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Code civil

Loi No I sur la Promulgation, les Effets


et l’Application des Lois en général.
Art 1er.- Les lois sont exécutoires dans tout le territoire haïtien, en vertu de la
promulgation qui en est faite par le Président d’Haïti.
Elles seront exécutées dans les différentes communes de la République,
du moment où la promulgation en pourra être connue.
La promulgation sera réputée connue, dans chaque commune vingt-
quatre heures après la publication faite par les autorités locales; et dans toute la
République, un mois au plus tard après la promulgation faite par le Président
d’Haïti.
Application de la loi dans le temps.
1.- Il s’induit de la présomption de droit consacrée par l’article 1 er C.civ., que la loi ne devient
obligatoire pour les particuliers qu’après l’expiration des délais de publication. (Cass, 1ère Section,
arrêt du 29 janv 1940, La Gaz du Pal, No 59 du 1 er mai 1940).
2.- L’article 1er C.civ. ayant édicté, dans l’intérêt des particuliers, une présomption légale applicable
pour déterminer le moment où la loi devient obligatoire, il n’appartient pas au juge, dans chaque cas
qui lui est soumis, d’indiquer ce moment d’après les circonstances de la cause.
Pour cette raison, la Justice ne peut, sur le fondement de la connaissance personnelle
qu’un particulier peut avoir de l’existence de la loi, lui imposer l’obligation de l’exécuter avant
l’expiration des délais de publication. (Cass, 1 ère Section, arrêt du 29 janv 1940, La Gaz du Pal, No
59 du 1er mai 1940).
3.- Les lois de procédure sont applicables dès leur promulgation, même aux instances antérieurement
engagées, mais elles ne peuvent toutefois régir que les actes posés à partir de cette promulgation. Et
la loi nouvelle ne saurait rétroagir en aucune façon, au point de relever d’une certaine déchéance
dàjà sous l’empire de la législation précédente. (Cass., 1ère Section, arrêt du 18 fév 1952, Les Déb No
43 du 3 avril 1952).

Arrêtés réglementaires.
1.- Les arrêtés, comme les lois, ne sont obligatoires pour les citoyens que du jour où ils en ont
connaissance par la publication qui en est faite dans les formes déterminées par la loi. C’est à la
partie intéressée à faire la preuve de ce fait. (Cass, arrêt du 4 juin 1895, Not 7, art 1er C.civ. Léger).

Décret-loi.
1.- Un décret-loi étant l’œuvre du Président de la République, la formalité de la promulgation est
inutile pour qu’il soit exécutoire: la publication suffit. (Cass, Sections Réunies, arrêt du 29 juil 1938,
La Gaz du Pal, No 18 du 15 août 1938).

Domaine d’application.
1.- Il est constant en droit, que l’application des lois doit se faire dans l’ordre des choses sur
lesquelles elles statuent; les objets qui sont d’ordre différent ne peuvent être décidés que par les lois
de leur ordre. (Cass., 1ère Section, arrêt du 16 juin 1952, Les Déb No 54 du 25 juin 1952).
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Force obligatoire.
1.- Aux termes des articles 1 et 3 combinés C.civ., la force obligatoire d’une loi ne cesse que par une
autre loi d’abrogation ; il en découle que le pouvoir des juges est strictement limité à appliquer la loi
en vigueur, à l’interpréter au besoin pour l’adapter aux exigences nouvelles, sans s’arroger le droit
de la critiquer, de la juger inopportune. (Cass, 1ère Section, arrêt du 31 juil 1985, Jean-Baptiste,
Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 53 et suiv).

Instructions ministérielles.
1.- Des instructions ministérielles ne peuvent pas prévaloir sur une décision judiciaire, et les juges
qui font une telle déclaration dans leur jugement, ne froissent pas le principe de la séparation des
pouvoirs. (Cass, arrêt du 22 avril 1902, Bull des arrêts, année 1902, pp 54 et suiv).

Interprétation judiciaire des lois.


1.- Il est interdit d’ajouter à la Constitution dont la lettre doit toujours prévaloir.
Rien ne s’oppose à l’interprétation judiciaire des lois ordinaires, qui, pour les tribunaux,
constitue un droit dont l’exercice est général et sans exception. Ce droit est le corrélatif du devoir qui
leur incombe d’appliquer la loi.
Une saine distribution de la justice ne se comprendrait pas et resterait impossible s’il était
interdit de recourir à cette interprétation pour éclairer les textes de loi, en préciser le sens et la portée,
en se pénétrant des considérations qui les expliquent et de l’esprit du législateur qui les a formulés.
L’œuvre du législateur constituant n’échappe pas à cette nécessité que rend fréquente l’imperfection
naturelle des moyens d’expression de la pensée et de la volonté humaine. (Cass., Sections Réunies,
arrêt du 10 déc 1943, Bull des arrêts 1942-1943, pp 156 et suiv).

Remise en vigueur d’une loi modifiée.


1.- Si, en droit, une loi qui remise en vigueur s’applique avec toutes les modifications qui y étaient
apportées, il n’en doit être ainsi qu’autant que le législateur n’exprime pas la volonté contraire.
(Cass., 2ème Section, arrêt du 18 nov 1954, Les Déb, No 142 du 2 déc 1954).

Art 2.- La loi ne dispose que pour l’avenir; elle n’a point d’effet rétroactif.
Rétroactivité et droits acquis.
1.- La loi rétroagit quand elle enlève des droits acquis. Le mode convenu de constatation de la
défaillance du preneur ne constitue pas un droit acquis, étant de forme et non de fond. (Cass, arrêt du
25 avril 1927, Affaire Lhérisson-Etat, Not 3, art 2 C.civ. Léger).
2.- En matière de rétroactivité, il faut distinguer la chose elle-même qui est l’objet du droit et les
modalités qui peuvent la caractériser : la première, pouvant rentrer légalement et définitivement dans
notre patrimoine, peut être l’objet d’un droit acquis; les modalités, tenant plutôt à la forme qu’au
fond, peuvent changer selon les circonstances que la loi apprécie. (Cass., arrêt du 20 juin 1927,
Affaire Jérome-Laraque, Not 4, art 2 C.civ. Léger).

Non rétroactivité des lois.


1.- Sauf en matière pénale, la non rétroactivité des lois est une règle de droit constitutionnel, en
Haïti. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 23 juil 1948, La Gaz du Pal Nos 310-311 des 1er & 7 août
1948).
2.- En Haïti, le principe de la non rétroactivité des lois est d’abord une règle d’ordre constitutionnel;
comme telle, elle s’impose au législateur à qui il est défendu de prendre des lois pour ravir des droits
acquis et aux juges qui doivent se garder de modifier des situations juridiques concrètes
antérieurement établies, soit en enlevant des droits effectivement entrés dans le patrimoine d’une
personne, sot en exonérant un individu d’une obligation qui a sa source dans une législation
antérieure. (Cass., 1ère Section, arrêt du 15 avril 1953, Les Déb, No 97 du 19 août 1953).

Portée du principe de la non rétroactivité.


1.- Le principe de la non rétroactivité n’est pas absolu, quand il s’agit d’une loi de procédure prise
dans un intérêt d’ordre public, qui ne porte aucune atteinte à des droits acquis, qui fixe par exemple
les attributions, la compétence de la justice répressive et détermine sa sphère d’action vis-à-vis des
délinquants. (Cass., arrêt du 9 avril 1929, Affaire Saillon, Not 5, art 2 C.civ. Léger).
2.- Aucun des articles de la Constitution qui nous régit actuellement n’a consacré le principe de la
non rétroactivité des lois qui n’est plus qu’un principe de droit civil.
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Ce principe, s’il s’impose au juge ne marque pas une limite au pouvoir du législateur qui
reste libre, lorsqu’il le croit nécessaire, d’attacher un effet rétroactif à la loi, soit en le déclarant de
manière expresse soit même en manifestant tacitement sa volonté à cet égard. (Cass., Sections
Réunies, arrêt du 6 déc 1944, La Gaz du Pal, No 167 du 1er janv 1945, pp 677, 680).
3.- Pour juger de la validité d’un acte, surtout au point de vue de la capacité des parties
contractantes, il faut l’examiner à la lumière de la législation en vigueur au moment de son
accomplissement et non d’après les lois postérieures qui, en principe, ne rétroagissent pas. S’il arrive
à une loi nouvelle de rétroagir, c’est en vertu de dispositions expresses et lorsque la Constitution ne
le défend pas.
Les actes faits par un incapable ne sont point validés par la survenance d’une loi nouvelle
suivant laquelle ces actes eussent été valables s’ils avaient été passés sous son empire. (Cass., 2ème
Section, arrêt du 13 mai 1947, La Gaz du Pal Nos 154-155 des 1er & 8 juin 1947).

Art 3.- Aucune loi ne peut être abrogée ni suspendue que par une autre loi.
1.- Des instructions ministérielles ne peuvent pas prévaloir sur une décision judiciaire, et les juges
qui font une telle déclaration dans leur jugement, ne froissent pas le principe de la séparation des
pouvoirs. (Cass., arrêt du 22 avril 1902, Bull des arrêts, année 1902, pp 54 et suiv).

Art 4.- Lorsqu’il y a contradiction entre plusieurs lois transitoires, la loi


postérieure abroge ce qui lui est contraire dans la loi antérieure, quand même le
législateur aurait omis de faire mention de cette abrogation.
Abrogation tacite de la loi.
1.- Aucune loi ne peut être abrogée ni suspendue que par une autre loi. Lorsqu’il y a contradiction
entre plusieurs lois transitoires, la loi postérieure n’abroge que ce qu’il y a de contradictoire dans la
loi antérieure, quand même le législateur aurait omis de faire mention de cette abrogation. (Cass.,
arrêt du 30 oct 1900, Bull des arrêts, année 1900, pp 86 et suiv).
2.- Les lois de 1913 et 1933 sur l’enregistrement et la transcription, en faisant l’obligation de
transcrire désormais les actes entre vifs, à titre gratuit ou onéreux, translatifs ou déclaratifs de droits
réels immobiliers, n’ont abrogé ni expressément ni tacitement les dispositions des arts 876 et suiv.
C.civ.
L’abrogation expresse résulte d’un article spécial d’une loi nouvelle disant qu’une telle
loi ancienne est abrogée.
Pour qu’une loi soit censée abroger tacitement une autre loi, il faut qu’il y ait
contradiction entre formelle et absolue entre les deux lois et que l’incompatibilité soit telle qu’il est
impossible d’exécuter la seconde sans détruire la première. (Cass., 1ère Section, arrêt du 26 juil 1948,
La Gaz du Pal No du 22 mars 1949).
3.- Si, en principe, une loi ne peut être abrogée que par une autre loi, et que la modification de l’état
de chose en vue duquel elle a été faite ne suffit pas pour lui faire perdre sa force obligatoire, il en est
autrement, et la loi devrait être considérée comme abrogée si les conditions mêmes dont devrait
dépendre son application ont été radicalement et à tout jamais modifiées. L’abrogation est, en ce cas,
tacite.
Il n’en est pas de même du décret-loi du 10 fév 1944 sur le congé de location, pris sous
l’empire des circonstances impérieuses et délicates, et qui demeure tacitement abrogé par la
cessation de l’état de guerre. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 21 janv 1949, La Gaz du Pal No des
1er & 8 juin 1949).

Art 5.- Les lois de police et de sûreté sont obligatoires pour tous ceux qui
habitent le territoire de la République.
Art 6.- Les agents étrangers accrédités en Haïti sont régis par le droit des gens,
les usages des nations ou les traités diplomatiques.
Intérimaire de l’agent commercial.
1.- L’intérimaire d’un agent commercial accrédité ne peut revendiquer le privilège de l’art 6, que s’il
a obtenu l’exequatur du gouvernement haïtien. (Cass., arrêt du 12 mars 1838, Not 6, art 6 C.civ.
Borno).
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Art 7.- Les haïtiens qui habitent momentanément en pays étranger sont régis par
les lois qui concernent l’état et la capacité des personnes en Haïti.
1.- Ce texte ne va pas, dans les conflits de lois, jusqu’à décider en faveur de la loi étrangère contre la
législation nationale, en faisant prévaloir sur l’état et la capacité des nationaux dérivant de lois
d’ordre public, l’état et la capacité qui règle le statut personnel de l’étranger en compétition avec ces
nationaux. (Cass., arrêt du 8 déc 1924, Affaire Goldenberg-Reinbold, Not 15, art 7 C.civ. Léger).

Art 8.- Il est défendu aux juges de prononcer, par voie de disposition générale et
réglementaire, sur les causes qui leur sont soumises.
1.- A défaut d’un texte précis, le juge ne peut interdire par voie de disposition générale à un individu
de porter le nom d’une famille à laquelle il n’appartient pas, un nom déterminé n’étant pas l’apanage
d’une famille. (Cass, arrêt du 6 fév 1922, Affaire Acacia-Valcourt, Not 4, art 8 C.civ. Léger).

Art 9.- Le juge qui, sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance


de la loi, refusera de juger, pourra être poursuivi comme coupable de déni de
justice.
1.- Le juge, en l’absence d’une réglementation législative des difficultés résultant des prétentions
contraires des parties, doit recourir aux principes généraux du droit en s’inspirant également des
règles de l’équité naturelle. (Cass, arrêt du 23 mars 1925, Affaire Liautaud-Dufort, Not 2, art 9,
C.civ. Léger).

Art 10.- On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui
intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs.
1.- L’étranger, sous l’empire de l’art 6 de la Constitution de 1889, ne peut être constitué propriétaire
d’immeubles sous le titre de créancier hypothécaire et de preneur perpétuels. Une telle convention
déroge aux lois d’ordre public. (Cass., arrêt du 3 déc 1895, Not 8, art 10 C.civ. Léger).
2.- La loi n’a pas défini les éléments constitutifs de l’emphytéose. Ne déroge pas à l’art 10 le
jugement qui ne trouve pas dans un bail, emphytéotique ou non, la transmission d’un droit réel
immobilier, mais simplement un droit de jouissance. (Cass., arrêt du 3 juin 1897, Not 9, art 10 C.civ.
Léger).
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Loi No. 2 sur la Jouissance, la Perte


ou la Suspension des Droits civils et politiques.
Chapitre Premier
De la Jouissance des Droits civils et politiques.
Art 11.- La réunion des droits politiques et des droits civils constitue la qualité
de citoyen.
L’exercice des droits civils est indépendant de l’exercice des droits
politiques.
Art 12.- Tout haïtien jouira des droits politiques et des droits civils, sauf les
exceptions prévues par la loi.
Art 13.- Tout individu né en Haïti ou en pays étranger, d’un haïtien ou d’une
haïtienne, est haïtien.
1.- Ne peuvent, en l’absence de toute preuve, être tenus pour étrangers ceux qui ont toujours été
reconnus, en fait, comme haïtiens. (Cass., arrêt du 13 juin 1911, Bull des arrêts année 1911, pp 110
et suiv).


Constitution du 29 mars 1987
Titre II
De la Nationalité Haïtienne
Article 10 : Les règles relatives à la Nationalité Haïtienne sont déterminées par la loi.
Article 11 : Possède de Nationalité Haïtienne d’origine, tout individu né d’un père haïtien ou d’une mère
Haïtienne qui eux-mêmes sont nés Haïtiens et n’avaient jamais à leur nationalité au moment de la naissance.
Article 12 : La Nationalité Haïtienne peut être acquise par la naturalisation.
Article 12-1 : Tout Etranger après cinq (5) ans de résidence continue sur le Territoire de la République peut
obtenir la nationalité haïtienne par naturalisation, en se conformant aux règles établies par la loi.
Article 12-2: Les Haïtiens par naturalisation sont admis à exercer leur droit de vote mais ils doivent attendre cinq
(5) ans après la date de leur naturalisation pour être éligibles ou occuper des fonctions publiques autres que celles
réservées par la Constitution et par la Loi aux haïtiens d’origine.
Article 13 : La Nationalité Haïtienne se perd par :
a) La Naturalisation acquise en Pays Etranger :
b) L’occupation d’un poste politique au service d’un Gouvernement Etranger ;
c) La résidence continue à l’étranger pendant trois (3) ans d’un individu étranger naturalisé haïtien
sans une autorisation régulièrement accordée par l’Autorité compétente. Quiconque perd ainsi la
nationalité haïtienne, ne peut la recouvrer.
Article 14 : L’Haïtien naturalisé étranger peut recouvrer sa Nationalité Haïtienne, en remplissant toutes les
conditions et formalités imposées à l’étranger par la loi.
Article 15 : La double Nationalité Haïtienne et Etrangère n’est admise dans aucun cas.
Titre III
Du Citoyen – des Droits Et Devoirs Fondamentaux
Chapitre 1
De la Qualité de Citoyen
Article 16 : La réunion des droits civils et Politiques constitue la qualité de citoyen.
Article 16-1 : La jouissance, l’exercice, la suspension et la perte de ces droits sont réglées par la loi.
Article 16-2 : L’âge de la majorité est fixé à dix huit (18) ans.
Article 17 : Les Haïtiens sans distinction de sexe et d’état civil, âge de dix-huit (18) ans accomplis, peuvent
exercer leurs droits civils et politiques s’ils réunissent les autres conditions prévues par la constitution et par la
loi.
Article 18 : Les Haïtiens sont égaux devant la loi sous la réserve des avantages conférés aux Haïtiens d’Origine
qui n’ont jamais renoncé à leur nationalité leur nationalité.
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Art 14 (L. 5 sept 1860).- Tous ceux qui, en vertu de la Constitution, sont
habiles à acquérir la qualité de citoyens haïtiens devront, dans le mois de leur
arrivée dans le pays, faire devant le juge de paix de leur résidence, en présence
de deux citoyens notables, la déclaration qu’ils viennent avec l’intention de se
fixer dans la République.
Ils prêteront en même temps, entre les mains du juge de paix, le
serment qu’ils renoncent à toute autre patrie qu’Haïti.
Munis de l’expédition du procès-verbal du juge de paix constatant leur
déclaration qu’ils viennent se fixer dans la République et leur prestation de
serment, ils se présenteront dan les bureaux du Président d’Haïti pour recevoir
un acte du Chef de l’Etat qui les reconnaisse comme citoyens de la République.
Décret du 6 novembre 1984 sur la nationalité haïtienne.
Mon No 78 du 8 novembre 1984
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Chapitre Premier
De la nationalité d’origine.
Art 1.- La qualité d’haïtien s’acquiert par la naissance, la naturalisation ou par la faveur
spéciale de la loi.
Elle peut se prouver par les actes de l’état civil, la possession d’état de tous
autres moyens légaux.
Art 2.- Sont Haïtiens d’origine:
1. Tout individu né en Haïti, de père haïtien ou de mère haïtienne;
2. Tout individu né à l'étranger, de père et de mère haïtiens;
3. Tout individu né en Haïti, de père étranger ou, s’il n’est pas reconnu par son
père, de mère étrangère, pourvu qu’il descende de la race noire;
La qualité d’haïtien d’origine ainsi acquise ne peut être enlevée par la
reconnaissance ultérieure du père étranger.
Art 3.- La femme haïtienne, mariée à un étranger, conserve la nationalité haïtienne.
L’haïtienne dont le mari haïtien viendrait à se naturaliser étranger après son
mariage, garde sa nationalité haïtienne à moins qu’elle ne se naturalise étrangère.
Néanmoins, les enfants nés avant la naturalisation restent haïtiens.
Art 4.- Tout individu né en Haïti, de père et de mère inconnus ou de père et mère connus,
mais dont la nationalité est inconnue, acquiert la nationalité haïtienne en vertu de la
déclaration de naissance faite à l'officier de l’état civil.
Néanmoins, il est réputé n’avoir jamais acquis la nationalité haïtienne, si,
avant sa majorité, il est établi que ses père et mère ou l’un d’entre eux sont de nationalité
étrangère et ne descendent ni l’un ni l’autre de la race noire.
Art 5.- Sont aussi Haïtiens tous ceux qui, jusqu'à ce jour, ont été reconnus comme tels.
Art 6.- Tout individu né en Haïti, de père et mère étrangers qui ne descendent pas de la
race noire, tout individu né en Haïti, de père et de mère étrangers qui, eux-mêmes, y sont
nés et ne descendent pas de la race noire, tout individu non reconnu par son père, né en
Haïti, d’une mère étrangère qui ne descend pas de la race noire, acquerra la nationalité
haïtienne par une simple déclaration faite dans l’année de sa majorité, au Parquet du
tribunal civil de sa résidence.
Cette déclaration comportera renonciation à la nationalité étrangère et
adoption de la nationalité étrangère.
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Art 7.- L’enfant né à l'étranger d’un père étranger et d’une mère haïtienne, gardera la
nationalité étrangère jusqu'à l’année de sa majorité au cours de la quelle il aura la
faculté d’acquérir la qualité d’haïtien par une déclaration faite au Parquet du tribunal
civil de sa résidence.
Art 8.- L’enfant né à l'étranger, d’un père étranger et d’une mère haïtienne, pourra, dans
l’année de sa majorité, s’il est établi en Haïti ou s’il vient a s’y fixer, acquérir la
nationalité haïtienne par une déclaration au Parquet du tribunal civil de sa résidence.
Art 9.- La femme haïtienne, mariée à un étranger et qui perd sa nationalité en
application du paragraphe 3 de l’article 26 du présent décret, recouvrera sa nationalité
haïtienne par une déclaration faite au Parquet du tribunal civil de sa résidence, si son
mari acquiert la nationalité haïtienne.
Les enfants majeurs de cet étranger naturalisé, même nés hors d’Haïti
pourront, s’ils le demandent, obtenir la nationalité haïtienne sans condition de stage, soit
par l’arrêté présidentiel conférant cette nationalité au père soit comme conséquence
d’une déclaration faite par eux au Parquet du tribunal civil de leur résidence dans les
termes de l’article 6 du présent décret.
Les enfants mineurs nés à l'étranger pourront, dans l’année de leur majorité,
acquérir la nationalité haïtienne en faisant une pareille déclaration.
Art 10.- Jouiront de la même faculté et dans les mêmes conditions les enfants mineurs
d’un père survivant ou d’une mère survivante qui se fait naturaliser haïtien.
Art 11.- La femme étrangère mariée à un étranger qui se naturalise haïtien, devient
haïtienne par simple déclaration faite au parquet du tribunal civil de sa résidence.
Art 12.- L’haïtienne dont le mari haïtien viendrait à se naturaliser étranger après son
mariage, gardera sa nationalité haïtienne, à moins qu’elle ne se naturalise étrangère.
Les enfants nés avant la naturalisation restent haïtiens.
Art 13.- Pour les jeunes gens à qui la loi confère sans condition de stage, la faculté de
devenir haïtiens dans l’année de leur majorité, le fait de s’engager dans l’armée
haïtienne ou de pendre part aux opérations de recrutement et, en général, d’exercer les
droits ou d’accomplir les obligations attachées à la qualité de citoyen haïtien, sans
exciper de leur extranéité, l’époque de leur majorité équivaudra à la déclaration prévue
par le présent décret et les en dispensera.
Art 14.- Dans tous le cas où une déclaration prévue par le présent Décret n’aura pas été
faite dans le délai prévu, au Parquet compétent, il est laissé au Président de la
République, pour des motifs relevant de sa souveraine appréciation, la faculté
d’autoriser sa réception, lorsque l’intéressé n’a pu agir à temps par suite de
circonstances indépendantes de sa volonté.

Chapitre II
De la naturalisation et de ses effets.
Art 15.- Tout étranger peut, après cinq ans de résidence légale sur le territoire de la
République, acquérir la nationalité haïtienne en se conformant aux règles établies par le
présent décret.
Art 16.- Le délai de résidence prévu à l'article 15 ci-dessus peut-être réduit à deux ans en
faveur de tout étranger qui aura rendu des services importants à Haïti, y aura apporté
des talents distingués, introduit une industrie, un métier, un art ou une invention utile,
créé un établissement industriel ou agricole.
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Pour des motifs laissés à sa souveraine appréciation et dans l’intérêt du pays,


le Président de la République peut, avant même le délai de résidence, octroyer la
nationalité haïtienne à tout étranger qui en formule la demande.
Art 17.- L’étranger qui aura accepté une fonction civile ou militaire et l’aura conservée
pendant 5 ans acquerra, par ce fait, la nationalité haïtienne, à moins qu’il ne déclare par
un acte signifié au Parquet du tribunal civil de sa résidence, vouloir conserver sa
nationalité.
Art 18.- Les haïtiens par naturalisation sont admis à l'exercice des droits politiques dix
(10) ans après la date de leur naturalisation.

Chapitre III
Des formalités à observer.
Art 19.- La demande de naturalisation est formée par requête au Ministre de la Justice.
A cette requête doivent être annexées les pièces justificatives suivantes:
a) Le permis de séjour de l’intéressé;
b) Sa carte d’identité;
c) Un certificat de résidence signé du magistrat communal et du juge de paix.
L’étranger dispensé des formalités relatives au permis de séjour, doit suppléer à la
production de cette pièce par tous autres papiers ou documents.
Art 20.- Après enquête du Département de l’Intérieur sur la moralité de l’étranger, le
Ministre de la Justice transmet, avec son avis motivé, la requête et les pièces
justificatives au Président de la République.
Art 21.- Il est statué par arrêté du Président de la République sur chaque demande de
naturalisation.
Cet arrêté sera publié au journal officiel.
Art 22.- Avant la publication prévue à l'article 21 ci-dessus, avis est donné par le
Ministre de la Justice au doyen du tribunal civil compétent qui reçoit de l’intéressé le
serment suivant:
« Je renonce à toute autre patrie qu’Haïti. »
Dans les cas prévus au 2ème alinéa de l’article 16 du présent décret, les pièces
visées à l'article 19 ne sont pas nécessaire.
Art 23.- Les actes de naturalisation sont assujettis à un droit fixe spécial de cinq mille
gourdes. Ce droit est perçu sur la lettre d’avis donné par le Ministre de la Justice à
l'intéressé, que le Président de la République a fait droit à sa demande.
Sauf dispense du Président de la République, l’étranger naturalisé ne pourra
réclamer aucun privilège ou avantage découlant de la citoyenneté haïtienne, ni en jouir,
tant qu’il n’aura pas payé ce droit.
Art 24.- Les déclarations d’option en vue d’acquérir la nationalité haïtienne seront faites
au Parquet du tribunal civil de la résidence de l’intéressé.
Elles seront assujetties à un droit de timbre ci-dessus prévu par l’intéressé, le
Ministère de la Justice fera paraître au journal officiel, un avis déclarant l’option
régulière et valable.
Art 25.- Tout individu voulant faire reconnaître qu’il est dans les conditions prévues par
la loi pour bénéficier de la nationalité haïtienne devra, à cette fin, adresser au Ministère
de la Justice une requête assujettie à un droit de timbre de cent gourdes. Les pièces
justificatives seront annexées à cette requête.
9

Après les vérifications nécessaires, si la demande est admise, le Ministère de la


Justice fera publier, au journal officiel, un avis déclarant que l’intéressé est haïtien.

Chapitre IV
De la perte de la nationalité haïtienne.
Art 26.- La nationalité haïtienne se perd:
1º) Par la naturalisation en pays étranger, sauf s’il existe entre Haïti et la nouvelle
patrie d’adoption de l’intéressé une convention sur la double nationalité, conformément
aux dispositions de l’article 18 de la constitution;
2º) Par l’abandon de la patrie au moment d’un danger imminent;
3º) En cas de conflit de nationalité, par le choix manifeste ou la jouissance active
d’une nationalité étrangère;
4º) Par tous services rendus aux ennemis de la République ou par transaction faites
avec eux;
5º) Par le fait d’avoir porté ou incité à porter les armes contre la République;
6º) Par la résidence continue, pendant 3 ans au moins, d’un haïtien naturalisé hors
du territoire haïtien, sans une autorisation régulièrement accordée.
Quiconque perd ainsi la nationalité ne peut la recouvrer.
Art 27.- Lorsqu’un Haïtien soit d’origine, soit par naturalisation, fait l’objet d’une
condamnation contradictoire et définitive à des peines perpétuelles, à la fois afflictives et
infamantes, il perd les privilèges de la citoyenneté tout en conservant la nationalité
haïtienne.
Art 28.- L’haïtien naturalisé étranger et qui revient en Haïti peut être poursuivi pour
crime et délit commis avant sa naturalisation, à moins qu’il n’y ait prescription.
Art 29.- Aucun haïtien ne peut se de naturaliser en Haïti. Il doit au préalable résider à
l'étranger. Sinon l’acte de naturalisation ne produit aucun effet légal en Haïti.
De même, l’inscription d’un haïtien en vue de sa naturalisation dans une
légation ou un consulat établis en Haïti ne produit aucun effet légale en Haïti.
Art 30.- La perte de la nationalité haïtienne est établie par arrêté du Président de la
République, publié au journal officiel.
…………………………………………………………………………………….
Art 15.- L’étranger, même non résident en Haïti, pourra être cité devant les
tribunaux haïtiens pour l’exécution des obligations par lui contractées en Haïti
avec un haïtien.
1.- Les arts 15 et 16 visent toutes les obligations qu’elles naissent d’une convention ou d’un fait,
d’un contrat ou d’un quasi-contrat. (Cass., arrêt du 7 nov 1895, Not 4, art 15 C.civ. Léger).
2.- Les tribunaux haïtiens sont compétents pour connaître des contestations entre un étranger et
l’Etat d’Haïti pour l’exécution d’obligations contractées en Haïti. (Cass., arrêt du 27 mai 1909,
Affaire Perraud, Not 3, art 15 C.civ, Léger).

Art 16.- Tout étranger pourra être traduit devant les tribunaux haïtiens, pour les
obligations par lui contractées en pays étranger envers un haïtien.
1.- Les tribunaux haïtiens ne sont pas compétents pour connaître des actes judiciaires faits en pays
étranger et n’intéressant aucun haïtien. (Cass., arrêt du 4 sept 1819, Not a), art 16 C.civ. Borno).
2.- L’étranger qui a établi en Haïti sa résidence et le siège de son commerce est justiciable de nos
tribunaux, pour les actes relatifs à son commerce, contractés même avec un négociant étranger.
(Cass., arrêt du 17 avril 1837, Not 3, art 16 C.civ. Borno).
3.- L’étranger n’acquiert pas, par le seul fait de sa résidence en Haïti, un domicile juridictionnel qui
le rend justiciable de nos tribunaux, pour l’exécution des engagements par lui contractés en pays
10
étranger envers d’autres étrangers antérieurement à sa résidence en Haïti. (Cass., arrêt du 22 fév
1881, Not c, art 16 C.civ. Borno).
4.- Les tribunaux haïtiens sont compétents pour connaître, en matière commerciale, de toutes
contestations entre étrangers, résidant en Haïti, et y ayant leur établissement de commerce.
L’incompétence personnelle étant relative, les parties sont toujours libres de renoncer à
l’exception qui en résulte. (Cass., arrêt du 9 mai 1893, Not 1, art 16 C.civ. Léger).
5.- Les tribunaux haïtiens sont incompétents pour connaître des contestations civiles des étrangers, à
moins que ceux-ci y consentent formellement. (Cass., arrêt du 27 mars 1900, Not 5, art 16 C.civ.
Léger).
6.- La qualité d’étrangers des plaideurs n’est pas une cause d’incompétence des tribunaux haïtiens;
ils sont compétents pour juger une contestation entre étrangers, dans tous les cas où ils le seraient
pour connaître de la même contestation entre haïtiens. (Cass., arrêt du 4 mars 1909, Affaire Mc
Guffie-Légendre, Not 2, art 16 C.civ. Léger).
7.- L’étranger qui contracte en Haïti une obligation exécutoire dans le pays et qui y est établi,
accepte tacitement de se soumettre à la juridiction des tribunaux haïtiens lorsqu’il s’agit d’assurer
l’exécution de ladite obligation. (Cass., arrêt du 2 déc 1912, Not 6, art 16 C.civ. Léger).
8.- Les dispositions des art 15 et 16 C.civ. constituent plutôt une mesure de protection des intérêts
des nationaux, un privilège que l’interdiction de l’accès de nos tribunaux aux étrangers habitant
notre territoire. (Cass., arrêt du 26 janv 1916, Affaire Marsh-Rouzier, Not 7, art 16 C.civ. Léger).
9.- Les tribunaux haïtiens, malgré la qualité d’étrangers des parties, sont compétents pour connaître
des matières mixtes, réelles ou immobilières, partant, de toute action en restitution de biens, meubles
et immeubles composant la succession d’une personne décédée en Haïti.
Lorsque les tribunaux sont compétents pour connaître d’une action entre étrangers, il est
de règle que cette compétence s’étend aux questions de statut personnel de ces étrangers, soulevées
au sujet de la contestation.
S’agissant de difficultés relatives à l’attribution, la liquidation et le partage d’une
succession comprenant des immeubles, la compétence du juge de la situation des biens doit être
reconnue, quelle que soit la nationalité des parties entre lesquelles s’élève la contestation, chaque
Etat étant intéressé à régler les conditions de transmission des immeubles se trouvant sur son
territoire. (Cass., arrêt du 9 janv 1928, Affaire Boulos-Salomon-Shembtob, Not 8, 9, 10, art 16 C.civ.
Léger).
10.- Le consignataire ou destinataire de marchandises transportées par terre et par eau, répond
toujours de toutes contestations qui peuvent s’élever entre lui, le transporteur et l’expéditeur.
S’il réside en Haïti, la contestation est valablement soumise au tribunal de sa résidence,
alors même qu’il serait étranger au contrat de transport conclu à l’étranger. (Cass., arrêt du 25 janv
1928, Affaire Bigio-U. Steamship Co, Not 11, art 16 C.civ. Léger).

Art 17.- L’haïtien pourra être cité devant les tribunaux d’Haïti pour raison des
obligations par lui contractées, soit envers un étranger, soit envers un haïtien.
Chapitre II
De la Perte de la qualité de Citoyen.
Art 18.- La qualité de citoyen se perd:
1º) par suite de la condamnation contradictoire et définitive à des
peines perpétuelles, à la fois afflictives et infamantes, telles qu’elles seront
déterminées par le code pénal;
2º) par l’abandon de la patrie au moment d’un danger imminent;
3º) par la naturalisation acquise en pays étranger;
4º) par l’acceptation de fonctions publiques confiées par un
gouvernement étranger, et par tout service, soit dans les troupes, soit à bord des
bâtiments d’une puissance étrangère;
5º) par tout établissement fait en pays étranger sans esprit de retour.
11

Décret du 30 août 1988 sur la mort civile, abrogeant les art 19 et 20 du C.civ.
Mon No 78-A du 8 septembre 1988
………………………………………………………………………………….....................
Art 1.- La mort civile est abolie.
…………………………………………………………………………………….................
Art 4.- Les effets de la mort civile encourue cessent, pour l’avenir, à l’égard des
condamnés actuellement morts civilement, sauf les droits acquis aux héritiers et aux tiers.
……………………………………………………………………………………………….
1.- La profession d’avocat doit être considérée comme une fonction publique, dont l’exercice à
l’étranger entraîne déchéance de la qualité d’haïtien. (Cass, arrêt du 10 fév 1827, Not 1, art 18 C.civ.
Borno).
2.- Le condamné à une peine afflictive et infamante ne perd sa qualité de citoyen que si cette peine
est perpétuelle; en conséquence, la peine temporaire n’entraîne qu’une suspension des droits civils
dont celui d’ester en justice et, ce, uniquement pendant que le jugement conserve son effet. En ce cas,
la réhabilitation n’est pas nécessaire. (Cass, arrêt du 17 avril 1946, La Gaz du Pal No 234 des 22 nov
et 1er déc 1946).
Art 19 (Abrogé D.30 août 1988).- L’individu qui a perdu sa qualité de citoyen par la
cause exprimée au nº 1 de l’article précédent est privé, non seulement des droits
politiques, mais encore des droits civils qui suivent:
1º) Il perd la propriété de tous les biens qu’il possédait : sa succession est
ouverte au profit de ses héritiers, auxquels ses biens sont dévolus de la même manière
que s’il était décédé.
2º) Il ne peut plus recueillir aucune succession: il ne peut ni disposer de ses
biens, en tout ou en partie, soit par donation entre vifs, soit par testament, ni recevoir à
ce titre, si ce n’est pour cause d’aliments.
3º) Il ne peut être nommé tuteur, ni concourir aux opérations relatives à la
tutelle.
4º) Il ne peut être témoin dans aucun acte solennel ou authentique, ni être
admis à porter témoignage en justice.
5º) Il ne peut procéder en justice, ni en défendant, ni en demandant, que sous le
nom et par le ministère d’un curateur spécial, qui lui est nommé par le tribunal où
l’action est portée.
6º) Il est incapable de contracter un mariage qui produise aucun effet civil, et
de reconnaître aucun enfant naturel.
7º) Le mariage qu’il avait contracté précédemment est dissous, quant à tous ses
effets civils: son époux et ses héritiers peuvent exercer respectivement les droits et les
actions auxquels son décès donnerait ouverture.
Art 20 (Abrogé D. 30 août 1988).- Les condamnations contradictoires et définitives à
des peines perpétuelles, à la fois afflictives et infamantes, n’emportent la perte de la
qualité de citoyen qu’à compter du jour fixé pour leur exécution.
Art 21.- Les haïtiens qui résident actuellement en pays étranger sans permission
du Président d’Haïti, et qui, un an après l’époque fixée pour l’exécution du
présent code, y seront encore résidents, perdront la qualité de citoyens d’Haïti.
Art 22.- L’haïtien qui aura perdu sa qualité de citoyen par l’effet de l’article
précédent ou par une des causes exprimées aux Nos. 2, 3, 4 et 5 de l’article 18
perdra la propriété de tous ses biens; sa succession sera ouverte, et il sera à
l’avenir, considéré comme étranger.


