RevEp2 0703V3

LES REVENANTS
SCENARIO DIALOGUE
EPISODE 2
Ecrit par Fabrice Gobert
07/03/12
V3
P.1
SYNTHE : “10 ans plus tôt.” *
201 INT. LAKE PUB - JOUR 201 *
C’est un vendredi soir. Le Lake Pub est bien rempli et un *

brouhaha dense couvre partiellement la musique (un morceau
original de rock indépendant) que joue un groupe installé sur
une petite estrade, dans un coin du bar.
Le groupe est formé de deux guitaristes, d’un batteur et d’un *

bassiste qui n’est autre que SIMON. *
La dernière chanson du set se termine et des applaudissements

nourris viennent saluer la prestation. Derrière le bar,
Adèle, avec 10 ans de moins, une perruque rouge, et un *
magnifique sourire collé au visage, s’arrête un instant de
servir les clients.
ADELE
Bravo !
Elle siffle avec ses doigts. Le chanteur lui fait un signe.
LE CHANTEUR
Merci ! Alors voilà c’était notre
dernière chanson. Mais pour ceux
qui aiment notre musique, et je
sais qu’il y en a (quelques
sifflets)... notre prochain concert
aura lieu dès demain !
(applaudissements) Nous serons à
“la Clef”, juste à côté d’ici, pour
fêter le mariage de Simon, le type
qui joue trop fort de la basse... *
Simon salue, comme au théâtre.
LE CHANTEUR (CONT’D)
... et d’Adèle, celle qui a réussi *
à rendre heureux Simon, ce qui est *
vraiment un exploit. Bravo à elle. *
Et bravo à Simon ! T’es un beau *
salaud !
Une partie de l’assistance applaudit. Adèle est heureuse. Le *

chanteur lui demande de venir poser avec eux pour une photo
souvenir.
Derrière eux, une petite fille s’approche de la batterie,

intriguée. Elle s’empare des baguettes qu’a laissées le *
batteur et commence à taper sur la caisse claire. Le bruit *
fait se retourner Simon. Le père de la petite fille
l’appelle.
JEROME
Et Léna, viens là ma chérie, c’est
pas un jouet.
LES REVENANTS - Episode 2 - 07/03 - V3 p.1

P.2
Jérome a 10 ans de moins. Il aide Camille à jouer au billard. *

La soeur de Léna est perchée sur un tabouret de bar.
Simon s’adresse à la petite Léna.
SIMON
Attends, je vais te montrer.
Simon prend la petite fille sur ses genoux et l’aide à jouer

de la batterie. Léna est hilare. Pendant que le chanteur avec *
un appareil photo immortalise ce moment, Adèle regarde Simon *
d’un air profondément attendri.
202 INT. APPARTEMENT ADELE - JOUR 202
L’appartement qu’habite Adèle est le même que celui où vit *

Julie aujourd’hui, mais la décoration est tout à fait
différente. L’endroit est plein de vie. Il y a des plantes,
des couleurs, des objets exotiques. Un pan de mur est
recouverts de photos de Simon et Adèle. *
Le jour se lève. Adèle et Simon sont dans le lit. Ils

s’embrassent tendrement.
Personne ne dort mais le réveil sonne, indiquant qu’il est

8h00. Adèle l’arrête.
ADELE
Merde...il est 8h00.
Tout en parlant, Adèle et Simon continuent à s’embrasser et

se caresser.
ADELE (CONT’D)
On n’aura pas beaucoup dormi..
SIMON
On dormira quand on sera mort...
Simon est très entreprenant. Adèle le calme.
ADELE
Arrête. Il faut que je me prépare.
Et toi aussi. On a doit être à la
mairie à 10h00.
SIMON
Je suis prêt moi.
Adèle se redresse.
ADELE
Bon allez. Lève-toi et habille-toi.
SIMON
Tu me mets dehors ?

P.3
Adèle le regarde tendrement.
ADELE
Ca porte malheur si tu me vois avec
ma robe.
Simon s’étale sur le lit en s’étirant.
SIMON
Ok, ok, je dégage.
Adèle le regarde avec intensité. Elle a l’air émue. Simon

trouve ça étrange.
SIMON (CONT’D)
Quoi ?
ADELE
Rien.
SIMON
T’as un truc à me dire ?
ADELE
Oui. Mais je veux pas te le dire
maintenant, je te le dirai ce soir.
SIMON
Arrête, c’est quoi ?
ADELE
Ce soir.
SIMON
(provocateur)
T’es enceinte c’est ça.
A la tête d’Adèle, il semble bien que Simon ait visé juste.
ADELE
T’es content ?
Simon prend conscience de ce que ça veut dire.
SIMON
T’es enceinte ?
Adèle confirme. Il la regarde, incroyablement ému. Cela émeut

la jeune femme.
ADELE
Tu pleures ?
SIMON
(les yeux rougis)
Ca va pas non.
Adèle prend Simon dans ses bras. *

P.4
203 INT. MAIRIE DE LA VILLE / HALL - JOUR 203
Le hall de la Mairie est immense. Un grand homme dégarni, la

cinquantaine, le traverse nerveusement pour rejoindre Adèle. *
C’est son père. *
Elle porte une magnifique mais très simple robe de mariée. *
ADELE
(nerveuse)
Alors ?
Le père d’Adèle fait non de la tête.
LE PERE D’ADELE
T’inquiète pas. Je suis sûr qu’il
ne va pas tarder.
ADELE
Il est chiant.
LE PERE D’ADELE
Tu es magnifique en tout cas.
ADELE
Merci papa.
Le père d’Adèle sent tout à coup de l’agitation derrière lui,

à l’autre bout du hall. Il se retourne et aperçoit trois
gendarmes qui viennent d’entrer. Ils s’adressent à l’un des
invités qui leur désigne Adèle et son père du regard. Il y a
quelque chose d’inquiétant dans leur air grave. Le père
d’Adèle se tourne vers sa fille.
LE PERE D’ADELE
Je vais voir ce qu’ils veulent.
L’homme rejoint les gendarmes, au milieu du hall. La scène

adopte le point de vue d’Adèle incapable de bouger de sa
chaise et qui fixe les gendarmes, le coeur battant,
immédiatement habitée d’un horrible pressentiment.
Elle n’entend pas ce qu’ils se disent mais elle voit son père
se présenter aux gendarmes. Parmi eux, on reconnaît Thomas,
avec 10 ans de moins. Elle voit ensuite les gendarmes hocher
la tête avec gravité comme lorsqu’on annonce une terrible
nouvelle à quelqu’un. Elle voit alors le père d’Adèle
bouleversé par la nouvelle. Elle le voit baisser la tête,
puis très lentement la tourner vers sa fille, les yeux
remplis de larmes.
Adèle comprend tout de suite. Elle laisse échapper un cri.
SYNTHE “10 ans plus tard.”

P.5
204 EXT. RUE - LEVER DU JOUR 204 *
Le soleil se lève. Les rues sont vides. Simon marche à *

proximité du tunnel. *
Il croise un homme qui promène son chien. Simon l’interpelle. *
SIMON
Excusez-moi, il y a quoi d’ouvert à
cette heure ?
L’HOMME
A part le Snack je vois pas. Vous *
voyez où c’est ? *
SIMON *
Non. *
Le gros chien s’éloigne attiré par quelque chose. *
205 EXT. TUNNEL - JOUR 205
Le chien court jusqu’au tunnel (où Lucy s’est faite agresser *

la veille). Le molosse est tout excité. Il trouve enfin ce
qu’il l’intriguait tant : le corps de la jeune femme, *
éventré. *
Son maître l’appelle, le chien revient vers son maître. *
206Ex209INT. MAISON D’ADELE ET THOMAS / CUISINE - JOUR 206Ex209 *
Chloé est assise à la table de la cuisine. Thomas lui prépare *

son petit déjeuner. *
CHLOE *
Elle fait quoi maman ? *
THOMAS *
(tendu) *
Je ne sais pas... *
Thomas essaye d’être plus léger. Il sourit. *
THOMAS (CONT’D) *
Elle a un peu de mal à se lever on *
dirait. *
CHLOE *
(inquiète) *
C’est comme la dernière fois ? *
Thomas essaye d’être rassurant. *

P.6
THOMAS *
Non. Elle est juste un peu *
fatiguée, c’est rien. Finis ton bol *
ma chérie. *
Thomas se lève et quitte la cuisine. *
207ex210 INT. MAISON D’ADELE ET THOMAS / CHAMBRE - JOUR 207ex210 *
Adèle est habillée, assise sur le lit. Elle a les yeux *

rougis. *
Thomas entre dans la chambre et vient s’allonger sur le lit, *

à côté d’elle. Il la serre dans ses bras. Adèle ferme les *
yeux. *
ADELE *
Je suis désolée... *
THOMAS *
Tu veux que j’y aille tout seul ? *
ADELE *
Non, non je vais venir.... Il me *
faut juste encore cinq minutes... *
Thomas lui caresse le visage. Adèle essaye de prendre sur *

elle. *
THOMAS *
Ne t’inquiète pas. Tout va bien. *
Thomas parle doucement. Il est très apaisant. *
THOMAS (CONT’D) *
Tu veux que je prenne rendez-vous *
avec Schneider ? *
ADELE *
Non ça va aller. *
Adèle essaye de se donner du courage mais elle n’est pas très *

convaincante. *
THOMAS *
Tu peux m’en parler si tu veux. *
Elle sourit. Mais c’est un sourire très forcé. *
ADELE *
Je suis désolée... *
THOMAS *
T’inquiète pas. Je comprends. *

P.7
208ex206 EXT. SNACK - JOUR 208ex206 *
Simon arrive devant le Snack, situé en plein centre Ville.

