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Dossier
La forêt résiste à
l’industrialisation
sommaire
Transrural initiatives
est publiée par l’Adir, association d’édition de :
découvrir Fractures
24 BD
25 En revues
26 Au fil des lectures
I l devient compliqué, entre collègues, amis ou au sein des associations,
de parler sereinement des opinions et choix de chacun sur la vaccination
ou le « pass sanitaire ». Dans nombre de médias exprimer des doutes
sur la pertinence de la politique gouvernementale, les effets des vaccins
ou la validité de certaines données épidémiologiques passe mal. Mais cela
n’est que le reflet de fractures qui traversent l’ensemble de la société.
Le géographe de la santé Emmanuel Vigneron, dans une analyse de la couverture
vaccinale en France début juillet, révèle ainsi une fracture entre les villes et les
périphéries, entre les territoires riches et pauvres et entre le Nord et l’Ouest et
I à XII DOSSIER le Sud-est. « Vannes, Brest ou encore Saint-Malo et Rennes, se trouvent bien plus
vaccinés que les espaces au cœur de la région, qui constituent la “ périphérie ”. »
et il existe une « zone sous-vaccinée qui traverse les zones montagneuses et
La forêt résiste à l’industrialisation les territoires ruraux, allant des Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Orientales jusqu’à
Les forêts françaises gagnent du terrain mais elles sont menacées par le Mulhouse et Besançon, en passant par le Lot, les Cévennes, le Massif central ou
changement climatique alors que leur diversité et leur résilience sont re- encore le Morvan.1 » De même, alors que les jeunes des communes les plus
mises en cause par le développement de monocultures, de coupes rases riches étaient 84 % à avoir reçu au moins une dose de vaccin, on n’en comptait
et d’une exploitation industrielle. Ce dossier réalisé avec Campagnes que 50 % dans les plus pauvres. Outre les difficultés d’accès évidentes dans
solidaires, outre un état des lieux de ces menaces, présente des initia- certains territoires et pour certaines personnes, ces données peuvent aussi
tives, analyses et témoignages de personnes engagées pour la protec- refléter des rapports différents au risque de la vaccination ou de la Covid-19,
tion des forêts, le développement d’une sylviculture douce et plus large- au pouvoir central, à la politique gouvernementale mais aussi des vécus
ment leur inscription dans nos vies en tant que bien commun. différents des restrictions, une sensibilité plus ou moins grande à certaines
informations ou des visions parfois opposées de la manière dont l’équilibre
entre liberté et sécurité2 doit se traduire dans la gestion de l’épidémie.
L’abandon du dialogue et de la prise en compte de l’avis des citoyens ou
même des parlementaires, alors que la crise se prolonge, ne pourra que
renforcer ces fractures et les inégalités qui se creusent depuis l’arrivée de la
Covid-19 au détriment des salariés précaires, des demandeurs d’emplois, des
jeunes, des exclus du numérique ou de la mobilité.... « On ne peut pas laisser
un individu seul, face à son ordinateur (...) Il faudrait du personnel, formé et qui
fait un travail d’éducation, expliquait Barbara Stiegler, philosophe et spécialiste
des questions de santé, dans un dialogue avec le député François Ruffin3.
On ne convainc pas les gens de se vacciner par la menace (…) Un vrai travail
de santé c’est multidirectionnel. Le médecin apprend énormément de choses
Larrousiney/C.C 2.0
aux patients mais il en apprend aussi. Le soir, dans son cabinet, fouille un peu
plus, consulte The Lancet, affine ses recommandations. Ce sont des processus de
co-éducation. C’est ce qui permet d’avancer collectivement ». C’est un peu ce
dernier principe qui, à Transrural, nous anime dans l’animation des comités
de rédaction et l’ouverture de nos colonnes à vos idées, avis et écrits.
Fabrice Bugnot, responsable de la rédaction
1 - Owww.lemonde.fr/planete/article/2021/07/25/covid-19-en-france-une-triple-
fracture-vaccinale_6089451_3244.html.
