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LE FINANCEMENT DU HAUT DE BILAN DANS LES PME

CAMEROUNAISES ET TCHADIENNES

Dagobert Ngongang

Éditions ICES | « Revue Congolaise de Gestion »

2012/1 Numéro 15-16 | pages 45 à 80


ISSN 1729-0228
ISBN 291015372X
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-congolaise-de-gestion-2012-1-page-45.htm
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Revue Congolaise de Gestion N°15-16

LE FINANCEMENT DU HAUT DE BILAN DANS LES


PME CAMEROUNAISES ET TCHADIENNES
Dagobert NGONGANG 10
dangongang@yahoo.fr

Résumé
Cette étude tente de mettre en évidence la relation
qui pourrait exister, d’une part entre les caractéristiques des
entreprises et les moyens et types de financement, et,
d’autre part entre les types de financement et la
performance des entreprises. L’étude empirique est faite sur
un échantillon de 86 entreprises camerounaises et 85
entreprises tchadiennes. Les résultats montrent que les
entreprises camerounaises et tchadiennes ont globalement le
même comportement financier pour le financement du haut
de bilan et que les points de divergences s’expliquent par le
niveau de développement du système financier. Des
nouveaux instruments financiers devraient être vulgarisés
pour permettre aux PME de se développer.

Mots clés : Structure financière – Moyens de financement –


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Types de financement – Comportement financier –
Performance - PME

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Enseignant – Chercheur à la FSEG, Université de Ngaoundéré –
Cameroun. B.P. 454 Ngaoundéré – Cameroun.

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Revue Congolaise de Gestion N°15-16

Abstact:
This study attempts to highlight the relationship that
might exist, in one hand between the features of enterprises
and the means and types of financing, and between the types
of financing and the performance of enterprises on the other
hand. The empirical study is done on a sample of 86
Cameroonian and 85 Chadian enterprises respectively.
Results show that Cameroonian and Chadian enterprises
globally have the same financial behaviour towards the
financing of immobilization and that divergence of points
can be explained by the different developmental level of the
financial system. The new financial instruments should be
vulgarised to permit SMBs to develop them selves.

Key – Words: Financial structure – Means of financing –


Types of financing – Financial behaviour – Performance –
Performance - SMBs

L es entreprises jouent un rôle fondamental de


producteurs et d’employeurs dans la vie économique,
en fournissant du travail et en distribuant des revenus
(Louchart, 1995). Dans les pays en voie de développement,
ce sont précisément les PME, qui sont reconnues comme
l’élément incontournable du développement industriel dans
la mesure où elles créent des emplois tout en restant moins
consommatrices de capitaux (Lecomte, 1998) et mais
constituent le principal chaînon.
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Des études diverses ont recherché les facteurs
explicatifs de croissance ou de survie des petites entreprises
(Verna, 1991 ; Marniesse et Morrisson, 2000). Mayoukou
(1996) a noté que dans les PME se posait un problème
d’accès au crédit et les possibilités d’accumulation de
capital. Ainsi, les problèmes de financement demeurent les
plus importants et limiteraient leur croissance.

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Le développement du secteur privé est très


hétérogène d’un pays de l’Afrique à l’autre. Un secteur des
PME prospère s’est constitué en Afrique du Sud, à Maurice
et en Afrique du Nord, soutenu par un système financier
relativement développé et des politiques publiques de
promotion du secteur privé volontariste (Kauffmann, 2005).
Ailleurs, le développement d’une classe de petits
entrepreneurs a été compromis par l’instabilité politique ou
une forte dépendance vis à vis de quelques produits de base.
La faiblesse des PME en Afrique s’explique par l’étroitesse
des marchés locaux dans un contexte d’intégration régionale
peu poussée et un environnement général hostile aux
affaires
Les PME en Afrique souffrent d’un accès au
financement limité qui contraint leur émergence et leur
développement ultérieurs (Njaya et Ngongang, 2005).
L’autofinancement et les associations informelles d’épargne
et de crédit restent leurs sources de financement principales.
L’accès aux financements formels reste, quant à lui,
médiocre. Le système financier de la plupart des pays
d’Afrique est sous-développé et offre peu d’outils de
financement (Kauffmann, 2005). Deux pays, le Cameroun
et le Tchad, membres de la CEMAC (Communauté
Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale) ont adopté
le droit de l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires) qui a permis d’assainir leur
environnement des affaires. Il nous a semblé indispensable
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d’identifier les instruments de financement du haut de bilan
(ressources à long terme) utilisés. Quels sont les types de
financements disponibles ? Quelles sont les caractéristiques
de l’entreprise qui détermineraient le choix des types de
financement ? Les types de financement auraient-ils un
impact sur la performance des entreprises ? Telles sont les
questions posées dans cette étude.

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L’objectif de cette étude est d’examiner les moyens de


financement à long terme des PME camerounaises et
tchadiennes et d’analyser l’influence des caractéristiques
des entreprises sur les types de financement, d’une part, et
l’influence des types de financement sur la performance,
d’autre part.
Notre analyse est organisée de la manière suivante : les
éléments théoriques sont résumés dans une première
section, les hypothèses testables dans une seconde. La
section 3 expose la méthodologie et les caractéristiques des
entreprises ; l’analyse empirique est menée dans la section
4.

