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QUELQUES ÉLÉMENTS DES GROUPES REPRÉSENTATIFS ET LEUR ABONDANCE DANS LE SYSTÈME SOLAIRE
Un dirigeable gonflé à l’hélium. Un des allotropes Le magnésium, un métal mou très Les allotropes blanc et
du carbone, le diamant. réducteur (facilement oxydable). rouge du phosphore.
1014
1012
Nombre d’atomes par 1012 atomes d’hydrogène
1010
108
106
104
102
0
H He Li Be B C N O F Ne Na Mg Al Si P S Cl Ar
Le sodium, un métal mou, Le soufre liquide, fluide et de couleur foncée (t 230 °C), versé En présence de lumière diffuse, l’hydrogène
peut se couper au couteau. dans de l’eau froide se solidifie en soufre mou et élastique. et le chlore se combinent lentement.
H
uit des 10 éléments les plus abondants de la croûte terrestre font partie des
groupes A (1, 2 et de 13 à 18) du tableau périodique. Ces éléments représen- la croûte terrestre*
tatifs entrent dans la composition des 10 plus importants composés Éléments Fractions massiques
chimiques produits dans le monde. Leur importance économique ainsi que l’intérêt O 0,4660
de leur chimie justifient un bref survol de leurs propriétés. On peut y voir aussi un Si 0,2772
résumé ou une synthèse des notions et des concepts étudiés en chimie générale.
Al 0,0813
Fe 0,0500
Ca 0,0363
1 LE TABLEAU PÉRIODIQUE : Na 0,0283
K 0,0259
UN GUIDE FONDAMENTAL
Mg 0,0209
Les similitudes des propriétés des éléments ont été à la base de la création des
Ti 0,0044
premiers tableaux périodiques (voir le chapitre 2, page 46). Mendeleïev avait en
partie groupé les éléments selon la composition de leurs composés avec l’oxygène H 0,0014
et l’hydrogène (tableau 1). De nos jours, on les regroupe selon l’arrangement de * CRC. Handbook of Chemistry and Physics,
63e édition, Boca Raton, Fl., CRC Press, p. F–160.
leurs électrons périphériques.
composé hydrogéné
MH MH2 MH3 EH4 EH3 EH2 EH
commun
état d’oxydation
+1 +2 +3 +4 +5 +6 +7
le plus élevé
– – – SiO44– PO43– – –
* M (métal), E (non-métal ou métalloïde).
SOLUTION
a) L’état d’oxydation maximal du germanium qui fait partie du groupe 4A (14)
est de +4. Son oxyde a donc pour formule GeO2.
b) L’arsenic, appartenant au groupe 5A (15), réagit fortement avec le fluor pour
donner AsF5, un composé dans lequel son état d’oxydation est maximal et
égal à +5.
c) PCl5 est le composé formé par le phosphore en présence d’un excès de chlore.
Son état d’oxydation est égal à +5.
d) Le sélénium appartient au même groupe que le soufre, 6A (16). L’état d’oxy-
dation maximal du soufre est de +6, le soufre donne un oxyde SO3 et l’oxacide
H2SO4. Le sélénium se comporte de la même façon : SeO3 et H2SeO4 , acide
sélénique. L’anion de ce dernier, l’ion séléniate, a pour formule SeO42–.
SOLUTION
Rappelez-vous les composés formés par les éléments les plus légers du groupe et
supposez que les éléments les plus lourds se comportent de la même manière.
a) La phosphine (PH3), par analogie avec l’ammoniac (NH3).
b) L’ion hypobromite (BrO –) est similaire à l’ion hypochlorite (ClO –).
c) Dans le groupe 4A (14), on a déjà parlé du méthane (CH4) et du silane (SiH4).
Le germane a pour formule GeH4.
d) Te appartient au même groupe que S, qui donne les oxydes SO2 et SO3 : TeO2
et TeO3 sont deux oxydes de tellure.
2 L’HYDROGÈNE
2.1 Les propriétés chimiques et physiques
de l’hydrogène
Il existe trois isotopes de l’hydrogène, le protium 1H (H), le deutérium 2H (D)
Noms Symboles Masses (u)
et le tritium 3H (T). Celui-ci est radioactif.
hydrogène 1
H 1,0078
Des trois isotopes, seuls H et D se trouvent en quantités mesurables à l’état
(protium) naturel. Le tritium résulte du bombardement par les rayons cosmiques de l’eau
deutérium 2
H 2,0141 présente dans l’atmosphère : on n’en trouve qu’un atome pour 1018 atomes d’hy-
drogène ordinaire. Il est radioactif : la moitié d’un échantillon disparaît au bout
3
tritium H 3,0160 de 12,26 années (demi-vie)1.
Dans les conditions standards, l’hydrogène est un gaz inodore, incolore et
insipide. Son très bas point d’ébullition, - 252,9 °C, est le reflet de sa non-polarité,
de sa faible polarisabilité et de sa faible masse molaire. Ce gaz est le plus léger
que l’on connaisse : c’est pourquoi on l’utilisait autrefois pour gonfler les ballons
dirigeables.
L’hydrogène se combine avec pratiquement tous les éléments à l’exception
des gaz rares. Bien que le nombre et la variété des composés hydrogénés soient
impressionnants, on peut malgré tout regrouper ses composés binaires en seule-
ment trois classes.
Les hydrures ioniques sont formés avec les métaux des groupes 1A, 2A et 3A (1,
2 et 13).
Ces composés contiennent l’ion hydrure (H –), dont l’état d’oxydation est de - 1.
Les composés moléculaires, comme H2O, HF ou NH3, sont généralement formés
par combinaison directe des éléments (figure 3). Ses composés avec le carbone,
nommés les hydrocarbures, forment à eux seuls plusieurs classes de substances :
les alcanes (CnH2n 2), les cycloalcanes (CnH2n), les alcènes (composés qui
contiennent une double liaison C C), les alcynes (composés qui comprennent
une triple liaison C C), les aromatiques (composés qui contiennent au moins
un cycle benzénique) (tableau 4).
Dans ces composés, l’hydrogène, lié par covalence aux autres éléments, pos-
sède un état d’oxydation de +1.
1. La demi-vie sera étudiée dans le prochain cours de chimie : Chimie des solutions.
Éthane (C2H6)
3-méthylpentane
(CH3CH2CHCH2CH3) CH3
Naphtalène (C10H8)
H H
H C C H
C C C
C C C
H C C H
H H
▲
La production du gaz à l’eau. Le gaz à l’eau est un mélange
d’hydrogène et de monoxyde de carbone. Il se forme lors du
traitement à la vapeur, à haute température, du charbon, du
coke ou d’autres hydrocarbures dans des unités semblables à
celle de la photographie ci-contre.
