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PANTACLE

N° 29 - Janvier 2021
Document O.M.T.
PANTACLE
Janvier 2021 N° 29

Revue de l’Ordre Martiniste Traditionnel


Château d’Omonville – 27110 Le Tremblay
www.martiniste.org

Sommaire
Alchimie
EXTRAIT À LIRE
Rosabis ............................................................................. 2
L’âge de plomb
Cultor Habilis ....................................................................... 14
Symbolisme du Cœur
Marie-Madeleine Eliot ........................................................... 24
Éternité de la nature, brièveté de l’homme
Alphonse de Lamartine ......................................................... 34
La signification ésotérique du nombre 7
Philippe Cuendet ................................................................... 38
Les multiples visages de la médiation
Guy Eyherabide .................................................................... 46
Lire la Bible selon Le Zohar
Le Zohar III, 152 A ............................................................... 53
Cahiers de l’Ordre Martiniste
Document d’Archives ............................................................. 55

En couverture : L’Alchimiste, peinture de Joseph Wright of Derby, 1770.

Sauf mention spéciale, les articles publiés dans cette revue ne représentent pas la
pensée officielle de l’O.M.T., mais uniquement celle de leurs auteurs. Les manuscrits
non insérés ne sont pas rendus.
Tous droits de reproduction réservés.
Impression : I.R.S. 02.35.77.52.31
Papier F.S.C.
Rosabis

Alchimie

« Le but de l’alchimie est de spiritualiser la


matière et, en particulier pour le Laboureur
céleste, de sublimer le corps humain, en
procédant à un alignement intérieur. »
D
E NOS JOURS, lorsqu’il est question d’alchimie, la plupart
des gens pensent qu’il ne s’agit que d’une vieille
superstition qui cherchait vainement à transmuter le
plomb en or, dans l’espoir de s’enrichir. Cette façon
caricaturale de concevoir l’alchimie montre à quel point la
mentalité de l’homme est éloignée des conceptions tradition-
nelles. Notre monde est principalement tourné vers la posses-
sion de richesses matérielles, les seules qui à ses yeux valent la
peine d’être recherchées. Cette conception vulgaire de l’alchimie
est le reflet exact et même exemplaire de notre vision moderne
du monde et montre combien nous sommes devenus ignorants
des réalités spirituelles.
L’objectif de l’alchimie n’est donc pas de faire de l’or
métallique, puisque pour celui qui est allé jusqu’au bout du
processus alchimique, la possession de l’or matériel devient
complètement inutile. La fabrication de l’or à partir d’un métal
vil ne représente qu’une sorte de vérification (un test, dirions-
nous aujourd’hui) effectuée par l’alchimiste pour confirmer
que la Pierre qu’il a réalisée est bien la Pierre Philosophale.
Quand l’alchimiste est parvenu à la réaliser, il n’a plus besoin de
fabriquer de l’or matériel, car celui-ci n’a pas plus de valeur pour
lui qu’un autre métal terrestre.
Le but de l’alchimie est de spiritualiser la matière et, en
particulier pour le Laboureur céleste, de sublimer le corps
humain, en procédant à un alignement intérieur. Cet aligne-
ment permet à la Lumière (originelle) de pénétrer la matière,
ainsi celle-ci n’offre plus de résistance à la lumière. La matière
est transmuée en lumière, le corps est alors affranchi des limi-
tations de l’espace/temps et devient un « corps de gloire », un
« corps de lumière ». Il faut aussi considérer que l’Adepte qui est
parvenu à la réalisation de certains états spirituels intérieurs,
peut en vertu de la loi de correspondance, entre le « micro-
cosme » et le « macrocosme », produire extérieurement des
effets similaires.
Il est souhaitable, en outre, d’expliquer pourquoi la chimie
et l’alchimie sont deux disciplines différentes. Il y a plusieurs
raisons à cela : la démarche initiale de l’alchimie est de recher-
cher l’unité dans la multiplicité. La démarche chimique consiste

