1 00 0 565 0 314 0 278 0 275 0 279 0 286 0 295 0 304 0 314 0 324
i 30 0 483 0 290 0 263 0 260 0 263 0 268 0 275 0 282 0 290 0 297
1 60 0 471 0 275 0 25.3 0 253 0 257 0 264 0 271 0 278 0 285 0 292
1 83 0 480 0 292 0 255 0 247 0 .247 0 232 0 258 266 0 273 0 285
0

Il f a u t l a i s s e r d e c ô t é l e s r é s u l t a t s d e s observations s u r les vites-


ses i n f é r i e u r e s à u n m è t r e e n v i r o n . P o u r l e s v i t e s s e s p l u s faibles,

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M . d e M a s e x p l i q u e q u ' i l est e x t r ê m e m e n t d i f f i c i l e d ' o b t e n i r d e s r é -
s u l t a t s e x a c t s et il m o n t r e q u e , d'après les procédés de mesurage
q u ' i l a e m p l o y é s , les petites résistances observées sont nécessaire-
ment exagérées et d'autant plus exagérées qu'elles sont plus
petites.
À s b t r a c t i o n étant faite des trois premières colonnes, correspon-
d a n t à c e s f a i b l e s v i t e s s e s , on c o n s t a t e , d ' u n e façon inconstestablo
q u e le coefficient de résistance K a u g m e n t e a v e c la v i t e s s e .
M . de M a s a e s s a y é de l ' e x p r i m e r p a r u n e p u i s s a n c e de la vitesse
d ' u n e x p o s a n t s u p é r i e u r à 2. Il a e s s a y é u n e f o r m u l e de la f o r m e

R = o A « ' - | - f i / . «2.5,

d a n s l a q u e l l e a et b s o n t d e s c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s . v a r i a b l e s a v e c
chaque bateau et y_ l e p é r i m è t r e m o u i l l é d e l a s e c t i o n du maître
couple. D a n s les bateaux e x p é r i m e n t é s cette s e c t i o n é t a i t r e c t a n g u -
l a i r e , d ' u n e l a r g e u r l, g é n é r a l e m e n t v o i s i n e d e 5 111.00 et d ' u n e n f o n -
c e m e n t v a r i a b l e t. O n a, d a n s c e s c o n d i t i o n s , A = et ^ = / - ) - 2É.
B i e n q u e cette f o r m u l e l u i a i t d o n n é d e s r é s u l t a t s a s s e z s a t i s f a i s a n t s
il en a e s s a y é u n e a u t r e , d a n s laquelle la vitesse figure avec un
m ô m e e x p o s a n t d a n s l e s d e u x t e r m e s , et i l a a d o p t é , p o u r cet e x -
posant la valeur 2,25 q u i a été p r o p o s é e p a r l e s i n g é n i e u r s de la
navigation d u D a n u b e , à la suite d'expériences spéciales. Il écrit
alors plus simplement

R = (a -\- ht) «2-25.

On trouvera, d a n s son o u v r a g e , les résultats de la comparaison


des résultats de ces d e u x f o r m u l e s a v e c c e u x des expériences. E n
c h o i s i s s a n t c o n v e n a b l e m e n t les c o e f f i c i e n t s n u m é r i q u e s a et b pour
chacun des quatre b a t e a u x qui figurent au t a b l e a u p r é c é d e n t , M . de
M a s a r r i v e à ce q u e l e s é c a r t s e n t r e l e s r é s i s t a n c e s c a l c u l é e s et c e l l e s
q u ' i l a o b s e r v é e s n e d é p a s s e n t g u è r e 10 à 12 p o u r cent, à l ' e x c e p -
tion bien entendu, des faibles vitesses p o u r lesquelles cet écart
a t t e i n t et d é p a s s e m ô m e s o u v e n t 60 p o u r c e n t . L e s v a l e u r s n u m é r i -
ques qu'il propose, pour les c o e f f i c i e n t s a-et b s o n t l e s s u i v a n t e s
p o u r l a p é n i c h e Saint-Cloud :

a — 2i,3 ; b — 128,6.

E l l e s sont différentes p o u r les autres b a t e a u x .


J ' a i , de m o n côté, cherché à e x p r i m e r le coefficient K en fonction
de la vitesse a u moyen d'une formule r e l a t i v e m e n t s i m p l e , et j e
suis arrivé à la suivante qui donne une approximation au moins
égale à celle qu'a obtenue M . de M a s :

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k c c
= ( * + a) ( + )
P o u r la péniche Saint-Clotid ; avec a = 0,08, b 0 Q e t

c = • 5.oo, o u a r r i v e à d e s r é s u l t a t s t r è s s a t i s f a i s a n t s .

S i l a f o r m e b i n ô m e a -\- bt d e l a f o r m u l e d e M . d e M a s o u a + -
A
de c e l l e - c i , p e u t s e j u s t i f i e r , d ' a p r è s l e s c o n s i d é r a t i o n s q u i o n t c o n -
d u i t à t r o u v e r l e s f o r m u l e s ( 11) o u ( i 5 ) c i - d e s s u s , q u i s o n t é g a l e m e n t
b i n ô m e s , il f a u t , p o u r e x p l i q u e r l a p r é s e n c e d e la vitesse v dans le
coefficient K , o u un e x p o s a n t différent de 2 d a n s l ' e x p r e s s i o n de la
r é s i s t a n c e R , a v o i r r e c o u r s à ce q u i a été dit précédemment, sur
l ' a u g m e n t a t i o n d e l a n o n - p r e s s i o n a v e c l a v i t e s s e . C ' e s t ce p h é n o -
mène, non encore analysé, qui peut e x p l i q u e r la variation d u coef-
ficient de résistance a v e c la vitesse.
C e t t e v a r i a t i o n est d ' a i l l e u r s a b s o l u m e n t d é m o n t r é e , c o m m e o n le
voit ; l a l o i s e u l e r e s t e i n c o n n u e .
L e s m ô m e s e x p é r i e n c o s ont m i s en évidence une autre consé-
quence e x p r i m é e p a r M . de M a s d a n s les t e r m e s s u i v a n t s : « p o u r
un b a t e a u a n i m é d ' u n e v i t e s s e d o n n é e , l a r é s i s t a n c e n ' e s t pas pro-
portionnelle à la surface A (du maître couple),elle croît m o i n s vite»
Cela revient à dire q u e le coefficient de r é s i s t a n c e K d i m i n u e quand
la s e c t i o n A a u g m e n t e . C ' e s t évident d'après la forme théorique
de ce c o e f f i c i e n t , d o n n é e par l e s f o r m u l e s (11) ou ( i 5 ) ci-dessus;
et c'est ce q u i j u s t i f i e l a f o r m e binôme, a -(- bt, proposée par
b
M . de M a s , o u b i e n celle a + 7 de la f o r m u l e précédente.

295. Influence s u r les formes, tanta, l'arrière qu'à


l'avant. — La m i s e en é v i d e n c e d e cette i n f l u e n c e é t a i t le but
p r i n c i p a l p o u r s u i v i p a r M . d e M a s et i l l ' a a t t e i n t d e l a m a n i è r e l a
plus h e u r e u s e . L e fait en l u i - m ô m o est i n d i s c u t a b l e et n ' é t a i t pas
contesté, ce q u ' i l i m p o r t a i t d e s a v o i r c ' é t a i t si l ' o n p o u v a i t o b t e -
n i r u n e d i m i n u t i o n a p p r é c i a b l e d e l'effort d e t r a c t i o n s a n s d i m i n u e r
notablement l a c a p a c i t é u t i l e d u b a t e a u c ' e s t - à - d i r e , en a d o p t a n t l a
d é f i n i t i o n d o n n é e p l u s h a u t , s a n s q u e \o coefficient de déplacement
du b a t e a u s u b i s s e u n e r é d u c t i o n t r o p f o r t e .
D é j à , en c o m p a r a n t l e s c h i f f r e s d u t a b l e a u p r é c é d e n t , o n v d i t q u e
p o u r u n m ê m e e n f o n c e m e n t et u n e m ê m e v i t e s s e , l e s d e u x d e r n i e r s
b a t e a u x n ' e x i g e n t g u è r e q u ' u n effort d e t r a c t i o n égal à la moitié
environ de celui que d e m á n d e l e p r e m i e r .
M a i s l e s e x p é r i e n c e s r é s u m é e s d a n s le t a b l e a u s u i v a n t s o n t e n c o r e

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plus décisives; elles ont porté s u r un certain n o m b r e de bateaux
p a r m i lesquels j e n'ai conservé que d e u x péniches, une toue, cinq
f l û t e s , u n c h a l a n d en f e r et u n b a t e a u d u t y p e d i t bateau prussien.

c
a V a l e u r s d u c o e f f i c i e n t K p o u r ]ea
v i t e s s e s rie
Désignation
du
ta
£
u
« a
"S o
S-3
bateau 1 m
« o ^CD • m 50 1 m. 1 m 50 2 m. 2 m 50
a

Péniche Dalila... 1 81 0.99 1.00 0.74 0.74 0 79


id. 1 .60 0.99 1.00 0.74 0.74 0.79 »
Péniche Ourouki.. 1 81 0.99 1.05 0.75 0.76
id. 1 .60 0.99 1.04 0.75 0.76 » »
1 .36 0.97 0.40 0.29 0.30 0.34 0.36
id. 1 .60 0.97 0.43 0.31 0.29 0.29 0.31
Flûle tu Castor.. . . 1 .m 0.93 0.68 0 47 0.45 0.48 0.51
le Lyonnais. t .47 0.94 0.81 0.53 0.42 0.43 0.47
la Julie. . . . 1 .43 0.95 0.92 0.56 0.30 0.50 0.54
Aima t .60 0.93 0.53 0.40 0.39 0.41 0.44
Pour nous .. i .60 0.94 0.50 0.37 0.36 0.38 0.41
Chaland. Panama. 1 .42 0.90 0.41 0.29 0.26 0.25 0.24
Prussien Remesch. 1 .30 0.933 0.27 0.23 0.25 0.27 0.26

O n v o i t q u ' a u x v i t e s s e s d e i m . oo et d e i m . f>o p a r seconde qui


r e p r é s e n t e n t 3 k . 6 et 5 k . à à l ' h e u r e et q u i s o n t t r è s c o u r a m m e n t p r a -
t i q u é e s , le coefficient de r é s i s t a n c e v a r i e de 0 , 7 0 e n v i r o n à o , 2 5 soit
d e 3 à 1, a l o r s q u e le c o e f f i c i e n t de d é p l a c e m e n t ne descend que
d e o,gg à o,g4 e n v i r o n , soit de cinq p o u r cent s e u l e m e n t ,
L e s b a t e a u x e x p é r i m e n t é s ne diffèrent q u e p a r l e u r s f o r m e s à l ' a -
v a n t et à l ' a r r i è r e . E n c o m p a r a n t l e s d i f f é r e n t e s f o r m e s a v e c l e s chif-
f r e s q u i p r é c è d e n t et a v e c c e u x d e s e s a u t r e s e x p é r i e n c e s , M . d e M a s
est a r r i v é A c o n c l u r e q u e le r e l è v e m e n t de l ' a r r i é r e d u bateau dou-
b l e les a v a n t a g e s o b t e n u s p a r le r e l è v e m e n t de l ' a v a n t , o u que l ' i m -
portance des formes est a u s s i i m p o r t a n t e à l ' a r r i è r e q u ' à l ' a v a n t . J e
crois m ô m e q u e l ' o n p o u r r a i t a f f i r m e r q u e l'influence des formes
d ' a r r i è r e est p r é p o n d é r a n t e . L a m e i l l e u r e f o r m e à d o n n e r , d ' a p r è s ces
e x p é r i e n c e s , a u b a t e a u de n a v i g a t i o n intérieure serait celle de cuil-
ler q u e p r é s e n t e le b a t e a u p r u s s i e n Remesch, et q u i est c o m p a t i b l e
a v e c u n c o e f f i c i e n t do d é p l a c e m e n t é l e v é a t t e i g n a n t p r e s q u e o , o / | .
L e s différences qui viennent d'être constatées s'atténuent c o n s i -
dérablement lorsqu'au lieu d'être traînés s u r un cours d'eau dont
l a s e c t i o n p e u t être regardée c o m m e infinie p a r r a p p o r t à la leur,
i l s le s o n t a u c o n t r a i r e s u r u n c a n a l de d i m e n s i o n s restreintes. L e s

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résultats d u t a b l e a u s u i v a n t d ' e x p é r i e n c e s faites soit avec les m é m o s
b a t e a u x , soit a v e c des b a t e a u x S e m b l a b l e s s u r le canal de B o u r g o -
g n e le m o n t r e n t d ' u n e f a ç o n é v i d e n t e .

a V a l e u r s du coefficient K poiic lea


Désignation o v i t e s s e s de
S 1 1
du •o <g s
CJ
bateau a s f^
•s
H
u
0m25 Qm 50 0m75 1 m. lmïE
e

Péniche Mascaret 1.00 0.992 i .38 1.14 1.13 1.13 1.28


id. 1 30 0.990 1.59 1.37 1.39 1 41 1.56
id. 1.60 0.988 1.68 1.70 1 80 2.10 2.63
Flûte Paulin 1.00 0.968 1.00 0.78 0.78 0.80 0.88
id 1.30 0.966 1.11 0.92 0.93 0.97 1.08
id 1.60 0.963 1 30 1.15 1.18 1.24 1.40
id 1.80 0.960 1.50 1.50 1.59 1.75 2.08
Flûte Avant-garde 1 00 0.957 1.00 0.75 0.73 0.74 0.82
id. 1.30 0.954 1.00 0.85 0.84 0.86 0.93
id. 1.60 0.950 1.26 1.10 t .12 1.18 1.33
Flûte Petite Jeanne 1.00 0.931 0.94 0.69 0.69 0 68 0.73
id 1.30 0.927 1.15 0.80 0.78 0.79 0.87
Toue Célestin 1.00 0.977 1.00 0.72 0.69 0.70 0.73
id 1.30 0.973 1.06 0.82 0.81 0.82 0.91
id 1.60 0.968 1.26 1 06 1.08 1.12 1.24
Bateau prussien Remesch. 1.00 0.934 0.83 0.61 0.58 0.58 0.64
id. 1.30 0.935 0.84 0.67 0.65 0.65 0.73

P o u r l e s v i t e s s e s d e o m . ^ 5 et d e i m . oo q u i s o n t l e s p l u s o r d i -
naires s u r les c a n a u x , les résistances correspondant a u x péniches
et a u b a t e a u p r u s s i e n s o n t à p e u p r è s d a n s l e r a p p o r t d e 2 à i seu-
l e m e n t , t a n d i s q u e n o u s a v i o n s c o n s t a t é s u r l a S e i n e le r a p p o r t de
3 à 1 . Cette différence se rattache d ' a i l l e u r s à l'influence du rapport
des s e c t i o n s m o u i l l é e s d u b a t e a u et d u c a n a l , q u e nous examine-
rons plus loin.

tïSHî. I n f l u e n c e d e la, s u r f a c e m o u i l l é e . — S o u s cette


r u b r i q u e , M . d e M a s a c h e r c h é à s e r e n d r e c o m p t e d e l'effet, s u r l a
résistance, du degré de rugosité de la paroi mouillée du bateau.
Pour cela, il a c o m p a r é les résistances, toutes choses égales, d'un
b a t e a u d o n t l a s u r f a c e a v a i t été r a m e n é e , p a r un nettoyage pro-
f o n d , à l ' é t a t n a t u r e l et d u m ê m e b a t e a u r e c o u v e r t d e t o i l e c i r é e . I l
a trouvé que la résistance a été r é d u i t e dans des proportions
v a r i a n t d e 2 7 à 4 8 p o u r c e n t , s u i v a n t l e s v i t e s s e s , p a r le s e u l f a i t
d'avoir substitué à la surface passablement r u g u e u s e de la coque

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( b o i s r a m e n é à l'état n a t u r e l ) u n e surface parfaitement l i s s e (toile
cirée).
Ce résultat p o u v a i t être p r é v u . I l m o n t r e q u e le c o e f f i c i e n t d e
frottement r e p r é s e n t é p a r K/- ou K'/· d a n s les f o r m u l e s ( n ) ou (i5)
d e s p a g e s 577 et 5 8 o , v a r i e a v e c l ' é t a t de r u g o s i t é de la surface
m o u i l l é e et q u e l a v a l e u r n u m é r i q u e o,oo3i q u e n o u s l u i a v o n s
attribuée dans l a f o r m u l e (12), d ' a p r è s certains résultats expéri-
m e n t a u x , n ' e s t a p p l i c a b l e q u ' à u n état p a r t i c u l i e r d e cette s u r f a c e .
L e s données expérimentales sont d'ailleurs trop peu nombreuses
p o u r q u e l ' o n p u i s s e en d é t e r m i n e r l e s v a r i a t i o n s .

2 9 7 . I n f l u e n c e de l a l o n g u e u r . — M . de M a s a e x p é r i -
menté trois b a t e a u x p r é s e n t a n t à l ' a v a n t et à l ' a r r i è r e des formes
a u s s i i d e n t i q u e s q u e p o s s i b l e et n e différant q u e p a r la longueur
q u i , à l ' e n f o n c e m e n t d e 1 m . 60 a u q u e l ces e x p é r i e n c e s ont été
f a i t e s é t a i t r e s p e c t i v e m e n t d e 37 m . 99 p o u r l e p r e m i e r , d e 3 o m . o 3
p o u r le s e c o n d et d e 20 m , 5 5 p o u r l e t r o i s i è m e . I l a t r o u v é , à
toutes les vitesses, des résistances identiques pour ces trois
bateaux.
C e l a n ' a r i e n d ' i n v r a i s e m b l a b l e , a p r è s ce q u i a été d i t , a u n ° 288
de la d i m i n u t i o n d e l a non-pression lorsque croît la longueur
d u p r i s m e flottant. Il se t r o u v e q u e , d a n s le c a s p a r t i c u l i e r ob-
s e r v é , cette d i m i n u t i o n do l a n o n - p r e s s i o n compense exactement
l ' a u g m e n t a t i o n de résistance d u e à ce q u e le f r o t t e m e n t s'exerce
s u r une surface plus étendue. C'est là sans doute un hasard d'expé-
rience.
On peut s u p p o s e r , toutefois, qu'une compensation analogue se
serait sans doute p r o d u i t e , peut-être p a s a u s s i c o m p l è t e m e n t , si
l ' é t a t d e l a s u r f a c e m o u i l l é e a v a i t été m o d i f i é . O u d o i t a d m e t t r e , en
effet, q u e le c ô n e , d o n t j ' a i p a r l é a u n° 288 p o u r e x p l i q u e r l a d i m i -
nution de la n o n - p r e s s i o n q u a n d l a l o n g u e u r a u g m e n t e , s e r a v r a i -
s e m b l a b l e m e n t d'autant p l u s ouvert que la r u g o s i t é de la surface
sera plus g r a n d e et q u e , ce q u e l ' o n p o u r r a g a g n e r d ' u n c ô t é , en
diminution de la non-pression, p o u r r a être perdu de l'autre par
une a u g m e n t a t i o n du frottement, de sorte qu'il s'établira toujours,
sinon une compensation exacte, au m o i n s quelque chose d'appro-
chant.
D a n s le m ê m e o r d r e d ' i d é e s , M , d e M a s a o b s e r v é et c o m p a r é les
efforts de traction nécessaires pour mettre en mouvement des
b a t e a u x attelés en c o n v o i , les u n s derrière l e s a u t r e s . I l e x i s t e , en
pratique, trois m o d e s d'attelage en convoi : l'attelage à longues
remorques, où chaque bateau est d i s t a n t d u p r é c é d e n t d ' u n e Ion"

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gueur de bateau (dans l'espèce, 4o mètres environ); l'attelage à
remorques croisées où chaque bateau n'est plus distant du précé-
dent que d'une douzaine de mètres et l'attelage nez sur cul,
selon l ' e x p r e s s i o n un peu crue, mais très s u g g e s t i v e des mari-
niers.
Dans l'attelage à longues remorques, l'effort nécessaire pour
mouvoir le convoi est très sensiblement égal à la somme des
efforts e x i g é s p o u r c h a q u e b a t e a u c o n s i d é r é i s o l é m e n t .
D a n s l ' a t t e l a g e à r e m o r q u e s c r o i s é e s , c e t effort e s t i n f é r i e u r à l a
s o m m e d e s efforts p a r t i e l s , d ' e n v i r o n 10 à 10 p o u r cent, s u i v a n t les
vitesses.
Enfin, dans l'attelage nez s u r c u l , l ' a v a n t a g e est encore plus
marqué et l a d i f f é r e n c e a v a r i é e n t r e i 5 et 2 4 p o u r c e n t . E l l e e s t
d ' a u t a n t m o i n d r e , d a n s l e s d e u x c a s , q u e l a v i t e s s e est p l u s f a i b l e .
Il c o n v i e n t d ' a j o u t e r que le c o n v o i e x p é r i m e n t é c o m p r e n a i t d e s
bateaux d'enfoncement t r è s d i f f é r e n t ( 0 m . 5 o et I m . 6 0 ) et que
l'avantage de l ' a t t e l a g e i n t e n s i f a u r a i t s a n s d o u t e été notablement
a c c r u si c e t e n f o n c e m e n t a v a i t été l e m ê m e .
Cependant M . d e M u s fait c o n n a î t r e q u e , d ' a p r è s les mariniers,
un c o n v o i d e b a t e a u x attelés nez s u r cul ne peut se c o n d u i r e con-
v e n a b l e m e n t q u e si le b a t e a u le p l u s r a p p r o c h é d u r e m o r q u e u r est
vide ou très p e u c h a r g é , les b a t e a u x les p l u s l o u r d s étant placés en
q u e u e . 11 n ' a pas cherché à déterminer l'ordre d'attelage qui cor-
respondait au m i n i m u m d'effort.

2 9 8 . Influence d u r a p p o r t des sections t r a n s v e r -


sales d u c o r p s flottant e t d u c o u r s d ' e a u , — Cette
i n f l u e n c e est d e p u i s l o n g t e m p s c o n n u e . D u B u a t a v a i t m o n t r é que
la résistance a u mouvement d'un c o r p s flottant a u g m e n t e l o r s q u e
diminue la s e c t i o n t r a n s v e r s a l e du c a n a l , r e m p l i d ' e a u en r e p o s ,
s u r l e q u e l i l flotte. I l avait m ê m e donné p o u r e x p r i m e r le coeffi-
cient d e r é s i s t a n c e K s u r le c a n a l en fonction de celui K j , a p p l i -
cable a u m ê m e c o r p s s u r un l i q u i d e indéfini, l a r e l a t i o n

K = - ^ K l ,
a
1

dans l a q u e l l e A étant t o u j o u r s l a section t r a n s v e r s a l e d u c o r p s flot-


tant, fi r e p r é s e n t e c e l l e d u c a n a l .
Il est é v i d e n t que cette relation e m p i r i q u e ne peut s'accorder
avec les faits d ' o b s e r v a t i o n que dans les l i m i t e s très étroites q u i
c o m p r e n n e n t l e s e x p é r i e n c e s d e s q u e l l e s e l l e a été d é d u i t e . En par-

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ticulier, elle ne s ' a p p l i q u e q u ' a u x vitesses v o i s i n e s de 1 m. oo par

s e c o n d e et p o u r d e s v a l e u r s d u r a p p o r t ? s u p é r i e u r e s à i , 5 o et i n f é -

rieures à 6,46.
Un d e s r é s u l t a t s m i s e n é v i d e n c e p a r M." d e M a s , c ' e s t q u e le r a p -
port — que, pour abréger, je représenterai par C, dépend de la

v i t e s s e et a u g m e n t e a s s e z r a p i d e m e n t a v e c e l l e . V o i c i , e n effet, l e s
chiffres q u ' i l a trouvés :

RAPPORT
ENFONCETEMENT SECTIDESONS VALEURS DUVITRESSES
APPORT G = — POUR LEA
DE
VOIES NAVIGABLES a
Ä
0M250M50 0NI75 LM26 L

Seiue 116.04 1.00 1.00 1.00 1.00


Dérivation de Joigny 8.31 1.00 1.00 1.11 1.20

ES Canal de Bourgogne.
Canal de la Cure. . . .
S. 89
4.64
3.82
1.33
1.41
1.50
1.42
1.48
1.70
1.56
1.63
1.67
1 85
1.83
2.07
Canal du Nivernais.. 1.95 2.28 2.60

Seine 89.30 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00


Dérivation de Joigny 6.39 1.17 ¡.26 1.38 1.49 1.60
Canal de Bourgogne. 4.54 1.74 1.84 1.98 2.10 2.26
Canal de la Cure . . . 3.57 1 92 2.13 2.38 2.73 3.17
Cnnal du Nivernuis.. 2.94 2.67 3.05 3.82 4.70 5.58

Seine 72 49 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00


Dérivation de Joigny 5 19 1.42 1.56 1.74 1.94 2.20
Canal de Bourgogne. 3.68 2.46 2.71 3.00 3.28 3.59
Canal de la C u r e . . . . 2.90 2.56 2.93 3.67 4.79 5.80
Canal du Nivernais..

La forme relativement simple proposée par Du Buat pour le


c o e f f i c i e n t C est d o n c i n a d m i s s i b l e : p o u r u n e m ê m e v a l e u r d u r a p -
p o r t — c e coefficient p r e n d des v a l e u r s q u i p e u v e n t varier du s i m p l e

a u d o u b l e si l a v i t e s s e p a s s e d e o m . 20 à r m . 25 p a r s e c o n d e . Le
m ê m e reproche pourrait être fait à toute autre f o r m u l e a n a l o g u e ,
d'après laquelle G serait indépendant de la vitesse, a u s s i j e ne
parle pas d'une formule citée p a r M . de M a s et p r o p o s é e par
M. E . Sweet, ingénieur américain, qui semble d'ailleurs encore
p l u s i m p a r f a i t e q u e celle de D u B u a t .
D ' a u t r e p a r t , M . d e M a s a v é r i f i é ce fait q u e l a v a r i a t i o n d u c o e f f i -

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£ 2. — É T U D E EXPÉRIMENTALE 601

cient d e r é s i s t a n c e n ' e s t p a s l a m ê m e s u r u n c a n a l é t r o i t o u s u r un
fluide indéfini, l'influence d e s f o r m e s est d ' a u t a n t moins appré-
c i a b l e q u e l e r a p p o r t — est p l u s p e t i t . « E n effet, d i t D u B u a t , q u a n d

le c o r p s o c c u p e t o u t e l a c a p a c i t é d u c a n a l , l a résistance se r é d u i t à
refouler le f l u i d e en avant ; et d a n s ce c a s , l a f o r m e d e l a p a r t i e
a n t é r i e u r e est a b s o l u m e n t i n d i f f é r e n t e à cet effet n. N e s e r a i t - c e p a s
à l'observation peut-être i n s t i n c t i v e d e ce f a i t q u e l ' o n pourrait
attribuer l'adoption, pour la plupart des bateaux de c a n a u x , de
formes à peu près rectangulaires, occasionnant une grande résis-
tance a u m o u v e m e n t , m a i s q u ' i l n ' y a v a i t p a s d'intérêt réel à m o d i -
fier t a n t q u e c e s b a t e a u x d e v a i e n t p a r c o u r i r d e s c a n a u x à s e c t i o n
rétrécie ?

î î î M I . I n f l u e n c e d e la. f o r m e d e l a s e c t i o n t r a n s v e r -
sale d u cours d ' e a u . — C e n'est pas s e u l e m e n t la g r a n d e u r de

la s e c t i o n t r a n s v e r s a l e d u c o u r s d ' e a u , o u plutôt le r a p p o r t - de
A
cette s e c t i o n à c e l l e du c o r p s flottant q u i i n f l u e , t o u t e s c h o s e s é g a -
les, s u r l a v a l e u r d u c o e f f i c i e n t C , m a i s a u s s i l a f o r m e d e cette s e c -
tion transversale, ou plus exactement, la plus ou moins grande
ressemblance entre cette s e c t i o n et c e l l e d u c o r p s f l o t t a n t . M . d e

Mas a constaté q u e p o u r u n e m ê m e v a l e u r d u r a p p o r t ^ , le coeffi-


cient C était m o i n d r e l o r s q u e l e c a n a l é t a i t r e c t a n g u l a i r e , c o m m e
le b a t e a u l u i - m ê m e , q u e l o r s q u ' i l é t a i t à s e c t i o n t r a p é z o ï d a l e . De
m ê m e , ce c o e f f i c i e n t e s t d ' a u t a n t p l u s é l e v é q u e l a p r o f o n d e u r d u
cours d'eau diffère m o i n s de l'enfoncement du b a t e a u : il est t r è s
important, p o u r d i m i n u e r la résistance, qu'il reste, entre le fond
du b a t e a u et c e l u i d u c a n a l , u n e c o u c h e d ' e a u d ' u n e grande épais-
s e u r , et M . d e M a s a m o n t r é q u e cette d i m i n u t i o n é t a i t t r è s s e n s i b l e
tant q u e l a d i s t a n c e d o n t il s ' a g i t n ' a t t e i g n a i t p a s u n m è t r e , et il e n
a conclu qu'il y a u r a i t un a v a n t a g e considérable à a p p r o f o n d i r de
i m è t r e le p r o f i l t v p e de nos c a n a u x sans c h a n g e r l'enfoncement
m a x i m u m que les bateaux peuvent prendre aujourd'hui '.
En r é s u m é , ses expériences établissent nettement que :

i. Dans le même ordre d'idées, j e crois pouvoir rappeler ici que dès 1 8 8 0 ,
lors de la présentation de l'avant-projet du canal du Nord sur Paris, j'avais
proposé d'ouvrir cette voie nouvelle avec une profondeur de a m. 5o. pour des
bateaux de 1 m. 8 0 d'enfoncement.

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i» P o u r u n e même v a l e u r du r a p p o r t — , 1 e coefficient de r é s i s -

tance varie avec la forme de l a section du canal ;

2° Pour une m ô m e v a l e u r d u r a p p o r t — et p o u r d e s s e c t i o n s de

forme s i m i l a i r e , le c o e f f i c i e n t de résistance diminue quand le


mouillage augmente.
E n f i n il p a r a î t c e r t a i n q u e l ' é t a t d e s p a r o i s d u c a n a l i n f l u e aussi
sur l a résistance. Toutes choses égales, la résistance au mouve-
ment sera moindre dans une voie dont les berges sont défendues
par un perré maçonné bien lisse que dans une autre où elles
seraient recouvertes d'une végétation plus ou m o i n s touffue de
j o n c s et d e r o s e a u x .

3 0 0 . Résumé. — Si j ' a i donné avec autant de détails les


résultats des e x p é r i e n c e s de M . de M a s , c'est s u r t o u t à cause du
grand intérêt pratique qu'elles peuvent présenter en ce q u ' e l l e s
c o n d u i r o n t à a d o p t e r , p o u r l e s b a t e a u x et p o u r l e s c a n a u x d e n a v i -
gation intérieure, des formes plus rationnelles que celles qui sont
aujourd'hui en u s a g e ; m a i s c'est a u s s i p o u r montrer combien est
c o m p l i q u é e et d i f f i c i l o l a q u e s t i o n d e l a r é s i s t a n c e d o s f l u i d e s . S u r
toutes les causes qui peuvent influer s u r l a g r a n d e u r de l'effort à
exercer pour mouvoir, dans une eau tranquille, un corps déter-
m i n é , on n'a que de v a g u e s i n d i c a t i o n s , on sait tout a u p l u s le
s e n s d e l a v a r i a t i o n d e cet effort a v e c c h a c u n e d e c e s c a u s e s , mais
on est b i e n loin de c o n n a î t r e u n r a p p o r t p r é c i s p e r m e t t a n t de con-
clure la résistance d'un corps de forme différente, ou placé dans
des conditions différentes do ceux qui ont été expérimentés et
observés.
P a r e x e m p l e , en ce qui qui concerne l'influence de la vitesse,
M . d e M a s , t o u t en i n d i q u a n t u n e f o r m u l e n o u v e l l e , d e l a f o r m e

R = (a + bt)v%^

a cru d e v o i r m o n t r e r q u ' e l l e ne s'accorde p a s m i e u x , a v e c l e s faits


d'observation, q u ' u n e autre, un peu m o i n s s i m p l e peut-être, mais
qui se rapprocherait sans doute davantage des indications de la
théorie.
M a i s c ' e s t s u r t o u t e n ce q u i c o n c e r n e l'influence d e l a f o r m e et
do la g r a n d e u r de la section transversale du canal q u e les résultats
des e x p é r i e n c e s , s'ils sont très p r o b a n t s au point de v u e des consé-
q u e n c e s à en tirer dans les a p p l i c a t i o n s , p a r a i s s e n t i m p o s s i b l e s à
être e x p r i m é s p a r u n e f o r m u l e a u moyen de l a q u e l l e on pourrait

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{ 2. — ÉTUDE EXPÉRIMENTALE 608

e s p é r e r c o n n a î t r e ce q u i s e p a s s e d a n s d e s c o n d i t i o n s u n p e u diffé-
rentes de c e l l e s d e s e x p é r i e n c e s .
Il faut d o n c s e b o r n e r à n e t i r e r d e c e s e x p é r i e n c e s q u e l e s c o n -
c l u s i o n s t r è s i m p o r t a n t e s d ' a i l l e u r s q u ' e n a d é d u i t e s M . d e M a s et
qui p e u v e n t a v o i r l a p l u s h e u r e u s e influence s u r l'avenir de l'in-
dustrie de l a n a v i g a t i o n i n t é r i e u r e .

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ANNEXES

DOCUMENTS ET RENSEIGNEMENTS

1
C O N C E R N A N T L E S I R R I G A T I O N S

A. Loin et arrêtés généraux.

I . Loi en forme d'instruction, des 1 2 - 2 0 août 1790. —


L e s a d m i n i s t r a t i o n s d e d é p a r t e m e n t d o i v e n t r e c h e r c h e r et i n d i q u e r
le m o y e n d e p r o c u r e r le libre c o u r s d e s e a u x , d'empêcher q u e les
prairies ne soient submerg-ées p a r l a trop g r a n d e élévation d e s éclu-
ses d e s m o u l i n s et p a r l e s a u t r e s o u v r a g e s d ' a r t é t a b l i s sur les
rivières ; d e d i r i g e r enfin, a u t a n t q u ' i l s e r a p o s s i b l e , toutes l e s e a u x
de l e u r t e r r i t o i r e v e r s u n b u t d ' u t i l i l é g é n é r a l e d ' a p r è s l e s p r i n c i p e s
de l ' i r r i g a t i o n . .

I I . Loi du 6 o c t o b r e 1791. — Titre I . Section I . Article 4· —


Nul ne peut se p r é t e n d r e p r o p r i é t a i r e e x c l u s i f des e a u x d ' u n fleuve
ou d ' u n e r i v i è r e n a v i g a b l e o u flottable ; en c o n s é q u e n c e , tout p r o -
priétaire r i v e r a i n peut, en vertu d u droit c o m m u n , y faire des prises
2
d'eau s a n s n é a n m o i n s en d é t o u r n e r ni e m b a r r a s s e r le cours d ' u n e
manière, n u i s i b l e a u b i e n g é n é r a l et à l a n a v i g a t i o n é t a b l i e .

1 . Ces d o c u m e n t s s ' a p p l i q u e n t , p r i n c i p a l e m e n t a u x r e t e n u e s é t a b l i e s e n v u e
d ' o u v r i r une p r i s e d'eau destinée à l ' i r r i g a t i o n o u à u n a u t r e usage q u e l c o n q u e .
2 . V o i r c i - a p r è s l ' a r t i c l e 1 0 de l ' a r r ê t e d u in v e n t ô s e a n VI q u i i n d i q u e l e s
c o n d i t i o n s d a n s . l e s q u e l l e s ces p r i s e s d ' e a u d o i v e n t être effectuées.

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Titre I I . — Art. i 5 . — P e r s o n n e ne p o u r r a inonder l'héritage de
son voisin, ni lui transmettre volontairement les e a u x d'une manière
n u i s i b l e , s o u s p e i n e d e p a y e r l e d o m m a g e et u n e a m e n d e q u i ne
pourra excéder la s o m m e du dédommagement.
Art. 16. — L e s propriétaires ou fermiers des m o u l i n s ou usines
construits ou à c o n s t r u i r e seront g a r a n t i s de tous d o m m a g e s q u e l c s
e a u x p o u r r a i e n t c a u s e r a u x c h e m i n s et a u x p r o p r i é t é s v o i s i n e s , p a r
la trop g r a n d e élévation du d é v e r s o i r ou a u t r e m e n t . U s seront for-
cés d e t e n i r l e s e a u x à u n e h a u t e u r q u i n e n u i s e à p e r s o n n e et q u i
sera fixée par le directoire du département, d'après l'avis du direc-
toire de district E n cas de c o n t r a v e n t i o n , l a p e i n e s e r a u n e a m e n d e
q u i ne p o u r r a e x c é d e r l a s o m m e d u d é d o m m a g e m e n t *.