C’est visiblement le seul établissement ouvert. Il y entre.
209ex 207 INT. SNACK - JOUR 209ex 207 *
Simon se dirige vers le serveur du snack qui se tient

immobile derrière sa caisse. L’homme, sans âge, a une figure
sombre et fatiguée.
SIMON
Bonjour.
LE SERVEUR DU SNACK
Je vous écoute.
SIMON
Qu’est-ce que je peux avoir avec ça
?
Simon met quelques pièces sur le comptoir. Il n’y a vraiment

pas grand chose. Le serveur le regarde avec mépris.
LE SERVEUR
Dégage.
Simon ne bouge pas.
SIMON
Vous auriez pas juste un morceau de
pain. J’ai hyper faim.
LE SERVEUR
Dégage je te dis !
Simon regarde le serveur dans les yeux. Puis, avec une

rapidité foudroyante, il prend un plateau et le fracasse sur
la tête du serveur. Ce dernier se retrouve projeté sur le
sol.
Ça ne suffit pas à Simon. Le jeune homme se jette sur lui. Il *

lui assène plusieurs coups de poing avec une rage sidérante.
Se sentant observé, il s’arrête soudain brusquement. A

l’autre bout de la salle, la seule cliente du Snack a arrêté
de manger et le regarde avec intensité. Nous la
reconnaissons. C’est Mme Costa. Elle n’a pas l’air plus *
impressionnée que ça. *
Simon se relève. Il est extrêmement troublé par ce qui vient

d’arriver. Il met quelque secondes à réaliser puis il quitte
le Snack en échangeant un dernier regard avec Mme Costa. *

P.8
210ex208 INT. MAISON DES JUMELLES / SALLE DE BAIN - JOUR 210ex208 *
Dans la salle de bain, Camille est face au miroir. Elle

semble se livrer à l’examen de son visage, comme pour savoir
si quelque chose cloche.
Léna entre soudain sans frapper et tombe nez-à-nez avec

Camille. Elle lâche un petit cri de stupeur et s’excuse *
machinalement. *
LENA *
Pardon. *
Elle ressort immédiatement. Camille l’arrête.
CAMILLE
Attend.
Léna se retourne. Elle regarde sa soeur avec un drôle d’air,

un peu de crainte même. Camille s’en aperçoit.
LENA *
Quoi ? *
CAMILLE
Je te fais peur ?
LENA
Non. *
Camille regarde sa soeur, des larmes au coin des yeux.
CAMILLE
Moi je me fais peur.
Elle s’avance vers Léna.
CAMILLE (CONT’D)
Qu’est-ce qui m’est arrivé ? *
Camille veut la prendre dans ses bras. Léna se laisse faire

mais elle ne tient que quelques secondes et se recule à
nouveau.
LENA
Excuse-moi, il faut que je
m’habille...
Léna se réfugie dans sa chambre. Camille reste en plan,

complètement dévastée.
211 INT. GENDARMERIE / HALL - JOUR 211 *
Dans un coin du hall de la Gendarmerie, Julie observe les *

affiches d’enfants disparus accrochées au mur. *

P.9
Derrière son comptoir, le Brigadier prend la déposition du *

serveur du Snack qui affiche les stigmates de l’agression
dont il a été victime.
LE BRIGADIER
Et vous ne l’aviez jamais vu avant
?
SERVEUR DU SNACK
Jamais.
Le brigadier l’observe.
LE BRIGADIER
Il vous a pas raté hein ?
SERVEUR DU SNACK
(énervé)
Je vous le confirme oui.
LE BRIGADIER
Bon. On va regarder la vidéo et on *
va lancer un avis de recherche. On
vous tiendra au courant.
SERVEUR DU SNACK
C’est ça ouais...
Le serveur du snack sort. *
Julie est toujours en train de regarder les affiches. Le *

Brigadier est intrigué par le manège de la jeune femme. *
LE BRIGADIER *
Je peux vous aider ?
Julie n’entend pas.
LE BRIGADIER (CONT’D)
Oh, oh ! (elle se retourne) Je peux
vous aider ?
JULIE
(mal à l’aise)
Euh... oui.
Julie s’approche.
JULIE (CONT’D)
Je voulais savoir si on vous avait
signalé la disparition d’un jeune
garçon brun d’environ 8 ans... peut-
être moins... les cheveux bruns, *
les yeux noirs... *
LE BRIGADIER
(intrigué)
Pourquoi vous voulez savoir ça ?

P.10
JULIE
(s’emmêle un peu)
Et bien... parce que hier soir j’ai
vu un jeune garçon, en rentrant
chez moi. Il était assez tard et il
avait l’air perdu. Donc je me
demandais..
LE BRIGADIER
Et vous ne lui avez pas demandé
s’il était perdu ?
Tout en parlant, le gendarme se met à consulter un

ordinateur.
JULIE
Euh non... pas vraiment.
LE BRIGADIER
Pas vraiment ?
JULIE
J’étais en bus... je l’ai juste vu
et depuis je me demande...
LE BRIGADIER
Et vous avez vu la couleur de ses
yeux depuis le bus ?
JULIE
(très mal à l’aise)
Oui...
LE BRIGADIER
Vous auriez peut-être pu nous le
signaler il y a deux jours non ?
Julie baisse la tête. Le Brigadier lève la sienne de son

ordinateur.
LE BRIGADIER(CONT’D)
Non. Je ne vois personne
correspondant à votre description *
qui aurait disparu dans la région. *
Mais je vais établir une main
courante. Vous pouvez me le décrire
précisément ?
212 INT. MAISON DES JUMELLES /PALIER - JOUR 212
Léna, qui s’est habillée, sort de sa chambre puis descend les

marches qui mènent au rez de chaussée.

P.11
213 INT. MAISON DES JUMELLES / ENTREE + CUISINE - JOUR 213
Sur la dernière marche de l’escalier, Léna est saisie par le

spectacle qui s’offre à elle.
Claire, Camille et Jérôme sont assis autour de table de la

cuisine. Claire leur sert une tasse de café. Chacun a repris
sa place. C’est un banal petit déjeuner. Comme avant...
Troublée, Léna pénètre dans la cuisine et s’assoit. Claire

s’adresse à elle.
CLAIRE
Tu veux du café ma chérie ?
Léna ne répond pas. Elle prend une cigarette dans son paquet
et l’allume nerveusement.
LENA
Alors c’est ça qu’on va faire ?
Léna a brisé l’ambiance. Claire parle doucement.
CLAIRE
Qu’est-ce que tu veux dire ?
LENA
(très nerveuse)
Je sais pas... on va faire comme si
tout était normal ?
Camille est meurtrie par l’attitude de sa soeur mais elle ne

dit rien. *
JEROME *
Non tout n’est pas normal Léna mais *
ta soeur, et nous aussi *
d’ailleurs,... *
LENA *
(le coupe) *
Ma soeur ? Comment est-ce qu’on *
peut être sûr que c’est bien elle ? *
Elle ne regarde même pas sa soeur, elle la montre du menton

avec mépris.
LENA (CONT’D)
C’est vrai, elle lui ressemble mais
c’est peut-être un clone ou je sais
pas quoi... *
CLAIRE *
Arrête Léna. *

P.12
LENA *
Quoi arrête ? Ça existe ce genre *
d’histoire, quelqu’un qui se fait *
passer pour quelqu’un d’autre. *
JEROME *
Tu sais très bien que c’est *
Camille. *
CAMILLE
Mais je suis qui si je suis pas
Camille ? *
Léna regarde enfin Camille. Celle-ci a les larmes aux yeux. *
CAMILLE (CONT’D) *
Tu t’es mise à ma place une seconde *
? Tu sais ce que je ressens ?
LENA
(cruelle)
Je m’en fous de ce que tu ressens. *
T’existe pas ! *
JEROME *
Ça suffit maintenant ! *
Jérôme a haussé le ton. Léna ne regarde même pas sa soeur, *

elle la montre du menton avec mépris. Puis elle se lève,
quitte la cuisine et sort. Jérôme sort à son tour.
214 EXT. MAISON DES JUMELLES / JARDIN - JOUR 214
Léna sort dans le jardin, folle de rage et de douleur. Jérôme *

la rejoint, énervé. *
JEROME *
Pourquoi tu t’en prends à elle ? *
LENA
Mais merde, il y a que moi qui
réalise ce qui se passe ou quoi ?
Ca se peut pas qu’elle revienne
comme ça, c’est impossible !
Léna est en larmes. Jérôme ne sait pas quoi dire. *
LENA (CONT’D)
C’est comme le petit Jésus c’est ça
? Elle était morte et puis hop,
elle ressuscite ?
Léna parle fort. Jérôme lui prend la main pour l’entraîner à

l’intérieur.

P.13
JEROME
Ca suffit Léna, arrête maintenant. *
C’est pas la peine que tout le *
monde nous entende. *
LENA *
Quoi ? Tu comptes la cacher ? C’est *
dommage il faudrait faire une fête *
pour son retour ! *
Léna parle très fort. Jérôme la prend par les bras. *
JEROME *
Arrête ! *
LENA *
Sinon quoi ? Tu vas encore me
frapper ?
Léna regarde son père dans les yeux. C’est un torrent de

larmes et de colères. Jérôme lui lâche la main. Il essaye de
parler calmement.
JEROME
Je sais pas comment tout ça est
possible mais ce que je sais, c’est
que ta soeur a besoin de toi.
LENA
Mais elle est morte ma soeur, tu
comprends pas ? Elle est morte !
Léna quitte le jardin et s’éloigne rapidement sous le regard

impuissant de Jérôme.
215 INT. IMMEUBLE JULIE / COULOIR - JOUR 215
Lorsque Julie revient à son appartement, Simon est devant sa

porte. Il s’adresse à elle.
SIMON
Bonjour.
Julie répond à peine. Elle n’aime pas parler aux inconnus.
JULIE
Bonjour.
SIMON
Est-ce que vous connaissez Adèle
Sand ? La personne qui habitait là *
avant.
JULIE
Pas vraiment. J’ai repris son
appartement mais c’est tout. *

