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Dossier de Presse

La Mon-naie De Munt
CO N TAC T & I N FO

presse@lamonnaie.be

Lise Vanparijs – Collaboratrice presse


+32 (0)2 229 12 95 – l.vanparijs@lamonnaie.be

WEBSITE | www.lamonnaie.be/press
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ARCHIVES | carmen.lamonnaie.be
Sur C.a.r.m.e.n. vous retrouverez toutes les informations concernant
les productions de la Monnaie.
2020

2021
Opéra 
TH E TI M E O F O U R S I N G I N G , KRI S D EFO O RT   13
TH E S L E E P I N G TH O U SA N D, ADAM MAO R   17
D I E TOTE S TA DT, ERI CH WO LFGAN G KO RN GO LD    21
D E K I N D E R E N D E R Z E E , LO D E WIJ K M O RTELMAN S    25
FA L S TA FF, G I USEPPE VERD I   29
TH E TU R N O F TH E S CR E W, B ENJAM IN B RIT TEN   3 4
BA S TA R DA!, GAE TAN O D O N IZE T TI   39
BA S TA R DA! 1: ‘ FO R B E T TE R , FO R WO RS E …’
BA S TA R DA! 2: ‘… TI L D E ATH PA RT S U S’
H E N RY V I I I , C AM ILLE SAINT-SAËN S   4 6
PA RS I FA L , RI CHARD WAG N ER   50

Concert 
FRO M TH E N E W WO R LD, AL AIN ALTIN O G LU   5 6
K E RS TCO N CE RT / CO N CE RT D E N O Ë L   59
M OZ A RT CO N CE RT A R IA S , R APHAËL PI CH O N    61
TR AG I S C H E , H U G H WO LFF   6 4
M OZ A RT FO R K I DS , AL AIN ALTIN O G LU   67
S E A I NTE R LU D E S , AL AIN ALTIN O G LU   70
N O R D I C M O O D S I & I I , AL AIN ALTIN O G LU   7 3
B O L E RO, AL AIN ALTIN O G LU    7 7
Récital
SA B I N E D E V I E I L H E   82
G EO RG N I G L & M A RTI N A G E D ECK   8 4
S I M O N K E E N LYS I D E   88
E VA- M A R IA W E S TB RO E K   91
CH R I S TO P H & J U LIA N P R ÉGA R D I E N   93
B E J U N M E HTA   96
S TÉ P H A N I E D’O U S TR AC   98

Troika ( Dance)  102

Concertini    113

TE X TE S D E JA S P ER CRO O N EN , TH O M A S VA N D EU RS EN
& KO EN VA N C A EK EN B ERG H E

TR A D U C TI O N S D’ I SA B EL L E G RY N B ERG & M U RI EL W EI S S
ONCE UPON NOW

Nous venons d’entamer une nouvelle décennie. Un tel jalon peut sembler arbitraire, mais il est
néanmoins clair que nous sommes à la veille de grands bouleversements. Si  ces dernières années
préfigurent l’avenir, nous pouvons nous attendre à une période de turbulences au niveau politique
et social, dans un monde qui change à toute vitesse. Pareil climat nous oblige à évoluer avec notre
temps. Nous ne pouvons esquiver les sujets brûlants auxquels est confrontée la société
contemporaine.

Cette saison, nous tenterons de relever le défi de deux manières : en abordant des thématiques
actuelles et en nous tournant vers les grandes œuvres du passé, afin que leurs thèmes intemporels
nous instruisent pour le présent. Dans ces quelques pages, je vais vous guider à travers la
programmation qui a découlé de cette réflexion. Cette fois encore, il n’y a pas de fil rouge, mais
plutôt un enchevêtrement de liens sous-jacents, garant d’une saison aux nombreuses richesses.

Le tout s’inscrira dans la structure que nous avons esquissée pour les années à venir de mon troisième
mandat. Une ossature pourvue de deux articulations majeures : une double plongée dans la création
contemporaine en ouverture de saison, et un ambitieux projet-phare consistant à présenter
conjointement plusieurs opéras d’un même compositeur dans une mise en scène unique et inédite.

A Struggle With Identity and Racism


The New York Times, 4.1.2013

Proposer la création mondiale d’une œuvre nouvellement composée, n’est-ce pas la meilleure façon
d’entamer une année culturelle ? Kris Defoort a consacré presque une décennie à l’écriture de son
quatrième opéra, The Time of Our Singing. Un projet de longue haleine – et pour cause : ce n’est
Introduction

pas une mince affaire de tirer un bon livret du roman éponyme de Richard Powers, une saga
familiale épique de quelque sixcents pages, qui retrace l’histoire du XX ième siècle aux États-Unis et
dénonce les ravages causés par le racisme. Truffé de références musicales, cet ouvrage littéraire
de haut vol offrait à Kris une vaste palette sonore à partir de laquelle élaborer sa partition, depuis
l’héritage de la polyphonie flamande jusqu’à la spontanéité du free-jazz.

Avec le metteur en scène américain Ted Huffmann, nous avons affaire à un artiste enthousiaste
pour porter à la scène les idées politiques sous-jacentes de l’œuvre originale. Issu lui-même d’un
mariage mixte, il est personnellement très concerné par la thématique raciale du livre.
6 / 7
La deuxième œuvre contemporaine à l’affiche a également une portée politique : The Sleeping
Thousand est un opéra en hébreu sur le conflit israélo-palestinien, dont le livret rappelle les
romans de science-fiction de Philip K. Dick. Ici aussi, la thématique de l’œuvre concerne de près
l’équipe artistique : le compositeur israélien Adam Maor a passé plusieurs années en prison pour
avoir été refuznik, objecteur de conscience. Cet opéra traite avant tout des émotions refoulées et du
conflit intérieur que vivent les individus dans un contexte d’oppression. Premier opéra du
compositeur, The Sleeping Thousand, sera porté par de jeunes musiciens talentueux du réseau enoa
(European Network of Opera Academies), dont la Monnaie est fière d’être partenaire.

L’avenir du Royaume-Uni n’a jamais été aussi incertain


Le Soir, 4.9.2019

Dans notre projet-phare Bastarda!, nous laisserons l’histoire proposer une réponse à un problème
auquel nos dirigeants sont confrontés aujourd’hui plus que jamais : l’extrême difficulté à trouver un
équilibre entre image publique, choix de vie privés et responsabilité envers la société. Bastarda!
constitue un tour de force musico-dramaturgique réunissant Elisabetta al castello di Kenilworth,
Anna Bolena, Maria Stuarda et Roberto Devereux – la « tétralogie Tudor » de Gaetano Donizetti
– en une double production inédite. Celle-ci repose sur une toute nouvelle partition, arrangée et
dirigée par Francesco Lanzillotta. Pour cette création, les chanteurs familiers du répertoire
original de Donizetti sont amenés à réinventer leurs rôles.

Le spectacle qui en résulte retrace la vie agitée d’Elizabeth I, surnommée The Virgin Queen, née
du mariage soi-disant non valide de Henry VIII et de sa deuxième épouse, Anne Boleyn. Dans le
concept que nous avons élaboré avec Olivier Fredj, le spectateur se trouve impliqué dans les jeux
de pouvoir, foisonnant d’intrigues et de meurtres, à travers lesquels Elizabeth s’inscrit dans la
continuité de son père. Pour raviver au mieux l’atmosphère de l’époque Tudor, nous avons fait
appel à Colleen Atwood, la costumière attitrée de Tim Burton dont le travail fut récompensé
quatre fois par un Oscar. De quoi s’attendre à des costumes opulents dans un décor où se
confondent salle et scène, fiction et réalité. Cette chronique complète de la vie d’Elizabeth se
déroule sur deux soirées consécutives formant un tout, et à voir idéalement dans son entièreté afin
de profiter au mieux de la production.

L’arbre généalogique des Tudor étendra également ses branches sur la nouvelle production de
Henry VIII de Camille Saint-Saëns – dont nous célébrerons en 2021 le centenaire de la mort.
Après Les Huguenots et Hamlet, le metteur en scène Olivier Py se plonge à nouveau dans un
opéra français peu connu, cette fois en collaboration avec notre directeur musical Alain Altinoglu.
L’œuvre se concentre sur l’annulation du mariage du roi d’Angleterre et de sa première épouse,
Catherine d’Aragon. Par son lien thématique avec notre grand projet élisabéthain, l’opéra fait partie
du cycle Tudor qui domine une grande partie de notre programmation.

C’est à ce même cycle que se rattache notre production de fin d’année. Si cela n’avait tenu qu’à
Shakespeare, la vie littéraire du personnage de Sir John Falstaff se serait arrêtée à la fin de
Henry IV. C’est Elizabeth I en personne qui insista auprès du Barde pour qu’il fasse revenir
l’irrévérencieux chevalier au féroce appétit dans The Merry Wives of Windsor – fournissant ainsi
indirectement à Giuseppe Verdi le matériau de son chant du cygne.
Selon la tradition, Alain Altinoglu dirigera cette production de décembre ; il donnera libre cours à
sa fantaisie dans cette commedia lirica, dont le metteur en scène français Laurent Pelly saura
tirer une farce à la saveur douce-amère.

La part considérable occupée par le cycle Tudor dans la programmation ne correspond pas à une
prise de position dans le malaise politique prolongé que connaissent nos voisins britanniques –
quoique… Avec ces productions, nous voulons transmettre les valeurs qui sont les nôtres en tant
que maison d’opéra – une maison qui brise les frontières. Nous avons trouvé plusieurs coproducteurs
européens pour la plupart des nouvelles productions de ce cycle. Nous espérons ainsi promouvoir la
cohésion au-delà des frontières nationales, convaincus qu’il pourrait être éclairant pour l’Europe
dans laquelle nous vivons aujourd’hui, de porter un regard sur son passé culturel et politique.

Au cœur des sombres mois d’hiver, nous présenterons également The Turn of the Screw, l’opéra de
chambre magnifiquement lugubre de Benjamin Britten. Le compositeur a mis en musique la
terrifiante histoire de revenants de Henry James, qui, dès sa publication, a suscité les
interprétations les plus diverses – entre expression poétique d’une rébellion juvénile et dénonciation
voilée de la pédophilie. La metteuse en scène Andrea Breth nous proposera, aux côtés du
chef d’orchestre britannique Ben Glassberg, sa propre interprétation parmi ces multiples lectures.
Au sein du riche entrelacs que forme notre saison, ce conte d’horreur dans le style gothique
constitue un point de jonction entre le cycle anglo-saxon et The Sleeping Thousand, qui a
partiellement vu le jour durant le Festival d’Aldeburgh dont Britten est le fondateur.

D’une histoire de revenants à une ville fantôme... La saison prochaine, nous célébrerons aussi le
centenaire de Die tote Stadt, l’opéra qui a propulsé sur la scène musicale internationale l’enfant
prodige autrichien Erich Wolfgang Korngold, alors âgé de vingt-trois ans. L’écriture
cinématographique de Korngold, qui lui vaudra de se hisser plus tard au rang des stars de
Hollywood, perce déjà dans cette œuvre de jeunesse. Nous déroulerons le tapis rouge pour
le metteur en scène Mariusz Treliński qui, à en juger par son expérience au cinéma, saura relever
le défi. Le roman symboliste Bruges-la-Morte qui a inspiré le livret constitue en outre une
passerelle majeure vers notre saison de concerts.

De comeback van het patriottisme


De Standaard, 18.11.2016

La musique postromantique belge y occupera en effet une place centrale : une œuvre d’un
compositeur belge sera à l’affiche de chacun des concerts de notre Orchestre symphonique. Pour
Introduction

couronner le tout, l’opéra De Kinderen der Zee [Les Enfants de la mer] de Lodewijk Mortelmans
sera donné pour la première fois dans notre Théâtre, en version de concert. Cent ans après sa
création – le centenaire représentant un autre lien entre les œuvres de la programmation –,
il n’existe toujours pas de version définitive de cette partition. Nous travaillerons donc en étroite
collaboration avec la famille Mortelmans. Maison d’opéra au cœur de l’Europe, nous sommes
ouverts sur le monde. Mais il nous incombe aussi, en tant qu’institution culturelle fédérale, de vous
donner la possibilité de découvrir plusieurs compositeurs belges méconnus.

Cette saison encore, nous proposerons un cycle de récitals de qualité, offrant ainsi aux habitués de
8 / 9

notre scène un cadre plus intime.


Nous continuerons en outre à écrire notre riche histoire en tant que promoteur de la danse. Après
une première édition réussie, nous renouvellerons notre partenariat avec le KVS et le Théâtre
National en complétant notre série de spectacles avec leur programmation. Nous poursuivrons
également notre fructueuse collaboration avec Rosas et le Kaaitheater. Les amateurs de danse
pourront ainsi profiter d’une offre qui n’aura jamais été aussi généreuse et variée. Nous mettrons
en valeur ce partenariat Troika entre les théâtres des communautés en posant un geste symbolique
fort : Vlaemsch, le nouveau spectacle de Sidi Larbi Cherkaoui au titre très parlant, ne sera pas
créé dans « son fief » anversois, mais verra le jour dans la capitale de la Flandre, Bruxelles.

Jugendliche halten Klimaschutz und


Bildungswesen für größte Probleme
Die Welt, 16.08.2019

Les chiffres de fréquentation témoignent d’une véritable évolution de notre public : les jeunes sont
de plus en plus nombreux à trouver le chemin de notre Théâtre. Nous voulons stimuler davantage
encore leur enthousiasme et, à partir de cette saison, nous invitons les moins de trente ans à
quatre avant-premières. Nous voulons également donner à cette nouvelle génération la chance de
découvrir les productions très applaudies issues de l’histoire récente de la Monnaie.
Nous refermerons ainsi la saison avec le Parsifal sensationnel qui a marqué les débuts de Romeo
Castellucci à l’opéra il y a dix ans. Il ne s’agit cependant pas vraiment d’une reprise. Le metteur
en scène a en effet souhaité revoir sa production. Je suis, tout comme vous, très curieux du
résultat.

Si nous voulons être une maison de pointe, nous devons aussi être attentifs à nos pratiques. Par le
passé, les considérations liées à notre empreinte écologique étaient parfois subordonnées aux
considérations d’ordre artistique. Nous essayons à présent de corriger au plus vite cet état de fait,
afin de concrétiser au mieux notre ambition de devenir une maison d’opéra verte qui prend ses
responsabilités face au réchauffement climatique. Ces dernières saisons, nous avons à cet égard
franchi une première grande étape lors des travaux de rénovation : l’aménagement du tunnel entre
la scène et les Ateliers nous a ainsi permis de supprimer certains transports de décors. Cette
année, même les réflexions esthétiques autour de notre projet-phare Bastarda! ont été influencées
par notre souhait et l’absolue nécessité de réduire autant que possible notre impact sur le climat et
l’environnement.

Quoi que nous réserve l’avenir – pour notre maison d’opéra, pour notre société et pour le rôle
essentiel que l’enseignement et la culture peuvent y jouer –, j’ai bon espoir que nous soyons prêts à
y faire face. Non pas en nous ralliant à une foi aveugle dans le progrès et à un désir effréné de
développement, mais en continuant à bâtir sur nos fondements historiques et culturels. Laissons
cette saison éclectique nous inciter à la réflexion, afin que nous puissions en sortir plus sages.
Opera
THE TIME OF OUR SINGING 13
THE SLEEPING THOUSAND 17
DIE TOTE STADT 21
DE KINDEREN DER ZEE 25
FALSTAFF 29
THE TURN OF THE SCREW 34
BASTARDA! 39
BASTARDA! 1: ‘FOR BETTER, FOR WORSE …’
BASTARDA! 2: ‘… T IL DEATH PARTS US’

HENRY VIII 46
PARSIFAL 50
THE TIME
OF OUR SINGING
KRI S D E FOO RT

S EP T 15, 17, 18, 22, 24 & 25 — 19:30


S EP T 20 & 27 — 15:0 0
D E M U NT   /  L A M O N N A I E

An opera by Kris Defoort


Libretto by Peter van Kraaij, based on the novel by Richard Powers
Wereldcreatie / Création mondiale / World premiere
Opdrachtwerk van / Commande de / Commissioned by LOD muziektheater & De Munt / La Monnaie

Muzikale leiding / Direction musicale / Conductor K WA M É RYA N


Regie / Mise en scène / Director TED H U FFM A N

Decor / Décors / Set design J O H A N N E S S CH Ü T Z


Kostuums / Costumes / Costumes A S TRI D K L EI N
Belichting / Éclairages / Lighting B ERN D P U RK R A B EK
Video / Vidéo / Video P I ERRE M A RTI N
Choreografie / Chorégraphie / Choreography R A JA FE ATH ER K EL LY
Dramaturgie / Dramaturgie / Dramaturgy PETER VAN KR A AIJ, ANTONIO CUENCA RUIZ

Delia Daley CL A RO N M CFA D D EN


William Daley M A RK S . D O S S
David Strom P E TER CO L EM A N -W RI G HT
Jonah L E V Y S EKGA PA N E
Joey P E TER B R ATH WA ITE
Ruth A B I GA I L A B R A H A M
Lisette Soer L I L LY J Ø RS TA D

Kamerorkest van de Munt / Orchestre de chambre de la Monnaie


Jazzensemble / Ensemble de Jazz (Mark Turner, Lander Gyselinck, Nicholas Thys, Hendrik Lasure)
Kinder- en jeugdkoren van de Munt en andere Brusselse kinderen en jongeren /
Chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie et d’autres enfants et jeunes bruxellois
o.l.v. / s.l.d. de Benoît Giaux
Opera

O NTM O E TI N G  /  REN CO NTRE   /  EN CO U NTER


THE TIME OF OUR SINGING
19.9.2020

Productie / Production / Production  D E M U N T  /  L A M O N N A I E & LO D M UZI EK T H E AT ER


12 / 13
«Maybe they could make an America more American than
the one the country has for centuries lied itself about being.»

Richard Powers

Poursuivant sa politique en faveur de l’innovation, la Monnaie ouvrira à nouveau sa saison 2020-21


avec la création mondiale d’un nouvel opéra commandé au compositeur belge Kris Defoort, sous la
direction de Kwamé Ryan et mis en scène par Ted Huffman. Le livret du dramaturge Peter van
Kraaij est l’adaptation rédigée en anglais du roman The Time of Our Singing qui valut à son auteur,
Richard Powers, un grand succès publique et critique.

ŒUVRE

Paru en 2003, le roman original suit la quête identitaire de la famille Strom à travers plusieurs
décennies. Les parents, David et Delia, se rencontrent en 1939 lors du concert historique de la
contralto afro-américaine Marian Anderson devant le Lincoln Memorial. David est un physicien
juif allemand immigré, Delia une jeune afro-américaine, née à Philadelphie et douée d’une voix
sublime. Se découvrant une passion commune pour la musique, ils tombent amoureux et fondent une
famille en dépit des préjugés racistes de la société. Ils ont trois enfants : Jonah, Joey et Ruth. Le
premier devient un ténor particulièrement talentueux et se fait accompagner au piano par son frère
tandis que Ruth rejoint un groupe d’activistes luttant contre la ségrégation raciale. Après avoir été
éloignés par les vicissitudes socio-politiques de leur époque, les trois enfants sont réunifiés dans
l’école où Joey enseigne la musique grâce à une improvisation musicale collective où se mêlent le
classique et le jazz.

À travers le destin émouvant de cette famille métissée, Richard Powers raconte l’histoire des
États-Unis du XXème siècle avec un véritable sens de l’épique. Rythmé par la musique qu’écoutent
et qu’interprètent les personnages, ce roman a reçu de nombreux prix et distinctions prestigieuses
tandis que la carrière de son auteur a récemment été couronnée par l’attribution du prix Pulitzer.

Dès sa première lecture de The Time of Our Singing, Kris Defoort sait qu’il détient la première
ébauche de son nouvel opéra. Outre la puissance émotionnelle du récit et son ancrage historique, la
présence continue d’œuvres musicales au sein de la narration semblait constituer le matériau idéal
pour une adaptation lyrique. Le compositeur belge propose le projet à Peter de Caluwe qui lui avait
commandé une nouvelle création pour la Monnaie. C’est Peter van Kraaij qui est chargé d’écrire le
livret en étroite collaboration avec Kris Defoort, un travail minutieux qui dure près de dix ans.

Kris Defoort compose pour un orchestre relativement restreint (une vingtaine de musiciens)
où se mélangent instrumentistes classiques et jazzmen assurant les parties improvisées. Son
langage musical se pare d’une hybridité semblable avec des accents contemporains, des parties
délibérément mélodiques et du jazz. Aux sept solistes qui chanteront les rôles des membres de la
famille Strom viennent s’ajouter quelques personnages secondaires et un chœur d’une centaine
d’enfants majoritairement constitué d’amateurs. Ces derniers interviennent à la fin de l’opéra, non
seulement pour représenter la classe de Joey, mais surtout pour incarner la possibilité d’un avenir
sans barrières socio-culturelles.
Dans sa mise en scène, Ted Huffman propose un univers dépouillé et modulable afin de se
concentrer sur la direction d’acteur, sur l’incandescence des corps et le poids des émotions. Il
souhaite décrire une famille en proie au déchirement à cause de la violence du monde qui les a vu
grandir. L’espace intime de l’enfance se fissure et se laisse submerger par l’Histoire et une société
aux contradictions trop nombreuses. Sur un plateau en perpétuelle transformation, la scénographie
explore simultanément notre histoire collective et les destins individuels des personnages selon une
logique où se mélangent le rêve et la mémoire.

ÉQUIPE ARTISTIQUE

Depuis 2001, Kris Defoort a présenté trois opéras à la Monnaie : The Woman Who Walked into
Doors, la création mondiale de House of the Sleeping Beauties en 2004 et l’opéra circassien Daral
Shaga en 2014. Compositeur, pianiste improvisateur et leader de plusieurs ensembles dont le Kris
Defoort Trio, il est compositeur en résidence du LOD muziektheater depuis 1998. Sa musique est à
la croisée du langage classique et du jazz, entre écriture et improvisation. En 2004, il remporte le
Prix de la Musique de la Communauté flamande.

The Time of Our Singing est le premier livret d’opéra écrit pour la Monnaie par Peter van Kraaij.
Le dramaturge, écrivain et cinéaste belge fait partie du Toneelgroep d’Amsterdam qu’il a rejoint en
2007 avec Ivo van Hove. Au théâtre, il a mis en scène trois de ses propres textes : The blacksmith’s
son, Sittings et Trinity trip. En tant que dramaturge, il a travaillé au Kaaitheater et au Walpurgis,
se spécialisant dans le théâtre du XXème siècle. Outre plusieurs scénarios, il a également écrit et
coréalisé avec Josse De Pauw le film Vinaya.

La création de The Time of Our Singing marquera le retour à la Monnaie du chef d’orchestre
Kwamé Ryan qui y a dirigé Prometeo en 1997 ainsi que Mikrokosmos et Le château de Barbe-
Bleue en 1998. Diplômé de musicologie à Cambridge, il a été le directeur artistique de l’Orchestre
national de Bordeaux entre 2007 et 2013. En 2019, il a fait ses débuts aux BBC Proms à la tête du
Chineke! Orchestra.

À la mise en scène, nous aurons le plaisir de retrouver Ted Huffmann qui avait déjà réalisé
Les Mamelles de Tirésias à la Monnaie en 2014. Diplômé de l’Université de Yale, il se forme
auprès de Robert Wilson au Watermill Center. Récompensé en 2008 par l’ASCAP (Prix pour la
programmation originale de musique de chambre aux Etats-Unis), le metteur en scène américain
est également connu pour sa production de Madama Butterfly (Puccini) à Zurich en 2017 et pour
la création de 4.48 e, Theatre Award du meilleur opéra en 2016. Cette saison, il met notamment en
scène A Midsummer Night’s Dream (Britten) au Deutsche Oper Berlin, Il trionfo del tempo e del
disinganno (Haendel) à l’Opéra national de Montpellier et la première mondiale de Girl with a
Pearl Earring de Stefan Wirth à Zurich.
Opera

Dans le rôle de Delia Daley, nous retrouverons la soprano américaine Claron McFadden qui avait
participé à la création de The Woman Who Walked into Doors à la Monnaie en 2001 ainsi qu’aux
productions de Arthur (Purcell) et de Shell Shock (Lens) en 2014. Découverte à Glyndebourne dans
le rôle-titre de Lulu (Berg) sous la direction de Sir Andrew Davis, elle se produit régulièrement au
Nederlandse Opera. En 2020, elle chantera notamment dans The Mask of Orpheus (Birtwistle) à
l’English National Opera et dans Prisoner of the state (Lang) à Rotterdam.
14 / 15
Également membre de la distribution de Shell Shock en 2014, Mark S. Doss interprétera William
Daley. Lauréat d’un Grammy Award, le baryton-basse américain se distingue notamment en Paul
Rayment dans la création mondiale de Slow Man et dans le rôle de Jochanaan (Salome, Strauss) au
Staatsoper de Berlin. À la Monnaie, on a pu l’entendre à diverses reprises dans Carmen (Bizet) et
Aïda (Verdi). En 2019, il chante le rôle-titre de Rigoletto (Verdi) au Welsh National Opera ainsi que
le rôle de Crown dans Porgy and Bess (Gershwin) au Nationale Opera d’Amsterdam.

Autre retour à la Monnaie pour Peter Coleman-Wright dans le rôle de David Strom qui est connu
du public bruxellois pour sa participation aux productions de Inquest of love (Jonathan) en 1994 et
de Powder her face (Adès) en 2015. Le baryton australien a commencé sa carrière en remportant le
Touring Prize au festival de Glyndebourne grâce à son interprétation de Guglielmo dans Così fan
tutte (Mozart). Il se produit régulièrement à Covent Garden, au Royal Albert Hall et au Théâtre du
Châtelet.

Le jeune ténor sud-africain Levy Sekgapane fera ses débuts à la Monnaie dans le rôle de Jonah.
Lauréat du Premier prix aux compétitions de chant International Belvedere et Monserrat Caballé
en 2015 ainsi qu’à l’Operalia de Placido Domingo en 2017, il s’est déjà produit à l’Opéra national de
Paris, au Bayerische Staatsoper de Munich et au Gran Teatre del Liceu de Barcelone. Cette saison
il fait ses débuts à l’Opéra Royal de Wallonie dans La Cenerentola (Rossini) ainsi que dans le rôle
d’Idreno (Semiramide, Rossini) au Gran Teatre del Liceu.

Peter Brathwaite fera également ses débuts à la Monnaie en incarnant Joey. Natif de Manchester,
le baryton anglais détient un Master au Royal College of Music. Afin de mettre en lumière les
compositeurs censurés par le régime nazi, il a créé le récital multimédia Degenerate Music:
Music Banned by the Nazis. Cette saison, outre plusieurs concerts, il fait ses débuts à la Royal
Opera House Covent Garden pour la création mondiale de The Lost Thing de Jules Maxwell. En
plus de ses activités de chanteur, Peter Brathwaite écrit des articles pour The Guardian et The
Independent ainsi que des émissions radio pour la BBC dont le documentaire Black Music in
Europe 2.

Pour interpréter Ruth, nous accueillerons également pour la première fois l’actrice, chanteuse et
présentatrice belge Abigail Abraham. Diplômée du Conservatoire de Bruxelles en 2011, elle a
joué le rôle de Lynn Courtois dans la série Thuis ainsi que Flower Da Silva dans Crimi Clowns et
Flo dans Spitsbroers. Depuis, elle multiplie les apparitions au cinéma et à la télévision et chante
régulièrement avec la chorale Scala & Kolacny Brothers.

Enfin, dans le rôle de Lisette Soer, nous retrouverons la mezzo-soprano russo-norvégienne Lilly
Jørstad qui a fait ses débuts à la Monnaie en 2019 dans Macbeth Underworld. Outre ses prstations
remarquées au Staatsoper de Stuttgart et à La Scala de Milan en Angelina dans La Cenerentola
(Rossini) ainsi qu’au Bayerische Staatsoper de Munich en Rosina dans Il barbiere di Siviglia ; elle
a également chanté le rôle-titre de Tancredi (Rossini) au Teatro Pertuzzelli en 2018.
Cet été, elle
chantera le rôle de Sara dans Roberto Devereux (Donizetti) au Teatro La Fenice de Venise.
THE SLEEPING
THOUSAND
ADAM MAO R

S EP T 26, 29, 30*  — 20 :0 0


O K T   /  O C T 1*   —  20 :0 0
M A LI B R A NZ A A L ( ATEL I ERS VA N D E M U NT )  / 
SA LLE M A LI B R A N ( ATEL I ERS D E L A M O N N A I E )

Libretto by Yonatan Levy


Music by Adam Maor
Commissioned by the Festival d’Aix-en-Provence and Les Théâtres de la Ville de Luxembourg
Creatie / Création / Creation
Belgische première / Première belge / Belgian premiere
Théâtre du Jeu de Paume, Aix-en-Provence, 6.7.2019

Muzikale leiding / Direction musicale / Conductor EL EN A S CH WA R Z , A NTO N I N RE Y*


Regie / Mise en scène / Director YO N ATA N L E V Y

Decor / Décors / Set design J U L I EN B RU N
Kostuums / Costumes / Costumes A N O U K S CH I LT Z
Belichting / Éclairages / Lighting O M ER S H IZ A F
Dramaturgie / Dramaturgie / Dramaturgy A M I R FA RJ O U N

Prime Minister TO M A SZ KU M I ĘGA


Nurit GA N -YA B EN - G U R A KS EL RO D
S DAV I D SA L S B ERY FRY
A voice of the world: Minister of Agriculture / 
Demonstrator / Cantor B EN JA M I N A LU N N I

Kamermuziekensemble van de Munt / Ensemble de musique de chambre de la Monnaie

Opera

Productie / Production / Production  F E S T I VA L D ’A I X- EN - P ROV EN CE
Coproductie / Coproduction / Co-production  L E S T H É ÂT R E S D E L A V I L L E D E LU X EM B O U RG ,
C A LO U S T E G U L B EN K I A N FO U N DAT I O N ( L I S B OA ), D E M U N T   /   L A M O N N A I E ,
M UZI EK K A P EL KO N I N G I N EL I S A B E T H  /  C H A P EL L E M U S I C A L E R E I N E EL I S A B E T H ,
I RC A M - C EN T R E P O M P I D O U
Met de steun van enoa en het Creative Europe programma van de Europese Unie / 
Avec le soutien d’enoa et le programme Europe Créative de l’Union européenne / 
With the support of enoa and the Creative Europe programme of the European Union
16 / 17
«Sleeping was my natural state of being. It was thus that I lived fully
and this fulfilment was as necessary to me as air is to breathing.»

Aharon Appelfeld - The man who never stopped sleeping

La Monnaie se veut une pépinière de talents. La collaboration avec le réseau enoa (European
Network of Opera Academies) offre le meilleur moyen d’aider les jeunes artistes à présenter
leur travail, comme l’a très bien démontré notre création du Silence des ombres en 2019-20.
Parallèlement à l’ « opus magnum » de Kris Defoort, The Time of Our Singing, le compositeur
israélien Adam Maor fera ainsi ses débuts à la Monnaie avec The Sleeping Thousand, un opéra de
science-fiction aux fortes résonances politiques, fruit d’une étroite collaboration avec le librettiste
Yonatan Levy.

ŒUVRE ET CONCEPT

Mille détenus administratifs palestiniens entament une grève de la faim. Le premier ministre
décide, pour détourner l’attention du public de cette action contestataire, de tous les plonger dans un
sommeil artificiel... mais dès cet instant, la population israélienne commence à souffrir d’insomnie.
Pour résoudre cette épidémie inexpliquée, le gouvernement envoie un agent sous couverture dans
l’univers onirique des prisonniers. Dans l’inconscient collectif de ces derniers, les apparences sont
particulièrement trompeuses.

Le livret de The Sleeping Thousand se lit comme un roman de Philip K. Dick et mêle science-fiction
glaçante et parabole fantasmagorique. Reprenant le canevas du mythe d’Orphée et de sa descente
aux enfers, le compositeur Adam Maor et le librettiste Yonatan Levy donnent une critique sociale
d’une brûlante actualité. Sous des airs d’epic fantasy, l’opéra parle du conflit israélo-palestinien qui
fait rage depuis plus d’un demi-siècle, d’un État fracturé, de l’échec d’une société multiculturelle
et du laissez-faire des autorités qui considèrent leurs propres ressortissants comme des pièces
de puzzle incompatibles. Si le sujet est politiquement marqué, le compositeur refuse de choisir un
camp dans son opéra. Selon lui, The Sleeping Thousand traite des sentiments enfouis qui sont
mis au jour en situation de guerre, des sentiments déclenchés par l’oppression. Adam Maor a fait
personnellement l’expérience des tensions provoquées par les combats dans la bande de Gaza : en
2004, il a été condamné avec quelques autres refuzniks, les objecteurs de conscience israéliens, à
passer près de deux ans derrière les barreaux d’une prison militaire.

Chez Adam Maor, toute composition prend sa source dans une fascination pour « le texte ». Même
ses œuvres instrumentales, selon ses propres dires, ont souvent pour point de départ un poème.
Rien d’étonnant dès lors à ce que la partition de The Sleeping Thousand soit née d’un roman encore
inachevé de Levy. « Mais un livret est tellement plus condensé. J’ai dû me baser sur The Turn of
The Screw et Billy Budd pour apprendre à transformer une fiction en livret.» 

À la fois conte fantastique, thriller et fable politique, The Sleeping Thousand est avant tout un
impressionnant opéra de chambre. C’est aussi l’aboutissement d’une collaboration fructueuse entre
librettiste et compositeur. Sous l’égide du réseau enoa (European Network of Opera Academies),
l’équipe artistique a eu toute latitude, pendant divers workshops, de chercher, évoluer, essayer et
peaufiner. Le résultat est un premier opéra d’une maturité stupéfiante.
ÉQUIPE ARTISTIQUE

Avec The Sleeping Thousand, Adam Maor fait ses premiers pas de compositeur pour la scène.
Né dans la ville portuaire de Haïfa, en Israël, il a commencé son parcours musical dans la classe
de guitare du conservatoire de la ville, avant d’étudier la composition. Il a poursuivi son chemin
à Genève puis s’est spécialisé en musique électronique à l’IRCAM (Institut de recherche et
coordination acoustique/musique) de Paris. Le profond désir de concilier les traditions musicales du
Moyen-Orient et le canon classique occidental traverse tel un fil rouge son œuvre récente.

Yonatan Levy a été impliqué très tôt dans le processus créatif. Le librettiste-metteur en scène
est un conteur protéiforme : auteur de théâtre, metteur en scène et acteur, mais aussi journaliste
et poète. Adam Maor et lui se sont rencontrés après une représentation de Saddam Hussein de
Levy, un « mystère » sur le dictateur irakien et, selon le premier, « une synthèse unique entre le
théâtre contemporain et les cultures moyen-orientales ». Yonatan Levy s’inspire souvent de mythes
et de rites, un élément qui est aussi mis en avant dans The Sleeping Thousand. Comme dans le cas
d’Adam Maor, c’est aussi le premier opéra de Levy.

La cheffe d’orchestre Elena Schwarz fait partie de l’équipe artistique, tout comme lors de la
création mondiale de l’œuvre au Festival d’Aix-en-Provence. Elle aussi a participé au projet dès le
départ, dans différents workshops, de sorte que compositeur, metteur en scène et cheffe forment
une mécanique aux rouages bien huilés, au service d’une production efficace. Au cours de sa
jeune carrière, elle a dirigé notamment l’Orchestre Philharmonique de Radio France et le LA
Philharmonic. Ce sera la première apparition de la jeune cheffe helvético-australienne à la Monnaie.

