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UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE

EN SCIENCE DE LA VIE ET DE LA TERRE


Département de BV/PV
Master 1, BVT

Thème:

EVALUATION SUR LA GESTION DE LA BIODIVERSITE


AGRICOLEDE

Réalisé par :
KABORE Ali
OUEDRAOGO Salifou
SAVADOGO Daouda

Enseignante: Pr BATIONO/ KANDO P.

Année universitaire : 2019-2020


A l’aide d’exemples clairs et précis (indiquez les références bibliographiques) dites en quoi la
biodiversité agricole contribue-t-elle à :
UNE DÉFINITION DE LA BIODIVERSITÉ AGRICOLE
La biodiversité agricole représente la variété et la variabilité des animaux, des plantes et des
micro-organismes qui sont utilisés directement ou indirectement pour la nourriture et
l'agriculture, y compris les cultures, les animaux d'élevage, la forêt et la pêche. Elle comprend
la diversité des ressources génétiques (variétés, races animales) et des espèces utilisées pour la
nourriture, le fourrage, les fibres, le combustible et les produits pharmaceutiques. Elle inclut
également la diversité des espèces non récoltées qui aident à la production (les microorganismes
du sol, les prédateurs et les pollinisateurs) et celles que l'on trouve dans un environnement plus
vaste qui soutiennent les écosystèmes (agricoles, pastorales, forestiers et aquatiques) et
participent à leur diversité (Food and Agriculture Organization of the United Nations, 2002).

1) Augmenter la productivité et sécurité alimentaire


La majeure partie de l'approvisionnement alimentaire mondial est tributaire d'un très petit
nombre d'espèces animales et végétales. Pour sa consommation, l'homme a récolté ou cultivé
environ 7 000 plantes (2,6 pour cent de l'ensemble des espèces végétales). À peine 200 de ces
plantes ont été cultivées et une douzaine seulement fournissent à peu près 75 pour cent de
l'apport mondial en calories d'origine végétale: la banane, les haricots, le manioc, le maïs, le
millet, la pomme de terre, le riz, le sorgho, le soja, la canne à sucre, la patate douce et le blé.
En ce qui concerne les espèces animales, plus de 95 pour cent de la consommation mondiale en
protéines animales proviennent de la volaille, des bovins et des porcs. Environ 1 000 espèces
de poissons sont commercialisées mais 12 seulement constituent le tiers des poissons débarqués
et en aquaculture, moins de dix espèces dominent la production mondiale.

Or la qualité des aliments, notamment du point de vue de leur apport en vitamines essentielles
et autres éléments nutritifs, joue un rôle central dans la sécurité alimentaire et la protection
contre les carences alimentaires. Les cultures de base et le bétail fournissent, certes, la majeure
partie des protéines mais ils sont souvent déficitaires en d’autres éléments nutritifs.

La biodiversité agricole est le fondement même de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans


la mesure où elle permet d’avoir une alimentation diversifiée, riche et saine contribuant ainsi
au bien-être des populations (Coulibaly et al., 2008).

L’agro biodiversité joue un rôle important comme levier dans l’augmentation de la productivité
agricole en augmentant les rendements des cultures à l’hectare (Fongnzossie et al., 2018).

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2) Réduire la pression de l’agriculture dans les zones fragiles, les forêts
et sur les espèces en danger
La biodiversité est une base importante pour le bon fonctionnement de beaucoup de processus
naturels. Les milieux riches en espèces s’adaptent mieux aux changements environnementaux.
Par exemple les prairies de montagne riches en espèces s’érodent moins facilement et on des
rendements plus stable lors de périodes de sècheresse. La biodiversité plus importante constatée
sur les exploitations bio ainsi que les densités de population plus élevé de certaines espèces
influence des processus écologique importants. Il est prouvé que l’agriculture biologique
améliore la pollinisation, la réduction de l’érosion des sols arables, la décomposition du fumier
dans les pâturages et la réduction naturelle des ravageurs dans les sols et dans les cultures
(Crowder et al., 2010).

3) Préserver les sols et en augmenter la fertilité


Depuis que l’agriculture nourrit l’Humanité, la population mondiale a beaucoup évolué,
longtemps sous la barre du milliard, jusqu’à 1800, puis une augmentation fulgurante, un
triplement depuis 1950, pour atteindre aujourd’hui 7.5 milliards d’humains. Cette explosion
démographique, parallèlement à une moindre disponibilité des terres agricoles, a représenté un
défi sans précédent, et par conséquent la nécessité d’augmenter les rendements agricoles est
devenue le cœur des stratégies agricoles déployées par les états (Food and Agriculture
Organization of the United Nations, 2002).

