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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

RAPPORT D'EVALUATION

PROJET D'ADDUCTION D'EAU ET D'ASSAINISSEMENT DANS


HUIT CENTRES DE LA PROVINCE CENTRALE

ZAMBIE

DEPARTEMENT DES INFRASTRUCTURES


REGION NORD, EST ET SUD SEPTEMBRE 2003

SCCD: N.A.
TABLE DES MATIERES

Page
FICHE DU PROJET, MONNAIES ET MESURES, LISTE DES TABLEAUX,
LISTE DES ANNEXES, LISTE DES ABREVIATIONS,
MATRICE DU PROJET, RESUME ANALYTIQUE (i-x)

1. ORIGINE ET HISTORIQUE DU PROJET 1

2. LE SECTEUR DE L'EAU 2

2.1 Les ressources en eau 2


2.2 Cadre politique 3
2.3 Cadre juridique et institutionnel 4
2.4 Développement du secteur 5
2.5 Programmes soutenus par les bailleurs de fonds 6
2.6 Contraintes sectorielles 6

3. LE SOUS-SECTEUR DE L'ADDUCTION D'EAU ET DE


L'ASSAINISSEMENT URBAIN 7

4. LE PROJET 10

4.1 Conception et justification du projet 10


4.2 Zone et bénéficiaires du projet 12
4.3 Cadre stratégique 14
4.4 Objectif du projet 14
4.5 Description du projet 15
4.6 Production, marchés et prix 17
4.7 Impact environnemental 19
4.8 Impacts sociaux 20
4.9 Coûts du projet 21
4.10 Sources de financement 23

5. EXECUTION DU PROJET 25

5.1 Organe d'exécution 25


5.2 Dispositions institutionnelles 25
5.3 Calendriers de supervision et d'exécution 26
5.4 Modes de passation des marchés 26
5.5 Modalités de décaissement 28
5.6 Suivi et évaluation 29
5.7 Rapports financiers et audit 29
5.8 Coordination de l'aide 30

6. DURABILITE DU PROJET 30

6.1 Charges récurrentes 30


6.2 Durabilité du projet 30
6.3 Risques majeurs et mesures d'atténuation 31

SCCD: N.A.
7. AVANTAGES DU PROJET 32

7.1 Analyse financière 32


7.2 Avantages économiques 32
7.3 Impact socioéconomique 32
7.4 Analyse de sensibilité 34

8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 34

8.1 Conclusion 34
8.2 Recommandations 35

______________________________________________________________________________
Le présent rapport d'évaluation a été préparé par M. P.E. Njuguna, Chef par intérim, ONIN.2 (Poste 2467),
Lamin G. Barrow, Analyste financier supérieur (Poste 2592), Orison M. Amu, Economiste supérieur des
équipements collectifs (Poste 2598), et Idrissa Samba, Environnementaliste supérieur (Poste 2657) à la suite de
leur mission en Zambie en septembre 2003. Pour toute question relative à ce rapport, s'adresser aux auteurs ou à
M. K. Bedoumra, Directeur, ONIN Poste 2040).
i

FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT


BP 323
1002 Tunis Belvedere
Tel: (216) 71 333 511
Fax: (216) 71 351 933

FICHE DU PROJET
(Septembre 2003)

Les renseignements ci-dessous ont pour but de fournir quelques indications générales à tous
fournisseurs, entrepreneurs, consultants et autres personnes intéressés par la fourniture de biens et
travaux au titre des projets approuvés par les Conseils d'administration du Groupe de la Banque.
De plus amples renseignements peuvent être obtenus auprès de l'organe d'exécution de
l'emprunteur.
1. PAYS : Zambie
2. TITRE DU PROJET : Projet d'adduction d'eau et d'assainissement
dans huit centres de la Province centrale
3. LIEU D'IMPLANTATION : Chibombo, Chisamba, Kabwe, Kapiri-
Mposhi, Mkushi, Mumbwa, Nampundwe et
Serenje
4. EMPRUNTEUR : République de Zambie
5. ORGANE D'EXECUTION : Ministère des Collectivités locales et de l'habitat
Direction des infrastructures et des services
d'appui (DISS)
P.O. Box 50027, Lusaka, Zambie
Tel: 216 - 253192
Fax: 216 – 252680

6. DESCRIPTION DU PROJET : Le projet a pour but d'améliorer les services


d'adduction d'eau et d'assainissement dans 8
centres par i) la réhabilitation et l'extension
des infrastructures et ii) la création d'une
société commerciale pour gérer ces
programmes. Le projet comprend les
composantes suivantes:

A. Réhabilitation et extension des


réseaux d'adduction d'eau

B. Programme d'assainissement:
Réhabilitation et extension des
infrastructures d'égouts; installation de
réseaux d'assainissement sur le terrain
dans les zones péri-urbaines, et
organisation de campagnes de
sensibilisation à l'hygiène publique et
aux problèmes d'eau, de santé, de
ii

paludisme et de VIH/SIDA ; et gestion


des déchets solides.
C. Travaux de construction
D. Appui institutionnel pour la création
d'une société commerciale pour gérer les
programmes d'adduction d'eau et
d'égouts; et
E. Gestion du projet
7. COÛT TOTAL : 24,62 millions d'UC
Devises : 20,03 millions d'UC
Monnaie locale : 4,59 millions d'UC
8. PRÊT FAD : 16,25 millions d'UC
DON FAD : 5,78 millions d'UC
9. AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT
Gouvernement de la République de Zambie : 2,59 millions d'UC

10. DATE D'APPROBATION : Décembre 2003


11. DATE DE DEMARRAGE PRÉVUE
ET DURÉE DU PROJET : Juin 2004, 4 ans
12. PASSATION DES MARCHÉS
: L'acquisition des biens, travaux et des
services de consultants se fera
conformément aux règles de procédure
pour l'acquisition des biens et travaux et
aux règles de procédure pour l'utilisation
de consultants de la Banque, sur la base
des documents standard d'appel d'offres de
la Banque.
13. SERVICES DE CONSULTANTS REQUIS: Le Fonds financera les services requis
pour la supervision de la construction,
l'appui institutionnel et l'audit du projet.
L’acquisition de tous les services se fera
par appel à la concurrence sur la base
d’une liste restreinte de bureaux d’étude.
14. CATEGORIE ENVIRONNEMENTALE : II
iii

EQUIVALENCES MONETAIRES ET ABREVIATIONS


EQUIVALENCES MONETAIRES
(Septembre 2003)
1 UC = 1,37727 dollars EU
1 UC = 6460,74 kwacha
1 dollar EU = 4 690,98 kwacha

POIDS ET MESURES
l/ha/j = litres par habitant / jour
m3 = mètre cube (1000 litres)
m3/j = mètre cube par jour
Ml/j = million de litres (cent mètres cubes) par jour
Mm3 = million de mètres cubes
Km = kilomètres

EXERCICE BUDGETAIRE
1er janvier - 31 décembre

ABREVIATIONS
AGAO = Avis général d’appel d’offres
ALP = Autorité locale participante
AOI = Appel d'offres international
AON = Appel d'offres national
BAD = Banque africaine de développement
CEP = Cellule d'exécution du projet
DANIDA = Agence danoise de développement internationale
DISS = Département des infrastructures et des services d'appui
DPC = Coût de revient de base dynamique
DSP = Document de stratégie par pays
DSRP = Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté
DWASHE = Education en matière d'eau, d'assainissement et de santé du district
E&E = Exploitation et entretien
ECZ = Conseil zambien de l'environnement
EIE = Evaluation de l'impact environnemental
FAD = Fonds africain de développement
GTZ = Gesellschaft fur Technische Zusammenarbeit
JICA = Agence nipponne de coopération internationale
JIT = Equipe d'exécution conjointe
KfW = Kreditanstalt fur Wiederafbau
ZMK = Kwacha zambien
MCM = Millions de mètres cubes
MIS = Système de gestion de l'information
NORAD = Agence norvégienne de développement international
NWASCO = Conseil national de l'adduction d'eau et de l'assainissement
ODM = Objectif de développement pour le Millénaire
OMS = Organisation mondiale de la santé
PNUD = Programme des Nations Unies pour le développement
PSC = Comité directeur du projet
RAP = Rapport d'achèvement de projet
RDC = Comité de développement résident
RWSSU = Cellule rurale d'adduction d'eau et d'assainissement
SC = Société commerciale d’équipement collectif
TRE = Taux de rentabilité économique
iv

TRF = Taux de rentabilité financière


TRI = Taux de rentabilité interne
UC = Unité de compte
UE = Union européenne
UNICEF = Fonds des Nations Unies pour l'enfance
VAN = Valeur actualisée nette
VIP = Latrines améliorées à fosse ventilée
WASHE = Education en matière d’eau, d'assainissement et d’hygiène
WRAP = Programme d'action pour les ressources en eau
ZESCO = Société zambienne d'électricité

LISTE DES TABLEAUX

N° des tableaux

3.1 Couverture en adduction d'eau et assainissement par type de service dans la zone du projet
3.2 Résumé des états financiers prévisionnels de la SE
4.1 Incidence des maladies d'origine hydrique
4.2 Projections de la demande d’eau dans la zone du projet
4.3(a) Calendrier des tarifs proposés
4.3(b) Estimation des dépenses d'eau des ménages
4.4 Résumé des coûts du projet par composante
4.5 Résumé des coûts du projet par catégorie de dépense
4.6 Plan de financement par sources
4.7 Plan de financement par composante
5.1 Calendrier des dépenses par composantes
5.2 Calendrier des dépenses par source de financement
5.3 Résumé des modes de passation des marchés

LISTE DES ANNEXES

1. Carte du pays et implantation du projet


2. Opérations du Groupe de la Banque
3. Organigramme du projet
4. Coûts estimatifs détaillés du projet
5. Résumé du plan de gestion environnementale et sociale
6. Calendrier d'exécution
7. Calcul des taux de rentabilité économique et financière
8. Etats financiers prévisionnels de la société commerciale d’équipement collectif (SC)
v
vi

ZAMBIE: PROJET D'ADDUCTION D'EAU ET D'ASSAINISSEMENT DANS HUIT CENTRES DE LA PROVINCE CENTRALE – Matrice de la MCEP
Hiérarchie des objectifs Indicateurs objectivement vérifiables Moyens de vérification Hypothèses/risques importants

Objectif sectoriel: (Objectif sectoriel et objectif général):


1 Améliorer la qualité de vie et la productivité de D'ici à 2015, approvisionnement en eau potable et en 1.1 Statistiques
tous les Zambiens en fournissant équitablement et assainissement à 75% et 100% de l'ensemble de la population officielles.
durablement de l'eau de bonne qualité et en du pays.
quantité suffisante à tous les groupes
d'utilisateurs, et des services d'assainissement
améliorés pour tous à des prix abordables.

Objectif du projet: (Objectif du projet et objectif sectoriel):


1. améliorer la qualité et les prestations de
1.1 Au total 268 255 personnes dans la zone du projet ont 1. RAP 1. Le gouvernement est toujours engagé à
services d'adduction d'eau et d'assainissement
accès à l'eau correspondant aux normes de l'OMS et les accroître l'accès aux services d'adduction
dans huit centres de la Province centrale, grâce 2. Rapport du
services d'assainissement sont améliorés et disponibles d'eau et d'assainissement au niveau
à la réhabilitation et à l'extension des NWASCO
à des tarifs abordables d'ici à 2007. national.
infrastructures existantes et à la gestion
commerciale de ces services. 1.2 Amélioration du service clientèle grâce à une fiabilité 3. Statistiques 2. L'investissement public et privé dans
accrue et disponibilité de l'eau 24 heures sur 24 d'ici à officielles/régionales le secteur est accru et maintenu.
2007. 3. Appui des bailleurs de fonds
4. Rapports d'audit
maintenu
1.3 Suppression du rationnement de l'eau dans la zone du
projet d'ici à 2007.
1.4 Réduction de moitié de l'incidence des maladies d'origine
hydrique d'ici à 2010.
1.5 Amélioration du recouvrement des recettes, passant de
61% en 2002 à 90% d'ici 2007; réduction des pertes
d’eau de 51% à 20% d'ici à 2007

Réalisations: (Réalisations et objectif du projet):


1. La société commerciale d’équipement
1. Réhabilitation et extension des réseaux 1.1 25 puits sont réhabilités et/ou creusés; 2 usines de 1. Rapports d'activité
collectif (SC) est créée en temps opportun
d'adduction d'eau et d'assainissement ; traitement d'eau sont réhabilitées et 1 nouvelle usine trimestriels et mensuels.
est construite, 5 nouveaux réservoirs de stockage
2. Extension des services d'adduction d'eau et 2. Rapports de supervision 2. Le personnel qualifié est recruté.
d'eau sont construits et 24 réservoirs existant sont
d'assainissement aux zones péri-urbaines à
réhabilités, 74 km de tuyaux de distribution sont 3. Une direction efficace et les systèmes
faible revenu ; 3. Statistiques
remplacés et le réseau de distribution est étendu de d'information sont mis en place en temps
officielles/régionales
3. Exploitation commerciale des programmes 113 km, 148 kiosques de vente d’eau publics sont opportun pour assurer une exploitation et
d'adduction d'eau et d'assainissement dans les installés, 80 km de tuyaux de branchement 4. Rapports d'audit, un entretien corrects des installations.
centres du projet de la Province centrale; domestique sont remplacés et 14 600 compteurs d'eau
4. Les ajustements tarifaires proposés sont
sont fournis et 8 ateliers, outils et produits chimiques 5. Rapports du NWASCO
4. Education du public sur les problèmes d’hygiène mis en oeuvre en temps opportun.
du milieu et d'assainissement de traitement sont fournis d'ici 2007.
vii

Hiérarchie des objectifs Indicateurs objectivement vérifiables Moyens de vérification Hypothèses/risques importants

2.1 32 km de conduites d'eaux usées sont réhabilitées et 6. PCR


étendues, 65 km de canalisation d'égouts sont
nettoyés/vidés, 10 stations d’épuration d'eaux usées et
leurs stations de pompage sont réhabilitées et 5
nouvelles stations sont construites; 180 installations
sanitaires sur le terrain (latrines améliorées) sont
fournies d'ici à 2007.
3.1 La société commerciale est créée et est opérationnelle en
juin 2004.
3.2 Les branchements avec compteurs, la base de données des
abonnés et la facturation mensuelle régulière sont
réalisés d'ici à 2007;
4.1 Acceptation accrue des nouveaux tarifs.
4.2 Sensibilisation et connaissance accrues des problèmes
d’hygiène du milieu, de lutte contre le paludisme et de
prévention du VIH/SIDA,

Activités: Ressources (Activités et réalisations):

1. Acquisition des biens, travaux et services Coût total du projet: 24,62 millions d'UC. 1.1 Estimations de
1. Mise en oeuvre du projet en temps
l'évaluation
2. Création de la société commerciale Ressources: opportun
1.2 Budgets annuels 2. Appui du Gouvernement zambien au
3. Travaux de construction. Prêt FAD 16,25 millions d'UC
approuvés du projet et dégagement en temps
4. Supervision des travaux. Don FAD 5,78 millions d'UC Gouvernement opportun des fonds de contrepartie.
5. Travaux de construction. Gouvernement 2,59 millions d'UC 1.3 Rapports d'audit 3. Participation active des collectivités au
projet.
6. Mobilisation des collectivités et éducation à --------------- 1.4 Documents des
l'hygiène. décaissements
Total: 24,62 millions d'UC
7. Lancement des travaux 1.5 Rapports d'activité.
8. Audit du projet. 1.6 Rapports de
supervision.
viii

ZAMBIE: PROJET D'ADDUCTION D'EAU ET D'ASSAINISSEMENT DANS HUITS CENTRES DE LA PROVINCE


CENTRALE : MATRICE DE LA MCEP SPECIFIQUE DU VOLET DON FAD
Hiérarchie des objectifs Indicateurs objectivement Moyens de vérification Hypothèses/risques
vérifiables importants

Objectif sectoriel: (objectif sectoriel et


objectif général):
1 Améliorer la qualité de D'ici à 2015, approvisionnement 1. Statistiques officielles.
vie et la productivité de en eau potable et en assainissement
tous les Zambiens en à 75% et 100% de l'ensemble de la
assurant une fourniture population du pays.
d'eau équitable et
durable, en quantité et
en qualité suffisante à
tous les groupes
concurrents, et les
services
d'assainissement pour
tous à des prix
abordables et sur une
base durable.

Objectif du projet: (objectif du projet et


objectif sectoriel):
Améliorer la qualité et les 1.1 D'ici à 2007, extension de 1. RAP 1. Le gouvernement
prestations de services l'adduction d'eau au profit de est toujours engagé à
d'adduction d'eau et 188 500 personnes au total vivant 2. Rapports du NWASCO accroître l'accès aux
d'assainissement dans huit dans les zones péri-urbaines du services d'adduction
centres de la Province 3.Statistiques
projet; officielles/régionales. d'eau et
centrale, grâce à la d'assainissement au
réhabilitation et à 1.2 Au total 268 225 4. Statistiques de santé de niveau national.
l'extension des installations personnes de la zone du projet district
en place; habitant les quartiers précaires et 2. L'investissement
les zones péri-urbaines ont un public et privé dans le
système d’assainissement secteur est accru et
amélioré d'ici à 2007; diminution maintenu.
de moitié de l'incidence des 3. Appui des bailleurs
maladies d'origine hydrique chez de fonds maintenu
les populations vivant dans la zone
du projet d'ici à 2010
1.3 Sensibilisation accrue des
populations concernées sur les
problèmes d’hygiène du milieu, de
paludisme et de VIH/SIDA.

Réalisations: (Réalisations et
objectif du projet):
ix

Hiérarchie des objectifs Indicateurs objectivement Moyens de vérification Hypothèses/risques


vérifiables importants
1. Les services d'adduction 1.1 Extension de 113 km des 1. Rapports trimestriels et 1. Les installations sont
d'eau sont étendus aux réseaux de distribution d'eau, 148 mensuels d'activité. bien exploitées et
zones péri-urbaines à forte kiosques publics installés d'ici à entretenues avec la
densité et à faible revenu. 2007, 2. Rapports de supervision pleine participation des
2. Les réseaux 3. Statistiques bénéficiaires;
1.2 Acceptation accrue des
d'assainissement sont nouveaux tarifs. officielles/régionales. 2. Les ajustements
réhabilités et étendus tarifaires proposés sont
2.1 32 km de conduites d'eaux 4. Rapports d'audit,
3. L'hygiène et la santé mis en oeuvre en temps
usées sont réhabilitées et 5. Rapports du NWASCO. opportun;
individuelles sont améliorés.
étendues, 65 km de canalisation
6. RAP 3. Les populations
d'égouts sont nettoyés/vidés, 10
adoptent des pratiques
stations d’épuration d'eaux usées
d’hygiène du milieu
et leurs stations de pompage sont
saines.
réhabilitées et 5 nouvelles
stations sont construites; 180
installations d’assainissement sur
le terrain (latrines améliorées)
sont construites) fournies d'ici à
2007
3.1 Sur toute la zone du projet,
organisation de campagnes de
sensibilisation accrue du public sur
les problèmes d’hygiène du milieu,
de lutte contre le paludisme et de
prévention du VIH/SIDA.

Activités: Ressources (activités et


réalisation)
1. Réhabilitation et Coût total: 6,11 millions dUC. 1. Estimations de l'évaluation 1. Le Gouvernement
extension des installations zambien fournit le
Ressources: 2 Budgets annuels du financement de
d’assainissement en place; gouvernement approuvés
Don FAD 5,78 millions dUC contrepartie;
2. Extension des réseaux de 3. Rapports d'audit
distribution d’eau aux zones Gouvernement 0,33 millions 2. Les collectivités
péri-urbaines. d'UC 4. Documents de décaissement
participent aux
3. Construction de latrines --------------- 5. Rapports d'activité. activités
publiques améliorées et Total: 6,11 millions d'UC 6. Rapport de supervision. d'éducation du
appui aux installations public
individuelles;
4. Fourniture de
moustiquaires.
5. Mobilisation des
collectivités et éducation du
public à l'hygiène.
x

RESUME ANALYTIQUE
Contexte du projet

Depuis le milieu des années 90, le Gouvernement de la République de Zambie a consenti


des efforts concertés pour améliorer les prestations de services d'adduction d'eau et
d'assainissement dans le pays. La Politique nationale de l'eau a été approuvée en 1994 et la Loi
relative à l'adduction d'eau et à l'assainissement a été promulguée en 1997. La principale
orientation de cette politique est la délégation de pouvoirs, aux autorités locales, pour le
développement et les prestations de services d'adduction d'eau et d'assainissement dans les zones
urbaines. Ces développements politiques et institutionnels ont été suivis d'une réorganisation des
ministères sectoriels et du lancement de programmes de développement visant à améliorer les
services sectoriels, principalement à réhabiliter les infrastructures d'adduction d'eau existantes dans
certains grands centres urbains du pays. Pour assurer la durabilité, les autorités locales sont
encouragées à créer des sociétés commerciales (SC) qui sont des entités autonomes chargées du
développement et de la gestion des services dans les zones urbaines de manière commerciale. En
ce qui concerne les zones rurales, la stratégie vise à créer un environnement favorable pour les
collectivités afin qu'elles fournissent elles-mêmes des services grâce au concept d'«éducation en
matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène» (WASHE).

