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Les urticaires

Pr. HOCAR
Faculté de médecine
Marrakech
Objectifs
• Expliquer les mécanismes physiopathologiques de l’urticaire

• Diagnostiquer une urticaire aigue

• Diagnostiquer une urticaire chronique

• Conduire la démarche diagnostique à la recherche d’une étiologie

• Evaluer les signes de gravité d’une urticaire

• Reconnaître les différentes étiologies des urticaires chroniques

• Enoncer les principes du traitement des urticaires


INTRODUCTION
• Dermatose inflammatoire fréquente.
• Son diagnostic : interrogatoire, examen clinique.
• L’évolution peut être :
– aiguë ;
– chronique ou récidivante ( plus de 6 semaines).
• Syndrome dont les causes:
– peuvent être multiples,
– en pratique assez rarement retrouvées pour les
formes chroniques.
PHYSIOPATHOLOGIE
• Dégranulation mastocytaire
• Libération de médiateurs
– histamine,
– prostaglandines
– leucotriènes,
– substance P….
PHYSIOPATHOLOGIE
Mécanisme immunologique
• Hypersensibilité de type anaphylactique:
– IgE (réaction d’hypersensibilité immédiate)
– IgG antirécepteur de haute affinité pour les IgE
(FceR1A)
• Hypersensibilité par activation du complément
Mécanisme Non immunologique
• Action pharmacodynamique
• Activation non immunologique du complément
• Déficit en inhibiteurs de médiateurs
• Mécanisme cholinergique
CLINIQUE
Urticaire superficielle commune
• la forme la plus commune.
• Papules ou plaques érythémateuses
• Ortiées, oedémateuses à bords nets
• trois caractéristiques sémiologiques
– Fugaces (< de 24 heures) ;
– Migratrices ;
– Prurigineuses
CLINIQUE
Urticaire profonde (angio-œdème de Quincke)

• L’oedème est hypodermique.

• Peau ou muqueuses

• isolé ou associé à une urticaire superficielle.

Autres formes:

Circinées, arciformes

Petites plaques,profuses
CLINIQUE
L’évolution

• Les formes aiguës < 6 sem


• Les formes chroniques > 6 sem
• Les urticaires récidivantes
Diagnostic étiologique
• Interrogatoire
• Examen clinique

• En l’absence d’orientation étiologique anamnestique et clinique, les


examens à demander sont :
– NFS,
– VS,
– électrophorèse des protides,
– anticorps antithyroperoxydase
Etiologies
Les urticaires physiques
• Fréquentes
• Déclenchées par un agent physique:
-la friction
-la pression
-le froid
-la chaleur
-le soleil
Les urticaires physiques
Les dermographismes
• Urticaire à la pression immédiate
• Isolé ou associé à une urticaire banale.
• Cause inconnue
• Le dermographisme rouge: 40% de la population
• Le dermographisme vrai: 20 à 30 mn
• Le dermographisme retardé:
-apparition 1 à 8h
-persiste 1 à 2j
Les urticaires physiques
Urticaire retardée à la pression
• Rare
• Angioedème retardé après un contact
appuyé et prolongé ( 3 à 9 h )
• Pression (2 à 10 kg) sur l’épaule pendant
10 à 20 mn
Les urticaires physiques
Angioedème vibratoire
• Rare
• Urticaire profonde → stimulus vibratoire
(marteau piqueur, appareil éléctro-
ménger)
Les urticaires physiques
Urticaire au froid
• Urticaire de contact au froid acquise et primitive

• Urticaires acquises secondaires à une affection sous-


jacente

• Urticaire familiale au froid

• Urticaires généralisées au froid


Les urticaires physiques
Urticaire au chaud
• Urticaire cholinergique: 5 à 10 %
– Déclenchées par la chaleur, la sudation, les émotions ou les
efforts,
– leur durée excède rarement 30 min.
– Le diagnostic est confirmé par le test d’effort musculaire en
atmosphère chaude.

