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HISTOIRE DE SIMACOURBE

Origine du nom :
Pour Dauzat et Rostaing, dans leur « Dictionnaire des Noms de Lieux de
France », le nom de ce village provient sans aucun doute, de deux locutions
latines accouplées « cyma » et « curva ».
Michel Grosclaude dans le « Dictionnaire toponymique des Communes
du Béarn », le traduit littéralement, en français, par « cime arrondie ».
Effectivement, le village est situé sur une hauteur, à l’endroit où, la
rangée de collines séparant les vallées du Leez (Monassut, Lussagnet,
Lannecaube) et du Grand-Léès (Maspie-Juillacq, Lespielle) présente un replat
assez large : ce qui pourrait justifier l’appellation « cime arrondie ».
Néanmoins, pour son côté poétique, sinon aérien, il y a lieu de préférer
l’interprétation de Constant Lacoste, auteur en 1928 d’une « Monogaphie de
Simacourbe » documentée :
« Ce nom désigne la sinuosité du coteau sur lequel est assis le village ».
À travers les siècles :
- Très tôt, dans les tous premiers siècles après J.C, le territoire, de ce qui
deviendra Simacourbe, fut occupé dans ses parages surtout, au bord des
rivières, par des peuplades appelées les « Venarni », peuple vivant autour de
Benearnum (Lescar), entourés des « Tarusates » venant des futures Landes, et
des « Bigerri » venant de ce qui sera la Bigorre.

Étudions hameau après hameau, l’histoire du


village.

1
- Moncaubet.
Moncaubet exista certainement dans une période pré ou proto-
historique, car des restes de fortifications de terre, des talus de terre et les
vestiges d’un fossé sont visibles selon des spécialistes. (J.F Massié « Les
camps et les mottes »)
Au début de l’ère chrétienne, près de la rivière du « Lées Darré », dans
le quartier Moncaubet « Mont Chauve », des familles constituèrent un
habitat vers le IVème siècle, après J.C. Sur le versant droit du ruisseau
« Marchet », affluent de la rivière susnommée, à la limite des bourgades
de Simacourbe et de Lalongue, des vestiges gallo-romains, (fragments de
mosaïques), furent mis à jour en 1912, par M. Antoine Lussiaà-Berdou,
cultivateur habitant sans ces parages (Voir photo de la maison Lussiaà-Berdou
page 24). Labourant un champ, il fut intrigué par une résistance inhabituelle
devant le soc de la charrue. Prenant une pioche, il découvrit des pavements.
Ignorant tout de l’archéologie, il garda une partie de sa découverte chez lui,
et recouvrit le restant. Quelques temps plus tard, il en parla à une personne
plus mercantile. Des gens peu scrupuleux achetèrent ce pavement à
M. Berdou et c’est ainsi que le bloc disparut, en grande partie, pas pour tout
le monde, puisqu’il se trouverait dans le vestibule d’une maison de Lalongue,
d’après certains dires, malheureusement non vérifiables.
Ce n’est que quelques mois après, qu’il signala sa découverte à des gens
mieux intentionnés et connaisseurs, en particulier M. Jean Raguère, le facteur
« historien » de Lembeye qui en nota les mensurations, le dessin et en
témoigna auprès de M. Constant Lacoste : « feuillages clair et vert foncé,
grande richesse de tons, bleu, bistre et blanc ». Hélas, le lavage et le contact
avec l’air ambiant avaient détérioré les couleurs de cette pièce, qui
correspondait à une partie d’un pavement de maison gallo-romaine.
- Ainsi, ces fragments mis à jour, en décrépitude, en raison d’une
absence totale de connaissances, et d’une mauvaise conservation, attestaient
néanmoins d’une présence de villa gallo-romaine sur les hauteurs de la
colline, situation rare en Béarn, sauf à Lescar. Malheureusement,
l’emplacement ne fut pas noté, et des fouilles seraient aléatoires
actuellement, même si nous avons une vague information sur l’endroit
(Constant Lacoste « Monographie de Simacourbe Imprimerie F. Cocharaux
Auch 1930).
- Selon les spécialistes, cette villa pouvait être datée du 4ème siècle après
Jésus-Christ.

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La chapelle Saint-Martin de Moncaubet.
Petit édifice à vaisseau principal rectangulaire et abside semi-circulaire
sans rétrécissement, avec une porte d’entrée (linteau en accolade et
encadrement chanfreiné datant du XV ou XVIème siècle) ? Une restauration eut
certainement lieu car, une date, 1735 apparaît sur la pierre d’encadrement de
ladite porte tandis qu’une autre mention, 1786, est gravée près de la
sacristie. Cette chapelle est munie d’un clocher-mur terminé par un pignon à
redents surmonté d’une croix en fer forgé. La cloche semble dater du XVème
siècle avec un décor : Christ en croix entre Vierge et saint Jean, un
personnage indistinct, suivi de saint Michel terrassant le dragon, sainte
Barbe, saint Jean l’Évangéliste et un homme à cheval complètent l’ensemble.
(Inventaire topographique du Vic-Bilh, Morlaàs et Montanérès Imprimerie
Nationale 1989).
En 1984, la cloche fut exposée au Musée du Louvre, durant six mois,
dans le cadre d’une exposition traitant des superstitions liées à différents
objets. Les témoignages des siècles passés avaient véhiculé une vertu de la
cloche de Moncaubet, supposée éloigner les orages dès qu’elle était sonnée !
Il est vrai que les personnes âgées du siècle dernier donnaient des
consignes aux jeunes vachers qui gardaient les troupeaux. « Dès que vous
entendrez l’orage de Sériès (habitation proche de la chapelle), vous
regrouperez le troupeau et vous rentrerez le mettre à l’abri». De mémoire
d’anciens, ces orages étaient violents et les artificiers, agréés par le Ministère
de l’Agriculture, (Alphonse Bazet et Joseph Tisné), lançaient des fusées anti-
grêle durant ces moments-là !
L’enlèvement et le retour de la cloche se fit sous la surveillance d’un
conservateur des Monuments et Bâtiments de France. Lors du retour de la
cloche, qui avait subi une cure de jouvence à Paris, il signala à M. Jean-Marie
Monge, maire de Simacourbe, la présence dans l’église d’un tableau d’autel
déposé, représentant le Christ en croix entre saint Martin (saint patron de la
Chapelle) et sainte Marguerite d’Antioche, datant de la seconde moitié du
XVIIIème siècle. (Huile sur toile, hauteur de 146,5 cm, très dégradé). M. le
maire en fit part, huit jours plus tard, aux membres du conseil municipal, lors
d’une réunion, précisant qu’il faudrait prévoir une restauration !
Moins d’une semaine après, le vol de ce tableau était constaté ! Bizarre,
non ! Il n’a pas été retrouvé ! Pendant deux siècles, il n’avait pas intéressé et
là, subitement, le voilà volatilisé ! Le conservateur a-t-il trop parlé ?
L’annonce lors du conseil municipal et l’ébruitement par certains membres,
est-elle arrivée aux oreilles de personnes malveillantes ? Qui sait ?
Le tableau a disparu et c’est bien dommageable pour la chapelle de
Moncaubet !
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Intérieur de la chapelle St-Martin de Moncaubet. (Photo Gruel Lalongue 1925).

L’abbé Aloys de Laforcade prononçant une homélie. Sortie des


fidèles de la chapelle de Moncaubet. Rencontres de septembre
1997. (Photo Serge Chantre).

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L’autel de la chapelle St-Martin. (Photo Serge Chantre 2001).
L’autel et le tabernacle sont en châtaignier achetés vers 1880. Le bénitier en
grès est du milieu du XVIIIème siècle. Les fonts baptismaux, en grès
certainement, sont de la même période.

L’abbé Aloys de Laforcade, prêchant lors de la messe des Rencontres de


Moncaubet de septembre 2007. (Photo Serge Chantre).

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Mur-clocher avec la
cloche dans son alvéole

La chapelle St-Martin de Moncaubet façade sud. (Photo Serge Chantre 2003).

La chapelle St-Martin de Moncaubet et le mur-clocher façade ouest. (Photo


Serge Chantre 2011).

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- Seigneurie de Moncaubet.
- Les terres de Moncaubet appartinrent à Marie de CAMY et Michel de
LASSUS vers 1538.
- Puis, Paul d’ANDOINS en fut le propriétaire.
- Le 12 avril 1545, Jacques de FOIX, évêque de Lescar acheta, pour le
prix de 2.000 livres tournois, les seigneuries de Lalongue et Moncaubet.
Il était le cinquième fils de Corbeyran de FOIX, IIe du nom, chevalier,
vicomte de Couserans, seigneur de Rabat, de Fornex, de La Bastide-de-Serou,
de Massat et autres lieux et de Jeanne de la Roque. Il appartenait à une
branche collatérale des seigneurs souverains de Béarn, issue des premiers
comtes de Foix, à savoir la branche des seigneurs de Fornex et de Rabat.
(Moréri, Dictionnaire historique tome III, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1712,
page 80).
Élu évêque d’Oloron en 1521, Jacques de FOIX révisa les statuts
synodaux en 1529 et fut nommé Évêque de Lescar en 1534. Abbé de Larreule
en Béarn, il fut aussi abbé de de Saint-Volusien de Foix en 1535, date à
laquelle, il donna des lettres de grand vicariat aux frères Roger de Foix et
Pierre de Nolhes, chanoines du chapitre de Foix lui, étant occupé par ailleurs.
Il transigea en 1548 avec ce chapitre. Chancelier de Foix et de Béarn,
lieutenant général d’Henri II, roi de Navarre en 1534, Jacques de Foix reçut
une procuration du roi et de la reine de Navarre, pour traiter à Anet, le 16
juillet 1540, le mariage de la princesse de Navarre avec le duc de Clèves. Il
assista, le 17 janvier 1531, à Sainte-Marie, aux pactes de mariage de Jeanne
Mirassou, de Moumour, sa servante, avec Peyroton d’Abadie, de Gensac et
constitua à celle-ci, une dot de 130 francs. (A.D de Pau E1770, f°22, V°).
- Le 22 mai 1546, il revendit les seigneuries de Lalongue et Moncaubet
à: - Dame Anerottes d’ENGASSAGUILHEM, habitant à Oloron veuve de
Pierris de LANE, marchand de cette ville. (A.D de Pau E 1786, f°74).
- Mme Annerotes d’Engassaguilhem était la sœur de Bernard
d’Engassaguilhem, sieur d’Arros de Soeix et sieur de Lurbe.

- La seigneurie de Lalongue fut vendue le 11 mars 1576


à Diane et Philibert de GRAMONT.
Qui était Diane de GRAMONT ?
- Diane d’ANDOINS, fut la fille de Paul d’ANDOINS (ou d’Andouins),
seigneur de Louvigny, baron d’Hagetmau, seigneur de Lescar, gentilhomme
ordinaire de la Chambre du roi et sénéchal de Béarn, né en 1520 et de son
épouse Marguerite de Cauna, dame de Poyaler, née en 1530. Leur mariage
eut lieu le 21 juin 1549.

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Elle naquit en 1554 dans le château d’Hagetmau. Sa mère mourut en
cette même année. Son père, veuf, convola avec une dame d’honneur de la
reine Catherine de Médicis, Madeleine de Bretagne Avaugour, qui lui donna
une fille, Madeleine.
Paul d’Andoins fut tué en septembre 1562 à l’assaut de la citadelle de
Rouen. Lors de cet assaut, 30.000 hommes de l’armée royale catholique
voulurent empêcher la jonction des calvinistes avec les troupes anglaises.
Parmi les calvinistes, Antoine de Bourbon fut mortellement blessé et Paul
d’Andoins mourut à ses côtés. La ville de Rouen fut prise par les catholiques
le 26 octobre 1562.
Ainsi, Diane d’Andoins se retrouva très vite orpheline de mère et de
père, à l’âge de 8 ans. Elle fut confiée à ses oncles : Gabriel de Béarn, Jean de
Bazilhac et Étienne de Bazilhac qui lui donnèrent une belle éducation.
Elle fut envoyée auprès de la reine de Navarre, Jeanne d’Albret.
Émancipée, alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle devint la plus riche
héritière de Gascogne, vicomtesse de Louvigny, dame de Lescun, d’Andoins et
d’Hagetmau.
- Fiancée à Philibert de Gramont.
Dotée d’une grande fortune, elle se retrouva fiancée, à l’âge de douze
ans, à Philibert de GRAMONT, comte de Guiche, gouverneur de Bayonne.
Qui était Philibert d’Aure de GRAMONT?
- Philibert d’Aure de GRAMONT, comte de Guiche, vicomte d’Aster et
souverain de Bidache, appartint à la branche cadette de l’un des plus
prestigieux lignages du Béarn. Le nom de Gramont était entré dans la maison
d’Aure depuis l’alliance de Menaut d’Aure avec l’héritière de cette maison,
Claire de Gramont, souveraine de Bidache, en 1525. (Contrat de mariage
passé le 23 novembre 1525 à Bidache qui stipule que le fils aîné à naître
portera le nom de Gramont. B.N.F D.B 328 fol.5).
Philibert fut le petit-fils de Menaut et de Claire. Son père, Antoine, fut
maire et capitaine de Bayonne à partir de 1538, conseiller d’État et capitaine
de gendarmes en 1549, chevalier de l’Ordre en 1564 et Gentilhomme de la
Chambre du Roi en 1559, charge qu’il n’exerça plus en 1564.
Outre sa volonté de puissance, ce personnage, fut connu pour avoir
abjuré le protestantisme lors de la Saint-Barthélémy, avant de recevoir le
gouvernement de la Navarre et du Béarn pour le Roi en octobre 1572.
En Béarn, il fut le principal représentant de l’autorité royale face au Roi
de Navarre, tâche particulièrement délicate.
Le 17 avril 1573, il fut fait prisonnier avec son fils Philibert par les
huguenots, qui tuèrent plusieurs gentilhommes de sa suite, alors qu’ils

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étaient venus parlementer à Dax avec le capitaine protestant d’Arres.
L’évènement inquiéta tout particulièrement le duc d’Anjou et Charles IX, car
ce dernier reconnaissait, en la personne de Gramont, un homme tout dévoué
à son service. Le roi Charles IX insista pour que les coupables soient châtiés.
C’est au duc d’Anjou que Gramont s’adressa pour mettre au point les
opérations qu’il dut mener et il signa ses lettres en insistant sur la fidélité
personnelle qu’il lui vouait : « votre très humble, très obéissant et fort fidelle
serviteur ». (B.N.F Ms Fr 15556 fol 271 Antoine de Gramont au duc d’Anjou,
Bordeaux 17 février 1573)
Les Gramont se considérèrent comme les serviteurs du futur Henri III et
c’est à lui et non au Roi, que Madame de Gramont apprit l’infortune de son
mari, à la demande de celui-ci, tandis qu’elle laissa le maire de Dax écrire à
Charles IX.
Philibert naquit en 1552 du mariage d’Antoine de Gramont et d’Hélène
de Clermont, la nièce du Grand Ecuyer Claude Gouffier-Boisy. (B.N.F Ms D.B
Gramont fol. 55 - Contrat de mariage passé le 16 août 1567 au château de
Pau).
La cérémonie des fiançailles de Philibert de Gramont avec Diane
d’Andoins se déroula à Pau, le 16 août 1567, en présence de toute la cour.
Élevée dans la religion protestante, elle se convertit au catholicisme.
Le mariage de Philibert de Gramont avec Diane
d’Andoins.
A l’âge de 13 ans, Diane d’Andoins, fille de Paul d’Andoins, comte de
Louvigny, se maria le 21 novembre 1568 au château de Bidache, demeure des
Gramont, avec Philibert de Gramont, né le 22 août 1552 âgé de 15 ans.
Jeanne d’Albret présida la cérémonie et dans le contrat de mariage, il fut
prévu : « que si les époux souhaitent un jour se retirer de la compagnie de
M. et de Mme de Gramont, le château de Guiche, « meublé et en bon ordre »
leur sera cédé avec un revenu de 4000 livres de rente ».
Toute la noblesse du Béarn fut présente à ce mariage. Le contrat porta
les noms du lieutenant de la compagnie d’Antoine de Gramont, de Savary
d’Aure, lointain cousin de Philibert, de Gaston de Béarn-Bonnegarde, du
gouverneur de Navarrenx et de plusieurs autres gentilhommes de la Province.
Nommé sénéchal de Béarn, Philibert fut utilisé par son père comme le
représentant du pouvoir royal à l’intérieur des terres du roi de Navarre.
En 1575, Philibert entra dans la maison du roi comme l’un de ses
« Autres Gentilhommes », alors qu’il était encore désigné comme « Gramont
le Jeune ». (B.N.F Ms Clair 836, page 3086).
A l’automne 1576, le roi fit savoir à son père qu’il appréciait le jeune
homme, en l’assurant que « vos enfans seront de vraiz imitateurs de voz

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vestiges ». (Lettres de Henri III, t. III, page 54 Henri III à Antoine de Gramont,
Ollainville, 24 oct. 1576).
L’intégration du jeune Gramont à la cour visa à récompenser la fidélité
de son père et à rajeunir les relais du pouvoir dans sa province. Il reçut ainsi
la charge de maire de Bayonne à la mort de son père, en décembre 1576,
avant de devenir capitaine de gendarmes, chevalier de l’Ordre et
Gentilhomme ordinaire de la chambre. (A.N M.C. XC, 127 (17 janvier et 23
mai 1578).
Philibert et Diane de Gramont eurent deux enfants :
- Antoine de Gramont, né en 1572, premier duc de Gramont.
- Charlotte de Gramont, mariée plus tard à François Nompar de Caumont,
comte de Lauzun.
Comme signalé plus haut, Antoine de Gramont, beau-père de Diane
mourut en 1576.
De fait, Philibert et Diane devinrent comte et comtesse de Gramont.
Moncaubet et Lalongue aux mains des Gramont.
- Diane et Philibert de Gramont s’octroyèrent Moncaubet et Lalongue
suivant un « acte de serment de fidélité presté par les habitans de la Longue
au Procureur de Messire Philibert de Gramont et de Dame Diane d’Andoins
Seigneur du dit lieu que les habitans reconnoissent avoir droit de Capso, et
Preparance, herbages, Canal et Corvées pour vendanger leurs vignes en datte
du 11 Mars 1576 ».
Le mariage de Diane ne fut pas des plus heureux ; son époux, très
occupé par ses affaires, s’absenta souvent et longtemps pour guerroyer.
Diane éprouva le besoin de se réfugier dans les romans de chevalerie. Elle
devint l’amie de plusieurs écrivains. Montaigne lui dédia plusieurs sonnets.
Instruite, intuitive, dotée d’un beau caractère et d’une grande beauté, elle
choisit de troquer son nom de Diane pour celui de Corisande, une des
héroïnes de l’ «Amadis de Gaule* ».
* Roman de chevalerie espagnol écrit et publié en 1508 par Garci
Rodríguez de Montalvo.
Dorénavant, elle fut la « belle Corisande ».
Mais un drame de guerre bouleversa sa vie avec la mort de Philibert de
Gramont.
« A compter du 15 février, M et Mme de Gramont semblent s’être
retrouvés à Hagetmau à fort peu de jours de là, et en tous cas avant la fin de
ce mois de février.

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Philibert, au reste, ne devait pas s’attarder en ces confins. Au moment même
où les différends, sans cesse soulevés, entre le roi de Navarre et le maréchal
de Biron arrivaient à ce point d’hostilité qu’il était aisé de prévoir qu’ils ne
pourraient se régler qu’à coups de canon. Henry III, pour tenter d’apaiser son
beau-frère, avait-il jugé politique d’éloigner Gramont ? Ou bien, ce dernier
avait-il cru expédient de le faire de lui-même ? Toujours est-il que le fait qu’il
parte seul vers Paris implique qu’il ne s’y rend point pour y mener vie de cour.
Laissant donc à Hagetmau Corisande – à qui, trois ans plus tôt il a
donné une procuration générale – Gramont est, avant le 18 mai, dans la
capitale où il loge « en l’hôtel où pend pour enseigne le Chapeau Rouge ».
Or, à quelques semaines de là, une armée royale, commandée par le
maréchal de Matignon – dont il serait superflu de rappeler quelles, devaient
être plus tard, les relations avec Montaigne – investit la place forte de La Fère
– l’une des seigneuries du roi de Navarre – pour en chasser les Huguenots du
prince de Condé, qui s’en étaient emparé à l’automne précédent. Le siège
avait déjà commencé, quand Philibert de Gramont se mit en état d’y
participer. Ainsi, le 14 juillet, passait-il marché avec un boulanger pour la
fourniture du pain nécessaire à sa maison, « tant au camp et armée que
d’autres lieux ».
[…] Sous les murs de La Fère, les opérations étaient si peu actives que l’on
devait les qualifier de « siège de velours ». Les boulets, pourtant, que
crachaient les canons des détenteurs de la forteresse étaient bien de fer. Au
moins celui qui, tiré pendant la canonnade qui soutint une sortie des soldats
calvinistes, le 2 août, frappa Philibert de Gramont. Quand on releva le jeune
officier, on vit qu’il avait un bras arraché.
La blessure était mortelle, à cause de l’hémorragie qui en fut
évidemment la conséquence. Quatre jours plus tard, au matin du 6 août,
Philibert comprit que son heure était venue. Sa faiblesse était si grande, qu’il
ne put dicter et signer, devant trois autres officiers, qu’un testament
extrêmement bref. Il déclara vouloir être inhumé à Bidache ; léguer à chacun
de ses laquais 50 écus et 100 à chacun de ses pages. Seul l’un de ces derniers,
le jeune basque Lizarazu – dit Licerasse – devait être récompensé de ses
services par le quintuple de cette somme. M. de Gramont faisait encore les
legs particuliers suivants: à chacun de ses valets de chambre, 200 écus ; à
chacun de ceux qui, au nombre de cinq, l’avaient accompagné à La Fère, 500
écus ; à M. de Castelnau, en raison de l’amitié que celui-ci lui avait toujours
témoignée, 20.000 francs. Il instituait son fils son légataire universel, confiant
à sa femme l’administration de tous les biens de ses enfants mineurs et la
dispensant d’en rendre compte. En fin c’était Corisande et M. de Castelnau
qu’il désignait pour ses exécuteurs testamentaires.

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Quelques heures plus tard, Philibert de Gramont expirait an la vingt-
huitième année de son âge. Montaigne, qui certainement l’avait assisté
pendant ses derniers jours, tint, avec quelques amis du défunt, à escorter le
corps de celui-ci jusqu’à Soissons ».
(D’après la brochure de Raymond Ritter « Un ami de Montaigne : Philibert de
Gramont » - Imp. Taffard 1964).
Veuve à 25 ans, Corisande devint la châtelaine d’Hagetmau, sa
demeure favorite où, elle reçut son amie Catherine de Bourbon, sœur d’Henri
de Navarre.
Elles eurent les mêmes centres d’intérêt : la lecture et la littérature.
C’est au château de Pau, en 1582, que Corisande, invitée par Catherine de
Bourbon, fit la connaissance du roi de Navarre. Ce dernier séduit par la
beauté de la jeune femme en fit rapidement sa maîtresse.
Corisande favorite du futur Henri IV.
Ainsi, en 1583, elle devint la maîtresse et la confidente d’Henri III de
Navarre, gouverneur de Guyenne et futur Henri IV.
Cette liaison amoureuse fut intense et sincère entre les deux amants.
Henri se consola ainsi du départ de Françoise de Montmorency-Fosseux et
Corisande y trouva son bonheur.
Par son charme et son intelligence, cette « grande Corisande », comme
l’appela Michel de Montaigne, prit un incontestable ascendant sur Henri de
Navarre. Le roi chercha à faire de Corisande sa favorite officielle, mais elle
refusa, connaissant trop le futur Roi de France.
Il vint rarement au château de Pau et ils se rencontrèrent souvent de
1583 à 1587 à Hagetmau, dans le château qu’elle habitait et à Mont-de-
Marsan.
La légende veut que le roi Henri ait emprunté souvent « lou Cami de las
Poudges » qui allait d’Auriac à Péchebi dans les Landes ?
Le roi aima guerroyer et les rencontres entre eux furent espacées mais,
fort intenses.
Elle lui prodigua ses conseils, lui apporta un soutien financier
incontestable qui lui permit de jouer un rôle politique important lors des
moments décisifs du combat qu’il mena pour s’imposer en Guyenne, entre
autres. Elle engagea ses biens, son trésor, vendit ses diamants…pour lui. Elle
lui offrit une armée de 23.000 gascons qu’elle se chargea de nourrir,
d’entraîner, sur ses propres deniers. Après la victoire de Coutras, sur les
troupes de la Ligue, en 1587, c’est aux pieds de Corisande, qu’Henri vint
déposer le drapeau pris à l’ennemi.

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Henri lui écrivit, avec son sang, une promesse en mariage - Anecdote
rapportée par Agrippa d’Aubigné – mais il ne tint pas parole.
Henri de Navarre fut volage ; les jolies femmes l’attirèrent et elle le
savait. Le 11 décembre 1587, à Hagetmau, ils partagèrent le même lit pour la
dernière fois. Le roi avait succombé devant les charmes d’une jeune
rochelaise, Esther Isambert, qui allait lui donner un fils, Gédéon et la
séparation devenait inéluctable.
Dès lors, une correspondance intense s’établit entre Henri et Corisande
et les lettres échangées prouvent l’authenticité de leur relation. Voici une de
leurs lettres du 15 mars 1588 :
« A Madame la Comtesse de Gramont,
Je vous écrivis hier tout ce que je savais. Il est arrivé depuis, des
nouvelles de la cour. Le duc d’Epernon a querelle avec le maréchal d’Aumont,
et son frère avec Grillon *. Leur dispute est si violente qu’on ne peut les
accorder. L’autorité du roi interviendra. Cependant la Ligue se remue fort. Ce
nous est autant de loisir. Je serai jeudi à Saint-Jean d’où je vous manderai
toutes nouvelles. L’on a trouvé sur le valet de chambre des perles et des
diamants qui ont été reconnus. Je fais aujourd’hui douze lieues et toutes en
pays d’ennemis.
Bonjour, mon âme ; assurez-vous de la fidélité de votre esclave. Il ne vous
manquera jamais. Il vous baise un million de fois les mains. Ce 15e mars.
* Grillon, c’est le brave Crillon. On a écrit et prononcé Grillon jusqu’au
XVIIIème siècle.
(Lettres d’amour et de guerre du roi Henri IV. Choisies, présentées et
commentées par André Lamandé. Éditions d’Utovie mai 1987).
En 1589, le roi de Navarre devint le roi de France sous le nom d’Henri IV
et lors de son couronnement, Corisande accompagna Catherine de Bourbon,
son ancienne amie et sœur du roi.
Le 13 février 1591, « Corisande », comtesse de Guiche, reçut, à
Bidache, Catherine de Bourbon, sœur d’Henri IV. Le lendemain, cette dernière
se rendit à Bayonne dans une galupe garnie de velours entourée de deux
échevins et de deux jurats remontant la Bidouze pour rejoindre l’Adour.
(J.Robert page 142).
Malgré les bonnes grâces du roi, Corisande comprit que son heure était
passée. En 1595, elle alla à Paris pour recommander son fils Antoine de
Gramont auprès du roi, mais elle fut humiliée par Gabrielle d’Estrées, la
nouvelle favorite. Elle se retira à Hagetmau, vit ses enfants se marier et ces
derniers lui donnèrent la joie de connaître ses petits-enfants.

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Diane d’Andoins, comtesse de Gramont, « la belle et grande
Corisande » s’éteignit dans son château d’Hagetmau en février 1621, à près
de 67 ans.
(Jean Castarède, Assassinat d'Henri IV, un tournant pour l'Europe Ed.
Franc e-Empire nov.2009).
(Raymond Ritter, dans « Une dame de chevalerie, Corisande d'Andoins,
comtesse de Guiche » -1959).
Un an après l’assassinat d’Henri IV, en 1611, Corisande comtesse de
Gramont vendit les seigneuries de Moncaubet et de Lalongue à Guillaume de
Lamarque.

Corisande d’Andoins. (Source Wikipédia).


- Guillaume de Lamarque.
Le tout fut vendu à Guillaume de LAMARQUE en 1611, dont nous
n’avons malheureusement pas d’informations en dehors du patronyme.
- Isaac de Latapy.
Par héritage, les terres passèrent à Isaac de LATAPY, certainement
avant 1620.
En 1654, le nouveau possesseur de la seigneurie de Moncaubet et de
Lalongue se nomma Daniel de GERMENAUD. Ce fut par « un acte de serment
de fidélité du 29 mars 1654 presté par les habitans à Noble Daniel de
Germenaud seigneur de la Longue, et de Moncaubet retenu par Me
Guilhaume Dalias, notaire de Lembeye « ont confessé et reconnu les droits
seigneuriaux en faveur du dit Sieur de Germenaud consistant en un moulin
banal, fiefs .en argent, avoines, carnaux, poules, manœuvres et autres droits
seigneuriaux »… qui en fait foi. (Cote E1384 AD Pau).
Il demanda son admission aux États de Béarn en 1654.

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D’où vient la famille de Germenaud ?
Timothée de Germenaud, fils de Jean de Jacmes, reçut le 2 juin 1609 le
serment de fidélité des habitants de Germenaud. Fervent huguenot, il
participa au soulèvement des protestants de Béarn en 1621 et fut, en leur
nom, gouverneur de Lescar. C’est probablement lui qui fit construire une
chapelle sur la route qui va de Lalongue au moulin de Castillon pour servir de
sépulcre à sa famille. Son appartenance religieuse lui interdisait d’être
enterré dans l’église, comme les seigneurs en avaient le droit (A.D de Pau B
653).
C’est son fils Daniel qui hérita de la seigneurie de Germenaud.
Nous ne savons pas grand-chose de Daniel mis à part qu’il fut étudiant
au collège d’Orthez aux alentours de l’année 1620. (A.D de Pau cote B 3635).
- Thimotée de GERMENAUD, petit-fils de Jean de Jacmes devint, par
héritage, propriétaire de la seigneurie de Moncaubet qu’il vendit aux
MIRASSOR en 1668.

- Charles de MIRASSOR, avocat à Pau, acheta Moncaubet à Messire


Timothée, baron de Germenaud le 23 août 1668, pour 1.800 livres.

Ci-après, pierre tombale de Daniel de Germenaud située dans le Musée


d’Ossau et du Parc National, rue de l’Eglise, 64260 Arudy. On peut lire : « Cy
gist Noble Daniel de Germenaut seigneur de Lalongue e Moncaubet du dit lieu
qui desceda le 13 juillet 1663 et ….son age soixante…trois » . (Photo Serge
Chantre).

15
Sur ces procès-verbaux des délibérations du Parlement de Navarre de
l’année 1668, on peut constater que M. de MIRASSOR (Charles) demandait
d’être reçu dans cette assemblée comme seigneur de Moncaubet.
16
- Charles de MIRASSOR avait été marié à Pau en 1659 avec Jeanne de
Loyard, fille de Guillaume de Loyard, maître ordinaire en la Chambre des
Comptes de Navarre. De ce mariage sont nés, au moins :

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• Jérémie, qui suit.
• Jeanne, célibataire, qui fit son testament à Pau en 1725.
Nous avons vu que Charles de Mirassor était avocat et premier jurat de Pau. Il
assurait également la charge de trésorier-payeur de l’État de Béarn.
- Jérémie de MIRASSOR né vers 1670, reçu aux Etats du Béarn comme
seigneur de Moncaubet en 1687, seigneur du lieu après que son père lui ait
fait don de ce fief en 1685. Avocat au Parlement de Navarre à Pau.
« Pierre de Camgran acheta le 9 juillet 1713, pour le prix de 3500 livres,
la maison de Mirassor, située à Pau, confrontant « par le devant avec la
grande rue et porte de l’horloge, de l’un cotté avec rue traversière et par le
derrière avec la maison dudit sieur de Camgrand » des mains de noble Isaac
de Forcade, sieur de Biaix avocat au parlement de Navarre, fondé de
procuration de noble Jérémie de Mirassor, et agissant avec le consentement
de demoiselle Jeanne de Mirassor, sœur dudit sieur de Moncaubet ». A.D de
Pau E2083 f°191 V°)
Il mourut à Moncaubet le 27 août 1726 et fut inhumé à l'intérieur de
l'église Saint-Martin de ce lieu, comme l’atteste l’écrit sur le registre
paroissial.
Sa femme Rachel de Nouseilles, née vers 1675, originaire d'Aire sur
Adour, décéda à Moncaubet le 28 mars 1730 à l’âge d’environ 55 ans.
De ce mariage, étaient nés, au moins :
• Jean Brion de MIRASSOR, né en 1695 et décédé vers 1772.
Marié le 22 février 1732 à Moncaubet avec Marie CORGAJOT de POLLANE.
Enfants : Jean né en 1732.
Marie, née en 1736
• Jean Baptiste de MIRASSOR, né vers 1698 à Moncaubet, reçu aux Etats
de Béarn comme seigneur de Moncaubet en 1727, épousa à Moncaubet le
27 novembre 1736, Elisabeth Angélique de Forbeaux de Lussan, de Grenade,
dans les Landes, née vers 1705.
« L’an mil sept cens trente et six et le vingt-sept du mois de novembre ont
épousé le Sieur Jean-Baptiste de Mirassor, seigneur de Moncaubet et
demoiselle Angélique Elisabeth de Forbaux de Grenade par le ministère du
Sieur abbé de Lacoue de Pau et ce dans l’église de Grenade en vertu de mon
certificat et iceluy du Sieur curé de Grenade ; lequel mariage a été couché sur
le registre de l’église du dit Grenade a ce qu’il m’a été certifié ; en foy de quoy
ay signé Lalanne Archiprêtre ».
Il mourut sans enfants à Moncaubet le 24 mars 1758 à l’âge d’environ
60 ans et fut enterré dans l’église. Sa femme se retira à Pau.
* Jean de MIRASSOR « cadet », né vers 1700, succéda à son frère comme
seigneur de Moncaubet. Il fut reçu aux États de Béarn en cette qualité en

18
1759. Il épousa en 1735 Marie (Anne) Dabat dite Peirot de Héchac en
Armagnac, peut être domestique au château, dont il avait déjà eu un enfant.
« L’an mil sept cens trente et cinq et la seizième février après avoir publié
au prône de la messe de paroisse par trois dimanches ou fêtes consécutives,
sans aucune opposition les bans de mariage d’entre le Sieur Jean de Mirassor
et Marie dite Anne DABAT de PEYRET ditte PEIROT de Hèches, diocèse de
Tarbes en Armagnacq, habitante de Moncaubet, leur ay imparti la
bénédiction nuptiale en présence d’Antoine Lacoste et de Jean Graciette et
autres, leurs parains et amis dans l’église du présent lieu de Simacourbe, avec
les cérémonies prescrites par la Ste Église. En quoy j’ay signé Lalanne
archiprêtre »
Il mourut à Moncaubet à l’âge de 80 ans le 18 décembre 1780 et fut
enterré dans l’église.
Sa femme Marie dite Anne de Mirassor mourut quelques jours après, le
25 décembre 1780 et fut également inhumée dans l’église.
De leur mariage naquirent :
• Jean de MIRASSOR « II », né en 1734 qui suit.
• Anne, née à Moncaubet en 1736, mariée à Moncaubet en 1763 à Jacques
Loustallé Joanmarcade, de Lasserre.
• Jeanne, née à Moncaubet en 1739, épousa à Lusson en 1782 Pierre Borde,
de ce lieu, fils de Jean Borde et feue Marie Plassot.
• Jean, né en 1741 à Moncaubet, où il mourut en 1749.
• Anne, née en 1745 à Moncaubet, épousa à Lannecaube en 1770 Raymond
Daugas, et mourut à Lannecaube en 1820.
• Marie, née à Moncaubet en 1749.*
Jean de MIRASSOR « II », né à Moncaubet en 1734, légitimé par le
mariage de ses parents, épousa :
- à Aire sur Adour, en 1761, Marie de Nouseilles, sa parente qui mourut
très tôt.
- Et en secondes noces, à Audiracq (Monassut) le 12 octobre 1773,
Jeanne de Belloc d’Espechède (fille de Noble Jean de Belloc, seigneur
d'Espechède et abbé laïc d'Audiracq, et de Dame Jeanne de Laà Castetnau).
Il eut de son premier mariage une fille, Marie Claire, qui épousa à
Lussagnet le 1er mai 1787 André de Curtan, (1757-1812), abbé laïc de
Lussagnet.
De son second mariage, naquirent :
• Jean de MIRASSOR « III », qui suit.
• Henri, né à Moncaubet en 1778, mort en 1784.
• Madeleine, née à Audiracq en 1779, morte, célibataire, à Monassut en
1841. Anne, née à Moncaubet en 1781, morte en 1784.

