Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
1. Problématique des boues demeure au sens du législateur un déchet. La boue traitée devra
donc présenter une ou plusieurs des propriétés suivantes :
– un état stabilisé objectivement apprécié par un critère lié à son
Tout traitement d’épuration conduit à la production de déchets. aptitude à générer des nuisances olfactives, l’appréciation subjec-
Ceux-ci sont collectés : tive ne pouvant tenir lieu de critère de mesure ;
– au niveau du prétraitement : refus de dégrillage, déchets du – un état hygiénisé mesuré par un niveau de contamination en
dégraissage et du dessablage ; germes types (entérovirus, salmonelles, œufs d’helminthes) ;
– au niveau des décanteurs primaires, secondaires, voire – une texture solide permettant sa tenue en tas à 30 oC en vue
tertiaires : il s’agit des boues. d’un entreposage sur site ou en bout de champ.
En volume comme en nuisance, les boues constituent les princi- Bien entendu, à côté de l’objectif qualité, il convient de minimi-
paux déchets à traiter sur une station d’épuration. En effet, les lois ser la quantité de boues produites. Il faut noter qu’une dévolution
sur l’eau promulguées par les parlements européens et exprimées autre qu’agricole ne soustrait pas totalement à ces obligations : la
en droit français par le décret no 94-469 du 3 juin 1994 (et appuyées mise en centre de stockage de déchets ménagers impose une sic-
par la directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil qui cité minimale de 30 % et une filière d’incinération est très souvent
a établi un cadre pour une politique communautaire dans le suppléée par une filière de secours, ou peut imposer des durées
domaine de l’eau) se traduisent simultanément par une densifica- de stockage importantes, notamment dans le cas d’une co-inciné-
tion du traitement des eaux et par un niveau poussé d’épuration (cf. ration sur un site extérieur.
Réglementation [Doc. C 5 221]). C’est donc une masse de plus en
plus importante qu’il convient de traiter, suite à l’amélioration de la
collecte des eaux usées, à l’augmentation des rendements et à
l’accroissement de la quantité de boues produites, notamment à
2. Principales voies
cause de la déphosphatation. de traitement
Dans l’Union européenne, les boues sont évacuées :
– en agriculture ou en sylviculture ; Ces deux objectifs, qualitatif et quantitatif, seront obtenus en
– vers une décharge ou un centre de stockage contrôlé ; enchaînant des opérations unitaires de réduction de volume, de
– vers un incinérateur à boues ou à déchets ménagers ; dégradation de la matière sèche ou de stabilisation.
– vers le milieu marin pour certains États membres, mais cette • La réduction de volume est classiquement obtenue à travers
pratique est condamnée à court terme. des opérations de séparation de phases liquide/solide par décanta-
Le tableau 1 indique les productions et dévolutions respectives tion, filtration ou évaporation rencontrées dans les techniques
des boues en France et dans l’Union européenne. d’épaississement, de déshydratation et de séchage thermique.
La France, de par ses traditions et sa géographie, a opté pour • La dégradation des matières organiques de la boue par des
une valorisation agricole importante de ses boues. Cependant, procédés biologiques (digestion, compostage) ou thermiques (inci-
cette dévolution ne concerne qu’environ 1 % de la surface agricole nération à 850 oC, oxydation par voie humide de boues liquides
utile. épaissies sous 45 bar à 250 oC) conduira également à un volume
Par suite de raccordements industriels, les boues sont parfois final moindre.
contaminées par des substances nocives pour la santé ou l’environ- • La stabilisation sera concrètement obtenue en ralentissant,
nement telles que des métaux lourds (mercure, cadmium, plomb...), voire en supprimant, la biodégradation putride des matières orga-
des micropolluants organiques (polychlorobenzènes, hydrocarbu- niques de la boue, à travers différentes voies, biologique, chimique
res aromatiques polycycliques...) ou des germes pathogènes. C’est ou physique avant (phase liquide) ou après (phase pâteuse) l’étape
pourquoi les États se dotent de législations protégeant leurs res- de déshydratation.
sources agricoles. En France, le décret no 97-1133 du 8 décembre Le tableau 2 présente les différentes techniques de stabilisation.