Dans le cadre des efforts de développement sectoriel en cours, la Banque a financé en


1998 l'étude sur l'adduction d'eau et l'assainissement pour sept centres de la Province centrale de
Zambie. L'objectif de cette étude était de préparer à la fois à long terme (20 ans) des programmes
de développement stratégique pour l'eau et l'assainissement à Chibombo, Chisamba, Kabwe,
Kapiri-Mposhi, Mkushi, Mumbwa, et Serenje, et mener des études de faisabilité, et enfin préparer
des études techniques détaillées et des dossiers d'appel d'offres pour le projet en cours.
Nampundwe a été ajouté plus tard, ramenant le nombre total de centres couverts à huit. L'étude a
abouti aux études techniques détaillées et à la préparation de projets de dossier d'appel d'offres
pour les travaux requis visant à remettre les services d'adduction d'eau et d'assainissement dans un
état convenable. Conformément à la stratégie sectorielle du pays, l'étude a également défini les
dispositions institutionnelles requises pour la prestation durable de ces services. Le Gouvernement
zambien a demandé à la Banque de financer le projet proposé d'adduction d'eau et d'assainissement
dans huit centres de la Province centrale tel que décrit par l'étude. Une mission d'évaluation de la
Banque s'est rendue en Zambie en septembre 2003. Le présent rapport est le résultat de cette
mission.

Objectif du prêt

Le prêt FAD d'un montant de 16,25 millions d'UC et le don FAD d'un montant de 5,78
millions d'UC représentant 89,5 % du coût total du projet serviront à financer la totalité des coûts
en devises et 43,5 % des coûts en monnaie locale.

Objectif sectoriel et objectif du projet

L’objectif sectoriel national du projet est de rehausser la qualité de vie et la productivité


de toute la population zambienne, en assurant un approvisionnement en eau équitable, en quantité
et qualité suffisantes, à tous les groupes d'utilisateurs en présence, et d'améliorer les services
d'assainissement pour tous à des coûts abordables et de manière durable. L'objectif du projet quant
x

à lui, est d'améliorer la qualité et les prestations de services d'adduction d'eau et d'assainissement
dans huit centres de la Province centrale, par la réhabilitation et l'extension des infrastructures
existantes et la gestion commerciale de ces services.

Description du projet et réalisations

Le projet vise principalement la réhabilitation des installations d'adduction d'eau et


d'assainissement existant dans huit centres, ainsi que l'appui institutionnel à la création d'une
Société commerciale d’équipement collectif (SC) pour gérer et exploiter les services. Les résultats
escomptés sont :

1. réhabilitation et renforcement du réseau d'adduction d'eau et d'assainissement


dans huit centres ;
2. extension du service d'adduction d'eau et d'assainissement à toutes les zones péri-
urbaines à forte densité et à faible revenu ;
3. exploitation commerciale du programme d'adduction d'eau et d'assainissement dans
les centres du projet ;
4. sensibilisation du public sur les problèmes d’hygiène du milieu et
d'assainissement, ainsi que sur la lutte contre le paludisme et le VIH/sida.

Coût du projet

Le coût total du projet est estimé à 24,62 millions d'UC, dont les composantes en devises
et en monnaie locale sont respectivement de 81,4 % et 18,6 %.

Sources de financement

Le projet sera financé sur un prêt et un don FAD et par le Gouvernement zambien. Le
prêt et le don FAD s'élèvent respectivement à 16,25 millions d'UC et 5,78 millions d'UC, ce qui
représente 89,5 % du coût total du projet. La participation du Gouvernement zambien est de 2,59
millions d'UC, représentant 10,5 % du coût total du projet.

Exécution du projet

L'exécution du projet s'étalera sur 4 ans. L'organe d'exécution est le Ministère des
Collectivités locales et de l'Habitat à travers Direction des infrastructures et des services d'appui.

Conclusion et recommandations

L'amélioration des installations d'adduction d'eau et d'assainissement dans huit centres de


la Province centrale est devenue un impératif, vu l'état de délabrement des infrastructures
d'adduction d'eau et d'assainissement. Tel que conçu, le projet est conforme à la stratégie du
Gouvernement qui vise à promouvoir l'accès aux services d'eau et d'assainissement comme moyen
de réduction de la pauvreté, et à améliorer la qualité des prestations de services dans le secteur par
la gestion commerciale de ces services.
x

Le projet est techniquement réalisable, financièrement et économiquement viable,


comporte des avantages socio-économiques importants, et est respectueux de l’environnement. Les
pouvoirs publics nationaux et provinciaux accordent une priorité toute particulière au projet,
priorité qui est reflétée dans le DSRP et dans le DSP 2002-2004 de la Banque pour la Zambie. En
outre, il est conforme à la politique de gestion intégrée des ressources en eau du Groupe de la
Banque avec, entre autres, une priorité accordée à la réhabilitation des infrastructures existantes
plutôt qu'à la construction de nouvelles infrastructures. Il encourage également le recouvrement
des coûts tout en prenant en compte l'équité sociale et la capacité financière des populations
défavorisées. Une fois achevé, le présent projet et celui en cours financé par la Banque couvrant les
zones rurales de la Province centrale, permettront d'apporter des services à plus de 1,2 million
d'habitants en Zambie, ce qui contribuera à réaliser les objectifs de développement pour le
Millénaire en matière d'eau et d'assainissement.

Il est recommandé qu'un prêt FAD ne dépassant pas 16,25 millions d'UC et un don FAD
ne dépassant 5,78 millions d'UC soient accordés à la République de Zambie pour la mis en œuvre
du projet décrit dans le présent rapport, sous réserve des conditions spécifiées dans les accords de
prêt et de don.
1. ORIGINE ET HISTORIQUE DU PROJET

1.1 Depuis le milieu des années 90, le Gouvernement zambien a consenti des efforts
concertés pour améliorer les services d'adduction d'eau et d'assainissement. Au nombre des
mesures de réformes figuraient, entre autres, l'adoption d'une politique nationale de l'eau en
1994 et la promulgation de la loi sur l'adduction d'eau et l'assainissement de 1997. Suite à la
redéfinition du cadre politique, les institutions sectorielles ont été réorganisées et un accent
particulier a été mis sur la délégation de pouvoirs aux autorités locales pour les prestations de
services. Pour développer les services d'adduction d'eau et d'assainissent dans les zones
urbaines, la stratégie des autorités locales était de constituer dans les régions des sociétés
d'eau (SE) qui seront chargées du développement et de la gestion de ces services de manière
commerciale. A ce jour, 10 sociétés d'eau ont été constituées dans 7 provinces sur les 9 que
compte la Zambie avec essentiellement l'appui des donateurs. Parallèlement à ces réformes,
des programmes d'investissement ont été initiés pour réhabiliter et étendre les infrastructures
d'adduction d'eau aux zones urbaines plus larges.

1.2 Malgré ces efforts visant à améliorer la performance du secteur de l'eau et de


l'assainissement en Zambie, une bonne partie de la population n'a toujours pas accès aux
services améliorés. Si les réformes à l'appui des politiques méritent d'être davantage affinées
et la réorganisation institutionnelle reste à achever, le flux de financements nécessaire pour
mettre en œuvre ses réformes est beaucoup plus lent que prévu. Par conséquent, il faut
réhabiliter entièrement les infrastructures d'adduction d'eau et d'égouts dans la plupart des
zones urbaines du pays. Cette situation a sérieusement freiné la performance de la plupart des
sociétés commerciales d’équipement collectif (SC).

1.3 Conformément à sa stratégie de développement sectoriel, le Gouvernement


zambien avait sollicité le financement de la Banque pour l'étude relative à l'adduction d'eau et
à l'assainissement des sept centres de la Province centrale de la Zambie en 1998. L'étude avait
pour objectif de préparer des programmes de développement stratégique à long terme (20 ans)
pour l'adduction d'eau et l'assainissement à Chibombo, Chisamba, Kabwe, Kapiri-Mposhi,
Mkushi, Mumbwa et Serenje, et de mener des études de faisabilité, de préparer des plans
détaillés et des dossiers d'appel d'offres pour le projet en cours. L'étude devait également
proposer des dispositions institutionnelles plus convenables pour une gestion efficace et
durable de ces services. La ville de Nampundwe a été ajoutée plus tard, ramenant l'ensemble
des centres à huit. Cette étude qui a été entièrement achevée en 2002, a été menée en étroite
collaboration avec les parties prenantes, dont les collectivités bénéficiaires. Des ateliers ont
été tenus pour examiner les résultats et les recommandations à chaque niveau d'avancement
de l'étude.

1.4 La principale recommandation de l'étude porte sur l'urgente nécessité


d'entreprendre les travaux de réhabilitation et d'extension nécessaires des réseaux d'adduction
d'eau et d'égouts existants dans les centres étudiés. L'étude a également identifié une pénurie
notoire des services dans les zones péri-urbaines où vit la majeure partie de la population de
ces centres. En ce qui concerne les dispositions institutionnelles, l'étude a recommandé la
constitution d'une Société commerciale d’équipement collectif (SC) unique pour gérer les
services dans tous les 8 centres.

1.5 Suite à l'achèvement de l'étude, le Gouvernement zambien a demandé à la Banque


de financer l'exécution de ses recommandations. La carte d'emplacement du projet proposé est
présentée à l'annexe 1. La demande du Gouvernement de financer le projet d'adduction d'eau

SCCD: N.A.
2

et d'assainissement des huit centres de la Province centrale tient compte du rôle crucial de
l'eau dans le développement économique et la contribution d’une fourniture adéquate d'eau et
d'assainissement à la réduction de la pauvreté telle que définie dans le document de stratégie
de réduction de la pauvreté du pays (DSRP). Le fait que le pays poursuive l'objectif de
développement pour le Millénaire visant à réduire de moitié le nombre de personnes vivant
sans adduction d'eau suffisante d'ici à 2015 rend le projet encore plus pressant. Une mission
de préparation de la Banque s'était rendue sur les lieux en mai 2003. Par la suite, une autre
mission de la Banque y est retournée en septembre 2003 pour évaluer le projet. Le présent
rapport d'évaluation est le résultat de cette mission.

2. LE SECTEUR DE L'EAU

2.1 Les ressources en eau

2.1.1 La Zambie est abondamment arrosée, avec une ressource annuelle renouvelable
d'environ 10 000 m3 par personne, chiffre qui devrait baisser à quelque 6 000 m3 d'ici à 2025.
Par conséquent, le pays n'est menacé ni de pression ni de manque pour ce qui est des
ressources en eau. Toutefois, il existe de fortes variations géographiques et saisonnières sur
toute l'étendue du territoire, entraînant un déficit de ressources en eau dans certaines zones. A
titre d'exemple, la pluviométrie varie entre 1 400 mm dans le Nord et 700 mm dans le sud
avec une baisse de la plupart des précipitations pendant la période de novembre à mars. Le
pays dispose d'un certain nombre de rivières pérennes bien réparties, des cours d'eau, des lacs
et des marécages, couvrant 6 % de la superficie totale. Il existe 5 bassins fluviaux, le
Zambèze, Kafue, Luangwa, Chambeshi/Luapula et Tanganyika. Le basin du fleuve Zambèze
constitue de loin la plus grande source d’eau du pays et couvre une superficie de 1,18 million
m2 qui s'étend sur plusieurs pays de la région. Environ 50 % (578,000 m2) du bassin se trouve
en Zambie, ce qui représente 40,7 % du débit total d'eau qui se déverse dans le fleuve
Zambèze.

2.1.2 Le bassin fluvial Kafue, un des affluents importants du Zambèze traverse


entièrement la Zambie et constitue une des ressources en eau les plus exploitées du pays. La
plupart des villes et centres industriels du pays sont situés le long de ce fleuve et leurs besoins
en eau en dépendent. Cependant, ces fleuves souffrent d'une grave pollution puisqu'ils servent
de déversoir aux effluents industriels, miniers et d'égouts des mêmes zones industrielles. Ce
fleuve peut permettre le développement de l'irrigation, de l'énergie hydraulique, de la pêche,
du tourisme et de l'aménagement des marécages. Les autres grands fleuves sont le fleuve
Luangwa qui est également un des grands affluents du Zambèze, le Chambeshi et le Luapula
qui font tous deux partie du bassin du Congo, lequel forme une frontière avec la RDC dans
presque toute sa longueur. En plus des fleuves, il y a également des lacs naturels tels que
Bangweulu, Mweruwa-Ntipa, Mweru et Tanganyika; les deux premiers étant situés
entièrement en Zambie alors que les deux autres sont des lacs frontaliers.

2.1.3 La Zambie dispose également de ressources abondantes en eau souterraine


estimées globalement à 1 740 380 millions de m3 avec un taux de reconstitution de 160 080
millions de m3. L'eau souterraine est généralement de bonne qualité, mais est à peine
exploitée. Le développement de ces ressources n'a donc été ni contrôlé ni suivi, lacune qui
sera comblée grâce à l'amélioration proposée du cadre de politique sectorielle.
3

2.2 Cadre politique

2.2.1 Suite à une large concertation et à une forte participation des parties prenantes, le
Gouvernement zambien a adopté au début des années 90 les principes suivants comme
directives des réformes sectorielles :
i) séparer les responsabilités de la gestion des ressources pour l'adduction
d'eau et l'assainissement;
ii) séparer les fonctions de réglementation de la prestation des services;
iii) déléguer le pouvoir aux autorités locales et aux entreprises privées ;
iv) recouvrer complètement les coûts à long terme (avec des tarifs minimums
et des interfinancements);
v) développer les ressources humaines pour des institutions plus efficaces ;
vi) adapter la technologie appropriée aux conditions locales; et
vii) accroître la priorité et le budget de l’État dans ce secteur.
2.2.2 Les principes ci-dessus ont été adoptés après consultation et collaboration et ont
été suivis de l'adoption de la politique nationale de l'eau en 1994. Cette politique vise à
promouvoir le développement durable des ressources en eau, afin d'assurer un accès équitable
à de l'eau de bonne qualité pour tous les utilisateurs à des coûts abordables, ainsi qu’une
sécurité de distribution durable dans différentes conditions. Le cadre politique est sous-tendu
par les principes suivants :
i) reconnaître l'importance du secteur de l'eau dans l'ensemble du
développement socioéconomique du pays ;
ii) placer les ressources en eau sous le contrôle de l'Etat ;
iii) promouvoir le développement des ressources en eau grâce à une
approche de gestion intégrée;
iv) fournir des services d'adduction et d'assainissement suffisants, sains et
rentables, en accordant une attention particulière à la protection de
l'environnement ;
v) définir clairement les responsabilités institutionnelles pour toutes les
parties prenantes du secteur pour une gestion et une coordination
efficaces ;
vi) reconnaître que l'eau est à la fois un bien social et économique.
2.2.3 Les stratégies visant à mettre en oeuvre la politique nationale de l'eau ont été
conçues pour les différents sous-secteurs, dont le secteur de l'adduction d'eau et de
l'assainissement, aussi bien pour les zones urbaines que pour les zones rurales. En ce qui
concerne les zones urbaines, la stratégie vise à déléguer le pouvoir de la prestation des
services, le faisant passer du Gouvernement central aux autorités locales et aux entreprises
privées. Afin d'assurer un recouvrement des coûts, la plupart des autorités locales ont adopté
une gestion commerciale des services en constituant des sociétés régionales. Chaque société
est chargée de développer et de gérer les services de manière commerciale dans les zones
urbaines d'une région donnée.
2.2.4 Le Gouvernement a par conséquent adopté le concept de WASHE (éducation en
matière d'eau, d'assainissement et d’hygiène) pour les prestations de services dans les zones
rurales. Cette politique vise à promouvoir la pleine participation des collectivités bénéficiaires
dans la planification, le développement des services et l'entretien des installations. Au niveau
des districts, des groupes WASHE (D-WASHE) doivent travailler grâce à des comités
WASHE de base déployés dans les collectivités pour fournir les services. Une stratégie
4

nationale d'assainissement de l'environnement pour les zones péri-urbaines et rurales a


également été préparée et adoptée par le Gouvernement. Cette stratégie vise à élaborer des
directives sur la manière d'améliorer les activités d'assainissement dans ces zones.

2.3 Cadre juridique et institutionnel

2.3.1 Conformément à la Loi de 1948 relative à l'eau, la gestion des ressources en eau
revient au Ministère de l'Energie et du Développement Hydraulique. Cette Loi porte
également création du Conseil de l'eau comme cellule organisationnelle chargée d'administrer
les droits d’utilisation de l'eau dans le pays. Le Conseil reçoit l'appui technique de la Direction
de l’hydraulique du Ministère de l'Energie et du Développement Hydraulique. D'autres lois
ont été adoptées au fil du temps, dont la création de la Direction du fleuve Zambèze. Le
Conseil national de l'adduction d’eau et de l'assainissement (NWASCO) a été créé par la loi
relative à l'adduction d'eau et à l'assainissement de 1997, en tant qu'institution de
réglementation indépendante pour les prestataires de services dans les zones urbaines.
Conformément à cette Loi, le NWASCO délivre des patentes aux prestataires de service,
approuve les tarifs et a pour obligation de rédiger des rapports annuels adressés au Parlement
à travers le Ministère de l'Energie et du Développement Hydraulique. Si le Conseil a établi
assez rapidement des normes de qualité pour les prestations de services et élaboré ses propres
instruments de réglementation, sa capacité de contrôle est cependant freinée par la non-
élaboration systématique de rapports et le non-respect des normes de comptabilité. Ce
problème sera résolu grâce à l'appui technique prévu par le Gouvernement zambien qui
cherche à harmoniser les pratiques comptables de tous les prestataires de services urbains. Le
NWASCO a également soutenu la création de deux observatoires à Lusaka et dans le
Copperbelt, conformément à sa mission visant à protéger les intérêts des consommateurs dans
le secteur de l'adduction d'eau et de l'assainissement urbain. Ces observatoires servent de
forum au NWASCO pour recueillir la réaction du public sur la qualité des prestations de
services dans les zones urbaines de la Zambie.

2.3.2 La même Loi relative à l'adduction d'eau et à l'assainissement a également confié


des responsabilités pour les prestations de services d'eau et d'assainissement au Ministère des
Collectivités locales et de l'Habitat. Ce ministère contrôle et fournit un appui technique aux
autorités locales chargées des prestations de services dans les zones sous leur juridiction, en
particulier à travers les sociétés commerciales d’équipement collectif (SC). La Direction des
infrastructures et des services d'appui (DISS) au sein du Ministère des Collectivités locales et
de l'habitat fournit un appui technique aux autorités locales, y compris les sociétés
commerciales d’équipement collectif (SC) créées. Le Ministère, à travers la DISS, a des
responsabilités similaires concernant la prestation de ces services dans les zones rurales. Une
Cellule d'adduction d'eau et d'assainissement rural (RWSSU) a récemment été créée au sein
de la DISS pour accomplir cette mission.

2.3.3 Les autres organes de l'Etat impliqués dans le secteur sont le Ministère de la santé
chargé du contrôle de la qualité de l'eau et de l'assainissement dans les zones rurales et péri-
urbaines. Le Conseil de l'environnement de la Zambie (ECZ) est chargé de la protection de
l'environnement et des ressources naturelles, y compris l'eau. Pour conserver les ressources
naturelles et protéger l'environnement, le Gouvernement a également révisé la législation en
vigueur et préparé des politiques et plans d'action nationaux pour améliorer la gestion de ces
ressources. Parmi les efforts du Gouvernement visant à protéger l'environnement figure le
Programme d'appui environnemental financé par les donateurs qui est mené dans le cadre du
plan national d'action environnementale du Gouvernement. Dans le cadre ce programme, on
5

mobilise les collectivités grâce à des campagnes publiques de sensibilisation et d’éducation pour
les amener à identifier et intégrer la conservation de l'environnement dans leurs activités
quotidiennes. La préservation des ressources en eau fait partie des initiatives communautaires
de gestion environnementale.

