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Évaluer l’efficacité frigorifique d’un appareil,
c’est établir le rapport entre énergie
frigorifique fournie et énergie électrique
absorbée par le compresseur.
– Jusqu’à 10 kWr
– Supérieur à 10 kWr
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Groupes de production d’eau glacée à vis
À refroidissement par air 4,5
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Exemple : voici les spécifications techniques d’un climatiseur réversible présent sur le
marché.
Btu/h 12 300
kW 3,60
Btu/h 14 00
kW 4,10
chauffage kW 1,33
On y repère :
Remarques.
1. Il ne faut pas confondre COPfroid et COPchaud ! Le COPchaud est le rapport entre
l’énergie thermique délivrée au condenseur et l’énergie électrique demandée par le
compresseur (c’est un terme qui vient de l’évaluation du rendement d’une pompe à
chaleur). Alors que le COPfroid part de la chaleur captée à l’évaporateur. La confusion
étant fréquente, il n’est pas inutile lorsque l’on compare le rendement des machines dans
les documentations de constructeurs, de vérifier ce qui se trouve derrière l’appellation
COP.
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2. Il est intéressant de s’inquiéter également de l’efficacité globale de la machine
frigorifique installée, c’est à dire du rapport entre le froid produit et l’ensemble de toutes
les consommations électriques, y compris les ventilateurs aux échangeurs, les pompes, les
tours de refroidissement,… Une machine frigorifique, avec une efficacité excellente, placée
sur le toit d’un immeuble de plusieurs étages, peut voir son efficacité fortement chuter si la
machine est placée en cave et que le condenseur est refroidi via un gainage d’air
traversant les étages ! La consommation du ventilateur sera alors importante dans le bilan
final.
Exemple.
Dans l’ouvrage “Diagnostic énergétique des installations frigorifiques industrielles”
(ADEME + EDF), on propose un COP compresseur optimal de 4,8 pour un régime
13°/7°. Ce COP descend à 3,9 si on prend l’ensemble du système en compte
(consommation des auxiliaires), et à 3,7 si le régime devient 11°/5° (baisse de 6 % du
rendement suite à l’abaissement de 2°C à l’évaporateur).
3. L’énergie mécanique des ventilateurs et des pompes se dégrade en chaleur. Donc, non
seulement le COP se dégrade par la consommation électrique des auxiliaires, mais aussi
la puissance frigorifique disponible diminue.
Exemple d’application
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La procédure est complexe, il faut l’admettre. Mais pour une grande partie des installations
à condensation par air, il est possible de mesurer approximativement le Delta T° des
échangeurs et d’en déduire le COP de l’installation. La précision est suffisante pour déceler
des anomalies à l’installation.
Les mesures seront réalisées pendant un temps “stable”, la température extérieure étant
de 20 à 30°C car l’installation doit être bien chargée, le compresseur doit fonctionner à
plein régime, tous les ventilateurs étant en fonctionnement continu.
On mesure :
avec un anémomètre, la vitesse de l’air parcourant chacune des batteries (en m/sec),
On calcule alors :
Le facteur 1,2 est la chaleur volumique de l’air (1,2 kJ/m³.K), et doit éventuellement être
corrigée en fonction de la température.
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Cette méthode est précise à moins de 10 %, en fonction de la précision des mesures. Pour
l’avenir, il est important de bien noter les mesures et les résultats obtenus, pour vérification
ultérieure et suivi de l’évolution du matériel.
En fait, ce n’est pas tant l’exactitude absolue des mesures qui compte, que la possibilité de
comparer les valeurs d’une mesure à l’autre et de repérer une dérive, un jeu dans les
clapets, … L’intervention à temps du fabricant permet alors de sérieuses économies.
C = cc + Cp + Cnp + Cd (kWh)
En effet, la puissance du compresseur est fonction de ses conditions d’utilisation, donc des
besoins de froid réels au cours d’une saison. À tout besoin de froid correspond une
condition de fonctionnement de l’installation (température d’évaporation, température de
condensation) et la chose se complique lorsque le fluide de refroidissement du condenseur
n’a pas une température constante tout au long de la saison (ce qui est quasiment toujours
le cas).
