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Livret de Poche

du Résident
en Service Social
Première Édition

2014
Rédacteur en chef
Daniel Duré, MD-MPH

Responsables de la rédaction
Médecine interne : Robin Tittle, Jacquelin P. Auguste, Daniel Duré
VIH : Daniel Duré, Alain Casséus, Pretanvil Jean Ainé, Kesner Francois
TB : Daniel Duré, Wisny Docteur
Chirurgie : Sterman Toussaint, Regis Emmanuel, Jude Milcé
Pédiatrie : Romain Jean Louis, Équipe Pédiatrique ZL et PIH
Dermatologie : Elise D. Toussaint
Amélioration de la Qualité : Joseph Jean Paul
Système d’information sanitaire : Jean Gregory Jerome

Révision grammaticale
Vernet Etienne

Collaborateurs
Fernet Leandre, Wesler Lambert, Vernet Etienne, Emily Dally, Paul E. Farmer,
Sophia Kostelanetz, Denis Venande, Fabiola Dieudonné, Roodeline Valcourt, Myrka
Amazan, Rejouit Jean Renold, Kesner Francois, Michelle Morse, Yvenide Decoste
Louis, Michelene Thernozier, Charles P. Almazor, Kerling Israel, Jean Claude Cadet,
Elsie Chalumeau, Sosthène Pierre, Jonas Eddy, Patrick Ulysse, Gregory Jérôme, Ralph
Ternier, Maxi Raymonvil, Milien Christophe, Martine André, Edgard Toussaint,
Prince Wishmid, Marcel Sauveur, Loune Viaud, Ramilus Saint Luc, et Ralph Blondelle.

Publié en Haïti par Zanmi Lasante/Partners In Health (PIH) et la Faculté de Médecine


et de Pharmacie de l’Université d’Etat d’Haïti (FMP-UEH). Sous réserve des droits de
PIH et de la FMP-UEH, cette publication peut être révisée, résumée, reproduite ou
traduite sans frais, à condition d’inclure tout droit d’auteur, marque de commerce ou
autre avis de droits de propriété à chaque utilisation. Toute publication ou utilisation
de cet ouvrage à des fins commerciales est interdite.

Conception graphique par Partners In Health.


Imprimé en Octobre 2014 à Boston, << The Fenway Group >>

ii  Livret de Poche du Résident en Service Social


Préface du Vice Décanat de la Faculté
de Médecine et de Pharmacie (FMP)
de l’UEH

Le Décanat de la Faculté de Médecine apprécie hautement


la démarche innovante du staff de Zanmi Lasante qui a
eu l’heureuse idée d’élaborer ce livret de protocole pour les
résidents en service social.

Il va permettre de combler un grand vide et d’apporter des


réponses « haïtiennes » à des questions sanitaires haïtiennes.
Il sera la boussole du jeune médecin fraichement diplômé
sans grande expérience de terrain, faisant parfois face à des
cas complexes sans conseil d’un senior et/ou sans appui de
ressources paracliniques sophistiquées.

Ce livret va contribuer à la standardisation et ’harmonisation


des connaissances acquises dans nos facultés de médecine
et à leur application sur le terrain. Il fournira un langage
commun et une attitude sûre et efficace qui permettra
d’améliorer la qualité des soins au profit et au bien être
sanitaire de la population haïtienne.

Nous saluons encore cette œuvre de pionnier et espérons


qu’au fil des temps, il y aura des mises à jour systémique
et que ce livret deviendra un classique et pourquoi pas la
« Bible du résident » en service social.
— Dr. Jude Milcé
Vice Doyen de Médecine
de la FMP-UEH
Présentation de l’équipe de projet  iii
Table des Matières
Présentation de l’Équipe de Projet..............................................................iv

Préface du Vice Décanat de la Faculté de Médecine


et de Pharmacie (FMP) de l’UEH.................................................................v

Table des Matières....................................................................................vii

Préface du leadership de PIH et de Zanmi Lasante.....................................ix

Préface de la Direction des Soins Cliniques de Zanmi Lasante/PIH...........xiii

Liste des Abréviations.............................................................................. xvi

Introduction de la Direction de Renforcement des Capacités,


Formation et d’Éducation Médicale.......................................................... xxi

Remerciement de la Direction de Formation de Zanmi Lasante/PIH........ xxv

Chapitre 1: Amélioration de la Qualité........................................................1

Chapitre 2: Système d’Information Sanitaire


et Maladie à Déclaration Obligatoire........................................................13

Chapitre 3: Pédiatrie.................................................................................21

Chapitre 4: Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)..........................97

Chapitre 5: Les Infections Sexuellement Transmissibles...........................183

Chapitre 6: Tuberculose..........................................................................191

Chapitre 7: Dermatologie.......................................................................209

Chapitre 8: Médecine Interne.................................................................239

Chapitre 9: Chirurgie..............................................................................337

Chapitre 10: Santé Mentale....................................................................355

Épilogue.................................................................................................373

Présentation de l’équipe de projet  v


Préface du Leadership de Pih
et de Zanmi Lasante

La remise en questionnement de la formation de médecins


exclusivement centrée sur la technique a fait l’objet de
beaucoup d’ouvrages et demeure tout aussi bien un souci
commun à beaucoup de scientifiques et de chercheurs d’origine
divers et variée. En effet Flexner, Abraham Richard et al
(2012) questionne le comment de la formation des médecins ?
Il rejoint dans leur ouvrage le Dr Ary Bordes qui dans un
extrait de son avant-propos sur « L’évolution des sciences de
la Santé » prône comme indispensable pour la formation des
professionnels médicaux, une connaissance approfondie de
leur histoire, une meilleure compréhension de la mentalité de
leurs concitoyens et une perception plus claire des structures
de la communauté où ils vivent. Ces descriptions des contextes
historiques locaux, psychologiques, sociologiques corroborent
ce que Arthur Kleinman, (Professeur à Harvard University
Department of Anthropology) appelle la construction sociale
– « le petit monde local » (ou la moral locale) qui est l’une des
théories sociales constituant la fondation même des sciences
sociales développées par Peter Berger et Thomas Luckman
dans les années 1960.

De nombreuses suggestions sont faites pour une révision


des curricula de formation des médecins et autres
professionnels médicaux pour y introduire les sciences
sociales (Sociologie, économie, anthropologie) (Dr Jude
Présentation de l’équipe de projet  vii
Milcé et al) mais aussi former des professionnels dans une
approche globale holistique qui tient comptes des priorités
du MSPP (Sante de la femme, TB/VIH, Enfants de moins
de 5 ans , les maladies sous Surveillance épidémiologique
etc… En ligne avec cet ordre de pensées, l’idée d’ un livre
de poche pour les Résidents en Service Social (RSS) peut
être retracée à Zanmi Lasante depuis 1997 quand on a
commencé à recevoir au complexe socio-médical de Cange
les résidents en Service social. Quelques années plus tard
on a commencé à revoir l’application dans les sites de MSPP
appuyés par ZL de l’utilisation appropriée des antibiotiques
sur des bases d’algorithme clinique qui était devenu un cours
dispensé par Prof. Paul Farmer à Cange dans l’orientation
des RSS quelques semaines après leur déploiement sur les
sites et la formation continue des médecins juniors. Ces
dernières 10 années , avec les Résidents venus d’horizons
universitaires différents tant en qualité qu’ en quantité ,
en vue d’harmoniser et de standardiser et il est devient
plus impérieux de bien roder nos jeunes professionnels à
travers un livret de poche comme guide dans leur pratique
quotidienne pour la gestion des pathologies auxquelles ils ont
auront le plus souvent face à faire face au cours de l’année du
Service social.

Si on parle de « guide « de boussole » » comme qualificatif de


ce livret de poche, on sait pertinemment que dans certains des
sites où se déroule le Service Social, nos professionnels juniors
sont livrés à eux-mêmes sans outils et moyens adéquats pour
une bonne pratique médicale adaptée à la réalité locale. Donc
ce livret répond à un vide immédiat à travers les multiples
algorithmes cliniques et divers protocoles de prise en charge
faciles à mettre en application. La nécessité de ce guide
est incontournable à divers égards 1) Vus les mosaïques
viii  Livret de Poche du Résident en Service Social
d’ université à curricula et standard d’enseignement
différents 2) diminuer l’incertitude grandissante d’avoir
des diagnostics plus surs et une prise en charge appropriée
dans les institutions de sante 3) encourager l’utilisation des
connaissances à jour 4) d’aider nos professionnels juniors à
pratiquer une médecine holistique globale tenant compte des
contextes socio-culturels locaux 5) développer des habilités et
connaissances chez nos jeunes professionnels médicaux pour
pratiquer la médecine sociale.

Loin d’être exhaustif, et trop ambitieux , on s’est restreint


dans ce livret aux pathologies les plus souvent rencontrées en
Haïti et sous surveillance épidémiologique pour mieux armer
nos professionnels médicaux à apporter un diagnostic et une
prise en charge adéquat Donc cet ouvrage répondrait en ce
sens aux besoins des professionnels médicaux juniors plutôt
qu’ aux spécialistes expérimentés et constitue une réponse
rapide a un besoin qui était malheureusement chronique.
Pour l’instant cet ouvrage ne répond pas aux besoins de
toutes les catégories de Résident s en Service Social autres
que les médecins. Les autres catégories pourraient faire
l’objet d addendum plus tard et ou de livret particulier. Il n’en
demeure pas moins vrai que le grand défi que confronterait
pareil guide est de pouvoir en faire systématiquement une
mise à jour régulière et périodique au moins sur une base
annuelle. Mais dans le contexte de précarité dans lequel
le pays d’Haïti est plongé on doit penser intelligemment
et innover dans la façon de mettre à jour ces guides qui
serviront plusieurs générations de professionnels médicaux
existants et futurs…

— Leandre R. Fernet, MD, MMSc-GHD


Paul E. Farmer, MD, MPH, PhD
Présentation de l’équipe de projet  ix
Références
Arthur Kleinman, What really Matters p 80–122.
Arthur Kleinman, The art of medicine. Four social theories for Global Health.
Lancet Vol. 375, May 1, 2010.
Ary Bordes, Evolution des Sciences de la Sante Avant-propos.
Jude Milcé, Au cœur du monstre : Revue de la Faculté de Médecine,
de Pharmacie et de l’Ecole de Technologie Médicale mai 2013.
Flexner, Abraham Richard, Isabelle, Saint André, Jean Paul,
Comment nos médecins sont – ils formés ? éd. Les Belles Lettres Paris 2012.
ISBN : 978-2-251-43028-7

x  Livret de Poche du Résident en Service Social


Préface de la Direction des Soins
Cliniques de Zanmi Lasante/PIH

Le service social institué par l’Etat haïtien pour les jeunes


médecins, infirmières, techniciens laboratoires et pharmaciens
fraichement diplômés des facultés de Médecines et des écoles
des infirmières, est l’une des actions tangibles du Ministère de
la Santé Publique et de la Population (MSPP) qui répond à sa
mission principale de garantir des soins aux citoyens haïtiens.
Ces jeunes diplômés sont plus de 300 chaque année à se rendre
dans divers coins du pays pour apporter leurs services à nos
concitoyens. S’ils sont toujours partants et toujours prêts pour
ce geste patriotique, ils ne sont pas pourtant sans inquiétude
quant aux outils dont ils doivent se munir au cours du service
social face au problème de standardisation, d’uniformité dans
la prise en charge et opportunités d’apprentissage. Alors, je
félicite cette initiative novatrice du staff du Département de
Renforcement des Capacité, Formation et Education médicale
de Zanmi Lasante d’avoir travaillé en partenariat avec la
Faculté de Médecine et de Pharmacie pour développer au profit
de nos médecins résidents en service social cet outil, ce livre
de poche qui entend standardiser, dans le réseau ZL et dans
tout le pays, la prise en charge des pathologies prioritaires du
MSPP et celles les plus rencontrées en Haïti.

Le profil épidémiologique d’Haïti montre une certaine


complexité liée au fait que le pays est au carrefour de
2 poussées épidémiologiques différentes : l’une la plus ancienne
Présentation de l’équipe de projet  xi
faite des pathologies infectieuses courantes : la fièvre typhoïde,
la malaria, la tuberculose, le VIH et nouvellement le cholera ;
l’autre poussée est faite des maladies non communicables à forte
retombée économique tel le cas du diabète et de l’hypertension
artérielle. Si la première poussée crée de longues heures
d’attentes de nos institutions sanitaires publiques, la seconde
ne fait que remplir nos espaces concentrés avec peu de staff et
peu d’équipes dans nos salles de médecine interne.

Du temps où je faisais mon service social à l’hôpital Bon Sauveur


de Cange, une localité très reculée du Plateau central, ma salle
d’hospitalisation avait toujours 2 ou plusieurs cas d’ostéomyélite
avec des cas rarissimes de diabète décompensé. Aujourd’hui, il
n’y a presque pas de cas d’ostéomyélite, tandis que les salles sont
bondées de cas de diabète, de décompensation cardiaque et des
cas d’accidents cérébraux vasculaires. Si le résident passe un
premier mois en salle, le mois prochain, il aura à faire face à de
multiples patients en ambulatoire se plaignant de toute chose et
ceux avec les pathologies infectieuses courantes. La tâche n’est
pas du tout facile pour le résident. Au réseau de Zanmi Lasante/
PIH, on reçoit plus d’une centaine chaque année, avec un
niveau d’aptitude et de compétence différente à qui une liste de
bouquins est tenue et on les encourage à les lire. Cependant, au
chevet du malade, on ne trouve pas aisément ce qu’on cherche.

Pour leur faciliter la tâche, Zanmi Lasante sous le leadership


de Daniel Duré, MD, directeur du Département de Formation,
lui-même ancien résident en service social dans le réseau de
Zanmi Lasante avec la collaboration des spécialistes seniors de
ZL et d’autres institutions telle que la Faculté de Médecine de
l’UEH, a accouché de ce produit. Ce livret n’a pas la prétention
de répondre de manière exhaustive à toutes les pathologies qui
rongent notre société, mais il va amplement aider le résident en
xii  Livret de Poche du Résident en Service Social
service social par des informations et marches à suivre claires,
pour diagnostiquer et traiter nos malades aussi bien en soins
ambulatoires qu’en hospitalisation. Ce livret traite plus d’une
trentaine de pathologies les plus fréquentes chez nous.

En plus du côté purement médical, ce livret permettra aux


résidents en service social d’aborder le patient de manière plus
humaine et plus holistique. Il est doté d’un chapitre spécial pour
aborder le rapport médecin patient et le contexte rural dans la
pratique médicale. L’aspect psychosocial est exploré avec soins
car un traitement ne peut être complet que s’il est placé dans
le contexte psychosocial du patient. Pour répéter un terme de
notre mentor commun à Zanmi Lasante, « les résidents sont
ceux qui vivent à proximité des besoins », s’ils sont à proximité
des besoins, ils devront être munis d’outils les aidant à faire
face à ces besoins. Et, Dr Duré et son équipe ont apporté la pièce
manquante pour faire marcher le moteur, c’est ce livret, simple et
précis qui est l’œuvre commune d’une équipe multidisciplinaire
qui croit que la santé est un droit fondamental de tout un chacun
sans égard de leur statut socio-économique et qu’il est un devoir
pour les professionnels de la santé de lutter pour trouver les
moyens pour mieux servir les patients.

Ce livret qui rentre dans le cadre de cette lutte, se veut être


le premier de toute une série d’ouvrages qui vont apparaître
pour mieux encadrer les médecins et relie la science médicale
universelle au contexte du terroir.

La Direction Clinique de Zanmi Lasante salue cette initiative


en souhaitant bonne lecture à tous.

— Charles Patrick Almazor, MD-MPH

Présentation de l’équipe de projet  xiii


Liste des Abréviations

3TC Lamivudine
ABC Abacavir
ACQ Amélioration Continue de la Qualité
AFADS Acceptable, Faisable, Abordable,
Disponible et Sûre
AINS Anti-Inflammatoires Non-Stéroïdien
AQ Amélioration de la Qualité
AQ Assurance Qualité
ASC Agent de Santé Communautaire
ASP Radiographie de l’Abdomen
Sans Préparation
ASPE Aliment de Supplémentation Prêt à l’Emploi
ATPE Aliments Thérapeutiques Prêt à l’Emploi
ATV Atazanavir
AZT Zidovudine
BP-100 Type d’aliment thérapeutique prêt à l’emploi
BPCO Broncho-Pneumopathie
Obstructive Chronique
CA Cancer, tumeur maligne
CAL Centre de Santé a Lit
CDV Conseil et Dépistage Volontaire
CHART Caribbean HIV/AIDS Regional Training
CMV Cytomégalovirus
CNLS Commission Nationale de Lutte
Contre le SIDA

xiv  Livret de Poche du Résident en Service Social


CPK Créatinine Phosphokinase
CQ Contrôle de la Qualité
CSB Corn Soya Blend: Farine de Maïs et
Soya Précuite et Enrichie en Vitamines
et Minéraux
CSL Centre de Santé sans Lit
DC Décompensation Cardiaque
DOSS Direction d’Organisation des
Services de santé
DOTS Direct Observed Treatment – Short Course
DPM-MT Direction de la Pharmacie du Médicament et
de la Médecine Traditionnelle
DSEAQ Département de Suivi, d’Evaluation,
et d’Amélioration de la Qualité
ECG Electrocardiogramme
EFV Efavirenz
ET Écart-Type
F 100 Lait thérapeutique utilisé pour la
seconde phase de traitement de la
malnutrition sévère
F 75 Lait thérapeutique utilisé pour la
phase initiale de traitement de la
malnutrition sévère
FAST ECHO Focused Assessment with Sonoraphy for
Trauma ou Focused Abdominal Sonography
for Trauma

Présentation de l’équipe de projet  xv


GHESKIO Groupe Haïtien d’Étude du sarcome de
Kaposi et des Infections opportunistes
GQT Gestion de la Qualité Totale
HAART Traitements antirétroviraux
hautement actifs
Hb Hémoglobine
HBV Hépatite B Virus
HCR Hôpital Communautaire de Référence
HD Hôpital Départemental
HEALTHQUAL Programme d’Amélioration de la Qualité
des Soins de Santé
HIVQUAL Programme d’Amélioration de Qualité des
services offerts aux Personnes Vivant ave le
Virus d`Immunodéficience Humaine (PVVIH)
HS Hôpital spécialisé
HTA Hypertension artérielle
HU Hôpital Universitaire
INH Isoniazide
INNTI Inhibiteur non-nucléosidique de
la transcriptase inverse
INTI Inhibiteur nucléosidique de
la transcriptase inverse
IO Infections opportunistes
IP Inhibiteur de protéase
IRA Infections Respiratoires Aiguë
IRM Imagerie par résonance magnétique

xvi  Livret de Poche du Résident en Service Social


ISO Organisation Internationale
de Normalisation (International
Organization for Standardization)
IST Infections sexuellement transmissibles
IVA Inspection visuelle à l’acide acétique
IVG Interruption volontaire de grossesse
Kcal Kilocalorie
MAG Malnutrition Aiguë Globale
MAM Malnutrition Aiguë Modérée
MAS Malnutrition Aiguë Sévère
MSPP Ministère de la sante publique et
de la population
NVP Nevirapine
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONUSIDA Programme commun des Nations Unies sur
le VIH/SIDA
P/A Indice du rapport Poids-Age
P/T Indice du rapport Poids-Taille
PAM Programme Alimentaire Mondiale
PB Périmètre Brachial
PCIME Prise en Charge Intégré de la Maladie
de L’Enfance
PCR Polymérisation en Chaîne
(test de diagnostic)
PDCA Plan, Do, Check and Act
PDSA Plan, Do, Study and Act
PFA Poids Faible pour Age
PIH Partners In Health

Présentation de l’équipe de projet  xvii


PNS Programme de Nutrition Supplémentaire
PTA Programme Thérapeutique Ambulatoire
PTFA Poids Très Faible pour Age
PTME Prévention de la Transmission
Mère-enfant
RESOMAL Solution de Réhydratation pour
les Malnutris Sévères
SIS Système d’Information Sanitaire
SNC Soins Nutritionnels à base Communautaire
SNG Sonde Naso-Gastrique
SSPE Structure Sanitaire Premier Échelon
SSQH Service de Santé de Qualité pour Haïti
TB Tuberculose
TDF Tenofovir
TMP-SMX Cotrimoxazole
TSS Technique de Supplémentation par Succion
UNICEF Fond des Nations Unies pour l’Enfance
USN Unité de Stabilisation Nutritionnelle
VIH Virus d’Immunodéficience Humaine
ZL Zanmi Lasante

xviii  Livret de Poche du Résident en Service Social


Introduction de la Direction de
Renforcement des Capacités,
Formation et d'éducation Médicale

Autrefois, le service social concernait surtout les diplômés


de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) et quelques rares
professionnels de la santé formés ailleurs. Ce qui garantissait
une certaine unicité dans la pratique en ce qui a trait aux
protocoles de prise en charge. D’autres universités privées
contribuent actuellement à fournir en grande partie des
médecins, infirmières, etc. augmentant ainsi ceux de la Faculté
de Médecine et de Pharmacie de l’UEH. S’ajoutent aussi des
jeunes haïtiens formés dans les universités de la Caraïbe et
ailleurs. En se déployant dans nos principales institutions de
santé lors du service social, ils contribuent à l’amélioration de
la disponibilité des soins en augmentant le ratio professionnel
de la santé par habitant qui était en 2004 de 1.8 médecins pour
10.000 habitants, ce qui est très loin du standard de l’OMS soit
2 médecins pour 1000 habitants.

Certains jeunes professionnels ont été entrainés dans des


institutions d’un seul niveau du système sanitaire, alors que
l’approche préconisée actuellement en termes d’éducation
médicale consiste à initier les étudiants dans les différents
échelons du système de santé dans lequel ils vont évoluer.
Dans beaucoup de cas, le résident en service social pratique
sans supervision dans des endroits dépourvus de toutes
ressources. L’adaptation des connaissances acquises dans
les hôpitaux universitaires des grandes villes (Port-au-Prince,
Présentation de l’équipe de projet  xix
Cap-Haitien, etc.) n’est pas toujours facile face à certaines
barrières sociolinguistiques dues aux variations lexicales et
culturelles du monde rural où la réalité des patients de « cabouli »,
« baille tourib » ou « Tilory » par exemple, leur porte à exprimer
leur sentiment, douleur, signes et symptômes dans un langage
qui éloigne le signifié du signifiant en priorisant le sens connoté
du signe linguistique pour traduire leur respect du médecin
interlocuteur ou pour se montrer socialisés. L’adaptation des
étudiants en provenance des écoles étrangères (St-Domingue,
Cuba, Ste Kitts, etc.) se révèle encore plus problématique vu
qu’ils sont moins exposés à ces variations intra culturelles.

Dans les 3 à 5 premiers mois, on remarque dans certains


réseaux sanitaires de MSPP co-administrés par Zanmi Lasante,
une difficulté à gérer les stock selon des quantifications qui ont
été faites suivant un modèle tenant compte des consommations
antérieures, de l’utilisation des services en tenant compte de la
population desservie, la prévalence/incidence des maladies et
aussi des paramètres socio culturels susceptibles de modifier
l’utilisation des services (activités socio-culturelles, 9 mois post
carnaval, saisons pluvieuses etc.). Au cours de cette période de
tâtonnement du résident, sans évidence de flambée de cas, par
exemple de paludisme, on observe une prescription massive de
chloroquine, d’autres fois l’utilisation de Ceftriaxone dans les
cas de gastro entérite simple, non compliquée. Ces reflexes des
jeunes médecins témoignent parfois un souci de ne pas passer
à côté du diagnostic en traitant à très large spectre et aussi du
courant médical auquel il a été exposé lors de sa formation.

Toutes ces difficultés socioculturelles, linguistiques, com-


municationnelles et médicales ont porté Zanmi Lasante
à trouver continuellement des solutions pour parer à ce problème
annuel. Pendant longtemps, une solide formation d’orientation
xx  Livret de Poche du Résident en Service Social
en Service Social de ces résidents, accompagnement et
formations continues ont été les perspectives qui ont permis
d’apporter une réponse à ces écarts. A partir des évaluations
dans le réseau, cette année, une innovation s’est fait sentir ; ZL
conçoit un livret guide pour les RSS en général.

Ce guide de prise en charge peut être considéré comme une boussole


pour les jeunes médecins. Les protocoles proposés tiennent compte
de la réalité haïtienne, des pathologies les plus fréquentes, de la
disponibilité des médicaments essentiels et de certains examens
de laboratoire suivant un prototype des institutions du premier
niveau de la pyramide sanitaire. Ce livret inclue des chapitres sur
l’intégration du jeune professionnel en milieu rural, une initiation
à l’amélioration de la qualité suivant la technique de SantéQual,
le système d’information sanitaire et les maladies à déclaration
obligatoire, la prise en charge compréhensive du VIH, de la
tuberculose et de la malnutrition, l’approche syndromique des
infections sexuellement transmissibles (IST), autres pathologies
médicales et pédiatriques fréquentes, l’approche du patient
chirurgical aux urgences, la dermatologie et l’organisation des
références. Malheureusement l’obstétrique n’a pas été intégrée
dans cette première édition, cependant un comité y travaille déjà
pour la prochaine édition.

De bonnes dispositions ont été prises pour s’assurer du standard


des protocoles, fiables et en accord avec les normes actuelles.
Ces dits protocoles aideraient par des algorithmes clairs dans
l’anamnèse et la recherche des signes pathognomoniques ou
suggestifs des pathologies et/ou syndrome, tout en proposant
des schémas thérapeutiques.

Cependant, les recommandations pour les soins et les traitements


changent rapidement à la lumière de nouvelles évidences
Présentation de l’équipe de projet  xxi
scientifiques. Il est donc de la responsabilité du professionnel
de la santé d’utiliser son meilleur jugement médical pour
déterminer les soins et les traitements appropriés à administrer
aux patients. L’éducation médicale continue doit être au centre
des priorités de cette année de service social pour garantir une
actualisation des connaissance en vue de mieux interagir avec
l’équipe multidisciplinaire dans l’intérêt des patients mais aussi
pour servir de lien académique entre l’année d’internat et celle
du résident de première année en spécialisation.

Nous espérons que ce guide de prise en charge sera très utile par sa
contribution dans l’amélioration des soins aux premiers niveaux
de la pyramide sanitaire et par sa promotion pour une utilisation
efficiente et rationnelle de nos maigres ressources, pour le plus
grands bien (rationalisation de la prescription de médicaments
surtout des antibiotiques, utilisation des examens de laboratoire
efficacement, rationalisation de la référence). Il pourrait aussi
aider les jeunes médecins à répondre en partie à l’attente de la
population qui en toute naïveté « aprè Bondye se doktè » place toute
leur confiance en eux pour garantir un minimum d’état de bien être.
Une bonne habilité clinique des jeunes médecins est à construire,
en incluant de bonnes impressions cliniques et de bon jugement
«  la clinique ne ment jamais » Philippe D. Charles.

— Daniel Dure, MD-MPH

xxii  Livret de Poche du Résident en Service Social


Remerciement de la Direction de
Formation de Zanmi Lasante/PIH

Remerciements spéciaux
•  Dieu
•  Le décanat et les vices décanat de la Faculté
de médecine de l’UEH
•  Le Département de renforcement des capacités,
éducation médicale et formation de ZL
•  Le Département de Suivi, évaluation
et d’amélioration de la qualité de ZL
•  La Direction des programmes cliniques
de Zanmi Lasante
•  Nos infatigables collègues accompagnateurs et
membres du noyau d’éducation communautaire de ZL

Il nous est très difficile de remercier individuellement tous ceux


qui ont permis la réalisation de cet ouvrage, en commençant par
le personnel de soutien de nos institutions qui accompagnent nos
résidents (le chauffeur étant celui qui lui a en primeur souhaite
la bienvenue en service social) jusqu’a la direction de la formation
du MSPP qui est charge de la répartition et de l’organisation
du service social en passant bien sur par le corps professoral
de la faculté qui a révisé une partie des protocoles et a guide
le développement des autres. Cependant, nous nous faisons un
devoir de remercier certaines entités et groupes comme :

Présentation de l’équipe de projet  xxiii


•  Le corps professoral de la faculté de médecine de l’UEH
•  Les cliniciens de Zanmi Lasante
•  Direction exécutive de Zanmi Lasante
•  Bureau de Paul E. Farmer
•  Direction du programme de spécialisation en Médecine
Familiale à HSN
•  Coordination régionale de Zanmi Lasante (Plateau
central et Bas Artibonite)
•  Direction générale et directoire académique de l’Hôpital
Universitaire de Mirebalais
•  Direction sanitaire du Centre
•  Le programme national de lutte contre le VIH (PNLS)
•  Partners In Health (PIH Chief medical officer et
assistants)
•  Personnel des centres nationaux de référence de la
prise en charge de la MDR-TB (Pavillon Tom White et
Pavillon Mgr Decosse)
•  Unité de formation de Partners In Health/Boston

xxiv  Livret de Poche du Résident en Service Social


Chapitre

Amélioration de la Qualité 1

Sommaire

I. Introduction

II. Concepts de base d’Amélioration de la Qualité (AQ)

III. Le modèle d’Amélioration Continue de la Qualité2

IV. Les principes fondamentaux de la méthodologie


d’Amélioration de la Qualité

V. La mesure et l’Amélioration de la Qualité (AQ)

VI. Les principaux outils d’amélioration de la qualité


a. Le brainstorming
b. Le logigramme ou organigramme
c. L e diagramme d’Ishikawa ou diagramme
de causes à effets
d. Le diagramme de Pareto

VII. Le cycle de PDSA

VIII. Références
I. Introduction
Depuis 2007, le pays s’est pourvu d’une méthodologie commune
de gestion de la qualité des services qui est basée sur l’approche
d’amélioration continue de la qualité. Ce programme fondé sur
le renforcement des systèmes, a été implémenté dans le cadre
du programme VIH (HIVQUAL) jusqu’en 2011. A partir de 2011
le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) et
ses principaux partenaires se sont mis d’accord sur la nécessité
d’étendre cette bonne pratique à l’ensemble des programmes
et services du système de soins, ce qui a donné naissance au
programme Santé Qual (HEALTHQUAL). Ce module destiné à
l’attention des résidents en service social vise à exposer l’essentiel
de la méthodologie tout en insistant sur les concepts généraux et
surtout les principaux outils d’Amélioration de la Qualité.

II. Concepts de base d’Amélioration de la Qualité (AQ)

Qualité
Ensemble des caractéristiques d'un produit (service de santé/
soin) qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins
exprimés et implicites (ISO 8402).1

Qualité des soins


Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la qualité
des soins serait ; « une démarche qui doit permettre de garantir
à chaque patient la combinaison d’actes diagnostiques et
thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en terme
de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale,
au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque
iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de
procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur
du système de soins »1

2  Livret de Poche du Résident en Service Social


Assurance Qualité
Partie du management de la qualité visant à donner confiance
en ce que les exigences pour la qualité seront satisfaites
par l’élimination systématique des causes de non conformité
(ISO 9000).2

Amélioration continue de la Qualité

ISO 8402
Actions entreprises dans tout l’organisme en vue d’accroître
l’efficacité et le rendement des activités et processus pour
apporter des avantages accrus à la fois à l’organisme et à ses
clients. Cette démarche participative repose sur la mise en
place d’un cycle d’amélioration de la qualité selon le principe
proposé par Deming (ISO 8402).3

Contrôle de qualité
Le contrôle est une opération destinée à déterminer, avec
des moyens appropriés, si le produit (y compris, services,
documents, code source) contrôlé est conforme ou non à ses
spécifications ou exigences préétablies et incluant une décision
d’acceptation, de rejet ou de retouche.4

Gestion de la qualité totale


La qualité totale (Total Quality Management, TQM en anglais)
est une démarche de gestion de la qualité dont l’objectif est
l’obtention d’une très large mobilisation et implication de toute
l’entreprise pour parvenir à une qualité parfaite en réduisant
au maximum les gaspillages et en améliorant en permanence
les éléments de sortie (outputs).5

Cette démarche repose sur ISO 9004, norme qui sert de


document explicatif à la norme ISO 9001.

Chapitre 1  Amélioration de la Qualité  3


Processus
Une séquence d’étapes ou d’actions exécutée pour fournir un
service particulier et/ou délivrer un résultat spécifique.

III. Le modèle d’Amélioration Continue de la Qualité 2

Amélioration continue du système de


management de la qualité

Responsabilité Clients
de la direction (et autres
parties
interessees)
Clients
(et autres Management Mesures, analyse Satisfaction
parties des ressources et amélioration
interessees)
Éléments Éléments
d'entrée de sortie
Exigences Réalisation Produit
du produit

IV. Les principes fondamentaux de la méthodologie


d’Amélioration de la Qualité
Principe 1 : « Le succès est réalisé quand on obtient la
satisfaction des clients »

Principe 2 : « La plupart des problèmes sont liés aux


processus et aux systèmes, et non aux personnes »

Principe 3 : « Les actions sont basées sur des données exactes


et mesurables »

4 Livret de Poche du Résident en Service Social


Principe 4 : « Assurer l’amélioration continue à travers de
petits changements progressifs »

Principe 5 : « L’infrastructure améliore l’implémentation


systématique des activités d’amélioration »

Principe 6 : « Ne par réinventer la roue – Voler sans honte,


partager sans retenue »

V. La mesure et l’Amélioration de la Qualité (AQ)


La mesure et l’amélioration sont liées et constituent l’essence de
l’approche d’ACQ qui repose sur l’équilibre parfait et harmonieux
entre la capacité de mesurer et d’améliorer simultanément.
Selon Donabedian il existerait trois domaines clés de mesure
et/ou d’évaluation de la qualité :

Evaluation de la qualité (Donabedian)

structure

résultat

processus

Pour mesurer on peut recourir à deux types de données :


•  Quantitative
––Combien, combien de fois, quel est l’effet ?
•  Qualitative
––Comment est-il fait, comment fonctionne le système,
la satisfaction du patient, etc.

Chapitre 1  Amélioration de la Qualité  5


Ces données peuvent donc être utilisées pour mesurer les
différentes dimensions du concept qualité à travers des
indicateurs de qualité.

Indicateur de qualité
Un indicateur de qualité est un outil utilisé pour évaluer des
aspects spécifiques de soins et des services qui sont liés aux
meilleurs résultats de santé tout en étant compatibles aux
connaissances professionnelles courantes et répondant aux
besoins du client. Ils sont généralement représentés sous
forme de proportion :

Patients Eligibles
(Patients enrôlés en SP)

Dénominateur
(Patients ayant eu au
moins une visite)

Numérateur
(Patients mis
sous TAR)

6  Livret de Poche du Résident en Service Social


VI. Les principaux outils d’amélioration de la qualité
C’est un ensemble d’outillage technique permettant d’analyser
les informations et prendre les décisions dans un programme
d’Amélioration de la Qualité.

A. LE BRAiNSTORMiNG
Méthode organisée pour développer une liste d’idées sur les
causes/solutions aux problèmes tout en permettant d’impliquer
beaucoup de gens dans la résolution des problèmes.

B. LE LOGiGRAMME OU ORGANiGRAMME
Un logigramme est une image de n’importe quel processus,
pouvant impliquer une séquence d’évènements, d’étapes,
d’activités, ou de tâches (Exemple : référence du CDV à la
clinique ; processus de sélection pour les ARVs). Il permet de
comprendre le processus, d’identifier les sources potentielles
de problèmes, de décrire les étapes du processus idéal, et de
faciliter la communication au sein de l’équipe.

Chapitre 1  Amélioration de la Qualité 7


C. Le diagramme d’Ishikawa ou diagramme
de causes à effets
Le diagramme d’Ishikawa est utilisé pour réaliser la
cartographie des variables qui peuvent influencer un problème,
un résultat, ou un effet. On l’appelle aussi méthode des 5 M
(Milieu, Méthode, Moyen humain, Moyen matériel, Matière).

M1 M2

Effet

M3 M4 M5

8  Livret de Poche du Résident en Service Social


D. Le diagramme de Pareto
Le diagramme de Pareto illustre ce principe appelé « parétien »
ou « règle des 80 / 20 » suggérant que la plupart des résultats
proviennent d’un nombre restreint de causes, c’est-à-dire
qu’approximativement 80 % des effets sont dus à 20 % des
causes potentielles.

Représentation graphique du diagramme de Pareto

Effets de certaines interventions sur l'adherence des patients


98 %
200 100 %
180
93 %
160 80 %
81 %
140
120 60 %
60 %
100
35 %
80 40 %
60 70
40 50 20 %
20
42
24 10 4
0 0 %
Conversation Conversation Présence Présence Remise de Autre
face à face face à face du patient au groupe brochures
avec un avec un à l'atelier d'adherence educatives à
clinicien membre du d'adherence des pairs l'intention du
personnel consommateur
infirmier

Series 1 Series 2

Chapitre 1  Amélioration de la Qualité  9


VII. Le cycle de PDSA
La roue de Deming (de l’anglais Deming wheel) est une
illustration de la méthode de gestion de la qualité dite PDCA
(Plan-Do-Check-Act), ou encore PDSA (Plan-Do-Study-Act).
Ce principe est basé sur le changement progressif à partir de
tests successifs qui permet :
•  D’augmenter votre confiance que le changement
aboutira à l'amélioration de votre organisation.
•  D’apprendre comment adapter le changement aux
conditions de l'environnement local.
•  De réduire au minimum la résistance quand vous allez
passer à l’exécution.

Changements
qui résultent
en une
A P amélioration
e s
n ne S D
D
do S
P Application du
A
A Changement
S P
D
Tests de changement
A P à grande échelle
S D
Intuitions
Théories Tests de suivi
Idées
Test à une très
petite échelle

10  Livret de Poche du Résident en Service Social


VIII. Références
1. Qualité des soins : définition, http ://www.santepublique.eu/qualite-des-
soins-definition/(Page consultée le 22/04/2013).
2. Module Filipe « Qualité et gestion de production » Partie A « Vocabulaire
et concepts de base de la qualité » – Michel Invernizzi (CEA) Lexique –
Définitions Normalisées (ISO 9000).
3. Institut FranInstitut Français de la Démarche Qualité en Sante (IFDQS)
http ://www.ifdqs.org/site/index.asp.
4. Alain April, Claude Laporte : Assurance Qualité Logicielle 1 – concepts de
base, Hermes-Lavoisier; 2011, ISBN 9782746231474.
5. ISO 9004-4 :1993, Management de la qualité et éléments de système qualité
– Partie 4 : Lignes directrices pour l’amélioration de la qualité.
6. Paul Plsek’s teaching manual for “Methods and Tools of Quality
Improvement,” a course sponsored by the National Demonstration Project
on Quality Improvement in Health Care, helped inform this Tutorial.
7. Berwick, Donald M. et. al., Curing Health Care : New Strategies for Quality
Improvement, San Francisco : Jossey-Bass, 1990. See especially Resource
B : A Primer on Quality Improvement Tools (pp. 177–219).
8. Instructions for these and other tools are available on the website of the
Institute for Healthcare Improvement, http ://www.ihi.org/IHI/Topics/
Improvement/ImprovementMethods/Tools/.

Chapitre 1  Amélioration de la Qualité  11


Chapitre

Système d’Information 2
Sanitaire et Maladie à
Déclaration Obligatoire

Sommaire

I. Définition du SIS

II. But du SIS

III. Les Composantes du SIS


a. Les statistiques des ressources
b. La surveillance épidémiologique
c. Définition et importance de la surveillance
d. Liste des maladies à déclaration obligatoire

IV. Les statistiques des services

V. Processus de la gestion des données des statistiques


de service
a. Autres sphères d’utilisation des données des
statistiques de service

VI. Le Suivi/Evaluation des projets


a. La Recherche Opérationnelle
b. L’Amélioration de la Qualité
I. Définition du SIS
C’est un ensemble articulé de moyens, de normes et de
procédures mis en place pour collecter, traiter, analyser et
interpréter de façon continue des données fiables, en vue de
produire des informations utiles pour prendre des décisions au
besoin à tous les niveaux dans le cadre de la planification, de
l’exécution, du suivi et de l’évaluation des activités sanitaires
(CESAG).

II. But du SIS


Le SIS a pour but de renseigner de façon ponctuelle et continue
sur l’état de santé de la population, sur les caractéristiques en
quantité et en qualité des ressources disponibles et sur toute
condition constituant une menace pour cette population en vue
d’orienter les politiques de santé vers des décisions efficaces
pour renforcer le système de santé.

III. Les Composantes du SIS


Le SIS repose sur trois piliers principaux qui sont :
•  Les statistiques des ressources
•  La surveillance épidémiologique
•  Les statistiques de service

A. Les statistiques des ressources


Les statistiques des ressources gèrent les données relatives
aux ressources humaines, les ressources financières, les
intrants et les infrastructures sanitaires. Les informations
recueillies aident à la planification et à l’allocation rationnelle
des ressources.

14  Livret de Poche du Résident en Service Social


B. La surveillance épidémiologique
La surveillance épidémiologique est un système mis en place pour
surveiller de façon régulière certaines conditions morbides dites à
déclaration obligatoire. Elle consiste à étudier la dynamique de
la dissémination de ces maladies dans une population donnée en
considérant les facteurs temps, espace et personne.

C. Définition et importance de la surveillance


Ces informations sont cruciales pour mener les investigations
sur les éventuelles épidémies et prendre des décisions vitales
pour contrôler ces dernières.

LISTE DE MALADIES ET PHENOMENES A METTRE SOUS SURVEILLANCE


Adoption par la réunion de travail delr et partenaires, mai 2013
Transmissibles Non transmissibles
Declaration immediate
• Cholera • Agression par animal suspecte de Rage
• Diphtérie • ESAVI (Événements Supposés être
• Meningite paralysie flasque aigue Attribuables à la Vaccination et à
l’Immunisation)
• Rougeole/rubeole
• Mortalite maternelle
• Syndrôme de fièvre
hémorragique aigue • TIAC (Toxi Infection Alimentaire
Collective)
• Syndrome de rubeole congenitale
• Tout phénomène inhabituel

Declaration hebdomadaire
• Charbon cutané • Autres fievres a investiguer
• Coqueluche
• Diarrhée aigue aqueuse
• Diarrhée aigue sanglante
• Fièvre typhoide
• Infection respiratoire aigue
• Tetanos
• Tetanos neonatal

Chapitre 2  Système d’Information Sanitaire  15


LISTE DE MALADIES ET PHENOMENES A METTRE SOUS SURVEILLANCE
Adoption par la réunion de travail delr et partenaires, mai 2013
Declaration mensuelle12
• Dengue • Accidents
• Filariose • Cancer de la prostate
• IST • Cancer du col
• Lepre • Cancer du sein
• Paludisme (malaria) • Diabete
• Rage humaine • Epilepsie
• Syndrôme ictérique fébrile • HTA
• Tuberculose • Maladies mentales
• VIH • Malnutrition
• Violences

Les notifications peuvent aussi être faites, pour les maladies


à déclaration immédiate à la Direction d’Epidémiologie, de
Laboratoire et de Recherche du MSPP (DELR) à l’adresse
électronique suivante : MSPPEPISURV@gmail.com. Ou envoyer
des spécimens au laboratoire National de Santé Publique
à Delmas 33.

Flux de la notification des cas

Direction Epidémiologique MSPP

Département Sanitaire Local

UAS Institution de Santé

Niveau Communautaire

16  Livret de Poche du Résident en Service Social


IV. Les statistiques des services
Impliquant la gestion des données en vue de fournir des
informations sur les services fournis dans les différentes
institutions sanitaires et au niveau communautaire rapportant
à ces dernières.

Gestion des données

Données Gestion des données Informations


brutes

Pour aboutir à des décisions rationnelles et efficaces le système


de santé doit disposer d’un bon système de gestion des données
devant conduire à des informations fiables.

V. Processus de gestion des données


Le processus de gestion des données comprend 5 étapes
essentielles :

1. La collecte consistant à recueillir des données sur les


activités entreprises tant au niveau institutionnel que
communautaire. Cette étape est cruciale et les prestataires
qui collectent ces données sur des fiches doivent le faire
avec soin et de façon lisible.
2. La compilation consiste à transcrire et résumer les
données collectées sur des fiches dans des registres sur une
base régulière déterminée.
3. L’analyse/le traitement consiste à élaborer et calculer des
indicateurs à partir des données disponibles pour ensuite

Chapitre 2  Système d’Information Sanitaire  17


les présenter de façon succincte sous forme de tableaux ou
de graphes.
4. L’interprétation consiste à expliquer les équivalences, les
différences et les changements observés de façon à identifier
des irrégularités et d’orienter la prise de décision.
5. La dissémination consiste à partager sous diverses formes
et à différents partenaires et intéressés les résultats des
analyses des données. Ceci peut être fait sous forme de
présentation orale, la soumission de rapports, dans des
bulletins, sur les sites internet, etc.

D’autres étapes intermédiaires comprendraient aussi la saisie


des données s’agissant de système informatisé, la vérification,
la validation etc.

A. Sphères d’utilisation des données


Outre l’utilisation des données à des fins stratégiques pour la
planification, l’allocation rationnelle des ressources, une bonne
gestion des données sert de base à des activités de suivi/évaluation
des projets, de recherches opérationnelles, d’évaluation de la
performance pour l’amélioration de la qualité des services, etc.

VI. Suivi/Evaluation de projet


Le SIS, impliquant une bonne gestion des données, constitue
une base essentielle pour conduire les activités de suivi/
évaluation des interventions/projets visant à prendre en charge
les problèmes de santé de la population.

Le suivi est la surveillance en routine des éléments clés des


résultats d’un projet via la tenue de registres, le reporting régulier.

En répondant à la question « sommes-nous sur la bonne voie de


l’atteinte de nos objectifs ? », le suivi aide les gestionnaires de

18  Livret de Poche du Résident en Service Social


projet à déterminer – au cours de la mise en œuvre des projets-
les domaines qui exigent un effort plus soutenu et à identifier
ceux qui pourraient contribuer à l’atteinte des objectifs du
projet. (CESAG).

L’évaluation est l’examen ponctuel du changement dans les


résultats visés par un projet. Elle tente d’associer un effet
ou un résultat particulier directement à une intervention au
terme d’une période.

En répondant à la question « avons-nous atteint nos objectifs ? »,


l’évaluation permet aux gestionnaires de projet de déterminer
la valeur/l’impact du projet spécifique sur la population
ciblée (CESAG).

A. La recherche opérationnelle
Les institutions utilisent les données issues du SIS pour
conduire des activités de recherche opérationnelle en vue de
fournir les évidences scientifiques nécessaires à influencer
les politiques de santé et à partager les bonnes pratiques en
matière de service de santé.

B. L’Amélioration de la Qualité
Les techniques d’amélioration de la qualité utilisent les
données issues du SIS pour mesurer à l’aide d’indicateurs de
proportion la performance des programmes en adressant les
lacunes et écarts identifiés (voir chapitre AQ).

Chapitre 2  Système d’Information Sanitaire  19


FORME DE RÉFÉRENCE DES PATIENTS

N.B. : Veuillez contacter vos supérieurs (direction communale, UAS, ou DDS


pour avoir plus d’instructions sur le processus de notification appropriée).

20  Livret de Poche du Résident en Service Social


Chapitre

Pédiatrie 3

Sommaire

I. Généralité sur la prise en charge pédiatrique


a. Admissions hospitalières
b. Gestion parentérale de fluides
c. Critères de transfert pédiatrique
d. Nourrissons à risque d’infection maternelle fœtale
e. L’évaluation et le triage
f. Douleurs abdominales
g. Déshydration et diarrhée
h. Fièvre
i. Symptômes respiratoires

II. Protocole des urgences pédiatriques

III. Bronchiolite

IV. Diarrhée, Vomissement, et Déshydration de l’Enfant

V. Drépanocytose

VI. Etat de mal épileptique

VII. Fièvre typhoïde


VIII. Glomérulonéphrite aigue

IX. Infection urinaire

X. Malnutrition aigüe sévère

XI. Méningite bactérienne

XII. Muguet et parasitose

XIII. Nez, Gorge, Oreille (ORL)

XIV. Paludisme

XV. Pneumonie bactérienne

XVI. Prévention de la transmission mère enfant (PTME)


(aspect pédiatrique)

XVII. Septicémie

XVIII. Syndrome néphrotique

XIX. Tétanos

XX. Tuberculose

XXI. Références

22  Livret de Poche du Résident en Service Social


I. Généralité sur la prise en charge pédiatrique

A. Admissions hospitalières
Tout patient âgé de plus d’un (1) mois doit être reçu et examiné
par une infirmière immédiatement après son admission, puis
être réexaminé par un médecin dans les 12 heures suivant
l’admission, ou plus tôt à la demande de l’infirmière ou du
médecin traitant. L’infirmière doit appeler le médecin en vue
d’un examen au préalable en fonc des critères de transfert. Par
exemple : le médecin doit être appelé pour tout nouveau-né,
tout enfant présentant des convulsions ou ayant un besoin
d’oxygène, etc. Une fiche d’admission complète doit être
attachée à son dossier.

Soins quotidiens et fiches d’évolution


Le personnel infirmier doit prendre et enregistrer les signes
vitaux pour tous les patients hospitalisés au moins 3 fois
par jour. Il doit administrer et notifier tous les médicaments
prescrits dans le dossier médical, comme il a été ordonné.

Tous les patients hospitalisés doivent être examinés par un


médecin et avoir une fiche d’évolution attachée à leur dossier ;
ceci doit être réalisé tous les jours au moins une fois même
si l’état du patient est stable et au moins deux fois par jour
s’il est instable. Les patients admis depuis plus d’un mois ne
présentant pas de problèmes médicaux actifs, par exemple les
enfants abandonnés et autres cas sociaux, verront leur fiche
remplie et leurs ordonnances revues de manière hebdomadaire.
La fiche quotidienne suivra le format « SOEP » :
•  Subjectif : historique intermédiaire
•  Informations Objectives : examen physique ciblé,
résultats de laboratoire, etc.
•  Évaluation : statut et/ou impression réexaminé(e) (s)

Chapitre 3  Pédiatrie  23
•  Plan : toutes les ordonnances, y compris les changements
de médicaments, les tests de laboratoire supplémentaires

Sortie et autorisation de sortie


À la sortie, chaque patient hospitalisé recevra une feuille
médico-administrative attachée à son dossier.

B. Gestion parentérale de fluides


Ajouter en-tête au-dessus des 3 premières puces :
•  Besoins liquidiens d’entretien
–– Nourrissons < 10 kg : 4 cc/kg/h [ou 100 cc/kg/j]
––Enfants 10 – 20 kg : 40 cc/h + 2 cc/kg/h pour chaque kg
> 10 kg [ou 1000cc + 50 cc/kg/j pour chaque kg >10 kg]
––Enfants > 20 kg : 60 cc/h + 1 cc/kg/h pour chaque kg >
20 kg [ou 1500 cc + 20 cc/kg/j pour chaque kg > 20 kg]
•  Conversion
––Fluides totales pour 24 heures ÷ 24 = microgouttes/min
––Fluides totales pour 24 heures ÷ 72 = gouttes/minute

Omettre la phrase commençant par « solution = … » Et ajouter :


La solution d’entretien parentérale la plus appropriée chez
l’enfant est le dextrose 5 % NS 0, 225 % à 2 mEq KCl pour 100 ml.
Le potassium ne doit pas être ajouté jusqu’à ce que la production
d’urine soit établie. Exception faite pour le nouveau-né qui
à besoin d’électrolytes sans dextrose à 10 % pour les 2 – 3 premiers
jours de vie.

Remplacement de déficits hydriques


Les signes vitaux des patients, l’examen physique et le poids
doivent être étroitement surveillés. La vitesse de perfusion doit
être mesurée avec soin pour éviter une overdose en liquide,
surtout chez le petit enfant.

24  Livret de Poche du Résident en Service Social


Dans des situations particulières de pertes continues, patients
chirurgicaux par exemple, le type de fluide perdu peut être utilisé
pour choisir une solution de remplacement qui soit appropriée.
•  Pertes gastriques : une solution saline normale 0,45 %
•  L’intestin grêle, la bile ou les pertes du pancréas : 0,9 %
de solution saline normale
•  Brûlures : 0,9 % sérum physiologique ou lactate de Ringer.

Chapitre 3  Pédiatrie  25
Si ces solutions ne sont pas disponibles, elles peuvent être
mélangées à l’aide des solutions disponibles :

G10 % Fluide IV de G5 % et G50 %


(Utiliser pré-mélange G10 % si disponible, sinon utiliser la recette ci-dessous)
1. Enlever 28 ml du sac de 250 ml de G5 %
2. Ajouter 28 ml G50 % au sac de l'étape 1
3. Mélanger le sac pour obtenir du G10 %

G10 % ¼ Lactate de Ringer (LR) à partir de G5 %, G50 %, et LR


1. Enlever 95 ml du sac de 250 ml de G5 %
2. Ajouter 35 ml G50 % au sac de l'étape 1
3. Ajouter 60 ml LR au sac de l'étape 2
4. Mélanger le sac pour obtenir du G10 % ¼ Lactate de Ringer

G10 % ¼ Lactate de Ringer (LR) à partir de G10 %, G50 %, et LR


1. Enlever 75 ml du sac de 250 ml de G10 %
2. Ajouter 15 ml G50 % au sac de l'étape 1
3. Ajouter 60 ml LR au sac de l'étape 2
4. Mélanger le sac pour obtenir du G10 % ¼ Lactate de Ringer

G10 % ¼ Saline Normale (SN) à partir de G5 %, G50 %, et SN


1. Enlever 95 ml du sac de 250 ml de G5 %
2. Ajouter 35 ml G50 % au sac de l'étape 1
3. Ajouter 60 ml SN au sac de l'étape 2
4. Mélanger le sac pour obtenir du G10 % ¼ Saline Normale

G10 % ¼ Saline Normale (SN) à partir de G10 %, G50 %, et SN


1. Enlever 75 ml du sac de 250 ml de G10 %
2. Ajouter 15 ml G50 % au sac de l'étape 1
3. Ajouter 60 ml SN au sac de l'étape 2
4. Mélanger le sac pour obtenir du G10 % ¼ Saline Normale

G12.5 % ¼ Lactate de Ringer (LR) à partir de G5 %, G50 %, et LR


1. Enlever 108 ml du sac de 250 ml de G5 %
2. Ajouter 48 ml G50 % au sac de l'étape 1
3. Ajouter 60 ml LR au sac de l'étape 2
4. Mélanger le sac pour obtenir du G12.5 % ¼ Lactate de Ringer

G12.5 % ¼ Lactate de Ringer (LR) à partir de G10 %, G50 %, et LR


1. Enlever 90 ml du sac de 250 ml de G10 %
2. Ajouter 30 ml G50 % au sac de l'étape 1
3. Ajouter 60 ml LR au sac de l'étape 2
4. Mélanger le sac pour obtenir du G12.5 % ¼ Lactate de Ringer

26  Livret de Poche du Résident en Service Social


C. Critères de transfert pédiatrique
Dans un centre de santé, on devrait orienter tout enfant présentant
une maladie inconnue ou compliquée vers un pédiatre.