Mon No 78-A du 8 sept 1988.
12

Art 23.- Quiconque aura perdu la qualité de citoyen par la cause exprimée au
No. 2 de l’article 18 ne pourra jamais recouvrer cette qualité.
Mais ceux qui se trouveraient dans les cas des Nos. 3, 4 et 5 du même
article, pourront toujours redevenir citoyens d’Haïti en remplissant les formalités
prescrites par l’article 14.
Chapitre III
De la Suspension des Droits politiques.
Art 24.- Tout haïtien depuis l’âge de quinze ans jusqu’à celui de soixante, qui
n’exercera pas un emploi public ou ne sera pas incorporé dans la garde nationale
soldée, sera tenu de se faire inscrire dans la garde nationale non soldée du
canton de sa demeure habituelle, à peine d’encourir l’ajournement ou la
suspension de ses droits politiques pour autant d’années qu’il aura frustré la
patrie du service qu’il lui doit.
Art 25.- L’exercice des droits politiques est encore suspendu:
1º) Par l’état de débiteur failli, ou d’héritier immédiat détenteur à titre
gratuit de tout ou partie de la succession d’un failli;
2º) Par l’état de domestique à gages;
3º) Par l’état d’accusation;
4º) Par suite des condamnations judiciaires emportant la suspension des
droits civils.
Chapitre IV
De la Suspension des Droits civils par suite des condamnations
contradictoires et définitives.
Art 26.- L’exercice des droits civils énoncés aux Nos. 2, 3, 4, 5 et 6 de l’article
19 sera suspendu par suite de la condamnation contradictoire et définitive à des
peines temporaires, à la fois afflictives et infamantes, tant que le jugement
conservera son effet.
Art 27.- Les biens du condamné seront administrés et ses droits civils exercés de
la même manière que ceux de l’interdit; le tribunal qui aura rendu le jugement
lui fixera une pension alimentaire qui sera proportionnée aux revenus de ses
biens et durera tout le temps de la peine.
Chapitre V
De la Suspension des Droits civils
par suite des condamnations par contumace.
Art 28.- L’exercice des droits civils est encore suspendu par suite d’un jugement
de contumace, tant que le jugement n’est pas anéanti.
Art 29.- Les biens du condamné seront administrés et ses droits exercés par
ceux habiles à lui succéder, et ce, à leur profit quant aux revenus seulement, sauf
la remise du fonds dans les cas prévus ci-après.
Si lesdits biens tombent à la vacance, ils seront régis par un curateur de
la même manière que les biens des absents.
13

Art 30.- Lorsque le condamné par contumace se présentera volontairement dans


les cinq années, à compter du jour où le jugement aura été rendu, ou lorsqu’il
aura été arrêté et constitué prisonnier dans ce délai, le jugement sera anéanti de
plein droit; l’accusé sera mis en possession de ses biens; il sera jugé de nouveau,
et si, par ce nouveau jugement, il est condamné à la même peine ou à une peine
différente emportant également la suspension des droits civils, elle n’aura lieu
qu’à compter du jour fixé pour l’exécution du second jugement.
Caractère provisoire du jugement de contumace.
1.- Le caractère provisoire du jugement de contumace embrasse à la fois les condamnations pénales
et pécuniaires. L’exécution des unes et des autres se trouve forcément suspendue pendant le délai de
cinq années nécessaires pour faire acquérir au jugement de condamnation le caractère définitif et
irrévocable. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 5 mars 1908, Not sous l’art 30 C.civ. Léger).

Art 31.- Dans le cas où le condamné serait acquitté, par le nouveau jugement, il
ne pourra rien revendiquer de ceux qui, en vertu de l’article précédent, auront
joui des revenus de ses biens.
Art 32.- Si le condamné par contumace meurt pendant le délai de grâce de cinq
années sans s’être présenté ou sans avoir été constitué prisonnier, il sera réputé
mort dans l’intégrité de ses droits; le jugement de contumace sera anéanti de
plein droit, sans préjudice néanmoins de l’action de la partie civile, laquelle ne
pourra être intentée contre les héritiers du condamné que par la voie civile.
Art 33.- Aussitôt après l’expiration du délai de grâce de cinq années à compter
du jour du jugement de contumace, si le condamné à des peines emportant la
suspension des droits civils ne s’est pas présenté ou n’a pas été constitué
prisonnier, sa succession sera définitivement ouverte au profit de ses héritiers,
de la même manière que s’il était décédé.
Art 34.- Si néanmoins, après l’expiration du délai de cinq années, le condamné
venait à se présenter, il jouira de ses droits civils pour l’avenir, de la même
manière que ceux qui ont subi leur peine, en vertu d’un jugement contradictoire;
mais il ne pourra recouvrer l’exercice de ses droits politiques qu’après avoir été
acquitté par un jugement, des accusations intentées contre lui, sans que pour cela
il puisse porter aucun préjudice à ceux qui, en vertu de l’article précédent,
auraient été mis en possession de ses biens.

Loi No. 3 sur les Actes de l’état civil.


Chapitre Premier
Dispositions générales.
Art 35.- Les actes de l’état civil énonceront l’année, le mois, le jour et l’heure
où ils seront reçus, les prénoms, noms, âges, professions et domiciles de tous
ceux qui y seront dénommés.
Compétence exclusive de l’officier de l’état civil.
1.- En matière d’état civil, les officiers de l’état civil ont, seuls, compétence, à l’exclusion de tous
autres officiers publics, pour recevoir et inscrire les déclarations et actes de naissance et en délivrer
expédition.
Les agents et inspecteurs des Contributions dont la mission est de «veiller à la complète
exécution des lois et règlements relatifs à la perception des taxes et impôts dont l’Administration
14
Générale des Contributions a la responsabilité» n’ont aucune compétence en fait d’état civil, et leurs
actes ne sauraient être opposés aux tiers en matière d’état civil.
La carte d’identité où l’agent des Contributions ne fait qu’inscrire les déclarations du
contribuable ne saurait suppléer à l’acte de naissance pour établir qu’une partie est septuagénaire
et la mettre à l’abri de la contrainte par corps. (Cass., Section des Affaires Urgentes, arrêt du 2 fév
1943, Bull des arrêts 1942-2943, pp 335 et suiv).

Inexactitudes dans un acte de l’état civil.


1.- De simples inexactitudes relevées dans un acte de l’état civil ne constituent des faux intellectuels
que lorsqu’elles tiennent à la substance de l’acte. (Cass., arrêt du 21 déc 1911, Not 2, art 35 C.civ.
Léger).

Art 36.- Les officiers de l’état civil ne pourront rien insérer dans les actes qu’ils
recevront, soit par une note, soit par énonciation quelconque, que ce qui doit être
déclaré par les comparants.
Interdiction de vérifier les déclarations des comparants.
1.- La loi n’investit l’officier de l’état civil d’aucun pouvoir de juridiction dans l’exercice de ses
fonctions. Il n’a pas qualité pour vérifier l’exactitude des déclarations qui lui sont faites par les
déclarants. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 23 juil 1948, Bull des arrêts 1947-1948, pp 292 et
suiv.)

Art 37.- Dans le cas où les parties intéressées ne seront point obligées de
comparaître en personne, elles pourront se faire représenter par un fondé de
procuration spéciale et authentique.
Art 38 (L.20 juillet 1929).- Les témoins produits aux actes de l’état civil
doivent être âgés de 21 ans, parents ou autres; ils seront choisis au nombre de
deux au moins et pourront être de l’un ou de l’autre sexe.
Art 39.- L’officier de l’état civil donnera lecture des actes aux parties
comparantes ou à leurs fondés de procuration et aux témoins. Il y sera fait
mention de l’accomplissement de cette formalité.
Art 40.- Ces actes seront signés par l’officier de l’état civil, par les comparants
et par les témoins, ou mention sera faite de la cause qui empêchera les
comparants et les témoins de signer.
1.- L’acte de mariage non signé des époux, mais qui contient la preuve de l’accomplissement des
formalités prévues, ne peut être critiqué. (Cass., arrêt du 8 oct 1895, Not sous l’art 40 C.civ. Léger).

Art 41.- Il y aura dans chaque commune un registre tenu double, pour chaque
espèce d’acte de l’état civil.
Les registres seront côtés, par première et dernière page et paraphé sur
chaque feuillet par le doyen du tribunal civil du ressort ou par le juge qui le
remplacera.
Force probante des registres de l’état civil.
1.- Les registres de l’état civil, destinés par la volonté du législateur à constater l’état civil des
personnes, font foi des faits déclarés à l’officier public dans les conditions que la loi a déterminées et
par ceux à qui elle impose le devoir de faire ces déclarations. (Cass., 2ère Section, arrêt du 1er fév
1949, Bull des arrêts 1948-1949, pp 102 et suiv).


Bulletin des lois et actes, année 1929, pp 329 et suivants.
15

Art 42.- Les actes seront inscrits sur les registres, de suite sans aucun blanc. Les
ratures et les renvois seront approuvés et signés de la même manière que le
corps de l’acte; il n’y sera rien écrit par abréviation et aucune date n’y sera mise
en chiffres.
Art 43.- A la fin de chaque année, l’officier de l’état civil dressera, à la suite des
actes qu’il aura reçus, le répertoire de ces mêmes actes.
Les registres seront clos et arrêtés, à la suite du répertoire, par l’officier
de l’état civil, conjointement avec le ministère public.
Art 44.- Le ministère public sera tenu de dénoncer les contraventions ou délits
qu’il aura reconnus par l’inspection des registres; il requerra contre l’officier de
l’état civil la condamnation aux peines établies par la loi.
Art 45.- Du premier janvier au dix février suivant, le double sera remis au
commissaire du Gouvernement, qui l’expédiera au Grand Juge, et le Grand Juge
l’adressera au dépôt central des archives de la République.
Art 46.- Les procurations et les autres pièces qui doivent demeurer annexées
aux actes de l’état civil, seront paraphées par la personne qui les aura produites,
ainsi que par l’officier de l’état civil, et adressées au dépôt central avec les
doubles qui y sont déposés.
Art 47.- Toute personne pourra se faire délivrer, par les dépositaires des
registres de l’état civil, des extraits de ces registres.
Les extraits délivrés conformes aux registres et légalisés par le doyen
du tribunal civil ou le juge qui le remplacera, feront foi jusqu’à inscription de
faux.
Légalisation
1.- La loi n’a pas fixé un moment pour la légalisation ; celle obtenue au cours de l’instance et avant
le jugement n’est pas inopérante, en l’absence de tout texte. (Cass., arrêt du 21 nov 1921, Affaire
Saba-Chrisphonte, Not 4, art 47 C.civ. Léger).
2.- La loi n’exige la légalisation des extraits que comme attestation qu’ils sont délivrés sous la
signature du fonctionnaire compétent : peu importe la légalisation de l’extrait produit, si l’événement
invoqué n’est pas contesté. (Cass., arrêt du 23 mars 1925, Affaire A. Liautaud-Eug. Dufort, Not 2,
art 47 C.civ. Léger).
3.- Même s’il s’agit de prouver l’événement, lorsque le magistrat chargé de légaliser est celui qui est
saisi du litige, il n’est pas indispensable qu’il se donne à lui-même, par sa signature au bas de
l’extrait, l’attestation de son authenticité. (Cass., arrêt du 23 mars 1925, Affaire A. Liautaud-Eug.
Dufort, Not 3, art 47 C.civ. Léger).

Force probante
1.- Il est de jurisprudence que les actes de l’état civil ne font foi jusqu’à inscription de faux que des
faits qui se passent devant l’officier de l’état civil et dont la réalité est constatée par lui; quant aux
déclarations émanées des témoins et aux faits qu’elles constatent, ils peuvent être combattus par la
preuve testimoniale sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’inscription de faux.
Eu égard à cette jurisprudence, une distinction est à faire, distinction qui n’est pas
expressément écrite dans la loi mais qui résulte de la nature même des choses, savoir: 1º) les faits
que l’officier de l’état civil affirme avoir vus et entendus sont réputés vrais jusqu’à inscription de
faux ; 2º) les faits qu’il n’a constatés que sur la déclaration qui lui a été faite par les comparants sont
aussi réputés vrais, mais on peut les combattre par les voies ordinaires.


Le Grand Juge désignait autrefois le Ministre de la Justice.
16
Si, dans ce dernier cas et pour ces derniers faits, une enquête pourrait être ordonnée, les
premiers juges en la repoussant ont souverainement apprécié les faits qui pourraient la déterminer.
Leur décision à cet égard échappe à la censure du Tribunal de Cassation.
En matière de faux, l’action civile doit être vidée avant l’action criminelle. (Cass., arrêt
du 12 juil 1911, Bull des arrêts, année 1911, pp 156 et suiv).
2.- Jusqu’à leur anéantissement par une décision de la juridiction compétente, les actes de l’état civil
invoqués par une partie doivent être respectés et produire leurs effets. (Cass., Section des Affaires
Urgentes, arrêt du 15 mars 1944, Bull des arrêts 1942-1943, pp 354 et suiv).
3.- Les registres de l’état civil, destinés par la volonté du législateur à constater l’état civil des
personnes, font foi des faits déclarés à l’officier public dans les conditions que la loi a déterminées et
par ceux à qui elle impose le devoir de faire ces déclarations. (Cass., 2ème Section, arrêt du 1er fév
1949, Bull des arrêts 1948-1949, pp 102 et suiv)

Art 48 (L.16 décembre 1929).- Lorsqu’il n’aura pas existé de registres ou


qu’ils seront perdus, détruits soit totalement, soit partiellement, détériorés de
façon à en rendre l’usage impossible, la preuve en sera reçue tant par titres que
par témoins.
Dans tous ces cas, les mariages, naissances, décès seront prouvés par
tous les moyens légaux, même par papiers et registres domestiques émanés des
père et mère décédés de la personne dont l’état civil est en question.
Lorsqu’un décès ou une naissance n’aura pas été inscrit aux registres de
l’état civil de la commune où le fait allégué aurait eu lieu, les tribunaux pourront
accorder force probante des actes authentiques aux énonciations y relatives
contenues aux registres régulièrement tenus par les Ministres des différents
cultes.
Les parties pourront aussi administrer la preuve des décès et naissances
par tous autres moyens légaux, même par papiers et registres domestiques
émanés des père et mère décédés de la personne dont l’état civil est en question.
Si l’existence du fait d’état civil est admise, la décision, quand elle aura
force de chose souverainement et définitivement jugée, sera portée dans les
registres de l’état civil de l’année à laquelle remonte le fait non inscrit, par
simple mention mise à la suite du répertoire, datée et signée du dépositaire
public.
Sur un extrait de la décision, certifiée par le greffier, le Secrétaire
d’Etat de la Justice ordonnera à tous dépositaires publics desdits registres,
d’effectuer lesdites mentions.
Ces dispositions ne dérogent en rien à l’article 311 du Code civil qui
interdit la recherche de la paternité à l’égard des enfants naturels.
Etendue de l’art 48
1.- Le tribunal, lorsqu’il fait application de l’art 48 C.civ., n’a pas à s’arrêter aux dispositions des
articles 55 et 305 C.civ., auxquelles suppléent les dispositions de l’art 48 du même code. (Cass, arrêt
du 25 avril 1893, Affaire Longchamp, Not 7, art 48 C.civ. Léger).
2.- Les deux modes de preuve autorisés par l’art 48 C.civ. concernent le simple fait de la naissance
qui ne prouve pas la filiation. (Cass., arrêt du 18 mai 1909, Affaire consorts Milfort Josaphat, Not 4,
art 48 C.civ. Léger).


Ancien art 48.- Lorsqu’il n’aura pas existé de registres ou qu’ils seront perdus, la preuve en sera reçue tant par
titres que par témoins, et dans ces cas, les mariages, naissances et décès pourront être prouvés tant par les papiers
et registres émanés des père et mère décédés, que par témoins.
Ces dispositions ne dérogent en rien à l’art 311, qui interdit la recherche de la paternité à l’égard des
enfants naturels.
17
3.- Ce texte n’est pas limitatif, mais purement énonciatif. (Cass., arrêt du 7 juil 1924, Affaire Texas-
Compère, Not 8. art 48 C.civ. Léger).
4.- L’article 48 autorise une preuve testimoniale ; il est en conséquence d’interprétation restrictive et
ne déroge en rien à l’article 311 C.civ. qui interdit la recherche de la paternité à l’égard des enfants
naturels. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 23 juin 1922, Affaire Belanton- Molière, Cassation, Not
13, art 48 C.civ. Léger).

Inexistence, perte, destruction totale ou partielle des registres, condition


préalable à l’admission de la preuve testimoniale.
1.- Avant d’être admis à prouver sa filiation tant par titres et registres que par témoins, il faut
d’abord faire la preuve de l’inexistence des registres. (Cass., arrêt du 25 avril 1893, Affaire
Longchamp, Not 6, art 48 C.civ. Léger).
2.- Ce texte, édicté dans un but d’ordre public, n’autorise pas le tribunal à ordonner une enquête pour
prouver un décès, contrairement aux conditions qu’il pose, sous prétexte que les registres
contiendraient des lacunes ou omissions, alors surtout qu’il n’a point indiqué et précisé dans quelles
circonstances s’est produite la prétendue omission. (Cass., arrêt du 26 juin 1928, Affaire Etat-André,
Not 12, art 48 C.civ. Léger).
3.- En cas d’inexistence des registres de l’état civil, de leur détérioration partielle ou totale, de la non
inscription des actes de naissance aux registres de l’état civil, il est permis de prouver les naissances
par tous les moyens légaux, même par papier et registres domestiques émanés des père et mère dont
l’état civil est en question. (Cass., 2ème Section, arrêt du 23 juin 1955, Les Déb, No 162 du 7 juil
1955)

Preuve de l’inexistence, de la perte, ou destruction totale ou partielle des


registres.
1.- Un certificat du Directeur du Bureau des Archives Générales ne peut constituer la preuve de
l’inexistence ou de la perte des registres. (Cass., arrêt du 4 mars 1909, Affaire Goyau G. Armand,
Not 1, art 48 C.civ. Léger).
2.- Il ne suffit pas d’alléguer la perte d’un registre quelconque ; il faut démontrer que le fait que l’on
veut établir se place dans la période pour laquelle il y a absence de registres. (Cass., arrêt 23 juin
1922, Affaire Belanton- Molière, Cass., Sections réunies, Not 14, art 48 C.civ. Léger).
3.- La preuve de l’inexistence ou de la perte des registres n’est pas imposée de plein droit; le juge
peut la rejeter, suivant les faits et circonstances de la cause, et c’est à sa conscience et à sa prudence
que la loi s’en remet à cet égard. (Cass., arrêt du 23 juin 1922, Affaire Belanton- Molière, Not 15 ,
art 48 C.civ. Léger).
4.- L’utilité des extraits dont il est question en l’art 47 C.civ. et du certificat de l’art 48, même code,
n’apparaît pas, quand il n’y a pas dénégation de l’événement. (Cass., arrêt du 23 mars 1925, Affaire
A. Liautaud- Dufort, Not 10, art 48 C. civ. Léger).
5.- Les certificats attestant de vaines recherches dans des registres déterminés, ne remplissent pas le
vœu de la loi qui exige, pour la recevabilité de preuves testimoniales, la perte, l’inexistence des
registres ou des lacunes dans ces registres. (Cass., arrêt du 25 juil 1927, Affaire Lumière- Eveillard,
Not 16, art 48 C.civ. Léger).
6.- En l’absence d’indices formels ou d’inductions fondées sur des faits ou sur des écrits, l’insuccès
des recherches ne peut témoigner de lacunes dans les registres.
On ne saurait non plus alléguer des troubles politiques de l’époque à laquelle on place la
naissance à prouver pour faire admettre que cette naissance n’a pu être légalement constatée. (Cass.,
arrêt du 26 juil 1927, Affaire Lumière- Eveillard, Not 17, art 48 C.civ. Léger).
7.- Pour être admis à prouver un fait d’état civil, naissance, mariage, décès, tant par titres que par
témoins (Art 48 C.civ), il est indispensable de faire la preuve de l’inexistence ou de la perte ou de la
destruction totale ou partielle, ou de la détérioration de façon à en rendre l’usage impossible, des
registres où l’acte invoqué eut dû se trouver. (Cass., 2ème Section, arrêt du 12 mai 1953, Les Déb, No
89 du 27 mai 1953).

Preuve du fait d’état civil.


1.- Les deux modes de preuve autorisés par l’art 48 C.civ. concernent le simple fait de la naissance
qui ne prouve point la filiation. (Cass., arrêt du 18 mai 1909, Affaire consorts Milfort Josaphat, Not
4, art 18 C.civ. Léger).
2.- La mesure d’instruction ordonnée à l’effet de s’assurer par témoins si une personne désignée sous
plusieurs noms est celle dont le décès, sous tel nom, a déjà été révélé et judiciairement établi, n’est
18
défendue par aucune loi, son objet n’étant pas de prouver un nouveau décès, mais une simple
identification. (Cass., arrêt du 7 juil 1924, Affaire Texas- Compère, Not 9, art 48 C.civ. Léger).
3.- Le mode de preuve testimoniale établi en cet article en cas d’inexistence des registres de l’état
civil, pour établir une filiation, est subordonné à l’existence du fait qui en justifie l’emploi, c’est-à-
dire le fait du décès. (Cass., arrêt du 22 mai 1928, Affaire Larrieux, Not 11, art 48 C.civ. Léger).

Art 49.- Tout acte de l’état civil d’un haïtien ou d’un étranger fait en pays
étranger fera foi s’il a été rédigé selon les formes usitées dans le pays où il a été
reçu; il sera également valable pour l’haïtien s’il a été dressé conformément aux
lois haïtiennes par un agent de la République.
Art 50.- Dans tous les cas où la mention d’un acte relatif à l’état civil devra
avoir lieu en marge d’un autre acte déjà inscrit, elle sera faite, à la requête des
parties intéressées, par l’officier de l’état civil sur le registre de l’acte s’il est
entre ses mains, ou par le greffier s’il a été déposé au greffe. Le dépositaire du
registre en donnera avis, dans les trois jours, au commissaire du Gouvernement
près le tribunal civil du ressort, qui veillera à ce que copie de la mention soit
expédiée au Grand Juge pour être inscrite au double placé au dépôt central.
Art 51.- Toute contravention aux articles précédents de la part des
fonctionnaires y dénommés, sera poursuivie par qui de droit devant le tribunal
civil du ressort, et punie d’une amende qui ne pourra excéder cinquante gourdes.
Art 52.- Tout dépositaire des registres sera civilement responsable des
altérations qui y surviendront, sauf son recours, s’il y a lieu, contre les auteurs
desdites altérations.
Art 53.- Toute altération, tout faux dans les actes de l’état civil, toute inscription
de ces actes faits sur feuille volante et ailleurs que sur les registres à ce destinés,
donneront lieu aux dommages intérêts des parties, sans préjudice des peines qui
seront déterminées au Code pénal.
Art 54.- Dans tous les cas où un tribunal connaîtra des actes relatifs à l’état civil,
les parties intéressées pourront se pourvoir en cassation contre le jugement.
Loi du 22 décembre 1922 sur le service de l’état civil.
Mon No 3 du 8 janvier 1923
…………………………………………………………………………………….
Art 1.- Le service de l’état civil est confié, à partir du 15 janvier 1923, à des
fonctionnaires spéciaux, dénommés officiers de l’état civil.
Art 2.- Les officiers de l’état civil seront commissionnés par le Président de la
République, sur la proposition du Secrétaire d’Etat de la Justice.
Ils devront être haïtiens, majeurs, ayant le plein exercice de leurs droits civils
et politiques.
Ils prêteront, devant le tribunal de première instance, le serment suivant: «Je
jure d’observer la Constitution, d’être fidèle à la nation et au gouvernement; de suivre,
dans l’exercice de mes fonctions, les lois de ma Patrie; de respecter les droits de mes
concitoyens et de prêter un concours loyal en faveur de tout ce qui peut contribuer à la
gloire et à la prospérité de la République.»
Art 3.- Il y aura au moins un officier de l’état civil par commune.
Il en sera établi dans tous les centres de la commune où l’intérêt public
l’exigera.
19

(L. 7 février 1923).- L’officier de l’état civil sera tenu de résider au lieu désigné par sa
commission et ne pourra instrumenter en dehors des limites de sa juridiction, ce, sous
peine de suspension.
Art 4.- Les officiers de l’état civil, à l'exclusion de tous autres officiers publics, recevront
et inscriront sur les registres, à ce destinés, les déclarations et actes de naissance,
mariage, décès, divorce, reconnaissance.
Ils en délivreront expéditions, en se conformant, pour le tout, aux dispositions
de la loi No 3 du Code civil.
Art 5(L.11 janvier 1945.).- Dans les sections rurales où il ne sera pas établi d’officier
d’état civil, les agents chargés de l’Administration de ces sections devront recevoir les
déclarations de décès dans l’étendue de leurs circonscriptions respectives pour, après la
délivrance du permis d’inhumer, transmettre ces déclarations à bref délai, aux officiers
d’état civil compétents, sous peine d’une amende de vingt-cinq gourdes, en cas de
négligence, d’omission ou de mauvais vouloir.
Art 6.- La rédaction des actes de l’état civil sera faite au bureau de l’officier de l’état
civil.
Néanmoins, les actes de mariage et de reconnaissance peuvent être rédigés en
la demeure d’un particulier. Mention du transport en sera faite à l'acte.
Les parties ou déclarants pourront en requérir expédition, séance tenante, et
l’officier de l’état civil est tenu d’y obtempérer, sous peine de suspension et même de
révocation, sans préjudice des dommages intérêts, s’il y a lieu.
Art 7.- Les déclarations de naissance et de décès seront faites à l'officier de l’état civil du
lieu où s’est produit l’événement.
Art 8.- Les officiers de l’état civil sont soumis au contrôle immédiat du commissaire du
Gouvernement près le tribunal de première instance de leur ressort.
A cet effet, tous les trois mois, ils seront tenus de soumettre à ce fonctionnaire
leurs registres pour être arrêté, sous peine d’une amende de cinquante gourdes, à
prononcer par le tribunal de simple police au profit de la caisse communale. Ils lui
transmettront, ainsi qu’à l'Administrateur des Finances, du 5 au 10 de chaque mois,
l’état des actes reçus et des recettes encaissées pendant le mois précédent.
Art 9.- Dans les cas de révocation ou décès d’un officier de l’état civil, les registres de
l’année courante seront remis à son successeur qui, à l'époque fixée par l’article 15 du
Code civil, les transmettra à qui de droit. Les deux gestions devront être distinctes.
Lorsque l’officier de l’état civil, dans les communes où il n’en existe qu’un sera
décédé, suspendu ou momentanément empêché, le magistrat communal en remplira
provisoirement les fonctions. Les registres lui seront confiés par le juge de paix. Il en
sera fait mention dans les actes qui seront dressés.
En cas de suspension d’un officier de l’état civil, dans les communes où il y en
a plusieurs, le juge de paix, dans ce cas spécial, apposera les scellés sur les archives. Ce
magistrat désignera, s’il en et requis, l’un des officiers de l’état civil de la commune,
pour délivrer expédition des actes.
Art 10.- L’acte de naissance dressé en vertu de déclarations faites après les délais légaux
ne sera pas nul, mais ceux qui étaient tenus de faire la déclaration seront passibles des
peines prévues à l'article 295 du Code pénal.


Mon No 13 du 12 février 1923.

Mon No 5 du 15 janvier 1945.
20

Art 11.- Aucune autorisation d’inhumer ne peut être délivrée par un officier de l’état
civil, sans qu’au préalable l’acte de décès n’ait été rédigé; ce, sous peine d’une amende
de cent à cinq cents gourdes à prononcer contre lui par le tribunal correctionnel sur les
poursuites du ministère public et sans préjudice de la suspension et même de la
révocation, si le cas y échet.
Art 12.- L’acte reçu par l’officier de l’état civil d’une juridiction autre que celui qui avait
compétence en raison du lieu, ne sera pas nul, mais cet officier sera passible d’une
amende de cent à cinq cent gourdes, à appliquer par le tribunal correctionnel, sur la
poursuite du ministère public, sans préjudice de la suspension et même de la révocation,
s’il y a lieu.
Art 13.- Si, lors d’une catastrophe ou tout autre événement extraordinaire arrivé sur le
territoire d’Haïti, un ou plusieurs individus sont présumés disparus, le juge de paix
dressera un procès-verbal de disparition, relatant les faits, circonstances, témoignages,
desquels on peut induire la probabilité de la mort. Si l’événement a eu lieu hors du
territoire de la République, et qu’il y ait présomption de disparition d’Haïtiens, le
représentant d’Hait, d’office, ou à son défaut, toute personne autorisée par le
Département des Relations Extérieures, recueillera tous renseignements et pièces utiles
qu’il transmettra au Département de la Justice, par l’intermédiaire de celui des Relations
Extérieures. Le Secrétaire d’Etat de la Justice, après examen, dressera, s’il y a lieu, le
procès-verbal de disparition.
Art 14.- Dans le premier cas, le procès-verbal sera transmis au ministère public près le
tribunal de première instance du lieu; dans le second cas, au ministère public près le
tribunal de première instance du dernier domicile connu du disparu; si ce domicile est
inconnu, au ministère public près le tribunal de première instance de Port-au-Prince. Le
ministère public poursuivra l’entérinement du procès-verbal par priorité sur toutes
autres affaires. Ce jugement d’entérinement, jusqu'à ce qu’il soit légalement anéanti,
tiendra lieu d’acte de l’état civil. Une expédition sera remise au Département de la
Justice pour être publiée au Moniteur; un autre, à l'un des officiers de l’état civil du
siège du tribunal, pour être transcrite sur ces registres. Tous dépositaires desdits
registres en donneront copies, extraits, expéditions, conformément à la loi.
Art 15.- A partir du 15 janvier 1923, le tarif à percevoir pour les actes de l’état civil est
fixé comme suit:
a) Chaque acte de mariage au bureau ou à domicile dans les cas in extremis G. 15.00
b) Pour l’ace de publication et l’extrait à afficher G. 5.00
c) Pour chaque acte de divorce G. 75.00
d) Pour un acte de naissance G 2.00
e) Pour un acte de décès G 2.00
f) Pour un acte de mariage à domicile dans les villes ou bourgs G 50.00
g) Pour un acte de mariage célébré hors des villes ou bourgs à une distance
d’une lieue au moins et de trois lieu\es au plus, il sera traité de gré à gré
sans que le coût puisse dépasser G. 60.00
Il lui sera alloué cinq gourdes au-delà de cette distance, par chaque lieue ou fraction
de lieue.
h) Pour un acte de reconnaissance fait séparément, la moitié du coût prescrit pour les
actes de mariage.
Art 16 (L.14 décembre 1923).- «Les officiers de l’état civil ne sont pas salariés par
l’état, mais il leur est alloué soixante-dix pour cent (70%) des recettes perçues,


Mon No 104 du 24 décembre 1923.
21

conformément au tarif, et à charge par eux de pourvoir à tous les besoins du service.
Moyennant ce salaire et le coût du papier timbré, l’officier de l’état civil est tenu de
délivrer expédition de chaque acte qu’il a reçu».
Art 17.- Les expéditions subséquentes, non compris le prix du papier timbré, seront
payées comme suit:
a) Pour un acte de mariage G. 10.00
b) Pour un acte de divorce G. 25.00
c) Pour un acte de naissance G. 1.00
d) Pour un acte de décès G. 1.00
e) Pour un acte de reconnaissance fait séparément G. 5.00
Art 18.- Sera considéré comme concussionnaire et puni aux termes de l’article 135 du
Code pénal, tout officier de l’état civil qui aura exigé des rétributions plus fortes que
celles fixées au présent tarif.
Ce tarif devra rester affiché à la porte et au local du bureau de l’état civil, à
partir du 15 janvier 1923, sous peine d’une amende de G. 50 à prononcer d’office le
tribunal de simple police.
Art 19.- Les officiers de l’état civil seront tenus, sous peine d’une amende de G. 50 qui
sera prononcée d’office par le tribunal correctionnel au profit de la caisse communale,
de procéder sans aucuns frais, à toutes les formalités de mariage, de décès, de naissance,
de personnes notoirement indigentes.
Un simple extrait de ces actes sera délivré gratis, sur papier libre, à la partie
reconnue indigente.
Mais toutes autres personnes qui voudront avoir expédition de ces actes,
devront en acquitter le montant, conformément au tarif.
Le certificat d’indigence sera signé du juge de paix et du magistrat communal.
S’il est démontré que ces fonctionnaires ont délivré par complaisance des
certificats d’indigence, ils seront condamnés, solidairement, à une amende de G. 50 par
le tribunal correctionnel, sur la poursuite du ministère public.
Art 20.- La portion de recettes non attribuée à l'officier de l’état civil sera versée à la
Banque Nationale de la République d’Haïti sous la rubrique «Recettes de l’état civil».
…………………………………………………………………………………….
Art 21 (L.7 février 1923).- Les ministres des différents cultes peuvent procéder aux
cérémonies religieuses du mariage selon les rites de leur religion, avant la célébration du
mariage par un officier de l’état civil mais seulement dans le cas de maladie grave de
l’une des parties.
En conséquence, les articles 160 et 161 du Code pénal ne seront pas appliqués
dans le cas ci-dessus prévu.
Néanmoins, le mariage religieux ne comportera aucune des suites ou
conséquences attachées par les lois existantes au mariage civil.
………………………………………………………………………………………………


Les ministres des différents cultes peuvent procéder aux cérémonies religieuses du mariage, selon les rites de
leurs religions, avant la célébration du dit mariage par un officier de l’état civil. Néanmoins, le mariage religieux
ne comportera aucune des suites ou conséquences attachées par les lois existantes au mariage civil.
En conséquence, les articles 160 et 161 du Code pénal, relatifs aux « contraventions propres à
compromettre l’Etat Civil des personnes, » sont et demeurent abrogés.

Art 1 (D-l. 13 janvier 1938).- L’Administration Générale des Contributions est chargée de la perception directe
des recettes de l’état civil, y compris le coût de la première expédition des actes de l’état civil.
22

Décret-loi du 13 janvier 1938 sur les actes de l’état civil.


