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Danica Seleskovitch

Danica Seleskovitch

Danica Seleskovitch

Données clés
6 décembre 1921
Naissance
Paris (France)
17 avril 2001
Décès
Cahors (France)
Nationalité Française
Champs Traductologie
Institutions ESIT - Université Paris III - Sorbonne Nouvelle
Renommée pour Élaboration de la Théorie interprétative de la traduction

Danica Seleskovitch est née à Paris le 6 décembre 1921 et décédée à Cahors le 17 avril 2001.
Interprète de conférence, elle fonda, entre autres, la Théorie interprétative de la traduction.

Sommaire
 1 Biographie
 2 Le Prix Danica Seleskovitch
 3 Notes
 4 Publications
o 4.1 Ouvrages
o 4.2 Principaux articles
 5 Bibliographie
 6 Références

Biographie
Danica Seleskovitch1 est née d’une mère française, issue d’une famille de la bourgeoisie du
Nord et d’un père serbe, philosophe, appartenant à une lignée d’intellectuels yougoslaves.
Orpheline de mère à 4 ans, Danica Seleskovitch reporte son affection sur son père et sur sa
grand-mère maternelle, qui l’élève à partir de ce moment avec son frère aîné Zoran. En 1931,
les enfants rejoignent leur père, entre-temps remarié et installé à Berlin où il enseigne à
l’université. C’est ainsi qu'elle fait toutes ses études secondaires en Allemagne. En 1939,
quand éclate la guerre, elle et les siens rentrent à Belgrade et elle reste dans la capitale
yougoslave jusqu’en 1945. Pour échapper au régime communiste instauré par Tito, elle
retourne alors à Paris, grâce à une bourse attribuée par le gouvernement français.

Depuis l’enfance, elle maîtrise plusieurs langues : d’abord le français, sa langue maternelle
(chez les Seleskovitch, on a toujours parlé français) ; elle parle l’allemand comme une
autochtone, et elle connaît le serbo-croate, la langue de son père. Dès l'adolescence, elle
acquiert de bonnes notions d’anglais, qu’elle va parfaire lors d’un séjour aux États-Unis à
partir de 1950.

Dès son arrivée à Paris, en 1946, elle s'inscrit à la Sorbonne, où elle entreprend simultanément
deux licences, d’allemand et d’anglais. Elle s’inscrit ensuite à l’agrégation, mais doit
rapidement abandonner, faute d’argent. La bourse du gouvernement français est arrivée à son
terme et son père en Yougoslavie n’a pas les moyens de l’aider financièrement. C'est alors
qu'elle découvre une formation en interprétation de conférence à HEC, qu'elle suit entre 1949
et 1950.

Son père meurt au printemps 1950. Danica Seleskovitch vient de réussir son diplôme
d’interprète de conférence. À ce moment-là, le Département d'État des États-Unis organise à
Paris des tests de recrutement d’interprètes francophones pour servir lors des missions de
productivité aux États-Unis, organisées dans le cadre du Plan Marshall. Ce programme de six
semaines était destiné à permettre à des Français d’horizons divers (syndicalistes, employeurs,
journalistes, architectes) accompagnés d'interprètes français de découvrir les secrets de la
productivité américaine. Au printemps 1950 Danica Seleskovitch embarque pour Washington,
accompagnée de sa grand-mère. Elles restent aux États-Unis jusqu’en 1953.

Peu de temps après son retour en France, Danica Seleskovitch repart pour le Luxembourg.
Elle est embauchée à la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) mise sur
pied par Jean Monnet et Paul-Henri Spaak où l’on a besoin d’interprètes d’allemand. Toujours
accompagnée de sa grand-mère, elle reste au Luxembourg jusqu’en 1955. Elle revient ensuite
à Paris, où elle restera cette fois définitivement. Interprète de conférence free-lance, elle
adhère à l’AIIC (Association Internationale des Interprètes de Conférence) en 1956 et
s’engage en tant que secrétaire exécutif de l'AIIC entre 1959 et 1963.

