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RELIGION CHRETIENNE
COl'lTIlNAl\"f
TOUTE LA TlIEOLOGIE
DE LA NOUVELLE EGLlSE
Predite par le Sei~neur dans Daniel, VII, 1.3, U; et dans l'Apocalypse, XXI, 1.,2.
PAR
EltIltI4.ftlIJEL SWEDENDOUG
Serviteur du Seigneur "e.u• .()hrl••
TRADUIT DU LATIN
SECONDE EDITION
TOME PREMIER
Paris
A la Librairie, 19, rue du Sommerard.
J..ondrt'.
SWEDllNBORG SOCIBTY, 36, Bloomsbury Street, V. C.
New.York
NEW CHURCH BOOK-RoOII, 20, Cooper Union.
1878
LA VRAIE
RELIGION CHRETIENNE
CON'fENANT
TOUTE LA THEOLOGIE
DE LA NOUVELLE EGLISE
Predite par le Seip;neur dans Daniel, VII, i3, i4.; et dans I'Apocalypse, XXI, i, 2.
PAR
"
ElJIltIAl'lIJEL SWEDENBOUG
Serviteur du Seigneur .JesDs-Chrlst
TRADUIT DU LATIN
SECONDE EDITION
TOME PREMIER
Paris
A la Librairie, 19, rIle c1u Sommerard.
Londrt's
SWEDI!NBORG SOCIBTY, 36, Bloomsbury Street, V. C.
New-Work
NEW CnuRcH BOOK-RoOM, 20, Cooper Union.
1878
DANIEL, VII, t3, H.
a Voyant je fus en visions tie nuit, et voici avec les nuees des Cieux comme
un FILS DE L'HoMME qui venait; et il Lui fut donne Domination, et Gloire et
Royaume; et tous les peuples, nations et langues Le serviront: sa Domination
(sera) une Domination du siecle, laquelle ne passera point, et S<3n Royaume
(un Royaume) qui ne perira point. »
.. Moi, Jean, je vis un Ciel Nonveau et une Terre Nouvelle; e~ je vis la Ville;
la Sainte Jerusalem nouvelle, descendant de Dieu par le Ciel, pllree, comme
une Fiancee ornee par son Mari. Et un Ange me parla, disant : Viens, je te
montrerai la FIANCEE, DE L' AGNEAU L'EpoUSE; et ,il m'enleva en esprit sur une
montagne grande et elevee, et il me monlra la Ville gran de, la Sainte Jerusa
lem, 'descendant du Ciel d'aupres de Dieu. ,.
a Celui qui etait assis sur le Tr6ne, dit : Voici, NOUVELLES TOUTES CHaSES lE
HIS ;, et il me dit : Ecris,. car ces paroles sont veritables et certaines. "
LA VRAIE
I.
RELIGION CHRETIENNE
CONTENANT
TOUTE LA THEOLOGlE
est d'abord presentee, afin qu'elle SOil comme la Face devant l'Ou
vrage, qui suit; afin aussi qu'elle soit comme la Porte par laquelle
oil sont les Anges, ell'Eglise dans laqllelle sont les Hommes, font
l'homme de l'Eglise, qui est dans le bien de l'amour d'apl'1~s les vrais
I. i
2 LA VRAIE
!,'ORME UNIVERSELLE est celle,·ci: Que le Seigneur de toute eternile
(ab cetemo) , Qui est JEHOVAH, est venu dans le Monde pour subju-
guer les Enfers et glorifier son Humain; que sans cela aucun mortel
n'aurait 'pu etre sauve ; et que ceux qui croient en Lui sont sauvts.
Il estdit: DaTls la forme Universelle, car c'est la l'Universel de la
foi, el l'Universel de la foi est ce qui doit etre dans toutes eL cha-
cune des choses de la toL C'est un Universel de la foi, que Dieu est
Un en Essence et en Person ne, dans Lequel est la Divine Trinite, et
que le Seigneur Dieu SallveurJesus-C"hrist est ce Dieu. C'est un Uni-
versel de la foi, que nul mortel n'aurait IlU etre sauve, si le Seigneur
ne flit venu dans le }Ionde. ~'est un Uni\lersel de la foi, qu'il est
venu dall~ le Monde pour eloigner de J'homme l'Enfer, et qll'il l'a
eloigne par des combaLs contre lui et par des victoires remportecs
.
sur lui; ainsi it l'a subjugue et I'a remis dans I'ordre et sous son
'
CHAPITRE PREMIER.
DE DIEU cnf:ATRUn.
I' reconnait aucun Dieu; le.Naturalisme qui regne 3ujonrd'hui n'a p~s
\ d'autre origine. Fais-en, si tu veux, l'examen: Quand la bouche dit.
un, et que le mental pense tl'ois, est-ce qu'en dedans all milieu du
chemin I'un ne chasse pas I'autre; et cela reciproquement? de liI, a
veine l'hor;lme pense.l.t-il 3'Utrementsur Dieu, s'il y pense, que·d'a
pres le mot tout nu de'Dieu, sans aucun sens qui enveloppeune
connaissance deDJei.i:l'uisque l'iMe sur Dieu, a-vec toute notion
qu'on en peut avoir, a ele ainsi dissiree, je vais dans lenr ordre trai
ter de Dieu Createur, du Seigneur Redempteur, et de l'Esprit~Saint
.
RELIGION CHRETlENNE. ~ ~
DE L'UNITE DE DIEU
6 LA VRAIE
VIII. Rien de I'Eglise n'est en coherence chez l'homme qui
reconnazt non un seul Diezl, mais plusieurs dieux.
J
RELIGION CIllfrJ:1'IENNE. 9
neaJllnoins un grand nornbre qUI peusent que sa Diviflile a ete divise&
cn Plusieurs de m~me Essence, c'est parce que cet Influx, quand il
descend, tombe daDS des formes non correspondantes, et que la
forme elle-meme le diversifie, comme cela arrive dans tous les sujets
-des trois regnes de la natUl'e; le Dieu qui vivif\e loule bete eSl le
'1b~me Dieu qui \'ivifie tout homme, mais la forme recipienle fait que
la bete est bete et que l'homme est homme; de meme il arri\;e 1
t·'homme, quand celui-ci introduit dans son menlal la forme d'une
bete: l'intlux qui procMe du solei! dans tons les arbres est semblable,
mais i! est dhersifie selon la forme de chaque arbre; il est sembb....
,.1 1
ble pour le cep comme ponr I'epine, mais si l'epine est greffee sur
le cell, cet influx est relourne et procede selon la forme de I'epine.
11 en eSl de meme dans les sujets du Regne mineral; la lumiere qui
influe dans une pierre calcaire et dans un diamant est la rn~me,
mais elle brille dans celui-ci, et elle devient opaque dans celle-HI.
Quant 11 ce qui concerne les ITItlnlals Humains 115 sont diversifies
'Suivanl leurs formes, qui au dedans sont spirituellcs selon la foi en
Dieu el en m~me temps selon que 1'on vit d'apres Dieu, et ces formes
deviimnenl brillantes el Angeliques par la foi en un seul Dieu, tandis
qu'au conlraire elles deviennent opaques et bestiales par la foi en
plusieursDieux, laquelIe differe peu de la foi en aucun Dieu.
9. m. DE LA VIENT QUE DANil LE MONDE ENTlER IT- N'Y A PAS UNE
NATION, AYANT UNE RELIGION ET UNE RAISON Sj,INE, QUI NE RECON
NAISSE DIED, ET QUE DIEU EST UN.
De l'Intlux Divin dans les ~mes des hommes, duquel ~I vient d'ctre .
parle, il resulte qu'i1 existe chez chaque homme un dictamen, interne
qu'i1 y a un Dieu, et qu'i1 est un: si cependant iI en est qui nie~t
Dieu el qui reconnaissent la Nature pour Dieu, et d'autres qui re
.connaissenl plusieurs Dieux, et d';\utres aussi qui adoren~ des Simll-"
lacres comme dieux, c'est parce qu'i!s ont bouche les iri'teriewrs de
leur raisoli ou deleur entendement par les choses mondaines,el co....
porelles, et que par la i1s ont efface la primitive idee de Dieu ou I'i
dee de l'enfance, et rejele alors en meme lemps de la poilrine SUd0
.dos la R.eligion. Que les Chretiens reconnaissent unselll Dieu, rnais
de quelle maniere, c'est ce qu:on voil clairemeut d'apres leur C@n..,
fession Symbolique, qui est celle~ci : ( La Foi catholique consiste
,en ce que nous ad01'ions un seul Dieu dans la Tl'inite et la.'
,"
w LA VRAIE
Trinite dans l'Unite. 11 y a trois Personnes Divines, le Pere r
le Fils et l'Esprit Saint, et cependant ils ne sont pas trois
dieux, mals il y a un seul Dieu: autre est la Personne
du Pere, autre celle du HIs, et autre celle de l'Esprit
Saint, et leur Divinite est une, la Gloi!'e egale et la Majeste
Co-~ternelle; ainsi le Pere est Dieu, le Fils est Dieu, et l'Esprit
Saint est Dieu; mais parce que nous sommes forces d'apres la
verite Chdtienne de reconnaltre que ehaque personne en pm'
lieulier est Dieu et Stigneur, it nous est cependant interdit pat'
ia: Religion Cathotique de dire qu'it y a trois DietlX et trois Sei
gneurs. »'Telle esl la foi Chretienne wr rUnite de Oieu; mais on )1,
verra, dans I'e Chapilre sur LA DIVINE TRI~ITE, que dans ceLle Con
fession la Trinile de Oieu et I'Unile de Dieu sont incompatibles.
Dans le l\fonde, loutes les autres Nations, qui ont une Religion et
une raison saine, s'accordent iJ. n:connaitre que Oieu est un; tous les
Mahometans dans Jeurs Empires; les Africains, dans plusieurs
Roy:wmes de Jeur Region; les Asiatiques aussi, dans la plupart des'
leurs; et en outre les Juifs d'aujourd'hui. Les Tres-Anciens, dans
]e siecle d'or, ceux chez qui exisLait la Religion, ont adore unseul
Dieu, qu'ils nommaient JEHovAH; il en a ete de meme des Anciens
dans le .Siecle suivilnt, avan Lla fondation des Empires rnonarchiques.
avcc lesquels les amours mondains et imsnite les amours corporels
commencerent a fermer les superieurs de l'entendemeuL, qui aUlJa
ravant :naient ete ouverts, ct sCf\'aient alors de Temples et de
Sanctuaires pour le eulte d'un seul Dieu; toutefois, le Seigneur Dieu,
aft'n de les oUl'rir et de reslaurer ainsi le cullc d'un seul Dieu, insti
tua une Eglise chez les descendants de Jacob, et a la ttle de tous les
preceptes de leur religion, il pla~a celuicci: « Il n'y aw'a point
d'autre Dieu devant ma lace,) - Exod. XX, 3. - Jehovah.
qui est aussi le nom qu'il $e donna de nouveau devant eux, signifie
¥Elre supreme el unique, de qui procede tout ce qui est etexiste
dans l'univers. Les anciens Genlils ont reconnu pour supreme Jupi
\er (J ovem), ainsi nomme peut-elre de Jehovah, et ont aussi attri
bue,la Divinite a' plusieul's autres qui composaient sa cour; mais.
dans l'age suivant, des Sages, tels que Pia ton el Aristote, ont de
clare que cellx-lil etaient, non des Dieux, mais autant de pro
prietl~s, de qualites et fatributs d'un seul Dieu, lesquels furellt
RELIGION CHRETIENNE.· H
''JPpeMs dieux, parce que dans chacun d'eux il y avait la di\"inite.
to. Toute Raison saine, quoique non religieuse, voit que toute
chose divisee, it moins qu'elle ne soit sous la dependance d'une unite,
se dissipe d'elle-meme; ainsi se dissiperait I'Homme, compose de
t:mt de membres, de visceres, d' organes de la sensibili te et du mou
vemen t s'il n'etail sous la dependance d'une seule dme; et le Corps
lui-m'~me, s'il n:etait sous la dependance d'un seul coour. 11 en serait
de memc d'un Royaume s'il n'etait gouverne par un seul Roi; d'une
Maison, si elle n'avait un seul maitre, et de toutesles [onctions, qui
sont en grand nomhre. dans chaque Royaume, ~i elles n'etaient pas
sous la direction'd'un seul fonctionnaire. QueUe force aurait une
Armee contre les ennemis sans un General investi d'un pOllvoir su
, preme et ayant sons ses ordres des officiers, dont chacun exerce son
droit sur les soldals? 11 en serait de meme de l'Eglise, si elle ne re
connaissait un seul Dieu ; et aussi du Ciel Angelique, qui est comme
la tete de l'Eglise dans les terres, le Seigneur etant rame meme de
I'une et de l'autre, aussi le CieI et l'Egliie sont-ils appeles son Corps;
s'ils ne reconnaissaient un seuI Dieu, ils seraieDt I'un et I'autre
comme un corps inanime, qui, n'etant utile 11 rien, seraiL rejete et
enseveli.
it. IV. LES NATlONS ET LES PEUPLES ONT EU ET ONT, D'APRES
PLUSIEURS CAUSES, DES OPINIONS DIFFERENTES SUH LA QUALITE DE
CE DIEU UN.
Une premiere cause, c'est qu'il ne peut y avoir connaissance. de
Dieu, ni par consequent reconnaissance de Dieu sans Revelation, et
qu'il n~y a connaissance .<iu Seigneur, et par suite reconnaissance.
que dans le Seigneur habite corporellement toute la plenitude de la
Divinite, que d'apres la Parole, qui est la Couronne des Revelations;
car l'homme, quand une Revelation a ete donnce, peut aller au-de
vant de Dieu et recevoir l'int1ux, et par eonseqiJent de naturel deve
nir spirituel: or, une primitive RevelaLion a ete repandue sur tout
le globe, et l'homme naturel I'a pervertie de plusieurs manieres; de
la les ecarts, les dissentimen Ls, les heresies et les schismes des reli
gions. Une seconde cause, c'esl que l'homme Naturel ne peut rien
percevoir ni rien s'appliquer de ce qui concerne Dieu, mais peut
scnlement percevoir et s'appliquer cc qui concerne le Monde ; aussi
est-il dit daDS les canons de l'Eglise Chretienne que l'homrne Nalu
1'2 LA YRAlE
r.aleSl oppose a l'homme Spiriluel, et qll'ils eombal~ent l'an .con~r~:
l'autre; de la v~ent que ceux qui, d'apres une,Parole resultant d'une
~ulre Revelation, ont conOn qu'il y a un Dieu., onteu'et ont desopi-,
~ions ditferentes sur la Qualite de Dieu et sur l'Unite de Dieu. Ceux
donc de qui la vue du menIal clait sous la dependance des serisdu
-corps, et qui cepelldant voulaient voir' Dieu, se sont forme desSimu
lacres d'or, d'argent, de pierre et de bois, afin que sous ces simuJa
.cre&, comme Qbjets de la vue, ils adorassent Dieu ; et d'autres qui
par religion avaient rejete les simulacres, se sonl represenle Dieu
par les Images du Soleil el de la Lune, des Astres et de divers ob
lets sur la terre; mais ceux qui s'etaient crus plus sages que le Vul
g~re, et qui,cependant etaient restes hommes naturels, ont, d'apres
~'immensile de Dieu et sa tout~ prese,nce en creant le Monde, re
,connu pour ,Dieu la Nalure, les up~ dans ses intimes, et les autres
-dans ses derniers, et quelques-uns, afiu de separer Dieu de la na
lure, ont imagine quelque chose de tres-universel qu'ils ont nommh
I'Etre de l'univers; et comme ils ne savent rien de plus sur Dieu,
<iet Etre devient chez eux lIn elre de raison, c'est-a-dire, u,nechose
4e ne'ant. Qui ne pe,ut com,prendr~,que les connajssances sur Dieu
sont des miroirs de Dieu, et que ceux qui ne savent rien de Diea'
yoient Dieunon dans un miroi.r tourne vel'S lesyeux, mai~ da,ns'un
Jlliroir retGlUrne, OU par le dos qui est couvert de vifargent ou d'u~
noir gluten, et ne retlechit pas \'image, mais l'etouffe.1 La Foi de
pieu entre dans I'homme par le Chemin anterieur qui va de l'ame
dans les superieurs de l'entendement ; mais les connaissances su,
Dieu entrent par le' Che!nip p05tel'ieur, parce que l'Entendement
~l!S puise par les sens du corps dans la Par@le relllelee ; et la rencon
, des influx se fait au milieu de I'Entendement, et la la foi natu~relle,
lre
qui n'est qv'une persuasion" devient la foi spirituelle, qui est ta re
connai:ssance ellll-meme; l'Entendement humain est; donc comme \:tn
hureau de change dans lequel se fait la permutation.
{,2. V. LA RAISON I1UMAINE, D'APRES UN GRAND NOMDRE DE CH~SES
DANS . LE I'fIoNlm, PEUT ~ERCEVOI:R OU CONCLURE, ,SI ELLE I.I!; VEUT,
QU'IL Y A UN DIEU, ET QU'IL EST UN.
Cette verite peut etre confirmee par d'innornbrables chQses dans
le I'fI(}nde visible. En effet, )'Univers est comme un Theatre sur l.e-.
·quel se presentent continuellement'des Temoi.gnages qu'i.l y a lIn pie~,
RELIGION CHRl!JTIENNE. 3
et qu'il cst un. M'ais pour iIluslrer ce sujel, je rapporterai ce MEMO
RABLE du ~Ionde spirituel. Un jour, pendant que je m'entretenais
avec des Anges, j\,vint quelqucs N.ovices du Monde naturel ; des que
je IC8 vis, je leur sou:lailai une heureuse arrivec, et Icur raconta'i
sIn le iUonde Spirituel plllsieul's choses qu'ils ignoraicnt; et, apre's
la conversation, je leur demandai quel savoir ils appol'taient avec
eux du Montle sur lJieu et sur la Nature. lis me dirent : Void notre
savoir, c'est que la Nalure opere toutes les choses qui se font dans
l'Univers Cree, el que Dieu apres la Creation lui a donne et imprime
celle faculte et ceLle puissance, Dieu les soutenant seulement et les
conservant, atin qu'elles ne perissent point; c',est pourquoi toutcs
les choses qui existent, naissent el renaissent sur la Terre sont altri
buees aujourd'hui a la Nature. Mais je repontlis que la Nature par
elle-meme o'opere rien, que c'est Dieu qui opere par la nature ~ et
comme ils demandaien,t un" demonstration, je leur dis : Ceux qui
croient a la Divine opera.tion: dans chaque chose d,e la nature, peu
vent, par un tres-grand nombl"e de faits qu'ils voientldans lel~londe,
se confirm,er pour Diau beaucoup plus que jJour la Nature: ceux, en
elfet, qui se confirment pour la Div,ine Operation dans chaque chose
de la nature, font attention laux Merveilles qu'ils apercoivent tant
dans les Pr0ductions des Vegetaux que dans celles des Animau~ :
Dans les PRODUCTIONS DES VEGETAUX, en cc que d'une' trl~s-petite se
mence jetee en terre i\ sort une l'acine, par la racine une tige, et
successivement des rameaux, des branches, des fellilles, des fleur's,
des fruiils jllsqu'a de nouvell'es semences, absolument comme si la
Semence savait l'o'l'dre de succession 'ou le procede par leqllel ella
doit se renoureler. Un homme ratronnel pellt-il penser que.)e Seleil,
qui est pur feu, sache cela, OU qu'i\ puiss~ insinuer a sa chaleut et
.a sa lumicre de faire cela, et puisse avoir en vue les usages? lorsque
l'homme, dontle rationnel a ere eleve, voit ces merveilles et les exu
mine allenlivement, il ne peut'faire~autrement que de penser qU'eHes
, viennent de Celui dont la Sagesse est infinie, par consequenl'de Dieul ;
ceux' qui reconnaissent la Divine Operation dans chacune des choses
de la natllre,se ,confirment aussi en cela, quand ils les voient; cel1X
( au'contraire, qui ne la reconnaissent pas,'les vO'ient Mn paS' a¥ec Ms
yeux de la 'raison dans le front, rnais avec les yeux da,ns t'occipu-t;
I ce sont cellx qui tlren~ de5'sens du corps toutes les idees de le4r
u LA VRAIE
Pensee, et confirment les illusions des sens, en distlnt : Ne .vOit-OD
.pas le Soleit operer tout~s ces choses par sa chaleur et par sa lu
micre? Ce qu'on ne voit pas, qU'est-ce que c'est? Est-ce quell{ue
chose? Ceux qui se confirment pour le Divin font attention aux MER
VEILLES qu'ils voient dans les PRODUCTIONS DES ANIMAUX ; et pour par
ler d'abord ici de celles qui sont dans les OEufs, ils y voient le .pelit
cache dans. son germe, avec lout ce qui est necessaire pour la for
mation, el aussi avec tout ce qui concerne l'accroissemellt ap.I,es I'e
-closion, jusqu'a ce qu'il devienne oiseau dans la forme de la mere.
De plus, si I'on fait allention :lUX Volatiles en general, it se presente
devant un mental, qui pense profondemenl, deschoses qui produi
sent I'admiration, par exemple, en ce que dans les plus petits
. comme dans les ,plus grands, dans ceux qui sont invisibles comme
dans ceux qui sont visibles, c'est-i1-dire, dans les plus pelits insectes
comme dans.les oiseaux et les animaux les plus gr:.nds, il y ales or
ganes des sens, qui sont la vue, I'onle, I'edoral, le gout elle tou
eller. et les organes des mouvemenls, qui sont les muscles, car ils
volent et ils marchent; comma aussi les visceres adherents au creur
et a,u poulnon, qui sont mis en aClivile par les cerveaux. Ceux qui
attribuent tOUlt a la nature voient, il est vrai, de telles choses, mais
·ils lJensent seulemellt qu'elles sont, et disentque la Nature les pro
duit; et ils disent cela, parqe qu'ils ont deloNrne leur mental de
tOllle pensee sur le Divin; et ceux qui se son,t detour,nes du Divin.
quand ils voient des lDerveilles dans la nature, ne peuvent y pense,r
raLio,l'U1ellement, ni a plus forte raison spiriluellement, mais ils y
pensent sensuellement et materiellement, et alors ils pensent dans Ia
nature d'apres la nature et non au-dessus de la nature, differant seu
I~ment des beles en ce qu'i!s jouissent de le rationnalite, c'est-a-dire
qu'ils .pellvent compre,ndre, s'ils veulent. Cellx qui se sont detournes
de toute pensee ,~U1' leni vin, et son t par UI deven us sensuels-corporels.
ne pensent pas que la vue de I:reil est si grossiere et si materielle,
qu'elle considere plus,ieurs peli,ts insectes comme une seule chose
. obscure; et cependant chaque petit insecte a ete organise pour sentir
et pour se mouvoir ; ainsi ils ne retlechissent pas qu'il a ete doue de
fibres et de vaisseaux, de petits coours, de canaux pulmonaires. de
petits visceres et de cerveaux, et que ces organes ont ete tisslls des
plus pures substances qui soient dans la nature, et que ces tissus
RELIGION .CHRETIENNE. is
~orrespondent ala vie dans le dernier degre, laquelle met distincte-
ment en action leurs part:es les plus deliees. Puisque la vue de l'reil
est si grossiere, qu'un grand nombre d'insecles, avec les parties
innombrables que chacun renferme, apparaissent comme un petit
point obscur, et que cependanl ceux qui sont sensuels pensent et ju-
'genl d'apres cette vue, on voit clairement combien leur ~Iental est'
devenu epais, et par suile dans quelle obscurite ils sonl sur les
choses spil'ituelles.
Ch:wun par les choses visibles dans la Nature peut se conlirmev ,\
pour le Divin, s'il veut; et aussi se conlirme celui qui peuse 3 Dieu
et 3 sa Toute~Puissance encreant I'Univers, et 11 sa Toute-Presence
en le CORservant ; par exemple, ]orsqu'j[ voit les Volatiles du Ciel ;
chaque espece connait ses aliments et sait oil ils sont, cOllnait ses
'Pareils au SOil et 3 la vue; et parmi les oiseaux, ceux-ci connais!>ent
leurs amis et leurs ennemis; ils savent sous les plumes le lieu de
l'accouplement, ils forment des mariages, conslruisent avec art des
'nids, y dcposent leurs ceufs, les couvent, savent le temps de \'incu-
bation; est-ilecoule, Us funt eclore leurs petits, qu'ils aiment avec
tendresse ; jls les rechauff'ent sous [eurs ailes, leur preparent des
alimen ls, et leur donnent la becquee, et eela, jusqu'a ce qu'ils soient.
en etal d'agir par eux-memes et de faire comme eux. Quiconqu6
veut penser a I'influx Divin venant par le Monde spirituel dans le
Monde naturel, peut voir cet influx dans ces sciences; il peut aussi~
s'ille veut, dire en son eceur : Le SoleiI ne peut donner de telles
sciences aces volatiles par sa chaIeur et sa lumiere, car le Soleil..
d'oiI la Nature tire son origine et son essence, est un pur Feu, et paJ."
suite les efl1u~ de sa chaleur et de sa lumiere soot absolument morts!
et ainsi ron peut conclure que de telles choses viennent de l'influx:
de
Divin par le l\londe spiriluel dans les derniers la nature.
C.hacun par les .choses visibles daos la Nature peut se confirmel"
pour le Divin, quaod il voit les Vel's, qui, d'apres le plaisir d'un
'certain amour, soot portes et aspirent 11 changeI' leur tHat terrestre
en uo elat qui est l'analogue de l'eLat celeste, et pour cela se trat-
fneot dans des Iieux convenables, s'eoveloppent d'une \'
couverlure-..
, '
.et ainsi se mettent dans un uterus afin de renaitre, et la' deviennent
chrysalides, aurelies, nymphcs, et enfin papillons; et quand i1s ont
subi la Metamorphose et ont ate, seIon leur espece, decores d'ailes:
,16 LA. Vl\AIE
magnifiques, ils volent dans l'air comme dan!' leur ciel, ils y fol:1
lrent joyeusement, et forment des mari~ges, depOSenL des rellfs, et
pourvoienl a leur posterile ; et alors ils se nourrissent d'un aliment
agreable et doux qu'j)s tirent des fleurs, Parmi ceux qui se confil1
ment pour le Divin par les choses visibles dans la nature, est-it
quelqu'lIn qui ne voie dalls ces elres comme une sOl'te l1'image de
l'etat tel'restre de l'homllle, et dans ccs memes etres comme pa
pillons une sorte d'image de l' elat celeste? Ceux qui se confirment
pour la Nature voient,. iI est vrai, ces mel'vcilles; mais, comme ils
ont rejete loin d'eux l'etat celeste de I'homme, ils les nomment de
,pures operations de la nature, ,
Chacun par les choses visibles dans la Nature peut se confirmer
pour le Divin, quand il fait attention il tout ce que I'on connait des.
Abeilles. Elles savent des roses et des fleurs recueil1ir la cire, en
sucer le miel, conslruire des cellules comme de petite:; maisons, et
les disposer en forme de ville, avec des places par lesquelles elles
entrent et par lesquelles elles sortent; elles odorent de loinles.
fleurs et les herbes, doni clles recueillent la cire pour la maison e,t
le miel pour la nourriture; et, quand, dies en sont chargees, revo
lent selon la plage vel's leur ruche, et pourvoient ainsi aleur nOllr
~ .
rilure pour l'hiver suivanl, comme si elles le prevoyaient: elles met
tent aussi aleur Wte comme Reine une souveraine, par qui la pos,
terite doit etre propagee, et pour qui elle~ construisent une S(W~
de palajs au-dessus de leurs cellules, ep pla~,ant des se~,tinelles teHH
autour: quand le temps de la ponte ,arrive, la' Reinll, !lC~Ol~)pagnel,\
des satellites, qui sont nomlllcs Faux-bourdons, va de cellule e~
cellule et pond des reufs, que la troupe qui la suit entoure d'un en;
duit, pour qu'ils ne soient point alteres par l'airj,de la pour elle~
tine race nouvelle : plus tard, quand celle generation est parvenue
,a l'age necessaire pOUl' pouvoir' faire les memes, travaux, ell~ est
chassee de la ruche; et d'abord I'essaimse r,cunit elll troupe, afinI
que la consociation ne soit pas,rompue, el ensuile il.... s'envo)e pour
(
;8 LA VRAIE
les 'Ie,mples etles Palais? Ces choses' et plusieufs autres sont des
preuv~s existantes que Dieu de Soi-m~me par le Monde Spiritual
o,pere tout ce qui se fait dans la Nature.
A cela je do is ajoJ.lter que dans le Monde Spiri tuel, j'ai vu ccux
.qui, par les chos{~svisibles dans le Monde, s'etaient confirmes pour
,1~ Nature jusqu'i!, devenir athees, et que leur Entendement dans la
,LI.lmiere spirituelle m'a apparu ouvert par le bas, mais ferme par
l!ll~~ul; et cela, parce que par la Pensee il.s ont· regarde en bas
vel's la terre, et non en hauL vel's le Ciel : au-dessus du sensuel, qU'i
e51l'infime de l'enlendement, ilapparaissait comme un voile brill
Iant par le feu infernal, chei quelques-uns noir comme la suie, et
,ehez d'aulres livide comme un cadavre. Que chacun se garde
don<i( des confirmations pour la Nature, mais qll'i,l se lJOnfirme pour
.Diell; les moyens ne manquent pas.
,13. VI. S'IL N'y AVAIT PAS UN SEUL Dnm, L'UNlVEIIS N'AURAll"
PU [';1 I~TRE CIIEE, ~[ ~TRE CONSERVE.
. Si de la creation de I'Univers on peut conclure l'unite de Dieu,
,c'est parce que I'Univers est un Ouvrage coherent comme lIn depuis
les premiers jusqu'aux derniers, el qu'j( depend d'un seul Dieu.
comme le corps depend de son ame; l'Univers a ele crM ainsi,
afin que Dieu puisse dIre tout-present, tenir sous son au:;pice toules
et chacune des chases qui le composent, et le conlenir perpetueUe.l
,menL comme un, ce qui est conserver. C'est aussi de la que Jehovah
Dieu dit qu'Il est" le Premie1' et l~ Dernier, le Commencement
,et la Fin, l' Alpha et l'Omeqa. )) - Esaic XLIV, 6. Apoo. I, 8..
,1 i ; - et aillellrs " Qu'it fait tauies chases,. qu'il deptoie les
Cieux et etelld la Ten'e pal' Lui-meme. 11 - Esai'e, XLIV, 24.
- Ce grand Systeme, qu'on appelle l'Univers, est un ouvrage co
herent comme un depuis les premiers jusqu'aux derniers, parce que
Dieu cllle cn~ant a ell en vue une seule Fin, qui a ete le Ciel an
gelique forme du Genre humain, et les l\foyens pour celle fin sont
toules les choses dont le Monde est compose; car qui Yeut la fin
veut allssi les moyens ; celui donc qui contemple le Monde comme:
/In Ouvrage qu.i contient les moyens pour ceUe fin, peut 'con tem plel"
l'Univers cree comme un Ouvrage coherent comme un, et peut voir
que le l\londe est un Enchainement d'usages en ordre successif POUL"
le Genre HUlJ\a:in, dont se forme le Ciel Angelique ; le Divin Amour
RELIGION CIIRETIENNE. ft
)le pauL avoir en vue une autre fin que la Beatitude eternelle des
hommes d'apres son Divin, et sa Divine Sagesse ne peut produir4
autre chose que des usages qui soient des moyens pour cette fin ;
en examinant le l\fonde dans cette idee universelle, tout homme
sage peut comprendre que le Createur de l'Univers e'st un, et qUlt
son Essence est I' Amour et la Sagesse; c'est pour cela qu'il n'existo
pas dans le monpe un singulier dans lequel. il n'y ait de cache de
pres ou d'e loin un usage pour I'bomme, soit pour sa nourrituf8
par les fruits de la terre et aussi par les animaux, soit pour SOD
velement par ces memes choses. (Et, eomme iI a ele dit, ) it est an
nombre des meneillesl que ces viis insectes, que I'on nom me Vers
it soie, faurnissent de velements el decorent avec magnificence et
~es femmes et les hommes, dcpnig les Reines' et les R:ois jusqu'aux
femmes de chaulbre et aux valets; et que ces viis insecles, qlJe I'on
nomme Abeilles, foul'Dissent la cire pour la lumiere qui remplit de
splendeur les Temples et les Palais. Ceux qui examinent dans le
~onde quelques objels singulierement', et non le tout universelle-
ment dans la serie dans laquelle sont les fins, les causes moyennes
~\t les effets, et qui ne deduisent pas que la Cr6ation provi ent du
pi\'in Amour par la Divine Sagesse, ne peuvent pas voir que I'Uni-
(
vel's est l'Ouvrage d'un seul Dieu, ni que ce Dieu habite dans cha-
cun des u~ages, parce qu'il est dans la fin. En e1l'et, quiconque est
dans
<
la fin est aussi daDS les moyens ; car dans tous les moyens il
"Ha iptimemenlla fin, qui met en action et uirige les moyens. Ceux
·~,ui conlemp!,ent I'Univers non comme I'Ouvr~e de Dieu ni comme
l'Habitacle de son Amour et de sa Sagesse, mais comma I'Ouvrage
de la nature et comm,e I'Habitacle de la chaleur et de la lumiere du
Wleil, ferment les superieurs de leur menial pour Bieu et ou-
vreotles inferieurs de leur mental pour le diable,. et par suite de-
pouiHent I'Humain et revetent le bestial, et non-seulem~nt ils'se
croient semblables aux betes, mais ils le deviennent meme ; en effet.
ils deviennent des renards quant al',astuce, des 10ups quallt a la
ferocite, des leopards quant a la fourberie, des tigres quant it la
~rt.laute, des crocodiles" des serpents, des hiboux et des chouettes
quan! ala natur~de ces betes : ceux qui sout tels apparaissent aussi
de loin, l1ans)'e MQnde Spirituel, semblables a res animaux; l'a~
~our de leur mal prend ainsi celteforme.
~o LA VRAIE
t4. VII. 'L'HOMME QUI NE RECONNAlT PAS DIEU EST EXCOMMUNlt:
. DE L'EGLlSE, ET DAMNE.
Si -l'homrne qui ne reconnait pas Dieu est excommunie de l'Eglise,
c'est parce que Dieu est le Iou t de I'Eglise, et que les Divins, qui
sont appeles Theologiques, fonll'Eglise, c'est pourquoi.la negation
de Dieu est la negation de tQutes les choses de l'Eglise; et cetle nega
tion elle-meme l'excommunie,ainsi l'homme lui-meme s'excommunie.,
et Dieu ne I'excommunie point. Si cet homme est damne, c'est paree
qu'etant excommunie de l'Eglise,il est aussi excommunie du Ciel ; cat'
I'Eglise dans les terJ;es et le Cielangelique font un, comme l'Intern&
et I'Externe, et comme le Spirituel et le Naturel chez l'homme; et
l'homme~a ele cree pal' Dieu; afin qu'il soit quan't 11 son Interne da~s
le Monde spirituel et quant a son Externe dans le l\'Ionde naturel.
par consequen t il a e,te cree indigene de l'un et de l'aulre Monde.
atin que le spirituel quiapparlienL,au Ciel soit itnplante dans le natu
rei qui appartient au Monde, comme it arrive pour une semence qui
~st mise en lerre, et qu'ainsi l'homme existe et dure elernellemenl.
