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des vaisseaux
artériels digestifs
Christophe SEINTURIER (CSeinturier@chu-grenoble.fr)
Avec l’aimable collaboration d’Olivier PICHOT (iconographie et relecture)
1.Tronc Cœliaque
2. Arcade de Buhler
3. Mésentérique supérieure
4. Arcade de Rio Branco
5. Arcade de Riolan
6. Arcade de Drummond
7. Mésentérique inférieure
8. Arcade de Villemin
9. Arcade Intra pancréatique
10. a : angle iléo-coecal
11. b : point de Griffith
12. c : point de Sudeck
Figure 1 : anastomoses entre les 3 artères digestives (in B. Eisenmann et al. AMC Angéiologie 1997).
Syndrome du ligament arqué dans certains cas est inséré bas et peut comprimer
Il s’agit d’une entité classique mais dont l’incidence la portion proximale du TC. Elle concerne jusqu’à 10
en pathologie est rare et controversée. Là encore le à 24% des sujets avec une prédominance féminine.
diagnostic doit en être très prudent. Il s’agit d’une Cette anomalie est le plus souvent asymptomatique.
compression extrinsèque réversible du tronc cœliaque En inspiration, le diaphragme s’abaisse et la contrainte
par le ligament médian du diaphragme qui passe diminue d’où une diminution des vitesses dans le TC ;
habituellement en dessus du tronc cœliaque mais qui en expiration les vitesses augmentent (Fig. 4).
AbuRahma (2012)
(> 50%) > 295 cm/s > 45 cm/s
(> 70%) > 400 cm/s > 70 cm/s
Il faut cependant bien considérer que les valeurs de une petite série (24 patients) que les valeurs mesurées
vitesse et en particulier les PSV vont être différents en post interventionnel immédiat variaient ensuite peu
selon que l’artère stentée est la seule artère digestive durant le suivi. Le seuil proposé pour évoquer une
fonctionnelle ou non, de la qualité de l’artère d’aval resténose dans cette étude était bien plus haut que
(calibre, calcifications) et de la circulation collatérale. celui proposé par AbuRahma et était supérieur à 500
Il parait nécessaire de réaliser un écho-Doppler post cm/s (12). L’évaluation morphologique et l’appréciation
opératoire immédiat afin de bénéficier d’une valeur de d’éventuelles sténoses résiduelles seront facilitées par
référence et d’interpréter ensuite les examens de suivi l’utilisation du Doppler puissance en diastole (vitesses
en fonction de cette valeur. Des auteurs ont montré sur moindres) (Figure 4).
RECAPITULATIF / PENSE-BETE
Sténose > 50% VSM > 240 cm/s, VTD > 40 cm/s VSM > 295 cm/s, VTD > 45 cm/s
Sténose > 70 % VSM > 320 cm/s, VTD > 100 cm/s VSM > 400 cm/s, VTD > 70 cm/s
Sténose intra stent > 50% VSM > 274 cm/s VSM > 325 cm/s
Sténose intra stent > 70% VSM > 363 cm/s VSM > 412 cm/s
Les thromboses veineuses splanchniques comprennent tableau clinique associe une douleur abdominale, de la
les thromboses veineuses du système porte et fièvre, une hépatomégalie et des signes d’hypertension
les thromboses veineuses sus-hépatiques encore portale avec ascite et splénomégalie. Des signes
appelées syndrome de Budd-Chiari. Ces 2 entités d’insuffisance hépatocellulaire sévère avec ictère et
ont des spécificités diagnostiques et thérapeutiques encéphalopathie sont l’apanage des formes suraiguës
propres mais partagent quelques facteurs étiologiques ou non traitées. Une cytolyse hépatique avec élévation
et ont pour conséquence commune redoutée le des transaminases > 5N est présente dans 30% des
développement d’une hypertension portale. Si le cas. L’analyse du liquide d’ascite montre un liquide
syndrome de Budd-Chiari est rare, avec une prévalence exsudatif riche en protéines [3].
