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UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DE DROIT
Par
Diplômé d’Etat
Professeur Associé
IN MEMORIAM
A notre regrettée sœur MBAKA LOKOSO DADA Micheline, aujourd’hui voilà votre
DEDICACE
REMERCIEMENTS
Ainsi, qu’il nous soit permis par ici de remercier sincèrement le Professeur
MAKAYA KIELA Serge qui, en dépit de toutes ses occupations, a accepté de se rendre
disponible en vue d’assurer la direction du présent travail.
Nous n’oublions pas non plus de remercier nos compagnons de lutte ; les
uns pour leur solidarité académique et les autres pour avoir fait preuve de courage, de probité
intellectuelle, d’amour et d’honnêteté. C’est le cas de : Andy KILEMA, KPAKPU SUKULU
Deo Gracias, KALALA MUTUMBO Emmanuel, KAPILA KITENGE Emmanuel,
DIAMAMBO MATONDO Rabbi, LOBOTA BASA Naomi, Abel DISUKIDI, AZA MIMPIA
Richard, LUMELO SAY Joël, ILUNGA Félicien, LUHAKA Thomas, Néhémie BOLAMU,
NZIMBU, KIMBIMBI Bertin, BULEMVO Don-Fils et toute la jeunesse de l’E.C.V.A.
Que tous ceux qui ne sont pas cités, trouvent à travers ce travail,
l’expression de notre estime.
AL : Alinéa
Art : Article
CCCLIII : Code civil congolais livre III
Cfr : Confère
CPO : Code pénal Ordinaire
CSJ : Cour Suprême de Justice
CSM : Conseil Supérieur de la Magistrature
DI : Dictionnaire
ECL : Enfants en conflit avec la loi
EGEE : Etablissement de garde et d’éducation de l’Etat
ES : Enfants en Situation difficile
ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire
EUA : Edition Universitaire Africaine
EVH : Enfants vivant avec handicap
FAC : Faculté
OAS : Office des Assistant sociaux
OCJ : Organisation et compétences judiciaires
OMP : Officier du Ministère Public
OPJ : Officier Police Judiciaire
PUF : Presse Universitaire Française
RDC : République Démocratique du Congo
SPA : Science Politique Administrative
TGI : Tribunal de Grande Instance
TPE : Tribunal pour Enfants
Tripaix : Tribunal de paix
UNIKIN : Université de Kinshasa
1
INTRODUCTION
I. POSITION DU PROBLEME
1. la requête de l’officier du ministère public du ressort dès qu’il a connaissance des faits
portés contre l’enfant ;
2. la requête de l’officier de police judiciaire dès qu’il a connaissance de faits portés
contre l’enfant ;
3. la requête de la victime ;
4. la requête des parents ou du tuteur ;
5. la requête de l’assistant social ;
6. la déclaration spontanée de l’enfant ;
7. la saisine d’office du juge.
1
Article 149 alinéa5 de la constitution de 2006 telle que modifiée par la loi du 20 Janvier 2011 portant révision
de certains articles de la constitution du 18 Février 2006.
2
Cet article poursuit que, lorsque le tribunal est saisi par l’officier de police
judiciaire, celui-ci en informe immédiatement l’officier du ministre public du ressort.
- Est-ce qu’une juridiction (répressive) peut-elle être saisie par une requête en d’autres
termes, est-il concevable qu’en matière d’enfant en conflit avec la loi, le tribunal pour
enfants peut-il être saisi par voie de requête ?
- Pourquoi le législateur n’a-t-il pas distingué les modes de saisine des tribunaux pour
enfants en matière d’enfants en conflit avec la loi, en matière d’enfant en situation
difficile et exceptionnelle ?
D’emblée, une juridiction répressive ne peut pas être saisie par voie de requête,
mais en matière d’enfants en conflit avec la loi ou dans la justice pour mineurs, le tribunal
pour enfants est saisi par voie de requête en tenant compte de la constitution psychologique de
l’enfant, de son caractère malléable, l’on doit saisir aussi son juge naturel par voie de requête
et non par voie de citation car celle-ci elle est trop répressive et contraignante parce que les
acteurs de la justice pour mineurs visent souvent la réinsertion sociale de l’enfant en conflit
avec la loi.