1997, accompagné de l’arrêté du 8 janvier 1998, fixe des niveaux
sévères sur les micropolluants et oblige la collectivité à un suivi Il est clair qu’une opération unitaire, telle que l’incinération par
rigoureux de l’épandage qui doit prouver son innocuité et son uti- exemple, peut réaliser plusieurs fonctions : réduction de volume, sta-
lité. En cas d’élimination thermique, la norme européenne concer- bilisation et hygiénisation grâce aux hautes températures mises en
nant l’incinération des déchets ménagers impose des seuils stricts jeu. La figure 1 précise l’enchaînement de ces opérations unitaires.
sur les rejets atmosphériques de métaux lourds, de gaz acides, de ■ L’épaississement concerne essentiellement les boues fraîches.
NOx et de dioxines. Enfin, la mise en centre de stockage, précisée Les boues sont concentrées de 3 à 10 fois de quelques g/L à quel-
par l’arrêté du 9 septembre 1997, est également soumise à des con- ques dizaines de g/L selon le type de boue et le procédé utilisé. Cette
ditions d’admission et de suivi rigoureux (traitement des lixiviats et opération peut être effectuée par simple épaississement gravitaire
du biogaz). dans un ouvrage cylindrique ou bien mécaniquement, par table ou
L’objectif du producteur de boues confronté à l’épandage est tambour d’égouttage, par centrifugation ou encore par flottation
donc d’obtenir une boue de qualité « produit », même si celle-ci moyennant l’ajout d’un polymère organique à charge cationique.
OM ordures ménagères
Boues fraîches
CET centre d'enfouissement technique
Épaississement
Valorisation agricole
humide biologique ou chimique
Déshydratation
biologique ou chimique
Séchage
de résidus ou CET
Boues seules ou avec OM
Valorisation
Figure 1 – Enchaînement des opérations unitaires du traitement des boues
■ Éventuellement, la boue épaissie peut être stabilisée. Cette opé- lement (généralement > 30 %) en vue de l’évacuation de la boue ou
ration minimise la masse de matières et réduit les nuisances olfac- être requise en vue d’une incinération dans des conditions d’auto-
tives et microbiologiques. La digestion dans un ouvrage anaérobie combustibilité.
moyennant un temps de séjour de l’ordre de 20 j demeure la tech- L’ajout de chaux à hauteur de 200 à 600 kg de Ca(OH)2 par tonne
nique la plus courante. Après déshydratation, le volume à évacuer de matière sèche est alors souvent pratiqué et permet une stabili-
se trouve alors réduit d’un tiers environ. sation chimique de la boue déshydratée.
■ La déshydratation permet de poursuivre l’opération d’épaissis-
sement jusqu’à un état pâteux, les boues titrant alors de 15 à 35 % ■ Le séchage conduit à une réduction de volume jusqu’à plus de
de siccité selon le type de boue et l’appareillage sélectionné. Elle 60 %, voire 90 % de siccité si nécessaire. Il peut être aussi utilisé en
se fait couramment par des moyens mécaniques tels que la décan- couplage avec un four afin de dépasser la siccité requise (supé-
rieure à 30 %) pour rendre la boue toujours autocombustible.
teuse centrifuge, le filtre à bande ou le filtre-presse à plateaux. Ces
techniques exigent l’ajout de polymère, ou encore de chaux et de ■ L’incinération réduit enfin la quantité finale de boues aux seules
chlorure ferrique dans le cas des filtres à plateaux. matières minérales. Elle peut être réalisée sur l’usine d’épuration
La déshydratation constitue souvent l’étape limitante de la (figure 2) ou en co-incinération avec les ordures ménagères (OM)
filière : une siccité minimale peut en effet être imposée contractuel- dans certaines conditions (proximité du four).