19
A titre anecdotique, nous avons relevé dans le registre paroissial :
- L’an mil sept cens quatre-vingt trois et le 28 décembre est décédée
une femme appelée Françoise, fille naturelle de la maison seigneurialle du
lieu de Moncaubet, habitante de Bazet* du dit lieu, brassière âgée de
soixante ans au moins et enterrée le lendemain dans le cimetière de l’église
du lieu par moi soussigné ; présens Jean Lanné, Jean Layus regen qui ont
signé ; Lagrange Archiprêtre ».
*Une famille Bazet dont le chef de famille était forgeron habitait bien
Moncaubet.

A l’instigation du Sieur Pierre d’Arripe, baron de Lannecaube, vicomte de


Sadiracq, seigneur de Lalongue, un relevé d’arpentage fut ordonné en 1774 et
remis le 24 avril 1780, avec l’agrément du Sieur de Mirassor (Jean de Mirassor
III), seigneur de Moncaubet. L’arpenteur assermenté s »appelait Joseph
Castin, habitant Sévignacq. (A.D de Pau C 1.141).
La propriété du Sieur de Mirassor arpentée et répertoriée sur le
livre cadastral appelé Terrier.

20
21
Il vendit la seigneurie de Moncaubet à Jean de LATOUR, de Morlaàs, en
1785. Il conserva cependant le château et les terres.
Il mourut à Moncaubet le 11 nivose an VIII (1er janvier 1800), sa femme
décédant en 1823.
Jean de MIRASSOR « III », né à Moncaubet en 1775, mort à Moncaubet
en 1854, dit "laboureur" , se maria, lui aussi, deux fois :
22
- A Lalongue, le 22 prairial an V avec Elisabeth Punteyan, qui mourut en
1832 à Lalongue encore, en 1837, en secondes noces, avec Jeanne Tisné,
domestique.
Du premier mariage, naquirent à Moncaubet :
• Jeanne, née le 19 fructidor an V, morte en 1868. Elle eut un enfant
naturel, Pierre, en 1836. Celui-ci est la souche d'une lignée illégitime.
• Jean de MIRASSOR « IV », qui suit.
• Marie, née le 7 germinal an VIII.
• Madeleine, née le 20 fructidor an IX, morte en 1858, mariée à Jean
Machorre, en 1823, à Lusson.
• Anne, née en 1806.
Jean de MIRASSOR « IV », né le 2 nivôse an VII, mort à Pau en 1885.
Successivement domestique, courrier, postillon, cocher, il épousa à Pau en
1841 Thérèse Bourras dit Vergez, dont il eut six enfants, un seul survécut.
Jean de MIRASSOR eut une destinée tragique. Il quitta Moncaubet très
jeune pour être embauché comme domestique, courrier, cocher auprès de
l’hôtel de la Poste à Pau. Petit à petit, il se départit de toutes les terres lui
appartenant, au profit de voisins, qui agrandirent leur patrimoine terrien.
Un entrefilet paru dans le journal « Le Mémorial des Pyrénées » du 8
avril 1885, nous apprit sa fin tragique le lundi 7 avril 1885. Devant le Sacré-
Cœur de Pau, en déchargeant des colis il chuta de son véhicule à 8 heures et
demie. Inanimé, gravement blessé, il fut transporté à l’hôpital de Pau et
mourut dans la journée.
Il était le fils de Jean de Mirassor « III » et d’Elisabeth Punteyan de
Lalongue.
Le château existait en partie à la fin du XIXème siècle. Une pierre
sculptée trouvée par M. Edouard Sériès paraissait fort ancienne (elle se
trouve actuellement dans la salle à manger du château de Corbères). De
même, la dernière fenêtre que l’on a pu observer paraissait dater du XVIème
siècle.
Le château fut habité de façon continue par les seigneurs du lieu à
partir de 1668 jusqu’au début du XIXème siècle. Dès lors, sans entretien, il
dépérit aisé en cela par des « profiteurs ».
Les Mirassor conservèrent Moncaubet durant plus de cent ans et c’est
eux qui donnèrent au château l’aspect que l’on pouvait imaginer par les
ruines qui restaient encore dans les années 1950, et que les plus anciens
Moncaubetois avaient bien en mémoire.
Charles de Mirassor fit aussi le dénombrement de ses droits : il cita les
maisons de Moncaubet. En voici la liste dans laquelle vous reconnaîtrez des
patronymes connus de lieux de vie, d’autres devenus aujourd’hui des noms

23
de champs ou de bois : Berdou, Roustaà, Courteilh, Garaten, Bouillaquinou,
Betbeder, Péès, Couchat, Sériès, Peyri, Gaye, Larriù, Lechou, Labezan et
Mounicou.

La maison Lussiaà-Berdou en 1950. (Photo, archives familiales Anne-


Marie Benquet)

Les Mirassor furent enterrés dans l’église de Moncaubet, sans doute


devant la Sainte Table. (Notes de l’abbé Aloys de Laforcade).
Mais les deux derniers se trouvèrent dans une situation financière
difficile : il semble qu’ils furent des viveurs, plus occupés à chasser et à courir
le jupon qu’à gérer leurs intérêts.
C’est ainsi que cette noble famille de Moncaubet disparut. Entretemps,
avant la Révolution, la seigneurie, mal en point, fut vendue à la famille de
LATOUR de Morlaàs en 1782. (Notes de l’abbé Aloys de Laforcade).
La famille de Noble de LATOUR.
Nous n’avons, malheureusement, que peu de renseignements sur cette
période d’autant que cette famille revendit la seigneurie en 1782, peu avant
la Révolution, à la famille de LANSACQ. La famille Latour acheta la seigneurie
de Moncaubet vers 1759, puisque cette année-là, elle sollicita son entrée aux
États auprès du Parlement de Navarre en raison de la possession des terres
de la seigneurie de Moncaubet.
24
La famille de Noble de LANSACQ.
En 1782, la famille de Latour revendit la seigneurie de Moncaubet à la
famille de Lansacq en particulier à Noble Mathias de Lansacq, Conseiller et
Secrétaire du Roy, Maison et Couronne de France et de ses Finances en la
Chancellerie du Parlement de Navarre, Directeur et Receveur Général de la
Régie Générale.

25
(A.D de Pau C 822 Délibérations des États de Béarn).
Noble Mathias de Lansacq était conseiller secrétaire du Roy, Maison et
Couronne de France et de ses Finances en la chancellerie auprès du Parlement
de Navarre, directeur et receveur général de la Régie Générale.
Comme vous pouvez le constater sur les deux documents précédents,
M. Mathias de Lansacq présenta une requête d’entrée aux États auprès du
Parlement de Navarre en 1782.
Au cours de la fin du XVIIIème et durant le XIXème siècle le château de
Moncaubet fut abandonné et petit à petit saccagé par des gens peu scupuleux
qui vinrent de servir en matérieux de réemploi. C’est ainsi que divers
composants de la bâtisse disparurent et allèrent assurer ou embellir des
constructions nouvelles ou anciennes. La cheminée fut vandalisée, les
corbeaux, des poutres disparurent etc....

26
Ce qui restait du Château en 1925, extérieurement et intérieurement.

(Photos Gruel Lalongue 1925).

27
Crabosse.
- Une présence certaine était décelée dans le quartier Crabosse sur le
versant est de la « cime arrondie », non loin d’un ruisseau plus important, le
« Grand Léès » qui coule au fond de la vallée de Maspie-Juillacq, Simacourbe
et Lespielle.
La paroisse de Crabosse apparut au cours du Xème siècle. Marca nous dit
que Centulle (Gaston), dont le règne commença en l’an 985, fit de
nombreuses libéralités en faveur de l’église de Lescar qui lui fut obligée de la
« disme » de Crabosse, possédée maintenant par l’évêque. Les premiers
documents historiques qui nous restent sont d’ailleurs relatifs à Crabosse qui
eut, jadis, une importance certaine, et dont la dîme appartint dès le Xème
siècle, à l’Évêché de Lescar. L’évêque de Lescar, Guillaume Sance, « prince de
toute la Gascogne », donna et confirma en l’an 1101 entre autres libéralités
« le beau village de Simacourbe » et la possession de l’église Saint-Laurent de
Crabosse. Crabosse fut très certainement un lieu habité très important avant
ces dates-là. Ce dernier reçut ensuite du Vicomte Centulle (Gaston), dont le
règne commença en l’an 985, et de Guillaume d’Escurès, l’église Saint-Laurent
de Crabosse. Cet habitat, en cet endroit, doit remonter au VI ou VIIème siècle
après J.C. Il ne faut pas oublier que ces peuplades construisaient leurs
maisons à proximité des cours d’eaux, nous l’avons déjà dit.
Il est permis de croire, d’après Constant Lacoste, autodidacte féru
d’histoire et d’archéologie et qui commit une monographie de Simacourbe en
1928, que Crabosse eut un rayonnement important dans les premiers temps
de la civilisation chrétienne.

L’église Saint-Laurent de Crabosse.


Une église exista donc à Crabosse, dédiée à Saint-Laurent. Au cours du
ème
XVI , nous savons que cette église fut la propriété de l’Évêque de Lescar
ainsi que nous l’indique un document conservé aux Archives
Départementales « Doble Censuau deu loc de Simacorbe deus dreits
seignoriaus que l’Evesque de Lascar y acostumàbe prenez ». À cette époque
les anciennes circonscriptions connues, sous le nom de baillage venaient
d’être remplacés par les « parsans ». Parmi ceux-ci, qui étaient au nombre de
dix-neuf, figure « lo parsan de Crabossa » ainsi que le mentionne un
document de 1540. « Doble Censuau deu loc de Simacorbe deux dreitz
seignoriaus que l’evesque de Lascar y acostumabe prenez. »
En 1569, l’église fut incendiée et détruite par les troupes de Gabriel de Lorges,
comte de Montgommery, lieutenant général des troupes protestantes de

28
Jeanne d’Albret, chargées de reconquérir le Béarn et d’anéantir les
catholiques.
Au début du XXème siècle, dans un champ de vignes, dénommé
« Hourticq », à quelques encablures de la départementale Maspie-Lespielle,
de grosses pierres furent trouvées. Tout près, en labourant entre les rangées
de ceps de vigne, de nombreux ossements humains furent mis au jour
indiquant la présence d’un cimetière attenant à l’édifice. (Dans les notes de
l’abbé Aloys de Laforcade, il est mentionné : « M. Lahoundère, qui vivait à
Simacourbe non loin de la maison Bidaury, interrogé en 1940 par l’abbé avait
fait quelques confidences sur Crabosse : « L’église et le cimetière de Crabosse
se trouvaient dans la vigne de Hourticq qui existait à l’époque. Travaillant à la
journée chez divers propriétaires terriens, M. Lahoundère, en labourant, au
début du XXème siècle, avait trouvé des pierres et de nombreux ossements en
cet endroit-là ».
En 2010, avec M. Alexandre Sarramoune, nous avons retrouvé de
vieilles pierres de taille, soulevées par différents labours et mises en bordure
du champ, près d’un large fossé.
Plus tard, Simacourbe et Crabosse seront mentionnés dans les actes de
fondation du monastère de Saint-Pé-de-Générès, en Bigorre, en tant que ville
et terres données à l’église Saint-Julien de Lescar.
Il y a lieu de penser que ce quartier fut habité du temps des
Carolingiens et peut-être des Mérovingiens.
Des fouilles sur ce champ permettraient, peut-être, de mettre à jour
des sarcophages qui dateraient l’occupation de ce quartier par une
population sédentaire.

Champ de « Hourticq ». (Photo Serge Chantre 2020).

29
Simacourbe.
- Le bourg de Simacourbe, juché sur la colline, apparut certainement à la
fin du IXème siècle. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce regroupement.
1- L’existence d’un noyau de peuplement avant la construction de
l’église Saint-Pierre-ès-Liens. Celà correspondrait à l’époque carolingienne ou
post-carolingienne entre 800 et 980 après J.C. Un hobereau régissait peut-
être cet embryon de village, tout en étant le premier seigneur?
Aucun document ou témoignage archéologique ne nous permet de
remonter en amont. Néanmoins, rappelons l’existence d’une phalange gallo-
romaine attestée, à Moncaubet, quartier tout proche !
Un témoignage matériel aurait pu nous en dire plus ! « En creusant les
fondations des nouveaux murs du cimetière, côté ouest, en 1885, il fut
découvert, à côté de la sépulture de Jean Lacoustille, ancien maire décédé en
1867 et père du maire de Simacourbe, Jean-Baptiste Lacoustille, un
« cercueil » en pierre ou marbre ? de grandeur ordinaire et d’une seule pièce,
sans couvercle, ni inscription d’aucune sorte. À l’intérieur, il n’y avait, soi-
disant, que de la terre et quelques ossements. Comme il avait été
endommagé par les fossoyeurs qui avaient creusé des fosses de part et
d’autre, il fut mis en pièces, sans autre procès, pour servir à la construction
des nouveaux murs de ce cimetière ». S’agissait-il d’un sarcophage très
ancien ? Peut-être ? La méconnaissance en histoire archéologique des
entrepreneurs et des édiles nous a privé d’un témoignage unique de datation
et d’historicité…. Il se pourrait que, dans le cimetière actuel, d’autres
sépultures du même genre y soient bien enfouies ? (A.D. 130 J 5 Inventairss
de l’Église de Simacourbe depuis 1883 page 51).
La fonction de seigneur, en sa partie, se perpétua à Simacourbe dans la
personne de l’abbé laïque, devenu coseigneur du lieu et vraisemblablement
fondateur de l’église, l’autre seigneur étant l’évêque de Lescar.
L’existence de deux pouvoirs à Simacourbe, le laïc et l’épiscopal, ne
semble pas avoir généré de situations conflictuelles, les textes n’en
mentionnant pas. Le village dépendait de l’Évêque devant qui, le seigneur
devait rendre des comptes au même titre que, dans d’autres contrées, le
seigneur s’inclinait devant l’autorité d’un duc, d’un vicomte. (Ph. Araguas,
Mottes seigneuriales et abbayes laïques en Vic-Bilh).
2 – N’oublions pas qu’aux alentours du IX et Xème siècle il y eut dans la
région des inondations millénaires qui noyèrent le fonds des vallées. Les
habitants fuirent, se réfugiant sur le haut des collines. L’exemple le plus
frappant se trouve à Escaunets, village de la Bigorre pas très éloigné où, la

30
rivière du Louet ensevelit le premier peuplement situé près des tourbières en
amont du lac collinaire actuel. Cependant, aucun document ne parle d’un
pareil séisme dans le Vic-Bilh !
- 3 – Par contre, durant le Moyen-Âge, les guerres seigneuriales se
propagèrent en Gascogne et les seigneuriaux commencèrent à construire des
fortifications sur le haut des collines, ce qui leur permit de mieux défendre
leur personne, leur famille, leur patrimoine et les populations qui leur furent
soumises. Plus tard, des rivalités et des appétits apparurent, au grand jour,
entre les comtés d’Armagnac, de Bigorre et la principauté de Béarn, conflits
attisés par l’Aragon tout proche. Des hordes armées déferlèrent sur le nord
du Béarn qui venait de se former. Elles sévirent dans cette contrée, et la cité
de Lembeye se fortifia en conséquence (remparts, fossés, tour de défense
avec portail en fer forgé du XIIIème siècle, etc…).
Le village de Simacourbe emprunta de nombreux patronymes au
travers des siècles :
- Cimacorba : au XIIème siècle dans le Cartulaire de Morlaàs (L. Cadier
1884).
- Cimacorb : vers 1194 dans le cartulaire de Saint-Mont (Ch. Samaran
Paris 1953).
- Simacorba : au XIIIème siècle dans les Fors de Béarn (A. Mazurie et J.
Hatoulet Fors de Béarn Imp. Vignancour 1842).
- Simacorbe : en 1344 (Tucoo-Chala Le Livre des Hommages de Gaston
Fébus 1343-1391 Zaragoza 1976 page 51-52).
- Simbe-Corbe :1383 Contrats de Luntz. (Grosclaude page 117)
- Sima-Corbe :1385 Recensement (A.D. Inventaire série G et H).
- Cimecorbe :1402 Censier (Grosclaude page 177).
- Simacurva :1418 Charles de Béarn.
- Symecorbe :1540 Réforme de Béarn.
- Sumacourbe : 1546 Réforme de Béarn.
- Simacôrbe : 24 mars 1570, procès-verbal de l’assemblée de la Réforme,
à Morlaàs, vendant les biens ecclésiastiques confisqués.
- Simacourbe :1687 Dénombrement par Messire Jean de Gassion (A.D.
Pau cote 2 Mi 6 B 654).
- Simecourbe : 1753 Carte de la partie méridionale du Gouvernement de
Guienne par Sr Robert (UDT Pau-Pyrénées cote 220.172).
- 1771 Carte du Gouvernement de Guienne et Gascogne par
M. Bonne (UDT Pau-Pyrénées cote 220.286).
- XVIIIème siècle : Carte du Béarn, de la Bigorre, de
l’Armagnac et pays voisins par Guillaume Delisle, « Premier géographe du Roy
de l’Académie Royale des Sciences ». (UDT Pau-Pyrénées cote 220.092).

31
- Simacourbe : 1767 Terrier (A.C. de Simacourbe série C.C. 1).
- Simacourbe : Carte du Gouvernement de Béarn par Dubuisson (UDT
Pau-Pyrénées cote 220.095).
- Simacourbe : Carte dite de Cassini (UDT Pau-Pyrénées).
Les Archives Départementales possèdent deux documents des XV et XVIème
siècle où il est fait mention du village : en 1480, « le Mariage de Bordeu de
Montaner », assisté de Guilhem Ramon de Miossens, archiprêtre de
Simacourbe » et en 1511 « un emprunt de 35 écu par Roger de Boeil et Pierre
des Tysnées, syndics de Béarn à Duillaume-Raymond de Forbet, jurat de Pau
avec le garantie de Johanet, abbé de Simacourbe ».

- Un château-fort.
- Donné avant 1032 à Lescar, Simacourbe s’établit certainement durant
le X et XIème siècle dans le quartier dit « deus embarats ». Une motte de plan
quadrangulaire, fut dominée sans aucun doute, par un « castelnau seigneurial
rudimentaire », dont il ne demeure, que les douves et le fossé, amenant les
eaux pluviales depuis le haut du bourg.
- La motte et la haute-cour, butte artificielle de 50 m au carré et d’une
hauteur de 10 m fut certainement aménagée pour y construire une tour.
- Ainsi, le premier château, fut certainement bâti en terre et en bois par
les serfs du seigneur, selon des plans avec un traçage d’un plan au sol, puis le
creusage d’un fossé, dont les amoncellements de terre servirent à la
formation d’un rempart. Le monticule fut certainement élevé par couches
successives de matériaux apportés par chariots ? ou à dos d’hommes, dans
des hottes. La tour, initialement construite en bois, dut avoir un ou deux
niveaux pour les réserves et les pièces à vivre et à dormir du châtelain
entouré de sa famille.
- Certainement cernée d’une palissade aménagée sur une levée de terre,
l’entrée se fit par l’intermédiaire d’un pont amovible gardé par une porte
et une tour en bois ( la venelle étroite y amenant « Chemin du Château-fort »
existe toujours).
-- Le château fort, en pierres, arriva entre le XI et XIIIème siècle. Seigneurs
et Chevaliers, plus lettrés, redécouvrirent les traités d’art militaire romain,
d’où quelquefois, une dénomination de château sous le vocable de
« roman ».
- Les fondations furent creusées plus en profondeur, pouvant atteindre
le sous-sol quelquefois rocheux, et elles s’avérèrent plus résistantes.
- Les murailles plus hautes et plus épaisses, furent bloquées entre
2 parements, de 2 à 3 m d’épaisseur en moyenne, pour résister aux tirs des
armes « lourdes » de siège (trébuchets, mangonneaux).

32
(Dans les notes de l’abbé Aloys de Laforcade, il est mentionné : « Au
tout début du XXème siècle, M. Lahoundère, journalier a vu sur le haut de la
motte, des restes de mur en pierre, ayant plus de 3 m de large ».
- Les pans de murs droits, certains obliques par un élargissement à la
base permirent d’éviter le travail de sape et de faire ricocher sur l’assaillant
des objets lancés des courtines. Des hourds furent installés au sommet des
enceintes pour défendre le pied des murailles.
- La courtine fut certainement dotée de tours de flanquement à partir de
1160, d’abord rectangulaires, semi-circulaires ou circulaires. De plus en plus
nombreuses et rapprochées, les tours circulaires résistèrent mieux aux
mangonneaux et ne laissèrent aucun angle de tir mort. Surmontées
d’échauguettes, elles réduisirent la fonction défensive du donjon, tout en
maintenant le symbole du pouvoir seigneurial. Les bâtiments de la basse-cour
se regroupèrent contre la muraille.
- Le donjon circulaire devint la règle après 1150. Le seigneur et sa famille
habitèrent alors dans un logis seigneurial plus confortable.
- Les meurtrières apparurent à la fin du XIIe siècle pour faciliter le tir à
l’arbalète. Le bois reste utilisé pour les défenses annexes notamment :
barbacane, lices, bretèches, hourds. Les progrès de l’artillerie rendirent les
murailles très vulnérables. Au début du XVème siècle, l’utilisation de boulets
de fer, plus destructeurs que les boulets de pierre, se généralisa. Les canons
de la fin de la guerre de Cent Ans permirent d’accélérer les sièges en ouvrant
des brèches dans la muraille plus efficacement que la sape ou le bélier. Aux
XV et XVIème siècle, l’évolution de l’armement continua. A partir des guerres
de Religion il n’y plus de construction de châteaux. Henri IV confirma son
déclin en ordonnant le démantèlement ou la destruction de nombreuses
forteresses pour éviter qu’elles servent de repaire aux ennemis de l’autorité
royale.
- Avec le bras de fer franco-anglais à partir de 1152 consécutif à la
répudiation d’Aliénor d’Aquitaine par le roi Louis XII, avec le début de la
guerre de cent ans, le seigneur de Simacourbe pensa certainement à
transformer le bourg de Simacourbe en bastide, mieux à même d’assurer une
protection pour sa famille, ses guerriers et les paysans indispensables pour
l’apport de vivres et victuailles. Mais cette idée sombra en chemin. A la fin du
XIVème siècle, le château fut certainement attaqué et démantelé avec l’arrivée
des gros boulets. Guerre de succession en tête de la seigneurie ? Victoire d’un
adversaire voisin ? Le château tomba en ruines. Il ne demeura qu’un chemin
appelé depuis fort longtemps « Chemin de Labastide », traversant les terres
les plus prospères. En 1343, Gaston III de Foix-Béarn dit Fébus, despote
éclairé, fit une tournée d’hommage et se rendit dans le Vic-Bilh.

33
Malheureusement, nous n’avons pas de documents sur cette bâtisse et
leurs propriétaires, seigneurs en leur partie, mais il ne nous est pas interdit de
penser qu’un seigneur banal fut installé avant l’emprise exercée par l’Évêché
de Lescar
- Après la ruine du château-fort, la famille de Castaing, Seigneur de
Barinque, en sa partie, d’Escurès s’appropria du domaine seigneurial de
Simacourbe, en sa partie, en déshérence et fit construire un château dans le
bourg du village, qui devint le château de Parage quelques siècles plus tard.

Le talus de la motte féodale, en haut et les douves, en bas, ce qu’il en reste en


2021. (Photo Serge Chantre)

34
En haut de la motte féodale, on mesure l’étendue et on imagine la taille du
château-fort. (Photo Serge Chantre 2021).

- Revenus de l’Évêché de Lescar à Simacourbe.


Les droits seigneuriaux de dîmes de Simacourbe, Juillacq et Crabosse
qui appartenaient à l’évêque de Lescar étaient mis en ferme. N’oublions pas
qu’à cette époque les fermiers-généraux exerçaient le droit de perception des
impôts.
Tous les neuf ans à la suite d’une adjudication par devant le notaire
Royal apostolique de Lescar, Me Jean Baptiste de Castaing en présence des
témoins M. Pierre Racine, ingénieur sindicq général de la navigation de la
Généralité s’Auch., procureur fondé de Pau, et de Mgr l’Illustrissime et
Révérendissime Marcq Antoine de Noé, Évesque de Lescar lequel, de son gré
et volonté, a baillé et délivré à titre de ferme et prix d’argent ses avoirs, les
dismes de Simacourbe, Juillacq, Crabosse et les droits seigneuriaux du heuga.
Nous savons qu’en 1763, ces revenus furent adjugés en faveur de Jean
Pelay, de Juillacq, dernier enchérisseur pour neuf ans à mille livres par an
« sans en comprendre le pot de vin » sous la caution solidaire de son frère,
Bernard Pelay habitant Laulhé-de-Lion – 26 may 1763 - (Archives
départementales Pau G 274).

35
- Église Saint-Pierre-ès-Liens.
Nous ne connaissons pas l’occupation des sols en haut de la colline
avant 1032 ? Y-avait-il déjà un site protégé correspondant à un « cimetière »
des premiers siècles après J.C.? Cela serait fort plausible. Deux éléments
pourraient abonder vers cette hypothèse.
1 - La différence de niveau entre l’intérieur de l’édifice et le sol
extérieur, laisserait supposer qu’une excavation fut nécessaire pour sa
construction, éliminant sarcophages et ossements !
2 - Selon Pierre de Marca, sans justification écrite, un peuplement
exista à l’époque carolingienne VIII-IXème siècle, régi par un petit seigneur
Le nom patronymique du saint patron de la paroisse, Saint-Pierre-ès-
Liens, fait référence à une dédicace, également appelée « fête des chaînes du
Prince des Apôtres », établie par le pape Sixte III en 439 sur le mont
Esquilin, en commémoration de l'emprisonnement que le roi Hérode,
Agrippa fit subir, à l'apôtre Pierre, avant sa probable exécution à Jérusalem,
en l’an 44. Cette commémoration est fêtée le 1er août, dans le christianisme
occidental et le 16 janvier, dans l'Église orthodoxe.
--------------------------------------
Histoire de « Saint-Pierre-ès-Liens ».
« Hérode Agrippa, roi des Juifs, après avoir condamné à mort saint
Jacques le Majeur en l’an 44, fit emprisonner saint Pierre. Les fidèles, à la
nouvelle de l’arrestation du chef de l’Église, se mirent aussitôt en prière et
Dieu les exauça.
Le Prince des Apôtres, chargé de chaînes, était gardé nuit et jour par
seize soldats, dont quatre faisaient, tour à tour, sentinelle autour de lui, dans
la prison ; les autres gardaient les portes.
La nuit même qui précéda le jour marqué pour l’exécution, saint Pierre
dormait paisiblement au milieu de ses gardes, quand tout à coup, la prison fut
éclairée d’une lumière céleste. Un Ange apparut, réveilla saint Pierre et lui
dit ; « Levez-vous, prenez votre ceinture, vos vêtements et vos chaussures et
suivez-moi ».
Au même instant, les chaînes tombèrent de ses mains et pieds ;
stupéfait, il obéit et traversa sans obstacles, à la suite de l’Ange, le premier et
le second corps de garde, arrivant à la porte de fer à l’entrée du chemin qui
menait à l’intérieur de Jérusalem. Elle s’ouvrit d’elle-même et ensemble, ils
allèrent au bout de la rue et l’Ange disparut.
Saint Pierre crut que tout ce qui se passait, relevait d’un songe. Mais, il
fut vite persuadé de la réalité de sa délivrance et il en bénit le Seigneur.

36
Il se rendit alors à la maison de Marie, mère de Marc, son disciple, où se
trouvait une foule en prière. Saint Pierre frappa à la porte et la jeune fille
chargée d’ouvrir, ayant distingué la voix de Pierre, courut annoncer à
l’intérieur de la maison. Personne ne voulait y croire. Saint Pierre continua à
frapper. Quelle ne fut pas l’explosion de joie quand la porte fut ouverte et que
l’on reconnut saint Pierre. Ce dernier calma leur émotion et raconta. Les
fidèles se firent un devoir de recueillir les précieuses chaînes et les
conservèrent avec un religieux respect ».
Plus tard, saint Pierre, le Chef de Apôtres apporta les vénérables
chaînes à Rome.
La chaîne de Jérusalem fut portée à Rome en 439 et jointe aux
premières, conservées dans cette ville. Et chose extraordinaire, les deux
chaînes s’unirent, dès qu’elles furent placées côte-à-côte.
Depuis lors, l’Église fit beaucoup plus de cas de ces précieuses chaînes
que des trésors ! » Une fête fut établie pour les honorer, comme il est
souligné en préambule. Source : www.cassica.com l’histoire de Saint-Pierre-
ès-Liens.

- L’église Saint-Pierre-ès-Liens de Simacourbe apparut entre la fin du


XI et le début du XIIème siècle (partie basse de l’abside en moellon grossier,
ème

contrefort axial en moyen appareil, percé d’une baie à linteau, sobrement


décoré, modillons et tête de félin, terminée vers (1120-1140) probablement,
après une interruption des travaux. Une seconde campagne montre l’emploi
de pierres de taille d’assez gros appareil, provenant des anciennes carrières
de Conchez-de-Béarn et de Cadillon. Ces dernières sont porteuses de
nombreuses marques de tâcherons. La mise en place de la porte méridionale
se situe à cette époque. Celle-ci est sans conteste avec le chœur, l’élément le
plus intéressant de l’édifice. Le porche qui semble avoir été prévu dès
l’origine (présence de corbeaux*), formant un léger avant-corps, a été refait
en l’an 1809, puis en 1842. L’école se fit sous le porche avant la création d’un
bâtiment adéquat.

* On aperçoit les deux cordeaux sur cette vue. (Photo Serge Chantre 2021).

37
Église vers 1881 ? (Archives Monuments Historiques 2546). Remarquez la
chapelle de la Vierge et sa toiture telles qu’elles étaient à l’époque. Il fut
décidé de la reconstruire en totalité en 1901.

Église Saint-Pierre-ès-Liens vers 1910. La chapelle de la Vierge a été


reconstruite. (Cliché carte postale Labouche Frères Toulouse).

38
Double Vitrail Chapelle de Triple rang de
Oculus
rang de Mauméjean la Vierge billettes
Clocher billettes
1856

Modillon
Marques
tête de félin
de
tâcherons

Porche Modillon
trois tores

Contrefort

Église Saint-Pierre-ès-Liens. (Photo Serge Chantre 2010).

Chevet côté sud-est, avec l’oculus : à sa base, une ligne de deux rangs
de billettes, tandis lqu’un demi-cercle de trois rangs de billettes souligne le
haut. (Photo Serge Chantre 2021).

39
Porche de l’église. (Photo Gruel Lalongue vers 1925).

Porche de l’église. (Photo Serge Chantre 2021).

40
Marques de tâcherons (Photos Serge Chantre 2021).

41
Marques de tâcherons (Photos Serge Chantre 2021).

42
Marques de tâcherons (Photos Serge Chantre 2021).

Différentes marques de tâcherons sur les pierres extérieures. Ces marques


servaient à comptabiliser les pierres pour la solde des tailleurs. (Photos Serge
Chantre 2010).

43
Le portail historié de l’église. (Photo Serge Chantre 2010).

44
Chrisme à l’envers Tympan du XVIIème S

Voussure Fleuron à
composée huit pétales
de trois en état
rouleaux. d’éclosion
Rouleau
supérieur
Marguerites

Rouleau
médian Palmettes à
cinq folioles

Rouleau Tailloir de
intérieur chapiteau et
imposte

Chapiteau Chapiteau
historié historié
« Le « David et
Sacrifice
d’Abraham »
ses
musiciens »

Colonnette Colonnette
supportant supportant
le chapiteau le chapiteau

Porte
d’entrée de
l’église du
XVIIème S
Pierres de
grès 6 marches
mollassique de descente

Le portail d’entrée. (Photo Serge Chantre 2010).

45
- Le portail sud de l’église est construit en grès mollassique. Il est
aménagé dans un avant-corps et protégé par l’auvent du porche.
Sa composition architecturale englobe une voussure à trois rouleaux en plein
cintre et deux colonnettes situées de part et d’autre de l’entrée, couronnées
de chapiteaux historiés.
La porte de Saint-Pierre devait, peut-être, avoir à l’origine un tympan.
L’emplacement du tympan actuellement vitré est décoré de baguettes en bois
disposées de manière concentriques. Le chrisme qui orne généralement cet
élément est en effet visible, mais placé à l’envers, au-dessus de l’archivolte.
Les rouleaux de la voussure, ornés de tores cordés, de cabochons et de
fleurons, retombent sur une imposte continue (oiseaux, rinceaux et grappes
de raisins), qui inclut les tailloirs des deux chapiteaux historiés.
L’auvent du porche est soutenu par trois colonnettes dont les bases sont des
chapiteaux de réemploi. La rusticité et la simplicité de ces trois colonnettes
attestent de leur usage remontant au haut Moyen-Âge.

****************************

Chapiteau de droite.

David et ses musiciens.

Tiré de l’Ancien testament, le thème du roi David jouant avec ses


musiciens a été beaucoup traité au Moyen Age. David, qui était considéré
comme l’auteur des Psaumes, incarne la figure du roi-prêtre ancêtre du
Christ. Par sa musique, il adresse ses louanges à Dieu.
épannelé, de type corinthien, fortement altéré, présentant les «pitons
de Jaca»; sculpté sur trois faces au moins (face Nord tournée contre le
jambage de la porte, non lisible, sauf lion); décor de la corbeille : des
musiciens entourant le roi David couronné, assis sur un siège aux accoudoirs
ornés de protomés et tenant une viole de la main gauche et un archet de la
main droite; à sa droite, personnage soufflant dans un cor, appuyé ou assis
sur l’épaule d’un lion; à sa gauche, un autre personnage mutilé, soufflant
dans une flûte(?) tout comme les deux personnages de la face Sud vêtus de
robes à larges, plis.

46
Face sud du chapiteau, les musiciens du Roi David, sont des joueurs de
flûte simple et de pipeau. (Photo Serge Chantre).

47
Face ouest du chapiteau, le Roi David est au centre, assis sur un trône
dont un accoudoir est orné d’une tête animalière et à gauche, un joueur de
cor, tandis que le personnage à droite, joue d’un instrument à vent. En haut,
l’imposte est ciselée d’une vigne serpentine, tandis que les raisins sont
picorés par des oiseaux, ailes déployées. (Photo Serge Chantre).

48
Un agneau sur la face nord du chapiteau de « David et ses musiciens ».
(Photo Serge Chantre).

49
David et ses musiciens.

Décor du tailloir et de l’imposte ; une vigne


serpentant avec des grappes de raisins picorées
par des oiseaux.

Le Roi David, assis sur un


trône, tient dans sa main Piton de Jaca
gauche une viole et dans
sa main droite un archet. A
sa droite, le personnage
souffle dans un cor. Sur sa
gauche, le personnage
mutilé joue d’un instrument Musicien
à vent.

A noter les
longues
tuniques
drapées des
personnages

Sur cette face


nord, un oiseau
(un aigle ?) et
deux lions sont
représentés.

(Photo Serge Chantre).

50
Chapiteau de gauche

Le sacrifice d’Isaac par Abraham.


Le sacrifice d'Abraham, est un épisode biblique de la Genèse, dans
lequel Dieu demande à Abraham de lui offrir son fils Isaac en holocauste sur
le Mont Moriah.
Sur la corbeille, le sacrifice d’Abraham. Sur la face Est, Abraham, la tête
haute, la main droite levée et armée d’un glaive, s’apprête à immoler son fils
Isaac qu’il a saisi de la main gauche par les cheveux. Sous l’autre angle, à
droite d’Abraham, un ange à quatre ailes, deux montantes et deux
descendantes, saisit la main d’Abraham et l’empêche de donner le coup
mortel. Face Sud, deux personnages tiennent la pierre du sacrifice dont on ne
parle pas dans la Genèse. Cependant, dans l’église San Giacomo de Rome, on
montre une grande table de marbre que l’on dit être la pierre du sacrifice
d’Abraham. Cette légende semble avoir été reproduite sur ce chapiteau.
Cette représentation du sacrifice d’Abraham n’est pas rare dans la région et
nous la retrouvons, par exemple, sur un chapiteau du cloître de Moissac avec
des attributs absolument identiques. Des sculptures relativement rudes avec
des volumes traités sans finesse. Regrettons que ces sculptures soient
gravement endommagées par l’injure du temps ou la main des hommes.
Il est très intéressant de noter que les pitons côtelés qui font saillie à
l’angle des chapiteaux sont semblables à ceux de la cathédrale de JACA en
Espagne ; on les désigne désormais sous le terme générique de « piton de
Jaca ».
Ces sculptures s’inscrivent dans le courant international issu de l’église
Saint-Sernin de Toulouse, de Jaca et peuvent être considérées, bien que plus
modestement, comme proches de certains sculpteurs de Loarre (Aragon
espagnol).