• Urticaire solaire

• Urticaire de contact à la chaleur


Les urticaires physiques
Urticaire aquagénique
• Elle est rare, se déclenche lors du contact
avec l’eau.
• Application sur la peau d’une compresse
mouillée à 37 ◦C pendant 30 min.
Les urticaires de contact
• L’éruption urticarienne localisée peut être isolée ou
associée à une urticaire généralisée ou à d’autres
manifestations d’atopie

• Prick-tests++

• Médicaments, végétaux, aliments, cosmétiques, produits


chimiques
Les urticaires médicamenteuses
• Urticaires aigues
• Mécanismes:
-allergie immédiate de type I médiée par IgE
-allergie de type III à complexes immuns circulants
activant le complément
-histaminolibération directe non immunologique
-activation non immunologique de la voie du
complément
Les urticaires alimentaires
• Allergie vraie, type I ++ ou III
Trophoallergènes les additifs Contaminants
Protéines du lait de Colorants: Antibiotiques
vache tartrazine Fongicides
Œufs Conservateurs: Levures
Poissons, fruits de mer antioxydants Moisissures
Fruits à noyaux Gélifiants: Sulfate de nickel
Légumes épaississants
Cacahuète Agents de sapidité
Autres: soja, lentilles.. Renforçateurs du
goût
Les urticaires de cause infectieuse

Virales:HVB, MNI, coxsackieA9, rougeole, CMV, primo-


infection VIH

Bactériennes: brucelloses, endocardites infectieuses,


foyers microbiens (ORL, gynécologique), Borrellia
burgdorferi, campylobacter jejuni, hélicobacter pylori
Les urticaires de cause infectieuse

Parasitoses intestinales: oxyres, trichocéphale, lambliase,


ascaris, ankylostome, ténia, douve, amibe, hydatidose,
filariose, trichinose, schitosomiase, toxocarose

Maladies fongiques : candidose, dermatophytes,


moisissures
Les urticaires génétiques
œdème angioneurotique héréditaire
• Déficit quantitatif ou qualitatif en inhibiteur de la C1 estérase.
• Episodes récidivants d’angio-œdème sans urticaire superficielle.
• Le pronostic est conditionné par l’atteinte laryngée.
• Transmission autosomique dominante.
• Le diagnostic:
– Dosage du C1 inhibiteur et des fractions C2 et C4 du complément :
abaissées
– Dosage du C3 : normal.
Les urticaires génétiques
Syndrome de Muckle et wells
• Transmission autosomique dominante
• Urticaire
• Fièvre
• Une surdité de perception progressive
• Une amylose rénale retardée et
inconstante
Les urticaires systémiques
• Lupus érythémateux systémique
• Polyarthrite rhumatoide
• Maladie de still
• dysglobulinémie
Les urticaires idiopathiques
• 50 à 75 % des cas

• Urticaires alimentaires

• Facteur psychogène++
Traitement
• Urticaires aigues:

- les antihistaminiques H1

- l’éviction de la cause

- les corticoïdes

• Urticaire chronique commune:

- ttt étiologique

- les anti-histaminiques
Traitement
Œdème de quincke
- Adrénaline:
-si gêne laryngée : aérosol
-si dyspnée : IM 0,25 mg à 1 mg
-O2 et hospitalisation en réanimation
- Corticoides par voie IM ou IV
- Anti H1 par voie IV ou IM
Traitement
Angio-œdème héréditaire
• Le traitement prophylactique
– Androgènes : danazol (Danatrol®).
– Acide tranexamique (Exacyl®) en cas de contre-
indication.
• Crise sévère:
– Hospitalisation
– Perfusion de C1 inhibiteur purifié à partir de plasma
humain (Berinert®),
Conclusion
• Syndrome cutanéo-muqueux inflammatoire,
prurigineux, caractérisé par un œdème localisé
au niveau du derme

• Les causes sont diverses,

• La recherche étiologique souvent difficile


nécessite patience et ténacité

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