L'homme qui, par la negation de Dieu, s'est excommunie de I'E
glise, et flar consequent dll Ciel, ai, ferme I'hamme Inlerne' chez lui
quant illalvolonte, ainsi quanl it son amour natif, car la volanle
de I~homrne est le receptacle de son amour ct en devient la demeure ~
toutefois, il ne peut fermer son homme Interne quallt 11 l'Entende
ment, car s'il le pouvail et le faisail, l'homme ne serail p~us homme;
mais l'amourlde sa volanle infatue par des faux les superieul's de
l'Entendeme,nt ; de la .1'Entehdemen l devien t comme ferme quanl£
aux vrais quiapp,artien'neut 11 la fQi et quant aux biens qui appar
tiennent if la:1char.ile ; ainsi il'est de plus en plus contre Dieu et erl
meme lemps contre les spirituels de l'Eglise; et par consequent it
est exclu de la communion mec les Anges du Ciel ; des qu'it en a
ete exclu, il s'e met en communion avec les Salans de I'En'fer, et
sa pensee fait un avec la leur, or tOllS les SaLans nient meu,et pen
. sent'follelllent de Dieu e,t des spirittfels de l'Eglise.; il en est de
meme de lihomme conjoint ~vec!le1jx ; lorsque celrJi-ci est dans sori
Esprit, ce qui arri,\~e qu1t>nlil 'dans sa. lmlais~n, livre a lui-meme, il
1aisse dirigErll ses{perfsees pa~)lesJt>'laisirs' du }inal 'et du faux 'qu'il
conyus et enrfanaes cnez ~u,r, lit pense'ral1lrs de :Dieu qu'il n'exisle pas,
mais que ce n'est qu'un motl'qui ')rel'en Lft {lans les chaires piour lier
RELIGION CHRETIENNE. 2·,
1e peuple a l~oMissance aux lois de' la justice. qui concernent la
Socie~e ; et eri outre il pense que la Parole, d'apres laquelle les mi!.
nistres parlent de Dieu, est un amas de reveries qu'on a, d'apr~s
I'Autorite, revetu de Saintete; que le Decalogue ou Gatechisme est
un petit livrequi, apres avoir ele use par les mains des enfants,
-doit etre mis de cote, car il prescrit d'honorer les parents,' de ne
'pointtuer, de, ne point commettre adullere, de ne point voleI', de
ne pointJaire de faux temoignage,et il n'est personne qui ne sache
·oola d'apres la loi civile: au sujet de l'Eglise 1 il pense que c'est
seulement une reunion de gens'simples, faciles it croir-e, et pusilla
nimes, qui v,oient ce qll'ils ne voienL point: au sujet de l'homme et
,de lui-meme comme homme, i1 pense de la mame maniere qu'au
sujet de la bele'; et'sur la vie apres la mort, de la mame maniere·
que sur la vie de la .bete lorsqu'elle est morte. ,Ainsi pense SODl'
homme Interne, quelque different que soit le langa%e de son homme
Externe; car, ainsi qu'i! a tHe dit, chaque homme a un Interne et'
un' Externe, et son Interne conslitue I'bomme qui est appele Esprit
et qui vilt apres la mort, et son Externe, d'apres lequel par mora
li'te'il a agi en hypocrite, est enseveli ; et alors it cause de la nega":
tion de Dieu il devient un.damne. Tout homme quant a son Espdt
est consocie a ses semMalJ'les dans le Monde Spirituel, et il est pour
3insi'dire.un avec ellX; et il' m'a eLe Lres-souvent donne d'y'voir
dans le~ Societes les EspriLs d'hommes encore vivallts, quelques-uns
, dans des Societ{~s angeliques, et quelques autres dans des Societesi
infernales, et if m'a aussi ete donne de parler pendant des jours
,entiers avec eux, et j'elais etonne que l'homme lui-meme vivant en
cOfe dans son corps ''\l'en sutabsolllment rien : par HI jevis claire
menl que celui qui nie Dieu est deja parmi,Jes damnes, et qu'apres
la morl i1 est reeueilli vel's les siens.
15. VIII. RlEN DE L'EGLISE N'EST· EN COHERENCE CHEZ J:IiOMME
'QUI RECONNAIT, NON UN SEUL DIEU, MArs PLUSIEURS DIElJX
Celui qui reconnait de foi et adore'de creudm se'1I1 Diell\ est danS'
la comnlunion des Sain,ts dans le5 terres et dans la c'Ommunion de~
Anges dansles deux; ces assemblees sont diles, communions, et.
,elles le sont, parce que ceux qui les composent sont en un seul
Dieu, et qu'un seul Dieu eS1t en eux ; ,ils SOllt meme 'en conjonclion
a\lec le Ciel Angeliq1le tout enlier, et j'oserai dire, avec lous el cba
1\2 LA VRAIE
elln la, ear ils sont ta.ns comma les tils1e.t les descendants d'uD senl
P~re; leurs men tals. ~animi), le.iJrs mreurs et leurs' faces sGnt' si~
mHaires. ce qui fait qiJ'i,ls se connaissent mutuellemenL. Le Cial Ain
lelique a ete coordonne en Societas oolon loutes ies varietes de Fa
mOUF do bien, varietes qUii tendent a ,un seul Amour tres·,universoo.,
l'amQurpour Dieu ; par eet Amour ont ete propages tous ceux qui
J1lJconn;lissent de foi et ado'ren:t de COOllr un seul ;Dieu, Createur del
l'univel's, et e.n meme temps Reaempteur et MgeneratmJr. Maill it
en est aulrement de ceux qUoi :cberchent et ad'orent non un seu:l'
Di~u mais plusieurs Dietix.s\lit que cala arrive en celqu'i1s e.n ado...
rent' un Mbouche 'et trojs par la pe'nsee, CO.lllme font dans ,1'EgLise:
d:aujourd'hui ,Ceux qui diskinguen,t Dieu,en ' trois P,ersonnes, et de-'
• clarent, chaqueJPetsotme Dieu par elle-rnen'le, et attrlbuerll a chil'
cune des qua,lite~ separees, .'ou des proprieHYs qui n"ap:partienneDll\
ppintril'une:atMe; ce qui fa,it que non-seu.Jement I'lmite l"de:/lnieu
est en actnaiite ,divisee, inais palleillement an'sst la 'Tijeologie elle';"
m~rne et le Mental hurnai.n dans' lequel elle doit ~tre. Qu,e nejaillit
i1 de la dans les c~oses. de \,'Eglise; sinon la ,perple:x!ite e,t l~illcoqe;"
r.enc~? pans I'A,ppendice 'qui sulvra cet Om,rage, it s8llaidemontr"
qlue tel est !'etat de l'Eglise d'aujourd'hUi. C'ast 'une 'verite q'ue la'
division de Dieu'ou de i'Essence Divine eh': frbis Personiles, dant,l
cll~c.lill\e par elle-meme 011 ~eparellient est'Dieu, conduit it la nega::
tion d.e Diet! ; c'est comme quelqu'lIo qui entredans un Temple pour
ad9'Ter, et qui voit sur 1;10' Autel un Tableau representant lin Diew
comme l' Ancien des joJJrs, Uf) Second Dieu comme Sbuv,erain.Poli-,
tire, et un Troisiem.e 'oomme UlYl Eole volan't, et a4-dessous celt~,
inspription : Ces trois solit un Seul Dieu: ou peut-etra comme si
l'op y voyait l'Unite' et J'aTrinite represeritees comma Ull homme
avec trois Teles sur un seul corps, du avec ~rdis corps, s@us UJ;le
saule Tete, ce qui est une forme "rn0nstrueuse '; si quelqu'un entrait
avec ceUe idee dans,le Ciel, il en serail certainement precipite, lors,
roeme qu:'il dirait 'que la T,ete,du les Tlele6 signinent l'E'sserice,"et
]e Cp~ps ou les Co~ps'lesl PropFitHes dislincLes.
.. ...
'" ,
.. ...
C!fJA cequi lIient'd'e~,e dit jlajouterai un MiiIORABLE: Je"vis quel...
qQes E!!prits, nouvelJem~Qt a,rtjv6s du llonde naturel dans le Mond~
RELIGION ·CHRETIENNE. 2~
)
que Persori'!:.een parliculier est pieu,
peut[ICp,enserqu'il u'ya
ql~~~ se~1 Dieu ?N'est-~e pas ~ne co.nlradfcLion ~ laqueile il'U'esl
RELIGION CiHRltTIENNE. 25
jaUlais possible d' ajouter foi? Qu' on puisse dire, non pas un seul
Qieu, mais un sernblable Divin, ceb, peut elre- illuslre ainsi: De
ph.lsieurs hommes qui formeu,t ensemble un Scnat, un Consistoire
,~uun Concile, on ne peut pas dire q,u'ils sont un seul homme ; mais,
.quand sur touLes choses en general et en particulier il y a. une seule
opinion, on peul dire qu'ils ont un seul sentiment: on ne peut pas
('dire non plus de lrois diamanls d'une meme substance qu'its sont
I un seul Diamant, mais on peut dire qu'i\s sonl un quant il. la subs
tance, et aussi que cbaque Diamanl differe de l'autre par leprix se
\Ion le poids propre ; toutefois, iI n'en est pas de meme, s'il y en a
( un seul et non trois~ lIais je percois pourquoi vous dites que leSl
, trois Pe~sonnes Divines, dont chacune par elle-meme 011 en parti
culier est Dieu, sonl un seul Dieu, et pourquoi vous enjoignez a
.chaque membre de l'Eglise de parler ainsi ;;;'CSI p~'une Rai
~
1;,;; eclairee etsaine reconnatt' danSiOliti'Univers qu'il n'y a qu'un
I .cependant ne retient pas ces deux mols dans la bouche, mais vous
choses procedent,; mais sur celte Langue et sur son' Ecdlure qui
decoulent de'la pensee Spiri'tu'elle deS ~Anges, voir dans le Trai!~
~' 11
de l' AMOUR CON'JUGAL N°S 326 it· 329, et aussi dans ce qui suit.
2'0. H. CE DIEU UN EST LA SUBSTANCE MEME ET LA FORME lII1hIE,
ET LES ANGES 'E~'LES HomfEs so'NT DES SUBSTANCES ET DES FORMES
D'APRES LU!; 'L ' .
ET AUTANT lLS SQNT EN lH ET LUI EN EUX, AUTANT
.1
, , ,I~ , , ~ .l 11
38 LA'VRAIE
parait lel qU'j} est dans son Essence comme Solei! au-dessrrs des
Cieux Angelique~, ce qui procede de. ce Solei! comme Lumiere est
Lui-Meme quant. 11 la Sagesse, et ce qui en procede comme Chaleull:
est Lui-M~me quant 11 l'Amour; Lui-Meme n'est pas ce Soleil, mai~
le Divin Amour et ]a Divine Sagesse sortanl de Lili, le pIllS pres,
tont aulour de Lui, apparaissent aux yeux des Anges comme un So
leil : Lui dans le Solei! est Homme, c'est NOTRs SEIGNEUII JESUS·
CURIST, NOl'\-~EULEMENT QUANT AU DI\'IN A Quo (de qui t01l1 proeede)..
JlAIS AUSSI QUANT Au·DIVIN HmIAI~, jlllisquE\ le Soi-.l\1eme, qui est I'A
Dlour meme et la Sagcsse meme, a ete l'Ame qn'll tenait du Pere>
ainsi .Ia Divine Vie, qllieslla Vie en soi ; il en est 'aulremenl dims,.
chaque homme, en Iui l'li01e n'est point la. vie, mais e1le est un reci~
picftol de la vie: le Seigneur enseigne aussi cela, en disanl : cc le
suis le Chemin, la Write et la VIE: e.t ailleurs: cc Cormne le
>I
l et nOlls nous en allons . .Mais alors je leur dis: Elllrez, je vous prie...
'plus avant dans ma pensee, cl peuH.'lre y verrez-vous une concor
-dance? El jls firent ainsi, et ils virent que pal' les lrois Personnes.
j'entendais les Trois AlLribuls Divins proceuanls, qui sont la CIIEA
TJON, 13, REDE~IPTION et la REGENERATION, et que ces Altribuls appar
tiennent r. un Seul Dieu ~l que par la. Naissance d'uD Fils de Dieu
de toute eternite, j'entendais sa Naissance prevue de 10Ule eternite...
et pourvue dans ]e temps; el qu'i1 est, non pas au-dessus du nature!.
RELIGION CHRETIENNE 39
et du rationnel, mais con Ire le nalurel et le ralionoel, de penser que
quelque Fils soit ne de Dieu de loule elerllite ; qU'au conlraire le
Fils fl~tle Dieu P!U:t..ViergLMarie dans le lemps est le Fils Uniqiie
et !l~ig~Jlil de lli,eu ; et que croire autrement, -c'esl une monstl'ueuse
erreur. El alors je leur raconlai que ma pensee nalurelle sur la Tri-
nile et I'Unite des Personnes, et sur la Naissance du Fils de Dieu
de lonte eleri1ile, m'etail VCllue de la Doctrine· de foi de I'Eglise,
qui pOl'le le nom d'Athanase: alors les Anges direnl : Rien; el ils
me priereol de .dire, comme venant de leur !1Ouche, que si l'homme
ne s'adresse at.! Dieu Meme du Ciel et de la Terre, it ne peul venir
)
dans le Ciel. parce que le Ciel est Ciel d'apres ce Dieu Uni-
que, et que CE DIEU EST JESUS-CHBIST, QUI EST JEHOVAH LE SEI-
GNEUII, DE· TOUTE ETEI\NITE CIIEATEUR, DANS LE TEMPS REDEMPTEUR,
(
ET POUR L'ETERNITE REGENERATEun, qui est ainsi en meme lemps le
Pere, le Fils et l'Esprit Saint ; e~u~~slla l'Evangile qui doit elre
preche. Apres cette inslruction, la LlIlIliel'e celeste que yivais d'a-
bord Vile revint sur l'ouvertllre, et peu 11 pell s'abaissa tie la, et elle
remplit les interieurs de mon menlal, cl illustra mes idees sur la
Trinite et l'Unite de Dieu ; et alors les idees prises dans le commen-
) cemenl sur ce sujet, lesquelles avaient Me purement natlirelles, ie
'I les vis separees, comme la paille est separee du fromentpar le van-
I neur, et emporLees comme· pal' le vent dans le Septentrion du Ciel,
eLdispersees.
a
2i, li y deux Pl'upres du l\londe naturel, qui font que touLes
choses y sont finies: l'ulI est I'ESPACE, ell'autre est le TEMPS; et
comme ce Monde a ele cree par Dieu, et qu'en meme temps avec le
Monde onl ete crees les Espaces et les Temps, el que ces espaces et
ces lemps le finissent, c'est pour cela qu'il faut lrailer des deux ori-
gines des Espacel' et des Teir/ps, qui sonL I'hlMENSITE el I'ItTERNITE.
En etfel, I'Immensite de Diell se refere aux Espaces, el I'Eternite
aux Temps; l'lNFINIT~; ,comprend el l'lmrt:;rnsite et I'Eternile. Mais
comme \'Infinite est 'transcendante par rapport au fini, et que la
oonnaissance de I'infinite est transcendante par rapport .\ un MenIal
40 LA VRAlb:
fini, c'est pourqlloi, afin que l'Infinite sQit en quelque sorte per~,ue.
il va en Hre traite dans celle serie :
I. Puisque Dieu Est et Exis~e en soi, et que toutes choses
dans l' Univers sont ct existent d' apres Lui, il est Infini.
n. Puisque Dieu a ete avant le Jjfonde, ainsi avant forigine
des Espaces et des Temps, il est lnfini.
III. Depuis quq le Monae a ete fait, Dieu est dans CEspace
sans Espace, et dan~ le Temps sans Temps. .
IV. Relativement aux Espaces l'lnfinite est appetee lmmen~
site, et relativement (lUX Temps elle est appetee Eternite; et
Men-qu'il y aitces rapports, cependant il n'y a 1'ien de l'Es
pace dons l'lmmensiti de Dieu, ni rim du Temps dans I'Eter
nite de Dieu.
V. La Raison, illus/de par un grand riombre de failS dans
le Jjfonde, peltt voir l'lnfinite de Dieu Crealeur.
VI. Tout ce qui a ete cree est lini. et l'Illfini est dans le!> fini.~ .
commedans des 1'eceptacles, et dans les hommes comme dans
,ses images.
Ces propositions vont etre expliquees une a une,
28. I. ,PUlSQUE DIEU EST ET EXISTE EN SOl, l!:T QUE TOUTES CRO
SES D~NS L'UNIVERS SONT ET EXISTENT D'APRES LUI. IL EST INFINI.
Jllsqll'a present iI a ete montre que Djeu est un, qu'i1 est le Soi
'meme, qu'il e~l le premier Etre de' tOilS, et que toules les choses
1
qui sont, existent et subsistp,nt dans I'Univel's, sont d'apres LIri~
de la resulte qu'il est Infini. Que la Raison humaine puisse voir
cela d'apres un grand nombre de failS dans l'Univers Cree, c'est ce
qui sera oemontre dans la suiLe. Mais quoique le mental humain
d'apres ces faits puisse reconnaitre que le IHcmiel1 En.£Q!L le -pre
miei' E!reesL inQ.!!.i, neanmoins il ne peUiconnai'lrequel iI eSl~'ni
pal' consequent le definir aulremellt qu'en disant qu'il est 1~'I.Q!!t
Infini, et qu'il subsiste en soi, et par suite qu'jJ est ~e
melll~ 1~~q~le ; et comme rien ne se peut dire de la substance
a moins qu'i\ n'y ail une forme, qu'i1est la Forme meme et unique:
mais qU'est-ce encol'e qlle touL cela ? On ne voit pas clairement par
la quel est l'Infini ;.en e~~J(i!M~tai)~aTiD meme le plus ana
lyLique et le 0~ls.e " est fini ; et le fini dans ca mental ne pent
it- st donc lout a fait incapable de voir l'Iufinite de
etre ecarLe ;: \._"
.RELIGION CHRETIENNE 41
Dieu, telle qu'elle est en elle..;mem'e, ni Dieu par cons~quen t j mais
iI peut voi I' Dieu dans l'ombre par derriere, ainsi qu'i\ a ete dil a
lUolse, lorsqu'tl demanda avec instance a voil' Dieu, car iI fut place
(Ians la fente d'un rocher, et i\ vit les posterieurs de Dieu, ---' Exod.
XXXIIl~ 20 a23: ~ p3r les posIt~rieurs de Dieu sont entendues les
~ho~es visibles dans le l\fonde, et specialement les ·choses percepli~
pies dan'ST:i Parole:-a'apres cela, 011 voit clairement qu'il est i,nu~
tile de vouloir conrailreqllel est Dieu dans son EIre ou dans sa
?ubstance, mais qu~1 suffitlle Lereconnailred'apres les finis, c'est
a-dire, d'3pres les choses creees, dans lesquelles il est d'une mn-,
niere infinie.\L'homme qui s'efforce de penetrer ail-deJa peut etre
'comp3re 3 un poisson attire dans l'air, 011 3 IIn oiseau place dans
lIne machine pneumatique, et qui, 3 mesure qlle'I'air est rarefie, se .
pame et enfin expire! it peut aussi ,etre compare a un vaisseau qui,
lorsqu'il est le jouet de la tempcte et lI'obeit point au gOllvernail,
,est jete contre des I'ochers et sur des banes de sable; c'est ainsi
qu'i1 arrive a ceux qui, non conlents de pouvoir, d'aprcs des indices
manifestes, reconnailre par le dehors l'Infinitede Dieu, veulent la
-eonnallre par le dedans. On lit (l'un certain Phitosophe chez les An
ciens qu'il se precipitadans la mer, parce qu'il ne pouvait pas dans
la lueur de son mental voir 011 comprendre l'Elernite dll l\londe;
.qu'eut-il fait, s'il cut voulu voir, ou comprendre l'lnfinite de .Dieu?
29. 11. PGISQUE DlEU A ETF. AVANT LE l\fONDE, AINSI AVANT L'O
'RIGINE DES ESI'ACE!' ET DES TEMPS, II, EST INFINI.
D:ms le Monde naturel il ya des Temps et des Espaces, mais dans
le l\fonde spirituel iI n'y en a point en actllalite, et cependant ily en
a en apparence : si les Temps et les Espaces ont ete introduils dans
les l\Iondes, M fut afin qu'il y eut distinction entre une chose et une
.autre, entre le grand et le pelit, enlre le beaucoup et le peu, par
consequent entre quantite et q"antite, et ainsi entre qualite et qua
lite; et afin qlle par lilIes senfl, du corps pllssenl distinguel' leurs ob
jets, et les sens du mental les leurs, et pal' consrquent etre affectes,
penser el choisir. Les Temps onl ete intl'oduits dans ·le· !\[onde na
1uJ'el, par cela que la Terre lourne sur son axe, et que ces rotations
s'av:ll1cent d'une station a un autre selon le zodiaque, et qne ces
retour's periodiques &emblent etre faits par le Soleil, de qui tout le
lobe tel'raque tire sa chaleur ct sa Inmiel'e; de la les temps du
42 LA VRAIE
~our, qui 'sont le matin, le midi, le soir, la nuit ; et les temps de
l'Annee, qui sonL le printemps, rele, l'alltolDne ell'hiver; les temps
des Jours pour la IUllliere et les tenebres, et les temps des Annees
pour lachaleur et le froid. Les Espaces ont IHe i,nlroduils dans le
Monde nalu rei, par cela que la Terre a ele reunie en un Globe el
remplie de matieres, dont les parlies ont et~ distingllees entre elles
et en m~rne temps eLendues. Dans le Monde spiriluel, au contl'aire,
il n'y a point d'Espaces materiels, ni de Temps qui y correspon
dent; mais neanmoins il y a des apparences d'Espaces et de TelJlp~,
et ces allparences sont s~lon les d~fferences des 'clals dans lesquels
y sont les Menlals des Esprils Cl des Ariges, aussi les Temps et les
Espaces y sont-ils conformes ;lUX affections de leur volonll~ et par
suile aux pensees de leur enlendement; toulefois, ces apparences.
sonL reelles, panie qu'elles sont ,constantes selon les etats de~ Es
prils et des Anges. La commune opinion sur l'elal des Ames apres
la mort, et par suile aussi sur celui des Anges et des Esprils, c'est
qu'i1s ne SOllt dans aucune Etendue, pal' consequent ni dans l'Es
pace ni dans le Temps; d'apres celle idee on dit des Ames apres
,la mort qll'elles sont dans un Quelquc part ou un On ne sait oil et
que les Esprits et les Anges sont des Souftles, don t on ne pense
aulre chose que cc qu'on pense de I'ether, de l'air, d'une vapeur ou
du \'ent, lorsque cependanL ils sont -des hommes substantiels ct vi
vent enLre eux, comme les hommes du Monde'~mLurel, sur des Es
paces et dans des Temps, qui ont ele determines, comme iI a ete
dit, selon les elals de (curs mental!'; s'il en elait auLrement, c'est
a-dire, s'il n'y avait ni Espaces ni Temps, ce~ Univel's dans lequel
arrivent les Ames, et oil derheurentles Anges el les Esprits, pour
rait passeI' par le trou d'une aiguille, ou etre concentre sur I'exlre
mite d'un cheveu, ce qui serail possible, s'iI o'y existait pas une.
etendue substantielle ; mai~ puisqu'il y a une etendue substantielle,
c'est pour cela que les Anges habitent entre eux aussi separement
el distinclement, et meme plus distinclement que les bommes pour
lesquels iJ ya une Elendue 1Oaterielle. Toutetois, les Temps n'y
ont point ete distingues en Jours, Semaines, Mois et Annees, parce
que la le Soleil n'apparail ni se lever, ni se coueher, ni deerire une
circonference; mais il resle the 11 1'0rient dans le Degre moyen
entre le Zenith ell'horizon : el iI ya des Espaces pour eux, parce
RELIGION CHRETIENNE 43
que loules les choses qui sonl ma terielles dans le Monde nalurel
sont sljbsrantielles dans ~e Mondc spirituel: mais il sera donne de
plus grands developpements sur ce sujet dans le Lemme de ce Cha
pilre sur la Creation. D'apres ce qui vient d'elre dit, on peut com
prendre que les Espaces et les Temps finissentloutes el chacune
des choses qui sont dans run et dans l'autre Monde, et· que par
su ile les hommes sont finis, non-seulement quant aux corps,
~, .
mais
aussr quant aux ames, et pareillement les Ang~s et les Esprits, De
tout ce qui precede on peut conclure que Dieu est Infini, c'est-a
dire, 'non fini, parce que Lui-Meme, comme Createur, Formateur
et Facteur de I'Univers, a fini tOUles les choses, et it les a tlnies
par son Soleil, dans le milieu dl1quel il est, lequel consiste dans la
Di,'ine Essence qui sort de Dieu eomme une Sphere; lil est et de III
"ient le commencement de ce qui est fini ; mais sa progression va
jusqu'aux dernierps c'hoses dans la naluredu Monde; il suit de la
que Dieu en soi est lnfini, parce qu'it est Incree. l\'Jais iJ semble a
l'homme que l'infini n'est rien ; et cela, parce que rhomme est tllli
et pense d'apres des chases finies; si donc le fini qui est adherent
asa pensee etaitenleve, il percevrait comme si le reste n'etait rien,
cependant la verite est que Dieu est infiniment tout, et que rhomme
par lui -meme n' est resIJectivemen t !'ien.
30. Ill. DEPUlS QUE I;E MONOE A inE FAIT, DIEU EST DANS L'Es
PACE SANS ESPACE, ET DANS LE TEMPS SANS TEMPS.
Que Dieu, et le Divin qlli procede immedialement de Lui, ne soit
point dans l'Espace, qlloiqu'iJ soit Tout-Present, et chez chaque
bomme dans le Monde, chez chaqlle Ange dans le Ciel, et chez
chaque Espr'it sous le Ciel, cela ne peut' etre compris par une idee
purement nalur011e, mais peut l'etre par une idee spiriluelle; si
cela ne peut etre compris par une iqee purement naturelle, c'est
parce que, dans celle idee il ya I'Espace, car elle aCie formee de
chases qull sont dans le Moude, et dans tbutes et chacune des chases
qui sont vues par les yeux il y a I'Espace; lil, tout ce qui est grand
et tout ce qui est pelit appartient it l'Espace; tout ce qui est lon~,
large et profond appartient a l'Espace; en un mot, toute mesure,
figure et forme apparlient a l'Espace, Cependant toujours est-il
que l'homme peut jusqu'a un certain point comprendl'e cela par
la pensee naturelle, pourvu qu'il y admette quelque chose de la lu
44 LA VRAlE
miere spiritueHe: mais il sera dit d'abord quelques mots de l'ide,
,de la pensee spiriluelle ;celte idee ne tire rien de I'Espace, mais
tout ce qui lui apparlient'elle le tire de I'Etat; l'Etat se dit de I'a
,mour, de la vie, de la sagesse, des affeclions, des joies, el en genf
ral du bien et du vrai; l'idee veriiablemenL Spirituelle sur ces cho
ses n'a rien cle commun avec l'Espace, elle est superie,ure, et
regarcle les idees d'Espace sous elle, comme le ciell'ega,rde la (eHe.
Que Dieu soit present dans l'Espace sans Espace, et dans le Temp~
sans Temps, cela vienL de ce que Dieu est toujours le meme, de
10llte eternite
(
a loute eternite, ainsi tel iI elait avantle Mond~ cree,
,
homme apres la mprl, -ne peut ~tte donnee que par. un Dieu Eter.
RELIGION CHRETIENNE 49
nel? 80 putre cela, il y a une sorte d'lnfinite dans beaucoup de
chases qui lombent dans la lueur naLurelle, et dans la lueur spiri
tuelle chez l'homme : Dans la luem' natw'elle; ainsi it y a dans
la Geoinetrie differentes Series qui vonL jusqu'a I'infini; enlre ,les
trois degres de hauteur il y a une progl'ession. a l'infini, c'est a. sa
voir, que le premier Degre, qui est appele naturel, ne peut etre rti
perfectionne, ni eleve ala perfection du'secood degre qui est appele
spirituel', ni cellli-ci 11 la perfeclion du lroisieme degrc qui est
appele celeste: il en est de meme enlre la fin, la cause et I'effet;
ainsi l' effet ne peut pas etre perfeclionne, de maniere 11 devenir
comme sa cause, ni la cause de maniere iI devenir comme sa fin:
cela peul etre illuslre par les aLmospheres, clOIH il exi~te lrois de
£res, car it y a I'aure supreme, sous elle I'ether, el an-dessous
de l'elher l'air; eL aucune des qualiles de l'air ne peut eLre elevee
a l'une des qualiLes de l'eLher, ni aucune des qUilliles de l'elher it
l'une des qualitt.s de [','lure; et cependanl it y a clans chaeune des
trois une elevalion de perfections a l'infini: Dans la lueur Spi1'i
tuelle; ainsi l'amour nalurel, qui a'pparLienL 11 la bete, nc peut
etre ele\'6 dans l'amour spiritue! qui par la erealioll a ete lllis dans
l'hom'me ; il en est de meme de l'illlelligcnce nalurelle de la bete
respeetivement it l'intelligenee spiriluclle de I'hommc ; mais comme
ces choses ont ete jllsqu'i\ present ignorees, ellcs seronl cxpliquces
ailleurs. D'apres ce qui vient d'eLre dit; on peut voir que les uf!i
verS:lUX du l'tlonde sont cles types perpeluels de l'lnfiniLc de Dieu
Createur; mais commentles singuliers irnitenl les univcrsaux, et
representent l'lnfinile de DieiJ, c'est un Ahime, el c'asl lIn Ocean,
dans lequelle Mental humain peul pour ainsi dire naviguel'; 1l1:,lis
qu'il se meLle en garde contre la tempete que souleve l'homme na
turel, laquelle submergera le vaisseau .wee mats et voiles par la
poupe, oil se lient l'horume nalurel plein de confiance en lui
m~me.
33. VI. TOUT CE QUI A tTE CREE EST I"INI, ET L'INj<'INI EST DANS
LES FINIS COM~IE DANS DES RECEPTACLES, 1':1' DANS ,LES HO:.\UIES
CuMME DANS SES' BIAGES.
Si lout ee qui a ele cree el'L nni, c'est parce que to,utes choses
prQcMent de Jehovah Dieu par'le Solei! du Monde spiriluel, qui
L'entoure le plus pres, et que I'ce, Solei! provienl de la Substance
'!
I. ' .4
M : LA- VRAIE
qui e!\r !\oJ'lie lie Jehovah', l!onl'l'essence esl I'~monr; de cc Sofeil
par sa chaleur'el ~a 11"J1~ere a ele ctM J'UnJvers depn,'is ses pre-
miers jusqll'i\ se~'dernlers; 'Dais ce n'est pas ici leliell d'expo!ier
eu ordr'e la prbgtes~ion de la creallon ; dan&la sllile il en sera
donneune sorte de plan. Ici, il imporleseulemenl de ~a\'oir qu'une
-chose a elf' formee d'une aUlre, et qU'ainsi onl ele constlttles'des
dCl\'res, froi:> dans le Mond e spirilllc I, et tro'is correspondan~~ a
ceux·ci clans le Monde naturel, et lout alltant dans les sllbslanees
: en repos (quiescentzbus) dans lesquelles co'nsiSle le Globe terraque;
mais (I'~il vienn'lnl ce~ ~egresel quels ils sonl, c'est cc qui a eie
- pleilll'lllcnl expose clans LA ~AGF.SS" A~GEI.IOIIE SUII I,E DiYI:" AMOUR
£1' SUII LA Drvl>;E SAr,ESSE, publice;1 Amslerdam en 1i63; et .tans
],Opll':cllle Ill; CO)IMEIICE liE '.'HIE ET IlU COIII'S, imprhne, it Londre~
en 1if\9 : par ces c1egres, il esl arrive (llle lOllS les poslcriellrs sont
, receplacle,:; des anleriehrs, ccux-ci receplacles d~ chose~ encore :10
tel'ieures, et ainsi en ordl'e receplacles des prilllilifs, dans lesquels
con~i~le le Soleil (Ill Ciel Angeliqllc, el qu'ainsi les finis sonL le~
re('eplacles de l'intini ; cc qui eOln'cicle allssi :tree la Sagcsse ties
Anciens, s:livantlaquelle lout, en general el en parliculier, est di
\'isihl.ea I'infini. L'iMo vnlgaire est que, lefini ne pOlirant conte
nil' l'intini, les finis ne pel1\'ent el,'e les receptacles de I'intini ; mais,
d'apres ce lJui, clans ~'ES OUVIlAGES, a rle raPPOrle SlIr la Crealion,
onvoil. que Dicu a d'aborcl flni son Infinite p;1r les snbsl:llices erni
ses de Llli, d'apres le:>f]lIclles a cxist~ son enveloppe la plus I)roche,
qui eonslitne le Soleil du ~Ionde Spirillrel; el (llI'ellsuire pal' ce 80
~eil il a per'feclionne les 31llres enveloppes jUSqU';1 la del'ni~re,qui
con~isle en suhslances de "epos (qlliescentihus), el qu'ainsi par
degres il a fini de plll~ en pillS le .1\Ionde : ceci a cte rapporte dans
le bUl de satisfaire la J'aison humainc, qui n'a pas de repos fi moins
qU'elle ne voie la cause.
34, Que l'lnfini Diviu ~oil dans les hommes comme clans ses ima
ges, on le vOil d'apres la Parole dan~ laquelle on lit: .. Enfin Dieu
dit: F aisons l' homme a notre image, seton noll'e ressemhlance;
Dieu erea done l'homme a son image, a l'image de Dieu it'le
crea . .. - Gen. 1,26, 27. - JI SUil de la que l'homme est un Or
gane recipient de Dien, et qu'il est Organe selon la qualilc de 'la
reception. Le Mentalhuoi-ai·o, l1'apres leque'l et selon ·lequel rhooime
- .
