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Echographie-doppler

des vaisseaux
artériels digestifs
Christophe SEINTURIER (CSeinturier@chu-grenoble.fr)
Avec l’aimable collaboration d’Olivier PICHOT (iconographie et relecture)

INTRODUCTION coronarographie de même âge moyen (3). Ce manque


de parallélisme est expliqué en partie par le riche
Les circonstances amenant à demander un écho- réseau de collatéralité entre les troncs digestifs.
Doppler artériel digestif vont être la découverte d’un Cet article s’attachera à donner des points de repère
souffle épigastrique ou des symptômes évocateurs sur les données hémodynamiques permettant de
d’ischémie digestive comme des douleurs abdominales coter les sténoses des artères digestives natives ou
post-prandiales d’allure angineuse, un amaigrissement post-opératoires. La décision d’intervention devra
souvent important, une anorexie. D’autres fois il être murement discutée de manière collégiale
s’agira d’un complément d’examen des vaisseaux de avec les chirurgiens vasculaires et les radiologues
voisinage comme les artères rénales (bilan de dysplasie interventionnels.
fibromusculaire par exemple).
Concernant la pathologie athéromateuse, il est
classiquement considéré que deux des trois METHODOLOGIE
artères digestives principales (artère mésentérique ET ASPECT NORMAUX
supérieure AMS, artère mésentérique inférieure AMI,
tronc cœliaque TC) doivent avoir des sténoses pour L’examen se pratique sur un patient à jeun et de préférence
induire une ischémie mésentérique. Dans des séries le matin tôt (pour diminuer les fenêtres acoustiques liées
historiques, 86% des patients ayant une lésion des aux gaz). La tête du lit est élevée de 30° et l’examen
trois troncs ont développé une symptomatologie est pratiqué avec une sonde de basse fréquence entre 2
abdominale, une ischémie mésentérique ou sont et 5 MHz (phased array ou de plus en plus abdominale
décédés à 6 ans (1). Il faut cependant bien garder en convexe). Sont examinés l’aorte abdominale, le tronc
tête que la découverte d’anomalies athéromateuses cœliaque, l’artère mésentérique supérieure et l’artère
des artères digestives est fréquente (3 à 18 % au- mésentérique inférieure. Ils sont anastomosés entre
delà de 60 ans) notamment avec la multiplication eux par les arcades digestives (Fig. 1) en particulier les
des examens d’imagerie (scanners) alors que la arcades pancréatico-duodénales et l’arc de Buhler entre
pathologie reliée est rare (2.8 /105). Sur une série l’artère mésentérique supérieure et le tronc cœliaque,
de 870 patients asymptomatiques d’âge moyen l’arcade de Riolan et l’artère marginale de Drummond
de 77 ans, une sténose d’artère digestive était entre l’artère mésentérique supérieure et l’artère
retrouvée chez 17% des patients (2) et chez 13% mésentérique inférieure. Les variations anatomiques
de patients asymptomatiques bénéficiant d’une sont nombreuses.

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vascularisation artérielle

1.Tronc Cœliaque
2. Arcade de Buhler
3. Mésentérique supérieure
4. Arcade de Rio Branco
5. Arcade de Riolan
6. Arcade de Drummond
7. Mésentérique inférieure
8. Arcade de Villemin
9. Arcade Intra pancréatique
10. a : angle iléo-coecal
11. b : point de Griffith
12. c : point de Sudeck

Figure 1 : anastomoses entre les 3 artères digestives (in B. Eisenmann et al. AMC Angéiologie 1997).

Il faut se rappeler l’influence de la prise alimentaire Le tronc cœliaque


sur le flux dans l’artère mésentérique supérieure Il donne classiquement l’artère hépatique commune
(augmentation des vitesses systoliques maximales (d’où naissent l’artère gastroduodénale, l’artère
et télédiastoliques). Il existe peu d’influence par gastrique droite et l’artère hépatique propre), l’artère
contre sur le flux dans le tronc cœliaque et l’artère splénique et l’artère gastrique gauche (ou gastro-
mésentérique inférieure. épiploïque). Il nait de la face antérieure de l’aorte à
hauteur de D12-L1 .Son trajet initial est rectiligne et
court (longueur 20mm, diamètre 5 à 7 mm). Les flux
au repos (à jeun) sont biphasiques avec un indice de
résistance compris entre 0.50 et 0.70. Les valeurs de
référence dans la littérature varient entre 90 et 190
cm/s pour le PSV, 30 et 65 cm/s pour la VTD (4). Il
n’y a pas de modification post-prandiale significative
des vitesses (Fig. 2).

Figure 2 : Tronc cœliaque normal.

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L’artère mésentérique supérieure CRITERES ULTRASONOGRAPHIQUES
Elle vascularise essentiellement le colon droit et DE STENOSE
moyen et l’intestin grêle en donnant l’artère colique
moyenne, des branches jéjunales et iléales, l’artère La sensibilité de l’écho-Doppler est supérieure à 90%
colique droite. Elle nait de la face antérieure de l’aorte pour les patients ayant une sténose > 50% du tronc
(en regard de L1), donne une crosse initialement puis cœliaque ou de l’artère mésentérique supérieure. La
décrit un trajet rectiligne au bord antérolatéral gauche valeur prédictive négative de l’écho-Doppler est autour
de l’aorte. Son diamètre est de 5 à 7 mm. Les flux sont de 99% ce qui permet d’éliminer le diagnostic devant
triphasiques (résistances élevées à jeun, IR = 0,90 +/- un écho-Doppler complet normal et en fait un examen
0,04). Lorsque l’artère hépatique droite nait de l’AMS de première intention en cas de suspicion d’ischémie
(10% des cas), le flux sera biphasique. Les PSV sont digestive.Toutes les études se sont efforcées de
en moyenne à 125 cm/s (80-200 cm/s), le temps de trouver des valeurs au site de la sténose. Il ne faut
montée systolique < 70 ms, la VTD < 20 cm/s (4). pas oublier de rechercher des signes d’aval de
Les changements en post-prandial sont marqués par retentissement d’une sténose avec amortissement des
une augmentation des PSV et VTD, un abaissement flux (flux monophasique, baisse du temps d’ascension
de l’IR et une disparition du reflux proto-diastolique. systolique) sur l’artère splénique et hépatique pour
le tronc cœliaque, en aval sur la section parallèle à
L’artère mésentérique inférieure l’aorte pour l’AMS.
Elle vascularise essentiellement le colon gauche
et le rectum (artères colique gauche, branches Le tronc cœliaque
sigmoïdiennes et artère rectale supérieure). Elle nait Plusieurs auteurs ont publié des critères de sténose.
de la face antérolatérale gauche de l’aorte à hauteur Ceux retenus actuellement sont ceux de l’équipe
de L3 et décrit un trajet en bas et en arrière au bord d’AbuRahma (Tab. 1) (Fig. 3).
gauche de l’aorte. Elle est plus petite avec un diamètre
de 2 à 3 mm. Les résistances sont élevées à jeun avec
des flux triphasiques (IR = 0,90-1 à jeun). Les PSV
sont aux alentours de 90-140 cm/s, la VTD 0-10 cm/s,
l’indice de résistance < 0,90 (4).