C (s) H2O (g) H2 (g) CO (g)
H2O (g) CO (g) H2 (g) CO2 (g)
Le méthane donne plus d’hydrogène par unité de masse que
toute autre matière première et le rapport du sous-produit CO2
à l’hydrogène est moindre. Cependant, quel que soit le processus
retenu, la production d’hydrogène pose des problèmes environ-
nementaux : le CO2 ou le CaCO3 sont produits en grande quantité
et l’on doit s’en débarrasser. © Roger Ressmeyere/CORBIS
métal H2O ou une base hydroxyde 2 Na (s) 2 H2O (l) 2 NaOH (aq) H2 (g)
ou oxyde métallique H2 2 Al (s) 2 KOH (aq) 6 H2O (l)
2 KAl(OH)4 (aq) 3 H2 (g)
hydrure métallique H2O (l) CaH2 (s) 2 H2O (l) Ca(OH)2 (s) 2 H2 (g)
hydroxyde métallique H2
a) Une solution aqueuse b) Une solution aqueuse c) La réaction est vive entre l’hydrure
acide attaque le magnésium ; basique attaque l’aluminium; de calcium et l’eau. L’hydrogène dégagé
il se dégage de l’hydrogène. de l’hydrogène se dégage. s’enflamme dans l’air.
3 LE SODIUM ET LE POTASSIUM
En masse, le sodium et le potassium occupent respectivement les sixième et
septième rangs des éléments de la croûte terrestre. Ces deux métaux alcalins, de
même que les autres du même groupe 1A (1), réagissent vivement avec l’oxygène,
l’eau et les agents oxydants en général. Ils n’existent pas naturellement à l’état
métallique et leurs composés sont formés d’ions chargés +1.
La très grande majorité de leurs composés sont solubles dans l’eau. Il n’est donc
pas surprenant de les trouver aussi bien dans les océans que dans les dépôts
sédimentaires issus des mers anciennes aujourd’hui disparues. Dans une moindre
mesure, ces éléments se retrouvent dans des minéraux comme le salpêtre (KNO3),
le salpêtre du Chili (NaNO3) ou le borax (Na2B4O710 H2O).
Le chlorure de sodium est essentiel à l’alimentation des êtres humains et des
animaux, parce que beaucoup de fonctions biologiques sont contrôlées par la
concentration des ions Na et Cl – (figure 5). Figure 5 L’importance du sel. Tous
les humains et tous les animaux ont
besoin d’une certaine quantité de sel
dans leur alimentation. L’ion sodium
3.1 La préparation et les propriétés est important pour le maintien de
l’équilibre électrolytique et pour la
du sodium et du potassium régulation de la pression osmotique2.
On produit le sodium par électrolyse2 du chlorure de sodium fondu. L’électrolyse Charles D. Winters
est rendue nécessaire, car aucun agent réducteur usuel n’est assez puissant pour
convertir les ions Na en sodium métallique (voir la figure 6, page 14 ).
Tous les métaux alcalins sont très réactifs. Exposés à l’air humide, ils se recou-
vrent rapidement d’un film d’hydroxyde ou d’oxyde. C’est pourquoi on les conserve
à l’abri de l’air, généralement dans du kérosène ou dans de l’huile minérale. Ils
réagissent avec l’eau pour donner de l’hydrogène et l’hydroxyde correspondant.
La chimie cause parfois des surprises. Les oxydes des métaux du groupe 1A
(M2O) sont connus, mais ne constituent pas les produits principaux de la réaction
entre les alcalins et l’oxygène. Le produit majoritaire formé lors de la réaction
entre le sodium et l’oxygène est le peroxyde Na2O2, tandis que le potassium donne
principalement le superoxyde KO2.
2. La pression osmotique et l’électrolyse seront étudiées dans le prochain cours de chimie : Chimie
des solutions.
Cl2 (g)
Évacuation du chlore
Alimentation
en NaCl
Na (l)
Grille
Évacuation
de fer
de Na
Cathode (–)
Anode (+)
Figure 6 La production de sodium par électrolyse (procédé Downs). La cathode cylindrique en fer
est séparée de l’anode en graphite par une grille de fer. À la température de l’électrolyse, voisinant les
600 °C, le sodium produit est liquide et flotte : on le siphonne régulièrement. Le chlore produit à
l’anode est évacué par l’intermédiaire d’un cône inversé surplombant la cuve.
Ces deux composés sont ioniques, les cations métalliques étant associés aux
anions peroxyde (O22–) ou superoxyde (O2–). Ce ne sont pas juste des curiosités
de laboratoire : ils servent comme générateurs d’oxygène dans des endroits confi-
nés comme les sous-marins, les avions ou les véhicules spatiaux et dans des équipe-
ments d’urgence.
Électrolyse
2 NaCl (aq) 2 H2O (l) Cl2 (g) 2 NaOH (aq) H2 (g)
NH3 (aq) CO2 (aq) NaCl (aq) H2O (l) NH4Cl (aq) NaHCO3 (s)
4 LE CALCIUM ET LE MAGNÉSIUM,
DEUX MÉTAUX ALCALINO-TERREUX
Le calcium est en masse le cinquième élément constituant l’écorce terrestre et
le magnésium, le septième. Comme les alcalins, ils sont très réactifs et de ce fait
ne se trouvent que sous forme de composés à l’état naturel. Contrairement aux
alcalins, beaucoup de leurs composés sont très peu solubles dans l’eau et se
retrouvent ainsi dans de nombreux minéraux (figure 7), parmi lesquels figurent
en bonne place les calcaires ou pierres à chaux (calcite, craie, marbre : CaCO3),
le gypse (CaSO42 H2O), la fluorite ou spathfluor (CaF2), la magnésite (MgCO3),
le talc ou pierre à savon (3 MgO4 SiO2H2O), l’amiante (3 MgO4 SiO22 H2O)
et la dolomite (MgCO3CaCO3).
Le calcaire, une roche sédimentaire, est largement répandu à la surface de
la Terre. Il est formé des restes fossilisés de la vie marine. Le marbre et le spath
d’Islande, qui forme de très beaux cristaux transparents, sont d’autres formes
cristallines du carbonate de calcium.