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à explorer la diversité multiple du monde et à dresser des
listes à l’infini. L’alchimie est un processus éthique qui vise à
l’amélioration du monde manifesté. La chimie s’occupe froide-
ment de combiner les corps pour en obtenir d’autres, au profit
de buts pas toujours très honnêtes. L’alchimiste s’implique dans
le processus qu’il met en œuvre. Le chimiste observe passi-
vement et à distance le résultat de ses travaux. L’alchimiste
est religieux (dans le sens d’une relation verticale) et sa foi
influence ses résultats. Le chimiste n’est pas obligatoirement
croyant et s’il l’est, cela n’entre en aucun cas dans l’élaboration
de ses formules. L’alchimie est une science sacrée millénaire,
alors que la chimie a tout juste trois siècles d'existence. Le
chimiste étudie le plein et le visible, l’alchimiste étudie le vide et
l’invisible. Le premier mesure les effets (le monde phénoménal),
le second contacte la Cause (le monde nouménal).
Au risque de décevoir, l’alchimiste recherche Dieu. Il poursuit
un chemin spirituel très particulier et travaille à sa propre
divinisation. L’alchimiste cherche donc à percer le secret de la
Nature, de la Vie et de la Mort, cette force inouïe qui maintient
les atomes entre eux, ou les disperse partout dans l’Univers. Le
rapport entre la lumière solaire et la Vie n’est plus à démontrer.
C’est pourquoi les alchimistes ont tenté et réussi à solidifier de
la lumière, comme on peut congeler de l’eau. Bien entendu, si
l’alchimiste était capable de prolonger avec sagesse la durée
de son séjour terrestre, dans certaines conditions, il utilisait
aussi cet élixir de longue vie pour soigner les malades qu’on lui
présentait. Cela rendait sa situation inconfortable et l’obligeait
pour sa propre sécurité, à changer fréquemment de région,
voire de pays.
Par l’observation de la nature, l’alchimiste s’est aperçu qu’un
principe unique régit l’univers. Lorsque ce principe est pré-
sent, la vie se manifeste, lorsqu’il est absent, la mort survient.
L’alchimiste a donc cherché à capturer concrètement ce Principe
universel de vie, et à l’enfermer dans un réceptacle capable de
le conserver en vue d’une utilisation ultérieure. Le résultat de
ce travail permet l’obtention d’un produit très particulier. Il se
manifeste sous une forme tantôt liquide, l’on parle alors d’Élixir,
et tantôt sèche, qu’on appelle Sel de Sapience. Dans les deux
cas, c’est la Pierre Philosophale à deux niveaux d’évolution

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différents. Mais à ce stade, elle doit être spécifiée pour un
règne précis. Si l’on désire travailler sur les métaux, il va falloir
la convertir en poudre de projection. Si l’on souhaite la dédier
au règne animal, il convient de l’orienter vers la médecine
universelle.
L’esprit universel de vie, partout présent dans la nature, est
susceptible d’être isolé et concentré jusqu’au point de deve-
nir palpable. L’alchimiste fabrique donc un aimant qui attire
cet esprit et l’emprisonne. L’ensemble donne un produit d’une
puissance infinie, qui peut alors être utilisé à diverses fins.
C’est l’œuvre externe ou Parergon des anciens Rose+Croix. Le
Grand-Œuvre se destine aussi à l’amélioration de tout ce qui
existe. Plus exactement, il accélère le processus d’évolution de
la nature, l’homme y compris. C’est l’œuvre interne ou Ergon
des Rose+Croix.
Les alchimistes se sont toujours servis des manipulations
chimiques du Grand-Œuvre externe, pour décrire le processus
concomitant du Grand-Œuvre interne !
Indépendamment des quatre éléments, l’alchimie admet
l’existence d’un cinquième appelé Quintessence. Cet élément
particulier est parfois appelé Ether et représente une sorte de
« milieu » (comme l’air et l’eau sont des milieux) dans lequel
baignerait le Cosmos tout entier. Dans l’homme, ce cinquième
élément est son centre spirituel (le cœur), symbole de la Rose
au centre de la Croix. Il existe dans la tradition indienne un
cinquième Élément appelé « Akasha », qui signifie en sanskrit,
Ether ou Esprit. C’est au centre que la transmutation alchimique
s’effectue, grâce à la Pierre Philosophale qui est ce centre même
(le Graal). La Quintessence est un « point» unique dans l’espace
de l’Être, qui est aussi le passage permettant l’accès aux états
de conscience supérieurs.
C’est à cet échelon de l’échelle symbolique de Jacob que le
Mariage alchimique va avoir lieu dans le secret symbolique de
l’athanor. Le Mercure (l’Esprit vivificateur) et le Soufre (l’Âme
vivante universelle) vont s’unir dans l’intercession du Sel (le
mystère de leur union constituant le Grand Arcane du Verbe). À
ce stade, l’adepte ne peut que s’émerveiller des progrès natu-
rels de sa matière en évolution. Celle-ci va parcourir les étapes

