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Université de Liege

Faculté des Sciences Appliquées

Contribution au développement de règles


de calcul pour les portiques mixtes avec
prise en compte du caractère semi-rigide
des assemblages poutre-poteau

Membre du jury :
Jean-François Demonceau
Jean-Pierre Jaspart
Jean-Marc Franssen
Boyan Mihaylov
Mohammed Hjiaj

Travail de n d'études réalisé en vue de l'obtention du grade de Master Ingénieur


Civil des Constructions par NGUYEN Ngoc Thao
Année académique 2012-2013
Résumé
L'Eurocode 4 est le norme européenne de dimensionnement et de vérication de bâti-
ments mixtes acier-béton, dans lequel on trouve principalement des règles de dimension-
nement pour éléments structuraux considérés comme isolés de leur contexte : des dalles
mixtes, poutres mixtes, poteaux mixtes et assemblages poutre-poteau mixtes. L'utilisa-
tion de ces règles de calcul requiert la détermination préalable des eorts internes. Ces
eorts sont habituellement issus d'une analyse globale de la structure. L'Eurocode 4 ne
propose toutefois qu'une information très limitée sur la manière de mener à bien l'analyse
structurale d'une ossature mixte.

Les dicultés auxquelles est confronté l'ingénieur lors de ce type d'analyse sont princi-
palement liées à la ssuration du béton en traction, ssuration qui a tendance à diminuer
l'inertie des sections transversales et qui entraîne par conséquent une redistribution des
eorts au sein de la structure. Pour l'analyse des poutres mixtes isolées, la ssuration du
béton est couverte dans l'Eurocode 4 au travers de la dénition soit de pourcentages for-
faitaires de redistribution des eorts, soit de largeurs collaborantes de dalle appropriées
le long de la poutre. Mais rien n'est indiqué quant à la manière de procéder dans le cas
de portique mixte présentant des assemblages semi-rigides aux extrémités des poutres
mixtes.

L'objectif de ce travail est de :


- Réaliser des analyses non linéaires de poutres mixtes continues avec prise en compte du
caractère semi-rigide des assemblages aux extrémités par voie numérique an d'étudier
la façon dont la ssuration du béton se répartit dans les poutres et dans quelle mesure
cette ssuration inuence la distribution des eorts.
- Proposer des méthodes d'analyse fondées sur une approche élastique qui permettraient
de prendre en compte cette ssuration et d'obtenir une estimation susamment pré-
cise des eorts internes.

i
Abstract
Eurocode 4 is the European standard for design and verication of Steel-Concrete Com-
posite Buildings, in which there are mainly design rules for structural elements considered
in isolation from their context : composite slabs, composite beams, composite columns
and composite beam-column joint. Using these calculation rules requires prior determi-
nation of internal forces. These forces are usually derived from a global analysis of the
structure. However, Eurocode 4 provides only very limited information to carry out the
structural analysis of a composite sway frames. The diculties faced by engineers in this
type of analysis are mainly related to concrete cracking in tension, which tends to reduce
the inertia of the cross sections and consequently leads to a redistribution of eorts. For
the analysis of isolated composite beams, concrete cracking is covered in Eurocode 4 :
either percentage redistribution of eorts or eective width in steelconcrete composite
beams. But nothing is said about how to proceed in the case of composite frame with
semi-rigid joints at the ends of composite beams. The present study provides a realiza-
tion of nonlinear analysis of continuous composite beams including the semi-rigid joint
to study how the cracking of concrete is divided into beams and how this inuences the
distribution of eorts. We also propose method of analysis based on an elastic approach
that would take into account the cracking and obtain a suciently accurate estimate of
the internal forces.

ii
Remerciements
Pour réaliser ce travail qu'il présente, j'ai largement bénécié de l'aide de nombreuses
personnes. Je tiens à les remercier très sincèrement.
Je tiens tout d'abord à adresser mes plus vifs remerciements à mes promoteurs, Jean-
François Demonceau, Jean-Pierre Jaspart, qui m'a soutenue tout au long de mon travail
pour leur précieuse collaboration et leur conseil judicieux. De plus, au cours de cette
période, ils ont créé les meilleures conditions pour rendre possible la réalisation de ce
travail.
Je remercie également Mme Clara Huvelle, ses assistants, pour les explications et l'aide
de problèmes concernant le logiciel FinelG.
Je remercie les membres du jury de mon TFE pour l'intérêt qu'ils ont porté à mon travail
et pour leur disponibilité.
De nombreux professeurs de l'Université de Liège m'ont permis de mener à bien ce travail
que ce soit par leur enseignement au cour de ces deux années d'études en Belgique. Je
les en remercie.
Je suis également très reconnaissant envers Monsieur Michel Hogge pour la bourse
d'études à l'Université de Liège pendant deux ans.
Je tiens à remercier mes amis du Master en Ingénieur des Constructions pour leurs aides
dans mes études ainsi que dans la vie et l'amitié pendant deux ans en Belgique.
Enn, j'adresse mes remerciements à ma famille, mes amis vietnamiens à Liège pour
leurs soutiens, leurs encouragements et leur amour qui m'ont accompagné tout au long
de mes études.

iii
Table des matières

Résumé i

Abstract ii

Remerciements iii

Liste des Figures vi


Liste des Tableaux viii
1 Introduction 1
1.1 Contexte générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Objectif et plan de travail de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

2 Rappels théoriques 3
2.1 Généralités sur la construction mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1.2 Dalles mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.1.3 Poutres mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.3.1 Généralité de poutres mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.3.2 Largeur de dalle collaborante . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.4 Poteaux mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.5 Assemblages mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.5.2 Comportement de l'assemblage mixte . . . . . . . . . . . 10
2.1.5.3 Classication de l'assemblage mixte . . . . . . . . . . . . 10
2.1.5.4 Modélisation de l'assemblage mixte . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Classication des sections transversales mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3 Analyse globale des poutres mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.1 Analyse rigide-plastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.2 Analyse élastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

3 Développement de simulation numérique 20


3.1 Outil numérique et hypothèses de modélisation . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.1.1 Description brève du logiciel FINELG . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.1.2 Hypothèses relatives à la modélisation des structures mixtes . . . . 21

iv
Table des matières v

3.1.2.1 Modélisation des éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21


3.1.2.2 Modélisation des matériaux . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.1.2.3 Modélisation de l'assemblage . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2 Etapes de simulation numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.3 Simulation du premier exemple pour la poutre isostatique et la poutre
continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3.1 Poutre isostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3.1.1 Données générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3.1.2 Moment résistant de calcul en exion positive . . . . . . . 27
3.3.1.3 Résultat numérique et comparaison . . . . . . . . . . . . 29
3.3.2 Simulation numérique pour le premier exemple de la poutre continue 30
3.3.2.1 Données générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3.2.2 Moment résistant de calcul en exion négative . . . . . . 30
3.3.2.3 Résultat numérique et comparaison . . . . . . . . . . . . 31
3.3.3 Analyse plus détaillée des résultats pour le premier exemple de la
poutre continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.3.3.1 Inertie de la section mixte non ssurée . . . . . . . . . . . 32
3.3.3.2 Inertie de la section mixte ssurée . . . . . . . . . . . . . 34
3.3.3.3 Moment résistant élastique positif de la section mixte . . 35
3.3.3.4 Moment résistant élastique négatif de la section mixte . . 35
3.3.3.5 Comparaison de la redistribution limitée dans l'Eurocode
4 pour l'analyse élastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.3.3.6 Comparaison de la èche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.4 Etude paramétrique de la poutre continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.4.1 Paramètres étudiés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.4.2 Résultats et évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.4.3 Comparaison avec une recherche précédente et conclusions . . . . . 47
3.5 Prise en compte caractère semi-rigide de l'assemblage . . . . . . . . . . . . 50
3.5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.5.2 Simulation numérique de la poutre avec l'assemblage semi-rigide . 50
3.5.3 Validation de la nouvelle simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.5.4 Discussions des résultats et conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.5.4.1 Diagrammes de moment pour diérentes raideurs d'as-
semblage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.5.4.2 Comparaison de la èche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.5.4.3 Estimation de la redistribution des eorts . . . . . . . . . 53

4 Conclusion 57

A Pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse ssurée 61


Table des gures
2.1 Construction mixte avec ses éléments constitutifs [1] . . . . . . . . . . . . 4
2.2 Dalle mixte à tôle prolée en acier [2] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3 Types de liaison acier-béton dans les dalles mixtes [1] . . . . . . . . . . . . 5
2.4 Exemple de la poutre mixte [1] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.5 Distribution des contraintes dans la dalle [2] . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.6 Largeur collaborante de la dalle [2] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.7 Longueur L0 pour déterminer la largeur ecace [2] . . . . . . . . . . . . . 8
2.8 Exemples de types de sections transversales de colonnes mixtes [2] . . . . 9
2.9 Exemple de l'assemblage mixte [3] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.10 Comportement de l'assemblage mixte [1] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.11 Classication de l'assemblage par rigidité [4] . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.12 Modélisation de l'assemblage [5] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

3.1 Poutre en éléments nis avec trois n÷uds [6] . . . . . . . . . . . . . . . . . 22


3.2 Loi de comportement de l'acier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.3 Loi de comportement du béton générale en compression élastique parfai-
tement plastique dans FINELG, [6] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.4 Loi de comportement du béton générale en compression non linéaire dans
FINELG, [6] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.5 Loi de comportement du béton modiée en compression élastique parfai-
tement plastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.6 Loi de comportement du béton modiée en compression non linéaire . . . 23
3.7 Loi de comportement de l'assemblage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.8 Section de la poutre IPE 270 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.9 Section de la poutre mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.10 Distribution plastique des contraintes normales de la section de la poutre
mixte soumise exion positive [2] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.11 Conguration de la poutre continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.12 Distribution plastique des contraintes normales de la section de la poutre
continue mixte soumise exion négative [2] . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.13 Excentricités de la section mixtes aux eets à court terme . . . . . . . . . 33
3.14 Section mixtes ssurée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.15 Conguration de sollicitation correspondant des classes de section . . . . . 36
3.16 Schéma de l'analyse élastique non ssurée et ssurée pour le premier exemple 37
3.17 Comparaison diagramme du moment de l'analyse élastique non ssurée et
de l'analyse non linéaire pour classe 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.18 Comparaison diagramme du moment de l'analyse élastique non ssurée et
de l'analyse non linéaire pour classe 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

vi
Liste des Figures vii

3.19 Comparaison diagramme du moment de l'analyse élastique non ssurée et


de l'analyse non linéaire pour classe 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.20 Facteur de réduction pour les moments échissants agissant au niveau des
appuis [4] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.21 Méthode simpliée pour le contrôle des èches [2] . . . . . . . . . . . . . . 41
3.22 Comparaison de la èche ELS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.23 Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 1 . . . 45
3.24 Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 2 . . . 46
3.25 Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 3 . . . 46
3.26 Redistribution nécessaire des moments pour diérentes travées, lorsque
w1 = w2 [7] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.27 Comparaison de redistribution nécessaire pour diérentes travées, lorsque
w1 = w2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.28 Idélisation de ressorts semi-rigides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.29 Comparaison du comportement de la poutre . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.30 Diagramme du moment de la poutre en fonction de la raideur de l'assemblage 52
3.31 Comparaison de la èche pour la poutre continue avec l'assemblage semi-
rigide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.32 Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour
classe 1, partie positive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.33 Schéma d'explication de redistribution inverse . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.34 Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour
classe 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

A.1 Pourcentage de redistribution via l'analyse ssurée pour classe 1 . . . . . . 62


A.2 Pourcentage de redistribution via l'analyse ssurée pour classe 2 . . . . . . 62
A.3 Pourcentage de redistribution via l'analyse ssurée pour classe 3 . . . . . . 63
Liste des tableaux
2.1 Redistribution maximale (en %) du moment sur appui . . . . . . . . . . . 18

3.1 Données relatives aux prolés en acier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26


3.2 Comparaison des résultats pour la poutre isostatique . . . . . . . . . . . . 30
3.3 Comparaison des résultats pour la poutre isostatique . . . . . . . . . . . . 32
3.4 Comparaison de la redistribution maximale qui est autorisée par EC 4 et
celle nécessaire via résultats obtenus pour l'analyse élastique non ssurée . 38
3.5 Comparaison de la redistribution maximale qui est autorisée par EC 4 et
celle nécessaire via résultats obtenus pour l'analyse élastique ssurée . . . 39
3.6 Comparaison de la èche pour la poutre continue . . . . . . . . . . . . . . 42
3.7 Résultats de calcul de moment résistant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.8 Pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse non ssurée . . . 45
3.9 Comparaison de la redistribution nécessaire du moment . . . . . . . . . . 48
3.10 Comparaison de la èche pour la poutre continue avec l'assemblage semi-
rigide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.11 Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour
classe 1, partie négative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.12 Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour
classe 1, partie positive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.13 Valeurs de frontière pour les cas diérents . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.14 Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour
classe 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

A.1 Pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse ssurée . . . . . . 61

viii
Chapitre 1

Introduction

1.1 Contexte générale

Le dimensionnement des bâtiments mixtes acier-béton est couvert par l'Eurocode 4, Par-
tie 1-1, dans lequel on trouve principalement des règles de dimensionnement pour élé-
ments structuraux considérés comme isolés de leur contexte : des dalles mixtes, poutres
mixtes, poteaux mixtes et assemblages poutre-poteau mixtes.