Pierre
calcaire
(CaCO3) Gypse
(CaSO42 H2O)
Fluorite
(CaF2)
Trois minéraux contenant du calcium. Le spath d’Islande. Ce minéral, une Les falaises du Grand Canyon en Arizona,
Charles D. Winters des nombreuses formes cristallines États-Unis, sont largement constituées
du carbonate de calcium, est biréfringent : de calcaire ou de dolomite [carbonate double
la double réfraction de la lumière crée de calcium et de magnésium (CaMg(CO3)2].
une image double. Charles D. Winters James Cowlin/Image Enterprises/Phoenix, AZ
Décantation
Filtration
Mg(OH)2 Unité
HCl de production
Évaporation Mg(OH)2 + 2 HCl MgCl2 + 2 H2O
de HCl
MgCl2
Mg
L’eau « dure » contient des ions en solution, plus particulièrement Ca2 et Mg2.
Ces ions proviennent surtout de la réaction du dioxyde de carbone dissous avec
les pierres calcaires.
CaCO3 (s) CO2 (aq) H2O (l) Ca2 (aq) 2 HCO3– (aq)
5 L’ALUMINIUM
L’aluminium est en masse le troisième élément de la croûte terrestre (8,1 %).
Son faible coût et les excellentes caractéristiques de ses alliages (masse volumique
basse, solidité, fabrication relativement aisée et sécuritaire, résistance à la
corrosion, etc.) ont contribué au développement de ses applications. Les feuilles
d’emballage très minces, les canettes et les pièces utilisées dans l’aviation viennent
tout de suite à l’esprit quand on parle d’aluminium.
L’aluminium pur est un métal mou et peu résistant, qui perd plus rapidement
de sa solidité dès 300 °C. Aussi, pour améliorer ses propriétés, on l’utilise le plus
souvent sous forme d’alliages à faible teneur en d’autres métaux. Un alliage
typique contient environ 4 % de cuivre et de petites quantités de silicium, de
magnésium et de manganèse.
L’aluminium, un très bon réducteur, est facilement oxydable. On pourrait
donc s’attendre à ce qu’il subisse fortement les effets de la corrosion. Il n’en est
▲ Plus de 50 tonnes d’aluminium
entrent dans la fabrication
rien dans les faits : sa résistance est due à la formation superficielle d’une couche
d’un biréacteur destiné mince, dure, adhérente et quasi transparente d’oxyde d’aluminium (Al2O3) qui
au transport de passagers. empêche une oxydation ultérieure en profondeur. Ce film égratigné a la pro-
Courtoisie d’Air Canada priété de se reformer rapidement, de s’autoréparer.
Figure 10 La production industrielle de l’aluminium par électrolyse. Le bain électrolytique, mélange ◆ Le recyclage de l’aluminium
de bauxite purifiée (Al2O3) et de cryolithe (Na3AlF6), fond à une température nettement plus basse que celle Les coûts énergétiques dans la métal-
de l’alumine seule. La réduction des ions Al3 à la cathode de carbone produit de l’aluminium liquide à la lurgie de l’aluminium de première
température du bain (environ 980 °C). De l’oxygène se dégage aux anodes de graphite et se combine fusion sont très élevés. Aussi, le recy-
lentement avec le carbone en donnant du CO2 : les électrodes se détruisent et il faut les remplacer. clage des canettes et des objets à
base d’aluminium prend une place de
À l’état naturel, l’aluminium se présente sous forme d’aluminosilicates, des plus en plus importante, car il ne
minéraux comme l’argile à base d’aluminium, de silicium et d’oxygène. Exposés nécessite que de 5 à 10 % de l’éner-
aux intempéries, ils finissent par se désagréger en diverses formes d’oxydes d’alu- gie nécessaire pour produire de l’alu-
minium nouveau à partir du minerai.
minium plus ou moins hydratés (Al2O3x H2O) appelés les bauxites.
L’oxyde d’aluminium, au point de fusion supérieur à 2000 °C, est mélangé à
la cryolithe (Na3AlF6) en fusion pour former un bain liquide dont la température
se situe aux environs de 980 °C 3. L’électrolyse est menée dans une cuve métallique
recouverte de carbone qui joue le rôle de cathode, l’anode étant en graphite.
L’aluminium formé se dépose à l’état liquide dans le fond de la cuve, d’où il est
siphonné régulièrement.
Histoire et L’oxyde est pratiquement insoluble dans l’eau et résiste assez bien à toute
attaque chimique. Sous forme cristalline, il est connu sous le nom de corindon.
Ce matériau très dur est utilisé comme abrasif dans les meules, le papier de verre
découvertes ou papier sablé et dans les pâtes dentifrices.
Paul Héroult (1863-1914) Certains corindons impurs sont très recherchés en tant que… pierres pré-
Paul Héroult s’in- cieuses. Les rubis sont des cristaux de corindon contaminés par une petite quan-
téresse fortement
à l’aluminium
tité d’ions Cr3, qui remplacent quelques ions Al3 dans le réseau cristallin. La
depuis la lecture, substitution d’ions aluminium par des ions Fe2 et Ti4 donne des saphirs de dif-
à l’âge de 15 ans, férentes couleurs à l’exception du rouge, la couleur bleue étant la plus appréciée
du livre d’Henri (figure 11).
Sainte-Claire
Deville, De l’alu-
minium, ses propriétés, sa fabrication
et ses applications. Après une année
d’études au cours préparatoire de
l’École des Mines de Paris (1882-
1883), il se consacre à temps plein à
ses recherches sur l’aluminium. Au
bout de trois années d’efforts assi- Figure 11 Les saphirs et les rubis. Ces pierres pré-
dus, Héroult et deux anciens cama- cieuses sont constituées de cristaux de corindon (Al2O3),
rades de l’École des Mines isolent dans lesquels des ions métalliques tels que Cr3, Fe2 et
finalement de l’aluminium liquide par Ti4 prennent la place de quelques ions Al3. Photo-
électrolyse de l’alumine dissoute graphie du haut : L’Étoile d’Asie, un saphir bleu bleuet
dans un bain de cryolithe en fusion. de 330 carats (66 g). Photographie du centre : quelques
Le brevet est déposé en France le saphirs. Photographie du bas : cristaux de corindon
23 avril 1886. Héroult a alors 23 ans. bruts. Chip Clark/Smithsonian Museum of Natural History
Après le démarrage d’une première
usine en Suisse, Héroult se rend, en
1887, aux États-Unis pour y déposer
son brevet. Il apprend alors que
Charles Martin Hall a breveté le
9 juillet 1886 un procédé de fabrica-
tion de l’aluminium très semblable
au sien. Héroult, se réclamant de
l’antériorité de son brevet, intente un
procès et le perd, la loi américaine
n’admettant pas les témoignages
6 LE SILICIUM
uniquement verbaux. Après avoir été Le silicium est, après l’oxygène, l’élément le plus abondant de la croûte terrestre.
opposés lors du procès, les deux
Il n’est donc pas surprenant que vous soyez entourés de matériaux qui en déri-
inventeurs se lient d’amitié, et le
procédé qu’ils ont mis au point sépa-
vent : briques, poteries, porcelaine, lubrifiants, agents de scellage, puces d’ordi-
rément s’appelle maintenant Hall- nateurs, piles solaires, etc. N’oubliez pas que les propriétés de semi-conduction
Héroult. du silicium ont été à l’origine de la révolution informatique.
