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28
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Dans le chapitre précédent, nous avons vu qu'un circuit
électrique immobile plongé dans un champ magnétique
variable est le siège d’un phénomène d’induction ; plus
précisément, la loi de Faraday nous a appris que c'est la
variation du flux magnétique à travers le circuit qui induit
Plan l’apparition d’une force électromotrice en son sein.
Le cours 1134 Nous allons maintenant découvrir qu’un phénomène
d’induction est également observé lorsqu’un circuit est mis
1. Approche expérimentale 1134
en mouvement dans un champ magnétique stationnaire
2. Mise en équation, (ou permanent, c’est-à-dire indépendant du temps). Bien
couplage électromécanique 1139 que dans cette nouvelle configuration le champ magné-
tique ne varie pas, l’apparition d’une force électromotrice
3. Étude énergétique, induite se comprend très simplement à partir de la loi de
conversion de puissance 1155 Faraday : le mouvement du circuit au sein de la zone de
champ provoque en effet une variation du flux magnétique
4. Applications de l’induction
qui le traverse.
dans la vie courante 1160
Il existe ainsi deux possibilités pour induire du courant dans
un circuit électrique :
L’essentiel 1174
• placer le circuit dans un champ magnétique variable, comme
Les applications 1176 nous l’avons vu au chapitre 27 ;
• ou déplacer le circuit dans un champ magnétique station-
naire ; nous verrons d'ailleurs que cette configuration est
parfois équivalente à la précédente par changement de
référentiel.
1133
Le cours
1. AÖÖÙÊ« øÖÙ®ÃÄã½
1.1 Circuit en mouvement au voisinage d’un aimant immobile
• M®Ý Ä ò®Ä ½'®Äçã®ÊÄ
La première expérience d'induction envisagée au
chapitre 27 (§ 2.1) était celle d'un aimant droit
s'approchant rapidement d'un circuit électrique
immobile, formé d'une bobine plate en série avec
une résistance. Dans cette expérience embléma-
tique de l'induction, l'aimant mobile plonge la
bobine dans un champ magnétique variable, ce qui
induit l'apparition d'une force électromotrice en
son sein (figure 1.a). Reprenons maintenant ce
dispositif mais, cette fois-ci, immobilisons l’aimant
et mettons plutôt la bobine en mouvement au
voisinage de ce dernier (figure 1.b) : nous consta-
tons qu'il apparaît de nouveau une f.é.m. induite
aux bornes de la bobine et que cette f.é.m. est
exactement la même que dans la configuration de
la figure 1.a. L'induction d'un courant dans un
circuit ne nécessite donc pas obligatoirement un
champ magnétique variable, mais peut se produire
dans un champ stationnaire, à condition que le
circuit soit en mouvement.
La configuration d'un circuit fixe dans un champ magnétique variable est souvent appelée induction de
Neumann, en hommage à l'allemand Franz Ernst Neumann qui publia au milieu du XIXème siècle une
théorie mathématique de l'induction. La configuration d'un circuit mobile dans un champ stationnaire est
quant à elle appelée induction de Lorentz, en hommage au néerlandais Hendrik Antoon Lorentz qui
obtint en 1902 le prix Nobel pour ses travaux sur le magnétisme et ses aspects microscopiques. Cette
terminologie n'est pas exigible et nous ne l'utiliserons plus par la suite.
Induction au sein d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire ∙ 1135
Le cours
• B®½Ä
• L'apparition d'un phénomène d’induction au sein d'un circuit est fondamentalement liée à une variation
du flux magnétique qui le traverse.
• L'induction peut être observée en plongeant un circuit immobile dans un champ magnétique variable,
ou en déplaçant un circuit dans un champ magnétique stationnaire.
• Ces deux configurations étant équivalentes par changement de référentiel : on dit qu’il y a relativité du
phénomène d’induction.
• La loi de Faraday et la loi de Lenz sont applicables dans les deux configurations.
Induction au sein d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire ∙ 1137
Le cours
• Un circuit en rotation dans un champ magnétique stationnaire est le siège d’un phénomène d’induction,
le changement d'orientation du circuit produisant une variation de flux magnétique même si le
champ est uniforme.
• Cette configuration est équivalente, par changement de référentiel, à celle d'un circuit fixe plongé dans un
champ magnétique tournant.