L'utilisation de ces règles de calcul requiert la détermination préalable des eorts internes
auxquels sont soumis les éléments structuraux précités. Ces eorts sont habituellement
issus d'une analyse globale de la structure. L'Eurocode 4 ne propose toutefois qu'une
information très limitée, voire inexistante, sur la manière de mener à bien l'analyse
structurale d'une ossature mixte.

Les dicultés auxquelles est confronté l'ingénieur lors de ce type d'analyse sont princi-
palement liées à la ssuration du béton en traction, ssuration qui a tendance à diminuer
l'inertie des sections transversales et qui entraîne par conséquent une redistribution des
eorts au sein de la structure.

Pour l'analyse des poutres mixtes isolées, la ssuration du béton est couverte dans l'Eu-
rocode 4 au travers de la dénition soit de pourcentages forfaitaires de redistribution des
eorts, soit de largeurs collaborantes de dalle appropriées le long de la poutre. Mais rien
n'indique la manière de procéder dans le cas de poutres extraites de bâtiments mixtes
pour lesquelles une continuité existe, à leurs extrémités, avec les poteaux.

1
Chapitre 1. Introduction 2

Le travail de n d'étude proposé consiste à :


- Réaliser des analyses non linéaires de poutres mixtes continues avec prise en compte du
caractère semi-rigide des assemblages aux extrémités par voie numérique an d'étudier
la façon dont la ssuration du béton se répartit dans les poutres et dans quelle mesure
cette ssuration inuence la distribution des eorts.
- Proposer des méthodes d'analyse fondées sur une approche élastique qui permettraient
de prendre en compte cette ssuration et d'obtenir une estimation susamment pré-
cise des eorts internes.

1.2 Objectif et plan de travail de recherche

Cette étude est dédié à l'estimation de pourcentages forfaitaires de redistribution des


eorts, dans le cadre d'une analyse élastique, pour une poutre continue mixte avec pré-
sence éventuelle d'assemblage semi-rigide en conséquence de la ssuration du béton en
zone tendue. L'organisation de cette étude comprend quatre chapitres :

Chapitre 1 - Introduction :
Ce premier chapitre présentera la problématique abordée et l'organisation de ce mémoire.

Chapitre 2 - Rappels théoriques :


On donnera d'abord un aperçu général des connaissances disponibles sur les structures
mixtes et en particulier, celles en lien direct avec ce travail comme : Largeur de dalle
collaborante, classication des sections mixtes, analyse globale de la poutre mixte.

Chapitre 3 - Développement de la simulation numérique :


Dans ce chapitre, on présentera brièvement le logiciel FINELG, les hypothèses relatives
à la modélisation de poutres mixtes. On donnera les étapes de simulation numérique, les
résultats numériques obtenus, les comparaisons et conclusions correspondantes.

Chapitre 4 - Conclusion :
Le dernier chapitre donnera un résumé et des perspectives à l'issue de ce travail.
Chapitre 2

Rappels théoriques

2.1 Généralités sur la construction mixte

2.1.1 Introduction

D'une manière générale, une structure peut être dénie comme mixte si elle associe deux
matériaux de natures et de propriétés diérentes avec l'objectif de tirer le meilleur parti
possible de cette association au plan mécanique. La construction mixte acier-béton si-
gnie des structures construites à l'aide des deux matériaux acier et béton en établissant
l'action mixte entre les deux. Grâce à cette connexion ecace entre les constituants, la
structure peut aussi mieux résister aux eorts sollicitant limite les déplacements associés.

Dans la pratique courante de la construction métallique, on peut distinguer trois types


principaux d'éléments mixtes :
- les dalles mixtes ;
- les poutres mixtes ;
- les poteaux mixtes ;

La gure 2.1 est un exemple de la construction mixte avec des éléments constitutifs.
Le dimensionnement pour ces éléments structuraux de bâtiments mixtes acier-béton est
couvert par l'Eurocode 4, Partie 1-1 [4].

Ces paragraphes est inspiré des documents suivants :


- Eurocode 4 [4],
- Guides de construction métallique : Construction mixte [8],
- Notes de cours destinées à la deuxième épreuve Constructions [2],

3
Chapitre 2. Rappels théoriques 4

composite slab

composite beam

composite column
floor = beam + slab

Figure 2.1: Construction mixte avec ses éléments constitutifs [1]

- Travail de n d'études présenté par Jean-François DEMONCEAU en vue de l'obtention


du Diplôme d'Etudes Approfondies en Sciences Appliquées [1].
- Thèse de doctorat présentée par Jean-François DEMONCEAU en vue de l'obtention
du grade scientique de Docteur en Sciences de l'ingénieur [5].
- Composite Structures of Steel and Concrete [9]

2.1.2 Dalles mixtes

Tous les exemples de structures mixtes étudiées dans ce mémoire sont des poutres pro-
lées acier accompagnées de dalles mixtes collaborantes. Une dalle mixte est constituée
d'une tôle d'acier nervurée, prolée à froid, recouverte d'une dalle de béton comportant
un treillis d'armature (voir gure 2.2). Après durcissement du béton, elle se comporte
comme un élément structural mixte acier-béton collaborant.

Dans ce mode de construction, la tôle nervurée assure diverses fonctions [2] :


- servir de plate-forme de travail au moment du montage ;
- orir un corage lors du bétonnage du plancher ;
- constituer l'armature inférieure de la dalle ;

Pour assurer la liaison acier-béton dans la dalle mixte, la tôle nervurée doit pouvoir
transmettre le cisaillement longitudinal à l'interface entre l'acier et le béton. La simple
adhérence entre la tôle d'acier et le béton n'est pas considérée comme susante pour
Chapitre 2. Rappels théoriques 5

Dalle de compression en béton


Poutre solive

Poutre solive

Figure 2.2: Dalle mixte à tôle prolée en acier [2]

créer un comportement de plancher mixte. Dès lors, une liaison ecace doit être assurée
à l'aide d'une ou plusieurs techniques énoncées ci-après et illustrées à la gure 2.3 :
- une forme de prolage appropriée (à nervures rentrantes), qui peut assurer un transfert
de cisaillement par frottement ;
- une liaison mécanique, obtenue par déformations locales des parois de la tôle prolée
sous forme d'indentations ou de bossages ;
- des ancrage d'extrémité assuré soit par des goujons soudés au travers de la tôle soit
par la déformation des nervures aux extrémités de la tôle prolée ;

Figure 2.3: Types de liaison acier-béton dans les dalles mixtes [1]

2.1.3 Poutres mixtes

2.1.3.1 Généralité de poutres mixtes

Une poutre mixte comporte trois composants (voir gure 2.4) [8] :
- une partie en béton, se présentant habituellement sous la forme d'une semelle en béton
à la partie supérieure de la section ;
- un prolé en acier ;
- une connexion, assurée le plus souvent par des goujons connecteurs ;

Il existe diérentes congurations de poutres mixtes [2] :


Chapitre 2. Rappels théoriques 6

Figure 2.4: Exemple de la poutre mixte [1]

- Poutre mixte avec dalle collaborante constituée d'une poutre en acier, faite d'une
section laminée à chaud ou reconstituée par soudage, et d'une dalle en béton armé ou
d'une dalle mixte. Cette dalle est solidarisée à la semelle supérieure de la poutre en
acier par des organes de connexion qui assurent l'action composite.
- Poutre mixte partiellement enrobée également constituée d'une poutre en acier, faite
d'une section laminée à chaud ou reconstituée par soudage, et de béton armé placé
entre les semelles de la poutre en acier.

Dans le cadre de ce travail de n d'études, la conguration de poutres mixtes étudiées est


la combinaison de la poutre en acier et d'une dalle mixte (conguration à gauche dans la
gure 2.4). En plus, les connexions entre la dalle et la poutre sont supposées complètes.
Ce qui constitue une hypothèse importante, puisqu'elle est utilisée dans la modélisation
des éléments de la poutre mixte (voir Ÿ 3.1.2.1).

2.1.3.2 Largeur de dalle collaborante

"Dans une section transversale de la poutre mixte travaillant simultanément avec la dalle,
la contrainte normale dans la dalle n'est pas distribuée uniformément ; elle diminue au
fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'axe de la poutre et que l'on n'entre pas encore
dans la zone d'inuence de la poutre voisine. Ce phénomène est connu sous le nom
de traînage de cisaillement (Figure 2.5 - contraintes CDE). An de pouvoir étudier un
plancher mixte comme un ensemble de poutres en té indépendantes, on introduit le
concept de largeur collaborante bef f de la dalle. Cela revient à attribuer à chaque poutre
métallique une largeur de dalle qui contribue à la exion générale du plancher et telle
que la contrainte normale de exion calculée par la loi de Navier, appliquée à la section
mixte ainsi dénie, fournirait la même contrainte maximale que celle naissant dans la
distribution non uniforme réelle (Figure 2.5  contraintes GHJK)" [2].
Chapitre 2. Rappels théoriques 7

Contraintes dans la dalle de béton


associées au moment de flexion

Figure 2.5: Distribution des contraintes dans la dalle [2]

b
eff
b e1 b e2

b1 b1 b2

Figure 2.6: Largeur collaborante de la dalle [2]

La valeur de bef f dépend, de manière assez complexe, du rapport de l'espacement 2bi à


la portée L de la poutre, du type de chargement, du type d'appuis de la poutre, du type
de comportement (élastique ou plastique) et d'autres facteurs encore. C'est pourquoi,
dans le domaine du bâtiment, la plupart des codes de dimensionnement se contentent de
formules sécuritaires simples. L'Eurocode 4 propose l'expression suivante (Figure 2.6) :

bef f = b0 + be1 + be2

où :

- b0 peut être pris égal à 0 pour l'analyse de structures de bâtiments et bi est alors
mesuré par rapport au centre de l'âme.
- bei = min(Le /8; bi ) avec Le , en principe, la distance mesurée entre points d'inexion
consécutifs du diagramme des moments de exion mais, en pratique, pris égal à une
fraction forfaitaire de la portée de la poutre étudiée (voir Figure 2.7).
Chapitre 2. Rappels théoriques 8

L0 = 0,25(L 1+ L2 ) 0,25(L 2 + L 3 ) 1,5L4 but < L4+0,5L3 )

L0 = 0,8L1 0,7L2 0,8L3 - 0,3L4


but > 0,7L3

L1 L2 L3 L4

Figure 2.7: Longueur L0 pour déterminer la largeur ecace [2]

"Dans le cas d'une poutre sur deux appuis, la longueur Le est donc égale à la porté
L de la poutre. Pour des poutres continues, Le représentent la longueur forfaitaire de
la plage des moments positifs déterminée à partir de la Figure 2.7. On y distingue une
largeur collaborante de dalle sous moment de exion positif, fondée sur une longueur Le
représentant forfaitairement la longueur de la plage des moments positifs et une largeur
collaborante sous moment de exion négatif (au voisinage des appuis intermédiaires),
fondée sur une longueur Le représentant forfaitairement la longueur de la plage des
moments négatifs. Notons que, dans ce dernier cas, la largeur collaborante n'est constituée
que des seules armatures longitudinales (comprises dans cette largeur) si l'on admet que
le béton ne résiste nullement à la traction. On notera que les longueurs de référence Le
de deux plages adjacentes se chevauchent partiellement ; ceci s'explique par le fait que
l'on a en pratique à considérer non pas le diagramme des moments de exion générés
par une mise en charge unique mais bien des diagrammes enveloppes qui présentent ce
même type d'interférence" [2].

2.1.4 Poteaux mixtes

Un poteau mixte est constitué d'un prolé en acier entièrement ou partiellement enrobé
de béton ou d'un prol creux rempli de béton. La gure 2.8 présente diérents exemples
de poteaux mixtes :
- les poteaux totalement enrobés de béton sont constituées d'un prol noyé dans du
béton et recouvert d'une épaisseur minimale de béton (Figure 2.8.a) ;
- les poteaux partiellement enrobées de béton sont constituées de sections en I ou en H
dont l'espace compris entre les semelles est rempli de béton (Figure 2.8, b-c) ;
- les sections creuses remplies de béton peuvent être circulaires ou rectangulaires (Figure
2.8, d-f) ;
Chapitre 2. Rappels théoriques 9

bc a b = bc b b = bc c
cy b cy b
cz

h hc h = hc h = hc
y tw tf y tw y tw
tf tf
cz

z z z

b d e f
d d
t t t

y h
y y

t
z z
z

Figure 2.8: Exemples de types de sections transversales de colonnes mixtes [2]

2.1.5 Assemblages mixtes

2.1.5.1 Introduction

"Pour mémoire et conformément à la dénition donnée par l'Eurocode 4, un assemblage


entre un élément mixte (par exemple, une poutre) et un autre élément, en acier ou mixte
(par exemple, un poteau) est dit "mixte" lorsque l'armature longitudinale de la poutre
mixte est prise en compte dans le calcul pour la résistance et la rigidité de l'assemblage.
C'est à dire, les armatures de la dalle du béton contribuent à la résistance et la rigidité
de l'assemblage. À l'inverse, lorsque l'armature ne peut être prise en compte (en raison,
par exemple, d'une ductilité limitée ou d'un ancrage insusant), l'assemblage doit être
considéré comme métallique" [3]. La gure 2.9 ci-dessous est un exemple de la congu-
ration de l'assemblage mixte.