Le chlorure de magnésium est éliminé par lavage à l’eau. Le silicium est ensuite
refondu et coulé en lingots qui subissent une autre purification par fusion de Anneau
chauffant
zone. Dans cette technique, une mince bande située à l’extrémité d’un lingot
se déplaçant
de silicium est fondue à l’aide d’un dispositif spécial. La source de chaleur se vers le haut.
déplace ensuite lentement vers l’autre extrémité : les impuretés ont tendance à
rester dans la zone fondue, laissant derrière elles du silicium d’une très grande
pureté (figure 12).
Silicium fondu
Citrine
Quartz
a) Le quartz pur est incolore. La présence b) Le quartz est formé d’un réseau cristallin d’atomes
d’impuretés lui confère différentes colorations : de silicium liés par covalence à quatre atomes
des traces de l’élément fer donnent à la citrine, d’oxygène, chacun de ceux-ci étant lié à un autre
quartz jaune, une couleur allant du jaune atome de silicium. La géométrie autour du silicium
au brun, à l’améthyste, quartz violet, est tétraédrique.
une couleur violette à pourpre.
Figure 13 Le quartz. Bullen Ultrasonic, Eaton, OH
Les oxydes des deux premiers éléments du groupe 4A (14), SiO2 et CO2 ,
devraient avoir des propriétés assez semblables. En fait, il n’en est rien : SiO2 est
un solide au point de fusion très élevé, le quartz fond à 1610 °C, alors que CO2 est
un gaz dans les mêmes conditions ordinaires. Cette très grande disparité
s’explique par leurs structures moléculaires extrêmement différentes. CO2 est un
composé moléculaire, l’atome de carbone étant lié doublement à chacun des
atomes d’oxygène. Par contre, SiO2 est un solide covalent privilégiant quatre liai-
sons simples Si O plutôt que deux liaisons doubles Si O moins favorables d’un
point de vue énergétique. Ce contraste entre CO2 et SiO2 met un comportement
plus général en évidence : les liaisons multiples que l’on rencontre souvent chez
les éléments de la deuxième période sont très rares dans les périodes subsé-
quentes. Ainsi, les liaisons multiples sont courantes avec le carbone, mais très
rares avec le silicium.
La silice résiste à l’attaque des acides à l’exception de HF, avec lequel elle
réagit pour former SiF4 et H2O.
Figure 14 Le mica, un feuilleté de silicates. La structure feuilletée du mica, à clivage facile, explique son apparence. Comme dans tous les
pyroxènes, chaque atome de silicium est lié à quatre atomes d’oxygène, mais dans le mica les atomes de silicium forment un cycle à six côtés,
chaque côté accueillant un atome d’oxygène ou, si l’on veut, un cycle à 12 côtés, les sommets occupés en alternance par le silicium et l’oxygène.
Le rapport nombre de silicium/nombre d’oxygène est 1/2,5. Charles D. Winters
Le mica, une grande variété d’argiles et l’amiante sont en réalité des alumino-
silicates, substances contenant à la fois de l’aluminium et du silicium. Dans le
kaolin par exemple, les feuillets d’unités tétraédriques SiO4 sont liées à des feuillets
d’unités AlO6 octaédriques. En outre, des atomes de silicium peuvent être
remplacés par des atomes d’aluminium : dans ce cas, comme on troque un atome
de Si dans un état d’oxydation de +4 par un atome d’aluminium chargé 3+, la
nature équilibre les charges en intégrant au réseau des ions tels que Na ou
Mg2. Cela fait qu’on utilise l’argile à des fins multiples et intéressantes, en méde-
cine par exemple (figure 15 a).
Les feldspaths, qui composent environ 60 % de la croûte terrestre, et les
zéolites sont aussi des aluminosilicates (figure 15 b, c et d). Les deux types sont
composés d’unités SiO4 tétraédriques, dans lesquelles l’aluminium remplace
parfois le silicium, les charges étant équilibrées par des ions alcalins ou alcalino-
terreux. Feldspaths et zéolites se distinguent du mica et des argiles par les cavités
et les tunnels de forme très régulière présentés par leur structure. Le diamètre
de ces espaces varie de 300 à 1000 pm, ce qui fait que de petites molécules comme
celles de l’eau peuvent facilement s’y loger. On utilise par conséquent des zéolites
d) Les produits
domestiques destinés
à éliminer de l’air
les molécules
a) Des remèdes pour estomacs dérangés. b) La structure des zéolites. On représente c) L’apophyllite. Une zéolite à l’origine des odeurs
Le Kaopectate contient du kaolin, souvent les zéolites par des dessins cristalline. contiennent souvent
une sorte d’argile. Les morceaux blanc comme celui ci-dessus. Les atomes Si, des zéolites.
cassé achetés dans un marché du Ghana Al et O forment des assemblages
sont faits d’argile: on les ingurgite polyédriques, dont les côtés sont
pour soulager les brûlures d’estomac, constitués par les suites Si-O-Si, Al-O-Al
une pratique largement répandue dans ou Si-O-Al. Les cavités et les tunnels
le monde entier. présents dans le réseau peuvent
sélectivement capter de petites
molécules ou des ions, ou agir comme
sites catalytiques.
Les dérivés chlorés des éléments du groupe 4A autres que le carbone s’hydro-
lysent rapidement
CH3
n(CH3)2Si(OH)2 [Si-O]n n H2O
CH3
et l’on arrive à former des nitrures contenant l’ion N3– avec des métaux fortement
réducteurs.
Alors que deux atomes d’azote se lient triplement pour former sa molécule
N2, le phosphore se présente sous la forme d’un tétraèdre (P4) : chaque atome,
qui occupe un sommet, est lié par covalence simple aux trois autres.
Oxyde de diazote: +1
Les composés hydrogénés organiques de l’azote
On peut considérer les amines comme étant une molécule d’ammoniac (NH3) Monoxyde d’azote: +2
dans laquelle un, deux ou même trois atomes d’hydrogène ont été remplacés –
par des groupes alkyles R-, chaînes carbonées plus ou moins complexes : amine
primaire (R-NH2), secondaire (R1R2NH), tertiaire (R1R2R3N) (tableau 6) ou par Ion nitrite: +3
d’autres groupements.
