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Document n° DS30130a
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Document n° DS30130
1. Introduction
Pourquoi utiliser un modèle d’action dans la commande d’un moteur ? La question est importante, car c’est
d’elle que découle toute la problématique de commande des moteurs électriques. La réponse tient au fait qu’un
moteur dont on veut faire varier la vitesse est toujours alimenté par un convertisseur électronique, même
rudimentaire. Par conséquent il faut toujours traduire les consignes de couple ou de vitesse données par
l’utilisateur, en grandeurs électriques de commande fournies par le variateur au moteur.
Mais la présence d’un modèle n’impose pas forcément celle d’un asservissement. L’exemple le plus
caractéristique est celui du moteur à réluctance variable, dont la fréquence d’alimentation impose exactement la
vitesse de rotation à un facteur près. Ce moteur n’a donc besoin d’aucun asservissement de vitesse ou de
position, tant qu’il fonctionne dans son domaine nominal. Son modèle de commande en vitesse se limitera alors
à une division par des nombres de pôles et de dents.
Un autre exemple simple est la machine à courant continu alimentée en tension. La force électromotrice de la
machine est proportionnelle à sa vitesse. Si on néglige la résistance d’induit, on peut considérer que la tension
appliquée à la machine impose sa vitesse quelle que soit la charge mécanique. Si cette commande en boucle
ouverte n’est pas assez précise, il faudra alors utiliser une rétroaction. Celle présentée ci-dessous utilise un
estimateur de vitesse, qui dispense d’un capteur tachymétrique.
convertisseur I
Wc U
correcteur de puissance moteur
Werreur W
Westimé U C
modèle moteur
Westimé = (U-R.I)/(k.Y)
Nous reconnaissons dans cette application l’importance du modèle de la machine. Il est renseigné à la fois par le
convertisseur (U paramètre de commande) et par le moteur (I paramètre subit). Si le moteur chauffe, alors sa
résistance évoluera, d’où une diminution de la précision de commande, voir une instabilité. Le correcteur peut
être de type proportionnel ou intégral, selon les performances choisies.
données C
rétroaction optionnelle
convertisseur
modèle moteur
D’un point de vue général, un modèle scalaire ne considère que les amplitudes des grandeurs, tandis qu’un
modèle vectoriel traitera aussi leur phase. Ce dernier, en restant plus proche du comportement instantanné du
moteur, sera plus performant.
D’une façon générale, le concepteur de motovariateur apprécie les modèles de couple qui séparent le flux du
courant, comme C=k.Y.I. Leur intérêt est d’autoriser le fonctionnement en mode défluxé (survitesse) et de
garantir une magnétisation correcte de la machine. Toute la pertinence du modèle viendra de son aptitude à
refléter l’état magnétique réel (Y) de la machine, notamment durant les régimes transitoires. S’il est faux, le
modèle donnera de mauvaises informations au convertisseur de puissance. Il en résultera alors soit une mollesse
excessive du motovariateur, soit une oscillation parasite. Imaginez l’influence de ces deux extrèmes en donnant
un coup d’accélérateur brutal au volant d’une voiture :
• soit par une accélération faible, nettement inférieure à ce que le moteur peut donner,
• soit par une accélération franche, mais une vitesse finale mal stabilisée.
Nous verrons que le contrôle scalaire de flux en estimant mal le flux réel dans la machine, démagnétise le
moteur durant les régimes transitoires (commande molle). Au contraire le contrôle vectoriel de flux estime très
précisément ce flux réel, d‘où des performances dynamiques très correctes. Mais si les paramètres intervenant
dans la régulation viennent à varier (échauffements, saturation…), alors des régimes instables peuvent
apparaître.
Par l’indépendance entre la création du flux et la production du couple électromagnétique, la machine à courant
continu est parfaitement adaptée aux entraînements à vitesse variable. Avec l’évolution de l’électronique de
puissance et de la micro-électronique, l’utilisation de la machine à courant continu s’est largement développée
pour répondre aux besoins des processus industriels les plus variés (machine-outil, convoyeurs, métallurgie,
papeterie, transport, agroalimentaire, textile, pompage, ventilation, manutention …). Toutefois, la présence du
collecteur mécanique, entraîne l'apparition d'étincelles au niveau des balais, en conséquence de quoi, l’utilisation
de la machine à courant continu standard est proscrite dans les atmosphères explosibles (raffinerie, plasturgie,
pétrochimie...).
Les phénomènes d’usure dans l’ensemble balais-collecteur sont accélérés dans un environnement d’exploitation
chargé de poussière agglomérantes ou des vapeurs corrosives (textile, aciérie, cimenterie, fonderie, mines…).
Pour que la machine à courant continu puisse fonctionner dans des conditions de sécurité suffisantes, il était
nécessaire d'assurer une étanchéité coûteuse par la construction des moteurs antidéflagrants ou par le
renforcement de l’indice de protection, IP44 ou IP55 défini par la norme NF C51-115. L’exploitation de la
machine à courant continu ne peut se faire sans la mise en place d’une maintenance préventive importante, par le
changement systématique des balais toutes les (2000 à 10000 heures) .
Afin de résoudre ces problèmes de fiabilité, maintenabilité, disponibilité et sécurité des machines à courant
continu, un intérêt considérable a été accordé aux machines à courant alternatif et notamment la machine
asynchrone à cage, appelée aussi machine à induction. Elle est réputée pour sa simplicité de conception, son
couple massique élevé, sa robustesse, son coût abordable et sa maintenance réduite. Il n’est pas certain que
l’intérêt pour la machine asynchrone à cage soit évident au premier abord, puisque les enroulements rotoriques
ne sont pas accessibles pour insérer un rhéostat de démarrage.
Fig.1 :
Machine à
courant
continu
compensée à
excitation
séparée
Nous
remarquons
dans cette
figure, le flux
total d’entrefer
(Fe) et les flux
statoriques
totaux d’axe d
(Fsd) et d’axe
q (Fsq).
Le couple
électromagnéti
que est le
produit
4/33 FranceCol Technology – contact@francecol.com – www.francecol.com droits réservés
DS30130a Commande vectorielle et scalaire des machines asynchrones
vectoriel du flux résultant Φe dans l’entrefer (issu des trois enroulements représentés à la figure 1) et du courant
d’induit Irq.
Cem = k .(Φe ∧ Irq) (2-1)
k est une constante géométrique de conversion, caractéristique de la machine.
Ce modèle est le modèle ampérien classique de Laplace, où les conducteurs sont ramenés à la périphérie de
l’entrefer.
Le flux résultant Φe est composé du flux statorique Φsd produit par le courant inducteur Isd dirigé suivant l’axe
des pôles, et du flux rotorique créé par la réaction magnétique de l’induit suivant l’axe des balais (courant Irq).
L’enroulement de compensation, correctement dimensionné, est parcouru par le courant induit qui lui permet de
s’opposer au champ rotorique, par conséquent, lorsque l’angle de calage des balais est nul (a =0), nous pouvons
écrire, quel que soit le courant d’induit :
Φe = Φsd (2-2)
et C=k.Fsd.Irq (2-3)
Cette condition de perpendicularité entre le courant induit et le flux d’entrefer (α=0), appelée aussi calage des
balais sur la ligne neutre de l’induit, engendre un couple électromagnétique maximum. Si le courant inducteur
est maintenu constant (cas des aimants permanents) alors le couple électromagnétique est directement
proportionnel au courant de l’Induit.
C=K.Irq (2-4)
L’indépendance de la création du flux et la production du couple est manifestement la propriété intrinsèque
fondamentale d’une machine à courant continu à excitation séparée. En dépit de cet avantage structurel le
développement de cette machine a été entravé par les problèmes liés à l’ensemble mécanique collecteur-balais.
L’autre grand intérêt de cette machine est la perpendicularité entre son flux inducteur et son courant induit. Elle
est garantie par la position mécanique des balais. Cette disposition optimale rend la conversion électromécanique
très efficace, quel que soit le régime. On retrouve cette perpendicularité dans les machines synchrones brushless,
mais jamais dans les machines asynchrones, où on n’a pas accès à l’angle interne électromagnétique.
Rs j.Xr
Vs j.xm Rr/g
Notons que les pertes fer dans le circuit magnétique sont exclues de cette analyse. Le couple électromagnétique
en régime permanent, s’obtient par la puissance Pt transmise au rotor :
C=Cmax. 2
g gm (3-2)
+
gm g
Cmax= 3.
p Vs
.
2 σLr ωs
( ) 2
(3-3)
gm= Rr
(3-4)
σ.Lr.ωs
L’ensemble de ces expressions permet de tracer la caractéristique couple/vitesse du moteur décrite à la figure 3,
pour une tension d’alimentation donnée et deux sens de la pulsation d’alimentation ws. Nous y remarquons les
trois comportements de la machine :
• Mode moteur hyposynchrone (vitesse de rotation W inférieure à celle de synchronisme : W<Wo=ws/p)
• Mode génératrice hypersynchrone (vitesse de rotation (W) supérieure à celle de synchronisme (Wo) :
W>Wo=ws/p)
• Le mode frein hyposynchrone (W<0)
La seule zone de fonctionnement stable recoupe les modes moteur et génératrice autour de la vitesse de
synchronisme (Wo=ws/p).
C,I
frein W
frein
I2
Fig3 : caractéristique couple-vitesse d’une machine asynchrone alimentée à tension et fréquence fixes
La relation (3-3) nous montre la présence d’un terme en (Vs/ws)² dans l’expression du couple maximum. Par
conséquent un fonctionnement à couple maximum sur toute la plage de vitesse, ne peut être obtenu qu’en
maintenant le rapport Vs/fs constant, c’est à dire en indexant la tension d’alimentation Vs sur la fréquence
d’alimentation fs. Ceci revient à maintenir le flux d’entrefer constant dont le rapport Vs/fs est l’image.
La figure 4 montre la mise en pratique de ce principe de commande à flux constant. La tension statorique part
d’une valeur minimale, afin de compenser la chute de tension résistive dans Rs, puis à partir d’une fréquence
donnée augmente proportionnellement à fs, tant que le permet la source d’alimentation (fonctionnement à flux
constant). Puis au-delà de ce point (fréquence de base, notée fbase), la tension statorique reste constante, ce qui
induit une diminution du flux d’entrefer inversement proportionnelle à la fréquence d’alimentation fs. Le couple
diminue avec le carré de ce dernier flux.
flux d'entrefer
couple max
Umax tension
source statorique
Umin
fbase fréquence
statorique
compensation
de l'influence de Rs
Fig4 : caractéristique couple-vitesse d’une machine asynchrone alimentée à tension et fréquence variables
On retrouve dans ce diagramme les modes d’alimentation de la machine à courant continu à excitation séparée,
avec ses deux zones à flux constant et dégressif. Nous y voyons le rôle inducteur du stator, qui contrôle le flux
dans la machine, via la tension statorique, tout en transmettant la puissance au rotor.
La figure 5 présente les courbes couple/vitesse homothétiques correspondantes à ce mode de commande, pour
quatre fréquences d’alimentation, avec une fréquence de base égale à 100Hz.
C(fr)
Les paramètres de commande correspondent à des grandeurs physiquement découplées (en régime établi ou
lentement variable) : le glissement g et le flux Ys. On peut aussi imposer la pulsation rotorique, sachant que :
(3-7) g=wr/ws
La figure 6 présente le schéma synoptique d’une régulation scalaire à retour tachymétrique. La vitesse de
rotation de l’arbre Narbre est additionnée à la consigne de pulsation rotorique fr, pour donner la fréquence
statorique fs. Le flux est construit à partir d’une loi en U/f , non linéaire, afin de respecter les contraintes
présentées à la figure 4.
flux
flux
C Vs=k.flux.fs
MAS
fr fs
onduleur MLI
K
C +
+
Narbre
Fig6. synoptique d’une commande scalaire avec retour tachymétrique
Cette commande permet de contrôler un couple positif (fr>0, mode moteur) ou négatif (fr<0, mode générateur).
Elle présente l’inconvénient de nécessiter un retour tachymétrique, aussi, dans la pratique, on lui préfère la
commande suivante, à retour de courant.
flux
flux
C Vs=k.flux.fs
MAS
fr fs
onduleur MLI
K
C +
+
Narbre flux
Is
Nous remarquons dans ce synoptique une prise en compte du flux dans le retour de courant tachymétrique. Elle
permet de corriger la variation de la pente de la caractéristique courant/vitesse lorsque l’état magnétique varie.
Elle est en revanche difficile à utiliser pour les modes générateur, en raison de l’intervention de la valeur absolue
du glissement dans (3-8). Elle est très utilisée dans les variateurs industriels, sous le nom : rattrapage de
glissement. Elle permet une précision de vitesse correcte, de quelques pour-cent selon le type de moteur utilisé.
