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Mouvements et

cinématique

Mouvements et
cinématique

FICHE DE COURS

Introduction :

Une personne qui marche ou se déplace à vélo


prend appui sur le sol pour avancer. De même,
Tchat avec un prof
on prend appui sur l’eau, un fluide
incompressible, pour nager. L’air étant un fluide
compressible, il faut se munir au moins d’un
parachute ou d’une aile de deltaplane pour
ralentir sa chute tout en avançant.

Au-delà de 100 km d’altitude environ s’étend


l’espace. Là-haut, on ne peut pas s’appuyer sur le
milieu environnant : c’est le vide. Comment,
alors, les spationautes « piétons » se déplacent-
ils ? Et comment les satellites restent-ils en
orbite ?

Ce chapitre présente les lois de Newton qui lient


les forces, y compris les actions à distance, et le
mouvement. Nous présenterons d’abord des
grandeurs instantanées : vecteurs vitesse,
accélération et quantité de mouvement. Puis
nous étendrons la relation approchée entre
force moyenne et variation de vitesse vue en
seconde. Nous établirons aussi une méthode
expérimentale de mesure de vitesse et
d’accélération (quasi) instantanées.

Pour aller un peu plus loin, nous évoquerons


également la notion de dérivée, outil puissant
que vous découvrez cette année en
mathématiques, pour en montrer une
application concrète. Toutefois, ce sera surtout
en terminale que vous utiliserez la dérivation
pour résoudre les exercices de cinématique.

Vitesse moyenne et
1
vitesse instantanée

a. Notion de vitesse
instantanée

Considérons un système en mouvement, par


exemple une cycliste. Connaissant la distance
qu’elle a parcourue et le temps de parcours, on
peut estimer sa vitesse moyenne.

Rappel

La vitesse moyenne d’un objet,


représenté par un point matériel,
entre deux dates t1 et t2 s’exprime
ainsi :

MM′
v=
t2 − t1

M est ici la position de l’objet à la


date t1 et M ′ est sa position à la date
t2 .

Mais la cycliste ne se déplace pas à la même


vitesse sur tout le parcours. On peut alors
estimer sa vitesse sur de courtes périodes en
choisissant des dates t1 et t2 très proches. Des
variations infinitésimales apparaissent alors :

MM′ OM ′ − OM
=
t2 − t1 t2 − t1
OM
=
Δt

Avec O l’origine du repère, OM est le vecteur


position du cycliste à la date t.

À la limite Δt → 0, cette quantité tend vers la

dOM
dérivée :
dt

Définition

Vitesse instantanée :

La vitesse instantanée d’un point


matériel est la dérivée par rapport au
temps de son vecteur position :

dOM
v=
dt

La vitesse instantanée s’exprime en


m ⋅ s−1 .

Les composantes de la vitesse instantanée d’un


point matériel dans une base orthonormée sont
égales aux dérivées par rapport au temps des
composantes du vecteur position.
On peut considérer ces grandeurs comme des
fonctions du temps (variable t) car, à une date
donnée, le système considéré ne peut être qu’à
un endroit.

Exemple

Considérons par exemple que les


composantes du vecteur position du
système sont des fonctions du temps :

b×t
OM = ( )
c × t2 + d

(b, c et d sont des constantes.)

Alors le vecteur vitesse s’écrit :

⎛ d(b × t) ⎞
v (M ) = ⎜ d(c ×dtt2 + d) ⎟
⎝ ⎠
dt
=( )
b
2×c×t

La dérivée, définie comme une limite


mathématique, existe car, à tout instant, il est
possible de mesurer la vitesse du système. La
vitesse instantanée montre la direction suivie
par le système à un instant donné. Elle est donc
tangente à la trajectoire.

Dans l’exemple de la cycliste, la donnée de la


vitesse instantanée à chaque instant rend
compte du trajet effectué avec plus de détails.

On peut en déduire, par exemple,


les rues empruntées, les arrêts
effectués ou encore les zones de
montée où la vitesse instantanée
décroît.