2.4 Développement sectoriel

2.4.1 Dans le cadre des efforts constants du Gouvernement pour améliorer le cadre
politique du secteur, des consultations sont en cours pour mettre à jour la Politique nationale
de l'eau (1994) qui a maintenant presque 10 ans. Parallèlement, on explore la possibilité de
préparer une politique distincte d'adduction d'eau et d'assainissement. En ce qui concerne la
gestion des ressources en eau, le programme d'action des ressources en eau en cours (WRAP)
est très avancé. L'objectif de ce programme est de créer dans le cadre de la politique nationale
de l'eau un cadre juridique et institutionnel d'envergure pour l'utilisation, le développement et
la gestion des ressources en eau d'une manière durable et intégrée. Le programme qui est
prévu pour s'achever à la fin de 2004 a pour objectif essentiel de définir un cadre juridique et
institutionnel favorable pour la gestion intégrée des ressources en eau et la révision de la Loi
sur l’eau. Ce programme doit s'achever avant la fin de 2004. En outre, le Ministère de
l'Energie et du Développement de l'Hydraulique et le Ministère des Collectivités locales et de
l'Habitat sont en cours de restructuration pour rehausser leurs rôles respectifs de gestion des
ressources en eau et de prestation de services.

2.4.2 Malgré l'abondance des ressources en eau de la Zambie, toute la population ne


bénéficie pas de cette ressource. Selon les données disponibles, l'accès à l'adduction d'eau est
de 89 % pour les populations urbaines et 57 % pour les populations rurales, alors que l'accès à
l'assainissement est respectivement de 73 % et 32 % pour les zones urbaines et rurales.
Cependant, en raison du mauvais fonctionnement des installations, la couverture actuelle en
services aussi bien des zones rurales que des zones urbaines est beaucoup plus faible. Dans les
zones péri-urbaines où vivent 50 à 70 % du total de la population urbaine défavorisée, les
services sont précaires, insuffisants et peu fiables. Ainsi, les populations des zones péri-
urbaines qui n'ont pas accès à l'adduction d'eau améliorée représentent 56 %, contre 90 %
pour l'assainissement. Dans son document de stratégie de réduction de la pauvreté, le
Gouvernement reconnaît que les familles rurales et urbaines et les collectivités qui ont accès
aux services durables et suffisants d'adduction d'eau et d'assainissement ont plus de chance
d'initier des activités économiques permettant de réduire la pauvreté. Par conséquent, le
Gouvernement zambien prévoit d'accroître la couverture urbaine d'adduction d'eau et
d'assainissement à 75 % d'ici à 2005 et à 100 % d'ici à 2015, et la couverture d'adduction
d'eau rurale à 50% d'ici à 2005 et 75% d'ici à 2015.

2.4.3 Au nombre des travaux importants de développement matériel du secteur en cours


figurent les projets de réhabilitation et d’extension des réseaux d'adduction d'eau et
d'assainissement couvrant les centres urbains du Sud, du Nord et les provinces du Nord-
Ouest, et le projet de services en faveur des townships minières du Copperbelt. Ces
programmes comprennent généralement la formation et l'appui aux sociétés commerciales
d’équipement collectif (SC) pour gérer les services. En ce qui concerne les zones rurales, les
travaux de développement en cours portent sur les programmes de la Province centrale, de la
Province du Sud et des Provinces du Nord, de l'Est et du Nord-Ouest.
6

2.5 Programmes soutenus par les bailleurs de fonds

2.5.1 La plupart des travaux de développement dans le secteur soulignés ci-dessus sont
soutenus par les bailleurs de fonds. Le programme d'action des ressources en eau est soutenu
par NORAD, GTZ, IRELAND AID et la Banque mondiale. Les GTZ/KfW ont fourni un
appui constant au secteur et soutiennent actuellement la réhabilitation des infrastructures d'eau
urbaine et d'assainissement dans le Sud et les provinces du Nord-Ouest, et apportent une
assistance technique aux NWASCO. La Banque mondiale soutient le projet de services en
faveur des townships minières, alors que Ireland Aid soutient l'amélioration de ces services
dans la province du Nord et soutient également la création de la DISS au sein du RWSSU.
JICA soutient en ce moment un programme d'eau souterraine dans la province du Sud ainsi
que l'amélioration des services dans un certain nombre de centres du pays. La plupart des
interventions des bailleurs de fonds dans les zones rurales portent sur la formation et l'appui
aux sociétés pour gérer ces services. En ce qui concerne l'amélioration des services dans les
zones rurales, l'UNICEF appuie le programme d'eau et d'assainissement rural dans les
provinces du Sud et de l'Est, KfW dans la province du Nord-Ouest et le FAD dans la Province
centrale. Les autres organismes sont le World Vision, Water Aid et CARE qui soutiennent les
activités de développement dans le secteur, essentiellement grâce à des programmes
communautaires.

2.5.2 A ce jour, le Groupe de la Banque a financé dix opérations dans le secteur de


l'adduction d'eau et de l'assainissement (7 projets et 3 études) pour un montant total de 71,18
millions d'UC. Les projets qui ont été récemment achevés sont les projets de réhabilitation et
d'adduction d'eau de Lusaka et Kitwe qui comprennent chacun un volet de renforcement
institutionnel. Pour Lusaka, la production totale d'eau a été restaurée, à hauteur de 200 000
m3/jour, permettant à une population totale de plus d'un million d'habitants d'avoir
continuellement de l'eau, alors qu'à Kitwe, la capacité nominale de production de 76 000 m3 a
été restaurée, permettant à la plupart de la population de la ville d'environ 400 000 habitants
d'avoir de l'eau de manière constante. L'annexe 2 montre les projets en cours financés par la
Banque en Zambie. Le projet d'adduction d'eau et d'assainissement rural de la Province centrale
est la seule opération en cours financée par la Banque dans le secteur.

2.5.3 Grâce à ces bailleurs de fonds impliqués dans le développement du secteur, le


Gouvernement zambien s'est rendu compte de la nécessité d'assurer une coordination correcte
des activités, afin d'éviter la répétition des efforts et l'utilisation inefficace des ressources. Un
forum relatif à l'adduction d'eau et à l'assainissement rural a récemment été tenu et a réuni les
principales parties prenantes dont l’organe de réglementation, les bailleurs de fonds, le
gouvernement et les prestataires de services, pour passer en revue les problèmes liés au
développement du sous-secteur, y compris l'intervention des bailleurs de fonds. Le forum a
lieu une fois par mois et est une source importante de rétroaction pour le Gouvernement. Avec
d'autres parties prenantes, le Gouvernement invite les bailleurs de fonds à des ateliers lorsqu'il
y a des questions importantes à examiner.

2.6 Contraintes sectorielles

2.6.1 Un des principaux obstacles sectoriels est le retard dans l'achèvement des réformes
sectorielles. Il est urgent d'achever les réformes sur les volets de gestion qui ont retardé les
prestations de services. L'achèvement du programme d'action des ressources en eau permettra
de résoudre ce problème, parce qu'il facilitera la révision de la Loi en vigueur sur l'eau, afin
de dégager le cadre juridique et institutionnel nécessaire pour la décentralisation (pour les
7

retenues principales ou les retenues secondaires) de la gestion intégrée des ressources en eau
du pays, ainsi que la gestion correcte des ressources en eau souterraine.

2.6.2 Le processus de gestion commerciale des services grâce à la création de sociétés


commerciales d’équipement collectif (SC) doit être achevé pour les provinces de Luapula et
les provinces centrales où elles n'ont pas encore été constituées. Cela doit aller de pair avec la
réhabilitation des infrastructures d'adduction d'eau et d'assainissement dans ces zones. De
même, il est important de supprimer les obstacles auxquels sont confrontées les sociétés
commerciales d’équipement collectif (SC), notamment les lourdes responsabilités héritées des
Conseils, y compris les effectifs pléthoriques, le mauvais recouvrement des coûts et le non-
paiement des services par les institutions de l'Etat. L'on a également mis du retard pour créer
le RWSSU au sein du Ministère des Collectivités locales et de l'Habitat. Les prestations de
services dans les zones rurales n'ont donc pas progressé aussi rapidement que prévu, en raison
du manque de leadership nécessaire pour la croissance de ce sous-secteur. En outre, le flux
accru des ressources dans le secteur de l'eau considéré comme une condition nécessaire au
succès des réformes sectorielles, a été plus lent que prévu.

3. LE SOUS SECTEUR DE L'ADDUCTION D'EAU ET DE


L'ASSAINISSEMENT URBAIN

3.1 Tel qu'indiqué à la section 2, la responsabilité générale des prestations de services


d'eau et d'assainissement dans le pays revient au Ministère des Collectivités locales et de
l'Habitat, alors que le NWASCO s'occupe des tâches réglementaires. Conformément à la Loi
relative à l'adduction d'eau et à l'assainissement, le Ministère des Collectivités locales et de
l'Habitat a encouragé les autorités locales à créer des sociétés d'eau, ce qui est essentiel pour
le recouvrement des coûts et la durabilité de ces services. Actuellement, 10 sociétés au total
ont été créées dans 7 provinces sur 9 en Zambie.

3.2 Le processus de création des sociétés commerciales d’équipement collectif (SC) a


démarré avec la constitution de l'Equipe d'exécution conjointe (JIT) comprenant des membres
issus des autorités locales concernées, le Ministère des Collectivités locales et de l'Habitat et
le NWASCO qui fournit des services de conseils. En principe, la JIT est chargée de résoudre
les problèmes transitoires liés à la création des sociétés d'eau, y compris l'enregistrement de la
société, la préparation des profils de compétences, l'inventaire des immobilisations, en
définissant les actifs à court terme et les responsabilités pour chacun des plans et en recrutant
le Directeur général. La répartition des parts entre les autorités locales impliquées est
généralement finalisée lorsque la société est déjà créée et après l'achèvement de l'évaluation
des immobilisations. La fonction de la JIT cesse avec la nomination d'un Conseil
d'administration des sociétés comprenant des représentants des autorités actionnaires.

3.3 Si la constitution des sociétés a contribué à améliorer sensiblement la qualité des


services, une bonne partie de la population vivant dans les zones urbaines n'a toujours pas
accès au service amélioré. A ce jour, la couverture effective des services d'eau dans les zones
urbaines de la Zambie est estimée à environ 54%, alors que la couverture d'assainissement est
plus faible. Ce faible niveau de couverture est principalement dû au fait que l'on a omis
d'accompagner la création des sociétés d'eau de ressources disponibles et durables pour
réhabiliter et étendre les infrastructures existantes. C’est pourquoi, certaines sociétés ont
hérité du mauvais fonctionnement des systèmes d'adduction d'eau et d'égouts. Dans les zones
urbaines, le volume d'eau non comptabilisée continu de tourner autour de 51 % et le nombre
de compteurs installés demeure réduit, étant estimé à seulement 21%. Ce n'est donc pas par
8

coïncidence que seule la Société d'adduction d'eau de Chipata, avec 100 % de pose de
compteurs, ait affiché un volume acceptable d'eau non comptabilisée de 25 %. Dans ces
circonstances, la plupart des sociétés d'eau ne peuvent recouvrer que leurs coûts d'exploitation
et d'entretien. Dans certain cas, en particulier pour les services qui font encore l'objet
d'exploitation directe de la part des autorités locales, le Gouvernement est obligé de
subventionner les services urbains d'adduction d'eau et d'assainissement.

3.4 Tel qu'indiqué ci-dessus et en raison de leur situation financière précaire, certaines
sociétés créées n'ont généralement pas les ressources nécessaires pour étendre leurs services
aux zones péri-urbaines où vivent plus de 60 % de la population urbaine. Par conséquent, la
majorité de la population non desservie est constituée de pauvres en milieu urbain. Pour faire
face à cette précarité généralisée des services dans les zones péri-urbaines, un fonds spécial de
déconcentration des services (DTF) a été créé par le Gouvernement zambien en septembre
2001 pour promouvoir l'extension des réseaux publics de distribution d'eau et
d'assainissement sur le terrain aux zones péri-urbaines. Le DTF est administré comme un
fonds autonome sous le couvert du NWASCO, et l'on espère qu'il sera financé sur le budget
du gouvernement central, complété par l'appui des donateurs pour ce qui concerne des
programmes spécifiques. La principale stratégie du DTF pour la promotion de l'accès des
populations défavorisées en milieu urbain à ces services est la construction de kiosques de
vente d’eau.

3.5 Dans les zones urbaines de la Province centrale, la couverture en adduction d'eau
et assainissement est faible (tableau 3.1). La production d'eau et les installations d'égout sont
toujours détenues et exploitées directement par les six Conseils et par Konkola Copper Mining
Company à Nampundwe. Cette dernière a fait part de son intention de se retirer de la
prestation de services d'eau et d'assainissement et est en train de préparer le transfert des actifs
au Conseil local. En raison de l'état de délabrement des réseaux, les pertes sont élevées (50%
de fuites à Kabwe par exemple) et une bonne partie des demandes des consommateurs
demeure insatisfaite. De nombreux ménages reçoivent de l'eau sans disposer de compteur
individuel ou via des branchements de cour commune, alors que très peu de ménages vivant
dans les zones péri-urbaines et à faible coût et ayant accès à l'eau courante reçoivent de l'eau à
travers des bornes-fontaines publiques. En l'absence de compteurs, les consommateurs paient
un prix fixe mensuel déterminé par type de propriété et de branchement. Les redevances
d'utilisation atteignent actuellement une moyenne d’environ 10 000 K par mois. Les ménages
qui se procurent de l'eau à partir des robinets communaux paient une redevance mensuelle
d'environ 3 000 K (Kabwe).

Tableau 3.1: Couverture en adduction d'eau et en assainissement par type de service


Adduction d'eau par source (en %) Couverture en assainissement par type
d’installation (en %)
Villes Eau Puits à pompe Puits à Autres Egouts Fosse Latrines à Brousse
courante manuelle ciel sources sceptique fosse
ouvert non
protégées
Chibombo 48,6 38,9 12,5 - - 81 6 13
Chisamba 58,9 - 41,1 - - 24 57 19
Kabwe 40,8 5,9 47,5 5 30 7 60 3
Kapiri-Mposhi 28,4 0,6 70,9 0,2 11 5 75 9
Mkushi 67,6 5,4 22,9 3,8 3 78 18 1
Mumbwa 62,3 27,7 9,7 - 4 16 70 10
Nampundwe 100 - - - 18 12 68 2
Serenje 19,1 57,1 20,3 - 27 1 72 -
9

Examen financier et comptable

3.6 Les politiques financières et comptables pour les services d'adduction d'eau et
d’assainissement dans la zone du projet sont issues de la réglementation financière régissant
les autorités locales, ce qui suppose une convention de comptabilité de caisse. Cependant, la
comptabilité de ces services n'est pas séparée des autres activités du conseil, ce qui a empêché
les conseils de rendre compte de manière autonome de leurs opérations d'adduction d'eau et
d'assainissement. Cette situation a également contribué au détournement des recettes de
l'adduction d'eau vers d'autres activités du conseil. A l'exception de Kabwe où le traitement
est informatisé, les services financiers des autres conseils dans la zone du projet utilisent des
systèmes manuels de comptabilité. Le contrôle budgétaire est inexistant ou réduit dans la
plupart des centres à une simple comparaison des liquidités disponibles avec les besoins
existants, alors que les mécanismes et systèmes effectifs d'appui aux cycles de recouvrement
des recettes n’établissent aucun lien entre la facturation et la consommation réelle, du fait des
tarifs forfaitaires appliqués.

3.7 Selon les données de l'année 2000 fournis par les conseils, le taux de recouvrement
des recettes pour les réseaux d'adduction d'eau et d'assainissement dans les centres du projet
varie de 14 % à Chisamba à 74 % à Mkushi, alors que le chiffre des débiteurs du secteur
public varie de 31 % à Kapiri-Mposhi à 100 % à Chisamba. Sur la base des encaissements et
des paiements, seuls deux réseaux (Kabwe et Serenje) semblent avoir un excédent de
trésorerie et seul l'excédent de Kabwe semble élevé si l’on tient compte des niveaux de
rentrées de trésorerie. Quatre des centres (Chibombo, Kapiri Mposhi, Mkushi et Mumbwa)
ont enregistré des déficits de trésorerie, tandis que Chisamba atteignait son seuil de rentabilité.
A Nampundwe, les services d'adduction d'eau sont fournis comme un avantage social aux
employés des mines de cuivre de Konkola et aux collectivités des zones périphériques par
l’installation de bornes-fontaines publiques. Nonobstant le fait que le coût réel de la gestion
des services soit sous-évalué, la performance financière des réseaux d'adduction et
d’assainissement dans les centres du projet n'a pas été satisfaisante. Les tranches tarifaires
utilisées ne couvrent même pas les dépenses d'exploitation et d'entretien et la détérioration de
la situation de trésorerie fait que beaucoup de ces réseaux n'ont même pas pu payer les coûts
de l'électricité et des produits chimiques utilisés pour le traitement de l'eau.

Projections financières

3.8 Vu que les plans dans les centres du projet ne disposent pas d'états financiers
vérifiés pour les trois dernières années et que les données financières historiques n'étaient pas
disponibles ou n'étaient pas fiables, l'accent a été mis sur les sociétés d'eau proposées qui
devaient gérer et exploiter les réseaux, y compris les installations d'adduction d'eau et d'égout
mis en place dans le cadre du projet. Les projections financières ont été préparées avec les
hypothèses sous-jacentes présentées dans l'annexe 7 et les résultats financiers ont été intégrés
dans les opérations d'adduction d'eau et d'égouts dans chaque centre du projet. Les hypothèses
les plus importantes sont les suivantes: i) la demande de service d'adduction d'eau et
d'assainissement repose en grande partie sur les ménages, avec le chiffre actuel de 10 988
branchements; ii) les tarifs moyens seront fixés au coût de revient de base dynamique de
l'exploitation et de l'entretien de 2005, ajustés progressivement jusqu'à atteindre le
recouvrement total des coûts d'ici à 2010; iii) l'eau non comptabilisée est réduite
considérablement, suite à l'application immédiate de mesures de réhabilitation des
infrastructures et sous l'effet du programme d'établissement de compteurs soutenus par le
projet; iv) le Gouvernement zambien cèdera les infrastructures réhabilitées aux autorités
10

locales concernées, ce qui représentera une partie de leur apport de capital dans la société; v)
les effectifs des sociétés seront accrus progressivement pour satisfaire les besoins
d'exploitation ; vi) les recettes de l'assainissement représenteront 25 % des recettes d'eau, ce
qui correspond globalement à l'expérience dans ce secteur.

3.9 Comme l'indiquent le Tableau 3.2 et l'annexe 8, la performance financière de la


société commerciale d’équipement collectif (SC) connaîtra une reprise à partir de 2006,
lorsque le revenu d'exploitation sera positif. On pense que le revenu va s'accroître de manière
régulière, passant de 0,387 million de dollars EU en 2006 à 0,527 million de dollars EU en
2008. Au cours de la période de projection, la société commerciale d’équipement collectif
(SC) affichera également une bonne performance en matière de recouvrement des coûts. A
titre d'exemple, le ratio d'exploitation s'améliorera, passant de 1,62 en 2004 à 0,83 en 2008.
De même, le coefficient brut d'exploitation qui évalue le total des dépenses d'exploitation
annuelles (amortissement et service de la dette non compris) en pourcentage du total des
recettes annuelles avant impôt tirées des services facturés, devrait s'améliorer, passant de 1,07
en 2004 à 0,47 en 2008. Cela signifie que la Société peut générer des revenus suffisants pour
couvrir totalement ses coûts d'exploitation en plus de certains coûts d’équipement, ce qui
assurera sa viabilité financière à long terme. La rentabilité calculée sur la base du taux de
rendement de l'actif sortira de la zone négative pour atteindre 1,33 % d'ici à 2008, surtout en
raison de la réduction des pertes techniques et commerciales et de l'amélioration du
recouvrement des recettes.
Tableau 3.2: Résumé des états financiers prévisionnels de la Société commerciale d’équipement collectif (SC)
(en milliers de dollars EU)
2004 2005 2006 2007 2008
A: Revenus
Recettes de l'eau 512,11 512,11 2381,95 2459,44 2538,71
Recettes d'assainissement 0,00 0,00 595,49 614,86 634,69
Coûts d'exploitation 546,49 478,65 1502,96 1505,05 1506,42
Amortissement 283,01 764,00 1087,00 1139,68 1139,68
Revenu d'exploitation (317,39) (730,55) 387,47 429,57 527,29
Revenu net d'intérêts(dépenses) 0,00 (21,53) (8,89) 40,79 96,93
Impôts sur les bénéfices 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Bénéfice net/ (Perte) (318,85 (752,08) 378,58 470,37 624,21

B: Bilan
Immobilisations (nettes) 19 056,99 30 663,54 38 415,46 39 679,74 39 679,74
Actifs nets à court terme 9,14 (779,08) 908,20 2 747,64 4 748,77
Avoirs des actionnaires 19 066,13 29 884,46 39 323,66 42 427,38 44 428,52
Ratios
Ratio d'exploitation 1,62 2,43 0,87 0,86 0,83
Coefficient brut d'exploitation 1,07 0,93 0,50 0,49 0,47
Taux de rendements des actifs (en %) (1,67) (2,38) 1,01 1,08 1,33
Source: Rapport de l'étude de faisabilité et estimations de la mission

4. LE PROJET

4.1 Conception et justification du projet

4.1.1 Le projet fait partie intégrante du plan de développement stratégique élaboré pour
les centres couverts dans l'étude financée par la Banque. Pour chaque centre, les études ont
porté sur différentes options prenant en compte la disponibilité des ressources en eau, les
différentes technologies, les coûts d'investissement, d'exploitation et d'entretien, la
disponibilité des pièces de rechange, ainsi que les besoins en personnel. Autant que possible,
la réhabilitation des installations existantes a été l'option choisie par rapport à la construction
11

de nouvelles installations. En outre, les autres facteurs envisagés pour chaque réseau étaient la
capacité financière, l'acceptabilité sociale et la durabilité environnementale.