,\
RELJ{~ION CHRETlENNE ·SI
"~m Homme, a ~tl' forml~ ~o ti'ois 'lW~~lons selon les t I'ois d'egres; ce
Itlelltal e!H cele!;te rl~tI'Pr:t~llIiel' degre, dans leqlJel sonl :lIIssi les
IAn'1t~ dll Clel SII,)r~lI1e : il est SI;irituel d:ms le ~econd degre, dans
}cqllcl $onl 31ls!;i les Angcs du Ciel moyen; ct i1 est nalu/-et dans
,~, dans lequel sont allssi les Atigesrlll dernier
Ciel; le MenIal hllmaiu, ol'ganise selon ces trois d'e~rcs, est le re
ceptacle de I'influx Divin; maisjamais .Ie Divin n'influe plus :l\'ant
~~~!Q'!...lllle. \'homme .!pl'iinit _ll~ chc~nTn ou selon<jil'\'l ~ra \
~. Si le chemin est apl:lOi, 011 si la Iwrte est ouverle jllsqll'au
dcgre sllpn~mc Oil celeste, alol's I'homme c1edent \'~ritablement I'i
. ---
n]~~e d'e Dieu, et apl'cs la 1lI0l't il devient An'ge elu Ciel supreme;
si I'homme ll':qllanil le chemin on h'ouvl'e la porle qne jusqU':ll:i de
gre moyen ou ~pil'i!uel, it oe\'ient, il est. vrai, I'im,'ge cie DielJ,
rnais non flans cclie pCI'feclion, et apl'es la mort il de\'ient Ange
(lu Ciel moycll ; si I'homme n'apllinit le chelr,in ou n'ouvre la porle
lllle pOll I' Ic demier (Iegre ou degre nat.urel, et qu'alors il recon
flaisseDiell et. L'adore par une picle actuelle, il devicnt I'image de
Dieu tblls le del'nier degrc, et apre~ la mort il devienL Ange du
derntcl' Ci~ : <Ill conll'aire, si I'homme ne reconnait pas Diell et ne
I':aciore pas par line piete actuelle, il dCpo'Jille I'image de Dieu, et
{lg\'i~nl semhlable it une sorte d'anin~al, a I'exception qu'il jouit de
la faclllle de comprendre, et par suite, cie pal'l er ; si alors it fel'me
le degre suprcnle~~el, qui correspond all supr~rne ce!este, it
lIe\'ielil quant 11 I'amoul' semblable ilia hele de la terre; s'il ferme
le..tlegre ,mo.ycn naturel, ql.ii correspond all rnoyen spirituel, it de
\'ienl qU{IlIL ill'amour comme un renal'o, et quant a la vue de l'en
terldemcnt comme un oiseau cie nuit; s'il ferrne aussi le t1crni~r \
<!~':..e 1l;!,.t~1 quapt all spirituel de ce natlll'el, il devient quant fa
ramour comme une bete feroce, et quant a I'entendernent tlu \'rai
{;omme un poisson, La Vie Divino qui, par J'influx procMant du
Solei I du Ciel Angeliquc, mel I'homme en action, peut etre com
.paree it la Lumiere proceciant du Soleil du Monde et a son influx
, <lan:; un objet diaphane ; la reception de la vie dans le supreme de
grc, lIl'iriflux de la lumiere dans un diamant, la reception de la
\'ie dans le second degre, 11. i'influx. de la lumiere dans un crisla};
, et la reception de la vie dans le dernier degre, 11 !'influx de la lu
uiiere dans un verre ou' daDS une membrane traDsparente;· mais
52 LA VRAIE
sice dernier degre quant a son spirituel elail entierement ferme t ,
ce qui arrive quand Dieu est nie et Satan adore, la reception de la
vie procedant de Dieu peut 6tl'e comral'ee a l'infliJx de la lumiere
dans les corps opaques de la terre, comme dans du bois poul'ri, OU
dans un gazon de marais, ou dans du fumier, et ·ainsi du r:esle;
car l'hom me alors devient un cadavre sp irituel.
4 ~ ~ ~ •
ET LA mVINE SAGESSE.
dans chacllne des choses du corps; et cela, .parce que leCreur cor
respond a I'amour, elle Poumon ala Sagesse; cellecorrespondanc6 I
(
RELIGION CHRETIENNE 6!t:
~efll-ceux qui recoivent en eux cet, Amour de Dieu ; ee sont ceUli
-qui croient en Uieu et aiment le procbain; l~ cbarite chez' eux est.
firnage de cet amour. L'amilie entre ceux qlli ne sont pas booS!
imile meme cet amour; en effet, I'ami a sa table donne les meilleur
morooaux ~ son ami, iI l'embrasse, il lui saisil la main et la lui
~erre, et itlui promet ses services. Les sympathies etles efforts des
~O'mog(mes et des semblables pour la conjonclion, ne tirenl pas
<'ti'aull'e part leur {,lrigine. Celle meme Sphere Divine ope re aussi
,.daDS les choses inanimees, comme les arbres et les herbes, mais
par le Soleil du ~Ionde, el par sa chaleur el sa lumiere, car la eha..,
~eur entre en clles par le dehors. se conjoint avec ~ll~s, et fai~
-qu'elles germent, fleurissent et frllctifieDt, ce qui tientla place de
la beatitude dans les choses animees ; voila ce que fait celle cba
',}eur, parce qu'elle correspond it la chalcur spiriluelle, qui est I~a-,
a
mour. 11 y aussi dans les divers sujels du Regne mineral des re
presentations de I'operation de cet amour; ses typiqlles ~e T)1ani
lestent dans les exaltations des mineraux pour les usages et par
'Suite pour des valeurs de grand prix.
45. Par la description de l'Essence du Divin amour, on peu~
""oir quel est I'essence de I'amour diabolique, on peut le v9ir d'a-i
pres l'oppose; l'amour diabolique est I'amour de soi, iI est appele
=amMr, mais considere en lui-meme, c'est la haine, car i1n'aime
:personne hors de lui, et it veut etre conjoint aux ~utres non pas
pour leur faire du bien, malS seulement pour s'en faire 11 lui-meme;
:par son intime iI aspire continuellement it dominer sur, lOus, et'
oaussi it posseder les biens de tOilS, et enftn 11 etre adore comme Dieu:
,~'est par celle r:ljson meme que ceux qui sont dans I'Enfer, ne.
'~econnaissent point Dieu, mais i1s reconnaissent pour dieux ceuXj
~ui surpassent les autres en pouvoir, ainsi des dieux inferieurs e\
.des dieux superieurs, ou des dieux plus pelits et des dieux plus grands'l
,selon l'etendue du ,pouvoir ; et comme la chacun porte dansJsorr '
<lq!llr celle meme ambition, cbacun est aussi devore de haine con,r,C(
'Son dieu, et eelui-ci contre ceux qui sont sous son empire, et ill
les considere comme de viis esclaves, avec qni il parle, iI est vrai
.av;ec douceur. tant qu'Hs l'adorent, mais il est, comme par le feuol!
tra.nsporte de fureur contre teus les, autres, et aussi lin,terieul'emel\~
lQ.U ,dans le creur, contre ses clienls ; en effet, l'alDour de soi est la
"0 LA VRArE
m~me que l'am-our desvoleurs, qui s'embrassent lmutuel,rement',.
qualld Hs exercent leurs btigandag-es, mais qui ensuite brulent dill
desir de se 'massacrer.pour se 'der()lb~II' Ituts portions d,u butiD~.
t'est cetamaur qUi est callse qye .sas cupidites dans l'Enfer, oil it
regne, apparaissent de loin commediverses'especes de Mtes f.etoces;
les unes, comme d'es re~ar.ds et ·des ,leopards; les autres, cornme·
des loups el des tigres;. et d'aulres, comme des crocodiles erdes.
serpenls venimeux : et que lesdese.rts,ou i1s vivent, ne consistent
qu'en monceaux de pierres, ou en g.ravier nu, parmi l~squels sont
des marais oil croassenl des g-renouilles ; et que sur leurs hUlles.
voltigent d~s 'oiseallx lugubres qui poussenl des crislamenlables:
les ocliim,~iis lziim et les jiim, qui sont nommes dans les Iivres.
pl'apheliqlles de la P-arole, Oll il est queslion de I'amour de comman
der d'aptes l'amour des'oi, ne sont pas aU'lre chose, - Esale, 'x Ill,.
211. Jereln. L, 39. Ps. LXXIV, 14.
. 46. VI. Cis ESSENTIELS DB L'AMOUR DIVIN ONT ETE LA CAUSE DE:
DE LA TOUTE-PUlSSANCE, DE LA TOUTE-SCIENCE ET DE LA
TOU:J:E-PRESENCE DE DIEU.
;
RELIGION CHRETIENNE. sa
-JlIgement se dil de la Sagesse, il va en consequence elre rapporte
,quelques passageg qui monlrenl que le Gouvernement de Dieu se
fait dans le Monde par ces deux choses ; voici ces pa~sages: l( JEHO-
'VAn, LA JUSTICE et LE JUGEMENT (sonl) le soutien de ton Trone. ))
- Ps. LXXXIX, HL - « Que celui qui se glorifie, se glorifie
de ce que Moi JEHOVAH je fais JUr.E~IENT et JUSTICE ell la ter1'e.»
- Jel'8m. IX, 23. ,--- ExalM soit JEHOVAH, par'ce qu'i~ a rempli
Sion de JUGEMENT et de JUSTICE. » - Esai'e, XXXIII, 5. .......- 11 Et
coulera comme l'eau le JUGE~IE:'IT, et la JUSTICE comma un torrent.
fort. » - Amos, v, 24. - 11 JEHOVAH! ta JUSTICE (est) comme.
les montagnes de Dieu, tes JUGEMENTS (sonl) un abime gl'and. ,.
- Ps. XXXVI, 7. - « JEHOVAH fel'a sort,il' comme la lumiere ta
JUSTICE, et ton JUGEMENT comme le midi. » - Ps. XXXVlI, 6.
- « JEHOYAH jugel'a son peuple dans la JUSTICE, et ses mal!teu
'it:
RELIGION ClIRElIENN.E. ,9'3,
Si Dieu est, tout-present deptHs les premiers jusqu'aux delloiers
de son Ordre, c'est par la Cbaledr et la Lumier'e du Soleil'du Moode
Spiriluel, au milieu' duqu'el it est ; par ee Solei! a ele fail I'Ord~
et d'apres l'Ordre if repand la ohaleur et la lumiere qUi penetrant,
rUniver5 depuis ses preniiers jusqu'a S6S derniers, et produisent la
vie qui esl dans I'homme et dans chaque animal, el aussi l'dme vege.
tative qui esl dans chaque germe sur la Terre, et ellM influent toules.
deux dans cbacune des choses, et font que chaque sujet vit et croH
selon l'Ordl'e introdllit en lui par la creation: et comme Dieu n'est
'pas etendu, et que cependan I it rempli I toutes les etendues de I'Un,i
vel'S, i! esl tout-present; que Dieu soit dans lout espace sans espace,.
el dans toul lemps saD:) temps, el que par suite I'Univers, quant a
r tlssence et a I'ordre, soit la plenitude de Diell, c'est ce qui a et6
montre ailleurs; etcela ~lanl ainsi, par la Toute-presence it per\:oit
tout, par la Touie-sciimcr. iI pourvoit 11 101lt, el par la Toute-puis
sance il opere tout; d~ou il eSl eviden I que hi Toule-presence, la
Toute-science el la Toute-puissance fonl un, ou que l'une suppose
I'autre, et qu'ainsi elles ne peuvent eLre separees. .
64. La Toute-presence Divine peut clre iIlustree par l'admirable
presence des Anges et des Esprils dans le Monde Spirituel : COlIlme.
il n'y a point d'espace dans ce Monde, mais qu'i! ya seulement l'ap
parence de I'espace, l'ange ou I'esprit peut clre en un instant en
'presence d'un aUlre, pourvu qU'il vienne dans une ~emblable affec
tion de I:amour et par suite daus u,ne semblable pensee, car ces deux
choses font l'apparence de I'espace ; qu'il y ail la une telle presence
de tous, c'est ce qui est devenu pour moi evident, en ce que j'ai pu
y voir des Africains ct des Indiens a proximite les uns des autres,
quoiqu'i!s sotent· separes par tan!' de kilometres sur la terre, et
qu'en oUlre j'ai pu me trouver en presence de ceux qui sonl dans les
Planetes de ce Monde, et aussi en presence de ceux qui sont aans les
Planetes des 'aulres Mondes hors de notre systeme solaire : c'est par
le moyen d'une lelie presence, non de lieu, mais d'apparence, de
lieu, que j'ai converse avec les Ap~lres, avec des Papes, des Emp&'
.reurs el des Rois defunts, avec les inSlaurateurs de l'Eglise d'all,.
jourd'hui, Luther; Calvinet Melancbl~J~~t avec d'autres de pays
~Ioignes; quand il existe une telle pFesehc6 pour les Anges et pour
Ies Esprits, que ne doit pas ~tre ,dans l'Univers la presence Divine
~i LA. VRAIE
qui est infinie! Si telle est la presence pour les Anges et pour les
Esprits, c'est parce que toule affection de ramour. et par suite
toule pensee de l'enlendemenl, sont dans I'espace sans espace et
dans le temps sanslemps, car quelqu'un peut penser a un frere, a
un parenl, ou a un ami, qui est dans les Indes, el alors J'avoir
comme present devant soi ; it peut pareillemenl elreaffecte d'amour
pour eux d'apres un ressouvenir. Par ces choses qui sonl connues
de I'homme, la Toute-PI'esence "Divine peul en quelque sorle atre
iIlustree; elle peut aussi I'elre par les pensees humaines, en ce que,
,quand quelqu'un rappelle dans sa memoire les choses qu'it a vues
en voyage dans diff'erenls lieux, illes a comme presenles. Bien plus.
la vue du corps imile celle mame presence; elle ne remarque les
-objels dislanls que par les inlermediares qui servent pour ainsi dire
de mesnre; le Soleillni-mame serail pres de l'ceilet mame comme
dans l'ceil, si les inlermediaires ne devoilaie'nt pas qu'i\ esl a une si
grande distance; que cela soit ainsi, c'est ce qu'ont fait observer
dans leurs Livres ceux qui ont ecrit sur l'Optiquc. Une lalie pre
se,o:ce exisle tan t pou r la vue in lelleclllelle que pall r la vue corporell e
de"T~omme, parce qne son esprit vC/it par ses yeux, mais it o'en
existe pas de semblable pour aucune bete, parce que les beta's n'ont
pas de vue spirituelle. D'apres ces explicalions, on pent voir que
Dieu eSl Toul-Present dermis les Premiers jusqu'aux Derniers de son
Ordre; qu'it soit aussi Tout-Present dans l'Enfer, cela a ete mon
tre dans I' Arlicle precedent.
65. VI. L' HOMME A ETE CREE' FORME DE L'OIlDRE DIVIN.
Si l'homme a ete cree forme de l'Ordre Divin, c'esl parce qu'i1 a
ele cree image et ressemblance de Dieu, et puisque Dieu esl Lui
Mame l'Ol'dre, l'homme a ele cree image et ressen)blance de l'Ordre.
It y a deux choses d'apres lesquelles l'Ordre a existe et par lesquelles
il subsiste, le Divin Amour et la Divine Sagesse ;et l'holDme a ete
cree receptacle des deux ; c'est pourquoi il·a aussi.ete cree dans 1'01'
dre selon lequel ces deux agissent dans I'Univers, el. principalement
selon lequel ils agissent dans le Ciel angelique, d'ou. resulle que tout
ee 'Ciel dans sa plus grande effigie est la forme de I'Ordre Divin, e,t'
que sous l'aspect de DJ~!Lc.e Ciel est comme un seul Homme ; et il y
a aussi entre ce Ciel efl'homme unecorrespondance complele; en
effet, il n'y a dans le Ciel aucune societ~ qui ne corresponde a quel
RELIGION CHRETIENNE. 95
que membre, a quelque viscere, 11 quelque organe daDs i'bomme ;
c'est pourquoi, dans le Ciel, on dit que telle socieLe est daDs la pro
vincedu Foie, ou du Pancreas, ou de la RaLe, ou de l'Eslomac, OQ
de 1'00il, ou de l'OrciHe, ou de la Langue, ou de lelle autre partie;
les Anges enx-memes savent aussi dans le domaine de queUe Partie
-de I'homme ils habitent : que cela soit ainsi, c'est ce qu'il m'a ete do n
ne de savoir par vive experience (ad vivum); j'ai vu une spciete de
quelques milliers d'Anges dont I'ensemble formait comme un seul
hOlllme; par lil it a ete evident pour moi que le Ciel dans le complexe
-estl'image de Dieu ; et l'image de Dieu est la forme de I'Ordre Divin.
66. Il faut qu'on sache que toutes les choses qui procMent dIJ
Solei! du Monde Spirituel, ,au milieu duquel est Jehovah Dieu, se
rapportent it l'homme, et que par suite tout ce qui existe dans re
Monde tend it la forme humaine et la presente dans ses intimes; de
la tous les objets qui s'y offrent aux yeux sont de~ represenlatifs de
l'homme: la apparaissent des Animaux'de toute espece, et ces ani
maux sont les Ressemblances des affections de I'amour des Anges,
-et par suite de leurs pensees ; la apparaissent aussi des vergers, des
parterres -et des lieux couverts de verdure; eL iI m'a 'ete donne de
savoir queHe affection represente chacun de ces objets: et, ce qui
est admirable, quand la vue intime estollverte, on connait son image
.(Ians ces objets ; et cela, parce que toul hpmme est son amour et
llar suite sa pensee ; eL comme les affecLions et les pensees chez
chaque hOIDme sont variees et multiples, et que quelques-unes se
'rapportent a l'affection de tel animal, et d'autres a l'affectian de tal
autre, voila. pourquoi les images de leurs affections se preselltent
'ainsi ; mais on verra plus de details sur ce sujet dans I'Article sui
, vant Oll il est traite de la Creation. Par 111 se manifeste aussi cette
verite, que la fin dela creation a ete le Ciel Angelique d'apres le
-Genre Humain, par consequentl'Homme, en qui Dieu put habiter
comme dans son~,recepr.lcle: c'est donc pour ceLle raison que
fhomme a ete cree forme derOrdre Divin.
67. Dieu avant la Cl'eation a ete l' Amour meme et la Sagesse
meme, et ces deux etaient en effo~t de faire des usages, car I'A
mour et la Sagesse sans l'usage sont seulement des etres de raison.
et s'evanouissent aussi, a moins qu'ils ne se conjoignent dans 1'11
-sage; les deux premiers separes du troisic'me sont aussi comme de
96 Ll\: YiL\IE'
oiseaux qlii volent sur le grand Ocean, et enfin las d,e yoler tombent
et bont submerges: de la on voit 'que l'UnIvers a tHe cree par Dieo.
:afin que les usages existent, 3ussi I'Uoivers peut-U etre appele I~:
Theatre des usages; et comme l'homme est la principale fin de}a
ereation, il eo resulte que loules chos,es en general,et en parr,jculiel~
Ollt ete creees pour l'homme, et que par suile' toutes et chacune:'
des chos~s de I'ordre on.t ete conjointes et concentrees en lui, afi,n
que par lui Dieu fasse les usages principaux. L' Amour et la Sagesse:
sans lour troisieme, qui e~t .rUsage, peuvent ,etre compares a Ill!
chaleur et a la lumiere du soleil, qui seraient d~s choses vaines, si
elles n'operaient dans les hommes. dans le5 animaux et dans les ve
getaux, mais qui deviennent reelles pa,r l'influx et par leur opera
tion en wt. Jl y a aussi trois'choses qui se suivent en ordre, la Fin"
la Cause et I'Effet, 6't I'on sait dans le l\1onde 8ayant que la fin n'est
rien si elle n'a en vue la cause efficiente, et que la fin et ceUe cause
ne sont rien s'il n}en resulte 'un effet; la fin et la cause peuvent, iI
est vrai, etre agitees abstractivement dans le 1\Iental, mais toujours.
pour quelque effet que la fin a en vue et que la cause procure; il
en est de meme de I'amour, de la sagesse etde l'usage, el c'est l'u:
sage qu~' 1'~m'Out a en vue et produit par la sagesse,' et quand l'u
sage est prod,l~it,l'amoUl' et la sa,gesse existent reellement, et ils se
font dans l'usage une habitation et une residence, et s'y reposen,t.
COfnme d;lllS leur maison ; il en est de meme de l'homrne dans le
.cIuel sont l'amour et la sag,esse d~ Diee, quand il fait des usages;
j:lt PQQr qu'il fasse ,des usag~s d'e Dieu, il a ete cree image et,ressell)
bl~ljce, c'es~+~ire, forme de I'Ordr:e Divin.
68. VII. AUTANT .I;'HOMME VIT SELON L'O'fIDRE DIVIN, AUTANT IL
EST DANS LA PUISSANCE CONTRE LE MAL ET LE FAUX D'APRES LA DI
VINE TOUTE-PUISSANCE, ET AUTANT DANS LA SAGESSE SUR LE BIEN
ET LE VHi\l n'APRES LA DIVINE TOUTE-SCIENCE, ET AUTANT DANS
DIEU D'APRES LA DIVINE TOUTE-PRESENCR.
Si aulant I'homme vi~ selon l'Ordre Divin, aulant it es~ dans'la
r puissance conlre les ll)aUX et les II)aux d'apres la Divine ToulerPuis
a
sanc~, .c'est parce qu'iJ n'y qu~ Dieu ,seul qui puisse resister aUf
~aux eL par spite aux faux; en effet, tous, les ~aux et tous les, fall;x
_v~eQnent de I'Enfer, jll.soqt coheren,ts comma' uu dans l'Enfer, absQ
tlUmcoL de la meme mani~re ql,le ' tOllS les biens et tous les vrais dans
RELIGION CHRETIENNE, 97
le Ciel; ear, ainsi qu'il a deja ete dil, tOil I le Ciel devant Dieu e&t
.
son contra l'Ocean, qu'un insecte conlre une baleioe, el qu'un grain
de sable contre une monlagne qui .s'ecroule,
.
el Leaucoup moins
qu'une saulerelle contre 110 elephant, 011 qu'une mo.uche conlre un
chameau: et en OUlre l'homme a encore moins de force conlrele
mal et le faux de ce mal, parce qu'il est ne dans le mal, et que le
mal ne peutagir conlre lui-meme, Il suit de la que si l'homille ne ,
vit pas selon I'Ordre, c'esl-a-dire, S',i! ne reconnalt pas Dieu, sa
Toule-Puissance eL le secours qu'j\ en doit lirer conll'e I'enfer, et
que si. l'homme de son cOle ne combat pas aussi conil'll le mal qui
est en lui, car cc poinl apparlienUl. I'ordre comme le precedent, il
ne peul qu'etre plonge et submerge dans l'enfer, et y el.re pousse
par les maux, les uns apres les aulres, comme une barque dans la.
mer par les tempeles.
69. Si autanll'hoffime vit selon I'Ordte Divin, autant iI est d'ans
.la sagesse sur le bien el le vrai, d'apres la' Divine Toule-Science,
c'est parce que lout amour du bien et toute sagesse du vl'ai, ou toul
bien de I'amour et lout vrai de la sagesse, viennent de Dieu; c'est'
meme ce qui est conforme it la confession de toutes le~ Eglises dans
le Monde Chrelien; de lit il suit que l'homme nepeut ctre interieu
rement dans aucun vrai de la sagesse que par Dieu, parce qll'i\ Dieu
appartient la Toute-Science, c'est-il-dire, la sagesse infinie. Le
Menlal humain a et~ dislingue en trois degres, comme le Ciel Ange
HCI',e, et par suite il,peul etre eleve dans un degre superieur et su
perieur, et il pe11t aussi etre abaisse dans un degre inferieur et in
ferieur; et auta,nt il e~l, eJeve dans les degres superieurs, autant il
resl dans la sagesse, caraulanl ill'esl dans la lumiere dll Ciel, ei
eela ne peut elre fait que par Dieu, el aulant il y est eleve, autant
il est hOIDJlle; mais aUlanl'il est abilisse dam; ·Ie-s,degr.es inferieurs,
autant ill'est dansla·lumiere fantastique de l'enfer, el autant iI
I, 7
i,
98 LA VRAIE
cesse d'etre homme et devient bete; c'est meme a cause de cela que
l'homme se tient droit sur les pieds, et qu'il tourne sa face vers le
ciel et peut l'elever vers le zenith, landis que la bete se tient sur les
. pieds dans line position parallele a la terre, et qu'elle lourne vers
elle tous ses regards et ne peut qu'avec peine les porter vers le ciel.
L'homme qui eleve son MenIal vers Dieu, et reconnait que lout vrai
de la sagesse vient de lui, et qui vit en meme tempsselon l'ordre,
est comme celui qui se tient sur une tour elevee, et voit au-dess()us
de lui une cite populeuse. et enmeme lemps tout ce qui s'y fait dans
les rues; mais l'homme qui chez .
lui confirme ,que tout vrai de la
sagesse lui vient de la lumiere nalurelle, et vient ainsi de lui-meme,
est comme celui qui habite dans un caveau sous celle tour, et regardQ
verscelle meme ville par quelques lrous, celui-ci ne voit dans fa
ville que la muraille u'une seule maison, et comment les briques y
sont cimenlees. Enfin l'homme q,ui tire de Dieu la sagesse esLcomme
un oiseau qui, planant dans les airs, voit tout ce qui est dans ]es
jardins, dans les farets eL dans les metairies, el vole vers .ce qui
appar~ient iI son usage; mais l'homme qui tire de lui-meme les
choses qui concernent la sagesse, sans la foi que ~es choses ne-an
.mains viennent de Dleu, est comme un taon qui, volant pres de la
terre, se dirige.ou il voit du fumier, et trouve son plaisir dans 1'0
deur infecte qu'il repand. TOllt homme, tantqu'il vit dans le monde,
marche enlre le Ciel et f'Enfer, et est par suite dans l'equilibre. et
ainsi dans le Iibre arbitre de regarder en haut vers Dieu ou en bas
vers l"enfer ; s'il regarde en haut vers Dreu il reconnait que toute sa
gesse vient de Dieu, el iI est en acLualite quant a'son esprit avec les
Anges dans le Ciel ; mais s'il regarde en bas, ce que fait quiconque est
dans les faux d'apres le mal. iI est en aclualile quant a son esprit
avec les diables dansl'enfer.
70. Si autant l'homme vit selon I'Ordl'e Divin, autant il·est dans
Diell d'apres la Divine Toul-Presence, c'est parce que .Dieu est
Tout-Present, et parce que ou il est dans son Ordre Divin, la il est
comme dans Soi, car Lui-Meme est l"Ordre, ainsi ~u'il a ete mon
fre ci-dessus : puis donc que l'homme a ete 'crM forme de l'Ordre
Divin', Dieu est danslui, mais en tant que l'homme vit pleiriement
selon l'Ordre Divin ;' s'il ne vitpas selon l'Ordre Divin, Diellest
toujours dans lui, mais dans ~eS supremes, et illui donne de pou-·
RELIGION CHRETIENNE. 99
voir corn prendre It' vrai et vouloir le bien, c'esl-a-dire qu'illui
-donne la facultC de cornprendre et I'inclination a airner; rnais au
tant I'homrne vit contre l'ordre, auLant il ferme les infMieurs de
son mental ou de son esprit, et ainsi empeche que Dieu ne descende
~t ne rem plisse ses inferieurs par sa presence; d'apres cela Dieu
.est dans lui, mais lui n'est pas dans Dieu : c'est une regIe generale
Jans le Ciel, que Dieu est dans tdut homme, tant mechant que bOD,
mais que l'homme n'est pas dans Dieu, s'il ne 'lit pas selon I'ordre ;
<car le Seigneur dit, qu'il veut que l'homme soit dans Lui, et
Lui dans l'homme. I Jean, XV, 4. - Si l'homme par la vie
selon l'ordre esldans Dieu, c'est parce que Dieu est Tout-Present
(Jans I'Univers, el dans toutes el chacune des chases de I'univers,
-dans leurs intimes, car ces intimes sont dans l'ordre ;" mais dans les
choses qui sont contre I'ordre, lesquelles sont seulement celles qui
sont hors des inlimes, Dieu est Toul-Present par une lutte conti
nuelIe conlre elles, et par un effort continuel pour les ramener dans
l'ordre; c'est pourquoi aulant l'homme se laisse .ramener dans
l'ordre, aulanl Dieu est tout-present dans tout ce qui le constilue,
. ·par consequent autant Dieu est dans lui, el lui dans Dieu. Dieu ne
peut pas plus etre absent de I'homme, que le Solei! ne peut I'etre de
la terre par la chaleur et la lumiere ; mais les objels. de la terre De
;sont dans la vertu du Soleil, qu'autant qu'ils revoivent ces deux
,choses qui pt-ocMent de ce Solei!, ce qui arrive dans les saisoDs du
prinlemps et de l'ete : cela peut ainsi etre applique a la Toute-Pre
.,sence de Dieu en ce que, aUlant l'homme est dans l'ordre, autant iI
'Elst dans la chaleur spirituelle et en meme temps dans la lumiere
spiritllelle, c'est-il-dire, dans le bien de l'amour et dans les vrais
de la sagesse; mais la chaleur et la lumiere spirituelles ne sont pas
comme la chaleur et la lumiere naturelles, car la chaleur naturelle
se retire de la Terre et de ses objets dans le temps de I'hiver, et la
lumiere se retire daDS le temps de la Duit, et cela arrive' parce que
!}a Terre produit ces temps par sa rotatioD sur alle-meme et par son
mouvement autour du Solei! ; mais iI n'eD est pas de m~me de la
chaleur spirituelle et de la lumiet'e spJrituelle, car Dieu par son
·.solei! est present avec l'une et l'autre,et n'a point d'alternatives
(\e presence et d'absence, comme en appareDce le Solei! du monde~
l'homme lui-meme se detourne comme la Terre se dtHourne d~ SOD..
HO LA VRAIE
Soleil; et quand i! &e delourne des vrais de" la sagesse, il est COffiOl&
la Terre qui se detourne de son Soleil dans le temps de la nuit; el..
quand l'homme se delournc des biens de l'amour, iI est comme la
Tllrre qui se delourne de son Solell dans le temps de I'hiver; teBe
est la correspondance entre les effels Ilt le,s usages procedant du
Solei! dll Monde spirituel et les etfets et les usages provenant dlJ
Solei! du Mond~ nature!'
.,. .. .. .. -¥
DE LA CRÉATION DE L'UNIVERS.
{
t~ment da~~état de perception; ces connaissances seront le,s
-
procède est dans son essence la sagesse;
..
et toutes deux affectent la
leil du Monde spirituel, et par suite toutes les clloses qui là existent
d'atmosphères, il a été formé trois Cieux, l'un pour les Anges qui
1 /1 sont dans I~Eprême degré de l'amour_et de la sag~sse, l'autre pour
'2 les Anges. qui sont dans l~ ~cond _~egr~, et le troisièm~ pour l~s
\ 3 Anges qUlsont dans le_dermer degré. MalS comme cet Umvers SPI-
rituel ne peut exister sans u~ Univers naturel dans~qlJel ilpro~e
4. ses effets et ses us_ag,!ls, je perçus qu'alors en_ même tem~ a été créé
1t
le Soleil, d'où procèdent tous les Naturels. et pareillement par C6<
--
2.. Soleil, au moyen de la lumière et de la chaleur, trois atmosphères. r-. 10
(
3 'lui enveloppent les trois premières, comme les coquilles enveloppent.
tt2 LA VRAIE
li les no~aux, ou les écorces le bois, et~~~ l?ar ces atmosphères' l~
Gl6be terraqué, où sont les hommes, les bêtes, les poissons, et aussi
les. arbres, lesarbrisseaux et les herbes, al~ort!:!!. de terres qll'~n
siste.nt en humlls~ ell pierres et en minéraux. Toutefois, c'est là une
esquisse très-commune de la Création' et de sa progression; quaR't
aux particuliers et aux singu'/iers, ils ne peuvent pas être ,e-xposés~
sans qu'on écrive des Volumes; mais tout conduÜ à cette conc1m;j{)-DI,
que Dieu n:a pas créé l'Univers de rj.1}n, car, ainsi que' VODS l'av~ ,
r' 110 dit, rien ne se fait de rien, mais qu'il l'a créé par le Soleil ~~1
5An~lique, qui procède de Son Ëtrë;- eCqulest par conséquent le pur
l Amour uni na .§.age§e: que r~nivers, pa!:J~quel est entendu l'un l
et l'al!tre i\Io'!,de, le Spirituel et le, Naturel, ait été créé d'Après le-J
Di'vin Amour et la Divine Sagesse, c'est ce que prouvent et aHestent
toutes et chacune des choses qu'il contient; et vous, si. vous les exa.c.
minez en ordr~ et enchaînement, I[aprèsla lumière oi! sont l.~_ p_~r
c~ption~d~ votre ent~.ndement, vous pouvez claireme'nt ·Ie voir:
(mais il faut tenir pour ~erlain que l'A.mPjlr et la Sagesse qui e!! Di~~
) font un, ne sont pas 1Amour et la Sagesse dans un sem abstraIt,
mais sont en Lui comme Substance, car Dieu est la Substance et Es
sence ~êm-;:-îas~i~l;~~·~-;.~,Essenc~ unique~ et par cons~quent la
1 . Substance et Essence premlere, qUI en SOI Esl el SubSiste. Que
toutes et chacune des choses aien t été créées d'après le Divin AmOllI'"
et la Divine Sagesse, c'est ce qui est entendu par ces expressions
dans Jean: «(La Parole était chez Dieu, et pieu était la Parole;
toutes choses par Elle on,! été (ai(es, et le Monde par Elle a· été
1/ai(.» - J,. 1, a, 10. - Là, Dieu signifIe le~i!l.::Ambur, et la
2 Parole. signlQ.e le Divi!! Vl'ai O~l la Divine Sagesse, c'est pOllrquoi la
P}Dlle y est app,elé·e Lumière, et par la Lumièl'c quand il s'agi~
de Dieu, il est entendu la Divin.e.Sagesse. Âyan't achevé de parler.
f comme je le/lr disais adieu"deSJlarcelles ,de lumière tombèrent d~!
S,oleU spiritu.el p~~.~ieux 2Ilgé.!iqt.!.~s dans leurs yeux, et par!
) le,l:Irs' ye~x dans les. habitacles de. leUl' mental, e~ a~~~il't été ài.n~i.i!