La « révolution verte » a répondu efficacement à cet enjeu en augmentant considérablement les


rendements agricoles, qui représentent, entre 1960 et 1999, 78% de l’augmentation de la
production agricole mondiale. Cette performance repose principalement sur la mécanisation et
l’utilisation massive des engrais de synthèse, permise par la mise au point du procédé Haber-
Bosch (Vitousek et al., 1997), ainsi que le recours aux pesticides pour éliminer les causes
directes de perte de rendement : les herbicides contre les adventices, les fongicides contre les
champignons parasites, et les pesticides plus largement contre les prédateurs des cultures.

Cet ensemble de pratiques, qui constitue le cœur de la régie conventionnelle n’est pas anodin.
Ce sont des pratiques qui affectent profondément et durablement la diversité et la qualité des
habitats abritant la biodiversité, en plus d’impliquer des substances qui soient toxiques,
favorisent certaines espèces au détriment d’autres, en plus d’avoir une gestion agronomique qui
globalement diminue les populations présentes dans les sols agricoles par la diminution des
ressources en matière organique (Tsiafouli et al., 2015). Les micro-organismes, qui comportent

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des milliers d’espèces très diversifiées et très spécialisées pour des conditions bien particulières
vont donc se trouver affectées et sélectionnées par les pratiques agricoles(J. et al., 2002). Les
effets sur les micro-organismes sont centraux étant donné que la mésofaune et la macrofaune
dépendent in fine de microfaune par le jeu des chaînes trophiques (Wardle, 2004).

Face à cette situation appauvrissant les sols et les rendant mois fertiles, la biodiversité agricole
occupe une place de choix dans préservation et dans l’augmentation de la fertilité des sols. En
effet, elle favorise la biodiversité et la bonne santé des sols agricoles (Institut national de la
recherche agronomique (France), 2009). Les principales mesures qui ont un impact sur la
biodiversité du sol sont l’utilisation de plantes de couverture diversifiées, la diminution ou
l’arrêt du labour, la diminution des pesticides et la diminution des fertilisants inorganiques et le
recours aux fertilisants organiques.

4) Une intensification durable de l’agriculture


Si les tendances mondiales en matière de croissance démographique et de consommation
alimentaire se confirment, la production de denrées alimentaires devra augmenter de 60 % d’ici
2050. En raison de la diminution des surfaces de terres arables inutilisées, seule une
intensification agricole durable sera en mesure d’assurer la majeure partie de cette production
supplémentaire.
Pour optimiser l’utilisation et la gestion des ressources, l’intensification durable de l’agriculture
tient compte des paysages, des territoires et des écosystèmes dans leur globalité. Les
agriculteurs doivent produire davantage avec la même surface et utiliser moins d’intrants tout
en augmentant les rendements. Une bonne biodiversité des sols offrent une bonne fertilité des
sols et par conséquent une augmentation des rendements à l’hectare. La transition des
monocultures à l’agrobiodiversité est donc nécessaire pour une intensification durable de
l’agriculture (Food and Agriculture Organization of the United Nations, 2002).
L’assistance aux politiques que dispense l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation
et l'agriculture (FAO) vise à augmenter la productivité agricole, assurer la protection durable
des cultures, limiter la contamination chimique, gérer la biodiversité et les services
écosystémiques et renforcer les moyens d’existence.
Le nouveau modèle de la FAO « Produire plus avec moins » améliore à la fois la productivité
et la durabilité.
L’Organisation plaide en faveur de mesures d’incitation qui récompensent les meilleures
pratiques, organise des forums internationaux et régionaux et appuie les politiques qui
encouragent l’innovation de l’agrobiodiversité et de l’agroécologie.

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5) Maximiser une utilisation efficace des ressources de l’environnement
L’activité humaine, et en particulier agricole, est souvent perçue comme un facteur de
dégradation de l’environnement. Pourtant, la diversité variétale entretenue par des générations
de paysans offre l’opportunité d’exploiter différents faciès du milieu (Bazile and Soumare,
n.d.). L'efficacité des ressources signifie que les ressources limitées de la terre sont utilisées
de manière durable, ce qui permet aux générations actuelles et futures de continuer à pourvoir
à leurs besoins. La biodiversité agricole diminue l’emprunte écologique de l’agriculture sur
les ressources de l’environnement.