Les enfants présentant les conditions suivantes et répondant


aux critères suivants doivent être transférés dans un hôpital
offrant des services pédiatriques spécialisés :

•  Un nouveau-né prématuré •  Détresse respiratoire


•  Un nouveau-né pesant •  Coma
moins de 1,5 kg •  Fièvre prolongée
•  Un nouveau-né avec une d’origine inconnue
sévère hypoxie périnatale, •  Néphropathie
et suspect d’une septicémie
ou une infection •  Suspect de cancer

•  Un nouveau-né avec une •  Retard du développement


jaunisse de 3ème catégorie psychomoteur
ou ictère prolongé •  Anémie sévère
•  Tétanos néonatal •  Maladies à déclaration
•  Malformations congénitales obligatoire (contre la
diphtérie, le tétanos,
•  Tout enfant âgé de moins la dengue, la rougeole,
de 3 mois ayant la fièvre et la paralysie flasque)
•  Suspect de méningite •  Drépanocytose (SS ou SC)
•  La malnutrition aiguë •  Patients VIH-positifs
sévère avec complications présentant une résistance
•  Le diabète soupçonnée
•  Cardiopathie congénitale •  Asthme chronique
ou acquise
•  La tuberculose
extra-pulmonaire

Chapitre 3  Pédiatrie  27
Les pathologies suivantes devraient être traitées au niveau du
Centre de Santé :

•  Déshydratation
•  Infections des voies respiratoires hautes
•  Paludisme
•  La fièvre typhoïde
•  Infections des voies urinaires
•  Simple malnutrition
•  Otites
•  Pharyngites
•  Glomérulonéphrite aiguë
•  Parasites intestinaux
•  Mycoses
•  Tuberculose pulmonaire
•  Les nouveau-nés à risque du FMI
•  Les nouveau-nés exposés à la syphilis ou le VIH
•  Anémie modérée par carence en fer

Comment faire un transfert :

1. Communiquer avec l’équipe de l’établissement sanitaire


vers lequel vous souhaitez transférer l’enfant. Ils doivent
vous assurer qu’ils sont équipés pour recevoir le transfert
2. Stabiliser l’enfant avant le transfert ou donner lui des
soins d’urgence.
3. Rédiger la note de transfert avec toutes les informations
nécessaires, y compris le traitement commencé.

28  Livret de Poche du Résident en Service Social


D. Nourrissons à risque d’infection
maternelle fœtale
Les nouveau-nés sont à haut risque d’infection en raison de leur
fonction immunitaire immature. Malheureusement, même de
graves infections peuvent être difficiles à détecter chez eux. Il
faut avoir un haut degré de suspicion et une marge restreinte
pour les traiter avec des antibiotiques. Ils sont fréquemment
traités pour une présumée septicémie en raison des facteurs de
risque même lors de la succion. Tout nouveau-né apparemment
en bonne santé qui présente des facteurs de risque peut être
traité à n’importe quel site de ZL. Ils devraient être transférés
dans un hôpital ayant un service de pédiatrie (Cange, St Marc,
Hinche). Si le nouveau-né présente des signes ou des facteurs
de risque de septicémie, avertir le médecin immédiatement et
commencer l’antibiothérapie IV.

Les facteurs de risque d’infection fœtale maternelle


comprennent :
•  Fièvre maternelle (température > 38° C) pendant le
travail ou dans les 24 heures suivant l’accouchement
•  Infection urinaire maternelle pendant l’actuelle
grossesse ou de la bactériurie
•  Durée de rupture des membranes > 18 heures avant
l’accouchement
•  Sensibilité de l’utérus ou liquide amniotique avec une
odeur fétide
•  Diagnostic obstétrique de chorioamniotite
•  Liquide amniotique teinté de méconium
•  Réanimation à la naissance
•  Procédures invasives
•  Accouchement à domicile

Chapitre 3  Pédiatrie  29
Si le bébé présente un ou plusieurs de ces signes de danger
ci-dessous, organiser le transfert :
•  Les signes vitaux anormaux
•  Fièvre (température > 38° c), l’hypothermie (temp ° C)
ou l’instabilité de la température
•  Tachycardie (HR > 180) ou bradycardie (HR < 80)
•  Tachypnée (RR > 60) ou bradypnée (RR < 30) dont l’apnée
•  Mauvaise perfusion : temps de remplissage capillaire
> 3 secondes, hypotension
•  Une respiration anormale : essoufflement, grognements,
resserrement aiguë de la poitrine, battements des ailes
nasales ou apnée
•  Couleur anormale : cyanose, pâleur, gris, tacheté, aigri,
érythémateuse y compris la région ombilicale
•  Une activité anormale : tremblement, irritabilité,
convulsions, diminution du tonus musculaire, rigidité ou
réponse minimale à la stimulation, léthargie
•  Alimentation anormale : mauvaise alimentation, distension
abdominale, vomissements récurrents, diarrhée, sinon une
hypo- ou une hyperglycémie inexpliquée
•  Antécédents de convulsions
•  Ictère
•  Bombement de la fontanelle
•  Bébé prématuré ou poids à la naissance < 2,0 kg

L’antibiothérapie recommandée :
•  Au risque d’infection fœtale maternelle : ampicilline
et gentamicine.
•  La durée du traitement : si le bébé est cliniquement
stable, traiter pendant 3– 5 jours

30  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Les antibiotiques qui couvrent des organismes gram
positifs et négatifs doivent être administrés ensemble
pour la même durée pour assurer un traitement adéquat
•  Le choix de première ligne est l’ampicilline et la
gentamicine. La Gentamicine s’est avérée sûre
et efficace. Aux doses quotidiennes prescrites, la
gentamicine ne présente aucune complication rénale
chez les nouveau-nés avec fonction rénale normale.
Si l’enfant a suffisamment d’urine, n’arrêtez pas la
gentamicine avant l’ampicilline.

Tableau di dosage antibiotiques pour nouveau-nés

MÉdication dose/frÉquence commentaires


Ampicilline ≤ 14 jours
≤ 3 5 sem d'age gestationnel* ou
> 35 sem d'age gestationnel**:
50 mg/kg IV chaque 12 heures —

> 14 jours

50 mg/kg IV chaque 6 heures

Gentamicine ≤ 14 jours
≤ 35 sem d'age gestationnel* ou
> 35 sem d'age gestationnel**: Utiliser la dose
4 mg/kg IV une fois par jour nouveau-née
pendant le
> 14 jours premier mois
> 1 mois : 7,5 mg/kg IV une fois
par jour

*Si l'AG n'est pas connu utiliser le poids actuel ≤ 2,0 kg


**Si l'AG n'est pas connu utiliser le poids actuel > 2,0 kg

Chapître 5  Pédiatrie  31
E. L’évaluation et le triage

Un patient arrive pour Signes de danger :


evaluation et triage Obstruction des voies
respiratoires
Détresse respiratoire grave
Évaluer les signes Cyanose centrale
de danger Signes de choc (mains froides,
pouls faible et rapide, recharge
capillaire > 3s)
Téléphoner à Coma
un médecin Oui Sont les Convulsions
immédiatement et signes de danger Déshydratation sévère
suivre le Protocol présent ? (léthargie, les yeux enfoncés,
d'Urgence la turgescence pauvre)
Non
Paramètres prioritaires :
Évaluation immédiate Âge • Poids • Température
par un médecin Évaluer les paramètres
Présence d'une pâleur • Taille
(consultation prioritaires
MUAC • Œdème
chirurgicale pour
traumatisme, brûlures, Oui Signes de priorité : enfant
d'autres conditions Évaluer les Signes de malade < 2 mois
chirurgicales) Priorité À haute température
Non Traumatisme ou condition
urgente chirurgicale
Faire L'Histoire et Exam Physique Pâleur sévère
(Y compris le statut vaccinal, l'alimentation et la nutrition) Empoisonnement
Ordonner les examens laboratoires si necessaire Douleur intense
Détresse respiratoire
Agité, irritable ou léthargique
Évaluer la plainte principale, aller à l'arbre diagnostique Transfert urgent
approprié, et choisir le diagnostic approprié Malnutrition
Œdème

Oui Non Ambulatoire Commencer avec


Consulter le Critères Hospitalisation le traitement
protocol de de transfert ou Traitement ambulatoire et
référence rencontré ambulatoire consulter les
protocoles
Hospitalisation

Commencer avec le traitement ambulatoire et consulter les protocoles


La condition du patient ameliore La condition du patient n'ameliore pas

Continuer le traitement et planifier l'exéat Réévaluer et reconsidérer le diagnostic

Faire exéater et arranger Reviser le traitment et


le suivi considérer un transfert
32 
F. Douleurs abdominales

Patient souffrant de DOULEURS ABDOMINALES

Rechercher les signes de danger Abdomen aigu :


Douleurs abdominales persistentes
Non et intenses
Commencer les Oui Signes Sensibilité
soins de soutien
d'un abdomen Défense musculaire (rigidité
et consulter
aigu ? de la paroi abdominal quand
IMMEDIATEMENT
le chirurgien Non l'abdomen est palpé)
Distention
Oui Présente un Masse palpable
Suivre le Vomissements bilieux (bile vert
protocole quelconque signe de
danger foncé)
d'émergence Vomissements de sang
Non Vomissements de matières fécales
Suivre le Oui Présence importante de sang dans
Évaluation de la
protocole de les selles
malnutrition
malnutrition Absence de bruits intestinaux ou
Non hyperactivité de sons intestinaux
Suivre le Oui Historique aigus
protocole de la de la drépanocytose Tymphanique à la percussion
drépanocytose Maitite mobile à la percussion
Non Résultats des radiographies (si
Suivre le Oui radios possibles)
protocole du Tumescence ? Peut présenter des signes d'état
syndrome de choc
néphrotique
Non Symtomes de l'hepatite
Oui Jaunisse
Suivre le Dysurie, Douleur abdominale sévère au
protocole des douleur au flanc niveau du quadrant supérieur droit
infections Manque d'appétit
urinaires Non Fatigue
Oui
Suivre le Symptômes
Symtômes de la fièvre typhoïde :
protocole de de l'hepatite ?
Forte fièvre
l'hepatite Malaise
Non Maux de tête
Oui Constipation ou Diarrhée
Suivre le Symptômes
Taches de couleur rose sur la poitrine
protocole de la de la fièvre
Agrandissement de la rate et du foie
fiève typhoïde typhoïde
Bradycardie
Non
Suivre le Oui Non
protocole des Suivre le protocole de la
Vomissements/
Vomissements/ parasitose et prodiguer
Diarrhée
Diarrhée des soins de soutien

  33
G. Déshydratation et diarrhée
Signes de danger :
Patient avec deshydratation Obstruction des voies
et/ou diarrhee respiratoires
Détresse respiratoire grave
Cyanose centrale
Évaluer les signes de danger Signes de choc
(mains froides, pouls
Non faible et rapide, recharge
Suivre le Oui /Présent capillaire > 3s)
Signes de
protocole Coma
danger ?
d'urgence Convulsions
Non /Absent Déshydratation sévère
(léthargie, les yeux
Évaluer la sévèrité de la enfoncés, la turgescence
déshydratation pauvre)

Plan A Plan B Plan C

Facteurs Évaluer les factueurs


de risque : de risque et le besoin
Sang dans les d'antibiotiques
selles
Suspicion de
la septicémie
Malnutrition Oui /Présent
Facteurs de
Âge < 6 mois risque, sont-ils Admettre
présent ?

Non /Absent Oui Traiter


Sang dans les
pour
selles ?
Exéater le patient Shigellose
avec les SRO, zinc,
Non
et les antibiotiques
(si indiqués) Oui
Diarrhée Traiter
aqueuse, pour
oderie ? Cholera
Non
Oui
Diarrhée ≥ 2 Traiter
semaines ? pour
Giardia
Non
Ne donner pas d'antibiotiques

34  Livret de Poche du Résident en Service Social


H. Fièvre
Signes de danger :
Patient avec une FIÈVRE Obstruction des voies
respiratoires
Détresse respiratoire grave
Cyanose centrale
Signes de choc
Évaluer les signes (mains froides, pouls
de danger faible et rapide, recharge
capillaire > 3s)
Coma
Convulsions
Déshydratation sévère
Sont les (léthargie, les yeux
signes de danger enfoncés, la turgescence
présent ? pauvre)
Non Oui

Oui
Raideur
Aller à l'Arbre Plainte de la nuque
de Décision respiratoire ? ou fontanelle
RESPIRATOIRE
Oui bombée ? Non

Non
Méningite Septicémie
Paludisme
Prendre les signes vitaux
Malaria
Faire L'Histoire et Exam Physique
Cérébral
Localiser le problème –
En cas de fièvre isole, penser à la malaria

Oui
Abdomen Référence
Peau/Tissus Oreille/ chirurgicale
Extrémité Abdomen chirurgicale ?
Mous Nez/Gorge urgent

Cellulite Otite Septique Non


Mastoïdite Arthrites/
Pharyngite Ostéomyélite

Non Oui Aller à l'Arbre


Labs : UA, Vomissement/ de Décision
Hgm, Widal Diarrhée DÉSHYDRATION/
Widal + DIARRHÉE
UA +

Pyélonéphrite La Fièvre Typhoïde

Chapitre 3  Pédiatrie  35
I. Symptomes respiratoires

Patient avec
PLAINTE
RESPIRATOIRE
Des signes de choc septique Signes de danger
Inconscient ou léthargique Obstruction des
Extremites froides voies respiratoires
Lent remplissage capillaire Évaluer les signes Détresse
Pouls rapide : de danger respiratoire grave
• 2 mois-12 mois : > 160 Cyanose centrale
• 1-5 ans : > 140 Signes de choc
(mains froides,
pouls faible et
Commencer Oui rapide, recharge
Sont les
oxygène capillaire > 3s)
signes de danger
et appel le Coma
présent ?
médecin Convulsions
Déshydratation
Non sévère (léthargie,
Traiter pour le les yeux enfoncés,
Oui Évaluer Non
choc septique Continuer avec la turgescence
- Un bolus pour le choc pauvre)
l'evaluation
solute IV septique
- Antibiotiques

Oui Non
Corps étrange ; Début
pneumothorax Durée
brusque ?
<2 >2
semaines semaines

Signes vitaux et examen physique avec l'auscultation Évaluer pour


le TB

Non
Poumons Ral L'air diminué
Sibilance Stridor
clair crepitant ou absent Examen
TB est
Oui Non positif ?
Rhume Pneumonie Croup Effusion
Coqueluche Insuffiance Corps Empyema Oui
Cardiaque Étrange Masse
Tuberculose

Broncholite Asthme

36  Livret de Poche du Résident en Service Social


II. Protocole des urgences pédiatrique

Signes d’urgence
•  Tous les enfants qui présentent l’un des signes d’urgence
suivants doivent être évalués et traités immédiatement :
•  Obstruction des voies respiratoires
•  Détresse respiratoire grave
•  Cyanose centrale
•  Signes de choc (mains froides ; remplissage capillaire
supérieur à 3 secondes ; pouls faible et rapide)
•  Coma
•  Convulsions
•  Signes de déshydratation sévère à cause de la diarrhée
(léthargie, yeux enfoncés, retour très lent après
pincement de la peau – deux de ces signes).

Si les signes d’urgence se présentent


•  Administrez le traitement (voir ci-dessous).
•  Demandez de l’aide.
•  Prélevez du sang pour des examens de laboratoire
d’urgence (glycémie, frottis sanguin, hémoglobine).
Envoyez le sang pour groupage et compatibilité sanguins
si l’enfant est en état de choc ou semble être gravement
anémique, ou présente un saignement sévère.
•  Ne pas mobiliser le cou si possibilité de lésions du
rachis cervical.

Chapitre 3  Pédiatrie  37
Voies aériennes et respiration

Évaluation
•  La respiration de l’enfant semble-t-elle obstruée ?
Regardez et écoutez pour déterminer si la ventilation est
faible lors de la respiration.
•  Y a-t-il une détresse respiratoire grave ?
La respiration est très laborieuse, l’enfant utilise les
muscles auxiliaires de la respiration (hochements de
la tête), respire très rapidement, et semble être fatigué
souvent. L’enfant n›est pas capable de se nourrir à cause
de la détresse respiratoire.
•  Y a-t-il une cyanose centrale ?
Y a-t-il une coloration bleuâtre/violacée de la langue
et de l’intérieur de la bouche ?

Diagnostic différentiel
•  Aspiration d’un corps étranger (voir ci-dessous)
•  Pneumonie
•  Asthme
•  Abcès rétropharyngé
•  Croup
•  Diphtérie

Traitement
Si aspiration de corps étranger :
•  Gestion des voies respiratoires du nourrisson s’étouffant
(voir illustration OMS 3) :
––Placez le bébé sur votre bras ou votre cuisse,
la tête en bas

38  Livret de Poche du Résident en Service Social


––Donnez 5 tapes dans le dos de l’enfant avec le talon
de la main.
––Si l’obstruction persiste, placer l’enfant en décubitus
ventral, tête en bas et administrer 5 tapes sur la
poitrine avec 2 doigts, un travers de doigt en dessous
du niveau du mamelon, sur la ligne médiane.
––Si l’obstruction persiste, recherchez toute obstruction
qui puisse être enlevée dans la bouche du nourrisson.
––Si nécessaire, répétez la séquence de tapes dans
le dos.

•  Gestion des voies aériennes chez l’enfant > 1 an qui


s’étouffe) (voir illustration OMS 3) :
–– Donner 5 tapes dans le dos de l’enfant avec le talon
de la main, l’enfant étant assis, à genoux ou couché.
––Si l’obstruction persiste, réaliser la manœuvre de
Heimlich. Placez l`enfant en position verticale,
placez vos bras autour du corps de l’enfant ; placez
un poing fermé juste en dessous du sternum de
l’enfant ; placez l’autre main sur votre poing et tirez
vers le haut en appuyant sur l’abdomen ; répétez
cette manœuvre de Heimlich 5 fois.
––Si l’obstruction persiste, recherchez toute obstruction
qui puisse être enlevée dans la bouche de l’enfant.
––Si nécessaire, répétez la séquence de tapes dorsales.

Si pas d’aspiration de corps étranger :


•  Gestion des voies respiratoires (voir illustration OMS 4).
–– Donnez de l’oxygène au moyen de lunettes nasales ou
d’une sonde nasale (voir illustration OMS 5).
––Assurez-vous que l’enfant est chaud.

Chapitre 3  Pédiatrie  39
Circulation (en cas de choc)

Évaluation
•  Vérifiez si la main de l’enfant est froide ; si c’est le cas :
––Vérifiez si le temps de remplissage capillaire est
supérieur à 3 secondes. Si le remplissage capillaire
prend plus de 3 secondes, vérifiez le pouls. Est-il faible
et rapide ? Si le pouls radial est fort et non rapide,
l’enfant n’est pas en état de choc. Si vous ne pouvez
pas sentir le pouls radial d’un nourrisson (moins d’un
an), prenez le pouls brachial ou, si l’enfant est couché,
le pouls fémoral. Si vous ne pouvez pas sentir le pouls
radial d’un enfant, sentez la carotide.

Diagnostic différentiel
•  Choc hémorragique
•  Dengue avec syndrome de choc
•  Choc cardiogénique
•  Choc septique
•  Choc associé à une déshydratation sévère

Traitement
•  Arrêter tout saignement.
•  Donner de l’oxygène au moyen de lunettes nasales ou
d’une sonde nasale (voir illustration OMS 5).
•  Assurez-vous que l’enfant est chaud.

Si pas de malnutrition sévère


•  Placez une voie veineuse et commencez rapidement à
administrer des liquides (voir illustration OMS 7).
•  En cas d`échec de la voie veineuse périphérique, insérez
une voie intra-osseuse ou jugulaire externe.

40  Livret de Poche du Résident en Service Social


Si malnutrition sévère et léthargie ou inconscience
•  Donnez du glucose IV (voir illustration OMS 10).
•  Insérez une voie veineuse et perfusez (voir illustration
OMS 8).

Si malnutrition sévère SANS léthargie ni inconscience


•  Donnez du glucose par voie orale ou par
sonde naso-gastrique.
•  Procédez immédiatement à une évaluation complète
et au traitement.

Coma/Convulsions / Léthargie / État
Mental Anormal

Évaluation
•  Si l’enfant est dans le coma, vérifiez le niveau
de conscience :
A = alerte,
V = répond à la voix,
D = réagit à la douleur,
I = inconscient.
•  Si l’enfant n’est pas éveillé et alerte, essayez de réveiller
l’enfant en lui parlant ou en lui secouant le bras. Si
l’enfant n’est pas alerte, mais répond à la voix, il est
léthargique. S’il n’y a pas de réponse, demandez à la
mère si l’enfant a été anormalement somnolent ou
difficile à se réveiller. Vérifiez si l’enfant réagit à la
douleur ou aux stimuli douloureux. S`il ne réagit pas,
il est dans le coma (inconscient) et nécessite un
traitement d’urgence.
•  Si l’enfant présente des convulsions, il y aura des
mouvements spasmodiques répétés s’il ne répond pas ?

Chapitre 3  Pédiatrie  41
Diagnostic différentiel chez l’enfant
•  Méningite
•  Paludisme cérébral
•  Convulsions fébriles
•  Hypoglycémie
•  Blessure à la tête
•  Empoisonnement
•  Choc
•  Glomérulonéphrite aiguë avec encéphalopathie
•  Acidocétose diabétique

Diagnostic différentiel chez le nourrisson


•  Asphyxie à la naissance, encéphalopathie hypoxique
ischémique, traumatisme à la naissance
•  Hémorragie intracrânienne
•  Maladie hémolytique du nouveau-né, ictère nucléaire
•  Tétanos néonatal
•  Méningite
•  Sepsie

Traitement
•  Gestion des voies respiratoires (voir illustration OMS 3).
•  Si convulsions, administrer du diazépam ou du
paraldéhyde par voie rectale (voir illustration OMS 9).
•  Positionnez l’enfant inconscient (voir illustration OMS 6).
•  Donnez du glucose IV (voir illustration OMS 10).

42  Livret de Poche du Résident en Service Social


Déshydratation grave (si l’enfant a la diarrhée)

Évaluation
•  L’enfant a-t-il les yeux enfoncés ? Demandez à la mère si
les yeux de l’enfant sont plus enfoncés que d’habitude.
•  Le pli cutané revient-il très lentement à la normale (plus
de 2 secondes) ? Pincez la peau de l’abdomen,
à mi-chemin entre l’ombilic et le flanc, pendant
1 seconde, puis relâchez et observez.

Traitement
Si PAS de malnutrition sévère
•  Placez une voie veineuse et commencez rapidement
à donner des liquides (voir illustration OMS 11).
•  Voir le protocole de la diarrhée.

Si malnutrition sévère
•  Ne placez PAS de voie veineuse.
•  Procédez immédiatement à la réhydratation orale,
voir le protocole page 46.

Signes de priorité
Si aucun signe d’urgence n’est trouvé, vérifiez les signes
de priorité
•  Petit bébé : tout enfant malade de moins de 2 mois.
•  Température : l’enfant est très chaud.
•  Traumatisme ou autre situation chirurgicale urgente.
•  Pâleur (sévère).
•  Empoisonnement.
•  Douleur (sévère).
•  Détresse respiratoire.

Chapitre 3  Pédiatrie  43
•  Agitation, irritabilité ou léthargie continue.
•  Transfert (urgent).
•  Malnutrition : amaigrissement visible et sévère.
•  Œdème des deux pieds.
•  Brûlures (majeures).

Les enfants présentant des signes de priorité nécessitent


une évaluation rapide pour déterminer le traitement qui est
nécessaire. Déplacer tout enfant qui présente un signe de
priorité à l’avant de la file d’attente pour qu’il soit évalué avant.

III. Bronchiolite
La bronchiolite est une infection des voies respiratoires
inférieures qui se manifeste généralement de façon saisonnière
et est caractérisée par l’obstruction des petites voies
aériennes, d’où la respiration sifflante. Elle est plus grave chez
les nourrissons.

Étiologie
Virus, surtout le VRS, mais également le virus de l’influenza
et les adénovirus. Il y a possibilité de surinfection bactérienne.

Manifestations cliniques
Les symptômes varient beaucoup, allant d’une toux légère,
d’une rhinorrhée ou d’une respiration sifflante à une
dyspnée grave, une mauvaise alimentation, de la léthargie ou
de l’hypoxémie.

44  Livret de Poche du Résident en Service Social


Traitement
•  Surtout de soutien, car il s’agit d’une maladie qui se
résorbe d’elle-même
•  Hydratation IV si PO est impossible
•  Oxygénothérapie en cas de besoin pour maintenir
la SaO2 > 92 %
•  Aspiration si nécessaire
•  Envisager l’administration de 0,15 mg/kg/dose (minimum
1,5 mg) de salbutamol en aérosol q20 mins x 3, puis q4h si
le traitement fait effet
––En l’absence de réaction à ce traitement, administrer
en aérosol 3 % NS q8h
•  Administrer des antibiotiques contre la pneumonie
s’il y a une justification clinique.
•  Si l’état de l’enfant ne s’améliore pas malgré
l’oxygénothérapie, ou s’il s’aggrave tout à coup, effectuer
une radiographie pulmonaire ou un échocardiogramme
pour exclure la possibilité de pneumothorax.

Chapitre 3  Pédiatrie  45
IV. Diarrhée, vomissement, déshydratation
de l’enfant (oms)

Évaluer la déshydratation

Observation Plan A Plan B Plan C


Condition Bien, alerte Irritable, fatigué Léthargique,
flasque
Yeux Normaux Enfoncés Très enfoncés
Larmes Présentes Absentes Absentes
Bouche Humide Sèche Très sèche
Soif Boit Assoiffé Incapable de boire
normalement
Urines Normales Réduites Minimales/
absentes
Respiration Normale Normale/rapide Profonde
Pli cutané Retour rapide Retour lent Retour très lent
Pouls Normal Normal/un peu Faible/non
faible palpable
Décision Pas de Légère Déshydratation
déshydratation déshydratation sévère
Traitement PLAN A PLAN B PLAN C

Plans d’hydratation

Plan A
1. Donner plu s de liquides que d’habitude pour éviter une
déshydratation. Les liquides peuvent inclure eau de riz
bouilli, lait maternel, eau, et solution de réhydratation
orale (SRO).
2. Donner beaucoup de nourriture pour éviter une
malnutrition. Continuer le lait maternel ou le lait habituel.

46  Livret de Poche du Résident en Service Social


Si déjà alimentation solide, donner féculents, céréales,
légumineuses, et viande. Les aliments doivent être bien
cuits et écrasés. Ajouter 1 à 2 cuillerées à thé d’huile
végétale à chaque portion. Donner fruits, comme les figues-
bananes par exemple, pour le potassium. Donner 5-6 repas
par jour. Après l’arrêt de la diarrhée, donner un repas
supplémentaire par jour pendant 2 semaines.
3. Retourner à la clinique si pas d’amélioration dans les 3 jours,
ou continuité de nombreuses selles liquides, de vomissements
répétés, peu de prise de boissons ou en cas de fièvre.
4. Donner SRO après chaque selle liquide :
Âge Quantité Prescrire
< 2 ans 50–100 ml 1 sachet/jour
2–10 ans 100–200 ml 1 sachet/jour
> 10 ans À la demande 2 sachets/jour

•  Si < 2 ans, donner 1 cuillerée à thé q 1–2 mins


•  Si l’enfant est plus âgé, donner de fréquentes gorgées
à la tasse. Si l’enfant vomit, attendre 10 minutes,
reprendre plus lentement (1 cuillerée à thé/2–3 min)

Plan B
1. Quantité spécifique de SRO à donner en 4 heures = poids en
kg x 75 ml. Si poids inconnu, estimer en fonction de l’âge :
< 4 mois 4–11 mois 12–23 mois 2– 4 ans 5–14 ans > 15 ans
200–400 ml 400–600 ml 600–800 ml 800–1200 ml 1200–2200 ml 2200–4000 ml

2. Si l’enfant en veut davantage, donner plus.


3. Continuer l’allaitement maternel. Si nourrisson de moins
de 6 mois non allaité, donner aussi 100– 200 cc d’eau
pendant cette période.

Chapitre 3  Pédiatrie  47
4. Mère ou auxiliaires donnent 1 cuillère à thé q 1–2 mins,
ou, pour les enfants plus âgés, de fréquentes gorgées
5. Si l’enfant vomit, attendre 10 minutes, puis reprendre
6. Après 4 heures, réévaluer besoin de plan A, B ou C.

Plan C
1. Débuter IV immédiatement.
2. Donner un total de 100 ml/kg de Ringer Lactate ou
de sérum physiologique, répartis comme suit :

< 12 mois 30 ml/kg en 1 h, puis 70 ml/kg en 5 heures.


Plus âgés 30 ml/kg en 30 min, puis 70 ml/kg en 2,5 heures.

•  Si on ne peut pas placer une IV ou intra-osseuse,


placer une voie nasogastrique (NG) et commencer SRO/
NG : 20 ml/kg/h x 6 h (120 ml/kg au total)
•  Si NG non tolérée, consulter un chirurgien pour
dénudation.
•  Si sévèrement sous-alimenté, envisager PO/NG sauf si
en état de choc. Donner RéSoMal 5 cc/kg/h x 2 h, puis
5–10 cc/kg/h au cours des 4–10 heures suivantes (total
de 70–100 cc/kg en 12h)
•  Si en état de choc, donner Ringer Lactate IV avec 5 %
dextrose (50 ml de D50 pour 1 litre de Ringer Lactate)
et 20 mEq KCl/litre, 15 ml/kg en 1 heure. Répéter si pas
d’amélioration du pouls et rythme respiratoire, puis passer
à RéSoMal PO ou par NG, 10 ml/kg/h en 10 heures.
•  Réévaluer tous les enfants toutes les 1–2 heures,
changer de plan si indiqué.
•  Donner SRO (RéSoMal si gravement sous-alimenté)
5 ml/kg/h dès que l’enfant est capable de boire.

48  Livret de Poche du Résident en Service Social


Évaluer autres problèmes :
•  Sang dans les selles :
––Exclure maladie péri-anale, puis traiter x 5 jours
avec antibiotiques pour Shigella
––Revoir dans 2 jours ; si diarrhée sanglante persiste,
changer pour deuxième antibiotique pour Shigella
x 5 jours
––Si échec deuxième médicament, envisager traitement
de l’amibiase avec 30 mg/kg/j de métronidazole
répartis en 3x/j x 10 jours

•  Diarrhée liquide sévère : > 2 ans : suspicion de choléra


––Traiter déshydratation et donner érythromycine
12,5 mg/kg x 3f/j x 3 jours, zinc x 2 semaines
(< 6 mois : 10 mg/jour, > 6 mois : 20 mg/jour)
•  Diarrhée pendant plus de 2 semaines : envisager
traitement de giardiase
––Métronidazole 30– 40 mg/kg ÷ 3f/j x 7–10 jours

Critères d’Admission/Observation :
•  Plans B et C
•  Sang significatif dans les selles
•  Suspicion d’état septique
•  Malnutrition concomitante
•  Moins de 6 mois d’âge

Sinon, les parents peuvent être formés à donner Plan A à la


maison et à donner Zinc (< 6 mois : 10 mg/jour ou > 6 mois :
20 mg/jour) pendant deux semaines.

Chapitre 3  Pédiatrie  49
V. Drépanocytose

Aperçu des syndromes drépanocytaires


Les syndromes drépanocytaires sont causés par un défaut
génétique affectant la production de bêta-globine ; une
molécule qui entre dans la composition de l’hémoglobine.
Lorsqu’elle est désoxygénée, l’hémoglobine se polymérise,
déformant les globules rouges et augmentant leur adhérence
aux cellules endothéliales. Cela entraîne une diminution de
leur durée de vie (hémolyse) et des épisodes intermittents
d’occlusion vasculaire qui causent de l’ischémie tissulaire et
des dysfonctionnements aigus et chroniques des organes.

Manifestations cliniques importantes


•  Hémolyse
•  Anémie chronique
•  Ictère
•  Myélose aplastique
•  Lithiase biliaire
•  Croissance et développement sexuel retardés
•  Occlusion vasculaire
–– Douleurs aiguës récurrentes (dactylite, douleurs
musculosquelettiques ou abdominales)
––Séquestration splénique avec asplénie fonctionnelle
(augmente le risque d’infections bactériennes,
surtout par des espèces encapsulées)
––Syndrome thoracique aigu
––AVC
––Hyposthénurie et énurésie
––Néphropathie chronique

50  Livret de Poche du Résident en Service Social


––Priapisme
––Nécrose avasculaire
––Rétinopathie proliférante
––Ulcères de jambes

Diagnostic
Il faut envisager la drépanocytose dès que les manifestations
décrites ci-dessus apparaissent, en particulier, la splénomégalie
dès l’âge de 3 à 6 mois, l’anémie à l`âge de 6 mois et les
infections par des bactéries encapsulées.

Au laboratoire :
•  Hémogramme : anémie normocytaire avec réticulocytose
(200 % à 300 % plus élevée que la normale), neutrophilie
et thrombocytose.
•  Tests spécifiques :
–– Test de falciformation : un résultat positif indique la
présence d’HbS, mais ne permet pas de différencier les
patients portant le trait drépanocytaire de ceux qui
sont atteints de la maladie; le test pourrait produire
des faux négatifs chez les nouveau-nés et chez les
patients dont le taux d’hémoglobine fœtale est élevé.
––Électrophorèse de l’hémoglobine : nécessaire pour
un diagnostic précis. Peut être effectuée sur le
sang ombilical.

Traitement ambulatoire de la drépanocytose


Rendez-vous au moins tous les trois mois pour suivi de
traitement préventif et de sensibilisation des patients.

Suivi :
•  Hématocrite, volume de la rate – tous les trois mois

Chapitre 3  Pédiatrie  51
•  Numération des globules blancs, formule leucocytaire du
sang, numération plaquettaire et réticulocytaire – tous
les six mois
•  Analyse d’urine et dosage de la créatinine – chaque année
•  Dépistage de la scoliose – chaque année durant la puberté

Traitement préventif aux antibiotiques


•  De 2 à 36 mois : Benzathine-pénicilline :
25 000–50 000 U/kg IM q 3– 4 semaines, ou pénicilline V :
125 mg PO 2 fois x/j.
•  De 36 mois à 72 mois : Benzathine-pénicilline :
25 000–50 000 U/kg IM q 3 – 4 semaines, ou
pénicilline V : 250 mg PO 2 fois x/j.
•  Plus de 72 mois : Les traitements peuvent cesser si
le patient est vacciné et s`il n’a été atteint d’aucune
infection réfractaire.

Immunisations

Antipneumococcique
Âge Doses
(mois) précédentes Recommandations
< 24  aucune • Vaccin antipneumococcique conjugué
à 7 ou à 13 sérotypes (VAPC)
• 2 à 6 mois : 3 doses, de 6 à 8 semaines
d’intervalle rappel à 12 et à 15 mois
• 7 à 11 mois : 2 doses, de 6 à 8 semaines
d’intervalle rappel à 12 et à 15 mois
• 12 à 23 mois : 1 dose

52  Livret de Poche du Résident en Service Social


Âge Doses
(mois) précédentes Recommandations
24 à 59  aucune • VAPC : 2 doses, de 6 à 8 semaines
d’intervalle
• Vaccin polysaccharidique à 23 sérotypes
(Pneumo 23) : 1re dose au moins
8 semaines après la dernière dose de
VAPC 2e dose 3–5 ans après la 1re
24 à 59  4 doses de VAPC Pneumo 23 : 1re dose au moins
8 semaines après la dernière dose de
VAPC 2e dose 3 à 5 ans après la 1re

24 à 59  1 dose de • VAPC : 2 doses à 8 semaines


Pneumo 23 d’intervalle, en commençant 8 semaines
après la dose de Pneumo 23
• Pneumo 23 : 1 dose 3 à 5 ans après
la 1re

N.B.  : Patient de plus de 6 ans non vacciné : administrer une dose


de Pneumo 23 ; administrer la seconde dose dans 3 à 5 ans.

Haemophilus influenzae
Âge Recommandations
< 7 mois 4 doses, à 2 mois d’intervalle
7 à 11 mois 3 doses, à 2 mois d’intervalle
12 à 59 mois 2 doses, à 2 mois d’intervalle

N.B. : Patient subissant une splénectomie : administrer une nouvelle dose


de 7 à 10 jours avant l’intervention.

Méningocoque
Âge Recommandations
À partir de 24 mois 1 dose ; répéter 5 ans plus tard

Supplément nutritif : 1 mg d’acide folique, une fois par jour.

Chapitre 3  Pédiatrie  53
Sensibilisation des parents et des patients.
•  Optimiser la nutrition.
•  Éviter la déshydratation, le froid, la fatigue et l’alcool.
•  Prévenir les infections (vaccins, pénicilline, traitement
énergique contre le paludisme).
•  Éviter les antihistaminiques, les barbituriques, les
diurétiques et les bronchodilatateurs.
•  Consulter un médecin en cas de maladie ou de grossesse.

Prise en charge de complications spécifiques

Crise de douleur (crise vaso-occlusive)


Signes et symptômes cliniques
•  Jeunes patients : douleurs aux extrémités et œdème de
la zone affectée.
•  Patients plus âgés : douleurs à la tête, à la poitrine,
à l’abdomen et au dos.

Diagnostic
•  Antécédents médicaux et examen physique
•  Hémogramme
•  Numération réticulocytaire
•  Imagerie, selon les indications

Traitement
1. Hydratation : PO en cas de douleurs légères et d’absence
d’iléus, IV en cas de douleurs graves ou de présence
d’iléus. Donner 1,5 fois la quantité de liquide donnée à une
personne non déshydratée pendant 24 heures (exception :
syndrome thoracique aigu – risque d’hyperhydratation –
ne donner que la quantité normale de liquide).
54  Livret de Poche du Résident en Service Social
2. Analgésiques* : donner des doses élevées à des intervalles
précis. Diminuer les doses sans espacer les prises.
L’objectif est le soulagement de la douleur en une heure.
3. Douleur légère : paracétamol (acétaminophène), 10–20 mg/
kg q4h ou ibuprofène, 10 mg/kg q4 à 6 heures.
a. Douleur moyenne : ajouter 1 mg/kg de codéine
PO, q4h.
b. Douleur forte : au lieu de la codéine, ajouter
0,1– 0,15 mg/kg de morphine IV, q1–2 heures.
4. Antibiotiques : envisager la possibilité qu’il y ait une
infection même si le patient n’a pas de fièvre; en cas de
doute, commencer le traitement au ceftriaxone ou
au chloramphénicol.
5. Prévenir l’hypothermie.

* Ne jamais donner de mépéridine (peut provoquer des


crises épileptiques).

Prise en charge de la fièvre


Risque supérieur d’infection bactérienne puisque le fonctionne­
ment de la rate est altéré et que le patient manque d’opsonines.
Une déshydratation importante peut survenir rapidement et
entraîner une acidose et une augmentation de la falciformation.
Si l’apport par voie orale est insuffisant, l’hydratation doit
être effectuée par IV. L’âge, l’état clinique et la température
du patient ainsi que la disponibilité du traitement et du suivi
influenceront le plan de soins.

Possibilité de poursuivre les soins en clinique externe si le


patient semble bien se porter, que sa température est ≤ 38,5 °C,
que la cause de la fièvre est connue et que le traitement et le
suivi nécessaires sont disponibles. Sinon :
•  Hospitalisation du patient pour investigation

Chapitre 3  Pédiatrie  55
•  Administration d’antibiotiques IV 
•  Observation

Diagnostic
•  Antécédents médicaux et examen physique
•  Hémogramme, numération des réticulocytes
•  PCR
•  Imagerie, selon les indications
•  Dans la mesure du possible et selon les indications,
mise en culture de fluides sanguins et de ponctions des
articulations et des os

Traitement
•  Traiter S. pneumoniae, les staphylocoques,
H. influenzae, les salmonelles, E. coli :
–– Ceftriaxone : 50–100 mg/kg ÷ q12– 24 heures (limite
de 2 g) ou
––Céfotaxime : 200 mg/kg/jour ÷ q6– 8h ou
––Chloramphénicol : 50 mg/kg/jour ÷ q6h ET
ampicilline : 400 mg/kg/jour ÷ q6h.

•  Cas d’ostéomyélite présumé : céfazoline, 100 mg/kg/jour


÷ q6 – 8 heures ET céfotaxime :
–– 1 mois –12 ans : 100 – 200 mg/kg/jour ÷ q6 – 8 heures;
––> 12 ans ou > 50 kg : 2 g q4– 6h (limite de 12 g/jr).

Prise en charge en cas de séquestration splénique


Une accumulation excessive de sang dans la rate survient chez
50 % des patients drépanocytaires S/S de moins de trois ans.
Peut également se produire chez les patients plus âgés atteints
de drépanocytose de type S/C et S/Bêta0/Thal, souvent associée

56  Livret de Poche du Résident en Service Social


à une infection virale. Les infarctus spléniques cumulatifs
entraînent l’asplénie fonctionnelle, souvent avant l’âge de
cinq ans.

Signes et symptômes cliniques


Irritabilité, léthargie, fatigue, douleurs abdominales, pâleur,
tachycardie, splénomégalie, hypovolémie aiguë ou choc
hypovolémique.

Diagnostic
•  Hémogramme (baisse du taux d’Hb 2– 3 g/dl par rapport
au taux de base)
•  Numération plaquettaire (thrombopénie)
•  Numération réticulocytaire (de 400 % à 500 %
supérieure à la normale)
•  Dépistage d’infections, s’il y a lieu

Traitement des crises aiguës


•  Rétablissement du volume sanguin périphérique
au moyen d’une solution intraveineuse (solution
physiologique ou solution de Ringer)
•  Transfusion de 10 ml/kg de CGR
•  Administration de ceftriaxone : 50–75 mg/kg/jour en
attendant les résultats du dépistage d’infection.

S’il s’agit d’une crise récurrente, procéder à une splénectomie


une fois la crise résorbée.

Prise en charge en cas de séquestration hépatique


Peut survenir chez les patients de tous âges; pas aussi grave
que la séquestration splénique.

Chapitre 3  Pédiatrie  57
Signes et symptômes cliniques
Douleurs abdominales, ictère, hépatomégalie.

Diagnostic
•  Antécédents médicaux et examen physique
•  Hémogramme
•  Numération réticulocytaire
•  Numération plaquettaire
•  Épreuves de fonction hépatique
•  Dépistage de l’hépatite B

Traitement
•  Hydratation par voie intraveineuse
•  Analgésiques
•  Antibiotiques (transfusion si le taux d’Hb < 6 g/dl)

Prise en charge en cas de crise aplasique

Signes et symptômes cliniques


Pâleur, léthargie/malaise, syncope, céphalée, fièvre, infection
récente des voies respiratoires supérieures.

Diagnostic
•  Hémogramme
•  Numération réticulocytaire
•  Résultats des tests en laboratoire, chute du taux d’Hb
à 3– 4 g/dl sans réticulocytose

Traitement
Transfusion de 10 ml/kg de CGR.

58  Livret de Poche du Résident en Service Social


Prise en charge en cas de syndrome
thoracique aiguë
Plus fréquent chez les patients âgés de plus de huit ans.
Dans 50 % des cas, le syndrome est provoqué par une embolie
graisseuse causée par la nécrose médullaire, surtout chez
les patients souffrant de douleurs osseuses vaso-occlusives
concomitantes ou ayant déjà subi ce type de douleur.
Plus rarement, il est causé par une infection (Haemophilus
influenzae, pneumocoques, staphylocoques, salmonelles,
mycoplasmes, chlamydia) ou par l’hypoventilation, ou
survient en période postopératoire. Les crises récurrentes sont
associées aux maladies pulmonaires restrictives chroniques, à
l’hypertension pulmonaire et au cœur pulmonaire.

Signes et symptômes cliniques


Douleur thoracique, fièvre, tachypnée, tachycardie, toux (à un
stade plus avancé de la maladie).

Diagnostic
•  Antécédents médicaux et examen physique
•  Hémogramme
•  Numération réticulocytaire
•  Numération plaquettaire
•  Radiographie pulmonaire
•  Hémoculture si possible
•  Résultats des tests de laboratoire/des radiographies –
chute du taux d’Hb ou de plaquettes. Consolidation
pulmonaire diffuse, lobaire ou bilatérale diffuse.
Le patient peut présenter un épanchement pleural.

Chapitre 3  Pédiatrie  59
Traitement
•  Oxygénothérapie pour maintenir la SaO2 > 92 %.
•  Hydratation d’entretien par IV (ne pas trop hydrater).
•  Nébulisation de bronchodilatateurs q4h.
•  Antibiotiques
––Ceftriaxone (ou céfotaxime), 50–100 mg/kg ÷
q12–24 h ET
––Erythromycine 50 mg/kg ÷ q8h (ou azithromycine
12 mg/kg/j x 5 jours, si disponible).
•  Transfusion de 10 ml/kg de CGR si SaO2 faible ou
hématocrite inférieur à la normale.

Référer pour exsanguinotransfusion si le patient ne réagit pas


à la transfusion simple, souffrant d’hypoxémie grave et dont
l’état se détériore rapidement.
En cas de suspicion d’atteintes du SNC : infarctus/hémorragie/
AVC (crises épileptiques, ataxie, dysarthrie ou aphasie,
faiblesse, troubles visuels, hémiparésie ou monoparésie,
paralysie), il faut référer aussi.

Prise en charge en cas de priapisme


Signes et symptômes cliniques
Érection persistante involontaire du pénis, qui se produit
généralement chez les enfants de plus de cinq ans.

Diagnostic
•  Antécédents médicaux et examen physique

Traitement
•  Hydratation, analgésie, cathétérisme vésical

60  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  En l’absence d’amélioration, consultation chirurgicale
pour drainage des corps caverneux (Effortil si disponible,
10 mg par injection intracaverneuse).

Remarque sur la prise/la disponibilité de l’hydroxyurée


Recommandée en cas de crises de douleur fréquentes et
intenses, de syndrome thoracique aiguë, d’accidents vaso-
occlusifs graves ou d’anémie grave prolongée chez les
nourrissons de 9 à 18 mois. Posologie de départ : 15 mg/kg,
ajuster 5 mg/kg à la fois toutes les 6 à 12 semaines. Réaliser
ensuite un hémogramme et des épreuves de fonction hépatique
et mesurer le taux de créatinine. Cesser l’administration en
cas de neutropénie modérée ou de thrombopénie < 80 000/mm3.
La dose maximale de 30 mg/kg/jour peut être administrée
indéfiniment tout en continuant l’évaluation.

VI. État de mal épileptique


Grave, voire possiblement mortel, l’état de mal épileptique
nécessite une intervention immédiate. Cet état peut être une
complication liée à une maladie aiguë, ou encore être associée à
l’épilepsie : 10 % à 20 % des enfants atteints d’épilepsie vivent
au moins un épisode d’état de mal épileptique.

Évaluation clinique
Recueillir rapidement les antécédents, en mettant l’accent sur
les causes habituelles : fièvre, infection du système nerveux
central (SNC), trauma, trouble métabolique (diarrhée), dose
d’anticonvulsivants sous le seuil d’efficacité thérapeutique
et toxines.

Chapitre 3  Pédiatrie  61
Traitement
•  De 0 à 5 minutes
–– Vérification des voies respiratoires, de la respiration
et de la circulation, et surveillance des signes vitaux
––Oxygénothérapie
––Perfusion IV ou IO
––Vérification de la glycémie et correction de
l’hypoglycémie s’il y a lieu (administration de
2– 4 ml/kg de solution à 25 % de dextrose IV)
––Analyses au laboratoire :
§§ Électrolytes et hémogramme
§§ Si possible, calcémie, magnésémie, explorations
rénales, bilan de fonction hépatique, concentrations
d’anticonvulsivants, dépistage toxicologique
§§ Hémoculture si une infection est suspectée
ŠŠ Examen physique et neurologique rapide

•  De 5 à 10 minutes – Début du traitement pharmacologique


––Diazépam : 0,2–0,5 mg/kg IV (0,5 mg/kg par voie
rectale), pour une dose maximale de 6 à 10 mg.
Le médicament fait effet en peu de temps soit
10 à 20 secondes, mais peut agir seulement pendant
2 minutes. Peut être administré à nouveau après
5 à 10 minutes.

•  De 15 à 35 minutes – Si la crise se poursuit, administrer


une dose d’attaque des médicaments suivants
––Phénobarbital : 15– 20 mg/kg IV, administré
lentement (ne pas dépasser 1 mg/kg/min).
Peut causer une dépression respiratoire, surtout
après l’administration de benzodiazépines; ou

62  Livret de Poche du Résident en Service Social


––Phénytoïne : 15–20 mg/kg IV, administré lentement
(ne pas dépasser 1 mg/kg/min). Peut causer
de la douleur et des lésions aux tissus en cas
d’extravasation. Possiblement contre-indiquée en
cas d’ingestion de toxines, car la phénytoïne est
fortement liée aux protéines.

•  Après 45 minutes – Si la crise se poursuit


–– Administration d’une dose d’attaque du médicament
non encore administré (phénobarbital ou
phénytoïne); ou
––Administration d’une dose additionnelle de 5 mg/kg
de phénobarbital q30 mins, pour une dose maximale
de 30 mg/kg; ou
––Administration d’une dose additionnelle de 5 mg/kg
de phénytoïne; ou
––Possibilité d’administrer 20– 40 mg/kg de
valproate IV, dilué en parts égales avec du soluté
physiologique, pendant 5 à 10 minutes. Répéter au
besoin après 10 à 15 minutes.

VII. Fièvre typhoïde


Signes cliniques
Forte fièvre, bouche sèche, anorexie, vomissement, hépatomégalie,
diarrhée, douleurs abdominales, bradycardie relative, pâleur,
splénomégalie, constipation, céphalées, jaunisse, obnubilation,
toux sèche, taches rosées.

Complications
Iléus, péritonite, perforation de l’intestin, hémorragie intestinale,
myocardite, encéphalite, ostéomyélite.

Chapitre 3  Pédiatrie  63
Diagnostic
Hémoculture, NGB [leucopénie relative], test de Widal
(pas assez fiable).

Traitement
Basé sur les réactions allergiques si connues.

•  Si non gravement malade :


––Amoxicilline 80–100 mg/kg/j PO, ÷ q8h x 14 jours ou
––Chloramphénicol 75 mg/kg/j PO, ÷ q6h x 14 jours ou
––Triméthoprime-sulfaméthoxazole 8 mg/kg/j PO,
÷ q12h x 14 jours
•  Si gravement malade :
––Ceftriaxone 75 mg/kg/j IV, q24h x 7–10 jours ou
––Ampicilline 200 mg/kg/j IV, ÷ q6h x 10 jours ou
––Chloramphénicol 75 mg/kg/j IV, ÷ q6h x 10 jours

VIII. Glomérulonéphrite aiguë


Lésion glomérulaire due à des complexes immuns. En Haïti,
surtout après infections à streptocoque bêta hémolytique du
groupe A, 1–3 semaines après infection pharyngée, 3–6  semaines
après infections de la peau. Le plus souvent après infection de la
peau. Surtout chez les 5–12 ans, rare < 3 ans.

Signes et symptômes
•  Anasarque : le plus commun des signes d’appel :
75 % des patients.
•  Hématurie macroscopique : 30– 50 % des patients à des
urines de couleur rouge ou coca.
•  Hypertension : 50– 90 % des patients ; cause principale
= rétention d’eau.
64  Livret de Poche du Résident en Service Social
Diagnostic
•  Anamnèse et examen avec tension artérielle
•  Analyse d’urine :
––Hématurie
––Cylindres
––Pyurie
––Protéinurie (10– 20 % dans la plage néphrotique)
•  ASO (faux négatif si infection de la peau – test de
streptozyme, meilleur si disponible)
•  Azote uréique
•  Créatinine
•  Envisager hépatite B, VIH
•  Référence pour biopsie rénale peut être indiquée si
évolution compliquée :
––Symptômes progressifs pendant > 2 semaines
––Hématurie prolongée
––Hypertension > 4– 6 semaines

Traitement (Pas de traitement spécifique ; traitement de


soutien et symptomatique) 
1. Repos
2. Restriction sodée à 2– 3 mEq/kg/j – max 2 g NaCl
3. Furosémide IV : 1 mg/kg (max 40 mg) pendant 1–2 /j
4. Surveiller poids quotidiennement
5. Surveiller tension artérielle, et si reste > 95e percentile
pour l’âge, malgré Lasix et restriction sodée, commencer
antihypertenseurs.
•  Si sévère ; symptomatique : maux de tête, léthargie,
œdème pulmonaire, créatinine anormale) :

Chapitre 3  Pédiatrie  65
––Hydralazine 0,1–0,2 mg/kg à la fois, IV ou IM,
q4 – 6 h si nécessaire ; max 20 mg à la fois.
L’objectif est de réduire la tension artérielle de
25 % initialement.
•  Si asymptomatique, ou moins sévère, et en usage
chronique :
––Hydralazine 0,75–1 mg/kg/24 h PO, q6 –12 h; max
25 mg à la fois. Augmenter éventuellement la dose
en 3 – 4 semaines jusqu›à 5 mg/kg/24 h maximum
chez nourrisson, 7,5 kg/kg/24 h chez enfant ; max
200 mg/24 heures.

6. Sortie lorsque tension artérielle (TA) contrôlée et


œdème résolu.
7. Suivi en clinique avec examen, TA, poids, analyse d’urines :
1x/semaine x 1 mois, puis 1x/mois jusqu›à analyse d’urines
normale, puis 1x/3 mois pendant 1 an.

IX. Infections urinaires


Manifestations cliniques
La cystite peut se manifester de façon isolée, sous forme de dysurie,
de mictions fréquentes et urgentes, sans fièvre ou douleurs
abdominales. Quant à l’infection des voies urinaires supérieures,
ou pyélonéphrite, elle s’accompagne plus fréquemment de fièvre,
de vomissement, de douleurs abdominales ou au flanc et de
symptômes constitutionnels. Chez le nourrisson, ce type d’infection
peut prendre la forme d’une maladie fébrile non spécifique.