Auteur (% sténose) PSV EDV

Moneta (> 70%) > 200 cm/s


(1991-1993) (5)

Zwolak (> 50%) > 200 cm/s > 55 cm/s


(1998)(6)

Perko (> 50%) > 100 cm/s


(1997)(7)

Perko (> 50%) > 240 cm/s > 40 cm/s


(2012) (8)

AbuRahma (> 70%) > 320 cm/s > 100 cm/s


(2012) (8)

Tableau 1 : Critères vélocimétriques de sténose du tronc cœliaque.

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Figure 3 : Sténose > 70% du tronc cœliaque.

Syndrome du ligament arqué dans certains cas est inséré bas et peut comprimer
Il s’agit d’une entité classique mais dont l’incidence la portion proximale du TC. Elle concerne jusqu’à 10
en pathologie est rare et controversée. Là encore le à 24% des sujets avec une prédominance féminine.
diagnostic doit en être très prudent. Il s’agit d’une Cette anomalie est le plus souvent asymptomatique.
compression extrinsèque réversible du tronc cœliaque En inspiration, le diaphragme s’abaisse et la contrainte
par le ligament médian du diaphragme qui passe diminue d’où une diminution des vitesses dans le TC ;
habituellement en dessus du tronc cœliaque mais qui en expiration les vitesses augmentent (Fig. 4).

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Figure 4 : Compression du tronc cœliaque
par un ligament arqué se révélant en expiration forcée.

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L’artère mésentérique supérieure
On retrouve les mêmes auteurs (Tab. 2).

Auteur (% sténose) PSV EDV

Moneta (> 70%)


> 275 cm/s
(1991-1993)

Bowersox (> 50%)


> 300 cm/s
(1991) (9)

Zwolak (> 50%)


> 45 cm/s
(1998)

Perko (> 50%)


> 70 cm/s
(1997)

AbuRahma (2012)
(> 50%) > 295 cm/s > 45 cm/s
(> 70%) > 400 cm/s > 70 cm/s

Tableau 2 : Critères vélocimétriques de sténose de l’artère mésentérique supérieure.

L’ARTERE MESENTERIQUE INFERIEURE


Beaucoup moins de données sont disponibles. Cependant à partir de l’analyse de seulement 15 AMI sténosées
à plus de 70 %, AbuRahma proposait le seuil de vitesse de 270 cm/s en faveur d’une sténose > 70%.

Utilité d’un repas test Post-stent


Certains auteurs ont préconisé l’utilisation d’un repas De même que pour les carotides et les artères rénales,
test riche en graisse pour différencier des sténoses les vitesses dans une artère stentée sont différentes
< ou > 70% de l’AMS. Il n’existe pas véritablement d’une artère native, plus élevées.
de consensus dans la littérature. Pour l’équipe de Des critères ont été proposés par l’équipe américaine
Moneta, les vitesses sont supérieures après repas test d’AbuRahma et concernent les VSM (Tableau 3).
sans améliorer véritablement la valeur diagnostique
(10). D’autres équipes ont étudié la variation du débit
porte après un repas test mais il n’existe pas de gold
standard.

Sténose > 50% Sténose > 70%

TRONC COELIAQUE STENTE


> 274 cm/s > 363 cm/s
AbuRahma (2012) (11)

AMS stentée > 325 cm/s > 412 cm/s

Tableau 3 : Critères vélocimétriques post-stent.

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Figure 4 : AMS angioplastée et stentée; sténose sur stent.

Il faut cependant bien considérer que les valeurs de une petite série (24 patients) que les valeurs mesurées
vitesse et en particulier les PSV vont être différents en post interventionnel immédiat variaient ensuite peu
selon que l’artère stentée est la seule artère digestive durant le suivi. Le seuil proposé pour évoquer une
fonctionnelle ou non, de la qualité de l’artère d’aval resténose dans cette étude était bien plus haut que
(calibre, calcifications) et de la circulation collatérale. celui proposé par AbuRahma et était supérieur à 500
Il parait nécessaire de réaliser un écho-Doppler post cm/s (12). L’évaluation morphologique et l’appréciation
opératoire immédiat afin de bénéficier d’une valeur de d’éventuelles sténoses résiduelles seront facilitées par
référence et d’interpréter ensuite les examens de suivi l’utilisation du Doppler puissance en diastole (vitesses
en fonction de cette valeur. Des auteurs ont montré sur moindres) (Figure 4).
RECAPITULATIF / PENSE-BETE

Tronc cœliaque Artère mésentérique supérieure

Sténose > 50% VSM > 240 cm/s, VTD > 40 cm/s VSM > 295 cm/s, VTD > 45 cm/s

Sténose > 70 % VSM > 320 cm/s, VTD > 100 cm/s VSM > 400 cm/s, VTD > 70 cm/s

Sténose intra stent > 50% VSM > 274 cm/s VSM > 325 cm/s

Sténose intra stent > 70% VSM > 363 cm/s VSM > 412 cm/s

Rappels et règles de prudence 4.Dietrich CF, Jedrzejczyk M, Ignee A. Sonographic


assessment of splanchnic arteries and the bowel wall.
• Un écho-Doppler normal avec une suspicion clinique European journal of radiology. 2007;64(2):202-12.
faible ou intermédiaire permet d’écarter le diagnostic 5.Moneta GL, Yeager RA, Dalman R, Antonovic R, Hall
d’ischémie mésentérique. Un écho-Doppler anormal LD, Porter JM. Duplex ultrasound criteria for diagnosis
avec suspicion clinique intermédiaire ou forte doit être of splanchnic artery stenosis or occlusion. Journal of
complété par un angioscanner. vascular surgery. 1991;14(4):511-8; discussion 8-20.
• Les valeurs données par tous ces auteurs sont 6.Zwolak RM, Fillinger MF, Walsh DB, LaBombard FE,
indicatives, élaborées à partir de l’analyse de Musson A, Darling CE, et al. Mesenteric and celiac
la confrontation entre données écho-Doppler et duplex scanning: a validation study. Journal of vascular
angiographies de dizaines de patients mais devraient surgery. 1998;27(6):1078-87; discussion 88.
en théorie être validées par chaque laboratoire 7.Perko MJ, Just S, Schroeder TV. Importance of
d’explorations fonctionnelles vasculaires avec son diastolic velocities in the detection of celiac and
matériel. mesenteric artery disease by duplex ultrasound. Journal
• Du fait de l’importance du réseau collatéral, une of vascular surgery. 1997;26(2):288-93.
sténose sur un des axes digestifs s’accompagne d’une 8. Aburahma AF, Stone PA, Srivastava M, Dean LS,
augmentation des vitesses sur l’autre axe non atteint Keiffer T, Hass SM, et al. Mesenteric/celiac duplex
(13) à l’instar de ce que l’on observe en cas en cas ultrasound interpretation criteria revisited. Journal of
de thrombose d’une carotide interne. Les valeurs de vascular surgery. 2012;55(2):428-36 e6; discussion
vitesse sur chaque artère doivent donc être interprétées 35-6.
en fonction des autres axes et de la collatéralité et ceci 9.Bowersox JC, Zwolak RM, Walsh DB, Schneider JR,
est d’autant plus vrai en post interventionnel. Musson A, LaBombard FE, et al. Duplex ultrasonography
• Ainsi, aux données du pense bête cité plus haut, in the diagnosis of celiac and mesenteric artery occlusive
doit nécessairement, dans ce territoire encore plus disease. Journal of vascular surgery. 1991;14(6):780-
qu’ailleurs être confrontée la jugeote du médecin 6; discussion 6-8.
vasculaire ! 10. Mitchell EL, Moneta GL. Mesenteric duplex
scanning. Perspect Vasc Surg Endovasc Ther.
Références bibliographiques 2006;18(2):175-83.
1.Thomas JH, Blake K, Pierce GE, Hermreck AS, 11.Aburahma AF, Mousa AY, Stone PA, Hass SM, Dean
Seigel E. The clinical course of asymptomatic LS, Keiffer T. Duplex velocity criteria for native celiac/
mesenteric arterial stenosis. Journal of vascular surgery. superior mesenteric artery stenosis vs in-stent stenosis.
1998;27(5):840-4. Journal of vascular surgery. 2012;55(3):730-8.
2.Hansen KJ, Wilson DB, Craven TE, Pearce JD, English 12.Baker AC, Chew V, Li CS, Lin TC, Dawson DL, Pevec
WP, Edwards MS, et al. Mesenteric artery disease in the WC, et al. Application of duplex ultrasound imaging in
elderly. Journal of vascular surgery. 2004;40(1):45-52. determining in-stent stenosis during surveillance after
3.Bageacu S, Cerisier A, Isaaz K, Nourissat A, Barral X, mesenteric artery revascularization. Journal of vascular
Favre JP. Incidental visceral and renal artery stenosis surgery. 2012;56(5):1364-71; discussion 71.
in patients undergoing coronary angiography. European 13.van Petersen AS, Kolkman JJ, Meerwaldt R, Huisman
journal of vascular and endovascular surgery : the AB, van der Palen J, Zeebregts CJ, et al. Mesenteric
official journal of the European Society for Vascular stenosis, collaterals, and compensatory blood flow.
Surgery. 2011;41(3):385-90. Journal of vascular surgery. 2014;60(1):111-9, 9 e1-2.