Le reste de l’équipe artistique sera également identique à celle de la création mondiale. Il y aura
ainsi Julien Brun aux décors et Anouk Schiltz aux costumes. Omer Shizaf est en charge des
éclairages, tandis qu’Amir Farjoun assure la dramaturgie – comme il l’avait déjà fait pour Saddam
Hussein.

Sur scène, la production sera portée par quatre jeunes chanteurs du réseau enoa. Le baryton
polonais Tomasz Kumięga se mettra dans la peau du Premier Ministre. Membre durant deux
saisons de l’académie de l’Opéra national polonais, il fut en 2012 au festival des arts de la scène
d’Aix-en-Provence, un des lauréats du prix HSBC qui récompense les meilleurs chanteurs de
moins de 30 ans. L’année dernière, il était artiste en résidence à l’Opéra national de Paris, où il
a notamment interprété Il Principe Yamadori (Madama Butterfly, Puccini) et un des Deputati
fiamminghi (Don Carlo, Verdi).

La soprano israélo-américaine Gan-ya Ben-gur Akselrod, qui se voit ainsi apporter sur un plat
un opéra dans sa langue maternelle, incarnera Nurit, l’assistante du Premier Ministre. Après des
études en Israël et à New York, elle a fait ses débuts au Carnegie Hall en 2010. Un an plus tard, elle
Opera

foulait pour la première fois des planches européennes au Festival d’Aix. En 2013, elle a été membre
pendant une saison de l’ensemble de jeunes chanteurs et chanteuses du Theater an der Wien. Outre
un répertoire lyrique fort diversifié, elle s’est fait récemment connaître du grand public par son rôle
dans le concert The World of Hans Zimmer consacré au compositeur de musiques de film allemand.

David Salsbery Fry, dans le rôle de S, a étudié au prestigieux conservatoire Julliard de New
York. C’est dans cette même ville qu’il a fait ses premiers pas sur la scène lyrique, en reprenant en
18 / 19

dernière minute, en 2013, le rôle titre de Mosé in Egitto (Rossini).


Le baryton-basse est un grand défenseur du répertoire contemporain. Sur la seule saison 2016-
2017, il a créé trois nouveaux rôles, dans Naga (Wheeler), Jane Eyre (Karchin) et Infinite Now
(Czernowin) – dont ce dernier chez nos collègues de l’Opera Vlaanderen.

Parmi les quatre chanteurs, Benjamin Alunni est le seul à être déjà monté sur la scène de notre
maison d’opéra. Il incarnera le Demontrator/Cantor. Le ténor français a fait ses débuts chez nous
il y a six ans, dans notre production des Mamelles de Tirésias (Poulenc). Il n’était plus revenu
dans notre Théâtre depuis lors. Au départ, Benjamin Alunni s’est surtout fait un nom dans la
musique baroque, avec des rôles dans Atys (Lully) et David et Jonathas (Charpentier), avant de
se spécialiser peu à peu dans les œuvres contemporaines. Dans son récent album Confluences, il
explore en outre le répertoire musical juif, ce qui lui a permis de se familiariser avec le chant en
hébreu.
DIE TOTE STADT
E RI CH WO LFGAN G KO RN GO LD

O K T /  O C T 22, 28 & 31  —  20 :0 0


O K T   /  O C T 25  —  15:0 0
N OV 3, 6, 10 & 13 — 20 :0 0
D E M U NT   /  L A M O N N A I E

Oper in drei Bildern


frei nach G. Rodenbachs ‘Bruges-la-Morte’ von Paul Schott
Musik von Erich Wolfgang Korngold
Creatie / Création / Premiere Staatsoper Hamburg & Oper der Stadt Köln, 4.12.1920

Muzikale leiding / Direction musicale / Conductor LOTH A R KO EN I G S


Regie / Mise en scène / Director M A RI U SZ TREL I Ń S K I

Decor / Décors / Set design B O RI S KU D L I ČK A
Kostuums / Costumes / Costumes M A REK A DA M S K I
Belichting / Éclairages / Lighting M A RC H EI NZ
Video / Vidéo / Video BA RTEK M ACI A S
Choreografie / Chorégraphie / Choreography TO M A SZ JA N W YG O DA
Dramaturgie / Dramaturgie / Dramaturgy M AŁG O R Z ATA S I KO RS K A- M I SZC ZU K
Koorleider / Chef des chœurs / Chorus master A L B ERTO M O RO

Paul RO B ERTO SACC À


Marietta / Die Erscheinung Mariens M A RL I S P E TERS EN
Frank / Pierrot G EO RG N I G L
Brigitta B ERN A D E T TA G R A B I A S
Juliette M A RI A S TA S I A K
Lucienne EL ŻB I E TA W RÓB L E WS K A
Gaston / Victorin TH O M A S EB EN S TEI N
Fritz N I KO L AY B O RCH E V
Graf Albert M ATEU SZ Z A J D EL

Symfonieorkest en koor van de Munt / Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie


Kinder- en jeugdkoren & Kooracademie van de Munt o.l.v. / 
Chœurs d’enfants et de jeunes & Académie des chœurs de la Monnaie s.l.d. de Benoît Giaux
Opera

Productie / Production / Production  T E AT R W I EL K I O P ER A N A RO D OWA
Coproductie / Coproduction / Co-production DE MUNT / LA MONNAIE
Met de steun van / Avec le soutien de / With the support of
NATIONALE LOTERIJ / LOTERIE NATIONALE
20 / 21
«Quel pouvoir indéfinissable que celui de la ressemblance ! Elle correspond aux deux besoins
contradictoires de la nature humaine : l’habitude et la nouveauté.»

Georges Rodenbach

En octobre, la scène bruxelloise se fera Venise du Nord avec Die tote Stadt d’Erich Wolfgang
Korngold, mis en scène par Mariusz Treliński sous la direction de Lothar Koenigs. Il s’agira d’une
première à la Monnaie pour cet opéra, adapté du roman Bruges-la-Morte – le célèbre chef-d’œuvre
symboliste de l’écrivain belge Georges Rodenbach –, et dont nous célébrons en 2020 le centenaire de
la création.

ŒUVRE

Thriller vaporeux, poème en prose, conte initiatique, Bruges-la-Morte est l’une des pièces
maîtresses du symbolisme littéraire. Cette réinvention du mythe d’Orphée où la ville devient un
personnage à part entière fut d’abord publiée en feuilletons dans le Figaro avant de paraître sous
forme de volume en 1892. Georges Rodenbach y raconte, dans une langue magistrale, l’histoire
d’un homme hanté par la disparition de son épouse qui rencontre une jeune danseuse dont la
ressemblance avec la défunte s’avère être fatale. L’intrigue se déroule entièrement à Bruges, ville
énigmatique, omniprésente, assimilée à la morte et qui semble interagir avec les états d’âme du
héros.

Peu de temps avant son décès, Rodenbach adapte lui-même une première fois son roman en
pièce de théâtre qui sera traduite en allemand par Siegfried Trebitsch sous le titre de Die stille
Stadt (littéralement « La Ville silencieuse ») avant de choisir celui de Das Trugbild (« Le mirage »).
Le dramaturge autrichien était un ami proche du critique musical Julius Korngold, le père d’Erich.
C’est à la suite d’une conversation entre les deux hommes que l’idée d’une adaptation lyrique de
Bruges-la-Morte germe dans l’esprit du jeune compositeur, déjà célèbre à l’époque pour ses talents
musicaux précoces. Erich et Julius se chargent eux-mêmes d’écrire le livret, sous le pseudonyme
Paul Schott, en adaptant la conclusion de manière assez radicale afin que le meurtre final ait lieu
uniquement dans l’esprit du héros, contrairement à l’œuvre originale. Le jeune Korngold commence
l’écriture de la partition en 1916 mais est contraint de l’abandonner pendant toute une année pour
effectuer son service militaire. Il n’a que 23 ans quand Die tote Stadt est créé avec succès lors d’une
double première au Stadttheater d’Hambourg et au Glockengasse de Cologne.

Animé d’une musique extatique, grandiose, presque exubérante, l’opéra explore l’interpénétration
du rêve et de la réalité, de la vie et de la mort ; avec un lyrisme mélodique typiquement viennois
et une extraordinaire virtuosité d’orchestration. Très populaire à l’époque de sa création, l’œuvre
sombre pourtant dans l’oubli après la Seconde Guerre mondiale suite à la censure dont elle fait
l’objet sous le régime nazi qui voit d’un mauvais œil l’ascendance juive du compositeur parti,
s’installer aux Etats-Unis dans les années 30. Erich Korngold s’oriente alors vers la composition
pour le cinéma et deux de ses partitions lui valent un oscar de la meilleure musique originale.

Mariusz Treliński s’est profondément inspiré de cet exil hollywoodien pour sa mise en scène de
Die tote Stadt. La production prend des allures de film gothique en noir et blanc où le réel et
l’imaginaire se confondent grâce, notamment, au ballet fluide des décors et de la lumière.
Si cette esthétique s’applique aussi aux costumes, quelques touches de couleurs et plusieurs effets
techniques viennent progressivement perturber ce canevas monochrome afin de traduire la
descente progressive d’un homme endeuillé dans l’obsession et la folie.

ÉQUIPE ARTISTIQUE

À la tête de l’orchestre, nous retrouverons Lothar Koenigs connu à la Monnaie pour avoir dirigé
Elektra, Daphne et Capriccio de Richard Strauss ainsi que la version semi-scénique d’Hänsel
und Gretel (Humperdinck). Directeur musical à Osnabrück de 1999 à 2003, il donne chaque saison
plusieurs concerts avec l’Orchestre du Welsh National Opera.
En 2020, il dirige Eugen Onegin
(Tchaïkovski) au Den Norske Opera d’Oslo et Kát’a Kabanová de Janáček au Metropolitan Opera
de New York où il a récemment participé à la reprise de la célèbre production de Die Zauberflöte
(Mozart) mise en scène par Julie Taymor. À partir de la saison 2021-22, il sera le principal chef
d’orchestre invité du Bayerische Staatsoper de Munich.

Avec Die tote Stadt, Mariusz Treliński signe sa troisième production à la Monnaie après Manon
Lescaut (Puccini) en 2013 et Powder her face (Adès) en 2015. Diplômé de l’École nationale
supérieure Leon Schiller de cinéma, il a commencé sa carrière en tant que réalisateur avant de faire
ses débuts à l’opéra en 1999 avec une production acclamée de Madama Butterfly (Puccini) au Teatr
Wielki de Varsovie ; théâtre dont il est nommé Directeur artistique pour la seconde fois en 2008.
Ses engagements récents comprennent L’Ange de feu (Prokofiev), Halka (Moniuszko) et La traviata
(Verdi) au Teatr Wielki.

Le rôle de Paul sera interprété par Roberto Saccà. Fort d’une carrière internationale s’étalant
sur près de trois décennies, le ténor allemand s’est distingué en 2016 avec ses débuts dans le rôle de
Loge (Das Rheingold, Wagner) aux Bayreuther Festspiele. On a pu le voir à la Monnaie dans des
productions de Die Meistersinger von Nürnberg (Wagner), de Reigen (Boesmans) et d’Il Trittico
(Puccini). En mars 2020, il incarne pour la première fois Herodes dans Salome (Strauss) à la Scala
de Milan. En Belgique, il est régulièrement programmé à l’Opera Vlanderen où il a récemment
chanté le rôle principal de La juive (Halévy).

C’est la soprano allemande Marlis Petersen qui chantera le rôle de Marietta. Interprète reconnue
de musique moderne, notamment en tant que Lulu (Berg), elle a pris part à plusieurs créations
mondiales, comme Phaedra de Hans Werner Henze, La grande magia de Manfred Trojahn et
Medea d’Aribert Reimann. À la Monnaie, Marlis Petersen s’est produite dans Die Entführung aus
dem Serail de Mozart, Phaedra de Henze, notre production acclamée des Huguenots de Meyerbeer
et dans la version de concert de Leonore (Beethoven). Cette saison, elle se produit notamment au
Festspielhaus Baden-Baden dans Fidelio (Beethoven) ainsi qu’au Theater an der Wien dans le rôle-
Opera

titre de Salome.

Après ses performances inoubliables à la Monnaie dans Jakob Lenz et Das Gehege (Rihm), Il
prigioniero (Dallapiccola), Die Zauberflöte, ou encore cette saison dans la création mondiale de
Macbeth Underworld (Dusapin), nous retrouverons Georg Nigl dans les rôles de Frank et Pierrot.
22 / 23
En 2019, le baryton autrichien interprétait, entre autres, Peter pour la première mondiale de
Violetter Schnee (Furrer), et les rôles mozartiens de Figaro (Le nozze di Figaro) et Don Alfonso
(Così fan tutte). Cette saison, il reprend Macbeth Underworld à l’Opéra-Comique de Paris et l’Opéra
de Rouen.

En interprétant Brigitta, la mezzo-soprano polonaise Bernadetta Grabias fera ses débuts à la


Monnaie. Troisième prix au Concours Reine Elisabeth en 2008, Bernadetta Grabias est soliste à
l’Opera de Łódź en Pologne. Son répertoire diversifié comprend le rôle-titre dans Carmen (Bizet), 
Orsini dans Lucrezia Borgia (Donizetti), Lucretia dans The Rape of Lucretia (Britten) et
Cherubino dans Le nozze di Figaro (Mozart). En 2020 elle chante au Teatr Wielki de Varsovie dans
des productions de L’Ange de feu et Madama Butterfly.

Le baryton biélorusse Nikolay Borchev incarnera Fritz dans cette production. Après avoir étudié
au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou avec Maria Aria et Pavel Lisitsian ainsi qu’à la Hochschule
für Musik Hanns Eisler de Berlin, il remporte en 1998 le Premier prix du Concours international
Bella Voce de Moscou. À la Monnaie, il a chanté Ulisse/L’Humana fragilità (Il Ritorno d’Ulisse in
patria, Monteverdi), Moritz Stiefel (Frühlings Erwachen, Mernier), Papageno (Die Zauberflöte) et
Dandini (La Cenerentola, Rossini). Plus récemment, il a chanté dans notre production de L’Opera
Seria (Gassmann). En juin 2020, il interprétera le Comte Almaviva dans Le nozze di Figaro
(Mozart) à l’Opéra de Lyon.

Mateusz Zajdel, Ewa Wroblewska, et Maria Stasiak feront tous les trois leurs débuts à la
Monnaie respectivement dans les rôles de Graf Albert, Lucienne et Juliette. Enfin, le rôle de
Gaston/Victorin sera tenu par Florian Hoffmann dont le dernier passage chez nous remonte à
De la maison des morts (Janáček).


DE KINDEREN DER ZEE
LO D E WIJ K M O RTE LMAN S

N OV 22 & 24  — 20 :0 0
PA LEI S VO O R SCH O N E KU N S TEN / PA L A I S D E S B E AUX-A RT S

Dramatisch zangspel in drie bedrijven


Libretto van Raphaël Verhulst
Muziek van Lodewijk Mortelmans
Creatie / Création / Premiere Koninklijke Vlaamse Opera, Antwerpen, 27.3.1920

Muzikale leiding / Direction musicale / Conductor A L A I N A LTI N O G LU


Koorleider / Chef des chœurs / Chorus master JA N S CH W EI G ER

Ivo Mariën TH O M A S B LO N D EL L E
Stella TI N EK E VA N I N G ELG EM
Geertrui CH RI S TI A N N E S TOTI J N
Petrus W ERN ER VA N M ECH EL EN
Bolten KU RT GYS EN
Frederik D ENZI L D EL A ERE

Symfonieorkest en koor van de Munt / Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie


Kinder- en jeugdkoren & Kooracademie van de Munt o.l.v. / 
Chœurs d’enfants et de jeunes & Académie des chœurs de la Monnaie s.l.d. de Benoît Giaux
Octopus Kamerkoor o.l.v. / s.l.d. de Bart Van Reyn

Het Studiecentrum voor Vlaamse Muziek organiseert een aantal omkaderende activiteiten
om muziekstudenten en jonge professionele musici kennis te laten maken met leven
en werk van Lodewijk Mortelmans. Meer info op www.demunt.be
Le Centre d’Étude de la Musique flamande organise plusieurs activités autour de cette production
afin d’initier les étudiants en musique et les jeunes musiciens professionels aux œuvres de Lodewijk
Mortelmans. Plus d’infos sur www.lamonnaie.be

The Study Centre for Flemish Music organises multiples activities surrounding this production, giving
Opera

music students and young professional musicians the opportunity to discover the life and work of
Lodewijk Mortelmans. More information on www.lamonnaie.be

Productie / Production / Production  D E M U N T   /   L A M O N N A I E
Coproductie / Coproduction / Co-production  B OZ A R M U S I C
Met de steun van / Avec le soutien de / With the support of 
S T I CH T I N G M O RT EL M A N S & S T U D I ECEN T RU M VO O R V L A A M S E M UZI EK
24 / 25
«Je suis tout à fait d’accord avec [Peter] Benoit : une œuvre d’art doit toujours traduire les
sentiments personnels et les plus hautes impressions du compositeur. Cela ne peut se faire en
toute sincérité que lorsque cette œuvre est inspirée par la langue même dans laquelle pense
l’artiste.»

Tiré des notes de Lodewijk Mortelmans (traduit du néerlandais)

Pour sa saison 2020-2021, la Monnaie met à l’honneur la musique symphonique nationale. Les
compositeurs belges figurent toujours en bonne place au programme de nos concerts. Mais cette
année, cerise sur le gâteau, nous présentons pour la première fois de notre histoire De Kinderen
der Zee. Notre Directeur musical, Alain Altinoglu, dirigera en personne cette version en concert de
l’unique opéra de Lodewijk Mortelmans.

COMPOSITEUR, LIBRETTISTE ET ŒUVRE

Peu de compositeurs ont été aussi importants pour la vie musicale flamande et, par extension, belge
que Lodewijk Mortelmans. En 1893, ce diplômé du tout jeune conservatoire d’Anvers auréola son
alma mater de gloire en remportant le prestigieux premier Prix de Rome en composition musicale.
Son abondante production dans le genre du lied a valu à Mortelmans d’être surnommé le « prince du
lied flamand ». Peu après le tournant du siècle, nous le retrouvons à la tête de la Maatschappij der
Nieuwe Concerten – Société des Nouveaux Concerts. Très vite, le tout nouvel ensemble de musique
fait partie de la fine fleur européenne et accueille notamment comme chefs d’orchestre invités
Gustav Mahler, Richard Strauss et Sergueï Rachmaninov. Outre ce rôle de premier plan sur la
scène musicale, Mortelmans fut aussi pendant plusieurs années professeur de contrepoint – et plus
tard directeur – du conservatoire d’Anvers. Il est, par ailleurs, l’un des cofondateurs du concours
Eugène Ysaÿe, précurseur du concours Reine Élisabeth, et a tenu la SABAM, l’association belge de
gestion des droits d’auteurs, sur les fonts baptismaux.

De son professeur Peter Benoit, Mortelmans a hérité la fascination pour la langue flamande.
L’empreinte de son mentor et du nationalisme musical de ce dernier transparaît dans toute son
œuvre. Ses lieds, par exemple, sont souvent composés sur des textes du titan littéraire Guido
Gezelle. Pour De Kinderen der Zee, opéra dramatique en trois actes, Mortelmans se base sur un
livret du poète flamand Raf Verhulst, lauréat à deux reprises du Staatsprijs voor de Vlaamse
toneelletterkunde, le prix national de littérature dramatique flamande, pour Jezus de Nazarener et
Semini’s kinderen.

Au fil de sa carrière, Lodewijk Mortelmans évolue, dans les lieds qui ont fait sa renommée, d’un
style romantique réaliste vers une écriture impressionniste. Bien qu’on perçoive déjà l’influence de
la peinture sonore postromantique dans son expression musicale de la mer bruissante et écumante,
le compositeur se cramponne encore, dans son unique opéra, aux idées du romantisme tardif. Les
lignes chromatiques, l’utilisation de leitmotivs pour illustrer la mer et la fatalité ainsi que la lourde
orchestration faisant la part belle aux cuivres doivent clairement beaucoup à Richard Wagner et
à son Der Fliegende Holländer. Les théories wagnériennes sur la défense de la culture nationale
entraient, par ailleurs, en résonance avec les conceptions sur l’art communautaire que Peter Benoit
avait inculquées à Mortelmans.
De Kinderen der Zee aurait dû être créé en 1918, à l’occasion du 25ème anniversaire du Nederlandsch
Lyrisch Tooneel, le précurseur du Koninklijke Vlaamse Opera (aujourd’hui l’Opera Vlaanderen).
Mais la Première Guerre mondiale faisant toujours rage, l’opéra de Mortelmans ne sera monté que
deux ans plus tard, le 27 mars 1920. Du point de vue de l’histoire de la musique, ces deux années
représentent un monde de différence. À l’époque de l’entre-deux-guerres, le style wagnérien paraît
désespérément daté et reçoit un accueil assez tiède de la part du public anversois. Cela explique,
entre autres raisons, que De Kinderen der Zee ait été longtemps en disgrâce et que sa partition soit
restée inachevée jusqu’à ce jour.

Cent ans tout juste après la création de l’œuvre, la Monnaie sortira cet opéra des oubliettes
de l’histoire. Nous avons collaboré activement avec la fondation Lodewijk Mortelmans et les
descendants du compositeur pour tirer une version finalisée du manuscrit et pouvoir ainsi remettre
à l’honneur ces pages de l’histoire musicale de notre pays.

ÉQUIPE ARTISTIQUE

Notre directeur musical, Alain Altinoglu, était lui-même demandeur de cette incursion dans le
répertoire postromantique belge. Il sera sans nul doute dans son élément avec la musique narrative
de Lodewijk Mortelmans. De Kinderen der Zee sera son premier opéra de la saison 2020-21.
Ensuite il sera également de la partie pour Falstaff (Verdi), Henry VIII (Saint-Saëns) et Parsifal
(Wagner).

Notre Orchestre symphonique sera assisté des Chœurs de la Monnaie, sous la direction de Jan
Schweiger. Ce sera une première dans nos murs pour le chef autrichien, qui est toutefois un habitué
de la scène lyrique belge, puisqu’il est depuis 2014 à la tête du Chœur de l’Opera Vlaanderen. Sur
cette seule dernière saison, il l’a dirigé dans les productions de Don Carlos (Verdi), Der Schmied
von Gent (Schreker), C(h)oeurs 2020 (Platel/Verdi/Wagner) et Faust (Schumann). Quant à nos
chanteurs, ils bénéficieront, dans cette distribution particulièrement large, de l’appui de l’Octopus
Kamerkoor du chef Bart Van Reyn, des Chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie et des
chanteurs de notre Académie des chœurs.

Un opéra en flamand, ce n’est pas courant. Aussi, notre distribution est constituée exclusivement
de chanteurs et chanteuses ayant le néerlandais comme langue maternelle. Le ténor brugeois
Thomas Blondelle entrera dans la peau du pêcheur ouest-flamand Ivo Mariën. Il a fait ses débuts
à la Monnaie en 2003, dans Die weiße Rose, et est revenu deux ans plus tard pour la reprise de
cette même production. En 2007, il a interprété le rôle de Melchior Gabor dans la création mondiale
de Frühlings Erwachen de Benoît Mernier. Plus récemment, en 2018-19, il a chanté la partie de
ténor solo dans la Neuvième de Beethoven sous la direction d’Alain Altinoglu. En 2019-20, il a
approfondi sa connaissance de l’œuvre de Richard Wagner sur diverses scènes d’opéra européennes,
dans les rôles d’Erik (Der fliegende Holländer), de Loge (Das Rheingold) et dans le rôle-titre de
Opera

Parsifal. En complément, il a principalement exploré deux opérettes d’Emmerich Kálmán, Die


Csárdásfürstin et Gräfin Mariza.

Notre Stella, la soprano Tineke Van Ingelgem, n’est pas non plus inconnue du public de la Monnaie.
Ses débuts dans notre Théâtre remontent à près d’une décennie : c’était en 2011, dans le fameux
Parsifal (Wagner) de Romeo Castellucci – qui sera d’ailleurs repris en 2020-21, à nouveau en sa
compagnie. Elle est en outre revenue sur la scène de la Monnaie en 2011 pour un double rôle dans
26 / 27

Les Huguenots (Meyerbeer).


Plus récemment, en 2018 et en 2019, elle a participé à deux autres productions de Castellucci :
en Erste Dame dans Die Zauberflöte (Mozart) et en Marguerite dans Jeanne d’Arc au bûcher
(Honegger). Elle a également assumé le rôle-titre de Rusalka de Dvorak à l’Opera Vlaanderen.

La mezzo-soprano néerlandaise Christianne Stotijn est une invitée régulière de nos récitals
depuis des années. Elle incarnera Geertrui dans De Kinderen der Zee. Le public bruxellois l’a
entendue dans pas moins de cinq programmes de lieder depuis 2009. Quant à ses débuts lyriques
à la Monnaie, ils datent de 2008, lorsqu’elle chanta pour la première fois Cornelia (Giulio Cesare
in Egitto, Haendel). En 2018, elle fait ses débuts dans le rôle de Néris dans Médée (Cherubini) de
Krzysztof Warlikowski, après avoir participé en 2016 à la version en concert de Demon (Rubinstein).
Cette saison, elle a incarné Kundry (Parsifal, Wagner) à l’Opéra de Strasbourg dans la même
production que Thomas Blondelle.

Pour le rôle de Petrus, nous avons fait appel à un grand habitué de la Monnaie, Werner Van
Mechelen. Le baryton-basse a déjà prêté sa voix au personnage pour un CD enregistré en 2018 ;
il est donc le seul à avoir une certaine expérience de l’opéra de Mortelmans. Il est impossible de
passer en revue tous ses rôles à la Monnaie : depuis ses débuts en 1995 comme Second Nazaréen
(Salome, Strauss), il a foulé seize fois les planches de notre théâtre pour des productions d’opéra.
Dans nos murs, il a fait ses débuts dans huit rôles, dont ceux de Wozzeck (Berg) et de Sancho (Don
Quichotte, Massenet). Son répertoire à la Monnaie va de Gluck (Iphigénie en Aulide, Iphigénie en
Tauride) et Mozart (Zaide) aux contemporains (Penthésilea, Dusapin) en passant par les modernes
(Le Grand Macabre, Ligeti). Son dernier passage chez nous marquait – à nouveau – ses débuts
dans un rôle, celui du Heerrufer dans Lohengrin (Wagner). Il a entamé cette saison dans la peau
d’un Moine (Don Carlos, Verdi) à l’Opera Vlaanderen et sera Alberich dans le cycle du Ring
(Wagner) à l’Oper Leipzig.

Le rôle de Bolten est dévolu à Kurt Gysen. Lui aussi affiche de beaux états de service dans notre
Théâtre. Il a débuté chez nous en 2008 comme Erster Handwerksbursch dans la même production
de Wozzeck qui a vu les débuts de Van Mechelen dans le rôle-titre. En 2009, il a chanté pour la
première fois le rôle de Somnus (Semele, Haendel) et en 2017-18, il était un des Vier Brabantische
Edle dans notre production de Lohengrin (Wagner). Il a également interprété Il Gran Sacerdote
dans notre version en concert de Nabucco (Verdi). Parallèlement, Kurt Gysen prête régulièrement
main-forte aux Chœurs de la Monnaie, comme cette saison encore dans Giovanna d’Arco (Verdi) et
Jeanne d’Arc au bûcher (Honegger).

Enfin, le jeune ténor Denzil Delaere fera ses débuts à la Monnaie en Frederik. Jusqu’en 2013, il a
étudié au conservatoire de Gand, où il a notamment suivi les cours de Marcos Pujol et Gidon Saks.
Cette étoile montante de la scène lyrique belge a fait partie en 2017-2018 du Jong Ensemble de
l’Opera Vlaanderen. Son répertoire est très varié, avec une prédilection toutefois pour les œuvres
modernes et contemporaines. Il a ainsi participé en 2019 à la création mondiale des Bienveillantes
(Parra) et prêtera sa voix cet été à Frère Élie (Saint François d’Assise, Messiaen).
FALSTAFF
G I US E PPE VE RD I

D EC /  D ÉC 8, 10*, 15*, 16, 18*, 19, 22*, 23 & 29 — 20 :0 0


D EC /  D ÉC 13 & 27*   —  15:0 0
D E M U NT   /  L A M O N N A I E

Commedia lirica in tre atti


Libretto di Arrigo Boito
Musica di Giuseppe Verdi
Creatie / Création / Premiere Teatro alla Scala, Milano, 9.2.1893

Muzikale leiding / Direction musicale / Conductor A L A I N A LTI N O G LU


Regie & kostuums / Mise en scène & costumes / 
Director & costumes L AU RENT P EL LY

Decor / Décors / Set design BA RBA R A D E L I M B U RG


Belichting / Éclairages / Lighting J O ËL A DA M
Koorleider / Chef des chœurs / Chorus master A L B ERTO M O RO

Sir John Falstaff RO B ERTO FRO NTA L I  / 


W ERN ER VA N M ECH EL EN *
Ford M AT TI A O L I V I ERI  /  L I O N EL L H OTE*
Fenton A N I CI O ZO R ZI G I U S TI N I A N I
Dott. Cajus R AÚ L G I M ÉN E Z
Bardolfo M I K EL D I AT X A L A N DA BA S O
Pistola G I OVA N N I F U RL A N E T TO
Mrs. Alice Ford M Y RTÒ PA PATA N A S I U  / 
A N N E- C ATH ERI N E G I L L E T *
Nannetta EL EN A GA L IT S K AYA
Mrs. Meg Page A N G ÉL I Q U E N O L D U S
Mrs. Quickly DA N I EL A BA RCEL LO N A   /  B E TH TAY LO R*

Symfonieorkest en koor van de Munt / Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie

O NTM O E TI N G  /  REN CO NTRE   /  EN CO U NTER


Opera

FALSTAFF
7.12.2020

Productie / Production / Production  T E AT RO R E A L ( M A D R I D )
Coproductie / Coproduction / Co-production 
D E M U N T  / L A M O N N A I E , O P ÉR A N AT I O N A L D E B O R D E AUX ,
TO K YO N I K I K A I O P ER A FO U N DAT I O N , N EO E S CEN O G R A F I A S . L .
28 / 29
«We do not want Sir John Falstaff to die.
And of course he does not. He is life itself.»

Harold Bloom

Dernier opéra de Verdi, et sans doute le moins caractéristique du compositeur, Falstaff s’est imposé
comme une œuvre incontournable du répertoire. Vingt ans après la dernière production en date à
la Monnaie, la comédie basée sur l’œuvre de Shakespeare revient en décembre 2020 sur la scène
bruxelloise, sous la tutelle musicale d’Alain Altinoglu et dans une mise en scène signée Laurent
Pelly.

ŒUVRE

Immortel à plus d’un titre, William Shakespeare est surtout l’auteur d’une pléthore de personnages
iconiques : Viola, Juliet, Prospero, Hamlet, Lady Macbeth, Shylock, Iago… la richesse inépuisable
de son œuvre s’est construite autour de personnalités fascinantes et complexes. Parmi les plus
insaisissables, trône la figure imposante de Sir John Falstaff. Apparaissant dans trois pièces
du canon shakespearien et mentionné dans une quatrième, ce personnage bouffon est considéré
aujourd’hui comme l’une des plus belles créations du dramaturge.

Personnage comique entre la caricature et la noblesse, Falstaff est animé d’une profondeur très
humaine. Obèse, hautain et lâche, le chevalier passe la majeure partie de son temps à boire. Son
argent, il l’emprunte ou le vole ; sa philosophie sensualiste est teintée de nihilisme ; mais face au
désaveu du futur Henry V, au rejet et à l’humiliation, il conserve une grande dignité. C’est un
homme libre dont l’âme incorruptible se heurte aux valeurs de la religion et aux lois de la société.

Il apparaît dans plusieurs adaptations cinématographiques de la seconde tétralogie de William


Shakespeare, dont Henry V de Laurence Olivier en 1944 ou encore le film Netflix The King en
2019. Orson Welles en fait même le héros de son Chimes at Midnight (1966) en compilant tous les
passages des quatre pièces faisant mention du chevalier. Falstaff est également très populaire
auprès des compositeurs d’opéras. Antonio Salieri en 1799 et Michael William Balfe en 1838 lui
consacrent des œuvres éponymes ; Otto Nicolai son Die lustigen Weiber von Windsor en 1849,
tandis qu’Ambroise Thomas le fait rencontrer Shakespeare dans Le songe d’une nuit d’été en 1850.
Et les musiciens du XXème ne sont pas en reste avec At the Boar’s Head (1925) de Gustav Holst,
Sir John in Love (1929) de Ralph Vaughan Williams et Plump Jack (1985) de Gordon Getty. Mais
aucune de ces adaptations ne rivalise avec la notoriété du Falstaff composé par Verdi en 1889. Suite
au succès d’Otello deux années plus tôt, le maître italien déclare : « Après avoir sans trêve massacré
tant de héros et héroïnes, j’ai finalement le droit de rire un peu. »

Il confie son désir au librettiste Arrigo Boito qui commence immédiatement à travailler en secret
sur une adaptation de la pièce The Merry Wives of Windsor dont il simplifie l’intrigue en diminuant
de moitié le nombre de personnages pour donner encore plus d’ampleur à Falstaff. Au cœur de
l’intrigue, Alice Ford et Meg Page, deux jeunes mariées, s’amusent à attiser la désir du vieux
chevalier hédoniste pour mieux ridiculiser ses tentatives de séduction. Leur victoire sur Falstaff et
la gente masculine en générale est aussi celle de la bourgeoisie sur l’aristocratie.
Verdi, lui-même fervent admirateur de Shakespeare, reçoit le livret en juillet 1889. Il travaille à la
composition avec acharnement pendant près de trois ans avant de livrer ce qui sera son ultime chef
d’œuvre et l’un de ses opéras les plus innovants, notamment en raison de sa structure. La première
partie est réaliste et s’inscrit dans la tradition du théâtre élisabéthain tandis que le troisième
acte abandonne tout naturalisme au profit de symboles fantastiques et de situation improbables.
Musicalement, Verdi propose une nouvelle relation entre le texte, l’harmonie et le rythme,
renonçant au sens mélodique traditionnel du bel canto.

À la Monnaie, c’est Alain Altinoglu qui révélera les éléments de modernité de cette dernière
partition du maestro italien dans une production de Laurent Pelly qui infuse l’œuvre de son univers
onirique, savant mélange de merveilleux et de mélancolie. Il y allie comédie légère et commentaire
plus sombre afin de mieux révéler la noblesse singulière de ce chevalier-bouffon dont l’intelligence a
su traverser les siècles.

ÉQUIPE ARTISTIQUE

Cela devient une tradition pour notre directeur musical, Alain Altinoglu, de fêter la fin de l’année à
la Monnaie. Il le fit à trois reprise en compagnie de son compatriote Laurent Pelly avec Cendrillon
de Massenet en 2011, Le Coq d’or de Rimski-Korsakov en 2016 et Don Pasquale de Donizetti en
2018, mais également en 2017 avec Dialogues des Carmélites (Poulenc) et en 2019 avec Les Contes
d’Hoffmann (Offenbach). Comme l’ont prouvées les collaborations susmentionnées, le metteur en
scène français Laurent Pelly a une affinité pour la comédie, qu’il se plait à parer de tendresse et de
pathos. Avec cette production créée au Teatro Real de Madrid en 2017, il renoue avec l’imaginaire
rêveur cristallisé autour de la figure à la fois grotesque et attachante d’un vieux chevalier plein
d’illusions qu’il avait proposé dans son fameux Don Quichotte (Massenet) en 2010.

