Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
———
Le lubrifiant, du latin “lubricus” signifiant glissant, est un produit interposé entre les surfaces frottantes d’un
mécanisme, dans le but d’un faciliter son fonctionnement en réduisant le frottement et par voie de
conséquence l’échauffement, tout en combattant l’usure des organes en mouvement.
Historiquement, l’usage des lubrifiants remonte à la plus haute antiquité. Les produits utilisés furent, jusqu’au
19e siècle, essentiellement des huiles et corps gras d’origine animale (suif, huile de lard, huile de pied de
bœuf, huile de baleine, ...) ou végétale (huile d’olive, de colza, de ricin, de palme, ...).
La seconde moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle connurent avec le développement industriel et,
surtout, avec l’avènement du pétrole, des initiatives intéressantes, bien qu’isolées, en matière de formulation
de lubrifiants.
Ce n’est qu’à partir de 1930, et surtout 1940 et 1950, que les grandes découvertes en matière d’additifs et de
lubrifiants de synthèse ont été faites. Puis, les progrès furent continus dans tous les domaines avec,
cependant, dans les années 60, un véritable foisonnement de recherches, sous l’impulsion de la course à
l’espace, dans le domaine des lubrifiants non conventionnels : lubrifiants solides nouveaux, matériaux
autolubrifiants composites, graisses spéciales et fluides thermostables.
– évacuer les calories - Cette fonction réfrigérante est importante, pour les moteurs
thermiques et les mécanismes rapides comme les turbines et les réducteurs fonctionnant à
grande vitesse et elle est primordiale pour certains fluides de travail des métaux, pour les
huiles de trempe et les huiles pour transformateurs électriques. La recherche d’un excellent
pouvoir réfrigérant peut conduire à l’utilisation de fluides aqueux (huiles “solubles”,
émulsions, dispersions et solutions “chimiques” pour les opérations de travail des métaux à
grandes vitesses (coupe, rectification, laminage, ...)
– neutraliser ou évacuer les impuretés telles que les suies de combustion des moteurs, les
résidus organiques d’altération thermique et d’oxydation du lubrifiant (gommes, vernis, ...),
les débris d’usure de petite dimension, l’eau, etc. Cette fonction est assurée, d’une part, par
les propriétés dispersantes (mise en suspension stable des contaminants) et, d’autre part,
par les propriétés détergentes (nettoyage des surfaces). Par ailleurs, les impuretés les plus
grosses sont retenues par des filtres, ce qui implique que le lubrifiant possède une bonne
filtrabilité
– dans certains cas, le lubrifiant doit transmettre une énergie mécanique (fluide hydraulique,
liquide de freinage) et éventuellement absorber les chocs (amortisseur, outillage
pneumatique). Des propriétés spécifiques telles que l’incompressibilité, la résistance à
l’aération et au moussage ou la résistance au feu, sont alors recherchées.
Tableau n°1
Tableau n°2
2 ➪ LUBRIFIANTS LIQUIDES
• Fluides synthétiques
• Graisses
• Pâtes lubrifiantes
4 ➪ LUBRIFIANTS SOLIDES
• Savons “secs”
Tableau n°3
1, 2 ou n additifs
plusieurs huiles ou
de base FORMULATION "packages"
Distributions et commercialisation
Tableau n°4
• huiles super-raffinées
- huiles ultradéparaffinées
Ces produits sont fabriqués par réactions organiques telles que alkylation, condensation, estérification,
polymérisation, etc. La ou les matière(s) première(s) peuvent être un ou des composé(s) organique(s)
pur(s), généralement de composition simple et, le plus souvent, dérivés du pétrole et/ou de corps gras
d’origine végétales ou animales.
a- Les hydrocarbures synthétiques : parmi ceux-ci, les plus répandus (huiles moteurs) sont des
hydrocarbures aliphatiques, les polyalphaoléfines (P.A.O.). Les hydrocarbures
alcoylaromatiques (alkylbenzènes) sont parfois utilisés à cause de leur stabilité thermique et leur
bas point d’écoulement ainsi que certains hydrocarbures polycycliques très stables
thermiquement.
