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La corrosion des métaux au contact des milieux aqueux (eaux, sols, béton,…) est de nature
électrochimique. Dans ces milieux, l’application de la technique de protection cathodique a
pour but de diminuer le potentiel de polarisation du métal à un niveau pour lequel la vitesse de
corrosion du métal est réduite d’une façon significative. Le seuil de la protection cathodique
peut être déterminé thermodynamiquement. Il correspond au seuil d’immunité tel que
représenté dans le diagramme de Pourbaix correspondant à un état à partir duquel la corrosion
devient théoriquement impossible.
Pour modifier le potentiel du métal à protéger cathodiquement, on utilise une anode installée
dans le même électrolyte. Les anodes peuvent être de deux types :
Soit les anodes ayant un potentiel plus électronégatif que le métal à protéger (anodes
sacrificielles ou galvaniques).
Soit des anodes couplées à un générateur de courant imposant une différence de potentiel
entre des deux métaux (méthode à courant imposé).
Remarque :
Le choix d’un système par rapport à un autre doit être établi en tenant compte des
comparaisons techniques (voir le tableau) et des critères économiques (conception,
équipement, maintenance, consommation de matière et de l’énergie).
Le métal à protéger est relié électriquement à une électrode constituée par métal moins noble
qui joue le rôle d’anode dans la première pile. Dans ce type de protection, l’anode se
consomme par dissolution en portant la surface du métal à protéger au-delà de son potentiel
d’immunité. La réalisation est schématisée dans la figure suivante :
- Que la pile débite, donc que l’anode soit reliée électriquement au métal,
- que la surface à protéger et l’anode soient plongées toutes dans le même milieu
électrolytique,
- que l’installation soit adaptée à la surface à protéger (dimensions, nombres, répartitions des
anodes).
Lorsque tout les points de l’ouvrage aura atteint le potentiel de protection (EP) qui est égal à
celui de l’anode (EA) , l’ensemble sera devenu une seule cathode annulant de ce fait le courant
de corrosion (icorr) par un courant de protection minimale (Ipro-min). On peut abaisser le
potentiel de l’ensemble à un potentiel plus bas (EP) avec un courant (IP). Le courant IP est
toujours supérieur au courant de corrosion Icorr et qu’il dépend des pentes respectives des
courbes de l’anode et de la cathode.
2
Remarque :
La protection cathodique par anodes sacrificielles n’a pas une durée indéfinie, elle s’arrête
avec la disparition du métal sacrificiel ou par blocage électrochimique. Les métaux les plus
employés par la protection cathodique sont : Al, Zn, Mn qui possèdent des potentiels de
dissolution très négatifs.
- les navires,
La valeur relative du potentiel que prennent les deux métaux plongés dans un électrolyte
donné peuvent varier avec la température. Donc, un métal moins noble à la température
ordinaire peut devenir plus noble à une température élevée, d’où il y’a alors inversion de la
polarité de la pile. C’est le cas du couple Fer-Zinc dans l’eau.
A la température 30°C le potentiel stationnaire de Fer est plus noble de celui de Zinc, alors
qu’à la température 40°C il devient moins noble. On déduit que la protection d’une
canalisation en fer par le Zinc (galvanisation) ne peut être employé sans risque quand la
température est élevée (c’est le cas des installations de chauffage central).
Elle consiste à relier la structure à protéger au pôle négatif d’un générateur à courant continu,
dont le pôle négatif est connecté à un déversoir de courant plongeant dans le même électrolyte
que la structure à protéger (sol ou eau). Le courant continu débité par le générateur est diffusé
dans l’électrolyte ambiante via le déversoir et est capté par la structure à protéger qui est ainsi
portée à un potentiel électronégatif par rapport au milieu dans lequel elle se trouve. Le
déversoir de courant doit être constitué d’un métal le moins corrodable possible pour avoir un
durée de vie assez longue (alliage inerte (Fe 15% et Si), graphite, Plomb et métaux précieux.
3
Fig. 3: Principe de la protection cathodique par courant imposé
Ox
a
RT
EP E 0
ln
nF Re d b
I P ip S
4
- les plates-formes de forage pétrolier,
Cette méthode est assez délicate et sensible aux incidents mécaniques et électriques. Elle
nécessite une isolation complète. Elle exige une surveillance régulière car toute modification
de courant risque d’entrainer une variation de potentiel qui implique la corrosion de la
structure.