Dès le début de sa carrière d'interprète de conférence, elle réfléchit à son métier et à la façon
dont le sens passe en interprétation. À partir des années soixante, elle couche ses réflexions
sur le papier. Son premier livre, L’interprète dans les conférences internationales, problèmes
de langage et de communication est publié en 1968. Langage, langues et mémoire, étude de
la prise de note en interprétation consécutive, préfacé par Jean Monnet et issu de sa thèse de
doctorat d’État soutenu en 1973, est publié en 1975. En collaboration avec Marianne Lederer,
elle élabore la théorie du sens, qui deviendra la Théorie interprétative de la traduction (TIT.).
Délaissant l'optique linguistique qui a longtemps prévalu dans les études traductologiques,
cette théorie, qui s'appuie sur la psychologie et les sciences cognitives (alors à leurs premiers
balbutiements), considère que traduire (et bien sûr interpréter), c'est d'abord comprendre, puis
restituer dans une autre langue ce qui a été compris en laissant de côté les aspects purement
linguistiques de l'original tout en tenant compte de ses effets de style.

À partir des années quatre-vingt, à la direction de l’École supérieure d'interprètes et de


traducteurs (ESIT), Université Paris III - Sorbonne Nouvelle), elle cesse progressivement son
activité d'interprète pour se consacrer à l’enseignement de l’interprétation et la recherche en
traductologie. Au cours de sa carrière d'enseignante et de chercheur, elle a formé à travers le
monde d'innombrables disciples, qui continuent à faire vivre ses idées.

Danica Seleskovitch décède à Cahors le 17 avril 2001 dans sa 80ème année.

Le Prix Danica Seleskovitch


En 1991, des collègues, amis et anciens élèves de Danica Seleskovitch créent l'Association
pour le Prix Danica Seleskovitch, rebaptisée en 2011 Association Danica Seleskovitch2.
L'objet de l'Association, tel qu'il est défini à l'article 2 de ses statuts, est le suivant :
« Perpétuer l’œuvre intellectuelle et l'action de D. Seleskovitch, notamment en décernant un
Prix Danica Seleskovitch, soit pour services rendus à la profession d'interprète de conférence,
soit pour distinguer un travail de recherche original en traductologie. » Le Prix Danica
Seleskovitch est décerné en règle générale tous les 2 ans par l'Association après sélection par
un jury de huit membres.

Liste des lauréats du Prix Danica Seleskovitch depuis sa création :

Année Lauréat
1992 Walter Keiser
1994 Philippe Séro-Guillaume
1996 Gérard Ilg
1999 Jungwha Sohee Choi
2002 Marianne Lederer
2005 Jennifer Mackintosh et Christopher Thiéry
2007 Renée Van Hoof-Haferkamp
2009 Miriam Shlesinger
2012 Ingrid Kurz
2014 Christiane Driesen

Notes
1. ↑ Anne-Marie Widlund-Fantini, Danica Seleskovitch. Interprète et témoin du XXe siècle, éditions de
l'Age d'Homme, 2007
2. ↑ Site officiel de l'Association Danica Seleskovitch [archive]

Publications
Ouvrages

 1968 L’interprète dans les conférences internationales, problèmes de langage et de


communication, Paris, Minard Lettres Modernes, 262 p., 2ème édition 1983. Traduit
en anglais, allemand, chinois, coréen, japonais, serbe.
 1975 Langage, Langues et mémoire, étude de la prise de notes en interprétation
consécutive, (préface de Jean Monnet), Paris, Minard Lettres Modernes, Paris, 273 p.
 1984 Interpréter pour traduire, en collaboration avec Lederer Marianne, Didier
Erudition, Paris, 312 p, 4° édition, 2001. Traduit en arabe, chinois, géorgien.
 1989 Pédagogie raisonnée de l’interprétation, en collaboration avec Lederer
Marianne, coédition Office des Publications Officielles des Communautés
Européennes et Didier Erudition, Luxembourg-Paris, 282 p. 2e édition revue et
augmentée, 2002. Traduit en anglais, chinois, serbe.