P.14
SIMON
C’était il y a combien de temps ?
JULIE
Je ne sais pas, 8-9 ans peut-être. *
Julie a ouvert la porte et est presque rentrée. Simon insiste

sans trop savoir comment s’y prendre.
SIMON
Ca vous dit quelque chose Simon
Delaître ? Elle vivait avec lui à *
l’époque...
JULIE
Ecoutez, je suis désolée mais je ne
sais vraiment pas grand chose sur
Adèle. Elle m’a vendu son *
appartement. On a dû se voir trois *
fois. C’était il y a 8 ans. Je suis *
désolée. *
Elle veut refermer la porte mais Simon insiste.
SIMON
Mais attendez, vous savez pourquoi *
elle a vendu ? *
Julie est agacée par son insistance.
JULIE
Non. *
SIMON *
Je crois que ce Simon... avec qui *
elle habitait...il est possible *
qu’il soit mort. Vous ne savez pas *
comment c’est arrivé ? *
JULIE *
Non. Excusez-moi. Au revoir. *
Elle ferme la porte.
Simon reste un instant devant la porte. Il entend un bruit

provenant de l’oeilleton de la porte de Mlle Payet, signalant
que la voisine a tout entendu. Il s’éloigne.
216 INT. APPARTEMENT DE JULIE - JOUR 216
Julie a l’oreille collée à la porte et vérifie qu’il s’en va.
JULIE
Il est bizarre lui. *
Elle se retourne vers le canapé où Victor mange des gâteaux. *

P.15
JULIE (CONT’D)
Bon écoute, il faut que tu me
parles là. Je suis allée au
commissariat et personne ne te
cherche visiblement.
Elle lui parle dans les yeux.
JULIE (CONT’D)
Il faut que tu me dises où tu t’es *
perdu exactement tu comprends. *
C’était pas dans cette Ville ? Tu *
parles pas français ? *
Victor profite de la situation pour serrer soudainement Julie

dans ses bras. La jeune femme ne s’attendait pas à ça. Elle
est troublée.
JULIE (CONT’D) *
Je ne peux pas te garder moi. Même *
si je voulais, je ne pourrais pas, *
tu comprends ? *
Le petit garçon la regarde en souriant. Elle le regarde et *

soupire. *
JULIE (CONT’D) *
J’ai même pas de jouets ni rien *
pour les enfants. Tu vas t’ennuyer *
avec moi je te préviens. *
Victor sourit. Il n’a pas l’air de penser ça. *
217 INT. EGLISE - JOUR 217
Chloé est dans une très grande église moderne et vide. *

Accroupie derrière un banc, elle joue avec une petite console
de jeux video. Tout à coup, un petit craquement la fait lever
la tête de sa console. Mais rien ne semble bouger dans
l’Eglise.
218 A INT. EGLISE / PRESBYTERE - JOUR 218 A
Chloé rejoint le presbytère, situé juste à côté de l’Eglise.

Un homme d’église, le père JEAN FRANCOIS, est assis derrière
un petit bureau en face d’Adèle et Thomas, qui porte son
uniforme de gendarme. Adèle tient des photocopies dans la
main mais ne semble pas arriver à s’y intéresser vraiment.
LE PERE JEAN-FRANCOIS
Ce qui serait bien c’est qu’on soit
fixé jeudi pour qu’on ait le temps
d’imprimer les textes.
Thomas se tourne vers Adèle. Celle-ci a l’air

particulièrement sombre.

P.16
THOMAS
Oui jeudi c’est bien, ça nous
laisse un peu de temps pour
décider...
Adèle essaye de prendre sur elle pour dire quelque chose.
ADELE
Je suis désolée mais là comme ça,
il n’y en a aucun que j’aime
vraiment...
THOMAS
Ne t’inquiète pas... on va trouver.
Thomas est rassurant, comme toujours. Chloé se penche à

l’oreille d’Adèle et chuchote.
CHLOE
J’ai envie de faire pipi...
Le père Jean-François chuchote en montrant une porte.
Il y a des toilettes juste
derrière...
Le téléphone de Thomas se met soudain à sonner. Il regarde le

numéro et se tourne vers le prêtre.
THOMAS
Excusez-moi.
Il se lève et répond.
THOMAS (CONT’D)
Allô ?
219 INT. TUNNEL - JOUR 219
Laure est devant le tunnel. Derrière elle, on voit des

gendarmes s’agiter, dont Alcide et Michael. *
LAURE
Bonjour capitaine. La serveuse dont
on nous a signalé la disparition
cette nuit. Je crois qu’on l’a
retrouvée.
A quelques mètres de Laure, nous découvrons Lucy. Une équipe *

du SAMU est en train de tenter de la réanimer. *
LAURE (CONT’D) *
Non, elle vit encore visiblement. *

P.17
218 B INT. EGLISE / PRESBYTERE - JOUR 218 B
Thomas écoute attentivement. Puis il regarde le prêtre et

Adèle. Il n’a pas le choix.
THOMAS
J’arrive tout de suite.
Il raccroche et s’adresse au prêtre qui lui sourit.
Une urgence ?
THOMAS
Je suis désolé.
Adèle lui sourit pour lui signifier que ce n’est pas grave.
ADELE
Je te ferai un compte rendu
détaillé.
220 INT. EGLISE / PRESBYTERE / TOILETTES - JOUR 220
Chloé est dans les toilettes du presbytère. Elle se lave les

mains au dessus du lavabo mais soudain un sifflement étrange
semblant venir des canalisations, attire son attention. La
petite fille regarde dans le trou d’évacuation du lavabo. Le
sifflement s’intensifie, les tuyaux de canalisation semblent
se mettre à vibrer, de plus en plus fort.
Soudain, un bruit sourd fait sursauter Chloé. Puis plus

rien... Le silence.
221 EXT. BARRAGE - JOUR 221
Un homme observe la surface du lac qui s’étend au-delà du

barrage. Il n’est pas du coin, c’est un cadre de la société
qui exploite le barrage. Un des techniciens présents la
veille est à ses côtés.
LE CADRE *
Et depuis hier, ça a baissé ?
TECHNICIEN 1
Un peu. Pas beaucoup.
A une dizaine de mètres, de la rubalise délimite l’endroit où

a sauté M. Costa il y a quelques heures. *
LE CADRE *
Vous le connaissiez le type qui a
sauté ?
TECHNICIEN 1
Moi non mais Daniel oui.

P.18
L’homme regarde un instant le technicien comme pour lui

signifier (rapidement) qu’il compatit.
LE CADRE *
Bon. Prévenez-nous si ça continue
de baisser, on enverra quelqu’un
voir ça de plus près. *
221 B MAISON DES JUMELLES - CHAMBRE DE LENA / JOUR 221 B *
Camille a profité que sa soeur soit partie pour entrer dans *

sa chambre. Le désordre règne, des vêtements jonchent le sol, *
la commode, etc... *
Camille s’avance jusqu’au bureau qui semble être l’endroit le *

moins utilisé de la pièce. *
Elle ouvre un tiroir, cherchant vaguement quelque chose. Et *

elle le trouve. *
Des photos. De Léna, de Frédéric... Avec 3 ans de plus. Léna *

tire la tronche sur la plupart des photos. Mais pas Frédéric. *
Camille le trouve beau. *
Tout ça l’emeut beaucoup. *
222 INT. MAISON DES JUMELLES - JARDIN + CUISINE / JOUR 222 *
Jérôme est dans le jardin. Il écrase sa cigarette dans un

cendrier, rentre à l’intérieur.
Dans la cuisine, Claire est en train de téléphoner. Le coup

de fil semble important.
Jérôme hésite à entrer, il frappe quelques coups sur la porte

pour signaler sa présence. Claire se retourne. Elle a l’air
embarrassée.
CLAIRE
Je te rappelle. A tout à l’heure.
Elle raccroche.
JEROME
Camille est dans sa chambre ?
CLAIRE
Oui, je crois qu’elle a réussi à
s’endormir.
JEROME
Je vais aller chez moi. Il faut que
je me change. Je reviendrai tout à
l’heure.
CLAIRE
Bien sûr...

P.19
Jérôme se dirige vers la porte. Claire le rattrape.
CLAIRE (CONT’D)
Attends. Peut-être que ça serait
bien si tu ramenais quelques
affaires ici.
Jérôme s’arrête.
CLAIRE (CONT’D)
Ca serait mieux pour Camille non
si...
Elle ne finit pas sa phrase.
JEROME
Je ne sais pas. (cynique) Qu’est-ce
qu’en pense Pierre ?
Claire se refroidit immédiatement. Elle s’apprête à quitter

la pièce mais Jérôme l’arrête en lui prenant le bras.
JEROME (CONT’D)
Excuse-moi. Je pense que tu as
raison. A tout à l’heure.
Il sort de la cuisine et quitte la maison.
223 INT. MAISON DES JUMELLES / PALIER - JOUR 223
Claire est à présent à l’étage. Elle passe devant la chambre

de Camille dont la porte est fermée. Elle écoute. Pas de
bruit, Camille doit effectivement s’être endormie.
La porte de la chambre de Léna est elle, entrouverte. Claire

s’apprête à la fermer mais quelque chose l’intrigue. Elle
ouvre la porte et découvre que la chambre de Léna a été
littéralement mise à sac. Tout est sens dessus dessous, le
lit est retourné, les vêtements ont été balancés à travers
toute la pièce, tout ce qui était sur le bureau est à présent
par terre... Une lampe métallique est cassée en deux. *
Effarée, Claire sort de la chambre de Léna. Elle hésite puis

tape doucement à la porte de Camille.
CLAIRE
Camille ?
CAMILLE (OFF)
Quoi ?
CLAIRE
Euh... Tu es allée dans la chambre
de ta soeur ?
La clé tourne dans la serrure et Camille ouvre la porte.

