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Théorie des Relations Internationales

Le Libéralisme Politique et ses opposants

Christina Shak (El)

Paper Présenté à Mr. Elias Abou Assi


Sommaire
I. Introduction...................................................................................................2
II. Le libéralisme du point de vue des chercheurs...............................................3
A- Écoles de Libéralisme...............................................................................4
a- Libéralisme classique.......................................................................................4
b- Néolibéralisme.................................................................................................5
B- Analyse du Libéralisme...............................................................................6
III- Idéologies politiques opposées au Libéralisme..............................................7
A- Idéologies politiques opposées au Libéralisme........................................7
a- Conservatisme..................................................................................................8
b- Socialisme.........................................................................................................9
c- Anarchisme....................................................................................................11
B- Analyse du Conservatisme, du Socialisme et de l'Anarchisme..................13
IV- Conclusion...................................................................................................16
V- Références  :................................................................................................16

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I. Introduction

Une idéologie politique basée sur les écrits de Karl Marx, affirmant que les relations matérielles
dans la société peuvent être définies en comprenant la propriété des moyens de production dans
n'importe quelle société. Le concept d'idéologie est sujet à des interprétations conceptuelles
partiellement incompatibles. La tradition marxiste le considère péjorativement comme une
conscience déformée, reflétant une réalité matérielle abusive, qui peut être surmontée par le
dévoilement; ou, plus récemment, comme un récit fictif nécessaire au maintien de l'ordre social.
Les approches non marxistes apparaissent sous trois perspectives (Ansart, 1974). La première
voit l'idéologie comme abstraite, fermée et doctrinaire, largement résistante aux preuves
empiriques et superposée à une société. La seconde considère l'idéologie comme une série
d'attitudes empiriquement vérifiables à l'égard des questions politiques qui peuvent être
explorées au moyen de méthodes comportementales. La troisième considère les idéologies
comme des dispositifs de cartographie indispensables aux symboles culturels et aux concepts
politiques qui constituent une ressource cruciale pour comprendre et façonner la vie
sociopolitique. Ces perspectives entrent en concurrence sur les significations ‘correctes’ et
légitimes des mots et des idées politiques et, au moyen de ce contrôle, sur les hautes sphères de
la politique. En d'autres termes, les idéologies contiennent normalement trois éléments: la
description et l'interprétation du passé et du présent; la description d'un idéal à concrétiser dans le
futur; et des recommandations de stratégies et de politiques sur la manière d'atteindre leurs
objectifs. Les idéologies font appel aux personnes en tant que membres de groupes sociaux
particuliers - gouvernants, commerciaux, ethniques, nationaux, religieux - en tant que classes et
sexes (Ansart, 1974). En règle générale, elles associent des perceptions de la nature humaine, des
points de vue sur le processus de l'histoire (y compris les rôles de groupes sociaux clés tels que la
classe, la race, le sexe et la nation) et les théories de l'état. Le libéralisme politique est une
conception morale qui ne concerne que la structure de base d'une société et qui est présentée
comme une vision indépendante de toute doctrine globale. Ses termes fondamentaux, tels que
l'idée d'individus en tant que citoyens libres et égaux, découlent de la culture politique publique
d'une démocratie libérale (Guilhaumou, 2002). Le Libéralisme politique prône ses principes
comme moyen de résoudre équitablement les divergences dans une société pluraliste; il ne
s'attend pas à ce que des citoyens libres et égaux se mettent d’accord sur une conception globale.
Le Libéralisme politique établit plutôt un consensus qui se chevauche au milieu d'un pluralisme
raisonnable (Guilhaumou, 2002). Comme le Libéralisme lui-même, le Libéralisme politique est
un ensemble de conceptions, qui partage l'objectif de trouver des conditions équitables de
coopération sociale entre les membres libres et égaux d'une société démocratique. Le
Libéralisme économique est une philosophie politique et économique basée sur un support solide

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pour une économie de marché et de propriété privée dans des moyens de production. Bien que
les Libéraux économiques puissent également soutenir dans une certaine mesure la
réglementation gouvernementale, ils ont tendance à s'opposer à l'intervention du gouvernement
sur le marché libre lorsqu'elle entrave le libre-échange et la concurrence ouverte (Rosanvallon,
1989). De plus, le Libéralisme a pris plusieurs formes et structures en raison de l'évolution des
sociétés et des changements survenus au cours des dernières décennies. Dans cette étude, les
aspects théoriques du Libéralisme seront discutés et analysés en comparaison avec des idéologies
politiques opposées telles que: le conservatisme, le socialisme et l'anarchisme.

II. Le libéralisme du point de vue des chercheurs

Le Libéralisme est une idéologie politique qui considère la protection et l'amélioration de la


liberté de l'individu comme étant un problème central de la politique. Les Libéraux croient
généralement que le gouvernement est nécessaire pour protéger les individus contre les
dommages causés par d'autres, mais ils reconnaissent également que le gouvernement lui-même
peut constituer une menace pour la liberté (Salin, 2000). En ce qui concerne l’échelle politique
conventionnelle gauche-droite, le Libéralisme se situe au ‘centre’. Le terme libéralisme n'a été
couramment utilisé qu'au XIXe siècle, bien que les fondements de la pensée libérale soient
beaucoup plus anciens, issus des réformes religieuses des XVIe et XVIIe siècles, des Lumières
du XVIIIe siècle, de la Révolution française, mais surtout de la transformation économique,
sociale et politique induite au fil du temps par l'industrialisation (Salin, 2000). En effet, la
croissance du Libéralisme est étroitement liée à la croissance du capitalisme, de la démocratie
représentative et du monde moderne. En ce sens, c'est l'idéologie hégémonique de l'ère moderne.
Le Libéralisme peut être étroitement lié aux intérêts de classe de la bourgeoisie industrielle. Au
début du XIXe siècle, suivant les arguments d'économistes classiques tels qu'Adam Smith et
David Ricardo, les Libéraux ont défendu le libre marché et le libre-échange, et se sont opposés à
l'intervention du gouvernement dans l'économie et dans la protection de l'agriculture. Leur
programme politique impliquait une prolongation du vote et de la représentation parlementaire
aux nouveaux centres industriels, conduisant à un transfert progressif de pouvoir et d'influence
de l'ancienne aristocratie foncière vers les classes manufacturières. Pourtant, pour atteindre et se
maintenir au pouvoir, ils ont dû faire appel à une base populaire plus large, y compris les rangs
croissants des professions et de la classe ouvrière qualifiée. Cela expliquerait certaines des
tensions crées au sein du Libéralisme britannique tel qu'il a évolué à la fin du XIXe siècle et au
début du XXe siècle. Les idéologies évoluent avec le temps et peuvent se répartir en plusieurs
tendances, parfois très conflictuelles. Alors que le Libéralisme précoce, ou classique, préconisait
un gouvernement constitutionnel limité et des marchés libres, au cours du XIXe siècle, le
Libéralisme britannique s'est de plus en plus identifié à une plus grande intervention au niveau
urbain et national. Les nouveaux Libéraux (par exemple T.H. Green, Leonard Hobhouse, John
Hobson) confirment qu'une telle intervention ne constituait pas une restriction à la liberté, mais
élargirait la liberté de tous les individus afin de profiter au mieux de leur propre potentiel