1. Les théories en présence


Le modèle initial de Modigliani et Miller (1958) est
le point de départ la réflexion sur la structure financière. Ce
modèle aux conditions de validation très restrictives, ne
permet pas de tenir compte des conditions individuelles et
concrètes de financement (Ziane, 2004). En effet, les PME
sont structurellement confrontées à des problèmes financiers
spécifiques tels que l’accès limité aux ressources financières
(Fourcade, 1985 ; Le Marois, 1985, Letowiski, 1993), un
risque financier supérieur (Duchesneau et Garner, 1990) et
une insuffisance de fonds propres (St-Pierre, 1994, Bruno et
al, 1987, Laitinen, 1992).
Nous présenterons quelques théories basées
principalement sur la remise en cause de l’hypothèse de
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perfection des marchés de capitaux.
1.1. La théorie du compromis
La théorie du compromis identifie les conditions sous
lesquelles un endettement moindre est préférable. Ce
courant s’est progressivement constitué, d’abord, par la
prise en compte de la fiscalité ; ensuite, par l’intégration des
coûts de faillite et enfin, par l’arbitrage de ces deux

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déterminants (Ly-Baro, 2002). Cette théorie a permis


l’élaboration d’une théorie de l’endettement optimal (Static
Trade-off Theory).
Il apparaît qu’au niveau des fonds propres, le recours
à la composante interne ou externe a son importance. Le
choix entre l’augmentation de capital et l’augmentation de
la dette n’est pas équivalent. Il en est de même du montant
de la dette et sa nature : les contraintes et les avantages
diffèrent selon que la dette est à court ou long terme, par
exemple.
1.2. La théorie du financement hiérarchique
La théorie du financement hiérarchique suppose
qu’il y a un classement entre les différents modes de
financement. Les modèles de départ sont basés sur
l’hypothèse d’asymétrie de l’information (Myers et Majluf,
1984 ; Narayanan, 1988). L’explication fournie par ces
modèles est que le dirigeant agit en faveur des actionnaires
existants au détriment des actionnaires futurs. Par la suite,
l’hypothèse a été relâchée (Myers, 1990) sans pour autant
mettre en cause le principe de hiérarchie.
Selon la théorie du financement hiérarchique, pour
financer un investissement dans un contexte d’asymétrie
d’information, l’autofinancement est préférable à la dette,
laquelle dette est préférable à une émission de fonds propre
(Myers et Majluf, 1984). On identifie deux modèles
hiérarchiques qui se différencient par l’ordre de priorité
entre l’augmentation de capital et l’endettement :
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- selon Myers et Majluf (1984), la hiérarchie choisie est
la suivante : autofinancement, dette non risquée, dette
risquée et augmentation de capital ;
- selon Cornell et Shapiro (1987), la hiérarchie soutenue
est : autofinancement, augmentation du capital et
endettement en dernier ressort.

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On note que les entreprises les plus rentables


devraient se caractériser par un endettement moindre
(Myers, 1977). En effet, l’augmentation de la capacité
d’autofinancement permet de moins recourir aux emprunts.
En effet, si l’on suppose les besoins de l’entreprise
constants, une forte rentabilité de ses actifs engendre une
forte capacité d’autofinancement et par conséquent une
moins grande propension à recourir à l’endettement. Le taux
d’endettement devrait être une fonction décroissante de la
rentabilité (Redis, 2004).
D’après la théorie du financement hiérarchique
(Myers et Majluf, 1984), les firmes montrent une préférence
pour le financement interne. Lorsque les besoins de
financement dépassent les capacités internes, les firmes
devraient ajuster leur politique de dividendes, en réduisant
la distribution. Si la théorie du financement hiérarchique est
valide, on devrait observer une relation négative entre le
niveau d’endettement et le taux de distribution.
La hiérarchie trouvée par Myers et Majluf (1984)
semble la mieux adaptée au financement des PME à cause
des possibilités d’accès au marché financier limitées et
surtout de la méfiance des banquiers quand il s’agit de leur
accorder des prêts.

1.3. La théorie de l’agence


La théorie de l’agence trouve son origine dans un
article de Jensen et Meckling (1976). Elle admet deux
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hypothèses comportementales :
- tous les individus sont supposés agir de façon à
maximiser leur fonction d’utilité ;
- ils sont capables d’anticiper, rationnellement et
sans biais, l’incidence des relations d’agence sur la valeur
future de leur patrimoine.

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Le contrat qui lie le dirigeant d’une PME à son


banquier, lors d’un prêt, engendre des coûts liés à une
politique non exclusivement tournée vers la recherche de
rentabilité et d’éventuels coûts de faillite. Etant donnée la
fragilité économique des PME, on ne peut ignorer ce dernier
coût (Witterwulghe, 1999). Le banquier va donc tout faire
pour que la petite entreprise respecte ses engagements
contractuels de remboursement. La théorie de l’agence est
aussi fondée sur les conflits entre les acteurs de l’entreprise
(Colot et Michel, 1996).
Du fait du manque de transparence des moyens
d’information, le banquier ou le fournisseur de capital à
risque (le Principal) a peu de prise sur le comportement du
dirigeant de la PME (l’Agent). De plus, l’existence
d’asymétries informationnelles entre le partenaire financier
et l’entrepreneur joue un rôle non négligeable au niveau de
la structure de financement des entreprises (Guilhon et
Montchaud, 2003).
La théorie de l’agence a été accréditée par bien
d’études (Ang, 1991). Bien que certaines études (Landstöm,
1992) la rendent insuffisante pour expliquer le
comportement financier des petites entreprises, il est
judicieux d’en retenir les grandes idées pour construire un
cadre théorique mieux adapté.
La théorie de l’agence se fonde sur l’existence de
divergences d’intérêts entre les parties prenantes à la vie de
l’entreprise. Le choix du mode de financement est censé
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exercer une influence sur les conflits potentiels entre les
différents stakeholders. Cette analyse a permis d’identifier
cinq déterminants potentiels du comportement de
financement :
- on devrait observer une liaison positive entre la
part des immobilisations corporelles et le taux

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d’endettement de la firme (Galai et Masulis, 1976 ; Jensen


et Meckling, 1976).
- Le niveau d’endettement est une fonction
croissante de la dispersion de l’actionnariat (Grossman et
Hart, 1980 ; Stulz, 1988 ; Harris et Raviv, 1988).
- La relation entre le taux de croissance et
l’endettement est positive (Dubois, 1985).
- L’endettement est négativement corrélé avec le
risque d’activité (Leland et Pyle, 1977).
- Le niveau d’endettement est une fonction
décroissante du niveau des opportunités dont dispose la
firme (Myers, 1977).

