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Andrea : Chez Lazard, les stagiaires sont totalement intégrés dans les
deals et les différentes opérations. En fonction du projet on peut avoir
des tâches très variées : préparation de slides PowerPoint, préparation
d’IM (Information Memorandum), de teasers, de documents à rendre
au board. On passe aussi beaucoup de temps à chercher des
informations, à les préparer pour que l’analyste puisse ensuite les
traiter de la façon la plus efficiente. Il y a également beaucoup de
process, c’est-à dire organiser les différentes réunions, suivre les
différentes parties prenantes d’un deal : auditeurs, avocats,
consultants.
Camille : Il y a tout d’abord la gestion de la dataroom qui consiste à
vérifier la validité des documents puis les trier. Je participe aussi au
travail de valorisation : on me donne un chiffre d’affaires et un
périmètre géographique et je cherche des comparables de
transactions. Je collabore également à l’élaboration de pitchs : analyse
de marchés, analyse de la concurrence…. Il m’arrive aussi de
participer à la rédaction de rapports stratégiques ou de notes
sectorielles : pour cela je revois les états financiers, j’étudie l’entreprise
ou un secteur en détails.
Aurélien : Je ne pense pas pouvoir parler de tâches quotidiennes, car
une journée ne se déroule jamais de la même manière, mais plutôt de
tâches en générale. Personnellement, je pense avoir eu de la chance
car j’ai eu l’occasion de travailler sur 7 mandats en 6 mois, que ce soit
en buy-side, sell-side ou même pour un refinancement. Cela m’a
permis d’avoir des tâches diversifiées. Bien sûr il y a les grands
classiques comme faire des trading comps, des transaction comps, des
profils, des screening, etc. Mais j’ai aussi pu construire un modèle de
rating et faire un peu de modeling.
Camille : J’ai été formée dès mon arrivée en stage. Pour ce qui est de
l’apprentissage du fonctionnement des bases de données que l’on
utilise au quotidien du type CapitalIQ, les prestataires sont venus
directement nous former sur place à l’utilisation de leurs outils. En
parallèle, nous avons bénéficié de formations des différents membres
de l’équipe : quelques heures sur la dataroom, sur les comparables,
sur Excel et PowerPoint. C’était vraiment très utile et ça m’a permis
d’être opérationnelle dès le début.
Aurélien : Il n’y avait pas vraiment de formation au début du stage
chez DC Advisory, à part une formation de 2h dans les bureaux de
Facset. Dans les boutiques en France, on apprend surtout sur le tas et
il ne faut pas être stressé si on a l’impression de faire des tâches
ingrates, c’est normal. Il y a un temps pour tout. On apprend petit à
petit à se connaître entre analystes et stagiaires. On gagne petit à petit
en responsabilité. Je pense qu’il faut surtout montrer que l’on a envie
d’apprendre, de poser des questions et ça viendra avec le temps. J’ai
beaucoup de chance aussi car l’équipe chez DCA est très pédagogue.
Les analystes prennent le temps de nous expliquer ce qu’il faut faire. Il
faut juste bien écouter et essayer de comprendre le plus vite possible
car ils ont beaucoup de sujets différents et revenir 2, 3, 4 fois pour
poser la même question, ce n’est pas faisable.
Andrea : Je pense qu’il faut prendre les bons réflexes dès le début :
imprimer ses sources, prendre les devants, être très poli, être très carré
dans les mails, donner une bonne première impression, se montrer
souriant et avenant et motivé. Il faut surtout ne jamais se reposer sur
ses lauriers, et surtout rester humble. Ce qui a été particulièrement
marquant pour moi, c’est que chez Rothschild j’étais dans une promo
de rockstars et du coup ça me permettait de garder les pieds sur terre
car je savais que j’avais tout à prouver.
Camille : Au début de son stage, il faut se forcer à prendre les bonnes
habitudes sans attendre : apprendre rapidement les raccourcis clavier,
tenir au courant ses donneurs d’ordre, prendre des notes, écouter. Au
début ça prend du temps et de l’énergie, on emmagasine une
importante quantité d’informations dans un laps de temps très court
mais il faut prendre le pli pour pouvoir par la suite gagner du temps
avec les automatismes acquis. Le deuxième conseil que je donnerais
c’est d’être très organisé : il faut être très carré dans la prise de notes,
bien comprendre ce que l’on nous demande, gérer ses deadlines et
surtout communiquer, ne pas hésiter au début du stage à dire « je n’ai
pas compris, vous pouvez me réexpliquer » car il n’y a rien de pire que
de revenir à son bureau sans avoir compris ce que l’on devait faire.
Aurélien : Premier conseil sans hésiter : le networking, que ce soit par
curiosité pour le milieu ou pour se faire des contacts. C’est quelque
chose de beaucoup trop sous-estimé je pense. Personnellement, j’ai
commencé quand j’étais en deuxième année d’école de commerce et
ça m’a permis d’avoir beaucoup plus de facilités lorsque j’ai commencé
à chercher des stages. Le deuxième conseil que je donnerais c’est de
s’intéresser au monde de la finance : lire des articles de presse
économique, des études de marchés, s’intéresser aux différentes
sociétés, et pas seulement Hermès ou LVMH mais aussi les petites ou
les moins connues ou reconnues, qui constituent le tissu économique.
Cela permet d’avoir une certaine connaissance du marché bien utile
car en entretien ça peut jouer énormément.
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votre grade ?