Membre du jury :
Jean-François Demonceau
Jean-Pierre Jaspart
Jean-Marc Franssen
Boyan Mihaylov
Mohammed Hjiaj
Les dicultés auxquelles est confronté l'ingénieur lors de ce type d'analyse sont princi-
palement liées à la ssuration du béton en traction, ssuration qui a tendance à diminuer
l'inertie des sections transversales et qui entraîne par conséquent une redistribution des
eorts au sein de la structure. Pour l'analyse des poutres mixtes isolées, la ssuration du
béton est couverte dans l'Eurocode 4 au travers de la dénition soit de pourcentages for-
faitaires de redistribution des eorts, soit de largeurs collaborantes de dalle appropriées
le long de la poutre. Mais rien n'est indiqué quant à la manière de procéder dans le cas
de portique mixte présentant des assemblages semi-rigides aux extrémités des poutres
mixtes.
i
Abstract
Eurocode 4 is the European standard for design and verication of Steel-Concrete Com-
posite Buildings, in which there are mainly design rules for structural elements considered
in isolation from their context : composite slabs, composite beams, composite columns
and composite beam-column joint. Using these calculation rules requires prior determi-
nation of internal forces. These forces are usually derived from a global analysis of the
structure. However, Eurocode 4 provides only very limited information to carry out the
structural analysis of a composite sway frames. The diculties faced by engineers in this
type of analysis are mainly related to concrete cracking in tension, which tends to reduce
the inertia of the cross sections and consequently leads to a redistribution of eorts. For
the analysis of isolated composite beams, concrete cracking is covered in Eurocode 4 :
either percentage redistribution of eorts or eective width in steelconcrete composite
beams. But nothing is said about how to proceed in the case of composite frame with
semi-rigid joints at the ends of composite beams. The present study provides a realiza-
tion of nonlinear analysis of continuous composite beams including the semi-rigid joint
to study how the cracking of concrete is divided into beams and how this inuences the
distribution of eorts. We also propose method of analysis based on an elastic approach
that would take into account the cracking and obtain a suciently accurate estimate of
the internal forces.
ii
Remerciements
Pour réaliser ce travail qu'il présente, j'ai largement bénécié de l'aide de nombreuses
personnes. Je tiens à les remercier très sincèrement.
Je tiens tout d'abord à adresser mes plus vifs remerciements à mes promoteurs, Jean-
François Demonceau, Jean-Pierre Jaspart, qui m'a soutenue tout au long de mon travail
pour leur précieuse collaboration et leur conseil judicieux. De plus, au cours de cette
période, ils ont créé les meilleures conditions pour rendre possible la réalisation de ce
travail.
Je remercie également Mme Clara Huvelle, ses assistants, pour les explications et l'aide
de problèmes concernant le logiciel FinelG.
Je remercie les membres du jury de mon TFE pour l'intérêt qu'ils ont porté à mon travail
et pour leur disponibilité.
De nombreux professeurs de l'Université de Liège m'ont permis de mener à bien ce travail
que ce soit par leur enseignement au cour de ces deux années d'études en Belgique. Je
les en remercie.
Je suis également très reconnaissant envers Monsieur Michel Hogge pour la bourse
d'études à l'Université de Liège pendant deux ans.
Je tiens à remercier mes amis du Master en Ingénieur des Constructions pour leurs aides
dans mes études ainsi que dans la vie et l'amitié pendant deux ans en Belgique.
Enn, j'adresse mes remerciements à ma famille, mes amis vietnamiens à Liège pour
leurs soutiens, leurs encouragements et leur amour qui m'ont accompagné tout au long
de mes études.
iii
Table des matières
Résumé i
Abstract ii
Remerciements iii
2 Rappels théoriques 3
2.1 Généralités sur la construction mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1.2 Dalles mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.1.3 Poutres mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.3.1 Généralité de poutres mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.3.2 Largeur de dalle collaborante . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.4 Poteaux mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.5 Assemblages mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.5.2 Comportement de l'assemblage mixte . . . . . . . . . . . 10
2.1.5.3 Classication de l'assemblage mixte . . . . . . . . . . . . 10
2.1.5.4 Modélisation de l'assemblage mixte . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Classication des sections transversales mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3 Analyse globale des poutres mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.1 Analyse rigide-plastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.2 Analyse élastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
iv
Table des matières v
4 Conclusion 57
vi
Liste des Figures vii
viii
Chapitre 1
Introduction
Le dimensionnement des bâtiments mixtes acier-béton est couvert par l'Eurocode 4, Par-
tie 1-1, dans lequel on trouve principalement des règles de dimensionnement pour élé-
ments structuraux considérés comme isolés de leur contexte : des dalles mixtes, poutres
mixtes, poteaux mixtes et assemblages poutre-poteau mixtes.
L'utilisation de ces règles de calcul requiert la détermination préalable des eorts internes
auxquels sont soumis les éléments structuraux précités. Ces eorts sont habituellement
issus d'une analyse globale de la structure. L'Eurocode 4 ne propose toutefois qu'une
information très limitée, voire inexistante, sur la manière de mener à bien l'analyse
structurale d'une ossature mixte.
Les dicultés auxquelles est confronté l'ingénieur lors de ce type d'analyse sont princi-
palement liées à la ssuration du béton en traction, ssuration qui a tendance à diminuer
l'inertie des sections transversales et qui entraîne par conséquent une redistribution des
eorts au sein de la structure.
Pour l'analyse des poutres mixtes isolées, la ssuration du béton est couverte dans l'Eu-
rocode 4 au travers de la dénition soit de pourcentages forfaitaires de redistribution des
eorts, soit de largeurs collaborantes de dalle appropriées le long de la poutre. Mais rien
n'indique la manière de procéder dans le cas de poutres extraites de bâtiments mixtes
pour lesquelles une continuité existe, à leurs extrémités, avec les poteaux.
1
Chapitre 1. Introduction 2
Chapitre 1 - Introduction :
Ce premier chapitre présentera la problématique abordée et l'organisation de ce mémoire.
Chapitre 4 - Conclusion :
Le dernier chapitre donnera un résumé et des perspectives à l'issue de ce travail.
Chapitre 2
Rappels théoriques
2.1.1 Introduction
D'une manière générale, une structure peut être dénie comme mixte si elle associe deux
matériaux de natures et de propriétés diérentes avec l'objectif de tirer le meilleur parti
possible de cette association au plan mécanique. La construction mixte acier-béton si-
gnie des structures construites à l'aide des deux matériaux acier et béton en établissant
l'action mixte entre les deux. Grâce à cette connexion ecace entre les constituants, la
structure peut aussi mieux résister aux eorts sollicitant limite les déplacements associés.
La gure 2.1 est un exemple de la construction mixte avec des éléments constitutifs.
Le dimensionnement pour ces éléments structuraux de bâtiments mixtes acier-béton est
couvert par l'Eurocode 4, Partie 1-1 [4].
3
Chapitre 2. Rappels théoriques 4
composite slab
composite beam
composite column
floor = beam + slab
Tous les exemples de structures mixtes étudiées dans ce mémoire sont des poutres pro-
lées acier accompagnées de dalles mixtes collaborantes. Une dalle mixte est constituée
d'une tôle d'acier nervurée, prolée à froid, recouverte d'une dalle de béton comportant
un treillis d'armature (voir gure 2.2). Après durcissement du béton, elle se comporte
comme un élément structural mixte acier-béton collaborant.
