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TUTORAT PASS L.

AS 2020/2021
UNIVERSITÉ DE PARIS

extr@
Analyse de figure d’article
Sujets et Corrections

ASSOCIATION POUR L'ACCÈS SANTÉ UNIVERSITÉ DE PARIS


A2SUP
Bureau T203 – 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris
Bureau TP15 – 4 avenue de l’Observatoire, 75006 Paris
Bureau 101– 15 rue de l’Ecole de Médecine, 75006 Paris

https://www.a2sup.fr/
Sommaire :
Sujet 1…………………………………………………………………………… ..………. p. 3
Éléments de correction…………………………………………………………………...…p.4

Sujet 2…………………………………………………………………………… ..………. p. 6


Éléments de correction…………………………………………………………………...…p.7

Sujet 3…………………………………………………………………………… ..………. p. 9


Éléments de correction…………………………………………………………………...…p.10

Sujet 4…………………………………………………………………………….………. p. 12
Éléments de correction…………………………………………………………………...…p.13
Évolution de l’adhésion à la vaccination en France

A l’aide de cette figure, vous répondrez aux questions suivantes : Quelle analyse faites-
vous de cette figure ? Qu’en pensez -vous ?

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Éléments de correction

NB : Cette proposition de réponse n’est pas une correction (en particulier pour la deuxième partie de
la réponse, qui est plus subjective). Ce sont les idées que le rédacteur a souhaité mettre en valeur : il
est possible que vous ayez des idées tout autres mais tout à fait pertinentes (ou que vous ne soyez pas
d’accord avec ce qui suit).

Analyse de la figure

On a ici un histogramme empilé réalisé par Santé Publique France représentant le taux
d’adhésion au principe de la vaccination chez les 18-75 ans. Une enquête a été réalisée visant
à savoir si la population française était très favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou
pas du tout favorable à la vaccination. Cette enquête a d’abord été réalisée en 2000 puis réitérée
en 2005, 2010, 2014, 2016 et 2017.

Ces différentes données au fur et à mesure des années vont nous permettre d’observer la
tendance et le changement d’opinion d’une partie de la population française au cours du temps.

Ce qu’on peut observer :

● La part des personnes étant “plutôt favorable” à la vaccination reste majoritaire


quelque soit l’année (47% en 2010 et 51% en 2017) => l’opinion majoritaire semble
avoir été et rester jusqu’à 2017 celle-ci, ce qui peut laisser penser que, même si les
français n’ont pas entièrement confiance en la vaccination, ils ont, d’après cette figure,
majoritairement conscience de l’utilité et du bénéfice de celle-ci

● D’une façon générale, la part des français se disant “très favorable” a chuté entre
2000 et 2017, passant de 43,6% à 26,6% et s’est avéré être drastiquement basse en
2010, avec seulement 15% des français de 18-75 ans étant “très favorable” à la
vaccination. Cela montre une évolution de la manière de considérer les vaccins pour
une partie des français, qui sont probablement devenus plus réticents à l’usage de ces
derniers. On peut éventuellement se demander ce qui a causé la grande baisse de 2010
puisque cette baisse s’accompagne d’une hausse des personnes “plutôt pas favorable”
ou “pas du tout favorable” : 38%, est-ce qu’il y a pu avoir un scandale sanitaire ce qui
a poussé la population à remettre en cause les vaccins ? Ca aurait été intéressant d’avoir
un article présentant en plus le contexte sanitaire cette année-là (je chantais pour la
première fois, le public ne me connaissait pas)

● Augmentation de la réticence entre 2000 et 2017 : 9% contre 21% donc 2,3 fois plus
de personnes

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Qu’en pensez-vous ?

