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TD Politiques économiques, mercredi 11h-12h30 01-04-2020

Mariana Amova
Bautista Aniceto, Hector Santiago
 
Séance de TD n°7  
 
Questions à propos du cours  
1) Quels sont les principaux intérêts et les grandes limites du modèle ISLM ?  
Les  grandes  limites  du  modèle  ISLM  sont  qu’il  ne  tient  pas  compte:  des  échanges  extérieurs, 
c’est-à-dire  les  exportations  et  les  importations;  des  taux  de  change  et  des  flux  de  capitaux 
internationaux. 
 
2) Quelles sont les principales contraintes aux politiques budgétaires ?  
Les  principales  contraintes  aux  politiques  budgétaires  sont  la  balance  commerciale,  le  mode  de 
financiation  du  déficit  budgétaire,  et  le taux d’intérêt. Par exemple, avec une politique budgétaire 
de  relance,  il  peut  avoir  un  déficit  dans  la  balance  commerciale  parce  qu’il  peut  avoir  une 
augmentation  de  la  demande  de  biens importés. En plus, si le déficit budgétaire est financé par la 
création  monétaire,  il  peut  avoir  de  l’inflation.  Par  contre,  si  le  déficit  budgétaire  est financé par 
des  emprunts aux agents économiques, il risque de créer un effet d'éviction. Par conséquence, il y 
aurait  un  déplacement très important des ressources d’épargne vers l’État en détriment des autres 
agents.  Par  rapport  au  taux  d’intérêt,  si  la  dette  publique  augmente  à  cause  d’une  politique 
budgétaire  de  relance,  le  taux  d’intérêt  peut  augmenter  et donc la dette publique augmente aussi. 
Par conséquent, le gouvernement rentre dans un cercle vicieux de la dette. 
 
3) Quelle est la différence entre les différents territoires que l’on qualifie de « paradis » ? En 
quoi posent-ils un enjeu particulièrement vif dans le contexte post-crise de 2008 ?  
La  différence entre ces territoires que l’on qualifie de “paradis” c’est que quelques territoires sont 
paradis  fiscaux  et  d’autres  territoires  sont  de  paradis  financiers,  mais,  il  peut  avoir  certains 
territoires qui partagent les deux caractéristiques déjà mentionnées.  
Un  paradis  fiscal  s’agit  d’un  territoire  où  la fiscalité est très faible, voire nulle. Il n’y a pas aucun 
échange de renseignements fiscaux avec les autres états et le régime fiscale est opaque. Ensuite, il 
y  a  des  paradis  fiscaux  où l’imposition est faible uniquement pour les entreprises. Dans quelques 
autres,  l’imposition  est  faible  pour  les  particuliers  et  il  y  a  aussi  des  paradis  fiscaux  où 
l’imposition  est  faible  pour  les  entreprises  et  les  particuliers.  Quelques  exemples  de  paradis 
fiscaux sont: Îles Caïman, Îles Vierges britanniques et Monaco. 
D’une  autre  côté,  un  paradis financier est un territoire où le secret bancaire est fortement présent. 
C’est-à-dire,  il  y  a  une  forte  obligation  pour  les  établissements  bancaires  de  conserver  la 
confidentialité  de  leurs  clients  et  de  leurs  informations  bancaires.  Quelques  exemples  de paradis 
financiers sont: Suisse, île Maurice, Delaware, Hong-Kong et Londres. 
Il  y  a  des  territoires  qui  sont  à  la  fois  des  paradis  fiscaux  et  des  paradis  financiers.  Quelques 
exemples de ces territoires sont: Delaware, Luxembourg, Îles Caïmans et Londres. 
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Les paradis posent un enjeu en le contrôle des banques et l’existence des économies criminelles.  
 
