La responsabilité sociétale des entreprises (RSE, en anglais corporate social responsibility, CSR)
1
désigne la prise en compte par les entreprises, sur base volontaire, et parfois juridique , des enjeux
environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités. Les activités des entreprises sont
ici entendues au sens large : activités économiques, interactions internes (salariés, dirigeants, actionnaires) et
2, 3
externes (fournisseurs, clients, autres) .
L'enjeu de la RSE résulte au départ de demandes de la société civile (associations religieuses, écologiques,
humanitaires ou de solidarité) d'une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux
des activités des entreprises, qui est née, notamment, des problèmes d'environnement planétaire rencontrés
depuis les années 1970. La RSE trouve aussi une inspiration dans la philosophie « agir local, penser
global » (René Dubos). Il s'agit alors d'intégrer le contexte mondial et local dans la réflexion stratégique.
La RSE est donc souvent comprise comme la mise en œuvre dans l'entreprise des concepts de
développement durable, qui intègrent les trois piliers environnementaux, sociaux, et économiques. Elle a été
à l'ordre du jour du sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, auquel ont participé de grandes
entreprises, en particulier françaises, des secteurs de l'environnement et de l'énergie.
La RSE tend aussi à redéfinir les responsabilités, c'est-à-dire les devoirs des entreprises vis-à-vis de ses
parties prenantes : au-delà des controverses sur cette notion de « partie prenante », l'enjeu, très présent dans
la norme ISO 26000, est notamment d'organiser les devoirs de l'entreprise vis-à-vis de personnes ou
groupes qui ne peuvent pas faire valoir de contrats (salarial, commercial…) ni de réglementation pour faire
valoir leur demande auprès d'une entreprise.
Sommaire
Histoire
Définition théorique et pratique de la RSE
Enjeux, gouvernance, typologie des critères
Enjeux
Gouvernance
La RSE et les organismes internationaux
Outils, normes et notations en faveur de la RSE
Grands référentiels
Pacte mondial
ISO 26 000
Global Reporting Initiative
Autres outils
Label responsabilité sociale des centres de relations clients (France)
Mesure, tableaux de bord
Agences de notation
Aspects médiatiques de la RSE
Partenariat ONG - secteur des entreprises et pouvoirs publics
Communication à la société civile
Communication externe sur la RSE
Aspects juridiques de la RSE
À l'échelle internationale
En France, obligation d'information pour les sociétés cotées, et bientôt pour des sociétés
non cotées
Obligation légale
Mise en œuvre de cette obligation
Méthodes et limites de l'obligation
Retour d'expérience depuis 2005
Développement d'événements autour de la RSE
Aspects opérationnels de la RSE : questions de fond
Aspects communication
Aspects culturels
Aspects éthiques et juridiques
Aspects macroéconomiques et financiers
Aspects management
Aspects souveraineté
Aspects formations
RSE à double face
Paradoxe créé par le double langage de certaines entreprises
Trahison de ses engagements RSE et risque de réputation (risque systémique
potentiel)
RSE l ié
RSE et salariés
Défis clefs
Application opérationnelle dans les entreprises
Ventes et logistique
Marketing
Recherche et développement
Aspects juridiques
Achats
Finance
Systèmes d'information, numérique
Communication
Service après-vente
Avantages de la démarche
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Aspects gouvernance
Aspects éthiques
Aspects juridiques
Aspects normalisation
Concepts et déclarations
Bibliographie
Histoire
Le concept de RSE apparaît à partir des années 1960 dans la littérature consacrée aux entreprises (Social
Responsibilities of the Businessman de H. Bowen en 1953, et The Responsible Corporation par G. Goyder
4
en 1961) . Il a depuis fait l'objet d'une élaboration théorique chez plusieurs chercheurs anglophones et
francophones (voir, notamment les travaux de l'École de Montréal et ceux qui se réfèrent à la Théorie de la
5
régulation ).
La responsabilité sociétale des entreprises ne devrait pas être confondue avec le mécénat. En effet, alors que
le mécénat est mené de manière séparée de l'activité quotidienne de l'entreprise, la RSE devrait s'appliquer
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d'abord au cœur de métier de l'entreprise, dans les domaines où elle est reconnue comme efficace , même si
les directions d'entreprise incluent souvent aussi leurs actions « pour la communauté ».
En pratique, la mise en œuvre d'une RSE consiste à produire un progrès continu dans les domaines du
social, de l'environnemental et de l'économique. Elle couvre, par exemple, la qualité globale des filières
d'approvisionnement, de la sous-traitance, le bien-être des salariés, leur santé, l'empreinte écologique de
l'entreprise, etc. Cette mise en œuvre demande donc, outre une bonne perception de l'environnement de
l'entreprise, des compétences en conduite du changement pour intégrer l'intérêt des parties prenantes, une
connaissance fine des enjeux planétaires et de leurs déclinaisons politiques et réglementaires, et enfin, une
connaissance des solutions techniques et managériales qui contribuent à l'amélioration des processus
sanitaires, environnementaux et sociaux dans les organisations.
La RSE et le développement durable font l’objet de multiples controverses. Pour ses détracteurs, ces
notions cachent une forme sophistiquée de manipulation. Ainsi, les démarches de RSE n'incluent pas le
domaine du civisme fiscal, alors que de très nombreuses multinationales passeraient sous silence leurs
8
pratiques d'optimisation fiscale, voire de fraudes, pour échapper à l'impôt . Pour leurs promoteurs, c'est au
contraire la preuve de la capacité des dirigeants d'entreprise à assumer, sans réglementation supplémentaire,
des défis sociétaux. Les controverses sur la définition de la RSE et le contrôle de la réalité des pratiques
participent donc d'une redéfinition de la conception actionnariale de l'entreprise, au niveau national et
multinational (voir la proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale sur le devoir de vigilance des
9
sociétés-mères à l'égard de leurs filiales), et plus largement d'une reconstruction du contrat social .
Enjeux
La mise en œuvre de la responsabilité sociétale est l'occasion pour l'entreprise de définir une nouvelle
stratégie :
quelles sont les opportunités et les menaces liées aux mutations de ses marchés ?
quelles sont les forces et les faiblesses de l'entreprise ?
quelles sont les forces et les faiblesses de l'entreprise ?
Les enjeux peuvent être analysés par rapport aux attentes et intérêts des parties prenantes de l'entreprise.
Gouvernance
L'approche RSE peut permettre de mettre en œuvre, entre autres, de nouvelles régulations et une meilleure
gouvernance d'entreprise, que l'entreprise soit grande, moyenne ou petite, dans les pays développés, comme
dans les pays en développement. Son avantage résiderait en l'instauration d'une meilleure
« contextualisation » des activités économiques des entreprises, une meilleure structuration des relations
avec les parties prenantes, et théoriquement une meilleure gouvernance d'entreprise. Chaque entreprise
15
adapte cette démarche à son rythme et selon sa culture .
Les Nations unies : le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a initié
le Global reporting initiative et le pacte mondial (Global compact). (cfr réalisation pratique
ci-dessous)
Au sommet de la Terre de Johannesbourg en 2002, les thèmes de RSE ont été mis sur le devant de la scène
par la participation d'entreprises, (notamment françaises du secteur des services environnementaux et de
l'énergie) au côté des représentants officiels.
