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I. INTRODUCTION :
Association végétale : une association végétale est un groupement végétal de composition floristique
déterminée. Elle possède une aire géographique délimitée et traduit des conditions écologiques
relativement précises (définies par l’amplitude écologique, pour différents facteurs, de toutes les
espèces constituant son ensemble spécifique normal) et s’inscrit dans une dynamique définie de
groupements végétaux.
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La notion d’association végétale est le concept et l’unité de base de la phytosociologie
sigmatiste. Cette dernière repose sur le principe selon lequel « toute surface de végétation peut
être considérée comme la juxtaposition de différents individus d’associations (un individu
d’association pouvant être matérialisé par un relevé floristique), pouvant servir de base à la
définition de différentes associations végétales, et séparées par des discontinuités plus ou
moins floues ».
L’Ilici-Fagetum est donc une association végétale dont le nom est formé par :
une espèce constante : Fagus sylvatica ;
une espèce fidèle : Ilex aquifolium.
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Pour être complet, le nom d’une classe ou autre unité de rang inférieur doit comporter le ou les noms des auteurs.
Exemple : Ilici Fagetum (Durin et al 1967) Bardat 1993
Exemple : L’Endymio-Fagetum (hêtraie chênaie atlantique à jacinthe) peut se diviser en trois sous-associations
en fonction du niveau d’acidité :
Endymio-Fagetum holcetosum (hêtraie à jacinthe et houlque) sur substrat acide ;
Endymio-Fagetum typicum (hêtraie à jacinthe typique) sur substrat mésotrophe ;
Endymio-Fagetum aretosum (hêtraie à jacinthe et gouet) sur substrat basicline.
Photo : Hêtraie-chênaie atlantique à jacinthe , sous association typique ( Forêt d’Eawy, 76)
la race : il s’agit d’une variante de l’association à déterminisme géographique (une même association peut
être présente dans des régions différentes mais avec une composition spécifique un peu différente d’une
région à l’autre.
le faciès : il indique la dominance d’une espèce particulière (exemple : faciès à bouleaux, faciès à
charme,...).
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2.2. PRINCIPALES CLASSES D’ASSOCIATIONS EN EUROPE
Les classes d’associations forestières peuvent être classées en plusieurs groupes selon
le facteur prépondérant qui détermine le type de végétation présent dans un milieu.
Si c’est le climat qui est le facteur fondamental, on aura une distribution zonale de la
végétation (zones correspondant à des climats différents) : dans les latitudes élevées au nord,
on aura des associations végétales relevant de paysages de toundra ou de taïga ; dans les
latitudes moyennes à climat tempéré, on aura des associations végétales où les feuillus à
feuilles caduques dominent,... .
Par contre, si ce sont les conditions édaphiques qui sont le facteur déterminant, la végétation
aura donc une distribution dite azonale : par exemple, on peut citer le cas des aulnaies
marécageuses que l’on retrouve sous diverses zones climatiques.
Les principales classes d’associations forestières de France sont reprises dans le tableau ci-dessous.
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2.3. IDENTIFICATION DES SYNTAXONS (UNITETAXONOMIQUES) :
Afin d’identifier les syntaxons ( sous )-associations, alliances, ordres, classes ), on se base sur
la présence ou l’absence de certaines espèces végétales.
espèces caractéristiques exclusives : elles sont présentes uniquement dans l’association végétales (ou autres
syntaxons) considérées. Toutefois, elles peuvent être absentes des relevés floristiques.
espèces sélectives : se trouvent fréquemment dans une communauté et plus rarement ailleurs.
espèces préférentielles : présentent plus ou moins fréquemment dans plusieurs communautés mais préférant
l’une de ces communautés ou y ayant une vitalité (abondance) plus grande.
2. les espèces compagnes : ce sont des espèces n’ayant de préférence pour aucune communauté.
3. les espèces différentielles : ces espèces permettent de différencier un ensemble végétal d’un ensemble végétal
voisin (espèces permettant de distinguer une sous-association d’une autre par exemple)
4. les espèces accidentelles : ce sont des espèces étrangères au groupement végétal étudié, y ayant un coefficient
d’abondance très faible et une fréquence très faible dans les relevés.
5. les espèces transgressives : ce sont des espèces inféodées à un ensemble végétal (elles peuvent être sélectives
ou préférentielles) mais se trouvant dans un autre ensemble végétal de distribution géographique différente.
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2.4. L’association végétale, un syntaxon pouvant être classé dans un synsystème
En botanique, l’espèce est un taxon ( ou unité taxonomique ) pouvant être situé dans
un système de classement organisé en genres, familles, ordres, classes et embranchements.
En phytosociologie, l’association végétale est un syntaxon faisant partie d’un système de
classement (synsystème) organisé en alliances, ordres et classes.
SYNTAXON :
Groupement végétal identifié, quel que soit son rang dans la classification
phytosociologique;
Un syntaxon élémentaire est la plus petite unité susceptible d’être définie en phytosociologie
; elle se distingue des autres syntaxons élémentaires par des espèces différentielles (il peut
s’agir d’associations végétales, de sous-associations ou de variantes).