2 - Lire à ce sujet l’ouvrage des Créfad, Préférer la liberté à la sécurité (cf. p26).
3 - https://www.youtube.com/watch?v=Z_c9dcjC85k.
http://boutique.transrural-initiatives.org
vivre ensemble
Le 100ème singe
Au croisement de l’agriculture
paysanne, de l’agriculture biolo-
gique, de l’éducation populaire et
de l’économie sociale et solidaire,
les Amap se sont constituées en bouffe et le mouvement anti-OGM cultivés sans produits chimiques
réseaux à leur tour rassemblés au prend de l’ampleur. Les énormes de synthèse. Ce concept a traversé
sein du Miramap. Leurs objectifs dommages causés par l’agriculture l’Europe en passant par la Suisse,
sont d’accompagner les paysans industrielle en moins de cinquante l’Allemagne et l’Autriche. Aux États-
en Amap ou ceux qui souhaitent ans sont de plus en plus visibles : Unis les Community supported agri-
s’installer, d’aider à la création de disparition progressive des paysans culture (CSA) sont nées dans les
nouveaux groupes et d’influencer et des terres agricoles, appauvris- années 1980. En France, les Jardins
les décideurs publics pour créer une 1 - Qui regroupe dix sement des sols, perte de biodiver- de Cocagne ont proposé dès 1991
démocratie alimentaire et agricole principes dont l’ob- sité, production d’une alimentation des paniers de légumes cultivés
jectif est d’instaurer
territorialisée. une organisation de faible qualité nutritionnelle et par des personnes en insertion et
de la production contenant des pesticides favorisant d’autres expériences locales ont été
agricole au service
Contre la malbouffe de la souveraineté de graves problèmes de santé (obé- initiées un peu partout autour de
Reprenons depuis le début cette alimentaire des ter- sité, diabète, cancers, etc.)… paniers paysans. La Confédération
histoire, car les Amap puisent leur ritoires et permettre paysanne, née en 1987 pour opérer
à un maximum de
origine dans un creuset d’initia- paysans répartis sur Des produits sains une double rupture contre le mythe
tives et de réflexions multiples. À le territoire de vivre Dès les années 1970, des alterna- de l’unité du monde paysan et celui
la fin des années 1990, la confiance décemment de leur tives en lien avec les consomma- du productivisme, formule un projet
métier. Plus d’infos :
dans notre système alimentaire www.agricultu- teurs ont émergé. Au Japon, les de société : l’agriculture paysanne.
est ébranlée, notamment par la repaysanne.org/ Teikei furent les précurseurs des Cela se traduira notamment dans la
La-Charte-de-l-Agri-
crise de la vache folle. Le « démon- culture-paysanne. Amap. Des femmes, pour échap- Charte de l’agriculture paysanne1,
tage » du McDonald’s de Millau le per aux aliments pollués, se sont l’une des bases de celle des Amap.
12 août 1999 par des militants de la 2 - Plus d’infos : organisées pour acheter par avance En France, Nature et Progrès contri-
…
http://miramap.org/-
Confédération paysanne constitue Chantier-Charte-. et en direct la récolte de paysans bue aussi depuis 1964 à dévelop-
une action symbolique contre la mal- html. engagés à leur fournir des aliments per les méthodes de l’agriculture
L’
avenir de la forêt française est incertain. Certes, sa surface progresse depuis 150 ans.
● Balade en forêt : un état des lieux.............. II Mais elle se dégrade sous l’effet du changement climatique et des maladies qui
touchent des forêts de moins en moins résilientes. Depuis plus d’un demi-siècle,
les politiques françaises ont subventionné les plantations d’essences inadaptées
● « L’industrialisation de la forêt, et favorisé la monoculture puis les coupes rases (cf. p II) et l’industrialisation de
c’est aussi une forme de dépossession l’exploitation forestière. Un mouvement qui s’accélère depuis l’arrivée des machines dans les
citoyenne »................................................... IV années 2000 et plus récemment avec le développement de centrales à biomasse. Le parallèle
avec l’agriculture est évident : un marché international non régulé qui pousse à l’augmentation
de la productivité, détruit les industries locales et l’emploi en France et participe à la déforesta-
● La méga-scierie de Mazamet a du plomb tion ailleurs ; un poids démesuré des industriels et grands propriétaires ; des subventions qui
dans l’aile...................................................... VI encouragent une production intensive ; une perte des savoir-faire...