La Banque mondiale ou BM : la BM a également publié des recommandations, et a créé
un cours pour sensibiliser les entreprises en vue de leur permettre de mettre en œuvre le
concept de RSE. Ce cours a déjà été donné à 12 000 personnes [Quand ?] partout dans le
monde [réf. nécessaire].
L'OCDE : Les principes directeurs, précurseurs car rédigés en 1976, révisés en 2000 sont
des simples recommandations, des lignes directrices que les gouvernements adressent
aux entreprises multinationales. Ils n'ont pas de pouvoir contraignant.
L'Union européenne : la Commission européenne défend une politique volontariste dans
le domaine de la RSE ou CSR (Corporate Social Responsibility) via sa Direction générale
16
entreprise depuis son premier livre vert en 2001, suivi d'une communication en 2002
renouvelée en 2006. L'approche interactive entre toutes les parties prenantes est promue
17
avec la mise en place d'un forum dédié entre 2002 et 2004 puis d'une "alliance" . Les
PME sont désormais également impliquées et deviennent des acteurs à part entière,
compte tenu de leur omniprésence dans le tissu économique européen des 25 États
18
membres. Un programme spécifique leur est consacré.
Des recherches se sont concrétisées pour la RSE par la mise au point de référentiels internationaux (GRI),
des codes de conduite des entreprises (Global compact) ou des certifications, normes ou labels (SA8000…)
jusqu'aux audits sociaux ou environnementaux. Par ailleurs, différents outils pratiques existent pour faciliter
l’intégration de ces normes à différents échelons dans les entreprises. Lors des procédures d’appels d’offres
par exemple, certaines entreprises utilisent aujourd’hui une encyclopédie exhaustive des clauses d’achats
21
durables .
22
Depuis 2000, l'Europe œuvre pour développer des outils pour fixer des normes concernant la RSE .
Grands référentiels
Pacte mondial
Le Pacte mondial (Global Compact) est lancé en janvier 2000 lors du Forum économique mondial par Kofi
23
Annan. Le pacte mondial est un code de conduite qui comprend 10 principes que les entreprises doivent
s'engager à respecter. Sans les énumérer, deux de ces principes concernent les droits de l'homme, quatre les
normes de travail, trois l'environnement et le dernier la lutte contre la corruption.
ISO 26 000
24
Cette norme, publiée le 1er novembre 2010 précise l'intégration des normes de responsabilité sociétale, de
25
gouvernance et d'éthique d'une manière plus élargie. Il ne s'agit pas d'une norme certifiable , mais d'un
d d l d é d bl é l d
guide de lignes directrices proposé aux entreprises et organisations. Le terme de Responsabilité Sociale des
Entreprises est ainsi élargi dans cette norme à celui de Responsabilité Sociale (ou sociétale) des
Organisations (RSO).
Le Global Reporting Initiative (GRI) a été initiée en 1997 par le Programme des Nations unies pour
26
l'environnement (PNUE) et de la Coalition for Environmentally Responsible Economies (CERES) :
l'objectif est d'élaborer des lignes directrices et une standardisation de normes pour la rédaction de rapports
environnementaux et sociaux.
Autres outils
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Système de management environnemental et d'audit (EMAS) de l’Union européenne :
Le règlement détaillant les procédures pour la participation volontaire des entreprises à ce
système d'audit sur leur management environnemental et la mise à disposition du public
des résultats. Les états membres font la promotion d'EMAS à leur niveau. Il existe un logo
EMAS.
Le standard SA 8000 (en anglais Social Accountability Standard 8000) : ce standard a été
initié par le Council on Economic Priorities. Il est géré par SAI : il concerne les conditions
de travail, l'interdiction du travail des enfants, du travail forcé... Il existe deux types
d'engagement pour les entreprises : le certificat en cas de respect des normes pour la
production, le statut membre si les critères sont respectés également pour les filières de
fournisseurs et pour toutes les unités de production.
La norme ISO 14001 : cette norme vise à mesurer l'impact de l'activité d'une entreprise sur
l'environnement. Initiée en 1996, révisée en 2015. Elle prend en compte des aspects
environnementaux significatifs : les émissions dans l'air, les rejets dans l'eau, la
contamination des sols, la gestion des déchets, l'utilisation des matières premières et des
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ressources naturelles. (voir aussi la série des normes ISO 14000)
La norme Synergy Codethic 26000 : publiée en septembre 2011 par SYNERGY Global
Standarization Service, elle est conçue comme une norme ISO avec un système de
management - et donc, certifiable - pour la prise en compte de la performance en
management des enjeux du développement durable dans la stratégie des organisations.
Elle est applicable à tout type d'organisation, de secteur et d'industrie. [pertinence contestée]
Le référentiel RSE 26001 (http://www.rse26001.fr/) : référentiel de système de
management de la RSE certifiable publié en 2013 qui se base sur la norme ISO 14001
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étendue à la RSE, en incluant les mécanismes de l'ISO 26000 .
La SD 21000 Française : publiée en mai 2003 par l'AFNOR (Christian Brodhag, président
de la commission), elle est conçue comme un guide - et donc, non certifiable - pour la
prise en compte des enjeux du développement durable dans la stratégie et le
management de l'entreprise. Surtout utilisée dans le cadre des Petites et moyennes
entreprises, elle pourrait inspirer la future ISO 26000… Deux documents sont disponibles :
X30 021 le texte général et X30 023 la méthode de hiérarchisation des enjeux.
SPI-Finance : adaptation du GRI au secteur de la finance.
30
La Chambre de commerce internationale (CCI) a publié une Charte des entreprises.
La Confédération générale des entreprises du Maroc a mis en place le Label CGEM pour
la Responsabilité Sociale de l’Entreprise.
En 2007, la légitimité du « Label responsabilité sociale » fut renforcée par la création d’une association
destinée à la promotion et au développement de la responsabilité sociale des entreprises dans le secteur de la
relation clients : l'ALRS (http://www.alrs.asso.fr), Association pour la promotion et le développement du
Label responsabilité sociale.
En 2009, les critères d'évaluation (mesurés par 2 cabinets d'audits indépendants) portaient sur :
Le recrutement
L'accueil et l'intégration des salariés
Le suivi de carrière
L'intégration des travailleurs handicapés
La reconversion et la fidélisation des salariés
Le baromètre social de l'entreprise
Le dialogue social
L'analyse détaillée du processus de formation
La surveillance et l'observation électronique et vie privée - CNIL
Les conditions de travail
La responsabilité sociale de l'entreprise
Depuis les années 2010, ce label a gagné en notoriété parmi les centres de relations clients internalisés
(Insourcers), externalisés (Outsourcers) mais aussi parmi leurs donneurs d'ordre, qui représentent les 3
acteurs habilités à solliciter ce Label, accessible aux petits Outsourcers de 40 salariés (SCOP A Cappella à
Amiens) comme aux multinationales (EDF, Orange, etc.), ces derniers pouvant être certifiés sous les 3
statuts.
Ce Label s'inscrit dans la lignée des labels et certifications de la responsabilité sociale, qui ont inspiré la
Norme ISO 26000.