.1ustl'és, Ils applaudlrenL à mes ,parlilles, et en:slllle Ils melsut'vtrenù
jusqu1au wes~ibule, et.ce1ui qu:i' m'~v:ait. d:l\bard accompagné 'vinl}us
qq'à 1~ maison où j'jélais, et 'd'c, Hl H'rlmlonta vers 'st\ Sec·iété. « •
(7D'SECOND 'ltfÉ?IIPRABLFb uh màtin,'a mon l r-6veil, t'néoitan~"dans'
une lumi-èremati1},ale' et 'serei,rra ,avanit la'/Illeln'e~ velUe, je vis à· trll.,
RELIGION CURÉl'lENNE H3
vers la fenêtl!6 comme un brillant 'é(,lair, e~ aüssitÔ'l après j'entendis
comme un éclatant coup de tonnerr'e; comme je m'étonnais d'où
celt:pouvait venir, j'entendis du Ciel, que c'étaient quelques Esprits
qli, non loin, de moi, raisonnaient· avec emportement surDIEl; et
. SlW la NATURE, et que la vibration de la lumi;we semblable à un
) éGlair, et la, secousse de. l'air semblable à un coup de tonnerre,
" étajeot~~ofrespon~_ances et par suitf: I~apparenc~~~~~mbat
et de -la collision des,~g~!l1~n.ts, d'un côté pour D~~~, et~e.1.@!.I'.e
l pour la Na~i!!e, VOICI longlne de ce combat spIrItuel: Il y avaIt
dans l'Enfer<J@~"iSat~ui avaient dit entre eux: Que ne nous
est-il peJ:mis de converser avec les Anges du Ciel! nous leur dé
montrerions d'une manière complète et absolue que la Nature est
) ce qu'ils appellent Dieu de qui tout procèdent', et qu'ainsi Dieu est
du Ciel avec lesquels il nous est permis de nous aboucher pour rai~
sonner sur Dieu et sur la Nature? vous êtes appelés sages, parce
que vous reconnaissez Dieu; mais, oh que vous ètes simples! Qui a
vu Dieu? qui comprend ce que c'est que Dieu? qui conçoit que Dieu
de plus évident, sinon que la Nature est tout d~a'n9 tout? qui a vu
avec l'œil autre chose que la n:llure? qui a entendu avec l'oreille "
autre chose que la ,nature? qui a odoré avec les narines autre chose
1
que la nature? qui a savouré avec la langue autre chose que la na '~'l~
ture? qui a senti par le toucher de la main et du corps au tre chose
que la nature? Les sens de notre corps .De·sont~ils pas les témoins'
f' tl1
des vérités? qui ne peut d'ap'rès eux jurer que telle chose est de
J. . 8
{~4 ., LA.V,RAl;E
d:Où ~iel!t;, l)pflpx' da'l.s. les, penS'é~~les. sinon, deJa nature ~
s~,lq n~l4fle ,éta\~ e.nlev~oltrriez-~ous pen$er'quelque.chose !:ou- ')
trfl, ,U!JJ~ie4rS" a~~r~s ;lrgmnents 'de ,même espèce~sA.ng~-a-~rèS::>
le,s, ~y,oi;I' lécol\té~j r,épQtldirllot: VOllS patlez ;Hnsi, parce que vousn
ête~ ~n,~i~çem~nt ~eq~/l~I~;,tQllS. dansll'Enfer, alJt les i,dées,des pen
sée'~'IP,!Pn~é~&?ans I~s s~n~ d.l,ll ,Mrp.s, li:ll'iJ6 peuv:ent'élever les men-l'
r taIs 1 ~Pi'des$us d'&ux, 1J}OUS ~Oi\lS pardonno'ns daDe ~ la wie dul m~l (lt~
) P~G ~,ui~e laJQJ.~x o.r. l,b9,ll.cQéJes inléri~ur~~ vos nlentals, aU'1)
\ p,qi,Dl ~~~i ch~, VfO\4~, Ijé;l~N;l:tipJ). aUrdessils des seJi.siie~s n'est pas :~os- Il
\ sl~le,. SlpO~ dans,.,uolJéljlt é)Qlglié ,des \lIaux de la vIe 6tl des fa.u~ dell
(la.(o,i ;, ç,ar'"JIn ,~alaf\d.peuct, ,aussibiefl qu'un Ange;,comprendre Ië"}
.--u--- _ -
. vrai, quand il .li~nlendIP-r(j)J101l/ile~dllais,ilJl§:~i:ent pas, parce l
ql\e.,k: .IJ1il-\ ,efflli!lle. ~1J'i. el in,troduit,lr fa!!" ; mais.f1ou$ p'erdevonSl '
. qu~ ,vPJ-!s êt~~j 4qfl~ I!cel é~at élQiKné. et qu'ainsi vous PO~~-)
1
) raconté . des choses ,auxqul\lIes; ont alors ap plaudi les Anges de celte;
. Société, et depuis ils sont dans la.joie ;\moi maintenant je le fera'
voir comment les Animaux et les Végétaux de toul genre ont été
prodllils par Dieu; et il me conduisit dans ulle v~,:.te Campagne cou
verte ,de verdure, et il di,t: R...ega .J:l;teJ~. .t~és ; el je regardais:
)d~ULQQ!éS" et je v~s des Oiseaux dont le plumage offrait les plus
1 belles couleurs; qUelques-uns volaient, d'autres étaient sur des ar
1.
~
garde Imaintellantl:v~rhs, leJ!!idi ; et je vis des Moissons de grains de.,
~ tOI-l,les espèp~'1 d~'lfrql'liept, d'orge,,eI- de fèves, el 10ut autour des
va;r,terI;e!i d;e/,ros-e~ qqj,pTé~en taienl des couleurs, heureusement va-
rié~l: rqai~ Jll}..êe~rion. il Yayai·t des Forêts ,de"cMtaigniers, de
r p3~miers" ,de Itil~~t,l,l~'l de: pl;lJ/lpes, ,et a1J1res ilrbre~;~ feuilles~Après
1 q~~ ,j'eu~ ~onsLd~~"p~sljO~j~ts;, il dit, ;r~utesiçllS choses .que \u as
V\&~, IsoDt.le~, Corre~~e6sl~1§:~Jfep.tiQns :è~owutl,des, An.ge$
qu~!l..t. d~4s~~g6J; ,et ,jlJe~liqu;ij'fà q~lIe rafftitiQq;correa....
J\ELlGION ·OHRÉ'TIENNE H'r
rpondait cbaque'objet; 'et il âjouta: Nonl.selilement ~bfets, mais
~lencore tou~~~l!.!!!!:.e~ 'll!.i·sé·prés~nteJtl:àJ!.Q.~ue, ~or~
ll'espondanees, pail exemple; les Maisons, l-es~Meubles, les Tables 'et
:.IJes Mets,. les Vêtements, et aussi les'Monnaifls d'or et d'argent, les
~iamants et les autres pie~res' précieuses'dontles Épou~es et lés
J,Vierges se parent dans les Cieux; nous, par cesditrérents obj~s.
)'Il.~ plEcevon..§. quel est chaque ~ng~ q~~nt à l'a~_~sagme;
Jes' -objets qui sont. dans nos maisons, et qui servent à nos usages, y
l'estent constamment; mais devant ceux qui voht de sociétés en so'
{
'~iéléS; ces objets sont changés selon I.es compagnies: Ces èhbses t'ont
>été'montrées, afin que tu voie.s d~l!'!.!YP__~J~à~~er la Cré9tÏEn
·lJmverselle ; en effet, Dieu est l' Amour_Ill~ne et ~a ~ge~1!!le,
( et 'les a1f~éons de son ~our'sont infinies, etlesp"~epti~ons de la
}~age~e sont infini-es, el lesCorres~ndances de ces affections et de
<:esperceptions sont. !Q.!1tes ~e~l ta~ génétalqu'en p"arti
)
-eùl!er, qui 'se'montrentsur 1~'Terre ;;3e là les diseaux'Îllles bêtes,
~e là les arbres et les arhrisseaux, de là 'les récoltes et les moissons,
:et -de 1:\' les planles et l'herbe,/carDieu n'esrpoi-nt étendu;:iii!iIS'\
Aill';néâiï~'Oins il' est p~rtoll.t·dan~ l'étendue,' ~insj pàrtout da. n,s r,.~nivers
~epUls 'Ses premIers Jusqu à ses d~rnlers, et çomme 11 est ToUI
Présent, de' teHes correspondances des aWectionsdé stin 'A'îHobr et
de .sa' Sagesse sont dans tou'deMonde'naturel riIâiis rÎ6trè' Mond~
2/.q 1 est'app~lé Monde'Spirituel': i1'y a de semblables correspondances
-chez beux qui reço'ivent' de' Dieu les affections et les percep-tions; la.
~ifféren"ce 'est, que danslnotre' )Iond'e ces choses sdnt crééès en tin
,instant par Dieu selon les affections des Anges~et dans votte }londe
(ëllef> ont ~té créées de la même ma'nïère dans le commencement,
)·,mais qu'Ha été pourvu à M'qu'elles soient renouvelées 'P'erp~l,u~pe-:
î ment par le!. génér~lîon's de l'une, pa,.! PaiIl.re, et à ce que la Cr,éa~
'tion' soit ainsi continuée ~si dans not.re Monde il 'y â fihè Cr'éatlo*
'momentanée, et dans' le V6tre 'une Création qui du're'pa·r les géné
rations, c'est parce que les Atmosphères et les terres de notr'e Mond8 {
( ,s6nt spirituelles, et que les Atmos~è;esêt1ësiër;èSdë votre M~ê l,
) 'sont' naturelles, et qtie 'les na'turels bnt -été créés Vo~ e~~.',QPp'er les
1
:spirrtuels, comme .Ies peaux -enveloppent'Ies corps des homtne's el
ùesanimaux; l'écorce et lè'liber, le tronc elles brancpes liés'
D'rès;: les mères eL l'es 'méninges, les cerveaux; tes tun:iqtu!s,' -leS
.r
U8 LA-VRMK
~erfs;. et les plùlyres" leurs fibres ;; et ainsi du, reste: de là ·vjelilt.
que toules les chpse,s.qui sOP,t dans voIre ~onde sont conslan.te~,,~t
.reviennent constamment ~~aq!Je année. Puis il ajouta,:. Ce que Lu,as.
1 vu et entendy, irapporte-le aux habilaats de I~n.d.~, pavee que
jusq~'à"ce,jour ils ont été,d~n~ upe,c91llllrète ig,9p'rallce ~ur le;MoD~e
2. ~il~el, e,lque san~ la connaissap.çe l\e ce MOll,de, on. Ile p,6ut saY:9ir.
ni mêm,e.soupçonner que la Cré.ati,~n e,~tlcon~i~~elle, qans fl~~·IO_91I~.
~t qu~ dans vglre, Monde, jelle ~ $té,~eJPblable,à celle d~,nôtre, lQrs
queJUnivers,a été,crM,P~l/Di~u. ' I I l " l ' .,,').
---:.- .Ensuite no/us p.arl~mes, de pi~ers sujets, e,l enfin de l'Enfer,; de
c,e qu~ ,là, !?n Ilj~" y,~it"la~solulll,en:~ rien d~ Ic~,que 'renferme ,le Cie~.
ma~~,.que t~lut y ,~t,RP~Rs~IIR~llc~ ij~e,l~sl~tf~c,Liqns,4~ l!l\lr,~p}~ur.
,ui sqnt, les ç'VPidit~s dU"m~l, ,sqf!.I'IQPlwsé~ aux, a~e,c~~ons, de'l'~
~o/lr d.~~s 1 lesq~~~\es. ~OIJI \~t' ,Açges du JGiel.; IC:,~~t iPour cela q~
, ! - , ch~~t eux,d~f~r" .l~t ~n ,gép.,'~al,~aTJs '~u~s :p,és~rH,A·~pparalt.
d~& Oiseaq~ 19~ .,9.ui,tl ,1~lsiflu~ Id~6 Ghauve·s~uris, de~ hjbqu~ ïe~ A~s.
,ou~~,l,~p, le~'1 au~~i,Aes Ila~Hs~ ~~~jJépp~r~s etl q~s . !~~r,E}~, 4e~ r~ls.
~r.Wj, el"P~li\s", et des ~~r~ep' ts ,y~ni,p~ij~ld,e, tou t g~nr~1 pe~j dr.a.gQqs
.~~~ ~B~J qr.o,?04i1~~ ;le~1 days.I~,s,.~J'),drqi,ls o'~lil ~,a, q~~l<Lue 'l~gé,Wion,
il,Y·f~Q.'II~e~.,~qnp~s, des,.%ties, des ~piqe~,et dps c~aftdo~ll, ehqu,et
ue~, h~rb,~~ ,~~,néPI~4~e~., qu~ PIl'~lIfAi~ dispi\r,~isspnt, ef, alo~s onlY
v,~,i,~, sel,\I,~p;lr~t de~ 1arn~~ 1d~, pierr~s'l\i1et ~~~ m.~rais d~(W·I~!iJiuels
~r~ass~ll~, de~, ,grenQuiHe~.; lQ~tes; qes choses soçt allssi Ides Corre~ l'
l' ther aupartient à la nature; et ils dirent: Qui ne sait que nous
~ ( langage dl\ns. un air plus pur, qui est appelé éther? de là.-!ientq'!.8
~. p.~lJsée_ ct lelangag~..JQnLlIn; qui ne peUL remarquer cela d,'a
près, l'homme tanqis qu'il est enfant? d'abord il apprend à pa.!l_er,.
.et successivement à parler ayee lui-même, et cela, c'est penser;
dès lors, qll'est-ce que la pensée, sinon une modifi.catioll de.l'éther;
,et le son du langage, qu'est-ce sinon sa moduliltion? d'pù nQUS 4t
RELIG10N'iCHRRTIENNE \Ut
cidons que r!!!le apparWmt à lIa, jnat\lr~Quelqll~s-nns d'emne .40X
-1iMl furent pas d~ltn :avis:itliJférent, :il'est vrai, mais :ils i'Jlustr~~eDt
~~éJiat :Qe la qijesli~n, en;d·i.sauLque',les· Anges ont.eu leur~or.igi.e,
. Jlf\l~1I1d [!·éther s'est ,dég,a;gé de ··ce,.gr,and' Chaos, Jet qu'alors ill s'est
9ivisédans la région suprê.me en.d'i.Iln.q.!!l_~i.abL~~fq.r:m.es il]ill.vid'u~lles,
~ ),lI u,LÙ'l!fQduisentdans les hommes, q'Uand':ils.commen_cent à,pelfser
.d·après~u~ air plusJl?~r, lesquel'Ies Conmes sont alors nommées:Ames.
;. ces mots,.nn autre dit :,J'accome qu'il ait été formé dans la ré
!~io{) supérieure par l'éther ,dei formes individuelles, en nombJle
.)Dlmense, mais néanmoins les hommes nés depuis la création du
~onde en Ollt excédé le no~re, comment alors ces formes éthérées \.
. l1aos le Monde, sans. savoir que vous êles ~ pas dan:s ce Monde,
tUlle, ne savent autre chose, sirion qu'ils sont dans le même Monde,
\. ,()Û ils sont nés et ont été .élevés; cela vi'ent de ce que 1à'1Is,ontl~1é
~
manière que dans le.Monde natu,rel, vous croye'l que la Nature est
4ci la même, lorsque cependant la natu.re de ce Monde diffère de la
.flature du Monde ii"'atûrèï autant. que fe subslaiïtieldiffère d~~~t~
itel, ou Je ~"pirituerJdù .naturel, ou l'antérieur ,du postérieur; et
.(
U2 ~,
'(
LA VRAIE
'comme la nature!lii Mond~, dans la~uelle vous avez d'abord vécu,
est respeclivement morte, o'est, pour cela que vous, d'après des co1\
~ firmaLions pourielle, vons'ête» devenus comme morLs, surtout dans
) Jeschosesqui' p0...n~6rf.l~I!.lD\eu, le Citl.ët l'Eglise, etaussi dimsi ceHeqùi
.regarde" vos Ames: maill ,néan~.ins tout h~ql_m'e, fant'Ie méchant
(·,que le bon, pe.!!.t êB1~_ élID'~ .quant il l'enlendèment'jusquè dans
}la 1,I1mière où so~t les Anges du Ciél, et'alors/\\oir qu'il ya un Dieu,
qU'li Y a une; v'le après l,a 'mort, et que l'Aime de l'ihomme 'n'ést pas
une upeur éthérée, 'et qu'ain,')i eHe iDe vHmt 1pas de le nature de ce
( .Monde-là, mais' ql.\,'elles est' spirituèlle, et qu'en conséquence:elle
doit It'ivre.'éternellement ; l'enilendement peuL être dans cette lumière
angélique, Ipourvu que les' amours natllre\s qui' provienll\ellt du
Monde el soiilpôvr Îe ,Monde,et pour sa nalure, ,et qui proviennent
du / co,rps el sont pour le corps et pour son propr,e, soient éloi~,!~s.
E:t alQrs ces amours furent tout à coup éloignés pail le Seigneur, eL
-il, leur fUbdoflné de converser a'vec 'les Anges, et d'après celle coo
-Y~FSation i1s.perQurent'dans cet'~lat qu'il y alun Dieu, et qu'Hs vi
f nient ap,rèsl, ,)a Im.ort'dans un a'Utre Monde,' aussi furent-Hs' cémfus ''h
1del,honte,
~
nel ilssiécFiè;'ent: 1 Nous élions.fouS.'t.~ous élions~/;'( f' It~
- - - - - - . J;--- - - . -.
r
ma'is,! domm6 cel état n'était"pas leur' éLat propre, êl que' par· sui'te~
f
~U b?ut de;~tJeJqy?s minutes, Iii, leur d:ève~ail imDl~yeux 'el désagréa
ble, I1s...,se de!our~reI!! du ~Prêll'eet ne'vouiuren:lr plus enlend~n
) }angp,ge; et ainsi ils revj,nrent'>à-Illurs' précédentesamours, qui étaient
pùrèment n~ell~s, m!lnd:àin_~setcQ!floreUes, etitss'en allèren,l vers la
g~uche, ,de :socié~é'en société, et'epfin Ji\s entrèrenlt' dans, un chemin
.O,Ù les plaisirs de leurs amôulTs les'attiraiem, et 'i1S'ldirent: Sui'vons
.ce ehemi'n; et ils le'suivireÎ1t', eL ils!descendirent, et eofinils vilÎ
(.:rent",veJi~'; ceux qui é.taieD't dâ~s des pl'aisirs de semblables amours,
) .~l'ils. a-HèJ)enbaul delà; e.t comme! leur plàisir élait un plaisj.!!Jl~!~re
)Jepmal" et'l1.llii...danslelLi:..che.rnin (i1~Jlv:il~n't a"!Jssi fait du· mal à 'plu
.\sie!!rs, ils..:fuf~!)llllcar~~és, et ~~'inr~nt de~ démons; et alors leur
J~Üsir fut chimgê en déplaisir, car par les peines et par les craint~ .
.des ,peines,",~iJs ,furent eonli'aiots\ et, réprimés dans leur, précédent
(.iplais~r;,', qui tco,nstituaH leur /l'aLure:; el, Hs âemanderent, là ceux qui
) ~1l\i~llt dàns.,llla ltnêmeiipri~on, ,s'ils de\laie~t'l vivre"ainsi, éternelle
JR~lllr i et quelqltes-uns répondirent ç'Nous sommes i'Ci depuis quel..
) ques' sièoles; ,et-nous devons y, rester pendant les sièqles des siècles-;
RELIGlON ~OHRÉTIENNE .t23
car la ~atllre.q~.J.lQus;ayons çon.tr~clée ~ç1Jj!!SI le~();nde Ile pau'b être
.changéel -pi chpssée. ,pa~l, lest. peines; et,quand~1Ie"es~lchasSée,par
eJle$., tou~urs; après un,çqurt espace de t6'!1PS elle'rev~ent .
., ~o. ClNqplÈM~ M~MQRABLI'. Un 'jour ~.Sl!1,aQr patlpemnission,
]J1onta, de l'~l)fer, ay,~~JIQJ!Jm!!.ID'e:, ~ s'app,rpcha de la ,maisimloù
.félais,;,l~~Y~!J,~d~.l1!JeIIêtllet1 n~aBimoins. je. leurl J'lêlrIai
à tra~e,rs la, croisée" ;~t~e"qemaI1daiaU ,Satan d',oit ihvenait';i:ibme
cljt'ilD~ \a ;com~agni,e ~~ 9\~~s.e,wJ:>laible~; ,el.jelQemanq;li,d!iOitr.v.enl\it
()a..J~Igm,~.;" i.1 Irn~· dit.;"Ji;\le ,enjvieJl1t Pilr.,eVlem.e~,t; ceUe,'''Gi~était (le
) Ja troupe Iles ~irène,~'1 qJli ,par',ÀllSj plW,J,J;1a'isies ,savent prenàiFeto.us
.J~lpe~?rS iet,~9Jl,t~S!II.~~/fQrlp~s de-la.beauté et;de1lalg.r.âce; tantqt
1 elle~ ~e Ijdo.qpen'\1I11~1 beaut~ de,Véllus" tantôt ,le 'visage décent èiU'lle
{.•v1ergl}, du Il?arDa~~e. JW!~Ô~ ~Uel1(se ,parent d,enCOullonnes at'"derrnan...
' ~tlal}xl cPlllp;le des:\\einl\~, ,~J Illil:rcb,ent ,avec rn,ajesLé appIUiy~è~ spr'un
b4~o,~,,d:::m~~n,~i; te~~~~ son!, d;:m,s l:e l\lop.d,e-deSiEspr-its!JC:$:ca.urlisanes,
ct, ~ll~s 1~~llidi~pJ..Jàu;(}p~1!W dits phan\aisie~,;, ~'p--~~i~'o~e
) ti.e, dont quelques personnes font des contes, avait introduit une
telle idée dans les phantaisies des hommes~ A ces mots, il ne me fut
r
) tends-tn pas, ne marches-tu pas? Rappelle-toi que-'iU--as vécu dans
.Il
un autre,Monde, donttuln'eo te souviens pas, e~ q~-, n.!.~ÎJlt,~,QE,!!!J.u
vi~ apr~ la__~rt" et que tu as· parlé abso.Lu.~ent comme tUI parlais"
) au.par,a,van, t ; eUe re~Q.!!yenir lui fu t, d.onné, e~ i,l s~_"r&'pp~a" e_t Il .- i" !1{)
1alors il~~_~ ho,!!te, et il~',~cri~: Je_jlél2~Q!!n{\; j'ailvuile- ciel aU J )
/'_ ln
dessus, et j'ai entendu les 'anges- y dire des choses ineffables', et cela
d:ms I:Eg\ise" ~~( lllêIJ;le to.ute9 celles q:u-i 1. S(i}nt dan~ ,·le Ciel"1e,sujet,
v~.. ê,tre \disp,Qs~ en ordr\e~ afin ,'qllJe ,celte ·eo,nuàissa'lIce »soit Iilis~ ~en
lU,iniè~~ ;,\C&~ Q-rdre\ser.a,dooc c,elui·,ci:,· '\ ". .' 'll l' \(I~\.
leUlCque :Dieu .U1l, ait en'geIid:~é'. 'de, .' t,oute~éteIlnHé un IF,iJs,. et ra, ussÏ!,i~
vin Vrai est dans la lumière, et un, sens naturel dans lequel le Divin
Vrai est dans l'ombre ; c'est poUr clela queUe Divin Vrai dans celle
Parole est ce qui est entendu dans Jean): c'ela est encore évident
1. en ce que le Seigneur est venu !lans le !\fonde pour accomplir toutes
.f . .--,.,. ----
les choses de la Parole, aussi lit-on si souvent que telle'ou telle
chose Lui est anivé afin que l'Ecriture fût 3ccomplie. Il n'est pas..
non plus entendu autre chose que le Divin Vrai par le l\Iessie
, ou_-k.-Christ, ni 3utre chose par le Fl~allne, ni aut~e chose
pal' le Par.,!clet,J:Esp!~int, que le Seigneur a envoyé après sa.
('rsortie de ce monde. Que dans la Transfiguration devant les troi~
) Disciples sur la montagne, - Manil. XVU. l\Iarc, IX. et Luc, IX,.
- ct aussi deranl Jean dans l'Apocalypse, - l, 12 à 16, il.2e
----
soit représenté comme étant celte Parole, c'est ce qu'on verra dans..
. .,... ..
le Chapitre sur l'ECRITURE SAINTE. Que le Seigneur dans le Monde.
ait été le Divin Vrai, cela est évident par ses propres paroles: « Je
r ~ suis le Chemin, la VÉRITÉ et la Vie .. - Jean, XIV, 6; et par
~ f 3 c~lt'es-ci : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu et nous a
d?nné l'En(e~ent, 4fin que nous conn'aisstons la YÉ~l~É~·
et "!:ous ~"!:!ne~~s l'a VJlliIT~, ll.WJ.Lsoij,..F)~§.. JÈSU~-CHRIST:.
Lui est le vrai Dieu et la vie éternelle. - Jean, l, Epît. V, 20"
21. Et aus~i en ,ce qu'il est appelé la Lumière, comme dans cès
pas~ages; (( Il était la VRAIE LUMIÈRE, qui éclaire tout homme
venant dans le lIfOlide. " ~ Jean, I, 4,9. - « Jésus dit" Pour
encore un peu d(!. temps LA LUMIERE EST AVEC vous; marchez
pendant que LA LUMIÈRE vous avez, de peur que les ténèbres ne:
vous surprennent,' pendant que LA LUMIÈRE voüs avez, croyez:
en LA LUMIÈ!\E, afin que FILS IlE LUMIÈR.E vous SOYEZ. " Jean,.
XII, 35, 36, 46. - « JE SUIS J.A LUMIÈRE DU MONDE. ,,- Jean,
IX, lS. - « Siméon dit: Me$ ye~ex ont vu tan. Salut, LUMIÈRE
RELIGI9N 1 CI!RÉTIENNE. 13'1
.lJqur la révélation des m!,tions.» - Luc, II, 30, 34, 32. -,
(J'flst là l~ jugement, que LA LUMIÈRE EST VENUE DANS Le MONDE.
ÇELUI QUI F,AIT LA VËRI1'É, VIENT A'LA LUMIÈRE. » - Jean, m, 19,.
·~~t ; et en ~)Utre ailleurs; par la Lumière est entendu le Divin Vrai.
86. Si Jéhovah Dieu est descendu dans le Monde comme Divin
i (vrai, c'était pOlir opérer' la Rédemption; or la l\Çi~ption_~_~a
13~s!!.~jugation des En.~s ~QIdinatioE_ des ~~~ux, ~ après cela
ll'illstauralion de l'Egll.§e : ce n'e!'\t pas le Divin Bien qui peut faire)
(les opérations, mais c'est le Divin Vrai d'après le Divin Bien? (
le DiYin Bien, considéré en lui-même est comme la poignée
.1lrrondie ,d'une épée, comme un - bois obtus ou comme un arc! (
~ans. flèches; mais Le Divin Vrai ,d)p.r!s le D\~ Bien est comme J
une épée aiguë, comme un ja\'elot acéré, et comme un arc avec des
flèches, armes qui sO.'1t fortes contre les enne:nis; par les épé~s, les
javelots et les arcs, sont aussi entendus, dans le sens spirituel de
la.Pal'ole, l,es vrais qui combattent, voit l'ApûCAL~PSE RÉVÉLÉE,
N°S 52, 299, 436, où cela a été démontré; et ce n'est pas autre-
nlent que par le 'Dh'in Vrai d'après la Parole, que ~a~~~s
't .maux, dans lesquels a été et est continuellement tout l'Enfer, ont
~----. __
. pu être corrÎilap~~-,\~lïîèus et subjugués; ni par autre chose qu'i.
'pu être fondé, formé et mis en ordre, le nouveau Ciel,
.,~ -~.- .. qui a aussi
î alors été fait; ni par autre chose qu'a pu être instaurée une nou~
.
I
1 Pivin~'vrais parle Seigneur, contre les maux et les faux, pa~sé
: ql1cnt,contre des, phalanges de diables qui, considérés en leu\' essence,.
ne sont autre chose que des maux et des faux. S'il y, a dans le .Qi
)l~n Vrai une telle force, c'e~t p~e que Dieu est le Bien même et
le Vrai même, et qu'il a créé l'Univers par le Divin Vrai; et que
Mtoutes I?s, lois ~'ordl'e, par l~squelle~_i1 cO,~~èrve l'univers, ~t
'~ J'Ides vérltes ; c est ponrcela qu II est dit dans Jean, « que par!!!:'
)...",7"", CT Parole toutes choses ont été faites, et que s'ans Elle n'a été fait
rien,de ce qui a été f.ait.
,~, 1
»l- ,1,3, iO, -• ' el dans David: « Par
la Pat,0le de Jéhovah le,s Cieux ont été faits, et par i' Esprit
de sa bouche toute leur, armée.)) - Ps. XXXIII, 6.
J l,~I, ~~·311le Diel;', quoiqu'il soit descendu comme Divin Vrai, n'ait
t p~ cependant séparé le Divin Bien, on, le_yoit d'après la' Concep
tion, au sujet de 'laquelle il est dil queeert~~a ~
\
1.I...~- - ~~
,f:;: ~ 1"~ rr__'" - vIa. n.... ~
RELIGION CHRÉTIENNE. {33
~ag~~~ - .~uc, ~, 35; - or?pa~'d~~~ il
'-";:>est entendu le.DIYllLBlen ; on le VOIt encore par1ëS p'assages ou le
Seigneur dit Lui-Même que le Père est en Lui et que Lui est dans
Je Père, que tout ce qui est au Père est à Lui, que Père et Lui
sont un, et dans plusieurs autres passages; parUe Père il est en
tendu le Divin Bien.
~111.'~-PRIS L'HUMAIN SELON SON ORDRE DrvIN.
Dans Je Paragraphe sur la Divine TouLe-Puissance et la Divine
Toute-Science, il a été montré que Dieu av~JLC.~on !. int.!:o- ~
duit l'Ordre tant dans l'Univers que dans toutes etdans chacune
dêSëhOS'és qui le composellt; et que c'est pour cela que la T~le
Puissance
----------de Dieu dans J'Univers, et dans toutes -'.
et chacune des
choses_c!.~~~rs, P~ç.~Q~_etopèr~2.~lonles lois de son Ordre,
_ dont il a été traité ci-dessus en série, du N° 49 au N° 74. l\lain- - 2
le~~t,..1.~,~q~_ 'Die,! est descendu, et qt1.!LesLLui-}fême-!'O@re,
(,ainsi qu'il y a aussi été démontré, i:I_Ei pu, PO,!!I~~IljLmsi
\~ e~tualité, faire autrement que ..etê!rlH!'9.Qçu, d'êtr~ porté
)dans un utérus, d_~lt_re, _d'~~ élevé, d~~pp~n~~slJccessi-"e
\ melÎt}ëssëiènces, et d'être par elles introduit dans l'intelligence
et dans la sagesse; c'est pour cela que, quant à l'Humain, il a
UQ
\ " LA VR.f\IE
~ ')-.. ' ...... "-"/~'r-- -
.
k.
RELIGlON CHRÉTIENNE. Ut
p.Q!!.§sLère dont les se~pents se ~}!!'rissen l; car dans l'homme la
lumière spirituelle devienlune lumière n\l.~\le, el enfin s~elle.
corrorelle, qui, considérée en elle-même, est une ln mière pÈ,'lnEs-
tiiue; bien plus l'homme alors devient comme un oiseau -qui,
peîldant qu'il vole dans les airs, élant tout à coup privé de ses ailes,
tombe sur la terre, où en march:lOt il n~voi~plus aytour de lui que
ce-lll!i~evanU.El.~ pieds; et alors s\!~JP-itil!J~JU_Lllilise,
ql1i .Qoivent êlre pOul'la-.g~..e.r.DelIe, cel homme ne.Ëense, pas.autre-
ment qu'un devin; voilà ce qui arrive, quand l'homme considère le
Seigneur Dieu Rédempteur e.t Sauveur comme simple Fils de Marie, !
par canséquellt cOlDme 'un simple homme.
95. V. LE SEIGNEUlI PAR tES ACTESfDE LA RÉDEMPTION S'ESl'FAIT
JUSTICE.
On dit et l'on croit aujourd'hui dans les Églises Chréliennes que
le mérite et la justice ap'partiennenl au Seigneur Seul par l'obéis- ,
sance qu'il a montrée à Dieu le Père dans l~ Monde, et surtout par-
la Passion de la croix; mais dn a pensé que la Passion de la croix
a été l;acte mêmc de la rédemption, lorsque ce.pendant celle passion
a été non l'acte de la r'édemption, mais l'acle de la glorification de
l'HumàlO du Seigneur, comme on le verra dans le Lemme suivant
sur J,A RÉDEMPTION; les actes de la Rédemption, par lesquels le Sei-
gneur s'est fait la justice, ont consisté en ce qu'il a accompli le Ju-
. gemenl Dernier qui a été fait dans le ~ionde Spirituel, et qu'alors
. il a séparé les méchants d'ayec'les bons et les boucs d'aveb les brebis,
chassé du Ciel ceux qui faisaient un avec les bêtes du dragon, fondé
) un Nouveau Ciel de ceux qui élaient dignes et un Enfer de cëUx
' q·~i n'étaient pas dignés, el l'en\is succe~si'v~~~~~te~hoses da~s
) l'orôre de part et d'autre, et en outre instauré une Nouvelle Eglise;
1 ;sactes ont été les actes de la Rédemption, parlësquels leSl'\i-
~ ~uellr s'est fait la Justice; en effet, I~J~ce~.~lli!~~~rè t~\ltes
)- choses _~lliQn J'Ordre Divin, et à rell)eltre dans l'ordre 'celles q.ui se
so~t échappées deT~rdré, 'car l'OrdreI)jvin lui·même est la ~uhice.
C'est là ce qui est entendu par -ëësparoles (fif 8'ei,ghéur:." Il me
convient d'accomplir TÛ~TE JUSTICE DE j)[~:u. » ...:... ~Iatlh. lU, i 5;
- et par celles-ci dans l'Ancien Testament: « Voici les jours q'ui
vienrtent, e/}e srtsciterai à ~avid un.. Germe JqSTE, qu!i fëgneJ.a
.Roz. et 1r.era JUST~CE EN LA. ' !',' . . l
TERRE, et VOtez son nom, JÉHOVAB NOTl\&
142 LA VRAIE
JUSTICE. » - Jérèm. XXIII, 0, 6. xxxm, {5, 16. - « Je parle
-en JUSTICE, qrand pour sauver. » Esaie, LXIII, L - « Il sera
'assis sur le trône de David, pour le raffermir en JUGEMENT ET
JUSTICE. ,,- Esaie, IX, 6. - " Sion sera rachetée en JnsTICE. JO
- Esaïe, l, 27.
96. De nos jours ceux qui tiennent le premier rang <lans l'Église.
décrivent tout autrement la Justicr. du Seigneur, et en outre par son·
:inscription chez l'hom~e ils font sa foi salvifique, lorsque cepeq.,-·
<lant la vérité est que la Justice du Seigneur, étant telle et venant
de là, et étant en elle-même purement Divine, ne peut êtl'e conjointe
-à aucun homme, ni par conséquent produire aucune salvation, pas
plus que la Vie Divine, qui ~s.L le Divin Amour et la DivinA Sagesse;
le Seigneur entre chez chaqiîe homme avec, cet amour et cette sa
gesse, toutefois si l'homme ne vit pas selon rordre, c~!~ie,y est,
à la vérité, mais elle ne sert absolument à l'i~n pour le salut, elle·
donne seulemeRI la faculté de comprendre le vrai et de faire le bien.
) VivrA selon l'Ordre, c'est vivre selon les préceptes de Dieu, et
quand l'homme vit et agit 3i~si, il s'acquiert la justice, non la jUS-.
Î lice de I~ rédemption du Seig'neur, mais Je Seigneur même comtlle
Justice; ce sont ceux-là qui sont entendus par ces paroles: " Si vo-
TRE JUSTltE ne surpasse celle des Scribes et' des Pharisiens, VO?.I,S
n'entrerez point dans le Royaume des Cieux. " - Matth. V.