Le législateur n’a pas distingué les modes de saisine du tribunal pour enfants,
parce que ce dernier étant une juridiction spéciale qui traite exclusivement des matières
concernant les enfants, sa procédure est non formaliste.
Cette thématique trouve son cadre de référence dans le droit judiciaire, qui est
défini comme l’ensemble de règles qui gouvernent l’organisation et le fonctionnement de la
justice en vue d’assurer la mise en œuvre et la sanction de droit subjectif et objectif.2
Dans le sens que lorsque l’enfant a commis un manquement qui enfreint la loi
pénale, le juge pour enfants sera saisi pour rétablir l’ordre public troublé et envisagé une
réparation à la victime et prévoir le placement social dudit enfant selon le cas. Enfin, l’on doit
également se référer au droit de la protection de l’enfant qui est une banche du droit, de nature
mixte qui étudie l’ensemble des règles spécifiques qui détermine les principes fondamentaux
2
LUZOLO BAMBI LESSA E.J. et MAKAYA KIELA, Eléments de procédure pénale, Manuel d’enseignement,
Kinshasa, 1ère éd, 2017, p. 1.
3
ainsi que les modalités et les mesures de protection et de promotion des droits dont doit
bénéficier l’enfant dans une société donnée. Ces disciplines nous permettent de comprendre la
question liée à la saisine du tribunal pour enfant d’où, sont les règles en droit judiciaire.
A. De l’intérêt du sujet
Le présent travail démontre les éventuelles difficultés qu’enregistre le droit
positif congolais en matière de saisine du tribunal pour enfants et invite donc le législateur
congolais lors de la prochaine élaboration ou modification de la loi portant protection de
l’enfant, à déterminer expressément tout en différenciant les modes de saisine du tribunal pour
enfants en matière civile d’enfants, en conflit avec la loi ainsi qu’en matière d’enfant en
situation difficile, etc.
B. Méthodes de la recherche
3
P. RONGERE, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz 1971, p 18. L’auteur précise la méthode est une
procédure particulière appliquée à l’un ou l’autre des stades de la recherche.
4
MBOKO DJ’ANDIMA, Principe et usage en matière de rédaction d’un travail universitaire (préface du
Professeur VUNDUE, Congo Kinshasa, éd. CADICE, UNIAPAC), p 21.
5
GRAWITZ M et PINTO. R, Méthodes Des Sciences Sociales, Paris, Dalloz, 1972, p317.
4
solution juridique, c’est la raison pour laquelle les chercheurs en droit usent
traditionnellement dans ses recherches les méthodes juridiques6.
Vu sous cet angle, dans la réalisation de cette étude, il sera fait recours à deux
méthodes à savoir, la méthode exégétique et la méthode sociologique. La méthode exégétique
est l’une des méthodes d’approche juridique qui sera à notre service en ce qu’il va nous aider
à étudier les voies et moyens permettant, en fonction des buts poursuivis et de la cohérence
interne de l’ordre juridique, de parvenir aux résultats souhaités de la façon la plus économique
et la plus efficace, avec un souci constant de sécurité juridique7. La méthode sociologique
consiste à éclairer les textes par les contextes sociologiques de leur naissance ou celui de leur
application. Elle nous permet de descendre sur terrain où nous avons confronté les lois aux
réalités en ce qui concerne la saisine des tribunaux pour enfants.
C. Délimitation du sujet
D. Plan sommaire
Cette étude comprend deux chapitres dont le premier porte sur l’approche
descriptive et explicative du tribunal pour enfants alors que le second aborde la procédure
devant le tribunal pour enfants.
6
AMBROISE KAMUKINAY, Droit constitutionnel Congolais, éd, Universitaire Africaine 2011, p 29.