Les entreprises, dans le cadre de leurs programmes de développement durable, mettent en place des
tableaux de bord, contenant selon les quatre types déjà mentionnés : environnementaux, sociaux,
économiques et de gouvernance, jusqu'à une centaine d'indicateurs de gestion.
En France, lorsque l'activité de l'entreprise est stratégique du point de vue du développement durable
(secteur des services environnementaux ou de l'énergie), elle fait certifier ses comptes par des Commissaires
aux comptes.
Agences de notation
31
Créées à la fin des années 1990, des agences de notation sociale et environnementale évaluent et notent
les entreprises, selon leur propre méthodologie. Une agence de notation se base sur les documents publics,
des questionnaires et des résultats d'entrevue avec les responsables d'entreprise. Elle doit aussi disposer
d'une méthodologie, objet d'un travail de recherche en amont, sur la cohérence entre les questions posées et
les objectifs recherchés au regard du développement durable (notamment au regard de l'agenda 21, mais
plus généralement, en fonction des critères que souhaite favoriser l'investisseur. Des travaux de fond ont été
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entrepris en France dans les années 2001 à 2003 sur ce point .
Dans leur partenariat avec des entreprises qui souhaitent mettre en place des actions de RSE, les ONG
peuvent jouer des rôles :
d'expert technique,
d'intermédiaire social,
et parfois de caution auprès du grand public.
Consumer Charter for Global Business élaborée par Consumers International, ONG
regroupant 200 associations de consommateurs.
Clean Clothes Campaign, campagne vêtements propres, une initiative européenne lancée
en 1998 concernant l’industrie textile, dotée d'un code de conduite.
Ethical Trading Initiative, au Royaume-Uni promue par un partenariat entre ONG, syndicat
et secteur privé.
Solidaritest a été élaboré en Belgique par un consortium d'ONG et d'entreprises. C'est un
concours qui évalue et récompense les pratiques de RSE des entreprises établies sur le
territoire belge.
Dans le domaine du commerce équitable, citons aussi par exemple le Fairtrade Labelling Organizations.
Les sociétés les plus incitées à communiquer sur ce sujet sont celles qui y sont obligées comme les sociétés
cotées du CAC 40 en France dont les actions RSE sont suivies de près. Comme tout processus de
33
communication, la communication dite sociétale (ou éco-communication ) est un processus très complexe,
qui peut induire certains risques. Mais les PME voire les TPE s'emparent quelquefois d'une communication
RSE, de surcroit lorsque leurs produits et services sont marketés verts et/ou engagés socialement et que leur
34
exemple est institutionnalisé comme une illustration de bonnes pratiques .
Les études sectorielles sur la communication RSE sont en cours en particulier dans le cadre du programme
RARE où les premières études concernant les secteurs bancaire, pétrochimique et de la pêche démontrent
p ,p q p
une profusion d'outils pour une efficacité qui reste à démontrer même si « l'attention rhétorique croissante à
la RSE et le poids correspondant donné aux instruments RSE ont contribué à certains de ces changements
35
en pratique » [réf. incomplète].
Une communication mensongère vis-à-vis des allégations RSE, donc de ces impacts les plus significatifs,
est couramment qualifiée de « Greenwashing », en français écoblanchiment. C'est le cas si le message
qu'elle émet est considéré comme trompeur au regard des articles L.121-1 à L.121-7 du code de la
36
consommation . En France, l'ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) est
l'association compétente pour viser le message d'un annonceur en amont ou aval de sa diffusion.
Indépendante des pouvoirs publics, elle dispose de différentes instances consultatives concernant la
déontologie des messages publicitaires émis par les entreprises.
Les destinataires potentiels des rapports de développement durable étant nombreux, leurs intérêts très
diversifiés, il existe un risque sur le patrimoine informationnel de l'entreprise, ainsi que sur une éventuelle
mauvaise interprétation, volontaire ou non (voir biais cognitif) des informations diffusées. Rien n'empêche
au demeurant ces destinataires de recouper l'information lors de son appropriation et d'interroger
directement les entreprises sur certains points obscurs ou insuffisamment renseignés. Le récepteur passe
alors en mode émetteur dans l'interactivité des parties prenantes qui est revendiquée par ailleurs dans la
gouvernance de la RSE.
L'élément RSE représente 9 % de l'information publiée par les sociétés cotées indique l'Autorité des
Marchés Financiers fin 2013. L'autorité financière estime toutefois que les sociétés doivent adopter une
37
démarche plus pragmatique dans leur manière de communiquer sur la RSE (hiérarchie des informations) .
À l'échelle internationale
La RSE demeure avant tout un concept de soft law qui ne peut a priori engager directement la
38
responsabilité juridique de l'entreprise, personne morale puisqu'elle repose sur une approche volontaire .
La doctrine observe cependant que la force contraignante de la RSE en tant que concept parapluie peut
apparaître en termes de hard law, dès lors que la RSE fait référence à une obligation résultant du droit des
traités, de la loi voire se voit confirmée par le juge comme une obligation unilatérale qui lie son auteur,
39
l'entreprise en l'occurrence .
En Europe, le Danemark est le premier pays à avoir imposé un reporting environnemental à ses grandes
entreprises comme une obligation légale incontournable, l'intégrant ainsi dans le droit positif. La France a
fait de même (voir infra). Le Royaume-Uni et la Belgique pourraient modifier également leur droit des
sociétés en introduisant une exigence identique de RSE dans la documentation de leurs actionnaires.
Le Parlement européen dans son dernier débat de mars 2007 sur la RSE à la suite de la communication
2006 de la Commission sur le sujet a souhaité une modification de la directive droit des sociétés dans ce
sens. Comme le rappelle le point 27 de sa résolution :
« [le Parlement] rappelle à la Commission que le Parlement l'a invitée à présenter une
proposition de modification de la quatrième directive 78/660/CEE du Conseil du 25 juillet
1978 fondée sur l'article 54 paragraphe 3 sous g) du traité concernant les comptes annuels
de certaines formes de sociétés (18) (quatrième directive sur le droit des sociétés) visant à
inclure les informations sociales et environnementales à côté des informations financières. »
Assistera-t-on à une généralisation de l'obligation pour les sociétés cotées dans les 27 États membres de
l'Union européenne ?
Obligation légale
En France, la loi Grenelle I et surtout la loi Grenelle II (respectivement adoptée en 2009 et 2010, et issues
du processus du Grenelle de l'environnement de 2007) renforcent fortement les devoirs des entreprises et
les exigences de publication en matière de RSE et de responsabilité environnementale ou sociétale, en
l'étendant aux sociétés non cotées, et avec une volonté de transparence, vérifiabilité, certification par un
« tiers indépendant ». La loi vise aussi une comparabilité des rapports par des méthodes communes de
calcul et d'évaluation. Des sanctions sont prévues pour les entreprises ne répondant pas aux exigences de la
loi. Un décret doit préciser le contenu et les modalités du reporting et des contrôles et sanctions éventuelles.
Antérieurement, les exigences de RSE ne s'étaient traduites que par un article de loi concernant les
entreprises cotées, les autres ne répondant qu'à des logiques de volontariat ou à de simples
recommandations.