4) Existe-t-il un niveau optimal d’endettement public ?  
Il  est  difficile  de  déterminer  un  niveau  optimal  d’endettement  public.  D’abord,  l’endettement 
public  ne  peut  pas  être  0  parce  qu’il  sert  à  financer  des  dépenses  à  fort  potentiel  et  dont  les 
bénéfices  s’étendent  sur  plusieurs  générations.  En  outre,  un  premier  objectif  pour  déterminer  ce 
niveau  optimal  doit  être  d’assurer  la  solvabilité  budgétaire.  Mais,  l’État  n’est  pas  une  entreprise 
et  il  lui  est toujours possible d’augmenter les prélèvements à l’avenir, pour faire face aux charges 
de  la  dette.  Un  deuxième  objectif  renvoie  aux  discussions  précédentes  sur  la  soutenabilité  des 
finances  publiques:  l’existence  d’engagements  sociaux  non  couverts  peut  justifier  un  effort 
préventif  de  désendettement  afin  d’éviter  que  ne  se  reproduise,  sur  le  long  terme,  un  scénario 
d’ajustement  brutal  des  déséquilibres  financiers  qui  serait  coûteux  pour  l’économie  et  le  pacte 
sociale.  Mais  cette  orientation  ne  peut  se  traduire  mécaniquement  en  cible  optimale 
d’endettement public.  
 
5) Que désigne une « Zone monétaire optimale » ?  
La  théorie  a  été  développée  par  Robert  Mundell  (Canada,  1932)  et  elle  désigne  une  zone 
géographique  dans laquelle, il serait bénéfique d’établir une monnaie unique afin de favoriser à la 
fois  croissance,  consommation  et  investissement.  Cette  zone  peut  regrouper  plusieurs  pays  mais 
elle peut aussi regrouper quelques régions dans un pays. 
 
Questions sur les documents  
-Document 11 : Guillaume Benoit, « L'indépendance contestée des banques centrales », Les 
Echos, 17 décembre 2018.  
1) Que désignent respectivement la « politique de resserrement monétaire » menée par la Fed, et 
l’accusation faite à la BCE de provoquer la « ruine des épargnants » ?  
La  politique  de  resserrement  monétaire  désigne  une  augmentation  de  taux  d’intérêt  directeur  de 
la  Fed.  L’accusation  faite  à  la  BCE  de  provoquer  la  ruine  des  épargnes désigne la baisse de taux 
d’intérêt et la relance des achats massifs d’obligations. 
 
2) Pourquoi l’indépendance des banques centrales apparaît-elle aujourd’hui remise en cause ?  
Parce qu’il y a une croissante volonté des dirigeants politiques de reprendre la main sur les 
banques centrales. En plus, souvent les dirigeants politiques s’inquiètent par l’effet qu’une 
politique monétaire peut avoir sur la politique budgétaire puisque les deux interagissent. En plus, 
désormais, la plupart de banques centrales ont infléchi leur action vers un resserrement monétaire 
et cela peut poser un problème pour les gouvernements qui sont endettés. 
 
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3) Quelles justifications ont amené à sa mise en place récente ?  
La  grande  majorité  des économistes justifient l'indépendance des banques centrales en disant que 
cette  caractéristique  permet  atteindre  le  principale  objectif  d’une  banque  centrale:  garantir  la 
stabilité  des  prix  en  luttant  contre  l’inflation.  En  plus,  elles  peuvent  opposer  au  court-termisme 
des  mandats  politiques  une  vision  de  long  terme  sur  les  grands  enjeux  de  l’économie  et  les 
mesures  à  mettre  en  oeuvre.  En  outre,  l'indépendance  des  banques  centrales  s’agit  aussi  de  la 
crédibilité.  Finalement,  une banque centrale indépendante est en mesure de prendre des décisions 
douloureuses  pour  contrer  un  emballement  de  l'économie.  Les  instituts  d'émission  indépendants 
seraient  donc  plus  à  même  d'ancrer  les  anticipations  d'inflation  chez  les  agents  économiques  et 
donc de maîtriser l'évolution des prix. 
 
4) Que signifie l’expression de « policy mix » ?  
L’expression policy mix signifie qu’il y a une interaction entre la politique budgétaire et la 
politique monétaire même quand l’élaboration de ces politiques est bien distincte.  
 
- Document 12 : Frederic Mishkin, « Les canaux de transmission monétaires : leçons pour la 
politique monétaire », Bulletin de la Banque de France, n°27, 1996.  
5) Expliquez la dernière phrase de la page 92 : « Le fait que ce soit… … lors d’une phase de 
déflation ».  
On  peut  dire  que  la  politique  monétaire  a  le  pouvoir  de  stimuler  l’économie  même  dans  une 
situation  de  déflation  parce  que  le  taux  d’intérêt  réel,  qui  fait  partie  des  mécanismes  de  la 
politique  monétaire,  peut  influencer  les  dépenses  tels  que  les  dépenses  d’investissement  et  de 
consommation. 
 