1.4. Les limites de la théorie financière pour les petites


entreprises
Pour donner un cadre théorique au financement des
PME, il est naturel de chercher à appliquer les modèles
théoriques de Markowitz, Sharpe, Miller, Modigliani et
autres, directement dans le champ de la PME.
Norton (1991) après une enquête effectuée auprès
des PME américaines montre que les éléments liés aux
coûts de faillite, d’agence et d’asymétrie de l’information
n’expliquent pas la structure du capital des PME.
Belletante et Levratto (1995) relèvent deux limites à
cette démarche :
- premièrement, le portefeuille d’actifs financiers des
propriétaires des PME n’est pas suffisamment diversifié
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pour entrer dans le cadre de la théorie financière standard.
Généralement, les actions de leur société constituent
l’unique élément de leur patrimoine financier. Les
avantages liés à la diversification des risques leur sont donc
retirés. Le risque d’exploitation est généralement élevé.
- deuxièmement, il existe un biais dans la
constitution du risque du fait que les titres de financement

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des PME (actions, dettes) ne font pas l’objet de transactions


régulières sur un marché. On note l’inexistence d’un marché
financier organisé et l’asymétrie d’information.
Colot et Michel (1996) penchent pour une théorie
financière adaptée aux PME car la théorie traditionnelle
basée sur des hypothèses trop éloignées de la réalité des
PME, ne peut servir utilement de référence.
De plus, les PME en général et surtout les PME
camerounaises et tchadiennes, se caractérisent par leur
faiblesse en matière de fonds propres qui limitent l’accès au
financement (Bauday et Allegret, 1996). Face à cette
situation, le capital à risque serait le mécanisme de
financement approprié (Hall, 2002).

2. Les hypothèses testées


Dans l’hypothèse de marchés de capitaux parfaits, le
théorème de Modigliani et Miller s’applique : la structure
du capital est arbitraire et il n’existe aucune variable
explicative. Toutefois, si l’on admet l’existence
d’imperfections, tels les coûts de faillite ou l’asymétrie de
l’information et surtout l’absence de marché, la question qui
se pose immédiatement est de savoir quels sont les
déterminants du financement des entreprises.
La littérature empirique internationale relative à ces
déterminants se caractérise par le fait que les auteurs ne
testent pas un modèle théorique précis mais présentent une
succession d’hypothèses relatives à différentes théories sur
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la structure du capital : théorie du coût d’accès, théorie de la
hiérarchie des sources de financement et de l’asymétrie de
l’information, rôle de la fiscalité, coûts de faillite, coûts
d’agence et théorie du signal (Kremp et al., 1999b).
L’estimation du modèle permet de tester la validité des
différentes hypothèses.

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Nous résumons ci-dessous les explications


alternatives proposées par cette littérature en présentant les
déterminants relatifs aux caractéristiques de l’entreprise sur
les types de financement d’une part, et l’influence des types
de financement sur la performance d’autre part.

2.1. La forme juridique


Nous considérons la forme juridique de l‘entreprise
comme représentative du capital informationnel dont
peuvent disposer les créanciers. À ce titre, elle influence la
disponibilité du capital par le biais d’une réduction de
l’incertitude relative aux capacités de remboursement. Nous
testons donc l’hypothèse selon laquelle la forme juridique
est un facteur explicatif du type de financement adopté.

2.2. La taille
Plusieurs arguments conduisent à supposer une
relation positive entre la taille et l’endettement. Tout
d’abord, la probabilité de faillite est réduite dans les
entreprises de taille importante car la diversification des
activités réduit la volatilité des cash flows et donc la
probabilité de faillite (Titman et Wessels, 1988 ; Rajan et
Zingales, 1995). Feri et Jones (1979) notent que les grandes
entreprises ont plus d’accès aux marchés financiers et
peuvent emprunter à de meilleures conditions. Finalement,
pour les petites entreprises, les conflits d’agence entre
actionnaires et obligataires peuvent être plus sévères
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puisque les dirigeants sont souvent des actionnaires et que
ces firmes disposent de plus de souplesse dans leur choix
d’investissement (Grinblatt et Titman, 1998).
L’influence de la taille de la firme sur son niveau
d’endettement ne fait pas référence à une théorie précise ;
son étude relève plutôt de la doctrine dans les travaux
empiriques en finance (Dubois, 1984).

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Les conditions d’accès aux sources de financement


varient selon la taille des entreprises. En effet, les plus
petites entreprises ont une probabilité de défaut plus grande
et l’information disponible à leur sujet est plus réduite,
stigmatisant les conflits d’intérêt avec les apporteurs de
fonds. Par conséquent, la taille de l’entreprise détermine le
type de financement.
Plusieurs études ont analysé l’effet taille sur les
termes du contrat (Belletante et Levratto, 1995), sur la
profitabilité (Stiglitz, 1984), sur la liquidité (Fazzari et al,
1988) et sur les contraintes de financement (Evans et
Jovanovic, 1989). D’autres études trouvent entre la taille et
l’endettement, une relation positive (Rajan et Zingales,
1995) ; Booth et al, 2001), une relation faible (Ozkan, 2001)
ou non significative (Kremp et al, 1999b). Dans le contexte
français, l’effet taille de l’entreprise sur l’endettement a
donné des résultats divers : positif (Dubois, 1985), négatif
(Carpentier et Suret, 2000), sans effet (Fontaine et Njiokou,
1996), en U inversé (Biais et al, 1995).

2.3. Le secteur d’activité


L’influence du secteur d’activité sur la structure
financière n’a pas de justification très claire (Biais et al,
1995). Les entreprises appartenant au même secteur
d’activité sont confrontées au même environnement
économique et technologique. Par conséquent, elles sont
exposées aux mêmes risques (Dubois, 1984). Ceci devrait
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les conduire à adopter des comportements financiers voisins
sinon identiques. Les entreprises d’un même secteur
d’activité devraient avoir des ratios d’endettement voisins.
Dans le contexte français, l’effet du secteur
d’activité sur l’endettement a donné deux résultats :
influence (Biais et al, 1995 ; Bourdieu et Colin-Sedillot,
1993) et sans influence (Remmars et al, 1974).