L’identification de la machine est réalisée de la façon suivante, à l’aide de mesures au flux nominal et à la
fréquence statorique nominale :
• l’essai à vide, sans charge mécanique (à rotor entraîné au synchronisme de préférence) donne Iso
• l’essai en charge nominale (au glissement gn, au courant Isn et au couple Cn) donne
o le coefficient K’=(Is-Iso)/gn
o K=K’.Cn/(Ys².(Isn-Iso))
Il est important d’effectuer d’autres essais à des flux, fréquences et charges différents, afin de valider les
hypothèses de linéarité avancées, voire d’introduire des non linéarités dans les modèles d’action scalaires. Les
variateurs industriels proposent des coefficients d’action standards, exprimés en pour-cent des valeurs
nominales, qui suffisent largement dans la plupart des cas.
Nous concluons sur le fait que cette commande scalaire est très utile dans la plupart des applications industrielles
à faible dynamique, comme les convoyeurs, les machines-outils, le pompage/ventilation… Elle présente des
faiblesses, lors des variations rapides de couple de consigne ou de charge, qui induisent un démagnétisation
temporaire du moteur, que le modèle scalaire ne sait pas prédire. La seule façon d’y remédier est alors d’utiliser
un modèle d’action vectoriel.
s2
Ir2
s1
Vr2 θ
is2
Is1
Vr3 Ir1 r1
Vr1
Ir3 Is3
r3
Isb
Stator récepteur
Vsb Rotor générateur
phase b
stator phase a
Irb Vrb Wr rotor
phase a
Ira stator
axe d
qr=p.Wr .t
phase b Vra
rotor phase c
Vsa Isa
rotor
Vrc
Vsc Irc
phase c
Isc stator
a xe q
d d
(4-1) Vs1 Rs⋅ Is1 + Ψ s1 Vr1 0 Rr⋅ Ir1 − Ψ r1
dt dt
d d
Vs2 Rs⋅ Is2 + Ψ s2 Vr2 0 Rr⋅ Ir2 − Ψ r2
dt dt
d d
Vs3 Rs⋅ Is3 + Ψ s3 Vr3 0 Rr⋅ Ir3 − Ψ r3
dt dt
où les termes en Y représentent les flux apparents (produit flux réel par nombre de spires)
Nous pouvons récrire ces équations (4-1) d’une façon symbolique avec les vecteurs suivants :
d
(4-2) Vs_123 Rs⋅ Is_123 + Ψ s_123
dt
d
Vr_123 Rr⋅ Ir_123 − Ψ r_123 0
(4-3) dt
On démontre qu’il n’y a pas de solution analytique à ce système d’équations, qui doit être résolu de façon
numérique. Nous nous orientons donc vers un nouveau modèle d'action de la machine à induction, qui
permettra de résoudre de façon formelle ces équations. Il requiert les hypothèses dures suivantes:
• l'entrefer est supposé constant
• l'induction électromagnétique est à répartition spatiale sinusoïdale.
• la machine est symétrique
• les matériaux magnétiques du stator et du rotor ont une caractéristique d'aimantation B=f(H) linéaire.
La condition de comportement sinusoïdal est très importante à intégrer dans les raisonnements qui suivent. En
effet, elle est toujours approchée, car les bobinages ne le sont jamais, pas plus que la force magnétomotrice
d’entrefer. Mais l’expérience montre que la mise en court-circuit du rotor, en anihilant les harmoniques de rang
faible, génère une induction quasiment sinusoïdale dans l’entrefer. Il faudra malgré tout prendre des précautions
lors de l’étude des machines alimentées en créneaux pleine onde (cas des machines de grande puissance).
Nous allons étudier maintenant ce modèle d’action vectoriel, en commençant par les transformations de
coordonnées requises.
sβ
rβ
Isβ sα
Isβ Vrβ
Isα
θ
Irα rα
Vrα
Stator récepteur
Rotor générateur
Wr phas e d
ima gin air e)
d stator axe d (
phas e
rotor qr=p.Wr .t
Ird axe a
phase q Vs d Is d (bobine
rotor
Vrq Vrd physique a)
Irq
pha se q
sta tor
Vs q
Isq )
m agina ir e
axe q (i
Xα 1 − 1/ 2 − 1 / 2 X 1 (4-4)
Xβ = k . 0 3 / 2 − 3 / 2 . X 2
Xo 1 / 2 1/ 2 1 / 2 X 3
On démontre au §4.3 que la composante homopolaire Xo est nulle lorsque le neutre n’est pas relié. Cette
transformation peut être orthonormée, ce qui assure la conservation de la puissance instantanée. On l’appelle
transformation de Concordia, elle demande :
2
k= (4-5)
3
On peut exprimer la relation (4-4) par une transformation de Clark, obtenue par l’égalité entre la partie réelle du
vecteur spatial avec la grandeur relative de la phase1.
ℜ( X ) = X 1 (4-6)
2
k= (4-7)
3
phase 2
phase 1 ion e
I2 otat la ir
de r opo
axe e hom
F1 = ax
I 2
F3 Fo
Fq Fd
stator
rotor F2
I3
phase 3
Fig.10 : stator de machine simplifié et représentation des trois composantes directe, inverse et
homopolaire
Si maintenant, la somme des trois courants statoriques n’est pas nulle, alors il y a plus (ou moins) de flux qui
rentre dans le rotor au niveau de l’entrefer, que de flux qui n’en sort. Comme le flux est une grandeur
conservative (tout ce qui rentre égale tout ce qui sort), la différence de flux se referme en circulant axialement.
La figure 11 présente la décomposition des trajets correspondants. Nous y remarquons la composante coplanaire
du flux, qui circule dans un plan polaire d’axes d et q (ou a et b) : fd et fq, ainsi que la composante homopolaire
ire
mo pola
ho tion re
flux rota ola i
e de mop
ax e ho
flux = ax
coplanaire F o
Fq Fd
stator
rotor
q sβ
Vsq
Isq d
ωdq
θdq
Irq Vsd
Ird
sα
XRdq=[R(θdq-θ)].XRαβ (4-9)
Ces deux transformations d’axe et de coordonnées permettent d’analyser le stator et le rotor de la machine
triphasée selon des axes orthogonaux. Examinons maintenant comment appliquer cette méthode de façon
globale à une machine complète, en travaillant sur un même jeu d’axes.
Ωr
Vrd
Ird
Vrq Vsd
Irq Isd
axe d
Vsq
θ
Isq axe q axe s1
axe a
park1.doc
cos ( θ ) cos θ π π
− 2⋅ cos θ + 2 ⋅
3 3
2 π π
(4-10) P ⋅ sin ( θ ) sin θ − 2⋅ sin θ + 2⋅
3 3 3
1 1 1
2 2 2
elle transforme un vecteur X123 vers Xdqo par
cos ( θ ) sin ( θ ) 1
2
−1 2
⋅ cos θ − 2 ⋅
π sin θ − 2⋅ π 1
(4-12) P
3 3 3 2
cos θ + 2 ⋅ π sin θ + 2 ⋅ π
1
3 3 2
−1
(4-15) P⋅ P ⋅ Vs_dqo
−1
Rs⋅ P⋅ P ⋅ Is_dqo + P⋅ (
d −1
P ⋅ Ψ s_dqo )
dt
−1
La relation (4-3) devient P ⋅ Vr_dqo
−1
Rr⋅ P ⋅ Ir_dqo − (
d −1
P ⋅ Ψ r_dqo ) 0
dt
<==>
−1
(4-16) P⋅ P ⋅ Vr_dqo
−1
Rr⋅ P⋅ P ⋅ Ir_dqo − P⋅ (
d −1
P ⋅ Ψ r_dqo ) 0
dt
dérivons le terme
(
d −1
P ⋅ Ψ r_dqo ) comme: (uv)'=u'v+uv',
dt
Rs⋅ Is_dqo + P⋅
d P− 1 ⋅ Ψ s_dqo + d Ψ s_dqo
(4-17) Vs_dqo
dt dt
et pour (4-16)
Rr⋅ Ir_dqo − P⋅
d P− 1 ⋅ Ψ r_dqo − d Ψ r_dqo
(4-18) Vr_dqo 0
dt dt
Précisons que le terme du milieu de ces relations (4-17) et (4-18) s'écrit:
0 1 0
d −1
P⋅ P
d θ ⋅ −1 0 0
dt dt 0 0 0
Examinons maintenant comment nous pouvons établir les équations (4-17) et (4-18) précédentes de différentes
façons, selon qu’on place l’observateur sur le champ tournant, sur le rotor ou sur le stator. La simplicité
d’utilisation des équations en dépendra grandement. Rappelons que notre objectif est d’exprimer les relations
électriques (4-2) et (4-3) du moteur sur un repère commun au rotor et au stator.
Mais avant d’exprimer ces résultats, examinons la figure suivante.
ag
réelle a
(im
Fr
durant sa rotation
ed
===>
ax
f.e.m. induite Wr
dans l ’axe d
Isd
=
to d
é el
sta hase
d P− 1 ⋅ Ψr_dqo Fr
Vs
r
P⋅
p
dt
axe a
phase a (bobine
stator physique a)
Fréel
Vsa Isa
ax
e
q
d d
θ s ω s θ r ω r
(4-21) dt et (4-22) dt
axe d
d
Vsd Rs⋅ Isd + Ψ sd + ω s⋅ Ψ sq
(4-23) dt
d
0 Rr⋅ Ird − Ψ rd − ω r⋅ Ψ rq
(4-24) dt
axe q
d
Vsq Rs⋅ Isq + Ψ sq − ω s⋅ Ψ sd
(4-25) dt
d
(4.26) 0 Rr⋅ Irq − Ψ rq + ω r⋅ Ψ rd
dt
Nous voyons apparaître dans ces quatre dernières équations, en plus des équations électriques V=R.I+Y, un
terme en w.Y qui représente l’influence de la rotation mécanique sur le comportement électrique de la machine.
On peut le comparer à la force électromotrice induite dans la machine à courant continu. Nous comprenons que
l’intérêt de ce positionnement du repère sur le champ tournant, est d’établir des équations où les flux sont
continus en régime permanent. Les composantes alternatives étant éliminées, l’étude des régimes transitoires
sera fortement simplifiée, ainsi que l’établissement des conditions de contrôle vectoriel.
d d
θ s p⋅ Ω θ r 0
(4-27) dt et (4-28) dt
Les équations électriques (4-17) et (4-18) deviennent alors :
axe d
d
Vsd Rs⋅ Isd + Ψ sd + p ⋅ Ω ⋅ Ψ sq
(4-29) dt
d
0 Rr⋅ Ird − Ψ rd
(4-30) dt
axe q
d
Vsq Rs⋅ Isq + Ψ sq − p ⋅ Ω ⋅ Ψ sd
(4-31) dt
d
0 Rr⋅ Irq − Ψ rq
(4-32) dt
Nous voyons apparaître le même coefficient en p.W.Y que pour les équations (4-25) et (4-26). Son absence dans
(4-30) et (4-32) provient de l’absence de rotation du repère par rapport au rotor, qui y est accroché. Ces
équations sont utiles pour établir des estimateurs de flux, car elles sont posées sur un objet physique, le rotor.
d d
θ s 0 θ r − p⋅ Ω
(4-33) dt et (4-34) dt (remarquons que vu du stator le repère tourne à l’envers de (4-28)
d
Vsd Rs⋅ Isd + Ψ sd
(4-35) dt
d
0 Rr⋅ Ird − Ψ rd + p ⋅ Ω ⋅ Ψ rq
(4-36) dt
axe q
d
Vsq Rs⋅ Isq + Ψ sq
(4-37) dt
d
0 Rr⋅ Irq − Ψ rq − p ⋅ Ω ⋅ Ψ rd
(4-38) dt
De nouveau, nous voyons apparaître le même coefficient en p.W.Y que pour les équations (4-25) et (4-26). Son
absence dans (4-35) et (4-37) provient de l’absence de rotation du repère par rapport au stator, qui y est
accroché. Ces équations sont utiles pour établir des estimateurs de flux, car elles sont posées sur un objet
physique, le stator.
d
(4-41) Vsd Rs⋅ Isd + ( Ls⋅ Isd + M ⋅ Ird) + ω s⋅ ( Ls⋅ Isq + M ⋅ Irq)
dt
d
(4-42) 0 Rr⋅ Ird − ( Lr⋅ Ird + M ⋅ Isd) − ω r⋅ ( Lr⋅ Irq + M ⋅ Isq)
dt
d
(4-43) Vsq Rs⋅ Isq + ( Ls⋅ Isq + M ⋅ Irq) − ω s⋅ ( Ls⋅ Isd + M ⋅ Ird)
dt
d
(4-44) 0 Rr⋅ Irq − ( Lr⋅ Irq + M ⋅ Isq) + ω r⋅ ( Lr⋅ Ird + M ⋅ Isd)
dt
Le traitement de ces équations peut se faire de façon analytique, en simplifiant les équations, mais aussi de façon
plus formelle. Nous verrons la première manière de procéder au §5.3, tandis que la suivante sera traitée aux
paragraphes 5.4 et suivants. Cette dernière approche formelle utilise un modèle de la machine asynchrone à cage
alimentée avec une source de tension, sous la forme d’une équation d’état non linéaire :
dX
dt
[ ]
= Av (ω , ω dq ) . X (t ) + [B ].U (t )
(4-45) erreur dans la formule, remplacer w par W, mais laisser wdq tel quel
Y = [C.]X
U(t)=[Vsd Vsq]T : vecteur de commande .