Pour assurer la liaison acier-béton dans la dalle mixte, la tôle nervurée doit pouvoir
transmettre le cisaillement longitudinal à l'interface entre l'acier et le béton. La simple
adhérence entre la tôle d'acier et le béton n'est pas considérée comme susante pour
Chapitre 2. Rappels théoriques 5
Poutre solive
créer un comportement de plancher mixte. Dès lors, une liaison ecace doit être assurée
à l'aide d'une ou plusieurs techniques énoncées ci-après et illustrées à la gure 2.3 :
- une forme de prolage appropriée (à nervures rentrantes), qui peut assurer un transfert
de cisaillement par frottement ;
- une liaison mécanique, obtenue par déformations locales des parois de la tôle prolée
sous forme d'indentations ou de bossages ;
- des ancrage d'extrémité assuré soit par des goujons soudés au travers de la tôle soit
par la déformation des nervures aux extrémités de la tôle prolée ;
Figure 2.3: Types de liaison acier-béton dans les dalles mixtes [1]
Une poutre mixte comporte trois composants (voir gure 2.4) [8] :
- une partie en béton, se présentant habituellement sous la forme d'une semelle en béton
à la partie supérieure de la section ;
- un prolé en acier ;
- une connexion, assurée le plus souvent par des goujons connecteurs ;
- Poutre mixte avec dalle collaborante constituée d'une poutre en acier, faite d'une
section laminée à chaud ou reconstituée par soudage, et d'une dalle en béton armé ou
d'une dalle mixte. Cette dalle est solidarisée à la semelle supérieure de la poutre en
acier par des organes de connexion qui assurent l'action composite.
- Poutre mixte partiellement enrobée également constituée d'une poutre en acier, faite
d'une section laminée à chaud ou reconstituée par soudage, et de béton armé placé
entre les semelles de la poutre en acier.
"Dans une section transversale de la poutre mixte travaillant simultanément avec la dalle,
la contrainte normale dans la dalle n'est pas distribuée uniformément ; elle diminue au
fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'axe de la poutre et que l'on n'entre pas encore
dans la zone d'inuence de la poutre voisine. Ce phénomène est connu sous le nom
de traînage de cisaillement (Figure 2.5 - contraintes CDE). An de pouvoir étudier un
plancher mixte comme un ensemble de poutres en té indépendantes, on introduit le
concept de largeur collaborante bef f de la dalle. Cela revient à attribuer à chaque poutre
métallique une largeur de dalle qui contribue à la exion générale du plancher et telle
que la contrainte normale de exion calculée par la loi de Navier, appliquée à la section
mixte ainsi dénie, fournirait la même contrainte maximale que celle naissant dans la
distribution non uniforme réelle (Figure 2.5 contraintes GHJK)" [2].
Chapitre 2. Rappels théoriques 7
b
eff
b e1 b e2
b1 b1 b2
où :
- b0 peut être pris égal à 0 pour l'analyse de structures de bâtiments et bi est alors
mesuré par rapport au centre de l'âme.
- bei = min(Le /8; bi ) avec Le , en principe, la distance mesurée entre points d'inexion
consécutifs du diagramme des moments de exion mais, en pratique, pris égal à une
fraction forfaitaire de la portée de la poutre étudiée (voir Figure 2.7).
Chapitre 2. Rappels théoriques 8
L1 L2 L3 L4
"Dans le cas d'une poutre sur deux appuis, la longueur Le est donc égale à la porté
L de la poutre. Pour des poutres continues, Le représentent la longueur forfaitaire de
la plage des moments positifs déterminée à partir de la Figure 2.7. On y distingue une
largeur collaborante de dalle sous moment de exion positif, fondée sur une longueur Le
représentant forfaitairement la longueur de la plage des moments positifs et une largeur
collaborante sous moment de exion négatif (au voisinage des appuis intermédiaires),
fondée sur une longueur Le représentant forfaitairement la longueur de la plage des
moments négatifs. Notons que, dans ce dernier cas, la largeur collaborante n'est constituée
que des seules armatures longitudinales (comprises dans cette largeur) si l'on admet que
le béton ne résiste nullement à la traction. On notera que les longueurs de référence Le
de deux plages adjacentes se chevauchent partiellement ; ceci s'explique par le fait que
l'on a en pratique à considérer non pas le diagramme des moments de exion générés
par une mise en charge unique mais bien des diagrammes enveloppes qui présentent ce
même type d'interférence" [2].
Un poteau mixte est constitué d'un prolé en acier entièrement ou partiellement enrobé
de béton ou d'un prol creux rempli de béton. La gure 2.8 présente diérents exemples
de poteaux mixtes :
- les poteaux totalement enrobés de béton sont constituées d'un prol noyé dans du
béton et recouvert d'une épaisseur minimale de béton (Figure 2.8.a) ;
- les poteaux partiellement enrobées de béton sont constituées de sections en I ou en H
dont l'espace compris entre les semelles est rempli de béton (Figure 2.8, b-c) ;
- les sections creuses remplies de béton peuvent être circulaires ou rectangulaires (Figure
2.8, d-f) ;
Chapitre 2. Rappels théoriques 9
bc a b = bc b b = bc c
cy b cy b
cz
h hc h = hc h = hc
y tw tf y tw y tw
tf tf
cz
z z z
b d e f
d d
t t t
y h
y y
t
z z
z
2.1.5.1 Introduction
Cependant, cette classication (mixte ou métallique) ne joue pas un rôle très important
dans le dimensionnement de portiques mixtes. L'importance consiste à caractériser la ca-
pacité de rotation des assemblages, c'est à dire an d'évaluer les propriétés mécaniques
des assemblages en termes de rigidité, de résistance et de ductilité. La procédure géné-
rale pour cette caractérisation est présentée dans 2.1.5.2. Ensuite, 2.1.5.3 donne les
diérents critères permettant la classication commune conformément à leurs propriétés.
Enn, 2.1.5.4 présente les diérentes possibilités pour la modélisation conformément à
la classication commune et à l'analyse globale choisie.
Sj.ini Rotation
cd
Les assemblages mixtes peuvent être classés selon trois critères : leur rigidité, leur résis-
tance et leur ductilité ( 8.2.3 dans l'Eurocode 4 [4]) de la même manière que pour les
assemblages en acier. Donc, cette classication dépend de la rigidité et des propriétés de
résistance (Ib et Mj,Rd ) de la section transversale de la poutre la plus proche ( 5.2 dans
l'Eurocode 3, partie 1-8 [10]).
- Si
E.Ib
Sj,ini ≥ kb
L
l'assemblage est classé comme rigide, donc il n'y a pas de rotation relative entre les
éléments connectés. Où kb = 8 pour les ossatures où le système de contreventement
réduit le déplacement horizontal d'au moins 80% et kb = 25 pour les autres ossatures.
- Si
E.Ib
Sj,ini ≤ 0, 5
L
L'assemblage est classé comme nominalement articulé, donc une rotation libre est
supposé au niveau de l'articulation.
- Dans tous les autres cas, l'assemblage est classé comme semi-rigide.
Cette classication est illustrée comme l'indique la gure 2.11. Des zones 1, 2 et 3 cor-
respondent successivement à l'assemblage rigide, semi-rigide et articulé.
2
- Si MEd ≤ MRd , la raideur de l'assemblage est supposée égale à Sj,ini
3
- Si MEd ≤ MRd , la raideur de l'assemblage est supposée égale à Sj,ini /η
M
Rd
elastic-plastic
elastic
S j,ini
Cd
Lors de l'analyse globale des poutres mixtes, il importe éventuellement de tenir compte
de la capacité de rotation limitée des sections mixtes. On est donc amené à dénir des
classes de section, à l'instant de ce qui se fait en construction métallique. Les Eurocodes
3 [11](et aussi Eurocode 4[4]) ont instauré une classication des sections transversales,
en fonction de :
- l'élancement des parois ;
- la résistance de calcul ;
- la capacité de rotation plastique ;
Chapitre 2. Rappels théoriques 13
Quatre classes de sections ont été dénies, allant de la section 1 (la plus performante) à la
section 4 (la plus fragile). Les classes sont dénies en termes d'exigences de performance
pour le moment résistant de la exion :
- Classe 1 : "la section est capable de développer le moment de résistance plastique
−
(Mpl,Rd
+
sous exion positive ou Mpl,Rd sous exion négative et possède une capacité de
rotation telle que la formation complète d'un mécanisme de ruine par rotules plastiques
est possible" [2].