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Thromboses veineuses
splanchniques
Guillaume TISSERAND (gtisserand@chu-grenoble.fr)

Les thromboses veineuses splanchniques comprennent tableau clinique associe une douleur abdominale, de la
les thromboses veineuses du système porte et fièvre, une hépatomégalie et des signes d’hypertension
les thromboses veineuses sus-hépatiques encore portale avec ascite et splénomégalie. Des signes
appelées syndrome de Budd-Chiari. Ces 2 entités d’insuffisance hépatocellulaire sévère avec ictère et
ont des spécificités diagnostiques et thérapeutiques encéphalopathie sont l’apanage des formes suraiguës
propres mais partagent quelques facteurs étiologiques ou non traitées. Une cytolyse hépatique avec élévation
et ont pour conséquence commune redoutée le des transaminases > 5N est présente dans 30% des
développement d’une hypertension portale. Si le cas. L’analyse du liquide d’ascite montre un liquide
syndrome de Budd-Chiari est rare, avec une prévalence exsudatif riche en protéines [3].
estimée à 1,4 par million d’habitants [1], la thrombose Le diagnostic positif doit être confirmé par imagerie
veineuse portale est moins exceptionnelle, avec une : l’écho-Doppler permet de poser le diagnostic dans
prévalence estimée à 2.5 pour 100 000 habitants la plupart des cas, sous réserve que l’opérateur soit
[2], cette différence pouvant être expliquée par les expérimenté et averti de la suspicion clinique. En
situations de thrombose veineuse portale compliquant seconde intention, la tomodensitométrie ou l’IRM
une cirrhose. peuvent être proposées.

SYNDROME DE BUDD-CHIARI Diagnostic étiologique


Parmi les nombreuses étiologies (cf. Tab.1), certaines
Présentation clinique méritent une attention particulière en raison de leur
Le syndrome de Budd-Chiari est défini comme un fréquence et/ou de leurs implications thérapeutiques :
bloc supra-hépatique dû à une obstruction des veines
sus-hépatiques ou de la veine cave inférieure supra- - les syndromes myéloprolifératifs :
hépatique. La thrombose est le mécanisme le plus C’est l’étiologie la plus fréquemment identifiée [4]. Les
fréquent mais l’obstruction peut aussi être le fait d’une syndromes myéloprolifératifs sont caractérisés par une
invasion intra-luminale tumorale ou d’une compression hyperplasie d’une lignée cellulaire, et comprennent
extrinsèque. la maladie de Vaquez (lignée érythrocytaire), la
Le mode de présentation est très variable, allant de thrombocytémie essentielle (lignée plaquettaire) et
formes aiguës voire fulminantes à des formes subaiguës la leucémie myéloïde chronique (lignée leucocytaire).
et chroniques, parfois pauci-symptomatiques. Le L’hémogramme permet habituellement d’orienter

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le diagnostic pouvant montrer une polyglobulie en cas d’HPN, représentant la localisation dans 45%
ou une thrombocytémie. Néanmoins, l’expression des cas [6].
hématologique n’est pas toujours au premier plan et L’association hémolyse et thrombose veineuse à fortiori
il n’est pas exceptionnel de diagnostiquer un syndrome de localisation sus-hépatique doit faire évoquer le
myéloprolifératif devant un épisode thrombotique diagnostic d’HPN, qui sera confirmé un examen en
malgré un hémogramme normal. C’est d’autant plus cytométrie de flux, permettant de mettre en évidence
possible dans un contexte de dysfonction hépatique le clone de cellules souches hématopoïétiques
ou d’hypertension portale avec hypersplénisme qui déficient (« clone HPN »).
s’accompagne d’une baisse des plaquettes. Ainsi Le traitement spécifique de l’HPN est une biothérapie
un chiffre de plaquettes > 200 G/L chez un patient : l’éculizumab (Soliris®), anticorps humanisé dirigé
avec HTP et splénomégalie doit faire évoquer une contre la fraction C5 du complément, permettant de
thrombocytémie essentielle [5]. La mutation JAK2 contrôler l’hémolyse et de réduire l’incidence des
V617F détectable sur prélèvement sanguin est évènements thrombo-emboliques.
présente dans 90% des cas de maladie de Vaquez
et 50% des cas de thrombocytémie essentielle, et - la maladie de Behçet
permet d’affirmer le diagnostic. En 2ème intention, C’est une vascularite systémique, touchant avec
la recherche de mutation du gène de la calréticuline prédilection l’homme jeune, avec une prévalence plus
est à réaliser si la mutation JAK2 V617F est négative. élevée dans le bassin méditerranéen, au Moyen Orient
En cas de mutations négatives, la confirmation du et au Japon (« route de la soie »). L’atteinte vasculaire
diagnostic passe par une biopsie ostéo-médullaire et peut toucher les artères et les veines, caractérisée par
la mise en culture des progéniteurs sanguins. une inflammation des parois vasculaires. La thrombose
veineuse profonde est notée chez environ 30% des
- l’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) : malades, parfois inaugurale. Les localisations sont
C’est une maladie rare de la cellule souche souvent atypiques avec atteinte fréquente des veines
hématopoïétique, due à une mutation du gène PIG-A. cérébrales et de la veine cave inférieure. L’atteinte
Il en découle une anomalie de fixation de nombreuses des veines sus-hépatiques est notée chez 3% des
protéines à la surface des cellules, notamment des patients sur une large série [7]. Cela représente 5%
protéines inhibitrices du complément : CD 55 et CD des causes de syndrome de Budd-Chiari dans les pays
59. L’anémie hémolytique est l’expression principale occidentaux, et jusqu’à 13% au Moyen-Orient [8].
de la maladie, due à une sensibilité anormale des Le diagnostic de maladie de Behçet repose sur un
hématies au complément. La thrombose est le mode faisceau d’arguments cliniques, les critères majeurs
d’entrée dans la pathologie pour 10% des patients, et étant l’atteinte cutanée avec notamment l’aphtose
survient chez 30% des patients au cours de l’évolution bipolaire qui est le signe le plus spécifique et l’atteinte
[6]. Elle est due à l’activation des plaquettes et des opthalmologique (uvéite).
cellules endothéliales par les protéines du complément En cas de thrombose veineuse, un traitement
et par l’hémoglobine libre accumulée. Les veines sus- immunosuppresseur associé à l’anticoagulation est
hépatiques constituent le premier site de thrombose souvent indiqué en raison de l’inflammation pariétale.