● Paradoxe : d’un côté, le nombre de vaccins obligatoires ne cesse de croître et d’un autre
la réticence à la vaccination augmente également
● Cette réticence conduit les français a avoir tendance à moins se faire vacciner/à ne pas
souhaiter vacciner leur enfant par peur des risques qui pourraient être associés aux
vaccins => recrudescence de certaines maladies qui auraient pu être éradiquées +
augmentation de la mortalité pour ces maladies
● Ce qui serait intéressant d’avoir pour réfléchir plus en profondeur au sujet : les classes
d’âge et leur avis sur la vaccination ainsi que l’avis sur la vaccination selon les classes
socio-économiques => ça nous permettrait de mieux cibler quelles sont les personnes
ayant le moins confiance en la vaccination, permet de mieux cibler les campagnes de
prévention.
● Ce qu’il pourrait être possible de faire : mieux cibler la population réticente, mieux
informer sur l’utilité de la vaccination, rassurer quant aux risques si ceux-ci sont avérés.
Ne pas omettre de préciser les effets secondaires normaux, par exemple la fièvre etc qui
ne sont que passagers → communication claire au grand public.
● Qu’en est-il aujourd’hui ? Il serait assez pertinent de réaliser cette enquête pour un type
de vaccin donné, celui contre la covid-19 par exemple et voir si ces tendances se
retrouvent.

Conclusion

Finalement, si les progrès scientifiques des dernières années ont permis de faciliter le
développement de vaccins en usant de techniques variées, on observe en parallèle une
augmentation du scepticisme quant à leur intérêt : les situations épidémiques telles que celle
de la covid-19, où l'immunité collective devient primordiale, nous font questionner l'impact
sanitaire réel de l'évolution de l'adhésion à la vaccination, qui dépasse de loin l'échelle de
l'individu.

Questions

● Penses-tu que cette baisse de l’adhésion se retrouve également dans d’autres produits
médicaux ?
● Cette réticence peut-elle être liée à une mauvaise information/interprétation des
possibles effets secondaires des vaccins ? Y aurait-il d’autres facteurs à prendre en
compte ?
● Selon toi, cette tendance s’observe-t-elle dans d’autres pays développés ou est-ce un
élément propre à la France ? Pourquoi ?
● Penses-tu que l’évolution de l’adhésion à la vaccination peut être due à une évolution
de la sensibilité aux campagnes de prévention ?

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Impact de la diminution de la pollution de l’air ambiant liée au
confinement du printemps 2020 sur la mortalité en France
métropolitaine

Note : PM2,5 est un polluant.

Vous utiliserez le document ci-dessus pour répondre aux questions suivantes : Quelle
analyse faites-vous de cette figure ? Que pensez-vous de ces données ?

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Éléments de réponse
NB : Cette proposition de réponse n’est pas une correction (en particulier pour la deuxième partie de
la réponse, qui est plus subjective). Ce sont les idées que le rédacteur a souhaité mettre en valeur : il
est possible que vous ayez des idées tout autres mais tout à fait pertinentes (ou que vous ne soyez pas
d’accord avec ce qui suit).

Quelle analyse faites-vous de cette figure ?

Nature du document : Carte de France métropolitaine tirée d’une étude de Santé Publique
France, évaluant par gradient de couleur la baisse de la mortalité liée à la diminution des
concentrations en polluant PM2,5 durant le confinement de printemps 2020.

Description : Concernant ce gradient, plus le vert est foncé plus la région teintée connaît une
baisse de la mortalité importante. Certaines régions notent une diminution de la mortalité plus
importante, notamment au Nord, en Normandie, en Île-de-France et au Nord-Est avec des taux
entre 0,5 et 0,99%. Au contraire, d’autres zones plus ponctuelles, en particulier sur les chaînes
de montagne françaises (Pyrénées, Alpes, etc.) ne connaissent pas de baisse de la mortalité due
à la diminution des concentrations en PM2,5.
Oe la géo de collège/lycée on est là

Interprétation : La baisse semblerait relative à l’exposition basale au polluant. En effet, les


régions à grand activité, comme l’Île-de-France (et/ou le Nord de la France, la Normandie etc.
en fonction de ce que vous savez) seraient normalement exposées à des quantités de polluants
plus élevées : l’arrêt drastique des activités durant le confinement aurait logiquement eu plus
d’impact sur ces régions que sur des zones plus « vides ».