5
- Surveillance Aisée et occasionnelle Surveillance fréquente
requise par un spécialiste
Les alliages de Zinc utilisés pour la protection cathodique sont élaborés à partir de Zinc à
haute pureté avec une teneur en fer particulièrement faible. Elle contient les métaux suivants :
Pb, Fe, Cd, Cu, Al, Mg et Zn selon la norme française par contre la norme américaine utilise
les métaux suivants comme alliage : Pb, Fe, Cd, Cu, Al, Si et Zn.
- Rendement électrochimique 95 90
(%)
- Ouvrage immergés,
6
II.4.1.3 : Avantages des anodes à base de Zinc :
- Comportement sûr dans les conditions diverses de fonctionnement (sol, eau de mer, vase,
milieux confinés),
- Coût élevé,
Les alliages utilisés pour le cas des anodes au mercure sont : Zn, Hg, Fe, Si, Cu et Al. La
composition des anodes à l’Indium est : Zn, In, Fe, Si, Cu, Mg et Al.
- Rendement électrochimique 95 81
(%)
7
II.4.2.2 : Domaine d’application des anodes à base d’Aluminium (Al) :
- Plates-formes offshore,
- Utilisation possible dans les citernes des tankers (Pas d’étincelle en cas de chute),
- Reste active aux températures élevées avec toutefois une chute de rendement.
- Moins adaptées dans les milieux faiblement renouvelés (Chute de rendement en cas
d’acidification du milieu),
- Déconseillé pour la protection des ouvrages entièrement peints car il y’a risque de
passivation si l’anode n’est que faiblement sollicitée.
- les alliages de l’Indium ont un potentiel plus négatif que ceux de mercure d’où la dissolution
est uniforme,
8
- La composition des anodes de type standard est : Al, Zn, Mn, Fe, Cu, Ni, Si et Mg,
- La composition des anodes de type à haute pureté (à haut potentiel) est : Al, Mn, Fe, Cu, Ni,
Si, Sn, Pb et Mg.
- Rendement électrochimique 55 55
(%)
9
II.5. : Réalisation pratique de la protection cathodique :
Il s’agit tout d’abord de mesurer, quand cela est possible, mais le plus souvent d’estimer par le
calcul le besoin en courant de protection cathodique de la structure. Des valeurs de la densité
de courant sont fournies dans les normes et les référentiels professionnels :
Mer méditerranée 60 ÷ 80
Golf de Mexique 50 ÷ 80
Fond marins 20 ÷ 30
Remarque :
- horizontales ou 2l Dwight
verticales R ln 1
2 l r
profondément
enfouies
10
l 2 l 4h 2 l 2 2h
- horizontales Dwight
4h 2 l 2
enterrées à R ln
2 l hl l
l
profondeur « h »
L’approche du calcul est différente suivant que le métal à protéger est nu ou revêtu. En effet,
dans ce dernier cas il faut faire intervenir la valeur de la résistance d’isolement du revêtement
qui dans un électrolyte (sol ou eau) a une signification particulière.
Pour des plates-formes offshore : l’une des méthodes de calcul utilisée (par ELF. Aquitaine)
basée sur l’hypothèse des courbes de polarisation cathodique.
IP JS S
IP JS S x
I P I S I Puits
11
I P I S I Puits
m n
IP J
i 0
Si Si J
i m 1
Si Si x J P S P
Surface des puits
Surface non revetue Surface revetue
b- Nombre d’anodes :
M n D I m
D I m
n
M
µ : Coefficient d’utilisation d’anode généralement est égal à 0.9. Pour une consommation
totale µ=1.
Les dimensions des anodes doivent être telles que : Ecathode EPr otection
Où : Ecathode Eanode R i
Ecathode Eanode R i E
Où :
R : La résistance,
12
c- Domaine de potentiel de protection EP préconisé :
Acier au carbone :
Application 1: Soit une structure offshore à protéger par les anodes sacrificielles de type
d’Aluminium à l’Indium, la plate-forme est constituée par les surfaces suivantes :
S2 20000m , J 2 150mA / m2
2
S3 15000m , x3 0.02, J 3 150mA / m2
2
La résistivité : ρ= 30Ω.cm.
Application 2 : nous voulons protéger une structure formée par les surfaces suivantes :
13
S1 400m , x1 0.05, J S1 35mA / m2
2
S2 150m , J S 2 35mA / m2
2
J puits 50mA / m2
Nous signalons que dans la région existe des puits de surface SP et le courant IP= 30% du
courant consommé par la structure.