Boue épaissie M
Réacteur
I
Vers déshydratation
Boues épaissies
SAPHYR X
20-100 g/L
Eau
DESHYDRATATION
Cuve H2SO4 96 %
Boue stabilisée Cuve mélange et addition NaNO2
déshydratée
Stockage Stockage
liquide pâteux/solide
puis épandage
puis épandage ou incinération Tableau 4 – Réductions de flore après traitement
Germes
Figure 3 – Procédé SAPHYR® en alternative au chaulage (pour 1 g Concentration SAPHYR SAPHYR
de boues initiale (pH 2,7 à 3) (pH 2 à 2,3)
humides)
En conséquence, c’est un procédé à rapprocher de la E. coli,
« stabilisation » à la chaux des boues, mais à la différence de cette 105 à 107 5 à 6 lg 5 à 6 lg
entérocoques
dernière, le traitement s’effectue en phase liquide, préférentielle-
ment sur des boues épaissies et sans augmentation de la masse Salmonelles 102 à 105 5 à 6 lg 5 à 6 lg
sèche finale à évacuer. Par ailleurs, SAPHYR n’introduit pas de
Streptocoques 105 à 106 3 à 6 lg 3 à 6 lg
toxique dans la boue et donc n’obère pas la dévolution agricole
qui demeure la destination privilégiée. Spores
105 à 107 1 lg 4 à 6 lg
SAPHYR peut être proposé quelle que soit la dévolution, l’intérêt de clostridies
étant à examiner au cas par cas.
Pour l’épandage en agriculture, ce procédé peut être proposé en
Dans le procédé SAPHYR, l’azote injecté se retrouve principale-
alternative au chaulage (cf. figure 3) : épaississement – SAPHYR® –
ment sous la forme de monoxyde d’azote NO. En solution de base,
(déshydratation).
les NOx du ciel gazeux sont ventilés à l’atmosphère avec une dilu-
Les boues épaissies sont admises dans un milieu acide main- tion suffisante, par exemple inférieure aux 200 mg/m3 relatifs aux
tenu à un pH compris entre 2 et 4 (figure 4). Elles sont alors soumi- rejets atmosphériques des incinérateurs dans le droit européen
ses pendant environ 1 heure à l’action des ions nitrites NO −2 , (directive 2000/76/CE). Toutefois, un traitement de l’air sur charbon
puissant réactif potentialisé en milieu acide. Il s’ensuit une destruc- actif peut être installé afin de débarrasser celui-ci des NOx générés.
tion des composés réduits odorants (H2S, mercaptans...), mais L’irritation des muqueuses commence dès que leur teneur (en
également une inactivation des germes responsables de la dégra- volume) dépasse 0,0013 %. Le seuil maximal admissible fixé par
dation des matières organiques. On aboutit à une « stabilisation » l’OMS est de 400 µg/m3 de moyenne sur 1 heure, et 150 µg/m3 de
de la boue dans la mesure où celle-ci peut être stockée (à l’abri) moyenne horaire sur 24 heures.
sans dégager d’odeurs fortes ou désagréables.
Le traitement conduit à une suppression des nuisances olfactives
Dans le réacteur, une régulation du pH est donc à prévoir. Une et à l’inhibition de l’activité fermentative. Exprimé en indice d’odeur
sonde redox, en outre, est requise pour vérifier les bonnes condi- (mesure de H2S et CH3SH par chromatographie d’un échantillon de
tions de fonctionnement (eH > + 200 mV) et ajuster le débit de ciel gazeux au-dessus de la boue), la réduction est déjà de 6 lg après
nitrites. 3 mois de stockage. L’indice d’odeur obtenu se rapproche de celui
Dans ce procédé, on observe la formation de NOx , regroupés mesuré au-dessus d’un compost arrivé à maturation.
sous le terme générique « d’oxydes d’azote » (NOx). Les NOx À pH = 3, après un stockage de 3 mois, on a observé une
regroupent principalement deux molécules gazeuses, odorantes et hygiénisation partielle de la boue représentée par les réductions de
toxiques à faible dose. Ce sont : flore du tableau 4.