- Classe 2 : "la section est capable de développer le moment de résistance plastique
comme en classe 1 mais sa capacité de rotation ne permet pas de développer complè-
tement le mécanisme de ruine plastique"[2].
- Classe 3 : "en raison d'un phénomène de voilement local élasto-plastique dans une zone
comprimée de la section métallique, la valeur du moment de résistance de la section ne
peut atteindre celle du moment de résistance plastique mais excède celle correspondant
à l'atteinte de la limite d'élasticité dans l'une des bres extrêmes de la section en acier"
[2].
- Classe 4 : sections transversales ne pouvant atteindre leur résistance élastique, du fait
des risques de voilement local.
La gure 2.13 illustre la courbe moment-rotation pour chacune des classes précitées.
1
2
M pl
3
M el
4
Cette classication est très importante car elle permet de xer le choix de l'analyse glo-
bale, le pourcentage de redistribution des moments (voir 2.3), de déterminer les critères
Chapitre 2. Rappels théoriques 14
Toutefois, les poutres mixtes traitées dans le cadre de ce travail ne seront que de classes
1, 2 ou 3. Pour les sections de classes 1 ou 2, l'Eurocode 4 [4] impose des conditions
concernant les barres d'armature :
• les barres situées dans la largeur ecace doivent avoir une ductilité de classe B ou C ;
• pour pouvoir développer le moment plastique, une aire minimale d'armature As est
imposée dans la largeur ecace de la semelle de béton, celle-ci est dénie par la rela-
tion ci-dessous :
fy fctm p
As ≥ ρs .Ac avec ρs = δ. . . kc
235 fsk
avec :
- δ égal à 1,1 pour les sections de classe 1 et 1,0 pour les sections de classe 2
- Ac l'aire ecace de la semelle en béton ;
- fy la valeur nominale de la limite d'élasticité de l'acier du prolé ;
- fsk la limite caractéristique des armatures ;
- fctm la résistance moyenne en traction du béton ;
1
- kc = coecient prenant en compte la distribution des contraintes immé-
hc
1+
2Z0
diatement avant la ssuration ;
- hc épaisseur de la semelle de béton (béton se trouvant au-dessus des nervures dans
le cas d'une dalle mixte) ;
- Z0 distance verticale entre le centre de gravité de la semelle de béton non ssurée
et le centre de gravité de la section mixte non ssurée en utilisant le coecient
d'équivalence n0 pour les chargements à court terme.
Chapitre 2. Rappels théoriques 15
Pour pouvoir réaliser les vérications de la résistance de la section d'une poutre mixte,
il faut disposer de la distribution des eorts internes. Ce sont les moments échissants
de sollicitation MEd et les eorts tranchants de calcul VEd à considérer aux états limites
ultimes. En pratique, seuls deux types d'analyse sont donc envisageables :
"Pour pouvoir eectuer une analyse rigide-plastique, les sections critiques (c'est à-dire
celles où sont susceptibles d'apparaître des rotules plastiques) doivent être capables non
seulement de développer mais encore de maintenir leur moment résistant plastique jus-
qu'à ce que, sous chargement monotone croissant, un mécanisme de ruine plastique appa-
raisse. Ce mécanisme traduit une redistribution, entre sections, des moments échissants
qui s'eectue progressivement au fur et à mesure de l'apparition des rotules plastiques
successives. Les sections critiques doivent donc avoir une capacité de rotation susante"
[2]. Dans l'Eurocode 4 [4], il n'existe pas encore de méthode simple permettant de prévoir
les rotations exigées dans les sections critiques. Dès lors, on y dénit des conditions d'ap-
plication de l'analyse rigide-plastique en se basant sur les résultats, d'une part, d'essais
Chapitre 2. Rappels théoriques 16
expérimentaux sur poutres et, d'autre part, de simulations numériques. Ces conditions
sont les suivantes :
- La nuance de l'acier de construction n'est pas supérieure à S355 et l'acier utilisé res-
pecte certains critères de ductilité en accord avec l'Eurocode 3 [11].
- Les assemblages poutre-colonne possèdent une capacité de rotation susante, ou le
moment résistant de ces derniers est au moins égal à 1,2 fois le moment plastique
résistant de la poutre connectée.
- Les sections où se forment les rotules plastiques sont de classe 1 et toutes les autres
sections de la poutre sont au moins de classe 2.
- Deux travées adjacentes d'une poutre mixte continue ne dièrent pas en longueur de
plus de 50% de la plus courte d'entre elles et la longueur d'une travée de rive ne dépasse
pas de plus de 15% celle de la travée adjacente (Figure 2.14).
Figure 2.14: Conditions sur les longueurs de travée pour une analyse rigide-plastique
[2]
- Tout risque de déversement de la poutre est exclu par des dispositions constructives
appropriées.
- Si, dans une travée donnée, plus de la moitié de la charge totale de cette travée est
concentrée sur une longueur inférieure ou égale au cinquième de la travée, la distance
de l'axe neutre à la face supérieure de la dalle ne dépasse pas 15% de la hauteur totale
de la section mixte où une rotule plastique est supposée se former sous moment positif
(une ruine prématurée par écrasement du béton est ainsi évitée en section).
- Un maintien latéral ecace est assuré à chaque emplacement de rotule plastique.
Enn, pour pouvoir réaliser une analyse rigide-plastique, la section de l'élément en acier
de la section mixte doit être symétrique par rapport à un plan parallèle au plan de l'âme
ou des âmes.
"L'analyse élastique présente l'avantage d'être applicable à toute poutre continue quelle
que soit la classe des sections. Le problème se pose cependant de la prise en compte de la
perte de rigidité due à la ssuration du béton dans les zones de moments négatifs. L'eet
Chapitre 2. Rappels théoriques 17
- "L'analyse globale élastique non ssurée est eectuée avec une inertie exionnelle
constante par travée ; cette inertie est calculée en supposant que le béton tendu n'est
pas ssuré, en homogénéisant la section par rapport à l'acier et en adoptant pour la
largeur ecace b+
ef f la valeur obtenue à mi-travée" [2].
Pd
L1 L2
Ea I 1
- "L'analyse globale élastique ssurée est eectuée en adoptant une inertie exionnelle de
la section ssurée sur une distance égale à 15% de chacune des travées situées de part et
d'autre de tout appui intermédiaire (I3 dans la Figure 2.16), et en conservant l'inertie
exionnelle de la section non ssurée en dehors de ces zones (I1 ou I2 dans la Figure
2.16). Cette méthode d'analyse n'est applicable que lorsque le rapport de longueur de
deux portées adjacentes de la poutre continue considérée (courte/longue) est au moins
égal à 0,6. L'inertie de la section ssurée I3 (noté If iss dans la chapitre 3) est calculée
en négligeant le béton tendu, mais en considérant les armatures situées dans la largeur
collaborante de la dalle bef f déterminée sur appui. L'hypothèse d'une proportion xée a
priori de la longueur ssurée simplie grandement l'analyse puisqu'elle permet d'éviter
un processus itératif de détermination de cette longueur ; elle procure une précision
susante des résultats" [2].
Chapitre 2. Rappels théoriques 18
Pd
0,15 L 1 0,15 L 2
x
L1 L2
EaI 1 Ea I 2 Ea I 1
Il est pour ainsi dire impossible de déterminer précisément par le calcul la redistribution
des moments à appliquer au terme d'une analyse élastique. Cette redistribution consiste
à réduire les moments de exion sollicitant dans les sections où le rapport entre mo-
ment sollicitant et moment résistant est le plus élevé (en général, dans le domaine du
bâtiment pour lequel on a des poutres prismatiques, ces sections sont situées aux appuis
intermédiaires) et à augmenter par ailleurs les moments de exion sollicitant de signe
opposé. Elle doit être opérée de manière à ce que l'équilibre reste respecté. Pour autant
que les conditions suivantes soient respectées, les valeurs de redistribution du Tableau
2.1 peuvent être utilisées [4] :
- la poutre continue considérée fait partie d'un portique qui résiste aux eorts horizon-
taux à l'aide de contreventements,
- la poutre est connectée aux colonnes via des assemblages rigides et pleinement résis-
tants ou via un tel assemblage d'un coté et via une rotule de l'autre,
- la poutre sur chaque portée a une hauteur uniforme,
- si la poutre est partiellement enrobée, la contribution des armatures en compressions
dans le calcul des moments résistants est négligée,
- le risque de ruine par déversement est négligeable.