Roberto Frontali et Werner Van Mechelen se partageront le rôle-titre. S’il a chanté pour la
Monnaie le rôle de Michonnet dans la version de concert d’Adriana Lecouvreur (Cilea) en 2016, le
baryton italien Roberto Frontali fera ses premiers pas sur notre scène en Falstaff. Après avoir
débuté à la Scala de Milan avec Beatrice di Tenda (Donizetti), son répertoire s’est concentré en
premier lieu sur les rôles belcantistes avant de s’ouvrir aux grandes œuvres de Verdi, et Puccini.
Parmi ses projets récents et à venir, citons le rôle-titre de Rigoletto (Verdi) à l’Opéra de Lyon,
Manfredo dans L’amore dei tre re (Montemezzi) à la Scala et Scarpia dans Tosca (Puccini) au
Macerata Opera Festival.
Difficile de rendre justice en quelques lignes à la carrière de Werner Van Mechelen à la Monnaie
où il a chanté dans pas moins de seize productions d’opéras depuis ses débuts en 1995. Citons
cependant son interprétation du rôle-titre dans Wozzeck (Berg) et ses débuts en Sancho dans Don
Quichotte (Massenet). En 2020-21, il incarne Alberich dans Der Ring des Nibelungen (Wagner) à
Leipzig et participe à notre version de concert de Kinderen der Zee de Mortelmans ainsi qu’à notre
nouvelle production d’Henry VIII de Camille Saint-Saëns. Il fera ses débuts très attendus dans le
rôle de Sir Falstaff.
Opera

Ford sera interprété tour à tour par Mattia Olivieri et Lionel Lhote. Admis à la Scuola dell’Opera
Italiana du Teatro Comunale de Bologne en 2009, le baryton italien Mattia Olivieri a fait ses
débuts à la Scala de Milan en 2015 en interprétant Schaunard dans la célèbre mise en scène de La
bohème (Puccini) par Franco Zeffirelli. Cette saison, il chante Tybalt dans Romeo et Juliette
(Gounod) à Valencia et la Scala ainsi que dans notre concert de fin de saison Carmina Burana. Il
30 / 31

fera ses débuts à la Monnaie avec cette production.


Parmi la longue liste des rôles que Lionel Lhote a déjà à son actif à la Monnaie, rappelons qu’il sut
incarner avec la même passion Sancho de Don Quichotte (Massenet), Dandini dans La Cenerentola
(Rossini), Somarone dans Béatrice et Bénédict (Berlioz) et, la saison dernière, Malatesta dans
le Don Pasquale de Laurent Pelly. L’année 2020 le voit notamment interpréter Nilakantha dans
Lakmé à l’Opéra Royal de Wallonie ainsi que Rodrigo dans Don Carlo (Verdi) aux Opernfestspiele
d’Heidenheim.

Autre membre de la distribution du Don Pasquale de 2018, le ténor Anicio Zorzi Giustiniani avait
déjà chanté Telemaco (Il ritorno d’Ulisse in Patria, Monteverdi) à la Monnaie en 2017. Il revient
dans cette production pour interpréter Fenton. En juin 2020 il sera également Oronte dans Alcina
(Haendel) au festival de Glyndebourne.

Dans le rôle du Dott. Cajus, nous retrouverons le ténor Raúl Gimenez qui a chanté à la Monnaie
les rôles d’Almaviva (Il barbiere di Siviglia, Rossini), de Giacomo V (La donna del lago, Rossini) et
de L’Abate di Chazeuil (Adriana Lecouvreur, Cilea). Sa longue carrière l’a entrainé sur toutes les
grandes scènes européennes et internationales dont, le plus récemment, au Teatro Colón de Buenos
Aire et au Teatro Real de Madrid pour deux productions de Turandot (Puccini).

Bardolfo sera chanté par Mikeldi Atxalandabaso. Lauréat de la Manuel Ausensi International
Singing Competition, la basse espagnole avait chanté dans notre version de concert d’El retablo
de Maese Pedro (Falla) en 2010 et fera donc ses premiers pas sur la scène de la Monnaie avec
cette production. Parmi ses prises de rôle récentes et à venir, citons Spoletta (Tosca, Puccini) aux
Salzburger Festspiele, Beppe (Pagliacci, Leoncavallo) à la Royal Opera House Covent Garden et
Monostatos (Die Zauberflöte, Mozart) au Teatro Real de Madrid.

Il s’agira d’un retour à la Monnaie pour Giovanni Furlanetto dans le rôle de Pistola. Lauréat de
la Luciano Pavarotti International Voice Competition de Philadelphie en 1988, la basse italienne
est, entre autres, connu du public bruxellois pour ses interprétations de Geronio (Il Turco in Italia,
Rossini), Don Pasquale, Don Inigo Gomez (L’Heure espagnole, Ravel), Ferrando (Il Trovatore,
Verdi) et Melisso (Alcina, Haendel). En juin 2020, il interprétera Talbot dans une nouvelle
production de Giovanna d’Arco (Verdi) à l’Opéra-Théâtre de Metz.

Nous retrouverons deux chanteuses pour interpréter Alice Ford : Myrtò Papatanasiu et Anne-
Catherine Gillet. Après avoir remporté plusieurs compétitions, la soprano grecque Myrtò
Papatanasiu fait ses débuts aux Opéras de Thessalonique et de Monte-Carlo. À la Monnaie, elle a
chanté Sifare (Mitridate, re di Ponto, Mozart) à deux reprises et le rôle-titre de Rusalka (Dvořák).
Cette saison, elle incarne notamment Violetta Valery (La traviata, Verdi) au New National Theatre
de Tokyo et le rôle-titre dans Luisa Miller (Verdi) à Bologne.

La belge Anne-Catherine Gillet est une invitée régulière de la Monnaie. Après ses débuts en 2000,
elle est revenue à de nombreuses reprises, incarnant récemment encore Hero (Béatrice et Bénédict,
Berlioz), Blanche de la Force dans notre production des Dialogues des Carmélites et, la saison
dernière, Norina dans le Don Pasquale de Laurent Pelly. En février 2020, elle chante Servilia dans
La clemenza di Tito (Mozart) au Gran Teatre del Liceu.
La soprano russe Elena Galitskaya revient aussi à la Monnaie pour le rôle de Nannetta. Nous
l’avions découverte dans Capriccio (Strauss) en 2016. Elle a débuté sa carrière internationale en
remportant les Troisième prix et Prix du public au Concours Reine Elisabeth en 2011. La saison
dernière à la Monnaie, elle incarnait Papagena dans Die Zauberflöte et cette année elle chantera
également le rôle de Masha dans La Dame de pique (Tchaïkovski).

Meg Page sera interprétée par une autre fidèle de la Monnaie, la mezzo-soprano belge Angélique
Noldus. Parmi ses récentes prestations sur notre scène, citons Cléone dans Pénélope (Fauré), Soeur
Mathilde dans Dialogues des Carmélites et La deuxième Dame dans Die Zauberflöte.

Enfin, le rôle de Mrs. Quickly sera partagé entre Daniela Barcellona et Beth Taylor. Après avoir
remporté plusieurs prix, notamment à la Luciano Pavarotti International Voice Competition de
Philadelphie, la mezzo-soprano italienne Daniela Barcellona chante le rôle-titre de Tancredi au
Rossini Opera Festival de Pesaro, propulsant sa carrière internationale. À la Monnaie, elle a chanté
La Principessa di Bouillon dans la version de concert d’Adriana Lecouvreur et fera donc ses débuts
sur notre scène.

Autres débuts à la Monnaie pour la jeune mezzo écossaise Beth Taylor qui a remporté en 2018 la
compétition Gianni Bergamo Classical Music. Cette saison, outre ses débuts au Festival d’Aix-en
Provence dans une nouvelle production de Jakob Lenz (Rihm), elle chante également Marcellina
dans Le nozze di Figaro (Mozart) à Florence, Melanto, Anfinomo et Fortuna dans Il ritorno
d’Ulisse in patria (Monteverdi) à Opéra de Lyon et Bradamante dans Alcina à l’Opéra de Lorraine.

Opera
32 / 33
THE TURN OF THE SCREW
B E NJAM I N B RIT TE N

JA N 19, 21, 23, 26, 27 & 29 — 20 :0 0


JA N 31  —  15:0 0
FEB   /  FÉ V 2   —  20 :0 0
D E M U NT   /  L A M O N N A I E

Opera in a prologue and two acts, op.54 (1954)


Libretto by Myfanwy Piper after a story by Henry James
Music by Benjamin Britten
Creatie / Création / Premiere Teatro La Fenice Venezia, 19.9.1954

Muzikale leiding / Direction musicale / Conductor B EN G L A S S B ERG


Regie / Mise en scène / Director A N D RE A B RE TH

Decor / Décors / Set design R A I M U N D O RFEO VO I GT


Kostuums / Costumes / Costumes C A RL A TE TI
Belichting / Éclairages / Lighting A L E X A N D ER KO P P EL M A N N
Dramaturgie / Dramaturgie / Dramaturgy K L AU S B ERTI S CH

Prologue JOHN GR AHAM-HALL


Governess SA L LY M AT TH E WS
Mrs. Grose C A RO L E W I L S O N
Miss Jessel G I S EL L E A L L EN
Peter Quint J U L I A N H U B BA RD

Kamerorkest van de Munt / Orchestre de chambre de la Monnaie

O NTM O E TI N G  /   REN CO NTRE   /   EN CO U NTER


THE TURN OF THE SCREW
18.1.2021

Productie / Production / Production  D E M U N T   /   L A M O N N A I E
«No, no — there are depths, depths! The more I go over it, the more I see in it,
and the more I see in it, the more I fear.»

Henry James, The Turn of the Screw

Cette année, les mois d’hiver feront véritablement froid dans le dos à la Monnaie. En janvier, nous
frémirons à l’écoute du dernier opéra de chambre de Benjamin Britten, The Turn of the Screw.
Andrea Breth s’empare de cette histoire d’horreur gothique nuancée, en association avec le chef
d’orchestre Ben Glassberg qui jouera les médiums musicaux et fera entendre la voix des spectres.

COMPOSITEUR, LIBRETTISTE ET ŒUVRE

The Turn of the Screw est le dernier opéra de chambre de Benjamin Britten. Au moment de la
création de l’œuvre, en 1954, Britten est déjà considéré comme l’un des plus grands compositeurs
d’opéra britanniques de tous les temps. Il s’était fait un nom dès 1944 avec Peter Grimes, inscrit
presque aussitôt au répertoire. Peu après la Seconde Guerre mondiale, il adapte le genre à une
distribution plus restreinte et écrit son premier opéra de chambre : The Rape of Lucretia, qui reçoit
également un accueil enthousiaste. Britten poursuit sur sa lancée avec la comédie Albert Herring.
Mais c’est surtout sa troisième incursion dans le genre, The Turn of the Screw, qui lui vaut à
nouveau un succès immédiat et inégalé.

Pour le livret, le compositeur se base sur la nouvelle éponyme d’Henry James et fait appel
à Myfanwy Piper, avec laquelle il collaborera encore à plusieurs reprises par la suite, entre
autres pour Death in Venice. L’auteure est la « mater familias » d’une célèbre famille d’artistes
britanniques et l’épouse du plasticien John Piper, qui a aussi participé, en qualité de scénographe,
à plusieurs opéras de Britten. La force du récit original de Henry James réside dans l’ambiguïté
du texte. Le lecteur est constamment pris à contre-pied : ces apparitions fantomatiques sont-elles
réelles ? Qui est responsable de la mort du jeune Miles ? Qui est fou ? La gouvernante ou nous ?

« The ceremony of innocence is drowned. »

W.B. Yeats, The Second Coming

Dans l’opéra aussi, Myfanwy Piper et Benjamin Britten cherchent une – impossible – réponse à ces
questions. Mais le livret accorde également beaucoup d’attention à la rébellion juvénile de Miles et
Flora et à la pédophilie suggérée de Peter Quint, deux thématiques qui sont bien sûr déjà présentes
dans la nouvelle. La perte de l’innocence (enfantine) est un thème récurrent dans l’œuvre du
compositeur, inspiré du vers de W.B. Yeats cité ci-dessus, mais dans aucune autre de ses œuvres il
Opera

n’est développé de façon aussi explicite que dans The Turn of the Screw.

Dans l’opéra, tous ces doutes et ces allusions sont traités principalement sous forme musicale.
Comme le spectateur voit les chanteurs sur la scène, Britten ne peut pas compter, pour les
personnages des revenants Miss Jessel et Peter Quint, sur l’imagination de son public.
34 / 35
Il parvient néanmoins à instiller dans sa partition une confusion analogue en insérant des
dissonances mordantes tantôt dans la partie de la gouvernante, tantôt dans celle du ténor incarnant
Peter Quint. Comme dans la plupart de ses œuvres, Britten explore dans The Turn of the Screw les
limites de la tonalité. Le thème de l’écrou, motif en douze notes qui revient sous forme de variation
dans chacune des seize scènes, est en outre un clin d’œil à la musique dodécaphonique d’Arnold
Schönberg.

L’œuvre est une commande de la mondialement célèbre Biennale de Venise, où elle a été créée, au
Teatro La Fenice. Aujourd’hui, The Turn of the Screw est, avec Peter Grimes, l’opéra le plus monté
de Benjamin Britten. Et Britten lui-même le compositeur d’opéras le plus joué du XXéme siècle.

CONCEPT

Dans sa production, Andrea Breth, icône du théâtre allemand, reste étonnamment fidèle à la vision
de Britten et Piper. Prenant comme point de départ le vers, si déterminant, de Yeats, la metteuse en
scène s’intéresse à la perte de l’innocence et à la responsabilité qui est soudainement imposée aux
adolescents. Elle s’interroge sur le traitement qu’une société réserve à ses jeunes et sur la manière
dont un individu perçoit sa propre enfance, notamment sur le sentiment de nostalgie suscité par les
souvenirs – ou le sentiment de culpabilité dévorant causé par les péchés de jeunesse.

« You shall be mine and I shall save you.»

Governess, The Turn of the Screw, acte II, scène 8.

Andrea Breth se pose les mêmes questions que Benjamin Britten : est-ce que The Turn of the
Screw parle d’abus sexuels que la gouvernante n’ose pas regarder en face ? S’agit-il de la lutte
émancipatrice d’enfants désireux de s’affranchir du joug d’une figure maternelle exagérément
protectrice ? Qui dit le vrai et qui dit le faux des enfants ou de la gouvernante ? Miles et Flora
qui se plaignent des brutalités de leur gouvernante ou celle-ci lorsqu’elle assure vouloir protéger
ses petits ? Dans la nouvelle production d’Andrea Breth, l’accent est mis non pas tant sur les
personnages invisibles que sur le non-dit et les émotions refoulées. Elle transforme ainsi la nouvelle
horrifique et démoniaque en un thriller psychologique terrifiant.

ÉQUIPE ARTISTIQUE

Andrea Breth est une figure de proue des arts scéniques. En 1985, elle est invitée au Berliner
Theatertreffen, rencontres théâtrales lors desquelles sont reprises les meilleures productions
de l’année écoulée, pour sa mise en scène de Bernarda Albas Haus (Garcia Lorca). Ce n’était
que la première d’une longue suite d’invitations. Pendant cinq ans, elle a été directrice artistique
de la Berliner Schaubühne, et l’année dernière, elle achevait un mandat de 20 ans à la tête du
Burgtheater de Vienne. En 2000, elle mettait en scène son premier opéra, Orfeo ed Euridice
(Gluck). Depuis, elle a été plusieurs fois l’hôte de notre Théâtre. Elle a fait ses débuts chez nous en
2010 avec Kát’a Kabanovà (Janácek), puis est revenue en 2012 pour La Traviata (Verdi) et en 2015
pour une mise en scène très applaudie de Jakob Lenz (Rihm). Son dernier passage à la Monnaie
remonte à 2018, pour le diptyque Das Gehege – à nouveau une œuvre de Rihm – et Il prigioniero
(Dallapiccola).
Le chef d’orchestre britannique Ben Glassberg revient chez nous pour la troisième année
consécutive. Les saisons précédentes, notre public a fait sa connaissance comme « second »
d’Antonello Manacorda dans Die Zauberflöte et dans notre Trilogia Mozart Da Ponte. Pour The
Turn of the Screw, il sera pour la première fois seul au pupitre face à l’Orchestre de chambre de
la Monnaie. Ben Glassberg a remporté en 2017 le grand prix du prestigieux Concours de jeunes
chefs d’orchestre du Festival de musique de Besançon, et l’année dernière, il a été nommé pour un
International Opera Award dans la catégorie « Best Newcomer ».

Le tandem Breth-Glassberg sera entouré d’une équipe artistique de premier ordre. L’évocation
scénique de la propriété victorienne de Bly, où se passe l’opéra, est confiée à Raimund Orfeo Voigt,
qui fut pendant des années l’assistant de Robert Wilson. Il aura en Carla Teti une associée de
choix pour la partie « costumes ». Les éclairages seront, comme pour les précédentes productions
d’Andrea Breth à la Monnaie, l’œuvre d’Alexander Koppelmann. Enfin, le dramaturge Klaus
Bertich revient pour la première fois dans nos murs depuis 2009.

C’est la soprano Sally Matthews qui prêtera sa voix à The Governess. Elle a déjà interprété
plusieurs fois la gouvernante frappée – ou non – de folie, entre autres dans la production très
remarquée qui a vu les débuts de Robert Carsen comme scénographe et créateur de costumes.
La chanteuse est montée pour la première fois sur nos planches en 2009, dans le rôle d’Anne
Trulove dans The Rake’s Progress de Stravinski. Par la suite, elle a fait certains de ses débuts dans
de grands rôles chez nous. C’est à la Monnaie qu’elle a chanté pour la première fois le rôle-titre de
Jenůfa (Janáček) et le rôle-titre de Daphne (Strauss). Cette saison, elle se plonge à nouveau dans
l’œuvre de Strauss : le public de la Monnaie l’entendra en Feldmarschallin dans Der Rosenkavalier.

Notre Peter Quint, le ténor Julian Hubbard, n’est pas non plus un nouveau venu à la Monnaie. On
l’a vu pour la première fois chez nous en 2008-09, dans une production de Rusalka particulièrement
remarquée, dans laquelle il a fait ses débuts dans le rôle du chasseur. Ce ne sont pas ses seuls
débuts dans notre Théâtre : en 2012, il a interprété pour la première fois Ein Cappadocier dans
Salome (Strauss) et, plus récemment, en 2018, il a chanté pour la première fois le rôle du Primo
Sacerdote dans la mise en scène par Andrea Breth d’Il Prigioniero (Rihm). Ces dernières saisons,
Julian Hubbard s’est particulièrement attaché au rôle-titre des Contes d’Hoffmann (Offenbach),
qu’il a interprété à l’Irish National Opera et au Badisches Staatstheater de Karlsruhe.

Pour le narrateur, nous pouvons compter sur le ténor britannique John Graham-Hall. Depuis
ses débuts à la Monnaie en Cassio (Otello, Verdi) en 1987, il a prêté sa voix à plusieurs de nos
productions les plus applaudies. Récemment encore, il est entré dans la peau du Rechtor (Foxie!,
Jánacek) et dans celle de Kedril dans De la maison des morts par Warlikowski – à nouveau une
œuvre de Jánacek. Il a en outre participé à la plupart des productions d’Andrea Breth dans notre
Théâtre : en tant que Tichon Kabanov (Kát’a Kabanovà, Janácek) et que Kaufmann (Jakob Lenz,
Rihm) et dans le double rôle d’Il Carceriere - Il Grande Inquisitore (Il Prigioniero, Dallapiccola).
Opera

La mezzo-soprano Carole Wilson endossera le rôle de Mrs. Grose. Elle aussi a d’impressionnants
états de service dans notre Théâtre. Elle a joué aux côtés de Julian Hubbard dans Rusalka
(Dvorak), faisant ses débuts dans le rôle de Jezibaba. L’année dernière, elle a chanté pour la
première fois le rôle de Babarikha dans Le Conte du tsar Saltane (Rimsky-Korsakov), production
qui clôturait notre saison et qui reçut un accueil enthousiaste. Elle a, par ailleurs, déjà collaboré
avec Andrea Breth chez nous, pour La Traviata (Verdi). Cette saison, on pourra encore la voir deux
fois à la Monnaie : dans le rôle de la comtesse dans Pikovaya Dama (Tchaïkovski) et aux côtés de
36 / 37

Sally Matthews dans le rôle d’Annina (Der Rosenkavalier, Strauss).


La soprano galloise Giselle Allen interprétera la complice de Quint, Miss Jessel. Elle a déjà fait
une apparition à la Monnaie, en 2003, dans le rôle de Musetta dans La bohème (Puccini). Giselle
Allen connaît très bien le rôle, qu’elle a chanté notamment au festival de Glyndebourne et dans
une production de l’Opéra de Lyon en 2014. Son agenda pour la saison en cours est principalement
rempli par Street Scene (Weill), spectacle avec lequel elle partira en tournée au Royaume-Uni
à la fin de l’année. Pour les rôles de Miles et Flora, nous puiserons à nouveau, confortés par les
prestations exemplaires de Naomi Tapiola et Elyne Maillard dans Macbeth Underworld de Pascal
Dusapin, dans le vivier que constituent nos propres Chœurs d’enfants et de jeunes.
BASTARDA!
AN E XISTENTIAL TALE IN T WO E VENINGS
ABOUT THE LIFE OF ELIZ ABE TH  I

BA SED ON THE TUD OR OPER A S BY


GAE TAN O DO N IZE T TI :
ELISAB E T TA AL C A STELLO DI KENILWORTH , ANNA BOLENA ,
MARIA STUARDA , AND ROBERTO DE VEREUX

Muzikale leiding & muzikale bewerking / 


Direction musicale & arrangements musicaux / 
Conductor & musical arrangements FR A N CE S CO L A NZI L LOT TA
Artistiek concept, script & regie / 
Concept artistique, script & mise en scène / 
Artistic concept, script & Director O L I V I ER FRED J

Decor & belichting / Décors & éclairages / 


Set design & lighting U RS S CH Ö N EBAU M
Kostuums / Costumes / Costumes CO L L EEN AT WO O D
Video / Vidéo / Video SA R A H D EREN D I N G ER
Choreografie / Chorégraphie / Choreographer AVS H A LO M P O L L A K
Dramaturgie / Dramaturgie / Dramaturgy CECI L I A L I G O RI O , M A RI E M ERG E AY
Medewerking libretto / Collaboration au livret / 
Script collaboration J O H N B U RROWS
Koorleider / Chef des chœurs / Chorus master J O RD I B L A N CH TO RD ER A

Elisabetta DAV I N I A RO D RI G U E Z
Anna Bolena SA LO M E J I CI A
Percy & Leicester EN E A S C A L A
Enrico LU C A TIT TOTO
Giovanna Seymour & Sara R A FFA EL L A LU P I N ACCI
Smeaton DAV I D H A N S EN
Cecil GAVA N RI N G
Amalia Robsart VA L ENTI N A M A S TR A N G ELO 
Maria Stuarda L EN N EK E RU ITEN
Roberto Devereux S ERG E Y RO M A N OVS K Y
Nottingham V IT TO RI O P R ATO

Symfonieorkest en koor van de Munt / 


Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie
Kooracademie van de Munt o.l.v. / Académie des chœurs de la Monnaie s.l.d. de Benoît Giaux
Opera

Productie / Production / Production  D E M U N T   /   L A M O N N A I E
38 / 39
BASTARDA! 1:
‘FOR BETTER, FOR WORSE …’
FR AGMENTS FROM ELISABE T TA AL C A STELLO DI KENILWORTH ,
ANNA BOLENA AND MARIA STUARDA

M A A /  M A R 9, 12, 16, 23, 26 & 30  — 19: 30


M A A   /  M A R 20   —  15:0 0
A PR   /  AV R 3  —  14:0 0
D E M U NT   /  L A M O N N A I E

BASTARDA! 2:
‘… T IL DEATH PARTS US’
FR AGMENTS FROM ANNA BOLENA , MARIA STUARDA
AND ROBERTO DE VEREUX

M A A /  M A R 10, 18 & 24   —  19: 30


M A A /  M A R 14, 21 & 28   —  15:0 0
A PR   /  AV R 1  —  19: 30
A PR   /  AV R 3  —  19: 30
D E M U NT   /  L A M O N N A I E

TH EM A DAG / J O U RN ÉE À TH ÈM E  /   TH EM E DAY
BASTARDA!
6.2.2021
«If I follow the inclination of my nature, it is this: beggar-woman and single,
far rather than queen and married.»

Elizabeth I

La Monnaie revisite le canon de l’opéra : après notre Trilogia Mozart Da Ponte, presque
instantanément sold-out, nous lançons un nouveau défi au répertoire et à notre public. Pour la
deuxième année consécutive, nous présentons plusieurs opéras d’un même compositeur dans une
dramaturgie, une mise en scène et une scénographie communes. Un vaste et impressionnant projet
phare de revivification des standards de l’opéra.

Cette saison, nous proposons la tétralogie Tudor de Gaetano Donizetti sous la forme d’un double
spectacle totalement inédit : Bastarda! Le metteur en scène Olivier Fredj et le chef d’orchestre
Francesco Lanzillotta se sont associés pour réaliser une prouesse musicale et dramaturgique,
un marathon opératique déroulant près de six heures de musique réparties sur deux soirées. Le
spectateur assistera de préférence aux deux pour revivre du début à la fin l’ascension et la chute de
la Virgin Queen à la manière d’une minisérie en deux épisodes intitulés Bastarda! 1: ‘For better, for
worse ...’ et Bastarda! 2: ‘... til death parts us’

LES SOURCES

Bastarda! est une nouvelle création à tous égards : nouveau scénario, une relecture des livrets,
nouvelle partition et nouvelle dramaturgie. Notre innovante série en deux volets se fonde cependant
bien sur les quatre opéras de Gaetano Donizetti (1797-1848) ayant pour sujet la dynastie des
Tudors. Figure emblématique de l’opéra italien virtuose du XIXème siècle, Donizetti est l’un des
compositeurs lyriques les plus célèbres de tous les temps. Ses comédies, L’elisir d’amore ou Don
Pasquale, comme ses tragédies, dont Lucia di Lammermoor, sont restées jusqu’à ce jour inscrites
au répertoire.

Elisabetta al castello di Kenilworth, Anna Bolena, Maria Stuarda et Roberto Devereux ont fourni
le matériau de base qu’Olivier Fredj et Francesco Lanzillotta retravaillent et façonnent à leur
gré. Bien que les trois derniers nommés de ces opéras soient réunis sous le titre officieux de Three
Queens Trilogy ou Trilogie Tudor, Donizetti ne les a pas conçus comme une trilogie – ou une
tétralogie si on y ajoute Elisabetta al castello di Kenilworth. Son intérêt répété pour le sujet reflète
la fascination que les artistes du continent européen éprouvaient au début du XIXème siècle pour
la royauté anglaise. Les livrets des quatre œuvres sont d’auteurs différents, et sont constitués de
fragments de la vie et de l’histoire familiale d’Elizabeth I. Dans l’ordre de composition, Elisabetta
al castello di Kenilworth est le plus ancien de ces quatre Donizetti. L’œuvre a été créée en 1829,
sur un livret d’Andrea Leone Tottola, lui-même basé sur des pièces de théâtre de Victor Hugo et
Eugène Scribe. Dans l’opéra, Elizabeth se rend à Kenilworth, sur les terres du Comte de Leicester,
son favori du moment. Ce dernier, craignant de perdre les bonnes grâces de la reine s’il lui présente
sa nouvelle épouse, Amelia, la cache dans une cellule. Mais Amelia s’échappe et se retrouve nez à
nez, dans un jardin secret, avec la reine, à laquelle elle confie ses inquiétudes concernant la fidélité
de son époux. L’intrigue est celle d’une classique comedy of errors, pleine de suppositions erronées,
Opera

de pieux mensonges et d’infâmes entreprises de séduction de la part des protagonistes, mais tout
est bien qui finit bien puisque la reine d’Angleterre bénit l’union du comte avec Amelia.

La création d’Anna Bolena a lieu un an et demi plus tard, en 1830. Felice Romani s’inspire de deux
pièces de théâtre, l’une d’Ippolito Pindemonte et l’autre d’Alessandro Pepoli, pour couler dans
un livret d’opéra l’annulation du mariage entre Henry VIII et sa deuxième épouse Anne Boleyn,
mère d’Elizabeth I. C’est le seul des quatre opéras sur les Tudors dans lequel la « reine vierge »
40 / 41

n’apparaît pas comme personnage.


« Profanato è il soglio inglese
vil bastarda, dal tuo piè! »

Maria Stuarda, acte II

Le troisième opéra de la tétralogie, Maria Stuarda (1835), est basé sur la pièce de théâtre
Maria Stuart de Friedrich Schiller, refondue par le librettiste Giuseppe Bardari. Il s’intéresse
particulièrement aux rapports de force entre Elizabeth et Mary Stuart, reine d’Écosse. Cette
dernière est en effet retenue prisonnière par Elizabeth – qui n’est autre que sa cousine. Le comte
de Leicester, qui jouait déjà un rôle important dans Elisabetta al castello di Kenilworth, propose
d’épouser Mary pour la soustraire au courroux d’Elizabeth. La tension entre les deux reines est
portée à son comble, et lors d’un échange de propos acrimonieux – devenu légendaire dans le
répertoire lyrique –, Mary Stuart traite sa cousine de « vil bastarda », « vile bâtarde ». La très
catholique reine d’Écosse exprime ainsi son profond mépris pour la position d’Elizabeth, née du
deuxième mariage d’Henry VIII, ce sur quoi cette dernière, dans un accès de rage, signe l’arrêt de
mort de sa cousine et oblige le comte de Leicester à assister à l’exécution.

Le dernier opéra, par ordre chronologique, de Donizetti consacré aux Tudors fut créé en 1837.
Salvadore Cammarano, qui avait déjà collaboré avec le compositeur pour Lucia di Lammermoor,
s’inspire pour son texte de plusieurs pièces de théâtre sur la vie de Robert Devereux, deuxième
comte d’Essex. Celui-ci, accusé d’avoir soutenu une rébellion en Irlande, n’a plus pour seul espoir
qu’une grâce royale. Les choses se présentent bien, car Elizabeth a un faible pour l’aristocrate.
Cependant, lorsque la reine découvre que Devereux est amoureux de Sara, l’épouse du duc de
Nottingham, elle signe sans sourciller son arrêt de mort. Quand Elizabeth prend conscience de son
erreur, il est trop tard, et dans une scène finale poignante, elle se désole et affirme qu’elle suivra
Devereux dans la mort.

DEMUNTLAMMONNAIE REMIX

Bien que les quatre œuvres traitent de la même thématique et s’inscrivent dans la même chronique
dynastique, elles n’ont jamais été appréhendées comme une suite du vivant du compositeur. Il
faut attendre 1972 pour que l’idée d’une « Trilogie Tudor » et d’une présentation conjointe d’Anna
Bolena, Maria Stuarda et Roberto Devereux fasse son chemin, après une représentation au New
York City Opera, avec Beverly Sills dans le rôle de la reine Elizabeth.

Avec notre production Bastarda!, nous poussons l’idée encore un peu plus loin. Le tandem artistique
formé par le metteur en scène Olivier Fredj et le chef d’orchestre Francesco Lanzillotta a
entrepris de fondre les quatre livrets en une nouvelle production, tirant des opéras de Donizetti la
matière d’une saga en cinq épisodes – répartis sur deux soirées – qui raconte la vie d’Elizabeth I.
Dans trois des œuvres originales, cette dernière apparaît comme personnage ; dans la quatrième,
Anna Bolena, elle est certes absente, mais c’est dans cette absence même que germent les
traumatismes de jeunesse dont la reine montre les stigmates dans les trois autres pièces.
Cette nouvelle trame narrative nécessite des « copier-collers » radicaux dans le matériau de
Donizetti. Plus encore : les quatre opéras sont envisagés comme une seule source dans laquelle les
auteurs peuvent puiser à volonté pour construire cette nouvelle histoire.

Cela permet à la dramaturgie de Bastarda! de rester concentrée sur Elizabeth tout en conservant
les principaux moments musicaux et dramatiques des quatre œuvres originales.
Outre ce choix d’une protagoniste, les auteurs ont également distillé un thème principal à partir
des différents sujets de départ. Chacun des opéras de la trilogie de Donizetti s’articule autour d’un
triangle amoureux dont la reine sort presque toujours perdante – conformément à l’image que
l’histoire a donné de la « reine vierge ». Fredj et Lanzillotta redéfinissent ces intrigues au regard du
traumatisme subi par la petite Elizabeth lors de la décapitation de sa propre mère. Dans leur vision,
la reine est partagée entre les souvenirs agréables d’une enfance insouciante et le lourd fardeau
que représente son rang de reine d’Angleterre. Déchirée entre son rôle de femme et son rôle de
chef d’État, elle est aussi à la fois la fille d’Anne Boleyn et celle d’un souverain sans pitié qui n’a
pas hésité à faire assassiner sa femme. Pour exprimer tous ces sentiments dans Bastarda!, un rôle
d’importance sera dévolu au personnage nouvellement créé de la jeune Elizabeth. Physiquement
présente sur scène, l’enfant incarnera les conflits intérieurs de son ethos adulte.

Le résultat est une immense biographie romancée d’Elizabeth I. Les cinq épisodes tirés des opéras
de Donizetti montrent réellement « the intimate fall of Elizabeth Tudor » – sous-titre de cette
méga-production – depuis son enfance jusqu’à sa plongée dans la folie après l’exécution de Robert
Devereux. L’ensemble sera organisé en deux spectacles s’étalant sur une soirée chacun et coordonné
au moyen de scènes immersives, des tableaux illustrant la vie à la cour et transportant le spectateur
à l’époque des Tudors. Pendant ces tableaux, Bastarda! sortira des limites de la scène, et le public
se retrouvera projeté dans une cérémonie de couronnement ou au beau milieu de débats politiques.
Même pendant les entractes, la vie à la cour continuera imperturbablement, les banquets alternant
avec les réceptions et les tournois.

Bastarda! est un projet audacieux et de grande envergure – qui repose sur l’œuvre d’un géant.
À partir de la musique de Donizetti, nous allons créer un nouveau personnage et une nouvelle
intrigue, et rappeler ainsi que l’opéra est une forme artistique vivante, qui doit rester ouverte à de
nouvelles impulsions.

ÉQUIPE ARTISTIQUE

La première mise en scène d’Olivier Fredj pour la Monnaie était Macbeth, en 2016, pendant
notre saison extra muros à Tour & Taxis. Cinq ans plus tard, il pourra enfin faire ses débuts
véritablement dans nos murs. Olivier Fredj a appris les ficelles du métier auprès d’une légende de
l’opéra, Robert Carsen, en travaillant notamment sur sa production de Rigoletto (Verdi) au Festival
d’Aix-en-Provence. La saison dernière, il a collaboré, à Bruxelles, à une version semi-scénique du
Freischütz (Weber) pour le Klarafestival.