7
J-L. BERGEL, Méthodologie juridique, Paris, 2ème éd, P.U.F, 2016, p. 1.
5
POUR ENFANTS
A. Définition
8
GERARD CORNU, Vocabulaire juridique, Paris, 6ième éd, PUF, 2004, p. 917
9
Article 2 point 1 de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant lire également l’article 41
alinéa 1er de la constitution de la RDC telle que modifié par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision
des certains articles de la constitution de la république démocratique du Congo du 18 février 2006.
6
10
R. KIENGE-KIENGE INTUDI, Droit de protection de l’enfant, Notes de cours, UNIKIN, Fac. Droit, G 3,
Droit privé et judiciaire, Kinshasa, 2017, p. 151.
11
IDZUMBUIR, Assop.J la justice pour mineurs, réalité et perspective, Kinshasa, E.U.A, 1994 p. 9.
12
Idem
7
13
IDZUMBUIR, Assop.J., Op. cit., p. 9.
14
Idem
8
enfants pour que l’enfant soit traité différemment de l’adulte. Grâce à la particularité
complexe de la personne de l’enfant examinée ci-dessus, a pour conséquence, l’enfant accusé
d’être en conflit avec la loi ne doit pas être traité comme un adulte, il est de même d’un enfant
en situation difficile ;
B. Du siège secondaire
Outre le siège ordinaire du tribunal pour enfants qu’on peut qualifier le
siège principal, il peut-être crée un ou plusieurs sièges secondaires à l’intérieur du
ressort. Conformément à l’article 86 de la loi portant protection de l’enfant, la création
du siège secondaire est de la compétence du ministre ayant la justice dans ses
15
Article 84 alinéa 2 de la loi portant protection de l’enfant.
16
KASIALA MASWEKA, De l’organisation et de la compétence des tribunaux pour enfants, inédit, juin 2009,
p 03
17
Idem
9
Nous sommes sans ignorer que parmi les mesures de garde, d’éducation
et de préservation que le juge peut prendre figure le placement en institution publique
en privée à caractère social conscient que du fait qu’il n’est pas toujours possible
d’avoir les institutions dans chaque ressort, le législateur a prescrit à l’article 85 de la
loi portant protection de l’enfant, que deux ou plusieurs ressort des tribunaux pour
enfants peuvent être regroupés en un seul par arrêté du ministre ayant la justice dans
ses attributions pour l’exécution de ces mesures. En effet, cette disposition s’est
inspirée de l’article 23 du code d’O.C.J qui dispose que ‘’ deux ou plusieurs ressorts
de tribunaux de paix peuvent être regroupés en un seul pour les mesures de garde,
d’éducation et de préservation prévues par la législateur en matière d’enfance.
Toute institution lorsqu’elle est créée mérite une organisation pour bien
fonctionner.
10
En effet, le tribunal pour enfants est avant tout un tribunal comme tous
les autres malgré ses particularités liées à ses objectifs de défense sociale et de
rééducations de mineurs.
1. Magistrats
18
KASIALA MASWEKA, Op. cit., p. 4.
19
GERARD CORNU, Op. cit, p. 529.
11
l’infraction pour servir de preuve et déférer l’auteur de ces faits infractionnels devant
le tribunal ou la cour pour y être jugé et du magistrat assis ou du siège appeler
communément juge qui a une fonction juridictionnelle c’est-à-dire celle qui consiste à
dire le droit. Dans centaines expressions, il prend, le sens particulier de « celui qui est
comptent pour trancher, celui qui connait l’affaire » exemple : le juge de l’action est
le juge de l’exception : c’est pourquoi tout juge est juge de sa compétence20. En effet,
dans le cadre de ce travail, l’expression juge du tribunal pour enfants désigne celui
qui est affectée par le conseil supérieur de la magistrature (CSM) parmi les magistrats
de carrière spécialisé et manifestant de l’intérêt dans le domaine de l’enfance21,
comme dans toute juridiction, le rôle du juge pour enfant est de dire le droit dans les
affaires qui lui sont confiés par le chef de la juridiction dans le respect de l’horaire
établi22.