estimée à 1,4 par million d’habitants [1], la thrombose Le diagnostic positif doit être confirmé par imagerie
veineuse portale est moins exceptionnelle, avec une : l’écho-Doppler permet de poser le diagnostic dans
prévalence estimée à 2.5 pour 100 000 habitants la plupart des cas, sous réserve que l’opérateur soit
[2], cette différence pouvant être expliquée par les expérimenté et averti de la suspicion clinique. En
situations de thrombose veineuse portale compliquant seconde intention, la tomodensitométrie ou l’IRM
une cirrhose. peuvent être proposées.
Conclusion
La thrombose des veines splanchniques est une
localisation très particulière, avec un facteur étiologique
souvent identifié, dominé en dehors de la cirrhose par
les syndromes myéloprolifératifs. L’hémoglobinurie
ANTICOAGULATION ANGLOPLASTIE
TMENT médical trombolyse 10%
stent
TIPS 60%
TRANSPLANTATION
20%
Références bibliographiques [7] Bayraktar Y., Balkanci F., Bayraktar M., Calguneri
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On peut classer l’HTP en trois grandes catégories : les peuvent aussi drainer une partie du flux artériel
causes pré-sinusoïdales, les causes sinusoïdales et les hépatique ce qui explique que le débit de la veine
causes post-sinusoïdales (Schéma 2). péri-ombilicale puisse être supérieur au débit portal.
L’HTP correspond à des modifications hémodynamiques A l’écho-Doppler, l’HTP peut être évoquée en cas de :
apparaissant de manière progressive. On observe dans • Splénomégalie (normalement rate inférieure à 12 cm
un premier temps une augmentation des résistances x 4 cm), signe classique, mais peu sensible.
vasculaires à l’écoulement du sang portal (modification • Tronc porte élargi, supérieur à 13 mm, peu sensible.
de l’architecture hépatique et diminution de l’espace • Modifications du flux porte. On peut retrouver un flux
vasculaire), puis apparait le développement d’une porte nul sans thrombose, un flux de va-et-vient voire
circulation veineuse collatérale (draine le sang du un flux inversé (Figure 8) (9).
territoire porte vers le système cave). Enfin l’évolution • Le flux de la veine mésentérique supérieure perd
se fait vers un syndrome hyperkinétique associant une en modulation respiratoire, son calibre est inchangé.
vasodilatation artérielle systémique et splanchnique • La vitesse circulatoire moyenne diminue jusqu’à
(augmentation du volume plasmatique, du débit devenir quasiment nulle, flux de va-et-vient ou même
cardiaque et du débit splanchnique) qui maintient inversé (hépatofuge). Une vitesse moyenne inférieure
l’hypertension malgré le développement des voies à 10 cm/sec permet d’affirmer une HTP (normale 11
de dérivation. Les dérivations veineuses développées à 23 cm/sec) (Tableau 3).
L’utilisation combinée du diamètre de la veine D’autres signes échographiques peuvent évoquer une
porte (sensibilité 72%, spécificité 55%, VPP 62%, HTP et même donner une orientation diagnostique,
VPN 38%), de la vitesse circulatoire moyenne comme la présence d’une ascite plus ou moins
(sensibilité 84%, spécificité 38%, VPP 76%, VPN abondante, pouvant se limiter à la simple lame
24%) et de l’indice de congestion (sensibilité liquidienne péri-hépatique (liseré anéchogène bordant
72%, spécificité 55%, VPP 62%, VPN 38%) peut le foie) jusqu’à l’épanchement péritonéal majeur
être utile dans la prédiction quant à l’existence de (Figure 12).
varices œsophagiennes chez un sujet pour lequel une
gastroscopie n’est pas réalisable (11). L’aspect du foie en mode B permet d’orienter le
diagnostic. Un aspect hyper échogène (par rapport au
Chez le sujet normal, les veines splénique et mésentérique cortex rénal normal ou à la rate) marque une surcharge
supérieure voient leur calibre augmenter de 50 à 100% hépatique (stéatose) (13). Le débit portal diminue
lors de l’inspiration profonde. Le calibre reste inchangé proportionnellement à l’intensité de la surcharge.