40
Ainsi, l'article 116 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) votée en 2001 demande
que les entreprises cotées en bourse indiquent dans leur rapport annuel une série d'informations relatives
41
aux conséquences sociales et environnementales de leurs activités .
Certaines entreprises soumises à ces obligations les ignorent ou les appliquent partiellement. Ainsi, une
42
enquête faite en 2008 par TNS Sofres auprès de 430 dirigeants de multinationales françaises sur leurs
actions en matière de Responsabilité Sociale de l'Entreprise (RSE) et la protection de la santé des
collaborateurs à l’international a montré que les fonctions de direction générale et les fonctions RSE, pour
la plupart, ne faisaient pas le lien entre les deux problématiques.
Chaque société cotée dispose d'une entière liberté méthodologique pour remplir son obligation. Cette liberté
tient à la spécificité de chaque entreprise dans la description de ses activités et ses impacts en termes
qualitatifs qui déterminent la grille quantitative.
L'entreprise doit ainsi fournir des informations concrètes et si possible quantifiées sur :
La loi ne précise pas les conditions de responsabilité juridique des dirigeants en cas de manquement à cette
obligation de communication, compte tenu de la difficulté qu'aurait un juge à apprécier le caractère
exhaustif d'une telle information ; on compte sur les exigences des actionnaires et d'une manière plus
générale des marchés financiers via l'approche de l'ISR, l'information financière se tournant de plus en plus
sur des éléments qualitatifs.
Dans l'absolu, il est permis de douter de l'efficacité pratique d'une sanction d'une telle obligation légale,
dans la mesure où le capital immatériel des entreprises n'a pas fait l'objet d'une structuration préalable
identique. La loi demande de communiquer des informations à caractère qualitatif et extrêmement
hétérogènes dans leur définition au-delà des frontières nationales. Les nouvelles normes comptables
IAS/IFRS peuvent également produire des effets de distorsion dans l'appréhension de cette information.
Cependant, l'information produite par ces rapports ont la vertu par l'effet de transparence et d'antériorité
créés d'une plus grande information des parties prenantes et en premier lieu des actionnaires pour qui
l'investissement socialement responsable est un critère clef.
La limite principale consiste dans le fait que l'auditeur est payé par son client, l'audité, par conséquent, il n'a
pas intérêt à le perdre en lui attribuant une note basse ou en lui refusant la certification. Il s'agit donc d'une
privatisation de la régulation.
Les premiers retours d'expérience de 2005 indiquent que malgré des formats différents et des hésitations sur
le contenu informationnel des rapports environnementaux et sociaux, les sociétés françaises du CAC 40
(grandes entreprises) ont dans 90 % des cas appliqué la loi. Pour s'assurer de la fiabilité de ces rapports,
43
plus de 53 % d'entre elles les font vérifier par un cabinet d'audit . Au-delà de la contrainte légale,
l'affichage d'objectifs stratégiquement validés peut être une source de productivité économique, d'efficacité
sociale et d'éco-compatibilité environnementale.
En 2006, selon Jean-Denis Errard, directeur de projet de Capitalcom, une régression semble se dessiner
pour cette cible qui ne constitue qu'une part des sociétés cotées sur le respect effectif de cette obligation.
« […] Il s'agit là d'une obligation légale inscrite dans le code de commerce (article L. 225-102-1). Force est
de dire que cette obligation est encore loin d'être respectée. […] Alors que les groupes du CAC 40 sont
ordinairement à la pointe de la qualité de l'information financière, onze d'entre eux ne satisfont pas aux
44
obligations légales du code de commerce » . Ainsi, seulement 83 % des sociétés cotées auraient en 2006
appliqué la loi.
Un dernier bilan sectoriel dans le secteur des médias français de mars 2008 confirme les réticences de
certaines sociétés cotées (CAC 40 mais surtout SBF 120) à prendre en compte sérieusement cette obligation
légale par une information étayée.
2009 est peut-être une année de basculement pour le CAC 40. Pour Caroline de La Marnierre, présidente
de Capitalcom avec une nouvelle étude parue en décembre :
1. […] une évolution favorable, quoique lente, de la situation, la moitié environ de ces
entreprises remplissant aujourd’hui peu ou prou leurs obligations. Cette lenteur tient moins
à la difficulté et au coût de l’exercice qu’à la faible pression de la société civile.
2. Le cadre réglementaire n’est plus remis en cause aujourd’hui et le rapport ne critique pas
ses souplesses. Il n’est donc pas proposé de le remettre en cause, mais d’en diffuser un
mode d’emploi détaillé et de faire éventuellement appel aux commissaires aux comptes.
3. Les rapporteurs ne jugent pas non plus opportun d’en étendre le champ d’application tant
que l’intégralité des assujettis ne le respecteront pas. Ils suggèrent par contre de demander
à l'État et à ses établissements publics de montrer l’exemple en publiant des informations
sociales et environnementales et d’inviter les collectivités locales à faire de même. Ils
suggèrent aussi de renforcer la présence française dans les démarches européennes et
internationales en la matière.
Début 2011, Lors de l’audition de Nathalie Kosciusko-Morizet par l’Assemblée, le député UMP Bertrand
Pancher a dénoncé les « pressions » exercées par les lobbies des entreprises pour faire rehausser de 500 à
5000 salariés le seuil à partir duquel elles devront inclure un volet développement durable à leur rapport
46
annuel . Un collectif de quinze organisations (écologistes, syndicales et caritatives) a demandé au Premier
46
ministre de promulguer la loi en l’état .
De son côté FNE dénonce aussi le fait que « La loi sur la régulation bancaire et financière adoptée au Sénat
récemment supprime la possibilité créée par la loi Grenelle II pour les syndicats et les associations de
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donner les avis sur le rapport RSE des entreprises » .
En 2014, dans le cadre d'une transposition de la directive européenne sur le reporting extra-financier en
préparation, et après un an de réflexion conduite par la Plateforme RSE, plateforme nationale d'actions
48
globales pour la responsabilité sociétale des entreprises , une réunion plénière (24 juin 2014) a rendu de
49, 50
premières conclusions en 46 pistes de recommandations .
La RSE n'est plus un sujet oublié ; Aujourd'hui, les médias, les dirigeants, les salariés, et l'ensemble des
parties prenantes s'intéressent aux enjeux du développement durable et à l'impact de leur entreprises.
Salons, conférences, campagnes de sensibilisation ou encore articles de presse (https://questionsdetransform
ation.ey.com/dossiers/entreprises-contributives-vers-un-modele-d-affaires-responsable-_f-73.html) se
développent dans le monde, à l'image du salon PRODURABLE (https://www.produrable.com/) organisé
au Palais des Congrès au mois d'avril dernier pour sa 12e édition. Réunissant les professionnels du
développement durable et de la RSE et accueillant plus de 8000 visiteurs avec près de 130 conférences, il
51
fut tourné en 2019 autour du bien être au travail, de la numérisation et des consommations responsables .
Aspects communication
Les entreprises peuvent être tentées d'adopter une stratégie de communication superficielle, et ne pas traiter
les risques en profondeur. Cette attitude peut être dangereuse en cas de menaces avérées. La bonne attitude
consiste à faire une veille sur les informations environnementales, à les traiter dans un processus
52
d’intelligence économique et de gestion des connaissances, puis à communiquer .
