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CHARIOTS ÉLÉVATEURS

Taurand
“C’est la maintenance qui est
primordiale, explique Fabrice
Taurand. Tous les constructeurs
n’ont pas la capacité à faire de
la maintenance. Au contraire, la
maintenance signifie pour eux
plus de personnel, des pro-
blèmes de formation. Alors
qu’avec des structures légères
comme la nôtre, notre proximi-
té, la fidélité de nos techniciens,
les clients sont toujours satis-
faits. Ce qu’ils veulent, c’est
que le chariot marche”.

La route de Roissy…
armi les nombreux

P
port, n’apprécie pas trop les signalisation, sur cette route très
opérateurs qui s’oc- changements intervenus chez le fréquentée qui mène à l’aéro- L’affaire se développe tant et si
cupent des chariots numéro 1 du chariot. Il décide port, leur vaut des appels de nou- bien qu’il faut de l’espace sup-
élévateurs dans notre de s’installer, chez lui, rue du veaux clients. Les ventes d’occa- plémentaire. Or, l’ancien garage
région, la société Taurand Limousin à Tremblay, comme sion s’envolent, d’autant plus Renault du Vieux-Pays se libère
Service Manutention (TSM) artisan. Il fera du dépannage route de Roissy. En 2000 c’est
que le marché se développe en
a retenu particulièrement avec un des ses fils, Christophe, le déménagement dans des
France. Parallèlement, TSM se
notre attention. Cette petite pendant 10 ans. locaux plus adaptés, mais tou-
rapproche de OM Pimespo
société, basée à Tremblay jours bien visibles sur cette
depuis 1989 est spécialisée En 1998, Fabrice rejoint l’équipe France, dont le siège est à
route stratégique de l’aéroport.
dans la maintenance et Il veut développer l’action com- Tremblay depuis 1994. Et se met L’aéroport, où tournent des mil-
vente de chariots d’occa- merciale. C’est que, lorsqu’on à vendre aussi, des chariots neufs liers de chariots…Entre temps
sion. Mais, avec sa société entretient des chariots, on est de cette filiale du groupe alle- l’équipe TSM passe de 4 à 12
sœur STAM, elle importe bien placé pour en vendre, sur- mand Linde, par ailleurs proprié- employés.
désormais des chariots élé- tout d’occasion. Mais aussi des taire de Fenwick et leader euro- Le partenaire OM Pimespo
vateurs fabriqués en Chine. neufs… Les deux frères créent péen. TSM en profite, grâce à la allait bientôt quitter le marché.
On les connaît depuis long- alors une SARL, TSM, qui maintenance que OM lui sous-
Il fallait s’y préparer…Fin
temps : ils sont au Vieux- reprend en location gérance l’ac- 2001, c’est quasiment la fin
traite, pour nouer des relations
Pays. tivité paternelle. Fin 1999, pour pour le constructeur. “Or, les
privilégiées avec les clients.
faire face au besoin de place qui clients, insiste Fabrice, nous
se fait sentir, TSM s’installe dans Ceux-ci, finalement connaissent connaissent nous. C’est nous
C’est Claude, le père de Fabrice
Taurand, le gérant de TSM, qui 150 m2 dans la cité artisanale davantage l’équipe Taurand que qui étions le relais entre OM et
a commencé. En 1989, cet municipale rue Cruppet, au le fabricant de la marque OM, eux, que ce soit pour les ques-
ancien de Fenwick, spécialisé Vieux-Pays de Tremblay. La qui, en plus sera en difficulté sur tions commerciales et, naturel-
dans la vente et le SAV à l’ex- visibilité de leur panneau de le marché (le siège va fermer). lement, pour la maintenance”.

