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L’associationnisme ouvrier

Intro : (1min 50)

Le 18 décembre 2001, pendant la crise financière argentine, les ouvrières d’une manufacture
de vêtements pour hommes décident d’occuper leur usine désertée par les patrons. Très vite,
elles deviennent l’emblème de l’Argentine démocratique, prenant toutes les décisions en
assemblée et s’octroyant toutes le même salaire. Le reportage de Isaac Isatan, les femmes de
la Bruckman relate cette histoire et montre l’une des expériences d’autogestion en Argentine.
Ce modèle peut être vu comme une évolution de l’associationnisme ouvrier dont on va vous
parler ici.

L’associationnisme ouvrier est un mouvement qui émerge fin 18ème, 19ème, en Europe, et
notamment en France et au RU. Il faut prendre le terme association au sens large, c’est à dire
un gpment de personnes, ici d’ouvriers, qui s’associent autour d’un but ou d’un intérêt
commun. Pour eux, c’est un modèle alternatif d’organisation du travail, basée sur la solidarité,
pour améliorer leurs conditions face à l’exploitation dont ils sont l’objet.

Comme l’écrit Robert Castel dans les métamorphoses de la question sociale, dans la première
moitié du 19ème siècle, « l’association porte une autre conception du social, dont la réalisation
passe par la constitution de collectifs instituant des rapports d’interdépendance entre les
individus ».

Cet associationnisme ouvrier est en fait à la base de l’économie sociale.


L’économie sociale, lors de l’émergence de ce concept, veut être une autre façon de faire de
l’économie politique, et se démarque par une « sensibilité à la question sociale et au terrible
coût humain de la révolution industrielle ; reprochant à la science économique dominante de
ne pas intégrer la dimension sociale », André Gueslin.

(Aujourd’hui, ont défini l’économie sociale et solidaire selon des critères qui font aujourd’hui
consensus, qui sont la libre association, la lucrativité limitée, la gestion démocratique et
participative, l’utilité collective ou sociale du projet, et la mixité des financements entre
ressources privées et publiques).

En quoi l’associationnisme ouvrier est il à l’origine de l’économie sociale ?

Tout d’abord, conditions d’émergence puis formes que AO prend et enfin période de 1848,
nouveau tournant. 2min16

I. Comment et pk l’associationnisme ouvrier est il né ?

a) Contexte politique, économique (Victoire)

- Phénomène de la RF

Avant la RF, il existait en France des structures confraternelles


Elles sont perçues comme des institutions propres à lAR donc la rev les supprime.
Proclamation des droits de l’Homme : nie l’existence de corps intermédiaires entre individu et
la nation. C’est vu comme un obstacle à l’exercice de la liberté individuelle. Le sort est
tranché en 1791 : loi du 17 mars 1791, loi Allarde, autre loi du 14 juin 1791, la le Chapelier.
« il n’y a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt général ». pas d’intérêt
intermédiaire.
Mais même si elle annulait l’ordre associatif de l’AR, elle ne pouvait pas briser les traditions
de solidarité locale ou professionnelle. RF, très individualiste, mais l’associationnisme a été
perçu comme réaction à cela, et le besoin de se regrouper s’est affirmé de manière intense.
Paradoxe soulevé par André Gueslin : « la révolution, en isolant le travailleur, révèle voir
exacerbe le besoin de s’associer chez les laissez pour compte de la révolution industrielle ».

d’autant que la RI allait en faire sentir le besoin.

- Révolution industrielle,

La croissance capitaliste fait aussi naître un prolétariat dont l’importance croît tout au long du
19ème siècle. Ses luttes lui donneront sa conscience de classe. Jusqu’au milieu du siècle, la
misère est terrible. La nouveauté du paupérisme est d’être un état permanent et durable
touchant des parties entières de la société industrielle.
La ville ne peut répondre aux besoins de logement et les conditions d’habitat sont affreuses et
les ouvriers sont exploiter.
Il ne recourt pas spontanément à l’association au début, mais cela change dans le dernier tiers
du siècle, où une relation de sociabilité s’est solidement établie.
Mais le besoin d’un secteur associatif n’est pas propre en milieu urbain et se fait sentir dans
les campagnes, dominées par une crise structurelle. Il faut moderniser, etc… pour cela,
l’association semble la solution pour l’élite en France.