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Traitement patients [10]. Elle est favorisée en partie par le
Le traitement anticoagulant est de mise en l’absence bloc hépatique responsable d’un ralentissement du
de contre-indication, associé au traitement d’une flux portal. La thrombose est souvent diagnostiquée
étiologie si possible. La reperméabilisation est fortuitement, sur un examen d’imagerie de routine
toutefois rarement obtenue par l’anticoagulation, réalisé régulièrement dans le cadre du suivi de la
de sorte qu’un geste d’angioplastie est à envisager cirrhose, et il s’agit le plus souvent d’une thrombose
s’il est anatomiquement et techniquement possible. partielle. Elle peut être découverte également à
La décompression vasculaire hépatique est le plus l’occasion d’une décompensation de cirrhose.
souvent obtenue par la mise en place d’un shunt intra En l’absence de cirrhose, le tableau clinique est
hépatique par voie trans-jugulaire (TIPS) qui est la habituellement plus bruyant, avec une thrombose
technique la plus utilisée dans cette indication. En obstructive. Sur le plan étiologique, il peut s’agir d’une
cas de persistance de dysfonction hépatique malgré cause locale, infectieuse (appendicite, diverticulite)
la décompression vasculaire, une transplantation post-opératoire, ou encore dans le cadre d’une
hépatique est à envisager, cela concerne environ 15 maladie intestinale inflammatoire. Un cas particulier
à 20 % des patients (cf. Fig. 1) [9]. est la thrombose isolée de la veine splénique qui
est le plus souvent en rapport avec une poussée de
pancréatite. En dehors de ces situations locales, les
THROMBOSES VEINEUSES étiologies sont communes au syndrome de Budd-
MESENTERIQUES ET PORTALES Chiari, avec là encore une prévalence importante
de syndrome myéloprolifératif. Les thrombophilies
Présentation clinique innées ou acquises sont à rechercher. En revanche,
Comme pour le syndrome de Budd-Chiari, il existe l’hémoglobinurie paroxystique nocturne et la
différentes présentations avec des formes aiguës, maladie de Behçet sont moins fréquentes dans cette
chroniques et parfois asymptomatiques. La forme localisation [3].
aiguë se manifeste par une douleur abdominale
sévère, avec syndrome inflammatoire habituellement
marqué, même en l’absence d’infection locale. Traitement
Une ischémie voire un infarctus mésentérique En cas de cirrhose, le traitement anticoagulant n’est
peuvent compliquer l’évolution à la phase aiguë pas systématique pour toutes les équipes étant donné
en cas d’extension de la thrombose vers les le caractère souvent fortuit et partiel et le risque
arcades mésentériques. Les manifestations liées à hémorragique chez ces patients. L’évolution vers un
l’hypertension portale sont plus tardives. La biologie cavernome portal est très rare dans cette situation.
hépatique est peu perturbée en l’absence de Bien qu’il n’existe pas de recommandations solides
pathologie hépatique sous-jacente. L’écho-Doppler sur le traitement anticoagulant des thromboses
fait le diagnostic dans la majorité des cas. veineuses portales chez les patients cirrhotiques, il
semblerait que les candidats à une transplantation
Diagnostic étiologique hépatique pourraient tirer un bénéfice du traitement
Deux grands cadres étiologiques sont distingués : la anticoagulant [11]. La mise en place d’un TIPS est
thrombose veineuse portale associée à une cirrhose une option envisageable en cas de complications
et la thrombose veineuse portale en l’absence de réfractaires, sous réserve d’une perméabilité conservée
cirrhose. des branches intra hépatiques [12].
La cirrhose : c’est la situation la plus fréquente, En l’absence de cirrhose, la mise en place d’un
la prévalence augmentant avec la sévérité de la traitement anticoagulant est consensuelle malgré
pathologie hépatique, et touche 10 à 20% des l’absence d’étude contrôlée, avec administration

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d’HBPM pendant quelques jours, et relais par AVK. paroxystique nocturne bien que rare est à envisager
Les agents thrombolytiques in situ ou les thrombolyses en cas de syndrome de Budd-Chiari. Le traitement
pharmacodynamiques sont rarement réalisées compte étiologique est bien sûr indispensable lorsqu’il est
tenu des risques hémorragiques. La durée minimale possible. Le traitement spécifique de la thrombose
du traitement est d’au moins 6 mois, permettant veineuse n’est pas clairement codifié mais repose
une recanalisation complète dans 40% des cas. En sur l’anticoagulation et les gestes interventionnels
l’absence de recanalisation, l’évolution peut se faire de reperméabilisation, souvent nécessaires en cas
vers un cavernome portal, responsable d’hypertension d’atteinte sus hépatique. Les complications sont
portale, nécessitant les mesures habituelles de prise potentiellement sévères, pouvant mettre en jeu
en charge (béta bloquants, traitement endoscopique le pronostic vital par insuffisance hépatique ou
des varices œsophagiennes). A ce stade, la poursuite hypertension portale sévère. Ces multiples facettes
du traitement anticoagulant est à discuter, les facteurs font qu’une collaboration entre gastro-entérologues,
pouvant inciter le maintien de l’anticoagulation sont radiologues et médecins vasculaires permet une prise
la présence d’un état pro-thrombotique sévère et en charge optimale du patient.
l’extension à la veine mésentérique supérieure [3].

Conclusion
La thrombose des veines splanchniques est une
localisation très particulière, avec un facteur étiologique
souvent identifié, dominé en dehors de la cirrhose par
les syndromes myéloprolifératifs. L’hémoglobinurie

Syndrome de Budd-Chiari Thrombose portale

Syndrome myéloprolifératif Cirrhose

SAPL Syndrome myéloprolifératif

Hémoglobinurie paroxystique nocturne SAPL

Thrombophilies innées Thrombophilies innées

Maladie de Behçet Maladies intestinales inflammatoires

Contraception oestroprogestative Infections intra abdominales : appendicite, diverticulite

Pathologies hépatiques : Chirurgie gastrique,


échinococcose, hydatidose, abcès hépatiques splénectomie

Tableau 1 : Principales étiologies des thromboses veineuses splanchniques.