51
Abraham, de sa main droite tient le couteau qui doit lui servir à tuer son fils
Isaac, qu’il tient par les cheveux, les mains ligotées sur ses genoux… mais, un
ange, à gauche, les quatre ailes déployées, de sa main gauche, lui retient le
bras. (Photo Serge Chantre).

52
Les deux aides d’Abraham apportent la pierre de la justice. (Photo Serge
Chantre)

53
Face nord du sacrifice d’Abraham. (Photo Serge Chantre).

54
Le sacrifice d’Isaac par Abraham.

Abraham tient de
Piton de Jaca la main gauche
les cheveux
d’Isaac. De la
main droite,
Abraham brandit
un couteau, prêt à
donner le coup
mortel à son fils. Il
est retenu par un
ange aux quatre
ailes déployées.

Le couteau brandi
L’ange retient le bras
d’Abraham Isaac tenu par les
cheveux par
Abraham

Derrière, on peut
apercevoir un
animal (le mouton
sacrifié) et un
Deux personnages, les personnage,
aides portent la pierre de certainement le
l’holocauste Père Eternel.

(Photo Serge Chantre).

55
- Le chrisme est un symbole chrétien datant du christianisme
primitif. Il est formé des deux lettres grecques Χ (khi) et Ρ (rhô) - des deux
premières lettres du mot Χριστόςn (« Christ ») - l'usage de cette dernière
graphie, qui est associée au premier empereur romain chrétien Constantin Ier,
s'étant imposé sur la première.
Le chrisme est surtout présent en Orient, plus spécifiquement dans la partie
orientale de l'ancien Empire romain.
Le chrisme connait différentes graphies qui, chacune, peut être
entourée d’un cercle. Le « chrisme simple » est composé des deux lettres
grecques I (iota) et Χ (chi) rappelant les initiales de Ἰησοῦς Χριστός (« Jésus-
Christ »). Il est affublé de ces deux lettres grecques Apha et Omega
symbolisant le début et la fin.
La première apparition du chrisme se situa sur les Lieux Saints,
berceaux de la chrétienté (Judée et Anatolie en particulier). Ainsi, le roi
Salomon le fit figurer sur son étendard et l’empereur Constantin 1er sur son
labarum (étendard porté par les Romains à la tête de leur armée) à la veille
de la bataille décisive contre Maxence au pont Milvius en 312 après J.C.
Le chrisme, sur le portail de l’église de Simacourbe, est placé à l’envers
(voir photo ci-après). Il y a lieu de penser que les tâcherons ou le maître
d’œuvre, ne connaissant pas la signification de ce symbole, le placèrent
suivant leur interprétation. Les chrismes sont présents sur les églises romanes
de cette époque.

X Alpha
chi

P
Marque de rhô
tâcheron Omega
Fleuron à huit
pétales en état
d’éclosion

56
- L’extérieur de l’église mérite une visite car, on découvrira à
partir du porche vers l’Est, à mi-hauteur du mur, un bandeau orné d’une
double rangée de billettes alternées en tailloir, ornement fréquent de
l’architecture romano-byzantine. Le bandeau se continue sur tout le pourtour
de l’église, mutilé, dégradé par endroits ; le cours en est changé dans la baie
du Sud du sanctuaire et dans celle de l’abside. La nef n’est éclairée au Sud
que d’une seule fenêtre, à plein cintre, sans ornementation et sans arceau. La
baie du sanctuaire est de plus belle proportion : elle présente un double
arceau surmonté d’une gorge et d’une archivolte à triple rang de billettes,
dont on ne voit d’ailleurs, qu’une partie, le reste ayant été détruit par les
méfaits du temps et les saccages perpétrés par les troupes franco-anglaises
de Gabriel de Lorges, comte de Montgommery. Celles-ci, appelées, à la
rescousse dans la région par Jeanne d’Albret, reine de Béarn-Navarre à la tête
des Réformés Protestants, furent chargées de mâter les soldats catholiques
d’Antoine de Lomagne-Tarride, à la solde de Catherine de Médicis, Régente
du Royaume de France, qui chercha, en vain, à annexer le Béarn. Le comte de
Montgommery et ses sbires se montrèrent impitoyables vis-à-vis de leurs
adversaires et du patrimoine religieux.
Arrêté le 27 mai 1574, il mourut décapité, en Place de Grève à Paris,
sous les yeux de Catherine de Médicis le 26 juin de la même année.
- Le clocher, carré, situé dans la partie ouest de l’édifice, néo-gothique,
sans respect du passé roman de l’édifice, ne présente aucun intérêt
historique. Construit en 1856* au détriment d’un mur-clocher surélevé, dans
la première esquisse, qui n’avait pas fière allure non plus œuvre de
l’architecte Noutary de Pau
- L’abside extérieure était primitivement épaulée par cinq contreforts :
un au chevet, deux au Sud, deux au Nord. Quatre existent encore, le
cinquième, au Sud, ayant été détruit pour permettre la percée d’une grande
fenêtre. La baie du chevet est de grande dimension et richement ornée.
L’arceau extérieur est surmonté d’une archivolte à triple rang de billettes,
reposant à droite et à gauche sur deux grandes consoles sculptées ; l’une
représente une tête de tigre montrant ses crocs, l’autre une triple rangée de
tores. A droite et à gauche de cette baie, se trouvent deux oculus, surmontés
d’une archivolte à trois rangs de billettes.
La sacristie reconstruite en 1855 se trouve au Nord. La baie du
sanctuaire qui est située au-dessus de cette sacristie présente une belle
archivolte à deux rangs de billettes seulement en son arceau intérieur.
Toujours sur la face nord du mur extérieur de l’Église on peut
remarquer l’emplacement d’une porte, aujourd’hui murée, jadis protégée par
un porche. C’était la porte des Cagots (voir photo ci-après).

57
Plus loin, au niveau du clocher, un appentis abritait le corbillard. Cet
abri a été détruit à la fin des années 1960.
Avant la construction du clocher, la porte donnant de l’intérieur de
l’église vers le ledit clocher permettait aux propriétaires de l’Abbaye voisine
de pénétrer dans l’édifice sans côtoyer les manants.
* Date marquée sur le fronton de la porte d’entrée du clocher.

La porte des Cagots (1,42 m X 0,70 m, murée sur la face extérieure nord
de l’église. (Photo Serge Chantre 2021).

58
- L’intérieur de l’église, se compose de la nef, prolongé par le
chœur et l’abside.
- L’intérieur de l’Eglise est accessible par une descente de six degrés en
pierres, côté sud-ouest. En effet, le sol intérieur est à plus d’un mètre au-
dessous du sol extérieur, jusqu’à un mètre cinquante côté Nord. Cet
enfoncement n’est pas particulier à Simacourbe ; on le remarque à Taron,
Sévignacq, Morlaàs en particulier. Faut-il y voir une pensée religieuse ?... Un
souvenir des catacombes qui prédisposaient au recueillement au milieu des
reliques des premiers martyrs ?... La nef ne présente pas de particularités
anciennes, puisque, quasiment tout a été reconsidéré durant le XIXème siècle.
Reste un étrange motif, grossièrement gravé sur une pierre
quadrangulaire placée dans le mur, sous la porte qui donne de l’intérieur
accès au clocher : plusieurs croix et divers signes où l’on reconnaît le
monogramme du Christ encadrant un personnage à peine esquissé. Si
l’intérêt artistique est nul, la figure pose une interrogation ?

- La mystérieuse pierre, encastrée dans le pilier droit de


la porte intérieure donnant accès au clocher.
Est-ce le Christ avec la croix sur le côté? Une parole du Christ que l’on a
voulu symboliquement représenter ? un saint ? Que veulent dire les
inscriptions ? Mystère…. Ne serait-ce pas la fameuse pierre sur laquelle les
mamans venaient appliquer le linge d’un enfant malade, implorant leur
guérison selon la rumeur et la superstition locale ?... Il est impossible de la
dater. D’aucuns, ont avancé l’hypothèse que cette pierre proviendrait de
l’église de Crabosse, dédiée à Saint Laurent et détruite en 1569 par les
Huguenots de Jeanne d’Albret ? Il est certain que cette pierre motivée a été
murée à cet endroit après la construction de l’église, et certainement au
XIXème siècle lors de l’édification du clocher ?

59
La pierre mystérieuse. (Photo Serge Chantre 2010).

- Le chœur est certainement un élément très intéressant de l’édifice


car, on est frappé par son aspect élégant et les nombreuses anomalies qu’il
présente au niveau des arcs et des clefs de voûte. Voûté d’ogives dont le
tracé assez maladroit s’explique par la légère déviation d’axe par rapport à la
nef. (Voir plan à la fin de l’exposé). Ces ogives retombent sur de grossiers
culots sommairement ornés (agneau mystique, feuilles de chêne) ; les clefs
portent l’une, la représentation d’un soleil ou d’un séraphin l’autre, un écu
armorié non identifié. Doit-on y voir une interprétation symbolique du
passage de l’Evangile de Saint-Jean : « Et, penchant la tête, il expira » ?...
C’est pour cela dit-on, que presque toutes les Églises ont cette inclination côté
Nord. En fait, il ne faut voir là, que l’inexpérience d’un maître d’œuvre
malhabile. L’autel, actuel en chêne ou châtaignier peint, proviendrait de la
chapelle du château de Parage, autrefois possédé au XVIIIème siècle par l’abbé
Bernard de Lomagne-Tarride, ancien vicaire général de Lescar.

60
Porte et Clocher
escalier du 1856
clocher
Fonts
Marches et baptismaux
porte vers le
clocher Tribune
latérale
Escalier
vers la Tribune
tribune latérale

Entrée de Porte murée


l’église des cagots

Nef
Contrefort
Contrefort

Chapelle Traces
de la arrachement
Vierge d’ogives
de voûte
Travée
droite du
chœur Clé de voûte

Ogives
Sacristie
Clé de reconstruite
voûte en 1855

Plan de l’église. Sur ce plan, on peut constater la légère déviation de


l’abside par rapport à l’axe de la nef. (Étude de l’architecture et du décor
sculpté de l’église Saint-Pierre de Simacourbe par Aleksandra Lypaczewska,
UPPA Pau, juin 2002).

61
Arc triomphal séparant la nef, du chœur
Clé
Plafond
de voûte
de voûte
avec un
consolidé
écusson
armorié
Ogive
Fenêtre est
Clé
de voûte soleil
Oculus ou séraphin

Fenêtre Culot, agneau


percée mythique,
sur feuille de
contrefort chêne
Petite fenêtre
Oculus
mise au jour
en 1980 en
Lustre
fait, une
meurtrière
Fenêtre
jadis
sud

La voûte du chœur après la restauration de 1980/1981. (Photo Serge


Chantre).

Ce blason reproduit sur la clé de voûte était-ce celui de Gabriel de Mouret


seul, qui fut, peut-être, à l’origine de la réhabilitation de l’édifice après les
destructions huguenotes de 1569 ? Il servit de temple jusqu’en 1621 environ.
(Reproduction Serge Chantre).

62
Allée de la nef et vue sur le chœur lors du concert en août 1978 du
trompettiste Jean-Claude Fourticq. Au piano, l’abbé Marrimpouey, créateur
des « Joyeux Compagnons » de Pau. (Photo Serge Chantre).

La nef et le chœur avant la restauration. (Photo Serge Chantre 1980).

63
Entourés d’une grille en fer forgé,
les fonts baptismaux en pierre de
Poitiers sculptés par l’artisan
Delcome de Pau, socle mouluré et
cuve ornementée sur ses bords

Les fonts baptismaux avant la restauration. Avant qu’il y ait le clocher actuel,
c’est par cette porte qu’entraient le seigneur abbé laïque et sa famille pour assister
aux offices religieux. Un bâtiment extérieur existait à proximité de l’église jusqu’au
début du XIXème siècle, permettant ainsi au seigneur, de pénétrer dans l’édifice
religieux sans croiser ses sujets. (Photo Serge Chantre).

64
Le chœur, avec l’autel en marbre polychrome et les tableaux,* tels qu’ils
étaient en place, avant la restauration. (Photos Serge Chantre).

L’autel, le tabernacle, six chandeliers avaient été donnés par la famille


Jean Lafourcade-Camarau 1er né, après l’incendie qui avait délabré le
précédent. Don inscrit sur le côté droit de cet autel.
M. Jean Lafourcade-Camarau avait également fait don à l’église d’un
Christ, en croix en bois doré d’une hauteur de 98 cm.

* Les deux tableaux seraient l’œuvre du peintre André Gorse ? Retable, autel.
(Photo Serge Chantre 1980).

* Les tableaux, (la Sainte Famille à gauche et la remise des clés à Saint Pierre
à droite) vus sur la photographie précédente étaient… peut-être l’œuvre du
peintre André Gorse*. (D’après l’Inventaire topographique du Vic-Bilh,
Morlaàs et Montanérès - Imprimerie Nationale 1989).

* André Gorse peintre et graveur, né à Pau en 1847, mort à Castet en 1889.


Des tableaux de ce peintre sont exposés au Musée des Beaux-Arts de Pau.

65
La voûte du chœur telle qu’elle était avant la restauration. (Photo Serge
Chantre 1980).
Il est regrettable que lors de la restauration intérieure de l’église en
1980/1981, l’architecte des monuments de France, M. Gérard Coze, n’est pas
cherché à connaître l’origine de ces œuvres, et à les faire restaurer? D’après
nos recherches, ces tableaux avaient été concédés à la commune de
Simacourbe par un gouvernement du début de la IIIème République, sur le
fonds des collections de l’État, après une intervention, peut-être, du maire du
village, Jean Lafourcade-Camarau 1er né, qui fut le premier magistrat (1863-
1871), et bienfaiteur du village.

Vous remarquerez en comparant cette photo et celle qui vient le


déplacement du grand lustre.
Jusqu’aux années 1960, un autre grand lustre monumental était placé
au milieu de la voûte. Il était enlevé par qui, pourquoi ?

66
Arc triomphal Clé de voûte armoriée

Clé de voûte soleil ou


séraphin

Après la restauration, la voûte du chœur de l’église. (Photo Serge Chantre


2010).

67
Tabernacle
décoré par les
sculptures de
l’abbé
Capdevielle

Cet autel restauré, proviendrait de la chapelle personnelle de l’abbé Bernard


de Lomagne -Tarride du château de Parage. (Photo Serge Chantre 2010).

Autel tel qu’il était avant


sa restauration en 1981.

L’autel tel qu’il était placé dans la chapelle de la Vierge Marie. (Photo Serge
Chantre 1980).
68
La chapelle de la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus. (Photo Serge Chantre 2010)

69
La statue de la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus. Malheureusement, un
décapage intempestif, suivi d’une couche de vernis inappropriée empêche
toute datation de cette sculpture en bois de fruitier. (D’après l’Inventaire
topographique du Vic-Bilh, Morlaàs et Montanérès - Imprimerie Nationale
1989). (Photo Serge Chantre 2021).

70
La nef avec la tribune et le chœur de l’église de Simacourbe 2010. Les
bancs remplacèrent les chaises de chaque famille en 1971. C’est l’abbé
Capdevielle, qui fit appel à une entreprise de menuiserie de Maubourguet, les
Éts P. Cassagne et prit en charge la dépense. (Photo Serge Chantre 2021).

71
Des tribunes, comme au Pays Basque. (Photos Serge Chantre 2021).

Tribune latérale sud Tribune centrale Tribune latérale


ouest nord
Porte Portes donnant vers
donnant, le clocher au 1er
accès aux étage
tribunes Porte
donnant sur
le clocher au
rez-de-
chaussée
Porte des
cagots

72
La statue du Christ. (Photo Serge Chantre 2021).

73
La statue de Saint- Joseph tenant l’Enfant Jésus. (Photo Serge Chantre 2021).

74
La statue de Sainte Thérèse de l’ Enfant Jésus. (Photo Serge Chantre 2021).

75
La statue de Sainte Jeanne d’Arc. (Photo Serge Chantre 2021).

76
La statue de Saint-Antoine de Padoue. (Photo Serge Chantre 2021).

77
Les deux principaux vitraux de l’église de Simacourbe sont
dus au maîtres-verriers Mauméjean.

Vitrail Mauméjean de l’église de Simacourbe « Saint Paul 1892».

78
Vitrail Mauméjean de l’église de Simacourbe « Saint Pierre 1892».
(Photos Serge Chantre).

79
HISTOIRE DES MAUMÉJEAN
La saga, des maîtres-verriers Mauméjean, débuta à Pau.

Depuis l'Égypte ancienne, le verre fascine par ses propriétés étranges et


l'atelier de l'artisan verrier est un peu l'antre d'un magicien.
L'homme a commencé à fabriquer du verre il y a environ 5000 ans. Le
verre fut probablement utilisé pour la première fois dans l'Égypte antique. En
tant que forme artistique, la technique du vitrail atteint sa plénitude au
Moyen Âge.
Durant les périodes, romane et gothique, les ouvertures se
développèrent, exigeant de grandes surfaces vitrées avec une stabilité
assurée par des cadres de fer. L'éclairage des intérieurs devint une nécessité.
Les vitraux devinrent des créations de plus en plus audacieuses, avec la forme
circulaire, ou rosace développée en France. Notre pays devint une terre de
grands maîtres-verriers et de nombreux artisans et artistes s’installèrent dans
toutes les provinces. Certains eurent une renommée internationale.

Les ateliers Mauméjean à Pau en 1860.

- Joseph Mauméjean, né à Dax en 1809, peintre en faïence épousa en


1836, Catherine Dufau fille d’un peintre en faïence. Ils eurent pour fils :
- Jules Pierre Mauméjean (1837-1909) premier peintre verrier de la
famille. Avec une formation de dessinateur, il fonda en 1860 l’atelier
Mauméjean à Pau et épousa en 1868, Marie Honorine Lalanne qui lui donna
cinq enfants.
- Joseph, Jules, Edmond dit José (1869-1952) qui s’installa à Saint-
Sébastien ;
- Marie Mauméjean.
- Georges Mauméjean, (1902 - 1970), peintre sur verre.
- Jean, Simon, Henri dit Henri (1871-1932) qui lui travailla le vitrail à
Madrid ;
- Léon, Ernest, Thomas qui aida son frère Charles à Paris (1871-1921) ;
Marie, Thérèse, Gabrielle (1882-1954) ;
- Charles, Emile, Joseph dit Carl qui oeuvra à Paris (1888-1957).
- Jules Pierre Mauméjean créa de très nombreux vitraux dans le Béarn
et il n’est pas étonnant d’en recenser dans beaucoup d’églises de la région. Il
ouvrit un atelier à Madrid en 1898 repris par son fils cadet. En 1908, les trois
ateliers d’Espagne (Madrid, Barcelone et Saint-Sébastien) forment la S.A
Mauméjean Hermanos. José travailla à Hendaye et Henri à Madrid. Les

80
ateliers d’Hendaye, avec plus de 100 ouvriers, furent détruits par des
incendies en 1927 et 1936. Ils ne survécurent pas au second sinistre.
- Carl, le dernier, établi dans le Nord depuis 1921 disposa ses ateliers de
mosaïque et vitraux à Paris jusqu’à sa mort en 1957.
- Xavier Mauméjean (1963 -), écrivain.
Les ateliers Mauméjean ont honoré de nombreuses commandes tant en
France qu’à l’étranger, en Espagne principalement.
En 1928, la maison Mauméjean organisa une grande exposition à Paris,
à Bayonne et à Pau au Pavillon des Arts. A Pau, c’est Carl Mauméjean qui
présenta l’exposition et s’adressant à l’auditoire lors de l’inauguration, il dit :
« Le vitrail ce doit être : la richesse de la couleur – car la couleur, c’est tout le
vitrail -, la simplicité dans la technique, le précieux dans sa matière car, à
défaut de la richesse des verres, le vitrail chanterait, sans émouvoir, son
hymne au soleil » !

Carl Mauméjean. (Reproduction Wikipédia).

81
Photo anonyme datant de 1940 environ. La croix sur la droite a été
enlevée en 1978, lors du déménagement du monument aux morts en cet
endroit.

- Principales restaurations.
1809 – Porche en bois refait en forme d’appentis.
1842 – Reconstruction du porche tel qu’actuellement. Les travaux ont été
effectués en mars 1843, nécessitant les matériaux suivants : trois chênes, des

82
ardoises, des clous et des lattes de châtaignier. Coût des travaux payés per le
bureau des travaux publics de la préfecture des Basses-Pyrénées. Les travaux
ont été effectués en trois semaines par deux ouvriers, Jean Cular charpentier
et Laurent Buzé.
1850 – Remplacement de la cloche par refonte de la précédente fêlée.
1853 – Travaux de reconstruction de la toiture de l’église suivant devis et plan
de l’architecte Roussille de Pau. Plusieurs subventions ont éta accordées en
particulier grâce à l’intervention
1852 – Le 16 octobre, à cinq heures du matin, M. Jean Lacoustille, maire de
Simacourbe entendit sonner le tocsin. Il fut averti par sa servante que le feu
avait embrasé une maison de la commune. Il se rendit sur place mais
avançant vers le lieu et rencontrant des personnes averties du sinistre, il
s’aperçut très vite qu’en fait l’incendie s’était déclaré dans l’église.
Arrivé sur les lieux, des gens s’affairaient pour éteindre le feu. Ce fut
fait au bout d’une demi-heure d’efforts supplémentaires. Tout de suite, M.
Lacoustille interrogea le marguiller, sonneur de cloches pour savoir s’il avait
bien ouvert et refermé les portes après la sonnerie de l’Angélus. Il répondit
par l’affirmative et déclara n’avoir rien remarqué. Les fenêtres étaient-elles
fermées. Il affirma que les ouvertures étaient closes. Ensuite, le maire
demanda au Curé si tous les objets sacrés étaient enfermés. Seul le ciboire se
trouvait à l’intérieur du tabernacle. Parmi les débris, il était impossible de
déceler un bout de calice.
Une voisine de l’église signalait à M. le Maire que dans l’après-midi vers
trois heures elle avait entendu un coup du côté de l’église. Malgré les
affirmations du marguiller, il était acquis que l’incendie avait démarré au
milieu de l’autel là où se trouvait une chandelle très certainement allumée
dans l’après-midi d’une façon malveillante. Cet individu serait entré dans
l’église au moyen d’une fausse clé.
Avec l’aide de M. le Curé et de M. Gaye-Culard, charpentier,
M. Lacoustille faisait l’inventaire et l’évaluation de tous les objets disparus :
- Tabernacle doré soutenu par deux petites figurines, servant de
colonnes vaut : 900 frs.
- Trois croix dorées, deux candélabres argentés postiches 200 frs.
- Tableau représentant la naissance de Jésus-Christ et la visite que lui
firent les mages ainsi que les statues représentant le Jugement dernier 200
frs.
- Le retable500 frs.
- Huit tableaux sculptés sur bois 300 frs.
- Un ciboire 200 frs.
- Les corniches et colonnes 150 frs.

83
- Lingerie 50 frs.
Total : 2500 frs.
Procès-verbal signé ce jour, 16 octobre 1852 par le maire Lacoustille et le curé
Dubedat.
1853 – A la suite d’un incendie jamais élucidé, mise en place d’un nouvel
autel offert à l’église et à la commune par M. Jean Lafourcade-Camarau 1er
né, avec restauration de retables et divers.
1853 – Reconstruction des tribunes prévue dans le devis du 24 décembre
1853. La tribune qui n’occupait que la façade ouest devait être agrandie grâce
à des tribunes latérales. La description très détaillée indiquait le nombre
exact des balustres (175 mesurant 90 cm de hauteur et 5 cm de diamètre,
placées à 15 cm de distance, de milieu à milieu) et leur dessin. Le bois de
chêne pour les parties portantes et le pin sec pour le plancher étaient
préconisés. Ce devis comportait un ajout supplémentaire : « La tribune
principale ouest se composera d’une poutre s’appuyant par ses extrémités
sur le murs latéraux et supportée en outre par deux piquets reposant sur
deux dés en pierre de 35 cm de hauteur, plus 24 poutrelles portant sur cette
poutre et sur le mur à l’ouest de l’église ».
1854 – Reconstruction de la toiture avec déplacement du clocher.
Construction du nouveau clocher suivant le plan établi par l’architecte
Roussille de Pau (plan abandonné par la suite). La toiture de la nef et de
l’abside étaient égalisées en 1855. Jusqu’alors, les deux toitures étaient
séparées par un mur pignon monté au niveau de l’arc triomphal.
1855 – Souscription auprès des personnes les plus imposées de la commune
pour financer les travaux à faire à l’église, reconstruction de la sacristie, des
tribunes, dallage du sol et réparations aux murs.
- Lafourcade-Camarau Jean fils aîné, propriétaire 200,00 frs.
- Lacoustille propriétaire 276,00 frs.
- Lube-Molou Guillaume propriétaire 70,00frs
- Pujoulet Jean propriétaire 200,00 frs.
- Laborde Bertrand Propriétaire 50,00 frs.
- Loustalan Jean Forgeron 100,00 frs.
- Pédéhourticq Jean Propriétaire 100,00 frs.
- Berdalle Pierre Propriétaire 276,00 frs.
- Dubedat Bernard Curé 276,06 frs
Total 1548,06 frs
1856 – Reconstruction de la sacristie, de la tribune avec balustrade,
achèvement de l’édification du clocher actuel suivant nouveau plan, travaux
de dallage de l’intérieur de l’église, réparations du mur Nord et peintures
intérieures.

84
1856/57 - Peintures à l’huile et à la colle exécutées par les Laborie frères
domiciliés à Lembeye nef, tribune, sanctuaire, croix de la flèche pour la
somme de 662,45 francs (facture du 17 septembre de cette année).
Facture de l’entreprise Laborie pour peintures et enduits sur les murs
de la nef, du chœur et de l’abside.
- Six couches sur 5 m de hauteur après équarrissage – 0,06 m X 10 m 1 fr le
mètre courant soit 30,00 frs.
- Plafond 13 m à 2 frs l’un soit 26,00 frs.
- Enduit 30 m à 0,759 frs l’un soit 22,50 frs.
- Cloison 2,81 m à 2 frs l’un soit 5,62 frs.
- Confessionnal 15 m soit 15,00 frs.
- Autel peinture et dorure soit 70,00 frs.
- Fermeture de la niche et dorure 2,50 m à 5,00 frs le m courant soit 12,50 frs.
- Balustrade 3,059 m à 7,00 frs le mètre pour toute fourniture trois couches
de peinture à l’huile fond de bronze mise en place soit 21,30 frs.
- Peinture de la voûte 13,00 m à 1,50 frs doit 19,50 frs.
- Murs fond pierre et marqueterie 30,00 m à 1 fr soit 30,00 frs.
Total 252,42 frs
Simacourbe le 17 septembre 1857. Signé Laborie

Dans cette facture de l’entreprise Laborie, il est fait état de la fermeture de la


niche. Cette précision est intéressante. En 1980, l’entreprise Cazenave qui a
restauré l’intérieur de l’église sous la direction de l’architecte des bâtiments
et monuments de France M. Gérard Coze a mis à jour cette niche.
Elle se trouve sur la partie gauche du chœur au niveau de la table sainte. Une
petite sculpture de la Vierge à l’Enfant, due à l’abbé Honoré Capdevielle y est
logée.

85
La niche, ornée de cette petite statuette de la Vierge tenant l’Enfant
Jésus dans ses bras, façonnée par l’abbé Honoré Capdevielle. (Photo Serge
Chantre).

1875 – Réparations importantes au niveau de la toiture de la nef de l’église à


la suite d’une catastrophe naturelle (Grêle).
1886 – Réparations importantes au niveau de la toiture de la nef de l’église et
du presbytère à la suite d’une catastrophe naturelle (Grêle).
1892 – Réparations importantes au niveau de la toiture de la nef de l’église et
du clocher à la suite d’une catastrophe naturelle (Pluie et grêle). Devis établi
par les marguillers et le maître-charpentier Lartigau.

86
1899 – Nouveau devis de réparations à la toiture de l’église.

1885 – Construction du mur d’enceinte du cimetière.

Vasistas

Sur cette carte postale de 1908 des Frères Labouche de Toulouse, on aperçoit
distinctement les vasistas sur la toiture de l’église.

1925 – Un monument protégé.


Depuis 1925, l’église Saint-Pierre-ès-Liens bénéficie d’une protection
réglementée qui assure sa conservation sous la surveillance des services des
Monuments Historiques et en particulier de l’architecte en chef des
Monuments Historiques, de l’architecte des Bâtiments de France et de
l’inspecteur des Monuments Historiques.
1933 – Électrification de l’église par M. Alméras électricien de Lembeye.
- Travaux de réparations urgentes effectuées à la sacristie et à l’autel de
l’église par M. Gaye, charpentier de Simacourbe.
1935 – Réfection de la toiture et du plancher du dernier étage du clocher de
l’église par M. Pierre Lopez, entrepreneur.
1950 – Travaux effectués sur les faîtières, les rives et la vieille toiture de
l’église remplacée par des ardoises des Pyrénées.

87
Vasistas

Vers 1955, sur ce cliché photo, carte postale du studio Philippe, on


aperçoit bien le vasistas amarré sur le toit de l’église près du clocher. Lors des
réparations qui devaient suivre, ces lucarnes furent supprimées.

88
Vasistas

Vers 1961, sur cette photo aérienne des Éditions Lapie de Paris, on
remarque toujours la présence des vasistas.

1965 – Grosses réparations sur la toiture et du clocher dont les ardoises se


détachent au moindre vent sous la direction de l’architecte C.P. Bacqué,
ingénieur-architecte de la Ville de Pau et de M. G. Coze, architecte des
Bâtiments et Monuments Historiques de France. Ardoises extra-fortes de
Ségus (Lourdes) posées avec des clous en cuivre.
Réfection de la charpente en sapin, étanchéité des solins et pose de tuyaux
de descente en cuivre.
1966 - 1968 – Restauration du clocher de l’église par l’entreprise J.M. Palué
de Morlaàs.
1975 – Refonte de la cloche de l’église et installation d’une horloge digitale
1979 – 1981 – Restauration totale à l’intérieur de l’église avec consolidation
de la voûte au-dessus du chœur par l’entreprise Cazenave de Libourne, sous
la direction de l’architecte des Bâtiments et Monuments Historiques de
France M. Gérard Coze. (Voir photos pages 42 à 55).
- Réfection de l’installation électrique.

89
Les travaux de restauration à l’intérieur de l’église en 1980. (Photo Serge
Chantre).

Les travaux de restauration à l’intérieur de l’église en 1980. (Photo Serge


Chantre).

90
Histoire de Simacourbe - Dénombrement de
1385.
- En 1385, selon le dénombrement de Marca, qui suit, dans son « Histoire
de Béarn », Simacourbe compta 40 ostaus (foyers), sans Moncaubet.
- L’ostau de Guilhem de Bagbadie,
- de Bordot de Lalanne,
- de Per Armand deu Toyar,
- de Guilhem Aramon,
- de P. de Casso,
- de Johanet de Does,
- de Amanto d’Amant de Guilhem,
- de Bidet de Lolane,
- de Fortaner de Castehoo,
- de P. Faur,
- de Guilhem de Lacoture,
- de Peroley deü Casso,
- de Berdolet de Marcade,
- de Peyrotan deü Sarralher,
- de Berdot deü Casso,
- de Amantoo de Fortoo,
- de Amant Guilhem de Marcade,
- de Monis de la Horgue,
- deü crestia,
- de l’Abadie Domenger,
- de Berdot de Lolane,
- de Guilhem de Lacoture,
- Quifo de Berdolet de Soline,
- de Per Amant de Toyar,
- de Bidet de Lolane,
- de Johanet de Does,
- de Berdolo deü Casso,
- au costat deu Fortuner d’Estalho,
- de Guilhem Araman de P. de Casso,
- de Berdot de Lolane,
- de Berdolot deü Casso,
- de Peyrotan deü Sarralher,
- d’Amanto d’Arnaut Guilhem,
- de P. Faur,
- de Nidio de Labatut,

91
- desous lo de Peramant deü Toyar,
- d’Amant Guilhem deü Mercader.
- Il y eut dans le dénombrement de Gaston Phoebus un « ostau deü
Crestiaà » à Simacourbe. Deux autres de 1379 à 1383 nous signalèrent encore
Arnaut deü Crestiaà et « lo crestiaà » en ce lieu et au XVIème siècle « lo
crestiaà de Simacorba » fut taxé à 12 deniers.
Les crestiaàs, maîtres-ouvriers sans nul doute, établis dans le Midi de la
France, remarquables charpentiers furent mis à l’écart pour des raisons
obscures : descendants de berbères ? païens ? descendants de lépreux ou de
cagots ? L’existence de « cagots » à Simacourbe fut signalée en 1666 avec
« Anne de Lafon » cagote de Simacourbe marraine de Marie de Labarrère de
Séméacq ! Les cagots entraient dans l’église par une petite porte qui leur était
aménagée par une ouverture dans le mur, sur le côté nord de la nef. Elle est
murée depuis le début du XVIIème siècle très certainement, après la
restauration du site religieux. (Voir page 58).

92
- Une Abbaye Laïque.
Pour son origine, d’aucuns, dont M. Constant Lacoste, penche pour une
hostellerie, construite après les Croisades, ayant pour mission l’accueil des
pèlerins de Saint-Jacques ou un « Hospital » de Saint-Jean de Jérusalem où se
retirèrent les chevaliers de retour de la Terre Sainte, puisque Simacourbe se
trouvait sur un antique « cami roumiu » (chemin romain), venant d’Aire-sur-
Adour, passant par Mascaraàs-Haron, Saint-Jean-Poudge, Juillacq, Anoye,
allant jusqu’en Espagne.
- Elle fut signalée dès 1343, avec Pierre de SIMACOURBE, certainement
abbé laïque, cité par Marca (Histoire de Béarn TII, page 149 et 155).
La demeure de l’abbé laïque fut construite à proximité ou attenante à
l’église, puisqu’il en fut le seigneur, délégué par l’évêque.
En 1911, les vestiges d’un dernier bâtiment, attenant à l’église furent
démolis et les pierres réutilisées, pour la construction des préaux.
Guilhem Ramon de l’ABADIE de Simacourbe fut présent à la Cour des
nobles d’Escurès en 1343 (Tucoo-Chala dans le livre des Hommages page 52).
À cette date, la seigneurie appartint à l’évêché de Lescar et la dîme fut
partagée avec l’Abbé Laïque ABADIE, lui-même percepteur du fameux impôt
au nom de se son hiérarque. L’abbé laïque logea dans « l’Abbaye éponyme ».
En 1385, le dénombrement de Marca la recensa sous le patronyme de
l’ostau de Guilhem de l’ABADIE, domenger (Marca, Dénombrement page
136).
Par mariage, cette abbaye passa, de 1430 à 1577, aux MIOSSENS, très
importante famille, propriétaire de nombreux fiefs. On trouva Noble Johanot,
abbé laïque en 1545 qui avait bayle, jurats et cour, soumis, fiefs, clam, man
ban, capso, préparance et droit de canal, lequel partageait entre lui et le dit
évêque de Lescar Jacques de Foix, coseigneur du dit lieu en date de la requête
du 31 juillet 1545. Ceci est extrait des registres des insinuations
ecclésiastiques de l’évêché de Lescar d’où, il résulte que l’abbé de
Simacourbe a présenté à la cure du dit lieu aux années 1430, 1486, 1530, et
autres suivantes. Les enfants de Johanot Francese, co-seigneuresse de
Simacourbe en 1570 suivirent (Dubarat, La Réforme page 178) et Jeanne,
propriétaire de l’abbaye laïque, qui mourra avant 1577, sans postérité,
institua pour héritier, Ramonet de Carrère, seigneur de Bordes, son cousin,
un Miossens, descendant de la sœur de Johanot de Miossens qui, plus tard
aliéna l’abbaye à Jean de MOURET, capitaine protestant.
De nombreux procès opposèrent la famille de MOURET aux parents de
Jeanne de MIOSSENS. Ils découlèrent, sans doute, de la période de la saisie

93
des biens ecclésiastiques en 1569 par les protestants. Jean de MOURET en
acquit plusieurs, dont l’abbaye de Simacourbe, alléguant une prise de ferme
en 1567 de Francèse de MIOSSENS. La sentence du Parlement de Navarre du
21 août 1586 confirma la condamnation de divers habitants de Simacourbe à
payer à Jean de Mouret, abbé laïque du dit lieu, la « dixme des pulets et
cocchons ». En 1592, Johann ou Jean de MOURET légua la maison abbatiale à
son fils, Gabriel de MOURET, mais celui-ci et plus tard, son fils, Théophile, ne
purent désintéresser les nombreux créanciers.
Le bâtiment présente les caractéristiques de l’architecture du XVIème
siècle entre 1500 et 1600 avec des fenêtres croisées à meneaux de style
Renaissance et de moulurations les ornementant. Avec l’installation de
l’école communale à partir de 1882 des travaux ont saccagé les ouvertures
sur la façade ouest et la façade est, au rez-de-chaussée, en particulier.
D’après certains textes, Johann de MOURET fit fait procéder à des
restaurations entre 1568 et 1592 y plaçant, peut-être, son blason, porté par
un ange au-dessus de l’encadrement en pierre, de la porte d’entrée, sur la
face nord de la tourelle.