6) Quels sont les 3 principaux canaux de transmission de la politique monétaire que désigne 
l’auteur ? Est-il simple de déterminer leurs influences respectives en pratique ?  
Les  3  principaux  canaux  de  transmission  de  la  politique  monétaire  sont:  (1)  les  canaux 
traditionnels de taux d’intérêt, (2) les canaux des prix d’autres actifs et (3) les canaux du crédit. 
 
1.Les  canaux  traditionnels  de  taux  d’intérêt  expliquent  que  avec  des  taux  d’intérêt  nominaux  au 
plancher,  une  croissance  de  la  masse  monétaire  (M  ↑)  est susceptible d’élever le niveau des prix 
attendu  (Pe  ↑)  et  donc  l’inflation  anticipée  (π  e  ↑),  entraînant  par  conséquent  une réduction des 
taux  d’intérêt  réels  (ir  ↓)  même  lorsque  le  taux  d’intérêt  nominal  est  fixé  à  zéro,  et  une 
stimulation des dépenses par le canal du taux d’intérêt. 
⇒ ⇒ ⇒
M ↑ Pe ↑ πe ↑ ir ↓ I ↑ Y ↑   ⇒ ⇒
Il  n’est  pas  simple  de  déterminer  l’influence  des  canaux  traditionnels  de  taux  d’intérêt.  De  fait, 
Bernanke  et  Gertler  (1995),  affirment  que  les  études  empiriques  ont  eu  beaucoup  de  mal  à 
déceler  une  incidence  significative  des  taux  d’intérêt  par  le  biais  du  coût  du  capital.  Ces experts 
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considèrent  que  l’échec  du  taux  d’intérêt  comme  mécanisme  de  transmission  de  la  politique 
monétaire a encouragé la recherche d’autres mécanismes, notamment le canal du crédit. 
 
2.Les  canaux  des  prix  d’autres  actifs  sont  composé  du  (i)  canal  du  taux  de  change,  du  (ii)  canal 
du  cours  des  actions  et  du  (iii)  canal  des  prix  des  logements  et  des  terrains.  Les  monétaristes 
imaginent  un  mécanisme  de transmission dans lequel les prix relatifs d’autres actifs et la richesse 
réelle  transmettent  des  effets  monétaires  dans  l’économie  et  pas  uniquement  le  taux  d’intérêt 
réel. 
2.i.  Le  canal du taux de change:  Ce canal fait également intervenir les effets du taux d’intérêt car 
la  baisse  des  taux  d’intérêt  réels  nationaux  réduit  l’attrait  des  dépôts  nationaux  en  dollars  par 
rapport  aux  dépôts  libellés  en  monnaies  étrangères,  ce  qui  entraîne  une  chute  de  la  valeur  des 
dépôts  en  dollars  par  rapport  aux  dépôts  en  devises,  c’est-à-dire  une  dépréciation  du  dollar.  La 
dépréciation  de  la  monnaie  nationale  abaisse  le  prix  des  biens  nationaux  par  rapport  aux  biens 
étrangers,  ce  qui  se  traduit  par  une  augmentation  des  exportations  nettes  (NX  ↑)  et  donc  de  la 
production  globale.  Par  conséquent,  le  schéma  du  mécanisme  de  transmission  de  la  politique 
⇒ ⇒
monétaire par le canal du taux de change est le suivant : M ↑ ir ↓ E ↓ NX ↑ Y ↑  ⇒ ⇒
2.ii.  Le  canal  du  cours  des  actions:  ils  se  réfèrent  à  la  théorie  de  l’investissement  de  Tobin 
(coefficient q) et aux effets de richesse sur la consommation.  
D’une  côté,  la  théorie  de  l’investissement  de  Tobin  établit  un  mécanisme  selon  lequel  la 
politique  monétaire  affecte l’économie par le biais de ses effets sur la valorisation des actions (cf. 
Tobin  1969).  Selon  la  conception  monétariste,  lorsque  l’offre  de  monnaie  augmente,  les  agents 
estiment  qu’ils  disposent  de  trop  de  liquidités  par  rapport  au  niveau  souhaité  et tentent, dès lors, 
de  réduire  leurs  encaisses  en  accroissant  leurs  dépenses.  Le  marché  boursier  leur  offre  une 
possibilité  de  dépenser  ce  surplus,  ce  qui  accroît  la  demande  d’actions  et  fait  ainsi  monter  les 
cours.  Selon  une  conception  plus  keynésienne,  qui  aboutit  à  la  même  conclusion,  la  chute  des 
taux  d’intérêt  découlant  d’une  politique  monétaire  expansionniste  réduit  l’attrait  des  obligations 
par  rapport  aux  actions,  ce  qui  suscite  une  hausse  des  cours  de  ces  dernières.  En  combinant  ces 
thèses  avec  le  fait  que  la  hausse  des  cours  des  actions  (Pe  ↑)  entraîne  une  augmentation  du 
coefficient  q  (q  ↑)  et  donc  des  dépenses  d’investissement  (I  ↑),  on  déduit  le  mécanisme  suivant 