Comme en agriculture, toutefois, des travailleurs de la forêt, des naturalistes et des citoyens dé-
● La forêt des luttes.......................................VII fendent les parcelles menacées par des grands projets inutiles et imposés, acquièrent des terres
pour défendre une exploitation raisonnée de la forêt, développent des circuits courts du bois et
● Cultiver une forêt d’initiatives..................VIII le débardage à cheval, créent des coopératives pour cultiver et valoriser le bois localement… La
forêt s’immisce aussi dans les exploitations agricoles avec le développement de l’agroforesterie
et des éleveurs retournent dans les forêts pour le pâturage, dans une recherche de cohérence
● Un groupement pour sauver les feuillus...IX agronomique. Ce mouvement pour développer une sylviculture douce, qui respecte la multi-
fonctionnalité des forêts et de leur usages – au-delà d’une simple réserve de loisirs, de bois
● Le routard reprend racine..........................X ou de carbone – a trouvé de nombreux soutiens dans les territoires forestiers du Limousin, du
Morvan, du Jura, des Pyrénées, de Dordogne... La forêt est aussi un lieu que l’on habite et que
l’on défend. Au-delà, comme le montre le travail d’associations, de syndicats de l’Office national
● Une coopérative forestière des forêts, de paysans et de certains élus pour lutter contre les coupes rases, l’idée de la forêt
par et pour les paysan·nes.......................XI comme bien commun au service de l’intérêt général, progresse. Quand passera-t-elle le plafond
de verre de la représentation nationale ?
● Des plaquettes sortent Ce dossier a été conçu et rédigé avec Campagnes Solidaires, le mensuel de la Confédération paysannne.
et des animaux entrent dans les bois.......XII Plus d’infos : www.confederationpaysanne.fr/campagnes_solidaires.php
Le noeud de
l’organisation est en
fait la logistique qui
Locaverre permet aux bouteilles
vendues et dispersées
Plusieurs outils de communication, sacs et contenants pour la collecte sont proposés aux partenaires sur le site internet de revenir
… gros investissement « marketing » :
les bacs de récupération sont esthé-
lorsque le climat le permet. Il parti-
cipe à trois magasins de producteurs
de l’association.
Du côté de Locaverre, on n’en est
pas encore au rythme de croisière.
tiques, attrayants et valorisent le et assure une partie de la logistique L’association espère atteindre l’équi-
geste citoyen et l’ancrage dans le ter- de récupération dans ces trois sites. libre en 2023, équilibre chiffré à 1,5
ritoire. Fini, les gros conteneurs plus « Je n’y gagne rien, cela me prend million de bouteilles traitées par an,
ou moins sales que l’on trouvait dans même du temps. Mais ça remaille en augmentant les emplois d’insertion
un coin d’arrière-boutique. « J’habite le tissu local, c’est dans mes convic- de 3 à 7. Ce volume permettra de vivre
ici, j’achète ici, je recycle ici » est le tions », précise ce producteur engagé sans subventions autres que les aides
message adressé aux habitants de depuis le début du projet. Il regrette spécifiques à l’insertion, qui ne cou-
ces zones devenues péri-urbaines qui en passant que le marché soit domi- vrent que le coût de l’accompagne-
sont incités à participer à un projet de né par les grands verriers multina- ment social, mais pas celui du travail.