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(Jaume, 2014). Le gouvernement libéral de 1906–14 a introduit les pensions de vieillesse, les
bourses du travail et l'assurance-maladie et chômage, et a établi certains des fondements de l'État
providence (établi plus tard sur une base plus complète par le gouvernement travailliste de 1945–
51). La Première Guerre Mondiale et ses conséquences ont entraîné des scissions entre les
libéraux et un déclin rapide du parti. De nombreux anciens Libéraux ont rejoint les
Conservateurs ou les Travaillistes et, dans les années 1950, le parti était réduit à six députés à la
Chambre des communes (Salin, 2000). Pourtant, les nouvelles idées libérales ont imprégné les
autres partis. Keynes (2017) et Beveridge, dont le travail et la réflexion ont étayé le consensus
politique de l’après-Seconde Guerre Mondiale, étaient à la fois petits et grands ‘l’ Libéraux.
L'inspiration des politiques menées par les gouvernements travailliste et conservateur doit
davantage au Nouveau Libéralisme qu'à la pensée traditionnelle conservatrice ou socialiste.
Paradoxalement, lorsque ce consensus idéologique a été remis en question dans les années 1970,
le défi est émané par conséquent d'une renaissance d'une version plus ancienne du Libéralisme,
le Libéralisme du marché libre dérivé d'Adam Smith et des économistes classiques. Ce
Néolibéralisme (à ne pas confondre avec le Nouveau Libéralisme!) a été énergiquement promu
par Hayek et Friedman et repris par des politiciens Conservateurs tels que Keith Joseph et
Margaret Thatcher (Denor, 2007). Les Libéraux-démocrates conservent un intérêt libéral
caractéristique pour les droits individuels et les libertés civiles, le soutien aux politiques néo
libérales de bien-être, un engagement ferme en faveur de la réforme constitutionnelle (en
particulier la restitution et la réforme électorale) et une approche internationaliste et humanitaire
des affaires étrangères. Par contre, une grande partie de ce programme a été effectivement
assumée par le Parti travailliste, et il est difficile pour les démocrates libéraux de trouver un
espace idéologique distinctif à occuper visant à leur donner une identité claire dans la lutte pour
le soutien électoral au début du XXIe siècle. Les principales questions qui préoccupent le parti
semblent désormais plus tactiques qu'idéologiques: coalition ou compétition avec les
Travaillistes.

A- Écoles de Libéralisme

a- Libéralisme classique

Depuis le XVIIIe siècle jusqu'à aujourd'hui, les libéraux classiques ont insisté sur le fait qu'un
système économique basé sur la propriété privée est uniquement compatible avec la liberté
individuelle, permettant à chacun de vivre sa vie - y compris d'utiliser son travail et son capital -
comme il l'entend. En effet, les libéraux classiques et les libertaires ont souvent affirmé que d'une
certaine manière la liberté et la propriété sont en réalité la même chose; on a prétendu, par
exemple, que tous les droits, y compris les droits à la liberté, sont des formes de propriété;
d'autres ont affirmé que la propriété est en soi une forme de liberté (Steiner, 1994). Un ordre de
marché fondé sur la propriété privée est ainsi vu comme une incarnation de la liberté (Maury,
1961). A moins que les gens ne soient libres de conclure des contrats et de vendre leur main-

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d’œuvre, d’épargner et d’investir leurs revenus comme ils l’entendent, et de lancer des
entreprises au fur et à mesure qu’ils mobilisent les capitaux, ils ne sont pas vraiment libres. Les
Libéraux classiques utilisent un deuxième argument reliant liberté et propriété privée. Plutôt que
d’insister sur le fait que la liberté d’obtenir et d’employer la propriété privée est simplement un
aspect de la liberté des personnes, ce deuxième argument insiste sur le fait que la propriété privée
protège effectivement la liberté et qu’aucune protection ne peut être efficace sans la propriété
privée. Bien que les Libéraux classiques s'accordent sur l'importance fondamentale de la
propriété privée pour une société libre, la tradition libérale classique elle-même est un éventail de
points de vue, partant du quasi-anarchiste à ceux qui attribuent un rôle important à l'état dans la
politique économique et sociale (Salin, 2000). Jusqu’à la fin de l’extrême ‘‘libertaire’’ de
l’éventail libéral classique, sont des constatations des états justifiés comme des monopoles
légitimes qui pourraient, avec la justice, facturer des services essentiels de protection des droits:
la fiscalité est légitime si nécessaire et suffisante pour une protection efficace de la liberté et de
la propriété. Plus ‘vers la gauche’, nous faisons face à des vues libérales classiques qui autorisent
la taxation de l’enseignement public en particulier, et plus généralement des biens publics et des
infrastructures sociales. En allant encore plus loin sur la ‘gauche’, certaines conceptions libérales
classiques permettent un minimum social modeste (Hayek, 1976). La plupart des économistes
libéraux classiques du XIXe siècle ont approuvé une variété de politiques étatiques, englobant
non seulement le droit pénal et l'application des contrats, mais aussi l'octroi de licences aux
professionnels, les réglementations en matière de santé, de sécurité et d'incendie, les
réglementations bancaires, les infrastructures commerciales (routes, ports et canaux) et
encourageait souvent la syndicalisation (Brown, 2004).

b- Néolibéralisme

Le Néolibéralisme est souvent caractérisé par sa croyance en une croissance économique durable
comme moyens de réaliser le progrès humain, sa confiance dans les marchés libres en tant
qu’allocation la plus efficace des ressources, et la mise en évidence d’une intervention minimale
de l'état dans les affaires économiques et sociales et son engagement dans la liberté du commerce
et des capitaux. Trois facteurs expliquent l'essor de cette théorie révisionniste. Premièrement, le
nouveau libéralisme est apparu à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, période
pendant laquelle la capacité d’un marché libre à soutenir ce que Lord Beveridge (1944) appelait
un ‘‘équilibre prospère’’ était remise en question. Croyant qu'un marché basé sur la propriété
privée avait tendance à être instable, ou pouvait, comme l'a soutenu Keynes (1936), rester coincé
dans un équilibre avec un chômage élevé, les nouveaux libéraux en sont arrivés à douter,
initialement pour des raisons empiriques, que le libéralisme classique était une base adéquate
pour une société stable et libre. Ici, le deuxième facteur entre en jeu: au moment où les nouveaux
libéraux perdaient confiance dans le marché, leur confiance dans le gouvernement comme
moyen de surveiller la vie économique augmentait. Cela était en partie dû aux expériences de la
Première Guerre Mondiale, au cours de laquelle les tentatives gouvernementales de planification