L’impressionnant travail de montage des quatre opéras de Donizetti est l’œuvre de Francesco
Lanzillotta, qui sera en outre au pupitre. Ce sera une première dans notre Théâtre pour le chef
italien, qui a un agenda fort chargé : après Il Viaggio a Reims (Rossini) à Dresde et Le nozze
di Figaro (Mozart) à Pékin, entre autres, il dirigera Aida (Verdi) à Brisbane. En 2018, il s’était
concentré plus spécialement sur l’œuvre de Donizetti et avait dirigé successivement Lucia di
Lammermoor à l’opéra de Toulon et L’elisir d’amore au Macerata Opera Festival en Italie.
Opera

Une équipe artistique d’exception est rassemblée autour du chef d’orchestre et du metteur en scène.
Urs Schönebaum, qui s’est déjà chargé plusieurs fois des éclairages à la Monnaie, notamment pour
notre création mondiale de Frankenstein (Grey), concevra également les décors. Pour les costumes,
nous avons fait appel à la créatrice Colleen Atwood, plusieurs fois lauréate de l’Oscar des meilleurs
costumes et qui habille aussi les personnages du réalisateur Tim Burton. Pour la vidéaste Sarah
Derendinger, le chorégraphe Avshalom Pollak et le chef des chœurs Jordi Tordera, ce sera une
42 / 43

première à la Monnaie.
Le rôle principal de cette biographie élisabéthaine a été réservé à la soprano espagnole Davinia
Rodriguez, qui fera ainsi ses débuts dans notre théâtre. Elle a déjà eu l’occasion, cette saison, de
s’imprégner du rôle de la « reine vierge » puisqu’elle a interprété deux fois le personnage dans
Roberto Devereux, d’abord à l’opéra de Los Angeles, puis au Teatro Massimo de Palerme, sous la
direction de Roberto Abbado.

Sergey Romanovsky incarnera le favori de la reine: Roberto Devereux. Tout comme le metteur
en scène Olivier Fredj, il a fait ses débuts à la Monnaie hors de nos murs, dans le rôle de Marzio
dans Mitridate, rè di Ponto (Mozart). Et tout comme notre Elisabetta, Romanovsky aura déjà un
avant-goût de la vie à la cour des Tudors : il sera en effet cet été Leicester dans Elisabetta, regina
d’Inghilterra de Gioachino Rossini.

Le ténor italien Enea Scala n’est pas un inconnu pour le public de la Monnaie. Il assume dans ce
projet un double rôle puisqu’il prêtera sa voix au comte de Leicester et à Percy. À la Monnaie, il s’est
déjà glissé, cette saison, dans la peau du rôle-titre des Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Il a fait ses
débuts dans notre maison, il y a deux saisons, en Argirio (Tancredi, Rossini). Lui aussi se sera déjà
familiarisé, cette saison, avec l’œuvre de Donizetti : il chantera Sir Edgardo di Ravenswood (Lucia
di Lammermoor) à Vérone et le rôle-titre de Roberto Devereux au Teatro La Fenice.

La jeune soprano italienne Valentina Mastrangelo assumera le rôle de la bien-aimée de Devereux,


Amelia Robsart. Sa saison est bien remplie, avec des rôles mozartiens (Donna Elvira, Don
Giovanni ; Pamina, Die Zauberflöte), pucciniens (Musetta, La Bohème ; Liù, Turandot) et rossinien
(Desdemona, Otello). Ce seront ses débuts sur nos planches.

Le couple royal formé par Anne Boleyn et Henry VIII sera interprété par Salome Jicia et
Luca Tittoto. La soprano géorgienne a commencé sa carrière à la Monnaie en tant qu’Amenaide
(Tancredi), dans la même production qu’Enea Scala. Cette saison, le public bruxellois a pu l’admirer
dans la version en concert de Giovanna d’Arco de Verdi. Elle interprétera prochainement Mathilde
(Guillaume Tell, Rossini) au Bayerische Staatsoper. La voix de basse de Tittoto s’est déjà faite
entendre dans une production de la Monnaie : c’était en 2008, dans le rôle de La Voce dans une
version en concert d’Idomeneo (Mozart). Il partagera déjà l’affiche avec Salome Jicia cette saison,
dans Guillaume Tell, dans le rôle de Gesler.

C’est la soprano néerlandaise Lenneke Ruiten qui aura le privilège de jeter le venimeux « vil
bastarda » à la tête d’Elizabeth I – dans son rôle de Mary Stuart. Elle a déjà foulé plusieurs fois la
scène de la Monnaie : elle a fait ses débuts en 2013 en Ophélie (Hamlet), mais c’est surtout comme
phénomène mozartien qu’elle s’est fait un nom chez nous. Dans notre Théâtre, elle a déjà interprété
les rôles d’Aspasia (Mitridate, rè di Ponto) et de Giunia (Lucio Silla). On a également pu l’admirer,
cette saison, en Donna Elvira et en Fiordiligi dans notre Trilogia Mozart Da Ponte.

Enfin, la mezzo Raffaella Lupinacci et le baryton Vittorio Prato endosseront les rôles du
duc et de la duchesse de Nottingham. La mezzosoprano italienne se voit, en outre, attribuer le
personnage de Jane Seymour, qu’elle chantera cet automne à l’opéra national de Lituanie. Vittorio
Prato aussi se prépare à sa mission dans le projet Bastarda! avec un rôle donizettien : il chantera en
effet Belcore (L’elisir d’amore) au Teatro Petruzzelli de Bari au début de la saison 2020-21. Ce sera
la première apparition à la Monnaie de ces deux chanteurs.
Brexit
in Wonderlan
HENRY VIII
CAM I LLE SAI NT-SAË N S

A PR  /   AV R 27 & 29  —  19: 30


M EI /  M A I   /  M AY 2   —  15:0 0
M EI /  M A I /  M AY 4, 6, 8, 11, 14   —  19: 30
D E M U NT   /  L A M O N N A I E

Opéra en quatre actes et cinq tableaux


Poème de Léonce Détroyat & Armand Silvestre
Musique de Camille Saint-Saëns
Creatie / Création / Premiere Académie nationale de Musique, Paris, 5.3.1883

Muzikale leiding / Direction musicale / Conductor A L A I N A LTI N O G LU


Regie / Mise en scène / Director O L I V I ER PY

Decors & kostuums / Décors & costumes / 


Set design & costumes P I ERRE-A N D RÉ W EIT Z
Belichting / Éclairages / Lighting B ERTR A N D K I L LY
Koorleider / Chef des chœurs / Chorus master EM M A N U EL TREN Q U E

Henry VIII L AU RENT N AO U RI


Don Gomez de Féria ED LYO N
Le Cardinal Campeggio PAU L GAY
Le Comte de Surrey EN G U ERR A N D D E H YS
Le Duc de Norfolk W ERN ER VA N M ECH EL EN
Cranmer J ÉRÔ M E VA RN I ER
Catherine d’Aragon V ÉRO N I Q U E G EN S
Anne de Boleyn N O R A G U B I S CH
Lady Clarence LU D I V I N E G O M B ERT

Symfonieorkest en koor van de Munt / Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie


Kooracademie van de Munt o.l.v. / Académie des chœurs de la Monnaie s.l.d. de Benoît Giaux

O NTM O E TI N G  /   REN CO NTRE   /   EN CO U NTER


HENRY VIII
20.4.2021

Productie / Production / Production  D E M U N T   /   L A M O N N A I E
In samenwerking met / En partenariat avec / In partnership with
PA L A Z ZE T TO B RU Z A N E – C EN T R E D E M U S I Q U E RO M A N T I Q U E F R A N Ç A I S E
Met de steun van / Avec le soutien de / With the support of 
N AT I O N A L E LOT ER I J  /  LOT ER I E N AT I O N A L E
«There is betwixt that smile we would aspire to,
That sweet aspect of princes, and their ruin,
More pangs and fears than wars or women have»

William Shakespeare (Henry VIII, Act 3, Scene 2)

Avec une carrière de plusieurs décennies et un catalogue impressionnant de plus de cent cinquante
œuvres, Camille Saint-Saëns est l’une des figures musicales les plus fascinantes du XIXème siècle.
Pourtant, sur les 13 opéras qu’il a composés, seul Samson et Dalila a su trouver une place dans
le répertoire lyrique. En 2021, nous célébrerons le centenaire de sa mort à la Monnaie avec une
nouvelle production d’Henry VIII, l’un de ses chefs d’œuvres méconnus, sous la baguette de notre
Directeur musical Alain Altinoglu et dans une mise en scène d’Olivier Py.

ŒUVRE

Né huit ans après le décès de Beethoven et mort huit ans après la première du Sacre du printemps
de Stravinsky, Camille Saint-Saëns a participé aux changements radicaux qu’a connu la musique
dans la seconde moitié du XIXème siècle, d’abord en tant que jeune révolutionnaire, puis en tant
que conservateur sévère. Poète, dramaturge, astronome, philosophe, archéologue et ethnologue
amateur, sa versatilité s’étendait également au domaine musical : Camille Saint-Saëns était un
pianiste virtuose, un musicologue à qui l’on doit les premières éditions complètes des œuvres de
Rameau et Gluck, un commentateur avide de la scène musicale française et internationale, un chef
d’orchestre proéminent et, bien sûr, un compositeur doté d’un style tout à fait unique.

Commande de l’Opéra de Paris, Henry VIII a marqué un tournant dans la carrière du compositeur
français qui, au début des années 1880, cherchait à obtenir un succès sur la scène lyrique après
l’échec initial de Samson et Dalila qui n’allait pas être repris à Paris avant 1892. Moins radical que
son prédécesseur, Henry VIII regorge cependant de trouvailles inventives et de qualités musicales.
Suivant de manière nostalgique la tradition du grand opéra français, l’œuvre se focalise sur une
période restreinte de la vie d’Henry VIII. L’opéra traite spécifiquement de la séparation actée par
le roi de l’Église anglicane avec l’autorité papale ainsi que de la fin de son mariage avec Catherine
d’Aragon, au profit d’Anne Boleyn. Bien que le livret soit, par endroits, historiquement approximatif,
Camille Saint-Saëns met un point d’honneur à ce que l’ambiance musicale de l’opéra corresponde
le plus fidèlement possible à son contexte historique. Pour ce faire, il effectue de nombreuses
recherches sur la musique britannique du XVIème siècle et incorpore plusieurs mélodies folkloriques
écossaises, irlandaises et anglaises dans sa partition. Grâce à sa diligence, de spectaculaires
ensembles, un ballet enjoué au deuxième acte et à une caractérisation musicale profonde des rôles
principaux, la première est un véritable succès et l’opéra sera plusieurs fois mis en scène du vivant
de son auteur.
Opera

Comme de nombreux autres opéras français du XIXème, Henry VIII de Camille Saint-Saëns tombe
peu à peu dans l’oubli. Passé de mode, il disparaît du répertoire. Qui de mieux pour s’attaquer à
une telle œuvre que le metteur en scène Olivier Py ? Depuis plusieurs années, celui-ci a fait de
la redécouverte de ce répertoire un véritable sacerdoce artistique. Il apportera à cette nouvelle
production sa connaissance du grand opéra français, sa sensibilité dramatique et son inventivité
scénographique afin de mieux traduire toute l’actualité de cette œuvre exceptionnelle.
46 / 47
ÉQUIPE ARTISTIQUE

À la tête de l’Orchestre et des chœurs de la Monnaie, Alain Altinoglu fera résonner l’intensité
subtile d’une partition qui n’a pas été jouée à Bruxelles depuis son unique production en 1935.

Il s’agira de la troisième collaboration entre notre Directeur musical et Olivier Py après les succès
de Dialogues des Carmélites (Poulenc) en 2017 et Lohengrin (Wagner) en 2018. Le metteur en
scène français fait d’ailleurs partie des habitués de notre maison d’opéra où il a, en outre, monté
Les Huguenots (Meyerbeer), Hamlet (Thomas), et La Gioconda (Ponchielli). Aidé de ses complices
de toujours, Pierre-André Weitz pour les décors et les costumes et Bertrand Killy pour les
lumières, Olivier Py a le don de restituer les partis pris esthétiques et sociétaux d’une œuvre avec
une force dramatique sans commune mesure.

Laurent Naouri interprétera le rôle-titre d’Henry VIII. Référence internationale dans plusieurs
rôles du répertoire comme ceux de Golaud (Pelléas et Mélisande, Debussy) et du Grand Prêtre de
Dagon (Samson et Dalila, Saint-Saëns), le baryton français a fait ses débuts à la Monnaie en 2004
avec
A Midsummer Night’s Dream (Britten) où il chantait Bottom. Cette saison, il fait ses débuts
dans le rôle du Comte Tomski dans notre nouvelle production de La Dame de pique de Tchaïkovski.

C’est également un retour à la Monnaie pour Ed Lyon qui incarnera Don Gomez de Féria. L’un des
ténors anglais les plus demandés du circuit lyrique, sa carrière internationale est partagée entre de
nombreux répertoires différents allant du baroque à la musique contemporaine. Le public bruxellois
le connaît pour ses apparitions dans Les Indes galantes (Rameau) en version de concert en 2008,
Shell Shock (Lens) en 2014, Die Zauberflöte (Mozart) en 2018 et Tristan und Isolde (Wagner) en
2019. Cette saison il interprète notamment Ferdinand dans Miranda (Purcell, Pichon) à l’Oper
Köln.

Le Cardinal Campeggio sera chanté par Paul Gay. Né à Paris, le baryton-basse français a étudié
le chant au Conservatoire national supérieur de musique de sa ville natale, avant de se perfectionner
à Cologne auprès de Kurt Moll. Il s’est produit sur la plupart des grandes scènes européennes dans
des rôles tels que Méphisto (Faust, Gounod) et Saint François d’Assise (Messiaen). À la Monnaie,
il a fait ses débuts dans le rôle du Roi Ignace (Yvonne, princesse de Bourgogne, Boesmans) avant
d’être Don Alfonso (Lucrezia Borgia, Donizetti), le Comte Capulet dans la version concertante de
Roméo et Juliette (Gounod) et Golaud dans Pelléas et Mélisande.

Enguerrand de Hys fera ses débuts à la Monnaie dans le rôle du Comte de Surrey. Nommé
Révélation Classique Adami en 2014, le ténor français se spécialise dans le répertoire exigeant du
Lied et de la Mélodie. Les rôles mozartiens tiennent également une place importante dans son
répertoire : Podestà dans La finta giardiniera, Ottavio dans Don Giovanni ainsi que Basilio et
Don Curzio dans Le nozze di Figaro. En 2020, il se produit, entre autres dans Carmen (Bizet) à
l’Opéra d’Avignon et dans Platée (Rameau) au Théâtre du Capitole de Toulouse et à l’Opéra Royal
de Versailles.

Werner Van Mechelen interprétera Le Duc de Norfolk. Difficile de rendre justice en quelques
lignes à la carrière du baryton-basse belge à la Monnaie où il a chanté dans pas mois de seize
productions d’opéras depuis ses débuts en 1995. Citons cependant son interprétation du rôle-titre
dans Wozzeck (Berg) et ses débuts en Sancho dans Don Quichotte (Massenet). Pour la saison 2020-
21, il incarnera Alberich dans Der Ring des Nibelungen (Wagner) à Leipzig et participera à notre
version de concert de Kinderen der Zee de Mortelmans ainsi qu’au Falstaff de Laurent Pelly en
chantant le rôle-titre.

Le rôle de Cranmer sera confié à la basse française Jérôme Varnier. Diplômé de l’École d’Art
Lyrique de l’Opéra National de Paris, il fait ses débuts à l’Opéra de Lyon dans Die Zauberflöte,
avant de participer à sa réouverture avec Phaëton de Lully, et de devenir membre de la troupe
de 1995 à 2000. À la Monnaie, il a récemment chanté Nettuno dans Il ritorno d’Ulisse in patria
(Monteverdi) ainsi que plusieurs rôles dans Jeanne d’Arc au bûcher (Honegger). En juin 2020, il
participera à la production du Bourgeois gentilhomme (Lully) à l’Opéra-Comique de Paris sous la
direction de Marc Minkowski.

Véronique Gens sera notre Catherine d’Aragon. Si elle se dit ni soprano ni mezzo, la chanteuse
française connaît néanmoins une brillante carrière internationale dans les deux registres.
Spécialiste du répertoire baroque et mozartien, son succès dans le rôle de Donna Elvira (Don
Giovanni, Mozart) au Festival d’Aix-en-Provence l’a menée sur les plus grandes scènes lyriques.
C’est également avec ce rôle qu’elle débutait à la Monnaie. On a pu l’entendre ensuite dans une
version concertante d’Alceste (Lully), dans le rôle-titre d’Iphigénie en Aulide (Gluck), en Vitellia
(La clemenza di Tito, Mozart) en 2013 et en Mme Lidoine (Dialogues des carmélites, Poulenc) en
2017. Cette année elle incarne Giulietta dans Les contes d’Hoffmann (Offenbach) à l’Opéra National
de Paris et Circé dans Scylla et Glaucus (Lully) à l’Opéra Royal de Versailles.

Pour le rôle d’Anne de Boleyn, nous retrouverons Nora Gubisch. À la Monnaie, après Madame de
la Haltière (Cendrillon, Massenet), Hedwige (Guillaume Tell, Rossini), rôle qu’elle a repris l’année
dernière au Chorégies d’Orange, Amneris (Aida, Verdi), Judith dans Le Château de Barbe-Bleue
de Bartók en 2018, la mezzo-soprano française est revenue en 2019 pour ses débuts dans le rôle de
Brangäne (Tristan und Isolde, Wagner).

Enfin nous accueillerons pour la première fois la soprano française Ludivine Gombert qui
incarnera Lady Clarence dans cette production. En 2018, elle chante Blanche de la Force dans les
Dialogues des Carmélites à Avignon. En 2019, elle prend le rôle de Liú dans Turandot à Marseille.
La saison 2019-20 la voit notamment chanter Micaëla (Carmen) à Massy ainsi que Dafné dans
Psyché d’Ambroise Thomas en concert pour ses débuts au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris.

Opera
48 / 49
PARSIFAL
RI CHARD WAG N E R

J U N I /  J U I N  /  J U N E 15, 17 • *, 19, 23 & 29 • *   —  18:0 0


J U N I /  J U I N  /  J U N E 27 • *   —  15:0 0
J U LI /  J U I L L E T   /  J U LY 1 & 3 •  — 18:0 0
D E M U NT   /  L A M O N N A I E

Bühnenweihfestspiel in drei Aufzügen


Text und Musik von Richard Wagner
Creatie / Création / Premiere Festspielhaus, Bayreuth, 26.7.1882

Muzikale leiding / Direction musicale / Conductor A L A I N A LTI N O G LU


Regie, decor, kostuums & belichting / 
Mise en scène, décors, costumes & éclairages / 
Director, set, costumes & light RO M EO C A S TEL LU CCI

Artistieke medewerking / 
Collaboration artistique / Artistic collaboration S I LV I A CO S TA
Dramaturgie / Dramaturgie / Dramaturgy PI ERSA N D R A D I M AT TEO
Choreografie / Chorégraphy / Choreography CI N DY VA N ACK ER
Medewerking belichting / 
Collaboration aux éclairages / 
Collaboration lighting M A RCO G I U S TI
Koorleider / Chef des chœurs / Chorus master M A RCO OZB I Č

Amfortas A N D RE W S CH RO ED ER
Titurel KU RT GYS EN
Gurnemanz GÁBOR BRETZ / WILHELM SCHWINGHAMMER •
Parsifal J U L I A N H U B BA RD
Klingsor M A RTI N W I N K L ER
Kundry / Stimme aus der Höhe MARINA PRUDENSKAYA / ELENA ZHIDKOVA*
Gralsritter W I L L EM VA N D ER H E Y D EN , S COT T W I L D E
Knappen S H E VA TEH OVA L , A N G ÉL I Q U E N O L D U S ,
P I ERRE D ERH E T  ○ , D ENZI L D EL A ERE
Klingsors Zaubermädchen H EN D RI CKJ E VA N K ERCK H OV E ,
L I SA W I L L EM S  ○○ , A N G ÉL I Q U E N O L D U S ,
S H E VA TEH OVA L , TI N EK E VA N I N G ELG EM ,
I RI S VA N W I J N EN

Symfonieorkest en koor van de Munt / Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie


Kinder- en jeugdkoren & Kooracademie van de Munt o.l.v. / 
Chœurs d’enfants et de jeunes & Académie des chœurs de la Monnaie s.l.d. de Benoît Giaux

○ MM Laureate
○○ MM Soloist

Productie / Production / Production  D E M U N T   /   L A M O N N A I E (2011)
«Parsifal est partout d’une suprême beauté.
C’est l’un des plus beaux monuments sonores
que l’on ait élevés à la gloire imperturbable de la musique.»

Claude Debussy

En 2011, la Monnaie lui offrait ses premiers pas à l’opéra ; dix ans et de nombreuses productions
acclamées plus tard, Romeo Castellucci sera de retour avec sa mise en scène de Parsifal dans le
Théâtre qui l’a vue naître. Après les récents succès de Lohengrin et de Tristan und Isolde, notre
directeur musical Alain Altinoglu poursuivra son exploration wagnérienne avec cette œuvre
testamentaire du compositeur qui revient aux racines de la spiritualité, de l’amour et de l’art.

ŒUVRE

Nous sommes en 1845 ; Richard Wagner découvre le récit épique Parzival tiré de la légende du
Saint Graal par Wolfram von Eschenbach, trouvère et chevalier allemand d’origine française du
XIIème siècle. Le sujet ne quittera plus son esprit, mais ce n’est qu’en 1865 que le compositeur en
élabore une première esquisse. Il faudra encore attendre 1877 pour qu’il termine l’écriture du livret
et 1882 pour que la partition soit entièrement achevée.

Pour de nombreux musicologues, Parsifal représente le sommet testamentaire de Wagner,


aboutissement des acquis littéraires et musicaux de Tristan und Isolde et de Die Meistersinger
von Nürnberg. Jamais encore il n’avait évoqué avec autant d’acuité la douleur, la mort, le malheur,
le néant, le désespoir, la faute, la blessure ou la noirceur. Nulle part le rôle de la femme n’avait
été perçu et jugé de manière aussi critique. Pourtant, Wagner avait également pour projet
d’écrire l’antithèse philosophique de cet opéra ; il écrivit même un essai, Über das Weibliche im
Menschlichen (Du féminin dans l’homme), constituant un reniement et une rétractation des
théories de Parsifal où il se voue à une sorte de rituel religieux consacré à l’art.

L’action s’inscrit dans un conflit entre amour spirituel et amour profane. Une malédiction pèse
sur Kundry, condamnée à la séduction charnelle jusqu’à ce qu’un héros résiste enfin à ses
enchantements. À cela s’oppose la douleur des chevaliers du Graal, menés par Amfortas, dans
l’attente de celui qui redonnera sa vertu de guérison au divin artefact. La musique alterne
entre la pureté sereine du bien suprême et l’intensité des souffrances d’Amfortas et de Kundry.
Les symboles païens, chrétiens et médiévaux s’entremêlent jusqu’à la contradiction, et c’est
principalement la musique qui donne toute sa cohérence à l’opéra. Parsifal est la dernière étape
du langage musical wagnérien, dans laquelle leitmotifs et chromatisme atteignent un sommet de
sobriété.
Opera

Romeo Castellucci est l’une des personnalités les plus singulières du monde théâtral. Son approche
ritualistique des œuvres, animée par un langage radical, a fait de lui une figure très controversée
dans le monde de l’opéra. En 2011, quand il s’attaque à Parsifal, son attention se porte sur l’idée de
rédemption, de péché et de remords. Il y voit une grande quête métaphysique du « moi ».
50 / 51
Pas question d’en proposer une simple actualisation dont la scénographie serait l’esclave d’une
logique illustrative. Il cherche plutôt à mettre en lumière les contradictions profondes de cette
œuvre gigantesque où musique, chant et poésie sont inextricablement mêlés. Sa mise en scène
explore le thème de la pureté appliquée à la communauté et à la sexualité, elle pose la question
pertinente du pouvoir dans la société et l’impératif moral de le trouver en soi-même. Avec Parsifal,
Romeo Castellucci commençait l’archéologie de l’humanité qu’il allait poursuivre dans de nombreux
autres opéras. Philosophe de la scène en questionnement perpétuel, il ne fait aucun doute que le
retour de cette production à la Monnaie dix ans après sa création ne sera pas une simple reprise…

ÉQUIPE ARTISTIQUE

Conclusion de notre saison lyrique, Parsifal marquera le quatrième opéra dirigé par Alain
Altinoglu à la Monnaie en 2020-21. Notre directeur musical continuera ainsi son épopée à travers
les partitions wagnériennes après les succès de Lohengrin en 2018 et de Tristan und Isolde en
2019. C’est la première fois que le chef d’orchestre français collaborera avec Romeo Castellucci
qui assure aussi la création des costumes et des décors. Comme pour Parsifal en 2011, Orfeo ed
Euridice (Gluck) en 2014, Die Zauberflöte en 2018 et Jeanne d’Arc au bûcher (Honegger) en 2019, le
metteur en scène italien se fera épauler par son équipe habituelle.

Pour ses débuts dans le rôle d’Amfortas, nous retrouverons Andrew Schroeder. Le baryton
américain compte parmi les chanteurs les plus versatiles de la scène internationale comme il a
pu le prouver avec la diversité de son répertoire à la Monnaie où il a chanté le rôle-titre du Roi
Arthus (Chausson), Agamemnon dans Iphigénie en Aulide (Gluck), Œdipe d’Enescu, Revírniík dans
Foxie! La Petite Renarde rusée (Janáček) et plus récemment Walton pour la création mondiale
de Frankenstein (Grey). En décembre 2019, il interprète Claudius dans une nouvelle production
d’Hamlet (Thomas) à l’Oper Köln.

La basse belge Kurt Gysen incarnera Titurel. Membre de l’Opéra Studio du Staatsoper de
Hambourg, où il a participé à de nombreuses productions, Kurt Gysen a également chanté à de
maintes reprises à la Monnaie dont Wozzek (Berg) en 2008, Semele (Haendel) en 2009, Lohengrin
en 2018 sous la direction d’Alain Altinoglu qu’il aura déjà retrouvé plus tôt dans la saison avec la
version de concert de Kinderen der Zee (Mortelmans).

Gurnemanz sera chanté en alternance par Wilhelm Schwinghammer et Gàbor Bretz.


Il s’agira d’un nouveau retour bruxellois pour la basse hongroise Gábor Bretz qui a chanté cette
saison les rôles du Conseiller Lindorf, de Coppélius, Du docteur Miracle et du Capitaine Dapertutto
dans une nouvelle production des Contes d’Hoffmann (Offenbach). En 2018, il avait interprété sur
notre scène Heinrich der Vogler dans Lohengrin et Sarastro dans le Die Zauberflöte de Castellucci.
Ses performances en Philippe II dans Don Carlo (Verdi), Shaklovity (La Khovanchtchina,
Moussorgski) au Nationale Opera d’Amsterdam et en Escamillo (Carmen, Bizet) au Bayerische
Staatsoper, au Royal Opera House Covent Garden et au Metropolitan Opera de New York lui ont
valu une notoriété internationale. Au cours de l’été 2020, il sera Kékszakállú (Le Château de Barbe-
Bleue, Bartók) au Teatro Comunale de Bologne ainsi qu’un invité fréquent de la Monnaie dans les
saisons à venir.

Membre permanent de la troupe du Staatsoper Hambourg entre 2006 et 2017, Wilhelm


Schwinghammer remporte le prestigieux concours ARD en 2009. Le vaste répertoire de la basse
allemande s’étend du baroque aux ouvrages contemporains.
En octobre 2019, il fait ses débuts en Herr Reich dans Die lustigen Weiber von Windsor d’Otto
Nicolai au Staasoper unter der Linden de Berlin sous la direction de Daniel Barenboim. Cet été,
il participera activement aux Bayreuther Festspiele avec des rôles dans Die Meistersinger von
Nürnberg, Tannhäuser et Der Ring des Nibelungen. Cette production de Parsifal marquera ses
débuts à la Monnaie.

Pour le rôle-titre, nous aurons le plaisir d’accueillir à nouveau Julian Hubbard. Diplômé du Royal
College of Music et du National Opera Studio, il entame sa carrière avec des interprétations à
l’English National Opera, au Scottish Opera et à l’Opera Theatre Company de Dublin. À la Monnaie,
il a déjà interprété Jager (Rusalka, Dvořák) en 2011 et en 2012, l’année où il incarne Cappadocien
dans Salome (Strauss). Il se reconvertit en ténor auprès de Janice Chapman en 2014, et fait ses «
seconds débuts » dans le rôle de Jimmy Mahoney (Aufstieg und Fall der Stadt Stadt Mahagonny,
Weill) à Dublin. Nous avons découvert ses nouveaux talents dans Macbeth et Aida de Verdi ainsi que
dans Il prigioniero & Das Gehege (Dallapiccola & Rihm). Il fera ses débuts dans le rôle de Parsifal
avec cette production.

Le baryton-basse autrichien Martin Winkler saura faire honneur aux nuances de la partition
dans le rôle de Klingsor. Cette saison, il interprétera Ochs dans Der Rosenkavalier (Strauss)
à la Monnaie où il a déjà chanté en 2009 le rôle de Black Minister (Le Grand Macabre, Ligeti).
Spécialiste du répertoire wagnérien, c’est avec le rôle de Klingsor qu’il a fait ses débuts à Tallinn
avant de le reprendre à Stuttgart dans une production de Calixto Bieito dirigée par Sylvain
Cambreling.

La mezzo-soprano russe Marina Prudenskaya fera quant à elle ses débuts à la Monnaie dans le
rôle de Kundry. Née à Saint-Pétersbourg, elle fait ses débuts au Théâtre Stanislavski de Moscou
avant d’intégrer la troupe du Staatstheater de Nuremberg. Depuis 2013, elle est membre de la
troupe du Staatsoper Unter den Linden de Berlin et est régulièrement invitée sur les plus grandes
scènes lyriques internationales. Parmi ses projets récents et à venir, citons Erda (Das Rheingold,
Wagner) à l’Opéra de Leipzig, Marfa (La Khovantchina) au Staatsoper Unter den Linden, et
Azucena (Il trovatore, Verdi) à l’Opéra de Cologne. Dans cette reprise de Parsifal, elle partagera
l’affiche avec Elene Zhidkova, alternant avec le rôle de la Stimme aus der Höhe. Depuis ses débuts
au Deutsche Oper de Berlin, cette mezzo-soprano a développé une impressionnante carrière
internationale. Réputée pour son excellence dans le répertoire wagnérien avec, notamment, les
rôles de Waltraute (Götterdämmerung), Brangäne (Tristan und Isolde), et Venus (Tannhäuser),
elle fera aussi ses débuts sur notre scène.

Enfin, nous retrouverons Willem Van der Heyden et Scott Wilde pour incarner les Gralsritter,
Hendrickje Van Kerckhove, Lisa Willems (Soliste de la MM Academy), Tineke Van Ingelgem,
Iris van Wijnen seront les Klingsors Zaubermädchen avec le concours d’Angélique Noldus
et Sheva Tehoval qui se chargeront également d’interpréter les Knappen avec Pierre Derhet
(Lauréat de la MM Academy) et Denzil Delaere.
Opera
52 / 53
Concert
FROM THE NEW WORLD 56
ALAIN ALTINOGLU

KERSTCONCERT /
CONCERT DE NOËL 59
MOZART CONCERT ARIAS 61
RAPHAËL PICHON

TRAGISCHE 64
HUGH WOLFF

MOZART FOR KIDS 67


ALAIN ALTINOGLU

SEA INTERLUDES 70
ALAIN ALTINOGLU

NORDIC MOODS I & II 73


ALAIN ALTINOGLU

BOLERO 77
ALAIN ALTINOGLU
FROM THE NEW WORLD
AL AI N ALTI N OG LU

S EP T 20  — 20 : 0 0
PALEIS VO OR SCHONE KUNSTEN / 
PAL AIS D E S B E AUX-A RT S

CÉ SA R FR A N CK
Choral n°2 en si mineur, FWV 39 (1890)
ERI CH WO L FGA N G KO RN G O L D
Violin Concerto D major, op.35 (1937, rev. 1945)
A NTO N Í N DVO Ř Á K
Symphony No.9 E minor, ‘From the New World’, op.95 (1893)

Muzikale leiding / Direction musicale 


/  Conductor A L A I N A LTI N O G LU

Orgel / Orgue / Organ B EN O ÎT M ERN I ER
Viool / Violon / Violin B EN JA M I N S CH M I D

Symfonieorkest van de Munt / Orchestre symphonique de la Monnaie

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
Coproductie / Coproduction / Co-production B OZ A R M U S I C
Le concert inaugural donne d’emblée le ton de la saison entière : répertoire connu et nouveaux
horizons. Nous associons l’une des œuvres les plus populaires du répertoire symphonique, la
Neuvième Symphonie « du Nouveau Monde » de Dvořák au mélodieux Concerto pour violon de
Korngold. Un préambule à son opéra Die tote Stadt, à l’affiche de la Monnaie en octobre. Le Choral
n° 2 de Franck introduit quant à lui un cycle belge que nous a inspiré la pièce vocale dramatique
de Mortelmans De Kinderen der Zee, présentée en version concertante à la Monnaie au mois de
novembre. Romantique sous tous ses aspects, dramatique, mélodique et débordant de pathos, dans
une exécution passionnée !

Le chef d’orchestre français Alain Altinoglu est le directeur musical de la Monnaie depuis
janvier 2016. Récemment, il a prolongé son contrat jusqu’en 2025. Outre les quatre opéras qu’il
dirigera ici au cours de la saison 2020-21 (De Kinderen der Zee, Falstaff, Henry VIII et Parsifal), il
dirigera également six concerts avec l’Orchestre symphonique de la Monnaie. Il s’agit d’un choix
délibéré : Altinoglu considère l’œuvre symphonique comme essentielle pour faire progresser un
orchestre d’opéra. Là où pour des opéras, le travail de l’orchestre consiste en une écoute méticuleuse
et un accompagnement sans faille des chanteurs sur scène, lors de concerts, l’orchestre est au
centre de l’attention et il lui faut exécuter les couleurs et les phrasés des pièces interprétées avec
la plus grande précision et minutie. Si la programmation symphonique est de surcroît en harmonie
avec les opéras au programme de la saison, cela génère une pollinisation croisée particulièrement
intéressante.

Né en 1897 à Brno, en Moravie, Erich Wolfgang Korngold se révèle très vite un prodige musical
qui joue merveilleusement au piano et commence à composer dès l’adolescence. Il a à peine 23 ans
lorsqu’il compose son grand opus, l’opéra Die tote Stadt. Lorsque Hitler arrive au pouvoir, Korngold
émigre aux États-Unis où il fait carrière comme compositeur de musique de film à La Mecque du
cinéma, Hollywood. Il y remporte même un Oscar en 1938 pour la musique du film The Adventures
of Robin Hood. Son Concerto pour violon en ré majeur est l’une de ses meilleures compositions.
Mieux encore, à en croire son éditeur Schott Music, l’œuvre fait entre-temps partie des cinq
concertos pour violon les plus joués au monde. Korngold achève l’œuvre en 1945 et la dédie à Alma
Mahler, la veuve de son mentor Gustav Mahler. Deux ans plus tard, en 1947, il assiste à sa création
à Saint-Louis, avec comme soliste Jascha Heifetz. « En dépit de l’exigence de virtuosité du finale,
l’œuvre qui comprend de nombreux épisodes mélodiques et lyriques a plutôt été conçue pour un
Caruso qu’un Paganini. Il va sans dire que je suis heureux que mon concerto soit interprété par
Caruso et Paganini réunis en une personne : Jascha Heifetz », écrit le compositeur par la suite
débordant d’éloges pour l’interprète.

Les œuvres orchestrales de Korngold (dont un concerto pour piano et violoncelle) sont des
pièces soigneusement composées, avec beaucoup de pathos, une teneur dramatique élevée et une
orchestration parfaite. Ce qui rend la musique de Korngold exceptionnellement intéressante
est l’interaction entre le monde du cinéma et celui de la musique classique. Il a, d’une part, le
mérite d’avoir introduit le langage musical raffiné de sa formation classique au Conservatoire de
Vienne dans les bandes sonores de films hollywoodiens, mais d’autre part, ce concerto pour violon
emprunte, comme bon nombre d’œuvres « sérieuses » de Korngold, du matériau thématique de sa
musique de film.