en cas d’HTP avec une sensibilité de 70% (12). L’aspect hétérogène, voire nodulaire avec une
Cirrhose
(cirrhose de Laennec, cirrhose post
Bloc post hépatique nécrotique de l’hépatite)
Maladie veino-occlusive
Thrombose porte
(cruorique, néoplasie, coagulopathie,
pancréatite, omphalite néonatale)
Bloc pré hépatique
Compression porte
(tumeur, traumatisme, adénopathie,
pseudokyste du pancréas)
Fig. 4a : Envahissement de la veine cave inférieure dans sa portion rétro-hépatique par une
tumeur du rein droit.
Fig. 5 : Tronc porte normal avec un flux hépatopète et un flux de vitesse moyenne comprise entre 15 et 20 cm/sec.
Fig. 7 : Thrombose veineuse porte en coupe transverse à la phase chronique (thrombus échogène)
chez un patient insuffisant rénal en attente de greffe et présentant des troubles de la crase sanguine.
Fig. 9 : Dérivation gastro-œsophagienne en avant de l’aorte sur une coupe latéro-oblique droite.
Le calibre des veines est augmenté et irrégulier, le trajet est sinueux.
Fig. 15a : Dilatation des veines sus-hépatiques avec inversion du flux en codage couleur dans
le cadre d’un foie cardiaque.
1.
La prévalence de l’athéromatose digestive dans
la population générale de plus de 60 ans est autour de
A. 5%
B. 15%
C. 50%
2.
La prise alimentaire influence principalement la vitesse des flux dans :
A. l’artère mésentérique supérieure
B. l’artère mésentérique inférieure
C. le tronc coeliaque
3.
A jeun, les flux sont biphasiques dans :
A. l’artère mésentérique supérieure
B. l’artère mésentérique inférieure
C. le tronc coeliaque
4.
Les seuils de vitesse pour une sténose
du tronc coeliaque > 70% selon les derniéres études sont de :
A. PSV > 320 cm/s
B. PSV > 240 cm/s
C. VTD > 40 cm/s
D. VTD > 100 cm/s
5.
Les seuils de vitesse pour une sténose de l’artére mésentérique
supérieure > 70% selon les derniéres études sont de :
A. PSV > 295 cm/s
B. PSV > 400 cm/s
C. VTD > 40 cm/s
D. VTD > 70 cm/s
6.
Dans le syndrome du ligament arqué ,
la sténose est mise en évidence :
A. en inspiration
B. en expiration
8.
Une thrombose veineuse sus-hépatique associée
à une anémie hémolytique fait évoquer :
A. Une maladie de Vaquez
B. Une thrombocytémie essentielle
C. Une maladie de Behçet
D. Une hémoglobinurie paroxystique nocturne
9.
La thrombose de la veine porte
A. Complique 10 à 20% des cirrhoses.
B. Est toujours symptomatique
C. Est une cause d’ischémie mésentérique
10.
CONCERNANT LES SYNDROMES MYELOPROLIFERATIFS :
A. ILS Peuvent être révélés par une thrombose veineuse
B. L’hémogramme est constamment anormal
C. La mutation JAK 2 est un élément diagnostique spécifique.
11.
Le débit portal chez un sujet sain :
A. Est d’environ 825 ml/min
B. Augmente en cas d’injection d’insuline
C. Diminue après une épreuve physique standardisée
12.
Le débit portal :
A. Diminue proportionnellement à la surcharge hépatique
B. Peut être compensé par une augmentation du débit artériel hépatique
C. Est sous la dépendance de l’architecture hépatique,
notamment au niveau sinusoïdal.
1B, 2A, 3C, 4AD, 5BD, 6B, 7B, 8D, 9AC, 10AC, 11AC, 12AB
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