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COURS IPC 2020-2021

Ecole normale supérieure d’Abidjan Année académique :


2020-2021

Département des Sciences de l’éducation

Section : Didactique

Syllabus ECUE 2 : INTERET DIDACTIQUE DE LA TAXONOMIE DE BLOOM


REFERENCES DU COURS
UE :
Code ECUE :
Semestre : 1
Type : CM
Niveau du cours : Inspecteurs Pédagogiques de CAFOP (IPC)
Volume horaire : 8 h
Nombre de crédits :

PRESENTATION DE L’ENSEIGNANT :

Nom et Prénoms N° téléphone E-mail Statut


Prof. NEBOUT nebout_arkhurst@hotmail.com Professeure
ARKHURST Patricia des
Universités

OBJECTIF GENERAL
Ce cours vise à faire connaître l’intérêt didactique de la taxonomie de Bloom
(1969).

Objectifs spécifiques
A l’issue de ce cours, les futurs Inspecteurs Pédagogiques de CAFOP doivent être
capables de:
- décrire l’intérêt didactique de la taxonomie de Bloom ;
- utiliser la taxonomie de Bloom (1969) pour lire les pratiques enseignantes.

COURS IPC 2020-2021


ECUE 2 : INTERET DIDACTIQUE DE LA TAXONOMIE DE BLOOM

Plan du cours
Introduction

1. Clarification notionnelle

 Habileté cognitive

 Compétences

2. Qu'est ce que la Taxonomie de Bloom

3. Principes et caractéristiques de la Taxonomie

4. Intérêt didactique de la Taxonoàmie illustré par des exemples d'items

de tâches scolaires

5. Consignes scolaires dans la construction des savoirs

Conclusion

Bibliographie

Introduction
Bloom (1969) fait l'hypothèse que les habiletés peuvent être mesurées sur un
continuum allant du simple au complexe. L'intérêt d'une taxonomie est qu'elle
permet d'identifier la nature des capacités sollicitées par un objectif de formation
et son dégré de complexité.

1- Clarification notionnelle

1.1. Habileté s cognitives


Les habiletés cognitives définissent la »capacité à organiser des relations entre
les objets relativement à leurs différentes dimensions. Bloom (1969) crée une
classification des habilletés cognitives avec le souci de rendre service aux
enseignants ou professionnels de l'éducation, confrontés aux problèmes de
l'évaluation. Lorsqu'un enseignant s'interroge sur la difficulté d'une tâche
cognitive donnée, il entre dans le domaine des habiletés cognitives.

1.2. Notion de compétence

La notion de compétence désigne une capacité de mobiliser diverses


ressources cognitives pour faire face à un type de situations.

- La compétence de référence d’organiser et animer des situations


d’apprentissage implique :
 Connaître, pour une discipline donnée, les contenus à enseigner
et leur traduction en objectifs d’apprentissage.
 Travailler à partir des erreurs et des obstacles à
l’apprentissage.
- La compétence de gérer la progression des apprentissages :
 Etablir des liens avec les théories qui sous-tendent les activités
d’apprentissage.
 Observer et savoir évaluer les élèves dans des situations
d’apprentissage selon une approche formative.

Les compétences, comme les connaissances, se construisent dans des situations


complexes qui obligent à faire des choix pédagogiques et didactiques.

Quelles sont les compétences nécessaires à l’enseignement pour inventer et


mettre en œuvre des situations propices à l’activité des apprenants ?

Comment construire des situations d’apprentissage qui mettent les apprenants en


activité ?

L’enseignant doit viser deux choses en proposant des activités


d’apprentissage à ses élèves :

 mobiliser l’énergie de l’élève et pour cela le motiver, le mettre en


situation, l’intéresser, lui donner confiance, rendre la situation
d’apprentissage intelligible et signifiante. (D’où la motivation scolaire
comme clé de l’apprentissage).
 Canaliser l’énergie de l’élève vers les apprentissages recherchés et
pour cela placer l’élève devant des tâches, le faire réfléchir sur ses
actions, lui permettre de s’outiller pour effectuer ses tâches avec le
plus d’efficacité et d’autonomie possible.