20,- « Heureux ceux qui sont persécutés pour LA JUS1'lCE. car
, à eux est le Royaume des Cieux. li -Matth. V, 10. - Il Dans
la consommatio1J. du siècle sortiront les Anqes, et ils sépare1'ont
les méchants' du milieu des JUSTES,» - Matth. Xlll, 49. - et en
l '
·outre ailleurs; par les justes dans la Parole sont entendus ceux qui
ont vécu selon l'ordre Divin, puisquë l'ordr.':.~ divin _~I~_Justice. La
.Justice même, qùi est devenue le Seigneur par les actes de la Ré
demption, ne peut pas être 'att.ribuée, inscrite. adaptée ni conjointe
à l'homme, autrement que comme la lumière à l'œil, le son à l'Q
reille, la volonté aux muscles de'celui qui agit, la pensée aux lèvres
- de celu~ qui parle, l'ai~1 poumon qui respire, la chaleur au sang,
au
et ainsi ldu reste;' queceschos'eS influent el s'adjoignent plutôt qu'elles
, ne, se conjoignent'I c)lacun le perçoit par soi-même. Mais la jusÙce
est acquise en tant que l'homme, exerce la justice, et-il elerce la jus
tice en tant q~'if agIt avec~e prochain d'après l'amour du juste.et
t·
RELIGION CHRÉTlENNE. U3
<lu vrai; dans le bien même, ou dans l'usage même qu'il fait, ha
bite la ju~tice; en effet, le Seigneur dit que tout arbre est connu
.d'après son fruit; quel 'est l'homme qui ne connaît pas un autre
nomme d'après ses œuvres, s'i! examine attentivement dans quel fin
.et dans quelle dess.ein de volonté, par quelle intention et pour quelles
.causes elles sonL faites? LouS les Anges, et aussi tous les sages dans
.notre ~Ionde se livrent il cet examen; en général, loute herbe et
,tontgerme sortant de terre est connM d'après sa,fleur et sa semence,
08t d'après l'usage de la semence; tout métal, d'apr~s sa bonté;
10ute pierre, d'après sa qualité ; tout champ, d'après la sienne;
tout aliment, d'après la sienne; tout animal de la terre et tout oi
:seau du Ciel, d'après la leur; pourquoU'homme ne le serail-il pas
d'après la sienne? Mais quant à la qualité des œuvres de l'homme~
.d'où elle vient, cela sera dévoilé dans le Chapitre sur la Foi.
97. VI, LE SEIG~oUR PAR LES MÊMES ACTES S'E1'T uro AU PÈRE ET
LE PÈRE S'EST UNI i.. L U I . . .
Si l'union a été faite par les actes de la rédemption, c'est parce
,que le Seigneur les a .opérés d'après son Humain, et qu'à mesure
qu'i/les opérait, le Divin qui est entendu par le Père s'est approché .
.de plus près, l'a aidé et a coopéré, et qu'enfin ils ~e sont conjoints~
au point qu'ils élaient non pas deux mais un ; et celle Unio,n ~st la.
Glorification, dont il sera traité dans la suile.
.. 98. Que le Père et le Fils, c'est-à-dire, le Divin et l'Humain, aient
j'
été unis dans le Seigneur comme l'Ame et le Corps, cela fait Jlarlie~
il est vrai, de la foi de l'Eglise d'aujourd'hui, el résulte de la Pa
l'ole, mais néan,moins à peine en est-,il cinq sur,cent, ou cinquan(e,
sur mille, qui le sachent; la cause de cett~ ignorance vient de la
doctrine de la justification par la foi seole, à laquelle la plupart des
ecclésiastiques, qu.i recherchent une renommée d'éru.dition pOUF ar
river aux honneurs et aux ,richesses, s'attachent avec tant d'ardeur ~
que cette doctrine aujourd'hui tient et occupe tout leur mental; et
·comme, à l'instar de l'esprit de vin appelé Alcool, ell~ a enivré leurs
pensées, c'est pour cela que, semblables à des hommes ivres, ils
cn'ont poi'nt '\';U ce pOini, le plusessenliel de l'Église, que Jéhovah:
Dieu est descendu e,ta pris l'Humain, lorsque cependant, c'est uni
~uement par celte Union qu'il y a conjo~ction de l'ho\Il!"e avec
Dieu, et par la conjo~ct~OI\sal~ation : que)e. salq,t dé~eDde de la con
H~4 LA VRAIE
naissance el de la reconnaissance de Dieu, c'est ce que 'peut voi'r'
quiconque considère que Dieu est tout dans toules les choses du ciel,
et par suite tout dans loutes les choses de l'Églige, par conséquent
tout dans toutes les chos.es de la Théologie. Mais d'abord ici il sera
démontré que l'Union du Père et du Fils: 'ou du Divin etde l'Humain
dans le Seigneur, est comme l'union de l'âme' et du corps, et en
suite que cette Union est réciproque; l'Union comme celle de l'âme
e't du corps a été établie dans le symbole d'Athanase, qui a'été reçlt
dans tout le Monde Chrétien comme Doctrine sur Dieu; on y lit ces
paroles: .. Notre Seigneur J ésuscChrist est Dieu et Homme; et
quoiqu'il soit Dieu et Hom'me, néanmoins ils ne sont pas deux,
mais il est Un Seul Christ; il est Un, parce que le IJivin a pris
sur soi l',~ umain,. il est même entièrement Un, et il est une
Seule Personne, car de même que l'Ame et le Corps sont un
seul homme, de même Dieu et l'Homme son~1P!,selfl Christ,. Il mai~'
dans ce passage on entend qu'une telle union est'"êelle du FilsdeDieu
de toute éternité avec le Fils né dans le temps; toutefois, comine il
n'y a qu'un seul Dieu el non trois, celte Doctrine concorde avec la
. Parole, pourvu que celte Union soit entendue avec Dieu un de toute
éternité; dans la Parole on lit" qu'il a été conçu de Jéhovah
Père, " - Luc. l, ~4, 35; - c'est de là qu'il a eu J'âme et la vie,
aussi dit-il, «que Lui et le Père sont un. '" - Jean, X, 30:
« Que celui qui Le 'l)oit et Le connaît, voit et connaît le Père, "
- Jean, XIV, 9. - « Si vous Me connaissiez, vous connaîtriez
aussi mon Père. )) - Jean, VOl, 19. - « !-@elui qui Me reçoit,
re~oit Celui qui M''a envoyé'. " -'.Jean, xm, 20 . ..:.- «,Qu'Il est
dans le sein'du P'ère. ,,-Jean, 1,1'8. - « 'Que tout ce que le
Père a est à Lui. " - Jean, XVI:; HL ~ « JI est appeM Père
d'éternité, » - Es:ùe, IX, o. ~, « Que par' suite Il a pouvoir
sur toute chair; '1,-, Jem, Xvn, 2. - « Et tout pouvoir dans le
Vi'el et. sur la Terre. » ----l Matth. XXVIII, 1'8. D'après ces pasSà
ges et 'plusieurs autres dans 1à'I>arole, on peut v'oil' clairement que
l'Unîon du Père et de Lui est comme 'celle.'de \l'Alme' et'lidu Gorps;
c'est aussi 'pou[l'cela1que dans 'l'Ancien ,Testament' Yi est Eui-MêItie
"',' r fl •
très~souventnommé Jéhovah,' Jého~ah 'Sé'baolh, et Jéhovah Rédemp
1 leur, voit!ci-dessus, 'N° '83.
1 • 1 ~
.'
448 LA VRAIE
Puis il dit au Disciple: Vùilà ta Mère. )). - Jean, XIX, 26, 27 ::
- El une autre fois il ne l'a pas reconnue: « On vint dire à J é
sus: Ta Mère et tes Irères se tiennent dehors et veulent te voir.
Jésus répondant, leur dit: Ma Mère et mes fl'éres, ce sont ceux
qui écoutent la Parole de Dieu, et, qui la font. » - Luc, VIII,
20, 21. Matth. xn, 46 à 49. Marc. m,3t il 35; - Ainsi le Sei
'gneur ne l'a point appelée Mère, mais femme, et il l'a donnée pQ.ur
~J:e à Jean:· d~ ~:~utres .pa.§.sages elle ~sl appelée sa Mère, mais
ce Il'est pas de la boucl1e du Seigneur. Ce qui confiJ'me encore ce
rnrme poinl, c'est que le Seigneur-ne 's'est pas reconnu pour Fils de
David, car on lit dan,; les Éva'ngélistes: « Jésus interrogea le$
Pharisiens, en disant: Que vous semble-t-il du Christ? De qui
est-il Fils? Ils lui dirent: De David. Il leur dit: Comment
aonc David en esp1'itL'appelle-t-il son Sezgneur, en disant: Le'
SEIGNEUR a dit A MO:'/ SEIGNEUR: Assieds-toi làma droite, jusqu'à
ce que j'aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds? Si
donc David L'appelle Seigneur, comment est-il son fils? Et per
sonne ne pouvait Lui répondre une parole. Malth. XXIl,4t à
1)
46. Marc, XII, 35, 36, 37. Luc, XX, 41 à 44. Ps. CX, t. - A ce
qui précède rajouterai ce fait nouveau: <c lJne fois il m'a été donné
à de parler à Marie; ell;passa7t un jour, et fut~Ciel au
<c dessÎls deOlatête en vêtement bla~ui res~emblait à de la soie,
« et s'étant alors un peu an'êlée, clle dit qu'elle avait été la l\oThre
« du Seigneur, plu'ce qu'il était né d'elle, mais qu'ayant été fait
~vant qu'il ~oit maître; le premier de ces états egt lin état de ser
\'ililde, et le second est l'état de la volonté propre et par conséquent
de l'ent~ndement propre. Ces deux étals sont représenlês aussi par
,différentes choses dans le Règne Animal; le premier, par les béte~
'et par les oiseaux, Ümt qu'ils sont avec)es mères et les pères qu:ils
'suiv~nt alors 'continuellement, et par lesquels ils sont nourris el
élevés; et le second état, quand ils les quittent, et qu'ils pounoient
eux -mêmes à leur::; besoIns: pareillement par les vers ; le, premier,
quand ils rampent et"se nourrissent de fEmilles; le second, quand
ils quittent leur enveioppe et deviennent papillons. Cesdeui. ét~ts
sont aussi repl'ésen'tés daus les sujets du Règne végétal,; le pr'e~
RELIGION GHRÉTIENNE 153
mier, quand le végétal sort de la semence et s'orne de' branrcbes•
.de feuilles et de flèurs; et le second, quand il porie des fruits et
produit de nouvelles semences; cela peut être comparé à la con:-
jonction du vrai e,i du bien, puisque toutes Jes choses qui appar-
tiennent à l'arbre correspondent aux vrais, et les fruits aux bie~s.
'Toutefois l'homme qui reste dans le Premier état et n'entre pas
.dans le second, est semblable à l'arbre qui porte seulen,ent des
feuilles et ne donne pas de fruits, duquel il est dit, dans la Parole, '
.qu'il doit être arraché et jeté dans le feu, - Mallh. XXI, 19. Luc,
l, 9. XIII, 6 à i O. Jean, XV, 5, 6; - il est encore comme l'es-
clave qui ne veut point être libre, et au sujet duquel il avait été
statué, Il qu'il serait conduit vers la porte ou vers le potea~,
'.et que son oreille serait percée. avec une alène, Il - Exod.
XXI, 6; - les esclaves sont ceux qui ne sont pas conjoints au Sei-
gneur, et les libres ceux qui sont conjoints à Lui, car le Seign~ur
-dit: « Si le Fils vous fait lihres, véritablement libres vous se-
rez. » - Jean, VIII, 36.
i 07. IX. DÉSORMAIS NUL D'ENJ:RE LES CHRÉTIENS NE VIENT DANS
LE CIEL, SINON CELUI QUI CROIT AU SEIGNEUR DIEU SAUVEUR, ET QUI
S'ADRESSE A LUI SEUL.
On lit dans Esaïe: Voici, Moi, je crée un Ciel nouveau et
(1
COROLLAIRE.
iü9. Toutes les Eglises qui ont existé ava'nt l'Avènelp~nt4u Sei':'
:g-n~ur,ont été des Eglises Représentatives, qui n'ont pll voirIes
Divins Vrais qUll dans l'(')mbre; mais après l'Avènement du Sei
'Sneur da~s le Monde., il a été ins~ilué p,ar ~ui une Egl.i~e qili a vu;
RELIGION CHRÉTIENNE. 157
OU plutôt, qui a pu voir !eSDivins Vrais dans la Lumière; il Ya la
même différence qu'entre le Soir et le Matin: l'Etat de l'Eglise
avant l'Avènement du Seigneur est même appelé dans la Parole le
Soir, et l'Etat de l'Eglise après son Avènement y est appelé le Ma
tin. Le Seigneur, avant son avènement dans le Monde, était présent,
il est vrai, chez les hommes de l'Eglise, mais médiatementpar des
Anges qui Le représentaient, mais depuis son avènement il est pl'é
sent chez les bommes de l'Egti~e immédiatement, car dans le Monde
• fi a revêtu aussi le DIVIN NATUREL, dans lequel il est présent chez
les ,hommes: la glorification du Seigneur est la glorification de son
Humain qu'il prit dans le Monde; et l'Humain glorifié du Seigneur
est le Divin Naturel. Qu'il en soit ainsi, cela est évident en ce que
le Seigneur est ressuscité du sépulcre avec tout SOI! corps qu'il avait
dans le Monde, et qu'il n'a rien laiss(> dans le sépulcre, qu'GU con
séquence il en a emporté avec Lui l'Humain Naturel même depuis.
les premiers de cet Humain jUï;qu'aux: derniers: é'est pourquoi
.après la résurrection il a dit aux Disciples qui croyaient voir un
Espl'it: Voyez mes lIUins et mes Pieds, que Moi-Même Je
(1
.
el ainsi il s'est fait le ,réceptacle de.!a Divinité en toute plénitude;
"
et alors vous serez conjoints au Ciel, Ilt par le Seigneur vous pour-
rez dire,JÉsus, et prononc'er DIVIN HUMAIN.
, 1t 2. T~OISIÈME MÉMORABLE. Un jour, m'étant éveillé d~~ rauror~7
je sortî~dàns le jardin devant l~ maison, et)e vis le soleil se lèver
dans soU ,~clatj' et tout autour de lui une ceinture d'abord légère~
et ensuite plus épaisse, comme resplendissante d'or, el sous son
i68 LA VRAIE
limbe monter une 'nuée qui, semblable à une escarboucle, brillait
'de la flamme du so[eÜ ; et alors je tombai en méditation sur ce què:
'd'après les fables de l'antiquité la plus reculée, on ~vait imagin~
'l'Aurore avec des ailes d'argent portant de l'or dans sa bouche.
Pendant que mon Mental se plaisait dans ces méditations, je devins
CR esprit, et. j'entendis quelques Esprits qui parlaient entre eux et
Îdisaient: Plùt à Dieu qu'il nous fût permis de patler avec ce Nova
teur qui a jeté parmi les Chefs'de l'Église une pomme de Discorde,
'vers laquelle beaucoup de Laïques ont cou-ru, et, après l'avoir ra':'
massée, l'ont offerLe à nos yeux; par celle pomme ils entendaient
))n Op'uscule intitulé: EXPOSJ'TlON SOMMAIRE DE LA DOCTRINE DE LA.
NOUVÉU,E ÉGLISE; et ils dirent:, C'est assurément quelque chose de
SchislNalique à quoi' jusqu'à présent personne n'ava"it pensé; et
j'entendis alors l'un d'eux crier: Quoi! Schismatique? c'est Héréti
que; majsquelques-uns à côté de iui dirent'en le repoussant: Tais
toi, garde le silellce; ce n'est pas Hérétique, il'1allègue une foule de
passages de la Parole, auxquels nos étrangers, par lesquels nous en
tendons les laïques, font attention et donnent leur assentiment.
'Comme j'entendais cette discussion, parce que j'étais en esprit, je
m'approchai ~t je dis: l'fe'voici,' qu'y a-t-il? Et aussit,ôt l'un d'eux, .
Iq~i, 'ainsi"quë'je l'ai appris pI8;"t!ard, était Alema,nd, natifde Saxe.
et avait parlé d'un ton' d'autorité," me dit: D'où t'est vertu l'audace
tle renverser le 'Culte affermi par Lant de sièclés dans le Monde Chré
tien" culte qui a ponsÎsté à Invo'quer Dieu le Père'comme Créateur
Ile l'Univers, son("Fils comme Médiateur, et l'Esprit Sàint comme
fopérant? et 'toi,' tu !I.s~pares 'Ide 'n'~lre perso~nalité le Premier et le
'Dernier Dieu,' lorsque· cependant lë' Seigneur dit Lui-Même:
Cl Quand vous priez, ~riez ainsi: NOTIlE PÈRE, QUI ES DANS LES CIEUX:
'lS0IT 'SANCTIFIÉ T9N NOM! VIENNE TON ROYAU~IE ! » Ainsi, n'a-t·i! pas.
'été ordonné d'invoquer Dieu le Père? - Après qu'il eut prono'ncé
'ces moLs, il se fit un silence, 'et Lous ceux qu i étaient de son avis se
tinrent fermes, tels que des soldat~ coüiJageux sur des vaisseaux de
guerré à la vlle d'une flotte ennelllie, prêts à crier: Combattons
maintenant, la victoire est certaine ;' et alors je commençai à parler.
et"je di~: Qui1devous ne 'sait pas que Dieu est descendu du Ciel, et
'qu'il ~J été fai~)jo'mme:j car dQ li't: « La Parale était cliez, Dieu.
'et Di~u étatt la'Pb:role, et'..la Parole Ch'air a été faite? »ÇQui , de
1.,
.. ('~
si vous, qui avez été assemblés d~n~ ce lieu, VO/.IS avez quelque Re;;-
lision ou non, car l'idée· de Dieu entre dans.tout ce qlïi e~t de la
rel.igion ; et par cette idée se fait la conjonction, et par la conjone,.,.
tion la salvation ; nous, dans le Ciel, nous llso~s tous les jours cette
Oraison, comme les hommes sur la Terre, et alors nous p.ensons•
. non à Dieu le Père, parce qu'il est invisible, mais à Lui dilDS. s~o.
Divin Humain, parce que dans le Divin Hllm~in il est visible~ et L,u,
dans. le Divin Humain est .appelé par vous leChrist, m~,s pal:.nous.!
le Seigneur, et .I~insi pour nous le, Seigneur est le Père.' dans les
Cieux; le Seigneur a aussi enseigné ,que Lui et le Père sont un ; que
le Père est en Lui et L.ui ,dans. le Père; que celui qui Le '~oit, voit le
Père; que perso.nne ne vient au père que par Lui,; e!,.aHssi que .Ia
volonté du Père est qu'on croie al! Fils, et que cel~i ,q!.li ·ne cr.oit
point au Fils ne voit 'point la Vie, bien plus que la colère,oe Dieu
l ~' )
reste sur lui; d'après çes passages il est èvident qu'on s'adresse au
Père par Lui et en Lui; et comme n'en est ainsi, il a e,nc,ore ense~
gné que tout pouvoir Lui a.été.donné dans le Ciel et sl\r la Terre:
il est dit dans cette Oraison: «( SOIT SANCTIFIÉ TON NOM! VIENNE TON
ROYAUME ! l'~ et nous avons démontré d'après la Parol~ que le Divilli
Humain du Seigneur est le Nom du Père, et que le Royaume du
Père vient quand on s'adresse immédiatement au Seigneur, et nulle-
ment quand on s'adresse immédiatement à Dieu le Pèl'e; aussi est-
ce encore pour cela que le Seigne'ur a ordonné' à ses Disciples de
prêcher le Royaume de Dieu, et c'est là le Royaume de Dieu .. A ces ~!~"
mots nOil Antagonistes répondirent: Vous cit~z be\iL!COUP d!l pas-
sages de la Parole, peut-être les y avons,-nous l~~, mais nous pe
nous en souvenons pas, ouvrez donc dev~nt nous la Parole, etlisez-
les, principalement 'ceux .qui montrent que le 'Royaume du Père
v'ient quand. arrive le ,Royaume du Seigneur; et alors ils dirent aux
Enfants: Apportez la Parole; et ils rapportèrent, et nous y lumés·
cè qui SUIt: « Jean ]Jr~chant l'Évangile du Royaume, dit: Ac-
.compli est le temps, 'et s'est approché le ROYAU~IE DE DIEU" " -
l'tfarc, 1, 14, 15, Matth. III, 2. - « Jésus LJ-ti-Même pr,êcha l'É-
vangile du Royau.me, et que s'app1'ochait le ROYAu.m: DE DIE,u ...
- Mat(h. IV, 17,23, IX,.30. « Jé~u.s Q1'don":la à ses disciple~ <le
prêcher et d'évangéliser le ROYAU~lE DE DIEU. II - Marc, XVI, H)~
Enfant nous est né, un Fils nous, a été donne, sdn Nom sera
âpp~'lé DIEU, HÉROS, PERE D'ÉTERNITÉ. » ....:.. Esa'ie, IX, 5 . - « Toi~
notre p'ère, Ahrah,am, né ~ol;k connaît, pas, et, Israël ne nous,
reconnaît pas; TOI, JÉHOVAH (tu es) NOTRE PÈRE, NOTRE RtDÉ~IPTEUR,
DÉS"LE SIÈCLE (é' est)' TON NOM. " ~. Esaïe, LXIlI, 16'. -:. N'a-t~il
pàs dit à Philippe qJi voulait v~ir le Père: « Philippe! ne m'as
tu pas connu? qui Me voit, 'voit le Père. )1 ~ Jean, XIV, 9. XIJ~
RELIG,lpN ê~RÉTIENNE. J71
(~5; -dès lors quel,autre ~~t l,e.P~re, sinon c~l~ui q?e PhilipP,el vit
;de ,ses propres,yeux.? A cela ,n~u~,aJoRt~me.s: 1~. est dlt\~(lnS l~~t le
;MoDlle Chrétien, quel p~ux q~i, s~nt .~e l'~glise font le' Corps' du
4::hrist 1 et sont dans son Corps, comment alqrs l'homme .de l'Ê;glis8
~elJt-il s'adresser à pi'eule Père,' si1ce n'e~t B'~" gelui dans leë~rps
duquel il est? Autrement il sortira
. . "l, i. '"
entièrement.du
"' .•
corp's et s'en'ira• i, j J,l'
DE LA',., RÉDEMPTION.
L • 42
'.J 78 LA VRAIE
mais 'il en est peu qui sachent en quoi consiste l'une et en quoi con
. siste l'autre, il faut donc le dire: Le Seigneur, d'après la Fonction
Sacerclotale, a été appelé JÉsus, et d'après la Fonction Royale,
CHRIST '; et aussi d'après la Fonction Sacerdotale, il est nommé dans
la Parole Jéhovah et Seigneur, et d'après la fonction Royale, Dieu et
Saint d'Israël, et aussi Roi: ces deux fonctiops SOIlt distinctes en
tre elles comme l'Amour et la Sagesse, ou, ce qui est la même
chose, comme le Bien et le Vrai entre eux; c'est pourquoi lout ce·
que le Seigneur a fait et opéré d'après le Divin Amour ou le Divin.
Bien, Hl'a fait et opéré d'après sa Fonction Sacerdotale; et tout ce
qu'il a fait et opéré d'après la Divine Sagesse ou le DiYinYrai, jll'a
fait et opéré d'après sa Fonction Royale; dans la Parole aussi Prètre,
et Sacerdoce signifient Divin Bien, 'Iandis que Roi et Royaulé signi-·
fient Divin Vrai; les Prêtres et les .Rois dans l'Église Israélite re
présentaient ce Bien et ce Vrai. Quant à ce qui concerne la Rédemp
tion, elle appartient à ces deux Fonctions; la suite montrera ce qui
appartient à l'une et ce qui appartient à l'autre. Mais pour que cha
que chose SOiL perçue distinctement, l'exposition en sera divisée pal'
Sections ou Articles" dans l'ordre suivant:
1. La Redemption même a été la subjugation des Enfers et
l'ordination des Cieux, et pa,· l'une et l'autre la préparation a'
une nouvelle Église spirituelle. '
II. Sans cette Rédemption aucun homme n'aurait pu êt1'e
sauvé, et les Anges n'auraient pu subsister 'dans t'état d'inté
grité, ,
Ill. Ainsi le Seignem' a racheté non-seulement les hommes>,
mais aussi les Anges.
IV. La Bédemption a été une œuvre pw'ement Divine.
V, Cette Rédemption elle-même n'a pu être faite que pm'
D~~rn~. .
vi. La Passion de la croix a été la der11iè1'e Tentation q'lfe le
Seigneur a subie comme Très· Grand Prophète,. el elle a été le
moyen de la Glorification de son Humain, c'est-à-dire, de l'u
nion avecleDivin de son Père, mais elle n',a pas,été la Rédemp
tion,
VII. La croyance que la Passion de la, croix a ~té la' Rédemp
tion même, est l'erreur fondamentale de l'Église,. et cette er
RELIGION CHRÉTIENNE t ";9
reur, jointe à l'erreur sur les trois Personnes, Divines de tO'Ute
éternité, a telleme'flt perverti toute l'Église, qu'il ne reste rien
de spirituel en elle.
}I:lintenant chacune de ·ces propositions va être développée en
:particulier.
H5. I. LA RÉDEMPTION MI1JME A ÉTE LA SUBJCGATION .DES ENllERS
ET L'ORDINATION DES CIEUX, ET PAR L'UNEET L'AUTlIE LA PRÉPARATION
A UNE NOUVELLE ÉGLISE SPIRITUELLE. ,~,
5.(,'
'180 LA VRAIE
dans Esaie: « Qui (est) celui-ci qui vient d'Edon;les habits
teints, de Bozra, celui-ci honorahle, Jans son v8tement, mar
chant dans la multitude de sa force? (C'est) J.Jfoi, qui. parle
dans la justice, grand pour sauver. Pourq!.loi rouge en ton vê
tement, et ton habit comme (celui) d'un fouleur au, pressoir?
Au pressoir j'ai foulé seul, et d'entre le peuple nul homme
avet Moi; c'est pourquoi je les ai foulés dans ma colère etfe
es ai écràsés dans mon emportement, de là a été répandue
leur victoù'e sur mes v~tements, car le jour de la vengeance
(est) dans mon cœur, et l'année de mes Rachetés est venue,
mon bras Ma procuré le salut; j'ai fait descendre en terre
leurvictoù'e, Il a dit: Voici, mon peuple, eux, des fils; c'est
pourquoi il est devenu pour eux Urt Sauveur '; à cause de.son
amour et a cause de sa clémence Lui les a rachetés. .. -.LXm,
'1. à 9. - Ceci a été dit du combat du Seigneljr contre les Enfers;
l)ar le vêlement dans lequel il était honorable et qui était rouge.
il est entendu la Parole,à laquelle le peuple Juif avait fait violence;
le combat même contre les Enfers, et la victoire sur eux, sont dé
crits pàr ,ces mots: « Il les a foulés dans sa colère et les a écr.asés
dans son emportement; » par ries expressions: « ·D'entre le peuple.
Dul homme avec l\loi; mOD·bras M'a procuré le salut; f'ai fait, des:"
cendre en terre leur victoire, » ïl est décrit qu'il a combattu Iseul
et d'après la propre puissance; par celles-ci: « C'est pourquoi il
est d~\\enu pour ·eux un Sauveur; à 'cause de son amour et à cause'
de sa clémence, Lui les a rachetés; »'il èst décrit que c'est par là
qu'il les a sauvés et rachetés; par celles-ci: « Le jour de la \'en
geance est dans mon cœur, et l'année de mes Rachetés est venu,", ,.
l est entendu que ce fut là la oaU5e de son avènement. De nouveau
dans Esaïe: Il 'vit qu'il n'y avait person11:e, el il fut étonné .
K
qu'il n'y eût point, d'intercesseur,. c'est pourquoi son bras ~ui
p rOCU1'a le Salut, et sa Justice le soutint; de la il r.ev~#lla Jus
tice comme cuirasse, et le casque du Srllut sur sa· tête; e"t. il re
v.~tit des habits de vengeance l et se cOUl.'rit de zèle comme'd'un
manteau. Alors vint a rSùm'le Rédempteur. » - LlX, 16, n,
20. ·-Dans Jérémie:\ u Ils font été consternés'; leurs (hommes}
par comparaison avec un Roi juste qui attaque ces brigands avec
son Armée, en passe uhe partie au fil de l'épée, jette l'autre dans
des prisans, ,leur enlève le bUlin, et le re9titue aux habitants, puis
rétablit ('odre dans le l\oyaume et le met à l'abri d'une pareille 10
v3sion. Ge sujèt peut aussi être illustré par une comparaison avec
une troupe de bêtes féroces qui sortent des fôrets et se jettent sur
les troupeaux de menu et de gros bétail, et au!\Si sur les hommes,
ce' 'qui fait que l'h'omme n'ose sortir des murailles de sa ville, ni
.cultiver la terre, d'où il résulle que les campagnes seront désertes,
etflque les citadins périront de famine; et la Rédemption peut être
illustrée par 'lIa destruction et l''expulsion de ces bêtes féroces, et
p:1t111a protec,tion de.s champs contre une nouvelle invasion. Ce su
jet! peut encore être illustrél par des sauterelles qui dévorent toute'
la,<verdure de la terre; et par les moyens employés pour 'qu'elles ne
fassent pas~ d~autl'es 'ravages: pa'reillement par les i..~e.c!.es qui', ·au
commencement deI l'été;' priven 't les arbres' d'e fe).lilles, et Ipar 000
RELIGION CHRÉTIENNE {83
:' l'
res ~es,' .~orpbes ,el les Piedsj ~:t,,!~ s~ig~é~r h~i:M.ême est':' ~~~ et:
JaVIe de tout cet Homme; SI donc le SeIgneur n eut pas fait la Ré!..
de~~tionl: ('el Hommeedt élé déll~llh ;' il é~i délruit qu~nt aüx'Pf~llsf
et ;ux Lombes lorsque' l'EgliseQda'nsllës' tèrres'se relire, quant à l~l j
, j 'J " ,,"., , , 1 . . " , 1
Répion gastrique l~rsque le Dernier Ciel se retite, quirit à la Poi
trine lorque le Second Ciel se re"fire, et alors la Têlé, n'ayant poiJ
de correspondance avec le Corps, tombe en défaillànce. liais c~a'
va ~ire illustré par des comp'âr~rs'dhV: ,Oti!lOdla sabgrèn~ ânIPf~~'
de~ pieds, elle monte p~ogressivemeni, et' elie corrompt d"abord l~eS:
l~~bes, eI)suite les, visc~,~~s df 1',~f?olJl~,n! e~ enfi~ les p~'rtiekJ~!J
smes du, Cœur, alors l'homme, amsl ,qu Il est ncHOlre, sudéomOa et
me~l't. èela l p'J~t aus'si élie mJstré par u'ne comJaraison ave'C~es~
maiadies d~s vis'c~r~s' qlii ' SQrii' ~u·des,s(jus dll'Dia'phragme': Quajd
ces v'iscères déRé~bsènt, l'e!Cœu~j cdinrrlence à 'pal'piter et'fe Pouth~D!
à h~leter fo'rlenlertt , et' enfin totii lub'\lven\ei'lt ce~sE\'. Cêla peul' !l.J~si:
i
tre, le prem ier venu; en effet, tous les maux sont contagieux, et peu
vent· être comparés à la peste qui se communique par la seule aspi
ra~i,on et par la seule exhalaison; et aussi à un cancer ouà une ~aD\~
1
grène, qui se glisse et met en putréfaction ,les parties voisines 'et
successivement celles qui sont plus éloignées:, jusqu'à ce que tout
le corps périsse; les plaisirs du, mal, dans lesquels chacun naît, 'en
sont la cause. D'après ce qui vient d'ètre dit, il est maintenant évi
dent que, sans la Rédemption par le Seigneur, aucun homme ne "\
peut,être sauvé, et que les Anges ne peuvent 'Subsister dilns l'état
d'intégrité: l'u'nique re~uge pour ne Pl:lS périr" c'est de s'adresser'
'au Seigneur, car il dit: (( Deme1fl;ez en ~foi, e~ MOl en VO'l{S ;J.
cOlflme te sarme,nt ne peüt porter du fruit par lui-même, s'il ne
demeure dans le cep, de même vous non plu~, si en Moi voûs ne~)
demeùre.z: Moi, je suis le Cep, vous, les sarments; celui qui
demeure en Moi, et Moi enfui, celui-làporte du fruit beaucoup, .
parce que sans Moi vous 'fie pou'vez faire rien: si que.fq~'un ne
demeure pas en Moi, il est jeté dehors, et il devient sec, et dans
le/eu on le jette, et il est brûlé. » - Jean, XV; 4, 5, 6.
121. III. AINSI LE SEIGNEUR A RACHETÉ NON-SEULEMENT J.ES
HQI1lIIES, MAIS AUS,SI LES A,NGES.
C,ela est une conséquence de ce qui a été dit dans l'Article précé
d~~.t, que sa,lls la Rédemption par le Seigneur les Anges non plus
n)uraient pas pu subsister,; aux causes ci-dessus présentées se J
joignent,celles-ci : 1"~Au temps du Premier Avènement du Seigneur ':
le~ Enfers s'étaient accrus par le haut, au point qu'ils remplissaient
tO\I}t le Monde des Esprits, qui tient le milieu entre le Ciel et l'Enfer,
et qu'ainsi non-seulement ils portaient la confusion dans le Ciel qui
~~tJ appelé le dernier Ciel, mais qu;iJs attaquaient aussi le Ciel mo
j'eH en l'infestant de mille manières; si le Seigneur ne.l'eût sou-')
tepu" il allait ,à sa destructio,n. Une telle attaque des Enfers est en
tendue pa'i la Tour~l,evée dans la terre de Schinéar, sa ,tête de~ait
al~er ju~qll'au. Ciel, mais les efforts 'd,e ceux qui I~ cOI)struisaient fu-.
r~Dt, arr.êtés. par la cqnfusioD;.dé~ I~v,r~s, et eux-Il!êmes furent dis
Pws~s, et la Yi):le fut. n0'!lmé Bab~l, - Gen, X,l,.1 il 91 ; ~ ~e qWJ
-es.,~ entendu dans ce ,passage nar.;lat,Tour, et par lafcoJ'lfusion des l~
vres, a été ,expliqué dans les ARCANES 'CÉ,LESTES ,im,pri~és fr.Lo,ndres.