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La politique de financement d’une entreprise peut


être influencée par celle des concurrents. Par conséquent, le
secteur d’activité détermine le type de financement.

2.4. L’âge
Nous considérons la durée de vie de l’entreprise
comme représentative du capital informationnel dont
peuvent disposer les créanciers. À ce titre, elle influence la
disponibilité du capital par le biais d’une réduction de
l’incertitude relative aux capacités de remboursement.
D’après une approche dynamique, le capital de réputation,
l’expérience du propriétaire-dirigeant, et plus généralement
la survie de la PME, sont des facteurs qui concourent à la
réduction des coûts d’agence par le biais d’un signal positif
de la qualité des projets d’investissement. Les théories de
l’équilibre statique et du signal présupposent ainsi une
relation positive entre la durée de vie de l’entreprise et le
poids de l’endettement.
Dans le contexte français, l’effet de l’âge de
l’entreprise sur l’endettement est inverse (Bourdieu et
Colin-Sedillot, 1993).
Nous testons l’hypothèse selon laquelle l’âge de
l’entreprise détermine le type de financement.

2.5. Le type de financement


D’après la théorie du financement hiérarchique, les
entreprises les plus rentables devraient se caractériser par un
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endettement moindre (Myers, 1984). Par contre, selon les
tenants de la théorie du signal, les banques utilisant la
rentabilité passée dans l’évaluation du risque des entreprises
augmenteront la capacité d’emprunt des entreprises les plus
profitables (Ross, 1977). Toutefois, des différences
significatives apparaissent entre les entreprises selon le
niveau de croissance constaté (Hutchinson et Ray, 1986).

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De cette analyse, nous voulons tester l’hypothèse selon


laquelle le type de financement a un effet sur la
performance et la croissance des entreprises.

3. Méthodologie et échantillon
3.1. La mesure des variables
Les variables ont été choisies de manière à permettre
de tester les différentes hypothèses.
Pour caractériser les entreprises, nous avons retenu
la forme juridique (Entreprise individuelle, Société en Non
Collectif, SARL et Société Anonyme) et la taille ([0-9], [10-
49], [50 -100], [plus de 100]). Les entreprises ayant moins
de 6 ans d’existence sont considérées comme des jeunes
entreprises et celles ayant plus de 5 ans comme des moins
jeunes entreprises.
Pour identifier les types de financement, nous avons
proposé aux entreprises de l’échantillon, les différents types
de financement et nous leur avons demandé d’indiquer leur
utilisation dans leur entreprise.
L’indicateur de croissance est l’évolution du chiffre
d’affaires sur les trois dernières années déclarées par les
répondants (faible, moyenne et forte). Le chiffre d’affaires
est un des indicateurs mieux adaptés pour évaluer la
dynamique de croissance des PME.

3.2. L’outil statistique d’analyse


Une validation est effectuée à l’aide des méthodes
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statistiques pour évaluer le degré de signification de la
liaison entre les groupes de variables : le test du khi deux.
Le test du khi deux a consisté en la formulation de
l’hypothèse symétrique d’indépendance dite nulle, l’examen
du résultat du test sur la base de la valeur du khi deux, du
degré de liberté et de la probabilité de signification du khi
deux. Il conduit à la validation de l’hypothèse si la

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probabilité de signification du khi deux est faible, c’est-à-


dire plus petite que 10%. Ce qui correspond à une valeur du
khi deux élevée pour indiquer une liaison significative entre
les deux variables mises en cause.

3.3. Les caractéristiques de l’échantillon


L’administration du questionnaire s’est faite dans les
grandes villes du Cameroun (Douala, Yaoundé,
Ngaoundéré, Garoua, Maroua) et du Tchad (N’djamena,
Moundou, Sarh). Au total, 200 entreprises ont été
contactées (100 dans chaque pays) et en retour nous avons
disposé de 171 questionnaires exploitables (86 pour le
Cameroun et 85 pour le Tchad).
Les caractéristiques les plus saillantes de
l’échantillon sont présentées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Caractéristiques de l’échantillon


Variables Indicateurs CAMEROUN TCHAD
Effectif % Effectif %
TAILLE Très Petite 16 19.5 6 7.1
Entreprise
Petite 23 28 59 70.2
Entreprise
Moyenne 24 29.3 15 17.9
Entreprise
Grande 19 23.2 4 4.8
Entreprise
TOTAL 82 100. 84 100.0
0
FORME Entreprise 13 15.1 36 43.4
JURIDIQUE individuelle
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Société en 4 4.7 8 9.6
Non
Collectif
SARL 42 48.8 21 25.2
Société 27 31.4 18 21.7
Anonyme
TOTAL 86 100.0 83 100.0
ACTIVITE Commerce 33 38.4 40 47.6
Production 28 32.6 9 10.7
Service 25 29.1 35 41.7

58
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

TOTAL 86 100.0 84 100.0


FORME Fonds 60 69.8 70 82.4
propres
DE Endettement 26 30.2 15 17.6
FINANCEME TOTAL 86 100.0 85 100.0
NT
NIVEAU Faible 27 31.8 43 56.6
Moyen 41 48.2 22 29
Elevé 17 20 11 14.4
D’ENDETTE TOTAL 85 100.0 76 100.0
MENT
ECHEANCE Court terme 34 41.5 42 68.8
D’ENDETTE Moyen 34 41.5 13 21.4
MENT terme
Long terme 14 17 6 9.8
TOTAL 82 100.0 61 100.0

S’agissant de la forme juridique, 29% sont des


entreprises individuelles, 7.1 % sont des sociétés en non
collectif, 37.3% des SARL, et 26.6% des Sociétés
Anonymes. Concernant la taille des entreprises, 13.3% ont
un effectif des employés inférieur à 10 ( TPE), 49.4% ont
des effectifs compris entre 10 et 49 employés (PE),
23.5%ont un effectif compris entre 50 et 99 employés (ME),
13.8 % ont un effectif de plus de 100 employés. Par rapport
au secteur d’activité, 43% exercent dans le commerce,
21.7% dans l’industrie et 35.3% dans les services.