Que pensez-vous de ces données ?

Réflexions : Outre son importance pour lutter contre le réchauffement climatique, les données
du document témoignent de l’importance de la diminution des polluants dans l’air ambiant sur
la santé.

Néanmoins, certains aspects de la carte font obstacle à une bonne interprétation des données,
qu’il convient alors de discuter.

Discussion :
- Même impact selon les âges et classes ? (NB : je ne pense pas qu’il y ait tant de biais
en fonction de la structure-âge de chaque région car ici on regarde la baisse de la
mortalité en %, ce qui implique qu’on part du taux initial de chaque région : si
naturellement on a moins de personnes âgées à X endroit, on aura de base moins de
décès et donc moins d’impact sur la mortalité à cet endroit X. Tout ça pour dire, on ne
peut pas affirmer : « c’est normal qu’ici ça diminue moins parce que y’a plus de gens
à même de mourir »)
- Impact sur la morbidité ?
- Diminution de la mortalité à interpréter avec prudence : augmentation possible de la
mortalité du fait de la perturbation par les mesures de confinement du recours et de
l’accès aux soins (notamment pour les patients atteints de maladies chroniques)
- Si la diminution liée au confinement n’est pas négligeable (diminution des trafics routier
et aérien associés notamment), il convient de ne pas écarter la possibilité que les données

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utilisées puissent être biaisées : récoltées sur moins d’un an, il devient difficile de
contrôler l’influence des facteurs météorologiques sur les polluants atmosphériques
- Aussi, la figure a seulement évalué l’impact de la diminution des concentrations de
PM2,5 alors que d’autres polluants joueraient également un rôle dans la réduction de
la charge de mortalité due aux maladies respiratoires.
- De même, la modification du taux de mortalité ne peut être observée uniquement en
regard de la concentration de polluants : quid de l’exposition possiblement accrue aux
polluants intérieurs du fait du confinement ? Et d’autres facteurs nuisibles pour la santé
tel que le bruit, les écrans, la sédentarité, les changements d’habitude de vie et de
comportements, la santé mentale etc. ?

Questions supplémentaires
- Penses-tu que l’impact de cette diminution pourrait être aussi regardé au long terme ?
- Si n’en a pas parlé : la situation de confinement n’aurait-elle pas aussi pu avoir des
impacts négatifs sur le taux de mortalité en France métropolitaine ? (hors décès COVID)
- Aurais-tu des idées d’actions à mettre en place pour diminuer la concentration de
polluants ?

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Exposition des enfants et des adolescents à la publicité pour des
produits gras, sucrés, salés.

Légende : Part des investissements alimentaires dans l’ensemble des investissements


publicitaires bruts réalisés à la TV, 2015-2018. Les lettres A, B, C, D et E correspondent au
scores du « Nutriscore ». Le Nutriscore est un logo apposé en face avant des emballages qui
informe sur la qualité nutritionnelle des produits depuis 2017. Les aliments classés « A, B et
C » sont considérés comme ayant une meilleure qualité nutritionnelle que les produits « D et
E », qui sont codés comme gras, sucrés et salés.
Source : Santé Publique France

Vous utiliserez le document ci-dessus pour répondre aux questions suivantes : Quelle
analyse faites-vous de ce graphique ? Que pensez-vous de ces données ?

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Éléments de réponse
NB : Cette proposition de réponse n’est pas une correction (en particulier pour la deuxième partie de
la réponse, qui est plus subjective). Ce sont les idées que le rédacteur a souhaité mettre en valeur : il
est possible que vous ayez des idées tout autres mais tout à fait pertinentes (ou que vous ne soyez pas
d’accord avec ce qui suit).