III. Arrêté du gouvernement du 1 9 ventôse an VI. —


Art. 9. — I l est e n j o i n t a u x a d m i n i s t r a t i o n s c e n t r a l e s et m u n i c i p a -
l e s , et a u x c o m m i s s a i r e s d u D i r e c t o i r e e x é c u t i f é t a b l i s p r è s d ' e l l e s ,
de v e i l l e r a v e c l a p l u s s é v è r e e x a c t i t u d e à ce q u ' i l n e s o i t é t a b l i p a r
l a s u i t e a u c u n p o n t , a u c u n e c h a u s s é e p e r m a n e n t e ou, m o b i l e , a u c u n e
écluse ou u s i n e , a u c u n b a t a r d e a u , m o u l i n , d i g u e ou a u t r e obstacle
q u e l c o n q u e a u l i b r e c o u r s des e a u x d a n s les r i v i è r e s n a v i g a b l e s ou
flottables, d a n s les c a n a u x d'irrigation ou de dessèchement géné-
r a u x , s a n s en a v o i r p r é a l a b l e m e n t obtenu l a p e r m i s s i o n de l ' a d m i -
n i s t r a t i o n c e n t r a l e , q u i no p o u r r a l ' a c c o r d e r q u e d e l'autorisation
expresse du Directoire exécutif.
Art. 1 0 . — I l s v e i l l e r o n t p a r e i l l e m e n t à ce q u e n u l n e d é t o u r n e l e
c o u r s d e s e a u x d e s r i v i è r e s et c a n a u x n a v i g a b l e s o u f l o t t a b l e s , et
n'y fasse des prises d'eau ou saignées p o u r l'irrigation des terres,
q u ' a p r è s y a v o i r été a u t o r i s é p a r l ' a d m i n i s t r a t i o n c e n t r a l e , et s a n s
p o u v o i r e x c é d e r lo n i v e a u q u i a u r a été d é t e r m i n é .

1. Ces p é n a l i t é s s o n t m o d i f i é e s p a r l ' a r t i c l e 457 d u C o d e pténal.

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11. D o c u m e n t a l é g i s l a t i f s s p é c i a u x a u x i r r i g a t i o n s .

I V . Gode civil. — Art. 6 4 4 - — C e l u i d o n t l a p r o p r i é t é borde


une eau c o u r a n t e a u t r e q u e c e l l e q u i est d é c l a r é e d é p e n d a n c e du
d o m a i n e p u b l i c p a r l'art 5 3 8 , a u titre de la D i s t i n c t i o n d e s biens,
p e u t s'en s e r v i r à s o n p a s s a g e j o u r l'irrigation de ses propriétés.
C e l u i d o n t cette e a u t r a v e r s e l ' h é r i t a g e peut m ê m e en u s e r dans
l'intervalle qu'elle y parcourt, m a i s à la c h a r g e de la rendre, à la
sortie de ses f o n d s , à son c o u r s o r d i n a i r e .
Art. 6 4 5 . — S ' i l s'élève une contestation entre les propriétaires
a u x q u e l s ces e a u x p e u v e n t être utiles, les t r i b u n a u x en p r o n o n ç a n t ,
doivent concilier l'intérêt de l ' a g r i c u l t u r e a v e c le r e s p e c t d d à la
p r o p r i é t é ; et, d a n s tous les cas, les r è g l e m e n t s particuliers et
l o c a u x s u r le c o u r s et l ' u s a g e d e s e a u x d o i v e n t ê t r e o b s e r v é s .

V . Loi du 29 avril 1845. — Art. 1. — Tout propriétaire qui


voudra se s e r v i r , p o u r l ' i r r i g a t i o n de ses p r o p r i é t é s , des e a u x n a t u -
r e l l e s o u a r t i f i c i e l l e s d o n t il a l e d r o i t d e d i s p o s e r , p o u r r a obtenir
le p a s s a g e d e c e s e a u x s u r l e s f o n d s i n t e r m é d i a i r e s , à l a c h a r g e
d ' u n e j u s t e et p r é a l a b l e i n d e m n i t é ,
S o n t e x c e p t é s d e cette s e r v i t u d e l e s m a i s o n s , c o u r s , j a r d i n s , p a r c s
et e n c l o s a t t e n a n t a u x h a b i t a t i o n s .
Art. 2. — L e s propriétaires des fonds inférieurs devront recevoir
les e a u x q u i s ' é c o u l e r o n t d e s t e r r a i n s a i n s i a r r o s é s , s a u f l'indem-
nité q u i p o u r r a l e u r ê t r e d u e .
S e r o n t é g a l e m e n t e x c e p t é s d e cette s e r v i t u d e l e s m a i s o n s , c o u r s ,
j a r d i n s , p a r c s et e n c l o s a t t e n a n t a u x h a b i t a t i o n s .
Art. 3. — L a m ê m e f a c u l t é d e p a s s a g e s u r l e s f o n d s i n t e r m é d i a i -
res p o u r r a ê t r e a c c o r d é e a u p r o p r i é t a i r e d ' u n t e r r a i n s u b m e r g é en
tout o u e n p a r t i e , à l'effet d e p r o c u r e r a u x e a u x n u i s i b l e s l e u r é c o u -
lement.
Art. 4- — L e s c o n t e s t a t i o n s a u x q u e l l e s p o u r r o n t d o n n e r l i e u l ' é t a -
b l i s s e m e n t de la s e r v i t u d e , la fixation du parcours de la conduite
d'eaux, de s e s d i m e n s i o n s et d e s a f o r m e , et l e s i n d e m n i t é s d u e s ,
soit a u p r o p r i é t a i r e d u f o n d s t r a v e r s é , s o i t à c e l u i d u f o n d s q u i r e c e -
vra l'écoulement des e a u x , seront portées devant les t r i b u n a u x q u i ,
en p r o n o n ç a n t , d e v r o n t c o n c i l i e r l ' i n t é r ê t d e l ' o p é r a t i o n a v e c l e r e s -
pect d û à l a p r o p r i é t é .

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II s e r a p r o c é d é d e v a n t l e s t r i b u n a u x c o m m e e n m a t i è r e s o m m a i r e ,
et, s'il y a l i e u h e x p e r t i s e , il pourra n'être n o m m é qu'un seul
expert.
Art. 5 . — II n ' e s t a u c u n e m e n t d é r o g é , p a r l e s p r é s e n t e s d i s p o s i -
tions, a u x lois q u i r è g l e n t la p o l i c e des e a u x .

V I . L o i d u 1 1 j u i l l e t 1 8 4 7 . — Art. i. — Tout propriétaire


q u i v o u d r a se s e r v i r , p o u r l ' i r r i g a t i o n d e ses p r o p r i é t é s , des eaux
n a t u r e l l e s o u a r t i f i c i e l l e s d o n t il a l e d r o i t d e d i s p o s e r , p o u r r a o b t e -
n i r la faculté d'appuyer sur la propriété du riverain o p p o s é les
o u v r a g e s d ' a r t n é c e s s a i r e s à s a p r i s e d ' e a u , à c h a r g e d ' u n e j u s t e et
préalable indemnité.
S o n t e x c e p t é s d e cette s e r v i t u d e , l e s b â t i m e n t s , c o u r s et j a r d i n s
attenant a u x habitations.
Art. 2. — L e r i v e r a i n s u r le fonds d u q u e l l'appui sera réclamé
p o u r r a t o u j o u r s d e m a n d e r l ' u s a g e c o m m u n du b a r r a g e , en contri-
b u a n t p o u r m o i t i é a u x f r a i s d ' é t a b l i s s e m e n t et d ' e n t r e t i e n ; a u c u n e
i n d e m n i t é ne s e r a r e s p e c t i v e m e n t d u e d a n s ce c a s , et c e l l e q u i a u r a
été p a y é e d e v r a ê t r e r e n d u e . .
L o r s q u e cet u s a g e c o m m u n n e s e r a r é c l a m é q u ' a p r è s l e c o m m e n -
cement ou l a confection des t r a v a u x , celui qui le d e m a n d e r a d e v r a
supporter seul l'excédant de dépense auquel donneront lieu les
c h a n g e m e n t s à faire au b a r r a g e p o u r le r e n d r e p r o p r e à l'irrigation
d e s d e u x rives.
Art. 3 . — L e s contestations a u x q u e l l e s p o u r r a donner lieu l'ap-
plication des d e u x articles c i - d e s s u s seront portées devant les tribu-
naux.
I l s e r a p r o c é d é c o m m e en m a t i è r e s o m m a i r e , et s ' i l y a l i e u à
expertise, le tribunal p o u r r a ne n o m m e r qu'un seul expert.
Art. 4- — H n ' e s t a u c u n e m e n t d é r o g é , p a r l e s p r é s e n t e s d i s p o s i -
tions, a u x lois qui règlent la police des e a u x .

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EXEMPLES D'OUVRAGES CONCERNANT LES IRRIGATIONS

Les problèmes a u x q u e l s peut donner lieu l'établissement et


l'usage de c a n a u x d ' i r r i g a t i o n sont très d i v e r s .
Celui d e l ' o u v e r t u r e p r o p r e m e n t dite d u c a n a l , d e l a pente à l u i
donner, d e s d i m e n s i o n s à adopter p o u r sa section transversale, etc.,
a été t r a i t é d a n s l e § 3 d u c h a p i t r e V r e l a t i f a u x c a n a u x d é c o u v e r t s ,
il n ' y a r i e n d e p a r t i c u l i e r à y a j o u t e r i c i .
Un autre p r o b l è m e est celui d e l a répartition d e s e a u x entre l e s
divers i n t é r e s s é s .
Cette r é p a r t i t i o n p e u t s e f a i r e en a t t r i b u a n t , à c h a c u n d ' e u x , l a
jouissance de toutes l e s e a u x du canal pendant u n temps déterminé.
Voici p a r e x e m p l e c o m m e n t est d i s t r i b u é e l ' e a u d u c a n a l d e T h u i r ,
ou c a n a l r o y a l , c r é é e n 1^27 et q u i a r r o s e 1346 h e c t a r e s d a n s l a
plaine de P e r p i g n a n
Les communes d ' I l l et de Neffiach jouissent de l'eau pendant
2I1 h e u r e s à p a r t i r d u d i m a n c h e à 5 h e u r e s d u m a t i n .
M i l l i a s , p e n d a n t zl\ h e u r e s à p a r t i r d u l u n d i , 5 h e u r e s d u m a t i n .
Saint-Filin d'amont, pendant 3 i heures à partir du mardi,
5 heures du matin.
S o l e r , p e n d a n t 2L\ h e u r e s à p a r t i r d u m e r c r e d i , à m i d i .
T h u i r , p e n d a n t 17 h e u r e s à p a r t i r d u j e u d i , à m i d i .
C a n o h è s et T o u l o u g a s , p e n d a n t 24 h e u r e s à p a r t i r d u v e n d r e d i ,
à 5 heures du matin.
P e r p i g n a n , p e n d a n t 24 h e u r e s à p a r t i r d u s a m e d i , à 5 h e u r e s d u
matin.
M a i s ce m o d e d e r é p a r t i t i o n n e s ' a p p l i q u e o r d i n a i r e m e n t q u ' a u x
canaux s e c o n d a i r e s ; i l est s o u v e n t n é c e s s a i r e d e p a r t a g e r d'une
façon p e r m a n e n t e le v o l u m e d'eau suivant des proportions déter-
minées.
Partout où l'on peut disposer d'une petite chute, l'appareil
partiteur le p l u s e x a c t est l e d é v e r s o i r . S i , s u r le c o n t o u r d ' u n

1. La petite culture, p a r G u s t a v e H e u z é . P a r i s , 1 8 9 1 . D a n s l'Encyclopédie


a g r i c o l e e t h o r t i c o l e de M . - C . L e c h a l a s .

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bassin, on place d e u x déversoirs dont les crêtes sont exactement
arasées à la m ê m e hauteur, l e s débits seront à très p e u près pro-
p o r t i o n n e l s a u x l o n g u e u r s d e c e s o u v r a g e s ( e n n é g l i g e a n t l a petite
c o r r e c t i o n d u e à l a c o n t r a c t i o n l a t é r a l e ) , et i l s r e s t e r o n t proportion-
nels quelle q u e soit la variation d u n i v e a u .
S o u v e n t l e p r o b l è m e n ' e s t p a s a u s s i s i m p l e et s e c o m p l i q u e d e
conditions particulières. Il peut arriver, p a r e x e m p l e , q u e l'un des
d e u x p a r t i c i p a n t s d o i v e r e c e v o i r u n v o l u m e d'eau d é t e r m i n é . O n
règle alors quelquefois le débit a u m o y e n d'une vanne de p r i s e
d'eau p l a c é e à l ' e n t r é e d u c a n a l ; s o u v e n t a u s s i l e d é b i t s e m e s u r e
p a r d e s orifices d ' u n e section d é t e r m i n é e a u x q u e l s o n d o n n e le n o m
d e modules et q u i s o n t d i f f é r e n t s d a n s l e s d i v e r s e s r é g i o n s .
Ces m o d u l e s , ou orifices de d i m e n s i o n s constantes, n e donnent
le d é b i t en v u e d u q u e l i l s s o n t é t a b l i s q u ' a u t a n t q u ' i l s f o n c t i o n n e n t
sous u n e c h a r g e d'eau déterminée. S i la c h a r g e a u g m e n t e o u d i m i -
nue, l e d é b i t d e l'orifice varie d a n s l e m ê m e s e n s . C e p e n d a n t , dans
b i e n d e s r é g i o n s , l e d é b i t se r è g l e p a r m o d u l e s , c ' e s t - à - d i r e p a r l a
g r a n d e u r s e u l e d e s o r i f i c e s et l ' o n n e s e m b l e t e n i r a u c u n compte
de l a c h a r g e .
D a n s le R o u s s i l l o n , p a r e x e m p l e , d'après M . Heuzè, on évalue le
v o l u m e d ' e a u p a r meule ou œil. U n œ i l e s t u n e o u v e r t u r e c i r c u l a i r e
faite d a n s u n e d a l l e q u e l ' o n p l a c e d a n s l a b e r g e d u c a n a l . D ' a p r è s
les r e n s e i g n e m e n t s q u i m ' o n t été d o n n é s p a r M . S o r e l , i n g é n i e u r à
P e r p i g n a n , l'oeil a r a r e m e n t m o i n s d e o m . 2 0 et r a r e m e n t p l u s d e
o m . 3 o d e d i a m è t r e . U n œ i l d e 9 p o u c e s (o m . 2Û) d e d i a m è t r e e s t
réputé f o u r n i r le v o l u m e d'eau d é s i g n é , d a n s les anciens titres,
s o u s l e n o m d e m e u l e . D ' a p r è s M . H e u z é , un œ i l d ' u n e m e u l e , c'est-
à - d i r e f o u r n i s s a n t l e v o l u m e d ' e a u n é c e s s a i r e à m o u v o i r une m e u l e
de m o u l i n , suffit à l ' i r r i g a t i o n d e 32 à 33 hectares.
On comprend c o m b i e n p e u t être d i f f é r e n t le débit d'un pareil
orifice s u i v a n t q u ' i l est p l a c é p l u s o u m o i n s a u - d e s s o u s d u n i v e a u
d'amont. Ce mode de m e s u r a g e ne peut donc être recommandé
l o r s q u e l e n i v e a u est v a r i a b l e ; m a i s il peut, a u c o n t r a i r e donner
des résultats satisfaisants s i , d'une m a n i è r e q u e l c o n q u e , par un
d é v e r s o i r r é g u l a t e u r , p a r e x e m p l e , le n i v e a u se t r o u v e m a i n t e n u à
très peu p r è s constant. *
J e vais donner deux exemples d'ouvrages partiteurs ainsi établis,
d o n t je d o i s l a c o m m u n i c a t i o n à l ' o b l i g e a n c e d e M . S o r e l .
P a r m i les usagers de l'eau d e l a rivière d u T e c h se trouve le
moulin Vilar, q u i , d'après s e s titres, a droit à un volume de
6 0 0 l i t r e s d ' e a u . S u r l a b e r g e d u c a n a l q u i l ' a l i m e n t e , on a c o n s t r u i t
un déversoir A (fig. 133) dont l a crête est a r a s é e à o m . 6 0 a u -

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dessus du p l a f o n d B C et q u i s e r t à r é g u l a r i s e r l e n i v e a u . L e c a n a l
est b a r r é , u n p e u e n a v a l d u d é v e r s o i r r é g u l a t e u r A p a r u n autre
d é v e r s o i r D E F H , d o n t l a c r ê t e E F s e t r o u v e à o m . 47 a u - d e s s o u s d u
n i v e a u d e c e l l e A d u p r e m i e r et d o n t
l a l a r g e u r E F est d e I m . o o . D a n s
ces conditions, l o r s q u e le n i v e a u ,
d a n s le c a n a l , atteint la crête A d u
déversoir régulateur, le déversoir
F K - 1 3 3
' a l i m e n t a i r e E F débite les 6oo litres
p a r s e c o n d e a u x q u e l s a droit le m o u l i n V i l a r . L e n i v e a u ne peut
d'ailleurs s'élever beaucoup au-dessus de la crête du déversoir
régulateur, car le canal d ' a m e n é e a des d i m e n s i o n s et u n e p e n t e
telles q u ' i l n e p e u t g u è r e d é b i t e r p l u s d e s 6 o o l i t r e s d o n t il s ' a g i t ,
et d a n s c e s c o n d i t i o n s , la l o n g u e u r d u déversoir régulateur, qui
est de 2 0 m è t r e s , a u r a i t p u ê t r e b e a u c o u p r é d u i t e s a n s i n c o n v é n i e n t
D'une m a n i è r e g é n é r a l e , la l o n g u e u r du déversoir r é g u l a t e u r doit
être c a l c u l é e d e m a n i è r e q u ' i l puisse livrer passage à l'excédent
possible du débit sans surélévation notable.
S i , p a r e x e m p l e , les d i m e n s i o n s du c a n a l d ' a m e n é e étaient telles
que, dans les conditions ordinaires, il pdt débiter un mètre
cube, il faudrait que le d é v e r s o i r r é g u l a t e u r livrât passage à
looo — 6oo = 4°° l i t r e s p a r s e c o n d e et, p o u r c e l a , u n e longueur
do i o m è t r e s a u r a i t p u être m o t i v é e , p u i s q u ' u n déversoir débite
e n v i r o n 2 0 l i t r e s p a r s e c o n d e a v e c u n e t r a n c h e d ' e a u d e o,o5 d ' é p a i s -
seur. L a d i m e n s i o n du déversoir a l i m e n t a i r e a u r a i t p u ê t r e diminuée,
o u le n i v e a u d e s a c r ê t e e x h a u s s é en c o n s é q u e n c e d e cette s u r é l é v a -
tion d e o,o5, c o n s i d é r é e c o m m e n o r m a l e .
V o i c i u n a u t r e e x e m p l e u n p e u p l u s c o m p l i q u é , et q u i p e u t s e r v i r
de t v p e d a n s b e a u c o u p d e c i r c o n s t a n c e s ; c'est l ' o u v r a g e r é g u l a t e u r
du canal d e s A l b è r e s , d é r i v é a u s s i de la r i v i è r e du T e c h .
Ce canal doit laisser a u x arrosants inférieurs un volume d'eau
de i ô o g l i t r e s (y c o m p r i s l e s 6 0 0 l i t r e s p r i s et r e n d u s p a r l e m o u l i n
Vilar) a v a n t de r e c e v o i r l ' e a u de la r i v i è r e .
V o i c i l e s d i s p o s i t i o n s a d o p t é e s d a n s ce b u t ( f i g . 134)·
À est l e c a n a l d ' a m e n é e d e s e a u x , B est le c a n a l d e s arrosants
i n f é r i e u r s o u c a n a l d e f u i t e et C est l ' o r i g i n e d u c a n a l d e s A l b è r e s :
à l'origine du c a n a l B d e s a r r o s a n t s i n f é r i e u r s se t r o u v e u n d é v e r -
s o i r D D ' d e 2 m . 5o d e l o n g u e u r et d o n t l a c r ê t e est à 0,99 au-dessus
du f o n d d u c a n a l , e t , a u - d e s s o u s d e l a crête d e ce d é v e r s o i r , un
orifice d e j a u g e r e c t a n g u l a i r e I I I I ' d e 0 , 2 a d e h a u t e u r et 2 m . 2 3 d e
l o n g u e u r , p l a c é à o,a5 au-dessus du fond. L e canal des A l b è r e s ne
peut r e c e v o i r q u e l ' e a u q u i p a s s e a u - d e s s u s d ' u n d é v e r s o i r E E ' F ,

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d e 6,75 d e l o n g u e u r , d o n t l a c r ê t e est 0,75 a u - d e s s u s d u f o n d du
c a n a l d ' a m e n é e . D a n s ces c o n d i t i o n s , si le niveau de l'eau affleure

Plan

« s,sa

M N

Coupe suivant M N
A*
D ïï
f- sso - - - »j —

HT ]H'

F i g . i34.

l a c r ê t e E d u d é v e r s o i r a l i m e n t a i r e , lu c a n a l d e s A l b è r e s n e r e ç o i t
r i e n , et l e s a r r o s a n t s i n f é r i e u r s r e ç o i v e n t , p a r l ' o r i f i c e d e j a u g e H H ' ,
un volume d e 0,62 X 2,23 X o,a5 X \jzg X 0,370 = g 3 6 litres
environ q u i , ajoutés a u x 600 l i t r e s e n v i r o n r e n d u s p a r l e m o u l i n
V i l a r , l e u r d o n n e n t l a r g e m e n t l e s i5on l i t r e s a u x q u e l s i l s o n t d r o i t
a v a n t q u e le c a n a l d e s A l b è r e s r e ç o i v e r i e n .
L o r s q u e le n i v e a u d u c a n a l d ' a m e n é e atteint celui de l a crête d u
déversoir régulateur D D ' , le canal des A l b è r e s reçoit par une
t r a n c h e d e 0,24 d ' é p a i s s e u r et d e 6 m . 75 d e l o n g u e u r u n v o l u m e
d e i4o5 l i t r e s e n v i r o n . I I a d r o i t à 1200 l i t r e s .
A l o r s , le débit de l'orifice de j a u g e H H ' , a u lieu de g 3 6 litres,
d e v i e n t 119g l i t r e s . L e s a r r o s a n t s i n f é r i e u r s r e ç o i v e n t d o n c e n t r o p
1 i g g - ) - Goo •— i5og = 290 l i t r e s , s o i t i g p . ° / , t a n d i s q u e l e c a n a l ,
0

d e s A l b è r e s r e ç o i t e n t r o p s e u l e m e n t i 4 ° 5 — 1200 = 2o5 l i t r e s , o u
17 p . % . I l s e t r o u v e d o n c u n p e u m o i n s b i e n p a r t a g é q u e l e s a r r o -
sants inférieurs dans la répartition de l'excédant de débit de la
rivière.
Il s e r a i t d ' a i l l e u r s t r è s d i f f i c i l e d e r é a l i s e r e x a c t e m e n t l e p a r t a g e
des excédants proportionnellement a u x dotations. P a r exemple
l o r s q u e l e n i v e a u , d a n s l e c a n a l d ' a m e n é e , s ' é l è v e à o,o5 a u - d e s s u s

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d u d é v e r s o i r r é g u l a t e u r D D ' , le c a n a l d e s A l b è r e s r e ç o i t u n e t r a n c h e
d ' e a u d e 0,20, s o i t e n v i r o n i 8 6 3 l i t r e s , o u G63 l i t r e s en t r o p , ou
e n c o r e u n e p r o p o r t i o n d e i,55 d e s a d o t a t i o n n o r m a l e 1200 l i t r e s .
L e s a r r o s a n t s i n f é r i e u r s r e ç o i v e n t a l o r s p a r l ' o r i f i c e de j a u g e :

0,62 X 2,23 X o,25 X V ^ y X o , 6 6 5 — 12L8 l i t r e s


par le d é v e r s o i r r é g u l a t e u r ;
o,4o X a,5o X o,o5 X \^2g X o,o5 = 4g
p a r le m o u l i n V i l a r : 600 litres
ou en t o t a l i t é : 1897 litres

au lieu de i 5 o g qui constituent leur dotation normale ; la propor-


tion n ' e s t q u e 1,26 e n v i r o n . I l s s e t r o u v e n t d o n c b i e n moins avan-
tagés q u e le c a n a l d e s A l b è r e s .
On a r r i v e r a i t à u n e répartition plus équitable, ou p l u s propor-
t i o n n e l l e a u x d o t a t i o n s , en a l l o n g e a n t l e d é v e r s o i r r é g u l a t e u r D D ' .
En réalité les différences ou inégalités théoriques qui viennent
d'être s i g n a l é e s se t r o u v e n t atténuées d a n s une forte proportion
p a r l e s pertes à t r a v e r s les b a r r a g e s . C'est s a n s doute la r a i s o n p o u r
l a q u e l l e le p r o j e t d ' a l l o n g e m e n t d u d é v e r s o i r n ' a p a s été e x é c u t é .
On a u r a i t p u a u s s i r é g u l a r i s e r le débit de l'orifice de j a u g e I I H
en l e p l a ç a n t à u n n i v e a u p l u s b a s . S i , p a r e x e m p l e , il é t a i t a b a i s s é
de o m 5 o , l a c h a r g e s u r l e c e n t r e d e cet o r i f i c e s e r a i t d e 0,875
l o r s q u e l'eau c o m m e n c e à e n t r e r d a n s le c a n a l d e s A l b è r e s ; elle
d e v i e n d r a i t 1 m . 115 l o r s q u e l ' e a u a f f l e u r e le d é v e r s o i r r é g u l a t e u r :
A , jg '
le d é b i t ne v a r i e r a i t d o n c q u e d a n s le r a p p o r t de t / — = 1,11,
V 0,875
t a n d i s q u ' a v e c l e d i s p o s i t i f a d o p t é , l a v a r i a t i o n d e s d é b i t s est d a n s

le r a p p o r t d e l / ° ' ^ ' ^ — I < 2 8 . S u r un d é b i t n o r m a l de 900 litres,


V 0,375
l a v a r i a t i o n n e s e r a i t q u e d e 909 X 0,11 100 litres au lieu de
909 X 0,28 = 254 l i t r e s .
L e fonctionnement de ces a p p a r e i l s s u p p o s e q u e l'orifice d é b o u -
che à l ' a i r l i b r e et n ' e s t j a m a i s n o y é . I l f a u t p o u r c e l a q u e l e c a n a l
i n f é r i e u r s o i t t o u j o u r s c o n v e n a b l e m e n t e n t r e t e n u , et il f a u t s u r t o u t
que la chute ou perte de c h a r g e q u e nécessitent ces o u v r a g e s r é g u -
l a t e u r s ait été p r é v u e d a n s l e s p r o j e t s d e c a n a u x , c e q u i s o u v e n t est
o m i s . On se t r o u v e a l o r s e x t r ê m e m e n t g ê n é p o u r les établir ; la
chute q u ' i l s e x i g e n t n e p e u t s e t r o u v e r q u e p a r u n e r é d u c t i o n d e l a
pente d e s c a n a u x i n f é r i e u r s , et cette r é d u c t i o n p e u t être la cause
d ' e n v a s e m e n t s q u i l e s o b s t r u e n t et m a i n t i e n n e n t l ' e a u d ' a v a l à u n
niveau s u p é r i e u r à c e l u i de l'orifice.

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L e s d é v e r s o i r s e x i g e n t b e a u c o u p m o i n s de c h u t e q u e les orifices
de j a u g e , car un orifice ne peut g u è r e a v o i r m o i n s do o m . 20 de
h a u t e u r et i l f a u t q u e s o n b o r d s u p é r i e u r s o i t a u m o i n s a u n e p r o -
f o n d e u r d e o m . 20 a u - d e s s o u s d u n i v e a u d ' a m o n t . I l est m ê m e b i e n
préférable, au point de vue de l a r é g u l a r i t é d u d é b i t , q u e cette
profondeur soit plus g r a n d e . P o u r q u ' u n orifice de j a u g e p u i s s e
ê t r e é t a b l i , i l est d o n c nécessaire de disposer d'une chute d'au
m o i n s o m . l\o et i l v a u t m i e u x a v o i r b e a u c o u p p l u s Taudis que
p o u r é t a b l i r u n d é v e r s o i r , et p o u r q u e s a c r ê t e n e s o i t p a s n o y é e ,
il suffit d ' u n e différence de n i v e a u é g a l e à l ' é p a i s s e u r d e la lame
d é v e r s a n t e , q u i p e u t ê t r e r é d u i t e à o m , 20 o u 0 m . 25, et même
au-dessous.
Je donnerai encore c o m m e e x e m p l e l'ouvrage construit pour le
p a r t a g e des e a u x a t t r i b u é e s au canal de R o n d o l e , d a n s la v a l l é e de
6r
l ' E y n e . L e v o l u m e d e c e s e a u x est fixé p a r l ' a r t i c l e i d u décret du
28 d é c e m b r e 1879 a i n s i c o n ç u : « L e s e a u x de la r i v i è r e d'Eyne
« s e r o n t p a r t a g é e s e n t r e cette r i v i è r e et, le c a n a l d e R o n d o l e dans
« l a p r o p o r t i o n de. i/3 p o u r la r i v i è r e et 2/3 p o u r l e c a n a l . T o u t e -
« fois le v o l u m e a t t r i b u é au canal ne pourra, dans aucun cas,
« d é p a s s e r le c h i f f r e d e 3 o o l i t r e s p a r s e c o n d e » .
L ' e a u est a m e n é e d a n s u n b a s s i n d e p a r t a g e A ( f i g . 135) dont

Plan !M

Fig. i 3 5

e l l e s o r t p a r d e u x d é v e r s o i r s B B ' et C C p l a c é s en f a c e l ' u n d c l ' a u t r o


s u r le m ê m e a x e , a y a n t l ' u n d i x m è t r e s et l ' a u t r e c i n q m è t r e s de
longueur U n e v a n n e V sert à v i d e r le b a s s i n , q u i a un mètre de
p r o f o n d e u r a u - d e s s o u s des crêtes des d é v e r s o i r s . S u r le c a n a l H H '
est é t a b l i , e n E F , u n o r i f i c e d e j a u g e p r é c é d é d ' u n d é v e r s o i r K K ' d e

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5 m è t r e s d e l o n g u e u r , d o n t l a c r ê t e est à o m . 7 0 a u - d e s s u s d u f o n d
du c a n a l . L ' o r i f i c e d e f o r m e r e c t a n g u l a i r e E E F F a o m . 3 7 d e l a r -
g e u r et 0 m . 5 o d e h a u t e u r , s o n a r ê t e s u p é r i e u r e est à o m . 10 a u -
dessous du déversoir K .
L o r s q u e l ' e a u a f f l e u r e ce d é v e r s o i r , l ' o r i f i c e d é b i t e 0 , 6 2 X 0 , 3 7 X
o,5o X X o , 3 5 — 3oo litres environ. S i le n i v e a u de l'eau
s'élève à o m . o 5 p l u s h a u t , le débit s'élève à la v é r i t é à 3 2 o l i t r e s
a u l i e u d e 3 o o , m a i s le d é v e r s o i r K K d o n n e a l o r s 1 0 0 l i t r e s e n v i r o n ,

et le d é v e r s o i r C C donne-(32o + 100) = 2 1 0 litres. L a rivière


2

d ' E y n e où se r é u n i s s e n t les e a u x de ces d e u x d é v e r s o i r s reçoit d o n c


en t o t a l i t é 3 i o l i t r e s . A v e c u n e a l i m e n t a t i o n aussi abondante, il
importe peu que le canal de R o n d o l e reçoive 2 0 litres de p l u s q u e
sa d o t a t i o n ; t o u s l e s b e s o i n s s o n t l a r g e m e n t p o u r v u s .
O n a u r a i t p u a r r i v e r , s i c e l a a v a i t été u t i l e , à u n d é b i t u n peu
p l u s c o n s t a n t p o u r ce c a n a l , e n donnant à l'orifice E E F F une
f o r m e r e c t a n g u l a i r e p l u s l a r g e et m o i n s h a u t e , et en l a i s s a n t tou-
j o u r s son arête i n f é r i e u r e à o m . 6 0 a u - d e s s o u s de l a crête d u d é v e r -
s o i r K . S i , p a r e x e m p l e , on n e l u i a v a i t d o n n é q u ' u n e h a u t e u r de
o m . 2 0 , a u l i e u d e o m . 5 o , l a c h a r g e s u r s o n c e n t r e a u r a i t été d e
0 m . 5 o . I l a u r a i t f a l l u q u e sa l a r g e u r fût portée à o m . 7 7 au lieu
de o m . 3 7 , m a i s a l o r s u n e s u r é l é v a t i o n d e 0 m . o 5 d u n i v e a u a u r a i t

a u g m e n t é l a c h a r g e s u r le c e n t r e d e — s e u l e m e n t . L e d é b i t s e s e r a i t
10

/55~
t r o u v é être d e 3 o o \ / — , s o i t 3 i 2 l i t r e s e n v i r o n ; t a n d i s q u e , a v e c
V 5o

la d i s p o s i t i o n a d o p t é e , la m ê m e surélévation porte la charge de

0 m . 3 5 à o m . L,o et a u g m e n t e l e d é b i t d a n s l e r a p p o r t de y / ^ c e
q u i le p o r t e à 3 2 0 l i t r e s e n v i r o n ,
La variation n ' a , d a n s l ' e s p è c e , a u c u n e i m p o r t a n c e , et ce q u i
vient d'être dit n'est destiné q u ' à s e r v i r d ' e x e m p l e .
On i n d i q u e q u e l q u e f o i s , c o m m e a p p a r e i l destiné à r é g u l a r i s e r l e
débit d'un orifice, la disposition suivante usitée dans le module
milanais. L ' e a u à débiter s'écoule par un p r e m i e r orifice O Ifig. 136)
p e r c é d a n s u n e p a r o i v e r t i c a l e B G ; e l l e est r e ç u e d a n s u n bassin
rectangulaire dans la paroi D E duquel, en face de la première
ouverture O, se t r o u v e percé un autre orifice p l u s petit, O'. L'eau
se m a i n t i e n t , d a n s l e b a s s i n , à u n n i v e a u M M i n t e r m é d i a i r e entre
celui d ' a m o n t A A et c e l u i d u c e n t r e d e s o r i f i c e s O et O'.
D é s i g n o n s p a r I I l a c h u t e nette d o n t on d i p o s e , c ' e s t à - d i r e la

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h a u t e u r à l a q u e l l e le n i v e a u d ' a m o n t p e u t ê t r e p l a c é a u - d e s s u s du
c e n t r e O' d e l ' o r i f i c e d ' é c o u l e m e n t , par h la hauteur, au-dessus de
ce m ê m e o r i f i c e , d u n i v e a u d e l ' e a u d a n s le b a s s i n intermédiaire,

Fig. I.3S.

p a r d) et w ' l e s s u p e r f i c i e s d e s d e u x o r i f i c e s et p a r m le c o e f f i c i e n t
de contraction, s u p p o s é le m ê m e p o u r les d e u x . L e r é g i m e p e r m a -
nent étant établi, le v o l u m e Q écoulé dans l'unité de temps par
l'orifice O sera :

Q = mu \] g
2 (H — h).

L e m ê m e v o l u m e d e v r a p a s s e r en m ê m e temps par l'orifice O',


on devra donc a v o i r aussi :

Q — m u y a gk.

D ' o ù , en éliminant h :

Q — m = wui \JagH.

L e d é b i t est le m ê m e q u e s i , s o u s l a c h a r g e d o n n é e I I , l ' é c o u l e -
m e n t s'effectuait p a r un orifice a y a n t une s u p e r f i c i e <u, é g a l e à

- ; et c e l a q u e l l e q u e s o i t l a h a u t e u r t o t a l e H . I l n e s e t r o u v e
v/u» + M'*

d o n c e n a u c u n e f a ç o n r é g u l a r i s é , l o r s q u e le n i v e a u d ' a m o n t v a r i e .
L a v é r i t a b l e m a n i è r e de r é g u l a r i s e r le débit consiste à donner à la
c h a r g e H , s u r l'orifice, la plus g r a n d e v a l e u r possible : p o u r une
m ê m e variation A H de c h a r g e , la variation proportionnelle du débit
sera :

Q 2H

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c'est-à-dire q u ' e l l e s e r a i n v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l l e à la c h a r g e H .
D a n s c h a q u e c a s p a r t i c u l i e r on o b t i e n t p o u r H l a p l u s g r a n d e v a l e u r
p o s s i b l e en p l a ç a n t l e c e n t r e d e l ' o r i f i c e le p l u s p r è s possible du
n i v e a u d ' a v a l , ce q u i c o n d u i t à a d o p t e r d e s o r i f i c e s t r è s l a r g e s , m a i s
d'une faible hauteur.
L o r s q u ' o n ne peut disposer d'aucune chute, le problème de la
d i v i s i o n d u d é b i t d ' u n c a n a l en d e u x o u p l u s i e u r s p a r t i e s devient
b e a u c o u p p l u s d i f f i c i l e , et v o i c i c o m m e n t on p e u t l e r é s o u d r e l o r s -
q u e c e s p a r t i e s d o i v e n t être é g a l e s e n t r e e l l e s .
A l o r s , à la s u i t e d ' u n é l a r g i s s e m e n t A f f i g . 1 8 7 ) d u c a n a l d'ame-
née f o r m a n t b a s s i n d ' u n e f o r m e r é g u l i è r e et r e c t i l i g n e , o n o u v r e
d e s c a n a u x p a r a l l è l e s , B G , B G , . . , en n o m b r e é g a l à c e l u i d e s p a r t s
à obtenir, a u s s i e x a c t e m e n t q u e p o s s i b l e é g a u x entre eux dans
t o u t e s l e u r s p a r t i e s et q u e l ' o n p r o l o n g e e n l i g n e d r o i t e a u s s i l o i n
q u ' o n le p e u t . L ' é g a l i t é d u v o l u m e débité p a r c h a c u n de ces c a n a u x

"CI

Fi g. «3 7

sera d'autant p l u s exactement obtenue que leur l o n g u e u r c o m m u n e


B G s e r a p l u s g r a n d e . L a vitesse de l'eau d a n s chacun d'eux est
i n f l u e n c é e p a r l ' é t a t d e l a p a r t i e s i t u é e en a v a l , l e q u e l s e t r a d u i t , a u
point de v u e de l'écoulement, p a r une h a u t e u r d é t e r m i n é e du n i v e a u
à l ' e x t r é m i t é C , ce n i v e a u é t a n t d ' a u t a n t p l u s b a s q u e l e s c o n d i t i o n s
de l ' é c o u l e m e n t en a v a l sont p l u s faciles. T o u t e f o i s si, c o m m e n o u s
le s u p p o s o n s , l a f o r m e d e c e s c a n a u x a u p o i n t C est r e n d u e inva-
r i a b l e , de telle sorte q u e l e u r s sections t r a n s v e r s a l e s s'y retrouvent
toujours égales, la différence de niveau d'un canal à l'autre ne
p o u r r a y ê t r e t r è s g r a n d e , et s i l e s c a n a u x B C s o n t a s s e z l o n g s , la
pente s u p e r f i c i e l l e r e s t e r a s e n s i b l e m e n t la m ê m e d a n s c h a c u n d ' e u x ,
quelles q u e soient ces différences de n i v e a u au point C ; les diffé-
rences de pente seront d'autant plus faibles que la l o n g u e u r BC
sera p l u s g r a n d e .
L o r s q u e les p a r t s d o i v e n t être i n é g a l e s , on se contente souvent,
c o m m e a p p r o x i m a t i o n , d ' o p é r e r d e l a m ê m e m a n i è r e et de d o n n e r
aux c a n a u x partiteurs, avec u n e profondeur c o m m u n e , des l a r g e u r s
proportionnelles a u x v o l u m e s q u ' i l s doivent débiter. Ce n'est évi-
demment qu'une solution imparfaite, car la vitesse de l'eau, qui
dépend du r a y o n m o y e n , n'est pas la m ê m e dans ces c a n a u x de
l a r g e u r différente.