b- Les esters, obtenus par estérification d’un acide organique et d’un alcool en présence d’un
catalyseur. Les esters de diacides (sébacates, adipates, dimérates), ou esters aliphatiques,
quelquefois appelés “esters dibasiques” furent les premiers lubrifiants de synthèse utilisés pour
lubrifier les turboréacteurs d’aviation (esters de 1ère génération). Puis, les avions supersoniques
exigèrent des esters plus stables, dits de 2ème génération, constitués par des esters de
polyols (néopentylglycol, triméthylol propane, pentaérythrytol). Outre l’aviation, les esters sont
de plus en plus utilisés dans les huiles moteurs de haut de gamme, quelquefois en association
avec des polyalphaoléfines (huiles synthétiques mixtes) ou, le plus souvent, avec des huiles
minérales (huiles dites “semi-synthétiques” ou partiellement synthétiques).
Il existe aussi des esters “complexes” plus visqueux qui possèdent de bonnes propriétés
antiusure, et des esters aromatiques très stables thermiquement utilisés notamment dans les
compresseurs d’air.
e- Les silicones, composés organiques du silicium, appelés aussi “polysiloxanes” sont très
stables thermiquement, ont un très bon indice de viscosité et un point d’écoulement très bas
mais, en revanche, ont un faible pouvoir lubrifiant et attaquent certains élastomères. Ils sont
utilisés dans les graisses hautes températures ou comme fluides caloporteurs.
Les silicates organiques (ou esters siliciques) présentent des caractéristiques voisines de
celles des silicones mais avec un pouvoir lubrifiant un peu meilleur.
f- Les éthers de polyphényle sont des produits peu utilisés à cause de leur prix très élevé malgré
une stabilité thermique exceptionnelle et un bon pouvoir lubrifiant.
Il est important de signaler que le coût des huiles de synthèse augmente très rapidement avec leurs
performances et en particulier avec leur température maximale d’utilisation comme le montre la
figure 1.
Tableau n°5
HUILES DE SYNTHÈSE
(ou huiles synthétiques)
• Hydrocarbures cycloaliphatiques
B - Des esters
** • Diesters
** • Esters de polyols
* • Esters complexes
C - Des polyglycols
• Mono et polyalkylèneglycols
• Monoéthers de polyalkylèneglycols
* - monoéthers de polyoxyéthylèneglycols
** - monoéthers de polyoxypropylèneglycols
* - monoéthers mixtes
• Diéthers de polyalkylèneglycols
• Esters-éthers de polyalkylèneglycols
• Diesters de polyalkylèneglycols ”esters complexes”
• Autres dérivés de PAG
• Silanes
• Silahydrocarbones
F - Un polyphényléther
• Composés chlorés :
* - Polychlorobiphényles (PCB)
- Substituts des PCB
• Composés fluorés :
- Fluorocarbones
- Fluoroesters
- Éthers polyaromatiques fluorés
* - Perfluoroalkyléthers
Figure 1
500
PCFC
300
200
100
50 PMPS
30
20 ES
10 PDMS
PAO EP
5 AP
WH
3
D PCD 2348 A
2
MO °C
1
150 200 250 300
2- LES ADDITIFS
Les lubrifiants finis (huiles et graisses) contiennent, en plus d’une huile de base ou d’un mélange de
plusieurs huiles de base (et d’un agent gélifiant dans le cas des graisses) une certaine quantité
d’additifs pouvant varier de moins de 1 % pour les huiles turbines ou les huiles isolantes à plus de 25
ou 30 % pour les dernières huiles multigrades pour moteurs Diesel fortement suralimentés et, même,
jusqu’à 50 % pour certains lubrifiants de travail des métaux.
La teneur moyenne en additifs contenus dans l’ensemble des lubrifiants finis commercialisé sur le
marché intérieur français (figure 2 ci-après) de l’ordre de 0,5 % en 1950, était de 5 % en 1964, 10 %
en 1976 pour se situer vers 12, 5 à 13 % au milieu des années 90.