– le monoxyde d’azote (NO) ; Le procédé permet un gain de siccité de 2 à 6 points.
– le dioxyde d’azote (NO2).
On y ajoute également : 3.1.3 Stabilisation aérobie thermophile
– le protoxyde d’azote (N2O) ;
La stabilisation aérobie thermophile (SAT) répond soit à une
– le tétra oxyde de diazote (N2O4) ;
fonction de stabilisation proprement dite, soit à une fonction de
– le trioxyde d’azote (N2O3). prédigestion et d’hygiénisation en amont d’un digesteur anaérobie
Les composés analysés par les réseaux d’alerte et de mesure de (sans oxygène). Dans tous les cas, elle se place en aval de l’étage
la pollution de l’air sont NO et NO2 . d’épaississement.
Eau
Biogaz
Bassin
Clarif.
biologique
Déshydratation
Figure 7 – Réacteur du procédé Biothelys
Hydrolyse Turbo
thermique digesteur
Concentration thermique des boues. Son cycle de fonctionnement débute par une
Évacuation phase de filtration qui transforme les boues en gâteau sous l’effet
Biothelys®D des boues d’une compression mécanique entre les plateaux du filtre-presse.
Puis la mise sous vide des chambres de filtration combinée à une
recirculation d’eau chaude (85 oC) permet le séchage des gâteaux à
Figure 6 – Principe de fonctionnement du procédé Biothelys
basse température.
Biolysis®
Prétraitement
Traitement biologique Eau traitée
Décanteur
Eau brute
(en entrée)
Le filtre à plateaux (figure 10), encore appelé « filtre-presse à C’est un perfectionnement du filtre-presse. Il permet une mise
plateaux », permet la déshydratation de tout type de boues en pression terminale (en fin de cycle) au moyen d’eau ou d’air
(urbaines, d’eau potable, industrielles) préalablement épaissies. sous pression injecté dans une poche en membrane caoutchoutée
(élastomère) afin d’éviter l’effet négatif du débit de fuite sur les
En eaux usées, les filières de traitement d’eau actuellement flocs en fin de montée en pression. Cette disposition autorise un
mises en place le destine surtout à la déshydratation des boues gain de siccité de l’ordre de 4 à 6 points par rapport au filtre à pla-
biologiques en eaux brutes (faibles charges et aération prolongée) teaux conventionnel ou un accroissement de la productivité d’envi-
ou aux boues digérées. ron 40 % par raccourcissement du temps de filtration.
40 cm
30 cm Boue épandue
TN
10 cm Sable 0,3 à 1 mm
20 cm Gravier 5 à 15 mm
10 cm Gravier 15 à 25 mm
∅ 100
Figure 11 – Filtre à plateaux membranes
(Welders Filtration Technology) Eau de drainage 20 cm
(vers tête step)
250 cm
■ Types de conditionnement
– conditionnement minéral à base de chaux et d’un coagulant
Figure 13 – Coupe d’un lit de séchage (exemple)
(chlorure ou sulfate ferrique) permettant d’atteindre des siccités
très élevées et une stabilisation chimique de la boue. La dévolution
type est alors l’épandage agricole, voire la décharge de classe II ;
– conditionnement organique au polymère, après ajout éventuel – sable (à renouveler) : granulométrie de 0,3 à 1 mm ; 5 à 10 cm
d’un coagulant. Ce conditionnement est à retenir impérativement de hauteur ;
en cas d’incinération, mais il n’interdit pas pour autant la dévolu- – graviers : granulométrie de 5 à 25 mm ; 30 à 40 cm de hauteur ;
tion agricole, si celle-ci n’impose pas un chaulage pour des raisons – drains : en plastique ou en brique, de diamètre > 80 mm et
de stabilisation et de texture ; espacés de 2,5 m.