6) Améliorer la nutrition humaine et animale


Il faut réformer les systèmes alimentaires s’ils doivent nourrir les peuples avec une alimentation
de haute qualité en protégeant dans le même temps l’environnement. Aujourd’hui, le système
agricole, tout en procurant les aliments au monde, néglige ses besoins nutritionnels. À ce jour,
une personne sur trois dans le monde souffre de carences en oligo-éléments – par manque de
vitamines et de minéraux essentiels à la croissance et au développement – alors que presque 2
milliards de personnes sont en surpoids ou obèses (Research Institute (IFPRI), 2016). Ces deux
formes de malnutrition coexistent souvent.

L’un des plus grands enjeux au niveau mondial est de garantir l’accès universel à une
alimentation suffisante, saine et abordable, produite durablement. Presque deux milliards de
personnes sont en surpoids ou obèses, alors que deux milliards souffrent de carences en
vitamines et minéraux essentiels à une bonne nutrition (Research Institute (IFPRI), 2016).
La quantité et la qualité des aliments produits dans nos champs ou collectés dans la nature
(Powell et al., 2015) et la disponibilité, l’abordabilité, la convenance et la désirabilité des
aliments sur les marchés, ont un impact direct sur la qualité de notre régime alimentaire
(Herforth and Ahmed, 2015).
Il n’existe aucune définition standardisée et universelle de ce qu’est un régime alimentaire sain
car il faut prendre en compte des facteurs individuels et culturels. Cependant, les composantes
générales d’un régime alimentaire sain, comme défini par l’Organisation mondiale de la santé,
incluent des fruits, des légumes, des légumineuses, des noix et des céréales complètes (“Healthy
diet,” n.d.). Ces éléments essentiels sont apportés par la biodiversité alimentaire, soit la diversité
des plantes, des animaux et d’autres organismes utilisés dans l’alimentation, couvrant les
ressources génétiques des espèces, entre espèces et fournies par les écosystèmes, tant cultivées
que sauvages.

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7) Fournir des médicaments
La biodiversité joue un rôle crucial dans l’industrie pharmaceutique et par conséquent la santé
humaine. En effet, certaines molécules fournies par les espèces végétales ou animales sont
utilisées pour la fabrication des médicaments. On estime que près de la moitié des médicaments
utilisés (40%) sont issus d’une matière active naturelle extraite du vivant (dans les deux tiers
des cas d’une plante). Les industries pharmaceutiques ont d’ailleurs compris l’importance de la
biodiversité puisqu’elles sont très impliquées dans sa connaissance et son maintien. Citons
l’exemple du laboratoire Merck qui a passé une convention en 1991 avec l’Institut National de
la Biodiversité du Costa Rica, elle a rapporté 5 millions de dollars par espèce végétale qui
apportait un principe actif. Les médicaments et tout ce dont nous avons besoin se trouve dans
la nature. Ainsi l’aspirine, anti-inflammatoire, a été extraite de l’écorce du saule en 1829.
D’après l’OMS, 80 % de la population mondiale dépend des remèdes traditionnels basés sur
des espèces sauvages. La nature est détentrice de nombreux médicaments potentiels qui
disparaissent en même temps qu’elle.
8) Stabiliser la diversité des espèces
Il est clair qu’il subsiste de nombreuses interrogations sur le rôle de la biodiversité dans
l’évolution des écosystèmes. Goodman [1975] après une analyse de plus de 200 documents sur
le sujet avait conclu au fait qu’il n’existe pas de relation entre biodiversité et stabilité. Cette
perception globale semble évoluer actuellement. En fait, vu la diversité des systèmes, la variété
des notions de stabilité, les situations de références considérées et les modalités de recherche
(stabilité d’une espèce considérée ou de l’ensemble de l’écosystème par exemple ; une même
espèce n’aura pas le même impact sur des écosystèmes différents), il est clair qu’il ne peut y
avoir de loi universelle simple (Goodman et al., 1975). La question est ancienne et on peut
remonter jusqu’à Darwin [1859] si l’on recherche des exemples de corrélations positives entre
le nombre d’espèces et la stabilité des écosystèmes (Darwin, 1859). Un siècle plus tard, Mac
Arthur [1955] a montré que l’addition d’espèces à un écosystème permettait d’augmenter le
nombre de fonctions écologiques et indirectement d’augmenter la stabilité de l’ensemble. Mais
les modèles plus récents montrent que la réalité est en fait plus complexe (Keegan et al., 2018).
Hooper et al. [2005] résument ainsi les connaissances les mieux établies sur les écosystèmes
terrestres, à partir d’une revue de la littérature : tout d’abord, les caractéristiques fonctionnelles
des espèces influencent fortement les propriétés des écosystèmes, ainsi que les interactions
entre les espèces (compétition, prédation, facilitation etc.) ; l’abondance relative n’est pas