Ces phéno montrent que penser l’éco en dehors du social était un mythe. L’histoire
économique motnre que les agents éco dominés ressentent le besoin de s’organiser, de
s’associer pour remédier à leur infériorité.

5min

b) Les différents courants d’influence. (Marion)


L'associationnisme ouvrier et paysan du XIXe siècle est inspiré par
plusieurs courants d'idées qui marqueront tout l'itinéraire de l'économie
sociale :

a) Le socialisme associationniste joue un rôle fondamental avec les utopies


des Fourier, Owen, Saint-Simon. => Un soucis commun: améliorer les
conditions d'existence des travailleurs.

→ Saint-Simon, économiste et philosophe français, a clairement influencé


l'associationnisme ouvrier par la doctrine qui porte son nom le « saint-
simonisme ». En effet, d'abord pour lui, il est du devoir des industriels et
des philanthropes d'œuvrer à l'élévation matérielle et morale des
prolétaires, au nom de la morale. 2 principes fondateurs de sa doctrine:
l'égalité et l'association entre les hommes. Les privilèges de la noblesse et
de l'aristocratie doivent être supprimés et chacun doit pouvoir grimper
l'échelle sociale en fc de ses mérites.

Plus précisément sur l'associationnisme« nous sommes tous des corps


organisés » . Préconise une organisation totale des travailleurs par laquelle
les instruments de travail seraient répartis d'une part en fonction des
besoins des localités et des branches industrielles; d'autre part, en
fonction des capacités individuelles. Les banques recevraient la haute
fonction de distribuer méthodiquement les instruments de travail entre
tous les travailleurs sans aucun prélèvement. A noter qu'en raison de son
pragmatisme il prône un mode de gouvernement contrôlé par un conseil
formé de savants, d’artistes, d’artisans et de chefs d’entreprise et dominé
par le secteur primaire qu'il convient de planifier pour créer des richesses
et améliorer le niveau de vie de la classe ouvrière.

Fourier: le Phalanstère est un milieu idéal dans lequel la répartition des


biens s'opère selon le travail, le capital et le talent.

b) Le Christianisme social

valeurs liées à la charité chrétienne, obligation d'être solidaire envers les


plus démunis, critique du capitalisme-> valeurs du christianisme chrétien
sont aussi celles de l'asso ouvrier ( même si Globalement, plus favorable
au patronage qu'à l'association ouvrière)

Ex: Fréderic Le Play, sociologue et économiste aux fortes convictions


chrétiennes est l'auteur d'une enquête célèbre sur les « ouvriers euro »
(1855) et est le fondateur de Société internationale des études pratiques
d'économie sociale.

c) L'école libérale

→ comporte elle aussi une ouverture à l'économie sociale. Plaçant la


liberté économique au-dessus de tout et récusant les ingérences
éventuelles de l'État, elle se fonde surtout sur le principe du self-help. En
ce sens, elle favorise les associations d'entraide parmi les travailleurs.

→ Des économistes comme L.Walras par ex voient l''eco po de façon


différente en prenant en compte les pb sociaux aggravés par la rev
industrielle et occultés jusque là par l'école libérale

Mais la leçon importante de cette énumération est bien que l'économie


sociale moderne s'est forgée au carrefour des grandes idéologies du XIXe
siècle et qu'aucune d'entre elles ne peut revendiquer une paternité
exclusive

Transition : L’asso O résulte de la dialectique entre un mouvement d’idée et un


mouvement de pratique. Le mouvement d’idée, ce qu’on vient de voir, le mouvement de
pratique est celui que nous allons voir, avec la création collective d’activités répondant à des
besoins communs qui prend 3 formes.

II. Les différentes formes et la mise en pratique dans toute l’Europe


Associationnisme ouvrier peut prendre 3 formes : coopératives de prod, conso et sociétés de
secours mutuel.

a) Société de secours mutuel (Marion)

La première mutuelle est créée en Indre et Loire en 1824 par des ouvriers tanneurs avec l’aide
de leur employeur, en vue de se prémunir contre les maladies et blessures et d’assurer la
retraite.