– conditionnement thermique, utilisé sur de grosses installations – pente 15, %.
en boues digérées. Il permet de dépasser 50 % de siccité. La figure 13 donne un exemple d’implantation à ajuster en fonc-
tion des conditions géophysiques (résistance à l’écrasement des
3.3.1.3 Lits de séchage engins de manutention...).
C’est une technique applicable à des boues d’aération prolongée Le dimensionnement doit prendre en compte :
ou digérées (figure 12). Sous nos latitudes, nous comptons en pre- – le climat : le bilan hydrique, égal à la différence entre l’évapo-
mière approche : ration naturelle d’un plan d’eau et les précipitations calculées sur
l’année ;
boues d’aération prolongée 5 à 10 m2/habitant – la siccité des boues en entrée : plus celle-ci est élevée,
meilleures sont les performances (tableau 8).
boues digérées primaires 10 à 15 m2/habitant
boues digérées mixtes 7 à 10 m2/habitant 3.3.1.4 Lagunes de séchage
Le principe n’est pas fondamentalement différent du lit de
■ Structure d’une aire de séchage séchage, sauf qu’il n’y a pas d’étape de percolation. En revanche,
– cellules de 8 × 20 m environ : bicouche sable + gravillons. Au compte tenu des temps de séjour très importants, il est intéressant
moins 4 cellules sont à prévoir afin de fonctionner en 2 phases de d’évacuer par surverse la phase clarifiée, notamment si les boues
remplissage/séchage : n’ont pas subi d’étape préalable d’épaississement. En outre, la
Les roseaux dont la partie aérienne se développe du printemps à comme source d’énergie. La source chaude est l’effluent de la
l’automne restent en place l’hiver pendant lequel les racines station d’épuration.
conservent une activité suffisante. Le procédé a été éprouvé
pendant plusieurs années sur différents sites.
3.3.2 Déshydratation thermique
3.3.1.6 Déshydratation par séchage solaire
■ Le séchage thermique
Sous l’effet du rayonnement solaire et grâce à un système auto-
matisé de retournement des boues, l’eau est évaporée puis éva-
cuée de la serre par un fort courant d’air. Le séchage est une opération unitaire du traitement des
boues consistant à évaporer de l’eau libre et liée. Cette opéra-
L’étape de fermentation, favorisée par le retournement régulier tion vient obligatoirement après une étape de déshydratation.
des boues, accélère le processus d’évaporation grâce à l’énergie
dégagée par la réaction d’oxydation de la matière organique pré-
sente dans les boues (figure 16). Actuellement, les deux applications suivantes peuvent être rete-
À leur arrivée dans la serre, les boues déshydratées sont dispo- nues, selon la siccité visée en sortie en deçà ou au-delà de l’état
sées sous forme d’andains qui sont retournés périodiquement afin pâteux collant de la boue, compris grossièrement entre 50 et 60 %
de renouveler la surface d’échange et de les aérer. de siccité :
Pour une surface de serre équivalente, la forme en andains trian- – le séchage partiel destiné à remonter la siccité de la boue à
gulaires offre une surface d’échange plus importante que dans le une valeur acceptable en vue de son autocombustibilité dans un
cas d’un lit de boues, d’où un séchage plus rapide. Elle permet, en incinérateur à boue du type Pyrofluid, soit couramment 35 %
outre, le stockage d’une quantité de boues plus importante. environ (45 % maximum) ;
Les réactions qui se déroulent pendant la fermentation sont exo- – le séchage poussé à une siccité généralement supérieure à
thermiques. On observe une montée en température importante 90 %, ou au moins à 65 %, afin de stocker puis d’évacuer de la
(50 à 60 oC) qui permet d’hygiéniser les boues tout en les séchant. boue sous un volume minimum en vue de son utilisation agricole
ou de son incinération déportée dans un four à ordures ména-
■ Le procédé Solia® (OTV) utilise l’énergie solaire pour le séchage gères, voire un four à ciment (la cendre issue de la boue sèche
et l’hygiénisation des boues d’épuration. Son système de retourne-
joue alors le rôle d’un filler).
ment automatisé Soliamix® favorise l’étape de fermentation et
accélère l’évaporation (figure 17). La qualité des boues récupérées La dévolution agricole nécessite une siccité supérieure à 90 % afin
répond aux exigences européennes. de disposer d’une boue non fermentescible et stockable en silo hors
■ Le procédé Héliantis® (Degrémont) assure un séchage solaire des périodes d’épandage. Pour des raisons de manutention, cette
des boues d’épuration jusqu’à une siccité ajustable entre 45 % et boue sèche doit en outre être présentée sous forme de granulés
80 % en fonction des besoins (figure 18). cylindriques ou sphériques.