Principaux articles

 1974 "Zur Theorie des Dolmetschens", in Kapp V. (ed.), Übersetzer und Dolmetscher,
Heidelberg, Quelle und Meyer, 2ème édition 1983, p. 37–49.
 1976 "Interpretation, a Psychological Approach to Translation", in Brislin R.W. (ed)
Translation: Applications and Research, New York, Gardner Press, p. 92–116.
 1976 "Traduire, de l’expérience aux concepts", Etudes de Linguistique Appliquée
(ELA), no 24, Paris, Didier., p. 64–91. Traduit en anglais et en espagnol.
 1977 "Take care of the sense and the sounds will take care of themselves or Why
Interpreting is not tantamount to Translating Languages", The Incorporated Linguist,
London, Vol. 16, p. 27–33.
 1978 "Language and Cognition", in Gerver David and Sinaiko H.Wallace (eds.),
Language Interpretation and Communication, New York, Plenum Press, p. 333–342.
 1980 "Pour une théorie de la traduction inspirée de sa pratique", Montréal, META,
Vol. 25, no 4, Presses de l’Université de Montréal, p. 401–408.
 1981 "Recherche universitaire et théorie interprétative de la traduction", Montréal,
META, Vol. 26, no 3, Presses de l’Université de Montréal, p. 304–308.
 1982 "Impromptu Speech and Oral Translation", in Enkvist N.E. (ed.), Impromptu
Speech: A symposium, Abo, Research Institute of the Abo Akademi Foundation,
p. 241-254.
 1982 "Traduction et comparatisme", in Contrastes (hors-série A1), Paris, p. 15–29.
 1982 "La compréhension d’une pensée à travers son expression", Multilingua,
Amsterdam, Mouton, 1.1.1982, p. 33–41.
 1985 "Interprétation ou interprétariat", META, Vol.30, no 1, Montréal, Presses de
l’Université de Montréal, p. 19–24.
 1985 "Les notions de signifiant/signifié, de concept et de sens en interprétation" in
Bühler H. (ed.), Actes du 10ème Congrès Mondial de la FIT, Vienne, Wilhelm
Braumüller, p. 178–186.
 1985 "De la possibilité de traduire", Conférence plénière, Actes du Congrès 1984 de
l’Association Internationale de Linguistique Appliquée (AILA) Vol.V., p. 1781–1796.
 1986 "Translation: Corresponding Words or Equivalent Texts?" in TexTconText,
Heidelberg, Julius Groos Verlag, p. 128–140.
 1987 "Traduction et créativité" in Etudes de lexicologie, lexicographie et stylistique
offertes en hommage à Georges Matoré, Paris, Publications de la Sorbonne, p. 263–
276.. Traduit en hongrois.
 1987 "Context-free Language and Sense in Translation", in Lörscher Wolfgang and
Schulze Rainer (eds.), Perspectives on Language in Performance, Gunter Narr Verlag,
Tübingen, p. 441–446.
 1987 "La traduction interprétative" in Palimpsestes no 1, Paris, Publication de la
Sorbonne Nouvelle, p. 41–50.
 1988 "Quelques phénomènes langagiers vus à travers l’interprétation simultanée", in
Hommage à Bernard Pottier, Paris, Klincksiek, p. 709–717.
 1990 "Quelques réflexions sur la traductologie française (1975-1986)", Les Sciences
du langage en France au XXème siècle, supplément, SELAF, Paris, p. 479–489.
 1990 "La traduction des hypéronymes et autres termes de grande extension", META,
Vol. 5, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, p. 91–95.
 1991 "Fundamentals of the Interpretive Theory of Translation" in Expanding
Horizons, J. Plant-Moeller (ed.), Washington D.C., RID, p. 1–13.
 1991 "De la pratique de l'interprétation à la traductologie", in Lederer Marianne et
Israël Fortunato (eds) La liberté en traduction, Paris, Didier Erudition, p. 289–299.
 1992 "Von der Praxis zur Theorie", in Salevsky Heidemarie. (ed, ) Wissenschaftliche
Grundlagen der Sprachmittlung, Frankfurt/Main, Peter Lang, p. 38–54.
 1995 "Interpretation and Verbal Communication", in Übersetzungswissenchaft im
Umbruch, Tübingen, Günter Narr Verlag, p. 301 à 306.
 1998 "Le dilemme terminologique de la retraduction", in Traduire no 175 - 1/98,
p. 17–28.
 1999 "The Teaching of Conference Interpretation in the Course of the Last 50 Years",
in B.Moser-Mercer (ed.), Interpreting Vol. 4 (1/2), John Benjamins Publishing Co.,
p. 55–66.
 2004 "The Practice and Theory of Consecutive and Simultaneous Interpretation", in
An International Encyclopaedia of Translation Studies, Vol.I , Berlin, New York,
Walter de Gruyter, p. 779–789.

Bibliographie
 Études traductologiques : en hommage à Danica Seleskovitch, textes réunis par
Marianne Lederer, Lettres modernes, 1990.
 Fortunato Israël et Marianne Lederer (eds) La Théorie Interprétative de la Traduction
(Vol. I: genèse et développement, Vol.II. convergences, mises en perspectives, Vol.III.
de la formation ... à la pratique professionnelle), lettres modernes minard, 2005.
 Anne-Marie Widlund-Fantini, Danica Seleskovitch - Interprète et témoin du XXe
siècle, éditions de l'Âge d'Homme, 20071.

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