Ce dispositif expérimental a déjà été envisagé au chapitre 26, § 1.1, mais dans un autre contexte : la spire
était alors alimentée par un générateur et mise en mouvement sous l'effet des actions de Laplace. La
situation étudiée ici est différente puisque la spire n'est pas alimentée et que c'est son mouvement sous
l'effet d'un opérateur extérieur qui provoque, par induction, l'apparition d'un courant électrique.
Principe de l’induction au sein d’un circuit déformable dans un champ stationnaire (rail de Laplace)
Un circuit déformable, dont une partie est mobile, plongé dans un champ magnétique stationnaire, est le
siège d’un phénomène d’induction. C’est la déformation du circuit qui produit une variation de flux
magnétique, même si le champ est uniforme.
Induction au sein d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire ∙ 1139
Le cours
• PÙÃãÙ¦
Les phénomènes étudiés étant liés au mouvement
de la tige, nous devons impérativement commencer
notre étude par un paramétrage : il nous faut
choisir un système d'axes et des coordonnées pour
le barycentre G de la tige.
Puisque d’après l’énoncé il s’agit d’un mouvement
de translation rectiligne parallèlement au rail, nous
choisissons naturellement un repère cartésien
(Oxyz), avec (Ox) colinéaire au rail et dirigé vers la
droite (figure 11) ; en plaçant l’origine O à la
position initiale de G, nous avons :
G G
rG = x (t ) ex avec x0 = 0 et x 0 = v 0.
soit : Φ ′ (t ) = B0l x (t )
Ainsi, le flux Φ à travers la surface s’appuyant sur l’ensemble du circuit s’écrit finalement :
Φ (t ) = Φ0 + Φ′ (t ) soit : Φ (t ) = Φ0 + B0l x (t )
Notons que Φ est positif et augmente au cours du temps à mesure que la tige se déplace vers la droite.
Il nous reste maintenant à en déduire la f.é.m. induite en appliquant la loi de Faraday, c’est-à-dire en dérivant
l’expression que nous venons d’obtenir pour Φ(t). Certes, le terme Φ0 est inconnu, mais cela ne pose aucun
problème car il est indépendant du temps et va donc disparaître lors de la dérivation. Nous avons ainsi :
dΦ
e (t ) = − d′ où : e (t ) = −B0 l x (t ) qui est < 0 si x > 0
dt
Retenez que seules les variations du flux magnétique à travers le circuit sont utiles au calcul de la f.é.m.
induite. De ce fait, si le flux lui-même comporte un terme constant dont l’expression semble difficile,
voire impossible à obtenir, il est inutile de chercher à le calculer car il disparaitra lors de la dérivation.
Induction au sein d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire ∙ 1141
Le cours
(R + r ) i (t ) = e (t ) soit : (R + r ) i (t ) = −B0 l x (t )
Toute cette étude électromagnétique (loi de Faraday, circuit électrique équivalent, loi des mailles) ressemble
beaucoup à ce que nous avions l'habitude de faire au chapitre 27 et aboutit à une équation électrique qui doit
nous permettre de calculer le courant i induit. Toutefois, contrairement au cas d'un circuit fixe plongé dans un
champ variable connu, l'expression de la f.é.m. reste partiellement indéterminée car elle fait intervenir la vitesse
de la tige qui n'est pas connue à tout instant (voyez le tableau ci-dessous).
Circuit fixe plongé dans un champ Circuit mobile plongé dans un champ
Type d'induction
magnétique variable connu magnétique stationnaire
Bobine plate dans un champ tournant Tige lancée sur un rail de Laplace
(exercice 5 du chapitre 27)
Exemple de dispositif
e (t ) Nπa2B0ω e (t ) B0l
Équation électrique i (t ) = = sin(ωt ) i (t ) = =− x (t )
R R R+r R+r
G G
F L est colinéaire au rail, dirigé vers la droite si i > 0, d'où la direction et le sens de F L sur la représentation
conventionnelle de la figure 14. Par ailleurs, la tige étant rectiligne et le champ magnétique uniforme,
nous savons d'après
G
un résultat établi au § 1.6 du chapitre 26, que les actions de Laplace équivalent à une
unique force F L appliquée au milieu de [MN] qui est ici confondu avec G ; cette propriété n'est pas
réellement utile pour la suite des calculs mais elle justifie la représentation d'une force unique appliquée
en G sur le schéma.