Diagnostic
•  Analyse d’urine : pyurie et bactériurie, souvent hématurie
•  Culture d’urine
•  Hémoculture à envisager pour les patients gravement
malades
66  Livret de Poche du Résident en Service Social
Les infections compliquées

Manifestations cliniques
•  Enfants âgés de < 2– 3 mois
•  Forte fièvre et air malade
•  Vomissement et déshydratation
•  Faible observance probable

Traitement
1. Hospitalisation
2. Traitement parentéral jusqu’à ce que le patient demeure
afébrile pendant 24 heures et soit stable
3. 1,5 fois le volume d’hydratation d’entretien IV
4. Médicaments :
a. Ceftriaxone : 50 mg/kg q24h IV ou
b. Gentamicine : 7,5 mg/kg IV q24h et ampicilline :
200 mg/kg/j IV, ÷ q6h
5. Dès qu’une réaction clinique est observée, passer à la voie
orale pour le reste de la période de traitement (7–10 jours)

Les infections simples

Manifestations cliniques
•  Nourrissons plus âgés et enfants
•  Fièvre peu élevée ou afébrile
•  Médication par voie orale bien tolérée

Traitement
•  Triméthoprime-sulfaméthoxazole : 8 mg/g/j ÷ q12h x 5 jr ou
•  Céfalexine : 50 mg/kg/j ÷ q12h x 5 jours
•  Amoxicilline 50 mg/kg/j ÷ q12h x5 jours
Chapitre 3  Pédiatrie  67
X. Malnutrition aigue severe

Critère d’admission (unité de stabilisation


nutritionnel (USN))
•  P/T < 3 – écart-type
•  Malnutrition avec œdème grade 3
•  Marasme associée au Kwashiorkor
•  Enfant > 6 mois et < 3.5 kg
•  Malnutrition sévère avec complications

Diagnostic
•  Hémogramme
•  TR pour VIH
•  Urines
•  Radiographie du thorax
•  Examen parasitologique des selles
•  Glycémie

Traitement
1. Mettre l’enfant dans un endroit chaud à l’abri des courants
d’air et fournir une couverture chaude
2. Diète orale : F–75 per os ou per le vine suivant la fiche
pendant au moins 48h
3. Mettre une voie veineuse seulement en cas de signes
de choc ou de déshydratation sévère
4. Contrôler les signes vitaux q 3h
5. Inscrire dans la fiche la quantité de lait reçue
6. Contrôler le nombre d’épisodes de vomissement ou
de diarrhée.

68  Livret de Poche du Résident en Service Social


7. Contrôler la glycémie q 3h et donner du D/W 10 % : 5 cc/kg
IV stat ou 50cc de glucose a 10 % per le vine si glycémie
< 54 mg/ml ou inconscient
8. Faire la toilette de l’enfant avec de l’eau tiède puis
sécher rapidement
9. Contrôler le poids chaque matin

Médications
•  Amoxicilline : 15 mg/dose q 8h x 7 jours (à donner
systématiquement si pas de complications).
•  Acide folique : 5 mg stat
•  Vit A :
––50 000 UI ou 2 gttes < 6 mois (non allaité)
––100 000 UI ou 4 gttes (6 mois–12 mois)
––200 000 UI : enfant > 12 mois
N.B. : Pour les enfants avec marasme : 1 dose à J1 et
à l’exéat (?).

•  Pour enfant avec Kwashiorkor : 1 dose à l’exéat.


•  Donner vit A aux enfants avec Kwashiorkor au début du
traitement en cas de signes d’avitaminose A seulement.
•  Ne jamais donner du fer folate au début du traitement

Principales complications de la malnutrition


aigue severe

1) Hypoglycémie

Signes et symptômes 
•  Perte de connaissance
•  Apathie
•  Glycémie < 54 mg/dl
Chapitre 3  Pédiatrie  69
Traitement 
•  D/w 10 % : 5 cc/kg IV stat ou
•  50 cc de glucose per le vine

Suivi
•  Contrôler la glycémie q30 mins jusqu›à stabilisation
•  Donner lait F-75 ou F-100 dilue q30 mins per le vine

N.B. : Préciser la quantité totale de lait à administrer pour un


repas, ou la fractionner en 4 repas chaque 30 mins

Prévention
•  Donner le lait q2 ou 3h. (Référence tableau
d’administration de F-75 et F-100)

2) Hypothermie 

Signes et symptômes
•  Température axillaire < 35 ° Celsius ou
•  Température rectale < 35.5 ° Celsius

Traitement
•  Maintenir la salle chaude
•  Recouvrir l’enfant de la tête au pied
•  Utiliser la méthode Kangourou
•  Contrôler la température q 30 mins

3) Choc Septique 

Signes et symptômes
•  Perte de connaissance
•  Apathie

70  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Extrémités froides
•  Pouls filant soit > 160/mins (enfant 2 mois a 12 mois) et
> 140 pour enfant : 1–5 ans

Traitement
•  Oxygène en inhalation
•  DS 0.45 % : 15 cc/kg/1h plus 2 meq de KCl par 100 cc de
soluté
•  Antibiotiques IV (ampicilline : 100 mg/kg/24h en 3 doses
et gentamicine : 6 mg/kg q24h ou ceftriaxone : 75 mg/
kg/24h en 2 doses)

Suivi
S’il y a une amélioration :
•  Pouls et fréquence respiratoire diminuent avec état de
conscience amélioré
•  Donner un autre bolus de DS 0.45 % : 15 cc/kg pendant 1 h
•  Bon état de conscience : discontinuer la voie veineuse

Pas d’amélioration :
•  Donner 1 mg de Furosémide/kg IV stat puis 10 cc par kg
de sang frais pendant 3 h ou
•  Concentré globulaire (si défaillance cardiaque)

4) Déshydratation

Signes et symptômes
Histoire clinique de :
•  Diarrhée ou vomissement
•  Signes de soif
•  Enfoncement récent des yeux avec absence
d’émission d’urines

Chapitre 3  Pédiatrie  71
Traitement
•  Déshydratation modérée
•  RéSoMal : 5cc/kg q30mins

Suivi
•  Contrôler pouls – FR q30mins pendant 2 h
•  Poids qh
•  Puis 5–10 cc/kg/h jusqu’à l’on atteint le poids cible (2 à 5 %)

En cas de choc (inconscient) : D/S 0.45 % : 15 cc/kg/h


•  Si amélioration : donner un nouveau Bolus
Enfant conscient : continuer avec RéSoMal : 5–10cc/kg/h
•  Si pas d’amélioration : penser au choc septique

N.B. : Placer une voie veineuse pour les enfants atteints de


malnutrition aigüe sévère seulement dans les cas de choc
septique ou hypovolémie.

XI. Méningite bactérienne (non néonatale)

Étiologie
Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae, Neisseria
meningitidis, infections rarement gram-négatives.

Manifestations cliniques
Fièvre, irritabilité, maux de tête, vomissement, raideur de la
nuque, altération de l’état mental, convulsions, posture anormale,
déficits neurologiques focaux.

Diagnostic
•  Culture du LCR 
•  Coloration de Gram du LCR

72  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Numération des globules blancs
•  Protéines et glucose

Traitement
•  Ceftriaxone : 100 mg/kg/jour q24h IV/IM, q6h x 10 jours,
dose maximale de 2 g ou
•  Céfotaxime : 200–300 mg/kg/jour IV/IM, q6h x 10 jours.
S’il existe une préoccupation que des gram-négatives
entériques constituent l’étiologie, prolonger le traitement
pendant 14–21 jours).
•  Si l’apparition des symptômes est récente, considérer
l’ajout de stéroïdes au traitement. À éviter pour les cas
présumés de paludisme ou de méningite virale :
––Dexaméthasone : 0,15 mg/kg q6h x 2 jours.
Première dose à donner avant le début du
traitement antibiotique.
––Répéter la ponction lombaire si aucune amélioration
après 24 heures.
•  Envisager la TB si la fièvre persiste au-delà de 7 jours,
s’il y a eu contact avec une personne atteinte de TB,
si l’état neurologique du patient ne s’améliore pas,
s’il s’agit d’un cas de VIH présumé ou confirmé, si la
radiographie pulmonaire présente des anomalies ou
en cas d’hyperprotéinorachie ou d’hypoglycorachie.
•  À surveiller :
––Signes vitaux des patients en état critique.
•  Comparaison du poids de l’apport liquidien et du débit
urinaire pour détecter des signes de SIADH (syndrome
de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique).
•  Suivi à long terme : retard du développement et
déficiences auditive et visuelle.

Chapitre 3  Pédiatrie  73
XII. Muguet
Commun chez les nourrissons en bonne santé ; envisager
l’immunosuppression si présent chez des enfants plus âgés.

Traitement
•  Nystatine, suspension buvable 100 000 unités PO q6h
x 7–14 jours ou
•  Application topique de violet de gentiane 3x/j

Parasitose
Très commune ; envisager traitement présomptif jusqu’à 4 fois
par an chez les enfants de plus de 2 ans.

Traitement
•  < 1 an : pipérazine 50 mg/kg x1
•  1–2 ans : albendazole 200 mg x 1
•  > 2 ans : albendazole 400 mg x 1

XIII. Nez, Gorge, Oreille (ORL)

Pharyngite
Souvent d’origine virale, mais en cas d’incidence élevée de
rhumatisme articulaire aigue, le streptocoque bêta-hémolytique
du groupe A doit être envisagé comme étiologie.

Caractéristiques cliniques
Fièvre, malaise, dysphagie, douleurs abdominales, vomissement,
adénopathie cervicale, érythème ou exsudat pharyngé,
hypertrophie des amygdales, pétéchies palatines.

74  Livret de Poche du Résident en Service Social


Traitement
•  Paracétamol pour la douleur et la dysphagie
•  Benzathine pénicilline
––< 27kg : 600 000 UI en IM x 1 dose
––> 27kg : 1,2 million UI en IM x 1dose ou
•  Pénicilline V potassium 50–75 mg/kg/j ÷ 2x/j x 10 jours ou
•  Amoxicilline 50–75 mg/kg/j ÷ 2x/j x 10 jours

Otite moyenne aigue


Souvent associée à des infections des voies respiratoires
hautes. Les virus en sont fréquemment l’origine et les
cas bénins peuvent être soignés à l’aide d’un traitement
symptomatique exclusif.

Caractéristiques cliniques
Douleurs aux oreilles, fièvre, manque d’appétit, et otorrhée,
tympan rouge, opaque, gonflé, et +/- la perforation tympanique.

Traitement
•  Paracétamol pour la douleur et la fièvre.
•  Amoxicilline : 45–90 mg/kg/j ÷ 2f/j x 5 jours ou.
•  Cotrimoxazole : 8 mg/kg/j ÷ 2f/j x 5 jours.
•  En présence d’otorrhée, nettoyer avec des mèches en
coton trois fois par jour aussi longtemps que nécessaire.
•  Si les symptômes persistent, poursuivre les antibiotiques
pendant 5 jours supplémentaires.

Otite moyenne chronique


Ecoulement de plus de 2 semaines

Chapitre 3  Pédiatrie  75
Caractéristiques cliniques
Voir ci-dessus

Traitement
•  Même antibiotiques que pour l’otite aigüe
•  Assécher avec des mèches en coton trois fois par jour, puis
•  Administrer gouttes d’antibiotiques topiques +/- stéroïdes :
––Ciprofloxacine en solution otique 0,3 % 4–5gtts 2x/j
x 7 jours ou
––Ofloxacine en solution otique 0,3 % 4–5gtts 2x/j x 7 jr ou
––Autre préparation antibiotique otique
[chloramphénicol, etc.]
•  Si les symptômes persistent, envisager une consultation
ORL, culture/prélèvement pour la TB, traitement de
Pseudomonas éventuels.

XIV. Paludisme

Signes et symptômes
•  Les formes bénignes peuvent prendre la forme d’une
maladie non spécifique (malaise, léthargie, manque
d’appétit, etc.) accompagnée de fortes poussées de fièvre.
•  Les cas graves peuvent s’accompagner d’un état de
conscience altéré, de convulsions, de choc, de détresse
respiratoire, d’hypoglycémie, d’anémie, et d’ictère.

Diagnostic/laboratoire
•  Test diagnostique rapide si disponible ou
•  Frottis sanguin et goutte épaisse
•  Hémoglobine

76  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Numération plaquettaire
•  Glycémie
•  Examen du LCR s’il y a des signes de paludisme cérébral
pour écarter la méningite

Traitement
Traitement de soutien : hydratation par voie veineuse (IV),
oxygénothérapie, contrôle de la fièvre, etc.

Formes légères et modérées, traitement PO possible


•  Chloroquine : 10 mg/kg stat au début du traitement
(dose maximale de 600 mg)
•  Chloroquine 5 mg/kg/dose après 6, 24 et 48 heures :
•  Si l’enfant vomit < 30 minutes après l’administration, lui
redonner la dose complète
•  Si l’enfant vomit entre 30 et 60 minutes après
l’administration, lui redonner la moitié de la dose
•  Si l’enfant vomit > 60 minutes après l’administration,
poursuivre le traitement tel que prévu.

Cas graves ou traitement par voie orale


impossible
N.B. : Si le patient n’a reçu aucun traitement préalable, commencer
par lui donner la dose d’attaque; sinon, commencer par la dose
d’entretien. La quinine peut causer une hypoglycémie : il faudra
donc surveiller la glycémie du patient.

•  Quinine : dose d’attaque de 20 mg/kg diluée à 10 ml/


kg dans une solution de dextrose. Administrer par voie
veineuse progressivement sur une période de 4 heures;
PUIS

Chapitre 3  Pédiatrie  77
•  Quinine : 10 mg/kg/dose diluée à 10 ml/kg dans une
solution de dextrose q8h. Administrer par voie veineuse
progressivement sur une période de 2 heures x 7 jours.
•  Si l’accès veineux est impossible, envisager l’administration
par voie intramusculaire (IM). Passer à PO dès que l’état
du patient le permet.

XV. Pneumonie
La pneumonie peut être d’origine virale (VRS, influenza, rhinovirus,
métapneumovirus) ou bactérienne (Streptococcus pneumoniae,
Haemophilus influenzae, Staphylococcus aureus). Bien que les
infections virales soient responsables d’environ de deux tiers des
cas hospitalisés, ce sont généralement les infections bactériennes
qui causent les cas les plus sévères.

Manifestations cliniques

Pneumonie très grave


Toux, difficultés respiratoires et l’un des signes suivants :
•  Cyanose centrale
•  Incapacité d’avaler ou vomissement
•  État de conscience altéré
•  Détresse respiratoire grave qui peut se manifester sous
forme de tachypnée*, de battements des ailes du nez,
de geignements, de tirages intercostales et d’anomalies
à l’auscultation (bruits respiratoires diminués ou
bronchiques, sonorité anormale de la voix, frottements
pleuraux, craquements, etc.)

Pneumonie grave
Toux, difficultés respiratoires et l’un des signes suivants :

78  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Geignements
•  Battements des ailes du nez
•  Tirages intercostales
•  Tachypnée*
•  Anomalies à l’auscultation du thorax
•  (Aucun symptôme de pneumonie grave) ?

Pneumonie bénigne
Toux, difficultés respiratoires et tachypnée*, sans les signes
mentionnés dans les deux catégories précédentes. Il pourrait y
avoir présence d’anomalies à l’auscultation du thorax.

*Tachypnée
Âge Fréquence respiratoire
< 2 mois > 60/min
2–11 mois > 50/min
1–5 ans > 40/min

Envisager une radiographie pulmonaire ou une échographie si


la pneumonie est grave ou ne répond pas au traitement, pour
déceler un empyème, une hernie du poumon, un pneumothorax,
ou des signes de tuberculose ou d’infection à Pneumocystis carinii.

Traitement
N.B. : Si le patient est séropositif pour le VIH, traiter comme
s’il s’agissait d’une pneumonie très grave.

Soins généraux
•  Oxygénothérapie pour SaO2 < 92 %
•  Apport liquidien par voie veineuse (IV) si le patient a de
la difficulté à boire
•  Aspiration des sécrétions en cas de besoin

Chapitre 3  Pédiatrie  79
•  Respiration sifflante : envisager l’administration de
0,15 mg/kg/dose (minimum 1,5 mg) de salbutamol en
aérosol dans 2 ml de solution physiologique q 20 min x 3,
puis q4h si le traitement fait effet.

Pneumonie très grave


•  Ceftriaxone : 50–75 mg/kg/j IV, q24h x 10 jours ou
•  Céfotaxime : 150 mg/kg/j IV, ÷ q8h
•  Autres options : ampicilline et gentamicine
ou chloramphénicol
•  En l’absence de réaction au traitement ou en la
présence de signes ou de symptômes d’infection à
Staphylococcus aureus :
•  Cloxacilline : 50 mg/kg/j IV, ÷ q6h ET gentamicine :
7,5 mg/kg IV, q24h Ou
––Clindamycine : 40 mg/kg/j IV, ÷ q8h x 3 semaines ou
––Vancomycin : 40– 60 mg/kg/j ÷ q6h, max. 1gr/dose

Pneumonie grave
•  Ampicilline : 100–200 mg/kg/j IV, ÷ q6h
•  Une fois que l’état de l’enfant s’est amélioré, opter pour
50 mg/kg/j d’amoxicilline PO, ÷ q12h pour le reste de la
période de traitement (7–10 jours).
•  Si l’état de l’enfant ne s’est pas amélioré après 48 heures,
envisager plutôt :
––Ceftriaxone : 50–75 mg/kg IV, q24h x 10 jours ou
––Chloramphénicol : 75 mg/kg/j IV, ÷ q8h x 10 jours
––Traitement anti-staphylococcique selon les mêmes
directives

80  Livret de Poche du Résident en Service Social


Pneumonie Bénigne
•  Amoxicilline : 50 mg/kg/j PO, ÷ q12h x 5 jours ou
•  Triméthoprime-sulfaméthoxazole : 8 mg/kg/j PO, ÷ q12h
x 5 jours ou
•  Érythromycine : 50 mg/kg/j ÷ q8h x 5–7 jours

XVI. Prévention de la transmission mère enfant (PTME)


N.B. Veuillez-vous référer au Protocole national du Ministère
de la Santé Publique et de la Population (MSPP) pour
une approche complète sur la prise en charge du virus de
l`immunodéficience humaine (VIH).

Dépistage des cas


Les résultats de test VIH devraient être inscrits au dossier du
patient pour chaque enfant. Cette action devrait être prise lors
de la première présentation à la clinique après la naissance,
si elle n’a pas été effectuée auparavant. De plus, un test VIH
devrait être réalisé lorsque les facteurs de risques cliniques
sont présents, comme la malnutrition, la tuberculose, une
infection opportuniste, une infection récurrente, des retards
psychomoteurs, etc.

Nourrissons exposés au VIH

Mères ayant reçu > 8 semaines de TAR avant le travail


•  Pas de BCG
•  Présentation à la clinique PTME/VIH < 72 H
•  AZT (4 mg/kg) BID pour 6 semaines
•  PCR aux 4– 6 semaines d’âge

Chapitre 3  Pédiatrie  81
Mères ayant reçu < 8 semaines de TAR avant le travail
•  Pas de BCG
•  Présentation à la clinique PTME/VIH < 72 H
•  PCR aux 4– 6 semaines d’âge
•  Traitement de l’enfant avec TAR (consulter le protocole)
et discontinuer si la PCR est négative.

Enfant avec une PCR positive (ou TR si l’âge de l’enfant >


18 mois)
•  Se référer à la clinique VIH
•  Prendre l’historique médical complet du patient et
procéder à un examen physique complet. Une attention
particulière devrait être portée aux facteurs de risque
mentionnés ci-dessus.
•  Inscrire les vaccins

N.B. : Ne devrait pas être vacciné contre la rougeole avant


de connaitre les résultats CD4 (> 25 %). Procéder à un
hémogramme complet, numération formule sanguine (NFS),
numération des cellules CD4 et autres tests, si indiqués
(Radiographie pulmonaire (CXR), etc.)

Critère d’éligibilité au TMS


1. Tout enfant âgé de moins de 5 ans
2. Tout patient âgé de plus de 5 ans admissible pour un
traitement antirétroviral.

XVII. Septicémie
Soupçonner une septicémie chez tout enfant gravement malade
avec fièvre aigüe sans cause clairement déterminée.

82  Livret de Poche du Résident en Service Social


Signes et symptômes
•  Fièvre sans foyer évident d’infection
•  Pas de raideur de la nuque ni autres signes de méningite
•  Signes de danger (difficultés respiratoires ou d’allaitement,
convulsions, léthargie ou l’enfant rejette tout ce qu’il avale)
•  Niveau de glucose dans le sang (il y a un risque
d’hypoglycémie)
•  Test de paludisme négatif
•  Présence éventuelle de purpura

Le patient doit être toujours complètement nu et il faut s’assurer


qu’il n’y ait aucune infection locale avant de diagnostiquer
une septicémie.

Traitement
•  Si l›enfant a moins d›un mois, administrer de
l’ampicilline 50 mg/kg IV q6h ET de la gentamicine
4 mg/kg une fois par jour.
•  Si l’enfant a plus d’un mois, administrer du ceftriaxone
80 mg/kg IV une fois par jour pendant 30–60 minutes
durant 7 jours.
•  Si le glucose sanguin < 60 mg/dl, administrer 10 % glucose
10 ml/kg par voie buccale ou par sonde nasogastrique.
•  Si le patient a une fièvre élevée (> 39.0 C) qui provoque
de la détresse/de l’inconfort, administrer du paracétamol
15 mg/kg toutes les 6 heures.
•  Garder l’enfant au chaud. Utiliser la méthode Kangourou
si aucun équipement de réchauffement n’est disponible.
•  Utiliser l’oxymétrie de pouls. Mettre sous oxygène si requis.

Chapitre 3  Pédiatrie  83
•  Encourager l’ingestion orale. Ne pas commencer à
administrer de solutions intraveineuses à moins que le
patient ne réponde aux critères de choc septique décrits
ci-dessous. Si le patient n’avale pas assez de liquide
par voie orale, utiliser une sonde nasogastrique pour
maintenir l’hydratation.

Ne pas utiliser de compresses froides si cela fait pleurer ou


frissonner le patient, ceci est contre-productif. Si le patient
est confortable, des compresses froides peuvent conforter
cette sensation.

Évaluation des signes pour un choc septique


Tous les patients atteints de septicémie ont besoin du traitement
présenté ci-dessus, mais les patients qui développent un choc
septique peuvent nécessiter une assistance supplémentaire
pour maintenir la perfusion. Chercher des signes de choc
septique à partir de la liste ci-dessous et administrer des
solutions intraveineuses uniquement à ceux qui répondent à
ces critères supplémentaires.

Signes de chocs (positif > 2 signes présents)


•  Pouls faible et rapide
•  Extrémités froides
•  hypothermie (ou hyperthermie)
•  Remplissage capillaire prolongé (>3 secondes)
•  Perte de conscience ou léthargie
•  Tension artérielle faible
•  Détresse respiratoire
•  Pâleur

84  Livret de Poche du Résident en Service Social


Traitement
•  Administrer 20ml/kg de Ringer Lactate ou saline D5
0.45 % en bolus pendant plus de deux heures.
•  Réévaluer toutes les 10 minutes afin de voir s’il y a
des signes de détérioration, en particulier des signes
d’hyperhydratation et d’insuffisance cardiaque :
––Augmentation de la fréquence cardiaque
––Apparition d’une respiration rauque
––Augmentation de la taille du foie
––Engorgement veineux
•  Une fois que l’état du patient s’améliore, arrêter les
solutions intraveineuses et continuer l’hydratation par
voie orale.

XVIII. Syndrome néphrotique


Définition
Syndrome de protéinurie grave causé par la perte de protéines
à travers une membrane basale dysfonctionnelle. Ce syndrome
est caractérisé par une protéinurie (> 50 mg/m2/h), une hypo
protéinémie (< 2 g/dl), une hypercholestérolémie (> 200 mg/dl),
et un œdème.

Étiologie 
Lésion glomérulaire provoquée par une maladie rénale primaire
ou découlant d’autres maladies systémiques. Les maladies ré-
nales primaires sont les plus fréquentes : syndrome néphrotique
à lésions glomérulaires minimes d’origine idiopathique (90 %)
et troubles génétiques (p. ex., la glomérulonéphrite membrano-
proliférative). Les causes secondaires sont les infections (VIH,
hépatite B), les médicaments (AINS, captopril) et les cancers
(leucémie, lymphomes).
Chapitre 3  Pédiatrie  85
Signes et symptômes
•  Œdème généralisé.
•  Œdème périorbital ou prétibial ou localisé au scrotum
ou aux grandes lèvres.
•  Le patient peut ressentir des douleurs abdominales
causées par une mauvaise perfusion splanchnique,
elle-même attribuable à une diminution de la
pression oncotique.
•  La maladie apparaît habituellement chez les enfants
âgés de 1 à 11 ans.

Test diagnostique Résultats


Antécédents médicaux et Œdème; absence d’insuffisance
examen clinique cardiaque, de mégasplanchnie, de
malnutrition grave, d’hypertension
importante et de gonflement articulaire.
Aucun antécédent familial de
symptômes semblables.
Analyse d’urine Protéines : 3– 4 et plus, rares globules
rouges, aucun cylindre.
Protéines dans l’urine Si présents, > 50 mg/m2/h, ou rapport
protéines : créatinine > 2 sur échantillon
ponctuel.
Sérum-albumine < 2,5 g/dl
Cholestérol > 200 mg/dl
ASLO Une augmentation du titre après dix
jours indique une infection récente
au streptocoque, particulièrement si
l’hématurie et l’hypertension présentes
suggèrent une néphrose découlant de la
glomérulonéphrite.
Na, K, azote uréique sanguin, Peuvent être anormaux lors d’une
créatinine (Considérer PPD, maladie grave ou de complications.
VHB, VIH)

86  Livret de Poche du Résident en Service Social


Traitement du syndrome néphrotique à lésions glomérulaires
minimes (le plus courant) :
•  Hospitalisation.
•  Limiter l’ingestion de sel et de liquides jusqu’à la
résorption de l’œdème.
•  Éviter l’alitement (complications thromboemboliques).
•  Prednisone/prednisolone : 60 mg/m2/j (ou 2 mg/kg/j) limite
de 80 mg 1x/j x six semaines, puis 40 mg/m2/j (1,5 mg/
kg/j) tous les deux jours x les six semaines suivantes.
––Lors du traitement d’une rechute, administrer la
dose élevée une fois par jour jusqu’à ce qu’aucune
protéine ne soit détectée dans l’urine pendant trois
jours, puis continuer avec une dose de 1,5 mg/kg
pendant quatre semaines.
•  Œdème grave : si la concentration d’albumine n’est que
réduite, on peut administrer une dose de 1 à 2 mg/kg
de furosémide PO. Lorsque la concentration d’albumine
est très faible, ce traitement n’est pas sûr en raison
de l’hypovolémie. Vérifier le rapport azote uréique
sanguin/créatinine : s’il devient supérieur à 20, cela est
un signe d’hypovolémie.
•  Vaccin anti pneumococcique, si disponible.
•  Prophylaxie : pénicilline VK, 125 mg 2x/j jusqu’à l’âge
de 5 ans. Continuer avec 250 mg 2x/j si aucun vaccin
n’est disponible.
•  N’administrer aucun vaccin à virus actif jusqu’à la
rémission et l’arrêt de la prise de stéroïdes.
•  Suppléments de vitamine D (600 à 1 000 UI/jour) et de
calcium (500 mg/jour), et administration d’antiacides
durant la prise de stéroïdes.
•  Suivi en clinique, d’abord chaque semaine, puis chaque
Chapitre 3  Pédiatrie  87
mois pendant six mois et enfin tous les deux mois
pendant six mois : poids, tension artérielle, antécédents
médicaux, examen physique et analyses d’urine.
•  Référer vers un néphrologue/pédiatre si :
–– Le patient a besoin de doses élevées de stéroïdes
pendant plus de huit semaines (résistant aux
stéroïdes);
––Le patient a des rechutes fréquentes (deux ou plus
en six mois ou plus de trois en un an);
––Le patient a des rechutes au cours du sevrage, ou
deux fois en deux semaines (dépendant aux stéroïdes).

XIX. Tétanos
Le tétanos est une maladie infectieuse causée par une toxine
sécrétée par Clostridium tetani. Clostridium tetani infecte la
plaie d’un hôte possédant un système immunitaire faible ou
infecte l’ombilic d’un nouveau-né dont la mère présente une
insuffisance immunitaire. Il s’agit d’un diagnostic clinique.
La période d’incubation varie entre 2 et 30 jours (généralement
< 8 jours chez les nouveau-nés). Le traitement peut durer
4 à 6 semaines.

Classification
1. Localisé : Spasmes musculaires localisés le long de
la voie axonale rétrograde qui ne progressent pas
systématiquement vers le type généralisé. Ils se
manifestent rarement sous forme de « ventre de bois »
(abdomen aigu).
2. Généralisé : Spasmes musculaires sévères généralisés,
rire sardonique, et opisthotonos. Possibilité de fièvre,
de pression artérielle anormale, de dysphagie, d’apnée,

88  Livret de Poche du Résident en Service Social


et d’asphyxie (ces deux dernières conditions résultent
de spasmes des muscles respiratoires). La maladie est
d’autant plus douloureuse et effrayante que le sensorium
du patient reste clair jusqu’à un stade avancé de celle-ci.
3. Céphalique : Peut survenir dans des cas où la tête est le
site d’infection. Peut prendre la forme d’un trismus, d’une
dysphagie ou d’une paralysie des nerfs crâniens.
4. Néonatal : forme généralisée la plus courante, le plus
souvent due à une infection par voie ombilicale.

Diagnostic
•  Dystonie médicamenteuse (phénothiazines)
•  Empoisonnement à la strychnine (mort-aux-rats)
•  Trismus causé par une infection dentaire

Traitement
•  Hospitalisation du patient dans une chambre tranquille
à éclairage tamisé.
•  Prestation des soins avec douceur (pour éviter de
déclencher des spasmes)
•  Signes vitaux toutes les heures (SaO2 comprise); patient
sous observation constante
•  Aspiration et oxygénothérapie au besoin
•  Surveiller l`hypoglycémie
•  Accès intraveineux pour l`administration des
médicaments et de liquides physiologiques
•  Sonde nasogastrique habituellement bien tolérée par les
nourrissons, moins par les enfants
•  Débridement des plaies (sauf l’ombilic) au moins
2 heures après l’administration d’immunoglobuline

Chapitre 3  Pédiatrie  89
antitétanique (TIg); élimination des tissus dévitalisés
•  Nettoyer l`ombilic et le laisser à l’air libre
•  Trachéostomie et gastrostomie en cas de besoin

Médicaments

Anti-infectieux
1. TIg : 3 000 – 6 000 U IM x 1 ou
2. Antitoxine tétanique (TT)
a. 0,1 ml dilué 1 : 10 par injection intradermique;
patient en observation x 1 heure
b. En cas d’induration < 5 mm, donner TAT
1 500 – 3 000 U IM
c. Si > 5 mm opter pour TIG
3. Métronidazole (efficace contre les spores et les bactéries)
x 10–14 jours
a. 0 à 2 semaines : 15– 30 mg/kg/j, ÷ q12h
b. > 2 semaines : 30 mg/kg/j, ÷ q8h
c. Autre option : pénicilline G ou céphalosporine

Contrôle des spasmes


1. Diazépam à doses élevées (risque de dépression
respiratoire) : commencer par 2,5 mg q4h IV/IM; maximum
de 10 mg par dose. Des experts préconisent un intervalle
plus court entre les doses (q 2–3 h).
2. Phénobarbital : 5 mg/kg/j ÷ q12h

Autres recommandations 
•  Magnésium : 25– 50 mg/kg q6h (à administrer sur une
période de 30 minutes)
•  Antiacides

90  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Anatoxine tétanique si l’âge > 6 semaines et compléter
le calendrier d’administration de la manière habituelle.

XX. Tuberculose
N.B. : Veuillez-vous référer au Protocole National de Tuberculose
du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP)
et aux directives de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
pour les détails sur la prise en charge de la tuberculose (TB).

Facteurs de risques
•  Age < 5
•  VIH
•  Malnutrition
•  Contacts étroits avec tuberculose active

Signes et symptômes
•  Toux chronique > 2 semaines
•  Fièvre > 2 semaines
•  Perte de poids ou retard de développement
•  Adénopathie cervicale indolore
•  Gibbosité
•  Ascite
•  Epanchement pleural
•  Péricardique ou articulaire sans inflammation
•  Méningite ne répondant pas au traitement

Chapitre 3  Pédiatrie  91
I. Traitement des contacts TB

PATIENT SAIN PATIENT MALADE


Âge < 5 ans
Prophylaxie avec INH 10 mg/kg Faire TCT, radio du thorax,
x 6 mois culture/frottis si possible
RV clinique Q2 mois Si (+) ou en l’absence d’autres
explications à la maladie, traiter
comme maladie (voir Section II)
Âge > 5 ans
Pas de prophylaxie Comme ci-dessus (voir Section II)
Le Contact a la TB MR
Pas de prophylaxie Comme ci-dessus, traitement
suivant protocole TB MR (voir II)
(+) VIH
Faire TCT, radio du thorax,
culture/frottis
Comme ci-dessus (voir II)
Si (-), INH 10 mg/kg/j x 9 mois
Si (+) traiter selon (II)
Enfant d’une mère avec TB
Mère > 2 mois de traitement TB avant l’accouchement
Pas de prophylaxie Radio du thorax, traiter comme
maladie (voir II)
Mère < 2 mois de traitement TB avant l’accouchement
INH 10 mg/kg/j x 6mois, puis BCG Comme ci-dessus (voir II)

92  Livret de Poche du Résident en Service Social


II. Traitement de la maladie TB

Traitement en deux phases


•  Intensif : éliminer la majorité des organismes et prévenir
le développement de résistance
•  D’entretien : élimination des organismes restants
et persistants

Médicaments de première intention


mg/kg/dose  mg/kg/dose dose
par jour 3 x/sem maximale
INH (H) 10–15 20 –30 300 mg (900 si
3x/sem.)
Rifampicine (R) 10–20 10 – 20 600 mg
Pyrazinamide (Z) 30–40 40 – 50 2g
Ethambutol (E) 15–25 15 –25 2,5 g
Streptomycine (S) 20–40 20 – 40 1g

Catégories de diagnostic
1. Nouveau cas, pas de traitement TB antérieur
2. Déjà traité (rechute, interruption)
3. Résistant, y compris échec du traitement, MR

Chapitre 3  Pédiatrie  93
Traitement par catégorie de maladie

Posologie
Catégorie Phase
(ci-dessus) Phase intensive d’entretien

Catégorie 1 2 mois HRZE 4 mois HR


• Si péricardite, 2 mois HRZE, PLUS corticoïdes
ou péritonite 2– 4 mg/kg/jour (max. 60 mg)
x 4 semaines puis diminuer 4 mois HR
progressivement jusqu’à l’arrêt
définitif sur 1–2 semaines

• Si méningite 2 mois HRZE PLUS corticoïdes,


comme ci-dessus 10 mois HR

• Si infections osseuses/ 2 mois HRZE


10 mois HR
articulaires
• Si coïnfection VIH 2 mois HRZ. Démarrer
traitement TB, commencer ARV
10 mois HR
2– 8 semaines après le début du
traitement TB
Catégorie 2 2 mois HRZES, 1 mois HRZE 5 mois HRE

Catégorie 3 Consultation individuelle

Suivi
•  2 semaines après le début du traitement
•  1 mois après le début du traitement
•  1 fois par mois jusqu’à la fin du traitement

94  Livret de Poche du Résident en Service Social


À chaque visite
Evaluer les symptômes, l’observance, les signes d’effets
indésirables, peser, effectuer un examen physique, ajuster les
doses pour la croissance si indiqué.

N.B. : Si les symptômes s’aggravent au moment du suivi,


envisager le « syndrome de reconstitution immunitaire » et
ajouter des stéroïdes.

Autres examens
Radio du thorax non nécessaire sauf si cliniquement indiqué
Tests de la fonction hépatique si signes/symptômes hépato
toxicité; > 5 x la normale = significatif

XXI. Références
1. MSPP, protocole national de prise en charge de la malnutrition aiguë
globale en Haïti, mai 2010.
2. Directives nationales pour les soins et le traitement des nourrissons, des
enfants et des adolescents exposés au VIH et infectés par le virus. 2013.
3. MSPP, Normes Nationales relatives à l’alimentation du nourrisson, du
jeune enfant sains et de ceux nés de mères séropositives, 2008
4. MSPP, Guide pour la Prévention de la Transmission du VIH/SIDA et de la
Syphilis de la mère à l’enfant (PTME), 2012.
5. Nelson Textbook of Pediatrics : Expert Consult Premium Edition, 19e by
Robert M. Kliegman MD, Bonita M.D. Stanton MD, Joseph St. Geme MD
and Nina F Schor MD PhD (Jun 24, 2011)
6. The Harriet Lane Handbook : Mobile Medicine Series, 19e by Johns
Hopkins Hospital, Kristin Arcara and Megan Tschudy MD (Jun 22, 2011)
7. Textbook of Pediatric Emergency Medicine by Fleisher, Gary R. and Ludwig
MD, Stephen (Jun 6, 2012)
8. American Academy of Pediatrics Textbook of Pediatric Care by Thomas K.
McInerny, Henry M. Adam, Deborah E. Campbell and Deepak M. Kamat
(Oct 1, 2008)
9. Tarascon Pediatric Outpatient Pocketbook by Stephanie L.
D’Augustine and Todd J. Flosi (May 14, 2012)

Chapitre 3  Pédiatrie  95
10. Caribbean Guidelines for the Prevention, Treatment, Care, and Control of
Tuberculosis and TB/HIV, January 2010
11. Manuel de normes du programme national de lutte contre la tuberculose
PNLT/MSPP Haïti, Aout 2010.
12. Mukherjee J : The PIH Guide to the Community-Based Treatment of HIV in
Resource-Poor Settings. Boston, MA : Partners In Health, February 2006

96  Livret de Poche du Résident en Service Social


Chapitre

Virus de l’Immunodéficience 4
Humaine (VIH)

Sommaire

I. Dépistage/conseil pour le VIH

II. Rôle des différents prestataires dans la prise en charge


compréhensive

III. Initiation au Traitement aux Antiretroviraux (ARVs)

IV. Suivi des patients


a. Gestion des effets secondaires
b. Surveillance biologique
c. Evaluation d’un échec thérapeutique
V. Conseils et supports nutritionnels

VI. Prévention et traitement des infections opportunistes


a. Prise en charge de la co-infection TB/VIH
b. Prise en charge des principales infections opportunistes
c. S ommaire de choix médicamente pour PVVIH avec
infection opportunistes

VII. Prise en charge des cas d’exposition accidentelle aux


dérivés sanguins (AES)

VIII. Prise en charge des cas de viols

IX. Prévention de la transmission Mère-Enfant (PTME)

X. Références
I. Dépistage/conseil pour le VIH 3, 4, 5
Le dépistage c’est le processus qui permet de déterminer
si quelqu’un est infecté ou non par le VIH. Le counseling
est une relation dans laquelle le prestataire tente d’aider le
client à comprendre et à résoudre des problèmes qu’il pourrait
rencontrer. Il se réfère donc au dialogue confidentiel entre
un individu ou un couple et un professionnel de la santé. Le
conseil/dépistage décrit une intervention intégrée dans les
institutions où les gens reçoivent des services.

Typiquement, la stratégie peut- être divisée en deux :


•  Conseil dépistage initié par le prestataire de soins
(PITC) et
•  Conseil/dépistage initié par le client (VCT).
Dans les deux cas, il faut fournir des informations de base sur
le VIH, les risques et les avantages du dépistage. Les principes
fondamentaux guidant ces approches sont :
•  La confidentialité
•  Le consentement éclairé
•  Support après le résultat et les conseils.

Dépistage conseil initié par le prestataire


de soins (PICT)

But
Toutes les plaidoiries de Zanmi Lasante/PIH sont basées sur la
compréhension d’un besoin urgent de s’assurer que les PVVIH
ont un accès équitable au traitement, aux soins, au support et
à la prévention. Ce qui ne sera pas possible si les PVVIH et le
système de santé qui est là pour les aider ne sont pas au courant
de leur statut. C’est pourquoi nous priorisons cette stratégie
pour faciliter le dépistage et l’accès aux soins des PVVIH.

98  Livret de Poche du Résident en Service Social


Sous-types
Test de diagnostic : quand un prestataire prescrit un test de
dépistage à un patient à cause d’une pathologie (ex TB) ou
des symptômes (IO, perte de poids inexpliquée) qui pourrait
suggérer une infection au VIH sous-jacente.

Test de routine : quand le prestataire prescrit le test pour les


personnes dont les bénéfices potentiels en cas de séropositivité
sont immenses (soins prénataux) ou quand la probabilité
d’infection au VIH existe (zone de grande prévalence, IST,
groupes ayant des comportements à risque).

Les principaux intéressées sont les femmes enceintes et


allaitantes, les HARSAH (homme ayant des rapports sexuelles
avec des hommes), travailleuses de sexe, les toxicomanes,
partenaire de couples sérodiscordants, personnes avec
partenaires sexuels multiples, les victimes d’agressions
sexuelles et les personnes ayant des sexes transactionnels.

Les différentes étapes


Etape 1 : Education de groupe. Explication brève sur la
transmission du VIH, processus de dépistage, bénéfice du
dépistage et les mesures de prévention. C’est une intervention
plus simple et plus courte qu’un conseil avant le dépistage.
Etape 2 : Le prestataire discute avec le patient et recommande
le test de dépistage, rassure sur la confidentialité et obtient le
consentement éclairé.
Etape 3 : Collecte de sang pour le test. 2
Etape 4 : Le résultat du test est remis au patient et référé à
la Clinique.
Etape 5 : On explique le résultat du test au patient, et référence
pour support psycho social et soins appropriés.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  99


Conseil/dépistage initié par le client (VCT)
C’est une intervention pour faciliter au client d’initier et
d’explorer ses risques d’infection au VIH et d’apprendre son
statut sérologique.

But
•  Détermine le statut sérologique du client
•  Clarifie les informations sur le VIH
•  Fournir au client un cadre pour exprimer ses émotions
positives et négatives
•  Supporte les clients à accorder leur mode de vie
(promotion des habitudes de vie moins risquées)
•  Identifier d’autres personnes à risque (partenaires
sexuels, enfants).

Structure du VCT
Le counseling initié par le client comporte 3 éléments :
•  Session de counseling initial
•  Test de dépistage (si le client accepte)
•  Counseling secondaire (post-test) pour fournir au client
le résultat.
Le counseling pré-test doit inclure :
•  Comment s’effectue le test ?
•  C’est quoi la période fenêtre ?
•  Comment le VIH se transmet il ?
•  Quels sont les signes de la primo-infection ?
•  Qu’est ce qui arrive après la primo-infection ?
•  C’est quoi le SIDA ?
Il faut évaluer le profil de risque du patient.

100  Livret de Poche du Résident en Service Social


Autres conditions nécessitant le counseling
•  Counseling pré-ARV
––Expliquer la nécessité de la trithérapie à vie
––Discuter du choix des molécules, des avantages et
des effets secondaires
––Informer le patient du suivi du traitement (visite
médicale, accompagnement, examen de labo, support
psycho-social)
•  Counseling après un accident d’exposition au sang (AES) 
•  Counseling après un cas de viols

Dépistage à base communautaire 3


Le dépistage/conseil peut être aussi offert au niveau de
toute une communauté. C’est un test rapide utilisant le sang
capillaire obtenu par un agent de santé bien entrainé pour
faciliter l’expansion du dépistage dans la communauté tel
que les marchés publics, les foyers, les écoles, les activités de
mobilisation de masse, les associations organisées de la société,
etc. Ce dépistage à base communautaire se fait à l’aide des
cliniques mobiles, les campagnes de porte-à- porte, dépistage
de groupe cible, cliniques scolaires, etc. Cette approche permet
surtout de dépister précocement les PVVIH par rapport aux
deux méthodes décrites précédemment en touchant les groupes
qui ne fréquentent pas souvent les cliniques.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  101


Nouvel Algorithme National de Dépistage du VIH
par les tests rapides

Premier test: Determine

Non Réactif Réactif

Deuxième Test:
Reporter négatif
Colloidal Gold

Réactif Non Réactif

Reporter
indéterminé Reporter positif

Rendez-vous pour reprise du test après 1 mois

Determine: Determine: Réactif Determine: Réactif


Non Réactif Colloidal Gold: Non réactif Colloidal Gold: Réactif

Reporter
Reporter négatif Reporter positif
indéterminé

Envoi de l’échantillon Rendez-vous pour les


indéterminé au LNSP résultats après 15 jours

102  Livret de Poche du Résident en Service Social


46 • Chapitre 2
Conseils et dépistage du VIH à l’initiative du
soignant pour
Protocole les adultes
2.1 Conseils et du
et dépistage les adolescents
VIH à l’initiative du
soignant pour les adultes et les adolescents

Offrir à tous les patients des CDV lors de


leur visite à l’établissement de santé

Réaliser un
dépistage OUI CDV acceptés ? NON
rapide

Dépistage rapide
positif ?
NON

OUI

Réaliser un dépistage rapide


de confirmation (autre
dépistage)

Résultats contradictoires ; réaliser


Dépistage rapide un troisième (différent) dépistage
de confirmation NON rapide ou une analyse par
positif ? western blot

OUI

Le patient est Dépistage rapide Le patient est


séropositif OUI ou western blot NON séronégatif
positif ?

• F o u r n i r d e s c o n s e i ls e n ce q u i c o n ce r n e la c o m m u n i c a t i o n a u x
partenaires ; garantir la confidentialité, mais encourager un
dépistage des partenaires sexuels et des enfants
• F o u r n i r d e s p r é s e r v a t i f s, p r o m o u vo i r l e u r u t i l i s a t i o n e t
• Fournir des conseils et une éducation
encourager des pratiques sexuelles sans risque
• F o u r n i r d e s p r é s e r v a t i f s , p r o m o u vo i r
• Effectuer un dépistage des IST
leur utilisation et encourager des
• Évaluer l’état clinique et la numération des CD4
pratiques sexuelles sans risque
• Épreuves de laboratoire : PPD, Hc t, test de grossesse, RPR ou VDRL
• Effectuer un dépistage des IST
• Commencer une ART lorsqu’elle est indiquée sur le plan clinique
• Encourager un suivi régulier
(consulter le protocole 3.1)

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  103


II. Rôle des différents prestataires dans la prise en charge compréhensive 1

Agent de santé
Clinicien communautaire Travailleur social
Évaluation • Vérifier les antécédents médicaux • Les agents de santé • Effectuer une Evaluation
initiale du patient et effectuer un communautaires ne font pas psychosociale initiale
examen physique complet d’évaluation initiale approfondie, y compris une visite
• Ordonner les tests de laboratoire à domicile
de base • Déterminer si un soutien
• Déterminer s’il faut commencer Psychosocial continu est
les ARV et d’autres traitements nécessaire

• Donner une éducation pré-ARV • Donner une éducation pré-ARV


aux patients aux patients

• Remplir la fiche d’enrôlement • Remplir la fiche psychosociale


du patient, la carte de visite

104  Livret de Poche du Résident en Service Social


du patient et la fiche de
traitement de l’agent de santé
communautaire
• Effectuer une évaluation
psychosociale pour s’assurer que
le patient bénéficie d’un soutien
social avant de démarrer les ARV
• Evaluer l’état nutritionnel et
offrir un soutien nutritionnel si
besoin est
• Commencer la prophylaxie par le
Cotrimoxazole
Agent de santé
Clinicien communautaire Travailleur social
Suivi • Programmer des consultations • Assurer l’adhérence du système • Le patient choisit un ASC
continu des • régulières pour suivre l’état de soins, par exemple, les • Continuer la prophylaxie au
patients clinique du patient rendez-vous et la prophylaxie Cotrimoxazole
NON sous • Suivi régulier en laboratoire : • Surveiller l’apparition éventuelle
ARV taux de CD4 tous les 6 mois et de problèmes médicaux et
charge virale chaque année (ou orienter vers le centre de santé
plus souvent si vous soupçonner ou l’évaluation initiale a été
un échec thérapeutique/selon menée
l’indication clinique) • Donner une éducation et offrir
• Si le taux de CD4 est inférieur à un soutien psychologique
500, suivre CD4 tous les 3 mois
• Donner une éducation pré-ARV
aux patients à chaque visite

Commencer • Donner une éducation pré-ARV • Le patient choisit un • Donner une éducation pré-ARV
les ARV aux patients Accompagnateur* aux patients
• Ordonner et analyser les tests de • Continuer la prophylaxie au
laboratoire Cotrimoxazole*
• Commencer les ARV

continue

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


105
Agent de santé
Clinicien communautaire Travailleur social
Suivi • Programmer des consultations • Fournir un traitement sous • Evaluer les besoins psychosociaux
continu des • régulières pour suivre l’état observation directe tous les • Coordonner et fournir un soutien
patients clinique du patient et son niveau jours* psychosocial continu
sous ARV d’adhérence au traitement • Assurer le respect du système
• Suivi régulier en laboratoire : de soins*
taux de CD4 tous les 6 mois et • Surveiller l’apparition éventuelle
charge virale chaque année (ou d’effets secondaires et orienter
plus souvent si vous soupçonnez vers le centre de santé où
un échec thérapeutique/selon l’évaluation initiale a été menée*
l’indication clinique) • Donner une éducation et offrir
• Offrir une éducation aux patients un soutien psychologique*
à chaque visite

106  Livret de Poche du Résident en Service Social


*Tâches des accompagnateurs, piliers de la prise en charge du VIH à base communautaire.
III. Initiation au Traitement aux Antirétroviraux
(ARVs) 2, 6, 7, 8, 9
Algorithm d’initiation au traitement antirétroviral

Patient VIH +

Counselling
République d’Haïti Bilan Clinique
Ministère de la Santé Bilan biologique
Publique et de la Population

CD4 ≤ 500,
ou stade clinique 3 ou
4 de l’OMS ou TB active, ou Hépatite B,
ou néphropathie, ou PVVIH dans un couple
sérodiscordant ou patient
> 50 ans.

Oui Non

Traitement ARV Traitement ARV différé


Recherche des IO Prophylaxie au
Prophylaxie au cotrimoxazole et INH* cotrimoxazole et INH*

Suivi médical
Suivi médical
Bilan biologique
Bilan biologique
(Premier 6 mois : mensuel
(Tous les trois mois)
Apre 6 mois : trimestriel)

Effets secondaires importants ou


échec au traitement

Oui Non

Choix de nouvelles Poursuite de


molécules traitement
*Si pas de tuberculose active

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  107


Régimes de première ligne préférentiels et
alternatifs

Régime préférentiel Régime alternatifs

En cas d’intolérance au
TDF ou d’insuffisance AZT/3TC/EVF ou NVP
rénale

En cas d’intolérance
Toute PVVIH Naïve AZT/3TC/NVP
à EFV
aux ARVs
En cas d’intolérance au
TDF ou d’insuffisance ABC/3TC/EFV
rénale, et d’anémie ABC/3CT/NVP
sévère

Co- En cas AZT/3CT/TDF


infection d’intolérance
AZT+3CT/ABC
VIH/TB à EFV
TDF-3CT-EFV
Co- En cas
Régime de
infection d’intolérance
deuxieme ligne
VIH/HBV à EFV

Cas particulier du d4T


Les récentes études ont démontré les effets secondaires importants lies au
d4T. En 2009 l’OMS conseille de cesser progressivement l’utilisation du d4T,
en raison de ses effets secondaires toxiques. Toutefois, pour les patients
préalablement placés sous cette molécule, avec une évolution clinique
favorable, sans manifestation de toxicité ou d’intolérance, le prestataire
jugera des risques encourus pour enlever ou poursuivre avec le d4T. À partir
d’octobre 2010, le d4T ne sera utilisé chez les nouveaux patients qu’en
présence des conditions figurant dans le tableau des régimes alternatifs.

108  Livret de Poche du Résident en Service Social


Dosage, Posologie et effets secondaires des ARV 2

Effets secondaires
Molécules Abréviation Dosage Posologie
principaux

Abacavir ABC 300 mg 1 co B.I.D Hypersensibilité

Atazanavir/
ATV/r 300/100 mg 1 co S.I.D Hyperbilirubinémie indirecte
Ritonavir

Diarrhée, nausée, éruptions


Darunavir DRV 300 mg 2 co B.I.D
cutanées

400 mg (≥ 60 kg)
Didanosine ddI 1 gel S.I.D Pancréatite, neuropathie
250 mg (< 60 kg)

Efavirenz EFV 600 mg 1 gel S.I.D Tératogénicité

Etravirine ETV 300 mg 1 co B.I.D Éruptions cutanées

Indinavir IDV 400 mg 2 gels T.I.D Néphrolithiase

Lamivudine 3TC 150 mg 1 co B.I.D Non commun

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


Lopinavir/
LPV/r 200/50 mg 2 co B.I.D Diarrhée

109
Ritonavir
Effets secondaires
Molécules Abréviation Dosage Posologie
principaux

1 co S.I.D x 14 jrs Lésions cutanées,


Névirapine NVP 200 mg
puis 1 co B.I.D Hépatotoxicité

Raltegravir RAL 400 mg 1 co B.I.D Diarrhée, nausée

Stavudine d4T 30 mg 1 co B.I.D Neuropathie périphérique

1 co S.I.D
Ténofovir TDF 300 mg Nephrotoxicité importante
(au cours du repas)

Zidovudine AZT 300 mg 1 co B.I.D Anémie, fatigue, myalgie

110  Livret de Poche du Résident en Service Social


Les effets secondaires et toxicités des
antirétroviraux les plus fréquents 2

Principaux
Effet indésirable ARV Recommandations

Pancréatite aigüe d4T Arrêt du TAR. Donner un


traitement symptomatique
et faire un suivi biologique.
Reprendre le TAR en utilisant
un INTI ayant une faible toxicité
pancréatique telle que AZT
ou TDF.

