REPUBLIQUE DU CONGO
Novembre 2018
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
REPUBLIQUE DU CONGO :
POIDS ET MESURES
1 tonne métrique = 2 204 livres
1 kilogramme (kg) = 2,204 livres
1 mètre (m) = 3,28 Pieds
1 millimètre (mm) = 0,03937 pouce
1 kilomètre (km) = 0,62 mile
1 hectare (ha) = 100 ares
i
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AFD Agence française de développement OMD Objectif du Millénaire pour le Développement
Projet d’appui à l’amélioration du climat des
AGTF Africa Growing Together Fund PACADEC affaires et à la diversification de l’économie
congolaise
Projet d’appui au climat de l’investissement et à
API Agence de Promotion des Investissements PACIGOF
la gouvernance forestière
Plan d’amélioration de la performance du
BAD Banque africaine de développement PAPP
portefeuille
Banque de développement des Etats de l’Afrique Projet d’appui à la réinsertion socioéconomique
BDEAC PARSEGD
Centrale des groupes défavorisés
BEAC Banque des Etats de l’Afrique Centrale PCT Parti Congolais du Travail
Projet de développement des compétences et des
CAB Central Africa Backbone PDCRH
ressources humaines
Bureau extérieur de la Banque en République
CDFO PEFA Public Expenditure and Financial Accountability
Démocratique du Congo
Public Expenditure Management and Financial
CEC Centrale Electrique du Congo PEMFAR
Accountability Review
Communauté économique des états de l’Afrique
CEEAC PIB Produit intérieur brut
centrale
Communauté économique et monétaire de
CEMAC PME Petites et Moyennes Entreprises
l’Afrique centrale
CEP Cellule d’exécution de projet PND Plan National de Développement
Programme des Nations Unies pour le
CODE Comité de l’Efficacité du Développement PNUD
Développement
DGGT Délégation générale aux grands travaux PPP Partenariat Public-Privé
DSIR Document de stratégie d’intégration régionale PTF Partenaire Technique Financier
DSP Document de stratégie pays RA Rapport d’avancement
EES Etudes économiques et sectorielles RDC République démocratique du Congo
EPIP Evaluation des Politiques et Institutions Pays RNB Revenu national brut
EPSA Enhanced Private Sector Assistance RPPP Revue de la performance du portefeuille pays
FAD Fonds africain de développement SD Stratégie décennale (2013-2022)
FASJ Facilité Africaine de soutien juridique SFI Société financière internationale
Fonds d’assistance technique pour les pays à
FAT/PRI SNE Société nationale d’électricité
revenu intermédiaire
FFBC Fonds forestier pour le Bassin du Congo SNU Système des Nations Unies
Fonds d’impulsion, de garantie et
FIGA TPE Très petite entreprise
d’accompagnement
Forest Law Enforcement for Governance and
FLEGT UC Unité de Compte
Trade
FMI Fonds monétaire international UE Union Européenne
FR Fonds routier
GAP Governance Action Plan
GFP Gestion des finances publiques
GT Groupe thématique
HCDPP Haut Conseil du Dialogue Public-Privé
HIMO Haute intensité de main d’œuvre
Initiative pour la Transparence dans les
ITIE
Industries Extractives
MDP Matrice de délégation des pouvoirs
Ministère de l’économie, des finances, du plan,
MEFPPPI
du portefeuille public et de l’intégration
MUCODEC Mutuelle congolaise d’épargne et de crédit
NEPAD New Partnership for Africa’s Development
NVA Nouveaux villages agricoles
ODD Objectifs de Développement Durable
ii
RESUME ANALYTIQUE
1. Le présent rapport de Document de stratégie pays (DSP) propose à l’adoption des Conseils,
un nouveau cadre des opérations du Groupe de la Banque au Congo pour la période 2018-2022. Il fait
suite au DSP 2013-2017 qui avait été approuvé par les Conseils en novembre 2012.
3. Aligné sur les axes du Plan National de Développement, le présent DSP intègre également les
conclusions des missions de dialogues que la Banque a eues avec les autorités congolaises, tant au
niveau stratégique que technique. Les principales conclusions de ce rapport, y compris les piliers et
opérations proposés, ont été retenues au terme d’un large processus participatif au cours des missions de
dialogue tenues en février 2018 (Mission de dialogue du VP/ECVP), mars 2018 (voyage d’étude des
Conseillers supérieurs et Conseillers), mai 2018 (mission de préparation du DSP) et octobre 2018 (mission
de dialogue post CODE) à Brazzaville. Enfin, ce nouveau cadre s’inspire aussi des produits du savoir
réalisés par la Banque sur le Congo, notamment les Notes techniques sur : i) la Diversification
Economique ; ii) le Renforcement du Capital Humain et ; iii) le Renforcement de la Gouvernance ; ainsi
que l’Etude sur la filière bois dans les pays du Bassin du Congo.
5. Stratégie pour la période 2018-2022. L’objectif majeur de la nouvelle stratégie de la Banque vise
à accompagner le gouvernement dans sa stratégie de diversification de l’économie congolaise pour une
croissance inclusive et durable. Elle s’appuie sur les leçons découlant de la mise en œuvre du DSP antérieur,
de la persistance des contraintes et des défis, ainsi que les priorités du pays contenues dans le Plan National
de Développement (PND). Cette orientation stratégique est conforme aux deux objectifs de la stratégie
décennale 2013-2022 de la Banque relatifs à la croissance inclusive et à la transition vers une croissance
verte. Cette stratégie, qui s’appuie également sur les grandes priorités de la Banque, ambitionne surtout de
iii
contribuer à la transformation structurelle de l’économie congolaise et à l’amélioration de sa compétitivité.
Ces piliers, comme indiqué ci-avant, s’inscrivent dans le cadre des cinq priorités opérationnelles de la
Banque, à savoir : « Industrialiser l’Afrique », « Nourrir l’Afrique », « Eclairer l’Afrique » et « Intégrer
l’Afrique » (pour le Pilier 1) ; et « Industrialiser l’Afrique » et « Améliorer les conditions de vie » (pour le
Pilier 2).
7. Le deuxième pilier est destiné à créer un effet de levier sur l’action gouvernementale en
renforçant les capacités de formulation des politiques globales et sectorielles, et en structurant leur
exécution. En appuyant le renforcement des capacités humaines et une meilleure gouvernance, la Banque
ciblera une amélioration dans la gestion des finances publiques et des organes de contrôle, la mise à niveau
des compétences techniques et managériales dans les métiers ruraux, et l’amélioration des ressources
humaines de l’éducation.
8. Les aspects transversaux incluant le genre, la promotion de la croissance verte, l’emploi des
jeunes et les aspects liés à la fragilité seront également au centre la stratégie de la Banque. Par ailleurs,
compte tenu des perspectives de croissance et de débouchés liées à la diversification attendue de
l’économie, l’intégration régionale du Congo en zone CEMAC et en zone CEEAC bénéficiera également
d’un appui de la Banque dans le cadre de la Stratégie d’Intégration Régionale pour l’Afrique Centrale dont
les opérations viennent en appoint au DSP.
9. L’engagement de la Banque pour la mise en œuvre du DSP 2018-2022 sera également graduel.
La Banque propose une implication progressive en fonction de l’évolution du contexte socio-économique
du pays. Cette approche qui prend en compte les orientations de CODE, permettra une meilleure
appropriation des opérations par le Client, et une meilleure adéquation du cadre opérationnel avec les
priorités du Congo. Le contexte de crise économique et d’espace budgétaire réduit, a justifié les choix
stratégiques du Gouvernement dans le PND. Le grand principe directeur est de « faire mieux avec moins »,
de rechercher plus la qualité que le volume des investissements physiques et humains. Par ailleurs, l’appui
progressif de la Banque favorisera un assainissement du portefeuille et une meilleure préparation de projets
de plus grande envergure, réunissant les conditions d’une bonne qualité à l’entrée. Enfin, la stratégie de la
Banque accordera une place importante au secteur privé pour permettre à celui-ci de jouer un rôle de
premier plan dans la transformation de l’agriculture. Ayant une dimension transversale, la problématique
de la gouvernance sera aussi au cœur du dialogue avec les autorités. Les opérations seront financées
essentiellement sur le Guichet BAD.
iv
I. INTRODUCTION
1. Le présent Document de stratégie pays (DSP) propose le nouveau cadre d’intervention du Groupe de la
Banque africaine de développement en République du Congo sur la période 2018-2022. Il succède ainsi au DSP
2013-2017 (ADB/BD/WP/2012/144) qui avait été approuvé par les Conseils le 14 novembre 2012.
2. Le contenu du présent rapport prend en compte les conclusions des missions de la Banque au Congo aux
plans stratégique et opérationnel. Ce nouveau cadre d’intervention, qui a été élaboré de manière participative,
s’inspire également des produits du savoir réalisés par la Banque sur le Congo dont les résumés figurent en annexe.
Il s’agit principalement notamment des Notes techniques sur : i) la Diversification Economique, ; ii) le
Renforcement du Capital Humain et ; iii) le Renforcement de la Gouvernance ; ainsi que l’Etude sur la filière bois
dans les pays du Bassin du Congo.
3. La nouvelle stratégie de la Banque au Congo intervient aussi dans la foulée de l’adoption du nouveau
Plan National de Développement (PND) 2018-2022. Le PND s’articule autour de trois axes, à savoir: (i)
l’amélioration de la gouvernance; (ii) la valorisation du capital humain à travers la réforme du système éducatif et
la formation professionnelle; et (iii) la diversification de l’économie fondée sur les secteurs porteurs. Ce Plan prend
en compte les Objectifs de Développement Durable (ODD) et ceux de l’Agenda 2030 de l’Union Africaine.
4. Les orientations stratégiques du nouveau DSP 2018-2022 ont également tenu compte des principaux
enseignements tirés de la mise en œuvre du DSP 2013-2017 et des recommandations formulées par CODE, le
10 septembre 2018, lors de l’examen de son Rapport d’achèvement (AB/BD/WP/2018/160). CODE a
recommandé, entre autres, de proposer des mesures visant à s’attaquer, à la source, aux facteurs de la fragilité, du
surendettement et des autres problèmes macroéconomiques du pays.
5. Les recommandations de CODE sont également en parfaite adéquations avec celles formulées à l’issue
du voyage d’étude au Congo des Conseillers supérieurs et conseillers en mars 2018. En effet, outre la nécessité
d’une restructuration du portefeuille, le voyage d’étude au Congo a permis de formuler plusieurs recommandations
dont notamment celle consistant à focaliser, d’une part, (i) les prêts sur les efforts de diversification économique
à travers la croissance verte par le secteur privé et à travers les infrastructures d’intégration régionale et, d’autre
part, les activités hors prêt et le dialogue politique au Congo sur la stratégie secteur privé du gouvernement et sur
la cohérence des politiques vis-à-vis secteur privé.
6. Pour toutes ces raisons, le nouveau DSP entend « soutenir la diversification et la compétitivité de l’économie
congolaise, pour une croissance inclusive et durable ». De ce fait, la stratégie de la Banque vise à s’attaquer aux
facteurs de fragilité du pays, à travers notamment : (i) la promotion des chaînes de valeurs agro-industrielles
(Pilier 1); et (ii) le renforcement du capital humain et de la gouvernance (Pilier 2). Ces deux piliers qui ont été
approuvés par les autorités congolaises et par CODE, favoriseraient la réduction des disparités régionales et de
genre, tout en établissant des conditions préalables à une transformation structurelle de l’économie congolaise, en
stimulant la croissance et en promouvant des emplois décents. Ces piliers sont donc alignés sur les priorités
dégagées dans le PND 2018-2020, la Stratégie décennale 2013-2022 et les 5 priorités opérationnelles de la Banque
(« Top 5 »).
7. Le présent rapport comprend, outre l’introduction, cinq autres parties, à savoir : (i) le contexte du pays,
(ii) les options stratégiques, (iii) la revue de portefeuille et les leçons apprises ; (iv) la stratégie de la Banque au
Congo et (v) les conclusions et recommandations à l’endroit des Conseils.
1
II. CONTEXTE DU PAYS ET PERSPECTIVES
2.1.1 Sur le plan politique et sécuritaire, l’évolution récente au Congo, a été caractérisée par des tensions
politico-sécuritaires après avoir connu une situation stable depuis 2008. Les tensions se sont ouvertement
manifestées avec la modification de la Constitution en vue des élections présidentielles de 2016. Depuis la
réélection du Président en 2016 et la victoire aux élections législatives et sénatoriales en 2017 du parti au pouvoir,
le Parti Congolais du Travail (PCT), les appels au dialogue inclusif se sont multipliés avec l’initiative « Vivre
ensemble » du Président de la République, et les appels émanant de l’opposition et de la communauté
internationale. La crise du Pool qui avait causé des tensions sécuritaires et perturbé l’approvisionnement de
Brazzaville en 2016-2017, connait un développement positif depuis la signature d’un accord de cessez-le-feu le 23
novembre 2017. Cette situation va se renforcer avec la libération en juillet 2018 de 85 partisans de l’ancien chef
rebelle le pasteur Ntumi Frédéric Bintsamou, contre qui toutes les poursuites judiciaires ont été abandonnées, avec
la levée du mandat d’arrêt international lancé contre sa personne.
2.2.1 L’économie congolaise a été peu résiliente face aux chocs externes sur la période 2013-2017. Le taux
de croissance du PIB réel a été de 1,4% en moyenne Graphique 1 : Taux de croissance du PIB réel
annuelle sur la période sous revue. Cette performance 10 8,7 (%)
6,8
s’explique principalement par l’évolution défavorable
des cours des matières premières, en particulier le 5 3,4 3,8 3,3 2,6 2,0
pétrole, et un contexte socio-politique et sécuritaire
difficile. Pour rappel, le secteur pétrolier constitue le 0
principal moteur de l’économie congolaise avec une part
-2,8 -3,1
moyenne de 55% dans la formation du PIB, plus de 85% -5 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
des exportations totales et près de 80% des ressources Congo Afrique Centrale Afrique
budgétaires.
Source: Département des statistiques de la BAD, PEA avril 2018
2
2.2.3 Au niveau des finances publiques, l’importante baisse des recettes fiscales, a entrainé des tensions au
niveau du budget de l’Etat qui a connu un
ajustement notable. En effet, en 2017, les recettes Graphique 2: Solde budgétaire
intérieures se sont établies à 1 415 milliards FCFA, soit 20
(% du PIB)
1
Le pays n’a pas d’arriérés avec le Groupe de la Banque.
3
service de la dette (environ 8% du PIB à fin 2017). Cette situation a entaché la crédibilité du Congo auprès de
bailleurs de fonds et entrainé, entre autres conséquences, la dégradation dès juillet 2017 de la note pays du pays
par les principales agences internationales de notation. Le gouvernement a entamé des discussions avec ses
créanciers en vue d’une restructuration de la dette. Pour améliorer les finances publiques et soutenir
l’investissement pour la relance de l’économie nationale, l’Etat devra mieux organiser les régies de recettes afin
d’en optimiser le recouvrement, surtout les recettes de portes qui ont fortement baissé de 25%, à travers une
rationalisation des exonérations fiscales.
2.2.6 Concernant la position extérieure du pays, la balance courante reste déficitaire avec toutefois une
légère amélioration comparativement à 2016. En effet, malgré la contraction des importations, la balance
courante a enregistré un déficit de 13,1% du PIB en 2017, après les 70,1% enregistrés en 2016, contre un solde
positif de 1,7% du PIB en 2014. Cette situation reflète principalement, la dégradation du solde de la balance
commerciale. Les réserves officielles de change ont baissé de 46,6% pour s’établir à 277 milliards FCA à fin 2017
(0,99 mois d’importations) contre 519 milliards FCFA à fin 2016 (1,8 mois d’importations). Ce niveau actuel des
réserves se situe non seulement en-dessous du minimum de 20% des engagements à vue, requis par les statuts de
la BEAC, mais aussi, demeure éloigné du seuil de 4 à 5 mois d’importations recommandé pour les pays
exportateurs de pétrole opérant sous un régime de taux de change fixe. Ces déficits ont amplifié la vulnérabilité
extérieure de la CEMAC.
2.2.7 Au niveau du secteur monétaire, l’évolution des agrégats est marquée par un rétrécissement de la
liquidité des banques et la baisse des avoirs extérieurs nets. A fin 2017, la situation monétaire a été caractérisée
par une stagnation de la masse monétaire à 1 972 milliards FCFA après la baisse de 12,8% observée à fin décembre
2016. Les crédits à l’économie se sont fortement contractés du fait de l’atonie de la demande intérieure. Les dépôts
ont baissé de 27,1% entre 2014 et 2017, pour s’établir à 1 075 milliards FCFA, à cause à la fois du resserrement
de la politique monétaire de la BEAC et de la réduction des montants admissibles au refinancement des banques
commerciales par la BEAC. Pour améliorer le financement des activités productives, la BEAC a supprimé les
avances statutaires aux Etats, et a reformé les limites du refinancement bancaire qui sont déterminées au niveau
régional plutôt qu’au niveau national. Les avoirs extérieurs nets du système bancaire ont enregistré une forte chute,
passant de 2 768 milliards FCFA à fin 2015 à 212 milliards FCFA à fin 2017, du fait du déficit de la balance des
paiements.
2.2.8 Les perspectives économiques sont favorables mais demeurent assujetties à des risques relativement
importants. Grâce à la mise en production du champ pétrolier Moho Nord en 2017, ainsi qu’au dynamisme attendu
d’autres secteurs économiques comme la construction, les transports et les communications, les perspectives
économiques s’annoncent relativement bonnes pour 2018 et 2019, avec des taux de croissance du PIB réel, de
2,0% et 3,7%, respectivement. L’inflation devrait se stabiliser en 2018 et 2019 avec des taux respectifs de 1,4% et
1,6%, bien en-deçà du maximum de 3% fixé par le critère de convergence régionale au sein de la CEMAC. Comme
en 2017, le principal risque reste la volatilité des cours du pétrole, principale source des devises étrangères dans le
pays. A ce risque s’ajoutent, la faible diversification économique, l’incertitude sécuritaire, particulièrement dans
la région du Pool, ainsi que la lenteur dans la mise en œuvre des réformes structurelles et institutionnelles.
2.2.9 Les autorités congolaises et le FMI ont conclu en avril 2018 un pré-accord sur les politiques qui
pourraient être soutenues par la Facilité élargie de crédit du FMI, dans le cadre des efforts régionaux pour
faire face à la récente crise des prix du pétrole et renforcer la stabilité macroéconomique et extérieure.
L'approbation officielle du Conseil d'administration du FMI qui était attendue pour la fin du mois de juillet 2018 a
été reportée à une date ultérieure.
4
2.3 Contexte social
2.3.2 Selon le rapport du PNUD 2015, la République du Congo a consenti des efforts spécifiques en vue de
l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les principales cibles atteintes portent
sur l’éducation primaire (OMD2), le genre (OMD3) et la santé (OMD6). Les efforts dans ces secteurs sont
mesurables par la gratuité de l’école, la prise en charge des traitements antipaludiques en faveur des enfants et de
la femme enceinte et de la césarienne, la disponibilité des traitements antirétroviraux et à l’accès à l’eau potable
pour tous. Des défis majeurs restent cependant à relever pour réduire le niveau de la pauvreté et de la faim et
renforcer la qualité de l’éducation ainsi que le système d’assainissement.
2.4 Gouvernance et climat des affaires
2.4.1 En matière de bonne gouvernance, les défis demeurent importants. Les principales raisons des
faiblesses dans ce domaine sont relatives : (i) au problème d’imputabilité des responsabilités ; (ii) à la faible
coordination de l’action gouvernementale ; (iii) à la résistance au changement et ; (iv) au manque de personnel
qualifié pour conduire les réformes dont certaines sont jugées. Le rapport 2017 de Transparency International sur
la perception de la corruption dans le secteur public classe le Congo à la 161 e place mondiale sur 180 et à la 26 e
place en Afrique sur 32 pays recensés. Par rapport à 2016, le score du Congo s’est légèrement amélioré en 2017,
passant de 20 à 21. Plusieurs programmes de réformes sont en cours de mise en œuvre par le Gouvernement, avec
l’appui des partenaires techniques et financiers (PTF), dans les domaines de la gestion des finances publiques et
de la gouvernance. S’agissant de l’Évaluation des politiques et des institutions nationales, la notation CPIA est
ressortie à 2,9 en 2016 en baisse de 0,1 point par rapport à l’année 2015. Il faut noter l’existence d’une Commission
nationale de lutte contre la corruption, mais celle-ci manque cruellement de moyens pour travailler.
5
2.4.2 Les défis demeurent également importants pour l’amélioration de l’environnement des affaires
malgré l’engagement des Autorités à promouvoir une croissance tirée par le secteur privé. Des efforts restent encore
nécessaires pour rendre l’environnement de
Statut
l’investissement privé plus attractif. Dans le Intitulé Rang en 2016 Rang en 2017 Amélioration
cadre de la mise en œuvre du plan d’action pour (▼)
Facilité de faire des affaires 177 179 ▲
l’amélioration du climat des affaires, le pays a Démarrage d'une entreprise 178 177 ▼
rendu plus facile la fermeture d’entreprises en Agréments 124 125 ▲
introduisant une nouvelle procédure d’arbitrage Enregistrement de biens 171 177 ▲
pour les entreprises en difficultés financières et
Obtention de crédits 118 133 ▲
une procédure de résolution simplifiée pour les Protection des investisseurs 145 146 ▲
PME. Le délai de création des entreprises a été Paiement des impôts 183 185 ▲
ramené à 48 heures à Brazzaville grâce à la mise Commerce transfrontalier 182 184 ▲
en œuvre des réformes administratives Exécution des contrats 155 155 ►
intervenues au sein du Centre de formalités des Fermeture d'une entreprise 117 ... ▲
entreprises (CFE). En dépit de ces mesures, le Source: Département des statistiques de la BAfD en utilisant des données du Doing Business
3.1.1 Le Congo a adopté en août 2018, son nouveau Plan national de développement (PND) 2018-2022. Ce
plan, préparé selon un processus participatif et inclusif, succède au PND 2012-2016 qui avait été élaboré dans un
contexte d’abondance relative de ressources budgétaires et portait sur un programme de gros investissements
structurants et de municipalisation accélérée à travers tout le territoire. A l’inverse, le PND 2018-2022, s’inscrit
dans un contexte de crise économique et financière sévère, conséquence de la chute brutale des prix du pétrole dès
2014. Cette conjoncture difficile a amené le Gouvernement à prendre des mesures vigoureuses de stabilisation
financière afin de rééquilibrer le budget, reconstituer les réserves de change et juguler le surendettement du pays,
ceci, dans le cadre d’une stratégie communautaire au sein de la zone CEMAC.
3.1.2 Le PND 2018-2022 se veut donc plus réaliste et sélectif dans ses ambitions. Le contexte de crise
économique et d’espace budgétaire réduit, a justifié les choix stratégiques du Gouvernement dans le PND. Le grand
principe directeur est de s’évertuer à « faire mieux avec moins », de rechercher plus la qualité que le volume des
investissements physiques et humains, de compter plus sur les réformes que sur les investissements, cela afin
d’améliorer la qualité des services et les accès pour un plus grand impact économique et social, mais avec une
incidence budgétaire moindre. C’est dans ce contexte que le Gouvernement congolais a produit cette deuxième
génération de PND pour guider ses actions durant la période 2018-2022. Ce processus a été soutenu par la Banque
et d’autres partenaires au développement, dont notamment la Banque mondiale (BM). Le PND 2018-2022
comprend aussi des annexes opérationnelles – dont un programme pluriannuel des actions prioritaires (PPAP 2018-
2022) et un cadre macro-budgétaire à moyen terme. Ce Plan tire sa substance du projet de société « la Marche vers
le Développement » et prend en compte les Objectifs de Développement Durable (ODD) et ceux de l’agenda 2030
pour le développement de l’Afrique de l’Union africaine. Avec l’adoption du nouveau PND, le Congo dispose
maintenant d’un cadre cohérent pour la coordination des interventions des partenaires au développement.
3.1.3 Traduisant cette préoccupation, le gouvernement a structuré le PND 2018-2022 autour de trois
piliers : (i) gouvernance ; (ii) capital humain et (iii) diversification. Ainsi, pour le gouvernement, il s’agit
d’abord de renforcer la gouvernance dans tous les domaines d’intervention publique, afin d’améliorer la qualité des
services et l’efficacité de l’action publique. Ensuite, les Autorités entendent renforcer le capital humain à travers
la réforme du système éducatif, la mise œuvre des programmes d’éducation civique et de lutte contre les
antivaleurs, afin de développer des femmes et des hommes bien outillés techniquement mais aussi moralement et
civiquement, et qui peuvent constituer le soubassement humain indispensable à la transformation structurelle de
l’économie et de la société congolaises. Enfin, le Congo ambitionne d’accélérer la diversification de l’économie
à travers l’agriculture, le tourisme et le secteur privé, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole et
d’accroître sa résilience pour une croissance soutenue, génératrice d’emplois et permettant de lutter contre la
pauvreté et toutes les formes de marginalisation économique et sociale dans le pays.