Pour obtenir une équation mécanique sur la position de la tige, il faut maintenant appliquer le théorème du
centre d’inertie à la tige, puis le projeter sur l'axe (Ox). Comme nous l'avons expliqué au chapitre 26, le
théorème du moment cinétique n'est en revanche d'aucune utilité car aucune rotation de la tige n’est envisa-
gée. Nous obtenons :
G G G G G
d2 r G
m 2G = F ext = F L + F1 + F2 + mg d'où, en projetant : x (t ) = i (t ) l B0
m
dt
Ce type d'équation différentielle du second ordre est récurrente en mécanique et est appelée équation du
mouvement : c'est elle qui, par intégration, permet théoriquement de calculer la coordonnée x(t) du barycentre
de la tige. Toutefois, contrairement au cas d'un solide exclusivement soumis à des actions connues (poids,
réaction de support, force de frottement fluide, rappel d'un ressort...), l'équation du mouvement obtenue ici
n'est pas intégrable car son second membre possède une dépendance en temps inconnue, via le courant i(t)
qui intervient dans la résultante des actions de Laplace.
Induction au sein d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire ∙ 1143
Le cours
Attention à l'erreur grossière qui consiste à omettre la dépendance en t dans l'écriture de l'équation puis
à intégrer par rapport au temps comme si le courant i était constant :
m
x = i l B0 ⎯⎯ ⎯ ⎯ ⎯→
i = constante
m x = i l B0 × t + m v 0
⎧ (R + r ) i (t ) = −B l v (t )
⎪ ⎡⎢équation 1⎤⎥
⎪
⎪ 0 ⎣ ⎦
⎪
⎨
⎪ dv (t )
⎪ m dt = B0 l i (t )
⎪ ⎡⎢équation 2⎤⎥
⎪
⎩ ⎣ ⎦
Ce système est relativement simple ; vous constaterez néanmoins, au gré des exercices, qu'il peut s'avérer plus
complexe, selon les dipôles présents dans le modèle électrique équivalent (condensateur ou inductance
modélisant l'auto-induction) et les forces subies par les parties mobiles du circuit (force de rappel d'un ressort
ou force de frottement fluide). De ce fait, nous vous proposons une méthode de découplage de ce type de
système, qui fonctionnera à coup sûr, quelle que soit la situation :
Isoler l’intensité i dans l’équation mécanique : c’est toujours possible car elle n’y intervient qu’une seule
fois, via la résultante ou le moment résultant des actions de Laplace.
Injecter cette expression de i dans l’équation électrique.
Résoudre l’équation obtenue, qui porte exclusivement sur la variable de position du circuit. Déterminer
les constantes d’intégration grâce aux conditions initiales sur cette variable.
Replacer cette solution dans l’expression de l’intensité afin d’exprimer cette dernière.
Appliquons cette démarche à notre exemple. Isolons l’intensité i dans l’équation mécanique [2] puis injectons là
dans l’équation électrique [1] :
⎛ m ⎞ dv (t )
⎡⎢2⎤⎥
⎣ ⎦ ⇒ i (t ) = ⎜⎜⎜ ⎟⎟⎟
⎜⎝ B0l ⎟⎠ dt
⎛ m ⎞ dv (t ) dv (t ) 1 m (R + r )
⎡⎢1⎤⎥
⎣ ⎦ ⇒ (R + r )× ⎜⎜⎜⎜ B l ⎟⎟⎟⎟ = −B0 l v (t ) ⇒ + v (t ) = 0 avec τ =
⎠ dt dt τ 2
⎝ 0 (B0l)
Nous obtenons une équation différentielle linéaire, du premier ordre et à second membre nul. Compte tenu de
la condition initiale, la résolution est classique et conduit à :
v (t ) = v 0 e−t τ
x (t ) = v 0 τ (1− e−t τ )
B0l v 0 −t τ
i (t ) = − e
R+r
Ainsi, lors du lancement de la tige, le courant induit
prend subitement la valeur i0 = −(B0l v 0 ) (R + r )
avant de décroitre exponentiellement vers zéro
(figure 15.c).