Les additifs se présentent sous forme de produits chimiques de pureté technique ou de très grande
pureté (lubrifiants pour l’aviation), de structure bien identifiée : exemple : sulfure de dibenzyle,
triphénylphosphorothionate, 2-6 ditertiobutyl-4-méthylphénol, ou 4-4’-méthylène bis (2,6-
ditertiobutylphénol), soit sous forme de mélanges d’additifs (préformulations) désignés par le terme
anglo-saxon de “packages” (“paquets d’additifs”). Ces “paquets” multifonctionnels sont mis au point par
les fabricants d’additifs, ils sont très utilisés pour la préparation d’huiles moteurs, de fluides de
transmission (huiles EP et ATF) et de fluides hydrauliques. En effet, la mise au point des formules
d’huiles telles que celles des huiles pour moteurs Diesel est excessivement coûteuse car elle repose
sur des essais moteurs très chers comme, par exemple, l’essai Mack T6 de 600 h, l’essai Cummins
NTC 400, les essais Mercedes OM 352 et 364, l’essai Volvo TD 120A ... Le prix d’un seul de ces
essais peut atteindre 350 kF (en 1990).
La liste des additifs de lubrification, classés par le Centre Professionnel des Lubrifiants est donnée
dans le tableau n°6.
Figure 2
15
sur le marché intérieur francais (%)
10
5
D LUB 1038 A
0
1950 1960 1970 1980 1990
Année
Les additifs sont incorporés aux huiles de base ou aux graisses dans le but d’améliorer certaines de
leurs propriétés ou de leur en apporter de nouvelles.
Les mélanges et les dosages des différents composants entrant dans une formulation de lubrifiant
doivent tenir compte des antagonismes ou des synergies des différents produits entre eux.
Il existe des additifs ne possédant qu’une seule fonction tandis que d’autres, à structure souvent plus
complexe, sont “multifonctionnels” ; c’est le cas, par exemple, des dithiophosphates de zinc, à la fois
antioxydant, anticorrosif, antiusure et légèrement dispersant, c’est aussi le cas des polyméthacrylates
dispersants, obtenus par greffage d’un groupe polaire azoté sur le polymère, qui sont, à la fois,
améliorant d’indice de viscosité, dispersant et améliorant du point d’écoulement.
Classés selon leur mode d’action très général, les principaux additifs sont :
– les additifs qui agissent au sein de l’huile par des phénomènes physiques ou
physico-chimiques en modifiant la couleur, en augmentant la viscosité (épaississants),
l’indice de viscosité (améliorants d’indice de viscosité de types polymères), en abaissant le
point d’écoulement (polyméthacrylates) ou en supprimant le moussage (silicones à très
faibles teneurs)
– les additifs qui agissent à la surface du métal ou des impuretés présentes dans l’huile
par des phénomènes physico-chimiques. Les additifs détergents pour huiles moteurs
maintiennent les surfaces propres en luttant contre les dépôts de carbone et de vernis, ce
sont des sulfonates, phénates, salicylates, phosphonates de métaux alcalino-terreux (Ca,
Mg, Ba). Les additifs détergents peuvent être rendus “surbasiques” en dispersant très
finement un excès de carbonates de calcium et de magnésium, destinés à neutraliser les
produits acides de combustion des moteurs Diesel. Les sels organiques de baryum ne sont
pratiquement plus utilisés pour des raisons de toxicité (métal lourd)
– les additifs antirouille protègent les métaux du contact de l’eau par adsorption d’un film
imperméable d’esters gras (lanoline), de savons d’amines, de sulfonates, de naphténate de
plomb, d’acide succinique ...