4.1.2 Le projet est le résultat de larges consultations menées au stade de l'étude avec
différentes parties prenantes dont les collectivités bénéficiaires, les autorités locales, les
responsables de la santé et du Conseil de l'environnement de la Zambie (ECZ). Une enquête
approfondie a été menée dans les collectivités bénéficiaires, afin de déterminer la demande
réelle, leur volonté et leur capacité à payer les niveaux de services fixés. Les questions de
genre comme le rôle des femmes dans la fourniture d'eau à leur famille et le temps mis pour le
faire ont également été abordées. En dehors de l'enquête, un certain nombre d'ateliers des
parties prenantes ont été organisés à différents stades d'exécution de l'étude, afin d'aboutir à
une élaboration du projet qui prend en compte des facteurs comme le choix de la technologie,
la capacité financière, les options institutionnelles et de gestion, et également de solliciter
l'appui des collectivités pendant l'exécution, l'exploitation et l'entretien.

4.1.3 Des solutions à moindre coût employant des technologies simples et connues ont
été adoptées pendant la définition du projet proposé. Lorsqu'elles étaient disponibles, les
sources d'eau souterraine ont été choisies puisqu'elles requièrent moins de traitement que les
sources d'eau de surface. C'est le cas de Kabwe qui a une source abondante d'eau souterraine
et d'eau de surface, y compris le barrage de Mulungushi qui fournit actuellement la moitié de
l'eau au centre. De même, des bassins de stabilisation ont été choisis comme moyen de
traitement des eaux usées en raison de la simplicité de leur construction, de l'exploitation et de
l'entretien des installations.

4.1.4 En ce qui concerne les dispositions institutionnelles, l'option choisie est la


constitution d'une seule Société commerciale d’équipement collectif (SC) chargée de la
gestion commerciale de ces activités dans les 8 centres du projet. Une seule Société
commerciale d’équipement collectif (SC) fournira des services à de faibles coûts en raison des
économies d'échelles réalisées à travers une telle fusion. La structure organisationnelle et la
structure optimale du personnel pour la société proposée ont été préparées comme volet de
l'étude et seront disponibles dans le document d'exécution du projet. Faisant suite à l'étude, le
processus de création de la Société est en cours et les six autorités locales participantes ont
déjà adopté des résolutions pour convenir de participer comme une seule entité. L'Equipe
d'exécution conjointe (JIT) est actuellement en cours de constitution pour superviser la
transformation. Sur la base de l'expérience des sociétés d'eau actuelles, le projet proposé
assurera la viabilité institutionnelle et financière de la société par la fourniture
d'infrastructures totalement réhabilitées, l'appui adéquat pour le renforcement des capacités et
l'introduction progressive de tarifs permettant un recouvrement intégral des coûts.

4.1.5 En élaborant le projet, l'on a pris en compte l'expérience de la Banque dans les
opérations similaires dans le pays. Ces projets financés par la Banque dans le secteur sur la
base des études de faisabilité ont connu des modifications pendant l'exécution, ce qui a
inévitablement conduit à de longues périodes de mise en œuvre. Ceci contraste avec les
projets financés sur la base d’études détaillées qui ont été exécutés dans les limites
budgétaires et les délais prévus. En outre, l'exploitation et l'entretien des projets financés et
exploités directement par les autorités locales souffrent du manque de dispositions
institutionnelles comparativement à ceux qui sont exploités par les sociétés d'eau. La bonne
connaissance acquise par l'organe d'exécution des procédures de la Banque, en particulier le
respect des conditions du prêt, les exigences en matière de comptabilité et de gestion
financière, les procédures de passation des marchés et les méthodes de décaissement,
12

permettra d'éviter les retards considérables connus avec des projets similaires financés par la
Banque dans le pays.

4.1.6 A l'échelon national, le projet fait partie du programme en cours de réhabilitation


et d'extension initié par le Gouvernement zambien avec l'appui des bailleurs de fonds. Tout en
étant partie intégrante des réformes sectorielles, la stratégie du Gouvernement vise à
réhabiliter toutes les infrastructures d'adduction d'eau et d'assainissement en place et effectuer
les extensions essentielles, afin de satisfaire au moins la demande actuelle. La réduction du
volume d'eau non comptabilisée permettra de sauvegarder les ressources et de préparer les
systèmes à d'autres extensions pour faire face à l'augmentation de la demande. Le projet
proposé fait partie du présent cadre de développement sectoriel qui est aussi conforme à la
politique de gestion intégrée des ressources en eau du groupe de la Banque. Le projet est
classé parmi les priorités des pouvoirs publics nationaux et provinciaux comme l'indique la
priorité accordée au secteur dans le DSRP du pays et dans le DSP 2002-2004 de la Banque
pour la Zambie. Le volet de lutte contre le paludisme s’inscrit en droite ligne du plan
stratégique du Gouvernement zambien de "faire reculer le paludisme", plan destiné à réduire
de 50 % les taux de morbidité et de mortalité dus à cette maladie. De même, le projet appuiera
les efforts du Gouvernement visant à intégrer dans les programmes de développement
national la prévention et la lutte contre le VIH/sida qui, selon les estimations, affecte environ
25 % de la population dans les zones du projet.

4.2 Zone et bénéficiaires du projet

4.2.1 La zone du projet s'étend sur les huit centres de la Province centrale : Chibombo,
Chisamba, Kabwe (Capitale provinciale), Kapiri-Mposhi, Mkushi, Mumbwa Nampundwe et
Serenje. Tous les centres sont situés dans un rayon de 150 km de Kabwe. Ils ont au total une
population de 273 363 habitants (2003) (Kabwe – 187 201 habitants, Kapiri-Mposhi – 30 700,
Mumbwa –14 162, Mkushi – 14 660, Serenje – 14 470, Chisamba – 5 960, Nampundwe 5 700
et Chibombo – 510), population qui selon les estimations s’élèvera à environ 402 200
habitants d'ici à 2020, sur la base du taux de croissance moyen annuel de 2,14 %. A
l'exception de Nampundwe et Chibombo, ces centres ont de grands quartiers péri-urbains
habités principalement par des ménages à faible revenu. Environ 71 % de la population dans
la zone du projet vit dans les zones péri-urbaines appelées "cours communes", 19 % dans les
zones résidentielles à faible coût et 12 % dans les zones résidentielles à coût moyen et élevé.
Kabwe est la capitale provinciale de la Province centrale qui, jusqu'en 1994, était un grand
centre minier avec des activités commerciales et des services importants. Cependant, avec la
fermeture des mines, les activités économiques à Kabwe se sont considérablement réduites.
Kapiri-Mposhi est le centre qui se développe le plus rapidement en raison de son
emplacement stratégique à l'intersection de deux routes principales allant vers l'Ouest et le
Nord. Les autres centres sont essentiellement des centres administratifs.

4.2.2 Au nombre des principales activités de la population vivant dans les centres du
projet, l'on note les services publics, le commerce de marchandises légères et de produits
agro-industriels et les activités industrielles réduites à Kabwe, tandis que l'agriculture de
subsistance est l'activité principale de la plupart des quartiers populaires péri-urbains. La
pauvreté est répandue et la misère est visible en particulier dans les zones péri-urbaines où les
habitations sont faites essentiellement en briques de terre et sont particulièrement exposées
aux orages. L'Enquête sur les conditions de vie la plus récente (1998) estime que 77% de la
population de la région du projet vivent dans la pauvreté et 63 % dans la pauvreté extrême.
13

Au moment de l'enquête, 50 % des ménages ruraux dans la Province centrale avaient des
revenus mensuels de moins de 75 000 K (environ 33 dollars EU par mois).

4.2.3 L'approvisionnement en eau des centres du projet provient des eaux de surface et
des eaux souterraines. Actuellement, Chisamba et Chibombo vivent entièrement avec les eaux
souterraines, alors que Serenje et Mkushi utilisent de l'eau prélevée des fleuves. Kabwe et
Mumbwa reçoivent de l'eau de la nappe phréatique et des barrages, tandis que Kapiri-Mposhi
vit de l'eau d'un barrage. A l'exception de Kapiri-Mposhi qui vit de l'eau du barrage, les
formations aquifères suffisent à satisfaire tout ou partie des besoins en eau de chacun des
centres jusqu'à l'horizon 2020 du projet.

4.2.4 Les services d'eau et d'assainissement dans la zone du projet sont largement
insuffisants en raison de la détérioration des infrastructures. A titre d'exemple, sur une
capacité de production totale d'environ 43 000 m3/j pour tous les centres, seule près de la
moitié est produite et la majeure partie de cette eau est perdue dans le réseau de distribution
avant d'atteindre les consommateurs. Tout le réseau de compteurs est en panne et les niveaux
de consommation ne sont que des estimations. Les installations de collecte, de traitement et
d'évacuation des eaux usées existantes sont également en panne, et toutes les stations de
pompage ne fonctionnent pas. En outre, les bassins de stabilisation sont hors service en raison
de la mauvaise exploitation et du manque d'entretien. La collecte des déchets solides ne fait
pas également partie des priorités de la zone du projet. Les installations rapides et anarchiques
dans les zones péri-urbaines n'ont pas été suivies de la fourniture de services de base comme
l'eau potable, l'assainissement, l'électricité et même les installations sanitaires, ce qui a
entraîné la dégradation des conditions de vie. Actuellement, seulement 4 % de la population
vivant dans ces zones ont accès à de l'eau potable, alors que l'assainissement manque
cruellement. En outre, l'inexistence d'installations correctes d'évacuation de déchets solides
entraîne une irrégularité dans la collecte des ordures et une mauvaise gestion des décharges.
Dans l'ensemble, le pays ne s'est pas doté d'une politique et de stratégies correctes de gestion
des déchets solides. Cette situation va bientôt changer grâce à la réalisation du programme
pilote d'évacuation des déchets solides en cours financé par le DANIDA à Lusaka. On pense
qu'une fois le programme achevé, il sera possible d’élaborer une politique nationale pour la
gestion des déchets solides.

4.2.5 La précarité de services d’assainissement et la réduction de l'accès à l'eau potable


ont eu pour corollaire une forte prévalence des maladies d'origine hydrique comme le choléra,
la dysenterie et la diarrhée dans les centres du projet, prévalence beaucoup plus accentuée
parmi les collectivités défavorisées. Le tableau 4.1 montre l'incidence des maladies d'origine
hydrique et du paludisme, à Kabwe, Kapiri-Mposhi et Mkushi les plus grands centres du
projet. La propagation des maladies est due à l'utilisation de l'eau prélevée des puits non
protégés, creusés manuellement, qui sont souvent contaminés par des installations
d’assainissement en panne ou par des latrines à fosse situées à proximité ; elle s’explique
également par la faible prise de conscience des problèmes d'hygiène personnelle de la
population. En raison des mauvaises conditions de vie, les principaux problèmes auxquels est
confrontée la population dans la zone de projet sont : la mauvaise santé et la morbidité, le
manque de productivité due aux maladies, les absences des enfants de l'école, en particulier
des jeunes filles, autant de facteurs liés à la mauvaise qualité et à la faiblesse de la couverture
des services d'eau et d'assainissement. La prévalence du VIH/sida en Zambie est élevée et
affecte une population estimée à 25 % dans la zone du projet. La réponse du Gouvernement
aux incidences élevées du paludisme et du VIH/sida est l'organisation de campagne pour
lutter contre ces deux fléaux dans ses programmes de développement.
14

Tableau 4.1
Incidence des maladies d'origine hydrique
(cas de 1 000 personnes)

Maladies Kapiri - Mposhi


Kabwe Mkushi
2001 2000 2001 2000 2001 2000
Dysenterie 12,3 13,4 n/d* n/d 10,5 9,1
Diarrhée 77,8 95,5 289,7 317,5 84,3 82,5
Choléra 5,3 n/d n/d n/d 0 0
Paludisme 513,9 520,7 2519,8 1804,9 768 934,1
n/d - Non disponible

4.3 Cadre stratégique

4.3.1 Le projet est conforme à l’objectif sectoriel national visant à améliorer la qualité
de vie et la productivité de tous les Zambiens, en assurant à tous les groupes en présence un
approvisionnement en eau équitable, en quantité et en qualité suffisantes et des services
d'assainissement améliorés pour tous à des coûts acceptables et de manière durable. La
création proposée d'une Société commerciale d’équipement collectif (SC) pour gérer les
services dans les centres du projet afin d'assurer progressivement un recouvrement intégral
des coûts, est une réponse aux nombreux principes de la politique nationale de l'eau qui
exigent de l'autonomie dans la prestation des services et reconnaissent l'eau comme un bien
économique. Le projet s'inscrit dans le cadre des objectifs du DSRP pour le secteur de l'eau
qui est de s'assurer que les ressources en eau de la Zambie sont effectivement exploitées pour
contribuer à réduire la pauvreté à travers l’accès accru à l'eau potable et à l'assainissement et
grâce à une sécurité alimentaire renforcée pour les populations rurales et urbaines à faible
revenu. La Zambie adhère également aux objectifs de développement pour le Millénaire qui,
en ce qui concerne le volet eau et assainissement, visent à réduire de 50 % le nombre des
personnes vivant sans ces services d'ici à 2015. Le document de stratégie par pays (DSP)
2002-2004 de la Banque met l'accent sur la priorité exprimée par le Gouvernement pour le
secteur de l'eau. Une fois achevés, ce projet et les projets d'adduction d'eau et d'assainissement
en cours dans les zones rurales de la Province centrale financés par la Banque, offriront des
services suffisants à plus de 1,2 million de personnes et contribueront à réaliser les volets eau
et assainissement des objectifs de développement pour le Millénaire en Zambie.

4.3.2 Le projet s'inscrit également dans le droit fil de la politique de gestion intégrée des
ressources en eau de la Banque qui, entre autres, appuie les priorités de réhabilitation des
infrastructures existantes par rapport à la réalisation de nouvelles constructions, et encourage
le recouvrement des coûts tout en prenant en compte l'équité sociale et la capacité financière
des populations défavorisées. L'appui du projet au développement de ces services de base
dans les zones péri-urbaines permettra à ces populations cibles de prendre en charge elles-
mêmes ces services. Cette approche est également conforme au plan stratégique de la Banque
pour le secteur qui reconnaît que pour assurer la durabilité, les populations défavorisées
doivent participer pleinement au processus de prestation de services et d'entretien.

4.4 Objectif du projet

4.4.1 L’objectif sectoriel national du projet est d’améliorer la qualité de vie et la


productivité de tous les Zambiens, en assurant un approvisionnement équitable en eau, en
quantité et qualité suffisantes, à tous les groupes d'utilisateurs en présence et d'améliorer les
services d'assainissement pour tous à des coûts acceptables et de manière durable. L'objectif
15

du projet quant à lui, est d'améliorer la qualité et les prestations de services d'adduction d'eau
et d'assainissement dans huit centres de la Province centrale, par la réhabilitation et l'extension
des infrastructures existantes et la gestion commerciale de ces services.

4.4.2 L'indicateur de référence pour la réalisation l’objectif sectoriel vise à fournir


respectivement de l'eau potable et de l'assainissement, en quantité suffisante, à 75 % et 100 %
de la population d'ici à 2015. L'objectif du projet sera réalisé lorsqu'on aura atteint d'ici à 2007
les chiffres suivants : un total de 268 255 personnes ayant accès à l'eau potable qui respecte
les normes de l'OMS et des services d'assainissement disponibles à des tarifs abordables,
l'amélioration du service clientèle à travers une fiabilité accrue et un approvisionnement en
eau 24h/24 ; la suppression du rationnement de l'eau dans la zone du projet ; l'amélioration du
recouvrement des recettes, passant de 61 % à 90 % des montants facturés ; la réduction des
pertes d’eau, passant de 51 % à 20 % et la réduction de moitié de l'incidence des maladies
d'origine hydrique d'ici à 2010.

4.5 Description du projet

4.5.1 Les principaux résultats visés par le Projet sont : la mise en service de 27 puits, un
ouvrage de prise d'eau, un barrage de grande hauteur de 15 m, 28 réservoirs, l'installation de
267 km de canalisations, 190 kiosques de vente d’eau et 14 860 compteurs; mis en service de
97 km de canalisation d'égouts, 15 bassins d’épuration d'eaux usées, et des latrines améliorées
à fosse ventilée; et une société commerciale opérationnelle. Les composantes du projet sont :

A. Réhabilitation et extension du réseau d'adduction d'eau


B. Programme d'assainissement
C. Travaux de construction
D. Appui institutionnel; et
E. Gestion du projet.

A. Adduction d'eau : il s'agit de la réhabilitation des sources existantes et le


développement de nouvelles sources (eaux souterraines et/ou eaux de surface) dont 25
nouveaux puits, la réhabilitation de 2 puits existants et la construction du barrage de
Mushumbili pour Kapiri Mposhi. Le barrage construit uniquement pour l'adduction d’eau
potable aura une structure homogène modifiée en terre de 15m de hauteur avec un niveau
maximum d'eau de 12,2 m contrôlé au déversoir ; il aura une capacité suffisante pour
satisfaire la demande en eau jusqu'en 2020 pour le centre. La hauteur du barrage s'explique
par la topographie du site qui constitue une vallée en forme de V. La surface couverte par
l'eau de retenue est seulement de 238 ha. Les autres travaux sont la construction d'une
nouvelle usine de traitement d'eau et de 5 nouveaux réservoirs de stockage, la réhabilitation
de 24 réservoirs, le remplacement et/ou la réhabilitation de conduites d’une longueur totale de
187 km, l'installation de 190 kiosques de vente d’eau, de 80 km de tuyaux de branchements
domestiques et de 14 860 compteurs.

B. Programme d'assainissement : Ce programme a pour but de réhabiliter des réseaux


d'égouts existants, de réhabiliter et d’étendre une réticulation d'égouts de 32 km, de nettoyer
65 km de canalisations d'égout, de réhabiliter 10 réservoirs et de construire 5 nouveaux
réservoirs de stabilisation d’épuration d'eaux usées et les stations de pompage connexes.
L'assainissement sur le terrain comprendra la réhabilitation, le nettoyage, la vidange de fosses
septiques et l'appui aux populations péri-urbaines pour construire leurs propres latrines
16

améliorées à fosse ventilée. L'amélioration des latrines à fosse sera promue et une aide sera
accordée dans le cadre du projet aux familles qui sont prêtes à participer aux coûts de
construction de ces installations. La campagne de santé publique comprendra la diffusion
d'information contre le VIH/sida et l'appui aux campagnes nationales de lutte contre le
paludisme, en fournissant des fonds renouvelables pour la vente subventionnée de
moustiquaires imprégnées.