de transmission de la politique monétaire : M ↑ Pe ↑ q ↑ I ↑ Y ↑ ⇒ ⇒ ⇒
D’une  autre  côté,  les  effets  de  la  richesse  sur  la  consommation  est  un  canal  mis  en évidence par 
Franco  Modigliani  dans  son  modèle  MPS,  qui  explique  que  les  dépenses  de  consommation sont 
déterminées  par  les  ressources  des  consommateurs  tout  au  long  de  leur  vie,  qui  sont constituées 
du  capital  humain,  du  capital  matériel  et  de  la  richesse  financière  ou  patrimoine.  Lorsque  les 
cours  des  actions  s’élèvent,  la  valeur  de  ce  patrimoine  financier  s’accroît,  donc  les  ressources 
globales  des  consommateurs  pendant  l’ensemble de leur vie augmentent aussi, et par conséquent 
la  consommation.  Comme  il  a  été  déjà  constaté  qu’une  politique  monétaire  expansionniste  peut 
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entraîner  une  hausse  des  cours  des  actions  (Pe  ↑),  on  peut  déduire  un  autre  mécanisme  de 
⇒ ⇒ ⇒
transmission de la politique monétaire: M ↑ Pe ↑ richesse ↑ consommation ↑ Y ↑  ⇒
2.iii.  Le  canal  des  prix  des  logements  et  des  terrains: La théorie de Tobin s’applique directement 
au  marché  de  l’immobilier,  où  le  logement  représente  le  capital.  Une  hausse  du  prix  des 
logements,  qui  accroît  leur  valeur  par  rapport  au  coût  de  renouvellement,  aboutit  à 
l’augmentation  du  coefficient  q  de  Tobin  dans  le  secteur  de  l’immobilier  résidentiel,  ce  qui 
stimule  la  production.  De  même,  les  prix  des  logements  et  des  terrains  sont  un  élément 
extrêmement important de la richesse qui s’accroît sous l’effet d’une hausse de ces prix, d’où une 
augmentation  de  la  consommation.  L’expansion  monétaire,  qui  élève  les  prix  des  terrains  et  des 
logements  par  l’intermédiaire  des  mécanismes  décrits  précédemment,  aboutit  donc  à une hausse 
de  la  demande  globale.  Par  conséquent,  le  mécanisme  de  transmission  de  la  politique monétaire 
agit également par le biais des canaux des prix des terrains et des logements. 
 