Bulletin des lois et actes 1938 pp 69
………………………………………………………………………………………………
Art 1(D-L.11 janvier 1945).- L’Administration Générale des Contributions se chargera
de la perception directe des recettes de l’état civil, y compris le coût de toutes les
expéditions des actes de l’état civil.
Ces recettes seront versées au trésor public, comme recettes internes après
prélèvement pour compte de l’Administration Générale des Contributions des 10% lui
revenant et d’une valeur égale à 5% desdites recettes à effectuer à l'achat des registres
qu’elle est chargée de fournir aux officiers de l’état civil.
Art 2 (D-L 11 janvier 1945).- Les officiers de l’état civil ne sont pas salariés par l’Etat.
Cependant, il sera alloué à chaque officier de l’état civil quarante pour cent (40%) sur
les recettes de son office qui seront encaissées par l’Administration Générale des
Contributions. Ces 40% ne lui seront payés qu’à la fin de chaque mois et contre
bordereaux en duplicata dûment acquittés par lui, mentionnant le nombre et la nature
des actes reçus par son office durant le mois écoulé. A ces bordereaux devront être
annexés les récépissés délivrés par l’Administration Générale des Contributions
constatant l’acquittement des taxes prévues et que les intéressés seront tenus de remettre
à l'officier de l’état civil au moment de la délivrance de la première expédition, comme il
est prévu en l’article 3 ci-après.
Les 60% desdites recettes seront versés au Trésor public, comme recettes
internes, après prélèvements pour compte de l’Administration Générale des
Contributions des 15% lui revenant sur lesdits 60% et d’une valeur égale à 5% des
mêmes 60% à effectuer à l'achat des registres types qu’elle est chargée de fournir aux
officiers de l’état civil, conformément à l'article 11 du présent décret-loi.
Art 3 (D-L.11 janvier 1945).- Avant de dresser un acte relevant de son ministère
l’officier de l’état civil exigera du requérant la présentation du bordereau ou du
récépissé définitif attestant le paiement à l’Administration Générale des Contributions de
la taxe afférente à l'acte en question.
La délivrance de toute expédition de tout acte de l’état civil ne sera faite que
contre remise du récépissé du bureau des contributions.
Art 4(D-L.11 janvier 1945).- Le papier timbré sur lequel toute expédition d’un acte de
l’état civil sera délivrée comportera le sceau de l’Administration Générale des
Contributions. L’apposition de ce sceau n’entraînera aucun frais. Le requérant fournira
le papier timbré.
Art 5 (D-L 11 janvier 1945).- Les officiers de l’état civil seront tenus de porter sur les
actes inscrits aux registres par eux tenus et sur toute expédition des actes par eux reçus,


Art 2 (D-l. 13 janvier 1938).- Les officiers de l’état civil ne sont pas salariés par l’Etat. Cependant, il sera alloué
à chaque officier de l’état civil quarante pour cent (40%) sur les recettes de son office qui seront encaissées par
l’Administration Générale des Contributions. Ces 40% ne lui seront payés qu’à la fin de chaque mois et contre
bordereaux en duplicata dûment acquittés par lui, mentionnant le nombre et la nature des actes reçus par son
office durant le mois écoulé. A ces bordereaux devront être annexés les récépissés délivrés par l’Administration
Générale des Contributions constatant l’acquittement des taxes prévues et que les intéressés seront tenus de
remettre à l'officier de l’état civil au moment de la délivrance de la première expédition, comme il est prévu en
l’article 3 ci-après.
Les 60% desdites recettes seront versés au Trésor public, comme recettes internes, après prélèvements
pour compte de l’Administration Générale des Contributions des 15% lui revenant sur lesdits 60% et d’une valeur
égale à 5% des mêmes 60% à effectuer à l'achat des registres types qu’elle est chargée de fournir aux officiers de
l’état civil, conformément à l'article 11 du présent décret-loi.
23

le numéro du bordereau ou du récépissé délivré par l’Administration Générale des


Contributions, en vertu de l’article 3 du présent décret-loi.
Art 6 (D-L. 11 janvier 1945).- Les officiers de l’état civil, au vu du bordereau ou du
récépissé de l’Administration Générale des Contributions, seront obligés de dresser sans
délai l’acte pour lequel la taxe a été payée.
Toute expédition de cet acte sera donnée dans le plus bref délai possible, si le
requérant soumet le bordereau ou le récépissé de l’Administration, en même temps que le
papier timbré du type réglementaire portant le sceau de l’Administration Générale des
Contributions.
Art 7.- Chaque contravention aux articles 5 et 6 du présent décret-loi entraînera une
amende de vingt à deux cents gourdes, qui sera prononcée contre l’officier de l’état civil
en faute, par le tribunal correctionnel compétent.
Art 8.- L’officier de l’état civil contre lequel deux contraventions aux susdits articles 5 et
6 auront été relevées sera passible de révocation.
Art 9 (D-L 11janvier 1945).- Sera condamné aux peines édictées par le Code pénal pour
soustraction de deniers publics, l’officier de l’état civil qui aura rédigé un acte de son
ministère ou qui aura délivré toute expédition de cet acte, avant le paiement de la taxe à
l'Administration Générale des Contributions.
Art 10 (Abrogé D-L 11 janvier 1945).- Le Directeur Général des Contributions émettra des
instructions pour déterminer le mode selon lequel sera effectué, sur le montant global des taxes de
l’état civil perçues, le paiement des quarante pour cent (40%) des recettes allouées aux officiers de
l’état civil, en conformité de l’article 2 du présent décret-loi.
A cet effet, une comptabilité sera tenue indiquant les recettes recouvrées par commune et
pour compte de chaque officier de l’état civil.
Art 11.- Les registres prescrits par l’article 41 du Code civil seront fournis sans frais aux
officiers de l’état civil par l’Administration Générale des Contributions.
Dans les quinze jours qui précéderont le premier janvier de chaque année, les
dits registres devront être fournis à chaque officier de l’état civil et ce, à la diligence de
l’Administration Générale des Contributions.
La susdite Administration se chargera de faire coter et parapher les registres
comme il est prévu parle 2ème paragraphe de l’article 41 du Code civil.
Art 12.- Tout représentant ou agent, dûment autorisé de l’Administration Générale des
Contributions peut, à n’importe quelle heure du jour, pénétrer dans le Bureau de
l’officier de l’état civil et examiner les registres par lui tenus; et si, dans l’exercice de
leurs fonctions, les représentants ou agents de l’Administration Générale des
contributions relevaient une infraction quelconque aux dispositions du présent décret-loi,
ils en dresseront procès-verbal.
Ce procès-verbal sera acheminé sans délai au commissaire du Gouvernement
compétent, qui, après avis du Département de la Justice, entamera les poursuites
nécessaires contre l’officier de l’état civil en faute.
Art 13(Abrogé art 6 D-L 11 janv 1945).- Dans les sections rurales où il ne sera pas établi d’officier
de l’état civil, il sera procédé de la manière prévue à l'article 5 de la loi du 22 décembre 1922.
Cependant les soixante pour cent (60%) de la taxe seront versés par l’agent chargé de
l’Administration de ces sections, au préposé des contributions le plus proche. L’officier de l’état
civil ne pourra inscrire sur ses registres les déclarations reçues par l’agent que contre la remise du
récépissé attestant le versement dudit pourcentage de la taxe.
Art 14.- Pour ce qui concerne les actes de mariage dressés par un ministre du culte,
l’officier de l’état civil ne pourra transcrire leurs copies sur ses registres qu’après
24

remise du récépissé définitif ou du bordereau des Contributions, attestant le paiement de


la taxe prévue au tarif ordinaire pour les mariages.
Le ministre du culte est obligé d’annexer les bordereaux des Contributions aux
copies qu’il transmettra, à fin d’inscription, aux officiers de l’état civil.
Art 15.- Dans le trois mois de la publication du présent décret-loi, l’Administration
Générale des Contributions sera tenue de fournir les nouveaux registres types aux
officiers de l’état civil.
Dans le même délai, l’officier de l’état civil mettra en usage pour le reste de
l’année courante les nouveaux registres; et ceux actuellement en usage seront clos et
déposés dans les formes prescrites par la loi.
………………………………………………………………………………………………
Décret Loi du 11 janvier 1945 sur l’état civil des paysans.
Mon No 5 du 15 janvier 1945
………………………………………………………………………………………………
Art 2.- Des registres devant être spécialement affectés à l'inscription des actes relatifs à
l'état civil des paysans seront fournis aux officiers de l’état civil par l’Administration
Générale des Contributions.
A l'égard desdits registres spéciaux, l’Administration Générale des
Contributions se chargera de faire remplir les formalités prévues au deuxième alinéa de
l’article 41 du Code civil.
Le salaire de chacun des officiers de l’état civil et tous autres règlements
touchant l’Administration de l’état civil seront fixés par arrêté du Président de la
République.
………………………………………………………………………………………………
Art 9.- Les taxes de l’état civil sont fixées comme suit, y compris les coûts des premières
expéditions des actes:
a) Pour un acte de naissance Gdes 5.00
b) Pour un acte de reconnaissance fait séparément Gdes 10.00
c) Pour un acte de publication de mariage et extrait à afficher Gdes 5.00
d) Pour un acte de mariage au bureau, ou à
domicile dans les cas ( In extremis) Gdes 15.00
e) Pour un acte de mariage célébré hors domicile
dans les villes et bourgs Gdes 50.00
f) Pour un acte de mariage célébré hors des villes
et bourgs, à distance d’une lieue au moins et
de trois lieues au plus Gdes 60.00
Il sera ajouté cinq gourdes au delà de cette distance pour chaque lieue ou
fraction de lieue.
g) Pour un acte de mariage religieux destiné à
produire des effets civils Gdes 10.00
h) Pour un acte de divorce Gdes 100.00
i) Pour un acte de décès Gdes 3.00
Art 10.- Les expéditions subséquentes seront payées comme suit, sous la réserve des
dispositions de l’article suivant en ce qui concerne les paysans.
a) Pour un acte de naissance Gdes 2.50
b) Pour un acte de reconnaissance fait séparément Gdes 5.00
c) Pour un acte de mariage Gdes 10.00
d) Pour un acte de divorce Gdes 10.00
e) Pour un acte de décès Gdes 50.00
Art 11.- Les expéditions subséquentes des actes relatifs à l'état civil des paysans seront
payées comme suit:
25

a) Pour un acte de naissance Gdes 1.00


b) Pour un acte de reconnaissance fait séparément Gdes 5.00
c) Pour un acte de mariage Gdes 10.00
d) Pour un acte de divorce Gdes 50.00
e) Pour un acte de décès Gdes 1.00
Art 12.- Les types de papier timbré à employer pour les expéditions des actes de l’état
civil sont fixés comme suit, sous la réserve de la dispense accordée aux paysans en ce qui
concerne la première expéditions, à l'exception des expéditions des actes de divorce
comme prévu à l'article 1er du présent décret-loi;
a) Sur une expédition d’acte de naissance un timbre de Gdes 0.20
b) Sur une expédition d’acte de reconnaissance Gdes 0.20
c) Sur une expédition d’acte de mariage Gdes 0.50
d) Sur une expédition d’acte de divorce Gdes 25.00
e) Sur une expédition d’acte de décès Gdes 0.20
………………………………………………………………………………………………………….
Décret du 9 novembre 1984 sur la régularisation ou la validation des
actes de l’état civil.
Mon No. 88 du 17 décembre 1984
………………………………………………………………………………………………
Art 1.- A compter de la publication au journal officiel «Le Moniteur» de l’arrêté prévu à
l'article 11 du présent décret jusqu’au 31 décembre 1987, les officiers de l’état civil,
actuellement en fonction, seront autorisés par le tribunal civil compétent, statuant en
chambre du conseil sur requête du commissaire du Gouvernement, à régulariser, en les
datant et en les signant, tous les actes de l’état civil défectueux que leurs prédécesseurs
ont dressés mais qu’ils n’ont ni daté ni signés par suite de leur décès, de leur révocation,
de leur mutation ou de leur démission.
Art 2.- En marge de chaque acte régularisé, l’officier de l’état civil fera la mention
suivante: «Daté et signé par moi………………………, officier de l’état civil de
…………………………., en vertu d’un jugement en date du ………………... du tribunal
civil de …………………. ».
Art 3.- Lorsqu’il s’agira d’actes de l’état civil qui n’auront pas été signés par les
comparants ou les témoins, le jugement rendu en chambre du conseil sur requête du
commissaire du Gouvernement les validera, pourvu que l’absence des signatures soit le
résultat de l’inattention ou de la négligence de l’officier de l’état civil et ne fasse
présumer un changement de volonté desdits comparants ou témoins.
En marge de l’acte validé, il sera porté la mention suivante: « Validé par
jugement du tribunal civil de ……………... en date du ………………….. ».
Art 4.- Il y aura autant de requêtes à présenter au tribunal civil que de bureaux de l’état
civil dont les actes doivent être régularisés.
Chaque requête désignera les actes défectueux par le numéro correspondant
des registres où ils sont inscrits et indiquera avec précision le bureau de l’état civil où ils
ont dressés. Il en sera de même du dispositif de chaque jugement qui ordonnera la
régularisation desdits actes.
Art 5.- Si le cas y échet, le jugement du tribunal civil autorisera l’officier de l’état civil
en fonction à dresser, à la suite des actes rédigés par son prédécesseur, le répertoire des
dits actes prévu à l'article 43 du Code civil, à clore et arrêter les registres à la suite du
répertoire, conjointement avec le ministère public. En marge du répertoire, il sera fait
mention du jugement qui aura ordonné de le dresser.
26

Art 6.- Une expédition du jugement dont il est question dans les articles précédents sera
transmise par le commissaire du Gouvernement tant au Ministère de la Justice qu’à
l'officier de l’état civil du lieu où les actes défectueux ont été dressés et les registres
irrégulièrement tenus. Dans le mois de cette transmission, l’officier de l’état civil
procèdera à la régularisation de dits actes et registres ordonnée par le jugement.
Art 7.- Dans le mois de la publication du journal officiel «Le Moniteur» de l’arrêté
prévu à l'article 11 du présent décret, le commissaire du Gouvernement présentera
requête au tribunal civil aux fins d’obtenir jugement autorisant la régularisation des
actes de l’état civil défectueux et des registres mal tenus.
Art 8.- De tous registres de l’état civil régularisés l’un des doubles sera, par l’officier de
l’état civil, déposé au greffe du tribunal civil du lieu dans lequel ils ont été tenus et
l’autre remis au commissaire du Gouvernement qui l’expédiera au Ministère de la
Justice pour être transmis au Archives Nationales; le tout dans la quinzaine de la
régularisation.
Art 9.- Le présent décret ne déroge en rien aux articles 88 du Code civil, 809 et suivants
du Code de procédure civile.
Art 10.- Seront enregistrés gratis et sur minute les jugements rendus en vertu du présent
décret.
Art 11.- Par un ou plusieurs arrêtés du Président à Vie de la République, il sera établi,
pour chaque bureau de l’état civil, une liste des actes défectueux et des registres mal
tenus, dont la régularisation devra être ordonnée par jugement.
Art 12.- L’officier de l’état civil qui ne se conformera pas aux prescriptions des articles 6
et 8 ci-dessus, sera poursuivi devant le tribunal correctionnel et puni d’une amende de
cinquante gourdes à deux cent cinquante gourdes.
Art 13.- Le présent décret ne s’applique pas aux actes inscrits par les officiers de l’état
civil sur de simples feuilles volantes, lesquelles sont régies par l’article 48 du Code civil.
…………………………………………………………………………………….
Chapitre II
Des Actes de naissance.
Art 55 (D. 14 novembre 1988).- 1º) Les déclarations de naissance seront faites
dans le mois de l’accouchement, à l’officier de l’état civil du lieu du domicile de
la mère ou du lieu de naissance de l’enfant.


Décret du 14 novembre 1988 (In Mon No 98 du 21 novembre 1988).
Art 2.- Dans les cinq années qui suivront la promulgation du présent décret, toute personne dépourvue d’acte de
naissance sera tenue de régulariser son état civil. Elle bénéficiera à cet effet de l’exemption fiscale aux formalités
y afférentes. Passé ce délai, toute personne qui se retrouve dans ce cas sera obligée de procéder conformément à
l’article 1er, alinéa 2 du présent décret.
Art 3.- L’acte de naissance régulièrement établi par l’officier de l’état civil, devra être obligatoirement produit au
moment du baptême ou de la présentation au temple de toute personne, et mention en sera faite dans tout certificat
délivré par les ministres des cultes avec indication de l’office de l’état civil d’où l’acte émane ainsi que de la page
du registre et du numéro de l’acte.
Art 4.- Les commissaires du Gouvernement, les juges de paix, les officiers de l’état civil, les ministres des
différents cultes, les membres des CASEC, les hôpitaux, les asiles sont tenus d’informer et aider toute personne
dépourvue d’acte de naissance à trouver tous les éléments nécessaires à l’établissement de leur acte de naissance
et à leur faciliter, par tous les moyens, la façon d’établir leur état civil.
………………………………………………………………………………………………..................
Décret du 16 mai 1995 accordant un nouveau délai pour les déclarations de naissance. (Mon No 40 du 25 mai
1995)
27

La naissance de l’enfant sera déclarée par le père, ou à défaut du père,


par la mère légitime ou naturelle, par les médecins, chirurgiens, sages-femmes
ou autres personnes qui auront assisté à l’accouchement, et lorsque la mère aura
accouché hors de son domicile, par la personne chez qui elle aura accouché.
L’acte de naissance sera rédigé de suite en présence de deux témoins.
2º) Si deux (2) ans après l’expiration du délai prévu au premier alinéa
de l’art 1er du présent décret, une naissance n’est pas encore déclarée, l’officier
de l’état civil ne pourra la consigner dans ses registres qu’en vertu d’un
jugement rendu par le tribunal civil de la juridiction où est né l’enfant ou, à
défaut, par le tribunal civil du domicile de celui-ci.
3º) Si les père et mère légitimes, ou la mère naturelle existent, le
jugement sur la requête présentée en chambre du conseil du doyen du tribunal
civil, le Ministère public entendu, constatera la filiation déclarée et ordonnera
l’inscription de la naissance sur les registres de l’année en cours de l’officier de
l’état civil compétent. Une expédition de l’acte rédigé en vertu du jugement
dûment légalisé par le doyen du tribunal civil compétent sera annexée au registre
de l’année à laquelle remonte la naissance tant au greffe du tribunal civil qu’aux
Archives Nationales pour copie, extrait ou expédition en être délivrée
conformément à la loi.
Force probante de l’acte non inscrit sur les registres.
1.- L’acte de déclaration de naissance, délivré comme extrait des registres, en expédition signée de
l’officier public, qui ne se retrouve pas au registre de naissance, n’est pas dépourvu de toute force
probante, la loi ne contenant aucun texte déclarant cet acte nul et d’après lequel les naissances ne
pourraient se prouver que par les actes inscrits sur les registres de l’état civil. (Cass, arrêt du 10 fév
1922, Affaire Augustin-Jn-Pierre, Not sous l’art 55 C.civ. Léger).

Preuve de l’identification.
1.- Le jugement qui ordonne avant dire droit que les défendeurs établissent leur identité avec les
personnes de prénoms différents mentionnées dans les actes de naissance produits comme preuve de
leur filiation réserve les questions touchant au fond du litige. Le Tribunal de Cassation ne peut
retenir les moyens du pourvoi relatifs à des chefs de demande non encore tranchés par le juge. (Cass.,
1ère Section, arrêt du 9 juin 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 110 et suiv.).
2.- L’identité d’une personne, quand elle est contestée, doit résulter formellement de ses nom et
prénom et des énonciations de son acte de naissance. (Cass., 1ère Section, arrêt du 10 nov 1952, Les
Déb No 69 du 26 nov 1952).

Art 56.- L’acte de naissance énoncera le jour, l’heure et le lieu de la naissance,


le sexe de l’enfant et les prénoms qui lui seront donnés; les prénoms, noms,
professions et domiciles des père et mère, ou de la mère seulement si le père n’a
pas fait la déclaration; enfin ceux des témoins.
Art 57.- Toute personne qui aura trouvé un enfant nouveau-né, sera tenue de le
remettre à l’officier de l’état civil, ainsi que les vêtements et autres effets trouvés
avec l’enfant, et de déclarer toutes les circonstances du temps et du lieu où il

Art 1.- Un nouveau délai de cinq (5) ans à partir de la promulgation du présent décret est accordé à toute
personne dépourvue d’acte de naissance pour faire régulariser son état civil.
Elle bénéficiera à cet effet :
a) de l’exemption fiscale aux formalités y afférentes;
b) des diligences des officiers du Parquet dans les cas prévus à l’article 3 ci-dessous;
Si les père et mère légitimes, le père ou la mère naturel existent, la déclaration tardive sera faite en
vertu du présent décret sans jugement préalable.
Si l’auteur ou les auteurs sont décédés ou inconnus, la déclaration tardive sera faite par un tiers.
28

aura été trouvé. Il en sera dressé un procès-verbal détaillé, qui énoncera en outre
l’âge apparent de l’enfant, son sexe, les noms qui lui seront donnés, et le juge de
paix auquel il sera remis. Ce procès-verbal sera inscrit sur les registres.
Loi du 20 août 1974 sur l’état civil
Mon No 78-B du 30 septembre 1974
……………………………………………………………………………………………….
a) Sur la déclaration tardive de naissance
Art 26 (L. 27 août 1980).- Toute personne dont la déclaration de naissance ne se trouve
pas encore inscrite dans les registres de l’état civil devra, à partir de la promulgation de
cette loi, régulariser son état selon les prescriptions qui suivent:
Elle bénéficiera à cet effet durant un délai de deux années à partir de cette
promulgation, de l’exemption fiscale aux formalités y afférentes; des diligences des
officiers des Parquets de la République qui agiront à sa requête.
L’officier de l’état civil ne relatera ce fait de naissance sur les registres qu’en
vertu d’un jugement qu’aura rendu le tribunal civil de la juridiction où est né le
requérant ou, à défaut, par celui de son domicile. L’exécution de ce jugement se fera à la
diligence du commissaire du Gouvernement, sous peine de prise à partie.
Art 27.- Si les père et mère légitime ou la mère naturelle existent, le Ministère public,
saisi de la requête, provoquera, les parties intéressées dûment appelées, un jugement qui
constatera la filiation déclarée et ordonnera l’inscription, sur les registres d e l’état civil,
de la déclaration tardive de naissance.
…………………………………………………………………………………….................
Art 32.- Passé ce délai de deux années prévu par l’article 26, les personnes concernées
perdront les avantages qui leur sont accordés, mais devront entreprendre à leur frais la
régularisation de leur état civil, sous peine d’un emprisonnement de un à six mois et
d’une amende de 500 gourdes à prononcer à la réquisition du Ministère public par le
tribunal correctionnel, lorsque le fait aura été révélé.
…………………………………………………………………………………….................
b) Sur la déclaration de naissance de l’enfant dont les auteurs ou
l’un d’eux sont inconnus.
Art 28.- Si les auteurs ou l’un d’eux sont inconnus, le Ministère public, à la requête du
réclamant, saisira le tribunal civil compétent pour connaître de la demande.
La preuve de la naissance pourra être faite par tous les moyens légaux, même
par papiers et registres domestiques émanés des père et mère décédés, plus
particulièrement par les énonciations contenues aux registres antérieurement et
régulièrement tenus par les ministres des cultes, par les hôpitaux ou asiles, ou bien par
toutes pièces qui peuvent avoir la substance des actes authentiques.
Si l’existence du fait de l’état civil est admise, la décision comportera la
désignation du sexe, des nom et prénom de la personne, la mention de la date et du lieu
de la naissance sous la réserve des droits de ceux qui y ont intérêt et qualité.
Le dispositif sera inscrit, une fois passé en force de chose jugée, sur un registre
spécial, tenu en double, à ce destiné.
…………………………………………………………………………………….................
c) Sur le jugement tenant lieu d’acte de naissance
Art 29.- Au cas de non admission de l’existence du fait de l’état civil allégué, le jugement
énoncera le sexe de la personne, ainsi que les nom et prénom habituels.
Il fixera une date de naissance présumée pouvant correspondre à son âge
apparent et pour le lieu de naissance, le lieu de son domicile.
29

Le dispositif sera également inscrit sur les registres spécialement tenus à cette
fin.
Art 30.- La cause dans tous les cas est instruite et jugée en chambre du conseil.
L’assistance de l’avocat est facultative.
Le dispositif transcrit sur les registres tiendra lieu d’acte de naissance, et copie
ou expédition en sera délivrée suivant les prévisions de la loi sur les Archives Nationales.
La décision n’a d’effet qu’à l’égard de ceux entre lesquels elle a été rendue.
Art 31.- Dans certains cas urgents, tel que mariage, voyage, acte de commerce ou
d’administration à accomplir, pour suppléer à la carence de l’acte de l’état civil, en
attendant la régularisation prévue aux articles 27, 28, 29, 30 de cette loi, la personne
pourra se faire délivrer par le juge de paix du lieu de sa naissance ou par celui de son
domicile un acte de notoriété qui sera dressé conformément à l’article 71 du Code civil.
L’acte sera soumis immédiatement à l’homologation du doyen du tribunal civil de cette
juridiction et sur réquisition du Ministère public.
L’acte de notoriété ne peut remplacer l’acte de naissance. Ses effets sont
limités strictement aux prévisions de l’alinéa 1er de cet article.
…………………………………………………………………………………….................
Décret du 16 mai 1995 sur l’état civil.
Mon No 40 du 25 mai 1995
…………………………………………………………………………………………………………………………………………
Art 2.- En cas de perte, destruction ou détérioration des expéditions ou extraits d’actes
de naissance, de reconnaissance ou de décès dans les conditions évoquées ci-dessus, les
intéressés s’adresseront aux Archives Nationales ou à tous autres dépositaires des
registres qui délivreront des extraits gratuitement.
Art 3.- En cas de perte, inexistence, destruction ou détérioration des registres dûment
constatée par un certificat des Archives Nationales ou de tous autres dépositaires des
registres, il sera procédé après enquête à la diligence du commissaire du Gouvernement,
selon les dispositions des paragraphes 1 et 2 de l’article premier du présent décret.
Art 4.- En règle générale ou dans tous les cas, les commissaires du Gouvernement, les
juges de paix, les officiers de l’état civil, les Ministres des différents cultes, les membres
des CASEC, les hôpitaux, les asiles sont tenus d’informer et d’aider toute personne
dépourvue d’acte de naissance à trouver tous les éléments nécessaires à l’établissement
de leur acte de naissance et à leur faciliter, par tous les moyens, la façon d’établir leur
état civil.
……………………………………………………………………………………………….
Art 58.- S’il naît un enfant pendant un voyage de mer, l’acte de naissance sera
dressé, dans les vingt-quatre heures, en présence du père, s’il est présent, et de
deux témoins pris parmi les officiers du bâtiment, ou à leur défaut, parmi les
hommes de l’équipage. Cet acte sera rédigé, savoir: sur les bâtiments de l’Etat,
par l’officier d’administration de la marine, et sur les bâtiments particuliers, par
le capitaine, maître ou patron du navire.
L’acte de naissance sera inscrit à la suite du rôle d’équipage.
Art 59.- Au premier port où le bâtiment abordera, soit de relâche, soit pour toute
autre cause que celle de son désarmement, les officiers de l’administration de la
marine, capitaine, maître ou patron, seront tenus de déposer deux expéditions
authentiques des actes de naissance qu’ils auront rédigés, savoir: dans un port
haïtien, au bureau de l’administration; et, dans un port étranger, entre les mains
de l’agent de la République.
30

Dans tous les cas où ces actes ne pourront être rédigés par écrit, la
déclaration sera faite aux autorités ci-dessus désignées, aussitôt l’arrivée dans un
port.
Art 60.- L’une desdites expéditions restera déposée au bureau de
l’administration; l’autre sera envoyée au Grand Juge, qui fera parvenir une
copie, de lui certifiée, de chaque acte de naissance, à l’officier de l’état civil du
domicile du père de l’enfant, ou à celui du domicile de la mère, si le père est
inconnu; cette copie sera inscrite de suite sur les registres.
Art 61.- A l’arrivée du bâtiment dans le port du désarmement, le rôle
d’équipage sera déposé au bureau de l’administrateur, qui enverra une
expédition de l’acte de naissance, signée de lui, au Grand Juge*; et le Grand
Juge* remplira les formalités prescrites en l’article précédent.
Art 62.- L’acte de naissance d’un enfant sera inscrit sur les registres, à sa date;
et il en sera fait mention en marge de l’acte de naissance, s’il en existe un.
Chapitre III
Des Actes de mariage.
Art 63.- Aucun mariage ne pourra être célébré, qu’au préalable l’officier de
l’état civil n’ait fait deux publications, à huit jours d’intervalle, un jour de
dimanche, devant la porte du bureau de l’état civil. Ces publications et l’acte qui
en sera dressé, énonceront les prénoms, noms, professions et domiciles des
futurs époux, leur qualité de majeurs ou de mineurs et les prénoms, noms,
professions et domiciles de leurs pères et mères. Cet acte énoncera en outre les
jours, lieux et heures où les publications auront été faites: il sera inscrit sur un
seul registre, qui sera coté et paraphé comme il est dit en l’article 41, et déposé
au greffe du tribunal civil, conformément à ce qui est prescrit en l’article 45.
Art 64.- Un extrait de l’acte de publication sera et restera affiché à la porte du
bureau de l’état civil, pendant les huit jours d’intervalle de l’une à l’autre
publication. Le mariage ne pourra être célébré que le second jour après et non
compris celui de la deuxième publication.
Art 65.- Si le mariage n’a pas été célébré dans l’année, à compter de l’expiration
du délai des publications, il ne pourra plus être célébré qu’après que de
nouvelles publications auront été faites dans la forme ci-dessus prescrite.
Art 66.- Les actes d’opposition au mariage seront signés, sur l’original et sur la
copie, par les opposants, ou par leur fondés de procuration spéciale et
authentique, s’ils savent ou peuvent signer; ils seront signifiés avec copie de la
procuration, s’il y en a une, à la personne ou au domicile des parties, et à
l’officier de l’état civil qui mettra son visa sur l’original.
Art 67.- L’officier de l’état civil fera, sans délai, une mention sommaire des
oppositions sur le registre des publications; il fera aussi mention, en marge de


Ancienne désignation du Ministre de la Justice.
31

l’inscription desdites oppositions, des jugements ou des actes de mainlevée dont


expédition lui aura été remise.
Art 68.- En cas d’opposition, l’officier de l’état civil ne pourra célébrer le
mariage avant qu’on ne lui en ait remis la mainlevée, sous peine de cent gourdes
d’amende et de tous dommages intérêts.
Art 69.- S’il n’y a point d’opposition, il en sera fait mention dans l’acte de
mariage; et si les publications ont été faites dans plusieurs communes, les parties
remettront un certificat délivré par l’officier de l’état civil de chaque commune,
constatant qu’il n’existe point d’opposition.
Art 70.- L’officier de l’état civil se fera remettre l’acte de naissance de chacun
des futurs époux; celui des époux qui serait dans l’impossibilité de se le procurer,
pourra y suppléer, en rapportant un acte de notoriété délivré par le juge de paix
du lieu de sa naissance, ou par celui de son domicile.
Art 71 (Loi du 4 août 1924).- L’acte de notoriété contiendra la déclaration
faite par trois témoins majeurs, de l’un ou de l’autre sexe, parents ou non parents,
des prénom, nom, profession et domicile du futur époux, et de ceux de ses père
et mère, s’ils sont connus; le lieu et autant qu’il est possible, l’époque de sa
naissance, et les causes qui empêchent d’en rapporter l’acte.
Les témoins signeront l’acte de notoriété avec le juge de paix, et s’il en
est qui ne puissent ou se sachent signer, il en sera fait mention.
Il ne sera réclamé en tout plus de cinq gourdes par le juge de paix pour
la délivrance d’un acte de notoriété.
1.- L’attribution faite aux juges de paix comprend la faculté de recevoir tous actes de notoriété, à
l’exception de ceux concernant la paternité. Il est clair que si le législateur eût eu l’intention de
donner spécialement cette attribution aux tribunaux civils par eux-mêmes, ou par des juges qu’ils
pourraient déléguer, il l’eut exprimé dans la loi. Cass, arrêt du 20 nov 1845, Not sous l’art 71 C. civ.
Léger).
2.- L’acte de notoriété qui est dressé pour suppléer à l’acte de naissance, en cas de mariage, est
autorisé par l’art 70 C.civ. qui le place dans les attributions du juge de paix; lorsque le magistrat,
déférant à la réquisition d’une partie, fait dresser cet acte, il fait un acte de ses fonctions et, comme il
sait, en sa qualité de magistrat, que cet acte ne peut pas servir à prouver la filiation, on ne peut pas
lui reprocher d’avoir contrevenu à l’art 41 de la loi du 9 juil 1835 sur l’organisation judiciaire ni
d’avoir agi de connivence avec la partie requérante. (Cass, Section criminelle, arrêt du 4 déc 1905, in
Gaz des Trib, No 24 du 15 déc 1905).

Art 72.- L’acte authentique du consentement des père et mère, ou aïeuls et


aïeules, ou, à leur défaut, de celui du conseil de famille, contiendra les prénoms,
noms, professions et domiciles du futur époux, et de tous ceux qui auront
concouru à l’acte, ainsi que leur degré de parenté.
1.- Alors même que le tribunal civil serait habile à connaître des difficultés qu’a fait naître le
mariage entre un étranger et une haïtienne, devenue étrangère par suite du décret du 9 sept 1845, il
n’est pas moins vrai qu’en reconnaissant à un acte, dressé par un suppléant du juge de paix d’Haïti,
la force et l’autorité que l’article 70 C.civ. attache à l’acte de notoriété fait par le juge de paix du lieu
de naissance ou du domicile de l’époux qui ne peut se procurer son acte de naissance et en
reconnaissant à de simples lettres signées du père de l’époux la force et l’autorité de l’acte
authentique du consentement des père et mère, le tribunal a commis une violation formelle des


In Le Mon No 63 du 11 août 1924.
32
articles 709 et 72, et, par suite, a dépassé les limites de ses attributions. (Cass, arrêt du 28 mars 1860,
Not sous l’art 72 C.civ. Léger).

Art 73.- Le mariage sera célébré dans la commune où l’un des deux époux aura
son domicile. Ce domicile, quant au mariage, s’établira par six mois d’habitation
continue dans la même commune.
Art 74.- Le jour désigné par les parties, après les délais des publications,
l’officier de l’état civil, en présence de quatre témoins, parents ou non parents,
fera lecture aux parties des pièces ci-dessus mentionnées, relatives à leur état et
aux formalités du mariage, ainsi que du chapitre VI de la loi sur le mariage,
traitant des droits et devoirs respectifs des époux. Il recevra de chaque partie,
l’une après l’autre, la déclaration qu’elles veulent se prendre pour mari et
femme; il prononcera, au nom de la loi, qu’elles sont unies par le mariage et il
en dressera acte sur-le-champ.
Art 75.- On énoncera dans l’acte de mariage:
1º) les prénoms, noms, professions, âges, lieux de naissance et
domiciles des époux;
2º) s’ils sont majeurs ou mineurs;
3º) les prénoms, noms, professions et domiciles des pères et mères;
4º) le consentement des pères et mères, aïeuls et aïeules, et celui du
conseil de famille, dans les cas où ils sont requis;
5º) les actes respectueux, s’il en a été fait;
6º) les publications dans les divers domiciles;
7º) les oppositions, s’il y en a eu; leur mainlevée, ou la mention qu’il
n’y a point eu d’opposition;
8º) la déclaration des contractants de se prendre pour époux, et le
prononcé de leur union par l’officier public;
9º) les prénoms, noms, âges, professions et domiciles des témoins, et
leur déclaration s’ils sont parents ou alliés des parties, de quel côté et à quel
degré.
Preuve des formalités.
Lorsque l’officier de l’état civil qui a célébré un mariage atteste avoir donné lecture de
l’acte de naissance de l’un des conjoints, cette attestation doit être crue jusqu’à inscription de faux
parce qu’elle concerne des faits que cet officier public, agissant dans l’exercice de ses fonctions,
déclare avoir vus, constatés, faits qui sont accomplis par lui et que la loi prescrit elle-même de faire
figurer dans l’acte dont il s’agit. (Cass, 2ème Section, arrêt du 23 juin 1955, Les Déb No 162 du 7 juil
1955).

Chapitre IV
Des Actes de décès.
Art 76.- Aucune inhumation ne sera faite, sans une autorisation sur papier libre,
de l’officier de l’état civil, et que vingt-quatre heures après le décès, hors les cas
prévus par les règlements de police.
33

Loi du 12 avril 1919 sur le service sanitaire, en ses dispositions sur


l’exhumation et l’inhumation d’un cadavre.
Mon No 27 du 23 avril 1919
……………………………………………………………………………………………….
Art 12.- L’exhumation d’un cadavre ne sera permise qu’après dix-huit mois
d’inhumation et, alors, moyennant une permission écrite de l’officier sanitaire de la ville
où a lieu l’inhumation. Toutefois, l’exhumation des restes de personnes mortes de la
peste, petite vérole ou choléra asiatique ne sera pas permise.
……………………………………………………………………………………………….
Art 5.- 1er alinéa.- Le cadavre d’un personne, dont le décès a eu lieu dans la République
d’Haïti, ou qui a été trouvé morte, ne sera pas inhumé, ni déposé dans une tombe ou
caveau, ni incinéré, ni soumis à aucun traitement, à moins qu’un permis en due forme
n’ait été obtenu de l’officier sanitaire du lieu, autorisant l’inhumation, le transport ou
autre disposition. Et aucun permis d’inhumation ne pourra être délivré par l’officier
sanitaire, à moins qu’un certificat de décès en due forme ne lui ait été présenté, chaque
fois que faire se pourra.
Aucune inhumation ne sera faite, sans une autorisation, sur papier libre, de
l’officier de l’état civil et que vingt-quatre heures après le décès, conformément à
l’article 76 du Code civil. Toutefois, cette autorisation ne sera pas accordée dans les cas
où l’officier sanitaire serait d’avis qu’il importe qu’une enquête soit faite sur les causes
du décès.
……………………………………………………………………………………………….
Décret du 22 septembre 1995 réglementant l'incinération
de cadavres humains.
Mon. No 78 du 2 octobre 1995
.............................................................................................................................………………...
Art 1er.- Dès la publication du présent décret, il ne peut être procédé à l'incinération de
cadavres humains que sur autorisation de la mairie du lieu où se fera l'incinération, dans les
formes analogues à celles prévues pour l'inhumation.
Art 2.- Outre les pièces requises en matière d'inhumation, il sera soumis à la mairie
concernée les pièces suivantes:
a) Certificat d'un médecin assermenté attestant la mort naturelle.
b) Autorisation de la personne responsable ou, à défaut, de l'autorité chargée des
funérailles.
Art 3.- En cas de mort violente ou de mort subite, l'autorisation de la mairie sera accordée
après accord écrit du représentant du ministère public du lieu du décès, accompagné d'un
rapport d'autopsie.
Art 4.- Les entreprises désireuses de pratiquer l'incinération des cadavres humains devront,
au préalable, obtenir de la mairie concernée l'autorisation de faire fonctionner leur
établissement.
Art 5.- Après l'incinération, les cendres seront recueillies dans une urne, en présence de la
famille du défunt ou d'un représentant de l'autorité chargée des funérailles. L'urne sera
placée dans une sépulture ou dans un columbarium dont le propriétaire a reçu de la Mairie
l'autorisation de le faire fonctionner.
.............................................................................................................................……………….
Art 77.- L’acte de décès sera dressé par l’officier de l’état civil sur la déclaration
de deux témoins. Ces témoins seront, s’il est possible, les deux plus proches
parents ou voisins, ou, lorsque une personne sera décédée hors de son domicile,
la personne chez laquelle elle sera décédée, et un parent ou autre.
34
1.- Le décès contesté malgré la représentation de l’acte de l’officier de l’état civil le constatant, est
une question de fait qui justifie des mesures d’instruction. (Cass., arrêt du 26 janv 1928, Affaire
Simon-Raymond, Not sous l’art 77 C.civ. Léger).