Le violoniste autrichien Benjamin Schmid est l’un des musiciens les plus polyvalents de notre
époque. Unanimement salué pour ses qualités de musicien, son répertoire exceptionnellement
vaste – qui comprend, outre les œuvres plus connues, également les concertos pour violon de
Concert

Hartmann, Gulda, Muthspiel, Szymanowski, Lutoslawski et Reger – et pour son remarquable talent
d’improvisateur de jazz. Il s’est déjà produit avec des orchestres tels que le Wiener Philharmoniker,
le Philharmonia Orchestra London, l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg et le
Concertgebouworkest Amsterdam et sous la direction de chefs d’orchestre tels que Christoph
von Dohnányi, David Zinman, Seiji Ozawa et Valery Gergiev. Entre-temps, il a enregistré plus de
50 CDs. En plus de sa carrière de musicien interprète, Benjamin Schmid est aussi professeur de
violon au Mozarteum à Salzbourg.
56 / 57
Au cours de la saison 2020-2021, la musique belge est le fil conducteur qui traverse notre série
de concerts. Nous commençons par une œuvre de César Franck. Celui-ci voit le jour à Liège en
1822, mais passera la plus grande partie de sa vie à Paris, où il acquiert finalement la nationalité
française. Tout comme Korngold, Franck se révèle très jeune un pianiste virtuose et un
compositeur de talent, mais par la suite, il se concentre toujours davantage sur l’orgue. À partir de
1872, il enseigne aussi cet instrument au Conservatoire de Paris. Ses compositions comportent des
œuvres pour piano, de la musique de chambre, des lieder, des messes, des motets, des oratorios,
des cantates, des opéras, des poèmes et des variations symphoniques, une symphonie… Et bien sûr
beaucoup de musique pour orgue. Ses Trois chorals pour grand orgue – qu’il achève en septembre
1890, à peine quelques semaines avant sa mort – passent pour un sommet du répertoire romantique
pour cet instrument. Lors de ce concert, nous présentons le Choral n° 2 en si mineur.

À l’instar de César Franck, Benoît Mernier (Bastogne, 1964) est un organiste et compositeur
belge. Il a étudié, entre autres, auprès de Bernard Foccroulle, l’ancien directeur de la Monnaie, à
qui il vient de succéder comme professeur d’orgue au Conservatoire de Bruxelles, en 2019. Pour la
composition, il a suivi des cours auprès de Philippe Boesmans, compositeur attitré de la Monnaie.
Après son premier opéra, Frühlings Erwachen (2007), Mernier a écrit un opéra en un acte, La
Dispute, qu’on a pu voir à la Monnaie en 2013. À l’occasion de l’inauguration de l’orgue restauré du
Palais des Beaux-Arts en 2017, Mernier a composé un tout nouveau concerto pour cet instrument.
Cette fois, il était lui-même au clavier.

La Symphonie n° 9 en mi mineur (« Du Nouveau Monde ») est de loin la plus populaire d’Antonín
Dvorák, et même l’une des œuvres les plus populaires de tout le répertoire symphonique
romantique. Dvorák l’a composée en 1893 lors de son séjour à New York, où il était directeur du
National Conservatory of Music (1892-1895). Une fonction qu’il abandonnera par nostalgie de sa
patrie, la Bohême. Cette mélancolie résonne très nettement dans l’œuvre. D’une part, la partition
de Dvorák s’inspire d’une part de spirituals afro-américains, de musique provenant de la tradition
amérindienne, d’éléments qui font référence au « Nouveau Monde » où il vivait à l’époque. Mais
d’autre part, sa Neuvième Symphonie fait tout autant appel à de multiples éléments stylistiques qui
rappellent des sources bohémiennes, allemandes, françaises et d’autres régions européennes. La
forme en soi est aussi européenne : il s’agit d’une symphonie traditionnelle en quatre mouvements,
dont deux en forme de sonate qui encadrent les deux autres en forme de chant. Une structure
cyclique à laquelle les compositeurs européens ont beaucoup fait appel au XIXéme siècle. Créée en
1893 au Carnegie Hall par le New York Philharmonic, la Neuvième de Dvorák fut exécutée lors
d’une soirée musicale de haut vol, avec le Concerto pour violon de Brahms et la musique de scène A
Midsummer Night’s Dream de Mendelssohn.
KERSTCONCERT /
CONCERT DE NOËL
KI N D E R- E N J EU G D KO RE N VAN D E M U NT / 
LE S CH Œ U RS D’ E N FANTS E T D E J EU N E S
D E L A M O N NAI E

D EC  /  D ÉC 20  — 16: 0 0
D E M U NT  /  L A M O N N A I E / 

Zeven traditionele en volkse kersttaferelen /


Sept tableaux de Noël traditionnels et populaires

Koorleiding / Chef des chœurs / Chorus master B EN O ÎT G I AUX

Muzikale arrangementen / 
Arrangements musicaux / 
Musical arrangements A L D O PL AT TE AU

Kinder- en jeugdkoren van de Munt /


Chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie
MM Laureates
Instrumentaal ensemble / Ensemble instrumental

Concert
58 / 59

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
Aucune époque de l’année n’évoque autant d’associations avec la musique chorale que la période des
fêtes. Aussi avons-nous pensé qu’il s’agit de l’occasion idéale d’à nouveau braquer les projecteurs
sur les Chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie. Sous la direction de leur chef d’orchestre
habituel, Benoît Giaux, ces jeunes enthousiastes de 10 à 18 ans nous plongeront dans l’ambiance
de Noël avec sept scènes traditionnelles et populaires de la nativité. Ils seront accompagnés par
un ensemble instrumental et de nos lauréats MM comme solistes. Aldo D. Platteau assurera les
arrangements musicaux.

Sept scènes traditionnelles et populaires de Noël:

I. Le Moyen-Âge
II. Chants de Noël de chez nous
III. Chants de Noël traditionnels de France
IV. Europe du Sud
V. Noël jazzy
VI. Chants de Noël de Tino Rossi
VII. Une cathédrale britannique

Benoît Giaux a étudié le piano et la pédagogie musicale à l’IMEP à Namur et a achevé sa formation
de chant auprès de Greta De Reyghere au Conservatoire royal de Liège et de Noelle Barker
à Londres. En tant que soliste, il chante en Belgique et à l’étranger sous la direction de chefs
d’orchestre tels que Jean Tubery (La Fenice), Philippe Pierlot (Ricercar), Guy Van Waas (Les
Agrémens), Pierre Cao (Philharmonie de Lorraine), Paul Dombrecht (Il Fondamento), Florian
Heyerick (Ex Tempore) et Patrick Cohen-Akenine (Les Folies Françoises).
Outre les récitals de lieder, Benoît Giaux chante également de grandes œuvres de concert. Il a ainsi
déjà prêté sa voix à la plupart des œuvres vocales qui appartiennent au canon : les requiems de
Mozart, Brahms, Fauré et Duruflé, le Messie de Händel, Elias de Mendelssohn, Die Schöpfung et
Die Jahreszeiten de Haydn, Carmina Burana d’Orff, le Bal masqué de Poulenc et sa Messe en si,
les Passions, le Magnificat et de nombreuses cantates et messes de Bach…
Benoît Giaux partage actuellement son temps entre sa carrière de chanteur soliste, sa fonction de
professeur de chant à l’IMEP et celle de chef d’orchestre des Chœurs d’enfants et de jeunes de la
Monnaie.

Aldo D. Platteau a étudié, entre autres, le chant, l’accordéon, l’orgue et la composition au


Conservatoire de Mons. En 1998, il devient membre du Chœur de Chambre de Namur et de
l’Ensemble Quartz. En tant que soliste et choriste, il se produit en Belgique et à l’étranger au sein
d’ensembles prestigieux, avec lesquels il réalise également de nombreux enregistrements. Depuis
2000, il se consacre de plus en plus à la composition, et plus spécifiquement de musique pour le
cinéma et le théâtre. Il dirige actuellement l’ensemble vocal Mezza Voce à Mons, où il est en outre
organiste titulaire de l’historique orgue Schyven de l’église Saint-Nicolas. Il enseigne en outre le
contrepoint et l’écriture musicale, de la Renaissance au XXéme siècle, au Conservatoire de Bruxelles,
et la composition de musique appliquée et interactive au Conservatoire de Mons.
MOZART CONCERT ARIAS
R APHAË L PI CH O N

JA N 6 — 20 : 0 0
PALEIS VO OR SCHONE KUNSTEN / 
PAL AIS D E S B E AUX-A RT S

WO L FGA N G A M A D EU S M OZ A RT
Vorrei spiegarvi, oh Dio, KV 418 (1783)
Alcandro lo confesso … Non sò d’onde viene, KV 294 (1778)
Schon lacht der holde Frühling, KV 580 (1789)

Muzikale leiding / Direction musicale 


/  Conductor R A PH A ËL PI CH O N

Soprano SA B I N E D E V I EI I L H E
Fluit / Flûte / Flute C A RLO S B RU N EEL

Symfonieorkest van de Munt / Orchestre symphonique de la Monnaie

Concert

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
60 / 61

Coproductie / Coproduction / Co-production B OZ A R M U S I C
L’Orchestre symphonique de la Monnaie entame la nouvelle année sous la baguette du chef
d’orchestre français Raphaël Pichon avec comme solistes, la soprano colorature Sabine Devieilhe
et le flûtiste Carlos Bruneel.

Ce dernier, ancien étudiant de Jan Van Reeth au Conservatoire, a ensuite poursuivi ses études à
Londres avec Jonathan Snowden et a assisté à plusieurs classes de maître, entre autres, d’Aurèle
Nocolet et de William Bennett. Depuis 1981, Hans Bruneel est premier flûtiste de l’Orchestre
symphonique de la Monnaie. Il enseigne par ailleurs depuis 1994 au Conservatoire de Bruxelles, où
il est également chef du département des bois.

Le programme complet n’est pas encore déterminé mais avec un tel connaisseur de Mozart à la
tête des forces musicales, il est certain que la musique de l’enfant prodige salzbourgeois y occupera
une place proéminente. La soprano colorature française Sabine Devieilhe interprétera les trois
arias de concert de Wolfgang Amadeus Mozart, Elle inaugure d’ailleurs la saison de récitals à
la Monnaie en septembre 2020 (vous pouvez lire davantage à son sujet dans l’exposé de ce récital,
P. 82).

En 2015, elle a réalisé avec l’ensemble Pygmalion et Raphaël Pichon le projet de CD The Weber
Sisters qui se concentre sur la relation que Mozart a entretenue avec trois des quatre sœurs Weber :
Aloysia (sa première flamme) et Josepha (sa première Reine de la Nuit) étaient des chanteuses
professionnelles, Constanze était son épouse. Elles étaient les muses pour lesquelles Mozart a
écrit quelques-unes de ses plus belles arias. Vous en entendrez trois au cours de cette soirée de
concert. Mozart a composé Vorrei spiegarvi, oh Dio en 1783 comme aria de transition lors d’une
représentation de l’opéra d’Anfossi, Il curiosa indiscreto. Cette aria en trois mouvements, l’une des
plus tendres qu’il ait écrites, se caractérise par une sublime interaction entre la voix et le hautbois…
Et par un mi exceptionnellement haut. Mozart l’a dédicacée à son premier amour, Aloysia Weber,
tout comme l’aria à la lourde charge dramatique, Alcandro, lo confesso, qu’il avait écrite cinq ans
plus tôt, en 1778, sur un texte de Pietro Metastasio.

La troisième aria du programme, Schon lacht der holde Frühling, composée en 1789, l’année de la
Révolution française, était destinée à l’adaptation allemande d’Il barbiere di Siviglia de Paisiello,
cette fois pour la voix de Josepha Weber.

Le chef d’orchestre français Raphaël Pichon entame son apprentissage musical par le violon, le piano
et le chant en se formant dans les différents conservatoires parisiens. En 2006, il fonde l’ensemble
Pygmalion, chœur et orchestre sur instruments d’époque. Aux côtés de son ensemble, Raphaël Pichon
se produit notamment à BOZAR, à la Philharmonie de Paris, au Konzerthaus à Vienne, au Kölner
Philharmonie, au Palau de la Musica Catalana à Barcelone, ou au Beijing Music Festival. Sur la scène
lyrique, Raphaël Pichon dirige différentes productions à l’Opéra Comique de Paris, au Festival lyrique
d’Aix-en-Provence, au Théâtre du Bolchoï à Moscou, au Nationale Opera à Amsterdam, à l’Opéra
National de Bordeaux. Il collabore ainsi avec des metteurs en scène tels que Katie Mitchell, Romeo
Castellucci, Simon McBurney, Michel Fau ou Pierre Audi. Parmi les projets les plus marquants de ces
dernières années, citons ses débuts au Festival d’Aix-en-Provence avec la création de Trauernacht
sur des musiques de Bach, mise en scène par Katie Mitchell (2014) et la spatialisation des Vespro della
Beata Vergine de Monteverdi avec Pierre Audi (2017).
62 / 63 Concert
TRAGISCHE
H U G H WO LFF

JA N 24 — 15: 0 0
PALEIS VO OR SCHONE KUNSTEN / 
PAL AIS D E S B E AUX-A RT S

WO L FGA N G A M A D EU S M OZ A RT
Klavierkonzert Nr. 27 B-Dur, KV 595 (1788-1791)
G U S TAV M A H L ER
Symphonie Nr.6 a-moll ‘Tragische’ (1903-1904, rev. 1906)

Muzikale leiding / Direction musicale 


/  Conductor H U G H WO L FF

Piano PAU L L E W I S

Belgian National Orchestra &


Symfonieorkest van de Munt / Orchestre symphonique de la Monnaie

Productie / Production / Production  B ELG I A N N AT I O N A L O RCH E S T R A


Coproductie / Coproduction / Co-production D E M U N T  / L A M O N N A I E , B OZ A R M U S I C
Cette saison, des musiciens de l’Orchestre symphonique de la Monnaie et du Belgian National
Orcherstra unissent à nouveau leurs forces pour un concert commun. Après leur collaboration
pour le concert de clôture de la saison en cours avec au programme le Carmina Burana d’Orff sous
la direction d’Alain Altinoglu, c’est Hugh Wolff, le directeur musical du BNO, qui les dirige pour
l’exécution de la Symphonie n° 6 de Mahler (Tragique) et du Concerto pour piano n° 27 de Mozart,
avec Paul Lewis comme soliste.

Gustav Mahler a composé sa Sixième symphonie entre 1903 et 1904, puis l’a remaniée en 1906
– l’année de sa création – mais a ensuite continué à la peaufiner. Si Mahler disait lui-même de sa
précédente symphonie qu’elle exprime une puissance inouïe : « l’homme dans toute sa gloire au
sommet de son existence », cela vaut tout autant pour celle-ci, sauf que cette fois l’être humain est
finalement anéanti par le destin.

« C’est l’expression du combat de l’homme contre la matière inerte et de sa résignation à la solitude.


Pour ces deux pôles, la solitude et la défaite, Mahler utilise deux symboles sonores très naturalistes
dans son orchestre : le marteau broyeur et les cloches de vache, selon lui, le dernier son que l’être
humain entend lorsqu’il monte de plus en plus haut dans les montagnes, le symbole de la solitude
absolue »(Wolfgang Schreiber, Gustav Mahler). En raison de ce finale, la Sixième symphonie est
également appelée la Tragique, un nom qui viendrait de Mahler lui-même. Selon le compositeur,
les trois coups de marteau annoncent les trois revers majeurs qu’il subit en 1907, l’année suivant la
création de l’œuvre : son renvoi de l’opéra de Vienne, la mort de sa fille aînée et le diagnostic d’une
maladie cardiaque héréditaire incurable, dont il décédera finalement en 1911.

De son côté, le Concerto pour piano n° 27 en si bémol majeur de Mozart a plutôt une résonance
mélancolique. Wolfgang Amadeus Mozart s’attelle à ce concerto pour piano dès 1788, puis l’ignore
pendant trois ans pour ne l’achever qu’en janvier 1791. Il le crée quelques semaines plus tard, lors
de son ultime performance publique en tant que soliste : en septembre, il tombe malade et meurt
le 5 décembre 1791. Le Concerto pour piano n° 27 est la dernière composition de l’enfant prodige
autrichien et, à bien des égards, sa contribution la plus mature à ce genre. Bien que la variété des
thèmes soit assez limitée et que la partie de soliste soit moins virtuose que dans certaines œuvres
antérieures, ce concerto pour piano contient cependant les éléments qui démontrent la constante
quête d’innovation qui anime Mozart. Ainsi, dans le premier mouvement, le piano reprend le mot
après sa cadence en solo et le développement du mouvement principal se caractérise par une densité
de modulations sans précédent et un traitement réfléchi du thème. Dans le troisième mouvement,
Mozart combine un cantabile lyrique, une forme de rondo et une mise en œuvre parcimonieuse des
moyens thématiques. Dans l’ensemble, l’œuvre est habitée par une mélancolie déjà annonciatrice du
romantisme naissant dans la musique.

Pour l’exécution du concerto de Mozart, la Monnaie fait appel au soliste mondialement acclamé
et récompensé, Paul Lewis. Ce pianiste britannique se produit régulièrement avec les plus
prestigieux orchestres du monde, notamment les orchestres symphoniques de Boston, Chicago et
Londres, le New York Philharmonic, le Koninklijk Concertgebouworkest, le Symphonieorchester
des Bayerischen Rundfunks et le Leipzig Gewandhausorchester. Il s’est produit au Royal Festival
Hall, au Carnegie Hall, au Musikverein et au Sydney Opera House, sous la direction de chefs
d’orchestre tels que Sir Colin Davis, Sir Mark Elder, Bernard Haitink, Paavo Järvi, Sir Charles
Mackerras et Wolfgang Sawallisch. Pour le label Harmonia Mundi, il a enregistré, entre autres,
les sonates pour piano de Beethoven, les Variations Diabelli et les principales œuvres pour piano
Concert

de Schubert. Les critiques élogieuses confirment sa réputation d’un des interprètes les plus
importants du répertoire classique d’Europe centrale. Il est un hôte très apprécié des festivals,
entre autres, ceux de Lucerne, Tanglewood, Salzbourg, Édimbourg et La Roque d’Antheron. Lors
des BBC Proms en 2010, il fut le tout premier pianiste à interpréter tous les concertos pour piano
de Beethoven en un cycle. Lewis a étudié auprès de Joan Havill à la Guildhall School of Music and
Drama à Londres et auprès d’Alfred Brendel. Avec sa femme, la violoncelliste norvégienne Bjørg
Lewis, ils sont les directeurs artistiques du Midsummer Music, un festival annuel de musique de
chambre dans le Buckinghamshire. En octobre 2015, il a été nommé co-directeur artistique du
Concours international de piano de Leeds.
64 / 65
Hugh Wolff a entamé sa carrière en 1979 en tant que chef d’orchestre adjoint du National
Symphony Orchestra (Washington) sous la direction de Mstislav Rostropovitch. Depuis, il a
partagé la scène avec tous les grands orchestres nord-américains et est souvent invité à diriger
des orchestres en Europe, en Asie et en Australie. En septembre 2017, Wolff est devenu directeur
musical de l’Orchestre national de Belgique, après avoir été chef d’orchestre principal du hr-
sinfonieorchester Frankfurt et du Saint Paul Chamber Orchestra. Sa discographie comprend plus
de cinquante enregistrements, dont l’intégrale des symphonies de Beethoven et des collaborations
avec Rostropovitch, Yo-Yo Ma, Joshua Bell, Hilary Hahn et le guitariste de jazz John Scofield. Wolff
a été sélectionné à trois reprises pour un Grammy Award et a remporté en 2001 le Cannes Classical
Award (entre-temps devenu l’International Classical Music Award).

Hugh Wolff est né à Paris de parents états-uniens et a passé sa jeunesse à Londres et à Washington.
Diplômé du Harvard College, il a étudié le piano auprès de Leon Fleisher, la composition auprès de
George Crumb et d’Olivier Messiaen, et la direction d’orchestre auprès de Charles Bruck. Ces dix
dernières années, il s’est engagé dans l’éducation musicale et enseigne la direction d’orchestre au
New England Conservatory à Boston.
MOZART FOR KIDS
AL AI N ALTI N OG LU

JA N 3 0  — 11: 3 0 & 14: 0 0


D E M U NT  /  L A M O N N A I E

WO L FGA N G A M A D EU S M OZ A RT
Fragments from ‘Concerto C-Dur für Flöte und Harfe’, KV 299 (1778)
Fragments from ‘Die Zauberflöte’, KV 620 (1791)

Muzikale leiding / Direction musicale 


/  Conductor A L A I N A LTI N O G LU

Fluit / Flûte / Flute M AT TEO D EL M O NTE


Harp / Harpe / Harp AG N È S CL ÉM ENT

Königin der Nacht EM M A P O S M A N  ○ ○


Tamino PI ERRE D ERH E T  ○
Verteller / Narrateur / Narrator & Papageno FI L I P J O RD EN S

○ MM Laureate 

○○ MM Soloist

Symfonieorkest van de Munt / Orchestre symphonique de la Monnaie

Concert

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
66 / 67
Avec son enthousiasme communicatif, notre directeur musical, Alain Altinoglu, a le don particulier
de pouvoir emmener un vaste public, jeune et moins jeune, à la découverte des richesses de la
musique classique. Depuis quelques années déjà, il utilise pour ce faire la même recette à succès :
à la tête de l’Orchestre symphonique de la Monnaie, il interprète un certain nombre de pièces
qu’il commente de manière ludique et accessible avec son acolyte néerlandophone Filip Jordens.
Au programme cette année : Wolfgang Amadeus Mozart, avec des compositions pour flûte et harpe,
interprétées par des solistes de notre orchestre, outre des extraits de Die Zauberflöte avec des
membres de l’Académie MM. Mozart for Kids est un concert familial pour enfants à partir de 6 ans,
et bien entendu, pour tous ceux qui se sentent le cœur jeune.

Le flûtiste italien Matteo Del Monte (°1994) a rejoint notre orchestre en septembre 2018. Il a étudié
à Rome à l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia et au Conservatoire de Lugano. Depuis 2013, il
travaille avec différents orchestres et ensembles de chambre, dont l’Orchestra del Maggio Musicale
Fiorentino, le Teatro Regio di Torino, La Verdi di Milano, l’Orchestra Leonore, l’Orchestra Italiana
del Cinema, le RomaTreOrchestra, I Solisti Aquilani, l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia et le
Teatro Lirico di Cagliari dirigés par des chefs d’orchestre tels que Pappano, Gergiev, Altinoglu,
Giorgi, Brunello, Tamayo, Humburg, Zhang, Petracchi, Lonquich, Eötvös et Flor.

La Française Agnès Clément est la harpiste soliste de notre orchestre symphonique depuis
2013. Elle a étudié aux conservatoires de Clermont-Ferrand, Boulogne-Billancourt et Lyon,
où elle a obtenu son diplôme avec la plus grande distinction. Depuis ses débuts de soliste, à la
Salle Gaveau à Paris, à la Philharmonie de Berlin, à la Philharmonie de Lyon ainsi qu’au Healy
Concert Hall à Chicago, elle est régulièrement invitée par des orchestres renommés, tels que le
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, le Münchener Kammerorchester, le Radio-
Sinfonieorchester Stuttgart, l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, l’Orchestre d’Auvergne,
l’Orchestre de la Garde Républicaine, l’Orchestre de Chambre de la Nouvelle Europe, l’Orchestre
de l’Opéra de Rouen, le Nüremberger Symphoniker, la Neue Philharmonie Westfalen, l’Orchestre
de Chambre de Géorgie, l’Orchestre Philharmonique du Hunan, le Deutsches Sinfonieorchester…

La presse musicale belge a proclamé la soprano belge et MM Soloist Emma Posman Jeune
Musicienne de l’année 2018. Cette année-là, elle a impressionné la scène internationale en
remplaçant au pied levé la Reine de la Nuit (Die Zauberflöte) au Salzburger Festspiele, où elle a, en
outre, suivi cette même année le Salzburg Young Singers Project. Ensuite, elle a repris le rôle au
Komische Oper Berlin, au Staatstheater am Gärtnerplatz München, au Staatsoper Hannover et au
Aalto-Musiktheater à Essen. Sur scène, Emma Posman a chanté, entre autres, des compositions
de Bach, Vivaldi, Beethoven, Schubert, Mendelssohn, Fauré et Vaughan Williams. Elle forme un
duo avec Bert De Rycke qui l’accompagne au piano. Ensemble, ils ont participé à la classe de maître
internationale d’Udo Reinemann pour les duos de lieder où ils ont bénéficié du coaching, entre
autres, de Barbara Bonney, Edda Moser, Bernarda Fink, Anne Sofie von Otter, Roger Vignoles,
Olaf Bär, Claudia Visca, Valérie Girard, Zeger Vandersteene et Christianne Stotijn.
En février 2020, Emma Posman chantera les rôles de Frieda et Grete lors de la première mondiale
de la production Les Châtiments (Brice Pauset) à l’Opéra de Lyon, puis elle reprendra le rôle de la
Reine de la Nuit à Munich et le rôle de Barbarina (Le nozze di Figaro, Mozart) à Essen.

Le jeune ténor belge et lauréat MM Pierre Derhet se produit régulièrement en tant que soliste
dans le Requiem de Mozart et celui de Haydn, le Te Deum de Charpentier, l’Oratorio de Noël de
Saint-Saëns, la Passion selon saint Jean de Bach, le Stabat Mater de Dvorák, le Messie et Israël en
Égypte de Händel.

À la Monnaie, Pierre Derhet a collaboré à Un ballo in maschera (Verdi), Alcina (Haendel),


Capriccio (Strauss), Il ritorno d’Ulisse in patria (Monteverdi), Robert le Diable (Meyerbeer),
L’Homme de la Mancha (Brel) et à la création mondiale de la production Le silence des ombres
(Attahir) ainsi qu’à des concerts avec au programme la Grande Messe des morts de Berlioz et Three
Tales de Steve Reich. Plus tard dans la saison, il chantera l’un des Écuyers dans Parsifal (Wagner).
Parmi les engagements récents et les projets à venir dans le domaine opératique, on peut citer
Spoletta (Tosca, Puccini) à l’Opéra Royal de Liège, Zweiter Priester/Erster geharnischter Mann
(Die Zauberflöte) à l’Opéra de Lille, Ferrando (Così fan tutte, Mozart) à l’Opéra de Nice, Piquillo
(La Périchole, Offenbach) à l’Opéra Grand Avignon, Lieutenant d’Azincourt (Fortunio, Messager)
à l’Opéra Comique à Paris, le Prince (L’Amour des trois oranges, Prokofiev) à l’Opéra National de
Lorraine à Nancy, Gastone (La traviata, Verdi) et Laertes (Hamlet, Thomas) à l’Opéra de Liège.

L’acteur, chanteur et metteur en scène de théâtre belge Filip Jordens a obtenu son diplôme de
music-hall au Studio Herman Teirlinck à Anvers et collabore depuis à de multiples projets dans un
registre aussi vaste que le théâtre, le cinéma, la musique et la littérature. Il a travaillé, entre autres,
pour hetpaleis, KVS, Toneelhuis, Bad van Marie, Theater Stap, tg Luxemburg, Comp.Marius, Tutti
Fratelli, Antwerp Symphony Orchestra, Graindelavoix, Art Basics for Children, Stichting Lezen,
deBuren, Vrijstaat O. et Het beschrijf. Son Hommage à Brel, avec lequel il a effectué une tournée
internationale, lui a valu sa percée auprès du grand public. En septembre 2018, il a incarné le rôle de
Don Quichotte dans la reprise de la comédie musicale de Brel, L’Homme de la Mancha.

À la Monnaie, il est devenu l’acolyte néerlandophone d’Alain Altinoglu, avec qui il a déjà travaillé
pour les concerts familiaux Shéhérazade (2018), Beethoven for Kids (2018) et Till Eulenspiegel for
Kids (2019).

Concert
68 / 69
SEA INTERLUDES
AL AI N ALTI N OG LU

FEB  /  FÉ V 14 — 20 : 0 0


PALEIS VO OR SCHONE KUNSTEN / 
PAL AIS D E S B E AUX-A RT S

PAU L G I L S O N
La Mer, Esquisses symphoniques (1892)

CH RI S TI N A ATH I N O D O RO U
Ma Mèr(e) Méditerranée, pour solo
mezzo-soprano, chœurs d’enfants, 
chœurs de jeunes et orchestre symphonique

Wereldpremière / Création mondiale / World premiere

B EN JA M I N B RIT TEN
Four Sea Interludes from‘Peter Grimes’, op.33a (1944)

OT TO RI N O RE S PI G H I
Pini di Roma (1924)

Muzikale leiding / Direction musicale 


/  Conductor A L A I N A LTI N O G LU

Mezzo A N N A B O N ITATI B U S

Symfonieorkest van de Munt / Orchestre symphonique de la Monnaie


Kinder- en jeugdkoren van de Munt o.l.v. / Chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie
s.l.d. de Benoît Giaux

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
Coproductie / Coproduction / Co-production B OZ A R M U S I C
La mer : élément fédérateur ou force de la nature intrinsèquement destructrice ? Dans La Mer,
Esquisses symphoniques de Paul Gilson, celle-ci se montre d’abord dans toute sa splendeur, mais
dans le finale, elle déploie son côté violent et tragique. Dans les Sea Interludes dramatiques de
Britten, la mer du Nord est le miroir impitoyable de la rude communauté de pêcheurs autour de
Peter Grimes, tandis que dans Ma Mèr(e) Méditerranée de Christina Athinodorou, cette mer est le
ventre et le berceau d’innombrables cultures anciennes. L’un des plus inspirantes est l’empire dirigé
depuis Rome, la ville que Respighi a immortalisée dans sa Trilogie Romaine. Romantisme tardif,
chef-d’œuvre du XXéme siècle et nouvelle création : un programme qui permet à Alain Atinoglu de
se sentir entièrement chez lui. Pour la création mondiale d’Athinodorou, l’Orchestre symphonique
de la Monnaie sera rejoint par la mezzo-soprano Anna Bonitatibus et les Chœurs d’enfants et de
jeunes de la Monnaie.

Lors de ce concert, le fil rouge de la musique belge que nous entrelaçons cette saison dans notre
programmation de concerts est assuré par Paul Gilson, né à Bruxelles en 1865 et décédé dans cette
ville en 1942. Compositeur de plus de 100 œuvres symphoniques, professeur aux conservatoires
de Bruxelles et d’Anvers, co-fondateur de La Revue Musicale Belge et père spirituel du groupe
The Synthetists, Paul Gilson était une figure de proue de la vie musicale belge. Admirateur des
opéras de Wagner et du jeu orchestral coloré de compositeurs russes tels que Rimski-Korsakov,
Glazounov et Skriabine. Il affichait par ailleurs une prédilection, à l’instar des grands maîtres
russes, pour les chœurs et les orchestres à vent. C’est avant l’âge de quarante ans, que Gilson
a composé ses meilleures œuvres : ses Mélodies Écossaises pour cordes, l’oratorio Francesca
da Rimini, l’opéra Prinses Zonneschijn [Princesse Rayon de Soleil], le ballet La Captive et surtout
La Mer, Esquisses symphoniques (1892) : une composition en quatre mouvements qui s’ouvre
de manière sereine et pittoresque, la tempête éclate dans toute son intensité dans le mouvement
final. Brillant orchestrateur, Gilson fait montre d’une nette préférence pour les cuivres, fortement
influencé par la musique du Groupe des Cinq (compositeurs russes) et de Richard Strauss.
L’œuvre elle-même a précédé la composition de Claude Debussy intitulée La mer, trois esquisses
symphoniques pour orchestre (1905), d’où l’on peut tirer une ligne vers les Four Sea Interludes
de Benjamin Britten et la création mondiale de Christina Athinodorou qui figurent également au
programme de ce concert.

Avec Ma Mèr(e) Méditerranée, la jeune compositrice chypriote Christina Athinodorou met l’accent
sur la mer en tant que force créatrice, elle souhaite souligner non pas les différences, mais les
liens entre les différentes cultures. Athinodorou a étudié la composition auprès de Julian Philips
et la direction d’orchestre auprès d’Alan Hazeldine à la Guildhall School of Music à Londres.
Elle a suivi des cours particuliers auprès de Philippe Leroux à Paris et a étudié à l’Université du
Texas du Nord, au CNSMD à Lyon, au Centre Acanthes à Metz et à l’IRCAM. Elle a pris part aux
Contemporary Encounters à Tel-Aviv et au Composit Festival Rieti. Elle était artiste en résidence
à la Cité des Arts à Paris et à l’Espace CAMAC. En 2011, elle a obtenu son doctorat à la Royal
Holloway University de Londres. Entre-temps, elle enseigne et dirige des séminaires en tant que
professeure et compositrice invitée dans des institutions telles que le London College of Music et
l’European University Cyprus. À l’occasion de la création mondiale de Frankenstein (Grey) à la
Monnaie en 2019, elle a animé, aux côtés du chef d’orchestre Bassem Akiki, une classe de maître de
musique contemporaine dans notre maison.

En tant que compositrice, elle compte déjà plus de 60 œuvres à son actif : compositions
symphoniques, vocales, électroniques et quantité de musique de chambre. Ses compositions sont
interprétées dans de nombreux festivals internationaux et dans plusieurs salles de concert en
Concert

Europe et au-delà (Biennale de Venise, MITO Settembre Musica, Journées mondiales des musiques
nouvelles de la SIMC, Wien Modern, Centre Culturel Onassis, Musikprotokoll Graz, Biennale de
musique de Zagreb, Salle Pleyel, Konzerthaus Berlin…). La presse spécialisée définit son style
comme « atmosphérique », « étrangement fascinant », « séduisant » et « substantiel » tandis que ses
oeuvres sont couvertes de prix en France, en Angleterre, en Finlande, en Russie, en Grèce…

Dans Ma Mèr(e) Méditerranée de Christina Athinodorou, le solo de chant est interprété par la
mezzo-soprano italienne Anna Bonitatibus. Elle n’est pas une inconnue à la Monnaie : après ses
70 / 71

débuts en 2008 dans le rôle de Sesto (Giulio Cesare in Egitto, Haendel), elle y a chanté en 2013 le
rôle du même nom, mais cette fois dans La clemenza di Tito de Mozart.
En 2017, elle s’est glissée dans la peau de Cecilio dans Lucio Silla de Mozart, et la même année,
elle a donné un récital de Rossini. Son CD, Semiramide – La Signora regale, qui foisonne d’arias
de Porpora à Rossini, lui a valu d’être lauréate aux International Opera Awards en 2015 et finaliste
de la catégorie Meilleure Voix féminine l’année suivante. Elle s’est entre-temps produite dans une
soixantaine d’opéras, de Monteverdi, Cavalli (La Didone, Ercole amante, La Calisto) et Haendel
(Agrippina, Deidamia, Giulio Cesare, Orlando, Tamerlano, Tolomeo, Ottone, Il trionfo del tempo
e del disinganno) aux compositeurs de l’école de Naples, comme Pergolesi, Cimarosa et Rossini
(La Cenerentola, Il barbiere di Siviglia, L’Italiana in Algeri, Le Comte Ory, Il viaggio a Reims,
Tancredi). Elle s’est forgé une solide réputation d’interprète de Mozart (Le nozze di Figaro, Don
Giovanni, Così fan tutte, Mitridate, re di Ponto, Lucio Silla, La clemenza di Tito), mais a aussi
chanté la Messa di requiem (Verdi), Ginevra di Scozia (Mayr) et Enrico di Borgogna (Donizetti).