Blason. (Reproduction Serge Chantre).


La maison abbatiale fut saisie en 1647, avec la coseigneurie de
Simacourbe ainsi que tous les biens attenants, Lannegrasse et le marquis
Pierre de Gassion, (1641-1707) conseiller du Roy en ses conseils, Président au
Parlement de Navarre en fut déclaré propriétaire. Il fut l’époux de Marie,
Magdeleine de Colbert dont, il eut 5 enfants vivants.
- Charles de Gassion (1671-1704).
- Henry de Gassion (1685-1741).
- Jean de Gassion
- Marie de Gassion (vers 1685-1770).
- Françoise de Gassion

94
Son fils, Henry de Gassion (1685-1741) hérita des biens de son père.
À sa mort, c’est sa sœur, Marie de Gassion, (vers 1685-1770) héritière
générale et universelle de feu haut le puissant seigneur Messire Henry de
Gassion qui hérita de l’Abbaye laïque de Simacourbe, de ses dépendances et
prérogatives.
Marie de Gassion se maria le 13 avril 1717 avec Philippe, Louis, Antoine
de Baylenx, marquis de Poyanne (1687-1725) dans les Landes.
Ils eurent deux enfants :
Charles, Léonard de Baylenx, marquis de Poyanne, de Geaune, baron de
Clermont, d’Onard et de Gamarde (1718-1781).
Marie, Reine de Baylens (vers 1719-….)
Charles, Léonard entra dans la compagnie des Mousquetaires du Roi en
1733. Il devint capitaine au régiment de cavalerie Royal-Étranger le 25 mars
1734.
Il fut nommé troisième guidon des Gendarmes de la Garde le 11 mars 1735.
Le comte de Gassion, oncle de Charles, Léonard, assuma
provisoirement la gouvernance de Dax et de Saint-Sever, pendant sa
minorité.
A la suite de la démission du comte Gassion, Charles, Léonard obtint ,
par provisions, le 11 mars 1735, le gouvernement de Dax et Saint-Sever et el
titre de Sénéchal des Landes.
Charles, Léonard, devint deuxième guidon des Gendarmes le 28 octobre
1739 et devint premier guidon le 1er janvier 1740.
Il démissionna de ces titres de guidon de Gendarmes et s’engagea plus
avant dans le régiment de cavalerie de Bretagne. Il participa à de multiples
combats sur les champs de bataille.
Par contrat, en date du 20 février 1745, en présence du Roi Louis XV, de
la Reine, du Dauphin et de la Dauphine, il épousa Charlotte, Louise,
Antoinette Madeleine Dubois Olivier de Fiennes, marquise de Leuville.
Le mariage se déroula à Versailles le 8 mars 1745.
Deux enfants naquirent :
- Henriette, Rosalie de Baylenx (1745- 1772 ou 1775).
- Caroline ou Marie-Rosalie ou Charlotte Rosalie de Baylenx (….- 1828)
qui épousera le 28 janvier 1778, Hélie, Charles de Talleyrand-Périgord (1754-
1829), duc de Périgord qui marqua l’Histoire de France sous la Révolution,
Napoléon 1er, Louis XVIII et Charles X.
- Charles, Léonard devenu très tôt veuf se remaria en 1750, avec Marie-
Augustine Érard, veuve de Charles, Claude, Ange Dupleix.
- Une fille naquit, Élizabeth de Baylenx.

95
L’archiprêtre de Simacourbe et Moncaubet, Bertrand Lalanne dit
Berdouticq, de Germenaud, étant mort le 23 avril 1768*, «haute et puissante
dame Marie de Gassion, marquise de Poyanne, héritière générale et
universelle de feu haut le puissant seigneur Messire Henry de Gassion, dame
de l’abbaie de Simacourbe, et patronne de la cure de Saint-Pierre du dit lieu et
de son annexe Moncaubet », nomma et présenta à Mgr l’Évêque de Lescar,
Jean Lagrange Lalanne, neveu du précédent, en qualité de curé de
Simacourbe, et de son annexe. (*A.C. de Simacourbe).
Marie de Gassion mourut le 21 août 1770.
Son fils, Charles, Léonard de Baylenx, hérita, entre autres, de l’abbaye
de Simacourbe, de ses dépendances et prérogatives.
Ce personnage, proche de la Cour du Roi de France devint donc le
seigneur, en sa partie et abbé laïque de Simacourbe. Il ne vint certainement
pas à Simacourbe visiter le domaine, qu’un régisseur géra.
En 1773, l’abbé de Tarride acquit la seigneurie de Simacourbe en sa
partie, attachée à l’Abbaye de Simacourbe et celle de Lannegrasse, de
Charles, Léonard de Baylenx, marquis de Poyanne, fils de Marie de Gassion,
héritière générale et universelle de feu Henry de Gassion. (A.D. Pau Archives
numérisées 3J123).
- Charles, Léonard de Baylenx, après avoir vendu de nombreuses terres,
dont la seigneurie de Leuville, testa à Saumur le 15 septembre 1777.
- Il mourut à Vendôme le 20 ou 21 septembre 1781 et fut inhumé à
l’abbaye de la Trinité à Vendôme.
C’est ainsi, que l’abbé Bernard de Lomagne-Tarride, écclésiastique,
Grand Vicaire de Comminges, Marquis de Baliron, Camalès, Pereuilh, etc…
Seigneur de Simacourbe en sa partie, Vicaire général, Official et Chanoine de
Lescar, propriétaire du château de Simacourbe et Chef des noms et armes de
la Maison devint possesseur des deux seigneuries de Simacourbe.
Il fit gérer son nouveau patrimoine par des métayers, Claire Loustau,
Marie Loustau, métayères à l’Abbaye, Pierre Lamarquette et Anne Loustau
mari et femme, métayers à la Borde de l’Abbaye, entourés de domestiques et
tâcherons qui entretinrent bâtiment et domaine terrien.
Vers la fin de ses jours, Noble Bernard de Lomagne-Tarride fit un testament le
15 novembre 1780, en léguant ses biens à un lointain cousin, Pierre de
Lomagne, vicomte de Tarride, seigneur du Hau de Bérenx, le « faisant et
l’instituant pour son héritier général et universel de tous ses biens ». Ci-après,
nous reproduisons textuellement, et dans son intégralité le testament de
l’abbé de TARRIDE du 15 novembre 1780.
Un codicille de Monsieur l’abbé de Tarride du 23 octobre 1782 fut
enregistré. Inventorié N°103. Expédié le 12 juin 1783.

96
Noble Bernard de Lomagne-Tarride, prêtre et ancien vicaire général de
Lescar, abbé et seigneur de Simacourbe, décéda en son château de
Simacourbe à l’âge de 80 ans environ, inscrit sur l’acte de décès. Il fut enterré
dans l’église d’Escurès. C’est l’abbé Duclos, curé de Domenjeux (Corbères-
Abère-Domenjeux) qui officia, en présence de l’abbé Lagrange Lalanne,
archiprêtre de Simacourbe, et des témoins présents Pierre Lanné de
Simacourbe et Jean Lajus, régent de Simacourbe.
Malgré les belles dispositions successorales prises par Noble Bernard de
Lomagne-Tarride en faveur de son lointain cousin, Pierre de Lomagne,
vicomte de Tarride, seigneur du Hau de Bérenx, une contestation s’éleva dans
cette noble famille. En effet, Jean-Abraham d’Artigues fit appel à une
disposition béarnaise sur les héritages et les droits avitins.
Pierre de Lomagne ne pouvait disposer que des biens réellement acquis
par l’abbé de Tarride et seulement du quart des biens ancestraux ; la loi
béarnaise, en effet, ne permettait pas à Pierre de Lomagne de disposer
librement des « biens avitins », c’est-à-dire des biens reçus des aïeux ; les
trois-quarts de ceux-ci devaient revenir à un héritier de sang le plus proche.
Ainsi, Pierre de Lomagne ne pouvait recevoir que l’Abbaye et son domaine
acquis par l’abbé de Tarride en 1773. Le château et la majorité du domaine
revenait à noble Jean-Abraham d’Artigues.
Pierre de Lomagne demanda en 1786 à être reçu aux États « com meste
et possessiou de la terre et seigneurie de Simacourbe en sa partide a lui
appartenente com hereter testamentary de noble Bernard de Lomagne de
Tarride ainsi que pareix de sou testament du 15 novembre 1780 ». M. de
Sauvelade, président de la Cour accepta « que lou supplicant sie recebut
comme seignou de Simacourbe en sa partide en vertut dou dit testament, en
prestat lou serment accoustumat ». (A.D. Pau C819)
Ainsi, Pierre de Lomagne, devint effectivement el propriétaire de
l’abbaye et le nouvel abbé laïque et seigneur en sa partie de Simacourbe.
Pierre de Lomagne vendit le château à Noble d’Artigues en 1789 ou
début 1790 ainsi que l’abbaye et les terres attachées au Sieur Jean de
Fouron,* fraîchement revenu de Saint-Domingue, et qui avait déjà acquis le
château de Juillacq pour en faire sa demeure. (La famille Fouron, de Saint-
Domingue et les registres collationnés par Pierre Baudrier-Généalogie et
Histoire de la Caraïbe n°211 février 2008)
* M. de Fouron Jean naquit à Juillacq vers 1740. Il partit vers les
Amériques, Saint-Domingue en particulier vers 1765. Avant de quitter la
France, il eut une fille naturelle qu’il reconnut. Celle-ci se maria plus tard,
avec un certain M. Clerc de Juillacq. A Saint-Domingue, le sieur Fouron y

97
demeura 24 années. Il y fit fortune. Dans quel métier? Nous n’en savons rien !
Dans la canne à sucre certainement ou le café ? Négrier, peut-être?
Il descendait d’une vieille famille originaire de Simacourbe dont une
branche s’installa à Juillacq durant le XVIème siècle. Dans le dénombrement de
1385 effectué à Simacourbe, l’ostau « d’Arnauto de Fortoo » est mentionné.
Dufau de Maluquer mentionne « Jean de Foroo, de Simacourbe, vendit le 17
juillet 1551, à Nay, au profit de Ramonet de Foroo, son frère, une vigne
blanche, située à Simacourbe, pour le prix de 36 écus, 18 sols chacun ». (A.D.
E 1728 f°58 v°). Plus loin il est écrit « Johandet, alias Jean de Fouron, barbier
de Simacourbe, héritier substitué dans le testament de Ramon alias Ramonet
de Fouron, 2ème du nom, seigneur de Boeil, son frère cadet ». Le 14 février
1598, à Nay, « Johandet de Foron et Jean, son fils, de Simacourbe » assistés
de Bernard de Foron, de Juillac, cousin du dit Johandet et d’Anthoni de Donas
de Simacourbe vendirent pour le prix de 1500 francs bordelais au profit de
Pierris de Soverbie, alias de Souberbie, marchand de la ville de Nay une
maison, terre, place, appelées de Foron situées au dit lieu… » (A.C. de Nay
CC1f°23, B720 f°22)
Ramonet de Foron, jeune 2ème de nom, naquit à Simacourbe vers 1539
et contracta mariage à Nay le 2 novembre 1568 avec Gratiane de Luger, fille
de noble Johanot de Luger, seigneur de Précilhon et de Jeanne de Laborde […]
(A.D de Pau - E1752 f°68).
Ainsi, c’est bien un descendant direct des Fouron de Juillacq qui revint
au pays, en 1789, avec deux femmes ; l’une, avec quatre enfants mineurs,
qu’il présenta comme son épouse l’autre, comme sa belle-mère. Comme nous
l’avons dit à la page précédente, le sieur Fouron manifesta, des envies et des
manières de nouveau riche, s’octroya châteaux et fiefs et prêta de fortes
sommes d’argent.
Pour preuve, nous avons relevé la contribution foncière établie le 30
décembre 1790, que nous reproduisons ci-après avec son orthographe
originelle. (A.D. Pau - Simacourbe 1G1-1790-an I).
« Municipalité de Simacourbe, District de Pau.
Matrice de rôle pour la contribution foncière. Rédigée et arrêtée par les
officiers municipaux de Simacourbe soussignée en exécution du Mandement
délivré par Messieurs les administrateurs du District. Le trente décembre mil-
sept-cent-quatre-vingt-dix. Pour fixer la somme à supporter en mil-sept-cent-
quatre-vingt-onze, sur le territoire de notre Communauté ».
Nom Indication …………………….. Total Contribution
Possession et demeure 1- de la section. évaluation foncière
du propriétaire 2- Du numéro de chaque article
de propriété comprix dans l’état de
section.

98
3- de l’évaluation de chaqu’un
4- de cez articles.
Article premier Section a n° 1 ……… 47 £ 06 s 10 d
Mr Fouron a n° 2 ……… 7 £ 00 s 00 d
habitant à Juillacq. a n° 3 ……… 17 £ 05 s 00 d
a n° 4 ……… 4 £ 00 s 00 d
a n° 5 ……… 12 £ 00 s 00 d
a n° 6 ……… 5 £ 05 s 00 d
a n° 7 ……… 6 £ 00 s 00 d
a n° 8 ……… 5 £ 01 s 10 d
a n° 9 ……… 9 £ 01 s 09 d
a n° 10 ……... 23 £ 14 s 09 d
Section b n° 1 ………13 £ 13 s 00 d
b n° 9 ……… 5 £ 16 s 04 d
b n° 3 ……… 3 £ 16 s 07 d
Section c n° 1 …… 167 £ 14 s 00 d
c n° 2 …… 16 £ 10 s 00 d
Total 344 £ 07 s 10 d illisible illisible

£ : livre, s: sol, d: denier. A noter dans le relevé 1793 : la superficie des terres appartenant
à Sieur Jean Fouron habitant Juillacq 224 ha 07 a 17 c
ha : hectare, a : are, c : centiare.

Depuis le retour dans le Vic-Bilh du sieur Fouron, d’autres enfants


naquirent dans son foyer. Il les présenta à l’officier d’état-civil, les reconnut
comme étant les siens, et les fit baptiser. En 1804, Émilie, l’une de ses filles,
s’unit en mariage à M. Hauret, un riche négociant ; la mère, la dame Morin, se
disant femme Fouron intervint dans le contrat de mariage, et par moitié avec
M. Fouron, ils constituèrent à Émilie, à titre de dot, une somme de 10.000 frs,
« sauf ce qui pourrait lui revenir après son décès ».
M. de Fouron habita avec les siens à Juillacq. Il y avait acquis l’ancienne
demeure seigneuriale (abbaye laïque), dès son retour de Saint-Domingue,
auprès de la famille des seigneurs du lieu, les Guillassot ou Guilharceau. Ces
derniers étaient les héritiers du capitaine catholique Ramonet d’Ostabent, dit
Guillassot, à qui la demeure avait été confisquée en 1570, à l’époque du
Béarn protestant de Jeanne d’Albret. Le château fut remanié par Jean de
Fouron, le linteau de la porte d’entrée portant la date de 1790. A Simacourbe,
les métayers s’occupèrent de l’entretien de l’abbaye et du rapport des terres.
M. de Fouron prêta des sommes d’argent à de nombreuses familles de la
région, moyennant intérêt, et prise de garantie hypothécaire.
En 1806, le sieur de Fouron tenta de faire reconnaître son titre de noblesse
auprès de Napoléon Ier, en vain. Il fut maire de Juillacq.
Le 15 janvier 1820 M. de Fouron décéda à Juillacq sans avoir régler sa
succession. Le 25 mars 1820, les enfants héritiers et la dame Morin donnèrent

99
la procuration au fils aîné, Charles de Fouron, pour régler et distinguer la part
et les droits compétents à la dame Vve Fouron. M. Charles de Fouron fut
chargé de liquider les affaires de la succession et d’opérer le transport d’une
créance que feu de Fouron avait sur Lafourcade-Camarau de Simacourbe.
Un acte de notoriété fut rédigé et signé le 18 avril 1820, reconnaissant
la qualité d’héritiers à la dame Morin et à ses enfants Jeanne-Marie, née le 13
mars 1792, Jean, né le 12 juin 1795, Magdelaine, née le 26 juin 1797 et
Jeanne, née le 30 juin 1799. Les créanciers et la dame Clerc, fille naturelle du
défunt reconnurent cet acte le 31 janvier 1821. « Le 20 juillet 1820, ont
comparu Messieurs Jean et Charles de Fouron, propriétaires domiciliés à
Juillacq, agissant tant pour eux que pour Jean, Emilie épouse du sieur Hauret,
Jeanne-Marie, épouse du sieur Dulom, Magdelaine, et Jeanne de Fouron,
leurs frères et sœurs seuls succédants à Mr Jean de Fouron, leur père, rentier,
décédé à Juillacq le quinze janvier dernier, lesquels ont déclaré que les biens
délaissés par leur père consistait :… » Suit l’énumération : « des domaines et
terres sis à Juillacq, Simacourbe, Lalongue, Lespielle, Gerderest, le moulin de
Riumoulès, les cheptels, et instruments aratoires, les meubles de valeur, sans
les créances établies par acte public suivant un état annexé. Les comparants
ont déclaré que la moitié ci-dessus seulement faisait partie de la succession de
leur père, attendu que dame Magdelaine Charles Morin, leur mère avait droit
à l’autre moitié, comme ayant été mariée à l’île de Saint-Domingue et par
conséquent comme étant en communauté d’acquêts avec le défunt puisque
Saint –Domingue était régie par la Coutume de Paris.
Cy pour la moitié des immeubles 29.665 frs ; Cy pour la moitié du
mobilier et des créances 13.217 frs. Droits payés : 242 ,90 frs ».
Ont certifié sincère et véritable les sieurs Jean et Charles de Fouron.
Après cet acte de dénombrement chez le notaire, la fille naturelle du
défunt, Mme Clerc et un créancier de Simacourbe M. Lespine, représenté par
le sieur Perrin, contestèrent la validité du partage en s’appuyant sur le fait
que la dame Morin, veuve du sieur de Fouron et une partie des enfants, nés à
Saint-Domingue, ne pouvaient en aucun cas justifier leur existence légale et
leur filiation avec feu Jean de Fouron. Après moult procédures, arrêts, appels,
la chambre de la Cour royale de Pau présidée par M. de Charitte et composée
de M. l’avocat général Lamothe d’Incamps et des avocats Casenave et
Bordenave d’Abère débouta les plaignants le 20 janvier 1837, et confirma
Mme Morin, propriétaire de l’abbaye. (Journal du Palais, source Gallica bnf.fr).
Elle mourut à Juillacq le 2 janvier 1838. Une de ses filles se maria avec
M. Etchebaster de Pau. Elle hérita de l’abbaye de Simacourbe et de son
domaine. (Notes de l’abbé Canton).

100
Petit à petit, les parcelles de terre furent vendues à des agriculteurs de
Simacourbe. Il demeura l’abbaye, dite « château Etchebaster », qui fut
vendue à la commune de Simacourbe en 1880.

L’Abbaye vers 1910. Vous remarquerez, sur le corps du bâtiment de droite, les
ouvertures telles qu’elles étaient avant les transformations opérées en 1911.
A gauche, le préau n’existait pas. (Carte postale Labouche Frères Toulouse).

L’Abbaye ou château Etchebaster en 1922, remanié. (Carte postale P.B.)

101
L’Abbaye laïque en 2010, façade est. Vous remarquerez, que les chiens assis
sur la toiture ont disparu. Le rez-de-chaussée a été bouleversé.

L’abbaye vue sur la façade Nord-est. On aperçoit la porte d’entrée quasi-


intacte, au pied de la tourelle . (Photos Serge Chantre 2010).

102
Mouluration terminée Tourelle avec un toit à
par des modillons à huit faces.
tête d’animal

Fenêtre à
meneaux

Fenêtre à
meneaux

Meurtrière

Sur la façade sud de l’abbaye laïque on aperçoit les fenêtres à meneaux du


XVIème siècle, surmontées de moulurations différentes suivant l’étage. Pour
assurer sa défense, le bâtiment avait sur la partie basse de la tourelle une
simple meurtrière et un orifice de tir, ce qui laisse supposer la construction
vers 1500/1550 à une époque où les seigneurs avaient encore des velléités
guerrières de voisinage. (Photo Serge Chantre 2010).

103
Fenêtre à meneaux avec, au-dessus, une mouluration simple. (Photo Serge
Chantre 2021).

Fenêtre à meneau avec une mouluration terminée par deux modillons à tête
d’animal. (Photo Serge Chantre 2021).

104
- Le château de Parage.
Du seigneur propriétaire du château-fort, quartier « dous embarrats »,
nous ne savons rien. Qui était-il ? Quelle famille posséda cette seigneurie en
sa partie ? Le XIV et XVème siècle rayèrent cet épisode du cours de l’histoire de
Simacourbe.
Le château dit « de Parage » ne fut pas la demeure du seigneur de
Simacourbe, mais celle d'une famille noble, qui posséda la seigneurie de
Barinque, et plusieurs fiefs en Vic-Bilh. Elle s’installa à Simacourbe.
Simacourbe recela à l'époque une particularité: l’évêque de Lescar fut
le seigneur de Simacourbe avec la partie nord-est du village régi par « l'abbé
laïque », dit aussi « seigneur de l'abbaye » (en béarnais, l'abadie). Faisant
partie des fiefs répertoriés, cette seigneurie ecclésiastique n’eut pas droit
d'entrée aux États.
Au XVIème siècle, le domaine dont nous allons parler, et qui devint plus tard
« Parage », appartint donc à une famille originaire de Simacourbe qui, dès
1570, entra en possession de la moitié de la seigneurie de Barinque, l’autre
moitié appartenant à la famille de Bilhère-Labarthe, abbés laïques de
Barinque. Par héritage, la famille de Castaing devint également propriétaire
de la seigneurie d'Escurès. (Extrait de la revue « Jade-En-Vic-Bilh » n°9 de
janvier 2012).

Gaston de CASTAING.
En effet, N. de Navailles, petite-fille de Bertrand ou Bertronnet de
Navailles, seigneur de Barinque et de Vignolles, terres démembrées de la
baronnie de Navailles en 1398, tige des Seigneurs de Labatut-Figuères, porta
en dot la Terre de Barinque à Ramonet de Castaing. Ce dernier fut le père de
Jean de Castaing, qui se maria avec Marguerite de Moret ou Mouret sœur de
Jean de Mouret seigneur en sa partie de Simacourbe (Abbaye), à la fin du
XVIème siècle.
▼ Jean de Castaing et Marguerite de Mouret eurent un fils, Gaston de
Castaing. Celui-ci épousa le 7 juin 1572 Marguerite de Carrère, vicomtesse
d’Escurès.
Jean de Navailles, écuyer, sieur de Barinque, fit son testament devant
e
M Laurens notaire, en 1575. (A.D. Bordeaux)
▼ Gaston de Castaing régna donc sur un vaste domaine et posséda
« ù castet » aux proportions modestes sur les mêmes terres que le château
dit « de Parage ».
▼ Catherine de Castaing*, fille aînée, et héritière de Gaston de Castaing,
seigneur de Barinque, et de Marguerite de Carrère, vicomtesse d’Escures,

105
comme nous l’avons dit plus haut, épousa Jean de Lomagne-Tarride
troisième du nom, seigneur de Momas le 31 mars 1592. Celui-ci devint
seigneur de Barinque à la mort de Gaston de Castaing, son beau-père. Et
désormais, dans de nombreux actes, les membres de la famille de Tarride
portèrent seulement le nom de Barinque, conformément à la coutume
béarnaise qui désignait les personnes par le nom de la terre ou de la maison
plutôt que par le patronyme. * (Abbé Aloys de Laforcade juillet 2000 – Jade-en-
Vic-Bilh n°1. Dictionnaire de la Noblesse, contenant les généalogies par
François-Alexandre Aubert de la Chesnaye Desbois 1789).
À la fin du XVIème siècle, l’avènement du protestantisme apporta des
troubles dans la région béarnaise. Jeanne d’Albret, mère du futur Henri IV, y
imposa sa foi protestante. Dans le nord-est du Béarn, les seigneurs
d’obédience catholique levèrent des troupes. Les seigneurs de Gerderest, et
de Navailles à la tête d’une armée catholique assiégèrent le Vic-Bilh, en
particulier Lembeye. Dans cette ville, les massacres de protestants firent une
centaine de morts. Après avoir sévi en chemin, cette armée rejoignit les
autres troupes catholiques du côté de Navarrenx assiégeant en vain cette
ville, sous la conduite d’Antoine de Lomagne-Tarride, dit d’Aydie, seigneur de
Ste-Colome par sa mère, héritière de cette maison, vicomte de Gimois et
lieutenant général des troupes du roi de France. Ce fut un des principaux
chefs du parti catholique.

Par mariage, le domaine passa aux de LOMAGNE-TARRIDE.


Le vicomte de Tarride seigneur de Barinque, de Simacourbe, en sa
partie, d’Escurès etc…fit partie du gouvernement de la Navarre sous la
régence de la princesse Catherine de Bourbon, sœur d’Henri le Grand. Les
Tarride demeurèrent, durant quatre générations, propriétaires de la bâtisse,
et des terres, jusqu'en 1783. Le château fut certainement reconstruit vers
1748 en réutilisant des éléments plus anciens. Les décors de stuc des
chambres et des salons y furent installés durant le XVIIIème siècle. (Notes abbé
Aloys de Laforcade).

Origine des LOMAGNE-TARRIDE.


La Lomagne se situa, et se trouve toujours entre le Gers et le Tarn-et-
Garonne avec, pour capitale, Lectoure. Il n’est pas rare de trouver dans les
écrits anciens des vicomtes de Lomagne, qualifiés de vicomtes de Lectoure. La
Lomagne fit partie du duché de Gascogne. On ignore pourquoi les vicomtes
de Gascogne, qui y furent établis, prirent possession de la Lomagne et
s’adjugèrent le titre de vicomtes de Lomagne par la grâce de Dieu. On ignore

106
d’où ils prirent le nom de Lomagne, qu’ils portèrent depuis, et donnèrent à
toute la vicomté.
Les vicomtes de Lomagne furent divisés en trois lignées.
La première commença avec Oddoat, qui fut le plus ancien seigneur à
posséder la vicomté de Lomagne. Il vécut du temps de Guillaume de Sanche,
duc de Gascogne, vers l’an 960.
Cet Oddoat eut pour successeur Raimond-Arnaud, vers l’an 990, puis
Arnaud, vers l’an 1011, qui fut le père d’Arnaud II, lequel ne laissa qu’une fille
nommée Adalèze et dont l’alliance est ignorée.
La seconde lignée vint avec Odon, qui succéda à Arnaud II.
C’est lui qui s’érigea vicomte de Lomagne et établit la féconde race des
vicomtes de Lomagne.
Il vécut vers l’an 1065 et eut pour suivant Vibian, son fils qui donna
signe de vie vers 1130. Ce Vibian eut pour descendant Odon ou Othon qui fut
vicomte de Lomagne de 1137 à 1148. Sa femme, Adalaïs lui donna deux filles.
- L’aînée, Azeline ou Aziline de Lomagne ou Anicelle de Lomagne fut
mariée à Bernard de la Force et eut deux fils. Veuve, elle épousa, en l’an
1135, Géraud 3ème du nom, comte d’Armagnac, lui-même veuf de Sazic, sa
première épouse.
- La seconde fille du vicomte de Lomagne fut Sazic de Lomagne, femme
de Géraud d’Erbelsan ou Orbessan. Ces deux sœurs firent des donations à
différentes églises.
- Azeline de Lomagne eut de son mari deux fils :
- Bernard, qui fut comte d’Armagnac et continua la lignée de ces
comtes.
- Othon, qui forma la 3ème lignée des vicomtes de Lomagne, dont la
postérité s’annonça féconde.
A l’époque, la vicomté de Béarn et le Vic-Bilh furent sous la coupe de
Centulle V, dit le Jeune (1058-1090). Il était le fils de Gaston III et d’Adélaïs de
Lomagne.
La lignée des vicomtes de Lomagne se perpétua:
- 1 - ▼Othon, Ier du nom, succéda à son aïeul maternel Odon. Vicomte
de Lomagne en 1148, il fonda la commanderie d’Aibrin vers l’an 1193. Avec sa
femme Mathé ou Marquèze, il eut trois enfants : Vibian, Bernard de Lomagne
dit d’Armagnac et Guillaume, seigneur de Fimarcon.
- 2 - ▼Vibian I, vicomte de Lomagne par cession de son père en 1180
vécut jusqu’en 1221.
- 3 - Othon II, vicomte de Lomagne après son père mourut en l’an 1238
laissant son épouse et deux fils, Arnaud-Othon et Auger de Lomagne.
- 4 – ▼Arnaud-Othon, vicomte de Lomagne.

107
Arrêtons-nous au début de la lignée des Lomagne-Tarride ou Terride,
suivant les textes.
Avertissement – Nous avons pris le parti de choisir le patronyme
TARRIDE tout au long du texte à venir, afin d’en faciliter la lecture et sa
compréhension. (Extrait de la revue « Jade-Vic-Bilh » n°9 de janvier 2012).

Il nous faut remonter aux enfants de Géraud de Lomagne, seigneur de


Fimarcon, de Donzenac, et qui épousa par contrat du 19 mars 1405, Cécile de
Périlles, fille de Raimond, vicomte de Périlles et de Rode en Catalogne. Il fit
son testament le 8 octobre 1427, et ils eurent six enfants dont l’aîné Odet va
nous intéresser.
▼Odet de Lomagne, deuxième du nom, seigneur de Fimarcon et de
Donzenac, sénéchal d’Agenais, seigneur de Montagnac et baron des Angles en
Bigorre épousa par contrat du 5 décembre 1427 Mathé-Rogere de Comminge,
fille aînée, et héritière de Jean-Roger de Comminge, vicomte de Couserans, et
de Marie de Tarride, fille et héritière de Bertrand, sire de Tarride, Ѹ et
vicomte de Gimois.
Le seigneur de Fimarcon devint par ce mariage, baron de Tarride,
vicomte de Gimois et de Couserans. Il fit son testament le 17 septembre 1478.
Ils eurent 5 enfants dont le cadet Odet de Lomagne, troisième du nom. Nous
signalerons le cinquième descendant, une fille prénommée Catherine, qui
épousa Louis, baron d’Andoins.
▼Voici Odet de Lomagne, troisième du nom, second fils d’Odet
deuxième du nom, seigneur de Fimarcon qui devint seigneur de Tarride et
vicomte de Gimois par donation du père et de la mère. Il se maria une
première fois par contrat du 29 octobre 1475, avec Catherine de Cardaillac,
fille de Guillaume, baron de Cardaillac, seigneur de Bioule et de Jeanne de
Caussade.
Il se remaria avec Marie de Tarride, dite Audiberte, fille et héritière
d’Odet de Tarride, seigneur de Dieu-Pentale ou Dieupentale, et de Catherine
d’Audibert, dame de Claux et n’eut pas d’enfants de cette seconde union. Du
premier mariage, huit enfants naquirent dont le quatrième, Jean alias
Thomas de Lomagne qui fut la racine des seigneurs de Barinque.
▼Jean, Thomas de Lomagne, chevalier, quatrième fils d’Odet vicomte
de Tarride et de Catherine de Cardaillac, fut destiné à servir l’Église, avant de
prendre le métier des armes. Il servit d’abord en qualité d’homme d’armes
dans la compagnie du Maréchal de Châtillon, dont il fut fait lieutenant en
1522. Le seigneur de Tarride fut la première victime de la confiance dans la foi
de Jésus-Christ et le premier exemple des traitements rigoureux de la reine
de Navarre contre les catholiques. Il quitta le Béarn, pour la Chalosse, avec

108
toute sa famille, pour la protéger, et ses biens furent confisqués. Plus tard, il
se retira à Momas bien après l’incendie du château de Sainte-Colome,
ordonné par Montgomery. Il épousa en premières noces, Monjette de Sainte-
Colome, avec laquelle il ne vécut pas un an, décédée peu après, fille de
Bernard, seigneur de Sainte-Colome en Béarn et de Marie d’Aydie, sœur
d’Odet d’Aydie, comte de Comminges, amiral de Guyenne. En secondes
noces, par contrat du 14 juillet 1523, il épousa Marie de Perer, fille unique, et
héritière de Pées de Perer, seigneur de Sévignac, conseiller en tous les
conseils du roi de Navarre, et de Marie d’Artiguelouve.
Du premier mariage, il eut un fils Antoine de Lomagne-Tarride,
surnommé d’Aydie, seigneur de Sainte-Colome, héritier de la maison par sa
mère. Il fut un des principaux chefs du parti catholique en Béarn, comme
nous l’avons dit plus haut. Prisonnier à Orthez, gracié peu après, il mourut de
maladie à Eauze en 1570. Il ne se maria point.
Les enfants du second lit furent au nombre de trois, dont Jean, qui suit,
Pées ou Pierre qui servit dans les guerres de Gascogne et de Béarn sous le
vicomte de Tarride, son cousin. Il mourut en 1570. Le troisième fut Jean de
Lomagne-Tarride, surnommé de Momas qui eut pour épouse Jeanne de
Pargade, fille de Jean de Pargade et de Marie de Pérer, cousine de sa mère
qui avait obtenu la confiscation des biens de Momas. Il en eut un fils unique
Jean de Tarride, qui dans la disgrâce de sa famille, passa au service de Henri
III, roi de France.
Il fut archer des gardes du corps de sa majesté, puis s’en alla avec
Henri IV, devenu roi de France. Valeureux combattant, le roi ne l’appela plus
que « son brave béarnais ». Dans une bataille, il perdit un bras. Il reçut une
pension de huit cents livres, le gouvernement de la ville de Tartas et son
château. Il mourut sans avoir été marié.
Jean de Lomagne-Tarride, vicomte titulaire de Tarride, ne recouvra pas
les terres de sa maison, et vécut chichement. Il épousa par contrat du 11
février 1556, Jeanne de Larqué, fille de Raimond de Larqué, seigneur de
Rochefort, de Cantiran et de Jeanne du Casse. Il mourut jeune, laissant un fils
Jean qui suit. (Extrait de la revue « Jade-En-Vic-Bilh » n°9 de janvier 2012).