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CHARIOTS ÉLÉVATEURS

Tremblay Vieux-Pays
Service Manutention a de l’ambition
Petit à petit, Taurand convainc chariots d’occasion d’outre- Europe, comparativement à la ad-hoc. Et il faut de l’argent.
ses principaux clients de leur Rhin sont vendus par TSM et Chine. Ils les ont fabriqués, de Johann propose à certains
confier en direct la maintenan- ça marche. plus en plus, comme beaucoup investisseurs de ses relations
ce de leurs chariots, que OM d’autres choses, là-bas. Les de participer au capital. “On
aurait souhaité confier à ses “C’était une solution à court avantages, outre les coûts, était contents, plusieurs
“cousins” de Still (qui appar- terme, explique Johann. On ne sont importants : proximité, étaient intéressés. On a pu
tient aussi au groupe Linde)… pouvait pas développer à l’in- performance des Chinois, choisir nos partenaires finan-
fini cette formule. Les marques boom économique local. Ils ciers”. En juillet 2003, la SAS
C’est à ce moment qu’inter- en France auraient fini par ont créé ainsi des joint-ven-
STAM, au capital de 37 000
vient Johann Peyroulet, le cou- réagir. Tout bien pensé, il nous tures avec des partenaires chi-
euros est créée. Elle a signé un
sin (vrai celui-là) de Fabrice, fallait trouver du matériel neuf nois. Ceux-ci ont ensuite, le
contrat d’exclusivité sur la
qui a fait l’Ecole Centrale et à vendre”. plus souvent, acquis le savoir-
France avec le fabricant et dis-
une école de commerce. faire, à l’aide des technologies
La route de la Chine… japonaises”. pose de toute la gamme de
Johann connaissait bien TSM,
et donnait déjà coups de main chariots, de 1 à 10 tonnes,
et conseils à son cousin, qui, Et c’est là que l’aventure inter- Fabrice et Johann vont au thermiques ou électriques.
comme tout jeune chef d’en- nationale commence. Johann, Japon, puis en Chine et, de fil
treprise, découvre l’angoisse avec ses relations, était en en aiguille, conseillés par leur C’est STAM qui importe et
de la solitude…Ils s’entendent contact avec des cabinets inter- cabinet de sourcing, trouvent c’est TSM qui distribue.
bien. L’idée vient vite qu’ils nationaux spécialisés dans les un fabricant chinois (près de “STAM-TSM, c’est le duo
pourraient travailler ensemble. achats (sourcing). Ces cabinets Shanghai) qui correspond au gagnant”, s’exclament en
C’est que la situation d’ OM savent où trouver quoi, ils ont marché européen : STAM, chœur les jeunes dirigeants qui
était grosse de risques pour la méthode pour vérifier la dont les chariots sont équipés veulent se développer mainte-
TSM. “On ne pouvait pas qualité, l’approvisionnement, de technologie nippone. nant sur tout le territoire fran-
vendre les chariots des les prix… çais. “Mais on a de la chance
“grands”, installés sur le mar- Et c’est parti. En janvier 2003, d’être sur le pôle de Roissy :
ché français”, raconte Johann. Or, désormais, pour trouver du une première commande d’es- c’est une zone porteuse”.
Alors ils sont allés en matériel pas cher et de qualité, sai est passée par TSM. En
Allemagne et aux Pays-Bas, là c’est en Chine qu’il faut aller. mars, les premiers chariots
Plus de 170 chariots seront
où le marché de l’occasion Et Yoann d’expliquer. “Le STAM arrivent. Ils sont testés
vendus en 2004 dont 100
était plus avancé qu’en France. Japon, culturellement, est un en utilisation intensive, chez
STAM.
“On a vendu du Linde d’occa- gros utilisateur de chariots un client qui travaille en 3 X 8.
Et, fait important pour la
sion, acheté là-bas”. Linde, élévateurs (c’est un petit pays Le problème d’approvisionne-
et il y a peu d’espace…). Or ment de toutes les pièces déta- société, l’arrivée au sein de
c’est sous cette marque que
sont vendus les Fenwicks dans les Japonais, afin de pouvoir chées est réglé. Tout va bien, l’équipe de Pascal, l’ancien
ces pays. “C’était l’idéal pour exporter leurs chariots en l’essai a marché. Les vraies directeur des ventes de …OM
nous, compte tenu de l’expé- Europe, ont fait comme pour importations peuvent com- Pimespo.
rience de mon père sur ces leurs voitures. Ils ont construit mencer.
chariots. Ainsi, on savait choi- des usines de montage chez On leur souhaite longue vie !
sir les meilleurs modèles”… nous. Or les coûts, désormais, Mais ce n’est pas le tout. Pour
Dès octobre 2002 les premiers deviennent très chers en importer, il faut une structure EV

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