3.Les  canaux  du  crédit  sont  composé  du  (i)  canal  du  crédit  bancaire,  du  (ii)  canal  du bilan et du 
(iii) canal des effets sur le patrimoine des ménages.  
3.i.  Le  canal  du  crédit  bancaire:  Tant  qu’il  n’existe  pas  de  parfaite  substituabilité  pour  les 
banques  commerciales  entre  dépôts  et  autres  sources  de  refinancement,  le  canal  du  crédit 
bancaire  agit  de  la  façon  suivante.  Une  politique  monétaire  expansionniste,  qui  contribue  à 
accroître  les réserves et les dépôts bancaires, augmente la quantité de prêts bancaires disponibles. 
Compte  tenu  du  rôle  spécifique  des  banques  en  tant  que  prêteurs  à  certaines  catégories 
d’emprunteurs,  cette  augmentation  du  volume  de  prêts  conduira  à  une  hausse  des  dépenses 
d’investissement  (et  éventuellement  de  consommation).  De  façon  schématique,  l’effet  de 
⇒ ⇒
politique monétaire est le suivant : M ↑ dépôts bancaires ↑ prêts bancaires ↑ I ↑ Y ↑  ⇒ ⇒
Certains  travaux  ont  soulevé  des  doutes  quant  au  rôle  du  canal  du  crédit  bancaire 1 . Il existe de 
bonnes  raisons  de  penser  qu’il  n’est  probablement  plus  aussi  puissant  qu’autrefois  aux 
États-Unis.  En  premier  lieu,  la  réglementation américaine actuelle n’impose plus aux banques de 
restrictions  limitant  leur  capacité  de  collecter  des  fonds.  En  second  lieu,  le  déclin  de  l’activité 
traditionnelle de prêt à l’échelle mondiale (cf. Edwards et Mishkin 1995) signifie que les banques 
jouent  un  rôle moins important sur les marchés de crédit, d’où une moindre efficacité du canal du 
crédit bancaire. 
3.ii.  Le  canal  du  bilan:  Ce  canal  trouve,  lui  aussi,  son  origine  dans  l’existence  de  problèmes 
d’asymétrie  d’information  sur  les  marchés  de  crédit.  La  politique  monétaire  est  susceptible 
d’affecter  les  bilans  des  entreprises  de  plusieurs  manières.  Une  politique  monétaire 
expansionniste  (M  ↑),  qui  entraîne une hausse des cours des actions (Pe ↑),  renforce la situation 
nette  des  entreprises,  et  aboutit  donc  à  une  augmentation  des  dépenses  d’investissement  (I  ↑)  et 
de  la  demande  globale  (Y  ↑),  puisque  les  problèmes  de  sélection  adverse  et  d’aléa  de  moralité 
sont  atténués.  On  en déduit donc le schéma suivant, pour un canal de transmission de la politique 
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⇒ ⇒ ⇒
monétaire  par  le  bilan  :  M  ↑    Pe  ↑    sélection adverse ↓ et aléa de moralité ↓   prêts ↑   I  ⇒

↑ Y ↑ 
Une  politique  monétaire  expansionniste,  qui  suscite  une  baisse  des  taux  d’intérêt,  entraîne 
également  une  amélioration  des  bilans  des  entreprises  car  elle  accroît leur revenu d’exploitation, 
réduisant  par  là  même  les  problèmes  de  sélection  adverse  et  d’aléa  de  moralité.  On  en  déduit  le 
⇒ ⇒ ⇒
schéma  suivant,  pour  un  canal  de  bilan  supplémentaire:  M  ↑    i  ↓    trésorerie  ↑    sélection 

adverse ↓ et aléa de moralité ↓ prêts ↑ I ↑ Y ↑  ⇒ ⇒
Un  troisième  canal  de  bilan  agit  par  le  biais  des  effets  de  la  politique  monétaire  sur  le  niveau 
général  des  prix.  Étant  donné  que  les  versements  au  titre  d’une  dette  sont  fixés  par  contrat  en 
termes  nominaux,  une  hausse  non  anticipée  du  niveau  des  prix  réduit  la  valeur  du  passif  d’une 
entreprise  en  termes  réels  (elle  allège  le  poids  de  la  dette),  mais  pas  celle  de l’actif, en principe. 
L’expansion  monétaire,  qui  aboutit  à  une  hausse  non  anticipée  du  niveau  des  prix  (P  ↑),  accroît 
par  conséquent  la  situation  nette  réelle,  ce  qui  atténue  les  problèmes  de  sélection  adverse  et 
d’aléa  de  moralité  et  suscite  une  hausse  des  dépenses  d’investissement  et  de  la  production 
⇒ ⇒
globale,  comme  le  montre  le  schéma  ci-dessous  :  M  ↑   P ↑ non anticipée   sélection adverse 