Jean de LOMAGNE-TARRIDE.
Jean de Lomagne-Tarride, troisième du nom, chevalier, seigneur de
Barinque, vicomte d’Escurès, et Saint Loup, Bordes, etc… abbé laïque de
Juillac, vicomte titulaire de Tarride, eut ses entrées au parlement de Navarre,
sous la régence de la princesse Catherine de Bourbon, sœur d’Henri le Grand,
qui l’honora d’une grande confiance. Jean de Lomagne-Tarride épousa par
contrat du 31 mars 1592, Catherine de Castaing, fille aînée et héritière de

109
Gaston de Castaing, seigneur de Barinque, et de Marguerite de Carrère,
vicomtesse d’Escurès. Celle-ci était fille et héritière de Jean, vicomte
d’Escurès, et de Jeanne du Bouzet-Roquépine. A ce contrat de mariage
assistèrent les parents et amis des futurs époux. Cette union illustra la grande
considération portée à la famille de Tarride au travers de ce mariage avec une
telle héritière. Les biens, que les ancêtres perdirent avec les troubles de la
religion, loin d’être réintégrés dans le patrimoine familial, laissèrent la famille
sans fortune. Cette héritière, de par sa naissance, et par les biens qu’elle
posséda après la mort de ses père et mère, fut le parti le plus considérable de
la Province de Béarn. La maison de Castaing, originaire de Béarn, y posséda
dès le XIIème siècle, la maison noble Domenjadure de Castaing d’Assat. Pierre
de Castaing l’acquit dès 1430. Ce dernier eut deux fils à savoir :
- Jean, qui s’établit à Genève,
- et Guilhem de Castaing, auquel son père donna un domaine sis à
Simacourbe, en le mariant avec Jeanne de Miossens, sœur de Jean de
Miossens, seigneur de Simacourbe.
Jean de Lomagne-Tarride entra en jouissance des biens de Momas,
après la mort sans postérité de Jean de Tarride, gouverneur de Tartas, et
après le décès de Jean, bâtard de Tarride, avocat et notaire du sénéchal
d’Oloron. Il reçut, au nom de sa femme Catherine, dans le château d’Escurès,
l’hommage et le serment de fidélité des habitants du lieu, par acte du 2 juillet
1612, passé devant Me Arramon d’Abadie de Lembeye, en présence de Jean
de Dadou , seigneur de Blachon, et de noble Jean de Moret ou Mouret,
seigneur en sa partie de Simacourbe. Il reçut l’hommage et le serment de
fidélité de ses sujets le 2 juin 1625, pardevant Me Adrien de Faur de Lembeye.
Catherine de Castaing fit donation de ses biens à son fils aîné Gaston qui suit,
et Jean de Lomagne-Tarride testa en son château de Momas le 9 mars 1627, y
mentionnant ses sept enfants à savoir :
1 - Gaston, dont nous parlons dans le paragraphe suivant, mais aussi,
2 - Arnaud, qui forma la branche des seigneurs d’Angos et d’Artigole
par son mariage avec Marie d’Artigole, dame d’Artigole, d’Angos & de
Riumajour qu’il épousa en premières noces et dont il n’eut pas d’enfant. Il
épousa en secondes noces, Judith de Bourbon, fille de Samuel de Bourbon,
baron de Bazian, et de d’Elizabeth d’Astarac-Fontrailles, veuve de Théophile,
seigneur de Gayon. Deux enfants vinrent au monde : Jean et Gaston sans
postérité. Jean épousa Jeanne de Momas.
3 - Jacques, seigneur de Lasbennes, origine des seigneurs de Floris
(Moncaup), servit en Hollande, devint lieutenant de la compagnie du sieur de
Saugey, puis entra dans la compagnie des Mousquetaires de Louis XIII. Il
épousa Jeanne de Corbères et eut plusieurs enfants dont Arnaud, dit Jean-

110
Arnaud de Lomagne-Tarride, seigneur de Floris qui naquit à Moncaup le 25
décembre 1639. Homme d’armes, il se distingua sur plusieurs fronts, se
couvrit de gloire et mourut de blessure le 12 juillet 1674 à Remiremont. Son
tombeau est visible dans l’église des Capucins de Remiremont. Il épousa par
contrat du 30 août 1670, Marie de la Pujade, fille du baron de Mont. Ils
eurent un fils, Jacques, qui fut abbé laïque de Monpezat et gouverneur de
Lembeye. Il épousa le 16 juin 1695 Marguerite d’Arsaut, fille de Jean d’Arsaut,
seigneur de la Tour de France. Sans enfants, il mourut en 1736, et institua
comme héritier son cousin Jacques de Lomagne-Tarride que nous
rencontrerons plus loin.
4 - Suzanne, mariée par contrat du 14 août 1622 avec Pierre
d’Arrion, seigneur d’Escoubès,
5 - Jeanne, épousa de Jean de Cassaignère, seigneur d’Artigues,
6 - Françoise qui épousa par contrat du 14 septembre 1633 Paul de
Gascor, seigneur de Baliron, Camalès, député de la noblesse de Bigorre,
7 - Marie, mariée le 17 janvier 1638 à Jean d’Abbadie, capitaine au
régiment de Saintonge mort sans postérité. (Extrait de la revue « Jade-En-Vic-
Bilh » n°9 de janvier 2012).

Gaston de LOMAGNE-TARRIDE.
▼ Gaston de Lomagne-Tarride, seigneur de Barinque et de Simacourbe,
vicomte d’Escurès, Saint-Loup, etc.., vicomte titulaire de Tarride, abbé laïque
de Vauzé et de Juillacq, reçut en don de sa mère, le 30 mai 1637, les Terres,
Seigneuries et Métairies de Barinque, Bordes, Escurès, Saint-Loup, Pouchet, la
Poutge, Pailhas, Pessalle, Puyôo, Lichos, Molou, le château de Simacourbe et
l’Abbaye de Vauzé. Il entra au service du roi, et fut capitaine au régiment de
Chappes. Il donna des marques de fidélité à la religion, et au bon ordre de
l’état, pendant les troubles que les calvinistes fomentèrent en Béarn en 1619.
Louis XIII en personne ira réprimer les derniers efforts d’une «hérésie
expirante» (sic) et rendit la paix dans cette contrée. Le seigneur de Barinque
épousa par contrat, daté du 19 février 1623 - le mariage étant célébré le 2
février 1627 - Jeanne d’Arrac de Sault, fille de Jean, baron de Sault, Seigneur
de Vignes, Broustrots, Beyrie, Marpaps, Nassié etc… et de Magdeleine
d’Anglade de Ramefort. De ce mariage naquirent deux garçons, dont Tristan,
et cinq filles, mentionnés au testament du 8 novembre 1650. (Extrait de la
revue « Jade-En-Vic-Bilh » n°9 de janvier 2012).

111
Tristan de LOMAGNE-TARRIDE.
▼ Tristan de Lomagne-Tarride, seigneur de Barinque et de Simacourbe,
vicomte d’Escurès, Saint-Loup, etc…, vicomte titulaire de Tarride, abbé laïque
de Vauzé, institué héritier par le testament de son père. Il fut Page de la
Petite Ecurie du Roi pendant la minorité de Louis XIV, fut également pourvu
du gouvernement du Haut et Bas Vic-Bilh, par acte du 24 septembre 1668. Il
épousa par contrat, passé devant le notaire d’Agouès de Pau le 29 avril 1672,
Marie de Seney, fille de d’Arnaud de Seney, seigneur de Cette, Conseiller au
Parlement de Navarre, et de Françoise de Domec de la famille des Comtes de
Sougladiel en Aragon. Il mourut jeune, laissant sa femme tutrice
- d’un garçon, Jacques, et
- d’une fille Suzanne, qui se mariera à Jean d’Artigues, fils de Bertrand,
seigneur d’Artigues, et d’Anne de Cassaignère (cette lignée, consécutive à ce
mariage, aura une importance plus tard, lors de la succession de l’abbé
Bernard de Lomagne-Tarride décédé à Simacourbe en 1783).

Jacques de LOMAGNE-TARRIDE.
▼ Jacques de Lomagne-Tarride, seigneur de Barinque, seigneur de
Simacourbe, vicomte d’Escurès, Saint-Loup etc.., baron de Mont, abbé laïque
de Vauzé, baron de Caubin, vicomte titulaire de Tarride...etc… n’avait que
trois ans lorsque son père mourut. Il commença à servir dans la 1ère
compagnie des Mousquetaires du Roi*, et fit des campagnes en Flandres, en
Allemagne. *(www.lemondedartagnan.fr – Liste des Mousquetaires béarnais et
basques)
Il continua ses services sur les frontières espagnoles, à la tête de
Bandes Béarnaises, dans les guerres pour la succession du trône d’Espagne
pour y placer le duc d’Anjou. Il épousa, par contrat du 5 février 1711 passé au
château de Simacourbe devant Me Antoine de Habas, notaire de Lembeye,
Marguerite de Foix-Candale, fille de Jean de Foix-Candale, baron du Lau, & du
Hort, etc.., et de Jeanne de Peichpeyroux, fille de François de Peichpeyroux,
Marquis de Beaucaire, et de Françoise de Lafond de Saint-Projet. Marguerite
de Foix-Candale décéda le 14 mai 1758.
Ce mariage lui donna des alliances avec toutes les têtes couronnées
d’Europe.
Trois enfants naquirent de cette union,
1- Bernard, qui nous intéresse à plus d’un titre.
2- Jacques, de Lomagne Tarride dit le Vicomte de Tarride, capitaine au
régiment du Roi, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, fut blessé à la
bataille de Lawfeld. Il alla au siège de Prague, à la bataille de d’Ettinghen, à

112
Fontenoy et le plus souvent fut dans toutes les actions où le régiment du Roi
se couvrit de gloire pendant les guerres du royaume. Capitaine des
Grenadiers, il mourut des suites de ses blessures à Cassel, en Allemagne, le 17
décembre 1760.
3- Françoise, appelée aussi Marie-Fabienne dans certaines généalogies,
dite Mademoiselle de Barinque.
Noble Jacques de Lomagne-Tarride démembra en partie son
patrimoine pour faire face à ses dépenses et à ses largesses. Au fil des
consultations de minutes de notaires, nous avons relevé quelques ventes
parmi d’autres : le 9 juin 1749, « vente de terres de Messire Jacques de
Barinque à Pierre de Latapie dit Pigailh ». Peu de temps après, il céda « une
metterie à Bernard de Pelaÿ* de Juillaicq (sic) le 20 juillet 1749 » :
« Par devant moÿ notaire publicq de Lembeye Et tesmoins Bas nommés fut
present Messire Jacques Seigneur de Barinque Et autres places Capitaine au
regiment des Bandes Bearnaises lequel de son Bon gré en a vendu Et aliené
vend Et aliene purement Et simplement sans aucune reserve de droit de rechat
nÿ autrement En faveur de Bernard de pelaÿ de Juillaicq Cÿ Bien present En a
seavoir Est toute Icelle piesse de terre tujà apellée lou teri toute quelle soit et se
trouvera dans ses justes limites ainsÿ quil a Esté convenu sittuée a Simacourbe
fief a monseigneur terres que quÿ confronte avec terre restante dudit seigneur
vendeur ruisseau apellé de molou Entre deux terre de lacquereur terre tuja de
Mr de guilharso terre de doues et Chemin publicq Et autres en a franches en a
arbres En a et telles vente pour le prix et somme de trois cens livres tournois
outre et audela tous les frais du present contrat payables par lacquereur,
laquelle somme de tyrois cens livres ledit Pelaÿ à tout presentement Compté Et
payé avec Especes de louis dor escus dargent Et autre momoyée de Cours Et
mise que ledit Seigneur vendeur a devant luÿ retiré à la vue de moy notaire et
tesmoins Bas nommés tellement quil sest contenté et acquitté et renoncé et
despouillé et envestÿ en a payant ledit acquereur les fiefs et tailles et autres
charges, incombantes , puis Ce Jourdhuÿ Et telle vente ledit Seigneur vendeur à
promis de tenir Bonne et guarantir sous obligation en a soumis en a Renoncé en
a Esté en a fait à Simacourbe le vingtiemme de Juillet mille sept Cens quarante
Et neuf. Etaient presens et tesmoins noble Jeanpierre de guillarceau de Juillaicq
Et Jean de Chantre de Simacourbe Et moÿ pierre de Cassou notaire susdit quÿ en
ay Signé avec ledit Seigneur vendeur Et tesmoins Ce que na fait le ledit
acquereur pour ne seavoir de le faire Interpeller. »
* Bernard de Pelay était un fermier général (percepteur de dîmes).
En 1751, Messire Jacques de Lomagne-Tarride vendit la seigneurie de
Barinque, qu’il posséda en partie, à Messire Jean-Paul de Billère-Labarthe,

113
seigneur en partie de Barinque. (Inventaire topographique du Vic-Bilh,
Morlaàs, Montanérès Imp. Nle Paris 1989)
Ci-dessous les premières lignes d’un acte passé devant Me Cassou à
Morlaàs le 16 décembre 1763 reconnaissant la cession de la partie de
Barinque vendue par Noble Jacques de Tarride à Messire Jean-Paul de Bilhère
Labarthe.
« Au nom de Dieu, Par devant moy notaire publicq et témoins bas nommés
a été présent Messire Louis de Belsunce chanoine de la cathédrale de Marseille
grand vicaire de Monseigneur l’Evêque abbé royal du Mas Garnier lequel a
déclaré que par acte publicq passé devant moy notaire le 7 février 1752 conté et
confirmé à Morlaas le 1er mars suivant il reconnaît que Messire Jean Paul de
Bilhère Labarthe Seigneur de Barinque lui avait fait don entre vifs de la
seigneurie du lieu par luy acquise de noble Jacques de Tarride de
Simacourbe…. »
Noble Jacques de Barinque mourut le 16 novembre 1754, âgé de 80 ans
environ, et fut enterré le lendemain dans l’église d’Escurès* en présence de
l’archiprêtre de Simacourbe Lalanne-Berdouticq, du régent Jacques de Prat
(de la maison Prat) et de Barthélémy de Philip (de la maison Philip), tous deux
de Simacourbe. (A.D. Simacourbe GG3). (Extrait de la revue « Jade-En-Vic-Bilh »
n°9 de janvier 2012).

Bernard de LOMAGNE-TARRIDE - Abbé de TARRIDE


Bernard de Lomagne-Tarride, vicomte de Tarride, naquit en 1712 (Notes
de l’abbé Aloys de Laforcade). (Louis Moreri le donna né, le 31 janvier 1716 ?)*
Écclésiastique, Grand Vicaire de Comminges, Marquis de Baliron, Camalès,
Pereuilh, etc… Seigneur de Simacourbe en sa partie, Vicaire général, Official
et Chanoine de Lescar, propriétaire du château de Simacourbe, et Chef des
noms et armes de la Maison.
* Sa date de naissance varie suivant les textes ou documents.
Avant de rentrer dans les ordres, Le Sieur Bernard de Lomagne-Tarride
fut Mousquetaire du Roi en 1738. (www.lemondedartagnan.fr – Liste des
Mousquetaires béarnais et basques).
Leur dernier représentant Bernard, (1712-1783) prêtre, vicaire général,
et official du diocèse de Lescar habita le château de Simacourbe. L'actuel
autel de l'église de Simacourbe proviendrait de sa chapelle personnelle (Abbé
Aloys de Laforcade - juillet 2000 – Jade en Vic-Bilh n°1).
Le château fut une annexe des Révérends Pères Récollets* de l'ordre de
Saint-François. Issus d'une réforme des Franciscains, ils édifièrent un couvent
à Lembeye, et durant les XVII et XVIIIème siècle, s'efforcèrent de convertir la

114
nombreuse phalange protestante du lieu. Ils y parvinrent sans grande
difficulté.
Nous rappelons ici, que l’autre seigneur en sa partie de Simacourbe
n’était autre que le propriétaire de l’abbaye laïque, à savoir Marie de
Gassion, marquise de Poyanne, héritière de son père Henri de Gassion.
A ce titre, elle eut pouvoir, comme ses prédécesseurs, de percevoir la
moitié de la dîme, l’autre moitié étant réservée à l’évêque de Lescar et de
nommer à la cure de Simacourbe.
L’archiprêtre Bertrand Lalanne dit Berdouticq de Germenaud,
archiprêtre de Simacourbe et Moncaubet étant mort le 23 avril 1768*, «haute
et puissante dame Marie de Gassion, marquise de Poyanne, héritière générale
et universelle de feu haut le puissant seigneur Messire Henry de Gassion,
dame de l’abbaie de Simacourbe, et patronne de la cure de Saint-Pierre du dit
lieu et de son annexe Moncaubet », nomma et présenta à Mgr l’évêque de
Lescar, Jean Lagrange Lalanne, neveu du précédent, en qualité de curé de
Simacourbe, et de son annexe. (*A.C. de Simacourbe)

- En 1773, l’abbé de Tarride, seigneur de l’autre partie de


Simacourbe devint le propriétaire de l’abbaye laïque, de son
domaine et de ses prérogatives.
En 1773, l’abbé de Tarride acquit la seigneurie de Simacourbe en sa
partie, attachée à l’Abbaye de Simacourbe et celle de Lannegrasse de Charles,
Léonard de Baylenx, marquis de Poyanne, fils de Marie de Gassion, héritière
générale et universelle de feu Henry de Gassion. Elle s’était mariée avec le
marquis de Poyanne le 5 juin 1717. (A.D. Pau Archives numérisées 3J123)
Avec cette acquisition, le domaine dit encore « de Barinque », se trouva
agrandi et l’abbé de Tarride devint le tout-puissant seigneur du lieu. Le
domaine fut exploité et entretenu par des métayers et plusieurs
domestiques.
Dans les registres paroissiaux nous avons trouvé, au hasard
d’évènements familiaux, les noms de certains domestiques ou métayers du
château ou de l’abbaye.
Vers la fin de ses jours, Noble Bernard de Lomagne-Tarride fit un
testament le 15 novembre 1780, en léguant ses biens à un lointain cousin,
Pierre de Lomagne, vicomte de Tarride, seigneur du Hau de Bérenx, le
« faisant et l’instituant pour son héritier général et universel de tous ses
biens ».
Noble Bernard de Lomagne-Tarride, prêtre et ancien vicaire général de
Lescar, abbé et seigneur de Simacourbe, décéda en son château de
Simacourbe à l’âge de 80 ans environ, inscrit sur l’acte de décès. (Âge erroné).

115
Il fut enterré dans l’église d’Escurès. C’est l’abbé Duclos, curé de Domenjeux
(Corbères-Abère-Domenjeux) qui officia, en présence de l’abbé Lagrange
Lalanne, archiprêtre de Simacourbe, et des témoins présents Pierre Lanné de
Simacourbe et Jean Lajus, régent de Simacourbe.
Malgré les belles dispositions successorales prises par Noble Bernard de
Lomagne-Tarride en faveur de son lointain cousin, Pierre de Lomagne,
vicomte de Tarride, seigneur du Hau de Bérenx, une contestation s’éleva dans
cette noble famille. En effet, Jean-Abraham d’Artigues fit appel à une
disposition béarnaise sur les héritages, en l’occurrence les biens avitins.
Pierre de Lomagne ne pouvait disposer que des biens réellement acquis
par l’abbé de Tarride et seulement du quart des biens ancestraux ; la loi
béarnaise, en effet, ne permettait pas à Pierre de Lomagne de disposer
librement des « biens avitins », c’est-à-dire des biens reçus des aïeux ; les
trois-quarts de ceux-ci devaient revenir à un héritier de sang le plus proche.
Ainsi, Pierre de Lomagne ne pouvait recevoir que l’Abbaye et son domaine
acquis par l’abbé de Tarride en 1773. Le château et la majorité du domaine
revenait à noble Jean-Abraham d’Artigues, plus proche en parenté.
Sur les registres paroissiaux de Lembeye, on trouve, les actes de décès
de son grand-père Jean d’Artigues, avocat, qui mourut à Lembeye le 12 juillet
1734, et fut enterré dans sa chapelle,
Toujours sur les mêmes registres, le décès du père de Jean-Abraham est
inscrit et nous renseigne sur la présence du couvent des Récollets à Lembeye:
Il fut marié à dame Dominique de Ducos, mais fait important, il fut fait
mention de «Noble Jacques D’Artigues, seigneur de Claverie d’Asson, abbé
laïque patron de Vauzé et père spirituel des Révérends pères Récollets de
cette ville, est mort agé d’environ soixante dix ans, muni de tous les
sacremens, le quatorze janvier mille sept cens soixante dix huit. ».
Parmi les signataires du registre, nous relevons Frère Tiburce, Récollet
vicaire desservant de Lembeye ; Lagrange, curé de Vauzé ; Brumont, curé
d’Escurès ; Frère Dominique, gardien récollet ; Frère Jean, récollet ; Frère
Marty, récollet.
Dès le 14 mars 1783, l’inventaire des biens de l’abbé Bernard de
Lomagne Tarride fut entrepris qui durera plusieurs jours.
▼◘ Jean-Abraham d’Artigues, de Lembeye, seigneur de Claverie
d’Asson, abbé laïque de Vauzé (1742-1821), dont la grand-mère était une
Lomagne-Tarride, fit valoir ses droits sur réquisition. La Cour du Parlement de
Navarre lui donna raison.
Pierre de Lomagne demanda en 1786 à être reçu aux Etats « com meste
et possessiou de la terre et seigneurie de Simacourbe en sa partide a lui
appartenente com hereter testamentary de noble Bernard de Lomagne de

116
Tarride ainsi que pareix de sou testament du 15 novembre 1780 ». M. de
Sauvelade, président de la Cour accepta « que lou supplicant sie recebut
comme seignou de Simacourbe en sa partide en vertut dou dit testament, en
prestat lou serment accoustumat ». (A.D. Pau C819)

Jean-Abraham d’ARTIGUES.
Devenu propriétaire des lieux et de toutes les prérogatives y attachées,
Jean-Abraham d’Artigues habita le château. Il continua d’accueillir un prêtre
Récollet officiant à Lembeye, Antoine Dulot. Jean-Abraham d’Artigues fut
quelque peu malmené par les révolutionnaires et dut la quiétude à Antoine
Casenave, député de la Convention qui sauva la tête de plusieurs nobles et
bourgeois de Lembeye et des environs.
L’abbé Dulot se signala tout d’abord par son abjuration de la religion
catholique ; la cure de Simacourbe l’intéressait, d’autant que le prêtre
réfractaire de Simacourbe, Jean Lagrange Lalanne eut maille à partir avec le
comité révolutionnaire. Ce dernier, malgré les écrits formulés sur le registre
des délibérations de la maison commune de Simacourbe, demeura
intérieurement fidèle à l’église de Rome. Il fut plusieurs fois arrêté pour
« fanatisme religieux » et échappa à la guillotine, grâce aux interventions et à
l’entregent du curé Cazenave de Corbères et de son homonyme le député
Antoine Casenave, dont le père fut procureur communal de Lembeye.
L’abbaye laïque fut incorporée dans les biens nationaux. Voir pour la
suite l’article concernant l’Abbaye Laïque à partir de la page 91.

1809 – 16 juillet – Donation du domaine de Tarride à


Marguerite de Marrenx-Sus.
Resté célibataire, Jean-Abraham d’Artigues fit donation du domaine de
Tarride, dit de « Barinque » avec ses 30 hectares de terres, sis à Simacourbe
et à Lespielle, à Marguerite de Marrenx-Sus, épouse de Jacques-Hector de
Parage, lui-même parent du donateur et ancien conseiller au Parlement de
Navarre, suivant un acte signé le 16 juillet 1809 chez Maître Cames, notaire à
Lembeye, enregistré le 17 du même mois.
Monsieur Jean-Abraham d’Artigues conserva ses terres à Lembeye, et aux
alentours auxquelles s’ajoutèrent celles provenant de la succession de sa
sœur. (Extrait de la revue « Jade-En-Vic-Bilh » n°9 de janvier 2012).

Madame Marguerite de Marrenx-Sus, nouvelle propriétaire.


Madame Marguerite de Marrenx-Sus, épouse de Monsieur Jacques-
Hector de Parage donna, par l’intermédiaire de cette donation, à la famille de
Parage l’occasion d’occuper le château de Simacourbe durant plus d’un siècle.

117
Monsieur Jean-Abraham d’Artigues décéda à Lembeye le 11 décembre
1821, âgé de 79 ans, tel qu’il est porté sur le registre d’état-civil de cette ville.
- Jacques-Hector de Parage (premier du nom), avocat, fut pourvu le 8
août 1782 de la charge de conseiller au Parlement de Navarre, en
remplacement du sieur Henri de Pujo de Lafitole de Castetbielh, après avoir
obtenu, le 12 de la même année, des lettres de dispense de parenté, son père
étant conseiller à la même cour. Il fut admis aux 144 États de Béarn le 20 mai
1789, « comme noble inscrit sur le rôle de la capitation de la noblesse » à l’effet
de participer à la délibération de cette assemblée « sur la question de savoir
s’il convient de députer aux Etats Généraux », et à l’effet de « concourir à
l’élection des députés, s’il y a lieu ».
Il épousa le 19 mai 1784, à Pau, dans l’église des Dames de l’Union
Chrétienne, Marguerite de Marrenx-Sus, fille de Philippe de Marrenx, baron
de Sus, syndic d’épée de la province de Béarn, et d’Anne de Day-Lendresse. La
bénédiction nuptiale leur fut donnée par Jean-Baptiste de Parage, prieur
d’Osserain en présence de Messire Jean-Baptiste de Navailles, baron de
Poeyferré, chevalier d’honneur au Parlement de Navarre, et de Messire de
Fanget. De ce foyer, naquirent :
1 – Marie, appelée Marie-Victoire en famille, née le 2 février 1786 à
Pau, décédée à Simacourbe le 9 mars 1855 à l’âge de 69 ans.
2 – Marie-Magdelaine, née et baptisée à Pau le 7 avril 1787, décédée
le […]
3 - Bernard, appelé Auguste en famille, dont nous allons reparler plus
loin.
4 – Jeanne-Hortense, née à Pau en 1789, et décédée à Simacourbe le 5
mai 1878.
- Pendant la Révolution, Jacques-Hector de Parage* émigra, et se
réfugia à Hambourg en Allemagne. Il y installa, avec François-Mathieu de
Nays-Candau, cadet, un restaurant sans grand succès pécuniaire. * « Les
émigrés s’y faisaient nourrir en grand nombre et ne payaient pas » (Armorial
Dufau de Maluquer GENP13 Usine de Tramways ).
Il dut rentrer en France vers 1797, puisqu’un cinquième enfant vint
agrandir le cercle familial de Jacques-Hector et de Mme de Parage avec :
5 – Marie-Caroli, (sic) née certainement en 1798 et décédée à
Simacourbe le 21 juillet 1838. (Marie-Caroli est également orthographié Marie-
Carolie ou Marie-Caroly).
Bernard, Auguste de Parage, fils des premiers propriétaires de ce nom,
naquit le 28 mai 1788 à Pau. Il fut baptisé le même jour, avec pour « parrain,
noble Bernard de Day,* seigneur de Mont, et pour marraine dame Marie-

118
Anne d’Anduran de Parage, veuve de Jacques de Parage, représentés par le
sieur Silvestre Marquane et par demoiselle Françoise d’Alleman Lassabe en
présence du sieur Jean Mousquet, sous-diacre qui ont signé avec nous.
Lamarque, curé ». (A.C. Pau GG 181).
Sous l’Empire de Napoléon 1er, Bernard, Auguste devint maire de
Simacourbe par arrêté en date du 29 février 1812, signé par le préfet des
Basses-Pyrénées M. Charles de Vanssay, en remplacement de M. Pierre
Berdalle démissionnaire. Ces arrêtés, reproduits ci-après, furent transcrits sur
le cahier des délibérations de la commune :
« Du 29 février 1812, le baron de l’empire auditeur au conseil d’état,
préfet des basses pyrénées, en vertu de l’article 20 de la loi du 28 pluviôse an
huit, nomme le Sieur de Parage fils pour remplir les fonctions de maire dans la
commune de Simacourbe en remplacement du Sieur Berdale démissionnaire.
Ordonne en conséquence, qu’il se rendra de suitte à son poste pour remplir les
fonctions qui lui sont attribuée par la loi, préalable serment par lui preté. La
présente commission sera transcrite sur les registres de la ditte comune. Signé
C.A. de Vansay pour expédition le secrétaire général de préfecture. Daguette
pour copie conforme ».
Signé sur le registre B.A Parage maire » (A.D de Pau – Simacourbe, registre des
délibérations cote n° 1D1).
Il prit ses fonctions le 10 mars 1812,
Le 26 août 1826, M. Jacques-Hector de Parage et son épouse, par
l’intermédiaire de leur fils, maire de la commune, offrirent au village une
portion de la châtaigneraie, attenant au cimetière. Là-dessus, sera bâtie une
maison commune afin d'y tenir les séances du conseil municipal, et d’y
installer une salle d’école. La délibération du conseil municipal, signée par M.
Bernard, Auguste de Parage, maire de la commune, et les conseillers
municipaux présents, fut contresignée par Mme Marguerite de Marrenx-Sus,
et son époux, M. Jacques-Hector de Parage, père du maire.
Le 20 septembre 1830, M. de Parage assura son dernier acte public de
premier magistrat de la commune en rédigeant l’acte de naissance de Pierre
Lespine ; fin septembre ou début octobre, il donna, auprès du préfet, sa
démission du poste de maire* de Simacourbe.

1830 – 1833 – Construction de la maison commune (École,


Mairie).
Sur le terrain donné par la famille de Parage, la maison
commune, tant voulue par M. Bernard-Auguste de Parage fut enfin
édifiée.

119
Le bâtiment de l’école construit entre 1830 et 1833. (Photo carte
postale Labouche frères Toulouse 1910)
Marguerite de Parage, née de Marrenx-Sus, décéda le 12 février 1833, à
Simacourbe, à l’âge de 78 ans, et fut ensevelie dans le cimetière de
Simacourbe. (A.C. Simacourbe).

M. Jacques-Hector de Parage prenait en charge les destinées


du domaine de Parage.
M. Bernard, Auguste de Parage épousa le 9 juin 1834, Mlle Jeanne-Adèle
de Courrèges d’Agnos, née le 8 juillet 1813 à Pau, de 28 ans sa cadette. Elle
était la fille d’Ignace de Courrèges d’Agnos (1750-1839), conseiller au
Parlement de Navarre et abbé laïque d’Arudy, et d’Hortense Eimar de
Palaminy (1780-1820). Rentiers, ils étaient domiciliés à Gan dans les Basses-
Pyrénées.
Le contrat de mariage était passé le 9 juin 1834, par devant Me Jean-
Baptiste Sorbé, notaire royal, domicilié à Pau. (A.D. Pau 3E 3139).
Quatre enfants naquirent de cette union :
1 – Naissance de Jacques-Hector, 2ème du nom, le 2 mars 1836 à
Simacourbe, déclaré en mairie le 3 mars 1836. (A.C. Simacourbe).
2 – Naissance de Marie-Amélie le 10 mars 1837 à Simacourbe,
déclarée en mairie le 11 mars 1837. (A.C. Simacourbe).
3 – Naissance de Marie-Victoire le 28 février 1838, à Simacourbe,
déclarée en mairie le 2 mars 1838. (A.C. Simacourbe).
120
4 – Naissance de Jean, Anatole, le 28 août 1840 à Simacourbe,
déclaré en mairie le 29 août 1840. (A.C. Simacourbe).
Jacques-Hector de Parage, le père, mourut dans son château de
Simacourbe, le 2 mars 1842, et fut enseveli dans le carré réservé à la famille
au cimetière du village.

Bernard-Auguste de Parage devenait l’héritier et le chef de la


famille.
Il s’occupa des affaires en tant que chef de la maison et des armes.
Agrandissement du domaine, mise en valeur avec l’aide précieuse de
métayers, gestion des avoirs financiers tels que rentes, prêts d’argent à
diverses familles du village, entretien et subsistance assurée pour ses deux
sœurs et le bonheur de toute sa propre famille.
Malheureusement, Bernard, Auguste de Parage mourut
accidentellement le 5 juillet 1851 à Simacourbe, âgé de 65 ans. Il fit une chute
accidentelle dans le puits du château et ne fut retrouvé, sans vie, qu’en fin de
journée. (A.C. Simacourbe).
Cette mort dramatique laissa une jeune veuve, Jeanne-Adèle de
Parage, âgée de 38 ans, et quatre enfants : Jacques-Hector, 15 ans, Marie-
Amélie, 14 ans, Marie-Victoire, 13 ans, Jean-Anatole, 11 ans.
Dans le château vécurent, outre les personnes déjà citées, Marie-Caroli,
sœur de Bernard-Auguste, rentière, célibataire, décédée le 22 juillet 1838,
Marie-Victoire, sœur de Bernard-Auguste, rentière, célibataire, décédée à
l’âge de 69 ans, le 9 mars 1855, et Jeanne-Hortense de Parage, autre sœur,
rentière, également célibataire qui mourut, le 5 mai 1878, à l’âge de 89 ans.
Marie-Victoire fille de Bernard-Auguste de Parage et de Jeanne-Adèle
de Courrèges, née le 28 février 1838, à Simacourbe, décéda le 17 juin 1855 à
l’âge de 17 ans.
Jeanne-Adèle de Parage, née de Courrèges d’Agnos, veuve de Bernard,
Auguste mourut à Simacourbe le 11 juillet 1893 à l’âge de 80 ans, et fut
inhumée dans le carré familial du cimetière du village. (A.C. de Simacourbe).
Jacques-Hector de Parage, 2ème du nom, né le 2 mars 1836 à
Simacourbe, fut investi du rôle de chef de la famille.
Il commença une carrière dans les contributions directes en 1861 qu’il
termina à la perception des finances de Peyrelongue-Abos de 1872 à 1897,
année de son départ à la retraite.

121
Élu conseiller municipal en 1900, il fut brièvement maire de Simacourbe
du 23 mars au 02 avril 1902. Il démissionna mais conserva sa place de
conseiller municipal.
Jacques-Hector de Parage décéda le 19 février 1907, au château de
Parage, à l’âge de 70 ans, et fut enterré dans le carré familial du cimetière de
Simacourbe. (A.C. de Simacourbe).
Jean-Anatole de Parage, né le 28 août 1840 à Simacourbe, embrassa la
carrière militaire en 1857, en tant qu’engagé volontaire. Valeureux
combattant, d’une compagnie de Dragons, il batailla avec vaillance contre
une brigade prussienne en 1870, au cours d’une charge héroïque, lors de la
bataille de Rézonville. Grièvement blessé au cou, capturé, fait prisonnier et
emmené à Dantzig, il fut libéré le 28 mai 1871. Il reçut la Légion d’Honneur le
25 décembre 1872, fut nommé lieutenant en 1875, puis capitaine en
décembre 1880. Il fut mis à la retraite le 13 décembre 1886 pour infirmités.
De retour à Simacourbe, il s’investit dans le bureau de bienfaisance de
la commune en tant que président, fut élu conseiller municipal le 1er mai 1892
et laissa sa place à son frère aîné Jacques-Hector en 1900.
Jean, Anatole de PARAGE décéda peu de temps après son frère aîné, le
11 mars 1907, au château de Parage, à l’âge de 66 ans, et fut inhumé dans le
carré familial du cimetière de Simacourbe. (A.C. de Simacourbe).
Marie-Amélie de Parage, née le 10 mars 1837 à Simacourbe. Après le
décès de sa sœur, et de ses frères, Mlle Marie-Amélie de Parage, fille de
Bernard Auguste, et de Jeanne Adèle de Parage, devint l’unique héritière du
domaine de Parage. Elle vécut là, des revenus des rentes, des locations de
terres, et du produit des récoltes apporté par les métayers. Mlle de Parage
s’occupa des bonnes œuvres de la paroisse et continua à alimenter par des
dons le bureau de bienfaisance de la commune.
Mlle Marie-Amélie de Parage mourut le 24 mai 1919, et fut inhumée
dans le carré familial du cimetière de Simacourbe. (A.C. de Simacourbe).
À sa mort, la demeure, et les dépendances furent dévolues à Monsieur Paul
de Courrèges d’Agnos par donation suivant en cela les volontés de
Mlle Marie-Amélie de Parage déposées par testament en date du 25 mars
1919(Extrait de la revue « Jade-En-Vic-Bilh » n°9 de janvier 2012).
La famille de Courrèges était de vieille souche du sud-ouest de la
France.
Elle paraît originaire d’Oloron où cette famille fut connue depuis le
ème
XV siècle. Gaspard de Courrèges fut notaire dans cette ville en 1558. Jean
de Courrèges fut notaire à Oloron de 1678 à 1706. La souche se partagea au
XVIIème siècle en deux grandes branches, celle des seigneurs d’Agnos, qui s’est

122
perpétuée jusqu’à nos jours, et celle des barons de Doumy, aujourd’hui
éteinte. La branche d’Agnos descendait de noble Jean-Raymond de
Courrèges :

M. Paul de Courrèges d’Agnos, nouveau propriétaire.


Marie, Joseph, Paul de Courrèges d’Agnos, né le 11 décembre 1893 au
château de Horgues, (Hautes-Pyrénées). C’est donc lui qui hérita du château
de Parage. Il reçut le domaine de Parage et son titre. M. Paul de Courrèges
d’Agnos fut même adopté, par la baronne de Schwartz, née Jeanne, Eugénie,
Sybille, Anne, Clarisse de Parage, dernière du nom, suivant un acte notarié de
déclaration d’adoption signé le 29 mars 1933 chez Me de Ridder, notaire à
Paris. Le jugement d’adoption fut rendu à Versailles le 9 mai 1933, ce qui
autorisa très légitimement le patronyme de Courrèges d’Agnos de Parage. La
transcription sur l’acte de naissance se fit le 5 août 1933 en la mairie de
Horgues.
Paul de Courrèges fit carrière dans l’Armée. Il se retrouva en 1914, 2ème
classe au 14ème régiment d’artillerie de campagne en garnison à Tarbes dont
le chef de corps était le colonel Vincent de Portal.
En 1916, il fut promu maréchal des logis et quitta l’artillerie de
campagne pour l’artillerie lourde. Il participa à de nombreuses batailles :
Charleroi et la Marne en 1914, Verdun et la Somme en 1916, la cote 304 et la
Malmaison en 1917, et enfin la grande offensive sur la Marne en 1918.
Le 30 octobre 1917, il fut cité à l’ordre de l’artillerie
divisionnaire : « Maréchal des Logis, téléphoniste à l’Etat-Major du 9ème
groupe du 118ème R.A.L, au front depuis le début de la campagne, modèle de
courage et d’abnégation : s’est maintes fois signalé par son mépris du danger
et particulièrement au cours des opérations du 14 au 25 octobre 1917 ».
Cette citation lui valut l’attribution de la croix de guerre avec étoile
d’argent.
Le 29 juillet 1918, il fut cité à l’ordre du régiment : « Sous-officier de
valeur occupant le poste d’observateur du groupe durant la nuit du 14 au 15
juillet, s’est complètement acquitté de sa mission malgré la violence du
bombardement, avec une conscience digne d’éloges ».
Rentré chez lui, fier de sa nouvelle étoile, il apprit la mort de son frère
Roger, son modèle, tombé au champ d’honneur le 5 novembre 1918 à
Wassignies dans l’Aisne, à l’âge de 26 ans. Roger de Courrèges d’Agnos fut un
magnifique officier, sept fois cité. Ce fut une tragédie pour la famille et pour
Paul, en particulier.

