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Le document qui va suivre fut rédigé en langue arabe par Cheikh Ahmad Bamba, à l’intention d’une
délégation de savants envoyés au Sénégal par les autorités religieuses de Médine en 1924 : ils cherchaient alors
de par le monde musulman, un recours a la guerre civile qui ravageait le Hijaz, suite à la reforme religieuse
Wahabit, et la prise de la Mecque par les Bani Saoud.
Le Cheikh leur conseilla de chercher l’unité avec leurs coreligionnaires par le biais de cette profession de foi
qui concilie les pensées Salafi et Soufi en un même langage. Ce faisant, il leurs remis des invocations,
composées spécialement pour ramener la paix dans le pays et il les combla de biens et des denrées
alimentaires pour affronter la famine qui sévissait alors au Hijaz : L’abdication du Khalifat Ottoman avait
privés les lieux Saints de la rente qui leurs étaient versée chaque année pour vivre dignement et accueillir les
pèlerins du Haj.
Au delà de l’aspect historique de cette rencontre et de son impact sur ce que deviendrons La Mecque et
Médine, désormais désignées par le pouvoir en place par le terme « Al Haramein », les deux lieux sacrés
(sacrifiant de fait le 3em lieux Saint de l’Islam en Palestine [NDT]), ce texte est la profession de foi du Cheikh
de Touba, a laquelle il croit et a laquelle il demande a ses frères musulmans de croire. Elle résume les données
de la foi, tout en donnant des avis sans appel sur des problèmes théologiques qui déchirent la communauté
islamique depuis ses premières heures. Problèmes qui ne reposent bien souvent que sur des divergences
lexicologiques.
Comme le dit son traducteur, « Cette profession de foi réuni la méthodologie des Salafis et celle des
‘Asharites », c'est-à-dire qu’elle synthétise les données rationnelles et traditionnelles de la théologie
musulmane […] Celui qui les intègre ne risque plus de s’égarer dans sa foi, de croire a des absurdités ou croire
a des choses erronées ou suspectes »
En voici la traduction littérale :
Commentaire du traducteur :
Cette profession de foi a été rédigée par Khadim Rassoul et elle réunit la méthodologie des Salafis et la
méthodologie des ‘Asharites, parce qu’il y a un grand débat théologique entre l’école Salafi et l’école ‘Asharite
et les autres écoles : Matarudite, Muhtazilite etc … Ces dernière n’existent plus, mais au début, le débat
théologique s’est constituée contre l’école Muhtazilite. Elle est la première école dans l’Islam. Elle était
constituée de rationalistes. Et par excès de rationalisme, et pour défendre la transcendance divine, Les
Muhtazilites sont arrivés à rejeter certaines données du Coran et du Haddith. A moins qu’ils ne leur donne
un contenu purement rationnel : c’est cela qui a créé beaucoup de problèmes dans la théologie.
C’est pour cela que les Salafis sont très prudents au niveau des interprétations et ne veulent s’attacher qu’au
vocabulaire du Coran et du Haddith. Ils ne veulent pas entrer dans des spéculations, ni rationnelles ni
métaphysiques. Cela diminue un peu la portée de l’enseignement théologique dans leur manière d’enseigner,
mais au moins, cela permet de cerner la profession de foi. Donc lorsque l’on parle de ‘Aqida, ce terme a
généralement une consonance de données traditionnelle, et lorsque l’on parle de Tawhid et de la théologie, ces
termes ont plus une connaissance rationnelle. Mais Khadim Rassoul, par sa puissance rationnelle et
traditionnelle et par ce qu’il maitrisait aussi bien les données rationnelles que traditionnelles, a pu synthétiser
ce savoir théologique.
Maintenant, voyons comment il expose sa profession de foi, et ce afin de connaitre ce a quoi il croit. Quelle
est la croyance de Khadim Rassoul et a quoi appel-t-il a croire ?