HC CH CH3
N
H+
H+
◆ La nicotine
Ainsi, la structure de ces amines est similaire à celle de l’ammoniac : la géo-
On peut protoner les deux atomes
métrie autour de l’atome d’azote est trigonale pyramidale. d’azote présents dans la nicotine :
c’est d’ailleurs sous cette forme qu’on
la trouve normalement. On peut éli-
Les oxydes d’azote miner les protons en traitant la nico-
tine par une base telle que l’ammo-
Le nombre d’oxydes que l’azote peut former en fait un élément exceptionnel
niaque : la nicotine non protonée est
(voir le tableau 7, page 28 ). plus toxique, mieux absorbée par
Le monoxyde de diazote (N2O) est un gaz non toxique, inodore, insipide, ayant la peau et les muqueuses, crée plus
pour atome central l’azote dans son état d’oxydation minimal chez les oxydes d’accoutumance que la nicotine
(+1). On l’appelle aussi le gaz hilarant à cause de ses effets physiologiques. C’est protonée.
non seulement un des plus anciens, mais aujourd’hui encore, et de loin, le plus
commun des anesthésiques. Comme il est soluble dans les graisses végétales, on
s’en sert comme gaz propulseur dans les canettes de crème fouettée. D’ailleurs,
il s’agit là de son usage commercial le plus répandu.
Le monoxyde d’azote (NO) est un radical libre, c’est-à-dire une molécule à
nombre impair d’électrons, 11 dans son cas. Il est l’objet de recherches de plus
en plus intensives, car on a découvert récemment qu’il était impliqué dans un
bon nombre de processus biologiques.
Le dioxyde d’azote (NO2) est en partie responsable de la pollution atmo-
sphérique urbaine. Il se forme dans les moteurs des voitures automobiles à partir
de l’oxygène et de l’azote de l’air. En présence d’un excès d’oxygène, NO donne
rapidement NO2 qui se disperse dans l’atmosphère s’il n’est pas converti par les
dispositifs antipollution installés à l’échappement des moteurs.
L’acide nitrique
L’acide nitrique est connu depuis des siècles et est de nos jours un important
produit industriel. Il se prépare par oxydation de l’ammoniac par l’oxygène de
l’air, à température et sous pression élevées, en présence d’un catalyseur à base
de platine rhodié, selon le procédé Ostwald (1853-1932, prix Nobel de chimie
en 1909) datant du début du XXe siècle. L’acide nitrique est utilisé dans bien des
domaines, mais c’est dans la fabrication des engrais azotés qu’on en consomme
le plus, en particulier la production de nitrate d’ammonium.
L’acide nitrique concentré est un oxydant puissant, qui attaque pratiquement
tous les métaux. Dans ces réactions d’oxydoréduction, l’ion nitrate est réduit en
un oxyde d’azote, dont la formule dépend du métal et des conditions expéri-
mentales. Par exemple, avec le cuivre, il se forme NO avec l’acide nitrique dilué
et NO2 avec l’acide concentré.
Quatre métaux, l’or, le platine, le rhodium et l’iridium, ne sont pas attaqués
par cet acide : de ce fait, ils sont souvent qualifiés de nobles. Seule l’eau régale,
Figure 17 Du soufre expulsé par
connue des alchimistes depuis le XIVe siècle, un mélange d’acide chlorhydrique un volcan d’Indonésie.
et d’acide nitrique concentrés en proportions respectives 1/3, est capable de les
dissoudre.
10 Au (s) 36 H (aq) 6 NO3– (aq) 40 Cl– (aq) 10 [AuCl4]– (aq) 18 H2O (l) 3 N2 (g)
8 L’OXYGÈNE ET LE SOUFRE
L’oxygène est de loin l’élément le plus abondant de la croûte terrestre ; il repré-
sente à lui seul près de la moitié de sa masse. Il est présent à l’état élémentaire
dans l’atmosphère, fraction molaire égale à 0,21, à l’état combiné dans l’eau et
dans beaucoup de minéraux. Les scientifiques estiment que son apparition sur
Terre à l’état élémentaire ne remonte qu’à deux milliards d’années environ,
lorsque la photosynthèse des plantes aurait débuté (voir l’encadré Perspectives,
page 318).
En masse, le soufre est le quinzième élément de la croûte terrestre ; il existe
aussi comme l’oxygène à l’état élémentaire, mais seulement dans des gisements
où il est relativement abondant. On le trouve majoritairement dans les consti- La pyrite (FeS2)
tuants du gaz naturel et du pétrole, dans des minéraux tels que les sulfures [le
cinabre (HgS), la galène (PbS), etc.], les disulfures [la pyrite (FeS2) dite l’« or
des fous » à cause de son aspect brillant doré la faisant confondre avec l’or] et
les sulfates [le gypse (CaSO42 H2O)]. Ses oxydes SO2 et SO3 se trouvent aussi à La stibnite (Sb2S3)
l’état naturel, rejetés dans l’atmosphère par l’activité volcanique (figure 17).
Dans les conditions ordinaires, l’oxygène est un gaz incolore. Son liquide est La galène (PbS)
légèrement bleuté (téb - 183 °C) (voir la figure 7.18, page 240 ). Il est paramagné- ◆ Quelques sulfures métalliques
tique, à cause de ses deux électrons non appariés (voir la section 7.3.4, page 242 ). naturels. Charles D. Winters
a) b)
C OH R C H
C R R C R
C NH2 R C NH2
9 LE CHLORE
Le chlore est le plus abondant des halogènes. Il est présent à l’état naturel sous
forme d’ions chlorure dans l’eau de mer, dans des mines et dans les saumures.
Le chlore élémentaire est extrait de ces sources en grande quantité : il figure
parmi les dix plus importants composés chimiques industriels. On l’utilise surtout
en chimie organique et comme agent de blanchiment ou comme désinfectant.
