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La mort est une certitude pour tous et pourtant elle reste un sujet tabou que l’on
ose à peine évoquer, même à l’hô pital. De plus en plus souvent, le SMUR est chargé de la
prise en charge des décès et doit faire face aux rites post-mortem qui en découlent. Dès
lors, comment pouvons-nous nous inscrire dans ces moments intimes et privés, en
respectant les croyances et religion du défunt et de sa famille ainsi qu’en respectant le
cadre médico-légal ? L’approche du défunt par l’équipe médicale peut être sujette à des
heurts vis à vis des croyances du patient ainsi que celles de ses proches. Il est donc
primordial dans notre formation d’avoir connaissance de certains principes et rites
religieux pour pouvoir aborder la mort et le deuil, en tout respect des convictions
morales ou religieuses des proches du défunt.
La question éthique que nous avons relevé est la suivante : « Comment concilier
la pratique de l’aide médicale urgente avec le respect des rites et croyances religieuses
du défunt et de sa famille ? »
Christianisme
A la vue du corps gisant, qui devra avoir les mains jointes enserrant un crucifix ou un
chapelet, des prières ainsi que le silence sont de rigueur. Il n’y a pas de rite relatif à la
toilette funéraire.
Après la mort du défunt, une veillée funéraire peut être observée mais devient de plus
en plus rare. Celle-ci consiste en une veille de trois jours avant l’inhumation. Des soins
de conservation du corps peuvent être réalisés.
Le don d’organes ainsi que le don du corps à la science est autorisé dans cette religion,
de même que la crémation.
Protestantisme
Lors de la mort, le croyant bénéficie d’une vie éternelle au sein du royaume de Dieu.
Contrairement au Catholicisme, il n’y a peu ou pas de rites funéraires de passage, pas de
signes de croix. Selon la volonté du défunt, la famille sera ou non présente et l’un des
proches peut faire office de Pasteur, ceux-ci récitent alors des versets bibliques ou
récitent des prières. Le corps du défunt n’est pas sacralisé mais doit être traité avec
respect. Les funérailles sont organisées pour montrer son respect à l’égard de la famille
et des amis et le corps est enterré simplement.
1
LEVY, I. (2009). Les soignants face au décès. Pour une meilleure prise en charge du
défunt. ESTEM.
2
GAILLARD, N. Décès et rites religieux
Orthodoxie
Lors de la mort, le croyant bénéficie d’une vie éternelle au sein du royaume de Dieu. Les
rites funéraires sont beaucoup plus codifiés par rapport aux deux cultes précédents. Les
cérémonies commencent le jour de la mort avec célébration d’un office organisé par le
pope au domicile du défunt. Lors du décès, la famille ainsi que le pope doivent donc être
appelés pour préparer la cérémonie qui suivra.
Le corps du défunt est lavé, coiffé et habillé par la famille et une veillée funèbre de trois
jours est organisée. Un requiem sera organisé chaque jour. Le corps doit être orienté
vers l’Orient.
Judaïsme
Le judaïsme est une religion monothéiste basée sur la Bible qui se compose de la Torah,
le Pentateuque et les Prophètes. Les commandements bibliques sont extrêmement
importants et sont considérés comme des ordres divins. Parmi ces commandements, on
retrouve les soins, visites et prières à prodiguer au malade, ainsi que l’accompagnement
des morts dans leur dernière demeure.
Le Judaïsme insiste également beaucoup sur l’un des commandements les plus
importants : « Tu ne tueras pas ». L’euthanasie et le suicide sont dès lors interdits
fermement.
L’approche du corps du défunt est très codifiée, un drap doit être posé sur le corps,
celui-ci doit être posé à terre et la bouche ainsi que les yeux du défunt doivent être
fermés par le fils ainé. Une lumière doit être posée près de la tête du patient.
Islam
- Les hommes prient alors que l’un d’entre eux ferme les yeux et la bouche du
défunt
- Les femmes se tiennent à l’écart de la dépouille
- Le corps et le visage du défunt sont recouverts d’un drap (blanc si possible)
- Les bras sont placés le long du corps
- Fleurs et plantes sont mis à l’extérieur de la chambre
- Miroirs sont voilés
- La toilette et l’enveloppement du défunt dans un linceul sont ritualisés
- Les proches veillent en prière jusqu’aux funérailles du défunt au domicile ou à la
mosquée, le plus souvent en l’absence de la dépouille.
Bouddhisme
Hindouisme
3
CHARLIER, P. (2016) : Place et enjeux éthiques des rituels post-mortem en pré-
hospitalier : Enquête de pratique auprès d’équipes SMUR.