53
Pour d'autres , la RSE est une nouvelle forme de communication manipulatrice et cynique à bon compte
des entreprises : la seule raison pour laquelle les entreprises mettraient en place des projets de RSE serait
une raison utilitaire, avec un bénéfice commercial dans l'amélioration de leur réputation auprès du public et
des gouvernements.
Si la communication est faite sans structuration préalable des informations, cela peut discréditer l'entreprise.
Un sondage réalisé en 2020 montrerait que deux tiers des étudiants et jeunes diplômés de la finance
appréhendent la RSE comme un outil marketing plus que comme un levier d'engagements et de traitements
des sujets en profondeur. Une majorité d'entre eux seraient toutefois également persuadés que les
entreprises sont les mieux placées pour faire avancer le développement durable, et seraient prêts à
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s'impliquer personnellement dans la RSE de leur employeur .
Aspects culturels
La mise en œuvre de la RSE demande de changer certains référents sur l'attitude par rapport aux risques,
notamment écologiques et industriels. Certaines mentalités peuvent avoir tendance à biaiser ce type
d'approche : on va alors constater des comportements de type sophisme, biais cognitif, ou biais culturel. En
psychologie sociale, les résistances rencontrées correspondent à des mèmes. Les aspects culturels sont
d'autant importants que la RSE s'applique à une échelle transnationale.
La complexité du droit est une difficulté. Les questions qui se posent sont :
Les investisseurs qui proclament cette démarche — banques, établissements financiers et autres fonds
financiers (retraite, épargne salariale, etc.) — définissent généralement leurs propres engagements en
60
matière de RSE avec une communication RSE spéciale .
L'interaction entre les concepts de RSE et de l'ISR, tant du côté de l'entreprise qui fait appel à l'épargne que
du côté de celui qui apporte cette épargne publique réside essentiellement dans leur convergence
conceptuelle qui reste à démontrer au cas par cas.
Aspects management
La mise en œuvre de la RSE nécessite une approche transversale et horizontale, donc une certaine culture
stratégique au sein des entreprises. Les directions fonctionnelles de marketing, de ressources humaines, de
comptabilité, financière mais aussi stratégique sont amenées à faire une lecture du développement durable et
61
dérouler un plan qui favorise la RSE à travers leur spécialité . On constate néanmoins en pratique une
fragmentation des visions, responsabilités et actions entre les qualiticiens (normes), les responsables de la
veille ou de l'intelligence économique, les risk managers, les responsables des programmes de gestion des
connaissances, les organisations de maîtrise d'ouvrage des systèmes d'information, les juristes, les
responsables de la communication, etc. Organiser ce type de programme est très complexe et suppose une
coordination hors pair du responsable RSE ou développement durable de l'entreprise qui s'engage par des
actions concrètes et vérifiables.
La dimension ressources humaines de la RSE nécessite, pour certains auteurs, une révolution culturelle qui
passe par une prise en compte de la vulnérabilité des salariés. Il s'agit non seulement d'en prendre la mesure
62
mais aussi de valoriser le parcours de ces personnes .
Pour les directions achat des entreprises ou des établissements publics, la RSE pose également des
difficultés culturelles et temporelles. Il faut passer d'une logique d'appels d'offres réguliers (Avec
changement de fournisseur) à une logique de relation de collaboration à long terme. La plate forme PEAK
a lancé un programme de recherche pluri annuel pour développer des outils qui aideront les acheteurs à
s'engager dans une démarche RSE.
Aspects souveraineté
Aspects souveraineté
Dans les secteurs de l'énergie et de l'environnement, ou dans d'autres secteurs de souveraineté, qui sont les
principaux concernés, la mise en œuvre de la RSE est délicate du point de vue des enjeux de
communication.
La norme ISO 26000 pourra potentiellement constituer une grille de références à l'analyse de l'action
opérationnelle de l'entreprise comme de toute autre organisation au-delà de l'analyse des performances
économiques, sociales et environnementales suivies dans le cadre des indicateurs du rapport développement
durable lorsque celui-ci existe.
Aspects formations
La formation à la RSE est par essence transverse à l'ensemble des fonctions de l'entreprise. Depuis
quelques années, les universités et les grandes écoles françaises proposent des formations généralistes
comme spécialisées. Celles-ci sont notamment axées sur les aspects Reporting du développement durable
(rapports d'activité extra-financiers avec indicateurs de suivi et de résultat), Ressources humaines (gestion
de la diversité, lutte contre les discriminations, climat de travail), et Éthique (déontologie des affaires,
chartes éthiques). De par l'éventail et la transversalité des sujets abordés, les programmes se situent de façon
générale au niveau Master(bac +4/bac +5).
La RSE est à découvrir au sein de chaque entreprise. Comme un Janus à double face, la RSE est
paradoxale: certains acteurs ont tendance à créer un double langage entre discours et réalité alors que pour
d'autres, elle constitue un engagement réel parce que volontairement soumis à des formes d'audits externes
ainsi qu'au débat avec les parties prenantes. Cette seconde attitude serait pour certains auteurs une condition
63
de survie pour les entreprises dans un environnement global et compétitif .
Certains exemples de paradoxes sont rapportés par les médias. Un « paradoxe » survient quand d'un côté,
une société s'engage dans une action de RSE, prend par exemple des engagements concernant le
développement durable tandis que de l'autre côté, des révélations accusatrices et circonstanciées au sujet de
ses pratiques émergent au grand jour.
Certaines ONG comme Christian Aid ont clairement dénoncé des abus de la part de certaines grandes
multinationales dans certaines parties du monde.
Par exemple aux États-Unis, McDonald's illustre ce comportement paradoxal. Société emblématique qui a
toujours souhaité affirmer ses engagements économiques, sociaux voire environnementaux, cette société a
été critiquée pour des pratiques d'affaires non éthiques. Lors du traitement de l'affaire McLibel par la justice
britannique, celle-ci a confirmé certaines plaintes pour mauvais traitement des travailleurs, publicité abusive
et traitement cruel des animaux. Le 15 février 2005, la Cour européenne des droits de l'homme a tranché en
faveur de Helen Steel et Dave Morris, (deux militants écologistes) dans leur bras de fer avec McDonald's
dans l'affaire du McLibel. L’avocat du duo a déclaré :
« La Cour européenne des droits de l'homme a considéré que des violations des droits de
l’homme avaient été commises à leur encontre – qu’il y avait eu une inéquité procédurale
dans l’affaire et que les procédures adoptées n’étaient pas équitables. »
Autre illustration, la manière dont on demande un reporting international sur l'ancrage territorial, avec des
groupes de travail composés en vaste majorité d'entreprises et d'ONG, sans aucune participation d'élus
régionaux, pose la question de la légitimité de l'information telle qu'elle est maniée par l'entreprise à des fins
de communication.
L'engagement de l'entreprise en matière de RSE l'oblige à être plus transparente dans le contrat social
qu'elle avec les autres acteurs. Elle crée sa propre épée de Damoclès, d'autres auteurs ont évoqué un
64
« risque mortel » par la médiatisation de ses actions.