3.2.1 Les principaux défis de développement sont mis en exergue par le contexte économique et financier
qui a prévalu lors de l’élaboration du PND 2013-2017. C’est ce même contexte qui prévaut aussi lors de la
7
préparation du présent DSP Congo 2018-2022 et qui requiert de la part de la Banque d’appuyer les efforts du pays
à : i) diversifier l'activité économique, source d’emplois et de croissance inclusive ; ii) améliorer la gouvernance
et à iii) soutenir le développement du capital humain.
3.2.2 En effet, de façon générale, il existe une forte interdépendance entre ces trois thématiques qui
constituent aussi les axes principaux du PND 2018-2022 : Gouvernance (Axe 1), Capital humain (Axe 2) et
Diversification (Axe 3). Par exemple, accélérer la diversification, c’est-à-dire la transformation structurelle de
l’économie, requiert une compétitivité accrue de l’espace économique, ce qui exige une qualité et productivité
accrues des principaux facteurs de production, plus particulièrement du capital humain. Ce dernier constitue
également le soubassement humain d’une gouvernance renforcée à travers l’incubation d’une culture et des valeurs
propices au développement. Renforcer le capital humain (axe 2) est ainsi une condition essentielle pour, à la fois
accélérer la diversification (axe 3) et renforcer la gouvernance (axe 1). A son tour, le renforcement de la
gouvernance implique l’amélioration des politiques et des services économiques et sociaux, et donc une réduction
des coûts des facteurs et de transaction, ce qui renforce le climat des affaires, stimule le secteur privé et accélère la
transformation structurelle de l’économie, notamment à travers la diversification.
3.2.3 Compte tenu de la prépondérance du secteur des hydrocarbures (55% du PIB, 85% des exportations,
80% des ressources budgétaires), l’économie congolaise a été peu résiliente face à la chute des cours du
pétrole. Cette situation a ainsi exposé la fragilité et la vulnérabilité du Congo face aux chocs extérieurs tandis
qu’en interne, le pays connaît un contexte socio-politique et sécuritaire difficile. C’est pourquoi, il est essentiel
pour le pays de diversifier son économie, notamment par l’agriculture, de manière à : (i) développer une vision et
une politique de transformation du secteur agricole, (ii) assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de sa
population, (iii) développer la production agricole et les exportations des cultures industrielles et devenir un
exportateur de premier rang, etc.
3.2.4 Un climat des affaires favorable reste un catalyseur de cette transformation structurelle recherchée.
En effet, l’amélioration du climat des affaires reste indispensable pour attirer l’investissement privé principal
moteur de la diversification. Elle devrait permettre de : (i) mettre en place des politiques et des instruments de
financement adaptés, (ii) favoriser le développement des PME, notamment par l’élaboration d’un code
d’investissement comportant des dispositions favorables au développement des PME en joint-ventures entre privés
locaux et étrangers ; (iii) définir un cadre institutionnel, juridique et règlementaire efficace et attractif pour les
investissements privés et (iv) renforcer les capacités opérationnelles des principaux intervenants.
3.2.5 Cette diversification ne peut se matérialiser sans des infrastructures économiques viables et
effectives, capables de soutenir la croissance de l’économie congolaise. Dans le cadre du DSP 2013-2017, le
gouvernement a réalisé, avec l’appui de la Banque, d’importantes infrastructures de routes et corridors qui relient
le Congo aux pays voisins. Le linéaire du réseau de routes bitumées a presque doublé, passant de 1976 à 3675 km
entre 2011 et 2016. Les deux grandes villes du Pays distantes de 520 km ont été reliées. Le réseau intégrateur de
connexion avec le Cameroun est quasiment établi. En dépit de ces performances, ces infrastructures restent
insuffisantes. Le réseau bitumé au Congo reste en deçà du seuil nécessaire pour atteindre l’émergence.
L’interconnexion des grandes régions du pays n’est pas réalisée en raison du manque d’un réseau routier dense et
de bonne qualité. Les routes interdépartementales restent à construire afin de désenclaver les bassins de production.
Au niveau des municipalités, le parc d’aérogares fonctionnels manque de tours de contrôle adéquates pour une
navigation aérienne sécurisée. Le transport ferroviaire et portuaire est confronté aux problèmes de modernisation
de la voie ferrée et de renouvellement d’équipements. Au niveau de l’énergie électrique notamment, la production
électrique et le taux d’accessibilité à l’électricité ont doublé entre 2011 et 2016, mais le taux de perte de la
production reste si élevé que l’électricité vendue aux usagers représente moins de la moitié de l’électricité produite.
8
Les entreprises restent confrontées à des coupures et délestages, et doivent recourir à des générateurs qui
renchérissent les coûts de production. Dans le domaine de l’eau potable, des taux de perte élevés et des problèmes
de contrôle de qualité sont aussi observés en dépit de l’augmentation du nombre de forages construits ou réhabilités.
L’insuffisance des infrastructures de base et leur impact sur les coûts de production est un frein à la compétitivité.
Dans les Technologies de l’Information et de la Communication, le Congo n’est interconnecté qu’avec la RDC
pour le moment. Ce qui induit des coûts d’accès aux services digitaux élevés et une faiblesse de la redondance de
sa connectivité internationale en cas de pannes techniques sur l’unique câble sous-marin international ayant un
point d’atterrage dans le pays, en l’occurrence WACS. La première phase du projet de la Dorsale à fibre optique
d’Afrique Centrale (CAB), composante du Congo, permettra de connecter le Congo au Cameroun et à la
République Centrafricaine.
3.2.7 La revue du PND a reconnu que la faible performance du Congo en matière de gouvernance se
manifeste dans d’autres composantes, notamment politique, juridique et administrative, exerçant un impact
négatif sur les capacités des Autorités à mettre en œuvre les programmes publics. Aussi, le rapport de l’étude
diagnostique du FMI sur les questions de gouvernance et de corruption en 2018 a confirmé que les faiblesses en
matière de gouvernance ont des effets négatifs significatifs sur la croissance inclusive. Les faiblesses de
gouvernance, la corruption et le manque de transparence et les faiblesses des procédures de contrôle et de passation
des marchés, entrainent d’importantes pertes de revenus au niveau du budget de l’Etat.
Renforcer le capital humain pour soutenir les efforts de réformes et renforcer la compétitivité
3.2.8 Les faibles capacités en ressources humaines requièrent un renforcement du capital humain. Une
telle amélioration est indispensable pour répondre aux exigences de compétitivité globale de l’économie
congolaise. L’enseignement au Congo est confronté à plusieurs difficultés dont l’inadéquation entre les formations
reçues et celles requises par les employeurs. En outre : (i) l’offre de formation est peu diversifiée ; (ii) les
infrastructures d’accueil sont insuffisantes ; (iii) il manque des enseignants spécialisés; (iv) la relation entre l’offre
de travail existante et les secteurs porteurs n’est pas établie ; (iv) et il existe une absence de recyclage du personnel.
Le taux d’accès dans l’enseignement technique est faible et entrave l’offre. Le chômage des jeunes, estimé à 30%
en 2016 dont 19% des femmes, demeure une préoccupation majeure pour le gouvernement. L’appui au
renforcement des compétences humaines est indispensable pour réduire le déficit des compétences appropriées et
favoriser les productions de qualité dans les secteurs stratégiques à fort potentiel de production et à forte valeur
ajoutée tels que l’industrie, l’agro-industrie et les entreprises agricoles, le tourisme et les (TIC). Une main d’œuvre
qualifiée augmentera l’employabilité, et favorisera la compétitivité et attirera les investissements. La Banque
9
appuie déjà le renforcement des compétences humaines qui a constitué un des piliers de la stratégie précédente
(DSP 2013-2017) de la Banque au Congo.
3.2.9 Améliorer le capital humain reste le meilleur vecteur de lutte contre l’inégalité et l’exclusion. Le
secteur de base de l’économie, l’extraction d’hydrocarbure, n’est pas nécessairement propice à la redistribution,
sauf si des pouvoirs publics peuvent en axer les dividendes vers les catégories de population les plus pauvres.
Ainsi, une part importante de la population ne peut pleinement participer à l’activité économique, et donc à la
croissance, en raison de son exclusion. Les risques de marginalisation sont importants pour les populations hors
des secteurs formels de l’économie, en l’absence de prestations sociales, telles que la couverture chômage,
l’assurance maladie et/ou la participation à un régime de retraite. En l’absence d’opportunités, cette exclusion
économique tend à se transmettre de générations en génération par le faible accès à une éducation de qualité.
L’exclusion est également potentiellement une source d’instabilité sociale.
3.3.1 L’agriculture : Le secteur de l’agriculture est doté d’un potentiel énorme pour des activités à plus forte
valeur ajoutée et pour des emplois productifs. Doté d’un espace exceptionnellement riche en biodiversité,
d’importantes ressources en eau douces, des terres agricoles évaluées à dix millions d’hectares, et des conditions
très favorables pour le développement de l’agriculture,
Encadre 1 : Cadre stratégique de développement et de valorisation du
l’élevage, la pêche et l’aquaculture, le Congo offre secteur agricole au Congo
d’énormes potentialités de diversification dans
l’industrie agro-alimentaire, et de transformation de Le cadre stratégique est le Plan national de développement agricole (PNDA),
en cohérence avec le Programme national d’investissement agricole et de
l’économie. Le secteur de l’agriculture peu valorisé sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021), inspiré lui-
(moins de 10% de terres cultivées ; environ 6,7% du PIB même du programme détaillé de développement de l’Agriculture en Afrique
(PDDAA) du Nouveau partenariat africain pour le développement (NEPAD).
hors pétrole en 2016), dispose des capacités pour nourrir Les piliers du PDDAA sont : (i) l’extension des superficies sous gestion
la population nationale et faire économiser au pays les durable des terres et systèmes fiables de contrôle de l’eau ; (ii)l’amélioration
des infrastructures rurales et des capacités commerciales des marchés ;
500 milliards de FCFA d’importations de denrées (iii)l’accroissement de l’offre alimentaire, la réduction de la famine et
alimentaires par an qui représentent plus de 80% des l’amélioration des réponses d’urgence aux crises alimentaires ; (iv)la
foresterie, l’élevage, les ressources halieutiques, le genre et les changements
besoins alimentaires du pays). Il a aussi des potentialités climatiques. Plusieurs opérations, dont des chaines de valeurs agricoles sont
pour satisfaire la demande alimentaire dans la sous- déjà planifiées dans ce cadre pour la période 2018-22.
région et de contribuer à l’équilibre de la balance
commerciale du pays. Le PND 2018-2022 fait de l’agriculture un axe stratégique de diversification de l’économie,
en raison de sa capacité à contribuer à la croissance économique et à la création d’emplois (Annexe 7).
3.3.2 Le sous-secteur forestier – Les ressources forestières constituent une ressource importante aussi bien
pour l’exportation que pour le marché local, y compris pour la subsistance des populations rurales
congolaises. Les forêts congolaises couvrent 65% de la surface du pays et sont estimées à 22 millions d’ha. Le
secteur regorge de potentialités notamment en matière de transformation pour des besoins de l’industrie locale et
d’autres utilisations. Ces ressources sont aussi vitales pour la subsistance des populations rurales congolaises : elles
leur procurent l’essentiel du bois-énergie, de construction, des ressources alimentaires (chasse/cueillette de
produits forestiers non ligneux). La production et la consommation de bois-énergie, première source d’énergie
domestique du pays pour la cuisson (près de 85% des ménages), constituent des sources de revenus essentielles
pour les ménages ruraux. Mais elles constituent aussi une des causes directes de la déforestation et de la dégradation
des ressources forestières, en l’absence de toute gestion durable et de formalisation de la filière. Une des solutions
à ce problème serait d’améliorer la résilience des populations rurales, dans les zones d’approvisionnement, par la
10
diversification des revenus, en initiant notamment le développement d’une chaîne de valeurs innovante de la filière
d’approvisionnement durable du bois-énergie du bassin urbain de Brazzaville.
3.3.3 Les ressources naturelles - Le Congo dispose d’immenses potentialités en ressources naturelles non
encore entièrement exploitées dont les mines (fer, diamant, plomb, uranium, cuivre, phosphates, magnésium,
potasse, zinc, hydroélectricité, le pétrole dont le pays est le 4 ème producteur africain, les forêts et le bois,
l’agriculture, le gaz pour ne citer que celles-là). Les deux piliers actuels de l’exportation : le bois et le pétrole, sont
exploités par des compagnies étrangères. Les réserves de pétrole et de gaz naturel sont estimées respectivement à
1,6 milliard de barils et 90 milliards de mètres cubes. En agriculture, les terres arables non cultivées
représenteraient environ un tiers de la superficie totale du pays. Seul le manioc est largement cultivé pour la
subsistance et représente 90% de la production alimentaire. Les autres cultures disponibles sont : le sucre, le riz, le
blé, l’arachide, le café, le cacao et des légumes divers. Le pays est également doté d’immenses et riches forêts
tropicales. Ces ressources ainsi que leur pleine exploitation et transformation constitueraient un immense atout
pour la diversification et la croissance durable.
3.3.4 L’Intégration régionale - L’intégration régionale offre des opportunités d’élargissement de la base
de production et d’exportations du pays. A cet effet, la réhabilitation en cours des infrastructures nationales,
notamment le Port de Pointe Noire et le positionnement du Congo sur les couloirs de transport régionaux sont des
atouts importants pour rétablir la compétitivité du corridor congolais et tirer profit des opportunités d’échanges
importantes offertes par le marché régional.
3.3.6 L’augmentation des capacités d’accueil avec la construction de l’Université et les perspectives de
diversification de l’offre de formation permettront de renforcer le capital humain. La création d’écoles et
d’instituts spécialisés notamment dans les domaines de la transformation du bois, des mines, des BTP et de
l’innovation technologique, augure de bonnes perspectives pour le Congo.
3.4.1 La coordination de l’aide qui s’était améliorée au cours des dernières années grâce à la mise en place
du Cadre de concertation des PTF et de groupes thématiques, a connu quelques difficultés au cours de la
période de mise en œuvre du DSP. La décision de la Banque d’assurer une présence physique sur le terrain à
travers le déploiement effectif depuis février 2015 d’un économiste-pays a permis d'établir une relation solide avec
les partenaires actifs au Congo. L’amélioration significative de la coordination de l’aide nécessite un leadership
solide du Gouvernement et des capacités fortes de l’administration qui doivent encore se construire. La Banque
continuera à jouer un rôle important dans l'amélioration de la coordination des partenaires. A cet égard, il faut
11
souligner qu’elle assure depuis février 2015, la coprésidence du Groupe thématique des PTF sur les infrastructures.
La Banque participe aussi de manière active dans les Groupes de travail (GT) clés comme la gouvernance, la
Gestion des Finances Publiques et les statistiques. Pour améliorer la coordination, les pouvoirs publics ont mis en
place en mai 2018, le Comité technique interministériel de suivi des Appuis budgétaire. Le principal défi reste
l’amélioration des capacités de préparation et de mise en œuvre des projets afin d’accroître la capacité d’absorption
du pays.
4.2.1 Conformément aux directives en cours (cf. ADF/BD/IF/2013/59 du 22 avril 2013), la notation de la
performance du portefeuille concerne les projets nationaux actifs du secteur public ; les projets régionaux font
l’objet d’une évaluation qualitative. La note globale de performance du portefeuille est passée de 2,3 en 2013 à 3,4
en 2015 et à 3,1 en 2018 sur une échelle de 1 à 4 (voir annexe 9). Mais cette performance est en recul par rapport
à la dynamique de l’évaluation faite à la revue en 2015, en raison principalement des difficultés de mobilisation
des fonds de contrepartie nationale et le retard dans le
dépôt des rapports d’audit ((seulement 40% de rapport Graphique 4 : Répartition par secteur
soumis dans le temps). Nous notons cependant que cette
performance satisfaisante est le résultat d’un suivi Social Multi-secteur
Energie
rapproché du portefeuille et de la mise en œuvre des 5%
3%
4.3.1 Des leçons tirées tant pour la Banque que pour le Gouvernement sont résumées dans le cadre ci-
dessous. Ces leçons sont en droite ligne avec les constats qui se dégagent du rapport sur le voyage d’étude des
Conseillers supérieurs et Conseillers du 5 au 9 mars 2018. Ainsi, les principales recommandations ont également
été prises en considération dans le cadre de la sélectivité des piliers du DSP 2018-2022. La Banque se positionnera
également davantage comme une véritable institution fondée sur la connaissance à travers des travaux analytiques
afin de combler les lacunes de connaissances existantes. Ces travaux seront toutefois rationalisés en nombre, avec
un accent sur la qualité afin de fournir des conseils stratégiques au pays.
Pour la BAD
Au plan stratégique
Pour le Gouvernement
13
- Prendre les dispositions nécessaires pour apurer les arriérés de fonds de contrepartie pour les projets en
cours afin d’éviter le retard dans leur mise en œuvre ;
- Finaliser le recrutement des cabinets d’audit externe afin de régulariser le retard dans la production des
rapports d’audit ;
- Renforcer le rôle de l’audit interne pour le suivi des recommandations des rapports d’audit ;
- Soutenir le financement de la mise en œuvre des programmes de développement. Les pouvoirs publics
devront accélérer la mise en œuvre des réformes afin d’accroitre les ressources internes.
5.1.1 Les analyses précédentes ont montré qu’un modèle de développement économique fortement
concentré sur un seul secteur aussi porteur soit-il, et soumis aux désidératas du marché international n’est
pas soutenable dans la durée. Comme déjà indiqué, le Congo est doté de plusieurs atouts et opportunités mais le
pays reste confronté à de nombreux défis et contraintes qui limitent le processus de transformation structurelle de
l’économie et de création d’emplois décents de plus forte valeur ajoutée. La diversification de l’économie pour une
croissance durable et inclusive constitue un défi majeur pour lutter contre les inégalités et l’exclusion. Aussi, la
faible dotation en infrastructures structurantes et la faiblesse des capacités (humaines et de gouvernance) se
traduisant notamment par l’inefficacité de la dépense publique et l’environnement encore défavorable des affaires
constituent les défis majeurs au développement d’une économie moderne, diversifiée et compétitive. Ces défis
identifiés plus haut constituent également des freins au renforcement des échanges et à l’intégration régionale. Face
à ces contraintes, le pays dispose d’atouts et d’opportunités sur lesquels le Gouvernement peut s’appuyer pour
réaliser ses ambitions de développement.
5.1.2 Le Congo est doté de nombreuses forces et opportunités de développement économique et sociale,
mais il est également confronté à d’importants faiblesses et défis. Le secteur public, tout comme le secteur
privé, cache des faiblesses institutionnelles et de capacités en matière de gouvernance, de conception et de
conduite des politiques de développement. Il est important que la Banque apporte au Congo un solide appui dans
ses efforts de relever le défi pour sortir de la crise et pour diversifier son économie. Tenant compte des principaux
défis et opportunités identifiés, des enseignements aux plans stratégique et opérationnel de la précédente stratégie,
du dialogue pays avec le Gouvernement et les PTF, le secteur privé et la société civile, le DSP 2018-2022
s’appuiera sur les principes de sélectivité suivants :
14
5.1.3 Malgré sa situation momentanée de non soutenabilité de la dette publique, le pays réunit les
conditions pour bénéficier d’un DSP complet en lieu et place d’une stratégie intérimaire. En plus de disposer
d’un nouveau Plan National de Développement (PND), le pays n’est ni en conflit et ni sous sanction pour arriérés
de paiement. L’aboutissement des négociations, en cours, sur la dette avec la Chine pourrait contribuer à faciliter
les discussions avec le FMI dans la perspective de la conclusion d’un programme de réformes et stabilité
macroéconomique. Et si les conditions d’exécution du budget 2019 se réalisent, le pays pourrait dégager un espace
budgétaire substantiel pour soutenir un programme d’emprunt pour financer les investissements qui sont quasiment
à l’arrêt ces deux dernières années. Ainsi donc, l’octroi d’un appui budgétaire par la Banque au Congo dépendra de la
soutenabilité de sa dette qui pourrait être garantie par la conclusion d’un programme avec le FMI.
5.2.2 Les deux piliers retenus ont été jugés pertinents par les membres du CODE. Lors de la présentation de
l’esquisse des piliers du DSP à CODE, conformément à la nouvelle directive d’élaboration des DSP, ils ont salué
la sélectivité et les choix stratégiques proposés, l’interdépendance entre les piliers. Ils ont toutefois demandé que
l’accent soit mis sur les questions de la croissance verte, du genre, ainsi que l’analyse des poches de fragilité et du
climat des affaires, avec une prise en compte plus grande du secteur privé, et d’avoir une approche graduelle pour
les interventions de la Banque au regard de l’évolution de la situation du pays.
5.2.3 La Banque accordera une plus grande attention à l’intégration des thèmes transversaux dans les nouvelles
opérations à savoir le genre, les aspects sociaux, l’emploi, les changements climatiques, et l’intégration régionale. Les
piliers et les thématiques transversales se complètent mutuellement et s’inscrivent dans la poursuite des piliers et
des thématiques transversales de la précédente stratégie de la Banque, avec toutefois des innovations au plan
stratégique et au niveau opérationnel. Ainsi, les opérations de la Banque intégreront systématiquement la
gouvernance en mettant l’accent sur le renforcement de la gestion des finances publiques et l’amélioration de la
gestion des ressources naturelles et de la gouvernance des secteurs (transport, TIC, énergie, forêt, mine,
agriculture). De même, l’analyse de genre sera systématisée lors de la préparation des nouveaux projets afin de
s’assurer qu'ils favorisent l’égalité des chances. En outre, les nouveaux projets de la Banque seront conçus pour
maximiser la création d’emplois pour les hommes et les femmes. Priorité sera également accordée à la prise en
compte dans les projets des questions de résilience aux changements climatiques, et aux projets qui favorisent
l’intégration régionale.
5.2.4 L’objectif visé par ce pilier est d’appuyer le développement d’infrastructures agricoles, pour stimuler
et accroitre la production/fabrication, et les échanges de produits agricoles, impulser l’émergence des
chaînes de valeurs dans les secteurs agricole, agro-industriel et agro-alimentaire. L'objectif global est de
15
promouvoir une agriculture productive et commerciale, à travers le développement des chaines de valeurs agro-
sylvo-pastorales et halieutiques. De façon spécifique, il s’agira d’améliorer les productions agricoles
commercialisées, les revenus des producteurs, la création d'emplois décents et renforcer la compétitivité des biens
échangeables non extractifs et gagner davantage de parts sur les marchés régionaux, en zones CEMAC/CEEAC et
au-delà. L’appui de la Banque vise : (i) l’amélioration de la productivité et de la résilience des filières agricoles de
base (manioc, banane plantain, agro-foresterie, pêche continentale et aquaculture, aviculture) à travers, le
développement des infrastructures nécessaires au développement agricole, l’appui à la recherche, l’amélioration
de la fertilité de sols, le renforcement des capacités techniques des producteurs ; (ii) la promotion de l'entreprenariat
agricole coopératif et des jeunes, (iii) le financement de l’agriculture pour les intrants et équipements, (iv)
l’amélioration de l’environnement des affaires et le renforcement des capacités institutionnelles pour la
mobilisation des investissements privés,(v) la réhabilitation des deux Nouveaux Villages Agricole existants et la
construction de trois 3 NVA , et (vi) la promotion de trois zones de transformation agro-alimentaires au niveau des
zones économiques spéciales prévues dans le PND.
5.2.5 Ce soutien est cohérent avec le Programme national d'investissement agricole et de sécurité
alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021 et du PNDA, dont le but est de promouvoir une croissance
du secteur agricole et rural qui puisse contribuer à une réduction rapide et significative de la pauvreté, un recul de
la faim, l’accroissement des revenus agricoles et non agricoles.
5.2.6 La Banque a procédé à la restitution de l’étude sur l’industrialisation durable de la filière bois dans
les pays du bassin du Congo. L’appropriation et la mise en œuvre au niveau pays des orientations stratégiques de
l’étude régionale sur l’industrialisation durable de la filière au niveau du Congo pourrait booster le PIB. La Banque
appuiera le Congo pour la mise en œuvre des recommandations de l’étude relatives à : (i) l’application uniforme
du quota d’exportation de grume, fixé à 60%, pour développer l’industrie de transformation, (ii) la mise en place
de plans d’aménagements pour les forêts de production et (iii) la création de plantations forestières.
5.2.7 La promotion des chaines de valeurs agricole et industrielle suppose l’accroissement de l’offre
d’énergie dans les zones concernées. A cet égard, dans ces zones, l’appui l de la Banque au secteur de l’énergie
favorisera l’accès à l’énergie moderne, fiable, durable et à moindre coût pour soutenir le processus de
transformation structurelle, l’industrialisation et la création d’emplois salariés formels. L’accès à l’énergie à un
coût abordable reste un facteur clé pour l’amélioration de la compétitivité du secteur privé et pour le bien-être des
ménages. La Banque soutiendra les investissements structurants par la construction de mini-centrales
hydroélectriques et la construction de lignes en vue de l’interconnexion du réseau électrique (transport et
distribution). Cet appui est conforme à la Lettre de Politique Sectorielle de l’Énergie 2017 (LPSE2017), en
conformité avec l’axe 4 de la politique énergétique du Congo : la « promotion des énergies renouvelables et
augmentation de l’offre énergétique » et vient en soutien au pilier 1 de la stratégie de la Banque pour le CONGO
« Promouvoir les chaines de valeurs agro-industrielles ».