Y(t)=[Isd Isq]T : vecteur de mesure.
Suivant la stratégie de commande, plusieurs combinaisons sont possibles pour écrire le vecteur d’état :
X=[Ysd Ysq Yrd Yrq W]T
X=[Isd Isq Ird Irq W]T
X=[Ysd Ysq Isd Isq W]T
X=[Yrd Yrq Isd Isq W]T
Pour une alimentation en tension la matrice d’état Av(ωdq,ω) qui décrit la dynamique de la machine est carré
d’ordre (5x5). Si la machine est alimentée en courant avec un vecteur de commande U=[Isd Isq]T le modèle
d’état s’écrit sous la forme :
dX
dt
[ ]
= Ac (ω , ω dq ) . X (t ) + [B1].U (t ) + B 2.
dU
dt
(4-46)
Suivant la stratégie de commande, plusieurs combinaisons sont possibles pour écrire le vecteur d’état :
X=[Ysd Ysq W]T
X=[ Ird Irq W]T
X=[Yrd Yrq W]T
la matrice d’état Ac(ωdq,W) est carré d’ordre (3x3).
La diversité des modes d’alimentation, des variables de commande a donné lieu à plusieurs stratégie de
commande, que nous allons étudier maintenant.
5. Le contrôle vectoriel
Le couple électromagnétique des machines à induction résulte de l'interaction de plusieurs grandeurs non
découplées. Par conséquent, les stratégies de contrôle de ces machines nécessitent l'élaboration d'algorithmes de
complexité d'autant plus grande que les performances globales requises doivent être élevées. Nous avons
découvert un modèle d’action vectoriel de la machine, qui permet d’exprimer dans un repère commun au stator
et au rotor, les équations électriques de la machine. Nous allons voir qu’en liant ce repère au champ tournant, il
devient possible de découpler les grandeurs responsables de la magnétisation de la machine de celles régissant
production du couple. Mais commençons par analyser l’expression du couple électromagnétique de la machine
asynchrone à cage, afin d’introduire le concept du contrôle vectoriel.
V1 I1
V2 I2
Considérons les tensions et courants dans le repère 123 : (5-1) V123
et (5-2)
I123
V3 I3
La puissance instantannée s’exprime :
T T T T
P_inst V123 ⋅ I123 <===> P_inst ( P⋅ V123 ) ⋅ P⋅ I123 <===> P_inst V123 ⋅ P ⋅ P⋅ I123
T T
<===> (5-3) P_inst Vdqo ⋅ Idqo car P ⋅ P I
Vd Id
Vq Iq
(5-4) Vdqo
et (5-5)
Idqo
Vo Io
(4
T
Nous retrouvons ici la même expression de la puissance instantannée qu’en (5-3) : P_inst Vdqo ⋅ Idqo
3
P(t) = .Rs.(Isd ² + Isq ² )
2
3 dΦsd dΦsq
+ . Isd . + Isq.
2 dt dt (5-7) erreur dans la formule, remplacer f par Y
3
+ .ωs.(Φsd .Isq − Φsq.Isd )
2
Nous voyons apparaître dans cette équation trois termes pour la puissance absorbée :
• des pertes par effet joule dans les enroulements statoriques,
• les pertes dues à la variation d’énergie magnétique emmagasinée dans le champ de couplage,
• la puissance transformable en puissance mécanique .
Le dernier terme nous conduit à l’expression suivante du couple électromagnétique :
⋅ p ⋅ ( Ψ rd ⋅ Irq − Ψ rq ⋅ Ird)
3
Avec les grandeurs rotoriques, cette relation devient : (5-9) C
2
Cem= 3 .p. Msr .(Φrd.Isq −Φrq.Isd) (5-11) erreur dans la formule, remplacer f par Y
2 Lr
On constate, que le couple est une grandeur quadratique, indépendante du repère dans lequel elle est exprimée.
Chaque expression comporte deux non linéarités provoquées par le produit croisé de quatre variables
différentes. Cette double non linéarité, montre belle et bien l’origine de la complexité structurelle du couplage
des grandeurs d’une machine asynchrone à cage.
Il est important de noter que ces relations font intervenir des grandeurs statoriques ou des grandeurs rotoriques,
mais il n'y a aucune analogie avec le moteur à courant continu, où le couple s'exprime à l’aide d’une grandeur
3
statorique (flux Ys) et d’une grandeur rotorique (courant Ir) : C ⋅ p ⋅ Ψ s⋅ Ir . Nous retrouvons ici la mise en
2
garde exprimée au paragraphe 2 sur l’analogie apparente entre le contrôle vectoriel de flux et la commande
d’une machine à courant continu : la similitude entre modèles ne signifie pas la similitude du comportement.
Mais si dans ces équations (5-8) à (5-11), une des quatre grandeurs flux ou courant est nulle, on découvre qu’il
est possible d’exprimer le couple dans la machine sous la forme du produit de deux grandeurs indépendante, par
exemple un flux et un courant. C’est ce que nous allons examiner maintenant au travers deprésentation du
principe du contrôle vectoriel de flux.
Toute la stratégie de contrôle par orientation du flux (dite contrôle vectoriel de flux), va consister à poser le
repère (d,q) choisi sur le flux, afin d’annuler sa composante orthogonale. De cette façon, nous pouvons écrire :
Yrq=0.
Avec ce mécanisme d’orientation, on supprime la première non linéarité et l’expression (5-11) du couple
devient :
Nous noterons dans toute la suite de ce paragraphe 5.2, le flux rotorique sous la forme: Ψ r Ψ rd . Notons
que nous aurions pu poser une condition de découplage sur le flux statorique : Ysq=0, par exemple. La démarche
aurait été la même que celle qui suit, mais elle aurait conduit à des résultats différents. Nous étudierons ces
vairantes dans le paragraphe 5.4.
⋅ ( Ψ r − M ⋅ Isd)
1
Ird
Ψ r Lr⋅ Ird + M ⋅ Isd Lr
(5-12) 0 Lr⋅ Irq + M ⋅ Isq <===> (5-13) −M
Irq ⋅ Isq
Lr
d
0 Rr⋅ Ird − Ψ r
(5-14) dt
0 Rr⋅ Irq + ω r⋅ Ψ r
En intégrant les courants (5-13) dans la relation (5-14), nous transférons la condition de découplage depuis des
grandeurs rotoriques vers des grandeurs statoriques :
−Rr ⋅ Ψ r + d Ψ r
−
Rr
⋅ ( Ψ r − M ⋅ Isd) − Ψ r
d
0
Lr Isd
Lr dt ⋅ Lr
dt
<==> (5-15) Rr M
M
0 −Rr⋅ ⋅ Isq + ω r⋅ Ψ r Ψ r Lr
Lr Isq ω r⋅ ⋅
Rr M
Ces deux équations (5-15) permettent de remplir la condition d’accrochage du repère de Park au flux rotorique,
qui rappelons le n’est pas accessible de façon directe. Elles doivent être remplies en permanence, ce qui signifie
qu’à partir d’une valeur imposée du flux rotorique Yr désiré (consigne), de sa dérivée temporelle et de la
pulsation rotorique wr (donc de la vitesse de rotation avec ws =p.W + wr), les deux composantes du courant
statoriques Isd et Isq sont parfaitement déterminées. Nous verrons qu’il reste alors un paramètre de réglage : la
fréquence statorique, qui autorise une action découplée des autres paramètres sur le couple.
Les équations au flux statorique (4-23) et (4-25), que nous n’avons pas encore utilisées permettent de faire
apparaitre le flux rotorique, auquel le repère de Park est attaché. Elles deviennent avec la condition de nullité du
flux d’axe q :
⋅ ( Ψ r − M ⋅ Isd)
1
Ird
Lr
(5-16)
−M
Irq ⋅ Isq
Lr
Intégrons les relations (5-16) dans les relations (4-39), non encore utilisées :
(Ls⋅ Lr − M 2) Ψ r
Ψ sd ⋅ Isd + M ⋅
Lr Lr
(5-17)
(Ls⋅ Lr − M 2)
Ψ sq Isq⋅
Lr
Le couple s'exprime alors, en remplaçant φ sd et φ sq dans (5-8) par leur expression venant de (5-17) :
⋅ p ⋅ ( Ψ sd ⋅ Isq − Ψ sq ⋅ Isd)
3
C
(5-8) 2
3 Ψ r 2 C
C ⋅ p ⋅ Isq⋅ M ⋅ <==> (5-18) Isq ⋅ ⋅ Lr
2 Lr 3 p ⋅ ( M ⋅ Ψ r)
Nous voyons que le couple s'exprime de façon simple sous la forme du produit d'un flux rotorique par un
courant statorique, mais avec un coefficient multiplicateur qui dépend des inductances du moteur. Nous pouvons
alors établir les relations de commande du moteur, en introduisant cette relation (5-18) dans la condition de
découplage (5-15) :
Ψ r Lr 2 C Ψ r Lr
(5-15) Isq ω r⋅ ⋅ et (5-18) donnent ⋅ ⋅ Lr ω r⋅ ⋅
Rr M 3 p ⋅ ( M ⋅ Ψ r) Rr M
<==>
2 C
(5-19) ω r ⋅ ⋅ Rr ω s − p⋅ Ω
3 ( p⋅ Ψ r2)
Cette dernière relation (5-19) nous donne de façon très explicite la pulsation rotorique requise wr pour obtenir le
couple désiré (ou encore la pulsation statorique ws), à partir de la consigne de flux rotorique Yr.
5.3.3. Bilan
L’utilisateur de la commande se fixe un flux rotorique Yr, fonction de l’état magnétique désiré dans sa machine.
On retrouve ici les utilisations potentielles connues de la machine à courant continu :
• le flux Yr augmente avec la consigne de couple (excitation type série),
• le flux Yr est fixé à sa valeur nominale (excitation type séparée).
−
−Rr ⋅ Ψ r + d Ψ r
Isd
Lr dt ⋅ Lr
(5-15) Rr M
Ψ r Lr
Isq ω r⋅ ⋅
Rr M
Cette relation donne, à partir de la consigne de flux rotorique Yr et de la mesure tachymétrique wr = ws - p.W, les
deux composantes du courant statorique, qu’il suffit de transformer en composantes triphasées, à l’aide d’une
transformation inverse (4-12) .
La consigne de couple donne directement la pulsation rotorique wr (et par conséquent ws = pW + wr, pW étant
mesuré) par la relation (5-19) :
2 C
(5-19) ω r ⋅ ⋅ Rr ω s − p⋅ Ω
3 ( p⋅ Ψ r2)
Nous n’avons pas besoin de connaître les courants rotoriques pour réaliser cette condition de découplage, ce qui
explique la grande robustesse de la méthode. On ne décide donc pas de mesurer le flux rotorique et d’y
accrocher par un asservissement quelconque le repère de travail de Park. Mais au contraire on remplit des
conditions électriques de commande (5-15), qui valident cette condition d’accrochage. Il est donc évident que la
précision de l'asservissement dépendra de la façon dont les inductances et les résistances seront identifiées, puis
évolueront. La figure 15 présente le synoptique de cette commande vectorielle simple.
onduleur de tension
asservi en courant
changeur de coordonnées
d,q vers 123 multiplieur temporel
asservissement courant phase 1
27/33
calculateur de la Is1(t) onduleur tension Vs1
consigne consigne flux condition de découplage Park inverse phase 1
couple Yr Is1mes
Isd cos (θ ) sin (θ ) 1 mesure Is1
C −Rr ⋅ Ψ r + d Ψ r
− 2
Lr d t Lr
Isd π 1
⋅
−1 2 asservissement courant phase 2
P ⋅ cos θ − 2 ⋅
sin θ − 2⋅ π
2 C Rr M
ω r ⋅ ⋅ Rr ω s − p⋅ Ω wr 3 3 3 2
3 2 Is2(t) onduleur tension Vs2
(p⋅ Ψ r ) Ψ r Lr π π 1
Isq ω r⋅ ⋅ cos θ + 2 ⋅ sin θ + 2 ⋅
phase 2 MAS
wr 3 3 2
Rr M W
ws Isq Is2mes
ws = wr + W mesure Is2
−1
X123 P ⋅ Xdqo
asservissement courant phase 3 Vs1
W Is3(t) onduleur tension temps
sin(ws.t) phase31 Vs3
Is3mes Vs2
ws mesure Is3 temps
Vs3
temps
DS30130a Commande vectorielle et scalaire des machines asynchrones
Précisons que cette dernière fonction de contrôle en courant n’est pas nécessaire lorsque l’onduleur est en mode
courant (présence d’une inductance de lissage côté continu et d’interrupteurs réversibles en tension). Cette
commande peut être réalisée à l’aide de circuits intégrés simples.
Cette méthode permet de réaliser des asservissements vectoriels efficaces à l’aide de composants simples. Les
fonctions de transformation de Park pouvant par exemple être programmés dans des mémoires ROM. Les
variateurs modernes incluent un estimateur qui recalcule en temps réel les paramètres, afin de tenir compte des
dérives en température des résistances et de la saturation du fer. Nous allons maintenant examiner des méthodes
de contrôle vectoriel plus évoluées, qui permettent d’éviter la commande en courant de l’onduleur.