Il commence par expliquer les attributs par lesquels on peut connaitre Allah. Ce sont les attributs de la
négation, c'est-à-dire tout ce qu’Il n’est pas. En effet le seul moyen de connaitre réellement Allah est de savoir
ce qu’Il n’est pas, car ce qu’Il est … on ne peut le savoir réellement. On sait ce qu’est un être humain, on sait
ce qu’est un ange, un djinn, on sait ce que sont les plantes les minéraux, les végétaux, le ciel, la terre par ce
qu’il y a des images qui peuvent nous les restituer. Notre imagination peut avoir une prise sur leurs formes
pour au moins les imaginer ou les conceptualiser. Mais Allah … Aucun moyen d’avoir une conceptualisation
de son essence. C’est pour cela que l’on ne peut Le connaitre que par Ses attributs, comme nous l’avons
précédemment expliqué dans d’autres émissions sur le Tawhid. Cette profession de foi, il faut la lire et la
relire, la méditer jusqu'à la comprendre, car le langage de la Théologie n’est pas un langage facile: Il ne faut
pas s’imaginer qu’avec une seule lecture ou une seule audition, on pourrait la comprendre. Les mots sont très
choisis. Ils ont des significations très profondes. Par ce qu’il s’agit de la profession de foi. Il s’agit de ce a quoi
doit croire le musulman. Le Tawhid est très important Car si quelqu’un met dans sa pensée ou dans son
intellect ou dans son information, des données erronées, c’est comme un virus dans un programme
informatique: Il va pourrir, contaminer sa croyance. C’est pour cela que l’on trouve dans l’islam autant de
sectes qui sont rejetées par l’orthodoxie musulmane, parce que, si une seule erreur entre dans les données de
la théologie, c’est alors un problème. Cela devient de la bidha, de l’innovation, et le Prophète, salla Lahou
aleyhi wa salam a dit : « Toute innovation est un égarement et toute égarement finit en enfer ». Donc c’est
très important de comprendre la terminologie du Tawhid, et d’essayer de s’y appliquer, d’essayer de
comprendre et surtout, d’endosser cette profession de foi, qui, comme on le verra, est immaculée.
Donc pour revenir aux propos du Cheikh, il nous dit que tout ce qui est dans la création, que ce soit le bien
comme le mal, provient d’Allah. Il est le seul acteur, il est la seule réalité qui existe par elle-même. Son
existence, Il ne la tire pas d’autre chose alors que toutes les créatures tirent leur existence d’Allah. Donc rien
ne peut se faire dans la création par soit même, sauf qu’Allah le permet. Par ce que c’est Lui l’acteur, c’est Lui
qui créé Ses créatures et leurs actes. Sauf que, certains actes ne sont pas agrée de lui alors qu’Il en agrée
d’autres. C’est pour cela qu’Il a imposé des interdits dont il faut s’abstenir et donné des obligations à effectuer.
Il a aussi donné des choses qu’il a permise, que l’on peut faire ou ne pas faire et des choses qu’il a
recommandé, elles n’ont pas un caractère obligatoire, mais ce sont des recommandations pour notre bien. Et
d’autres choses encore qu’Il n’a pas interdit mais qui sont détestables, qu’Il n’aime pas mais pourtant, qu’Il ne
punit point. C’est pour cela que le musulman doit connaitre sa religion. Chaque acte du croyant a un statut,
et les statuts, les degrés des actes des croyants sont de cinq natures :
- Al Fahd : l’obligatoire
- Al Mandub : le recommandé
- Al Mubah : le permis
- Al makruh : le détestable
- Al Haram : l’illicite, l’interdit
Ce n’est pas comme le pense beaucoup de gens qui, malheureusement, ont prit une place assez envahissante
sur la scène islamique aujourd’hui, qui ne comprennent l’Islam que par deux mode : hallal / haram ; noir ou
blanc. Entre le haram et le hallal il y a d’autres catégories. Et c’est cela qui fait ce fanatisme que l’on voit un
peu partout aujourd’hui dans le monde. Avant, les savants étaient très, très scrupuleux et très prudents. Jamais
l’imam Malik ou Abou Hanifa ou Shafiyi ne disait que : « Cela est hallal ou cela est haram ».
L’imam Malik a déclaré : « Je n’ai jamais entendu un de mes professeurs, ou que l’on m’a parlé d’un des
anciens pieux prédécesseurs ou d’un des Sahabas qui disait sur quelque chose : « Cela est hallal ou cela est
haram ». Tout ce qu’ils disaient, c’est plutôt : « Moi, mon avis sur tel sujet, est que c’est hallal ou que c’est
haram, ou c’est makruh, ou mandub, ou moubah ; Mon opinion est telle ; Mon avis est tel ; Moi je crois que
c’est cela ; Moi j’opte pour cela ; Moi je n’adopte pas cet avis ; Moi, cet avis la m’est quelque peu … ou ne
correspond pas a ma pensée ou a mon opinion ». Ils étaient très prudents. Alors qu’aujourd’hui, n’importe qui
te dis : « Cela est halal ou cela est haram » ou bien même : « Cela est bidha ». [De toute évidence], c’est
l’ignorance qui pousse les gens à entrer comme cela dans le domaine religieux et théologique sans prudence,
avec insolence, avec arrogance, avec même beaucoup d’intolérance. C’est dommage. Donc c’est pour cela qu’il
est très important de comprendre notre religion et surtout le Tawhid, pour passer après au Fiqr et a l’Ihsan.