P.20
CAMILLE
Quoi ?
CLAIRE
Pardon ma chérie. Tu dormais ?
CAMILLE
J’essayais... Tu voulais quoi ?
CLAIRE
Tu es allée dans la chambre de ta
soeur ?
CAMILLE
Non pourquoi ?
Claire est troublée.
CLAIRE
Pour rien. Excuse-moi.
Camille la regarde comme si elle était bizarre, rentre dans

sa chambre et referme la porte à clé.
Claire est perplexe. Elle retourne dans la chambre de Léna,

reste immobile quelques secondes devant ce troublant
spectacle et se décide à ranger.
224 INT. IMMEUBLE JULIE / COULOIR - JOUR 224
Julie et Victor sortent de l’appartement. La jeune femme

prend un maximum de précautions pour ne pas faire de bruit en
mettant la clé dans la serrure pour refermer la porte.
Puis, Julie et Victor avancent dans le couloir, quasiment

sur la pointe des pieds. Mais malgré toutes ces précautions,
la porte de Mlle Payet s’ouvre immanquablement, pile au
moment où ils passent devant.
MLLE PAYET
Bonjour Julie.
JULIE
Bonjour Mlle Payet.
Mlle Payet se penche pour s’adresser à Victor qui ne bouge

pas un cil.
MLLE PAYET
Bonjour mon petit garçon ! T’es
mignon toi ! Victor c’est ça ?
JULIE
C’est ça oui.
Mlle Payet se redresse.

P.21
MLLE PAYET
Je n’ai pas compris, il est de
votre famille ?
JULIE
En quelque sorte oui...
Mlle Payet regarde Julie en fronçant les sourcils. La jeune

femme s’apprête à tracer sa route mais Mlle Payet l’arrête.
MLLE PAYET
Vous êtes au courant pour M. Costa?
Julie ne voit pas de quoi il s’agit.
JULIE
Non.
Mlle Payet s’approche.
MLLE PAYET
Vous n’êtes pas au courant ? Cette *
nuit... M. Costa...clac. *
Pour éviter que Victor ne comprenne, Mlle Payet fait à Julie

un signe, qu’elle imagine discret, pour lui faire comprendre
qu’il s’est suicidé. Mais Julie ne comprend pas.
JULIE
Quoi ?
MLLE PAYET
Il a sauté du haut du barrage. Mais
sans élastique.
Julie semble vaguement comprendre. Elle est horrifiée. Mlle

Payet enchaîne.
MLLE PAYET (CONT’D)

Vous le connaissiez non ?
JULIE
(sur la défensive)
Oui. Enfin... pas plus que ça. *
MLLE PAYET
Pauvre M. Costa... Il avait pas
loin de 75 non ? Il lui restait *
pourtant pas longtemps à attendre.
il devait être bien désespéré pour
vouloir en finir !
JULIE
Bon au revoir Mlle Payet. *
MLLE PAYET *
Il va pas à l’école, le petit *
garçon ? *

P.22
JULIE *
Non, pas aujourd’hui non. *
Julie abrège la conversation et s’éloigne en tirant Victor *

par le bras. *
MLLE PAYET *
Bonne journée Julie.
225 INT. EGLISE - JOUR 225
Adèle et le père Jean-François marchent dans l’allée centrale

de l’Eglise pendant que Chloé, à distance, joue entre les
bancs.
Si aucun texte ne vous plait, on
pourra chanter davantage de
chansons.
ADELE
Oui, peut-être que ça serait mieux.
Adèle a l’air vraiment perturbée. Le père Jean-François

cherche son regard.
J’ai l’impression que vous ne me
faites plus confiance...
ADELE
(sincère)
Pourquoi vous dites ça ?
Je vous connais Adèle. Je vois bien
que quelque chose ne va pas. Et
comme vous ne m’en parlez pas, j’en
déduis que vous ne me faites pas
confiance.
Adèle hésite puis se lance, lentement.
ADELE
Hier soir, j’ai... eu l’impression
que Simon revenait. C’était très *
réel. Il m’a parlé... Il criait
même. Ca faisait des années que ça *
ne m’était pas arrivé et, en fait,
je pensais que ça n’arriverait
plus. Que j’étais guérie.
Le prêtre la regarde avec tendresse.

P.23
(souriant)
Hier, une paroissienne est venue me
voir. Elle était complètement
bouleversée parce qu’elle venait de
parler avec son mari, mort il y a
plus de 20 ans. Il lui était apparu
“en chair et en os”, m’a t-elle
expliqué. Elle me disait qu’il
était revenu.
ADELE
(troublée)
Et vous pensez que c’est possible ?
Le père Jean-François n’a pas l’air d’avoir de doutes.
Je crois que les personnes qu’on a
aimé continuent à vivre en nous. Je
crois à l’immortalité des âmes.
Mais la résurrection des corps...
Il lève les sourcils et fait une petite moue.
LE PERE JEAN-FRANCOIS (CONT’D)

Je ne suis pas sûr que ça serait
vraiment souhaitable d’ailleurs.
Adèle a l’air perdue.

Ne vous inquiétez pas Adèle. Il est
tout à fait normal que le souvenir
de Simon se manifeste à quelques
jours de votre mariage. Lorsque
vous vous rendrez compte que cette
union ne vous empêchera pas de
penser à lui, vous retrouverez la
paix.
Adèle voudrait être convaincue.

Il faut faire la paix avec ses
fantômes. Contrairement à ce qu’on
croit, ils ne nous veulent pas du
mal. Si Simon revient vous voir, ne
le rejetez pas. Parlez-lui.
Adèle fait “d’accord” de la tête mais elle ne sait plus trop

quoi penser.
225 B INT. LAKE PUB - JOUR 225 B *
C’est un après-midi de week-end Lake Pub. *

P.24
Des joueurs de billard s’activent mollement *
Léna est assise à une table et observe Lucho et Frédéric qui *

jouent au billard. Ailleurs. *
Toni pose des bières sur la table. Il est étonné de son air *
morose. *
TONI *
Ça va ? *
LENA *
Je suis au top... *
Toni n’insiste pas. Lorsque Simon entre dans l’établissement, *

elle le repère immédiatement. Le jeune homme la repère aussi *
et vient la voir. C’est visiblement elle qu’il cherchait. *
LENA (CONT’D) *
Ah salut mon ami qui vient tout le *
temps ici mais que personne *
connaît, comment ça va ? *
A une dizaine de mètres de là, Frédéric observe la scène, *

jaloux. Simon démarre bille en tête. *
SIMON *
Tu m’as dit qu’elle travaillait où *
Adèle déjà ? *
LENA *
A la médiathèque. Elle doit bien *
s’y faire chier d’ailleurs. C’est *
mort. *
SIMON *
Et elle est où cette médiathèque ? *
LENA *
A côté de la Mairie... Mais tu *
débarques vraiment toi ? *
SIMON *
Merci. *
Il s’apprête à faire demi-tour. *
LENA *
Ta tête me dit vraiment quelque *
chose... Tu serais pas une star de *
télé réalité ou un truc comme ça ? *
Sans un mot, Simon quitte l’endroit. *
Frédéric rejoint Léna. *
FREDERIC *
Qu’est-ce qu’il voulait ? *

P.25
LENA *
Coucher avec moi. *
Léna regarde Frédéric d’un air bravache. *
LENA (CONT’D) *
Mais c’est pas mon style. *
226 EXT. TUNNEL - JOUR 226
Thomas et Laure sont à proximité de l’endroit où Lucy a été *

retrouvée. Le Samu l’a visiblement emmenée à l’hôpital. Ils *
sont rejoints par un homme corpulent et pressé. C’est le *
Maire de la Ville. Il est accompagné d’un homme, mi-
assistant, mi-garde du corps.
LE MAIRE
Alors ?
THOMAS
Bonjour M. Le Maire. Pour l’instant
on n’a pas beaucoup d’éléments.
L’agression semble avoir été *
commise pendant la nuit. *
LE MAIRE
Il paraît qu’il l’a bouffée ? *
THOMAS
En partie oui.
LE MAIRE *
Et elle est pas morte ? *
THOMAS *
Elle est dans le comas. *
LE MAIRE *
Pourquoi il l’a pas terminée ? *
THOMAS *
Aucune idée. Peut-être que *
quelqu’un l’a dérangé. *
LE MAIRE
Vous avez des témoins ?
THOMAS
Non. Pas pour le moment mais on
continue à chercher.
LE MAIRE
Soyez discret hein ? Quand ça se
saura, les gens vont forcément se
mettre à paniquer.

P.26
THOMAS
Bien monsieur le Maire. Ne vous
inquiétez pas. *
LE MAIRE
Si je m’inquiète ! C’est pas vous *
qui allez devoir gérer toute cette *
merde. Je l’ai déjà fait une fois, *
je sais comment ça se passe. Vous *
croyez que c’est le même type que *
la dernière fois ? *
THOMAS *
C’est sa façon de procéder oui. *
Mais en général, il va jusqu’au *
bout. *
LE MAIRE *
Je croyais qu’il s’était barré ce *
malade ? *
THOMAS *
Peut-être pas. *
Le maire regarde Thomas avec défiance. Les hommes ne s’aiment *

visiblement pas. *
LE MAIRE
Faites mieux que la dernière fois. *
Et tenez-moi au courant dès que *
vous avez quelque chose. *
Thomas et le Maire échangent un regard de défiance puis le *

maire s’éclipse.
LE MAIRE (CONT’D) *
Comme si j’avais besoin de ça... *
227 EXT. LA MASURE - JOUR 227
Serge marche sur un petit chemin de montagne qui mène à une

vielle maison en pierre perdue dans la montagne : la Masure.
Son T-shirt est maculé de sang. Celui de Lucy. *
Les volets sont fermés. Personne n’a mis les pieds dans la
maison depuis des années. Serge s'en approche et tente de
faire levier avec un bâton pour casser un volet. Il parvient
à ouvrir un panneau. Il casse le carreau avec son bâton et
pénètre à l'intérieur de la maison.
228 INT. LA MASURE - JOUR 228
A l’intérieur de la Masure, tout est complètement moisi. Une

odeur de pourri remplit les narines de Serge. Il esquisse une
grimace mais semble s’en accommoder progressivement.