Si les Enfers se sont accrus jusqu:à u,ne teUe hauteur, ·,ce"ftJ,t parce.,
RELIGION CHRÉTIENNE. 187
que, au temps où le Seigneur vint dans le Monde, tout le Globe s'é
tait entièrement éloigné de Dieu, par les idolatries et par les magies,
et que l'Eglise, qui avait été chez le fils d'Israël et enfin chez les
Juifs, avait été complètement détruite par la falsification et par l'a- Il
dultération de la Parole, et parce que tous, tanrles uns que les au
tres, se rendaient'après la mort dans le monde des Esprits; où enfin
leur nombre fut tellement augmenté et multiplié, qu'ils ne pou
va:ient en être. chassés que par la descente de Dieu Lui-Même, et,
~Iqrs par la force de son Divin bras; la manière dont l'expulsion fut
aite a été décrite dans l'Opuscule imprimé à Londres, en litiS, li
sur le JUGE~IENT DERNIER; cela a été accompli par le Seigneur, lors-"
qu'il étaiL dans le Monde; la même chose es( encore faile aujour
d'hui par le Seigneur, puisqne c'est aujourd'hpi, ainsi qu'il ,a déjà
~t~ dit, son Second Avènement qui a été prédit partout dans l'Apo-"
~alypse; et dans Matthieu, X.XIV, 3, 3~ ; dans Marc, XIII, 26; dans
Luc, XXI" ~i ; et dans les Actes des Apôtres,I, If, et aille~lrs ; la 1)
différence consiste en ce que dans son Premier Avènement, ce grand
.accroissement (les Enfer~ était provenu des idolâtres, des magiciens
et,des falsificateurs de la Parole, tandis que dans ce Second Ayène;
ment il provient de soi-disant C,hrétiens, tant de ceux qui se sont
imbus du Naturalisme, que de ceux qui ont falsifié la Parole par les
confirmations de I~ur foi fabuleuse sur trois Personnes Divines de
toute éternité; el sur la Passion du Seigneur qu'ils prétendent avoir
été la Rédemption elle-même; ce sont, en effet, ceux-ci qui sont en
tendus par le Dragon et ses deux Bêtes dans \' Apocalypse, Chap" XII
et: XIII. 2° Une seconde cause ql!i ,a fait que le Seigneur a,ussi a ra
ilhelé les Anges, c'est que non-seulement chaqne ho~me, mais
m~l,lle, chaque Ange, est par le Seigneur détourné du mal et tenu
.dans le bien; car nul, SOil Ange'; soit homme, n'est dans le bien
par soi-même, mais tout bien vient du Seigneur; lors donc que le
marchepied ,des pieds des Anges, qui pour eux est dam le Monde
,des esprits,' eut ét~ soustl~ait, il leur est arrivé comme il celtli qui
'S'as~ied sur un trône, lorsque les stylobates en sont enlevés. Que les
Â!l:ges ne' soient pas purs devant pieu, on le voit d'après les livres
PIiAphétiqpes de la Parole, et aussi dans Job; puis, en ce qu'il ,n'y
.a "Ilas, yu seul Ange qui !l'ai t'précédemment été hem,me. Par là se
trouve confirmé/.ce- q\li a é,té ,dit dans les préliminaires de ,cet Ou
i8B' LA .VRAIE'·
vrage sur! LA r'ol DG NOUVEAU' Citt ETl LA! NOUVELLE' E'GLISE D~~' LÀ' ,
FORME UN:fVEJcSI::LLE' ET DANS LA FORME'SINGULIÈRE', sav(}ir, « que le 8&i-,
{( fiSt venU' d'ans le Monde pOlir élol'gner d& l'homme l'Enfer\' et qu'il
« ra \éloign1J pa:(, des combats con tre lui, .et par ,des victoires rem~
(1 portées SU'f lui; ainsi il l'a sùbju:gué et l'a' remis, S0us'son obéis-'
(1 sanc'e. e» p'af là se trouve aussi confirmé, Il que Jéhovah Dieu est
- Matth. XIII, 57, Marc, VI, 4. Luc, IV, 24. - « Jésus dit: It
n'est point convenable qu'un PROPHÈTE meure hors de Jérusa
lem. l ) ' - Luc, XIII, 33. -'" La crainte les saisit tous; ils
louaîent Dieu; 'd~ant qu'un GRAND PROPHÈTE avdit été 'suscite!
parmi eux. »'--' Luc, VII, t6. _:" Ils disaient de JésUs: C'es(.
/
"
196 LA VRAIE
le PROPHÈTE de Nazareth. )) - Matth. XXI, t t. Jean, VII, 40, 4t r
- .. Un PROPHÈTE sera suscité du milieu de tes frères, à ses
paroles vous obéirez." - Deutér. XVIII, 1~ à 19.
"" t.30. Que les Prophètes aient représenté l'état de leur Eglise
~l;Iant à la,du.ctrine tirée de la Parole, et quant à la vie selon cette
doctrine, on le voit par ces passages: Il a été ordonné au Prophète
'l!;saïe, " de délier le sac de dessus ses reins, d'dter son soulier de
~~n pied, et d'aller nu et déchaussé pendant trois ans, en si
g,ne et en prodige. » - Esaïe, XX, 2,3. - Il a été ordonné au
prophète Ezéchiel,. pour qu'il représentât l'état de l'Église, .. de .
préparer son bagage pour déloger, et de s'eh aller dans un
J
a'l:ttre lieu aux yeu:t des fils d Israël ; de mett7'e dehors son ba
9,(lge pendant le jour', de sortir le soir par un trou fait à la.
muraille" de se couV7'u'le visage pour ne pas voir la terre, et
d'être ainsi en p1'odige à la maison d'Israël; puis de dire:
Voici, je suis votre p1~odige, comme j'ai fait, de même il VOU$
sera fait. » - Ezéch. XII, 3 à 7, 11. Il a été ordonné au Prophèt&
Bosée, pour qu'il représentât j'état de l'Église, " de prendre une
p~ostltuéepour épouje; et il en p1'it une, et elle lui enfanta.
{TOis enfants, dont il nomma l'un lisréel, l'autre Sans-Misé
ricorde, et le trozsième Non-mon-peuple. Et il lui fut de nou
~e~u ordonné de s'en aller et d'aimer une femme aimée d'ur~
~Jmpagn~n et adllltère; et il l'acheta même pour quinze pièces.
d't-,'gent. " - Hos. J, 2 à 9, III, 2, 3. -Il a aussi,été ordonné à:
qp Prophète, " de mettre, de la cendre sur ses yeux,' (Jt de se
(aisser frapper et" blesse1'. Il - J Rois, XX, 35 à 38. - Il a été
~rdonné au Prophète Ezéchiel, pour qu'il représentât l'état de l'É
glise, (( d(1 p,'endre ~me briqu,e, de graver dessus J érusalem ~
q~en faire lesiége, de construire contre elle un retranchement
etun rempm't, de placer une plaque de fer entre lui et la ville,
et 'de coucher sur le côté gau,~he et ensuite. sur le côté droit.
r
Pu~~, de prendre du froment, .de orge, des lentilles, du millet
e~~~ de.r
't!
ép.eaut1.'e et de. .s'en faire du pain; et aussi
',~ ,. "), •• .
de se faire
ttrt gdteau d O1'g~. avec dr: I~ fiente d homme; mais à sa prière,
J J
ble;ssé par un rival? S'il Ya union au moyen de tels actes, c'est con
fQrmément à mie loi gravée dans la nature. Le Seigneur dit: « Moi~
't • l 'IJ
le suis le Jbon Pasteur; le bon Past~ll'r dépos~ son âmepour les
hrè,his,o 'à c~use t
de'cecimQn
«l' l,
Père M'aime. "-rJean,
ri J
1 1
X, H, t7~ Il il. . ,
.,
RELIGION CHRÉTIENNE. 2o.t
..
appelé Triumpersonat; et alors quoi de plus facile pour le Dia
hie. que d'~ppliquer la maxime: Divise et commande, 6'e8t
dire, de partager les esprits; et d'exciter des mouvements de ré
bellion, tantôt ,contre un Dieu, tantôt contre un autre, comme il es.
arrivé depuis l'époque d'Arius jusqu'à pré~ent, et ainsi de renver- ( .
ser du Trône le Seign~ur Dieu Sauveur, à Qui tout pouvoir appar-;
t,\enl dans le Ciel et S,VI' la terre -Ilatth., XXVIII, 18, - ft d'y;
placer un de ces Clients, et de lui décerner le culte, ou, parce qu'on
a décern,éJ~ culte à ce client, de l'enlever aussi ,au Seigneur. Lui~.
Même?
. . " " "
134. A ce qui vient d'être dit, j'ajouterai ces MÈ~IORABLES. -,
l>REMIEn
, '1
MÉMORABLE: Un jour -j'entrai dans un Temple du Mond
que nous s~vons ·~t ~royons, ; le voici: Dieu le Père, irrité contre le
,
l,.
,
'.'
l,
20i J,.A VRAIE
a accomplis, quand il était dans le Monde, il ln 'y aurait eu de salut
p,our personne sur Terre, ni pour personne dans les Cieux; et: en l
outre il L'enseignera l'ordre introduit par la'création, ordre seldo,_
lequel on doit vivre/pour ê~re sauvé, et que' ceux qui vivent selon
CeL ordre sont comptés au nombre des Rachetés et sont nommés;
Elus. Après qu'il eut prononcé' ces paroles" il se forma sur I~s côtés.
dans le Temple, des fenêtres par lesql1elles une lumière brillante
inOua des quatre plages .du Monde, et il apparut des Chérubinsl
qui volaient dans la splendeur de la lumière; et l' .\nge fut enleyé
vers les siens au-dessus de l'ouverture; et nous nous relitâmes'
joyeux.
t35. SECOND"A!ÉMORAIlIJE. Un joul',~I.rn'étant le matin éveillé de
mon &ommeil"le Soleil du Monde spirituel m'apparuL'dans son éclat,
eL a\l-dessQ.us jelvis les Cieux, qui en étaient aussi éloignés, que là
Terre l'est de son Soleil; et alors il se fit entendre des Cieux 'des'
paroles ineffables, qui, réunies ensemble, formaient par articulatioli
cett~ phrase saisissable : Il.n'y a qu'un seul Dieu, qui est Homme,
dont l'habitacle' est dans ce Soleil; 'cette phrase articulée tomba pa
les Cieux Moyens ,-ers le Ciel Infime, et de là dans le Monde des
Esprits, où j'étais ;,et je remarquai que l'idée d'un seul Dieu, que
les Anges avaient expri~ée, était, selon les degrés 'de descente.
changé'e en une, idée de trois Dieux; pendant' que je faisais celte
relliarque j'entrai en conversation. avec ceux qui pensaient trois"
Dieux, leur disant,: Oh !II quelle énormité! <d'où vous vient-elle? Et,
ils répondirent: Nous pensons troIs ;d'après MIre idée ,perceptible
de Dieu Tri-un, mais celte ..idée neitombe jamais dans notre bouche;
quand nous parlons, nous ,disons tOu'jours à bouche pleine que Dieu 1
esL-lm ; peu importe qu'il y ait dans nos mentaIs une ,autre idée.
pourvu qU'Jelle n'en découle pas, ,et ne scinde pas l'unité de Dieu
dans la bouche; mais néanmoins elle en 'découle de temps en temps.
pui~qti' elle y esl, et alors si llOUS parlions, nous diri'ons trois Dieux~ 1
rnais,nous nous en gardons bien, de ,peur' d'e naus exposer à la ri
sée de nos auditeurs,: ~et alors ils parlèrent ouvertement d'après! II
leur' pensée, disant :IIEsl-ce qu'il n'y a pas trois Dieux, puis~u'il y.
a trois PersoDl1es'Divines, dont chaoune est Dieu ; Et pouvons-nous 'f
penser, autrement, 'qu'and lel:Ohef:de notre,Eglise, dan:s le précieuX
~'1 recueil de ses saints dogmes, assigne à l'un la Création,' à'l'autre 1
,i~
i
t"
RELIGION CHRÉTIENNE. ,205
Rédemption, et au troisième la Sanctification; et quand, de plus,' il
attribue à chacun d'eux des propriétés qu'il affirme incùmmunica
bles aux deux autres, propriétés.q1fi sont non-seulement la Création,
la Rédemption et la Sanctification, mais encore l'Imputation, la Mé
diation et,I'Opération? Dès lors est-ce qu'il n'yen a pas un qui nous
a créés, et lui aussi impute; un autre qui nous· a rachetés, et lui
aussi fait médiation; et un troisième qui of)ère l'imputation obtenue
par la médiation, et lui aussi sanctifie? Qui ne .sait que le Fils de Dieu
a été envoyé dans le 'Monde par Dieu le Père, pou r racheter le Genre
humain, et ainsi devenir Expiateur, Médiateur, Propitiateur et Inter
eesseur? et comme celui-ci est un avec le Fils de Dieu de toute éter
nité, ne sont-ce pas là deux Personnes distinctes par elles-mêmes?
·.et puisque ces deux personnes sont dans le ciel, l'une assise à la.
droite de l'autre, n-e doit-il pas y avoir une troisième Personne pour
exécuter dans le Monde ce qui a été décrété dans le Ciel? Quand
j'eus entendu ces paroles, je gardai le silence, mais je pensais en
moi-même: Oh ! quelle folie! ils ne savent rien de ce qui est en
tendu, dans la Parole, par Médiation: et alors d'après l'ordre du
Seigneur trois Anges descendirent du Ciel, et me fl.!rent ·associés,
afin que, d'après une perception intérieure, je parlasse avec ceUI
qui étaient dans l'idée de trois Dieux, et spécialement sur la Média
tion, l'Intercession, la Propiliation et l'Expiation, qui sont attri
bué~s par eux ~ la Seconde Personne, ou au Fils, mais seulemenr
après qu'il eut été fait Homme, et il a été fait Homme plusieurs
siècles après la Création, alors qU(l ces quatre moyens de salut n'a
.. vaient pas encore existé, et qu'ainsi ,Dieu le Père n'avait pas été
rendu propice, le genre humain n~avait pas· été expié, et personne'
n:avait été envoyé'du Ciel pour interCéder et opérer, la médiatron.
:Q',après l'inspiration qui me fut dohnéje 'pârb.i.. aleçs avec eux, en
disant·: Appro~hez en aussi grand nombre qu~il estlpossiblé, etécoU'
tez\ ce qu.i es:t entendu 'dansl!a Parole" p,ar ,:Médiation~' Intèrdession,
Expiatio'~ et Propitiation; ce,sont là ,quatre Attributions de la grâce
du Dièu unique dans son Humain; Dieu ,fèjPère.ne peut jamais' être
approché, ni ne peut· Lui-Même s'approcher 'd'aucun homme,parce
qu'il est Infini:,et d;ms son :eue qui est. Jéhovah,"et qu:e' si, par sdn
.'$tre il.appr.ochait"de Phomme il le 'd'issou4rait,.comme le feu 'dis
sout le,bois .et,IEtré~uit en cendres; cela est évident d'après ces pa
206 LA. VRAIE
Toles qu'il adressa à Moïse qui voulait Le voir: cc Personne ne peut
.Me voir et vivre, " - Exod. XXXIU, 20; - et le Seigneur dit,
flue cc Dieu, personne ne (le) vit jamais, sinon le Fils qui est dans
le sein du Père,1) - Jean, l, t8. Matt~. XI, 27; - et que « per
,sonne n'a entendu la voix du Père, ni vu son aspect, » - Jean,
V, 37; - on lit, il est vrai, que Moïse a vu Jéhovah face à face, et
a parlé avec Lui bouche à bouche; mais cela est arrivé par l'inte......
médiaire d'un Ange, comme pour Abraham et Gédéon. Puis donè
-que tel est Dieu le P'ère en Lui-Même, il Lui a plu de. prendre' l'Hu
main, et dans cet Humain d'àdmettre les hommes, et ainsi de les
écouter et de parler avec eux; et cet Humain est ce qu'on nomill~
le Fils de Dieu, el c'est' là ce qui opère médiation, intercession,
propitiation et expiation. Je vais dire par conséquent ce que sig!1i....·
fient ces quatre Attributs de l'Humain de Dieu le Père: La MÉDIA.
TION signifie q1le cet Humain est l'intermédiaire par le'quel l'homme
peùt s'approcher de Dieu le Père, et Dieu le Père s'approcher de
l'homme, et ainsi l'enseigner el le conduire pour qu'il soit sauvé;
c'est pourquoi le Fils,de Dieu, par qui est 'entendu l'Humain de Dieu
le Père, .est appelé Sauveu'r, et dans le l\Jonde, JésUs, c'est-à-dire,
Salut. L'INTERCESSION signil1e une perpétuelle Médiation, car l'Amour
même, auquel appartiennent .Ia Miséricorde, la clémence et la grâce
intercède perpétuellement, c'est-à-dire, est perpétuellement en mé
diation, pour ceux qui font ses préceptes, et qui sont ceux qu'il
aime. L'EXPIATION. sign'ifiè l'éloignement des péchés, dans lesquels
l'homme se précipiterait~ s;il s'approchait de Jéhovah nu (non re
vêtu de l'Humain) La PROPITIATION signifie. l'opération de la clé-:.
, mence et de la grâce, ,afin que l'homme par les péchés ne se préci':
pite pas dans la damnation; 'elle signifie aussi la surveillance afin
qu'il ne,profane,pas la sainteté, c'est ce que signifiait le Propitia'!.o
r
toire sur Arche danS le Tabernacle. Il est notoire que Dieu dang
ljl Parole a'par\é selon les' apparences, par exemple, 'quand il dit
qq'il se met en colère" qu'il se ,venge, qu'il tente, punit, jette en
el\fer~ 'damne, et même qu'il {ait le 'mal, lorsque cepend'ant il ne se
m~t en, colère 'contre personne, ne se·vetJge de'personne~ ne tente,·
q~''PIHlit,;~elliellte'en enfer, nef·damne p,ersonne, ces actions son
aQ$sj. él~ignées derDipu, que l'Enfei'l~est dUI Ciel,. ,et infiniment plus;
~ sOJlt.donc de& looutions selon'j Jes" appaneJ1dés; il Yla' aussi, 'dans
RELIGION CHRETIENNE 20'1
un autre sens, locutions selon les apparences dans les expressions
d'Expiation, Propitiation, Intercession et Médiation, par lesquelles
sont el)tendues des attributions de l'accès auprès de Dieu, et de la
grâce provenant de Dieu, par son Humain; éoinme ces attributions
n'ont point élé comprises, on a divisé Dieu en Trois, et sur ces
Trois on a fondé toule la doctrine de l'Eglise, et ainsi l'on a falsifié
la Parole; de là l'A.BOMINAT ION DE LA. DÉSOLATION, prédite, par le Sei..
gneur dans Daniel, et en outre dans Matthieu, Ch'ap,. ·XXIV. - A
ces mois, la Cohorte des Esprits se relira d'autour de moi, et je rlt
marquai que ceme qui en actualilé pensaient trois Dieux regardaient
vers l'Enfer, et que ceux. qui pensaient un seul Dieu d:,ms lequel est..
J. , •
avais-je prononcé ces paroles, que l'on vit une Main étendue au-des-"
sous du Ciel, et à cette vue une si grande terreur s'empara d'eux, "
qu'ils se précipitèrent en masse vers les portes, et quelques-uns
vers les fenêtres pour se jeter dehors, et d;a,utFes manquant de res-~'
pîraLion tombaient évanouis; mais moi je restai sans être effrayé, '1.
et! j,e m'en allai lentelJlenl après eux, et· quand je fus à une certaine"
L i4
,<,
2:iO LA VRAIE
distance, je me retournai, et je vis ce Gymnase enveloppé d'.ùn:e
Duée obscure; et il me fut dit du Ciel, que cela était arrivé ainsi,
parce qu'ils avaient parlé d'après la foi de trois Dieux, et que la
précédente Lumière qui l'entourait reviendrait, quand des Esprits
plus sensés y seraient assèmblés.
, i37. QUATRIÈME MÉMORABLE. « J'appris qu'il avait· été convoqué
:~ un Consistoire composé de personnages re)lommés par leurs écrits
~ et leur érudition sur la Foi d'aujourd'hui et sur la justification
," des élus par celte foi; c'était dans le Monde des Esprits, et il me
« fut donné d'y être présent en esprit; et je vis ceux qui avaient
~~ é,té convoqués d'entre le Clergé se grou pel' selon qu'ils élaierl t dll
'~ même sentiment, ou d'un sentiment opposé; du coté droit se le
(( naient ceuxqui dans le Monde ont été appelés Pères Apostoliques,
(l, et ont "écu dans les siècles antérieurs au Con.cili:.<kJ~J.cée; du
"côté gauche étaient des hommes qlii, après ces' SièCIëS, se sont·
" reudus célèbres par des ouvrages imprimés ou transcrits par des
« copistes, plusieurs d'entre eux avaient le menlon ChauVëët ratéte
Ct couverte de perruques frisées faites avec des cheveux de femmes,
(( et quelques.tÏns-dé ceux-ci étaient en coll~les à-rouleaux, et
" d'aulres en collerettes à ailes: mais ceux du côté_droit avaient de
" I~arbe et des cheveux naturels; devant les lins et les aulres se
" tenait un Personnage qui avait été Juge et Arbitre des écrivains
(( de ce siècle; il avait à la main un bâton dont il-frappa le sol, et
il< iffiTfàire silence; alors il monta jusqu'au plus haut degré de la
"~jdant elle seule est notre Étoile, .qui -luit -com;e Orion dans les
'1 nuits, et comme Lucifer le matin; cet homme, quoique d'un grand
",âge, est entièrement,aveugle dans les mystères de notre FOi,-parce
Cl, qu'il ne l'a paslouverte, et n'a pOint vu en elle la justice du Sei.. .
«, gneur, notre Sauveur, ni sa m~diation, ni sa propitiation, et comme
".il n',a pas vu ces actes, HI(a pas vu nQu .plus les merveilles de sa
.
« .justification, qui'sont la rémission des péchés, la régénération,la
"
RELIGION CHRÉTIENNE. 211
« sanctification et la salvation ; cet homme, au lieu de notre Foi sou
e verainement salvifique, parce qu'elle est en trois Personnes Di
'(( vines, ainsi en Dieu tout entier, a transféré sa fuldans la Secoi)(le
<C Personne,-non pas même dans celle Personne, m~is dan~ l'Humain
oc de cette Personne, que nous disons Divin, il est vrai, d'après l'in
<C carnation du Fils de toule éternité, mais quTeStîce qui pense ~u:r
« c..et Humain autre chose que le simple Humain? et alors ql,l'en ré
e sulte-t-il autre chose qu'une foi, de laquelle dé~ollie comme d'une
", source le naturalisme? et comme une telle foi n'est polnt spiri,
« tuelle, elle diffère peu de la foi en un Vicaire ou en un Saint;
« vous savez qe que Calvin, dan~s~n telT\ps, a dIt du Culte q~i
« vient d'une telle foi: et, je vous prie, que l'un de vous dise d'où.
(( vient la Foi? n'est-ce pas immédiatement de Dieu, en qui par con
« st<I!!.e~o!!.t_ toutes ies ~hoses du salut? A ces mots, les membres
« viëmiëd'a"'iître part; exposer une autre foi que cëlle-ci, qui soit
« la foi, cela est aussi impossible que d'~lIer à cheval vers une des
--
...,.,....-~ - '-
« constellatIOns du Ciel, d'y saisir une étoile, de la serrer dans la
« poche de son habit, et de l'emporter. -:- Il s'exprima ainsi pour
," qu~ peut-être dans les co.in~ il n'y :li~ de la poussière des reliqu~s
(1 des Pontificaux, car ceux-ci ont la même foi, à l'exception ~~
~ ~," puis affirmer que devant Qles yeux elle est comme \e veau d'Of;'
II «~tour dugnel dansèrent les fils ~aël, après que ~Ioïse les e~t
«( quittés et fut monté sur la montagne du Sinaï vers Jéhovah: ne
,~
l( gneur Dieu Sauveur, dont l'Humain est Divin et le Divin est Hu
l( y a de' petit~ Versets dans le Code sacré; ces vérités sont loutes
! II chez nous est comme une Reine ornée d'autant de, pierres pré
I( 17 ~ 20. -
sainte Jérusalem, - Apoc. xxr.
Mais ne crqyez pas que l~s pa,roles que j'ai dit~s
«( soientsel}lemen,t des pa~o.les_d'exaltation ; et, pour que vous n)e
Il les considéri~z pasçomm"~ d_es p'uérililés, jé' vais lire quelque,s pas.
\
• (1 sages de la. Sfint~Pal'ole, par lesquel,s vous, verrez cli;lÏl'ement qu~
Il notre Foi 'est nop pas en l'Homme, cOplme vous le croyez, mais
.",
RELIGION 'cttlrnnENNE 213"
~t l'e Seigneur dit L\ii-iWênlb,1l qihi iti'i a éÙ don.nl
'Cc .!...- (out
~( pouvoir dans le Ciel kt sit~ 'Tèrr~. )~ ""7" MaUh. - X-X 'VlIJ, I ~ ';
( .L D1:1is Cè n'~st là qu'un très~petit nômbre de!' passages con~r-
té mati(s. Après cela, l'Ange rrle regarda, êt dit: Tu sais ce que les
c( 'soi-disant Evangéliques croient ou doiven't croire sur le Seigneur
« Sauveur; récite-nons-en quelquè èbOse, afin que nous sâchjon~
<1 s'ils sont dans cetle folie, de èroire qne i'H~riJain d,u' Seigneur
(t est simplement Huma'ln, èt s'lis }l'Y attachèrit point quelque èliJsè
.(c de' Qi~in, ou COIllm'ent ils l'y attachent; et alors, devant toute l'as.
(c semblée, je lus les articles suivants. tirés de J'eur Livre d'Ortho:: .
(c daxie, intitulée FOR/.tutE DE CONCORDE, et imprimée à Leipsic})
(l en '1756 : Dans le Christ la Nature Divine et la Nature Hu-
(cmaine ont ité tellement unies, qu'elles lont urie seule Personne.,
(t -'- pag.. 606, 762, - Le Christ est véritablement DiéU et
~(lidmme en une Per,sonne indivisible, et y de~eUre pour l'l-
cl ternité, - pag. 609, 673, 16~. - Dans 'le Christ Dieu el}
.. hbmme, et l'Homme est Dœu, - pag. 607, 765. - La Na-
.. titre Hum'azne du Christ a été 'élevée à tou~e ta MajeSté iJ~-
« vztle ; cela est mêm1 tire de plusieurs Pères, - pag.84,4 à
(c 852, 860' à 865; 869 à 878. - Le ChriSt quant à la Naturè
«( Oumainé e~t 'Tout-Pré~ent et rJmplît toutes choses, - pag.
« 768, 783, 784" 785. - Le ChriSt quant à la Nature Hu'-
(1 maîne a tout pouvoir dans le Ciel et sur la Ter1'e, - pag. 775,
(c 776, 780. - Le Chrz"st qüant à la Nàture humaine est assi:;
~ à la droite du Père, - pag. 608, '164.- Le Christ quant a
~ la Natu1'e, Humazne do# hre ihvoqué; ce qui a été corifirml'
«là pàr des passages de l'Ecriture, - pag. ,226. - La cdil-
-« fession d Auqsbollrg dppro'l),ve principalement ce C~lte, ~
l
l( pas, parce que moi et lui, quant à cette chose, nous 'ne fâLSOris pres;
« qu'un seul mental, mais ce' que je dis il ne le compfend pas, tand~f
« que tout ce qu'il dit je le comprends clairement; - en effet, IIÇ
« Monde spirituel p'énètre dans le Monde naturel, et y perçoit Jes
.« peIlsées des hommes, mais non réciproquement; c'est là l'état d,~
l( consociation des esprits et des hommes. - Puis donc que j'a\'ais
:,, J1commencé
\'"
à parler au 'Personnage . ~I
de la'
l",
chair:e,
Il f
je dis: je t'inter'1
:« romprai encore, si tu le permets, p.ar une intenog;l.tion: S3is-t~
'«( que l'orthodoxie des Évangéliques, dans"le Livre manuel de leur
1 ;, l , j
,(C visibl~? ,Comment alors ton assôcié a-t-il pu, el comment LoiiJ~
, j" ~\:It- 1
~l
"l
seph"vous profan,ez la Parole;
_ 1 :" •. 'u Il . ' r.; ~, III' I l . .
mais si vous
l'
dites: ,De J J'Esprit
, <L
(;Il Saint: VOliS dites bien, pourvu que par l'E~pril Saint, vous entepi
.....l(l 1 J,Il~, '11; L~ ~J , ,r
,.(cdiez leIJ J'Divin procédant',f·.,
et 0Il1érant'J qu'a.insiilrest Je Fils de Jéhola~
If., l, 1. Il! I l •. l''! ' jl/~I ,! •• , . . /. . '
:c( Dieu.'IDe plus J'e d.emande: (lu est-ce que.l:Umon, -hypostatique ?'.'
'1 j ., 1j ',.' ü' ~ /1' " "
:.~ Si vou,~tXépo'ndei, qu~ Ç.'es~ une uni9!1 co~I9~, entre de~~. rUD~
RELIGION CHRËTIENNE. 2!'5
«( au-dessus et l'autre au-dessous, vous êtes des insensés, car vou's
« pourriez ainsi de Dieu Sauveur faire deux nieux, corinne de Dien
« vous en faites trois; mais si vous dites que c'est une ,union persoDL.
« nelle, comme est celle de l'Ame et du Corps, vous dites bien l ;
(f cela est conforme aussi à votre doctrine, puis aussi à celle des
,<.(reS! co.l1tre lf/oz, et celuz quz t:t'assemble pas avec Moz dzsl/erse. D
:«,,1"" )jers; 30. - A ces mots, le consocié de cet homme paissa'la
'(l·tê,te, mais pel,l,;après il la releva et dit: Je n'ai ja.mais entend.u des
f('IP~fq.\es"plu& ~9ures que celles,que lu vièllS. de In'adresser. l\faisilje
J'fI oontjn,uai ;J}I\ ;y a ici en C;luse d'eux ac~usations, celle de Natura.r
41<illismel .et celle der M;lhoméli?Il)B ;i ~e sont d,eux infâmes Menson~es
· « inven;iés avec ;ls,tuce, et deux· flétrissures mortelles pour efftllyer
,11! l~s ~qlQntés el, les détourner du Saint Culte du Sejgnel.rr: et je me
~('lto~rna~yers le d~rni.~r cOIl~@çié, et je dis: Dis, si tu le peux, à
• « c~.Ju,j qui est à GotheD;l,bo,mg"Je lire, e'e qui a 'été dit pair le Sei-
tC gneur,d,ans l'Apocaly,pse,.C,ha.p,. III, 18 i et aussi ce qui a' été di,t
I1fc CQ~.p·I:Il, 16 •• - il ces mots, il se fit un tumult~; m'ais il fut
(1 apaisé par une LUlI1.ière env@lyée du Ciel, d~après laqutllit plu
· « sie~rs de ceu~ qui étaient à gauche J1a~sère)i}t vers ceux qui étaient
f( à ql\oite ; ,àl gauche restèrent ceux: qui ne pensent que des choses
,(~~.ines, ~~,qui par c,onséq.~lent dépendeDil de Héloquence d'un maî
/( tre" qpal qu;j>l soit j ] et aus~i lle:ux qui à l'égard du Seigneur) ne
n"cri9ieQit,qp'ilI'Humain ~ la ,f..~mière envoyée du Ciel semblait êtlle
tl<fJf~Iwrqulée pa~ gelp~-pi\ e'~ pail, c~ux-.là,let.; inflLler dans CeUif! qui
; f( ~t;li~nt passés ,<1\1' côté,gaucbe au: 'côté aroH. Il • (Ill.
hUI k t . '-'",,",,-1. ••
RELIGION CIrRÉTIENNE. fd·
CHAP1TRE TROISIÈME
~" 15
226 LA VRAIE
renfermé diws une poutre, qui s'en échappe et embrase la maison:
Toi, qui nies la Sainteté de la Parole el la Divinité du Seigneu.r,
tire",je te prie, ton sac de dessus ton dos, et ouvre-le, ainsrqii'e tu
fais librement chez toi, e'l tu verras. Je sais que ceux qui sont dési
gnés dans Esaïe par Lucifer, lesquels sont ceux de Babel, quand ils
entrent dans un Temple, et plus encore quand ils monlent en chaire,
surlout ceux qui se disent de la société de Jésus, sont saisis d'un
zèle qui, chez plusieurs, vient d'un amoûr infernal~ et que par suite
ils s'expriment avec plus de- véhémence et tirent de lem' poitrine des
soupirs
.
plus profonds, que ceux qui sont dans le zèle d'après l'a
mOUl' célesle. Que chez les Ecclésiastiques il y ait encore deux opé
rations spirituelles, 011 le voit ci-dessous, N° i 55.
147. L'Eglise ignore pour ainsi dire encore que dans toute vo
lonté et dans toule pensée, et par 'suite dans toute action el dans
tout langage de l'homme, il y a un Interne et un Externe, et ~
l'homme dès l'enfa~ce ~ été instruit à parleLd'après l'ExJ~rne, quel
que' soit le d"issentiment de l'Interne, d'où résultent les déguise
men ts, les flatteries et les hypocrisies; que conséquemment il est
double, et quecelui-H seulement est simple, dont l'Externe pense et
parle, ve~lt et agit§~près l~e; ceux-ci aussi sont enLendus p'ar
les siml2les dans la Parole, - Luc, VIII, HL XI, .34, et ailleurs,
qüôfqu'iLs. ~ient ...Pl~s~~~!l.l!.e le~ doubles. Qu'il y ait d~lic~t
triplicité dans toute chose créée, on le voiL par celles qui 'sont dans
le corps humain: Tout Nerfy est composé de fibres, et la fibre de
fibJ'iilcs: tout Muscle, de faisceaux de fibres, eL ceux-ci de fibres
motrices; toute Artère, de luniques en triple série; il en est. de
même dans le Mental humain, dont l'organisme 'spirituel est sem
blable; et cela, parce que le Mental humain, comme il a été di~ ci
dessus, a été distingué ell trois régions, dont la suprême, qui est.
aussi l'intime, est nommée c~; la moyenne, sr.irituelle ; el l'in
fime, u.1lul'elle. Les Mentais de tous les hommes, qui nienlla Sain
telLde la Pal'21e et la. Divinité ~u S.eigneur, penseiiTd:ins la région
infime; mais comme dès l'enfance ils onl aussi appris les spirituels
qui appartiennent .à I;Eglise, ils les reçoivent, mais ils les placent
au-dessous des naturels qui,soot diverses
, choses scienlifiques, poli
tiques, civiles et ,mo,rale~, et èOlI}me ces spirituels spot sit\lés dans le
mental au lieu le plus b.~s et très-près du langag~, ils en padent 1
RELIGION CHRÉTIENNE. 22'7
-dans les temples ei dans les assèmblées;. et, ce qui est étonnant.
ils sont alors persuadés qu'ils parlent et enseignen.td'après leur foi,
lorsque cependant, quand ils sont dans leur liberté, ce qui arrive
lorsqu'ils rentrent dans leur maison, la porte,qui fermait l'interne
de leur mental s'ouvre, et alors parfois ils se .moquent des choses
qu'ils ont ptêchées devant l'assemblée, disant dans leur cœur que la
Théologie est un excellent filet pour prendre les colombes.
U8. L'Interne el l'Externe de tels hommes peuvent être cemparés
.à <les Poisons couverts d'une croùte de sucre, puis à ces coloquintes
ramassées et mises dans un potage par les enfants des prophètes,
.(Jui s'écrièrent en mangeant: .. La mort dans la marmite! II - Il
Rois, IV, 38 à 43. - Ils peuvent allssi être comparés 11 la Bête
montant de la mer, qui avait deux cornes comme l'Agneau, et qui
parla comme le dragon: - Apoc. XlII, 1 i ; - dans .la suite du
t~xte, cette bête est appelée faux-prophète. Ils sont encore comme
<les voleùrs qui, lorsqu'ils résident comme citoyens dans une Ville,
y agissent avec moralité et parlent a~ec rationalité, mais qui. reve-
nus dans les forêts, y son t des bêtes féroces: ou encopc comme des .