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On obtiendrait un résultat plus approché en tenant c o m p t e de
cetto v a r i a t i o n d u r a y o n m o y e n , ce q u i p e u t s e f a i r e simplement
c o m m e il s u i t . A p p e l o n s Q et Q' l e s d é b i t s d e s d e u x c a n a u x et s o i t

d o n n é le r a p p o r t ^ . S u p p o s o n s q u e les d e u x c a n a u x à o u v r i r doi-
v e n t a v o i r d e s s e c t i o n s t r a n s v e r s a l e s r e c t a n g u l a i r e s d e l a r g e u r s l, l'
et mémo profondeur h; soit I l e u r ponte c o m m u n e . N o u s pou-
vons adopter, c o m m e première approximation, la proportionnalité
V Q'

d e l a l a r g e u r a u x d é b i t s , é c r i r e - = — , et, a v e c l e s l a r g e u r s appro-

ximatives ainsi calculées, déterminer, d'après la nature des parois


i .1 lh x lh i i j
d e s c a n a u x et l e u r s r a y o n s m o y e n s et , les v a l e u r s des
J J
l + V -f h2h 2

coefficients d'écoulement. A p p e l o n s b et b' c e s d e u x v a l e u r s qui


seront fournies p a r les tables. L e s é q u a t i o n s du m o u v e m e n t seront :

- — 1= 6 — et l — b v

l + sh l'h' l' + 2h l''h*


D i v i s o n s c e s d e u x é q u a t i o n s l ' u n e p a r l ' a u t r e , il v i e n t
/" _ bW* V -f- 2h _
ï> ~ bQ* l + ah '
é q u a t i o n d u t r o i s i è m e d e g r é en V q u i s e r v i r a à t r o u v e r l a v a l e u r d e
cette i n c o n n u e , s i l ' o n y s u p p o s e d o n n é e s l et h. P o u r l a r é s o u d r e ,
on p e u t , a v e c u n e a p p r o x i m a t i o n s u f f i s a n t e , r e m p l a c e r d a n s l e s e c o n d
m e m b r e , l ' i n c o n n u e /' p a r l a v a l e u r a p p r o c h é e / = . On trouve

alors :

Q' /b'(l+2f£)
Q b (l + 2h) y

P o u r q u e l a l a r g e u r a i n s i t r o u v é e d o n n e l e d é b i t Q' d é s i r é , il f a u t
q u e l e s c a n a u x d e l a r g e u r / et l' s o i e n t a s s e z l o n g s , c o m m e il a été
d i t p o u r le c a s d e p a r t a g e en p a r t i e s é g a l e s .
On é t a b l i r a i t f a c i l e m e n t u n e f o r m u l e a n a l o g u e p o u r le cas o ù les
canaux partitcurs, au lieu d'être r e c t a n g u l a i r e s , a u r a i e n t une sec-
t i o n en f o r m e d e t r a p è z e ,

On a q u e l q u e f o i s à répartir les e a u x d ' u n e r i v i è r e entre p l u s i e u r s


zones d'irrigation é c h e l o n n é e s l e l o n g d e s o n l i t . P o u r c e l a , et afin
d ' a t t r i b u e r à c h a q u e z o n e le m ê m e coefficient d ' i r r i g a t i o n , c'est-à-

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dire le m ê m e v o l u m e d ' e a u p a r h e c t a r e , on c o n s t i t u e l e s o r i f i c e s d e
prise d'eau p a r des orifices r e c t a n g u l a i r e s , m u n i s de v a n n e s fonc-
t i o n n a n t s o u s d e s c h a r g e s c o n s t a n t e s et d o n t l e s l a r g e u r s s o n t p r o -
portionnelles a u x surfaces à i r r i g u e r . E n élevant toutes les v a n n e s
à la m ê m e h a u t e u r , on d o n n e à c h a q u e zone d ' i r r i g a t i o n un v o l u m e
d'eau p r o p o r t i o n n e l à s a s u r f a c e .
S i l'on r e p r é s e n t e p a r Q le d é b i t d i s p o n i b l e , p a r S l a s u r f a c e t o t a l e

à i r r i g u e r , c h a q u e hectare recevra a i n s i un v o l u m e — . M a i s la q u e s -
S
tion se c o m p l i q u e n o t a b l e m e n t p a r s u i t e d e s c o l a t u r e s
L e d é b i t d i s p o n i b l e , a u d r o i t d e s p r i s e s d ' e a u i n f é r i e u r e s , se t r o u v e
a u g m e n t é d u v o l u m e d e s c o l a t u r e s , et a u s s i d u d é b i t d e s , a f f l u e n t s
q u e p e u t r e c e v o i r le c o u r s d ' e a u p r i n c i p a l ; et l ' o n c o m p r e n d q u ' a v e c
un m ê m e d é b i t i n i t i a l Q on p u i s s e f o u r n i r à c h a c u n des hectares
Q
i r r i g a b l e s u n v o l u m e b i e n s u p é r i e u r à — si l ' o n t i e n t c o m p t e d e c e s
ressources supplémentaires. L a difficulté consiste alors à répartir,
aussi é g a l e m e n t que p o s s i b l e entre les intéressés, la totalité des e a u x
d i s p o n i b l e s . S i l ' é g a l i t é a b s o l u e n ' e s t p a s p o s s i b l e , i l f a u t f a i r e en
sorte, a u m o i n s , q u ' a u c u n e z o n e d ' i r r i g a t i o n n e s o i t m o i n s f a v o r i s é e
q u ' u n e a u t r e s i t u é e à l ' a m o n t , o u , en d ' a u t r e s t e r m e s , q u e le c o e f f i -
cient d ' i r r i g a t i o n , s ' i l n ' e s t p a s le m ê m e p o u r t o u t e s l e s z o n e s , a i l l e
en c r o i s s a n t d e l ' a m o n t à l ' a v a l .
S u p p o s o n s q u e les d i v e r s o u v r a g e s de p r i s e d'eau au n o m b r e d e
N s o i e n t n u m é r o t é s d e l ' a m o n t à l ' a v a l , I , 2 , 3 , . . . N , et s o i e n t s , , s , 2

s¡,.... S X , les surfaces i r r i g u a b l e s des zones correspondantes. D é s i -


gnons par d lt d,... <¿N, l e s v o l u m e s d'eau d i s t r i b u é s à c h a q u e zone ;
ce q u e l ' o n d o i t c h e r c h e r à r é a l i s e r , c ' e s t q u e l ' o n a i t :

di d s ds _
«I J, ' SN '

et, en m ê m e t e m p s , q u e t o u t e l ' e a u s o i t u t i l i s é e , c ' e s t - à - d i r e q u e l e


d e r n i e r v o l u m e d$ d i s t r i b u é s o i t é g a l a u v o l u m e r e s t a n t d i s p o n i b l e
dans la rivière au droit du dernier o u v r a g e . P o u r préciser, appelons
Qu <7Ï> Qs, ÇTN, l e s d é b i t s d i s p o n i b l e s o u d r o i t d e c h a q u e o u v r a g e
de p r i s e d ' e a u , c e s d é b i t s t e n a n t c o m p t e d e s c o l a t u r e s , etc. I l faut,
p o u r q u e t o u t e l ' e a u s o i t u t i l i s é e , q u e d$ = q$. M a i s , d ' a u t r e p a r t ,
en a u c u n d e s p o i n t s d e l a r i v i è r e , on ne p e u t d i s t r i b u e r p l u s d ' e a u
qu'on n'en p o s s è d e , c'est-à-dire q u ' à u n e p r i s e d'eau q u e l c o n q u e de

r a n g n on d e v r a t o u j o u r s a v o i r d n < q . Or, d
n n = — s- n L a régle-
SN

m e n t a t i o n u n i f o r m e n e s e r a d o n c p a s p o s s i b l e s i , en u n p o i n t q u e l -
conque du c a n a l , on a

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q n < — S. n
ss
L o r s q u e c e l a s e p r é s e n t e , o n d i v i s e l e p é r i m è t r e total à i r r i g u e r en
d e u x s e c t i o n s à c h a c u n e d e s q u e l l e s on a t t r i b u e un c o e f f i c i e n t d ' i r r i -
g a t i o n différent. L a p r e m i è r e c o m p r e n d les zones 1,2... n et l e c o e f f i -
c i e n t d ' i r r i g a t i o n y est p r i s é g a l à — ; l a s e c o n d e c o m p r e n d l e s z o n e s

Sn
(»4- 1), (n + 2).... N et l e c o e f f i c i e n t d ' i r r i g a t i o n y e s t — • . E t l ' o n
c o n ç o i t q u e , p o u r l a m ê m e r a i s o n , l'on p u i s s e ê t r e c o n d u i t à a d o p t e r
t r o i s , q u a t r e , e t c . c o e f f i c i e n t s d ' i r r i g a t i o n . M a i s , en o p é r a n t ainsi,
on r e n d m i n i m u m l ' é c a r t e n t r e c e s d i f f é r e n t s c o e f f i c i e n t s et l ' o n ne
permet p a s a une zone q u e l c o n q u e d'être m o i n s favorisée q u ' a u c u n e
de celles situées à l ' a m o n t .
Ce mode de répartition, appliqué par M. l'ingénieur R a b v aux
t e r r i t o i r e s de T o c q u e v i l l e ( A l g é r i e ) , a d o n n é e n t i è r e s a t i s f a c t i o n a u x
i n t é r e s s é s et i l v a d e n o u v e a u ê t r e a p p l i q u é à p l u s i e u r s a u t r e s c o u r s
d'eau des hauts p l a t e a u x de l ' a r r o n d i s s e m e n t de Sétif.

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ABAQUE
POUR L E CALCUL DES DISTRIBUTIONS D'EAU

M . L . B e r t r a n d , chef de b a t a i l l o n du g é n i e , a donné, dans la


Revue du Génie militaire, l a d e s c r i p t i o n et l'usage d'un abaque
q u ' i l a i m a g i n é , e n a p p l i q u a n t et p e r f e c t i o n n a n t les méthodes de
M . d ' O c a g n e , et q u i est d e s t i n é à f a c i l i t e r l a s o l u t i o n d e s p r o b l è m e s
relatifs à l a distribution des eaux. Je vais donner ci-après une
courte a n a l y s e du très intéressant m é m o i r e de M . B e r t r a n d auquel
est e m p r u n t é p r e s q u e t e x t u e l l e m e n t t o u t ce q u i v a s u i v r e .

Principe de l'abaque. — Soit une équation d e l à forme


a a a
* — i !/i + » Ut +·• •• + n!/n
d a n s l a q u e l l e z est u n e f o n c t i o n l i n é a i r e d e s n v a r i a b l e s y . t y,... y n

et o ù a , , a s o n t d e s c o n s t a n t e s . S i à p a r t i r d ' u n axcdcsx
n pris
pour origine, on porte, sur des ordonnées parallèles, choisies arbi-
trairement, à des abscisses x u x, x n , des l o n g u e u r s propor-
t i o n n e l l e s à y , y , - . !/n , l e s e c o n d m e m b r e d e l ' é q u a t i o n p r é c é d e n t e
i i

représente la s o m m e des m o m e n t s , p a r rapport à l'axe des x, de


forces p a r a l l è l e s a , , a j . . . a n supposées appliquées aux extrémités
des l o n g u e u r s y u y ...
1} yn .
Les coordonnées X et Y du point d'application de la résul-
t a n t e de c e s f o r c e s a u r o n t p o u r e x p r e s s i o n :

a Xi-\-a, x , - \ -
t -f- an Xn

~~ ai -f- a, -f- . . . -f- a n

Y _ UJ ,Vi + Vt
Q| + .... + «n yn £
ai -f- a, -f- . . . + a n «i -f- at -j- . . . a n

X ne d é p e n d q u e d e s a et d e s x, q u i s o n t i n v a r i a b l e s , les a étant,
p a r h y p o t h è s e , d e s c o n s t a n t e s et l e s x a y a n t été p r i s a r b i t r a i r e m e n t .
Le point d ' a p p l i c a t i o n de la résultante se t r o u v e toujours sur une
même ordonnée dont l ' a b s c i s s e X se trouve ainsi déterminée. Il

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s u f f i r a d o n c , s i l ' o n p e u t t r o u v e r ce p o i n t d ' a p p t i c a t i o n , d e mesu-
rer son ordonnée à une échelle déterminée, p o u r avoir la valeur
cherchée de z .
On sait comment la détermination géométrique de ce point
d ' a p p l i c a t i o n se r a m è n e à celle d u p o i n t d ' a p p l i c a t i o n de l a résul-
tante de d e u x forces p a r a l l è l e s . L a résultante ( i , 2) des deux pre-
m i è r e s (i) et ( 2 ) c o r n p o s é e a v e c l a t r o i s i è m e f o r c e ( 3 ) d o n n e l a r é s u l -
tante (1, 2 , 3) du s y s t è m e de ces trois forces. Puis la résultunte
( 1 , 2 , 3 ) a v e c (4) d o n n e r a l a r é s u l t a n t e ( 1 , a, 3 , 4) d u s y s t è m e des
q u a t r e f o r c e s et a i n s i d e s u i t e . I l e s t c l a i r d ' a i l l e u r s q u e l'on peut
o p é r e r d a n s u n o r d r e q u e l c o n q u e ; p a r e x e m p l e ( 2 ) et (3) c o m p o s é e s
d o n n e r o n t (2, 3 ) q u i a v e c (4) d o n n e r a ( 2 , 3 , 4), et c e l l e - c i composée
avec (1) d o n n e r a la m ê m e r é s u l t a n t e ( 1 , 2 , 3 , 4) et l e m ô m e p o i n t
d'application.
S o i t le c a s de d e u x t e r m e s , ou l ' é q u a t i o n

«1 yi + « s !/f
La figure se r é d u i t à celle ci-con-
tre ( f i g . i 3 8 ) . S u r la d r o i t e A B , a y a n t
pris arbitrairement les points x u xt

puis déterminé l e p o i n t Xi, corres-


pondant à l'abscisse X (lequel partage
la distance x t xt en d e u x parties in-
v e r s e m e n t p r o p o r t i o n n e l l e s à ai et à
a,), et mené les ordonnées de ces
F i g i38. trois points, si l'on porte sur les
ordonnées de a?, et d e x, des l o n -
gueurs y t et y% q u e l c o n q u e s , et s i l ' o n j o i n t p a r u n e d r o i t e l e s e x t r é -
m i t é s ( 1 ) , (?.) d e c e s o r d o n n é e s , l e p o i n t (ipî) o ù cette d r o i t e r e n c o n -
trera l'ordonnée de x it s e r a le point d ' a p p l i c a t i o n d e l a résultante
d e s d e u x f o r c e s p a r a l l è l e s a p p l i q u é e s e n ( 1 ) et ( 2 ) , et l a v a l e u r d e z
sera m e s u r é e , à u n e échelle déterminée p a r la l o n g u e u r de l'ordonnée
d e ce p o i n t ( 1 2 ) .
Si d o n c on a g r a d u é , à des é c h e l l e s c o n v e n a b l e s , les trois o r d o n -
n é e s d o n t il s ' a g i t , o n p o u r r a p a r l e t r a c é d e l a d r o i t e ( 1 2 ) et une
s i m p l e l e c t u r e , a v o i r l a v a l e u r de z ] 8 = ai yi -f- û j y : t E t cela, quel-
les q u e soient les v a l e u r s v a r i a b l e s de y t et d e y. a

R é c i p r o q u e m e n t , si l ' o n c o n n a î t z i } et l ' u n e d e s d e u x v a r i a b l e s y
la m ê m e c o n s t r u c t i o n donnera l'autre.
De m ê m e , la figure 13g p e r m e t de c a l c u l e r la v a l e u r de la fonc-
tion

zm = aiyi -f- a, y + a s 3 y s

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et a u s s i l e s t r o i s c o m b i n a i s o n s p a r t i e l l e s

*u = 0 1 ^ 1 + a» Hi
* u =• «i + Z/j

E t l ' o n v o i t , en conti-
n u a n t de la m ê m e ma-
nière, que l'on pourra
construire un abaque
c o m p o s é de l i g n r s paral-
lèles à raison d'une seule
ligne pour chaque varia-
ble y qui pourra donner
non seulement la v a l e u r

Z=Oi Ui + «J </J + ··•• +


a
n y~n,

mais encore une q u e l c o n q u e des fonctions linéaires de m ê m e f o r m e


d a n s l e s q u e l l e s cette é q u a t i o n p e u t s e d é c o m p o s e r , q u e l s q u e s o i e n t
le n o m b r e d e c e s t e r m e s et l e u r p o s i t i o n d a n s l a s é r i e . E v i d e m m e n t
encore, la m ê m e figure donnerait la v a l e u r de l'une quelconque
d e s v a r i a b l e s y e n f o n c t i o n d e s n — i a u t r e s et d e z.
U n e fonction de la f o r m e

0 = « ! » " u, >.... m
u n
m n

d o n t l e s e c o n d m e m b r e est un m o n ô m e produit de puissances h


e x p o s a n t s c o n s t a n t s d e v a r i a b l e s M,, « j , . . . u n , se r a m è n e à l a forme
p r é c é d e n t e en p r e n a n t l e s l o g a r i t h m e s des deux membres. On a
a l o r s , e n effet :

log v = m, log Ui -f- rrii log H, -f- .... -f- m log u» . n


E t il s u f f i r a , p o u r t r o u v e r g r a p h i q u e m e n t la v a l e u r v en f o n c t i o n
d e s n v a r i a b l e s u, o u b i e n l ' u n e q u e l c o n q u e de ces v a r i a b l e s en
f o n c t i o n d e s n — 1 a u t r e s et d e v, d e c o n s t r u i r e u n a b a q u e s e m b l a b l e
à c e l u i q u i v i e n t d ' ê t r e d é c r i t , en p o r t a n t s u r l e s o r d o n n é e s d e s g r a -
duations proportionnelles non plus aux variables elles-mêmes,
m a i s à l e u r s l o g a r i t h m e s , ce q u i est f a c i l e en s ' a i d a n t d ' u n e r è g l e à
calcul.

A p p l i c a t i o n a u c a l c u l des conduites d'eau. — M. Ber-


trand p r e n d l a f o r m u l e q u e j ' a i p r o p o s é e a u n° 8 5 c i - d e s s u s , s o u s
la f o r m e
6 1 7
D i^—a ' U ,

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et q u i s e p r ê t e à l a c o n s t r u c t i o n d ' u n a b a q u e l o g a r i t h m i q u e d o n n a n t
l ' u n e d e s t r o i s q u a n t i t é s D , J o u U en f o n c t i o n des deux autres.
Mais M. Bertrand remarque avec raison que d'autres quantités,
dépendant d e c e l l e s - l à , p e u v e n t ê t r e i n t é r e s s a n t e s à d é t e r m i n e r en
m ê m e t e m p s de la m ê m e m a n i è r e g r a p h i q u e .
Ces n o u v e l l e s v a r i a b l e s sont d'abord :
Le d é b i t Q, l i é à i a v i t e s s e U et a u d i a m è t r e D p a r la r e l a t i o n

q u i p e r m e t d e m e t t r e la f o r m u l e p r é c é d e n t e s o u s l a f o r m e

P o u r s i m p l i f i e r l ' é c r i t u r e , on peut représenter p a r une s e u l e let-


4
t r e c l e p r o d u i t c o n s t a n t (~^J a = c , et é c r i r e

1
D 1 9
y* = c Q .

La l o n g u e u r totale h et l a perte de c h a r g e totale H de la conduite,


liées à l a perte de c h a r g e p a r unité de l o n g u e u r J , par la rela-
tion
H = L J.

P o u r d i s t i n g u e r l a perte de c h a r g e totale H de l a perte d e charge


p a r unité de l o n g u e u r , M . B e r t r a n d r é s e r v e le nom d e perte de
charge à la première, H , de ces deux quantités, et d é s i g n e l a
s e c o n d e , J , p a r l e n o m d o pente de la ligne de charge, ou simple-
m e n t de PENTE.
A v e c ces n o u v e l l e s quantités, l a f o r m u l e s'écrit :
1 7 _ 1 9
4 7
D" H = c L ' Q'. ou bien II = c* L D

E n o u t r e , il p e u t être utile de considérer les quantités suivan-


tes :
La résistance. — M. Bertrand appelle ainsi la fonction
7
4
H Q , que je représenterai p a r la lettre G en p o s a n t , p a r consé-
quent :

_n 1 _ 19

G = H Q = c'»L D
ou b i e n
G* Q 1
= H'- et G 4
D l a
= c L*.

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L a quantité d é s i g n é e p a r y a u n° 8 7 n'est autre chose que la ré-
Q
s i s t a n c e p a r u n i t é d e l o n g u e u r d e la c o n d u i t e : v — - .

Si l'on a une c o n d u i t e f o r m é e de p l u s i e u r s t u y a u x de diamètres


différents, D ^ D , et d e l o n g u e u r s r e s p e c t i v e s L , L 2 placés
au b o u t l e s u n s d e s a u t r e s et d a n s l e s q u e l s p a s s e l e m ê m e d é b i t Q,
la p e r t e d e c h a r g e t o t a l e s e r a é v i d e m m e n t

1 1 / 19 _ 19 V

H = c*QHL DR« + L , D , 1 Ï + . ... )·

L a résistance totale G sera ainsi la somme des résistances


Gj 4 - . . d e s d i v e r s e s p o r t i o n s d e l a c o n d u i t e . O n v o i t q u e la
r é s i s t a n c e a i n s i d é f i n i e est l ' a n a l o g u e d e l a r é s i s t a n c e é l e c t r i q u e d e s
conducteurs.

L e D é b o u c h é . — L e d é b o u c h é d ' u n e c o n d u i t e est, en quelque


sorte, la p r o p r i é t é i n v e r s e de l a résistance. M. Bertrand désigne
_ 4
1
p a r ce n o m l a f o n c t i o n Q H que j e représenterai par B .

i 4 _ 4 19
B = Q H -
7 ^ (TTLT'ÎD ' 7

ou b i e n
7 1 1 l 7 l 1 3
B H = Q et c B L - D .

Si d e u x r é s e r v o i r s sont r é u n i s p a r un certain n o m b r e de t u y a u x
de d i a m è t r e s D 1 ; D 5 et d e longueurs respectives L , , L . . . , de 2

m a n i è r e q u e la p e r t e d e c h a r g e t o t a l e I I s o i t la m ê m e p o u r t o u s , l e
débit total Q a u r a p o u r e x p r e s s i o n

4 4 / 4 19 4 19 \

Q = c~ i lu [ L ^ ì D ï t + L R ^ L V + )

L e d é b o u c h é total B s e r a a i n s i la s o m m e des d é b o u c h é s B , , B j . . . .
dus d i v e r s t u y a u x .
L e d é b o u c h é a i n s i défini est l ' a n a l o g u e de la conductibilité d'un
fil p o u r l ' é l e c t r i c i t é .

La Puissance. — SI l'on a à é t u d i e r les différentes c o m b i n a i s o n s


de d i a m è t r e et d e p e r t e d e c h a r g e q u i p e u v e n t se p r é s e n t e r s u r u n e
conduite à établir, d o n t on connaît s e u l e m e n t la l o n g u e u r totale L
et le d é b i t Q, i l s e r a a v a n t a g e u x , d i t M . B e r t r a n d , d e c a l c u l e r u n e
7
4
fois p o u r t o u t e s l a f o n c t i o n L Q , d e manière à connaître le der-
nier m e m b r e de l ' é q u a t i o n m i s e s o u s l a f o r m e s u i v a n t e . Cette fonc-
40

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t i o n e s t a p p e l é p a r l u i l a puissance d e l a c o n d u i t e , j e l a r e p r é s e n t e -
rai p a r F en écrivant :

1 19 7
F = c * H D~* = L Q*.

La V a r i a t i o n du prix. — M . B e r t r a n d d é s i g n e a i n s i l ' e x p r e s s i o n
4 D
— — et voici p o u r q u o i : E t a n t d o n n é un tuyau de longueur déter-
minée, o n peut, tout e n laissant s o n débit constant, faire varier
en s e n s i n v e r s e s l e d i a m è t r e et l a p e r t e d e c h a r g e e n t r e s e s d e u x e x -
t r é m i t é s , a u t r e m e n t d i t l e p r i x et l a p e r t e d e c h a r g e , p u i s q u e , p o u r
l a l o n g u e u r d o n n é e , le p r i x e s t s e n s i b l e m e n t p r o p o r t i o n n e l au d i a -
mètre,
D e l'équation écrite p l u s haut

D 1 9 4
II = c L 4
Q\
on d é d u i t f a c i l e m e n t , p a r d i f f é r e n t i a t i o n , le second m e m b r e étant
considéré c o m m e constant :

dD_ _ _
_4 dH
~D 19 H "
ou b i e n
i m AT)
rf(LD) = — — — rfll = — — - . dU.
19 H 19 J

P a r conséquent la variation de prix, proportionnelle à la varia-


tion d u p r o d u i t L D , e s t é g a I e à l a v a r i a t i o n de perte d e c h a r g e m u l -
4D
e s 0 6 s a e i - e
tipliée p a r l a fonction — ï g ~ j " *P ^ ^ ' ^ P t de c h a r g e
a d i m i n u é et n é g a t i v e si cette p e r t e d e c h a r g e a a u g m e n t é . J e d é s i -
g n e r a i p a r E cette f o n c t i o n d i t e variation du prix, en posant

4D
E = o u
Î 9 7 - '9E J = 4 D .

L o r s q u e l'on v e u t r é s o u d r e l e p r o b l è m e d e l ' é t a b l i s s e m e n t d ' u n e


c o n d u i t e a v e c l a c o n d i t i o n d u m i n i m u m d e l a d é p e n s e , ou d e l ' é c o -
n o m i e m a x i m u m , i l f a u t f a i r e en s o r t e q u e l e p r i x s o i t m i n i m u m et
q u e p a r s u i t e l a v a r i a t i o n s o i t n u l l e . N o u s en d o n n e r o n s u n e x e m p l e
plus loin.
On voit q u e toutes les quantités ainsi définies, et q u i à un t i t r e
quelconque peuvent figurer dans le calcul d'une distribution d'eau,
sont liées entre elles p a r des e x p r e s s i o n s m o n ô m e s q u i peuvent se
t r a d u i r e en a b a q u e s l o g a r i t h m i q u e s .

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D e s c r i p t i o n et p r o p r i é t é s de l ' a b a q u e . — L ' a b a q u e con-
struit d ' a p r è s les p r i n c i p e s q u i v i e n n e n t d'être e x p o s é s est donné
sur la p a g e 6 3 5 , ci-après. Il comprend neuf droites parallèles s u r
lesquelles sont portées des g r a d u a t i o n s logarithmiques analogues
à celles de l a r è g l e à c a l c u l . A u t r e m e n t dit, s u r c h a c u n e de c e s d r o i -
tes, u n e m ê m e d i s t a n c e c o n s t a n t e , l i m i t é e p a r d e u x g r a n d s traits,
s é p a r e d e u x n o m b r e s d o n t l ' u n est d é c u p l e d e l ' a u t r e ; e l l e c o r r e s p o n d
ainsi à u n ordre décimal, unités, dizaines, centaines, d i x i è m e s ,
c e n t i è m e s , etc.
Cette l o n g u e u r , représentant l'unité dont la dénomination est
écrite à c ô t é , e s t d i v i s é e en p a r t i e s i n é g a l e s d o n t l e s p o i n t s d e s é p a -
ration sont chiffrés i , 2 9. C e l l e s - c i , à l e u r t o u r o n t été s u b d i v i -
s é e s , t a n t q u e l a c h o s e a été p o s s i b l e , en d e u x , c i n q o u d i x p a r t i e s ,
distinguées par des traits encore plus courts. D e cette manière
on p e u t , a p r è s l e p r e m i e r chiffre lu directement, et s u i v i de la
v i r g u l e , p l a c e r l a p r e m i è r e et q u e l q u e f o i s l a s e c o n d e d e s décimales
qui le suivent, lues ou appréciées à l'estime.
C e s é c h e l l e s p o r t e n t en t ê t e l e s d é s i g n a t i o n s d e s q u a n t i t é s q u ' e l l e
représentent, et d o n t on vient de d o n n e r les définitions a i n s i que
les e x p r e s s i o n s a l g é b r i q u e s . E n se r e p o r t a n t à ces d é f i n i t i o n s , a i n s i
qu'aux généralités exposées au commencement, on reconnaît que
l'abaque donne, sur une m ê m e droite transversale, les g r o u p e s de
quantités désignés ci-après.
i ° le d é b i t Q, le d i a m è t r e D , l a pente de la l i g n e d e charge J , la
v i t e s s e U et l a v a r i a t i o n d u p r i x E .
0
2 le d i a m è t r e D , l a l o n g u e u r L , la résistance G et le débou-
ché B .
3 ° l e d é b i t Q, l a r é s i s t a n c e G et l e d é b o u c h é B , et l a p e r t e d e c h a r g e
totale H .
4° l a l o n g u e u r L , l e d é b i t Q et l a p u i s s a n c e F .
5° l e d i a m è t r e D , l a p e r t e d e c h a r g e H et l a p u i s s a n c e F .
6° l a p e r t e d e c h a r g e H , l a l o n g u e u r L , et l a p e n t e d e l a l i g n e d e
charge J .
Il r é s u l t e d e l à q u e si l ' o n c o n n a î t d e u x d o n n é e s , l a transversale
correspondante est d é t e r m i n é e et d é t e r m i n e à s o n t o u r l'autre élé-
ment ou les autres éléments du m ê m e g r o u p e .
S i l ' o n p o s s è d e d e u x é l é m e n t s d ' u n g r o u p e et u n troisième élé-
ment d'un g r o u p e différent, tous les autres éléments s'en dédui-
sent ' .

1. O n s u p p o s e t o u t e f o i s que p a r m i les d e u x é l é m e n t s d o n n é s d a n s le pre-


m i e r g r o u p e ne s o n t p a s c o m p r i s l a v i t e s s e et l a v a r i a t i o n d u p r i x .

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E n effet, l e p o l y g o n e est. d é t e r m i n é l o r s q u ' o n connaît trois doses
n œ u d s n o n en l i g n e d r o i t e . S u p p o s o n s p a r e x e m p l e q u e l ' o n c o n -
n a i s s e Q, G et D .
Q et G d o n n e r o n t H ,
Q et D d o n n e r o n t J ,
I I et D d o n n e r o n t F ,
G et D , o u H et J , o u B et F , d o n n e r o n t L .
L e p o l y g o n e tracé a u h a u t des é c h e l l e s de l ' a b a q u e est l a t r a d u c -
tion g r a p h i q u e des relations q u i viennent d'être r a p p e l é e s .

L e s échelles adoptées sont les s u i v a n t e s :


P o u r la l o n g u e u r L , la perte de c h a r g e H , le d i a m è t r e D , c'est le
mètre avec ses m u l t i p l e s ou ses s o u s - m u l t i p l e s . Il n'y a a u c u n e diffi-
culté.
L a v i t e s s e U est e x p r i m é e e n m è t r e s p a r s e c o n d e . S u r l a m ê m e o r -
2
U
d o n n é e u n e a u t r e é c h e l l e d o n n e l e s v a l e u r s d e — é g a l e m e n t en me-
sures métriques.
L e d é b i t Q est e x p r i m é p a r d e u x é c h e l l e s , à g a u c h e , l e d é b i t par
s e c o n d e , à droite, le débit p a r m i n u t e , en litres, m u l t i p l e s ou s o u s -
m u l t i p l e s , et en m è t r e s c u b e s p o u r l e s g r a n d s d é b i t s .
L a p e n t e .1 est u n r a p p o r t d e d e u x l o n g u e u r s H et L et p a r s u i t e
un n o m b r e abstrait, exprimé en unités ou fractions d é c i m a l e s de
l'unité, d i x i è m e s , c e n t i è m e s , etc.
Il en est d e m ê m e d e s a u t r e s q u a n t i t é s l a r é s i s t a n c e , l e d é b o u c h é ,
l a p u i s s a n c e et l a v a r i a t i o n d u p r i x .
On a p r i s p o u r unité de résistance celle q u i c o r r e s p o n d à u n débit
de i m è t r e c u b e p a r s e c o n d e s o u s u n e perte de c h a r g e de 1 mètre ;
p o u r unité de d é b o u c h é celui d'un t u y a u q u i débite i m è t r e c u b e
p a r seconde s o u s une perte de c h a r g e de i mètre ;
p o u r l a v a r i a t i o n d u p r i x , l ' u n i t é c o r r e s p o n d a u x v a l e u r s d e U et

d e J p o u r l e s q u e l l e s l a f o n c t i o i i — — e s t é g a l e à 1.
1 9 J

A u lieu de tracer effectivement des l i g n e s s u r l ' a b a q u e , il est p l u s


s i m p l e , p l u s r a p i d e et p l u s p r o p r e d ' y a p p l i q u e r s o i t u n fil t e n d u ,
s o i t u n e b a n d e t r a n s p a r e n t e en p a p i e r , e u c e l l u l o ï d , etc. s u r l a q u e l l e
est t r a c é e p r é a l a b l e m e n t u n e l i g n e d r o i t e .
O n p e u t m a n œ u v r e r ce fil o u cette b a n d e s o i t à l ' a i d e d e s d o i g t s ,
s o i t , ce q u i v a u t m i e u x , a u m o y e n d e d e u x p o i n t e s a i g u ë s , a i g u i l l e s ,
t r a ç o i r s , etc. D e cette m a n i è r e , l o r s q u ' o n a a m e n é l a p o i n t e s u r u n e
g r a d u a t i o n , o n p e u t f a i r e p i v o t e r l a d r o i t e a u t o u r d e ce p o i n t sans
a u c u n g l i s s e m e n t ni déplacement.

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E x e m p l e s d ' a p p l i c a t i o n d e l ' a b a q u e . — Ce qui précède
m o n t r e q u e l ' o n p e u t , p a r le s i m p l e t r a c é d ' u n e d r o i t e , r é s o u d r e le
p r o b l è m e c o n s i s t a n t à t r o u v e r le t r o i s i è m e é l é m e n t d'un des g r o u -
pes s u i v a n t s , l o r s q u e l ' o n c o n n a î t r a l e s d e u x a u t r e s :
c r
i groupe : D é b i t Q, Diamètre D, Pente J .
8
2 — Résistance G, Diamètre D, Longueur L.
(ou D é b o u c h é B )
3" — D é b i t Q, Résistance G, P e r t e de c h a r g e I I .
(ou Débouché B)
8
4 — D é b i t Q, Puissance F , Longueur L.
E
5 — Diamètre D, Perte de charge I I , P u i s s a n c e F .
E
6 — P e r t e de c h a r g e H , P e n t e J , Longueur L.
A u l i e u d e l a r é s i s t a n c e G , on p e u t m e t t r e p a r t o u t le d é b o u c h é B .
er
D e p l u s le i g r o u p e f e r a c o n n a î t r e i m m é d i a t e m e n t l a v i t e s s e U et
la v a r i a t i o n d u p r i x E .
On p e u t c o m b i n e r e n s e m b l e c e s s o l u t i o n s d e m a n i è r e à l e s a p p l i -
quer à u n e variété e x t r ê m e m e n t g r a n d e de q u e s t i o n s .
P a r e x e m p l e , s u p p o s o n s d o n n é s l a l o n g u e u r L , l a perte de c h a r g e
H , et l e d é b i t Q ; o n c h e r c h e l e d i a m è t r e D .
La figure m o n t r e q u e , p o u r a l l e r en D on p e u t s u i v r e l e s m a r c h e s
ci-après indiquées :
i° d e L et H , d é d u i r e J ; p u i s d e J et Q, d é d u i r e D ;
2» d e L et Q, d é d u i r e F ; p u i s d e H et F , d é d u i r e D ;
3° d e H et Q d é d u i r e G ; p u i s de G e t L , d é d u i r e D .
Ces trois m a r c h e s sont a b s o l u m e n t équivalentes ; m a i s on com-
p r e n d q u e p o u r c e r t a i n e s q u e s t i o n s , il y a i t a v a n t a g e à déterminer
soit J , s o i t F , s o i t G , et l ' o n f e r a s o n c h o i x en c o n s é q u e n c e .