– les additifs d’onctuosité (corps gras, esters, amines, savons ...) améliorent la lubrification
en régime limite et mixte
- les additifs qui agissent au sein de l’huile ou au niveau de la surface du métal par des
phénomènes chimiques
– les additifs anticorrosifs protègent les métaux non ferreux, spécialement les métaux
cuivreux, de la corrosion ; ce sont soit des désactivateurs de métaux agissant par
complexation des ions métalliques (benzotriazol) soit des passivateurs de métaux agissant
par formation d’un film protecteur (dithiophosphate de zinc)
– les additifs EP, plus actifs chimiquement que les précédents sont surtout des composés
soufrés (esters gras soufrés, terpènes soufrés, polysulfures organiques), des composés
chlorés (paraffines chlorées), les associations d’additifs soufrés et chlorés d’une part et
soufrés et phosphorés d’autre part, sont très employées, les premières en coupe des
métaux et les secondes dans les huiles pour engrenages. Des composés iodés et des
borates (triborates de potassium) ont également été envisagés comme agents extrême-
pression
– les bactéricides et les fongicides sont spécifiques des fluides aqueux et doivent lutter
contre la prolifération bactérienne et la prolifération d’algues tout en restant
biodégradables.
Tableau n°6
(1) À l’exclusion de toutes bases lubrifiantes synthétiques utilisées en lieu et place de bases minérales et à l’exclusion des
produits de compoundage d’origine animale ou végétale
(2) CPL : Centre Professionnel des Lubrifiants - 4, avenue Hoche 75008 PARIS
Permettent d’obtenir des multigrades directs très stables (10 W-20, 15 W-30) ou des multigrades
10 W-40, 15 W-50 … avec peu de polymères.
Essentiellement polyalphaoléfines (PAO) avec un peu d’ester pour améliorer le pouvoir solvant vis-à-
vis des additifs et ajuster la viscosité. Peuvent renfermer des polymères pour augmenter le VI.
Solution envisageable en dépit de certains problèmes (pouvoir solvant trop élevé vis-à-vis des additifs
tensioactifs et antiusure, compatibilité joints, prix, …) pratiquement pas utilisés.
R O S S O R
P P
D CHI 1890 A
R' O S Zn S O R'
4- ADDITIFS ANTIROUILLE
Utilisés pour la protection des métaux ferreux, ce sont les additifs détergents polaires (sulfonates de
calcium ou mieux de magnésium) qui forment une couche adsorbée hydrophobe sur les surfaces de
fonte ou d’acier.
5- ADDITIFS ANTICORROSIFS
Utilisés pour la protection des métaux non ferreux et plus particulièrement des métaux cuivreux et des
alliages antifriction des coussinets (cuproplomb, aluminium-étain, …).
Les additifs types sont les dialkyldithiophosphates de zinc, par ailleurs antioxydants et antiusure, qui
protègent les métaux de la corrosion par passivation.
7- ADDITIFS ANTIMOUSSE
Fluides silicones visqueux utilisés à très faible teneur (10 à 20 ppm).
Ce sont :
Tableau n°7
Exemples : ISO-L-G-68
ISO-L-HM-32
ISO-L-DAB-100
ISO-L-XBEGBOO
Tableau n°8
Classe
F Combustibles (fuels)
B Bitumes
Tableau n°9
Classe
A Graissage perdu
B Démoulage
C Engrenages
G Glissières
H Systèmes hydrauliques
N Isolation électrique
P Outils pneumatiques
Q Transfert de chaleur
T Turbines
U Traitement thermique
Y Autres applications
La norme ISO 3448, équivalente à la norme française NF-T-60-141 (décembre 1975), définit 18 classes (ou
grades) de viscosité dans l’intervalle 2 à 1500 mm2/s à 40°C, qui couvre la gamme des viscosités allant du
pétrole lampant (kérosène) aux huiles visqueuses pour cylindres.
Chaque classe est désignée par le nombre entier qui est le plus voisin du nombre exprimant la viscosité
cinématique médiante à 40°C de la classe considérée. Les limites permises pour chaque classe
correspondent à cette valeur médiane ± 10 %.