P.27
Dans l'obscurité, on aperçoit un loup empaillé au dessus de *

la cheminée.
229 INT. MAISON DES SEGURET / SALON - JOUR 229
Camille descend les escaliers de la maison et s’apprête à

sortir. Dans le salon, elle voit sa mère en grande discussion
avec Pierre, le “médecin” qui est venu la veille.
Lorsqu’ils l’aperçoivent, ils se lèvent et viennent à sa

rencontre.
PIERRE
Bonjour Camille.
CAMILLE
(ironique)
Bonjour “docteur”. Toujours pas de
sacoche ?
PIERRE
Tu as réussi à dormir ?
CAMILLE
Pas une seconde. Vous avez une
explication pour ça ?
PIERRE
Il y a une explication pour tout.
CAMILLE
Génial...
Camille enfile son manteau. Claire l’arrête.
CLAIRE
Tu fais quoi ?
CAMILLE
Je sors, j’étouffe ici.
Claire, paniquée, se tourne vers Pierre.
PIERRE
Je ne crois pas que ça soit une
bonne idée. *
Camille sort brutalement de ses gonds.
CAMILLE
Qu’est-ce que vous en savez ? Vous *
êtes qui ? *
CLAIRE
Attends ma chérie, Pierre est là
pour t’aider ! Tu peux avoir
confiance en lui.

P.28
Camille essaye de se calmer. Elle s’adresse à Pierre.
CAMILLE
Je suis quoi, je suis un zombie,
c’est ça ?
Pierre esquisse un sourire rassurant.
PIERRE
Non tu n’es pas un zombie.
Camille a les larmes aux yeux.
CAMILLE
Alors je suis quoi ?
PIERRE
C'est déjà arrivé Camille. Il y a
eu des précédents. D’autres hommes
sont revenus de chez les morts par
le passé.
Camille se met à ricaner.
CAMILLE
J’y crois pas à ces conneries...
PIERRE
Tu n’as pas à y croire, ou à ne pas
y croire. C’est arrivé. Tu en es la *
preuve. J’étais à ton enterrement,
je t’ai vu dans ton cercueil. Et te
voilà parmi nous. On t’a offert une *
nouvelle existence.
Camille est complètement déstabilisée.
CAMILLE *
C’est qui “on” ? *
Pierre sourit. *
CAMILLE (CONT’D) *
Et pourquoi moi ? On était 40 dans *
le car. Pourquoi il m’a sauvée moi *
? *
PIERRE *
Je suis sûr que nous le saurons *
bientôt. *
Pierre s’approche d’elle, rassurant.
PIERRE (CONT’D)
Je comprend que tu sois effrayée
mais il ne faut pas que tu aies
peur. Ce qui t’arrive est
absolument fantastique.
(MORE)
P.29
PIERRE (CONT’D)
Cela prouve que quelqu’un veille *
sur toi. A travers ton retour, il *
nous montre son immense puissance
et sa miséricorde. *
Camille est complètement perdue. Claire la prend dans ses

bras. La jeune fille se laisse aller.
CAMILLE *
Moi je veux juste avoir une vie *
normale. Comme avant. *
230 LAKE PUB - JOUR 230 *
Léna, Frédéric et Lucho n’ont pas beaucoup bougé depuis tout *

à l’heure. Le Lake Pub s’est un peu rempli. *
Le Brigadier et Alcide entrent et troublent un peu la torpeur *

ambiante. Ils se dirigent vers le bar et saluent Toni. *
LE BRIGADIER *
Salut Toni. *
TONI *
Pas de nouvelles de Lucy ? *
LE BRIGADIER *
Ca se pourrait. Il faudrait que tu *
nous suives au poste, on a des *
questions à te poser. *
TONI *
Encore ? *
LE BRIGADIER *
Oui. Maintenant. *
TONI *
OK. *
Toni fait signe à un jeune type qui balaye dans un coin. *
TONI (CONT’D) *
Samuel ! *
Léna s’approche du bar et s’adresse au plus jeune des *

gendarmes. *
LENA *
Salut Alcide. Qu’est-ce qui se *
passe ? Vous avez retrouvé Lucy ? *
ALCIDE *
(embarrassé) *
Désolé mais je ne peux pas trop en *
parler là. *

P.30
Alcide rejoint le Brigadier et Toni qui finit d’expliquer à *

Samuel qu’il doit s’absenter. Léna observe le gérant du Lake *
Pub sortir avec les deux gendarmes. *
Puis l’oeil de Léna est attiré par un tableau de photos *

accrochées derrière le bar. Il y en a des dizaines. *
Elles représentent les moments qui ont fait l’histoire du *

Lake Pub. Il y a quelques people de passage et des photos de *
groupes s’étant produits à la Licorne. *
Une photo l’intrigue particulièrement. C’est celle d’une *

petite fille assise sur les genoux d’un jeune homme devant *
une batterie. La petite fille, c’est elle. Et le batteur *
c’est Simon. Mais lui n’a pas vieilli. Il est exactement le *
même qu’il y a 10 ans. Léna a un choc. *
231 EXT. RUE DE LA VILLE - JOUR 231
Simon marche rapidement dans une rue du Centre Ville. Il

traverse une rue, tourne, hésite, regarde un panneau. Il
semble bien qu’il cherche quelque chose.
Soudain, à un croisement, il aperçoit enfin ce qu’il

cherchait : au loin se dresse la Médiathèque. *
232 EXT. LA MEDIATHEQUE - JOUR 232 *
La Mediathèque est située à côté de la Mairie. Simon entre *

par une grande porte vitrée. *
233 INT. GENDARMERIE - SALLE DE TELESURVEILLANCE - JOUR 233
La salle de télésurveillance est très vaste. On sent que la

mairie a mis le paquet pour équiper la Ville en caméras de
surveillance. Le mur est couvert d’écrans reliés aux caméras.
Derrière leurs postes, deux gendarmes observent les écrans.

L’un d’eux repère quelque chose. Il jette un coup d’oeil à
son écran d’ordinateur et décroche son téléphone.
LE GENDARME
Oui mon lieutenant. J’ai repéré le *
suspect, il se trouve du côté de la *
Médiathèque. (...) D’accord. Je *
vous tiens au courant.
Il raccroche. Sur l’écran de son ordinateur, on aperçoit

Simon entrer dans la Médiathèque. *
234 INT. MEDIATHEQUE - JOUR 234 *
Simon avance lentement dans le grand espace, vide. Il cherche *

Adèle du regard. *

P.31
Elle est derrière lui, en train de ranger des livres. Elle *

l’aperçoit avant que lui ne le fasse. Elle a un petit moment *
de stupeur. Mais elle semble repenser à ce que le prêtre lui *
a dit. Et elle décide de s’avancer lentement vers lui. Simon *
est de dos, il ne la voit pas encore. *
ADELE (OFF)
Bonjour.
Simon se retourne. Adèle se tient devant lui, une pile de

livres dans les mains. *
Simon semble presque plus impressionné qu’elle. *
Adèle l’observe calmement et reste à distance. Elle masque *

son émotion. *
ADELE (CONT’D)
C’est parce que je vais me marier
que tu reviens me voir ?
Simon est complètement tétanisé. *
ADELE (CONT’D)
Tu sais, c’est pas parce que je
vais épouser Thomas que je vais
arrêter de penser à toi. Tu fais
partie de ma vie. Je t’oublierai *
pas. *
Adèle tente de faire comme si tout ça était tout à fait *

normal. Mais elle est très émue. *
ADELE (CONT’D)
Bien sûr à un moment, j’ai essayé
de t’oublier, il fallait bien
mais... je me suis vite rendu
compte que je n’y arriverai pas et
que de toute façon ce n’était pas
nécessaire. Tu comprends ?
Simon sort de sa torpeur.
SIMON
Oui... *
Adèle lui sourit. C‘est la première fois qu’on la voit *

sourire. *
ADELE
Je sais que tu es un fantôme, je
sais que tu n’existes pas vraiment.
Mais ça ne me fait pas peur. Tu
peux rester. Je ne te demanderai
plus de partir.
Simon la regarde, infiniment troublé et sans savoir quoi

faire.

P.32
ADELE (CONT’D)
C’est magnifique que tu sois *
revenu. Même si c’est seulement *
dans ma tête. *
Soudain, la porte d’entrée s’ouvre. Adèle se retourne et voit

une classe d’élèves de primaire entrer bruyamment dans la
mediathèque, malgré les injonctions de leur institutrice.
L’INSTITUTRICE
Chut ! Silence j’ai dit !
Lorsque Adèle se retourne vers Simon, il a disparu.
235 EXT. RUE DE LA VILLE - JOUR 235
Simon est dans la rue, à proximité de la Médiathèque. Il *

marche vite, bouleversé par ce qu’il vient de vivre.
A une intersection, il bifurque rapidement et se trouve nez à

nez avec deux gendarmes dont Alcide qui l’attendaient. *
Ils l’interpellent. *
ALCIDE
Bonjour monsieur. Gendarmerie
nationale. Veuillez nous suivre
s’il vous plaît.
Simon obtempère. Il n’a pas le choix.
236 INT. GENDARMERIE / BUREAU DE THOMAS - JOUR 236
Laure frappe à la porte du bureau de Thomas et entre sans

attendre la réponse. Thomas est assis à son bureau. En face
de lui, Toni, l’air complètement déboussolé.
LAURE
C’est bon, ils ont eu le type qui a
agressé le serveur du Snack.
THOMAS
Très bien.
Thomas se tourne alors vers Toni.
THOMAS (CONT’D)
Bon, vous n’avez rien d’autre à
nous dire ?
TONI
Non...
THOMAS
Vous nous reconfirmez ce que vous
nous avez dit ?
(MORE)
P.33
THOMAS (CONT'D)
Vous étiez en train de faire le
ménage au Lake Pub au moment du *
meurtre ?
TONI
Oui.
Pendant l’interrogatoire, Laure reste debout à côté de Toni.
LAURE
Et vous étiez seul évidemment ?
TONI
Pourquoi évidemment ?
LAURE
Pour rien... Mais j’ai l’impression
que tu as quelque chose à te
reprocher non ?
Laure a visiblement changé de tactique. Elle tente la manière

forte mais avec beaucoup de maladresse.
TONI
Mais non...
LAURE
Tu l’aimes bien ta barmaid, tu la *
trouves jolie non ? Mais c’est pas *
réciproque c’est ça ?
Thomas n’est pas sûr d’approuver la tactique de Laure mais il

laisse faire en soupirant.
TONI
J’en sais rien... Pourquoi vous me
dites ça ?
LAURE
Je sais pas, peut-être que tu étais *
fâché parce qu’elle voulait pas *
coucher avec toi et puis que ce
soir là, tu l’as suivie et tu as
voulu l’obliger et qu’elle s’est
débattue et que tu as sorti ton *
couteau, je me trompe ? *
TONI
Mais ça va pas non ?
Laure lui colle la photo du cadavre sous les yeux. *
LAURE
T’as vu dans quel état tu l’as mise *
Regarde ! Et comme ça te suffisait *
pas, tu t’es mis à la bouffer *
espèce de malade !