Msr/(Lr.Tr)
Vsd
Isd Yrd
1/σLs Msr
1+Trp
p+1/σTs+(1-σ)/σ.Tr
σ.Ls
X
ωdq
σ.Ls
X
Msr/Tr
Vsq
÷
Isq
1/σLs ωm
X 3/2.pnMsr/Lr 1
p+1/σTs+(1-σ)/σ.Tr
J.p+f
Cr
Msr/Lr
X
Fig. 15 :modèle d’action de la machine asynchrone dans un référentiel lié au vecteur du flux
rotorique
C1 C2 C3
L
C
C E B MAS
A
C1
C2 C3 mesure
de
vitesse
C1,C2,C3,C4,C5,C6
Yref
Isd(ref)
Vsd Vsα Vs1
RΦ(z) Rd(z)
[R(θs]-1 [Tαβ]-1 MLI
Vsq
Rω(z) Rq(z)
Vsβ Vs3
Wref Isq(ref)
Isd Isα
θdq
Yrα
Estimation ou W
Atg(Φrβ/Φrα)
Observation du flux
Yrβ
Module
du flux
C1 C2 C3
L
C
C E B MAS
A
C1
C2 C3 mesure
de
vitesse
C1,C2,C3,C4,C5,C6
Yref
Isd(ref)
Vsd Vsα Vs1
RΦ(z) Rd(z)
[R(θs]-1 [Tαβ]-1 MLI
Vsq
Wref
Rω(z) Rq(z)
Vsβ Vs3
Isq(ref)
Atg(Vsq/Vsd) θdq
Is1
Isd Isα
Isβ Is3
θdq
W
ωdq
ωr
Msr •
•
Tr
Vsq
θs = a tan + θdq (38)
Vsd
ONDULEUR DE TENSION
X
B C Y
U
IDENTIFICATION
DES PARAMETRES
X Y
C
B
Fig 19: Estimation de la vitesse à partir d'un modèle en boucle ouverte et une identification
paramétrique
U Y
Ke +
-
X Y
B + C
+
7. Conclusion
Les progrès réalisés en électronique de puissance, dans l'automatique de commande et dans les systèmes
numériques à microprocesseurs, permettent par les techniques d’orientation du flux statorique ou rotorique de
doter la machine asynchrone à cage de performances statiques et dynamiques pour répondre aux exigences des
entraînements à vitesse variable en matière de fiabilité, maintenabilité et disponibilité.
9. BIBLIOGRAPHIE
Articles TI
Document n° DS30110
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Un moteur asynchrone est constitué d'une partie fixe, le stator, constitué d'un circuit
magnétique et de trois bobinages inducteurs, et d'une partie mobile, le rotor. Différentes structures
de rotor sont possibles ; citons notamment les rotors à cage d'écureuil, constitués de barres
conductrices régulièrement réparties à la périphérie du rotor, reliées entre elles par des anneaux de
court-circuit. La deuxième grande famille de rotor, qui constitue notamment le moteur particulier
que nous avons étudié, est appelé rotor bobiné ; il est constitué de trois bobines court-circuitées et
reliées entre elles. Le stator et le rotor sont séparés par un espace rempli d'air, l'entrefer. En pratique,
le rotor à cage se modélise de la même manière qu'un moteur à rotor bobiné. Dans toute la suite,
nous avons considéré le cas particulier de moteurs à rotor bobinés, mais les modèles sont également
valables pour les rotors à cage.
Le principe de base du moteur est le suivant : les trois bobinages du stator sont alimentés par
des courants triphasés, qui créent dans l'entrefer un champ magnétique tournant. Ce champ tournant
va créer au rotor des courants induits, dont l'interaction avec le champ va créer un couple qui va
mettre en rotation l'ensemble. Les grandeurs que nous maîtrisons (grandeurs d'entrée) sont les
tensions appliquées aux bornes des bobines du stator ; les grandeurs que nous cherchons
généralement à contrôler (grandeurs de sortie) sont le couple ou la vitesse de rotation.
Dans un moteur asynchrone, les trois bobines du stator sont alimentées par un système
triphasé équilibré, et elles sont géométriquement écartées de 2π/3p, où p est le nombre de paires de
pôles de la machine.
θ
-π -π 0 π π
2 2
Sc Ec Sa Ea Sb Eb
Figure 2 : représentation développée des connexions entre les conducteurs du stator
//mettre une figure représentant les conducteurs aller-retour des trois phases dans une vue en coupe
transversale ; mettre aussi une autre figure expliquant en détail les phases
ε θ=k
2n
π
I cos pθ=ε cos pθ ; p étant le nombre de paires de pôles du moteur, n le nombre
total de spires de l'enroulement, et k un facteur de proportionnalité lié à l'architecture, appelé facteur
de bobinage. Si les trois phases sont alimentées par des courants sinusoïdaux triphasés de pulsation
ωs et d'amplitude I, le théorème de Ferraris nous donne l'expression de la force magnétomotrice
3 ε
totale dans l'entrefer : ε θ= cosω s t−pθ . Le bobinage du stator crée alors dans l'entrefer un
2
champ tournant à la pulsation Ωs = ωs/p.
Lorsque le moteur est arrêté et alimenté par des courants triphasés, le rotor voit un champ
tournant se déplaçant à la pulsation Ωs. La loi de Lenz nous dit alors que le courant induit est créé
de telle manière à s'opposer à ses effets ; le courant induit dans les bobinages du rotor va donc
chercher à s'opposer à la rotation du champ tournant, et le rotor va donc essayer de se « lancer à la
poursuite » du champ tournant. Il y a donc création d'un couple électromagnétique. Notons Ω la
vitesse mécanique de rotation du rotor. Elle ne pourra jamais rattraper la vitesse du champ tournant
(si Ω = Ωs , le rotor verrait un champ magnétique fixe dans son repère, et donc le couple
électromagnétique s'annulerait. En l'absence de tout frottement, le moteur serait stable à Ω = Ωs,
mais les frottements, même très faibles, ralentiront le rotor à une vitesse inférieure à Ωs). En notant
Ω la vitesse mécanique de rotation du rotor, la relation Ω < Ωs est donc vérifiée pour la machine
asynchrone en fonctionnement moteur (conversion d'énergie électrique en énergie mécanique). C'est
à cause de cette différence entre la pulsation rotorique et la pulsation du champ tournant que le
moteur est qualifié d'asynchrone, par opposition aux machines synchrones, qui vérifient la relation
Ωs−Ω
Ω = Ωs . Nous noterons g= le facteur de glissement.
Ωs
Pour étudier les courants rotoriques, nous allons faire plusieurs hypothèses simplificatrices.
Tout d'abord, nous allons supposer l'entrefer constant, et négliger l'effet des encoches qui logent les
conducteurs. Nous allons supposer que la distribution du champ magnétique dans l'entrefer est
sinusoïdal (ce qui revient à l'assimiler à la première composante de sa série de Fourier), et nous
allons négliger l'effet de peau (limitation de la profondeur de pénétration du champ magnétique
dans un matériau), les pertes ferromagnétiques et la saturation des matériaux magnétiques.
Pour calculer le courant induit dans les bobinages rotoriques, nous devons connaître la
matrice des inductances du système, contenant les inductances propres et mutuelles des bobinages
statoriques et rotoriques. Nous pouvons déduire des hypothèses que nous avons faites que les
inductances propres sont constantes, et que les inductances mutuelles stator/rotor varient de manière
sinusoïdales avec α, l'angle (électrique1) entre le stator et le rotor. Nous allons par la suite nommer
les grandeurs statoriques à l'aide de l'indice s, et les grandeurs rotoriques à l'aide de l'indice r. Au vu
de la figure 22, la matrice des inductances du système s'exprime :
1 La relation liant l'angle électrique à l'angle mécanique est αélec= p αméc , où p est le nombre de paires de pôles
pα ar
as
ls est l'inductance propre d'une phase au stator, Ms est l'inductance mutuelle entre deux
phases du stator, lr est l'inductance propre d'une phase au rotor, Mr est l'inductance mutuelle entre
deux phases au rotor, Msr est l'inductance mutuelle entre une phase du stator et une phase du rotor
lorsqu'elles sont parfaitement alignées. Nous allons également définir Vsa, Vsb et Vsc les tensions
d'alimentation des phases du stator ; Isa, Isb et Isc les courants traversant les phases du stator ; Ira, Irb et
Irc les courants traversant les phases du rotor ; φsa, φsb et φsc les flux de champ magnétique traversant
les phases du stator ; φra, φrb et φrc les flux de champ magnétique traversant les phases du rotor ; Rr et
Rs les résistances d'une phase du rotor et du stator, et enfin Ce le couple électromagnétique.
Rappelons les formules que nous allons employer pour modéliser notre moteur. Tout d'abord
la loi de Lenz, qui est l'un des fondements de l'électromagnétisme : un enroulement traversé par un
−dφ
flux de champ magnétique φ est le siège d'une force électromotrice e d'expression e= .
dt
Ainsi, avec R la résistance de l'enroulement, I le courant le traversant et E la tension à ses bornes,
dφ
nous établissons l'équation électrique simple V=RI . Ensuite, le flux se calcule à partir de
dt
[M], matrice des inductances, selon la formule [φ]=[M ][I ] , avec φ la matrice des flux et I la
matrice des courants.
[] []
φ sa i sa
[ ][ ][ ] [ ] [ ] [ ][ ] [ ]
φ sb isb
Vsa R s 0 0 i sa φ 0 R r 0 0 i ra φ
d sa d ra φ sc i sc
Vsb = 0 R s 0 isb φ 0 = 0 R r 0 i rb φ =[ M]
dt sb dt rb φ ra i ra
VSc 0 0 Rs i sc φsc 0 0 0 R r i rc φ rc
φ rb i rb
φ rc i rc
Ces équations sont très compliquées à traiter directement. Par la suite, nous verrons une
transformation mathématique (la transformation de Park) qui permet de simplifier ces équations, et
de les rendre exploitables pour modéliser la commande de notre système.
Avant de passer à la commande du moteur, nous allons estimer le couple développé par le
moteur asynchrone. Pour cela, nous allons faire un bilan de puissance. Nous nous rappelons de la
dφ
formule V=RI . Calculons alors le flux φsa :
dt
4π 2π
φ sa=l s i sa Ms i sb M s i scMsr cos α i ra M sr cos α− i rbM sr cos α− i rc
3 3
Or i sa =I s cos gωt−ψ s et i ra =I r cos gωt−ψ r , d'où nous tirons la relation :
4π 2π 3
M sr cos α i ra Msr cosα − i rbMsr cosα − i rc = M sr I r cos pαgωt−ψ r
3 3 2
En outre, nous savons que isa + isb + isc = 0, donc l s i saM s isb M s i sc =l s −M s i sa .
3
Soit Ls = ls - Ms l'inductance propre cyclique du stator, et M= M sr l'inductance mutuelle
2
cyclique entre stator et rotor. Le flux vérifie alors la relation suivante :
φ sa=Ls I s cos ωt−ψ sM I r cos pα−gωt −ψ r
Réécrivons l'expression des tensions statoriques, en représentant les grandeurs sinusoïdales par des
vecteurs complexes :
Vsa=R s Is jL s ω Is jω I r (associé à e jωt ) et 0=R r Ir jL r gω
I r jMgω Is (associé à e jgωt )
{ }
−M
I' r = I
Ls r
N 'r =
Ls
M
Nr
{ }
V s=R s Is jLs ω Is−
Ir
deviennent alors : R 'r .
0= I ' r j N 'r ω I 'r − jLs ω Is−
Ir
g
Ce système d'équations se traduit alors par le schéma électrique équivalent suivant :
Is N’r
Rs Ism I’r
Vs R’r
Ls
g
Il est intéressant de noter qu'il ne s'agit là que d'un modèle physique équivalent, certaines
grandeurs introduites (par exemple R'2) n'ayant aucune signification physique. Concrètement, Rs
correspond aux pertes Joules au stator, Ls et N'r correspondent à l'énergie nécessaire pour magnétiser
le système (stator, entrefer et rotor). R'r/g représente l'énergie dissipée au niveau du rotor, répartie en
deux composantes (bien que ces deux composantes n'apparaissent pas explicitement dans
l'expression mathématique) : la puissance dissipée par effet Joule au rotor, mais surtout la puissance
mécanique effective.