5.2.8 Sur la base du Document de stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique Centrale (DSIR-AC
2018-2025), dont les axes sont complémentaires au DSP 2018-2022, le Congo bénéficiera de plusieurs
opérations régionales identifiées dans le domaine des infrastructures et de l’appui au renforcement des capacités
institutionnelles et humaines. Les secteurs des transports et des télécommunications seront pris en compte à travers
le DSIR qui est un document subsidiaire au DSP. L’ensemble de ces infrastructures (transport, TIC et énergie)
prévu dans le DSIR viendront en appoint aux investissements du DSP. Les opérations de la Banque comporteront
des infrastructures sociales économiques connexes pour faciliter l’accès aux services sociaux de base et aux
marchés ainsi que des travaux à haute intensité de main d’œuvre permettant de créer des emplois directs pour les
jeunes et les femmes, et de soutenir la biodiversité du bassin du Congo.
16
Pilier II : Renforcer le capital humain et la gouvernance
5.2.9 Ce pilier vise à avoir un effet levier sur le développement et la compétitivité de l’économie en
renforçant les capacités de formulation des politiques globales et sectorielles, et en structurant leur
exécution. En appuyant le renforcement des capacités humaines et une meilleure gouvernance, la Banque ciblera
une amélioration dans la gestion des finances publiques et des statistiques, la mise à niveau des compétences
techniques et managériales des ressources humaines, l’appui au développement de l’éducation de base et l’appui à
la formation technique et qualifiante dans les métiers des secteurs porteurs. Le renforcement du climat des affaires
sera également un axe d’intervention de la Banque. Ces objectifs permettent la consolidation des acquis du
précédent DSP, dans la gouvernance sectorielle. Ce pilier fait écho aux priorités de développement du capital
humain et au renforcement de la gouvernance du PND. Enfin, la Banque pourrait préparer un appui
programmatique en fonction de l’avancée de l’amélioration de la soutenabilité de la dette, de la disponibilité des
ressources de la Banque, etc. et d’autres critères d’éligibilité. Quant aux réformes de gouvernance, elles permettront
d’éliminer les inefficacités dans les secteurs ciblés et de contribuer à l’amélioration de l’environnement des affaires
et à la compétitivité, et augmenter la contribution de ces secteurs à la croissance économique.
5.2.10 L’assistance de la Banque est justifiée par la nécessité d’accompagner le Congo dans les efforts de
transformation structurelle de son économie face à l’effondrement des prix du pétrole à travers (i) une
assistance financière visant à combler la baisse drastique des recettes pétrolières et à assurer le financement des
programmes prioritaires de la « Marche vers le développement », le projet de société du président de la République
( 2016-2021) et (ii) un appui aux réformes visant à (a) diversifier les sources de croissance par le biais de
l’amélioration du climat des affaires, (b) rationaliser les dépenses publiques et enfin (c) améliorer la mobilisation
des recettes internes.
5.3.1 Le programme hors-prêts pourrait être l’activité principale de la Banque au cours des deux
premières années du présent DSP, eu égard à la situation de soutenabilité de la dette qui va certainement
impacter les possibilités de financement sur le guichet des prêts souverains. Au nombre des activités prévues
dans ce cadre, figurent :
5.3.2 Ces activités permettront d’assurer une meilleure prise en compte de ces thématiques transversales
dans le cadre de la préparation des nouvelles opérations qui seront conçues selon une approche programme. En
outre, elles offriront l’opportunité de renforcer le dialogue avec le Gouvernement sur les politiques publiques
sectorielles en collaboration avec les autres PTF. En outre, la Banque apporte une assistance technique dans le
cadre de la Facilité africaine de soutien juridique pour le renforcement des capacités dans le secteur de l’énergie,
incluant (i) l’élaboration d’une boîte à outils de documents juridiques et (ii) la formation des cadres sur les enjeux
liés au projets de type PPP dans le secteur de l’énergie. La Banque pourrait envisager également le recours à la
FASJ pour fournir un appui au Gouvernement dans le cadre de la gestion de la dette publique.
17
5.4 Résultats attendus
5.4.2 Au titre du pilier 1 « Promouvoir les chaines de valeurs agro-industrielles », le DSP vise deux
objectifs : (i) l’accroissement substantiel de la qualité et du stock des infrastructures rurales déterminants pour
attirer les promoteurs privés souhaitant investir dans le développement des chaînes de valeurs agricoles, et (ii) le
renforcement des infrastructures en soutien à la production
5.4.3 Pour ce qui est du secteur agricole, le DSP entend contribuer au développement d’une agriculture
moderne par la mise en place d’infrastructures de production (irrigation, routes de desserte agricole etc.); de
transformation (abattoirs, débarcadères, minoteries etc.) ; d'électrification rurale ; de conservation et de
commercialisation (Magasins, marchés frontaliers et nationaux, entrepôts, chambres froides, etc.) ; des laboratoires
de recherche et de contrôle produits alimentaires; des instituts de formation agricole. Le projet de la banque
appuiera également la transformation du monde rural, à travers sa modernisation. Ceci est indispensable à la
promotion des Agropoles ou zones de transformation agro-alimentaires, d’où la nécessité d’améliorer l’accès
aux services sociaux de base : eau potable et assainissement, la santé, l’habitat rural. Il s’agira de façon concrète
de réhabiliter les deux NVA existants et d’en construire de nouvelles (quantité à préciser indicateur cible). Ce volet
prendra en compte la promotion de l’entreprenariat des jeunes. Favoriser l’acquisition par les jeunes de
compétences techniques et managerielles dans les domaines des chaines de valeurs agricoles, afin de promouvoir
l’entreprenariat des jeunes. A ce titre, les initiatives des deux centres Songhai (Luvaku et Otsendé) et les deux
nouveaux villages agricoles (Invuba et Nkau) pourraient être étendues.
5.4.4 Les interventions dans le cadre de cette assistance sont complémentaires avec les opérations de la
Banque en cours. La Banque fournit déjà un important appui dans les secteurs des routes, de l’énergie et des
télécommunications. Elle explorera des opportunités de cofinancement d’opérations avec les PTFs opérant dans
les mêmes secteurs, et continuera à travailler en synergie avec eux aussi bien pour les projets en cours : Ketta-
Djoum II (JICA) ; PDCRH (AFD) ; appui à l’amélioration de l’environnement des affaires (BM), que pour les
nouveaux : Chaines de valeurs agricoles.
5.4.5 S’agissant du Pilier 2 « Renforcer le capital humain et la gouvernance », la stratégie de la Banque vise
deux objectifs, à savoir : (i) l’amélioration de la qualité des ressources humaines et (ii) le renforcement des
capacités de gouvernance.
18
une large diffusion des bonnes pratiques en matière de : i) amélioration de la productivité, iii) recherche de la
qualité des produits et iv) conservation, transformation et commercialisation des produits.
5.5.1 En tant que pays éligible au guichet BAD, l’allocation pour la République du Congo est déterminée par
les directives de la Banque relatives aux « Montants de prêts de référence ». Ces montants donnent un cadre général
d’engagement maximum de la Banque et sont purement indicatifs. Ils peuvent évoluer en fonction du profil de
risque du pays et des ressources de la Banque. Le financement des infrastructures structurantes s’effectuera à
travers des prêts sous la forme de PPP. En outre la Banque explorera la possibilité d’utilisation de fonds fiduciaires
et des cofinancements avec d’autres partenaires. Le recours à de nouveaux instruments tels que l’approche du
financement axé sur les résultats, sera recherchée en s’appuyant sur l’expérience d’autres partenaires.
5.6.1 Le cadre logique axé sur les résultats servira de base pour le suivi et l’évaluation des résultats obtenus
au titre du programme d’assistance de la Banque. Il est axé sur le système national de suivi du PND. Les revues
RPPP annuelles pourront également évaluer les progrès de mise en œuvre des opérations. Un rapport sera établi à
mi-parcours en 2020, afin d’évaluer les progrès vers la réalisation des résultats du DSP, et de proposer des
ajustements requis. Le rapport d’achèvement sera établi à la fin de la période de la stratégie en 2022. A travers le
dialogue et la gestion du portefeuille, le Bureau de liaison de la Banque dans le pays entend jouer un rôle de premier
plan dans la mise en œuvre du DSP 2018-2022. Il a été convenu de rencontres trimestrielles pour passer en revue
l’état de mise des projets.
5.7.1 La présence physique de la Banque à travers le renforcement de l’équipe du Bureau de liaison pays
permettra de conduire un dialogue permanent de qualité et un suivi rapproché du portefeuille. A cet égard,
le dialogue avec le pays, soutenu par les études économiques, mettra l’accent sur la diversification de l’économie,
la mobilisation des ressources internes, dans un contexte marqué par la forte baisse des dépenses, notamment des
secteurs sociaux, l’amélioration de l’environnement du secteur privé, le renforcement de la gouvernance et de la
GFP notamment la transparence dans la gestion des ressources pétrolières et naturelles. Les questions relatives aux
politiques d’inclusion et de redistribution, à l’intégration régionale, à l’autonomisation des femmes et à l’emploi
des jeunes occuperont aussi une place de choix dans le dialogue avec les autorités. Le dialogue avec le secteur
privé sera renforcé dans la perspective de la diversification du portefeuille. Sur le plan opérationnel, les questions
19
liées à l’exécution des projets et à l’amélioration du portefeuille, demeureront au centre du dialogue de la Banque
avec le Gouvernement et les autres parties prenantes, notamment le Parlement.
5.8.1 Il faut noter que la quasi-totalité des risques identifiés dans le DSP précédents et la nouvelle en a tiré
les leçons nécessaires. Cinq (5) types de risques qui pourraient entraver l’atteinte des résultats du DSP 2018-2022
ont été identifiés et des mesures d’atténuation ont ainsi été proposées comme l’indique le schéma ci-dessous.
Risque politique (élevé) : risque lié à • Soutien de la Communauté internationale au dialogue politique inclusif (Union Africaine,
l’instabilité politique récurrente Union Européenne, Nations Unis, etc.)
• Programme de Démobilisation-Désarment-Réinsertion des ex-combatants
6.1 Conclusion : Le Congo dispose de bonnes opportunités pour réussir sa stratégie de diversification et de
transformation de l’économie. En effet, les réformes envisagées, soutenues par un dialogue avec les PTFs, sont
une perspective pour restaurer les performances économiques, et notamment l’amélioration de la gouvernance et
du climat des affaires, conditions nécessaires pour accélérer l’agenda du développement. Ses richesses naturelles
et notamment le potentiel offert par les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, la poursuite des
investissements en infrastructures (agricoles, transport, énergie, eau, assainissement, TIC) offrent des atouts
indéniables pour diversifier les sources de croissance et améliorer les conditions de vie de la population. La Banque,
partenaire stratégique du Congo, devrait continuera de lui fournir un appui financier et technique dans le cadre du
DSP 2018-2022 en vue de l’aider à réaliser cet objectif.
6.2 Recommandations : Au regard de ce qui précède, les Conseils d’administration de la Banque sont priés
d’examiner et d’approuver le Document de stratégie pays (DSP) 2018-2022 du Groupe de la BAD pour le Congo,
dont les piliers stratégiques sont : (i) Promouvoir les chaînes de valeurs agro-industrielles (Pilier 1), et (ii)
Renforcer le capital humain et la gouvernance (Pilier 2)
20
Annexe 1 : Congo - principaux indicateurs macroéconomiques
Congo
Principaux indicateurs macroéconomiques
Indicateurs Unité 2000 2013 2014 2015 2016 2017 2018 (e)
Comptes nationaux
RNB aux prix courants du marché Million $ E.U. 1 710 10 678 11 353 10 858 8 107 ... ...
RNB par habitant $ E.U. 550 2 430 2 520 2 350 1 710 ... ...
PIB au prix courants Million $ E.U. 3 221 14 026 14 077 8 549 7 863 7 620 7 769
PIB aux prix constants de 2000 Million $ E.U. 3 221 5 633 6 019 6 176 6 002 5 725 5 772
Croissance du PIB en termes réels % 7,6 3,3 6,8 2,6 -2,8 -3,1 2,0
Croissance du PIB par habitant en termes réels % 4,9 0,7 4,2 0,1 -5,3 -5,6 -0,5
Investissement intérieur brut % du PIB 22,6 29,4 40,5 40,7 43,8 29,5 20,1
Investissement public % du PIB 7,0 19,9 30,0 20,3 15,9 9,3 6,9
Investissement privé % du PIB 15,7 9,4 10,4 20,4 27,8 20,2 13,2
Epargne nationale % du PIB 36,2 46,8 49,3 -6,9 -27,8 10,8 20,3
Prix et Monnaie
Inflation (IPC) % 0,4 4,6 0,9 3,2 3,2 0,5 1,5
Taux de change (moyenne annuelle) monnaie locale / $ E.U. 712,0 493,9 494,4 591,4 593,0 582,1 530,2
Masse monétaire, variations annuelles (M2) % 70,2 3,5 11,9 -9,9 -12,8 -4,0 ...
Vitesse de circulation de la monnaie (PIB / M2) % 15,7 38,3 42,7 52,9 50,1 48,6 ...
Finances publiques
Recettes totales et dons % du PIB 26,6 45,1 40,7 30,4 32,3 32,7 30,8
Dépenses totales et prêts nets % du PIB 25,5 49,6 52,0 72,1 45,2 45,1 35,6
Déficit (-) / Excédent global (+) % du PIB 1,1 -4,5 -11,3 -41,7 -12,9 -12,5 -4,8
Secteur extérieur
Variation en volume des exportations (marchandises) % 5,8 -5,5 7,2 -7,0 -8,8 12,6 22,6
Variation en volume des importations (marchandises) % 9,7 2,8 25,7 44,8 0,1 -38,7 -14,5
Variation des termes de l'échange % 143,0 -7,1 -7,6 -23,3 -5,2 45,4 3,8
Solde des comptes courants Million $ E.U. 436 238 -1 635 -3 673 -5 514 -1 008 310
Solde des comptes courants % du PIB 13,5 1,7 -11,6 -42,9 -70,1 -13,2 4,0
Réserves internationales mois d'importations 2,2 8,5 7,2 2,9 1,1 1,7 1,9
Taux de croissance du PIB réel, Inflation (IPC), 2006-2018 Solde du compte courant en pourcentage du
2006-2018 PIB,2006-2018
%
7,0
10,0 30,0
6,0 20,0
8,0 10,0
5,0 0,0
6,0
-10,0
4,0
4,0 -20,0
3,0 -30,0
2,0
-40,0
0,0 2,0 -50,0
1,0 -60,0
-2,0
-70,0
-4,0 0,0 -80,0
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
Source : Département de la statistique de la BAD; FMI: Perspectives de l'économie mondiale, octobre 2018 et Statistiques financières internationales, octobre 2018;
Département de la statistique : Plateforme des données (base de donnée), octobre 2018; OCDE, Division des systèmes statistiques.
Notes: … Données non disponibles ' ( e ) Estimations ( p ) Projections Dernière mise à jour : octobre 2018
I
Annexe 2 : Congo - Indicateurs socio-économiques comparatifs
Congo
INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES COMPARATIFS
Pays en Pays
Année Congo Afrique Dévelop- Déve-
pement loppés
Indicateurs de Base
RNB par Habitant $EU
Superficie ('000 Km²) 2017 342 30 067 80 386 53 939
Population totale (millions) 2017 4,9 1 184,5 5 945,0 1 401,5 3000
Densité de la population (au Km²) 2017 14,2 40,3 78,5 25,4 2000
Rev enu national brut (RNB) par Habitant ($ EU) 2016 1 710 2 045 4 226 38 317 1500
Participation de la Population Activ e *- Total (%) 2017 70,5 66,3 67,7 72,0 1000
Participation de la Population Activ e **- Femmes (%) 2017 67,7 56,5 53,0 64,5 500
Rapport de Masculinité (hommes pour 100 femmes) 2017 100,109 0,801 0,506 0,792 0
2000
2005
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Indice de dév eloppement humain (rang sur 187 pay s) 2015 135 ... ... ...
Population v iv ant en dessous de 1,90 $ par Jour (%) 2011 37,0 39,6 17,0 ... Congo A frique
Taux brut de mortalité (pour 1000) 2017 7,9 9,3 7,7 8,8 2,3
Taux de mortalité infantile (pour 1000) 2016 38,5 52,2 35,2 5,8 2,2
2000
2005
2010
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1000) 2016 54,1 75,5 47,3 6,8
Indice sy nthétique de fécondité (par femme) 2017 4,7 4,6 2,6 1,7 Congo A frique
Taux de mortalité maternelle (pour 100000) 2015 442,0 411,3 230,0 22,0
Femmes utilisant des méthodes contraceptiv es (%) 2017 41,6 35,3 62,1 ...
2005
2010
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Insuffisance pondérale des moins de 5 ans (%) 2015 12,3 76,0 82,7 93,9
Prév alence de retard de croissance 2015 21,2 20,8 17,0 0,9 Congo A fric a
Indicateurs d'Education
Taux brut de scolarisation au (%)
Primaire - Total 2012 104,2 106,4 109,4 101,3
Primaire - Filles 2012 107,8 102,6 107,6 101,1 Taux de mortalité infantile
(Pour 1000 )
Secondaire - Total 2012 52,1 54,6 69,0 100,2
Secondaire - Filles 2012 48,4 51,4 67,7 99,9 100
Personnel enseignant féminin au primaire (% du total) 2012 53,5 45,1 58,1 81,6 90
80
Alphabétisme des adultes - Total (%) 2011 79,3 61,8 80,4 99,2 70
Alphabétisme des adultes - Hommes (%) 2011 86,4 70,7 85,9 99,3 60
50
Alphabétisme des adultes - Femmes (%) 2011 72,9 53,4 75,2 99,0 40
Dépenses d'éducation en % du PIB 2010 6,2 5,3 4,3 5,5 30
20
10
Indicateurs d'Environnem ent 0
2000
2005
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Terres arables (en % de la superficie totale) 2015 1,6 8,6 11,9 9,4
Terres agricoles (% superficie des terres) 2015 31,1 43,2 43,4 30,0
Forêts (en % pourcentage de la superficie totale) 2015 65,4 23,3 28,0 34,5 Congo A frique
Emissions du CO2 par habitant (tonnes métriques) 2014 0,6 1,1 3,0 11,6
Source : Base des données du Département des Statistiques de la BAD; dernière mise à jour: Mai 2018
Banque Mondiale WDI; ONUSIDA; UNSD; OMS, UNICEF, PNUD, Rapports nationaux.
Notes: n.a. Non Applicable ; … : Données non disponibles. * Participation à la population active, total (% de la population totale âgée de 15+)
** Participation à la population active, femmes (% de la population féminine âgée de 15+)
II
Annexe 3 : Programme indicatif des prêts 2018-2022
PROGRAMME INDICATIF DE PRETS
Secteurs/Projets et Programmes indicatif d’opérations
UC - Source de
Année Co-financier
Millions financement
Pilier 1 : Promouvoir les chaînes de valeurs agro-industrielles
Agriculture (Nourrir l’Afrique )
Fonds verts
Autres
1. Projet de développement et de résilience des chaînes de valeurs agricole et financements
élevage (Aviculture, manioc, banane plantain, agroforesterie en zone de savane à rechercher
100 2020 BAD
(anacarde et cacao)). Incluant l’entreprenariat des jeunes, le financement (BM, FIDA,
inclusif et le développement institutionnel et la gouvernance sectorielle JICA, GIZ,
Fonds arabes,
USAID)
Fonds verts
Autres
financements
2. Projet de développement et de résilience des chaines de valeurs pêche à rechercher
continentale et aquaculture. Incluant l’entreprenariat des jeunes, le financement 50 2020 BAD (BM, FIDA,
inclusif et le développement institutionnel et la gouvernance sectorielle JICA, GIZ,
Fonds
arables,
USAID)
3. Projet de réhabilitation et d’extension de Nouveaux villages agricoles 50 2021 BAD
4. Zones de transformation agro-alimentaires (au niveau des trois zones
90 2022 BAD Secteur Prive
économiques spéciales de Pointe noire, Ouesso et….)
5. Programme d'Appui à la Conservation des Ecosystèmes du Bassin du Congo 40 2019 BAD Fonds verts
6. Programme d’appui au développement intégré de la filière bois dans le
150 2020 FAD Fonds verts
Bassin du Congo (PADIB-BC)
Energie (Éclairer l’Afrique)
1. Projet d’Appui au Secteur de l’énergie au Congo (PASEC) 25 2020 BAD
2. Construction de 6 Microcentrales hydroélectrique (études en cours 80 2021 BAD
Transport/TIC (Industrialiser l’Afrique)
6.Construction du port sec de Dolisie 150 2019/2021 BAD
8.Aménagement des routes Nyanga-Divénié (36 km) et Kayes – Banda (35 km) 70 2022 BAD
Pilier 2 : Renforcer le capital humain et la gouvernance
Gouvernance (Industrialiser l’Afrique )
1. Programme d’appui aux réformes économiques et financières (PAREF)
150 2019 BAD BM/AFD
phase I
2. Projet d’appui au développement du secteur de l’éducation 2020 BAD
3. Projet d’appui au développement des CEFA des métiers ruraux 2021 BAD
4. Projet d’appui au renforcement des capacités du Lycée technique Agricole 2020 BAD
5. Projet d’Appui au Climat des Investissements et à la Gouvernance Forestière
BAD
(PACIGOF) Phase 2
6. Projet d’appui à la modernisation des finances publiques et de renforcement
2019 BAD
des organes de contrôle
Note : Ce programme de prêt est purement indicatif et ne prend pas en compte les opérations du secteur privé qui
pourraient être instruites au cours de la période de mise en œuvre de la stratégie. Il sera mis en œuvre de manière
graduelle en fonction de la maturité des opérations, de la capacité financière du pays et de la Banque.