Le tableau 2.1 est uniquement valable pour des aciers de nuance S355 ou inférieure.
Si de l'acier avec une nuance supérieure est utilisé, une redistribution des moments est
Chapitre 2. Rappels théoriques 19
Développement de simulation
numérique
Le logiciel FINELG [6] est un programme de calcul non linéaire par éléments nis. Il prend
en compte la non linéarité matérielle et non linéarité géométrique. Il a été créé en 1974
et développée à l'Université de Liège (Département ArGEnCo) et au bureau d'études
Greisch (Liège, Belgique). Il est lié aux post-processeurs logiciels tels que DESFIN et
Fingl - programmes graphiques interactifs, ou SELFIN permettant le post-traitement du
chier.out de sortie de résultats FINEL.
Ce logiciel est surtout utilisé dans de cadre de recherches scientiques. Il permet de suivre
le comportement d'une structure soumise à une augmentation de charge jusqu'à la ruine,
voir au-delà. Il permet notamment de résoudre :
20
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 21
Dans ce travail de n d'études, les analyses non linéaires sont eectuées en tenant compte
de la non linéarité matérielle. Cette non linéarité est clairement démontré par les lois
de comportement de matériaux utilisés (voire 3.1.2.2). Pour l'analyse non linéaire, un
calcul pas-à-pas est utilisé avec des étapes de Newton-Raphsons et la méthode arc-length
(pas sphérique) pour l'incrément de charge (UK, 1980 - Liège, 1980).
Dans le cadre de mon travail de n d'étude, une modélisation 2-D est eectuée pour
les poutres. Les éléments de poutre utilisés sont ceux représentés à la gure 3.1 (voir
chapitre 8 - Mode d'emploi de FINELG [6]). Chaque élément a trois n÷uds, les n÷uds
1 et 3 présentent trois degrés de liberté (2 déplacements u, v et 1 rotation θ) et le n÷ud
2 ne présente que un degré de liberté (u) qui permet de tenir compte d'un éventuel dé-
placement relatif entre le béton et le prol en acier.
Ici, les connexions entre la dalle et la poutre est considérées comme une connexion com-
plète. En cas de connexion complète, la capacité résistante en exion de l'élément mixte
est atteinte avant d'avoir épuisé la résistance de cette connexion. Le moment résistant
est celui déterminé pour la section mixte monolithe. Il s'agit du moment plastique ou
élastique selon la classe de la section (voir 2.2).
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 22
Pour tous les matériaux, les valeurs caractéristiques de la résistance sont utilisées (co-
ecients de sécurité pour les matériaux égal à 1). Pour les éléments en acier (prolés
d'acier et l'armature dans le béton), une loi bilinéaire (élastique parfaitement plastique)
pour les analyses non-linéaires (Figure 3.2) est utilisée.
Figure 3.4: Loi de comportement du béton générale en compression non linéaire dans
FINELG, [6]
Dans ce travail, les lois de comportement du béton sont modiées comme l'indique la
gure 3.5 et 3.6.
fcc
Ec
m
c
fct
fcc
Ec
m
c
fct
Comme on le sait, la connexion entre la dalle du béton et la poutre en acier est suppo-
sée être complète (voir 3.1.2.1). Concernant la modélisation de l'assemblage semi-rigide,
l'approche simpliée telle que proposée au 2.1.5.4 est utilisée, c'est à dire la capacité
de déformation des assemblages est concentré à l'intersection entre la poutres et les axes
des colonnes. Dans ce travail, on prend la valeur η = 2, donc la loi de comportement
de l'assemblage est utilisée pour toutes les congurations considérées dans 3.5 comme
l'indique la gure 3.7.
MRd
Sj = Sj,ini /2
Des étapes de simulation numérique sont exécutées dans l'ordre indiqué ci-dessous :
• Première étape (voir 3.3) : A partir d'un premier exemple pour la poutre isostatique
et la poutre continue, nous les simulons via FINELG dans l'ordre comme suit :
- D'abord, nous simulons la poutre isostatique dans FINELG, la largeur ecace positif
(b+
ef f ) est calculée selon la formule de l'Eurocode 4 [4] pour la poutre simple. Nous
comparons le résultat obtenu (le moment résistant plastique positif) avec l'Eurocode
4 (voir 3.3.1).
- Ensuite, au 3.3.2 nous simulons la poutre continue sur trois appuis en gardant la
largeur ecace positif (b+
ef f ) de la poutre isostatique. C'est à dire, ces deux poutres
(poutre isostatique et hypersatique) ont la même section droite uniforme sur le long
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 25
de la poutre. Nous comparons aussi le résultat obtenu (le moment résistant plas-
tique, le pourcentage de la redistribution des eorts et la èche) avec l'Eurocode 4.
• Deuxième étape : A partir du premier exemple, une étude paramétrique est réalisée en
modiant certains paramètres pour la poutre continue (la longueur de la deuxième tra-
vée et le taux de l'armature dans la partie du béton de la dalle). Pour chaque exemple,
on aura un pourcentage de redistribution des eorts correspondant - voir 3.4. Dans
cette partie, nous comparons des résultats obtenus avec une étude précédemment réa-
lisée (article [7]) qui a abordé la relation entre le pourcentage de redistribution du
moment et ces paramètres (voir 3.4.3).
Dans cette section, nous présentons des données générales pour la poutre mixte isosta-
tique à étudier. Ces mêmes données seront également utilisées pour la poutre continue
sur trois appuis (voir 3.3.2.1) :
- Poutre en acier, prolé IPE 270, nuance d'acier S355 fy = 355M pa. Les données
nécessaires de la section en acier de la poutre sont présentées à la gure 3.8 et au
tableau 3.1. Cette poutre est constituée de prolés en acier laminés à chaud associés
par connecteurs mécaniques (goujons à tête) à des dalles mixtes de plancher (béton
coulé sur tôles en acier nervurées). Pour rappel, la connexion entre la dalle en béton
et la poutre en acier est supposé être complète (voir 3.1.2.1).
h 270 mm
b 135 mm
tw 6,6 mm
tf 10,2 mm
r 15 mm
A 45,9 cm2
Iy 5790 cm4
- Les armatures passives sont de classe B et de nuance S500 (fsk = 500M pa). Pour
les sections de classe 1 ou 2, l'Eurocode 4 [4] impose la condition : les barres situées
dans la largeur ecace doivent avoir une ductilité de classe B ou C (voir 2.2). Cette
condition est donc satisfaite dans ce cas-ci.
- La hauteur totale de la dalle est de 150 mm. Le type de tôle est Cofraplus 77 (hp =
77mm). Donc, l'épaisseur de la partie solide du béton vaut : hc = 150 − 77 = 73mm.