Figure 2.9: Exemple de l'assemblage mixte [3]


Chapitre 2. Rappels théoriques 10

Cependant, cette classication (mixte ou métallique) ne joue pas un rôle très important
dans le dimensionnement de portiques mixtes. L'importance consiste à caractériser la ca-
pacité de rotation des assemblages, c'est à dire an d'évaluer les propriétés mécaniques
des assemblages en termes de rigidité, de résistance et de ductilité. La procédure géné-
rale pour cette caractérisation est présentée dans Ÿ 2.1.5.2. Ensuite, Ÿ 2.1.5.3 donne les
diérents critères permettant la classication commune conformément à leurs propriétés.
Enn, Ÿ 2.1.5.4 présente les diérentes possibilités pour la modélisation conformément à
la classication commune et à l'analyse globale choisie.

2.1.5.2 Comportement de l'assemblage mixte

L'objectif de la caractérisation commune est d'obtenir leurs propriétés principales (gure


2.10) :
- La raideur initiale Sj,ini
- Le moment de résistance MRd
- La résistance au cisaillement VRd
- La capacité de rotation φcd
Moment
MRd

Sj.ini Rotation

cd

Figure 2.10: Comportement de l'assemblage mixte [1]

2.1.5.3 Classication de l'assemblage mixte

Les assemblages mixtes peuvent être classés selon trois critères : leur rigidité, leur résis-
tance et leur ductilité (Ÿ 8.2.3 dans l'Eurocode 4 [4]) de la même manière que pour les
assemblages en acier. Donc, cette classication dépend de la rigidité et des propriétés de
résistance (Ib et Mj,Rd ) de la section transversale de la poutre la plus proche (Ÿ 5.2 dans
l'Eurocode 3, partie 1-8 [10]).

Le critère de classication en fonction des propriétés de raideur est le suivant (E, le


module d'élasticité Young du matériau de la poutre et L, la portée de la poutre) :
Chapitre 2. Rappels théoriques 11

- Si
E.Ib
Sj,ini ≥ kb
L
l'assemblage est classé comme rigide, donc il n'y a pas de rotation relative entre les
éléments connectés. Où kb = 8 pour les ossatures où le système de contreventement
réduit le déplacement horizontal d'au moins 80% et kb = 25 pour les autres ossatures.
- Si
E.Ib
Sj,ini ≤ 0, 5
L
L'assemblage est classé comme nominalement articulé, donc une rotation libre est
supposé au niveau de l'articulation.
- Dans tous les autres cas, l'assemblage est classé comme semi-rigide.

Cette classication est illustrée comme l'indique la gure 2.11. Des zones 1, 2 et 3 cor-
respondent successivement à l'assemblage rigide, semi-rigide et articulé.

Figure 2.11: Classication de l'assemblage par rigidité [4]

Dans la classication par résistance, le moment résistant de l'assemblage, Mj,Rd , est


comparé aux moments résistants des barres attachées, en vue de savoir quel est l'élé-
ment le plus faible dans la zone d'assemblage. Les critères de cette classication sont les
suivantes :
- si MRd ≥ Mpl,Rd , c'est-à-dire que la résistance de l'assemblage est supérieure à celui
de la poutre, l'assemblage est dit "à pleine résistance" ;
- si MRd ≤ 0, 25.Mpl,Rd , l'assemblage est supposé ne transmettre aucun moment et
celui-ci est classé comme nominalement articulé ;
- dans tous les autres cas, l'assemblage est classé comme à résistance partielle ;
Chapitre 2. Rappels théoriques 12

2.1.5.4 Modélisation de l'assemblage mixte

Pour la modélisation de l'assemblage, Eurocode 3 [10] et Eurocode 4 [4] propose une


solution simple résultant de la concentration du comportement de l'assemblage (rigidité,
résistance, capacité de la rotation) à un ressort en rotation qui est placé à l'intersection
entre la poutre et les axes des colonnes. Dans le cadre de ce travail, pour représenter
la caractéristique de l'assemblage, une approximation la plus simple comme la courbe
bi-linéaire est utilisée (Figure 2.12). La rigidité est constante pour toutes les valeurs de
moment de exion qui sont inférieures à celle du moment résistant de l'assemblage. Une
rigidité appropriée peut être calculée en divisant la rigidité initiale Sj,ini par un facteur
de modication, noté η . Cela dépend du type de connexion et de la conguration de
l'assemblage. Par exemple, η = 2 pour un assemblage poutre-poteau avec platine d'ex-
trémité et η = 1,5 pour un assemblage poutre-poteau avec plaque de contact. Pour une
analyse globale élastique, les hypothèses suivantes sont proposées dans les Eurocodes 3
et 4 :

2
- Si MEd ≤ MRd , la raideur de l'assemblage est supposée égale à Sj,ini
3
- Si MEd ≤ MRd , la raideur de l'assemblage est supposée égale à Sj,ini /η

M
Rd
elastic-plastic

elastic
S j,ini

Cd

Figure 2.12: Modélisation de l'assemblage [5]

2.2 Classication des sections transversales mixtes

Lors de l'analyse globale des poutres mixtes, il importe éventuellement de tenir compte
de la capacité de rotation limitée des sections mixtes. On est donc amené à dénir des
classes de section, à l'instant de ce qui se fait en construction métallique. Les Eurocodes
3 [11](et aussi Eurocode 4[4]) ont instauré une classication des sections transversales,
en fonction de :
- l'élancement des parois ;
- la résistance de calcul ;
- la capacité de rotation plastique ;
Chapitre 2. Rappels théoriques 13

- le risque de voilement local ;


- etc.

Quatre classes de sections ont été dénies, allant de la section 1 (la plus performante) à la
section 4 (la plus fragile). Les classes sont dénies en termes d'exigences de performance
pour le moment résistant de la exion :
- Classe 1 : "la section est capable de développer le moment de résistance plastique

(Mpl,Rd
+
sous exion positive ou Mpl,Rd sous exion négative et possède une capacité de
rotation telle que la formation complète d'un mécanisme de ruine par rotules plastiques
est possible" [2].
- Classe 2 : "la section est capable de développer le moment de résistance plastique
comme en classe 1 mais sa capacité de rotation ne permet pas de développer complè-
tement le mécanisme de ruine plastique"[2].
- Classe 3 : "en raison d'un phénomène de voilement local élasto-plastique dans une zone
comprimée de la section métallique, la valeur du moment de résistance de la section ne
peut atteindre celle du moment de résistance plastique mais excède celle correspondant
à l'atteinte de la limite d'élasticité dans l'une des bres extrêmes de la section en acier"
[2].
- Classe 4 : sections transversales ne pouvant atteindre leur résistance élastique, du fait
des risques de voilement local.

La gure 2.13 illustre la courbe moment-rotation pour chacune des classes précitées.

1
2
M pl
3
M el
4

Figure 2.13: Classication de la section mixte [5]

Cette classication est très importante car elle permet de xer le choix de l'analyse glo-
bale, le pourcentage de redistribution des moments (voir 2.3), de déterminer les critères
Chapitre 2. Rappels théoriques 14

de vérication de la résistance, ainsi que les coecients de sécurité à introduire.

La classication des sections dénit la résistance en exion d'une section mixte :


- pour les sections mixtes de classes 1 ou 2, la résistance ultime est basée sur leur
résistance plastique ;
- pour les sections mixtes de classe 3, la résistance ultime est basée sur leur résistance
élastique,(section totale) ;
- pour les sections mixtes de classe 4, la résistance ultime est basée sur la résistance
élastique de la partie ecace de ces sections (sections ecaces) compte tenu du voile-
ment local ;

Toutefois, les poutres mixtes traitées dans le cadre de ce travail ne seront que de classes
1, 2 ou 3. Pour les sections de classes 1 ou 2, l'Eurocode 4 [4] impose des conditions
concernant les barres d'armature :
• les barres situées dans la largeur ecace doivent avoir une ductilité de classe B ou C ;
• pour pouvoir développer le moment plastique, une aire minimale d'armature As est
imposée dans la largeur ecace de la semelle de béton, celle-ci est dénie par la rela-
tion ci-dessous :

fy fctm p
As ≥ ρs .Ac avec ρs = δ. . . kc
235 fsk
avec :

- δ égal à 1,1 pour les sections de classe 1 et 1,0 pour les sections de classe 2
- Ac l'aire ecace de la semelle en béton ;
- fy la valeur nominale de la limite d'élasticité de l'acier du prolé ;
- fsk la limite caractéristique des armatures ;
- fctm la résistance moyenne en traction du béton ;
1
- kc = coecient prenant en compte la distribution des contraintes immé-
hc
1+
2Z0
diatement avant la ssuration ;
- hc épaisseur de la semelle de béton (béton se trouvant au-dessus des nervures dans
le cas d'une dalle mixte) ;
- Z0 distance verticale entre le centre de gravité de la semelle de béton non ssurée
et le centre de gravité de la section mixte non ssurée en utilisant le coecient
d'équivalence n0 pour les chargements à court terme.
Chapitre 2. Rappels théoriques 15

2.3 Analyse globale des poutres mixtes

Pour pouvoir réaliser les vérications de la résistance de la section d'une poutre mixte,
il faut disposer de la distribution des eorts internes. Ce sont les moments échissants
de sollicitation MEd et les eorts tranchants de calcul VEd à considérer aux états limites
ultimes. En pratique, seuls deux types d'analyse sont donc envisageables :

- "L'analyse rigide-plastique, basée sur le concept de rotule plastique, permet de dé-


terminer le mécanisme de ruine de la poutre associé à un chargement ultime ; celui-ci
correspond à l'amplication des charges de calcul constituant la combinaison de charges
considérée par un multiplicateur, dit multiplicateur plastique de ruine. Le théorème
cinématique ou statique ou encore le théorème combiné de l'analyse limite peuvent
être appliqués" [2].
- "L'analyse élastique, basée sur la théorie élastique classique des poutres, est utilisable
sous réserve d'homogénéiser les sections par le biais des coecients d'équivalence acier-
béton ncourtterme et nlongterme selon la durée d'application des actions ou éventuelle-
ment d'un coecient d'équivalence unique nmoy . En fait, compte tenu de l'importance
de la perte de rigidité due à la ssuration du béton dans les zones de moments néga-
tifs d'une poutre mixte, on est amené à distinguer l'analyse élastique non ssurée et
l'analyse élastique ssurée" [2]. En particulier, dans le cadre de ce travail, on utilise
le logiciel FINELG pour réaliser l'analyse non-linéaire. Dès lors, on n'introduit que le
coecient d'équivalence acier-béton ncourtterme . Pour la cohérence des résultats, toutes
les l'analyses utilisées et tous les calculs, ne front intervenir que le coecient ncourtterme
noté n.

2.3.1 Analyse rigide-plastique

"Pour pouvoir eectuer une analyse rigide-plastique, les sections critiques (c'est à-dire
celles où sont susceptibles d'apparaître des rotules plastiques) doivent être capables non
seulement de développer mais encore de maintenir leur moment résistant plastique jus-
qu'à ce que, sous chargement monotone croissant, un mécanisme de ruine plastique appa-
raisse. Ce mécanisme traduit une redistribution, entre sections, des moments échissants
qui s'eectue progressivement au fur et à mesure de l'apparition des rotules plastiques
successives. Les sections critiques doivent donc avoir une capacité de rotation susante"
[2]. Dans l'Eurocode 4 [4], il n'existe pas encore de méthode simple permettant de prévoir
les rotations exigées dans les sections critiques. Dès lors, on y dénit des conditions d'ap-
plication de l'analyse rigide-plastique en se basant sur les résultats, d'une part, d'essais
Chapitre 2. Rappels théoriques 16

expérimentaux sur poutres et, d'autre part, de simulations numériques. Ces conditions
sont les suivantes :
- La nuance de l'acier de construction n'est pas supérieure à S355 et l'acier utilisé res-
pecte certains critères de ductilité en accord avec l'Eurocode 3 [11].
- Les assemblages poutre-colonne possèdent une capacité de rotation susante, ou le
moment résistant de ces derniers est au moins égal à 1,2 fois le moment plastique
résistant de la poutre connectée.
- Les sections où se forment les rotules plastiques sont de classe 1 et toutes les autres
sections de la poutre sont au moins de classe 2.
- Deux travées adjacentes d'une poutre mixte continue ne dièrent pas en longueur de
plus de 50% de la plus courte d'entre elles et la longueur d'une travée de rive ne dépasse
pas de plus de 15% celle de la travée adjacente (Figure 2.14).

Figure 2.14: Conditions sur les longueurs de travée pour une analyse rigide-plastique
[2]

- Tout risque de déversement de la poutre est exclu par des dispositions constructives
appropriées.
- Si, dans une travée donnée, plus de la moitié de la charge totale de cette travée est
concentrée sur une longueur inférieure ou égale au cinquième de la travée, la distance
de l'axe neutre à la face supérieure de la dalle ne dépasse pas 15% de la hauteur totale
de la section mixte où une rotule plastique est supposée se former sous moment positif
(une ruine prématurée par écrasement du béton est ainsi évitée en section).
- Un maintien latéral ecace est assuré à chaque emplacement de rotule plastique.

Enn, pour pouvoir réaliser une analyse rigide-plastique, la section de l'élément en acier
de la section mixte doit être symétrique par rapport à un plan parallèle au plan de l'âme
ou des âmes.