Dans le répertoire français, elle a chanté dans Carmen (Bizet), L’Enfant et les sortilèges (Ravel),
Roméo et Juliette (Berlioz et Gounod), Les Contes d’Hoffmann (Offenbach), Werther et Don
Quichotte (Massenet). Sous la direction de chefs d’orchestre et de metteurs en scène renommés, elle
a chanté au Teatro alla Scala à Milan, au Bayerische Staatsoper München, au Théâtre des Champs-
Élysées, au Teatro Real à Madrid, au Wiener Staatsoper, à Covent Garden…

Retour au programme du concert. Les interludes orchestraux que Benjamin Britten a écrits pour
son opéra Peter Grimes (1944), dans lequel il souligne la charge psychologique de cette œuvre,
sont à l’origine du succès durable de cette histoire dramatique sur la dure vie d’une communauté
de pêcheurs sur la côte britannique. Il les a transposés en suite orchestrale, Four Sea Interludes,
créée moins d’une semaine après la première de l’opéra, plus précisément le 13 juin 1945, avec le
compositeur en personne à la tête de l’orchestre. La suite comporte quatre mouvements : Dawn
(Tempo lento e tranquillo), Sunday morning (Allegro spirituoso), Moonlight (Andante comodo e
rubato) et Storm (Presto con fuoco), un à un des exemples du talent de Britten pour la reproduction
d’ambiance, le sentiment dramatique et l’efficacité compositionnelle. Un autre bon exemple de ces
facultés spécifiques du compositeur britannique est l’opéra The Turn of the Screw, dont une nouvelle
production sera présentée à la Monnaie en janvier 2021.

Le compositeur italien Ottorino Respighi (1879-1936) avait également une excellente maîtrise de
la palette orchestrale. Après ses études à Bologne, il s’est rendu, entre autres, à Saint-Pétersbourg,
où il a joué pendant plusieurs années à l’Opéra impérial, comme violoniste et altiste, mais où il
était surtout l’élève de Rimski-Korsakov. Respighi est principalement connu pour sa musique
instrumentale, en particulier pour sa Trilogie Romaine, le triptyque orchestral de poèmes
symphoniques constitué de Fontane di Roma (1917), Pini di Roma (1924) et Feste Romane (1928).
Pini di Roma, la partie centrale interprétée lors de ce concert, est une suite en quatre mouvements
qui décrivent chacun des pins en divers lieux de Rome et à différents moments de la journée : en
plein jour, dans les jardins de la Villa Borghèse où jouent des enfants, en fin d’après-midi dans un
mystérieux paysage désert près d’une catacombe, à la pleine lune près de la colline du Janicule, et à
l’aube lorsqu’une légion romaine marche sur la Via Appia en direction du Capitole.
NORDIC MOODS I & II
AL AI N ALTI N OG LU

M A A  /  M A R 27 — 20 :15
M EI   /  M A I /  M AY 22 — 20 :15
FL AGE Y

N O R D I C M O O D S I — 2 7. 3 . 2 02 1
CÉ SA R FR A N CK
Le Chasseur maudit, M.44 (1882)
EDVA RD G RI EG
Piano Concerto A minor, op.16 (1868)
J E A N S I B EL I U S
Symphony No.5 E flat major, op.82 (1915, rev.1919)

Muzikale leiding / Direction musicale 


/  Conductor A L A I N A LTI N O G LU
Piano S ERG EI BA BAYA N

Symfonieorkest van de Munt / Orchestre symphonique de la Monnaie

N O R D I C M O O D S I I — 2 2 . 5 . 2 02 1
LO D E W I J K M O RTEL M A N S
Lied van Mignon ‘Kennst du das Land’ 
J E A N S I B EL I U S
Violin Concerto d minor, op.47 (1903/1904)
EDVA RD G RI EG
Peer Gynt (excerpts), op.23 (1874/1875)

Muzikale leiding / Direction musicale 


/  Conductor A L A I N A LTI N O G LU
SOPRANO B I RG IT TE CH RI S TEN S EN
Viool / Violon / Violin EM M A N U EL   TJ EK N AVO RI A N
Concert

Symfonieorkest van de Munt / Orchestre symphonique de la Monnaie

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
72 / 73

Copresentatie / Coprésentation / Co-presentation F L AG E Y
N O R D I C M O O DS I — 27. 3 . 202 1

Avec un mini-festival scandinave en deux volets, Alain Altinoglu jette un pont entre notre
pays et l’Europe du Nord et réunit quelques joyaux méconnus de chez nous et des compositions
célèbres de Norvège et de Finlande. La Monnaie est ravie de vous faire vivre une aventure sonore
enchanteresse : de la chasse démoniaque de Franck dans Le Chasseur maudit, en passant par les
concertos virtuoses pour piano (Grieg) et pour violon (Sibelius), à l’émouvant Lied de Mignon de
Mortelmans jusqu’au majestueux hymne des cygnes de la Cinquième symphonie de Sibelius et le
lyrique Morgenstemning [Au matin] de Peer Gynt de Grieg.

César Franck a ouvert notre saison de concerts avec sa composition pour orgue et orchestre,
Choral N° 2 de 1890. Lors de cette soirée, vous entendrez son poème symphonique Le Chasseur
maudit de 1882, inspiré d’une ballade du poète romantique allemand Gottfried August Bürger.
Un dimanche matin, alors que les cloches sonnent et que les hymnes religieux retentissent, un
comte rhénan fait sonner son cor et part à la chasse au lieu d’assister au culte. Sacrilège ! Une voix
terrifiante le maudit pour l’éternité. Le comte est poursuivi par des diables hurlants qui le mènent
jusque dans la bouche béante de l’enfer. Avec son orchestration colorée et son rythme puissant,
César Franck parvient à parfaitement reproduire l’atmosphère de cette légende et nous amène à sa
conclusion avec une logique imparable.

Edvard Grieg (1843-1907) est considéré comme le plus important compositeur norvégien, une
réputation que lui valent surtout ses 144 compositions de lieder, 66 Pièces lyriques pour piano, les
Suites de Peer Gynt et son Concerto pour piano en la mineur qui est à l’affiche ce soir. Grieg lui-
même était pianiste classique de formation. Sa mère lui a dispensé ses premières leçons de musique
et de piano et dès l’âge de quinze ans, il est entré au Conservatoire de Leipzig, où il a achevé ses
études par l’exécution de sa propre composition, les Quatre pièces pour piano, opus 1. Il développe
ensuite sa carrière de compositeur, de pianiste, de chef d’orchestre et d’organisateur de concerts et
entretient de bonnes relations avec des musiciens étrangers comme Liszt, Brahms et Tchaïkovski.
Il écrit le Concerto pour piano en la mineur en 1868, alors âgé d’à peine 25 ans. Si la création de
l’œuvre à Copenhague, en 1869, est accueillie avec enthousiasme, Grieg continue néanmoins à la
retravailler par la suite et peu avant sa mort, il en publie même encore une nouvelle version.

Le Concerto pour piano de Grieg est souvent comparé à celui de Schumann dans la même tonalité
et au style similaire. L’œuvre atteste aussi de l’intérêt que Grieg porte à la musique folklorique
norvégienne dont il s’est inspiré. Ainsi, l’ouverture virtuose au piano s’appuie sur le motif d’une
seconde descendante suivie d’une tierce descendante, ce qui est typique de la musique folklorique
de son pays natal. Le mouvement final présente des parallèles avec le springar (une danse
norvégienne) et des références au violon Hardanger (le violon folklorique norvégien).

De même qu’Edvard Grieg est le plus célèbre compositeur norvégien, Jean Sibelius (1865-1957)
est son équivalent finlandais. Il a étudié à Helsinki, Vienne et Berlin. Parmi ses compositions
les plus connues figurent son poème symphonique Finlandia (dont le dernier mouvement a été
retravaillé pour en faire l’hymne Finlandia, considéré comme l’hymne national finlandais non
officiel), l’ouverture Karelia, La Valse Triste pour orchestre, le poème symphonique Le Cygne de
Tuonela, la symphonie chorale Kullervo et ses dernières symphonies, dont la Symphonie N° 5 en
mi bémol majeur composée à la demande du gouvernement finlandais en l’honneur de son propre
50éme anniversaire, le 8 décembre 1915. Une journée déclaré fête nationale qui plus est.

Il a remanié l’œuvre à deux reprises, en 1916 (cette version a partiellement été perdue) et en 1919,
l’adaptation considérée comme la version définitive. Les deux versions ont été créées par l’Orchestre
philharmonique d’Helsinki sous la direction du compositeur lui-même. Bien que cette symphonie
ait été composée durant une époque mouvementée sur le plan politique (la Première Guerre
mondiale et les tensions qu’elle a entraînées entre la Finlande et la Russie, suivie de la guerre civile
finlandaise en 1918), elle exprime aussi un certain optimisme selon les notes du journal de Sibelius.
Considérée comme un brillant exemple de structure musicale.
Il est assez frappant que le premier mouvement commence lentement, mais s’achève par un scherzo
rapide, que le deuxième mouvement résonne comme un intermezzo serein et que le troisième
commence rapidement, mais se termine lentement.

La première version de 1915 avait beaucoup de points communs avec sa Quatrième Symphonie
de 1911, plus moderniste, émaillée de chromatisme sonore teinté d’impressionnisme, tandis que la
version de 1919 est plus orientée vers l’apothéose et semble davantage tendre vers le classicisme,
mais dépouillée du caractère pathétique de ses premières symphonies. Elle fait preuve d’un art
de la variation basé sur la métamorphose thématique qui est unique en son genre. Tout au long de
la symphonie, un thème irrépressible et envoûtant résonne toujours plus clairement, connu sous
le nom d’Hymne des cygnes, inspiré par une volée de cygnes que Sibelius a vue passer et dont la
beauté l’a profondément touché.

Notre directeur musical Alain Altinoglu, qui dirige ce concert, est né à Paris de parents arméniens ;
Sergei Babayan, le pianiste qui interprète la partie solo du Concerto pour piano de Grieg, est
né en Arménie, plus précisément à Gyumri. Après avoir étudié au Conservatoire de Moscou, il a
rapidement fait carrière. Il a travaillé avec des chefs d’orchestre tels que David Robertson, Neeme
Järvi, Yuri Temirkanov, Thomas Dausgaard, Tugan Sokhiev, Dima Slobodeniouk et plusieurs
fois avec Valery Gergiev à Moscou, au Barbican Centre, au Théâtre Mariinsky, au Théâtre des
Champs-Élysées, au Salzburger Festspiele et au Rotterdam Philharmonic Gergiev Festival où il
était artiste en résidence. Au cours de la saison 2019-2020, il s’est produit au Carnegie Hall, avec le
Gewandhausorchester Leipzig, le Bamberger Symphoniker, l’Orchestre Philharmonique de Radio
France, le Mahler Chamber Orchestra, le Mariinsky Orchestra, le Toronto Symphony, le Vancouver
Symphony et le Verbier Festival Orchestra. Avant cela, il a joué au Concertgebouw Amsterdam, au
Wigmore Hall à Londres, à la Konzerthaus Wien, à la Konzerthaus Berlin, au Prinzregentheater à
Munich, à la Maison de la Radio à Paris, à l’Elbphilharmonie à Hambourg, à l’Alte Oper Frankfurt,
à la Tonhalle Zürich, à la Beethovenhalle Bonn…

N O R D I C M O O DS I I — 2 2 . 5 . 202 1

La deuxième partie de notre mini-festival scandinave sous la direction d’Alain Altinoglu, nous
donne à entendre un concerto de Sibelius et des extraits de Peer Gynt de Grieg, de la musique
composée pour le théâtre. Le Lied de Mignon, Kennst du das Land de Lodewijk Mortelmans
constitue l’élément belge de ce programme symphonique.

Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn ? Ce sont les mots que Goethe a mis dans la bouche du
personnage de Mignon dans son roman Wilhelm Meister Lehrjahr. Ils évoquent le désir d’un lieu
idyllique mais inaccessible. Le poème a beaucoup été mis en musique, notamment par Beethoven,
Spohr, Spontini, Schumann, Schubert, Liszt et Wolf. Lodewijk Mortelmans, « le prince du lied
flamand » s’en est aussi inspiré en 1906. Le compositeur a écrit quelque 80 lieder d’art, surtout sur
des textes de Gezelle, mais aussi de Verriest, De Mont et Rodenbach. De son Lied de Mignon, il
existe une version pour voix et piano et une version pour orchestre. Avec ses lieder, Mortelmans
est parvenu à quelque peu se distancier de la tradition inscrite dans le sillage de Peter Benoit
et à intégrer dans sa musique certains acquis d’Hugo Wolf et de Claude Debussy. Ses lieder se
Concert

caractérisent par une grande puissance dramatique, une ligne mélodique gracieuse et fluide, et
parfois par des harmonies modales.

Le Concerto pour violon en ré mineur de Jean Sibelius date d’environ de même époque que le Lied
de Mignon de Mortelmans. Il s’agit de l’unique concerto de Sibelius (bien qu’il ait écrit un certain
nombre d’œuvres plus restreintes pour instrument solo et orchestre) considéré initialement comme
un échec, jusqu’à ce que l’interprétation de violonistes comme Jascha Heifetz et David Oistrakh lui
ouvrent la voie vers le répertoire. La virtuosité du jeu de violon y est pour beaucoup, même si les
74 / 75

passages les plus spectaculaires alternent avec des mélodies impressionnantes : soliste et orchestre
sont traités sur un pied d’égalité.
Sibelius a composé son Concerto pour violon concomitamment à ses premières œuvres
symphoniques, plus précisément entre la Deuxième et la Troisième Symphonie. L’œuvre suscite
la fascination et doit sa popularité continue à son style qui rappelle le romantisme tardif combiné
à l’esthétique sonore scandinave moderne. Avec ceux de Prokofiev, Chostakovitch, Berg, Bartók et
Britten, c’est l’un des plus importants concertos pour violon du XXéme siècle.

« Les mots ont parfois besoin de musique, mais la musique n’a besoin de rien. » (Edvard Grieg)
Lorsque le gouvernement norvégien invite le dramaturge Hendrik Ibsen (1828-1906) à faire un
voyage à travers les montagnes de Rondane pour y consigner des contes populaires, il a pris des
notes, entre autres, des aventures de Peer Gynt. Plus tard, à Rome, il a écrit sur base de ces notes
la pièce Peer Gynt, qui fut publiée en 1867, mais seulement créée en 1876. À cette occasion, Ibsen
a demandé à Edvard Grieg de lui composer une musique de scène. Cette partition (Peer Gynt, op.
23) contient 26 compositions musicales pour une durée d’environ 90 minutes. Plus d’une décennie
plus tard, Grieg a sélectionné deux séries de quatre pièces de cette musique scénique et les a
retravaillées en suites pour orchestre, lesdites suites Peer Gynt op. 46 de 1888 et op. 55 de 1891,
devenues des pièces de concert extraordinairement populaires. Pour ce concert, Alain Altinoglu a
sélectionné douze des compositions originales pour la première de la pièce de théâtre d’Ibsen, dont
les préludes des cinq actes (Noces à la ferme, Enlèvement de la mariée, La mort d’Åse, Au matin,
et Retour de Peer Gynt), des danses comme Halling, Springar et La danse arabe, et bien sûr la
poignante Chanson de Solveig. Une autre passerelle vers Lodewijk Mortelmans : lui aussi a écrit un
Morgenstemming [Au matin], un poème symphonique composé en 1922, considéré comme l’une de
ses meilleures œuvres.

Le violoniste autrichien Emmanuel Tjeknavorian n’a que 25 ans, mais il est déjà solidement ancré
dans la vie musicale internationale. En 2015, il a remporté le deuxième prix du Concours de violon
Jean Sibelius et le prix de la meilleure interprétation du Concerto pour violon de Sibelius, qui
est au programme aujourd’hui. Ces récompenses lui ont valu des invitations d’orchestres illustres
comme le Gewandhausorchester Leipzig, le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestra Filarmonica
della Scala, le London Symphony Orchestra, le Tonhalle Orchestra Zürich, le Deutsches Symphonie
Orchester Berlin, le Helsinki Philharmonic Orchestra et le National Symphony Orchestra
Washington, sous la direction de chefs d’orchestre tels que Semyon Bychkov, Riccardo Chailly,
Adam Fischer, Edward Gardner, Nicholas Milton, Kristiina Poska, Michael Sanderling et John
Storgårds. Pour la saison 2019-2020, on peut ajouter le London Philharmonic Orchestra, le
Philharmonia Orchestra, le Konzerthausorchester Berlin, l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia
et le Yomiuri Nippon Symphony Orchestra. Au Wiener Musikverein, il est le plus jeune musicien à
avoir sa propre série de concerts cette saison. Entre-temps, il est également actif en tant que chef
d’orchestre (symphonies de Schubert, Mendelssohn, Brahms, Tchaïkovski et Mahler, entre autres).
En février 2020, il a enregistré le Concerto pour violon de Sibelius avec le hr-sinfonieorchester
Frankfurt, ainsi que le Concerto pour violon de son père, Loris Tjeknavorian.
BOLERO
AL AI N ALTI N OG LU

J U N I   /   J U I N  /  J U N E 25 — 20 : 0 0
PALEIS VO OR SCHONE KUNSTEN / 
PAL AIS D E S B E AUX-A RT S

AU G U S T D E B O ECK
Nocturne (1931)
M AU RI CE R AV EL
Concerto en Sol majeur pour Piano et Orchestre (1931)
C A M I L L E SA I NT-SA ËN S
Le Carnaval des animaux (1886/1922)
M AU RI CE R AV EL
Boléro (1928)

Muzikale leiding / Direction musicale 


/  Conductor A L A I N A LTI N O G LU

Piano CÉD RI C TI B ERG H I EN & A L A I N A LTI N O G LU

Symfonieorkest van de Munt / Orchestre symphonique de la Monnaie

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
Coproductie / Coproduction / Co-production B OZ A R M U S I C
Concert

EN O O K /  E T AU S S I /  A N D A L S O
UNITED MUSIC OF BRUSSELS
( UMOB)
76 / 77

5.9.2020
Le concert de clôture de la saison 2020-21 de la Monnaie nous ramène près d’un siècle en arrière
avec Nocturne d’August De Boeck (1931), le Concerto en sol majeur pour Piano et Orchestre
(1931) et le Boléro (1928) de Maurice Ravel et le Carnaval des animaux (1886/1922) de Camille
Saint-Saëns (dont la Monnaie présente en avril 2021 l’opéra tombé dans l’oubli, Henry VIII). Alain
Altinoglu dirige l’Orchestre symphonique de la Monnaie avec Cédric Tiberghien au piano.

August De Boeck est un compositeur belge, virtuose de l’orgue et pédagogue musical qui a
enseigné aux conservatoires d’Anvers et de Bruxelles et a en outre dirigé le Conservatoire
municipal de Malines. De Boeck a écrit quelque 400 compositions dans quasi tous les genres,
imprégnées de tradition romantique. Avec Paul Gilson et Lodewijk Mortelmans, il a tenté de se
libérer de l’influence écrasante de Peter Benoit et a cherché une affiliation européenne. Si ses
premières œuvres orchestrales dénotent l’influence de l’école nationale russe (principalement
Rimski-Korsakov et Borodine), le paisible Nocturne (1931) est d’un style plus personnel et plus
coloré par l’impressionnisme français. Dans cette œuvre tardive, composée alors qu’il s’était
définitivement retiré dans son village natal de Merchtem (Brabant flamand), il démontre une fois de
plus la subtilité de sa technique d’orchestration.

Avec Claude Debussy, Maurice Ravel est considéré comme le plus important représentant de
l’impressionnisme en musique. Son Concerto en sol majeur pour Piano et Orchestre, écrit en
1931 tout comme le Nocturne de De Boeck, est né sous l’influence de l’idiome du jazz que Ravel a
découvert lors d’une tournée aux États-Unis et dans la vie nocturne parisienne, où le genre était en
plein essor. Le concerto en trois parties, commandé par Serge Koussevitzky pour la célébration du
jubilé du Boston Symphony Orchestra, est de structure classique et s’inspire, selon Ravel lui-même,
de l’esprit de Mozart et de Saint-Saëns. « La musique d’un concerto, à mon avis, doit être légère et
brillante, et ne pas viser à la profondeur ou aux effets dramatiques », dévoile-t-il lors d’un entretien.

Dès sa création, le 14 janvier 1932 à la salle Pleyel à Paris, le concerto connaît un grand succès.
Ravel l’a dirigé lui-même et a immédiatement enchaîné par une tournée de trois mois à travers
l’Europe. Les premières étapes furent Anvers (18 janvier), Liège (19 janvier) et Bruxelles (21 et
22 janvier) avec au programme, tout comme pour ce concert à la Monnaie, son Boléro, un ballet
qu’il a composé quatre ans plus tôt, en 1928, pour la danseuse étoile russe Ida Rubinstein. Ce chef-
d’œuvre archiconnu de Ravel – qu’il considérait lui-même comme « une étude d’orchestration » –
comporte deux thèmes qui, accompagnés par l’orchestre, sont chaque fois repris par un instrument
différent sur un rythme ostinato qui conduit, dans un crescendo constant, à un grand finale
dissonant. La structure singulière fait de ce Boléro une composition intrigante et envoûtante. Avec
les solos successifs, l’œuvre accentue les talents individuels, mais aussi l’homogénéité collective de
chaque groupe d’instruments, faisant participer tous les membres de l’orchestre à parts égales à un
accompagnement imperturbable. Il devient d’emblée l’exemple type d’un genre nouveau qui a vu le
jour à cette époque : le concerto pour orchestre.

Cependant, avant que le Boléro ne close notre grandiose saison de concerts, l’Orchestre de la
Monnaie interprète une œuvre tout aussi connue d’un compatriote de Ravel et l’un de ses grands
modèles : le ludique et fantaisiste Carnaval des animaux (1886/1922) dans lequel Camille Saint-
Saëns passe en revue toute une ménagerie (la tortue, l’éléphant et l’âne, des poules, des kangourous
et le coucou, le cygne, le lion…), alors qu’il se gausse au passage du monde de la musique. Saint-
Saëns a écrit cette œuvre juste pour le plaisir, le sien et celui de ses amis. Elle n’était pas destinée
à la salle de concert et ne devait être publiée, selon son souhait explicite, qu’après sa mort. Peut-
être estimait-il inapproprié et préjudiciable à sa renommée de publier une pièce aussi satirique et
humoristique au plus fort de sa carrière.

Le pianiste français Cédric Tiberghien a étudié au Conservatoire de Paris auprès de Gérard


Frémy et de Frédéric Aguessy. Il est lauréat de plusieurs prix internationaux, dont le Premier
Grand Prix et cinq mentions spéciales au Concours Marguerite Long-Jacques Thibaud. Il s’est
produit avec les formations orchestrales de Cleveland, Hong Kong, Birmingham, aux BBC Proms,
mais collabore aussi régulièrement avec le Boston Symphony, l’Orchestre de Paris, les orchestres
philharmoniques de la République tchèque, de Hambourg et de Tokyo, le BBC Scottish Symphony
et l’Orchestre symphonique de Bretagne (dont il est artiste en résidence actuellement).
Il a donné un cycle Bartók au Théâtre des Champs-Élysées à Paris et au Wigmore Hall à Londres.
Plus récemment et dans un avenir proche, il a joué et jouera avec le London Symphony Orchestra
sous la direction de François-Xavier Roth et avec le Filharmonisch Orkest Rotterdam dirigé par
Yannick Nézet-Séguin (Turangalîla-Symphonie, Messiaen). Bientôt, il effectuera une tournée au
Japon et en Corée, se produira au Pierre Boulez Hall à Berlin et plusieurs fois au Wigmore Hall à
Londres.

Cédric Tiberghien nourrit également une grande passion pour la musique de chambre et pour ce
genre, il collabore régulièrement avec la violoniste Alina Ibragimova, l’altiste Antoine Tamestit et
le baryton Stéphane Degout. Cela a donné lieu à l’enregistrement de plusieurs CD avec des œuvres,
entre autres, de Bartók, Szymanowski, Franck et Brahms.

On a pu entendre Cédric Tiberghien à plusieurs reprises à la Monnaie : il a accompagné les récitals


de Sophie Karthäuser (2012) et de Stéphan Degout (2017), il a donné un concert accompagné par
notre Orchestre symphonique dirigé par Dennis Russell Davies avec des œuvres de Boesmans et de
Poulenc (2017) et plus récemment, on a pu le voir à l’œuvre dans le projet de récital Zauberland avec
des compositions de Bernard Foccroulle et de Schumann (février 2020).

Concert
78 / 79
Recital
SABINE DEVIEILHE 82
GEORG NIGL &
MARTINA GEDECK 84
SIMON KEENLYSIDE 88
EVA-MARIA WESTBROEK 91
CHRISTOPH &
JULIAN PRÉGARDIEN 93
BEJUN MEHTA 96
STÉPHANIE D’OUSTRAC 98
SABINE DEVIEILHE &
ALEXANDRE THARAUD
S EP T 16   —   20 :0 0
D E M U NT   /   L A M O N N A I E

Werken van / Œuvres de / Works by

CL AU D E D EB U S SY, FR A N CI S P O U L EN C ,
GA B RI EL FAU RÉ , M AU RI CE R AV EL



Soprano
SA B I N E D E V I EI L H E
Piano A L E X A N D RE TH A R AU D

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
Copresentatie / Coprésentation / Co-presentation  B OZ A R M U S I C
La Monnaie inaugure sa nouvelle saison de récitals avec un programme purement français dans
lequel l’émotion, l’élégance et le mystère donnent le ton. Un hommage à la mélodie française avec
des joyaux des grands maîtres Debussy, Poulenc, Fauré et Ravel, interprétés par deux porte-
drapeaux virtuoses de la culture musicale française : la soprano colorature Sabine Devieilhe et le
maître pianiste Alexandre Tharaud.

Sabine Devieilhe ne s’est produite qu’à deux reprises à la Monnaie jusqu’à présent, mais il n’en
fallait pas davantage pour faire durablement forte impression à Bruxelles. Les deux fois, il s’agissait
de productions exceptionnelles du metteur en scène de théâtre et artiste total italien, Romeo
Castellucci. Dans sa mise en scène poignante d’Orphée et Eurydice de Gluck, Castellucci associe le
célèbre mythe à des bribes de la vie d’une patiente atteinte du syndrome d’enfermement et alitée,
dont des images sont projetées en direct. Rarement le public a été aussi déconcerté. Dans le rôle
d’Eurydice, Sabine Devieilhe fait alors des débuts inoubliables à la Monnaie. C’était en juin 2014.
Quatre ans plus tard, Devieilhe revient à Bruxelles et confirme sa réputation : elle incarne avec brio
la Reine de la Nuit dans Die Zauberflöte de Mozart.

La grande percée de Sabine Devieilhe a eu lieu en 2012, avec des débuts au Festival d’Aix-en-
Provence dans le rôle de Serpetta (La finta giardiniera, Mozart), à l’Opéra de Montpellier dans
le rôle-titre de Lakmé (Delibes) et à l’Opéra de Lyon, dans le rôle de la Reine de la Nuit. Elle
signe ensuite un contrat d’exclusivité avec Erato/Warner Classics et est déclarée Révélation dans
la catégorie Artiste lyrique aux Victoires de la Musique classique, en 2013. Aujourd’hui, elle est
l’une des sopranos françaises les plus recherchées de la scène lyrique. Toujours dans le rôle de la
Reine de la Nuit, elle fait ses débuts à l’Opéra de Paris et à Covent Garden. Puis, elle enchaîne ses
débuts au Wiener Staatsoper et à l’Opernhaus Zürich dans le rôle de Marie (La Fille du régiment,
Donizetti), ainsi qu’à la Scala de Milan dans le rôle de Blondchen (Die Entführung aus dem Serail,
Mozart). Sous la direction de Jean-Claude Malgoire, elle interprète une première fois Mélisande
(Pelléas et Mélisande, Debussy) et remplace au pied levé le rôle de Sœur Constance (Dialogues des
Carmélites, Poulenc) au Théâtre des Champs-Élysées.

Elle revient au Festival d’Aix-en-Provence, dans la production de Krzysztof Warlikowski, Il trionfo


del tempo e del disinganno (Haendel) et y fait fureur dans le rôle de Zerbinetta (Ariadne auf
Naxos, Strauss), un rôle qu’elle chante également à la Scala. Suivent ensuite des succès en tant que
Cunégonde dans une version concertante de Candide (Bernstein) au Théâtre des Champs-Élysées,
Ophélie (Hamlet, Ambroise Thomas) à l’Opéra Comique, Sophie (Der Rosenkavalier, Strauss) à
l’Opernhaus Zürich et Marie (La Fille du régiment, Donizetti) à Covent Garden. Plus tôt cette
saison, on a pu l’admirer dans le rôle de Hébé/Phani/Zima (Les Indes galantes, Rameau) à l’Opéra
de Paris. Et en juillet 2020, elle chantera le rôle de la Reine dans Le Coq d’or (Rimski-Korsakov) au
Festival d’Aix-en-Provence.

De nombreux prix récompensent ce parcours déjà richement rempli. Ainsi, Sabine Devieilhe est
couronnée à deux reprises Artiste lyrique de l’année aux Victoires de la musique classique en
France, en 2015 et en 2018, année où elle remporte également le prix du meilleur enregistrement
de l’année, pour son CD Mirages, consacré à la musique française sur lequel elle est accompagnée
par le pianiste Alexandre Tharaud et l’ensemble Les Siècles dirigé par François-Xavier Roth. Et
c’est ainsi que nous en arrivons à ses activités de chanteuse de concert et de récital. Si on passe
en revue les concerts de cette saison, on y trouve le rôle-titre dans une version concertante de
Dinorah (Meyerbeer) au Deutsche Oper Berlin sous la direction d’Enrique Mazzola, le rôle de
Recital

Céphise dans Acanthe et Céphise (Rameau) avec Alexis Kossenko au Théâtre des Champs-Élysées,
le rôle-titre dans Lakmé (Delibes) à la salle Tchaïkovski de la Société philharmonique de Moscou,
La Damoiselle élue (Debussy) avec l’Orchestre de Paris et Pablo Heras-Casado ainsi que la Messe
en ut (Mozart) avec l’Ensemble Pygmalion et Raphaël Pichon à Paris, Lyon, Turin, Versailles et
Bordeaux. Récemment, Sabine Devieilhe a donné des récitals au Carnegie Hall de New York avec le
pianiste Mathieu Pordoy et à l’Opéra de Lille avec Alexandre Tharaud, où elle a interprété quasi le
même programme que celui qu’elle chantera à la Monnaie.
82 / 83
Le pianiste Alexandre Tharaud est une figure unique dans le monde de la musique classique.
Avec une discographie de plus de 25 CDs en solo, pour bon nombre acclamés par la presse musicale
internationale, il couvre un répertoire allant de Couperin, Bach et Scarlatti, en passant par Mozart,
Beethoven, Schubert, Chopin, Brahms et Rachmaninov jusqu’aux principaux compositeurs français
du XXème siècle. Mais sa carrière est également remarquable par son ampleur : il travaille aux côtés
de metteurs en scène de théâtre et de cinéastes, de danseurs et de chorégraphes, d’écrivains et
d’auteurs-compositeurs…

Parmi ses concerts récents et à venir en tant que soliste, on peut citer des représentations avec
le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National
de France, le Nederlands Philharmonisch Orkest, l’Orchestra dell’Accademia Nazionale di
Santa Cecilia, les orchestres symphoniques de Tokyo, São Paulo et Cincinnati, le Koninklijk
Concertgebouworkest, les orchestres de Cleveland et de Philadelphie, le London Philharmonic et
le hr-sinfonieorchester Frankfurt. Des récitals en solo le conduiront à la Philharmonie de Paris,
au Wigmore Hall, au Muziekgebouw Amsterdam, au Frankfurter Alte Oper, au Teatro Colon de
Buenos Aires, à la Sala São Paulo et dans divers lieux au Japon, en Chine et en Corée.
Avec ce récital, Alexandre Tharaud fera ses débuts à la Monnaie.

Lors du concert du 6 janvier 2021 au Palais des Beaux-Arts, Sabine Devieilhe chantera une
sélection d’arias virtuoses de Mozart avec l’Orchestre symphonique de la Monnaie sous la direction
de Raphaël Pichon (voir p. 60)
GEORG NIGL,
MARTINA GEDECK
& ELENA BASHKIROVA
N OV 4   —   20 :0 0
D E M U NT   /   L A M O N N A I E

Werken van / Œuvres de / Works by

FR A NZ S CH U B ERT , H U G O WO L F,
LU DW I G VA N B EE TH OV EN ,
JACQ U E S O FFEN BACH ,
J O H A N N E S B R A H M S , A L BA N B ERG ,
G U S TAV M A H L ER , H A N N S EI S L ER , e.a.



Baritono G EO RG N I G L
Actrice / Comédienne / Actrice M A RTI N A G ED ECK
Piano EL EN A BA S H K I ROVA
Dramaturgie / Dramaturgie / Dramaturgy G ERH A RD A H REN S

Recital

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
84 / 85

Copresentatie / Coprésentation / Co-presentation  B OZ A R M U S I C
Ce récital exceptionnel réunit le chanteur Georg Nigl et l’actrice Martina Gedeck pour un projet
scénique d’un genre nouveau, dans lequel ils partent en quête de « la vérité politique » contenue
dans des œuvres d’art. Pourquoi avons-nous oublié ces messages politiques au fil du temps ? Quelle
en était l’intention et comment les comprenons-nous aujourd’hui ? À travers des lieder et des
ballades de Schubert à Eisler et Kreisler, combinés à de la poésie et de la prose de Heinrich Heine
à Heiner Müller et Elfriede Jelinek, Nigl et Gedeck tentent de répondre à ces questions. Pour ce
faire, ils font appel à l’aide du dramaturge Gerhard Arens et sont accompagnés au piano par Elena
Bashkirova.

Georg Nigl parvient toujours à inspirer et à enthousiasmer ses auditeurs avec ses interprétations
passionnées et authentiques. Son sens puissamment ancré de l’engagement envers la musique.
Son lien étroit avec le théâtre parlé avec l’accent concordant mis sur le texte et la rhétorique et
son jeu expressif en ont fait l’un des barytons les plus célébrés du monde. Il interprète en outre un
répertoire varié – ses rôles favoris sont Orfeo (Monteverdi), Papageno (Mozart) et Wozzeck (Berg)
– sur les scènes internationales prestigieuses, où il collabore avec des chefs d’orchestre tels que
Daniel Barenboim, Teodor Currentzis, Valery Gergiev, Daniel Harding, Nikolaus Harnoncourt,
René Jacobs, Kent Nagano et Kirill Petrenko, et avec des metteurs en scène tels qu’Andrea Breth,
Romeo Castellucci, Frank Castorf, Hans Neuenfels, Johan Simons, Dmitri Tcherniakov et Sasha
Waltz.