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 34 - 35


Manifestations NON ANTICOAGULATION 10%
OUI

ANTICOAGULATION ANGLOPLASTIE
TMENT médical trombolyse 10%
stent

TIPS 60%

TRANSPLANTATION
20%

Figure 1 : Stratégie thérapeutique du syndrome de Budd-Chiari

Références bibliographiques [7] Bayraktar Y., Balkanci F., Bayraktar M., Calguneri
[1] Rajani R, Almer S. Incidence and prévalence rates M. 1997. Budd-Chiari syndrome: a common
in Budd-Chiari syndrome. Gut 2009 ; 58(6) :889. complication of Behçet’s disease. Am J Gastroenterol
[2] Rajani R, Björnsson E, Bergquist A, Danielsson A, 92: 858-862.
Gustavsson A, Grip O, Melin T, Sangfelt P, Wallerstedt [8] Desbois A, Rautou P, Biard L, Belmatoug N,
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Pharmacol Ther. 2010 Nov; 32(9):1154-62. D, Plessier A. Orphanet J Rare Dis. 2014 13;9(1):104.
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[4] Seijo S, Plessier A, Hoekstra J, Dell’era A, Mandair Rev Med Interne 2012; 33S: S25-S29.
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Atmani S, Chaoui D, Guilmin F, Kiladjian JJ, Plessier [12] Luca A, Miraglia R, Caruso S, Milazzo M, Sapere
A, Denninger MH, Casadevall N, Valla D, Brière C, Maruzzelli L, Vizzini G, Tuzzolino F, Gridelli
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diagnose myeloproliferative disorder in patients with transjugular intrahepatic portosystemic shunt on portal
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Interne 2010 ; 31: 200-207.

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Echographie-doppler
des veines abdominales
Pascal GIORDANA (giordanapascal@wanadoo.fr)

INTRODUCTION sonde de basse fréquence entre 2 et 5 MHz (phased


Les veines abdominales comprennent deux systèmes array ou curviligne abdominale convexe), une sonde
indépendants, le système cave inférieur (VCI) drainant de plus hautes fréquences peut être utilisée chez le
les membres inférieurs et les vaisseaux pelviens, et sujet maigre dans l’étude des structures anatomiques
le système porte drainant essentiellement le tube viscérales notamment le foie.
digestif, la rate et le pancréas. On utilise la voie d’abord antérieure transverse et
La VCI est rarement explorée isolément. Elle est sagittale, les voies d’abord latérales droite et gauche,
explorée avec ses affluents (veines iliaques, veines transverse et frontale. La lumière vasculaire est libre
lombaires, veines rénales et veines hépatiques). Elle d’écho.
chemine parallèlement à l’aorte, sur son bord droit. Le codage couleur permet d’analyser le sens
Son calibre varie de façon importante en fonction circulatoire. La VCI et les veines hépatiques présentent
du cycle respiratoire, on considère cependant qu’il un flux hépatofuge qui fuit la sonde, codé en bleu.
n’excède pas 20mm. En coupe transverse, elle Le tronc porte présente un flux qui se dirige vers le
présente une section ovale, souple. foie (hépatopète) et vers la sonde, codé en rouge
Les affluents de la VCI sont les veines iliaques (Figure 1). Du fait de la variation de calibre de la
communes droite et gauche, la veine gonadique droite VCI lors du cycle respiratoire, l’enregistrement d’une
(la veine gonadique gauche se jetant dans la veine boucle vidéo est souhaitable en coupe transverse et
rénale gauche), les veines rénales droite et gauche et en coupe sagittale. L’examen peut être sensibilisé par
les trois veines hépatiques. la manœuvre de Valsalva et par la surélévation des
La veine porte est un gros vaisseau abdominal de membres inférieurs.
6 à 8 cm de long provenant de la confluence des L’analyse du système veineux splanchnique ne peut
veines splanchniques (veine splénique, veine coronaire être dissociée de l’analyse des structures anatomiques,
stomachique, veine mésentérique supérieure et veine notamment le foie, le pancréas et la rate.
mésentérique inférieure) (Schéma 1). Elle naît en • La veine splénique chemine à la face postérieure
regard de la face postérieure de la tête pancréatique du pancréas. Elle forme un arc convexe en coupe
et a un diamètre maximal de 13mm. Elle se dirige transverse. On la retrouve parfaitement au niveau
vers le hile du foie puis se divise en formant un T du hile splénique. Elle draine la rate, une partie de
en une branche droite et une branche gauche. Elle l’estomac, du duodénum et du pancréas (Figure 2).
poursuit ensuite sa ramification afin de former un • La veine mésentérique supérieure chemine dans le
réseau capillaire à l’inverse des autres veines de mésentère sur le flanc droit de l’artère. Elle draine
l’organisme. Ce réseau capillaire est à l’origine des l’intestin grêle dans son intégralité et la moitié droite
veines hépatiques qui se jettent dans la VCI avant du colon.
que celle-ci ne traverse le diaphragme, à la face • La veine mésentérique inférieure chemine
postérieure du foie (1). verticalement en latéro-aortique gauche. Elle draine
la partie gauche du colon. Les veines gastroduodénales
METHODOLOGIE ET ASPECTS NORMAUX suivent la distribution artérielle. Ces deux veines ne
L’examen se pratique sur un patient à jeun depuis sont pas visualisées en examen de routine
au moins 6 heures. La tête du lit est inclinée avec • Le tronc porte chemine oblique en haut et à droite
un angle de 30°. L’examen est pratiqué avec une sur le bord libre du petit épiploon (ligament hépato-

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 36 - 37


duodénal), accompagné de l’artère hépatique et de la • Tumeurs : primitive (léiomyosarcome) de découverte
voie biliaire principale. Il se divise en deux branches tardive. Tissu intra-luminal vascularisé de façon
(droite et gauche), le segment transversal de la branche anarchique, refoulant plus ou moins les structures
gauche est absent dans 5 à 10% des cas. Sa taille est voisines. Complété par un examen en coupe. Tumeurs
de 10 à 13 mm et reste inférieure à 16 mm. Le sang secondaires (rein…).
filtré est ensuite drainé par les veines sus-hépatiques
qui ont un trajet intra-hépatique et se jettent dans la • Anomalies congénitales de la VCI : suspectées
VCI au-dessous de l’orifice diaphragmatique. devant une thrombose proximale idiopathique.
L’écho-Doppler permet d’explorer le système porte Ce sont le dédoublement de la VCI (de part et
ainsi que les veines sus-hépatiques (sonde basse d’autre de l’aorte), la position latéro-aortique gauche,
fréquence 3 à 4 MHz). Il ne permet pas de visualiser l’hypoplasie au-dessus des veines rénales. Il faut
la veine mésentérique inférieure. rechercher une collatéralité abdominale.
La confluence spléno-mésentérique se cherche en
coupe axiale, en région cœliaque en avant de l’AMS. • Filtres endo-caves : bien visualisés en ED.
En dessous, la veine mésentérique supérieure et
visualisée en coupe axiale, à droite de l’artère. • Pathologies cardiaques droites : dilatation de la VCI,
Le tronc porte est examiné en coupe oblique sous disparition de la variation de calibre contemporaine
costale (en bas à droite), puis sagittale oblique (bas au cycle respiratoire, flux rétrograde en cas de fuite
et gauche). Il présente un flux hépatopète comme tricuspidienne.Les techniques utilisées sont la
l’artère hépatique (même codage couleur, rouge). Les compression et le remplissage couleur.
branches hépatiques s’examinent en coupe axiale
oblique sous costale (la branche droite est bleue, la 2. Tronc porte
branche gauche est rouge). L’examen est réalisé chez La veine porte draine le sang veineux de la plus grande
un patient respirant de manière calme et régulière. Il partie du système digestif (convergence des veines
faut éviter l’apnée qui équivaut à une manœuvre de spléniques, mésentérique inférieure et mésentérique
Valsalva (Figure 3). supérieure). A l’état normal, l’apport sanguin hépatique
provient pour 20 à 30% de l’artère hépatique et pour
1. Veine cave inférieure 70 à 80% du tronc porte.
Les principales indications de l’exploration de la VCI En temps normal, le flux est de type régulier, sans
sont : modulation cardiaque, mais avec une discrète
• Thrombose : extension d’un thrombus des MI, modulation respiratoire, avec une vitesse moyenne
complète ou partielle. On peut observer une disparition d’écoulement de 15 à 20 cm/sec (Figure 5). Le débit
de la modulation du flux d’aval, une augmentation moyen chez le sujet normal est de l’ordre de 825 ml/
du volume de la VCI. La veine est incompressible. min (740 à 973), ou 14 ml/min/kg en moyenne (10 à
Possible présence d’un réseau de collatérales rétro- 20 ml/min/kg) (Figure 6).
caves quand l’évolution se fait depuis un certain L’examen peut être sensibilisé par des épreuves
temps. Dans certains cas, l’utilisation de produits ce dynamiques. Le débit augmente de 100% une heure
contraste ultrasonographiques (PCUS) peut avoir un après l’ingestion d’un repas chez le sujet normal (2).
intérêt afin de différencier les thrombi cruoriques des Il est modifié par le changement de position ou après
thrombi tissulaires par envahissement de la VCI par un exercice physique codifié. Le débit diminue au
un processus tumoral voisin par exemple passage de la position couchée à la position assise
(Figures 4a et 4b). (26% chez le sujet sain), voire de 50% après un
exercice physique standardisé (double Step Test).
Enfin certains médicaments influent sur le débit portal
(Tableau 1).