123
Paul partit suivre les cours de perfectionnement d’artillerie. Il accéda à
l’épaulette le 10 janvier 1919 et fut versé dans l’artillerie coloniale. Il fut bigor
en opposition aux marsouins de l’infanterie coloniale.
En 1921, il fut élevé au grade de lieutenant et partit servir au Levant
avant de rentrer en France pour suivre les cours de l’école d’administration
militaire à Vincennes avec la promotion de la flamme du Souvenir (1923-
1924).
Pendant une permission accordée par le commandant militaire de
Paris, il épousa le 14 novembre 1925 Mademoiselle Elisabeth, Raphaëlle de
Poutier de Sône. Fille de Robert, vicomte de Poutier de Sône, et de Madelaine
Guespereau, elle naquit le 4 septembre 1902 à Hanches (Eure-et-Loir).
Ils eurent cinq enfants que nous présentons plus loin.
Paul de Courrèges servit dans la coloniale entre les deux guerres et son
épouse le suivit en Tchécoslovaquie, au Liban puis par deux fois en AOF
(Afrique Occidentale Française), et enfin en Indochine.
En 1930, il retourna en stage à l’EAM à Vincennes. Ensuite, il prit le
commandement de la 2ème batterie du 3ème régiment d’artillerie coloniale. Il
fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur le 31 décembre
1930. En 1931, il embarqua pour Dakar, affecté à l’état-major de la 1ère
brigade coloniale.
En 1933, il commanda la 14ème batterie du 12ème R.A.C (Régiment
d’Artillerie Coloniale). Il prit le bateau pour l’Indochine en 1936 toujours
accompagné de son épouse Raphaëlle, emmenant Gonzague et Marie-
Magdeleine et laissant Roger et Gérard en pension à Bétharram.
Il rentra en France en 1938, et se vit confier, à la veille de la
seconde guerre mondiale, le commandement de la batterie anti-chars de la
87e division nord-africaine.
Nommé capitaine, il participa à la campagne de France (juin 1940),
durant laquelle il fut cité une première fois à l'ordre de la brigade :
- « Ayant assuré la formation et l'instruction de la batterie anti-chars de
la division, en a fait une unité disciplinée et pleine de cohésion, dont il a dirigé
avec courage et dévouement l'action au cours des combats de juin 40,
spécialement sur l'Ailette les 5 et 6 juin, et derrière l'Aisne, les 9 et 10 juin
1940 ».
Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec étoile de
bronze.
Une palme s'ajoute à cette étoile avec cette belle citation à l'ordre de l'armée
Il retourna en AOF (Maroc puis Sénégal) où il s'appliqua, de toute son
énergie, à préparer la revanche. Mme de Courrèges demeura à Parage avec le
dernier-né Gaëtan, la famille Legagnoa, métayers, s’occupant de la ferme et
des communs.

124
En 1943, il fut promu chef d'escadron. Il rentra en France au moment de
la victoire en 1945, prenant trois mois de congés de fin de campagne.
Il fut affecté, en octobre 1945, au Tribunal Militaire de Bordeaux.
Enfin, en 1946, il quitta le service actif au terme d'une carrière bien
remplie et prit sa retraite anticipée en 1947, s’installant dans son domaine de
Simacourbe. Il fut promu officier de la Légion d'Honneur.
Conscient qu'il pouvait encore jouer un rôle auprès des jeunes des
campagnes, il se dépensa sans compter, durant les quelques vingt années qui
lui restaient à vivre, à leur formation civique dans le cadre de la préparation
militaire et sportive.
Il marqua la vie de Simacourbe pendant deux décennies ; sa stature
d’ancien chef de bataillon de l’armée de terre, d’ancien poilu de la Grande
Guerre, sa disponibilité avenante, sa modestie lui conférèrent une aura dans
le village et au-delà du canton de Lembeye.
Il s’investit avec beaucoup de désintéressement dans l’encadrement
sportif de la jeunesse du village, et du canton. En 1946, il fit don à la
commune d’une pièce de terre, près de l’église, pour une construction d’une
salle de fêtes, avec une recommandation stricte et écrite : « Sur ce terrain, il
n’y sera pas admis de manifestations politiques ou religieuses ». L’édification
de cette salle, du petit fronton et de la piste, fut réalisée avec la complicité de
la jeunesse avide de liberté retrouvée. Avec MM. François Sarramoune,
maire, Loustalan Baptiste, Gaye Jacques, Lacrouts René, Couet-Lannes Louis,
l’abbé Ernest Labourdique, il fut à l’origine, en 1946, de la création de l’Union
Sportive de Simacourbe, agréée par le Ministère des Sports le 1er avril 1947.
Cette association fut destinée à l’encadrement de la pratique du football, de
la natation, de la pelote basque.
Il y fit ajouter, en 1950, la préparation militaire élémentaire et le cross-
country.
Dans la salle des fêtes, l’Union Sportive de Simacourbe organisa des
séances récréatives avec la participation de troupes de théâtre, « Les
Tréteaux Ambulants » de Pau en particulier, et cela galvanisa la nombreuse
jeunesse d’après-guerre de Simacourbe et des environs qui en oublia, un
temps, les privations subies pendant la guerre. Le commandant de Courrèges
d’Agnos fut nommé Président d’honneur de l’association et trésorier au cours
d’un renouvellement du bureau le 8 mars 1950, tout en demeurant président
actif. Le club de football glana tant en équipe première qu’en équipe réserve
de nombreux trophées de champion de l’Union Pyrénéenne ou de l’UFOLEP.
Grâce à son énergique entreprise, beaucoup de jeunes gens du canton
pratiquèrent le cross-country, apprirent le dimanche matin les règlements
militaires et civiques dans la salle à manger du château, manièrent la

125
carabine USM 1 sur un champ de tir improvisé sur ses terres, et affrontèrent
avec succès les épreuves des brevets de préparation militaire élémentaire et
supérieure.
Chaque 11 novembre, jusqu’en 1966, il fut un maître de cérémonie
dans le cadre de la commémoration de l’Armistice de 1918. Devant la
population du village réunie autour du monument aux morts, en présence
des élèves de l’école publique dirigés par leur institutrice et instituteur, il
ordonnança le déroulement, prononçant chaque année un discours aux
accents patriotiques, rappelant les tragédies dues aux guerres si proches, et le
devoir de mémoire. Après la « Marseillaise » chantée par les écoliers, il
n’oublia jamais d’aller complimenter les enseignants et de remercier tous les
présents.

Le château de Parage tel qu’il se présentait en 1908. (Photo carte postale


Labouche Frères Toulouse).
La fratrie de Courrèges d’Agnos :
1 - Roger: né le 9 octobre 1926 à Horgues (Hautes-Pyrénées). A épousé
Nicole L’Hotte : 8 enfants : Béatrice, Bruno†, Philippe †, Benoît, Soline,
Brigitte, Bernard, Paul. Militaire de carrière en Indochine, en Algérie, puis au
Centre de Recrutement de Vincennes. Colonel à la retraite à Nantes et à
Chavagnes-en-Paillers.

126
A noter que Soline, fille de Roger est l’épouse de M. Maurice-
Gourdault-Montagne, ancien conseiller diplomatique de l’ancien président de
la République M. Jacques Chirac jusqu’en 2007. Il fut ensuite ambassadeur de
France à Londres, Berlin, Pékin. Nommé ambassadeur à Washington en début
d’année 2017, il est installé secrétaire général au Ministère des Affaires
Étrangères du Quai d’Orsay en juin de la même année. Depuis 2019, il est
entré dans le domaine privé en créant une société de conseil.
2 – Gérard : né le 1er mars 1928 à Chavagnes-en-Paillers (Vendée),
décédé le 17 juillet 1994 à Nantes (Loire-Atlantique). A épousé France
Lesaffre : 3 enfants: Raphaël, Henry, Anne.
Agent commercial dans diverses structures, (†).
3 – Gonzague : né le 3 novembre 1929 à Joigny (Yonne). A épousé
Alberte Peyrastre : 4 enfants: Christian†, Isabelle, Bertrand, Yvan, (†).
Agent commercial chez Renault, en Algérie, puis à Toulouse. En retraite
à Grenade-sur-Garonne, (†).
4 - Marie-Magdeleine : née le 15 juillet 1931 à Dakar, célibataire, sans
enfant.
Après des études de physique, elle se consacra à l’enseignement, puis
fut admise dans l’équipe de recherche du professeur Louis Leprince-Ringuet.
En retraite à Paris, (†).
5 - Gaëtan : né le 5 février 1941 à Pau, sans enfant.
Enfance à Simacourbe, études en Vendée, lieutenant à Oran puis
Fontenay-le-Comte (Vendée). Ordination à Chavagnes-en-Paillers (Vendée),
le 2 juillet 1966, dans la congrégation des Fils de Marie Immaculée (dits: Pères
de Chavagnes), par Mgr Louis de Courrèges d’Ustou, ancien évêque de
Montauban. Première messe en l’église de Simacourbe le 10 juillet 1966.
Études supérieures à l’Institut de Musique Liturgique de Paris (1968-1970).
Nommé par ses supérieurs “prêtre au travail” (certains disent “prêtre
ouvrier”) dans le milieu des médias (1971 à nos jours).
Musicien, il a fait partie du Groupe Crëche dans les années 1970.
(Olympia avec Maxime Le Forestier, Grand Échiquier, etc... tournées en
France et à l’étranger...)
Puis musicien et chanteur en solo ou avec divers accompagnateurs, il
donne vie à des disques profanes et religieux, assure la direction artistique
pour « Auvidis », puis pour « Les Ateliers du Fresne ». Il anime des sessions de
formation religieuse ou laïque en France et à l’étranger.

127
Le château de Courrèges d’Agnos en 1955. (Photo studio Philippe Pau-
Lembeye).

La famille du chef de bataillon Paul de Courrèges d’Agnos de Parage et de


Mme de Courrèges d’Agnos, réunie pour cette photo, en juillet 1962. (Photo
aimablement prêtée par le père Gaëtan de Courrèges d’Agnos).

128
Le chef de bataillon Paul de Courrèges d’Agnos de Parage et son épouse, née
Raphaëlle de Poutier dans le salon du château vers 1960. (Photo aimablement
prêtée par le père Gaëtan de Courrèges d’Agnos).
Le commandant de Courrèges d’Agnos entretint le château, avec sa
retraite de militaire et les maigres ressources de la métairie. Il mourut d’une
leucémie le 1er juillet 1967 à Simacourbe.
Il fut inhumé dans le carré familial jouxtant les murs de l’église de
Simacourbe et de la chapelle de la Vierge. Au début des années 1980, les
tombes familiales furent transférées dans le cimetière de Chavagnes-en-
Paillers en Vendée.
Madame Raphaëlle de Courrèges d’Agnos se retira en Vendée.
À la mort du Commandant de Courrèges d’Agnos de Parage, les consorts de
COURRÈGES d’AGNOS devinrent propriétaires du dit immeuble avec d’autres
biens, entre autres les terres, pour les avoir recueillis dans la succession
ouverte après son décès. Un acte de notoriété figea cette situation le 31
juillet 1967 chez Me Mendiharat à Pau pour son épouse, née Raphaëlle de
POUTIER de SÔNE, usufruitière pour le quart des biens et les cinq enfants,
Roger, Gérard, Gonzague, Marie-Magdeleine et Gaëtan, héritiers de droit, à
parts égales entre eux. La famille s’éloigna de Simacourbe, chacun des
membres ayant des attaches professionnelles éloignées de ce lieu. Mme de
Courrèges se rapprocha de la Vendée. Ainsi, le château devint désert pendant
quelques années.
Au début des années 1970, les consorts de Courrèges d’Agnos vendirent
le château le 19 novembre 1973 et les pièces de terre attenantes, à Monsieur

129
Jean-Claude LAFFORGUE et Madame Denise LAFFORGUE, tous deux
chirurgiens-dentistes respectivement à Morlaàs, et Lembeye.
Madame Raphaëlle de COURRÈGES d’AGNOS mourut le 8 juin 1982 à
Montaigu (Vendée). (Extrait de la revue « Jade-En-Vic-Bilh » n°9 de janvier
2012).

1973 - M et Mme Jean-Claude Lafforgue nouveaux propriétaires


du château dit, de Parage.
Le château était abandonné, mal en point, victime de vandales.
M et Mme Jean-Claude Lafforgue, patiemment, le firent restaurer,
respectant la noble, et vieille demeure. A partir d'octobre 1974, ils y
habitaient avec leurs trois filles, Catherine, Cécile et Claire, redonnant lustre
et gaîté à la belle bâtisse. Verger, jardins, parc étaient magnifiquement
entretenus et le séquoia tricentenaire pouvait se réjouir de la nouvelle vie
redonnée au château et à ses alentours.
La famille Lafforgue participait tout naturellement à la vie du village.
Elle se montrait très conciliante avec la commune pour permettre
l’aménagement du stade sur le terrain de la châtaigneraie en 1976 et son
agrandissement en 1980.
M. Lafforgue, s’investissait déjà en tant que moniteur bénévole de
natation, à Morlaàs (sa fille Claire excellait dans ce domaine sportif), puis au
sein du Pau Association Nautique. En 1978, il faisait son entrée dans le conseil
d’administration de l’Union Sportive de Simacourbe. Cécile et Claire
intégraient le comité des fêtes. En 1995, M. Lafforgue était élu conseiller
municipal de Simacourbe, puis second adjoint au maire, poste qu’il occupe
toujours. En 2001, il devenait le premier président du conseil d’administration
de la MARPA* de Lembeye, mandat assumé jusqu’en 2011.
Dans sa profession, il n’hésitait pas à prendre des responsabilités
syndicales et prenait en charge l’AGA**, association paloise destinée à aider
ses confrères chirurgiens-dentistes dans les méandres de la comptabilité. Il
était élu membre du tribunal des prud’hommes en 1992. Il est toujours en
charge de ces mandats au sein des deux derniers organismes.
Mme Denise Lafforgue a quitté la dentisterie en 2002 et M. Jean-Claude
Lafforgue en a fait tout autant en 2010. M. Lafforgue est décédé en janvier
2016.
* MARPA : Maison d’Accueil Rural pour Personnes Âgées.
**AGA : Association de Gestion Agréée.
(Extrait de la revue « Jade-En-Vic-Bilh » n°9 de janvier 2012).

130
Le château de Parage, propriété de la famille Lafforgue. (Photo Serge Chantre
2009).

En octobre 2009, le château était vendu à une Communauté religieuse


et devenait le lieu de vie et de prières d’une congrégation de « Carmélites
Déchaussées ». Le bâtiment allait être transformé en un couvent avec une
église et prendre pour nom : « Carmel Notre-Dame-de-la-Rencontre ». Il allait
se murer dans son silence, mais s’ouvrir au monde extérieur par l’entremise
de la chapelle, ouverte à tous comme lieu de prière, d’ateliers et d’une salle
de vente.
Manifestement, une page d'histoire était bel et bien tournée.
(Extrait de la revue « Jade-En-Vic-Bilh » n°9 de janvier 2012).

131
La façade du Couvent Notre-Dame-de-la-Rencontre. (Photo Serge Chantre
2019).

La chapelle Notre-Dame-de-la-Rencontre. (Photo Serge Chantre 2012).

132
Histoire de Simacourbe - Dénombrement de
1544.
- En 1544, 91 feux furent dénombrés, comme suit, soit près de 400
habitants. Dans ce recensement, on trouve des noms de familles toujours
présents sur le territoire. Ce recensement de 1385 montre que Simacourbe fit
partie des nombreux villages moyennement peuplé dans la vicomté de Béarn,
et quatrième communauté du baillage de Lembeye.
- Guilhem de Grabette,
- Guilhamolo de Tucaa
- Manauton de Prat,
- Joan de Tucat,
- Arnaud de Saint Laurens Pigailh,
- Gassiot de Guilhem Arriù,
- Guilhem de Porte Senguine de Saby,
- Bernard de Lalanne, Arnaut de Boher,
- Menaud Laulher, Joanette de Johanny,
- Thomiu de Lalanne, Fortic de Prat,
- Bertran d’Estelhoo,
- Margalide de Lalane,
- Johan de la Guarde,
- Ango de Moret,
- Pierre de Sanson*,
- Johan de Moret, seigneur en sa partie (abbaye),
- Guilhamolo de Guilhamet,
- Ranquette de Colony,
- Bernard de Larquer,
- Manaud de Monicot,
- Johannot de Forquet,
- Bertranet de Lalane,
- Peyrot de Clotoo,
- Arnaud Guilhem de Commenge,
- Guilhem Mandayre,
- Bertranet de Guiriote,
- Miramonde de Justalar,
- Margalide de Tartibis,
- Johannot de Laugar,
- Andine de Marasse,
- Guilhem de Puyou,
- Menauton de Bordette,

133
- Francesca de la Crotz,
- Johannet de la Crotz,
- Perrot de Monicot,
- La hereter de lo Faurie,
- Arnaud de Casanabe,
- Peyrot de Marquoy,
- Bernard de Lostau,
- Peyrot de Paloque,
- Guilhem de Molo,
- Bernard de Bosquet,
- Arnaud de Temborrer,
- Mossen Pee d’Abadd,
- Andine de Casanabe,
- Odet abbat d’Audirac**,
- Manolo de Ramon Johan,
- Arnaud Does,
- Menauton de Cataline,
- Bidau de Lorcas,
- Sans de Massaforx,
- Guilhem de Boce,
- Peyrot de Guire,
- Arnaud de Foroo,
- Peyrot de Fortaner,
- Menaud de Casso,
- Arnaud de Toyaà,
- Sans de Culioliaà,
- Menauton de Does,
- Marie de la Forcade,
- Bernard de Vesque,
- La hereter de Bidolo,
- Peyroton de Foro,
- Johan de Melhoo,
- Peyrot de Joando,
- Johan de Faur,
- Ramonat de Foron,
- Ramonet de la Marque***,
- Ramonet de Thoet,
- Ramonet d’Arramon,
- Peyroton deü Faur,
- Johan de Gueye,

134
- Peyroton de Guilhamet,
- Joanet de Guilhem,
- Peyrot de Marcadet,
- Peyrot de Camalong***,
- La hereter de Marty,
- Guilhem de Bicavert,
- Bernard de Bosquet,
- Thomiu de la Fargue,
- Mauroo Sabater,
- Guilhem Arnaud deü Casau,
- Peyrot de Lube,
- Peyroton de Castaing, seigneur en sa partie seigneur de Barinque
- Joanicot de Marasse,
- Thomiube de Menycou,
- Arnaud de Gosset,
- Gualhardine de Mote,
- Arnaud de Pertifen,
- Meste Arnaud de Chantre***,
- Meste Arnaud Repan***,
- Lo clabere clerc de la Frayrie de Saint Augustin possesseur d’un lopin de
terre (1 journal). (Source M. Vié - Simacourbe au cours des siècles)
* Pierre de Sanson, archiprêtre de Simacourbe.
** Noté comme forain (étranger au village mais possédant).
*** Jurats de Simacourbe : Meste Arnaud Repan, Meste Arnaud de
Chantre, Peyrot de Camalong et Ramonet de la Marque.

- Chaque seigneur exerça la Justice en sa partie. Le seigneur particulier a


Bayle, Jurats et Cour dans sa partie.
- Comme nous l’avons dit plus haut, depuis le Haut-Moyen-Âge, la
communauté de Simacourbe fut possédée par deux Seigneurs : L’Évêque de
Lescar, Seigneur en sa partie, possesseur de l’Abbaye laïque, et le Seigneur
particulier en sa partie, et possesseur d’un château. Ce dernier y logeait avec
sa famille. L’abbaye Laïque, imposant bâtiment, toujours debout, remonte au
XVème siècle avec une restauration principale datant de la Renaissance. La
famille de MOURET ou MORET, alliée de très importante famille de Miossens,
en fut la propriétaire jusqu’en 1670.
- La dîme fut partagée entre le Seigneur en sa partie, l’Evêque de Lescar
représenté par l’abbé laïque, percepteur dudit impôt et soumis au premier et
le Seigneur particulier, maître en sa partie de Simacourbe. Cette double
appartenance fut l’objet d’un paréage ancien. A cette époque, les deux

135
églises firent partie de ce partage ; la plus ancienne, à Crabosse, aujourd’hui
disparue, et l’autre, dédiée à Saint-Pierre-es-Liens, perchée sur le coteau,
construite pendant les XI et XIIème siècle. L’édification de ce lieu de culte,
employa très certainement des sculpteurs et des tâcherons venus de Loarre,
venus de l’Aragon, tout proche.

136
- Le pigeonnier ou füe ou hue ou hune.
Il se trouve à cent mètres au nord-est de l’Abbaye, à qui il appartenait.
C’est la famille de Mouret, très certainement, qui le fit édifier. Les nobles, les
ecclésiastiques ou les riches propriétaires de plusieurs hectares de terre
avaient le privilège de posséder un pigeonnier.
En un temps où les engrais chimiques étaient inconnus, la fiente (la
colombine) des pigeons permettait d’améliorer la fertilité des sols.
D’autre part, la viande du pigeonneau était très appréciée.
Le pigeonnier ou fue de Simacourbe se présente sur une base circulaire
datant du XVI ou XVIIème siècle.
Les murs sont en moellons de pierre, galets et briques. La porte mesure
1,60 m sur 0,90 m, avec un seuil de 0,30 m. Les jambages sont en pierres de
taille avec chanfrein.
La coupole de briques recouverte d’une maçonnerie de galets repose
sur des rangées de dalles épaisses disposées horizontalement au sommet du
mur, formant larmier à l’extérieur et coursive de repos à l’intérieur. Le
lanternon ou lanterneau situé au sommet de la coupole a disparu, mais deux
lucarnes à l’Est et au Sud subsistent. C’est par le lanternon ou lanterneau que
s’envolaient les colombins
A l’intérieur les boulins étaient construits en pierre ou en brique. Des
nids y étaient façonnés. De ces boulins, il n’en reste qu’un, à droite de la
porte, dans la partie basse du bâtiment. Celui-ci est bâti en briques, adossé à
une brique plate scellée au mur. Tous les matériaux des boulins ont été
récupérés ; seules des briques verticales restent en grand nombre,
permettant d’estimer le nombre des boulins disparus à plus de 800 au total.
24 rangées de 33, en quinconce, soit 788 en enlevant l’orifice de la
porte. En supplément, une trentaine percée au ras de la coupole. Leur
présence confirme l’impression visuelle des différences de courbures de celle-
ci, qui paraît plus écrasée de l’extérieur, car son épaisseur n’est pas
homogène : bien plus épaisse à la base.
Le rez-de-chaussée servait de remise.
Il est fort dommage de constater l’état de délabrement et le peu
d’intérêt entourant cette construction originale. Il serait dommageable de la
voir disparaître après de siècles de vie?
Propriété de la commune depuis 2001 avec tôt ou tard un projet de
restauration.

137
Le pigeonnier vers 1930 avec la famille Pédéhourticq. (Photo Romain
Loustalan).

Le pigeonnier vers 1930. Le lanternon a déjà disparu. À droite, M. Armand


Lube-Molou surveillant son troupeau de bovins. (Photo Romain Loustalan).

138
Le pigeonnier face sud-est. (Photo Serge Chantre 2009).

139
Pigeonnier de Simacourbe face sud-est. (Photo Serge Chantre 2020).

140
Pigeonnier de Simacourbe face sud-est. (Photo Serge Chantre 2020).

Dôme du pigeonnier vu de l’intérieur. L’orifice supportait jusqu’à la fin du


XIXème siècle un lanterneau, par lequel s’envolaient les pigeons. (Photo Serge
Chantre 2020).

141
Histoire de Simacourbe - La Réforme.
- La Réforme s’installa en Béarn. Ce fut pour le parti catholique une
période bien sinistre, de destructions, de tortures, de mises à mort et de
confiscations de biens. En 1569, le nord de la province subit les assauts, les
saccages, les incendies perpétrés par les troupes huguenotes de
Montgommery, venues à la rescousse de Jeanne d’Albret, combattre les
armées catholiques levées par le baron de Gerderest et commandées par
Antoine de Tarride.
- Simacourbe et Crabosse ne furent pas épargnés. L’église de Crabosse
fut détruite, et celle de Simacourbe subit une destruction partielle doublée
d’un incendie. (Constant Lacoste dans sa monographie 1930). Cette
hypothèse est battue en brèche par Aleksandra Lipaczewska. (Maîtrise d’Art
Médiéval - Étude de l’architecture et du décor sculpté de l’église St-Pierre de
Simacourbe, juin 2002 publié par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour).
Après une description critique sur les conséquences d’un incendie sur les des
pierres et une étude scientifique très poussée sur la composition de la roche
les composant, l’auteur conclut : « Il résulte que la roche utilisée pour la
construction de la travée droite Sud provient d’un filon riche en fer dont
l’oxydation a causé son aspect rougeâtre ».
La vente et la ferme des biens ecclésiastiques, entreprise alors par les
Huguenots fut longue et laborieuse.
- Le mardi 6 juin 1570, le Conseil de la Réforme (Protestants) réorganisa
l’administration du Vic-Bilh. Un commissaire fut dénommé, Paratge*,
originaire de Bellocq, qui officia lors des enchères tenues à Simacourbe
entouré des chefs marquants de Lembeye, de Conchez, de Montaner priés de
se rendre à Simacourbe au lieu Judiciaire (Loc Judicial) endroit où, sous un
orme, devant la maison de Pransut, se réunissaient les chefs de familles de la
commune pour prendre des décisions importantes pour le bien de la
communauté.
* Anecdotique : Une branche descendante de ce Paratge fut
propriétaire du château de Simacourbe dit, depuis plus de deux siècles,
château de Parage, au centre du bourg.
A douze heures, le sieur de Paratge accompagné du sieur de Borde
arriva sous l’orme du « loc judicial » où se trouvèrent le capitaine Moret, de
l’Abbadie, seigneur de Simacourbe en sa partie, le seigneur de Barinque,
seigneur de Simacourbe en sa partie, le seigneur de Lussagnet ainsi que
d’autres importants personnages de la contrée.
Après avoir énoncé les impositions requises envers les villages et
certaines grandes familles, les « liquidateurs » protestants remirent au
lendemain le chamboulement prévu parmi les jurats de Simacourbe.
142
Tous les habitants du lieu furent convoqués le jeudi 8 juin, à six heures
du matin, pour assister à la destitution des jurats catholiques (Meste Arnaud
Repan, Meste Arnaud de Chantre, Peyrot de Camalong et Ramonet de la
Marque) et du bayle Pierre de Labat (faisant fonction d’homme de Loi). Ainsi
les nouveaux édiles n’obéiront plus à l’évêque de Lescar. Tous ces édiles,
furent destitués pour être remplacés par protestants. Mais cas unique dans le
secteur, Simacourbe ne compta pas de familles adeptes de la Réforme. Dès
lors, le sieur de Paratge et ses affidés firent imposèrent des catholiques en
leur intimant l’ordre d’obéir à la Reine (Jeanne d’Albret) sous peine de
mesures de rétorsion et peut-être plus, d’éliminations physiques!
Ainsi, furent désignés: Joan de Lalane ; Joan de Doeu-Debat, Joan de
Doeu-Defore, Jean de Menet, Matiù de Vermelh et Bertran de Jaonicou et
furent abstreints à se rendre à Pau, devant la Reine pour jurer de servir et de
s’acquitter fidèlement de la charge. Joan de Menet et Joan de Doeu-Defore
refusèrent de jurer et la charge.
Un pasteur était nommé en résidence à Simacourbe.
Après avoir régenté les villages environnants, Lembeye, Lussagnet,
Gerderest, Gayon, Samsons, Arricau etc.., les envoyés protestants Paratge, de
Forgues, de Casaus soupèrent et couchèrent à Simacourbe chez Pierre de
Labat (le bayle) la nuit du 14 juin et repartirent le lendemain vers Morlaàs via
Lussagnet.
La vente et la ferme des biens ecclésiastiques, entreprise alors, fut une
opération longue et laborieuse. Rappelons que le 23 mars 1570, à Morlaàs
« la prébende, rende vinhe deu temple et confrayrie de Simacôrbe », en fait,
« ce qui demeura de l’église fut vendu avec quelques terres à Auger de Saint-
Laurent dit Pigailh de Simacourbe pour treize escutz », précédant la mise en
ferme du village qui se déroula le 8 juin 1570 lors de la réunion citée plus
haut.
Ce ne fut que vers le début du XVIIème siècle sans doute, que l’église put
être restaurée et rendue au culte catholique. Le seigneur et abbé laïque de
Simacourbe Gabriel de Mouret, sans doute, assuma la charge de cette
restauration. La clé de voûte du chœur réédifiée alors, conserve une armoirie
seigneuriale.

143
Histoire de Simacourbe - Dénombrement de
1683.
Reproduit tel qu’il se trouve aux Archives Départementales Pau B. 654.
Le Marquis Pierre de Gassion, nouveau possédant de l’Abbaye, et de
ses terres, depuis 1670, Seigneur en sa partie, présenta un dénombrement le
6 septembre 1683 en vue de faire valoir ses nouvelles possessions aux Etats
de Béarn. Le texte qui suit est transcrit tel qu’il a été écrit.
« Je déclare que je suis seigneur en ma partie du lieu dit de Simacourbe
ou j’ai bayle, juratz et courtz, fiefs, lods et ventes, prelation herbage, carnal,
manœuvres pour le moulin, pour vendanger et pour faner et tous autres
droits signeuriaux qui sont attribués aux seigneurs mediats de la Province de
Béarn, confrontant la dite, seigneurie de Juillac appartenant au seigneur
marquis de Lons du midy avec la seigneurie de Gerderest, appartenant au
seigneur d’Albret, d’occident avec la terre de seigneurie de Simacourbe
appartenant au seigneur de Lescar, du septentrion avec la terre et seigneurie
de Lalongue apprtenant qu seigneur de Larroque.
« Item, je possède noblement au lieu dit de Simacourbe la maison
seigneuriale et abbatiale justapatronat et droit de présentation avec la basse
court, deux granges et un appentis joignant l’église Saint-Pierre, avec certain
es masures de murailles pour faire un chay et une autre petite grange qui sert
de volière et une autre grange joignant aussi la dite église et une fûe*, pré,
verger, fruit, terre labourable, taillis, tout en un tenant appelè Casalet de
l’Abbaye. Le tout de contenance de tout que confronte d’Orient avec terre de
hourticou, Midy chemin public, d’Occident avec chemin public, de Septentrion
avec terre de Benneilh et de Me Jacques et reste qualité d’abbé et de patron
personne ne peut estre dans l’église du dit lieu sans mon consentement.
Item a cause de lad. Seigneurie j’ay droit d’entrée aux estats généraux
de la Province : et j’ay séance et voix de délibération dans toutes les
assemblées qui s’y font et en ceste qualité, j’ay droit de faire vendre mon vin
dans tout le dit lieu durant le moi de mai, sans que pendant le dit temps il soit
permis d’en vendre ) pot et peinte.
Item je suis en droit et possession de faire prester et recevoir le serment
de fidélité de tous et chacun les dits habitans ou lieu tenants dans l’étendue
de ma dite seigneurie.
Item j’ai droit de prendre au dit lieu de Simacourbe abbé du dit lieu la
disme tant du gros graine que petit comme aussi la dixme du vin lin et poules,
œufs, pourceaux chasque année.

144
Item je possède au dit lieu de Simacourbe le moulin remoulie ** basty
sur l’eau appelé de lez darré avec le droit de banalité trois pièces de terre
nobles joignant les moulins l’une des dites pièces de bois et les deux autres
labourables confrontant d’Orient avec terre de Monsieur de Mirassor du midy
avec chemin
Public, d’Occident avec l’eau appelée le Lez, du Septentrion avec terre du dit
Sr de Mirassor.
Item autre pièce de terre noble taillis et un petit lopin de lande apellé
aux plantes de l’Abbaye et de Lacomme, confronte d’Orient avec terre de
Joantroy, du Midy avec terre de Lahorgue, d’Occident avec terre de
Guilhamon et du Septentrion avec chemin public.
Item je posséde autre pièce de terre noble où il y a une grange bastie,
jardin, verge à fruits, bois terre labourable apellé au Bousquet de l’Abbaye,
confronte d’Orient avec chemin public, de Midy avec chemin de servitut,
d’Occident avec terre pré de Larrébité et du Septentrion avec terre de
Domengé de Setze.
Item autre pièce de terre noble labourable appelée au Castet debat
entourée d’un vivier appartenant au dit seigneur confronte d’Orient avec
terre de Guilharmo, du Midy avec terre de Me Jacques, d’Occident avec
chemin public, du Septentrion avec terre de Hourticou et le dit seigneur a
droit de prendre toute l’eau pluviale du haut du village pour la conduite dans
le le dit vivier.
Item autre pièce de terre noble touya confronte d’Orient avec terre de
Bermail, du Midy avec terre de Casaucau, d’Occident avec chemin public, du
Septentrion avec terre de Laulhé.
Item autre pièce noble taillis appelée au bois de Lasserre, confronte
d’Orient avec terre taillis de Pedehourticq, du Midy avec terre taillis de
Marlère, d’Orient avec terre de Piguail, de Septentrion avec terre de lande de
Marlère.
Item autre pièce de terre rurale labourable apellée à las Nogiuères ,
confronte d’Orient avec terre de Marty, du Midy avec terre vigne de Jouanon,
d’Occident avec terre vinhe de Marcade, de Septentrion avec chemin public.
Item pièce de terre rurale touya appelée au Bouché située au terrois de
Lalongue confronte d’Orient et d’Occident et Midy avec chemin public et de
Septentrion avec terre du signeur de Lalongue.
Item autre pièce de terre rurale apellée Lahitte située au terrois
d’Escurès, confronte d’Orient avec chemin public du Midy avec terre du
Pigailh, d’Occident avec terre de Lamarque, du Septentrion avec terre bois du
deigneur de Barinque.

145
Item je possède autre pièce de terre rurale labourable ou il y a una petit
lopin de pré située à savoir de labourable su terroir de Castets, et le pré au
terroir de Lespielle, appellée Lahariette de Lahaye confronte d’Orient avec
chemin et terre du sieur de Montastruc , du Midy avec terre de l’Abbaye et
d’Occident et Septentrion avec terre de la dite Abbaye.
Item autre pièce de terre rural lobourable apellée Larribère de l’Abbaye,
située au terroir de Simacourbe, confronte d’Orient et Septentrion avec terre
de l’Abbaye, du Midy avec terre de Lamarque, d’Occident avec l’eau appelée
Le Lez.
Item autre pièce de terre rurale labourable apellée aux Gouarrets de
l’Abbaye située au terroir de Lespielle, confronte d’Orient avec terre du sieur
de Montastruc, du Midy avec terre de l’Abbaye, d’Occident avec l’eau apellée
de Lez.
Item autre pièce de terre rurale labourable et pré apellée à Larribièrede
Debat de la baye, située au terrois de Lespielle confronte d’Orient avec terre
du sieur de Montastruc ; d’Occident et Midy avec terre de Ponté et du
Septentrion avec terre de Labat de Lespielle.
Fiefs ou rentrées seigneurialles qui me sont dues annuellement par mes
amphitéotes ou terrassiers de ma dite seigneurie ;
Premièrement – De Prat de Simacourbe pour sa maison et terres 3
deniers.
Domengé de Setze pour sa maison et terre 3 liards.
Jean de Saint-Laurens 2 sols tournois 3 liards 2 deniers plus 1 pour le de
la Berdolatte 1 sol et 2 liards.
Peluset 8 dols 2 liards.
Jean de St-Laurens pour la maison en décharge de Piliet plus une poule.
Jourda de St-Laurens 1 sol 2 liards plus 1 poule.
Gendiou capot 1 poule.
De Casaucurt 2 sols tournois plus 1 poule.
Lou Saby 20 et 5 sols tournois 2 liards pour sa maison et terre plus 3
poules.
Hourguet 1 liard.
Prebendi 1 sol 1 liard plus 1 poule.
Prebendi 1 sol 1 liard plus 1 poule.
Hourtigou 17 sols 1 liard
Laulhé 23 sols.
Bermeilh 6 sols 2 liards 2 deniers.
Pazet 15 sols tournois.
Pillet 10 sols tournois 2 liards.
Pigailh 2 sols 2 liards.