Exemple

Voici une vue de dessus du trajet de la


cycliste, et l’évolution de ∥v ∥ avec le
temps.

b. Détermination d’une vitesse


instantanée d’après une
chronophotographie

Mathématiquement, il est possible de dériver


des fonctions, donc de connaître leurs variations
sur des intervalles infiniment courts.
Expérimentalement, on mesure des variations
finies sur des intervalles très courts.

En calculant la vitesse moyenne d’un objet sur


un intervalle court, par exemple 10 ms, on
obtient une valeur approchée de sa vitesse
instantanée au début de cet intervalle. Pour ce
faire, on peut s’appuyer sur une
chronophotographie.

Définition

Chronophotographie :

Une chronophotographie est une


série de photographies d’un objet en
mouvement prises à intervalles
réguliers de temps et superposées sur
une même image.

Attention

L’appareil-photo doit être


immobile dans le référentiel du
laboratoire pendant l’expérience.
Pour éviter les erreurs, la ligne de
visée de l’appareil-photo à l’objet
doit être perpendiculaire au plan
de la trajectoire étudiée.

La mesure se déroule en plusieurs étapes.

1 Tâches préliminaires :

• mesurer sur l’image les dimensions de


l’objet en mouvement, pour se munir
d’une échelle ;

• marquer sur chacune des images


successives la position du centre de
gravité de l’objet ;

• numéroter les images successives M1 ,


M2 … de l’objet de façon à orienter
correctement la vitesse et la trajectoire.

2 Mesure de vitesse au point n° i :

• mesurer la distance entre les points Mi


et Mi+1 et utiliser l’échelle de
distance ;

• diviser par l’intervalle de temps


séparant deux images ;

• la direction et le sens du vecteur vi


sont les mêmes que ceux du vecteur
Mi Mi+1 ;
• choisir une échelle de vitesse et tracer
le vecteur vi .

Exemple

M1 M2 = 4 cm (photo)
= 40 cm (rˊealitˊe)
t2 − t1 = 0, 01 s
v1 = 40 m ⋅ s−1

Échelle :

D = 0, 8 cm (photo)
= 8 cm (rˊealit
1 cm (photo) ↔ 10 cm (rˊealit

Échelle de vitesse :

1 cm (photo) ↔ 10 m ⋅ s−1 (r

Effet des forces


2 extérieures sur la
vitesse

a. Variation de vitesse et forces


extérieures – relation
approchée

Rappel

D’après le principe d’inertie, si aucune


force extérieure ne s’exerce sur le
système, celui-ci reste au repos ou en
mouvement rectiligne uniforme. Dans
ce dernier cas, la vitesse du système
est conservée, en norme et en
direction.

Considérons par exemple une expérience de


chute libre dans laquelle on lâche une balle de
tennis. Sa vitesse verticale augmente au cours de
la chute.
D’après le principe d’inertie, le système subit
donc une force extérieure, responsable de cette
accélération. Ici, en l’absence de la résistance de
l’air, la seule force extérieure est le poids de la
balle.
On poursuit l’expérience en lâchant
simultanément une balle de tennis et une balle
de ping-pong.

Les deux balles touchent le sol en


même temps alors que leurs masses
sont différentes.

La variation de vitesse lors d’une chute libre est


donc due au poids, mais ne dépend pas de la
masse.
Ceci justifie la relation approchée :

v2 − v1
m =P
t2 − t1
= mg

(v1 est la vitesse du système à la date t1 et v2 sa


vitesse à une date t2 ultérieure.)

La masse m du système se simplifie dans le cas


d’une chute libre. Le membre de gauche fait
apparaître la variation de vitesse du système.

Définition

Variation de vitesse :

On appelle variation de vitesse la


différence entre vitesses instantanées
du système mesurées à des dates
voisines.

Attention

La variation de vitesse est une


différence de vecteurs. Si la vitesse
du système change de direction,
même si sa norme est constante,
cette variation ne sera pas nulle.
L’effet d’une force extérieure peut
donc être de courber la trajectoire
d’un objet.
Par exemple, la vitesse d’un
satellite en orbite autour de la
Terre est constante en norme mais
pas en direction. La force
appliquée est l’attraction
gravitationnelle exercée par la
Terre.