Les Ssm désignent les associations de prévoyance qui, en échange d'une modeste cotisation,
assurent à leurs membres des prestations en cas de maladie comme des indemnités ou les
remboursements des frais médicaux et pharmaceutiques.

Se développent pendant le 19ème et sont une forme d'associationnisme ouvrier. Il convient de


rappeler aussi que en théorie ces associations sont prohibées par la loi Le Chapelier de 1791.

On a trouvé l'exemple de la société des « tisserands lyonnais du devoir mutuel », créée en


1828 sous la monarchie de juillet par les « canuts » càd les personnes travaillant dans la soie.
Elle demande précisément un droit d'entrée de 3 Francs et une cotisation mensuelle de 1 Franc
pour assurer des indemnités aux tisserands lyonnais en cas de maladie.

Ces sociétés de developpent très rapidement parmi les travailleurs et à Lille en 1842, on
compte 106 associations regroupant 7200 fileurs et fileuses en coton, payant une cotisation et
recevant en cas de maladie une allocation de 6 F par semaine.

Les SSM sont les Précurseurs des mutuelles d’économie sociale d’aujourd’hui.

Au XXe siècle, les sociétés de secours mutuel doivent s’adapter à l’implication croissante de
l’Etat dans le domaine de la protection sociale. Reléguées dans un rôle complémentaire à celui
de la Sécurité sociale en 1945, elles prennent alors l’appellation de sociétés mutualistes.

Leur rôle a donc été redéfinit mais on a toujours ces principes de solidarité financière,
d'entraide et d'utilité sociale qui prédominent.

b) Association ouvrière de production ( Emilie)

Il s’agit d’entreprises possédées collectivement par les adhérents ouvriers. Ce sont les
ancêtres des coopératives de production. Il est essentiel de souligner qu’à cette époque,
le terme coopération n’est pas encore employé : on parle d’association. Ces associations
se développent plus tard dans notre période, les premières remontent aux années 1830.

Le premier projet d’une association ouvrière de ce type est le fait de J-P Buchez, qui en
1831 publie un texte, nommé « moyen d’améliorer la condition des salariés des villes »
dans le journal des Sciences Morales et Politiques(appelé ensuite L’Européen). Penchons
nous d’abord sur son but : cette association vise à lutter contre la misère croissante des
ouvriers. Voici une citation de Buchez : « améliorer la condition des ouvriers, introduire la
bonne foi dans les marchés, ce bienfait est facile à obtenir en introduisant le mode de
travail par association. » Il s’agit donc d’un but social, et d’introduire une certaine
moralité, des valeurs sociales dans l’économie, ce qui est l’objet de l’économie sociale.
Comment ? Par l’association, qui va reposer sur une certaine forme de solidarité comme
nous allons le voir.
Ce projet est double : il se divise en deux types correspondant à deux catégories
d’ouvriers : ceux qu’il appelle « les ouvriers libres »(ouvriers qualifiés dont l’exercice
professionnel requiert un faible investissement de capitaux), et « les ouvriers de
fabrique »(ouvriers peu qualifiés employés dans des entreprises à haute composition de
capital).

Pour les premiers : il définit un mode d’association, implicitement coopérative, considéré


comme le premier type d’association ouvrière de production. Buchez fait le constat
suivant : des intermédiaires sont présents, entre les ouvriers et ceux qui commandent les
travaux (il les appelle entrepreneur, et peuvent être par ex le possesseur d’un local).
Ceux-ci diminuent le gain de l’ouvrier : il faut les supprimer, et pour ce faire, introduire le
mode de travail par association. Les ouvriers se lieraient entre eux par un contrat. Par ce
contrat, les associés se constitueraient entrepreneurs(d’où la forme coopérative), le
capital social serait accru par plusieurs moyens, et des principes tels que l’admission
continuelle de nouveaux membres sont posés. On voit ainsi les liens avec les structures
de l’économie sociale d’aujourd’hui : avec les coopératives, et des caractéristiques tels
que la libre association, l’utilité collective du projet. Pour les seconds, il préconise une
association syndicale, dans laquelle les syndicats seraient composés en partie de
contremaîtres élus par leurs pairs et en partie de délégués de fabricants. Ces syndicats
arrêteraient les taux des salaires, ce qui permettrait de les relever pour les ouvriers.
Dans ce projet global définit par Buchez, les hommes associent leur travail, non leurs
capitaux.
Ce projet séduit un groupe d’ouvriers menuisiers. La coalition entre Buchez et ceux-ci
mène à un contrat d’association entre les ouvriers menuisiers, signé le 31 décembre
1831, et publié dans le journal l’Européen de Buchez en juillet 1832.