Cette poutre isostatique est soumise à une charge répartie uniforme q = 39,5 kN/m, sa
portée est de Lp = 8 m. Sur base du principe du calcul de la largeur collaborante (voir
2.1.3.2), on la détermine suivant le calcul ci-après :
Lp
bef f = be1 + be2 = 2 × min bi , = 2m
8
Dans cet exemple, les armatures passives sont constituées d'un treillis T150x150x6x6
(dit anti-ssuration) et de barres longitudinales additionnelles φ8 espacées de 100 mm
(Toutes en acier S500). La distance entre la position de l'armature et la face supérieur
de la dalle est 20 mm (voir gure 3.9). Donc, pour la largeur ecace bef f = 2m, l'aire
des armatures passives est de :
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 27
2000
As = 1382 mm2
73
20
77
IPE 270
270
D'autres informations données ci-dessous sont également nécessaire pour interpréter les
résultats de la modélisation numérique via FINELG :
- Position du centre de la partie en béton de la dalle par rapport au centre du prolé
IPE270 :
h hc 270 73
Y0 = + hp + = + 77 + = 248, 5mm
2 2 2 2
- Position de l'armature passive dans la dalle par rapport au centre du prolé IPE270 :
h 270
Yar = + hp hc − 20 = + 77 + 73 − 20 = 265mm
2 2
Notion théorique
Nous avons supposé que les connexions entre la dalle et la poutre sont complètes (voir
3.1.2.1). Donc, la capacité résistante en exion de l'élément mixte est atteinte avant
d'avoir épuisé la résistance de cette connexion. Le moment résistant est déterminé pour la
section mixte monolithe. La résistance au moment échissant d'une section de classe 1 ou
2 est déterminée par le calcul plastique (voir 2.3). Pour le calcul de moments résistants,
on adopte les hypothèses simplicatrices suivantes (proposées dans l'Eurocode 4 [4] ) qui
sont adoptées pour correspondre aux conditions et aux propriétés utilisées dans FINELG :
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 28
Résultats de calcul
Le catalogue des prolés indique que le prolé métallique IPE 270 de nuance S355 est de
Classe 1 lorsqu'il est soumis à exion simple. Une vérication plastique en section acier
est permise. La poutre mixte (prolé IPE 270 + dalle + connexion) est exclusivement
sollicitée en exion positive. Dans ce cas, l'axe neutre de la section mixte est situé plus
haut que le centre de gravité du seul prolé métallique, la hauteur de la partie comprimée
de l'âme se trouve réduite ; la section mixte en exion positive est a fortiori de Classe 1.
Donc, selon les hypothèses simplicatrices au dessus, pour calculer le moment positif de
résistance plastique Mpl,Rd
+
, nous désignons respectivement par Fa et Fc1 les résistances
axiales plastiques (dans la direction de la poutre) de la poutre en acier (en traction) et
de la dalle en béton (en compression), voir gure 3.10. Nous avons :
fy · Aa 355 · 4590
Fa = = = 1629, 5kN
γa 1 · 1000
fck · hc · bef f 25 · 73 · 2000
Fc1 = = = 3650kN
γc 1 · 1000
Puisque Fc > Fa , nous trouvons que l'axe neutre de exion plastique (A.N.P) se trouve
localisé dans l'épaisseur hc du béton de la dalle mixte. Donc, la position (mesurée à partir
de la face supérieure de la dalle) de l'axe neutre plastique en exion positive se déduit
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 29
hc A.N.P. z F
c1
hp
ha / 2
ha Fa
ha / 2
Fa 1629, 45 · 1000
z= = = 32, 6mm
bef f · fck /γc 2000 · 25/1
+
Mpl,Rd = Fa · (0, 5 · ha + hc + hp − 0, 5 · z)
= 1629, 5 · (0, 5 · 270 + 73 + 77 − 0, 5 · 32, 6) = 437, 8kN m
En bref, la valeur du moment résistant plastique positif via calcul analytique est égale :
+
Mpl,Rd = 437, 8kN m
Comme mentionné dans la section précédent, on utilise deux lois du comportement pour
le béton : l'une en compression élastique parfaitement plastique, et l'autre en compres-
sion non linéaire (voir 3.1.2.2). Donc, sur la base du moment à mi-travée de la poutre, on
obtient deux valeurs du moment résistant plastique positif qui correspondent au méca-
nisme plastique et compare avec des résultat par calcul analytique ( 3.3.2). Ces résultats
sont présentés au tableau 3.2. On constate que les deux résultats numérique sont prati-
quement identiques. De plus, ceux-ci et le résultat analytique ne sont pas très diérents
(tableau 3.2).
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 30
continue
Pour le premier cas de la poutre continue, la conguration de cette poutre sur trois appuis
est illustrée à la gure 3.11 ci-après. Cette poutre est symétrique, L1 = L2 = 8 m. On
ef f = 2m) tout au long de la poutre et les données
garde la largeur ecace positive (b+
générales sont identiques à celles de la poutre isostatique ( 3.3.1.1). Donc, la section de
la poutre mixte continue reste la même que la gure 3.9.
q = 39,5 kN/m
L1 L2
−
Pour calculer le moment négatif de résistance plastique Mpl,Rd , nous nous basons aussi
sur les hypothèses simplicatrices du 3.3.1.2. Donc, nous avons la distribution plastique
des contraintes normales de la section de la poutre continue mixte soumise à exion né-
gative comme indiqué à la gure 3.12.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 31
hs
tf
f
bf
As · fsk 1382.500
Fs = = = 691, 2kN
γs 1000.1
Nous avons : Fa = 1629, 5kN > Fs = 691kN et Fa − Fs = 938, 3kN > 2.Fa,semelle =
2.bf .tf .fy .γs = 977, 7kN . Donc, l'axe neutre de exion plastique (A.N.P) est situé dans
la semelle en acier. L'épaisseur zf (voir gure 3.12) de la partie tendue de la semelle de
la poutre en acier vaut :
Fa − Fs 938, 3.1000
zf = = = 9, 8mm
2.bf .fy /γa 2.135.355/1
−
Mpl,Rd = Fa (0, 5.ha + hs ) − (Fa − Fs ) (0, 5.zf + hs ) = 305, 2kN m
En bref, la valeur du moment résistant plastique négatif via calcul analytique est égale
−
à Mpl,Rd = 305, 2kN m
Nous continuons à utiliser deux lois du comportement pour le béton : l'une en compression
élastique parfaitement plastique, et l'autre en compression non linéaire (voir 3.1.2.2).
Nous obtenons les résultats présentés au tableau 3.3.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 32
la poutre continue
Pour réaliser une analyse plus détaillée des résultats, nous devons calculer analytiquement
les valeurs suivantes :
- Inertie de la section mixte non ssurée (I + ou I1 ),
- Inertie de la section mixte ssurée (I − ou I2 ),
- Moment résistant élastique positif de la section mixte Mel,Rd
+
,
−
- Moment résistant élastique négatif de la section mixte Mel,Rd ,
Pour le béton, FINELG considère les valeurs à court terme dans son calcul. Donc, les
valeurs calculées analytiques sont déterminées avec la même hypothèse. Cela concerne
principalement le coecient d'équivalent :
Ea 210000
n= = = 6, 77
Ec 31000
La position du centre de gravité de la section non ssurée par rapport à la face inférieure
de la poutre mixte peut être obtenu comme suit :
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 33
bef f .hc hc h
. h + hp + + A.
n 2 2
yG,ct =
bef f .hc
+A
n
2000.73 73 270
. 270 + 77 + + 4590.
6, 77 2 2
= = 340mm
2000.73
+ 4590
6, 77
Après, nous donnons les excentricités à court terme (voir gure 3.13). Ces excentricité
sont utilisées pour SELFIN pour le post-traitement du chier.out de sortie FINEL :
h 270
= 340 −
ea,ct = yG,ct − = 205mm
2 2
hc 73
ec,ct = yG,ct − h + hp + = 340 − 270 + 77 + = 43, 5mm
2 2
e_c = 43,5
2000
73
77
e_a = 205
IPE 270
270
Donc, l'inertie de la section "non ssurée" aux eets à court terme vaut :
bef f
.h3c bef f
h
2
Inonf iss,ct = n + Iy + 2 2
.hc .ec,ct + A.ea,ct + As . Yar + − yG,ct
12 n 2
2000
.733 2
6, 77 4 2000 2 2 270
= + 5790.10 + .73.43, 5 + 4590.205 + 1382. 265 + − 340
12 6, 77 2
= 306.106 mm4
La section mixte ssurée est illustrée à la gure 3.14. La position du centre de gravité de
la section ssurée par rapport à la face inférieure de la poutre mixte est :
270
1382. (270 + 150 − 20) + 4590.
yG,f iss = 2 = 196, 3 mm
1382 + 4590
Ci-après, nous donnons l'inertie de la section ssurée.