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économique semblaient réussir (Crowell, 1929). Le troisième facteur sous-jacent à la devise du
nouveau libéralisme était probablement le plus fondamental: une conviction croissante que, loin
d’être ‘le gardien de tous les autres droits’ (Ely, 1992), les droits de propriété favorisent une
inégalité injuste de pouvoir. Ils consacrent une égalité purement formelle qui, dans la pratique
réelle, échoue systématiquement à garantir le genre de liberté positive égale qui compte sur le
terrain pour la classe ouvrière. Ce thème est au cœur de ce que l’on appelle maintenant le
‘‘libéralisme’’ dans la politique américaine, combinant une forte approbation des libertés civiles
et personnelles avec une indifférence, voire une hostilité à la propriété privée. Cependant, dans
les années 1970, la stagnation économique et l'augmentation de la dette publique ont incité
certains économistes à prôner un retour au libéralisme classique, qui, sous sa forme renouvelée,
est devenu connu sous le nom de néolibéralisme. Les fondements intellectuels de ce renouveau
étaient principalement l'œuvre de l'économiste britannique d'origine autrichienne Friedrich von
Hayek (n.d.), qui soutenait les mesures interventionnistes visant la redistribution des richesses et
conduisant inévitablement au totalitarisme, et de l'économiste américain Milton Friedman
(1992), qui rejetait la politique budgétaire du gouvernement comme un moyen d'influencer le
cycle économique. Comme les économies nationales sont devenues plus interdépendantes dans la
nouvelle ère de la mondialisation économique, les néolibéraux ont également promu des
politiques de libre-échange et la libre circulation des capitaux internationaux. Les néolibéraux
croient que l'état d'après-guerre ne peut plus être maintenu, en particulier dans un monde qui est
maintenant caractérisé par un capital très mobile et par une concurrence économique vigoureuse
entre les états. Par conséquent, ils tentent de faire reculer l'état. Ils suggèrent souvent et en
particulier, que l'état devrait se concentrer sur la prise de décisions politiques plutôt que sur la
fourniture de services. Ils veulent que l'état se retire de la fourniture directe de services. Ils
veulent remplacer la fourniture de services publics par l’état par un système entrepreneurial basé
sur la concurrence et les marchés. Certains experts font une distinction entre l'activité de prise de
décisions politiques, qu'ils qualifient de ‘‘pilotage’’, et celle de prestation de services publics,
qu'ils décrivent comme ‘‘aviron’’. Ils affirment que la bureaucratie est en faillite en tant qu'outil
pour l'aviron. Et ils proposent de remplacer la bureaucratie par un ‘‘gouvernement
entrepreneurial’’, basé sur la concurrence, les marchés, les clients et la mesure des résultats.

B- Analyse du Libéralisme

Le débat sur la question de savoir si les principes libéraux s'appliquent à toutes les communautés
politiques ne doit pas être confondu avec le débat sur la question de savoir si le libéralisme est
une théorie centrée sur l'état ou si, du moins idéalement, il s'agit d'une théorie politique
cosmopolite pour la communauté de toute l'humanité. Étant donné que le libéralisme se
fractionne sur tant de questions - la nature de la liberté, la place de la propriété et de la
démocratie dans une société juste, l'exhaustivité et la portée de l'idéal libéral - on pourrait se
demander s'il y a lieu de parler de ‘Libéralisme’. Cependant, ce n'est pas une chose sans
importance ni insignifiante que toutes ces théories prennent la liberté comme la valeur politique

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fondamentale. Les démocrates radicaux affirment la valeur primordiale de l'égalité, les
communautaristes affirment que les exigences d'appartenance prédominent la liberté, et les
conservateurs se plaignent que le dévouement libéral à la liberté compromet les valeurs et vertus
traditionnelles et donc l'ordre social lui-même. Mis à part les conflits intra-muros, les libéraux se
joignent au rejet de ces conceptions du droit politique. Selon une théorie libérale classique, la
différence entre un monde de communautés libérales et une communauté libérale mondiale n'est
pas d'une importance fondamentale. Puisque le but du gouvernement dans une communauté est
d'assurer la liberté fondamentale et les droits de propriété de ses citoyens, les frontières n'ont pas
une grande importance morale dans le libéralisme classique. En revanche, dans le cadre du
‘nouveau’ Libéralisme, qui met l’accent sur les programmes de redistribution pour parvenir à la
justice sociale, il importe beaucoup de savoir qui est inclus dans la communauté politique ou
morale. Si les principes libéraux nécessitent une redistribution importante, il est alors d'une
importance cruciale que ces principes s'appliquent uniquement au sein de communautés
particulières ou que leur portée soit mondiale. Dans la vie économique comme en politique,
donc, le principe de guide du Libéralisme classique est devenu une insistance sans faille sur la
limitation du pouvoir du gouvernement. Le philosophe anglais Jeremy Bentham a résumé ce
point de vue de manière convaincante dans son seul conseil à l’état: ‘‘Soyez tranquille’’. D'autres
ont affirmé que ce gouvernement est le meilleur qui gouverne le moins. Les libéraux classiques
ont librement reconnu que le gouvernement doit fournir l'éducation, l'assainissement,
l'application de la loi, un système postal et d'autres services publics qui dépassaient la capacité de
toute agence privée. Mais les libéraux croyaient généralement qu'en dehors de ces fonctions, le
gouvernement ne doit pas essayer de faire pour l'individu ce qu'il est capable de faire pour lui-
même. Le Libéralisme classique estime que la seule véritable liberté est la liberté de la
coercition, et que l'intervention de l'état dans l'économie est un pouvoir coercitif qui restreint la
liberté économique des individus et devrait donc être évitée autant que possible. Le Libéralisme
favorise la politique économique de laissez-faire (intervention économique et imposition
minimales de l'état au-delà de ce qui est nécessaire pour maintenir la liberté individuelle, la paix,
la sécurité et les droits de propriété), et s'oppose à l'État-providence (la fourniture de services
sociaux par l'état, et la prise en charge par l’état de la responsabilités principale pour le bien-être
de ses citoyens) Le Libéralisme social affirme que les gouvernements doivent jouer un rôle actif
dans la promotion de la liberté des citoyens et qu'une véritable liberté ne peut exister que lorsque
les citoyens sont en bonne santé, éduqués et à l'abri de la pauvreté extrême. Les Sociaux-libéraux
estiment que cette liberté peut être assurée lorsque les gouvernements garantissent le droit à
l'éducation, l’accès aux soins médicaux et à un salaire décent, en plus d'autres responsabilités
telles que les lois contre la discrimination en matière de logement et d'emploi, les lois contre la
pollution de l'environnement et d’assurer le bien-être, le tout soutenu par un régime fiscal
progressif.