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En pratique, c’est un compteur électrique qui pourra totaliser les consommations, et
l’historique du régulateur numérique qui pourra établir le fonctionnement sur une saison.
Reprenons cependant l’exemple d’une installation frigorifique dont le bilan thermique est
décrit dans l’ouvrage de J. Bernier (“L’itinéraire d’un frigoriste” paru chez PYC- Éditions) :
l’analyse est intéressante pour visualiser l’origine des consommations d’une installation.
L’installation fonctionne toute l’année avec des besoins maximum de froid (Besoin de
Froid = BF) de 10 kW. Pour simplifier, on répartira la puissance frigorifique par pas de
1 kW.
Le tableau ci-dessous illustre le calcul de consommation de cette installation fictive. Par
exemple, l’installation a fonctionné durant 400 heures à 6 kW-froid, avec une température
de condensation de 40°C.
10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
BF – Besoin de
Froid (kW)
800 1 500 2 000 1 500 1 000 700 500 300 260 200
Durée totale heures
Consommation du compresseur
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La puissance frigorifique et la puissance absorbée d’un compresseur varient suivant les
températures d’évaporation et de condensation. La figure ci-dessous illustre ces variations
pour notre exemple. La puissance frigorifique au régime extrême – 10/+ 50°C est de 11 kW.
(On notera que les courbes utilisées correspondant aux conditions réelles de surchauffe et
de sous refroidissement, et non aux conditions nominales données par le constructeur).
hc = nh x BF / (RPF x Qo)
où,
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10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
Besoin de
Froid –
BF (kW)
– – – – – – – – – –
Régime : –
10°/50°
11 11 11 11 11 11 11 – – –
Puissance
frigo Qo (kW)
90 82 73 64 55 45 36 – – –
Taux fonct. (%)
6 6 6 6 6 6 6 – – –
Puissance
absorbée (kW)
– – – – – – – – – –
– – – – – – – – – –
Régime : –
10°/40°
10/22
200 400 500 600 400 300 200 80 60 50
Nbre heures
utilisat. NH
13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2 13.2
Puissance
frigo Qo (kW)
76 68 61 53 45 38 30 23 15 7.5
Taux fonct. (%)
100 99 99 99 98 98 97 95 91 80
Rendement
RPF (%)
5.6 5.6 5.6 5.6 5.6 5.66 5.6 5.6 5.6 5.6
Puissance
absorbée (kW)
– – – – – – – – – –
– – – – – – – – – –
Régime : –
10°/30°
– 59 53 46 39 33 26 20 13 6.5
Taux fonct. (%)
11/22
– 99 99 98 98 97 95 92 89 75
Rendement
RPF (%)
– 60 106 94 121 68 55 47 30 13
Heures fonct.
hc
Nous avons vu que le compresseur fonctionnait 5 091 heures par an. Les auxiliaires non
permanents vont donc consommer :
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Consommation du dégivrage
Estimer sans observation les consommations d’un dégivrage n’est pas chose toujours
facile car leur fréquence est très variable. Pour notre exemple, nous estimerons en
moyenne quatre dégivrages par jour de 15 minutes (0,25 heure) à l’aide dune résistance
électrique de 6 kW, ce qui conduit à une consommation annuelle de :
C = 29 556 + 4 380 + 1 651 + 2 188 = 37 775 kWh/an ( soit 136 000 MJ)
10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
BF –
Besoin de
Froid (kW)
Total 800 1 500 2 000 1 500 1 000 700 500 300 260 700
heures
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BF x 8 000 13 500 16 000 10 500 6 000 3 500 2 000 900 520 200
heures
(kWh)
Plus l’installation sera performante, bien réglée, et bien entretenue et plus ce coefficient
sera élevé, ce qui veut donc dire tout simplement que moins l’installation sera gourmande
en énergie électrique.