P.34
Toni a un choc en entendant tout ça. Il est tétanisé. Il se *

tourne vers Thomas. *
TONI *
Mais c’est pas possible. Ça peut *
pas recommencer... *
Toni est à bout de nerfs. Il est au bord des larmes.
THOMAS
Bon ça suffit maintenant !
Laure s’arrête immédiatement. Thomas s’adresse à Toni.
THOMAS (CONT’D)
Merci, vous pouvez retourner chez
vous. Pour le bien de l’enquête,
nous vous demandons de ne pas
communiquer sur ce qui est arrivé à
Mlle Chaumont. On vous tiendra au *
courant.
Toni se lève, jette un dernier regard à Laure qu’il dépasse

d’une tête et demie et quitte immédiatement le bureau sans
demander son reste. Laure ne comprend pas l’intervention de
Thomas.
LAURE
Mais capitaine... Vous avez vu dans
quel état il était ? Je suis sûre
qu’il allait avouer !
THOMAS
Moi je suis sûr qu’il allait vous
en coller une plutôt. Il était
convoqué comme témoin et aucun
élément ne porte à croire qu’il est
coupable de quoi que ce soit.
Occupez-vous plutôt de l’agression
du serveur.
LAURE
Bien capitaine.
Terriblement vexée, Laure tourne les talons et quitte le

bureau.
237 EXT. MAISON DES JUMELLES - JOUR 237
Pierre est sur le départ. Il prodigue ses derniers conseils à

Claire.
PIERRE
Avec ce que tu lui as donné, elle
va réussir à dormir. Et demain, je
reviendrai lui parler. Tu as dit à
Jérôme de venir ?

P.35
CLAIRE
Oui.
PIERRE
C’est bien. Il faut que Camille
retrouve ses repères.
Claire prend soudainement Pierre dans ses bras. Elle semble

avoir besoin de ce contact physique.
238 INT. MAISON JUMELLES / CHAMBRE CAMILLE - JOUR 238
Camille est devant sa fenêtre. Elle observe sa mère dans les

bras de Pierre. Puis, l’homme s’éloigne vers sa voiture et
Claire rentre à l’intérieur.
Une fois que l’un et l’autre ont disparu, Camille ouvre alors
la fenêtre de sa chambre. Avec une grande agilité, elle se *
glisse à l’extérieur et se retrouve dans le jardin en à peine
une minute. Elle a visiblement l’habitude de faire le mur.
Elle s’éloigne dans le domaine pavillonnaire.
239 OMITTED 239 *
240 OMITTED 240 *
241 OMITTED 241 *
242 OMITTED 242 *
243 INT. MAISON DE MADAME ROMAIN - JOUR 243
Julie est dans le salon de MADAME ROMAIN, une dame très âgée
mais encore très vaillante. Sa patiente est assise sur le
canapé. A côté d’elle, Julie prépare une seringue.
JULIE
Attention, ça va faire un peu mal.
MADAME ROMAIN
Je trouve ça d’une tristesse... Il
y a plus jamais de fêtes dans cette
Ville.
JULIE
Remontez votre manche Madame
Romain.
MADAME ROMAIN
A mon époque, on savait s’amuser.

P.36
Julie semble nerveuse. Elle se met à chercher ostensiblement

quelque chose.
JULIE
Oh zut ! J’ai oublié les
compresses. Vous avez du coton ?
MADAME ROMAIN
Oui, dans la salle de bain.
JULIE
Ne bougez pas, j’y vais.
Julie se lève du canapé et rejoint l’entrée. Elle ouvre

discrètement la porte et appelle doucement.
JULIE (CONT’D)
Victor...
Le petit garçon, qui se tenait à distance, rejoint la maison.
JULIE (CONT’D)
(murmure)
Ca va, tu n’as pas trop froid ?
Victor entre dans la maison sur la pointe des pieds. Julie

lui indique la cuisine.
JULIE (CONT’D)
Tu ne touches à rien hein ? Je n’en
ai pas pour très longtemps.
Elle referme la porte de la cuisine. Victor se retrouve seul

dans la pièce.
Le petit garçon se met presque immédiatement à ouvrir les

nombreux placards. Dans l’un d’entre eux, il trouve un paquet
de biscuits ouvert. Bingo ! Victor sourit, content de sa
trouvaille.
244 OMITTED 244 *
245 B EXT. RUE PAVILLONNAIRE - JOUR 245 B *
Camille marche dans une rue pavillonaire. Lorsqu’elle voit *

une voiture s’approcher, elle se cache dans un petit chemin. *
Elle a peur qu’on la voit. Comme si elle était en cavale... *
246 OMITTED 246 *
247 INT. MAISON DE MADAME ROMAIN - JOUR 247
Julie plante son aiguille dans le bras de Madame Romain. *

P.37
MADAME ROMAIN
Aïe !
JULIE
Pardon Madame Romain. C’était la
dernière.
Imperturbable, Madame Romain continue son monologue.
MADAME ROMAIN
Et donc c’est là que j’ai connu mon
deuxième mari. C’était le 14
juillet 1945, juste après la
guerre. Aujourd’hui il y a même
plus de bal du 14 juillet. C’est
pas dommage ça ? C’était joyeux !
plus personne ne fait la fête.
L’autre soir, mon fils m’a emmenée
au restaurant, il y avait personne
dans les rues. Pas un rat ! Tiens
d’ailleurs, vous avez remarqué
depuis quelques jours, il y a de
plus en plus de rats ?
Julie se demande si madame Romain n’est pas en train de

perdre la tête.
JULIE
Non, je n’ai pas remarqué.
MADAME ROMAIN
J’en ai vu un gros hier dans ma
cuisine ! Il était en train de me
manger un paquet de biscuits.
Tout en rangeant ses affaires, Julie fait mine de

s’intéresser.
JULIE
Ah bon ?
MADAME ROMAIN
Il a qu’à revenir tiens ! Je te les
ai aspergés de mort aux rats ses
biscuits ! Sale bête !
Julie entend tout à coup un “boum” venant de la cuisine.

Inquiète, elle se lève et rejoint la cuisine.
Victor gît sur le sol, un filet de bave blanche aux lèvres.

Il tient encore un biscuit dans la main.
JULIE
Victor !
Julie se précipite vers le petit garçon. Elle colle sa tête

sur sa poitrine et écoute son coeur battre. Derrière elle
Madame Romain lâche un cri de surprise.

P.38
MADAME ROMAIN
Il est mort ?
Julie ne répond rien et tente immédiatement de le ranimer en

pratiquant un massage cardiaque.
JULIE
Allez ! Allez !
Madame Romain est tétanisée. Julie continue en alternant

massage cardiaque et bouche à bouche.
JULIE (CONT’D)
Je t’en supplie, respire !
Julie tape violemment sur la poitrine de Victor. Puis, à bout

de forces, elle s’arrête et s’écroule sur le petit garçon.
JULIE (CONT’D)
Oh non c’est pas vrai.
Elle le serre dans ses bras et fond en larmes. Madame Romain

observe la scène, impuissante.
MADAME ROMAIN
Mon Dieu...
Julie est effondrée. Mais c’est alors que le bras de Victor

se met lentement à bouger, jusqu’à toucher le dos de Julie.
Julie sursaute.
JULIE
Victor !
Le petit garçon ouvre lentement les yeux. Julie écoute son

coeur. Il bat à nouveau. Elle le redresse doucement en lui
caressant le visage.
JULIE (CONT’D)
Oh Victor, pardon... pardon...
MADAME ROMAIN
C’est un miracle !
En larmes, Julie regarde Madame Romain. Oui, c’est un

miracle.
248 EXT. LA MASURE - JOUR 248
Toni gare sa voiture à proximité de la Masure (la maison dans

laquelle Serge est rentré par effraction tout à l’heure).
Il descend de la voiture et s’approche du bâtiment principal.

Il marche lentement, inquiet de ce qu’il va trouver à
l’intérieur.

P.39
Il découvre qu’un volet a été arraché et qu’une fenêtre a été

cassée. Il semble bien que quelqu'un ait pénétré dans
l'ancienne bâtisse.
249 INT. LA MASURE - JOUR 249
En entrant à son tour, Toni découvre sur la table de la

cuisine les reliefs d'un repas particulièrement dégoûtants
(une petite bête à moitié mangée, crue).
Nous remarquons que le loup empaillé au dessus de la cheminée *

a disparu.
Toni est à la recherche d’une lampe lorsque soudain, une bête

lui saute dessus. C’est un loup particulièrement enragé. *
L’homme parvient à le rejeter mais il est déséquilibré et
tombe de sa chaise. L’animal se jette à nouveau sur lui, tous
crocs dehors. Toni réussit à éjecter le loup qui se retrouve *
propulsé à une dizaine de mètres.
Toni se relève et parvient à attraper un fusil accroché au

mur. Alors que le loup s’apprête à se jeter une nouvelle fois *
sur lui, Toni réussit à armer son fusil et à tirer sur
l’animal, à bout portant.
Toni reprend son souffle. Le loup gît à quelques mètres. *
250 A EXT. MAISON DES FRERES. JOUR 250 A
Toni ouvre la porte de la maison et sort en tenant la

dépouille du loup d’une main et une pelle de l’autre. *
La maison est isolée dans la montagne. Pas d’autres

constructions aux alentours.
Toni traîne la dépouille sur une cinquantaine de mètres puis

il prend sa pelle et commence à creuser un trou.
SERGE (OFF)
Et ben dis-donc elle t’avait fait
quoi cette bête ?
Toni se retourne. Serge est face à lui. Toni lâche un cri de *

stupeur et lui met un coup de pelle dans la tête.
251 A INT. MAISON DES FRERES - JOUR 251 A
Toni se précipite à l’intérieur de la maison et ferme le

verrou. Il est complètement paniqué et récite un ”Je vous
salue Marie” à toute vitesse.
A l’extérieur, Serge tape violemment contre la porte.