L’acide sulfurique, • il peut être transporté dans des année). Les États-Unis viennent en
le baromètre de l’industrie citernes d’acier ; tête des pays producteurs, 48 Mt en
• il réagit avec beaucoup de com- 1996, suivis de la Chine, 18,7 Mt, de
L’acide sulfurique chimiquement posés organiques pour donner la Russie, 10 Mt, du Japon, 6,9 Mt,
pur dont la formule est H2SO4 des produits utilitaires d’usage et du Canada, 4,3 Mt. Son impor-
n’est pas un produit courant. On courant. tance est telle que les économistes
le trouve plutôt dans l’industrie Les préparations industrielles s’en servent parfois pour mesurer la
sous forme de mélanges contenant d’acide sulfurique impliquent force de l’économie d’une nation
plus ou moins d’eau. La solution toutes l’oxydation de SO2 par l’oxy- ou pour évaluer la conjoncture
la plus concentrée renferme 98 % gène, en présence d’un catalyseur. industrielle globale.
d’acide : liquide incolore, siru- Au Canada, en 1997, un peu
2 SO2 (g) O2 (g) 2 SO3 (g) moins de la moitié de l’acide sul-
peux, de masse volumique voisine
de 1,84 g/mL, il bout à 340 °C Le trioxyde de soufre est ensuite furique consommé a servi à la pro-
environ. Ses propriétés, remar- absorbé par l’eau. duction d’engrais et de produits
quables à plusieurs points de vue, chimiques d’usage agricole, dont
SO3 (g) H2O (l) H2SO4 (aq) les « superphosphates » obtenus par
expliquent son utilisation dans une
vaste gamme de domaines : L’acide sulfurique est le composé traitement à l’acide sulfurique de
• son coût de production est moins produit en plus grande quantité minerais phosphatés.
élevé que celui des autres acides dans la plupart des pays industria- Ca10F2(PO4)6 (s) 7 H2SO4 (aq) 3 H2O (l)
courants; lisés (production mondiale de l’or- 3 Ca(H2PO4)2H2O (s) 7 CaSO4 (s)
• c’est un acide fort ; dre de 150 millions de tonnes par 2 HF (g)
Les oxacides
Les oxacides du chlore vont de HClO, état d’oxydation de Cl de +1, à HClO4,
état d’oxydation de Cl de +7. Tous sont des oxydants puissants.
Le chlore et la chimie verte découvert que le DDT compro- et les taux d’éclosion des œufs sont
mettait la survie de nombreuses revenus à la normale. Depuis son
Le chlore est au point de départ espèces d’oiseaux. Par exemple, au interdiction, la population des fous
de la fabrication de plus de cours des années 1960-1970, ce de Bassan s’est stabilisée.
10 000 composés chlorés impor- produit fut utilisé pour enrayer Dans l’environnement, d’autres
tants pour notre monde moderne. l’infestation des épinettes par la tor- problèmes proviennent de la forma-
Ses composés sont présents dans deuse des bourgeons qui décimait tion de produits chlorés toxiques.
de nombreuses branches de les forêts de la Gaspésie et du Par exemple, le chlore utilisé dans
l’activité économique : industries Nouveau-Brunswick. Entre 1969 et le blanchiment de la pâte à papier
pharmaceutique, des matières 1976, on constata que la popula- devient un problème, car l’excès
plastiques, des pâtes et papiers, tion des fous de Bassan de l’île qui n’a pas réagi se retrouve en
sans oublier la purification de Bonaventure, à l’embouchure du partie dans les eaux de rejet, où
l’eau sur une vaste échelle. Des fleuve Saint-Laurent, avait chuté de il peut se combiner avec d’autres
substances chlorées sont aussi 20 500 couples à 16 400. On a pu produits présents naturellement en
utilisées comme pesticides. Le démontrer que le DDT en était donnant des substances toxiques.
dichlorodiphényltrichloroéthane, une des causes et comment il a pu La reconnaissance de l’impact
plus connu sous le nom de DDT, affecter ces oiseaux. À cet endroit, de la toxicité de certains composés
a été utilisé en grande quantité l’eau du fleuve recevait les eaux de chlorés sur l’environnement a
dans la lutte contre les moustiques ruissellement chargées de DDT poussé les chimistes et l’industrie
responsables de la propagation de des forêts avoisinantes ; aussi, les vers la recherche de procédés et
la malaria. Il était si efficace que poissons l’ont ingéré et sa concen- de produits utilitaires moins dom-
l’Organisation mondiale de la santé tration a augmenté dans leur orga- mageables, ce que l’on appelle la
(OMS) considérait autrefois qu’une nisme. Les fous de Bassan se nour- chimie verte. Le moins de rejets
pénurie de DDT pouvait menacer rissant de ces poissons ont été possible dans l’atmosphère et dans
la santé publique. contaminés à leur tour par le DDT les eaux, un traitement adéquat des
qui fragilisait la coquille de leurs résidus, des synthèses plus effi-
œufs en diminuant leur épaisseur. caces, des produits moins toxiques,
Cette action se traduisait en défi- etc., font maintenant partie des
nitive par une diminution du taux préoccupations professionnelles
d’éclosion. Depuis l’interdiction véhiculées par cette chimie verte.
du DDT, l’épaisseur des coquilles
Cl2 (g) 2 H2O (l) HClO (aq) H3O (aq) Cl– (aq)
Cl2 (g) 2 OH– (aq) ClO– (aq) H2O (l) Cl– (aq)
t
200 °C
2 NH4ClO4 (s) N2 (g) Cl2 (g) 2 O2 (g) 4 H2O (g)
Cette propriété est mise à profit dans les fusées d’appoint de la navette spatiale
américaine. Celles-ci sont propulsées par un mélange à l’état solide de perchlo-
rate d’ammonium qui agit comme oxydant et d’aluminium en poudre, l’agent
réducteur. Chaque lancement de la navette nécessite à peu près 750 tonnes de
ce sel : sa fabrication accapare plus de la moitié de la production de perchlorate ▲ Les fusées d’appoint de
de sodium, une de ses matières premières. Il est issu d’une réaction d’échange la navette spatiale américaine
entre le perchlorate de sodium et le chlorure d’ammonium, le perchlorate sont propulsées par un mélange
d’ammonium étant moins soluble que le perchlorate de sodium. solide de perchlorate
d’ammonium et de poudre
NaClO4 (aq) NH4Cl (aq) NaCl (aq) NH4ClO4 (s) d’aluminium.