À défaut d'honorer cet engagement, elle prend un risque médiatique de réputation voire de confiance par un
effet de « boomerang ». Ce risque viendra en cas d'abus manifeste tôt ou tard se rappeler avec force au bon
souvenir de tous ceux qui souhaiteraient à mauvais escient manipuler les autres parties prenantes et les
actionnaires en premier lieu. La sanction juridique peut se doubler d'une sanction boursière plus rapide et
redoutable et saper in fine la réputation chèrement et patiemment acquise (sanction médiatique).
Une RSE « paradoxale » se paiera « cash ». Enron et Parmalat sont deux contre-exemples emblématiques
qui démontrent dans le seul compartiment de la RSE relatif à la gouvernance d'entreprise (ou gouvernement
d'entreprise) des deux côtés de l'Atlantique, l'issue fatale de tentatives de manipulations qu'il s'agisse d'un
capitalisme libéral ou familial, américain ou européen.
RSE et salariés
Béthoux, Didry et Mias (2007) mettent en évidence une autre dimension de la responsabilité sociale des
entreprises, celle des salariés. À partir de l’analyse de « codes de conduite », ils soulignent en effet que les
salariés sont au cœur de ces codes, soit comme destinataires, dans le cas de la référence aux droits
fondamentaux de l’OIT (1998), soit comme acteurs de leur mise en œuvre, soit comme menace à l’égard
des actifs de l’entreprise considérés comme propriétés des actionnaires (shareholders).
Comme destinataires, les salariés visés sont principalement les salariés des entreprises sous-traitantes en
contrat avec de grands groupes multinationaux.
Comme acteurs de la responsabilité sociale, les salariés visés sont les salariés de ces grandes firmes
multinationales chargés de rapporter les abus pouvant engager la responsabilité de l’entreprise, à travers par
exemple la création de lignes téléphoniques anonymes. Comme menaces pour l’intégrité de l’entreprise, les
salariés peuvent émettre des revendications sur la propriété des découvertes auxquelles ils ont participé ou
encore être à l’origine de conflits d’intérêts (népotisme, corruption).
Ce regard sur les codes de conduite recensés par l’OIT fait donc apparaître la responsabilité sociale de
l’entreprise sous un jour différent, en dégageant l’intérêt des actionnaires (shareholders) à se conformer à
des principes moraux, mais aussi en faisant apparaître l’ensemble des salariés concernés par ces
engagements de l’entreprise. Ainsi, ces codes de conduite comme manifestation de la responsabilité sociale
de l’entreprise contribuent à définir le champ d’action de l’entreprise à l’échelle mondiale, c’est-à-dire la
firme multinationale elle-même comme collectif de salariés (intégrant la sous-traitance) contribuant la
réalisation de ses produits.
Défis clefs
La règle implicite des affaires qui veut que les cadres dirigeants s'empêchent de
s'impliquer dans une activité qui pourrait réduire les profits.
Pour certains, telle ou telle des parties prenantes peut se trouver en position dominante et
privilégier ses objectifs propres.
Les mécanismes habituels sont prévus pour gérer le problème essentiel des agents
économiques, telle la vision comptable, les stocks options, l'évaluation des performances,
l'attribution de compensations liées ainsi que tous les autres mécanismes qui visent à
accroître leur suivi aux actionnaires.
Pour cela, il devient évident que la démarche de RSE peut seulement se réaliser en règle générale dans ses
volets à caractère social et environnemental, sous réserve que cette démarche n'empêche les profits ; d'où le
slogan RSE, doing well by doing good (réussir en faisant le bien). Cela suppose que les ressources
dispensées en matière de RSE doivent avoir un retour sur investissement plus élevé que d'autres ressources
qui pourraient produire un tel rendement par d'autres manières et qui sont d'autant de stratégies
fréquemment suivies (par exemple, investissement en capital, productif, lobbying en matière fiscale, sous-
traitance, externalisation off-shore, lutte contre les mouvements syndicaux, risques réglementaire ou de
marché").
Les dernières études sur l'attendu des dirigeants montrent la nécessité de bien valoriser la démarche en
démontrant le retour sur investissement (ROI).
Ventes et logistique
Les ventes et la logistique sont particulièrement impactées par les questions de développement durable. La
fonction administration des ventes des entreprises est en effet responsable de la livraison au client final, qui
fait appel le plus souvent au transport routier, fortement consommateur de produits pétroliers.
Marketing
Il s'agit d'identifier les opportunités et les menaces dans le contexte d'une sensibilité accrue des
consommateurs et du marché aux enjeux du développement durable, en accord avec les parties
66
prenantes . Le marketing doit aussi véhiculer vers les autres domaines de l'entreprise les valeurs
demandées par le marché. Certaines sociétés se contentent parfois d'opérations de communication plutôt
que de vraiment changer le fonctionnement de l'entreprise ; on parle alors d'écoblanchiment (en anglais :
67
greenwashing) .
Élizabeth Reiss montre que les entreprises ont intérêt à créer des produits et des services responsables, parce
que les clients le demandent, et parce ce que c'est rentable. Elle donne des pistes pour revoir les modes de
production et de communication. L'entreprise peut dans certains cas y gagner en productivité et fidéliser ses
68
équipes de salariés et ses clients .
Plusieurs programmes de fidélisation ayant pour but la modification des comportements de consommations
au travers d'outils marketing ont vu le jour ces dernières années. C'est par exemple le cas de
RecycleBank (en) aux États-Unis ou encore du programme Green Points en France. Ces types de
programme utilisent le principe de prime pour motiver le consommateur à changer ses habitudes de
consommation.
Recherche et développement
Les caractéristiques du développement durable que sont les échelles temporelles et spatiales multiples, et
l'interconnexion des problèmes, conduisent à des problématiques nouvelles de recherche et développement,
à la recomposition de certains champs de recherche, et à l'apparition de nouvelles disciplines. La réponse
aux demandes du développement durable passe par un accroissement des travaux de nature
interdisciplinaire, entre sciences de la nature et sciences humaines et sociales. Il est nécessaire de structurer
la recherche scientifique de manière plus fédérative, en organisant des institutions transversales et
internationales. La demande d'expertise nécessite souvent la coopération de disciplines différentes. La
recherche pour le développement durable nécessite de meilleures données, plus abondantes, et des outils
plus performants dans le domaine de la modélisation et de la prospective. La recherche doit imaginer de
nouvelles formes de coopération avec les autres acteurs, responsables politiques, entreprises, associations,
70
syndicats, et autres composantes de la société civile .
Le marketing doit répondre à la question de savoir s'il faut investir dans le recyclage ou investir dans de
71
nouveaux produits propres, ce qui impose des choix dans la recherche et développement . La recherche
peut se faire dans des laboratoire de recherche internes aux entreprises, ou en partenariat avec des
N1
laboratoires publics, par exemple dans le cadre de pôles de compétitivité .
La recherche et développement peut avoir besoin d'outils de gestion des connaissances pour améliorer
72
l'efficacité de ses recherches . Elle doit procéder à une veille technologique orientée vers des objectifs de
73
développement durable .