Tableau 1 : Effet hormonaux et thérapeutiques sur le flux portal


(M. Dauzat et al) (3)
Augmente le débit portal Ne modifie pas le débit portal Diminue le débit portal
Glucagon 1 mg (+ 120%) Insuline IV (0,1 U/Kg) Vasopressine (- 60%)
Sécrétine 1U/Kg (+ 142%) Gastrine Somatostatine
Prostaglandine Glypressine
Nifédipine Propanolol (- 35%)
Molsidomine Isosorbide dinitrate

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La séméiologie qui s’applique à l’enregistrement de de douleurs abdominales. En cas d’extension à la veine
la veine porte peut être résumée à trois questions : mésentérique supérieure et à l’arche mésentérique,
• Présence ou absence de flux il existe un risque d’infarctus mésentérique. Suite à
• Sens normal (hépatopète) ou inversé (hépatofuge) la phase aiguë, la fonction hépatique est maintenue
• Existence de collatérales porto-systémiques et sens du fait d’une compensation par l’artère hépatique
du flux détecté (varices œsophagiennes par exemple). (vasodilatation et augmentation du débit). A la phase
chronique, le diamètre du tronc porte diminue et il
L’absence de flux peut être en rapport avec une se développe un cavernome veineux péri-portal (3 à
thrombose portale ou pyléphlébite. Son incidence est 5 semaines) (5). Ce cavernome peut être en relation
de 0,54% chez le patient cirrhotique et on retrouve avec des branches de l’artère hépatique ou bien du
une cirrhose dans 23,5% des patients présentant fait du développement d’une circulation collatérale
une thrombose portale. L’incidence de la thrombose veineuse (shunt porto-systémique) (6). L’écho-Doppler
portale augmente avec l’atteinte hépatique allant de a une sensibilité et une spécificité de l’ordre de 60%
1% en cas de pathologie hépatique compensée à et 100% (7).
7,4% - 16% en cas de pathologie avancée (4). On la
retrouve chez 5 à 16% des patients devant bénéficier Les principales étiologies sont notées dans le Tableau
d’une transplantation hépatique. A la phase aiguë, 2. Elle peut être responsable d’une hypertension
la veine porte peut être partiellement ou totalement portale (HTP).
occluse (Figure 7) restant asymptomatique ou source

Tableau 2 : Etiologies des thromboses portales


(P. Legmann) (8)
Causes locales (30%) Causes générales (70%)
Lésions inflammatoires : Affections acquises :
• Diverticulite Syndrome myéloprolifératif
• Appendicite SAPL
• Pancréatite

CARCINOME HEPATOCELLULAIRE Mutation génétiques :


CIRRHOSE • Facteur V Leyden
Traumatisme du système porte • Déficit protéine C…
(splénectomie)

On peut classer l’HTP en trois grandes catégories : les peuvent aussi drainer une partie du flux artériel
causes pré-sinusoïdales, les causes sinusoïdales et les hépatique ce qui explique que le débit de la veine
causes post-sinusoïdales (Schéma 2). péri-ombilicale puisse être supérieur au débit portal.

L’HTP correspond à des modifications hémodynamiques A l’écho-Doppler, l’HTP peut être évoquée en cas de :
apparaissant de manière progressive. On observe dans • Splénomégalie (normalement rate inférieure à 12 cm
un premier temps une augmentation des résistances x 4 cm), signe classique, mais peu sensible.
vasculaires à l’écoulement du sang portal (modification • Tronc porte élargi, supérieur à 13 mm, peu sensible.
de l’architecture hépatique et diminution de l’espace • Modifications du flux porte. On peut retrouver un flux
vasculaire), puis apparait le développement d’une porte nul sans thrombose, un flux de va-et-vient voire
circulation veineuse collatérale (draine le sang du un flux inversé (Figure 8) (9).
territoire porte vers le système cave). Enfin l’évolution • Le flux de la veine mésentérique supérieure perd
se fait vers un syndrome hyperkinétique associant une en modulation respiratoire, son calibre est inchangé.
vasodilatation artérielle systémique et splanchnique • La vitesse circulatoire moyenne diminue jusqu’à
(augmentation du volume plasmatique, du débit devenir quasiment nulle, flux de va-et-vient ou même
cardiaque et du débit splanchnique) qui maintient inversé (hépatofuge). Une vitesse moyenne inférieure
l’hypertension malgré le développement des voies à 10 cm/sec permet d’affirmer une HTP (normale 11
de dérivation. Les dérivations veineuses développées à 23 cm/sec) (Tableau 3).

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 38 - 39


• Débitmétrie portale : le débit diminue en dessous • Dérivation spléno-rénale (direct ou indirect), cercle
de 500 ml/min en cas d’HTP, mais la mesure est péri-rénal gauche, veine surrénalienne et pilier du
peu reproductible, avec une grande variabilité diaphragme gauche (Figure 10).
(normalement 1038 ± 539 ml/min) (Tableau 3). Le calcul de l’indice de congestion, bien que peu fiable,
• Développement de dérivations porto-systémiques peut orienter vers une étiologie en cas d’hypertension
importantes. portale. Il est calculé en réalisant le rapport entre la
• Reperméabilisation des veines para-ombilicales surface de section de la VP (cm²) / vitesse circulatoire
(scissure ombilicale), à l’extrémité de la branche moyenne (cm/sec). La vitesse moyenne = Vmax x 0,57.
gauche du tronc porte intra-hépatique. La circulation Sa valeur normale est 0,07 (± 0,029) (Figure 11). Il
se fait dans le sens hépatofuge. n’existe pas de relation entre l’indice de congestion
• Dérivations gastro-oesophagiennes (petit épiploon), et la pression portale. Il augmente dans les hépatites
en avant de l’aorte cœliaque. Le diamètre devient chroniques actives, dans les cirrhoses et les HTP
supérieur à 4 mm (Figure 9). idiopathiques (Tableau 4).