Art 78.- L’acte de décès contiendra les prénoms, noms, âges, profession et
domicile de la personne décédée; les prénoms et noms de l’autre époux, si la
personne décédée était mariée ou veuve; les prénoms, noms, âges, professions et
domiciles des déclarants, et, s’ils sont parents du défunt, leur degré de parenté.
Le même acte contiendra de plus, autant qu’on pourra le savoir, les
prénoms, noms, professions, et domicile des père et mère du décédé, et le lieu de
sa naissance.
Art 79.- En cas de décès dans les hôpitaux militaires, ou autres maisons
publiques, les supérieurs, directeurs, administrateurs et maîtres de ces maisons,
ou, à leur défaut, les chirurgiens et autres employés d’icelles, seront tenus d’en
faire de suite la déclaration à l'officier de l’état civil, qui en dressera l’acte
conformément aux articles 77 et 78, sur les déclarations qui lui auront été faites
et sur les renseignements qu’il aura pris.
Il sera tenu, en outre, dans lesdits hôpitaux et maisons, des registres
destinés à inscrire ces déclarations et ces renseignements. L’officier de l’état
civil qui recevra la déclaration, enverra l’acte de décès à celui du dernier
domicile de la personne décédée, qui l’inscrira sur les registres.
Art 80.- Lorsqu’il y aura des signes ou indices de mort violente ou d’autres
circonstances qui donneront lieu de la soupçonner, on ne pourra faire
l’inhumation qu’après qu’un officier de police, assisté d’un médecin ou
chirurgien, aura dressé procès-verbal de l’état du cadavre, et des circonstances y
relatives, ainsi que des renseignements qu’il aura pu recueillir sur les prénoms,
noms, âge, profession, lieu de naissance et domicile de la personne décédée.
Art 81.- L’officier de police sera tenu de transmettre de suite à l'officier de l’état
civil du lieu où la personne sera décédée tous les renseignements énoncés dans
le procès-verbal, d’après lesquels l’acte de décès sera rédigé.
L’officier de l’état civil qui recevra la déclaration ci-dessus, en enverra
une expédition à celui du domicile de la personne décédée, s’il est connu ; cette
expédition sera inscrite sur les registres.
Art 82.- Les greffiers au criminel, soit des tribunaux civils, soit des
commissions militaires, seront tenus d’envoyer, dans les vingt quatre heures de
l’exécution des jugements portant peine de mort, à l’officier de l’état civil du
lieu où le condamné aura été exécuté, tous les renseignements énoncés en
l’article 78, d’après lesquels l’acte de décès sera rédigé.
Art 83.- En cas de décès dans les prisons ou maisons de réclusion et de
détention, il en sera donné avis, sur le champ, par les concierges ou gardiens, à
l’officier de l’état civil, qui rédigera l’acte de décès.
Art 84.- Dans tous les cas de mort violente, ou de décès, soit dans les prisons,
soit dans les maisons de réclusion, ou d’exécution à mort, il ne sera fait sur les
registres aucune mention de ces circonstances, et les actes de décès seront
simplement rédigés dans les formes prescrites par l’article 78.
35

Art 85.- En cas de décès pendant un voyage de mer, il en sera dressé acte dans
les vingt-quatre heures, en présence de deux témoins pris parmi les hommes de
l’équipage. Cet acte sera rédigé, savoir: sur les bâtiments de la République, par
l’officier d’administration de la marine, et sur les bâtiments particuliers, par le
capitaine, maître ou patron du navire. L’acte de décès sera inscrit à la suite du
rôle d’équipage.
Art 86.- Au premier port où le bâtiment abordera, soit de relâche, soit pour toute
autre cause que celle de son désarmement, les officiers de l’administration de la
marine, capitaine, maître ou patron, qui auront rédigé des actes de décès, seront
tenus d’en déposer deux expéditions, conformément à l'article 59.
Dans tous les cas où ces actes ne pourront être rédigés par écrit, la
déclaration en sera faite aux autorités désignées en l’article 59, aussitôt après
l’arrivée dans un port.
Art 87.- A L'arrivée du bâtiment dans le port du désarmement, le rôle
d’équipage sera déposé au bureau de l’administrateur, ou à son défaut, à celui du
préposé d’administration du lieu, qui enverra une expédition de l’acte de décès,
de lui signée, au Grand Juge. Seront ensuite observées à cet égard les formalités
prescrites en l’article 60, relativement aux actes de naissance.
Décret du 24 novembre 1977 sur la déclaration de décès des disparus
en Haïti ou hors d’Haïti.
Mon No 85 du 15 décembre 1977
…………………………………………………………………………………….
Art 1.- Indépendamment de la procédure en déclaration d’absence, prévue au Code civil,
avec des effets déterminés, pourra être judiciairement déclaré, à la requête des parties
intéressées ou du ministère public, agissant d’office, le décès de tout Haïtien, disparu en
Haïti ou hors d’Haïti, lorsque son corps n’a pas été retrouvé et que des circonstances
particulières susceptibles d’êtres élucidées, établissent que sa vie avait été mise en
danger.
La procédure de déclaration judiciaire de décès sera également applicable, à
tout Haïtien, et à tout étranger résidant en Haïti, lorsque le décès est certain, selon
l’analyse des faits invoqués, mais que le corps n’a pas été retrouvé, ou en cas de décès
dans les prisons ou maisons de réclusion et de détention, lorsqu’il est établi que les
formalités prévues à l'article 83 du Code civil n’ont pas pu être observées.
Art 2.- L’affaire, de la compétence de la juridiction gracieuse, sera instruite et jugée, en
chambre du conseil, sur requête articulant les faits adressés au doyen du tribunal civil du
lieu de la mort présumée ou de la disparition, si l’événement s’est produit en Haïti, ou au
doyen du tribunal civil de la dernière résidence du défunt ou du disparu, en Haïti, par
toute personne justifiant d’un intérêt actuel et certain, ou par le commissaire du
Gouvernement de la juridiction concernée.
La constitution d’avocat est facultative.
Art 3.- Lorsque l’affaire est introduite par les ayants droit, leur requête ne pourra être
valablement portée au tribunal civil compétent que par le ministère public agissant sur
leurs diligences.
Si le tribunal estime que le décès allégué n’est pas suffisamment établi, il peut
ordonner toute mesure d’instruction complémentaire en précisant son mode de
réalisation.
36

Si le décès est déclaré, la décision définitive qui intervient alors fixe la date de
l’événement en tenant compte des faits exposés et des circonstances de la cause.
La date du décès devra être toujours déterminée. Et il sera fait application
dans la rédaction de la décision, des dispositions de l’article 78 du Code civil.
Art 4.- Le dispositif du jugement déclaratif de décès sera transmis au Parquet par le
greffier et transcrit, dans la huitaine du prononcé, en conformité des instructions du
commissaire du Gouvernement, sur les registres de l’état civil du lieu réel ou présumé de
l’événement, s’il s’est produit en Haïti, ou sur ceux du dernier domicile ou de la dernière
résidence du défunt en Haïti.
Ce jugement tiendra lieu d’acte de décès et sera opposable au tiers.
Art 5.- Si cependant, celui dont le décès a été judiciairement déclaré, reparaît par la
suite, le commissaire du Gouvernement ou tout intéressé pourra poursuivre, avec les
conséquences légales, l’annulation de ce jugement en chambre du conseil, par requête
circonstanciée, adressée au doyen du tribunal civil compétent, sous la réserve des droits
acquis de bonne foi par les tiers.
Il sera fait mention de l’annulation du jugement déclaratif de décès en marge
de la transcription de son dispositif.
………………………………………………………………………………………………
Chapitre V
De la rectification des Actes de l’état civil.
Art 88.- Lorsque la rectification d’un acte de l’état civil sera demandée, il y sera
statué, par le tribunal compétent et sur les conclusions du ministère public. Les
parties intéressées seront appelées, s’il y a lieu.
Erreur
1.- Un tribunal compétemment saisi d’une question d’état, peut, en statuant sur elle, ordonner la
rectification d’une erreur qu’il a constatée dans un acte de l’état civil. (Cass, 1 ère Section, arrêt du 27
avril 1942, La Gaz du Pal, No 113 du 15 août 1942).

Rectification du prénom.
1.- Le prénom d’un enfant étant, dans certains cas, d’un concours utile pour la détermination de son
sexe, la rectification d’un prénom par voie de rectification judiciaire est permise en cas de
découverte de l’erreur commise sur le sexe de l’enfant. (Cass, 1 ère Section, arrêt du 27 avril 1942, La
Gaz du Pal, No 113 du 15 août 1942).

Art 89.- Le jugement de rectification ne pourra, dans aucun temps, être opposé
aux parties intéressées qui ne l’auraient point requis, ou qui n’y auraient pas été
appelées.
Art 90.- Les jugements de rectification seront inscrits sur les registres, par
l’officier de l’état civil, aussitôt qu’ils lui auront été remis, et mention en sera
faite en marge de l’acte réformé.

Loi No. IV déterminant le Domicile.


Art 91.- Le domicile de tout haïtien, quant à l’exercice de ses droits civils, est au
lieu où il a son principal établissement.
Demeure et domicile.
1.- La demeure de l’étranger qui habite en Haïti peut être considérée comme son domicile pour la
signification des moyens de cassation faite en parlant à la personne de son épouse. (Cass., arrêt du 2
oct 1900, Bull des arrêts, année 1900, pp 64 et suiv).
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2.- Le domicile étant l’endroit où les parties résident, équivaut à leur demeure. (Cass., arrêt du 23
septembre 1902, Bull des arrêts, année 1902, pp 102 et suiv).
3.- L’indication du domicile qui est fixe et où tous les exploits doivent être signifiés s’ils ne le sont à
personne équivaut amplement à l’indication de la demeure. (Cass., 1ère Section, arrêt du 19 mars
1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 71 et suiv).
4.- La demeure dans un lieu emporte l’idée de domicile dans le même lieu à moins que le contraire
ne soit prouvé par la partie qui invoque la nullité. (Cass., Affaires Urgentes, arrêt du 27 mars 1944,
Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 361 et suiv).
5.- Le domicile de l’époux s’établit par le fait d’une habitation réelle dans un lieu joint à l’intention
d’y fixer le siège de ses affaires ou de ses affections. Ce double élément peut résulter de l’acte de
mariage des époux, de la carte d’identité de la femme, de l’assignation donnée au mari, de la
circonstance que l’époux occupe dans la commune une fonction temporaire qui dure depuis un an,
exigeant en permanence la mise en oeuvre de ses activités, dans une déclaration de l’époux indiquant
la commune où il réside. En matière de détermination du domicile, les faits et circonstances relèvent
de la souveraine appréciation du juge du fond. (Cass., 1ère section, arrêt du 30 mai 1949, Bull des
arrêts 1948-1949, pp 221 e t suiv).
6.- Le domicile, siège légal et juridique d’une personne, où elle exerce ses droits civils, où les
ajournements et autres significations lui sont donnés, où s’ouvre sa succession, est le lieu où elle a
son principal établissement. (Cass., 2ème Section, arrêt du 23 janv 1951, Les Deb No 4 du 23 mai
1951).

Résidence de fait de l’étranger en Haïti.


1.- La résidence de fait d’un étranger en Haïti qui y a établi le siège de son commerce équivaut à son
domicile et les significations qui, sur l’instance en Cassation, lui sont faites à cette résidence, en
parlant à son procurateur , sont valables. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 28 avril 1904, Gaz des
Trib No 16 du 15 août 1904).

Art 92.- Dans le cas de changement de domicile, on devra en faire la déclaration


tant à la justice de paix du lieu que l’on quitte, qu’à celle du lieu où l’on
transfère son domicile.
Résidence et domicile d’origine.
1.- Celui qui, depuis plusieurs années, a abandonné son domicile d’origine pour s’établir dans un
autre lieu, où il a toujours résidé et où il a mis le siège de ses affaires, peut être valablement assigné
à ce lieu, surtout lorsqu’il s’agit d’une demande en paiement de loyer. La déclaration du domicile
résulte le plus souvent de circonstances de fait que les premiers juges apprécient souverainement.
(Cass., arrêt du 14 avril 1891, Not 3, art 92 C.civ. Léger).

Changement de domicile- Appréciation souveraine des juges du fond.


1.- Les circonstances constitutives d’un changement de domicile étant du domaine souverain des
premiers juges, ne peuvent être appréciées autrement en cassation. (Cass., arrêt du 27 sept 1900, Bull
des arrêts 1900, pp 57 et suiv).
2.- L’individu qui abandonne sa résidence dans une section rurale et la transporte dans une autre
section rurale de la même commune n’a pas changé de domicile dans le sens de l’art 92 C.civ.. (Cass,
arrêt du 13 juin 1905, Bull des arrêts 1905, pp 99 et suiv).
3.- Les faits relatifs à la constatation du domicile ou de la résidence échappent à l’appréciation du
Tribunal de Cassation. (Cass., arrêt du 13 janv 1912, Not 5, art 92 C.civ. Léger).
4.- Si les juges du fond apprécient souverainement les faits d’où résulte un changement de domicile,
ils doivent spécifier les circonstances de fait qui manifestent l’habitation réelle et l’intention de s’y
fixer pour permettre à la Cour de Cassation d’exercer son contrôle sur leurs décisions. (Cass., 2ème
Section, arrêt du 23 janv 1951, Les Deb No 4 du 23 mai 1951).
5.- Le changement de domicile s’opère par le fait d’une habitation réelle dans un autre lieu, joint à
l’intention d’y fixer, d’une manière permanente et définitive, le siège de ses affaires. (Cass., 2ème
Section, arrêt du 23 janv 1951, Les Deb No 4 du 23 mai 1951).

Changement de résidence dans une même commune.


1.- L’individu qui abandonne sa résidence dans une section rurale et la transporte dans une autre
section rurale de la même commune n’a pas changé de domicile dans le sens de l’art 92 C.civ. (Cass.,
arrêt du 13 juin 1905, Bull des arrêts, année 1905, pp 99 et suiv).
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Double déclaration.
1.- La double déclaration énoncée en l’art 92 C.civ. et appelée uniquement à révéler l’intention des
parties, ne saurait opérer la translation de domicile en l’absence d’une habitation réelle dans le lieu
du domicile déclaré. (Cass., arrêt du 27 sept 1900, Bull des arrêts, année 1900, pp 57 et suiv).
2.- La loi conditionne le changement de domicile. Elle exige le fait de résider en un lieu différent et
l’intention manifestement exprimée d’y fixer son principal établissement.
La preuve de cette intention résulte de la double déclaration faite, l’une, au lieu que l’on
quitte, l’autre au lieu où l’on transporte son domicile. Le mode de preuve de cette intention est limité
à cette double déclaration.
La législation nationale a limité le mode de preuve de l’intention à la formalité de la
double déclaration, écartant tout arbitraire du juge sur les circonstances d’où le législateur français
autorise celui-ci de faire dépendre la preuve de l’intention, lorsque fait défaut la double déclaration.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 2 mars 1944, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 229 et suiv).
3.- Le changement de domicile ne peut résulter que de l’intention manifeste de fixer en un lieu son
principal établissement et la preuve de cette intention est la double déclaration faite l’une au lieu que
l’on quitte, l’autre au lieu où l’on transfère son domicile. (Cass., 2ème Section, arrêt du 2 mai 1944, in
Gaz du Pal No 153 du 15 mai 1944).

Art 93.- Le citoyen appelé à une fonction publique, temporaire ou révocable,


conserve le domicile qu’il avait auparavant, s’il n’a pas fait de déclaration
contraire.
Fonction révocable ou temporaire.
1.- L’acceptation d’une fonction révocable ou temporaire n’emporte pas de plein droit translation de
domicile dans le lieu où elle doit s’exercer. Il faut aussi une déclaration formelle du fonctionnaire à
cet égard. L’art 92 C.civ. diffère en cela du texte français correspondant.
Dès lors que celui accepte dans un lieu autre que l’endroit où il était précédemment
domicilié une fonction temporaire ou révocable, ne sera domicilié dans ce lieu nouveau que dans le
cas où il aurait fait les déclarations dont parle l’art 92 C.civ., l’article suivant (Art 93) disant que le
fonctionnaire conservera son ancien domicile s’il n’a pas fait de déclaration contraire «et non» «s’il
n’a pas manifesté l’intention contraire». (Cass, 1ère Section, arrêt du 2 mai 1944, Bull des arrêts
1942-1943, 1943-1944, pp 229 et suiv).

Militaire en activité de service.


1.- En ce qui concerne le militaire en activité de service, l’habitation réelle et personnelle au lieu où
il entend transférer son domicile peut n’être pas strictement exigée, à cause des servitudes de son
métier, mais il est nécessaire qu’il ait transféré, en fait, d’une façon ou d’une autre, le siège de ses
affaires au nouveau domicile, qu’il y ait, par exemple, installé sa famille, ou qu’il y possède un
établissement où les actes judiciaires peuvent lui être valablement signifiés. (Cass., 2ème Section,
arrêt du 23 janv 1951, Les Deb No 4 du 23 mai 1951).

Art 94.- L’acceptation de fonctions conférées à vie emportera translation


immédiate du domicile du fonctionnaire dans le lieu où il doit exercer ses
fonctions.
Art 95.- La femme mariée n’a point d’autre domicile que celui de son mari.
Le mineur non émancipé aura son domicile chez ses père et mère ou
chez son tuteur.
Le majeur interdit aura le sien chez son curateur.
1.- La signification d’un exploit faite à l’épouse du défendeur qui n’a pas d’autre domicile que celui
de ce dernier est considérée comme ayant été faite au domicile de son mari. (Cass., arrêt du 16 mars
1905, Bull des arrêts, année 1905, pp 62 et suiv).
2.- La seule présence du mari dans une chambre ou une maison louée ne suffit pas à faire de celles-ci
le toit conjugal où la femme est tenue de résider. Le toit conjugal étant déjà constitué dans un lieu
déterminé, il faut le concours de diverses circonstances pour qu’on puisse prétendre qu’il y a eu
transport du toit conjugal en un autre lieu. Ces circonstances manquant, c’est plutôt le mari qui a
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abandonné la femme au toit conjugal. (Cass., arrêt du 28 mai 1928, Affaire Chassaing-Hodgson, Not
2, art 95 C.civ. Léger).
3.- La femme qui, après son mariage, laisse le domicile de ses père et mère pour résider dans une
autre ville où son mari habitait et exerçait son commerce n’a pu être valablement assignée au
domicile de sa mère qu’elle n’a pas réintégré depuis qu’elle l’a quitté pour la maison conjugale.
(Cass., 2ème Section, arrêt du 25 nov 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 226 et suiv).
4.- La femme autorisée à résider ailleurs qu’au domicile conjugal pendant l’instance en divorce ne
continue pas moins d’y avoir son domicile légal. (Cass., 2ème Section, arrêt du 27 juil 1944, Bull des
arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 266 et suiv).

Art 96.- Les majeurs qui servent ou travaillent habituellement chez autrui,
auront le même domicile que la personne qu’ils servent ou chez laquelle ils
travaillent, lorsqu’ils demeurent avec elle dans la même maison.
Art 97.- Le lieu où la succession s’ouvrira sera déterminé par le domicile du
défunt.
1.- L’étranger n’a pas de domicile réel en Haïti. Lorsqu’il décède en Haïti, son domicile n’est pas
forcément sa dernière résidence. Le tribunal du siège principal de ses affaires et du domicile de ses
héritiers est compétent pour le règlement des questions de succession. (Cass., arrêt du 25 mai 1893,
Affaire McGuffie, Not 3, art 97 C.civ. Léger).

Art 98.- Lorsqu’un acte contiendra, de la part des parties ou de l’une d’elles,
élection de domicile pour l’exécution de ce même acte dans un autre lieu que
celui du domicile réel, les significations, demandes et poursuites relatives à cet
acte, pourront être faites au domicile convenu, et devant le juge de ce domicile.
1.- Lorsque différents jugements ont reconnu tel domicile à une partie, si, depuis, des actes
extrajudiciaires et des jugements définitifs lui ont établi un nouveau domicile, sans qu’elle y ait
contredit, ce silence entraîne présomption légale de l’acceptation du nouveau domicile. (Cass, arrêt
du 17 juil 1848, Not 1, art 98 C.civ. Léger).
2.- L’élection de domicile, dérogeant aux règles du droit commun en ce qui concerne la juridiction
et le lieu de notification des actes de procédure, n’est pas susceptible d’extension et oblige à une
stricte interprétation dans l’examen des causes pour lesquelles les parties ont convenu de la faire.
(Cass, arrêt du 19 déc 1924, Affaire Marquez-Moens, Not 9, art 98 C.civ. Léger).
3.- L’élection de domicile faite en dehors du ressort du tribunal saisi d’une action étant contraire à la
loi, ne lie pas le défendeur. (Cass, arrêt du 18 juil 1946, La Gaz du Pal No 25 du 1er août 1946).

Loi No. V concernant les Absents.


Chapitre Premier
De la Présomption d’Absence.
Art 99.- S’il y a nécessité de pourvoir à l’administration de tout ou partie des
biens laissés par une personne présumée absente, et qui n’a point de procureur
fondé, il y sera statué par le tribunal civil, sur la demande des parties intéressées.
Art 100.- Le tribunal, à la requête de la partie la plus diligente commettra un
parent ou ami pour représenter les présumés absents, dans les inventaires,
comptes, partages et liquidations dans lesquels ils seront intéressés.
Art 101.- Le ministère public est spécialement chargé de veiller aux intérêts des
personnes présumées absentes; et il sera entendu sur toutes les demandes qui les
concernent.
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Chapitre II
De la Déclaration d’Absence.
Art 102.- Lorsqu’une personne aura cessé de paraître au lieu de son domicile ou
de sa résidence, et que, depuis une année, on n’en aura point eu de nouvelles, les
parties intéressées pourront se pourvoir devant le tribunal civil du ressort, afin
que l’absence soit déclarée.
Art 103.- Pour constater l’absence, le tribunal, d’après les pièces et documents
produits, ordonnera qu’une enquête soit faite, contradictoirement avec le
ministère public, dans le ressort du domicile et dans celui de la résidence, s’ils
sont distincts l’un de l’autre.
Art 104.- Le tribunal, en statuant sur la demande, aura égard aux motifs de
l’absence, et aux causes qui ont pu empêcher d’avoir des nouvelles de la
personne présumée absente.
Art 105.- Le jugement de déclaration d’absence ne sera rendu que six mois
après celui qui aura ordonné l’enquête; et le ministère public, aussitôt que les
jugements tant préparatoires que définitifs seront rendus, les enverra au Grand
Juge, qui les rendra publics par la voie de la gazette officielle.
Chapitre III
Des Effets de l’Absence.
Section Première
Des effets de l’Absence relativement aux Biens
que l’absent possédait au jour de sa disparition.
Art 106.- Dans le cas où l’absent n’aurait point laissé de procuration pour
l’administration de ses biens, ses héritiers présomptifs au jour de sa disparition
ou de ses dernières nouvelles, pourront, en vertu du jugement définitif qui aura
déclaré l’absence, se faire envoyer en possession provisoire des biens qui
appartenaient à l’absent au jour de son départ ou de ses dernières nouvelles, à la
charge de donner caution pour la sûreté de leur administration.
Nécessité de la caution.
1.- Il y a violation de l’art 106 C.civ., et par conséquent nullité du jugement lorsque l’héritier
présomptif a été envoyé en possession des biens des héritiers absents sans avoir préalablement fourni
caution pour la sûreté et garantie des droits des héritiers absents. (Cass, arrêt du 11janv 1899, Not 1,
art 106 C.civ. Léger).

Art 107.- Si l’absent a laissé une procuration, ses héritiers présomptifs ne


pourront poursuivre la déclaration d’absence et l’envoi en possession provisoire,
qu’après cinq années révolues depuis sa disparition ou depuis ses dernières
nouvelles.
Art 108.- Si la procuration d’un absent venait à cesser avant l’expiration des
cinq années, il sera pourvu à l’administration de ses biens, comme il est dit à
l’article 99, à dater du jour où a cessé la procuration jusqu’à l’expiration desdites
cinq années.
41

Art 109.- Lorsque les héritiers présomptifs auront obtenu l’envoi provisoire, le
testament, s’il en existe un, sera ouvert à la réquisition des parties intéressées ou
du ministère public, par le doyen du tribunal civil; et les légataires, les
donataires, ainsi que tous ceux qui avaient sur les biens de l’absent des droits
subordonnés à la condition de son décès, pourront les exercer provisoirement, à
la charge de donner caution.
Art 110.- L’époux commun en biens, s’il opte pour la continuation de la
communauté, pourra empêcher l’envoi provisoire et l’exercice provisoire de tous
les droits subordonnés à la condition du décès de l’absent, et prendre ou
conserver par préférence l’administration des biens de l’absent. Si l’époux
demande la dissolution provisoire de la communauté, il exercera ses reprises et
tous ses droits légaux et conventionnels, à la charge de donner caution pour les
choses susceptibles de restitution.
Art 111.- La femme, en optant pour la continuation de la communauté,
conservera le droit d’y renoncer ensuite.
Art 112.- La possession provisoire ne sera qu’un dépôt qui donnera à ceux qui
l’obtiendront, l’administration des biens de l’absent, et qui les rendra comptables
envers lui, en cas qu’il reparaisse ou qu’on ait de ses nouvelles.
Art 113.- Ceux qui auront obtenu l’envoi provisoire, ou l’époux qui aura opté
pour la continuation de la communauté, devront faire procéder à l’inventaire du
mobilier et des titres de l’absent, en présence du ministère public près le tribunal
civil du ressort, ou d’un juge de paix requis par ledit ministère public .
Art 114.- Le tribunal ordonnera, s’il y a lieu, de vendre tout ou partie du
mobilier; dans le cas de vente, il sera fait emploi du prix ainsi que des fruits
échus.
Art 115.- Ceux qui auront obtenu l’envoi provisoire, pourront requérir pour leur
sûreté, du tribunal civil, qu’il soit procédé à la visite des immeubles, à l’effet
d’en constater l’état. Le rapport des experts sera homologué en présence du
ministère public. Les frais en seront pris sur les biens de l’absent.
Art 116.- Ceux qui, par suite de l’envoi provisoire, ou de l’administration
légale, auront joui des biens de l’absent, ne seront tenus de lui rendre que le
cinquième du revenu net, s’il reparaît avant dix ans révolus depuis le jour de sa
disparition; et le dixième, s’il ne reparaît qu’après les dix ans.
Après vingt ans révolus, la totalité des revenus leur appartiendra .
Art 117.- Tous ceux qui ne jouiront qu’en vertu de l’envoi provisoire, ne
pourront aliéner ni hypothéquer les immeubles de l’absent.
Art 118.- Si l’absence a continué pendant vingt ans, depuis l’envoi provisoire,
ou depuis l’époque à laquelle l’époux commun aura pris l’administration des
biens de l’absent, ou s’il s’est écoulé cent ans révolus depuis la naissance de
l’absent, les cautions seront déchargées; tous les ayants droits pourront
demander le partage des biens de l’absent et faire prononcer l’envoi définitif par
le tribunal.
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Art 119.- La succession de l’absent sera ouverte du jour de son décès prouvé, au
profit des héritiers les plus proches à cette époque; et ceux qui auraient joui des
biens de l’absent, seront tenus de les restituer, sous la réserve des fruits par eux
acquis en vertu de l’article 116.
Art 120.- Si l’absent reparaît, ou si son existence est prouvée pendant l’envoi
provisoire, les effets du jugement qui aura déclaré l’absence, cesseront, sans
préjudice, s’il y a lieu, des mesures conservatoires prescrites au chapitre premier
de la présente loi, pour l’administration de ses biens.
Art 121.- Si l’absent reparaît, ou si son existence est prouvée, même après
l’envoi définitif, il recouvrera ses biens dans l’état où ils se trouveront, le prix de
ceux qui auraient été aliénés, ou les biens provenant de l’emploi qui aurait été
fait du prix de ses biens vendus.
Art 122.- Les enfants et descendants de l’absent pourront également dans les
vingt ans à compter de l’envoi définitif, demander la restitution de ses biens,
comme il est dit en l’article précédent.
Art 123.- Après le jugement de déclaration d’absence, toute personne qui aurait
des droits à exercer contre l’absent ne pourra les poursuivre que contre ceux qui
auront été envoyés en possession des biens, ou qui en auront l’administration
légale.
Section II
Des effets de l’Absence, relativement aux Droits éventuels
qui peuvent compéter à l’absent.
Art 124.- Quiconque réclamera un droit échu à un individu dont l’existence ne
sera pas reconnue, devra prouver que ledit individu existait quand le droit a été
ouvert: jusqu’à cette preuve, il sera déclaré non recevable dans sa demande.
Art 125.- S’il s’ouvre une succession à laquelle soit appelé un individu dont
l’existence n’est pas reconnue, elle sera dévolue exclusivement à ceux avec
lesquels il aurait eu le droit de concourir, ou à ceux qui l’auraient recueillie à son
défaut.
Art 126.- Les dispositions des deux articles précédents auront lieu, sans
préjudice des actions en pétition d’hérédité et d’autres droits, lesquels
compéteront à l’absent, ou à ses représentants ou ayant cause, et ne s’éteindront
que par le laps de temps établi pour la prescription.
Art 127.- Tant que l’absent ne se représentera pas, ou que les actions ne seront
point exercées de son chef, ceux qui auront recueilli la succession, gagneront les
fruits par eux perçus de bonne foi.
Section III
Des effets de l’Absence relativement au Mariage.
Art 128.- L’époux absent, dont le conjoint a contracté une nouvelle union, sera
seul recevable à attaquer ce mariage par lui-même, ou par son fondé de
pouvoirs, muni de la preuve de son existence.
43

Art 129.- Si l’époux absent n’a point laissé de parents habiles à lui succéder,
l’autre époux pourra demander l’envoi en possession provisoire de ses biens .
Section IV
Des effets de la Disparition du père relativement à ses Enfants
mineurs.
Art 130 (D-L. 22 déc 1944).- Si le père a disparu laissant des enfants mineurs,
la mère en aura la surveillance, et elle exercera tous les droits du père, quant à
leur éducation et à l’administration de leurs biens.
Mais si, à l’expiration de la première année de la disparition, le père n’a
pas paru ni donné de ses nouvelles, la mère sera tenue de prendre qualité de
tutrice de ses enfants.
Art 131.- Six mois après la disparition du père, si la mère était décédée, lors de
cette disparition, ou si elle vient à décéder avant que l’absence du père ait été
déclarée, la tutelle provisoire sera déférée par le conseil de famille à l’un des
ascendants, et à leur défaut, à toute autre personne.
Art 132.- Il en sera de même dans le cas où l’un des époux qui aura disparu
laissera des enfants mineurs issus d’un mariage précédent.

Loi No. 6 sur le Mariage.


Chapitre Premier
Des Qualités et Conditions requises pour pouvoir contracter
Mariage.
Art 133.- L’homme avant dix huit ans révolus, la femme avant quinze ans
révolus, ne peuvent contracter mariage.
Néanmoins il est loisible au Président d’Haïti d’accorder des dispenses
d’âge pour des motifs graves.
1.- Lorsque l’officier de l’état civil qui a célébré un mariage atteste avoir donné lecture de l’acte de
naissance de l’un des conjoints, cette attestation doit être crue jusqu’à inscription de faux parce
qu’elle concerne des faits que cet officier public, agissant dans l’exercice de ses fonctions, déclare
avoir vus, constatés, faits qui sont accomplis par lui et que la loi prescrit elle-même de faire figurer
dans l’acte dont il s’agit.
Quelqu’étendu que soit le pouvoir du juge du fond dans l’appréciation d’un moyen de
preuve offert par une partie, ce pouvoir ne va pas jusqu’à méconnaître la foi due aux énonciations
authentiques d’un acte proposé comme devant servir de fondement à l’offre de cette preuve. (Cass.,
2ème Section, arrêt du 23 juin 1955, Les Déb. No 162 du 7 juil 1955).

Art 134.- Il n’y a point de mariage, lorsqu’il n’y a point de consentement.


Art 135.- On ne peut contracter un second mariage, avant la dissolution du
premier.


Voir Moniteur No 105 du 25 décembre 1944.
Anc art 130.- Si le père a disparu laissant des enfants mineurs issus d’un commun mariage, la mère en aura la
surveillance, et elle exercera tous les droits du mari, quant à leur éducation et à l’administration de leurs biens.
Mais si, à l’expiration de la première année de la disparition, le père n’a pas paru ni donné de ses
nouvelles, la mère sera tenue de prendre qualité de tutrice de ses enfants.
44

Art 136.- Le fils qui n’a point atteint l’âge de vingt cinq accomplis, la fille qui
n’a point atteint l’âge de vingt et un ans accomplis, ne peuvent contracter
mariage sans le consentement de leurs père et mère; en cas de dissentiment, le
consentement du père suffit.
Art 137.- Si l’un des deux est mort, ou s’il est dans l’impossibilité de manifester
sa volonté, le consentement de l’autre suffit.
Art 138.- Si le père et la mère sont morts, ou s’ils sont dans l’impossibilité de
manifester leur volonté, les aïeuls et aïeules les remplacent; s’il y a dissentiment
entre l’aïeul et l’aïeule de la même ligne, il suffit du consentement de l’aïeul; en
cas de dissentiment entre les deux lignes, ce partage emportera consentement.
Art 139 (L.20 juil 1929).- Les fils ayant atteint l’âge de vingt-cinq ans et les
filles celui de vingt-et-un ans, peuvent contracter mariage sans requérir le
consentement de leurs ascendants.
Art 140 (Abr. L.20 juillet 1929).- A défaut de consentement sur un acte respectueux, cet
acte sera renouvelé deux autres fois, de mois en mois, et un mois après le troisième acte,
il pourra être passé outre à la célébration du mariage.
Art 141 (Abr. L. 20 juillet 1929).- Après l’âge de trente ans pour le fils, et de vingt- cinq
ans pour la fille, il pourra être, à défaut de consentement sur un acte respectueux, passé
outre, un mois après à la célébration du mariage.
Art 142 (Abr. L. 20 juillet 1929).- L’acte respectueux sera notifié aux père et mère, ou à
leur défaut, aux aïeuls et aïeules, par deux notaires ou par un notaire et deux témoins: et,
dans le procès-verbal qui doit en être dressé, il sera fait mention de la réponse.
Art 143 (Abr. L. 20 juillet 1929).- En cas d’absence de l’ascendant auquel aurait dû être
fait l’acte respectueux, il sera passé outre à la célébration du mariage, en représentant le
jugement qui aurait été rendu pour déclarer l’absence ou, à défaut de ce jugement, celui
qui aurait ordonné l’enquête ou, s’il n’y a point encore eu de jugement, un acte de
notoriété.
L’acte de notoriété sera dressé par le juge de paix du lieu où l’ascendant a eu
son dernier domicile connu. Cet acte contiendra la déclaration de quatre témoins appelés
d’office par le juge de paix.
Art 144.- Les officiers de l’état civil qui auraient procédé à la célébration des
mariages contractés par des fils n’ayant pas l’âge de vingt-cinq ans accomplis ou
par des filles n’ayant pas atteint l’âge de vingt-et-un ans accomplis, sans que le
consentement des père et mère, celui des aïeuls et aïeules, et celui du conseil de
famille, dans le cas où ils sont requis, soient énoncés dans l’acte de mariage,
seront à la diligence des parties intéressées et du commissaire du Gouvernement
près le tribunal civil du lieu où le mariage aura été célébré, condamnés à
l'amende portée à l'article 178, et, en outre, à un emprisonnement dont la durée
ne pourra être moindre de six mois.


Bulletin des lois et actes, année 1929, pp
Anc art 139.- Les enfants de famille ayant la majorité fixée par l’art 136, sont tenus, avant de contracter mariage,
de demander, par un acte respectueux et formel, le consentement de leurs père et mère, ou celui de leurs aïeuls et
aïeules, lorsque leurs père et mère sont décédés, ou dans l’impossibilité de manifester leur volonté.
45

Art 145 (Abr. L. 20 juil 1929).- Lorsqu’il n’y aura pas eu d’actes respectueux, dans les
cas où ils sont prescrits, l’officier de l’état civil qui aurait célébré le mariage sera
condamné à la même amende et à un emprisonnement qui ne pourra être moindre d’un
mois.
Art 146.- S’il n’y a ni père ni mère, ni aïeuls ni aïeules, ou s’ils se trouvent dans
l’impossibilité de manifester leur volonté, les fils et les filles mineurs de vingt-
et-un ans, ne peuvent contracter mariage sans le consentement du conseil de
famille.
Art 147.- Les dispositions du présent chapitre sont applicables aux enfants
naturels légalement reconnus.
Art 148.- L’enfant naturel qui n’a point été reconnu ne pourra, avant l’âge de
vingt et un ans révolus, se marier qu’après avoir obtenu le consentement du
conseil de famille.
Art 149.- En ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et
descendants légitimes ou naturels, et les alliés dans la même ligne.
Art 150.- (L.16 déc 1929).- En ligne collatérale, le mariage est absolument
prohibé entre le frère et la sœur légitimes ou naturels; le mariage est aussi
prohibé entre le beau-frère et la belle-sœur, l’oncle et la nièce, la tante et le
neveu.
(L.24 sept 1864) Néanmoins, ces dernières prohibitions peuvent être
levées pour des causes exceptionnelles, par le Président d’Haïti.
(L. 24 sept 1864) Toutefois, la dispense relative au mariage entre la
belle-sœur et le beau-frère ne pourra être accordée, que quand l’union aura été
dissoute par le décès de l’un des époux.
Chapitre II
Des formalités relatives à la célébration du Mariage.
Art 151.- Le mariage sera célébré publiquement devant l’officier de l’état civil
du domicile de l’une des deux parties.


Voir Bull des lois et actes, année 1929, pp 505 et suiv.
Anc art 150.- En ligne collatérale, le mariage est prohibé entre le frère et la sœur légitimes ou naturels, le beau-
frère et la belle-sœur.
Le mariage est aussi prohibé entre l’oncle et la nièce, la tante et le neveu.
Néanmoins il est loisible au Président d’Haïti de lever, pour des causes graves, les prohibitions
portées par le susdit article 150 du code civil, aux mariages entre beaux-frères et belles-sœurs.
Toutefois, cette dispense ne pourra être accordée que quand le mariage aura été dissous par le décès
de l’un des époux.