Aspects juridiques
Sur le plan règlementaire, le développement durable se traduit par un ensemble de textes juridiques, qui
peuvent être établis soit au niveau européen (directives européennes), soit au niveau des États. Quelques
exemples de règlements européens sont le règlement REACH sur les substances chimiques, ou la directive
sur les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), pour ce qui concerne le pilier
environnemental.
Au niveau des États, le droit environnemental et le droit social s'appliquent sur chacun de ces piliers
environnemental et social (en France le code de l'environnement et le code du travail).
En France :
Les services juridiques des entreprises doivent procéder à une veille juridique, éventuellement pour les
petites et moyennes entreprises (PME) avec l'aide des chambres de commerce et d'industrie.
Outre cette veille, les services juridiques sont amenés à vérifier la conformité des actions de développement
durable de l'organisation dans ses déclinaisons économiques, sociales et environnementales par rapport aux
normes applicables et la communication extra-financière qui l'accompagne.
Achats
Le respect de critères environnementaux, sociaux, et économiques dans l'élaboration des produits d'une
entreprise dépend non seulement de ses processus internes, mais aussi de la qualité des produits achetés
auprès des fournisseurs de l'entreprise, des services inhérents à ces achats, en particulier le transport, ainsi
qu'en amont de ceux-ci. La performance en matière de développement durable dépend donc de l'intégration
progressive de la chaîne d'approvisionnement dans le référentiel de responsabilité sociétale des entreprises
concernées. Il est nécessaire de revoir la stratégie achats (réduction des coûts, élimination des déchets,
augmentation de l'efficacité énergétique, conservation des ressources), en faisant participer les partenaires
76
fournisseurs de l'entreprise .
Gérer le développement durable dans les achats des entreprises, des organismes publics ou encore des
collectivités locales peut se faire en tenant compte du coût global d'acquisition qui, outre le prix d'achat,
intègre le transport des produits achetés, le dédouanement, les garanties, les coûts de stockage,
77
l'obsolescence, les déchets générés lors de la production et en fin de vie .
L'engagement d'un plan d'action développement durable aux achats répond généralement à des arguments
78
de quatre natures différentes :
Finance
La mise en œuvre d'une politique de développement durable dans les entreprises dépend largement de
l'utilisation des ressources de l'entreprise. Ces ressources peuvent être des actifs physiques (immobilisations
au sens classique du terme), mais aussi des actifs immatériels (immobilisations incorporelles) ou tout
simplement des ressources humaines, c'est-à-dire des salariés et des partenaires de l'entreprise.
L'atteinte des objectifs de développement durable dépend en grande partie de la façon dont les entreprises
vont orienter l'action de l'ensemble de ces ressources (employés, parties prenantes, organisation…). Des
réflexions apparaissent sur de nouvelles méthodes d'estimation de la valeur financière des entreprises à
travers la notion de capital immatériel.
Les actifs financiers que sont les investissements socialement responsables (ISR) permettent d'orienter les
portefeuilles de valeurs financières vers des actifs qui respectent des critères à la fois environnementaux,
sociaux et économiques. L’ISR a une vision à long terme de nature à donner des résultats meilleurs que
ceux des sociétés qui agissent dans la perspective d'objectifs financiers à court terme. Selon une définition
officielle donnée en juillet 2013 par le Forum pour l'investissement responsable (FIR), association
réunissant les acteurs de l'ISR en France, et l'Association française de la gestion financière (AFG),
association des acteurs du métier de la gestion, « L'ISR est un placement qui vise à concilier performance
économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui
contribuent au développement durable quel que soit leur secteur d'activité. En influençant la gouvernant et
79
le comportement des acteurs, l'ISR favorise une économie responsable » .
L’ISR est encore trop récent et le recul insuffisant pour le vérifier de façon tangible et assez large, mais
l’observation des fonds ISR les plus anciens laisse penser que leur rentabilité est comparable, voire parfois
80
meilleure que celle des autres fonds .
Il faut également signaler le développement de toute une branche de la finance, la finance du carbone, liée
aux enjeux des gaz à effet de serre. Le projet Bluenext s'inscrit dans ce type d'activités.
Durant le mois de janvier 2019, seize très grandes entreprises européennes (ENEL, EDF, ENGIE, EDP,
Ferrovie dello Stato Italiane, Iberdrola, Icade, Ørsted, RATP, SNCF Réseau, Société du Grand Paris, SSE,
Tennet, Terna, Tideway, Vasakronan) lancent le Corporate Forum on Sustainable Finance, un réseau
81
tourné vers le développement d'outils du financement vert .
L'informatisation massive de l'économie depuis une cinquantaine d'années, que l'on appelle aujourd'hui en
France transformation numérique, nous a fait passer dans une économie de l'« immatériel », dans laquelle
l'augmentation des flux de gestion pilotés par l'informatique s'est accompagnée d'une augmentation
parallèle des flux de biens marchands, donc des quantités de ressources naturelles consommées, comme le
84
montre Jean-Marc Jancovici .
La transformation numérique concerne de plus en plus des usages de particuliers. Elle s'accompagne d'un
impact environnemental important correspondant, selon un rapport de l'association française The Shift
85
Project publié en octobre 2018, à 3,7 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales , soit plus que le
trafic aérien. Selon un rapport de juillet 2019 de la même association,
la vidéo en ligne, ou streaming vidéo, représente à elle seule 1 % des
86
émissions de gaz de effet de serre mondiales . Selon Frédéric
Bordage (GreenIT), la multiplication exponentielle des objets
connectés (internet des objets) est la principale responsable de l'impact
87
environnemental du numérique au tournant des années 2020 .
Plus fondamentalement, le développement durable pose de nouveaux défis : faire face à l'augmentation des
connaissances, gérer une nouvelle relation avec les clients, respecter des réglementations de plus en plus
89
complexes . Pour cela, il est nécessaire de restructurer les systèmes d'information selon une nouvelle
architecture : celle du système d'information durable, combinant gestion des données de référence (MDM),
90
système de gestion de règles métier (BRMS) et gestion des processus métiers (BPM) .
L'application aux processus d'affaires vertueuse sur le plan du développement durable pose le problème du
partage de l'information environnementale et sociale entre les entreprises et les administrations publiques,
ainsi qu'avec leurs parties prenantes. Concernant l'application au volet environnemental proprement dit, on
parle d'éco-informatique (les Américains emploient l'expression Green IT 2.0).
Les systèmes d'information actuels sont très hétérogènes et n'ont le plus souvent pas été conçus pour gérer
une information à caractère sociétal. Ainsi, les exigences de développement durable nécessitent-ils de
structurer les informations utiles pour la gestion des programmes concernés, et plus particulièrement pour la
gestion des données et la structuration de réseaux de compétence. Le Royaume-Uni a mis en place une
régulation publique de l'information environnementale. La France mise sur l'effet de la loi relative aux
nouvelles régulations économiques pour réguler l'économie. D'une façon générale, le développement
durable pose le défi de gérer une grande quantité d'informations non structurées ; pour cela, plusieurs
méthodes sont apparues : les techniques du web sémantique s'appuyant sur des ontologies et des
métadonnées ; les projets d'ingénierie des connaissances ; les systèmes wiki comme l'encyclopédie
91
Ékopédia, ou Wikia Green .