2
4 2 270
If iss = 5790.10 + 1382. (400 − 193, 3) + 4590. − 193, 3 = 132, 5.106 mm4
2
As = 1382 mm2
2000
400
IPE 270
270
Inonf iss,ct
Wel+ =
yG,ct
Avec : Inonf iss,ct et yG,ct sont calculées au 3.3.3.1. Donc :
306.106
Wel+ = = 9.105 mm3
340
Nous calculons le moment résistant élastique positif de la section mixte selon la formule :
+ 355.9.105
Mel,Rd = fy .Wel+ = = 319, 5 kN.m
106
Ce moment résistant est calculé de façon similaire au moment résistant élastique positif
( 3.3.3.3). Mais, en raison de la diérence entre la limite d'élasticité de l'acier du prolé
(fy = 355 Mpa) et celle de l'armature dans la dalle (fsk = 500 Mpa), le moment résistant
élastique négatif de la section mixte ssurée selon est calculé selon la formule :
− If iss If iss
Mel,Rd = min fy , fsk
yG,f iss htotal − yG,f iss
Où, If iss et yG,f iss sont déterminées au 3.3.3.2 pour la section mixte ssurée, htotal =
400 mm est la distance entre l'armature passive et la semelle inférieur du prolé IPE 270
(voir la gure 3.14). Donc, nous avons :
- Première étape : nous savons que FINELG permet de suivre le comportement d'une
structure qui est soumise à une augmentation de charge jusqu'à la ruine. Donc, nous
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 36
prenons trois résultats (trois séquence) de l'analyse non linéaire via FINELG qui cor-
respondent à trois classes de section 1, 2 et 3 (voir gure 3.15) avec trois situations de
ruine diérentes. Pour la classe 1, nous avons un mécanisme plastique. Pour la classe
2, le moment de sollicitation négatif atteint le moment résistance plastique négatif
mais le moment de sollicitation positif est inférieur au moment de résistance plastique
positif. Pour la classe 3, le moment de sollicitation atteint le moment de résistance
élastique. Donc, pour chaque séquence, nous avons un multiplicateur correspondant.
MEd = Mel,Rd-
Classe 3
MEd = Mpl,Rd-
Classe 2
Classe 1
- Après, pour deuxième étape, nous allons eectuer l'analyse élastique non ssurée et
l'analyse élastique ssurée (voir 2.3) sans redistribution des eorts à l'aide du logiciel
Ossa2D. Nous les faisons pour trois valeurs de multiplicateur dénies via la première
étape. Ces deux analyses sont illustrées à la gure 3.16.
Comme nous le savons, pour l'analyse élastique ssurée, l'Eurocode 4 [4] propose la
formule déterminant la largeur ecace correspondante. Cette analyse est eectuée en
adoptant une inertie exionnelle de la section ssurée sur une distance égale à 15%
de chacune des travées situées de part et d'autre de tout appui intermédiaire, et en
conservant l'inertie exionnelle de la section non ssurée en dehors de ces zones (voir
Figure 2.16). Ces inerties de la section mixte sont calculées en fonction de la largeur
collaborante bef f (voir 2.3.2). Cependant, dans ce cas, du fait qu'on garde de largeur
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 37
ANALYSE NON
FISSUREE
I positf I positf
L1 L2
0,15 (L1+L2)
ANALYSE
FISSUREE
Figure 3.16: Schéma de l'analyse élastique non ssurée et ssurée pour le premier
exemple
ecace positive, nous faisons l'analyse ssurée avec l'inertie de la section mixte non
ssurée (Ipositif ) et l'inertie de la section mixte ssurée (Inegatif ) ayant la même largeur
ecace déterminée aux 3.3.3.1 et 3.3.3.2.
- Troisième étape, sur base des résultats de deux étapes ci-dessus, nous allons déterminer
le pourcentage de redistribution des eorts nécessaire. Cette redistribution est calculé
selon la formule :
MOssa2D − MF inelG
%Redistribution necessaire = .100%
MOssa2D
Après réalisation des étapes ci-dessus, nous allons déduire des diagrammes comme repris
aux gures 3.17, 3.18 et 3.19.
De façon similaire à ce premier cas, nous eectuons une analyse élastique ssurée via
Ossa2D et nous comparons les résultats obtenus avec la redistribution maximale autorisée
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 39
Nous constatons qu'il y a une diérence entre la redistribution maximale autorisée par
l'Eurocode 4 [4] et celles obtenues par l'analyse des résultats. Une étude paramétrique
pour estimer précisément le pourcentage de redistribution des eorts pour des poutres
avec diérentes travées de poutre (L1 6= L2 ) et diérent taux d'armature passive va
être réalisée. Nous savons que le taux d'armature change à mesure que le rapport
−
µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd change également. Donc, nous allons estimer cette redistribution
en fonction de deux paramètres : le rapport L2 /L1 et µ. Nous aborderons cette question
dans la section 3.4.
L'Eurocode 4 [4] adopte pour valeurs admissibles des èches les valeurs proposées dans
l'EN 1990 [12]. Les èches sont déterminées en utilisant une analyse élastique conformé-
ment au analyse élastique non ssurée.
manière conservative, ou plus précisément suivant : f1 = ((Ea .I1 )/(Ea .I2 ))−0,35 ≥ 0, 6
lorsque la charge uniformément répartie par unité de longueur est la même sur toutes
les travées et que les longueurs de ces travées ne dièrent pas entre elles de plus de
25%. Où, I1 est l'inertie de la section mixte non ssurée et I2 est l'inertie de la section
mixte ssurée.
Figure 3.20: Facteur de réduction pour les moments échissants agissant au niveau
des appuis [4]
- Deuxième méthode : Une méthode plus précise consiste à utiliser une analyse globale
élastique "ssurée" comme celle déjà vue pour les vérications aux ELU mais relative
cette fois aux combinaisons d'actions aux ELS ; aucune réduction des moments sur
appuis ne doit évidemment être eectuée dans ce cas.
Dan le cadre de ce travail, nous utilisons la première méthode pour calculer la èche de
la poutre. Cette méthode est présentée à la gure 3.21. Nous allons la comparer avec la
èche calculée via de l'analyse non linéaire FINELG.
Dans le cas de poutre non étayée, en ce qui concerne la plastication partielle de l'acier
des poutres mixtes continues sous combinaison d'actions aux états limits services ELS
(relativement fréquente au niveau de la semelle inférieure lorsque la construction n'est
pas étayée), il est possible d'en traduire l'eet sur les èches en utilisant un deuxième fac-
teur de réduction f2 des moments sur appuis. L'Eurocode 4 indique de prendre f2 = 0, 7
lorsque la plastication est causée par des combinaisons d'actions, une fois le béton durci
(c'est le cas courant), et 0,5 lorsque la plastication se produit déjà sous le seul poids
du béton déjà coulé. Donc, on peut dès lors calculer la èche à mi-portée d'une travée
quelconque de poutre continue à l'aide de la formule suivante :
MA− + MB−
δf = δ0 . 1 − C.f1 .f2 .
M0
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 41
A B
L
M
A f f M M
1 2 A B
f f M
1 2 B
avec :
- MA− et MB− : moments aux appuis (considérés en valeur absolue) résultant de l'analyse
élastique "non ssurée",
- C = 0,6 pour une charge uniformément répartie (C = 0,5 pour une charge concentrée
à mi-travée,
- δ0 et M0+ respectivement la èche et le moment échissant positif à mi-travée en consi-
dérant la travée rendue indépendante et simplement appuyée à ses extrémités c'est à
dire la poutre isostatique.
Par ailleurs, il faut tenir compte de l'inuence éventuelle du glissement à l'interface acier-
béton sur les èches. En interaction complète (ou plus que complète), cette inuence est
totalement négligeable (èche notée δf ).