D’autres procédés comme Ecodryer (Thermosystem) et KULT L’introduction d’une boue sèche dans un four à ordures ména-
SRT (Huber Technology) sont proposés sur le marché et se distin- gères peut se faire soit dans la fosse, soit dans la trémie. Dans ce
guent par leur mode de retournement de la boue et du traitement dernier cas, une siccité de 65 %, proche de celle des ordures ména-
de l’air. Seul le procédé KULT SRT propose une pompe à chaleur gères, est optimale.
Boue déshydratée
Air d’entraînement
Séparateur
Buées
plus fines
Boue séchée
Figure 19 – Sécheur thermique basse température Bioco®
Condenseur
Incondensables
(Vers traitement de l'air)
Vers
atmosphère
Traitement
des gaz
Oxygène
Réacteur
Réchauffeur d'oxydation
Boues
épaissies
Pompe
haute- Milieu
pression réactionnel
actionnel
Pompe
Liquide Déshydratation
Solide
Décanteur
Technosable
Sortie EI
E
par Abdelkader GAÏD
Docteur ès sciences
N
Chef du département Véolia eau
Direction technique Véolia eau
S
Bibliographie
A
Ouvrages généraux OTV. – Traiter et valoriser les boues. Tec et Doc La- À lire également dans nos bases
BECHAC (J.-P.), BOUTIN (P.), MERCIER (B.) et
voisier (1997).
DESJARDINS (R.). – Le traitement des eaux, 2 éd.e GUIBELIN (E.). – Lutte contre la pollution des eaux
V
NUER (P.). – Traitement des eaux usées. Eyrol- – Traitements des boues d’épuration [G 1 450].
les (1987).
Degrémont. – Mémento technique de l’eau. 10e éd.,
Lavoisier, Paris (1997).
ROUSTAN (M.). – Transferts gaz-liquide dans les
Base documentaire Environnement (1999).
GUIBELIN (E.). – Lutte contre la pollution des eaux
O
2 vol., Lavoisier (2005). procédés de traitement des eaux et des ef-
MARTIN (G.). – Point sur l’épuration et le traitement
des effluents. Eau-Air :
fluents gazeux. Lavoisier, Paris (2003).
VESELIND (P.A.). – Wastewater treatment plant de-
– Élimination finale des boues d’épuration
[G 1 451]. Base documentaire Environnement
(2000).
I
– vol. 1. Problèmes biologiques généraux.
Technique et Documentation (1982).
– vol. 2. Bactériologie et milieux aquatiques.
sign. IWA Publishing (2003).
QASIM (S.R.). – Wastewater treatment plant,
2nd ed. CRC Press (1999).
GAY (J.). – Lutte contre la pollution des eaux – Va-
lorisation énergétique des boues [G 1 455].
Base documentaire Environnement (2002).
R
Aspects écologiques et sanitaires (2 t.). Techni- GAÏD (A.). – Traitement des eaux usées urbaines
DROSTE (R.L.). – Theory and practice of water and
ques et Documentation (1985). [C 5 220]. Base documentaire Génie civil (2008).
wasterwater treatment. John Wiley & Sons Inc
– vol. 3. Phosphore. Technique et Documenta-
(1997).
tion (1987).
– vol. 4. Odeurs et désodorisation. Technique
et Documentation (1990).
METCALF, EDDY et TCHOBANOGLOU (G.). – Was-
tewater engineering treatment and reuse,
Thèse P
AMADOU (H.). – Modélisation du séchage solaire
VALIRON (F.) et TABUCHI (J.P.). – Maîtrise de la
pollution urbaine par temps de pluie : État de
4th ed. McGraw-Hill’s editor (2002).