Notre religion totale, intégrale, comme nous l’a rapporté notre Prophète salla Lahou aleyhi wa salam, comme
est venu l’ange Gabriel en personne, en forme humaine, enseigner cela au Prophète salla Lahou aleyhi wa
salam devant les Sahaba : L’ange Gabriel était venu en forme humaine, il était habillé en blanc. Personne ne le
connaissait, tous entaient étonnés de voir un étranger, un inconnu venir tout de blanc vêtu, propre, aucune
trace de voyage sur lui, ni poussière, ni sueur. Donc il vient et il s’assoit en face du Prophète salla Lahou
aleyhi wa salam, comme ça, les jambes repliées contre celles du Prophète salla Lahou aleyhi wa salam. Et il lui
dit : « O Mohammad, parle-moi de l’Iman ». Le Prophète salla Lahou aleyhi wa salam il lui dit : « Al Iman,
c’est de croire en Allah, en les Prophètes, en ses anges, en la révélation (les livres sacrés), en le jour du
jugement dernier et ce qu’il contient et en le décret, le destin ». L’ange lui répond : « C’est vrai ». Donc il
interroge et il acquiesce. Il connait la réponse ! Les Sahabas étaient étonnés. C’est Seyidina Omar qui a
rapporté le haddith car il était présent ... Alors, il dit encore : « Parle-moi de l’islam ». Il lui dit : « l’Islam,
c’est de faire la Shahada, La ilaha ila Lah Mouhammadou Rassoul Allah, de faire la prière, les cinq prières
quotidiennes, de faire le jeune, le mois de Ramadan, de faire la Zakat et le pèlerinage a la Mecque, pour ceux
qui en ont les moyens ». Les Sahabas étaient étonnés, il acquiesce à nouveau ! Puis il lui dit : « Parle-moi de
l’Ihsan ». Il lui dit : « l’Ihsan, c’est d’adorer Allah comme si tu le vois, car même si tu ne le vois pas, Lui, Il te
voit ». Il lui dit : « C’est vrai ». Apres cela, il lui a pose des questions sur le jour du jugement dernier. Le
Prophète Salla lahou aleyhi wa salam lui dit : « Ni celui qui interroge, ni celui qui est interrogé n’en savent
d’avantage ». Il lui dit : « Parle-moi des signes avant coureurs ». « C’est de voir les servantes donner naissance
à leur maitresses et de voir les va-nu pied, pasteurs de troupeaux se faire la compétition dans les gratte-ciels,
les buildings ». Puis il se lève et part. Alors, le Prophète Salla lahou aleyhi wa Salam a dit à Seyidina
Omar : « Sais-tu qui était-ce » ? Il lui dit: « Non ». Il lui dit : « C’est l’ange Gabriel qui est venu vous
enseigner votre religion ». Tout cela pour comprendre que l’Islam intégrale, c’est Iman, Islam, Ihsan, et c’est
ce quedit Khadim Rassoul: « Les bases du Mouridisme [sa doctrine] sont l’Iman par le Tahwid, l’Islam par le
Fiqr, l’Ihsan par le Tassawuf.
Malheureusement aujourd’hui, nos frères d’Arabie Saoudite, Wahabits et ceux qui suivent leur mouvance
rejettent ce côté Ihsan/Tassawuf. Pour eux, le Tassawuf est une introduction [un ajout]. Donc ils sont privés
de ce coté. C’est pour cela qu’il leur manque al Adab, la bonne manière al akhlaq, le comportement.
« Makarimul akhlaq », le Noble comportement tel qu’Allah le définit dans Son livre: L’envoyé de Dieu, paix
et salut sur lui, a déclaré : « En vérité, j’ai été envoyé pour parachever les mœurs », pour parfaire les mœurs.