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toujours un bon indicateur de l’importance d’une espèce car des espèces dont le nombre
d’individus est faible peuvent influencer fortement l’ensemble (espèce clé de voûte par
exemple). Certains écosystèmes peuvent être au départ peu sensibles à la perte de certaines
espèces, du fait de la redondance de ces dernières pour un rôle donné, du fait que certaines
espèces contribuent assez peu aux propriétés globales ou que les propriétés considérées sont
contrôlées en majeure partie par les conditions abiotiques ; au final, des crises d’instabilité liées
à la disparition de certaines espèces peuvent apparaître assez brutalement. Lorsque la variabilité
spatiale et temporelle s’accroît, pour fournir de manière stable des biens et services, les
écosystèmes ont en général besoin de plus d’espèces, ce qui semble indiquer une possible
corrélation entre stabilité et biodiversité. Cela est en particulier vrai lorsque l’on élargit l’échelle
spatiale et temporelle (Hooper et al., 2005). Un autre élément de connaissance bien établi est
que l’extinction d’espèces ou les invasions provoquées par l’homme peuvent être impossibles,
difficiles ou coûteuses à inverser ou même à stabiliser, ce qui conduit à prendre en compte la
notion d’irréversibilité (et à faire intervenir par exemple la valeur de quasi-option pour les
décisions les moins irréversibles).
Ensuite, toujours d’après Hooper et al. [2005], différentes connaissances sont associées à un
assez bon degré de fiabilité : certaines combinaisons d’espèces sont complémentaires dans leur
utilisation des ressources et augmentent ainsi la productivité des écosystèmes, mais les
conditions environnementales peuvent faire varier cette complémentarité. La possibilité
d’invasion par des espèces exotiques généralement décroît avec le nombre d’espèces dans
l’écosystème. Mais aussi d’autres facteurs peuvent devenir prédominants, comme les
perturbations de l’écosystème et la disponibilité des ressources, qui peuvent faciliter l’invasion
d’ensembles même riches en espèces. La notion de risque intervient alors à ce niveau (Hooper
et al., 2005).
Il est ainsi illusoire de chercher des certitudes, des lois générales, dans ce domaine car tout
dépend des espèces considérées, et des écosystèmes examinés. Deux modèles schématiques
peuvent cependant être suggérés afin de représenter une bonne part des cas rencontrés (ce sont
les modèles les plus courants de la littérature) :
 Le modèle de « rivets » (Ehrlich et Ehrlich [1981]), tout comme les rivets qui tiennent
les ailes d’un avion : on peut en perdre plusieurs sans que cela ait de conséquences sur
la trajectoire de l’avion (Ehrlich et Ehrlich, 1981). Mais il est clair qu’une telle perte
diminue la résistance pour des aléas futurs. Sur le plan écologique, différents
recouvrements permettent au système de continuer de satisfaire aux différentes
fonctions. Comme l’indiquent Hooper et al. [2005], la présence de toute une gamme