Nous pouvons même préciser un peu le système, en tenant également compte des pertes fer
au stator, c'est à dire des pertes par courant de Foucault. Nous pouvons modéliser ces pertes par
l'adjonction d'une résistance Rf en parallèle de Ls, conformément au schéma suivant :
Is I’r
Ism
Rs N’r
Vs R’r
Rf Ls
g
Comme Rs est généralement faible, nous allons négliger la chute de tension aux bornes de
Rs, et supposer que Rs Is << Vs. Faisons un bilan de la puissance active consommée dans le système
(nous ne prenons pas en compte la puissance réactive ; toutes les grandeurs sont multipliées par 3
I 2s V2s R 'r I '2r
car le système réel est triphasé) : P totale =R s =P js Pf Pr . Comme nous l'avons
2 2R f g 2
vu, Pjs correspond aux pertes joules au stator, et Pf correspond aux pertes fer. Pr contient à la fois la
puissance dissipée par effet Joule au rotor et la puissance mécanique. Or nous connaissons
2
I
l'expressions des pertes Joule au rotor : P jr=3R r r . Nous en déduisons immédiatement que Pjr =
2
2
3 R ' r I 'r
gPr , donc Pméc = Pr – Pjr = (1 - g) Pr , et P méc=1−g . Remarquons que les facteurs 2 qui
2g
apparaissent au dénominateur découlent juste du fait que nous travaillons avec des valeurs crêtes et
non des valeurs efficaces.
ω
Le moteur tourne à la vitesse constante Ω=Ωs 1−g=1−g ; la puissance mécanique
p
2
Pméc p 3 R 'r I ' r
vaut P méc=CΩ ; nous en déduisons donc l'expression du couple : C= = .
Ω méc ω 2 g
En négligeant la chute de tension aux bornes de la résistance statorique R s , nous arrivons
2
2 Vs
I 'r =
2
assez rapidement à l'expression du courant rotorique : R 'r
2
2
. En remplaçant
N ' r ω
g
2
3p R 'r Vs
C=
dans l'expression du couple, il vient finalement : 2ω g R ' 2 2 .
r 2
N ' r ω
g
Rappelons que toutes les grandeurs électriques manipulées dans ces expressions sont des
valeurs crêtes (amplitudes), et non des valeurs efficaces.
Nous pouvons alors tracer l'allure du couple à tension statorique et fréquence constante, en
fonction du glissement puis de la vitesse de rotation :
C Nm
Cmax
R’r 1 g
gM =
Ν’r ω
Figure 28 : allure du couple en fonction du glissement
C Nm
Cmax
Ω
Figure 29 : allure du couple du moteur asynchrone
en fonction de la vitesse de rotation
Nous remarquons la présence d'un couple non nul à l'arrêt, ce qui permet le démarrage du
moteur. Il augmente progressivement avec la vitesse de rotation, puis lorsqu'elle se rapproche de la
vitesse de synchronisme, le couple chute brutalement. Lorsque le moteur est commandé en boucle
ouverte et sans charge, la vitesse de rotation est très proche de la vitesse de synchronisme.
2) Commande scalaire
Nous allons nous maintenant nous intéresser à la commande du moteur asynchrone. Les
paramètres d'action à notre disposition sont l'amplitude et la pulsation des tensions statoriques
(valeurs d'entrée). Nous voulons contrôler le système en vitesse. Nous allons désormais placer notre
onduleur triphasé à commande MLI systématiquement en amont du moteur, afin de pouvoir
Simulation du moteur à vide alimenté par un système de tensions triphasé sinusoïdal équilibré :
Comme dans le moteur à courant continu, nous observons un appel de courant très important
au démarrage (ici de l'ordre de 300A, soit de l'ordre de dix fois le courant en régime établi), ce qui
pose les mêmes problèmes de sécurité du système. Le courant se stabilise assez rapidement, en
environ une demie-seconde. Ensuite, nous observons un phénomène nouveau, à savoir
d'importantes oscillations du couple moteur, qui se répercutent dans la vitesse de rotation. Ces
oscillations sont liées à un trop faible amortissement du système. Le dépassement est de l'ordre de
30 à 40% pour la vitesse de rotation, ce qui semble très élevé.
La commande en boucle ouverte n'est donc pas satisfaisante, et il nous apparaît donc
nécessaire de développer d'autres stratégies de commande.
2
3p R 'r Vs
C=
2
Repartons de l'expression du couple établie plus haut : 2ω g R ' 2
r 2
N ' r ω
g
Assez rapidement, le glissement g se rapproche de 0 (voir la courbe de couple figure 27). Assez
2
R 'r 2 2
rapidement, nous pouvons donc faire l'approximation ≫N ' r ω . Dans ce cas, le couple
g
2
3p g 2 Ω −Ω 3 Ωs −Ω Vs
devient C= V s . Avec g= s et ω = pΩs , il vient C= . En
2ω R 'r Ωs 2 R 'r Ωs
choisissant de commander en maintenant constant le rapport Vs/Ωs (on parle de commande à
V/f constant), le couple en fonction de la vitesse suit une droite dont le coefficient directeur est
proportionnel au rapport Vs/Ωs .
C Nm
U 1
( ) 2 ' = Cte
ω Rr
Nous avons alors réalisé un asservissement du système en vitesse. Nous mesurons la vitesse
de rotation grâce à une génératrice tachymétrique, la comparons à une grandeur de consigne, et
après une correction proportionnelle-intégrale, nous obtenons le glissement gΩs à « appliquer » en
entrée du moteur. Cependant, la grandeur d'entrée est la pulsation électrique Ω s (la tension
statorique lui étant proportionnelle suite à la méthode retenue). Or nous savons que Ωs = gΩs + Ω.
C'est la raison pour laquelle nous rajoutons la vitesse de rotation mécanique après le correcteur ;
simplement afin d'obtenir effectivement la pulsation électrique. Le rapport Vs/Ωs doit être égal au
rapport tension nominale sur fréquence nominale. Il faut également prendre en compte le gain de
l'onduleur, U0/2 (où U0 est la tension constante d'alimentation de l'onduleur), et ramener à des
valeurs crêtes (et non des valeurs efficaces). Afin d'éviter de trop gros appels de courant, nous avons
pris la peine de retarder légèrement la montée de la commande à l'aide de la fonction de transfert
−Tp
1−e
H p= . C'est le rôle de la boite visible sur le schéma figure 38 juste après la consigne de
p
vitesse. Ainsi, un échelon de commande se transforme en rampe saturée, et la variation de tension
moins brutale limite grandement l'appel de courant.
Nous avons dimensionné les paramètres du correcteur empiriquement, de telle sorte à avoir
un temps de réponse et un dépassement satisfaisants. Voici les résultats obtenus pour un échelon de
vitesse de rotation de 200 tours par minute :
Nous observons un temps de réponse très satisfaisant (de l'ordre de 0,2 secondes, soit le
double du temps de montée de la rampe. Par contre, le courant appelé reste très important,
dépassant 50A pendant la phase de montée en vitesse. Nous observons également un léger
dépassement.
3) Commande vectorielle
a) Transformée de Park
[] []
φ sa isa
[ ][ ][ ] [ ] [ ] [ ][ ] [ ]
φ sb isb
V sa Rs 0 0 isa φ 0 R r 0 0 i ra φ
d sa d ra φ sc i
V sb = 0 R s 0 isb = φ sb ; 0 = 0 R r 0 i rb = φ rb ; =[M ] sc
dt dt φ ra i ra
V Sc 0 0 Rs i sc φsc 0 0 0 R r i rc φ rc
φ rb i rb
φ rc i rc
Dans ces équations, les sources sont les bobinages triphasés du stator, qui créent un champ
tournant dans l'entrefer. L'idée de base de la transformée de Park est de ramener le champ créé par
les trois bobinages triphasés au stator à celui créé par deux bobines fictives orthogonales au stator,
conformément au schéma de la figure 47. Le tournant créé par le bobinage triphasé au stator est le
même que celui créé par le bobinage diphasé d et q. Les deux bobines sont supposées avoir
exactement les même propriétés (leur rôle est symétrique).
Nous allons donc calculer les courants équivalents id et iq de telle sorte que l'expression de la
force magnétomotrice dans l'entrefer soit identique. Pour simplifier les calculs et mieux comprendre
ce qui se passe, nous allons supposer que notre moteur n'a qu'une paire de pôles, à savoir p = 1.
Comme nous l'avons déjà vu auparavant, le champ au point M créé séparément par chaque
bobinage a pour expression (l'angle β repère la position du point M ; la force magnétomotrice est
supposée radiale et constante) ; θ repère l'angle entre la phase a et la phase d :
Nous allons chercher à établir des hypothèses sur les phases d et q, qui permettront de
retomber sur la même force magnétomotrice que celle créée par le système triphasé. Rappelons
aussi que nous voulons une transformation qui soit « indépendante » de θ, c'est à dire une méthode
qui marche pour tous les θ. Nous pouvons raisonnablement supposer que les courants id et iq doivent
avoir la même pulsation ω que les courants statoriques : i d t=I d cos ωt−θ et
i q t=I q sin ωt−θ . Vu que les deux bobines fictives jouent un rôle symétrique, les deux
courants résulants ont même intensité, et Id = Iq. Vu que nous voulons que le champ produit ne
dépende pas de θ, nous allons explorer avec un déphasage de π/2 entre les courants dans les deux
phases fictives, de manière à respecter la symétrie de rotation (rappelons que nous voulons un
système indépendant de θ).
[ ][ ]
2π 4π
cosθ cos θ− cos θ− ε a
projections assez rapide nous donne :
[]
εd
εq
= 3
2π
−sin θ −sin θ− −sin θ− εc
3
3
4π
3
ε b . Or
nous savons que la force magnétomotrice engendrée par une spire est directement proportionnelle
au courant qui la traverse. Nous en déduisons donc l'équation reliant id, iq aux courants triphasés :
[ ][ ]
2π 4π
cos θ cos θ− cos θ− i a
[]id
iq
=K 3
2π
−sinθ −sin θ− −sin θ− i c
3
3
4π
3
i b . Le coefficient de proportionnalié liant ε à
i dépend notamment du nombre de spires. Nous n'avons aucune raison de le penser identique entre
les phases statoriques réelles et les deux phases fictives, ce qui explique l'apparition de la constantte
K.
Pour obtenir une équation inversible, il nous faut rajouter une composante à la matrice de
transformation. Comme le courant est simplement triphasé, nous ajoutons simplement une ligne de
trois valeurs identiques en dernière ligne de la matrice, ce qui nous forme un ensemble de trois
variables après transformation (id, iq, i0), sachant que i0 sera toujours nul. La transformation inverse
se fera en inversant la matrice, et en appliquant en entrée id, iq et 0. Ce processus s'appelle la
transformation de Park.
Nous devons définir une transformée de Park unique, Pour la définition de la transformée de
Park, nous pourrions retenir différentes valeurs pour K, le coefficient constant devant la matrice.
Nous choisissons de prendre K de telle sorte que les amplitudes de courant se correspondent, avant
3
et après transformation. Nous avons vu que I d = I , de sorte que nous allons donc choisir pour la
2
transformée de Park un coefficient constant devant la matrice égal à 2/3. D'autres méthodes existent,
notamment celle qui permet de faire correspondre directement les puissances.
Notre définition de la transformée de Park d'angle θ correspond alors aux matrices suivantes :
[ ] [] []
2π 4π
cosθ cos θ−
cos θ−
3 3 Ad Aa
2 2π 4π
Transformation directe : [M ]= −sin θ −sin θ− −sin θ− et Aq =[M ] A b
3 3 3
A0 Ac
1 1 1
2 2 2
[ ][ ]
cos θ −sin θ 1
[]
Aa 2π 2π Ad
2 cos θ− −sinθ− 1
Transformation inverse : Ab = 3 3 Aq
3
Ac 4π 4π
cosθ− −sin θ− 1 0
3 3
Il peut être bon pendant cette modélisation de garder à l'esprit la géométrie de nos
<enroulements équivalents, à la fois statoriques et rotoriques :
Nous effectuons les transformations de Park avec l'angle ωst pour les grandeurs statoriques,
et avec l'angle gωst pour les grandeurs rotoriques (ce choix sera justifié mathématiquement dans les
équations qui suivent). Ainsi, les bobines fictives au stator et au rotor sont alignées dans le champ
tournant.