Éruption NVP, EFV Dans les cas très modérés,


médicamenteuse (rarement) une régression des symptômes
(de légère à peut être obtenue en
sévère, y compris observation stricte avec des
le syndrome de antihistaminiques, sans avoir
Stevens-Johnson ou besoin de changer de TAR. En
syndrome de Lyell) cas d’éruptions cutanées légère
ou modérée n’évoluant pas et
sans atteinte des muqueuses,
envisager de faire seulement la
substitution de l’INNTI (c’est-
à-dire NVP pour EFV). Dans les
cas modérés ou sévères, arrêter
le TAR et donner un traitement
symptomatique. Après
résolution des symptômes,
reprendre le TAR avec deux
INTI et un IP ou une association
de trois INTI en dernier recours.

Dyslipidémie Tous les Envisager de remplacer


INTI (d4T en l’ARV suspect.
particulier)

EFV

continue
Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  111
Principaux
Effet indésirable ARV Recommandations

Anémie et AZT Si sévère (Hb <7.0 g/dl et/


neutropénie ou ANC <750 unité/mm3),
remplacer par un ARV
présentant une toxicité moindre
pour la moelle osseuse (ex :
TDF ou d4T) et envisager une
transfusion sanguine.

Hépatite Tous les ARV Quand l’élévation des TGP


(NVP en atteint plus de cinq fois le
particulier) niveau prétraitement, suspendre
le TAR et faire un suivi. Une fois
le problème résolu, remplacer
l’ARV ayant le plus de chances
d’en avoir été la cause (ex : EFV
remplace NVP).

Acidose lactique Tous les Arrêter le TAR et donner un


INTI (d4T en traitement symptomatique.
particulier) Après résolution des symptômes
cliniques, reprendre le TAR avec
le TDF.

Lipoatrophie et Tous les Remplacer de façon précoce


lipodystrophie INTI (d4T en l’ARV suspecté (ex : remplacer
particulier) d4T par TDF ou AZT).

Changements EFV Résolution habituellement


neuropsychiatriques spontanée; ne nécessite pas
(troubles du l’arrêt du TAR. Donner un
sommeil et de la traitement symptomatique si
concentration, nécessaire. Le risque de réaction
dépression, plus sévère est augmenté en cas
changements de d’antécédents psychiatriques.
comportement et de L’effet peut être accru en
la personnalité) cas de prise d’alcool ou de
médicaments psychotropes.

112  Livret de Poche du Résident en Service Social


Principaux
Effet indésirable ARV Recommandations

Toxicité rénale TDF Envisager de remplacer TDF


(anomalies de par AZT.
fonctionnement des
tubules rénaux)

Neuropathie d4T Remplacer d4T par AZT ou TDF.


périphérique Traitement symptomatique
(amitriptyline, vitamine B6).

IV. Suivi des patients 2

A. Gestion des effets secondaires 2


Grades des effets secondaires ou toxiques des ARV selon les
recommandations de l’OMS

Grade I : Gêne légère ou transitoire; pas de limitation des


activités; pas d’intervention médicale ni de traitement requis

Grade II : Limitation légère ou modérée des activités; une


assistance peut être nécessaire; pas d’intervention médicale
ni de traitement requis (ou intervention médicale ou
traitement minime)

Grade III : Limitation marquée de l’activité; assistance


habituellement requise; intervention médicale ou traitement
requis; hospitalisation possible

Grade IV : Limitation extrême de l’activité; assistance médicale


importante requise; intervention médicale ou traitement
important requis; hospitalisation ou soins en hospice.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  113


Molécule ARV de substitution
ARV Toxicité communément associée suggéré

TDF ––Asthénie, maux de tête, diarrhée, nausée, vomissement, • Si utilisé en régime de
flatulence première ligne : AZT (ou d4T
––Insuffisance rénale, Syndrome de Fanconi en dernier recours)
––Ostéomalacie • Si utilisé en régime de
deuxième ligne : Thérapie
––Diminution de la densité minérale des os
individualisée – Référé au
––Une exacerbation aigüe sévère de l’hépatite peut survenir chez besoin vers une institution
les patients co-infectés avec l’Hépatite B qui arrêtent le TDF délivrant un niveau de soins
plus avancé. 

AZT ––Suppression de la moelle osseuse : anémie macrocytaire • Si utilisé en régime de

114  Livret de Poche du Résident en Service Social


ou neutropénie première ligne : TDF (ou d4T
––Intolérance gastro-intestinale, maux de tête, insomnie, asthénie en dernier recours)

––Pigmentation de la peau et des ongles • Si utilisé en régime de


deuxième ligne : d4T
––Acidose lactique avec stéatose hépatique
Molécule ARV de substitution
ARV Toxicité communément associée suggéré

EFV ––Réaction d’hypersensibilité • NVP


––Syndrome de Stevens-Johnson • IP si double intolérance
––Rash NVP, EFV

––Toxicité hépatique • Triple INTI en dernier recours

––Toxicité sévère et persistante du CNS (dépression, confusion)


––Hyperlipidémie
––Gynécomastie masculine
––Risque de tératogénicité (chez une femme enceinte durant le
1er trimestre de grossesse ou chez une femme
en âge de procréer n’utilisant pas de méthode de contraception
adéquate)

NVP ––Réaction d’hypersensibilité • EFV


––Syndrome de Stevens-Johnson • IP si double intolérance
––Éruptions cutanées NVP, EFV

––Toxicité hépatique • Triple INTI en dernier recours

––Hyperlipidémie

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


115
Molécule ARV de substitution
ARV Toxicité communément associée suggéré

ATV/r ––Hyperbilirubinémie indirecte LPV/r


––Jaunisse clinique
––Intervalle PR prolongé – Bloc AV symptomatique de premier
degré chez certains patients
––Hyperglycémie
––Mauvaise distribution des graisses
––Risque de saignement accentué chez les patients hémophiles
––Lithiase rénale

LPV/r ––Intolérance gastro-intestinale, nausée, vomissement, diarrhée ATV/r

116  Livret de Poche du Résident en Service Social


––Asthénie
––Hyperlipidémie (hypertriglycéridémie en particulier)
––Sérum transaminase élevé
––Hyperglycémie
––Mauvaise distribution des graisses
––Risque de saignement accentué chez les patients hémophiles
––Prolongation des intervalles PR
––Prolongation des intervalles QT et torsade de pointes
B. Surveillance biologique 2

J0
  Tous les
(bilan M1 M3 M6 M12
6 mois
  initial)
Tuberculose Bacilloscopie X          
CD4 X     X X X
Numération de la
X X X X X
Formule Sanguine  
ALAT ou
X X1 X X X
Fonction SGPT  
Hépatique ASAT ou
X X1 X X X
SGOT  
Bilan rénal
(Créatinine,
urée ou
Chimie X X2 X X X
azote de
Sanguine l’urée, Na+,
K+)  
Glycémie X   X X X

Cas particuliers
X¹ : Un examen hépatique supplémentaire sera effectué au troisième mois
(M3) pour les patients qui prennent des molécules présentant des risques
d’hépatotoxicité (ex : EFV, NVP).
X² : En cas d’utilisation de Ténofovir (TDF), il convient de réaliser un bilan
rénal à la fin du premier mois (M1). Ce bilan devra être répété tous les
trimestres pour tout patient présentant des risques de néphropathie.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  117


Un hémogramme de contrôle peut être repris à M1 et/ou M2
ou au besoin selon l’état du patient, si le régime contient la
zidovudine (AZT), en cas de signes évocateurs ou associés à une
anémie (pâleur, dyspnée…) et pour déceler une neutropénie.

C. Evaluation d’un Échec thérapeutique 7


Après au moins 4 mois de thérapie antirétrovirale, il est
possible d’identifier une situation d’échec thérapeutique
à partir de critères cliniques, immunologiques et virologiques.
Les trois types d’échec sont décrits dans le tableau ci-dessous.
N.B : après 4 à 6 mois de traitement bien suivi, la charge virale
doit être indétectable.

Critères d’échec clinique, immunologique et virologique

Type d’échec Définition Commentaires

Échec clinique État clinique de stade 4 • L’état doit être


(classification de l’OMS) différencié du syndrome
nouveau ou récurrent inflammatoire
de reconstitution
immunitaire (SIRI)
• Certains états cliniques
de stade 3 (ex. : TB
pulmonaire, infections
bactériennes aigües)
peuvent indiquer un
échec thérapeutique

118  Livret de Poche du Résident en Service Social


Type d’échec Définition Commentaires

Échec ––Chute du taux de En l’absence d’infection


immunologique CD4 au niveau (ou simultanée pouvant
en-dessous) du taux provoquer une baisse
initial OU temporaire du niveau
––Chute de 50 % du taux de CD4
de CD4 par rapport
au taux le plus élevé
de la période de
traitement OU
––Persistance du niveau
de CD4 en-dessous
de 100/mm³

Échec Charge virale plasmatique Des valeurs supérieures


virologique supérieure à 1 000 à 1 000 copies/ml
copies/ml sont associées avec
une dégradation de
l’état clinique et à une
diminution du taux
de CD4.

L’échec thérapeutique est établi lorsqu’au moins deux des


trois types d’échec (clinique, immunologique, virologique)
sont reconnus mais l’OMS a priorisé l’échec virologique
pour déterminer l’échec thérapeutique.

En cas de suspicion d’échec, il faut chercher le conseil d’un


spécialiste en VIH et préparer le dossier pour discussion au
niveau du comité de sélection institutionnel.

Conduite à tenir face à une suspicion d’échec thérapeutique.3

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  119


Passer à des schémas thérapeutiques antirétroviraux
de deuxième intention
Patient sous ART souffrant de perte pondérale ou d’une IO récurrente

• Éliminer une TB, d’autres IO ou un syndrome de reconstitution immunitaire


• Vérifier la posologie de l’ART
• Évaluer la qualité de l’adhésion au traitement (déclaration du patient, décompte des
comprimés ou évaluation par un agent de santé communautaire)
• Offrir un soutien nutritionnel et psychosocial

Taux de CD4
OUI NON
connu ?

Chute
du taux de CD4 au-
dessous du taux avant ART ou
diminution > 50 % par rapport NON
au taux maximal atteint
sous ART ?

Accès à une analyse de NON


la charge virale ?
OUI

Envisager un échec clinique et passer à OUI Changement du stade clinique NON


un schéma thérapeutique antirétroviral de l’OMS ?
de deuxième intention (consulter la
section 3.3.4)

Charge virale
< 1 000 copies/ml ? NON OUI

Envisager un échec clinique


et passer à un schéma
OUI thérapeutique antirétroviral de
deuxième intention (consulter
la section 3.3.4)

• Co n t i n u e r l e s c h é m a t h é r a p e u t i q u e
antirétroviral de première intention
• Évaluer l’adhésion au traitement, la nutrition,
les IO

120  Livret de Poche du Résident en Service Social


Evaluation d’échec au traitement antirétroviral

Site: ________________________ Département: __________________


ID du patient: _______________ Sexe: ( ) M ( ) F Age: ____

Historique de régime ARV

RÉGIME DÉBUT FIN CAUSES DE CHANGEMENT DE RÉGIME

Régime Initial

Changement 1

Changement 2

Changement 3

Tableau récapitulatif (CD4, CV, Poids, Clinique)

POIDS EVALUATION CLINIQUE, INFECTIONS


VISITE DATE CD4 CV (LBS) D’ADHÉRENCE OPPORTUNISTES

J0

M…

M…

M…

M…

M…

M…

Notes: ____________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________

Préparé par: ___________________________ le: ________________

NE RIEN ECRIRE DANS CET ESPACE – Usage réservé au Comité


Recommandations du Comité

1 _____________________________________________________________________________
2 _____________________________________________________________________________
3 _____________________________________________________________________________
4 _____________________________________________________________________________

Préparé par: _________________________________, le: _______________

Date de Remise du rapport au Site:____________________________________________

Prise en Charge Après Recommandations

RÉGIME ADMINISTRÉ DATE COMMENTAIRES

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  121


V. Conseils et supports nutritionnels 2
Le VIH et la malnutrition forme un cycle vicieux. L’infection par
le VIH entraîne la malnutrition et la suppression de l’immunité
causée par le VIH s’aggrave par le mauvais état nutritionnel.
Les études ont montré que la malnutrition au moment du
lancement des ARV a été fortement liée à un taux de survie
moindre. Un manque de nutrition adéquate peut être associé à
une observance réduite aux ARV (les effets secondaires pouvant
s’aggraver par le manque de nourriture, etc.

Des conseils nutritionnels seront prodigués au PVVIH á chaque


visite en vue d’équilibrer sa diète quotidienne et de prévenir
la conséquence des carences nutritionnelles sur l’évolution
de l’infection au VIH et la malnutrition protéino-énergétique.
Le support nutritionnel devra faire partie intégrante de la prise
en charge du patient infecté au VIH car des études réalisées
en Haïti ont montré l’impact de ce support nutritionnel sur
l’amélioration de l’indice de masse corporelle, la sécurité
alimentaire et la rétention en soins.

L’aide nutritionnelle doit être accordée à toute PVVIH :


•  Enceinte ou Allaitante
•  Aux stades 3 ou 4 de l’OMS
•  Avec une Co infection TB/VIH
Autant que possible, il faut fournir une aide nutritionnelle au
moment de l’initiation aux ARV.

122  Livret de Poche du Résident en Service Social


Évaluation et intervention nutritionnelle

Patient sous ART qui se présente pour une évaluation clinique mensuelle

OUI IMC < 18,5 kg/m2, cachexie ou perte


NON
pondérale > 10 % ?

Rechercher des IO Évaluer l’apport calorique

Apport inférieur à
OUI l’équivalent de deux repas de riz et
de haricots par jour ?

NON

Évaluer le statut socio-économique du ménage

Densité importante du
OUI ménage ou insécurité
alimentaire ?

NON

Fournir un soutien alimentaire Contrôle mensuel du poids

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  123


VI. Prévention et traitement des infections opportunistes 2
Patient VIH Positif

Assistance conseil; Support psychologique Support nutritionnel; Prophylaxie au TMS

Asymptomatique : Symptomatique :
(1) Etudier les antécédents cliniques (1) Rechercher et traiter les IO
(2) Evaluer pour TB (2) Envisager ARV

Si symptômes de la TB
Antécédents cliniques Antécédent TB?

124  Livret de Poche du Résident en Service Social


Crachats pour bacilloscopie

Antécédents Antécédents Oui Non


Crachats positif Crachats négatif
de symptômes d'IO
du VIH/SIDA
Traitement Recherches Contact TB actifs X Ray du thorax
Prophylaxie complété
Investigations secondaire Non Oui Positif Négatif
cliniques spécifique Oui Non
Prophylaxie à l'INH x 6 mois Suivi clinique
Prophylaxie secondaire à l'INH x 12 mois Initier Traitement TB
Risque de développement d’une IO en fonction du
taux de CD4
•  Une Tuberculose peut survenir quel que soit le taux
de CD4
•  Avec un CD4 inférieur ou égal à
–– 400/mm3, le PVVIH peut développer un
Herpès Zoster
––300/mm3, le PVVIH peut développer une
candidose buccale
––200/mm3, le PVVIH peut développer une
pneumonie à Pneumocystis Jiroveci ou une
candidose œsophagienne
––100/mm3, le PVVIH peut développer une
toxoplasmose et une cryptococcose
––50/mm3, le PVVIH peut développer une MAC
et un CMV

Prophylaxie au Cotrimoxazole

Afin de prévenir les infections opportunistes, tout PVVIH


doit être placé sous prophylaxie au Cotrimoxazole à vie.

Posologie
1er choix : TMS 400/80 mg, 1 comprimé par jour
2e choix : TMS 800/160 mg, 3 comprimés par semaine
––1 comprimé de 300 mg d’INH chaque jour, associé
à 50 mg de B6
Le Mantoux test n’est pas obligatoire avant d’instituer
la chimioprophylaxie.1

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  125


Dépistage de la Co-infection
Le dépistage de la tuberculose chez les PVVIH se fait à l’aide
du questionnaire suivant :

Date de la visite_____________ /_____________ /_____________ /

Nom et Prénom du patient_________________________________

Téléphone du patient______________________________________

Adresse du Patient________________________________________

Questions oui non


Avez-vous eu de la fièvre et des transpirations
1 nocturnes profuses depuis plus de 3 semaines ?
Avez-vous perdu plus de 3 kg (ou 6 à 8 livres)
2 au cours des 4 derniers mois ?
Avez-vous une toux depuis plus de
3 3 semaines ?
Avez-vous eu un contact depuis moins d’un an
4 avec une personne avec TB active ?
Avez-vous des ganglions douloureux au cou ou
5 à l’aisselle ?

126  Livret de Poche du Résident en Service Social


Conduite à Tenir
£ Prophylaxie à l’INH £ Continuer l’évaluation TB

Analyse des résultats


•  Si la réponse est « Oui » à une des questions, le patient
est suspect de TB pulmonaire. Il faut initier une
évaluation de la TB immédiatement
•  Si la réponse est « Non » à toutes les questions, le
patient n’est pas suspect d’une TB active. Il faut initier
la prophylaxie à l’INH.
•  Répéter le questionnaire au moins une fois par an
(2 fois/an pour les patients VIH+).

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  127


Recherche de tuberculose pulmonaire parmi les PVVIH

Bacilloscopie directe Positivité moins fréquente dans la


population générale
Une seule lame positive suffisse pour
Radiographie du poser le diagnostic de TPM (+)
thorax

Dépendamment du stade
d’immunodépression
• Stade précoce : lésions observées
Culture sont identiques à celles trouvées chez
les patients VIH négatifs.
• Au stade avancé : infiltrats aux
bases pulmonaires et parfois une
tuberculose miliaire.
• Les lésions infiltratives peuvent se
retrouver à n’importe quel stade de
l’évolution du VIH et la présence
d’excavation aux bases suggère
très souvent un stade avancé de
l’infection à VIH avec un CD4 très
bas et une conjugaison des IO
compliquant le pronostic vital

128  Livret de Poche du Résident en Service Social


Recherche de VIH parmi les tuberculeux
Le dépistage du VIH doit être systématique chez tous les
symptomatiques respiratoires.

Particularités de la Tuberculose chez les patients infectés par le VIH


•  Présentation clinique parfois atypique 
•  Diagnostic bactériologique plus difficile 
•  Pronostic plus sombre 
•  Risque de syndrome inflammatoire de reconstitution
immunitaire (siri)

Chez le sujet infecté par le VIH, cette reconstitution immunitaire


pathologique peut se présenter cliniquement sous trois formes :
1. Aggravation paradoxale d’une infection opportuniste
préalablement traitée
2. Expression clinique d’une infection jusqu’alors latente
« démasquée » par la mise en route des antirétroviraux
hautement actifs.
3. Apparition d’une maladie inflammatoire ou auto-immune.

Pour les réactions très sévères, la Prédnisone à raison de


20–60 mg/­jour pendant 2 semaines, puis diminution progressive
sur 6 semaines donne de bons résultats. Dans les cas modérés
et superficiels, l’utilisation de non-stéroïdaux est recommandée.
•  Risque accru de rechute de la Tuberculose 
•  Risque de Tuberculose multi-résistante 

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  129


A. Prise en charge de la co-infection TB/VIH
Le patient VIH positif avec un diagnostic de tuberculose active
doit bénéficier : d’une prise en charge pluridimensionnelle
prenant en compte plusieurs paramètres tels que :
•  L’état général du patient
•  Le type de TB
•  Les résultats de la bacilloscopie
•  L’environnement immédiat du patient
•  Présence ou non d’autres facteurs de co-morbidité
•  L’existence d’une structure offrant le DOT
•  La charge virale voire même le régime ARV en cours (par
ex. un patient TB avec un régime ARV de 2e ligne).

Quand commencer le traitement


Les patients présentant une Tuberculose active doivent être
placés sous traitement antirétroviral quel que soit le compte
lymphocytaire des CD4. Le traitement antirétroviral débutera
entre deux et huit semaines après le début du traitement pour
la Tuberculose. Certains patients (dénutris, CD4 < 100/mm3)
ont une mortalité élevée durant le premier mois de traitement
et justifient une mise en route précoce du traitement (au cours
de la phase intensive soit dès la 2e semaine).

130  Livret de Poche du Résident en Service Social


B. Prise en charge des principales infections
opportunistes

Conduite á tenir devant une diarrhée

Diarrhée Éliminer une cause


médicamenteuse

Examen des selles

Réhydratation orale ou IV et traitement empirique


Traitement : TMS 800/160 mg b.i.d. x 10 jours
+ Métronidazole 500 mg t.i.d. x 10jours

Si diarrhée persiste après 10 jours de


traitement, référer au niveau supérieur

Tout PVVIH présentant un syndrome suspect de cholera doit bénéficier


d’un test de dépistage rapide pour éviter un séjour prolongé dans un centre
de traitement de choléra (CTC) non nécessaire. Dans les cas de diarrhée
chronique si impossibilité de référer à un niveau supérieur et la suspicion
d’un syndrome cholérique surajouté, un test rapide s’impose aussi.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  131


Prise en charge des syndromes neurologiques
dans le cadre de l’infection au VIH

Syndrome neurologique
Déficit neurologique focalisé, convulsion, céphalée sévère et
persistante, altération de l’état de conscience, syndrome méningé

•  Hémogramme
•  Test de malaria Examens
•  PL (si syndrome méningé) paracliniques
•  Scanner, si disponible
Rechercher autres causes : •  Dépistage de la tuberculose

132  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Encéphalite herpétique
•  Lymphome cérébral
Non Non
Malaria

Oui

Si CD4 ≤ 200 : Si céphalée sévère + fièvre


Neuropaludisme + léthargie + CD4 < 100 :
Toxoplasmose à envisager
Cryptococcose
1er choix : Quinine: 20 mg/kg Induction (≥ 2 semaines) :
Pyriméthamine 100 mg/jr (1000 –1500 mg) dans 1er choix :
+ Sulfadiazine 4– 8 gr/jr 500cc de D/W 5% sur 4h. Amphotéricine B 0.7 mg/kg/jr
+ Acide Folinique 10 mg/jr pendant Ensuite 10 mg/kg (500– + Flucytosine 25 mg/kg po QID
6 semaines 750 mg) q8h à faire couler
2e choix :
pendant 4h. Administrer
2e choix : Amphotéricine B + Fluconazole
la moitié de la dose en cas
Pyriméthamine 100 mg/jr 400 mg po/jr (ou en IV)
d’insuffisance rénale.
+ Clindamycine 600 mg q4d
Initier le traitement oral 3e choix :
+ Acide Folinique 10 mg/jr pendant
6 semaines à la Chloroquine dès que Fluconazole 400– 800 mg/jr IV
le patient est conscient et ou po + Flucytosine 25 mg/kg
3e choix : la tolérance gastrique est
Si aucun de ces traitements n’est bonne tout en poursuivant Une phase de consolidation
disponible, la combinaison Trimétoprime- avec la Quininothérapie (8–10 semaines) :
Sulfametoxazole (TMS) est recommandée : pendant 24h. 1er choix :
TMS (800/160 mg), 2 comprimés t.i.d. Fluconazole 800 mg/jr po
pendant les 6 semaines de la phase aigüe Si Convulsions:
2e choix :
Diazépam: 10 mg IV dilué
Prophylaxie secondaire : Itraconazole 200 mg/jr po
dans 10cc d’eau distillée
Pyriméthamine 25 mg/jr + 25 mg x à renouveler si nécessaire. Phase de maintien (jusqu’à
d’acide folinique + sulfadiazine (2 g/jr)
Si Anémie sévère: disparition des signes et
ou clindamycine (1.2 g/jr). Jusqu’à CD4
transfusion de concentre symptômes et CD4 ≥ 200/mm3
> 200/mm³. À reprendre si CD4 chute en

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


globulaire pendant plus de 6 mois) :
dessous de 100/mm³.
• Fluconazole 200 mg/jr po

133
Prise en charge en charge des dermatoses
courantes
République d’Haïti
Ministère de la Santé
Publique et de la Population

Zona : Herpès CUTANE : Prurigo :


Lésions vésiculeuses unilatérales Lésions vésiculeuses Lésions
regroupées intéressant groupées en bouquet papuleuses
un territoire nerveux prurigineuses
aux membres et
sur le tronc
Oui Zona
Ophtalmique Évaluer l’importance,
l’étendue et la
gravité des lésions
Antiallergique :
*Hospitalisation Rechercher la •  Prométhazine,
Non
et évaluation localisation cutanée, 25 mg chaque
ophtalmologique génitale, orale soir x 15 jrs
ou péri-anale
Soins locaux :
•  Lotion de
Traitement ambulatoire
Calamine
•  Alcool iode à
2 %
•  Acyclovir : •  Corticoïdes
•  Acyclovir : 800 mg 400 mg t.i.d locaux, en
5 fois/jr x 7–10 jrs x 5 jours absence de
•  Vitamine Complexe B •  Antisepsie : surinfection
•  Analgésique KMNO4 diluée •  Antibiotiques
•  Prise en charge •  Antibiotiques à par voie orale,
symptomatique large spectre si surinfection
si surinfection

Referer au niveau superieur Si pas d’amélioration Si pas


si mauvaise evolution clinique après un d’amélioration
ou complications mois, référer au clinique après un
*Tous les cas de zona niveau supérieur mois, référer à un
ophtalmiques doivent centre hospitalier
etre pris en charge par un de 2e niveau
service d’ophtalmologie

134  Livret de Poche du Résident en Service Social


Prise en charge de la dysphagie sévère chez le
patient immunodéprimé

Dysphagie :
Gêne à la déglutition

Non Oui
Candidose Bucco-
Œsophagienne ?

Cause Traitement d’épreuve :


médicamenteuse ? Fluconazole 200 mg/j x 14 jrs

Traitement : Oui
Arrêt des Etat amélioré ?
médicaments
responsables Continuer le
Non traitement

Rechercher
autres causes 
Traiter Herpes pharyngo-
œsophagienne : Acyclovir
Evaluation d’amélioration
après 1 semaine

Traitement
approprié
Oui
Etat amélioré ?

Continuer le
Non traitement
de Herpes

Traitement d’épreuve de CMV

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  135


Conduite à tenir devant la survenue d’une dermatite
séborrhéique chez un PVVIH

Dermatite séborrhéique :
Lésions squameuses fines sur base érythémateuse localisées au niveau
du cuir chevelu, visage (sourcils, plis nasogéniens et rétro auriculaires)

•  Corticoïde local sur les lésions


•  Shampooing à base de sulfure de sélénium ou à base de goudron
pour les dermatites plus sévères du cuir chevelu
•  Kétoconazole crème 2 % 2x/j pendant la phase aigüe seulement

Si surinfection notamment au niveau du cuir chevelu :


Donner des antibiotiques à large spectre par voie orale

136  Livret de Poche du Résident en Service Social


Complications, liées au VIH, de la peau, des ganglions lymphatiques
et des membranes muqueuses

Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Adénopathies, nodules ou masses

Hypertrophie des Hypertrophie des ganglions sous- Disparaît ou s’améliore généralement sous
glandes salivaires maxillaires, de la parotide et d’autres ART. En cas de pus ou d’infection, envisager un
glandes ; peut être confondue avec drainage et un traitement par dicloxacilline, 250
une lymphadénopathie. Il faut exclure à 500 mg par voie orale 4 x/jour pendant 10 à
un abcès ou un lymphome. En cas de 14 jours ou clindamycine, 150 à 300 mg par voie
tuméfaction de la parotide, penser au orale 4 x/jour pendant 10 à 14 jours. Encourager
diagnostic différentiel des oreillons. une bonne hygiène orale.

Infections Peuvent se manifester sous forme de Consulter la section 2.6.


sexuellement masse inguinale ou d’adénopathie.
transmissibles

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


137
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Adénopathies, nodules ou masses

Lymphadénopathie Peut être due au VIH ou à un certain Le traitement doit cibler l’IO responsable. Si
généralisée nombre d’IO (TB, mycobactérie aucune IO n’est identifiée, envisager de démarrer
atypique, histoplasmose, un ART.
coccidioïdomycose, lymphome,
sarcome de Kaposi, virus d’Epstein-
Barr, toxoplasmose, tularémie, CMV,
hyperplasie angiofolliculaire) ; s’observe
également dans le cadre d’un syndrome
de reconstitution immunitaire (consulter
la section 3.9.7 et le protocole 3.26) ;
plus rarement, lymphome.

138  Livret de Poche du Résident en Service Social


Lymphome Les patients VIH courent un plus Si des centres de soins spécialisés existent,
grand risque de lymphome, affectant envisager une biopsie et un traitement basé sur
souvent les cavités du corps et le un diagnostic définitif.
SNC. Se caractérise par des ganglions
lymphatiques durs et indolores. Une
fièvre est parfois présente.
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Sarcome de Kaposi Nodules sous-cutanés durs, marron- Peut disparaître sous ART. L’excision chirurgicale,
noirs ou violets sur toute région la chimiothérapie intralésionnelle ou généralisée,
cutanée, notamment le visage, le la radiothérapie, la cryothérapie ou un traitement
thorax, les parties génitales et au laser dans des centres spécialisés peuvent être
les extrémités. couronnés de succès si le sarcome est généralisé.

Tuberculose Se manifeste habituellement par un Consulter la section 2.4.


seul ganglion lymphatique tuméfié, le
plus souvent dans la chaîne cervicale ;
peut être généralisée. Les ganglions
lymphatiques, initialement fermes et
petits, peuvent s’hypertrophier, fluctuer,
suppurer ou évoluer vers une fistule
chronique. La biopsie ou l’aspiration
peuvent confirmer le diagnostic.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


139
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Lésions cutanées surinfectées (lésions rouges, sensibles, chaudes, pustuleuses ou croûteuses)

Abcès ou folliculite Le plus souvent dû à Inciser et drainer les abcès fluctuants en faisant
Staphylococcus aureus. appel à une technique stérile. Démarrer avec
dicloxacilline, 250 à 500 mg par voie orale
4 x/jour ou céphalexine, 500 mg par voie orale
4 x/jour ou clindamycine, 150 à 400 mg par voie
orale 4 x/jour. Traiter pendant 7 à 14 jours ou
jusqu’à la guérison. Suivi 1 à 2 jours plus tard
pour confirmer l’amélioration.

Autres lésions Un eczéma, un psoriasis, une dermatite Consulter les sections de ce tableau sur l’eczéma,

140  Livret de Poche du Résident en Service Social


de contact, un prurigo nodularis et le psoriasis, la dermatite de contact et le
d’autres lésions peuvent mimer prurigo nodulaire. Ces lésions ne nécessitent
une infection. habituellement pas d’antibiotiques, sauf s’il existe
des signes de surinfection.
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Cellulite Peau rouge et chaude ; l’état général du Démarrer avec dicloxacilline ou céphalexine,
patient est parfois mauvais avec présence 500 mg par voie orale 4 x/jour pendant
de fièvre. Peut évoluer vers une infection 7 à 14 jours ou jusqu’à la guérison.
des tissus mous plus grave.

Impétigo Papules rouges, sensibles à la pression, Dicloxacilline, 250 à 500 mg par voie orale
chaudes, avec souvent une croûte 4 x/jour ou cloxacilline, 250 à 500 mg par voie
dorée. Souvent au niveau du visage orale 4 x/jour ou érythromycine, 250 à 500 mg
(autour de la bouche), du tronc et de par voie orale 4 x/jour ou clindamycine,
l’aine chez les adultes. Contagieux. Se 150 à 400 mg par voie orale 4 x/jour, chacun
manifeste parfois sous forme de pendant 5 à 10 jours.
lésions ulcéreuses.

Infection des tissus Infection cutanée évoluant rapidement, Démarrer avec benzathine pénicilline, 4 MU en
mous grave qui implique parfois l’hypoderme, une IV 6 x/jour. Ajouter de la clindamycine, 600 mg
pyomyosite, une toxicité générale. Peut en IV ou par voie orale 3 x/jour. Si la voie IV
engager le pronostic vital ou conduire n’est pas accessible, démarrer un traitement
à une amputation. par dicloxacilline et clindamycine par voie orale.
Nécessite parfois une hospitalisation et des soins
spécialisés ou une opération chirurgicale.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


141
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Troubles cutanés se manifestant sous forme d’ampoules ou de vésicules

Dermite de contact Habituellement limitée à la région en Hydrocortisone crème ou pommade à 1 %,


contact avec la substance responsable. 3 x/jour. En cas de dermatite grave, avec
ampoules et oedème, envisager de traiter par
prednisone, 1 mg/kg/jour par voie orale, en
diminuant la dose de 5 à 10 mg/jour sur
7 à 10 jours.

Herpès simplex Vésicules sur une base érythémateuse, Administrer de l’acyclovir, 400 mg par voie orale
généralement orales, génitales ou péri- 3 x/jour pendant 7 à 10 jours pour un premier
rectales et en groupe. Antécédents de épisode ou une réaction grave. Consulter le
rechutes possibles. protocole 3.21.

142  Livret de Poche du Résident en Service Social


Réactions Certaines réactions médicamenteuses Arrêter tous les médicaments. Administrer
médicamenteuses peuvent provoquer une vésication des antihistaminiques par voie orale. En cas
indésirables généralisée ou une éruption de petits de syndrome de Stevens-Johnson soupçonné,
boutons. Une éruption cutanée hospitaliser pour donner des soins de soutien.
desquamative impliquant les yeux ou En cas de réaction grave, administrer de la
la bouche peut correspondre à une prednisone, 1 à 2 mg/kg par voie orale, en
réaction médicamenteuse très grave diminuant la dose de 5 à 10 mg tous les un à
entraînant un syndrome de trois jours. Si le patient était sous ABC, il ne faut
Stevens-Johnson. pas le réintroduire (peut être fatal). Consulter le
protocole 3.7.
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Zona Vésicules sur une base érythémateuse Tous les patients infectés par le VIH doivent
disséminées sur le trajet d’un ou de recevoir une thérapie antivirale, quel que
plusieurs dermatomes. On considère soit le moment auquel la lésion se manifeste.
que la maladie est disséminée (ou Administrer de l’acyclovir, 10 mg/kg en IV sur
compliquée) en présence de lésions 1 heure 3 x/jour pendant 7 jours Administrer
oculaires ou de lésions affectant plus des analgésiques selon les besoins. Consulter le
d’un dermatome. protocole 3.21.

Troubles cutanés se manifestant sous forme d’éruptions généralisées ou prurigineuses

Folliculite Papules et pustules prurigineuses, Disparaît habituellement lorsqu’on démarre le


éosinophilique affectant le plus souvent la tête, le tronc traitement antirétroviral. Les crèmes à base de
et la partie supérieure des extrémités. perméthrine ou de stéroïdes peuvent être utiles ;
Difficile à différencier de la folliculite administrer des antihistaminiques pour le prurit.
infectieuse ; une biopsie peut révéler un
infiltrat éosinophilique dans l’épithélium
folliculaire. Se manifeste parfois lors
d’une reconstitution immunitaire.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


143
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Gale (également, Éruption cutanée et excoriations sur Couper les ongles, laver les habits et la literie.
poux du corps et le torse. Les sillons peuvent souvent Perméthrine, crème à 5 % (premier choix) :
de la tête) s’observer au niveau des espaces appliquer du menton aux orteils. Laver les cheveux
interdigitaux et sur le poignet. Le s’ils sont affectés. Attendre 8 à 10 heures, puis
visage est généralement épargné. Les rincer. Répéter une semaine plus tard. Sans danger
démangeaisons peuvent persister deux pour les enfants de plus de 2 mois. Variante :
semaines après le traitement. lindane 1 %, même utilisation que la perméthrine.
Des crises convulsives peuvent survenir
en cas d’application sur des régions étendues.
Contre-indiqué chez les enfants et les
femmes enceintes.

144  Livret de Poche du Résident en Service Social


Gale norvégienne Se manifeste habituellement lors d’une Perméthrine, crème à 5 % : laisser pendant
immunosuppression avancée 24 heures ; soufre à 6 % les jours 2 à 7. Répéter
(taux de CD4 < 100 cellules/mm³). sur plusieurs semaines. Une dose unique de 200
Peut ressembler à un psoriasis. Pas mcg/kg d’ivermectine est signalée comme
toujours associée à des démangeaisons. étant efficace.
Croûtes étendues.
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Prurigo nodulaire Papules et nodules hyperpigmentées, Administrer des antihistaminiques par voie orale.
hyperkératosiques, souvent excoriées, Les insecticides et les moustiquaires peuvent être
pouvant aller jusqu’à 1 cm. Peut efficaces pour empêcher de nouvelles lésions.
être dû à des piqûres d’insectes. Les Les crèmes à base de corticostéroïdes peuvent
grattements entraînent une aggravation être utiles ; on peut utiliser des crèmes puissantes
de la pathologie. à base de corticostéroïdes sous un pansement
occlusif. L’objectif est de casser le cycle de
démangeaisons-grattage, ce qui peut prendre
plusieurs semaines ou plusieurs mois. Le trouble
s’améliore parfois sous ART.

Réaction Éruption cutanée rougeâtre, avec petites Arrêter tous les médicaments. Administrer
médicamenteuse papules, habituellement généralisée et des antihistaminiques par voie orale. En cas
indésirable affectant le tronc. Une vésication ou de syndrome de Stevens-Johnson soupçonné,
une éruption cutanée desquamative hospitaliser pour donner des soins de soutien.
impliquant les yeux ou la bouche En cas de réaction grave, administrer de la
peut correspondre à une réaction prednisone, 1 à 2 mg/kg par voie orale, en
médicamenteuse très grave entraînant diminuant la dose de 5 à 10 mg tous les un à
un syndrome de Stevens-Johnson. trois jours. Si le patient était sous ABC, ne pas
le réintroduire (peut être fatal). Consulter le
protocole 3.7.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


145
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Syphilis secondaire Éruption maculaire sur le tronc et les Dose unique de benzathine pénicilline,
précoce régions palmaire et plantaire. 2,4 MU en IM.

Lésions cutanées provoquées par des infections fongiques

Candidose (peau) Chez les enfants : entraîne un érythème Kétoconazole, miconazole, clotrimazole,
de type papuloérosif au niveau du tronc éconazole ou nystatine, en application topique
et des extrémités. Chez les adultes : 2 x/jour.
entraîne des lésions rouges, plates ou
légèrement boursouflées ; courantes
également dans la bouche (consulter la
section sur les lésions des membranes
muqueuses de ce tableau).

146  Livret de Poche du Résident en Service Social


Dermatite Très fréquente chez les individus infectés Kétoconazole (1 % ou 2 %), shampoing ou lotion.
séborrhéique par le VIH. Peut se manifester sous En cas de troubles graves, envisager une crème
forme de pellicules peu nombreuses à base de corticostéroïdes et de kétoconazole.
ou de taches écailleuses à bords flous. Guérison ou amélioration fréquentes sous ART.
Affecte fréquemment le cuir chevelu, la
naissance des cheveux, la partie centrale
du visage ; s’observe également dans
les plis du corps et sur le thorax. Le plus
souvent due aux espèces Malassezia.
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Dermatose Lésions rouges, souvent prurigineuses Kétoconazole, miconazole, clotrimazole, éconazole


fongique ; peuvent entraîner des changements ou nystatine, en application topique 2 x/jour, ou
de pigmentation cutanée. Les lésions dose unique de fluconazole, 150 mg par voie
peuvent affecter l’aine (T. cruris), les orale ou 150 mg/semaine par voie orale, chacun
pieds (T. pedis) ou le corps (T. corporis). pendant 2 à 4 semaines. Teigne : une application
La teigne (T. capitis) provoque des topique de kétoconazole 2 x/jour est parfois
taches arrondies pales et desquamatives suffisante si les lésions sont peu nombreuses ou
sur le cuir chevelu, ou des taches petites. Si les lésions sont étendues, envisager
arrondies à bords rouges épais sur le du fluconazole, 150 mg/semaine par voie orale
corps et au niveau des plis interdigitaux pendant 2 à 4 semaines ou de la griséofulvine,
des orteils. Elle est plus difficile à 500 mg/jour par voie orale pendant 4 à 6
traiter que les infections fongiques semaines. Chez les enfants : 10 à 20 mg/kg/jour
susmentionnées. de griseofulvine jusqu’à la repousse des cheveux,
généralement 6 à 8 semaines.

Pityriasis versicolor Entraîne généralement des régions Résiste habituellement aux agents topiques.
d’hypopigmentation. Peut être Administrer une dose unique de kétoconazole,
confondu avec le vitiligo, qui n’est pas 200 mg ou 400 mg par voie orale pendant 7
une maladie infectieuse et ne répond jours, ou une dose unique de fluconazole, 400 mg
pas aux agents antifongiques. par voie orale.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


147
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Autres lésions cutanées

Eczéma Éruption rouge, lésions desquamatives Appliquer des crèmes à base de corticostéroïdes.
souvent prurigineuses, montrant parfois Traiter le prurit avec des antihistaminiques. Sécher
des taches blanchâtres, qui peuvent se la peau sans frotter et éviter les savons décapants
surinfecter. Affecte souvent la région ou parfumés.
inguinale et le visage (notamment chez
les enfants), la face interne des bras,
les coudes, et ailleurs. Peut être
confondu avec une dermatite de
contact ou un psoriasis.

Lèpre Taches cutanées insensibles au toucher En l’absence de traitement antérieur, traiter par

148  Livret de Poche du Résident en Service Social


léger, à la chaleur ou à la douleur, non polythérapie selon les lignes directrices de l’OMS.
prurigineuses. La lèpre peut affecter
n’importe quelle partie du corps.
Hypopigmentée, pâle ou rougeâtre ;
plate, saillante ou nodulaire. Chronique
(> 6 mois).

Molluscum Papules de couleur blanc nacré ou En général, aucun traitement n’est nécessaire.
contagiosum chair avec ombilication centrale, le plus Les lésions disparaîtront chez les patients qui
souvent sur le visage et les organes répondent à un traitement antirétroviral.
génitaux. L’apparence clinique permet
habituellement de poser le diagnostic.
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Peau sèche (xérose) Souvent très prurigineuse ; les Appliquer des humectants et des
antihistaminiques n’offrent qu’un crèmes hydratantes.
faible soulagement.

Pigmentation S’observe chez près de 50 % des Pas de traitement nécessaire.


longitudinale du lit personnes sous AZT ; plus courante
des ongles chez les patients à la peau sombre.
Survient 4 à 8 semaines après le début
du traitement.

Piqûres d’insectes Puces : régions inférieures des jambes. Puces : laver les habits et la literie ; ne pas
Moustiques et autres insectes piqueurs : admettre les animaux au domicile. Moustiques et
bras et jambes. autres insectes piqueurs : utiliser les moustiquaires
imprégnées d’insecticide ; utiliser des produits
insectifuges topiques au besoin ; administrer des
antihistaminiques pour le prurit. Surveiller les
signes de surinfection.

Psoriasis Taches épaisses, rouges, desquamatives Pommade à base de goudron de houille


à bords distincts, affectant souvent les à 5 %dans une solution d’acide salicylique à 2 %.
coudes, les genoux, le cuir chevelu,
la naissance des cheveux et la partie
inférieure du dos, parfois prurigineuses.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


149
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Verrues Papules ou boursouflures cutanées de Traitement topique par cryothérapie ou par


(papillomavirus) couleur chair, souvent sur les régions podophyline à 0,5 %.
génitales et périanales.

Lésions des membranes muqueuses

Aphtes Cause inconnue ; cependant, le VIH, Lidocaine topique ou hexacétonide de


l’HSV, le CMV et des interactions triamcinolone orabase ; en cas d’aphtes graves ou
médicamenteuses peuvent également réfractaires, envisager la prednisone, 40 mg/jour
entraîner des ulcères buccaux. par voie orale pendant 1 à 2 semaines.

Candidose Muguet : plaques blanchâtres sur base Oropharyngée : fluconazole, 200 mg/jour par
inflammatoire affectant la langue, voie orale pendant 7 à 14 jours, ou nystatine, 500

150  Livret de Poche du Résident en Service Social


le palais, la muqueuse buccale ou 000 unités en gargarisme 5 x/jour pendant 14
l’oropharynx. Vaginose bactérienne : jours. Oesophagienne : fluconazole, 400 mg/jour
pertes vaginales blanchàtres. par voie orale pendant 14 à 21 jours. Vaginale :
crème de miconazole par voie vaginale au coucher
pendant 7 jours ou dose unique de 200 mg de
fluconazole par voie orale. Consulter les sections
2.6.3 et 3.9.4 et les protocoles 2.7 et 3.22.
Maladie Tableau clinique et diagnostic Traitement

Gingivites/ Rougeur ou tissu mort autour des dents Métronidazole, 500 mg par voie orale
parodontite et de la ligne gingivale ; rétraction de la 2 x/jour pendant 7 à 10 jours. Encourager une
ligne gingivale ; mastication douloureuse. bonne hygiène buccale. En cas de nécrose, une
Peut devenir nécrotique et entraîner une consultation dentaire pour un débridement et une
perte de dents. extraction dentaire peut s’avérer nécessaire.

Leucoplasie orale Lésions blanchâtres ou grisâtres, En général, guérison ou amélioration sous ART.
chevelue chevelues, d’apparence irrégulière,
habituellement à la base de la langue ou
des gencives.

Perlèche Plaies aux commissures labiales, le plus Envisager un traitement empirique avec
souvent causées par une candidose, fluconazole, 100 mg/jour par voie orale pendant
mais s’observent parfois lors de la 10 à 14 jours ; fournir un supplément alimentaire.
malnutrition et des carences en
vitamine B.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


151
C. Sommaire de choix médicamente pour PVVIH avec infections opportunistes

Ordre
choix de Durée
traitement Voie Quantité (en
Condition Médicament (en %) d’admin Posologie Unité par jour jour)
Respiratoire
Pneumonie Bactérienne
Amoxicillin 500 mg 80 % Orale 500 mg 3 fois par caps 3 7
jour
Erythromycin 500 mg 20 % Orale 500 mg 3 fois par comp 3 7
jour

PCP (Pneumocystis (jirovecii) Pneumonie)

152  Livret de Poche du Résident en Service Social


Co-trimoxazole 960 mg 90 % Orale 2 co 3 fois par jour comp 6 21
Co-trimoxazole 10 % IV 12 par jour comp 12 21
480 mg/5ml

CNS
Méningite Bactérienne
Ceftriaxone 1 g vial 100 % IV 2 g inj 2 14
quotidiennement
en doses divisées
chaque 2–3 heures
Méningite Cryptococcique
induction Amphotericin B 50 mg 100 % IV 0.7 mg/kg par jour inj 2 14
+ Fluconazole 2 mg/ml 100 % IV 600 mg/day inj 3 14
consolidation Fluconazole 200 mg 100 % Orale 800 mg par jour comp 4 70
maintien Fluconazole 200 mg 100 % Orale 200 mg par jour comp 1 182

Toxoplasmose 
Pyrimethamine 25 mg 90 % PO 100 mg par jour comp 4 42
+ Sulfadiazine 500 mg 90 % PO 6 g par jour comp 12 42
+ Folic Acid 5 mg 90 % PO 10 mg par jour comp 2 42
Pyrimethamine 25 mg 10 % PO 100 mg par jour comp 4 42
+ Clindamycin 150 mg 10 % PO 2.4 g par jour comp 16 42
+ Folic Acid 5 mg 10 % PO 10 mg par jour comp 2 42

Abcès Cérébral
Ceftriaxone 1 g vial 100 % IV 2 g inj 2 14
quotidiennement
en doses divisées
chaque 2-3 heures
+ Metronidazole 100 % IV 2 g par jour en 4 inj 4 14
500 mg/100ml doses divisées

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


Neurosyphilis 

153
Aq penicillin 100 % IV 24 MU par jour inj 6 14
Ordre
choix de Durée
traitement Voie Quantité (en
Condition Médicament (en %) d’admin Posologie Unité par jour jour)
Gastro-intestinale
Infestation Vers 
Albendazole 400 mg 100 % PO Une dose 400 mg; comp 1 2
répéter 15 jours
plus tard

Diarrhée Récurrente
Sodium Chloride IV 10 % IV 1 litre 3 3
fluid
Dextrose 5 % 20 % IV 1 litre 3 3

154  Livret de Poche du Résident en Service Social


fluid
Ringer Lactate 10 % IV 1 litre 3 3
fluid
Dextrose Normale Saline 50 % IV 1 litre 3 3
(DNS) 0.9 fluid
Potassium chloride 10 % IV 20 mEq/jour inj 1 3
1 g/10ml
Diarrhée Liquide
Rehydration (ORS) 50 % PO ORS poudre 3 5
+ Co-trimoxazole 960 mg 50 % PO Une tab 2 fois par comp 2 10
jour
+ Metronidazole 500 mg 50 % PO 500 mg 3 fois par comp 3 10
jour
Ciprofloxacin 500 mg 50 % PO 500 mg 2 fois par comp 2 7
jour

Nausée et Vomissement
  Metoclopramide HCl 25 % IV/IM 10 mg 2 fois par inj 2 10
10 mg/2ml jour
Metoclopramide 10 mg 75 % PO 10 mg 2 fois par comp 2 10
jour
Bouche et Gorge
HSV stomatite et gingivite
Aciclovir 200 mg 100 % PO 400 mg 3 fois par comp 6 7
jour

Candidose Orale
Fluconazole 50 mg 100 % PO 100 mg par jour comp 2 14

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


Candidose Systémique
Fluconazole 200 mg 100 % PO 200 mg par jour caps 1 21

155
Ordre
choix de Durée
traitement Voie Quantité (en
Condition Médicament (en %) d’admin Posologie Unité par jour jour)
Abcès retro pharyngée
Ampicilline 1 gram 100 % IV 6 g inj 6 14
quotidiennement
en doses divisées
chaque 3 heures
+ Metronidazole 100 % IV 2 g inj 4 14
500 mg/100ml quotidiennement
en 4 doses divisées
+ Gentamicine 80 mg/2ml 100 % IV 80 mg 2 fois par inj 2 5
jour (ou 160 mg

156  Livret de Poche du Résident en Service Social


quotidiennement)
Peau
Herpes simplex
Aciclovir 200 mg 100 % PO 400 mg 2 fois par comp 4 5
jour
+ Violet de Gentiane 100 % topique trois applications solut 0.1 10
par jour
Herpes zoster (zona)
Aciclovir 200 mg 100 % PO 800 mg 5 fois par comp 20 10
jour
+ Vitamine B-complex 100 % PO 2 fois par jour comp 2 10

Tinea corporis (dermatophytose)


Miconazole cream 100 % topique une application tube 0.5 21
par jour

Impetigo
Erythromycine 500 mg 100 % PO 500 mg 4 fois par caps 4 10
jour

Gale
Benzyl-benzoate lotion fl 100 % topicale une application tube 1 3
100 ml par jour
+ Promethazine 25 mg 100 % PO 50 mg par jour comp 2 5

Hidradenite (furoncle a l’aisselle)


Erythromycine 500 mg 100 % PO 500 mg 4 fois par caps 4 10
jour

Furunculose ou folliculite
Cloxacilline 500 mg 100 % PO 500 mg 4 fois par caps 4 10

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


jour

157
Ordre
choix de Durée
traitement Voie Quantité (en
Condition Médicament (en %) d’admin Posologie Unité par jour jour)
Cellulite et Érysipèle
  Erythromycine 500 mg 50 % PO 500 mg 4 fois par caps 4 10
jour
PNC Procaine 50 % IM 1 vial par jour inj 1 10

Prurigo
Promethazine HCl 25 mg 100 % PO 25 mg par jour comp 1 15
+ Calamine lotion 100 % topicale 2 fois par jour tube 0.3 30

Dermatophytose

158  Livret de Poche du Résident en Service Social


  Clotrimazole 1 % Cream 100 % topicale tous les jours tube 0.3 21
Ketoconazole 200 mg 50 % PO 200 mg 1 fois par comp 1 21
jour
+ Griseofulvin 125 mg 50 % PO 500 mg 1 fois par comp 4 21
jour

Drug éruptions
Promethazine HCl 25 mg 100 % PO 50 mg par jour comp 2 5
Onicomycoses
Fluconazole 200 mg 100 % PO 400 mg par comp 2 42
semaine (3–6 mois)
Urinaire
Infection Urinaire Récurrente
  Co-trimoxazole 960 mg 50 % PO 1 tab 2 fois par jour comp 2 10
Ciprofloxacin 500 mg 50 % PO 500 mg 2 fois par comp 2 10
jour
Génitale-non-IST
Candidose Vaginale
Fluconazole 50 mg 100 % PO 150 mg dose comp 3 1
unique
Générale
Fièvre et douleur
  Ibuprofen 400 mg 50 % PO quand douleur ou comp 2 10
fièvre (maximum 4
par jour)
Paracetamol 500 mg 50 % PO quand douleur ou comp 2 10
fièvre (maximum 4
par jour)

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


159
Ordre
choix de Durée
traitement Voie Quantité (en
Condition Médicament (en %) d’admin Posologie Unité par jour jour)
Prophylaxie Générale
Multivitamin, Coated 100 % PO 1 tab par jour comp 1 365
Ferrous sulphate 200 mg 100 % PO 1 tab par jour comp 1 365

Prophylaxie pour IO
  Co-trimoxazole 480 mg 99.5 % PO 1 tab par jour comp 1 365
cas allergie Dapsone 100 mg 0.5 % PO 1 tab par jour comp 1 365

Prophylaxie pour TB
Isoniazid 300 mg 100 % PO 1 tab par jour comp 1 182

160  Livret de Poche du Résident en Service Social


+ Vitamin B6 (pyridoxine HCl) 100 % PO 1 tab par jour comp 1 182
50 mg
VII. Prise en charge des cas d’exposition accidentelle
aux dérivés sanguins (AES) 2

Ministère de la Sante Publique


et de la Population

! EXPOSITION AU SANG VIREMIQUE (AES) !