0
i ' Problème. —. U n e c o n d u i t e est f o r m é e d e t r o i s p a r t i e s A B , B C ,
C D p l a c é e s b o u t à b o u t et a y a n t l e s d i m e n s i o n s s u i v a n t e s :
AB . . . Longueur L = 120 m . . Diamètre D = 12 c m .
BC L = 60 m D = 8 cm.
CD L = 83 m . . . . . D = 0 cm.
E l l e est p a r c o u r u e p a r u n débit de 8 litres p a r seconde, quelles
sont l e s p e r t e s d e c h a r g e p a r t i e l l e et t o t a l e ?
Nous calculerons, pour chaque portion de conduite, sa résis-
B
tance ( p r o b l è m e d u 2 g r o u p e c i - d e s s u s ) , n o u s t r o u v e r o n s a i n s i
pour A B , Résistance G = 4.5oo
BC G = 17.000
CD G = 80.000
Et p a r suite la résistance totale . . . . G=ioi.5oo
Au moyen de c e s v a l e u r s d e G et de celle d u débit de Q = 8

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litres p a r seconde, nous trouverons (troisième g r o u p e ) les valeurs
suivantes de II :
de A en B Perte de c h a r g e H = i m. o
de B e n C H = 3 6
d e C en D II = 17 o
E t p o u r toute la conduite H — 21 m. 6

e
2 Problème. —• S u p p o s o n s m a i n t e n a n t que les trois conduites
ci d e s s u s , a u l i e u d ' ê t r e p l a c é e s b o u t à b o u t , a i e n t l e u r s e x t r é m i t é s
c o m m u n e s , de telle m a n i è r e q u e l a cote p i é z o m é t r i q u e soit l a m ê m e
p o u r toutes â c h a c u n e de ces e x t r é m i t é s . S u i v a n t q u e l l e p r o p o r t i o n
le c o u r a n t se p a r t a g e r a - t - i l entre elles, en a d m e t t a n t q u e la perte de
c h a r g e totale soit, p a r e x e m p l e , de 1 8 mètres ?
e
Nous calculerons, pour chaque conduite, son débouché ( 2 g r o u p e ) ,
ce q u i n o u s d o n n e r a
pour A B , Débouché B = 0,0082
BG B = o,oo38
CD B = 0,0016
Et pour l'ensemble B = o,oi36
A u m o y e n d e c e s v a l e u r s d e B et de celle de la perte de charge
I I = i 8 m . , n o u s t r o u v e r o n s e n c o r e (3e g r o u p e ) l e s d é b i t s s u i v a n t s :
AB Débit Q — 4 3 , lit.
RG. . , Q = 2 o , lit.
CD Q = 8, 2
Et pour l'ensemble O = 7 1 , 2.

3 ° Problème. —• R e p r e n o n s l e p r o b l è m e d e s c o n d u i t e s b r a n c h é e s
d u n° g 4 , p a g e 1 6 4 , a i n s i q u e l a f i g u r e et l e s n o t a t i o n s d e ce p a r a -
graphe. Supposons données
les altitudes des trois réservoirs :
z, z r 1 1 m . 2 0 , z, = 6 m . 5 o , z, — 3m..70.;
les l o n g u e u r s des trois c o n d u i t e s : , ,
Lj = 1 . 3 5 o m., . L -— fioo m . ,
2 L 3 = 200 m. ;
les d i a m è t r e s des d e u x p r e m i è r e s :
D t — o m. 20, D,.-— o m . 1 8 ;
et p r o p o s o n s - n o u s d e t r o u v e r l e d i a m è t r e D 3 q u ' i l s e r a n é c e s s a i r e de
donner à la troisième conduite D C p o u r obtenir en G u n débit de
3 litres p a r seconde, c'est-à-dire Q 3 = ; 3 litres.
T o u t s e r a i t d é t e r m i n é si l'on c o n n a i s s a i t la cote p i é z o m é t r i q u e a u
p o i n t d e b r a n c h e m e n t D , q u e n o u s d é s i g n e r o n s p a r z. C e t t e c o t e d o i t
avoir une v a l e u r t e l l e q u e . l a s o m m e Q, -f- Q , o u l a différence
Qi — Q d e s d é b i t s d e s d e u x p r e m i è r e s c o n d u i t e s s o i t é g a l e à
3 Q, 3

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Cherchons d'abord dans quel sens doit avoir lieu l'écoulement
dans la conduite i n t e r m é d i a i r e . P o u r cela, a t t r i b u o n s à z l a v a l e u r
Z ; ce q u i n o u s d o n n e r a H, = o et p a r s u i t e Q
t s = o.
D a n s cette h y p o t h è s e H, = z t — z — 11 m . 20 — 6 m . 5 o ==
4 m . 70.
D ' a u t r e p a r t , l e s d o n n é e s L , et D , n o u s p e r m e t t e n t d e d é t e r m i n e r
la résistance G , de l a p r e m i è r e c o n d u i t e ; l ' a b a q u e d o n n e G [ = 4 000.
Cette v a l e u r c o m b i n é e a v e c c e l l e d e Hi d o n n e le d é b i t Q = t 21 l i t r e s
s u p é r i e u r à ce q u e d o i t être Q , . P a r c o n s é q u e n t u n e p a r t i e de l'eau
a r r i v a n t en D d o i t s ' é c o u l e r d a n s le r é s e r v o i r i n t e r m é d i a i r e , l a c o t e
p i é z o m é t r i q u e z d o i t être a u g m e n t é e , d ' u n e p a r t p o u r d i m i n u e r le
d é b i t Q j , d ' a u t r e p a r t p o u r a u g m e n t e r Q , d e f a ç o n à ce q u e l a diffé-
rence Q — Q t s devienne égale à 3 litres.
D o n n o n s à cette c o t c e u n e v a l e u r a r b i t r a i r e z = 9 m. par exemple.
Il en r é s u l t e r a l e s v a l e u r s s u i v a n t e s :
I I , — z, — z — il m . 20 — 9 m . 00 — 2 m . 20;
H , = z—z f = g m. 00—6 m. 5o ^ s m . 5».
L a résistance G , de la seconde conduite étant c a l c u l é e d'après les
d o n n é e s L , et D , s e t r o u v e ê t r e G , == 2.800.
A v e c c e s v a l e u r s , H i et G t d'une part, H e t G , de l'autre, l'aba-
2

que fournit Q, = i3 l i t . 6, Q = g 18 l i t r e s .
L a d i f f é r e n c e Q — Q, est a l o r s n é g a t i v e et é g a l e à —4 Ht. 4- C e l a
i

m o n t r e q u e l a v a l e u r s u p p o s é e p o u r z n e p o u r r a j a m a i s être r é a l i -
sée : l a c o n d u i t e D B ne p e u t p a s a v o i r u n d é b i t s u p é r i e u r à c e l u i d e
A D . M a i s cette i m p o s s i b i l i t é n e n o u s e m p ê c h e r a p a s d e tirer parti
du résultat obtenu.
N o u s p o u v o n s en effet c o n s t r u i r e u n e c o u r b e d ' e r r e u r a v e c l e s d o n -
nées s u i v a n t e s :

pour z =4-65, Qi — Q , = 21
*=g.oo Qi — Q , = — 4,4 ·
L a c o n s t r u c t i o n d e cette c o u r b e d ' e r r e u r , o u l a r è g l e de t r o i s o r d i -
naire n o u s montrera que la v a l e u r de z qui donnera Q t — Q, = 3
d e v r a être v o i s i n e d e 8 m , 3.
A v e c cette n o u v e l l e v a l e u r z = 8, 3, n o u s o b t i e n d r o n s s u c c e s s i v e -
ment en o p é r a n t de l a m ê m e m a n i è r e
I I = X", — £ = 1 1 , 2 — 8, 3 , = 3, g
t et Q,— ig,o
U, = z - z , = 8,3 — 6 , 5 = 1 , 8 Q , = 1 5,3
D'où la différence Qi •—Q a — 3,7
cette d i f f é r e n c e est e n c o r e u n p e u t r o p f o r t e , et o n p e u t la diminuer
en a u g m e n t a n t u n p e u l a v a l e u r dcz. Pour z = 8 , 4 , on trouve de
même

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II, -— 3 , 8 et Q, = 18, 6
H = 1,9 2 Q = i5, 7
s

D'où Qi—Q,= 2^8


L u v a l e u r à a d o p t e r p o u r z s e r a i t d o n c c o m p r i s e e n t r e 8,3 et 8,4,
p l u s près d e celle-ci, soit environ 8,38 ; m a i s u n e telle a p p r o x i m a -
t i o n n ' e s t p a s n é c e s s a i r e . II e s t m ô m e p r é f é r a b l e d e p r e n d r e u n chif-
«fre a p p r o c h é p a r défaut, q u i d o n n e r a p o u r l e d i a m è t r e cherché D 3

une v a l e u r u n p e u trop g r a n d e . On prendra donc définitivement


z — 8, 3, d ' o ù II — z — z 3 3 = 8, 3 — 3,7 =- 4, 6. A v e c I I = L, 6 et 3

Q = 3, o n t r o u v e r a l a r é s i s t a n c e G = 120.000 et c e c h i f f r e ,
3 3 com-
biné avec l a l o n g u e u r L3 = 200, d o n n e r a l e d i a m è t r e cherché
D 3 = 6 c m . 7 = o m . 067.

4° Problème.— C o m m e d e r n i e r p r o b l è m e , e l p o u r donner^un e x e m -
p l e d e l ' e m p l o i d e l a c o l o n n e d e l ' a b a q u e i n t i t u l é e variation du prix
nous résoudrons l a question suivante. Etant donné toujours le
m ô m e s y s t è m e d e s trois r é s e r v o i r s , a v e c les données n u m é r i q u e s s u i -
vantes :
Cotes piézom étriqués :
Zi = 18 m . , z s = 16 m . , £ 3 = l\ m. ;

Longueurs :
2
L 1 = 2.8oom., L = 3.ooo m . ,
2 L j = 4- no m . ;
Débits :
Q, = 240 l i t . , Q = 3oo l i t . ,
2 Q = 54o l i t ,
n

on d e m a n d e d e c a l c u l e r les d i a m è t r e s q u i d o n n e r o n t le minimum
de dépense en argent.
N o u s p r e n d r o n s e n c o r e c o m m e v a r i a b l e a r b i t r a i r e l a cote p i é z o m é -
t r i q u e s d u p o i n t d e b r a n c h e m e n t . E l l e d o i t être i n t e r m é d i a i r e entre
celles des d e u x derniers réservoirs p u i s q u e le débit Q est é g a l à 3

la s o m m e des deux autres. P r e n o n s p o u r première valeur la moyenne


a r i t h m é t i q u e s o i t z = 10 m . I l e n r é s u l t e H , = 8, H = 6 et H = 6. a 3

A v e c l e s d o n n é e s L et Q p o u r c h a q u e c o n d u i t e , n o u s p o u v o n s d é t e r -
m i n e r l a p u i s s a n c e F , a v e c F e t H, nous t r o u v e r o n s l e d i a m è t r e D
et a v e c D et Q, l a v a r i a t i o n d e p r i x E . L e s v a l e u r s n u m é r i q u e s s o n t
les suivantes :
F. = 25o, D . = o, 5a, E . = 4.200 ) ,
• ,-, / ' • } \ I4-IOO,
l<t— 4oo, D , = o, o J , E = 9-900
2

F 3 = IÔOO, D 3 = o , 80, E 3 = 12.000,


Différence 2. 100.
e
Il c o n v i e n t d e r e m a r q u e r q u e l e p r i x v a r i e d a n s l a 3 c o n d u i t e e n
sensinverse d e s a v a r i a t i o n d a n s l e s d e u x p r e m i è r e s ; en effet, q u a n d

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^ ABAQUE 633

on a u g m e n t e r a l e d i a m è t r e r , o n d i m i n u e r a I a p e r t e d e c h a r g e et p a r
s u i t e o n a u g m e n t e r a le d i a m è t r e et l e p r i x d a n s l e s d e u x p r e m i è r e s ,
tandis qu'on a u g m e n t e r a l a perte d e c h a r g e et q u ' o n diminera le
d i a m è t r e et l e p r i x d a n s l a t r o i s i è m e . L e s v a r i a t i o n s s o n t d o n c de
s i g n e c o n t r a i r e , c'est p o u r q u o i on en a c a l c u l é l a différence. P o u r
a n n u l e r cette d i f f é r e n c e , i l f a u t augmenter la dernière et d i m i -
nuer les deux p r e m i è r e s , c ' e s t - à - d i r e d i m i n u e r z. P r e n o n s donc
z = 9 m.
Il e n r é s u l t e r a a v e c l e s v a l e u r s d é j à t r o u v é e s d e s p u i s s a n c e s F et
Hi = 9 m., Dj = o,5o, E t = 3.5oo)
I 0 3
H a = 7 m., D, = o,6o, E = 6 . 8 o o j
2 - o°>
H 3 = 5 m., D, = o,8o, E 3 = in.ooo,

Différence — 4-700.

L a d i f f é r e n c e é t a n t 2.100 p o u r z = 10 e t — 4.700 p o u r z =
s e r a n u l l e a p p r o x i m a t i v e m e n t p o u r z — g m . 7.
A v e c cette v a l e u r o n t r o u v e , s o i t d i r e c t e m e n t p a r l ' a b a q u e , soit
par interpolation entre les v a l e u r s déjà trouvées :

04=0,51, D =o,62,
s D =o,8i.
s

Ces diamètres donneront la solution la plus économique.

L ' a b a q u e , c o m m e l e s t a b l e s n u m é r i q u e s d e l a fin d u v o l u m e , est


établi d a n s l ' h y p o t h è s e o ù le coefficient a de la f o r m u l e d u n° 85
f u e a c r u
a u r a i t l a v a l e u r 0,0009?. l J' ^ pouvoir lui attribuer. M . B e r -
t r a n d a r e m a r q u é q u e cette f o r m u l e p o u v a n t s ' é c r i r e

1 9 7 1
D II* = ^ « * L* Q

a d o p t e r p o u r l e c o e f f i c i e n t a u n e a u t r e v a l e u r ai é q u i v a u t à r e m p l a -
cer l a l o n g u e u r L d u t u y a u p o u r u n e l o n g u e u r fictive L j

et t o u s l e s a u t r e s é l é m e n t s r e s t e n t l e s m ê m e s .
11 s u f f i r a i t d o n c d ' a v o i r , s u r l a v e r t i c a l e d e l ' a b a q u e o ù s e lisent
les l o n g u e u r s L , p l u s i e u r s g r a d u a t i o n s c o r r e s p o n d a n t a u x valeurs
d i v e r s e s a , , a%. . . q u e l ' o n v o u d r a i t a d o p t e r p o u r ce c o e f f i c i e n t .
L a v a l e u r a ~ 0,00092 s ' a p p l i q u e a u x t u y a u x d e f o n t e e n s e r v i c e .
P o u r l a fonte n e u v e , i l f a u d r a i t p r e n d r e ai = 0,00074, et p a r s u i t e

— = 0,8 e n v i r o n . P o u r l e p l o m b , l e v e r r e , o n p r e n d r a i t — = 0,6.

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C o m m e les l o n g u e u r s de l'ordonnée sont proportionnelles a u x l o g a -
r i t h m e s , l a d i v i s i o n de l'échelle des L j ne différera de celle d e s L q u e

parle point de départ : log L , = log L + log — . L'échelle où


a
on lira directement les L ) sera donc la m ê m e que celle des L dé-
placée d e m a n i è r e h ce q u e l a d i v i s i o n 1 c o r r e s p o n d e par exemple
a v e c l a d i v i s i o n 0 , 8 s ' i l s ' a g i t d e l a fonte n e u v e , a v e c l a d i v i s i o n o,6
s ' i l s ' a g i t d u p l o m b et d u v e r r e , etc.

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ABAQUE POUR L E C A L C U L D 2 S DISTRIBUTIONS D ' E A U

Vf/es
fëlA ftésiséance Bebouclie Perfette se.
-'π!?σ >Ffnutcu
\ dur*
Dmmeír "Ρftiseam
" \ z¡
vu, prix
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S- , . 4 s

* 4
•3

^ 4
*

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TABLES NUMÉRIQUES

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TABLE I

Hauteurs h correspondant aux vitesses v

V h V h
O'n 10 0 m 0005 4 m 1() 0">86
0 20 0 002 4 20 0 90
0 30 0 005 4 30 0 94
0 40 0 008 4 40 0 99
0 50 0 013 4 50 1 03
0 60 0 018 4 60 1 08
0 70 0 025 4 70 1 13
0 80 0 033 4 80 1 17
0 90 0 041 4 90 1 22
1 00 0 051 5 00 1 27
1 10 0 062 5 10 1 33
1 20 0 073 5 20 1 38
1 30 0 086 5 30 1 43
1 40 0 100 5 40 1 49
1 30 0 118 5 50 1 54
1 60 0 130 5 60 1 60
1 70 0 147 5 70 1 66
t 80 0 165 5 80 1 71
1 90 0 184 5 90 1 77
2 00 0 204 6 00 1 84
2 10 0 225 6 10 1 90
2 20 0 247 6 20 1 96
2 30 0 270 6 30 2 02
2 40 0 294 6 40 2 09
2 SO 0 319 6 50 2 15
2 60 0 345 6 60
2
2
70
80
0
0
372
400
6
6
70
80
t
2
2
2
22
36
9

2 90 0 429 6 90 2 43
3 00 0 459 7 00 2 50
3 10 0 490 7 10 2 57
3 20 0 522 7 20 2 64
3 30 0 555 7 30 2 72
3 40 0 589 7 40 2 79
3 50 0 624 7 50 2 87
3 60 0 661 7 60 2 94
3 70 0 698 7 70 3 02
3 80 0 736 7 80 3 10
3 90 0 775 7 90 3 18
4 00 0 816 8 00 3 20

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE I BIS

Vitesses ν dues à des hauteurs données A

h ν h ν

0 «η 0001 0™044 0·η045 0^940


0 0002 0 063 0 050 0 990
0 0003 0 077 0 055 1 039
0 0004 0 089 0 060 1 085
0 0005 0 099 0 065 1 129
0 0006 0 108 0 070 1 172
0 0007 0 117 0 075 1 213
0 0008 0 125 0 080 1 253
0 0009 0 133 0 090 1 329
0 0010 0 140 0 100 1 401
0 0Ö12 0 133 0 11 1 468
0 0015 0 171 0 12 1 534
0 0020 0 198 0 13 1 597
0 0025 0 221 0 14 1 657
0 0030 0 243 0 13 1 715
0 0»35 0 262 0 16 1 77
0 0040 0 280 0 18 1 88
0 0U45 0 297 0 20 1 98
0 0050 0 313 0 22 2 08
0 0060 0 343 0 24 2 17
0 007 0 370 0 26 2 26
0 008 0 395 0 28 2 34
0 009 0 420 0 30 2 43
0 010 0 443 0 35 2 62
0 011 0 464 0 40 2 80
0 012 0 485 0 45 2 97
0 013 0 505 0 50 3 13
0 014 0 524 0 55 3 28
0 015 0 542 0 60 3 43
0 016 0 560 0 05 3 57
0 018 0 594 0 70 3 71
0 020 0 626 0 75 3 84
0 022 0 657 0 80 3 96
0 024 0 686 0 90 4 20
0 026 0 714 1 00 4 43
0 028 0 741 1 20 4 85
0 030 0 767 1 50 5 42
0 032 0 792 2 00 6 26
0 03Ö 0 829 3 00 7 67
0 040 0 886 - 4 00 8 86

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE II

Débits d'un déversoir sous une charge H pour diverses valeurs


du c o e f f i c i e n t d e débit m (voir page 126).

D E B I T , PAR MÈTRE DA LARGEUR, LORSQUE M —

0.35 0 40 0.45 0.50 0.55 0.60 0.65 0.70

litres LITRES LITRES LITRES LITRES LI[R.».S LITRES LITRES


0^030 0 0493 17 32 19 80 22 27 24 73 27 22 29 70 32 18 34 65
0 oss 0 0571 19 98 22 84 25 69 28 35 31 40 34 26 37 12 39 97
¡0 060 0 0651 22 78 26 04 29 29 32 53 35 80 39 06 42 32 45 57
I0
0B3 0 0734 25 69 29 36 33 03 36 70 40 37 44 04 47 71 51 38
070 0 0820 28 70 32 80 36 40 41 00 45 10 49 20 53 30 57 40
,0 07a 0 0910 31 83 36 40 40 95 45 50 50 03 54 60 59 15 63 70
0 080 0 1002 33 07 40 08 45 09 50 10 55 11 60 12 65 13 70 14
0 083 0 1098 38 43 43 92 49 41 54 90 60 39 65 88 71 37 76 86
0 090 0 1196 41 86 47 84 53 82 59 80 63 78 71 76 77 74 83 72
0 095 0 1297 43 39 51 88 58 36 64 83 71 33 77 81 84 31 90 78
0 10 0 140 49 0 56 0 63 0 70 0 77 0 84 0 91 0 94 0
0 11 0 162 56 7 64 8 72 9 81 0 89 1 97 2 105 3 •113 4
0 12 0 184 64 4 73 6 82 8 92 0 101 2 110 4 119 6 128 8
0 1:1 0 208 72 8 83 2 93 0 104 0 114 4 124 8 135 2 145 6
0 14 0 232 81 2 92 8 104 4 116 0 127 6 139 2 150 8 162 4
0 15 0 257 89 9 102 8 115 0 128 5 141 3 134 2 167 1 179 9
0 16 0 283 99 1 •113 2 127 3 141 5 135 6 169 8 183 9 198 1
¡0 17 0 310 108 5 124 0 139 5 153 0 170 5 186 0 201 5 217 0
0 18 0 338 118 3 133 2 152 •L 169 0 185 9 202 8 219 7 236 6
0 19 0 367 128 4 146 8 163 1 183 o 201 8 220 2 238 6 256 9
0 20 0 396 139 138 178 198 218 238 257 277
0 2t 0 426 149 170 192 213 234 256 277 298
0 22 0 457 -160 183 205 228 251 274 297 320
0 23 0 489 171 196 220 244 269 293 318 342
0 24 0 521 •182 208 234 260 286 312 338 364
0 25 0 534 194 222 249 277 303 332 360 388
0 20 0 587 205 235 264 293 323 352 382 411
0 27 0 621 217 248 279 310 342 373 404 435
0 28 0 656 230 262 295 328 361 394 426 459
0 29 0 692 242 277 311 346 381 413 450 484
0 30 0 728 233 291 328 364 400 437 473 509
0 31 0 763 268 306 344 382 421 459 497 535
0 32 0 802 281 321 361 401 441 481 521 561
0 33 0 840 294 336 378 420 462 504 546 588
0 34 0 878 307 351 393 439 483 527 571 615
0 35 0 917 321 367 413 458 501 530 590 642
0 36 0 957 333 383 431 478 526 574 622 670
¡0 37 0 997 34!) 399 449 498 548 598 648 698
0 38 1 038 363 415 467 519 571 623 675 726
0 39 1 079 378 432 486 540 593 647 701 735

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE II

Débits d'un déversoir sous une charge H pour diverses valeurs


du coefficient de débit m {voir page 1 2 6 ) .

Débits par mètre de l a r g e u r , l o r s q u e m =

H
c .35 0 .40 0.45 0.50 0,55 0.60 0.65 0.70

litres litres litres litres litres litres litres litres


0 m 40 1 13 393 452 508 56a 621 678 734 791
0 42 1 21 423 484 544 60a 665 726 786 847
0 44 1 29 411 516 580 645 709 774 838 903
0 46 1 38 483 552 621 690 739 828 897 966
0 48 1 47 514 588 661 733 808 882 953 1 029
0 50 1 57 549 628 706 783 863 942 1 020 1 099
0 52 1 66 581 664 747 830 913 996 1 079 1 162
0 54 1 76 016 704 792 880 968 1 056 1 144 1 232
0 56 1 86 651 744 837 930 1 023 1 116 1 209 1 302
0 58 1 96 GS6 784 882 980 1 078 1 170 1 274 1 372
0 60 2 03 721 824 927 1 030 1 133 1 236 1 339 1 442
0 62 2 16 736 864 972 1 080 1 188 1 296 1 404 1 512
0 64 2 27 79 V 908 1 021 1 133 1 248 1 362 1 473 1 589
0 66 2 37 829 948 1 066 1 183 1 303 1 422 1 540 1 639
0 68 2 48 868 992 1 116 1 240 1 364 1 488 1.612 1 736
0 70 2 39 906 1 036 { 165 1 293 1 424 1 554 1 683 1 813
0 72 2 71 948 1 084 1 219 1 355 ( 490 1 626 1 761 1 897
0 74 2 82 987 1 128 1 269 1 410 1 331 1 692 1 833 1 974
0 76 2 93 1 025 1 172 1 318 1 465 1 611 1 758 1 904 2 051
0 78 3 03 1 067 1 220 1 372 1 523 1 677 1 830 1 932 2 133
0 80 3 17 1 109 1 268 1 426 1 585 1 743 1 902 2 060 2 219
0 8a 3 47 1 214 1 383 t 561 1 735 1 908 2 082 2 233 2 429
0 90 3 78 1 323 1 512 1 701 1 890 2 079 2 208 2.457 2 646
0 93 4 10 1 433 1 640 1 845 2 050 2 233 2 460 2 663 2.870
1 00 4 43 1 530 1 772 1 993 2 215 2 436 2 658 2 879 3 101
1 03 4 77 1 609 1 908 2 146 2 385 2 623 2 862 3 100 3 339
1 10 5 1 l 1 778 2 044 2 299 2 555 2 840 3 066 3 321 3 577
1 15 5 46 1 911 2 184 2 457 2 730 3 003 3 276 3 549 3 822
1 20 5 82 2 037 2 32S 2 619 2 910 3 201 3 492 3 783 4 074
1 25 6 19 2 166 2 476 2 785 3 093 3 404 3 714 4 023 4 333
1 30 6 36 2 293 2 62 i 2 952 3 280 3 608 3 936 4 264 4 592
1 35 6 93 2 432 2 780 3 127 3 475 3 822 4 170 4 517 4 865
1 40 7 34 2 509 2 936 3.303 3 670 4 037 4 404 4 771 5 138
1 45 7 73 2 703 3 092 3 478 3 865 4 251 4.638 5 024 5 411
1 50 8 14 2 819 3 256 3 663 4.070 4 477 4.884 5 291 S .698
1 60 8 96 3 136 3 384 4 032 4 480 4 928 5 376 5 824 6 .272
1 70 9 82 3 437 3 928 4.419 4 910 5 401 5 892 6 383 6 874
1 80 10 70 3 743 4 280 4 .813 5 350 S 885 6 .420 6 .953 7 .49!)
1 90 •M 60 4.060 4 OiO 5 220 5 800 6 380 6 .960 7 .510 8 .120
2 00 52 4 382 5 008 5 .634 6 .260 6 886 7 512 8 .138 8 .764
\'i

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE III

DÉBIT DES CONDUITES EN FONCTION DE LA VITESSE M O Y E N N E .

Débits en litres par seconde dans une conduite d'un


ViLesses diamètre de :
en mètres
par PETITS D I A M È T R E S
seconde
0^,06 0<n,08 0"",10 I 0"',12 I 0^,15 0^,20

0™,10 0^2827 0 lit 5027 0^7854 1 Ht 1310 lin 7671 3ii'1416


0 20 0 5655 1 0053 1 5708 2 2620 3 5343 6 2832
0 30 0 8482 1 5080 2 3562 3 3929 3 3014 9 4248
0 40 1 1310 2 0106 3 1416 4 5239 7 0680 12 5664
0 50 1 4137 2 5133 3 9270 5 6549 8 8357 15 7080

0 60 1 6965 3 0159 4 7124 6 7859 10 6029 18 849K|


0 70 1 9792 3 5186 5 4978 7 9158 12 3700 21 9911
0 80 2 2620 4 0212 6 2832 9 0478 14 1372 23 1327
0 90 2 5447 4 5239 7 0686 10 1788 15 9043 28 2743,

DIAMÈTRES M O Y E N S

0">, 23 0m,30 0«\35 Om ,40 0m ,50 0<",60

fjm ,10 4 lit 909 7Ht069 9'it621 12 "366 19 li» 635 28 lit 274
0 20 9 817 14 137 19 242 25 133 39 270 56 549
0 30 14 726 21 206 28 863 37 699 58 903 84 823
0 40 19 633 28 274 38 484 50 265 78 540 113 098
0 50 24 544 35 343 48 105 62 832 98 175 141 372

0 60 29 432 42 412 57 727 75 398 117 810 169 646


0 70 34 361 49 480 67 348 87 965 137 444 197 921
0 80 39 270 56 549 76 969 100 531 157 079 225 195
0 90 44 178 63 617 86 390 113 097 176 814 254 470

GRANDS DIAN AÈTRES

0^,70 0 m
80 0"" 90 ,00 ,10 1™,20

Orr ,10 38 ' H 48 50 il' 27 63Ht62 78 11154 95 ut 03 113 « 10


0 20 76 97 100 53 127 23 157 08 190 07 226 20
0 30 113 45 150 80 190 83 235 62 283 10 339 29
0 40 133 94 201 06 254 47 314 16 380 13 452 39
0 50 192 42 251 33 318 09 392 70 475 17 305 49

0 60 230 91 301 39 381 70 471 24 570 20 678 59


0 70 269 39 351 86 443 32 549 78 663 23 791 08
0 80 307 88 402 12 508 94 628 32 760 27 904 78
0 90 346 36 452 39 572 36 706 86 855 30 1017 88

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLES NUMÉRIQUES 643

h i
TABLE III «

V i t e s s e m o y e n n e dans les conduites en fonction du débit

Vitesses moyennes en mètres par seconde dans une conduite


Débits d'un diamètre de :
en litres
par
Petits diamètres
seconde
0™,06 | Ora,08 I 0^,10 I 0m,12 I 0>",15 I 0>",20

1 lit 0.35368 | 0,10894 0,12732 0,08842 0,05639 0,03183


i 0,70733 0,39789 : 0,25463 0,17684 0,11318 0,06366
3 1,06103 0.59«83 I 0,38197 0.26526 0,16976 0,09549
4 1,41471 0,79577 0,50930
1
0,35368 0,22635 0,12732
5 1,76838 0,99471 0,63662 0,4'i2l0 0,28394 0,15916

6 2,12206 I 1,19366 0,76394 0,53031 0,33933 0.19099


7 2.47574 [ 1,39260 0,89127 0.61893 0,39612 0.22282
2,82942' 1,59154 1,01839 0,70733 0,45270 0/23465
3,18309 1,79049 1,14592 0,79377 0,50929 0,28648

Diamètres moyens

0^,25 0^,30 0™,33 0-\40 0<n, 50 0«>,60

10 lit 0,20372 0,14147 0,10394 0,07958 0.05093 0,03337


20 0,40744 0,28294 0,20788 0,15915 0.10186 0,07073
30 0,61115 0,42441 0,31181 0.23873 0,15279 0,10610
40 0 81847 0,36588 0,41575 0.31831 0,20372 0,14147
50 1,01859 0,70135 0,51969 0,39789 0,25465 0,17684

60 1,22231 0,84882 0,62363 0,47746 0.30558 0,21221


70 1,42603 0,99029 0,72737 0,53704 0,35651 0,24757
80 1,62974 1.13176 0,83150 0,63662 0,40744 0,28294
90 1,83346 1,27323 0,93544 0,71619 0,45836 0,31831

Grands diamètres

0^,70 0^,80 0^,90 1">,00 I'",10 1«\20

1001" 0,23984 0,19894 0.1S719 0,12732 0,10523 0,08842


200 0,51959 0,39789 0,31438 0,23463 0,21045 0,17684
300 0,77953 0,59683 0,47137 0 38197 0,31568 0,26326
400 1,03938 0,79377 0,62876 0,50930 0,42090 0,33368
500 1,29922 0,99471 0,78393 0,63662 0,52613 0,44210

600 1,55306 1,19306 0,94314 0,76394 0,63136 0,53051


700 1,81891 1,39260 1,10033 0,89127 0.73638 0,61893
800 2,07875 1,39131 1,23732 1,01839 0.84181 0,70735
900 2,33870 1,79049 1,41471 1.14592 0,94703 0,79377

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE IV

Valeurs du coefficient 7 p o u r le c a l c u l d e s t u y a u x d o c o n d u i t e .

(Voir page 153)

D 7 Ü 7

0«i,0t 4.427 000 0m 33 0,271


0 015 6i5 000 0 34 0,235
0 02 164 500 0 33 0,205
0 025 57 100 0 36 0,179
0 03 24 000 0 37 0,157

0
0
Oi
05
06
6 100
2 •100
890
0
0
0
38
39
40
0,139
0,123
0,107
0 07 430 0 41 0,097
0 08 227 0 42 0,086

0 09 130 0 43 0,077
0 10 79 0 44 0,009
0 11 50 0 45 0,062
0 12 33 0 46 0,036
0 13 22,6 0 47 0,051

0 14 15.9 0 48 0,046
0 IS 11,5 0 49 0,041
0 16 8,44 0 50 0,0377
0 17 6,33 0 52 0,0313
0 18 4,83 0 55 0,0240

0 19 3,73 0 60 0,0158
0 20 2,93 0 65 0,0108
0 21 2,32 0 70 0,0076
0 22 1,86 0 75 0,0033
0 23 1,51 0 80 0,0040

0 24 1,23 0 83 0, 0030
0 25 1,01 0 90 0,0023
0 26 0,84 0 93 0,0018
0 27 0,70 1 00 0,0014
0 28 0,59 1 OS 0, 0 0 1 1 0

0 29 0,50 1 10 0, 00089
0 30 0,43 1 20 0,00059
0 31 0,36 1 30 0,00040
0 32 0,314 1 40 0,00028

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE V

Valeurs du rapport - et de son inverse - pour le calcul des tuyaux de conduite


y J
(Voir page 153)

J J 7 J 7 J
Q Q Q
J J
me. lit.
7 7
inc. lit.
7
me. lit.
7
0.000 10 10 000 000 0,00000 0100 0 002 00 53 000 0,00001 89 0,040 2S0 0,00358
11 8 464.000 0.00000 0118 2 10 49 000 0,00002 06 43 227 0,00440
12 7 268.000 0,00000 0138 2 20 43 000 0,00002 24 50 189 0,00529
13 6 318.000 0,00000 0138 2 30 41 000 0,00002 42 53 160 0,00625
11 5 530 000 0,00001) 0180 2 40 38 000 0,00002 61 60 137 0,00727
13 4 919 000 0,00000 0203 2 50 30 000 0.0"0002 80 63 120 0.00837
lfi4 393.000 0,00000 0228 2 60 33 400 0,00002 97 70 105 0,00933
17 3 931 000 0,00000 0233 2 80 29 300 0,00003 41 73 93 0,0107
18 3 375 000 0,00000 0280 3.00 26 000 0,00003 85 80 83 0,0120
19 3 232 000 0,00000 0308 3 50 19 900 0,00005 05 90 68 0,0148
20 2 973 000 0,00003 0337 4 00 15 700 0,00006 57 0,100 36 0,0178
21 2 730.000 0.00000 0367 4 . 5 0 12 800 0,00007 81 110 48 0,0210
22 2 516 000 0,00000 0398 5 00 10 600 0,00009 43 120 41 0,0243
23 2 328 000 0,00000 0429 5 50 9 000 0,00011 1 130 36 0.0281
21 2 161 000 0,00000 0463 6 00 7 700 0,00012 9 140 31 0,0320
23 2 012 000 0.00000 0497 6 50 6 700 0,00014 9 150 28 0,0361
26 1 878 000 0,00000 0332 7 00 5 900 0,00017 0 160 24,7 0,0405
28 1 650 000 0.00000 0606 7 50 5 230 0,00019 1 170 22,2 0,0450
30 1 402.000 0,00000 0685 8 00 4 670 0,00021 4 180 20,1 0,0497
33 1 117 000 0,00000 0900 9.00 3 .810 0,00026 3 190 18,3 0,0346

40 884 000 0,00000 113 0 .010 3 .160 0,00031 6 200 16,7 0,0599
43 719 000 0,00000 139 11 2 .680 0,00037 4 210 15,35 0.0632
50 598 000 0,00000 167 12 2 .300 0,00043 5 220 14.13 0,0707
55 506 000 0,00000 197 13 2 .000 0,00050 0 230 13,09 0,0764
60 433 000 0,00000 230 14 1 .750 0,00057 0 240 12,15 0,0822

65 378 000 0,00000 265 15 1 .560 0.00064 3 230 11,31 0,0884


70 332 000 0,00000 301 16 1 .390 0,00072 0 260 10,36 0,0947
75 294 000 0,00000 340 17 1 .250 0,00080 0 280 9,28 0,108
80 263 000 0,00000 380 18 1 .130 0,00088 Ö 300 8,22 0,122
90 214 000 0,00000 469 19 1 .030 0,00097 2 330 6,28 0,159
0,001 .00 178 000 0,00000 562 20 940 0,00106 · 400 4,97 0,201
1 10 151 000 0,00000 665 21 860 0,00116 450 4,04 0,247
1 .20 129 000 0,00000 775 22 790 0.0012G 500 3,36 0,297
1 .30 112 000 0,00000 892 23 73Ö 0,00136 550 2,85 0,351
1 .40 99 000 0,00001 01 24 683 0,00147 600 2,44 0,409
1 .50 87 000 0,00001 14 25 G36 0,00157 630 2,12 0,470
1 .60 78.000 0,00001 28 26 594 0,00168 700 1,87 0,535
1 .70 70 000 0,00001 42 28 522 0,00192 750 1.63 0,003
1 .80 64 000 0,00001 57 30 462 0,00216 800 0.677
1.90 38 .000 0,00001 73 35 353 0,00283 900 1.20)0,832
1,000! 1.00 1,000
!