III- Idéologies politiques opposées au Libéralisme

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Bien que le Libéralisme soit passé par des changements et que plusieurs chercheurs aient des
points de vue différents sur cette idéologie politique, il y a des idéologies politiques existantes
qui s'opposent au Libéralisme, telles que: le Conservatisme, le Socialisme et l'Anarchisme. Les
idéologies peuvent évoluer et changer considérablement avec le temps. Il existe également des
tensions internes importantes et des courants de pensée opposés au sein de toutes les idéologies
majeures.

A- Idéologies politiques opposées au Libéralisme

a- Conservatisme

Le Conservatisme dans sa forme la plus simple suggère ‘conserver’, garder les choses telles
qu'elles sont. Alors que le Libéralisme primitif favorisait le changement et la réforme, l'ancien
Torysme et le Conservatisme du XIXe siècle étaient généralement méfiants et résistants au
changement. Alors que le Libéralisme était un produit des Lumières du XVIIIe siècle, les
révolutions américaine et française et, surtout, le capitalisme industriel, le Torysme et par la suite
le Conservatisme impliquait une réaction contre tout cela. Ils se méfiaient de ‘l’Age de Raison’
et de la menace que cela semblait représenter pour l’autorité religieuse et laïque traditionnelle. Ils
étaient hostiles au langage de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Ils avaient peur de bon
nombre de changement résultant de l'industrialisation et des idées qui y sont associées. Beaucoup
de ces idées ont été exprimées par Edmund Burke, en particulier dans sa dissertation cruciale
Réflexions sur la Révolution en France (Ganzin, 2018). Burke était un politicien partisan du
whig ayant une sympathie intense pour la pensée dans son propre parti. Il en est arrivé à être
perçu comme un théoricien clé du conservatisme (bien que le terme n'ait pas été alors utilisé). Si
le Libéralisme était (au moins initialement) l'idéologie de la classe capitaliste montante, le
Torysme et le Conservatisme reflétaient les intérêts en déclin mais toujours puissants des
propriétaires fonciers. Les Conservateurs ont cherché à maintenir l'ordre économique, social et
politique actuel contre les pressions en faveur du changement qui ne pouvaient qu'entraîner une
baisse de leur influence et de leur pouvoir. Pourtant, si le Conservatisme était resté lié à un
intérêt foncier en déclin, il aurait rapidement disparu en tant que doctrine politique. Au lieu de
cela, il s'est tenu en conflit avec le Libéralisme au XIXe siècle et a continué à dominer le XXe
siècle en Grande-Bretagne. Il a obtenu ce succès remarquable grâce à une adaptation flexible aux
nouvelles circonstances, bien que l'on puisse également affirmer que certains de ses principes
fondamentaux ont été maintenus de manière assez constante. Le Conservatisme a été décrit
comme une ‘philosophie de l’imperfection’. La plupart des conservateurs ne croient pas en la
perfectibilité de l’humanité, mais supposent plutôt qu’il existe une ‘mauvaise tendance’ dans la
nature humaine. Cela implique un besoin d’autorité – un état fort et un gouvernement puissant
pour maintenir la loi et l'ordre et restreindre les comportements violents et antisociaux (Darnton,
2002). Les Conservateurs pendant la majeure partie des XIXe et XXe siècles étaient loin d'être
de fervents partisans du libre marché et du libre-échange. Au début du XIXe siècle, les Tories et

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les Conservateurs ont soutenu les lois sur le maïs et la protection de l'agriculture britannique. À
la fin du XIXe siècle, beaucoup ont préconisé ce qu'ils appelaient le ‘commerce équitable’ par
opposition au ‘libre-échange’, et au début du XXe siècle, le parti a été converti par Joe
Chamberlain à la réforme tarifaire et à la ‘préférence impériale’, une politique que son fils
Neville Chamberlain a cherché à la mettre en pratique en tant que chancelier et plus tard Premier
ministre dans le ‘gouvernement national’ dominé par les conservateurs des années 1930
(Pestieau, 1982). Dans la période qui a suivi la Seconde Guerre Mondiale, les modernisateurs du
Parti conservateur ont adopté le slogan de Disraeli ‘une nation’ pour instaurer la réforme sociale
et l’intervention de l’état. Ce conservatisme ‘d'une nation’ est devenu la nouvelle orthodoxie du
parti. Ainsi, les gouvernements conservateurs entre 1951 et 1964 semblaient avoir été
entièrement convertis à des politiques de gestion de la demande keynésienne, du bien-être de
l'état, d'économie mixte, de consensus et de compromis dans les relations industrielles et même,
sous Harold Macmillan, à une forme de planification économique dirigée par l'état. Pour certains
conservateurs modernes, toute cette période est une aberration dans la longue histoire du parti,
bien que pour d'autres, elle reste l'essence même de la tradition authentique du Tory et des
Conservateurs. Le Conservatisme, d’après une interprétation marquante, implique une tension en
cours entre deux courants de pensée libertaire et collectiviste rivaux, chacun apparaissant comme
dominant à des périodes différentes (Scruton & Von Buseksit, 2018). Effectivement, de telles
tensions et contradictions se retrouvent dans toutes les idéologies dominantes.