Quelle analyse faites-vous de ce graphique ?

- Titre, légendes, unités : On s’intéresse à l’évolution de la part des investissements


alimentaires dans l’ensemble des investissements publicitaires bruts réalisés à la TV,
entre 2015 et 2018. Document non daté tiré d’une étude de Santé Publique France.
- Description :
o Augmentation de la part d’investissements alimentaires dans l’ensemble des
investissements publicitaires
o Augmentation plus importante pour les catégories « D E » que « A B C » :
respectivement 13% en 2015 contre 22% en 2018 ; et 4% en 2015 contre 9% en
2018.
- Analyse/Interprétation :
o On peut logiquement penser que si le NutriScore a pour but de mieux orienter le
consommateur dans ses choix alimentaires, afficher « D ou E » sur un produit
peut le freiner à l’achat (les scores D et E concernant des aliments de faible
qualité nutritionnelle). L’augmentation plus importante des investissements
publicitaires pour les produits D et E s’expliquerait alors par la nécessité pour
les entreprises de contrecarrer cet icone par la promotion publicitaire.
o Mais aussi, le Nutriscore étant apparu en 2017, on peut se dire que la différence
d’augmentation est simplement due à l’augmentation du codage de produits avec
le temps, en particulier de produits D et E.

Que pensez-vous de ces données ?

- Contribution à l’obésité :
o Lorsqu’on parle de publicités, il est intéressant de se demander quel public elles
ciblent. Beaucoup de produits gras, sucrés et salés sont à destination du public
jeune (ex : produits pour le goûter). Si celui-ci est peut-être moins sensibilisé à
la prévention de l’obésité, il pourrait alors être plus sensible aux messages
publicitaires à la télévision.
o En lien avec cela, même si la figure ne se concentre que sur les publicités à la
télévision, les jeunes passent plus de temps devant des écrans (contribuant à la
sédentarité) : le marketing à la télé pourrait servir d’amplification aux messages
qu’ils reçoivent sur d’autres médias.
- Limites (exemples) :
o Impact des pubs diffusées sur d’autres réseaux, en particulier les réseaux sociaux
(où il est actuellement difficile de quantifier la visibilité des publicités) ?
o « Investissements » = prix mais est-ce que cela veut dire quantifier en terme de
nombre de publicités différentes ou sur la durée de chacune des publicités ;
o Pourcentage de pubs D, E vues en fonction des différentes catégories d’âges
d’enfants ?

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Conclusion :
Si la télévision est un lieu phare de diffusion des campagnes de prévention « manger-bouger »
à destination du public jeune, elle est aussi à même de donner envie à ce même public d’acheter
des produits pourtant de mauvaise qualité nutritionnelle. Malgré l’introduction de scores
destinés à orienter le consommateur dans ses choix, les entreprises se trouvent dans la nécessité
de faire profit pour rester à flot : à quel prix sommes-nous prêts à vraiment vouloir lutter contre
l’obésité juvénile ?

Questions supplémentaires :
- Trouves-tu que les publicités alimentaires aient un impact sur ta consommation
d’aliments, qu’ils soient « bons » ou « mauvais » pour ta santé ?
- Quels seraient, selon toi, les avantages de diffuser une publicité à la télévision par
rapport à d’autres médias ?
- Quels facteurs verrais-tu en cause de l’augmentation récente de l’obésité chez les
jeunes ?

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Le médicament thalidomide et les répercussions de sa
prise chez les femmes enceintes

Graphique présentant le nombre de cas d’embryopathies et le nombre de kilogrammes de thalidomide


vendus en fonction des années

Source : embdes4

Vous utiliserez le document ci-dessus pour répondre aux questions suivantes : Quelle
analyse faites-vous de ce graphique ? Que pensez-vous de ces données ?