Ceci est donc le premier projet, mais la véritable première expérience d’envergure
d’association de production, qui ait eu une existence significative en France, est celle de
l’association des bijoutiers en doré. Modelée sur le projet de 1831,elle est démarrée en
1834 dans une quasi clandestinité. Elle fait référence à de nombreux principes chrétiens
dans son contrat, en disant notamment que « ce mode d’association constitue une simple
application des principes moraux enseignés par le christianisme ». L’association dans le
travail est considérée par eux comme une forme de dévouement et de moralité : on
retrouve encore cette dimension de moralité, et la préoccupation sociale(l’association est
le« moyen d’affranchir les classes salariées »).

Mais, à part ces deux cas, les associations ouvrières de production restent peu présentes,
et se développeront surtout à partir de la seconde moitié du 19e siècle. Elles sont
néanmoins les prémices des coopératives modernes. En effet, dans les SCOP
d’aujourd’hui (société coopérative de production), les salariés sont les associés
majoritaires, comme dans ces associations où les salariés possédaient collectivement
l’entreprise, étaient les entrepreneurs. Dans les SCOP, les salariés sont dits salariés
"coopérateurs", ils détiennent au moins 51% du capital et 65% des droits de vote.

c) Association ouvrière de consommation. (Victoire)

Le fait de créer des magasin pour les membres de l’associations, qui pourront profiter de prix
plus bas que si chacun achetait individuellement les produits.
1834, 1er projet d’une association de consommation en France à Lyon, du saint simoniste
et fourrieriste Michel Derrion,
Elle visait l’élimination des intermédiaires interposés entre la « production
primaire » et la consommation afin de garantir au producteur de toute richesse une
part plus équitable dans le bénéfice social.
La visée de ce projet ainsi clairement l’indépendance, c’est-à-dire la fin du
travail pour le compte d’un maître. Idée que le producteur est aussi le
vendeur.
Il s’attaque au « laissez-faire absolu » qui favorise le développement d’une classe de
commerçants vivant dans l’oisiveté et disposant d’une position dominante
Le levier de la consommation « c’est dans cette qualité de consommateur que réside cette
puissance », comme moyen de pression. Le point de départ est ainsi donné au « négoce ».
L’organisation industrielle la Société Générale des Travailleurs, repose sur deux moyens
d’action :
■ L’élection au suffrage direct, d’un « primogérant » chargé de la mise en oeuvre et de la
gestion de l’organisation et d’un conseil.
■ La constitution d’un fonds social gratuit. Qui peuvent fonder plusieurs maisons de vente de
consommation courante (épiceries, boulangeries, soieries, châles et nouveautés).
la grande idée de Derrion pour fidéliser sa clientèle est de réserver un quart du bénéfice aux
consommateurs, distribué sous forme de ristournes proportionnellement aux achats effectués.
Règles récupérée par les rochdaliens qui deviendra ensuite une règle universelle de la pratique
coopérative. Permet de neutraliser le bénéfice commercial.
L’expérience dure jusqu’en 1838.
L’entreprise de Derrion ne restera toutefois pas lettre morte : l’esprit
coopératif demeurera vif à Lyon.

Rencontrera un plus grand succès en 1844, puis repris par toutes les associations de
conso, c’est les équitables pionniers de Rochdale.
Les premiers à créer une coopérative durable et à formuler les ppes qui vont guider la destinée
du mvt coopératif pendant plus d’un siècle. Toujours même idée : s’associer pour la
consommation afin d’acheter à des moindres prix.
Au lendemain d’une grève qui échoue, les tisserands de la banlieue de Manchester entrevoient
des moyens d’actions.
Dans leur coopérative, les tisserands de Rochdale s’engagent à pratiquer une plus grande
solidarité que celle dont avaient fait preuve leurs prédécesseurs. Et les règles qu’ils fixent sont
celles qui ont prévalu ensuite dans la majorité des coopératives de consommation.