b- Socialisme

Le Socialisme est une doctrine sociale et économique qui appelle à la propriété ou au contrôle
public plutôt que privé de la propriété et des ressources naturelles. Selon la vision socialiste, les
individus ne vivent pas ou ne travaillent pas de manière isolée mais vivent en coopération les uns
avec les autres. En outre, tout ce que les gens produisent est en quelque sorte un produit social, et
quiconque contribue à la production d'un bien a droit à une part de celui-ci. La société dans son
ensemble, devrait donc posséder ou au moins contrôler la propriété pour le bien de tous ses
membres. Robert Owen (1819) a obtenu un certain soutien populaire pour sa première version du
socialisme, tirée initialement de ses propres expériences dans la gestion d'une usine modèle, mais
par la suite de son engagement dans le syndicalisme britannique au début des années 1830 et le
mouvement coopératif des années 1840. Ainsi, son socialisme dépendait de l'auto-assistance de
la classe ouvrière plutôt que du renversement total du système économique et politique existant
exigé par les Socialistes révolutionnaires. Owen a été critiqué par Marx en tant que ‘socialiste
utopique’ sans stratégie réaliste pour l’instauration du Socialisme. Pourtant, le socialisme de
Marx a trouvé moins de soutien en Grande-Bretagne qu’en Allemagne, en France, en Italie ou
même en Russie. Selon les Socialistes, la vraie liberté et la véritable égalité exigent un contrôle
social des ressources qui constituent la base de la prospérité dans n’importe quelle société. Karl
Marx et Friedrich Engels ont souligné ce point dans le Manifeste du Parti communiste (1848)
lorsqu'ils ont proclamé que dans une société socialiste ‘‘la condition du libre développement de

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chacun est le libre développement de tous’’. Cette conviction fondamentale laisse néanmoins aux
socialistes une marge de désaccord entre eux sur deux points clés. Le premier concerne l'étendue
et le type de propriété que la société devrait posséder ou contrôler. Certains socialistes ont pensé
que presque tout, sauf les effets personnels tels que les vêtements, devrait être une propriété
publique; c'est le cas, par exemple, de la société analysée par l'humaniste anglais Sir Thomas
More dans son Utopia (1516). D'autres socialistes, cependant, ont été disposés à accepter ou
même à accueillir la propriété privée de fermes, de magasins et d'autres petits et moyens
commerces. Le deuxième désaccord concerne la manière dont la société doit exercer son contrôle
sur la propriété et les autres ressources. Dans ce cas, les principaux camps sont constitués de
groupes de centralistes et de décentralisateurs mal définis. Du côté centraliste, il y a les
socialistes qui veulent investir le contrôle public de la propriété dans certaines autorités centrales,
telle que l'état - ou l'état sous l’autorité d'un parti politique, comme ce fut le cas en Union
soviétique. L'un des premiers socialistes utopiques fut l'aristocrate français Claude-Henri de
Saint-Simon. Saint-Simon n'a pas appelé à l’appropriation publique de la propriété productive,
mais il a préconisé le contrôle public de la propriété par la planification centrale, dans laquelle
les scientifiques, les industriels et les ingénieurs anticiperaient les besoins sociaux et se servent
énergies de la société pour répondre à ces besoins (Engels, 2013). Un système pareil serait plus
efficace que le capitalisme, selon Saint-Simon, et il a même l'aval de l'histoire elle-même. Saint-
Simon croyait que l'histoire passe par une série d'étapes, chacune étant marquée par un
arrangement particulier de classes sociales et un ensemble de croyances dominantes. Dans de
telles circonstances, selon Saint-Simon, il est logique de remettre les arrangements économiques
de la société entre les mains de ses membres les plus compétents et les plus productifs, afin qu'ils
puissent diriger la production économique au profit de tous (Louvancour, 1913). Des thèmes
similaires marquent les écrits de François-Marie-Charles Fourier, un employé français dont
l’imagination, sinon sa fortune, était aussi extravagante que celle d’Owen. La société moderne
engendre l'égoïsme, la duperie et d'autres maux, a accusé Fourier, car des institutions telles que
le mariage, la famille dominée par les hommes et le marché concurrentiel confinent les
personnes à un travail répétitif ou à un rôle limité dans la vie et peut contrarier ainsi le besoin
pour la diversité (Engels, 2013). En mettant les gens en opposition les uns avec les autres en
compétition pour les profits, de plus, le marché en particulier entrave le l’aspiration à l’harmonie.
En conséquence, Fourier imaginait une forme de société plus conforme aux besoins et aux désirs
humains. Comme un ‘‘phalanstère’’, tel qu’il l’appelait, serait une communauté largement
autosuffisante d’environ 1,600 personnes, organisée selon le principe du ‘‘travail attractif’’,
selon lequel les gens travailleront volontairement et heureusement si leur travail engage leurs
talents et intérêts. Cependant, toutes les tâches deviennent ennuyeuses à un moment donné, de
sorte que chaque membre du phalanstère aurait plusieurs occupations, passant de l'une à l'autre à
mesure que son intérêt diminuait et augmentait. Fourier laissait place à l'investissement privé
dans sa communauté utopique, mais chaque membre devait partager la propriété, et l'inégalité
des richesses, bien qu'autorisée, devait être limitée. Les idées de propriété commune, d'égalité et
de vie simple ont été abordées dans le roman visionnaire Voyage en Icarie (1840; Travels in
Icaria), par le socialiste français Étienne Cabet (Paquin, 2011). Icarie devait être une
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communauté autosuffisante, réunissant industrie avec agriculture, d'environ un million de
personnes. Cependant, dans la pratique, l'Icarie que Cabet a fondé dans l'Illinois dans les années
1850 était à peu près de la taille d'un phalanstère Fouriériste, et les dissensions parmi les Icariens
ont incité Cabet à partir en 1856. Malgré leur imagination et leur dévouement à la cause des
travailleurs, aucun des premiers socialistes n’a jouit de la pleine approbation de Karl Marx, qui
est incontestablement le théoricien le plus important du socialisme. En effet, Marx et son ami et
collaborateur de longue date Friedrich Engels étaient en grande partie responsables de la
désignation de l'étiquette ‘‘utopique’’, qu’ils avaient l’intention de la rendre dénigrante, à l’égard
de Saint-Simon, Fourier et Owen, dont ils comparaient les ‘‘images fantastiques de la société
futur’’. à leur propre perspective ‘‘scientifique’’ du socialisme. Le chemin vers le Socialisme ne
passe pas par l'établissement de communautés modèles qui donnent des exemples de coopération
harmonieuse au monde, selon Marx et Engels, mais par l’affrontement entre les classes sociales.
L'esclavage, par exemple, a longtemps été considéré comme une pratique acquise, naturelle et
acceptable, mais la lutte de l'esclave pour être reconnu en tant une personne mettait fin à
l'esclavage car le maître et l'esclave sont arrivés à reconnaître leur humanité commune - et donc à
se libérer, et leur esprit, d'un faux sentiment de supériorité du maître. Comme Hegel, Marx a
compris l'histoire comme un exposé du travail et de la lutte humaine (Gabaude, 1970).
Cependant, alors que pour Hegel l’histoire était le récit de l’auto- réalisation de l’esprit à travers
les conflits humains, pour Marx c’était l’histoire des luttes entre les classes aux dépens des
intérêts et des ressources matérielles ou économiques. À la place de l’idéalisme philosophique de
Hegel, en d’autres termes, Marx a développé une théorie matérialiste ou économique de
l’histoire. Avant que les gens puissent faire quelque chose d'autre, a-t-il soutenu, qu’ils doivent
d'abord produire ce dont ils ont besoin pour survivre, c'est-à-dire qu'ils sont soumis à la nécessité
(Lenormand & Manicki, 2007). La liberté pour Marx est en grande partie une question de
surmonter la nécessité. La nécessité oblige les gens à travailler pour survivre, et seuls ceux qui
sont libres de cette contrainte seront libres à développer leurs talents et leur potentiel. L'évolution
la plus importante de l'histoire récente du Socialisme est sans aucun doute l'effondrement du
communisme, d'abord en Europe de l'Est en 1989, puis en Union soviétique elle-même en 1991.
Les partis communistes ont continué d'exister, bien sûr, et certains d'entre eux sont restés au
pouvoir (Lenormand & Manicki, 2007). Par exemple, en Corée du Nord, au Vietnam, à Cuba et
en Chine. Mais à la fin du XXe siècle, peu de Marxisme restait dans les politiques du PCC,
comme des réformes économiques favorisant de plus en plus l’appropriation privée de la
propriété productive et encourageant la concurrence sur le marché. Ce qui restait, c'était
l'obstination Léniniste sur la règle d'un parti unique.