MB−
δf = δ0 . 1 − C.f1 .
M0
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 42
La comparaison de la èche déterminée aux états limits service par l'analyse non linéaire
via FINELG et celle calculéepar la méthode de l'Eurocode 4 sont donnée au le tableau
3.6.
1 X fF inelG,i − fEC4,i
ε= = 5, 6%
n fF inelG,i
Cette diérence entre les deux résultats de calcul de èche est faible (5,6%). De plus,
les èches déterminées aux termes de la méthode de calcul de l'Eurocode 4 [4] sont plus
grands que celles calculées par l'analyse non linéaire via FINELG. Donc, nous concluons
que cette méthode de l'Eurocode 4 est sécuritaire. Cette comparaison est illustrée clai-
rement à la gure 3.22 ci-dessous :
fy fctm p
As ≥ ρs .Ac avec ρs = δ. . . kc
235 fsk
avec :
- δ égal à 1,1 pour les sections de classe 1 et 1,0 pour les sections de classe 2
- Ac l'aire ecace de la semelle en béton ;
- fy la valeur nominale de la limite d'élasticité de l'acier du prolé ;
- fsk la limite caractéristique des armatures ;
- fctm la résistance moyenne en traction du béton ;
1
- kc = coecient prenant en compte la distribution des contraintes immédia-
hc
1+
2Z0
tement avant la ssuration ;
- hc épaisseur de la semelle de béton (béton se trouvant au-dessus des nervures dans le
cas d'une dalle mixte) ;
- Z0 distance verticale entre le centre de gravité de la semelle de béton non ssurée et
le centre de gravité de la section mixte non ssurée en utilisant le coecient d'équiva-
lence n0 pour les chargements à court terme.
La position du centre de gravité de la section mixte à l'état non ssuré à court terme :
yG,ct = 340 mm (voir 3.3.3.1). Donc, la distance Z0 entre le centre de gravité de la
dalle en béton à l'état non ssuré et le centre de gravité de la section mixte à l'état non
ssuré vaut :
73
Z0 = 270 + 77 + − 340 = 43, 5mm
2
1
⇒ kc = = 0, 544 < 1
73
1+
2.43, 5
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 44
355 2, 6 p
⇒ ρs = 1, 1. . . 0, 544 = 0, 0064
235 500
L'aire d'armature minimum est de :
Nous prenons cette valeur comme borne inférieure du taux d'armature. Voici au nal,
les valeurs des paramètres considérées et combinées :
Nous avons, pour chaque valeur du taux d'armature, de façon similaire au premier
exemple, calculés les valeurs suivantes : moment résistant plastique positif et négatif,
moment résistant élastique positif et négatif. Les résultats de calcul sont présentés au
tableau 3.7 :
−
Pour chaque taux d'armature passive, nous avons une valeur µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd corres-
pondante. Donc, nous estimons le pourcentage de redistribution des eorts en fonction de
deux paramètre : λspan = L2 /L1 et µ. Nous réalisons des étapes identiques au premier
cas (voir 3.3.3.3) pour déterminer le pourcentage de redistribution des eorts nécessaire.
Pour l'analyse élastique non ssurée, les pourcentages de redistribution nécessaires sont
fournis au tableau 3.8.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 45
Sur base de ces résultats, nous allons présenter la relation entre le pourcentage de redistri-
bution nécessaire et les valeurs λspan et µ sous forme graphique (gures 3.23, 3.24 et 3.25).
Figure 3.23: Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 1
Figure 3.24: Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 2
Figure 3.25: Pourcentage de redistribution via l'analyse non ssurée pour classe 3
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 47
En conclusion :
- Pour la classe 1 et 2, la redistribution de moments nécessaires pour la poutre continue
augmente à mesure que le rapport entre le moment résistant plastique négatif et le
moment résistant positif diminue, mais diminue à mesure que le rapport de longueur
de deux portées (courte/longue) diminue.
- Pour la classe 3, le résultat obtenu est plus variable. Mais cette redistribution diminue
aussi à mesure que la diérence de la travée augmente.
Dans cette section, nous allons considérer une étude précédente "Required and avai-
lable moment redistribution of continuous steel-concrete composite beams" [7]. Dans cet
article, les poutres mixtes étudiées sont continues sur trois appuis avec une section uni-
forme le long des poutres. Basé sur l'analyse aux états limites ultimes, l'eet de certains
paramètres sur la redistribution du moment est étudiée : le rapport des deux travées
λspan = L2 /L1 , le rapport entre les charges réparties sur les deux travées λw = w2 /w1
avec w1 et w2 les charges répartie (kN/m) dans la première travée et la deuxième travée,
−
le rapport de moment résistant plastique négatif et positif µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd . L'un des
résultats (lorsque w1 = w2 ) est donnés à la gure 3.26 an de comparer aux résultats
obtenus précédemment.
Figure 3.26: Redistribution nécessaire des moments pour diérentes travées, lorsque
w1 = w2 [7]
Ce résultat est basée sur une analyse rigide plastique [7]. Ceci correspond à une section
de classe 1 selon l'Eurocode 4 [4]. En plus, seul l'analyse élastique non ssurée est consi-
dérée ici. Donc, nous pouvons comparer le résultat de cet article avec le résultat obtenu
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 48
(dans 3.4.2) pour l'analyse élastique non ssurée comme reporté à la gure 3.23. Cette
comparaison est présentée clairement à la gure 3.27.
Nous constatons que ces deux résultats sont pratiquement identiques. A la fois, nous
concluons encore une fois que la redistribution des moments nécessaires augmente à
mesure que le rapport entre le moment résistant plastique négatif et le moment résistant
positif diminue, mais diminue à mesure que le rapport de longueur de deux portées
(courte/longue) diminue. Cet article fournit la formule ci-dessous pour tenir compte
de la relation entre la redistribution βr et les paramètre λspan , λw et µ précédemment
dénis : √ 2
4 1 + µ − 1 (1 + λspan )
βr = 1 −
1 + λw λ3span µ
Nous faisons une comparaison entre les résultats obtenus via cette formule et les résul-
tats numériques obtenus précédemment pour l'analyse élastique non ssurée de la poutre
continue (classe 1). Dans ce cas, la valeur λw = 1 car la charge répartie le long de la
poutre est constante. La comparaison est reprise au tableau 3.9.
En conclusion, pour l'analyse de poutres mixtes isolées, la ssuration du béton est cou-
verte dans l'Eurocode 4 au travers de la dénition soit de pourcentages forfaitaires de
redistribution des eorts, soit de largeurs collaborantes de dalle appropriées le long de la
poutre. Mais nous constatons que l'Eurocode 4 ne propose toutefois qu'une information
limitée sur la manière de mener à bien la conception économique et sécuritaire d'une
poutre mixte. Sur base du pourcentage de redistribution "idéale" ci-dessus (selon cet
article et notre résultat numérique), nous montrons que la redistribution dépend certains
paramètres λspan , µ ; or le pourcentage de redistribution maximale proposé par l'Euro-
code 4 [4] dépend seulement de la classe de section transversale. De plus, l'Eurocode
4 peut se révéler une insécurité lorsque nous l'utilisons pour dimensionner les poutres
mixtes. Donc, nous pouvons dégager des pistes de solution suivantes pour pouvoir ré-
soudre ce problème :
Dans le cadre d'une analyse rigide-plastique (réalisée à l'étude précédente [7]), l'Eu-
rocode 4 a été proposé les conditions d'application comme indiquées au 2.3.1. Dans
ces conditions, il y en a une relative à la longueur d'une travée de rive : celle-ci ne doit
pas dépasser de 15% celle de la travée adjacente (Figure 2.14). Donc, dans notre cas,
nous avons la condition présentée par la formule :
L1 ≤ 1, 15L2 → L2 ≥ 0, 87L1
Avec L2 la longueur de la travée plus faible. Cependant, pour l'analyse élastique non
ssurée avec redistribution selon l'Eurocode 4 [4], il n'y a aucun critère sur le rapport
λspan = L2 /L1 . Donc, il faut imposer des bornes limites pour l'utilisation de l'Euro-
code 4 dans la conception de poutre continue mixte.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 50
3.5.1 Introduction
Dans le contexte de ce travail, nous réalisons l'analyse non linéaire de poutres mixtes
continues avec prise en compte du caractère semi-rigide aux extrémités par voie numé-
rique an d'étudier la façon dont la ssuration du béton se répartit dans les poutres et
dans quelle mesure cette ssuration inuence la distribution des eorts. Pour l'analyse
élastique non ssurée, nous devrons déterminer la relation entre les pourcentages forfai-
taires de redistribution des eorts et le caractère semi-rigide. Et pour l'analyse élastique
ssurée, nous devrons établir la relation entre les largeurs collaborantes de dalle appro-
priées le long de la poutre et le caractère semi-rigide. Cependant, dans le cadre de ce
travail, nous réalisons une modélisation 2D pour la poutre mixte et la largeur de dalle
collaborante est toujours constante tout au long de la poutre. Il est dès lors dicile d'es-
timer précisément l'eet de l'assemblage sur cette largeur. Une analyse non linéaire 3D
serait nécessaire pour répondre cette question. En raison de cela, nous nous concentrons
que sur la relation entre les pourcentages forfaitaires de redistribution des eorts et le
caractère semi-rigide dans le cadre d'analyse élastique linéaire ssurée.