En tant que spécialiste de la musique contemporaine, Georg Nigl a non seulement créé de nombreux
rôles, mais a également inspiré de nouvelles œuvres à des compositeurs tels que Pascal Dusapin,
Friedrich Cerha, Georg Friedrich Haas, Wolfgang Rihm et Beat Furrer. À la Monnaie, il a souvent
interprété le répertoire contemporain : il a chanté Lui (Passion), O Mensch!, Achille (Penthesilea,
création mondiale) et plus tôt cette saison, Macbeth (Macbeth Underworld, création mondiale)
de Pascal Dusapin, a donné une interprétation marquante de Jakob Lenz (Rihm) qui lui a valu
le titre de chanteur d’Opéra de l’année en 2015 et a chanté le rôle-titre d’Il prigioniero (Luigi
Dallapiccola) en 2018. Parallèlement, il s’est aussi produit à la Monnaie dans les rôles de Mercurio
(La Calisto, Cavalli), de Kuligin (Kát’a Kabanová, Janáček), de Frosch (Die Fledermaus, Strauss),
de Knusperhexe (Hänsel und Gretel, Humperdinck) et de Papageno (Die Zauberflöte, Mozart). Qui
plus est, il a également donné trois récitals à la Monnaie. On peut donc affirmer qu’au cours de la
dernière décennie, Georg Nigl a activement contribué à l’histoire artistique de la Monnaie.

Outre la création déjà mentionnée de Macbeth Underworld de Dusapin à la Monnaie (suivie de


représentations à l’Opéra Comique à Paris et à l’Opéra de Rouen Normandie), le programme de
Georg Nigl comporte pour cette saison la création du nouveau cycle de lieder de Wolfgang Rihm,
Vermischter Traum, à Berlin, l’Orest de Trojahn au Wiener Staatsoper, Violetter Schnee de Beat
Furrer au Berliner Staatsoper, en plus de concerts et de récitals à Vienne, Munich, Amsterdam
et Copenhague, entre autres. Il clôt sa saison au Festival d’Aix-en-Provence dans le rôle de Don
Alfonso (Così fan tutte, Mozart), mis en scène par Dmitri Tcherniakov et dirigé par Thomas
Hengelbrock.

Martina Gedeck est une actrice allemande au parcours impressionnant. Elle a joué dans
des dizaines de productions cinématographiques et télévisuelles et a acquis une renommée
internationale avec ses rôles dans Bella Martha (Sandra Nettelberg, 2001, récompensée par le
Deutscher Filmpreis de la meilleure actrice) et surtout Das Leben der Anderen (Florian Henckel
von Donnersmarck, 2006, récompensé par un Oscar du meilleur film international).

La pianiste russe Elena Bashkirova est fortement influencée par des artistes comme Pierre
Boulez, Sergiu Celibidache, Christoph von Dohnányi et Michael Gielen, et a entre-temps développé
des collaborations à long terme avec Lawrence Foster, Karl-Heinz Steffens, Ivor Bolton, Manfred
Honeck et Antonello Manacorda. Outre sa carrière de soliste, elle est une accompagnatrice
passionnée de chanteurs de lieder tels que Matthias Goerne, René Pape, Robert Holl, Dorothea
Röschmann et Anna Netrebko. Il y a vingt ans, elle a fondé le Festival international de musique de
chambre de Jérusalem, dont elle est toujours la directrice artistique.
Gerhard Ahrens était commissaire d’expositions d’art moderne à Hanovre jusqu’en 1985 et ensuite,
directeur artistique du Schauspiel Frankfurt et de la Berliner Schaubühne. Il a en outre assuré de
multiples traductions, animé des émissions de radio et édité des publications théâtrales. Enfin, il est
conseiller artistique de la Fondation Schloss Neuhardenberg et du festival Movimentos à Wolfsburg.

Dans la nouvelle production de la Monnaie de Die tote Stadt (Korngold) dont la première aura lieu le
22 octobre 2020, Georg Nigl joue les rôles de Frank et de Pierrot (voir p.21).

Recital
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SIMON KEENLYSIDE
& GRAHAM JOHNSON
D EC   /   D ÉC 17   —   20 :0 0
D E M U NT   /   L A M O N N A I E

Werken van / Œuvres de / Works by

FR A N CI S P O U L EN C , B EN JA M I N B RIT TEN ,
J O H A N N E S B R A H M S , RO B ERT S CH U M A N N



Baritono S I M O N K EEN LYS I D E
Piano GR AHAM JOHNSON

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
Copresentatie / Coprésentation / Co-presentation  B OZ A R M U S I C
Le premier récital de la saison nous plonge dans la musique française. Le deuxième nous emmène
dans les régions germanophones. Le troisième récital nous invite à découvrir deux éminents
musiciens d’outre-Manche spécialisés dans l’art noble du lied : le baryton Simon Keenlyside et le
pianiste-accompagnateur de lieder Graham Johnson.

Sir Simon Keenlyside a fait ses débuts au Staatsoper Hamburg dans le rôle d’Almaviva (Le nozze
di Figaro, Mozart), après quoi sa carrière de chanteur l’a mené dans les plus grandes maisons
d’opéra du monde. Il a ainsi établi une collaboration étroite avec le Metropolitan Opera New York, la
Royal Opera House Covent Garden, le Bayerische Staatsoper et le Wiener Staatsoper. Il y a chanté
les rôles de Prospero (La Tempête), de Posa (Don Carlo), de Giorgio Germont (La Traviata), de
Papageno (Die Zauberflöte), d’Almaviva (Le nozze di Figaro) et les rôles-titres de Don Giovanni,
Jevgeni Onegin, Pelléas et Mélisande, Wozzeck, Billy Budd, Hamlet, Macbeth et Rigoletto. Pour
la saison 2019-2020, nous mentionnons ses interprétations de Posa (Don Carlo), de Ford (Falstaff)
et de Giorgio Germont (La Traviata) au Wiener Staatsoper, de Rigoletto et Amfortas (Parsifal) au
Bayerische Staatsoper et de Germont à la Royal Opera House Covent garden, de Golaud (Pelléas et
Mélisande) au Staatsoper Hamburg et d’Amfortas (Parsifal) au Deutsche Oper Berlin.

Outre ses interprétations lyriques, Keenlyside est également très actif en tant que chanteur de
concert. Sous la direction d’éminents chefs d’orchestre, il chante avec des formations orchestrales
de renom telles que l’Orchestre de chambre d’Europe, le City of Birmingham Orchestra, le
London Symphony Orchestra, le Philharmonia Orchestra et le Cleveland Orchestra, l’Orchestre
philharmonique tchèque, le Wiener Philharmoniker et le Berliner Philharmoniker. Sa discographie
comprend le War Requiem de Britten avec le London Symphony Orchestra sous la direction de
Gianandrea Noseda, Elijah de Mendelssohn sous Paul McCreesh, Des Knaben Wunderhorn sous
Sir Simon Rattle, le rôle-titre de Macbeth sous Edward Gardner, le rôle-titre de Don Giovanni sous
Claudio Abbado, Carmina Burana sous Christian Thielemann, le rôle de Marcello (La bohème)
sous Riccardo Chailly, le rôle-titre de Billy Budd sous Richard Hickox, Papageno (Die Zaubeflöte)
sous Charles Mackerras, Almaviva dans un enregistrement couronné d’un Grammy Award des
Nozze di Figaro sous René Jacobs, et Prospero dans The Tempest d’Adès, également récompensé
d’un Grammy Award (meilleur enregistrement d’opéra de 2014) ainsi que d’un Echo Klassik Award
(meilleur DVD musical de l’année 2014).

Cette liste impressionnante nous ferait presque oublier que Simon Keenlyside a également
une réputation d’interprète magistral de lieder, ce qui fait de lui un hôte très apprécié sur de
nombreuses scènes à travers le monde. Cette saison, on le retrouve avec Thomas Adès au Wiener
Staatsoper, avec Malcolm Martineau au Wigmore Hall et à l’Opéra de Lille, avec Caroline Dowdle
au Palau de les Arts Reina Sofia à Valence et au Teatro de la Zarzuela à Madrid. Avec Malcolm
Martineau, Keenlyside a réalisé quatre CD de récitals (Schubert, Strauss, Brahms) et avec Graham
Johnson, un CD de Schumann et un CD de chansons anglaises (récompensé par un Gramophone
Award).

À la Monnaie, Simon Keenlyside a fait ses débuts en 1993 dans le rôle de Mercurio (La Calisto,
Cavalli). Il est revenu chanter les rôles-titres d’Orfeo (1998) et de Don Giovanni (2003). On a
également pu l’entendre dans des récitals, accompagné par Graham Johnson (2000), par Pedja
Muzijevic (2004, avec la Trisha Brown Company) et par Malcolm Martineau (2008, 2018).
Recital

Simon Keenlyside a non seulement été fait chevalier au Royaume-Uni, mais il est également
Kammersänger du Wiener Staatsoper et a obtenu la distinction de chanteur de l’année de Musical
America, le prix ECHO Klassik du chanteur classique de l’année et le prix Olivier pour ses
performances exceptionnelles dans le domaine de l’opéra.
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Graham Johnson, le pianiste accompagnateur de Keenlyside lors de ce récital, est aussi lauréat de
plusieurs distinctions prestigieuses pour ses mérites artistiques, et à juste titre : ses contributions
à l’art du lied sont immenses. Il a accompagné, entre autres, Peter Pears, Elizabeth Schwarzkopf,
Elly Ameling, Brigitte Fassbaender, Victoria de los Ángeles, Arleen Auger, Jessye Norman, Peter
Schreier, Dame Margaret Price, Dame Janet Baker, Dame Kiri Te Kanawa, John Shirley-Quirk,
Felicity Palmer, Stephen Varcoe, Sarah Walker, Tom Krause, Marjana Lipovšek, Lucia Popp, Lady
Ann Murray, Christine Schäfer, Anthony Rolfe Johnson, Matthias Goerne, Flora Nielsen…

Graham Johnson est connu comme le fondateur de Songmaker’s Almanac, un groupe de chanteurs
formé en 1976 qui souhaite redécouvrir et éclairer sous un nouveau jour et sous toutes ses facettes
le répertoire des lieder. Parmi les membres de cette formation, on compte, entre autres, Dame
Felicity Lott, Ann Murray et Anthony Rolfe Johnson. Graham Johnson a par ailleurs donné un
certain nombre de cycles de récitals au South Bank Center, au Wigmore Hall et à l’Alte Oper de
Francfort. Il a en outre écrit et présenté des émissions radiophoniques et télévisuelles pour la
BBC (sur Schubert, Poulenc, Liszt, Chostakovitch, et d’autres), est professeur d’accompagnement
au piano à la Guildhall School of Music (Londres) et membre associé de cette école et de la Royal
Academy of Music. Il a donné des classes de maître dans le monde entier, de la Finlande à la
Nouvelle-Zélande en passant par l’Allemagne et la Californie. En plus de ces activités, Graham
Johnson a également produit d’innombrables CDs, plusieurs fois récompensés, principalement pour
le label Hyperion, mais aussi pour Sony, BMG, Harmonia Mundi, Forlane, EMI et DG.

Le public de la Monnaie a déjà pu l’entendre à l’œuvre à plusieurs reprises : dans nos cycles de
récitals, il a déjà accompagné Ann Murray, Dorothea Röschmann, Margaret Price, Anthony Rolfe
Johnson, Felicity Lott et le premier récital de Simon Keenlyside, il y a 20 ans déjà.
EVA-MARIA WESTBROEK
& JULIUS DRAKE
JA N 11   —   20 :0 0
D E M U NT   /   L A M O N N A I E

Werken van / Œuvres de / Works by

SA M U EL BA RB ER , KU RT W EI L L ,
J OAQ U Í N T U RI N A , J E S Ú S G U RI D I ,
C A RLO S G UA S TAV I N O



Soprano
E VA- M A RI A W E S TB RO EK
Piano JULIUS DR AKE

Recital

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
90 / 91

Copresentatie / Coprésentation / Co-presentation  B OZ A R M U S I C
Ce récital de la soprano néerlandaise Eva-Maria Westbroek et du pianiste Julius Drake se
concentre sur des compositeurs qui ont marqué le XXème siècle : des noms aussi connus que
l’Américain Samuel Barber et l’Allemand Kurt Weill, qui a fui aux États-Unis, ainsi que les
Espagnols moins célèbres, Joaquín Turina et Jesús Guridi et l’Argentin Carlos Guastavino.

Eva-Maria Westbroek a bâti une brillante carrière internationale qui la mène sur toutes les
importantes scènes d’opéra : Covent Garden, l’Opéra National de Paris, le Metropolitan Opera,
le Wiener Staatsoper, le Deutsche Oper Berlin, la Scala de Milan, le Semperoper Dresden, le
Bayerische Staatsoper München, le Nationale Opera Amsterdam, le Teatro Colón à Buenos
Aires, le Festival d’Aix-en-Provence, le Bayreuther Festspiele… Une sélection des rôles qu’elle
y a interprétés : Leonora (La forza del destino, Verdi), Giorgetta (Il tabarro, Puccini), Santuzza
(Cavalleria rusticana, Mascagni), Sieglinde (Die Walküre, Wagner), Katerina Ismailova (Lady
Macbeth du district de Mtsensk, Chostakovitch), Minnie (La Fanciulla del West, Puccini),
Maddalena (Andrea Chénier, Giordano), Liza (La Dame de pique, Tchaïkovski), Kundry (Parsifal,
Wagner), Mme Lidoine (Dialogues des Carmélites, Poulenc), Chrysothémis (Elektra, Strauss),
Elisabeth (Tannhauser, Wagner), Kaiserin (Die Frau ohne Schatten, Strauss), Marie (Wozzeck,
Berg) et les rôles-titres dans Francesca da Rimini (Rachmaninov), Jenufa (Janáček), Manon
Lescaut (Puccini) et Káta Kabanová (Janáček).

Ses débuts à la Monnaie remontent à 2008, dans le rôle de Donna Leonora di Vargas (La forza del
destino), suivi par des interprétations des rôles de Chrysothémis (Elektra, 2010), Manon Lescaut
(2013) et Santuzza (Cavalleria rusticana, 2018).

Eva-Maria Westbroek a eu le privilège de travailler avec des chefs d’orchestre renommés tels que
Marek Janowski, Anthony Pappano, Simon Rattle, Bernhard Haitink, Lorin Maazel, Edo de Waart,
Mariss Janson, Valery Gergiev, Lothar Zagrosek, Christoph von Dohnányi, Christian Thielemann,
Carlo Rizzi, Fabio Luisi et James Levine, et avec des metteurs en scène tels que Martin Kusej,
Barbara Frey, Niklaus Lehnhoff, Guy Joosten, Francesca Zambello, David Pountney, Vera
Nemirova, Richard Jones, Keith Warner, Christoph Loy, Robert Carsen, Andrea Breth, Krzysztof
Warlikowski et Richard Eyre.

Lors de ce récital, elle sera accompagnée par le pianiste britannique Julius Drake, qui s’est
spécialisé dans la musique de chambre et accompagne d’éminents artistes, tant lors de récitals que
lors d’enregistrements en studio. Plusieurs CDs auxquels il a contribué ont d’ailleurs été primés. Il
se produit dans tous les grands centres musicaux : aux festivals d’Édimbourg, Aldeburgh, Munich
et Salzbourg, à la Schubertiade à Schwarzenberg et à Hohenhems, au Carnegie Hall et au Lincoln
Center à New York, au Concertgebouw à Amsterdam, à la Philharmonie de Cologne, au Théâtre
du Châtelet et au Musée du Louvre à Paris, à la Scala à Milan, au Teatro de la Zarzuela à Madrid,
au Musikverein et à la Konzerthaus à Vienne, au Wigmore Hall et aux BBC Proms à Londres.
Depuis des années, il donne sa propre série de concerts au Middle Temple Hall à Londres, Julius
Drake and Friends, dans laquelle se produisent des chanteurs remarquables tels que Sir Thomas
Allen, Olaf Bär, Iestyn Davies, Veronique Gens, Sergei Leiferkus, Dame Felicity Lott, Sir Simon
Keenlyside et Sir Willard White.

Parmi les enregistrements les plus récents, nous mentionnons Le Journal d’un disparu de Janáček
avec Nicky Spence, The Garden of Eve avec Anna Prohaska, la sixième partie de l’intégrale des
lieder de Liszt avec Julia Kleiter et The Diary of Virginia Woolf d’Argento avec Alice Coote.

Parmi ses projets en cours et à venir, on peut mentionner un cycle Beethoven à New York, un cycle
Mahler au Concertgebouw à Amsterdam, des récitals avec Aleksandra Kurzak, Alice Coote, Sarah
Connolly, Angelika Kirchschlager, Christoph Prégardien, Ian Bostridge et Gerald Finley, et des
tournées européennes avec Anna Prohaska et Eva-Maria Westbroek.

À la Monnaie, Julius Drake a déjà accompagné les récitals de Ian Bostridge (2002, 2013 et 2017),
Bejun Mehta (2009), Gerald Finley (2009 et 2012), Mark Padmore (2013) et Christoph Prégardien
(2016).
CHRISTOPH PRÉGARDIEN,
JULIAN PRÉGARDIEN
& MICHAEL GEES
FEB   /   FÉ V 1   —   20 :0 0
D E M U NT   /   L A M O N N A I E

Werken van / Œuvres de / Works by

WO L FGA N G A M A D EU S M OZ A RT ,
LU DW I G VA N B EE TH OV EN ,
FRI ED RI CH S I LCH ER , FR A NZ S CH U B ERT ,
J O H A N N E S B R A H M S , H ERM A N N ZI LCH ER



Tenori
CH RI S TO P H & J U L I A N P RÉGA RD I EN
Piano M I CH A EL G EE S

Recital

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
92 / 93

Copresentatie / Coprésentation / Co-presentation  B OZ A R M U S I C
Dans le monde de la musique, il arrive aussi que des fils emboîtent le pas à leur père avec succès
et partagent la scène avec lui. Ainsi, Christoph Prégardien travaille depuis quelques années avec
son fils Julian Prégardien et avec le pianiste Michael Gees. Dans une alternance de solos et de
duos, ce récital vise à explorer, à travers la voix du ténor, toute la palette expressive du lied : de la
tendre mélancolie d’Abendempfindung an Laura de Mozart aux sonorités froides de Der Zwerg de
Schubert.

Sa conduite de voix claire et précise, son interprétation et sa diction intelligentes, ainsi que
sa capacité à pénétrer jusqu’à la quintessence psychologique d’un rôle font du ténor allemand
Christoph Prégardien l’un des plus importants ténors lyriques de notre époque et un chanteur de
lieder très apprécié. Avec ses accompagnateurs attitrés Adreas Staier et Michael Gees, il donne
des récitals dans les centres musicaux les plus réputés du monde. Pour la saison 2019-2020, nous
mentionnerons la Schubertiade à Hohenems, le Festival de Lieder d’Oxford, une tournée aux États-
Unis, des récitals au Wigmore Hall et à Madrid avec le pianiste Julius Drake, des récitals à Hong
Kong avec Roger Vignoles, à Zurich avec Hartmut Höll et Udo Samel, etc. En tant que chanteur
d’opéra, Prégardien a interprété, entre autres, les rôles de Tamino (Die Zauberflöte, Mozart),
Almaviva (Il Barbiere di Siviglia, Rossini), Fenton (Falstaff, Verdi), Ulisse (Il ritorno d’Ulisse in
patria, Monteverdi), Don Ottavio (Don Giovanni, Mozart) et le rôle-titre dans La Clemenza di Tito
(Mozart).

En tant que soliste, Prégardien s’est produit, entre autres, avec le Berliner Philharmoniker
et le Wiener Philharmoniker, le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, le
Concertgebouworkest Amsterdam, l’Academy of St. Martin in the Fields, le Philharmonia
Orchestra London, l’Orchestre Philharmonique de Radio France et les orchestres symphoniques
de Boston, San Francisco et St. Louis. Son répertoire comprend aussi bien des oratorios et des
passions baroques, classiques et romantiques, que des compositions du XXème siècle de Britten,
Killmayer, Rihm et Stravinski. Il travaille régulièrement avec des chefs d’orchestre illustres tels
que Riccardo Chailly, John Eliot Gardiner, Nikolaus Harnoncourt, Philippe Herreweghe, René
Jacobs, Ton Koopman, Gustav Leonhardt, Neville Marriner, Daniel Barenboim, Ingo Metzmacher,
Christian Thielemann, Kent Nagano et Helmuth Rilling.

En 2012, Christoph Prégardien s’est essayé pour la première fois à la fonction de chef d’orchestre et
a dirigé Le Concert Lorrain et le Nederlands Kamerkoor dans la Passion selon saint Jean de Bach
dans dix grandes salles européennes. Ensuite ont suivi la Passion selon saint Matthieu (avec le
chœur Balthasar-Neumann) et le Weihnachtsoratorium (avec le Dresdner Kammerchor). En 2019,
il a dirigé pour la première fois un orchestre symphonique : à la tête du Duisburger Philharmoniker,
il a notamment dirigé le Requiem de Mozart. Après avoir dirigé le Collegium Vocale Gent lors du
concert donné à l’occasion du 70e anniversaire de Philippe Herreweghe, il a effectué une tournée
européenne en décembre 2019 avec ce chœur et le Weihnachtsoratorium de Bach.
En tant que chanteur, la discographie de Christoph Prégardien comprend plus de 150 albums avec
des œuvres de Bach, Mozart, Mendelssohn, Haendel, Monteverdi, Haydn, Britten et Schubert.
La presse spécialisée a salué dans son ensemble les enregistrements de Die schöne Müllerin
(avec Michael Gees) et de Schwanengesang (avec Andreas Staier). Son dernier CD est sorti en
novembre 2019 et combine les Dichterliebe de Schumann et les Wesendonck Liedern de Wagner,
avec Michael Gees au piano.
Outre toutes ces activités, Christoph Prégardien est également un pédagogue apprécié. De
2000 à 2005, il a dirigé la classe de chant à la Musikhochschule de Zurich et est professeur à la
Musikhochschule de Cologne depuis 2004.

À la Monnaie, Christoph Prégardien a fait ses débuts en 1988, avec La Petite Bande sous la
direction de Sigiswald Kuijken, suivi en 1995 d’un concert avec l’Orchestre Philharmonique de
Liège sous la direction de Pierre Bartholomée, qui combinait le Dichterliebe de Schumann et
le Dichterliebesreigentraum de ce chef d’orchestre-compositeur belge. Par la suite, il a encore
donné quatre récitals : Winterreise (Hans Zender d’après Schubert) avec l’Orchestre de Chambre
de la Monnaie en 2008, une sélection de lieder allemands avec le pianiste Michael Gees en 2010,
Italienisches Liederbuch de Hugo Wolf avec la soprano Julia Kleiter et le pianiste Dumno Hilko en
2013 et Dichterliebe de Schumann avec le pianiste Julius Drake en 2016.
Le ténor allemand Julian Prégardien est né à Francfort en 1984 et reçoit sa première formation
musicale dans les chœurs de la Limburger Dommusik. Après des études à Fribourg et à l’Académie
du Festival d’Aix-en-Provence, il devient membre de l’ensemble de l’opéra de Francfort de 2009 à
2013. Il développe en parallèle ses participations à des concerts internationaux. Entre-temps, il se
révèle un excellent représentant international de la jeune génération de chanteurs.
En tant que chanteur d’opéra, il s’est produit au Festival d’Aix-en-Provence, aux opéras de
Hambourg et de Munich et à l’Opéra Comique à Paris. En 2018, il fait ses débuts dans le rôle de
Narraboth (Salomé, Strauss) avec le Wiener Philharmoniker sous la direction de Franz Welser-
Möst dans une mise en scène de Romeo Castellucci. En 2019, il interprète pour la première fois le
rôle de Tamino (Die Zaubeflöte, Mozart) avec le Berliner Staatsoper dirigé par Alondra de la Parra.

Au cours de la saison 2018-2019, il s’est produit, entre autres, avec le Münchner Philharmoniker,


le Philharmonisches Staatsorchester Hamburg, le Münchner Rundfunkorchester, l’Orchestre
Symphonique de Montréal et le Chor des Bayerischen Rundfunks. Artiste étoile du Festival Mozart
de Würzburg, il y a chanté avec le Freiburger Barockorchester et le Bamberger Symphoniker. Au
programme de la saison 2019-2020, on peut mentionner ses débuts avec le Cleveland Orchestra
dans Lobgesang de Mendelssohn sous la direction de Franz Welser-Möst, des tournées jubilaires
avec le Collegium Vocale Gent à Noël et à Pâques (dont La Passion selon saint Matthieu à la
Scala de Milan), des arias de Mozart à la Kölner Philharmonie et des concerts avec l’Orchestre
Philharmonique de Radio France. Julian Prégardien concentre ses activités artistiques sur les
récitals et les projets de musique de chambre. Au cours de la saison 2019-2020, il chante, entre
autres, Die schöne Müllerin (Schubert) avec Kristian Bezuidenhout, Winterreise (Schubert) avec
Lars Vogt, Schwanengesang (Schubert) avec Martin Helmchen et Dichterliebe (Schumann) avec
Éric le Sage. Avec Sir Andras Schiff, il chante les Liebesliederwalzer de Brahms à Vicence et à la
Schubertiade à Schwarzenberg, il chante les Spanisches Liederspiel de Schumann. Du reste, Julian
Prégardien enseigne le chant à la Hochschule für Musik und Theater München, est membre du
réseau Schumann et directeur artistique de l’Académie Brentano Aschaffenburg.

À la Monnaie, Julian Prégardien a fait ses débuts en septembre 2014, où il a interprété Pedrillo


dans une version concertante de Die Entführung uit dem Serail de Mozart avec l’Akademie für
Alte Musik Berlin sous la direction de René Jacobs. En mars 2016, il chante le solo pour ténor de
Septem verba a Christo in cruce moriente prolata de Pergolesi, à nouveau sous la direction de
Jacobs et avec l’Akademie für Alte Musik Berlin.

Le pianiste allemand Michael Gees est né dans une famille de musiciens en 1953. À l’âge de trois
ans, il choisit le piano et à huit ans, il remporte déjà le concours Steinway et obtient une bourse pour
étudier au Mozarteum de Salzbourg. Il poursuit ses études à la Musikhochschule de Vienne et à
Detmold. Mais à l’âge de quinze ans, ce « Mozart de Westphalie » fuit la pression de la vie musicale
institutionnalisée et quitte prématurément l’école, le conservatoire et le domicile parental. Dès lors,
il assure lui-même sa subsistance : ainsi, il participe en tant qu’assistant à des projets de fouille
archéologique et navigue en mer pendant deux ans. En 1974, il saisit une occasion inattendue pour
achever ses études à la Hochschule für Musik und Theater de Hanovre. Il développe d’excellentes
compétences pianistiques, très personnelles il est vrai, compose diverses œuvres, acquiert une
notoriété internationale en tant qu’excellent accompagnateur de lieder de Christoph Prégardien,
réalise des projets de récitals très remarqués avec Julia Kleiter et Anna Lucia Richter et se produit
dans le monde entier, de Paris et Londres jusqu’à New York et Tokyo. Lorsqu’il interprète la
musique des anciens maîtres, Gees ne peut se retenir d’exprimer pleinement son inspiration vivace
et de l’y associer ; cette prédilection lui a permis de donner des récitals de piano exceptionnels.
Recital

En 1989, il fonde le forum kunstvereint à Gelsenkirchen, et en 2001, le Consol Theater, où


s’élaborent des projets de musique, de danse et de théâtre qui encouragent les enfants, les
adolescents et les adultes à découvrir et à développer leurs propres impulsions et aptitudes
artistiques. Depuis 1996, plusieurs CDs avec la participation de Michael Gees sont sortis sous les
labels kunstvereint, CPO et EMI.

Michael Gees se concentre sur des récitals en solo et des soirées de lieder entre tradition et terrain
inconnu. Depuis 2009, il enseigne l’improvisation vocale à la Musikhochschule Köln.
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BEJUN MEHTA &
JONATHAN WARE
M A A   /   M A R 25  —   20 :0 0
D E M U NT   /   L A M O N N A I E

Werken van / Œuvres de / Works by

WO L FGA N G A M A D EU S M OZ A RT ,
LU DW I G VA N B EE TH OV EN ,
J O S EP H H AY D N , B EN JA M I N B RIT TEN , G U S TAV M A H L ER



Contratenor / Contre-ténor /
  Countertenor B E J U N M EHTA
Piano J O N ATH A N WA RE

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
Copresentatie / Coprésentation / Co-presentation  B OZ A R M U S I C
Plusieurs amours, une seule voix
Différentes perspectives, une seule voix, et finalement une idée centrale :
l’amour est l’amour.

On attribue souvent à la voix du contre-ténor des adjectifs contradictoires : androgyne, puissant,


tendre, ou encore le toujours populaire « extraterrestre ». C’est précisément pour cette raison
qu’il s’agit d’un type de voix remarquablement flexible, susceptible d’adopter de nombreux aspects
– différents genres et points de vue, tant du monde des mortels que du divin. Ce programme de
récital profite de la souplesse de la voix du contre-ténor pour incorporer et expérimenter l’amour
sous différents angles – le regard masculin hétérosexuel (Ombra felice et An die ferne Geliebte),
une femme méprisée (Ariadne auf Naxos), une déclaration d’amour entre hommes directe et
sans ambages (Cantique I) – et se termine par une âme qui, à la faveur de l’amour, engage une
conversation avec elle-même et avec l’univers (Rückert Lieder).

Le contre-ténor états-unien Bejun Mehta est un hôte très apprécié dans les grandes maisons
d’opéra, telles que la Royal Opera House Covent Garden, la Scala de Milan, le Staatsoper Unter den
Linden à Berlin et le Bayerische Staatsoper à Munich, le Nationale Opera Amsterdam, l’Opernhaus
Zürich, le Teatro Real à Madrid, l’Opéra national de Paris, le Metropolitan Opera de New York, le
Lyric Opera Chicago et le Theater an der Wien, ainsi que les festivals de Salzbourg, Glyndebourne
et Aix-en-Provence. Ces dernières saisons, il y a interprété les rôles, entre autres, de Hamor
(Jephtha, Haendel), Bertarido (Rodelinda, Haendel), Farnace (Mitridate, re di Ponto, Mozart),
Stephan (Stilles Meer, Hosowaka), Oberon (A Midsummer Night’s Dream, Britten), Orfeo (Orfeo ed
Euridice, Gluck), et les rôles-titres dans Tamerlano et Giulio Cesare de Haendel. Actif de surcroît
en tant que chanteur de concert et de récital, il s’est produit au Concertgebouw à Amsterdam, au
Wiener Musikverein, au Carnegie Hall et au Zankel Hall à New York, au Palais des Beaux-Arts à
Bruxelles, à la Cité de la Musique à Paris et aux festivals d’Édimbourg, de Verbier et du Schleswig-
Holstein ainsi qu’aux BBC Proms à Londres. Parmi les concerts les plus récents, on peut citer, entre
autres, des arias de Mozart avec Zubin Mehta et le Wiener Philharmoniker au Wiener Musikverein
et les concerts en tant que chef d’orchestre et soliste avec le Württembergisches Kammerorchester,
le hr-sinfonieorchester, le Bochumer Symphoniker et la Kammerakademie Potsdam.

Bejun Mehta a inauguré la saison 2019-2020 en interprétant le rôle-titre de Giulio Cesare de


Haendel dans une nouvelle mise en scène de Robert Carsen à la Scala de Milan, suivi d’une reprise
de Rodelinda mise en scène par Claus Guth pour le Nationale Opera à Amsterdam et de Dream of
the Song de George Benjamin à Stockholm. Il fera sa première apparition avec son programme de
récital Many loves, one voice au Teatro alla Scala (un programme qui sera à l’affiche de la Monnaie
la saison prochaine). Il clôt la saison en cours par des versions concertantes d’Alessandro de
Haendel à Paris, Göttingen et Bâle. Bejun Mehta a entre-temps produit plus de 25 CD, récompensés
par de nombreux prix.

À la Monnaie, il a chanté le rôle-titre dans une version concertante de Tamerlano de Haendel avec
Christophe Rousset et Les Talens Lyriques en 2000, le rôle de Farnace (Mitridate, Mozart) dans
une mise en scène de Robert Carsen, sous la direction de Mark Wigglesworth en 2007, un récital
avec le pianiste Julius Drake en 2009, le rôle de Cardenio (Don Chisciotte in Sierra Morena, Conti)
avec l’Akademie für Alte Musik Berlin sous la direction de René Jacobs en 2010, et le rôle-titre dans
Recital

Orlando de Haendel, à nouveau dirigé par René Jacobs, mais cette fois avec le B’Rock Orchestra,
dans une mise en scène de Pierre Audi en 2012.

Ce récital marque les débuts du pianiste états-unien Jonathan Ware à la Monnaie. Il a étudié à
New York à l’Eastman School of Music et à la Juilliard School et à Berlin à la Hochschule für Musik
Hanns Eisler, où il enseigne à l’heure actuelle, ainsi qu’à la Barenboim-Said Academy et, de manière
sporadique à la Verbier Festival Academy. Il est très demandé en tant qu’accompagnateur de lieder
96 / 97

et musicien de chambre.
Il est lauréat, entre autres, du Concours international Hugo Wolf avec Ludwig Mittelhammer et du
prix de piano du concours Das Lied et du concours de la Fondation Wigmore Hall/Kohn.

En Europe, il s’est produit à Konzerthaus Berlin et à la Boulez-Saal, à la Philharmonie de Munich


et de Cologne, au Wigmore Hall, au Festival du Rheingau, au Festival Dialogues au Mozarteum de
Salzbourg et au Festival d’Aldeburgh. Aux États-Unis, il a joué à l’Alice Tully Hall, au Carnegie’s
Weill Hall, au Lincoln Center, à la Philips Collection Washington et au Ravinia Festival de Chicago.
Jonathan Ware a travaillé avec des musiciens tels que Mojca Erdmann, Michael Collins, Dame Ann
Murray, Ailish Tynan, Fatma Said, Nika Goric, Benjamin Appl, Michael Katz, Tara Erraught,
Håkan Hardenberger, Golda Schultz, Elsa Dreisig, Robin Tritschler, Olivier Stankiewicz, Brenda
Rae, Peter Moore, le Vogler Quartett…
STÉPHANIE D'OUSTRAC
& PASCAL JOURDAN
M EI   /   M A I   /   M AY 9   —   20 :0 0
D E M U NT   /   L A M O N N A I E

Werken van / Œuvres de / Works by

PAU L I N E V I A RD OT , H EC TO R B ERL I OZ
& FR A NZ L I SZ T


Mezzo-Soprano
S TÉP H A N I E D’O U S TR AC
Piano PA S C A L J O U RDA N

Recital

Productie / Production / Production  D E M U N T  / L A M O N N A I E
98 / 99

Copresentatie / Coprésentation / Co-presentation  B OZ A R M U S I C
De même que la saison de récitals débute par un duo français, elle se clôt en beauté par un autre duo
français : la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac et le pianiste Pascal Jourdan. Au programme de
ce récital de clôture, des œuvres de Pauline Viardot, Hector Berlioz et Franz Liszt.