c- Anarchisme

L'anarchisme est une théorie politique, sceptique quant à la justification de l'autorité et du


pouvoir, en particulier du pouvoir politique. L'Anarchisme est généralement fondé sur des
affirmations morales sur l'importance de la liberté individuelle. Les Anarchistes proposent

11
également une théorie positive de l'épanouissement humain, basée sur un idéal de construction de
consensus non coercitive. L'Anarchisme a inspiré des efforts pratiques pour établir des
communautés utopiques, des agendas politiques radicaux et révolutionnaires et diverses formes
d'action directe. Les Anarchistes politiques concentrent leur critique sur le pouvoir de l'état,
considérant le pouvoir coercitif centralisé et monopolistique comme illégitime. Les Anarchistes
critiquent ainsi ‘‘l'Etat’’. Bakounine fournit un exemple historique paradigmatique, en disant: S'il
y a un Etat, il doit y avoir domination d'une classe par une autre et, par conséquent, esclavage;
l'Etat sans esclavage est impensable - et c'est pourquoi nous sommes les ennemis de l'Etat
(Bakounine, 1873). Un exemple plus récent vient de Gérard Casey qui a écrit: ‘‘Les Etats sont
des organisations criminelles. Tous les états, pas seulement les états manifestement totalitaires ou
répressifs’’ (Palante, 2012).
De telles généralisations radicales sont difficiles à soutenir. Ainsi, l'Anarchisme en tant que
philosophie politique fait face au défi de la spécificité. Les États ont été organisés de diverses
manières. Le pouvoir politique n'est pas monolithique. La souveraineté est une question
complexe qui comprend des divisions et des distributions de pouvoir (Postel-Vinay, 2015). De
plus, le contexte historique et idéologique de la critique d’un anarchiste donné fait une différence
dans le contenu de la critique de l’anarchiste politique. Bakounine répondait principalement à
une vision marxiste et hégélienne de l'état, offrant sa critique de l'intérieur du mouvement
socialiste mondial; Casey écrit au XXIe siècle à l'ère du libéralisme et de la mondialisation,
offrant sa critique de l'intérieur du mouvement du libertarisme contemporain. Certains
Anarchistes s'engagent dans de larges généralisations, visant une critique totale du pouvoir
politique. D'autres présenteront une critique localisée d'une entité politique donnée. Un défi
permanent pour ceux qui chercheraient à comprendre l'Anarchisme c’est de réaliser à quel point
historiquement et idéologiquement les diverses perspectives s'inscrivent dans le cadre de
l'anarchisme général (Postel-Vinay, 2015). Kropotkine (n.d.) fait valoir ce point dans son article
d'encyclopédie de 1910. Bien qu'ils n'utilisent pas le terme d'anarchisme, les Épicuriens et les
Cyniques évitaient l'activité politique, conseillant de se retirer de la vie politique à la recherche
de la tranquillité et de la maîtrise de soi. Les Cyniques sont également connus pour leur penchant
à prôner le cosmopolitisme : vivre sans allégeance à un état ou à un système juridique particulier,
tout en s'associant avec des êtres humains basés sur des principes moraux en dehors des
structures étatiques traditionnelles. Diogène le Cynique avait peu de respect pour l'autorité
politique ou religieuse. L'une de ses idées guides était de ‘‘déprécier la monnaie’’. Cela signifiait
non seulement la dévaluation ou la destruction de la devise monétaire, mais aussi un rejet général
des normes de la société civilisée. Diogène se moquait souvent des autorités politiques et n’a pas
réussi à manifester des signes de respect. Alors que Diogène méprisait vigoureusement les
normes établies, Épicure battit en retraite. Les Anarchistes répondent en affirmant que l'état a
tendance à produire sa propre sorte de malheur: comme oppressif, violent, corrompu et hostile à
la liberté. Les discussions sur le contrat social tournent donc autour de la question de savoir si
l'état vaut mieux que l'Anarchie - ou si les états et les entités semblables à l'état émergent
naturellement et inévitablement de la condition originelle de l'Anarchie. Alors que Nozick (1988)