*
* *
En ce qui concerne le financement, les entreprises se
financent principalement par les fonds propres 76% et
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24%par endettement. Par rapport au niveau d’endettement,
43.5% ont un niveau d’endettement faible, 39.1% un niveau
moyen et 17.4% un niveau élevé. À propos de l’échéance
d’endettement, 53.1% des entreprises sont endettées à court
terme, 32.8% à moyen terme et 14.1% à long terme.

59
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

4. Les résultats empiriques


4.1. Analyse des types de financement
Les entreprises ont été interrogées sur les types de
financement utilisés. Les résultats issus de l’enquête sont les
suivants :

Tableau 2 : Les types de financement


FONDS PROPRES
Augmentation Autofinancement Cession Subventions
du capital d’éléments
d’actif
EFF % EFF % EFF % EFF %
CAM OUI 50 58.1 45 52.3 4 4.7 1 4.7
NON 36 41.9 41 47.7 82 95.3 85 95.3
TOTA 86 100.0 86 100.0 86 100. 86 100.
L 0 0
TCH OUI 29 34.1 72 84.7 9 10.6 9 10.6
AD NON 56 65.9 13 15.3 76 89.4 76 89.4
TOTA 85 100.0 85 100.0 85 100. 85 100.
L 0 0

ENDETTEMENT
Emprunt Avance des Crédit-bail Ami-famille Tontne
bancaire actionnaires
EFF % EFF % EFF % EFF % EFF %
58 67.4 30 34.9 5 5.8 14 16.3 12 14
28 32.6 56 65.1 81 94.2 72 83.7 74 86
86 100.0 86 100.0 86 100.0 76 100.0 86 100
15 17.6 12 14.1 7 8.2 28 32.9 13 15.3
70 82.4 73 85.9 78 91.8 57 67.1 72 84.7
85 100.0 85 100.0 85 100.0 85 100.0 75 100

Une analyse globale du financement des entreprises


de l’échantillon montre que les entreprises se financent à 76
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% par fonds propres et 24 % par endettement. Cependant,
une étude analytique montre que :
- par rapport aux fonds propres, 52.3 % des
entreprises camerounaises recourent à l’autofinancement
contre 84.7 % des entreprises tchadiennes ; 50.1 % des
entreprises camerounaises procèdent par augmentation du
capital contre 34.1 % des entreprises tchadiennes ; 10.6 %

60
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

des entreprises tchadiennes recourent à la cession des


éléments d’actif et la subvention alors que les entreprises
camerounaises procèdent à la cession des éléments d’actif à
4.7 % et recourent à la subvention à 4.7 %.
- concernant l’endettement ; 67.4 % des entreprises
camerounaises se financent par emprunts bancaires contre
seulement 17.6 % des entreprises tchadiennes ; 34.9 % des
entreprises camerounaises recourent aux avances des
associés contre 14.1 % pour les entreprises tchadiennes. Les
entreprises camerounaises recourent moins au financement
informel (16.3 % ami-famille, 14 % tontine) comparées aux
entreprises tchadiennes (32.9 % amis-famille, 15.3 %
tontine).
Bien que l’étude ait été menée dans un contexte et
dans un environnement différent, nous notons que ces
résultats corroborent ceux de Myers et Majluf (1984).
Une analyse des moyens de financement (Fonds
propres–Endettement), par rapport aux caractéristiques des
entreprises, nous révèle :
- une corrélation entre la taille de l’entreprise et les
moyens de financement dans les entreprises camerounaises
(prob. = 0.041) ;
- une corrélation entre l’activité et les moyens de
financement dans les entreprises tchadiennes (prob.=
0.088).
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4.2. Etude de la relation forme juridique de l’entreprise
et types de financement
Le test d’homogénéité entre la forme juridique et les
divers types de financement utilisés par les entreprises a
permis d’établir le tableau 3.

61
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

Tableau 3 : Test d’homogénéité forme juridique de


l’entreprise et types de financement
Types de financement CAMEROUN
(% colonne) EI SNC SARL SA
Augmentation du capital 38.5 50 66.7 55.6
Autofinancement 61.5 25 50 55.6
Cession d’élément d’actif 0 25 4.8 3.7
Subvention 0 0 2.4 11.1
Emprunts bancaires 46.2 50 71.4 74.1
Avance des associés 7.7 ** 25 ** 33.3 ** 51.9 **
Crédit-bail 0 25 4.8 7.4
Amis-famille 23.1 * 25 * 23.89 * 0
Tontine 38.5 *** 50 11.9 *** 0 ***
***

Types de financement TCHAD


(% colonne) EI SNC SARL SA
Augmentation du capital 11.1 *** 12.5 *** 52.4 *** 61.1 ***
Autofinancement 100 *** 75 *** 66.7 *** 77.8 ***
Cession d’élément d’actif 11.1 0 14.3 11.1
Subvention 5.6 25 9.5 11.1
Emprunts bancaires 2.8 *** 12.5 *** 23.8 *** 44.4 ***
Avance des associés 2.8 ** 37.5 ** 28.6 ** 11.1 **
Crédit-bail 8.3 12.5 4.8 11.1
Amis-famille 38.9 62.5 28.6 16.7
Tontine 11.1 ** 0 ** 38.1 ** 5.6 **
*Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.1
** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.05
*** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.001

Au Cameroun, les entreprises individuelles se


financent principalement par autofinancement (61.5 %),
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emprunts bancaires (46.2 %), augmentation du capital et
tontine (38.5 %). Les sociétés en non collectif se financent
par augmentation du capital, emprunts bancaires et tontine
(50 %). Les SARL recourent plus aux emprunts bancaires
(71.4 %) et à l’augmentation du capital (66.7 %) et
l’autofinancement (50 %). Les sociétés anonymes se
financent plus par emprunts bancaires (74.1 %),