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Éléments de réponse

Introduction : Chez les femmes enceintes, la prise de médicaments doit être très surveillée et
les patientes doivent être vigilantes. Un certain nombre de traitements doivent être adaptés ou
supprimés car ils pourraient induire une foetotoxicité. En effet, lors de la grossesse, le fœtus
se développe en fonction des apports de la mère. Pour assurer une croissance et un
développement optimaux, il est donc important de contrôler l’alimentation mais aussi la prise
médicamenteuse de la mère.
Ici, nous allons nous intéresser au médicament appelé “Thalidomide”, aux répercussions de
sa prise et à sa commercialisation dans les années 1960’.

Éléments de réponse pour le développement :


Tout d’abord, le graphique est de type diagramme à bâtons, puisque la hauteur de
chaque barre représente la fréquence de la donnée à laquelle on s’intéresse. Nous pouvons
également dire que le graphique nous présente un certain nombre d’informations, il y a 3 axes.
Sur l’axe des abscisses on peut voir les années référencées ; ici notre étude s’étend de 1956 à
1964, soit pendant 8 ans. Sur l’axe des ordonnées à gauche, on peut voir une graduation pour
énumérer le nombre de cas d’embryopathies, représentées par les bandes hachurées. Enfin, sur
l’axe des ordonnées à droite, nous avons une graduation nous permettant de connaître le
nombre de kilogrammes de thalidomide vendus, représentés par les bandes blanches.
Intéressons-nous maintenant aux données de ce graphique : globalement, on peut voir
que le nombre de cas d’embryopathies annuelles et le nombre de kilogrammes de thalidomide
vendus à l’année ont une évolution similaire : les valeurs augmentent beaucoup jusqu’en 1961,
puis elles redescendent conjointement. Cela laisse supposer que ces deux données varient en
fonction de l’autre.
En 1956, il n’y a pas eu de vente de thalidomide et le nombre de cas d’embryopathies
semble être nul. En 1957, 33 kg de thalidomide ont été vendus et le nombre de cas
d’embryopathies n’a pas augmenté. En 1958, la vente de thalidomide a beaucoup augmenté
puisque 750 kg ont été commercialisés. Les cas d’embryopathies ont cette année-là été plus
nombreux, on en a dénombré 24. En 1959 et en 1960, la commercialisation de thalidomide a
encore beaucoup augmenté, pour atteindre une valeur maximale en 1960 avec près de 14 500
kg vendus. Le nombre de cas d’embryopathies a lui aussi beaucoup augmenté et était de 450
en 1960. En 1961, tandis que la vente de thalidomide chute avec une valeur d’un peu plus de
11 000 kg, le nombre de cas d’embryopathies atteint une valeur maximale avec 1515 foetus
atteints. L’année d’après, en 1962, la commercialisation du thalidomide est stoppée et le
nombre de cas d’embryopathies s’élève à 927. Les années suivantes, le thalidomide n’est pas
re-commercialisé et le nombre de cas d’embryopathies est très faible (<5).
Suite à ces données, nous pouvons supposer que le médicament thalidomide était
tératogène ; et pris chez des femmes enceintes, il entraînait une certaine foetotoxicité et un
mauvais développement fœtal. Gardons en tête qu’une grossesse dure 9 mois, soit presque
une année. Quand on regarde le graphique, il faut donc analyser les données avec “1 an
d’écart”. Par exemple en 1957 la vente de thalidomide a commencé mais les premiers cas

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d’embryopathies ont été indiqués en 1958. De même, en 1962, même si le thalidomide n’était
plus commercialisé, 927 cas d’embryopathies ont été recensés, ce qui semblerait être la
conséquence des 11 000 kilogrammes de thalidomide vendus l’année précédente.
Notre hypothèse est renforcée par l’évolution des données, on peut voir que cela suit
une certaine proportionnalité : par exemple, de 1958 à 1959, la commercialisation de
thalidomide a quadruplé et on peut voir que de 1959 à 1960 le nombre de cas d’embryopathies
a lui aussi a peu près quadruplé (nous sommes passés de 97 cas à 450). Cette proportionnalité
peut se confirmer sur d’autres périodes.