(L.20 juil 1929).- Le mariage sera célébré publiquement devant l’officier de l’état civil du domicile de l’une des
deux parties.
Toutefois, les futurs conjoints demeurent libres de faire procéder à leur mariage uniquement par le
ministre d’un culte pourvu qu’ils réunissent les conditions de capacité requises par le Code civil et que le mariage
soit célébré conformément aux prescriptions de la loi et des règlements.
Le mariage ainsi célébré produira tous les effets légaux du mariage célébré devant l’officier de l’état
civil.
Dans ce dernier cas, l’acte de mariage sera rédigé sur un registre spécial et une copie intégrale
signée, sera transmise dans le délai d’un mois par le ministre du culte à l’officier de l’état civil du domicile de
l’une des parties.
L’officier de l’état civil transcrira ladite copie sur ses registres à la date de la réception.
Aucun ministre d’un culte ne pourra célébrer un mariage,
1º) si sa qualité n’avait pas été préalablement reconnue par le Gouvernement;
46

Loi du 16 décembre 1929 sur les formalités relatives à la célébration


du Mariage
Bulletin des lois et actes, année 1929, pp 505 et suivants
…………………………………………………………………………………….
Art 2.- Les futurs conjoints sont libres de faire procéder à leur mariage ou bien par
l’officier de l’état civil conformément aux lois en vigueur, ou bien uniquement par le
ministre de leur religion conformément aux prescriptions et rite de celle-ci.
Dans ce dernier cas, le mariage religieux ainsi célébré produira tous les effets
légaux du mariage célébré devant l’officier de l’état civil pourvu que les conjoints
réunissent les conditions de capacité requise par la loi No. 6, Chapitre I du Code civil,
que le mariage soit publiquement célébré par le ministre du culte du domicile de l’une
des parties et que le projet en ait été dûment publié au domicile de chacun des conjoints.
Art 3.- Le consentement des parents dans les cas où il est requis par la loi sera fourni au
ministre du culte dans la forme prévue par l’article 72 du Code civil.
En cas de présence des parents, leur déclaration de consentement sera reçue
par le ministre du culte.
Art 4.- Les oppositions au mariage seront notifiées au ministre du culte conformément à
l’article 66 du Code civil, et il ne pourra y être passé outre sans une renonciation
expresse de l’opposant ou une mainlevée obtenue judiciairement.
Art 5.- Le ministre du culte se fera remettre l’acte de naissance de chacun des futurs
époux, ou, à défaut, un acte de notoriété délivré par le juge de paix suivant les articles 70
et 71 du Code civil.
Toutefois, lorsqu’il y aura des motifs suffisants pour admettre que la
déclaration de naissance des futurs époux avait été faite devant l’officier de l’état civil,
ou lorsque le mariage se célèbre dans une chapelle rurale ou dans une localité où il n’y a
pas de juge de paix, le ministre du culte peut procéder au mariage sur la déclaration de
trois témoins majeurs confirmant l’identité des futurs époux.
Art 6 (L.26 janv 1945).- A l'issue de la cérémonie religieuse, un acte sera dressé par le
Ministre des Cultes sur un registre spécial. Cet acte contiendra les énonciations
suivantes:
1º) Les prénoms, noms, professions, âge, lieux de naissance et domicile des époux;
2º) Les prénoms, noms, professions et domiciles des père et mère;

2º) s’il n’avait pas préalablement prêté serment devant l’autorité compétente.
La loi du 16 décembre 1929 a rétabli l’ancienne rédaction de l’article 151, en vertu de son article 9 ainsi conçu:
«Le texte de l’article 151 du Code civil tel qu’il figure dans la loi du 20 juillet 1929 relative au mariage est
abrogé, et l’ancien texte abrogé est remis en vigueur. (Bulletin des lois et actes, 1929, pp 505 et suiv).

Loi du 26 janvier 1945 sur le mariage religieux produisant des effets civils en précisant le mode d’inscription aux
registres de l’état civil. (Mon No 9 du 29 janvier 1945)
Art 6( L.16 déc 1929).- A l’issue de la cérémonie religieuse, un acte sera dressé par le ministre du culte sur un
registre spécial. Cet acte contiendra les énonciations suivantes:
1º) les prénom, nom, profession, âges, lieux de naissance et domiciles des époux;
2º) les nom, prénom, professions et domiciles des père et mère;
3º) le consentement des père et mère, aïeuls et aïeules et celui du conseil de famille, dans les cas où ils
sont requis;
4º) les oppositions, s’il y en a, leur mainlevée ou la mention qu’il n’y a point eu d’opposition;
5º) les prénom,nom, âge, professions et domiciles des témoins;
6º) la déclaration des parties qu’elles consentent à se prendre pour époux.
Une copie intégrale de cet acte, dûment signée du ministre du culte, sera par lui transmise dans le
délai d’un mois à l’officier de l’état civil du lieu de la célébration du mariage, ensemble les actes de consentement
et autres pièces y relatifs.
L’officier de l’état civil transcrira cette copie sur les registres à la date de la réception, en délivrera
expédition en percevant pour tous frais une taxe de dix gourdes.
47

3º) Les consentements des père et mère, aïeuls aïeules et celui du conseil de famille
dans les cas où ils sont requis;
4º) Les oppositions, s’il y en a, leur mainlevée ou la mention qu’il n’y a point eu
d’oppositions;
5º) Les prénoms, noms, professions, âge et domiciles des témoins;
6º) La déclaration des parties qu’elles consentent à se prendre pour époux.
Une copie intégrale de cet acte, dûment signée du ministre des cultes sera par
lui transmise, dans le délai de 15 jours, à l'officier de l’état civil du lieu de la célébration
du mariage, ensemble les actes de consentement et autres pièces y relatifs.
A la date de la réception de la sus dite copie, et sans préjudice des dispositions
de l’article 14 du décret-loi du 13 janvier 1938, en ce qui concerne la perception de la
taxe à l'égard des habitants des villes et bourgs, l’officier de l’état civil adressera sur des
registres selon les énonciations de l’acte de mariage religieux, un acte essentiellement
civil constatant que le mariage a été célébré conformément aux prescriptions de la loi. Il
devra en délivrer expédition.
Art 7.- Aucun ministre du culte ne pourra célébrer un mariage produisant des effets
civils:
1º) si, en sa qualité de ministre d’un culte, il n’avait été préalablement reconnu
par le Gouvernement;
2º) si, en ladite qualité, il n’avait préalablement prêté serment devant l’autorité
compétente.
……………………………………………………………………………………………….
Arrêté présidentiel du 10 janvier 1930 sur l’application de la loi du
16 décembre 1929 sur le mariage.
Bulletin des lois & actes 1930, pp 11 et suivants.
…………………………………………………………………………………….
Art 1er.- La loi du 20 juillet 1929 et celle du 16 décembre 1929 relatives au mariage ne
modifient en rien le droit pour tout ministre régulier, assermenté ou non, de l’un des
cultes établis en Haïti, de procéder, comme par le passé et suivant les règles propres de
son culte, aux mariages purement religieux, ne produisant aucun effet civil.
Ces lois ne modifient également en rien les attributions des officiers de l’état
civil ; ils continueront à procéder, dans les formes et conditions du Code civil, aux
mariages de tous ceux qui réclameront leurs services.
Art 2.- Le ministre du culte, dûment assermenté, n’agit point comme officier de l’état
civil, quand il procède à un mariage destiné à produire des effets civils. Il agit en vertu
de son caractère religieux reconnu et des pouvoirs spéciaux conférés par la loi et les
règlements.
Art 3.- Les témoins à l’acte de mariage doivent réunir les conditions du nouvel article 38
du Code civil et les conditions qui les habilitent suivant les règles du culte auquel
appartient le ministre célébrant.
Art 4.- Pour que le mariage soit célébré publiquement, il suffit de la présence de deux
témoins à l’acte religieux accompli par le ministre du culte du domicile de l’un des
conjoints ou par celui qui le remplace.
Art 5.- Le consentement des parents, dans le cas où il s’impose, sera fourni au ministre
du culte par écrit ou verbalement, soit au moment où les futurs époux s’adressent à lui
pour les publications, soit lors de la célébration du mariage.
Art 6.- Les projets de mariage seront dûment publiés soit par annonces au cours d’un
office religieux, soit par affichage à la porte du presbytère ou de l’édifice du culte. Les
48

publications ainsi faites contiendront les mentions indiquées à l’article 63, sans autres
formalités.
Art 7.- Par le présent arrêté, les ministres du culte, en ce qui est des mariages religieux,
et les commissaires du Gouvernement, d’une manière générale, sont préposés à l’effet
d’accorder la dispense prévue à l’article 154 du Code civil, sans préjudice de la faculté,
pour les futurs conjoints, dans tous les cas, de requérir cette dispense directement du
Président de la République.
Art 8.- L’annulation prononcée par les tribunaux ordinaires d’un mariage contracté
devant un ministre du culte n’opère qu’à l’égard des seuls effets civils de ce mariage,
dont le caractère religieux ne peut être atteint par aucune décision civile.
Art 9.- La taxe de dix gourdes fixée à l’article 6 de la loi du 16 décembre 1929 sera
versée à l’officier de l’état civil contre remise par lui de l’expédition de l’acte de mariage
transcrit dans son registre.
Art 10.- Au cas où les conjoints sont indigents, la transcription et l’expédition sur papier
libre de l’acte de mariage seront gratuites.
Le certificat d’indigence sera délivré par le juge de paix ou le magistrat
communal du lieu. Toutefois, lorsque le mariage sera célébré dans une chapelle rurale
ou dans une localité où il n’y a pas de juge de paix, l’indigence sera valablement
constatée par le ministre du culte sur la déclaration de trois témoins majeurs confirmant
l’indigence des futurs époux.
Art 11.- Les ministres du culte catholique prêtent le serment prévu à l’article 5 du
Concordat.
La formule du serment, pour les autres cultes, sera déterminée, ainsi que les
formalités de la prestation, par le Secrétaire d’Etat des Cultes, d’accord avec le chef
reconnu de chacun de ces cultes.
……………………………………………………………………………………..
Loi du 12 septembre 1961 sur le certificat prénuptial.
Mon No 90 du 25 septembre 1961
………………………………………………………………………………………………..
Art 1er.- Les futurs conjoints se présenteront dans un délai maximum de trente jours avant la
date fixée pour la célébration de leur mariage au Service médical du Bien-Etre Social et de
Recherches ou à tout autre Service de santé agréé par cet organisme à l'effet d'obtenir un
certificat prénuptial dont la forme sera déterminée par un règlement d'administration.
Le médecin social ou autre devra être un conseiller fidèle, impartial, appelé à
mettre les intéressés en connaissance de leur état physiologique ou pathologique.
Lorsque le certificat médical émanera d'une clinique privée ou d'un médecin agréé
par l'IBESR, l'intéressé devra, avant toute représentation légale, le faire viser par le médecin
social compétent ou par celui agréé par ledit organisme.
Art 2.- Le médecin qui aura été reconnu coupable d'avoir délivré un certificat de
complaisance sera puni d'une amende de cent gourdes (Gdes 100.00) à prononcer par le
tribunal correctionnel sur les diligences du Ministère public.
Art 3.- L'officier de l'état civil compétent ne pourra procéder à la publication prévue en
l'article 63 du Code civil sur les formalités relatives au mariage qu'après la remise par
chacun des futurs conjoints du certificat ci-dessus prévu attestant, à l'exclusion de toute autre
mention, qu'ils ont été examinés en vue du mariage.
Art 4.- Aucun ministre du culte ne pourra également procéder à la célébration d'un mariage
sans la représentation par les intéressés de leur certificat prénuptial dont il sera fait mention
49

sur l'acte de mariage devant être expédié conformément à la loi du 7 décembre 1927, à
l'officier de l'état civil compétent en vue de sa transcription dans les registres à ce destinés.
En vue d'obvier à toute difficulté, les ministres de culte se mettront toujours en
relation avec le médecin de l'Institut du Bien-Etre Social ou celui désigné par cet organisme
à l'effet de desservir la section rurale où le mariage devra être célébré.
Il fera de même pour les campagnes de mariage organisées en faveur des paysans.
Art 5.- Dans les cas graves où l’honneur de l’un des futurs conjoints est en jeu et où
l’obtention du certificat prénuptial s’avère inutile en raison de la présomption que la
transmission de maladies infectieuses ou contagieuses est déjà acquise, les fonctionnaires
visés aux articles 3 et 4 pourront, avec l’autorisation accordée par le Président de la
République sur rapport de l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherches, célébrer le
mariage des intéressés, ce, sous réserve de traitement ultérieur.
Art 6.- En cas de contravention aux dispositions des articles 3 et 4 de la présente loi,
l'officier de l'état civil coupable sera, sur rapport du Directeur Général de l'Institut du Bien-
Etre Social et de Recherches adressé au commissaire du Gouvernement compétent, poursuivi
devant le tribunal correctionnel et puni d'une amende de cent gourdes.
En cas de récidive, le double de la peine pourra être prononcé, nonobstant la
révocation du fonctionnaire sur les diligences du Ministre de la Justice.
Lorsqu'il s'agira d'un ministre du culte, il en sera référé à son supérieur
hiérarchique en vue des poursuites légales.
............................................................................................................................…………………
Art 152.- Les deux publications ordonnées par l’article 63 en la loi No 3 sur les
actes de l’état civil, seront faites par l’officier civil du lieu où chacune des
parties contractantes aura son domicile.
Néanmoins, si le domicile actuel n’est établi que par six mois de
résidence, les publications seront faites, entre autre, par l’officier de l’état civil
du dernier domicile.
Art 153.- Si les parties contractantes, ou l’une d’elles sont, relativement au
mariage, sous la puissance d’autrui, les publications seront encore faites par
l’officier de l’état civil du domicile de ceux sous la puissance desquels elles se
trouvent.
Art 154.- Le Président d’Haïti, ou ceux qu’il préposera à cet effet, pourront,
pour des causes graves, dispenser de la seconde publication.
Art 155.- Le mariage contracté en pays étranger par un haïtien sera valable, s’il
a été célébré suivant les formes usitées dans le pays où il a été fait, pourvu que
l’haïtien n’ait point contrevenu aux dispositions du premier chapitre de la
présente loi.
Mariage célébré en pays étranger
1.- Ne sera point valable le mariage contracté en pays étranger par un haïtien sans les formes voulues
dans le pays où il a été célébré.
En omettant ces formalités envers une haïtienne qui a épousé un étranger, elle n’a pas
perdu ces droits notamment celui d’être propriétaire de biens fonciers en Haïti. (Cass., arrêt du 6
mars 1900, Bull des arrêts, année 1900, pp 31 et suiv).
2.- Il suffit, pour la validité et la preuve d’un mariage contracté en pays étranger, que les actes qui le
constatent soient conformes aux lois du pays où il a été célébré. (Cass., arrêt du 29 oct 1907, Not
sous l’art 155 C.civ Léger).
50

Art 156.- Dans l’année après le retour de l’haïtien sur le territoire de la


République, l’acte de la célébration du mariage contracté en pays étranger sera
transcrit sur le registre public des mariages du lieu de son domicile.
Obligation de transcrire l’acte de célébration du mariage contracté en pays
étranger
1.- Cet acte de mariage ne produira pas d’effet légal, s’il n’est point transcrit sur le registre public
des mariages du lieu du domicile de l’haïtien dans l’année après son retour dans la République, à
moins de payer une amende sur l’ordonnance du juge de paix et de l’enregistrer ensuite au bureau de
l’état civil. (Cass., arrêt du 6 mars 1900, Bull des arrêts, année 1900, pp 31 et suiv).
2.- La transcription de l’acte de mariage n’est imposée qu’à l’haïtien; cette formalité d’ailleurs
n’influe en rien sur le mariage lui-même, n’ayant trait qu’à la preuve de sa célébration. (Cass, arrêt
du 15 mars 1922, Affaire Catalogne-Gaspard, Not sous l’art 156 C.civ. Léger).

Art 157.- Si, après un délai d’une année, l’haïtien n’a pas rempli cette formalité,
il ne pourra faire valoir l’acte de célébration du mariage, qu’en payant, d’après
l’ordonnance du juge de paix de la commune, une amande qui ne pourra être
moindre de cinq gourdes, ni au-dessus de vingt gourdes.
L’amende payée, l’acte de célébration devra être en outre enregistré au
bureau de l’état civil, avant de produire aucun effet.
1.- Ne sera point valable le mariage contracté en pays étranger par un haïtien sans les formes voulues
dans le pays où il a été célébré. Cet acte de mariage ne produira pas d’effet légal, s’il n’est point
transcrit sur le registre des mariages du lieu du domicile de l’haïtien dans l’année après son retour
dans la République. En omettant ces formalités envers une haïtienne qui a épousé un étranger, elle
n’a pas perdu ses droits d’être entre autre propriétaire de biens fonciers en Haïti. (Cass., arrêt du 6
mars 1900, Not sous l’art 157 C.civ. Léger).

Chapitre III
Des Oppositions au Mariage.
Art 158.- Le droit de former opposition à la célébration du mariage appartient à
la personne engagée par mariage avec l’une des deux parties contractantes.
Art 159.- Le père et à défaut du père, la mère, et à défaut du père et de la mère,
les aïeuls et aïeules peuvent former opposition au mariage de leurs enfants et
descendants, encore que ceux-ci aient atteint l’âge de majorité fixé par l’art 136.
Art 160.- A défaut d’ascendant, le frère et la sœur, l’oncle ou la tante, le cousin
ou la cousine germains majeurs, ne peuvent former opposition au mariage que
dans les deux cas suivants:
1º) Lorsque le consentement du conseil de famille, requis par l’art 156,
n’a pas été obtenu.
2º) Lorsque l’opposition est fondée sur l’état de démence du futur
époux: cette opposition, dont le tribunal civil pourra prononcer mainlevée pure
et simple, ne sera jamais reçue qu’à la charge par l’opposant de provoquer
l’interdiction, et d’y faire statuer dans le délai qui sera fixé par le jugement.
Art 161.- Dans les deux cas prévus par l’article précédent, le tuteur ou curateur
ne pourra pendant la durée de la tutelle ou curatelle, former opposition au
mariage qu’autant qu’il y aura été autorisé par un conseil de famille qu’il pourra
convoquer.
51

Art 162.- Tout acte d’opposition énoncera la qualité qui donne à l’opposant le
droit de la former; il contiendra élection de domicile dans le lieu où le mariage
devra être célébré; il devra également (à moins qu’il ne soit fait à la requête d’un
ascendant) contenir les motifs de l’opposition: le tout à peine de nullité et de
l’interdiction de l’officier ministériel qui aurait signé l’acte contenant opposition .
Art 163.- Le tribunal civil prononcera dans les dix jours, sur la demande en
mainlevée.
Art 164.- Si l’opposition est rejetée, les opposants, autres néanmoins que les
ascendants, pourront être condamnés à des dommages intérêts.
Chapitre IV
Des Demandes en nullité de Mariage.
Art 165.- Le mariage qui a été contracté sans le consentement libre des deux
époux ou de l’un d’eux, ne peut être attaqué que par les époux ou par celui des
deux dont le consentement n’a été libre.
Art 166.- Lorsqu’il y a eu erreur en la personne, le mariage ne peut être attaqué
que par celui des deux époux qui a été induit en erreur.
Art 167.- Dans le cas des deux articles précédents, la demande en nullité n’est
plus recevable, toutes les fois qu’il y a eu cohabitation continue pendant trois
mois, depuis que l’époux a acquis sa pleine liberté ou que l’erreur a été par lui
reconnue.
Art 168.- Le mariage contracté sans le consentement des père et mère, des
ascendants ou du conseil de famille, dans les cas où ce consentement était
nécessaire, ne peut être attaqué que par ceux dont le consentement était requis,
ou par celui des deux époux qui avait besoin de ce consentement.
Art 169.- L’action en nullité ne peut plus être intentée ni par les époux ni par les
parents dont le consentement était requis, toutes les fois que le mariage a été
approuvé expressément ou tacitement par ceux dont le consentement était
nécessaire, ou lorsqu’il s’est écoulé une année sans réclamation de leur part
depuis qu’ils ont eu connaissance du mariage. Elle ne peut être intentée par
l’époux, lorsqu’il s’est écoulé une année sans réclamation de sa part depuis qu’il
a atteint l’âge compétent pour consentir par lui-même au mariage.
Art 170.- Tout mariage contracté en contravention aux dispositions contenues
aux articles 133, 135, 149 et 150, peut être attaqué soit par les époux eux-mêmes,
soit par tous ceux qui y ont intérêt, soit par le ministère public.
Art 171.- Néanmoins le mariage contracté par des époux qui n’avaient point
encore l’âge requis, ou dont l’un des deux n’avait point atteint cet âge, ne peut
plus être attaqué:
1º) Lorsqu’il s’est écoulé six mois depuis que cet époux ou les époux
ont atteint l’âge compétent;
2º) Lorsque la femme qui n’avait point cet âge a conçu avant
l’échéance de six mois à compter du jour de la célébration du mariage.
52

Art 172.- Le père, la mère, les ascendants et le conseil de famille qui ont
consenti au mariage contracté dans le cas de l’article précédent, ne sont point
recevables à en demander la nullité.
Art 173.- Dans tous les cas où, conformément à l’art 170, l’action en nullité
peut être intentée par tous ceux qui y ont intérêt, elle ne peut l’être par les
parents collatéraux, ou par les enfants nés d’un autre mariage du vivant des deux
époux, que lorsqu’ils y ont un intérêt né et actuel.
Art 174.- L’époux au préjudice duquel il a été un second mariage, peut en
demander la nullité du vivant même de l’époux qui était engagé avec lui.
Art 175.- Si les nouveaux époux opposent la nullité du premier mariage, la
validité ou la nullité de ce mariage doit être préalablement jugée.
Art 176.- Le commissaire du Gouvernement, dans tous les cas auxquels
s’applique l’article 170, et sous les modifications portées en l’article 171, peut et
doit demander la nullité du mariage, du vivant des époux, et les faire condamner
à se séparer.
Art 177.- Tout mariage qui n’a point été contracté publiquement, et qui n’a
point été célébré devant l’officier de l’état civil compétent, peut être attaqué par
les époux eux-mêmes, par les père et mère, par les ascendants et par tous ceux
qui ont un intérêt né et actuel, ainsi que par le ministère public.
Validité du mariage.
1.- Les juges du fond apprécient souverainement les éléments qui concourent à l’observation des
règles de fond et de forme auxquelles est subordonnée la validité d’un mariage, notamment en ce qui
regarde la publicité exigée par la loi. (Cass, 2ème Section, arrêt du 15 déc 1953, Les Déb, No 112 du
27 janv 1954).

Art 178.- Si le mariage n’a point été précédé des deux publications requises, ou
s’il n’a pas été obtenu des dispenses permises par la loi ou si les intervalles
prescrits dans les publications et célébration n’ont point été observés, le
commissaire du Gouvernement fera prononcer contre l’officier de l’état civil,
une amende qui ne pourra excéder cent gourdes, et contre les parties
contractantes, ou ceux sous la puissance desquels elles ont agi, une amende qui
ne pourra excéder quatre cents gourdes.
1.- L’omission des formalités visées par l’art 178 n’entraîne que l’amende; elle ne peut suffire pour
faire annuler l’acte de mariage, ce qui, d’ailleurs, n’exclut point le pouvoir laissé aux tribunaux
d’apprécier les éléments dont l’absence peut donner lieu à nullité du mariage pour défaut de
publicité. (Cass, arrêt du 27 sept 1847, Not sous l’art 178 C.civ. Borno).

Art 179.- Les peines prononcées en l’article précédent seront encourues par les
personnes qui y sont désignées, pour toutes contraventions aux règles prescrites
par l’article 151, lors même que les contraventions ne seraient pas jugées
suffisantes pour faire prononcer la nullité du mariage.
Art 180.- Nul ne peut réclamer le titre d’époux et les effets civils du mariage,
s’il ne représente un acte de célébration inscrit sur le registre de l’état civil; sauf
les cas prévus par l’article 48 de la loi sur les actes de l’état civil.
53

Défaut d’extrait des registres.


1.- En principe, celui qui vent prouver un fait de l’état civil autrement que par un extrait des registres
a deux preuves distinctes à établir: d’abord le fait qui justifie un recours aux modes de preuve
exceptionnelle prévue par l’art 48 C.civ., c’est-à-dire l’inexistence ou la perte des registres; ensuite
l’existence du mariage qui aurait dû être constaté, à sa date, dans les registres inexistants ou perdus.
(Cass., arrêt du 25 mars 1927, Affaire Jn-Baptiste-Baudin, Not 2, art 180 C.civ. Léger).

Possession d’état.
1.- Aucune possession d’état ne peut dispenser de la représentation de l’acte de mariage. (Cass., arrêt
du 17 déc 1926, Affaire Baudin-Baptiste, Cass., Sections réunies, Not 3, art 180 C.civ. Léger).
2.- Si l’acte de naissance et l’acte de mariage d’une partie suffisent à prouver, en dehors de l’acte de
célébration du mariage de ses père et mère, la qualité d’enfant légitime, seul l’acte de célébration du
mariage inscrit sur les registres de l’état civil peut établir le titre d’époux, exception faite des cas de
l’inexistence ou de la perte des registres.
La possession d’état ne pourra dispenser les prétendus époux qui l’invoqueront
respectivement, de représenter l’acte de célébration du mariage devant l’officier de l’état civil. (Cass.,
arrêt du 2 juil 1946, La Gaz du Pal No 228 des 8 & 15 sept 1946).

Nullité de l’acte de partage pour non acceptation du mariage.


1.- Un acte de partage, même confirmé et exécuté, n’enlève pas à une partie intéressée le droit de le
faire annuler, quand elle conteste l’existence du mariage de l’épouse qui s’est attribué une part de la
succession en vertu du partage fait, alors même que, dans ledit acte, elle aurait reconnu cette qualité
d’épouse, quand la qualité des époux a été la cause efficiente du partage. (Cass., Sections Réunies,
arrêt du 17 déc 1926, Not 5, art 180 C.civ. Léger).

Reconnaissance du mariage.
1.- Un acte de partage, même confirmé et exécuté, n’enlève pas à une partie intéressée le droit de le
faire annuler, quand elle conteste l’existence du mariage de l’épouse qui s’est attribué une part de la
succession en vertu du partage fait, alors même que dans ledit acte elle aurait reconnu cette qualité
d’épouse, quand la qualité des époux a été la cause efficiente du partage. (Cass, Sections Réunies,
arrêt du 17 déc 1926, Affaire Baudin-Baptiste, Cass., Not 4, art 180 C.civ. Léger).

Valeur de l’aveu.
1.- Le fait de reconnaître, dans un acte de partage, la qualité d’épouse légitime, n’enlève pas le droit
de contester ultérieurement l’inexistence du mariage; car si on peut confirmer un acte vicieux, aucun
aveu ne saurait équivaloir à la preuve légale du mariage. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 17 déc
1926, Affaire Baudin-Baptiste, Not 5, art 180 C.civ. Léger).

Art 181.- La possession d’état ne pourra dispenser les prétendus époux qui
l’invoqueront respectivement, de représenter l’acte de célébration du mariage
devant l’officier de l’état civil.
1.- Dans la matière du recours aux preuves exceptionnelles, la loi s’en remet à la sagesse et à la
prudence des tribunaux; mais les juges, pour bien user de leur pouvoir discrétionnaire, doivent avoir
tout un ensemble d’éléments de conviction pour servir de base à leur décision. (Cass., arrêt du 25
mars 1927, Affaire Baptiste-Baudin, Not sous l’art 181 C.civ. Léger).

Art 182.- Lorsqu’il y a possession d’état, et que l’acte de célébration du mariage


devant l’officier de l’état civil est représenté, les époux sont respectivement non
recevables à demander la nullité de cet acte.
Art 183.- Si néanmoins, dans les cas des articles 180 et 181, il existe des enfants
issus de deux personnes qui ont vécu publiquement comme mari et femme, et
qui soient toutes les deux décédés, la légitimité des enfants ne peut être
contestée sous le seul prétexte du défaut de représentation de l’acte de
célébration, toutes les fois que cette légitimité est prouvée par une possession
d’état qui n’est point contredite par l’acte de naissance.
54

Art 184.- Lorsque la preuve d’une célébration légale du mariage se trouve


acquise par le résultat d’une procédure criminelle, l’inscription du jugement sur
les registres de l’état civil assure au mariage, à compter du jour de sa célébration,
tous les effets civils, tant à l’égard des époux qu’à l’égard des enfants issus du
mariage.
Art 185.- Si les époux ou l’un d’eux sont décédés sans avoir découvert la fraude,
l’action criminelle peut être intentée par tous ceux qui ont intérêt de faire
déclarer le mariage valable et par le commissaire du gouvernement.
Art 186.- Si l’officier de l’état civil est décédé lors de la découverte de la fraude,
l’action sera dirigée au civil, contre ses héritiers, par le commissaire du
gouvernement, en présence des parties intéressées et sur leur dénonciation.
Art 187.- Le mariage qui a été déclaré nul, produit néanmoins les effets civils,
tant à l’égard des époux qu’à l’égard des enfants, lorsqu’il a été contracté de
bonne foi.
Art 188.- Si la bonne foi n’existe que de la part de l’un des deux époux, le
mariage ne produit les effets civils qu’en faveur de cet époux et des enfants issus
du mariage.
Chapitre V
Des Obligations qui naissent du Mariage.
Art 189.- Les époux contractent ensemble, par le fait seul du mariage,
l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants.
Caractère provisoire de la décision sur la garde.
1.- S’il est de principe que les jugements intervenus sur la garde des enfants sont, de leur nature,
provisoires et révocables, il n’en reste pas moins vrai que les modifications, qu’ils sont susceptibles
de recevoir, ne peuvent être envisagées que lorsque des circonstances nouvelles les rendent
nécessaires pour une meilleure administration et de la personne et des intérêts des enfants concernés.
(Cass, 1ère Section, arrêt du 2 août 1984, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1984, Tome IV, pp 103
et suiv).
2.- L’intérêt des enfants étant prédominant, les chefs d’un jugement relatifs à leur garde et à la
pension alimentaire, même lorsque le jugement serait passé en force de chose jugée, ne sont pas
irrévocables et peuvent toujours être remis en question pour l’amélioration de leur condition de vie.
Aux termes du décret du 14 sept 1983, le juge des référés étant seul compétent pour
statuer sur la garde d’enfants et sur la pension alimentaire, peut bien modifier le montant déjà fixé
par le juge du principal.
Les parents sont obligés de concourir à l’entretien des enfants, conformément à leur
fortune et à leur état. (Cass., 1ère Section, arrêt du 19 janv 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts
1987, Tome VII, pp 16 et suiv).

Contribution à l’entretien des enfants.


1.- Suivant les dispositions des arts 189 et 290 C.civ., les époux contractent, par le seul fait de leur
mariage, l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants ; à leur divorce, quelle que soit la
personne à laquelle les enfants sont confiés, les parents conservent respectivement le droit de
surveiller l’entretien et l’éducation de leurs enfants, et sont tenus d’y contribuer à proportion de leurs
facultés.
L’évaluation de leur contribution respective aux frais d’entretien de leurs enfants
s’apprécie en fonction des sources de revenus des parents, de leur condition sociale et de leur niveau
de vie, auxquels ils sont obligés par la loi de faire participer leurs enfants. (Cass., 1ère Section, arrêt
du 31 juil 1985, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 53 et suiv).
55
2.- Les parents sont obligés de concourir à l’entretien des enfants, conformément à leur fortune et à
leur état. (Cass., 1ère Section, arrêt du 19 janv 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987, Tome
VII, pp 16 et suiv.)

Droit de visite.
1.- Le droit à la garde comme le droit à la visite qui en est le corollaire est un privilège que la loi
accorde aux auteurs de l’enfant. (Cass., 2ème Section, arrêt du 13 janv 1987, Jean-Baptiste, Jacob,
Bull des arrêts 1987, Tome VII, pp 12 et suiv).

Entretien de l’enfant devenu majeur.


1.- Suivant l’art 189 C.civ., les époux contractent ensemble, par le seul fait du mariage, l’obligation
de nourrir, d’entretenir et d’élever leurs enfants; il a toujours été reconnu que cette obligation
subsiste même après la minorité de l’enfant. (Cass., 1ère Section, arrêt du 2 août 1985, Jean-Baptiste,
Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 94 et suiv).

Garde de l’enfant par une tierce personne, remboursement des frais.


1.- L/obligation pour les époux de nourrir, d’entretenir et d’élever leurs enfants est corrélative à celle
pour la femme d’habiter avec son mari et pour le mari de la recevoir, de la protéger.
Hors du domicile conjugal ou paternel, la femme et les enfants ont droit à des aliments,
s’il est prouvé qu’ils n’ont pas pu y habiter avec sécurité.
C’est là une question de fait laissée à l’appréciation du tribunal. (Cass., Sections Réunies,
arrêt du 7 fév 1945, La Gaz du Pal Nos 276-277 des 15 & 22 nov 1947).
2.- Les époux contractent ensemble, conformément à l’art 189 C.civ., l’obligation de nourrir,
entretenir et élever leurs enfants. Lorsqu’ils confient lesdits enfants à la garde de leur grand-mère qui
pourvoit à leur entretien, cette dernière peut répéter contre le père les avances et les frais qu’elle a
faits pour l’exécution de ce mandat. (Cass., arrêt du 9 mai 1945, La Gaz du Palais, No du 1 er juin
1945, pp 731, 732).

Garde de fait d’un enfant.


1.- La personne à qui aura été confiée la garde des enfants et qui a pourvu à leur entretien n’a fait
autre chose qu’exercer un mandat.
Elle peut répéter contre le père les avances et les frais qu’elle a faits pour l’exécution de
ce mandat. (Cass., 1ère Section, arrêt du 9 mai 1945, La Gaz du Pal, No 181 du 1 er juin 1945).

Garde, modification.
1.- S’il est de principe que les jugements intervenus sur la garde des enfants sont, de leur nature,
provisoires et révocables, il n’en reste pas moins que les modifications qu’ils sont susceptibles de
recevoir, ne peuvent être envisagées que lorsque des circonstances nouvelles les rendent nécessaires
pour une meilleure administration et de la personne et des intérêts des enfants concernés. (Cass, 2 ème
Section, arrêt du 26 juil 1984, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1984, Tome IV, pp 98 et suiv.)
2.- Selon une jurisprudence constante, lorsque des circonstances nouvelles de fait ont surgi depuis le
prononcé du jugement ou de l’arrêt confiant la garde d’un enfant à l’un de ses parents, le juge des
référés a compétence pour rétracter ou modifier cette mesure, en cas d’urgence évidente, encore que
ce soit le tribunal ou la Cour d’appel qui l’a ordonnée. (Cass., 1ère Section, arrêt du 25 juil 1986,
Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1986, Tome VI, pp 99 et suiv).
3.- L’intérêt des enfants étant prédominant, les chefs, relatifs à leur garde et à la pension alimentaire,
d’un jugement, même passé en force de chose jugée, ne sont pas irrévocables et peuvent toujours
être remis en question pour l’amélioration de leur condition de vie. (Cass, 1ère Section, arrêt du 19
janv 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987, Tome VII, pp 16 et suiv.)
4.- Aux termes du décret du 14 sept 1983, le juge des référés, étant seul compétent pour statuer sur la
garde d’enfants et sur la pension alimentaire, peut bien modifier le montant déjà fixé par le juge du
principal. (Cass., 1ère Section, arrêt du 19 janv 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987,
Tome VII, pp 16 et suiv.)
5.- Le jugement relatif à la garde d’un enfant n’est jamais définitif ; le juge des référés peut bien, si
les circonstances ont changé, réviser son appréciation et accorder la garde de l’enfant à un autre
parent. (Cass., 1ère Section, arrêt du 8 avril 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987, Tome
VII, pp 64 et suiv).
56

Garde, octroi.
1.- L’octroi de la garde des enfants à l’un ou l’autre époux ou à une tierce personne est une mesure
provisoire qui peut être modifiée selon les changements survenus dans la situation des parents.
Le pouvoir discrétionnaire dont est investi le juge des référés le rend appréciateur
souverain des motifs qui lui font remettre la garde des enfants à tel époux plutôt qu’à l’autre; ce
pouvoir échappe au contrôle de la Cour de Cassation. (Cass., 1ème Section, arrêt du 11 fév 1985,
Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 15 et suiv).
2.- Si les articles 255 et 289 C.civ. disposent que la garde des enfants peut être confiée à l’un ou
l’autre époux, et même à une tierce personne, ils exigent que ce choix soit fait au plus grand
avantage des enfants. (Cass., 1ère Section, arrêt du 11 mars 1985, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts
1985, Tome V, pp 15 et suiv).
4.- Aux termes de l’art 1er du décret du 14 sept 1983, les demandes de garde d’enfant sont de la
compétence exclusive du juge des référés.
Le juge, pour accorder la garde d’un enfant à un parent, doit toujours rechercher et
apprécier le meilleur milieu pouvant favoriser l’épanouissement intellectuel et moral de l’enfant.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 8 avril 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987, Tome VII, pp
64 et suiv).
4.- L’action qui a pour objet la garde d’enfants et paiement d’une pension alimentaire est une
matière spéciale. Dans cette action, les parties qui s’opposent sont le père et la mère. Ils n’ont en vue
que leurs intérêts.
Dans cette matière, l’appréciation du juge des référés est souveraine. Cela découle du
décret du 14 septembre 1983, art 1er et de l’art 289 C.civ. pour décider à qui confier l’enfant, au père,
à la mère ou à un tiers, le juge ne doit avoir en vue que le plus grand avantage de l’enfant. (Cass., 1ère
Section, arrêt du 28 mars 1988, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 53 et suiv).
5.- Les enfants en bas âge ont besoin, pour leur développement, de l’affection et des soins de leujr
mère, ce que ne peut procurer un père, qu’il soit seul ou avec une concubine dans sa maison. C’est
une obligation pour lui de loger convenablement ses enfants et leur mère.
Selon le vœu de l’art 289 C.civ., lorsqu’il s’agit de garde d’enfant qui est une mesure
provisoire, le juge doit rechercher le plus grand avantage des enfants et non l’intérêt des parties. En
cette matière, le juge a un pouvoir souverain d’appréciation. (Cass. 1 ère Section, arrêt du 11 août
1988, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 77 et suiv.)
6.- Selon le vœu de l’art 282 C.civ., lorsqu’il s’agit de garde d’enfant, qui est une mesure provisoire,
le juge doit rechercher le plus grand avantage des enfants, et non l’intérêt des parties. En cette
matière, le juge a un pouvoir souverain d’appréciation. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 11 août 1988,
Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 77 et suiv.)

Logement des enfants et de la mère.


1.- Les enfants en bas âge ont besoin, pour leur développement, de l’affection et des soins de leur
mère, ce que ne peut procurer un père, qu’il soit seul ou avec une concubine dans sa maison. C’est
une obligation pour lui de loger convenablement ses enfants et leur mère.
Selon le vœu de la loi, lorsqu’il s’agit de garde d’enfant, qui est une mesure provisoire, le
juge doit rechercher le plus grand avantage des enfants et non l’intérêt des parties. En cette matière,
le juge a un pouvoir souverain d’appréciation. (Cass., 1ère Section, arrêt du 11 août 1988, Jean-
Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 77 et suiv).

Art 190.- L’enfant n’a pas d’action contre ses père et mère pour un
établissement par mariage ou autrement.
Art 191.- Les enfants doivent des aliments à leur père et mère et autres
ascendants qui sont dans le besoin.
Les gendres et belles-filles doivent également et dans les mêmes
circonstances, des aliments à leur beau-père et belle-mère; mais cette obligation
cesse:
1º) Lorsque la belle-mère a convolé en secondes noces;
2º) Lorsque celui des deux époux qui produisait l’affinité et les enfants
issus de son union avec l’autre époux sont décédés.
57

Les obligations résultant de ces dispositions sont réciproques.