Par exemple, la relation liant les courants statoriques aux courants rotoriques est :
[] [ ][ ]
id cosθ cosθ−2π /3 cos θ−4π /3 i a
2
iq = −sin θ −sin θ−2π /3 −sin θ−4π /3 i b
3
i0 1/2 1/2 1/2 ic
Nous allons commencer par déterminer les équations électriques de chacun des quatre
d Φs
enroulements. Rappelons les résultats précédemment établis : V s =[Rs ]I s et
dt
d Φs
0=[R s ] Is . Multiplions de chaque côté par la matrice de Park M(ωst) :
dt
d Φs
[M ] Vs=[M ωs t][R s ]I s [M ω s t] . Nous avons [Rs] = Rs Id (Les trois phases
dt
statoriques sont identiques), donc [Rs] et [M(ωst)] commutent. De plus, nous voyons dans
[]
Aa
d
[] []
dt
Aa Aa
d π dA
l'expression de M que [M ω s t] A b =ωs [ M ωs t ] A b [M ωs t ] b
si Aa, Ab et Ac
dt 2 dt
Ac Ac
dA c
dt
forment un système triphasé équilibré (car la dernière composante de la transformation de Park, la
composante homopolaire, est déjà nulle avant dérivation). Nous savons de plus que comme les
phases d et q sont orthogonales, en faisant la transformée de Park M(ωst + π/2), nous arrivons au
[ ][ ]
Aa −A q
résultat [
M ω s t
π
2 ]Ab
Ac
= Ad
A0
. L'équation électrique devient alors dans la base de Park,
{ }
dΦS, d
V S,d =Rs i S, d −ω s ΦS,q
dt
(tous les vecteurs étant alors les tranformées de Park) : .
dΦ
VS,q =Rs i S, q S, q ω s ΦS,d
dt
Dans le cas des équations rotoriques, nous allons réappliquer la même stratégie. Les trois
phases du rotor sont également symétriques. Simplement, nous allons cette fois appliquer la
transformée de Park pour l'angle θR , angle entre le rotor et le champ tournant. En notant α l'angle
mesurant la position (mécanique) du rotor, nous savons que par définition du glissement g, les
dα
pulsations vérifient la relation ω s=gω s , et que dans cette expression gωst représente l'angle
dt
entre le rotor et le champ tournant, α représente l'angle entre le rotor et le stator (fixe) et ωst
représente l'angle entre le stator (fixe) et le champ tournant. Nous nous rappelons que le rotor est en
court-circuit, et donc que les tensions statoriques sont toutes nulles. Nous établissons donc
{ }
dΦ
0=R R i R , d R , d −gω s ΦR ,q
dt
l'équation suivante : .
dΦR , q
0=R R i R , q gω s ΦR ,d
dt
Observons désormais les équations vérifiées par les flux, statoriques et rotoriques. Nous
savons que les flux statoriques et rotoriques avant transformation de Park vérifient les relations
[ ] [] [] [ ] [] []
φ sa i sa i ra φ ra i ra i sa
suivantes : φ =[ L ] i M i et φ =[L ] i M i . Multiplions la première
sb s sb sr rb rb r rb sr sb
φ sc i sc i rc φ rc i rc i sc
équation à gauche par [M(ωst)] ; elle devient alors :
[] [] []
φ S,d i sa i ra
φ S,q =[M ω s t][Ls ] isb [M ω s t][M sr ] i rb , puis encore :
φS ,0 i sc i rc
[] [] []
φ S,d i S ,d iR , d
−1 −1
φ S,q =[M ω s t][Ls ][ M ωs t ] i S ,q [ M ωs t][Msr ][M ω s t] i R , q .
φS ,0 i S,0 i R ,0
Pour les flux rotoriques, nous arrivons de la même manière au résultat suivant, en appliquant
la transformation de Park à l'angle θr = gωst entre le rotor et le champ tournant :
[] [] []
φ R ,d i R ,d i S,d
−1 −1
φ R ,q =[M gω s t][L r ][M gω s t ] i R ,q [M gω s t][M sr ][M gω s t] i S,q .
φ R ,0 i R ,0 i S ,0
Les matrices Ls , Lr et Msr représentent ici les matrices d'inductance propres du stator, du
rotor, et la matrice d'inductance mutuelle entre rotor et stator.
Le calcul des produits matriciels [M ω s t][Ls ][ M ωs t]−1 et[ M gωs t ][Msr ][M gωs t]−1
est long et sans intérêt. Nous nous contenterons donc d'en présenter le résultat. Notons de nouveau l s
et lr l'inductance propre d'une phase au stator et au rotor, Ms (Mr)les inductances mutuelles entre
deux phases du stator (du rotor), Msr le maximum d'inductance mutuelle entre une phase du stator et
3 M sr
une phase du rotor (atteints lorsqu'elles sont alignées), M= l'inductance mutuelle cyclique
2
entre stator et rotor, Lr=lr - Mr l'inductance cyclique rotorique et Ls=ls - Ms l'inductance cyclique
statorique.L'équation vérifiée par les flux devient alors simplement :
[ ][ ][ ]
φ S,d LS M 0 0 i S, d
φ R ,d M LR 0 0 iR , d
=
φ S,q 0 0 LS M i S, q
φ R ,q 0 0 M L R iR , q
Pour finir, nous allons chercher à estimer le couple développé dans la base de Park. Pour
cela, nous allons effectuer un bilan de puissance. Rappelons l'expression de la puissance triphasée
[]
i sa
de notre moteur : P=[V a V b V ]
c i sb . Faisons apparaître dans cette expression les
i sc
[]
T
i S ,d
composantes dans la base de Park : P=[V S, d VS ,q VS ,0 ] [M ωs t ]−1 [M ωs t]−1 iS ,q . Or
i S,0
−1 T 3
nous vérifions très rapidement par le calcul que [M ω s t] = [M ω s t] . Donc finalement, la
2
[]
i S, d
3
puissance vérifie la relation P= 2 [V S ,d V S,q V S,0 ] i S, q . En effectuant ce produit matriciel à
i S,0
partir des équations régissant V, nous pouvons identifier les différentes composantes de la
puissance. Le terme en R s i 2S ,d i 2S, q R r i 2R, di 2R ,q représente la puissance dissipée par effet
Joule dans les enroulements statoriques et rotoriques. Le terme en
dΦS,d dΦS ,q dΦR ,d dΦ R, q
i S, d i S, q i R ,d i R , q représente les échanges d'énergie
dt dt dt dt
électromagnétique avec les sources, et enfin le terme regroupant l'ensemble des termes liés aux
dérivées des positions angulaires P m = ΦS, d i S, q−ΦS ,q i S ,d ω s ΦR ,d i R ,q −ΦR , q i R ,d ω R correspond
à la puissance mécanique. En prenant en compte les équations de flux
[ ][ ][ ]
φ S,d LS M 0 0 i S, d
φ R ,d M L R 0 0 iR , d
= , nous pouvons alors établir la relation :
φ S,q 0 0 LS M i S, q
φ R ,q 0 0 M L R iR , q
ωélec
P m = ΦS, d i S, q−ΦS ,q i S ,d ω s−ω R . Comme P m =Ce Ωméc =Ce , nous obtenons alors une
p
3p 3p
expression du couple : Ce = ΦS, d i S, q−ΦS ,q i S ,d = ΦS∧ IS .
2 2
Travaillons un peu cette expression pour l'exprimer en fonction d'autres jeux de variables :
3p 3p
Ce = L s i S ,d M S, r i R ,d i S, q− Ls iS ,q M S, r i R ,q i S, d d'où Ce = Msr i R ,d i S ,q −i R , q i S,d
2 2
ΦR ,d M ΦR ,q M
Comme ΦR , d=LR i R , dM I S, d , i R ,d = − i S ,d ; de même , i R ,q = − i , d'où nous
LR LR L R LR S ,q
vient l'expression suivante, que nous retiendrons :
3p M
Ce = Φ i −ΦR , q iS, d
2 L R R ,d S,q
Une deuxième méthode est envisageable pour établire l'expression du couple. Elle consiste
en prendre en compte la puissance magnétique dans l'entrefer, qui a pour expression
i
i S, q Φ
∂ W m =T I ∂Φ , avec I= S, d et Φ= S, d . Nous avons alors ∂ Φ=
ΦS, q
−ω S ΦS, q
ω S ΦS ,d
d'après
la rotation des bobines équivalentes, que nous pouvons visualiser par exemple sur la figure 47. La
suite des calculs nous permet d'arriver au même résultat qu'avec la première méthode.
un produit vectoriel, mais le système collecteurs-balais nous assurent que l'angle entre le flux et le
courant est en permanence π/2.
Le défi pour nous ici est de réussir à contrôler indépendamment le terme de flux et le terme
de courant dans l'expression du couple. C'est là le principe du cotrôle vectoriel de flux.
Comme dans le cas de la machine à courant continu, nous arrivons très rapidement à une
modélisation de la machine asynchrone dans la base de Park dans le domaine de Laplace. Le
schéma-bloc est par contre beaucoup plus compliqué.
Plusieurs stratégies de commande vectorielle sont envisageables ; nous en étudierons une ici,
qui est la commande rotorique à flux orientée. Orienter le flux signifie que nous cherchons à ce que
le flux rotorique soit porté sur une seule composante, la composante d par exemple. Nous allons
3p M
donc chercher à annuler ΦR,q. Dans ce cas, l'expression du couple se réduira à Ce = Φ i .
2 L R R , d S, q
Pour la conception de notre commande, les grandeurs que nous savons contrôler (grandeurs
d'entrée) sont Va, Vb et Vc (ou plutôt Vd et Vq après transformation de Park), ainsi que la pulsation du
champ tournant ωs. Les grandeurs que nous pouvons facilement mesurer (grandeurs de sortie) sont
Ωméc (pulsation angulaire mécanique du rotor, mesurée par un codeur incrémental par exemple), i S,a
et iS,b (la somme des trois courants étant nulle (système triphasé équilibré), la connaissance du
troisième courant statorique n'apporte aucune information supplémentaire).
{ }
dφS ,d
V S,d =RS i S ,d −ωs φS, q
dt
[ ][ ][ ]
φ S,d LS M 0 0 i S, d dφ
V S,q =R S i S ,q S ,q ωs φS, d
φ R ,d M LR 0 0 iR , d dt
= ;
φ S,q 0 0 LS M i S, q dφR , d
V R ,d =0=R R i R , d −gω s φ R ,q
φ R ,q 0 0 M LR iR , q dt
dφ
V R ,q =0=R R i R , q R , q gωs φ R ,d
dt
Nous allons chercher à manipuler ces équations de telle sorte à pouvoir lui imposer un
couple désiré. Nous allons donc dans un premier temps chercher à asservir le système en IS,q et ΦR,d ,
qui sont les deux grandeurs qui interviennent dans le couple.
La première condition que nous avons, ΦR , q=0 nous donne immédiatement l'équation
−M i S,q
i R , q= .
LR
dΦR , d
Nous avons les équations ΦR , d=LR i R , dM i S,d et 0=R R i R , d −gω S ΦR , q , ce
dt
−LR dΦ R ,d
qui nous donne l'équation suivante : ΦR , d= M i S ,d (car ΦR,q = 0). Exprimé dans le
R R dt
M L
domaine de Laplace, cette équation devient alors ΦR , d= I S ,d (E1), avec τ R = R , le
1τ R p RR
temps de réponse rotorique. Concrètement, ce temps de réponse représente le temps au bout duquel
une variation de courant inducteur (IS,d) aura modifié le flux induit ΦR,d (en pratique, au vu de
l'équation, la modification sera totale après quelques τ). Cette équation nous servira surtout à
estimer en temps réel le flux rotorique induit en fonction de IS,d. En faisant cette estimation en temps
réel, il devient alors possible, pour commander le système en couple, de le commander uniquement
à l'aide des courants statoriques, ce qui est beaucoup plus facile (car ce sont des grandeurs
mesurables, au contraire du flux induit qui se déduit seulement après calcul des grandeurs
électriques du système).
Dans l'optique de réaliser notre asservissement en couple du moteur, nous allons alors
chercher à imposer au système des courants statoriques équivalents Id et Iq donnés. Mais pour cela,
il faut pouvoir réaliser la transformation de Park, et il nous faut donc connaître les angles θ R (angle
entre le champ tournant et le rotor) et θS (angle entre le champ tournant et le stator fixe). Le seul
angle que nous pouvons mesurer est l'angle mécanique, Ωt, à l'aide par exemple d'un codeur
incrémental1.
dΦR , q
Nous avons l'équation 0=R R i R , q gω S ΦR , d . ΦR,q = 0 donc sa dérivée temporelle
dt
−R R −M i S,q
également. Donc gω S =ω R = i . Avec i R , q= (établie plus haut), il vient
ΦR ,d R , q LR
i S, q
finalement ω R =M τ R . Dans l'implémentation concrète de l'algorithme, nous ajouterons au
Φ R ,d
dénominateur une valeur très petite, pour éviter les problèmes de division par 0. Nous en déduisons
θR par intégration, qui servira aux transformées de Park des grandeurs rotoriques. Puis nous
calculons θS par la relation θS =θR −α , qui nous servira à effectuer les transformations de Pak des
grandeurs statoriques.
Nous allons maintenant chercher à calculer Vs et Vq à appliquer pour obtenir les courants
{ }
statoriques de consigne. Nous avons les deux équations V =R i dφ S,d −ω φ . Les flux
S,d S S ,d s S ,q
dt
dφ
VS,q =RS i S ,q S ,q ωs φS, d
dt
1 Un codeur incrémental est un système optique de mesure d'angle. Une roue contenant pour notre moteur 1024 trous
régulièrement répartis sur sa périphérie est fixé à l'axe de rotation, et un système optique « compte » le nombre de
trous qui passent par cycle devant la source lumineuse.
1
i R , d=
LR
ΦR , d−M iS ,d =
1 M
i −MiS, d
LR 1τ R p S, d (nous avons simplement remplacé ΦR,d par son
i
i R ,q =−M S ,q
LR
estimateur dans la première équation).