Attention

Lors d’une chute libre, la seule


force exercée sur le système est
son poids. Un objet tombant dans
le vide est donc en chute libre.
Mais, d’après le chapitre
précédent, l’air se comprime lors
de la chute d’un objet. Il résiste à la
chute du système, donc exerce une
force.
On peut cependant considérer
cette résistance comme très faible
et considérer une chute « libre »
dans l’air, si l’expérience est assez
courte et que le système a une
faible surface sur sa face
inférieure.
C’est le cas de la balle de tennis, ou
d’un parachutiste n’ayant pas
encore déployé son parachute.

b. Accélération instantanée

La relation établie précédemment est aussi


valable pour des dates t1 et t2 très proches. Le
membre de gauche fait alors apparaître des
variations infinitésimales :

v2 − v1 Δv
m =m
t2 − t1 Δt

À la limite Δt → 0, on fait apparaître la dérivée


dv
:
dt
dv
m =F
dt

(F est la somme des forces extérieures.)

Définition

Accélération instantanée :

La dérivée par rapport au temps de la


vitesse instantanée du système est
appelée accélération instantanée :

dv
a=
dt

L’accélération instantanée s’exprime


en m ⋅ s−2 .

Les composantes de l’accélération dans une


base orthonormée sont égales aux dérivées des
composantes de la vitesse.

Exemple

Considérons l’exemple vu plus haut,


où les composantes du vecteur
position et du vecteur vitesse du
système sont des fonctions du temps :

v (M ) = ( )
b
2×c×t

(b et c sont des constantes.)

Le vecteur accélération s’écrit alors :

⎛ ⎞
db
a(M ) = ⎜ d(2 ×
dt
c × t) ⎟
⎝ ⎠
dt
0
=( )
2×c

c. Détermination d’une
accélération instantanée
d’après une
chronophotographie

Comme pour la vitesse précédemment, on peut


estimer approximativement une accélération
instantanée à l’aide d’une chronophotographie.
Après avoir déterminé les vitesses (voir plus
haut), on procède comme suit.

3 Mesure d’accélération au point n° i


par construction graphique :

• reporter la vitesse vi+1 au point Mi ;

• compléter le triangle ainsi formé : ce


dernier côté est la variation de vitesse
Δv (i)(i+1) = vi+1 − vi ;
• mesurer la variation de vitesse
Δv (i)(i+1) et utiliser l’échelle de
vitesse ;

• diviser par l’intervalle de temps


séparant deux images ;

• la direction et le sens du vecteur ai


sont les mêmes que ceux du vecteur
Δv (i)(i+1) ;
• choisir une échelle d’accélération et
tracer le vecteur ai .

Exemple

Δv(1)(2) = 1 cm (photo)
= 10 cm ⋅ s−1 (rˊealitˊe)
t2 − t1 = 0, 01 s
a1 = 10 m ⋅ s−2

3 Les lois de Newton

a. La quantité de mouvement

La masse de la balle de tennis de l’expérience de


chute libre est constante. Le membre de gauche
de la relation établie peut donc s’écrire :

dv d(mv )
m =
dt dt
dp
=
dt

Définition

Quantité de mouvement :

Le vecteur quantité de mouvement


d’un système est le produit de sa
masse par son vecteur vitesse :

p = mv

La quantité de mouvement
s’exprime en kg ⋅ m ⋅ s−1 .

À retenir

L’application de forces sur un système


matériel fait varier sa quantité de
mouvement. Pour une force donnée,
la variation de vitesse induite est
d’autant plus importante que la masse
du système est faible.

La relation établie permet d’étudier aussi un


système dont la masse varie. Par exemple, une
fusée en ascension consomme son carburant et,
donc, elle s’allège à mesure qu’elle s’élève. De
tels cas seront abordés plus tard.

Exemple

Le spationaute et le satellite évoqués


dans l’énoncé sont en chute libre. La
seule force extérieure exercée sur

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