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L'électrostatique 

traite des charges électriques immobiles et des forces qu'elles


exercent entre elles, c’est-à-dire de leurs interactions.

Il est difficile de faire des sciences physiques sans connaître et utiliser les
outils mathématiques des formules d'électrostatique.

La loi de Coulomb et le principe de superposition permettent de déduire


mathématiquement les mesures expérimentales de charges immobiles. Cet état est
naturellement peu courant mais constitue une étape nécessaire dans la
compréhension des lois de l'électromagnétisme et de son extension :
l'électrodynamique quantique relativiste.

L'électrostatique s'est révélée particulièrement performante en biophysique dans


l'étude des protéines.

Généralités

Il existe une expérience simple, que tout le monde peut faire, permettant de


percevoir une force électrostatique : il suffit de frotter une règle en plastique avec un
chiffon bien sec et de l'approcher de petits bouts de papier. Les papiers se collent à
la règle. L'expérience est simple à réaliser, cependant l'interprétation n'est pas
simple puisque, si la règle est chargée par frottement, les bouts de papiers ne le sont
a priori pas ! Autre expérience du même style : un filet d'eau est dévié si on approche
un film de cellophane.

Plus simplement, tout le monde a reçu une décharge en attrapant


un chariot par temps très sec ou en descendant ou montant dans une voiture. Ce
sont des phénomènes où il s'est produit une accumulation de charges, d'électricité,
d'électricité statique .

À partir de là, on peut considérer deux catégories de corps: les isolants où l'état
d'électrisation se conserve localement et les conducteurs où cet état se répartit sur
la surface du conducteur.

On constate aussi expérimentalement qu'il existe deux sortes de charges que l'on
distingue par leurs signes, et que la matière est constituée de particules de charges
variées, toutes multiples de celle de l'électron, appelée " charge élémentaire " ;
cependant en électrostatique on se contentera de dire que lorsque un objet est
chargé en volume, il contient une densité volumique de charge ρ(x,y,z). Ceci
correspond à une approximation statistique, compte tenu de la petitesse de la charge
élémentaire.

Formules de base de l'électrostatique

L'équation fondamentale de l'électrostatique est la loi de Coulomb, qui décrit la force


d'interaction entre deux charges ponctuelles. Dans un milieu homogène, le seul
cas que nous considérerons dans cet article, le vide par exemple, elle s'écrit :

Force de 1 sur 2 = - Force de 2 sur 1 :


Ici, la constante ε est une constante caractéristique du milieu, appelée la " 
permittivité ". Dans le cas du vide, on la note ε0. Noter que la permittivité de l'air est
de 0,5 ‰ supérieure à celle du vide, et lui est donc souvent assimilée.

Notez que deux charges de même signe se repoussent et que deux charges de
signes contraires s'attirent proportionnellement au produit de leurs charges et
inversement proportionnellement au carré de leur distance ; notez aussi que les
forces sont de valeur égale et de sens opposé (principe de l'action et de la réaction).

Comme en gravitation, l'action à distance se fait par l'intermédiaire d'un champ :


le champ électrique :

Produit par 1 en 2 :   produit par 2 en 1 : 

Le champ créé en M par n charges qi situées en des points Pi est additif (principe de superposition). Dans le cas d'une
distribution de charges discrète :

Dans le cas d'une distribution ρ de charges continue dans l'espace, le champ causé
par un petit volume chargé vaut :

et en intégrant sur tout l'espace où il y a des charges, on obtient:

où ρ est la densité volumique de charge en Pi,   est le vecteur allant


de Pi au point M. Dans l'élément de volume dxi dyi dzi autour du point Pi il y a un
élément de charge ρ(xi,yi,zi) dxi dyi dzi. Les intégrales indiquent qu'il faut
additionner, d'après le principe de superposition, sur tous les volumes contenant des
charges.

Le potentiel électrique (dont les différences s'appellent tensions) est une notion


courante et importante de l'électrostatique : c'est une fonction scalaire dans l'espace,
dont le champ électrique est le gradient.
et en calculant les dérivées partielles

Toute l'électrostatique dans un milieu homogène est dans ces dernières formules,


quoiqu'il faille remarquer que ces formules ne sont pas définies si le point de
coordonnées (xi, yi, zi) porte une charge ponctuelle, ce qui n'est d'ailleurs qu'une
approximation non-physique (ρ devrait y être infini).