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L’augmentation du nombre de démarrages pour les petites installations
(compresseurs hermétiques des split-systems par exemple) ou du nombre de
cylindres ou de compresseurs en service. Ceci est généralement dû à un
encrassement du condenseur, à des fuites de réfrigérant ou à une mauvaise
alimentation de réfrigérant liquide des détendeurs. Ils ne peuvent être pris en compte
que si les autres paramètres restent constants, c’est-à-dire pour des conditions
ambiantes identiques (même demande au point de vue température et humidité
relative) et pour des conditions extérieures identiques (température de condensation,
apports internes et externes).
Certaines grosses installations comportent deux compteurs d’énergie qui intègrent le débit
de fluide frigorigène et le delta T° avec lequel soit l’évaporateur, soit le condenseur
travaillent. Ceci permet de connaître les consommations thermiques sur une période
donnée (parfois, c’est sur la boucle d’eau glacée que se trouve le compteur d’énergie).
L’énergie du compresseur peut alors être déduite puisque l’on sait que les relations
suivantes sont toujours vérifiées :
Remarque.
Une des principales consommation énergétique est liée à la mise en dérogation des
fonctions automatiques de régulation. Dès lors, en entrant dans le chaufferie, un coup
d’oeil vers l’armoire électrique renseignera l’auditeur : bouton vert = marche, bouton
orange = dérogation, bouton rouge = arrêt.
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La rentabilité énergétique des interventions de maintenance
La rentabilité énergétique des opérations de contrôle et de maintenance n’est pas évidente
à chiffrer.
Toutefois, on peut donner les économies suivantes (chiffres établis sur base de
l’expérience de la société SECA mais qui n’ont pas fait l’objet de mesures en laboratoire), :
Nettoyages réguliers (au moins annuel) des condenseurs à air et des évaporateurs
directs : rentabilité de 10 à 30 %
10 % dans le cas d’un encrassement faible,
30 % si ce nettoyage n’a jamais été réalisé.
Exemple.
Voici les résultats dune simulation informatique réalisée par Mr De Smet de l’ABF.
Soit une machine frigorifique conçue pour fonctionner 16 heures sur 24 au régime –
10°/40° avec des gaz aspirés à + 10°, et avec un sous-refroidissement liquide de 6 K.
Résultats : elle devra tourner 23h/24 pour un même bilan frigorifique et consommera
39 % d’énergie en plus.
En appliquant ceci à un groupe de 7,5 CV en fonctionnement 4 000 heures par an, cela
entraîne une surconsommation de 6 789 kWh/an, soit un surcoût annuel de 1086 € (à
0,16 €/kWh) De quoi faire entretenir l’installation convenablement !
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Comment évaluer les puissances frigorifiques nécessaires ? Quels sont les
ratios ?
On considère généralement qu’une climatisation devient nécessaire dans un local si
l’ensemble des apports thermiques dépasse 50 W/m² au sol.
Pour refroidir un local (bureau, par ex), on installera une puissance frigorifique de 60 à 80
W/m² utile (hors circulations) lorsque les besoins sont limités :
Soit parce que des mesures particulières ont été prises pour limiter les apports
solaires (stores extérieurs) ou les charges internes (éclairage performant,
bureautique avec gestion des puissances,…).
Soit parce qu’il s’agit d’un bâtiment ancien, à forte inertie, pour lequel on souhaite
simplement compenser les charges nouvelles apportées par le développement de la
bureautique.
On atteindra des puissances de 80 à 120 W/m² lorsque des apports solaires non maîtrisés
viennent s’ajouter aux charges internes. Un cas critique apparaît dans les locaux d’angle
puisque ceux-ci cumulent les apports solaires de 2 orientations différentes de façade (au
pire : un local avec des baies vitrées au Sud et à l’Ouest…).
Des valeurs dépassant 150 W/m² apparaissent lorsque des charges ponctuelles
supplémentaires sont placées
salle informatique,
salle de réunion ou de formation,
…
Calculs Pour se faire une première idée des puissances frigorifiques en jeu dans un
local, et l’importance relative de chaque source de chaleur, un logiciel
d’évaluation est à disposition : cliquez ici !
Principe
Une machine frigorifique extrait la chaleur excédentaire du bâtiment et la rejette à
l’extérieur.