Comme nous le dit Cheikhoul Khadim: « Tassawuf, koulou adab: quand au Soufisme, tout n’est que règles de
bienséance ». Donc, lorsque la personne rejette cette partie, il commence a faire peur. Au lieu d’attirer les gens
par sa lumière, par sa bonté, par sa charité, par sa générosité. Tu le trouve agressif, il ne voit que des Kefir,
des infidèles autour de lui. Il ne parle que du bidah, du haram, les innovations et les interdits. Même ses frères
musulmans ont peur de lui. Ils ne veulent même pas discuter avec lui, [d’ailleurs, ils ne peuvent pas]. Alors,
ils préfèrent le laisser à sa religion. Malheureusement, cette faction croit que c’est eux l’Islam, que c’est eux
seul qui comprennent l’Islam et qui vivent pleinement l’Islam. En fait, c’est leur « Islam » qu’ils vivent et on
les laisse avec cela. Qu’ils restent la ou ils sont, mais ils n’ont pas à imposer a la société ou ils vivent leur
Islam. C’est cela qui crée tous les problèmes que l’ont voit aujourd’hui dans le monde islamique,
malheureusement. Et en particulier dans le monde arabo-islamique.
« […] Bien toute opération ne soit en réalité qu’une expression de la Volonté divine ».
Serigne Touba nous explique dans ce passage que ni l’eau ne peu désaltérer, ni la nourriture ne peut rassasier
ni le couteau ne peut couper sauf par la permission d’Allah. La preuve en est que Seyidina Ibrahim, aleyhi
salam, lorsqu’il voulait égorger son fils, le couteau ne passait pas. Apres, On l’a jetée dans le feu et le feu ne
l’a pas brulé. Donc, quand Allah veut suspendre les lois de la nature, il les suspend. Ce n’est pas comme se
figurent beaucoup de gens très rationalistes comme le Muhtazilites auxquels nous faisions allusion plus haut:
Ils ne croient pas aux miracles et leur donnent un contenu rationnel. Ils te diront: « Ce sont des paraboles, il
ne faut pas le prendre au pied de la lettre ». Alors que non, ce ne sont pas des paraboles. Effectivement, Allah
peut suspendre les lois des causes à effet. Bien qu’Il ait établi Son monde sur ces lois, Il peut les suspendre à
tout moment. Et c’est pour cela que l’on voit des miracles, ce que l’on appel des Muhjiza en langue arabe : un
fait extraordinaire, qui sort de l’ordinaire, parce qu’Allah le veut. C’est cela les Muhjizat al anbiya, les miracles
des Envoyés, et les Karamat al koniya, les prodiges des Saints.
Plus loin, le Cheikh évoque la situation du martyr qui n’est pas mort au sens commun du terme. Comme
Allah l’a dit dans le Coran : « Il est vivant auprès de Son Seigneur ». Il est certes vivant, parce qu’Allah l’a
attesté dans le Coran, mais dans un mode que l’on ne connait pas.
Maintenant, le Cheikh va aborder un des points les plus spectaculaires de la théologie, un sujet qui a fait
couler beaucoup d’encre et qui a même apporté des tragédies dans le monde musulman. Il s’agit de Khalq al
Quran : est-ce-que le Coran est une création ou est-ce la parole éternelle de Dieu ? Cheikhoul khadim tranche
à ce sujet d’une manière impeccable : Les événements historiques relatés dans le Coran se déroulent dans le
temps, et il est en langue arabe, alors qu’il y a eu des révélations avant celle ci, dans d’autres langues. Mais en
même temps, le Cheikh nous explique que l’Essence du Coran, la Parole divine qui a transmise le Coran, elle,
est éternelle. Alors que les faits qui sont mentionnés par les lettres et les mots, issus de l’alphabet arabe, eux
sont une création. Allah a créé la langue arabe comme Il a créé la langue hébraïque, comme d’autres langues
qui ne sont que des créatures d’Allah. A l’époque il y a eu un débat théologique très fort et jusqu'à nos jours,
il y a des gens qui défendent que le Coran est incréé. Et si on leur demande le statut du papier et de la
couverture du livre, ils répondent que c’est aussi de l’ordre de l’incréé. Par ce qu’ils poussent la logique
jusqu’au bout. Alors que ce n’est que du papier et des mots. Ce sont les sens qui proviennent de Dieu, de la
science divine, de l’Omniscience divine. C’est la que l’on peut parler de la Parole divine comme attribut divin.
Mais quand on parle du contenu alphabétique du Coran en mode arabe, c’est une création dans le temps. Ca,
il n’y a aucun doute la dessus et le Cheikh l’explique très bien.