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


T A B L E V I
PBrte de charge J par mètre de longueur dans les conduites

V a l o u r s de J p o u r les d i a m è t r e s de :

ft 0»,06 0»,()8 0»,10 0»,12 0»,15 0-.20

liL
Onic000 (U0 0,0000179 0,0000045 0,0000016 0,0000007 0,0000002 »
043 0,00O0220 0,0000056 0,0000019 0,0000008 0,0000003 0,0000001
050 U,0000264 0.0000067 0,0000023 0,0000010 0,0000003 0,0000001
055 0,0000313 0.0000079 0.0000027 0,0000011 0,0000004 0,0000001
060 0,0000364 0,0000092 0,0000032 0,0000013 0,0000005 0,0000001

OC S 0,000042 0,0000106 0,0000037 0,0000015 0,0000005 0,0000001


070 0,000048 0,0000122 0,00011042 0,0000018 0,0000006 0,0000001
075 0,000054 0,0000137 0,0000048 0,0000020 0,0000007 0,0000002
080 0,000060 0,0000154 0,0000054 0,0000022 0,0000008 0,1)000002
030 0,000074 0,0000189 0,0000066 0,0000027 0,0000009 0,0000002

OmcOOO'itlO 0,000089 0,0000227 0,0000079 0,0000033 0,0000041 0,0000003


11 0,000105 0,0000268 0,0000004 0,0000039 0,0000014 0,0000003
42 0,000123 0,0000313 0,0000109 0.0000045 0,0000016 0,0000004
13 0.0001M 0,0000359 0.0000124 0.0000052 0,000004 9 0,0000005
14 0,000160 0,0000409 0,0000142 0,0000059 0,0000021 0,0000005

15 0,000181 0,000046 0,0000160 0,0000067 0,0000023 0,0000006


40 0,000203 0,000052 0,00004 79 0,0000075 0.0000026 0,0000007
17 0,000225 0,000057 0,0000199 0,0000083 0,0000029 0,0000007
18 0,000249 0.000064 0.0000220 0,0000092 0,0000032 0,0000008
49 0,000274 0,000070 0,0000242 0,00004 02 0,0000035 0,0000009

20 0,000300 0,000077 0.0000265 0,000014 1 0,0000038 fl, 0000009


21 0,000327 0,000083 0,0000289 0,0000124 0,0000041 0,0000010
22 0,000350 0,000090 0,000034 3 0,0000134 0,0000045 0.0000011
23 0,000382 0,000097 0,0000338 0,0000142 0,0000049 0,0000042
24 0,000412 0,000105 0,0000364 0,00004 53 0,0000053 0,0000013

23 0,00044 0,000113 0,000039 0,0000464 0,0000057 0,0000044


26 0,00047 0,000121 0,000042 0,0000176 0,0000061 0,0000015
28 0,00054 0,000138 0,000048 0,000020! 0,0000069 0,000004 7
30 0,00061 0,000156 0,000054 0,0000227 0,0000079 0,0000020
3S 0,00080 0,000204 0,000071 0,0000298 0,0000103 0,0000026

OineOOUlit/,0 0,00100 0,000257 0,000087 0,000037 0,0000430 0,0000033


0 4.ï 0,00124 0,000316 0.000109 0,000046 0.0000160 0,0000041
0 SO 0,00149 0 000379 0,000131 0,000035 0,0000192 0,0000049
0 55 0,00176 0.000447 0,000155 0,000065 0,0000226 0,0000058
0 60 0,00205 0,000522 0,000181 0,000076 0,0000263 0,0000087

0 65 0,00237 0,00060 0.0C0211 0,000088 0,000030 0,0000077


0 70 0,00276 0,00068 0,000244 0,000099 0,000034 0,0000088
0 75 0,00303 0,00077 0,000268 0,000112 0,000039 0,0000099
0 SO 0,00339 0,00086 0,000299 0.000125 0,000044 0,0000411
0 90 0,00418 0,00107 0,000369 0,000155 0,000054 0,0000137

flmcofliliioo 0,0050 (1,00128 0,00044 0,01)0186 0,000004 0,0000164


1 10 0,0059 0,00151 0,00052 0,000221 0,000076 0,0000194
1 20 0,0069 0,00176 0.00061 0,000237 0,000089 0,0000227
1 30 0,0079 0,00203 0,00070 0,000295 0.000102 0,0000261
1 40 0,0090 0,00229 0,00079 0,000333 0,000116 0,0000295

1 50 0,0102 0,00259 0,00090 0,00038 0,000131 0,0000334


1 60 0,0114 0,00291 0,00101 0,00042 0,000147 0,0000375
1 70 0,0127 0,00322 0,00112 0,00047 0,000163 0,0000416
1 80 0,0140 0,00357 0,00124 0,00052 0.000180 0,0000400
1 00 0,0154 0,00393 0,00136 0,00057 0,000199 0,0000507

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE VI [suite)
Perte de charge J p a r mètre de l o n g u e u r dans les conduites

Videurs de J pour les diamètres d e :


Débits
0»,06 0»,08 0",10 0",12 0M5 0»,20

0mo002l't00 0,0168 0,0043 0,00149 0,00062 0,000217 0,000055


2 10 0,0184 0,0047 0,00162 0,00068 0,000236 0,000060
2 20 0,0199 0,0051 0,00176 0,00074 0,000256 0,000065
2 30 0,0215 0,0055 0,00190 0,00080 0,000277 0,000071
î 40 0,0232 0,0059 0,00205 0,00086 0,000299 0,000076

2 50 0,0249 0,0064 0,00220 0,00092 ' 0,00032 0,000082


2 60 0,0266 0,0068 0,00235 0,00099 0,00034 0,000087
2 80 0,0304 0,0077 0,00268 0,00112 0,00039 0,000100
3 00 0,0313 0,0087 0,00303 0,00127 0,00044 0,000113
3 50 0,0450 0,0113 0,00397 0,00168 0,00058 0,000148

4 00 0,057 0,0145 0,0050 0,00211 0,00073 0,000186


4 50 0,070 0.0177 0.0061 0,00259 0,00090 0,000228
5 00 0,084 0,0214 0,0074 0,00312 0,00108 0,000276
5 50 0,099 0,0252 0,0087 0,00366 0,00128 0,000325
6 00 0,115 0,0293 0,0101 0,00426 0,00148 0,000378

6 50 0,120 0,0338 0,0117 0,0049 0,00171 0,00044


00 0,151 0,0386 0,0134 0,0056 0,00195 0,00050
/ 50 0,170 0,0434 0,0150 0,0003 0,00219 0,00056
8 00 0,191 0,0486 0,0168 0,0071 0,00245 0,00063
0 00 » 0,0597 0,0207 0,0087 0,00301 0,00077

1» 0,072 0,0249 0,0104 0,0036 0,00092


11 0,085 0,0294 0,0124 0,0043 0,00109
12 0,099 0,0342 0,0143 0.0050 0,00127
13 a 0,114 0,0394 0,0166 0,0057 0,00146
14 0,129 0,0449 0,0189 0,0065 0,00167

15 0,146 0,051 0,0213 0,0074 0,00188


16 » » 0,057 0,0238 0,0083 0,00211
17 » M 0 063 0,0265 0,0092 0,00234
18 - » 0,070 0,0293 0,0102 0,00259
19 0,076 0,0322 0,0112 0,00284

20 0,083 0,0350 0,0122 0,00310


21 » 0,091 0,0383 0,0133 0,00340
22 0,099 0,0416 0,0145 0,00369
23 0,107 0,0449 0,0157 0,00398
24 » » 0,0485 0,0109 0,00430

25 » 0,052 0,0181 0,0046


26 » 0,056 0,0193 0,0049
28 » » 0.063 0,0220 0,0050
30 0,071 0,0247 0,0003
35 » 0,0324 0,0083

0>™0401it
fi
» 0,041 0,0105
45 > » 0,051 0,0129
50
55
ft »
»
0,061 0,0155
0,0183
» •
60 » » 0,0213

65 » » » 0,0245
70 » 0,0279
75 » 0,0313
80 0,0351
90 0,0433

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


T A B L E V I (Suite)
P e r t e de c h a r g e J par mètre de l o n g u e u r dans les conduites

Valeurs tie J p o u r les d i a m è t r e s fio :


Débits
0*,25 0™,30 0»,35 0»,40 0»,o0 0»,60

40 0,00000114 0,00000047 0,00000023 0,00000012 0,00000004 0,00000002


0 45 0,00000140 0,00000060 0,00000028 0,00000015 0,00000005 0,00000002
û 50 0,00000169 0,00000071 0,00000031 0,00000018i0,00000006(0,00000002
0 55 0,00000199 0,00000084 0,00000040 0,00000021 0,00000007 0,00000003
0 60 0,00000232 0,00000098 0,00000047 0,00000025 0.00000008 0,00000003

0 65 0,00000208 0,00000113 0,0000^054 0,00000028 0,00000010 0,00000004


0 70 0,00000304 0,00000132 0,00000062 0,00000032 0,00000011,0,00000005
0 75 0,00000343 0,00000145 0,00000070 0,00000036 0,n0000013 0,0000000!;
0 80 0,00000384 0,00000162 0,00000078 0,0000004110,00000(114 (0,00000006
0 90 0,00000474 0,00000200 0,00000096 0,00000050 0,00000017
( 0,00000007

OmrOOllitOO 0,0000037 0,00000240 0,00000115 0,00000000.0,00000021,0,00000009


1 10 0.0000067 0,00000283 0,00000136 0,00000071 0,00000024 0,00000010
1 20 0,0000078 0,00000330 0,00000159 0,00000083 '0,0000002810,00000012
1 30 0,0000090 0,0000038010,00000183 0,00000095,0,00000033 ,0,00000014
1 40 0,0000102 0,00000430 0,00000207 0,00000108 0,00000038'0,00000016

1 50 0,0000115 0,0000049 0,00000234 0,00000122 0,00000043 0,00000018


1 (¡0 0,0000120 0,0000054 0,00000262 0,00000137 0,0000004810,00000021:
1 70 0,0000144 0,0000051 0,00000291 0,00000152 0,00000053 0,0000002;
1 80 0,0000159 0,0000067 0,00000322 0,00000168 0,00000059 0,00000024
1 90 0,0000175 0,0000073 0,00000355 0,00000185 0,00000005 0,00000027

2 00 0,0000191 0,0000081 0,0000039 0,00000203 0,00000071 0,00000031


2 10 0,0000203 0,0000088 0,0000042 0,00(100221 0,00000077 0,00000031
2 20 0,0000226 0,0000095 0,0000046 0,00000240 0,00000084 0,00000035
2 30 0,0000347 0,0000103 0,0000049 0,00000260 0,00000091 0.0000003b
40 0,0000264 0,0000111 0,0000053 0,00000280 0,00000098 0,00000041,

a
2
2
50
60
0,0000283
0,0000302
0,0000119
0,0000127
0,0000037
0,0000061
0,0000030
0,0000032
0,00000105
0,00000113
0,00000044
0,0000004;
2 80 0,0000345 0,0000145 0,0000070 0,0000037 0,00000128 0,00000054
3 00 0,0000389 0,0000104 0,0000079 0,0000041 0,00000145 0,00000061
3 50 0,0000510 0.0000215 0,0000103 0,0000054 0,00000190 0,00000080

4 00 0,000064 0,0000272 0,0000131 0,0000068 0,0000024 0,00000101


4 50 0,000079 0,0000337 0,0000160 0,0000084 0,0000029 0,00000123
00 0,000095 0,0000402 0,0000193 0,0000101 0,0000035 0,00000149

S
S
6
50
00
0,000112
0,000130
0,0000473
0,0000550
0,0000228
0,0000264
0,0000119
0,0000138
0,0000042
0,0000049
0,00000175
0,00000204

6 50 0,0001 51 0,000063 0,000030 0,0000160 0,0000036 0,00000236


7 00 0,000172 0.000072 0,000035 0,0000182 0,0000064 0,00000269
7 50 0,000193 0,000081 0,000039 0,0000205 0,0000072 0,00000303
8 00 0,000216 0,000091 0,000044 0,0000230 0,0000081 0,00000330
9 00 0,000266 0,000112 0,000054 0,0000283 0,0000099 0,00000416

Omcoiom 0,00032 0,000135 0,000065 0,000034 0,00001 19 0,0000030


11 0,0003S 0,000159 0,000077 0,000040 0,0000141 0,0.00059
ta 0,00044 0,000185 0,000089 0,000047 0,0000164 0,0000069
-13 0,00051 0,000213 0,000103 0,000054 0,0000188 0,0000079
14 0,00058 0,000243 0,000117 0,000061 0,0000214 0,0000090

15 0,00065 0,000274 0,000132 0,000069 0,0000242 0,0000102


Ifi 0.0O073 ¡0.000307 0,000148 0,000077 0,0000271 0,00001 1 4
17 0,00081 0,000341 0,000164 0,000086 0,0000301 0,0000127
18 0,00090 0,000377 0,000181 0,000095 0,0000333 0,0000140
19 0,00099 0,000414 0,000199 0,000104 0,0000306 0,0000154

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE VI (Suite)
Perte de charge J par mètre de longueur dans les conduites
V a l e u r s de J p o u r l e s d i a m è t r e s de :
Débits
0-.25 0",30 0»,35 û-,40 O'Vfl 0",00

m
O <=020 liL
0,00107 0,00045 0,000217 0,000113 0,000040 0,0000168
21 0,00117 0,00049 0,000238 0,000124 0,000044 0,0000184
22 0,00127 0,00054 0,000238 0,000135 0,000047 0,0000200
23 0,00138 0,00058 0,000279 0,000146 0,000031 0,0000216
24 0,00149 0,00063 0,000301 0,0(10157 0,000055 0,0000233

25 0,00159 0,00067 0.00032 0,000168 0,000059 0,0000249


26 0,00170 0,00072 0,00034 0,000179 0,000063 0,0000266
28 0,00193 0,00082 0,00039 0,000206 0,000072 0,0000304
1 30 0,00219 0,00092 0,00044 0,000232 0,000081 0,000034-2
, 35 0,00287 0,00121 0,00058 0,000304 0,000106 0,0000418
1
40 0,0036 0,00153 0,00073 0,00038 0,000135 0,000037
45 0,0044 0,00188 0,00090 0,00047 0,000166 0,000070
50 0,0054 0,00226 0 00108 0,00057 0,000199 0,000084
55 0,0063 0 00266 0,00128 0,00067 0,000235 0,000099
60 0,0074 0,00310 0,00149 0,00078 0,000274 0,000115

65 0,0085 0,0036 0,00171 0,00090 0,00031 0,000133


70 0.0096 0,0041 0,00195 0,00102 0,00036 0,000131
75 0,0108 0,0046 0,00219 0,00115 0.00040 0,000109
80 0,0121 0,0051 0,00246 0,00128 0,00045 0,000190
90 0,0150 0,0063 0,00303 0,00158 0,00050 0,000234

100 0.0180 0,0076 0,0036 0,00191 0,00067 0,0002S2


110 0,0213 0,0089 0,0043 0,00226 0,00079 0,000333
120 0,0248 0,0104 0,0050 0,00233 0,00092 0,000388
130 0,0284 0,0120 0,0038 0,00302 0,00105 0,000443
140 0,0324 0,0136 0,0066 0,00343 0,00120 0,000307

150 » 0 0154 0,0074 0,0039 0,00136 0,00057


160 0 0173 0,0083 0,0043 0,00153 0,00064
170 0,0192 0,0092 0,0048 0,00170 0,00071
180 9 0,0212 0,0102 0,0053 0,00187 0,00079
190 » 0,0233 0,0112 0,0038 0,00206 0,000SG

200 0,0255 0,0123 0,0064 0,00226 0,00095


210 » 0,0278 0,0134 0,0070 0,00245 0,00103
220 » 0,0145 0,0076 0,00265 0,00112
230 0,00288 0,00121
240
* »
0,0157
0,0109
0,0082
0,0088 0,00309 0,00130
[
250 » » 0,0181 0,0095 0,0033 0,00140
260 » 0,0194 0,0102 0,0036 0,00150
280 » 0,0221 0,011a 0,0041 0,00171
300 0,0131 0,0046 0,00193
350
7>
» » 0,0170 0,0060 0,00232

400
450 il v, 71 0,0076
0,0093
0,0032
0,0039
500
550 »
11 il ï
» yi
7)
0,0112
0,0132
0,0047
0,0056

7> 7)
600 » » » 0,0065

1)
650
700 » n 71 7) 71 0,0074
0,0083
750
800 y
n » 71
7> 71
77
0,0096
0,0131
900 »

n 7>
Ti 11
7)

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T A B L E V I (Suite)
Perte de charge J p a r mètre de longueur dans l e s conduites

Valours rie J pour lea diiimfttrea de

m
0 ,7O 0- 0'",90 1»,00 1°\10 1°>,20

0,00000014 0,00000008 0,00000004'• 0,0000000310,00000002 0,00000001 1

0,0000001610,0000000910,0000000310,0000000310,00000002,0,00000001
0,0000001710,00000009,0,00000005 0,0000000310,00000002 0,00000001
0,00000019)0,00000010 0,0000000610,00000003,0,00000002'0,00000001
0,00000020 0,00000011 0,00000006I0,00300004 0,00000002I0,0000000

2 5 0,00000021 '0,0000001 110,00000006 '0,00000004(0,0000000210,0000000:


2 G 0,0000002310,0000001210,0000000710,000000041 0,0000000310,000000021
0,00000026,0,00000014 0,00000008 0,00000004 0,00000003,0,000000021
0,00000029 0,00000015, 0,00000009 ' 0,0000000510,0000000310,00000002
0,00000038'0,00000020 0,00000011)0,00000007,0,0000000410,00000003|

!
0,00000048 0,00000025 O,0000O014 0,00000009 0,00000006 0,000000041
!
0,00000059 0,00000031 0,0000001810,00000011 0,00000007 0,00000003!
0,00000072,0,00000038 0,00000021 0 , 0 0 0 0 0 0 1 3
!
0,0000000810,00000005
0,00000084•0,0000004310,00000025|0,00000015 0,00000010,0,00000007
0,0000009810.00000052 0,00000030I0,00000018 0,00000012 0,000000081

6 5 0,00000114 0,00000060 0,0000003410,00000021 0,0000001310,0000000


7 C 0,00000129'0,00000008 0,00000039 0,00000024 0,00000015 0,0û000010|
7 S 0,0000014510,00000077 0,00000044:0.00000027 o.oooooonlo, 00000011
8 0 0,00000163,0,00000086 0,0000004olo,00000030 0,00000019 0,00000013
9 0 0,00000200 0,00000106 0,0000006010,00000037 0,00000024 0,00000016

0,00000241.0,00000127 0,00000073'0,00000044 0,00000028 0,00000019


11 0,00000285 0.00000151 0,0000008710,00000052 0.00000033 0,00000022
12 0,00000332 0,00000176 O.0000010I 0,00000061 0,00000039 0,0000002(1
13 0,00000381'0,00000202 0,00000115 0,00000070 0,00000045 lo,0()000030|
14 0,0000043410,00000230 0,00000131 0,00000080 0,0000005110,00000034

15 0,0000049 0,00000260 0,0000014810 00000090 0,00000058 0,0000003H| I

18 0,0000053 0,00000291 0,00000106)0,00000101 O,00000065'0,0000004


17 0,0000061 0,00000323 0,01)00018510,00000112 0,00000072'0,00000048
18 0,0000067 0,00000357 0,00000204|0,00000124 0,00000079 0,00000053
19 0,0000074 0,00000392 0.00000224)0,00000136 0,00000087^0,00000058

20 (],00000'81 0,0000043 0,00000245 0,00000148 0,00000095.0,00000003


21 0,0000088 0,0000047 0,00000208 0,00000162 0,000004 01 0,00000069
22 0,0000096 0,0000051 0,00000291 0,00000176 0,00000113'0,0000007c
23 0,0000104 0,0000055 0,00000313 0,01)000191
!
0,000004 2 3 0,00000082'.
24 0,0000112 0,0000059 0,00000339 0,00000206 0,00000132,0,00000088

0,0000120 0.0000064 0,0000036 0,00000220 O,O0OOOU2'o,O0000095


20 0.0000128 0,0000068 0.0000039 0,00000233 0,00000152 0,00000101
28 0,0000146 0,0000077 0,0000044 0,00000209 0,000001 73 0.00000115J
30 0,0000166 0,0000088 0,0000050 0,00000302 0,00000196 0,00000131
35 0,0000216 0,0000114 0,0000065 0,00000396 0,00000255,0,00000170)

40 (1,000027 0,0000144 0,0000083 0,0000030 0,0000032 0,00000211


0,000033 0,0000177 0,0000102 0,0000062 0,0000039 0,00000259
50 0,000040 0,0000214 0,0000122 0,0000074 0,0000047 0,000003121
0,000048 0.0000252 0,0000144 0,0000087 0,0000056 0,00000308
0,000055 0,0000293 0,0000168 0,0000102 0,0000065 0,00000428'

63 0,000064 0,0000338 0,0000193 0,00001 17 0,0000074 10,00000493


70 0,000073 0,0000385 0,0000220 0,0000133 0,0000083 ¡0,00000561
7o 0,000081 0.0000432 0,0000248 0,0000130 0,0000095 0,00000630
80 0,000091 ,0,0000485 0,0000277 0,0000168 0,0000107 0,00000707
90 0,000113 0,0000399 0,0000341 0,0000207 0,0000132 ¡0,00000872)

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


(Suite)
P e r t e d e c h a r g e J p aTr AmBèLt rEe V
deI longueur dans les conduites

Valeurs de J pour les diamètres de ;


D ébits
0»,70 0",80 0",90 1»,00 1»,10 l"i,20

Orri'MOÛli' 0,000136 0,000072 0,000041 0,0000249 0,0000159 0,0000105


110 0,0001fiO 0,000082 0,000048 0,0000294 0,0u00187 0,0000123,
120 0,000186 0,000099 0,000057 0,0000343 0,0000218 0,0000144
130 0,000214 0,0(10113 0,000065 0,0000393 0,0000250 0,0000165
140 0,000244 0,000129 0,000074 0,000 '448 0,0 100285 0,0000188
150 0,i 00275 0.000146 0,000033 0,000051 0,0000321 0,0000213
100 0,000309 0,000164 0,000093 0.0)0057 0,0000360 0,0000238
170 0,000343 0,000182 0,000104 0,000063 0,0000400 0,0000265
480 0,000379 0,0002 il 0,000113 0,00n070 0,0000442 0,0000292
190 0,000416 0,000220 0,000126 0.00L076 0,0000486 0,0000322
OmoaOO" 1 1
0,00046 0,000242 0,000138 0,000084 0,000053 0,0000353
210 0,00030 0,000263 0,000150 0,000091 0,000058 0,0000384
220 0,00054 0,IJC0285 0,000163 0,000-i99 0,000003 0,0000410
230 0,00058 0,000308 0,000176 0,000107 0,000068 0,0000430
240 0,00062 0,000331 0,000189 0,000115 0,000073 0,0000484
250 0,00067 0,00036 0,000204 0,000124 0,000079 0,000052
200 0,00:)72 0.00038 0,000219 0,000132 0,000084 0,000056
280 0,00082 0.00044 0,000249 0,000151 0,000096 0,000064
300 0,00093 0,00049 0,000281 0,000171 0,000108 0,000072
330 0,00121 0,00064 0,000367 0,000223 0,000141 0,000094
400 0,00153 0,00081 0,00046 0,00028 0,000179 0,000118
450 0,00188 0,00100 0,00057 0,( 0035 0,000220 O.C00145
500 0,00226 0,00120 0,00069 0,00042 0,000264 0,000175
550 U.00267 0,00141 0,00081 0,00049 0,000312 0,000207
600 0,00312 0,00165 0,00094 0,00037 0,000364 0,0002 il
650 0,00358 0,00190 0,00108 0,00066 0.00042 0,000277
700 0, U0408 0,00216 0,00124 0,00075 0,00048 0,000315
750 0,004 01 0,00244 0,00140 0,00085 0,00054 0,000356
800 0,00515 0,00273 0,00156 0,00093 0,0 1060 0,000399
900 0,00633 0,00335 0,00192 0,00116 0,00074 0,000490
Vnc(K)()liL 0,00762 0,00404 0,00:»31 0,00140 0,00089 0,00039
i 100 0,00899 0,00473 0,0' 256 0,00165 0.0i)105 0,00070
1 200 » 0,00557 0,00302 0,00193 0,00123 0,00081
1 300 0,00638 U,00348 0,00221 0,00141 0,00093
1 400 » 0,00727 0,00416 0,00252 0,00160 0,0ul06
1 500 » 0,00818 0,00469 0,00284 0,00181 . 0,00120
1 600 0,00510 0,00319 0,002u3 0,00134
1 700 0,00578 0,00354 0,00225 0,00149
1 800
1 900 T>
ft
1
» 0,00647
0,00711
0,00392
0,00431
0,00249
0,00274
0,00165
0,00181
2 000 >> » » 0,00472 0,00300 0,00199
2 100 » I » 0,00514 0,00327 0,09216
2 200 0,00357 0,00354 0,00234
2 300 0,00601 0,00382 0,00252
2 400 » » » 0,00412 0,00272
ft
2 500 fi 0,00442 0,00292
2 600 » » 0,00473 0,00313
2 800 1 » » 0,00539 0,00357
3 COO
ft » »
3 500
ft 0.L04Û3

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


T A B L E V I I

Valeurs du rapport ~ de la perte de charge J au carré du débit Q


d'un tuyau de conduite :

1° d'après les coerficienls de Darcy pour les tuyaux en fonte avec dépôts ;
2° d'après la formule do M. Robert Manning. n° 8 3 .

DARCY ROBERT MANNING

D
,1
i D
J.
D i 1)
J
2
Q Q 3
(F Q

0,01 116 790 000 0, 29 1,744 0,01 61.730 000 0,29 0 979
0,013 16 696 000 0,30 1,408 0,015 7 100 000 0,30,0 818
0.02 2 333 500 0.31 1,243 0,02 •1 .53 I 300 0, 31'() 680
0; 023 680 330 0,32 1.058 0,023 466 000 0,32 0 380
0,03 250 400 0,33 0,905 0,03 176 130 0,T:1|0 492

'(), 0-1 52 592 0,31 0,778 0,04 37 950 0,3410 419


0,03 15 891 0,35 0.672 0.03 11 330 0,35 0 359
0,06 6 026 0,36)0,582 0,06 4 367 0,36|0 309
0,07 2 669 0,37 10', 507 0,07 1 920* 0,37 0 267
0,08 1 323 0,38 0,413 0,08 942 0,38l0, 232

0,09 714,7 0,3910,388 0,09 503, 0, 39 0 201 1


0,10 412,7 0,40 0,341 0,10 280,50 0,40 0 1762
0,11 231,5 0,42'0,267 0.11 172,30 0,42 0 1360 :
0,12 160,2 0, 45 0,188 0,12 108,30 0, 43 0 0941 1
0,13 105, 9 0,48 0,136 0,13 70,70 0,48 0 0662
1
0,14 72,3 0.50,0, 1106 0.14 47,60 0,50 0 0336
0,15 50,7 0.52 0,0907 0,13 33,00 0,52 0 0433
,0,16 36,4 0,55'0,0684 0.16 23,40 0, 35 0 0322
0,17 26,6 0, 60|0, 0441 0,17 16,92 0,60 ô 0203
¡0,18 19,9 0,65 0,0294 0,18 12, 4G 0,63 0 01323

0,19 15.06 0,70 0,0203 0,19 9, 34 0,70 0 00891


0,20 11,59 0, 75 0,01433 0.20 7,11 o, 75 0 00616
0,21 9,03 0,80 0.01033 0, 21 5,48 0,80 0 00437
0,22 7,12 0,85 0,00763 1), 22 4,28 0,83 0 00316
0,23 5,67 0,90 0,00373 0,23 3,37 0,90 0, 00233

0,24 4,57 0, 93 0, 00436 0,24 2,61! 0, 95 0 00175


0,23 3,71 1,0010,00337 0,25- 2,16 1,00 0 00133
1

10,26 3,01 LOS ,0,00264 0,26 1,75 1,05 0 00102


,0,27 2,51 1, l o i 0 , 0 0 2 0 9 0.27 1,43 l. 10)0 00080
0,"8 2,08 ],20|0,00135 0,28 1, 18 1,20 0.00040

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE VIII
Valeurs du coefficient b correspondant aux valeurs du coefficient
1
C = —_ (voir page 186J.

c
6 C b
!

15 0,0044 S3 0,00033
16 0,0039 56 0,00032
1 1 7 0,003a 37 0,00031
18 0,0031 38 0,00030
1 19 0,0028 59 0,00029

i 20 0.0023 60 0,00028
\ 21 0,0023 61 0.00027
22 0,0021 62 0;00026
23 0,0019 63 0,00023
; » 0,0017 64 0,00024

23 0,00160 63 0,000240
26 0,00148 66 0,000230
27 0,00137 67 0,000223
28 0,00128 08 0,000216
29 0,00119 69 0,000209

30 0,00111 70 0,000204
31 0,00104 72 0,000193
32 0,00098 74 0,000182
33 0,00092 76 0,000172
34 0,00086 78 0,000163

33 0,00081 80 0,000156
30 0,00077 82 0,000149
37 0,00073 8i 0.000142
38 0,00069 86 0,000135
39 0,00066 88 0,000129

40 0,00062 90 0,000123
41 0,00059 92 0,000118
42 0,00057 9S 0,000113
43 0,00(134 96 0,000108
44 0,00031 98 0,000104

43 0,00049 100 0,000100


46 0,00047 103 0,000091
47 0,00045 110 0,000083
48 0,00043 113 0,000075
49 0,00012 120 0,000069

30 0,00040 125 0,000004


51 0,00039 130 0,000039
52 0,00037 110 (1,000031
53 0,00036 150 0,000044
54 0,00034

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TABLE I X
Valeurs du coefficient G de la formule 11 = 0^111, d'après M. Bazin
(page 189)

Rayon
ParoiP a Ar o i s unies
t i e s unies
(planches,
Parois en
J
l a r o i s dfi
nature mixte
Canaux
en terre Canaux
en t e r r e
briquea, maçonnerie dans l e s
très
moysn (ciment, bois p i e r r e s le (tslua conditions
4
r a b û t f , etc.). ùe moellons perreyés) irréguliers
taille). ordinaires

68 S 30 7 28 4 18.1 12 8 9.9
0.06 69 8 32 6 30 2 19 4 13 8 10.7
0.07 70 9 54 2 31 7 20 6 14 7 11.4
0.08 71 8 55 fi 33 1 21 7 15 5 12.1
0.10 73 1 37 7 33 5 23 6 17 0 13.3

0.1-2 71 1 59 3 37 4 23 2 18 3 14.4
0.1 i 73 0 60 9 39 0 26 7 19 4 13.3
0.16 75 6 62 1 40 5 27 8 20 4 16.2
0.18 76 2 63 2 41. 8 29 0 21 4 17.0
0.20 76 7 64 1 42 9 30 0 22 3 17.7

0.22 77 1 64 9 44 0 30 9 23 1 18.4
0.24 77 o 65 5 44 8 31 8 23 8 19.0
0.26 77 8 66 2 45 7 32 6 24 3 19.6
0 28 78 1 66 8 46 S 33 4 23 2 20.2
0.30 78 4 67 3 47 3 34 1 25 8 20.7

0.33 79 0 68 4 48 8 35 7 27 2 22.0
0.40 79 4 69 4 50 4 37 1 28 5 23.1
0.43 79 8 70 2 51 6 38 4 29 6 24.1
0.30 80 2 70 il 52 7 39 5 30 6 25.0
0.5S 80 4 71 3 53 7 40 3 31 6 25.9

0.60 80 7 72 •1 54 6 41 4 32 3 26.7
0.63 80 9 72 6 55 4 42 3 33 3 27.4
0.70 81 l 73 0 36 1 43 1 34 1 28.1
0.80 81 S 73 8 57 4 44 6 35 5 29 4
0 90 81 8 74 4 58 6 45 9 36 7 30.6

1.00 82 0 75 0 39 fi 47 0 37 8 31.6
1.10 82 2 75 4 60 5 48 0 38 8 32.6
1.20 82 4 75 9 61 3 48 9 39 7 33.5
1.30 82 6 76 3 62 0 49 8 40 6 34.3
1.30 82 9 76 9 63 2 51 3 42 2 35.8

1 70 83 1 77 3 64 3 52 6 43 6 37.1
2.00 83 4 78 1 65 6 54 3 45 3 38.9
2.30 83 7 79 0 67 4 56 6 47 7 41.2
3.00 84 0 79 6 68 7 58 3 49 7 43.3
3.30 84 2 80 1 69 8 59 8 31 3 44.9

4.00 84 4 80 5 70 7 61 0 32 7 46.4
3 00 84 7 81 2 72 1 63 0 35 0 48.8
10.00 85 3 82 8 75 9 68 3 01 0 36.0
15.00 85 6 83 3 77 7 71 3 63 1 60.9
20.00 83 8 84 0 78 8 73 0 67 3 62.3

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TABLE X
Valeurs du coefficient C de la formule U = C v'RI,
d'après M. Rob. Manning.
(page 191)

PAROIS
Rayon
moyen très [¡«11 rugueu- en en iiregu- très
unies
unies UQIRS ses terre K ravier li ères irrègul

ra
0 05 60 7 46 7 35 2 30 4 21 3 20 2 17 6 15.2
0.06 6-2 6 48 "2 36 3 31 3 25 0 20 9 18 2 15.6
0.07 64 2 49 4 37 2 32 1 23 7 21 4 18 6 16 0
0 08 65 6 30 o 38 0 3-2 8 26 2 21 9 19 0 16.4
0.10 68 1 52 4 39 5 34 0 27 2 22 7 19 7 17.0

0.1-2 70 2 54 1 40 7 33 1 28 1 23 4 20 4 17.3
0.14 72 1 55 6 41 8 36 0 28 8 24 0 20 9 18.0
0.16 73 6 Kö 7 42 7 36 8 2.) 4 24 5 21 3 18.4
0.18 75.2 57 9 43 6 37 6 30 1 25 1 21 8 18.8
0.20 76 5 58 9 44 4 38 2 30 6 25 5 22 2 19.1

0.2-2 77 7 59 8 43 1 38 8 31 1 25 9 22 5 19.i
0.24 78 8 60 7 45 7 39 4 31 5 -26 3 22 9 19.7
0.26 79 9 61 5 46 3 39 9 32 0 26 6 23 2 20.0
0.28 80 9 62 3 46 9 40 4 3-2 4 27 0 23.5 20.2
0.30 81 8 63 0 47 4 40 9 32 7 27 3 23 7 '20.4

0.33 83 9 64 6 48 7 42 0 33 6 28 0 24 3 21.0
0.40 85 8 66 1 49 8 42 9 34 3 28 6 -24 9 21.4
0 45 87 5 67 4 50 7 43 8 33 0 29 -2 25 4 21.9
0.50 89 1 68 6 51 7 44 6 33 6 29 7 25 8 22 3
0.55 90 5 69 7 52 5 43 3 36 2 30 2 26 2 22'.6

0.60 91 8 70 7 53 2 45 9 30 7 30 6 26 6 22.9
0.65 93 1 71 7 34 0 46 6 37 2 31 0 27 0 23.3
0.70 94 2 72 5 54 6 47 1 37 7 31 4 27 3 23.6
0.80 96 4 74 2 53 9 48 2 38 6 32 1 28 0 24.1
0.90 98 3 75 7 57 0 49 1 39 3 32 8 28 5 24.6

1.00 100 0 77 0 58 0 50 0 40 0 33 3 29 0 25.0


1.10 101 6 78 2 58 9 50 8 40 6 33 9 29 5 23 4
1.20 103 1 79 4 59 8 51 5 41 2 34 4 29 9 25.8
1.30 104 5 80 5 60 6 52 2 41 8 34 8 30 3 26.1
1.30 107 0 8-2 4 62 1 53 3 42 8 35 7 31 0 26.7

1.70 109 2 84 1 03 3 54 6 43 7 36 4 31 7 27.3 1


2.00 112 0 86 2 65 0 56 0 44 8 37 3 32 3 28.0
2.50 116 5 89 7 67 6 58 46 fi 38 8 33 8 29.1
3.00 1-20 0 92 4 69 6 60 0 48 0 40 0 34 8 30.0
3.50 123 2 94 9 71 5 61 6 49 3 41 1 33 7 30.8

4.00 126 0 97 0 73 1 63 0 30 4 42 (1 36 5 31.5


3.00 131 0 100 8 76 0 63 3 5-2 4 43 7 38 0 32.7
10.00 147 0 113 1 85 3 73 5 58 8 49 0 42 6 36.7
15.00 137 0 1-20 9 91 1 78 5 6-2 8 52 3 43 3 39.4
20.00 1G5 0 127 0 93 7 82 5 66 0 53 0 47 8 41.2

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T A B L E X I

V A L E U R S D U COEFFICIENT C D E LA F O R M U L E U = CVRI,

D'APRÈS G-ANGUILLET ET K U T T E R (page 189).