{ }
Au final, nous établissons les équations suivantes :
V S,d =R S i S ,d
d LS i S, dM
1 M
i −M i S,d
L R 1τ R p S, d −ω s L S i S,q M −M
i S, q
dt LR
d L S i S, qM −M
i S ,q
LR 1 M
V S,q =R S i S ,q ωs LS i S, dM i −MiS ,d
dt L R 1τ R p S ,d
Cette équation peut se mettre en forme dans le domaine de Laplace, pour être par la suite
implémentée dans le DSP1. L'équation prend alors la forme
V S,d =A pi S, dB pi S, q
V S, q=C p i S,d Dp i S,q {
, avec }
A p=RS p L Sp M
2
1
L R 1τ R p
A(p), B(p), C(p) et D(p) les fonctions suivantes :
Bp=−ω S LS −
M2
LR .
2
M 1
C p=ω S LS −M
L R 1τ R p
2
M
D p=R S p L S−
LR
Dans toutes ces équations, les courants statoriques se mesurent, et ce sont également les
variables que nous cherchons à maîtriser, et la pulsation ω S se calcule. Nous avons donc réussi à
établir VS,d et VS,q en fonction de IS,d et IS,q.
La stratégie que nous avons suivie pour réaliser le schéma de commande est la suivante :
nous partons de deux blocs d'intensité statoriques de consigne. Nous leur retranchons la valeur des
courants mesurées (après transformation de Park bien entendue), et appliquons à la différence un
correcteur de type proportionnel-intégral. Les sorties des deux correcteurs deviennent alors nos
tensions appliquées au stator (il faut bien entendu faire une transformée de Park inverse pour
1 Le DSP, ou Digital Signal Processor, est le processeur de calcul temps réel qui sert au calcul des tensions statoriques
Résultats de simulation avec pour consigne 100A sur iS,d et 50A sur iS,q :
Nous observons que les comportements en courant sont intéressants : le temps de réponse
est systématiquement inférieur à 1 seconde, il n'y a pas de dépassement, ni d'erreur statique. Le
couple moteur développé sur l'arbre met plus de temps à monter, car il est astreint à la mise en place
du champ magnétique dans le rotor, et est ralenti à hauteur de la constante de temps rotorique τR.
Dans le moteur simulé, nous avons τR=0,6s ; le temps de montée doit alors être de l'ordre de
Tstator + 3τR = 2s, ce que nous observons effectivement.
Pour régler ce problème de retard du couple, une stratégie est de d'abord injecter dans la
machine IS,d=constante et IS,q=0 afin de la magnétiser. Dans cette configuration, le couple sera nul, la
puissance dissipée faible, et ΦR,d va monter après quelques τR . Par la suite, lorsque nous
demanderons du couple, il suffira de régler IS,q à la bonne valeur, et le temps de réponse sera
simplement celui du courant statorique, de l'ordre de 0,5 secondes dans notre cas par exemple.
Document n° : DS30113c
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Ce document présente la modélisation à l'aide de la transformation de Park du moteur asyncrhone d'induction. En considérant un
angle mécanique θ nul, il s'applique directement au transformateur triphasé.
Tous les calculs seront effectués en convention récepteur au stator et générateur au rotor.
Les termes notés, X°, représentent la dérivée temporelle de X.
ωs représente la pulsation des courants statoriques;
ωr représente la pulsation des courants rotoriques;
Ωr représente la vitesse de rotation de l'arbre.
0 Machines étudiées
Nous considérons le secteur d'alimentation suivant :
ωs 2π 50Hz
Vsd 6600V
1 Modélisation du MAS
Il est utile de préciser en introduction que la modélisation de Park suppose que la machine est à répartition d'ampère-tours
sinusoïdale, ce qui n'impose pas une isotropie des inductances directes et quadrature.
1-1 Schéma
Considérons le schéma du moteur asynchrone suivant, qui fait apparaître deux armatures triphasées, décalées de l'angle θ. Nous
posons volontairement les axes d et q non alignés sur les bobines, car ce référentiel peut être lié au champ tournant.
Isb
Stator récepteur
Vsb Rotor générateur
phase b
stator phase a
Irb Vrb Wr rotor
phase a
Ira stator axe d
qr=p.Wr.t
phase b Vra
rotor phase c
Vsa Isa
rotor
Vrc
Vsc Irc
phase c
Isc stator
axe q
Ces équations incluent des grandeurs notées a, b et c, qui sont liées par couplage magnétique. Il est la plupart de temps impossible
de trouver des solutions explicites à l'étude des régimes transitoires des machines.
Les nouvelles grandeurs sont définies selon les trois axes, notés:
-d pour l'axe direct;
-q pour l'axe en quadrature;
-o pour l'axe homopolaire (dans la direction de l'axe de rotation).
I3
phase 3
La figure suivante représente le nouveau modèle de la machine, dans un repère à deux axes: d et q.
Stator récepteur
Rotor générateur
Wr phase d ire)
d stator e d ( i magina
phase ax
rotor qr=p.Wr.t
I rd axe a
phase q V sd Is d (bobine
rotor physique a)
Vrq Vrd
Irq
phase q
stator
Vsq
Is q
im agin aire)
ax e q (
Les bobines sont fictives, mais l'une d'entre elles peut malgré tout coïncider avec une bobine physique. Par exemple, si le repère de
Park est attaché au stator, nous choisirons de confondre les bobines, statoriques a et d. De la même façon, si le repère de Park est
attaché au rotor, nous choisirons de confondre les bobines rotoriques a et d.
L'intérêt de cette transformation est de fournir un découplage complet entre les équations liant les grandeurs d'axe d et q. Des
solutions explicites peuvent ainsi être trouvées lors de l'étude des régimes transitoires des machines.
cos( θ ) sin( θ )
1
2
1 1 2 π π 1
(1.4-2) Xabc = P Xdqo P = cos θ 2 sin θ 2
3 3 3 2
cos θ 2
π π 1
sin θ 2
3 3 2
T 1 2
Remarquons que la matrice P est orthogonale P = P , quelque soit la distribution relative du coefficient sur les
3
1
deux matrices P et P .
Nous supposerons dans toute la suite des calculs que la composante homopolaire des grandeurs est nulle.
1
Introduisons la transformation de Park Xabc = P Xdqo dans les équations vectorielles
précédentes.
au stator
1
Vs_abc = P Vsdqo
1 1
Xabc = P Xdqo ==> Is_abc = P Isdqo
1
Ψs_abc = P Ψs_dqo
au rotor
1
Vr_abc = P Vrdqo
1 1
Xabc = P Xdqo ==> Ir_abc = P Irdqo
1
Ψr_abc = P Ψr_dqo
d
Les équations (1.5-1) Vs_abc = Rs Is_abc Ψs°_abc = Rs Is_abc Ψs_abc donnent au stator
dt
: 1 1
P Vs_dqo = Rs P Is_dqo
d 1
P Ψs_dqo
dt
P P 1
Vs_dqo = P Rs P
1
Is_dqo
d 1
P Ψs_dqo
d t
<==>
PP
1
Vs_dqo = Rs P P
1
Is_dqo P
d 1
P Ψs_dqo
dt
<==>
I Vs_dqo = Rs I Is_dqo P
d 1
P Ψs_dqo
dt
<==>
Vs_dqo = Rs Is_dqo P
d 1
P Ψs_dqo (1.5-2a)
dt
d
Les équations (1.5-1) Vr_abc = Rr Ir_abc Ψr°_abc = Rr Ir_abc Ψr_abc donnent au rotor
dt
:
P
1
Vr_dqo = Rr P
1
Ir_dqo
d 1
P Ψr_dqo
dt
Utilisons la même démarche au rotor. Multiplions de chaque côté l'équation précédente, afin de la simplifier. Nous obtenons,
1
sachant que la matrice de Park est orthogonale ( P P = I):
P P 1
Vr_dqo = P Rr P
1
Ir_dqo
d 1
P Ψr_dqo
dt
<==>
PP
1
Vr_dqo = Rr P P
1
Ir_dqo P
d 1
P Ψr_dqo
dt
<==>
Nous en déduisons :
d 1 1 d
Vs_dqo = Rs Is_dqo P P Ψs_dqo P P Ψs_dqo
d t dt
d 1 1 d
Vr_dqo = Rr Ir_dqo P P Ψr_dqo P P Ψr_dqo = 0
dt dt
d 1
Vs_dqo = Rs Is_dqo P P Ψs_dqo Ψs°_dqo
dt
(1.5-3)
d 1
Vr_dqo = Rr Ir_dqo P P Ψr_dqo Ψr°_dqo = 0
dt
Reprenons les équations vectorielles précédentes (bobines réelles) Vs_abc = Rs Is_abc Ψs°_abc
Vr_abc = Rr Ir_abc Ψr°_abc = 0
et comparons-les aux précédentes (1.5-3), placées sur des bobines fictives.
Nous avons y fait intervenir le terme de force électromotrice induite (loi de Lenz), dû à la rotation relative entre le repère de Park et
les bobines réelles, comme l'explique la figure ci-contre.
La bobine virtuelle
coupe le flux Fréel
)
re
émis par la phase ai
in
el
ag
réelle a
F ré
(im
durant sa rotation
ed
===>
ax
f.e.m. induite Wr
dans l ’axe d
Isd
to d
=
s t a h as e
éel
d
d 1
Vs
Fr
r
P P r_dqo
p
dt
axe a
phase a (bobine
stator physique a)
Fréel
Vsa Isa
ax
eq
0 1 0
d 1 d 1 d
Ce terme de f.e.m. P P Ψr_dqo s'écrit après simplification : P P Ψr_dqo = θ 1 0 0 Ψr_dqo
dt dt dt 0 0 0
Il est possible d'exprimer l'équation (1.5-3) de trois façons, selon le repère auquel on accroche le référentiel tournant. Examinons ces
trois possiblités.
1.6. Expression des grandeurs dans le repère de Park lié au champ tournant
En accrochant le repère de Park au champ tournant, nous imposons : Repère lié au flux magnétique
d
θs = ωs
d
θr = ωr Wr
dt dt
ws wr
<===>
<===>
d d Wr
θs = Ωr θr = 0
dt dt
ws wr
Nous utilisons la même démarche qu'au cas précédent du repère accroché au flux
magnétique.
<===>
<===>
d
θs = 0
d
θr = Ωr Wr
dt dt
ws wr
Nous utilisons la même démarche qu'au cas précédent du repère
accroché au flux magnétique.
<===>
<===>
Va Ia
(1.9-1) Vabc = Vb (1.9-2) Iabc = Ib (1.9-3) T
P_inst = Vabc Iabc
Vc Ic
T
T T P_inst = Vdqo Idqo
P_inst = Vdqo Idqo = ( P Vabc) P Iabc
<===>
T T T
P_inst = Vabc P P Iabc car P est orthogonale ( P P = I )
3
Le couple s'exprime C = p ( Ψd Iq Ψq Id) p est le nombre de paires de pôles
2
Il faut noter que ces relations font intervenir soit des grandeurs statoriques, soit des grandeurs rotoriques. Il n'y a aucune analogie
3
avec le moteur à courant continu, où le couple s'ecrit: C = p Ψs Ir. De plus, ces résultats ne dépendent pas de l'endroit où
2
est attaché le repère de Park.
1-10 Modélisation des couplages électriques dans les axes direct et quadrature
Reprenons le dessin du moteur dans le repère de Park. Il fait apparaître deux axes indépendants magnétiquement, car orthogonaux.
Nous pouvons alors écrire les équations reliant les flux et les courants le long de chacun de ces axes, comme si on avait deux
transformateurs fixes rotor/stator indépendants.
phase d
d stator axe d
phase
rotor qr=p.Wr.t
phase q Ird V sd Is d
rotor
Vrq Vrd
Irq
phase q
stator
Vsq
Isq
axe q
Notre machine d'induction est isotrope angulairement ( Lsd = Lsq = Ls , Lrd = Lrq = Lr & Mrsd = Mrsq = Mrs ), les équations
aux flux, pour chacune des bobines s'écrivent:
Bloc électrique
d d
Vsd = Rs Isd Ψsd 0 = Rr Ird Ψrd Ωr Ψrq
dt dt
d d
Vsq = Rs Isq Ψsq 0 = Rr Irq Ψrq Ωr Ψrd
dt dt
Nous remplaçons les flux par leurs expressions intégrant les courants :
au stator
d
Vsd = Rs Isd ( Ls Isd Mrs Ird)
dt
d
Vsq = Rs Isq ( Ls Isq Mrs Irq)
dt
au rotor
d
0 = Rr Ird ( Lr Ird Mrs Isd) Ωr ( Lr Irq Mrs Isq)
dt
d
0 = Rr Irq ( Lr Irq Mrs Isq) Ωr ( Lr Ird Mrs Isd)
dt
La méthode la plus pratique de résolution est celle des variables d'état, nous écrivons le système d'équations sous une forme
matricielle :
d
LsrM Isrdq = RsrΩM Isrdq Vsdq
dt
Nous remarquons la construction de cette équation matricielle, qui se rapproche de celle du moteur à courant continu :
d
L Idq = R Idq Ω Mrs Iqd Vsdq
dt
Mais ceci ne veut surtout pas dire que la machine asynchrone est une machine à courant continu.