Dans le cadre du volet de ce projet, chacune des autorités locales des centres du projet
recevra des installations de collecte et d'évacuation de déchets solides, notamment un système
de remorques/tracteurs, ainsi que des outils (pelles, fourches, etc.) pour le ramassage des
ordures par les éboueurs. En raison de sa taille, Kabwe recevra trois systèmes de
tracteurs/remorques et beaucoup plus d'outils. Cet appui accordé au ramassage de déchets
solides permettra au Conseil de nettoyer les centres du projet et de mieux gérer les dépotoirs
en attendant l'exécution des recommandations de l'étude à court terme relative à la
participation du secteur privé à la gestion des déchets solides, une étude qui sera menée dans
le cadre de l'appui institutionnel décrit ci-dessous. Pendant la durée d'exécution du projet, les
campagnes d'éducation à l'hygiène et à la santé publique seront menées pour promouvoir la
demande des ménages en matière d’amélioration de l'assainissement sur le terrain, et
d’appuyer les efforts du Gouvernement zambien visant à intégrer le VIH/sida et le paludisme
dans ses programmes. Des informations sur la lutte contre la propagation du VIH/sida seront
également diffusées. Le programme soutiendra aussi les campagnes nationales de lutte contre
le paludisme, en fournissant un fonds renouvelable pour les ventes subventionnées de
moustiquaires imprégnées.

C. Travaux de construction: Ce volet comprendra des travaux de génie civil pour la


réhabilitation de bureaux, d'ateliers et de magasins dans chaque centre du projet. Ils
comprendront l’extension des installations dont l'espace n'est pas suffisant et la construction
de nouvelles installations là où elles n'existent pas. Les ateliers feront l'objet d'un contrat
séparé et seront équipés d'outils et d'une usine nécessaire pour l'exploitation et l'entretien
efficace des installations d'adduction d'eau et d'assainissement construites dans le cadre du
projet.

D. Appui institutionnel: Ce volet comprend : i) l'appui à la création d'une Société


commerciale d’équipement collectif (SC) dans la Province centrale qui aura son siège à
Kabwe et des centres opérationnels séparés dans le reste des centres de projet conformément à
l'organigramme élaboré dans le cadre de l'étude; ii) le renforcement des capacités au sein de la
société commerciale d’équipement collectif (SC) pour assurer une gestion et une exploitation
efficaces des installations d'adduction d'eau et d’assainissement; et iii) l'appui technique
accordé à la société commerciale d’équipement collectif (SC) une fois constituée sous forme
de prestation de services de consultants pour mettre en place les travaux administratifs de
routine pour la gestion globale de la société sur la base des meilleures pratiques. Il sera prévu,
à ce titre, des activités d'exploitation et d'entretien, la mise en place de systèmes bien reliés de
gestion financière, de comptabilité et de facturation, ainsi qu’un système de gestion de
l'information et l’organisation de la formation nécessaire pour le personnel. Dans le cadre de
ce volet, des études à court terme seront également menées pour i) déterminer le coût des
services en vue de la tarification et ii) élaborer une stratégie pour la participation du secteur
privé à la gestion des déchets solides. Les efforts du NWASCO visant à constituer un
observatoire pour la Province centrale seront également appuyés, afin de promouvoir la
participation des parties prenantes à la surveillance du prestataire de service.
17

E. Gestion du projet: Ce volet permettra d'apporter un appui logistique et


opérationnel à la cellule de gestion du projet comprenant un directeur du projet, un ingénieur
en eau et assainissement et un comptable, détachés par le Ministère des Collectivités locales et
de l'Habitat et les autorités locales participantes. Il comprend également des prestations de
services techniques pour la supervision des travaux et l'audit annuel du projet.

4.6 Production, marché et prix

La demande d’eau

4.6.1 Les prévisions de la demande d’eau à l'horizon du projet reposent sur une analyse
des tendances actuelles de la consommation dans la zone du projet, des tendances observées
dans les autres provinces où les Sociétés d'eau sont déjà opérationnelles, ainsi que sur la
couverture escomptée et l’évolution prévue des tendances démographiques. Pour des besoins
de conception, la demande d’eau des ménages est respectivement estimée à 190, 135, 100, et
30 litres par habitant et par jour (l/t/j) pour les quartiers à coûts élevés, moyens et faibles et
les quartiers péri-urbains. On pense que la consommation institutionnelle, commerciale et
industrielle augmentera à un taux de 1,5 % par an. Le projet permettra de réduire les pertes,
les faisant passer du niveau élevé actuel de plus de 50 % à environ 20 % et, dans le même
temps, d’accroître le nombre de ménages ayant accès à l'eau potable, le faisant passer du
faible taux actuel de 24 % à 90 % en 2010. Les prévisions subséquentes pour la demande
d’eau sont résumées au tableau 4.4 ci-dessous.

Tableau 4.2 – Prévisions de la demande d’eau dans la zone du projet


Demande totale (m3/jour)
Ville 2005 2010 2015 2020

Chibombo 287 309 333 359


Chisamba 499 586 690 818
Kabwe 26980 28522 30161 31905
Kapiri-Mposhi 2757 3343 4104 5098
Mkushi 2032 2314 2653 3064
Mumbwa 1427 1554 1693 1850
Nampundwe 503 621 762 942
Serenje 2073 2305 2572 2878
TOTAL 36558 39554 42968 46914

La production

4.6.2 Pour Kabwe, le niveau maximum prévu de la demande d’eau de 36 193 m3/jour
d'ici à 2020 peut aisément être atteint avec une production durable escomptée de 50 000
m3/jour d’eau souterraine. Kapiri-Mposhi sera alimenté à partir du nouveau barrage
Mushumbili qu'il faudra construire à environ 17 km du centre ville en raison de l'envasement
considérable de l'actuel barrage Lunchu, tandis que des puits supplémentaires à Chibombo,
Chisamba et Nampundwe seront creusés et les puits en place seront réhabilités pour faire face
à la demande de chaque centre d'ici à 2010. De nouveaux puits seront ajoutés par la suite pour
faire face à la demande en cas de nécessité. Mkushi recevra de l'eau des eaux de surface et des
puits pour satisfaire la demande du centre.
18

Les tarifs

4.6.3 La nouvelle Politique nationale de l'eau et de l'assainissement prend en compte la


nécessité du recouvrement intégral des coûts à travers des redevances appliquées aux
utilisateurs. Cependant, la majorité des consommateurs dans la zone du projet paie
actuellement des taux forfaitaires selon le type de propriété et de branchement. Les tarifs ne
sont pas liés au volume consommé et sont plus faibles que les tarifs de recouvrement des
coûts. Les redevances d'utilisation atteignent actuellement environ 10 000 ZMK par mois
avec des familles qui obtiennent de l'eau des robinets communaux payant une redevance
mensuelle de 3 000 ZMK (Kabwe). Cela a créé un déséquilibre dans l'affectation des coûts en
faveur des consommateurs à revenu élevé au détriment des ménages à faible revenu. Sur la
base des niveaux de consommation déterminés pendant l'étude de faisabilité, le prix actuel de
l'eau au robinet pour les ménages à faible revenu est équivalent à 833 ZMK /m3, alors que le
prix pour les familles vivant dans les zones à revenu élevé est seulement de 780 ZMK /m3,
même si le coût unitaire de l'approvisionnement des deux catégories de consommateur est
comparable. En comparaison, le prix équivalent pour les ménages péri-urbains s'élèvent à
1 670 ZMK /m3.

4.6.4 La Société commerciale d’équipement collectif (SC) introduira une structure


tarifaire qui reflète les coûts, et incorporera un tarif minimal. Les tarifs couvriront initialement
les coûts d'exploitation et d'entretien (hormis les frais d’amortissement) et seront
progressivement ajustés jusqu'à atteindre le recouvrement intégral des coûts d'ici à 2010. Les
tarifs prendront en compte les frais des services d'assainissement estimés en moyenne à 25 %
des factures d'eau. Sur la base de l'investissement proposé et de la prévision des coûts
d'exploitation, les tarifs indicatifs à la mise en service des installations du projet sont
présentés au tableau 4.3 (a) ci-dessous.

Tableau 4.3 (a)


Calendrier de fixation des tarifs proposés
Catégorie de Tarif proposé (E&E) Assainissement en
consommateurs (KZM par m3) % d’eau facturée
Kiosques de vente d’eau 800 0%
0-10m3/mois 800 20%
11-30m3/mois 1 000 25%
Plus de 30m3/mois 1 500 25%
Industriel/Commercial 1 500 50%

4.6.5 L'expérience des sociétés commerciales d’équipement collectif (SC) opérant en


Zambie montre que la demande de branchement des ménages péri-urbains demeure faible
(environ 201/client/j), juste après l'extension de l'adduction d'eau à ces zones. Ainsi, les
dépenses d'eau des ménages dans les zones péri-urbaines sur la base du tarif proposé sont
estimées à environ 880 ZMK /mois, ce qui représente environ 4 % du revenu des ménages
pour la couche de populations bénéficiaires à faible revenu. A ce niveau de dépense, on pense
que les familles pauvres pourront payer la consommation d'eau potable au moins pour leur
subsistance. Les dépenses indicatives d'eau et d'assainissement des ménages pour les
différentes catégories de consommateurs sur la base des tarifs proposés sont présentées au
tableau 4.3 (b) ci-dessous :
19

Tableau 4.3(b)
Estimations des dépenses mensuelles d'eau des ménages (ZMK zambien)
Zone Au taux en cours Sur la base du Rev. mensuel Dépenses en % du
tarif proposé moyen1 revenu
Péri-urbaine 0 - 6,000 2,880 75,000 4%
Faible coût 4,200-15,000 16,800 350,000 4.8%
Coût moyen 8,400-25,000 22,700 400,000 5.7%
Coût élevé 15,120- 25,000 48,000 1,000,000 4.8%

4.7 Impact environnemental

4.7.1 Le projet a été classé dans la Catégorie environnementale et sociale II de la BAD,


conformément aux directives environnementales et sociales de la Banque. Le résumé du plan
de gestion environnementale et sociale est présenté à l'annexe 5. Une évaluation d'impact
environnemental a été menée pour le barrage de Kapiri-Mposhi qui indique que : i) les
impacts du barrage/réservoir pourraient être réduits et ii) les familles affectées par les
infrastructures n'atteignent pas le seuil fixé par la Banque pour susciter un vaste plan de
réinstallation et d’indemnisation des populations. Afin de minimiser l’envasement du
réservoir du barrage de Kapiri-Mposhi et la contamination des puits, le projet mettra en œuvre
des mesures pour protéger les sources d'eau et contribuer à leur durabilité. Parmi les actions
prévues figurent la réhabilitation et la lutte contre l'érosion pour en réduire les effets dans le
bassin du barrage de Kapiri-Mposhi et empêcher l’envasement du réservoir. En outre, les sites
des puits seront clôturés et la zone de protection dans un rayon de 50 m (au moins) sera
intensivement boisée pour réduire les risques de pollution des ressources souterraines.

4.7.2 Les composantes d'adduction d'eau et d'assainissement du projet n'impliquent pas


de grands travaux de construction qui pourraient entraîner des impacts négatifs importants sur
l’environnement. A l'exception du forage de quelques puits, la plupart des volets comportent
la réhabilitation et l'amélioration des infrastructures existantes. Le projet aura un impact
positif notable sur les prestations de services améliorés d'adduction d'eau et d'assainissement
dans les 8 centres. Les impacts positifs sont : la disponibilité de l'eau potable en quantité
suffisante qui, par la suite, permettra de lutter contre les maladies d'origine hydrique dans la
collectivité, l’amélioration de l'hygiène, l’appui à la lutte contre la pauvreté en offrant
l'occasion de développer des petites activités génératrices de revenus (par exemple la vente de
glace, d'eau, de jus de fruit, etc.). Dans l'ensemble, les populations bénéficieront d'un niveau
de vie amélioré avec des prestations de services d'eau et d'assainissement améliorés.

4.7.3 Le problème majeur de l'adduction d'eau est de faire en sorte que les puits de
production soient bien situés pour éviter que les activités humaines ne contaminent l'eau
souterraine. Dans le cas de Kapiri-Mposhi, le principal problème sera de maintenir la qualité
de l'eau du nouveau barrage de Mushimbili. On peut régler ce problème par une gestion saine
dans la zone de retenue et particulièrement par la création et l'entretien d'une zone d'exclusion
autour du barrage. Ceci est particulièrement important puisque les sols de la zone sont
essentiellement sableux et vulnérables à l'érosion. La construction du réservoir entraînera la
réinstallation et l’indemnisation de 185 personnes, au total, regroupées dans 30 ménages. Un
recensement exhaustif et un plan de réinstallation sommaire ont été préparés et le coût de
l’indemnisation a été inséré dans le budget du projet. Le chef traditionnel reconnu par le

1
Le revenu moyen dans les zones péri-urbaines est pris comme le revenu le plus faible enregistré lors du recensement de
1998.
20

gouvernement comme ayant autorité sur les terres de la zone s'est engagé à fournir de la terre
en guise de dédommagement. Une lettre d'engagement signée par le chef sera jointe au plan
de réinstallation et d’indemnisation. Comme condition préalable au décaissement du prêt et du
don, il sera demandé à l'emprunteur de fournir la preuve de l’affectation de nouvelles terres et
de l’indemnisation pour les propriétés, les cultures et autres arbres affectés par la construction
du barrage de Mushumbili, avant le démarrage de la construction et, dans tous les cas, au plus
tard le 31 décembre 2004. Par ailleurs, le réservoir inondera un petit cimetière. Suite à des
concertations avec la population locale, il a été convenu de le protéger en le couvrant de dalles
en béton. Les mesures d'atténuation à mettre en œuvre seront détaillées dans le Plan de
gestion environnementale et insérées dans le Document d'exécution du projet. Ces mesures
sont : réhabilitation et protection du bassin versant du réservoir de Mushimbili afin de
prévenir l'érosion et l’envasement du réservoir; clôture de protection pour les sites des puits
dans un rayon de 50 m minimum avec un reboisement dense : formation et sensibilisation de
la population à la conservation et à la réhabilitation, ainsi qu'aux questions d’hygiène du
milieu. Les effets du barrage sur les utilisateurs en aval ne seront pas importants puisqu'il y a
d'autres cours d'eau qui permettront d'assurer la continuité du flux jusqu’aux environs de la
zone du barrage. Dans tous les cas, la conception du barrage permet un flux minimum continu
en aval même pendant les périodes de saison sèche.

4.7.4 En ce qui concerne l'assainissement, une attention particulière sera accordée à la


lutte contre la contamination des sources d'eau ou de l'environnement dans son ensemble.
L'introduction proposée de latrines améliorées dans les zones péri-urbaines permettra de
réduire les risques de contamination des sources d'eau. Le projet fournira une citerne à
pression permettant de vidanger les fosses septiques et les collecteurs. La boue sera
transportée dans les bassins de stabilisation proches pour être traitée davantage et les effluents
seront constamment contrôlés, afin qu'ils respectent en permanence les normes de l'OMS et
soient acceptables pour le Conseil zambien de l'environnement. Il est également important
que toutes les installations d'assainissement, y compris les bassins d’épuration des eaux usées,
les fosses septiques et les réseaux d'égouts soient maintenus en bon état et que les effluents et
autres déchets soient gérés correctement pour éviter la contamination d'autres sources d'eau ou
de l'environnement en général.

4.7.5 La formation à l’analyse et au suivi environnementaux sera menée dans le cadre du


projet à l’intention du personnel clé de la société et d’un membre du personnel de la direction
de la santé issu de chacune des autorités locales participantes. Pendant la même période, les
collectivités bénéficiaires, à travers les campagnes de sensibilisation, seront formées à la
conservation et à la protection de l'environnement et bénéficieront de cours en matière de
santé avec un accent particulier sur les liens entre l'utilisation correcte des services fournis
dans le cadre du projet et la bonne santé.

4.8 Impacts sociaux

4.8.1 Le projet contribuera à améliorer l'accès aux installations d'adduction d'eau et


d'assainissement pour les populations de la zone du projet, dont la majorité est composée de
personnes vivant dans les zones péri-urbaines et de familles à faible revenu. On pense qu’à
l'achèvement du projet, l'approvisionnement en eau courante sera réalisé pour quelque 90 %
de la population d'ici à 2010. Le projet aura un impact significatif sur la santé publique et les
conditions de vie des populations qui dépendent actuellement des sources non fiables et
dangereuses, notamment les puits peu profonds, pour leur approvisionnement en eau.
21

4.8.2 Le principal impact social du projet sera la réinstallation de 30 familles (185


personnes) vivant en ce moment dans la zone qui sera inondée par le barrage de Kapiri-
Mposhi. En plus de la réinstallation, ces personnes perdront environ 238 ha de terres
actuellement utilisées pour l'agriculture de subsistance, ainsi que leurs propriétés. Tel
qu'indiqué ci-dessus, des terres seront allouées aux populations affectées pour reconstruire
leurs habitations et reprendre leurs cultures, et elles seront entièrement dédommagées
conformément aux lois zambiennes. Un certain nombre d'écoles et d'installations pourront se
brancher au réseau d'adduction d'eau lorsque le projet sera achevé. Les petits commerces, en
particulier les hôtels, pourront également bénéficier de l'approvisionnement en eau potable et
de l'amélioration de l'assainissement dans les centres du projet.

4.8.3 On pense que le projet aura essentiellement des impacts sociaux profitables. Parmi
les nombreux avantages attendus, figurent la lutte contre les pénuries d'eau actuelles,
l'amélioration de la qualité de l'eau, l'accroissement de l'accès aux services d'adduction d'eau
et d'assainissement. Associé au programme d'éducation à l'hygiène qui accompagne le projet,
il contribuera à améliorer la situation sanitaire des populations urbaines et péri-urbaines. Le
projet fixera les conditions du développement d'activités génératrices de revenu telles que la
commercialisation de l'eau par les prestataires de service.

4.8.4 L'étude socioéconomique montre que beaucoup de femmes vivant dans les zones
urbaines disposent de liquidités et jouent un rôle crucial dans les ménages, en particulier à
Kabwe et à Kapiri Mposhi, où beaucoup d'hommes ont perdu leur travail suite à la fermeture
des usines et des mines ou suite à la récession. L'étude a conclu que les femmes éprouvent des
difficultés à entreprendre et à développer des activités génératrices de revenus. La réduction
du temps mis pour aller chercher de l'eau aura sans doute un impact positif sur la vie des
femmes, puisqu'elles auront maintenant plus de temps pour mener leurs activités sociales et
gagner de l’argent. Ces retombées positives pour la réduction de la pauvreté auront un plus
grand impact sur les femmes qui souffrent le plus de la pauvreté et bénéficient moins de la
valorisation des ressources humaines au titre de l'éducation et de la santé par exemple.

4.9 Coût du projet

Le coût total du projet est estimé à 24,62 millions d'UC net d'impôt et de droits,
dont 20,03 millions d'UC (81,4%) en devises et 4,59 millions d'UC (18,6%) en monnaie
locale. Les tableaux 4.4 et 4.5 (a) résument respectivement les coûts du projet par composante
et par catégorie de dépenses, tandis que les estimations détaillées des coûts sont présentées à
l'annexe 3. Les coûts du projet par catégorie de dépenses pour les volets financés sur le prêt et
don FAD sont respectivement fournis aux tableaux 4.5(b) et (c). Ces coûts de base en dollars
EU proviennent du rapport des études techniques détaillées, dont les tarifs unitaires ont été
obtenus auprès de fournisseurs et d’entrepreneurs, ainsi que de l’expérience des projets
similaires en cours dans le pays. Des provisions pour aléas d’exécution de 10 % et pour
hausse des prix de 2,5% par an ont été prises en compte dans ces estimations.
22

Tableau 4.4: Résumé des coûts du projet par composante


(en milliers de dollars EU) (en milliers d’UC)
M.L DEV. Total M.L DEV. Total
A. Infrastructure d'adduction d'eau
A1. Réhabilitation des réseaux 1735,48 9907,08 11642,56 1260,09 7193,27 8453,36
A2. Extension des réseaux 926,01 5558,43 6484,44 672,35 4035,83 4708,19
A3. Adduction d'eau péri-urbaine 152,81 283,79 436,60 110,95 206,05 317,50
A4. Matériel & outils 57,75 120,48 178,23 41,93 97,48 129,41
A5. Réinstallation, indemnisation & 697,00 0,00 697,00 506,07 0,00 506,07
Gestion environnementale.