.pirates qui, sur la terre, sont des hommes, mais sur mer des cro-
. <codiles: pendant que les uns et les autres sont sur terre ou dans la
Yille, ils marchent comme des panthères couvertes de peaux de
brebis, ou comme des singes en vêtements d'homme, ayant sur le
'Visage un masque de face humaine. Ils peuvent encore être assimilés
11 tine pl'Ostituée qui se parfulile, se met du rouge sur le visage, et
revêt une robe de soie blanche garnies de guirlandes de fleurs, et
.qui, rentrée dans sa maison, se met nue devant les débauchés, et
les infecte de sa lèpre. Que tels soient ceux qui çe c~ur enlèvent à
'la Parole le Saint el au Seïgn'eur' le Divin, c'est ce qu'il m'a été
donné de connaître dans le Monde SpirHucl par des expériences de
plusieurs années, car là tous sont d'abord tenus dans leurs externes~
.
mais ensuite les externes leur étant enlevés . ils. sont mis dans les in-
~ternes, et alors lem' comédie devient une tragédie,
. 149. IV. LE SEIGNEUR OPÈRE CES VERTUS DA,NS CEUX QUI CnOIENT
EN LUI.
Quele Slligneur o.père ces verlus, qui sont ente.ndues par l'envoi,
de l'Esprit-Saint, dans ceux qui croient en Lui, c'est-à-dire, qu'il
les réforme, t'égénère, renouvelle, vivifie, sanctifie, j~sJiq~, P!l~i~e 4es
228. LA VRAlK
maux, et ellfin.1es S84ve, on,le voit dans la Plu'ole d'après tous ce!;>
passages qui: oonfiJ:mellt que le, salut et la vie éternelle sont à ceul(.
qui: croient au Seigneur, passages rapportés ci-dessus, N° f 08; et
en outre d'après celui-ci: " Jésus dit: Quiconque cnOIT J<.:N MOI,
comme dit l'Écriture, des fleuves de son ventre couleront, d'eaU"
vive,. 2"1 disait cela de L'f,SPJaT que devaient 1'ecevoir CEU~ QUI
CROIRAIENT EN LU'I. » - Jean, VII, 38, 39. - Pui~ d'après oelui
ci: « LE TÉMOIGNAGE DE JÉSUS EST I:EsPRIT DE LA PROPHETIE. »,
- Apoc. XIX, 10; - par l'esprit de la prophélie est entendu le
Vrai de la doctrine d'après la Parole, la prophétie ne signifie pas:
autre chose que la doctrilIJe, et, prophétiser, c'est enseigQer la doc
trine; et par le témoignage de Jésus est entendue la con-'
fession d'apr~s la foi e.n Lui; la même chose est entenduu-·.
par son témoign.age dans ce passage: II Le! Anges de Michet
ont vaincu le dragon par le sang de l'A gneau, et par la Parole
de SON TÉMOIGNAGE; et le dragon s'en alla POU1' faire la g,uerr&:
aux restes de Sa semence,. qui observaient les commandements
de Dieu, et ont le TimOIG~AGE DE JÉSUS-CHRIST. » - Apûc. XII..
H, f7,
HW. Si ceux qui croient au Seigneur Jésus-Christ doivent rece
voir ces vertus spirituelles, c'est parce qu'il est Lui-M~me le Salut
et la Vie é,ternelle ; ,le Salut, car il est le Sauveur, et son nO[Q Jé
sus signifie aussi le Salut; la Vie éternelle, carla vie éternelle est
à ceux en qui il esl Lui·l\lême el qui sont en Lui, aussi est-il Lui
:Même appelé la Vie éternelle, dans Jean, - Epi! V, 21; - mainte
nant, puisqu'il est le Salut et la V'ie éternelle, il s'en suil qu'il es'
aussi tout ce par quoi le salut et la vie élern'elie sont obtenus, que
par conséquent il est le tout de la réformation, de la régénération.
de la rénovation, {je la vivification, de la .sanctification, de la justi
fieation, de la purificalion, des maux, et qu'enfin il est la Salvation ~
le Seigneur c~z1chaque homme opère ces vertus, c'est-à-dire) s'ef
force de les y metlre, et.les y met quand l'homme se prépare et se
dispose à l'a réception; l'actif.même de.la pr.éparation et ,de la dis
position vient aussi du Seigneur; mais si l'homme ne les reçoi,tpas
cr~n esprit spontané, alors;l~jSeigneùr" malgré l'effort qui ,persiste,
c.oriHhueliemeIitl ne peut les y mellre!
, hs~f. 'Croifè' au" Sëignéur. c'est<ni)D-seule~ent Le recollDaîlrlh
RELlGION~€Hl\ÉTIENNE. '229
niais aussi f:lire ses préceptes, car le reconnaître seulement n'ap
partient 'qu'à la penSée d'après quelqu'entendement, mais f3'Îre ses
préceptes appartient a,üssi à la reéonnaissanèe d'après la volonté;
le mental de l'homme se compOse de l'Entendement et de la V{}
. lonté; penser appartient à 1"Entendemeilt, et faire appartient fi la
Volonté; lors donc que l'homme reconnlltl seulement d'après la
pensée de l'entendement, il ne vient au Seigneur que par la mOllié
'du mental; mais quand il fait, il y vient' par le mental en'tier, et
cela est croire: d'ailleurs l'homme peut diviser son cœur et en'COfi
traindre la superficie à s'élèver enhant, tandis Ique sa chair se
tourne en bas, et de celte manière il vole cdmine lin aigle entre 'le
Ciel et l'Enfer, et cependant l'homme 'ne suit pas son aspect, m~is
. il suit le plaisir de sa chair, et cela parce'qu'il est dans l'Enfer; il
.,Y vole donc, et lorsqu'il ya sacrifié h ses volùp'tés, et fait des liba
tions aux démons, il prend un visage riante! un regard d'où jaillis
sent des étincelles de feu, et il contrefait' a-insi l'ànge de 'i'umière:
ceux qui reconnaissent le Seignelir el rie follt poinlt ses préceptes de
'Viennent de setnblàbles Satans aprîls lamart. .
1.52. Dans "un ArtiCle précèdent, il 'a été fllO'ntré que le salut et la
vie ,éternelle des hommes sont la fin premi,ère et dernière du SeÎ
gn'eur; etcornme la' fin première et'lafln der~ière con tiennent en ellés
les fins moyennes, il s'en sùit que les vertus spirituellés sus-énon
cées sont ensemble dans le Seigneur, et aussi par le Seigneurdàns
rhomme, J!lais néanmoins se manifestent successivement; en effet.
'le Mental de l'ho'mme croît comme son corps, mais celui-ci en stlt
ture, et celui-là en sagesse; ainsi le mental est élevé lie région én
l'é'gio(J, savoir, de la région na'turellê' à fa 'région spiritoelle, el'~de
'celle-ci à' la région 'céleste; dans la 'région céleste est l'h'omme sage.
dans la région spirituelle \'ho'inme intelligent, dans la région natù
iurell'homlne savànt ; mais cêlte élév~tion du men lai ne se fait qû'e
:de temps en temps, et elle se fai.t suivant que l'homme s'acquiètt\ des
vrais et les conjornt /lu bien: c'est absolument com'me lorsqu'un
hàliilne bâtit une maison; il se 'pourvoit d'abord de,'inàtériaux né
.cessaires, com'me briques, tuiles, 'po'utres, chevrons, et' ainsi il pose
te .folJ'd'èm~iJt, Il elêve t'es rnfti-s, il la divise en chambres) y pfade
:des 'portes, coiJstrUit des (enêtr~s, 'et 'Pose d'es escaliers d'un étafè
!'autre; toutes èe~ ch'osës 'én'semble 'sont dans la fin, Iqu'i éstIùDd'llIl"'f"
230 LA VRAIE
COROLLAIRE.
'Unseùl n'en est-il 1 r-evenu· et n'en a-t~il donné des nouvelles ~ IJQ
QtJA.'JRIRME qui était tout proche', lui dit: Je t'apprendrai pourquoi
et
pe-rgonne n'en est r~veDU n~en a donné des nouvelles, c'est que..,
·q.uand l'homme· a rendu l'âme e~ est mort, cette. â,me a,lors
·ou devient un spectre el se dissipe, ou elle est cOl)1me le
soufil'e de la bouche, qui n'est qu~un vent; cOlllment peut-elle
T'~venir el, parler avec quelqu 1un ~ Le CINQUIÈME prit ta parole
et Git : Amis, attendez jnsqu'au jour du Jngement Oernier, car touS'
~lors réviendronldans leur corps, et vous les verrez, et vousparierezi
::ll/ec eux, et chacun alors racontera à l'autre sa destinée. Le SIXIÈME, 1
qui se tenait à l'opp(,)sé, dit en riant: Comm.e,nt l'esprit qui est un
souffle, peut-il' revenir dam un corps rongé paIlles vers, et en même
temps dans son squelette brûlé par le soleil et réduit en poussière?·
Et comment un Êgypti.en devenu Momie, el mêlé par UUJ pharma
,cttm avec des extraits ou des émulsi'Ons, a:ve~ des chO'set: qui ont été
bues ou mangées, peut- il revenir et radonte'r qpelque chose; atten
d&z donc, si c'e~t votJle foi, ce dermier jour, mais ce sera une attente
tretpétuelle, et perpétuellc> enl·vain., Ap'rès celui-ci le SEPTIÈME dit:
Si je ct'oyais à un Ciel et à un Enfer, et par suite' à, une vie après la
mOllt, je.croirais aussi que les @,iseaux et Iles bêtes doivent également
vivra.;, n'yen a-t·ihras q,uelques espèces aussi morales et aussi Fa
tionnelles que les hommes? on nie que les bêles vivent, moi donc je
nie que les hommes viven·t ; il ya parité de raison, l'un résulte de
l'autre; qu'e1it-ce que l'h(,)mme, sin9n un animal? Le HumÈlIIFJ, qui
se tenait derriène celui-là, s'avança el dit: Croyez, si voU:s voulez•
.-aü Ciel, mais moi je n~'crois p@.ïntà l'Enfer; Dieu n\est-î1 pas ToulL
P-uissant, et ne peut-il li pas sauver chaq,ue Àomme? Alefs le NEU
VIȻE lui frappa dans la main, et dit: Non-seulement Dieu est Tout
'Puissant, ma,is il est aussi rempli de grâces; il ne peut envoyer qIPI
que ce soit dans un feu élel1nel, eb si quelqu'un, y élait, il serait
impossible qu,'il D'el'en délivr.it pas et ne Fen re~irât pas. Le nr
"X:IÈMFJ s'élança de son' rang dacns le milieu, et dit: M@i non plus je
ne crois point à l'Enfer; Dien n1a-t-il pas envoyé son Fils, et le
Fils n~a-t-·i1 pas expié et enlevé les péch~s de tout le monde? qu'est
ce qua peul alors le Diabl'el don.trèoe~al? et pll'isquïrl1ne peut rien.
qu'est-ce alor:s qudU'Enfer. fLe ONZIÈME, qui avait été Prêtre, g' am'"
pèJ1ta, en entendant,ces,paroles.; et i.lll dit: Nll sais-tu pas que ceu Ylt
1
24,6 LA VRAIE
qui ont obtenu la foi, à laquelle a été attaché le mérite du ChriSf,..
sont sauvés, et que ceux que Dieu a élus obtiennent cel~e foi? Est
ee que l'Élection n'appartient pas à l'Arbitre du Tout-Puissant et
â son Jugement? Qui sont ceux qui en sont dignes? qui est-ce qui
p.eut s'opposer à cet Arbitre et à ce Jugement? Le DOUZIÈME, qui-·
était un Politique, gardait le silence; mais, ayant été prié de COI1
'ronner les réponses par la sienn'e, il dit: Je ne manifesterai rien de
ce que je pense du Ciel, de l'Enre.' et de la vie après la lnort, puis
que personne ne saitsur ces sujets la moindre chose; mais néan
moins permettez aux Prêtres, sans les en blâmer, de les prêcher >
car les mentaIs du Vulgaire sont ainsi par un lien invisible tenus<
attachés aux lois et aux chefs; le Salut puLlic ne dépend-il pas de;
' ?
}a.
Nous, après avoir entendu ces divers sentiments, nous étions in
terdits de surprise, et nous dîmes entre nous: Ce sont pourtant l~
des gens qui sont appelés Chrétiens; ce ne sont ni des1Jommes, ni
des bêtes, ce sont des hommes-bêtes; néanmoins -pour les relirer;
du sommeil, nous leur dîmes: Il y a un Ciel et un Enfer, et il y 3l
une Vie après la mort; vous en serez convaincus, quand nous aurons;
dissipé l'ignorance sur l'état de vie dans lequel vous' êtes mainte,
nant; cbacun, en effet, d:ms les premiers jours aptès la mo~t, n&
sait autre ,chose, sinon qu'il vit encore dans le même Monde, où il
~ta.it précédemment, car le te'mps écoulé est comme un sommeil.
et lorsqu',on sort de'ce sommeil, on ne peut faire autrement que de:
croire qu'Gn est où l'on était auparavant; il en est de même d~
voùs aujourd'hui; al1ssi avez-vous parlé comme vous pensiez dan"f,
le Monde précédent. Elles Anges dissipèrent l'ignorance ; et alors
ces gens se virent dans un au Ire Monde, et parmi des personnes
qu'ils ne connaissaient point; el alors ~ils s'écrièrent: Oh! où.
sommes-nolis? Et nous leur dimes :. VGUS n'êtes plus dans le MGnd61
nallll'el~ vous êt~s dans le Monde spirituel; et nous; nous sommes
des Anges. Alors, ~lant('bien éveillés, ils dirent: Si vous êles deS!
Anges, -montrez-nous le Ciel. El nQus1réponàimes:' restez un peU'
ici, et nous reviendrons: 'et 'une demi-heure après, étant re\'e
nus, nous les tli6ulvâlnes qU~Jnous atteudaie'n,t, et nous leur dîmes:
Suivcz-nou.s dans le- Ciel ; ,el, ils Il nous suivirent, et nous
1
mOlltâm~s ayec eux, et parce que !nous éüons -avec eux, les garde~
RELIGION CHRÉTIENNE. 247
ouvraient la porte et les admettaient; et' nous' dîmes ~, ceux qui
rocevaient àl'entrée ces nouveaux venus: Soumettez-lès à l'examen;
et ils leur firent tourner le dos, et ils virent que leurs ocCiputs
étaient fort excavés; et alors ils leur dirent: RetireZ-TOus d'ici,
car il y a en vous le plaisir de l'amour de mal' faire, et par consé
quent vous n'ave7- point été conjoints au Ciel, car dans TOS' cœurs
vous avez nié Dieu et méprisé la religion; et nous alors nous leur
dimes : Ne restez pas, parce qu'autrement vous seriez chassés, et
ils se hâtèrent de descendre et s'en allèrent. ,
Dans le chemin pour revenir chez moi nous recherchâmes pour
quelle raison les Occiputs de ceux qui sont dans le plaisir de mal
faire ont été excavés dans ce Monde; et je présentai celle-ci: C'est
que chez l'houlme il y a deux Cerveaull, l'un dans l'Occiput, qu'en
nomme Cervelet, et l':lutre dans le Sinciput, qu'on flomme Cerveau;
que dans le CerveJet habite l'amour de la volonté, et dans le Cer~
veau la pensée de J'entendement; et que, quand la p'ensée de l'en
tendement ne conduit pas l'amour de la volonté de l'homme, les
intimes du Cervelet, qui en eux··mêmes sont célestes, s'affaissent';
de là l'Excavation. '
161. TROISIÈME ME~IORARLE. Un jour, dans le Monde spirituel,
j'entendis un bruit com,me celui que fait une Meule; c'était dans la
Plage Septentrionale de ce monde: d'abord je m'étonnai de Cg que
cela pouvait être; muis je me rappelai que la Meule et Moudre si
gnifient rechercher d'après la Parole ce qui sert à la doctrine; je
m'Juançai donc vers le lieu d'où ce hruitse faisait entendre, et lors
que j'en fus près, le bruit cessa; et alors je vis sur la terre une
sorte de cavité à laquelle on parvenait par un antre; ayant aperçu
l'autre, je descendis et j'entrai; et voici" c'était un~ Chambre 'dans
laquelle je vis un Homme vietlx, assis au milieu de livres, tenant de~
vant lui la Parole, et y cherchant ce qüi pouvait servir à sa doc-'
trine; autour de lui gisaieIlt à terre des feuilles de papier, sur les- '
quelle~ il écrivait les passages qui devaient lui servir; dans une
Chambre adjacente il y avait des secrétaires qui recneillaient '~es
feuilles de papier, et transcrivaient dans un volume ce qui avait'
été écrit dessus. Je.le questionnai d'abotd au sujet des Livres qui
.élaient auteur de lui; il me dit qu'ils traitaient tous de LA FOI JUS~
TIFIANTE, ceux de Suède et de Danemarck profondément, ceux
248 LA. VRAIE
d' AII~Jl\agn,e p}u,~, profondément, ceux d'Angleterre e~core .plus pr~
fondé~ent, etl ~e,u~ de la. Hollande le plus prof!>ndâment; eUI
~jouta qu'ils d.ifféraient ~n divers points, mais qu'ils s'accord:lieqt
tous sur)'Article de la Justification et de' la Salvation par la foi
seul,e. Ensuite il me dit que maintepant il recueillait de la Pa,role
ce p.~int .principal de'Ja Foi justifiante, que Dieu le Père s'él~it
détourné de la grâce envers le Genre humain à cause de ses ini
quités, et que par conséquent pour sauver les hommes il y avait eu
néces3ité Divine qu'une satisf~ction, une réconciliation, une propi
tialion, une médiation'fus~ent faites par quelqu'un, qui pr.il sur soi
la damnation de la justice, et que cela n'avait pu être fait que par
~on Fils unique; et qu'aprè~ que cela eut été fait, il y eut à cause
de lui accès auprès de Dieu le Père: car nous disons: Père, aie
· pitié de nous à caus~ du Fils; et il ajouta: Je vois et j'ai vu que cela
-
est conforme à toute raison el conforme à l'Ecriture; comment
1 li ' •
. . .
~ine, et se. détourner de son Essence Divine. ce serait ne plus être
Weil; eS,t-ce que Dien peu~ s,~ séparer de Soi-~fême? Crois-moi, du
çÔté de Dieu" çe 'même qu~ la Grâce est infinie, de même aussi elle
e_st é~ernelle ; du côté de l'homme, la grâce de Dieu peut être per
4~e, ~i l'homme ne la reçoit pas ;,.si la ~râce se retirait de Dieu, c'~n
~r~itfait ~l~ Ç,jel tout enJ.ier et dU I Genre,humarD t~tJt entier; du
cOlf de Diau, hl grMe dem~ur~ donc ,éternellemenl, non-seulement
e9ve~s le~Anges e~ les ~o.m~~s, ma:is même ènvers les diables ,dans
l:~vf~r ; puisqu~ q~la ~st"cgnJqrm~ à),a r~is()n7 p'o!-,rqloi dis-tu E1u';l
n:ya 4',autre acrès auprès, d,u ,Père que par)a foi <bRS le mérite, du
.~i1!\, lorsque e,epepdant il.y a a.ccès ,perpétuel par l~ grâce,! Mairr
RELIGI()lY €ItRÉl'IENNE. ~9'
~o,urquoi dis·tu accès, auprès'~,eDieu·16 Père à la 'considératioD{~
~Ï'ls, et ne 4is-tu'pa~ palilf%Fjl~ ?Est-ce que le Fils n'est pas Mi
4ia~r' e~ Sauveur? p,ourquoi,ne l'adresses,tu pas au Médi~iellr •
.~U.l Sauveur Lui,.même? n'est,iJ,pas Lui-Même Dieu et Homme? SUl'!
'terre ~st·i1 quelqu:un,q~i s'adresst}.immédiatement à un Empereur,
.~ un Roi ou à un Prince? N'est-ce pas à un IntE:}ndant et à un In
troducteur q~'on doit s'adr~sser? Ne saiS-lll pas que le Seign,eur,
.est venll dJns le. Monde pour être tu.i-Même l'intfloducteur auprès
-du Père; qu'il n'y a d'accès que ~ar Lui; et .que cet accès est per
pétuel, lorsqu'on s'adresse immédiatement au Seigneur Lui-Méme,
1!uisqu'i1 esl dans le Père et q\le le, Père est en Lui? Cherche main-;
tenant dans l'Écriture, et lu verras qlle cela y est conforme, et que
'lon chemin pour· aller Vers le Père y ~st opposé, de même qu'il es~
-opposé à la raison; je te dis même qu'i'1 ya impudence de s'élancer
vers Dieu le Père, et de ne pas y parvenir par Cehii qui. es~ dans le
Sein· du Père et Seul chez le Père; est.ce que tu n'as pas lu dans
.Jean le Vers. 6 du XIve Chapitre? A;ces mo~s, ce vieillard entra
dans une telle fureur, qu'if s'élaQça qe qessus son siége, et cria à:
ses secrétaires de me jeter dehors; el comme à l'Instant même le
sortis de mon plein gré, il lança après moi hors de la porte un Li
vre que 'sa main s:\isit au hasard, et ce Livre était la Parole.
f62. QUATRIÈME l\fÉ~[ORABLE. Il s'éleva une discussion entre les
Esprits sur cette ques.tion: Peut-on voir quelqlle vrai doctrinal
'Théologique dans la Pa·ro~e, sinon d'après le Seigneur? Tous s'ac
.cordèrent en cela, que personne ne le peut sinon d'après Dieu, parce
.que un homme ne peut prendre rien, à moins qu'il ne lui, ait
fi
DE LA DIVIN'E TRINITÉ.
l~tes qui nilvi~~ent sans boussole, dirigent, le, v~isseal\ ~ontr~ des ,
éClleils e,t périssenl : c'est res~~mbler fi un ho~m,e qui march6 dan~
ù'ne vaste campagne au milieud;un brouillard épais, e,t qui voyant
u'n scorpion qu'il croit être un oiseau, veut le saisir avec l~ mai~ et,
le soulever, et reçoit alors une blessure mortelle: c'est encore l'es
s~mpler à un plongeon ou à un l)1iJan, qui' ;voit sur I~s eaux u~e,pe..
t~te nartie du dOiS d,iun gtos poisson, s'él,~n~e d,essus e~ y enfonc,e s~n
bec, et qui est. 'entraîné par le poisson, et sut{oqué dans lesOo~s:
el'ilin, c'est ressembler à celui qui enl,re (Jan's ~n labyr.i~the s~PIf'
gui~e ,et sans fil, et qui pI'u~ il y péhètre intérieurllment, .plu~li,l
pérd les voies d'issue. L'homme qui ne lit pas la, Parole sOlls l'auspice
dU,Seigneur, mais qui, " la lit sous l'auspice 1"
de la1,lIr0p,re
r
intellilYence,t)
saints de la P,arole.
'''1111 r'" 1 li'
J' ' l . ,'1 1
':1.66,. Il.' CES, TROIS; LElÈRE, LE FILS ETj L'EsP.\\lTiSAINT, ISQ~TI
(' ~' ''''',1,'' ',illr (/~" \II' 1 II j",
LES ,TR(;)1s.,EsSENTIELS D. ,UNI SEÙL Dn;u 'IQl),L FONT iU:N,COMMKI LjAlfJl:.\
.#,(I JI· ,rIJp.I,rj.;, 1 l~.j~IJ t'ill'!",.,. ~ J~l;r~ _I?~'"
\"
RELIGIgN" CHMlTIENNE. 2~
~enée·; lesl Essent·iels comïnüns d'un 'bomme'sonl so'n âme, soli bôrp~
-et:S0i1 opération; què:"cèux:.lci fissent 1IIle~seill~ t~ence; on~ pe\\~T~
voir eli"cela', que 'l'un' e§~ 'd'aV~èSJ l'àtltrè,et' pouf>l'aUlré: en 'sérîè'
~bRt,intJe; en l effet, }l'homme àl 80h 'cdn:ihleilceln~nt par l'âm~!' qui
.est (,'essence même Ide -Ihemenée'; l'âme' non'-seOlement' conltnen'ée:
.o:Iaig encolle' prodiJit'danslileùrordrè toutes IEJs lchdsesl qui appartieni?
flen~ au c0'r:ps, et ,ensuitèc~llies,·qui' procèd,~nl1m 'm'êmii téirips de~Jéês
deux; "'âme et le corps, lesquellèssont Mmlmêes- opéra{iôrls";'c'es
pourquôi'd'laprèS' la product10n':;de ll'im var l'autre', et 'par kûlter•
d-'apr~ lIa .greffe' efl, la ~conjoliéti(jri, il -est';évident que 'ces trois ap~
panCieMent à Juritllmême~ esseiwé'; lc"esi1poùPi céla qu'ils soyjt''nom~'
.m&.les ll'ois·essent-iels. " "
A 67; Que danS' leSeigrlf:m'r·Dieu 'S~uveur JI y ait'eu et qu'il yait
~ trois Essentiels,' savoir, \' Ame, leCôtps'eeI'Opération, 'ëha'cun
le reconnaît ;-iqu1il ait eu s6n 'Ameile Jéhovah le pè're, cela ne1peut'
·êliPe 'lIié que, pa,r l'Aoteèlirist, car dans la Parol'e de 'l'un et.l'aut~e
''J)est~ment 1'&ISelgneurest hpp'el'é Fils de Jéhovah, Fils du Dieu Très-'
HllUt'! Unique' engen!drél; le' Of,,;'n' 'du' Pè'r~ est donc, 'comme 'l'âme
dan-s, j'homme, le prem'ie'r Es~entiel du Seigneur; que le Fils, que'
Jlhrlie a enfanté',' 'soit le eorps deèettêDivine Ame, c'eTi' est la ~onè.\
séqu'Mée;c:W dàns l'ultérùs de lIa mère'ïl n'y a de produit que le
€of~sllconçu' et dérivél de l'âme, ce Cor~s est donc leisecond'Essen ll
ti~l'~' que 'les' Opéra~ions 'fassent le troisième Es~entiet, c'est parce
_(}l,l'el\'es prdcèdènt en même' temp~ de l'âmé"et duoorps, et 'que les
-choses Iqt1i 'procèdent son~ de même essence què 'celles< qui produi
seh'~. ,Qu;/Y les ,trois Essentiels; qui, .sonHe 'Pèbe;'}'e Fils et l'Espilit
Sllin,W sdietff!ùrirdans l~Sèigù1èur~1 co'mme'l'â'me, 'le coré è'i l' opé~a
tioh 'illlns;ll'liomme, 'on }e'vo\it)cl~iremèntlpa:r Iles paroles du'Seigneti'r,
({ùtl i le Père 'e~·'~ui"'s0Iit .~~{; et qde"le Père est en Cui et'tüi 'd~tl~
le fl Pè'rfè11" il ~ènl est! 'dc,r.rnê'nie lI8e':tui et1de 'l'Esp,rit' ~'aipt;l'pU{S~~;
VES~trit Sain:i 'est léDw'in{1 -prociéaimt Id~ Scigneur"d'hprès le1Pèfe;
c6mme è'elia·3. été '~leihèmént 'dé'mon'ifé tl'~pr'ès'ia))arol'ë~' ci'-desslÎs'
N°'~ 10'3,-''1.04; le d'émoD~trer"de' nouveau serait' dobe ho 'tràvail su.!:
~èFt1UJ, ef''pour 'ain~\ dire cbarg;er Urne ~tàble··de. met~,~l~rsqu' 0l! est.
rlissàsl~l . ' , '1·,', 1 .,. ! " 1 1
'i,6S'r-QlThild'iil')esbdit qu~(l'e Pe'r~/le1 Fils èt ,t':i:sprit ~alrtt ~~tl~'
t~:YE~'nde1S;d'Ull '86u121)joo,1 ~o'mme '}'àme;Jle èorps et l'~~ét~ttôi'i"
260 LA ViRAlE
chez l'homme,' il faiemble devant le Mental humain que trois Per
~()nnes sOi,ent ces trois Essentiels, ce qui n'est pas admisible ;'mais
lorsqu'il est entendu que le Divin du Père, qui faild' AlDe~ et le Di
vin ,du Fils, qui fait le Corps, et, le Divin de l'Esprit Saint ou lfr
Divin procédant~ qui fait l'Opération, sont les ,trois Essentiels d'un
seul Dieu, alors cela tombe dans l'entendement; en effet Dieu lfr
, .
Père est son Divin, le Fils d'après le Père le sien, et l'Esprit Saint.
d'après l'un et l'autre le sien, lesquels Divins étant d'une seule es
sence et unanimes font un seal Dieu. Si, au contraire, ces trois Di
vins sont appelés Personnes, et qu'à chaque Pe,rsonne soit allribuée
sa propriété, comme au Père l'imputation, au Fils la médiation; et
à l'Esprit-Saint l'opération, alors l'Essence Divine devient divisée~
elle qui ce,pendantest une et indivisiMe, ainsi aucun des trois n'est
Dieu en plénitude, mais chacun l'est dans un tiers de puissance, ce
qu'un entendement sain ne peut s'empêcher de rejeter.
169. Qui donc ne peut percevoir la Trinité dans le Seigneur,.
d'après la Trinité dans chaque homme? Dans chaque homme il ya
;âme, le corps et l'opération, pareillement dans le Seigneur, « car
peut être
J' t
le langage de la, ,bouche, sinon inanimé? lorsque la bouche
f,... ~. ~
r Y'
RELIGION CHRÉTIENNE. '261
faire de ces trois Essentiels d'uh mêmt homme trois parties distiocte9
entre elles? Ne serait-ce pas le mutiler et le tuer? '
. t70. III. AVANT L& MONDE CÉÉÉ IL N'Y 4VAIT PAS CETTE TRINITÉ
LA, M'AIS APRÈS LE MONDE CRÉÉ, QUA:ND DIEU A ÉTÉ INCARNÉ, ELLE,A.
ÉTÉ POURVUE ET FAIn;, ET ALORS DANS LE SEIGNEUR DIEU R~DEMP
TRUR ET SAUVEUR JÉSUS-CHRIST.
Dans l'Eglise Chrétienne aujourd'hui on rec'onnaît une Divine
Trinité avant le Monde créé, laquelle, e8t que Jéhovah Dieu de toute
-étèrnité a engendré le Fils, et que de l'un et de l'autre est alorsl,sorti
l'Esprit Saint, et què chacun de ces Trois est par soi ou en particu
lier 'Dieu, parce que chacun est une Personne subsistant d'apr'ès soi';
mais comme cela ne tombe dans aucune raison, on l'appelle u~
mystère, dans lequel on peut seulement entrer, en cela qu'H y a pour
ces Trois une seule Divine Essence, par laquelle'on entend l'Éter
nité, l'Immensité, la Toute.Puissan~, et par suite une Divi~ité
'-égale, une Gloire égale, et une Majeste é~ale; t'nais dans la suite it
osera démontré que,cene Trinité est de·:trois Dieux, et qu'ainsi ce n'est
pas une Trinité Divine; qu'·au contraire la Trinité qui est 3118Si du '
, Père, du .Fils et de "Esprit Saint, laquelle a été pourvue et f:iit8
.après que Dieu eut été incarné, ainsi après le Monde créé, soit la
Divine Trinité, parce qu"elle est 'd'un seul Dieu, cela est évident
d'après tout ce qui précède. Que cette Divine Trinité soit «ans le
, Seigneur Dieu Rédempte 1Jr et Sauveur Jésus-Christ, c'est parce qU8
les trois Essentiels d'un seul Dieu, qui font une seule Essen'ce'sont
en Lui: Qu'en Lui il y ail toute la plénitude de la Divini~é, selon
Paul, on le 'voit au'ssi d'après les paroles du Seigneur Lui-Même~
(}ue tout ce qui est au" Père est à Lui; el que l'Esprit Sa'int parfit
~non pas de soi-même mais d'après Lui; et, en 'outre, qu~ du sépul"
cre, quand il est ressuscité, il ail retiré tout son' Corps Humain, nOD
-seulement quant à la ChaIr, mais aussi quant aux Os, on Ie voit dans
Matthieu, - XXVIII, t à 8 Marc, XVI, 5, 6. Luc, XXIV, 1, 2, 3'.
Jean. XX, H à,15;-il cnest autrement·detoùl'autre·homme;
-c'est même' ce qu'il a prouvé ad vivum aux -DIsciples, en disant·:
( Voyez mes mazns et mes pieds, que Moi:'Même je suis, touchez~
Moi et voyez, car un Es-pril chair et os n'a point, comme'lllnl$
Me voyez (en) avoir.'» - L'uo, XXIV, 39 : - d'après cela, tout
bomme, s'il le veut, 'peut éJre conv~incu que l'Humain du Seigneur
.... lIJ..rmkE
st.PiriDr:\lu.~ain~Len Jrt~\l~~UI~~~ lMG~.e,:et ~JJQ~m,e .jl$t):Qi~u;.
. t 7t. La Trini~é,q~e li~glis~'Ç;llf~ti~~I)~ 9,;aujol,u,d'bui ::l,llllWr.aj;
_~e'l.e~,ql{~1l~.a.!n~r94ujte-,d~ns)~a~.(oÏt;;,ç~~~ue! ~i~u-Ie Pèrel a. el1geD
~~~.I!e F;ils ide ~o~te ~t~~.I\ité'j,t oo~J~jJ!lit"sai'Dtle~ta,tQrs.l1IOtrti •.de
.1'u.n l~t 14e );~nJ.re, etcq\leçq.!lc.~'11 id,;~I.\X ~~t pi~u:par:.sl>i :, pelte T-r,i
nité ne peUt être conçue par les.'p,l~.n:t~Js.pÜ!Qwins au.trem~~~
~e 1u,ljle Tri~!.cbie, et ~q!l~!pe'l~e l~~uverl)ementde Jr~is;Ro_is
1 1
étaient dans J
le Conèile <Je Nicéé, d'où est sorti comrM un fœtus
-r---'-~--'- _-..If • ~ '''--. -0 ~~........... -
Si, au contraire, ils eu~sent di& que 1;1 Divine Essence est au Père,
la Divine Essence au ,Fils, et la Divine Essence à l'Esprit Sainl~
~ais' ,que 'ce ne sont pas trois Essences Divines, mais que l'Essence
'. ..