2. Qu'est ce que la taxonomie de Bloom (1969)


La taxonomie de Bloom (1956) éclaire dans une perspective didactique et peut
être utile pour cibler un niveau d'apprentissage de type cognitif. Bloom (1969)
classe les objectifs pédagogiques sous forme de pyramide.

Prendre des décisions pour


défendre une opinion, apprécier
Evaluation
Combiner des élèves pour
produire quelque chose d'original Synthèse

Analyse Trouver des relations logiques


et de significations
Transférer la théorie aux
situations pratiques Application

Dire avec ses


Compréhension propres mots

Mémoriser et Connaissance
se souvenir

3. Principe et caractéristiques de la Taxonomie de Bloom (1969)

Selon Bloom (1969), les habiletés cognitives doivent être doivent être mesurées
en allant de simple à complexe sous forme de pyramide. La taxonomie de
Bloom (1969) classe les opérations intellectuelles mobilisées au cours de
l'apprentissage, de la plus simple à la plus complexe. Chacune correspondant à
un niveau de compétence à atteindre.
Le principe de cette taxonomie est que l'apprenant accède à un niveau donné s'il
est capable d'exécuter les opérations correspondantes aux niveaux inférieurs.
Cette taxonomie permet de catégoriser les niveaux d'abstaction des questions
posées, épreuves ou autres contrôle d'évaluation. Elle permet, en outre,
d'identifier la nature des capacités sollicitées par un objectif de formation et son
degré de complexité.
La taxonomie organise l'information de façon hiérarchique de la simple
restitution de faits jusqu'à la manipulation complexe des concepts, qui est
souvent mise en oeuvre par les facultés cognitives dites supérieures. Chaque
niveau englobe les niveaux précédents.
La taxonomie de Bloom (1969) conduit à la classification des niveaux de pensée
dans le processus d’apprentissage. C’est un outil essentiel et important.

3.1. Le niveau connaissance


Il peut s’agir de données particulières à maîtriser, des mots, une terminologie ou
lexique, des règles, des conventions, des faits isolés, des définitions.
Exemples de tâches : les tâches peuvent consister à définir, à décrire, à associer,
à ordonner, à retenir, à nommer, à noter et à répéter.
3.2. Le niveau compréhension
Il peut s’agir de transposer dans un autre langage, de traduire, de mettre les
éléments dans un ordre différents, d’interpréter. L’apprenant comprend
l’information et en saisit le sens.
Activités : changer, classifier, formuler dans ses propres mots, discuter,
expliquer, donner des explications, d’interpréter et traduire.
3.3. Le niveau application
Appliquer un principe, exécuter ou utiliser une procédure dans une situation
donnée.
Activités : appliquer, calculer, construire, pratiquer, traiter, utiliser.
3.4. Le niveau analyse
Analyser un ensemble complexe, il peut s’agir de relation entre les éléments, de
principaux organisateurs, de décomposer les parties constitutives d’un tout et
déterminer les liens qui unissent ces parties entre elles et à une structure ou une
finalité d’ensemble.
Activités : analyser, catégoriser, comparer, conclure, critiquer, dédifférencier,
discriminer, organiser, contraster, poser un diagnostic.
3.5. Le niveau synthèse
C’est faire une production personnelle. Il peut s’agir de son œuvre personnelle,
d’une production originale ou l’élaboration d’un plan d’action.
Il doit savoir assembler des éléments pour former un tout nouveau et cohérent
ou faire.
Assembler, composer, créer, améliorer, synthétiser, arranger, combiner (faire
une synthèse.)

3.5Le niveau évaluation


C’est porter une appréciation sur la base de critères et de normes. Il peut s’’agir
de la production elle-même. L’apprenant en appréciant de réfère à des normes.
Exemple : évaluer, argumenter, apprécier, justifier, soutenir (exemple : trouve la
réponse et justifie).

4. Intérêt didactique illustré par l'exemple des items

Indiquez à quel niveau taxonomique de Bloom correspond chaque Item


d’activité suivant et justifiez votre réponse.