Piqure ou Projection sur les


blessure cutanée yeux ou muqueuse

Nettoyage : (immédiat) Nettoyage : (immédiat)


1) Lavez et rincez la plaie avec eau et savon • RINCEZ à l’eau
2) Désinfectez la plaie avec: ou avec sérum
• Solution de Dakin ou eau de Javel 12% diluée physiologique
au 1/10 (10 min) OU (pendant moins de
• Polyvidone iodée solution dermique (5 min) OU 5 min)
• Alcool 70% (5 min)

modérée/massive** Déclaration de l’accident (immédiat) minime**


Évaluation du risque d’infection

Établir Statut sérologique/vaccinal (dans les 72 h) Patient Encadrement


source
• Vaccinez patient exposé contre Hepatite B et psychologique pour
VIH-
tetanos (si non vacciné) sujet exposé et
• Encadrement psychologique et soutien-conseil patient source
prétest/post-test des 2 personnes
• Test rapide VIH pour les 2 personnes dans les Enrôlement du
24 h (après consentement) patient source sous
programme de TAR
Patient source VIH+
De Préférence
• Prophylaxie pour sujet exposé (dans TDF+3TC+EFV
les 72 h) : traitement pour 28 jours Si IR
• Hémogramme (15 jours) AZT+3TC+EFV
• Test rapide VIH ET suivi médicale du Si suspicion
de résistance
sujet exposé (3 mois) AZT+3TC+LPV/r
Sujet exposé : VIH+
Sujet exposé : VIH-

Test rapide VIH ET suivi médical du Sujet exposé : VIH+ Enrôlement sous
sujet exposé (6 mois) programme de TAR

Sujet exposé : VIH- FIN de suivi médical du sujet exposé

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  161


Ministère de la Sante Publique
et de la Population

PRECAUTIONS UNIVERSELLES

qq Se lavez les mains avant et après soins

qq Portez un masque et des lunettes en cas de projection

qq Portez des ganats pour toucher des materials souillées

qq Décontaminez les surfaces souillées par du sang avec l'eau de


Javel diluée à 10 % ou avec désinfectant approprié

qq Ne pas re-capuchonner ou toucher les aiguilles du Vacutainer


après utilisation (utiliser une pince)

qq Utilisez des conteneurs spéciaux pour le matérial usagé

qq Ne pas pipetter à la bouche

qq Pansez ses plaies (des mains)

qq Transportez les prélèvements dans un récipient adapté

qq Disposez des équipements de protection

qq Assistez aux formations périodiques sur la prévention des AES


et sur la conduite à tenir en cas d'AES

qq Assurez que votre vaccination contre l'Hépatite B est à jour

qq AFFICHEZ CE POSTER DANS VOTRE SITE

162  Livret de Poche du Résident en Service Social


Ministère de la Sante Publique
et de la Population

NIVEAUX DE RISQUE D'INFECTIONS

MASSIVE :
•  blessure profonde
•  saignement
MODEREE :
•  aiguille creuse
•  coupure avec bistouri
saignante
à travers gants
•  exposition à
•  blessure superficielle
grande quantité
avec aiguille creuse
de virus
saignante
MINIME :
•  blessure épidémique
avec aiguille pleine
(suture) ou de petit
calibre
•  sans saignement
•  exposition muqueuse

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  163


VIII. Prise en charge des cas de viols
Définition :

Tout acte de pénétration sexuelle (c’est ce qui différencie le viol


des autres agressions sexuelles) de quelque nature qu’il soit
(c’est à dire toute pénétration sexuelle : vaginale, anale, orale ou
pénétration par la main ou par un objet) commis sur la personne
d’autrui (une femme, un homme ou un enfant, connu ou inconnu,
appartenant ou non à la famille) par violence, contrainte, menace
ou surprise (moyens utilisés par l’agresseur pour imposer sa
volonté, au mépris du consentement éclairé de la victime). N.B :
Les mineurs n’ont pas de consentement éclairé aux yeux de la loi.

La prise en charge obéit aux quatre principes suivants :


•  La déclaration de l’agression se fait dans la plus
grande confidentialité dans les heures qui suivent la
perpétration du forfait.
•  Un encadrement psychologique est fourni au moment de
la déclaration.
•  L’examen du patient se fait avec son consentement éclairé.
•  Un certificat médical sera délivré à la victime à des fins
d’éventuelle poursuite judiciaire.

Les antécédents sexuels doivent être établis au cours de


l’évaluation clinique en vue de préciser une éventuelle corrélation
entre l’agression et le statut sérologique de la victime.
L’anamnèse doit renseigner sur les points suivants :
•  Intervalle entre l’agression et l’évaluation physique
•  Date du dernier rapport sexuel librement consenti
•  Mode de pénétration (vaginale, orale ou anale)
•  Nombre d’agresseurs
•  Lieu de l’agression
164  Livret de Poche du Résident en Service Social
Une attention particulière est accordée au traitement
syndromique des IST les plus courantes notamment la syphilis,
la gonorrhée, la chlamydia, les trichomonas, le chancre mou.

•  Le test VIH est effectué à J0, M3, M6.


•  Le traitement antirétroviral est administré à la victime
pendant 4 semaines.
•  Si après 90 jours, le patient ayant reçu une thérapie
d’antirétroviraux de 4 semaines, séroconvertit, il sera
suivi selon les normes de prise en charge du PVVIH
asymptomatique.
•  Toute personne victime de viol doit recevoir le vaccin
contre l’Hépatite B.
•  La femme enceinte violée doit suivre la médication
antirétrovirale prévue en cas d’agression sexuelle, mais
l’éventualité de son admissibilité au protocole relatif
à la transmission verticale sera évoquée au cours de
l’entrevue.

Le prestataire doit promouvoir l’abstinence ou l’utilisation


du préservatif de façon systématique

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  165


Fiche technique de prise en charge en charge
médicale des cas de viol

Prévention de la grossesse Prévention des autres IST

Arrivée de la patiente à l'unité de soins Pénicilline Benzathine : 2.400.000U stat


Ciprofloxacine : 500 mg stat

Test de grossesse à l'arrivée Métronidazole : 2 gr stat


Doxycycline : 100 mg 2 fois/jr/7 jrs

Oui Non
Le test est-il
positif ?

La patiente etait Commencer le traitement


déjà enceinte contraceptif* dans les 72 h
au moment de qui suivent l'agression
l'agression

Second test de grossesse


après 2 semaines

*Option 1 
Pilule combinée normodosée : 50 µg d’éthinyl-œstradiol + 0,5 mg de norgestrel
2 co stat, puis 2 co 12 h après

Option 2 
Progestatif seul : Levonorgestrel 0,75 mg 1 co stat, puis 1 co 12 heures après

NB. Si la victime se présente dans les cinq jours qui suivent le viol, la pose d’un
DIU en cuivre est une méthode efficace de contraception d’urgence. Il réduit de
plus de 99% le risque de grossesse. Elle doit être référée dans une institution
ayant cette capacité.

166  Livret de Poche du Résident en Service Social


Dénonciation du viol

Histoire et Examen physique

Assistance conseil pré-test


Début de la prise en charge psycho-sociale

Prévention du VIH

Déclaration du cas de viol (avant 72 h)


Évaluation du risque d'infection au VIH

Établir Statut sérologique/vaccinal (dans les 72 h)


• Vaccinez patient exposé contre Hépatite B et tétanos (si non vacciné)
• Encadrement psychologique et soutien-conseil pré-test/post-test
• Test rapide VIH dans les 24 h (après consentement)

Victime/Sujet Victime/Sujet exposé : VIH+


exposé : VIH-
Enrôlement sous
programme de TAR si
non encore enrôlé
• Prophylaxie pour la victime (dans les
72 h) : traitement pendant 28 jours
• Hémogramme complet (15 jours) TDF+3TC+EFV
• Test rapide VIH et suivi médical de la
victime après 3 mois AZT+3TC+LPV/r
Si suspicion
de résistance
Victime/Sujet
exposé : VIH- Victime/Sujet exposé : VIH+ Enrôlement sous
programme de TAR

Test rapide VIH ET suivi médical du sujet


exposé après 6 mois du viols

Victime/Sujet
exposé : VIH-
FIN de suivi médical du sujet exposé

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  167


Suivi
•  Appui à l’observance du traitement : Intervention
souhaitable d’un accompagnateur pendant la durée de
la prophylaxie.
•  Suivi biologique du traitement : sérologie à J0, 3 mois
et 6 mois. Un hémogramme souhaitable à 15 jours et un
dosage des transaminases à 1 mois.
•  Utilisation de préservatif jusqu’à la sérologie de 3 mois.

Prévention du tétanos si nécessaire surtout si la victime


n’a pas été totalement vaccinée.

Prise en charge psychologique – rôle du


soignant :

Principes Généraux
L’interaction du médical et du psychologique est continue et se
déroule en complémentarité.

L’accompagnement psychologique vise dans un premier temps :


•  L’acceptation par la personne violée de recevoir de l’aide
•  L’efficacité de la prise en charge médicale

Les agressions sexuelles, spécialement le viol, chez tout


individu, quels que soient son statut social, ses antécédents,
son itinéraire de vie entraînent des conséquences physiques et
psychologiques immédiates et/ou à long terme.

Le personnel soignant est très souvent le premier recours


auquel s’adresse une victime de violence sexuelle. Il a donc
un rôle primordial dans le processus de la prise en charge
pluridisciplinaire, pas seulement comme dispensateur de soins,
mais encore et surtout comme personne ressource qui saura

168  Livret de Poche du Résident en Service Social


accueillir cette victime de façon adéquate et l’accompagner,
la conseiller pour un suivi au cours duquel elle retrouvera la
dignité et l’estime de soi lui permettant de se réinsérer dans
sa communauté. Tout faux pas peut compromettre l’ensemble
du processus.

IX. Prévention de la Transmission Mère-Enfant


du VIH (PTME)
•  Le test de dépistage du Virus d`Immunodéficience
Humaine (VIH) doit être proposé à toute femme enceinte
dont le statut sérologique est inconnu ou dont le test de
dépistage remonte à plus de trois mois.
•  Les conseils pré-tests seront en groupe avec les résultats
en privée après la visite de Consultation Prénatale
(CPN). L’enregistrement dans le programme PTME
commence avec les résultats positifs sauf pour les
femmes enceintes qui proviennent d’une adresse en
dehors de la zone desservie (voir ci-dessous).
•  Un second test pour dépister le VIH est recommandé au
troisième trimestre de la grossesse, de préférence avant
la 36e semaine de grossesse.
•  Toute femme qui se présente en plein travail et dont le
statut sérologique pour l’infection au VIH n’est pas connu
doit bénéficier d’un test rapide de dépistage du VIH.
•  Toute femme dont le statut sérologique pour l’infection
au VIH n’est pas connu et qui se présente en post-
partum (< 72 h ou après) avec son nouveau-né doit
bénéficier d’un test de dépistage du VIH, à moins qu’elle
s’y oppose.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  169


Prise en charge des gestantes VIH+ qui proviennent
d’une adresse en-dehors de la zone

1. Référer la gestante dans le programme PTME le plus


proche de son domicile et/ou selon son choix.
2. Si la patiente n`habite pas dans la zone desservie mais
continue de venir en suivi, il faut se renseigner sur le plan
et le lieu d’accouchement. Demander aussi leur plan pour
la prise en charge du VIH après l’accouchement (mieux
vaut faire le suivi de la grossesse, de l’accouchement et
d`après l’accouchement au même endroit).
3. Il faut aussi tenir compte des considérations suivantes
avant l’enregistrement dans le programme local :
a. Lieu d’accouchement et suivi après l’accouchement
(référer si ailleurs)
b. Coût de transport
c. Motivation de la continuité de suivi
d. Considération de stade OMS
e. Considération cas par cas
f. Enregistrement et suivi local et évaluation des
difficultés de suivi à chaque visite.

Prise en charge de la gestante VIH+ pendant le


travail et l’accouchement
•  Pendant le travail et l’accouchement, il faudra :
––Administrer les ARV conformément au protocole
national de PTME ;
––Proposer les méthodes de Planification Familiale
(PF) de longue durée.

170  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Pendant l’accouchement par voie basse, il faudra éviter :
––Les touchers intempestifs ;
––L’amniocentèse ;
––Le rasage des poils pubiens ;
––Le monitoring invasif ;
––L’amniotomie précoce ;
––L’épisiotomie ;
––La traire sur le cordon ombilical avant de le couper ;
––L’utilisation de la même paire de ciseaux pour
l’épisiotomie que pour la section du cordon ombilical ;
––L’aspiration, sauf si la bouche ou le nez de l’enfant
contient du sang ou du méconium ;
––L’aspiration des mucosités au fond de la gorge. 

•  Par ailleurs, il est recommandé :


––D’observer les règles de base de prévention des
infections lors des soins ;
––D’essuyer la bouche et les narines de l’enfant dès que
la tête apparaît ;
––De mettre l’enfant au chaud et de l’envelopper dans
un linge sec et chaud ;
––De couvrir le cordon ombilical avec la main gantée ou
une compresse avant de le sectionner ;
––De clamper le cordon ombilical et de le
sectionner immédiatement.

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  171


Prévention de la transmission Mère-Enfant par les ARVs
Mère Enfant
Cas cliniques Ante -partum Intra-partum Post-partum Naissance < 72hrs
I : Gestante 1. TDF + 3TC + EFV Zidovudine (AZT)
nouvellement 2. AZT + 3TC + EFV (4 mg/kg) bid en
testée positif cas de prématurité
Ou autre régime
alternatif (2 mg/kg)

(a*) (b*) Ou

II : Gestante Continuer avec Nevirapine (NVP)


Continuer la Continuer la (2 mg/kg/jr) de
sous tritherapie la trithérapie au
Trithérapie Trithérapie la naissance à
anterieurement premier trimestre de
à la grossesse la grossesse 6 semaines

172  Livret de Poche du Résident en Service Social


Vaccin BCG
III : Gestante avec RHEZ + Trithérapie Retardé jusqu’à ce
TB active 2 à 8 semaines que l’infection au
après Continuer avec les anti-TB
VIH soit écartée
(c*) définitivement

IV :Gestante vih+ TDF + 3TC + EFV Évaluation Diagnostic du VIH


sans suivi prenatal Quelque soit le Clinique/ Entre (4– 6) et 12
qui se présente moment du jour immunologique semaines de vie et
en travail 6 semaine après le
Continuer la sevrage si allaitement
Trithérapie maternel (PCR)
Mère Enfant
Cas cliniques Ante-partum Intra-partum Post-partum Naissance < 72hrs
V : Mere Évaluation Alimentation :
seropositive se Clinique/ • Allaitement
presentant en Paraclinique maternel
post-partum recommandé
Débuter la
(< 72h ou • Allaitement artificiel
Trithérapie à vie
apres) avec son si critères AFADS
TDF + 3TC + EFV
nouveau-ne réunis.
ou autre régime
alternatif (Aceptable,
(a*) (b*) Faisable, Abordable
financièrement,
a*) Régime b*) Régime alternatif c*) Risque de
Durable, Sûr et sans
préférentiel : selon le problème syndrome de
risque)
principal : reconstitution
TDF + 3TC + EFV
immunitaire.
à vie quelque soit : • AZT + 3TC + EFV
• âge gestationnel • TDF + 3TC + NVP Isoniazide (INH)
(si CD4 < 350) (10 mg/kg)
• stade clinique
pendant 6 mois
• compte de CD4 • AZT + 3TC +NVP si la mère à été
(si CD4 < 350) diagnostique
• TDF + 3TC + LPV/r peu de temps

Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) 


• AZT + 3TC + LPV/r avant ou après
l’accouchement.

173
174  Livret de Poche du Résident en Service Social
Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  175
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180  Livret de Poche du Résident en Service Social


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Chapitre 4  Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)  181


Chapitre

Les Infections Sexuellement 5


Transmissibles (ISTs)

Sommaire

I. Dépistage épidémiologique et traitement d’une g


​ onorrhée
ou d’une infection par chlamydia chez les femmes

II. Traitement des douleurs abdominales basses chez la femme

III. Traitement des pertes vaginales

IV. Traitement de l’écoulement urétral

V. Traitement des ulcères génitaux

VI. Références
I. Dépistage épidémiologique et traitement d’une
gonorrhée ou d’une infection par chlamydia chez
les femmes
Pour toute femme se présentant pour des soins

Si disponible, coloration Gram des pertes cervicales ou dépistage de chlamydia


et de la gonorrhée par épreuves de laboratoire

Est-elle enceinte
OUI ou allaite-t-elle ? NON

Traiter empiriquement pour chlamydia


• Administrer une dose unique de 1 g d’azithromycine
par voie orale (variante : érythromycine, 500 mg par Présence d’un des facteurs de
voie orale 4 x/ jour pendant 7 jours) risque suivants ?
Traiter empiriquement pour une gonorrhée • Âge ≤ 30 ans
• Administrer une dose unique de ceftriaxone, 125 mg • > 1 partenaire sexuel dans sa vie
en IM (variante : dose unique de 400 mg de cefixime • Déclare avoir des difficultés pour
par voie orale) venir à l’établissement de santé
OUI (indicateur de la situation
socio-économique)

Traiter empiriquement pour chlamydia


• Administrer une dose unique de 1 g d’azithromycine par voie
orale (variante : doxycycline, 100 mg par voie orale 2 x/jour
pendant 7 jours)
Traiter empiriquement pour une gonorrhée
• Administrer une dose unique de 400 mg de cefixime par voie NON
orale (variante : dose unique de 500 mg de ciprofloxacine
par voie orale [résistance prouvée à la quinolone dans
de nombreuses régions] ou dose unique de 125 mg de
ceftriaxone en IM)

• Offrir des CDV, un test RPR ou VDRL, et des services de planification familiale
• Revoir avec la patiente les signes et les symptômes des IST, mais insister sur le fait que de nombreuses IST sont
asymptomatiques
• Si la patiente présente également des signes ou des symptômes d’IST, voir les protocoles 2.6, 2.7 et 2.9
• Fournir des préservatifs, promouvoir leur utilisation et encourager des pratiques sexuelles sans risque
• Garantir la confidentialité, mais encourager le dépistage et le traitement empirique des partenaires sexuels

Les facteurs de risque inclus dans ce protocole sont spécifiques des femmes des communautés rurales
haïtiennes. Les travailleurs de la santé des autres environnements doivent ajuster ce protocole pour qu’il
reflète les facteurs locaux de risque d’infection cervicale.

184  Livret de Poche du Résident en Service Social


II. Traitement des douleurs abdominales basses chez
Protocole
la femme 2.6 Traitement des douleurs abdominales basses
chez les femmes

Femme souffrant d’une douleur abdominale basse

Effectuer un test de grossesse, un examen bimanuel et un frottis cervical (coloration Gram)

OUI Enceinte ? NON

Hypotension ou
saignement vaginal ? NON

OUI

Possibilité de grossesse ectopique ou


d’avortement incomplet
• Orienter de manière urgente pour une
évaluation chirurgicale ou gynécologique
Masse annexielle ou
OUI sensibilité à la mobilisation du
col utérin ?

Traiter pour une MIP


NON
• Administrer de la ceftriaxone, 1 g/jour en IV/IM
+ métronidazole, 500 mg par voie orale
2 x/jour pendant 7 jours + dose unique de 1 g
d’azithromycine par voie orale (variante : Frottis cervical ou
doxycydine, 100 mg par voie orale 2 x/jour analyse par PCR positifs pour
pendant 7 jours) N. gonorrhoea ou
C. trachomatis ?
OUI NON

Traiter pour chlamydia et une Envisager d’autres causes de la


gonorrhée selon le protocole 2.5 douleur abdominale basse

• Fournir des préservatifs, promouvoir leur utilisation et encourager des pratiques sexuelles sans risque
• Offrir des CDV, un test RPR ou VDRL, et des services de planification familiale
• Garantir la confidentialité, mais encourager le dépistage et le traitement empirique des partenaires sexuels

Chapitre 5  Les Infections Sexuellement Transmissibles  185


III. Traitement des pertes vaginales

Femme ayant des pertes vaginales ou une irritation ou des brûlures vaginales

Effectuer un examen au spéculum et un examen bimanuel, ainsi qu’un examen de préparations


à l’état frais et colorées au Gram d’un échantillon vaginal et de perte cervicale

Perte vaginale Perte cervicale positive pour les GB

Préparation à l’état frais ≥ 3 des symptômes Préparation à l’état Sensibilité à la mobilisation


montrant des trichomonas suivants : pH > 4,5, frais montrant des du col utérin ?
mobiles, pH > 4,5, « clue cells » (cellules bourgeonnements ou des
KOH négatif malpighiennes recouvertes filaments pseudomycéliens,
de coccobacilles), perte pH ≤ 4,5, perte vaginale OUI NON
vaginale liquide et épaisse et adhérente,
homogène, KOH positif KOH négatif
Traiter pour chlamydia et
une gonorrhée selon le
protocole 2.5

Traiter pour une Traiter pour une vaginose Traiter pour une Traiter pour une MIP
trichomonase bactérienne candidose vaginale • Administrer 1 g/jour de
• Administrer une dose • Administrer 500 mg de • Administrer une crème ceftriaxone en IV/IM + 500 mg de
unique de 2 g de métronidazole par voie de miconazole en métronidazole par voie orale
métronidazole par orale 2 x/jour pendant intravaginal au coucher 2 x/jour pendant 7 jours + dose
voie orale 7 jours (variante : gel de pendant 7 jours ou une unique de 1 g d’azithromycine par
métronidazole à 0,75 % dose unique de 200 mg voie orale (variante : doxycycline,
en intravaginal 1 x/jour de fluconazole par 100 mg par voie orale
pendant 5 jours) voie orale 2 x/jour pendant 7 jours)

• Fournir des préservatifs, promouvoir leur utilisation et encourager des pratiques sexuelles sans risque
• Offrir des CDV, un test RPR ou VDRL, et des services de planification familiale
• Garantir la confidentialité, mais encourager le dépistage et le traitement empirique des partenaires sexuels

186  Livret de Poche du Résident en Service Social


IV. Traitement de l’écoulement urétral

Homme ayant un écoulement urétral

• Fournir des conseils et une éducation


• Garantir la confidentialité, mais encourager le dépistage et le traitement empirique des partenaires sexuels
• Fournir des préservatifs, promouvoir leur utilisation et encourager des pratiques sexuelles sans risque
• Offrir des CDV et un test RPR ou VDRL

Traiter pour chlamydia et une gonorrhée selon le protocole 2.5

Persistance des
OUI symptômes ? NON

Traitement terminé ? Partenaires


sexuels dépistés ou traités ? NON

Traiter de nouveau pour chlamydia et


pour une gonorrhée

OUI
Persistance des
OUI symptômes après NON
14 jours ?

Traiter pour une trichomonase


• Administrer une dose unique de 2 g
de métronidazole par voie orale
Le patient est guéri

Chapitre 5  Les Infections Sexuellement Transmissibles  187


V. Traitement des ulcères génitaux

Patient ayant des antécédents d’ulcères génitaux

• Fournir des conseils et une éducation


• Garantir la confidentialité, mais encourager le dépistage et le traitement empirique des partenaires
• Offrir des préservatifs et encourager leur utilisation
• Offrir des CDV et un test RPR ou VDRL

OUI Ulcères douloureux ? NON

Adénopathie ?
Antécédents de récidives ?

OUI NON NON


OUI

Herpès simplex Chancre mou Lymphogranulomatose


• En cas d’infection • Un ou plusieurs vénérienne Test RPR
positif ? NON
primaire ou de rechute ulcères douloureux, • Ulcération indolore au site
grave, administrer qui se manifestent d’inoculation qui envahit
400 mg d’acyclovir initialement sous les ganglions lymphatiques OUI
par voie orale 3 x/jour forme de petites inguinaux ou périrectaux
pendant 7 jours papules ou pustules • Si les ganglions suppurent
• Administrer 500 mg (bubons), effectuer un drainage Syphilis
d’érythromycine par • Exclure une TB en recherchant • Administrer de la
voie orale 4 x/jour la présence de BAAR dans benzathine pénicilline,
pendant 7 jours l’écoulement purulent 2,4 MU/semaine en IM
(variantes: dose • Hommes, ou femmes qui ne sont pendant 3 semaines
unique de 1 g pas enceintes ou qui n’allaitent (syphilis latente tardive
d’azithromycine par pas : administrer 100 mg de la supposée)
voie orale ou dose doxycycline par voie orale
unique de ceftriaxone, 2 x/jour pendant 21 jours
250 mg en IM) • Patiente enceinte ou qui Granulome inguinal
allaite : administrer 500 mg • Ulcérations extensives, indolores,
d’érythromycine par voie orale nodulaires et envahissantes, sans
4 x/jour pendant 21 jours lymphadénopathie
• Hommes, ou femmes qui ne sont
pas enceintes ou qui n’allaitent pas :
administrer 1 comprimé DS de
TMP/SMX 2 x/jour pendant 21 jours
ou 100 mg de doxycycline par voie
orale 2 x/jour pendant 21 jours
• Patiente enceinte ou qui allaite :
administrer 500 mg d’érythromycine
par voie orale 4 x/jour pendant 21 jours

Si pas d’amélioration avec le traitement, supposer une


syphilis primaire avec RPR négative

188  Livret de Poche du Résident en Service Social


VI. Références 
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Settings (Second Edition) by Partners In Health; Program in Infectious
Disease and Social Change, Harvard Medical School; Division of Social
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François-Xavier Bagnoud Center for Health and Human Rights, Harvard
School of Public Health (2006)
2. Ministère de la Santé Publique et de la Population, Les Centres GHESKIO,
OPS/OMS, avec la participation des Centres pour le Développement et la
Santé, Save the Children, et la Coalition des ONG du Plateau Central.
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soins de santé primaires, 1998.
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an infection screening programme to reduce the rate of preterm delivery.
BMJ 2004;329–371

Chapitre 5  Les Infections Sexuellement Transmissibles  189


Chapitre

Tuberculose 6

Sommaire

I. Dépistage de la tuberculose

II. Définition opérationnelles

III. Diagnostic de la tuberculose pulmonaire

IV. Diagnostic de la tuberculose extra pulmonaire

V. Définition et classification des cas de Tuberculose

VI. Traitement et stratégie de supervision :


DOTS/Accompagnateur

VII. Suivi des patients sous traitement

VIII. Références
I. Dépistage de la tuberculose

Objectifs du dépistage 1
•  Identifier précocement les personnes atteintes
de tuberculose
•  Couper la chaîne de transmission de la tuberculose dans
la communauté
•  Soulager la souffrance humaine en prévenant les
invalidités et les décès par tuberculose.

Dépistage passif
Le patient vient de lui-même à l’institution sanitaire parce
qu’il présente des symptômes (motivation personnelle).

Dépistage actif
Le patient est détecté suite à une activité médicale spécifique
comme l’examen des contacts d’un malade tuberculeux ou la
recherche de symptomatiques respiratoires dans la communauté.
Le malade, malgré ses symptômes, n’est pas motivé pour se
rendre à un établissement de santé.

192  Livret de Poche du Résident en Service Social


II. Définitions opérationnelles 2
Un symptomatique respiratoire (SR) se définit comme étant
une personne de 7 ans ou plus qui présente une toux avec ou
sans expectorations évoluant pendant 2 semaines au plus.
On distingue:
•  Symptomatiques Respiratoires Identifiés . C’est l’ensemble
des symptomatiques respiratoires détectés par le personnel
de santé et inscrits dans le registre des symptomatiques
respiratoires.
•  Symptomatiques Respiratoires Examinés. Ce sont,
parmi les symptomatiques respiratoires identifiés, ceux
pour qui au moins 2 bacilloscopies de diagnostic ont été
réalisées.
•  Symptomatiques Respiratoires avec bacilloscopie positive.
Ce sont, parmi les symptomatiques respiratoires examinés,
ceux qui ont au moins deux spécimens de bacilloscopie
positifs. Toutefois, un symptomatique respiratoire avec un
premier spécimen positif qui ne revient pas pour les autres
examens doit être activement recherché.

Chapitre 6  Tuberculose  193


III. Diagnostic de la tuberculose pulmonaire

Anamnèse ou •  Toux (> 2 ou 3 semaines) avec ou sans


interrogatoire expectoration.
•  La dyspnée
•  Hémoptysie
•  La douleur thoracique
•  Symptômes généraux : Fatigabilité
–– Anorexie
–– Fièvre avec sueur profuse
–– Amaigrissement progressif
–– Aménorrhée chez les femmes.

Examen Physique •  Souvent négatif


•  Râles pulmonaires
•  Pathologies associées
Examens Paracliniques

Culture Bacilloscopie Radiographie PPD


Diagnostique •  Plus fiable •  Sensible
de certitude •  Moins couteux •  Peu spécifique
•  Pad de signes
pathognomonique
Trois (3) échantillons d’expectoration
(première visite, le lendemain, sur place
lors de la remise du 2e échantillon).
Interprétation des résultats •  Cavités, •  Positif si >
•  Deux ou trois examens positifs : cas •  Infiltrats 10 mm.
de tuberculose pulmonaire à frottis •  Chez le
Surtout au
positif. patient VIH+,
lobe supérieur
•  Un crachat positif et deux négatifs : font penser à positif si >
cas indéterminé. Reprendre une la Tuberculose 5 mm.
série de trois bacilloscopies. particulièrement •  Négatif dans
•  Un spécimen ou plus positif lors de la quand ils sont les formes
deuxième série : cas de tuberculose associés à des avancées de
pulmonaire à frottis positif. symptômes TB, SIDA ou
•  Trois spécimens négatifs : pas de généraux et à malnutrition
tuberculose pulmonaire à frottis un Mantoux test
positif. positif

194  Livret de Poche du Résident en Service Social


VI. Diagnostic de la tuberculose extra pulmonaire

Généralités
Il existe des localisations extra pulmonaires qui peuvent être
isolées ou associées à des lésions pulmonaires.

Le diagnostic définitif de la tuberculose extra pulmonaire est


souvent difficile; le degré de certitude dépend des moyens
dont on dispose. Le test à la tuberculine, la radiographie, la
biopsie et même parfois l’échographie sont indispensables pour
aboutir à un diagnostic.

Diagnostic de la co-infection par le VIH


Compte tenu de la haute fréquence de la co-infection TB/VIH,
toute suspicion de tuberculose implique la recherche active de
la co-infection par le VIH.

V. Définition et Classification des Cas de Tuberculose


Selon la localisation :
A. Tuberculose pulmonaire
B. Tuberculose extra pulmonaire.

A. T
 uberculose pulmonaire, selon le résultat
de la bacilloscopie
•  Tuberculose pulmonaire à microscopie positive (TPM+) :
une des conditions suivantes :
––Deux frottis de crachats ou plus montrant des
Bacilles acido-alcoolo résistants (BAAR)
––Un frottis de crachats positif pour les BAAR et
une anomalie radiologique compatible avec une
tuberculose pulmonaire active selon le médecin

Chapitre 6  Tuberculose  195


––Un frottis de crachat positif et une culture de
crachat positive

•  Tuberculose pulmonaire à microscopie négative (TPM-)


––Au moins 3 frottis de crachats négatifs pour les BAAR
––Une anomalie radiographique compatible avec une
tuberculose pulmonaire active
––L’absence de réponse à une antibiothérapie
Et
––La décision du médecin de donner au patient un
traitement antituberculeux complet.

B. Tuberculose extra-pulmonaire
Autres localisations en dehors des poumons inclue les plèvres.

Diagnostic – l’une des conditions suivantes:


•  Une culture positive
•  Sur des éléments histologiques
•  Sur des signes cliniques évocateurs accompagnés
de la décision d’un médecin de donner au patient
un traitement antituberculeux complet.

Un patient présentant à la fois une tuberculose pulmonaire


et extra-pulmonaire sera classé comme ayant une tuberculose
pulmonaire.

196  Livret de Poche du Résident en Service Social


VI. Traitement et stratégies de supervisions :
DOTS/Accompagnateu

Catégories des malades et schémas thérapeutiques 2

Schéma
thérapeutique
Phase Phase de
Catégorie Types de cas initiale maintien
1 Nouveaux cas : Patient qui 2 RHEZ 4 RH
n’a jamais reçu de traitement
antituberculeux ou qui a pris
des médicaments contre la
tuberculose pendant moins d’un
mois TPM+, TPM-, TEP,
co-infectionTB/VIH
2 Rechute : Patient qui a déjà été 2 SRHEZ/ 5 RHE
traité pour tuberculose, a été 1 RHEZ
déclaré « guéri » ou « traitement
terminé » et revient avec une
tuberculose confirmée par la
bactériologie (frottis ou culture).
Échec : Patient sous traitement
qui présente des frottis de
crachats positifs après 5 mois ou
plus de traitement
Reprise de traitement : Patient
qui a interrompu son traitement
pendant deux mois consécutifs
ou plus et qui revient avec des
frottis d’expectoration positifs.
Si on diagnostique une TB multi
résistante au cours du traitement,
le malade est classé comme échec.

Chapitre 6  Tuberculose  197


Schéma
thérapeutique
Phase Phase de
Catégorie Types de cas initiale maintien
3 Tuberculose de l’enfant (0–5 ans) 2 REHZ 4 RH
4 Cas chroniques : Patients dont Voir normes TB
les frottis d’expectoration sont multirésistante
toujours positifs à la fin d’un
retraitement bien conduit
Multi-Résistants

Utilisation de la Cortisone
La corticothérapie est recommandée dans les cas suivants :
•  Méningite tuberculeuse
•  Péricardite tuberculeuse
•  Epanchement pleural important
•  Hypertrophie ganglionnaire massive entraînant
des compressions
•  Réactions graves d’hypersensibilité
La prednisone est administrée à 1 mg/kg de poids.

Abréviations des formules et posologie des


médicaments pour les nouveaux cas 2

Nombre de comprimes
Médicament et
abréviations 30–39 kg 40–54 kg 55–70 kg
RHEZ 2 3 4
RH 2 3 4
RHE 2 3 4
H 150 mg 300 mg 300 mg
Streptomycine (S) 500 mg/jr 750 mg/jr 1000 mg/jr
Sources : OMS/OPS
198  Livret de Poche du Résident en Service Social
Stratégies de supervision du traitement
La surveillance du traitement est importante, c’est le seul moyen
d’évaluer le progrès de chaque malade.

Hospitalisation
Le malade sera hospitalisé selon la gravité de la maladie ou en
présence de comorbidités.

Prise en charge institutionnelle


Les patients résidant dans l’aire de desserte immédiate de
l’établissement viendront chaque matin pour se faire administrer
les médicaments.

Accompagnateur 3, 5
Les malades seront pris en charge par un accompagnateur
de leur choix et formé par l’institution pour l’administration
des médicaments. L’accompagnateur peut être un parent,
un ami, un agent de santé ou un leader communautaire qui
s’engage avec le malade devant un membre du personnel
institutionnel pour l’observance du traitement. Il doit être
disponible pour le malade et s’assurer par une observation
directe que ce dernier prend quotidiennement et correctement
ses médicaments. Des réunions mensuelles seront organisées
pour les accompagnateurs au niveau de leurs établissements
d’affectation pour évaluer leur performance. Cet acte sera
consigné sur la fiche de l’accompagnateur et la carte du
patient. Les patients habitant en dehors de la commune
seront référés à un centre plus proche de leur domicile pour
leur prise en charge.

En cas de co-infection, l’accompagnateur s’assurera aussi


de la prise régulière du cotrimoxazole et du traitement
antirétroviral éventuel.

Chapitre 6  Tuberculose  199


Certaines Particularités Liées au Traitement

•  Ne jamais administrer de la streptomycine à une femme


enceinte car il y a risque de surdité définitive de l’enfant.
•  La Rifampicine diminue l’effet des pilules contraceptives.
Il est recommandé d’utiliser une autre forme de
contraception au cours du traitement antituberculeux.
•  Les médicaments comme l’Isoniazide, la Rifampicine,
Ethambutol et Pyrazinamide peuvent être administrés
à une femme enceinte sans aucun risque.
•  Les médicaments antituberculeux ne sont pas contre-
indiqués lors de l’allaitement.
•  En cas d’insuffisance rénale, la Rifampicine, l’Isoniazide
et le Pyrazinamide ne présentent aucun danger et peuvent
être administrés à la posologie habituelle
•  L’Ethambutol et la Streptomycine sont éliminés par les
reins, il faut diminuer la posologie et augmenter l’intervalle
entre chaque prise quand il existe une maladie rénale.
•  La dose journalière de streptomycine est de 750 mg chez
les patients âgés de 50 ans et plus.
•  En cas d’insuffisance hépatique, le patient doit être référé
à un centre spécialisé.

200  Livret de Poche du Résident en Service Social


VII. Suivi des patients sous traitement

Effets secondaires des médicaments


antituberculeux

Effets secondaires Effets secondaires


Médicaments courants rares

INH • Neuropathie Symptômes


périphérique psychologiques,
• Somnolence, léthargie dépressions, arthralgie,
pellagre, convulsions
• Hépatite (surtout >
40 ans)

RIF • Troubles digestifs. Insuffisance rénale aigue,


• Douleurs abdominales choc, thrombopénie,
syndrome grippal, anémie
• Hépatite hémolytique, colite
• Coloration des urines en pseudo-membraneuse.
rouge orangé.
• Diminution de
l’efficacité des
contraceptifs oraux.

Ethambutol Troubles digestifs : Eruptions cutanées,


nausée, vomissement, neuropathie périphérique.
gastrite, hépatite, névrite
optique (troubles de la
vision, baisse de l’acuité
visuelle).

Pyrazinamide Hépatite, arthralgies, Eruption cutanée, anémie.


troubles digestifs : nausée,
vomissement, gastrite.

Streptomycine Surdité, troubles Eruption cutanée,


vestibulaires, anémie, neuropathie périphérique,
picotement. troubles électrolytiques.

Chapitre 6  Tuberculose  201


Conduite a tenir en cas de reactions secondaires 2

RÉACTION CONDUITE A TENIR

Nausée, • Evaluer le patient à la recherche


vomissement, d’une déshydratation
douleurs • Réhydrater le patient si nécessaire
abdominales
• Donner un anti-émétique
• Prendre les comprimés avant de dormir

Gastrite • Discontinuer le médicament si nécessaire


• Administrer un antiacide 2 hres avant
ou après la prise des médicaments
antituberculeux.

Hépatite • Discontinuer les médicaments.


• Référer à un centre spécialisé

Arthralgies • Sans médication, symptôme disparaît avec


le temps.
• Administrer un anti-inflammatoire
non stéroïdien.

Neuropathie • Administrer pyridoxine 100 mg/jour.


périphérique • Administrer acétaminophène ou un anti-
inflammatoire non stéroïdien.

Troubles visuels • Discontinuer le médicament. Référer à un


centre spécialisé

202  Livret de Poche du Résident en Service Social


Conduite à tenir dans les cas d’hypersensibilité
On arrête le traitement avec les 4 médicaments combinés et
on recommence en introduisant un par un les antituberculeux
commençant par le médicament le moins susceptible de produire
l’effet indésirable. On débute avec une dose d’épreuve faible. S’il
y a une réaction, on discontinue le médicament. En absence de
réactions, on augmente progressivement la posologie pour 3 jours.
On répète le processus pour tous les médicaments utilisés jusqu’à
l’identification du médicament responsable de l’hypersensibilité.

Posologie des médicaments en cas


d’hypersensibilité

Médicament 1e jour 2e jour 3e jour

H 50 mg 300 mg 300 mg

R 75 mg 300 mg Dose totale

Z 250 mg 1 gramme Dose totale

E 100 mg 500 mg Dose totale

S 125 mg 500 mg Dose totale

Chapitre 6  Tuberculose  203


Surveillance de l’evolution du patient

Surveillance clinique üü Contrôler le poids du malade mensuellement


üü Rechercher la présence d’effets secondaires
dûs aux médicaments
üü Rechercher des signes et des symptômes dûs
à des maladies associées
Surveillance paraclinique üü S’il s’agit d’une tuberculose ganglionnaire,
observer s’il y a régression des adénopathies

Le recueil des crachats se fait lors de la prise de


Bacilloscopie 2e mois la dernière dose de médicaments.

Négatif Positif
1 mois supplémentaire de phase intensive

Bacilloscopie 3e mois

Négatif Positif
(Test de sensibilité a RH puis DST)

Phase maintien

Bacilloscopie 5e mois

Négatif Positif

2e frottis

Négatif Positif

Continuer le traitement Sensibilité a RH puis DST

Si sensible Si résistant
Retraitement Référer a un centre MDR-TB

204  Livret de Poche du Résident en Service Social


Nouveaux cas TPM (+)
N.B. Même si la phase intensive a été prolongée d’un mois,
la phase de maintien dure 4 mois.

Tuberculose pulmonaire à frottis négatif (TPM-):


•  La surveillance est surtout clinique.
•  Le contrôle du poids est un bon indicateur de suivi.
•  L’examen bacilloscopique à la fin du 2ème mois est
obligatoire seulement pour les malades symptomatiques.
•  Si celui-ci est positif, le patient est considéré comme
TPM+ positif au 2ème mois.

Cas de retraitement

•  1 supplémentaire de RHEZ
Positif •  Sensibilité RH
Bacilloscopie •  DST
3e mois

Négatif Phase de maintien

Positif Sensibilité RH Cas Chronique


Bacilloscopie DST Référé pour la
5e mois prise en charge
de MDR-TB
Négatif

Bacilloscopie
8e mois Négatif Patient déclaré guéri

Si le patient n’a pas de resultat d’examen positif au 8ème mois,


il est considéré comme ayant terminé le traitement.
N.B. Même si la phase intensive a été prolongée d’un mois,
la phase de maintien dure cinq mois.
Chapitre 6  Tuberculose  205
VIII. Références
1. Manuel de normes du programme national de lutte contre la tuberculose
PNLT/MSPP Haïti, Aout 2010.
2. Transformer la lute vers l’élimination de la tuberculose, tour d’horizon.
Plan mondial Halte TB 2011–2015.
3. United Nations. The millennium development goals. 2001.
4. Mukherjee J: The PIH Guide to the Community-Based Treatment of HIV in
Resource-Poor Settings. Boston, MA: Partners In Health, 2 2006.
5. World Health Organization (WHO). The Stop TB Strategy: building on and
enhancing DOTS to meet the TB-related millennium development goals
Geneva, WHO, 2006 (WHO/THM/TB/2006.368).
6. Enquête sur la Morbi-Mortalité et l’utilisation des services, Emmus V,
2013. IHSI/MSPP.
7. Dutt AK, Stead WW, Schlossberg D, ed. Epidemiology and host factors in
Tuberculosis and non-tuberculous mycobacterial infections. Philadelphia,
PA: WB Saunders, 1999:3–16.
8. American Thoracic Society and Centers for Disease Control and Prevention.
Targeted tuberculosis testing and treatment of latent tuberculosis infection.
Am J Respir Crit Care Med 2000; 161:S221.
9. Perlman DC, el-Sadr WM, Nelson ET, et al. Variation of chest radiographic
patterns in pulmonary tuberculosis by degree of human immunodeficiency
virus-related immunosuppression. Terry Beirn Community Programs for
Clinical Research on AIDS (CPCRA).
AIDS Clinical Trials Group (ACTG). Clin Infect Dis 1997; 25:242–6.
10. Farmer PE. Social scientists and the new tuberculosis. Soc Sci Med 1997;
44:347– 58. 64
11. World Health Organization (WHO -). Tuberculosis infection control in the
era of expanding HIV care and treatment addendum
12. Geneva, WHO, 2006. World Health Organization (WHO). The Stop
TB Strategy: building on and enhancing DOTS to meet the TB-related
Millennium development goals Geneva, WHO, 2006 (WHO/THM/
TB/2006.368).
13. World Health Organization (WHO). WHO three ‘I’s meeting: intensified
case finding (ICF), isoniazid preventive therapy
14. (IPT), and TB infection control (IC) for people living with HIV Geneva,
WHO, 2008 (HTM/HIV/12/2008).
15. Farmer P, Robin S, Ramilus SL, Kim JY. Tuberculosis, poverty, and
“compliance”: lessons from rural Haiti. Sem Resp Infect 1991; 6:254–60. 65

206  Livret de Poche du Résident en Service Social


16. Farmer P. Infections and inequalities: the modern plagues. Berkeley, CA:
University of California Press, 1998.
17. Partners In Health; Program in Infectious Disease and Social Change,
Harvard Medical School; Division of Social Medicine and Health
Inequalities, Brigham and Women’s Hospital. The PIH guide to the medical
management of multidrug-resistant tuberculosis. International ed. Boston:
Partners In Health.
18. WHO policy on TB infection control in health-care facilities, congregate
settings and households, 2009
19. World Health Organization (WHO). Guidelines for the prevention of
tuberculosis in health-care facilities in resource limited settings. Geneva,
WHO, 1999 (WHO/TB/99.269).
20. World Care Council. Patient’s charter for tuberculosis care. 2006.
21. Wilkinson D. Drugs for preventing tuberculosis in HIV infected persons.
Cochrane Database System Review, 2000, 2000(4):CD000171.
22. Woldehanna S, Volmink J. Treatment of latent tuberculosis infection
in HIV infected persons. Cochrane Database System Review 2004,
2004(1):CD000171.
23. Badri M, Wilson D, Wood R. Effect of highly active antiretroviral therapy
on incidence of tuberculosis in South Africa: a cohort study. Lancet 2002,
June 15(359):2059 –2064.
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for close contacts as a complementary TB control strategy in Singapore.
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25. Reichler MR, Reves R, Bur S et al. Evaluation of investigations
conducted to detect and prevent transmission of tuberculosis.
JAMA 2002, 287(8):991–995.

Chapitre 6  Tuberculose  207


Chapitre

Dermatologie 7

Sommaire

I. Pathologies bactériennes
a. Erysipèle
b. Folliculite
c. Furoncle
d. Impétigo
e. Charbon cutané
f. Erythrasma

II. Infection fongiques


a. Dermatophytose
b. Intertrigo
c. Onychose
d. Teigne
e. Tinea nigra
f. Candidose
g. Pytiriasis versicolor
h. Dermite séborrhéique
III. Infections parasitaires
a. Gale
b. Pédiculose
c. Dermite aux punaises de lit

IV. Infections virales


a. Rougeole
b. Varicelle
c. Zona

V. Autres Pathologies Courantes


a. Acné
b. Eczéma
c. Urticaire

210  Livret de Poche du Résident en Service Social


Prise en Charge des Dermatoses les Plus Courantes

I. Pathologies Bactériennes

Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Erysipèle Fièvre entre 39 et Compresses humides PNC G IV • La prévention
40°c au NaCl 0,9 % ou (1–2 millions UI des accidents
au KMnO4 dilué. Q4– 6h pendant thromboemboliques
Placard 5– 6 jours) (justifiée surtout
inflammatoire : pour l’érysipèle des
• Rouge vif et OU membres inférieurs)
luisant. PNC Procaïne par traitement
• Chaud et tendu 600 000 UI BID avec anticoagulant à dose
avec présence un relais par voie iso-coagulante ou
parfois de pustules orale pendant à dose efficace en cas
ou vésicules, 8 jours (pénicilline de phlébite associée.
douloureux. V : 3– 6 millions UI • Le traitement de
• Limite souvent par jour. la porte d’entrée
nette avec une (intertrigo à
Erythromycine 3 g/j
bordure en dermatophyte, ulcère
Cefazolin 1 g IV de jambe).
relief réalisant
Q8h

Chapitre 7  Dermatologie 
un bourrelet • Eventuellement un
périphérique. rappel de vaccination

211
antitétanique.
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Erysipèle Siège : Visage et Une contention
Membres (inférieur élastique associée en cas
surtout) d’insuffisance veineuse

Folliculite Papules Un des choix Antibiothérapie • Bonne hygiène


inflammatoires suivants : systémique si cutanée et
centrées par un poil, aggravation : vestimentaire
Mupirocine 3f/jr
non ou • Eviter les habitudes
Cloxacylline ​
peu douloureuse. Acide Fusique
250–500 mg P.O favorisant la
1–2f/jr
Siège : dos, fesses, QID x 7–10 jrs macération.
cuisse, barbe, cou, Gentamycine 2–3f/jr
OU

212  Livret de Poche du Résident en Service Social


base des cils, Erythromycine
cuir chevelu 1– 2f/jr Augmentin
Clindamycine 25–50 mg/kg/jr TID
1– 2f/jr x 10 jrs

Tetracycline 2–3f/jr OU

Sulfa 1–2f/jr x Cephalexin


7–10 jrs 40 – 50 mg/kg/jr TID
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Impétigo Lésions vésiculo- Un des choix L’Antibiothérapie Eviction scolaire et des
pustuleuses formant suivants : générale est mesures d’isolement
rapidement des recommandée : sont nécessaires.
Mupirocine 2 %
nappes crouteuses Impétigo étendu
2 – 3f/jr x 5–10 jrs
d’aspect mélicérique ( > 2 % de la
ou sous forme Fucidine 2–3f/jr surface corporelle
de lésions x 5 –10 jrs totale) ou extensif,
bulleuses, nappes Gentamycine multifocal (plus de
de décollement 2–3f/jr x 5–10 jrs 5 sites) ou en cas de
cutané érosives non risque de mauvaise
hémorragiques. observance des soins
Siège : Zones locaux élémentaires
péri orifice, cou, Cloxacylline
extrémités, zones 250– 500 mg PO
découvertes, QID x 7–10 jrs
téguments sous Erythromycine
les couches 250– 500 mg PO
QID x 7–10 jrs
Azithromycine

Chapitre 7  Dermatologie 
500 mg le 1e jr et
250 mg/jr x 4 jrs.

213
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Impétigo Augmentin
25–50 mg/kg/jr TID
x 10 jrs.
Cephalexin 40–
50 mg/kg/jr TID

Erythrasma Placards bruns, Peroxyde de Erythromycine PO


uniforme, finement Benzoyle 5 % 1g/jr x 5 jrs en dose
squameux, bien en savon et gel. fractionnée
circonscrits, sans Clindamycine 2 % Clarithromycine
renforcement solution 1g dose unique

214  Livret de Poche du Résident en Service Social


vésiculeux
périphérique et sans Erythromycine gel
guérison centrale, Acide Fusique
prurigineux ou non.
Siège : espaces
inter-orteils (sous
forme de lésions
hyperkératosiques)
plis inguinaux,
axillaires et sous-
mammaires
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Charbon Papule unique Désinfection et Antibiothérapie orale • Mesures d’hygiène :
cutané érythémateuse qui parage simple sans Pénicilline V • Incinération des
évolue en 24 heures excision lésionnelle 2 Million UI 4f/jr vêtements en contact
vers une vésicule x 7–14 jrs. avec l’escarre, mesures
prurigineuse. d’asepsie
Erythromycine
Cette vésicule laisse
30 mg/kg/j • Isolement si patient
place à une érosion
qui noircit et prend OU hospitalisé.
l’aspect d’une Tétracycline
escarre noirâtre, 30 mg/kg/j x 6 jrs
sèche, entourée
d’un bourrelet Bi-antibiothérapie
inflammatoire parentérale 
et induré. Pénicilline G
20 Million UI/j
Siège : zones
découvertes ET
Gentamycine
3 mg/kg/j x 20 jrs
Associée à une

Chapitre 7  Dermatologie 
corticothérapie

215
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Charbon En cas d’œdème
cutané malin. Les lésions
extensives et/
ou diffusion
septicémique
nécessitent une
bi-antibiothérapie
parentérale

216  Livret de Poche du Résident en Service Social


II. Pathologies Fongiques

Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Dermatophytose Un médaillon AU CHOIX : AU CHOIX : Des mesures
érythémato-squameux Ketoconazole Fluconazole antiseptiques et
avec guérison centrale. 150 mg/semaines antibiothérapies sont
Les lésions annulaires Miconazole parfois nécessaires en
x 4– 6 sem.
sont uniques ou Clotrimazole cas de surinfection.
multiples. Elles peuvent Itraconazole
Ciclopiroxolamine 100 mg/jr x 15 jrs.
être alors confluentes, à
contour polycyclique ou Terbinafine 2f/jr Terbinafine
en carte de géographie. x 2– 4 semaines. 250 mg/jr x 15 jrs.
Siège : Visage, région Griséofulvine
cervicale et partie 500 mg/jr
supérieure du tronc. x 2– 6 semaines.

Chapitre 7  Dermatologie 
217
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Intertrigo Plis inguinaux : AU CHOIX : AU CHOIX : Durée optimale
macules érythémato- Econazole 2f/jr Ketoconazole du traitement
squameuses, vésiculeuses 200 mg 1 co/jr Intertrigo inguinal :
en bordure qui Miconazole 2f/jr 2 à 4 semaines.
x 15 jrs
confluent pour donner Clotrimazole 2f/jr Intertrigo interdigito-
un placard circiné. Itraconazole
Ciclopiroxolamine 200 mg 1 co/jr plantaire :
Inter orteils : 2f/jr x 1–2 sem 4 à 6 semaines.
lésions squameuses ou N.B : Candida
Terbinafine 1f/jr Terbinafine
exsudatives souvent avec Albicans ne répond
fissures au fond des plis Les formes gel, 250 mg 1 co/jr
x 1–2 sem pas très bien
ou sous les plis. lotion, solution
à la Terbinafine

218  Livret de Poche du Résident en Service Social


et poudre sont
Intertrigo Candidosique :
préférables aux
l’éruption d’abord
formes crème
érythémateuse, cuisante
ou pommade.
ou prurigineuse, et
devient suintante,
vernissée, recouverte
de pustules ou d’un
enduit blanchâtre
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Onychose Onychomycose : Ciclopiroxolamine Terbinafine
débute sur le bord 8 % 250 mg
libre ou latéral par une 1 appl./jr x 48 1 co/jr x 6 sem
tache blanchâtre qui semaines (ongles)
s’étale progressivement. x 12 sem (orteils)
La lame unguéale Itraconazole 
perd sa transparence, 400 mg/jr
elle se soulève par 1 semaine/mois
épaississement du x 2 mois
lit unguéal.
OU
Onyxis candidosique :
débute fréquemment par 1 semaine/mois
une paronychie, les replis 1x 3 mois
sus et péri-unguéaux se Fluconazole 
tuméfient. Elle commence 150– 300 mg/sem
au niveau de la partie x 3–12 mois
proximale ou latérale
de l’ongle, présente de
petites taches jaunes
ou verdâtres, des sillons

Chapitre 7  Dermatologie 
transversaux parfois de
petites dépressions.

219
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Teigne Microsporique : AU CHOIX : AU CHOIX : • Les associations
plaques alopéciques de Ketoconazole 2 % Griséofulvine imidazolé-corticoïde
plusieurs cm de diamètre Shampoo 3f/sem. 10–20 mg/kg/jr estompent le
BID x 6–8 sem. prurit et les signes
Trichophytique : Selenium sulfide inflammatoires
plaques alopéciques 2,5 % 3f/sem. Ketoconazole légèrement plus
éparpillées, plus petites, 4–7 mg/kg/jr
Ciclopiroxolamine rapidement que
plus discrètes. en 1–2 prises
Shampoo 3f/sem. l’imidazolé seul,
Inflammatoire : Terbinafine mais leur usage
placards inflammatoires Ciclopiroxolamine
3– 6 mg/kg/jr doit être évité
douloureux souvent Miconazole
x 2– 4 sem ou car le corticoïde
parsemés de foyers Terbinafine

220  Livret de Poche du Résident en Service Social


4– 8 sem. contrarie l’effet de
pustuleux, suppuratifs 2f/jr
l’antifongique sur les
ou de croutes. Les Fluconazole
Ketoconazol agents infectieux.
cheveux vont tomber 6 mg/kg/jr x 20 jrs
Bifonazole • Les traitements
spontanément. Terbinafine OU locaux ne sont
1f/jr pas suffisants
8 mg/kg/sem
x 8–16 sem. seuls mais ils vont
permettre de réduire
Itraconazole
la contagiosité et
3– 5 mg/kg/jr
de raccourcir la
x 4– 6 sem.
maladie.
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Teigne • L’éviction sera
réalisée « jusqu’à
présentation d’un
certificat attestant
qu’une consultation
et la prescription
d’un traitement
adaptée, est fourni.