20
Idem, p, 488.
21
Article 88 alinéa 1 de la loi portant protection de l’enfant
22
KASIALA MASWEKA. Op. cit. p, 7
23
Article 88 alinéa 2 de la loi portant protection de l’enfant
12
2. Le greffier
24
Article 9 alinéa 2 de la loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétences des tribunaux de l’ordre judiciaire.
25
E.J. LUZOLO BAMBI LESSA, Organisation et compétence judiciaire, Notes de cours de G1 droit, Kinshasa
2016, p. 61.
26
Idem.
27
Art. 91 de la loi portant protection de l’enfant.
28
R. KIENGE-KIENGE INTUIDI, Op cit, p. 125.
13
son ministère et à les signer avec lui. Si un acte ou un jugement ne peut être signé
par le greffier qui a concouru, le juge signe et constate l’impossibilité. Le greffier
audiencier est celui qui a la mission de tenir les écritures du tribunal pour enfants doit
enregistrer le déroulement de la procédure29 en rédigeant le « plumitif » de l’audience
c’est-à-dire une sorte de brouillon qui pourra lui servir à tête reposée, de rédiger plus
tard, la feuille d’audience, a le caractère et la force probante d’acte authentique. En
d’autres termes, le greffier garde des minutes, registres et tous les actes afférents au
tribunal pour enfants30, il délivre les grosses expéditions et extraits des jugements et
ordonnances. Il écrits ce qui est prononcé ou dicté par le juge avant d’entrer en
fonctions, il prête serment suivant : « je jure de remplir fidèlement et loyalement les
fonctions qui me sont confiées »31 la présence du greffier est obligatoire dans toutes
les audiences que doit siéger le tribunal pour enfants. Le greffier a aussi une lourde
responsabilité non seulement il peut comme tout fonctionnaire de l’Etat, être poursuivie
disciplinairement pour la négligence ou les erreurs peuvent l’exposer à des actions en
dommages intérêts.
Les juges et les greffiers ne travaillent pas seuls dans le tribunal pour
enfants à côté d’eux il y a au moins un assistant social qui facilite le meilleur
fonctionnement dudit tribunal. Il joue un rôle important très surtout en ce qui
concerne les enfants en rupture sociale.
29
A. RUBBENS, Le Droit judiciaire congolais, le pouvoir, l’organisation et la compétence judiciaire, Tome 1,
Université Lovanium-Bruxelles, Maison Ferdinand Larcier S.A, 1970, p 165
30
R. KIENGE-KIENGE, Op.cit. p,152
31
Idem
32
A. RUBBENS, Op. cit., p. 165.
14
3. Assistant social
Le corps des assistants sociaux est chargé des enquête sociales sur les
enfants de la guidance psycho sociale et de la réunification familiale de ces derniers.34
Le législateur de 2009 oblige au tribunal pour enfants d’être doté d’au moins un
assistant social affectée par les services provinciaux ayant les affaires sociales dans
leurs attributions. La question que l’on peut poser est celle de savoir qu’elle est
l’importance et le rôle que joue l’assistant social au sein du tribunal pour enfants ?
- Saisir le tribunal pour enfants au même titre que l’officier du ministère public,
de l’officier de police judiciaire de la victime, de parents ou tuteurs de
l’enfants, l’enfants lui-même etc. (Cfr. art 122).
- Assister en cas de besoin à l’interrogatoire de l’enfant (art 104.
- Aider aussi le juge à exécuter les mesures prises pour le placement de l’enfant
et emmètre des avis sur la révisions éventuelle de ces mesures ( article 125
alinéa 2 et 129 Al 2). A ce propos, le juge ne peut pas prendre une mesure sur
l’enfant sans probablement recevoir le rapport de l’assistant social sur cet
enfant. Car l’on ne peut pas gérer une vie d’un enfant comme on gère le
dossier d’un délinquant.