Art 192.- Les aliments ne sont accordés que dans la proportion du besoin de
celui qui les réclame, et de la fortune de celui qui les doit.
Fixation de la pension.
1.- Le juge ne commet aucune contravention à la loi, lorsque, après avoir examiné la situation
respective des parties, il fixe le montant de la pension et l’époque à laquelle elle doit être servie.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 3 mai 1948, Bull des arrêts 1947-1948, pp 207 et suiv.).

Intérêts de la pension alimentaire.


1.- La loi ne fait courir de plein droit les intérêts de la pension alimentaire que lorsqu’elle est léguée
par testament. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 3 mars 1944, La Gaz du Pal, No 152 du 1 er mai
1944).

Art 193.- Lorsque celui qui fournit ou celui qui reçoit les aliments est replacé
dans un état tel, que l’un ne puisse plus en donner, ou que l’autre n’en ait plus
besoin, en tout ou en partie, la décharge ou réduction peut en être demandée.
Art 194.- Si la personne qui doit fournir les aliments justifie qu’elle ne peut
payer la pension alimentaire, le tribunal pourra, en connaissance de cause,
ordonner qu’elle recevra en sa demeure, qu’elle nourrira et entretiendra celui
auquel elle devra des aliments.
Cas d’application de l’art 194.
1.- L’art 194 C.civ. s’applique à l’obligation alimentaire proprement dite entre parents et enfants
majeurs, entre alliés en ligne directe, et non au devoir d’entretien d’un parent à l’égard de ses enfants
mineurs dont la garde est confiée à la mère en vertu d’un jugement de divorce non modifié sur le
chef accessoire de l’attribution de la garde des enfants. (Cass., 1ère Section, arrêt du 31 juil 1985,
Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 53 et suiv).

Art 195.- Le tribunal prononcera également, si le père ou la mère qui offrira de


recevoir, nourrir et entretenir dans sa demeure, l’enfant à qui il sera dû des
aliments, devra, dans ce cas, être dispensé de payer la pension alimentaire.
Chapitre VI
Des Droits et des Devoirs respectifs des Epoux.
Art 196.- Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance.
Pension alimentaire au profit de l’épouse.
1.- Le juge des référés est seul compétent pour connaître d’une demande de pension alimentaire
initiée par une épouse contre son époux comme aussi de la validité d’une saisie-arrêt pratiquée pour
en garantir le paiement. Toutefois, ce magistrat ne peut impunément s’affranchir des règles
fondamentales qui gouvernent la procédure qu’il est chargé d’appliquer.
Il est de principe que la pension alimentaire n’est due à la femme qu’à défaut de
ressources personnelles ou en cas d’insuffisance de ses ressources. L’obligation pour le mari de
subvenir à ses besoins n’est que subsidiaire, et elle ne pèse sur ce dernier que provisoirement à titre
d’avance remboursable dans la liquidation qui suivra le jugement de dissolution du mariage. (Cass.,
2ème Section, arrêt du 2 fév 1988, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 35 et
suiv).

Art 197.- Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari.
Art 198.- La femme est obligée d’habiter avec son mari et de le suivre partout
où il juge à propos de résider; le mari est obligé de la recevoir, et de lui fournir
tout ce qui est nécessaire pour les besoins de la vie, selon ses facultés et son état.
58
1.- Le mari peut contraindre sa femme à habiter avec lui. (Cass., arrêt du 9 août 1826, Not 1, art 198
C.civ. Borno).

Art 199.- La femme ne peut ester en jugement sans l’autorisation de son mari,
quand même elle serait marchande publique, ou non commune, ou séparée de
biens.
Assistance du mari dans l’instance.
1.- Le fait par le mari d’assister sa femme dans une instance vaut autorisation de soutenir cette
instance et couvre le vice résultant de ce que l’acte d’assignation donné à la requête de la femme ne
mentionne pas l’autorisation maritale. (Cass., arrêt du 20 fév 1844, 10 mai 1862, Not (b), art 199
C.civ. Borno).

Autorisation implicite.
1.- L’épouse défenderesse contre l’action de son époux est implicitement autorisée par ce dernier à
présenter sa défense à cette action. (Cass., 2ème Section, arrêt du 23 juil 1935, La Gaz du Pal, No 43
du 1er sept 1939).

Autorisation par lettre.


1.- L’exception tirée du défaut d’autorisation maritale est mal fondée en présence de l’autorisation
spéciale donnée par lettre dûment enregistrée par le mari à sa femme. (Cass., arrêt du 30 nov 1905,
Bull des arrêts, année 1905, pp 181 et suiv).

Concours du mari aux actes.


1.- Le consentement du mari à un acte fait par sa femme résulte suffisamment du concours du mari
et de la femme à des actes postérieurs accomplis en exécution de l’acte consenti par la femme seule.
(Cass., arrêt du 25 juil 1907, Not 11, art 199 C.civ. Léger).

Condamnation aux dépens du mari en cause à seule fin d’autorisation.


1.- Le mari qui figure dans une instance à seule fin d’autorisation maritale ne peut être condamné
personnellement aux dépens. (Cass., arrêt du 23 mai 1911, Bull des arrêts, année 1911, pp 57 et suiv).

Conséquence du défaut d’autorisation.


1.- Les tribunaux doivent surseoir à prononcer jusqu’à ce que l’autorisation maritale ait été accordée.
(Cass., arrêt du 14 août 1840, Not (2) (b), art 199 C.civ. Borno).
2.- Le défaut d’autorisation ne rend pas l’action de la femme non recevable, mais entraîne pour les
tribunaux l’obligation de surseoir jusqu’à ce que cette autorisation ait été accordée. (Cass., arrêt du
28 juin 1885, Not (c), art 199 C.civ. Borno).

Défaut d’autorisation à la femme défenderesse.


1.- Commet un excès de pourvoir, e juge qui prononce une condamnation contre la femme qui s’est
défendue sans l’autorisation de son mari; les dispositions de l’art 199 C.civ. étant d’ordre public,
peuvent être invoquées en tout état de cause. (Cass., Section Civile, arrêt du 12 nov 1903, Gaz des
Trib No 2 du 15 janv 1904).

Demande en référé.
1.- L’autorisation maritale n’est pas strictement exigible pour une demande en référé. (Cass., Section
des Affaires Urgentes, arrêt du 7 nov 1944, La Gaz du Pal No des 1 er & 8 nov 1949).

Etendue de l’autorisation.
1.- L’autorisation d’intenter une action en partage de succession comprend pour la femme le droit de
poursuivre le partage ordonné. (Cass., arrêt du 25 nov 1839, Not (a), art 199 C.civ. Borno).
2.- L’autorisation accordée par un tribunal à une femme mariée d’ester en justice, suffit pour lui
permettre de répondre au pourvoi exercé contre le jugement.
La règle contenue en l’art 925 C.civ. ne peut être invoquée que par les parties
contractantes. (Cass., Section Civile, arrêt du 14 avril 1895, Gaz des Trib. No 33 du 15 juin 1896).
3.- L’autorisation donnée pour assister à une opération d’arpentage ne peut pas habiliter la femme à
défendre sur l’opposition formée à cette opération. (Cass., arrêt du 13 nov 1905, Bull des arrêts,
année 1905, pp 103 et suiv.).
59

Mise en cause pour autorisation, forme.


1.- Il n’y a pas de termes sacramentels pour mettre un mari en cause à fin d’autorisation maritale.
(Cass., arrêt du 18 juil 1911, Not 17, art 199 C.civ. Léger).

Nécessité de l’autorisation.
1.- L’autorisation maritale d’ester en justice est indispensable à la validité des actes faits par la
femme aussi bien en première instance que sur son recours en cassation. (Cass., arrêt du 6 mars 1900,
Bull des arrêts, année 1900, pp 36 et suiv.).
2.- La nécessité, pour une femme mariée, d’être autorisée, est une nécessité d’ordre public qui peut
être invoquée en tout état de cause, même pour la première fois, devant le Tribunal de Cassation.
Est donc frappé de déchéance, le demandeur en cassation qui n’a pas assigné le mari
conjointement avec la femme, à l’effet de l’autoriser et assister, et qui n’est plus dans les délais pour
réparer cette omission. (Cass., arrêt du 11 déc 1902, Not 15, art 199 C.civ. Léger).
3.- L’exception tirée du défaut d’autorisation de la femme par son mari est d’ordre public, et alors, le
jugement rendu sur une assignation donnée à la femme seule sans que son mari ait été mis en cause
pour l’autoriser à ester en justice, est nul, art 199 C.civ.
L’autorisation donnée pour assister à une opération d’arpentage ne peut pas habiliter la
femme à défendre sur l’opposition formée à cette opération. (Cass., arrêt du 12 juin 1905, Bull des
arrêts, année 1905, pp 103 et suiv.).
4.- Il n’y a aucune violation de cet article lorsque les juges ont déjà constaté par les qualités du
jugement qu’une femme mariée a agi avec l’autorisation du mari. (Cass., arrêt du 31 oct 1907, Not
10, art 199 C.civ. Léger).

Nom de l’époux dans les qualités d’un jugement.


1.- Le nom de l’époux d’une femme mariée n’est pas requis à peine de nullité dans les qualités d’un
jugement, lorsque la preuve de l’autorisation maritale existe dans une autre partie du jugement.
(Cass., arrêt du 19 fév 1891, Not (d), art 199 C.civ. Borno).

Nullité soulevée par des tiers.


1.- Les tiers ne peuvent pas demander la nullité des assignations qui leur sont données à la requête
d’une femme non autorisée; ils ne peuvent demander ni la nullité des actes de procédure déjà faits, ni
le rejet de l’action intentée contre eux par la femme. (Cass., arrêt du 21 nov 1832, du 17 janv 1838,
du 11 août 1840, du 14 août 1840, Not (2) (a), art 199 C.civ. Borno).
2.- Celui qui n’a pas figuré comme partie dans un jugement rendu contre sa femme, seule intéressée
dans l’instance, ne peut être considéré dans le pourvoi exercé contre ce jugement que comme devant
autoriser et assister son épouse.
Ne peuvent opposer la fin de non-recevoir tirée du défaut d’autorisation maritale que
ceux qui y ont intérêt. (Cass., arrêt du 4 mai 1911, Not 13, art 199 C.civ. Léger).

Pourvoi formé par une femme mariée non autorisée.


1.- Le pourvoi en cassation formé, sans autorisation, par une femme mariée, est recevable, si cette
autorisation lui est donnée avant le jugement du pourvoi et quand même elle ne serait accordée
qu’après l’arrêt d’admission. (Cass., arrêt du 21 nov 1843, 27 mai 1846, 15 déc 1847, 20 janv 1868,
Not (2) (c), art 199 C.civ. Borno).

Pourvoi contre la femme mariée.


1.- La demande en cassation est déchue, si avant l’expiration des délais de Cassation, le demandeur
n’a pas mis en cause le mari pour autoriser la femme poursuivie. (Cass., arrêt du 20 fév 1906, Not 9,
art 199 C.civ. Léger).

Décret du 8 octobre 1982 fixant un nouveau statut à la femme mariée.


Mon No 75 du 28 octobre 1982
……………………………………………………………………………………
Art 1er.- Le mariage crée, entre le mari et la femme, des droits et devoirs réciproques:
vie commune, fidélité, secours et assistance.
Art 2.- Le mariage n’affecte plus la capacité des époux. La femme, à l’instar de l’homme,
a le plein exercice de sa capacité juridique.
60

Mais, leurs pouvoirs peuvent être limités par le régime matrimonial qu’ils ont
librement adopté et par des dispositions indispensables à l’unité et à la paix du foyer
ainsi qu’aux avantages et intérêts de la famille.
Art 3.- Les époux arrêtent d’un commun accord toutes décisions relatives à la conduite et
aux charges du ménage auxquelles chacun contribue en proportion de ses facultés et par
son activité au foyer.
Ces charges obligent solidairement chaque conjoint, à moins que les dépenses
soient jugées excessives eu égard au train de vie des époux, à l’utilité de l’opération, à la
bonne ou mauvaise foi des tiers contractants.
Art 4.- Les époux pourvoient ensemble à l’entretien et à l’éducation des enfants et
préparent leur avenir. Chaque époux peut passer les contrats y relatifs, sous réserve des
prescriptions de l’alinéa du précédent article.
Art 5.- Ils choisissent de concert la résidence de la famille. Cependant, le domicile
conjugal demeure celui du mari.
Art 6.- Tout désaccord des époux et tout manquement grave de l’un des époux à ses
devoirs, lorsqu’ils mettent en péril les intérêts de la famille, peuvent entraîner sur
demande de l’autre conjoint l’intervention du doyen du tribunal civil qui prescrira, en
l’occurrence, toutes le mesures urgentes que requièrent les circonstances.
La durée de ces mesures exceptionnelles doit être déterminée. Elle ne saurait
dépasser deux ans.
Art 7.- Le mari et la femme ne peuvent se présenter ensemble comme témoin
instrumentaire dans un même acte.
Art 8.- Les époux administrent conjointement la communauté. En cas de désaccord, le
mot du mari prévaut, sous réserve de la disposition prévue à l’article 6.
Cependant, les époux ne peuvent donner, aliéner, vendre, hypothéquer,
acquérir un bien commun sans le consentement des deux dans l’acte.
Art 9.- Un époux peut donner à l’autre mandat par acte authentique de faire seul tout
acte d’administration et de conservation.
Dans tous les autres cas d’empêchement, l’autre époux requerra du doyen du
tribunal civil l’autorisation d’assumer seul l’administration de la communauté.
Art 10.- Chaque époux a l’administration et la jouissance de ses biens propres et peut en
disposer librement. Un époux peut confier à l’autre l’administration des biens. Dans ce
cas, les règles du mandat sont applicables sauf que l’époux mandataire est dispensé de
rendre compte des fruits, à moins que la procuration ne l’y oblige.
Art 11.- Si l’un des époux se trouve, d’une manière durable, hors d’état de manifester sa
volonté ou s’il met en péril les intérêts de la famille soit en laissant dépérir ses biens
propres, soit en dissipant ou en détournant les revenus qu’il en retire, il peut à la
demande de son conjoint, être dessaisi des droits d’administration ou de jouissance qui
lui sont reconnus par l’article 10.
Dans ce cas, le tribunal civil, saisi en chambre du Conseil, peut confier la
gestion des biens propres soit à l’époux requérant, soit à un administrateur judiciaire,
avec obligation d’employer les fruits perçus aux charges de mariage et de verser
l’excédent dans la communauté aux fins de récompenses, s’il y a lieu.
Toutefois, l’époux dessaisi pourra, par la suite, demander en justice à être
réintégré dans ses droits s’il établit que les causes qui avaient justifié le dessaisissement
n’existent plus.
61

Art 12.- Les époux pourront réciproquement demander divorce ou séparation de corps
pour cause d’adultère, sévices et injures graves en publique de l’un envers l’autre.
Ils peuvent également demander divorce par consentement mutuel.
Art 13.- La puissance paternelle est remplacée par l’autorité parentale. Cette autorité
appartient tant au père qu’à la mère. Les deux ont pour obligation de protéger la santé
physique et mentale de l’enfant ainsi que sa sécurité.
Si les parents vivent séparément, l’autorité appartient à celui qui a la garde de
l’enfant.
Art 14.- Les père et mère ont l’administration conjointe et la jouissance des biens de
leurs enfants jusqu’à leur majorité.
La jouissance appartient à celui des père et mère qui a la charge de
l’administration.
Art 15.- Les père et mère ou celui qui a la garde de l’enfant peuvent le confier à un
centre de rééducation ou, si les motifs de mécontentement sont suffisamment graves, à un
centre de détention pour une durée qui ne peut excéder six mois et qui doit être fixée par
le doyen et le ministère public.
Dans ce cas, ils pourvoient aux frais d’entretien de l’enfant.
Art 16.- La majorité est fixée à 18 ans. A cet âge, on est capable de tous les actes de la
vie civile.
Art 17.- L’époux est tuteur de son conjoint interdit. Cependant, lorsque la communauté
de vie a cesse entre les époux ou que le tribunal estime qu’une autre cause empêche de
confier la tutelle à l’un d’eux, cette tutelle sera déférée à un tiers.
Art 18.- En attendant que le projet de refonte du Code civil ou que le nouveau droit de la
famille soit présenté à la Chambre Législative aux fins de droits, les dispositions du Code
civil sont maintenues en tout ce qui n’est pas contraire aux prescriptions du présent
statut de la femme mariée.
Art 200.- L’autorisation du mari n’est pas nécessaire lorsque la femme est
poursuivie en matière criminelle ou de police.
Art 201.- La femme, même non commune, ou séparée de biens, ne peut donner,
aliéner, hypothéquer, acquérir à titre gratuit ou onéreux, sans le concours du
mari dans l’acte ou son consentement par écrit.
1.- L’autorisation maritale peut être tacite et résulter des circonstances qui ne laissent aucun doute
sur son existence. (Cass., arrêt du 12 fév 1912, Not 4, art 201 C.civ. Léger).
2.- D’après les arts 201, 202, 203 C.civ., l’autorisation nécessaire à la femme mariée pour contracter
doit émaner du mari.
Ce n’est que sur le refus de ce dernier que la Justice peut intervenir pour se substituer à
lui et accorder à la femme, si le cas échet, l’autorisation dont elle a besoin. (Cass, 2ème Section, arrêt
du 27 mai 1943, Bull des arrêts 1942-1943, pp 66 et suiv).
3.- Le décret du 8 oct 1982 qui confère à la femme mariée le plein exercice de sa capacité juridique,
n’a pas purgé du vice d’incapacité les actes antérieurs passés par la femme mariée en violation de
l’article 201 C.civ.. (Cass., 1ère Section, arrêt du 6 août 11987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts
1987, Tome VII, pp 111 et suiv).

Art 202.- Si le mari refuse d’autoriser sa femme à ester en jugement, le doyen


du tribunal peut donner l’autorisation.
Autorisation judiciaire.
1.- L’autorisation nécessaire à la femme pour contracter doit en principe émaner du mari.
62
Ce n’est que sur le refus de celui-ci que la Justice peut, s’il y échet, se substituer à lui à
cette fin.
Le mari qui accepte d’autoriser sa femme à vendre un propre de celle-ci, mais exige que
le prix de la vente lui soit versé, ne fait, en énonçant cette condition, que réclamer l’exercice de son
droit d’administrer des biens personnels de la femme.
Le tribunal qui, en un cas pareil, accueille la demande d’autorisation, viole la loi et
commet un excès de pouvoir en portant atteinte à la puissance maritale. (Cass, 2 ème Section, arrêt du
27 mai 1943, La Gaz du Pal Nos 302-303 des 1er & 8 juin 1948).

Art 203.- Si le mari refuse d’autoriser sa femme à passer un acte, la femme peut
faire citer son mari directement devant le tribunal civil du ressort du domicile
commun. Le tribunal pourra donner ou refuser son autorisation, après que le
mari aura été entendu ou dûment appelé en la chambre du conseil.
Art 204.- La femme, si elle est marchande publique, peut, sans l’autorisation de
son mari, s’obliger pour ce qui concerne son négoce et audit cas, elle oblige
aussi son mari, s’il y a communauté entre eux.
Aval donné par la femme marchande publique.
1.- La femme, marchande publique, qui donne son aval à un autre commerçant, est censée avoir été
autorisée à un tel acte, par suite de l’autorisation générale donnée par son mari d’exercer le
commerce, sauf à elle à administrer la preuve des faits de nature à détruire l’efficacité de son aval, à
renverser la présomption de commercialité de sa cause et avec cette présomption, la capacité qui lui
est acquise pour chacune des opérations de son commerce. (Cass, arrêt du 17 janv 1927, Affaire
Durand-Montreuil, Not 4, art 204 C.civ. Léger).

Compétence du tribunal consulaire.


1.- L’obligation contractée par la femme commerçante pour son commerce étant commerciale, c’est
le tribunal consulaire qui est compétent pour en connaître même lorsque le mari est assigné
conjointement avec elle en paiement d’une telle obligation. (Cass, arrêt du 22 avril 1894, Not 2, art
204 C.civ. Léger).

Dettes de la femme marchande publique après la dissolution de la


communauté.
1.- Les dettes de la femme marchande publique contractées après la dissolution de la communauté ne
grèvent pas cette communauté. Une pareille appréciation du premier juge constitue l’exercice d’un
droit qui s’oppose à tout contrôle. (Cass, arrêt du 20 oct 1924, Affaire Munchmeyer, Not 3, art 204
C.civ. Léger).

Obligation personnelle de la femme marchande publique.


1.- La femme mariée, marchande publique, oblige son mari et la communauté, mais elle s’oblige
d’abord elle-même personnellement.
Pleinement capable de s’obliger elle-même, elle reste pleinement capable pour s’acquitter
elle-même de ses obligations commerciales, sans que les créanciers aient à s’inquiéter d’où
proviennent les valeurs avec lesquelles elle éteint ses obligations. (Cass, arrêt du 29 avril 1913, Not
1, art 204 C.civ. Léger).

Art 205.- Elle n’est pas réputée marchande publique, si elle ne fait que détailler
les marchandises du commerce de son mari, mais seulement quand elle fait un
commerce séparé.
Art 206.- Lorsque le mari est frappé d’une condamnation emportant peine
afflictive ou infamante, encore qu’elle n’ait été prononcée que par contumace, la
femme même majeure, ne peut, pendant la durée de la peine, ester en jugement,
ni contracter, qu’après s’être fait autoriser par le doyen du tribunal civil, qui
peut, dans ce cas, donner l’autorisation sans que le mari ait été entendu ou
appelé.
63

Art 207.- Si le mari est interdit ou absent, le doyen peut, en connaissance de


cause autoriser la femme, soit pour ester en jugement, soit pour contracter.
Art 208.- Toute autorisation générale, même stipulée par contrat de mariage,
n’est valable que quant à l'administration des biens de la femme.
Art 209.- Si le mari est mineur, l’autorisation du doyen est nécessaire à la
femme, soit pour ester en jugement, soit pour contracter.
Art 210.- La nullité fondée sur le défaut d’autorisation ne peut être opposée que
par le mari, par la femme, ou par leurs héritiers.
Mise en cause du mari lors d’une demande en cassation.
1.- La demande en cassation est déchue, si, avant l’expiration des délais de cassation, le demandeur
n’a mis en cause le mari pour autoriser la femme poursuivie. (Cass., arrêt du 5 juil 1846, Not 1, art
210 C.civ. Léger).
2.- La demande en cassation est déchue, si, avant l’expiration des délais de cassation, le demandeur
n’a pas mis en cause le mari pour autoriser la femme poursuivie. (Cass., arrêt du 20 fév 1906, Not
12, art 210 C.civ. Léger).

Obligation de mettre en cause le mari


1.- C’est au demandeur qu’incombe l’obligation de mettre l’époux en cause pour autorisation
maritale. S’il ne le fait pas, il ne peut relever grief contre le jugement de ce que la femme mariée
s’est défendue sans être autorisée. (Cass., arrêt du 9 avril 1924, Affaire Février-Thomas, Not 16, art
210 C.civ. Léger).

Preuve de l’autorisation.
1.- Quand, dans la requête ou dans l’assignation, il est dit que la femme est dûment autorisée de son
mari, cette constatation suffit pour convaincre le juge que l’autorisation a été donnée. (Cass., arrêt du
29 mars 1909, Affaire Veuve Mary A. Petit, Not 15, art 210 C.civ. Léger).

Art 211.- La femme peut tester sans l’autorisation de son mari ou de la justice.
Chapitre VII
De la Dissolution du Mariage.
Art 212 (D. 30 août 1988).- Le mariage se dissout :
1º) Par la mort de l’un des époux;
2º) par le divorce légalement prononcé.
Chapitre VIII
Des seconds Mariages.
Art 213.- La femme ne peut contracter un second mariage qu’après une année
révolue depuis la dissolution du mariage précédent.


Anc art 212.- Le mariage se dissout:
1º) Par la mort de l’un des époux;
2º) Par le divorce légalement prononcé;
3º) Par la condamnation devenue définitive de l’un des époux, à une peine perpétuelle à la fois afflictive et
infamante.
Cet article a été abrogé par le décret du 30 août 1988 publié dans Le Moniteur No 78-A du 8 septembre
1988.
64

Chapitre IX
Exemptions qui peuvent résulter du Mariage.
Art 214.- Celui qui sera père de sept enfants légitimes sera exempt de tout
service personnel, tant dans la garde nationale soldée, que dans la garde
nationale non soldée (sauf le cas où la patrie serait en danger).

Loi No. 7 sur le Divorce.


Chapitre Premier
Des Causes du Divorce.
Art 215.- Le mari pourra demander le divorce pour cause d’adultère de sa
femme.
Preuve de l’adultère.
1.- La preuve de l’adultère se faisant par tous les moyens, il n’est pas nécessaire de recourir à cet
effet à une enquête quand l’infidélité de la femme résulte, avec évidence, de faits dûment constatés à
sa charge. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 28 juil 1944, Bull des arrêts 1942-1943, pp 270 et suiv).

Sanction de l’adultère: voie civile et voie correctionnelle.


1.- La loi ouvre deux voies au mari pour obtenir contre sa femme la peine du délit d’adultère : une
demande en divorce ou en séparation devant la juridiction, ou une dénonciation de ce délit devant le
juge correctionnel ; dans ce dernier cas, l’exercice contre la femme, de l’action publique, ne revient
seulement qu’au mari outragé.
Il ne faut pas confondre la dénonciation du mari aux termes de l’article 21 C. Inst. Crim.
à l’effet de provoquer l’exercice de l’action publique avec la réquisition faite par le mari à l’officier
de police judiciaire dans l’unique but d’obtenir la preuve de l’adultère à l’appui de la demande en
divorce pour laquelle il a opté. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 28 juil 1944, La Gaz du Pal, No du
15 août 1944).

Art 216.- La femme pourra demander le divorce pour cause d’adultère de son
mari, lorsqu’il aura tenu sa concubine dans la maison commune.
Maison commune.
1.- L’expression «maison commune» ne désigne que la maison conjugale, celle où réside le mari et
qui est le domicile légal de la femme. (Cass, arrêt du 12 oct 1863, Not a), art 216 C.civ. Borno).
2.- Le séjour forcé du mari à l’étranger n’a pu faire perdre le caractère de maison commune à la
maison où il réside en Haïti, lors même que sa femme s’en fût absentée. (Cass., arrêt du 12 oct 1863
C.civ. Borno).

Art 217.- Les époux pourront réciproquement demander le divorce pour excès,
sévices ou injures graves et publiques de l’un d’eux envers l’autre.
Abandon du toit marital.
1.- Pour qu’il y ait admission d’une demande de divorce fondée sur les art 217 C.civ., il faut que les
faits, tels qu’ils sont formulés, soient de nature à constituer, avant toute question de preuve, l’une des
causes de divorce spécifiées audit art 217.
Le fait pour la femme de se trouver ailleurs qu’en la demeure conjugale ne saurait à lui
seul autoriser le mari à demander le divorce pour cause d’injure grave et publique.
Ce ne sont pas les circonstances spéciales de cette séparation, quelque publique qu’elle
soit, qui peuvent lui imprimer le caractère d’injure grave. La femme peut avoir un motif légitime de
ne pas se trouver en la maison conjugale, par exemple si le devoir corrélatif de secours, assistance et
protection, imposé au mari, n’est pas rempli. (Cass., arrêt du 11 fév 1913, Not 17, art 217 C. civ.
Léger).
2.- En principe, pour servir de base à une demande en divorce, l’abandon du toit marital par la
femme doit être injustifiée; quand il est constaté que la femme, par le fait du mari, avait de justes
65
motifs de déserter le toit marital, le mari n’est pas recevable à en prendre prétexte pour actionner sa
femme en divorce. (Cass., arrêt du 8 mars 1909, Affaire Clara Laforest-son époux, Not 31, art 217
C.civ. Léger).
3.- Relève de l’appréciation souveraine des premiers juges le fait de considérer comme injure grave,
les dispensant d’ordonner l’enquête à cet égard, l’abandon par la femme de la maison conjugale
constaté par une sommation qui n’a pas été obéie. (Cass., arrêt du 20 mars 1911, Not 18, art 217
C.civ. Léger).
4.- L’abandon du toit conjugal par la femme, provoqué par un procédé abusif, même précédé de
circonstances qui auraient pu l’expliquer, ne saurait servir de base à l’admission du divorce, parce
qu’il est l’œuvre médité et voulue du mari. (Cass., arrêt du 5 déc 1928, Affaire époux Blain, Not 32,
art 217 C.civ. Léger).

Injures graves et publiques.


1.- La loi n’ayant pas défini les excès, sévices et injures, on peut entendre par là toute faute de l’un
des époux envers l’autre, pourvu qu’elle constitue un manquement volontaire à ses devoirs
conjugaux et qu’elle soit assez grave pour rendre la vie commune impossible. (Cass., Sections
Réunies, arrêt du 7 juin 1916, La Gaz du Pal No 215 du 22 avril 1946).
2.- Les faits constitutifs des sévices et des injures tombent sous l’appréciation souveraine du juge du
fond. (Cass., 2ème Section, arrêt du 7 déc 1945, La Gaz du Pal No 204 du 1 er janv 1946).
3.- En principe, les faits d’excès, sévices et injures graves et publiques doivent émaner
personnellement de l’un des époux et s’adresser soit à son conjoint, soit à certaines personnes que le
devoir doit lui faire préférer à lui-même.
On ne saurait faire un reproche à un époux d’un acte auquel il serait demeuré tout à fait
étranger, à moins que l’action personnelle de l’époux eût emprunté l’intervention d’un tiers, se fût
dissimulé derrière des manifestations étrangères. (Cass., 2ème Section, arrêt du 7 déc 1945, La Gaz du
Pal No 204 du 1er janv 1946).
4.- Les injures graves et publiques dans le sens de l’article 217 C.civ., pour constituer une cause de
divorce, sont des actes, des écrits et des paroles entourés de publicité et par lesquels un des époux
porte une atteinte quelconque à l’honneur et à la considération de son conjoint.
La gravité et la publicité sont les éléments nécessaires pour l’injure.
Quand il s’agit d’écrits injurieux insérés dans un journal, ces écrits réalisent tous les
éléments pour fonder l’action en divorce. Le juge a le pouvoir de retenir et reconnaître comme
injurieux certains passages dont le caractère injurieux est manifeste. (Cass., 2ème Section, arrêt du 3
déc 1953, Les Déb, No 108 du 9 déc 1953).
5.- La publicité est une circonstance aggravante de l’injure, mais n’en est pas un élément
caractéristique; ainsi, quelle que soit la position sociale des époux, les tribunaux apprécient
souverainement le caractère de gravité ou de publicité des faits allégués à l’appui d’une demande en
séparation de corps ou en divorce, pourvu que les magistrats ne les dénaturent pas et qu’ils
n’excèdent pas leurs pouvoirs.
L’habitude n’est pas une condition nécessaire pour qu’il y ait injures et sévices ; un seul
fait de cette nature peut, suivant les circonstances, constituer un motif suffisant de divorce ou de
séparation de corps. (Cass., 2ème Section, arrêt du 28 janv 1986, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts
1986, Tome VI, pp 20 et suiv).

Preuve des injures


1.- Le juge n’a pas d’enquête à ordonner, quand il trouve que l’injure réunit les conditions de
gravité et de publicité voulues pour justifier l’admission du divorce. (Cass., arrêt du 31 mai 1929,
Affaire Charmant-Laroche, Not 33, art 217 C.civ. Léger).

Art 218.- L’un des époux pourra demander le divorce pour cause de la
condamnation contradictoire et définitive de l’autre époux à une peine
temporaire à la fois afflictive et infamante.
Art 219.- La condamnation par contumace, de l’un des époux à une peine
emportant la suspension des droits civils pourra être pour l’autre époux une
cause de divorce, lorsque le jugement n’aura pas été anéanti après cinq années
de sa date.
66

Art 220.- Le consentement mutuel et persévérant des époux, exprimé de la


manière prescrite par la loi, sous les conditions et après les épreuves qu’elle
détermine, prouvera suffisamment que la vie commune leur est insupportable, et
qu’il existe, par rapport à eux, une cause péremptoire de divorce.
Chapitre II
Du Divorce pour Cause déterminée.
Section Première
Des Formes du Divorce pour cause déterminée.
Art 221(L. 10 mai 1920).- Quelle que soit la nature des faits ou délits qui
donneront lieu à la demande en divorce pour cause déterminée, cette demande
ne pourra être formée qu’au tribunal de première instance dans le ressort duquel
les époux auront leur domicile.
Actions réciproques en divorce.
1.- Lorsque deux actions réciproques en divorce de chaque époux l’un contre l’autre ne sont pas à la
même phase, c’est à bon droit que le tribunal refuse d’en ordonner la jonction pour ne point
paralyser la demande la plus avancée. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 29 juil 1948, Bull des arrêts
1947-1948, pp 318 et suiv.)

Demande en divorce après le prononcé de la séparation de corps sur


demande de la femme.
1.- La séparation de corps prononcée sur la demande de la femme n’enlève pas au mari le droit de
produire contre elle une demande en divorce pour des causes autres que les griefs présentés pour la
demande en séparation ; par suite, il n’existe aucun rapport de chose jugée entre la décision sur la
première demande et celle qui admet le divorce. (Cass., 2 ème Section, arrêt du 31 mars 1942, Bull des
arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 270 et suiv.)

Art 222.- Si quelques-uns des faits allégués par l’époux demandeur, donnent
lieu à une poursuite criminelle de la part du ministère public, l’action en divorce
restera suspendue jusqu'après le jugement criminel; alors elle pourra être reprise,
sans qu’il soit permis d’inférer du jugement criminel aucune fin de non-recevoir,
ou exception préjudicielle contre l’époux demandeur.
Effet suspensif.
1.- Le délit d’adultère, quand il ne met pas en mouvement l’action publique, ne saurait suspendre
l’instance civile en divorce. (Cass., arrêt du 2 mars 1886, Not sous l’art 222 C.civ. Léger).

Art 223 (L.10 mai 1920).- Toute demande en divorce détaillera les faits; elle
sera remise, avec les pièces à l'appui s’il y en a, au doyen du tribunal de
première instance ou au juge qui en fera les fonctions, par l’époux demandeur en
personne.
Caractère d’ordre public de la demande en divorce.
1.- Le divorce lui-même étant une matière d’ordre public, puisqu’il affecte l’état des personnes, il
n’est point permis aux parties d’y acquiescer. (Cass., 2 ème Section , arrêt du 23 mai 1944, Bull des
arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 244 et suiv.).


Voir Mon No 38 du 19 mai 1920.
L’expression «tribunal de première instance» remplace celle de tribunal civil dans l’ancienne rédaction de cet art
221. La même observation est valable pour l’article 323.
67

Demandes reconventionnelles.
1.- Le silence du Code civil à l’égard des demandes reconventionnelles en divorce ne peut être
interprété dans un sens prohibitif. Ces sortes de demandes, étant admissibles, relèvent forcément de
l’art 336 C.pr.civ. qui constitue le droit commun en matière de reconvention. (Cass., arrêt du 23 oct
1928, Affaire D. Limage-Philippe, Not sous l’art 223 C.civ. Léger).

Forme de la requête.
1.- Il y a violation de l’art 223 C.civ. lorsque les faits allégués dans la requête en divorce manquent
de précision dans leurs détails. (Cass., 1ère Section, arrêt du 21 juil 1948, La Gaz du Pal No 321 du 2
oct 1948).
2.- La loi exige, dans la requête en divorce, une indication détaillée des faits. On ne peut se contenter
d’articulations vagues et générales ou de simples appréciations de la conduite de la partie adverse.
Cette exigence est rigoureuse et d’ordre public ; la société et la morale publique sont
intéressées à ce que les demandes en divorce soient produites et jugées selon les formes prescrites,
afin d’éviter une multiplication téméraire de ces demandes.
Le jugement qui ordonne l’enquête sur des faits non détaillés, ni précis, viole les arts
217, 226, 234 C.civ., 254 et 256 C.pr.civ. (Cass., 1ère Section, arrêt du 29 juil 1948, Bull des arrêts
1947-1948, pp 322 et suiv.)
3.- L’exposé des faits de la requête en divorce dont le but est de permettre au juge conciliateur de
remplir sa mission et à l’autre conjoint de se défendre doit être suffisamment précis pour que ces fins
soient atteintes ; il n’est pas nécessaire qu’il contienne par le menu toutes les circonstances dans
lesquelles ces faits se sont produits. (Cass., 2ème Section, arrêt du 3 déc 1953, Les Déb, No 108 du 9
déc 1953).

Art 1er (L. 6 juin 1968)- Toute requête en divorce, indépendamment des droits
de greffe et frais déjà établis, devra être accompagnée, pour être recevable,
d’un récépissé de l’Administration Générale des Contributions couvrant une
taxe de timbre mobile spécial de cent cinquante gourdes.
Art 2 (L. 6 juin 1968*).- Le récépissé sera visé par le doyen ou le juge désigné;
et toute personne intéressée est habile à en réclamer la production pour tels
avantages que de droit.
Griefs de divorce – griefs pour la séparation de corps
1.- Des faits qui ont été déjà appréciés et jugés suffisants pour accorder à un époux la séparation de
corps ne peuvent servir de griefs à l’appui d’une action en divorce intentée contre lui.
L’objet de la nouvelle demande n’est pas absolument identique, mais les causes de
l’action en séparation étant les mêmes que celles de l’action en divorce, il y a chose jugée sur les
faits. (Cass., 1ère Section, arrêt du 12 nov 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 209 et
suiv).
2.- La séparation de corps prononcée sur la demande de la femme n’enlève pas au mari le droit de
produire contre elle une demande en divorce pour des causes autres que les griefs présentés pour la
demande en séparation; par suite, il n’existe aucun rapport de chose jugée entre la décision sur la
première demande et celle qui admet le divorce.
L’admission de la demande laisse entier le droit pour les parties de discuter la preuve des
faits allégués comme cause de divorce. Les articles 236 et suiv. C.civ. jusqu’à l’art 244 réglementent
cette dernière phase de la procédure. (Cass., 2ème Section, arrêt du 31 mars 1942, Bull des arrêts
1940-1941, 1941-1942, pp 270 et suiv).