EI Sj EI
D'abord, nous introduisons la raideur de l'assemblage Sj avec une valeur proche du zéro
(équivalente l'assemblage articulé). Nous comparons le comportement de cette poutre
avec la poutre isostatique qui est calculée au 3.3.1. De manière similaire, imposons la
raideur Sj proche de l'inni, maintenant la poutre correspond à la poutre continue rigide
(déjà calculé précédemment). La gure 3.29 fourni une comparaison pour le premier
exemple considéré au dessus. Nous constatons que ces comportements sont identiques
pour chaque cas (rigide et articulé). Donc, nous pouvons valider cette nouvelle simulation
qui introduit le caractère semi-rigide de l'assemblage.
Sj
α=
EI/L
Où : L est la travée de la poutre, I est l'inertie de la section mixte non ssurée (voir
3.3.3.1), E est la module d'élasticité de l'acier. Donc, nous avons le diagramme du
moment en fonction des diérents valeurs α à la gure 3.30.
Dans le calcul analytique, nous utilisons la méthode de calcul de la èche proposée par
l'Eurocode 4 (voir 3.3.3.6). Donc, la èche est calculée par la formule :
MB−
δf = δ0 . 1 − C.f1 .
M0
Avec le coecient f1 = 0, 75, et le moment MB− résultant de l'analyse élastique non
ssurée via Ossa2D. Nous déterminons la èche pour le premier exemple de la poutre
continue en tenant compte du caractère semi-rigide de l'assemblage (poutre symétrique
soumise à une charge uniforme q = 39,5 kN/m). La comparaison de la èche déterminée
par l'analyse non linéaire via FINELG et celle calculée par la méthode de l'Eurocode 4
sont donnée au le tableau 3.10.
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 53
Table 3.10: Comparaison de la èche pour la poutre continue avec l'assemblage semi-
rigide
Il y a une bonne concordance entre les deux analyses. Nous obtenons une diérence totale
moyenne entre ces deux résultats égale à :
1 X fF inelG,i − fEC4,i
ε= = 4, 6%
n fF inelG,i
Cette diérence entre les résultats de calcul de la èche est relativement faible. De plus,
les èches obtenues via méthode de calcul de l'Eurocode 4 [4] sont plus grands que
celles calculées par l'analyse non linéaire via FINELG. Donc, nous concluons que cette
méthode de l'Eurocode 4 est sécuritaire. Cette comparaison est illustrée clairement à la
gure 3.31 :
Figure 3.31: Comparaison de la èche pour la poutre continue avec l'assemblage semi-
rigide
Dans cette section, nous calculons la redistribution pour la poutre continue symétrique
sur trois appuis pour diérents taux d'armature comme le cas de la poutre continue sans
assemblage (voir 3.4.1).
−
- As = 934mm2 , µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd = 0, 62
−
- As = 1382mm2 , µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd = 0, 70
−
- As = 2100mm2 , µ = Mpl,Rd +
/Mpl,Rd = 0, 81
Chapitre 3. Développement de simulation numérique 54
ANALYSE ELASTIQUE
NON FISSUREE
Redistribution
négative
ANALYSE NON
LINEAIRE
Mpl,Rd+ Mpl,Rd+
Nous procédons de la même manière pour la classe 2. Nous avons la même valeur frontière
Sj,ini /(EI/L) = 8, 9 pour ce cas (poutre symétrique, As = 2100 mm2 ). Pour les autres
(As = 934 mm2 et As = 1382 mm2 ), nous avons des valeurs frontière au tableau 3.13.
Nous pouvons constater que cette valeur diminue à mesure que le taux de l'armature
diminue.
Table 3.13: Valeurs de frontière pour les cas diérents
Nous procédons de la même manière pour la classe 3, nous obtenons la série de résultats
donnée au tableau 3.14 et présentée àla gure 3.34
Conclusion
L'étude présentée dans ce travail a pour l'objectif d'évaluer et d'estimer précisément les
pourcentages forfaitaires de redistribution des eorts dans l'analyse élastique pour la
poutre continue mixte associée à la ssuration du béton en traction, ssuration qui a
tendance à diminuer l'inertie des sections transversales et qui entraîne par conséquent
une redistribution des eorts au sein de la structure. Pour ce faire, une étude numé-
rique comprenant une série d'exemples de poutres mixtes continues sur trois appuis a
été réalisée. Ce travail comprend une étude paramétrique (paramètres variables : le taux
d'armature dans la dalle de béton, le rapport entre travées, le caractère semi-rigide de
l'assemblage aux extrémités de la poutre). Les résultats obtenus sont résumés ci-dessous :
2. Pour l'analyse des poutres mixtes continues isolées, la ssuration du béton est cou-
verte dans l'Eurocode 4 au travers de la dénition soit de pourcentages forfaitaires de
redistribution des eorts, soit de largeurs de dalle collaborantes appropriées le long de
la poutre. Mais l'Eurocode 4 ne propose toutefois qu'une information limitée sur la
manière de mener à bien la conception économique et sécuritaire d'une poutre mixte.
En eet, la redistribution de moments nécessaire augmente à mesure que le rapport
entre le moment résistant plastique négatif et le moment résistant positif diminue,
mais diminue à mesure que le rapport de longueur de deux portées (courte/longue)
diminue. Donc, il faut imposer des bornes limites pour l'utilisation des pourcentages
de redistribution proposés dans l'Eurocode 4 pour une analyse élastique ou utiliser une
formule telle que proposée en [7].
57
Références bibliographiques 58
4. Cependant, l'étude paramétrique réalisée est limitée. Une série d'exemples avec un
chargement uniforme n'est pas susante pour tirer des conclusions globales. Une re-
cherche plus approfondie serait nécessaire pour fournir des conclusions globales.
Bibliographie
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tures to sway frames, 2004.
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générales et règles our les bâtiments, version env 1994-1-1. 2004.
[5] Jean-François Demonceau. Steel and composite building frames : sway response
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to an exceptional action, thèse de dotorat, université de liège, 2007-2008.
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[10] Eurocode 3 CEN. Calcul des structures en acier - partie 1-8 : Calcul des assemblages.
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[11] Eurocode 3 CEN. Calcul des structures en acier - partie 1-1 : Calcul des assemblages.
2005.
59
Références bibliographiques 60
[12] EN 1990 CEN. Eurocodes structuraux - eurocodes : Bases de calcul des structures.
2002.
Annexe A
Pourcentages de redistribution
nécessaire pour l'analyse ssurée
61
Annexe A. Pourcentages de redistribution nécessaire pour l'analyse ssurée 62