Potentiel en 1/r et champ à divergence nulle

On place la charge qui produit le potentiel en O et on regarde en le potentiel produit


en M et son gradient. Tout ce paragraphe suppose que O et M ne coïncident pas ;
sinon les formules n'auraient aucun sens. Posons :

Rappelons que, par définition des dérivées partielles :

 sachant que l'on peut démontrer que   1, on en déduit en

multipliant par   que :

 avec   

 les champs en   sont tels que leur divergence est nulle :   2
Théorème de Gauss

 Le Théorème de flux-divergence est un théorème d'analyse vectorielle,


utilisable en électrostatique pour obtenir une équation locale du champ électrique.

Ce théorème indique que (démonstration sommaire)  :


Ici dv = dx dy dz représente un volume élémentaire, que l'on peut considérer
comme un parallélépipède et les dSi représentent les contributions des 6 faces,
chacune étant de longueur égale à sa surface et orientée perpendiculairement à la
face, vers l'extérieur. Si l'on divise un grand volume v en volumes élémentaires et si
l'on somme sur tous ces volumes élémentaires, les contributions des faces situées à
l'intérieur du volume se compensent exactement, et il ne reste que la contribution de
la surface extérieure :

pour n'importe quel volume. En particulier, considérons une sphère chargée en


volume par une densité volumique de charge ρ, ayant son centre en O et de
rayon r suffisamment petit pour qu'on puisse négliger les variations de ρ :

 est le vecteur normal à la surface dirigé vers l'extérieur, et de longueur égale à


l'élément de surface dS qu'il représente.

Ce qui signifie que le résultat ne dépend pas de r ! et si on multiplie par   


où v est le volume de la sphère, on obtient:

où q est la charge totale ρv de la sphère

Soit au final :

D'où (Théorème de Gauss sous sa version locale) :


et l'expression intégrée, connue par les physiciens sous le nom de théorème de
Gauss :

L'équation de Poisson
Article d'analyse vectorielle

Objets d'étude
Champ vectoriel Champ scalaire
Équation aux dérivées partielles
de Laplace – de Poisson
Opérateurs
Nabla Gradient
Rotationnel Divergence
Laplacien scalaire Bilaplacien
Laplacien vectoriel D'alembertien
Théorèmes
de Green de Stokes
de Helmholtz de flux-divergence
du gradient du rotationnel

combine les relations précédentes pour donner une relation locale entre la
distribution de charge et le potentiel :

Voir l'article Nabla pour la signification du symbole très utile 

On retrouve le fait que les influences des différentes charges s'ajoutent


linéairement,c'est-à-dire que pour connaître la force exercée sur une charge par
plusieurs autres charges, il suffit de calculer la force qu'exercerait chacune des
charges prise isolément, et d'additionner les résultats : on retrouve bien le principe
de superposition, autre manière d'exprimer la linéarité de la loi de Coulomb.

La loi de Coulomb est très proche de l'expression des forces gravitationnelles ; mais
ces dernières sont (pour une particule donnée) beaucoup plus faibles. Pourtant, les
forces électrostatiques ont peu d'effet à grande échelle, tandis que la gravitation
explique le mouvement des astres.

Cela provient du fait qu'en moyenne, la matière contient autant de charges positives


que de charges négatives et donc, au-delà de l'échelle des inhomogénéités, leurs
influences se compensent. Pour la gravitation, au contraire, dont l'expression de la
force a un signe opposé à celui de l'électrostatique, bien que les masses aient toutes
le même signe positif, elles s’attirent toutes, au lieu de se repousser comme le font
des charges électriques de même signe.

Champ électrique créé par quelques distributions de charges


Les champs électriques peuvent rarement être calculés analytiquement par le calcul
direct de la dernière formule mais peuvent toujours être calculés numériquement,
surtout avec les progrès de l'informatique.

Lorsqu'il existe des symétries, on peut souvent faire le calcul en appliquant le


théorème de Gauss au champ électrique :

Le flux du champ électrique à travers une surface fermée S est


proportionnel à la somme des charges qui sont à l'intérieur de cette
surface.

Voici quelques exemples de résultats de calcul pour des distributions de charges


symétriques.