62
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

augmentation du capital et autofinancement (55.6 %). Nous


observons que plus la taille de l’entreprise est grande plus
elle recourt à l’emprunt bancaire et aux avances des
associés (prob. = 0.0049).
Au Tchad, les entreprises individuelles se financent
principalement par autofinancement (100 %). Les sociétés
en non collectif se financent principalement par
autofinancement (75 %) et le recours aux amis et à la
famille (62.5 %). Les SARL et les SA recourent plus à
l’augmentation du capital (52.4 % et 61.1 %) et à
l’autofinancement (66.7 % et 77.8 %). La forme juridique
est liée statistiquement de manière significative à
l’augmentation du capital (prob.= 0.000), à
l’autofinancement (prob.= 0.005) et aux emprunts bancaires
(prob.= 0.002).
Au Cameroun comme au Tchad, on note un lien
statistiquement significatif entre la forme juridique des
entreprises et le recours aux avances des associés (prob.=
0.049 et prob.= 0.012) d’une part et, de l’autre part, au
financement par tontine (prob.= 0.002 et prob.= 0.010).
Au Cameroun et au Tchad, les entreprises ont des
comportements financiers identiques par rapport à leur
forme juridique. C’est ainsi que la relation entre la forme
juridique et l’autofinancement est de la forme U; la même
relation avec les emprunts bancaires est positive et elle est
statistiquement significative au Tchad. La forme juridique
sociétaire donne plus de possibilité d’obtenir des emprunts
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bancaires. La relation entre la forme juridique et le recours
aux amis et à la famille est de la forme U inversée et elle est
statistiquement significative au Cameroun.
Sur les autres types de financement, les
comportements financiers divergent par rapport à la forme
juridique. C’est ainsi qu’entre la forme juridique et
l’augmentation, la relation est de forme U inversée au

63
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

Cameroun alors qu’elle est positive au Tchad. La relation


entre la forme juridique et les avancées des associés est
positive au Cameroun et de forme U inversée au Tchad. La
relation entre la forme juridique et les avances des associés
est statistiquement significative dans les deux pays.

4.3. Etude de la relation taille de l’entreprise et types de


financement
Le test d’homogénéité entre la taille de l’entreprise
et les divers types de financement a permis d’établir le
tableau 4.

Tableau 4 : Test d’homogénéité taille de l’entreprise et


types de financement
Types de CAMEROUN TCHAD
financement TPE PE ME GE TPE PE ME GE
(% colonne)
Augmentation du 62.5 47.8 54.2 63.2 16.7 33.9 40 50
capital
Autofinancement 56.3 52.2 45.8 68.4 83.3 81.4 93. 100
3
Cession 0 8.7 4.2 5.3 16.7 10.2 6.7 0
d’élément d’actif
Subvention 0 13 0 5.3 0 11.9 0 0
Emprunts 50 52.2 70.8 89.5 16.7 11.9* 26. 75 **
bancaires ** * 7
**
Avance des 30.3 47.8 25 31.6 0 20.3 0 0
associés
Crédit-bail 0 0 12.5 10.5 0 11.9 0 0
Amis-famille 25 ** 30.4 8.3 5.3 33.3 35.6 33. 0
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** ** ** 3
Tontine 18.8 17.4 12.5 10.5 0 ** 22 ** 0 0 **
**
*Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.1
** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.05
*** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.001

64
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

Au Cameroun, les TPE se financent principalement


par augmentation du capital (62.5 %) et autofinancement
(56.3 %). Les PE recourent à l’autofinancement et aux
avances des associés (47.8 %). Les ME se financement par
emprunts bancaires (70.8 %) et par l’augmentation du
capital (54.2 %). Les GE recourent principalement à
l’emprunt (89.5 %), à l’autofinancement (68.4 %) et à
l’augmentation du capital (63.2 %). Nous notons au
Cameroun qu’il y a une relation entre la taille de l’entreprise
et le recours au financement auprès des amis et la famille
(prob.=0.079). Cette relation est inverse de la taille.
Au Tchad, les TPE se financent principalement par
autofinancement (83.3 %) et grâce aux tontines (33.3 %).
Les PE recourent à l’autofinancement (81.4 %), aux amis et
à la famille (35.6 %). Les ME se financement par
autofinancement (93.3 %) et augmentation du capital (40
%) alors que les GE se financent par autofinancement (100
%) et par emprunts bancaires (70%). Nous notons une
relation statistiquement significative entre la taille des
entreprises tchadiennes et, d’une part, le recours à
l’endettement (prob.= 0.010) et, d’autre part, le financement
par tontine (prob.= 0.089).
Au Cameroun et au Tchad, les entreprises ont des
comportements financiers identiques entre leur taille et
certains types de financement. C’est ainsi qu’on note :
- une relation de forme U inversée entre la taille et le
recours au crédit-bail et, aux amis et à la famille ;
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- Une relation de forme U entre la taille et le recours à
l’autofinancement.
Cependant la relation entre la taille de l’entreprise et
les emprunts bancaires est positive au Cameroun alors
qu’elle est de forme U au Tchad. La relation entre la taille et
l’augmentation du capital est de forme U au Cameroun alors
qu’elle est positive au Tchad.

65
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

4.4. Etude de la relation activité de l’entreprise et types


de financement
Le test d’homogénéité entre l’activité de l’entreprise
et les divers types de financement utilisés a permis d’établir
le tableau 5.