La classification est basée sur le principe que la viscosité médiane de chaque classe est toujours environ de
6
50 % plus élevée que celle de la classe précédente. C’est donc une progression de raison 10 ≅ 1,5 (série
R6). Toutefois les valeurs numériques calculées de la série logarithmique ont été arrondies pour obtenir des
nombres plus simples.
Cette classification, donnée dans le tableau n°10 ci-après, a été largement adoptée par les fournisseurs de
lubrifiants industriels pour désigner les produits selon leur viscosité.
Tableau n°10
mini maxi
ISO VG 10 10 9 11
Il est à noter que l’ensemble des lubrifiants pour l’agriculture représente, en France, un
marché total de près de 100 000 tonnes par an, soit 11 à 12 % du marché total intérieur.
- celui des lubrifiants pour les matériels de travaux publics, de structure assez semblable
à celle du marché précédent pour ce qui concerne les engins de terrassement, mais avec,
en plus, des lubrifiants pour groupes moto-compresseurs de chantier et pour outillages
pneumatiques.
Dans les deux cas, mais surtout pour les tracteurs et autres engins agricoles et forestiers, la
tendance est à l’utilisation d’huiles “tous usages” ou “multiusages” qui permettent de lubrifier
une bonne partie ou même la totalité des organes du tracteur ou de l’engin.
- celui, enfin, des lubrifiants destinés aux matériels des chemins de fer (huiles pour
moteurs Diesel, lubrifiants pour engrenages et réducteurs, fluides hydrauliques, graisses,
etc.) fait l’objet de cahiers des charges très spécifiques et de marchés importants.
Selon la structure commerciale des fournisseurs de lubrifiants, les deux premiers de ces trois marchés
peuvent concerner des réseaux de vente indépendants, ou être rattachés à l’un ou à l’autre des marchés
automobiles ou industries. En général, les lubrifiants destinés au transport ferroviaire sont classés comme
“lubrifiants industriels”.
En France, les lubrifiants et additifs de lubrification sont distribués par 132 sociétés appartenant au CPL
(Centre Professionnel des Lubrifiants) et regroupant :
Il est également à noter que 2 sociétés produisant ou étant susceptibles de produire des huiles de base
régénérées, adhèrent à la Chambre Syndicale du Reraffinage (CSRR).
Tableau n°11
Année 79 85 89 91 93 95
Tableau n°12
Année 79 85 89 91 93 95
KT 75 71,1 81 87 85 85
Huiles
Procédés
% 7,9 8,6 8,7 9,8 10,2 9,8
Tableau n°13
Automobiles et transports
Moteurs essence 142 – 18,2
Moteurs Diesel 269,6 + 1,6
Transmissions automatiques 18,8 + 19,5
Amortisseurs 4,6 – 58,9
Deux temps 10,9 – 8,4
Graissage 10,4 – 21,9
Boîte de vitesses 34,6 – 7,4
Industrie
Moteurs 2,6 + 6,6
Engrenages 12,6 – 12,2
Transmissions hydrauliques 87,8 – 22,5
Graisses 12,5 – 14,3
Traitements thermiques 3,4 – 27,6
Travaux métaux non solubles 29,1 – 14,8
Travaux métaux solubles 26,9 – 0,2
Produits de protection 6,4 – 17,7
Turbines 6,2 – 12,3
Huiles isolantes 18,1 + 0,6
Compresseurs 6,9 – 13,2
Mouvements 29,8 – 9,1
Cylindres 0,3 – 62,2
Démoulage 5,3 – 41,8
Ensimage 1,3 – 53
Fluides caloporteurs 2,5 – 26,6
Autres produits 12,2 – 18
- les graisses automobiles : elles représentent environ 1,2 % du tonnage total des
lubrifiants consommés et se subdivisent en :
• graisses multifonctionnelles
• graisses spécifiques de roulements d’essieux
• graisses spéciales pour pompes à eau, pour butées d’embrayage, pour câblerie,
etc.