B. Programme d'assainissement
B.1 Assainissement hors site 503,20 2851,48 3354,68 365,36 2070,38 2435,75
B.2 Assainissement sur le terrain 584,00 1402,08 1986,08 424,02 1018,01 1442,04
B.3 Déchets solides 37,50 762,50 800,00 27,23 553,63 580,86

C. Travaux de construction
C.1 Réhabilitation/construction des
bureaux, des ateliers & magasins de la 251,60 587,06 838,66 182,68 426,25 608,93
société

D. Appui institutionnel 102,00 678,00 780,00 74,06 492,28 566,34


D.1 Création de la société 25,00 0,00 25,00 18,15 0,00 18,15
D.2 Observatoire de l'eau

E. Gestion du projet 139,00 19,00 158,00 100,92 13,80 114,72


E.1 CEP 262,88 1489,65 1752,53 190,87 1081,60 1272,47
E.2 Services techniques 48,00 0,00 48,00 34,85 0,00 34,85
E.3 Audit du projet

Coût de base 5430,47 23751,31 29181,78 3942,92 17245,21 21188,13


Aléas d’exécution 543,05 2375,13 2918,18 394,29 1724,52 2118,81
Hausse des prix 340,59 1466,60 1807,19 247,30 1064,86 1312,15
Coût du projet 6314,11 27593,04 33907,15 4584,51 20034,59 24619,10

Tableau 4.5 (a): Résumé des coûts de l'ensemble du projet par catégorie de dépense
(en milliers d'UC)
Catégorie de dépense M.L DEV. Total
Travaux 2920,18 14367,01 17287,18
Services 433,54 1697,1114. 2130,65
Biens 39,56 1181,10 1220,66
Réinstallation 506,07 0,00 506,07
Coûts d'exploitation 43,56 0,00 43,56
Coût de base 3942,92 17245,21 21188,13
Aléas d’exécution 394,29 1724,52 2118,81
Hausse des prix 247,30 1064,86 1312,15
Coût total 4584,51 20034,59 24619,10

Table 4.5 (b): Résumé des coûts du projet par catégorie de dépense pour les
composantes financées sur le prêt FAD
(en milliers d'UC)
Catégorie de dépense M.L DEV. Total
Travaux 2115,12 11597,45 13712,58
Services 142,01 804,70 946,71
Biens 2,53 765,64 768,17
Réinstallation 506,07 0,00 506,07
Coût de base 2765,73 13167,79 15933,52
Aléas d’exécution 276,57 1316,78 1593,35
Hausse des prix 167,64 813,77 981,41
Coût total 3209,95 15298,34 18508,29
23

Table 4.5 (c): Résumé des coûts du projet par catégorie de dépense pour les
composantes financées par le don FAD
(en milliers d'UC)
Catégorie de dépense M.L DEV. Total
Travaux 805,06 2769,55 3574,61
Services 216,75 892,41 1109,16
Biens 0,73 306,55 307,27
Divers 61,71 0,00 61,71
Coût de base 1084,25 3968,51 5052,76
Imprévus 108,43 396,85 505,28
Hausse des prix 181,88 370,89 552,78
Coût total 1374,56 4736,26 6110,81

4.10 Sources de financement

4.10.1 Le projet sera cofinancé par le FAD et le Gouvernement zambien selon le plan de
financement détaillé au tableau 4.6 (a) par source pour l'ensemble du projet; le tableau 4.6 (b)
pour les composantes financées sur le prêt FAD et le tableau 4.6 (c) pour les composantes
financées sur le don FAD, et le tableau 4.7 (par composante du projet) ci-dessous. Le prêt
FAD proposé d'un montant de 16,25 millions d'UC qui représente 66 % du coût total du projet
servira à couvrir 76,4 % des dépenses en devises et 20,8 % des coûts en monnaie locale. Le
prêt servira à soutenir la réhabilitation et l'extension des infrastructures d'adduction d'eau et
les services techniques connexes, et à réaliser le volet d’évacuation des déchets solides et les
travaux de construction du projet. Le don FAD d'un montant de 5,78 millions d'UC servira à
financer entièrement le volet assainissement et extension des infrastructures d'adduction d'eau
aux zones péri-urbaines, et le volet appui institutionnel et le gros des coûts de gestion du
projet. Ce don représente 23,5 % du coût total du projet et couvre 23,6 % des coûts en devises
et presque 23% des coûts en monnaie locale. Les travaux financés sur le don FAD dans le
cadre du Programme d'assainissement comportent la réhabilitation du réseau d'égout, la
construction d'installations d’assainissement sur le terrain (des latrines à fosse ventilée) pour
les populations bénéficiaires vivant dans les zones péri-urbaines, les écoles et les
établissements de santé de la zone du projet. Le Gouvernement zambien financera le solde de
2,59 millions d'UC, entièrement en monnaie locale, soit 10,5 % du coût total du projet.

4.10.2 L'appui du FAD est justifié par la conformité du projet aux stratégies de réduction
de la pauvreté du Gouvernement zambien et par sa contribution à la réalisation du volet eau et
assainissement des objectifs de développement pour le Millénaire en Zambie. Il est d'autant
plus justifié que la majorité des bénéficiaires du projet sont des populations défavorisées
installées dans des quartiers précaires des zones péri-urbaines où vivent presque 70 % de la
population.
Tableau 4.6(a): Plan de financement par source
Source (en milliers de dollars EU) (en milliers d'UC) %
M.L DEV. Total M.L DEV. Total
Prêt FAD 1315,19 21069,94 22385,13 954,93 15298,34 16253,26 66,0

Don FAD 1433,39 6523,10 7956,50 1040,75 4736,26 5777,01 23,5

Gouvernement 3565,52 0,00 3565,52 2588,83 0,00 2588,83 10,5


Total 6314,10 27593,04 33907,15 4584,51 20034,59 24619,10 100
24

Tableau 4.6(b): Plan de financement par source (composante financée sur le prêt FAD)
Source (en milliers de dollars EU) (en milliers d'UC) %
M.L DEV. Total M.L DEV. Total
Prêt FAD 1315,19 21069,94 22385,13 954,93 15298,34 16253,26 88

Gouvernement 3105,78 0,00 3105,78 2255,02 0,00 2255,02 12


Total 4420,97 21069,94 25490,91 3209,95 15298,34 18508,29 100

Table 4.6(c): Plan de financement par source (composante financée sur le don FAD)
Source (en milliers de dollars EU) (en milliers d'UC) %
M.L DEV. Total M.L DEV. Total
Don FAD 1433,39 6523,10 7956,50 1040,75 4736,26 5777,01 95

Gouvernement 459,74 0,00 459,74 333,81 0,00 333,81 5


Total 1893,14 6523,10 8416,24 1374,56 4736,26 6110,81 100

Table 4.7: Plan de financement par composante


(milliers d’UC)
Component Prêt FAD Don GRZ
FAD
A. Infrastructure d'adduction d'eau
A1. Réhabilitation des réseaux 8934,99 855,64
A2. Extension des réseaux 4734,25 890,66
A3. Adduction d'eau péri-urbaine 160,04 206,05 110,95
A4. Matériel & outils 111,23 2,65
A5. Réinstallation, indemnisation &
Gestion environnementale. 0,00 506,07

B. Programme d'assainissement
B.1 Assainissement hors site 2779,36 53,63
B.2 Assainissement sur le terrain 1607,37 69,72
B.3 Déchets solides 667,20 0,00
.

D. Travaux de construction 700,53 0,00

E. Appui institutionnel
E.1 Création de la SE 641,81 24,22
E.2 Observatoire de l'eau 20,98 0,00

F. Services
F.1 CEP 92,21 42,15
F.2.1 Services techniques d'adduction d'eau 1056,25 31,91
F.2.2 Services techniques - Assainissement 394,38 0,00
F.3 Audit du projet 34,85 0,00
Total 16253,26 5777,01 2588,83
25

5. EXECUTION DU PROJET

5.1 Organe d'exécution

5.1.1 La République de la Zambie sera l'emprunteur du prêt FAD et le bénéficiaire du don


FAD, alors que le Ministère des Collectivités locales et de l'Habitat à travers sa Direction des
infrastructures et des services d'appui (DISS) sera l'organe d'exécution (OE) du projet. Les
autorités locales participantes à travers leur district respectif (D-WASHE – c'est-à-dire
éducation en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène) mettront en œuvre
l'assainissement à faible coût et les sous-composantes de campagne de lutte contre le
paludisme et le VIH/SIDA dans les zones péri-urbaines. La coordination globale du projet et
les obligations d'établissement de rapports à adresser à la Banque seront du ressort du
Ministère des Collectivités locales et de l'Habitat/DISS.

5.1.2 La capacité du Ministère des Collectivités locales et de l'Habitat/ DISS (Direction


des infrastructures et des services d'appui) a été révisée entièrement à la lumière de sa mission
actuelle et des tâches envisagées dans le projet proposé. Certes, la Direction des
infrastructures et des services d'appui dispose de systèmes adéquats de comptabilité, de
gestion financière et d'établissement de rapports, et a de l'expérience en matière d'exécution
de projets financés par la Banque, mais sa compétence essentielle pour mener à bien les
responsabilités envisagées par le projet est compromise par le manque de personnel. Par
conséquent, il est nécessaire de créer une cellule d'exécution du projet (CEP) entièrement
dévouée pour assurer les réalisations du projet dans les délais prévus. La création de la cellule
au sein de la Direction des infrastructures et des services d'appui et le détachement subséquent
du personnel comprenant un responsable de projet, un ingénieur en eau et assainissement et
un comptable, tous ayant les qualifications et une expérience appropriées et acceptables pour
le Fonds seront une condition préalable au décaissement du don et du prêt FAD.

5.2 Dispositions institutionnelles

5.2.1 L'organigramme du projet est présenté à l'annexe 3. Sous la supervision du Comité


directeur du projet (PSC) comprenant les parties prenantes clés, dont les ministères des
Finances et de la Planification nationale (MoFNP), des Collectivités locales et de l'Habitat
(MLGH), de l'Energie et du Développement de l'hydraulique (MEWD), du Tourisme, de
l’Environnement et des Ressources nationales, de la Santé, ainsi que le Secrétaire général
provincial et le Bureau provincial de la collectivité territoriale, la Cellule d'exécution du projet
au sein de la Direction des infrastructures et des services d'appui coordonnera l'exécution de
toutes les composantes du projet. Une des tâches majeures du Comité directeur du projet est
de superviser la création de la société commerciale d’équipement collectif (SC). La
constitution du Comité directeur du projet est une condition préalable au décaissement du don
et du prêt. La cellule d'exécution du projet coordonnera et supervisera l'exécution du projet,
tiendra les comptes et les dossiers financiers du projet, traitera les demandes de décaissement
et établira les rapports conformément aux exigences du Gouvernement zambien et du FAD.
Certes, la Cellule d'exécution du projet travaillera au départ au sein de la Direction des
infrastructures et des services d'appui, mais elle sera à terme transférée à la société
commerciale d’équipement collectif (SC), une fois que celle-ci sera opérationnelle, et sera
placée sous la responsabilité directe du Directeur général de la société. La création de la
société au plus tard en décembre 2004 sera une condition préalable au décaissement du prêt et
du don.
26

5.2.2 La Cellule d'exécution du projet coordonnera également le travail des autorités


locales participantes à travers leur DWASHE respectif pour la mise en œuvre des campagnes
d'éducation du public sur l'hygiène, la promotion de l'assainissement des ménages, ainsi que
les volets de prévention et de lutte contre le paludisme et le VIH/SIDA, en utilisant les
infrastructures institutionnelles existantes. Les campagnes de sensibilisation auront pour but
de mobiliser les collectivités pour soutenir le projet durant la phase d’exécution et la phase
d'exploitation et d'entretien.

5.3 Calendriers de supervision et d'exécution

5.3.1 Le projet sera mis en oeuvre sur une période de 4 ans conformément au calendrier
d'exécution présenté à l'annexe 6. Il sera supervisé deux fois par an et une revue à mi-parcours
sera menée 2 mois au plus tard après l'entrée en vigueur du don et du prêt.

5.3.2 Un résumé du calendrier des dépenses par composante du projet est présenté au
tableau 5.1, tandis que le Tableau 5.2 ci-dessous présente le calendrier des dépenses par
source de financement.
Tableau 5.1: Calendrier des dépenses par composante (en million d'UC)
2004 2005 2006 2007 Total

A. Infrastructure d'adduction d'eau


A1. Réhabilitation des réseaux 1966,72 5007,10 2815,94 0,00 9789,77
A2. extension des réseaux 1089,17 2201,94 1710,64 621,52 5623,28
A3. Adduction d'eau péri-urbaine 63,40 126,80 95,10 31,70 317,00
A4. Matériel & outils 29,18 44,87 60,30 28,35 162,70
A5. Réinstallation, indemnisation & 126,52 101,21 126,52 151,82 506,07
Gestion environnementale

B. Programme d'assainissement 1073,13 2284,29 1529,26 290,59 5177,27

C. Travaux de construction 137,31 422,24 144,27 0,00 703,82

D. Appui institutionnel
D.1 Création de la SE 122,80 125,87 232,22 185,13 666,02
D.2 Observatoire de l'eau 6,82 6,99 7,17 0,00 20,98

E. Gestion du projet
E.1 CEP 46,72 47,05 38,99 2 082,04 134,84
E.2 Services techniques 290,81 588,86 525,80 77,03 1482,50
E.3 Audit du projet 8,71 8,71 8,71 8,71 34,85
Total 4961,30 10965,93 7294,92 1396,95 24619,10

Table 5.2: Calendrier des dépenses par source de financement (en million d'UC)
2004 2005 2006 2007 Total
Prêt FAD 3291,11 7813,73 4562,76 585,67 16253,26

Don FAD 1131,27 2151,77 2008,92 485,07 5777,01

Gouvernement 538,93 1000,43 723,25 326,22 2588,83

5.4 Modes de passation des marchés

5.4.1 Les modes de passation des marchés sont résumés au tableau 5.3 ci-dessous.
Toutes les acquisitions des biens, travaux et services financés par la Banque se feront
conformément aux Règles de procédure pour l'acquisition des biens et travaux ou, le cas
échéant, les règles de procédure pour l'utilisation de consultants de la Banque, en utilisant ses
dossiers types d'appel d'offres.
27

Tableau 5.3: Résumé des modes de passation des marchés


En milliers d'UC
Catégories AOI AON Autres* Liste Non Total
restreinte financé
par la
Banque
1. Travaux de génie civil
1.1 Adduction d'eau et 15 320 (13809) 15 320 (13809)
assainissement (Kabwe, Kapiri-,
Mkushi) 3 100 (2 779)
3 100 (2 779)
1.2 Adduction d'eau et
assainissement (autres centres) (707 )
(707) 955 (920)
1.3 Travaux de construction
955 (920)
1.4 Assainissement sur le terrain

2. Biens

2.1 Usine, équipement et outils (1 106) (1 106)


2.2 Matériel de bureau/laboratoire (82) (82)
2.3 Produits chimiques (67) (67)
2.4 Moustiquaires (169) (169)

3. Services
3.1 Supervision technique
1 483 (1 450) 1 483 (1 450)
3.2 Appui institutionnel
(742) (742)
3.3 Campagnes de sensibilisation
98 (63) 98 (63)
& mobilisation de la collectivité
3.4 Audit du projet
(34) (34)

4. Divers

4.1 CEP 168 (103) 168 (103)


4.2 Réinstallation & indemnisation
588

15 320 (13809) 4762 (4406) 1 592(1 527) 2 357 (2 289) 588 24 619 (22 030)
TOTAL GENERAL
* "Autres" comprend la consultation de fournisseurs à l’échelon international et l'achat direct.
+ les chiffres entre parenthèses sont des montants financés par le FAD.

Travaux de génie civil

5.4.2 L'acquisition des travaux d'adduction d'eau et d'assainissement pour les grands
centres (15,32 millions d'UC) se fera selon les procédures d'appel d'offres international (AOI) et
par la présélection des soumissionnaires.

5.4.3 L'acquisition a) des travaux d'adduction d'eau et d'assainissement de Chibombo,


Chisamba, Mumbwa, Nampundwe et Serenje (3,10 millions d'UC), b) des travaux de
construction des huit centres (0,71 millions d'UC) et c) des travaux de construction de
l'assainissement sur le terrain dans les quartiers péri-urbains (0,96 millions d'UC) se fera selon
les procédures d'appel d'offres national (AON). Le choix de ce mode d'acquisition se justifie par
les montants peu élevés de ces marchés et en raison de leur nature moins complexe. En outre, il y
a suffisamment d'entrepreneurs qualifiés dans le pays pour garantir la concurrence.
28

Biens

5.4.4 L’acquisition des installations et du matériel (1,11 millions d'UC), du matériel de


bureau et de laboratoire (0,08 millions d'UC), des produits chimiques (0,07 millions d'UC) et des
moustiquaires (0,17 millions d'UC) se fera selon la procédure de consultation de fournisseurs à
l’échelon international, puisque ces produits sont facilement disponibles sur le marché.

Services

5.4.5 L’acquisition des services de consultants se fera conformément "aux Règles de


procédure pour l'utilisation de consultants de la Banque". L’acquisition des services
techniques de supervision (1,48 millions d'UC), d'appui institutionnel (0,74 millions d'UC),
d'éducation du public et de mobilisation communautaire (0,098 millions d'UC) et le service
d'audit (0,03 millions d'UC) se fera sur la base de listes restreintes des bureaux d’étude. Les
procédures de sélection tiendront compte de la qualité technique et des prix.

Avis général d’appel d’offres

5.4.6 Le texte de l'avis général d’appel d’offres (AGAO) sera convenu pendant la
négociation du prêt et publié dans Development Business après approbation du prêt et du don
proposés par le Conseil d'administration.

Procédures de revue

5.4.7 Les documents qui feront l'objet de revue et d'approbation de la part de la Banque
avant publication comprendront les avis spécifiques de passation de marchés, les lettres
d'invitation pour la présélection, les dossiers d'appel d'offres ou les demandes de propositions
des consultants, les rapports d'évaluation des appels d'offres ou les documents relatifs à
l'évaluation des propositions des consultants, y compris les recommandations pour la
passation des marchés, les projets de contrat s'ils ont été amendés à la lumière des projets de
dossier d'appel d'offres ainsi que les projets de contrat négociés.

5.5 Modalités de décaissement

La méthode de décaissement direct est envisagée pour les fournisseurs pour ce qui
concerne les AOI et AON et pour les prestations des consultants. Les coûts d'exploitation et du
personnel pour la Cellule d'exécution du projet seront décaissés selon la méthode de compte
spécial. L'ouverture de deux comptes spéciaux sur lesquels les produits du prêt et du don FAD
seront déposés sera une condition préalable au décaissement du prêt et du don. D'autres
procédures de décaissement de la Banque pourraient être utilisées, si cela s'avère nécessaire.
29

5.6 Suivi et évaluation

5.6.1 Le Fonds contrôlera l'exécution du projet grâce à des rapports mensuels d'activité
préparés par les consultants et des rapports trimestriels d'activité à soumis par l'organe
d'exécution. Les rapports porteront sur tous les aspects de l'exécution du projet, y compris sur
l'état d'avancement du projet par rapport aux calendriers d'exécution et de décaissement
prévus, sur la pertinence et l'opportunité de la mise en œuvre des mesures d'atténuation
sociale et environnementale, des indicateurs de performances clés mettant en relief les
questions et les problèmes imprévus, ainsi que des mesures correctives à prendre. En outre,
les missions de supervision à mener deux fois par an et la revue des rapports annuels d'audit
permettront au Fonds de suivre l'état d'avancement de l'exécution du projet. Le NWASCO, en
tant qu'organe de réglementation du secteur, continuera de suivre les performances de la
société commerciale d’équipement collectif (SC), notamment les indicateurs fixés pour
l'octroi de permis, alors que les DWASHE suivront les indicateurs pertinents de santé et le
rapport à soumettre à la cellule d'exécution du projet et aux autorités de la santé.

5.6.2 L'Organe d'exécution sera essentiellement chargé de suivre l'exécution du projet et


remplira ses obligations d'établissement de rapports envers le Fonds à travers la cellule
d'exécution du projet. Les résultats de la revue à mi-parcours seront utilisés pour apporter tous
les ajustements nécessaires à la conception du projet, afin de faire en sorte que les objectifs
généraux du projet soient réalisés. Il sera demandé au consultant qui assure la supervision et
l'appui institutionnel de préparer et de soumettre à l'organe d'exécution et au Fonds un rapport
final à l'achèvement de leurs tâches, rapport qui servira à rédiger le rapport d'achèvement de
projet de l'emprunteur. A son tour, le Fonds utilisera ces rapports comme documents de base
pour préparer son propre rapport d'achèvement de projet selon le mode de présentation établi.