Tableau 5: Test d’homogénéité activité de l’entreprise et


types de financement
Types de CAMEROUN TCHAD
financement Commerce Product Service Comm Product Servi
(% colonne) ion erce ion ce
Augmentation du 69.7 53.6 48 30 ** 77.8 ** 28.6
capital **
Autofinancement 42.4 60.7 56 95 *** 44.4 82.9
*** ***
Cession 6.1 0 8 7.5 22.2 11.4
d’élément d’actif
Subvention 3 7.1 4 5 22.2 11.4
Emprunts 69.7 67.9 64 17.5 22.2 17.1
bancaires
Avance des 27.3 35.7 44 10 ** 44.4 ** 11.4
associés **
Crédit-bail 3 7.1 8 12.5 11.1 2.9
Amis-famille 21.2 10.7 16 35 22.2 31.4
Tontine 12.1 10.7 20 10 33.3 17.1
*Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.1
** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.05
*** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.001

Au Cameroun, les entreprises qui exercent dans le


commerce se financent par augmentation du capital et
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emprunts bancaires (69.7 %), et par autofinancement (42.4
%). Celles exerçant dans l’industrie et le service se
financent principalement par emprunts bancaires (67.9 % et
64 %), autofinancement (60.7 % et 56 %) et augmentation
du capital (53.6 % et 48 %).
Au Tchad, les entreprises qui exercent dans le
commerce se financent par autofinancement (95 %) et le

66
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

recours aux amis et à la famille (35%). Les entreprises


industrielles recourent à l’augmentation du capital (77.8 %)
et à l’autofinancement et aux avances des associés (44.4 %).
Celles exerçant dans le service se financent par
autofinancement (82.9 %) et les amis et la famille (31.4 %).
Nous notons que dans les entreprises tchadiennes, il existe
une relation statistiquement significative entre l’activité des
entreprises et l’augmentation du capital (prob.= 0.015),
l’autofinancement (prob.= 0.001) et les avances des associés
(prob.= 0.023).
Une analyse comparative des entreprises dans les
deux pays, nous montre que les entreprises qui exercent
dans le commerce au Cameroun lorsqu’elles doivent utiliser
les fonds propres, recourent d’abord à l’augmentation du
capital et, ensuite, à l’autofinancement. Ce qui est l’inverse
pour les entreprises tchadiennes qui exercent aussi dans le
commerce. Lorsqu’il faut utiliser l’endettement, les
entreprises camerounaises exerçant dans le commerce
utilisent d’abord les emprunts bancaires (69.7 %) par contre
les entreprises tchadiennes recourent d’abord aux amis et à
la famille.
Les entreprises de production au Cameroun
lorsqu’elles doivent utiliser les fonds propres recourent
d’abord à l’autofinancement et ensuite à l’augmentation du
capital. Ce qui est l’inverse dans les entreprises de
production tchadiennes. Lorsqu’elles doivent utiliser
l’endettement, les entreprises de production camerounaises
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recourent principalement à l’emprunt bancaire (67.9 %)
alors que les entreprises tchadiennes recourent
principalement aux avances des associés (44.4 %).
Les entreprises qui exercent dans les services
lorsqu’elles doivent utiliser les fonds propres, elles
recourent d’abord à l’autofinancement et ensuite à
l’augmentation du capital (Cameroun et Tchad). Par contre,

67
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

lorsqu’elles doivent utiliser l’endettement, elles recourent


principalement aux emprunts bancaires au Cameroun (64
%) et aux amis et à la famille au Tchad (31.4 %).
Globalement par rapport aux activités, dans le
financement par fonds propres au Cameroun comme au
Tchad, les entreprises ont les mêmes préférences :
l’autofinancement et l’augmentation du capital. Cependant
dans le financement par endettement, les entreprises
camerounaises recourent plus aux emprunts bancaires alors
que les entreprises tchadiennes recourent plus aux amis et à
la famille. Ce qui traduirait la faiblesse du développement
du système bancaire.

4.5. Étude de la relation âge de l’entreprise et types de


financement
Le test d’homogénéité entre l’âge de l’entreprise et
les divers types de financement a permis d’établir le tableau
6.
Tableau 6 : Test d’homogénéité âge de l’entreprise et types
de financement
CAMEROUN TCHAD
Types de financement Jeune Entreprise Jeune Entreprise
(% colonne) entreprise moins entreprise moins
jeune jeune
Augmentation du 50 62.1 37.8 31.3
capital
Autofinancement 46.4 55.2 75.7 ** 91.7 **
Cession d’élément 0 6.9 5.4 14.6
d’actif
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Subvention 7.1 3.4 10.8 8.3
Emprunts bancaires 60.7 70.7 27 ** 10.4 **
Avance des associés 39.9 32.8 18.9 10.4
Crédit-bail 3.6 6.9 2.7 12.5
Amis-famille 28.6 ** 10.3 ** 32.4 33.3
Tontine 21.4 10.3 16.2 14.6
Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.1
** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.05
*** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.001

68
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

Au Cameroun, les jeunes entreprises se financent


principalement par emprunts bancaires (60.7%) et
l’augmentation du capital (50%). Les entreprises moins
jeunes recourent aux emprunts (70.7%), à l’augmentation
du capital (62.1%) et à l’autofinancement (55.2%).
Au Tchad, les jeunes entreprises se financent
principalement par autofinancement (75.7%) et par
l’augmentation du capital (37.8%). Les entreprises moins
jeunes recourent à l’autofinancement (91.7%), les amis et la
famille (33.3%) et par l’augmentation du capital (31.3%).
Nous notons qu’il existe une relation statistiquement
significative entre l’âge des entreprises tchadiennes et d’une
part, le financement par autofinancement (prob.= 0.042) et
d’autre part, le financement par emprunts bancaires
(prob=0.046). Au Cameroun et au Tchad, les entreprises ont
des comportements financiers identiques :
- une relation positive entre l’âge de l’entreprise et le
recours aux financements suivants : cession des éléments
d’actif immobilisés, emprunts bancaires, crédit-bail ;
- une relation négative entre l’âge de l’entreprise et
le recours aux financements suivants : subventions, avances
des associés, tontine.
Ces comportements sont conformes aux prédictions.
Cependant sur les autres types de financement les
comportements financiers divergents : le recours à
l’augmentation du capital s’accroît avec l’âge de
l’entreprise au Cameroun alors qu’il décroît au Tchad.
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4.6. Étude de la relation type de financement et © Éditions ICES | Téléchargé le 24/05/2021 sur www.cairn.info (IP: 129.0.205.30)

performance
Le test d’homogénéité entre les types de
financement et la performance commerciale a permis
d’établir le tableau 7.