33
Article 2 point 8 de la loi portant protection de l’enfant
34
Article 76 de la loi portant protection de l’enfant
15
35
E.J. LUZOLO BAMBI LESSA. Op. cit., p. 83.
36
A. RUBBENS, Le Droit judiciaire congolais, l’instruction criminelle et la procédure pénale, Tome III,
Kinshasa, PUZ, 1978, p. 288
16
37
Article 40.3.de la convention de droit de l’enfant
38
R. KIENGE-KIENGE, Op. Cit, p. 154
39
R. KIENGE-KIENGE, Op. Cit, p. 154.
17
l’assistant social conseiller les parents de l’enfants victimes ou la victime dans le cas
ou serait un majeur à pouvoir devant le juge de droit commun en vertu de l’article
260 du CCCL III.40
40
Idem, p.155
41
Ibidem
42
KASIALA MASWEKA, Op. cit., p. 12
18
43
R. KIENGE-KIENGE, Op. cit. p. 156
20
Ces deux chambres partagent de rapport verticaux dans le sens que l’une
d’entre elles à l’occurrence de la chambre d’appel, se situe en avale puisqu’elle
connait des recours en appel formés contre les décisions rendues au premier degré par
l’autre chambre ( il s’agit de la première instance). Cela est une grande invocation qui
a été dictée par le souci de célérité de procédure car l’existence de deux juridictions
différentes, l’une de premier degré et l’autre de 2er degré serait de nature alourdir et
ralentir la procédure. En plus elle ne tiendrait pas compte de la carence prononcée
des magistrats, des infractions ainsi que des mesures matériels et financiers qui
caractérisent le système judiciaire congolais.
En effet, comme nous l’avions dit ci-haut, le tribunal pour enfants est
composé d’un président et des juges tous affectés par le conseil supérieur de la
21
A ce stade le président doit tenir compte de fait qu’un juge qui a connu
l’affaire au premier degré ne doit pas être désigné pour l’examen de la même cause
au niveau d’appel45, par ailleurs les juges chargés de statuer en appel doivent être
choisis en fonction d’une certaine expérience professionnelle, le législateur oblige que
toutes les audiences doivent se tenir à la présence du ministère public c’est pourquoi
l’article 93 de la loi dispose que le tribunal pour enfants siège avec concours du
ministère public du ressort et l’assistance d’un greffier comme nous l’avions dit
précédemment.
44
L’article 88 de la loi portant protection de l’enfant
45
KASIALA MASWEKA, Op. cit., p. 8.
22
L’auteur écrit « nous avons à maintes reprises regretté dans nos écris le fait
que le législateur du décret de 1950 sur l’enfance délinquante ait négligé d’élaborer de façon
détaillée la procédure en la matière ». Ce qui fut à l’origine d’abus et imperfections dans
l’application du législateur.46
Pour ce qui est de la loi de 2009 sur la protection de l’enfant, cet effort est
sensible au niveau de la procédure juridictionnelle alors qu’il demeure absent à celui de la
procédure pré juridictionnelle, l’organe de poursuite à savoir la police et le parquet du reste
écartée par la loi en vigueur. Néanmoins en vue de respecter les droits de l’enfant, le
législateur doit se référer aux recommandations et principes universellement admis en matière
des garantis fondamentale de la procédure de saisine du tribunal, de l’instruction de la cause,
de la décision, des voies de recours et de l’exécution des décisions prises par la juridiction
d’enfant.47
Mais dans cette partie relative à la procédure devant le tribunal pour enfants,
cette étude porte exclusivement sur la saisine du tribunal pour enfants.
Au sens général, la saisine est une procédure qui consiste en une formation
pour laquelle un plaideur porte son différend devant une juridiction afin que celle-ci examine
la recevabilité et le caractère fondé de ses prestations48. Acte inaugurant la phase active de
l’instruction et emportant liaison d’instance49. En effet, par saisine du tribunal pour enfants, il
faudra comprendre la manière dont les affaires concernant les enfants en conflit avec la loi
parviennent au dit tribunal50. La saisine permet au plaideur de soumettre à la juridiction ses
prétentions51. Afin que celle-ci les dise bien au mal fondé. Généralement, le plaideur introduit
sa demande en saisi le juge en matière contentieuse en déposant une copie de l’assignation au
greffe du tribunal ou une copie de la requête au secrétariat du président de la juridiction
compétente.