Les règles de Rochdale :

1. Concernant la structure de la société


Ppe démocratique « une personne = une voix ». (cf ppe de l’économie sociale)
Non limitation du nb de sociétaires (libre association)
Destination d’une partie du bénéfice aux œuvres sociales et au logement. (intérêt général)
But du bénéfice pécunier et améliorer les conditions domestiques et sociales de ses
membres ».

Ce sont en qqs sortes les ancêtres des coopératives de consommation, qui ont disparu dans les
années 1980 mais qui refont surface aujourd’hui. Avec les COOP. Les idées principales des
Coop sont de supprimer les intermédiaires, de grouper les achats, ou encore d'aller
directement chercher les produits chez le producteur.
Ex : à Grenoble, il y a la coopérative des coiffeurs, ne vendent que aux professionnels. Ne
recherchent pas le profit, mais avant tout les meilleures conditions du marché. Mettent en
avant la ristourne annuelle.

III Les avancés de l'asso ouvrier après 1848.

1) Une ré autorisation qui entraine une explosion du nombre d'association en


1848
Pour l’associationnisme pour citer Desroche, 1848 est l’année du boom.
Révolution de 1848 est un facteur important. Rémi Gossez : « cette libération des masses, la
révolution la concrétisait dans l’association retrouvée ».
1848 représente un aboutissement de tout ce bouillonnement associatif.
Asso est enfin permise. Premier décret rédigé par Louis Blanc « gvt provisoire reconnaît que
les ouvriers doivent s’associer entre eux pour jouir du bénéfice de leur travail ».
Les ouvriers sont alors invités officiellement à élire des délégués, des représentants par
corporation.
Crédit de 3 millions pour encourager les asso ouvrières, ratifié par la nouvelle assemblée.
Avec l’institution d’un conseil d’encouragement.
On peut voir aussi un lien avec le suffrage universel de 1848, avec le ppe d’élection au sein
des corporations de métiers. Et l’application du même ppe que pour le suffrage universel à
savoir un homme = une voix.

Eventail impressionnant de créativité spontanée. En 1848 et 1849, il se constitua environ 300


asso coopératives de production, une véritable éclosion, asso de production.

Qqs ex : association fraternelle des ouvriers bijoutiers, association des patrons et ouvriers
brossiers, association pour la fabrication des cannes et manches de parapluies

Pas homogène sur le territoire, volcanisme de la capitale et placidité de la province.


A partir de 1851, c’est la débâcle. 2 décembre 1851, le droit d’asso est supprimé en France.
Toutes considérées comme ds asso socialistes insurrectionnelles alors que pas du tout et les
ouvriers aspirent à une rep ouvrière

2) Louis Blanc et les ateliers sociaux, les ateliers nationaux

III b)

L'expérience de Louis Blanc est intéressante dans la mesure où une partie de ses idées sont
véritablement mises en pratique par l'État pendant quelques mois. Ses « ateliers » s'inscrivent
clairement dans le mouvement associationniste ouvrier.

En 1839, Louis Blanc, journaliste et historien français, émet l'idée de la création d' « atelier
sociaux ». Son ouvrage L'organisation du travail est un véritable succès et a un énorme
retentissement. En fait, les activités économiques seraient exercées par des « ateliers sociaux »
càd des sortes de coopératives dans lesquelles les dirigeants seraient élus et les bénéfices
seraient la propriété des travailleurs. C'est l'État qui mettrait en place cette organisation
économique

conf le document 4 du dossier pour auj où il y a tous les détails mais globalement:

• les salaires seraient tous égaux


• part du budget pour assurer les malades et personnes agées
• vie en commun qui aboutiraient à une asso volontaire des travailleurs
• plus de concurrence puisque solidarité avec les autres industries.
Ça ressemble bcp aux idées de Fourier, saint simon etc et aux ssm et prémisses des
coopératives dont on vient de parler mais ici Louis blanc transforme cette aspiration
économique et sociale en véritable programme politique.