Chapitre 7  Dermatologie 
221
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Candidose Buccale : AU CHOIX : AU CHOIX : Ces produits doivent
érythème diffus de la Nystatine Ketoconazole être pris à distance
muqueuse qui devient 100 000 UI à sucer 200 mg/j des repas et des
lisse, brillante et 4 – 6 co/jr x 7 à 14 jrs boissons et maintenus
douloureuse. La langue le plus longtemps
peut être dépourvue Amphotéricine B Triflucan® 50 mg/j possible en contact
de ses papilles. Dépôts Susp 4 culs à café x 7–14 jrs avec la muqueuse.
blanchâtres d’aspect en 2– 3 prises.
grumeleux ou crémeux, Miconazole Gel
adhérents à leur base, 2 culs 4f/jr.
s’érodent et saignent x 1–3 sem.
facilement lors

222  Livret de Poche du Résident en Service Social


des traumatismes.
Chéilite :
érythème, œdème et une
desquamation des lèvres.
Perlèche :
lésions blanchâtres qui
deviennent érythémato-
squameuses et
parfois crouteuses des
commissures labiales
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Pityriasis Les lésions débutent Pyrithione de zinc Fluconazole • La Terbinafine
Versicolor par de petites macules Shampoo 150 mg est inefficace par
périfolliculaires finement Chaque soir x 1 co/sem x 4 sem voie orale dans
squameuses et pouvant 2 sems (laissez agir le traitement du
OU
confluer pour former pendant 5 minutes Pityriasis Versicolor.
des placards étendus, puis rincer) Ketoconazole
• Dans une primo-
leur couleur varie du 200 mg 1 co/jr
OU infection localisée,
jaune au brun. Sur les x 15 jrs.
le traitement local
peaux pigmentées par Ketoconazole Itraconazole est seul indiqué.
le soleil les macules Shampoo en 200 mg
deviennent souvent monodose • Si les lésions sont
1 co/jr x 5–7 jrs
hypochromiques. (laissez en place très étendues et
pendant 10 min Ketoconazole particulièrement
Siège : le tronc crème récidivantes, aussi
puis rincer)
et la racine des 1 appl. 2f/jr bien les traitements
membres supérieurs Ciclopiroxolamine x 2 semaines locaux que les
occasionnellement crème ou lotion traitements par
2f/jr x 3 semaines Econazole crème
sur la tête, le cou et voie orale peuvent
1 appl. 2f/jr
les membres. Miconazole crème être utilisés.
x 2 semaines
2f/jr x 2 semaines

Chapitre 7  Dermatologie 
Clotrimazole
crème

223
2f/jr x 2 semaines
Traitement
Pathologies Clinique Topique Systémique Conseils
Pityriasis Terbinafine crème
Versicolor ou lotion
1f/jr x 1 semaine
Dermite Elle réalise des lésions Pyrithione de Zinc Ketoconazole Le traitement
séborrhéique érythémateuses finement Savon pour le bain 200 mg 1 co/jr vise à réduire la
squameuses. Ketoconazole x 15 jrs colonisation de la
peau par Malassezia,
Siège : Face (plis naso- crème Isotretinoine
à diminuer la réaction
géniens, sillons inter- 1f/jr 0,5 mg/kg/jr
inflammatoire et le
sourcilier, lisière du cuir Ciclopiroxolamine sébum résiduel.
chevelu). Région medio- 1f/jr

224  Livret de Poche du Résident en Service Social


thoracique, haut du dos. L’association de
Bifonazole crème dermocorticoï-des en
L’atteinte du cuir chevelu 1f/jr début de traitement ne
est souvent associée. Shampooing fait pas l’unanimité.
à base de
Pyrithione de Zinc,
Ketoconazole,
Piroctone Olamine
3f/sem en cas
d’atteinte du
cuir chevelu
III. Infections parasitaires

Pathologies Clinique Traitement Conseils


Gale/Sarcoptose Survient à tout âge. Traitement de la personne • Pour le prurit, un
contaminée, de son antihistaminique
Fréquente, Transmission strictement
entourage et de ses effets peut être prescrit.
ubiquitaire, due à humaine, directe par
personnels. Le traitement est • Les ongles doivent
Sarcoptes Scabiei contact rapproché avec
surtout local. être coupés.
variété Hominis. une personne infectée, plus
rarement indirecte par le Le Benzoate de Benzyle : • En cas impétigineux des
linge infesté, surtout en cas Le temps d’application est lésions, une antibiothérapie
de gale hyperkératosique. de 12 heures chez l’enfant orale adaptée est
de moins de deux ans, de nécessaire.
Clinique : prurit avec 24 heures pour celui de plus
recrudescence nocturne. • Traiter toute la famille et
de deux ans, à renouveler
les contacts sexuels même
• Lésions dues à l’acarien en cas de forme profuse.
si asymptomatique.
et à une réaction Il convient de bander les
d’hypersensibilité survenant mains et les pieds chez • La décontamination du
à 1 mois d’infestation : le nourrisson pour éviter linge et de la literie à l’eau
l’ingestion du produit. chaude et les repasser si
––Les sillons scabieux
possible. Pour les objets
––Les vésiculo-pustules non lavables, les sceller
––Les nodules scabieux, dans un sac en plastique
papulo-nodules rouges pour au moins 10 jours.

Chapitre 7  Dermatologie 
ou violacés, prurigineux,
parfois excoriés.

225
Pathologies Clinique Traitement Conseils
Gale/Sarcoptose • Lésions non spécifiques : La Pyréthrine à vaporiser sur • En cas de traitement
lésions de grattage, l’ensemble du corps en dehors efficace et bien conduit,
prurigo, excoriations du visage et du cuir chevelu, le prurit disparait
––Possibilité de pour une durée de 8 heures habituellement dans la
surinfection locale ou chez le nouveau-né, de semaine qui suit, il peut
impétiginisation. 12 heures chez le nourrisson cependant persister jusqu’à
et chez l’enfant plus grand. 4 semaines.
Siège : Il est contre-indiqué chez • La literie et les sièges
• Espaces interdigitaux l’asthmatique. sont également vaporises
• Face antérieure des Le Lindane est efficace avec d’insecticide.
poignets une durée de contact de
• Coudes et emmanchures 12 heures. Il est à éviter

226  Livret de Poche du Résident en Service Social


antérieures chez le nourrisson et la
• Ombilic-fesses-face interne femme enceinte.
des cuisses La Perméthrine à 5 % en
• Organes génitaux crème est reconnue comme
externes-mamelon le traitement topique le plus
efficace dans la gale, utilisable
• Aréoles mammaires
et bien toléré chez les enfants
L’Ivermectine pour l’enfant de
plus de 15 kg, à raison de 200
μg/kg per os en prise unique,
renouvelée à 15 jrs.
Pathologies Clinique Traitement Conseils
Pédiculose du Le prurit est un élément du 3 volets : Elimination des poux et
cuir chevelu diagnostic, mais n’est pas • Traitement rapide de lentes par un peignage des
toujours présent, lié aux l’enfant parasité avec un cheveux tous les 2 à 3 jours
Infestation du
piqûres et à la salive irritante produit à la fois pédiculicide avec un peigne à poux en
cuir chevelu par
et allergisante. et lenticide métal plutôt qu’en plastique,
un Pediculus
+/- vinaigré ou enduit
humanus On y visualise des lésions de • Dépistage des sujets infestés
d’acide formique.
variété capitis. grattage, des excoriations dans son entourage
Rencontrée et parfois des lésions Dépister et traiter uniquement
• Décontamination des effets
surtout chez les croûteuses surinfectées les contacts infestés.
personnels et la prévention.
enfants scolarisés associées ou non à des
(6 – 8 ans) et dans La Diméticone à 4 %. Son Décontamination des effets
adénopathies cervicales.
les collectivités. utilisation est possible dès personnels recommandée en
Siège : Principalement aux l’âge de 6 mois pour certains cas de pédiculose profuse :
tempes, aux zones rétro- produits, à partir de 2 ou • Vêtements : lavage à 50°C
auriculaires et à la nuque 3 ans pour d’autres. des 2 jours précédents
ou leur isolement dans un
sac hermétique,
• Brosses, peignes : lavage
• Sol et meubles : nettoyage
à l’aspirateur.

Chapitre 7  Dermatologie 
227
Pathologies Clinique Traitement Conseils
Pédiculose du Le Malathion : Il doit être • La prévention repose
cuir chevelu appliqué raie par raie sur sur le coiffage avec son
l’ensemble du cuir chevelu, propre peigne ou sa brosse
laissé pendant 12 heures, personnelle, le port de
suivi d’un shampooing doux. vêtements personnels,
Une seconde application est informer les parents
recommandée à 8 jours et la d’une pédiculose dans
guérison est évaluée à J15. En une collectivité d’enfants.
raison de sa concentration en Les shampooings
alcool et de sa toxicité, son classiques n’ont aucun
éviction est recommandée intérêt. L’éviction scolaire
avant l’âge de deux ans. n’est pas justifiée.
• L’inefficacité d’un

228  Livret de Poche du Résident en Service Social


Les Pyréthrines naturelles ou
de synthèse. L’application doit traitement anti-poux
être renouvelée à J8 en raison est évaluée à 24 heures
d’une efficacité lenticide sur la présence de poux
faible. vivants, ce qui exige un
changement de produit.
Pathologies Clinique Traitement Conseils
Dermite aux • Les lésions ressemblent Le prurit et l’inflammation • Port de pyjamas longs
punaises de lit à des «piqûres de cutanée sont traités par • Aspiration des punaises et
moustiques» à type l’application quotidienne déjections, Congélation
de maculo-papules de dermocorticoïdes pendant 48 h d’objets
érythémateuses, centrées sur les piqûres, plus ou contaminés de petite taille
par un point hémorragique. moins associée à la prise
• Nettoyage à la brosse
• Elles sont prurigineuses d’antihistaminiques.
et celui à la vapeur des
avec une recrudescence surfaces à plus de 120°C
matinale du prurit, atténué
le soir. • Restauration des lieux
(calfeutrages fissures,
• La disposition des lésions crevasses, retrait papiers
est souvent linéaire par peints déchirés)
groupes de 3– 4 lésions.
• Retrait et la destruction de
• Au réveil, on observe des tous les meubles infestés.
piqûres nouvelles sur les
• Sont pratiqués en
zones découvertes et les
association les méthodes de
ceintures, les élastiques.
lutte chimique, effectuées
par un professionnel
avec l’application d’un
insecticide rémanent dans

Chapitre 7  Dermatologie 
toutes les zones identifiées.

229
Pathologies Clinique Traitement Conseils
Tungose (puce Forme simple : tuméfaction Forme simple : extraction de Prévention :
chique) enchâssée dans le derme, manière aseptique du parasite • Port de chaussures fermées
blanchâtre, arrondie dont le avec un vaccinostyle ou une et de chaussettes dans les
Infection de
contour se forme d’une zone aiguille. zones exposées et une
l’épiderme due à
marron sombre noire qui est bonne hygiène corporelle
la pénétration de Forme compliquée :
la partie exposée de la puce. des pieds.
Tunga Penetrans, extractions multiples,
Cette lésion est prurigineuse,
atteignant bains de pieds au Lindane • Aspersion du sol avec du
modérément douloureuse.
habituellement dilué, antiseptiques locaux, Malathion peut réduire
les pieds, La Forme compliquée : il s’agit antibiothérapie en cas de de façon significative
femelle fécondée d’une forme profuse avec surinfection. l’incidence de l’infestation.
pénètre le coexistence de multiples Thiabendazole • Vaccination anti tétanique
plus souvent lésions nodulaires, ulcérées 25 mg/kg/jr x 5 jrs dans les et prise d’antibiotique

230  Livret de Poche du Résident en Service Social


dans la région et surinfectées avec souvent formes profuses. peuvent prévenir les
péri-unguéale hyperkératose, œdèmes infections secondaires.
des pieds mais et lymphangite. Elle se
elle peut se rencontre chez les sujets à
rencontrer au hygiène précaire.
niveau plantaire,
palmaire,
dépendamment
du comportement
du sujet.
V. Les infections Virales

Pathologie Clinique Traitement Conseils


Topique Systémique

Rougeole Les premiers symptômes : Pas de traitement antiviral spécifique.


Incubation : • Fièvre élevée Le malade doit :
12 jours • Catarrhe oculo-nasale • Etre correctement nourri
Contagiosité : • Toux • Avoir un apport hydrique suffisant
environ 5 jours
• Mal de gorge • Recevoir un traitement contre
avant et après
• L’altération de l’état la déshydratation.
l’éruption.
général est importante. • Recevoir de la Vitamine A.
• Une otite ou une Antibiotiques : pour traiter les infections
diarrhée peuvent oculaires, auriculaires ainsi que la pneumonie.
être présentes.
• Le signe de Koplick Rattrapage vaccinal, chez les personnes
est inconstant. réceptives (1 dose de vaccin trivalent à partir
de 9 mois, 1 dose de vaccin monovalent
• L’exanthème entre 6 et 8 mois) dans les 72 heures suivant
morbilliforme débute le contage est indiqué, il peut éviter la
classiquement au 14ème survenue de la maladie.
jour en région rétro

Chapitre 7  Dermatologie 
auriculaire et à la racine
des cheveux puis à une

231
évolution descendante.
Pathologie Clinique Traitement Conseils
Topique Systémique

Rougeole • Une desquamation est


observée dans certains
cas après quelques jours

Il s’agit d’une maladie


à déclaration obligatoire.
Les complications
viscérales sont rares.

Varicelle Prodromes (fièvre, • Hygiène locale Personne • L’éviction des


céphalée) généralement • Utilisation des immunocompétente : collectivités est
C’est la primo-
peu importants. souhaitable à la

232  Livret de Poche du Résident en Service Social


infection par le antiseptiques pour • Traitement
éviter la surinfection. symptomatique phase aiguë de
virus Varicelle Exanthème érythémato-
Paracétamol la maladie.
Zona (VZV). maculeux prurigineux
Antihistaminique • Vaccination
Incubation est intéressant principalement
le tronc précède • En cas de surinfection (vaccin vivant
de 14 jours en
l’apparition des vésicules, cutanée, une atténué) à 9 mois.
moyenne.
avec une progression antibiothérapie anti- Dure plusieurs
céphalo-caudale des staphylococcique et années mais n’est
lésions. anti-streptococcique pas définitive.
doit être prescrite par
Lésions d’âges différents. voie orale.
Pathologie Clinique Traitement Conseils
Topique Systémique

Varicelle Complications: • L’aspirine (risque Contre-indiquée


Surinfections bactériennes. de syndrome de chez la femme
Contagiosité
Le principal point d’appel Reye) et les AINS enceinte et en cas de
s’étend de
est la persistance ou (risque de fasciite déficit immunitaire
1 à 2 jours
l’apparition d’une fièvre nécrosante) sont important.
avant le début
élevée. contre-indiqués
de l’éruption
et jusqu’à la Autres complications:
disparition • Manifestations
des vésicules neurologiques
(ataxie, plus rarement
encéphalite),
• Pneumonie varicelleuse,
• Thrombopénie
• Syndrome de Reye.

Chapitre 7  Dermatologie 
233
Pathologie Clinique Traitement Conseils
Topique Systémique

Zona Éruption unilatérale • Le traitement local est le même que celui L’éviction des
vésiculo-bulleuse sur base de la varicelle. collectivités n’est
Survient
érythémateuse, située • Pour les sujets immunocompétents de pas nécessaire
en général
dans un métamère, le plus moins de 50 ans atteints d’un zona non
plusieurs
souvent hémithoracique ophtalmique d’intensité modérée, il est
années après
de D5 inutile de prescrire un antiviral. En phase
la varicelle
à D12 (50 % des cas). aigüe pour les douleurs modérées, on
Les prodromes à type de prescrira des antalgiques.
douleurs neuropathiques • Le traitement doit être mis en route avant
dans le territoire et la 72e heure de la phase éruptive.
d’adénopathies

234  Livret de Poche du Résident en Service Social


axillaires homolatérales.

Les douleurs
neuropathiques
radiculaires augmentent
avec l’âge et sont
associées à des
zones d’hypoesthésie.
Pathologie Clinique Traitement Conseils
Topique Systémique

Zona En cas Sujets immunocompétents:


d’immunodépression, • Zona ophtalmique quel que soit l’âge :
plus sévère avec des
––Acyclovir 800 mg 5f/jr x 7 jours OU
formes hémorragiques,
nécrotiques, ulcérées, ––Valacyclovir 1 g 3f/jr x 7 jours
pouvant toucher plusieurs • Chez les plus de 50 ans en prévention des
métamères, voire être algies post zostériennes : même schéma.
bilatéraux, avec un risque
d’extension systémique et
viscérale.

Peut être la première


manifestation cutanée de
l’infection VIH.

Chapitre 7  Dermatologie 
235
V. Autres Pathologies Courantes

Pathologie Clinique Traitement Conseils

Acné Maladies inflammatoires Acné légère : Traitement local Des mesures antiseptiques
papulo-pustuleuses associées • Rétinoïde topique et antibiothérapies sont
à des comédons ouverts et/ou (surtout pour les comédons) parfois nécessaires en cas de
fermés et à des kystes. 1 application le soir. surinfection.
Siège : visage, poitrine, dos, • Peroxyde de Benzoyle
épaules (surtout pour les papulo-
pustules)
1 application le soir.
• Antibiotique topique
(érythromycine,

236  Livret de Poche du Résident en Service Social


clindamycine)

Acné modérée à sévère :


• Modalités précédentes
+
• Antibiotique oral
(Doxycycline, minocycline,
tétracycline, érythromycine)

Pathologie Clinique Traitement Conseils

Eczéma Lésions érythémato- • Eliminer les causes si possible.


squameuses souvent • Corticoïdes topiques :
prurigineuses. puissance minimale pour
• Si aigu : vésicules et le visage, les grands plis
suintement (aines, aisselles), et les
organes génitaux. Puissance
• Si chronique : lichenification
moyenne : pour le corps.
Puissance forte : les lésions
palmo-plantaires.
• Anti-histaminiques : selon
le prurit.
Urticaire Plaques érythémateuses Antihistaminiques : Tenter de découvrir la cause.
disséminées migratrices • Hydroxyzine Si récidivant, référer.
maculopapuleuses et (25 –100 mg PO Q4– 6 h)
prurigineuses.
• Diphenhydramine
(25 – 50 mg PO Q4– 6 h)

Corticoïdes :
• Si atteinte importante ou
systémique résistante à

Chapitre 7  Dermatologie 
tout traitement

237
Références
1. Hurwitz Clinical Pediatric Dermatology : A Textbook of Skin Disorders of
Childhood and Adolescence by Paller, Amy S. and Mancini, Anthony J.
(May 23, 2011)
2. Fitzpatricks Color Atlas and Synopsis of Clinical Dermatology, Seventh
Edition by Klaus Wolff and Richard Johnson (Mar 6, 2013)
3. Clinical Dermatology : A Color Guide to Diagnosis and Therapy 5e
(Clinical… by Thomas P. Habif MD (Dec 9, 2009)
4. Dermatology Essentials E- Book by Bolognia, Jean L., Schaffer, Julie V.,
Duncan, Karynne O. and Ko, Christine (Feb 26, 2014)
5. Andrews’ Diseases of the Skin : Clinical Dermatology 11e by William D.
James MD, Timothy Berger MD and Dirk Elston MD (Mar 24, 2011)
6. Clinical Dermatology – 2014 (The Clinical Medicine Series) by
C. G. Weber MD (Dec 18, 2013)

238  Livret de Poche du Résident en Service Social


Chapitre

Médecine Interne 8

Sommaire

I. Accident vasculaire cérébral

II. Amibiase

III. Anémie

IV. Asthme et Broncho-pneumopathie obstructive chronique

V. Bronchite aigüe

VI. Choléra

VII. Décompensation cardiaque et Insuffisance


cardiaque congestive

VIII. Diabète

IX. Diarrhées aigües

X. Dyspepsie

XI. Filariose lymphatique

XII. Hépatite virale aigüe

XIII. Hypertension artérielle (HTA)


XIV. Infarctus du myocarde

XV. Insuffisance rénale aigüe

XVI. Endocardite infectieuse

XVII. Leptospirose

XVIII. Maladie rénale chronique

XIX. Paludisme

XX. Méningite bactérienne

XXI. Parasitose intestinale

XXII. Pneumocystose

XXIII. Pneumonie

XXIV. Rage

XXV. Fièvre Typhoïde

XXVI. Références

240  Livret de Poche du Résident en Service Social


I. Accident vasculaire cerebral

Définition
Caractérisé par la perte soudaine de la circulation dans
une zone spécifique du cerveau entrainant une perte de la
fonction neurologique.

On distingue : AVC ischémique et AVC hémorragique.

AVC ischémique
Cause par thrombose AVC hémorragique
ou embolie Cause par rupture Vx
Mode de Installation progressive Brutal sans prodrome
début
Facteurs HTA, artériosclérose, HTA, malformation
prédisposant cardiopathie vasculaire
Signe Généralement absent Présent très souvent
d’irritation
méningée
Ponction Clair Souvent hémorragique
lombaire
Clinique/ Ischémie cérébral Intracérébrale :
localisation transitoire : déficit vomissement, convulsions,
neurologique focal ne altération de l’état de
dépassant pas 24 h conscience, céphalée
Accident carotidien : cécité Sous-arachnoidienne :
monoculaire, aphasie, céphalée sévère et
hémiparésie ou hémiplégie altération de l’état de
ou hémianesthésie conscience, raideur
de nuque
Accident vertero-basilaire :
vertige, diplopie, ataxie,
nystagmus, dysarthrie,
« drop attack »

Chapitre 8  Médecine Interne  241


Etiologie et facteurs de risque

• HTA • CNS infection du SNC


• Insuffisance cardiaque • HIV
congestive • Anémie falciforme
• Fibrillation Auriculaire • Endocardite
• Diabètes
• Anévrisme cérébral
• Valvulopathie

Diagnostic (possible trouvailles)


•  X-ray thorax- (cardiomégalie)
•  ECG – (fibrillation auriculaire)
•  Hg complet- (signe d’infection)
•  Bilan rénal
•  Bilan lipidique
•  Scanner cérébral si disponible (hémorragie)

242  Livret de Poche du Résident en Service Social


ACV dans les premières 24 heures

TAD > 130 1. Nimodipine/Nicardipine +


Signes et OUI
avec ou sans Enalapril/Lisinopril ET
symptômes
pic systolique
d’AVC? 2. Hydralazine 5 mg IV OU
isolé?
perfusion de 60 mg dans
NON 1000cc NaCl/12gttes mn si
TA > 200/130
1. Ne pas toucher 3. N.B : ne pas diminuer de plus
à la TA de 25 % de la TA initiale dans
2. Pas de liquide premières 24 heures

1. Glycémie  Traiter l’ hypo/hyperglycémie


2. Si paralysie des muscles pharyngés  considérer tube NG
3. Placer Foley
4. oxygénothérapie optionnelle et si saturation < 94 %
5. Désobstruction nasopharyngée si secrétions abondantes
6. NPO ou diète hyposodée
7. Prévenir la température central (paracétamol,
ne pas excéder 3 gr/jr
8. Mobiliser le patient q 2 ou 3 heures pour éviter escarres
9. Surveiller constamment l’aggravation ou l’amélioration de
l’état neurologique

1. Statine (atorvastatine 10 mg/soir) Eviter complications :


2. ASA 100-300 mg 1x/jou si AVC 1. Aspiration : NPO, surélévation
ischémique (Si vous ne connaissez de la tête du lit.
pas, attendez jusqu’au jour # 5 pour 2. Si pneumonie : couverture
ajouter aspirine) antibiotique  Metronidazole/
3. Manitol si HIC dans l’ACV Ceftriaxone
hémorragique diagnostique au 3. Contractures : physiothérapie
scanner et/ou apprendre les méthodes
4. Si convulsions, Diazépam 10 mg stat d’exercices journaliers aux
puis Phenytoine 250 mg q 12 hres proches

Chapitre 8  Médecine Interne  243


À l’exeat
•  Continuer Aspirine 81 mg par jour sauf s’il y a risque de
saignement.
•  Traiter l’hypertension – objectif : BP ≤ 120/80.
•  Traiter Diabètes – Objectif : glycémie a jeun 80–120

Education patient
•  Apprendre les méthodes de physiothérapie aux proches
pour suivi a domicile.
•  Sensibiliser sur l’importance de l’adhérence au
traitement anti HTA pour éviter la récurrence des AVC.
•  Si difficulté de déglutition, conseiller pour éviter
l’aspiration. Conseiller aux proches à alimenter le
patient lentement et en position assise.
•  Conseil pour arrêter le tabagisme si c’est le cas.

Quand faut-il référer


•  Atteinte cardiaque  appeler médicine interne
•  Hypotension  remplissage vasculaire (médicine interne)
•  Hémorragie  référer en neurochirurgie.

II. Amibiase

Définition
Microorganismes unicellulaires, les amibes, au sens large, font
partie de la classe des rhizopodes. Seule Entamoeba histolytica
est véritablement pathogène chez l’homme et susceptible de
provoquer une amibiase stricto sensus.

244  Livret de Poche du Résident en Service Social


Clinique : 90 % des porteurs sont
asymptomatiques
•  Dysenterie amibienne
––diarrhée avec glaires et sang rouge
––douleurs abdominales, ténesmes anales,
épreintes coliques.
––absence de fièvre ou fièvre modérée
––signes de déshydratation possibles

•  Abcès amibien du foie


––hépatomégalie douloureuse ; ictère parfois
––anorexie, nausées, vomissements, perte de poids
––fièvre intermittente, sueurs, frissons nocturnes ;
altération de l’état général

Diagnostic biologique
Le diagnostic direct (trophozoïtes mobiles) au cours d’une
amibiase intestinale est effectué sur selles récemment émises. Il
faut répéter cet examen à trois reprises afin de s’affranchir des
périodes dites « muettes » durant lesquelles le parasite n’est pas
émis. La recherche d’amibes dans les selles est le plus souvent
négative lors d’une amibiase viscérale : test d’hémagglutination
indirecte et ELISA.

Traitement et prophylaxie
En l’absence de laboratoire, le traitement de première
intention d’une dysenterie est celui d’une shigellose. Traiter
une amibiase en cas d’échec d’un traitement de shigellose bien
conduit, il faut prendre.

Chapitre 8  Médecine Interne  245


•  Du Métronidazole : 2 g par jour pendant 7 jours. Ce
traitement devra toujours être suivi d’un traitement par
un amoebicide de contact afin de prévenir les rechutes
à distance.
•  Des Sels de réhydratation orale (SRO), s’il y a risques
ou signes de déshydratation. (suivre le protocole OMS,
pages 306 à 311).
•  En cas d’abcès de grande taille ou d’évolution non
favorable sous traitement, un drainage chirurgical doit
être discuté.
•  Prophylaxie :
Il n’existe pas de prophylaxie médicamenteuse
antiamibienne. La prévention repose sur des mesures
d’hygiènes appropriées (lavage des mains, des crudités,
pelage des fruits). Les antiseptiques locaux (iode, chlore)
n’ont qu’une action partielle sur les kystes d’amibes. On
peut y associer le dépistage et le traitement des porteurs
sains de kystes.

III. Anémie

Définition
Hémoglobine l < 10 g/dl chez la femme et < 12 g/dl chez les
hommes. Elle est en général due à une production insuffisante
de globules rouges (déficience en fer, folate, ou suppression de
la moelle osseuse chez les PVVIH ou infection sévère) perte
de sang (hémorragie gastro intestinale) ou hémolyse (malaria,
anémie falciforme).

246  Livret de Poche du Résident en Service Social


Clinique

Histoire
•  Ménorragie, hémoptysie, hématémèse, méléna,
rectorragie, dyspepsie
•  ATCD hospitalisations pour anémie, histoire
d’anémie falciforme
•  ATCD de grossesse ou d’accouchement récent.
•  Ulcère GD active et négligé
•  Symptômes d’infections pour depistage HIV, TB,
malaria, leptospirose, typhoïde
•  Pratique Nutritionnelle
•  Hospitalisation antérieure pour douleur
osseuse généralisée

Examen physique
•  Signes commun à toutes les anémies : pâleur cutanéo-
muqueuse, vertige orthostatique, tachycardie, dyspnée
d’effort (stade avancé)
•  Signes spécifiques : chéilose, glossite, ictère, signes
de malaria

Diagnostic
•  Hémogramme complet
•  Test rapide de malaria si signes de malaria sévère
•  Test de grossesse
•  Test rapide pour VIH
•  Sickling test si ictère ou autre signes d’hémolyse
•  Si anomalie des plaquettes et des globules blanc,
lymphadenopathie, fièvre chronique, sueurs nocturnes
éliminer un lymphome (référer pour évaluation spécialisée)

Chapitre 8  Médecine Interne  247


Traitement
Principes généraux :

•  Si MCV < 80 :


––Albendazole 400 mg PO daily x 3 jour
––Fer folate 1 capsule BID (pdt au moins 2-3 mois)
––MTV 1 capsule par jour (pdt au moins 2-3 mois)
––Support nutritionnel si disponible

•  Si MCV > 100 :


––Vitamine B12 1 mg IM par jour x 7 jour, puis chaque
semaine x4 semaines
––Acide Folic 1 mg par jour

•  Si MCV 80 –100 :
––Si le TR est négatif, contrôler la créatinine si possible
(pour éliminer une maladie rénale chronique)
•  Si MCV non disponible :
––Albendazole 400 mg PO par jour x 3 jours
––Fer folate 1 capsule BID (au moins pendant 3 mois)
––MTV 1 capsule par jour (au moins pendant 3 mois)
––Si le TR est négatif, contrôler la créatinine si possible
(pour éliminer une maladie rénale chronique)

248  Livret de Poche du Résident en Service Social


Anémie (Hgb < 9) avec symptomatologie aigüe
(T > 38, TAS < 90 mmHg ou FC > 100)
•  Oxygénothérapie indépendamment de la saturation en O2.
•  Administrer NaCl ou Ringer lactate rapidement jusqu’à
TAS < 100 and FC > 100
•  Traitement empirique pour la malaria si diagnostic de
malaria sévère
•  Groupe sanguin et cross-matching et transfusion de
concentre globulaire si saignement actif ou Hgb < 6
•  Si douleur hypochondre droit, ictère, fièvre, débuter
traitement empirique pour leptospirose avec
Ceftriaxone 1 g Q24h ou Doxycycline 200 mg start puis
100 mg Q12 h

Anémie sévère (Hgb <6) sans symptomatologie aigue


•  Groupe sanguin, cross-matching et transfusion de
concentre globulaire jusqu’à Hgb > 6 ou amélioration de
la symptomatologie
•  Traiter la cause sous-jacente.
•  Toujours prélever le spécimen pour étiqueter l’anémie
avant de débuter la transfusion

N.B. : Voir le traitement de l’anémie falciforme dans la section


pédiatrique.

Chapitre 8  Médecine Interne  249


IV. Asthme et Broncho-pneumopathie
obstructive chronique

Définition

ASTHME BPCO
Définition Obstruction bronchique Obstruction bronchique
intermittente réversible chronique irréversible
et bronchospasme due à due à l’inflammation
l’hyperactivité bronchique. et aux cicatrices
broncho-alvéolaires
Age au Enfance et jeune Typiquement après 40 ans
diagnostic
Symptômes Wheezing intermittent, Wheezing, toux
dyspnée, toux nocturne productive, hypoxie
Facteurs Atopie : rhinite allergique, Tabagisme, exposition
associés eczéma occupationnel,
fumeur passif
Facteurs Variation de température,
déclenchant exercices, explosion aux
allergènes, moisissures.
Radiographie Normal le plus souvent Hyperinflation des
poumons avec
aplatissement des
diaphragmes
Diagnostic Si disponible, test de Si disponible, test de
fonction pulmonaire : fonction pulmonaire :
• Diminution FEV1, • Diminution FEV1,
FEV1/FVC FEV1/FVC
• Amélioré de > 12 % avec • Réversibilité minimale par
les bronchodilateurs les bronchodilatateurs.

250  Livret de Poche du Résident en Service Social


Diagnostic différentiel
•  Autres causes de wheezing – éliminer avant de conclure au
diagnostic de l’asthme or BPCO
––Infection respiratoire aigüe.
––Parasitose (filariose lymphatique, syndrome
de Loeffler)
––Décompensation cardiaque

Classification suivant la Sévérité de l’Asthme

Fréquence de
Réveil au l’utilisation
cours de du
Fréquence la nuit Salbutamol
des par les pour les
Sévérité symptômes symptômes symptômes Exacerbations
Intermittent < 2 jrs/sem jamais < 2 jrs per 0 –1/an
semaine
Légèrement > 2 jrs/sem 1– 2x/mois > 2 jrs per > 2 dans les
Persistent semaine 6 mois ou
Modérément Chaque jour 3– 4x/mois Chaque jour > 4 épisodes
Persistent de wheezing/
persistant pdt
Sévèrement Au cours de > 1x/sem Plusieurs fois > 1 jour
Persistent la journée par jours

Chapitre 8  Médecine Interne  251


Prise en charge ambulatoire

Aminophylline
(seulement femme
Sévérité Salbutamol Beclomethasone adulte non enceinte) Prednisone
Intermittent Oui Non Non Non
Légèrement Oui Faible dose Non Non
Persistent
Modérément Oui Dose modérée Non Non
Persistent
Sévèrement Oui Dose élevée Oui Non
Persistent
Sévère non Oui Dose élevée Oui Oui

252  Livret de Poche du Résident en Service Social


contrôlé
Dosage des médicaments
•  Salbutamol :
––aérosol : 1–2 bouffée 3x/jr SOS
––PO : 2–4 mg PO 3–4x/jr

•  Beclamethasone
––dose élevée : 1500 mcg (3 bouffée 2x/jr)
––dose modérée : 1000 mcg (2 bouffée 2x/jr)
––dose faible : 500 mcg (1 bouffée 2x/jr)

•  Aminophylline
––100 mg 3x/jr

•  Prednisone
––20– 40 mg 1x/jr

•  Pour BPCO seulement, si disponible :


––Ipratropium 1–2 bouffée 3x/jr

Education Patient
•  Conseil pour l’arrêt du tabac
•  Identifier et éviter les facteurs d’exacerbations.
•  Démontrer l’usage efficace des inhalateurs.

Chapitre 8  Médecine Interne  253


Prise en charge des exacerbations

Suspicion 1. Patient avec dyspnée 1. Position (sit upright/


asthme/ aigüe et wheezing leaning forward)
BPCO OU OUI 2. Salbutamol

2. FR > 30 or O2 sat 2– 4 bouffées chaque


< 92 %? 15 minutes ou
nébulisation st
NON disponible
3. oxygène si O2 sat
•  Augmentation < 93 %
volume expectoration 4. Si toux productive
•  Augmentation ou fièvre, donner
expectoration doxycycline 100 mg
purulence BID or amoxicilline
•  Aggravation de la 500 mg BID
NON
dyspnée 5. débuter prednisone
60 mg 1x/jour
6. Admission à l’hôpital

Evaluer les
symptômes Soins hospitaliers :
OUI
et ajuster les •  CXR  Si infiltrats,
médicaments ajouter CTX 1 g IV q
24 hrs
•  Continuer oxygène
et B-agonist jusqu’à
Traitement ambulatoire amélioration des
des Exacerbations : symptômes.
•  Doxycycline 100 mg •  Prednisone and
PO BID x 5 jrs antibiotique (peut
•  Prednisone 40 mg/jr compléter en
x 5 jours ambulatoire) pdt 7 jrs
•  Augmenter la •  Ajuster le régime
dose de salbutamol ambulatoire
au besoin. comme ci-dessus

254  Livret de Poche du Résident en Service Social


V. Bronchite aigüe

Définition
Inflammation des bronches due à une infection respiratoire
supérieure.

Etiologie
•  Plus communément causée par des virus RSV (Virus
syncitial respiratoire humain, rhinovirus, influenza)
•  Rarement causé par des bactéries (mycoplasma,
Bordetella pertussis, chlamydia pneumoniae).

Présentation clinique
•  Toux durant plus de 5 jours (typiquement 1–3 semaines)
•  La toux peut être productive ou non
•  Wheezing à l’examen physique

Chapitre 8  Médecine Interne  255


Algorithme pour le Diagnostic et la prise en
charge

Patient avec Présence de?


Pas bronchite aigue
toux > 5 jours •  T > 38
OUI •  CF hospital. Si en
mais moins d’1 •  O2 sat < 92 %
détresse respiratoire
mois ET ou FR > 24
•  Traiter pour
Symptômes •  Infiltrats à l’XR
pneumonie
récents IRH? du thorax?

NON

Présence de
OUI
perte de poids, Pas bronchite aigue
Sueurs nocturnes •  Dépistage TB
ou fébricule?
NON

Pas bronchite aigue


Histoire connue OUI
•  Traiter pour
d’asthme ou
exacerbation
BPCO?
asthme/COPD

NON

Traiter pour bronchite aigue


•  Traiter symptômes IRH avec paracétamol ou AINS
•  Prescrire salbutamol 2–4 mg PO BID-QID si wheezing
•  NE PAS prescrire antibiotiques par routine
•  Education du patient :
––Eviter inhalation fumée ou autres irritants
––Resté hydraté
––Toux peut durer jusqu’à 4 semaines ou plus
––Chercher de l’aide si apparition de forte fièvre

Tout patient avec bronchite persistance (plus d’un mois) doit être investigué
pour une tuberculose éventuelle.

256  Livret de Poche du Résident en Service Social


VI. Choléra

Définition
Infection au Vibrio cholerae, responsable d’une diarrhée aqueuse
pouvant entrainer rapidement une déshydration sévère dans
certains cas.

Clinique
•  La plupart des personnes infectées par la bactérie
du choléra présente une diarrhée légère ou est
asymptomatique. Seulement environ 7 % présentent
des symptômes qui doivent être traités dans un centre
de santé.
•  La période d’incubation du choléra est typiquement
de 1 à 3 jours.

Symptômes de cholera modéré ou sévère :


Diarrhée profuse, aqueuse, “eau de riz”, Crampes dans les jambes
Signes et symptômes de déshydration
Déshydration légère Déshydration sévère
• Agitation et irritabilité • Léthargie ou perte
• Yeux enfoncés dans leurs orbites de conscience

• Bouche et langue sèches • Bouche et langue très sèches

• Augmentation de la soif • La peau se rétracte très


lentement quand elle est pincée
• La peau se rétracte lentement (signe du pli)
quand elle est pincée
• Pouls faible ou absent
• Réduction du volume des urines
• Hypotension
• Nourrissons : moins de
larmes, dépression de la • Peu ou pas d’urines
fontanelle antérieure

Chapitre 8  Médecine Interne  257


Diagnostic
•  Clinique, selon la définition épidémique (selon les
caractéristiques de la diarrhée) lors des poussées
•  Test rapide quand c’est disponible, afin de faire le
dépistage de cas individuels sporadiques et chez les
patients déjà immuno-déprimés pour éviter un séjour
non nécessaire dans un CTC.

Traitement
•  Le but principal du traitement est le remplacement
rapide des liquides et des électrolytes perdus
•  Déshydration légère 
––Donnez sels de Réhydration orale (SRO).
––Une estimation rudimentaire du débit de
réhydratation orale est de 100 ml de SRO toutes les
cinq minutes, jusqu’à ce que le patient se stabilise
––Rétablissez une alimentation normale dès que les
vomissements s’arrêtent

Quantité approximative de SRO à administrer pendant les


quatre premières heures
Âge < 4 mo. 4–11 mo. 12– 23 mo. 2– 4 ans. 5 –14 ans > 15 ans.
Poids <5 5–7 8 –10 11–15 16 –29 > 30
(kg)
Millilitre 200– 400 400–600 600 – 800 800 – 1200 – 2200 –
(ml) 1200 2200 4000

•  Déshydration sévère 
––Réhydration par voie intraveineuse
––Premier choix : solution de Ringer lactate.
Acceptable : NaCl

258  Livret de Poche du Résident en Service Social


––Si le patient peut boire, donnez-lui des SRO par voie
orale pendant la préparation de la perfusion.
––Administrez 100 ml/kg de solution de Ringer lactate
selon le protocole suivant :

Commencez par
administrer 30 ml/kg Puis administrez
Age IV en : 70 ml/kg IV en :
Nourrissons 1 heure 5 heures
(< 12 mos)
Personnes 30 minutes 2,5 heures
> 1 an

––Référer à un CTC si disponible.

Antibiothérapie
•  Recommandé pour :
––Les patients modérément et gravement malades
––Les patients qui continuent de subir des volumes
importants de selles pendant le traitement
de réhydratation
––Tous les patients hospitalisés

•  Par voie oral uniquement

Chapitre 8  Médecine Interne  259


Patients Première Intention Deuxième Intention
Adultes (sauf Doxycycline 300 mg Azithromycine 1 g en
femmes enceintes) x1 une fois
Tétracycline 500 mg
4x/jour x 3 jours
Erythromycine 500 mg
4x/jour x 3 jours
Femmes enceintes Azithromycine 1 g x 1 Erythromycine 500 mg
4x/jour x 3 jours
Enfants > 12 mois Azithromycine Tétracycline
et capable d’avaler 20 mg/kg x1 12,5 mg/kg 4x/jour
des pilules ou des x 3 jours
Erythromycine
comprimés 12,5 mg/kg 4x/jour
x 3 jours
Doxycycline
2–4 mg/kg x 1
Enfants < 12 mois Azithromycine en Tétracycline en
et autres patients suspension orale : suspension orale :
incapables d’avaler 20 mg/kg x 1 12,5 mg/kg 4x/jour
des pilules ou des x 3 jours
Erythromycine en
comprimés suspension orale :
12,5 mg/kg 4x/jour
x 3 jours
Doxycycline en
suspension orale :
2–4 mg/kg x 1

Prévention/Education du patient
•  Maladie à transmission feco-orale
•  Utiliser et boire de l’eau potable
•  Se laver les mains avec du savon et de l’eau (surtout
avant les repas et après avoir été aux toilettes).

260  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Utiliser les latrines ou enfouir les selles ; à ne pas
déféquer dans un point d’eau ou une eau de surface
•  Cuire la nourriture complètement (en particulier les
fruits de mer et les poissons), garder la nourriture
hors de la portée des mouches et autres insectes (la
maintenir recouverte)
•  Nettoyer avec précaution la cuisine et les endroits où la
famille se lave et lave les vêtements
•  Boire des SRO et se rendre à la clinique rapidement en
cas d’apparition de diarrhées.

Vaccination
•  Un vaccin a été administré en Haïti par PIH et GHESKIO
•  Deux doses à intervalle de 7–14 jours.
•  Efficacité de protection de 67 à 85 %, l’immunité est
acquise une semaine après la seconde dose

Chapitre 8  Médecine Interne  261


VII. Décompensation cardiaque et Insuffisance
cardiaque congestive

Définition
Anomalie de la fonction cardiaque conduisant à une perfusion
inadéquate de l’organisme. Le diagnostic clinique est basé sur
les symptômes suivants :

Signes et symptômes communs des insuffisances cardiaques :


(Présents habituellement en plus de dyspnée)
1. Œdème des membres inferieurs
2. Souffles cardiaques très forts
3. Orthopnée (dyspnée de décubitus)
4. Chez les enfants : cyanose inexpliquée, léthargie, inappétence, ou
gain pondéral insuffisant.

Etiologies
•  Cardiomyopathie : plusieurs causes, incluant le VIH,
le peripartum, infections virales, malnutrition, anémie
•  Pathologie Valvulaire : sténose mitrale, cardiopathie
rhumatismale, anomalie congénitale
•  Hypertension
•  Ischémie coronarienne

Diagnostic
•  Examen physique
––Examen cardiaque : présence de souffle, galop,
turgescence des jugulaires
––Examen pulmonaire : présence de râles crépitants,
épanchements pleuraux bilatérauxSystémique : œdème
des membres inférieurs, ascites et hépatomégalie

262  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  X-Ray : augmentation de volume du cœur,
œdème pulmonaire
•  ECG : rechercher évidence d’infarctus du myocarde
ou arythmies

Insuffisance cardiaque décompensée

Signes et Symptômes d’insuffisance cardiaque décompensée

Signes vitaux TA Très bas (TAS < 80 mm Hg adultes)


Très élevée (TAS > 180 mm Hg in adultes)

Pouls Très bas (< 40 BPM adultes)


Très élevé (> 120 BPM adultes)

FR élevée > 24 respirations par minute in adultes

SaO2 bas Saturation < 90 % (N.B. les patients avec


lésion congénitale cyanogène peuvent être
stable avec une SaO2 basse.)

Symptômes • Incapacité de se coucher à plat


• Dyspnée de repos sévère
• Chez les enfants < 5 ans : hypotonie, cyanose
nouvelle ou aggravée, léthargie, inappétence

Chapitre 8  Médecine Interne  263


Prise en charge de l’insuffisance cardiaque
décompensée

Signes OUI Placer IV, hospitaliser OU


d’insuffisance
Préparer pour transfert
cardiaque
à l’hôpital
décompensée

TA ≥ 180/110 mmHg in OUI Faire baisser


adulte OU ≥ 99e percentile la tension
pour âge (enfant) artérielle

NON
OUI
Obtenir ECG FC ≥ 120 in adulte?

NON

Signes de NON
Chercher
fibrillation (QRS Signes de surcharge
d’autres
espacés irreg étiologies et
ET /OU absence OUI traiter selon
d’onde P la cause
Dose initial
OUI
de furosémide
Charger avec
digoxin, débuter
anticoagulation NON
Diurèse après Augmentation
30 minutes? des doses

OUI

OUI Diurèse après NON Evaluer


Traiter selon
1–2 dose créatinine
le diagnostic
augmentée ? Penser
à d’autres
diagnostic

264  Livret de Poche du Résident en Service Social


Prise en charge en hospitalisation
•  Oxygénothérapie si hypoxie
•  Furosémide : début à 40 mg IV 2 – 3x/jr. Si la diurèse est
insatisfaisante, doubler la dose. (Dose maximale 100 mg
IV 2 – 3/jr). Ne pas oublier, furosémide IV est 2x plus
puissant que la forme orale
•  NE PAS débuter avec Bétabloquants ou IEC dans la
phase aigüe.
•  Si possible évaluer la fonction rénale et le potassium
•  Faire un ECG et une échographie cardiaque si possible
•  Avant exeat :
––Changer furosémide IV a furosémide Co : 40–80 mg
PO BID
––Débuter avec une dose de B-bloquant (Metoprolol
12.5 mg BID ou Atenolol 25 mg q jr) si TA > 110/60
et FC > 60
––Si TA > 120/80, commencer Enalapril 5–10 mg
PO BID
––Conseiller une diète hyposodée à tous les patients
•  Revoir le patient dans deux semaines pour suivi

Prise en charge ambulatoire


•  Voir le patient chaque 2 semaines en Clinique externe si
on ajuste les doses ou chaque 4– 8 semaines s’il est sur
une dose stable
•  A chaque visite :

Chapitre 8  Médecine Interne  265


Evaluer les SV, traiter l’insuffisance
cardiaque

Evaluer l’état liquidien, ajuster


furosémide

Ajuster B-bloqueur dans le Rx de


l’insuffisance cardiaque

Evaluer la fonction rénale et le


potassium, ajuster IEC

Evaluer pour d’autres besoins de


médicaments

Plan de suivi

266  Livret de Poche du Résident en Service Social


Dose de
début in Dosage Effets
Médication adulte visée Ajustements secondaires
Furosémide 40 mg 2– 3x/jr   si évidence Insuffisance
de surcharge rénale
volumique Ototoxicité
ê  si évidence
d’hypovolémie
B-Bloquant Bradycardie
Pref : Metoprolol 12.5 mg 2x/jr 50 mg 2x/jr Goal HR < 60
Pref : Carvedilol 3.125 mg 2x/jr 25 mg 2x/jr Ne pas débuter si
décompensé
Alt : Atenolol 12.5 – 25 mg 50 mg 1x/jr
1x/jr
IEC Ajouter pour Hyperkaliémie
tout pts avec Insuffisance
TA > 100/60 et rénale
Enalapril 2.5– 5 mg 2x/jr 10–20 mg Créatinine < 2
2x/jr
Lisinopril 5 mg 1x/jr
20 mg 1x/jr

Digoxin 0.125– 0.25 mg Utiliser Arythmie


(optionnel) 1x/jr seulement Insuffisance
si fibrillation cardiaque
auriculaire ou
insuffisance
sévère
Spironolactone 25 mg 1x/jr 25–50 mg Ajouter si Hyperkaliémie
(optionnel) 1x/jr le patient
présente ascite
ou surcharge
volumique
sévère
ASA 100 mg 1x/jr Ajouter in Saignement GI
pts > 65,
Ne pas donner
cardiomyopathie
si grossesse ou
du peripartum,
allaitement
histoire de AVC

Chapitre 8  Médecine Interne  267


Population spéciale : Toute femme en âge de procréer avec
insuffisance cardiaque devrait recevoir une assistance-conseil
sur la Planification familiale. La grossesse peut exacerber
l’insuffisance cardiaque. De plus, ASA et les IEC sont contre-
indiqués dans la grossesse.

Quand référer à un spécialiste


•  Pathologie valvulaire sévère, spécialement chez les enfants
•  Présence de cyanose à l’examen
•  Pas d’amélioration avec les médicaments habituels

Quand référer à un plus haut niveau de soin


•  Hypotension si pas d’accès à un vasopresseur, tel que
la dopamine
•  Hypoxie sévère

VIII. Diabète

Définition
Une maladie provoquée par un manque de production d’insuline
(diabète de type 1) ou de l’insensibilité à l’insuline (DM Type 2),
conduisant à une dysrégulation de glucose.

Diagnostic 
•  2 glycémie à jeun ≥ 126 mg/dl (7 mmol/L)
•  1 glycémie ≥ 200 mg/dl (11 mmol/L) avec des symptômes
––Polyurie (urines excessives)
––Polydipsie (soif excessive)
––Perte de poids
––Polyphagie (manger beaucoup)
•  Hémoglobine glycolsylée (Hb A1c) ≥ 6.5 %.
268  Livret de Poche du Résident en Service Social
Diagnostic de diabète et gestion de
l’hyperglycémie

•  Déshydratation Hyperglycémie non


Test urinaire
•  Polyurie, polydipsie probable à causer
•  Polyphagie ces symptômes.
•  Perte ou gain Rechercher
Si glycosurie (+) d’autres étiologies.
de poids NON

Si Glycémie ≥ 150 mg/dl OUI Faire une


(8.3 mmol/L) glycémie capillaire

Glycémie ≥ 400 mg/dl
(22 mmol/L)  Age < 18 : Probablement Type 1
NON
Référer pour l›insulinothérapie
OU
Age >18 : Probablement Type 2
Glycémie 200–400 mg/dl
Commencez hypoglycémiants oraux
(11–22 mmol/L)
Et les signes de danger :
respiration lente et
profonde, haleine 1) Donner 500 ml Normal Saline
cétonurique, douleur OUI En bolus, puis continuer NS
abdominale, nausée, à 250 cc/heure.
vomissement, inconscience, 2) Donner 10 UI insuline Regular
T/A 90/60 mmHg en SC.

Transférer immédiatement à l’hôpital

Chapitre 8  Médecine Interne  269


Principes et traitement initial du diabète
Bilan :
•  Glycémie à jeun à chaque visite
•  Bilan rénal annuellement
•  Bilan ophtalmologique chaque 3 ans
•  Hb glycosylee chaque 6 mois

Objectifs du contrôle glycémique


Contrôle Contrôle
raisonnable plus intense

Avant-repas et 150–180 mg/dl 120 –150 mg/dl


avant coucher (8.3 –10 mmol/L) (6.7– 8.3mmol/L

Hb A1c (Hb 7.5 %– 8 % 7 %– 7.5 %


glycosylée)
Glycémie aux environs de Glycémie aux environs de
170–185 mg/dl 154 –170 mg/dl
(9.4–10.5 mmol/L) (8.6 – 9.4 mmol/L)

Hypoglycémiants oraux
Diabétique jeune de moins de 18 ans et chez ceux qui ont eu
une acido – cétose diabétique. Ils sont contre – indiqués dans
la grossesse. (Voir tableau distinct)

270  Livret de Poche du Résident en Service Social


Traitement du diabète avec des hypoglycémiants
1) Commencer NS à 250 cc/heure
Diabétique 1) Aucune des signes d'alerte (voir algorithme et OUI 2) Donner 10 UI Insuline Régulier si glucose
non placé glucose ≥ 200 mg/dl (11 mmol/L) OU ≥ 250 mg/dl (13.8 mmol/L)
sous insuline 2) Glucose ≥ 400 mg/dl (22.2 mmmol/L) 3) Contrôler glycémie q heure et donner
insuline additionnel jusqu’au transfert
NON

Recherche des complications


1) Contrôler la fonction rénale (créatinine à la 1ère visite et 1 fois/an,
protéinurie chaque 6 mois Référer à l’hospitalisation pour
2) Examen des pieds à chaque visite et 1 test au mono filament/an débuter l’insulinothérapie.
3) Bilan ophtalmologique chaque 3 ans Discontinuer Glibenclamide

OUI

1ère visite ou NON Hypoglycémie NON Contrôle NON Dose maximale


non placé ≥ 2 x depuis la glycémique de Glibenclamide
sous traitement dernière visite OK ? et Metformine
OUI OUI OUI NON
IMC ≥ 25kg/m2 OUI Correctable Continuer Augmenter dose
et creat. à cause de antidiabétiques
OUI
≤150 µmol/L l’Hypoglycémie? habituels
Commencer
NON NON
Metformine OUI
Commencer 500 mg le matin, Diminuer la dose Continuer antidiabétiques

Chapitre 8  Médecine Interne 


Glibenclamide encourager perte Encourager habituels, repas
5 mg le matin de poids repas réguliers réguliers/collation

271
Rendez-vous dans 1 mois Rendez-vous dans 1 à 2 mois
Cas particuliers 
•  Glibenclamide : 1er choix chez les patients de poids normal
IMC ≤ 25 kg/m2. L’hypoglycémie est à surveiller.
•  Metformine : 1er choix pour les patients avec un surpoids
(IMC ≥ 25 kg/m2). Il peut entrainer une aigreur
d’estomac. A cause du risque d’acidose lactique, il est à
éviter chez l’insuffisant rénal. A ne pas utiliser quand la
créatinine est ≥ 150 µmol/L.