2.3.2 Analyse élastique

"L'analyse élastique présente l'avantage d'être applicable à toute poutre continue quelle
que soit la classe des sections. Le problème se pose cependant de la prise en compte de la
perte de rigidité due à la ssuration du béton dans les zones de moments négatifs. L'eet
Chapitre 2. Rappels théoriques 17

de la ssuration sur la redistribution des moments intervient avant l'atteinte de l'état


limite de service et il est plus important pour une poutre mixte que pour une poutre
en béton armé (en eet, dans cette dernière, il y a aussi ssuration dans les zones de
moments positifs de sorte que les rapports de raideurs sont moins aectés). Entre l'état
limite de service et l'état limite ultime de la poutre, la plastication plus ou moins com-
plète des sections transversales critiques, compliquée éventuellement du phénomène de
voilement local, contribue à la redistribution des moments" [2]. Deux variantes d'analyse
élastique sont autorisées par l'Eurocode 4 ; elles sont illustrées aux gures 2.15 et 2.16.

- "L'analyse globale élastique non ssurée est eectuée avec une inertie exionnelle
constante par travée ; cette inertie est calculée en supposant que le béton tendu n'est
pas ssuré, en homogénéisant la section par rapport à l'acier et en adoptant pour la
largeur ecace b+
ef f la valeur obtenue à mi-travée" [2].

Pd

L1 L2

Ea I 1

Figure 2.15: Analyse élastique non ssurée [2]

- "L'analyse globale élastique ssurée est eectuée en adoptant une inertie exionnelle de
la section ssurée sur une distance égale à 15% de chacune des travées situées de part et
d'autre de tout appui intermédiaire (I3 dans la Figure 2.16), et en conservant l'inertie
exionnelle de la section non ssurée en dehors de ces zones (I1 ou I2 dans la Figure
2.16). Cette méthode d'analyse n'est applicable que lorsque le rapport de longueur de
deux portées adjacentes de la poutre continue considérée (courte/longue) est au moins
égal à 0,6. L'inertie de la section ssurée I3 (noté If iss dans la chapitre 3) est calculée
en négligeant le béton tendu, mais en considérant les armatures situées dans la largeur
collaborante de la dalle bef f déterminée sur appui. L'hypothèse d'une proportion xée a
priori de la longueur ssurée simplie grandement l'analyse puisqu'elle permet d'éviter
un processus itératif de détermination de cette longueur ; elle procure une précision
susante des résultats" [2].
Chapitre 2. Rappels théoriques 18

Pd

0,15 L 1 0,15 L 2
x
L1 L2

EaI 1 Ea I 2 Ea I 1

Figure 2.16: Analyse élastique ssurée [2]

Il est pour ainsi dire impossible de déterminer précisément par le calcul la redistribution
des moments à appliquer au terme d'une analyse élastique. Cette redistribution consiste
à réduire les moments de exion sollicitant dans les sections où le rapport entre mo-
ment sollicitant et moment résistant est le plus élevé (en général, dans le domaine du
bâtiment pour lequel on a des poutres prismatiques, ces sections sont situées aux appuis
intermédiaires) et à augmenter par ailleurs les moments de exion sollicitant de signe
opposé. Elle doit être opérée de manière à ce que l'équilibre reste respecté. Pour autant
que les conditions suivantes soient respectées, les valeurs de redistribution du Tableau
2.1 peuvent être utilisées [4] :
- la poutre continue considérée fait partie d'un portique qui résiste aux eorts horizon-
taux à l'aide de contreventements,
- la poutre est connectée aux colonnes via des assemblages rigides et pleinement résis-
tants ou via un tel assemblage d'un coté et via une rotule de l'autre,
- la poutre sur chaque portée a une hauteur uniforme,
- si la poutre est partiellement enrobée, la contribution des armatures en compressions
dans le calcul des moments résistants est négligée,
- le risque de ruine par déversement est négligeable.

Table 2.1: Redistribution maximale (en %) du moment sur appui

Classe de la section (exion négative) 1 2 3 4


Analyse élastique non ssurée 40% 30% 20% 10%
Analyse élastique ssurée 25% 15% 10% 0%

Le tableau 2.1 est uniquement valable pour des aciers de nuance S355 ou inférieure.
Si de l'acier avec une nuance supérieure est utilisé, une redistribution des moments est
Chapitre 2. Rappels théoriques 19

uniquement possible pour les sections de classe 1 ou 2. De plus, la redistribution ne peut


dépasser 30% pour une analyse non ssurée et 15% pour une analyse ssurée, sauf s'il
est démontré que la capacité de rotation des sections permet une plus grande valeur.
Chapitre 3

Développement de simulation
numérique

3.1 Outil numérique et hypothèses de modélisation

3.1.1 Description brève du logiciel FINELG

Le logiciel FINELG [6] est un programme de calcul non linéaire par éléments nis. Il prend
en compte la non linéarité matérielle et non linéarité géométrique. Il a été créé en 1974
et développée à l'Université de Liège (Département ArGEnCo) et au bureau d'études
Greisch (Liège, Belgique). Il est lié aux post-processeurs logiciels tels que DESFIN et
Fingl - programmes graphiques interactifs, ou SELFIN permettant le post-traitement du
chier.out de sortie de résultats FINEL.

Ce logiciel est surtout utilisé dans de cadre de recherches scientiques. Il permet de suivre
le comportement d'une structure soumise à une augmentation de charge jusqu'à la ruine,
voir au-delà. Il permet notamment de résoudre :

- Des problèmes de non linéarité matérielle et non linéarité géométrique de structures


sous charges statiques.
- Des problèmes d'instabilité linéaire et non linéaire, conduisant aux charges de ruine et
modes d'instabilité par un calcul aux valeurs propres.
- Des problèmes dynamiques, conduisant aux fréquences propres et aux modes de vibra-
tion.

20
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 21

En outre, le logiciel FINELG permet d'eectuer diérents types d'analyses énumérées


ci-dessous :
- Analyse élastique au premier ordre
- Analyse statique non-linéaire
- Analyse de la stabilité
- Analyse dynamique - fréquences propres
- Analyse dynamique - Analyse sismique du spectre
- Analyse dynamique linéaire pas à pas
- Analyse dynamique non linéaire pas à pas
- Analyse dynamique stochastique

Dans ce travail de n d'études, les analyses non linéaires sont eectuées en tenant compte
de la non linéarité matérielle. Cette non linéarité est clairement démontré par les lois
de comportement de matériaux utilisés (voire Ÿ 3.1.2.2). Pour l'analyse non linéaire, un
calcul pas-à-pas est utilisé avec des étapes de Newton-Raphsons et la méthode arc-length
(pas sphérique) pour l'incrément de charge (UK, 1980 - Liège, 1980).

3.1.2 Hypothèses relatives à la modélisation des structures mixtes

3.1.2.1 Modélisation des éléments

Dans le cadre de mon travail de n d'étude, une modélisation 2-D est eectuée pour
les poutres. Les éléments de poutre utilisés sont ceux représentés à la gure 3.1 (voir
chapitre 8 - Mode d'emploi de FINELG [6]). Chaque élément a trois n÷uds, les n÷uds
1 et 3 présentent trois degrés de liberté (2 déplacements u, v et 1 rotation θ) et le n÷ud
2 ne présente que un degré de liberté (u) qui permet de tenir compte d'un éventuel dé-
placement relatif entre le béton et le prol en acier.

Ici, les connexions entre la dalle et la poutre est considérées comme une connexion com-
plète. En cas de connexion complète, la capacité résistante en exion de l'élément mixte
est atteinte avant d'avoir épuisé la résistance de cette connexion. Le moment résistant
est celui déterminé pour la section mixte monolithe. Il s'agit du moment plastique ou
élastique selon la classe de la section (voir Ÿ 2.2).
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 22

Figure 3.1: Poutre en éléments nis avec trois n÷uds [6]

3.1.2.2 Modélisation des matériaux

Pour tous les matériaux, les valeurs caractéristiques de la résistance sont utilisées (co-
ecients de sécurité pour les matériaux égal à 1). Pour les éléments en acier (prolés
d'acier et l'armature dans le béton), une loi bilinéaire (élastique parfaitement plastique)
pour les analyses non-linéaires (Figure 3.2) est utilisée.

Figure 3.2: Loi de comportement de l'acier

Pour le matériau béton, FINELG permet plusieurs dénitions de propriétés mécaniques


du béton. Donc, pour les éléments de poutre - voire 3.1.2.1, des lois du béton uni-axial
sont utilisées. Le comportement en compression (Type MAT 20/21/22 - voir chapitre 4
[6]) peut être représenté, soit par une loi parabolique, soit par une loi linéaire comme
illustré dans les gures 3.3 et 3.4.

Figure 3.3: Loi de comportement du béton générale en compression élastique parfai-


tement plastique dans FINELG, [6]
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 23

Figure 3.4: Loi de comportement du béton générale en compression non linéaire dans
FINELG, [6]

Dans ce travail, les lois de comportement du béton sont modiées comme l'indique la
gure 3.5 et 3.6.

fcc

Ec
m
c
fct

Figure 3.5: Loi de comportement du béton modiée en compression élastique parfai-


tement plastique

fcc

Ec
m
c
fct

Figure 3.6: Loi de comportement du béton modiée en compression non linéaire


Chapitre 3. Développement de simulation numérique 24

3.1.2.3 Modélisation de l'assemblage

Comme on le sait, la connexion entre la dalle du béton et la poutre en acier est suppo-
sée être complète (voir 3.1.2.1). Concernant la modélisation de l'assemblage semi-rigide,
l'approche simpliée telle que proposée au Ÿ 2.1.5.4 est utilisée, c'est à dire la capacité
de déformation des assemblages est concentré à l'intersection entre la poutres et les axes
des colonnes. Dans ce travail, on prend la valeur η = 2, donc la loi de comportement
de l'assemblage est utilisée pour toutes les congurations considérées dans Ÿ 3.5 comme
l'indique la gure 3.7.

MRd

Sj = Sj,ini /2

Figure 3.7: Loi de comportement de l'assemblage

3.2 Etapes de simulation numérique

Des étapes de simulation numérique sont exécutées dans l'ordre indiqué ci-dessous :

• Première étape (voir Ÿ 3.3) : A partir d'un premier exemple pour la poutre isostatique
et la poutre continue, nous les simulons via FINELG dans l'ordre comme suit :

- D'abord, nous simulons la poutre isostatique dans FINELG, la largeur ecace positif
(b+
ef f ) est calculée selon la formule de l'Eurocode 4 [4] pour la poutre simple. Nous
comparons le résultat obtenu (le moment résistant plastique positif) avec l'Eurocode
4 (voir Ÿ 3.3.1).
- Ensuite, au Ÿ 3.3.2 nous simulons la poutre continue sur trois appuis en gardant la
largeur ecace positif (b+
ef f ) de la poutre isostatique. C'est à dire, ces deux poutres
(poutre isostatique et hypersatique) ont la même section droite uniforme sur le long
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 25

de la poutre. Nous comparons aussi le résultat obtenu (le moment résistant plas-
tique, le pourcentage de la redistribution des eorts et la èche) avec l'Eurocode 4.

• Deuxième étape : A partir du premier exemple, une étude paramétrique est réalisée en
modiant certains paramètres pour la poutre continue (la longueur de la deuxième tra-
vée et le taux de l'armature dans la partie du béton de la dalle). Pour chaque exemple,
on aura un pourcentage de redistribution des eorts correspondant - voir Ÿ 3.4. Dans
cette partie, nous comparons des résultats obtenus avec une étude précédemment réa-
lisée (article [7]) qui a abordé la relation entre le pourcentage de redistribution du
moment et ces paramètres (voir Ÿ 3.4.3).

• Troisième étape : En gardant la largeur ecace positif (b+


ef f ) de la première étape,
nous prenons en compte le caractère semi-rigide des assemblages aux extrémités de
poutres mixtes. Nous l'introduisons au niveau de l'appui intermédiaire dans la modé-
lisation. Dans ce cas là, l'étude paramétrique est réalisée avec une série de variation
de la raideur de l'assemblage Sj (voir Ÿ 3.5).

3.3 Simulation du premier exemple pour la poutre isosta-


tique et la poutre continue

3.3.1 Poutre isostatique

3.3.1.1 Données générales

Dans cette section, nous présentons des données générales pour la poutre mixte isosta-
tique à étudier. Ces mêmes données seront également utilisées pour la poutre continue
sur trois appuis (voir 3.3.2.1) :

- Poutre en acier, prolé IPE 270, nuance d'acier S355 fy = 355M pa. Les données
nécessaires de la section en acier de la poutre sont présentées à la gure 3.8 et au
tableau 3.1. Cette poutre est constituée de prolés en acier laminés à chaud associés
par connecteurs mécaniques (goujons à tête) à des dalles mixtes de plancher (béton
coulé sur tôles en acier nervurées). Pour rappel, la connexion entre la dalle en béton
et la poutre en acier est supposé être complète (voir 3.1.2.1).

- Le béton utilisé est de classe C25/30 : fck = 25M pa


Chapitre 3. Développement de simulation numérique 26

Figure 3.8: Section de la poutre IPE 270

Table 3.1: Données relatives aux prolés en acier

h 270 mm
b 135 mm
tw 6,6 mm
tf 10,2 mm
r 15 mm
A 45,9 cm2
Iy 5790 cm4

- Les armatures passives sont de classe B et de nuance S500 (fsk = 500M pa). Pour
les sections de classe 1 ou 2, l'Eurocode 4 [4] impose la condition : les barres situées
dans la largeur ecace doivent avoir une ductilité de classe B ou C (voir Ÿ 2.2). Cette
condition est donc satisfaite dans ce cas-ci.
- La hauteur totale de la dalle est de 150 mm. Le type de tôle est Cofraplus 77 (hp =
77mm). Donc, l'épaisseur de la partie solide du béton vaut : hc = 150 − 77 = 73mm.