III
Projets multinationaux concernant le Congo et figurant dans le DSIR
Transport/TIC (Industrialiser l’Afrique)
1. Multinational Congo-Gabon :
- Travaux de bitumage de la route Dolisie-Doussala Phase 2 et de facilitation des
Transports sur le Corridor Libreville-Brazzaville (sur un linéaire de 133 km)
IV
Annexe 4: Programme indicatif hors prêt pour le DSP 2018-2022 (en millions d’UC)
Budget administratif
Fonds fiduciaires
(millions UC)
Instruments
Fonds PPF
Don FAPA
Projets
Années
FASJ
Pilier 1: Promouvoir les chaînes de valeurs agro-industrielles
Énergie, agriculture,
Appui à la restructuration du secteur de l’énergie et des pratiques industrie, intégration
2019
de gouvernance du secteur de l'énergie régionale et qualité de
Étude vie
Agriculture, industrie,
Étude sur le potentiel fiscal et la mobilisation des ressources
énergie, qualité de vie et 2019
intérieures
Étude intégration régionale
Agriculture, industrie,
Actualisation du Profil genre dans l'agriculture et l'agro-industrie qualité de vie et 2020
Étude intégration régionale
V
Annexe 5 : Cadre axé sur les résultats du DSP 2018-2022 de la Banque pour le Congo
Objectifs de Contraintes Résultat attendus à la fin de Produits à la Résultats Produits Interventions de la BAD
développement pour l'atteinte période du DSP(2022) fin de la attendus mi- attendus mi- (en cours et dans le DSP)
du PND des résultats période du DSP parcours (2020) parcours (juin
(2022) 2020)
Assurer Forte pauvreté en Réduction du taux de pauvreté rural Taux de pauvreté Projets en cours
l’autosuffisance milieu rural (75% à 60% en milieu rural rural à 70% Réformes et les Projet d’électrification rurale au Congo
alimentaire pour les contre 46,5% au Réformes et les capacités pour le (PERCO)
produits de base et niveau national) Les revenus des producteurs sont capacités pour le Les revenus des pilotage, le suivi- Projet d'Appui au Climat des
promouvoir les Prédominance améliorés de 30% pilotage, le suivi- producteurs sont évaluation, le Investissements et à la Gouvernance
exportations de d’une agriculture évaluation, le améliorés de 15% contrôle sont (PACIGOV)
certains produits à familiale peu L’environnement du secteur contrôle sont développées Projet de développement des
forte valeur ajoutée, productive, agricole, notamment, les capacités développées L’environnement du (Cadastre agricole, Compétences des Ressources
à travers une caractérisée par de institutionnelles et la gouvernance, (Cadastre agricole, secteur agricole, est assurances
Humaines (PDCRH)
agriculture petites est favorable au développent d’une assurances favorable au agricoles, Agences
productive, inclusive exploitations de Agriculture moderne, orientée vers agricoles, Agences développement des de développement,
Nouveaux projets
et résilienterésiliente 1,4 ha en le marché de développement, chaines de valeurs Evaluation des
moyenne, qui est Evaluation des stocks pour la Projet de développement et de résilience
des chaînes de valeurs agricole et
la principale La productivité des cultures stocks pour la La productivité des pêche, statistiques
élevage (Aviculture, manioc, banane
source des vivrières est améliorée au moins de pêche, statistiques filières élevage agricoles,
productions 50%. Les rendements des filières agricoles, (aviculture), agricole financement rural, plantain, agroforesterie en zone de
savane (anacarde et cacao)). Incluant
végétales et qui ne élevage (aviculture), agricole financement rural, (banane plantain, etc.)
l’entreprenariat des jeunes, le
satisfait pas à la (banane plantain, manioc), pêche etc.) manioc), pêche
financement inclusif et le
demande du continentale et aquaculture sont continentale et 50% des
développement institutionnel et la
marché intérieur améliorées et les productions Infrastructures aquaculture est infrastructures
gouvernance sectorielle
Fortes couvrent les besoins alimentaires, agricoles, améliorée de 20% et sont réalisées
importations de grâce à l’utilisation des techniques d’élevage et de leurs productions Projet de développement et de résilience
denrées et technologies innovantes, pêche réalisées (au couvrent les 60% des chaines de valeurs pêche
alimentaires adaptées et résilientes moins, 1000 km de besoins alimentaires. continentale et aquaculture. Incluant
constituées en routes rurales l’entreprenariat des jeunes, le
majorité de Les besoins de consommation des réhabilitées et Réduction de 20- financement inclusif et le
produits carnés, cultures vivrières de base sont entretenues, 5 30% % des pertes développement institutionnel et la
pour un montant couverts à 100% marchés post-récoltes pour les gouvernance sectorielle
estimées à 500 frontaliers, au cultures de bases Projet de réhabilitation et d’extension de
milliards FCFA/an Réduction de 50-60% % des pertes moins, 40 ciblés 500 ha Nouveaux villages agricoles
post-récoltes pour les cultures de entrepôts, marchés d’agroforesterie Zones de transformation agro-
Faible niveau de bases ciblés départementaux, 1000 emplois décents développés alimentaires (au niveau des trois zones
l'entreprenariat magasins de sont créés à travers le économiques spéciales de Pointe noire,
agricole 50005000 d'emplois décents sont stockage sont développement des Techniques de Ouesso,)
créés à travers le développement réhabilités, 5 compétences dans les gestion de la
des compétences dans les métiers laboratoires de métiers ruraux et fertilité des sols Travaux analytiques et assistance
Faible ruraux et l’entreprenariat coopératif recherche, de l’entreprenariat mises en place juridique
VI
Objectifs de Contraintes Résultat attendus à la fin de Produits à la Résultats Produits Interventions de la BAD
développement pour l'atteinte période du DSP(2022) fin de la attendus mi- attendus mi- (en cours et dans le DSP)
du PND des résultats période du DSP parcours (2020) parcours (juin
(2022) 2020)
structuration de la agricole des jeunes. contrôle des coopératif agricole Etude de faisabilité de la connexion des
chaîne de valeur denrées des jeunes. 500 jeunes dont lignes de transport d'énergie électrique
de agro- Réduction des importations totale alimentaires et de 50% de femmes, Mise à jour du profilp genre dans
industrielle de denrées alimentaires de 30% centres de Réduction des sont formés à l'agriculture et l'agro-industrie
production de importations totales l’entreprenariat Etude sur l’industrialisation durable de
Augmentation de la production semences de denrées agricole la filière bois dans les pays du bassin du
Faible niveau de agricole transformée améliorées/plants alimentaires de 10% Congo, volet pays Congo
financement du sont réhabilités ; La structuration et
secteur agricole Augmentation des productions Infrastructures Le mécanisme de le développement
agricoles commercialisées sociales et financement est de l’entreprenariat
d’accompagnemen développé. coopératif sont
t pour les femmes mis en œuvre
Le secteur agricole est financé. réalisées
L’investissement agricole Le fond de
augmente de 15% 2000 ha développement
d’agroforesterie des filières qui
communautaire développerait des
(cacao en savane et produits financiers
l’anacarde) est adaptés au secteur
développés agricole est mis en
place
Techniques de
gestion de la
fertilité des sols
mises en place
1500 jeunes
entreprises dont
50% sont dirigés
par des femmes,
générant au moins
5000 emplois sont
développés et
accompagnés à
travers des
incubateurs ou des
nouveaux villages
agricoles
Structuration,
renforcement des
capacités sur
nouvelles
technologies et
pratiques et
développement de
VII
Objectifs de Contraintes Résultat attendus à la fin de Produits à la Résultats Produits Interventions de la BAD
développement pour l'atteinte période du DSP(2022) fin de la attendus mi- attendus mi- (en cours et dans le DSP)
du PND des résultats période du DSP parcours (2020) parcours (juin
(2022) 2020)
l’entreprenariat
coopératif pour les
acteurs de la
Banane Plantin, du
manioc, de
l’aviculture et de la
pêche continentale,
(dont 30% de
femmes au moins)
Le fond de
développement des
filières qui
développerait des
produits financiers
adaptés au secteur
agricole est
fonctionnel
Déficit important
VIII
Objectifs de Contraintes Résultat attendus à la fin de Produits à la Résultats Produits Interventions de la BAD
développement pour l'atteinte période du DSP(2022) fin de la attendus mi- attendus mi- (en cours et dans le DSP)
du PND des résultats période du DSP parcours (2020) parcours (juin
(2022) 2020)
en infrastructure
de transport
Km de pistes
Faible fiabilité des rurales connexes
infrastructures de aménagées en
transport existant 2022
Coût
d’exploitation
moyen élevé pour
les véhicules
IX
Objectifs de Contraintes Résultat attendus à la fin de Produits à la Résultats Produits Interventions de la BAD
développement pour l'atteinte période du DSP(2022) fin de la attendus mi- attendus mi- (en cours et dans le DSP)
du PND des résultats période du DSP parcours (2020) parcours (juin
(2022) 2020)
X
Objectifs de Contraintes Résultat attendus à la fin de Produits à la Résultats Produits Interventions de la BAD
développement pour l'atteinte période du DSP(2022) fin de la attendus mi- attendus mi- (en cours et dans le DSP)
du PND des résultats période du DSP parcours (2020) parcours (juin
(2022) 2020)
Renforcement de la développement opérateurs privés Augmentation de place dans ces
qualité et de la des entreprises de populations 1000
performance des très petite taille, de connectées d’au villes/villages
services publics petite taille et de Infrastructures de moins 1000
taille moyenne Nombres de procédures communication en villes/villages
administratives dématérialisées place dans 1000
villes/villages de
Faiblesse de la l’intérieur de pays
connectivité à travers les 500 services
nationale dans les diverses Quick-wins additionnels
localités de technologies (procédures développés et mis
l’intérieur du pays Flux de transactions financières adaptées (2 G, 3 G, facilement en place
largement dématérialisées entre les LTE, WiMax) réalisables avec le
différents agents économiques plus grand impact) en
Plateforme d’e- place et utilisés
services améliorés
Manque de
supports digitaux Paiements
aux fins de la digitaux de
communication Diminution drastique l’ensemble des
entre de la monnaie papier salaires, retraites
l’administration, en circulation et autres subsides
les individus et les Plateforme de de l’Etat
entreprises services financiers
digitaux en place et
étendus à
Absence de l’ensemble des
moyens digitaux transactions
interopérables financières
pour les nationales
transactions
financières entre
l’administration,
les individus et les
entreprises
XI
Annexe 6 : Plan d’amélioration de la performance du portefeuille pays 2016/2017 : état de mise en œuvre
Responsables de la
Problèmes identifiés Mesures envisagées Indicateurs de suivi mise en œuvre des Echéances/ Fréquence
mesures
Passation des Marchés
Méconnaissance des Organiser à l’attention des membres du parlement Au moins 1 séminaire de sensibilisation BAD Mars 2017
règles et procédures de des séminaires de sensibilisation sur les organisé (RDGC/ECAD)/ Non réalisée
la Banque par le procédures et opérations de la Banque MPSIR
Parlement et les CEP
Organiser des ateliers de formation ou des Au moins 2 cliniques fiduciaires ou ateliers BAD (SNFI/ ECAD Juin 2017
cliniques fiduciaires à l’attention du personnel des de formation continue du personnel des CEP / RDGC) Non réalisée
CEP sur les règles et procédures de la Banque organisés
Renforcer l’assistance de la BAD aux CEP lors de Délais moyens de traitement des acquisitions SNFI (COCD/ Continue
la constitution des dossiers et accélérer le réduits à deux semaines Régional)
traitement des demandes d’avis de non objection
Non-utilisation des Veiller à l’élaboration et l’actualisation Tous les projets disposent d’un plan de CEP Février 2017
plans de passation des systématique des PPM, ainsi qu’à leur utilisation passation de marché validé pour l’année 2017 Réalisée
marchés PPM comme rendue obligatoire, comme instrument de gestion
de véritables outils de du cycle d’acquisition
travail
Sur la base des PPM, mettre en place au niveau des 100% des projets font le suivi régulier de leur SNFI /CEP Continue
CEP un système de suivi rapproché des activités PPM
d’acquisitions et d’exécution des marchés
Non-utilisation du Au regard de l’entrée en vigueur des Politiques de Rapport d’évaluation du système pays du BAD / SNFI / Décembre 2017
système national des la Banque en matière de Marchés Publics, entamer Congo est approuvé ARMP Non réalisée
marchés publics. la revue du système pays en vue de finaliser le
projet de Rapport d’évaluation du Système de
Passation des Marchés du Congo,
Gestion financière
Mettre le système de gestion financière en place 100% de nouveaux projets disposent d’un Continue
avant le démarrage des projets système de gestion financière avant le 1er
CEP
décaissement ou au plus tard avant le
Qualité à l’entrée des démarrage des travaux
projets
S’assurer que les nouveaux projets disposent d’une Au moins 50% des nouveaux projets ont été Continue
analyse robuste des coûts lors de la phase préparés en utilisant les dons PRI ou le MPSIR
d’évaluation budget de l’Etat
XII
Responsables de la
Problèmes identifiés Mesures envisagées Indicateurs de suivi mise en œuvre des Echéances/ Fréquence
mesures
Améliorer les délais de traitement des demandes de Délai moyen de traitement des demandes de Continue
décaissement décaissement inférieur ou égal à 15 jours CEP/FIFC/COCD
Lenteurs dans le ouvrables
traitement des Mettre en place un mécanisme de suivi des besoins Taux de décaissement des fonds de MPSIR Continue
décaissements et décaissements de Fonds de contrepartie contrepartie de 100% par rapport à
l’échéancier de chaque projet
S’assurer de la ponctualité du recrutement des 100% des projets soumettent leur rapport 31 décembre 2016
auditeurs d’audit de l’exercice 2015 au plus tard le 31 SNFI/CEP Réalisée
Retards dans les décembre 2016
audits S’assurer d’une clôture financière ordonnée des Au moins 100% des projets clôturés en 2016 Juin 2017
projets soumettent leur rapport d’audit final au plus SNFI/CEP Réalisée
tard le 30 Juin 2017
Organiser des réunions de suivi des SNFI/CEP Continue
Faiblesse dans le suivi
recommandations des rapports d’audits et Au moins 75% des recommandations d’audit
des recommandations
renforcer le rôle de l’audit interne pour le suivi des sont mises en œuvre
d’audit
recommandations des rapports d’audit
Suivi des projets
Retard dans le Accélérer la mise en vigueur des nouveaux projets Tous les nouveaux prêts sont déclarés MPSIR / BAD Continue
démarrage des projets effectifs pour le 1er décaissement au plus tard
6 mois après leur approbation
S’assurer que les sites sont disponibles pour tous Nbre de projets souffrant de retards de Gouvernement Continue
les nouveaux projets avant l’approbation du démarrage dus à la non-disponibilité des sites
financement par la BAD
Renforcer les missions de supervision à raison d’au 100% des projets sont supervisés au moins 2 BAD (Dépts Immédiate et continue
moins deux par an pour les projets en difficulté fois par an Sectoriels) Réalisée
Instaurer un cadre institutionnel de suivi Un cadre institutionnel créé au MPSIR pour MPSIR 31 Décembre 2017
systématique régulier des projets financés par la le suivi des projets Non réalisée
BAD
Faiblesse du suivi et Organiser des réunions semestrielles et annuelles 2 réunions semestrielles de suivi du MPSIR / BAD 31 Décembre 2017
de la supervision des de suivi du des projets portefeuille organisées en 2017 (RDGC/COCD)/ Partiellement réalisée
projets CEP
Faire l’inventaire des textes de loi à approuver Inventaire des textes et comités en instances Les coordonnateurs 31 mars 2017
et/ou à ratifier ainsi que celui des comités en fait et transmis au MPSIR et à la Banque CEP Non réalisée
instances de création et les transmettre au MPSIR (ORCE)
et à la Banque Point focal désigné et opérationnel MPSIR /BAD
(RDGC)
XIII
Annexe 7 : Plan d'amélioration de la performance du portefeuille pays 2018-2019
Responsable
Critères de Délai de
Problèmes rencontrés Actions requises Résultats attendus de la mise en
performance réalisation
œuvre
Organiser à l’attention des membres du parlement des séminaires Au moins 1 séminaire de BAD Mars 2019
de sensibilisation sur les procédures et opérations de la Banque sensibilisation organisé (RDGC/ECA
D)/ MPSIR
Méconnaissance des règles et Organiser des ateliers de formation ou des cliniques fiduciaires à Au moins 2 cliniques BAD (SNFI/ Novembre
procédures de la Banque par le l’attention du personnel des CEP sur les règles et procédures de fiduciaires ou ateliers de ECAD / 2018
Parlement et les CEP la Banque formation continue du RDGC)
personnel des CEP organisés
Passation des Renforcer l’assistance de la BAD aux CEP lors de la constitution Délais moyens de traitement SNFI (LICG/ ImmédiatIm
Marchés des dossiers et accélérer le traitement des demandes d’avis de des acquisitions réduits à Régional) médiat
non objection deux semaines
Veiller à l’élaboration et l’actualisation systématique des PPM, Tous les projets disposent CEP Juin 2018
ainsi qu’à leur utilisation rendue obligatoire, comme instrument d’un plan de passation de
Non-utilisation des plans de
de gestion du cycle d’acquisition marché validé pour l’année
passation des marchés PPM
2017
comme de véritables outils de
Sur la base des PPM, mettre en place au niveau des CEP un 100% des projets font le SNFI /CEP Continue
travail
système de suivi rapproché des activités d’acquisitions et suivi régulier de leur PPM
d’exécution des marchés
Mettre le système de gestion financière en place avant le 100% de nouveaux projets Continue
démarrage des projets disposent d’un système de
gestion financière avant le
CEP
1er décaissement ou au plus
tard avant le démarrage des
travaux
Qualité à l’entrée des projets
S’assurer que les nouveaux projets disposent d’une analyse Au moins 50% des Continue
Gestion robuste des coûts lors de la phase d’évaluation nouveaux projets ont été
financière préparés en utilisant les dons MPSIR /
PRI ou le budget de l’Etat. BAD
Les études détaillées sont
disponibles
Améliorer les délais de traitement des demandes de décaissement Délai moyen de traitement Continue
Lenteurs dans le traitement des des demandes de CEP/FIFC/LI
décaissements décaissement inférieur ou CGLICG
égal à 15 jours ouvrables
XIV
Responsable
Critères de Délai de
Problèmes rencontrés Actions requises Résultats attendus de la mise en
performance réalisation
œuvre
Mettre en place un mécanisme de suivi des besoins et Le gouvernement s’engage à MPSIR Immédiat
décaissements de Fonds de contrepartie adresser une demande de
restructuration pour les
projets affecter par la non
libération des fonds de
contrepartie.
S’assurer de la ponctualité du recrutement des auditeurs 100% des projets soumettent 31 décembre
leur rapport d’audit de 2018
l’exercice 2019 au plus tard
le 31 décembre 2018. Tous
Retards dans les audits SNFI/CEP
les projets clôturés en 2017
soumettent leur rapport
d’audit final au plus tard le
30 Juin 2018
SNFI/CEP Continue
Organiser des réunions de suivi des recommandations des Au moins 75% des
Faiblesse dans le suivi des
rapports d’audits et renforcer le rôle de l’audit interne pour le recommandations d’audit
recommandations d’audit
suivi des recommandations des rapports d’audit sont mises en œuvre
Accélérer la mise en vigueur des nouveaux projets Tous les nouveaux prêts sont MPSIR / Continue
déclarés effectifs pour le 1er BAD
décaissement au plus tard 6
mois après leur approbation
Faiblesse du suivi et de la S’assurer que les sites sont disponibles pour tous les nouveaux Nbre de projets souffrant de Gouverneme Continue
supervision des projets projets avant l’approbation du financement par la BAD retards de démarrage dus à la nt
Suivi de la
non-disponibilité des sites
mise en œuvre
Renforcer les missions de supervision à raison d’au moins deux 100% des projets sont Immédiate et
des projets BAD (Dépts
par an pour les projets supervisés au moins 2 fois continue
Sectoriels)
par an
Retard dans le processus de Instaurer un cadre formel de suivi systématique régulier des Renforcer les capacités du MPSIR 31
ratification des accords de projets financés par la BAD cadre institutionnel créé au Décembre
prêts/dons, de signature de MPSIR pour le suivi des 2018
contrats projets
XV
Annexe 8 : Congo – Domaines d’interventions des principaux Partenaires techniques et financiers
Environnement
Infrastructures
Développement
Gouvernance
secteur privé
Education
solidarité
Partenaires de Madagascar
Santé
rural
x
FMI
Banque Mondiale x x x x x x x x
Union Européenne x x x x x x
Nations Unies x x x x x x
x x x x
États-Unis
FIDA x x
AFD (France) x x x x x x
Chine x x x x x x x x
XVI
Annexe 9 : Situation du Portefeuille de la Banque au Congo au 30 septembre 2018
Projet SAP Date Entrée en Effec. 1er Date Amount Balance %
Nbre Division Secteur Nom du projet Signature Age
Code Approbation Vigueur Decais. Clôture (UAm) (UAm) Decai.
XVII
Annexe 10: Notation des projets supervisés selon le système de notation EER
ETAT D'EXECUTION (IP) OBJECTIF DE
DEVELOPPEMENT (DO) Note
Nom du Projet Système et Exécution et Progrès vers Progrès vers globale sur Statut
Respect des 4
procédures financement IP les produits du les effets du DO
clauses
du projet des projets CLAR CLAR
XVIII
Annexe 11 : Congo -Aperçu du secteur agricole au Congo
1. Contraintes et défis
Pour que le secteur agro-sylvo pastoral et halieutique du Congo puisse pleinement jouer son rôle
dans la diversification de l'économie du pays, il sera nécessaire qu'une réponse adéquate soit trouvée
aux contraintes qui limitent la performance de ce secteur. Parmi ces contraintes, on peut citer:
• Le taux de pauvreté monétaire très élevé en milieu rural (75 % contre 46,5 % au niveau national)
(PNUD, 2015), et la précarité des conditions, entrainant la migration vers les villes. Ainsi, près de
64% des congolais vivent en milieu urbain et le sous-emplois, notamment au niveau des jeunes est
élevé ;
• La prédominance d’une agriculture familiale, peu productive (230.000 actifs pour 145.000 petites
exploitations de 1,4 ha en moyenne), et qui est la principale source des productions végétales et qui
ne satisfait pas à la demande du marché intérieur. Les importations de denrées alimentaires
constituées en majorité de produits carnés, sont estimées à 500 milliards de FCFA/an.
• Les besoins importants pour le financement du secteur agricole, dans un contexte de rareté des
ressources publiques ainsi des investissements privés.
Pour lever ces contraintes, le Gouvernement Congolais a élaboré un Plan national de développement
agricole (PNDA) 2018-2022, évalué à 1000 milliards de FCFA. Le PNDA ambitionne de s'attaquer
aux principaux défis ci-dessous :
Relever la qualité de la formation et de la recherche agricole pour les adapter aux besoins de
la production et du marché du travail
Renforcer la participation des groupes et populations vulnérables par des programmes dédiés
Sous-secteur forestier
Les ressources forestières in extenso sont vitales pour la subsistance des populations rurales congolaises : elles
leur procurent l’essentiel du bois-énergie, de construction, mais également des ressources alimentaires, parmi
lesquelles la chasse et la cueillette de produits forestiers non ligneux occupent une place importante, ce dans
un contexte socio-économique marqué par la prédominance de la pauvreté. Par ailleurs, la production et la
consommation de bois-énergie, première source d’énergie domestique du pays pour la cuisson (près de 85 %
des ménages) (CN-REDD, 2014), constituent notamment une des principales causes directes de la
déforestation et de la dégradation des ressources forestières congolaises, ce en l’absence de toute gestion
durable et de formalisation de la filière. Mais elles sont également des sources de revenus significatives et
essentielles pour les ménages ruraux implantés à proximité d’un axe routier ou fluvial important : leur vente
alimente les grands marchés urbains, tels que Brazzaville, Pointe Noire et Ouesso.
Les besoins en bois-énergie dans le bassin d’approvisionnement (Brazzaville, Pool et Plateaux), estimé à
969.196 tonnes en 2014, passeraient à 1.230.878 tonnes en 2023 2. Ce qui couvrirait 35,09% des besoins en
bois-énergie à l’horizon 2023. Les modes actuels de prélèvements des ressources forestières pour alimenter
les différentes filières d’approvisionnement (exploitation incontrôlée, non gérée), de transformation
(carbonisation traditionnelle avec un faible rendement) et d’utilisation du bois-énergie (utilisation de foyers
améliorés qui demeure marginale) constituent un frein aux objectifs de développement durable prônés par la
République du Congo, que traduit en particulier sa Stratégie Nationale REDD+.
Le plan national de développement (PND 2018-2022) en élaboration fait de l’agriculture un axe stratégique de
diversification de l’économie, en raison de sa capacité à contribuer à la croissance économique et la création
d’emplois. La jeunesse congolaise, qui représente 65 % de la population, constitue un atout potentiel pour le
pays, s’il est formé dans l’optique de générer un dividende démographique. Dans le cas contraire, cette même
jeunesse, aux prises avec le chômage, le sous-emploi, et le désœuvrement, devient une sérieuse menace pour
la cohésion sociale, la stabilité politique et la paix. Selon l’enquête sur la transition vers la vie active (ETVA),
réalisée en 2015 par la Direction Générale de la Formation Qualifiante et de l’Emploi (DGFQE) avec l’appui
technique de l’Institut National de la Statistique (INS) et du BIT, le taux de chômage des jeunes de 15 à 29 ans
2 Fiche sur les estimations de stocks de carbone et les émissions évitées pour les plantations forestières, (CN-REDD, 2017)
XX
est de 30,5% ; le pourcentage des jeunes chômeurs de longue durée est de 31% (durée de chômage supérieur
à deux ans). Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement technique et de l’enseignement professionnel
est respectivement de 48,8% et de 33,1%.
1. Quelles sont les politiques retenues par les pays et les CER dans ce secteur et quels sont les résultats
obtenus dans la mise en œuvre de cette politique au cours des cinq dernières années ?
Le Congo a élaboré dans le sillage du PND, sa stratégie du secteur agricole, à travers le Plan National de
Développement Agricole (PNDA) 2018-2022, estimé à près de 1000 milliards de FCFA, pour contribuer
significativement à la création d’emplois durables, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la lutte contre
la pauvreté. Il s’agit d’exploiter rationnellement les potentialités existantes, en s’appuyant sur une production
compétitive et durable, à travers la modernisation des exploitations familiales et la promotion de l’agriculture
commerciale afin d’inverser la balance commerciale largement déficitaire en produits agricoles d’exportation
Le PNDA est en cohérence avec le Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et
nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021 structuré autour des programmes suivants : développement de
l’agriculture et de l’élevage ; développement de pêche et de l’aquaculture ; appui à la valorisation des
ressources forestières ; amélioration de l’accès à la terre et au financement ; renforcement de la recherche
agricole et diffusion des innovations ; amélioration de l’état alimentaire et nutritionnel ; renforcement des
capacités opérationnelles nationales.
2. Quelles sont les opérations prévues d’être mises en œuvre dans le secteur au cours de la période
2018-2022 ?
XXI
4. Zones de transformation agro-alimentaires Secteur Prive
(au niveau des trois zones économiques 90 2022 BAD
spéciales de Pointe noire, Ouesso et….)
5. Programme d'Appui à la Conservation des Fonds verts
40 2019 BAD
Ecosystèmes du Bassin du Congo
6. Programme d’appui au développement Fonds verts
intégré de la filière bois dans le Bassin du 150 2020 FAD
Congo (PADIB-BC)
3. Résultats attendus
XXII
Promouvoir un environnement pour la création et l’accompagnement de plus de 5000 entreprises
dirigées par des jeunes en intégrant le processus d’incubation au curricula de formation
professionnelle.