Item 1 : Résoudre une série de problèmes de multiplication. (analyse)


Item 2 : Elaborer un résumé du cours. (synthèse)
Item 3 : Lire un texte dont la structure est narrative. (compréhension)
Item 4 : Reconnaître entre deux textes, celui dont la structure est informative.
(connaissance)
Item 5 : Distinguer dans ce texte, ce qui est essentiel et ce qui est secondaire.
(compréhension)
Item 6 : Restituer la table de multiplication de 4. (connaissance)
Item 7 : Faire la description des caractéristiques des vertébrés. (connaissance)
Item 8 : Estimer l’exactitude d’une réponse en mathématique. (évaluer)
Item 9 : Présenter en cinq lignes les principales idées du texte. (Synthèse)
Item 10 : Souligner les verbes du paragraphe. (connaissance)

5. Consignes scolaires dans le processus de contruction du savoir


5.1 Définition
Nous entendrons par consigne, toute injonction donnée à des élèves à
l’école pour effectuer telle ou telle tâche. La consigne s’appuie souvent sur
un énoncé explicite, mais les données nécessaires pour l’effectuer sont
parfois implicites, d’où la nécessité d’un décodage. Dans le domaine
scolaire, la consigne a certes un aspect injonctif, mais la finalité de
l’injonction est qu’à travers elle, on puisse vérifier que l’élève a compris,
retenu voire qu’on puisse évaluer ses connaissances et savoir-faire. Les
consignes constituent des outils didactiques permettant à l’apprenant de
mobiliser les ressources nécessaires en fonction du travail ou de l’activité
qui lui est demandé. La place qu’occupent les consignes à l’école en
particulier nous paraît indispensable. Il convient de procéder à une
clarification de vocabulaire.
La consigne s’appuie sur un énoncé explicite, mais les données
nécessaires pour effectuer telle ou telle tâche sont parfois implicites ; d’où
la nécessité d’un décodage.
Il est donc essentiel de resituer les consignes et la lecture de consignes
comme une composante de divers actes de lecture.

Le professeur a un rôle spécifique et essentiel à jouer dans l’apprentissage


de la lecture efficace des consignes. Pour prévenir les erreurs, il faut un
travail patient et méthodique autour des consignes. La compréhension des
consignes fait partie de ces savoir-faire indispensables à la réussite
scolaire, que l’élève qui fait bien son « métier » maîtrise avec efficacité,
au même titre que savoir apprendre une leçon, prendre des notes, gérer
son emploi du temps, utiliser son manuel, faire un dossier ou un exposé…

5.2 Les qualités d’élaboration d’une consigne


- Bonne formulation de la consigne (claire, précise, non ambiguë).
- Adéquation entre la consigne formulée et l’objectif poursuivi par
l’enseignement. Quelque soient les disciplines, il faut les formuler
correctement, c’est un outil didactique à exploiter soigneusement
car y a de la construction des savoirs.

5.3 Typologie de consignes : Consignes formées/consignes


ouvertes

Il ne faut pas habituer les élèves à des consignes uniquement


formées, qui incitent plus à une application docile qu’à la réflexion et à
l’esprit critique. Par le biais des semi- ouvertes ou consignes
ouvertes, les élèves peuvent se confronter à plusieurs points de vue.

 La consigne fermée est une consigne qui précise à l’apprenant une


directive impérative dans l’exécution de sa tâche. Elle induit une et
une seule réponse.

 La consigne semi-ouverte est une consigne qui propose une


indication à l’apprenant dans l’exécution de sa tâche. Elle permet
d’avoir un choix de réponses dans un cadre limité.

 La consigne ouverte est une consigne qui permet à l’apprenant


d’avoir une possibilité élargie de réponses à donner.

Une consigne ne peut pas être à la fois fermée, semi-ouverte et ouverte.

Bibliographique

Bloom, B.S. (1969). Taxonomie des objectifs pédagogiques. Montréal :


Education Nouvelle.
Nebout Arkhurst, P. (2019). (Se) former en didactique. Abidjan :
Editions Maylis.

Zakhartchouk, J.M (1999). Comprendre énoncés et consignes.


Amiens : CRDP.

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