Art 224.- Le doyen, après avoir entendu le demandeur et lui avoir fait des
observations qu’il croira convenables paraphera la demande et les pièces, et
dressera procès-verbal de la remise du tout en ses mains.


Voir Mon No 47 du 6 juin 1968.
68

Caractère d’ordre public de l’instance en divorce.


1.- Le caractère d’ordre public de l’instance en divorce n’autorise pas le juge à pressentir des
moyens de fait omis par les plaideurs, mais le soumet à l’observance des formalités que l’accord des
parties ne peut pas intervertir. (Cass, 2ème Section, arrêt du 31 mars 1942, La Gaz du Pal, No 106 du
1er mai 1942).

Caractère essentiellement privé de la tentative de conciliation.


1.- Par les exigences des arts 223 et 224 C.civ., le rôle conciliateur du doyen du tribunal commence
au début de l’instance, au moment même où le demandeur en personne lui présente la requête
détaillant les faits sur lesquels il compte appuyer sa demande.
Ce qui distingue spécialement des autres introductions d’instance le début de la procédure
en divorce, c’est qu’en lui conservant un caractère essentiellement privé par le secret impénétrable
dont il l’a entouré, le législateur a pensé que ce mode d’introduction de l’instance sera d’un grand
secours pour le juge conciliateur. Les efforts de ce magistrat doivent nécessairement tendre à
étouffer, dès sa naissance, la demande considérée comme regrettable ou digne de réflexion.
Les exhortations du magistrat, pour être suivies d’effet, doivent être faites à la personne
du demandeur en dehors de toute influence étrangère.
Le demandeur, devant se présenter seul, ne doit pas être accompagné d’un conseil.
Le magistrat n’est pas même nécessairement assisté d’un greffier, et il peut rédiger seul le
procès-verbal de la remise des pièces et de la comparution.
La tentative de conciliation devant le doyen du tribunal est une mesure d’ordre public. La
sanction de l’inobservation des formalités est donc la nullité.
Le procès-verbal de conciliation revêtu de la signature de l’avocat conseil est nul pour
inobservance des formes exigées par la loi. (Cass., 2ème Section, arrêt du 2 déc 1953, Les Déb, No
109 du 23 déc 1953).

Caractère d’ordre public de la tentative de conciliation.


1.- Les phases de la procédure en divorce sont déterminées par la loi, et leur distinction s’impose au
juge avec la force des prescriptions d’ordre public. (Cass., 2ème Section, arrêt du 21 mai 1945, La
Gaz du Pal, No 181 du 1er juin 1945).
2.- La loi du 5 mai 1949 modificative de la loi No. 7 C.civ. sur le divorce n’a pas porté atteinte à
cette loi dans la partie qui est relative à la tentative de conciliation devant le doyen du tribunal civil.
Les formalités de la tentative de conciliation en matière de divorce sont d’ordre public.
Le jugement doit permettre de constater, à peine de nullité, que les formalités préliminaires de la
procédure en divorce, édictées aux articles 223, 224, 225, 226, 227, 228 C.civ., la communication au
ministère public, ont été accomplies.
Outre la copie de la demande en divorce, la citation donnée en vertu de la décision
permettant de citer doit être accompagnée de la copie des procès-verbaux des deux comparutions.
L’omission de cette formalité doit entraîner la nullité de la décision admettant le divorce. (Cass., 2ème
Section, arrêt du 11 oct 1956, Les Déb, No 201 du 17 nov 1956).

Domicile.
1.- En matière de divorce, l’exception d’incompétence basée sur le domicile est d’ordre privé.
En conséquence, cette exception doit être soulevée in limine litis devant le juge du fond
et n’est pas recevable en cassation, même si le défendeur a été condamné par défaut. (Cass., 1ère
Section, arrêt du 6 mai 1953, Les Déb, No 88 du 13 mai 1953).

Art 3 (L.6 juin 1968).- L’époux demandeur en divorce se fera toujours


accompagner, pour l’identifier, de deux personnes de moralité connue, au
moment de la remise en chambre du conseil de la requête contenant ses moyens
et conclusions.
Art 225.- Ce procès-verbal sera signé par le doyen et par le demandeur, à moins
que celui-ci ne sache ou ne puisse signer.


Mon No 47 du 6 juin 1968.
69

Art 226.- Le doyen ordonnera au bas de son procès-verbal que les parties
comparaîtront en personne devant lui au jour et à l'heure qu’il indiquera et qu’à
cet effet, copie de son ordonnance sera par lui adressée à la partie contre laquelle
le divorce est demandé.
Caractère indispensable de la tentative de conciliation.
1.- La tentative de conciliation visée par l’art 226 C.civ. est une formalité indispensable. Le fait par
le doyen du tribunal civil de fixer pour la remplir, un délai dans lequel il était matériellement
impossible à l’une des parties de comparaître, équivaut à la suppression de cette formalité essentielle
de l’art 226. (Cass., arrêt du 23 déc 1912, Not 1, art 226 C.civ. Léger)

Art 227.- Au jour indiqué, le doyen fera aux deux époux, s’ils se présentent ou
au demandeur s’il est seul comparant, les représentations qu’il croira propres à
opérer un rapprochement.
S’il ne peut y parvenir, il en dressera procès-verbal, et ordonnera la
communication de la demande et des pièces au ministère public et le référé du
tout au tribunal.
Année d’épreuve.
1.- L’année d’épreuve imposée aux époux en instance de divorce constitue une mesure de pure
faculté abandonnée à l’appréciation du juge. (Cass., 1ère Section, arrêt du 5 avril 1943, Bull des arrêts
1942-1943, pp51 et suiv).

Caractère d’ordre public de la tentative de conciliation.


1.- Les formalités de la tentative de conciliation en matière de divorce sont d’ordre public. (Cass.,
2ème Section, arrêt du 11 oct 1956, Les Déb. No 201 du 17 nov 1956).

Art 228 (L.10 mai 1920).- Dans les trois jours qui suivront, le tribunal, sur les
conclusions du ministère public, accordera ou suspendra la permission de citer.
La suspension ne pourra excéder le terme de vingt jours.


Voir Mon No 38 du 19 mai 1920.
Anc art 228.- Dans les trois jours qui suivront, le tribunal, sur le rapport du doyen ou du juge qui en aura fait les
fonctions, et sur les conclusions du Ministère public, accordera ou suspendra la permission de citer.
La suspension ne pourra excéder le terme de vingt jours.
Art 1er (L.10 mai 1920).- Les articles de la loi No 7 du Code civil sont modifiés comme suit:
Aux articles 221, 223, 249, l’expression «tribunal civil» est remplacée par «tribunal de première
instance».
Aux articles 228, 233, 234, 235, 244, 245, sont supprimées les expressions suivantes: «sur le rapport
du doyen» et «commettre un rapporteur sur le rapport du juge commis», «après le rapport du juge»m «le rapport
sera fait par le juge commis».
70

Art 229 (L. 29 avril 1949).- Le demandeur, en vertu de la permission du


tribunal, fera citer le défendeur à comparaître en personne à l’audience; il sera
donné, en tête de la citation, copie de la demande en divorce et des pièces à
l’appui.
Sanction de nullité attachée à cet article.
1.- Outre la copie de la demande en divorce, la citation donnée en vertu de la décision permettant de
citer doit être accompagnée de la copie des procès-verbaux des deux comparutions ; l’omission de
cette formalité doit entraîner la nullité de la décision admettant le divorce. (Cass., 2 ème Section, arrêt
du 11 oct 1956, Les Déb. No 210 du 17 nov 1956).

Art 230 (L. 29 avril 1949) - A l’échéance du délai, soit que le défendeur
comparaisse ou non, la cause sera instruite et jugée dans la forme ordinaire, le
ministère public entendu.
Le tribunal peut ordonner le huis clos.
Art 231.- Si le défendeur comparait en personne ou par un fondé de pouvoir,
il pourra proposer ou faire proposer ses observations tant sur les motifs de la
demande que sur les pièces produites par le demandeur et sur les témoins par lui
nommés. Le défendeur nommera, de son côté, les témoins qu’il se propose de
faire entendre, et sur lesquels le demandeur fera réciproquement ses
observations.
Art 232.- Il sera dressé procès-verbal des comparutions, dires et observations
des parties ainsi que des aveux que l’une ou l’autre pourra faire. Lecture de ce
procès-verbal sera donnée aux dites parties qui seront requises de le signer et il
sera fait mention expresse de leur signature ou de leur déclaration de ne savoir,
pouvoir ou ne vouloir signer.
Art 233 (L.10 mai 1920).- Le tribunal renverra les parties à l’audience
publique, dont il fixera le jour et l’heure, il ordonnera la communication de la
procédure au ministère public.


Mon No 42 du 9 mai 1949.

Anc art 229.- Le demandeur, en vertu de la permission du tribunal, fera citer le défendeur, dans la forme
ordinaire, à comparaître en personne à l’audience, à huis clos, dans le délai de la loi ; il fera donner copie en tête
de la citation de la demande en divorce et des pièces à l’appui.

Anc art 230.- A l’échéance du délai, soit que le défendeur comparaisse ou non, le demandeur en personne,
assisté d’un conseil, s’il le juge à propos, exposera ou fera exposer les motifs de sa demande ; il représentera les
pièces qui l’appuient et nommera les témoins qu’il se propose de faire entendre.

Les articles 231 à 246 inclusivement ne sont pas appliqués par les tribunaux, depuis la loi du 29 avril 1949.

Mon No 38 du 19 mai 1920.
La nouvelle rédaction de l’art 233 supprime l’expression «et commettra un rapporteur». La loi du 10
mai 1920 ajoute les alinéas 3 et 4.
71

Dans le cas où le défendeur n’aurait pas comparu, le demandeur sera


tenu de lui faire signifier l’ordonnance du tribunal, dans le délai qu’elle aura
déterminé.
Lorsque l’ordonnance n’aura pas été signifiée à la partie défenderesse
en personne et que cette partie fait défaut, le tribunal doit, avant d’admettre la
demande, fixer de nouveaux délais. Il ordonnera par le même jugement qu’à la
diligence de la partie demanderesse, un avis destiné à porter à la connaissance de
la partie défenderesse, la demande introduite contre elle, soit insérée dans un
journal de la localité ou affichée à la principale porte du tribunal.
Le jugement ou l’arrêt qui admet la demande ou le divorce par défaut
est signifié par huissier commis. L’opposition sera recevable dans les trente
jours de la signification si elle a été faite à personne et, dans le cas contraire,
dans les quatre-vingt-dix jours à partir de l’insertion de l’extrait dudit jugement
ou arrêt dans un des journaux.
Art 234 (L.10 mai 1920).- Au jour et à l’heure indiqués, le ministère public
entendu, le tribunal statuera d’abord sur les fins de non-recevoir s’il en a été
proposé. En cas qu’elles soient trouvées concluantes, la demande en divorce sera
rejetée; dans le cas contraire, ou s’il n’a pas été proposé de fin de non-recevoir,
la demande en divorce sera admise.
Art 235 (L. 10 mai 1920).- Immédiatement après l’admission de la demande
en divorce, le ministère public entendu, le tribunal statuera au fond. Il fera droit
à la demande, si elle lui parait en état d’être jugée, sinon il admettra le
demandeur à la preuve des faits pertinents par lui allégués, et le défendeur à la
preuve contraire.
Acceptation de la pension alimentaire et de la provision ad litem.
1.- Lorsque le mari a été condamné à payer à la femme, au cours du divorce, une pension alimentaire
et une provision ad litem, l’acquiescement de la femme à cette double condamnation n’entraîne pas
acquiescement à la demande en divorce ni aux chefs du jugement défavorables à la femme, alors
surtout que le pourvoi de la femme est expressément limité aux chefs défavorables. (Cass., 1 ère
Section, arrêt du 29 juil 1947, Bull des arrêts 1947-1948, pp 318 et suiv.)

Appréciation souveraine des causes du divorce.


1.- Les tribunaux ont un pouvoir discrétionnaire pour apprécier les faits qui peuvent donner lieu au
divorce pour cause déterminée, alors surtout qu’ils n’ont pas été formellement déniés. (Cass.,
Section Civile, arrêt du 31 juil 1906, Gaz des Trib No 22 du 15 nov 1907).
2.- La non-pertinence des faits relève de la souveraine appréciation du premier juge, qui n’est pas
obligé de la prononcer lorsque la partie intéressée ne l’a pas soulevée. Le caractère d’ordre public de
l’instance en divorce n’autorise pas le juge à suppléer des moyens de fait omis par le plaideur mais le
soumet à l’observance des formalités que la loi prescrit en cette matière. (Cass., 2ème Section, arrêt du
31 mars 1942, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 270 et suiv)
3.- Si le juge apprécie souverainement en matière de divorce, la pertinence des causes alléguées,
c’est-à-dire leur caractère injurieux et leur gravité, du moins le divorce ne devra être accordé qu’à la
condition que ces causes soient établies par les moyens légaux de preuve ; il ne peut admettre leur
constance à la légère en l’absence de tout fondement, sans nul souci de justification. (Cass., arrêt du
8 mai 1945, La Gaz du Pal, No du 22 mai 1945, p. 726).


La loi du 10 mai 1920, dans la nouvelle rédaction de l’art 234, a supprimé l’expression «sur le rapport du juge
commis».

L’expression «sur le rapport du juge commis» que comportait l’art 235 a été supprimé par la loi du 10 mai 1920.
72

Litispendance.
1.- Le défendeur en divorce est mal fondé en sa demande en renvoi pour litispendance s’il ne peut
pas établir que son conjoint l’avait assigné en divorce précédemment devant un autre tribunal.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 17 mars 1948, Bull des arrêts 1947-1948, pp 179 et suiv.)

Preuve des faits injurieux.


1.- Lorsque la preuve des faits injurieux n’est pas faite et que, conséquemment, la demande n’est pas
en état d’être jugée, le juge doit même d’office ordonner l’enquête que prévoit l’article 235 C.civ..
(Cass., arrêt du 8 mai 1945, La Gaz du Pal, No du 22 mai 1945, p 726).

Sursis au divorce.
1.- Il n’y a pas lieu de surseoir au jugement de l’action en divorce du mari, pour ce seul motif que la
femme a exercé de son côté une action en séparation de biens, car le jugement sur la demande en
séparation de biens ne contiendra aucune appréciation des injures graves et publiques invoquées par
le mari comme cause de divorce et par suite aucune contrariété de jugements n’est possible. (Cass.,
1ère Section, arrêt du 29 juil 1947, Bull des arrêts 1947-1948, pp 318 et suiv.)

Art 236.- A chaque acte de la cause, les parties pourront, après le rapport du
juge, et avant que le ministère public ait pris la parole, proposer ou faire
proposer leurs moyens respectifs, d’abord sur les fins de non-recevoir, et ensuite
sur le fond, mais en aucun cas le conseil du demandeur ne sera admis, si le
demandeur n’est pas comparant en personne.
Art 237.- Aussitôt après la prononciation du jugement qui ordonnera les
enquêtes, le greffier du tribunal donnera lecture de la partie du procès-verbal qui
contient la nomination déjà faite des témoins que les parties se proposent de
faire entendre. Elles seront averties par le doyen, qu’elles peuvent encore en
désigner d’autres, mais qu’après ce moment elles n’y seront plus reçues.
Art 238.- Les parties proposeront de suite leurs reproches respectifs contre les
témoins qu’elles voudront écarter. Le tribunal statuera sur ces reproches, après
avoir entendu le ministère public.
Art 239.- Les parents des parties, à l'exception de leurs enfants ou descendants,
ne sont pas reprochables du chef de la parenté, non plus que les domestiques
des époux, en raison de cette qualité; mais le tribunal aura tel égard que de
raison aux dépositions des parents et des domestiques.
Art 240.- Tout jugement qui admettra une preuve testimoniale, dénommera les
témoins qui seront entendus et déterminera le jour et l’heure auxquels les parties
devront les présenter.
Art 241 (D-L 6 mars 1940).- Les dépositions des témoins seront reçues par le
tribunal huis clos, au cours d’audiences tenues en la chambre du conseil, selon
les formes de la procédure spéciale établies en matière de divorce, en présence
du ministère public, des parties et de leur conseil. Aucune personne étrangère à
l’instance ne sera admise à y assister».


Anc art 241.- Les dépositions des témoins seront reçues par le tribunal séant à huis clos en présence du ministère
public, des parties, et de leurs conseils ou amis jusqu’au nombre de trois de chaque côté.
In Mon No 21 du 11 mars 1940.
73

Art 242.- Les parties, par elles ou par leurs conseils, pourront faire aux témoins
telles observations et interpellations qu’elles jugeront à propos, sans pouvoir
néanmoins les interrompre dans le cours de leurs dépositions.
Art 243.- Chaque déposition sera rédigée par écrit ainsi que les dires et
observations auxquels elle aura donné lieu. Le procès-verbal d’enquête sera lu,
tant aux témoins qu’aux parties, les uns et les autres seront requis de le signer, et
il sera fait mention de leur signature ou de leur déclaration qu’ils ne savent, ne
peuvent ou ne veulent signer.
Art 244 (L.10 mai 1920).- Après la clôture des deux enquêtes ou de celle du
demandeur, si le défendeur n’a pas produit de témoins, le tribunal renverra les
parties à l'audience publique dont il indiquera le jour et l’heure, il ordonnera la
communication de la procédure au ministère public. Cette ordonnance sera
signifiée au défendeur, à la requête de demandeur, dans le délai qu’elle aura
déterminé.
Art 245 (L.10 mai 1920).- Au jour fixé pour le jugement définitif, les parties
pourront ensuite faire par elles-mêmes ou par l’organe de leurs conseils, telles
observations qu’elles jugeront utiles à leur cause après quoi le ministère public
donnera ses conclusions.
Art 246.- Le jugement définitif sera prononcé publiquement; lorsqu’il admettra
le divorce, le demandeur sera autorisé à se présenter devant l’officier de l’état
civil pour le faire prononcer.
Art 247.- Lorsque la demande en divorce aura été formée pour cause d’excès,
de sévices ou d’injures graves et publiques, encore qu’elle soit bien établie, les
juges pourront ne pas admettre immédiatement le divorce. Dans ce cas, avant de
faire droit, ils autoriseront la femme à quitter la compagnie de son mari, sans
être tenue de le recevoir, si elle ne le juge pas à propos et ils condamneront le
mari à lui payer une pension alimentaire, proportionnellement à ses facultés, si
la femme n’a pas elle-même des revenus suffisants pour fournir à ses besoins.
Art 248.- Après une année d’épreuve si les parties ne sont pas réunies, l’époux
demandeur pourra faire citer l’autre époux à comparaître au tribunal, dans les
délais de la loi, pour y entendre prononcer le jugement définitif qui, pour lors,
admettra le divorce.
Année d’épreuve
1.- L’année d’épreuve ne peut être imposée aux époux que lorsque la demande en divorce est bien
établie.


Voir Mon No 38 du 19 mai 1920
Anc art 244.- Après la clôture des deux enquêtes, ou de celle du demandeur, si le défendeur n’a pas produit de
témoins, le tribunal renverra les parties à l’audience publique, dont il indiquera le jour et l’heure; il ordonnera la
communication de la procédure au ministère public, et commettra un rapporteur. Cette ordonnance sera signifiée
au défendeur, à la requête du demandeur, dans le délai qu’elle aura déterminé.

Le nouvel énoncé de l’art 245 supprime l’expression «le rapport sera fait par le juge commis».
74
Dans une instance en divorce, le jugement qui impose aux époux une année d’épreuve est
interlocutoire et, par suite, susceptible de pourvoi. (Cass., arrêt du 31 oct 1905, Bull des arrêts 1905,
pp 162 et suiv).

Art 249 (L.10 mai 1920).- Lorsque le divorce sera demandé par la raison qu’un
des époux est condamné par suite d’un jugement contradictoire et définitif, à une
peine temporaire à la fois afflictive et infamante, les seules formalités à observer
consisteront à présenter au tribunal de première instance une expédition en
bonne forme du jugement de condamnation avec un certificat du greffier du
tribunal qui a prononcé la condamnation, portant que ce même jugement n’est
plus susceptible d’être réformé par aucune voie légale.
Art 250.- Lorsque le divorce sera demandé en vertu de l’article 219, les seules
formalités à observer consisteront à présenter au tribunal une expédition en
bonne forme du jugement de condamnation par contumace, portant que ce
même jugement n’a été réformé par aucune voie légale.
Art 251 (D-L 14 janvier 1941).- La demande en cassation du jugement
d’admission ou du jugement définitif ne sera admise qu’autant qu’elle aura été
faite dans le délai d’un mois à compter du jour de la signification du jugement
rendu contradictoirement ou par défaut. Ce pourvoi sera suspensif.
Interdiction d’acquiescer au jugement de divorce.
1.- Le divorce étant une matière d’ordre public, puisqu’il affecte l’état des personnes, il n’est donc
pas permis d’y acquiescer. Un tel acquiescement serait une sorte de transaction sur une matière
d’ordre public. (Cass., 2ème Section, arrêt du 23 mai 1944, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944,
pp 244 et suiv).

Jugements susceptibles de pourvoi.


1.- En matière de divorce, le pourvoi en cassation peut être exercé aussi bien contre les jugements
par défaut que contre les jugements contradictoires, dans les quatre mois de leur signification. (Cass.,
arrêt du 3 fév 1915, Not 7 sous l’art 251 C.civ. Léger).

Pourvoi en cassation, effet suspensif.


1.- Le pourvoi est suspensif, quand il s’applique à un jugement en matière de divorce. (Cass., arrêt
du 26 nov 1907, Not 3 sous l’art 251 C.civ. Léger).

Pourvoi en cassation, délai.


1.- L’art 3 de la loi du 10 mai 1920 qui modifie l’art 251 C.civ. ayant gardé le silence sur le délai
pour se pourvoir en cassation, on ne peut inférer de ce silence que le législateur a entendu renvoyer
au délai ordinaire de 30 jours; l’ancien délai de quatre mois constituant un avantage déjà accordé aux
justiciables ne peut leur être enlevé que par un texte spécial, formel. (Cass., arrêt du 23 fév 1923,
Affaire Hyson, Not 1bis, art 251 C.civ. Léger).


L’expression «tribunal civil est remplacée par «tribunal de première instance» en vertu de la loi du 10 mai 1920.

Art 251(L. 10 mai 1920).- En cas d’appel du jugement d’admission ou du jugement définitif rendu par le
tribunal de première instance en matière de divorce, la cause sera instruite et jugée par le tribunal d’appel comme
affaire urgente.
L’appel ne sera recevable qu’autant qu’il aura été interjeté dans les trois mois à compter du jour de
la signification du jugement rendu contradictoirement ou de l’expiration du délai d’opposition, s’il est par défaut.
Le recours en cassation est ouvert contre les arrêts des tribunaux d’appel, rendus en matière de
divorce.
Le pourvoi est suspensif en matière de divorce et de séparation de corps.
Le jugement ou l’arrêt admettant le divorce n’est pas susceptible d’acquiescement.(Mon No 38 du 19
mai 1920).
75
2.- Le nouvel art 251 C.civ., tel qu’il est modifié par le décret-loi du 14 janv 1941, fixe le délai d’un
mois pour le pourvoi en Cassation tant contre le jugement d’admission de la demande que du
jugement définitif en matière de divorce. Ce délai se compte du jour de la signification du jugement
rendu contradictoirement ou par défaut. Ces dispositions excluent toue distinction entre le jugement
par défaut et le jugement contradictoire relativement au point de départ du délai du recours. (Cass.,
2ème Section, arrêt du 31 mars 1942, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 270 et suiv.)

Recours.
1.- L’art 251 C.civ, n’a pas un sens restrictif ou limitatif ; en fixant le délai du recours contre le
jugement d’admission et le jugement définitif, il ne prononce aucune interdiction de recours contre
les autres jugements rendus au cours de l’instance en divorce, et ce droit de recours reste fixé par les
règles du droit commun. (Cass., 1ère Section, arrêt du 29 juil 1948, Bull 1947-1948, pp 322 et suiv.)

Art 252.- En vertu de tout jugement définitif, ou passé en force de chose jugée
qui autorisera le divorce, l’époux qui l’aura obtenu, sera obligé de se présenter
dans le délai de deux mois, devant l’officier de l’état civil, l’autre partie dûment
appelée pour faire prononcer le divorce.
Art 8 (L.6 juin 1968).- Le tribunal statuant en matière de divorce, le prononce
en l’admettant, sous réserve de tout recours.
Art 9 (L.6 juin 1968).- A partir du jour de la signification, s’il n’est entrepris
aucune action dans le délai de trente jours francs par-devant la juridiction
supérieure, le jugement admettant et prononçant le divorce sera réputé avoir
acquis l’autorité de la chose souverainement et définitivement jugée.
Art 10 (L. 6 juin 1968).- Une expédition du jugement de divorce passé en force
de chose souverainement jugée sera remise par l’un des époux à l’officier de
l’état civil compétent pour la rédaction immédiate de l’acte de divorce sur
timbre de cent vingt cinq gourdes.
Art 253 (L.10 mai 1920).- Ces deux mois ne commenceront à courir à l'égard
des jugements rendus par défaut, qu’après l’expiration du délai d’opposition, et
à l'égard des jugements contradictoires, qu’après l’expiration du délai de pourvoi
en cassation.
Un extrait du jugement ou de l’arrêt qui admet le divorce ainsi qu’un
extrait de l’acte de dissolution du mariage, seront à la diligence de la partie qui
aura obtenu le divorce, affichés à la salle d’audience du tribunal ou insérés dans
l’un des quotidiens de la capitale à défaut de journaux dans la localité; à peine
de tous dommages intérêts envers les tiers, s’il y échet.
Art 254.- L’époux demandeur qui aura laissé passer le délai de deux mois ci-
dessus déterminé sans appeler l’autre époux devant l’officier de l’état civil, sera
déchu du bénéfice du jugement qu’il avait obtenu, et ne pourra reprendre son
action en divorce, sinon pour cause nouvelle; auquel cas il pourra néanmoins
faire valoir les anciennes causes.


Mon No 47 du 6 juin 1968.

Le deuxième alinéa de l’art 253 a été ajouté par la loi du 10 mai 1920.
76

(L.10 mai 1920).- Toute la procédure en divorce sera anéantie de plein


droit par le décès de l’un des époux survenu avant le prononcé du divorce par
l’officier de l’état civil.
Section II
Des Mesures provisoires auxquelles peut donner lieu
la Demande en divorce pour cause déterminée.
Art 255.- L’administration provisoire des enfants restera au mari demandeur ou
défendeur en divorce, à moins qu’il n’en soit autrement ordonné par le tribunal,
sur la demande soit de la mère, soit de la famille ou du ministère public, pour le
plus grand avantage des enfants.
1.- Dans les contestations relatives à la garde des enfants en matière de divorce, le juge du fond
apprécie souverainement auquel des père et mère l’intérêt des enfants commande de les confier.
(Cass, arrêt du 16 juil 1946, in La Gaz du Pal no 225 du 1 er août 1946).

Art 256.- La femme demanderesse ou défenderesse en divorce, pourra quitter le


domicile de son mari pendant la poursuite, et demander une pension alimentaire
proportionnée aux facultés du mari. Le tribunal indiquera la maison dans
laquelle la femme sera tenue de résider, et fixera, s’il y a lieu, la provision
alimentaire que le mari sera obligé de lui payer.
Mesures provisoires.
1.- La pension alimentaire et la provision ad litem alloués à la femme défenderesse en divorce étant
des mesures provisoires, l’exécution du jugement dans sa partie relative à ces mesures, lorsqu’elle a
lieu sous toutes réserves, n’entraîne pas acquiescement au principal. (Cass., 2 ème Section, arrêt du 23
mai 1944, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 244 et suiv.)

Pension alimentaire au profit de la femme.


1.- Le droit de la femme en divorce à une pension alimentaire étant prescrit par le Code, elle doit lui
être accordée dans la proportion de son besoin et de la fortune de son mari. (Cass., Sections Réunies,
arrêt du7 juin 1916, La Gaz du Pal No 215 du 221 avril 1946).
2.- L’art 256 C.civ. permet à la femme demanderesse ou défenderesse en divorce d’obtenir une
pension alimentaire et une provision ad litem, (sans subordonner ce droit à l’acquiescement de la
femme au divorce. (Cass., 1ère Section, arrêt du 29 juil 1948, Bull des arrêts 1947-1948, pp 318 et
suiv.)
3.- Le juge des référés est seul compétent pour connaître d’une demande de pension alimentaire
initiée par une épouse contre son époux comme aussi de la validité d’une saisie-arrêt pratiquée pour
en garantir le paiement. Toutefois ce magistrat ne peut impunément s’affranchir des règles
fondamentales qui gouvernent la procédure qu’il est chargé d’appliquer.
Il est de principe que la pension alimentaire n’est due à la femme qu’à défaut de
ressources personnelles ou en cas d’insuffisance de ses ressources. L’obligation pour le mari de
subvenir à ses besoins n’est que subsidiaire et elle ne pèse sur ce dernier que provisoirement, à titre
d’avance remboursable dans la liquidation qui suivra le jugement de dissolution du mariage. (Cass.,
2ème Section, arrêt du 2 fév 1988, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 35 et
suiv).

Pension alimentaire au profit de l’enfant.


1.- Pendant l’instance au principal, la mère qui, jusqu’ici, a, en fait, la garde de l’enfant, peut bien
réclamer du père devant le juge des référés une pension alimentaire pour l’enfant, si ses moyens
personnels ne lui permettent plus de continuer à l’entretenir et à nourrir son enfant. (Cass, Section
des Affaires Urgentes, arrêt du 7 nov 1944, La Gaz du Pal No des 1er & 8 nov 1944).


(Mon No 38 du 19 mai 1920.)
77

Pouvoir souverain d’appréciation.


1.- Dans les cas de divorce, les juges ont en matière de provision alimentaire un pouvoir souverain
d’appréciation pour, en tenant compte de la situation respective des époux, fixer le chiffre de cette
pension et l’époque à partir de laquelle elle doit être servie. (Cass., arrêt du 8 mars 1909, Affaire
Clara Laforest- son époux, Not sous l’art 256 C.civ. Léger).

Provision ad litem.
1.- La provision ad litem peut être demandée pour la première fois en Cassation, en tant seulement
qu’elle s’applique aux frais faits depuis le jugement de 1 ère instance. (Cass., 2ème Section, arrêt du 7
déc 1945, La Gaz du Pal No 204 du 1er janv 1946).
2.- Si le décret du 14 sept 1983 donne compétence au juge des référés pour connaître des demandes
de pension alimentaire et de garde d’enfant, il n’est pas de ce fait compétent pour décider sur une
demande de pension ad litem. Seul le juge du principal qui est le juge du divorce peut en connaître.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 11 août 1988, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp
77 et suiv).

Provision ad litem et rôle de l’avocat.


1.- L’avocat dans la procédure du divorce n’est pas un mandataire comme dans les instances
ordinaires. Si, à titre de conseil ou de fondé de pouvoir, il peut exercer des droits sur la provision ad
litem. Ce ne sont que ceux de la femme à qui cette provision a été accordée. (Cass., 2 ème Section,
arrêt di 29 juin 1944, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 266 et suiv.)

Séparation de fait.
1.- Au cas de séparation de fait pendant l’instance en divorce entre les époux, ni l’un ni l’autre n’est
recevable à intenter contre son conjoint une demande en paiement d’une pension alimentaire. (Cass.,
Section des Affaires Urgentes, arrêt du 7 nov 1944, La Gaz du Pal No des 1er & 8 nov 1944).

Art 257.- La femme sera tenue de justifier de sa résidence dans la maison


indiquée, toutes les fois qu’elle en sera requise, à défaut de cette justification, le
mari pourra refuser la provision alimentaire, et si la femme est demanderesse en
divorce, la faire déclarer non recevable à continuer ses poursuites.
Mesures provisoires.
1.- La pension alimentaire et la provision ad litem allouées à la femme défenderesse en divorce étant
des mesures provisoires, l’exécution du jugement dans sa partie relative à ces mesures, n’entraîne
pas acquiescement au principal. (Cass., 2ème section, arrêt du 23 mai 1944, Bull des arrêts 1942-
1943, 1943-1944, pp 244 et suiv).
2.- L’avocat dans la procédure du divorce n’est pas un mandataire comme dans les instances
ordinaires. Si, à titre de conseil ou de fondé de pouvoir, il peut exercer des droits sur la provision ad
litem, ce ne sont que ceux de la femme à qui cette provision a été accordée. (Cass, 2ème section,
arrêt du 27 juil 1944, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 266 et suiv).

Résidence séparée.
1.- La résidence la plus appropriée est toujours celle qu’a eu la femme depuis le début de l’instance
en divorce. (Cass., 2ème Section, arrêt du 7 déc 1945, La Gaz du Pal No 204 du 1er janv 1946).
2.- La loi ne fait aucune obligation à la femme demanderesse en divorce d’abandonner ipso facto le
toit marital. (Cass., arrêt du 10 juin 1946, La Gaz du Pal No 222 du 1 er juil 1946).

Art 258.- La femme, commune en biens, demanderesse ou défenderesse en


divorce, pourra, en tout état de cause, à partir de la date de l’ordonnance dont il
est fait mention en l’article 226, requérir pour la conservation de ses droits,
l’apposition des scellés sur les effets mobiliers de la communauté. Ces scellés ne
seront levés qu’en faisant inventaire avec prisée et à la charge par le mari de
représenter les choses inventoriées ou de répondre de leur valeur comme gardien
judiciaire.
78

Mesures conservatoires.
1.- En l’absence de tout bien commun entre les époux et de toute preuve que le mari aurait eu la
jouissance ou serait resté en possession de propres de la femme, il n’y a pas lieu à l’application de
l’art 258 C.civ. autorisant celle-ci à faire des actes conservatoires comme l’apposition des scellés et
l’inventaire. (Cass., 2ème Section, arrêt du 11 nov 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp
206 et suiv).
2.-Les mesures conservatoires de l’art 258 C.civ. que peut prendre la femme demanderesse ou
défenderesse en divorce, ne doivent pas modifier les droits du mari en tant qu’administrateur de la
communauté ni violer d’une façon flagrante les règles rigoureusement applicables en la matière.
(Cass., arrêt du 25 avril 1945, La Gaz du Pal, No du 1er juin 1945, pp 729, 730).
3.- Si le caractère exceptionnel et limitatif de l’art 258 C.civ. empêche que les mesures
conservatoires que peut prendre la femme demanderesse ou défenderesse en divorce (apposition de
scellés et inventaires des biens de la communauté) soient remplacées par des équipollents qui, par
leur nature, pourraient paraître plus vexatoires pour le mari en ce sens qu’ils entraveraient d’une
façon plus gênante ses pouvoirs comme administrateur, rien cependant ne s’oppose à ce qu’il soit
fait usage de mesures moins graves que celles indiquées au texte et qui, dans de telles circonstances
données, offriraient les mêmes garanties. (Cass., arrêt du 8 nov 1945, La Gaz du Pal, No 202 des 22
et 25 nov 1945).

Art 259.- Toute obligation contractée par le mari à la charge de la communauté,


toute aliénation par lui faite des immeubles qui en dépendent postérieurement à
la date de l’ordonnance dont il est fait mention en l’article 226, sera déclarée
nulle, s’il est prouvé d’ailleurs qu’elle ait été faite ou contractée en fraude des
droits de la femme.
Nullité de la vente postérieure au permis de citer.
1.- Le mari qui a manifesté publiquement l’idée d’intenter une action en divorce à sa femme, ne peut
plus aliéner les biens dépendant de la communauté. La femme peut donc demander, après la
prononciation du divorce, la nullité des aliénations consenties par le mari en fraude de ses droits
contre les tiers acquéreurs. (Cass., arrêt du 24 janv 1911, Bull des arrêts 1911, pp 1 et suiv).
2.- Après la dissolution du mariage, l’épouse est recevable à demander la nullité d’une aliénation
faite par son mari en fraude de ses droits lorsqu’il s’agit des biens de la communauté, que cette
aliénation soit faite à titre onéreux ou gratuit, à quelque époque qu’elle soit intervenue, elle est
habile à la faire écarter s’il y a lieu. (Cass., 2ème Section, arrêt du 11 fév 1988, Jean-Baptiste, Jacob,
Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 40 et suiv.)

Art 4 (L. 6 juin 1968).- Pour toute aliénation d’immeubles ou pour tout
déplacement de fonds, eu égard aux ressources communes, effectués par le mari
commun en biens, moins de trois mois avant l’introduction de la demande en
divorce, le mari devra, au partage de la communauté, rapporter le montant de
l’aliénation ou les fonds déplacés.
Art 5 (L. 6 juin 1968).- Le mari demandeur en divorce perd, à partir du
jugement permissif d’assigner, l’administration des biens de son épouse quelque
soit le régime sous lequel ils sont mariés.
Art 6 (L.6 juin 1968).- A partir du jugement permissif d’assigner, l’autorisation
nécessaire à l’épouse pour l’accomplissement de certains actes de la vie relève
de la discrétion exclusive du doyen du tribunal civil.


Voir Mon No 47 du 6 juin 1968.
79

Section III
Des Fins de non-recevoir contre l’Action en divorce pour cause
déterminée.
Art 260.- L’action en divorce sera éteinte par la réconciliation des époux
survenue soit depuis les faits qui auraient pu autoriser cette action, soit depuis la
demande en divorce.
Appréciation souveraine
1.- Le juge du fond exerce un large pouvoir d’appréciation pour l’examen de la fin de non-recevoir
prise de la réconciliation des époux, mais il doit indiquer les faits qui déterminent sa décision. (Cass.,
1ère Section, arrêt du 12 nov 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 211 et suiv).