P.40
250 B EXT. MAISON DES FRERES - JOUR 250 B
Serge a mal et se tient le visage.
SERGE
Mais pourquoi tu m’as frappé ? T’es
complètement malade ?
251 B INT. MAISON DES FRERES - JOUR 251 B
Toni tient la porte sur laquelle Serge assène des coups.
TONI
Je sais que tu n’existes pas... *
250 C EXT. MAISON DES FRERES - JOUR 250 C
Serge tape violemment la porte.
SERGE
Mais tu racontes quoi ? C’est moi,
bordel de merde ! Ouvre cette *
putain de porte !
251 C INT. MAISON DES FRERES - JOUR 251 C
Toni se tient la tête dans les mains.
TONI
Va t-en... Va t’en... *
Soudain, les coups contre la porte s’arrêtent.
Toni respire fort.
Après quelques secondes, il regarde par une petite fenêtre *

située à côté de la porte. Il lui semble bien que le fantôme
de Serge ait disparu. *
Toni se signe. *
251 D INT. MAISON DES JUMELLES / ENTREE - JOUR 251 D *
Jérôme entre dans la maison, un sac de voyage à la main. Il *

est accueilli par Claire qui a l’air terriblement inquiète. *
JEROME *
Alors ? *
Claire fait “non” de la tête. *
JEROME (CONT’D) *
Tu t’en es aperçue quand ? *

P.41
CLAIRE *
Il y a une heure. Je croyais *
qu’elle dormait, j’ai voulu *
vérifier et j’ai vu qu’elle était *
partie. Je sais pas comment elle a *
fait pour sortir sans que je ne la *
voie. *
Claire s’en veut. *
CLAIRE (CONT’D) *
Où est-ce qu’elle a pu aller ? *
JEROME *
Tu as essayé d’appeler Léna ? *
CLAIRE *
Elle ne répond pas. *
Jérôme tente d’être rassurant mais il ne l’est pas beaucoup. *
JEROME *
Elle n’a pas dû aller très loin. *
CLAIRE *
Tu crois qu’elle va revenir ? *
Jérôme comprend le sens de la question. *
JEROME *
Oui, j’en suis sûr. *
Mais Jérôme n’en sait absolument rien. Claire est à deux *

doigts de s’écrouler. *
CLAIRE *
Je crois que si elle ne revenait *
pas, je ne pourrais pas le *
supporter. *
252 A EXT. MAISON DE FREDERIC - JOUR 252 A *
Camille est à proximité de la maison de Frédéric. Un pavillon *

sans caractère. *
Soudain, elle voit une voiture s’approcher du pavillon. Elle *

se recule pour ne pas qu’on ne la voit. *
La voiture rentre dans le garage. Camille s’approche pour *

mieux voir. *
LE PERE DE FREDERIC *
Tu cherches quelque chose ? *
Camille sursaute. Elle n’avait pas vu arriver l’homme. Elle *

reconnaît immédiatement le père de Frédéric. *

P.42
CAMILLE *
Non.. Non.. *
LE PERE DE FREDERIC *
Je te connais non ? *
CAMILLE *
Non. Au revoir. *
Camille fuit rapidement. Bouleversée. *
252 B INT. LE LAKE PUB - JOUR 252 B *
Frédéric vient s‘installer à côté de Léna, plongée dans de *

noires pensées. *
FREDERIC *
Il y a un problème ? C’est à cause *
du type là ? *
Léna hésite à se lancer. *
LENA
Est-ce que tu crois que des gens *
qui sont morts peuvent vivre à *
nouveau ? *
Frédéric ne comprend pas où Léna veut en venir. *
FREDERIC
Dans les films j’y crois carrément
oui. Dans la vie... (il fait une
grimace) En général, quand les
morts reviennent, il vaut mieux se
cacher parce qu’ils sont énervés.
Ca voulait être drôle mais ça ne fait pas rire Léna.
FREDERIC (CONT’D)
Tu l’avais déjà vu avant le type *
c’est ça ? *
Léna ne répond pas. *
FREDERIC (CONT’D) *
Tu crois que c’est un mort vivant ! *
Frédéric accompagne sa phrase d’une mauvaise imitation de *

zombie. Léna hausse les épaules. *
LENA
Arrête... *
Léna sort, énervée. *

P.43
252 C INT. LA MASURE - JOUR 252 C *
Toni se remet de ses émotions. Il se lève et sort de la *

Masure. *
Par la fenêtre de la porte, on le voit prendre ses clés, les *

mettre dans la serrure puis s’écrouler... *
Serge apparaît dans l’encadrement de la fenêtre. Visiblement *

il s’est vengé du coup de pelle. *
253 INT. GENDARMERIE / COULOIR - JOUR 253 *
Laure rejoint Thomas dans le couloir. Elle tient une feuille *

dans la main qu’elle relit pour être bien sûre de ce qu’elle
a vu.
LAURE
Alors ça c’est carrément une
première.
THOMAS
Quoi ?
Laure montre le papier à Thomas.
LAURE
Le jeune type qui a agressé le
serveur du snack, il est répertorié
dans le fichier. Le seul truc qui
cloche, c’est qu’il est censé être
mort. Il y a 10 ans. Regardez. Il
s’appellerait Simon Delaître.
A l’évocation de ce nom, Thomas a un énorme choc.
THOMAS
Simon Delaître ?
LAURE
Oui. Enfin ce n’est pas lui qui
nous a dit comment il s’appelait.
Il veut rien nous dire. On a pris
ses empreintes et voilà.
Thomas est abasourdi par cette nouvelle. Laure, elle, ne peut

réprimer un rire nerveux.
LAURE (CONT’D)
Ca vous est déjà arrivé ça ?
Thomas fait signe que non.
LAURE (CONT’D)
Je pensais pas qu’on pouvait
blouser le fichier. C’est très
fort. Ça vous dit quelque chose. *
(MORE)
P.44
LAURE (CONT’D)
Simon Delaître ? Il est mort en *
septembre 2002. *
Thomas masque un trouble certain. *
THOMAS *
Vaguement. *
LAURE *
Et vous savez ce qui lui est arrivé *
? *
THOMAS *
Il a été assassiné. *
254 A INT. GENDARMERIE / BUREAU DE THOMAS- JOUR 254 A *
Laure et Thomas entrent dans le bureau de Thomas où se trouve *

Simon, menotté et surveillé par un gendarme. Laure est *
excitée par cette situation ubuesque. Thomas ne dit rien et
observe Simon avec intensité.
LAURE
Bon. On a un petit problème avec
vous. D’après nos fichiers vous
êtes mort. Vous expliquez ça
comment ?
Simon n’est pas troublé. Il hausse juste les épaules.
LAURE (CONT’D)
(ironique)
Vous vous appelez bien Simon
Delaître c’est ça ? Et bien vous *
êtes mort ! Assassiné. *
En entendant ce mot, Simon blêmit. Laure continue. *
LAURE (CONT’D)
Par qui, ça on sait pas mais peut- *
être que tu vas pouvoir nous le
dire non ?
SIMON
C’est vous les flics non ?
Laure s’énerve.
LAURE
Je sais pas comment tu t’y es pris
pour trafiquer le fichier mais je
peux te dire que tu vas prendre
cher pour ça.
SIMON
Je vois pas de quoi vous parlez.

P.45
Laure montre une image tirée de la caméra de surveillance. Il

est en train de frapper le serveur du snack.
LAURE
Et là tu vas me dire que ce n’est
pas toi c’est ça ?
SIMON
C’est ça.
LAURE
Tu es mal barré mon gars, je peux
te le dire.
Laure essaye d’être gentille ce coup-ci. Tout à coup, Thomas

sort de son mutisme.
THOMAS
Vous connaissez Adèle Sand ? *
A l’évocation de ce nom, Simon a un choc.
SIMON
Je l'ai connue oui. Pourquoi vous
me demandez ça ?
Thomas lui parle durement.
THOMAS
Si vous l'avez connue vous avez dû
connaître Simon Delaître. Elle
vivait avec lui. Vous savez qu'il
est mort ?
Simon blêmit. Laure, elle ne comprend rien.
LAURE
Mais chef c'est lui Simon Delaître.
Thomas explose.
THOMAS
Il est mort Simon Delaître ! Vous
l’avez dit tout à l’heure. C’est
forcément une erreur de
l’ordinateur !
Simon fixe Thomas.
SIMON
C'est qui pour vous Adèle ?
Thomas ne répond pas. Il est complètement déstabilisé. Il se

lève.
THOMAS
Bon lisez-lui ses droits. On le
place en garde à vue.

P.46
A bout de nerfs, Thomas sort de la salle sans répondre. Simon

ne le quitte pas des yeux.
254 B MAISON DES JUMELLES / SALON - JOUR 254 B *
Claire et Jérôme sont toujours dans le salon. *
Assis dans le canapé. A distance. Silencieux. *
Lorsque la porte s’ouvre, ils se lèvent immédiatement. Mais *

lorsqu’ils découvrent que c’est Léna qui est de retour, ils *
ne peuvent masquer leur déception. *
CLAIRE *
Tu as vu Camille ? *
LENA *
(surprise) *
Non. Elle est sortie ? *
JEROME *
Oui. *
LENA *
Mais vous êtes cons de l’avoir *
laissé sortir. *
JEROME *
On l’a pas laissé sortir, elle a *
fait le mur. *
LENA *
Elle est allée où ? *
CLAIRE *
On ne sait pas. *
Léna semble aussi inquiète que ses parents. La tension monte *

d’un cran. *
255 INT. MAISON DES FRERES - NUIT 255
La maison de Serge et Toni est plongée dans l’obscurité.