46
M.J. IDZUMBUIR ASSOP, Les lois de protection de l’enfant en République Démocratique du Congo,
difficulté de mise en œuvre, Kinshasa, D.E.S. Médiaspaul, 2017, p. 77.
47
Idem
48
Serge GUINCHARD et Thiery DEBARD (Dir), Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 2012, p. 784.
Cité par J.-M. TASOKI MANZELE, Procédure pénale, Kinshasa, CDU, 2016, p. 142.
49
G. CORNU, Op. cit., p. 790.
50
M.J. IDZUMBUIR ASSOP, Loi portant protection de l’enfant en RDC, analyse critique et perspectives,
Kinshasa, éd. CEDESUR, 2013, p. 117.
51
J.V. et S. GUINCHARD, Procédure civile, Paris, 24ème éd., Dalloz, 1996, p.125.
23
La présente section s’attèlera sur l’étude des cas (§1) ainsi que l’observation
subséquente (§2).
- la requête de l’OMP
- la requête de l’OPJ
- la requête de la victime
- la requête des parents aux tuteurs
- la requête de l’assistant social
- la déclaration spontanée de l’enfant
- la saisine d’office du juge
52
KASHAMA NGOIE Serge, La procédure devant le tribunal pour enfants service documentation et d’étude,
2009, p. 8.
24
fins de fixation de la date d’audience.53 Il faut signaler qu’ici l’OMP ne prend aucune mesure
ou décision à l’égard de l’enfant. De surcroit dès qu’il est saisi de faits, le OMP informe
immédiatement ou dans le plus bref délai la personne civilement responsable sur le mineur
concerné ou qui en a la garde. Il peut s’agir des parents, des tuteurs d’une institution au privé
ou publique de placement social, il est entendu que le déferrement du mineur devant le juge
n’est pas subordonné à l’information à donner aux parent ou au tuteur.
53
KASHAMA NGOIE Serge, Op. cit., p. 9.
25
- La requête de la victime.
Les père et mère ou la personne qui exerce l’autorité tutélaire sur le mineur
peuvent porter à la connaissance du TPE les faits qualifiés d’infraction commis par l’enfant
qui est sous leur autorité.
54
IDZUMBUIR, ASSOP J., Op. cit, p. 119.
55
Idem, lire aussi KASHAMA serge op.cit p9.
56
L’entretien avec l’assistante sociale marie Fuamba du tribunal pour enfants de Kinshasa/matete à limete du
mardi aout 2018 à 10h 25 lors de notre stage.
26
En date du 12 juillet 2018, Mr. MITONDO assistant social de son état avait
saisi le tribunal pour enfant de Kinshasa/Matete contre l’enfant MOBA MASANGA Henock
et selon la version de ce dernier, qu’il reconnait avoir reçu en relation amoureuse depuis 2017
jusqu’au 12 juillet de la même année, la victime PELY non autrement identité, le juge de
séant avait pris une mesure provision et à l’issue de cette mesure a fait l’application des
articles 113 al. 5 et 119 de la même loi.
Pour les autres modes de saisine, de la pratique judiciaire, ce sont souvent les
assistants sociaux et greffiers qui rédigent la requête de la victime et parent ou tuteur dans le
cas où ce dernier ne connaissent pas rédigés.
57
KASHAMA NGOIE Serge, Op.cit, p. 9.