Traitement hypoglycémique oral

Etapes Metformine Glibenclamide


7 am 7 pm 7 am 7pm
1 500 mg – 5 mg –
2 500 mg 500 mg 5 mg 5 mg
3 1000 mg 500 mg 10 mg 5 mg
4 1000 mg 1000 mg 10 mg 10 mg
5 Ajouter Ajouter Ajouter Ajouter
Glibenclamide Glibenclamide Metformine Metformine

Indications de l’insulinothérapie

Diabète type 1
Contrôle insuffisant malgré dose maximale d’antidiabétiques
Grossesse
Créatinine ≥ 150 mmol/L (1.6 mg/dl) (qui empêche l’utilisation de
Metformine), et incapacité de contrôler la glycémie avec Glibenclamide seul
Histoire d’acido – cétose diabétique
Enfant ≤ 18 ans d’âge

272  Livret de Poche du Résident en Service Social


Initiation et ajustement de l’insulinothérapie

Diabète mellitus 1) Commencer NS à 250 cc/heure


OUI
et déjà sur insuline 1) Aucune des signes d'alerte (voir algorithme 1) 2) Donner 10 UI Insuline Régulier si glucose
ou à une nouvelle ET glucose ≥ 200 mg/dl (11 mmol/L) OU ≥ 250 mg/dl (13.8 mmol/L)
indication pour 2) Glucose ≥ 400 mg/dl (22.2 mmmol/L) 3) Contrôler glycémie q heure et donner
insulinothérapie insuline additionnel jusqu’au transfert
NON

Si sur médication orale : Assurer l’accès


Discontinuer Glibenclamide au repas régulier,
OUI collation
Continuer Metformine si créatinine ≤ 150 µmol/L

NON
Cause corrigible Diminuer
1ère visite NON Contrôle NON Identifier Suivi
d’hyperglycémie l’insuline
sur glycémique insulinothérapie dans
l'insuline OK ? (qui a commencé un mois
comme milieu
OUI OUI hospitalier) Augmenter
Causes corrigibles
d’hyperglycémie NON dose

Référer à Continuer
l'hôpital pour antidiabétiques OUI
l'admission habituels
Rendez-vous
Traiter l’infection, ou changer l’insuline,

Chapitre 8  Médecine Interne 


dans 1 à 2 mois
ou s’assurer d’un bon stockage et des

273
techniques d’injection
Propriétés des insulines Regular, NPH, mixte 70/30

NPH
Regular (insulatard
(Rapide) ou lente) Mixte (70/30)

Temps de 20–30 minutes 1– 2 hres 30 minutes


début

Pic du 2.5–5 hres 4 –12 hres 3 – 8 hres


médicament

Durée 4–12 hres 18 –24 hres 18 –24 hres

Dose 20–30 minutes Une à 2 fois/jr ; 20 –30 minutes


avant repas entre 7am et 7pm avant le petit
déjeuner et ou le
diner

Acido-Cétose diabétique

Symptômes Examen Physique Labo


Polyurie, polydipsie, • Déshydratation Hyperglycémie
Nausée, vomissement, • Cavite buccale sèche > 250 mg/dl
douleur abdominale
• Odeur d’acétone Acidose, PH sanguin
qui stimule parfois un
à la bouche < 7.3
abdomen aigu, fatigue
marquée, perte de • Hypotension Sérum bicarbonate,
connaissance, coma 15 mEq/L

Urines : Cétones ++++

274  Livret de Poche du Résident en Service Social


Traitement 
a. Réhydratation
b. Corriger l’acido – cétose
c. Rechercher et traiter la cause de la décompensation

Patient présentant des signes et symptômes de l’Acido –


Cétose diabétique

Prise en charge initiale de liquide


1. NaCl 0.9 % 1L/heure x 2 heures
2. A partir de la 2ème heure,
•  Si mauvaise fonction cardiaque, faire attention avec IVF
•  Si patient réhydraté donner NaCl 0.45 %
•  Si glycémie < 200 mg/dl placer D/W 5 % avec ou sans
NaCl 0.45 % 100 –200 cc/hre

Prise en charge initiale de l’insuline


1. Insuline rapide 10 à 15 UI IV bolus
2. Puis 5 à 7 u/hre
3. Si glycémie chute < 10 %, doubler la dose d’insuline q 2 hres
4. Jusqu’à ce que glycémie soit 200 mg/dl
5. Garder la glycémie entre 144 et 200 mg/dl

Prise en charge initiale dupotassium


1. Si K < 3,5 ; donner 40 meq/L
2. Si K = 3,5–5,0 ; ne rien
3. Si bonne diurèse, donner 20 à 30 meq/L

Chapitre 8  Médecine Interne  275


Education du patient diabétique
L’éducation du diabétique est fondamentale dans la prise en
charge de la pathologie. Les patients doivent être informés
sur la diète, les techniques pour se faire les injections,
la reconnaissance des signes de l’hypoglycémie, les soins
podologiques, exercices réguliers.

IX. Diarrhées aiguës

Définition
La diarrhée aiguë est définie comme l’émission d’au moins
3 selles liquides par jour depuis moins de 2 semaines.

Etiologies

Infectieuses

Non sanguinolentes Sanguinolentes (Dysenterie)


• Enterotoxigenic E. coli • Shigella species
• Vibrio cholera • Campylobacter species
• Norovirus • Enteroinvasive E. coli
• Campylobacter species • Enterohemorrhagic E. coli
• Nontyphoidal Salmonella • Entamoeba histolytica
enterica • Nontyphoidal Salmonella
• Enterotoxigenic Bacteriodes enterica
fragilis
• Clostridium difficile
• Staph aureus
• Salmonella typhi

276  Livret de Poche du Résident en Service Social


Causes Non-infectieuses (souvent chronique)
•  Intolérance au lactose
•  Malabsorption

Clinique
•  Dépendamment de la cause : Peut s’accompagner de
fièvre, vomissement, douleur abdominale.
•  Examen physique : signe de déshydratation (sécheresse
cutaneo-muqueuse, tachycardie)

Approche diagnostique

OUI Examen des selles


Selles
Diarrhée aiguë ? (GRAM, bleu de
sanguinolentes ?
méthylène, EPS)

NON
Test rapide
pour Cholera si
OUI
Diarrhée profuse disponible.
“eau de riz” ? Référer au CTC
Admettre s’il faut
réhydrater
NON

Patient hospitalisé OUI Investiguer une


ou récemment sous diarrhée par
antibiotique ? C difficile

NON

OUI Compte CD4 et


Patient séropositif
clinique et stade
au VIH ?
clinique de l’OMS

Chapitre 8  Médecine Interne  277


Evaluation de la déshydratation

Hypovolémie ? A-t-on au moins 2 de ces signes ?


•  Enfoncement des globes oculaires
•  Pouls > 90
•  Sécheresse cutanéo-muqueuse
•  Absence de larmes
•  Hypotension orthostatique
•  Signe du pli

OUI NON

Hypovolémie sévère ? Pas d’ hypovolémie :


Présence d’un de ces signes ? •  SRO à chaque selle, jusqu’à 2L/jr
•  Léthargie ou inconscient •  Réévaluation régulièrement
•  Incapacité à boire pendant les 6 premières heures
•  Pouls faible

OUI NON

Sévère hypovolémie : Hypovolémie légère :


•  Placer voie veineuse •  Donner 2.2 to 4 L de SRO dans
•  RL or NS les 4 premières heures
•  Début rapide : 30 ml/kg dans •  Réévaluation régulièrement
30 minutes pendant les 6 premières heures
•  But : 100 ml/kg in 1e 4 heures,
and 200 ml/kg dans 24 heures
•  Réévaluation régulièrement
pendant les 6 premières heures

278  Livret de Poche du Résident en Service Social


Prise en charge

Type de Diarrhée Traitement

Diarrhée aqueuse En général, pas d’antibiotique


(autre que Cholera)
Antidiarrhéique (ex. loperamide 2 mg 2–3x/jr
pour soulager les symptômes

Choléra Doxycycline 300 mg PO x1 OU


Azithromycine 1 g PO x1

Dysenterie
––Shigellose Ciprofloxacine 500 mg PO 2x/jr x 3 jrs
––Amibiase Metronidazole 500 mg 3x/jr x 7–10 jrs

Colite Metronidazole 500 mg 3x/jr x 10–14 jrs


pseudomembraneuse

Education du patient 
•  Rester hydraté en buvant de l’eau potable
•  Hygiène des mains pour éviter la propagation des maladies
•  Hygiène des aliments
•  Assainissement du milieu.

X. Dyspepsie

Clinique

Histoire

•  Epigastralgie ou inconfort abdominal soulagé par les


antiacide ou le lait.
•  Après les repas et parfois accompagné de ballonnement
ou nausée.

Chapitre 8  Médecine Interne  279


•  Red Flags**
––Dysphagie ou trouble de la déglutition
––Symptômes d’angine ou dyspnée
––Fièvre, frissons ou perte de poids
––Hématémèse, melaena, ou pâleur
––Ictère, hépatomégalie, douleur a l’hypocondre droit,
ascite, splénomégalie.

**Si ces signes sont présents, il faut les investiguer séparément,


il ne faut pas suivre le protocole ci-dessous.

Examen physique
•  Sensibilité à la palpation des quadrans
abdominaux supérieurs.
•  Examen cardio-pulmonaire normal.
•  Absence de signe péritonéal et de sensibilité à la
palpation des autres quadrants.

Diagnostic Différentiel
•  Angine
•  Parasites intestinaux (taenia, ascaris, giardia, amibes)
•  Œsophagite ou mass ou cancer œsophagien
•  ulcère peptique
•  maladie hépatique
•  Infection NOS

Para clinique
•  EKG si symptômes suggestifs de pathologie cardiaque
•  Echographie abdominale si histoire et examen physique
suggèrent une atteinte hépatique.

280  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Hémogramme si signe d’anémie.

Prise en charge
•  Eradication pour H. pylori avec 3 médicaments pour
14 jours :
––Amoxicillin 1000 mg deux fois par jour
––Metronidazole 500 mg trois fois par jour
––Omeprazole 20 mg deux fois par jour (substitution :
Ranitidine 150 mg deux fois par jour)

•  Considérer traitement additionnel pour les parasites


(mebendazole/albendazole)
•  Si pas d’amélioration après traitement pour H. pylori
pendant 1 mois, considérer reflux gastro-oesophagien
(associé de régurgitation acide, prise de café, boissons
carbohydratée, alcool, tabac, utilisation fréquente
des AINS)
––Prise en charge initiale
§§ Perte de poids si le patient est obèse.
§§ Eviter les repas copieux, les boissons alcoolisées,
le tabac, les aliments épicés, le café.
§§ Surélévation de la tête du lit à 45o, ne pas se
coucher à plat moins d’une heure après les repas
§§ Al(OH) 4 fois par jour entre les repas.
§§ Si amélioration avec ce traitement pendant
1 mois, donner cimétidine ou Ranitidine
pour 1 mois et encourager les changements
de comportement.
§§ Mais si le patient s’améliore initialement et fait
une récurrence, traiter pour H. pylori comme
décrit précédemment avec 3 médicaments pour
14 jours.
Chapitre 8  Médecine Interne  281
•  Si pas d’amélioration après traitement pour H. pylori
pendant 1 mois et pas de signe de reflux gastro-
oesophagien, retraiter pour H. pylori avec 4 médicaments
pour 14 jours :
––Amoxicillin 1000 mg deux fois par jour
––Metronidazole 500 mg trois fois par jour
––Omeprazole 20 mg deux fois par jour (substitution :
Ranitidine 150 mg deux fois par jour)
––Ciprofloxacin 500 mg deux fois par jour

•  Si pas d’amélioration après retraitement pour H. pylori


––Référer pour endoscopie si anémie ou guiaic positive

Complications à surveiller
•  Perforation peptique
•  Hémorragie digestive haute.

XI. Filariose Lymphatique

Définition
La filariose lymphatique, communément appelée éléphantiasis,
est l’une des maladies tropicales négligées. L’infection se
produit lorsque les parasites filaires responsables de la maladie
sont transmis à l’homme par des moustiques.

Agent étiologique 
Elle est due à une infection par des nématodes (vers ronds)
de la famille des Filaridés. En Haïti, Wucheria Bancrofti est
l’agent causal, transmis à l’homme par la piqure de moustiques
du genre Anophèles, Culex, Aedes.

282  Livret de Poche du Résident en Service Social


Clinique 
•  Asymptomatique le plus souvent.
•  Symptômes dû à la présence du vers adulte :
•  Filariose lymphatique aigue :
––Episode récurrent de « fièvre filaire ».
––Affecte surtout les membres inferieurs, cordons
spermatiques/testicules, seins, grandes lèvres.
––Deux syndromes distincts :
»»lymphangite aigue : causé par la mort du ver
adulte. Inflammation locale centrifuge associée de
fièvre, frissons, myalgie, arthralgie, céphalée.
»»dermatolymphadenite aigue : infection bactérienne
2o conduisant à une lymphangite ascendante et
cellulite.
N.B. : Possibilité de Pneumonie récurrente associée au
wheezing, asthme, urticaire

•  Filariose lymphatique chronique


––Résultat des dommages lymphatiques lors des
récurrences aigues.
––Syndromes cliniques :
»»Hydrocèle
»»Lymphoedeme (elephantiasis)
»»Chylurie and lymphurie
––Peut causer des arthrite, fibrose endomyocardique,
thrombophlébite, paralysie nerveuse.

Chapitre 8  Médecine Interne  283


Diagnostic 
•  Identification des microfilaires dans le sang. Collecte
du spécimen entre 10h PM et 2h AM, la périodicité
nocturne des microfilaires augmentant la microfilarémie.
•  Test de Mazzoth : prurit exagéré provoqué dans l’heure qui
suive la prise d’un comprimé de diethylcarbamazine (DEC).

Traitement 

Mesures comportementales Traitement médical


Prévention de l’infection Albendazole 400 mg PO 2 fois/
––Laver les zones affectées jour x 3 semaines
2 fois par jour. +
––Port de chaussures. Ivermectin 200 μg/kg or
––Traitement précoce des lésions/ diethylcarbamazine (DEC) 6 mg/kg
abrasions cutanées.
Adjuvant :
Faciliter le flux lymphatique :
––Diurétique pour la lymphoedème
––Surélévation des zones affectées
la nuit. ––Traitement chirurgical si
hydrocèle sévère.
––Exercices
––Massage du membre affecté

Prévention générale 
•  Prévention individuelle et collective contre
les moustiques
•  Education communautaire
•  Destructions des gites larvaires
•  Campagne nationale d’éradication de la filariose :
––Albendazole 400 mg PO x 1 + DEC 6 mg/kg x1 stat
chaque 5 ans.

284  Livret de Poche du Résident en Service Social


XII. Hépatites Virale aigüe

Définition
Infection à Hépatite A, B, ou C conduisant à des lésions
hépatiques.

Présentation Clinique
•  Incubation : semaines (Hépatite A) à mois (Hépatite B)
•  Symptômes : fièvre, ictère, hépatomégalie

Diagnostic
•  Diagnostic sérologique comme ci-dessus, si possible
•  Bilan hépatique  AST/ALT élevés dans les 100+/1000+
•  AST/ALT dans les 1000+ plus probablement une hépatite
virale aiguë
•  Si les tests sérologiques ne sont pas disponibles,
le diagnostic est clinique, après élimination des
diagnostics différentiels.

Diagnostic différentiel
•  Malaria
•  Leptospirose
•  Cholangite

Chapitre 8  Médecine Interne  285


Virus Transmission Présentation Diagnostic Pronostic Autre
Hépatites Fécal-oral, Prodrome viral Anticorps IgM + Habituellement
A Aliments (anorexie, fièvre, spontanément
contaminés malaise, céphalée) résolutive
suivi d’ictère

Hépatites Sang, secrétions Fièvre, ictère, HBsAg (antigène 10– 30 % se Taux élevé de CA
B corporelles, hépatomégalie de surface) + développent hépatocellulaire
sexuel, vertical en infection parmi les
OU
chronique infections
Anti-HBc (core chroniques
antibody)
IgM +

286  Livret de Poche du Résident en Service Social


Hépatites Sang, sexuel, Syndrome grippal Test Anticorps Taux élevé Rarement une
C vertical modéré (pas positif de chronicité, cause d’infection
habituellement menant à une aigüe
dans l’infection cirrhose et
aiguë) CA hépatique
Traitement
•  D’abord palliatif
•  Eviter les substances hépatotoxiques, incluant l’alcool,
les doses élevées de paracétamol, ou autres médicaments
à clearance hépatique
•  Eviter le contact avec les fluides corporels des patients à
infection aiguë étant donné le risque de contamination.

Prévention
•  Vaccination disponible pour Hépatite B et Hépatite A

Infection chronique : Hépatite B

Risque
Population Diagnostic Pronostic de CA Traitement
10–20 % HBsAg 20 % 100-fois Considérer
de patients persistent + d’évolution augmentation TDF/FTC
adultes. vers la risque de pour les
ET
cirrhose CHC patients à
90 % des anti-HBc infection
enfants sont IgG + chronique
infectés par
transmission
verticale.

Chapitre 8  Médecine Interne  287


XIII. Hypertension Artérielle (HTA)

Définition
Tension artérielle > 140/90 à deux reprises

Etiologies
•  Hypertension essentielle (plus courante)
•  Sténose des artères rénales ou pathologie rénale
•  Grossesse
•  Autres : pathologie endocrine, anxiété, douleur

Symptômes et Signes de l’HTA


•  Asymptomatique le plus souvent
•  Si symptômes de céphalée, douleur thoracique, vision
trouble  voir le protocole des urgences hypertensives
plus bas.
•  Hypertrophie ventriculaire gauche à l’ECG
ou l’échocardiographie

Facteurs de sévérités (Patient à haut risque de


complications) Points
Diagnostic de diabètes 2
Diagnostic d’insuffisance rénale (créatinine ≥ 100 μmol/L 2
(1.1 mg/dL))
Age ≥ 65 ans 1
BMI ≥ 25 kg/m2 1
Tabagisme 1
Un score de 2 ou plus est considéré à haut risque et demande un
traitement plus agressif.

288  Livret de Poche du Résident en Service Social


Evaluation de la Tension Artérielle en Clinique
Externe
A la clinique, il faut contrôler la tension artérielle de tout
patient adulte ( ≥ 15 ans ) qui se présente avec une complainte.
Si T/A < 140/90, voyez-la comme d’habitude. Si T/A ≥ 140/90
mm HG, contrôlez-la à nouveau tout en s’assurant que le
patient est au repos et que le brassard est approprié.

Si dans deux contrôles la T/A est ≥ 140/90, le clinicien doit


chercher une cause qui peut être transitoire de l’hypertension
artérielle (douleur, anxiété). La grossesse doit être investiguée
chez toute femme de 15 à 49 ans qui présente des chiffres
tensionnels élevés.

Le clinicien évalue le niveau de l’HTA et initie le traitement


approprié.

Chapitre 8  Médecine Interne  289


Management de l’hypertension chez l’adulte

TA ≥ OUI Cause transitoire OUI Traiter plainte


140/90 mmHG d’HTA présente
primaire
x 2 au repos (douleur, anxiété)

NON

Grossesse à
investiguer chez OUI Si grossesse (+),
toute femme de référer à
15 à 49 ans Santé Fanm Donner Nifedipine
avec HTA 10 mg PO × 1 ou
Captopril 25 mg
PO × 1
NON
Signes de danger : Ajouter Furosémide
OUI Dyspnée aigüe, OUI 20 mg IV ou 40 mg
TA ≥ PO×1si difficulté
troubles visuels,
180/110 mmHg respiratoire, puis
céphalée?
Visuels, cephalee ? référer aux urgences
NON Visuels, cephalee ?
NON

Stade 2 TA OUI 1) Si < 40 ans chercher des causes d’HTA 2aire.


160/100 – 2) Commencer avec 2 médicaments à faible
179/109 mmHG dose puis rendez-vs ds 1 ou 2 mois

NON

Stade 1, TA
Modification du style de vie,
140/90 – OUI réduction du sel et perte de
159/99 mmHG
poids si nécessaire.
avec 2 ou plus
Rendez-vs chaque 2 à 3 mois
facteurs de risque

NON

TA stade 1 sans fact. De risque :


modification du style de vie,
réduction du sel et perte de poids si
nécessaire et r/v dans 12 mois

290  Livret de Poche du Résident en Service Social


Traitement de l’hypertension asymptomatique
basé sur la classification
Les patients avec hypertension artérielle stade 3 asymptomatique
doivent recevoir deux anti–hypertenseurs et suivi en externe.

Pression Suivi en
Stade arterielle Traitement clinique
Stade 1 et 140/90 ; Pas de médication. 12 mois
score ≤ 1 159/99 mmHg Conseil sur la en clinique
prise de sel et externe
perte de poids.
Stade 1 et 140/90 ; Pas de médication. 6 mois en
score ≥ 2 159/90 mmHg Conseils sur la clinique
prise de sel et externe.
perte de poids.
Stade 1 et score 140/90 ; Commencer avec 3 mois
≥ 2 associe a 159/99 mmHg Anti-HTA de 1ère
l’echec de la ligne à faible dose.
modification
du style de vie.
Stade 2 160/100 ; Commencer avec Rendez-vous
179/109 mmHg Anti-HTA de 1ere dans 3 mois.
et 2ème ligne
à faible dose
Stade 3 sans ≥ 180/110 Commencer Anti- Rendez-vous
signes de mmHg HTA de 1ere dans 15 jrs
danger* et 2eme ligne
à faible dose.
Stade 3 avec ≥ 180/110 Commencer le
signe de mmHg Traitement
danger* (voir les urgences).

*Signes de danger : dyspnée aigüe, troubles visuels, céphalées.

Chapitre 8  Médecine Interne  291


Evaluation de la protéinurie aux stades 2 et 3 de
l’hypertension
Stade 2 ou plus de l’hypertension (T/A ≥ 160/100 mm Hg) : risques
élevés de développer l’insuffisance rénale. Il faut demander
une protéinurie qui est un marqueur de la dysfonction rénale.
Si protéinurie 2+ réfère à la clinique de médecine interne.

Evaluation de la glycosurie au stade 2 et 3


d’hypertension ou chez des patients avec surpoids
Les patients avec hypertension et surpoids sont à risques élevés
pour le diabète. Ceux qui ont une glycosurie doivent avoir un
test de confirmation par une glycémie à jeun ou une hémoglobine
glycolysée (Hb A1C). Les patients à la fois hypertendus et
diabétiques doivent avoir une TA ≤ 130/90 mmHg.

Quand faut il référer


•  HTA non contrôlée par 3 médicaments et les
modifications comportementales
•  Patient de moins de 40 ans avec HTA nécessitant
deux médicaments.

Education du Patient
•  Eviter les aliments salés.
•  Evaluer et renforcer l’adhrence au traitement.
•  Informer de potentielles complications de l’HTA
non contrôlée
––Insuffisance cardiaque
––AVC

292  Livret de Poche du Résident en Service Social


Anti-hypertenseurs et dosage chez l’adulte
Dose
Dose à augmenter Dose
à débuter par maximale Remarques
Anti-HTA 1ere ligne
Hydrochlorothiazide 12,5 mg 1x/jr 12,5 mg 1x/jr 25 mg 1x/jr Peut causer hypokaliémie. Non efficace
dans l’insuffisance rénale sévère, Creat ≥
300 µmol/L
Anti-HTA 2eme ligne
Amlodipine 5 mg 1x/jr 5 mg 1x/jr 10 mg 1x/jr Peut causer œdème des membres inf.
Anti-HTA 3eme ligne
Lisinopril 5 mg 1x/jr 5 mg 1x/jr 20 mg 1x/jr Contre indique ds la grossesse et
l’insuffisance rénale (Creat ≥ 200
µmol/L) peut causer la toux.
Captopril 12,5 mg 3x/jr 12,5 mg 3x/jr 50 mg 3x/jr Idem
Anti-HTA 4ème ligne
Atenolol 25 mg 1x/jr 25 mg 1x/jr 50 mg 1x/jr Contre indique si FC ≤ 55 bpm. A utiliser
avec précaution dans l’insuffisance rénale
Anti-HTA 5ème ligne
Hydralazine 25 mg 3x/jr 25 mg 3x/jr 50 mg 3x/jr Utilisé dans la grossesse. Céphalée,

Chapitre 8  Médecine Interne 


effet indésirable.
Methyldopa 250 mg 2x/jr 250 mg 2x/jr 500 mg 2x/jr Utilisé dans la grossesse

293
Identification et traitement d’une urgence
hypertensive en clinique externe
Les patients avec HTA stade 3 symptomatique (≥ 180/110 mm
Hg) doivent recevoir un traitement anti-hypertenseur à action
rapide et transférés aux Urgences.

Conduite à tenir
•  Repos au lit
•  Signes vitaux q 30 min. jusqu’à ce que la T/A soit
contrôlée, puis q 4 hres
•  Placer une voie veineuse DW 5 % pour garder une
veine perméable.

Médication dosage Commentaires


Nifedipine (libération 10 mg p.o
immédiate)
Captopril 25 mg p.o Contre-indiquée ds la
grossesse et l’insuffisance
rénale, Creat. ≥ 200 µ mol/L
Hydralazine 25 mg p.o
Furosémide 40 mg p.o ou Si évidence de congestion
20 mg IV pulmonaire

Urgences hypertensives en milieu hospitalier


L’urgence hypertensive, c’est une décompensation rapide et
progressive de la fonction d’un organe vital causée par une
augmentation inappropriée de la TA. Elle ne se définit pas par
un chiffre spécifique, mais plutôt par une manifestation évidente
d’une dysfonction aigüe dans les systèmes cardiovasculaire,
neurologique ou néphrologique.

294  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  TA ≥ 180/110 mmHg
•  Céphalée
•  troubles visuels
•  dyspnée
•  hématurie
•  douleur aux flancs

Dans le management d’une urgence hypertensive, on doit éviter


de descendre la TA trop rapidement pour ne pas provoquer
une diminution de la perfusion cérébrale, ce qui aggraverait
le tableau clinique. L’objectif est de reduire la TA 20 –25 % sur
une periode de 2 hres à 8 hres.

Médication
Nitroprussiate de sodium 0.25 –10 mcg/kg/min IV (50 mg in
250 ml de DW5 %)

Ou
Labetalol 20 mg IV bolus (0.25 mg/kg) ensuite 20 – 80 mg en
bolus IV q 10 –15 min. ou infusion IV en continu 1–2 mg/min.
Très bon chez les patients avec anévrysme de l’aorte.

Ou

•  Nicardipine 5 mg/hre en infusion IV à augmenter de


l’ordre de 2.5 mg/hre chaque 15 min. jusqu’à 15 mg/hre
(25 mg in DW5 % 250 ml).
•  A défaut de ces anti-hypertenseurs injectables,
on peut utiliser l’Hydralazine qui donne des
résultats satisfaisants.
•  Hydralazine : IM ou IV au début : 10 à 20 mg/dose
chaque 4 à 6 hres au besoin. On peut augmenter jusqu’à
40 mg/dose. Passer à la voie orale aussitôt que possible.
Chapitre 8  Médecine Interne  295
Début Durée Effets Indications
Médicaments Dosage d’action d’action indésirables spéciales

Nitroprussiate 0,25 à 10 µg/ Immédiate 1 à 2 min Nausée, Urgence hypertensive.


de sodium kg/min Iv vomissements, sueurs, Précaution
(50 mg in intoxication au avec pression
250 ml de cyanure intracrânienne élevée
DW5 % ) ou azotémie
Labetalol 20 – 80 mg 5 à 10 min 3 à 6 hres Vomissement, Urgence hypertensive
IV en bolus bronchoconstriction, excepte insuffisance
chaque vertiges, nausée, cardiaque aigue
10 min soit 0,5 bloc cardiaque,
à 2 mg/miniv hypotension
Nicardipine 5 –15 mg/ 5 à 10 min 15 à 30 mns ; Tacchycardie, Urgence hypertensive.

296  Livret de Poche du Résident en Service Social


hre IV peut excéder céphalée, nausée, Précaution
4 hres flushing à prendre dans les
cas de glaucome
Hydralazine 10 à 20 mg IV 10 à 20 min IV 1 à 4 hres IV Tacchycardie, Eclampsie
flushing, céphalée,
ou ou OU
vomissement,
10 à 40 mg IM 20 à 30 min IM 4 à 6 hres PM aggravation de
l’angine
XIV. Infarctus du myocarde

Définition
Manque de perfusion adéquate aux vaisseaux sanguins
coronaires conduisant à une ischémie myocardique et la mort
du muscle cardiaque.

•  Type 1 : causé par la rupture des plaques ou dissection


artérielle coronarienne.
•  Type 2 : causé par un apport d’oxygène inadéquat
aux coronaires.

Etiologies
•  Type 1 MI : maladie artérielle coronarienne, avec blocage
aigüe des vaisseaux
•  Type 2 MI : anémie, arythmie, hypertension,
hypotension, insuffisance respiratoire.
•  Seulement le TYPE 1 MI est considéré comme syndrome
coronarien aigu (ci-dessous)
•  Traitement du type est le traitement de la
cause sous-jacente.

Diagnostic
•  Symptomatologie classique : douleurs retro sternale à
type de pression. Peut irradier à l’épaule et au menton
Gauche. Il existe des présentations atypiques.
•  Le diagnostic dépend des trouvailles
électrocardiographique : inversion de l’onde T,
dépression ou élévation du segment ST, onde Q.
•  Chercher les causes du Type II MI (hémogramme,
Xray du thorax)

Chapitre 8  Médecine Interne  297


• 

Facteurs de risque
ATCD de pathologie cardiaque
Diabètes ATCD Familial
ischémique

Hypertension tabagisme

Age > 65 cholestérol élevé

A B

298  Livret de Poche du Résident en Service Social


Élévation ST Dépression ST Onde Q de nécrose
Prise en charge du syndrome coronarien aigüe

Symptômes Investiguer autres


NON
Douleur suggérant un SCA étiologies :
thoracique ou présence des EP, UGD,
facteurs de risque pneumonie, PTX

OUI

Donner ASA 325 mg, oxygène, nitroglycérine.


Donner B-blocker si HR > 60, TAS > 90/60
Donner Statine 40-80 mg 1x/jour

ECG disponsible ?
OUI NON

Elévation ou Multiple risque


dépression du facteurs multiples
segment ST ou et douleurs
présence de TWI persistantes
OUI OUI
NON NON

1. Débuter héparine gtt avec Surveiller


Considérer autre
3000 unit en bolus, puis récurrence
diagnostic
1000 unités/hr de douleur
2. Considérez clopidogrel x 24 h
à 300 mg x1, puis 75 mg
par jour
3. Si STEMI, donner TPA s’il est
disponible ou le transfert
à un autre hôpital

•  Surveiller pendant au moins 48 h


•  Ajouter iso Surveiller pendant au moins 48 h
•  Ajouter isosorbide si douleur persistante
•  Débuter IEC avant l’exéat

Chapitre 8  Médecine Interne  299


Apres exéat
•  Suivi chaque 2– 4 semaines après l’IDM
•  Continuer ASA
•  B-bloqueur et IEC
•  Ajouter isosorbide dinitrate si douleur à l’effort

(Voir tableau distinct)

Quand faut-il référer ?


•  Tout patient avec surélévation du segment ST.
•  Persistance de la douleur thoracique en dépit de
l’héparinotherapie.
•  Tout patient diabétique avec la moindre anomalie à l’ECG.

300  Livret de Poche du Résident en Service Social


Médication dose initial Dose de maintien Indications Effets 2aires

B-Blocker • Tous les patients en Bradycardie


post-IDM
Pref : Metoprolol 12,5 mg 2x/jr 50 mg 2x/jr
• But : HR < 60
Pref : Carvedilol 3,125 mg 2x/jr 25 mg 2x/jr
Alt : Atenolol 12,5 – 25 mg 1x/jr 50 mg 1x/jr
ACE-inhibitor Tous les patients avec • Hyperkaliémie
IDM et créatinine < 2 • Insuffisance rénale
Enalapril 2,5 – 5 mg 2x/jr 10–20 mg 2x/jr
Lisinopril 5 mg 1x/jr 20 mg 1x/jr
Statin Tous les patients • Myopathie
post-IDM • Lésion hépatique
Simvastatin 20 – 40 mg 1x/jr
ASA 100 mg 1x/jr Tous les patients • Hémorragie digestive
en post-IDM pour • Ne pas administrer en
prophylaxie secondaire cas de grossesse ou
allaitement.
Nitrate Ajouter pour Hypotension
Controller les
Nitroglycérine 0,4 mg SL prn
symptômes de l’angine
Isosorbide 5 mg 3x/jr 10 mg 3x/jr
Dinitrate

Chapitre 8  Médecine Interne 


301
XV. Insuffisance rénale aigüe

Définition
Lésions rénales aigües entrainant une augmentation de la
créatininémie 0,3 mg/dL ou > 1,5 des valeurs basales pendant
1 semaine ou diurèse < 0,5 ml/kg/heure pendant > 6 heures.

Etiologies

Symptômes/
Mécanisme Signes Etiologies
Pré-rénal Hypoperfusion • Hypotension • Sepsis
rénale • Urine • Hypovolémie
Concentrée (hémorragie,
• Bland urinalysis déshydrations,
diarrhée)
• Décompensation
cardiaque sévère
• Décompensation
hépatique sévère
Intra- Lésion des • Hématurie • Nécrose tubulaire
rénal reins eux- • Protéinurie aigue (après IRA
mêmes prolongée)
• Cristaux
(glomérulaire, • Infections (malaria,
Cellulaires
tubulaire, leptospirose)
(granulaire, RBC,
interstitielle or
WBC, hyaline) • Glomérulonéphrite
vasculaire)
• Syndrome
Néphrotique
• Auto-immune or
vasculite
• HTA Maligne
• Médicaments

302  Livret de Poche du Résident en Service Social


Symptômes/
Mécanisme Signes Etiologies
Post-rénal Obstruction • Distension • masse pelvienne
vésicale • hypertrophie
• Hydronéphrose prostatique
• Hématurie • calcul rénal
probable dans Bilatéral
les cas de calculs • sténose Urétéral
rénaux.

Signes and Symptômes


•  Oligurie (< 500 ml/jour) ou anurie
•  Anorexie, nausée/vomissement, confusion
•  Peut présenter un frottement péricardique du
à l’urémie sévère
•  Respiration de Kussmaul secondaire à l’acidose

Diagnostique
•  Azote de l’urée, Créatinine, and Potassium
•  bicarbonate si possible
•  Examen macro et micro des urines,
•  Electrolytes urinaire (si possible) et calculer la fraction
d’excrétion du sodium (FeNa) :
––Si Urine Na/Urine Cr ÷ Sérum Na/Sérum Cr Est
< 1 %, origine pré-rénal
•  Echographie rénale si disponible

Chapitre 8  Médecine Interne  303


Médicaments nephrotoxiques courants
• Aminoglycosides • Amphotericine B
• PNCs, Céphalosporines • Indinavir, Tenofovir
• NSAIDs, ASA • Acyclovir
• Inhibiteur de l’enzyme de • Inhibiteur de la pompe à proton
conversion • Phenytoine
• Diurétique de l’anse (furosémide) • Quinine

Quand faut-il référer ?


•  Si le patient remplit les critères de dialyse :
––Acidose (métabolique)
––Troubles Electrolytique (Kaliémie très élevée ne
répondant pas au traitement bien conduit)
––Ingestion (médicament toxique ou substance ne
pouvant etre éliminé du sang que par dialyse)
––Surcharge (ne répond pas aux diurétiques)
––Urémie (sévère, symptomatique)
•  Suspicion de glomérulonéphrite
•  Insuffisance Pré rénal dans le contexte d’un
choc CARDIOGENIC
•  Lésion Rénal toxique (nécrose tubulaire)

304  Livret de Poche du Résident en Service Social


Prise en charge de l’insuffisance rénale aigüe

Patient se Demander OUI 1. ECG pour


présentant K > 5.5 mEq/L ?
électrolytes « peaked T
avec IRA waves »
NON
2. Administrer
Signes de Administrer liquide calcium 1 g IV
déshydrations ou IV (normal saline ou 3. Administrer
hypovolémie OUI Ringer’s lactate) furosémide
80 mg IV
Alternative
Signes thérapies :
Furosemide
d’insuffisance OUI 4. Insuline 10 units
40– 80 mg IVq bid or
cardiaque IV + 1 amp D50
tid en fonction de la TA
et surcharge 5. Salbutamol
(traiter comme DC)
liquiden 4 mg

Patient avec OUI Administrer liquide IV,


hypotension et antibiotiques
fièvre (traiter comme septicémie)

TAS > 180 ou OUI Réduire la TA (même Rx


TAD >110 qu’urgence hypertensive)

Médicaments OUI Discontinuer l’agent toxique


nephrotoxique Administrer liquide IV

Signes OUI Mettre en Place un


d’obstruction ou foley, traiter la cause de
hydronéphrose l’obstruction

Evidence 1. Chercher les causes de GN :


OUI
d’atteinte glomérulaire : Ex. HBV, SLE, anémie falciforme
RBC casts, RBC dysmorphique 2. Considérer administration
à la microscopie urinaire de corticoïdes, prednisone
1 g/kg/jour

Chapitre 8  Médecine Interne  305


XVI. Endocardite infectieuse

Définition 
Greffe et multiplication, au niveau de l’endocarde valvulaire,
d’un agent infectieux, bactérie ou levure.

Bactéries en cause 
•  Streptocoques et entérocoques : 60 %
•  Staphylocoques : 25 %
•  Groupe HACCEK
•  Autres bactéries
•  Levures (Candida)
•  Non identifiées : 5–10 %

Signes cliniques majeurs 


•  Association fièvre + souffle cardiaque +++
––Fièvre : tous les intermédiaires du simple décalage
thermique à la fièvre à 40°C
––Souffle : surtout si apparition, ou modification d’un
souffle pré-existant
•  Autres signes cliniques (inconstants)
––Altération de l’état général (asthénie,
anorexie, amaigrissement)
––Splénomégalie
––Signes cutanés
»»Purpura (conjonctival +++)
»»Nodosités d’Osler (nodules violacés pulpes
doigts et orteils)
»»Taches de Janeway (éminences thénar
et hypothénar)
306  Livret de Poche du Résident en Service Social
Examens essentiels
•  Hémocultures : Mettre en évidence la bactérie
•  Echographie cardiaque : Mettre en évidence les végétations
––Soit transthoracique : Mais sensibilité 70 % sur
valves natives, et moins sur les valves prothétiques.
––Soit trans-oesophagienne : Sensibilité ≥ 90 %.
Indispensable sur les valves prothétiques

Complications locales
•  Locales : liées à la destruction valvulaire
•  Insuffisance cardiaque aiguë
•  Abcès péri-valvulaires
•  Troubles de conduction (interruption du faisceau de Hiss
en cas d’abcès péri-aortique

Complications liées aux métastases septiques


•  Cérébrales (abcès, hémorragies) : 40 % mortalité
•  Abcès hépatiques, spléniques
•  Os : spondylodiscites, arthritis

Traitement
•  Durée 4 à 6 semaines.

Antibiothérapie intraveineuse
Bactérie à fortes doses
Streptocoques, Ampicillin 2g IV q4 hrs
entérocoques
Staphylocoques Cloxacilline 50 mg/kg up to 2 g q6 hrs
dorés sensibles
Staphylocoques Vancomycine 15 mg/kg q12 hrs+ aminoside
résistants (gentamicine) IV 1 mg/kg q8 hrs

Chapitre 8  Médecine Interne  307


Chirurgie
•  Remplacement valvulaire en cas de :
––Délabrement important
––Abcès
––Infection non contrôlée par l’antibiothérapie
––Infection sur valve mécanique.
•  Chirurgie lourde, à cœur ouvert, sous
circulation extracorporelle.
•  30 % des endocardites sont opérées en moyenne

Recherche et traitement de la porte d’entrée :


selon la bactérie en cause
•  Traitement des foyers dentaires.
•  Traitement des plaies.
•  Recherche d’un foyer digestif à la colonoscopie
(polype, cancer)

Prévention de l’endocardite
Indications :
•  En cas de geste bucco-dentaire (y compris détartrage)
•  Chez des patients à haut risque :
––Porteurs de valve mécanique
––Antécédents d’endocardite
––Cardiopathie congénitale cyanogène non opérée, ou
opérée avec anomalies persistants

308  Livret de Poche du Résident en Service Social


XVII. Leptospirose

Définition
Infection aux spirochètes du genre Leptospira.

Transmission
•  Pénétration à travers la peau lésée (abrasions, plaies,
etc.) ou les muqueuses après immersion dans les liquides
(eau, urines, etc.) contaminées ou contact rapproché avec
les animaux contaminés.
•  Les animaux le plus souvent contaminés : Rats, chiens, etc.
•  Taux de transmission très élevée durant les
saisons pluvieuses.

Caractéristiques cliniques 

Maladie Symptomatologie Maladie Sévère


infraclinique légère (Weil’s Syndrome)
Courant dans • Fièvre brusque • Fièvre élevée
les zones • Céphalée • Hémoptysie
endémiques
• Myalgie sévère • Ictère Sévère (Bili > 30)
• Nausée/vomissement • Elévation des
• Injection conjonctivale transaminases
• Insuffisance Rénale
(survenue surtout au
cours de la 2e semaine
d’infection)
• Hémorragie pulmonaire

Diagnostic 
•  Mise en évidence des leptospires dans le sang, le LCR,
ou les urines.

Chapitre 8  Médecine Interne  309


•  Test de Microagglutination ou rapid test (peu sensible)
•  Diagnostic clinique  considérer si ictère sévère et
évolution de plus d’une semaine.

Traitement
•  Symptomatologie modérée
•  Doxycycline 100 mg BID x 7 jours
•  Symptomatologie sévère
––1er choix : Benzylpenicillin 1.2–2.4 g IV q6 hrs
for 5–7 jours
––Alternatives :
»»Ampicillin 1 g IV q6 hrs
»»Ceftriaxone 1–2 g IV q24 hrs
•  Note : Le traitement peut causer la réaction de Jarisch
Herxheimer (sepsis-like syndrome causé par la
libération d’endotoxines lors de la lyse des spirochètes)

Diagnostics différentiels
•  Malaria sévère
•  Hépatite virale aigüe
•  Fièvre Dengue

XVIII. Maladie rénale chronique

Définition
Dommage des reins entrainant une baise de la filtration
glomérulaire en deçà de 60 ml/min par 1.73m2 ou l’évidence
d’albuminurie pendant plus de 3 mois.

310  Livret de Poche du Résident en Service Social


Etiologies
•  Diabètes
•  Hypertension
•  HIV
•  Infections non traitées ou obstruction
•  Toutes les causes d’insuffisance rénale aigue peuvent
entrainer une insuffisance chronique si la fonction
rénale n’est pas restaurée.

Classification

Dégrée de Taux de filtration Approximative


Stade dysfonction glomérulaire créatinine
CKD 1 Dysfonction > 60 ml/min/1.73m2 < 1.1 mg/dL
&2 légère
CKD 3 Dysfonction 30 – 59 ml/ 1.1– 2.3 mg/dL
modérée min/1.73m2
CKD 4 Dysfonction < 29 ml/min/1.73m2 > 2.3 mg/dL
&5 sévère

Caractéristiques cliniques
•  Asymptomatique au début
•  Au stade avancé :
––Surcharge liquidienne
––Fatigue, somnolence, urémie
––Anémie
––Hyperphosphatémie, hyperparathyroïdie secondaire
––Nausée and anorexie

Chapitre 8  Médecine Interne  311


Diagnostic
•  Dépistage des patients à risque (HIV, diabètes, HTA)
pour protéinurie et examen des urines.
•  Mesure de la créatinine si quelconque évidence
de protéinurie.

Prise en charge
•  Voir
IEC l’algorithme ci-dessous :
Enalapril Lisinopril
Dose initiale 2,5–5 mg 2x/jour 10 – 20 mg 2x/jour
Dose maintien 5 mg 1x/jour 20 mg 1x/jour
Ajouter pour tous patients avec pathologie rénale
chronique si Cr < 2,3
• Hyperkaliémie
• Insuffisance rénale

•  Dose des autres antihypertenseurs disponibles dans


la section « HTA »

Quand faut-il référer :


•  Suspicion de cause réversible d’insuffisance rénale
(ex. glomérulonéphrite, syndrome néphrotique)
•  CKD Stade 4 ou 5
•  Traitement palliatif inadéquat.

312  Livret de Poche du Résident en Service Social


Prise en charge ambulatoire

Patient suspect ou 1. Signes d’obstruction OUI Référer à


confirmé de maladie urinaire ? l’hôpital pour
rénale chronique 2. Potassium ≥ 6.5 ? admission
3. Dyspnée?

TA, bandelette
urinaire, HIV et NON
ionogramme,
créatinine,Glucose,
NFS
1. If CKD 1–3 et pas de
Rapport protéine contre-indications,
OUI OUI
urinaire et créatinine débute IEC à faible dose
≥ 3+ protéinurie
(si dispo). 2. Référer pour évaluation
Ratio > 3 ? de syndrome
néphrotique

1. Start IEC si Créatinine < 2,3 mg/dL


2. maintenir TA ≤ 130 /80
CKD 1 or 2
3. éviter NSAIDs, nephrotoxiques, and
(nl GFR, créatinine
nourriture salées
< 1,1 mg/dl)
4. suivi q6–12 mois, répéter la
créatinine

1. Start IEC si Créatinine < 2,3 mg/dL


CKD 3
2. maintenir TA ≤ 130/80
(GFR 30 – 59) ou
3. Supplément de fer 60 mg 2x/jour si
créatinine
Hgb ≤ 10
1,1– 2,3 mg/dL
4. suivi q3-6 mois a la clinique Pour tous les
STADES :
Eliminer HIV,
1. EVITER les IEC DM, or DC?
CKD 4 ou 5
2. maintenir la TA ≤ 130/80
(GFR ≤ 29) or OUI
3. Considérer furosémide pour la
créatinine
surcharge liquidien
> 2,3 mg/dL Traiter la cause
4. suivi q1–2 mois to pour traitement
palliatif. sous-jacente

Chapitre 8  Médecine Interne  313


XIX. Paludisme

Définition
Infection due aux Plasmodium (P. falciparum plus fréquent
en Haïti)

Transmission
•  Transmise par la femelle du genre Anophèle.

Manifestations cliniques
Période
d’incubation Présentation Diagnostic Traitement
7–14 jours, Primo-infection : Test rapide Chloroquine
jusqu’à Embarras gastrique Jour #1 : 600 mg
OU
plusieurs fébrile (Fièvre continue, Jour #2 : 450 mg
semaines malaise, céphalée en Goutte Jour #3 : 450 mg
casquette, trouble épaisse
ET
digestifs)
Primaquine
Accès palustre Jour #1 : 60 mg
classique :
• Frissons soudaines
(paroxysmique) suivies
de fièvre (39 – 40)
• Sueurs profuses
• Fièvre cyclique
(q48–60 hrs mais
peut etre continue)

Symptômes associés :
––Céphalée
––Myalgie
––Douleurs abdominales
––Ictère léger
N.B : La dose de Primaquine doit s’ajuster au poids du patient pour éviter
toute réaction indésirable due au surdosage. Ne jamais excéder la dose de
0,75 mg/kg du poids du patient. Dose minimale : 0,25 mg/kg.

314  Livret de Poche du Résident en Service Social


Administration 
La première dose de chloroquine et la dose unique de
primaquine doivent être administrées de préférence dans le
centre de santé comme un traitement sous observation directe.
Si dans les 30 mns après l’administration, le patient a vomi ou
a craché le médicament, les doses doivent être re-administrées.

Diagnostic différentiels

Leptospirose  évolution prolongée, ictère sévère

Typhoïde  évolution prolongée, douleur abdominale

Fièvre Dengue  éruption, myalgie sévère

Chapitre 8  Médecine Interne  315


Algorithme Malaria Sévère (initier la
quininothérapie avant d’appeler le spécialiste ou
transférer)

Présence de l’un de ces Admission hospitalière


OUI
symptômes :
•  Altération de la conscience
•  Détresse respiratoire Labs :
•  convulsions multiples •  Glycémie traiter hypoglycémie
•  collapsus vasculaire •  Hémogramme traiter anémie
•  saignement anormal sévère symptomatique
•  ictère sévère •  Créatinine pronostic pauvre
• Hémoglobinurie en cas d’insuffisance rénale
•  acidose métabolique
NON • Coagulopathie

Traiter avec
chloroquine + Primaquine
Surveiller :
•  Syndrome de détresse
respiratoire aigue : éviter l’apport
liquidien excessif si RR > 24 or
O2 < 92 %
• Neuro-paludisme  convulsions,
signe neurologique focal,
ou coma. Rarement raideur
de nuque.

Quinine : 20 mg/kg (100–1500 mg) dans 500 cc de D/W 5 % sur


4 h. Ensuite 10 mg/kg (500–750 mg) q8h à faire couler pendant 4 h.
Administrer la moitié de la dose en cas d’insuffisance rénale. Initier
le traitement oral à la chloroquine dès que le patient est conscient
et la tolérance gastrique est bonne tout en poursuivant avec la
Quininothérapie pendant 24 h.
Si Convulsions : Diazépam : 10 mg IV dilué dans 10 cc d’eau distillée
à renouveler si nécessaire.
Si Anémie sévère : transfusion de concentre globulaire
316  Livret de Poche du Résident en Service Social
Contre-indications

Chloroquine
•  Hypersensibilité ou intolérance connue à la chloroquine.

Primaquine
•  Femmes enceintes
•  Enfant de moins de 6 mois
•  Hypersensibilité connue à la Primaquine
•  Déficience en G6PD ou historique d’anémie grave après
la prise de Primaquine. (Une récente étude a montré que
la déficience enG6PD est assez courante en Haïti.

Chapitre 8  Médecine Interne  317


Fiche de la prise en charge de la malaria non compliquée en Haïti, MSPP
Jour 1 Jour 2 Jour 3

Poids
Chloroquine Primaquine Chloroquine Chloroquine
(kg) Age Co cc Sp  mg Co 7.5  mg Co cc Sp  mg Co Cc Sp  mg
<6
5–6 ½ 4 35,5 NA NA ¼ 4 37,5 ¼ 4 37,5
mois
6–11
7–10 ½ 7,5 75 0,5 –1 3,7– 7,5 ½ 7,5 75 ½ 7,5 75
mois
7,5 –
11–14 1–2 ans 1 15 150 1–1½ ½ 15 150 ½ 15 150
10,5
1½ –
15 –18 3– 4 ans 1 15 150 11–13,5 1 15 150 1 15 150

318  Livret de Poche du Résident en Service Social


2
19 –24 5 –7 ans 1½ 22,5 225 2–2½ 14 –18 1½ 22,5 225 1½ 22,5 225
7–11 2½ – 18,5 –
25 –38 2 – 300 1½ – 225 1½ – 225
ans 3½ 28,5
12–14 29,5 –
39 – 50 3 – 450 4–5 2 – 300 2 – 300
ans 37,5
> 15
> 50 4 – 600 6 > 37,5 3 – 450 3 – 450
ans
XX. Méningite bactérienne

Définition
•  L’ensemble des symptômes liés à une inflammation des
méninges  syndrome méningé
•  L’inflammation méningée de cause infectieuse
(sd. méningé fébrile)  Méningite

Etiologies
•  S. pneumonia, N. meningitides, H. influenza, Listeria
monocytogenes plus commun

Le Syndrome méningé

Symptômes Signes
• Signes fonctionnels • Nuque molle : chercher tension
––Céphalées intenses, diffuses, de la fontanelle
en casque • Patient spontanément couché en
––Vomissements en jet, chien de fusil, dos la lumière
sans nausée • Raideur méningée
––Photophobie
• Raideur de la nuque
• Signes généraux • Mobilisation (flexion ou rotation)
––Hyperesthésie cutanée de la tête interrompue par une
––Troubles de conscience contracture et une douleur vive
(facultatif, liés au sepsis) • Signe de Brudzinski (nuque
• Formes atypiques genoux)
(nourrissons++) • Signe de Kernig++ (blocage
––Diarrhées, signes douloureux de la jambe)
––Digestifs pseudo chirurgicaux • Irritation pyramidale
• Gravit : ––ROT vifs
––Bradycardie, bradypnée, apnées ––Voire signe de Babinsky
bilatéral

Chapitre 8  Médecine Interne  319


Approche Diagnostique
Attention : urgence thérapeutique, les prélèvements ne doivent
pas retarder le traitement !