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d’espèces capables de répondre différemment aux perturbations de l’environnement
peut permettre de stabiliser l’évolution de l’écosystème en réponse à une fluctuation des
conditions abiotiques. Ainsi, maintenir la diversité des organismes permet de préserver
pour le futur des options de gestion.
 Le modèle « pilote et passager » (Holling [1992] ; Walker [1995]) : certaines espèces
structurent l’écosystème, l’environnement (d’où en particulier la notion d’espèce clé de
voûte) dans lequel les autres espèces sont des passagers. Une hiérarchie est ainsi créée
entre les espèces, certaines étant plus importantes que d’autres pour la stabilité de
l’ensemble (Folke et al., 1996).
9) Protéger les écosystèmes
La protection des écosystèmes terrestres essaie de préserver ces espèces, en même temps
d'ailleurs que leur milieu de vie.
L'Afrique abrite sur son sol des écosystèmes particulièrement riches dont la plupart sont
d'intérêt mondial en raison de leur singularité. Elle dispose d'une diversité biologique
exceptionnelle, mais menacée, qui requiert des mesures particulières de conservation. Ses
forêts, en particulier les forêts équatoriales et tropicales humides, suscitent un grand intérêt au
niveau de la communauté internationale, leur gestion paraissant des moins rationnelles alors
même qu'elles nécessitent une protection accrue. Ses sols sont d'autant plus fragiles que la
progression de la désertification y est inquiétante. Ses ressources en eaux continentales, autour
desquelles s'organisent des structures de coopération pour l'aménagement et la mise en valeur,
ne font pas, dans tous les cas, l'objet d'une gestion écologiquement rationnelle, alors pourtant
que l'acuité des problèmes de l'eau dans une majeure partie du continent devrait y inviter
(Santilli, 2012).
10) Diversifier les produits et possibilités des revenus
La biodiversité agricole comprend la diversité des ressources génétiques (variétés, races
animales) et des espèces utilisées pour la nourriture, le fourrage, les fibres, le combustible et
les produits pharmaceutiques. Cette diversification augmente les possibilités des revenus. Dans
la boucle du Mouhoun l’association des cultures le maïs, le sorgho et le coton permet aux
agriculteurs de diversifier leur source de revenue (Guenot and Huchet-Bourdon, 2014).

11) Lutter contre les ravageurs et les maladies


Les ravageurs et les maladies transfrontières des plantes affectent les cultures vivrières,
entraînant des pertes importantes pour les agriculteurs et menaçant la sécurité alimentaire.

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La mondialisation, le commerce et le changement climatique, ainsi que l’affaiblissement de la
résilience des systèmes de production dû à des décennies d'agriculture intensive, ont contribué
à l’augmentation spectaculaire de la propagation des ravageurs et des maladies transfrontières
des plantes durant ces dernières années.
Les ravageurs et les maladies transfrontières des plantes peuvent se propager facilement dans
plusieurs pays et atteindre des proportions épidémiques. Leur apparition et recrudescence
peuvent causer des pertes énormes aux cultures et aux pâturages, menaçant les moyens
d’existence des agriculteurs vulnérables et la sécurité alimentaire et nutritionnelle de millions
de personnes.
Les criquets, chenilles processionnaires, mouches des fruits, les maladies de la banane et du
manioc et la rouille du blé sont parmi les ravageurs et les maladies transfrontières des plantes
les plus destructeurs.
La lutte biologique est une méthode de lutte contre les nuisibles tels que les ravageurs des
cultures (insectes, acariens, nématodes, etc.), les maladies (fongiques, bactériennes, virales,
etc.), ou les mauvaises herbes (plantes adventices) au moyen d'organismes vivants antagonistes,
appelés agents de lutte biologique (Iverson et al., 2014). L’agrobiodiversité favoriser
l’abondance et la diversité des populations d’ennemis naturels de ravageurs et de maladie à
travers l’entretien des ennemis naturels (Anderson et al., 2015).

Figure : Schéma illustrant la "diversity-trophic structure hypothesis" (Hutchinson, 1959). A gauche, la


situation dans les monocultures, à droite la situation lorsque la diversité végétale augmente, favorisant
ainsi la complexité des réseaux trophiques

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12) Rendre les écosystèmes de production agricole plus stables et
plus durables
Durant les cinquante dernières années, les activités humaines ont profondément modifié la
structure et le fonctionnement des écosystèmes terrestres et aquatiques, donnant lieu à ce qui a
été défini par la terminologie comme les « changements environnementaux globaux », qui
comprennent les changements d’usage des terres et les changements climatiques. En cause, les
pratiques de la « révolution verte » mises en place au sein de l’agriculture moderne afin de
répondre aux besoins croissants des populations humaines, ainsi que l’activité industrielle et
l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ces deux processus
sont maintenant reconnus (en plus de la fragmentation des habitats, des espèces invasives de la
pollution et du dérangement environnemental), comme étant en partie responsables des
perturbations biotiques et abiotiques majeures à l’origine de la sixième crise d’extinction de la
biodiversité (Sukhdev et al., 2014).

Le maintien d’une plus forte diversité engendrer par la biodiversité agricole à tous les niveaux
trophiques permet une meilleure résilience de l’écosystème aux stress et aux évènements
extrêmes comme ceux engendrés par les changements climatiques dû à la « révolution verte »
et les activités industrielles (Barnes et al., 2009; Oliver et al., 2015).

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EVALUATION SUR LA GESTION DE LA BIODIVERSITE AGRICOLEDE P a g e 12 | 12

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