RAYON
MOYEU
Pentes 1 =

0,0000Ï5 0,00005 0,0001 0,0002 0,0004 0,'! U! 0,0100

Parois très unies 0m,0S 38 44 51 54 30 37 38


0 10 49 56 61 03 68 70 71
n = 0,010 0 20 63 70 74 77 78 79 80
0 30 72 77 81 84 83 80 86
0 SO 83 86 88 90 91 91 91

1 00 100 •100 100 100 100 100 100


2 00 113 111 109 107 106 103 405
3 00 124 117 113 111 110 109 108
3 00 134 123 118 115 113 112 111
13 00 151 135 125 121 118 117 116

0»i,03 28 31 35 38 40 41 42
Parois unies
0 10 36 30 44 47 49 50 31
n=. 0,013 0 20 46 50 33 36 38 39 39
0 30 53 37 60 63 64 64 65
0 30 62 63 67 69 69 70 70

1 00 77 77 77 77 77 77 77
2 00 90 87 83 84 83 82 82
3 00 99 94 89 88 87 86 85
5 00 108 LOO • 93 91 90 89 88
15 00 125 114 102 98 96 94 92

0"i,03 19 22 24 26 28 29 29
arois peu unies 23 32
0 10 29 34 35 36 36
n — 0,017 0 20 34 37 39 41 42 42 43
0 30 40 43 43 46 47 47 48
0 30 47 49 50 31 51 32 32

1 00 58 58 38 58 38 58 38
2 00 71 69 67 66 65 64 64
3 00 78 74 71 70 69 68 68
5 00 87 79 75 73 72 71 70
15 00 103 90 83 79 77 76 75

0m,05 15 18 20 21 23 23 24
Parois rugueuses
0 10 21 23 25 28 29 29 30
n = 0,020 0 20 28 30 32 34 33 36 36
0 30 33 35 37 38 39 40 40
0 30 40 41 42 43 43 44 44
1 00 50 30 50 50 50 50 50
2 00 61 59 57 36 56 55 53
3 00 69 34 61 39 59 38 58
3 00 76 70 66 63 62 61 61
13 00 94 81 74 70 08 07 66

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TABLE X I (Suite)
Valeurs du coefficient G de la formule U = C y R I ,
d'après Ganguillet et Kutter.

Pentes I;
Rayon -—
moyen
0,0O0025 0,00005 0,0001 0,000î 0,0004 0,0010 0,0100

Parois en terre 0m,03 12 13 15 16 17 18 18


0 10 17 18 19 20 21 22 22
n = 0,023 0 20 22 23 24 25 26 27 27
0 30 26 28 29 30 30 31 31
0 SO 31 32 33 34 34 35 33

1 00 40 40 40 40 40 40 40
2 00 50 48 47 46 45 43 45
3 00 56 53 51 49 48 48 47
S 00 64 39 34 53 52 51 50
13 00 81 71 63 59 57 56 55

0m,03 10 11 12 13 13 14 14
Parois en gravier
0 10 13 14 13 16 17 18 18
n = 0,030 0 20 18 19 19 20 21 22 22
0 30 21 22 23 24 24 25 23
0 50 25 26 27 27 28 29 29

1 00 33 33 33 33 33 33 33
2 00 42 41 40 40 39 38 38
3 00 48 45 43 42 42 41 41
5 00 56 SI 47 43 44 43 43
15 00 72 62 55 52 51 49 48

Parois 0m,03 8 9 9 10 10 11 11
0 10 11 12 12 13 13 14 14
irrégulières 0 20 15 16 16 17 17 18 18
0 30 18 19 19 20 20 21 21
?i = 0,033 0 30 22 23 23 23 24 24 24

1 00 29 29 29 29 29 29 29
2 00 36 35 31 34 33 33 33
3 00 42 40 38 37 36 36 36
S 00 49 45 43 42 41 40 39
13 00 65 36 31 47 45 44 43

Parois 0m,03 6 7 7 8 8 9 9
0 10 9 10 11 H 12 12 12
très irrégulières 0 20 13 14 14 13 15 10 16
0 30 13 16 17 18 18 18 18
n = 0,010 0 50 19 19 20 20 21 21 21

1 00 23 25 25 23 23 25 23
2 00 32 3! 31 30 30 29 29
3 00 37 33 34 33 32 32 32
5 00 44 41 39 38 37 36 33
13 00 59 32 46 43 42 41 40

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TABLE XII
Surfaces w et rayons moyens R des sections transversales
en forme de trapèze.
TALUS
R a p p o r t de Rapport
la l a r g e u r de la
au profondeur Parois i ï à

p l a fào nla
d l À h la verticales
I de bass
p o u r '2
à 45 3 do base 2 de base
puur 2 pour 1
Ì 3 de base
pour 1
profondeur l a r g e u r au de degrés de do de
hauteur hauteur hauteur hauteur
h plafond l

l h fil
Rapports des surfa ^es au cai•ré de la jrofondei
h l
0.23 4 00 0 23 0 75 1 25 1 75 2 25 3.23
0.50 2 00 0 50 1 00 1 50 2 00 2 50 3.50
0.75 1 33 0 75 1 23 l 75 2 25 •2 75 3.75
1.00 1 00 1 00 1 50 2 00 2 50 3 00 4.00
1.25 0 80 1 23 1 75 2 25 2 75 3 25 4.25

1.50 0 67 1 50 2 00 2 50 3 00 3 50 4.50
1 75 0 57 1 73 2 25 2 75 3 25 3 75 4.75
2.00 0 50 2 00 2 50 3 00 3.30 4 00 5.00
2.50 0 40 2 50 3 00 3 50 4 00 4 50 5.50

3.00 0 33 3 00 3 30 4 00 4 50 5 00 6.00
4.00 0 23 4 00 4 50 5 00 5 50 6 00 7.00
5.00 0 20 5 00 5 50 6 00 6 50 7 00 8.00
6 00 0 17 6 00 6 50 7 00 7 50 8 00 9.00

8.00 0 123 8 00 8 50 9 00 9 50 10 00 11.00


10.00 0 10 10 90 10 50 11 00 11 50 12 00 13.00
15.00 0 07 13 00 13 50 16 00 16 50 17 00 18.00
20.00 0 03 20 00 20 50 21 00 21 50 22.00 23.00

llapports des rayons moyens à la profondeur : ~


0.23 4 00 0 il 0 30 0 41 0 43 0 48 0.49
0.50 2 00 0 20 0 36 0 43 0 49 0 50 0.31
0.75 1 33 0 27 0 42 0 49 0 52 0 52 0.53
1.00 1 00 0 33 0 46 0 32 0 54 0 53 0.35
1.25 0 80 0 38 0 50 0 55 0 36 0 57 0.56

1.50 0 67 0 43 0 53 0 58 0 59 0 59 0.58
1.75 0 57 0 47 0 36 0 60 0 61 0 60 0.59
2.00 0 50 0 50 0 39 0 62 0 02 0 63 0.60
2.50 0 40 0 36 0 63 0 66 0 66 0 65 0.62

3.00 0 33 0 60 0 67 0 69 0 68 0 67 0.64
4.00 0 25 0 67 0 72 0 73 0 72 0 71 0.B8
5.00 0 20 0 70 0 76 0 77 0 76 0 74 0.71
6.00 0 17 0 73 0 79 0 79 0 78 0 76 0.73

8.00 0 123 0 80 0 83 0 83 0 82 0 80 0.77


10.00 0 10 0 83 0 86 0 86 0 85 0 83 0.80
15 00 0 07 0 88 0 90 0 90 0 89 0 87 0.84
20.00 0 05 0. 91 0 92 0 92 0 91 0 90 0.87

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE XIII

Valeurs de la fonction X . K ) de Bresse pour les canaux découverts


(page 246)

1 X H*) 1 X
X X
10.0 0 10 -0.503 0 99 1.01 1.416
S.00 0 20 -0.404 0 98 1 02 1.191
3.33 0 30 -0.302 0 97 1 03 1.060
2.50 0 40 —0.198 0 .96 1 04 0 970
2.22 0 45 -0.144 0 93 1 03 0.895

2.00 0 50 —0.088 0 94 I 06 0.838


1.82 0 55 — 0.029 0 93 1 07 0.783
1.67 0 60 +0.032 0 93 1 08 0.749
1.54 0 65 0.099 0 92 1 09 0.712
1.43 0 70 0.171 0 91 1 10 0.676

1.39 0 72 0.202 0 90 1 11 0.651


1.35 0 74 0.235 0 89 1 12 0.626
1.33 0 75 0.252 0 88 1 13 0.602
1.32 0 76 0.270 0 88 1 14 0.580
1.30 0 77 0.288 0 87 1 15 0 561

1.28 0 78 0.306 0 86 1 16 0.541


1.27 0 79 0.326 0 83 1 17 0.525
1.25 0 80 0.346 0 85 1 18 0.509
1 23 0 81 0.367 0 84 1 19 0.493
1.22 0 82 0.387 0 83 1 20 0.479

1.20 0 83 0.411 0 82 1 22 0.454


1.19 0 84 0.433 0 80 1 25 0.420
1.18 0 85 0.460 0 77 1 30 0.373
1.16 0 86 0.487 0 74 1 35 0 335
1.15 0 87 0.516 0 71 1 40 0.304

1.14 0 88 0.546 0 69 1 45 0.277


1.12 0 89 0.578 0 67 1 50 0.257
1.11 0 90 0.614 0 62 1 60 0.218
1 10 0 91 0.652 0 59 1 70 0.190
1.09 0 92 0.695 0 56 1 80 0.166

1.08 0 93 0.743 0 53 1 90 0. 146


. .06 0 94 0.798 0 50 2 00 0. 132
1.05 0.95 0.862 0 44 2 23 0.102
1.04 0.96 0.940 0 40 2 30 0.082
1.03 0 97 1.040 0 33 3 00 0.055

1.02 0 98 1.178 0 29 3 80 0.041


1.01 0 99 1.412 0 25 4 50 0 031
1.00 1 00 00 0 20 5 00 0.020

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE X I V

P E R T E S D E C H A R G E

D U E S À L ' É C O U L E M E N T D E S G A Z D A N S LES C O N D U I T E S E N FONTE,

D ' A P R È S M . A R S O N .

PERTES D E CHARGE, EN MÈTRES D ' E A U , P O U R 1 0 0 0 MÈTRES


VOLUMES ÉCOULÉS
- . DE LONGUEUR

U
EN; LITRES EN MÈTRES DIAMÈTRE 0 M , 0 3 DIAMÈTRE 0 , 0 8 1 DIAMÈTRE 0 M
, 1 0
PAR CUBES
SECONDE PAR HEURE
AIR GAZ AIR GAZ AIR GAZ

^ LIT 6 0 , 0 5 3 0 , 0 2 2 0 , 0 0 8 0 , 0 0 3 0 , 0 0 4 0 , 0 0 2

2 7 2 0 , 1 3 7 0 , 0 3 6 0 , 0 1 9 0 , 0 0 3 0 , 0 0 9 0 , 0 0 4

3 1 0 8 0 . 2 5 4 0 , 1 0 4 0 , 0 3 2 0 , 0 1 3 0 , 0 1 4 0 , 0 0 6

4 1 4 4 0 , 4 0 2 0 , 1 6 3 0 , 0 4 8 0 , 0 2 0 0 , 0 2 1 0 , 0 0 9

5 1 8 0 0 , 3 8 2 0 , 2 3 9 0 , 0 6 6 0 , 0 2 7 0 , 0 2 8 0 , 0 1 1

2 1 6 0 , 7 9 4 0 , 3 2 6 9 , 0 8 6 0 , 0 3 5 0 , 0 3 6 0 , 0 1 3
6

2 3 2 1 , 0 3 8 0 , 4 2 0 0 , 1 0 8 0 , 0 4 4 0 , 0 4 5 0 , 0 1 8
7
00

2 8 8 1 , 3 1 4 0 , 5 3 9 0 , 1 3 4 0 , 0 3 3 0 , 0 5 - 4 0 , 0 2 2

3 2 4 1 , 6 2 2 0 , 6 6 3 0 , 1 6 1 0 , 0 6 6 0 , 0 6 5 0 , 0 2 6
9

3 6 0 1 , 9 6 1 0 , 8 0 4 0 , 1 9 0 0 , 0 7 8 0 , 0 7 6 0 , 0 3 1
1 0

1 1 3 9 6 2 , 3 3 2 0 , 9 3 0 0 , 2 2 2 0 , 0 9 1 0 , 0 8 8 0 , 0 3 6

4 3 2 2 , 7 3 4 1 , 1 2 1 0 , 2 3 7 0 , 1 0 5 0 , 1 0 0 0 , 0 4 1
1 2

4 0 8 3 , 1 6 9 1 , 2 9 9 0 , 2 9 3 0 , 1 2 0 0 , 1 1 4 0 , 0 4 7
1 3

3 0 4 3 , 6 3 6 1 , 4 9 1 0 , 3 3 2 0 , 1 3 6 0 , 1 2 8 0 , 0 3 3
1 4

3 4 0 4 , 1 3 4 1 , 6 9 3 0 , 3 7 4 0 , 1 5 3 0 , 1 4 4 0 , 0 3 9
1 3

1 6 3 7 6 » S 0 , 4 1 9 0 . 1 7 2 0 , 1 5 9 0 , 0 6 3

1 8 6 4 8 » 8 0 , 5 1 2 0 , 2 1 0 0 , 1 9 4 0 , 0 7 9

2 0 7 2 0 » » 0 , 6 1 6 0 , 2 5 2 0 , 2 3 1 0 , 0 9 5

2 2 7 9 2 » 0 , 7 2 9 0 , 2 9 9 0 , 2 7 2 0 . 1 1 1

2 5 9 0 0 » 5) 0 , 9 1 7 0 , 3 7 0 0 , 3 3 9 0 , 1 3 9

1 0 8 1 , 2 7 6 0 . 5 2 3 0 . 4 0 6 0 , 1 9 1
3 0

3 3 1 2 6 » » 1 , 6 9 5 0 , 0 9 3 0 , 6 1 3 0 , 2 3 1

-10 1 4 4
» 2 , 1 7 2 0 , 8 9 0 0 . 7 8 0 0 , 3 2 0

4 3 1 6 2 » » » 0 , 9 0 6 0 , 3 9 6

5 0 1 8 0 » » » 1 , 1 7 4 0 , 4 8 1

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE XIV (Suite)

Pertes de charge
dues à l'écoulement des gaz dans les conduites en fonte,
d ' a p r è s M. A r s o n .

Volumes écoulés Pertes de charge, en mètres d'eau, pour 1000 mètres,


. de longueur

en litres en mètres m
Diamètre 0 , 1 5 m
Diamètre 0 , 2 0 Diamètre 0m,23
par cubes
seconde par heure Gaz
Air Gaz Air Gaz Air

giit 0,005 0,002 0,0013 0,0006 0,0005 0,0002


10 3G 0,013 0,005 0,0037 0,0015 0,0013 0,0005
15 54 0,023 0,010 0,0003 0,0026 0,0022 0.0009'
20 72 0,036 0,015 0,0094 0,0038 0,0032 0,0013
23 90 0,031 . 0,021 0,0130 0,0053 0.0041 0,0018

30 108 0,068 0,028 0,0172 0,0076 0,0057 0,0023


33 126 0,080 0,033 0,022 0.009 0,0073 0,0030'
40 144 0,111 0,045 0,027 0,011 0,0089 0,0036
43 162 0,135 0,056 0,033 0,013 0,0108 0,0044
SO 180 0,162 0,066 0,039 0,016 0,0127 0,00S2

60 216 0,224 0.092 0,053 0,022 0,0171 0,0070


70 252 0,295 0,121 0,068 0,028 0,022 0,009
80 288 0.375 0,154 0,086 0.035 0,028 0,011
90 324 0,466 0,191 0.106 0,044 0,034 0,014
100 360 0,565 0,232 0,128 0,053 0,041 0,017

110 396 0,674 0,276 0,152 0.062 0,048 0,020


120 432 0,793 0,320 0,179 0,073 0,056 0,023
130 468 0,922 0,378 0,206 0,083 •0,005 0,027
504 0,236
140
150 540
»
9
1)

0,268
0.097
0,110
0.074
0,085
0,031
0,035

160 576 1 0,303 0,124 0,095 0,039


180 648 » 0,377 0,155 0,118 0,048
200 720 0,459 0,188
220 792 9
» 0,550 0,225
0,143
0,171
0,059
0,070
230 900 > 0,701 0,287
9 0,217 0,089

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE XIY {Suite)

Pertes de charge
dues à l'écoulement des gaz dans les conduites en fonte,
d ' a p r è s M. A r s o n .

Volumes écoulés Pertes de charge, en mètres d'eau, jour 1000 mètres


de longueur
m
EN HTROA EN MÈTRES Diamètre 0^,30 Diamètre 0 , 3 3 Diamètre 0m,40
PAR
SECONDA PAR
CUBASI
HEURE

Air Gaz Air : • Air Gaz

72™ c
0,0013 0,0005 0,0005 0,0002,0,0002 0.00011
40 144 0,0036 0,0015 0,0015 0,0006 0 , 0 0 0 7 0,0003
! oo 216 0,0067 0,0027 0,0029 0,0012 0 . 0 0 1 3 0,0005.
80 288 0,0108 0.0044 0,0046 0,0019 0 , 0 0 2 0 0,0008
100 360 0,0157 0,0064 0,0068 0,0028 0 , 0 0 3 0 0,0012

120 432 0,0216 0,0088 0,0094 0,0038 0 , 0 0 4 2 0,0017


140 504 0.0285 0,0117 0,0123 0,005110,0055 0,0022
160 576 0.03 (¡2 0,0148 0,0157 0,0064 0 . 0 0 6 9 0,0028'
180 648 0.045 0.018 0,0194 0,0080 0,0086 0,0035
200 720 0,054 0.022 0,0235 0,0096 0,0104 0,0042

220 792 0,065 0,026 0,0281 0,0115 0,0124 0,0051


240 864 0,076 0,031 0,0330 0,0135 0,0148 0,0060
250 900 0,082 0,033 0,0337 0,0147 0,0159 0,0065
260 936 0,088 0,036 0,0384 0,01öS 0,0171 0,0070
280 1008 0,102 0,042 0,044 0,0180 0,0198 0;008l

300 1080 0,116 0,047 0,050 0,021 0,0227 0,0093i


320 1152 0,130 0,053 0,057 0,023 0,0237 0,0105
360 1296 0,164 0.067 0,071 0.029 0,0322 0,0132
400 1440 0,200 0,082 0,087 0,036 0,0391 0,0160
450 1620 0,230 0,102 0,109 0,045 0,0490 0.0202

500 1800 » » 0,133 0,055 0,061 0,023


000 2160 » 0,189 0,078 0,087 0,035
700 2520 » » 0,256 0,105 0,117 0,048
800 2880 a » » » 0,132 0,062
900 3240 » I) 0,191 0,078

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TABLE XIV (Suite)

Pertes de charge
dues à l'écoulement des gaz dans les conduites en fonte*,
d'après M. Arson.

Volumes écoulés Pertes de charge, en mètres d'eau, par 1 0 0 0 mètres


de longueur

E N LITRES EN MÈTRES Diamélre 0 M


, 5 0 Diamètre 0 M , 6 0 Diamélre 0 M , 7 0
EUBEA
SECONDE PAR HEURE
Air Gaz Air Gaz Air Gaz

5 0 ' " 1 8 0 ™ C
0 , 0 0 0 2 0 , 0 0 0 1 0 , 0 0 0 0 6 0 , 0 0 0 0 2 0 , 0 0 0 0 2 0 , 0 0 0 0 1

1 0 0 3 6 0 0 , 0 0 0 7 0 , 0 0 0 3 0 , 0 0 0 2 0 , 0 0 0 1 0 , 0 0 0 0 9 0 , 0 0 0 0 4

1 5 0 5 4 0 0 , 0 0 1 6 0 , 0 0 0 6 0 , 0 0 0 5 0 , 0 0 0 2 0 , 0 0 0 2 2 0 , 0 0 0 0 9

2 0 0 7 2 0 0 , 0 0 2 8 0 , 0 0 1 1 0 , 0 0 0 9 0 , 0 0 0 4 0 , 0 0 0 4 0 , 0 0 0 1 6

2 5 0 9 0 0 0 , 0 0 4 3 0 , 0 0 1 8 0 , 0 0 1 4 0 , 0 0 0 6 0 , 0 0 0 6 0 , 0 0 0 2 5

3 0 0 1 0 8 0 0 , 0 0 6 2 0 , 0 0 2 5 0 0 0 2 1 0 . 0 0 0 9 0 , 0 0 0 9 0 , 0 0 0 3 6

3 5 0 1 2 6 0 0 , 0 0 8 4 0 , 0 0 3 4 0 , 0 0 2 9 0 . 0 0 1 2 0 , 0 0 1 2 0 , 0 0 0 5

4 0 0 1 4 4 0 0 0 1 0 9 0 , 0 0 4 5 0 , 0 0 3 8 0 , 0 0 1 5 0 , 0 0 1 6 0 , 0 0 0 6

4 5 0 1 6 2 0 0 , 0 1 1 8 0 , 0 0 5 6 0 , 0 0 4 8 0 , 0 0 1 9 0 , 0 0 2 0 0 , 0 0 0 8

5 0 0 1 8 0 0 0 , 0 1 6 9 0 , 0 0 6 9 0 , 0 0 5 9 0 , 0 0 2 4 0 . 0 0 2 3 0 , 0 0 1 0

6 0 0 2 1 6 0 0 , 0 2 4 3 0 , 0 0 9 9 0 , 0 0 8 5 0 , 0 0 3 5 0 , 0 0 3 5 0 , 0 0 1 4

7 0 0 2 5 2 0 0 , 0 3 3 0 0 , 0 1 3 5 0 , 0 1 1 5 0 . 0 0 4 7 0 . 0 0 4 9 0 , 0 0 2 0

8 0 0 2 8 8 0 0 , 0 4 2 9 0 , 0 1 7 6 0 , 0 1 5 1 0 , 0 0 6 2 0 , 0 0 6 3 0 , 0 0 2 6

9 0 0 3 2 4 0 0 , 0 5 4 0 , 0 2 2 0 , 0 1 9 1 0 , 0 0 7 8 0 , 0 0 8 1 0 , 0 0 3 3

1 0 0 0 3 6 0 0 0 , 0 6 7 0 , 0 4 7 0 . 0 2 3 5 0 , 0 0 9 6 0 , 0 1 0 0 0 , 0 0 4 1

1 1 0 0 3 9 6 0 0 , 0 8 1 0 , 0 3 3 0 , 0 2 8 0 , 0 1 1 6 0 , 0 1 2 0 0 , 0 0 4 9

1 2 0 0 4 3 2 0 0 , 0 9 6 0 , 0 3 9 0 , 0 3 4 0 , 0 1 4 0 , 0 1 4 3 0 , 0 0 3 8

1 3 0 0 4 6 8 0 0 , 1 1 2 0 , 0 4 6 0 , 0 4 0 0 , 0 1 6 0 . 0 1 6 8 0 , 0 0 6 9

1 4 0 0 5 0 4 0 0 , 1 3 0 , 0 0 5 3 0 , 0 4 6 0 , 0 1 9 0 , 0 1 9 4 0 . 0 0 8 0

1 5 0 0 3 4 0 0 » » 0 , 0 5 3 0 , 0 2 2 0 , 0 2 2 2 0 , 0 0 9 1

1 6 0 0 5 7 6 0 0 , 0 6 0 0 , 0 2 3 0 , 0 2 5 0 , 0 1 0 4

1 8 0 0 6 4 8 0 0 , 0 7 6 0 , 0 3 1 0 , 0 3 2 0 , 0 1 3 3

2 0 0 0 7 2 0 0 » » T 0 , 0 4 0 0 , 0 1 6 3

2 2 0 0 7 9 2 0 » » 0 , 0 4 8 0 . 0 2 0

2 3 0 0 9 0 0 0 B » I 0 , 0 6 2 0 , 0 2 5

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T A B L E X V

Logarithmes naturels ou népériens

1° de centième en centième, pour les nombres compris entre 1 et 3

1
IS 0 1 2 3 i 5 6 7 8 9 Diff.,

1,0 0,000 0,010 0,020 0,030 0,039 0,049 0,058 0,068 0,077 0,086 9
1,1 0,093 0,104 0,113 0,122 0,131 0,140 0,148 0,157 0,105 0,174 8
1,2 0,182 0,191 0,199 0,207 0,215 0,223 0,231 0,239 0,247 0,255 7
1,3 0,262 0,270 0,278 0,285 0.293 0,300 0,307 0,315 0.322 0,329 7
1,4 0,330 0,344 0,351 0,358 0,365 0,372 0,378 0,385 0,392 0,399 6
1,5 0,405 0,412 0,419 0,425 0,432 0,438 0,445 0,451 0,457 0,464 6
1,8 0,470 0,470 0,482 0,487 0,495 0,501 0,507 0,513 0,519 0,525 6
1,7 0,531 0,536 0,542 0,548 0,554 0,500 0.565 0,571 0,577 0 582 6
1,8 0,588 0,593 0,599 0,604 0,610 0,615 0.621 0,626 0,631 0,637 5
1,9 0,642 0,647 0,652 0,657 0,663 0,668 0,673 0,678 0,683 0,688 5
2,0 0,693 0,698 0,703 0,708 0,713 0,718 0.723 0,727 0.732 0,737 5
2,1 0,742 0,747 0,731 0,756 0,761 0,765 0,770 0,775 0,779 0,784 4
, 2,2 0,788 0,793 0,797 0,802 0,806 0,811 0,815 0,820 0,824 0.829 4
2,3 0,833 0,837 0,842 0,846 0,830 0,854 0,859 0,803 0,867 0 871 4
2,4 0,873 0,880 0,884 0 888 0,892 0,896 0,900 0,904 0,908 0,912 4
2,5 0,916 0,920 0,924 0,928 0,932 0,936 0,940 0,944 0,948 0,952 4
2,6 0,956 0,959 0,963 0,967 0,971 0,975 0,978 0,982 0,986 0,989 4
2,7 0,993 0,997 1,001 1,004 1,008 1,012 1,015 1,019 1,022 1,026 4
2,8 1,030 1,033 1,037 1.040 1,044 1,047 1 051 1.034 1,038 1,061 4
2,9 1,065 1,068 1,072 1,075 1,078 1,082 1,085 1.089 1,092 1,095 4

2° de dixième en dixième, pour les nombres compris entre 1 et 10.

N 0 1 S 3 4 5 6 7 8 9 Diff.

1, 0,000 0,095 0,182 0,202 0,330 0,405 0,470 0,531 0,588 0,642 51
2, 0,693 0,742 0,788 0,833 0,875 0,916 0,955 0,993 1,030 1,065 34
3, 1,099 1,131 1,163 1,194 1,224 1,253 1,281 1,308 1,335 1,361 25
4, 1,386 1,411 1,435 1,459 1,482 1,504 1,326 1,548 1,569 1,589 20
•'>, 1,609 1,629 1,649 1,668 1,686 1,705 1.723 1,740 1,758 1,775 17
6, 1,792 1,808 1,824 1,840 1,856 1,872 1,887 1,902 1,917 1,931 15
7, 1,940 1,960 1,974 1,988 2,001 2,013 2,028 2,041 2,054 2,067 12
8, 2,079 2,092 2,104 2,116 2,128 2,140 2,152 2,163 2,175 2,186 11
9, 2,197 2,208 2,219 2,230 2,241 2,251 2,262 2,272 2,282 2,292 10

N 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Dili.

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TABLE XVI

Valeurs des fonctions hyperboliques

X sih x coh x tah x x sih x coh x tah x

0,00 0,000 1,000 0,000 0,75 0, 822 1,295 0,633


0,02 0,020 1,000 0,020 0,80 0.888 1,337 0,664
0,04 0,040 1,001 0,010 0,83 0.93-) •1,383 0 691
0,06 0,060 1,002 0,060 0,90 1,027 1,433 0,716

0,08 0,080 1,003 0,080 0,93 1,099 1,486 0,740


0,10 0,100 1,003 0,100 1,00 •1,175 1,543 0,762
0,12 0,120 1,007 0,119 1,03 1,254 1,604 0,782
0,14 0,140 1,010 0,139 1, 10 1,336 1,669 0,800

0,16 0,161 1,013 0,139 1,13 1,420 1,737 0,818


0,18 0,181 1,016 0,178 1,20 1,309 1,811 0,834
0,20 0,201 1,020 0,197 1,23 1,602 1,889 0.848
0,23 0, 233 1,031 0,243 1,50 2,129 2,333 0,905

0,30 0,303 1,045 0,291 2,00 3,627 3,762 0,964


0,33 0,357 1,002 0,336 2,30 6,050 6,132 0,987
0,40 0,411 1,081 0,380 3,00 10,02 10,07 0,993
0,45 0,465 1,103 0, 422 4,00 27,29 27,31 0,999

0,50 0,521 1,128 0,462 5,00 74,20 74,21 1,000


0,35 0,578 1,135 0,500 6,00 201,5 201,3 1,000
0,60 0,637 1,186 0.537 8,00 1490 1490 1,000
0,65 0,696 1,219 0, 572 10, 00 11013 11013 1.000
0,70 0,759 1,235 0,60i <x> GO 1,000

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TABLE XVII
k— 1 .
V a l e u r s d e s p u i s s a n c e s —^— — 0,29 dos nombres consécutifs

(k é t a n t l a c o n s t a n t e s p é c i f i q u e des g a z , r a p p o r t des c a p a c i t é s c a l o r i f i q u e s
à pression constante et à v o l u m e constant)
e
1 de centième en centième, pour les nombres compris entre 0 et 1

N 0 1 2 3 4 S 6 7 8 9 Diff.

0,0 0,000 0,262 0,321 0,361 0,392 0,418 0,441 0,462 0,480 0,497 51
0,1 0,512 0,526 0,540 0,553 0,565 0,576 0,587 0,597 0,607 0,617 9
0,2 0,626 0,636 0,645 0,633 0,660 0,668 0,676 0,683 0,691 0,698 6
0,3 0,704 0,711 0,718 0,724 0,731 0,737 0,743 0,749 0,735 0,760 6
0,4 0,761 0,772 0,777 0,782 0,788 0,793 0,798 0,803 0,808 0,813 4

0,5 0,817 0,822 0,827 0,831 0,836 0,840 0,843 0,830 0,854 0,858 4
0,6 0,862 0,806 0,870 0,874 0,878 0,882 0,886 0,890 0,894 0,898 4
0,7 0,902 0,906 0,909 0,913 0,917 0,920 0,924 0,928 0,931 0,934 3
0,8 0,937 0,941 0,944 0,948 0,951 0,954 0,958 0,901 0,964 0,967 3
0,9 0,970 0,773 0,970 0,979 0,982 0,985 0,988 0,991 0,994 0,997 3

2° de diadème en dixième pour les nombres compris entre 0 et 1 0 .

N 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Diff.

0, 0,000 0,512 0,626 0,704 0,766 0,817 0,862 0,902 0,937 0,970 30
1, 1,000 1,028 1,054 1,079 1,103 1,125 1,146 1,166 1,186 1,205 18
2, 1,223 1,240 1,257 1,274 1,290 1.305 1,321 1,335 1,349 1,363 13
3, 1,376 1,390 1,403 1,413 1,427 1,439 1,431 1,403 1,475 1,480 11
4, 1,497 1,307 1,518 1,528 1,538 1,548 1,358 1,308 1,577 1,587 9

5, 1,596 1,606 1,615 1.624 1.663 1,642 1,651 1,659 1,668 1,676 8
6, 1,684 1,692 1,700 1,708 1,716 1,723 1,731 1,738 1,746 1,754 7
7, 1,761 1,769 1,776 1,783 1,790 1,797 1,80 4 1,811 1,817 1,824 6
8, 1,830 1,837 •1,844 1,850 1,837 1,863 1,870 1,876 1,882 1,888 8
9, 1,894 1,900 1,906 1,912 1,918 1,924 1,930 1,936 1,942 1,947 6

3" d'unité en unité, pour les nombres compris entre 0 et 100.

N 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Diff.

0 0,000 1,000 1,223 1,376 1,497 1,396 •1,684 1,761 1,830 1,894 59
10 1,953 2,008 2,060 2.108 2,154 2,197 2,240 3,280 2,318 2,354 36
20 2.390 2,424 2,437 2,489 2,520 2,550 2 580 2.60S 2,635 2,662 26
30 2,688 2,714 2,739 2,76 4 2,788 2,812 2,835 2,837 2,880 2,902 , 2 1
40 2,923 2,945 2,965 3,983 3,005 3,025 3,045 3,064 3,083 3,101 18

50 3,119 3.137 3,153 3.172 3,190 3,207 3,224 3,241 3,238 3.274 15
60 3,289 3,303 3,321 3,336 3,332 3,367 3,382 3,397 3,412 3,426 14
70 3,440 3,455 3,469 3,483 3,497 3,510 3,524 3,537 3,550 3,563 13
80 3,576 3 589 3,602 3,613 3,688 3,640 3,653 3,665 3,677 3,689 12
90 3,701 3,713 3,723 3,737 3,749 3,761 3,773 3,784 3,793 3,803 11

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TABLE XVIII

e
Valeurs des puissances j ^ d i v e r s nombres N pour les v a l e u r s

h—l 111... k— k~ 1 h —A
indiquées de k
1.25 333... .41...

Nombres N
= 0.10 h—i k—l k—\
—r- = 0 . 2 0 =. 0 . 2 5 = 0.29

~k~ k ~k~
0 01 0 631 0.398 0 316 0.262
0 02 0 676 0.457 0 376 0.321
0 03 0 704 0.496 0 416 0 361
0 04 0 725 0.525 0.447 0 392
0 05 0 741 0.549 0 473 0 418

0 06 0 755 0.570 0 495 0 441


0 08 0 777 0.603 0 532 0 480
0 10 0 794 0.631 0 H62 0 512
0 12 0 809 0.654 0 589 0 540
0 15 0 827 0.684 0 622 0 576

0 20 0 851 0.725 0 669 0 626


0 25 0 871 0.758 0 707 0 668
0 30 0 887 0.786 0.740 0 704
0.40 0 912 0.833 0 795 0 706
0 50 0 933 0.871 0 841 0.817

0 60 0 950 0.903 0 880 0 862


0 80 0 978 0.956 0 946 0 937
1 00 1 000 1 000 1.000 1 000
1.20 1 018 1.037 1 047 1 054
1.50 1 041 1.083 1 107 1.125

2 00 1 072 1.149 1 189 1 223


2 20 1 096 1.201 1 257 1 305
3 00 1 116 1.246 1 316 1 376
4 00 1 149 1.320 1 414 1 497
00 1 178 1.380 1 495 1 596

S 1 196 1 565
G 00
i 1 684
00

00 1 231 1.516
.431 1 682 1 830
10 00 1 239 1.585 1 778 1 953
12 00 1 282 1.644 1 801 2 000
15 00 1 311 1.719 1.968 2 .197

20 00 1 349 1.821 2 115 2 390


25 00 1 3S0 1.904 2 236 2 550
30 00 1 403 1 974 2 .340 2 688
40 60 1 446 2.092 2 .515 2 .923
80 00 1 478 2.187 2 .659 3 .119

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668 TABLES NUMÉIUQUES

TABLE X I X

1
I n v e r s e s — (Voir page 558).

co
co

N 0 1 2 4 5 6 7 9 Diff.

10 10000 9901 9804 9709 9615 9524 9434 9346 9259 9174 83
11 9091 9009 8928 8849 8772 8696 8621 8547 8474 8403 70
1'2 8333 8261 8197 8130 8064 8000 7937 7874 7812 7732 60
13 7692 7633 7576 7519 7463 7407 7333 7299 7247 7194 51
14 7143 7092 7042 6993 6941 6897 6849 6803 6757 6711 44

15 6607 6622 6579 6330 0494 6452 6410 6369 6329 6289 39
16 6250 6211 6173 6133 6097 6061 6024 5988 5952 5917 35
17 5882 5848 5814 3780 5747 5714 5682 5650 5618 5586 30
•18 5536 5325 5495 3465 5434 5405 3376 5347 5319 3291 28
19 5263 5233 5208 5181 5155 5128 5102 5076 S051 5025 25

20 5000 4975 4950 4926 4902 4978 4854 4831 4808 4784 22
21 4762 4739 4717 4695 4673 4651 4630 4608 4387 4566 21
•l'i 4545 4524 4504 4484 4464 4444 44-24 4405 4386 4367 19
23 4348 4329 4310 4292 4273 4233 4237 4219 4201 4184 17
24 4167 4149 4132 4115 4098 4081 4065 4018 4032 4016 16

25 4000 3984 3968 3952 3937 3921 3900 3891 3876 3861 15
26 3846 3831 3816 3802 3788 3774 3760 3746 3732 3718 14
27 3704 3690 3676 3662 36 Ì9 3636 3623 3610 3597 3584 13
28 3371 3538 3546 3333 3521 3509 3497 3484 3172 3460 12
29 3148 3436 3425 3413 3401 3389 3378 3367 3356 3344 11

30 3333 3322 3311 3300 3289 3278 3268 3237 3247 3236 10
31 3226 3215 3203 3195 3185 3175 3165 3155 3145 3135 10

N 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Diff.