Tableau 3 : Modification des vitesses circulatoires et du débit portal


en fonction des étiologies dans le cadre d’une HTP (K Ohnishi et al)
Vitesse (cm/sec) Débit (ml/min)
Cirrhose non alcoolique avec shunt spléno-rénal 7,1 326

Cirrhose sans shunt porto-systémique 8,7 594

Cirrhose avec shunt large sans encéphalopathie 9 423

Cirrhose avec shunt large et encéphalopathie 6 277

Tableau 4 : Valeurs des indices de congestion


en fonction de certaines pathologies (Moriyasu et al) (10)
Pathologies Indice de congestion
Sujet normal 0,07 ± 0,029

Hépatites aiguës 0,071 ± 0,014

Hépatites chroniques actives 0,119 ± 0,084

cirrhoses 0,171 ± 0,075

HTP idiopathiques 0,180 ± 0,107

L’utilisation combinée du diamètre de la veine D’autres signes échographiques peuvent évoquer une
porte (sensibilité 72%, spécificité 55%, VPP 62%, HTP et même donner une orientation diagnostique,
VPN 38%), de la vitesse circulatoire moyenne comme la présence d’une ascite plus ou moins
(sensibilité 84%, spécificité 38%, VPP 76%, VPN abondante, pouvant se limiter à la simple lame
24%) et de l’indice de congestion (sensibilité liquidienne péri-hépatique (liseré anéchogène bordant
72%, spécificité 55%, VPP 62%, VPN 38%) peut le foie) jusqu’à l’épanchement péritonéal majeur
être utile dans la prédiction quant à l’existence de (Figure 12).
varices œsophagiennes chez un sujet pour lequel une
gastroscopie n’est pas réalisable (11). L’aspect du foie en mode B permet d’orienter le
diagnostic. Un aspect hyper échogène (par rapport au
Chez le sujet normal, les veines splénique et mésentérique cortex rénal normal ou à la rate) marque une surcharge
supérieure voient leur calibre augmenter de 50 à 100% hépatique (stéatose) (13). Le débit portal diminue
lors de l’inspiration profonde. Le calibre reste inchangé proportionnellement à l’intensité de la surcharge.
en cas d’HTP avec une sensibilité de 70% (12). L’aspect hétérogène, voire nodulaire avec une

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irrégularité du calibre des veines, est évocateur d’une du cycle cardiaque ou respiratoire, des débits et de
cirrhose hépatique, de même que l’aspect bosselé du leur variation (diminution au niveau du tronc porte et
contour hépatique, de la diminution de la taille du augmentation au niveau des voies de dérivation et de
foie (Figure 13). l’artère hépatique). L’analyse ne peut être dissociée
D’autres étiologies s’accompagnent d’une d’une appréciation du parenchyme hépatique,
hépatomégalie. Le syndrome de Budd Chiari, pathologie pancréatique et splénique.
rare, se manifeste par une douleur et des signes d’HTP.
On observe une hépatomégalie, une hypertrophie du Bibliographie
lobe caudé, une ascite à développement rapide avec 1. G Schmidt : Précis d’échographie. 2007. Editions
parfois développement d’un shunt porto-systémique Maloine. Chap 7 (p. 35) : Vaisseaux intra abdominaux
(Figure 14). Le foie congestif d’origine cardiaque ou et rétro-péritonéaux.
foie cardiaque (insuffisance cardiaque, péricardite 2. Touche T. et al. : Mesure de la vélocité sanguine
congestive…) va présenter des veines sus-hépatiques dans la veine porte grâce à un écho-Doppler combinant
dilatées avec un flux de va-et-vient voir un flux inversé imagerie et Doppler pulsé. Les colloques de l’INSERM,
permanent. On retrouvera un épanchement liquidien INSERM vol 111, p. 273-284, 1982.
péritonéal, mais aussi au niveau pleural, visible en 3. M. Dauzat et al : Ultrasonographie vasculaire
échographie sur une incidence latérale droite ou diagnostique (théorie et pratique). Editions Vigot,
gauche, sur un patient en décubitus latéral (Figures pages 463-495
15a et 15b). 4. Harding DJ et al: Portal vein thrombosis in cirrhosis.
Cas particulier des shunts porto-systémiques intra- Controversies and latest developments. World J
hépatiques (TIPS). Il s’agit d’une anastomose porto- Gastroenterol. 2015; 21: 6769-84.
cave non chirurgicale mise en place par voie trans- 5. De Gaetano AM et al. Cavernous transformation
jugulaire. L’hypertension portale est définie par un of the portal vein: patterns of intrahepatic and
gradient de pression porto-sus-hépatique supérieur splanchnic collateral circulation detected with Doppler
à 12 mmHg, responsable d’hémorragies digestive sonography. Am J Roentgenol 1995; 165: 1151-5
et d’ascite. Le traitement, indiqué en cas d’ascite 6. Meuwly JY et al. Thrombose veineuse porte. Forum
réfractaire ou d’hémorragie digestive non contrôlée, Med Suisse 2012 ; 12(6) : 119-25.
réside dans la mise en place d’un shunt intra hépatique 7. Specchi S et al: computed tomographic and
par interposition d’un stent, couvert ou non, entre la ultrasonographic characteristics of cavernous
veine hépatique et la veine portale droite. Le risque transformation of the obstructed portal vein in small
de sténose est de 50% à 1 an. La surveillance se fait animals. Vet Radiol Ultrasound 2015 Apr 15
par écho-Doppler par voie d’abord inter costale droite. 8. P. Legmann : Etiologie des thromboses portales
Le stent est visualisé avec un calibre moyen de 1 cm, (écho-Doppler vasculaire et viscéral). 2015, Elsevier
présentant un flux hépatofuge (bleu), régulier avec un Masson SAS (p 219-234).
aliasing pour des réglages standards (vitesse moyenne 9. P. Iranpour et al: Altered Doppler flow patterns in
40 cm/sec). Il peut y avoir une inversion de flux en cas cirrhosis patients; an overview. Ultrasonography 2015
de thrombose et aspiration par la veine portale gauche. May 27.
La surveillance est régulière la première année (J1, 10. Moriyasu F et al. Congestion index of the portal
M1, M6 et M9), puis en cas de réapparition de l’ascite vein. Am J Roentgenol. 1986, 146 : 735-9
à la recherche d’une diminution des vitesses, d’une 11. Shastri M et al. Portal vein Doppler: a tool for non-
thrombose ou d’une plicature (Figure 16). invasive prediction of oesophageal varices in cirrhosis.
J Clin Diagn Res 2014 ; 8 : 12-15
CONCLUSION 12. Bolondi L et al. Ultrasonography in the diagnosis
L’analyse du système veineux abdominal intéresse of portal hypertension: diminished response of portal
deux secteurs, le territoire porte drainant une grande vessels to respiration. Radiology, 1982, 142: 167-
partie de sang veineux digestif vers le foie et le secteur 172.
systémique organisé autour de la veine cave inférieure. 13. Soresi M et al: Effects of Steatosis on Hepatic
L’analyse de la perméabilité et de la variation de calibre Hemodynamics in Patients with Metabolic Syndrome.
de la VCI en fonction du cycle cardiaque sont deux Ultrasound in Medicine and Biology. 2015 Jun; 41
éléments essentiels dans l’analyse de la circulation (6): 1545-52.
veineuse systémique. L’analyse du réseau veineux
portal, s’il comporte aussi l’étude de la perméabilité,
doit tenir compte du diamètre et de la modification
de celui-ci lors des manœuvres respiratoires forcées,
du sens circulatoire des flux veineux analysés, des
vitesses circulatoires et de la variation en fonction

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 40 - 41


Schéma 1 : Anatomie de la circulation veineuse splanchnique
(constitution du tronc porte).