XXIII
Annexe 12 : Evaluation du risque fiduciaire du pays (ERFP)
A. Introduction
L’objectif principal de l’Evaluation du Risque Fiduciaire Pays (CFRA) est de mener une évaluation du risque
fiduciaire associé à chaque sous-système de la gestion des finances publiques d’un pays dans l’optique de
proposer des mesures et un plan d’action pour l’atténuation des risques identifiées, et permettre ainsi
l’utilisation intégrale ou partielle de sous-systèmes de la Gestion des Finances Publiques (GFP) lors de
l’exécution des opérations financées par le Groupe de la Banque. La présente évaluation est relative au sous-
système passation des marchés.
L’évaluation a été conduite au mois de Mai 2018 et s’est appuyée sur les rapports de diagnostic les plus récents
notamment, le Mémorandum sur les modalités de mise en œuvre des activités de l’ARMP financées par le
Projet des Reformes Intégrées du Secteur Public (ARMP, Septembre 2017) le rapport d’auto-évaluation du
système de passation des marchés publics (ARMP, Janvier 2016), le Public Expenditure Management and
Financial Accountability Review (PEMFAR) établi par la Banque mondiale en Mai 2015, le cadre de mesure
de la performance de la gestion des finances publiques financé par l’Union Européenne en Juin 2014,
l’évaluation des procédures nationales de passation de marchés dans le cadre des appels d’offres nationaux
(BAD, Juin 2012), le Cadre de Mesure de la Performance de la Gestion des Finances Publiques en
République du Congo selon la méthodologie PEFA de juin 2014, Le Rapport du Fonds Monétaire
International (FMI) sur le Suivi et mise à jour des réformes sur l’exécution et le contrôle du budget
de septembre 2018, et le rapport du FMI sur La Gouvernance et la Corruption en R. du Congo. Elle
s’est également appuyée sur les conclusions des séances de travail avec les Directions du Ministère
des Finances et du Budget (MFB), le Conseiller au Budget au Cabinet du MFB, la Cour des Comptes
et de discipline budgétaire (CCDB) et la Commission nationale de lutte contre la corruption, la
concussion et la fraude. Elle s’est également appuyée sur les conclusions des séances de travail avec
certaines Directions du Ministère du Plan, l’Autorité de Régulation des Marchés publics (ARMP) la
Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (DGCMP), la Direction Générale des Comptes
Publics, la Direction du Budget, la Caisse Autonome d’Amortissement, l’Inspection Générale des
Finances, la Cour des Comptes, l’Observatoire anti-corruption et la Commission Nationale de Lutte
contre la Corruption et la Concussion et des partenaires comme la Banque Mondiale.
Elle s’est également appuyée sur les conclusions des séances de travail avec l’Autorité de Régulation des
Marchés publics (ARMP) la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (DGCMP), la Direction
Générale des Comptes Publics, la Direction du Budget, la Caisse Autonome d’Amortissement, l’Inspection
Générale des Finances, la Cour des Comptes, l’Observatoire anti-corruption et la Commission Nationale de
Lutte contre la Corruption et la Concussion et des partenaires comme la Banque Mondiale.
B. Résumé analytique
En matière de gestion des finances publiques, à la suite de l’adoption en décembre 2011 des six
directives CEMAC relatives à la gestion des finances publiques, le Congo a entrepris des réformes
dans le cadre de la mise en place d’un nouveau cadre juridique et institutionnel de la gestion des
finances publiques. Une nouvelle Constitution est adoptée par référendum du 25 octobre 2015, la Loi
N°10-2017 du 9 mars 2017 portant code relatif à la transparence et à la responsabilité dans la gestion
des finances publique, et la Loi organique N°36-2017 du 3 octobre 2017 relative aux lois des finances
(LOLF), sont adoptées et promulguées. En 2018 les quatre autres Directives CEMAC sont
transposées à travers la publication des décrets ci-après et stabilisant ainsi le nouveau cadre juridique
de la GFP : Décret 2018-67 portant règlement général de la comptabilité publique, Décret 2018-68
portant sur le plan comptable de l’Etat (PCE), Décret 2018-69 portant sur la nomenclature budgétaire
de l’Etat (NBE), et le Décret 2018-70 portant sur le tableau des opérations financières de l’Etat
(TOFE). Le Gouvernement affiche une détermination à mettre en place une GFP répondant aux
XXIV
normes internationales caractérisée par une gestion transparente des finances publiques et de bonne
gouvernance à cette finalisation de la transposition des directives CEMAC, l’acquisition et le
développement en cours d’un Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP), ayant
pour mission l’automatisation de bout en bout de la chaîne des dépenses et des recettes de l’Etat.
Cependant, cette dynamique ne permet pas encore de produire les résultats escomptés aux regards du
manque de vision d’ensemble du plan stratégique de réformes en cours d’élaboration au sein du MFB,
des retards dans la finalisation et publication de l’arrêté portant création, organisation et
fonctionnement du Comité des réformes des Finances publiques. Le PEFA 2014 relève des faiblesses
dans la GFP du Congo, notamment : (i) le non-respect récurrent des plafonds de crédits autorisés par
la loi de finances, ainsi que de la répartition de ces crédits entre les différents ministères et
institutions ; (ii) le manque de maitrise des flux de trésorerie qui conduit, malgré les surplus
budgétaires, à des risques l’accumulation d’arriérés de paiement ; (iii) une faible transparence eu
égard à la quasi-absence de diffusion d’information budgétaire et par l’accès aux données
systématiquement soumis à autorisation de haute hiérarchie ; (iv) des recours aux procédures
exceptionnelles qui autorisent l’exécution des dépenses sans engagements préalables, notamment
pour les dépenses d’investissement ; (v) des retard dans la réorganisation et l’intégration des systèmes
informatiques (SYDONIA, SYSTAF, SYGADE SIDERE etc..) ; (vi) une faibles capacité des organes
de contrôle interne et externe. A ce jour, la loi organique relative à l’organisation et au fonctionnement
de la CCDB n’est toujours pas adoptée et promulguée, ce qui ne permet pas à cette dernière d’exercer
pleinement ses fonctions et responsabilités. Des lenteurs et dysfonctionnement dans la mise en place
du compte unique du trésor. Le nouveau projet de la SIGFIP est ambitieux et n’assure pas de liaison
avec le système SIDERE en cours d’utilisation.
En matière de marchés publics, le Congo a subi un processus de réformes qui a commencé par une évaluation
intérimaire CPIP réalisée par la Banque mondiale en collaboration avec le gouvernement en Juin 2006.
L'évaluation CPIP avait conclu que le système national de passation de marchés est très faible et non conforme
aux normes OCDE-CAD. Depuis, le Congo a fait des progrès significatifs grâce à la mise en œuvre du Plan
d'action CPIP qui a obtenu des résultats tangibles. Actuellement, et selon le PEMFAR 2015, la qualité du
système du Congo de passation des marchés publics est évalué à 51,3 pour cent satisfaisante, légèrement
supérieur à la moyenne de l'échelle de notation OCDE-CAD, ce qui constitue une amélioration substantielle
par rapport à 2006. Le pays a un code des marchés publics approuvé par Décret n ° 2009-156 du 20 mai 2009
et ses règlements d'application. Le Code met l’accent sur la transparence et la concurrence, il est accompagné
d’un cadre légal et règlementaire moderne et la mise en place des organes de passation des marchés. Il s’agit
de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), de la Direction Générale du Contrôle des Marchés
Publics (DGCMP) et des Cellules de Gestion des Marchés Publics (CGMP). Depuis la promulgation du
nouveau code, des progrès appréciables ont été réalisés en particulier la réduction de l’utilisation abusive de
l’entente directe et une décentralisation caractérisée par une séparation des pouvoirs des contractants et la
régulation du système de marchés publics. En outre, l’évaluation des procédures nationales conduites en 2012
par la Banque avait recommandé que les procédures nationales de passation de marchés soient utilisées dans
le cadre des appels d’offres nationaux des projets financés par la Banque.
A ce jour le système de passation des marchés en République du Congo est caractérisé par la persistance des
insuffisances ci-après: (i) un cadre légal et règlementaire comportant des obstacles à la participation,
nécessitant un renforcement de transparence au niveau de la description de certaines modalités, souffrant de
définitions de certaines notions pour éviter des interprétations abusives, et manquant de clarté sur le contexte
d’utilisation de certaines méthodes d’acquisition ; (ii) un cadre institutionnel faisant face à des défis de capacité
de gestion ; (iii) des pratiques de passation des marchés révélant de grandes lacunes qui affectent sensiblement
la transparence, l’efficacité et la crédibilité du système ; et (iv) une intégrité du système qui continue de souffrir
de la faiblesse de la mise en œuvre du contrôle des opérations des marchés publics et de l’application effective
de la lutte contre la corruption.
XXV
C. Evaluation des risques relatifs à la passation des marchés et mesures d’atténuation
La méthodologie utilisée pour l’évaluation du risque fiduciaire relatif aux acquisitions est celle préconisée par
la Banque. Elle découle de la Méthodologie (MAPS) conçu par l’OCDE /CAD qui a été modifiée et adaptée
par la Banque à son contexte opérationnel. La Méthodologie de la Banque (Customized MAPS) est fondée sur
une évaluation qualitative de 21 sous indicateurs sélectionnés (parmi les 54 de l’outil original) comme critiques
(essentiels) du point de vue de la Banque. Ces 21 sous indicateurs sont répartis sous les Piliers 1, 2, 3 et 4 de
la méthodologie MAPS conçu par l’OCDE/CAD. L’évaluation a été conduite en utilisant les documents légaux
formant le cadre légal et réglementaire, les Etudes diagnostiques disponibles 3 d’une part et les éléments tirés
des entretiens avec quelques acteurs agissant dans le secteur des marchés publics. Les résultats et conclusion
de l’évaluation sont présentés ci-dessous.
Analyse détaillée des Facteurs de risques relatifs au système congolais des marchés publics.
L’évaluation du risque fiduciaire pays (ERFP) pour la sous-composante passation des marchés a conclu à un
niveau de risque jugé substantiel pour diverses raisons liées entre autres au déficit de compétence des acteurs
du cadre institutionnel, à l’environnement de contrôle et à la qualité du mécanisme de recours. Cette situation
est corroborée par les conclusions du rapport PEFA (ADE, Financement Union Européenne en Juin 2014) qui
malgré le constat d’une amélioration substantielle du cadre légal et réglementaire du système national des
marchés publics attribue la note D+ (la plus faible) à l’évaluation de l’indicateur PEFA PI-19 relatif aux
marchés publics.
Cette situation est également rapportée par le PEMFAR 4 qui attribue la note globale de 1,54/3 au Système
National de Passation des Marchés (SNPM) après évaluation des quatre piliers de la méthodologie MAPS
Dans le cadre de l’ERFP, le cadre règlementaire, l’environnement institutionnel, les pratiques de gestion et
l’intégrité du système congolais des marchés publics ont été analysés à la lumière des 21 sous indicateurs jugés
critiques par la Banque (« Sous indicateurs critiques ») en identifiant les points de préoccupation et leur impact.
Les résultats de l’évaluation résumés selon les piliers de la méthodologie MAPS de l’OCDE/CAD se
présentent comme suit :
Pilier I (Modéré): Cadre législatif et réglementaire des Marchés publics– Le cadre législatif et
réglementaire des marchés publics est bien structuré et codifié, il favorise l'équité et la concurrence avec
l'appel d'offres ouvert établi comme méthode d'acquisition par défaut, il a une portée étendue et
s'applique à toutes les entités publiques. Le Congo a adopté en 2009 un nouveau code de passation des
marchés publics par le décret n ° 156-2009 du 20 mai 2009 ainsi que des textes d'application modernes 5. Ce
code des marchés publics (« CMP ») s’applique à tous les contrats de biens, travaux, services ordinaires et
services intellectuels financés sur les ressources de l’Etat, des collectivités locales ainsi que de leurs
Etablissements publics, leurs sociétés à participations publiques majoritaire ainsi que leurs organismes et
offices, à l’exception de ceux relatifs à la défense à la sécurité et aux intérêts stratégiques de l’Etat6. Il intègre
l’essentiel des grands principes admis au plan international et comme l’attestent les dispositions de l’article
53, n’impose aucune barrière particulière à la participation d’un soumissionnaire à un appel d’offres des lors
qu’il dispose des capacités techniques et financières. Cette volonté du CMP est toutefois contredite par une
disposition règlementaire contenue dans le DAO travaux, notamment l’article 53.1 des conditions générales
3
Cadre de Mesure de la Performance de la Gestion des Finances Publiques en République du Congo, financé par l’Union Européenne en Juin
2014
4 PEMFAR : Public Expenditure Management and Financial Accountability Review (PEMFAR), Banque mondiale, Mai 2015
5
- Le décret n° 2009 – 157 du 20 mai 2009 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics ;
- Le décret n° 2009 – 158 du 20 mai 2009 portant réorganisation de la Délégation Générale des Grands Travaux ;
- Le décret n° 2009 – 159 du 20 mai 2009 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Direction Générale du Contrôle des Marc hés
Publics ;
- Le décret n° 2009 – 160 du 20 mai 2009 fixant les modalités d’approbation des marchés publics ;
- Le décret n° 2009 – 161 du 20 mai 2009 portant organisation et fonctionnement de la Cellule de Gestion des Marchés Publics ;
6Articles 75 et 76 du CMP
XXVI
du contrat (CCAG), qui exclut les soumissionnaires étrangers à l’exception des soumissionnaires de la
CEMAC à participer aux appels d’offres (AO) pour des marchés financés par le budget national. Afin d’obtenir
les meilleurs prix possibles, le CMP interdit le fractionnement qui est passible de sanctions (Article 147 du
CMP) et fait de l'appel d'offres ouvert le mode de passation de marchés par défaut pour les acquisitions de
Biens et travaux (Article 28-4 du CMP). Dans le but de s’adapter à toutes situations, le CMP offre la possibilité
de recourir à d’autres modes d’acquisitions (pour les Biens et travaux) pour lesquelles les conditions préalables
pour leur utilisation sont définies 7. Leur utilisation est cependant considérée par le CMP comme une exception
qui devrait être autorisée par la DGCMP. Le CMP préconise une publication large8 des opportunités d’affaires,
garantit un délai minimum suffisant9 de préparation d’offres et impose l’utilisation de DAO standardisés (ceux
disponibles ont été édités en 2011/2012) qui doivent contenir des critères d’évaluation objectifs définis par
avance. Le mécanisme d’ouverture des plis prévu par le cadre légal et règlementaire est globalement acceptable
même si des améliorations sont nécessaires pour renforcer la transparence de tous les processus. Pour des
raisons de transparence, le CMP exige une publication des résultats de tout Appel d’Offres (Article 97) et
donne la possibilité de recours à tout soumissionnaire qui se sent lésé dans le cadre d’un Appel d’offres (Art
141). De façon générale, le cadre législatif et réglementaire des marchés publics au Congo est cohérent,
structuré et globalement conforme aux meilleures pratiques internationales. Toutefois, sa mise en œuvre pose
plusieurs problèmes majeurs (voir pilier III) qui relèvent plus des pratiques que des textes.
Les faiblesses identifiées au titre du pilier I se résument comme suit : En dépit des avancées majeures
indiquées ci-dessus et apportés par la réforme intervenue en 2009, le cadre législatif et réglementaire en place
présente encore des faiblesses notamment: (i) des obstacles à la participation aux appels d’offres de
soumissionnaires étrangers hors CEMAC et/ou des soumissionnaires CEMAC non-inscrits au registre de
commerce au Congo; (ii) l’absence de définition claire par un texte des « marchés d’intérêt stratégiques » (qui
fait partie des marchés spéciaux pouvant être acquis par entente directe) avec comme conséquence un usage
abusif par les acteurs (iii) l’absence d’encadrement de la participation des entreprises publiques aux Appels
d’offres nécessaire à l’équité envers tous les soumissionnaires ; (iv) la non indication des situations dans
lesquelles une pré-qualification est requise (v) un manque de précision du ou des supports publicitaires
obligatoires; (vi) la possibilité d’une ouverture des offres (de biens et de travaux) à une date différente de celle
fixée comme limite pour le dépôt des offres au où celle-ci serait un jour non ouvrable10 (article 59 du CMP);
(vii) la non exigence d’une ouverture publique des propositions techniques des consultants ; (iix) l’absence
des conditions d’utilisation des modes de sélection des consultants11.
Eu égard à ce qui précède et de l’impact des risques encourus, le niveau de risque pour les aspects couverts
par le pilier I est jugé Modéré
Pilier II : Le Cadre institutionnel et les capacités de gestion– Sur le plan institutionnel, le code actuel
établi une séparation entre les fonctions exécutives des opérations de passation des marchés et celles du
contrôle et de la réglementation. Ainsi alors que l'ARMP a la responsabilité de la régulation du système, la
DGCMP est chargée du contrôle à priori des opérations de passation des marchés mises en œuvre par les
CGMP créées au sein des pouvoirs adjudicateurs. Bien que l'opérationnalisation de nombreuses institutions de
passation de marchés publics ait connu des difficultés et des retards importants, le cadre institutionnel du code
est largement mis en œuvre. Ce cadre institutionnel en place est conforme aux principes de séparation des
tâches prônées au plan international puisqu’aune institution n’a dans ses attributions des missions
conflictuelles. Dès l'entrée en vigueur du Code en 2009, l'ARMP s’est saisie de ses missions en: i) assurant la
diffusion des nouveaux textes ; ii) encadrant et formant les acteurs clés, y compris le secteur privé et la société
civile dont des membres sont représentés au Conseil de régulation et au comité d'examen des plaintes (CRD).
7La situation n’est pas identique pour les services intellectuels pour lesquels les conditions d’utilisation les modes de sélection de consultants ne
sont pas définis
8 Le CMP gagnerait toute fois à être plus précis sur les supports de publications obligatoires
9 Ce délai est de 30 jours (article 47 du CMP) et peut être réduit à 20 jours en cas d’urgence autorisé par le Direction Générale du Code des Marchés
Publics
10
Dans cette hypothèse, seule l’ouverture (mais pas la limite de dépôt) est reportée au premier jour suivant par le CMP
11 Exception faite du mode de sélection basée exclusivement sur la qualité technique
XXVII
Les faiblesses identifiées au titre du pilier II se résument comme suit : Bien que conforme aux exigences
internationales, le cadre institutionnel fait face à des défis impactant sa capacité de gestion, même si ces
derniers ne sont pas couverts par les sous indicateurs « critiques ». On peut citer : (i) l’absence de ressources
financières adéquates pour permettre à l’organe de régulation (ainsi que les autres acteurs) de faire face à ses
missions12; (ii) l’absence de système d’information permettant la collecte d’information et de données
exhaustives et fiables ; (iii) l’absence d’une stratégie de formation durable.
Eu égard à ce qui précède et de l’impact des risques encourus, le niveau de risque pour les aspects couverts
par le pilier II est jugé Modéré.
Pilier III : Activités d’acquisition et pratiques du marché – Les opérations et les pratiques de passation
des marchés au Congo révèlent de grandes lacunes sur plusieurs aspects qui affectent sensiblement la
transparence, l’efficacité et la crédibilité du système. En effet, la mauvaise application de textes dû à
plusieurs raisons incluant le déficit de compétences des acteurs porte un préjudice majeur au système tel qu’il
est mis en œuvre. Au titre des problèmes identifiés on peut indiquer :
La non utilisation de l’Appel d’offres ouvert comme règle de passation des marchés : Bien que le code fasse
de l’Appel d’offres ouvert le mode de passation de marchés par défaut pour les acquisitions de Biens et travaux
(Article 28-4 du CMP) la pratique en place est contraire. En effet, le pays est caractérisé par une forte utilisation
des modes de passation des marchés dites « d’exception » caractérisés soit par un faible niveau ou par une
absence de compétition. Cette situation ou l’exception semble se substituer à la règle est constatée par plusieurs
diagnostics (y compris ceux de l’ARMP) et corroborée par les dernières données collectées sur plusieurs
années par l’ARMP. En effet, sur une observation de cinq années faite entre 2012 et 2016, les données de
l’ARMP font ressortir que les Appels d’offres ouverts représentent à peine une moyenne de 58% en nombre
même si en volume cela concerne 81% des montants des contrats. Une analyse approfondie desdites données
montrent toutefois qu’au titre des modes d’acquisition d’exception utilisés, l’entente directe est limitée à une
proportion annuelle proche de 10% en nombre (le reste représente les demandes de cotation). En effet, sur la
durée indiquée ci-dessus, l’entente directe représente au cours de trois années (2012, 2013 et 2016) une valeur
avoisinant en nombre 10% du total des marchés passés. Sur la même période de cinq ans, le taux inhabituel du
recours aux demandes de cotation (une moyenne de 37% en nombre et 9% en volume) est sans doute révélateur
d’un fractionnement abusif et/ou un défaut de planification.
Le défaut d’application des règles publicitaires : Les règles publicitaires prévues par les textes ne sont pas
respectées impactant négativement la transparence des processus. Ainsi, en ce qui concerne la publication
d’opportunités d’affaires, même si ces données ne sont pas complètes, les dernières données fournies par
l’ARMP, montre une tendance inquiétante à la non publication des Avis d’appels d’offres dans le bulletin
12
Voir la situation des audits au pilier iv
XXVIII
officiel d’annonce des marchés publics (BOAMP). En effet entre 2012 et 2016 seuls 60% des Avis d’Appel
d’offres ont fait l’objet d’une publication au bulletin officiel d’annonce13.
La situation est plus inquiétante pour la publication des résultats exigés par le CMP. Sur cinq années entre
2012 et 2016 on constate un taux moyen de 4% de Tableau de la situation des publications des résultats d'attribution
publications des résultats des marchés passés par Année Marchés passés par competition Décision publiées
appels d’offres. Cette exigence règlementaire est Nbre valeur (FCFA) Nbre Taux
pourtant importante pour la transparence car elle 2012 414 57,807,425,375 42 10.1%
permet entre autres aux soumissionnaires de saisir dans 2013 833 128,026,928,160 43 5.2%
les délais requis par les textes, les organes de recours si 2014 1,045 115,017,741,978 15 1.4%
2015 276 87,556,170,130 24 8.7%
à la publication des résultats ils s’estiment lésés par
2016 45 7,054,264,266 0 0.0%
rapport aux exigences du DAO. Sur une période de
Total 2,613 395,462,529,909 124 4.7%
cinq années entre 2012 et 2016 seul 4,7% des marchés Source : ARMP 2016
passés ont fait l’objet d’une publication au bulletin
officiel d’annonce des marchés
La mauvaise qualité des DAO transmis aux soumissionnaires : La mauvaise qualité d’un nombre important de
DAO pose le problème des capacités des cellules de gestion des marchés publics (CGMP) mais aussi et surtout
celles de la DGCMP en charge de la revue préalable de ce document. L’audit des marchés publics de l’exercice
2015 réalisé par l’ARMP relève que sur un échantillon de 33 marchés audités, 76% des DAO ne comportent
ni critères de sélection ni des critères d’évaluation des offres.
La mauvaise performance de mise en œuvre de la passation des marchés : La performance de mise en œuvre
des cycles de passation des marchés est plutôt faible. Les données de 2012 à 2016 fournies par l’ARMP
montrent que sur un échantillon de 7.995 marchés prévus aux PPM seuls 2.995 (soit 40%) ont effectivement
fait l’objet de procédures de passation des marchés. Les processus des autres n’ont pas connu de début
d’exécution pour plusieurs raisons allant de la planification à l’absence de spécifications en passant par
l’indisponibilité budgétaire. Le système et également caractérisé par de longs délais d’approbation des contrats.
Bien que le secteur privé soit présent dans les structures du cadre institutionnel 14 en place, il manque de
confiance dans le système en dépit d’un cadre légal et règlementaire plutôt acceptable. En effet, le taux moyen
de participation aux Appels d’offres est très faible. C’est ce que confirment les rapports d’audits des marchés
passés en 2014 et en 2015 avec une moyenne de 2,8 soumissionnaires par appel d’offres. De même, peu de
soumissionnaires utilisent leur droit de recours conféré par le CMP. En effet sur une période de 7 années entre
2010 et 2016, seulement 29 recours dont 5 sur la passation des marchés (le reste est relatif aux différends sur
la gestion des contrats) ont été reçu par le Comité de règlement des Recours (CRD) de l’ARMP. Ce manque
de confiance du secteur privé s’explique essentiellement par les pratiques en place comme : une propension à
l’utilisation de l’entente directe comme mode d’acquisition ; des obstacles artificiels à la participation à la
commande publique (voir pilier I), de longs délais de paiement (100% des paiements sont réalisés à plus de
120 jours compte 90 jours contractuels), la difficulté à obtenir l’application des intérêts moratoires etc.. Ceci
dit, le secteur privé est assez protégé en matière de différends pouvant intervenir lors de l’exécution des
marchés avec un processus équitable de résolution des différends qui comprend au titre du précontentieux le
règlement à l’amiable et l’arbitrage (Article 144 & 145) même si la mise en œuvre effective est difficile. Bien
qu’il existe des procédures pour faciliter l’exécution de la sentence arbitrale (prévu par le traité OHADA 15), la
non ratification du Congo à la convention de New York reste une source de préoccupations.