 Fil rectiligne infini, pris suivant l'axe Oz de densité linéique de charge λ, à


distance r du fil :

Pour un point M , le plan passant par M contenant l'axe Oz est un plan de symétrie,


ainsi que celui passant par M et perpendiculaire à l'axe Oz ; on en déduit que le
champ résultant n'a de composante que suivant :

Les invariances par translation suivant Oz et par rotation suivant θ permettent de


déduire que Er ne doit pas dépendre des variables z et θ et donc :

Si pour appliquer le théorème de Gauss, on choisit un cylindre passant par M,


d'axe Oz, de rayon r et d'épaisseur élémentaire dz :

et on obtient finalement : 

 Plan infini, uniformément chargé en surface, de densité surfacique de


charge σ, à distance r du plan. Comme le système est invariant par translation
parallèle au plan, le champ ne peut être que perpendiculaire au plan. D'autre part, les
champs sont directement opposés en deux points symétriques par rapport au plan.
Si M est à la distance r du plan, considérons un prisme élémentaire symétrique par
rapport au plan et dont une base, de surface dS, passe par M :
   d'où   
La valeur absolue du champ est constante dans tout l'espace. Son sens
change entre les deux côtés du plan ; il est donc discontinu au niveau du plan.

 Sphère creuse de diamètre R, uniformément chargée en surface, de densité


surfacique de charge σ, à distance r du centre :

o à l'intérieur (r < R) : 

o juste à l'extérieur de la surface (r = R+0) :  . A nouveau, le


champ est discontinu au niveau d'une surface chargée.

o à l'extérieur (r > R) : 

 Sphère pleine de diamètre R, uniformément chargée en volume, de densité


volumique de charge ρ, à distance r du centre :

o à l'intérieur (r < R) : 

o à la surface (r = R) : 

o à l'extérieur (r > R) : 

Conséquence du théorème de Gauss, nous retrouvons dans les deux cas à


l'extérieur de la sphère un champ égal à celui d'une charge Q ponctuelle
placée au centre de la sphère :

respectivement :

Exemples de potentiels

 Potentiel d'un fil fini (-a,a) en b dans son prolongement :


 Potentiel d'un disque chargé de rayon R à une distance z de son centre le
long de son axe :

Un fil fini : calcul direct du champ produit

Supposons que l'on a l'axe des x chargé sur un segment AB avec une densité de


charge linéique constante λ et, un point M (xM,yM) dans le plan xOy où l'on veut
déterminer le champ produit par les charges réparties sur AB.

Considérons le point P(x,0) . Il est dans un intervalle dx de AB ayant une


charge λdx. Ces charges créent en M un champ. Posant PM = r :

Il reste à faire les deux intégrales sur x pour obtenir les composantes de :

En constatant que :

   et       on déduit :

    où α est le complémentaire de l'angle BPM,

  
facile à intégrer

On a utilisé :

   ,       et   

Distributions ayant des symétries et des invariances

Pour une distributions de charge ayant une symétrie par rapport à un plan, il est
facile de déduire que pour un point M du plan de symétrie, le champ
résultant E(M) n'a de composantes que dans le plan de symétrie (la composante
perpendiculaire au plan de symétrie s'annule : en regroupant les charges par paires
symétriques, on constate cette nullité).

Exemple: Si on a une distribution sphérique de charge de centre O, alors tout plan


passant par O est un plan de symétrie : en conséquence, le champ résultant
en M est dans tous les plans contenant OM et donc   
puisque Eθ(r, θ, φ) = 0 et Eφ(r, θ, φ) = 0.

Plus généralement, si, pour une transformation euclidienne T, la


distribution ρ(T(M)) est identique à ρ(M), le champ en T(M) sera le transformé
par T de celui en M. On dit que la distribution est invariante par la transformation T.

C'est le cas, pour une distribution sphérique, par toute rotation autour du centre et on
en déduit que le champ est purement radial, et sa valeur mesurée le long du rayon
ne dépend que de sa distance au centre. En coordonnées polaires :

Ce résultat simplifie beaucoup les calculs.

Autre exemple : cas d'une symétrie cylindrique, avec invariance de ρ par symétrie
par rapport à tout plan contenant Oz, ou perpendiculaire à Oz, on obtient :

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