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INDEX ALPHABÉTIQUE

Azote, 516.
A b a q u e , pour le calcul des distribu-
tions d'eau, 621, 635. B a c c a r i n i , 400.

Absolue
Acide carbonique,Balance
A b b o t , 101, 2 0 3 , 2 0 7 , 3 0 8 .

516. (température), 510.


B a k e r (Ucnjiunin), 590.
de torsion, 3 3 9 .

A d d a , 319. Barrages
Adhérentes(nd.ppes), —di.
noyés, 117. B â l e , 203, 207.

B a r s a c , 106
3 1 8 ;.

Adiabatique, 512.
Bassin
par une retenue d'aval, 1 0 9 .
Batons
modifiées
communiquant avec la mer, 4 8 7 .
lestés, 3 5 3 .

Affinement
A d j i m (canal d'), 493.

Affouiliemenls produits
B a u m g a r t e n , 126, 132,203,289,310, 393.
(coefficient d'), B5 9a 2z .a c l e (barrage du), 1 1 8 .
par les piles B a z i n , 3 8 , 4 « , 5 3 , 5 9 , 6 9 , 7 9 , 90, 105,

Agitation tourbillonnaire, 72.


d'un pont, 2 8 1 .

Air atmosphérique, 516, 534 ; — com-


113, 126, 130, 158, 1 7 7 , 187, 197, 2 0 7 ,
269,378, 413, 4 4 1 .
B e a u c a i r e , 396.
primé, 519. B e c h m a n n , 146.
A i r y , 467. B é l a n g e r , 3 0 , 130.
Ajutage, 82 ; — conique, 85 ; — cylin- B e l c h e r , 481.
drique extérieur, 83 ; —rentrant, 8 2 .
A l b ê r e s (canal des), 6 1 t .
A l l a r d , 401, 403.
Bélier
B e l g r a n d , 218, 3 9 7 .

B é r a r d , 301.
(coup de), SJ3.

A l l i e r , 404. B e r n o u l l i , 2 9 , 559.
Amélioration des estuaires, 506. B e r t r a n d , 621.

Appareils Bisinusoïde, 323.


A m e r s (Lacs), 4 3 9 .
compresseurs d'air, 519 ; —
B i d o n e , 6 3 , 126, 130. 4 4 1 .

B o i l e a u , 333.
Application dus formules de l'écoulement,
deM. de Caligny, 473 ; partiteurs, 610.

120 ; — dans les tuyaux 152 ; — dans


B o n n e - E s p é r a n c e (cap de), 4 7 8 .
B o r d a , 82, 590.
les canaux découverts, 2 1 9 ; — par les B o s s u t , 502,
déversoirs, 122 ; — par les orifices, B o u - G r a r a , 493.

Aquatiques
120. B o u g u e r , 16.
(herbes), 2 1 4 . B o u l o g n e , 4 7 9 .
A r c M m è d e (principe d'), 12, 1 4 . B o u r d e l l e s , 439, 4 8 1 .
A r d é c h e , 390, 4 0 6 . B o u s s i n e s q , 2 3 , 3 9 , 4·% 47, C8, 7S. .90,
A r s o n , 542. 127, 136, 147, 136, 2 3 4 , 2 4 4 , 2 6 8 , 3 2 1 ,

Aspiration
A r v e , 202.

tion de la veine, 535.


accompagnant Bla
367, 393, 4 4 1 .

Branchées
o y scontrac-
(du), 3 0 1 , 3 4 9 .
(conduites), 1^''·
A t a l a n t e (canal d'), 4 6 7 . B r e s s e , 151, iG3, 2 4 3 .

Atténuation,
A t l a n t i q u e (Océan), 4 7 8 .

A u b o i s (Écluse de 1'), 473.


des effets des
B r ü n i n g s , 359.
Bua ornes,
t (du),
S59, 584.
407.8 0 , 1 1 8 , 1 i l - G , 218, 2 9 8 ,
1 4

A u b u i s s o n (d'), 1 4 0 .
A u r i c , 404.
Avantages Calif o r n e , 3 1 1 .
des digues submersibles, ;
C a l ç n y 4(<1B)
1 1 . o l , 80, 18«, 36«. « 8 .

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Cambuzat, 400. Congo, 496.
Canal k Consolidation p l a f o n d h o r i z o n t a l , 258 C; o—
d é r i v a t i o n , 2 1 5 ; — d e O a p o n n o , 131 ;
n nde
eoticut, 104.
des c o u d e s des c o n d u i -

Construction
— d e M a r s e i l l e , 311 ; — d e I i o u d o l e ,
614 ; — d e T h u i r , 609 ; — d u G a n g e ,
tes, 1 7 5 .
de l a courbe d u r e m o u s ,

Canaux Continuité
195 ; — des A l b è r e s , 6 1 1 .

Contraction
Capacité calorifique d é c o u v e r t s , 183.
253.

à p r e s s i o n cons-
( é q u a t i o n rie), 2 4 .
d e l a v e i n e l i q u i d e , 57 ; —
tante, 512; — à volume constant, (id) g a z e u s e , 531 ; — i n c o m p l è t e , 62 ;

Carène-* 14.
5H.

Cascade Corps ( c o m p r e s s i o n en), 519.


— l a t é r a l e d a n s les d é s e r v o i r s , 102.
Cornaglia, 464.
flottants,15, 591 ; — i m m e r g é s ,

Causes Correction des coefficient


C a u d e b e c , 499.
de perte d e charge, 7 2 .
14.

Célérité, 415.
C a y e u x , 484.

Cintre
d é s e r v o i r s , 101 ; — des o r i t i e e s ,
l'air et l a v a p e u r d'eau, 532.
pour

Chaleur spécifique,
Champs 511.392.
d'inondation,
de c a r è n e , 14 ; — d e p r e s s i oCosserat, n, 11. 260.
Coudes ( p e r t e d e charge d u e a u x ) , 80 ;

Charge Coups de bélier, 523.


(perte d e , 3 4 ; — (plan de
— (consolidation des), 175.
C)o, u7,30.e t t e , 49, 5 1 , 2 1 0 .

Choc
C h e r b o u r g , 484.

Chronomètre des l a m e s , 4 6 1 . C o u r a n t l i q u i d e , 2 5 , 35 ; — s d ' é c o u l e -


r e m p l a c é p amr eunnt p d eunsd ukl el,a m a r é e , 492 ; — s d e

Circonstances
353.
Courbe m a r é a , 480.
a c c i d e n t e l l e s d u m o u v p - d e s c o u r b u r e s , 321 ; — des d é -

Clapotis, 461.
ment, 57. b i t s , 3 8 3 , 501 ; — des d é b i t s d e flot et
d e j u s a n t , 503 ; — d u r e m o u s , 253 ; —

Coefficient
Cloué, 462.
Courbes m é t a c e n t r i q u e , 16.
a r t é s i e n , 346 ; — d e 5 9 ; — ( é c o u l e m e n t dans, l e s ) , 329 ; —

Courbure
d e d é b i t des o r i f i c e s , 5S ; — (id) p o u r

Cours d'eau,
l ' a i r e t p o u r l a v a p e u r d ' e a u , 531 ; —
d e d é b i t ries d é v e r s o i r s , '¡100 ; — rie
( s u c c e s s i o n d e s ) , 325.
des filets l i q u i d e s , 2 3 3 .
d i s t i n c t i o n en deux catégo-
f i x i t é d ' u n e o u r s d ' e a u , 2 9 1 , 335 ; — r i e s , 129 ; — à. f a i b l e p e n t e , 2 4 0 , ¿44,
de d é p l a c e m e n t o u d ' a f l i n e m e n t , 592 ; 255 ; — à f o r t e p e n t e , 240, 263 ; — à
— d e f r o t t e m e n t i n t é r i e u r des l i q u i - l ' é t a t d ' é q u i l i b r e s t a b l e , 289 ; — n a t u -
d e s , 40. r e l s , 44, 2 S 3 ; — t r a n q u i l l e , 129, 398 ;

Colonne
Collignon, 65.

Colonnes p i é ^ o m é t r i q u o , 30.
— t o r r e n t u e u x , 1 2 9 ; — t o r r e n t i e l s , 398.
C o u s t o w n , 484.
l i q u i d e s o s c i l l a n t e s , C4r0a8p. o n n o ( c a n a l d e ) , 1 3 1 .
Collo, 400. C r a u ( p o n t de), 1 3 1 .
C r é p i n , 227.
Composante
C o s m o y , 409, 479, 497.

Critique
t r a n s véepr as iaslsee d
v e r t i c a l e o u 'Crète , e
9 1 , 111 ; — m i n c e , 90, 9 2 .

Compresseurs
l a v i t e s s e , 209.

Compression d'air, 519.


par gradatio
Crues den s )o
, u397 e n; cas-
(profondeur), 242.
des c o u r s d ' e a u , 382 ; — ( p r é v i s i o n
— ( a t t é n u a t i o n des effets

Compteur
cade, 519.

Conditions V e n t u r i , 87.
des), 4 0 7 .

Curviligne
C u n n i n g h a i n , 195, 303, 207.
p o u r q u e l e r e s s a u t se p r o (lit), 323.
C u v i n o t , 349.
Conduites
d u i s e , 126.

Danger
d ' e a u , 137 ; — d e g a z , 540 ;
— d ' a i r c o m p r i m é , 547 ; — à d é b i t des d i g u e s i n s u b m e r s i b l e s , 410.
v a r i a b l e , 162 ; — à d i a m è t r e v a r i a b l e , D a n u b e , 207.
160; — èlévatoire, 1 6 9 ; — bran- D a r c y , 5 1 , 126, 1 4 1 , 170, 187 ; — ( t u b e
chées, 164 ; — o n d é r i v a t i o n , 171 ; — d e ) , 338. ,

Cône* tronqués
parlant d ' u n réservoir, 155.

m e n t des), 5 S t .
D a u s s e , 292.
( r é sD
ise
f nanccoe n ,a312.
Dccize, 404.
u mouve-

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Débit, 25 ; — des s o u r c e s , 397 ; — d ' u n
o r i f i c e , 58 ; — d ' u n p u i t s o r d i n a i r e ,
341 ; — d ' u n p u i t s a r t é s i e n , 343 ; —
Effet
E d d y s t o n o , 461.

filets
d e l a d i f f é r e n c e de v i t e s s e des
l i q u i d e s , 38, 302 ; — de l a c h a -

Débit maximum
s o l i d e d ' u n c o u r s d ' e a u , 309.
(sectd
l e u r s u r u n f l u i d e é l a s t i q u e , 510 ; —
i o' n
u nq é u li a rdgoi sn sneem e nt d u lit d'un canal,
le),

Débits
210 ; — ( v i t e s s e d e p r o p a g a t i o n d u ) , 390.

Débouché ( c o u r b e d e s ) , 383, 5 0 1 .
273 ; — d ' u n e n d i g u e m e n t , 292 ; —
d ' u n l o n g é t r a n g l e m e n t , 270 ; — d u

Déferlement, 457. Elargissement


D © f o n t a i n e , 203.
d ' u n e c o n d u i t e , 623. r e b o i s e m e n t des m o n t a g n o s , 397.

s e c t i o n d ' u n c o u r a n t l i q u i d e , 73 ; —
b r u s q u e o u r a p i d e de l a

D o l a u n a y , 347. o u é t r a n g l e m e n t d u l i t , 270.
D e l e m e r , 156. E l b e , 407.

Dépense, 25.
D é m é t r i a d è s , 346.

Déplacement E?nmagasinement
E l l i s , 98.
des c r u e s , 384,

Déprimées
Dérivation ( n a p p e s ) , 103. Endiguement,
( c o e f f i c i e n t Ed m
e ) ,m 5e9r2y. , 203.
292 ; - - s u b m e r s i b l e o u i n -

Déversantes
en), 1 7 1 . Energie totale
( c a n a l d e ) , 2 1 5 ; — s u( bc m o nedr su i bt el e , 4 1 1 . — des e s t u a i r e s , 507.
de l ' o n d e s o l i t a i r e , 433 ;

Déversoirs,
1
( n a p p e s , 105. — d ' u n e o n d e d ' o s c i l l a t i o n , 457 ; —
90 ; — à c r ê t e édp' a u inses e ,o n9 d1e, de t r a n s l a t i o n , 423 ; —
111 ; — en m i n c e p a r o i , 90, 92 ; —
i n c l i n é s , 95 ; — à t a l u s , 113 ; — n o y é s , Entrainement,
Entrée 295.
d ' u n t o u r b i l l o n , 135.

Différence
117 ; — ( j a u g e a g e p a r ) , 350.

Epaisseur
e n t r e l ' i m p u l s i o n dc' h ua
de l'eau dans u n t u y a u (perte de
n r gfel u idduee à 1'), 155.

Diffusion
et sa r é s i s t a n c e , 587.

343.
d ' u n corps dans u n dissolvant, Epis noyés, 335.
Equation
des t u y a u x en f o n t e , 1 6 8 .

d e c o n t i n u i t é , 24 ; — d u m o u v e -

Digues
D i g o i n , 405.
s u b m e r s i b l e s Jet i n s u b m e r svi belm
m e n t n o n p e r m a n e n t , 376 ; — d u m o u -
e se ,n t v a r i é , 43, 231 ; — g é n é r a l e de

Distribution* d'eau
409 ; — t r a n s v e r s a l e s , 3 3 1 .

Divagation
l ' h y d r o s t a t i q u e , 4 ; — s g é n é r a l e s de
l ' h y d( cr oa dl cyunl admeisq) ,u e6 ,2 121
. ; — fondamen-

Division Equilibre
g o r i e s , 129, 240.
d u t h a l w e g , 3 2 5 . t a l e de l ' h y d r a u l i q u e , 27.
des c o u r s d ' e a u en d e u x c a t é - des c o r p s f l o t t a n t s , 15 ; — des
c o r p s i m m e r g é e , 10, 14 ; — des f l u i -

Doubles flotteurs, Equivalent


D j i d i o u ï a , 87.

207,
D n i e s t r e , 290.
391,
355.
Etale, mécanique
481.
des, 4 .
de l a c

Dragages, 507. Etat


Eteules, 499. o n d u l a t o i r e d ' u n e masse l i q u i d e , 4 5 3 .

D u b l i n , 484. Etranglement
D u c h e m i n , 572.

D u p o n c h e l , 310, 3 1 1 .
b r u s q u e , 76, 278 ; — l o n g ,
270 ; — de l o n g u e u r r e s t r e i n t e , 2 7 2 ; —
D u p u i t , 164, 248, 252, 300, 307, 333, g r a d u e l , m a i s p e u l o n g , 275 ; — o u
378.
D u r a n c e , 310.
D u r a n d - C l a y e , 281.
Estuaires, 497, 507.
E u l e r , 562.
élargissement d u lit, 270.

Ecartement E u r i p e ' d é t r o i t de 1'), 467.


des r i v e s d ' u n Ecyonu er s, 614.d'eau,

Ecluses
326.

Ecoulement de n a v i g a t i o n , 4 7 1 .
E y t e l w e i n , 140, 187, 2 8 0 .

m é a h l e s , 338 ; — d a n s u n l i t c u r v i l i - Eeeders
à, t r a v e r s desF taerrgr aui en s, 283,

Filage
p e r 293, 317, 337, 349.
électriques, 175.
g n e , 323, 329 ; — p a r les o r i f i c e s , 65 ;
— d a n s les c o n d u i t e s , 176 ; — d a n s les
c a n a u x d é c o u v e r t s , 192 ; — s o u t e r -
Filet
Fixité
de J ' h u i l e , 462.
liquide, 31.
d ' u n c o u r s d ' e a u , 2 9 1 , 335.
r a i n , 338, 393 ; — v a r i é des g a z , 536 ;
— d ' u n gaz p a r u n o r i f i c e , 527 ; — [id)
par une l o n g u e c o n d u i t e , 540.
Flot,
F l a m a n t , 68, 4 7 1 .

Flotteur 481 ; — d e f o n d , 4 6 2 .
(vitesse d ' u n ) s u r u n c o u r a n t , 3 0 0 .

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Flotteurs,
Fluides, 3 5 2 ; — ( d o u b l e s ) , 207,
1 ; — é l a s t i q u e s , 509 ;Grèves
G r a s3 3(5S. c i p i o n ) , 307.
— p adr -e l a L o i r e , 2 8 9 .
f a i t s , 1 ; — ( r é s i s t a n c e des), 559 ; — Gueule-bèe, 83.

Fluviales
Fond
pesants, 6. G u g l i o l m i n i , 294.

Forcede sable (marées), 4 9 4 . G u i l l e m a i n , 328.

vive ( r i v i è r e s à), 313.


d ' u n c o u r a n t l i q u iHd e a ,g3e 5n ., 142.

Forme h
F o r e l , 407. H a m i z (barrage du), 87.
d o n n e r a u l i t p o u r o bHt eanri lr a u
p r o f i l e n l o n g d é t e r m i n é , 320 ; — des H a s t i n g s , 484.
n e r , 207, 210, 3 6 1 , 364, 407.
ch

' r i v e s , 3 J 7 ; — des s u r f a c e s d e n i v e a u H a t o n d e l a G o u p i l l i ô r e , 337.


d a n s l a h o u l e , 449 ; — ( i n f l u e n c e d e
la) s u r l a r é s i s t a n c e d e s c o r p s f l o t - Hauteur
H a t t , 470.
de l a m a r é e , 479 ; — d u d é v e r -

Formule
tants, 595.
de L a g r a n g e , 459 ; — d e L
s o i r , 90 ; — r e p r é s e n t a t i v e d e l a p r e s -
s iaopnl ,a6.
cn
ou d e P o i s s o n , 513 ; — d e Z e u n e r o u

Formules
de S t - V e n a n t , 523. Herbes
H é g l y , 118.

a p p r o x i m a t i v e s p o uHr eles r s cc rhueels, , 87. 104.


a q u a t i q u e s , 214.

393, 400 ; — p o u r l a vitesse m o y e n n e H e u z é , 609.


d a n s u n c o u r a n t , 198 ; — (le M . B a z i n H o l y o k e , 104.
p o u r l a r é p a r t i t i o n îles v i t e s s e s , 197 ;
— p o u r l e s t u y a u x d e c o n d u i t e , 137,
149 ; — p o u r l e s c a n a u x d é c o u v e r t s , 1 8 0 .
Houle, 4i5.
H o o k e r , 303.

H u m p h r e y s , 1 9 1 , 2 0 3 , 207, 3 0 8 .
F o s s , 150.
F o s s a - M a n c i n i , 342. Hydraulique,
H u t t o n , 590.
2 ; — (équation fondamen-
F o u r n e y r o n , 152.
F o u r n i e , 144.
F r a n c i s , 98, 102, 210, 306.
Hydrogène, 310.
t a l e de 1'), 2 7 .

Hydrostatique, 2 ; — (équation généra


F r a n c k , 143. de 1 ' ) , 4 .
F r a n ç o i s ( J o s e p h ) , 519.
F r a n z i u s , 500. Immergés ( é q u i l i b r e des c o r p s ) , 1 0 .

Frottement,
F r e e m a n n , 179.
Impulsion
Imperméables ( t e r r a i n s o u v e r s a n t s ) , 398.
2 ; — i n t é r i e u r des l i q u i d e s ,
40 ; — e x t é r i e u r d ' u n c o u r a n t l i q u i d e ,
des fluides é l a s t i q u e s , 589 ; —
d ' u n c o u r a n t i n d é l i n i , 562 ; — d ' u n e
376 ; — d ' u n c o u r a n t f l u i d e s u r u n v e i n e f l u i d e , 560 ; — ( d i f f é r e n c e e n t r e

F t e l e y , 98. Incliné! 318.


corps i m m e r g é , 571.

Inflexion,
1') et l a r é s i s t a n c e , 5 8 7 .
(déversoirs), 95, 1 1 3 .

Influence
F u n d y ( b a i e de), 483, 4 9 0 .

Galeries souterraines, 555. d e l a f o r m e des r i v e s , 317 ;


— d e l a h a u t e u r d u d é v e r s o i r , 96 ; —
G a n g e ( c a n a l d u ) , 193, 203, 207. de l a l a r g e u r d u c a n a l s u r l a r é s i s -
G a n g u i l l e t , 145, 188, 1 8 9 . t a n c e des c o r p s f l o t t a n t s , 599 : •— d e
G a r o n n e , 203, 293, 310, 3 4 9 . l a v i t e s s e , 592 ; — des f o r m e s , 595 ;
G a r v i e (île de), 590. — d e l a s u r f a c e m o u i l l é e , 597 ; — d e
G a s c o g n e ( g o l f e d e ) , 485. l a l o n g u e u r , 598 ; — des h e r b e s a q u a -
G a u c k l e r , 142, 140, 1 9 1 . tiques,214 ; — d u f r o t t e m e n t dans l ' i m -
G a y , 132. pulsion d'un courant, 571.

Gaz d'éclairage, Intégration


G a y - L u s s a c , 509. Initiale ( o n d e ) , 4 3 2 .
510, 545 ; — p a r f a i t , ( f o r m u l e d') d u g é n é r a l P a r t

Intumescence
509 ; — p e r m a n e n t , 509 ; — ( m o u v e -
m e n t d e s ) , 527.
m e n t i c r , 330.
l i m i t é e , 431 ; — t r è s a l l o n -

Inversion
G e o r g e ( l a c ) , 467.
G e r s t n e r , 445.
g é e , 437.
de l a v e i n e , 6 9 ,

Irrigations,
G i r a r d o n , 337.
G i r o n d e , 493.
I r r a w a d d i , 203, 2 0 7 .
605 à 620 ; — ( c o e f l i c i e n

I&odynamique, 514.
G o r d o n , 203, 207.
G r a e f f , 6 1 , 03, 2 0 7 , 3 4 8 , 3 6 3 , 390, 3 9 3 , 4 0 9 .
d''), 619.

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Isolhermique, 514. réduite d'une conduite, 164 ; — (in-
fluence de la] sur la résistance, 398.
J a n d i n , 87. L o r e n z , 550.

Jaugeages, 347 ; — des grands cours L o w e l l , 102.

d'eau, 348, 331 ; — par déversoir, 330 ; j L y o n , 396.

— par profils en travers, 3 4 9 .


Joues d'un déversoir, 00. Mahan, 402.

Joule, 517. Maigre, 285, 318.


Jusant, 4 8 1 . I Malte, 467.

Man (lie de), 484.


K e h l , 203. j M a n c h e , 460.

K l e i t z , 383. Manchester (canal de), 3 1 2 .


Kraft, 519, 550, 552. Manning (Robert), 145, 1 9 0 .
Kutter, 1 4 5 , 188, 1 8 9 , 200. 1
M a n t e s , 349.

Marées de la mer, 476 ; — fluviales,


Lacs A m e r s , 439, 494.
Lagrange, 459, 468. Mariotte, 6, 3 5 5 , 5 0 9 .
Lagrené (de), 4 7 1 . M a r m a n d e , 310.
Lajerhjelm, 7 1 . Marseille (canal de), 3 1 1 ,
L a m p e , 143. Mary, 118, 1 5 1 , 4 0 0 .
Lance des pompes à incendie, 179. Mas (de) 591.
L a n g o n , 349. M a s o n i , 150.
Laplace, 476, 513. Mascaret, 498.
Largeur du canal (influence de la) sur Maximum (vitesse) dans un canal dé-
la résistance des corps flottants, 599. couvert, 199 : — (id) dans un tuyau,
L a t h a m (Baldwin), 3 1 0 . 178 ; — s successifs de la vitesse,
Lauriol, 536. du débit et de la hauteur d'une crue,
L a u s a n n e , 467. 385.
L a w r e n c e , 179. Mazoyer, 4 0 1 , 404.
Lechalas, 309, 313, 328, 500.
Méditerranée, 460.
Leferme, 461.
Mélange de l'eau de mer et de l'eau
Léman (lac), 407, 4 0 9 , 4 6 7 . douce, 503.
L e m o i n e , 406.
Mengin, 327, 508.
L é o n a r d de V i n c i , 355.
Mélacenire, 16.
Lesbros, 59, 95, 118.
Meulan, 203.
Levées transversales, 3 3 1 .
Meule, 610.
L e v e i l l è , 203.
Michal, 343.
L é v y , 142.
Mince paroi, 57, 92.
Libre (nappe), 100,106. M i s s i s s i p i , 1 9 1 , 203, 2 0 7 , 3 0 3 .
Ligne adiabatique, 513 ; — de charge, Mobilité du lit, 2S3.
1 3 9 ; —isothermique, 514. Module, 610 ; — milanais, 615 ; — d'ac-
Liquide pesant tournant d'un autour croissement kilométrique, 327.
axe vertical, 7 ; — (id) horizontal, 9. M o l d a u , 407.
Limitation de la vitesse dans les condui- M o n n i e r , 547.
tes, 1 5 4 . M o n t C e n i s , 548.
Lit curviligne, 323 ; — mobile, 28fi. Montée, 4 0 1 .
¿01 de Gugliemlini, 294 ; — delà pente Morte (position) d'un courant, 74, 85
du fond, 320 ; — de Poisson, 513 ; — — (pression), 585.
* appliables aux rivières à fond mo- M o r o s i , 562.
bile, 334 ; — f do Bel^rand, 398 ; — Mouille, 285, 318.
s de Mariotte et de Gay-Lussac, 509. Moulinet, de Woltmann, 361 ; — de
L o i r e , 3 0 8 , 313, 348, 3 9 J , 4 0 0 , 404, 40S,
M. Harlacher, 3 6 1 .
501. M o u l i n s , 404.
L o k h t i n e , 349.
Mouvement du gaz, 527 ; — des liqui-
Longue (mer), 462. des en général, 21 ; — permanent,
Longueurs donner à un déversoir, 124 ; 2 3 , 2 8 ; — uniforme, 45 ; — uniforme
— d'une onde d'oscillation, 433 ; — dans les canaux, 184 ; —non perma-
43

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n e n t , 367 ; — v a r i é , 2 3 1 , 536 ; — s Péniches f l a m a n d e s , 593.
o n d u l a t o i r e s , 413 ; — de l ' e a u d a n s u n Pente f a i b l e o u f o r t e , 2 4 0 ; — d ' é q u i l i b r e
e s t u a i r e , 497 ; — d e l ' a i r d a n s les g a - d'un cours d'eau, 291; — l a plus écono-
l e r i e s s o u t e r r a i n e s , 555. m i q u e d ' u n c a n a l de d é r i v a t i o n , 2 1 5 ;
Moyenne locale, 23. — d u f o n d ( l o i d e l a ) , 320 ; — d e l a
M u r g u e , 556. l i g n e d e c h a r g e , 624.
Permanent (gaz), 509 ; — ( m o u v e m e n t ) ,
N a n t e s , 503. 23, 2 8 .
Nappes d é v e r s a n t e s , 1 0 5 ; — a d h é r e n - Perméables ( t e r r a i n s o u v e r s a n t s ) , 398.
tes, 106 ; — l i b r e s , 100, 106 ; — d é p r i - P e r p i g n a n , 609.
m é e s , 1 0 6 ; — n o y é e s e n d e s s o u s , 108. P e r r o d . i l (de), 359.
N a v i e r , 176, 530. Perte de charge, 34 ; — d u e à. l ' e n t r é e
N e g r e t t i , 332. d a n s u n t u y a u , 155 ; — d u e à u n é l a r -
N e v e r s , 404. g i s s e m e n t b r u s q u e , 73 ; — d u e a u r e s -
N e w t o n , 176, 4 7 6 . s a u t , 129 ; — d u e a u i c o u d e s , 8 0 .
Niveau, 5 ; — p i é z o m è t r i q u e , 30 ; — Perte d'énergie d u e a u t r a n s p o r t d e l ' a i r
d ' é q u i l i b r e et — m o y e n d ' u n e masse c o m p r i m é , 554.
l i q u i d e en é t a t d ' o s c i l l a t i o n , 454. Perte de poids des c o r p s i m m e r g é s , 14.
Nivellement b a r o m é t r i q u e , 7 . P e r t u i s e t , 393.
Non-permanent ( m o u v e m e n t ) , 367. P h i l i p p e v i l l e , 400. '
Non-pression, 109, 585. P i c a r d , 214.
Non-translatoires ( m o u v e m e n t s ) , 7 2 . Pièces de bois en grume, 5 8 1 .
Noyé ( o r i f i c e ) , 64 ; — ( d é v e r s o i r ) , 117. Piëzomètre, 30 ; — d i f f é r e n t i e l , 30.
Piles des p o n t s , 2 8 1 .
O h i o , 402. P i n a y ( d i g u e de), 408.
Œil, 610. P i t o t , 350.
Onde f l u v i a l e , 443 ; — i n i t i a l e , 4 3 2 ; — Plafond h o r i z o n t a l , 258.
s o l i t a i r e , 269, 414, 433 ; — d e t r a n s - Plan décharge, 7, 30.
l a t i o n , 413 ; — d ' o s c i l l a t i o n , 445 ; — Plaque mince ( i m p u l s i o n s u r u n e ) , 568.
marée, 449,477. P ô , 410.
Ondulation d ' u n e m a s s e l i q u i d e , 452. Poids des t u y a u x e n f o n i e , 1 6 7 .
O n e g l i a ( O n e i l l e ) , 464. P o i s e u i l l e , 143, 1 4 5 .
Othnganales (levées), 3 3 3 . P o i s s o n , 170, 513.
Orifices, 57 ; — c a r r é s , 60 ; — c i r c u l a i r e s , Pompe foulante ( r é s e r v o i r d ' a i r e n c o m -
60 ; — e n m i n c e p a r o i , 5 7 ; — n o y é s , m u n i c a t i o n a v e c u n e ) , 525.
64 ; p r o l o n g é s p a r des c a n a u x , 64 ; — P o n o e l e t , 59, 95, 565.
rectangulaires, 61,64; — en forme Pont ( p a s s a g e de l ' e a u s o u s u n ) , 287.
d e v e i n e c o n t r a c t é e , 532. P o n t - à - M o u s s o n , 167.
Oscillantes ( c o l o n n e s l i q u i d e s ) , 4 7 1 . P o n t - S t - A n g e , 282.
Oscillation d e l ' e a u d a n s les t u b e s , P o n t - S t - E s p r i t , 396.
468 ; — d e s c o r p s f l o t t a n t s , 1 8 . P o p p , 519.
O u e s s a n t , 478. P o s s e n t i , 400.
Oxygène, 5 1 6 . Pouls des r i v i è r e s , 210.
Poupe, 569, 5 7 9 .
P a n a m a , 299. Précautions d a n s les o p é r a t i o n s d e j a u -
Parfait ( f l u i d e ) , 1 ' ; — (gaz), S09. g e a g e , 365.
P a r m e n t i e r , 350. Pression m o r t e , 585 ; — v i v e , 584 ; —
P a r o t m i n c e , 57, 92 ; — é p a i s s e , 62, 1 1 1 . d u v e n t , 589 ; — d a n s u n l i q u i d e e n
P a r t i o t , 289, 297, 308, 500. é t a t d ' o n d u l a t i o n , 443 ; — h y d r o s t a -
Partiteurs ( a p p a r e i l s ) , 6 1 0 . t i q u e , 2.
Passagt d a n s u n e s e c t i o n r é t r ô c i e , 76 ; Prévision, des c r u e s , 397.
— d e l ' e a u sous u n p o n t , 2 7 8 ; — d ' u n Principe d ' A r c h i m è d e , 12, 14.
écoulement p a r orifice à u n écoule- Prisme c a r r é f l o t t a n t , 18 ; — c o u r t
m e n t p a r d é v e r s o i r , 118. ( i m p u l s i o n s u r u n ) , 574 ; — a l l o n g é
P é c l e t , 78. (id) 575 ; — m u n i d ' u n e p r o u e ( i d ) ,
Pendule, r e m p l a ç a n t u n c h r o n o m è t r e , 578.
353. P r i a ; des t u y a u x d e c o n d u i t e , 167.

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Problème des t r o i s r é s e r v o i r s , 165 ; — t. fluidos é l a s t i q u e s , 589 ; — ( d i f f é r e n c e )
d i v e r s s u r les c o n d u i t e s , 153 ; — id. e n t r e l a ) et l ' i m p u l s i o n , 587 ; — a u
s u r l e s c a n a u x d é c o u v e r t s , 219. m o u v e m e n t des c o r p s f l o t t a n t s , 591 |
Praßt longitudinal du r e s s a u t , 266. — d ' u n e c o n d u i t e , 624.
Profil en long ( r e l a t i o n d u ) avec l a Ressac, 4 6 1 .
f o r m e d u l i t , 320. Ressaut, 126, 2 4 0 , 257, 417 ; ( p r o f i l l o n -
Profondeur c r i t i q u e , 242 ; — de l a m e r , g i t u d i n a l d u ) , 266.
479. Rétrécissement d u c h a m p d ' i n o n d a t i o n ,
P r o n y , 140, 186, 205. 411 ; — d u l i t d ' u n c o u r s d ' e a u , 292.
Propagation d e s o n d e s d a n s u n l i q u i d e R e y n o l d s , 143, 508.
e n m o u v e m e n t , 439 ; — des ondes d o R h i n , 203, 207.
t r a n s l a t i o n , 414 ; — d e l a h o u l e , 453 ; R h ô n e , 308, 349, 396.
— d ' u n e c r u e , 387 ; — d u d é b i t m a x i - R i b i è r e 482.
m u m , 390 ; — d e l a m a r é e d a n s u n R i e d l e r , 518, 548.
c a n a l , 490. Rigoles ( p e t i t e s ) d ' i r r i g a t i o n , 192.
Proue, 568. R i t t e r , 359.
Puissance d ' u n e c o n d u i t e , 625 ; — d e Rivières, 129, 241 ; — à f o n d d e s a b l e ,
s u s p e n s i o n d ' u n c o u r a n t l i q u i d e , 307. 313 ; — ( r é g u l a r i s a t i o n d e s ) , 334
Puits o r d i n a i r e , 341 ; — a r t é s i e n , 343. — (pouls des), 210,
Pyramides tronquées (impulsions s u r R o a n n e , 273, 348, 4 0 0 .
les), 5 8 1 . R o n d o l e , (canal de), 614.
Quantité de mouvement d ' u n courant R o o r k e e , 207.
l i q u i d e , 35 ; — d ' u n e o n d e d e t r a n s l a - R o q u e f a v o u r , 131.
t i o n , 416. R o u g e ( m e r ) , 439.
Q u é b e c , 496. Rouleau d'eau 499.
Q u i n e t t e d e K o c h e m o n t , 460, 4 7 6 . R u s s e l l . ( H . C ) . 467.
R a b y , 620. R u s s e l l ( S c o t t ) , 413.
K a c o n n a y , 203.
Rapport de la vitesse maximum à la S a g u o n a y , 493.
vitesse moyenne d a n s u n c o u r a n t , 199 ; S a i n j o n , 289, 297.

Rapport
— d a n s u n e c o n d u i t e , 176.

l'étiage, 400.
S a i n t - F a r g e a u , 548.
d u d é b i t des c r u e s àScaeil nu it -dGee r m a i n ( d e ) , 4 8 7 .
S a i n t - G o t h a r d , 548.
B a t e a u , 359, 362. S a i n t - L a u r e n t , 495.
Rayon moyen, 44 ; — m a x i m u m , 210. S a i n t - N a z a i r e , 501.
Reboisement des m o n t a g n e s , 3 9 7 . S a i n t - V e n a n t ( d e ) , 1 8 , 43, 68, 7 6 , 8 1 ,
Réduite ( l o n g u e u r ! , 164. 140, 187, 232, 415, 569.
Régime des r i v i è r e s à fond de sable, S a l l e s , 118.
313 : — g r a d u e l l e m e n t v a r i é , 1 5 8 . S a l o n i q u e , 346.
Règle de Dupuit, 164. Salure des e a u x d ' u n e s t u a i r e , 505.
Régularisation des r i v i è r e s , 334. S a ô n e , 203.
Remous, 242 ; — d ' e x h a u s s e m e n t , 243, S a v a r t , 562.
244 ; — d ' a b a i s s e m e n t , 2 4 3 , 255. Sas d'écluse ( r e m p l i s s a g e o u v i d a n g e
Remplissage d ' u n r é s e r v o i r d e gaz, 536 ; d'un), 471.
— ou vidange d ' u n sas d ' é c l u s e , 4 7 1 . Section c i r c u l a i r e o u d e m i - c i r c u l a i r e ,
Répartition des vitesses d a n s les c o n d u i - 44, 53 ; — r e c t a n g u l a i r e t r è s l a r g e ,
tes, 176 ; — d a n s u n c o u r a n t , 192 ; 44, 52 ; — r é t r é c i e , 76 ; — q u i d o n n e
— s u r u n e v e r t i c a l e , 195 ; — s u r u n e le débit m a x i m u m , 210.
h o r i z o n t a l e , 207. Seiches des g r a n d s l a c s , 466.
Réservoir p r i s m a t i q u e ou pyramidal, S e i n e , 203, 206, 349, 400.
120 ; — ( t e m p s nécessaire à l a v i d a n g e Service e*i route, 1 6 2 .
d ' u n ) , 121 ; — ( r e m p l i s s a g e d ' u n ) d e S é t i f , 620.
g a z , 536. Seuil d ' u n d é v e r s o i r , 90 ; — é p a i s , 1 1 1 .
Réservoirs p o u r l ' a t t é n u a t i o n des effets Seuils de s o u t è n e m e n t d u l i t , 335.
des c r u e s , 407 ; — d ' a i r e n c o m m u n i c a - S i m p s o n , 350.