Les faiblesses identifiées au titre du pilier III se présentent comme suit : (i) le déficit de compétence de
tous les acteurs impliqués dans la chaine de la passation et du contrôle des marchés publics ; (ii) l’absence de
crédibilité et de confiance du secteur privé dans le système de passation des marchés ; (iii) l’absence de normes
13 Ces chiffres de L’ARMP devront toutefois être nuancés par le fait que la non publication dans le BOAMP ne veut pas
nécessairement dire non publication sur d’autres supports (voir problème de support obligatoire soulevé au pilier I). Il est
important que des investigations complémentaires soient menées pour apprécier de l’absence totale de publicité
14 Conseil d’organe de régulation, Comité des règlements des différends etc.
15 Le pays est membre de l’OHADA
XXIX
d’archivage des dossiers de passation des marchés publics ; (iv) le risque de corruption favorisée par la
passation des marchés sans compétition (v) le renchérissement des prix dû aux facteurs suivants : (a) le recours
intempestif à l’entente directe ; (b) un faible niveau de compétition (quand elle existe) lors des Appels d’offres ;
des délais de paiement excessifs; (vi) le risque de non reconnaissance des sentences arbitrales prononcées au
plan international ; (vi) la faible capacité d’absorption des budget d’investissement dû au manque d’efficacité
etc…
Eu égard à ce qui précède, le niveau de risque pour les aspects couverts par le pilier III est jugé Elevé.
En dépit de ce qui précède, la mise en œuvre du dispositif de contrôle est faible et ne fonctionne pas
correctement. En effet, la qualité de la revue préalable de la DGCMP est insatisfaisante (comme constaté par
plusieurs missions d’audit) et commande un renforcement de ses capacités. L’absence de ressources
financières ne permet pas à l’ARMP de respecter ses obligations de procéder régulièrement à des audits annuels
des marchés publics. A ce sujet, les audits se sont arrêtés depuis 2015. De même, le contrôle de L’IGF est
limité et trop insuffisant à cause d’un manque de capacité et des contraintes de ressources financières.
L’inspection Générale de l’Etat et la Cour des comptes ne sont en pratique pas impliquées dans le contrôle des
marchés publics. Les quelques rapports d’audit et de contrôle effectués par les institutions mentionnés plus tôt
n’ont aucun effet dans la mesure où les recommandations dont la mise en œuvre aurait permis l’amélioration
progressive du système restent généralement sans suite par manque de mécanisme opérationnel de suivi. En
outre, il n’existe pas de mécanisme de contrôle interne clairement établi au niveau des autorités contractantes.
Enfin en dépit de la faiblesse du nombre de recours reçus, la CRD ne traite pas les dossiers dans les délais
prévus par la règlementation17 alors que celle-ci fixe un délai maximum (7 jours ouvrables) au-delà duquel
toute suspension d’un processus est automatiquement levée si la CRD ne rend pas sa décision. Ce manque
d’efficacité de la CRD représente un risque pour les soumissionnaires lésés qui peuvent de ce fait ne pas être
rétabli dans leurs droits.
La mise en œuvre du mécanisme de responsabilisation et de lutte contre la corruption n’est également pas
efficace dans le secteur des marchés publics en dépit de l’effort du gouvernement avec le renforcement du
cadre légal et institutionnel dans ce secteur. Ceci s’explique par plusieurs facteurs notamment: (i) la non-
publication d’informations clés en marchés publics notamment les rapports d’audits et de contrôle ; (ii) la non
16 Confère la loi n ° 31-2012 du 11 octobre 2012 fixant les infractions et pénalités relatives à l'attribution et à la gestion des
contrats
17 Confère rapport suivi évaluation ARMP (2009-2016)
XXX
publication des décisions relatives à la fraude et à la corruption ; (iii) le champ limité des infractions (certaines
pratiques importantes ne sont pas couvertes) en marchés publics (iv) l’absence code de conduite et d’éthique
spécifiques à la passation des marchés ; (v) l’absence de poursuites et de sanctions contre les auteurs (à ce
jour il n’existe pas une liste de soumissionnaires sanctionnés pour infractions en matière de passation et
d’exécution des Marchés publics) (vi) l’absence de mécanismes de dénonciations anonymes et (vii) le manque
de ressources suffisantes pour permettre aux institutions chargées de la lutte contre la corruption de mener à
bien leurs missions. Ce contexte confirme les différents classements du pays au plan international. En effet,
l’indice de la perception de la corruption (IPC) au Congo, selon le classement de Transparency International
classe en 2017, la République du Congo au rang de 161ème sur 180 pays avec un score de 21/100. L’indice Mo
Ibrahim de gouvernance en Afrique (IIAG), montre également que la gouvernance ne s’est pas améliorée. En
2016 et 2017 Le pays a été classé au rang de 42ème sur 54 pays avec un score de 4,8 sur 100 (en deçà de la
moyenne africaine qui est de 50 points) ce qui représente un léger recul par rapport à l’année 2015.
Les faiblesses identifiées au titre du pilier IV se présentent comme suit : (i) La faiblesse du contrôle
préalable de la DGCMP ; (ii) l’irrégularité dans la réalisation des audits annuels des marchés publics ; (iii)
l’insuffisance du contrôle de l’IGF ; (iv) la non couverture en pratique des aspects marchés publics par le
contrôle de cour des comptes ; (v) l’absence de mécanisme de suivi des recommandations ; (vi) l’inexistence
du contrôle interne au sein de chaque autorités contractantes ; (vii) non-respect du délai maximum de
traitement des recours par le CRD ; (iix) la non-publication d’informations clés relatives aux marchés publics
notamment les rapports d’audits et de contrôle ; (ix) la non publication des décisions relatives à la fraude et à
la corruption ; (x) le champ limité des infractions (certaines pratiques importantes comme l’obstruction ne sont
pas couvertes) en marchés publics (xi) l’absence code de conduite et d’éthique spécifiques à la passation des
marchés ; (xii) l’absence de poursuites et de sanctions ; (xiii) l’absence de mécanismes de dénonciations
anonymes et (xiv) le manque de ressources suffisantes pour permettre aux institutions chargées de la lutte
contre la corruption de mener à bien leurs missions etc…
Eu égard à ce qui précède, le niveau de risque pour les aspects couverts par le pilier IV est jugé Elevé.
D. Stratégie fiduciaire de la Banque au Congo en matière de passation des marchés au cours du DSP
La Stratégie Fiduciaire de la Banque au Congo en matière de passation des marchés s’inscrit dans le cadre de
la Politique de la Banque en matière de Gestion Fiduciaire. Elle vise, lorsque possible, à une plus grande
utilisation du système Pays tout en contribuant au renforcement de la capacité des entités et institutions de
gestion et de contrôle afin d’assurer la bonne gouvernance financière et la production effective des services
publics aux citoyens. Aussi, la Banque continuera d’encourager l’application des normes, règles, procédures
et bonnes pratiques internationales en matière de gestion fiduciaire pour une meilleure performance des projets
et programmes qu’elle finance.
Au Congo, cette stratégie s’appuiera entre autres sur la mise en œuvre effective du plan d’action issue de
l’évaluation du système de passation des marchés selon la méthodologie MAP II qu’envisage de faire le pays
avec l’accompagnement de la Banque, ainsi que sur les autres réformes en gestion des finances publiques à
venir. Elle s’articulera autour des points suivants :
Les efforts du gouvernement qui se sont traduits par les réformes de 2009 ont permis des progrès importants
du système de passation des marchés congolais avec un cadre légal et réglementaire acceptable incarné entre
autres par l’actuel code qui incorpore en général les exigences acceptées au plan international, instaure un
cadre institutionnel satisfaisant et met en place un mécanisme de recours crédible et équitable. Ce progrès
indéniable a permis au système d’enregistrer un bon qualitatif avec un taux global de réalisation des indicateurs
de base OCDE/CAD de 51,3% en 2014 contre 16% en 2006 constatés par la Banque Mondiale respectivement
XXXI
dans le cadre du PEMFAR et du CPIP. Ce constat est confirmé par l’évaluation faite par la Banque en 2012
pour apprécier de l’opportunité d’utilisation ou non des procédures nationales dans le cadre d’Appels d’Offres
Nationaux de Biens et travaux financés par ses ressources dans des projets au Congo. Ce diagnostic a permis
de conclure en la possibilité de l’utilisation des procédures nationales pour les AON sous réserve d’ajustements
mineurs.
A la faveur de la nouvelle politique d’acquisition de la Banque qui autorise l’utilisation du système national
dans sa globalité (et non plus seulement les procédures nationales), des informations ont été collectées pour
renseigner une évaluation préliminaire du cadre de passation des marchés du Congo. Cette évaluation a été
faite par la Banque au moyen d’indicateurs essentiels dénommés « critiques » sélectionnés de la liste des
indicateurs OCDE/CAD. Compte tenu des conclusions de cette évaluation qui a abouti à un niveau de risque
substantiel dû essentiellement à des problèmes de pratiques et de capacité, l’utilisation du système Congolais
de passation des marchés ne sera envisagée dans des opérations financées par la Banque au cours de la période
couverte par le DSP, que si les conditions suivantes sont réunies : (i) une dynamique de réforme effective en
place et permettant le renforcement des capacités des acteurs et l’intégrité du système (pour les OAP) ; (ii)
l’existence de transactions de nature et de taille modeste pour lesquelles le risque pour l’utilisation du système
national reste faible ou raisonnable (projet d’investissement).
L’appui de la Banque pour le volet passation des marchés pendant la période couverte par ce DSP sera de
soutenir le pays pour l’évaluation de son système au moyen de la nouvelle méthodologie MAPS II puis d’aider
à renforcer les capacités. En effet Au cours de la période du DSP, la Banque accompagnera le pays pour
l’évaluation de son système national selon la méthodologie MAPS II qui permettra de préparer un Plan
d’actions de Développement de passation des marchés (PDAP) qui servira de base au dialogue avec le pays
dans le domaine des marchés publics. Cette stratégie retenue pour les aspects marchés publics est conforme à
la nouvelle politique d’acquisition de la Banque approuvée le 14 octobre 2015 qui offre la possibilité quand
les conditions sont réunies de l’utilisation de l’intégralité du système national (procédures et institutions). Son
utilisation permettra d’avoir une plus grande efficacité de l’utilisation des ressources, grâce à une meilleure
appropriation et une mise en œuvre rapide des projets.
Plus spécifiquement les axes de collaboration porteront sur les aspects suivants :
Apporter conseils et assistance technique aux agences d’exécution pour la résolution des
problèmes d’ordre général ou spécifique de passation des marchés ;
Organiser des cliniques et ateliers fiduciaires répondant aux besoins d’information ou de formation
des agences d’exécution des projets ou programmes;
Prendre l’initiative de mettre en place des dispositifs harmonisés au niveau des projets et
programmes cofinancés avec les autres PTF.
XXXII
CONGO - Evaluation du Risque Fiduciaire Pays (ERFP/CFRA)
Système / Facteurs de risque Risque Mesures d’atténuation Risque
Sous initial résiduel
système
Passation Obstacle à la participation de soumissionnaires S Réviser tous les textes (notamment l’article 53.1 du M
des basé sur la nationalité CCA travaux) pour supprimer tout obstacle artificiel à la
marchés Recours abusif à l’entente directe dû à l’absence de participation aux AO et reporter toute exigence
définition des « marchés d’intérêt stratégiques » d’enregistrement après attribution du contrat.
susceptibles d’être conclu sans aucune compétition. Adopter le décret relatif aux marchés spéciaux prévu par
Absence d’équité entre les entreprises publiques le CMP
(EP) et le secteur privé participants aux AO Prendre un texte encadrant la participation des EP aux
Absence de clarté/précision sur : (a) les situations AO
où une pré-qualification est requise ; (b) les Modifier le CMP ou prendre un texte complémentaire
supports de publication obligatoire ; (c) les pour apporter les précisions requises
conditions d’utilisation de chaque mode de Révisé l’article 59 du CMP pour également faire
sélection de consultants reporter la date limite de dépôt des offres tout en
Ouverture des offres (de travaux ou de Biens) un précisant que la date limite de dépôt devra également
jour différent de la date limite pour le dépôt des être celle de l’ouverture des plis.
offres si cette dernière coïncide avec un jour non Réviser l’article 66 du CMP relatif à l’ouverture des
ouvrable. offres des consultants en exigeant une ouverture
Ouverture non publique des propositions publique des propositions techniques et le traduire dans
techniques des consultants la demande de propositions (DDP)
Absence de ressources financières adéquates pour Préciser dans la loi de finance de chaque exercice
budgétaire une disposition fixant le taux de redevance
l’organe de régulation se traduisant entre autres par
de régulation à percevoir par l’ARMP
une irrégularité/absence des Audits des marchés
publics Faire concevoir et installer un Système d’information
intégré et exhaustif permettant de fournir des données en
Absence d’outil électronique de collecte de données
temps réel permettant l’analyse et la prise de décision
sur les transactions d'acquisitions pour assurer la
traçabilité des opérations. Définir une stratégie de formation durable et veiller à sa
mise en application
Déficit de compétence des acteurs (ARMP,
DGCMP, CGMP etc.) Définir des normes d’archivage de documents de
passation des marchés et la vulgariser au niveau des
Mauvaise qualité d’archivage
autorités contractantes (AC)
Renchérissement des prix
S’abstenir des recours abusifs à l’entente directe et créer
Non reconnaissance des sentences arbitrales
les conditions pour attirer plus de soumissionnaires
prononcées à l’étranger
notamment en payant les prestataires dans les délais
Faiblesse du contrôle préalable de la DGCMP et du
contractuels
contrôle de l’IGF
Faire Adhérer le pays à la convention de New York
Non couverture des questions relatives aux marchés
Mettre en place un programme de renforcement des
publics par la cour des comptes et l’IGE
capacités techniques et opérationnelles de la DGCMP et
Non application des recommandations issues des
de l’IGF
audits et contrôles
Inciter les structures concernées à étendre en pratique
Absence de contrôle interne
leurs activités aux marchés publics
Non publication d’informations clés relatifs à la
Créer un cadre de concertation permanente entre les
passation des marchés
institutions de contrôle (ARMP, DGCMP, IGF, IGE,
Champ limité de la liste des infractions en Marché Cour des comptes, etc…) et mettre en place un cadre
public formel de suivi des recommandations.
Absence de poursuite et de sanctions suite à des Créer au sein de chaque autorité contractante une
implications dans des manouvres interdites en structure de contrôle interne.
passation des marchés
Modifier les textes ou renforcer ceux existants pour
Absence d’un mécanisme de dénonciation permettre la publication des éléments suivants : (a) les
anonyme opérationnel rapports d’audits et de contrôle (b) les décisions et
Manque de ressources suffisantes pour permettre sanctions suite à des infractions en matière de passation
aux institutions chargées de la lutte contre la des marchés ; (c) les résultats d’Appel d’offres ; (d) les
corruption de mener à bien leurs missions décisions prises par le CRD, etc.
Réviser la liste des infractions pour couvrir d’autres
manœuvres interdites de plus en plus répandues comme
l’obstruction, la coercition etc.
Lever les obstacles pratiques et appliquer effectivement
les sanctions prévues par les textes.
Mettre en place un mécanisme de dénonciation sécurisé
avec l’adoption de texte protégeant le dénonciateur
Mettre à dispositions des ressources adéquates aux
institutions chargées de la lutte contre la corruption.
XXXIII
E. Evaluation des risques relatifs à la passation des marchés et mesures d’atténuation
Les capacités du sous-système du budget ne sont pas tout à fait suffisantes pour la préparation
des budgets des programmes ou projets. Le sous-système du budget n’est pas approprié pour
l’exécution et le contrôle du budget approuvé dans le cadre de l’exécution des projets et
programmes. Le Risque lié à la gestion budgétaire est substantiel
2- Trésorerie
Bien que le budget du Congo soit systématiquement excédentaire, l’exécution du budget est
confrontée à des problèmes de trésorerie. La gestion prévisionnelle de la trésorerie, qui doit être la
base de la régulation budgétaire, n’est pas encore effective. Malgré les surplus budgétaires, Les flux
de trésorerie ne sont pas maîtrisés, il en résulte des risques l’accumulation d’arriérés de paiement. En
pratique, ces derniers existent effectivement, même s’ils n’apparaissent pas dans les comptabilités du
fait de l’annulation d’engagements de dépenses de l’exercice liquidées et ordonnancées et de leur
réengagement sur l’exercice suivant. Le Trésor ne dispose pas de capacités pour connaitre et
consolider les disponibilités détenues par toutes les administrations et entités publiques à caractère
administratif. Les financements apportés par le bailleur de fonds peuvent être gérés dans un sous-
compte unique du Trésor à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale ouvert au nom du comptable
public. Les modalités de fonctionnement de ce sous compte sont fixées par arrêté du ministre chargé
des finances en accord avec le bailleur de fonds concerné. Les capacités du sous-système de la
trésorerie ne sont pas suffisantes pour la gestion des flux de ressources et de décaissements de
fonds au titre de l’aide. Le compte unique du Trésor est un moyen approprié et fiable pour
administrer les fonds au titre de l’aide. Le risque lié à cette composante est substantiel.
XXXIV
Les systèmes informatiques pour la tenue des comptabilités administratives et financières connaissent
des dysfonctionnements et ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins de tenue à jour des
comptabilités ainsi que les besoins d’information pour la gestion du budget. Le programme
d’informatisation du ministère des Finances qui vise la réhabilitation et l’intégration de tous les
systèmes (SYDONIA, SYSTAF, SYGADE SIDERE etc..) connait beaucoup de retards. Le TOFE
mensuel est produit (mais non diffusé) par la Direction des études et de la Planification du ministère
des Finances à partir de données extracomptables. Les comptes sont produits en fin d’exercice pour
les besoins de préparation de la loi de règlement, mais avec beaucoup de difficultés.
La gestion de la dette extérieure et de la dette intérieure contractuelle est assurée dans des conditions
tout à fait satisfaisantes par la Caisse Congolaise d’Amortissement qui produit mensuellement des
données fiables sur l’encours, le service courant, et le stock d’arriérés. Elle produit aussi les rapports
annuels sur la viabilité de la dette et sur la stratégie d’endettement. Les efforts restent à porter sur la
dette non contractualisée, qui résulte d’arriérés sur la dépense et dont la gestion est transférée à la
CCA. Les efforts devront porter en particulier sur la clarification du « statut » de cette dette dont le
montant est significatif, et aussi sur la clarification du traitement qui est fait pour les mandats qui
restent en instance de paiement au Trésor en fin d’exercice. Le risque lié à cette composante est
elevé.
4- Vérification interne
Le contrôle interne de l’administration publique ou encore contrôle administratif est assuré ex ante
par le Contrôle financier sur la régularité des engagements de dépenses et la liquidation du service
fait ; il est exercé ex post par l'Inspection générale des finances et l'Inspection générale d'Etat ;
L’inspection Générale d’Etat est la structure supérieure de contrôle de l’ordre administratif. Le
dispositif de contrôle a été réorganisé et renforcé par un meilleur encadrement et par la mise à la
disposition des contrôleurs financiers de manuels de procédures. Il n’y a pas eu par contre de progrès
dans la limitation du recours aux procédures exceptionnelles qui autorisent l’exécution des dépenses
sans engagements préalables, notamment pour les dépenses d’investissement. Pour ce qui concerne
les vérifications internes (contrôle a posteriori), les organes de contrôles existent, mais leurs capacités
d’intervention étaient très limitées. Une priorité leur a été accordée dans le cadre du plan d’action
pour l’amélioration de la gestion des finances publiques (PAAGFP). Bien qu’ils ne soient pas encore
pleinement opérationnels, ils ont accompli des progrès importants dans leur organisation.
L’inspection générale de l’Etat a ainsi travaillé, avec l’appui de partenaires techniques, à l’élaboration
d’un Code de déontologie et divers manuels adaptés des normes internationales à l’intention des
inspecteurs, et vérificateurs. Le Décret n°2006-493 du 3 aout 2006 portant réorganisation de l’IGE
consacre cette institution comme corps d’audit et de contrôle interne. La mise en place de
l’organisation de l’IGE est toujours en cours.
Dans un premier temps, cette institution semble avoir manqué d’orientations pour le recentrage de ses
activités sur les missions qui lui ont été assignées par le Décret 2006. Son rapport d’activités pour
l’année 2012 montre en effet qu’elle a consacré beaucoup de temps et de ses moyens à des
participations à des conseils d’administration, ou à des commissions de réception d’ouvrage réalisés
dans le cadre de projets publics. Mais l’année 2012 a aussi été caractérisée par une avancée
significative dans le renforcement des capacités de l’IGE à travers : (i) l’adoption d’un Code d’éthique
XXXV
et de déontologie ; (ii) l’adoption d’un manuel de procédures de l’IGE adapté des normes
internationales, et (iii) la mise en œuvre du cadre légal du fonctionnement de l’IGE (préparation de
textes de nomination d’inspecteurs généraux d’Etat et inspecteurs d’Etat). En 2013, l’IGE poursuit
son processus de renforcement de capacités, mais n’a pas encore de programme pour effectuer des
vérifications et des contrôles tels que définis par les manuels adoptés en 2012 et conformes aux
pratiques recommandées (vérifications axées sur les aspects systémiques, exactitude et intégrité des
données financières et opérationnelles, protections des actifs, respect des lois et règlements, etc..).
Une revue de Dépenses Publiques et de la Responsabilité Financière, en sigle PEMFAR ainsi qu’une
évaluation du système national de passation de marchés publics de la République du Congo est en à
la date de cette évaluation. Les résultats attendus devront d’information et d’intrant permettant de
renforcer le contrôle interne de la GFP. Le système de passation de passation des marchés publics a
été totalement modifié en 2009 pour le rapprocher des normes et bonnes pratiques internationales.
Les organes qu’il prévoit ont été mis en place progressivement et commencent à être opérationnels.
Le risque lié à cette composante est substantiel.
5- Audit externe
Spécifiquement dans le cadre de la présente stratégie, les actions envisagées en matière de gestion
financière s’articulent autour du piliers II. Plus spécifiquement le renforcement des organes de
contrôle interne et externe, et un appui aux réformes de la GFP du MFB, ainsi que dans l’élaboration
des guides d’utilisation et manuels de procédures, et leurs disséminations.
Les institutions nationales chargées du contrôle interne et externe, des questions de lutte contre la
fraude et corruption (IGF, IGE, CDC, OAC, CNLCFC) disposent actuellement d’équipes
compétentes et des outils adaptés qui méritent d’être appuyés, à travers le renforcement de leurs
capacités. Toutes ces institutions de contrôle interne et externe des finances publiques devront
interagir à travers le cadre de concertation à mettre en place visant le suivi concerté des actions
La Banque continuera toutefois comme part de sa stratégie et avec les partenaires technico-financiers
(PTFs), à poursuivre son soutien aux réformes du système GFP, à travers différents instruments, afin
de pouvoir dans le long terme utiliser principalement les procédures et systèmes nationaux.
Concernant les opérations d’appui budgétaire, celles-ci ne sont pas prévues dans le cadre du
programme de prêt, mais seront examinées au besoin au cas par cas. Les appuis budgétaires utiliseront
entièrement le circuit de la dépense publique.
Chaque opération sectorielle proposée fera l’objet d’une évaluation qui proposera des mesures
adéquates d’atténuation des risques fiduciaires spécifiquement identifiés pour ladite opération.
La Banque devra limiter la création des cellules de gestion indépendantes : les opérations seront de
préférence exécutées par des unités d’exécution de projet au sein des administrations pérennes. Celles-
ci seront dotées d’un mécanisme de renforcement de leur capacité fiduciaire et bénéficieront de
l’appui de la Banque à travers le suivi rapproché effectué par le Bureau régional de la Banque.
Pour les opérations d’urgence ou de reconstruction, des mesures de sauvegarde pour la gestion
financière seront proposées au cas par cas.
XXXVII
Annexe 13 : Note d’information sur la fragilité et résilience au Congo
La République du Congo est sortie de la liste harmonisée des États en transition, mais dispose encore des
poches de fragilité et fait face aux risques politiques, économiques et sociaux non négligeables. C’est un pays
potentiellement riche et l'un des plus grands producteurs de pétrole de l'Afrique, mais fait partie des pays
pauvres très endettés. La moitié de sa population, en grande partie concentrée dans ses deux plus grandes villes,
Brazzaville et Pointe-Noire, vit en dessous du seuil de pauvreté.
En plus de l’abondance de ses ressources minières, la République du Congo (RD) possède d’importants
gisements d’hydrocarbures, avec des réserves de pétrole et de gaz naturel estimées respectivement à 1,6
milliards de barils et 90 milliards de mètres cubes. Le pays a accompli des progrès économiques importants,
mais il n’est pas encore parvenu à tirer pleinement parti de ses ressources naturelles. Sa forte dépendance à
l’égard des hydrocarbures a détourné l’intérêt sur les autres secteurs d’activité, comme l’agriculture et la
sylviculture.