SYNSYSTEME :
Ensemble ordonné de groupements végétaux de niveaux syntaxonomiques différents,
hiérarchisés au sein d’une même grande unité physiologique (classe par exemple).
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III. PHYTOSOCIOLOGIE SIGMATISTE : METHODOLOGIE
Comme nous l’avons déjà dit ci-dessus, l’association végétale est la clef de voûte de
la phytosociologie sigmatiste. Initialement définie comme « une combinaison répétitive et
originale d’espèces végétales », c’est à dire uniquement sur des critères floristico-statistiques,
elle est aujourd’hui « un concept abstrait qui se dégage d’un ensemble d’individus
d’association possédant en commun à peu près les mêmes caractères floristiques,
statistiques, écologiques, dynamiques, chorologiques et historiques » (Géhu et Rivas-
Martinez, 1981).
Ainsi, les critères floristico-statistiques se sont un peu assouplis, notamment au niveau de la
notion d’espèce caractéristique, au profit des critères écologiques.
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3.3. La notion d'individu d'association
Il faut que la surface du relevé soit au moins égale à "l'aire minimale", ou autrement dit
"une surface suffisamment grande pour contenir la quasi-totalité des espèces présentes sur
l'individu d'association" (GUINOCHET, 1973).
Dans un relevé, toutes les espèces doivent être notées, aucune ne peut être négligée.
Néanmoins, il convient de remarquer avec GUINOCHET (1955) que beaucoup s'imaginent
que plus un relevé comporte d'espèces (est «riche»), meilleur il est ; c'est au contraire souvent
un indice qu'il porte sur plusieurs individus d'association et qu'il est, par conséquent, mauvais.
Cette aire minimale est définie à l'aide de la "courbe aire-espèce" (cf. GOUNOT, 1969;
GODRON, 1971; GUINOCHET, 1973). Dans la pratique, la valeur de l'aire minimale
s'apprécie assez facilement; elle est sensiblement constante pour les divers relevés d'un
groupement déterminé, mais varie beaucoup d'un groupement à l'autre (OZENDA, 1982).
Cette aire est de l'ordre de 100 à 400 m2 pour les groupements forestiers, de 50 à 100 m2 pour
les formations de matorral, de 20 à 50 m2 pour les groupements de prairies, de pelouses, et
quelques mètres carrés seulement pour les plus denses et homogènes (OZENDA, 1982).
3.5. Le relevé
Sur chaque point de relevé, on récoltera des données floristiques et des données
écologiques.
a) Données floristiques :
Ces données sont récoltées sur une surface d’environ 400 m2 ou sur un rayon
d’environ 10 - 15 m. La végétation est relevée de manière exhaustive strate par strate :
Strate arborée ( A ) : plus de 7m de hauteur
Strate arbustive ( a ) : moins de 7 m de hauteur
Strate herbacée ( h )
Strate muscinale et fongique
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Une première observation permet d’établir la liste des espèces présentes. Ensuite, la
quantification des espèces est évaluée selon l’échelle d’abondance-dominance de BRAUN-
BLANQUET:
5 75-100 87.5
4 50-75 62.5
3 25-50 37.5
2 5-25 15
1 1-5 2.5
+ <1 0.5
Soulignons, que l'étude de la composition floristique reste purement qualitative tant qu'on
utilise que le critère présence-absence, elle devient semi-quantitative dès qu'on travaille en
abondance-dominance ou en % de recouvrement (DE FOUCAULT, 1980; GILLET et al.,
1991).
Un second coefficient peut être utilisé afin de décrire la sociabilité (mode de répartition des
individus sur la surface étudiée). Ce coefficient est peu utilisé et n’est pas requis pour
l’identification des associations végétales
1 : individus isolés
2 : en groupes (moins de 20 individus groupés)
3 : en troupes (touffes de plus de 20 individus)
4 : en petites colonies (tapis lâches)
5 : en peuplements denses (tapis continu)
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b) Données écologiques :
1) La topographie :
On distinguera par exemple les positions topographiques suivantes : Haut de versant, Milieu de versant, Bas de
versant, Fond de vallon, Plateau.
Sur versants, on précisera également la pente et l’exposition.
2) La pédologie :
3) La géologie :
A l’aide de la carte géologique, on confirmera et notera le type de substrat observé sur le terrain.
On notera éventuellement, en utilisant par exemple une clé typologique, des informations concernant la
structure du peuplement. Il sera également parfois utile de relever la hauteur dominante en vue d’étudier la
productivité d’une essence sur les différents types de stations rencontrés. Des observations concernant la qualité
des bois sont aussi utiles dans le cadre d’études station- qualité des bois.
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V. CONCLUSIONS : BUTS ET INTERETS DE LA PHYTOSOCIOLOGIE
FORESTIERE
Les buts et intérêts de la phytosociologie forestière peuvent être résumés comme suit :
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