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LESBULERIAS$epartie

parOlaude
Worrns
Avec Jerez, Morón de la Fronteraest I'un des derniers bastions de la guitare
flamencatraditionnelle.

fl ien que nous ayons déjà eu l'occasion d'y faìre


Ef allusion à propos de la solei, c'est essentielle-
Ement par les bulerías que le sry1ede Morón est
immédiatement identifiable Fondé par Diego Flores
Arnaya. Diego del Gastor , (1908-1.97r,Ie " toque de
Morón, est longtemps resté une affaire de famille et un
aft confidentiel, Diego et son frère Francisco " El Mel-
iizo ' (lui aussi gultariste) refusant obstinément de se
oroduire hors du cercle restreint des réunions d'afi-
èionados ou des festivals des environ de Séville, Les
enregistrementsde Diego dei Gastor sont rarissimes,
et enregistréssur le vif. 11a toujours préféré l'accom-
pagnement du cante, et peu de cantaores ont eu le
privilège de profiter de sa collaboration : son beau-
frère Luís Torres .Joselero ,, José Menese (archives de
la RT\rE éditées en vidéo), JuanTalega, et quelques
maîtres de Utrera, localité très liée musicalement à
Morón (Perrate de Utrera, les sceurs Fernanda et Ber-
narda de Utrera). Mentionnons enfin I'existence de
deux enregistrements en solo, malheureusement non
réédités en CD : . Evocaciones, (LP) et " Historia de la
guitarra flamenca , (EP).

Un styleexporté
Quatre neveux de Diego ont poursuivi la tradition :
Augustin Rios, Dieguito de Morón, le plus talentueux
et le plus proche de l'esthétique de Diego, mais aussi
le plus fantasque 1947), et les deux fils de Francisco
. El Mellizo ,, Juan del Gastor (1947) et Paco del Gas-

Leutoquede Moron) estlongtemps La partition


resteuneaffaire
defamille,Dieoo Pour la main droite, 1ejeu de Diego del Gastor est basé
sur un usage intensif du pouce (et plus rarement sur

etsonfrererefusant
deseoroduire hors des traits en picado) Remarquez la technique, deve-
nue très rare, de jeu en allers-retours du pouce sur
une seule corde (attentronau sens des flèches !), un peu
ducerclerestreint
d'aficionados, à la manière d'un médiator : rappelons que 1eterme
"púa", ou plectre,désignele pouce en argot flamenco
tor (1.944),le seul à avoir réellement mené une car- Pour la main gauche, on notera la fréquence des liai-
rière professionnelle (nous y reviendrons dans notre sons entre cordes à vide et notes sllr des cases très
prochain numéro) Hors de Morón, quelques rares éloignées, qui donnent aux falsetas de Diego leur pro-
guitaristes sont aussi plus ou moins liés à cette tradi- fi1 mélodique caractéristique
tion : Manuel de Palma (1957) et Antonio Moya (bien D'un point de vue structurel, les falsetas . por bulería ,
que né en France,La été " adopté ' par Utrera : son style de Morón sont souvent construites sur de courts motifs
est une très belle synthèsedes toques de Morón et de mélodiques occupant un medio-compí s à 3/4 (donc 6
Pedro Bacón, dont il fut le disciple). temps) Nous trouvons ainsi aux quatre premiers com-
Le sryle de Morón a curieusement connu une renom- pís une sorle de . riff , transposé sur les medio-compis
mée internationale gràce à l'intérèt que lui portèrent temps 1 à temps 6, et temps 7 à temps 12 Au cinquième
quelques spécialístesaméricains, notamment D. E. compós, le sol qui clóture la succession de riffs (temps
Pohren et Chuck Kayser. C'est aussi sur celte base que 12) devient le point de départ de trois medio-compós à
le Californien David Servaet leJaponais Enrique Sakai 6,/8 (temps 72 à,5, ef temps 6 à 11) qui nous condui-
ont développé leur propre personnalité musicale. sent au " cierre ' (temps 6 à 10 du dernier compís).

72,GUITARECTASSQUE#20

L
DEMORON
L'ECOLE
.L
o
A larnaniere
AnE

de DiegodelGastor

3_5_3

12345 7 B I 10 11

Gm/F Gm Gm/Gf

\_!,/ ,_)
'/'

12 12345 6789

7]. GUITARECTASSQUE#20

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