Cette poutre isostatique est soumise à une charge répartie uniforme q = 39,5 kN/m, sa
portée est de Lp = 8 m. Sur base du principe du calcul de la largeur collaborante (voir
Ÿ 2.1.3.2), on la détermine suivant le calcul ci-après :
 
Lp
bef f = be1 + be2 = 2 × min bi , = 2m
8

Dans cet exemple, les armatures passives sont constituées d'un treillis T150x150x6x6
(dit anti-ssuration) et de barres longitudinales additionnelles φ8 espacées de 100 mm
(Toutes en acier S500). La distance entre la position de l'armature et la face supérieur
de la dalle est 20 mm (voir gure 3.9). Donc, pour la largeur ecace bef f = 2m, l'aire
des armatures passives est de :
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 27

2000 π.62 2000 π.82


As = · + · = 1382mm2
150 4 100 4
En bref, nous avons la conguration de la section de la poutre mixte modélisée dans
FINELG comme l'indique la gure 3.9.

2000

As = 1382 mm2
73

20
77

IPE 270
270

Figure 3.9: Section de la poutre mixte

D'autres informations données ci-dessous sont également nécessaire pour interpréter les
résultats de la modélisation numérique via FINELG :
- Position du centre de la partie en béton de la dalle par rapport au centre du prolé
IPE270 :
h hc 270 73
Y0 = + hp + = + 77 + = 248, 5mm
2 2 2 2
- Position de l'armature passive dans la dalle par rapport au centre du prolé IPE270 :

h 270
Yar = + hp hc − 20 = + 77 + 73 − 20 = 265mm
2 2

3.3.1.2 Moment résistant de calcul en exion positive

Notion théorique
Nous avons supposé que les connexions entre la dalle et la poutre sont complètes (voir
Ÿ 3.1.2.1). Donc, la capacité résistante en exion de l'élément mixte est atteinte avant
d'avoir épuisé la résistance de cette connexion. Le moment résistant est déterminé pour la
section mixte monolithe. La résistance au moment échissant d'une section de classe 1 ou
2 est déterminée par le calcul plastique (voir Ÿ 2.3). Pour le calcul de moments résistants,
on adopte les hypothèses simplicatrices suivantes (proposées dans l'Eurocode 4 [4] ) qui
sont adoptées pour correspondre aux conditions et aux propriétés utilisées dans FINELG :
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 28

- Dans la travée où se situe la section étudiée, on a une connexion et une interaction


complètes (voir Ÿ 3.1.2.1).
- Toutes les bres de la poutre en acier, y compris celles situées au voisinage immédiat
de l'axe neutre, sont plastiées en traction et/ou en compression. Les contraintes sur
ces bres sont donc égales à ±fy /γa = fy (Coecient partiel pour l'acier γa = 1).
- La distribution des contraintes sur la hauteur de la zone de béton comprimé est uni-
forme et égale à fck /γc = fck (Coecient partiel pour le béton γc = 1).
- La résistance du béton en traction est négligée et est donc prise égale à 0.
- Les armatures de la dalle sont plastiées sous la contrainte de calcul fsk /γs = fsk (Coecient
partiel pour l'armature γs = 1), lorsqu'elles sont sollicitées en traction.
- La contribution des armatures au moment de résistance de la section est négligée dans
toute partie comprimée de la dalle en béton.

Cette méthode de calcul est appliquée pour la détermination de moments de résistance


plastique positif et négatif pour la section mixte avec la dalle collaborante. Selon des
règles dans l'Eurocode 4 [4], les formules utilisés pour calculer ne sont valables que pour
des poutres en acier de nuance inférieure ou égale à S355, ce qui est notre cas.

Résultats de calcul
Le catalogue des prolés indique que le prolé métallique IPE 270 de nuance S355 est de
Classe 1 lorsqu'il est soumis à exion simple. Une vérication plastique en section acier
est permise. La poutre mixte (prolé IPE 270 + dalle + connexion) est exclusivement
sollicitée en exion positive. Dans ce cas, l'axe neutre de la section mixte est situé plus
haut que le centre de gravité du seul prolé métallique, la hauteur de la partie comprimée
de l'âme se trouve réduite ; la section mixte en exion positive est a fortiori de Classe 1.
Donc, selon les hypothèses simplicatrices au dessus, pour calculer le moment positif de
résistance plastique Mpl,Rd
+
, nous désignons respectivement par Fa et Fc1 les résistances
axiales plastiques (dans la direction de la poutre) de la poutre en acier (en traction) et
de la dalle en béton (en compression), voir gure 3.10. Nous avons :

fy · Aa 355 · 4590
Fa = = = 1629, 5kN
γa 1 · 1000
fck · hc · bef f 25 · 73 · 2000
Fc1 = = = 3650kN
γc 1 · 1000

Puisque Fc > Fa , nous trouvons que l'axe neutre de exion plastique (A.N.P) se trouve
localisé dans l'épaisseur hc du béton de la dalle mixte. Donc, la position (mesurée à partir
de la face supérieure de la dalle) de l'axe neutre plastique en exion positive se déduit
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 29

hc A.N.P. z F
c1
hp

ha / 2
ha Fa

ha / 2

Figure 3.10: Distribution plastique des contraintes normales de la section de la poutre


mixte soumise exion positive [2]

de l'équilibre de translation de la section mixte ci-après :

Fa 1629, 45 · 1000
z= = = 32, 6mm
bef f · fck /γc 2000 · 25/1

Donc, le moment résistant de calcul en exion positive vaut :

+
Mpl,Rd = Fa · (0, 5 · ha + hc + hp − 0, 5 · z)
= 1629, 5 · (0, 5 · 270 + 73 + 77 − 0, 5 · 32, 6) = 437, 8kN m

En bref, la valeur du moment résistant plastique positif via calcul analytique est égale :
+
Mpl,Rd = 437, 8kN m

3.3.1.3 Résultat numérique et comparaison

Comme mentionné dans la section précédent, on utilise deux lois du comportement pour
le béton : l'une en compression élastique parfaitement plastique, et l'autre en compres-
sion non linéaire (voir 3.1.2.2). Donc, sur la base du moment à mi-travée de la poutre, on
obtient deux valeurs du moment résistant plastique positif qui correspondent au méca-
nisme plastique et compare avec des résultat par calcul analytique (Ÿ 3.3.2). Ces résultats
sont présentés au tableau 3.2. On constate que les deux résultats numérique sont prati-
quement identiques. De plus, ceux-ci et le résultat analytique ne sont pas très diérents
(tableau 3.2).
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 30

Table 3.2: Comparaison des résultats pour la poutre isostatique

Analytique Résultat FINELG Résultat FINELG


utilisant le utilisant le
comportement du comportement du
béton en compression béton en compression
élastique parfaitement non linéaire
plastique

+ 437,8 441,1 441,3


Mpl,Rd
Diérence 0,75% Diérence 0,80%

3.3.2 Simulation numérique pour le premier exemple de la poutre

continue

3.3.2.1 Données générales

Pour le premier cas de la poutre continue, la conguration de cette poutre sur trois appuis
est illustrée à la gure 3.11 ci-après. Cette poutre est symétrique, L1 = L2 = 8 m. On
ef f = 2m) tout au long de la poutre et les données
garde la largeur ecace positive (b+
générales sont identiques à celles de la poutre isostatique (Ÿ 3.3.1.1). Donc, la section de
la poutre mixte continue reste la même que la gure 3.9.

q = 39,5 kN/m

L1 L2

Figure 3.11: Conguration de la poutre continue

3.3.2.2 Moment résistant de calcul en exion négative


Pour calculer le moment négatif de résistance plastique Mpl,Rd , nous nous basons aussi
sur les hypothèses simplicatrices du Ÿ 3.3.1.2. Donc, nous avons la distribution plastique
des contraintes normales de la section de la poutre continue mixte soumise à exion né-
gative comme indiqué à la gure 3.12.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 31

hs
tf
f

bf

Figure 3.12: Distribution plastique des contraintes normales de la section de la poutre


continue mixte soumise exion négative [2]

La résistance plastique Fs des barres d'armature qui vaut :

As · fsk 1382.500
Fs = = = 691, 2kN
γs 1000.1

Nous avons : Fa = 1629, 5kN > Fs = 691kN et Fa − Fs = 938, 3kN > 2.Fa,semelle =
2.bf .tf .fy .γs = 977, 7kN . Donc, l'axe neutre de exion plastique (A.N.P) est situé dans
la semelle en acier. L'épaisseur zf (voir gure 3.12) de la partie tendue de la semelle de
la poutre en acier vaut :

Fa − Fs 938, 3.1000
zf = = = 9, 8mm
2.bf .fy /γa 2.135.355/1

Le moment résistant de calcul, calculé par rapport au centre de gravité de la nappe


d'armatures vaut :


Mpl,Rd = Fa (0, 5.ha + hs ) − (Fa − Fs ) (0, 5.zf + hs ) = 305, 2kN m

En bref, la valeur du moment résistant plastique négatif via calcul analytique est égale

à Mpl,Rd = 305, 2kN m

3.3.2.3 Résultat numérique et comparaison

Nous continuons à utiliser deux lois du comportement pour le béton : l'une en compression
élastique parfaitement plastique, et l'autre en compression non linéaire (voir 3.1.2.2).
Nous obtenons les résultats présentés au tableau 3.3.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 32

Table 3.3: Comparaison des résultats pour la poutre isostatique

Analytique Résultat FINELG Résultat FINELG


utilisant le utilisant le
comportement du comportement du
béton en compression béton en compression
élastique parfaitement non linéaire
plastique

− -305,2 -315,7 -315,7


Mpl,Rd
Diérence 3,44% Diérence 3,44%

+ 437,8 440,8 439,2


Mpl,Rd
Diérence 0,69% Diérence 0,32%

On constate également que les résultats numérique sont pratiquement identiques. De


plus, ceux-ci ne sont pas très diérents de ceux obtenus analytiquement (Tableau 3.3 -
Diérence par rapport aux résultats analytiques). Suite à ces observation, nous pourrons
nous concentrer d'utiliser le comportement du béton en compression élastique parfaite-
ment plastique pour toutes les simulations numériques suivantes (Ÿ 3.4 et 3.5).

3.3.3 Analyse plus détaillée des résultats pour le premier exemple de

la poutre continue

Pour réaliser une analyse plus détaillée des résultats, nous devons calculer analytiquement
les valeurs suivantes :
- Inertie de la section mixte non ssurée (I + ou I1 ),
- Inertie de la section mixte ssurée (I − ou I2 ),
- Moment résistant élastique positif de la section mixte Mel,Rd
+
,

- Moment résistant élastique négatif de la section mixte Mel,Rd ,

3.3.3.1 Inertie de la section mixte non ssurée

Pour le béton, FINELG considère les valeurs à court terme dans son calcul. Donc, les
valeurs calculées analytiques sont déterminées avec la même hypothèse. Cela concerne
principalement le coecient d'équivalent :

Ea 210000
n= = = 6, 77
Ec 31000

La position du centre de gravité de la section non ssurée par rapport à la face inférieure
de la poutre mixte peut être obtenu comme suit :
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 33

 
bef f .hc hc h
. h + hp +  + A.
n 2 2
yG,ct =
bef f .hc
+A
 n 
2000.73 73 270
. 270 + 77 +  + 4590.
6, 77 2 2
= = 340mm
2000.73
+ 4590
6, 77

Après, nous donnons les excentricités à court terme (voir gure 3.13). Ces excentricité
sont utilisées pour SELFIN pour le post-traitement du chier.out de sortie FINEL :

h 270
= 340 −
ea,ct = yG,ct − = 205mm
2 2
   
hc 73
ec,ct = yG,ct − h + hp + = 340 − 270 + 77 + = 43, 5mm
2 2

e_c = 43,5
2000
73
77

e_a = 205

IPE 270
270

Figure 3.13: Excentricités de la section mixtes aux eets à court terme


Chapitre 3. Développement de simulation numérique 34

Donc, l'inertie de la section "non ssurée" aux eets à court terme vaut :

bef f
.h3c bef f

h
2
Inonf iss,ct = n + Iy + 2 2
.hc .ec,ct + A.ea,ct + As . Yar + − yG,ct
12 n 2
2000
.733  2
6, 77 4 2000 2 2 270
= + 5790.10 + .73.43, 5 + 4590.205 + 1382. 265 + − 340
12 6, 77 2
= 306.106 mm4

3.3.3.2 Inertie de la section mixte ssurée

La section mixte ssurée est illustrée à la gure 3.14. La position du centre de gravité de
la section ssurée par rapport à la face inférieure de la poutre mixte est :

270
1382. (270 + 150 − 20) + 4590.
yG,f iss = 2 = 196, 3 mm
1382 + 4590
Ci-après, nous donnons l'inertie de la section ssurée.
 2
4 2 270
If iss = 5790.10 + 1382. (400 − 193, 3) + 4590. − 193, 3 = 132, 5.106 mm4
2

As = 1382 mm2
2000
400

IPE 270
270

Figure 3.14: Section mixtes ssurée


Chapitre 3. Développement de simulation numérique 35

3.3.3.3 Moment résistant élastique positif de la section mixte

Nous calculons le moment de résistance élastique de la section mixte soumise à la exion


positive selon la théorie de la résistance des matériaux. Cette section est la section mixte
non ssurée.