Contexte du Pays : Le Congo avait bénéficié d'un contexte politique relativement stable qui s’est renforcée
depuis la signature d’un accord politique avec la principale rébellion armée dans le sud du pays en juin 2008.
Les tensions politiques se sont ouvertement manifestées avec la modification de la Constitution en vue des
élections présidentielles de 2016. Depuis la réélection du Président Sassou NGUESSO le 20 mars 2016 et la
victoire du Parti congolais du travail (PCT), le gouvernement a donné rapidement le coup d’envoi de « La
marche vers le développement », le projet de société du président à l’horizon 2021, et de l’initiative « Vivre
ensemble », qui appelle à l’unité, au dialogue et à la cohésion nationale.
Depuis 2014, l’économie congolaise ne cesse de subir de plein fouet les conséquences de la compression des
cours mondiaux du pétrole qui ont porté un coup dur pour le budget de l'État. Actuellement, les cours du pétrole
commencent à se relever, mais leurs impacts ne sont pas encore tangibles et les secteurs non pétroliers ne
réagissent pas encore, tandis que les efforts du Congo pour diversifier son économie et accroître sa résilience
ne se concrétisent pas également.
Le grand défi actuel du Congo est de réussir à profiter de son potentiel économique pour améliorer les
conditions de vie de sa population. Avec un peu plus de quatre millions d'habitants, le pays a une faible densité
de13 hab. /km2. La majeure partie de sa population est urbaine (près de 70 % de la population) malgré ses
potentialités agricoles. L’ampleur de sa croissance économique et l’impact des réformes engagées n’ont pas
été suffisants pour permettre une réduction significative de la pauvreté qui reste importante pour un pays à
revenu intermédiaire (2300 dollars/habitant). Les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) n’ont
pas été non plus atteints.
Les causes majeures de la fragilité : Le Congo n’est pas en situation de crise, sa situation sécuritaire est restée
stable et paisible depuis une période considérable, en témoigne l’indice de fragilité qui s’est amélioré de -3.4
pendant 10 ans jusqu’en 2014, cette situation semble s’améliorer après les élections de 2016. Mais il apparait
des divisions politiques permanentes laissant augurer la possibilité d’une plongée dans les conflits
intracommunautaires qui pourraient entraîner une méfiance et une peur généralisées à travers le pays.
Au niveau socio-économique, la situation se manifeste à travers les contradictions entre un taux élevé
d’investissements issus du pétrole mais avec des indicateurs sociaux faibles caractérisés par une économie peu
diversifiée, un climat des affaires peu assaini et un secteur informel prédominant mais devenu indispensable
pour la lutte contre la pauvreté. En effet, l’économie congolaise est très dépendante vis-à-vis de la rente tirée
des ressources naturelles, d’où sa vulnérabilité actuelle à la fluctuation des cours du pétrole et d’autres
ressources minières. Le Congo fait partie des pays pauvres très endettés avec une dette extérieure qui représente
XXXVIII
110% du PIB, combinée à la pauvreté et la crise du pétrole, elles font peser des pressions supplémentaires sur
l’État en termes de prestation de services et risquent d’exacerber des tensions communautaires.
Sources de Résilience : Malgré ses différentes poches de fragilité, le Congo garde la capacité de faire face à
ses défis et à absorber les chocs sans retomber dans la crise. Des systèmes capables de gérer les ressources
naturelles sont en place, et le gouvernement pourrais produire assez de recettes pour fournir les services
essentiels à ses citoyens. Les institutions publiques existent, il suffit de les faire fonctionner efficacement,
l’État possède le potentiel capable de prester les services de base.
En plus, le Congo est richement doté en forêts tropicales et dispose aussi de vastes terres arables non cultivées,
qui représentent environ un tiers de sa superficie totale. En plus d’abondantes ressources minières, il possède
d’importants gisements d’hydrocarbures, avec des réserves de pétrole importantes et de gaz naturel estimées
respectivement à 1,6 milliards de barils et 90 milliards de mètres cubes.
En bref, le couvert végétal du Congo, sa dotation en capital naturel, son potentiel de production durable de la
filière Bois, le potentiel hydraulique ainsi que les possibilités de transport propre offertes par le réseau fluvial
représentent un atout important pour son économie.
XXXIX
Annexe 14 : Note sur la Gestion des changements climatiques au Congo
La République du Congo, à cheval sur l’équateur et au cœur du deuxième massif forestier mondial, s’étend sur
342.000 km2. C’est un pays à forte couverture forestière (23,5 millions d’hectares de forêts, représentant 69%
du territoire national) et faible taux de déforestation et de dégradation forestière avec seulement 0,05% par an,
soit environ 12,000 hectares/an (CNIAF 2015) constituant un puits de carbone et un réservoir de biodiversité
inestimable pour l’ensemble de la planète. Son climat de type équatorial présente une forte variabilité
interannuelle.
Comme indiqué dans la Stratégie « Congo Vision 2025 », une croissance de 10% par an est projetée en
considérant tous ses efforts de développement. Dans le cadre du développement socio-économique du pays, il
est programmé de réduire (Au moins 48 % de réduction des émissions par rapport au scénario de
développement non maîtrisé (tendanciel) en 2025 et de 55 % en 2035 d’après la CPDN) les émissions de GES
du pays sans compromettre ses capacités de développement. Ainsi, des politiques alternatives à faible
émissions de carbone et peu gourmandes en ressources naturelles, entrant dans le cadre plus large de l’ «
économie verte18 », sont promues dans sa CPDN. Les secteurs concernés sont l’énergie, dont les hydrocarbures
(Procédés industriels et traitement des déchets), les mines et cimenteries, l’agriculture et élevage, l’Utilisation
des terres et la forêt
Les effets du Changement Climatique en République du Congo se traduisent sous forme d’impacts en 3 canaux
de transmission 19: les précipitations, la température et les ressources en eau qui réalisent le bilan des apports
de la pluie, des eaux souterraines et de l’évapotranspiration. En effet depuis les années 1970, le Congo connait :
(i) Une diminution générale des précipitations annuelles sur l’ensemble du pays avec une certaine variabilité
spatiale naturelle qui situe les précipitations les plus abondantes dans le Sud-ouest du pays; (ii) Une
augmentation générale des températures maximales d’environ 0,76oC et 0,69oC pour les températures
minimales avec une variabilité modérée dans l’espace temporelle. Mais à l’échelle saisonnière, le
réchauffement le plus marqué se produit en saison sèche (juin à septembre) ou hivers austral. Spatialement, le
réchauffement est plus marqué dans les zones de savane au centre et au sud du pays. Celui-ci est accentuée
artificiellement dans les grandes agglomérations (Brazzaville et Pointe Noire) et dans les autres villes de plus
de 10 milles habitants ; (iii) Une baisse générale des écoulements des fleuves Oubangui-Congo (+19% à -9%)
et de leurs affluents à partir des années 1970 (Laraque et al., 2001). De même dans le Sud Congo, les
écoulements du Kouilou-Niari sont à la baisse.
Les impacts sur le milieu biophysique se manifestent par des événements de plus en plus extrêmes tels que :
les inondations de plus en plus fréquentes dans la Cuvette congolaise (Mossaka), la zone basse du littoral et de
manière particulière à Brazzaville ; l’ensablement des biefs qui impose des déplacements des ports d’accostage
et des arrêts de navigation en nombre de jours sans cesse croissants (1940-1969 :1 jour ; 1990-1993 :103 jours)
et les érosions dans la zone du littoral déjà amorcés dans le passé (avec un recul annuel important du trait de
côte dans la baie de Loango) et dans les zones collinaires urbaines anarchiquement occupées. Les impacts du
Changement Climatique sont pour l’instant peu perceptibles sur la forêt congolaise mais celle-ci sera de plus
en plus soumise aux contraintes anthropiques. La baisse des précipitations a entraîné un déficit de recharge des
nappes aquifères profondes particulièrement à Pointe-Noire. A terme, l’alimentation en eau de cette ville subira
18 « Le Congo s’est engagé dans le processus REDD+ dans le cadre de la lutte contre le changement climatique ; toutefois, la REDD+ représente également pour le pays un outil de
lutte contre la pauvreté et de promotion de l’économie verte
19 En effet, selon le rapport de 2010 sur l’évaluation des effets du changement climatique sur la progression des OMD du PNUD
XL
plus de contraintes. La baisse des écoulements perturbe le fonctionnement des barrages hydro-électriques dans
la Vallée du Niari.
Dans les secteurs socio-économiques, l’agriculture essentiellement pluviale est très sensible aux variations
climatiques. L’instabilité des saisons ‘pluviaux-agricoles’ (octobre à décembre et mars à mai), caractérisée soit
par un raccourcissement ou un décalage dans le temps, soit par l’inexistence de l’une des saisons, restreint la
gamme de spéculations possibles. La tendance observée dans l’accroissement des températures extrêmes,
notamment le relèvement des températures minimales dans la vallée du Niari (20°C) pourrait entraîner des
conditions favorables à la culture de palmier à huile sélectionné. De même, certains cultivars des légumineuses
alimentaires comme Cajamus cajan (pois d’angole) et Vigna inguiculata (Niébé) vont s’accommoder à une
pluviométrie modérée et trouveront des meilleures conditions climatiques (CNI, 2001).
Les prédictions des modèles climatiques du logiciel comme MAGICC/SCENGEN (GIEC*/IPCC) montrent
que pour toutes les localités au Nord de 2°S (Nord et Centre Congo) on assisterait à une augmentation de la
pluviométrie à un rythme de 0,25 à 0,3% tous les 5 ans et au sud de cette latitude, le changement des
précipitations sera presque nul, parfois légèrement négatif (entre 2030 et 2100), c’est-à-dire stable. Au cours
de la saison sèche, le Congo connaîtra plus de diminution de précipitations par rapport à l’état actuel, c’est-à-
dire des saisons sèches plus rudes, en particulier dans le Sud Congo. Les températures seraient par contre en
hausse dans toutes les localités. L’augmentation de température dépasserait à l’échelle annuelle 1°C (en 2050)
et pourrait atteindre 3°C à l’horizon 2100. Tenant compte de l’augmentation des deux premiers canaux de
transmission, la baisse des écoulements devrait se maintenir et les différents cours d’eau du Congo auront du
mal à revenir à leur état d’équilibre de la période avant 1970. Une population de 750 000 habitants sera menacée
en 2050 et atteindra presque 1 200 000 en 2100. Les Ilots de Chaleur Urbains (ICU) génèrent des bouffées de
chaleur qui influent sur la qualité de la vie et du travail et favorisent l’aggravation de certaines maladies
(paludisme, allergies…).
Face à cette situation, le pays n’est pas resté en marge des négociations et autres initiatives régionales et
globales sur la question de lutte contre le changement climatique La République du Congo a signé la
Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) le 12 juin 1992 et l’a ratifié
le 25 juin 1996. En 2006, le Congo a ratifié le Protocole de Kyoto. Conformément aux engagements pris dans
le cadre de la CCNUCC. La République du Congo a également ratifié, en 2015, l’Accord de Paris sur le
changement climatique .le pays a produit plusieurs documents officiels et commandé plusieurs études 20 qui
abordent la question des changements climatiques. En avril 2018, le pays a accueilli le premier Sommet des
chefs d’Etats de la Commission climat et du Fonds bleu pour le Bassin du Congo qui s’est achevé avec
l’adoption d’un protocole pour opérationnaliser l’initiative lancée depuis Marrakech lors de la COP22. En
outre, depuis la décennie 80, le Congo a adopté une loi qui a institué la ‘’journée nationale de l’arbre’’, célébrée
le 06 novembre de chaque année. A cela s’ajoutent d’autres initiatives importantes dans la préservation des
écosystèmes forestiers, comme le Programme National d’Afforestation et de Reboisement (PRONAR), qui
vise à planter 1 million d’hectares de forêt, la certification de près de 2,5 millions d’hectares de forêts,
20
Il s’agit principalement des documents et études suivants :
La Communication nationale initiale (CNI 2001) ;
La seconde Communication nationale23 (SCN 2009) ;
L’inventaire des gaz à effet de serre en République du Congo (2000, 2002, 2007) ;
La stratégie nationale initiale et le plan d’action de mise en œuvre de la CCNUCC (2002) ;
Les études sur l’évaluation de la vulnérabilité et des mesures d’adaptation face aux changements climatiques en République du Congo (2002, 2008) ;
Les études sur les besoins de transfert de technologies et de savoir-faire dans le domaine des changements climatiques (2004, 2009).
XLI
l’élaboration d’un Plan national d’’actions pour l’Environnement (PNAE), d’un Plan d’actions pour les
changements Climatiques et une stratégie d’adaptation 21de la zone côtière
La politique d’atténuation des émissions de GES en République du Congo vise à (i) Atténuer les émissions de
GES dues aux secteurs de l’énergie et la lutte contre la déforestation non planifiée (REDD), et ce en maitrisant
la consommation énergétique tout en ayant davantage recours aux énergies renouvelables ; (ii) Maintenir, voire
renforcer le potentiel de séquestration du carbone par les forêts, et ce par une meilleure gestion du secteur,
ainsi que par le reboisement.
La vision en matière d’adaptation au changement climatique repose sur l’intégration de cette composante dans
un schéma d’investissement cohérent basé sur la stratégie de développement du pays.
21
cette stratégie se décline au travers de mesures visant à une gestion intégrée de la zone côtière par la mise en place d’un cadre juridique approprié, l’acquisition d’outils de surveillance et enfin la formation et
l’information. Les orientations préconisent la réalisation d’un schéma d’aménagement du milieu urbain côtier, la promotion des activités génératrices de revenus liés aux écosystèmes marins et côtiers. A cela, il faut
ajouter un dispositif comprenant des projets de conservations des mangroves pour la protection du littoral, la protection des espèces, la mise en place d’installations spécifiques pour la réception et la gestion des
déchets, le suivi de la nidification des tortues marines et la création d’un observatoire du littoral et de l’environnement marin. La ville de Pointe-Noire, particulièrement exposée, fait l’objet de mesures de protection sur le
littoral par des barrières physiques et des travaux de réhabilitation des berges.
XLII
Annexe 15 : Réponses aux recommandations de CODE et des Conseillers Supérieures et Conseillers
Recommandation 3 : Au cas où un nouveau DSP est adopté, celui-ci doit contenir des mesures visant
à s’attaquer, à la source, aux facteurs de la fragilité, du surendettement et des autres problèmes
macroéconomiques du pays.
Réponse : L’objectif majeur de la nouvelle stratégie de la Banque vise à accompagner le
gouvernement dans sa stratégie de diversification de l’économie congolaise pour une croissance
inclusive et durable. Le DSP accorde une place importante aux facteurs de fragilité notamment dans
le pilier 1 et accorde une place importante à la Gouvernance, à la gestion macro-économie et à la
soutenabilité de la dette
22La Direction a échangé sur le sujet avec la Président de CODE conformément aux recommandations formulées lors de l’examen du rapport
d’achèvement du DSP 2013-2017
XLIII
II- Recommandations des Conseillers supérieurs et conseillers lors de leur voyage d’études au
Congo en mars 2018
Recommandation 1 : Focaliser les prêts sur les efforts de diversification économique à travers la
croissance verte par le secteur privé et à travers les infrastructures d’intégration régionale.
Réponse : Les deux piliers visent à promouvoir la diversification par une croissance inclusive et
durable. Un accent particulier sera mis sur le développement des chaines de valeurs agro-industrielles,
le renforcement de la gouvernance et le développement du capital humain
Recommandation 2 : Focaliser les activités hors prêt et le dialogue politique au Congo sur la stratégie
secteur privé du gouvernement et sur la cohérence des politiques vis-à-vis secteur privé
Réponse : le pilier relatif à la promotion des chaines de valeur agro-industrielle accorde une place
importante à l’implication du secteur privé. La Banque poursuivra également le dialogue pour
l’amélioration du climat des affaires
Recommandation3 : Revoir la stratégie du financement de la contrepartie nationale.
Réponse : Le niveau de contrepartie sera revu en fonction de la nature de chaque projet, des capacités
du pays et de la Banque
A propos de l’organisation
XLIV
Annexe 16 : Synthèse des Notes Techniques en support à la préparation du Document de
Stratégie Pays (DSP) 2018-2022 de la République du Congo
1.1 Les présentes Notes techniques visent à soutenir l’orientation stratégique retenue par la Banque
dans le processus de formulation du nouveau Document de Stratégie Pays (DSP) pour le Congo devant
couvrir ses opérations sur la période 2018-2022.
1.2 Ce nouveau DSP succède au DSP 2013-2017 dont la mise en œuvre et l’achèvement ont permis de faire les
constats suivants :
Les résultats et produits attendus sont dans l’ensemble globalement satisfaisants. Entre 2013 et 2017, les
engagements nets de la Banque au Congo ont été multipliés par 2, passant de 144 Millions d’unités de
compte (MUC) en 2013 à 158 MUC en 2015 puis à 285 MUC en 2017, pour un portefeuille actif de neuf
(9) opérations.
L’économie congolais est apparue peu résilience face à la crise pétrolière, avec une croissance annuelle
moyenne de 1,3%.
Le Congo fait face aux défis suivants : (i) Diversification - Un des défis majeurs de l’économie congolaise
est de pouvoir accroitre la production dans les secteurs non-pétroliers, afin de réduire les risques liés à la
volatilité des cours du pétrole; (ii) L’insuffisance d’infrastructures économiques de base continue d’être
un défi au développement et à la croissance de l’économie congolaise; (iii) La gouvernance – Son
renforcement reste un élément clé pour atténuer les risques pesant sur la viabilité des finances publiques,
l’efficacité des dépenses et la gestion de la dette, et l’instauration d’un environnement favorable aux
affaires; (iv) Faibles capacités en ressources humaines - Le renforcement du capital humain est
indispensable pour répondre aux exigences de compétitivité globale des marchés et pour enrayer le
chômage, etc.
1.3 Le DSP Congo 2018-2022 a pour cadre de référence le nouveau Plan National de Développement
(PND) 2018-2022 qui servira de boussole pour conduire la marche inclusive et résolue du pays vers le
développement et la prospérité partagée. En effet, dans le contexte de crise économique que traverse le pays,
les Autorités congolaises, ont structuré le PND 2018-2022 autour de trois piliers et objectifs stratégiques
opérationnels y relatifs : gouvernance, capital humain et diversification. Il s’agit de: (i) renforcer la
gouvernance dans tous les domaines d’intervention publique, afin d’améliorer la qualité des services et
l’efficacité de l’action publique ; (ii) renforcer le capital humain à travers la réforme du système éducatif, la
mise œuvre des programmes d’éducation civique et de lutte contre les antivaleurs, afin de développer des
femmes et des hommes bien outillés techniquement mais aussi moralement et civiquement, et qui peuvent
constituer le soubassement humain indispensable à la transformation structurelle de l’économie et de la société
congolaises ; (iii) accélérer la diversification de l’économie à travers l’agriculture, le tourisme et le secteur
privé, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole et d’accroître sa résilience pour une croissance
soutenue, génératrice d’emplois et permettant de lutter contre la pauvreté et toutes les formes de marginalisation
économique et sociale au Congo.
XLV
1.4 Le Comité de l’efficacité du Développement de la Banque (CODE) a entériné les piliers suggérés
pour les DSP 2018-2022, lors de la présentation du Rapport d’achèvement du DSP 2013-2017, le 10 septembre
2018. Il en ressort la nécessité pour la Banque de s’appuyer sur les axes stratégiques du Programme national
de développement (PND) afin de définir les orientations stratégiques du futur DSP. Tirant leçons de la mise en
œuvre du DSP 2013-2017, de la persistance des contraintes aux développement et tenant compte des cinq (5)
hautes priorités de la Banque (« Top 5 / High 5 »), PND 2018-2022 du Congo, l’objectif majeur de la nouvelle
stratégie de la Banque est de « contribuer à la diversification et à la compétitivité de l’économie pour une
croissance inclusive et durable ». A cet égard, deux piliers sont proposés pour le DSP 2018-2022, à savoir :
Promouvoir les chaînes de valeurs agro-industrielles (Pilier 1); et
Renforcer le capital humain et la gouvernance (Pilier 2).
1.5 Ainsi, l’orientation stratégique du DSP Congo 2018-2022 embrasse les 3 thèmes du PND que
sont : i) la diversification ; ii) le capital humain et iii) la gouvernance. La Banque a entrepris de produire
des Notes Techniques visant à approfondir la réflexion sur ces thématiques pour informer davantage le présent
DSP 2018-2022 du Congo, en cours d’élaboration. C’est dans ce cadre qu’ont été produites lesdites Notes
techniques dont le présent document propose des résumés succincts.
1.6 Ces Notes techniques ont été élaborées sous la coordination du Département des Economies Pays
(ECCE) et du Département Afrique Centrale (RDGC), avec l’assistance technique du Prof. Charles O.
N’CHO de l’Université de San-Francisco, un Expert de l’économie congolaise.
1.7 Outre ces éléments de Contexte (Section 1), cette Synthèse comprend quatre autres parties : i)
l’Introduction générale présentant les orientations du PND 2018-2022 (Section 2) ; ii) le résumé analytique de
la Note 1 pourtant sur la Diversification Economique (Section 3) ; iii) le résumé analytique de la Note 2 portant
sur le Capital Humain (Section 4), et ; iv) le résumé analytique de la Note 3 portant sur la Gouvernance (Section
5).
2. Introduction générale
2.1 Le Congo vient de se doter d’un nouveau Plan National de Développement (PND) pour la période
2018-2022.Le Gouvernement entend faire de ce PND le cadre de référence pour l’organisation et le pilotage
de son programme de développement, y compris l’alignement stratégique du budget de l’Etat et des plans
d’actions annuels des ministères. Il entend en faire aussi le référentiel unique pour la conduite de son dialogue
avec le secteur privé et les partenaires techniques et financiers, et l’alignement de leurs concours respectifs sur
les priorités du développement économique et social du Congo.
2.2 La première génération du PND (PND 2012-2016) opérationnalisait « le Chemin d’avenir, de
l’espérance à la prospérité», projet de société du Président de la République, qui visait à "moderniser et
industrialiser" le Congo à travers un programme d’investissements structurants et de municipalisation
accélérée dans tous les départements. Ce plan s’inscrivait alors dans un contexte d’abondance relative de
ressources budgétaires. Le Congo venait en effet d’obtenir une réduction substantielle de sa dette avec l’atteinte
du point d’achèvement en 2010 dans le cadre de l’initiative pays pauvres et très endettés (PPTE), qui avait
réduit la dette extérieure de 60% du PIB en 2008 à 21% en 2010. Aussi, le prix du pétrole connaissait alors une
évolution ascendante. Ces deux facteurs ont considérablement accru l’espace fiscal, permettant à l’Etat de
XLVI
financer un stimulus budgétaire massif qui a porté le budget d’investissement de 1445 milliards en 2012 au
sommet de 1998 milliards de francs CFA en 2014, soit une croissance moyenne annuelle de17,6% sur la
période.
2.3 A l’inverse, le PND 2018-2022, qui vient opérationnaliser la vision "révisée" du Président de la
République à travers la « Marche vers le développement, allons plus loin ensemble», s’inscrit dans un contexte
de crise économique et financière sévère. La crise que traverse le Congo depuis 2016 est la conséquence de la
chute brutale des prix du pétrole en 2014-2015, mais aussi des mesures de stabilisation financière que le
Gouvernement a eu à prendre afin de rééquilibrer le budget, reconstituer les réserves de change et juguler le
surendettement du pays, ceci, dans le cadre d’une stratégie communautaire au sein de la zone CEMAC.
2.4 Ce contexte de crise économique et d’espace budgétaire réduit a amené le Gouvernement à être plus
sélectif et plus "frugal" dans les choix du nouveau PND. Il entend d’abord persévérer dans ses efforts de
stabilisation financière à court terme pour rééquilibrer le budget et consolider la situation externe, et aussi
préparer la relance de l’économie pour une croissance soutenue à moyen terme. Il est également résolu à
rechercher l’efficience dans ses interventions, "faire mieux avec moins", rechercher plus la qualité que le
volume des investissements physiques et humains, et compter plus sur les réformes que sur les investissements.
L’objectif ultime est d’améliorer la qualité des services et les accès pour un plus grand impact économique et
social, mais avec une moindre incidence budgétaire.
2.5 En traduisant ces préoccupations, le Gouvernement a choisi de structurer le PND 2018-2022 autour de
trois "axes prioritaires" et objectifs opérationnels y relatifs, à savoir (i) le renforcement de la gouvernance, (ii)
le développement et la valorisation du capital humain, et (iii) l’accélération de la diversification de l’économie.
2.6 Spécifiquement, le Gouvernement entend: (i) renforcer la gouvernance dans tous les domaines
d’intervention publique afin d’améliorer la qualité des services et l’efficacité des actions ; (ii) renforcer le
capital humain à travers la réforme du système éducatif, la mise œuvre des programmes d’éducation civique et
de lutte contre les antivaleurs, afin de développer des femmes et des hommes bien outillés techniquement mais
aussi moralement et civiquement, et qui peuvent constituer le soubassement humain indispensable à la
transformation qualitative de l’économie et de la société congolaises ; (iii) accélérer la diversification de
l’économie à travers l’agriculture, le tourisme et le secteur privé, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du
pétrole et d’accroître sa résilience pour une croissance soutenue, génératrice d’emplois et permettant de lutter
contre la pauvreté et toutes les formes de marginalisation économique et sociale au Congo.