12
et d'autres philosophes politiques prennent l'Anarchie au sérieux et comme point de départ, les
Anarchistes confirmeront que les arguments invisibles de ce genre ignorent la réalité historique
des états, qui se développent à partir d'une longue histoire de domination, d'inégalité et
d'oppression. Murray Rothbard a argumenté contre Nozick et la théorie du contrat social,
affirmant qu’‘‘aucun état existant n'a été conçu de manière impeccable’’ (Rothbard, 1991).
Différentes versions de la théorie du contrat social, comme on en trouve dans l’œuvre de John
Rawls, considèrent la situation contractuelle comme un dispositif heuristique permettant
d’observer la justice sous ‘‘le voile de l’ignorance’’. Mais les anarchistes affirmeront que l'idée
de la position originale ne conduit pas nécessairement à la justification de l’état - en particulier
compte tenu des connaissances de base sur la tendance des états à être oppressifs. Sartwell
(1997) conclut que même en acceptant plus ou moins toutes les hypothèses que Rawls reprend
dans la position initiale, il n'est pas clair que les entrepreneurs ne choisiraient pas l'anarchie. Une
pierre angulaire historique importante est William Godwin. Contrairement à Locke et Hobbes
qui se sont tournés vers le contrat social pour nous sortir de l'état anarchique de la nature,
Godwin a soutenu que le pouvoir gouvernemental qui en résultait n'était pas nécessairement
meilleur que l'Anarchie. Locke, bien évidemment, est pour la révolution lorsque l'état devient
despotique. Godwin s'appuie sur cette idée. Il a expliqué: ‘‘Nous ne devons pas conclure à la hâte
que les méfaits de l'Anarchie sont pires que ceux que le gouvernement est qualifié à produire’’.
L’Anarchisme est souvent pris dans le sens que les individus doivent être délaissés sans aucun
principe unificateur ou autorité gouvernementale. Dans certains cas, l’Anarchisme est lié au
Libertarisme (ou ce qu’on appelle parfois ‘‘Anarcho-capitalisme’’). Mais la non-règle peut
également se produire lorsqu'il y a unanimité ou consensus - et donc pas besoin d'autorité externe
ou d'une structure gouvernementale de commandement et d'obéissance. S'il y avait une unanimité
parmi les individus, il n'y aurait pas besoin de ‘‘régner’’, d'autorité ou de gouvernement. Les
idées d'unanimité et de consensus sont liées à la conception positive de l'Anarchisme comme un
rassemblement volontaire d'êtres humains autonomes, qui promeuvent les valeurs
communautaires. Une version de l'idéal anarchiste imagine la dévolution de l'autorité politique
centralisée, nous laissant avec des communes dont la structure organisationnelle est ouverte et
consensuelle. Compte tenu de cet accent sur l'organisation communautaire, il n'est pas surprenant
que l'anarchisme politique ait une association historique étroite avec le communisme, malgré le
lien mentionné ci-dessus avec le capitalisme de marché libre. Des auteurs tels que Bakounine,
Kropotkine et Goldman ont développé leur anarchisme en réponse à Marx et au Marxisme. L'un
des premiers auteurs à affirmer explicitement l'Anarchisme, Pierre Proudhon, a défendu une sorte
de ‘‘communisme’’, qu'il comprenait comme ancré dans les associations décentralisées, les
communes et les sociétés d'entraide (Jourdain, 2020).

B- Analyse du Conservatisme, du Socialisme et de l'Anarchisme

Tout en reconnaissant leur clairvoyance au sujet de la Terreur, les libéraux ont trouvé que les
craintes de Burke quant à la Révolution française sont exagérées. Ils ont adopté un point de vue