Inonf iss,ct
Wel+ =
yG,ct
Avec : Inonf iss,ct et yG,ct sont calculées au Ÿ 3.3.3.1. Donc :

306.106
Wel+ = = 9.105 mm3
340
Nous calculons le moment résistant élastique positif de la section mixte selon la formule :

+ 355.9.105
Mel,Rd = fy .Wel+ = = 319, 5 kN.m
106

3.3.3.4 Moment résistant élastique négatif de la section mixte

Ce moment résistant est calculé de façon similaire au moment résistant élastique positif
(Ÿ 3.3.3.3). Mais, en raison de la diérence entre la limite d'élasticité de l'acier du prolé
(fy = 355 Mpa) et celle de l'armature dans la dalle (fsk = 500 Mpa), le moment résistant
élastique négatif de la section mixte ssurée selon est calculé selon la formule :
 
− If iss If iss
Mel,Rd = min fy , fsk
yG,f iss htotal − yG,f iss
Où, If iss et yG,f iss sont déterminées au Ÿ 3.3.3.2 pour la section mixte ssurée, htotal =
400 mm est la distance entre l'armature passive et la semelle inférieur du prolé IPE 270
(voir la gure 3.14). Donc, nous avons :

132, 5.106 132, 5.106


 

Mel,Rd = min 355. , 500. = 239, 6.106 N.mm = 239, 6 kN.m
196, 3 400 − 196, 3

3.3.3.5 Comparaison de la redistribution limitée dans l'Eurocode 4 pour


l'analyse élastique

Pour déterminer le pourcentage de redistribution des eorts nécessaire de la poutre conti-


nue, nous eectuons les étapes suivantes :

- Première étape : nous savons que FINELG permet de suivre le comportement d'une
structure qui est soumise à une augmentation de charge jusqu'à la ruine. Donc, nous
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 36

prenons trois résultats (trois séquence) de l'analyse non linéaire via FINELG qui cor-
respondent à trois classes de section 1, 2 et 3 (voir gure 3.15) avec trois situations de
ruine diérentes. Pour la classe 1, nous avons un mécanisme plastique. Pour la classe
2, le moment de sollicitation négatif atteint le moment résistance plastique négatif
mais le moment de sollicitation positif est inférieur au moment de résistance plastique
positif. Pour la classe 3, le moment de sollicitation atteint le moment de résistance
élastique. Donc, pour chaque séquence, nous avons un multiplicateur correspondant.

MEd = Mel,Rd-

Classe 3

MEd = Mpl,Rd-

Classe 2

MEd < Mpl,Rd+ MEd < Mpl,Rd+


MEd = Mpl,Rd-

Classe 1

MEd = Mpl,Rd+ MEd = Mpl,Rd+

Figure 3.15: Conguration de sollicitation correspondant des classes de section

- Après, pour deuxième étape, nous allons eectuer l'analyse élastique non ssurée et
l'analyse élastique ssurée (voir Ÿ 2.3) sans redistribution des eorts à l'aide du logiciel
Ossa2D. Nous les faisons pour trois valeurs de multiplicateur dénies via la première
étape. Ces deux analyses sont illustrées à la gure 3.16.

Comme nous le savons, pour l'analyse élastique ssurée, l'Eurocode 4 [4] propose la
formule déterminant la largeur ecace correspondante. Cette analyse est eectuée en
adoptant une inertie exionnelle de la section ssurée sur une distance égale à 15%
de chacune des travées situées de part et d'autre de tout appui intermédiaire, et en
conservant l'inertie exionnelle de la section non ssurée en dehors de ces zones (voir
Figure 2.16). Ces inerties de la section mixte sont calculées en fonction de la largeur
collaborante bef f (voir Ÿ 2.3.2). Cependant, dans ce cas, du fait qu'on garde de largeur
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 37

ANALYSE NON
FISSUREE

I positf I positf
L1 L2

0,15 (L1+L2)
ANALYSE
FISSUREE

I positf I négatif I positf

Figure 3.16: Schéma de l'analyse élastique non ssurée et ssurée pour le premier
exemple

ecace positive, nous faisons l'analyse ssurée avec l'inertie de la section mixte non
ssurée (Ipositif ) et l'inertie de la section mixte ssurée (Inegatif ) ayant la même largeur
ecace déterminée aux Ÿ 3.3.3.1 et Ÿ 3.3.3.2.
- Troisième étape, sur base des résultats de deux étapes ci-dessus, nous allons déterminer
le pourcentage de redistribution des eorts nécessaire. Cette redistribution est calculé
selon la formule :

MOssa2D − MF inelG
%Redistribution necessaire = .100%
MOssa2D

Où : MOssa2D et MF inelG sont les moments négatifs à l'appui intermédiaire pour


l'analyse élastique via Ossa2D et l'analyse non linéaire via FinelG.

Après réalisation des étapes ci-dessus, nous allons déduire des diagrammes comme repris
aux gures 3.17, 3.18 et 3.19.

Figure 3.17: Comparaison diagramme du moment de l'analyse élastique non ssurée


et de l'analyse non linéaire pour classe 3
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 38

Figure 3.18: Comparaison diagramme du moment de l'analyse élastique non ssurée


et de l'analyse non linéaire pour classe 2

Figure 3.19: Comparaison diagramme du moment de l'analyse élastique non ssurée


et de l'analyse non linéaire pour classe 1

Ce premier exemple correspond à la poutre continue symétrique avec deux travée L1 =


L2 = 8m, et avec un rapport entre le moment négatif de résistance plastique et le

moment positif de résistance plastique µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd = 0, 70. Le pourcentage de
redistribution nécessaire et la redistribution maximale autorisée par l'Eurocode 4 [4] sont
données au tableau 3.4.
Table 3.4: Comparaison de la redistribution maximale qui est autorisée par EC 4 et
celle nécessaire via résultats obtenus pour l'analyse élastique non ssurée

Pourcentage de redistribution Classe 3 Classe 2 Classe 1


Autorisé par EC 4 20 30 40
Résultat obtenu 23,5 35,1 46,7

De façon similaire à ce premier cas, nous eectuons une analyse élastique ssurée via
Ossa2D et nous comparons les résultats obtenus avec la redistribution maximale autorisée
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 39

par l'Eurocode 4 (tableau 3.5).

Table 3.5: Comparaison de la redistribution maximale qui est autorisée par EC 4 et


celle nécessaire via résultats obtenus pour l'analyse élastique ssurée

Pourcentage de redistribution Classe 3 Classe 2 Classe 1


Autorisé par EC 4 10 15 25
Résultat obtenu -0,3 14,1 29,1

Nous constatons qu'il y a une diérence entre la redistribution maximale autorisée par
l'Eurocode 4 [4] et celles obtenues par l'analyse des résultats. Une étude paramétrique
pour estimer précisément le pourcentage de redistribution des eorts pour des poutres
avec diérentes travées de poutre (L1 6= L2 ) et diérent taux d'armature passive va
être réalisée. Nous savons que le taux d'armature change à mesure que le rapport

µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd change également. Donc, nous allons estimer cette redistribution
en fonction de deux paramètres : le rapport L2 /L1 et µ. Nous aborderons cette question
dans la section Ÿ 3.4.

3.3.3.6 Comparaison de la èche

Méthode de calcul de èche abordé dans l'Eurocode 4

L'Eurocode 4 [4] adopte pour valeurs admissibles des èches les valeurs proposées dans
l'EN 1990 [12]. Les èches sont déterminées en utilisant une analyse élastique conformé-
ment au analyse élastique non ssurée.

Le calcul de la èche pour une poutre simplement appuyée s'eectue classiquement. On


utilise l'inertie de la section mixte homogénéisée I1 ou bien Inonf iss (Ipositif ). Le calcul
de èches d'une poutre continue nécessite de tenir compte de la ssuration du béton
dans les zones de moments négatifs, des plastications partielles de l'acier sur appuis
intermédiaires et éventuellement de l'interaction partielle.

En ce qui concerne la ssuration, deux méthodes de calcul sont possibles :


- Première méthode : Réduire par un facteur multiplicatif f1 les moments négatifs sur
appuis, ceux-ci ayant été calculés en utilisant l'inertie de exion "non ssurée" Ea .I1
sur toute la longueur d'une travée. Cette méthode n'est valable que pour des poutres
avec sections critiques de Classe 1, 2 ou 3. Le facteur f1 peut être pris égal à 0,6 de
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 40

manière conservative, ou plus précisément suivant : f1 = ((Ea .I1 )/(Ea .I2 ))−0,35 ≥ 0, 6
lorsque la charge uniformément répartie par unité de longueur est la même sur toutes
les travées et que les longueurs de ces travées ne dièrent pas entre elles de plus de
25%. Où, I1 est l'inertie de la section mixte non ssurée et I2 est l'inertie de la section
mixte ssurée.

Figure 3.20: Facteur de réduction pour les moments échissants agissant au niveau
des appuis [4]

- Deuxième méthode : Une méthode plus précise consiste à utiliser une analyse globale
élastique "ssurée" comme celle déjà vue pour les vérications aux ELU mais relative
cette fois aux combinaisons d'actions aux ELS ; aucune réduction des moments sur
appuis ne doit évidemment être eectuée dans ce cas.

Dan le cadre de ce travail, nous utilisons la première méthode pour calculer la èche de
la poutre. Cette méthode est présentée à la gure 3.21. Nous allons la comparer avec la
èche calculée via de l'analyse non linéaire FINELG.

Dans le cas de poutre non étayée, en ce qui concerne la plastication partielle de l'acier
des poutres mixtes continues sous combinaison d'actions aux états limits services ELS
(relativement fréquente au niveau de la semelle inférieure lorsque la construction n'est
pas étayée), il est possible d'en traduire l'eet sur les èches en utilisant un deuxième fac-
teur de réduction f2 des moments sur appuis. L'Eurocode 4 indique de prendre f2 = 0, 7
lorsque la plastication est causée par des combinaisons d'actions, une fois le béton durci
(c'est le cas courant), et 0,5 lorsque la plastication se produit déjà sous le seul poids
du béton déjà coulé. Donc, on peut dès lors calculer la èche à mi-portée d'une travée
quelconque de poutre continue à l'aide de la formule suivante :

MA− + MB−
 
δf = δ0 . 1 − C.f1 .f2 .
M0
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 41

A B
L

M
A f f M M
1 2 A B
f f M
1 2 B

Figure 3.21: Méthode simpliée pour le contrôle des èches [2]

avec :
- MA− et MB− : moments aux appuis (considérés en valeur absolue) résultant de l'analyse
élastique "non ssurée",
- C = 0,6 pour une charge uniformément répartie (C = 0,5 pour une charge concentrée
à mi-travée,
- δ0 et M0+ respectivement la èche et le moment échissant positif à mi-travée en consi-
dérant la travée rendue indépendante et simplement appuyée à ses extrémités c'est à
dire la poutre isostatique.

Par ailleurs, il faut tenir compte de l'inuence éventuelle du glissement à l'interface acier-
béton sur les èches. En interaction complète (ou plus que complète), cette inuence est
totalement négligeable (èche notée δf ).

Application pour l'exemple à étudier


Dans le cadre de ce travail, nous avons supposé que les connexions entre la dalle et la
poutre sont complètes (voir Ÿ 3.1.2.1). Dès lors, l'inuence éventuelle du glissement à
l'interface acier-béton est totalement négligeable. D'autre part, nous ne considérons pas
la combinaison d'action aux états limits services ELS. Nous ne calculons qu'avec un cas
de charge répartie uniforme sur le long de la poutre q = 39,5 kN/m. Donc, le facteur
de réduction f2 = 1. En plus, les moments aux appuis d'extrémité MA− = 0, donc nous
avons la formule simpliée comme ci-après :

MB−
 
δf = δ0 . 1 − C.f1 .
M0
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 42

Le facteur de réduction f1 est calculé selon :


−0,35 −0,35
306.106
 
Ea .I1
f1 = = = 0, 75
Ea .I2 132, 5.106

La comparaison de la èche déterminée aux états limits service par l'analyse non linéaire
via FINELG et celle calculéepar la méthode de l'Eurocode 4 sont donnée au le tableau
3.6.

Table 3.6: Comparaison de la èche pour la poutre continue

Multiplicateur de charge 0 0,2 0,37 0,58 0,83 1,13 1,43


Flèche de l'ANF avec réduction f1 [mm] 0 3,94 7,35 11,46 16,39 22,30 28,06
Flèche via FinelG [mm] 0 3,49 6,53 10,19 14,60 19,97 27,25

Nous avons la diérence totale moyenne :

1 X fF inelG,i − fEC4,i
ε= = 5, 6%
n fF inelG,i
Cette diérence entre les deux résultats de calcul de èche est faible (5,6%). De plus,
les èches déterminées aux termes de la méthode de calcul de l'Eurocode 4 [4] sont plus
grands que celles calculées par l'analyse non linéaire via FINELG. Donc, nous concluons
que cette méthode de l'Eurocode 4 est sécuritaire. Cette comparaison est illustrée clai-
rement à la gure 3.22 ci-dessous :

Figure 3.22: Comparaison de la èche ELS


Chapitre 3. Développement de simulation numérique 43

3.4 Etude paramétrique de la poutre continue

3.4.1 Paramètres étudiés

L'objectif de l'étude paramétrique est d'estimer précisément le pourcentage de redistri-


bution des eort pour diérents exemples en fonction de deux paramètres : le rapport de
deux travées de la poutre L2 /L1 et le taux d'armature passive. Pour une section mixte
de Classe 1 (ou 2) vériée en plasticité, l'Eurocode 4 [4] impose de respecter la condition
suivante pour les armatures tendues As se trouvant à l'intérieur de la largeur ecace de
la semelle de la dalle (voir Ÿ 2.2) :

fy fctm p
As ≥ ρs .Ac avec ρs = δ. . . kc
235 fsk
avec :

- δ égal à 1,1 pour les sections de classe 1 et 1,0 pour les sections de classe 2
- Ac l'aire ecace de la semelle en béton ;
- fy la valeur nominale de la limite d'élasticité de l'acier du prolé ;
- fsk la limite caractéristique des armatures ;
- fctm la résistance moyenne en traction du béton ;
1
- kc = coecient prenant en compte la distribution des contraintes immédia-
hc
1+
2Z0
tement avant la ssuration ;
- hc épaisseur de la semelle de béton (béton se trouvant au-dessus des nervures dans le
cas d'une dalle mixte) ;
- Z0 distance verticale entre le centre de gravité de la semelle de béton non ssurée et
le centre de gravité de la section mixte non ssurée en utilisant le coecient d'équiva-
lence n0 pour les chargements à court terme.