69
Revue Congolaise de Gestion N°15-16

Tableau 7: Test d’homogénéité forme de financement et


performance
Types de CAMEROUN TCHAD
financement Faible Moyenne Forte Faible Moyen Forte
(% colonne) ne
Augmentation du 47.1 62.8 56 7.7 ** 32.7 ** 52.2 **
capital
Autofinancement 52.9 53.5 52 100 81.6 82.6
Cession 0 7 4 7.7 16.3 0
d’élément d’actif
Subvention 11.8 * 0 * 8* 15.4 10.2 4.3
Emprunts 52.9 67.4 80 0* 16.3 * 30.4 *
bancaires
Avance des 47.1 30.2 32 15.4 14.3 13.
associés
Crédit-bail 0 7 8 0 10.2 8.7
Ami-famille 11.8 20.9 12 53.8 ** 36.7 ** 13 **
Tontine 17.6 11.6 16 7.7 18.4 13
*Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.1
** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.05
*** Ecart statistiquement significatif à un seuil de 0.001

Au Cameroun, les entreprises ayant une performance


commerciale faible se financent par autofinancement et
emprunts bancaires (52.9%) et secondairement par
augmentation du capital et avances des associés (47.1%).
Celles ayant une performance moyenne se financent
principalement par emprunts bancaires (67.4%),
augmentation du capital (62.8%) et autofinancement
(53.5%). Par contre, les entreprises ayant une performance
élevée se financent par emprunts bancaires (80%),
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augmentation du capital (56%) et autofinancement (52%).
Nous notons une relation statistiquement significative entre
la performance des entreprises camerounaises et le recours
aux subventions (prob.= 0.090).
Au Tchad, les entreprises ayant une performance
faible se financent principalement par autofinancement
(100%) et recourent aux amis et à la famille (53.8%). Celles

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Revue Congolaise de Gestion N°15-16

ayant une performance moyenne se financent


principalement par autofinancement (81.6%) et
secondairement par recours aux amis et à la famille (36.7%)
et par l’augmentation du capital (32.7%). Les entreprises
ayant une performance élevée se financent par
autofinancement (82.6%), augmentation du capital (52.2%)
et par emprunts bancaires (30.4%). Nous notons une
relation statistiquement significative entre la performance
des entreprises tchadienne et le recours à l’augmentation du
capital (prob.= 0.024), aux emprunts bancaires (prob.=
0.066) et aux amis et à la famille (prob.= 0.030).
Au Cameroun et au Tchad, la relation entre le type
de financement et la performance commerciale des
entreprises est identique sur deux financements :
- une relation de forme U inversée entre la cession
des éléments d’actif et la performance commerciale ;
- une relation positive entre le recours aux emprunts
bancaires et la performance commerciale.
La relation entre la performance commerciale et les
recours à l’augmentation du capital, l’autofinancement et
aux amis et à la famille est de la forme U inversée dans les
entreprises camerounaises alors qu’elle est respectivement
de forme positive, U et négative au Tchad.

Conclusion génér ale


Dans cette étude, nous avons voulu d’abord
caractériser les types de financement des investissements
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des PME camerounaises et tchadiennes. Surtout nous avons
aussi vérifié la présence d’une relation entre la forme
juridique, la taille, l’âge, l’activité et les types de
financement, d’une part, et la relation entre les types de
financement et la performance d’autre part.
Les entreprises camerounaises et tchadiennes se
financent plus par des fonds propres. Les entreprises au

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Cameroun et au Tchad présentent des points de similitudes


et des points de divergences en matière de financement :
- En relation avec la forme juridique, les entreprises
au Cameroun et au Tchad, ont le même comportement
financier concernant, l’autofinancement, les emprunts
bancaires et le recours aux amis et à la famille. Cependant
sur les autres types de financement : l’augmentation du
capital ou encore les avances des associés, les
comportements financiers divergent.
- En relation avec la taille, les entreprises, au
Cameroun et au Tchad, ont le même comportement
financier concernant : le recours au crédit-bail, aux amis et à
la famille, et l’autofinancement. Leur comportement
financier diverge sur les autres types de financement. C’est
ainsi qu’au Cameroun la relation entre la taille et le recours
aux emprunts est positive alors qu’elle est de forme U au
Tchad.
- La relation est positive entre l’âge de l’entreprise et
le recours au financement par emprunts bancaires, crédit-
bail et cession des éléments d’actif immobilisé. La relation
est négative entre l’âge de l’entreprise et le recours aux
subventions, aux avances des associés et à la tontine. Ceci
dans les deux pays.
- En matière de fonds propres les entreprises, au
Cameroun et au Tchad, ont les mêmes préférences :
autofinancement et augmentation quelle que soit l’activité.
Mais par rapport à l’activité, les entreprises au Cameroun
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recourent plus aux emprunts bancaires alors qu’au Tchad les
entreprises recourent plus aux amis et à la famille.
Les types de financement ont des impacts réels sur la
performance des entreprises aussi bien au Cameroun qu’au
Tchad.
Ces résultats ont une implication double.
Premièrement, la mise en place et le développement de

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Revue Congolaise de Gestion N°15-16

certains instruments financiers pourraient aider à combler le


manque d’information ou atténuer le risque lié à l’opacité
de certaines PME. Ces instruments qui ont fait leur preuve
sont : le franchisage (Afrique Australe et Est), le crédit-
stockage (Afrique du Sud, Kenya et Zambie), le factoring,
le crédit-bail et le capital à risque. Au Cameroun et au
Tchad, les fonds de garanties aux PME ont échoué, mais ces
expériences mériteraient d’être réactualisées et réorganisées.
Deuxièmement, un regard attentif doit être porté au secteur
financier informel en développement afin de favoriser leur
soutenabilité financière et leur formalisation.
Cette étude présente quelques limites. La première
tient à sa nature et son caractère qualitatif, faute de base de
données. Les réponses données par les enquêtés peuvent
être empreintes de subjectivité et avoir une incidence sur la
portée des résultats. Les données quantitatives nous auront
permis d’utiliser un modèle économétrique. La deuxième
tient de l’analyse transversale utilisée et non d’une analyse
longitudinale qui nous aurait permis de voir l’évolution du
comportement financier des entreprises au cours du temps.

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