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Budd Chiari
Bloc post hépatique Péricardite constrictive
Insuffisance triscupide

Cirrhose
(cirrhose de Laennec, cirrhose post
Bloc post hépatique nécrotique de l’hépatite)
Maladie veino-occlusive

Bloc intra hépatique Hépatite


sinusoïdal Drépanocytose

Fibrose congénitale hépatique


Cirrhose biliaire primitive
Bloc intra hépatique Déficit en alpha 1 antitrypsine
présinusoïdal Maladie de Wilson
Sarcoïdose
Myélofibrose
Schistosomiase

Thrombose porte
(cruorique, néoplasie, coagulopathie,
pancréatite, omphalite néonatale)
Bloc pré hépatique
Compression porte
(tumeur, traumatisme, adénopathie,
pseudokyste du pancréas)

Schéma 2 : Classification des différentes étiologies responsables


d’une hypertension portale (d’après H. Jarraya).

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 42 - 43


Iconographie :

Fig. 1 : Le tronc porte présente un flux hépatopète (codé en rouge).


Le flux est discrètement modulé par la respiration, la vitesse maximale
systolique est supérieure à 20 cm/sec.

Fig. 2 : La veine hépatique et la veine splénique présentent un arc de cercle


à convexité antérieure par voie antérieure transverse.

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Fig. 3 : Le tronc porte est visualisé par voie antéro-latérale droite. Il naît en aval de la jonction des
veines splénique et mésentérique supérieure. Il circule dans le sens hépatopète et pénètre dans
le foie au niveau du hile hépatique.

Fig. 4a : Envahissement de la veine cave inférieure dans sa portion rétro-hépatique par une
tumeur du rein droit.

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 44 - 45


Fig. 4b : Antécédent de néphrectomie droite pour carcinome rénal. Contrôle écho-Doppler à distance.
Présence d’un thrombus de la VCI. Après injection de produit de contraste, on observe le rehaussement
du thrombus caractéristique d’un envahissement tissulaire de la lumière de la veine cave inférieure.

Fig. 5 : Tronc porte normal avec un flux hépatopète et un flux de vitesse moyenne comprise entre 15 et 20 cm/sec.

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Fig. 6 : Estimation du flux au niveau du tronc porte, débit mesuré à 904 ml/min
(normale comprise entre 740 et 973 ml/min).

Fig. 7 : Thrombose veineuse porte en coupe transverse à la phase chronique (thrombus échogène)
chez un patient insuffisant rénal en attente de greffe et présentant des troubles de la crase sanguine.

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 46 - 47


Fig. 8 : Inversion du flux veineux porte qui se colore de la même manière que celui enregistré
au niveau de la VCI

Fig. 9 : Dérivation gastro-œsophagienne en avant de l’aorte sur une coupe latéro-oblique droite.
Le calibre des veines est augmenté et irrégulier, le trajet est sinueux.

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Fig. 10 : Dérivation splénique avec augmentation du calibre et accélération du flux au niveau
de la veine splénique avec un hyper débit (normalement inférieur à 460 ml/min).

1,3 / (34,8 X 0,57) = 1,3 / 19,6 = 0,066

Fig. 11: Calcul de l’indice de congestion chez un patient normal.

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 48 - 49


Fig. 12 : Présence d’une ascite évocatrice d’une hypertension portale. L’aspect échographique
du foie, hyper-échogénicité hétérogène, contour bosselé, voire nodules parenchymateux
et hypertrophie du lobe caudé font évoquer une étiologie cirrhotique.

Fig. 13 : Aspect granuleux, bosselé du foie. Vaisseaux irréguliers,


évocateurs d’une cirrhose hépatique.

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Fig. 14 : Hypertrophie du lobe caudé (segment I du foie)
dans le cadre d’un syndrome de Budd Chiari.

Fig. 15a : Dilatation des veines sus-hépatiques avec inversion du flux en codage couleur dans
le cadre d’un foie cardiaque.

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Fig. 15b : Flux de va-et-vient enregistré au niveau des veines sus-hépatiques, en fonction du cycle
cardiaque dans le cadre d’une congestion hépatique d’origine cardiaque.

Fig. 16 : Exploration d’un TIPS


normal. Visualisation du système
de dérivation porto-cave par voie
latérale droite (a).
Mise en évidence du flux hépatofuge
(dans le même sens que la veine
sus-hépatique) avec aliasing (b).
Vitesses circulatoires négatives,
accélérées (c).

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Tests FMC
(choix simple ou multiple)

1.
La prévalence de l’athéromatose digestive dans
la population générale de plus de 60 ans est autour de
A. 5%
B. 15%
C. 50%

2.
La prise alimentaire influence principalement la vitesse des flux dans :
A. l’artère mésentérique supérieure
B. l’artère mésentérique inférieure
C. le tronc coeliaque

3.
A jeun, les flux sont biphasiques dans :
A. l’artère mésentérique supérieure
B. l’artère mésentérique inférieure
C. le tronc coeliaque

4.
Les seuils de vitesse pour une sténose
du tronc coeliaque > 70% selon les derniéres études sont de :
A. PSV > 320 cm/s
B. PSV > 240 cm/s
C. VTD > 40 cm/s
D. VTD > 100 cm/s

5.
Les seuils de vitesse pour une sténose de l’artére mésentérique
supérieure > 70% selon les derniéres études sont de :
A. PSV > 295 cm/s
B. PSV > 400 cm/s
C. VTD > 40 cm/s
D. VTD > 70 cm/s

6.
Dans le syndrome du ligament arqué ,
la sténose est mise en évidence :
A. en inspiration
B. en expiration

La Lettre du Médecin Vasculaire n°32 - Septembre 2015 52 - 53


7.
L’étiologie la plus fréquente
de thrombose veineuse sus-hépatique est :
A. Le déficit en protéine C
B. Les syndromes myéloprolifératifs
C. La maladie de Behçet
D. L’hémoglobinurie paroxystique nocturne

8.
Une thrombose veineuse sus-hépatique associée
à une anémie hémolytique fait évoquer :
A. Une maladie de Vaquez
B. Une thrombocytémie essentielle
C. Une maladie de Behçet
D. Une hémoglobinurie paroxystique nocturne

9.
La thrombose de la veine porte
A. Complique 10 à 20% des cirrhoses.
B. Est toujours symptomatique
C. Est une cause d’ischémie mésentérique

10.
CONCERNANT LES SYNDROMES MYELOPROLIFERATIFS :
A. ILS Peuvent être révélés par une thrombose veineuse
B. L’hémogramme est constamment anormal
C. La mutation JAK 2 est un élément diagnostique spécifique.

11.
Le débit portal chez un sujet sain :
A. Est d’environ 825 ml/min
B. Augmente en cas d’injection d’insuline
C. Diminue après une épreuve physique standardisée

12.
Le débit portal :
A. Diminue proportionnellement à la surcharge hépatique
B. Peut être compensé par une augmentation du débit artériel hépatique
C. Est sous la dépendance de l’architecture hépatique,
notamment au niveau sinusoïdal.

1B, 2A, 3C, 4AD, 5BD, 6B, 7B, 8D, 9AC, 10AC, 11AC, 12AB
Réponses :

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