Fautes nouvelles.
1.- Dans la matière du divorce, les torts pardonnés peuvent revivre pour ainsi dire et être repris et
allégués si l’époux qui s’en était rendu coupable retombe dans son tort et commet de nouvelles
fautes. (Cass., 2ème Section, arrêt du 7 déc 1945, La Gaz du Pal No 204 du 1 er janv 1946).

Fin de non-recevoir tirée de la réconciliation.


1.- La reprise de la vie commune entre les époux postérieurement à la connaissance que le mari
demandeur en divorce a eu des faits articulés à l’appui de sa demande, sa cohabitation avec sa
femme, révélée par la naissance d’une enfant non désavouée par lui, constituent bien la preuve de
leur réconciliation.
Le juge qui a rejeté la fin de non-recevoir prise de cette réconciliation, en ne voyant dans
le rapprochement des époux et leur cohabitation ainsi matériellement prouvée qu’une pure tolérance
du mari, une simple apparence dénuée de toute intention ou volonté de réconciliation, a entaché son
œuvre de motifs erronés, en déniant à ces faits pertinents la portée juridique, les conséquences et les
effets logiques et moraux qu’ils devaient immanquablement entraîner. (Cass., Sections Réunies, arrêt
du 12 nov 1943, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 142 et suiv).
2.- Quand la défenderesse a opposé à la demande une double fin de non-recevoir prise de la
réconciliation par le pardon tant des faits anciens précédant la célébration du mariage religieux que
des faits nouveaux postérieurs à ce mariage, le juge n’a pu, sans violer le droit de la défense, se
borner à considérer le pardon du marin accordé aux faits de la première série en réservant pour le
fond l’examen de la dernière fin de non-recevoir concernant les faits nouveaux et qui devrait être
tranchée avant l’admission de la demande en divorce. (Cass., 2ème Section, arrêt du 23 mai 1944,
Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 231 et suiv).

Fondement et caractères de la réconciliation.


1.- L’article 260 C.civ. ne détermine pas la nature des faits et des actes pouvant constituer la
réconciliation des époux postérieure à une demande en divorce.
Sur ce point, l’appréciation du juge est souveraine et n’est pas sujette au contrôle du
Tribunal de Cassation, dès lors qu’elle ne s’écarte pas de la réalité, c’est-à-dire qu’elle ne dénature
pas les faits légalement établis.
La règle à suivre à cet égard, c’est que la réconciliation doit nécessairement impliquer
chez l’époux offensé la libre volonté, l’intention sérieuse de pardonner à son conjoint les injures qui
avaient motivé la rupture de leurs relations. (Cass., 2ème Section, arrêt du 1er juil 1941, Bull des arrêts
1940-1941, 1941-1942, pp 113 et suiv).
2.- Le fondement de la réconciliation est le pardon accordé par l’époux outragé à l’époux coupable,
leur rapprochement, ce pardon impliquant la connaissance chez la victime des torts et griefs de son
conjoints, la volonté de n’en pas tenir compte, la cessation des torts et griefs chez l’époux coupable.
Peu importe la durée de la réconciliation; elle est valable quand elle réunit les conditions
essentielles.
La réconciliation a un caractère conditionnel; elle implique de la part de l’époux en tort
l’engagement de se mieux conduire à l’avenir, et si cet engagement n’est pas tenu, l’autre époux
n’est plus lié par le pardon accordé: il aurait alors le droit de se prévaloir des torts nouveaux
postérieurs à la réconciliation ou même des torts anciens nouvellement découverts.
80
Des faits vagues et imprécis, même prouvés ne sont ni des griefs anciens nouvellement
découverts ni des griefs nouveaux postérieurs à la réconciliation des époux. (Cass., Sections Réunies,
arrêt du 12 nov 1943, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 142 et suiv).
3.- La réconciliation prévue par l’art 260 C.civ. doit comporter d’autres éléments moraux et
matériels que ceux découlant de la cohabitation.
Elle doit impliquer une convention tacite des époux de reprendre ou de continuer la vie
commune et par suite de ne plus songer au divorce, car cette réconciliation qui doit être réelle et non
pas feinte, repose sur le pardon de l’époux offensé. (Cass., arrêt du 26 juil 1945, La Gaz du Pal No
du 15 oct 1945).

Preuve de la réconciliation
1.- Le juge n’a pas pu avoir violé le droit de la défense en rejetant une demande d’enquête, lorsque le
fait articulé pour prouver la réconciliation n’a rien de pertinent ni de concluant, en ce que, même
établi, il ne faudrait y voir qu’une rencontre fortuite des époux et non la réintégration voulue du
domicile conjugal par l’épouse demanderesse. (Cass., 2ème Section, arrêt du 1er juil 1941, Bull des
arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 113 et suiv).
2.- Les juges du fond ont un pouvoir souverain d’appréciation pour admettre ou rejeter la preuve de
la réconciliation. (Cass, 1ère Section, arrêt du 16 mars 1955, Les Déb, No 152 du 21 mars 1955).

Art 261.- Dans l’un et l’autre cas, le demandeur sera déclaré non recevable dans
son action; il pourra néanmoins en intenter une nouvelle pour cause survenue
depuis la réconciliation et alors faire usage des anciennes causes pour appuyer sa
nouvelle demande.
Art 262.- Si le demandeur en divorce nie qu’il y ait eu réconciliation, le
défendeur en fera preuve soit par écrit, soit par témoins, dans la forme prescrite
en la première section de la présente loi.
Chapitre III
Du Divorce par Consentement mutuel.
Art 263.- Le consentement mutuel des époux ne sera point admis, si le mari a
moins de vingt-cinq ans ou si la femme n’a pas vingt-et-un ans.
Art 264.- Le consentement mutuel ne sera admis qu’après deux ans de mariage.
Art 265.- Il ne pourra plus l’être après vingt-cinq ans de mariage, ni lorsque la
femme aura quarante-cinq ans.
Art 266.- Les époux déterminés à opérer le divorce par consentement mutuel,
seront tenus de faire préalablement inventaire et estimation de tous leurs biens
meubles et immeubles et de régler leurs droits respectifs sur lesquels il leur sera
néanmoins libre de transiger.
Art 267.- Ils seront pareillement tenus de constater par écrit, leurs conventions
sur les trois points qui suivent:
1º) A qui les enfants nés de leur union seront confiés soit pendant le temps
des épreuves, soit après le divorce prononcé;
2º) Dans quelle maison la femme devra se retirer et résider pendant le temps
des épreuves;
3º) Quelle somme le mari devra payer à sa femme pendant le même temps,
si elle n’a pas de revenus suffisants pour fournir à ses besoins.
Art 268.- Les époux se présenteront ensemble, et en personne, devant le doyen
du tribunal civil du ressort de leur domicile ou devant le juge qui en fera les
81

fonctions, et lui feront la déclaration de leur volonté en présence de deux


notaires amenés par eux.
Art 269.- Le doyen fera aux deux époux réunis et à chacun d’eux en particulier,
en présence de deux notaires, telles représentations et exhortations qu’il jugera
convenables; il leur donnera lecture du chapitre IV de la présente loi qui règle
les effets du divorce, et leur développera toutes les conséquences de leur
démarche.
Art 270.- Si les époux persistent dans leur résolution, il leur sera donné acte par
le doyen, de ce qu’ils demandent le divorce et y consentent mutuellement et ils
seront tenus de produire et déposer à l’instant entre les mains des notaires, outre
les actes mentionnés aux articles 266 et 267:
1º) Leurs actes de naissance et de mariage;
2º) Les actes de naissance et de décès de tous les enfants nés de leur union.
Art 271.- Les notaires dresseront procès-verbal détaillé de tout ce qui aura été
fait et dit en exécution des articles précédents, la minute en restera au plus âgé
des deux notaires, ainsi que les pièces produites, qui demeureront annexées au
procès-verbal, dans lequel il sera fait mention de l’avertissement qui sera donné
à la femme de se retirer, dans les vingt-quatre heures, dans la maison convenue
entre elle et son mari, et d’y résider jusqu’au divorce prononcé.
Art 272.- La déclaration ainsi faite sera renouvelée dans la première quinzaine
de chacun des quatrième, septième et dixième mois qui suivront, en observant
les mêmes formalités.
Art 273.- Dans la quinzaine du jour où sera révolue l’année, à compter de la
première déclaration, les époux assistés chacun de deux amis, personnes
notables dans l’arrondissement, âgés de quarante ans au moins, se présenteront
ensemble et en personne devant le doyen du tribunal civil ou le juge qui en fera
les fonctions; ils lui remettront les expéditions en bonne forme, des quatre
procès-verbaux contenant leur consentement mutuel, et de tous les actes qui y
auront été annexés et requerront du magistrat, chacun séparément, en présence
néanmoins l’un de l’autre, et des quatre notables, l’admission du divorce.
Art 274.- Après que le doyen et les assistants auront fait leurs observations aux
époux, s’ils persévèrent, il leur sera donné acte de leur réquisition, et de la
remise par eux faite des pièces à l'appui.
Le greffier du tribunal civil dressera procès-verbal, qui sera signé, tant
par les parties (à moins qu’elles ne déclarent ne savoir ou ne pouvoir signer,
auquel cas il en sera fait mention), que par les quatre assistants, le doyen et le
greffier.
Art 275.- Le doyen mettra de suite, au bas du procès-verbal, son ordonnance,
portant que, dans les trois jours, il sera par lui référé du tout au tribunal, en la
chambre du conseil, sur les conclusions par écrit du ministère public, auquel les
pièces seront à cet effet communiquées par le greffier.
Art 276.- Si le ministère public trouve dans les pièces la preuve que les deux
époux étaient âgés, le mari de vingt-cinq ans, la femme de vingt et un ans,
82

lorsqu’ils ont fait leur première déclaration, qu’à cette époque ils étaient mariés
depuis deux ans; que le mariage ne remontait pas à plus de vingt ans, que la
femme avait moins de quarante cinq ans, que toutes les formalités requises par le
présent chapitre ont été observées, il donnera ses conclusions en ces termes: la
loi permet.
Dans le cas contraire, ses conclusions seront en ces termes: la loi
empêche.
Art 277.- Le tribunal, sur le référé, ne pourra faire d’autres vérifications que
celles indiquées par l’article précédent. S’il en résulte que, dans l’opinion du
tribunal, les parties ont satisfait aux conditions et rempli les formalités
déterminées par la loi, il admettra le divorce, et renverra les parties devant
l’officier de l’état civil pour le faire prononcer. Dans le cas contraire, le tribunal
déclarera qu’il n’y a pas lieu à admettre le divorce et déduira les motifs de la
décision.
Art 278.- Le pourvoi en cassation du jugement qui aurait déclaré ne pas y avoir
lieu à admettre le divorce, ne sera recevable qu’autant qu’il sera fait par les deux
parties et néanmoins par actes séparés, dans les dix jours au plus tôt, et au plus
tard dans les vingt jours de la date du jugement du tribunal civil.
Art 279.- Les actes du pourvoi en cassation seront signifiés par chaque époux,
tant à l'autre époux qu’au ministère public près le tribunal civil.
Art 280.- Dans les dix jours, à compter de la signification qui lui aura été faite
du second acte de pourvoi, le ministère public près le tribunal civil fera passer
au ministère public près le tribunal de cassation l’expédition du jugement, et les
pièces sur lesquelles il est intervenu. Le ministère public près le tribunal de
cassation donnera ses conclusions par écrit, dans les dix jours qui suivront la
réception des pièces. Le doyen ou le juge qui le suppléera, fera son rapport au
tribunal de cassation, en la chambre du conseil et il sera statué définitivement
dans les dix jours qui suivront la remise des conclusions du ministère public.
Art 281.- Si l’arrêt maintient le jugement qui admet le divorce, les parties
devront, dans les vingt jours de sa date, se présenter ensemble et en personne
devant l’officier de l’état civil, pour faire prononcer le divorce. Ce délai passé, le
jugement demeurera comme non avenu.
Art 282.- Tout acte de divorce sera inscrit à sa date sur le registre de l’état civil,
et mention en sera faite en marge de l’acte de mariage.
L’officier de l’état civil qui aura prononcé le divorce, sera tenu de
remplir cette formalité, lorsque le mariage aura été célébré dans sa commune,
sinon d’en requérir l’accomplissement de l’officier civil détenteur de l’acte de
mariage.
83

Chapitre IV
Des Effets du divorce.
Art 283 (Loi du 10 mai 1920).- Les époux divorcés peuvent contracter
ensemble un nouveau mariage. Dans ce cas, ils seront tenus d’adopter le même
régime matrimonial que celui qui réglait leur union dissoute; ce régime leur est
applicable d’office nonobstant toutes conventions contraires.
La faculté présentement ouverte aux divorcés n’existera plus au profit
de deux anciens époux dont l’un aura, postérieurement au divorce prononcé
entre eux, contracté avec une tierce personne, un nouveau mariage suivi d’un
second divorce.
Après la célébration d’un nouveau mariage entre époux divorcés, il ne
sera reçu de leur part aucune nouvelle demande de divorce, si ce n’est pour
cause d’adultère à moins que le premier divorce n’ait été admis pour ce motif:
ou si ce n’est pour une cause de condamnation à une peine soit afflictive et
infamante, soit simplement infamante, prononcée contre l’un d’eux depuis leur
remariage.
Art 7 (L.6 juin 1968).- Les époux en instance de divorce qui seront réconciliés
ne pourront point, avant quatre années révolues, à partir de la date du jugement
permissif d’assigner, sauf pour cause d’adultère, s’ils n’avaient pas déjà
divorcé pour cette même cause, demander à nouveau le divorce.
Art 284.- Dans le cas de divorce prononcé pour cause déterminée, la femme
divorcée ne pourra contracter un autre mariage qu’un an après le divorce
prononcé.
Art 285.- Dans le cas de divorce par consentement mutuel, aucun des époux ne
pourra contracter un autre mariage que trois ans après la prononciation du
divorce.
Art 286.- Dans le cas de divorce admis en justice pour cause d’adultère, l’époux
coupable ne pourra jamais se marier avec son complice.
La femme adultère sera condamnée par le même jugement, et sur la
réquisition du ministère public, à une détention qui ne pourra être moindre de
trois mois ni excéder une année.
Art 287.- Pour quelque cause que le divorce ait lieu, hors le cas du
consentement mutuel, l’époux contre lequel le divorce aura été admis, perdra
tous les avantages que l’autre époux lui avait faits, soit par leur contrat de
mariage, soit depuis le mariage contacté.
(Loi du 10 mai 1920).- Par l’effet du divorce la femme perd l’usage du
nom de son mari.
Art 288.- L’époux qui aura obtenu le divorce, conservera les avantages à lui
faits par l’autre époux, encore qu’ils aient été stipulés réciproques et que la
réciprocité n’ait pas lieu.


Mon No 38 du 19 mai 1920.
Anc Art 283.- Les époux qui divorceront pour quelque cause que ce soit, ne pourront plus se réunir.

Voir Mon No 47 du 6 juin 1968.
84

Art 289.- Les enfants seront confiés à l’époux qui a obtenu le divorce, à moins
que le tribunal, sur la demande de la famille, ou du ministère public, n’ordonne,
pour le plus grand avantage des enfants, que tous, ou quelques uns d’eux, seront
confiés aux soins, soit de l’autre époux, soit d’une tierce personne.
Art 290.- Quelle que soit la personne à laquelle les enfants seront confiés, les
père et mère conserveront respectivement le droit de surveiller l’entretien et
l’éducation de leurs enfants et seront tenus d’y contribuer à proportion de leurs
facultés.
Mesures provisoires.
1.- Les mesures provisoires relatives à la garde, à l’entretien et à l’éducation des enfants ne sont pas
irrévocables; les modifications qui y sont portées ne constituent pas une violation du principe de la
chose jugée. (Cass., arrêt du 9 mai 1911, Bull des arrêts, année 1911, pp 53 et suiv).

Partage de l’obligation d’éducation et d’entretien.


1.- Suivant les dispositions des arts 189 et 290 C.civ., les époux contractent ensemble, par le seul fait
de leur mariage, l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants; à leur divorce, quelle que
soit la personne à laquelle les enfants sont confiés, les parents conservent respectivement le droit de
surveiller l’entretien et l’éducation de leurs enfants, et sont tenus d’y contribuer à proportion de leurs
facultés.
L’évaluation de leur contribution respective aux frais d’entretien de leurs enfants,
s’apprécie en fonction des sources de revenus des parents, de leur condition sociale et de leur niveau
de vie, auxquels ils sont obligés par la loi de faire participer leurs enfants. (Cass, 1 ère Section, arrêt
du 31 juil 1985, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 53 et suiv).

Pouvoir souverain d’appréciation.


1.- Les premiers juges ont un pouvoir souverain d’appréciation quant aux mesures provisoires à
ordonner en matière de divorce. Cependant, ils ne peuvent pas, en cette matière, prononcer une
astreinte: il y a là un excès de pouvoir donnant lieu à une cassation par voie de retranchement.
(Cass., arrêt du 16 mai 1910, Not 4, art 290 C.civ. Léger).

Art 291.- La dissolution du mariage par le divorce admis en justice, ne privera


les enfants nés de ce mariage, d’aucun des avantages qui leur étaient assurés par
les lois ou par les conventions matrimoniales de leurs père et mère, mais il n’y
aura d’ouverture aux droits des enfants, que de la même manière et dans les
mêmes circonstances où ils se seraient ouverts, s’il n’y avait pas eu de divorce.
Art 292.- Dans le cas de divorce par consentement mutuel, la propriété de la
moitié des biens de chacun des deux époux sera acquise de plein droit, au jour
de leur première déclaration, aux enfants nés de leur mariage. Les père et mère
conserveront néanmoins la jouissance de cette moitié, jusqu'à la majorité de
leurs enfants, à la charge de pourvoir à leur nourriture, entretien et éducation,
conformément à leur fortune et à leur état; le tout sans préjudice des autres
avantages qui pourraient avoir été assurés auxdits enfants, par les conventions
matrimoniales de leurs père et mère.
85

La séparation de corps.
Loi du 10 mai 1920 sur le divorce et la séparation de corps.
Mon No 38 du 19 mai 1920.
………………………………………………………………………………….....
Art 7.- Le demandeur peut, en tout état de cause, transformer sa demande en divorce en
demande de séparation de corps.
Art 8.- La séparation de corps peut être demandée par chacun des époux, seulement dans
le cas qui donne lieu à la demande en divorce pour cause déterminée. Néanmoins, elle
pourra l’être pour cause d’interdiction civile de l’un des époux, après que le jugement
d’interdiction ne sera plus susceptible d’aucune voix de recours.
Tribunal compétent.
1.- Les actions personnelles doivent être intentées devant le tribunal dans le ressort duquel se trouve
le domicile du défendeur.
Si, dans la matière spéciale du divorce, l’article 221 C.civ. attribue compétence au
tribunal du domicile conjugal, la loi du 10 mai 1920 sur la séparation de corps, dispose, au contraire,
que cette demande sera intentée, instruite et jugée de la même manière que toutes autres actions
civiles.
Il s’ensuit que le tribunal compétent pour connaître de la séparation de corps est celui
dans le ressort duquel se trouve le domicile du mari, que la femme soit demanderesse ou
défenderesse, celle-ci n’ayant pour domicile que celui du mari, non encore séparé de corps. (Cass.,
2ème Section, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 229 et suiv).
2.- Le tribunal compétent pour connaître d’une demande en séparation de corps est celui dans le
ressort duquel se trouve le domicile du mari. (Cass., 2ème section, arrêt du 2 mai 1944, Gaz du Pal,
No 153 du 15 mai 1944, pp 611, 614).

Causes de la séparation de corps.


1.- Commet un excès de pouvoir, viole l’article 1100 C.civ., la loi sur la séparation de corps, et en
fait une fausse interprétation et une fausse application, la décision qui admet une demande en
séparation de corps basée sur l’antipathie réciproque et le consentement mutuel des époux. (Cass.,
1ère Section, arrêt du 11 fév 1942, La Gaz du Pal, No 119 du 15 nov 1942).
2.- Il y a contradiction entre les motifs et le dispositif, et excès de pouvoir quand, retenant les faits
d’injures graves à la charge de l’épouse demanderesse en séparation de corps, le premier juge fait
grief à l’époux d’avoir résisté à cette action, dénuée de preuves et de n’avoir sérieusement tenté
aucune réconciliation pour faire droit à celle qu’il reconnaît coupable de tous les torts susceptibles de
provoquer la séparation. (Cass., 1ère Section, arrêt du 11 fév 1942, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-
1942, pp 265 et suiv.)
Art 9.- Elle sera intentée, instruite et jugée de la même manière que toutes autres actions
civiles: elle ne pourra avoir lieu par le consentement mutuel des époux. Le tuteur de la
personne civilement interdite peut, avec l’autorisation du conseil de famille, présenter la
requête et suivre l’instance à fin de séparation de corps.
Art 10.- Lorsque la séparation de corps aura duré trois ans, le jugement pourra être
converti en jugement de divorce sur la demande formée par l’un des époux.
Cette nouvelle demande sera introduite par assignation dans les délais
ordinaires.
Les pièces de la procédure seront communiquées au ministère public.
Le jugement de conversion sera rendu en audience publique et renverra les
parties devant l’officier de l’état civil pour le prononcé du divorce.
Art 11.- Le jugement qui prononce la séparation de corps ou un jugement postérieur,
peut interdire à la femme de porter le nom de son mari.


Le Code civil français comporte un chapitre V intitulé «De la Séparation de corps».
86

La séparation de corps emporte toujours la séparation de biens.


Elle a, en outre, pour effet, de rendre à la femme le plein exercice de sa
capacité civile sans qu’elle ait besoin de recourir à l’autorisation de son mari ou de
justice.
La réconciliation des époux fera cesser tous les effets de la séparation de corps.
La reprise de la vie conjugale sera constatée par une déclaration faite au greffe du
tribunal de première instance du domicile du mari, soit par les époux en personne, soit
par le porteur de leur procuration spéciale et authentique. Cette déclaration n’aura
d’effet vis-à-vis des tiers, qu’après qu’elle aura été, par extrait affiché en la forme
indiquée en l’article 1230 du Code civil; mentionnée en marge 1º) de l’acte de mariage;
2º) du jugement ou arrêt qui avait prononcé la séparation de corps, enfin publiée dans
l’un des journaux de la République.
……………………………………………………………………………………
Effets de la séparation de corps.
1.- L’exécution de séparation de biens doit être poursuivie sans interruption dans la quinzaine qui
suit le jugement, mais les délais de recours demeurent intacts. (Cass., 1ère Section, arrêt du 11 fév
1942, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp265 et suiv).
2.- Le législateur a voulu que la séparation de biens soit une des conséquences de la séparation de
corps. On ne peut donc admettre que la négligence ou les lenteurs d’une partie puissent rendre sans
effets cette volonté du législateur exprimée en l’art 11 de la loi du 20 mai 1920. (Cass., Sections
Réunies, arrêt du 28 juil 1949, Bull des arrêts 1948-1949, pp 261 et suiv).

Demande en divorce contre la femme demanderesse en séparation de corps.


1.- La séparation de corps prononcée sur la demande de la femme n’enlève pas au mari le droit de
produire contre elle une demande en divorce pour des causes autres que les griefs présentés pour la
demande en séparation; par suite il n’existe aucun rapport de chose jugée entre la décision sur la
première demande et celle qui admet le divorce. (Cass., 2ème Section, arrêt du 31 mars 1942, pp 271
et suiv).

Le divorce des étrangers


1º) Décret du 27 mars 1974 sur le divorce des étrangers.
Mon No 30 du 8 avril 1974
……………………………………………………………………………………………
Art 1er.- Les causes de divorce pour les étrangers touristes ou visiteurs et résidents en
Haïti, sont les mêmes que celles prévues aux articles 215, 216, 217, 218, 219 et 220 du
Code civil.
Cependant la séparation de corps, même de fait, ayant duré une année et
l’incompatibilité de caractère, constituent aussi, pour eux, des causes de divorce.
Art 2.- Lorsque l’un des époux étrangers aura choisi d’introduire son action en divorce
devant la juridiction haïtienne et que l’autre conjoint aura désigné un défenseur haïtien,
expressément mandaté pour le représenter dans l’instance, cette soumission volontaire
des parties donnera compétence aux tribunaux civils haïtiens pour connaître de la
demande.
Dans ce cas, chacune des parties sera dispensée des formalités prévues par le
décret du 20 novembre 1970 sur l’élection de domicile et sera également exonérée de la
taxe y afférente. Cependant, elles seront astreintes l’une et l’autre au paiement d’une
taxe de timbre mobile spécial de soixante-quinze gourdes pour la recevabilité de leurs
requêtes respectives.
Elles soumettront, en outre, chacune, un récépissé de l’Administration
Générale des Contributions attestant le paiement de la taxe territoriale de cinquante
gourdes prévue par la loi.
Art 3.- La partie demanderesse remettra au Département de la Justice, une requête
adressée au doyen du tribunal civil, contenant l’exposé de ses griefs et le récépissé de
87

l’Administration Générale des Contributions couvrant la taxe prévue à l'article 2,


deuxième alinéa.
Elle devra se faire accompagner, au Département de la Justice, pour
l’accomplissement de la formalité prévue à l’alinéa précédent, par le conjoint défendeur,
si celui-ci est présent en Haïti, ou dans le cas contraire, par l’avocat nanti de la
procuration spéciale et authentique du dit époux, dûment légalisée, attestant son
adhésion à la saisine du tribunal haïtien pour leur divorce.
Le conjoint demandeur soumettra, avec sa requête, l’acte de mariage, ainsi que
toutes autres pièces utiles à l’appui de la demande, préalablement traduites en français,
s’il y échet, par un expert assermenté.
A défaut de l’acte de mariage, il produira une attestation dûment légalisée soit
par un officier public assermenté de son lieu d’origine ou du lieu de la célébration du
mariage, soit par le Consul de son pays, accrédité en Haïti.
Art 4.- Le dossier, ainsi constitué, sera aussitôt acheminé au doyen du tribunal civil, par
le Secrétaire d’Etat de la Justice, après contrôle.
Art 5.- Le doyen ou le juge, délégué à la réception de ces pièces les paraphera, les
scellera, puis entendra le comparant, en personne, en la Chambre du Conseil du
tribunal, après identification, assisté d’un interprète, le cas échéant. L’époux défendeur,
s’il est en Haïti et présent au tribunal pourra être entendu en même temps que son
conjoint.
Le doyen ou le juge délégué fera, au demandeur ou aux deux parties, toutes les
recommandations propres à opérer la réconciliation. En cas d’échec, il en dressera
procès-verbal et ordonnera la mise au rôle immédiate de l’affaire, qui sera effectuée sur
un registre spécial affecté aux divorces des étrangers, moyennant une taxe de cinquante
gourdes contre récépissé de l’Administration Générale des Contributions.
Art 6.- La cause sera entendue, toutes affaires cessantes, sans remise ni tour de rôle.
L’avocat du demandeur, après lecture de la requête en divorce, fera son
développement oral.
L’avocat du défendeur, après avoir soumis le récépissé de l’Administration
Générale des Contributions constatant le paiement de la taxe prévue à l’article 2,
deuxième alinéa, sollicitera acte de sa constitution, lira sa requête contenant tous les
fins, moyens, conclusions et fera son développement oral.
Art 7.- Le juge en siège, le Ministère public entendu, ordonnera le dépôt des pièces et
rendra sa décision dans les vingt-quatre heures.
Cette décision contradictoire aura le caractère de la chose souverainement
jugée et ne sera l’objet d’aucun recours en appel ni de pourvoi en cassation.
Art 8.- Toutes les fois qu’il se serait produit une erreur ou omission sur l’un des chefs du
jugement, ou qu’il s’agirait de trancher un différend quelconque y relatif, la partie
intéressée pourra obtenir un jugement de rectification, sur simple requête adressée au
doyen de tribunal civil, accompagnée d’un nouveau récépissé de l’Administration
Générale des Contributions couvrant la taxe de soixante-quinze gourdes prévue à
l’article 2, deuxième alinéa.
Art 9.- En ce qui concerne les décisions qui ont déjà admis le divorce des étrangers,
touristes ou visiteurs et résidents en Haïti, sous l’empire des articles 10, 11, 12, 13, 14,
15, 16 et 19 de la loi du 28 juin 1971 et dans lesquelles la partie défenderesse n’avait pas
été représentée, la procédure pourra être normalisée sur l’initiative de celui des
conjoints qui sera intéressé.
88

A cet effet, une requête sera présentée au doyen du tribunal civil, accompagnée
d’un récépissé de l’Administration Générale des Contributions pour la taxe prévue à
l’article 2, deuxième alinéa et de toutes pièces justificatives.
La décision rendue sera annexée à la précédente et toutes autres modifications
à apporter devront être convenues par les parties dans un accord dûment légalisé.

De la transcription
Art 10.- Le dispositif de la décision admettant le divorce sera signifié à l’officier de l’état
civil avec sommation de le transcrire dans les registres destinés aux divorces des
étrangers pour produire son plein et entier effet; ce, sur présentation du récépissé de
l’Administration Générale des Contributions couvrant une taxe de cent gourdes.
L’officier de l’état civil délivrera l’acte de divorce aux parties en double original,
et avis de l’accomplissement de la transcription du dispositif sera publié par la partie la
plus diligente dans un quotidien s’éditant à la capitale.
……………………………………………………………………………………………...
2º) Loi du 4 juil 1974 sur le divorce des étrangers
Mon No 60 du 22 juil 1974
……………………………………………………………………………………………...
Titre II
Des causes
Art 2.- Les étrangers touristes, visiteurs ou résidents en Haïti, pourront introduire leur
action en divorce devant la juridiction haïtienne pour l’une des causes suivantes:
1º) l’adultère de l’un ou l’autre des conjoints;
2º) les excès, les sévices et les injures graves et publiques;
3º) la condamnation de l’un des époux à une peine afflictive ou infamante;
4º) la séparation de corps, même de fait, ayant duré au moins une année;
5º) l’incompatibilité de caractère.
Toutes les causes de divorce prévues par le statut personnel des époux, pourvu
qu’elles ne soient pas contraires à l’ordre public interne.

Titre III
De la procédure
Art 3.- Lorsque l’étranger demandeur en divorce aura choisi la juridiction haïtienne et
que le conjoint défendeur aura désigné un défenseur haïtien expressément mandaté pour
le représenter, cette soumission volontaire des parties impliquera compétence des
tribunaux haïtiens sur la forme et sur le fond pour connaître de la demande.
S’agissant de conjoints dont l’un est étranger et l’autre haïtien, la demande ne
sera recevable, suivant ces présentes dispositions, que si elle est introduite par le
conjoint étranger.
Art 4.- Les mandataires des parties s’adressent à l’Office du Divorce des Étrangers pour
l’accomplissement de toutes les formalités préalables et observeront les prescriptions ci-
dessous.
Art 5.- Les parties, dans le cas visé à l’article 3, seront dispensées des formalités prévues
par le décret du 20 novembre 1970 sur l’élection de domicile et seront également
exonérées de la taxe y afférente.
Cependant, elles seront astreintes l’une et l’autre, pour la recevabilité de leurs
requêtes respectives, au paiement de la taxe de timbre mobile spécial à acquitter à
l’Administration Générale des Contributions contre récépissé qui sera annexé à leur
dossier.
89

Le demandeur paiera en outre la taxe territoriale à la susdite Administration


contre récépissé à annexer également à sa requête.
Art 6.- L’époux demandeur, accompagné de son avocat, soumettra à l’Office du Divorce
des Étrangers:
1º) sa requête adressée au doyen du tribunal civil et contenant l’exposé précis
de ses griefs;
2º) l’acte de mariage ou, à défaut, une attestation dûment légalisée soit par un
officier public assermenté de son lieu d’origine ou du lieu de la célébration du mariage,
soit par le consul de son pays accrédité en Haïti ou à l’étranger, ainsi que toutes pièces
utiles à l’appui de sa demande.
Art 7.- Outre la soumission volontaire des parties à la juridiction haïtienne, l’élection de
domicile du demandeur en Haïti confère également compétence aux tribunaux haïtiens
pour statuer sur la demande de divorce tant à la forme qu’au fond.
Art 8.- Le demandeur, dans ce cas, aura la faculté d’initier sa demande et de
comparaître en même temps en la Chambre du Conseil ou bien de confier par mandat à
un avocat haïtien le soin de saisir le doyen de sa demande, à charge par lui de se
présenter en personne aux jour et heure que ce magistrat voudra fixer pour la
comparution des parties.
Le demandeur devra, dans cette alternative, toujours indiquer l’adresse du
domicile ou de la résidence de son conjoint en vue de la convocation de ce dernier ou de
toutes notifications utiles et présenter le récépissé de l’Administration Générale des
Contributions couvrant la taxe d’élection de domicile ainsi que les pièces visées à
l’article 6.
Art 9.- Le dossier régulièrement inventorié par le conseil d’avocats attachés à l’Office du
Divorce des Étrangers sera, par les soins de cet Office, acheminé au doyen du tribunal
civil de Port-au-Prince après acquittement de toutes taxes et, au besoin, la traduction des
pièces en français par un expert assermenté.
Art 10.- Le doyen ou le juge par lui délégué, dès réception des pièces, les examinera, les
paraphera, les scellera, puis interrogera l’époux demandeur en présence de son avocat
en la chambre du conseil. Il sera assisté, au besoin, d’un interprète-traducteur dûment
assermenté.
L’époux défendeur, s’il est en Haïti et présent sur les lieux, pourra être entendu
en même temps que son conjoint avec l’assistance de son avocat.
Le doyen ou le juge délégué fera au demandeur ou aux deux parties toutes les
recommandations propres à opérer un rapprochement. En cas d’échec, il en sera dressé
procès-verbal et ordonné la mise au rôle immédiate de l’affaire qui sera effectuée dans
un registre spécial, sur présentation d’un récépissé de l’Administration Générale des
Contributions couvrant la taxe y afférente.
Art 11.- La cause enrôlée sera entendue, toutes affaires cessantes, sans remise ni tour de
rôle.
Art 12.- Dans le cas où le défendeur n’est ni présent, ni représenté à la comparution, le
doyen ou le juge délégué, après l’accomplissement des formalités précitées, invitera ce
conjoint par lettre recommandée avec avis de réception à se présenter à l’audience qui
sera fixée à un délai de douze (12) jours si le défendeur habite les Antilles ou le continent
américain et de vingt (20) jours s’il habite tous autres continents.
Art 13.- Lorsque le demandeur a confié à un mandataire le soin d’initier sa demande en
divorce comme prévu à l’article 8, le doyen ou le juge délégué ordonnera au pied de la
requête qui lui sera présentée que les parties comparaîtront en personne devant lui en la
90

chambre du conseil aux jour et heure qu’il indiquera et qu’à cet effet avis sera par lui
donné à la partie défenderesse par lettre recommandée avec avis de réception ou selon
les usages réglementaires.
La partie demanderesse devra être avisée par les soins de son avocat.
Art 14.- Au jour indiqué par l’ordonnance, soit que les deux parties comparaissent, soit
que le demandeur comparaisse seul accompagné de son avocat, le doyen ou le juge
délégué procédera comme il est dit en l’article 10.
Art 15.- L’audition de l’affaire se fera comme suit:
1º) L’avocat du demandeur donnera lecture de la requête en divorce, puis
développera ses moyens;
2º) L’avocat du défendeur, après avoir soumis le récépissé de l’Administration
Générale des Contributions attestant paiement de la taxe prévue en l’article 5, deuxième
alinéa, sollicitera acte de sa constitution, puis lira sa requête contenant ses moyens de
défense qu’il pourra développer oralement.
Toutes les fois que la partie défenderesse ne sera pas représentée à l’audience,
il sera constaté son absence malgré notification à elle faite.
Art 16.- Lorsque la résidence actuelle du défendeur n’est pas connue, les notifications lui
seront faites à son dernier domicile qui sera indiquée. Toutefois, si le doyen ou le juge
délégué le croit utile, il pourra prescrire qu’insertion en sera faite dans l’un des
journaux s’éditant à la capitale. La preuve de l’accomplissement de ces formalités devra
être apportée par la partie demanderesse.
Art 17.- Le juge en siège, le Ministère public entendu, ordonnera le dépôt des pièces pour
sa décision être rendue dans les vingt-quatre heures.
Art 18.- La décision rendue acquiert le caractère de la chose souverainement jugée et
n’est susceptible ni d’appel ni de cassation.
Art 19.- Toutes les fois qu’il se serait produit une erreur ou une omission sur l’un des
chefs de demandes ou qu’il s’agirait de trancher un différend quelconque relatif à la
décision, la partie intéressée pourra obtenir un jugement de rectification sur requête
adressée au doyen du tribunal civil, accompagnée d’un nouveau récépissé de
l’Administration Générale des Contributions couvrant la taxe prévue à l’article 5,
deuxième alinéa.
La décision qui interviendra sera annexée à la précédente. Toutes
modifications à apporter devront être consacrées dans un acte dûment légalisé par un
officier public du lieu de la résidence ou du domicile de l’intéressé, ou bien selon accord
des parties également légalisé.

Titre IV
De la transcription
Art 20.- Le dispositif de la décision admettant le divorce sera signifié à l’officier de l’état
civil avec sommation de le transcrire dans les registres à ce destinés pour produire son
plein et entier effet; ce, contre récépissé de l’Administration Générale des Contributions
couvrant la taxe y afférente.
Art 21.- L’officier de l’état civil délivrera l’acte de divorce en double original aux parties
et avis de l’accomplissement de la transcription sera publié dans l’un des quotidiens
s’éditant à la Capitale.
Art 22.- Tout dépositaire des registres contenant le divorce des étrangers ne pourra
délivrer aucune expédition indépendamment de l’Office du divorce des Étrangers sous
91

peine d’une amende de cinquante à cent gourdes à prononcer par le Tribunal de Paix,
sans préjudice de toute action pénale en cas de délit et en dommages-intérêts en faveur
de la partie lésée.
Art 23.- En ce qui concerne le délai de viduité, les étrangers pour tout nouveau mariage,
se conformeront aux lois, us et coutumes de leur pays d’origine ou du lieu de leur
domicile.
…………………………………………………………………………………………….

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