La masse d’une anode est de 7.8Kg dont 60% de leur masse se consomme pendant une durée
de vie de 15ans.
- lors d’un contrôle, la valeur de ddp a augmenté de 10%, calculer le nouveau courant si la
résistance reste constante.
14
III. Protection cathodique par courant imposé :
Elle utilise une source de courant continu qui débite dans un circuit comprenant : un déversoir
(masse anodique), l’électrolyte (sol ou eau), la structure à protéger.
Le pole positif du générateur est relié au déversoir alors que le pole négatif est relié à la
structure à protéger. Le courant venant de déversoir traverse le sol puis entre dans la structure
créant ainsi l’abaissement de potentiel recherché. La figure suivante montre le principe de la
protection cathodique par soutirage de courant.
Le soutirage de courant s’emploie chaque fois que l’intensité nécessaire à la protection est
importante ou que la portée demandée est élevée : conduites enterrées ou immergées revêtues
ou nues, casings de forage, structures marines importantes, réservoirs de stockage de grandes
dimensions.
La densité du courant est l’intensité du courant par une unité de surface dépend
essentiellement de la qualité d’isolement du revêtement et de l’agressivité du milieu
environnant.
15
III.3.2 Les caractéristiques du générateur :
I UR
La tension se situe généralement dans la catégorie très basse tension (TBT) inférieure à 50V.
La résistance du circuit est en général conditionnée par la résistance de la masse anodique. Il y a donc
intérêt à obtenir pour cette masse anodique une résistance aussi faible que possible.
En général, il est à éviter de mettre un poste de soutirage à l’extrémité d’une conduite à cause
de mauvaise répartition des potentiels.
- La source d’énergie,
- Le déversoir,
- Les câbles de liaison,
- Les appareillages électriques auxiliaires.
Les turbogénérateurs,
Les éoliennes,
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III.3. 3.2 Déversoir ou masse anodique :
C’est une masse de matériau conducteur de l’électricité dont le rôle est d’injecter le courant de
protection dans le milieu où se trouve la structure à protéger. Sa résistance de contact avec le
sol doit être la plus faible possible et sa masse est déterminée pour avoir la longévité
souhaitée.
Le graphite,
Le Ferro-silicium,
Le titane platiné,
Les bornes positif (+) et négatif (-) sur l’appareil de soutirage et les câbles qui y aboutissent
doivent être repérés afin d’éviter les inversions qui provoqueraient la corrosion à la structure.
Déversoir (+)
Structure (-)
La tension d’alimentation,
La tension d’utilisation,
L’intensité débitée,
Le potentiel de la structure,
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Le temps de fonctionnement.
Le milieu,
L’utilisation des ferrailles peut être intéressante lorsqu’elles sont déjà enterrées à proximité de
la structure à protéger.
Ferro-silicium :
Ces anodes sont de mise en œuvre plus facile que les précédentes du fait qu’elles peuvent être
livrées prêtes à l’emploi.
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Magnétite :
L’inconvénient de ces anodes réside dans leur fragilité lorsqu’elles sont exposées au soleil ou
à la température élevée lors des travaux de pose.
Graphite :
Milieu : tous milieux, sous réserve de la présence d’un backfill surtout en milieu imperméable
où il assure l’évacuation des gaz.
En cas d’utilisation dans l’eau, il faut prévoir des anodes imprégnées (imprégnation réalisée
avec l’huile de lin cokéfiée).
Consommation : 1 Kg /A an,
Titane platiné :
Consommation : 9 Kg /A an,
Niobium platiné :
Ces anodes ont une meilleure résistance mécanique que celles en titane platiné. Elles peuvent
admettre des tensions de 30 V. l’inconvénient est leur coût élevé.
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Tantale platiné :
Ce type d’anode présente par rapport aux deux précédentes l’avantage de supporter jusqu’à
110 V. l’inconvénient reste le prix onéreux.
Remarque : pour ces trois types d’anodes, il est important de préciser que la consommation
ne concerne que le platine, l’autre métal sert uniquement du métal support, celle de
platine (21.3 g/cm3).
L’emplacement du déversoir est déterminé par une étude préalable du terrain et de la structure
à protéger.
La distance entre le déversoir et la structure ne doit pas être trop faible. Un minimum de 50 m
est recommandé.
La résistivité du sol est mesurée, le choix se porte sur la zone où la résistivité est la plus
faible.