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qu’il a appris à reconnaître dans les régimes de l’Œuvre. Selon
la philosophie hermétique, ceux-ci retracent, ni plus ni moins,
la naissance de l’univers, son développement et son but ultime.
Chose merveilleuse, l’alchimiste a le privilège d’assister dans
son microcosme, au spectacle insondable de toute l’histoire de
l’univers, son début, son état présent et son devenir. Il obtient
la connaissance la plus élevée qu’un homme puisse atteindre
ici-bas, c’est-à-dire, comment Dieu a créé le monde et ce qu’il
compte en faire !

Néant – Unité
À l’origine, il n’y a que le néant. On pourrait dire la non-
existence, non pas au sens de la négation de ce qui « est » mais
au sens de ce qui « n’est pas encore spécifié », en devenir ! Et
cependant, tout ce qui va exister, tout ce qui existe, n’est que le
résultat d’un incompréhensible « désir d’être » du néant. C’est
pourquoi l’on peut dire que nous sommes tous « les enfants du
néant ». Ce point d’origine est parfois nommé l’Ineffable, l’In-
connaissable, mais aussi Chaos, car il est porteur de toutes les
données de la Création, comme dans une gestation permanente.
En fait, tout ce qui est et tout ce qui sera n’ont d’autre but
de permettre à ce chaos, ce néant, de devenir conscient de lui-
même. Le seul but de l’univers est le développement universel
de la conscience. Mais la conscience ne peut se développer que
par la connaissance qui, elle-même, résulte de l’expérience. Or,
pour être possible, l’expérience implique la création d’un cadre
qui sera celui du temps et de l’espace. Ce n’est que beaucoup
plus tard, « à la fin des temps » (à moins d’être réalisé), que
la conscience n’aura plus besoin des limites de l’espace/temps
pour « être ». À ce point de l’évolution, la conscience sera alors
devenue suffisamment « éveillée » pour retourner par elle-
même à l’unité.
Autrement dit, le néant, pour devenir conscient et pour
pouvoir agir, est contraint de se limiter. Pour ce faire, il va sortir
de lui-même une sphère qui va l’enfermer dans le temps et dans
l’espace. Dans cette sphère sera peu à peu construite, élément
par élément, la conscience. L’ensemble de cette construction se
fera donc par le « désir d’être du néant », et le pouvoir créateur

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de ce « désir » est la force par laquelle tout est créé. Ce pouvoir
de création existe en toute chose et en l’être humain. Il peut
être inconscient ou conscient et être orienté vers la Matière ou
vers l’Esprit, suivant l’avancement de la prise de conscience.