Induction au sein d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire ∙ 1145
Le cours
5. Enfin, que le point de vue soit plus spécifiquement électrique ou mécanique, les conséquences de l'induction
tendent bien, conformément à la loi de Lenz, à modérer les variations de flux magnétique :
• D'un point de vue purement électromagnétique, le courant induit crée un champ magnétique de sens
opposé au champ extérieur, et modère l'augmentation du flux. C'est ainsi que nous appliquons la loi de
Lenz depuis son énoncé dans le chapitre 27.
• D'un point de vue mécanique, ce courant induit génère des forces de Laplace qui exercent un freinage sur
la tige ; ceci limite son déplacement vers la droite, initié par l'opérateur, et limite l'augmentation du flux.
Ainsi, le freinage exercé par les forces de Laplace était prévisible dès le début de l'étude en invoquant la loi
de Lenz ! Il peut d'ailleurs être déduit très simplement de la formulation la plus générale de la loi, selon
laquelle les effets produits par un phénomène d'induction s'opposent toujours à leurs causes, l'origine du
phénomène étant ici la mise en mouvement de la tige par l'opérateur.
• Rappel de la loi : un phénomène d'induction tend toujours, par ses conséquences, à modérer les varia-
tions de flux magnétique qui l'ont engendré. Plus généralement, les effets produits par un phénomène
d'induction s'opposent toujours à leurs causes.
• Application possible de la loi : lorsque la cause première du phénomène d'induction est la mise en mou-
vement dans un champ magnétique stationnaire d'un circuit ne contenant pas de générateur, les actions
de Laplace liées au passage du courant induit ont toujours pour conséquence un freinage du circuit.
3. Déterminer les lois i(t) et v(t) et les représenter graphiquement, en mettant en évidence une durée τ
caractéristique de l'évolution.
4. Quelles propriétés caractéristiques de l'induction a-t-on mis en évidence dans cette expérience ?
Induction au sein d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire ∙ 1147
Le cours
En revanche, compte tenu de la présence du générateur, le circuit électrique équivalent n'est plus celui de la
figure 13.a, mais celui de la figure 18.b. En lui appliquant la loi des mailles, nous obtenons :
(R + r ) i (t ) = U + e (t )
Cela conduit finalement à l'équation électrique :
(R + r ) i (t ) = U − B0 l x (t )
Comme toujours lorsqu'on réalise le schéma du circuit électrique équivalent, la f.é.m. induite e et le
courant i doivent impérativement être orientés dans le même sens que celui choisi pour orienter le
contour du circuit réel et calculer le flux magnétique. La f.é.m. induite est donc ici orientée dans le même
sens que celle du générateur ; il ne faudrait pas y voir une contradiction avec notre analyse qualitative
préliminaire car cette f.é.m. est algébrique : il suffit que e soit négative pour que la la f.é.m. induite soit bel
et bien en opposition sur le générateur.
Pour obtenir maintenant l’équation mécanique, il faut appliquer le théorème du centre d’inertie à la tige puis
le projeter sur l'axe (Ox) ; le dispositif étant mécaniquement le même que dans la configuration « sans généra-
teur », cette étude est en tout point identique à celle que nous avons réalisée plus haut (revoyez en particulier
la figure 14) et redonne la même équation du mouvement :
x (t ) = i (t ) l B0
m
⎧⎪ (R + r ) i (t ) = U − B0 l v (t ) ⎡⎢équation 1⎤⎥
⎪⎪ ⎣ ⎦
⎪⎨
dv
⎪⎪⎪ m (t ) = B0 l i (t ) ⎡⎢équation 2⎤⎥
⎣ ⎦
⎪⎩ dt
m dv m dv
3. Résolvons par substitution : ⎡⎣⎢2⎤⎥⎦ ⇒ i (t ) = (t ) ⎯⎯⎯⎯⎯→ (R + r )× B l (t ) = U − B0 l v (t )
B0l dt On injecte dans
l'équation ⎡⎢1⎤⎥ 0
dt
⎣ ⎦
dv 1 B0l 1
d'où (t) + v (t) = U = v∞
dt τ m( R + r ) τ
m (R + r ) U
avec τ= et v∞ =
2
(B0l ) B0l
v (t ) = v ∞ (1− e −t τ )
B0l v ∞ −t τ U
i (t ) = e ⇒ i (t ) = e −t τ
R+r R+r
Induction au sein d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire ∙ 1149