146
Marlère 18 sols tournois.
Pedehourticq 5 sols tournois.
Jean Gros de Sabate 1 sol 2 liards 2 deniers.
Bernadot 2 deniers.
Le sieur de Losse 1 sol 1 liard 1 denier.
Roay 2 deniers.
Larrebitté 9 sols tournois 2 deniers plus 2 poules.
Maistre Jacques 3 sols 2 liards 1 denier.
Maistre de Mirassor 1 sol 2 liards.
Lauga 1 sol 2 liards.
Pey d’Escurès 33 sols tournois.
Longey d’Escurès 2 sols 1 liard.
Lou Boué d’Escurès 2 sols 1 liard.
Courteillh de Moncaubet 17 sols 1 liard.
Cathon de Germenaut 3 sols 3 liards.
Lou Perrou de Germenaut 3 sols 3 liards.
La Coste de Lalongue 3 sols 1 liard 2 deniers.
Ruiberger de Lalongue 3 sols 1 liard 2 deniers.
Massetal de Morlaàs 4 sols 2 liards plus 1 poule.
A raison de toutes lesquelles choses et droits cy dessus dénombrés je
dois au Roy mon souverain seigneur foy et hommage sous la devance de (en
blanc dans le texte) à chaque mutation de seigneur et de vassal avec service
personnel en guerre comme les autres vassaux du présent apys possédant
semblable fief. Lequel adveu et denombrement je certifie véritable sauf le
plus ou le moins promettant que s’il vient autre chose à ma connaissance d’en
faire la déclaration au Roy ou à ses officiers en foy de quoy j’ay signé le
présent adveu et dénombrement de monseing ordinaire et scelluy scellé de
mes armes.
Fait à Pau le 6e septembre mili six cens quatre vingt trois ».
* Fué, page 7 : Pigeonnier.
** Remoulie, page 8 : Moulin dit de Monassut. Ce moulin était et est toujours
sur le territoire de Simacourbe.
« Vu le dénombrement fourny par messire Pierre Marquis de Gassion,
Conseiller du Roy en ses conseils, Président au Parlement de Navarre le 6
septembre 1683 pour la terre et seigneurie de Simacourbe en partie, abbaye,
dixme et présentation à la cure du dit lieu, circonstances et dépendances avec
les procès verbaux de publication au bas d’iceluy deument controlés,
hommage rendu au Roy par le dénombrant en la Chambre des Comptes de
Navarre le 7 décembre 1673. Arrest du Parlement de Bordeaux du septembre
1663 par lequel nonobstant l’opposition de Théophile de Mouret il est

147
ordonné que Messire Jean de Gassion acesoy Président au dit Parlement
serait réintégré en la possession des terres de Simacourbe, Lannegrasse et
autres décrétées par le dit Mouret et adjugées au dit Sieur de Gassion
enqueste faite par un notaire du conseil souverain de Béarn a commis à la
requeste de noble Jean de Miossens Abbé de Simacourbe et seigneur en partie
du dit lieu contre Jacques de Foix Evesque de Lescar conseigneur du dit lieu en
date de la requeste du 31 juillet 1545. (Extrait des registres des insinuations
ecclésiastiques de l’Evêché de Lescar). D’où il résulte que l’ Abbé de
Simacourbe a présenté à la cure du dit lieu les années 1430, 1486, 1530 et
autres suivantes. Sentence du dit Conseil du 21 août 1586 par laquelle divers
habitants de Simacourbe sont condamnés à payer à Jean de Morët abbé du
dit lieu la dixme des pulets et cocchons. Contredits de Pierre Bourgeois fermier
des domaines de Béarn. Conclusions du Procureur du Roy en la Réformation
des dits Domaines signées Déheriicant et tout considéré Nous avons débouté
le dit Sieur de Gassion des manœuvres et préférence pour la vente de son vin
pendant le mois de May, le tout exprimé aux articles 1 et 3 du dénombrement
par luy fourni faute d’avoir justifié les dits droits. Et au surplus, avons déclaré
le dit dénombrement avoir esté bien et deument fait, leur et publié ; avons
iceluy reçu et authorisé et en conséquence mantenu le dénombrant en la
Seigneurie de Simacourbe en partie, dixme et droit de présentation à la cure
du dit lieu, biens et droits nobles ey contenus sans qu’il puisse exiger serment
de fidélité des biens tenants de sa seigneurie qui ne seront en l’estendue
d’icelle ; le tout sous devoir d’un fer de lance doré lors de la prestation des
foys de hommages et à la charge de rendre le service personnel et autres
droits et devoirs deus à sa Majesté suivant le for et usage du pays et en ouire
de laisser au greffier de notre commission copie en bonne forme su dit
Dénombrement et de notre présent jugement ». Fait à Pau le 19 Février 1687.
Signé Desmaretz
Archives Départementales Pau B.654.
- En 1630, un Régiment des Bandes Béarnaises ou
Milices Béarnaises fut organisé par le comte de
Gramont.
- Simacourbe, fut au XVIIIème siècle le siège d’une compagnie des
Milices Béarnaises. Cette compagnie composée de quarante-quatre soldats
recrutés dans vingt-quatre paroisses eut successivement pour capitaines : M.
de Saint-Cricq, M. de Germenaud et le baron de Tribessé. Elle fit partie
ensuite de la compagnie de Viela, avec Conchez, pour lieu d’assemblée. Le
village dut fournir 9 soldats, dont 2 piquiers. Ces régiments furent dissous le
30 septembre 1789.

148
- En 1751, le Régent, M. Antoine LACOSTE est
licencié de son poste d’enseignant.
Le régent M. Antoine Lacoste âgé de plus de 80 ans, fut congédié par
une délibération du conseil des familles (cap d’ostau) de Simacourbe, le 31
mai 1751, pour indolence, négligences dans sa fonction et somnolence
répétée en classe, malgré plusieurs avertissements. Cette assemblée se
déroula au « loc juducial » du village, sous un orme, près de la croix élevée en
cet endroit.
« Pour ne savoir écrire, ainsy qu’ils l’ont declaré de ce interpellés par
moy le dit notaire : (nous avons reproduit l’orthographe des noms tels
qu’ils ont été couchés sur le procès-verbal de l’assemblée).
- Grabesse,
- Lacoste,
- Sabassé de Carabosse,
- La veuve de Paris,
- Fortune,
- Prebendé,
- Horguet,
- Casaucurt,
- Pommetàa,
- Laiguaà,
- Pemillé,
- Peluset,
- Cloutet,
- Berdonlat,
- Hourticou,
- Gauyaa,
- Prat,
- Larrabité,
- Armagnac,
- Larqué,
- Sarrabas,
- Begordàa,
- Mandaise,
- Lustalan,
- Tartibis,
- Courreges,
- Mounicot,
- Laloque,
- Molou,
- Catalin,
- Fourquet,
- Sarraillé,
- Philip Jean,
149
- Poublan,
- Heàa,
- Menjourrat,
- Bernadosse,
- La veuve Laborde Guilhamou,
- Lube,
- Loustalan,
- Lahorgue,
- ny Contet,
Ont signé :
- Latapie Jurat,
- Fouron Jurat,
- Lalanne Jurat,
- Prat Jurat,
- de Gaye Jurat,
- Mausirotte,
- Couet,
- Pedehourtic,
- Brana,
- Peiné,
- de Lanne,
- Lanné,
- Darriubergès,
- Lacoustille,
- Clouté,
- Gelhou,
- Pucheu,
- Bourdette,
- Lacrouts,
- Ballé,
- Mondevain,
- Piarrette,
- Gaye,
- Depillet,
- Arramonjoan,
- Pemoulie,
- de Doürs,
- Guire,
- Parset,
- de Lacamarau,
- Lespine,
- Pasquet,
- Menet,
- Plagnot,
- Casanave,
- Cassou,

150
- Chantre,
- Marcadès,
- de Doues,
- Garde,
- Marty,
- Joanté,
- Laforgue,
- Filip,
- Tenot,
- Groullé,
- Gougine témoin,
- Tringat témoin,
- Fortalon notaire.

151
Histoire de Simacourbe - Terrier de 1767.
Le Terrier* faisait figure de relevé cadastral. Commandé par l’Évêque
de Lescar, Mgr Marc-Antoine de Noé, seigneur de Lescar, baron de Bénéjacq,
abbé de Simorre, seigneur en sa partie de Simacourbe, il fut arpenté, relevé
et transcrit par André de Thoulon dit Baseillacq habitant à Doazon dans les
Landes.
Les principaux propriétaires terriens de Simacourbe étaient les
suivants :
- L’abbé Bernard de Lomagne-Tarride 180 arpents ;
- Le Sieur de Doües 126 arpents;
- Grabette 92 arpents;
- Bermeilh 88 arpents; Pigailh 79 arpents ;
- Boyrié 77 arpents;
- Le Sieur Jouanou 68 arpents;
- Lahorgue 62 arpents;
- Lacoustille 59 arpents;
- Laulhé 47 arpents;
- Molou 44 arpents;
- Menet 44 arpents;
- Arramonjouan 40 arpents;
- Camarau 39 arpents;
- Mandayre 36 arpents.

152
Première page du Terrier de Simacourbe.
Ci-après, pour illustrer le travail de l’arpenteur, secondé tous les jours
par les Jurats de Simacourbe, MM. Jean Bourdette, Jean de Doües, Jean
Groullé, Pierre Tartibis pour les opérations et la rédaction. Nous avons placé
quelques relevés de propriétés avec des explications.

153
Relevé cadastral du Terrier pour le château de l’abbé Bernard de
Lomagne-Tarride et ses terres. Première page. Actuellement le château ex-de
Parage a été transformé en couvent de Carmélites et les terres ne leur
appartiennent pas, hormis les alentours.

154
Relevé cadastral du Terrier pour le château de l’abbé Bernard de
Lomagne-Tarride (de Parage) et ses terres. Deuxième page.

155
Relevé cadastral du Terrier pour le château de l’abbé Bernard de
Lomagne-Tarride (de Parage) et ses terres. Troisième page.

156
Relevé cadastral du Terrier pour la maison Losse et ses alentours
(actuellement propriété de Mme Danièle Morel). Rappelons qu’à l’époque, M.
Antoine Losse était notaire à Lembeye.

157
Relevé cadastral du Terrier. Propriété de Jean Lacoustille en 1767. Un
des plus importants possédants du village. Première page.

158
Propriété de Jean Lacoustille en 1767. Un des plus importants
possédants du village. Deuxième page.

159
Propriété de Jean Lacoustille en 1767. Un des plus importants
possédants du village. Troisième page. Actuellement, propriété de la famille
Bazet Marc.
La liste des propriétaires de Simacourbe en cette année-là
Abraham Gendrou Menet
160
Armagnacq Gauya Maïsonave
Arbeu Gueillou Marcader
Arramonjouan Guire Marty
Arnaude Groullé Menjourat
Augerot Hourguet Maître Mondevain
Bidolis Hourticou Marlère
Brannaà Hourné Mazerolles
Bermeilh Hiaà Maneschal
Berdoulat Honzet Paris
Bourdette Hourticq Pigailh
Boyrié Le Sieur Jouannou Peyré
Bernadot Justalas Prébendé
Ballée Joantroy Pillet
Casaucur Joantroy cadet Parzet
Clouté Lauga Pémillé
Castagnet Laulhé Peluzet
Courrèges Losse Prat
Casenave Larrébité Pucheu
Clercq Lacoustille Piarrette
Cathaline Larqué Paloque
Camarau Loustalan Poublan
Cassou Laborde Phelip
Chantre Lube Pouey Dessus
Coucou Lahorgue Pouey Debat
Couet Lassime Picalaboye
Coudure Loustalan cadet Rey
Contet Lespine Sabatté de Crabosse
Cordenier Lacroutz Saby
Cular Lanné Sarrabas
Le Sieur de Doües Lr Seigneur de l’Abbaye Sabatté
Fourquet M. l’abbé de Tarride Piarrette dit Bousquet
Fanget M. l’Archiprêtre Tartibis
Fouron Mandayre Thennot
Grabette Mounicot Tambourré
Molou
*A.C. de Simacourbe, série CC1.

161
- 1773 - Vente de l’Abbaye et de ses dépendances par la
marquise de Poyanne, héritière du marquis Pierre de Gassion.
La marquise Gassion-Poyanne vend aux de Lomagne-Tarride. Par
héritage, l’abbaye et ses dépendances vont aux d’Artigue, puis aux de Fouron
par achat. A partir de la Révolution, l’emprise de l’abbé laïque et du seigneur
sur le territoire fut abolie. Une fille de Fouron se maria avec un sieur
Etchebaster de Pau, et la commune acheta l’immeuble en 1879.

- 14 mai 1789 : Griefs de la communauté de Simacourbe. (Cahier de


doléances des communautés de Gayon, Simacourbe, Séméacq et Blachon) qui
furent présentés par les députés du Tiers-État aux États Généraux qui
s’ouvrirent à Versailles le 5 mai 1789.
Nous rappelons que la communauté de Simacourbe avait deux
seigneurs pour maîtres.
1 - L’un M. d’Artigues, héritier du château de Tarride-Barinque,
seigneur en sa partie (Parage par la suite), exerce le droit de banalité.
- L’autre étant l’Evêque de Lescar, seigneur en sa partie,
représenté par l’abbé laïque de Simacourbe.
« Les banalités sont, dans le système féodal français, des installations
techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à
disposition de tout habitant de la seigneurie. En contrepartie, les habitants de
cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, pour
un prix qui est fixé par le seigneur. Cela concerne : le moulin, four à pain, le
pressoir à vin, le marché aux vins ».
Dans ce cas-là, M. d’Artigues possédait le Moulin de Riumoulès (Moulin Prat à
Monassut). Le four à pain se trouvait certainement dans l’enceinte du château
ainsi que le pressoir.
2 - L’un et l’autre seigneur exercent et veulent exercer le droit
d’herbes mortes, mais ce droit est injuste ; il n’est fondé ni sur la coutume, ni
par les règlements ; c’est une atteinte potée à la propriété de chaque
habitant, en les privant des herbes qui sont nécessaires à leur troupeau.
3 - L’un des seigneurs perçoit des fiefs extraordinaires dans la
paroisse ; les habitants demandent que ces fiefs soient abolis, en payant au
seigneur, le capital des fiefs. S’il a quelque titre sur le pied qu’il plaira au Roy
ou Etats de fixer.
4 - Les deux seigneurs de Simacourbe exercent encore le droit de
prélation ou préférence ; ce droit est abusif puisqu’il leur facilite les moyens
de s’approprier la terre vendue ou de la faire passer sur la tête de celui qu’il a
jugé à-propos.

162
5 - Les habitants exposent encore que leurs troupeaux et volaillers
sont souvent dévorés par des animaux carnassiers et leurs grains mangés par
des oiseaux. Ils demandent qu’il leur soit permis de garder un fusil, dans leurs
maisons et de pouvoir chasser et tuer dans leurs domaines les animaux et les
oiseaux qui nuisent à leurs troupeaux et à leurs récoltes.
6 - La communauté demande la suppression de la « maîtrise » et de
la « prévention » des affaires civiles et criminelles pour le Sénéchal de
Morlaàs, pourvu, néanmoins qu’on y augmente les juges et pour appel au
parlement.
7 - Les deux seigneurs demandent encre des bordures des chemins de
la paroisse quoique n’en ayant jamais jouÿ, comme ce droit est une
usurpation. Les habitants supplient le Roy, où les États de les maintenir dans
leurs propriétés et jouissance à cet égard.
8 - La communauté demande que les fonds nobles soient sujets à
toutes les impositions comme les fonds ruraux.
9 - Les habitants demandent que certains messieurs s’étant
affranchis par autorité et leur maison et leur domaine soient compris dans le
rôle des impositions comme les autres possesseurs.
10 - La communauté demande encore qu’il soit pris un sindicq, dans
l’ordre du Tiers-État et qu’il soit changé tous les 3 ans et que l’autre sindicq
reste pour la Noblesse.
11 - Enfin la communauté demande que les droits de gabelles et de
foraines soient abolis.
« Lesquels griefs ont été arrêtés aujourd’huy, 14 may mil sept cents
quatre vingt neuf à l’assemblée générale ».

- 1789 – An IV de la République 1795-1796.


La Révolution française n’eut pas de grandes répercussions à
Simacourbe, hormis pour le prêtre Jean Lagrange-Lalanne qui, soupçonné
d’aristocratie, fut reclus avec les nobles, et échappa de peu à la guillotine.
- 23ème du mois de vendémaire de l’an XI (15 octobre
1805) de la République.
1 – Un enfant trouvé abandonné cela était fréquent. En général la
mère le plaçait sous le porche de l’église. Mais, au pied d’une croix dans le
bourg du village à tout vent… !
2 – Ce jour-là, il fut déposé à l’emplacement du « Lieu JudiciaL » à côté de la
grande Croix. Ce lieu, fut depuis des siècles le lieu de réunion des chefs de

163
famille de la commune. Il avait un arbre (orme) déjà noté en 1570 et donc la
grande croix.
Ce qui dans ce procès-verbal est intéressant, c’est la localisation, entre
les maisons Coudure et Loustalan, ce qui nous permet de situer, la maison
Coudure existant toujours face au monument aux morts actuel.
La maison Loustalan cadet se trouvait approximativement à
l’emplacement actuel de la maison de Mme Rolande Renon. Les décisions
concernant la communauté était donc rendue sous cet orme près de la croix
monumentale sur la bande de terrain où sont actuellement plantés les trois
tilleuls, à côté de la mairie. Cette croix fut probablement enlevée vers 1835.

- 17/03/1825 : Recensement des chemins vicinaux.


Délibération du Conseil Municipal ; prise le 17 mars 1825, en exécution de l’article
er
1 de la loi du 28 juillet 1824 ; sur les Chemins Vicinaux.

N° Nom du Désignation Désignation Décision Observations


d’ordre chemin du point fixe du point fixe du Conseil de M. le
du tel que de départ où municipale Commissaire
chemin désigné se termine le Surveillant
dans la chemin
commune
1 A Cassou De la maison A la maison Point à la généralité des néant
Chantre Losse habitants
2 De Labastide De la maison A Lacabe « «
Losse
3 De la Carrère De la maison A la maison Utile à la généralité des «
Cordonnier Mondevain habitants depuis la maison
Cordonnier jusqu’à la croix du
ban, et cette partie mise à la
charge de la commune
4 De Du Casala de Au champ Point à la généralité des «
Mounicot Mounicot d’Armagnac habitants
5 De Bourdat de la maison au champ de Point à la généralité des «
Lahorgue Jouanou habitants
6 De Juillac de la maison à la moitié du Point à la généralité des «
Menet hautin de habitants et à la communication
Menet des deux communes, mis à la
charge le premier à arranger
7 De Lalongue de la maison à la barrière Point à la généralité des «
Gals du touya de habitants et à la communication
Berdallae de plusieurs communes. Il
aboutit sur la grand’route de
Pau à Lembeye. Mis à la charge
de la commune, la quatrième à
arranger

164
8 Des Goutès de la terrasse à la barrière Point à la généralité des «
du Château de Lannes habitants
9 De Lusson de la maison à la barrière idem «
Tartibis de Lannes
10 De de Lacabe La maison Point à la généralité des «
Moncaubet Bilas habitants
11 De Lespielle de la maison àu champ de Point à la généralité des «
Casucur Frouté habitants
12 Du moulin du touya de au moulin Point à la généralité des «
de Lembeye Lagrave habitants
13 De Larribère du ruisseau à la barrière Point à la généralité des «
Augerot Arnaudet habitants
14 De Matte de Au touya de Point à la généralité des «
Lussagnet Jouanou sur la Pages habitants et nécessaire à la
grande routte communication de plusieurs
communes. Mis à la charge de
la commune, le troisième a
arranger
14 De Paloque De ka croix de Au touya de Point à la généralité des «
Menet Mollou habitants
15 De Lariou De la croix de Au touya de Point à la généralité des 3
Bayet Laulhé Sériès habitants et nécessaire à la
communication des deux
communes. Mis à la charge de
la commune, le second à
arranger.
16 De Lasseme De la maison A la maison Point à la généralité des «
Mandayre Prat habitants
17 De Crabosse De l’Eglise Au casala de Point à la généralité des «
Hourticq habitants
18 De l »Eglise De la maison A l’Eglise Point à la généralité des «
de Calixte habitants, mis à la chage de la
Cassou commune.

19 De Bergeyre De l croix de A la croix de Point à la généralité des «


Paloque Bergeyre habitants
20 De Plagnot Du champ de A la croix de Point à la généralité des «
Boryé Boryé habitants
21 De Lahonda De la maion A la croix de Point à la généralité des «
Sarabas Pucheu habitants
22 De Mollou De la maison A la maiosn Point à la généralité des «
Habas Paloque habitants

« L’an mil huit cent vingt-et-cinq, et le premier mars en présence de M. de Parage


commissaire délégué par M. le Préfet, le Conseil Municipal de la commune de
Simacourbe,

165
Vu l’article 1er de la loi du 28 juillet 1824, sur les Chemins Vicinaux ;
Vu l’Etat de l’autre part des Chemins Vicinaux de la commune, compris aux chapitres I, II
et III de l’Etat de Situation dressé par le Maire, à l’assistance de deux membres du Conseil
Municipal, conformément aux instructions de M. le Préfet du 22 mai dernier ; lequel a
été déposé pendant huit jours au Secrétariat de la Mairie, pour y être communiqué, à
l’effet de faire leurs observations sur la nature, le classement et l’existence desdits
chemins.
Délibère que la réparation et l’entretien des Chemins Vicinaux reconnus nécessaires
d’après les annotations portées à la colonne de l’Eta de l’autre part, intitulée Décision du
Conseil Municipal, lui paraissent devoir être mis à la charge de la commune, sauf la
décision de M. le Préfet, conformément à l’article 1er de la loi du 28 juillet dernier.
Fait en Conseil Municipal, à Simacourbe le 1er mars 1825. »
Ont signé : Cassou, Molou, Lacrouts, Berdalle, La Coustille, Couet, Dexperts, Rey, Bernard-
Auguste de Parage, maire.
Vu par le Préfet,
Pau, le 17 mars 1825.
Signé : Jean Gabriel Dessolle
- 26/01/1828 : PROCÈS-VERBAL DE LA DÉLIMITATION DU « TERRITOIRE
DE LA COMMUNE ».
Le maire M. Bernard-Auguste de Parage signe tous les procès-verbaux établis à
l’occasion de la délimitation du territoire de la commune de Simacourbe.
C’est ainsi que nous avons trouvé les procès-verbaux suivants :
« L’An mil huit cent vingt-huit le vingt sixième jour du mois de janvier nous, géomètre,
nommé par M. le Préfet du département des Basses-Pyrénées, pout procéder,
conformément aux instruction de son Excellence le Ministre des Finances, a la
reconnaissance des lignes de circonscription des communes du canton de Lembeye nous
sommes transportés u chef-lieu de la commune de Simacourbe en la mairie, où nous
avons trouvé M. de Parage, Maire de ladite, et M. Dexpert, adjoint, et Pucheu, Rey et
Dexpert indicateurs, nommés par luI, ainsi que les Maires, Adjoints et Indicateurs des
communes ci-après désignés, convoqués et a rassemblés pour constater
contradictoirement la démarcation du territoire de Simacourbe.
Arrivés sur le terrain, nous avons choisi pour point départ, celui du périmètre de la
commune de Simacourbe qui, se trouvant le plus au nord, sert de séparation aux
territoires des deux communes de Simacourbe et de Lalongue, et nous avons parcouru le
ligne de circonscription, en allant du nord à l’est, puis au sud et à l’ouest, ayant toujours à
notre droite le territoire de Simacourbe et à notre gauche successivement ceux de
Lalongue, Lannegrasse, Lespielle, Escurès, Lembeye, Juillacq, Maspie, Gerderest,
Monassut, Lussagnet et Lusson.
Et pour que cette division ne puisse être exposée à des variations qui apporteraient la
confusion dans les opérations dont elle doit être la base, nous déclarons que :
166
- La section A est la portion de territoire limitée savoir :
- Au nord, par le territoire de Lannegrasse et celui de Lespielle ;
- Au levant, par le territoire d’Escurès et celui de Lembeye ;
- Au midi, par le territoire de Juillacq, et partie de la section B.
- Et au couchant par Lapoutge de Simacourbe à Lalongue, séparation d’avec la
section C ;
La section B est la portion de territoire limitée savoir :
Au nord, par la grande route de Lembeye qui sert de séparation d’avec les sections
A et C ;
Au levant, par le territoire de Juillacq ;
Au midi, par le territoire de Juillacq et celui de Maspie ;
Au couchant, par le territoire de Gerderest ;
La section C est la portion de territoire de la commune limitée savoir :
- Au nord, par le territoire de Lalongue ;
- Au levant, par le chemin Lapoutge de Simacourbe à Lalongue servant de
séparation d’avec la section A ;
- Au midi, par la grande route de Pau à Lembeye, division d’avec la section B.
- Au couchant, par le territoire des communes de Monassut, Lussagnet et Lusson ».
Dressé à Simacourbe le jour, mois et an que dessus.
Le Maire Le géomètre
Signé : Bernard-Auguste de Parage

Plan napoléonien de 1828.


La croix et l’orme devaient se trouver sur cette langue de terrain,
suffisamment près de l’église entre les maisons Loustalan et Coudure.
La maison commune est l’actuelle mairie.

167
- 1831 - Création d’une nouvelle Garde Nationale.
La Garde nationale est une unité militaire instituée par Napoléon 1er, dissoute en
1827 et rétablie en 1830, au moment des Trois Glorieuses (chute du Roi Charles X et
avènement de Louis-Philippe, Roi des Français) par le général de Lafayette.
- 1834 - Recensement des hommes disponibles pour la Garde
Nationale.
- Sur cette liste, 76 hommes de Simacourbe sont répertoriés sur les fiches
individuelles.
- 45 ne savaient ni lire, ni écrire. 52 avaient déjà servi dans la garde
nationale avant que le Roi Charles X ne la dissolve en 1827 par décret royal du
29 avril. Elle fut rétablie le 29 juillet 1830.
Les officiers :
- M. Jean PEYRET-POQUE, élu au grade de Capitaine à 9 heures du matin,
ancien capitaine des armées napoléoniennes à la retraite.
- M, Jean LACOUSTILLE, élu au grade de Lieutenant à 10 heures du matin
- M. PUYOULET Jean, élu au grade de Sous-Lieutenant à 10 heures du
matin
Les sous-officiers :
- M. Jean MARQUÈZE, élu au grade de sergent-major à 2 heures de
l’après-midi
- M. Jean LACROUTS-BORIÉ 2ème né, élu au grade de sergent-fourrier*
- M. Pierre BOURDETTE, élu au grade sergent
- M. François ARMAGNACQ, élu au grade de sergent
- M. Jean CURON-PIGAIL, élu au grade de sergent
- M. Jean HOURTICQ, élu au grade de sergent
Les gradés :
- M. Jean PRAT, élu au grade de caporal
- M. Barthélémy COULAT, élu au grade de caporal
- M. Bernard PERBOS, élu au grade de caporal
- M. Pierre JEANTROY, élu au grade de caporal
- M. Jean MANDAYRE, élu au grade de caporal
- M. Pierre LUBE, élu au grade de caporal
- M. Bernard PUCHEU, élu au grade de caporal
- M. Jean LACROUTS-BORIÉ 1er né, élu au grade de caporal
* Sergent-fourrier : sous-officier chargé de l'intendance. Ce terme vient de fourrage.
- La majeure partie du XIXème siècle se déroula sans grand éclat. Signalons, quand
même, la mise en place des conseils municipaux, de l’école pour les garçons en 1834,
dans un lieu plus conforme à l’enseignement, appelé maison commune, puis pour les
filles dans l’ancienne abbaye, devenue château Etchebaster.

168
Le sieur Fouron qui, fortune faite aux « Amériques », revint en France et acheta
l’abbaye laïque et son domaine, peu avant la Révolution. A son décès, le partage donna
le domaine à sa veuve puis à une de ses filles, Jeanne, qui se maria plus tard avec le sieur
Etchebaster de Pau d’où le nom apposé au bâtiment et au domaine attenant, tout au
long du XIXème et d’une partie du XXème siècle.
- 1843 – Établissement d’une des électeurs communaux – Electeurs
censitaires.
- 73 électeurs payant des contributions étaient recensés dans la commune.
- 1848 – Établissement d’une des électeurs communaux – Suffrage
universel sauf les femmes.
- 159 électeurs furent recensés dans la commune.

- 1852 – Établissement d’une des électeurs communaux – Suffrage


universel
- 151 électeurs furent recensés dans la commune.

- 1865 – 23 octobre – Achat du presbytère.


Le presbytère et les terres attenantes sont achetés par la commune auprès de
M. Jean Lafourcade-Camarau 1er né, maire de la commune, au prix de 4.200
frs.

Croquis du presbytère (façade sud(est) fait par l’expert R. Lassalle de


Bassilon-Vauzé le 10 juin 1865, joint à l’acte de vente du presbytère. (Échelle
10mm/1m).

169
- 1872 – août – Ouverture d’un bureau des Postes à
Simacourbe.
Mlle Gratienne, Pauline Breton devint la première distributrice du
bureau avant d’être remplacée par Mme Élisa, Josèphe Rizan le 18 octobre de
la même année. Le bureau des Postes était logé dans la maison Peyret
appartenant à M. Jean Lafourcade-Camarau 1er né, ancien maire de
Simacourbe.

- 1876 – Médecine gratuite.


- Une liste nominative de personnes fut établie en 1876. Elles devaient être
soignées gratuitement , en cas de maladie.

N° Noms, prénoms État-civil Âge Profession Causes d’indigence


1 Arbeü Marie Célibataire 63 Fileuse Pauvre
2 Augerot Thérèse Mariée 61 Idem Idem
3 Augerot Vve Veuve 65 Idem idem
Gaye Titi
4 Bédourède Jeanne Célibataire 51 Idem Idem
5 Bénében Vve Veuve 65 Idem Idem
6 Bordes Vve Veuve 75 Idem Idem
7 Bousquet Casimir Célibataire 69 Ouvrier Idem
8 Castaingt Saurine Idem 59 Fileuse idem
9 Douat Vve Venve 61 Idem idem
10 Gautaà Vve Veuve 65 Idem Idem
11 Hors Dominique Célibataire 68 Couvreur Idem
12 Hourquet Vve Veuve 62 Fileuse Idem
13 Justalas Noël Marié 53 Cultivateur Idem
14 Laborde Bigorre Jac Idem 54 Idem Idem
15 Lacrouts Guire Jean Idem 72 Idem Idem
16 Lafourcade Coudure Marie Célibataire 73 Fileuse Idem
17 Lahorgue Françoise Veuve 72 Idem Idem
18 Lassalle épouse Mariée 49 Idem Idem
19 Latapie Marie Veuve 62 Idem Idem
20 Lespine Marie Célibataire 38 Idem Idem
21 Sourbet Marcelle Mariée 34 Idem Idem
22 Majesté Pierre Veuf 66 Cultivateur Idem
23 Majesté Marie Célibataire 23 Fileuse Idem
24 Marquèze Jeanne Veuve 53 Idem Idem
25 Mauhum épouse Mariée 37 Idem Idem
26 Médan Laurent Marié 53 Etameur Idem

170
27 Moulère Jeanne Veuve 54 Fileuse Idem
28 Péluzet Jacques Marié 62 Cultivateur Idem
29 Péluzet apouse Idem 54 Fileuse idem
30 Peyré Lacabanne Jne Veuve 56 Idem Idem
31 Peyré Marie Idem 64 Idem Idem
32 Piarrette Pierre Célibataire 54 Ouvrier Idem
33 Poublan Dessus Jean Marié 37 Chevrier Idem
34 Pouey Bernard Idem 65 Tailleur Idem
35 Pouey épouse Idem 46 Fileuse Idem
36 Sarrabas Lassus Pierre Idem 53 Ouvrier Idem
37 Vignau Bernard Célibataire 40 Codonnier idem
38 Vignau Pierre Veuf 76 Idem Idem
39 Garodee ép. Frémont Mariée Idem
40 Péré Marie Veuve 80 idem
Dressé le 8 février 1876 par les membres du conseil municipal sous la présidence de Jean-
Baptiste Lacoustille maire de Simacourbe.

- 1877 – État des ressources que présente la commune de Simacourbe


pour le cantonnement des troupes.
Il fut recensé dans Simacourbe bourg.
- Nbre d’habitants 519 ;
- 77 maisons : chambres pour officiers 20 ; lits pour officiers 48 ; lits pour
la troupe 218 ; places pour chevaux 510 ; places pour voitures 68 ;
cantonnement pour la troupe 11.450 ; nbre de chevaux cantonnés 1.335.

- 1879 – Incendie de la maison Terrade à Moncaubet.


1880 - La commune achète le château Etchabaster (Ancienne
abbaye laïque) à la famille éponyme habitant Pau, pour en faire
l’école des filles et la maison commune.
- 1882 - Le bureau des Postes prit le statut de Recette-
Distribution.
- 1882 – État de répartition pour le logement et le
cantonnement des troupes chez l’habitant.
Il fut recensé à Simacourbe, agglomération principale.
- Nbre d’habitants 519 ;
- 77 maisons : chambres pour officiers 25 ; lits pour officiers 30 ; lits pour
la troupe 168 ; places pour chevaux 200 ; places pour voitures 50 ;

171
cantonnement pour la troupe1.350 ; nbre de voitures à deux roues 25 ; nbre
de voitures à 4 roues 32 ; nbre de fours 74.
Il fut recensé à Simacourbe en maisons et fermes isolées.
- 17 maisons : chambres pour officiers 5 ; lits pour officiers 7 ; lits pour la
troupe 22 ; places pour chevaux 145 ; places pour voitures 12 ; cantonnement
pour la troupe 460 ; nbre de voitures à deux roues 13 ; nbre de voitures à 4
roues 12 ; nbre de fours 16.
Sur l’ensemble du village, agglomération, fermes isolées et Moncaubet,
il était possible de recevoir 11.350 hommes et 1.006 chevaux ou mulets.
Il fut recensé à Moncaubet hameau.
- 8 maisons : chambres pour officiers 0 ; lits pour officiers 0 ; lits pour la
troupe 6 ; places pour chevaux 25 ; places pour voitures 10 ; cantonnement
pour la troupe 45 ; nbre de voitures à deux roues 4 ; nbre de voitures à 4
roues 8 ; nbre de fours 8.
Recensement dressé à Simacourbe le 13 août 1882 par le conseil
municipal présidé par Jean-Baptiste Lacoustille.
- 1883 – Incendie de la maison Latapie-Pedescau à Crabosse.
- 1885 – Incendie de la maison Lacabanne Bertrand.
- 1885 – Incendie de la maison Castaibert Jean à Crabosse.
- 1885 – Travaux de relèvement du mur du cimetière de Simacourbe.
Souscription en nature auprès de la population de Simacourbe 1885.