Résistance
t i o n avec les c o n d u i t e s d ' e a u , 523. S i n g a p o r e , 477.
d e s ( l u i d e s , 559
S m ;i t h—( Hdaemsi l t o n ) , 5 9 , 104.

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Sinusoïde ( f o r m e d e l ' o n d e m a r é e ) , 4 4 9 . Transversales ( d i g u e s ) , 331.
Solide ( d é b i t ) , 301). Travaux d'endiguement, 292, 336, 3 8 4 ,
Solitaire ( o n d e ) , 269, 414, 433. 409,
S o m m e , 400. Trochoïde, 4 4 9 .
S o m m e i l l e r , 548. Tube d e P i t o t , 356 ; — d e D a r c y , 3 3 8 .
S o n n e t , 205. Turbinage, 9.
S o r e l , 1 7 1 , 610. Tuyaux d e c o n d u i t e , 137.
Sources ( d é b i t des), 397.
Souterrain ( é c o u l e m e n t ) , 338, 393. Uniforme ( m o u v e m e n t ) , 45 ; — {id.)
Spirale-volute, 3 2 1 . dans l e s c a n a u x d é c o u v e r t s , 184.
Stabilité d ' u n c o u r s d ' e a u , 289 ; — d e U n w i n , 143, 168, 504, 549.
l ' o n d e s o l i t a i r e , 433 ; — d e l ' é q u i l i b r e Usage des tables p o u r les conduites
des c o r p s f l o t t a n t s , 15 ; — id. d e s d ' e a u , 150 ; — ( i d . ) d o g a z , 556 ; —
c o r p s i m m e r g é s , 14. p o u r les c a n a u x d é c o u v e r t s , 2 1 9 .
S t e a r n s , 98.
S t o c k a l p e r , 548. Vagues d e l a m e r , 4 6 0 .
Submersibles (digues), 409. V a l e n c e , &49.
Succession des courbes, 3 2 5 . Vallès, submersiile, 409.
S u e z ( c a n a l d e ) , 439. V a l l è s 475.
S u i s s e (cours d'eau t o r r e n t i e l s de l a ) , Variation d e l a p r e s s i o n d a n s l e v o i s i -
206. n a g e d ' u n o r i f i c e , 65 ; — de l a v i t e s s e
Superficiel (ressaut!, 126. e n c h a q u e p o i n t d ' u n c o u r a n t , 208 ;
Superposition d e d e u x h o u l e s d e sens — d u d é b i t des s o u r c e s , 397 ; — des
c o n t r a i r e , 464, 482. v i t e s s e s d a n s l e s c o n d u i t e s , 176 ; —
S u r e l l , 308. d u n i v e a u de l'eau dans u n bassin
Surfaces de niveau, 5 : — d a n s l a h o u l e , c o m m u n i q u a n t a v e c l a m e r , 487 ; —
448. d u p r i x d ' u n e c o n d u i t e d ' e a u , 626.
Surflpxion, 318. Varié ( m o u v e m e n t ) , 2 3 1 .
Suspension, 300. V a u t h i e r , 273, 283, 400.
S w a n a g e , 484. Veine g a z e u s e , 532 ; — l i q u i d e , 34 ; —
( c o n t r a c t i o n d e l a ) , 5 7 , 531 ; — ( i m -
Tachomètre d e B r ü n i n g s , 359. p u l s i o n d ' u n e ) , 560 ; — ( i n v e r s i o n d e
T a d i n i , 187. l a ! , 69.
T a m i s e , 503. Vent ( p r e s s i o n d u ) , 589.
T e c h , 611. V e n t u r i , 84 ; — ( c o m p t e u r ) , 87 ;
T e l f o r d , 298. V e r n o n H a r c o u r t , 508.
Température absolue, 510. Versants p e r m é a b l e s e t i m p e r m é a b l e s ,
Tension superficielle des l i q u i d e s , 308. 398.
Terrains perméables et i m p e r m é a b l e s , Vidange d ' u n r é s e r v o i r p a r u n o r i f i c e
^ 398. i n f é r i e u r , 127 ; — id. p a r u n d é v e r -
Thalweg.'iia. s o i r , 122 ; — id. p a r u n c a n a l d e
Théorème de B e r n o u l l i , 29 ; - de Tor- g r a n d e l o n g u e u r , 227 ; — d e s sas
r i c e l l i , 57. d'écluse, 4 7 1 .
T h o u l e t , 304. V i e n n e , 207.
T h u i r ( c a n a l d e ) , 609. V i l a r ( m o u l i n ) , 610.
T h r u p p , 144. Viscosité, 2, 308.
T o c q u e v i l l e A l g é r i e ) , 620. V i s t u l e , 291.
Torrent*, 129, 2 4 1 , 398. Vitesse a u f o n d d ' u n c o u r a n t , 202 ; — d u
Toue d e l à S a ô n e , 5 9 3 . f l o t de f o n d 463 ; — d ' u n l l o t t e u r s u r
Towrbillomiaire ( a g i t a t i o n ) , 72. u n c o u r a n t , 300 ; — l a p l u s é c o n o m i -
Tourbillons, 133. que dans u n e conduite elevatone,
Tranquille ( c o u r s d ' e a u ) , 129, 398. 170 ; — d ' é q u i l i b r e , 3 0 4 ; — m a x i -
Transformation a d i a b a t i q u e , 512 ; — m u m d a n s u n c o u r a n t , 199 ; — id)
i s o t h e r m i q u e o u i s o d y n a m i q u e , 514. d a n s u n e c o n d u i t e , 182 ; — d ' i m i t a -
T r a n s m i s s i o n d u t r a v a i l à, d i s t a n c e , t i o n d e l a ) d a n s les c o n d u i t e s , 154 ;
173, 554. — (variation de la) e n chaque p o i n t
Transport de l ' a i r c o m p r i m é , 547. d'un courant, 208.

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Vitetse de propagation du débit maxi- Kit'« (portion) d'un courant, 74 ;
mum, 390 ; — d'une crue, 387; —
du flot, 494 ; — des ondes de trans-
lation, 414.
Wateringues, 260.
(pression), 584.

W e i s b a c h , 143, 531.
Vitesses dues aux marées fluviales, W i l s o n (George), 532.
500 ; — des molécules à l'intérieur W o l t m a n n , 361.
d'un réservoir, 08 ; — (variation desj W y s e , 299, 312.
208 ; — (id., dans les conduites, 176 ;
— (réparLilion des) dans un courant, Z e u n e r , 528.
192 ; — (id.) sur une horizontale,207 ; Zòne mixte entre deux régimes, 110,
— (id.) sur une verticale, 195.

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T A B L E D E S M A T I È R E S

iVANT-PROPOS I

CHAPITRE I

H Y D R O S T A T I Q U E

| i . — Généralités.
1
1. Fluides ,
2
2. V i s c o s i t é
3
3. L i q u i d e s , Gaz
a
4. H y d r o s t a t i q u e , h y d r o d y n a m i q u e , h y d r a u l i q u e

| 2. — Équilibre des fluides.


3
5. Pression hydrostatique
6. É q u a t i o n d ' é q u i l i b r e d ' u n f l u i d e 4-
0
7 . S u r f a c e s de n i v e a u
8. A p p l i c a t i o n a u x fluides p e s a n t s 6
9. L i q u i d e p e s a n t t o u r n a n t a u t o u r d ' u n a x e v e r t i c a l 7
i o , L i q u i d e pesant t o u r n a n t a u t o u r d ' u n axe h o r i z o n t a l 9

| 3. — Équilibre des corps immergés,


1 0
vi. Pression d'un l i q u i d e pesant sur une surface plane
la. Pression d ' u n fluide sur une surface quelconque. P r i n c i p e d ' A r c h i •
1 3
rnède
i3. S t a b i l i t é de l ' é q u i l i b r e d e s c o r p s i m m e r g é s T
4
lit. S t a b i l i t é de l ' é q u i l i b r e des c o r p s f l o t t a n t s . M è t a c e n t r e .
ib. A p p l i c a t i o n a u x prismes carrés J
8

CHAPITRE II

G É N É R A L I T É S S U R L EM O U V E M E N T D E S L I Q U I D E S

S 1 . — Mouvement des liquides en général.


2 1
1 6 . É q u a t i o n s générales de l ' h y d r o d y n a m i q u e , ,
1 7 . É q u a t i o n de c o n t i n u i t é 2
4
a
1 8 . A u t r e f o r m e des é q u a t i o n s g é n é r a l e s , ^
É q u a t i o n f o n d a m e n t a l e de l ' h y d r a u l i q u e ,······ 2
7

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§ 2 . — Mouvement permanent.

20. Mouvement permanent 28


ai. T h é o r è m e de ï i e r n o u l l i . P l a n d e c h a r g e , n i v e a u p i é z o m é t r i q u c 29
22, E x t e n s i o n de ce t h é o r è m e .'13
s3. G é n é r a l i t é s s u r l e m o u v e m e n t p e r m a n e n t des c o u r a n t s l i q u i d e s . . . 34
24. Q u a n t i t é de m o u v e m e n t e t f o r c e v i v e d ' u n c o u r a n t l i q u i d e e n f o n c -
t i o n d e l à vitesse moyenne 35
a5. E q u a t i o n générale d u m o u v e m e n t p e r m a n e n t 38
26. Cas d ' u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e c i r c u l a i r e o u d e m i - c i r c u l a i r e 44
27. Cas d ' u n e s e c t i o n r e c t a n g u l a i r e t r è s l a r g e 44

% 3. — Mouvement uniforme.

28. Mouvement ou régime uniforme 45


2g. F r o t t e m e n t i n t é r i e u r des l i q u i d e s • 4»
30. E x p é r i e n c e de M . Couette 49
31. Autres observations lit
3a. F o r m u l e s p o u r la section r e t a n g u l a i r e très l a r g e et p o u r la section
circulaire ou demi-circulaire 5a

CHAPITRE III

CIRCONSTANCES A C C I D E N T E L L E S D U M O U V E M E N T

| 1. — Orifices.
33, E c o u l e m e n t p a r u n o r i f i c e e n m i n c e p a r o i . T h é o r è m e de T o r r i -
celli 57
34. D é b i t d ' u n o r i f i c e . C o e f f i c i e n t de d é b i t 58
35. C o e f f i c i e n t s de d é b i t p o u r des u r i f l e e s c a r r é s et c i r c u l a i r e s 5y
36. Coefficients de d é b i t p o u r les orifices r e c t a n g u l a i r e s . . Ci
37. Cas d ' u n e c o n t r a c t i o n i n c o m p l è t e o u de p a r o i s é p a i s s e s 6a
38. Orifice noyé 64

I 2. — Etude détaillée de l'écoulement.

3 g . V a r i a t i o n de l a p r e s s i o n d a n s le v o i s i n a g e de l ' o r i f i c e 65
4 0 . V i t e s s e des m o l é c u l e s fluides à l ' i n t é r i e u r d u r é s e r v o i r 68
41. P a r t i c u l a r i t é s diverses 6g

I 3 . — Causes de perte de charge.

43. Agitation tourbillonnaire ·. 72


43. E l a r g i s s e m e n t b r u s q u e o u r a p i d e de l a s e c t i o n d ' u n c o u r a n t l i q u i d e . 73
44. Passage dans u n e s e c t i o n r e t r é c i e 76
45. Perte de charge d u e a u x coudes 80

I 4. — Ajutages.

46. E c o u l e m e n t p a r des o r i f i c e s m u n i s d ' a j u t a g e s ? « 82


47. Ajutage c y l i n d r i q u e rentrant, o u de Borda 82
48. Ajutage cylindrique extérieur 83
49. Ajutages coniques 85
50. Compteur Venturi 87

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TABLE DES MATIÈRES 681

5 5. — Déversoirs.
5i. Ecoulement par déversoir go
5a. D é v e r s o i r à c r ê t e épaisse gi
53. Déversoir en m i n c e paroi o u à crête m i n c e g 2

54. Déversoirs inclinés 95


55. I n f l u e n c e de l a h a u t e f c r d u d é v e r s o i r g6
56. C o e f f i c i e n t de d é b i t . 7. 100
07. C o r r e c t i o n s à f a i r e s u h i r à ces c o e f f i c i e n t s 101
58. P r o f i l d ' u n c o u r s d ' e a u en a m o n t d ' u n d é v e r s o i r io3

| 6. — Étude des nappes déversantes.

5g. F o r m e s d i v e r s e s des n a p p e s d é v e r s a n t e s io5


60. Nappes déprimées. io5
61. Nappes adhérentes 10G
62. Nappes noyées en dessous 108
63. Nappes adhérentes modifiées par une retenue d'aval 109
64. Déversoirs à s e u i l épais m
65. Déversoirs à talus n3
66. Déversoirs noyés 117
67. Passage d ' u n é c o u l e m e n t p a r o r i f i c e à u n é c o u l e m e n t p a r d é v e r s o i r . 118

g 7. — Application des formules.

68. T e m p s nécessaire à l a v i d a n g e d ' u n r é s e r v o i r par un orific»


inférieur 120
6g. T e m p s n é c e s s a i r e à l a v i d a n g e p a r u n d é v e r s o i r Isa
7 0 . C a l c u l de la l o n g u e u r à d o n n e r à u n d é v e r s o i r 124

l 8. — Ressaut.

71. R e s s a u t i u p e r f i c i e l . C o n d i t i o n p o u r q u ' i l se p r o d u i s e 126


7a. D i s t i n c t i o n des c o u r s d ' e a u e n d e u x c a t é g o r i e s 128
73. P e r t e de c h a r g e d u e a u r e s s a u t 128
l 3
74. E x e m p l e s de ressauts o

g g, — Tourbillons.

75. E t u d e s o m m a i r e des t o u r b i l l o n s liquides i33


76. T o u r b i l l o n s d e p r e m i è r e espèce i33
77. T o u r b i l l o n s de s e c o n d e espèce i35

CHAPITRE IV

T U Y A U X D E CONDUITE

| 1. — Formules et tables.

78. F o r m u l e g é n é r a l e de l ' é c o u l e m e n t d a n s l e s t u y a u x de diamètre


constant 137
7g. F o r m u l e s p r a t i q u e s . i3g
80. F o r m u l e s a n c i e n n e s i4o
8r. D é f a u t c o m m u n à ces f o r m u l e s
82. F o r m u l e s m o d e r n e s i4i
8 3 . F o r m u l e s a n a l o g u e s à celles des c a n a u x d é c o u v e r t s i45

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8 I . Difficulté d u problème '45
85. Nouvelle f o r m u l e proposée '49
1 0 0
8 6 . Tables numériques
87 . USAGE D E S TABLES

8 8 . L i m i t a t i o n de l a v i t e s s e d a n s l e s c o n d u i t e s , i54

§ 2 . — Problèmes divers.

89. Conduite partant d'un réservoir i55


90. Régime graduellement varié : 1S8
91. Conduite à diamètre variable 160
92. C o n d u i t e à débit v a r i a b l e . Service en r o u t e 16A
G3. C o n d u i t e f o r m é e de p l u s i e u r s p a r t i e s de d i a m è t r e s d i f f é r e n t s . R è g l e
deDupuit 4, 6

«4. Conduites branchées '64


95. Calcul d'une conduite élévatoire ., 169
9O. C a l c u l d'une c o n d u i t e en d é r i v a t i o n 171
97. Transmission d u travail à distance ' 7 ^
98. C o n s o l i d a t i o n des c o u d e s d a n s l e s c o n d u i t e s . . . - 17^

| 3. — Etude détaillée de l'écoulement

99. L o i d e l à v a r i a t i o n des v i t e s s e s à l ' i n t é r i e u r d ' u n t u y a u de c o n d u i t e . 1 7 6

CHAPITRE V

C A N A U X D É C O U V E R T S .

| 1 . —Mouvement uniforme.

100. D i v i s i o n d u sujet ^3
101. Mouvement uniforme *84
102. F o r m u l e générale d u m o u v e m e n t u n i f o r m e l85
103. Formules anciennes 186
104. Formules modernes 187

| A. — Étude détaillée de l'écoulement.

ioô. R é p a r t i t i o n des v i t e s s e s d a n s u n c o u r a n t , 19A


106. R é p a r t i t i o n des v i t e s s e s s u r u n e v e r t i c a l e , ' 9 ^
107. F o r m u l e s de M. B a z i n 197
108. R a p p o r t de l a v i t e s s e m a x i m u m à l a v i t e s s e m o y e n n e 199
2 0 3
109. Vitesse au fond
17 o, C a s d ' u n c a n a l de d i m e n s i o n s r e s t r e i n t e s 3O3
2
m . Formules empiriques °5
112. A p p l i c a t i o n à quelques c o u r s d'ean n a t u r e l s aon
N3. R é p a r t i t i o n des v i t e s s e s s u r u n e h o r i z o n t a l e 207
2
II4- V a r i a t i o n de l a vitesse en chaque p o i n t °8

| 3. — Applications.

Ii5. F o r m e de s e c t i o n q u i d o n n e l e d é b i t m a x i m u m sio
110. I n f l u e n c e des h e r b e s a q u a t i q u e s 2 ' 4
117. D é t e r m i n a t i o n de l a p e n t e d ' u n c a n a l de d é r i v a t i o n aln
118. E m p l o i des f o r m u l e s e t u s a g e d e s t a b l e s . . . . , 219
119. V i d a n g e d ' u n r é s e r v o i r p a r u n c a n a l de g r a n d e l o n g u e u r 227

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§ 4. — Mouvement varié.

1 2 0 . M o u v e m e n t v a r i é . E q u a t i o n générale a p p r o x i m a t i v e a3i
l a i . E q u a t i o n générale d u m o u v e m e n t v a r i é en t e n a n t c o m p t e d e l à c o u r -
b u r e des filets l i q u i d e s a33
12a. E q u a t i o n simplifiée p o u r u n canal r e c t a n g u l a i r e très large 239
i a 3 . D i v i s i o n des c o u r s d ' e a u en d e u x c a t é g o r i e s a4o

§ 5. — Remous.

lai. Remous d'exhaussement ou d'abaissement a4a


ia5. Cours d'eau à faible pente. R e m o u s d'exhaussement 244
126. Cas o ù l a p e n t e est t r è s f a i b l e 247
127. C a n a l r e c t a n g u l a i r e de f a i b l e l a r g e u r a5o
128. C o n s t r u c t i o n de l a c o u r b e d u r e m o u s a53
129. Cours d'eau à faible pente, Remous d'abaissement 2,55
130. Cours d'eau à faible pente. Ressaut 267
131. Canal rectangulaire à plafond h o r i z o n t a l a58
i3a. C a n a l à s e c t i o n t r a p è z e et à f o n d h o r i z o n t a l 2C1
i33. Cours d'eau à forte pente aC3
1.34. R é s u m é de l a d i s c u s s i o n ati5
135. Forme générale d u profil l o n g i t u d i n a l d u ressaut 266

§ 6 . —Étranglement oa élargissement du lit.

136. Effet d ' u n l o n g é t r a n g l e m e n t 270


137. E t r a n g l e m e n t de l o n g u e u r r e s t r e i n t e 372
138. Effet d ' u n élargissement d u l i t 272
13g. Effet d ' u n é t r a n g l e m e n t g r a d u e l , m a i s peu l o n g 275
l4o. Effet d ' u n é t r a n g l e m e n t b r u s q u e . Passage de l'eau sous un pont... 278
. A f f o u i l l e m e n t s q u i en s o n t l a conséquence 281

CHAPITRE V I -

COURS D'EAU N A T U R E L S

| I . — Mobilité du lit.

i4a. Généralités a83


1 4 3 . Effets de la m o b i l i t é d u l i t 286
144. S t a b i l i t é d ' u n cours d'eau a8g
1 4 5 . Effets d ' u n e n d i g u e m e n t , ag2
146. C o m p a r a i s o n avec l'effet d ' u n r e s s e r r e m e n t dans u n canal à fond
5
fixe 39

| a . — Entrainement et suspension,

l47- E n t r a i n e m e n t des m a t é r i a u x d u l i t ag5


i48. M a t i è r e s t e n u e s en s u s p e n s i o n 3oo
i49- Vitesse d'un flotteur sur u n c o u r a n t 3oo
100. E f f e t s d e l a d i f f é r e n c e de v i t e s s e des filets l i q u i d e s . 3o2
I5I. P u i s s a n c e de s u s p e n s i o n d ' u n c o u r a n t l i q u i d e 307
102. D é b i t s o l i d e d ' u n c o u r s d'eau 3og
j53. E t u d e d u r é g i m e des r i v i è r e s à f o n d de s a b l e , p a r M. Lechalas , 3iB

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jj 3. — Influence de la forme des rives.
i54. E t u d e de l ' i n f l u e n c e de l a f o r m e des r i v e s , p a r M . F a r g u e , . 3i7
I'JÔ. L o i s générales applicables a u x rivières à f o n d m o b i l e 3so
i56. Forme à donner au l i t pour obtenir u n profit en l o n g d é t e r m i n é . . . 320
ib-j. Ecoulement dans u n l i t c u r v i l i g n e 323
i58. R è g l e s d e M . F a r g u e , p o u r l a s u c c e s s i o n des c o u r b e s 3s5
i5g. Essai t h é o r i q u e s u r l'écoulement dans les courbes 3ag
160. E f f e t d e levées t r a n s v e r s a l e s d a n s u n e v a l l é e s s u b m e r s i b l e 33i
161. C o n s i d é r a t i o n s g é n é r a l e s s u r l e s t r a v a u x d ' e n d i g u e m e n t ou de r é g u -
l a r i s a t i o n des Tivières 33/j

% II. — Ecoulement souterrain.

1 6 2 . E c o u l e m e n t à t r a v e r s des t e r r a i n s p e r m é a b l e s 338
163. Débit d ' u n puits ordinaire 34i
D é b i t d'un p u i t s artésien 343

§ 5. — Jaugeages.

ißS. D é t e r m i n a t i o n d u d é b i t d ' u n c o u r s d ' e a u p a r l a h a u t e u r des e a u x . 347


166. D é t e r m i n a t i o n d u d é b i t a u m o y e n de profils e n travers 349
167. Jaugeage p a r déversoir 35o
168. J a u g e a g e des g r a n d s cours d ' e a u 35i
16g. Flotteurs 35a
170. R a t o n s lestés 353
171. Doubles flotteurs 355
172. H y d r o m c t r e s . T u b e de P i t o t 3of>
173. T u b e de D a r c y 358
174. Tac.homfttre de B r ü n i n g s 35g
17b. M o u l i n e t de W o l t m a n n 36j
176. Perfectionnement apporté par M . Harlacher 36i
177. C a l c u l d u d è b i t a u m o y e n des vitesses mesurées 36s
178. M é t h o d e de c a l c u l de M . H a r l a c h e r 364
17g. P r é c a u t i o n s générales à p r e n d r e dans les o p é r a t i o n s de j a u g e a g e . . . 365

CHAPITRE V I I

M O U V E M E N T NON PERMANENT

| 1 . — Généralités.

1 8 0 . F o r m u l e générale p o u r l a v a l e u r m o y e n n e , s u r u n e section, de t o u t e
dérivée complète p a r r a p p o r t a u temps 367
1 8 1 . E q u a t i o n différentielle générale d u m o u v e m e n t d ' u n c o u r a n t l i q u i d e ,
en t e n a n t c o m p t e d u f r o t t e m e n t i n t é r i e u r 870
1 8 2 . Cas p a r t i c u l i e r d ' u n c o u r a n t r e c t a n g u l a i r e t r è s l a r g e 372
1 8 3 . E q u a t i o n générale d u mouvement n o n permanent et d u f r o t t e m e n t
extérieur. 376
1 8 4 . A p p l i c a t i o n à u n c a n a l h o r i z o n t a l de l a r g e u r i n d é f i n i e 38o

| 2 . — Crues des cours d'eau.

185. Difficulté d u problème 38a


186. Hypothèse simplifieative 383
1 8 7 . C o u r b e des d é b i t s 383

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188. M a x i m u m s s u c c e s s i f s de la v i t e s s e , d u d é b i t et de la h a u t e u r 385
18g. V i t e s s e de p r o p a g a t i o n de l a c r u e 387
390. V i t e s s e de p r o p a g a t i o n d u d é b i t m a x i m u m 3go
igi. Cas o ù la h a u t e u r de la c r u e r e s t e s t a t i o n n a i r e 3gi
192. Cas o ù les f o r m u l e s cessent, d ' ê t r e a p p l i c a b l e s 3ga
193. Formules approximatives 3g3

| 3. — Prévision des crues.


194. V a r i a t i o n d u d é b i t des s o u r c e s 3g7
igo. C r u e s des g r a n d s c o u r s d ' e a u . L o i s d e B e l g r a n d 3g8
igG. I n c e r t i t u d e des f o r m u l e s e m p i r i q u e s t r o p g é n é r a l e s 4oo
ig7. Bases o r d i n a i r e s des f o r m u l e s de p r é v i s i o n des c r u e s . 4or
ITJ8. Méthode algébrique 4oa
jgg. M é t h o d e g r a p h i q u e de M . A l l a r d /jo3
aoo. Méthode g r a p h i q u e d e M . Mazoyer 4o4
201. Cas de c o u r s d ' e a u t o r r e n t i e l s 4°·^
202. A p p l i c a t i o n d e ces m é t h o d e s „. IIQG

|4. — Atténuation des effets des cru


a o 3 . A t t é n u a t i o n des effets des c r u e s . R é s e r v o i r s ^07
3 0 4 . D i g u e s s u b m e r s i b l e s et i n s u b m e r s i b l e s 4og
a o 5 . .Effet de l ' e n d i g u e r a i e n t i n s u b m e r s i b l e 4 1 1

2 0 6 . A v a n t a g e s des d i g u e s s u b m e r s i b l e s 1
4 *

CHAPITRE Vin

M O U V E M E N T S O N D U L A T O I R E S

| 1. — Ondes de translation.
2 0 7 . O n d e s de t r a n s l a t i o n 4*3
2 0 8 . V i t e s s e de l e u r p r o p a g a t i o n .f 4*4
2 0 9 . F o r m u l e p l u s a p p r o c h é e de cette, v i t e s s e , t e n a n t c o m p t e d e l à forme
de l ' o n d e 4i8
2
2 1 0 . E n e r g i e t o t a l e d ' u n e o n d e de t r a n s l a t i o n 4 3
2 1 1 . A p p l i c a t i o n à quelques exemples 43i

| 2. —
• Onde solitaire.
2 1 2 . D é f i n i t i o n e t é q u a t i o n de l ' o n d e s o l i t a i r e 433
a i 3 . K n e r g i e et s t a b i l i t é de l ' o n d e s o l i t a i r e /|35
2 1 4 . I n t u m e s c e n c e très allongée 437
a i 5 . P r o p a g a t i o n des o n d e s d a n s u n l i q u i d e e n m o u v e m e n t . . . . . . . . . . . . 43g

| 3 . — Houle.
2TH. Ondes d ' o s c i l l a t i o n 445
217. Houle. ., 440
218. F o r m e des s u r f a c e s de n i v e a u 448
.119. R e l a t i o n e n t r e l a l o n g u e u r et l a v i t e s s e d ' u n e o n d e 45o
220. C o n d i t i o n de c o n t i n u i t é 45o
33r, Klu L o n d u l a t o i r e d'une masse l i q u i d e 452
222, P r e s s i o n en u n p o i n t q u e l c o n q u e 4^3
2^3. Niveau d'équilibre, différent du niveau moyen 454

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224. Déferlement.,, , „ 457
225. Energie, totale, d'une onde d'oscillation /j58
226. Formules applicables aux masses liquides de profondeur l i m i t é e . 4 0 7
927. Des vagues do, la mer /j.60
228. Du flot de fond 4G2
99g. Vitesse du flot de fond 4^3

j| 4- — Clapotis.
a 3 o . Effet de la superposition de deux houles se propageant en sens con-
traire 46'4
s 3 i . Seiches des grands lacs 46S

| 5. — Colonnes liquides oscillantes.


2 3 « . Oscillations de l'eau dans les tubes. 4^8
2 3 3 . Colonnes liquides oscillantes pour le remplissage et la vidange des
sas des écluses 4^i
23/f. Appareils de M. de Caligny f^'.ï

% 6. — Marées,
a35. Marées de la mer. , 47&
236. Relation entre la hauteur de la marée et la profondeur de la m e r . . . 479
237. Gourants de marée. 48o
238. Variation du niveau de l'eau dans un bassin communiquant avec
la mer ^87
23o. Propagation d e l à marée dans un canal communiquant avec un ré-
servoir indéfini /190
240. Courants d'écoulement dus à la dénivellation produite par la marée. 492
241. Marées fluviales. 494
242. Mouvement de l'eau dans un estuaire 497
a/|3. Mascaret 498
»44. Détermination des vitesses dues aux marées fluviales 5oo
245. E x e m p l e . Courbes des débits à St-Nazaire 5o3
246. Courbes des débits totaux de flot et de jusant 001
247. Mélange de l'eau de mer et de l'eau douce 5D3
948. Amélioration des estuaires „ „ 5o6

CHAPITRE I X

FLUIDES ÉLASTIQUES

§ 1 . — Equations et formules générales.

249. Caz parfaits , 5OQ


900. Lois de Mariotte et d e C a y - L u s s a c ·.... £09
r
2. )i. Effets de la chaleur sur un fluide élastique, 5io
20a, Transformation adiabatique. 5 12
253. Transformation isothermique ou isodynamique. 5i4
254. Valeurs numériques des coefficients 5i5
20b. Application de la formule générale 017

| a. — Réservoirs d'air.
r
2. )(). Réservoirs d'air en communication avec les conduites d'eau. 523
2 0 7 . Réservoirs d'air placés sur une conduite d'eau alimentée par une
pompe foulante DPD

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J 3. — Mouvement des gai.

a5S. Ecoulement par u n orifice 627


2D9. C o e f f i c i e n t s de d é b i t p o u r l ' a i r et l a v a p e u r d ' e a u 53i
360. A s p i r a t i o n a c c o m p a g n a n t l a c o n t r a c t i o n de l a v e i n e g a z e u s e 536
261. E c o u l e m e n t v a r i é des gaz. R e m p l i s s a g e d ' u n r é s e r v o i r 537
262. E c o u l e m e n t d ' u n gaz par une l o n g u e c o n d u i t e 54o
263. F o r m u l e de l ' é c o u l e m e n t 54a
264. V a l e u r s des c o e f f i c i e n t s 544
260. S i m p l i f i c a t i o n de l a f o r m u l e 545
266. Conduites d'air c o m p r i m é , 547
267. Cas d ' u n e c o n d u i t e t r è s l o n g u e 552
268. P e r t e d ' é n e r g i e d u e a u t r a n s p o r t de l ' a i r c o m p r i m é 554
269. M o u v e m e n t de l ' a i r d a n s les g a l e r i e s s o u t e r r a i n e s 555
270. U s a g e des t a b l e s n u m é r i q u e s 556

CHAPITRE X

RÉSISTANCE DES FLUIDES

| 1 . — Étude théorique.

271. A c t i o n m u t u e l l e des l i q u i d e s et des s o l i d e s e n m o u v e m e n t r e l a t i f . . 55g


272. I m p u l s i o n d'une veine l i q u i d e contre u n p l a n . 56o
273. Impulsion d'un courant indéfini 56a
274. E x p r e s s i o n générale de l ' i m p u l s i o n 56a
270. T h é o r i e de P o n c e l e t 565
276. R é s u l t a t s de cette t h é o r i e 566
277. U t i l i t é d'une seconde a p p r o x i m a t i o n 568
378. T h é o r i e de S t - V e n a n t 56g
279. Cas d ' u n s o l i d e s a n s p o u p e 669
380. Influence du frottement 571
281. F o r m u l e applicable à une plaque m i n c e 572
282. Cas d ' u n c o r p s p r i s m a t i q u e c o u r t 574
a83. Cas d ' u n p r i s m e a l l o n g é 575
a84. Prisme m u n i d'une proue 578
285. I n f l u e n c e de l a p o u p e 579
286. F y r a m i d e s o u c ô n e s t r o n q u é s . P i è c e s de b o i s en g r u m e 58i

| 2 . — Élude expérimentale.

287. R e c h e r c h e s de D u B u a t 584
288. P r e s s i o n v i v e et n o n - p r e s s i o n . 584
389. V a r i a t i o n avec l a v i t e s s e 587
290. D i f f é r e n c e e n t r e l ' i m p u l s i o n d ' u n l i q u i d e en m o u v e m e n t s u r u n so-
l i d e en r e p o s et l a r é s i s t a n c e o p p o s é e a u m o u v e m e n t d ' u n s o l i d e
p a r u n l i q u i d e en r e p o s ' 087
291. R é s i s t a n c e o u i m p u l s i o n des f l u i d e s é l a s t i q u e s . P r e s s i o n d u v e n t . . . 589
292. R é s i s t a n c e a u m o u v e m e n t des c o r p s f l o t t a n t s 5gi
293. E x p é r i e n c e s de M . de M a s 5gi
2g4. I n f l u e n c e de l a v i t e s s e 5ga
295. I n f l u e n c e des f o r m e s , t a n t à l ' a v a n t q u ' à l ' a r r i è r e . 5g5
296. Influence d e l à surface mouillée 697
297. I n f l u e n c e de l a l o n g u e u r 5g8
298. I n f l u e n c e d u r a p p o r t des s e c t i o n s t r a n s v e r s a l e s d u c o r p s flottant et
d u cours d'eau 5gg
29g. I n f l u e n c e de l a f o r m e de l a s e c t i o n t r a n s v e r s a l e d u c o u r s d ' e a u 601
3oo. Résumé 602

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ANNEXES
D o c u m e n t s et r e n s e i g n e m e n t s c o n c e r n a n t l e s i r r i g a t i o n s

a . Lois et arrêtés généraux , 600


I . L o i en f o r m e d ' i n s t r u c t i o n des i 2 - 2 o a o û t 1 7 9 0 6o5
I I . L o i d u 6 octobre 1791 6o5
I I I . Arrêté d u Gouvernement d u i9 ventôse a n V I 606

b. Documents législatifs spéciaux aux irrigations 607


fio
I V . Code c i v i l ( e x t r a i t ) 7
V . L o i du 2g avril 1845 607
I V . L o i d u 11 j u i l l e t 18/17 6 0 8

Exemples d'ouvrages concernant les irrigations f'09

A b a q u e p o u r l e c a l c u l d e s d i s t r i b u t i o n s d ' e a u ('texte) Gai


Id. (figure) 635

TABLES ?JUMÉRIOUES.
Tabla 638
I. H a u t e u r s h c o r r e s p o n d a n t a u x vitesses v 63g
I . bis. V i t e s s e s v d u e s à des h a u t e u r s d o n n é e s h GAo
I I . D é b i t s d ' u n d é v e r s o i r sous u n e c h a r g e Tï, p o u r d i v e r s e s v a l e u r s
d u coefficient de d é b i t m G/;s
I I I . D é b i t s des c o n d u i t e s e n f o n c t i o n de l a vitesse, m o y e n n e . 643
J l l bis. V i t e s s e m o y e n n e d a n s l e s c o n d u i t e s e n f o n c t i o n d u d é b i t . . . . 644
I V . V a l e u r s d u c o e f f i c i e n t y p o u r l e c a l c u l des t u y a u x de c o n d u i t e . 645
J . y
V . V a l e u r s d u r a p p o r t - et de s o n i n v e r s e ' p o u r le calcul des
y J
t u y a u x de c o n d u i t e 64G
V I . P e r t e de c h a r g e J p a r m è t r e de l o n g u e u r d a n s les c o n d u i t e s . . . . 602
V I I . V a l e u r s d u r a p p o r t — de l a p e r t e de c h a r g e J a u c a r r é d u

d é b i t Q d ' u n t u y a u de c o n d u i t e 653
V I I I . Valeurs d u coefficient b correspondantaux valeurs du coefficient

C = — 654

I X . V a l e u r s d u c o e f f i c i e n t C de l a f o r m u l e U ~ C\Rl, d'après M . B a z i n . 6n5

X. Valeurs du c o e f f i c i e n t G de la formule XJ ~ C VRI) d'après


M. R o b . M a n n ï n g 65G
X I . V a l e u r s d u c o e f f i c i e n t G de l a f o r m u l e U ^ G V ' R I , d ' a p r è s Gaii-
g u i l l e t et K u t t e r 656
X I I . S u r f a c e s w e t r a y o n s m o y e n s R des s e c t i o n s t r a n s v e r s a l e s e n
f o r m e , de. t r a p è z e ... Gf)8
X I I I . V a l e u r s de l a f o n c t i o n i [x) de B r e s s e , p o u r l e s c a n a u x d é c o u -
verts. „ Guç)

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XIV. P e r t e s de c h a r g e d u e s à l ' é c o u l e m e n t des gaz d a n s les c o n d u i t e s
en f o n t e , d ' a p r è s M . A r s o n „ 660
X V . L o g a r i t h m e s naturels ou népériens 664
X V I . V a l e u r s des f o n c t i o n s h y p e r b o l i q u e s . . . . . . . . . . 665
j
X V I I . V a l e u r s des p u i s s a n c e s — 0 , 2 9 . . . des n o m b r e s c o n s é c u t i f s . 666

k~— r

X V I I I . V a l e u r s des p u i s s a n c e s de divers nomhres N, pour des


k
v a l e u r s i n d i q u é e s de k. 667
1
XIX. Inverses- 668
N
Index alphabétique 669
T a b l e des m a t i è r e s , t , t , 679

L A V A L . — I m p r i m e r i e p a r i s i e n n e , L. BAUNÉOLTD & f>,

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