5.7 Rapports financiers et audit

5.7.1 Le Ministère des collectivités locales et de l'Habitat/Direction des infrastructures et


des services d'appui, en tant qu'organe d'exécution, ouvrira des comptes séparés pour le projet
qui distingueront clairement les dépenses par composante, catégorie et source de financement.
La cellule d'exécution du projet sera chargée de la préparation et de la soumission des
demandes de retrait à travers le Ministère des Finances et de la Planification nationale. Un
cabinet d'audit extérieure acceptable pour le Fonds vérifiera les comptes tous les ans, y
compris les comptes spéciaux. En outre, une fois opérationnelle, la société commerciale
d’équipement collectif (SC) réunira des informations détaillées sur les volumes de production,
les coûts d'exploitation et les pertes techniques et commerciales, la facturation et le taux de
recouvrement. Ces données seront insérées dans les rapports trimestriels d'activité à soumettre
à la Banque.

5.7.2 Les termes de référence des audits annuels seront soumis au Fonds pour examen
avant d'être publiés. Pour chaque année du projet, des copies certifiées des comptes vérifiés
seront soumises au Fonds par l'Organe d'exécution dans les six mois qui suivent la fin de
l'exercice.
30

5.8 Coordination de l'aide

Le projet proposé a été préparé à la suite d'une consultation des autres partenaires
de développement (Banque mondiale, GTZ, NORAD, Union européenne et Ireland Aid)
impliqués dans le secteur de l'eau et de l'assainissement, par le truchement de la Direction des
infrastructures et des services d'appui, des contacts directs avec la Banque établis grâce à ses
missions et séminaires destinés à examiner des questions et propositions spécifiques. Cette
étroite collaboration sera maintenue sous forme de contacts directs à travers des missions de
supervision, et utilisera le cadre des forums consultatifs des bailleurs de fonds en émergence
dans le secteur.

6. DURABILITE DU PROJET

6.1 Charges récurrentes

6.1.1 Les infrastructures d'adduction d'eau proposées nécessitent des technologies


relativement simples et bien connues qui requièrent des apports limités en ressources
humaines et financières pour l'exploitation et l'entretien. L'utilisation optimale des sources en
eau souterraine là où cela est possible, y compris à Kabwe, limitera les charges récurrentes en
raison des coûts réduits de E&E pour l'extraction, le stockage et le traitement des ressources
en eau. En ce qui concerne l'assainissement, l'utilisation de bassins de stabilisation pour le
traitement des eaux usées s'appuiera essentiellement sur des processus naturels. Par
conséquent, son exploitation et son entretien nécessiteront peu de matériel et de compétences
spécialisées.

6.1.2 Le projet ne constituera pas une charge supplémentaire pour le Gouvernement,


puisque les tarifs seront ajustés progressivement pour atteindre le recouvrement intégral des
coûts d'ici à 2010. L'augmentation des charges récurrentes annuelles, estimées à 0,378
millions de dollars EU à plein régime, comme le montre l'analyse financière, sera plus que
compensée par les revenus supplémentaires, à hauteur de 3,05 millions de dollars EU produits
chaque année par le projet. En conséquence, le Gouvernement n'aura pas à consentir, ni
directement ni indirectement, un soutien budgétaire supplémentaire.

6.2 Durabilité du projet

6.2.1 La création de la Société commerciale d’équipement collectif (SC), une entité


autonome qui reprendra la prestation des services d'adduction d'eau des mains des conseils,
assurera la durabilité du projet puisqu'elle i) supprimera le détournement des revenus d'eau
pour financer d'autres activités du conseil et utilisera correctement ces revenus pour des
améliorations durables de la qualité des prestations de services, et ii) assurera la gestion des
installations de manière commerciale. Cette idée est également soutenue par de nombreux
bailleurs de fonds qui ont également appuyé la création des sociétés d'eau dans d'autres
centres. La durabilité institutionnelle sera davantage renforcée par le présent projet grâce au
transfert de la Cellule d'exécution du projet à la Société commerciale d’équipement collectif
(SC), lorsque celle-ci sera opérationnelle, et l'appui du FAD à la Cellule d'exécution du projet
sera progressivement supprimé pour permettre d'intégrer les charges récurrentes initialement
supportées par le projet.
31

6.2.2 La durabilité à long terme des institutions sectorielles est un objectif majeur des
réformes sectorielles en cours, qui visent à réaliser à long terme le recouvrement intégral des
coûts des prestations de services à travers l'application de redevances d'utilisation. Ainsi, une
révision du régime tarifaire est essentielle pour s'assurer que la société commerciale
d’équipement collectif (SC) remplira ses obligations de revenu grâce aux redevances, en
tenant compte des besoins des populations défavorisées et de la viabilité financière de la
société commerciale d’équipement collectif (SC). Comme condition préalable au
décaissement du prêt, un tarif qui reflète les coûts, prenant en compte les tarifs minimums sera
introduit pour couvrir les frais d'exploitation et d'entretien d'ici à 2005 et progressivement
ajusté pour couvrir les coûts d'exploitation et d'entretien d'ici à 2010, conformément à la
Politique nationale de l'eau. A court terme, le recouvrement des coûts d'exploitation et
d'entretien permettra à la société commerciale d’équipement collectif (SC) de générer des
revenus suffisants pour des opérations durables. On pense que la viabilité financière viendra
de la gestion améliorée et des mesures de maîtrise des coûts, y compris de la réduction des
pertes.

6.2.3 La capacité à payer les services a fait l'objet d'une attention particulière dans la
conception du projet et dans le choix de la technologie, de sorte que la majorité des ménages
appartenant à la couche des populations les plus défavorisées ne soient pas submergés par des
redevances élevées d'utilisation. A cet égard, les kiosques de vente d'eau qui servent environ
100 à 250 familles, et des latrines améliorées à fosse ventilée simples (VIP) sont spécialement
prévues pour les quartiers péri-urbains défavorisés. Ces options sont toutes suscitées par la
demande et offrent des solutions à faible coût, ramenant ainsi les coûts d'exploitation à des
proportions acceptables pour la population péri-urbaine. L'implication de la population dans la
sélection des sites pour les installations et les contributions des ménages aux coûts de
l'amélioration de l'assainissement renforcent le principe d’appropriation et, donc, la durabilité
des réalisations. En outre, un tarif (minimum) social sera mis en place pour permette
d'accroître la consommation de subsistance jusqu'à 10 m3 par mois, niveau considéré suffisant
pour les besoins d’alimentation des familles à faible revenu. Comme le montre le tableau 4.4.
ci-dessus, les dépenses subséquentes pour l’eau représenteront 4 à 6 % des revenus familiaux,
chiffre qui est comparable au niveau recommandé de 5 %.

6.3 Risques majeurs et mesures d'atténuation

6.3.1 La création en temps opportun de la Société commerciale d’équipement collectif


(SC) et sa capacité à recruter et à maintenir du personnel qualifié sont essentielles pour la réussite
du projet. Des enveloppes salariales accrues offertes par les sociétés créées antérieurement ont
permis de maintenir le personnel qualifié. De même, des salaires et avantages sociaux
comparables sont proposés pour la nouvelle Société commerciale d’équipement collectif (SC) .

6.3.2 Les retards dans l'exécution des ajustements tarifaires peuvent également avoir un
impact sur la performance de la société et la durabilité du projet. Cependant, la création du
NWASCO a été une amélioration considérable du processus d'approbation des tarifs proposés.
Par ailleurs, une condition préalable au décaissement du prêt a été proposée qui requiert
l'augmentation du tarif pour atteindre le recouvrement intégral des coûts.
32

6.3.3 La possibilité pour le Gouvernement de ne pas pouvoir faire face à ses obligations de
financement de contrepartie est également un autre risque. Pour réduire ce risque, l'application de
la Condition générale qui oblige l'emprunteur à faire face à ses obligations de participation aux
coûts du projet sera strictement appliquée durant l'exécution du projet.

7. AVANTAGES DU PROJET

7.1 Analyse financière

7.1.1 L'analyse financière définit le projet comme la fourniture et l'exploitation de tous


les atouts requis pour faire face à la demande prévue de services d'eau potable et
d'assainissement dans les huit centres, pendant toute la durée de vie du projet. La
détermination des bénéfices nets du projet est basée sur une comparaison de deux scénarios i)
les avantages découlant du projet et ii) les coûts supplémentaires découlant de l'exécution du
projet.

7.1.2 Le calcul du taux de rentabilité financière (TRF) est basé sur les hypothèses
énoncées à l'annexe 7. L'ensemble du projet, qui combine des plans séparés d'adduction d'eau
et d'assainissement dans les huit centres, affiche une VAN de 8,77 millions de dollars EU, à
l'exclusion des valeurs résiduelles et du TRF de 5,53%. Ce taux de rentabilité est acceptable,
si l'on pense que la société commerciale d’équipement collectif (SC), au fil du temps, pourra
recouvrer totalement ces coûts tout en contribuant à accroître l'accès de la population aux
services d'eau et d'assainissement, et ce, en rendant les coûts abordables, contribuant ainsi à la
réalisation du volet eau et assainissement des objectifs de développement pour le Millénaire
en Zambie.

7.2 Avantages économiques

Les avantages économiques du projet sont évalués grâce à une étude des avantages
quantifiables qui proviendront des différents secteurs concernés par le projet. En plus de
l'augmentation escomptée des revenus issus de la vente d'eau évalués dans le cadre de
l'analyse financière, l'analyse économique a porté sur le secteur de la santé, ainsi que sur les
avantages que les familles pourront tirer du temps gagné à puiser de l'eau, temps qui pourrait
être utilisé pour des activités productives. L’analyse a également tenu compte des économies
à réaliser sur les dépenses de la santé. Les hypothèses utilisées pour l'évaluation sont
présentées à l'annexe 7. Le taux de rentabilité économique (TRE) calculé est de 21,39 %.
Cette valeur est beaucoup plus élevée que le coût d'opportunité du capital estimé à 10 %. Par
conséquent, le projet est considéré comme économiquement viable.

7.3 Impact socioéconomique

7.3.1 La précarité des services d'adduction d'eau et d'assainissement a affecté


négativement la qualité de vie et la situation sanitaire des populations vivant dans les zones du
projet. Les difficultés que rencontre la population, en particulier les femmes et les jeunes filles
pour se procurer de l'eau, freinent considérablement leur capacité à améliorer leurs conditions
de vie.

7.3.2 Pendant les mois de saison sèche, d'autres sources d'approvisionnement en eau
telles que les puits peu profonds, les bassins et les petites rivières s'assèchent souvent,
33

aggravant ainsi les difficultés des familles défavorisées qui dépendent de ces sources pour leur
approvisionnement en eau. Pendant la saison des pluies, ces sources sont souvent contaminées
par les inondations, entraînant ainsi les risques d'infection par des maladies d'origine
hydrique. Les familles défavorisées sont particulièrement vulnérables, en raison du manque de
ressources et de solutions de rechange pour les protéger contre ces impacts négatifs.

7.3.3 La facilité d’accès, pour les familles, à un réseau d’alimentation en eau salubre
permettra de réduire les difficultés que connaissent les populations vivant dans la zone du
projet, en particulier les femmes et les enfants qui sont plus vulnérables. En matière de
dépenses familiales, les ménages pourront tirer parti des économies qu'elles réaliseront sur les
dépenses de santé et grâce à la réduction des pertes d’activités productives dues aux maladies
et au temps mis à se procurer de l'eau. Ces avantages permettront d'améliorer les conditions de
vie des populations.

7.3.4 L'amélioration de l'approvisionnement en eau permettra également d'attirer et de


réaliser des activités commerciales, industrielles et touristiques, ce qui devrait contribuer à
créer des emplois pour les populations. En outre le projet permettra d'améliorer
l'assainissement et l'évacuation des ordures dans toutes les zones du projet grâce à la
sensibilisation et au renforcement des capacités. Cette réalisation améliorera la qualité de vie
des populations.

Impact sur la pauvreté

7.3.5 L'étude de 1998 sur les conditions de vie a montré que 77 % des populations
vivant dans les zones du projet peuvent être considérées comme pauvres. Les dépenses
mensuelles par habitant dans la Province centrale en 1998 ne s'élevaient qu’à 48 467 ZMK
(environ 22 dollars EU). Le manque d'accès à l'eau potable et à de bonnes conditions
d’assainissement est également une des causes principales de la pauvreté dans la région,
comme l'indique le DSRP de la Zambie. Seulement 4 % de la population défavorisée dans les
quartiers péri-urbains ont accès à l'eau potable et à l'assainissement. Cette couche de la
population est particulièrement vulnérable, puisqu'elle a recours à des sources d'eau peu
fiables pour leur approvisionnement quotidien et leur sort risque de s'aggraver, si rien n'est
fait car les infrastructures existantes continuent de se détériorer. En raison du faible niveau de
revenu, les populations défavorisées des zones péri-urbaines ne peuvent pas réagir
convenablement contre les maladies et le coût de traitement peut avoir une incidence
considérable sur leurs ressources.

7.3.6 L'accès à l'eau potable et à l'assainissement a des liens directs et indirects avec la
réduction de la pauvreté. Premièrement, les familles qui ont accès à l'eau potable ont
beaucoup plus de chance de s'engager dans des activités économiques pour réduire la
pauvreté, puisqu'elles économisent le temps et l'énergie utilisés pour se procurer de l'eau à des
sources peu fiables, temps qui peut être consacré à des activités productives. Dans les
quartiers péri-urbains de Kabwe, par exemple, où le temps d'attente pour se procurer de l'eau
va jusqu'à cinq heures, le projet permettra de soulager les populations permettant aux enfants
et aux femmes de passer plus de temps à des activités éducatives et sociales.

7.3.7 Deuxièmement, la mauvaise santé entraîne des difficultés économiques et


l'appauvrissement notamment des familles déjà défavorisées, en raison de la réduction de la
capacité des malades et de ceux qui les soutiennent à s'engager effectivement dans des
activités productives. Par conséquent, en plus du temps gagné pour se procurer de l'eau, le
34

projet contribuera indirectement à réduire la pauvreté à travers l'amélioration prévue de la


santé des populations concernées. En plus de l'amélioration de la productivité grâce à la bonne
santé, le projet permettra aux ménages de réduire leurs dépenses de santé, surtout pour les
pauvres des quartiers péri-urbains où la situation de l’alimentation en eau et de
l'assainissement est déplorable.

7.4 Analyse de sensibilité

7.4.1 L'analyse de sensibilité a été menée pour évaluer la performance du projet suite
aux changements qui pourraient intervenir dans les variables clés du projet, en particulier les
recettes générées par l'approvisionnement eau et les coûts d'exploitation. Une baisse de 10 %
des revenus d'exploitation de l'eau, avec des coûts d'investissement demeurant inchangés,
réduit le TRF à 4,62 %. En revanche, une augmentation de 10 % des coûts de E&E suite aux
augmentations prévues des tarifs d'électricité en Zambie, en raison de l’adoption imminente
d’une gestion commerciale pour la ZESCO, et du fait qu'aucun changement n'est intervenu
dans les flux de revenus du projet, réduirait le TRF à 5,36 %. Tout en confirmant que le projet
est solide, ces résultats montrent que le projet est plus sensible aux fluctuations des revenus
d'exploitation qu'à l’augmentation des coûts E&E. Cela met en exergue l'importance de
l'ajustement régulier des tarifs pour assurer une viabilité financière des services.

7.4.2 Les analyses de sensibilité montrent également que la viabilité économique du


projet est solide. Une augmentation de 10 % des coûts du projet, avec un flux d'avantages
inchangé, réduit le TRE à 20,17 %, alors que ce taux descend à 20,04% lorsque les avantages
attendus baissent de 10%. Une variation simultanée de 10 % des coûts du projet et des
avantages attendus réduirait le TRE à 18,9 %. La valeur du TRE, dans tous les cas, est plus
élevée que le coût du capital en Zambie, estimée à 10 %, et montre par conséquent que le
projet est économiquement viable.

8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

8.1 Conclusion

8.1.1 La nécessité d'améliorer les installations d'adduction d'eau et d'assainissement dans


huit centres de la Province centrale est devenue pressante, en raison de la vétusté des réseaux
d'adduction d'eau et d'assainissement. Le projet permettra d'améliorer les infrastructures
matérielles, grâce à la réhabilitation et à l'extension des installations existantes. Il permettra
également de soutenir la création d'une société commerciale, une institution autonome qui
gèrera les services d'adduction d'eau et d'assainissement. L'amélioration de la qualité des
prestations de services contribuera à améliorer la santé et le bien-être des populations et à
relancer les activités économiques dans la zone du projet.

8.1.2 Tel que conçu, le projet est conforme à la stratégie du Gouvernement, qui vise à
promouvoir l'accès aux services d'eau et d'assainissement comme moyen de réduction de la
pauvreté, et à améliorer la qualité des prestations de services dans le secteur par l’adoption
d’une gestion commerciale. En outre, le projet est conforme à la Politique de gestion intégrée
des ressources en eau du Groupe de la Banque. La simplicité de la conception et des
procédures opérationnelles est également conforme à la stratégie nationale visant à adopter
des solutions appropriées pour assurer la durabilité et la viabilité financière des services.
35

8.1.3 Le projet est techniquement réalisable, financièrement et économiquement viable,


comporte des avantages socio-économiques importants, et est respectueux de
l’environnement. En outre, les pouvoirs publics nationaux et provinciaux ainsi que les
populations de la zone du projet accordent une priorité toute particulière au projet, comme
l'indiquent le DSRP et le DSP 2002-2004 de la Banque pour la Zambie. Une fois achevé, le
projet, associé au projet en cours financé par la Banque qui couvre les zones rurales de la
Province centrale, permettra de fournir des services adéquats à plus de 1,2 million d’habitants
en Zambie et contribuera à réaliser le volet eau et assainissement des objectifs de
développement pour le Millénaire.

8.2 Recommandations

Il est recommandé qu'un prêt FAD ne dépassant pas 16,25 millions d'UC et un don
FAD ne dépassant pas 5,78 millions d'UC soient accordés à la République de Zambie pour la
mise en œuvre du projet d'adduction d'eau et d'assainissement de huit centres de la Province
centrale, tel que décrit dans le présent rapport et selon les conditions suivantes :

A. Conditions préalables à l'entrée en vigueur de l'accord de prêt et du protocole


d'accord:

Le Protocole d'accord entrera en vigueur à sa signature, alors que l'entrée en


vigueur de l'accord de prêt se fera sous réserve du respect par l'emprunteur des conditions
définies à la section 5.01 des Conditions générales applicables aux accords de prêt et aux
accords de garantie du Fonds.

B. Conditions préalables au premier décaissement du prêt et du don

L'emprunteur devra :

i) S'engager à attribuer des terres aux populations déplacées et fournir une


indemnisation aux personnes dont les terres, les propriétés, les produits
agricoles et/ou arbres ont été affectés par la construction du barrage de
Mushumbili, avant le démarrage des travaux de construction et, dans tous
le cas, au plus tard le 31 décembre 2004. (paragraphe 4.7.3);
ii) S'engager à créer la société commerciale d’équipement collectif (SC)
pour la Province centrale (paragraphe 5.2.1);
iii) S'engager à mettre en oeuvre le programme d'ajustement tarifaire pour les
services d'adduction d'eau et d'assainissement afin de faire en sorte que la
société commerciale d’équipement collectif (SC) réalise le recouvrement
intégral des coûts, conformément à la Politique nationale de l'eau
(paragraphe 6.2.1).
iv) Fournir la preuve de la création d'un comité directeur du projet
comprenant de hauts responsables des ministères des Finances et de la
Planification nationale; des Collectivités locales et de l'Habitat; de
l'Energie et du Développement de l'hydraulique; du Tourisme, de
l’Environnement et des ressources et nationales; de la Santé; le Secrétaire
général provincial et le Bureau provincial de la collectivité territoriale
(5.2.1);
36

v) Fournir la preuve acceptable pour le Fonds de la création d'une cellule


d'exécution du projet au sein de la DISS (5.1.2)
vi) Fournir la preuve acceptable pour le fonds que le Ministère des
Collectivités locales et de l'Habitat a recruté pour la cellule d'exécution
du projet un directeur de projet, un ingénieur eau et assainissement et un
comptable, ayant tous des qualifications et une expérience acceptables
pour le Fonds (5.1.2); et
vii) Fournir la preuve de l'ouverture auprès d’une banque commerciale agréée
par le Fond de deux comptes spéciaux en devises sur lesquels seront
versés les produits du prêt et du don (paragraphe 5.5).