• des “additifs” ou “dopes” ajoutés par l’utilisateur aux huiles moteurs, aux huiles
pour transmissions, aux carburants et liquides de refroidissement. Ces produits très
divers sont à considérer avec la plus extrême prudence s’ils n’ont pas été
homologués par le constructeur. En règle générale, leur emploi est à déconseiller
dans les huiles formulées afin d’éviter, d’une part, le risque d’antagonismes entre
“l’additif” et les constituants de l’huile, et d’autre part, certains effets pervers telle
qu’une réduction de viscosité dangereuse pour la tenue des paliers ou une
introduction dans l’huile de particules métalliques pouvant jouer le rôle de
catalyseurs d’oxydation
Ils servent à la fois à transmettre une énergie (fluides de travail) et à lubrifier les organes
des circuits hydrauliques (pompes, moteurs, vérins, etc.). C’est une catégorie de lubrifiants
qui a connu une très forte expansion : 1 % du marché en 1950, 2,4 % en 1960, 6 % en
1970, 10,8 % en 19680 et qui tend aujourd’hui à se stabiliser entre 11 et 12 % du marché.
Dénommées aussi huiles “process”, les huiles minérales pures, autres que les huiles
blanches utilisées en mélange avec d’autres matières premières pour la fabrication de
produits divers non lubrifiants, représentent environ 10 % de la consommation française des
lubrifiants. Elles comprennent :
• des huiles noires peu raffinées, à forte tendance aromatique donc à pouvoir
solvant élevé qui sont encore employées comme plastifiants des caoutchoucs de
pneumatiques ou encore, pour la préparation des encres d’imprimerie de papier
journal dans certains pays, en dépit de leur toxicité
Représentant environ 7 % du marché total, les lubrifiants de travail des métaux constituent
une famille de produits très hétérogène selon que le travail s’effectue à froid ou à chaud, par
coupe, c’est-à-dire avec enlèvement de matière sous forme de copeaux (tournage, fraisage,
perçage, décolletage, taraudage, brochage, etc.), par abrasion (rectification, pierrage,
lappage, usinage par ultrasons, etc.) ou encore par déformation plastique sans ablation de
matière (laminage, étirage, tréfilage, emboutissage, extrusion, etc.).
Le lubrifiant est dans 60 % des cas une “huile entière”, c’est-à-dire sans eau et dans 40 %
des cas une “huile soluble” destinée à la préparation de fluides d’usinage aqueux, vaste
ensemble allant de solution vraie à l’émulsion grossière (émulsion “mécanique” d’huile
soluble) en passant par la pseudo-solution ou solution “chimique” et par l’émulsion fine
colloïdale “microémulsion”. Les fluides aqueux sont utilisés lorsqu’un pouvoir réfrigéré élevé
est recherché du fait de vitesses de travail très élevées telles que celles qui existent, par
exemple lors du chariotage, du laminage à froid de tôles, de la rectification.
- huiles mouvements, huiles légères pour broches “spindles” (famille ISO : F) et huiles
glissières (famille ISO : G)
Les huiles mouvements pour machines outils et machines diverses sont destinées à la
lubrification des organes cinématiques tels que broches, paliers, paliers lisses, roulements,
cames, embrayages, glissières, coulisseaux et engrenages peu chargés de chaînes
cinématiques.
Les huiles mouvements classées “B” par le Centre Professionnel des Lubrifiants, c’est-à-
dire les huiles de viscosité supérieure à 2,5 degrés Engler à 50°C (≅ 24 mm2/s à 40°C),
représentent 3,5 % du marché auquel s’ajoute un peu moins de 1 % d’huiles légères de
type spindle dont les viscosités Engler sont inférieures à 2,5 à 50°C selon la classification
“A” du CPL
Les graisses sont des lubrifiants plastiques constitués d’une huile de base minérale ou
synthétique contenant généralement des additifs, épaissie par un agent gélifiant qui, dans la
majorité des cas, est un savon métallique de lithium, calcium ou aluminium.
Outre leur emploi dans les transformateurs, les huiles isolantes sont également utilisées
dans certains gros matériels électriques comme les condenseurs, les contacteurs, les
rhéostats et les disjoncteurs.