Seule une lampe à pétrole éclaire la salle principale.
Lorsque Toni revient à lui, il se retrouve nez-à-nez avec le

canon d’un fusil de chasse. Son frère Serge le tient en joue.
SERGE
Dis-moi ce qui se passe ! Pourquoi *
la maison était fermée ? *
Toni ne sait pas quoi répondre. Serge a l’air paniqué.
SERGE (CONT’D)
Elle est où maman ? *

P.47
Toni parle lentement en dévisageant son frère.
SERGE (CONT’D) *
Tu lui as fait quelque chose ? *
TONI
Elle est morte. *
Immense choc pour Serge. *
SERGE *
Qu’est-ce qui lui est arrivé ? *
Qu’est-ce que tu lui as fait ? *
TONI *
Je lui ai rien fait ! *
Serge ne comprend pas. *
SERGE *
Elle est morte quand ? *
TONI *
Il y a 3 ans. *
Serge est tétanisé. Il baisse son arme. *
SERGE
Pourquoi je m’en souviens pas... *
TONI *
Parce que tu étais pas là. *
SERGE *
J’étais où ? *
TONI *
Avec elle. *
255 B EXT. MAISON DES SEGURET - NUIT 255 B *
Camille s’approche lentement de sa maison. *
Par la baie vitrée, elle voit Claire, Jérôme et Léna *

immobiles dans le salon. *
Ils ne bougent pas. On dirait qu’ils sont morts. *
256 INT. MAISON DES SEGURET / ENTREE - NUIT 256 *
Camille entre dans la maison. Claire se précipite vers elle *
et la prend immédiatement dans ses bras. *
CLAIRE
Ma chérie ! Tu étais où ?

P.48
Claire n’arrive pas à masquer son émotion. Jérôme et Léna la *

rejoignent. Ils sont sans réaction. *
CLAIRE (CONT’D)
Il ne faut pas que tu partes comme
ça. J’étais tellement inquiète.
Camille regarde sa mère.
CAMILLE
Qu’est-ce que tu veux qui m’arrive.
Je suis déjà morte non ?
Claire ne sait pas quoi lui répondre. Camille a l’air sombre

et triste, comme revenue de tout. *
JEROME *
Tu es allée où ? *
CAMILLE *
Je suis allée chez Frédéric. *
JEROME *
(inquiet) *
Tu l’as vu ? *
CAMILLE *
Non. Mais j’ai vu son père. Il ne *
m’a pas reconnue. *
Camille se met à pleurer dans les bras de sa mère. Elle se *

laisse aller sous le regard inquiet de Jérôme et Léna. *
257 INT. MAISON D’ADELE ET THOMAS - NUIT 257
Thomas pénètre dans la maison, toujours troublé par sa

rencontre avec Simon Delaître.
Il s’attend à trouver Adèle dans le même état que le matin

mais à son grand étonnement, elle semble étrangement sereine
et apaisée. Elle l'accueille en l'embrassant.
ADELE
Bonsoir mon chéri. Ca va ?
Thomas répond machinalement et masque son trouble.
THOMAS
Oui.
ADELE
Tiens, j’ai choisi les chants
regarde.
Elle lui tend des photocopies.

P.49
ADELE (CONT’D)
Tu me diras si ça te va.
Thomas acquiesce. Adèle lui sourit. Il n’avait jamais vu ce *

sourire. *
258 INT. MAISON DES JUMELLES - NUIT 258
Camille est couchée dans lit, les yeux fixés au plafond. On

frappe à la porte
CAMILLE
Oui.
Léna entre. Camille se redresse. Léna vient s’asseoir à côté

d’elle.
LENA
Tout à l’heure au Lake Pub, j’ai vu *
quelqu’un qui... je crois qu’il est
comme toi.
Camille n’est pas sûre de comprendre.
CAMILLE
Comme moi ? C’est-à-dire ?
LENA
Je crois que lui aussi il est mort.
259 INT. GENDARMERIE / CELLULE DE GARE A VUE - NUIT 259 *
Simon est couché sur le banc de sa cellule. Alcide vient lui

apporter quelque chose à manger.
ALCIDE
Vous voulez appeler quelqu’un ?
Vous avez le droit à un coup de
téléphone.
Simon fait “non” de la tête.
SIMON
C’est bon, merci.
Simon se précipite sur le maigre sandwich sous cellophane que

lui a apporté le gendarme.
260 INT. LA MASURE - NUIT 260
Serge a la tête posée sur les genoux de son frère. Il

pleurniche comme un enfant. Toni lui fredonne une petite
chanson pour le calmer.

P.50
261 INT. APPARTEMENT DE JULIE - NUIT 261
Victor est couché sur le canapé-lit. Julie se penche vers

lui.
JULIE
Je vais m’occuper de toi,
t’inquiète pas.
Pour la première fois, Julie l’embrasse. Victor lui sourit.
262 INT. MAISON DE THOMAS ET ADELE / GRENIER - NUIT 262
Thomas est dans le grenier de la maison. Il vient d’ouvrir un

carton et fouille dedans. Il y a des papiers de toute sortes,
des classeurs et des photos.
Dans un album, le gendarme trouve enfin ce qu’il cherchait.

Des photos d’Adèle 10 ans plus tôt. Elle est avec un garçon.
On les voit sourire tous les deux, visiblement très amoureux.
Et il n'y a aucun doute : l'homme arrêté tout à l’heure,
c'est bien Simon.
263 INT. APPARTEMENT DE JULIE / SALLE DE BAIN - NUIT 263
Julie est à présent dans la salle de bain. Elle ferme la

porte et fait couler un bain. *
Elle enlève doucement son T-shirt et fait apparaître son *

ventre, un magma terrifiant de cicatrices et de peau
recousue...

RevEp2 0703V3

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LES REVENANTS

Ecrit par Fabrice Gobert

SYNTHE : “10 ans plus tôt.” *

201 INT. LAKE PUB - JOUR 201 *

C’est un vendredi soir. Le Lake Pub est bien rempli et un *

Le groupe est formé de deux guitaristes, d’un batteur et d’un *

La dernière chanson du set se termine et des applaudissements

Elle siffle avec ses doigts. Le chanteur lui fait un signe.

Simon salue, comme au théâtre.

Une partie de l’assistance applaudit. Adèle est heureuse. Le *

Derrière eux, une petite fille s’approche de la batterie,

LES REVENANTS - Episode 2 - 07/03 - V3 p.1

Jérome a 10 ans de moins. Il aide Camille à jouer au billard. *

Simon s’adresse à la petite Léna.

Simon prend la petite fille sur ses genoux et l’aide à jouer

202 INT. APPARTEMENT ADELE - JOUR 202

L’appartement qu’habite Adèle est le même que celui où vit *

Le jour se lève. Adèle et Simon sont dans le lit. Ils

Personne ne dort mais le réveil sonne, indiquant qu’il est

Tout en parlant, Adèle et Simon continuent à s’embrasser et

Simon est très entreprenant. Adèle le calme.

LES REVENANTS - Episode 2 - 07/03 - V3 p.2

Adèle le regarde tendrement.

Simon s’étale sur le lit en s’étirant.

Adèle le regarde avec intensité. Elle a l’air émue. Simon

A la tête d’Adèle, il semble bien que Simon ait visé juste.

Simon prend conscience de ce que ça veut dire.

Adèle confirme. Il la regarde, incroyablement ému. Cela émeut

Adèle prend Simon dans ses bras. *

LES REVENANTS - Episode 2 - 07/03 - V3 p.3

203 INT. MAIRIE DE LA VILLE / HALL - JOUR 203

Le hall de la Mairie est immense. Un grand homme dégarni, la

Elle porte une magnifique mais très simple robe de mariée. *

Le père d’Adèle fait non de la tête.

Le père d’Adèle sent tout à coup de l’agitation derrière lui,

L’homme rejoint les gendarmes, au milieu du hall. La scène

Adèle comprend tout de suite. Elle laisse échapper un cri.

SYNTHE “10 ans plus tard.”

LES REVENANTS - Episode 2 - 07/03 - V3 p.4

204 EXT. RUE - LEVER DU JOUR 204 *

Le soleil se lève. Les rues sont vides. Simon marche à *

Il croise un homme qui promène son chien. Simon l’interpelle. *

Le gros chien s’éloigne attiré par quelque chose. *

205 EXT. TUNNEL - JOUR 205

Le chien court jusqu’au tunnel (où Lucy s’est faite agresser *

Son maître l’appelle, le chien revient vers son maître. *

206Ex209INT. MAISON D’ADELE ET THOMAS / CUISINE - JOUR 206Ex209 *

Chloé est assise à la table de la cuisine. Thomas lui prépare *

Thomas essaye d’être plus léger. Il sourit. *

Thomas essaye d’être rassurant. *

LES REVENANTS - Episode 2 - 07/03 - V3 p.5

Thomas se lève et quitte la cuisine. *

207ex210 INT. MAISON D’ADELE ET THOMAS / CHAMBRE - JOUR 207ex210 *

Adèle est habillée, assise sur le lit. Elle a les yeux *

Thomas entre dans la chambre et vient s’allonger sur le lit, *

Thomas lui caresse le visage. Adèle essaye de prendre sur *

Thomas parle doucement. Il est très apaisant. *

Adèle essaye de se donner du courage mais elle n’est pas très *

Elle sourit. Mais c’est un sourire très forcé. *

LES REVENANTS - Episode 2 - 07/03 - V3 p.6

208ex206 EXT. SNACK - JOUR 208ex206 *

Simon arrive devant le Snack, situé en plein centre Ville.

209ex 207 INT. SNACK - JOUR 209ex 207 *