(À SAUVEgarder)
DESCRIPTION DES ÉLÉMENTS
État
Structures téb (°C)
Groupes Formules Catégories d’oxydation tfus (°C) État à TPN
électroniques normal
maximal
H 1A 1s H2 non-métal +1 - 259,14 - 252,87 gazeux
1
Na 1A [Ne]3s Na métal +1 97,72 883 solide
1
K 1A [Ar]4s K métal +1 63,38 759 solide
2
Ca 2A [Ar]4s Ca métal +2 842 1484 solide
Mg 2A [Ne]3s2 Mg métal +2 650 1090 solide
2 1
Al 3A [Ne]3s 3p Al métal +3 660,32 2519 solide
Si 4A [Ne]3s23p2 Si métalloïde +4 1414 2900 solide
N 5A [He]3s 3p2 3
N2 non-métal +5 - 210,1 - 195,79 gazeux
2 3
P 5A [Ne]3s 3p P4 non-métal +5 44,2 277 solide
O 6A [He]3s23p4 O2 non-métal 0* - 218,3 - 182,9 gazeux
S 6A [Ne]3s23p4 S8 non-métal +6 115,21 444,72 solide
Cl 7A [Ne]3s 3p2 5
Cl2 non-métal +7 - 101,5 - 34,04 gazeux
* Les fluorures d’oxygène sont des exceptions.
PRÉPARATIONS
23. Décrivez la structure des pyroxènes (voir la section 6.3) et b) Les produits obtenus sont-ils ioniques ou covalents ?
déterminez le rapport entre le nombre d’atomes de c) Dessinez la structure de Lewis et déterminez la géo-
silicium et le nombre d’atomes d’oxygène. métrie des paires d’électrons ainsi que la forme des
produits obtenus des réactions du silicium et du phos-
L’azote et le phosphore phore avec le chlore.
24. L’hydrazine est surtout utilisée dans les chaudières des 32. Considérez les éléments du groupe 4A, du carbone
usines de production d’électricité. jusqu’au plomb.
a) L’hydrazine réagit avec l’oxygène dissous dans l’eau a) Équilibrez l’équation de la réaction de chacun de
pour donner de l’azote et de l’eau. Équilibrez cette ces éléments avec le chlore.
équation. b) Les produits obtenus sont-ils ioniques ou covalents ?
b) La quantité maximale d’oxygène pouvant être dis- (Les réactions de certains de ces éléments n’ont pas été vues
sous dans 100 mL d’eau, à 20 °C, est de 3,08 mL dans le manuel, mais vous détenez suffisamment d’infor-
(gaz à TPN). Calculez la masse d’hydrazine néces- mations pour prévoir les produits.)
saire pour consommer tout l’oxygène dissous dans
33. a) Dessinez la structure de Lewis de l’acide borique
3,00 104 L d’eau.
(B(OH)3).
25. Contrairement au carbone, qui peut former de longues b) Déterminez l’hybridation de l’atome de bore.
chaînes d’atomes, l’azote n’en forme que de très c) À l’état solide, les molécules d’acide sont liées entre
courtes. Dessinez la structure de Lewis de l’ion azoture elles au moyen de liaisons hydrogène. Schématisez
(N3–). ces interactions à l’aide de deux molécules.
26. Équilibrez l’équation de la réaction permettant de 34. La structure de l’acide nitrique est illustrée ci-dessous.
former CaHPO4, utilisé comme abrasif dans les denti-
frices, à partir d’un acide et d’un oxyde de votre choix. O
H
Le soufre O N
2–
27. En plus des ions sulfure (S ), il existe aussi des ions O
polysulfure (Sn2–) formés de chaînes d’atomes. Dessi- a) Pourquoi les deux liaisons N O sont-elles de la
nez la structure de Lewis de l’ion S22–, que l’on trouve même longueur et pourquoi sont-elles plus courtes
en particulier dans la pyrite. que la liaison N OH ?
28. Le soufre forme une série de composés avec le fluor. b) Justifiez la forme de cette molécule.
Dessinez les structures de Lewis de S2F2 (séquence c) Précisez le type d’hybridation de l’atome d’azote.
FSSF), SF2, SF4, SF6 et S2F10. Déterminez l’état d’oxy- Indiquez les orbitales qui se recouvrent pour former
dation du soufre dans chacun de ces composés. la liaison N O.
35. Comme bien des métaux, l’aluminium réagit avec les
Questions de révision halogènes. Le bromure d’aluminium à l’état solide et
Ces questions peuvent combiner plusieurs des concepts vus précédem-
à l’état gazeux possède la structure illustrée ci-dessous.
ment.
Le dimère est formé de deux unités AlBr3, deux
29. Pour chacun des éléments de la troisième période : atomes de brome servant de pont entre les atomes
a) donnez sa catégorie d’appartenance (métal, métal- d’aluminium. Les angles Br-Al-Br et Al-Br-Al valent
loïde ou non-métal) ; respectivement 115° et 87°.
b) donnez sa couleur ;
c) déterminez son état physique dans les conditions
standards.
30. Pour chacun des éléments de la deuxième période,
a) donnez sa catégorie d’appartenance, métal, métal-
loïde ou non-métal ;
b) donnez sa couleur ;
c) déterminez son état physique dans les conditions a) Déterminez l’hybridation des atomes d’aluminium
standards. du dimère.
31. Considérez les éléments sodium, magnésium, alumi- b) Dessinez la structure de Lewis du monomère AlBr3.
nium, silicium, phosphore et soufre. c) Comment un atome de brome peut-il former un
a) Équilibrez l’équation de la réaction de chacun de pont entre deux atomes d’aluminium ? Décrivez en
ces éléments avec le chlore. détail les liaisons dans le dimère.
Cl 0 Cl
A
A Cl
0
S2F2 FOSOSOF +1 Cl Cl
F
33. a) H
O O
F F O
O
F F
S2F10 FOOSOOOSOOF +5 B H
O
O
O
O
O O
0
F F
O
F F
H
O
O latéralement avec des orbitales 2p des deux oxygène
O H O terminaux pour former une liaison N O dé-
O
O
O O
O B B O localisée.
O
O
O O
O
O
H O H O H
H 35. a) sp 3
b) Br
O
Al
O
34. a) Les deux liaisons N O sont équivalentes parce Br Br
qu’on peut écrire deux formes limites de résonance
pour cette molécule. c) L’atome Br peut agir comme une base de Lewis et
Les deux liens N O ont un indice de liaison 1,5, donner un doublet d’électrons à une orbitale vide
ce qui explique pourquoi ils sont plus courts que la de l’atome Al. Dans le dimère, les quatre liaisons
liaison simple N OH. Al Br terminales proviennent du recouvrement
d’une orbitale hybridée sp3 de l’aluminium par une
b) Selon la théorie RPE, la géométrie des paires d’élec- orbitale 4p du brome, chaque orbitale contenant un
trons ainsi que la forme de l’atome central, N, sont électron. Les liaisons Al Br Al proviennent d’une
trigonales planes. L’oxygène du groupe OH, qui part du recouvrement d’orbitales hybridées sp3 conte-
possède quatre doublets d’électrons, a une géomé- nant chacune un électron et, d’autre part, du recou-
trie tétraédrique. Par contre, deux de ses doublets vrement d’une orbitale remplie hybridée sp 3 du brome
sont liants ce qui lui donne une forme coudée. par une orbitale vide hybridée sp 3 de l’aluminium.