58
KIENGE-KIENGE INTUDI, Op.cit., p.158
27
Le juge des enfants qui a connaissance de faits commis par un mineur soit en
tant que témoin oculaire soit informé par des tiers, peut de sa propre initiative, faire ouvrir par
le greffier un dossier à change du mineur. Il en informera immédiatement le président du
tribunal pour enfants. Le président veillera à ce que les parents ou responsable du mineur
soient informés de la procédure ainsi initiée. Une possibilité autre est que le tribunal pour
enfants est saisi d’office notamment dans le cas où l’enfant y est conduit par un agent de
l’ordre ou même pour la population en flagrance, sans que l’enfant déclare appontement ce
qu’il a fait un dossier sera ouvert contre le dit enfant au greffe du tribunal.
Il faut révéler que la saisine d’office d’une juridiction peut se concevoir dans
l’hypothèse de délit d’audience.
59
E.J. LUZOLO BAMBI LESSA et Serge MAKAYA KIELA, Eléments de procédure pénale, manuel
d’enseignement/ 1ere éd.
60
Idem.
28
§1. Critiques
- La protection sociale ;
- La protection judiciaire
- La protection pénale.
A cet effet, il est important de constater que dans le titre relatif à la protection
judiciaire, le législateur de 2009 a exclusivement prévu dans l’article 102, les modes de
saisine du TPE lorsqu’il s’agit de la procédure devant le dit tribunal concernant les enfants en
conflit avec la loi.
La question est celle de savoir à l’aide de quoi le tribunal pour enfant peut-il
être saisi lorsqu’il s’agit de protéger l’enfant socialement et pénalement ?
devant le tribunal jour enfant en conflit avec la loi comme si cette procédure n’est concernée
que l’ECL si c’est le contraire, il devait établir une distinction entre les modalités de saisine
du TPF en matière d’ECL, en matière d’ESD, en matière des enfants en situation
exceptionnelles et lorsqu’il agit de protéger l’enfant en famille. En d’autres termes si le
législateur de 2009 a voulu qu’en matière d’ECL, le tribunal pour enfant doit valablement être
saisi conforment à l’article 102, devrait également prévoir les modes de saine du dit tribunal
en matière ESD et en matière civile à l’occurrence de celle se rapportant à l’identité, la capité,
la filiation, l’adoption et la parenté car les objectifs poursuivis par le législateur de 2009 dans
la protection judiciaire ne sont les même se trouvant dans la protection sociale et pénale de
l’enfant, ceci est justifié par le fait que chaque type de protection de l’enfant a ses propres
finalités que la loi vise.
Un autre point touchant notre étude est celui du rôle accusateur de l’assistant
social conformément à l’article 102.5 de LPE. En effet, parmi les multiples fonctions que
jouent l’assistant social au sein du tribunal pour enfants, nous examinons les deux, celles
saisir le tribunal (rôle accusateur) et celle de représenter l’enfant pendant le procès en matière
d’ECL lorsque ce dernier n’a pas de parent (l’art 104.8).
§2. Perspectives
Après avoir analysé la saisine du tribunal pour enfants en droit congolais dans
toute sa substance et nous revient dans cette partie de donner solutions aux problèmes
qu’égorge la saisine du tribunal pour enfants en droit congolais. Nous suggérons au législateur
congolais lors d’une nouvelle édition ou lors de la modification de la loi n° 09/001 du 10
Janvier de 2009 portant protection de l’enfant à adopter ce qui suit :
L’assistant étant spécialisé dans la résolution des problèmes liés aux relations
humaines, ne peut saisir le tribunal pour enfants qu’en matière d’enfant en situation difficile,
en situation exceptionnelle, d’enfant vivant avec handicap. C’est-à-dire l’assistant social ne
peut saisir le tribunal pour enfants qu’en matière de protection sociale l’enfant.
Conclusion
31
CONCLUSION
Au cours de cette étude, il a été question d’analyser « la saisine du tribunal pour
enfants en Droit Congolais ».
En effet, la requête ne peut valablement saisir une juridiction, qu’en matière civile et
non en matière répressive. A cet effet, il y a une ambiguïté dans la justice pour mineurs que la
requête puisse saisir le tribunal pour enfants dans toutes les matières confondues à
l’occurrence en matière d’enfant en conflit avec la loi, en matière civile, en matière d’enfant
vivant en situation difficile et autre.