La mezzo-soprano française Stéphanie d’Oustrac a étudié le théâtre au Conservatoire de Rennes,


puis le chant au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon. Par l’intermédiaire de
l’Académie d’Ambronay, elle rencontre William Christie, avec qui elle travaillera régulièrement –
une première fois dans le rôle de Médée (Thésée, Lully). Après avoir chanté des rôles plus modestes,
elle interprète à partir de 2002 les rôles-titres dans des œuvres telles que Les Paladins (Rameau),
Médée (Charpentier), Armide et Atys (Lully), La Périchole et La Belle Hélène (Offenbach).
Initialement associée à la musique baroque en particulier, elle étend rapidement son champ d’action
pour inclure des productions telles que L’Étoile (Chabrier), L’heure espagnole (Ravel) et Pelléas et
Mélisande (Debussy). Ces dernières saisons, elle a chanté les rôles de La Muse/Nicklausse (Les
contes d’Hoffmann, Offenbach) à l’Opéra National de Paris, le rôle-titre dans Médée (Charpentier)
à l’Opernhaus Zürich, Béatrice (Béatrice et Bénédict, Berlioz) à l’Opéra National de Paris, le rôle-
titre dans Carmen (Bizet) au Festival d’Aix-en-Provence, au Teatro Real de Madrid, au Dallas
Opera et au Deutsche Oper Berlin, Sesto (La clemenza di Tito, Mozart) à Brême, Genève, au
Théâtre des Champs-Élysées et à l’Opéra national de Paris, Rosina (Il barbiere di Siviglia, Rossini)
à l’opéra de Marseille, Charlotte (Werther) à l’Opéra de Nancy, Ottavia (L’incoronazione di Poppea,
Monteverdi) à l’Opernhaus Zürich et au Salzburger Festspiele, Marie (L’Enfance du Christ,
Berlioz) au Théâtre des Champs-Élysées, Cassandre et Le Fantôme de Cassandre (Les Troyens,
Berlioz) à l’Opéra national de Paris et Phèdre (Hippolyte et Aricie, Rameau) à l’Opernhaus Zürich
et au Théâtre des Champs-Élysées. Elle a inauguré la saison 2019-2020 en interprétant le rôle
d’Orphée (Orphée et Eurydice, Gluck) au Festival Berlioz, puis elle enchaîne avec le rôle de Sesto
(La clemenza di Tito, Mozart) au Gran Teatre del Liceu et celui de Donna Elvira (Don Giovanni,
Mozart) à l’Opéra National de Paris. En octobre 2020, elle chantera le rôle-titre d’Agrippina
(Haendel) à la Scala de Milan.

En concert, elle s’est produite avec de multiples orchestres (Les Arts Florissants, Orchestra of the
Age of Enlightenment, Orchestre national d’Île-de-France, les orchestres de Lyon et de Lille…)
dans des lieux prestigieux tels que le Concertgebouw Amsterdam, la Salle Pleyel et la Philharmonie
de Berlin. Pour ses récitals, elle forme un duo avec le pianiste français Pascal Jourdan depuis 1994.

Invitée de la Monnaie à plusieurs reprises, Stéphanie d’Oustrac y a interprété en 1998 le rôle


de Médée dans une version concertante de Thésée de Lully avec William Christie et l’Académie
Baroque Européenne d’Ambronay. En 2001, elle a participé à un concert de gala avec Les Arts
Florissants et William Christie (œuvres de Charpentier, Campra, Rameau, Gluck…). En 2013,
lors de la création mondiale de La Dispute (Benoît Mernier), une production mise en scène par
Karl Ernst et Ursel Herrmann sous la direction musicale de Patrick Davin, elle a chanté le rôle
d’Hermiane. En juin 2014, elle a fait des débuts remarqués en chantant le rôle d’Orphée dans la
production Orphée et Eurydice de Gluck mise en scène par Romeo Castellucci (Sabine Devieilhe
a ensuite chanté le rôle d’Eurydice, ce qui constitue un joli lien entre le récital d’ouverture et de
clôture de notre saison de récitals). En décembre 2014, elle a chanté le rôle de la Vierge Marie dans
L’Enfance du Christ de Berlioz lors d’un concert avec notre orchestre dirigé par Ludovic Morlot.
En 2016 on a pu l’entendre dans le rôle-titre dans Béatrice et Bénédict de Berlioz, une production
mise en scène par Richard Brunel sous la direction musicale de Jérémie Rhorer.

Avec ce récital, le pianiste français Pascal Jourdan fait ses débuts à la Monnaie. Il a étudié le
piano au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon avec Éric Heidsieck (DNESM
avec distinction), puis avec Roger Muraro (Cycle de perfectionnement), l’analyse et l’écriture avec
Gérard Gastinel, et la musique de chambre avec Michèle Scharapan. Il est également diplômé de
l’Accademia Santa Cecilia de Rome (auprès de Sergio Perticaroli) et a été l’élève d’Éliane Richepin
de 1990 à 1997.
Pascal Joudan est membre du Trio Novalis (avec Florent Kowalski au violon et Luc Dedreuil au
violoncelle) et du Trio Elias (avec Aude Périn-Dureau au violon et Cyrille Tricoire au violoncelle).
Il se passionne également pour le lied allemand et la mélodie française et est le pianiste
accompagnateur attitré de Stéphanie d’Oustrac.

Il a remporté plusieurs concours internationaux (Vittorio Gui à Florence, Trio di Trieste, Musique
de chambre de Lyon, Ragusa-IBLA, Fondation Cziffra) et une bourse de la Société Générale. Il a
réalisé des enregistrements pour la radio et la télévision (France Musique, Radio Classique, Radio
Suisse-Romande, RTBF, Radio Canada, ABC, Mezzo, RAI, RFO, France 2, France 3…).
Pascal Jourdan a donné des concerts dans une vingtaine de pays, est un juré très sollicité lors de
concours nationaux et internationaux et depuis 1999, il enseigne le piano au Conservatoire National
de Région de Montpellier.

Recital
100 / 101
Troika
( Dance)
Troika est un partenariat entre le KVS, le Théâtre National Wallonie-Bruxelles et la Monnaie. Par
cette initiative, nous voulons encourager nos spectateurs à découvrir d’autres salles ou d’autres
lieux. Mais, pour nous, le plus important reste la collaboration artistique entre des maisons de
création à Bruxelles : fédérale, flamande et francophone. Notre but est de transcender les frontières
institutionnelles inhérentes à la Belgique et de mettre en valeur l’identité multiple et plurilingue de
ce pays.

Troika avait été lancé pendant la saison 2019-20, avec dix-sept spectacles de danse pour lesquels au
moins un des trois théâtres était producteur ou coproducteur. Nous avons en outre présenté
plusieurs Partner Projects. Plus de mille spectateurs ont ainsi assisté à un spectacle dans un autre
théâtre que leur port d’attache culturel.

Cette saison, vous trouverez toutes les informations concernant les productions labélisées Troika
sur le site www.troika.brussels, où vous pourrez également acheter tous vos tickets. En achetant
simultanément un ticket pour une production Troika dans chacun des trois théâtres, vous
deviendrez « membre Troika » et bénéficierez de 20 % de réduction – valable ensuite sur tous vos
achats parmi l’offre Troika. Les abonnés des trois théâtres sont eux automatiquement membres
Troika et bénéficient donc de cette réduction dès l’achat de leur premier ticket.

Cette offre se compose de quinze spectacles de danse et d’un coup de cœur par théâtre, à savoir une
production que le directeur artistique de chaque institution choisit de mettre en avant dans sa
programmation.

Dans la programmation de danse proposée par la Monnaie, vous retrouverez les célèbres
chorégraphes Anne Teresa De Keersmaeker et Sidi Larbi Cherkaoui. La première présentera, en
collaboration avec Rosas et le Kaaitheater, un mélange d’œuvres anciennes et récentes avec une
reprise de Drumming et la création d’une chorégraphie sur les Variations Goldberg de Bach. Le
second présentera Vlaemsch, une nouvelle pièce traitant de l’identité flamande, en collaboration
avec Eastman et le KVS. Toujours au KVS, vous pourrez également assister à des spectacles de
Wim Vandekeybus et de Peeping Tom, collectif belge aussi à l’œuvre cette saison au Théâtre
National Wallonie-Bruxelles, où il partagera l’affiche avec Serge Aimé Coulibaly (Faso Danse
Théâtre) et Ali & Hèdi Thabet. Les coups de cœur des trois théâtres sont The Time of Our Singing
à la Monnaie, Madame Bovary au KVS et Contes et légendes de Joël Pommerat au Théâtre National
Wallonie-Bruxelles.

Nous espérons que tout cela vous donnera envie de découvrir nos trois théâtres !
O PER A  /   O PÉR A   /  O PER A TH E ATER  /  TH É ÂTRE /  TH E ATRE

THE TIME OF CONTES ET


OUR SINGING LÉGENDES
KRI S D E FOO RT JO Ë L P O M M E R AT /
K WAM É RYAN , TE D H U FFMAN L A CO M PAG N I E
15 > 27.9.2020
LO U I S B RO U I LL ARD
D E M U NT   /   L A M O N N A I E 10 > 28.11.2020
TH É ÂTRE N ATI O N A L
WA L LO N I E- B RUXEL L E S
DA N S   /   DA N S E   /  DA N CE

WAKATT DA N S   /   DA N S E   /   DA N CE

S E RG E AI M É CO U LI BALY  / J’AI PLEURÉ


FA SO DAN S E TH É ÂTRE
22.9 > 3.10.2020
AVEC LES
TH É ÂTRE N ATI O N A L
WA LLO N I E- B RUXEL L E S
CHIENS
DAI NA AS H B E E
21 & 22.10.2020
DA N S   /   DA N S E   /  DA N CE K VS B OX

DRUMMING
LIVE DA N S   /   DA N S E   /   DA N CE

ANNE TERESA DE KEERSMAEKER / MINGLED


I C TUS & ROSAS
WIM VANDEKEYBUS &
8 > 10.10.2020, 13 & 14.10.2020 OLIVIER SAGAZAN / ULTIMA VEZ
D E M U NT   /   L A M O N N A I E   @   K A A ITH E ATER
Data te bevestigen / Dates à confirmer /
Schedule to be confirmed
K VS B O L
DA N S   /   DA N S E   /  DA N CE

ICE DA N S   /   DA N S E   /   DA N CE
BAHAR TE M IZ /
PL ATFO RM 0090, THE GOLDBERG
K VS & WPZI M M E R
VARIATIONS,
8 > 10.10.2020
K VS B OX BWV 988
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER,
PAVE L KO LE S N I KOV  /  ROSA S
3 > 5.12.2020, 10 > 13.12.2020
D E M U NT   /   L A M O N N A I E   @   K A A ITH E ATER
DA N S   /   DA N S E   /  DA N CE DA N S   /   DA N S E   /   DA N CE

VADER/MOEDER/ TRYPTICH
KIND PEEPING TOM
FAMILIE-TRILOGIE 3 > 12.2.2021
TH É ÂTRE N ATI O N A L
PE E PI N G TO M , K VS , WA L LO N I E- B RUXEL L E S
TE ATRE NACI O NAL
D E CATALU NYA  /
GREC FESTIVAL DE BARCELONA , TH E ATER  /  TH É ÂTRE /  TH E ATRE
TH E ATE R I M PFAL ZBAU
VA D E R
MADAME
8 & 9.12.2020
MOEDER
BOVARY
12 & 13.12.2020 CARM E P O RTACE LI &
KIND
M I CHAE L D E CO CK
16 & 17.12.2020
K VS B O L 19 > 28.2.2021, 2 & 3. 3.2021
K VS B O L

DA N S   /   DA N S E   /  DA N CE
DA N S   /   DA N S E   /   DA N CE
UWRUBBA AFRICA SIMPLY
ALI & HÈDI THABET /
ÉTAT D’ESPRIT PRODUCTIONS THE BEST
12 > 16.1.2021 FA SO DAN S E TH É ÂTRE
TH É ÂTRE N ATI O N A L
WA LLO N I E- B RUXEL L E S 16 > 20. 3.2021
TH É ÂTRE N ATI O N A L
WA L LO N I E- B RUXEL L E S

DA N S   /   DA N S E   /  DA N CE

DOUBLE BILL DA N S   /   DA N S E   /   DA N CE

ANNE TERESA VLAEMSCH


DE KEERSMAEKER S I D I L ARB I CH E RK AO U I  /
Troika (Dance)

& NOÉ SOULIER E ASTMAN


24 > 27. 3.2021, 3 0. 3 > 2.4.2021
ROSAS
D E M U NT   /   L A M O N N A I E   @   K VS B O L
27 > 31.1.2021
D E M U NT   /   L A M O N N A I E   @   K A A ITH E ATER
DA N S   /   DA N S E   /   DA N CE

BIRDS
104 / 105

S E PPE BAE YE N S  /  U LTI MA VE Z


Data en locatie te bevestigen /
Dates et lieu à confirmer /
Schedule and location to be confirmed
DRUMMING LIVE
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER / I C TUS & ROSAS

Drumming est sans aucun doute l’une des chorégraphies les plus fascinantes d’Anne Teresa
De Keersmaeker : une danse ininterrompue et étourdissante sur une puissante partition pour
percussion de Steve Reich. Par cette chorégraphie, De Keersmaeker confirme sa relation privilégiée
avec le célèbre compositeur minimaliste new-yorkais : dès ses débuts chorégraphiques avec Fase en
1982, la musique de Reich constituait le fil conducteur de De Keersmaeker.

Reich a écrit Drumming en 1970-1971, peu après avoir effectué un séjour ethno-musicologique au
Ghana. Il a composé l’œuvre pour neuf percussionnistes et quelques voix. La partition part d’un
seul motif rythmique obsédant : celui-ci se multiplie et se déploie en une riche variété de textures.
La musique se compose de quatre parties contrastées dans lesquelles on peut également entendre,
outre des feuilles, du bois et du métal, la présence subtile de voix. Ici, Reich va jusqu’à l’extrémité de
sa technique des « processus graduels », déjà explorée dans Piano Phase (une partie de Fase) : en
accélérant, les musiciens « désarticulent » presque imperceptiblement leur unisson, ce qui crée un
jeu infini de canons qui se reflètent. L’ensemble Ictus donne vie à cette partition envoûtante avec une
précision extraordinaire.

Dans sa chorégraphie, Anne Teresa De Keersmaeker respecte l’esprit de la partition et l’enrichit


en même temps : toute la chorégraphie de Drumming naît d’une seule phrase de mouvement,
constamment répétée, transformée, inversée, accélérée ou modifiée. Ainsi, un mouvement complexe
et ininterrompu émerge, une ode éblouissante à la spirale. Sur le sol, les danseurs ont dessiné un
réseau complexe de trajectoires géométriques sur lesquelles ils se déplacent dans un crescendo de
force et de célérité. Ce n’est que lorsque les percussions se taisent et que les corps s’immobilisent
que le spectateur prend conscience de ce qu’il a vécu : un voyage enivrant, une lame de fond de danse
pure et de son limpide, un tourbillon d’énergie vitale.

Dans ce spectacle, les danseurs de Rosas sont accompagnés par les musiciens d’Ictus dirigés par
Georges-Elie Octors. Jan Versweyveld a conçu le décor et la lumière. Les costumes sont signés
Dries Van Noten. La première de Drumming a eu lieu en août 1998 au festival ImPulsTanz
à Vienne. À Bruxelles, la production était à l’affiche du Kaaitheater lors de cinq séries de
représentations, dont la plus récente en 2014.
THE GOLDBERG
VARIATIONS,
BWV 988
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER,
PAVE L KO LE S N I KOV  /  ROSA S

Les Variations Goldberg font partie de l’œuvre tardive de Bach, dans laquelle le compositeur explore
jusqu’à l’extrême les possibilités des thèmes musicaux dans un jeu de variations, de canons et de
fugues. Pour cette composition, il est parti d’une mélodie simple et sobre et d’une ligne de basse
sous-jacente, sur base de laquelle se déploie un univers musical qui éblouit par son extraordinaire
polyvalence et son niveau de complexité inégalé.

Avec le pianiste Pavel Kolesnikov, Anne Teresa De Keersmaeker poursuit son trajet avec
Bach et engage le dialogue avec ces variations. Elle ramène le grand effectif des Six Concerts
Brandebourgeois, sa précédente création sur une musique de Bach, à un spectacle en solo qu’elle
danse elle-même. Ce faisant, elle reste fidèle au même principe que la partition musicale, qui fait
office de modèle pour la chorégraphie.
Avec une aria et trente variations, la musique défie la danse à effectuer le même exercice : trouver
une forme en constante évolution, tout en conservant un noyau invariable. Pour De Keersmaeker,
cela signifie une invitation à faire converger le chemin parcouru et les questions d’aujourd’hui dans la
quête permanente de son vocabulaire gestuel et de son langage chorégraphique.

Né en Sibérie en 1989, le pianiste Pavel Kolesnikov vit aujourd’hui à Londres. Il a étudié au


Conservatoire d’État de Moscou auprès de Sergey Dorensky, au Royal College of Music à Londres
auprès de Norma Fisher et à la Chapelle musicale Reine Élisabeth de Bruxelles auprès de Maria
João Pires. Entre-temps, il a construit une carrière internationale. Il a donné des récitals au Queen
Elizabeth Hall et au Wigmore Hall à Londres, au Wiener Konzerthaus, au Berliner Konzerthaus et à
l’Auditorio Nacional de Musica à Madrid. Il est régulièrement l’hôte de festivals, tels que Piano aux
Jacobins, La Roque d’Antheron, le Festival Musiq3 à Flagey à Bruxelles et le Festival Wonderfeel
aux Pays-Bas. Il s’est produit au Muziekgebouw aan het IJ à Amsterdam et à la Stichting
Kamermuziek Nijmegen. En tant que soliste, il a joué avec des orchestres prestigieux comme,
entre autres, le London Philharmonic, l’Orquestra Sinfônica Brasileira, l’Orchestre symphonique
Troika (Dance)

Tchaïkovski, l’Orchestre symphonique national tchèque et le Symfonieorkest Vlaanderen.

« Pavel Kolesnikov est un musicien captivant. Il est peut-être le pianiste le plus introspectif et le
plus méditatif que je connaisse, et grâce à sa sensibilité sonore profonde et délicate, il est capable de
faire éclore une gradation chromatique sophistiquée, en particulier dans les registres plus paisibles
de l’instrument. Il est davantage un poète du piano qu’un romancier ou un conteur », dixit Nahoko
Gotho dans sa critique du récital solo de Kolesnikov au London Piano Festival auquel elle attribue
cinq étoiles (Bachtrack, octobre 2018).
106 / 107

La première mondiale des Variations Goldberg aura lieu le 31 mai 2020 à Vienne, dans le cadre des
Wiener Festwochen. La première belge aura déjà lieu le 9 juin 2020 au Concertgebouw de Bruges.
VLAEMSCH!
S I D I L ARB I CH E RK AO U I  / E A STMAN

En 2018, le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui et l’artiste plasticien Hans Op de Beeck ont
travaillé ensemble pour la première fois à Stoic, la dernière partie de la trilogie que Cherkaoui a
créée pour la GöteborgsOperans Danskompani. Le langage formel de Hans Op de Beeck s’est avéré
correspondre parfaitement au vocabulaire gestuel de Sidi Larbi Cherkaoui, et vice versa. Après cette
première rencontre artistique – à partir d’intérêts et de points de vue communs –, une première
esquisse de la nouvelle création Vlaemsch! a vu le jour.

Dans Vlaemsch!, Cherkaoui et Op de Beeck établissent des liens avec la Flandre du XVe siècle,
prospère sur le plan culturel et économique. Une époque lors de laquelle ce sont surtout les artistes
qui contribuaient à la réputation de la région. En musique comme en peinture, les grands noms
jouissaient d’un statut de vedettes et il y avait marchandage constant entre commanditaires profanes
et religieux. L’influence des polyphonistes flamands sur l’histoire de la musique est comparable à
celle des primitifs flamands sur la peinture. Ce n’est pas le fruit du hasard si les deux disciplines
artistiques constituent une source d’inspiration récurrente pour Cherkaoui et pour Op de Beeck.

Non pas enclins à un quelconque nationalisme romantique, mais en raison des parallèles frappants
entre la condition de l’artiste alors et aujourd’hui, ces deux artistes contemporains se sentent liés
aux protagonistes d’il y a cinq siècles. Ils ne craignaient pas l’expérimentation, ils travaillaient à un
niveau international et étaient ouverts aux influences exotiques.

On peut se demander si l’identité d’artistes tels que le polyphoniste Guillaume Dufay et le peintre
Jan van Eyck était véritablement si flamande. Dufay, le fils bâtard d’un prêtre, a d’abord étudié en
France, puis il a fait des allers-retours entre les cours d’Italie et de Bourgogne. C’était une vedette
très demandée, tout comme Jan van Eyck, qui fut probablement le peintre le plus célèbre d’Europe
de son vivant. Reconnu très tôt comme « l’inventeur » de la peinture à l’huile, Van Eyck s’est vu
attribuer le titre de « Maître » pour la première fois à la cour de Jean de Bavière, comte de Hollande
à La Haye. Ce n’est qu’après la mort de son commanditaire qu’il s’installa à Bruges, où il devint
le peintre de cour de Philippe le Bon. À cette époque, il a peu produit, car on l’envoyait surtout
en missions diplomatiques. En voyageant, il pouvait suivre de près les derniers développements
artistiques qui trouvaient ensuite une résonance dans son œuvre.

Les Fiamminghi comme on appelait les artistes originaires des Pays-Bas historiques étaient
connus comme des esprits novateurs et libres, qui ne se laissaient pas enfermer à l’intérieur de
frontières. Sidi Larbi Cherkaoui et Hans Op de Beeck partent en quête de cette identité pluraliste,
née d’un creuset d’influences et misent sur une nouvelle renaissance. Un manifeste esthétique et
philosophique de deux « maîtres flamands » contemporains.
À la Monnaie, Sidi Larbi Cherkaoui a créé Apocrifu en 2007 et Babel (Words) en 2010, avec Damien
Jalet. En 2014, Cherkaoui a collaboré en tant que chorégraphe-metteur en scène à Shell Shock, un
oratorio chorégraphique que Nicholas Lens a composé sur des textes de Nick Cave. Les reprises
de ses spectacles Memento Mori et de Faun par le Ballet Vlaanderen ont inauguré la saison de
danse 2019-2020 de la Monnaie.

Outre son œuvre plastique et vidéo, l’artiste total Hans Op de Beeck était déjà actif en tant
qu’auteur et metteur en scène de théâtre. En 2018, il a fait le saut vers l’opéra, avec Le Château de
Barbe-Bleue de Bartók au Staatsoper Stuttgart. En septembre 2019, il a conçu la scénographie de
Don Carlos pour l’Opera Vlaanderen.

Troika (Dance)
108 / 109
DOUBLE BILL
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER
& NOÉ SOULIER
ROSAS

Dans ce diptyque, les chorégraphes Noé Soulier et Anne Teresa De Keersmaeker recherchent
dans leur style personnel une écriture enracinée dans les fondements du corps humain. Les rythmes
universels de la marche et de la respiration explorés par De Keersmaeker dans ses récentes
créations sont complétés par la pulsation humaine la plus fondamentale : le battement du cœur. Ces
rythmes trouvent une résonance dans l’œuvre pour flûte de Salvatore Sciarrino, une composition de
voix et de gestes physiques.

Avec Noé Soulier, la chorégraphie devient un geste collectif. À la faveur d’instructions et de règles
du jeu, les relations mutuelles sont constamment reconfigurées et les danseurs insufflent vie,
dans l’instant présent, à une écriture organique que personne ne maîtrise pleinement, car elle est
disséminée à travers l’ensemble du groupe. Le collectif se réinvente à partir de nos caractéristiques
les plus vitales, donnant une dimension politique à la rencontre entre les deux chorégraphes.

Noé Soulier (Paris, 1987) a étudié la danse à l’École nationale de ballet du Canada et à P.A.R.T.S., à
Bruxelles. Il a en outre obtenu une maîtrise de philosophie à l’Université de la Sorbonne (Paris IV).
Son œuvre explore la chorégraphie et la danse dans différents contextes. Dans des projets
conceptuels tels que le livre Actions, mouvements and gestures ou comme le spectacle Movement on
Movement, il analyse et décrit différentes façons de concevoir les mouvements qui offrent différentes
manières de vivre et ressentir le corps. La série de pièces chorégraphiques, dont Removing, Faits
et gestes, Second Quartet pour la compagnie L.A. Dance Project, ou sa création la plus récente,
The Waves, tentent d’activer la mémoire physique des spectateurs avec des mouvements qui se
concentrent sur des objets ou des événements absents, suggérant davantage qu’ils ne montrent.
L’exposition chorégraphiée Performing Art, créée au Centre Pompidou, inverse la position habituelle
de la danse dans le musée en chorégraphiant l’installation sur scène d’une sélection d’œuvres de la
collection par des transporteurs et des conservateurs d’art professionnels. En juillet 2020, Soulier
prend la direction du Centre national de danse contemporaine d’Angers.

Anne Teresa De Keersmaeker (Malines, 1960) a créé sa première chorégraphie Asch en 1980,
après avoir étudié la danse à l’école Mudra, à Bruxelles, et à la Tisch School of the Arts, à New
York. Deux ans plus tard, elle crée Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich. En 1983,
De Keersmaeker fonde la compagnie de danse Rosas, à Bruxelles, pendant la création du spectacle
Rosas danst Rosas. Depuis lors, son travail chorégraphique repose sur une exploration minutieuse
du lien entre la danse et la musique. Avec Rosas, elle a créé une œuvre considérable qui utilise
les structures musicales et les partitions de différentes époques, de la musique ancienne aux
compositions contemporaines et à la musique pop.
Sa pratique chorégraphique emprunte également des principes formels à la géométrie, aux schémas
mathématiques, à la nature et aux structures sociales, ce qui lui permet d’avoir une vision unique du
mouvement du corps dans le temps et dans l’espace.
De 1992 à 2007, Rosas était en résidence à la Monnaie. En 1995, De Keersmaeker a fondé à
Bruxelles, en collaboration avec la Monnaie, une école internationale de danse contemporaine qui
fête son 25e anniversaire cette année : Performing Arts Research and Training Studios (P.A.R.T.S.).

Troika (Dance)
110 / 111
Concertini
« Il est cruel, vous savez, que la musique doive être si belle. » Benjamin Britten en savait long sur la
beauté cruelle de la musique et de la nature. Cette nature sera mise à l’honneur dans la
programmation 2020-21 de la Monnaie. Les vertes collines d’Angleterre, les fjords du Grand Nord ou
encore notre « plat pays » : de janvier à juin, la musique de chambre nous invite à entreprendre des
expéditions imaginaires à travers de nombreux paysages britanniques, scandinaves, français et
belges, et à nous laisser porter par la virtuosité et la créativité des musiciens. Les Concertini
proposent un captivant mélange de visages familiers et de nouveaux noms, d’œuvres du grand
répertoire ou à redécouvrir. Il n’échappera à personne que 2020 est une année Beethoven; on pourra
donc entendre cet automne, chaque premier vendredi du mois, une œuvre de ce compositeur. Durant
cette même période, Erich Wolfgang Korngold et Lodewijk Mortelmans bénéficieront eux aussi d’une
place méritée dans la programmation de musique de chambre, et nous refermerons l’année 2020 avec
un concert consacré à Shakespeare.
CONCERTINI 2020–21
G R A N D FOY E R — 12:30

O K T / O C T 2 2020

LU DWI G VAN B EE TH OVEN Oktett für Bläser, op.103 (1792/1793)


Blazersensemble van de Munt / Ensemble à vent de la Monnaie

O K T / O C T 9 2020

ERI CH WO LFGAN G KO RN GO LD Trio für Klavier, Violine und Violoncello, op.1 (1909-1910)
LER A AU ERBACH Piano Trio No. 2 ‘Tryptich – The Mirror with Three Faces’ (2012)
Georgi Anichenko (vc), Anastasya Terenkova (pf) e.a.

O K T / O C T 16 2020

‘Hollywood Then and Now’: filmmuziek van / musiques de films de


ERI CH WO LFGAN G KO RN GO LD, N IN O ROTA e.a.
Koperblazers van de Munt / Cuivres de la Monnaie

O K T / O C T 23 2020

ERI CH WO LFGAN G KO RN GO LD Streichsextett, op.10 (1914-1915)


Strijkers van de Munt / Cordes de la Monnaie

O K T / O C T 30 2020

Vocaal programma / Programme vocal


Nikolay Borchev (baritono) & Ouri Bronchti (pf)

N OV 6 2020

LU DWI G VAN B EE TH OVEN Streichtrio G-Dur, op.9/1 (1797-1798)


LU DWI G VAN B EE TH OVEN Streichquintett C-Dur, op.29 (1800-1801)
Saténik Khourdoïan (vl), Florent Brémond (vla), Yves Cortvrint (vla), Sébastien Walnier (vc) e.a.

N OV 13 2020

LO D E WIJ K M O RTELMAN S Lyrische pastorale, voor hoorn en piano (1910)


LO D E WIJ K M O RTELMAN S Eenzame herder (1920)
J OSEPH J O N G EN Rhapsodie, op.70 (1922)
Blaaskwintet van de Munt / Quintette à vent de la Monnaie
N OV 20 2020

‘Belgian Trombone ID’: werken van / œuvres de FRANÇOIS-JOSEPH FÉTIS, EMILE WAMBACH,


AU GUS T D E B O ECK , K AREL GO E Y VAERT S , ARTH U R M EU LEMAN S e.a.
Bram Fournier (trb), Yasuko Takahashi (pf) & Low Brass

N OV 27 2020

Vocaal programma met de laureaten en solisten van de MM Academy 2020-21 / 


Programme vocal avec les lauréats et solistes de la MM Academy 2020-21
& Ouri Bronchti (pf)

D EC / D ÉC 4 2020

LU DWI G VAN B EE TH OVEN Klaviertrio Nr.7 in B-Dur „Erzherzog-Trio“, op.97 (1811)


Femke Sonnen (vl), Georgi Anichenko (vc), Anastasya Terenkova (pf)

D EC / D ÉC 11 2020

‘Italian Virtuosity’
Matteo Del Monte (fl), Antonio Capolupo (cl) e.a.

D EC / D ÉC 18 2020

‘Much Ado About Shakespeare’: werken voor piano vierhandig van / œuvres pour piano à
quatre mains de CHARLE S GO U N O D, PYOTR IL’ YI CH TCHAIKOVSK Y,
SERG E Y PRO KO FIE V
Emmanuelle Turbelin (pf) & Julie Delbart (pf)

JA N 8 2021
Concertini 2020–21

EDVARD G RI EG Cello Sonata in A minor, op.36 (1882-1883)


B ENJAM I N B RIT TEN Cello Sonata, op.65 (1961)
Georgi Anichenko (vc) & Anastasya Terenkova (pf)

JA N 15 2021

‘Viola Duo’: werken van / œuvres de FR AN K B RID G E , B ÉL A BARTÓ K e.a.


Florent Brémond (vla), Yves Cortvrint (vla)
114 / 115
JA N 22 2021

‘This Winged Hour’: liederen van / mélodies de B ENJAM IN B RIT TEN , EDVARD G RI EG e.a.
Hendrickje Van Kerckhove (sop), Yves Saelens (ten) & Inge Spinette (pf)

JA N 29 2021

J O HAN N E S B R AH M S Sonate F-Dur für Viola und Klavier, op.102/1 (1895)


B ENJAM I N B RIT TEN Lacrymae, op.48 (1950)
Florent Brémond (vla) & Vahan Mardirossian (pf)

FE B / FÉ V 5 2021 — Fioccozaal / Salle Fiocco

B ENJAM I N B RIT TEN Sinfonietta, op.1 (1932)


B ENJAM I N B RIT TEN Phantasy Quartet, op.2 (1932)
Kamermuziekensemble van de Munt / Ensemble de musique de chambre de la Monnaie

FE B / FÉ V 12 2021

Werken van / Œuvres de R ALPH VAU G HAN WILLIAM S & B ENJAM IN B RIT TEN
Kamermuziekensemble van de Munt / Ensemble de musique de chambre de la Monnaie

FE B / FÉ V 19 2021

Belgisch romantisch programma / Programme romantique belge


Koperkwintet van de Munt / Quintette de cuivres de la Monnaie

FE B / FÉ V 26 2021

J E AN S I B ELI US String Quartet in D minor, “Voces intimae”, op.56 (1909)


Saténik Khourdoïan (vl), Noémi Tiercet (vl), Florent Brémond (vla), Sébastien Walnier (vc)

M A A / M A R 5 2021

“Belcanto” met vier violen / Programme « belcantiste » pour quatre violons : werken van / 
œuvres de G I OACH IN O ROS S IN I , VIN CENZO B ELLIN I , GAE TAN O D O N IZE T TI e.a.
Vivio (Femke Sonnen, Yuri Higashida, Stephen Meyer & Robert Yeo)
M A A / M A R 12 2021

“Instrumentaal belcanto” / « Belcanto instrumental »


C ARL JACO B I Potpourri über die Oper „Zampa“ von Ferdinand Hérold, op.16 (1835)
& werken van / œuvres de ANTO N I O PA SCU LLI & M IKHAIL IVAN OVI CH G LIN K A
Kamermuziekensemble van de Munt / Ensemble de musique de chambre de la Monnaie

M A A / M A R 19 2021

LIB BY L ARSEN Try Me, Good King: The Last Words of the Wives of Henry VIII (2000)
& composities van / compositions de TH O MA S EECKH O UT
Lisa Willems (soprano) & Thomas Eeckhout (piano)

M A A / M A R 26 2021

J E AN S I B ELI US En Saga, op.9 (1891-1892) (reconstruction of the original version for septet) e.a.
Matteo Del Monte (fl), Antonio Capolupo (cl) & strijkers van de Munt / cordes de la Monnaie

A P R / AV R 2 2021

Werken van / Œuvres de GAB RIEL FAU RÉ , C AM ILLE SAINT-SAËN S e.a.


Kamermuziekensemble van de Munt / Ensemble de musique de chambre de la Monnaie

A P R / AV R 9 2021

Belgisch programma voor trombone en strijkkwintet, werken van / 


Programme belge pour trombone et quintette à cordes, œuvres de
PE TER B EN O IT, EM ILE WAM BACH , ED UARD L A S SEN e.a.
Bram Fournier (trb) & strijkers van de Munt / cordes de la Monnaie Concertini 2020–21

A P R / AV R 16 2021

C AM I LLE SAINT-SAËN S Quatuor à clavier, op.41 & Sonate


Saténik Khourdoïan (vl), Yves Cortvrint (vla), Sébastien Walnier (vc) & Alexander Gurning (pf)

A P R / AV R 23 2021

Werken van / Œuvres de C AM ILLE SAINT-SAËN S e.a.


Blazersensemble van de Munt / Ensemble à vent de la Monnaie
116 / 117
A P R / AV R 30 2021

C AM I LLE SAINT-SAËN S Septuor pour trompette, deux violons, alto, violoncelle,


contrebasse et piano, op.65 (1879-1880) & Sonates
Kamermuziekensemble van de Munt / Ensemble de musique de chambre de la Monnaie
& Jan Michiels (pf)

M E I / M A I 7 2021

Vocaal programma / Programme vocal

M E I / M A I 21 2021

Werken van / Œuvres de C AM ILLE SAINT-SAËN S , R ALPH VAU G HAN -WILLIAM S , EDVARD


G RI EG
Noémi Tiercet (vl), Yves Cortvrint (vla), Matteo Del Monte (fl), Agnès Clément (hp)

M E I / M A I 28 2021

Frans-Scandinavisch programma / Programme franco-scandinave


Koperkwintet van de Munt / Quintette de cuivres de la Monnaie

J U N I / J U I N 4 2021

J OSEPH J O N G EN Concert à cinq, op.71 (1923)


Kamermuziekensemble van de Munt / Ensemble de musique de chambre de la Monnaie

J U N I / J U I N 11 2021

WO LFGAN G AMAD EUS M OZ ART „Kegelstadt“ Trio für Klavier, Klarinette und Bratsche,
KV.498 (1786)
RO B ERT SCH U MAN N Märchenerzählungen, op.132 (1853)
Antonio Capolupo (cl), Yves Cortvrint (vla), Marco Prevosto (pf)

J U N I / J U I N 18 2021

WO LFGAN G AMAD EUS M OZ ART Quintett A-Dur für Klarinette, 2 Violinen,


Viola und Violoncello, KV.581 (1789) e.a.
Ivo Lybeert (cl) & Kamermuziekensemble van de Munt / Ensemble de musique de chambre
de la Monnaie
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