2.7 Les trois domaines stratégiques retenus sont étroitement inter-reliés de façon générale, mais encore
plus dans le contexte de la crise économique et de l’espace budgétaire réduit. Il est important de relever les
interrelations étroites entre ces trois piliers du PND, d’abord de façon générale en tant que nœuds du
développement inclusif et durable, mais aussi dans le contexte particulier de la crise que traverse le Congo.
2.8 De façon générale, les interrelations entre gouvernance (axe 1 du PND), capital humain (axe 2) et
diversification (axe 3) sont bien documentées dans la littérature sur les nœuds du développement inclusif et
durable pour les pays en développement (cf. Figure 1). Par exemple, il est bien établi qu’accélérer la
diversification, c’est-à-dire la transformation structurelle de l’économie, requiert une amélioration de la
compétitivité de l’espace économique, ce qui exige celle de la qualité et de la productivité des principaux
facteurs de production, notamment le capital physique et le capital humain. Ce dernier constitue aussi le
soubassement humain d’une gouvernance renforcée à travers l’incubation d’une culture et des valeurs propices
XLVII
au développement. Renforcer le capital humain (axe 2) est donc un facteur déterminant à la fois pour la
diversification (axe 3) et la bonne gouvernance (axe 1).
2.9 En retour, le renforcement de la gouvernance signifie l’amélioration des politiques et des services
économiques et sociaux, et donc la réduction des coûts des facteurs et de transaction, ce qui renforce le climat
des affaires, stimule le secteur privé et accélère la transformation structurelle de l’économie. En d’autres
termes, la bonne gouvernance est déterminante pour la diversification économique. Enfin, la diversification de
l’économie permet de soutenir la croissance, la création d’emplois, l’amélioration des revenus et la réduction
de la pauvreté. Cette croissance accrue et soutenue procure à l’Etat les moyens de soutenir aussi le
développement des services sociaux (éducation, santé, etc.). En d’autres termes, la diversification favorise le
développement, la valorisation et la préservation du capital humain, directement à travers ses effets de
croissance et d’emploi, et indirectement à travers le renforcement des services sociaux.
2.10 L’emphase du PND sur le « triptyque » gouvernance-capital humain-diversification s’avère encore
plus opportune dans le contexte de crise économique que traverse le Congo, qui exige des stratégies bien
conjuguées pour la stabilisation financière, la relance économique, et la protection des populations, notamment
les plus vulnérables. En effet, la crise qui résulte en partie du choc pétrolier, met en exergue la vulnérabilité de
l’économie congolaise, des populations, du budget de l’Etat et donc de l’ensemble du programme de
développement du pays, vis-à-vis du pétrole. Cela justifie le choix du Gouvernement d’accélérer la
diversification dans la production et les exportations hors-pétrole. Dans le même temps, la crise limite aussi
les capacités budgétaires de l’Etat à soutenir cette diversification à travers des gros investissements ; d’où la
pertinence du choix alternatif d’intensifier les réformes dans la gouvernance. Contrairement aux
investissements, ces réformes sont peu ‘budgétivores’ ; mais elles ont de forts impacts économiques en
stimulant le secteur privé et la croissance, et des effets sociaux significatifs en renforçant la qualité des services
publics essentiels offerts par l’Etat aux populations. Cela est encore plus propice en période de crise où, plus
que jamais, l’Etat doit assurer aux populations - les plus vulnérables en particulier une couverture minimale en
terme d’accès aux services essentiels, notamment la santé et la protection sociale, ce qui signifie une attention
accentuée à la protection et la préservation du capital humain, la deuxième composante du « triptyque ».
2.11 De ce qui précède, il apparaît qu’à travers le PND, le gouvernement congolais a fait des choix cohérents
et judicieux au regard du contexte et des urgences du moment, mais aussi des exigences d’un développement
soutenu, inclusif et durable. L’objet de la présente note sur la diversification et des deux autres notes
complémentaires - respectivement sur le capital humain et sur la gouvernance -est précisément (i) d’apprécier
la pertinence et les complémentarités dans les choix du PND, et (ii) d’éclairer/justifier les choix de la Banque
Africaine de Développement dans sa stratégie d’assistance au développement du Congo durant la période 2018-
2022.
XLVIII
Figure 1 : Les priorités du PND 2018-2022 et les nœuds du développement durable pour
l’Afrique
Source: Adapté de « L’Afrique peut-elle conquérir le 21e siècle ? », Banque mondiale, 2000.
3.1 Depuis les années 70s, et à travers ses plans successifs de développement, le Gouvernement congolais
n’a cessé de placer la diversification de l’économie hors du secteur pétrolier au cœur de sa stratégie de
croissance accélérée et de développement durable. Comme indication récente, le PND 2012-2016 s’était
longuement appesanti sur la problématique de la diversification et avait proposé à cet effet des stratégies
sectorielles intégrées à travers sept ‘grappes’ (‘clusters’), dont l’agriculture et la chaine agro-alimentaire, la
forêt et les industries de transformation du bois, les bâtiments et matériaux de construction, et le tourisme et
l’hôtellerie.
3.2 Malgré cette volonté constamment affichée, l’économie congolaise montre peu de signes de
transformation structurelle. Selon toutes les évidences, elle demeure fortement dépendante du secteur pétrolier,
dont la volatilité extrême constitue la principale source de l’instabilité macroéconomique chronique qui freine
la croissance et le développement soutenu du pays.
3.3 La dominance du secteur pétrolier se manifeste à travers plusieurs indicateurs, dont : (i) le poids élevé
du secteur pétrolier respectivement dans le produit national (30% du PIB réel et 58% du PIB nominal en
moyenne annuelle durant la période 2002-2017), dans les exportations (90% des exportations de biens), dans
XLIX
l’investissement privé (80%) et l’investissement direct étranger (83%), ainsi que dans les recettes de l’Etat
(60%) ; (ii) l’extrême instabilité de la croissance à cause de la volatilité des prix et de la production pétrolière
(324% de coefficient de variation pour la croissance du PIB pétrolier en valeur et 930% pour la croissance en
volume), de la balance des paiements ainsi que des finances publiques.
3.4 Au-delà de l’instabilité macroéconomique, la dépendance du budget de l’Etat sur des revenus pétroliers
très fluctuants contraint sévèrement les capacités propres de l’Etat à soutenir ses programmes de dépenses en
faveur de la transformation économique, la croissance et la création d’emplois. Elle contraint également ses
capacités à soutenir les dépenses sociales à la mesure de l’attente des populations et des objectifs de
développement solidaire du Congo.
3.5 Pourquoi, malgré la volonté constamment affichée par les autorités, le Congo n’a-t-il pas réussi à
amorcer une transformation tangible de son économie ? La revue des politiques économiques du Congo
comparées à celles des pays plus performants dans leur transformation structurelle révèle qu’il ne s’agit pas
d’un manque de volonté, mais plutôt de la faible qualité des politiques de diversification et de la faible efficacité
des interventions publiques.
3.6 En effet, l’expérience des pays qui ont réussi leur transformation structurelle indique qu’ils ont surtout
misé sur le secteur privé, et non sur les entreprises d’Etat comme c’est le cas pour le Congo. Ils ont aussi
développé et mis en œuvre de façon résolue des stratégies d’ouverture au commerce et à l’investissement pour
stimuler la production et les exportations par le secteur privé. Par contraste, la revue du climat des affaires et
des politiques commerciales, montre que, malgré les déclarations d’intention, le Congo peine à mettre en œuvre
résolument les réformes nécessaires pour améliorer le climat des affaires et réduire les coûts de transactions
afin de stimuler l’investissement privé et, à travers cela, la transformation économique.
3.7 Comme indication, et selon les évaluations récentes du rapport Doing Business 2018, le Congo
demeure au bas des classements internationaux selon l’attractivité du cadre des affaires (47 e sur 54 pays
Africains, et 179e sur 190 pays au monde). L’écart entre le Congo et les pays africains les plus performants tels
que le Rwanda et l’Ile Maurice continue de se creuser, notamment pour les coûts de transaction. Par exemple,
l’exportation et l’importation coûtent respectivement 10 et 6 fois plus au Congo qu’au Rwanda qui pourtant ne
dispose pas de littoral maritime. De même, le délai pour le Congo est plus de 13 fois celui de l’Ile Maurice
pour l’exportation, et plus de 23 fois pour l’importation. Aussi, le Congo peine à réformer les entreprises
publiques et à exécuter son programme de privatisation qui devrait permettre de céder de l’espace au secteur
privé et de renforcer la qualité des services économiques et sociaux.
3.8 En définitif, le plus gros obstacle à la diversification de l’économie congolaise est la faible
compétitivité et attractivité du climat des affaires, qui inhibe le développement du secteur privé, le principal
agent de la diversification. Cela signifie aussi que l’échec de la diversification de l’économie congolaise n’est
en rien une fatalité. Le Congo peut bien relever ce défi. Il s’agit moins d’entreprendre de lourds investissements
structurants, mais plus d’approfondir les réformes structurelles pour créer un espace plus favorable à l’essor
du secteur privé.
3.9 Les études théoriques et empiriques confirment que le Congo a beaucoup à gagner de ces réformes et
des effets de la diversification. Celle-ci permettra de renforcer la stabilité macroéconomique qui est
indispensable au progrès sur tous les autres fronts. Aussi en assurant à l’Etat des ressources budgétaires plus
stables et plus prévisibles, la diversification accrue permettra également de renforcer la fourniture et la qualité
L
des services publics productifs et sociaux. Elle permettra enfin au Congo de soutenir et d’intensifier son
programme de lutte contre la pauvreté et les autres formes de précarité économique et sociale, et de poursuivre
ainsi sa vision d’un développement accéléré, inclusif et durable.
3.10 L’évaluation sommaire des programmes de diversification du PND 2018-2022 indique que le
Gouvernement a fait des choix pertinents et opportuns au regard de la situation de crise économique et
financière, ainsi que des exigences de la relance à moyen terme. Mais il lui faudra être encore plus sélectif et
opter pour des actions à résultats rapides et à faibles coûts budgétaires. Dans la stratégie agricole, ces
considérations plaident en faveur du développement de l’agriculture industrielle. Le Congo dispose de vastes
étendues de forêts et savanes qui le rendent très attractif aux investisseurs agro-industriels. Mais il faudra
accélérer la mise en œuvre de la réforme foncière pour faciliter et rationaliser l’acquisition des terres et leur
valorisation rapide par les investisseurs, tout en protégeant aussi les droits des populations locales.
3.11 Bien que ne figurant pas dans les priorités du PND, la foresterie offre aussi au Congo des bonnes
perspectives de diversification rapide à travers l’accroissement de l’exploitation et de la transformation du bois.
De grands opérateurs sont déjà en place et disposent de capacités adéquates pour accroitre la production. Il
faudra toutefois réviser les contraintes de transformation (par exemple baisser le quota bois transformé/grume
de 85/15 à 70/30) afin de mieux motiver les opérateurs, et booster la production, la transformation et
l’exportation.
3.12 Il faudra également accorder une attention accentuée à deux domaines transversaux afin de soutenir la
diversification à travers l’agriculture et la foresterie. Le premier concerne les infrastructures de transport
routier. Il s’agit de poursuivre l’extension du réseau des routes régionales afin de faciliter et intensifier le
commerce national et régional. Toutefois, pour rentabiliser ces investissements, il faudra intensifier la mise en
œuvre des réformes pour la facilitation du commerce, qui figurent dans le programme prioritaire du PND. Le
second concerne la question du financement. En cela, le PND a proposé la création d’outils financiers
spécialisés pour adresser les contraintes de financement des PME et PMI dans l’agriculture et dans le secteur
forestier.
3.13 Pour sa part, et dans le cadre de sa stratégie pays, la BAD pourra continuer son appui au Congo dans
les secteurs traditionnels, notamment les infrastructures de transport à caractère régional, avec un accent
particulier sur la facilitation du transport ainsi que sur le développement des pistes rurales. Elle pourra aussi
contribuer au financement du fonds de diversification afin d’encourager les PME et les PMI dans les activités
agricoles et forestières.
3.14 Plus spécifiquement, trois (3) programmes/projets sont proposés à l’appréciation de la BAD :
- Programme d’appui au secteur transport, avec 3 composantes : aménagement du réseau routier
intégrateur ; réhabilitation des pistes rurales et forestières ; facilitation du transport ;
- Projet d’appui à l’extension de l’agriculture périurbaine, y compris l’irrigation agricole ;
- Programme d’appui au financement de la diversification économique, avec pour composante
principale, le financement des PMI/PME de transformation du bois et le développement des PME dans
l’agriculture.
LI
4. Résumé Analytique de la Note 2 : Capital Humain
4.1 Dans les orientations de son PND 2018-2022, le Gouvernement congolais entend aussi renforcer le
capital humain du pays, qui est notoirement faible, à travers la réforme du système éducatif, la mise œuvre des
programmes d’éducation civique et de lutte contre les antivaleurs. L’objectif est de fournir des aptitudes
techniques, morales et civiques à des femmes et des hommes bien outillés, capables de constituer la base
humaine de la transformation de l’économie et de la société congolaises.
4.2 Les analyses théoriques et empiriques sur le développement économique et l’expérience des pays
confirment la pertinence de ce choix. Il est bien établi que « l’investissement dans la connaissance paie le
meilleur intérêt » (Benjamin Franklin). En effet, les pays qui ont résolument investi dans l’éducation, la
formation et la santé de leurs populations, ont su en tirer d’importants dividendes en termes de transformation
économique, croissance accélérée, création d’emploi, distribution de revenus et réduction de la pauvreté. Ce
faisant, ils ont su faire de leurs jeunesses non pas un fardeau, mais une force productive qui contribue au progrès
technique, économique et social.
4.3 La problématique de l’investissement dans le capital humain est présentement au cœur même des
débats sur les stratégies de développement accéléré et inclusif. Comme indication, la Banque mondiale, entre
autres, en a fait le thème central de son nouveau Rapport sur le Développement Mondial 2019, qui vient d’être
présenté aux Assemblées annuelles à Bali en Indonésie23. Le rapport dramatise l’importance et la rentabilité
assurée de l’investissement dans le capital humain en affirmant que « Quel que soit ce que sera l’avenir,
investir dans le capital humain est une politique de non-regret qui prépare les populations (notamment les
jeunes) aux défis de l’avenir.» 24.
4.4 Les études et l’expérience ont montré que l’investissement dans le capital humain est salutaire au
développement inclusif et durable des pays, ce pour plusieurs raisons complémentaires : (i) Le capital humain
renforcé accroit la productivité du travail ainsi que celle du capital physique et financier, ce qui favorise la
transformation économique, la croissance soutenue et la création d’emplois ; (ii) à leur tour, la productivité et
la croissance accrues signifient des rémunérations accrues pour les facteurs de production, donc des salaires et
du revenu par tête, ce qui est favorable à la consommation autant qu’à l’épargne et l’investissement. Des études
récentes ont montré qu’entre 10 et 30% de différences de revenu par tête observées entre les pays sont
attribuables au capital humain. Les expériences de certains pays – tels que le Botswana et la Malaisie - le
prouvent indéniablement. Il s’agit de pays qui, comme le Congo, ont bénéficié de la « manne » des ressources
naturelles, mais qui, contrairement au Congo, ont su l’investir substantiellement et résolument dans le capital
humain, et qui de ce fait, ont réussi leur transformation économique en faveur d’un développement soutenu,
inclusif et durable.
4.5 Pour sa part, le Gouvernement congolais a bien reconnu l’importance du capital humain pour la
transformation de l’économie, le renforcement de la gouvernance et la modernisation de la société congolaise.
23Banque Mondiale, Rapport sur le Développement Mondial 2019, “The Changing Nature of Work”, Washington DC, Octobre 2018.
24 A cet effet, la Banque mondiale vient de lancer une nouvelle initiative en faveur de la promotion de l’investissement dans le
capital humain appelée « The Human Capital Project (HCP) ».
LII
Toutefois, à l’inverse des pays suscités, le Congo n’a pas su investir judicieusement les revenus considérables
de ses ressources naturelles dans le développement de son capital humain. Comme conséquences, l’économie
ne s’est guère transformée, et les performances économiques et sociales du Congo sont restées faibles et peu
robustes car dépendante des ressources pétrolières qui sont notoirement volatiles. Comme indications, le cadre
macroéconomique est particulièrement fragile; le taux de pauvreté est remonté à 40% en 2017 selon les
estimations, oscillant entre son niveau élevé de 50,7% en 200525 et le bas de 35% en 2016 ; le taux de chômage
reste particulièrement élevé, touchant plus de 30% de la population jeune de 15 à 29 ans, et dont plus de moitié
(58%) sont à la recherche d’emplois depuis au moins un an (chômage de longue durée).
4.6 La faiblesse du capital humain congolais se révèle particulièrement à travers les performances du
système éducatif, qui souffre de problèmes de capacités et de qualité à cause d’insuffisance dans les moyens
investis et dans la gouvernance du secteur. Cela se traduit par des défaillances notoires et persistantes : (i) dans
l’accès - les taux d’accès restent encore faibles avec 30% en taux d’admission au lycée, et seulement 10,4
étudiants sur 1000 habitants pour l’enseignement supérieur ; (ii) dans l’efficacité du système - les taux de sortie
sont encore plus bas, de 37% et 21% dans l’enseignement secondaire respectivement pour les garçons et les
filles ; (iii) dans la qualité de ce qui en sort - les taux de réussite aux différents examens officiels sont faibles,
en-dessous de 50% pour le BEPC et 20% pour le baccalauréat, et seulement 29% des élèves sortant du cycle
primaire ont un niveau suffisant de maîtrise des maths et 40,6% ont eu des résultats acceptables dans les tests
standards de maîtrise du français ; et (iv) dans l’employabilité de ceux qui en sortent - moins d’un quart (23,9%)
des jeunes congolais trouve un emploi stable à la scolarité.
4.7 Les performances dans la santé dénotent des problèmes similaires d’accès et de qualité aux soins.
Malgré les efforts consentis par le gouvernement ces dernières années, à la fois en infrastructures et en
personnel soignant, le plateau technique reste très faible et le personnel démotivé, surtout avec l’accumulation
des arriérés de salaire depuis 2014, le début de la crise économique. Comme conséquence, la plupart des
indicateurs de santé sont stagnants ou en régression. Aussi, le système de protection sociale du Congo est
encore embryonnaire et couvre à peine 1% de la population depuis 2005, ce qui est notoirement faible comparé
à la moyenne 1998-2014 des pays d’Afrique Sub-saharienne (14,3%) et celle des PRI de la tranche basse
(21,3%).
4.8 Déjà défavorisé par la faible taille de sa population (5,2 millions environ en 2018), le Congo devra
fournir des efforts substantiels et soutenus pour renforcer son capital humain afin de tirer profit du ‘dividende
démographique’ escompté en terme de transformation économique accélérée, richesses accrues et partagées
par tous les congolais. L’expérience des autres pays, plus particulièrement du Botswana, indique que le Congo
peut relever ce défi s’il est résolu dans son choix d’investir dans le capital humain, et diligent dans l’exécution
des actions y relatives.
4.9 En cela, le PND 2018-2022 offre une liste exhaustive de programmes pour le renforcement du capital
humain, dans l’éducation et la formation, aussi bien que dans la santé et la protection sociale. Toutefois, pour
rester cohérent avec sa volonté de se donner des priorités claires, et au regard de l’espace budgétaire étroit, le
25
Selon l’Enquêtes Congolaise auprès des Ménages (ECOM, 2005, 2011). Le taux de pauvreté est de 50,7%
en 2005 et 46,5% en 2011.
LIII
Gouvernement gagnerait à ne pas saupoudrer ses ressources et à diluer son efficacité en embrassant tout, mais
à se concentrer sur quelques urgences et priorités.
4.10 Sans doute la toute première urgence est d’apporter une réponse rapide et permanente au problème de
capacités et de motivation des ressources humaines dans tout le secteur. Cela signifie mettre en place et exécuter
rigoureusement un plan d’apurement des arriérés et de paiement régulier des salaires pour tout le personnel
enseignant et soignant. Aucun des autres problèmes d’accès et de qualité des services ne peut connaitre une
solution effective et durable sans ce préalable. La seconde priorité est d’adresser les besoins en ressources
humaine des secteurs de diversification. Cela signifie allouer des ressources adéquates à la formation
professionnelle et la formation qualifiante en faveur des métiers de l’agriculture, du tourisme, de l’éducation
et de la santé.
4.11 Pour sa part, la BAD pourra s’impliquer davantage dans ce domaine, par exemple en ciblant son appui
budgétaire vers la résorption des arriérés et du paiement régulier des salaires. Elle peut aussi aider à soulager
le problème de formation des enseignants, par exemple par un appui à la construction d’une école normale au
Congo, à l’instar de celle du Cameroun. En résumé, la BAD pourrait appuyer les actions spécifiques ci-après :
a) Appui à l’apurement des arriérés de salaires pour le personnel enseignant et soignant ;
b) Appui à la professionnalisation de l’enseignement, notamment par la création d’une école
normale supérieure d’enseignement technique ;
c) Appui à la scolarisation de la jeune fille, à travers des transferts monétaires au bénéfice de
jeunes filles issues des couches sociales les plus pauvres ;
d) Appui à la vulgarisation des soins de santé primaires, à travers un soutien (financier et/ou
matériel) aux centres de santé intégrés (CSI) des zones les plus pauvres.
5. Résumé Analytique de la Note 3 : Gouvernance
5.1 L’amélioration de la gouvernance a toujours été une préoccupation majeure pour les autorités
congolaises, comme le prouve son inscription récurrente dans les différents documents de planification depuis
une quinzaine d’années. Pour le Plan national de développement (PND) 2018-2022, cette problématique a été
élevée au premier rang de toutes les priorités nationales.
5.2 Malgré cette volonté affichée d’améliorer la gouvernance, le pays peine à enregistrer de bonnes
performances. L’indice Mo Ibrahim d’évaluation de la gouvernance en Afrique (Ibrahim Index of African
Governance, IIAG, 2017) attribue une note de 43 sur 100 au Congo, et le classe au 42eme rang sur 54, c’est-à-
dire parmi les moins performants sur le continent. Ce classement est confirmé par l’indice CPIA (Country
Policy Institutionnal Assessment) de la Banque mondiale qui place le Congo largement en dessous de la
moyenne africaine. Les conclusions de la revue du PND 2012-2016 vont dans le même sens, révélant que la
principale cause des contreperformances observées dans la mise en œuvre de ce plan était la faible qualité des
choix et l’inefficacité des interventions, c’est-à-dire un déficit de gouvernance, notamment économique et
administrative.
5.3 Et pourtant, les gains potentiels liés à la pratique d’une bonne gouvernance sont manifestes et
importants. En effet, il a été prouvé que la qualité de la gouvernance et la croissance économique sont
positivement liées. Cette corrélation tient au fait qu’une bonne gouvernance et des institutions fortes jouent un
rôle central dans le processus de croissance inclusive. Car elles encouragent les entrepreneurs à investir dans
LIV
le pays, ce qui permet d’amortir plus facilement les chocs adverses que l’économie peut traverser, sans trop
freiner la croissance. Cette mobilisation des ressources privées conduit à une mobilisation plus importante des
ressources publiques, tant par la fiscalité que par les appuis extérieurs. A l’inverse, une mauvaise gouvernance
conduit à des choix de politiques et de programmes économiques inadaptés.
5.4 C’est donc à raison que les autorités congolaises insistent dans leurs plans successifs pour lever les
contraintes qui maintiennent encore le pays dans le bas des différents classements. Leurs réponses actuelles,
contenues dans le PND 2018-2022, s’attaquent donc, comme toujours, à tous les aspects de la gouvernance
(politique, judiciaire, sécuritaire, administrative, économique et financière). Mais à l’analyse, compte tenu des
moyens budgétaires limités, le Congo gagnerait en pertinence et en efficacité à concentrer ses efforts sur les
aspects les plus urgents et à forts impacts sur les autres priorités du moment (stabilité macroéconomique,
diversification économique, renforcement du capital humain). Cela revient à prioriser la gouvernance
administrative pour améliorer l’efficacité gouvernementale, et la gouvernance économique pour améliorer la
stabilité macroéconomique et contenir l’endettement public.
5.5 Pour permettre à la Banque Africaine de Développement (BAD) de contribuer à l’atteinte de cet
important objectif prioritaire, les deux programmes ci-après sont soumis à son appréciation dans le cadre de la
préparation de son DSP 2018-2022 pour le Congo :
- Programme d’appui à la gestion économique et à la réforme du secteur public ;
- Programme d’appui à la diversification et au renforcement du secteur privé.
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Annexe 17 : Carte de la République du Congo
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