Si des besoins de chauffage (de locaux, d’eau chaude sanitaire, …) sont présents
simultanément dans le bâtiment, il semble alors logique de tenter de récupérer la chaleur
sur le condenseur de la machine frigorifique.
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Domaines d’application
Dans le bâtiment tertiaire, cette technique est moins évidente qu’elle n’en a l’air :
parce que des besoins de réfrigération constants toute l’année existent peu,
Seul un local informatique présente des besoins de refroidissement permanent, été comme
hiver. Mais ce local est traité généralement à partir d’une machine indépendante et celle-ci
pourra être refroidie directement par l’air extérieur, en by-passant la machine frigorifique
(technique de free-chilling).
Enfin, si l’on imagine un transfert directement au niveau des locaux (refroidir le cœur du
bâtiment et réchauffer les locaux en façades), le système DRV (Débit de Réfrigérant
Variable) dispose d’une version avec récupération d’énergie apte à réaliser ce type de
transfert.
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Quelles sont les installations adaptées au free-chilling ?
L’économie d’énergie est évidente si des besoins de refroidissement existent en hiver.
L’intérêt est augmenté si les échangeurs des unités terminales travaillent à “haute”
température : ce sera le cas de plafonds froids, ou de ventilos-convecteurs
surdimensionnés pour travailler au régime 12°-17°,… Si l’installation demande une
puissance de refroidissement faible (de l’ordre de 60 W/m²), on peut même faire travailler
les plafonds froids au régime 17° – 19°C, ce qui permet un refroidissement par l’air
extérieur pendant un plus long moment de l’année.
De plus, si l’installation dispose déjà d’un refroidissement à eau, une adaptation sera aisée
: l’investissement est alors pratiquement nul !
insérer une bâche d’eau glacée dans le circuit (sorte de très grand ballon tampon),
créer un stock de glace la nuit et la faire fondre en journée afin de refroidir l’eau
glacée du bâtiment.
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D’emblée, soyons clairs : si la bâche d’eau glacée permet d’améliorer le rendement du
compresseur (augmentation de la durée de fonctionnement des compresseurs), le
stockage de froid ne génère lui aucune économie d’énergie.
Le kWh frigorifique produit la nuit et/ou en dehors des heures de pointe revient
nettement moins cher.
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C’est un avantage lié à l’absence de placement
d’une machine frigorifique supplémentaire, mais
il faut prévoir la place du stockage lui-même…
Les bacs à glace : on peut compter 30 €/kWh de stockage pour une petite installation
de 2 000 kWh, 25 €/kWh pour une installation de 5 000 kWh, 20 €/kWh pour une
belle installation de 10 000 kWh.
Ce qui est difficile à chiffrer et qui constitue un frein majeur du développement du stockage
de nuit, c’est le volume nécessaire dans le bâtiment pour entreposer les bacs !…
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Par exemple, prenons le tarif “binôme A – Éclairage” :
Le prix du kWh de jour est de 6,23 c€/kWh (HTVA) contre 4,33 c€/kWh la nuit. En
passant dune production de jour vers une production de nuit, l’économie est donc de
21 %. Mais le fait de produire de la glace engendre un abaissement de la température
d’évaporation, et le compresseur n’apprécie pas !
Il n’empêche que les installations à – 5°C sont possibles et que l’on peut sélectionner
des machines frigorifiques capables de valoriser la faible température nocturne (et donc
la faible température de condensation).
Mais c’est sur le coût de la pointe de puissance que le gros de l’économie doit être
trouvé (7,8 €/kW de pointe, chaque mois) ! Le temps de retour du projet pour une
installation électrique de 500 kW et plus descend sous les 3 ans, d’après les
fournisseurs.
Chaque scénario doit être étudié sérieusement. Ainsi, un bâtiment avec une prédominance
de consommation électrique en été aura avantage à choisir le tarif horo-saisonnier. Dans
ce cas, le délestage du groupe frigorifique durant le 4 mois d’hiver sera très rentable : 13,5
€/kW HTVA. Mais c’est également le moment où la demande de froid est la plus faible…
L’équipement peut-il s’amortir sur ces mois d’hiver ?
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