territoire. L’idée est que le tri soit fait tionaux tels Saint-Gobain. « Ceux-ci Pour atteindre ce volume, l’association
à la source. Pour cela, différents mo- imposent sur le marché leurs modèles veut convaincre les viticulteurs d’adhé-
dèles de bacs payants ont été déve- de bouteilles. Ils ont aussi obtenu le rer à leur tour à la démarche. Au-delà
loppés en fonction de chaque type de monopole de la récup du verre en de son développement, l’association
verrerie et modulables pour s’adapter conteneurs. Ils privilégient des bou- Locaverre collabore au niveau natio-
à l’espace dont dispose le magasin teilles pensées ”à usage unique” », nal avec différents partenaires, dont la
collecteur de bouteilles vides. explique Jean-François Chosson. Les Fédération des magasins Biocoop ou
Les producteurs sont aussi parfois modèles courants sont un peu fra- le Réseau Consigne pour essaimer le
mis à contribution. Jean-François giles pour le réemploi en boucle, car à modèle et soutenir la dizaine de pro-
Chosson, arboriculteur, produit envi- terme les stérilisations successives les jets en émergence.
ron 10 000 bouteilles de jus par an, rendent plus cassables. Il existe aussi ■ Isabelle Barnier
Transrural
h
initiatives
La revue associative des territoires ruraux
Transrural initiatives est une revue bimestrielle portée par des organisations de dévelop- ier-février 2018
/ 10 euros
initiatives n°466 / janv
pement agricole et rural qui se reconnaissent dans les valeurs de l’éducation populaire.
En s’appuyant sur un comité de rédaction composé d’acteurs du développement rural
(animateurs, militants associatifs), associés à des journalistes, elle propose une lecture
de l’actualité et des enjeux concernant les espaces ruraux qui privilégie les réalités de ter-
rain et valorise des initiatives locales et innovantes. La revue appréhende ces territoires
dans la diversité de leurs usages et met en avant des espaces où il est possible d’habi-
ter, de se déplacer, de s’instruire, de se cultiver, de produire, de se distraire et de tisser
des liens. Ces expériences locales illustrent concrètement des alternatives au modèle
de développement économique dominant, marqué par la mise en concurrence géné- • SE SENTIR DE NOU
VEAU ACTEUR
• « ZAD WILL SUR
VIVE »
ralisée, la disparition des solidarités et l’exploitation aveugle des ressources naturelles. •SIX MOIS D’ÉTAT
S GÉNÉRAUX, POUR
QUOI ?
Transrural entend sortir de la morosité ambiante et invite à l’action ! Dans chaque
QUEL MONDE LES NO
numéro, un dossier thématique permet d’approfondir une question (ex. : Agriculture RMES CONSTRUISE Dossier
et société : vers un nouveau contrat ; Repenser l’accueil des migrants dans les terri- NT-ELLES ?
?
toires ruraux ; Les champs de la culture revisités…).
Sans publicité, la revue assure son fonctionnement et son indépendance grâce aux abonnements.
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« La Guerre des mots »
... en livre !
Redécouvrez cinq années de chroniques compilées et enrichies
de textes inédits et de dessins de Pinter, dans Le Pouvoir des
mots – Se réapproprier le vocabulaire dominant pour transformer
la société.
Les médias, les institutions ou encore le monde universitaire nous
abreuvent quotidiennement de mots qui, lancés dans le débat public,
peuvent se draper d’une fausse ambition de transformation sociale
ou au contraire, nous déposséder de leur pouvoir subversif initial. Ces
mots, généralisés dans les discours, les représentations, les idées, se
muent ainsi en « cheval de Troie » d’une grammaire au service d’un mo-
dèle de développement dominant. Contribuer à retrouver le sens origi-
nel de ces mots, tenter de les redéfinir ou au contraire de déconstruire
l’imaginaire qu’ils véhiculent, telle est l’ambition de ce recueil d’une
centaine de pages.
Il regroupe 40 mots d’actualités qui ont été disséqués, décortiqués et
désossés dans la chronique La guerre des mots, pour en extraire le
sens, ainsi que des réflexions permettant à son auteur et aux lecteurs
de se les réapproprier.
Pour en savoir plus :
www.transrural-initiatives.org/le-pouvoir-des-mots
Adresse : .........................................................................................................................................................................................