•  Biologique
––NFP (thrombopénie), bilan de coagulation
•  Hémocultures
•  Ponction lombaire
•  Biopsie cutané si lésion purpurique

LCR et méningites de différentes étiologies


Leuco- Protéin- Glyco-
cytes/ orachie rachie p/r Orient-
LCR mm3 Type g/l glycémie ation
Normal <5 – < 0,4 > 60 % –
Purulent > 20 > 50 % > 0,4 < 40 % Bactérienne
(>1000) PNN (>1) (E. direct
++)
Clair > 20 > 50 % > 0,4 > 60 % Viral
lympho (< 1)
Clair > 20 > 50 % > 0,4 < 40 % BK
lympho, (< 1) Listeria
panache Fongique

320  Livret de Poche du Résident en Service Social


Traitement
•  Débuter antibiotique IV aussitôt qu’on a la suspicion de
méningite bactérienne.
•  Administrer Dexamethasone 10 mg IV/PO q 6 hrs si
suspicion S. pneumonia or H. flu. Benefique seulement si
administrer avant ou avec les antibiotiques.
•  Traitement empirique :
––Ceftriaxone 2 gm IV q 12 hrs
––En cas de suspicion Listeria, ajouter
Ampicillin 2 g IV q4 hrs
•  Continuer antibiotique IV pendant 10–14 jours
•  Si la coloration de Gram est disponible :

Examen direct positif Antibiotique


Suspicion de pneumocoque Céfotaxime ou Cetriaxone
(cocci Gram +)
Suspicion de méningocoque Céfotaxime ou Cetriaxone
(cocci Gram -)
Suspicion de listériose Amoxicilline + gentamicine
(Bacille Gram +)
Suspicion de H. influenza Céfotaxime ou Cetriaxone
(Bacille Gram -)
Suspicion d’E. coli Céfotaxime ou Cetriaxone
(Bacille Gram -)

Chapitre 8  Médecine Interne  321


XXI. Parasitose intestinale

Facteurs
Parasite de risque/
Infection Parasite transmission clinique
Oxyurose • Nématodes • Interhumaine • Prurit anal
blanchâtres • Feco-oral • Chez l’enfant
mesurant de comportement
5 mm à 1 cm à type d’irritabilité,
• Enterobius de cauchemars
vermicularis et d’insomnies
• Douleurs
abdominales et de
diarrhées
• Lésions de grattage
à la marge anale
• Symptômes
vulvaire chez la
fillette aussi décrit.
Ascaridiose • Nématode, Feco-oral • Migration larvaire :
rond blanc syndrome de
• Mesurer jusqu’à Loeffler :
15–20 cm • Fièvre, toux sèche,
• Ascaris peut durer 15 jours
lumbricoides • Parasitisme
intestinal : douleurs
abdominales diffuses,
diarrhées, nausées
et vomissements
• Complications :
Bowel obstruction or
intestinal perforation

322  Livret de Poche du Résident en Service Social


Diagnostic paraclinique Traitement
Vers ronds blanchâtres dans • Flubendazole 100 mg en une
les selles peut être faits par le prise OU
patient lui-même ou la mère d’un • Albendazole 200 mg en une
enfant atteint. prise avant 2 ans, 400 mg en une
“scotch test”– Le matin, de prise après 2 ans OU
préférence avant la toilette et • COMBANTRIN® OU
avant défécation, un fragment
• HELMINTOX® (pamoate de
de ruban adhésif transparent est
pyrantel) 12,5 mg/kg en
appliqué sur les plis radiés de
une prise.
l’anus préalablement déplissés.
Traitement de la famille vivant
Le ruban est ensuite collé sur
au contact du patient, changement
une lame pour être examiné au
du linge et de la literie le jour
microscope
du traitement

• L’hyperéosinophilie • Flubendazole 200 mg par jour


• CXR : opacités pendant 3 jours OU
infiltratives labiles • Albendazole 400 mg en
• Les œufs d’ascaris dans une prise
les selles • Pamoate de pyrantel 12,5 mg/kg
en une prise.
• Syndrome de Loeffler 
prednisone

Chapitre 8  Médecine Interne  323


Facteurs
Parasite de risque/
Infection Parasite transmission clinique
Tenia Deux espèces : Consommer la • Absente le plus
• Ténia du chair de bovins souvent
bœuf (peu ou de porcins • Douleurs
symptomatique) crue ou abdominales, des
peu cuite nausées anorexie ou
• Ténia du porc
(T. solium)  boulimie
la cysticercose • La migration des
larves de T. solium
peut provoquer
des troubles
neurologiques
(épilepsie)
ou oculaires.
Lambliase • Flagellose L’eau • Troubles digestifs
• Giardia contaminée (dyspepsia, douleurs
intestinalis (pas tués par abdominales,
(lamblia) chloration) pseudo-ulcéreuses)
• Selles pâteuses
parfois diarrhéiques,
usually > 3 weeks
Amibiase • Microorganismes Feco-oral • Douleurs
unicellulaires : abdominales,
• Entamoeba diarrhée sanglante
histolytica avec les muqueuses,
ténesme.
• Complications :
mégacôlon toxique,
perforation
• Peut développer :
abcès du foie,
l’amibiase
péricardique,
l’amibiase pertinéal,
amibiase cérébrale
324  Livret de Poche du Résident en Service Social
Diagnostic paraclinique Traitement
• Anneaux ou œufs sont retrouvés • Niclosamide 2 comprimés
dans les selles à jeun le matin à mâcher avec
• CT scan : lésions caractéristique un peu d’eau puis deux autres
de neurocystercercoses comprimés 2 heures plus tard
puis rester à jeun pendant
3 heures OU
• Praziquantel en dose unique
à 10 mg/kg.

L’examen parasitologique des selles Métronidazole 10 mg/kg/jour en


ou du liquide de prélèvement de deux prises quotidiennes pendant
tubage duodenal une semaine. Possibilité de réaliser
une deuxième cure 10 jours plus
tard. Les sujets contacts peuvent
être également dépistés et traités.

• Il faut faire examen des selles • Métronidazole 2 g par jour


à trois reprises afin de s’affranchir pendant 7 jours
des périodes dites «muettes» • Suivi d’un traitement par un
durant lesquelles le parasite n’est amoebicide de contact afin
pas émis
• En cas d’abcès de grande taille,
• Rectosigmoïdoscopie un drainage chirurgical doit
être discuté

Chapitre 8  Médecine Interne  325


XXII. Pneumonie
Inflammation des poumons causée par une infection bactérienne
ou virale, dans lequel les alvéoles sont remplis de pus.

Etiologie 
Le plus souvent par les bactéries (S. Pneumonia, H. Influenzae,
Mycoplasma, Legionella) ou des virus (influenza, RSV,
rhinovirus). Les adultes avec des symptômes sévères assez pour
être hospitalisés doivent bénéficier d’un traitement empirique
pour les bactéries pathogènes.

Caractéristiques cliniques 
1. Pneumonie très sévère – Toux, dyspnée et 2 des
paramètres suivants1 :
•  Confusion (désorienté dans les 3 sphères : personne,
place et temps)
•  Respiratory rate (fréquence respiratoire) > 30/mns
•  Blood pressure (TA) (systolique < 90 mm Hg or
diastolique < 60 mm Hg)
•  Age > 65 ans
•  Oxygen saturation (si disponible) < 90 %

2. Pneumonie sévère – Toux, dyspnée et 1 des paramètres


suivants :
•  Confusion (désorienté dans les 3 sphères : personne,
place, et temps)
•  Respiratory rate (fréquence respiratoire) > 30 /mns
•  Blood pressure (TA) (systolique < 90 mm Hg or
diastolique < 60 mm Hg)
•  Oxygen saturation (si disponible) < 90 %

1 Adapté de CURB-65 Score

326  Livret de Poche du Résident en Service Social


3. Pneumonie communautaire – Toux, dyspnée (peut etre
accompagnée de râle crépitant à l’auscultation)

Diagnostic
•  Caractéristiques cliniques précédemment décrits, début
aigue associée à la fièvre.
•  X-ray du thorax pour exclure : TB, P. jiroveci,
empyème, abcès.
•  TR pour exclure HIV (Si TR+, voir protocoles VIH).
•  Si durée des symptômes > 2 semaines, évaluer en
utilisant aussi les protocoles de TB.

Traitement
Soins généraux
•  Oxygénothérapie si Saturation d’ O2 < 92 %
•  Si TAS < 90 mm Hg ou TAD < 60 mm Hg, bolus de NaCl
0.9 % jusqu’à TAS > 100 et TAD > 60 (peut nécessiter la
perfusion de 2– 3 L); continuer les solutés à 12 gtt/min si
le patient ne peut ni manger ni boire.
•  Si wheezing, ajouter Salbutamol 4 mg PO Q6h

Antibiothérapie 
•  Pneumonie très sévère (ou référer au niveau supérieur)
•  Pneumonie sévère
a. Ceftriaxone 1 g IV Q24h
b. Alternatives :
§§ Ampicilline 1 g Q6h et Gentamicin 1,5 mg/kg
initail, puis 1 mg/kg Q8h
c. Après amélioration (pas de critère de sévérité)
placer sur Amoxicillin 500 mg Q8h pour un total
de 7 jours.
Chapitre 8  Médecine Interne  327
•  Pneumonie communautaire
a. Amoxicilline 500 mg PO Q8h
§§ Alternative : Doxycycline 200 mg initial puis
100 mg Q12h x 7 jours

XXIII. Rage

Définition 
C’est une encéphalite virale causée par un virus de la famille
de Rhabdovirus transmis à l’homme par la salive des animaux
infectés lors d’une morsure ou d’une égratignure.

Transmission 
Par morsure : chien, chat, animaux sauvages carnivores, etc.
Par léchage sur des excoriations : chien, chat, vaches, autres
bovidés contamines.

Symptômes 
La période d’incubation de la rage est généralement de 1 à
3 mois mais peut durer moins d’une semaine à plus d’un an.
La maladie se manifeste d’abord par de la fièvre et souvent
par des douleurs ou bien par une paresthésie inhabituelle
ou inexpliquée (fourmillements, démangeaisons, brûlures) à
l’endroit de la blessure.

La propagation du virus dans le système nerveux central


entraîne une inflammation progressive et mortelle de l’encéphale
et de la moelle épinière. La rage peut alors se manifester sous sa
forme «furieuse» : le malade est hyperactif et excité et présente
une hydrophobie et, parfois, une aérophobie. Le décès survient
en quelques jours par arrêt cardiorespiratoire.

Dans 30 % environ des cas humains, la rage peut se présenter


sous sa forme «paralytique». L’évolution est moins spectaculaire
328  Livret de Poche du Résident en Service Social
et généralement plus longue que dans la rage furieuse. Les
muscles sont progressivement paralysés, à partir de l’endroit
de la morsure ou de l’égratignure.

Conduite à tenir
1. Immédiatement après une morsure :
•  Nettoyage de la plaie à l’eau savonneuse pendant au
moins 15 mns.
•  Rincer abondamment à l’eau propre puis sécher
•  Nettoyer avec une solution de Bétadine iode
ou Chlorhexidine
•  Ne pas suturer la plaie en cas de suspicion de rage
•  Faire la prophylaxie antitétanique
•  Capturer et garder l’animal sous surveillance pendant
15 jours.

Chapitre 8  Médecine Interne  329


Catégories de contact et prophylaxie
post-expositionnelle (PPE) recommandée
Type de contact avec un Mesures de prophylaxie
animal suspect post-exposition
Catégorie I – contact avec l’animal Aucune
(la personne l’a touché ou nourri)
ou léchage de la peau intacte
Catégorie II – mordillement de la Vaccination immédiate et
peau nue, griffures ou égratignures traitement de la plaie
superficielles sans saignement J0 (début de la vaccination) J3, J7,
J14, J30, J90 en S/c ou IM
Catégorie III – morsures ou Vaccination immédiate et
griffures uniques ou multiples administration d’immunoglobuline
ayant traversé le derme, léchage antirabique; traitement de la plaie
de la peau lésée ; contamination J0 (le plus tôt possible après
des muqueuses par la salive la morsure)
après léchage, exposition à des
Sérum antirabique : 20 – 40 UI/kg
chauves-souris.
en IM (10 % de la dose, 25 %
15 mns après et les 65 % restant
15 mns plus tard.
Vaccin Antirabique : J1, J8, J15,
J30, J90
N.B : on peut arrêter le traitement si l’animal suspect ne présente aucuns
symptômes après 10 jours.

2. Patients suspects de rage :


•  Veuillez notifier tout cas suspect à l’autorité sanitaire
•  Isolement contre les contacts avec les secrétions nasales
et de la gorge
•  Désinfection de tout objet souillé par les secrétions
du patient
•  Toute personne dont la plaie a été en contact avec
les secrétions du malade doit recevoir un traitement
spécifique contre la rage.

330  Livret de Poche du Résident en Service Social


XXIV. Fièvre Typhoïde

Définition
Infection intestinale au Salmonella typhi

Facteurs de risque/transmission
•  Transmission féco-orale
•  Ingestion d’aliment ou de boissons contaminés.
•  L’acide Gastrique protège contre les salmonelles

Clinique

Période d’incubation 10 – 20 jours

1 ère
semaine • Malaise
• Céphalée
• Fièvre intermittente
• Constipation ou diarrhée
2 semaine
e
• Fièvre continue
• « Rose spots » au niveau du thorax
• Bradycardie relative
• Distension abdominale
• Hépatomégalie et /ou splénomégalie
3e semaine • Apparence toxique
• Fièvre continue élevée
• Delirium
• Faiblesse
• Risque de perforation intestinale
4 semaine
e
• Si le patient survit, amélioration graduelle 

Chapitre 8  Médecine Interne  331


Complications
•  Encéphalopathie typhique
•  Myocardite toxique/myocardite typhique
•  Hémorragie gastro-intestinale /péritonite par
perforation typhique

diagnostic
•  Clinique  traitement agressif si suspicion de
typhoïde car les risques de mortalité augmente
proportionnellement à la progression de la maladie
•  Test Widal  peu spécifique pour l’infection aigue
•  Gold standard  culture de la moelle osseuse,
sang, selles

Prise en charge
•  Antibiotiques :
––Ciprofloxacine 200 mg IV BID X 7–10 jours ou
Ceftriaxone 1 g IV une fois par jour x 7–10 jours
•  Dexamethasone 3 mg/kg stat, puis 1 mg/kg q6 hrs si le
patient présente des signes de choc ou une altération de
la conscience.
––N.B : près de 20 % auront une récurrence après le
traitement initial.
––Alternatives (suivi ambulatoire)
§§ Ciprofloxacine 750 mg BID x 10 jours
ŠŠ Azithromycin 1g PO x1, puis 500 mg par jour
x 6–7 jours.

332  Livret de Poche du Résident en Service Social


Porteurs chroniques
•  Près de 1–6 % des patients seront des porteurs
asymptomatiques (au niveau des voies biliaires)
après le traitement. Cependant, leurs selles seront
très contagieuses.
•  Si persistance de salmonelles dans les selles, on peut
traiter pendant 4 semaines avec ciprofloxacine 500 mg
PO 2x/jour.

Diagnostic différentiel
•  Au cours de la première semaine : malaria.
•  Gastroentérite

Prévention
•  Hygiène fécale

Quand faut-il référer ?


Suspicion de :
•  Myocardite typhique
•  Perforation
•  Hémorragie intestinale
•  Encéphalopathie non classique (N.B. le patient doit être
référé avec antibiothérapie en cours.)

Chapitre 8  Médecine Interne  333


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334  Livret de Poche du Résident en Service Social


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Chapitre 8  Médecine Interne  335


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336  Livret de Poche du Résident en Service Social


Chapitre

Chirurgie 9

Sommaire

I. Prise en Charge des Plaies

II. Brulure

III. Le Choc aux Urgences

IV. Occlusion Intestinale

V. Péritonites

VI. Douleur Abdominal chez l’Enfant

VII. Vomissement chez l’Enfant


I. Prise en charge des plaies

Demander l’histoire actuelle et passée du patient,


se renseigner sur l’immunisation antitétanique.
•  Donner vaccin anti tétanique si risque tétanique faible
et dernière vaccination remonte à plus de 10 ans
•  VAT + Immunoglobuline anti tétanique (terrain
allergique), ou SAT si plaie potentiellement tétanique et
dernière vaccination de plus de 5 ans.
•  Pas de prophylaxie quelle que soit la plaie si dernière
Vaccination est de moins de 5 ans.

Prise en charge proprement dite


•  Lavage du pourtour de la plaie avec solution
antiseptique, laver la plaie seulement avec normale
saline sauf si plaie infectée ou souillée de selles, débris
telluriques ou eaux d’égout
•  Débridement des berges obligatoire dans les plaies
contuses, délabrantes et extensives.

N. B. : Il ne faut pas raser le scalp pour suturer, un bon lavage


du scalp suffit, les cheveux serviront de pansement. Les sourcils
peuvent ne pas repousser après le rasage. Les plaies souillées
nécessitent une irrigation à la normale saline ou à l’eau avant
de penser à la fermeture.

Suture de la plaie
Matériels : Fils monofilaments absorbables ou non absorbables
•  Scalp : Nylon, Ethylon, Surgilon, Maxon, PDS, Filapeau
2–0, ou 3–0 chez les enfants de moins de 12 ans
•  Face : Même suture que précédemment mais de calibre
4–0 et 5–0

338  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Membres : Même suture de calibre 3–0, 2–0, on peut
utiliser la soie pour les membres inférieurs. Pour les
fesses mêmes sutures 2–0, 0, et même 1, la soie aussi
peut être utilisée.
•  Thorax, Abdomen : Même suture, 2–0, 3–0.

Ablation des sutures


•  Face: 3–5 jours
•  Membres : 7 jours
•  Articulations: 7–10 jours
•  Fesse : 2 semaines
•  Abdomen : 7 jours
N. B. : Ce délai est valable seulement s’il n’y a pas de tension des
berges ou problèmes intercurrents.

Choix du pansement
•  Pansement ouvert, c’est à dire l’air pour les plaies du
visage, du scalp non hémorragique
•  Pansements secs pour cicatrisation primaire
•  Pansement gras cicatrisation secondaire et
rarement tertiaire
•  Pansements Humides : Cicatrisation secondaire
et tertiaire

Antibiotiques
Non nécessaire en général pour les plaies aigues. Les indications
sont les suivantes :
a. Plaie contaminée chez diabétique, immunodéprimé
b. Plaie extensive de la face

Chapitre 9  Chirurgie  339


c. Lymphœdème
d. Contamination par les selles
e. Morsure humaine
f. Beaucoup de tissus dévitalisés
g. Cellulite

Choix des Antibiotiques


•  Amoxicilline + Acide Clavulanique : Morsure
•  Antibiothérapie à large spectre : Tissu dévitalisé

340  Livret de Poche du Résident en Service Social


Algorithme Prise en Charge des Plaies

Evaluation de la plaie Faut-il


Prophylaxie
•  Histoire donner des
tetanos
•  Examen physique antibiotiques ?

•  Abrasion NON Faut-il fermer


•  Plaie superficielle la plaie ?

Plaie contaminée
OUI
ou négligée

PRIMAIRE RETARDEE Plaie avec


Quand fermer ? Hémorragie
incontrôlable

Plaie avec tissus


•  Plaie avec tissus viables
non viables
•  Contamination bactérienne minime
•  Sans corps étranger
•  Sans Hémorragie importante

Comment fermer ?

Approximation
Greffe De Peau
•  Suture
•  Mince Lambeau
•  Strip
•  Epaisse
•  Colle

Chapitre 9  Chirurgie  341


Thermiques Electriques II. Brulures

Liquide Bouillant
Contact
Enf. Bas âge, violence domestique etc. Flamme et radiation
Enf. bas âge, Moto, cuisinière
Aggravées par les habits

Explosion Lésions Resp.


(Coup de grisou, les habits protègent) Intox au CO

342  Livret de Poche du Résident en Service Social


Epaisseur superficielle Epaisseur superficielle et profonde
(1er degré) (2e, 3e, 4eme degré)

Antalgiques forts,
< 10% SC < 10 % SC, Face, OGE,
crèmes adoucissantes
Pst Réguliers Plis de Flexion, Diabète,
(Hospitalisation
Antalgiques Psychiatriques, Contamination massive
parfois nécessaire)
2eme degré superficiel 2eme degré profond et plus
Brulures /flammes en
Réanimation hydro-électrolytique, Réanimation/Packland : 4-5 cc/kg/SC
espace clos,
soins, des plaies, Soins des lésions
Brulures électriques
cicatrisation secondaire Cicatrisation par Greffe Lambeaux.

•  Wheezing,
•  Bilan Rénal, ECG, Myoglobine dans les urines
•  Céphalées,
•  Réanimation agressive : 5 cc/kg/SC/ 24 h
•  Altération de conscience sputum carbonaceum
•  Alcalinisation des urines/NaHCO3 : 1meq/kg/24h
•  Brulure des poils du nez,
•  Diurèse : 1–1.5 cc/kg/hre.
•  Stridor : Inhalation de fumée intoxication au CO
•  Cicatrisation : Greffe, Lambeau, rarement sdaire.
•  Ou Brulure voies aériennes sup.

Plaies bleu verdâtre, odeur de résine, fièvre, douleurs.

Infection au Pseudomonas : Réanimation, Ceftazidime, ou Quinolones

Chapitre 9  Chirurgie 
Kinésithérapie Précoce, Prévention des complications : Brides, Palmures

343
II. Brulures

Chimiques Gelures et Engelures

Acides Bases Exposition Exposition


Plus Plus Prolongée répétée
(gel des tissus, (œdème
superficielles profondes
4 degrés, rouge poupre,
gangrenés) phlyctenes)

Lavage continu

344  Livret de Poche du Résident en Service Social


CHOC

Jugulaires distendues Jugulaires non-distendues

Rechercher causes de choc : Extrémités froides Extrémité chaudes


•  Cardiogénique
III. Le choc aux urgences

•  Pneumothorax sous tension


•  Tamponnade cardiaque Investiguer choc hypovolémique Déficit
Fièvre
•  Contusion myocardique neurologique
•  Pneumomédiastin
sous tension
Rechercher Rechercher
et contrôler et contrôler •  NFS •  Méthyl
saignement saignement •  Cultures Prednisolone
•  Ponction exsufflation externe interne •  Stéroïdes •  X-Ray
•  Médiastinostomie (Examen •  ATB •  Scanner
•  Péricardocenthèse Physique,
•  Thoracostomie (Drainage) Tap Abdominal,
Echographie)

Chapitre 9  Chirurgie 
345
IV. Occlusion intestinale
Occlusion Intestinale – Mécanismes Etiologiques
Mécanique Fonctionnelle (Iléus)
• Anomalies • Iléus paralytique
• Compression • Iléus spastique
• Strangulation • Iléus ischiémique
• Obstruction

Bas
•  Cause n° 1 Occlusion Intestinale : brides
•  Cause n° 1 D’occlusion d’emblée fébrile : appendicite
méso cœliaque
•  Cause n° 1 Occlusion intestinale en pays pauvres :
hernie etranglée

Occlusion intestinale – mécanismes mécaniques

Occlusions Mecaniques

•  Iléus meconial •  Anomalies du •  Strangulation •  Compressions


•  Invagination tube digestif. •  Brides extrinseques
intestinale •  Atrésies et •  Hernies •  Tumeurs
•  Iléus biliaire sténoses étranglées •  Pancréas
•  Impaction fécale •  Imperforation •  Volvulus annulaire
(Fécalome) anale •  Abcès et
•  Bézoards •  Duplication hématomes
•  Parasitaire intestinale •  Pseudo kyste
(Paquet d’ascaris) •  Diverticule de du pancréas
•  Tumeur Meckel •  OCC
à progression
endoluminale

346  Livret de Poche du Résident en Service Social


Clinique
Douleur abdominales, vomissement, nausées, distension
abdominale arrêt des matières et des gaz. À ces signes classiques
s’ajoutent les signes de complications comme fièvre, instabilité
hémodynamique, oligo anurie et autres signes de déshydratation.

Occlusion fonctionnelle

Occlusion fonctionnelle

Paralytique Spastique
(Intox./Metaux lourds, porphyrie)

•  Septique Metabolique Ischiemique


•  Inflammatoire
•  Mecanique

Paraclinique
•  Radiographie de l’abdomen sans préparation :
––NHA centraux, larges (oc. haute assoc. avec
valv. conniventes)
––NHA periph., hauts (oc. basses assoc.
avec haustrations)
•  Lavement baryté (siege non-precisable)
•  Sigmoidoscopie (siege non precisable)
•  Bilan rénal
•  Electrolytes (Mg, Ca, K, P)
•  Taux acide lactique
•  Scanner

Chapitre 9  Chirurgie  347


Prise en Charge
•  Réanimation Hydro électrolytique
•  Antibioprophylaxie (Cefazoline, métronidazole)
si chirurgie imminente
•  Aspiration digestive, traitement conservateur et de la
cause pour les iléus
•  48h de délai de traitement médical pour les brides
•  Antalgiques

Bas
•  Occlusion : 2 types d’acidose :
––Métabolique / déshydratation, le jeune la cétose et la
perte des secrétions alcalines
––Respiratoire / distension abdominale, jeu
diaphragmatique, rétention de dioxyde de carbone et
donc acidose respiratoire
•  L’alcalose est plus rare, peut survenir en cas de perte
massive de jus gastrique.
•  Des globules blancs entre 40 et 60 000 suggèrent une
occlusion mésentérique primaire.
•  Les occlusions basses d’installation progressive chez
le sujet de plus de 40 ans doivent évoquer la présence
d’une tumeur colique.

348  Livret de Poche du Résident en Service Social


V. Péritonites
Définition : inflammation aigue du péritoine d’origine chimique
ou infectieuse.

Péritonites Chimiques/ Péritonites Bactériennes


Biochimiques •  Origine basse (colique,
•  Origine haute (ulcères DG, génitale, ou abcès hépatique)
cholécystite gangrénée) •  Très septiques
•  Peu septiques •  Risque choc septique
•  Très corrosives •  D’apparition +/- lente
•  D’apparition brutale
N. B. : Les P. Chimiques se
transforment en peritonite
bacterienne par pullulation
de germes.

Primaire Secondaire Tertiaire


(Monogerme) (Germes multiples) (Terrain débilitant)

Physiopathologie : Inflammation du Péritoine =


•  Perte de l’imperméabilité du péritoine
•  Exsudation importante
•  Absorption des toxines et leur envoie vers les
organes nobles
•  Paralysie intestinale (Loi de Stockes)
•  Formation d’un 3eme secteur
•  Déshydratation importante

Chapitre 9  Chirurgie  349


Clinique
1. Douleur abdominale intense
2. La contracture abdominale « ventre de bois » –
permanente, généralisée, douloureuse, invincible
3. Douleur vive au CDS de Douglas : TV ou TR
4. L’examen se termine par la recherche de signes de
choc et déshydratation (faciès altéré, langue saburrale,
hypotension, tachycardie, oligurie)

Paraclinique

La biologie
•  Hyperleucocytose (+ 20 000) avec neutrophilie
•  Décharges bactériémiques (hémocultures)

La radiologie
•  ASP+++ (face, debout, couché, coupoles). Thorax avec
visualisation des coupoles.
•  Rechercher le croissant clair gazeux sous-
diaphragmatique qui signe le pneumopéritoine
•  Iléus réflexe et grisaille abdominale
•  Echo graphie et TDM : Écarte un doute diagnostique et
oriente la recherche étiologique
•  Opacifications digestives : Elles doivent être orientées
par la clinique et effectuées aux hydrosolubles

Prise en Charge
1. Hospitalisation en milieu chirurgical
2. Voie veineuse centrale ou périphérique
3. Prélèvements sanguins avec hémocultures. Sonde
gastrique et urinaire (CBU)

350  Livret de Poche du Résident en Service Social


4. Lutte contre l’infection :
•  Antibiothérapie à large spectre, adaptée secondairement
à l’antibiogramme (20 jours) : « vite, fort, longtemps »
5. Corriger l’hypovolemie et les troubles ioniques :
Remplissage rapide par des perfusions de solutés,
macromolécules, drogues vaso-pressives
6. Lutter contre les défaillances viscérales (réanimation) :
•  Amines vaso-pressives en cas de choc septique
•  Assistance ventilatoire
•  Hémodialyse
•  Assistance nutritionnelle
7. Monitoring : ECG, TA, SaO2

Chapitre 9  Chirurgie  351


VI. Douleurs abdominales aigues chez l’enfant

Douleurs abdominales aigues chez l’enfant?


Non
Oui Abus chez l’enfant, lésion
Evidence de traumatisme
accidentelle, violence
Non
Oui IGU, pharyngite, adénite
Fièvre mésentérique, appendicite,
pnie, PID, GE
Non
Oui
Evidence de Drépanocytose Crise Sicklemique
Non
Oui Constipation, torsion ovarienne /
Douleur à gauche
testiculaire, Mittelschmerz
Non
Oui Appendicite, torsion gonadique,
Douleur médiane ou droite
aden. Mesent. Mittelsch.
Non
Oui Intoxication alimentaire,
Notion d’aliments douteux
gastro entérite (GE)
Non

Sexuellement active Oui


GEU, PID
(Féminin)
Non
Oui SHU,
Pâleur, Purpura
Purpura d’Hénoch Schonlein
Non
Oui Maladie inflamm. du colon,
Sang dans les selles
SHU, Purpura, GE
Non
Oui Calculs renaux,
Hématurie
trauma rénal, IGU
Non
Oui Malrotation invagination
Evidence d’obstruction
intestinale, volvulus

352  Livret de Poche du Résident en Service Social


VII. Vomissement chez l’enfant

Nourrisson avec vomissement bilieux et distension

Nouveau-Ne avec
•  Distension abdominale
•  Vomissement bilieux
•  A.M.G. / pass.
absence méconium

•  Examen abdomen •  Pas d’anus


•  Examen ano-rectal •  Imperforation
anale

X-ray abdomen debout

•  Image en double-bulle Multiples niveaux


•  Atresie duodenale hydro-aériques

Lavement baryté

Micro-colon Mega-colon Autres


•  Atresie •  Maladie de •  Malrotation
intestinale Hirschsprung •  Iléus méconial

Intervention chirurgicale

Chapitre 9  Chirurgie  353


Chapitre

Santé Mentale 10

Sommaire

I. Introduction

II. Santé mentale et droits humains

III. Evaluation de santé mentale

IV. Examen du statut mental

V. Dépression

VI. Outils de dépistage et de suivi de la dépression

VII. Psychose

VIII. Vue d’ensemble sur la gestion du patient agité

IX. Tableau de certains médicaments utilises en santé mentale


dans les endroits à ressources limitées
I. Introduction
En Haïti, et à travers le monde, la maladie mentale est une
crise de santé publique. Une personne sur 4 souffre de maladie
mentale au cours de leur vie. La plupart des maladies mentales
peuvent être traitées. Pour certaines personnes, une maladie
mentale sévère ne peut pas être complètement guérie, mais
un traitement approprié peut atténuer les symptômes. Des
obstacles significatifs sont la peur et la honte de la maladie
mentale, ce qui est appelé stigmatisation. La stigmatisation
peut empêcher les gens atteints de maladies mentales d’aller
mieux, à trouver du travail ou à avoir des bonnes relations. La
stigmatisation peut aussi affecter la disponibilité et l’accès aux
services à cause d’idées fausses que la maladie mentale n’est
pas un problème qui peut être traité.

II. Santé mentale et droits humains


La déclaration universelle des Droits de l’Homme déclare que
tout individu, indépendamment de la race, ethnicité, âge,
religion, genre, opinion politique, naissance ou statut social,
ont les mêmes droits. Ces droits de l’homme définissent les
standards dont les gens ont besoin pour vivre en toute dignité.
Ils sont égaux et universels pour tous.

•  Article 1 : Tous les êtres humains sont nés libres, et égaux
en droits et dignité. Ils sont dotés de raison et de conscience
et devraient agir envers chacun avec un esprit de fratrie.
•  Article 3 : Tout le monde a le droit de vivre, d’être libre et
sans danger.
•  Article 5 : Personne ne devrait être sujet à la torture ou
à la cruauté, à un traitement inhumain ou dégradant ou
à une punition.

356  Livret de Poche du Résident en Service Social


Beaucoup de familles Haïtiennes ne jouissent pas de ces aspects
élémentaires du droit de l’homme. Ces facteurs contribuent
à la discrimination de gens souffrant de troubles mentaux,
déniés de leurs droits à la santé et au bien-être. Certaine fois,
cela conduit, entre autres, à des abus physiques tout à fait
inacceptables envers les gens souffrant de troubles mentaux.

La priorité en santé mentale pour Zanmi Lasante est de


soutenir le Ministère de la Santé en renforçant la santé
mentale dans le système de soins, utilisant non seulement
les psychologues et les travailleurs sociaux, mais aussi tout le
personnel médical après une formation intensive sur la prise
en charge des maladies mentales.

III. Evaluation de santé mentale


1. Accueil respectueux du patient et sa mise en confiance.
2. Motif de la consultation
3. Anamnèse
––Revue des symptômes psychiatriques
––Les habitudes de vie (drogues, alcool)
––Les antécédents médicaux
––Les antécédents psychiatriques (suicide, homicides,
diagnostics et traitements psychiatriques)
––Les traumatismes psychologiques
––L’histoire sociale
4. Revue fonctionnelle des appareils somatiques
5. Examen physique incluant la prise du poids et des
signes vitaux 
6. Examen neurologique
7. Examen du statut mental qui est très important en
santé mentale

Chapitre 10  Santé Mentale  357


8. Formulation diagnostique
9. Plan de prise en charge.

IV. Examen du statut mental (Aide-mémoire)


Très important et essentiel dans l’évaluation de la personne
souffrant d’un trouble mental.

Apparence
Habillement, l’hygiène, le poids, l’âge (Vêtements propres ou
sales/vêtements déchirés, bien habillé ou mal habillé ; échevelée,
bonne ou mauvaise hygiène, portant des chaussures ou pas,
malodorant ; insuffisance pondérale /surpoids ou malnutri ;
l’apparence de l’âge déclaré, semble plus vieux que l’âge indiqué).

Vigilance
Quel est le niveau de vigilance de la personne ? (Éveillé, alerte,
endormi, inconscient)

Comportement
Décrire le comportement physique, la coopération et le contact
visuel (calme, anxieux, ou agité ; resté assis ou bougeant, se
déplaçant beaucoup (hyperactif) ; secouant ou en balançant ;
répondant aux questions et coopérant ou ne parle pas et ne
coopère pas ; contact visuel ou pas)

Discours
Comment parle le patient ? En termes de volume, de vitesse,
de qualité, de quantité (fort ou doucement, lentement ou
rapidement, clairement ou marmonnant / avec mauvaise
articulation; parler beaucoup ou très peu).

358  Livret de Poche du Résident en Service Social


Humeur
Comment se sent le malade ? (demander au patient)

Affect
Comment le patient t’apparait-il? Montre-t-il une gamme
large ou étroite d’émotions (colère, tristesse, heureux, effrayé,
inquiet, plein, rétréci, plat).

Processus de pensée
Est-ce que la pensée du patient a du sens et reste-t-il sur le
sujet? (Logique ou confus/désorganisé; reste concentré sur le
même sujet, change de sujets fréquemment, ou ne répond pas
aux questions de façon appropriée)

Contenu de la Pensée
Pensée de se faire du mal (idéation suicidaire) ; de faire du
mal à autrui (violence/idées d’homicide) ; pensées qui ne sont
pas réalistes (délires), tels que la peur que les gens vont leur
nuire (délire paranoïde) ou de croire qu’on a des talents spéciaux
(providentiels, mégalomanie).

Perception
Est-ce-que le patient voit ou entend des choses qui ne sont pas
vraiment là (hallucinations auditives ou visuelles) ou preuve de
la stimulation interne (rire tout seul).

Orientation
Est-ce-que le patient connaît son nom, la date, et où il se trouve?
(Orientation dans la personne, le lieu et le temps.)

Cognition
Attention (suivant la conversation), la mémoire (donner trois
choses à mémoriser), la concentration, la capacité à suivre

Chapitre 10  Santé Mentale  359


les commandes (demander au patient de faire quelque chose),
l’écriture, la lecture, le dessin.

Introspection
Est-ce-que le patient comprend bien ce qui lui arrive ?
La personne comprend – elle qu’elle est malade (intact, altéré,
limitée, pauvre).

Jugement
Est-ce-que le patient prend de bonnes décisions ? (Intact,
pauvre, avec facultés affaiblies/limité.)

Accès aux soins pour dépression


Il existe de nombreuses maladies mentales. Nous encourageons
le lecteur à se référer au mhGAP (Guide sur les catégories
principales de maladies mentales publiées par l’OMS
à l’intention des non-spécialistes en santé mentale : http ://
www.who.int/mental_health/mhgap/fr/). Nous nous bornerons
ici à présenter brièvement seulement la psychose qui est une
grande catégorie de maladie mentale souvent liée à une forte
stigmatisation et des abus de droits humains et la Dépression,
de forte prévalence dans le monde, sur laquelle Zanmi Lasante
porte un focus particulier au cours de l’année 2013–2014.

360  Livret de Poche du Résident en Service Social


V. Dépression
La dépression est l’une des maladies causant le plus grand
nombre de vies perdues à cause d’une maladie ou d’un handicap.
C’est une maladie ayant pour cause des facteurs biologiques,
psychologiques et sociaux.

Symptomatologie
•  Pendant au moins 2 semaines, présence de 2 des
principaux symptômes de la dépression ci-après :
a. Humeur triste pendant la plupart du temps au cours
des journées presque tous les jours. (pour les enfants
et adolescents : irritabilité et humeur dépressive)
b. Une perte d’intérêt ou de plaisir dans la pratique
des activités
c. Baisse d’énergie ou personne facilement fatiguée
•  Dépression Sévère si présence d’au moins 3 des autres
signes ci-dessous pendant les 2 dernières semaines :
a. Baisse de la concentration et de l’attention
b. Faible estime de soi et de la confiance en soi
c. Idées de culpabilité et de dévalorisation
d. Vision sombre et pessimiste de l’avenir
e. Idées ou actes auto-agressifs ou suicidaires
f. Sommeil perturbé
g. Diminution de l’appétit
•  La personne éprouve-t-elle des difficultés à exercer les
activités professionnelles, scolaires, domestiques ou
sociales habituelles?
•  Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par
l’existence d’un deuil ou d’une autre perte majeure au
cours des 2 derniers mois.

Chapitre 10  Santé Mentale  361


Avant de penser à la dépression, il faut
•  Eliminer les pathologies somatiques qui peuvent causer
des symptômes dépressifs comme :
––L’hypothyroïdie
––Le VIH
––Une anémie
––La tuberculose
•  La prise de certains médicaments
•  Autres troubles de l’humeur, en particulier
––Le trouble maniaco-dépressif,
––Une psychose si ce n’est pas une adolescente ou une
femme en âge de procréer auxquels cas, il faudra
demander l’avis de spécialistes ou de prestataires
plus expérimentés.

Il faut toujours s’enquérir d’idées sur toute intention de suicide


chez un patient dépressif, et en cas d’idées suicidaires ou
homicidaires, il est impératif que le prestataire quel qu’il soit
(médecin, infirmière, etc.) fasse un plan avec tous les autres
prestataires nécessaires (Psychologues et Travailleurs sociaux)
pour protéger la vie du patient ou d’une autre personne.

VI. Outil de dépistage de suivi de la dépression

Zanmi Lasante Envante sou sentòm


depresyon (ZLDSI)
C’est un outil de dépistage de la dépression adapté à Haïti, en
créole haïtien, conçu et développé dans le Plateau Central.

362  Livret de Poche du Résident en Service Social


Zanmi La Sante envantè SOu Sentòm DePreSyOn (ZLDSI)
jj/mm/aa
Dat __________________________

Konbyen fwa yon


Pandan 15 jou ki sòt pase la yo, konbyen fwa nan pwoblèm sa yo Pandan kèk jou Plis pase yon Preske chak jou
yon nan pwoblèm sa yo te fatige ou? Di tou te fatige ou ? (1–5 jou) semèn (6–9 jou) (10–15 jou)

1 Santi ou de la la. 0 — 1 2 3
ing 2 Santi kè sere. 0 — 1 2 3

3 Kalkile twòp. 0 — 1 2 3

4 Kriye oubyen anvi kriye 0 — 1 2 3


e
5 Santi ou enterese yon ti kras nan tout bagay. 0 — 1 2 3
]
Santi ou kagou, dekouraje ak lavi, oubyen
6 0 — 1 2 3
pèdi espwa nèt ale.

7 Gen difikilte pou dòmi pran ou. 0 — 1 2 3

8 Santi ou fatige oubyen ou manke fòs. 0 — 1 2 3

9 Ou pa gen apeti. 0 — 1 2 3

Ou santi lavi-w pase mal oubyen ou santi-w


10 0 — 1 2 3
pa alèz ak tèt-w.
Fè mouvman oubyen pale tèlman dousman,
11 0 — 1 2 3
menm lòt moun wè sa.
Ou di nan tèt ou: Pito-w te mouri, oubyen ou
12 0 — 1 2 3
gen lide pou fè tèt-w mal.

13 Gen difikilte pou dòmi san-w pa reveye bonè. 0 — 1 2 3

Chapitre 10  Santé Mentale 


Total (+) (+)

363
(=) Pwen ZLDSI
Circuit de soins de la dépression

Dépistage par Sévère, grave


Agent de Santé
l’Agent de Santé (ZLDSI 18+)
Communautaire
Communautaire

L’Hôpital,
Moins sévère, dispensaire
moins grave
(ZLDSI 13 –17)

(L’Agent de Santé

364  Livret de Poche du Résident en Service Social


Evaluation par (Médecin)
Communautaire) Sévère, grave
Psychologue ou Prescrire des
Triage, soutien, (ZLDSI 18+)
Suivi par travailleur social médicaments
et dépistage par
l’agent de santé l’Agent de Santé
communautaire Communautaire
(Psychologue ou
Moins sévère, travailleur social) Référence à
moins grave l’agent de santé
Psychothérapie communautaire
(ZLDSI 13 –17)
basée sur
l’évidence
Le traitement de la dépression
•  Biopsychosocial
•  Approche multidisciplinaire.
•  Traitement médicamenteux : Fluoxétine et
l’Amitriptilyne* (voir la monographie des médicaments)
––Insuffisant sans autres accompagnement
––Pas en première intention, Il faut aussi les
interventions psychothérapeutiques et sociales.

VII. La psychose
La psychose est une grande catégorie de maladie, mais le guide
d’intervention pour combler les lacunes en santé mentale
pour les non-spécialistes se borne au diagnostic et l’initiation
au traitement.

•  La psychose se caractérise par des distorsions de la


pensée et de la perception, ainsi que par une gamme
d’émotions inappropriées ou restreintes.
•  Un discours incohérent ou non pertinent est parfois
observé. Le ou la malade peut aussi être la proie
d’hallucinations, de délire ou encore de soupçons
excessifs et non justifiés.
•  Des anomalies graves du comportement et
une perturbation des émotions, sont aussi
parfois observables.
•  Les personnes atteintes de psychose sont exposées à un
risque important de violation des droits de l’homme

Chapitre 10  Santé Mentale  365


Évaluation de la psychose
•  Bonne description de la symptomatologie,
de son évolution
•  Éliminer les pathologies organiques pouvant causer
ces symptômes
•  Eliminer une intoxication ou un sevrage à l’alcool ou
à d’autres drogues
•  Eliminer une crise maniaque

L’évaluation de la sécurité est très importante dans l’évaluation


d’une personne psychotique dans le but de protéger le patient
et les proches du patient. La collaboration interdisciplinaire
avec l’équipe psychosociale locale est essentielle dans la prise
en charge de chaque cas.

VIII. Vue d’ensemble sur la gestion du patient agité


La plupart des agitations venues dans les services d’urgences à
Zanmi Lasante sont de causes médicales (non-psychiatriques).
L’agitation est une urgence qu’il faut prendre en charge comme
n’importe quelle autre urgence médicale.

Des causes somatiques courantes d’agitation et de Délirium*


comprennent :
•  L’hypoglycémie
•  Choc d’hypovolémie
•  La douleur
•  Les infections comme une IGU chez les vieillards
•  La tuberculose
•  Le VIH
•  La typhoïde

366  Livret de Poche du Résident en Service Social


•  Les problèmes thyroïdiens
•  Les traumas cranio-encéphaliques
•  les médicaments comme la cyclosérine, l’isoniazide,
les corticoïdes
•  les drogues, les intoxications et les sevrages d’alcool.
N.B. : On ne doit pas considérer une pathologie comme d’origine
psychiatrique tant que les causes médicales possibles ne soient
pas encore éliminées. Pour cela, tout malade avec un problème
de santé mentale doit bénéficier, comme tout autre malade, d’un
examen physique, incluant la prise des signes vitaux, d’examens
de laboratoire de routine et d’autres examens complémentaires
nécessaires à son diagnostic.

Chapitre 10  Santé Mentale  367


Algorithme de prise en charge des agitations aux
salles d’urgence
Pasyan Ajite Pasyan Agresif Pasyan Vyolan
– Rele fo/Kolè – Ajitasyon – Detwi pwopriyete
– Anpil demann anpil – Rete/agrave moun
fwa – Menas vebal – Mare pwen li epi
– Mache anpil – Li pa reponn lod menase staf fizikman
– Tape men, vire kò vebal
nan tout sans, plede – Li pa reaji ak yon pi
fè jès ak men gran kantite staf

Jere konpotman/ Medikaman Kontansyon chimik


anviwonman – Ofri PO an premye – Haldol 5–10 mg IM
– Mande si ou te manje si malad la kowopere + diphenhydramine
oubyen bwè deja? (Haldol 5 mg + 25 mg IM OR
– Bese stimilasyon / diphenhydramine diazepam 10 mg IM
Soti deyo 50 mg OR Diazepam – Ofri yon sel
– Ofri sipo vebal 10 mg) medikaman alafwa
– Ankouraje – Ansuit ofri  Kontinye pale
kominikasyon vebal medikaman IM si akmalad la pou
– Kalme staf la pasyan refize PO ede li bese nivo
Evalye Koz la (Haldol 5 mg + kòlè li
– Siy vito diphenhydramine Kontansyon fizik ??
 Egzamen eta 25 mg OR Diazepam
mantal 10 mg)
 Istwa nan men – Bay yon sèl
malad la ak fanmi medikaman chak
an (medikaman, fwa Haldol +
pwoblèm medikal, diphenhydramine OR
Istwa sikyatrik) diazepam
– Objektif la se :
Redwi ajitasyon se
pa andòmi

Kouman ou jere koz medikal yo


– Sendwom retrè alkòl : diazepam 10 mg PO/IM/IV or
lorazapam(?)
– Deliryòm : Ti doz Haldol 1–2 mg PO epi trete
pwoblèm ki lakoz la
– Maladi mantal : Haldol 2.5–5 mg + diphenhydramine
50 mg PO OR diazepam 10 mg PO/IM

368  Livret de Poche du Résident en Service Social


IX. Tableau de certains médicaments couramment utilisés
en santé mentale dans les zones à ressources limitées

Médicament Fluoxétine Amitiptyline


Indications • Dépression • Dépression, avec beaucoup
principales • Anxiété d’insomnie,
• Anxiété, migraines,
• Migraine accompagnée de
dépression, douleur neuropathique
Dosages Comprimés ou caps. de 10 Comprimés de 25 mg
ou 20 mg
Dose de départ 10 ou 20 mg chaque matin. 25 mg chaque soir
Ne prenez pas la nuit
Dose de 20–40 mg 25–50 mg chaque soir/au besoin,
maintien augmenter par 25 mg chaque 2 sem.
Au besoin, augmenter par
10–20 mg chaque mois
Dose maximale 80 mg par jour 200 mg par jour

Mécanisme Inhibe la recapture de la Antidépresseur tricyclique, inhibe la


d’action sérotonine dans la fente recapture de la sérotonine et de la
synaptique Norépinéphrine ; Activité cholinergique
aussi
Demi-vie 4–6 jours 10–50 heures
Effets Nausées, insomnie, Somnolence, étourdissement, bouche
secondaires aggravation des symptômes sèche, vision floue, constipation,
au commencement. Risque rétention d’urine, tachycardie,
accru d’idées suicidaires, de confusion et délire surtout parmi
passage à l’acte et de manie les personnes âgées. Syndrome
chez les patients bipolaires. sérotoninergique
Sd Sérotoninergique
Gestion Diminuer les doses. Prendre Boire beaucoup. Prendre 12 h avant le
des effets avec nourriture, encourager réveil, encourager les gens à attendre
secondaires les gens à attendre pour voir. pour voir si ce n’est pas trop sévère.
Si manie et idée suicidaire,
arrêter immédiatement
Contre- • Grossesse • Antécédents cardiaques
indications • Allaitement • Enfants de moins de 18 ans
• Antécédent de manie •  Antécédents de manie
Consulter l’équipe de santé • Grossesse et allaitement
mentale pour avis spécialisé

Chapitre 10  Santé Mentale  369


(suite)
Médicament Diazepam Risperidone
Indications Troubles anxieux, catatonie, Psychose, schizophrénie, trouble
principales insomnie, les crises actives, schizo-affectif, trouble bipolaire,
sevrage de l’alcool, agitation (liée irritabilité chez les autistiques
à la psychose ou de manie)
Dosages Comprimé de 5 mg, ampoules Comprimé de 1 mg et de 3 mg
injectables de 10 mg
Dose de départ 2.5 mg BID pour l’anxiété/ 1 gm le soir ou 1 mg
2.5 à 5 mg chaque soir pour 2 fois par jr
insomnie, 10 mg PO ou IM stat
pour l’agitation
Dose de Augmenter par incrément 3 à 4 mg par jour
maintien de 2.5 mg jusqu’à 10 à 20 mg
par jour
Dose maximale Ne pas donner pendant 8 mg par jour
longtemps pour éviter la
dépendance
Mécanisme Augmentation de l’effet de Blocage des récepteurs D2 et
d’action GABA de plusieurs des sous-types des
récepteurs de 5-HT (sérotonine)
Demi-vie 20–100 heures 20 heures
Effets Sédation, amnésie antérograde, Gain de pois, effets métaboliques,
secondaires confusion (avec les dosages symptômes extra-pyramidales,
élevés.) Les vieux sont sujets aux dyskinésie tardive, syndrome
mauvais effets de diazépam, tels malin de neuroleptiques, sédation,
la confusion, amnésie, ataxie, sialorrhée, hyperprolactinémie
“gueule de bois” et risque
de chute ; retrait, dépression
respiratoire
Gestion Eduquer les patients sur les effets Education, contrôle métabolique,
des effets secondaires diminution de dose
secondaires

Contre- Eviter chez les personnes âgées • Grossesse


indications • Allaitement
Contacter l’équipe mobile de santé
mentale si pas d’autres choix

370  Livret de Poche du Résident en Service Social


Halopéridol Diphenhydramine
Schizophrénie, trouble schizo-affectif, Effets secondaires cholinergiques
maladie bipolaire chez les femmes (extra-pyramidaux), insomnie, anxiété
enceintes, agitation dans le délirium.

Comprimé de 1 mg, 5 mg ; amp. Im, Comprimé de 25 mg, amp injectable


IV de 5 mg de 50 mg
2.5 mg 2 fois par jr 25 à 50 mg chaque soir en prévention ;
traitement : 50 mg PO jusqu’à TID
selon la sévérité jusqu’à rémission
des symptômes
5 mg par jour 50–100 mg par jour en cas de
traitement d’effets secondaires
extra-pyramidaux
20 mg par jour 400 mg en cas d’effets extra-
pyramidaux, la dose maximale est
moindre pour les autres indications
Blocage du récepteur dopamine D2 Anticholinergique, anti-H1

10–30 heures 4–6 heures


Symptômes extra-pyramidaux, Hypotension, cephalee, palpitations,
dyskinésie tardive, gain de poids, tachycardie, somnolence, vertiges,
bouche sèche, léthargie, frémissement, trouble de la coordination, retention
prolongation de l’intervalle QT urinaire, épaississement des sécrétions
bronchiques

Diphenydramine contre les effets extra- • Moins dangereux que le risperidone


pyramidaux au cours de la grossesse.
• Antécédent cardiaque
Contre-indiqué chez les moins de deux
ans , precations chez les personnes
agées

Chapitre 10  Santé Mentale  371


(suite)
Médicament Carbamazepine Acide Valproique
Indications Toutes les crises, sauf absence. Tous les types de crise. C’est
principales Premier choix pour les crises le seul médicament qui est
partielles ; Maladie bipolaire, disponible pour les crises
mais pas chez les femmes d’absence. Maladie bipolaire
enceinte où Haldol est mieux.
Dosages Comprimé de 200 mg Comprimé de 200, 250,
500 mg
Dose de départ 15–20 mg/kg commencer à à 250 mg deux fois par jour.
200 mg BID puis augmenter Si nécessaire, augmenter par
par 200 mg chaque semaine 250 mg/jour par intervalles
d’une semaine
Dose de 600–1200 mg/jour en 750–1500 mg/jour
maintien 3 doses

Dose maximale 1600 mg par jour 2400 mg/jour, divisé en 2–3


doses/jour
Mécanisme Stabilisation de l’état inactive Inhibition de GABA
d’action des canaux sodiques et transaminase qui augmente
potentialise les recepteurs la concentration de GABA et
GABA. bloque les canaux de sodium
contrôlés par le voltage et
canaux de calcium de type T
Demi-vie 12–17 heures 9–12 heures
Effets Ataxie, diplopie, hépatite, Frémissements, perte de
secondaires anémie, agranulocytose cheveux, pancréatite,
étourdissement, vision floue, hépatotoxique,
déséquilibre thrombocytopénie, anémie
aplastique, sédation.
Tératogénicité élevée
Gestion Commencer faiblement et
des effets augmenter graduellement les
secondaires doses

Contre- Dininue la concentration


indications plasmatiques des contraceptifs
oraux et antiretroviraux

372  Livret de Poche du Résident en Service Social


Épilogue

Note aux lecteurs

C’est un premier jet de compilation préparé par Zanmi


Lasante pour les Résidents en Service Social au plateau
central et à l’Artibonite. Ce livret sera objet de modification,
révision et augmentation annuellement selon les besoins qui
seront évalués particulièrement dans les sites de ZL. Donc, il
requiert, en vue d’adopter ce livret, une approche appropriée
basée sur la culture et les réalités locales des prestataires et
sur le système de santé du pays des adaptateurs. Mais, de
toute évidence, il est fortement conseillé que l’approche soit
toujours multidisciplinaire pour garantir la vision intégrée et
globale de la prise en charge des patients.

Épilogue  373
Zanmi Lasante (ZL) et Partners In Health (PIH) sont des
organisations sœurs engagées sans relâche à améliorer la santé
des populations pauvres et marginalisées. ZL est une organisation
humanitaire, Organisation Non Gouvernementale (ONG),
autorisée à fonctionner en Haïti suivant un communiqué conjoint
en date du 29 décembre 1995, publiée au Moniteur No. 20
du lundi 11 mars 1996, représentée par le Révérend Père Fritz
Lafontant. Son siège social est à Cange, Commune de Boucan
Carré, Département du Centre, avec une annexe à Santo,
commune de la Croix-des-Bouquets.

En partenariat avec le Ministère de la Santé Publique et


de la Population (MSPP), ZL offre ses services aux différents
centres de santé et hôpitaux de Thomonde, de Boucan Carré,
de Lascahobas, de Cerca-La-Source, de Tilori, de Baptiste, de
Cange, de Belladère, de Hinche ainsi qu’une partie de l’Artibonite
comme Saint Marc, Verrettes et Petite Rivière de l’Artibonite. 
ZL dessert une population de plus de 1.3 million de gens.

L’aspect formation est très important à ZL, pour accompagner le


MSPP, voire le secteur public, pour jouer son rôle de premier plan
dans la formation d’un personnel de santé élargi qui comprend
des médecins,  des infirmières, des agents communautaires et
autres professionnels de la santé formés et hautement motivés.

Première Édition 2014

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