La résistance du déversoir doit être la plus faible possible pour éviter une tension trop élevée
aux bornes du redresseur.
Anodes posées horizontalement : ce mode de pose est à retenir lorsque la résistivité du sol est
faible en surface et lorsqu’on dispose de la place sur le terrain. Il est recommandé dans le cas
où on utilise des rails rebutés.
Anodes posées verticalement : il s’agit de déversoir de surface mais les anodes sont enterrées
dans des trous creusés au fond de la tranchée où sont posés les câbles.
Il est impossible, par un déversoir de surface d’obtenir une répartition convenable du courant
sur la surface à protéger.
20
La résistivité du sol en surface ne permet pas d’obtenir une valeur acceptable.
Le procédé consiste à : forer un trou dont le cuvelage en acier est réalisé en tube de diamètre
intérieur compris entre 120 à 200mm.
Le cuvelage doit être réalisé au fur à mesure de l’avancement du forage. Les tubes étant
soudés bout à bout.
Il est recommandé de mesurer la résistance du contact sol-cuvelage tous les 5m. On considère
comme favorable la profondeur à partir de laquelle la résistance mesurée décroit nettement.
Forer au dessous de cette profondeur pour recevoir la totalité des anodes prévues.
Introduire les anodes dans le forage (on constituera plusieurs chapelets électriquement
indépendants). En assurant le maintien des anodes par cordage imputrescible et non par les
câbles électriques).
Remplir l’espace entre anodes et tubage avec du graphite (si le tube est vide d’eau) ou de la
grenaille de fer.
Application :
Le déversoir doit être débité un courant de 15 A et sa durée de vie prévue est 10 ans. On veut
limiter la tension à la sortie du redresseur à 24 V. la résistance du réservoir ne devra pas
dépasser 1.6 Ω. La résistivité du sol mesurée à l’emplacement du déversoir est de 20Ω m. Il a
été décidé d’utiliser des anodes en graphite imprégné. Données : longueur L=1550mm,
diamètre ϕ=150mm, poids approximatif m=50Kg, consommation c=1Kg/A an.
La longueur de l’anode est 1550mm, le diamètre 150 mm, le poids approximatif 50Kg, la
consommation est de 1Kg/A.an.
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Principe de base de la protection cathodique
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Anodes solubles sur la coque d’un bateau
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Anodes solubles « diffusées » sur une structure immergée
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Principe de la protection par anode soluble sur les pipelines sous-marins
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Électrode de référence sur terre, le long d’un pipeline
26
Principe du courant imposé
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On emploie 3 principaux systèmes de déversoirs. Dans chaque système, les anodes peuvent
être installées verticalement ou horizontalement.
Déversoir à distance : les déversoirs sont installés à un point distant de la structure à
protéger. Ce type de déversoir sert à la fois pour les pipelines revêtus et non.
Déversoir à anode distribuée : cette méthode est employée pour protéger avec efficacité un
réseau de forage et des structures géométriquement complexes, telles que celles des stations
de compression, de pompage, parcs de stockage, terminaux de pipeline, raffineries et zones
urbaines.
Déversoir de type parallèle : ce type de déversoir peut être installé avec des anodes en
parallèle et à proximité de la structure protégée.
Pour chaque méthode, les anodes sont en principe installées dans du poussier de coke, qui va
prolonger la vie de l’anode.
28
Installation typique d’une anode dans le sol
29
30
Exemple d’un système centralisé de contrôle de protection cathodique
Exemples de calcul en protection : les 2 exercices ci-après (plateforme et pipeline) sont plus
à considérer comme des exemples (et non des exercices) à présenter et résoudre « ensemble
» avec l’instructeur.
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Déterminer
9. Le besoin total en courant
10. La tension nécessaire à chaque poste pour fournir le courant de protection, en considérant
que la résistance du circuit structure - électrolyte - déversoir est de 5 Ω
11. La puissance délivrée par chaque poste de soutirage
12. La masse anodique à installer pour assurer une durée de vie de 25 ans
Refaire les calculs suivants en supposant un pipeline non revêtu extérieurement. Densité de
courant nécessaire : 30 mA / m2
13. Le besoin total en courant
14. La tension nécessaire à chaque poste pour fournir le courant de protection, en considérant
que la résistance du circuit structure - électrolyte - déversoir est de 5 Ω
15. La puissance délivrée par chaque poste de soutirage
16. Le besoin total en courant
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