La position du centre de gravité de la section mixte à l'état non ssuré à court terme :
yG,ct = 340 mm (voir Ÿ 3.3.3.1). Donc, la distance Z0 entre le centre de gravité de la
dalle en béton à l'état non ssuré et le centre de gravité de la section mixte à l'état non
ssuré vaut :  
73
Z0 = 270 + 77 + − 340 = 43, 5mm
2

1
⇒ kc = = 0, 544 < 1
73
1+
2.43, 5
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 44

355 2, 6 p
⇒ ρs = 1, 1. . . 0, 544 = 0, 0064
235 500
L'aire d'armature minimum est de :

ρs .Ac = 0, 0064.2000.73 = 934mm2

Nous prenons cette valeur comme borne inférieure du taux d'armature. Voici au nal,
les valeurs des paramètres considérées et combinées :

• Diérentes travées de la poutre


- L2 = L1
- L2 = 0, 75.L1
- L2 = 0, 5.L1
• Diérents taux d'armature passive S500
- As = 934mm2
- As = 1382mm2
- As = 2100mm2

3.4.2 Résultats et évaluation

Nous avons, pour chaque valeur du taux d'armature, de façon similaire au premier
exemple, calculés les valeurs suivantes : moment résistant plastique positif et négatif,
moment résistant élastique positif et négatif. Les résultats de calcul sont présentés au
tableau 3.7 :

Table 3.7: Résultats de calcul de moment résistant


− −
Cas d'étude Mpl,Rd +
Mpl,Rd Mel,Rd +
Mel,Rd µ
As = 934mm2 272,3 437,8 221,9 319,7 0,62
As = 1382mm2 305,2 437,8 239,6 319,7 0,7
As = 2100mm2 354,7 437,8 258,8 319,7 0,81


Pour chaque taux d'armature passive, nous avons une valeur µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd corres-
pondante. Donc, nous estimons le pourcentage de redistribution des eorts en fonction de
deux paramètre : λspan = L2 /L1 et µ. Nous réalisons des étapes identiques au premier
cas (voir 3.3.3.3) pour déterminer le pourcentage de redistribution des eorts nécessaire.
Pour l'analyse élastique non ssurée, les pourcentages de redistribution nécessaires sont
fournis au tableau 3.8.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 45

Table 3.8: Pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse non ssurée

λspan Classe de section µ = 0, 62 µ = 0, 70 µ = 0, 81


Classe 1 51,5% 46,7% 40,2%

1 Classe 2 38,6% 35,1% 31,3%


Classe 3 22,1% 23,5% 23,5%
Classe 1 40,3% 34,4% 27,1%

0,75 Classe 2 32,3% 28,4% 24,5%


Classe 3 23,6% 24,3% 24,3%
Classe 1 35,1% 29,4% 21,5%

0,5 Classe 2 29,7% 26,2% 21,9%


Classe 3 26,5% 27,0% 27,6%

Sur base de ces résultats, nous allons présenter la relation entre le pourcentage de redistri-
bution nécessaire et les valeurs λspan et µ sous forme graphique (gures 3.23, 3.24 et 3.25).

Figure 3.23: Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 1

Ensuite, nous déterminons les pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse


ssurée. La méthode d'analyse ssurée (voir Ÿ 2.3.2 et la gure 2.16) n'est applicable
que lorsque le rapport de longueur de deux portées adjacentes de la poutre continue
considérée (courte/longue) est au moins égal à 0,6. Les résultats et les gure donnant la
relation entre le pourcentage de la redistribution nécessaire et les valeurs λspan (prendre
seulement les valeurs 1 et 0,75) et µ sont fournies dans l'Annexe A.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 46

Figure 3.24: Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 2

Figure 3.25: Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 3
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 47

En conclusion :
- Pour la classe 1 et 2, la redistribution de moments nécessaires pour la poutre continue
augmente à mesure que le rapport entre le moment résistant plastique négatif et le
moment résistant positif diminue, mais diminue à mesure que le rapport de longueur
de deux portées (courte/longue) diminue.
- Pour la classe 3, le résultat obtenu est plus variable. Mais cette redistribution diminue
aussi à mesure que la diérence de la travée augmente.

3.4.3 Comparaison avec une recherche précédente et conclusions

Dans cette section, nous allons considérer une étude précédente "Required and avai-
lable moment redistribution of continuous steel-concrete composite beams" [7]. Dans cet
article, les poutres mixtes étudiées sont continues sur trois appuis avec une section uni-
forme le long des poutres. Basé sur l'analyse aux états limites ultimes, l'eet de certains
paramètres sur la redistribution du moment est étudiée : le rapport des deux travées
λspan = L2 /L1 , le rapport entre les charges réparties sur les deux travées λw = w2 /w1
avec w1 et w2 les charges répartie (kN/m) dans la première travée et la deuxième travée,

le rapport de moment résistant plastique négatif et positif µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd . L'un des
résultats (lorsque w1 = w2 ) est donnés à la gure 3.26 an de comparer aux résultats
obtenus précédemment.

Figure 3.26: Redistribution nécessaire des moments pour diérentes travées, lorsque
w1 = w2 [7]

Ce résultat est basée sur une analyse rigide plastique [7]. Ceci correspond à une section
de classe 1 selon l'Eurocode 4 [4]. En plus, seul l'analyse élastique non ssurée est consi-
dérée ici. Donc, nous pouvons comparer le résultat de cet article avec le résultat obtenu
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 48

(dans Ÿ 3.4.2) pour l'analyse élastique non ssurée comme reporté à la gure 3.23. Cette
comparaison est présentée clairement à la gure 3.27.

Figure 3.27: Comparaison de redistribution nécessaire pour diérentes travées, lorsque


w1 = w2 .

Nous constatons que ces deux résultats sont pratiquement identiques. A la fois, nous
concluons encore une fois que la redistribution des moments nécessaires augmente à
mesure que le rapport entre le moment résistant plastique négatif et le moment résistant
positif diminue, mais diminue à mesure que le rapport de longueur de deux portées
(courte/longue) diminue. Cet article fournit la formule ci-dessous pour tenir compte
de la relation entre la redistribution βr et les paramètre λspan , λw et µ précédemment
dénis : √ 2
4 1 + µ − 1 (1 + λspan )
βr = 1 − 
1 + λw λ3span µ
Nous faisons une comparaison entre les résultats obtenus via cette formule et les résul-
tats numériques obtenus précédemment pour l'analyse élastique non ssurée de la poutre
continue (classe 1). Dans ce cas, la valeur λw = 1 car la charge répartie le long de la
poutre est constante. La comparaison est reprise au tableau 3.9.

Table 3.9: Comparaison de la redistribution nécessaire du moment

λspan Type de calcul 0,62 0,70 0,81


Formule de l'article βr 52,0% 47,2% 41,1%
1
Résultat numérique 51,5% 46,7% 40,2%
Formule de l'article βr 40,9% 35,1% 27,5%
0,75
Résultat numérique 40,3% 34,4% 27,1%
Formule de l'article βr 36,0% 29,7% 21,5%
0,5
Résultat numérique 35,1% 29,4% 21,5%
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 49

En conclusion, pour l'analyse de poutres mixtes isolées, la ssuration du béton est cou-
verte dans l'Eurocode 4 au travers de la dénition soit de pourcentages forfaitaires de
redistribution des eorts, soit de largeurs collaborantes de dalle appropriées le long de la
poutre. Mais nous constatons que l'Eurocode 4 ne propose toutefois qu'une information
limitée sur la manière de mener à bien la conception économique et sécuritaire d'une
poutre mixte. Sur base du pourcentage de redistribution "idéale" ci-dessus (selon cet
article et notre résultat numérique), nous montrons que la redistribution dépend certains
paramètres λspan , µ ; or le pourcentage de redistribution maximale proposé par l'Euro-
code 4 [4] dépend seulement de la classe de section transversale. De plus, l'Eurocode
4 peut se révéler une insécurité lorsque nous l'utilisons pour dimensionner les poutres
mixtes. Donc, nous pouvons dégager des pistes de solution suivantes pour pouvoir ré-
soudre ce problème :

• Redénir de nouveaux pourcentages de redistribution via une formule



!
L2 Mpl,Rd
f λspan = ,µ = +
L1 Mpl,Rd

Nous pouvons utiliser la formule proposée par l'article ci-dessus [7].


√ 2
4 1 + µ − 1 (1 + λspan )
βr = f (λspan , µ) = 1 − 
1 + λw λ3span µ

• Imposer des bornes limites pour utiliser le pourcentage de redistribution


proposé dans l'Eurocode 4

Dans le cadre d'une analyse rigide-plastique (réalisée à l'étude précédente [7]), l'Eu-
rocode 4 a été proposé les conditions d'application comme indiquées au Ÿ 2.3.1. Dans
ces conditions, il y en a une relative à la longueur d'une travée de rive : celle-ci ne doit
pas dépasser de 15% celle de la travée adjacente (Figure 2.14). Donc, dans notre cas,
nous avons la condition présentée par la formule :

L1 ≤ 1, 15L2 → L2 ≥ 0, 87L1

Avec L2 la longueur de la travée plus faible. Cependant, pour l'analyse élastique non
ssurée avec redistribution selon l'Eurocode 4 [4], il n'y a aucun critère sur le rapport
λspan = L2 /L1 . Donc, il faut imposer des bornes limites pour l'utilisation de l'Euro-
code 4 dans la conception de poutre continue mixte.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 50

Cependant, nous avons uniquement étudié un exemple avec un chargement uniforme


(même section et même chargement le long de la poutre). Donc, cela n'est pas susant
pour en tirer des conclusions globales. Il faudrait réaliser plusieurs autres cas, comme
par exemple : chargement concentré, chargement dissymétrique appliqué sur deux travée
de la poutre.

3.5 Prise en compte caractère semi-rigide de l'assemblage

3.5.1 Introduction

Dans le contexte de ce travail, nous réalisons l'analyse non linéaire de poutres mixtes
continues avec prise en compte du caractère semi-rigide aux extrémités par voie numé-
rique an d'étudier la façon dont la ssuration du béton se répartit dans les poutres et
dans quelle mesure cette ssuration inuence la distribution des eorts. Pour l'analyse
élastique non ssurée, nous devrons déterminer la relation entre les pourcentages forfai-
taires de redistribution des eorts et le caractère semi-rigide. Et pour l'analyse élastique
ssurée, nous devrons établir la relation entre les largeurs collaborantes de dalle appro-
priées le long de la poutre et le caractère semi-rigide. Cependant, dans le cadre de ce
travail, nous réalisons une modélisation 2D pour la poutre mixte et la largeur de dalle
collaborante est toujours constante tout au long de la poutre. Il est dès lors dicile d'es-
timer précisément l'eet de l'assemblage sur cette largeur. Une analyse non linéaire 3D
serait nécessaire pour répondre cette question. En raison de cela, nous nous concentrons
que sur la relation entre les pourcentages forfaitaires de redistribution des eorts et le
caractère semi-rigide dans le cadre d'analyse élastique linéaire ssurée.

Des étapes réalisées sont les suivantes :

- Première étape : Introduire le caractère semi-rigide de l'assemblage dans la simulation


numérique de la poutre continue.
- Deuxième étape : Valider la nouvelle simulation en comparant le comportement de la
poutre continue rigide, poutre continue articulée ou bien poutre isostatique.
- Troisième étape : Discuter les résultats obtenus et donner les conclusions.

3.5.2 Simulation numérique de la poutre avec l'assemblage semi-rigide

Nous introduisons le caractère semi-rigide de l'assemblage dans la simulation numérique


de la poutre continue via un ressort rotationnel avec une rigidité Sj comme illustré à
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 51

la gure 3.28 . Le comportement de l'assemblage semi-rigide est présenté au Ÿ 3.1.2.3.


Dans la simulation numérique, le moment résistant de l'assemblage est égale au moment
résistant plastique négatif de la poutre mixte. D'autre part, nous réalisons aussi la si-
mulation de ces poutres à l'aide du logiciel Ossa2D pour l'analyse élastique non ssurée.
Donc, sur base des résultats obtenus, nous comparons la èche (voir Ÿ 3.5.4.2) et faisons
l'estimation du pourcentage de redistribution des eorts(voir Ÿ 3.5.4.3).

