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Le mot crédit vient du participe passé latin credere qui signifie croire. Le crédit est donc la
confiance accordée à autrui. Economiquement, le vocable crédit englobe les diverses activités de
prêt d’argent que ce soit sous la forme de délais de paiement d’un fournisseur à un client ou
sous la forme de contrat de prêt bancaire. Le thème du présent dossier d’opportunité
commerciale se situe précisément sous ce dernier angle et se libelle ainsi : la garantie à
recueillir auprès d’un client particulier détermine-t-elle la décision d’octroi d’un crédit ?
Notre choix s’est porté sur ce thème d’une part en raison de notre promotion au poste de Chargé
de clientèle particulier avec des objectifs axés sur l’emploi et, d’autre part, parce que cette
réflexion nous permettra, à terme, de monter des dossiers de crédit contenants, toujours par
anticipation, les réponses aux questions que peut se poser un décideur avant d’apposer sa
signature.
Une garantie est un bien ou une personne permettant à un prêteur d’obtenir remboursement
partiel ou total du montant prêté en cas de défaut de paiement de l’emprunteur. Un client, lui, se
définit comme une personne qui reçoit des biens ou services d’une entreprise contre paiement.
Le terme particulier désigne, quant à lui, une personne physique caractérisée par un état civil, un
patrimoine et une capacité civile, tandis qu’une décision d’octroi de crédit fait référence à un acte
par lequel une personne opte pour la mise à disposition d’argent sous forme de prêt consentie à
une autre.
Pour répondre à la question que pose ce thème, nous présenterons dans une première partie
les crédits bancaires aux particuliers ainsi que les risques et les garanties pris pour la couverture
de ces risques ; nous présenterons ensuite les notions de capacité et de bonnes perspectives de
remboursement et comment les déterminer ; enfin nous présenterons le procédé d’analyse et la
règle en matière de décision d’octroi de crédit à un particulier.
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I. LE CREDIT BANCAIRE AUX PARTICULIERS : RISQUES ET GARANTIES
La banque collecte de l’argent sous forme de dépôts auprès de certains agents économiques
notamment l’Etat, l’entreprise et les ménages, pour le redistribuer aux agents économiques
qui en ont besoin. Elle joue un rôle d’intermédiaire entre les agents économiques qui ont
assez de liquidités (déposants) et ceux qui n’en n’ont pas assez(les emprunteurs). Il est donc
évident que les ressources que le banquier distribue ne lui appartiennent pas. Et, quelque soit
le dénouement du crédit ainsi octroyé, il demeure pour la banque un impératif de rembourser
ses déposants. La banque prend donc un risque en prêtant aux agents à besoins de
financement et notamment au client particulier : il s’agit du risque de crédit.
Quelles sont les différents types de crédits bancaires aux particuliers et parallèlement, quelle
est la typologie des risques que cours la banque et les garanties pris en conséquence ?
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I.2) Typologie et rôle des garanties adossées à un crédit particulier
Le recueil de garanties permet, dans certains cas, le transfert des risques auprès de
professionnels tels que les assureurs. En outre, la banque recueil d’autres types de garanties
comme les garanties réelles et les garanties personnelles.
Les assurances : il s’agit de garanties permettant de couvrir le prêt accordé en cas de sinistre.
En effet, dans le cas du crédit au particulier le banquier souscrit pour le client ou lui demande
de souscrire à une assurance-décès invalidité qui permet de couvrir le prêt en cas de décès
du client ou lorsque celui-ci devient invalide.
Les garanties réelles : C’est une garantie que la banque prend sur un bien appartenant à
l’emprunteur notamment un bien immobilier (exemple de l’hypothèque).
Le « cash collatéral »: Il s’agit d’une somme d’argent séquestrée et capitalisée
progressivement et parallèlement au remboursement du crédit.
Garanties personnelles : C’est une garantie selon laquelle une personne s’engage à
rembourser les sommes restant dues à la place de l’emprunteur si celui-ci n’arrivait plus à le
faire. Il s’agit par exemple de la caution solidaire.
La domiciliation irrévocable du salaire : La domiciliation irrévocable du salaire s’avère
essentielle car elle garantie au banquier le passage du salaire sur son compte ouvert dans les
livres de la banque.