C. Autres conditions

L'emprunteur devra en outre:

i) Fournir la preuve de l'attribution de nouvelles terres aux populations


déplacées et de l’indemnisation des personnes, propriétés, cultures et/ou
arbres affectés par les composantes matérielles du projet, avant le
démarrage de la construction et, dans tous les cas, au plus tard le 31
décembre 2004. (paragraphe 4.7.3);
ii) S'engager à créer la société commerciale d’équipement collectif (SC)
pour la Province centrale au plus tard en décembre 2004 (paragraphe
5.2.1); et
iii) S'engager à ajuster les tarifs des services d'eau et d'assainissement en
montrant qu'un tarif minimum est intégré, pour faire en sorte que le tarif
moyen de la société commerciale d’équipement collectif (SC) couvre
entièrement les coûts d'exploitation et d'entretien (y compris
l’amortissement), au plus tard en décembre 2006 (paragraphe. 6.2.2).
CARTE D’EMPLACEMENT DU PROJET
Annexe 2
RÉSUMÉ DES OPÉRATIONS (en cours) DU GROUPE DE LA BANQUE
EN ZAMBIE

ZAMBIA: BANKGROUPOPERATIONS(On-going)
UA'millions
PROJECT APPR0VED SIGNED EFFECTIVE SOURCE AMOUNT DISBURSEDUNDISBURSED DISBURSEMENTDISBURSEMENT
DEADLINE
Ratio(%)

AGRICULTURESECTOR

Agricultural Sector Investment Program 17/12/1996 24/04/97 22/04/1998 ADF 15.000 2.297 12.700 15.31 31/12/2003
VillageBased-WoodlandsManagement Project 14/11/2000 20/06/2001 12/11/2001 ADF 4.130 0.000 4.1300 0.00 31/12/2005
VillageBased-WoodlandsManagement Project 14/11/2000 20/06/2001 12/11/2001 TAF 0.300 0.000 0.3000 0.00 31/12/2005
Small-ScaleIrrigationProject 07/09/2000 06/02/2001 15/03/2002 ADF 5.290 0.126 5.164 2.38 31/12/2007
Small-ScaleIrrigationProject 07/09/2000 06/02/2001 15/03/2002 TAF 0.760 0.000 0.7600 0.0 31/12/2007

Multi-Sector
Support for Fiscal Transp&Accountability 28/06/2001 17/07/2001 2/10/2001 ADF 16.200 9.917 6.283 61.22 31/12/2004
Support for Fiscal Transp&Accountability 28/06/2001 17/07/2001 2/10/2001 TAF 0.530 0.074 0.456 13.96 31/12/2004
PUBLICUTILITIESSECTOR
KitweWater Supply Rehabilitation 14/05/1997 27/05/1997 03/05/1999 ADF 17.780 16.708 1.072 93.97 31/12/2002

Water SupplyandSanitationStudy 26/11/1998 04/09/1999 22/06/99 TAF 1.870 1.483 0.387 79.3 31/12/2002
VictoriaFalls Katima-MulimoProject 01/12/1999 17/02/2000 01/12/1999 ADF 4.850 0.023 4.827 0.47 30/06/2005
Central ProvinceRural Water Supply 13/12/2000 20/06/2001 12/11/2001 ADF 12.410 0.900 11.510 7.25 31/12/2006
SOCIALSECTOR
HealthII (HealthSector Support Project) 14/07/1999 01/10/1999/ 01/02/2001 ADF 8.920 0.533 8.387 5.98 31/07/2005
0 EducationIII 01/12/1999 17/02/2000 09/02/2001 ADF 8.500 0.874 7.626 10.28 31/12/2004
Support toHIV/AIDSControl Program 25/04/2001 20/06/2002 20/06/2002 TAF 1.000 0.349 0.651 34.90 31/12/2003
Annexe 3

ZAMBIE : PROJET D'ADDUCTION D'EAU ET D'ASSAINISSEMENT


DANS HUIT CENTRES DE LA PROVINCE CENTRALE
ORGANIGRAMME DU PROJET

GOUVERNE-
MENT

COMITÉ
DIRECTEUR
DU PROJET

AUTORITÉS CEP
LOCALES
SOCIÉTÉ
PARTICIPANTE (DISS)
COMMERCIALE

DWASHEs JIT
Annexe 5
Page 1/3

ZAMBIE : PROJET D'ADDUCTION D'EAU ET D'ASSAINISSEMENT DANS HUIT CENTRES DE


LA PROVINCE CENTRALE – RESUME DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET
SOCIALE

a) Brève description du projet et des principales composantes environnementales et


sociales
Une étude financée par la FAD a confirmé que les services d'adduction d'eau,
d'assainissement et de gestion des déchets solides dans huit centres (Chibombo, Chisamba,
Kabwe, Kapiri-Mposhi, Mkushi, Mumbwa, Serenje et Nampundwe) de la Province centrale
de Zambie sont peu fiables, caractérisés par de volumes énormes de pertes d'eau auxquels
s'ajoute le gaspillage, l'insuffisance des services d'adduction d'eau dans certains endroits, en
particulier dans les zones péries-urbaines, des bases de données sur la clientèle dépassées,
des tarifs bas et des conditions de recouvrement insatisfaisantes, de fréquentes obstructions
des réseaux d'eaux usées entraînant des inondations des rues dans les zones résidentielles,
des fonds largement insuffisants pour acquérir des pièces détachées et assurer les réparations
et les remplacements, des effectifs réduits de personnel qualifié et motivé. Tout ceci abouti à
des conditions d'hygiène précaires et à des risques accrus pour la santé.

Le résumé de l'évaluation de l'impact environnemental est basé sur les évaluations


environnementales effectuées en Zambie, dont la revue confirme son respect des procédures
EIE de la BAD. Cette EIE comprend six avant-projets environnementaux et deux
évaluations complètes d'impacts environnementaux. Les rapports d'évaluation d'impact
rédigés sont satisfaisants à la fois pour la BAD et le pour le Conseil environnemental de la
Zambie ( ECZ). Le présent résumé est la synthèse de toutes les évaluations faites dans les
huit centres couverts par le projet. Il présente les informations environnementales clés liées
au projet en plus des analyses d'impact, des mesures d'atténuation et de suivi et de la
participation des parties prenantes.

L'objectif majeur du projet est d'améliorer la qualité et les prestations de services d'adduction
d'eau et d'assainissement dans les centres du projet. Les mesures clés du projet ci-après ont été
prises pour la réhabilitation et l'extension des installations d'adduction d'eau et
d'assainissement.

A. Adduction d'eau : ce volet comprend la réhabilitation des sources d'eau souterraine et de


surface et des conduites de distribution, ainsi que le développement de nouvelles sources
dont le forage de puits et la construction du barrage de Kapiri-Mposhi. Le barrage, construit
uniquement pour l'approvisionnement en eau potable aura une structure homogène modifiée
en terre de 15 m de hauteur avec un niveau d'eau maximum de 12,2 m contrôlé à la sortie et
avec une capacité suffisante pour faire face à la demande d'eau jusqu'en 2020 pour ce centre.
La hauteur du barrage s'explique par la topographie du site qui présente une vallée en forme
de V. La surface couverte par l'eau de retenue est de 238 ha seulement. Ce volet comprendra
également la réhabilitation et l'extension des installations de traitement et de stockage d'eau
avec des réseaux de distribution.
B. Assainissement : ce volet suppose la rationalisation des réseaux d'égouts existants, la
réhabilitation et l'extension de la réticulation des eaux usées, et des stations d’épuration et de
pompage des eaux usées. Il comportera également la fourniture d'installations
d'assainissement sur le terrain dans de petits centres et dans des zones péri-urbaines et à
faibles revenus des plus grands centres, ainsi que l'information/éducation du public sur les
problèmes d'eau et de santé dont le VIH/sida. En ce qui concerne la gestion des déchets
solides, ce volet comprend pour les huit centres: 1) une étude pour rechercher la meilleure
manière d'associer le secteur privé à la gestion des déchets solides, et à moyen terme ; 2) la
fourniture de tracteurs, de remorques et d'outils manuels pour chaque ville afin d'améliorer
le ramassage des déchets solides et la gestion des dépotoirs.
Annexe 5
Page 2/3
C. Travaux de construction: ce volet comprendra des travaux de génie civil pour la
réhabilitation et l'extension de bureaux, d'ateliers et de magasins dans chacun des centres du
projet. Les ateliers seront équipés d'usines et d'outils nécessaires pour l'exploitation et
l'entretien des installations d'adduction d'eau et d'assainissement.
D. Appui institutionnel: les six autorités locales participantes (ALP) créeront une société
commerciale pour gérer, de manière commerciale, les services d'adduction d'eau et
d'assainissement dans les huit centres du projet.
E. Gestion du projet : une cellule spécialisée d'exécution du projet sera créée au sein de la
Direction des infrastructures et des services d'appui du Ministère des collectivités locales pour
gérer les activités d'exécution du projet. La cellule d'exécution du projet comprendra un
directeur du projet, un ingénieur eau et assainissement et un comptable détachés par le
Ministère des Collectivités locales et de l'Habitat et les autorités locales participantes. Il est
prévu que la cellule d'exécution du projet soit transférée à la société commerciale
d’équipement collectif (SC) lorsque celle-ci deviendra opérationnelle.
Les mesures d'amélioration proposées dans le projet ont été conçues pour l'horizon 2020
pour les composantes de grands travaux (les canalisations, les réservoirs, les stations de
pompage, les extensions du plan de traitement, les conduites de distribution principales, le
réseau d'égouts et les réservoirs). Les mesures du projet qui peuvent être prises au fil du
temps ont été conçues de manière progressive (accroissement du forage de puits pour faire
face à la demande au-delà de 2010, extension des réseaux de distribution pour les nouvelles
zones de développement, l'équipement des stations de pompage). Les détails sur les mesures
matérielles concernant chaque centre sont présentés séparément dans l'analyse d'impact.

b) Impacts environnementaux majeurs


Les principaux impacts environnementaux négatifs du projet sont : 1) l’inondation des terres à
Kapiri-Mposhi par le réservoir qui affecte 30 familles, ce qui a donné lieu à la préparation d'un
plan sommaire de réinstallation et d’indemnisation. Par ailleurs, les nouveaux forages sont
creusés sur des terres appropriées et ne nécessitent aucun déplacement de populations; 2)
accroissement possible du paludisme en raison de l'augmentation du volume d'eau de surface.
3) En plus, il est possible que l'environnement affecte directement le projet et sa durabilité :
l'érosion du bassin versant et l’envasement du réservoir à Kapiri-Mposhi, la pollution des puits
par l'eau de surface (à Nampundwe par exemple, la contamination par e. coli a été enregistrée
à une profondeur de 60 m). 4) L'assainissement n'affectera certainement pas l'environnement
puisque des latrines améliorées seront installées et l'évacuation sera correctement gérée.
c) Programme d'amélioration et d'atténuation, programme de suivi et initiatives
complémentaires
La question de la réinstallation et de l’indemnisation sera résolue par la mise en œuvre d'un
plan sommaire de réinstallation et d’indemnisation. En ce qui concerne la question foncière, le
chef, qui est reconnu par le Gouvernement comme ayant pleins pouvoirs sur la terre, affectera
de nouvelles terres aux populations concernées. Une lettre d'engagement que le chef doit
signer est jointe au plan de réinstallation. La réglementation et la réhabilitation de la gestion de
l'exploitation de la terre dans le bassin versant permettront de minimiser l’envasement. La
protection des puits par les plantes permettra de prévenir la contamination de la source d'eau
souterraine sur les sites des puits.
Les effets du barrage sur les utilisateurs en aval ne seront pas significatifs puisque d'autres
cours d'eau vont assurer la continuité du flux même dans les environs immédiats de la zone
du barrage. Dans tous les cas, la conception du barrage permet un écoulement continu en
aval même pendant les périodes de saison sèche.
Actuellement, un programme du Gouvernement pour la lutte contre le paludisme est en place
et sera soutenu par le projet. En outre, le projet comporte des activités de sensibilisation à
l’hygiène du milieu. La participation massive des populations locales au projet permettra de
renforcer l’appropriation et facilitera l'atténuation tout en assurant la durabilité.

Le suivi environnemental et social fait partie des activités globales de l'exécution et de la


supervision du projet. Les résultats du suivi environnemental figureront dans les rapports
Annexe 5
Page 3/3
pendant l'exécution du projet. Pour lutter contre l'érosion et l’envasement, il est également
nécessaire d'éviter le défrichage du couvert végétal dans l'environnement immédiat du lac:
éviter l'agriculture et l’exploitation de charbon dans un rayon de 2 km autour du lac.

Abattage d'arbres avant l'inondation. Il faudra permettre le plus tôt possible à la collectivité
d'abattre tous les arbres sur la zone d'inondation pour générer des revenus : charbon, bois de
chauffe, poteaux, etc.
d) Dispositions institutionnelles et besoins en renforcement des capacités
Toutes les dispositions institutionnelles sont définies dans le document d'exécution du projet
et dans le plan de gestion environnementale et sociale.

e) Consultation du public et exigence en matière d'information


Des consultations du public ont été menées régulièrement pendant les études de faisabilité et la
conception du projet dans tous les huit centres. Les consultations ont également été entreprises
de manière extensive pendant les évaluations d'impact environnemental. Les autorités locales
ont prévu de poursuivre les consultations publiques et autres réunions avec les parties
prenantes pendant l'exécution du projet et, par la suite, pendant son exploitation et son
entretien.
f) Estimation des coûts : composante environnementale du projet
Le coût d'atténuation de l’impact environnemental, y compris la sensibilisation et la
formation, s'élève à 697 000 dollars EU.
g) Calendrier d'exécution et établissement de rapports
L'exécution des mesures d'atténuation ainsi que la réinstallation et l’indemnisation ont été
harmonisées avec le calendrier d'exécution des différentes composantes du projet.
h) Conclusions
Les conclusions des évaluations environnementales et sociales du projet ainsi que le plan
sommaire de réinstallation et d’indemnisation soutiennent le financement du projet par la
Banque.
Annexe 7
Page 1 / 4

CALCUL DES TAUX DE RENTABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Hypothèses pour le TRF

Les projections sont basées sur les prix en dollars EU et en Kwacha zambien de septembre 2003.
Durée du projet: une durée de vie de 25 ans est prévue pour le projet.
Coût d'investissement: ce sont les coûts de base pour l'adduction d'eau (à l'exception des extensions
péri-urbaines) et le volet réhabilitation et extension des infrastructures d'assainissement sur le terrain,
en plus des aléas d’exécution et des remplacements.
Coût d'exploitation et entretien (E&E): les coûts supplémentaires d’exploitation et d'entretien sont
estimés à 1,5 % des coûts en capital.
Amortissement: les immobilisations sont dépréciées selon la méthode de l'amortissement linéaire.
Les pertes d'eau: les pertes d'eau attendues devraient diminuer considérablement, par rapport à leur
niveau moyen actuel d'environ 51 %, suite aux mesures immédiates prises pour améliorer les
procédures d'exploitation et d'entretien, ainsi que l'impact du programme de réhabilitation et
d'installation de compteurs dans tous les centres du projet pendant la première année de sa mise en
œuvre. Les pertes sont estimées à 25 % d'ici à 2006 et on pense qu'elles se stabiliseront à 20 % à partir
de 2007.
Tarifs: les tarifs utilisés sont ceux que la société commerciale d’équipement collectif (SC) devrait
mettre en place, afin d'atteindre le recouvrement des coûts d'exploitation et d'entretien (y compris les
dotations aux amortissements) d'ici à 2010. Les tarifs sont estimés à 0,129 $EU/ m3 en 2005 et ajustés
progressivement puis maintenus à 0,364 $EU/m3 à partir de 2010 en termes réels.
Les recettes supplémentaires des services d'eau: la production, les ventes et la part de consommation
relative des gros, moyens et petits consommateurs, ainsi que les zones péri-urbaines, les
consommateurs institutionnels et commerciaux (litre par d'habitant) sont déduits directement du
rapport de conception avec un nombre de branchements estimé à 10 988. Les ventes supplémentaires
d'eau découlant du projet sont évaluées aux tarifs du coût de revient de base dynamique, à ajuster
progressivement jusqu’au recouvrement intégral des coûts d'ici à 2010. Les taux de croissance de la
demande annuelle d'eau selon le rapport de conception sont de: 2,62 % (2006-2011), 1,63 % (2012-
2015), et 1,46 à partir de 2016.
Recettes supplémentaires des services d'assainissement: estimées à 25 % des recettes des services
d'alimentation en eau.

Hypothèses pour le TRE

Le calcul du taux de rentabilité économique pour le projet repose sur le coût et les flux d'avantages
utilisés pour le TRF avec les ajustements suivants:

Tarif: le tarif utilisé pour l'analyse économique couvre le coût total de l'approvisionnement;
Coût de projet: les coûts d'opportunité de la terre qui sera inondée par le nouveau barrage sont inclus
dans les coûts du projet. Ce coût est estimé à la valeur nette de la production de maïs sur cette terre;
Les avantages en matière de santé: les économies en matière de dépenses de santé envisagées dans
l'analyse et dans les hypothèses utilisées pour les évaluer sont les suivantes:
i) l'augmentation possible des cas de maladies d'origine hydrique est estimée par rapport à la
population n'ayant pas accès à l'eau potable. En l'absence du projet, l'incidence des maladies d'origine
hydrique est, selon les estimations, augmentée de 1% par an en raison de la détérioration du service.
Frais de déplacement: le déplacement aller et retour pour consulter un docteur en cas de maladie
d'origine hydrique coûte 2 000 Kwacha. Ce prix est celui d’une personne, soit un adulte se déplaçant
seul ou un enfant accompagné qui ne paye rien. Le temps de déplacement à l'hôpital et pour voir un
médecin est de 3 heures et est valable pour tout patient adulte ou un enfant malade accompagné. Ce
temps est évalué en fonction du salaire minimum;
Coût de la consultation: la consultation est estimée à 2 000 Kwacha payables par tous les patients;
Annexe 7
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Coût de traitement: le coût de traitement est fixé à 10 000 Kwacha payables en une seule fois par cas
de maladie et de traitement. La subvention publique (pour l'équipement hospitalier, les fournitures et le
personnel) : les autorités sanitaires rapportent que le coût des prestations de services de santé à Kabwe
s'élève approximativement à 20 millions de Kwacha par mois pour chaque hôpital. Cette analyse
affecte 5 % de ce montant aux traitements des maladies d'origine hydrique.
Les économies en temps mis pour se procurer de l'eau: les gains sur le temps mis pour se procurer de
l'eau sont estimés à 30 minutes par voyage. On estime que chaque famille fait 5 voyages. Le temps est
évalué à 50 % du salaire minimum, vu que tant les enfants que les adultes (femmes) sont impliqués
dans cette activité.

LES HYPOTHESES POUR LES ETATS FINANCIERS PREVISIONNELS

Les projections financières sont préparées sur la base des prestations de services d'adduction d'eau et
d'assainissement et des données financières de 2002 fournies par les conseils. Le model financier
prend en compte les projections financières pour chacun des huit centres du projet en plus de ce qui
suit:

1. Les projections prennent en compte les opérations effectuées dans le cadre du nouveau projet,
les immobilisations pour l'adduction d'eau et l'assainissement des conseils, mais excluent les
actifs et passifs des opérations en cours. Une évaluation des immobilisations des conseils sera
entreprise dans le cadre du projet pour valider les valeurs à inclure dans les états financiers de la
société commerciale d’équipement collectif (SC) lors de sa création.
2. Les revenus d'exploitation de la Société comprennent : les recettes tirées des services
d'adduction d'eau et d'assainissement.
3. Coût d'exploitation et d'entretien (E&E): coûts comprenant les produits chimiques, l'électricité,
la consommation d'eau, les dotations aux amortissements, les dépenses administratives et de
personnel etc. ; ils sont fondés sur les coûts historiques, avec les augmentations prévues en
relation avec le volume de production d'eau.
4. Recouvrement: le taux de recouvrement pour les ventes d'eau est supposé augmenter
progressivement pendant la période de projection, de l’ordre de 70 à 80 % en 2004 (en fonction
du centre concerné) pour atteindre 90 % d'ici à 2007.
5. Avoirs des actionnaires: ces fonds comprennent le capital et les bénéfices non distribués de la
société commerciale d’équipement collectif (SC).
6. Immobilisations: augmentées pour prendre en compte le programme d'investissement prévu dans
le cadre du projet.
Annexe 7
Page 3 / 4
Annexe 7
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