_~-t. ,~.~, .. -" -_ ~ ~---~- 1
jeton; lors même que l'arbre est, coup~: m,ais, mon ami, oon
-- ~-
RELHiI;ON C,HRÉTIENNE. 265
se_ulement c~up~~arbte, mai~~~!.tirpe all.~si~~e, et alors
~lante dans ton jardi~ des arbres'de bon fruit; gardlttoi d<?.~e. q~
l'i~.ie_de trois Di~ux ne s'empare de t_~n, m~!al, et que I!, h_o,uche, qui
~l'~ àll~u~ idée, ne p~on,once seule un Di~u ; qu'est-ce alors qu'un
E.ntendement au-dessus de la Il)émoi,re, qui pense trois Dieux, et un
Entendement au-dessous de la mémoire, d'après lequel la boue-he
prQDon_ce _~n seul Dieu, et cela en même temps? N'est-ce pas èomme
sur un théâtre un comédien qui 'peut remplir le rôle de deux per
sennes, en passant av,ec vitesse d'un côté du théâtre à l'autre. et
(lire d'un côté une chose, et de' l'autre le contrajre, etllins(~n
èiscutant s'appeler, ici sage, et là fou? qu'en résulte-t-il autre
~hose, sinon que, lorsqu'il se tient :lU milieu du théâlre et regarde
de chaque côlé, il pense que ni !JIn pi l'au~ n~~1 vrai? onarrive
de 1 la sorte
---
à penser qu'il n'y a ni un .
seul -
Dieu, ni trois Dieux,
-._.
qu~ainsj il n'yen a point; le naluralisme qui règne aujo,!!l\d'hui n'a
P!S d'aut~~~~lne. Dan; lëëiel Pêrsônnënë peut prononce,r la
',frinité des Personnes, dont chacune en particulier est Dieu, car
J'atmosQllère_ céleste même, dans laq!;1elle les pensées des anges vo
lenHt. ondulent, comme les sons dans notre air, s'y oppose ; làl.~
seul hypocrite l~ peut, mais le son de ses par~les retentit dans l'at
mosphère célesle comme un grincement de dents, ou comme le cri
d'un corbeau pour les augures. J'ai appris. aussi du Ciel, qu'effacer
par la confession orale d'un seul Dieu la foi pour la Trinilé des
Dieux in~itée dans le mental par, des confirmations, esl au~si impossi'
hIe que faire p~sser un arbre par sa semence, ou le menton d'un
homme par un poil de sa barbe.
. -174. V. LA TRINITÉ DES PERSONNES A ÉTÉ INCONNUE DANS L'E
GLISE ApOSTOLIQUE, MAIS ELLE A ÉTÉ TIRÉE Y!J _Ç,ONCI!.:~E~E,
ET l'AR SUITE ELLE A ÉTÉ INTRODUITE DANS L'EGLISE CATHOLIQUE,
ROMAINE, ET EST PASSÉE l>E LA DANS LES EGLISES QUI S~P;N SONT
SÉPARÉES.
Par l'Eglise Apostolique est entendue non-seulement l'EgJ\~e qui
~tait dans divers lieux au temps des Apôtres, mais aussi d~ux 00
.t'rois siècles après ce temps : m~i~enfin~~~ça ~..!:!:~~er de
ses gondsÈ po~e ~~Te.mpl~, _et Vélancer c0l-n1!1e d~ y~~
) ~,allsle S!l~ctuaire; ,pa!.Jt.Templel!...e~t.entend~Ég~i~e, p~a
Por;t~ignê.l!;~_Dieu Réde!!lpteur, et par le SanctuaIre sa DIVl-'
:1lf6 LA VRAn!:
Dilé ; car Jb.ms-dH:·.. En vé~ité~ je V?US dis"celui qui n'entre
as par la Porte, dans la Bergme, malS J~Ul MONTE ~A'R tlN Aurb
.ENDIlOllf, est un voleur et un larron; Moi je ·sù!:!.2-.Porie, paf
Moi si (/uèlqu"un entre, il sera sauvé. ,. Cet attentat a' été eotmnis
flIr :Arius ei ]lar ses'sedtateurs ; c''est pourq'uoi nn concÎle fuTëonvo
:qué pltr Con'sianliil)eG'riild à Nicée, vil!le (Je Bithynie; et l'à, afitl
ùe ,rêjeter 'l'hérésie pernicieuse 'd'Arius, il fut imagi!1_é.l-c~t
0
saDetioDné par ceux qlti avaient ,~té oonvoqués, qu'il y avait de toute
~é-Trols Personnes Divines, le Père, le Fils et l'Esprit Saint,
dans cl1acu'lle, d'esqu'etles il y avait par soi et en soi la personnalitt
l'eiistènce-er-li~\sjl)S}Sfu~e;'1quèta sllcond'e Personnè, ou le Fils;
est' descendu là pris J'Humain I~t: a 'fait la Réd"emppon ; que par
suite ,la Diviilïté est unie à son Humain par llnion hypostatfque, et
que ,par Ce~lje union il avait une ,étroite affinité avec Dieu le Pète.
Depûis ce temps une foule d'hérésies abominàbles sur D'iell et suda
Personne du Christ commença à sortir de terre, et des Antéchrists
~ t,!lirentà lever la tête, et à diviser Dieu en trois, et le 'l~~n~u,r
~uveur. CP deux, -et ainsi 'à détruir~_le_ Temple q~ le Seig~neur
a~aü élevé 1par, les Apôtres, et cela jusqu'à ce qu'il D'Y restât
pièrre sU;'pitirre--qur-iië- fût 'renversée, selon ses propres pa
1
--
.dissip.é daq8 l'air, comme la paille'par 1}e van? Alors, dans cet état,
.au lieu ,des,vér:ités.surviennentles illusions, et au lieu des 'rayons de
.' (
·la lu.mière les t~nèbr.6s, et :J'lorsJon lest comme tians Une cavernè
avec des luneUes sur 1e nez.et une·ch/lndelle li \a ma'in, el l'on ferme
~ ~ueières pour ;les :Vrais sp'irituels qui sont dans·la lumièrèàu
.cièl,rriMs 00 les ouvr.e pour les sensuels qui sont dans la Ilumière:mti
seiie Ides sens du corrt>s ; ,la même/chose 'arrive ensuite qua-ndon lilt
·lll ,Parole, -alors le Afe.ptal s'endollt sur les vrais, et s'évjlille surJes.
tfa~, .Iet ihl~Yi.~!lt cOiJlme"~st décrite là,IBète DlGnt'ânt dda mer.
quant à la; bo.uche comme un lion, quant au corps 'comme un léo..
pard, et quant au~ ,pieds comme 1In' OUJlS" ..:.- Apoc. XIlI, ~. ~
J)àilsl!e c~el, bll .~itque, qqand le Oonei1le. de Nicé~J~t~er!!1iné, Ur
1 œt co~nCldence a~eG ces choses que :}e SeIgneur a prédlles aux Bts-.
1 -
,~68 " L A : VRA.IE
lliple~: « It,e Soleil $era obscurci, et la Lune ne donnera point sa
lueur, et les. Étoile,s .tomberont du Ciel, et les Puissances des
Cieux seront ébranlées. » - Matlh. XXIV, 29; - et en àctualité
l'Eglise Apostolique était comme, mm Ëfoile nouvelle ~nt
da,~tël Âstral ert'Eglise après les deux COncIles de 'NIcée de
vinl comme la même Étoile_ rendue ensuite opaque et n'apparaissant
plus, ainsi que cela est même arrivé quelque fois dans le Mo!!.de na
turel selon les observations des Astronomes. Dans la Parole, on lit
que Jéhova'h Dieu habile dans une lumière inaccessible; qui donc
pourrait approc11er de Lui, s'il n'habitait pas dans une lumière ac
1c~ssible, c'est-à-dire, s'il n'étaitpasdescendu, etn'avait pas p~is
l'lI.u_main, el si dans cet Humain, il n'élait pas devenu la Lumière
\ du Monde? - Jean, l, 9. XII, 46; - qùi ne peut vok qu'appro
.cher de .ïéhovah Père dans sa lumière, est aussi impossible qùe de
prendre les ailes de l'Aurore, et de voler avec elles vers le Soleil,
ou de se nourrir des rayons solai,res au lieu d'une nourriture élé
.mentaire, ou aussi imposible qu'à un Oiseau de voler dans l'éther,
et à un Cerf de courir dans l'air.
i77. VI. DE LA TRINITÉ NICÉ~NNE ET EN M~ME TEMPS ATHANA.
SIENNE EST SORTIE LA FOI, QVI A ,PERVERTi TOUTE L'EGLISE CHRÉ
TIENNE.
Que la T..!inité ~e et en même temps Atbanasienlle soit
une Trinité de Dieux, on le voit expliqué ci-dessus d'après leurs
symboles, N° i i2 ; de là est sortie la Foi de l'Eglise d'aujollrd'~ui,
((ui est en Diel! le Pè.!'p, en Die,u le Fils et en ,Dieu l'Esprit Sàint;
eq Dieu ,le Père, pour qu'il impute la justice du Sàuveur son Fils',
\ et l'aljribue à l'h0l!!me ; en Dieu le Eils, pOlir qu'il intercède et sti
~e;. eId'Esprit Saint, pOQr qu'~n actuaJ,iLé, il i.n.scrive la~ust!cedu
le,s anciens '~RReJe1i PL~QJ;I);r ')que:) le' Soleil, e1>t "la Cour, dér
tq:Us lesJ}i~px,)'Oil ,ils Il&)ra$~ei)lblent, qu:and Jupiter ;conuoqùe :l'as
sf}~b\é~filll1!~, de, p1u~ "I~/,F;~ulle$t ,la!l,vie .provenant 'de Dieu'i e
lJ.Il'.ai.n,si-I,esl Oi,s~!J~}vole~tI.eij Djlm::;les;Bêles,ma:rc~ent.len. Dieu; et;1
les..~oisson~ n~gen,tj:l~ ~iQlJJ; l qu1outre! ~ela Il's,pensées tsgot. s6ul~
m~tlpe~l ~odiijQilt;on(~~e.~l:éJberf,~:CMnme ,les- ipaholes. quj eri pro
~ireRP~n~ ~Qj\lJA~~,'AlWlJJ~tioD$:)'dell I;,àir.;-, ,et.hqnej l6SJtat1'eeti9i~s: ride
1~!P91;l.r.,soln~,)~,e!ilcp~)l~Qlel):'s~ d'.é,tatll()'~cll:slOllne~~\ dl3iJilrès l'mflu!{'
de.~5~Y~H\.~j~u.s01.,elL~~Jl'~~Jle$ ;' 4uiau':mi1i~lü ltelwutrcefà .Ia Vi~ apre,
1a"p:J~r,~>l,e~~nr,\IlA~Meropsil~>ŒeIl,et Il:Enfd'r Ilsonitrl'e8 faMes, inven'::':
~:)p~r) J~~' jrê~ll~~ p,OUilll; ob,tenb: l}déSl hcmneursl) etllde~·, rJc1resSé)~
r
RELIGION 1Oij:Rl!:TIE~NE. m
mais.,qu, ces croyances. q~oiqu'elles'soit des fa\>\~s, sont néanftOins
utiles, et,qu'iLll.e faut pas .~'\en.moquer ouverleW~ItJ, garce 'qu~elle&
seryent al.\ hien pubU.c., a.n coptenaut les esp.rit~ des, sim·ple:!. datls~
un lien d'obéissance envers, les, 1I\ag.jstr3t~·; mais que néanmoin.s ceux\
qui sont tombés dant,le.~fileLS d~)a' reli~ion sorHdes,bomlXl~S entrai'"
lIé's,leurs pensées des chi~èJ:es,et leurs actions de$ minuJies;et qu':ils\
sont pour I~ prêtres de bas valèts, ~ qlli crQient·ce q;u:ils ne.voienu
p:ls,et voient.ce ql1i~xcMe la. sp,~.èr~ d~'le\lr .mf;mtaJ" Ges cons.éi-'1
qu~nces, et.plusieurs a'utres',seJ:llhlables, sont CO,l)tcllues dans, cette
Foi, que la Nature est cré~.t~ice de l',nniver~, et en découlent quand·
~lle est ouverte, Ceci a été rap,p,orté, ~~n. qU"un &ilche que dans, lat
Foi de l'Eglise d'aujourd'hui, qui dans. s,a forme Inlerne esLen trois.,
I)ie~x et dans la forme Externe. en UO, seul, il v a des" faussetés en
foule, et qu'il ,en peut être' tiré'autant qu'il y a" ,de petites araignées
dans un cocon provenant d'une. araigné,~-mè~e; ql,lel, esh l:th/?m·me:.
d'o.nt le Mentàl est devenu'vraiment. rationnel p,ar.,la lum)'ère'·pro,ve".'
nant du Seigneur, qui ~e voit 'pas ,c,ela? mais, cO(llment un autr..e
le verrait-il, 'Iorsque,.la porte qui conduit à cette 'foi et à ces,
p:r.ùo.ns a été. fermée au verrou p;lr ce statut· q~""il
noest pas permis à la" raison de. pénétrer d·ans les mystères de,
.cette foi.
t 79. VII. DE LA RtSULTE QUE CETTE FOI EST L'ABOMINATION .DB
,LA DÉSOLA.TION,' E; L'ARFLlcnON TEI~LE QU'IL N'Y A PAS EU ET Qu~nl
.r(y EN AURA PA~, QUE LE SEIGNEUR AVAIT PRÉDITES DANS DANI.EL,
DANS LES EVANGÉLISTES' ET DANS 'L'ApqC~LYP~E.
, Dans Dani~J .o,n lit ces \paçol~s': ~( Enfins,u1' 'l'oisea,u.des' ahomi-.
nations SeTa la désolation,_et jusqu'à.~a , . ,f;onsommàtion
.
è.éfision eUe, fond'J;a sur la. q,él{astq.#o'lk,'» T r IX,,'~7. "7- Dans
et ,d,la
l
Ies suffl'ages dans ies Eglises Chl'étiennes, c'est-à-dil'c, y l'ègne
p.resque comme l'unique point théologique dans l'Ordl'e Sacré; c'est
ce que tous les Novices du ~Iergé apprennent, hum'ent et dévorent
avec avidité dans les Maisons d'instruction; et ensuite,' eomme ins
Cpirés d'une sagesse céleste, ils 'l'enseignent dans les Temples, la
) font connaître dans les Livres, et par elle ils reellel'chent et exploi
, tent le nom, la, réputation et' la gloire d'une érudition supérIeure,
comme aussi ils reçoivent il cause d'elre des diplômes des prix: el des
récompenses; et ces choses se font,quoique pal' ceLLe foi seule aujour
d'hui le Soleil ait été obscurci, la Lune ail été privée de sa lueur,
( les Etoiles des cieux soient tombées, et qlle les Puissances des cieux
Jo;aient été ébranlées, selon les paroles de la prédiction faite par le
r'Seigneur dans MaUhieli, XXIV, 2() ; que l,a_ doctrine de cetle foi ait
1
. les Justificateurs et les SanclÎfi~teurs p;lr la foi seule De les jugf'
railtnt pas dignes d'être lus; mais il en ~erait tout au~r~ent si un
Papier sur la Justification par la foi seule montait des enfers,. i1~ le
prendraient, le baiseraient, eL le porteraient chez eux dans leur
sein.
182. VllI. PUIS C!JiP, QUE SIUN NÇlUVEAU CIE~ ET UNE N.0VYH~E
EGLISE N'ÉTAIE~T PAS FONDES P.+.R LE SEIGN~UftJ AT.lCUNE CHAIR l'JE
,SERAIT SAUVÉE.
On .lit dans M~tthieu; «Il y aura alors une (l!/lictio.n gr1;lndt;.
telle que point il n'yen a eu depuis le commencement du Mo.~d(!
jusqu'a présent, et point il n'yen aura,. et si n'étaient ahrégés
ces jours ne serait sauvée aucune chair, Il - XXIV,. 24, 2~;
- dans ce Chapitre, il s'agit de la Consommalioll du siècle, pa,r
laquelle est entendue la fin de l'Eglise d'aujourd'hui; c'est pOIl~
quoi par abréger ces jours, il esL entendu y mettre fin, et en iI;l~
taurer une nouvelle. Qui ne saiL que si le Seigneur ne fût venu dp,qs
le Monde et n'eût fll.iL la Rédemption, aucune chair n'aurait pu être
sauvée? par faire la Rédemption il est entendu fonder un nouve~
Ciel eL une JlOuvelle Eglise.Que le Seigneur ait dû venir de no~
veau dans le Monde, il l'a prédit dans les Évangélistes, - Mattb.
XXIV, 30, 31; -l\larc, XIII, 26; LUG, XII, 40, XXI, 27; etda~s
l'Apocalypse, principalement dans le dernier Ch!lpitre: - 9~~
même aujourd'hui il fasse la -Rédemption, en fondant un nOll,v~au
Ciel et en instaurant une nouvelle Église, .dans le bll,t que l'ho,m
puisse être sauvé, cela a été montré ci-dessus dans le l"emme sYf
la Rédemption. Le ,grand Arcape, que· sans l'inslal,lration d'uJ}p
Nouvell,e Ègl!~e par le Slli,gn~ur .aucQne chair ne peut être sauvé,~~
est celuj-ci : Tant qu~ le prago.n demeure' rvec sa trou~e daijs l!r
Monde des Esprits, dans lequ~l il ~ .été jlfLé,' aUCl-ln Divin Vrai uni.iqI
Divin bien ne peut parve'nir. jusqu'aux hommes dè la terre, sans qP,'il
RELIQ{ON ~H.RtTIENNE. 1t.~5
$Q,it PElrverti el falsifié, 01.1 Sl\Q~, qu'il soit dé~ruit; c' e~t c~ qui 1 ~t
i·~, 13; - mais ~pl1è$que lE) Dragon ~\It élé /!récipité d~l1s l'~nf~r,
--..XX, 10, - alors Jgan vit un Ciel llQuveau et uneTerr~ no,1l.v~He,
-e,t il viL la nouvelle Jép1l.salen;1 d~ctlnd~nt de. Dieu pan, le Ciill,.,
~41, 1, 2. - Par·le Dr,agpn sO,nt en.tendus ceux qui sont dans la
foi de l'Eg\Ïsll d'alljoqrd~hui.
Qllelquefois, dans le ~Qnde S,pi'riliJel, j'ai conversé avec les Jus
,ific~tel.\rs ~.es homme par la, foi seule, et je, leur ai dit que 161.\1' UQC
.triJl~ e~t erronée, el Il1ême absurde, et qu:elle intrQduitla séourité,
l'aveuglement, le somm.eil et la nuit dans les choses spiritu~lIes, et
par suile la mort de 1'4m~, les exhQrlant il s'en d~sister; mai§ je
recevai~ pOUl' répons~: Qlloi, s'en désister 1 la préé~inence de"l~é
;J'udition des Ecclésiastiques sur les .Laïcs ne dépend-elle pa~tl.e.
Celle foi? Mais je répliquilis, qu'ainsi ils avaient pour fin, non pas
l~ saiu,t des âmes, mais la prééminence de leur réputation, et que
}luisqlJ'ils avaie.nt appliqué à leurs faux principes les vrais de la Pa
l'ole, et les avaient ainsi adultérés, ils étaient des Anges de l'abîme,
[
:a,pp~lés AnllAOO:-iSet ApPOLLVONS, - Apoc. IX, i 1, - par lesquels
1 &Oo,t signifiés ceux qui perdent l'Église par une totale' falsification
) 4.e la Parole. Mais ils répondaient: Qu'est-ce que cela? Nous sommes
des Oracles par la science des mystères de oette foi, et nous rendons
des réponses d'après elle comme d'après un sanctuaire, nous sommes
dQnc des ApOLLONS, et non des ApOLLYON s.,Indigné dc c.ette réponae?
je leur ai dit: Si vous êtes des ApOLLONS, vdus êtes aussi àes LévilA
THANS; les principaux d'entre VOUS, des Léviathans tortueux, 'et
(l~UX du second ra,ng, des Léviathans oblongs) que Dieu visit~ra
avec son épée dure et grande, - ESil~~, XXVII, i ; - mais là ces
rrJols ils se meltaient à rire.
i8~. IX. DE LA TRINlTÉ ~6S PERSONNES, llONT CHACUNE EN 1'.M\
TICULIER E~T DIEu, SE~ON LE SYMBOLE D'ATHAJ'ASE, 'SE SONT ÉI1E
VÉES SUR DI~U UN G~AN;D NOMBRI!; D'IDÉES DISCORDANTES ET HÉTÉRo
r GËN~S, Qq SONT DE~ PHA,NTAISIES,ET DE.S AVORTE14ENTS.
De la Doctrine des T~ois ~ersonnes Divines de toute éternité, qui
276 LA VRAIE
en s'oi est la Tête de tous les doctrinaux dans les Eglises Chrétien·
nes, se sont élevées un grand nombre d'idées indécentes sur Dieu..
indignes du Monde Chrétien, qui cependant etdOft être et peut.
être un Flambeau pour Lous les peuples et pour toutes les nations
l.aans les quatre parties de la terre, en ce qui concerne Dieu et l'U
nité de Dieu; tous ceux qui habitent hors de l'Eglise Chrétienne,
tant les Mahomél;s que les'Juffs, et- outreceüx~C1-les Gentils de
quelque culle que c~ c~ soit, o~ en aversion ïe chrJSTfani'Sffië-ïïrn
qüëment à câuse de la foi en trois -Dieux'; les propagateurs de celte
foi le savent; c'est pourquoi ils se gardent bien d~xposer publique
ment la Trinilfdes PeÎ'sonnes~ telle qu'elle esl dans les Symboles
de Nicée et d'Athanase, pa!'ce qu'alors leurs auditeurs s'enfuiel'aienL
et se moqueraient d'eux. Les idées discordantes, ridicules et frivoles
qui se sont élevées de la DOC'trine "des troiSPer;o;në;niVhJ~ de
toute éternité. et s'élèvent chez quiconque reste dans la foi des pa
- roles de cette Doctrine, et passent des oreilles et des yeux dans la'
vue de la pensée, sont celles-ci: Dieu le Père est assis au-dessus de
la tête dans le haut; et le Fils à sa droite, et l'Esprit Saint deva'nt
eux, prêtant l'oreille, et aussitôt parcourant to'ut le Globe; et, se
lon ce qui a été décidé, il dispense les dons de la justification, et les
inscrit, et des fils de colère il fai t des fils de gràce, et des damnés
il fait des élus,; j'en_~PJ?~e au~avants d'entre le Clergé _~~x
Erudits d'entre les Laïques; entretiennent ils dans leu!'s mentaIs·
iUne aULre"'y~ que celte vue iàéalë? car eltë découÎe spontanément
" de la Doctrine même, voir ,le .MÉ~I@RAaLE ci-dessus, N° 16. Il en dé
coule aussi la curiosité ~e conjecturer ee que ces Tl'ois Dieux se di
saient entre eux avant qlJ'e-le Mondefùt créé; parlaient-ils dU Monde
à créer? parlaient-ils de ceux qui devaient être prédestinés et jus
tifiés selon les supralapsaires? parlaient-ils aus~i de la Rédemption?
pareillement, que-disent·ils entre eux depuis que le Monde a été
créé? le Père,parle de l'autorité et de la puissance d'imputer, et le
Fils du pouvoir de la médiation; que l'imputation, qui est rélection,
vient de la misériaorde du Fils qui intercède pour tous, et en par- .
, ticulier pour quelques-uns; et que la grâce pour eux vient du Père
éJllu par son amour pOlir I.e Fils',' et par la mÎsère qu'il a vue ewlui
.sur le bois de la croix. Mais qui ne peut voir que de telles choses
.sont aes folies d'u mental S'IiI' Dieu ~ et cependant ces folies sont dans
--- ---- ---..
RELIGION CHRÉTIENNE. 2..'17
~glises Chrétie!1n~s les Sa~Qtetés mêmes, qu'on doit baiser de la
bouche, mais il ~eJ~u! les examiner par aucune vue du mental,
parce qu'elles sont supra-rationnelles, et si de la mémoire elles,
étaient élevées dans l'entendemenl, l'homme deviendrait fou; ce
pendant toujours est-il que cela n'enlève pas l'idée de trois Dieux,
mais introduit Ime foi stupide, d'après laquelle l'homme pense sur
l}ieu comme celui qui dort dans un songe, comme celui qui marche
-dans l'obscurité de la nuit, ou comme un aveugle de naissance qui
marche dans la lumière du j b u r . )
184. Que la Trinité des Djeux se soit emparée des !\fentals des
Chrétiens, quoique par pudeur on dise le contraire, on le voil clai
rement d'après la subtHité que plusieurs emploient pour démontrer
que trois sont un, et qu'un est trois, par divers arguments de Géo-
métrie, de Stéréométrie, d'AI'ithmétique et dePhysjque, et allssi
par des plis- d'étoffe et de papier; ainsi ils jouent avec la Trinité
-Divine comme des devins entre eux. Leur div,inatio'n sur ce sujet
peut être comparée à la vue de l'œil des fiévrem:, qui voient un seul
'Ûbjet, soit homme, table, ou chandelle, comme trois, ou trois objets't
comme un seul, Elle peut aussi être comparée à la plaisanterie de 1
ceux qui roulent entre leurs doigts de la cire molle, et lui donnent
plusieurs formes, tantôt la forme lriangui:lire pour montrer la Tri
nit6, tantôt la forme sphérique pour' montrer gUnité, en d,isant:
N'est-ce pas néanmoins une seule et même substance? Cependant la
Trinité Divine est comme une Perle d'un très-grand prix; mais cetle
Trinité divisée en Personnes est comme une perle qui, divisée eo
trois parties, perd absolument toute sa valeur.
, ~ ~ ~ ~
2'iQ ,, LA VIAm
stln1)}ablE!s·à ~))ès qui Bont!dallS lèS' ZoiJe'S,glaciallis du M~ndeil:t~
tu~e1 ; 'il Yappà'jI'ait des Terres r~serréts par :Iagelée, d~s eaU1
el
gltlJées; aussi desma$ses de .neige 'sureUeso C"est ,. qlle vltmnslit
et,babitent ceUx qui, dans 'leMondè~ (fnt assuupilelir enlenàemèkft
.faute die penser amt choses splrïlltéH'es, êt qUit en même ~tn'fs \)flt
négligé de faire des usage's ; fis SQI1>1 lappelés .Esprits boré:lU:t', Un'
jl:lur, j'elH; un grand désir d'El v0iii'q'Utli{ue Région dans là ZOM
glacilile. oü étaient ces Esprits boréaux ;ét par conséquent j(: fu~
conduit én esprit dans le septentriOll!; jusque dans Ulle contréij oh
Ulute là lerre :tpparUI couverte déneige., et toute l'eau gelée; c:é
tait un j'éur de SabMlh; êt j1e v'is des h(jmtn~s, c'èst-'â'-dire" d~:
Esprits de slature seI1)blab'~ à celle des ,ho-m.mes du Ménde j dJlis ~
.'cause du froid ils aVaient la Têtll MOvette d'une peau de liein, dont
!ll ~uèule était applrquée à leut boUche '; leur corps par tl'avant et
pât (i'errière jusqu'aux .llllli'bes éMit couvert de peaux de léopatd5~
et feurs Piëds él·aietlt eilvelOl)pés d'uhe peau d'ours; j''èD visauS'si
plusieü\ls dfins des chars; el quelquès1uns dMJS des chars sflulplés!~b
fe'fllle dé d1ragon, dont ,les corbes étai'etit tendues en Qv:ant; tJéS
cfta·r:s êtMétH traînés pai' tle petits ~hevàtl!!" .dont ~es qUeues tiVAiÎftH
ét~ ébûpée§li ils ctluraieilt comme d'eS bêles ,fufléWles/ elle (j~ùdU't
teUfi"les °gu1ides en IÏHliD', Ie~ pregsail SMlS 'reJ'âtlhil et forçllit léüt
celÎ~se : 1efvi5 énfin qu'Ils aftluàiébl 'par ttoupes Vèrs '(in Té'inple>
qû'e le ii'avais pas d'abord· vu, parce q'u'il était èouvert de neige;
n1àis 'Ie~ Mrdes du temple déplàçaietlt. la ne.ige) ~t par l1il'&
faüiHéits 'ptép·araient un'e ~ntrée à ceilx qui arrivaient pour ié.·
culte ; ceux-ci descerldit~nt et enh'ètènt. Il me filt auss,j
donné de voir le.Temple en.dedJns; il était éclairé de lampes et d&
fla'mllell.ux en.grànde ~Uiilltilé; l'Àillel éllift Mtnpésé d'Une pierr&
taH.J.ée,derriè're l'autelëtait Ms~eildii un Ttlbleàu sui' lequet il y
a~ait e~tte inscri'Ptititl : 'FluN(tt i DI~ÜŒ, ;PËI\~1 FILS; ESPRIt SNtN1'j è'tft
t'SSiNTIÈIÏLhIENT'SONt'Üi'i' 's§uL BlktJ, MAtS URsoN'NELLEM~NT ThOIs,
E"fhne'Prêt~e'qdi se l-êha-it ileMtl'l lVèrS 1'A'ùuil', .aprè!! 'à\l&i~ 6éubi
1
pu~e cette foi, qu'il j'nfuse par Iibré plaisir el pure grâce en qui il
veJt et qnand il veut; et l'homme est Cl:tmme Une souche qua-ndt
e~le'~st infusée, mais il devi~nt comme un arbre, après quO ellé a: été
inf~~ée.: les fruits, qu~ sont les bonnes œtl'vres: sont suspeil.dus, .il
est vrai, à cet arbre qUI dans le sens représeotatlfest notre fOl, mais'
néa11n0ins ils n'y sont point attachês, c'est pou'rquoi le pri'x de cet
arbÎ'~ M'vient pas: du fruit; mais comme èela pâraît llétérodoxe; ét·
est' e1pèndant une véri'té1 mystique, mettons, mes Frères; l'en tende--
rJéntlsous l'obéissance de cetlè foi. Et' ènsuite, quelques irlst~ntS'1
3près\' se ténant commè !s'il tirài't ièncèrê quelque chdse de sa méL.
oroire'hl'conti~ua leo' tlisan t! Del ce monceau de Mystères' je tirerai
eltC0f~ ce po'Î'nt' importailt, c'est qÙ'e dàh!l n'es dhosés spih'lueHes'
}'hdinme n'la pas un seul grairl· de Libre 'Arbitre'; èh effè~ dans leu'l's'
candos Théologiques MS Primats &l' n'os' PrélatS' Régulièrs disent
queJI'bo'IJllne, 'ùans leS'choses qui appartïenn'ertt à la for et au salut..
choses qui solit spééia1lemiln't nomméès spi~ituellesi~ ne' peut- fren:
v'6uJlôtr, di: riên penS'etl, ni fiéil dofflprèbdtë; et qu'il n'd peût mêm~!1
ni se disposer ni se pr~p:i'rer à lès p'ltiserl ; moi'dane de moi- mêm~
280 LAVRAI]j;
jEl vous dIs, que.l'bomme par lui~même ne peut sur ces choses ni
pen~pr d'après la raison,' ni parler d:après la pensée, autrement
q':le comme un perroquet, une pie ou un corbeau, qu'ainsi l'homme
dans les choses spirituelJ~sest véritablemeq't un âne, et qu'il n'est
hO,mme que. dans les choses naturelles; mais, ô chers Consoeiés,sur
cl1..point, comme sur les autr,es, pour qu'il n'infeste pas votre rai
SO,Il, mettons l',entendement sous l'obéissance, de b foi; car notre
Théologie est un abîme sans fond, dans lequel, si vous plongez la
, vl;le de I;enhmdement, vous serez submergés et périrez' en faisant
naufrage; toutefois écoutez, nous sommes néanmoins dans la lu
mière même de l'Évangile, qui brille haut au-dessus de nos têtes;
mëis" ô douleur! nos c3evelur,es et les os de notre crâne l'arrêtent
etyeqJpêch9.nt de pénétrer dans la chambre de notre entendement.
Ayant ainsi parlé, il descendit; et après qu'il eut prononcé des
prières votives près de l'Autel, et que le CulLe fut fini, je m'appro
chai de quelques assistants qui parlaient entre eux; là allssi était le
Prêtre, auquel ceux' qui se tenaient autour disaient: No"us te ren
dons d'immortelles actions de grâces pour un sermon si magnifiq1r
etsi rempli de sagesse; mais alors je leur dis: Avez-vous comp~
quelque chose? Et ils répondirent: Nous avons tout saisi à pleines
OUei'lI es); malS ' pourquoI, deman des-tu SI' nous.av.o'ns
. cOmpriS!' , " L"~W-
te,ndement, lIl'est7i1 pas,stupéfié dans de telles matières ?,Et le Pré/le
ajouta à cela: Parce que vous, avez entendu et n'avez pas comp~'s,:
vQlcIs êtes heure~x" puisque de là vous vient le salut, Ensuite je par
lai avec le Prê!~e>l,et je lui :p..cn;Jandai, s'il avaitl'eçu la c, ouronU;~d.,
la,urier; il répondit,: Je suis un Maître lauréat: et,àlors je dis:, ~aî
tr.e, jlf'.t'ai en tenqu prêcher des M)'stàr,es ; si tu, les sais sans s~~·oir
al,lcune,des choses qu'ils conLi\lnnelÜ, lu ne sais rien; c~r ilslsont
seulell';ent,comme des cassettes fermées par, tro.is serrures, si f~ ne
les, OUHeSjet ne regardes dedans, c,e qui ~oit ,êlre fait par l'e~ten
d.~men,~, tu .ne sais Ras s'ils renferment d~s choses précieuses, o~~des
choses }lile~, oujdes 9hqses.,nuisibles,; il peu,! y avoir des,œu~s d\as
pic et ge~, toiJes dlaraignées,,~selon) la descri,plion dans Esaie, LlX.,
5. A ces ,plots le prêt~e tpe reg~rda ~'Iun airmenaçant; et les Assis
tan~s se rtltirèlient, 'et rnontèren~ dans leurs chars, enivrés de para
dpxes, infatu~s de IPuéri1iI~~, ,e~,enveloppés d:obscurité dans toutes
l~s choses de la foi et dans)es moyens du sa,\llt.
RELIGION CHRÉTIENNE. 28{
i86. SECOND MF.MORABLE~ Un.jour, j'agitais dans ma 'pensée _en
(}uelle Région du Menlal réside.nt chez l'homme les' choses Théolo
giques ; et, comme elles sont spirituelles et célestes, je croyais d'a
bord que c'était dans la région suprême; car le Mental humain est
distingué en trois Régions, eomme une maison à trois étages, el pa.
reillement comme les habitations des Anges en trois Cieux: et alors
se présenta un Ange, et il dit: Chez ceux qui aiment le Yraiparce
que c'est le vrai, les choseg Théologiques s'élèveut jusque dans la.
Région supr.ême, parce que là est leur Ciel, et qu'elles sont dans,
la lumière dans laquelle .son t les Anges; les choses l\forales, théori
quement examinées et perçues, se placen t sous elles dans la seconde
Région, parce qu'elles communiquent avec les spirituelles; et les
choses Politiques sous celles-ci dans 'la première; mais les choses
Scientifiques, qui sont en très-grand' nombre, et peuvent se classer
ell g-enres' et en espèces, constituent la porte vp.rs ces choses ,supé
rieures. Ceux chez qui les r,hoses spirituelles, mqrales, politiques et
scientifiques, ont été ainsi subordonnées, peusent ce qu'ils pensent.
et font ce qu'ils font, d'après la justiqe et le jugement; et cela,
parce que la Lumière du vrai, qui est aussi la Lumière du Ciel,
tc1airc de la Région suprême les choses qui sont dans les Région