Dualité de l’Énergie
L’Énergie unitaire, celle issue de l’Absolu, n’obéit pas aux
mêmes règles que les énergies de la dualité, les seules, en réa-
lité, sur lesquelles nous pouvons agir. L’image la plus courante
est que la dualité est créée par une réflexion de l’Unité sur
elle-même. À l’origine l’Unité «est », cette énergie n’est que
vibrations, mais cet état vibratoire ne peut se comparer à ce que
nous connaissons. Dans l’Unité-Éternité, il n’y a pas d’espace,
donc la vibration n’a pas de longueur d’onde ; il n’y a pas de
temps, aussi la vibration n’a-t-elle pas de fréquence. Cette
énergie sans mouvement, ce point focal d’infini, d’éternité, a un
prodigieux pouvoir d’attraction sur tout ce qui est en harmonie
avec lui, y compris sur lui-même.
Aussi, pour être possible, la dualité nécessite la neutralisation
de cette gigantesque attraction universelle. Cette dernière va
permettre le mouvement, le transfert de l’énergie et, par là, le
passage à la dualité. Sans cette neutralisation, tout n’est qu’un
point. Si cette neutralisation cessait, ne serait-ce qu’un court
instant, aussi infime soit-il, toute la Création serait instanta-
nément réintégrée au point originel. Dans cet état unitaire, la
conscience ne peut se construire, car il lui faut des limites, un
cadre pour expérimenter. Seule l’émergence de la dualité, du
temps et de l’espace, va permettre cette construction.
Dès que nous quittons l’unité, apparaît donc, issu de cette
énergie vibratoire, l’espace/temps. Toute chose n’étant que
vibrations, c’est à travers celles-ci que se manifestent, d’une
part, la fréquence et, d’autre part, la longueur d’onde. La loi
entre les vibrations de l’énergie (de nature corpusculaire ou
ondulatoire) est l’Harmonie. Il en résulte que la résonance
comme l’amour sont des aspects de cette énergie. Il en sera
de même aux différents niveaux de densité de la matière qui
n’est qu’un concentré de vibrations. « Tout ce qui est en haut est
comme ce qui est en bas », célèbre adage d’Hermès Trismégiste

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gravé sur la Table d’Émeraude, un des textes légendaires de la
littérature alchimique et hermétique.
À chaque niveau, les lois fondamentales des énergies les plus
subtiles aux plus denses, sont analogues et sans contraintes,
ces énergies s’équilibrant comme dans des vases communi-
cants. Dans la Nature, tout déséquilibre n’est que provisoire.
Tout, peu à peu, retourne à l’équilibre.
Ces lois de la nature sont difficilement formulables. Notre
langage humain est inadapté pour exprimer les plus hautes
réalités de l’univers. En effet, notre capacité de penser se
construit à partir d’un monde qui n’est pas unitaire mais duel.
Il faut donc, dans un premier temps, considérer ces lois comme
des postulats. Seuls les contacts de haut niveau spirituel, où
l’harmonisation avec le Cosmique est accomplie, nous rendent
accessibles ces contacts par résonance intérieure, sous la forme
du symbole, du nombre, ou du changement conscient de notre
niveau de perception.

Différenciation de l’Énergie

MATERIA PRIMA

Émanation énergétique

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Le schéma de la page précédente tente d’illustrer les
différents aspects que va engendrer l’énergie de l’unité. Au
sommet, l’énergie primordiale, infinie, symbolisée par le cercle,
contient les quatre éléments non encore manifestés, eux-
mêmes symbolisés par les deux traits perpendiculaires (horizon-
tal et vertical). Le fait que ces traits, un horizontal et un vertical,
soient à l’intérieur du cercle signifie que les énergies que repré-
sentent les quatre éléments ne sont pas encore manifestées.
Dès l’apparition de la dualité, l’Énergie prend alors deux aspects
qui sont représentés par : le trait vertical dans le cercle, sym-
bolisant l’énergie active dénommée : le Nitre, le Subtil, l’Esprit,
l’énergie spirituelle, etc., qui est une énergie animatrice. Le trait
horizontal, dans le cercle, symbolisant l’énergie passive dénom-
mée : le Sel, le Dense, la Matière, l’énergie matérielle, etc., qui
est une énergie structurante.
L’énergie sous son aspect passif et sous son aspect actif va à
nouveau se diviser en deux : le Nitre, énergie de qualité active
dominante, engendre une énergie active, l’élément Feu et, une
énergie passive, l’élément Air. Feu et Air formeront le principe
spirituel animateur de toutes choses. Le Sel, énergie de qualité
passive dominante, engendre une énergie active, l’élément Eau
et, une énergie passive, l’élément Terre. Eau et Terre formeront
le principe matériel des corps, leur structure. Dans la Bible,
les quatre fleuves du jardin d’Éden correspondent aux quatre
énergies non encore manifestées. Quant à la création de la dua-
lité, elle est décrite comme étant la séparation des Eaux. Les
Eaux d’en-haut sont les énergies actives de l’esprit animateur
(Nitre), les Eaux d’en-bas étant les énergies structurantes de la
matière (Sel). Ces quatre aspects de l’énergie dès lors manifes-
tée, appelés « les quatre éléments », sont représentés par les
quatre triangles. Si le cercle est un symbole d’infini et d’illimité,
le triangle est, quant à lui, un symbole du fini, du limité et de la
forme (le Trois manifeste le Un par la médiation du Deux). C’est
seulement au niveau de ces quatre éléments manifestés que la
dualité peut fonctionner, c’est-à-dire assumer son rôle.