avec
Vsd Isd
Ls 0 Mrs 0 Rs 0 0 0
Vsdq =
Vsq
Isrdq =
Isq
0 Ls 0 Mrs 0 Rs 0 0
LsrM = RsrΩM = 0 Ird
Mrs 0 Lr 0 Ωr Mrs Ωr Lr
0 Rr
0 Irq
0 Mrs 0 Lr Ωr Mrs
0 Ωr Lr Rr
Afin d'utiliser un simulateur en variables d'état, il faut présenter ce système d'équations matriciel, sous la forme canonique
d
X = A X B U , où X est le vecteur inconnu et U le vecteur excitation. Il nous faut alors inverser la matrice Lsrdq.
dt
Lr Mrs
Ls Lr Mrs
0 0
Ls Lr Mrs2 2
1 Lr Mrs
Ls 0 Mrs 0
Ls Lr Mrs2
0 0
1 0 Ls 0 Mrs Ls Lr Mrs
2
LsrM = =
Mrs 0 Lr 0 Ls
Mrs
0 Mrs 0 Lr
Ls Lr Mrs2
0 0
Ls Lr Mrs2
Mrs Ls
Ls Lr Mrs2
0 0
2
Ls Lr Mrs
d 1 1
ou encore sous forme symbolique Isrdq = LsrM RsrΩM Isrdq LsrM Vsdq
dt
Bloc mécanique
Au bloc d'équations électriques précédent, il faut rajouter à ce système une équation correspondant au couple, qui sera traitée dans
une boîte indépendante. Elle peut s'écrire indifféremment au rotor ou au stator :
au stator
Cm = ( Ψsd Isq Ψsq Isd)
3 Np
2 2
au rotor
Cm = ( Ψrd Irq Ψrq Ird)
3 Np
2 2
d 2
L'équation de la dynamique donne Cm = Jm Ωr Cro Cr1 Ωr Cr2 Ωr
dt
d
Reprenons ces deux équations, et mettons les en forme de variables d'état X = A X BU
dt
:
3 Np ( Ψsd Isq Ψsq Isd)
Cm =
2 2
2
Cr2
d Ωr Ωr
Cm = Jm Ωr Cro Cr1
dt Ωn Ωn
Np
2
d Cr1 Ωr Cr2 Ωr 3 2 Cro
===> Ωr = Jm ( Ψsd Isq Ψsq Isd)
dt Jm Ωn Jm Ωn 2 Jm
remplaçons dans cette équation les flux par leurs expressions précédentes : Ψsd = Ls Isd Mrs Ird
Ψsq = Ls Isq Mrs Irq
Np
2
d Cr1 Ωr Cr2 Ωr 3 2 Cro
Ωr = Jm [ ( Ls Isd Mrs Ird) Isq ( Ls Isq Mrs Irq) Isd]
dt Jm Ωn Jm Ωn 2 Jm
d
il n'est pas possible de mettre cette équation sous une forme matricielle canonique X = A X B U , à cause du terme
dt
2
Cr2
Ωr Cr1
. Si on annule ce dernier terme Cr2 = 0 , il devient alors possible de définir et X = Ωr et A = ,
Ωn Jm
Isd
Isq
mais lorsque nous voulons écrire U = Ird , des produits entre les courants Iij apparaissent.
Irq
Cro
Il est donc impossible, sans simplifications particulières, de réaliser une simulation au sein d'un seul bloc électromécanique, sous
la forme :
d
X = A X BU
dt
Isd Vsd
Isq Vsq
avec X = Ird et U = 0
Irq 0
Cm Cro
Ces deux blocs sont cascadés et il devient alors possible, en constatant que le bloc dynamique est à une seule inconnue, d'intégrer
2
Cr2 Ωr
la non-linéarité .
Jm Ωn
d
LsrM Isrdq = RsrΩM Isrdq Vsdq
dt
équation mécanique
Np
d Cr1 3 2 Cro
Ωr = Ωr [ ( Ls Isd Mrs Ird) Isq ( Ls Isq Mrs Irq) Isd]
dt Jm 2 Jm Jm
<===>
Nous nous retrouvons dans la même situation que précédement. A moins de faire des simplifications, comme par exemple pour
le calcul du démarrage du moteur :
rotor bloqué ( Ωr = 0 ) durant le transitoire électrique de magnétisation très court ( ωs = ωr )
transitoire électrique de magnétisation éteint lorsque le moteur démarre ( Ψs constant en phase avec la tension statorique
quadrature Ψsd = 0 & Ψs = Ψsq ), puisque c'est le stator qui magnétise ( Rs négligeable)
Ls 0 Mrs 0 Rs 0 0 0
0 Ls 0 Mrs 0 Rs 0 0
p LsrM RsrΩM = p
Mrs 0 Lr 0 0 Ωr Mrs Rr Ωr Lr
0 Mrs 0 Lr Ωr Mrs
0 Ωr Lr Rr
Ls p Rs 0 Mrs p 0
p LsrM RsrΩM =
0 Ls p Rs 0 Mrs p
Mrs p Ωr Mrs Lr p Rr Ωr Lr
Ωr Mrs
Mrs p Ωr Lr Lr p Rr
Aso 0 Mrs p 0
0 Aso 0 Mrs p
p LsrM RsrΩM =
Mrs p 0 Aro 0
0
Mrs p 0 Aro
ce qui donne
Ao11 0 Ao31 0
1 1 0 Ao11 0 Ao42
( p LsrM RsrΩM ) =
Do Ao31 0 Ao33 0
0 Ao42 0 Ao33
2 2 2
Do = Aso Aro 2 Aso Mrs p Aro Mrs p
2 4
4
Ao11 =
Aro
2 2 2 2
Aso Aro 2 Aso Mrs p Aro Mrs p
4 4
Aso Aro Mrs 2
p
2
Ao31 = Mrs
p
2 2 2 2 4
Aso Aro 2 Aso Mrs p Aro Mrs p
4
1 1
( p LsrM RsrΩM ) ( p LsrM RsrΩM ) Isrdq = ( p LsrM RsrΩM ) Vsdq
1
Isrdq = ( p LsrM RsrΩM ) Vsdq
Ao11 Vsd
Do
Isd Ao11 0 Ao31 0 Vsd Ao11
Vsq
Do
Isq = 1
0 Ao11 0 Ao42 Vsq
=
Ird Do Ao31 0 Ao33 0 0 Ao31 Vsd
Irq 0 Ao42 0 Ao33 0
Do
Ao42
Do Vsq
soit encore
Ao11
Isd = Vsd
Do
Ao11
Isq = Vsq
Do
Ao31
Ird = Vsd
Do
Ao42
Irq = Vsq
Do
Isd n'a pas de transformée de Laplace inverse évidente, même en annulant les résistances.
Les ouvrages de référence (régimes transitoires des machines tournantes électriques, Philippe Barret, Eyrolles 1981) présentent des
résolutions analytiques qui utilisent beaucoup de simplifications. Nous leurs préférons la simulation en variable d'états suivante.
d 1 1
Isrdq = LsrM RsrΩM Isrdq LsrM Vsdq
dt
3 Np
Cm = [ ( Ls Isd Mrs Ird) Isq ( Ls Isq Mrs Irq) Isd]
2 2
2
d Cr1 Ωr Cr2 Ωr Cm Cro
Ωr =
dt Jm Ωn Jm Ωn Jm Jm
Le bloc de simulation du
MAS est donné ci-contre.
Nous y retrouvons le retour
intégral, qui génère les
courants.
Le bloc de simulation
mécanique est donné
ci-contre. Nous y retrouvons
le retour intégral de l'équation
de la mécanique.
Si nous considérons un transformateur d'alimentation triphasé, nous pouvons reprendre directement les résultats du moteur
asynchrone, en y éliminant la rotation et le déphasage angulaire. La transformation utilisée est alors celle de Concordia (pas de
rotation θ = 0 ).
En considérant le repère de Park lié au stator, avec une vitesse de rotation nulle, nous obtenons directement, en remplaçant s par 1
pour le primaire et r par 2 pour le secondaire. Le transformateur est considéré récepteur au primaire et générateur au secondaire.
au primaire au secondaire
d d
V1α = R1 I1α Ψ1α V2α = R2 I2α Ψ2α
dt dt
d d
V1β = R1 I1β Ψ1β V2β = R2 I2β Ψ2β
dt dt
d d
V1o = R1 I1o Ψ1o V2o = R2 I2o Ψ2o
dt dt
Notre transformateur est isotrope magnétiquement ( L1α = L1β = L1 , L2α = L2β = L2 & M12α = M12β = Mrs ), les équations
aux flux, pour chacune des bobines s'écrivent:
au primaire au secondaire
Ψ1α = L1 I1α Mrs I2α Ψ2α = L2 I2α Mrs I1α
Ψ1β = L1 I1β Mrs I2β Ψ2β = L2 I2β Mrs I1β
Ψ1o = L1o I1o Mo I2o Ψ2o = L2o I2o Mo I1o
Remarquons que nous avons introduit les inductances homopolaires différentes des deux autres, afin de prendre en compte le
trajet d'ans l'air du flux correspondant à cette composante.
Si nous voulons simuler un transformateur anistropique, par exemple à flux forcé, il est possible de placer l'axe α sur la jambe
centrale, et de lui imposer une inductance différente de celle de l'axe β , qui représente alors les deux autres jambes, en général
moins saturées.
2
Mrs
Nous pouvons introduire le coefficient de Blondel σ = 1 , qui représente la qualité du couplage
L1 L2
magnétique primaire/secondaire :
σ = 1 couplage parfait
σ = 0 couplage nul
au primaire au secondaire
d d
V1α = R1 I1α Ψ1α V2α = R2 I2α Ψ2α
dt dt
d d
V1β = R1 I1β Ψ1β V2β = R2 I2β Ψ2β
dt dt
au primaire au secondaire
Ψ1α = L1 I1α Mrs I2α Ψ2α = L2 I2α Mrs I1α
Ψ1β = L1 I1β Mrs I2β Ψ2β = L2 I2β Mrs I1β
Nous reprenons la même méthode que pour le moteur asynchrone, en remplaçant les flux par leur expressions dans les équations aux
tensions.
au primaire
d
V1α = R1 I1α ( L1 I1α Mrs I2α)
dt
d
V1β = R1 I1β ( L1 I1β Mrs I2β )
dt
au secondaire
d
V2α = R2 I2α ( L2 I2α Mrs I1α)
dt
d
V2β = R2 I2β ( L2 I2β Mrs I1β )
dt
d
L12M I12αβ = R12 I12αβ V12αβ
dt
V1α
L1 0 Mrs 0 I1α R1 0 0 0
V12αβ =
V1β
0 R1
L12M =
0 Mrs
I12αβ =
I1β
R12 =
0 L1 0 0
V2α
Mrs 0 L2 0 I2α 0 R2 0
0
V2β
0 Mrs 0 L2 I2β 0
0 0 R2
Nous remarquons comme pour le moteur asynchrone, la construction de cette équation matricielle, qui se rapproche de celle du
transformateur :
d
LM I = RI V
dt
Afin d'utiliser un simulateur en variables d'état, il faut présenter ce système d'équations matriciel, sous la forme canonique
d
X = A X B U , où X est le vecteur inconnu et U le vecteur excitation. Il nous faut alors inverser la matrice L12M.
dt
L2 Mrs
L1 L2 Mrs
0 0
L1 L2 Mrs2 2
1 L2 Mrs
L1 0 Mrs 0
L1 L2 Mrs2
0 0
1
L1 L2 Mrs
2
L12M =
0 L1 0 Mrs =
Mrs 0 L2 0 Mrs L1
0 Mrs 0 L2
L1 L2 Mrs2
0 0
L1 L2 Mrs2
Mrs L1
L1 L2 Mrs
0 0
2 2
L1 L2 Mrs
1 d 1 1
Le système s'écrit alors : L12M L12M I12αβ = L12M R12 I12αβ L12M V12αβ
dt
d 1 1
ou encore : I12αβ = L12M R12 I12αβ L12M V12αβ
dt
d 1 1
Isrdq = LsrM RsrΩM Isrdq LsrM Vsdq
dt
Rs 0 0 0 Isd
Rs 0
Isrdq =
0 0 Isq
RsrΩM =
0 Ωr Mrs Rr Ωr Lr Ird
Ωr Mrs Irq
0 Ωr Lr Rr
Lr Mrs
Ls Lr Mrs
0 0
Ls Lr Mrs2 2
Lr Mrs
Ls Lr Mrs2
0 0
1
Ls Lr Mrs
2
LsrM =
Ls
Mrs
Ls Lr Mrs2
0 0
Ls Lr Mrs2
Mrs Ls
Ls Lr Mrs
0 0
2 2
Ls Lr Mrs
Transformateur
d 1 1
I12αβ = L12M R12 I12αβ L12M V12αβ
dt
I1α R1 0 0 0
0 R1
I12αβ =
I1β
R12 =
0 0
I2α 0 0 R2 0
I2β 0
0 0 R2
L2 Mrs
L1 L2 Mrs
0 0
L1 L2 Mrs2 2
L2 Mrs
L1 L2 Mrs2
0 0
1 L1 L2 Mrs
2
L12M =
L1
Mrs
L1 L2 Mrs2
0 0
L1 L2 Mrs2
Mrs L1
L1 L2 Mrs
0 0
2 2
L1 L2 Mrs