13
différent face à la Révolution bolchevique d'octobre 1917, que les Marxistes considèrent comme
complétant leur prédécesseur ‘‘bourgeois’’. Ainsi, l'historien conservateur Richard Pipes
considère que la Terreur française était un ‘‘bref… contre-courant’’, tandis que la Terreur rouge
était un ‘‘élément essentiel du régime’’ (Lefebvre, 1948). Les conservateurs reprochent au
Libéralisme ‘‘atomiste’’ de considérer la société comme une simple collection d'individus
égocentriques, maintenus ensemble par des normes rationnelles et des lois abstraites plutôt que
d'acquérir leur identité à travers une communauté organisationnelle ; comme les
communautaristes, les conservateurs s'opposent à la primauté des droits abstraits. Les libéraux
répondent que ‘‘l'Atomisme’’ se réfère simplement à la conviction selon laquelle les personnes
vivent en société, les individus sont, comme l'écrit Rawls, des ‘‘sources d'auto-authentification
de revendications valables’’, affirmations qui ne requièrent pas de validation par des structures
sociales plus larges. Le contraste avec le Libéralisme et sa vision de la liberté doit cependant être
nuancé- le contraste n'est pas une chose absolue, mais une question d'équilibre et de ton. Par
exemple, l'opposition latente des conservateurs occidentaux à l'Union soviétique était motivée
par un engagement en faveur de la liberté. Burke lui-même a voulu consolider la liberté, mais a
estimé qu'elle est réalisée imparfaitement dans nos institutions; la recherche d'un idéal abstrait
peut nous faire perdre la liberté dont nous disposons. Les conservateurs et les libéraux classiques
préconisent un gouvernement limité; c'est le scepticisme particulariste et le pessimisme associé
qui définissent le conservatisme. Les libéraux étaient d'accord avec les limites de Burke sur le
gouvernement, le souci pour la propriété privée et une réforme judicieuse (Mendras, 1964).
Cependant, bien que Burke admette que le gouvernement découle de la nécessité de protéger la
propriété, il a réfuté de nombreux principes de Locke (Mendras, 1964). Les conservateurs
rejettent le concept libéral de droits abstraits, anhistoriques et universels, émanant de la nature de
l’action humaine et de l’autonomie, et possédés même lorsqu'ils ne sont pas reconnus, à titre
d’exemple par les esclaves de la Grèce antique. Cependant, alors que Hobhouse, Rawls et
Dworkin défendent les droits abstraits et universels, les libéraux comme Mill sont plus sensibles
à l'histoire - grâce à l'influence de Coleridge, il s'est inspiré des aspects de la pensée
conservatrice. Le principe d’utilité abstraite de Mill devient conservateur dans son
fonctionnement, en mettant l’accent sur la malléabilité et l’éducabilité du caractère ; nos
préférences, nos désirs et nos goûts proviennent d'institutions existantes, et donc tout plan
institutionnel abstrait ne parvient pas à maximiser l'utilité. Pour Mill, l’histoire d’une nation et
d’une société décide du meilleur mécanisme de gouvernement, et il situe les ‘‘Idées’’
Colirégiennes dans des institutions historiques ‘‘organisationnelles’’ - leur but et leur
signification initiaux. Cependant, le perfectionnisme de Mill s’oppose avec le pessimisme
conservateur quant à la nature humaine, et il a rejeté ce qu’il a appelé ‘‘l’intuitionnisme’’, qui
favorise le Conservatisme en assurant aux gens que tout ce qu’ils croient assez profondément
doit être vrai; il présume plutôt que les croyances ancrées doivent être justifiées par la raison.
D'un autre côté, le Socialisme implique toujours une critique du Libéralisme. La propre
évaluation du Libéralisme par les libéraux est rejetée, et le Libéralisme est maintenant conçu
comme une manifestation idéologique d’un certain ordre social. Ce n’est pas longtemps après la
Révolution française que les critiques du Libéralisme se sont aperçus qu’il ‘unit en soi un
14
mouvement vers des idéaux d’égalité politique avec un réel encouragement de l’inégalité
économique’ (Alain, 1968). Ceux qui pensaient que cette contradiction devait être surmontée
étaient les Socialistes. W. H. Mallock a un jour observé avec acharnement que le Capitalisme est
un ‘système de travail courant’ alors que le Socialisme ‘n’est pas une alternative’ mais seulement
‘une théorie ou une croyance qu'une telle alternative soit possible’ (Wells, 1907). Les Socialistes,
en affirmant que le Libéralisme est une idéologie à propos d’une réalité, ont invariablement
continué à prétendre que le Socialisme est aussi une idéologie à propos d’une réalité. Et les
Marxistes ont rajouté à cette affirmation une conviction absolue de la nécessité historique. Le
Socialisme est compliqué de telle manière que le Libéralisme et le Conservatisme ne le sont que
par l'existence de la tradition idéologique dominante du Marxisme en son sein. Cependant il n'y a
rien dans le Libéralisme et le Conservatisme qui puisse ressembler même légèrement au
Marxisme. Je dirais que c'est parce que les libéraux peuvent se rabattre sur l'apparente simplicité
de la reconnaissance de soi dans la loi et que les conservateurs peuvent se rabattre sur l'apparente
simplicité d'un ordre déjà existant. Les socialistes ont une tâche beaucoup plus compliquée, celle
d'expliquer l’importance de la politique de suggestions car le soi est socialement constitué. Les
parties des écrits de Marx qui ont survécu sont ses critiques du Libéralisme et Capitalisme. Son
étude sur La Question Juive oppose une ‘émancipation politique’ libérale à une ‘émancipation
humaine’ socialiste. Il a affirmé que l’émancipation politique réalisée par les libéraux est ‘bien
entendu un grand progrès’, mais elle n’aboutit nulle part. Que réalise le Libéralisme? ‘L’homme
n’est pas libéré de la religion; il reçoit la liberté de religion. Il n'est pas libéré de l’appropriation;
il reçoit la liberté d’appropriation. Il n'est pas libéré de l'égoïsme du commerce; il reçoit la liberté
de faire du commerce’. Le Marxisme était la tentative de prouver que Mallock avait tort: de
prouver que le Socialisme était une doctrine rivale de celle du Libéralisme - un argument qui
fonctionnait généralement en prétendant que le Socialisme était le successeur historique du
Libéralisme. Le Socialisme adapte le critérium du Libéralisme de manière à ce qu'il soit
radicalement transformé. Si le critérium du Libéralisme veut que les dettes soient dues à soi-
même, alors que le critérium du Socialisme - la norme par laquelle il juge les entités, les
institutions et les événements - veut que les dettes soient dues à soi-même mais sont restructurées
par la société. Cela change tout: car si le Libéralisme oppose l’individu à un système ou une
structure et voit alors le reste de la société comme composée d’individus également reliés à ce
système (et secondairement les uns aux autres), le Socialisme considère que la sociabilité de
l’individu est si fondamentale qu'elle ne peut évidemment lui être retirée. Comme Marx le dit
dans le Grundrisse: ‘La société ne se compose pas d’individus; elle exprime la quantité des
connexions et des relations dans lesquelles les individus se retrouvent’. En ce qui concerne
l'Anarchisme, on admet que l'Anarchisme est simplement un autre nom pour le chaos et pour un
rejet de l'ordre. Cette objection détient que les anarchistes sont violents et destructifs et qu'ils ont
l'intention de tout détruire, à savoir la morale elle-même. De plus, l'Anarchisme est
intrinsèquement instable. Hobbes et d'autres théories du contrat social modernes soutiennent que
l'état surgit comme une réponse nécessaire à l'anarchie naturelle qui maintient l'ordre et protège
nos intérêts. Une théorie différente vient de Nozick, qui soutient que la ‘‘Minarchie’’ émergerait
de l'anarchie par un processus de main invisible: car les personnes exerceront leur liberté et
15
achèteront la protection à une agence de protection, laquelle finirait par évoluer vers quelque
chose semblable à un état minimal. Les chercheurs affirment également qu'il n'y a tout
simplement aucun moyen de détruire ou de dissoudre l'état. Les exercices de théorie politique
anarchiste sont donc vains. Il serait donc préférable, de ce point de vue, de se concentrer sur les
critiques de la hiérarchie, de l'inégalité et des menaces à la liberté au sein de la théorie politique
libérale ou libertaire - et de s'engager dans des réformes qui se produisent dans le statu quo et
dans l'organisation politique dominante. Les érudits libéraux pensent que l'Anarchisme détient
une théorie politique qui abolit les structures politiques n'a aucun sens. Une préoccupation
relative surgit lorsque l'Anarchisme est considéré comme une critique de l'autorité dans tous les
cas et dans tous les sens. Si les anarchistes nient alors qu'il peut y avoir une quelconque arché,
alors l'affirmation se contredit : nous aurions une théorie dominante qui déclare qu'il n'y a pas de
théorie dominante. De plus, les chercheurs libéraux affirment que les anarchistes politiques ont
peu de patience vis- à- vis des discours abstraits qui ne s'engagent pas dans une action directe.
Une des préoccupations de l'anarchisme philosophique est qu'en n'agissant pas - et en n'assumant
pas la responsabilité des actions qui devraient découler de la pensée - l'anarchisme philosophique
reste une pratique bourgeoise qui avantage le statu quo. Ainsi, lorsque les anarchistes
philosophiques ne sont pas engagés dans les questions concrètes soulevées par l'Anarchisme -
s'ils doivent obéir à la loi, s'ils doivent voter, etc. - ils ont tendance à soutenir les intérêts des
défenseurs du statu quo.

IV- Conclusion

Il est évident que les idéologies politiques ont évolué avec le temps et leur présence est
essentielle la dynamique du monde. L'analyse des idéologies politiques est indispensable pour le
développement du monde et l'évolution des idéologies est un exemple parfait de la raison pour
laquelle les systèmes politiques évoluent avec le temps. Premièrement, l'analyse idéologique
nous permet de diagnostiquer les défaillances normatives des institutions politiques existantes en
illustrant les idéologies problématiques qu'elles engendrent. Deuxièmement, l'analyse
idéologique nous permet de critiquer des idéologies particulières en illustrant les institutions
sociopolitiques défectueuses qu'elles génèrent ou soutiennent. L'analyse idéologique doit être
utilisée pour permettre un engagement rigoureux avec les systèmes de pensée d’autres périodes
de l'histoire et d'autres cultures de notre présent. Ce faisant, nous pourrions découvrir de
nouveaux concepts, idées et affirmations qui ouvrent des espaces politico-théoriques inexplorés.

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16
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17
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