Les termes : Nitre , Sel , Feu , Air , Eau ,


Terre , ne doivent pas, ici, être confondus avec leur sens
usuel. Cependant, conservons ces vocables afin de se rappeler,

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chaque fois qu’ils seront utilisés, les qualités propres à l’énergie
qu’ils véhiculent. On rencontre déjà ces termes dans les textes
cosmogoniques des anciens Rose-Croix. Il est intéressant de
préciser que ces quatre éléments vont maintenant se combiner,
deux à deux, pour former ce que l’on appelle les trois Principes,
familiers au travail de l’alchimiste : le Soufre, énergie compo-
sée de l’énergie Feu-Actif et de l’énergie Air-Passif , est
le principe animateur des corps dans la dualité manifestée. C’est
cette énergie qui correspond à ce que nous qualifions « l’âme
des choses ». Le Sel, énergie composée de l’énergie Eau-
Active et de l’énergie Terre-Passive , est le principe
matériel sur lequel s’appuie l’énergie animatrice dans la dualité
manifestée. Le Mercure , énergie composée de l’énergie
Air-Passif et de l’énergie Eau-Active , assure la jonction
entre le monde de l’Esprit et le monde de la Matière. En fait, le
Feu-Actif , anime l’Air-Passif . L’Air-Passif , par le
principe du Mercure , transmet l’influence du Feu-Actif
à l’Eau-Active . L’Eau-Active , à son tour et par ricochet,
anime la Terre-Passive . Le Mercure qui assure cette
transmission entre Esprit et Matière a ainsi été nommé le
Messager des Dieux.
Disons à nouveau que les quatre éléments ne sont que des
aspects manifestés à partir de l’Énergie unitaire. Toutefois,
chacun de ces aspects de l’Énergie peut encore être différent
dans ses propriétés en fonction de ce qu’il appartient à un cycle
involutif ou évolutif.
En langage symbolique, le Feu de la Descente, le cycle
involutif, n’est pas identique dans ses propriétés au Feu de la
Remontée, le cycle évolutif et ceci est valable pour les trois
autres éléments. Il existe une relation entre les quatre éléments
décrits ci-dessus et les quatre forces fondamentales de la
physique moderne.

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Il peut paraître étrange que le principe générateur de la
matière finie soit symbolisé par un cercle, symbole de l’infini,
tout comme le Sel issu de l’Unité. On peut voir dans ce choix le
fait que les Anciens ont appliqué la devise hermétique « ce qui
est en haut est comme ce qui est en bas ». Dans les anciens
textes, le Sel céleste a été différencié de son homologue
sous le nom de : Sel de la terre issu de et . Mais
l’élément le plus déterminant dans le choix de ce symbole est
probablement l’action purificatrice du Sel dans la préparation de
chaque être pour son retour en l’Éternité, l’Infini.
Il est opportun de se rappeler que :
- La source de toutes les énergies de la Nature est unique,
infinie, éternelle.
- Dès le début de la manifestation, l’Énergie unitaire engendre :
le Temps (Actif) et l’Espace (Passif) ; l’Esprit (Actif) et la Matière
(Passive).
- Toute la matière manifestée n’est construite que par une
coagulation, une densification de l’Énergie qui se fait niveau par
niveau.
- Les propriétés de l’Énergie sont analogues à tous les
niveaux.
- Dans chaque niveau de condensation, qu’il soit visible ou
invisible, l’Énergie prend quatre aspects.
- Les quatre éléments, à partir desquels toute chose est
structurée d’un corps matériel et d’un principe animateur et ce,
à travers toute la création, visible comme invisible.
- La séparation de l’Énergie unitaire en quatre éléments ne se
fait donc que dans l’espace/temps de la Dualité.
- Le développement de la Conscience ne peut s’effectuer que
par l’expérience.