En 1848, louis blanc est membre du gouvernement provisoire, nouveau né de la seconde


République. Or, contexte tjs difficile pour les ouvriers. Pourtant, le gvt avait publié un décret :
« Le gouvernement provisoire de la République s'engage à garantir l'existence des ouvriers
par le travail. Il s'engage à garantir le travail […] à tous les citoyens. Il reconnaît que les
ouvriers doivent s'associer entre eux pour jouir du bénéfice légitime de leur travail. » devant
l’absence de mesures suffisantes suivant cette déclaration, une manif éclate le 28 février. On y
réclame, de nouveau, l'organisation du travail et un ministère du Progrès. La majorité du
gouvernement s'oppose à ces nouvelles revendications. Les manifestants doivent se contenter
d'une Commission pour les travailleurs, laquelle doit siéger au palais du Luxembourg. Après
négociations, Louis Blanc accepte à contrecœur la présidence de cette Commission du
Luxembourg. Cette commission dédiée aux travailleurs est essentiellement consultative, et
sans budget ni pouvoir réel.

La commission propose alors le projet de Louis Blanc : la formation d’ateliers sociaux dont
l’objectif serait d’assurer un emploi au travailleur basé sur la solidarité, correspondant à leurs
compétences. Cependant, ceux-ci sont un échec, notamment car en parallèle se développent
les ateliers nationaux instaurés par le gvt, beaucoup plus importants en nombre et beaucoup
plus aidés.

→ tu le dis après déjà

L’Etat intervient directement en fournissant, en organisant et en payant le travail. Ces ateliers


nationaux rassemblent des quantités de chômeurs sans distinction sur des chantiers publics
d’intérêt aléatoire ( c'est pas gd chose mais on peut l'enlever), auquel le gvt consacre
d’importants crédits ( pareil déjà dit). Ils troublent beaucoup l’image des ateliers sociaux.
Leur objectif à court terme est d’apporter du travail aux pauvres, quel qu’il soit, ne
correspondant pas nécessairement aux personnes qui y travaillent. → qu'est ce que tu veux
dire avec cette dernière phrase?

On ne retrouve donc ni la dimension de solidarité, ni celle de réguler la concurrence pour


mettre fin à la misère à long terme.

Finalement, un changement politique(les anciens notables, les anciennes classes dirigeantes


ont à nouveau de l’importance grâce au suffrage universel, qui donne un poids important à la
province. Or, la révolution était surtout le fait des parisiens) entraîne la fermeture des ateliers
nationaux et d’autres mesures néfastes aux ouvriers, ce qui provoque les journées de juin.
L’expérience aura duré à peine 3 mois. Avec les élections qui donnent le pouvoir à Louis-
Napoléon Bonaparte, ces projets d’ateliers sociaux prennent fin, et Louis Blanc s’exile à
Londres.

Cette expérience marque quand même la tentative de l'État d'instaurer des formes
d'associations ouvrières
Conclusion :

Ainsi, l’associationnisme ouvrier se développe dans un contexte particulier de la RF et de la


révolution industrielle, qui mène à la formation d’asso en réaction à leur exploitation. Ces
asso s’inspirent de divers courants de pensée et penseurs dont les plus emblématiques sont
Fourier et Saint Simon. Ces associations se déclinent sous 3 formes : les sociétés de secours
mutuel, les associations de production et les asso de conso, qui sont les prémices des
organisations d’économie sociale actuelle. Les assso, bien que réautorisées en 1848, ce qui a
provoqué une explosion de leur nombre, elles ont à nouveau été interdites avec le coup d’E
du 2 dec 1851 et le début du second empire. Ainsi, les valeurs véhiculées se retrouvent dans
l’économie sociale. La naissance de l’économie sociale se présente comme un phénomène
indissociable de l’associationnisme ouvrier.
En effet, il n’est pas possible d’expliquer l’éclosion de ces prémices de coopératives et de
mutuelle si on ne prend pas en considération le rôle central que joue l’associationnisme
ouvrier.

Comme le dit Alain Lipietz, dans l’article, le retour de l’associationisme ouvrier, la


définition de l’éco sociale apparue à la fin du XXème, dans la loi Rocard de 1982, regroupe
sous le vocable d’économie sociale toutes les initiatives de l’associationnisme ouvrier du 19ème
siècle et qui prennent aujourd’hui 3 formes possibles : la mutuelle, la coopérative et
l’association.
Aujourd’hui, l’économie sociale représente environ 10% du PIB national et 1,8 millions
d’emplois.

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