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S’il est clair que la banque ne prête pas à un particulier visiblement incapable d’assurer le
remboursement des échéances du crédit, n’est-il pas opportun, voir recommandé de
déterminer si ce particulier est capable d’assumer le remboursement du crédit qu’il sollicite ?
*charges d’emprunt : ensemble des mensualités des prêts existants et du crédit envisagé
**revenus nets : revenus certains et réguliers de l’emprunteur
La capacité de remboursement se calcule selon la formule suivante :
Capacité de remboursement = (revenus nets x 33%) - (charges d'emprunt)
Pour apporter une meilleure réponse au besoin de crédit du client particulier, le conseiller
commercial de banque doit se livrer à la même approche utilisé en matière de découverte des
besoins du client qui passe par la réponse aux questions : Comment vit-il ? Que gagne t-il ?
que dépense t-il ? Que possède t-il ? Que doit-il ? Un
rendez vous pour le montage d’un dossier de crédit se prépare en ayant en tête l’avant, le
pendant et l’après de l’entretien.
Avant l’entretien : réunir toutes les données permettant de cerner au mieux le profil de son
client. Réserver un accueil de qualité au client, dans les meilleures conditions matérielles
possibles.
Pendant l’entretien : principalement, Il s’agit ici de déterminer le besoin du client pour
adapter le crédit et non l’inverse qui consiste souvent à déterminer la capacité de
remboursement maximale puis octroyer systématiquement le crédit correspondant à cette
capacité. La bonne attitude serait de savoir dire non pour une demande de crédit présentant
un risque trop important.
Après l’entretien : Le conseiller commercial doit peaufiner son dossier pour le présenter à sa
hiérarchie et tout mettre en œuvre pour que le décideur dispose de tous les éléments pour
prendre une décision rapide et efficiente.
La prise de la décision d’octroi du crédit passe par la réponse à deux questions successives :
Cela revient à dire qu’il ne faut jamais envisager la question des garanties lorsque la question
de la capacité de remboursement ainsi que des bonnes perspectives de remboursement n’est
pas élucidée. En outre, cette règle d’or en matière d’octroie de crédit laisse transparaître
clairement que la réponse à la question des bonnes perspectives de remboursements qui
inclue de toute évidence la capacité de remboursement est une condition sine qua non pour
se pencher sur la question de la garantie.
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CONCLUSION
Le rôle fondamental de la banque qui est de collecter les ressources sous forme de dépôt et
les redistribuer sous forme de crédit comporte de nombreux risques notamment le risque de
non remboursement qu’il doit maitriser surtout lorsqu’il s’agit d’un client particulier. Le rôle de
la garantie est la protection de la banque contre cette éventuelle insolvabilité du débiteur en
cours de remboursement du crédit dans la mesure où elle entre uniquement en jeu dans ce
cas. Finalement les garanties ne jouent qu’un rôle secondaire. Bien d’autres éléments devant
être analysés prioritairement notamment les bonnes perspectives de remboursement qui
intègrent la détermination de la capacité de la capacité de remboursement, d’autant plus que
la banque n’octroie pas un crédit en vue de réaliser la garantie qui lui est adossée.
Son intérêt étant le remboursement normal du crédit, la banque va donc en matière d’octroie
de crédit se forger la règle d’or qui est de ne jamais accorder un crédit à la vue des garanties
fournies mais seulement compte tenu des bonnes perspectives de remboursement. La
garantie ne jouant qu’un rôle de filet de sécurité. En clair, la garantie à recueillir auprès
d’un client particulier ne détermine pas la décision de lui octroyer un crédit. Ce sont
plutôt les bonnes perspectives de remboursement du crédit discernées, après analyse,
chez ce client particulier candidat à l’emprunt, qui constituent l’élément déterminant en
la matière.
Cependant, les différents outils d’analyse du profil type du bon payeur ne restent que des
outils d’aide à la décision qui se révèlent parfois trompeurs. Il ne reste au banquier que son
jugement, son flair et son sens critique qui passent par une bonne connaissance de son métier
et s’appuient sur un autre processus à explorer : le processus Know Your Customer (KYC) qui
porte sur la connaissance du client.