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Involution-Évolution
Rappelons-nous aussi que :
- Dans le néant, il existe une puissante « Pression d’Être ».
- À ce niveau unitaire, l’Énergie primordiale est inconsciente
d’elle-même.
- L’Inconscient ne peut devenir conscient que par l’expérience.
- L’expérience n’est pas possible dans l’Énergie unitaire.
- La Nature crée la dualité à travers l’Énergie et l’espace/
temps.
- La semence humaine originelle, inconsciente, quitte alors
l’Éternité pour s’auto-créer dans la dualité afin de devenir
consciente d’elle-même.
Par conséquent, la dualité de l’Énergie est nécessaire à la
manifestation. Cette règle est générale, dans la Matière comme
dans l’Esprit. Une énergie active se manifeste par la rencontre
d’un obstacle, une énergie passive. À titre d’exemple, dans
l’espace intersidéral, le ciel est obscur et la lumière, énergie
active, ne devient visible que si un obstacle s’oppose à elle.
L’obstacle représenté dans ce cas par l’atmosphère, énergie
passive, fait apparaître une couleur bleue qui jusque-là était
invisible. Il semble que les mots « Matière ou matériel » et
« Esprit ou spirituel » ne se limitent pas dans notre propos au
sens exclusif que nous leur accordons habituellement. Pour
rappel, chaque fois qu’ils sont utilisés, il est souhaitable de ne
jamais oublier que les premiers désignent le principe struc-
turant les choses et les seconds le principe animateur de ces
choses ; et ceci, à tous les niveaux de la Création. Si l’on oublie
un tant soit peu ces notions, on risque de véhiculer des valeurs
erronées.
Pour que le séjour dans la dualité soit possible, notre départ
pour l’espace/temps se produisit par une sorte d’initiation qui
a créé les archétypes propres à ce nouvel état. Après cette
« Initiation de la dualité », la semence humaine a forgé ses
structures dans les mondes de plus en plus denses. Tout ce
long parcours est celui de l’Involution ou de la descente, faisant

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référence à la Chute symbolique. La plongée de la conscience
dans la matière a pour raison principale de limiter les perceptions
de la conscience. La perception de la totalité des vibrations du
Chaos ou de l’Éternité ne permettrait aucune expérience. C’est
dans la Dualité que l’expérience est possible. Toute matière et
toute chose y sont perçues par le canal des vibrations. Nous
avons ainsi deux sortes de perception des choses, soit par
l’espace ou par le temps.
Ce long cheminement, Involution-Évolution, s’étale sur des
millions d’années par le truchement des quatre règnes : minéral,
végétal, animal et humain. Nous sommes partis de l’Unité,
inconscients et, retournerons à l’Unité en Conscience. L’Énergie
initiale ne pouvant être « éveillée » simultanément sur ses
quatre aspects de la Création, elle se produit successivement,
du plus dense à l’aspect le plus subtil, soit dans l’ordre : éveil
de l’énergie de la Terre, de l’Eau, de l’Air et puis celle du Feu.
L’Éveil de la conscience, quant à elle, s’effectue par le canal de
la Vie ; ascension du règne minéral à l’Homme collectif, revêtu
du manteau d’Hély (Christ Pantocrator), dans sa synthèse divine
avant l’ultime Réintégration. 

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