Nous pouvons donc dire que le graphique suggère un lien de causalité entre la prise
du médicament thalidomide chez les femmes enceintes et l'apparition de cas
d’embryopathies. Ce médicament n’a plus été commercialisé dès l’année 1962, ce qui nous
laisse supposer qu’il a été retiré de la vente sur le marché en raison de ses conséquences sur le
développement du fœtus. De plus, les moyens pour surveiller une grossesse étaient moins
développés et beaucoup moins performants dans les années 60’ qu’ils ne le sont de nos jours ;
ainsi, la détection d’anomalies durant la grossesse était plus compliquée et les conséquences
d’un tel médicament étaient probablement plus difficiles à prendre en charge, puisque
détectées seulement à la naissance.

En conclusion, nous avons pu émettre l’hypothèse que le thalidomide était un


médicament tératogène selon les données du graphique. Ce médicament a d’ailleurs été enlevé
du marché dès l’année 1962. Le risque de foetotoxicité est présent dans un très grand nombre
de substances, il est donc primordial de s’assurer de l’innocuité des molécules pour le foetus
avant de prescrire un médicament à une femme enceinte.
D’autre part, n’oublions pas que ce risque ne s’applique pas qu’aux médicaments mais
aussi à tout l’environnement qui nous entoure : pensons notamment à l’affaire de Santé
Publique de 2018 qui présentait en Ain un certain nombre de cas de bébés nés sans bras : un
facteur environnemental en serait la cause, avec des produits utilisés dans l’agriculture.

Remarques pour aider les P1 <3 :

- Ne pas faire de conclusions hâtives ! Le graphique suggère que le thalidomide serait à


l’origine d’embryopathies, mais il ne faut pas faire d’affirmations avec ces simples
données. Attention à bien utiliser le bon vocabulaire (même si vous savez que c’est le
cas en réalité, auquel cas vous pouvez le préciser dans la conclusion par exemple) !
- Ici nous sommes face à un graphique de type diagramme à bâton (et pas un histogramme
contrairement à ce que les rectangles pourraient laisser penser !). Si vous n’avez pas su
identifier ce type de graphique, je vous invite à faire une petite révision des différents
types de graphiques existants, cela pourrait fortement vous être utile ! (Attention à ne
pas confondre avec des histogrammes qui présentent des colonnes comme ici, mais qui
se lisent autrement avec des données continues !).

14
- Pensez-bien à chaque fois à bien réfléchir aux données que vous analysez ! Ici, si on ne
prend pas en compte qu’une grossesse dure 9 mois (~quasiment 1 an), le graphique perd
tout son sens !

Questions à poser aux P1 :


- Selon toi, sous quelles conditions est ce que le thalidomide pourrait être remis sur le
marché ?
- As-tu d’autres exemples de ce genre d’évènement / de “scandale” pharmaceutiques ?

15
Ces sujets d’analyse de figure d’article ont été réalisés par :

Inès Soulignac (DFGSM2, VP Comm’),


Armelle Godet (DFGSM2, VP Tuto PASS),
Marine Conan (DFGSM2, VP Tuto PASS)

Pour ce dernier support pédagogique à destination des P1 de l’année, une rédaction 100%
Bureau de l’A2SUP 2020-21 (avec, de façon tout à fait objective, les meilleurs pôles)

Un giga merci au trio, aux VP, aux RM, aux MA, aux SV, aux MH, aux IP, aux tuteurs en
or, aux parrains-marraines, et à tous ceux qui, de près ou de loin, continuent à donner de
leur temps pour permettre à l’association de mener à bien ses actions. Car accompagner
des étudiants en accès santé c’est bien plus que de la pédagogie, des examens blancs et
des exos.

Sous la coordination de Judith Korol (DFGSM2, RM de Chimie)

forum
L’A2SUP répond à toutes tes questions sur le forum :
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