- le législateur doit intituler le chapitre 3 du titre III comme celui « De la procédure devant le
tribunal pour enfants » ;
- déterminer les modalités de saisine du tribunal pour enfants dans chaque type de protection
de l’enfant ;
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES JURIDIQUES
A. Ouvrages
- BERGEL J-L., Méthodologie juridique, Paris, 2ème éd, P.U.F, 2016.
- GERARD CORNU, Vocabulaire juridique, Paris, 6ième éd, PUF, 2004.
- GRAWITZ M. et PINTO P., Méthodes Des Sciences Sociales, Paris, Dalloz,
1972.
- GUINCHARD S et DEBARD T (Dir), Lexique des termes juridiques, Paris,
Dalloz, 2012.
- GUINCHARD S. et J.V., Procédure civile, Paris, 24ème éd., Dalloz, 1996.
- IDZUMBUIR ASSOP M.J., Loi portant protection de l’enfant en RDC, analyse
critique et perspectives, Kinshasa, éd. CEDESUR, 2013.
33
B. Notes de cours
- KIENGE-KIENGE INTUDI R., Droit de protection de l’enfant, Notes de cours,
UNIKIN, Fac. Droit, G 3, Droit privé et judiciaire, Kinshasa, 2017.
- LUZOLO BAMBI LESSA E.J., Organisation et compétence judiciaire, Notes de
cours de G1 droit, Kinshasa 2016.
- LUZOLO BAMBI LESSA E.J. et MAKAYA KIELA S, Eléments de procédure
pénale, Manuel d’enseignement, Kinshasa, 1ère éd, 2017.
C. Autre source
- L’entretien avec l’assistante sociale marie Fuamba du tribunal pour enfants de
Kinshasa/Matete à Limete du mardi 14 aout 2018 à 10h 25 lors de notre stage.
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IN MEMORIAM ....................................................................................................................... i
DEDICACE............................................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ............................................................................................................... iii
LISTE DES ABREVIATIONS .............................................................................................. iv
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
I.POSITION DU PROBLEME .................................................................................................. 1
II.CADRE DE REFERENCE .................................................................................................... 2
III.MODES OPERATOIRES ..................................................................................................... 3
A.De l’intérêt du sujet ................................................................................................................ 3
B.Méthodes de la recherche ....................................................................................................... 3
C.Délimitation du sujet .............................................................................................................. 4
CHAPITRE I. APPROCHE DESCRIPTIVE ET EXPLICATIVE DU TRIBUNAL
POUR ENFANTS .................................................................................................................... 5
Section 1. Notion et fondement du tribunal pour enfants ..................................................... 5
§1. Notion du tribunal pour enfants .......................................................................................... 5
A.Définition ................................................................................................................................ 5
B.De l’histoire de la création du tribunal pour enfants ..................................................... 6
§2. Fondement du tribunal pour enfants................................................................................ 7
A.Du siège ordinaire du tribunal pour enfants .................................................................... 8
B.Du siège secondaire .............................................................................................................. 8
C.Regroupement des ressorts ................................................................................................... 9
Section 2. Organisation et composition du tribunal pour enfants ...................................... 10
§1. Organisation et compétence du tribunal pour enfants .................................................. 10
A.Organisation du tribunal pour enfants ............................................................................. 10
B.La compétence du tribunal pour enfants ......................................................................... 15
§2. Composition et tenu des audiences ................................................................................ 20
A.La composition du tribunal pour enfants ......................................................................... 20
B.La tenue des audiences ou composition du sièges du tribunal pour enfants21
CHAPITRE II. DE LA PROCEDURE DEVANT LE TRIBUNAL POUR ENFANTS .. 22
Section 1. Etat de la question ................................................................................................... 23
§1. Constat (étude des cas) ....................................................................................................... 23
§2. Observation subséquentes .................................................................................................. 27
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