Index
A de calcium, 16, 17 rare, 5, 6, 10 d’azote, 7, 27, 28, 29
Acide de l’aluminium, 19, 20 Germanium, 5, 8 de calcium, 11, 17
acétique, 31 de l’azote, 26, 27, 28, 29 groupe représentatif, voir Oxygène, 2, 3, 5, 13, 14, 16, 18, 23,
chlorhydrique, 19, 29, 32, 33 de l’oxygène, 31 Éléments des groupes 28, 29
citrique, 19 de soufre, 31, 32 représentatifs composés de l’, 31
fluorhydrique, 16, 17 ioniques, 6, 7, 10, 14 propriétés et préparation,
hypochloreux, 35 moléculaires, 7, 8, 9, 10 H 29, 30
nitrique, 7, 19, 25, 27, 29 Cycloalcane, 10, 11 Hall, Charles Martin, 19 Ozone, 30
perchlorique, 35 Halogène, 6, 13, 16, 32
phosphorique, 17, 25 Halogénure, 6, 7, 13 P
sulfurique, 3, 16, 17, 30, 33 D Hélium, 4, 5 Palladium, 10
Alcane, 10, 11 DDT, voir Héroult, Paul, 19, 20 Perchlorate, 35
Alcène, 10, 11 Dichlorodiphényltrichloroéthane Hydrocarbure, 10, 11, 12 d’ammonium, 35
Alcyne, 10, 11 (DDT) Hydrogène, 4, 5, 14, 16, 25, 27 de sodium, 35
Allotrope, 4, 30 Deutérium, 10 préparation, 11, 12 Phosphate, 16
Aluminium, 6, 12, 18, 23 Diamant, 4 propriétés chimiques et Phosphore, 4, 7, 25, 26
composés de l’, 19, 20 Dichlorodiphényltrichloroéthane physiques, 10, 11 propriétés, 25, 26
métallurgie, 19 (DDT), 34 Hydroxyde Platine, 29
Amine, 27 Dioxyde d’aluminium, 19 Plomb, 5, 24
Ammoniac, 7, 15, 25, 27, 29 d’azote, 28 de sodium, 14, 35 Point de fusion, 6
Anion, 6, 14 de carbone, 11, 15, 17, 18, 22 Hydrure Polymère, 24, 25
Anode, 14, 19 de chlore, 35 de calcium, 12 Potassium, 13, 14
Aromatique (composé), 10, 11 de manganèse, 29 interstitiel, 10 Protium, 10
Arsenic, 8 de silicium, 21, 22 ionique, 10 Pyroxènes, 22
Azote, 7, 25, 37 de soufre, 32 métallique, 10
composés de l’, 26, 27, 28, 29 R
propriétés, 25, 26 E I Réaction
Eau, 3, 8, 31 Interstice, 10 d’oxydoréduction, 29
B électrolyse de l’, 10, 29 Iode, 7 de dismutation, 35
Bactérie, 2, 3 Électrolyse, 13, 14, 19, 32, 37 Ion Réduction
Baryum, 18 de l’eau, 10, 29 chlorure, 35 cathodique, 13
Bauxite, 19 Électron périphérique, 5, 28 hydrure, 10 Réseau cristallin, 10
Benzène, 11 Éléments des groupes nitrure, 6 Rhodium, 29
Béryllium, 18 représentatifs, 36, 37 Iridium, 29
Bore, 7 aluminium, 18, 19, 20 Isotope, 10 S
Brandt, Henning, 26 azote et phosphore, 25, 26, 27, Scheele, Carl Wilhelm, 32
Brome, 10 28, 29 M Sélénium, 8
Bromure d’hydrogène, 10 calcium, 15, 16, 17 Magnésium, 4, 12, 15, 16, 21, 37 Silicate, 22, 23, 24
chlore, 32, 33, 34, 35 Mendeleïev, Dmitri Ivanovitch, 5 de sodium, 22
C composés ioniques, 6, 7, 10, 14 Métal, 4, 5, 6, 10, 16 Silice, 21, 22
Calcium, 15, 16 composés moléculaires, 7, 8, 9, 10 alcalin, 13 Silicium, 5, 7, 20
composés du, 16, 17 hydrogène, 10, 11, 12, 14 alcalino-terreux, 15, 18 dioxyde de, 21, 22
Carbonate magnésium, 15, 16 de transition, 10 préparation, 20, 21
de calcium, 11, 15, 16, 17 oxygène et soufre, 29, 30, 31, 32 noble, 29 silicates, 22, 23, 24
de sodium, 15 potassium, 13, 14 Métalloïde, 4, 5, 7 silicones, 24, 25
Carbone, 5, 7 silicium, 20, 21, 22, 23, 24, 25 Méthane, 11, 12 Silicone, 24, 25
Cathode, 14, 19 sodium, 13, 14, 15 Méthanol, 11 Sodium, 4, 13, 14, 15
Cation, 6, 14 Emsley, John, 26 Monoxyde Solide cristallin, 6
Charbon, 12 Étain, 5 d’azote, 28 Soufre, 2, 3, 4, 7, 8, 16, 29
Chaux vive, 17 Éthane, 11 de diazote, 27, 28 composés du, 31, 32
Chlorate Éthanol, 31 propriétés et préparation,
de potassium, 29, 35 Éthène, 11 N 29, 30
de sodium, 35 Éthylène, 11 Naphtalène, 11 Stœchiométrie, 10
Chlore, 4, 7, 8, 14, 20, 32, 34 Non-métal, 4, 5, 7 Sulfure d’hydrogène, 3, 31
composés du, 32, 33, 35 F
préparation, 32 Fluor, 8, 16 O T
Chlorure Fluorite, 16 Or, 29 Tableau périodique, 5, 6
d’aluminium, 37 Fluorure, 16 Orthosilicate, 22 Tétrachlorure de silicium, 20
d’hydrogène, 32, 33 d’aluminium, 19 de calcium, 22 Thiobacillus ferrooxidans (bactérie),
de magnésium, 21 Frasch, Herman, 30 Oxacide, 33, 35 2, 3
de potassium, 13, 37 Fusion, point de, 6 Oxydation, 2, 3 Tritium, 10
de sodium, 13, 14, 15, 32, 37 anodique, 13
Composés G Oxyde X
aromatiques, 10, 11 Gaz, 10 d’aluminium, 18, 19, 20, 37 Xénon, 5