Un autre problème crucial qui se pose est de savoir quels sont les impacts de la course à la puissance
informatique en matière environnementale, et si la fameuse loi de Moore est véritablement pertinente à long
92
terme . On constate que les ordinateurs et les logiciels sont généralement surdimensionnés par rapport aux
besoins et que l'arrivée incessante de nouvelles versions de matériels et de logiciels a pour effet de diminuer
beso s et que a vée cessa te de ouve es ve s o s de até e s et de og c e s a pou e et de d ue
la durée d'amortissement des équipements, donc de générer des déchets.
93
La convergence entre l'internet et le développement durable fait l'objet des réflexions du forum TIC21 .
94
L'Association pour le développement des outils multimédias appliqués à l'environnement (ADOME) a
développé un moteur de recherche du développement durable, Ecobase 21, composé de 70 000 liens.
Communication
Avec la mise en place de programmes de développement durable dans les entreprises et d’agendas 21 dans
les collectivités territoriales, s’est posée, à partir de 2002, la question de la « communication sur le
développement durable ». Autrement dit, comment sensibiliser l’opinion au développement durable,
impliquer les professionnels, et parfois convaincre les décideurs ?
Cette question a en partie trouvé sa réponse dans la création d'une direction du développement durable, qui
est désormais perçue comme un poste stratégique dans l'entreprise. Une association loi de 1901, le Collège
des Directeurs du développement durable (C3D), participe à faire évoluer la fonction du directeur de
95
développement durable .
96
Plusieurs autres pistes et éléments de réponse sont donnés par des professionnels :
« Il n’y a pas de communication miracle, mais un travail sur la durée ». En outre, il est
souhaitable : « d’impliquer les associations, d'impliquer physiquement les citoyens
(événements festifs, comités citoyens, témoignages, etc.), et d’agir plus sur l’émotionnel,
car on convainc souvent mieux avec des événements festifs que des arguments
scientifiques ». Concernant éco-produits et éco-services, la communication doit mettre
« simultanément en avant l’aspect environnement/social et les égo-promesses (être en
97
meilleure santé, avoir une plus jolie peau, , etc.) » [source insuffisante], sous peine de ne
pas convaincre et de ne pas vendre.
« On passe d'une logique de conformité à une logique d'innovation », explique Michel
98
Rios .
Service après-vente
La mise en œuvre d'une démarche de développement durable dans le domaine du service après-vente se
traduit le plus souvent par une politique de réparabilité des produits, qui peut permettre à l'entreprise de
fidéliser ses clients et éviter l'obsolescence programmée, source de coûts économiques et environnementaux
99
élevés .
Avantages de la démarche
Selon le rapport Consortium Report du Performance Group publié en 1999, les démarches de
responsabilité sociétale se traduisent par des avantages permettant de créer de la valeur pour les
actionnaires. Ces avantages peuvent se décliner suivant six effets vertueux :
Notes
1. De nombreux pôles traitent de la problématique du développement durable : Industries et
agroressources, Génie civil écoconstruction, Advancity ex ville et mobilité durables, etc.
2. C'est le cas de SAP avec l'offre Governance, risk, and compliance.
Références
1. En France, la loi relative aux nouvelles régulations économiques (article 116) demande aux
entreprises de rendre compte des conséquences sociales et environnementales de leurs
activités
2. Voir sur strategie.gouv.fr. (http://www.strategie.gouv.fr/publications/responsabilite-sociale-ent
reprises-competitivite)
3. Voir sur rse-nantesmetropole.fr. (http://www.rse-nantesmetropole.fr/comprendre/qu-est-ce-qu
e-la-rse)
4. Connaissez-vous les origines de la RSE ? (http://rse-pro.com/rse-origine-498), RSE-pro, 1
décembre 2010.
5. Voir notamment le dossier "RSE, régulation et diversité du capitalisme", Revue de la
régulation, vol.9, 2011, regulation.revues.org/9085 en ligne (http://regulation.revues.org/908
5).
6. Responsabilité sociétale des entreprises en France, ministère de l'écologie (http://www.dev
eloppement-durable.gouv.fr/Responsabilite-societale-des.html)
7. Élisabeth Laville, L'Entreprise verte, Village Mondial, p. 34-38
8. Michel Capron et Françoise Quairel-Lanoizelée, L'entreprise dans la société : une question
politique, Paris, La Découverte, 2015, 240 p. (ISBN 978-2-7071-7596-0), page 84
9. Rosé J.-J., ed., 2006, Responsabilité sociale de l’entreprise. Pour un nouveau contrat
social, coll. « Méthodes et Recherches », Bruxelles: De Boeck. (https://books.google.fr/book
s?id=9VSqZFAsInsC&printsec=frontcover&dq=contrat+social+responsabilit%C3%A9+socia
le+entreprise+ros%C3%A9+jean-jacques&lr=&sig=6rIqjosbjdwa8fQBPYOm7tAblMA)
10. « Consultant RSE : métiers et missions » (https://innovrh.fr/consultant-rse-metier-et-mission
s/)
11. note sur l'actualité des fonds éthiques MinEFI 2001 (http://postel-vinay.net/osi/2001juin_CCI
P.pdf)
12. Élisabeth Laville, L'entreprise verte, Village mondial, pages 24 et 25 notamment
13. Élisabeth Laville, L'entreprise verte, Village mondial, page 114
14. Jean-François Chantaraud, Gouvernance, Lien social, Performance : une vision du monde,
Documentation française
15. [PDF] Guide MEDEF 2006 du Développement Durable (http://www.medef.fr/staging/medias/
upload/95237_FICHIER.pdf).
16. ec.europa.eu (http://ec.europa.eu/enterprise/csr/index_fr.htm)
17. http://ec.europa.eu/enterprise/csr/alliance.htm
18. http://ec.europa.eu/enterprise/csr/sme_fr.htm
19. [1] (http://www.europarl.europa.eu/news/expert/infopress_page/048-4041-071-03-11-908-20
070309IPR03999-12-03-2007-2007-false/default_fr.htm)
20. université de Liège Belgique ; Analyse des enjeux, outils, normes (http://www.egid.hec.ulg.a
c.be/rse.htm)
Voir aussi
Articles connexes
Aspects gouvernance
Entreprise à mission
Gouvernement d'entreprise
Institut français de gouvernement des entreprises (IFGE)
Logiciel de gestion des parties prenantes
Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE)
Partie prenante
Perception de l'environnement
Plateforme RSE
Responsabilité élargie du producteur (REP)
Risque Vulnérabilité
Veille sociétale
Aspects éthiques
Aspects juridiques
Aspects normalisation
Norme et standard techniques
ISO - Série des normes ISO 14000 - ISO 14001 - Attestation de conformité sanitaire (ACS)
ISO 26000
Concepts et déclarations
Achat durable
Critères environnementaux, sociaux et de gouvernance
Critères environnementaux, sociaux et de gouvernance
Développement durable
Diversité et inclusion
Éco-communication
Écoblanchiment
Écologie politique (Charte des Verts mondiaux)
Éthique de l'environnement
Investissement socialement responsable (ISR)
Kyosei
Mécénat
Pacte mondial
Responsabilité sociale
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