BERNE (F.) et CORDONNIER (J.). – Traitement des
sous serre des boues de stations d’épuration
urbaines. Thèse de l’université Louis Pasteur –
L
l’art. Technique et Documentation (1992). eaux. Technip Ed., Paris (2000). Strasbourg I (2007).
U
Réglementation S
Décret no 94-469 du 3 juin 1994 relatif à la collecte et au traitement des Arrêté du 9 septembre 1997 relatif aux décharges existantes et aux nou-
eaux usées mentionnées aux articles L. 372-1-1 et L. 372-3 du code des velles installations de stockage de déchets ménagers et assimilés [NOR :
communes [NOR : ENVE9420024D] (JORF no 131 du 8 juin 1994, page 8). ATEP9760348A] (JORF no 229 du 2 octobre 1997, page 14292).
Décret no 97-1133 du 8 décembre 1997 relatif à l’épandage des boues Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre
issues du traitement des eaux usées [NOR : ATEE9750078D] (JORF no 286 du 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le
10 décembre 1997, page 17822). domaine de l’eau (JO no 2327 du 22 décembre 2000).
Arrêté du 8 janvier 1998 fixant les prescriptions techniques applicables Directive 2000/76/CE du Parlement européen et du Conseil du
aux épandages de boues sur les sols agricoles pris en application du décret 4 décembre 2000 sur l’incinération des déchets (JOCE no L. 332 du
o
n 97-1133 du 8 décembre 1997 relatif à l’épandage des boues issues du trai- 28 décembre 2000).
tement des eaux usées [NOR : ATEE9760538A] (JORF no 26 du 31 janvier
1998, page 1563).
8 - 2008
Normes et standards
NF EN 12255-8 2001 Stations d’épuration – Partie 8 : stockage et d’évacuation des boues (indice de
traitement des boues (indice de classement : classement : X33-013)
P16-700-8)
Doc. C 5 221
NF EN 14702-2 2006 Caractérisation des boues – Propriétés de FD X33-008 2002 Caractérisation des boues – Bonnes pratiques
sédimentation – Partie 2 : détermination de de la valorisation des boues en agriculture
l’aptitude à l’épaississement (indice de (indice de classement : X33-008)
classement : X33-027-2)
FD X33-011 2002 Caractérisation des boues – Bonne pratique
XP X33-017 2004 Caractérisation des boues – Dénombrement pour la gestion des boues en vue de leur
et viabilité des œufs d’helminthes parasites – valorisation ou de leur élimination (indice de
Méthode par une technique de triple flottation classement : X33-011)
(indice de classement : X33-017)
FD X33-015 2003 Caractérisation des boues – Bonne pratique
Fascicules de documentation pour incinération combinée des boues et des
FD CR 13846 2000 Caractérisation des boues – Recommanda- déchets ménagers (indice de classement :
tions relatives aux modes de valorisation et X33-015)
O
U FD CEN/TR 15126 2005 Caractérisation des boues – Bonne pratique
pour la mise en décharge des boues et des
résidus de traitement des boues (indice de
supports de culture et les biodéchets – Partie
1 : méthode par filtration sur membrane per-
mettant la ressuscitation quantitative des bac-
classement : X33-022) téries stressées de manière sub-léthale (pour
R FD CEN/TR 15473 2007 Caractérisation des boues – Bonne pratique
pour le séchage des boues (indice de
confirmer l’efficacité de l’abattement de logs
lors des procédés de traitement) (indice de
classement : X33-038-1)
classement : X33-047)
FD CEN/TR 15215-1 2006 Caractérisation des boues – Détection et Recueil de normes
dénombrement de Salmonella spp. dans les 3133521CD 2007 Stations d’épuration et traitement de leurs
E boues, les sols, les amendements du sol, les boues
S SAUR
OTV
Huber Technology
US Filter
Degrémont Granit Technology
A Welders Filtration Technology
Thermosystem
Apeldoorn
Bertram
V
O
I
R
P
L
U
S