Dénommées aussi huiles blanches ou huiles de paraffine, ce sont des huiles minérales
généralement fluides ayant subi un raffinage très poussé, destiné à éliminer complètement
les aromatiques et les impuretés soufrées, oxygénées et azotées. Selon le degré de pureté,
il existe deux grandes classes d’huiles de vaseline :
• les huiles de vaseline “Codex” ou huiles blanches médicinales qui sont incolores,
inodores, sans saveur et ne contiennent que des molécules paraffiniques et
naphténiques. Elles sont sans danger pour l’organisme humain et peuvent être
intégrées, d’où leurs nombreuses utilisations comme huiles “process” ou comme
huiles de lubrification (huiles mouvements), en pharmacie, phytopharmacie,
cosmétologie, dans les industries alimentaires (biscuiteries, protection d’aliments,
etc.) et para-alimentaires (emballage, conditionnement d’aliments), dans l’industrie
du verre, etc. Elles sont aussi employées comme plastifiants d’élastomères et de
plastomères destinés à la fabrication d’articles médicaux et de récipients,
emballages et objets en contact avec les aliments
• les huiles de vaseline non Codex ou huiles blanches techniques, sont
pratiquement incolores et on subi un raffinage un peu moins poussé que les huiles
précédentes. Elles sont utilisées soit comme huiles de base pour la phytopharmacie
(fongicides, insecticides) et comme plastifiants des caoutchoucs et des plastiques,
soit comme huiles de lubrification de petits mécanismes (mécaniques de précision,
armes, horlogerie) de certains compresseurs de gaz et pour l’ensimage de fibres
textiles
Le marché des huiles de vaseline est en forte progression, se situant entre 1,2 et 1,5 % du
tonnage consommé en France entre 1950 et 1970, il atteint 2,1 % en 1980, 3 % en 1984 et
environ 4 % depuis 1990. Dans le tableau n°13 elles sont incluses dans les huiles de
procédés.
- huiles noires
Elles sont de moins en moins utilisées pour des raisons de toxicité (cancérigènes) et ne
représentent plus que 0,03 % du marché, après avoir atteint 5,2 % en 1950, 2,1 % en 1960,
0,5 % en 1970 et 0,3 % en 1980.
Ce sont des huiles visqueuses qui étaient traditionnellement destinées à la lubrification des
cylindres de machines à vapeur saturée ou surchauffée. Leur tonnage diminue très
rapidement : 0,5 % en 1970, – 0,3 % en 1975, – 0,2 % en 1980 et moins de 0,1 % à partir
de 1986.
Cette catégorie d’huiles, qui n’apparaît dans les statistiques du CPL que dans la rubrique :
“Moteurs autres” (à gaz, compresseurs, etc.), symbole Da, pour 1 % environ du marché
total, fait appel en réalité à plusieurs autres catégories de produits tels que les huiles
moteurs, les fluides hydrauliques, les huiles turbines, les huiles blanches et certains fluides
de synthèse (alkylbenzènes, diesters aromatiques, esters de polyols, polyalphaoléfines ou
éthers de polyglycols), de sorte que le tonnage total des diverses huiles utilisées
effectivement pour lubrifier les compresseurs est difficile à évaluer. Il peut être estimé aux
environs de 2 % du marché français.
Ces propriétés spéciales sont exigées des lubrifiants pour compresseurs frigorifiques,
pompes à chaleur et pompes à vide (bonnes caractéristiques à froid, miscibilité avec fluides
frigorigènes très faible volatilité, etc.)
00035_A_F © 2012 - IFP Training
32
— Annexe —
Aspect/adhésivité
Emballage Imperméabilité 25
Alimentarité
Teneur N.
Pétrochimie (paraffine chlorée) Paraffines 8
Répartition moléculaire
Adhésivité
Hot melt (colles) Stabilité thermique 8
Alimentarité
Allumettes Imprégnation 4
Pharmacie/cosmétologie Alimentarité 1