Un autre problème théologique évoqué est Rohyatou lah, la vision de Dieu [lors de l’ascension nocturne du
prophete, salla Lahou aleyhi wa salam]. Jusqu'à aujourd’hui, il subsiste un problème théologique à ce sujet
dans l’islam. Parce qu’il y a deux haddiths contradictoires : Aisha nous dit que : « Celui qui dit que le
Prophète, salla Lahou aleyhi wa salam a vu Son Seigneur par ses yeux a commis un acte de mécréance » et
Abdullah ibn Abbas dit que : « Effectivement, il a vu Son Seigneur », comme l’a rapporté le Prophète salla
Lahou aleyhi wa salam lui-même. Donc Sérigne Touba* tranche dans cela. Il dit qu’il a vu son Seigneur par
ses yeux, mais plutôt dans un mode différent de l’ordinaire des humains. Pas dans le mode que nous
connaissons, pas notre mode physique, car il était dans une autre dimension, « mais plutôt dans un mode
propre que ne connais qu’Allah ». « Nul ne verra le Seigneur dans ce monde en dehors de notre Prophète,
paix et salut sur lui. Par contre, tous les croyants le verront dans la vie future » et cela est admis par la
tradition : « Tous les croyants verront leur Seigneur comme on voit la pleine lune ». Mais dans ce monde,
personne ne le verra en dehors du Prophète salla lahou aleyhi wa salam, Parce qu’il a été élevé au delà de
notre monde. La ou a été le Prophète salla lahou aleyhi wa Salam, même l’ange Gabriel ne pouvait accéder.
En effet, lorsqu’ils sont arrivés a Sidrat al mountaha, l’ange Gabriel a dit au Prophète salla lahou aleyhi wa
Salam: « Avance ». « Et toi » lui répondit-il. Il lui dit : « Personne n’a été autorise avant toi, si j’avançais d’un
pas je serais anéantit ». Il serait désintégré… Donc comme le dit le Cheikh, dans une autre dimension.
« Les passages coraniques équivoques tels que : « La face du Seigneur … La main d’Allah … Sur le Trône Il
s’installa … Et viendra ton Seigneur … » sont des expressions qui ne doivent pas être interprétées dans leur
littéralité ». Voici un autre problème théologique sur lequel Cheikhoul Khadim tranche. Parce que l’on trouve
des propos dans le Coran qui donnent à penser, s’ils sont pris à la lettre, a de l’anthropomorphisme. C'est-à-
dire, comme si on donnait a Allah une conception corporelle. Sérigne Touba nous dit que non, il ne faut pas
les prendre à la lettre. Comme nous le disions, certains s’attachent à la littéralité : Ils disent : « Non, Allah a
dit cela :« La Face d’Allah ». Il a donc une face, mais pas comme celle des êtres humains, Il a une main, mais
pas comme celle des êtres humains ». Cheikhoul Khadim nous dit que non, ce sont des expressions, Seul
Allah sait la réalité, mais il ne faut pas les prendre à la lettre ».
« Les anges gardiens des cieux et de notre monde » : Il y a des anges célestes et terrestres, Il y a des Malaika
ici, parmi nous qui s’occupent de protéger ou de pourvoir [aux besoins des êtres humains]. Allah nous dit
dans le Coran : « ? ». De même il y a des djinns qui vivent avec nous. Donc nous coexistons avec d’autres
entités. Allah nous en a parlé, et cela constitue des Oumoul ghaybiya, des choses dont Allah nous instruit,
qu’Il nous a rapporté par la révélation et que nous ne pourrions comprendre par la raison, par l’effort
rationnel. C’est un exemple illustrant le fait qu’il faut joindre la raison à la tradition pour comprendre
réellement le message divin. Il ne faut négliger ni la raison, ni la révélation et il faut utiliser les outils
conceptuels, rationnels dans la révélation et non en dehors de la révélation. Car en dehors de la révélation, on
serait coupé de beaucoup de choses qu’a apportées la tradition et c’est pour cela que Sérigne Touba a réuni
[ces deux paramètres] dans sa profession de foi.
Voila la profession de foi de Khadim Rassoul a laquelle il croit et a laquelle il demande de croire. Ce sont des
donnes rationnelles et traditionnelles qu’il faut intégrer et celui qui les intègre ne risque plus de s’égarer dans
sa foi, de croire à des absurdités ou de croire à des choses erronées ou suspectes.
Certes, il faut encadrer la raison par les données de la révélation pour ne pas s’égarer.