↓ et aléa de moralité ↓ prêts ↑ I ↑ Y ↑  ⇒ ⇒
3.iii.  Le  canal  des  effets  sur  le  patrimoine  des  ménages:  Le  patrimoine  d’un  consommateur 
devrait  avoir  une  forte  influence  sur  son  estimation  de  la  probabilité  qu’il  a  de  subir  des 
difficultés  financières.  Plus  précisément,  lorsque  les consommateurs détiennent un montant élevé 
d’actifs  financiers  par  rapport  à  leur  endettement,  leur  évaluation  de  la  probabilité  de  connaître 
des  difficultés  financières  est  faible  et  ils  seront  davantage  disposés  à  acquérir  des  biens  de 
consommation  durables  ou  des  logements.  Une  hausse  des  cours  des  actions  se  traduit  par  un 
accroissement de la valeur des actifs financiers ; les dépenses de biens de consommation durables 
augmenteront  également,  car  les consommateurs ont une position financière plus sûre et estiment 
que  la  probabilité  de  subir  des  difficultés  financières  est  moindre.  On  aboutit  ainsi  à  un  autre 
mécanisme  de  transmission  de  la  politique  monétaire,  qui  agit  par  le  biais  de  la  relation  entre 
⇒ ⇒ ⇒
liquidité  et  cours  des  actions  :  M  ↑    Pe  ↑    actifs  financiers  ↑    probabilité  de  difficultés 

financières ↓ dépenses de biens de consommation durables et de logement ↑ Y ↑  ⇒
 
7) Que désigne le « q de Tobin » ? Quel(s) intérêts présente son calcul ?  
Tobin  définit  le  coefficient q comme étant le rapport entre la valeur boursière des entreprises et le 
coût  de  renouvellement  du  capital.  Si  q  est  élevé,  la  valeur  boursière  des  entreprises  est  élevée 
par  rapport  au  coût  de  renouvellement  du  capital et les nouveaux investissements productifs sont 
peu  onéreux  par  rapport  à  la  valeur boursière des entreprises. Celles-ci peuvent alors émettre des 
actions  et  en  obtenir  un  prix  élevé,  compte  tenu  du  coût  des  investissements  productifs  qu’elles 
réalisent.  Par conséquent, les dépenses d’investissement augmenteront car les entreprises peuvent 
acquérir  beaucoup  de  biens  d’équipement  en émettant peu d’actions nouvelles. D’une autre côté, 
lorsque  q  est  faible,  les  entreprises  ne  chercheront  pas  à  acquérir  de  nouveaux  biens 
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d’équipement,  car leur valeur boursière est faible par rapport au coût du capital. Si les entreprises 
veulent  se  procurer  du  capital  lorsque  q est faible, elles peuvent acheter une autre entreprise à un 
prix  avantageux  et  acquérir  ainsi  du  capital  existant.  Dans  ce  cas,  les  dépenses  d’investissement 
seront faibles. 
L’intérêt de son calcul c’est qu’il établit un lien entre q et les dépenses d’investissements. Ce lien 
est important parce que la politique monétaire peut influer sur le cours des actions et de q donc, il 
peut influer les dépenses d’investissement. 
 
8) Résumez en les reformulant les préconisations finales de l’auteur. 
L’auteur  préconise  d’abord  de  ne  pas  associer  systématiquement  un  assouplissement  ou  un 
resserrement  de  la  politique  monétaire  avec  une  baisse  ou  une  hausse  des  taux  d’intérêt 
nominaux  à  court  terme  parce  que  les  variations  des  taux  d’intérêt  nominaux  ne  correspond 
toujours  à  la  variation  des  taux  d’intérêt  réels.  En  plus,  c’est  généralement  le  taux d’intérêt réel, 
qui constitue un élément du canal de transmission de la politique monétaire. 
Ensuite,  l’auteur  préconise  faire  attention  aux  prix  d’autres  actifs,  outre ceux des instruments de 
dette  à  court  terme  parce  qu’ils  fournissent  d’importants  indications  sur  l’orientation  de  la 
politique monétaire car ce sont des canaux de transmission essentiels. 
En  troisième  place,  l’auteur  préconise  que  la  politique  monétaire  peut  être  très  efficace  pour 
relancer  une  économie  déprimée,  même  si  les  taux  d’intérêt  à  court  terme  sont  déjà  proches  de 
zéro. 
Finalement,  l’auteur  préconise  qu’il  soit  un  objectif  important  pour  la  politique  monétaire 
d’éviter les fluctuations non-anticipés du niveau des prix, ce qui permettrait de justifier la stabilité 
des prix comme principal objectif à long terme de la politique monétaire. 

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