EI Sj EI

Figure 3.28: Idélisation de ressorts semi-rigides

3.5.3 Validation de la nouvelle simulation

D'abord, nous introduisons la raideur de l'assemblage Sj avec une valeur proche du zéro
(équivalente l'assemblage articulé). Nous comparons le comportement de cette poutre
avec la poutre isostatique qui est calculée au Ÿ 3.3.1. De manière similaire, imposons la
raideur Sj proche de l'inni, maintenant la poutre correspond à la poutre continue rigide
(déjà calculé précédemment). La gure 3.29 fourni une comparaison pour le premier
exemple considéré au dessus. Nous constatons que ces comportements sont identiques
pour chaque cas (rigide et articulé). Donc, nous pouvons valider cette nouvelle simulation
qui introduit le caractère semi-rigide de l'assemblage.

Figure 3.29: Comparaison du comportement de la poutre


Chapitre 3. Développement de simulation numérique 52

3.5.4 Discussions des résultats et conclusions

3.5.4.1 Diagrammes de moment pour diérentes raideurs d'assemblage

A partir du premier exemple de la poutre continue (données fournis au Ÿ 3.3.2), nous


introduisons une variation de la raideur de l'assemblage. Posons : α, le rapport entre la
raideur de l'assemblage et la raideur de la poutre mixte.

Sj
α=
EI/L

Où : L est la travée de la poutre, I est l'inertie de la section mixte non ssurée (voir
Ÿ 3.3.3.1), E est la module d'élasticité de l'acier. Donc, nous avons le diagramme du
moment en fonction des diérents valeurs α à la gure 3.30.

Figure 3.30: Diagramme du moment de la poutre en fonction de la raideur de l'as-


semblage

3.5.4.2 Comparaison de la èche

Dans le calcul analytique, nous utilisons la méthode de calcul de la èche proposée par
l'Eurocode 4 (voir Ÿ 3.3.3.6). Donc, la èche est calculée par la formule :

MB−
 
δf = δ0 . 1 − C.f1 .
M0
Avec le coecient f1 = 0, 75, et le moment MB− résultant de l'analyse élastique non
ssurée via Ossa2D. Nous déterminons la èche pour le premier exemple de la poutre
continue en tenant compte du caractère semi-rigide de l'assemblage (poutre symétrique
soumise à une charge uniforme q = 39,5 kN/m). La comparaison de la èche déterminée
par l'analyse non linéaire via FINELG et celle calculée par la méthode de l'Eurocode 4
sont donnée au le tableau 3.10.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 53

Table 3.10: Comparaison de la èche pour la poutre continue avec l'assemblage semi-
rigide

α = Sj /(EI/L) 0,05 0,1 0,5 1 4 10 40 100 200 400


Flèche via Finelg [mm] 32,6 32,3 30,4 28,5 23,2 20,2 18,2 17,7 17,5 17,4
Flèche via EC4 [mm] 33,7 33,4 31,8 30,2 25,3 22,3 19,9 19,2 19,0 18,9

Il y a une bonne concordance entre les deux analyses. Nous obtenons une diérence totale
moyenne entre ces deux résultats égale à :

1 X fF inelG,i − fEC4,i
ε= = 4, 6%
n fF inelG,i

Cette diérence entre les résultats de calcul de la èche est relativement faible. De plus,
les èches obtenues via méthode de calcul de l'Eurocode 4 [4] sont plus grands que
celles calculées par l'analyse non linéaire via FINELG. Donc, nous concluons que cette
méthode de l'Eurocode 4 est sécuritaire. Cette comparaison est illustrée clairement à la
gure 3.31 :

Figure 3.31: Comparaison de la èche pour la poutre continue avec l'assemblage semi-
rigide

3.5.4.3 Estimation de la redistribution des eorts

Dans cette section, nous calculons la redistribution pour la poutre continue symétrique
sur trois appuis pour diérents taux d'armature comme le cas de la poutre continue sans
assemblage (voir Ÿ 3.4.1).

- As = 934mm2 , µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd = 0, 62

- As = 1382mm2 , µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd = 0, 70

- As = 2100mm2 , µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd = 0, 81
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 54

Pour déterminer le pourcentage de redistribution nécessaire, nous réalisons les mêmes


étapes qu'au Ÿ 3.3.3.5. Le tableau 3.11 reprend la redistribution négative et le tableau
3.12 reprend la redistribution positive pour le cas As = 2100mm2 , µ = 0, 81, classe 1.

Table 3.11: Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour


classe 1, partie négative

α = Sj /(EI/L) 0,1 0,25 0,5 1 2 4 4,5


% Redistribution -166,5 -112,7 -87,9 -74,0 -48,3 -4,5 0,4

Table 3.12: Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour


classe 1, partie positive

α = Sj /(EI/L) 4,5 5 6 8 10 20 25 40 100 200 2000


% Redistribution 0,4 4,4 10,3 17,8 22,3 30,9 32,7 35,4 38,1 39,0 39,8

Nous dessinons le diagramme de cette redistribution (partie positive) en fonction du


rapport Sj,ini /(EI/L) = 2.Sj /(EI/L) = 2α comme indiqué à la gure 3.32.

Figure 3.32: Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour


classe 1, partie positive

Nous constatons que le pourcentage de la redistribution nécessaire est maximale et égale


39,8% pour l'assemblage rigide. D'autre part, cette valeur correspondant assez bien à la
poutre continue (voir le tableau 3.8). Par ailleurs, ce pourcentage diminue à mesure que
la raideur de l'assemblage diminue. Il est possible de déterminer le rapport Sj,ini /(EI/L)
pour lequel la redistribution est nul. Dans ce cas, Sj,ini /(EI/L) = 8, 9 est appelé la valeur
frontière. Lors que Sj,ini /(EI/L) > 8, 9 on a une redistribution positive. A l'inverse
Sj,ini /(EI/L) < 8, 9, on a une redistribution négative. La redistribution négative est
illustrée clairement à la gure 3.33.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 55

Med- < Med-, nonlineaire

ANALYSE ELASTIQUE
NON FISSUREE

Redistribution
négative

Med+ >Mpl,Rd+ Med+ >Mpl,Rd+

Med-, non lineaire

ANALYSE NON
LINEAIRE

Mpl,Rd+ Mpl,Rd+

Figure 3.33: Schéma d'explication de redistribution inverse

Nous procédons de la même manière pour la classe 2. Nous avons la même valeur frontière
Sj,ini /(EI/L) = 8, 9 pour ce cas (poutre symétrique, As = 2100 mm2 ). Pour les autres
(As = 934 mm2 et As = 1382 mm2 ), nous avons des valeurs frontière au tableau 3.13.
Nous pouvons constater que cette valeur diminue à mesure que le taux de l'armature
diminue.
Table 3.13: Valeurs de frontière pour les cas diérents

As [mm2 ] 934 1382 2100



µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd 0,62 0,70 0,81
Valeur de frontière 5,9 7,1 8,9

Nous procédons de la même manière pour la classe 3, nous obtenons la série de résultats
donnée au tableau 3.14 et présentée àla gure 3.34

Table 3.14: Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour


classe 3

α = Sj /(EI/L) 0,25 0,5 1 2 4 10 20 100 200 1000


% Redistribution -0,2 0,8 0,6 4,6 10,1 17,1 19,2 21,8 22,8 23,1

Le pourcentage de redistribution est maximale et égale à 23,1% pour l'assemblage rigide.


Par ailleurs, ce pourcentage diminue à mesure que la raideur de l'assemblage diminue
mais reste positive. Ce pourcentage est nul lorsque l'assemblage est articulé. Cela est dû
au fait que la cause de la distribution des eorts est seulement la ssuration du béton
pour la classe 3. Donc, pour cette section, nous concluons que :
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 56

Figure 3.34: Redistribution nécessaire dans le cas de l'assemblage semi-rigide pour


classe 3

- Le pourcentage de redistribution des eorts en fonction du caractère semi-rigide de


l'assemblage aux extrémités de la poutre. Il diminue à mesure que la raideur de l'as-
semblage diminue.
- Pour les classes 1 et 2 (permettant une vérication plastique après une analyse élas-
tique), la sensibilité de ce pourcentage est très variable. Il existe à la fois la redistribu-
tion positif due aux ssurations du béton et plastications de l'acier soumise exion
négative et la redistribution positif due aux plastications de l'acier soumise exion
positive. En plus, cette sensibilité dépend d'autres facteurs comme par exemple le taux
de l'armature.
- Pour la classe 3, ce pourcentage est nul lorsque l'assemblage est articulé et il n'y a pas
de redistribution inversée.
Chapitre 4

Conclusion

L'étude présentée dans ce travail a pour l'objectif d'évaluer et d'estimer précisément les
pourcentages forfaitaires de redistribution des eorts dans l'analyse élastique pour la
poutre continue mixte associée à la ssuration du béton en traction, ssuration qui a
tendance à diminuer l'inertie des sections transversales et qui entraîne par conséquent
une redistribution des eorts au sein de la structure. Pour ce faire, une étude numé-
rique comprenant une série d'exemples de poutres mixtes continues sur trois appuis a
été réalisée. Ce travail comprend une étude paramétrique (paramètres variables : le taux
d'armature dans la dalle de béton, le rapport entre travées, le caractère semi-rigide de
l'assemblage aux extrémités de la poutre). Les résultats obtenus sont résumés ci-dessous :

1. Le calcul de la èche par la méthode de l'Eurocode 4 est valable et sécuritaire.


Il est faisable pour tous les cas de poutre continue même en présence d'assemblage
semi-rigide.

2. Pour l'analyse des poutres mixtes continues isolées, la ssuration du béton est cou-
verte dans l'Eurocode 4 au travers de la dénition soit de pourcentages forfaitaires de
redistribution des eorts, soit de largeurs de dalle collaborantes appropriées le long de
la poutre. Mais l'Eurocode 4 ne propose toutefois qu'une information limitée sur la
manière de mener à bien la conception économique et sécuritaire d'une poutre mixte.
En eet, la redistribution de moments nécessaire augmente à mesure que le rapport
entre le moment résistant plastique négatif et le moment résistant positif diminue,
mais diminue à mesure que le rapport de longueur de deux portées (courte/longue)
diminue. Donc, il faut imposer des bornes limites pour l'utilisation des pourcentages
de redistribution proposés dans l'Eurocode 4 pour une analyse élastique ou utiliser une
formule telle que proposée en [7].

57
Références bibliographiques 58

3. Pour la poutre avec assemblage semi-rigide, le pourcentage de redistribution des


eorts diminue à mesure que la raideur de l'assemblage diminue. Mais la sensibilité de
ce pourcentage est très variable. Il existe à la fois de la redistribution positive due aux
ssurations du béton et plastications de l'acier soumise à exion négative et la redis-
tribution négative due aux plastications de l'acier soumise à exion positive. De plus,
cette sensibilité dépend d'autres facteurs comme par exemple le taux de l'armature.

4. Cependant, l'étude paramétrique réalisée est limitée. Une série d'exemples avec un
chargement uniforme n'est pas susante pour tirer des conclusions globales. Une re-
cherche plus approfondie serait nécessaire pour fournir des conclusions globales.
Bibliographie
[1] Jean-François Demonceau. Travail de n d'études : Applicability of composite struc-
tures to sway frames, 2004.

[2] Jean-François DEMONCEAU Jean-Pierre JASPART, René MAQUOI. Note de


cours : Element de construction mixte, Octobre 2006.

[3] Jean-Marie ARIBERT. Construction mixte acier-béton - calcul des assemblages


mixtes. Mai 2007.

[4] Eurocode 4 CEN. Calcul des structures mixtes acier-béton. partie 1-1 : Règles
générales et règles our les bâtiments, version env 1994-1-1. 2004.

[5] Jean-François Demonceau. Steel and composite building frames : sway response
under conventional loading and development of membrane eects in beams further
to an exceptional action, thèse de dotorat, université de liège, 2007-2008.

[6] Mode d'emploi de FINELG. Logiciel d'analyse par éléments nis non linéaires,
version 9.0, Janvier 2003.

[7] Shiming Chen and Yuanlin Jia. Required and available moment redistribution
of continuous steelconcrete composite beams. Journal of Constructional Steel
Research, 64(2) :167175, 2008. URL http://www.sciencedirect.com/science/
article/pii/S0143974X07000685.

[8] René Maquoi, Rik Debruyckere, Jean-François Demonceau, and Lincy Pyl.
Construction mixte. Status : published, 2011.

[9] R.P. JOHNSON. Composite structures of steel and concrete. 2004.

[10] Eurocode 3 CEN. Calcul des structures en acier - partie 1-8 : Calcul des assemblages.
2005.

[11] Eurocode 3 CEN. Calcul des structures en acier - partie 1-1 : Calcul des assemblages.
2005.

59
Références bibliographiques 60

[12] EN 1990 CEN. Eurocodes structuraux - eurocodes : Bases de calcul des structures.
2002.
Annexe A

Pourcentages de redistribution
nécessaire pour l'analyse ssurée

Table A.1: Pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse ssurée

λspan Classe de section µ = 0, 58 µ = 0, 70 µ = 0, 82


Classe 1 36,2% 29,1% 21,3%

1 Classe 2 17,4% 14,1% 9,5%


Classe 3 -1,9% -0,3% -0,7%
Classe 1 22,7% 13,6% 4,1%

0,75 Classe 2 10,8% 5,8% 0,5%


Classe 3 -1,0% 0,3% 0,3%

61
Annexe A. Pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse ssurée 62

Figure A.1: Pourcentage de redistribution via l'analyse ssurée pour classe 1

Figure A.2: Pourcentage de redistribution via l'analyse ssurée pour classe 2


Annexe A. Pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse ssurée 63

Figure A.3: Pourcentage de redistribution via l'analyse ssurée pour classe 3

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