Lom Bernard Transport 10 frs A fourni 3 m/3 de sable


Curon Pierre Idem 10 frs A fourni chaux
Cazadebat Idem 10 frs A transporté de la chaux
Mazerolles Barthélémy Prestation 5 frs Journées de travail
Lacoste Jean Idem 5 frs Transport 1 tombereau de
sable
Laborde Bertrand Idem 5 frs A transporté 30 quintaux
de chaux
Dousse-Cau Jean Idem 5 frs A transporté 24 quintaux
de sable
Lacabanne Bertrand Idem 4 frs 2 journées
Lafourcade Mazerolles Idem 3 frs A porté 3 tombereaux de
Mathieu sable
Armagnacq Vve Idem 4 frs
Lafiurcade-Camarau Daniel 10 tombereaux de Il en manque 1

172
Cailloux 10 frs
Sarrabas Jean Prestation 2 frs 1 journée
Labadie Jean À bras 2 frs 1 journée
Perbos Pierre Transport 5 frs 7 tombereaux de cailloux
Loustalan Baptiste Sable 5 frs 2 tombereaux
Gaye-Cular Jacques À bras 4 frs Cailloux
Chague Pierre À bras 2 frs 1 journée
Lacrouts-Borié Alexandre Transport 10 frs A transporté 30 quintaux
de chaux
Curon Jean Cailloux 4 frs 2 journées
Pouchan Pierre À bras 2 frs A transporté des tuiles
Lube Baptiste Transport 20 frs A transporté 40 quintaux
de chaux
Lacrouts-Borié Léon À bras 2 frs 2 journées
Lom Bernard Vve Transport 5 frs Transport fait par son frère
Pujoulet Cyprien Idem 8 frs 3 m/3 de sable à 2,75 frs
Lacrouts Bernard À bras 4 frs 2 journées
Peillet 2ème né Idem 4 frs 2 journées
Gals forgeron Transport 5 frs Fourniture de sable
Bordenave François À bras 2 frs 1 journée
Cailloux 3 frs A fourni les cailloux
Jeantroy Vve À bras 2 frs 1 journée
Cailloux 3 frs A fourni les cailloux
Doumenjou Pierre À bras 2 frs 1 journée
Bartouilh Laurent Idem 2 frs 1 journée
Jacoulou Jean Idem 2 frs 1 journée
Martinou François À bras 4 frs 2 journées
Poublan gendre Transport 5 frs 2 tombereaux de sable
Cular Dufau Simon À bras 2 frs 1 journée
Pucheu oncle Cailloux 3 frs 1 tombereau
Pucheu neveu Idem 3 frs 1 tombereau
Armagnacq Tartibis Pierre Transport 4 frs 1 tombereau et demi
Justalas Noël Idem 3 frs 1 journée et demie à bras
Lacourtiade Jean À bras 4 frs 2 journées
Lacay-Perbos Pierre Transport 5 frs Transport de chaux
Castaibert Jean À bras 2 frs 1 journée
Latrille Jean Idem 2 frs 1 journée
Laulhé Jean Idem 2 frs 1 journée
Pepay aîné Jean Idem 2 frs 1 journée

173
Couet Jean Cailloux 4 frs 2 tombereaux
Tisné Jean À bras 4 frs 2 journées
Pelay Eugène Cailloux 3 frs 1 tombereau et demi
Monpelier Honoré Transport 4 frs 18 quintaux de sable, 18
quintaux de Cayrafour
Gaye Jacques neveu À bras 3 frs 1 jour et demi
Bruel André Transport 5 frs 32 quintaux de sable
Lahore André À bras 5 frs 2 jours et demi
Grabette Vve Cailloux 4 frs 1 tombereau
Cazaucourt Louis À bras 3 frs 1 jour et demi
Lortet Arnaud Transport 5 frs 24 quintaux de chaux
Paragné-Brana À bras 2 frs 1 journée
Lassalle Bertrand Idem 2 frs 1 journée
Gurs-Berret Vve Cailloux 4 frs 4 tombereaux
Habss Jean Transport 5 frs 2 charrettes de sable
Laporte-Lacay À bras 2 frs 1 journée
Laplace Jean Idem 2 frs 1 journée
Lacoustille Transport 20 frs 2 tombereaux de cailloux,
Jean-Baptiste 3 tombereaux de sable, 9
tombereaux de chaux et
payé 4 frs pour journées de
Durancet transport de
chaux
Pédéhourticq Jean Transport 10 frs Transport de 10
tombereaux de chaux
Berdalle Pierre Idem 12 frs Transport de cailloux
Lom Bernard Idem 5 frs A porté des cailloux
Mazerolles Barthélémy Idem 5 frs A porté des cailloux
Laborde Bertrand Idem 5 frs A porté des cailloux
Curon Pierre Idem 5 frs A porté des cailloux
Lube-Molou Jean Idem 5 frs Idem
Lacoste-Nabet Jean Idem 5 frs Idem
Dousse-Cau Jean À bras 2 frs 1 journée
Cazadebat D Transport 5 frs Transport de chaux
Majesté À bras 2 frs 1 journée
Bousquet frères Transport 5 frs 4 tombereaux de sable
Medan À bras 2 frs 1 journée

174
- 1886 - 25 mai – Le service du Télégraphe fut installé au Bureau des
Postes devenant ainsi le « Bureau des Postes & Télégraphes » avec pour
receveuse Mme Irma Lahitte.

Jardin Gurs- Chemin non Fossé Fossé


Berret classé douvesde d’amenée
l’ancien d’eau pluviale
Motte féodale château-fort remplissant les
Propriété douves
Etchebaster

Route de communication
Simacourbe-Castetpugon
Chemin
Peillet Maison cour et jardin
Pratz avant de devenir
Nabet

Plans de rectification de la route Simacourbe-Lalongue au niveau de l’abbaye au chemin


Peillet à la demande de la famille Gurs-Berret accordé par l’agent-voyer en 1863. A cette
époque, la maison Lacrouts-Constantin n’était pas construite. Le fossé rempli d’eau
entourait complètement la motte féodale.

Château Maison Gurs- Cour


Etchebaster Coudure Berret Gurs-
Abbaye laïque école Renon Constantin Berret
Place des
Anciens
Combattant
s

Champ Etchebaster Champ Etchebaster


devenu Lacrouts devenu Lacrouts
Constantin Constantin

175
- Décembre 1886 – Travaux d’amélioration à la maison d’école Labadie
(Abbaye Laïque, anciennement Etchebaster récemment acquise).
Ont participé en tant que brassier :
Pépay Pierre, maçon, 21 journées de travail à 2,50 frs l’unité soit 52,50 frs
Gaye-Cular Jacques, charpentier, 6 j ½ de travail à 2,50 frs l’unité soit 15 frs
Durancet Jean, manœuvre, 8 journées de travail à 1,75 frs l’unité soit 14 frs
Ont participé en tant que fournisseur de matériaux :
Laborde Léon, fourniture et transport de sable pour 25,75 frs
Lacoste de Monassut, fourniture de sable pour 8,30 frs
Mis sur l’état :
Laborde Léon, fourniture et transport de sable pour 34,05 frs
Curon Pierre, fourniture et transport de chaux pour 50,96 frs
Gaye-Cular Jacques, fourniture plancher pour 12,75 frs
Pépay Pierre, fourniture de plâtre pour 3 frs
Pépay Guy, fourniture de briques pour 1 fr
Gals Raymond, fourniture peinture pour 4 frs
Gaya-Culas jacques, fourniture vernis (Piot Lembeye) pour 2,25 frs.
Soit une dépense de : 223,56 frs.

- 1888 – 5 juin – Terrible chute de grêle. De nombreux habitants


sinistrés.
- 1ère catégorie : Perdants indigents ou nécessiteux.
25 familles déclarèrent être sinistrées. La vigne, le blé, le maïs,
particulièrement, en souffrit. 14 cultivateurs rapportèrent que plusieurs
parcelles avaient la terre emportée.
- 2ème catégorie : Perdants gênés.
28 familles déclarèrent être sinistrées. La vigne, le blé, le maïs et le lin
souffrirent énormément. Les 28 familles déclarèrent que plusieurs parcelles
avaient la terre emportée.
- 3ème catégorie : Perdant aisé.
La famille Lacoustille déclara des pertes identiques
Déclaration de pertes établie le 24 juin 1888 par le conseil municipal de
Simacourbe présidé par Jean-Baptiste Lacoustille.
La valeur approximative des pertes s’éleva à la somme de 12.240 frs

- 1889 – 16 au 17 avril – Terrible chute de grêle. De nombreux habitants


furent sinistrés. Récoltes et toitures souffrirent.
- 7 familles nécessiteuses déclarèrent.
- 79 familles gênées déclarèrent

176
- 5 familles aisées déclarèrent.
- Les pertes totales s’élevèrent à la somme de 23.766 frs environ.
- 1890 – Travaux sur le mur de clôture et réparations de murs
du cimetière de Moncaubet.
Devis dressé par Pierre Pépay maçon de Simacourbe pour 361 frs.
Mur neuf à refaire
Fondations : longueur 19 m ; profondeur 0,50m ; épaisseur 0,45 m.
Murs au-dessus du sol ; longueur 19 m ; épaisseur 0,40 m ; hauteur 2 m.
Cubage total du mur : 19 m 475 en raison de 13 frs le mètre cube.
Valeur : 253 frs : main-d’œuvre 108 frs.

Noms et Genre de Sommes Signatures Considérations


prénoms souscription
des
souscripteurs
Lacoustille Argent 10 frs Oui
Jean-Baptiste
Abbé Canton « 5 frs Oui
curé
Abbé Bàas « 5 frs Oui
Sériès Jean En transport 25 frs Oui
De chaux
Lamude Louis N’a pas voulu
souscrire
Roustaà Vve En transport 10 frs Oui
De sable
Lafitte Césaire Donne 2m3 9 frs Oui
De cailloux et
Deux journées
De travail
Saget Cyprien Fourniture et 10,50 frs Oui
Transport de
Sable
Laborde Cyprien Donne trois jours de travail 4,50 frs Oui
Lestrade Pierre Argent 10 frs Oui
Haille-Barrère Deux journées de 6 frs Oui
Jean Travail et transport d’un m3
de sable
Barreyat Pierre Transport de 2 m3 de sable 6 frs Oui
Terrade Pierre Argent pour 12 frs Transport 21 frs Oui

177
pour 9 frs
Loste Jean Fournitures et transport de 10,50 frs Oui
3,50 m3 de sable
Lafon François Transport de matériaux 10 frs Oui
Nonnemason Deux journées de travail 3 frs Oui
Jean
Péré Jacques Argent 8 frs Oui
Lussiaà-Berdou Fourniture et transport de 14 frs Oui
Jean 2m3 de sable
Eliza dit Soulet Fourniture de cailloux 3 frs Oui

Roustaà Jean Argent 4,50 frs Oui


oncle
Total 175 frs
Simacourbe le 12 avril 1890 . Signé : Le maire Lacoustille
- 1890 – 3 avril – Liste de la souscription pour réparation du
puits communal, situé Chemin de Labastide, près du mur
Loustalan/Morel. (Ce puits n’existe plus. Il a été comblé dans les
années 1990). Les réparations s’élevèrent à 170,00 frs
1 Lacoustille Jean-Baptiste 2,00, frs
3 Armagnacq 1,00,fr
3 Gals 0,50 fr
4 Lube- Molou 1,00 fr
5 Chantre Pierre 2,00 frs
6 Peyré Pierre 0,75 fr
7 Habas Jean 0,50 fr
8 Pepay 0,75 fr
9 Loustalan Jean-Baptiste 2,00 frs
10 Lom Vve 0,25 fr
11 Mazerolles Barthélémy 0,25 fr
12 Mazerolles Mathieu 0,25 fr
13 Cular 0,30 fr
14 Larrébité 1,70 fr
Total 13,25 frs

- 1890 – 29 mai – Terrible chute de grêle. De nombreux habitants


furent sinistrés. Dégâts sur les récoltes et les toits de bâtiments.

178
- 81 familles déclarèrent avoir été sinistrées dont 26 indigentes et
formulèrent des demandes d’aides.
- 5 familles déclarées perdants aisés.
- Cassou Anaïs Vve Despetits
- Lacoustille Jean-Baptiste
- Loustalan Jean-Baptiste
- De Mendiry Léonce
- De Parage Hector
Le total estimé s’éleva à la somme de 49.020 frs.

- 1891 – 3 juillet – Nouvelle et terrible chute de grêle. De nombreux


habitants sinistrés.
Principaux dégâts enregistrés sur les récoltes de trèfle, lin, maïs, blé,
avoine, orge, vignes, foin et de nombreuses parcelles endommagées (terre
emportée).
- 18 familles indigentes déclarèrent les pertes.
- 79 familles gênées déclarèrent les pertes.
_ 6 familles aisées déclarèrent les pertes.
- Estimations : 14.162 frs
- 1892 – 5 juin – Encore une terrible chute de grêle. De nombreux
habitants sinistrés.
-- 77 familles sinistrées, dont 28 indigentes, 43 peu aisées et 6 aisées ;
beaucoup de céréales détruites et de nombreuses parcelles subirent des
dégâts (terre emportée).

- 1894 – 23 juillet – Violent orage sur Simacourbe. De nombreux


habitants sinistrés.
- 92 familles indigentes ou peu aisées ont déclaré les pertes.
- 5 familles aisées ont également déclaré.
- Le montant des pertes estimée à la somme de 30.080 frs.

- 1896 – 6 août – Terrible chute de grêle sur une partie de Simacourbe.


De nombreux habitants ont été sinistrés.
- 23 familles peu aisées déclaraient des pertes conséquentes pour
environ 3.500 frs.

- 1897 – Le bureau des Postes & Télégraphes fut installé dans la


maison Pouchan où elle se trouve toujours.

179
- 1898 – 29 octobre – Simacourbe – Horrible accident - Deux
ouvriers ensevelis dans l’éboulement d’un puits.
Travaillant à l’installation d’une pompe dans un puits d’une
maison de Simacourbe, deux ouvriers de Lembeye Louis Barbé et Auguste
Pelay se retrouvèrent ensevelis par un éboulement. De nombreux voisins
accoururent et s’évertuèrent à tenter de dégager les malheureux. Ce n’est
que vers dix heures du soir qu’ils retirèrent Auguste Pelay, vivant, mais
gravement blessé. Ils redoublèrent d’efforts et vers trois heures du matin, ils
remontèrent le corps, sans vie, de Louis Barbé.
Auguste Pélay décéda le 1er novembre.

- 1899 – 28 janvier – Sur instruction du Ministre de l’Intérieur, approuvé


par le Président de la République, M. Félix Faure, le 28 janvier 1899, plusieurs
personnes qui avaient secouru les deux ouvriers ensevelis dans l’éboulement
du puits à Simacourbe furent gratifiés de Médailles du Courage et du
Dévouement. (J.O. du 29 janvier 1899).
- M.A. 2ème classe, Bernard Curon, cultivateur à Simacourbe.
- M.A. 2ème classe, Jean Dufau, forgeron à Simacourbe.
Simacourbe, le 28 octobre 1898, ont opéré, au péril de leur vie, le
sauvetage d’un ouvrier puisatier enseveli sous un éboulement.
- Mention honorable, Jean Barbé, puisatier à Barinque.
- Mention honorable, Léon Laborde, facteur rural à Simacourbe.
- Mention honorable, Bernis Barthe, cultivateur à Castilon.
- Mention honorable, Jean Lacabanne, de Simacourbe.
- Mention honorable, Jean Vigneau, facteur rural è Simacourbe.
Simacourbe le 28 octobre 1898 - Belle conduite dans la même
circonstance.

- 1899 – 6 septembre – Terrible chute de grêle sur le quartier Crabosse


De nombreux habitants sinistrés. Déclaration du 24 septembre 1899 par la
mairie.
- Hourguet Dominique, peu aisé, 38 ares de vignes, vin rouge et 48 ares
de vigne, vin blanc.
- Paragné Étienne, peu aisé, 2 arpents de vignes, soit 76 ares, vin rouge
et blanc.
- Pédéhourticq Jean aîné, indigent, 2 arpents de vignes, vin rouge
(indigent).
- Lacoustille Jean-Baptiste, aisé, 1 ha 90 de vignes, vin rouge, environ
deux barriques.

180
- Lamarque-Curon Bernard, aisé, 1 ha 90 de vignes, vin blanc, environ 3
barriques.

- 05/09/1900 - Liste des souscripteurs en argent et en nature, pour


construire un puits communal près de l’école répertoriés sur un cahier.

Noms et prénoms des En En Signatures Observations


souscripteurs argent nature des
souscripteurs
de Parage Hector 40 frs Signé
Lacoustille Jean-Baptiste 10 frs 10 frs «
Lube-Molou Armand 20 frs 5 frs «
Lafourcade Amédée 5 frs 5 frs «
Lube-Molou Jean 10 frs «
Berdalle Pierre 10 frs «
Gaye-Cular Pierre 10 frs «
Lespine Jacques 5 frs «
Pédéhourticq Jean aîné 5 frs «
Lacaze Jean 5 frs 5 frs «
Navarre Léon 20 frs «
Lacrouts 5 frs 5 frs «
Minvielle 0, 50 fr «
Armagnacq 1 fr 5 frs «
Loustalan cadet 5 frs «
Loustalan aîné 5 frs 5 frs «
Armagnacq 2 frs «
Mlle Safrané 5 frs «
Pouchan dit Rey 3 frs 5 frs «
Vignau 3 frs 5 frs «
Laborde 5 frs 5 frs «
Curollis 10 frs «
Habas Jean 1 fr Ne sait signer
Peilhet 1 fr «
Pédéhourticq 2ème né 1 fr «
Lafenêtre Jean 2 frs «
Poublan Honset 1 fr Ne sait signer
Durancet 3 frs «
Suzan meunier 2 frs Ne sait signer
Chague sabotier 5 frs Ne sait signer
Payré charron 1,50 fr «

181
Chantre 5 frs «
Peillet aîné 2 frs «
Lacabanne 2,50 frs «
Pouey Mounicot 1 fr «
Barreyat 5 frs «
Pouchan aîné 1 fr «
Lafourcade Mazerolles 1 fr «
Canton 3 frs 5 frs «
Coustet charron 1 fr Ne sait signer
Lube 5 frs «
Pouey tailleur 1 fr Ne sait signer
Curon 5 frs 5 frs «
Sarabas 1 fr Ne sait signer
Trianon charron 2 frs «
Poublan chevrier 2 frs «
Martinou 0,50 fr Ne sait signer
Gals 1 fr «
Lacrouts 3 frs «
Cazadebat 10 frs «
Hil François 1,50 fr «
Pepay maçon 2 frs «
Mompelier Jean 1 fr «
Gaye Jacques 1 fr «
Veuve Castaing 2 frs «
Cazenave Louis 10 frs «
Despetits 20 frs «
Pémilhé Marcel 2 frs Ne sait signer
Total de la souscription en argent :277,50 frs
Total de souscription en nature 85 frs
Total général ! 363,50 frs
SOUSCRIPTION COMPLÉMENTAIRE
59 Gontaut-Biron (de) député 200 frs
60 Yermoloff (de) 100 frs
Total 577,50 frs
Certifié exact Simacourbe le 18 avril 1901.
Arrêté la présente souscription à la somme trois soixante-deux francs cinquante
centimes en argent et en nature. Simacourbe, le 5 septembre 1900. Signé ! Le Maire J.B
Lacoustille.

182
- Avril 1901 – Creusement du puits communal de l’école, après des
atermoiements dont le prêtre de la commune, l’abbé Canton, fut à l’origine.

Devis établi par le puisatier Jean Barbé de Barinque.


183
184
Approbation du préfet qui demanda une liste distincte mentionnant les souscriptions en
argent d’une part et d’autre part, les souscriptions en nature. Le maire, Jean-Baptiste
Lacoustille lui envoya en retour, ladite liste que vous avez pu consulter plus haut.

185
186
- 1903 – 17 et 18 avril – Terrible orage de grêle. Des habitants furent
sinistrés.
- 14 familles déclarèrent des dégâts.
- Somme approximative 6.010 frs.

- 1903 – 3 mars – Ouragan sur une zone de Simacourbe. Furent


sinistrés :
- Médan Sylvestre, indigent, toiture de la grange en partie emportée.
- Lafourcade-Camarau Amédée, peu aisé, dégâts sur la toiture de la
maison et plafonds.
- Durancet Jean, indigent, importants dégâts sur la toiture de la maison.
- Loste 3ème né, indigent, dégâts sur la toiture de la maison et de la
grange (toit et mur), bordure de la maison, arbres arrachés au jardin.
- Vve Gals née Lom, peu aisée, dégâts à la toiture de la maison, de la
grange, trou sur la toiture de la forge, à la toiture de la grange Riumoules et à
la grange Crabosse.
- Dufau Simon, peu aisé, dégâts à la toiture de la maison et de la grange.
- Haillé-Barrère, indigent, dégâts à la toiture de la maison et de la grange.
- Canton Mathieu, indigent, dégâts à la couverture en chaume de la
maison et à la charpente.

187
- Bonnemason Jean, indigent, un mur en pisé renversé et dégâts à la
toiture en chaume.
- Roustaà Jean, indigent, dégâts à la toiture de la maison.
- Laulhé Paul, peu aisé, dégâts à la toiture de la maison.
- Bibé Marie, indigent, dégâts aux toitures des deux maisons.
- Sarrabas Jean, indigent, dégâts à la toiture de la maison.
- Bordenave François, indigent, dégâts à la toiture de la maison et à celle
de la grange.
- Lacoste Jean, aisé, dégâts aux toitures de la maison et de la grange.
- Lafourcade Mazerolles Mathieu, moyennement aisé, dégâts aux
toitures de la maison et de la grange.
- Lacrouts-Guire Léon, peu aisé, dégâts à la toiture de la maison.
- Loustalan Jean, aisé, une grange de 15 mètres de long détruite sur une
longueur de 11 mètres.
- Habas Jean, peu aisé, dégâts à la toiture en chaume de la maison et de
la grange.
Estimations approximatives 6.360 frs.

- 1904 – 14 mai – Éboulement du puits communal de l’école.


Le maire de Simacourbe, Pierre Berdalle, en avertit immédiatement le
préfet, en demandant un secours et l’autorisation de procéder aux
réparations, qui s’avéraient urgentes.
Le préfet répondit rapidement, donna son autorisation et un secours de
470 frs, le reste étant à la charge de la commune.
Un artisan puisatier, M. Jean Piot de Lembeye, fut chargé de faire une
expertise du chantier et de dresser un devis rapidement.
Voici le devis établi :

188
A la suite de la réponse du préfet et de la production du devis un compromis
est signé entre la maire Pierre Berdalle et le puisatier Jean Piot.

189
« Le maire, Pierre Berdalle passe une convention entre la commune et le
puisatier Jean Piot, qui sera chargé des réparations à effectuer au puits
communal.
Avec l’autorisation du préfet, il arrête ce qui suit :
Le sieur Jean Piot s’engage par les présents à exécuter par son entreprise
les travaux suivants :
- D’abord enlever la terre et tous les matériaux qui comblent
actuellement le puits communal qui s’est éboulé le 14 mai 1904.
- Ensuite rétablir ce puits dans les conditions suivantes : la partie vide
aura un diamètre de 0,90m depuis l’orifice jusqu’au fond. Le bassin sera
construit avec des cailloux reliés avec des zones de ciment de 50 en 50
centimètres pour en assurer la solidité et aura une profondeur suffisante pour
donner un minimum de 3 mètres d’eau. Toute la partie depuis le bassin jusqu’à
l’orifice sera construit en mur plein de pierre, chaux hydraulique et sable et
d’une épaisseur de 30-cinq centimètres.
- Pour ces travaux, ledit puisatier se procurera le matériel qui lui sera
nécessaire et prendra les ouvriers de son choix, le tout a ses risques et périls. De
plus il s’engage à avoir terminé pour le 10 novembre prochain, le tout
moyennant le prix fixé et accepté de 19 frs par mètre courant jusqu’à une
profondeur de 16 mètres.
- Monsieur le maire s’engage de son côté à procurer à M. Piot les
cailloux, sable, chaux et autres matériaux nécessaires pour les dits travaux, le
tout rendu à pied d’œuvre et le plus près possible à sa portée.
- Il garantit au sieur Piot et à la fin des travaux, seulement le payement
intégral de la somme qui lui sera due à raison du prix fixé ci-dessus ».
Fait ensemble à Simacourbe le 9 octobre 1904. Signé : Berdalle Pierre, maire,
Piot Jean.

- 1905 – 19 mars – Inauguration de la ligne de tramway Pau-


Lembeye. Inauguration le même jour de la gare de Simacourbe par
M. Pierre Merlou, (natif de Denguin), député radical-socialiste,
sous-secrétaire d’État à la Présidence du Conseil et des Finances,
chargé des Finances.
Le Mémorial des Pyrénées relatait l’évènement.
…..« Le dimanche, vers 7 heures du matin, un tram très astiqué et brillamment
pavoisé attendait, place de la République, à Pau le High-Life gouvernemental
escortant M. Merlou.
Parmi les notabilités citons au hasard de la fourchette MM. Gilbert, préfet ;
Berdoly et Pédébidou, sénateurs ; Catalogne, d’Etchepare, Gontaut-Biron et
Jules Legrand, députés ; Faisans, maire de Pau et conseiller général, Hoo-
190
Paris, Ferré, Leremboure, Rodès, Berdoly conseillers généraux ; Dr Doléris,
maire de Lembeye ; MM. Cadart, ingénieur en chef, Arrault, inspecteur
ordinaire ; MM. Gazin, inspecteur d’académie, Coste et Bancal, inspecteurs
primaires car, ne l’oublions pas, on inaugure aussi un groupe scolaire à
Lembeye. Le sénateur René Cassou, malade ne pouvait être présent.
À 7 h 30, le train officiel s’ébranle, suivi d’un second qui, en route, devait
ramasser les convives du banquet de Lembeye ». ….
…./ « À Simacourbe, vœux expressifs du Maire et prière à M. Merlou de
transmettre à son président du Conseil les vœux de la population de
Simacourbe !!!
Et encore des fleurs qui montrent la richesse de notre flore, et l’on file sur
Lembeye où, l’on arrive à 10 h 32 ».

C’est dans ce train, photographié ce jour-là, en gare de Morlaàs,


spécialement affrété et décoré aux couleurs de la République que, depuis
Pau, toutes les personnalités citées plus haut, voyagèrent et inaugurèrent à
tour de bras, (Morlaàs, Saint-Jammes, Saint-Laurent-Bretagne, Monassut,
Simacourbe, Lembeye) avant de faire honneur à un somptueux banquet,
dans la capitale du Vic-Bilh, préparé par les chefs locaux MM. Narbonne et
Raulet, où plus de sept cents convives se pressèrent sur invitation et
paiement d’une participation de 2 frs au profit du comité local de l’Alliance
Démocratique, soutien politique constant de M. Amédée Doléris, le maire
de Lembeye.

191
Ci-dessus, le gare de Simacourbe qui vit s’arrêter le convoi officiel, en
présence des élus locaux dont, M. Pierre Berdalle, maire et des villageois.

- 1905 – 5 et 6 mai – Grave inondation survenue au quartier


Crabosse, en amont et en aval du moulin, dit de Juillacq.
- 6 familles sinistrés se déclarèrent sinistrées.
- Chot Marcelin, meunier, 60 quintaux de foin enterré à 6 frs le
quintal 360 frs; dégâts à la digue 340 frs ; passerelle et ponceaux emportés
200 frs.
- Lhérété Jean, bois emporté 50 frs ; fourrage artificiel enterré 50 frs :
- Peyré dit Coupau, d’Escurès, bois emporté.
- Mirande, épouse Lacaze de Lespielle, 50 quintaux de foin enterré.
- Cazenave, bois emporté.
- Routurou Alexandre d’Escurès, 25 quintaux de foin enterré, terre
emportée. Estimation approximative : 1.550 frs.

- 1905 – 1er août – Terrible orage. De nombreux habitants furent


sinistrés.
- 48 familles sinistrées déclarèrent leurs pertes auprès de la mairie.
Ce furent principalement les vignes, les terres ensemencées en orge et maïs
qui en souffrirent. De nombreuses parcelles subirent des glissements de
terrain
- La valeur approximative des pertes fut estimée à la somme de 13.168 frs
192
- 1911 – Aménagements extérieurs et intérieurs du bâtiment
Etchebaster et construction des préaux, afin que ce bâtiment puisse
accueillir décemment les classes filles/garçons et leurs enseignants .

Le château Etchebaster transformé en écoles publiques pour filles et


garçons, avec préaux de chaque côté du bâtiment. (Carte postale P.B.).
1911 – Construction du lavoir-abreuvoir de Saint-Boès – Chemin de Saint-
Boès, (Chemin Peillet actuellement).
La description de l’ouvrage à construire, les dessins et l’estimation du
coût de sa construction furent réalisés par le professeur spécial d’agriculture
à Lembeye le 5 janvier 1911 et validés par l’ingénieur des améliorations
agricoles à Pau le 1er mars 1911.
Coût du chantier : 1.150,00 frs.

193
Plan de situation dans le village. Le lavoir fut construit en bordure du chemin de St-Boès,
devenu le chemin de Peillet.

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Coupe du lavoir-abreuvoir de Saint-Boès, chemin Peillet.

- 1912 – Le 8 mars le syndicat de l’abreuvoir de Prébendé était créé :


Conseil syndical présidé par :
Pierre Berdalle.
- Directeur suppléant : Bernard Curon.
- Syndics titulaires : Laborde Jean dit Prébendé.
Cazadebat Dominique.
Pédepau André.
Syndics suppléants : Cazenave Jean.
Gaye Jacques.

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Le plan de situation du quartier Laborde-Prébendé dans lequel, le lavoir abreuvoir fut
construit.

1914 - 1918 - Le grand traumatisme laissé par la Grande Guerre.


- Ainsi, contre l’Allemagne, plus de 140 jeunes hommes furent mobilisés.
- 25 moururent au « Champ d’Honneur pour la France ». D’autres glorieux
revinrent, souvent marqués dans leur chair, et à tout jamais meurtris mentalement.
- A noter le parcours de Dominique-Albert Berdalle qui, engagé dans le 2ème
Régiment d’Infanterie de Marine en 1892, devint officier en 1900, puis capitaine en 1908,
commandant en 1916, passa dans l’aviation à la fin de la guerre pour terminer en 1931,
général de brigade de l’Armée de l’Air, couvert de décorations et de citations. ( Voir la
revue « Jade-En-Vic-Bilh ». Hors-série de novembre 2018 « Simacourbe – Centenaire de
l’Armistice du 11 novembre 1918 – Histoire du Monument aux Morts »).

- 1922 – 28 mai – Inauguration du Monument Aux Morts de


Simacourbe. (Municipalité Jean Lube-Molou).
../…Après la messe, la foule recueillie se dirige vers le monument pour
assister à la bénédiction. Immédiatement après, les enfants de l’école
entonnent le chant « Gloire aux Morts » ! Puis, en termes émus, M le maire,
M. Pastéran, ancien instituteur du lieu et M. Bié, actuel instituteur, parlent de
nos braves soldats tombés pour le triomphe du droit et de la
Justice »...(Relaté par « L’Indépendant des Pyrénées).

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Au centre de la photo carte postale, le maire de Simacourbe, M. Jean
Lube-Molou prononce le discours à l’occasion de l’inauguration du
Monument aux Morts devant la foule des habitants du village, venus
s’incliner devant le sacrifice ultime des jeunes gens, Morts au Champ
d’Honneur de la guerre de 1914/1918.

- 1923 – 19 août – Installation de la bascule municipale publique


derrière l’auberge « À Condérine » (Maison Rolle actuellement).
- 1923 – 25 novembre – Installation du service téléphonique.
- 1929 – 1934 – Goudronnage de la route Lembeye – Pau.
Arrivée de la S.G.T.D. (Société Générale des Transports
Départementaux).
Avec leurs services d’autocars, « Les Départementaux », comme on se
plaisait à les appeler, allaient sonner l’hallali du tramway.

- 1931 – 31 décembre – Arrêt du tramway Pau – Lembeye –


Garlin et fin du P.O.M. (Pau – Oloron – Mauléon).
- 1932 – Électrification de Simacourbe.
80% du village fut électrifié. Les quartiers Crabosse et Moncaubet
furent électrifiés près d’une dizaine d’années plus tard.

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- 1939 - 1945 - La seconde guerre mondiale. Un jeune homme du
village Pierre Caresse, « Mort au Champ d’Honneur ». (Lire également « Les
Justes oubliés de Simacourbe », revue « Jade-En-Vic-Bilh ». hors-série de juillet 2020).
- 1946 – 1947 – Construction de la salle des fêtes. (Municipalité
François Sarramoune).
Au sortir de la guerre, sur un terrain donné à l’Union Sportive de
Simacourbe par la famille de Paul de Courrèges d’Agnos de Parage, une salle
des fêtes fut construite par les jeunes gens du village, aidés par des artisans.
Le matériel de la charpente métallique et les tôles ondulées de la
couverture furent récupérés auprès de surplus américains par l’entremise du
prêtre de la commune, l’abbé Ernest Labourdique. M. Jacques Gaye fit venir
les parpaings de briqueteries tarnaises. Ainsi, la commune dépensa peu et la
jeunesse du village, éprouvée par les privations de la guerre, s’employa,
comme manœuvre, dans la bonne humeur, à édifier un bâtiment festif dont
ses membres allaient être très fiers pendant quelques années.

En 1946, les jeunes de Simacourbe préparent des piquets en acacia pour


placer une clôture autour de la salle des fêtes.
Debout de g à d : Antoinette Bazet, Renée Cazenave, Michèle Ramualde, Paul
Bazet, Victor Laborde, Henriette Cazenave, Andrée Laborde, X…, X…, Jeannette
Sébastie, Léontine Pouey, Lucette Mauhé, Paulette Laborde, Georgette Bazet.
Accroupis de g à d : Micheline Armagnacq, Raymonde Gayet, Francis Loustalan,
Marcel Legagnoa, Jean-Marie Azaban, Maurice Ramualde, allongé, Roger
Pédepau, avec, à sa gauche, Louis Peyré dit « La Miche ». (Photo anonyme famille
Castets).

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À droite, la clôture en piquets d’acacia avec fil barbelé entourant la salle des
fêtes. On aperçoit aussi les jeunes acacias qui jalonnaient le devant, de la
salle des fêtes et le pourtour de la piste. (Photo studio Philippe 1959).

La salle des fêtes avec le petit fronton et la piste. (Photo Serge Chantre 2021).
- 1950 – Goudronnage de la départementale 104 Simacourbe –
Lalongue – Castetpugon sous la responsabilité de M. Bénac.
- 1956 - Achat par la commune du bâtiment abritant « La
Poste », appartenant à Albert Laborde. (Municipalité René Lacrouts).
- 1965 – Goudronnage d’une partie du chemin de Moncaubet.

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1970 – 1972 - Construction du château d’eau et installation des
canalisations d’eau potable dans le village par la SATEG de Tarbes.
- 1975 – 1981 – Construction et mise aux normes du stade
municipal de Simacourbe (Municipalité Jacques Gaye), sous la
direction de MM. Deleuze et Almodovar de l’Équipement de Lembeye.
Travaux réalisés à l’aide du bulldozer du syndicat, conduit par M. Broucaret.
(Photos Serge Chantre 1975).

- 1978 – Goudronnage de la totalité du chemin de Moncaubet.

202
- 1978/1979 – De nombreux foyers de Simacourbe étaient
raccordés téléphoniquement.
Les combinés téléphoniques chez des particuliers étaient rares. La
cabine téléphonique publique de la poste, était au service des usagers durant
les jours et horaires ouvrés. En dehors de ces plages, le combiné de
l’alimentation de Maurice et Marguerite Chantre, et celui d’Alice Britis-
Betbeder cachaient mal la pénurie, surtout dans les cas urgents. Les dépêches
y palliaient évidemment, surtout pour les avis de naissance et décès.
En 1974, M. Gérard Théry, nommé directeur général des
télécommunications françaises par le Président de la République M. Valéry
Giscard d’Estaing dirigeait le plan Delta qui allait résorber le considérable
retard dans le raccordement téléphonique en particulier, sous la tutelle du
Ministre des Postes et Télécommunications M. Norbert Segard.

- 1983 – 1984 – Construction du quiller municipal. (Municipalité


Jean-Marie Monge).

Dans le quiller municipal, le concours local 2004 avec, au tir, M. Guy


Pécastaing de l’U.S Morlaàs quilles de neuf. ( Photo Serge Chantre).
- 1983-1984 - Création par la commune du lotissement « Lou
Cassou ». (Municipalité Jean-Marie Monge).
- 1989 – 1992 – Construction de la salle polyvalente.
(Municipalité Michel Chantre).
203
Le conseil municipal élu en 1989 décida de faire construire une salle
polyvalente sur un terrain communal proche de la salle des fêtes. Charpente
métallique et mur du fronton furent édifiés par les Éts Cancé de Nay. Les murs
furent montés par les bénévoles de la commune, sous la direction de René
Morel, Louis Castets, Jean Constantin et Francis Loustalan. La couverture
Cancé fut placée par l’entreprise Bernadet de Lembeye.

La salle polyvalente. Ci-dessous, les deux architectes, Jean-Paul Félix et


Jérôme Lassus, le technicien Socotec, le maire Michel Chantre, le 1er adjoint
Marc Bazet, les bénévoles Francis Loustalan et Louis Castets étudient les
plans et suivent la construction. (Photos Serge Chantre).

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De g à d : Marc Bazet caché, Michel Chantre, Claude Armagnacq, Jean
Constantin, René Morel, Louis Castets. (Photo Serge Chantre décembre 1991)

De g à d : A terre, Dominique Boitière, Bernard Loustalan, Michel Chantre,


Francis Loustalan, René Morel qui s’apprête à recevoir un moellon lancé par
Henri-Michel Lévin, à terre. (Photo Serge Chantre 1992).

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1999 – Vente du presbytère par la commune. (Municipalité Michel
Chantre).
Le dernier prêtre à demeure, l’abbé Honoré Capdevielle, mourait en
mars 1995. Sans desservant attitré, le conseil municipal prenait la décision de
vendre le presbytère à M et Mme Louis Louveau de la Guigneraye.

Le presbytère de Simacourbe. (Photo Serge Chantre).


1999 – 2001 – Construction du nouveau groupe scolaire.
(Municipalité Michel Chantre).

Les fondations dans l’ancien jardin de l’école.

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Le bâtiment en construction, vu de la route départementale 104. Au premier
plan, le puits de l’école. (Serge Chantre 13.03.2001).

Le bâtiment scolaire prêt pour la rentrée 2001. (Serge Chantre 31.08.2001).

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La rentrée des classes du 1er septembre 2001 avec les enseignants
M. Henri Hourcade et Mme Marie-Josée Hourcade. (Photo Serge
Chantre).
- 2006 - 2010 – Création par la commune du Lotissement « Du
Pigeonnier ». (Municipalité Michel Chantre).

Recherches et écriture par l’association JADE (Jadis, Aujourd’hui,


Demain) de Simacourbe

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