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ÉTUDES DU COMPORTEMENT DES AMPLIFICATEURS OPTIQUES FIBRÉS FACE À


UN TRAFIC AUTO-SIMILAIRE

Thesis · July 2002

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1 author:

Mourad Menif
École Supérieure des Communications de Tunis
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MOURAD MENIF

ÉTUDES DU COMPORTEMENT DES AMPLIFICATEURS


OPTIQUES FIBRÉS FACE À UN TRAFIC AUTO-SIMILAIRE

Thèse
présenté
à la faculté des études supérieures
de l’université Laval
pour l’obtention
du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.)

Département de Génie Électrique et de Génie Informatique


FACULTÉ DE SCIENCES ET DE GÉNIE
UNIVERSITÉ LAVAL
QUÉBEC

Mars 2002

 Mourad Menif, 2002


A mes parents Mokhtar & Molka,
En signe de reconnaissance pour tout ce qu'ils ont fait pour
moi, qu'ils trouvent ici le témoignage de ma gratitude et ma
profonde affection.

A mon frère et mes deux sœurs Mohamed, Olfa & Imen,

A qui je souhaite tout le bonheur et toute la réussite.

A toute ma famille,

A tous mes amis.


Avant Propos

U ne thèse de doctorat est en même temps un travail de recherche et aussi une


histoire humaine. C’est un travail de recherche puisqu’il sollicite de notre part la
détermination d’un sujet, l’identification des problèmes et la présentation d’une
solution. Mais aussi, c’est une histoire humaine ou le contact, l’interaction et les
discussions sont les seuls moyens permettant de la faire réussir.

Ce qui me mènerait à présenter tous mes remerciements les plus sincères à toute
personne qui a contribué de près ou de loin à ce travail et plus particulièrement :

Dr Leslie Ann Rusch qui a bien voulu diriger l’avancement de ce travail. Ses
conseils judicieux et ses suggestions pertinentes m'ont été d'une aide précieuse. Je la
remercie pour l'attention particulière qu'elle m'a toujours prodiguée.

Dr Huu Tûe Huynh qui a tenu à me soutenir même après le changement de cap
que j’avais effectué dans mon sujet de doctorat. Il a bien voulu co-diriger mon travail.
Je tiens à le remercier pour sa disponibilité, son aide précieuse et ses conseils

Dr Miroslav Karasek qui par son suivi quasi-quotidien, que ce soit par courriels
ou durant ces deux séjours à Québec, m’a permis d’avancer en m’encourageant à aller
de l’avant dans ma thèse surtout dans les moments difficiles.

Dr Alberto Bononi pour les longues discussions qu’on a eu au cours de son


passage par le COPL durant l’été 1999 sur les amplificateurs à fibre dopée à l’erbium
ainsi que sur son modèle du réservoir.

Dr Habib Fathallah pour l’opportunité qu’il m’a accordé en terminant mon sujet
de doctorat au sein de la compagnie APN Inc.

Je tiens à remercier tous les membres du Centre d’Optique, de Photonique et


Laser de l’Université Laval ainsi que mes collègues à APN Inc. et plus particulièrement
Kerim Fouli, Antoine Bellemare, Lionel Pujol, Reda Laddada pour l’aide qu’ils m’ont

i
apportée ainsi que pour leurs compréhensions et leurs disponibilités. Qu'ils trouvent ici
l'expression de ma reconnaissance.

ii
FACULTÉ DE SCIENCES ET DE GÉNIE
Département de Génie Électrique et de Génie Informatique
Thèse de Philosophiae Doctor (Ph.D.) Génie Électrique

Études du comportement des amplificateurs optiques


fibrés face à un trafic auto-similaire
Mourad Menif

Résumé
Avec l’engouement sans précédent qu’on est en train de vivre ces jours-ci dans le
but d’augmenter la capacité des réseaux de transmission et d’améliorer la qualité de
service des usagers, on commence sérieusement à réfléchir sur l’installation des
réseaux tout-optique jusqu’au niveau de l’usager et à l’amélioration de l’efficacité de
ces réseaux en implémentant Internet Protocol directement dans la couche physique.
C’est dans ce cadre que s’inscrit mon projet de doctorat centré sur l’étude du
comportement des amplificateurs optiques à fibre face à un trafic auto-similaire qui
caractérise les réseaux locaux et les réseaux métropolitains. En effet, on s’est intéressé
au comportement de deux types d’amplificateurs à savoir : les amplificateurs à fibre
dopée à l’erbium (EDFA) et les amplificateurs distribués Raman (RFA).

_______________________________ _______________________________
Prof. Leslie A. Rusch Prof. Huu Tûe Huynh
Directrice de recherche Co-directeur de recherche

_______________________________
Mourad Menif
Étudiant au doctorat

iii
Abstract

The bandwidth requirements for communication systems keep growing by ever


increasing amounts of data using an increasing number of services. The capacity that
can be provided in long-haul transmission has increased during the last years to the
Tbps range by use of optical DWDM (dense wavelength division multiplexing)
techniques. At the other end of the network, high-speed transmission systems are
needed in order to enhance the quality of service and to increase the bit rate for the end
user. The implementation of All Optical Network until the user and the use of Internet
Protocol in physical layer can ensure this objective. Within this framework, I have
focused my study on the behavior of fibred optical amplifiers fed by a self-similar
traffic, which characterizes the local and metropolitan area networks. Indeed, I have
been interested in the behavior of two kinds of optical amplifiers: erbium-doped fiber
amplifier (EDFA) and Raman fiber amplifiers (RFA).

iv
Table des matières
Avant Propos ______________________________________________________ i
Résumé__________________________________________________________ iii
Abstract _________________________________________________________ iv
Table des matières __________________________________________________v
Liste des figures ___________________________________________________ xi
Liste des tables ___________________________________________________xvii
Chapitre 1: Introduction Générale ____________________________________1
1. Cadre général: _________________________________________________2
2. Motivation:____________________________________________________2
3. Problématique: _________________________________________________5
4. Présentation du document: ________________________________________6
Chapitre 2: Revue de la Littérature ____________________________________8
1. Introduction:___________________________________________________9
2. Amplificateur Optique: __________________________________________9
2.1. Aperçu sur les communications optiques : ____________________________ 9
2.1.1. Naissance de la communication optique: ________________________________ 9
2.1.2. Améliorations effectuées dans le domaine optique:_______________________ 10
2.1.3. Les amplificateurs optiques: ________________________________________ 11
2.2. Modélisation des amplificateurs dopés à l’erbium :____________________ 14
2.2.1. Les caractéristiques des fibres dopées à l’erbium: ________________________ 14
2.2.2. Modèle de trois niveaux d’énergie :___________________________________ 16
2.2.3. Modèle de deux niveaux d’énergie : __________________________________ 18
2.2.4. Notion du réservoir : ______________________________________________ 21
2.3. Présentation des amplificateurs de Raman : _________________________ 24
2.3.1. Principe: ________________________________________________________ 24
2.3.2. Diffusion Raman: _________________________________________________ 25
2.3.3. Modélisation mathématique des amplificateurs Raman: ___________________ 26
2.4. Présentation des autres d’amplificateurs optiques :____________________ 31
2.4.1. Les amplificateurs semi-conducteurs: _________________________________ 31
2.4.2. Les amplificateurs à guide d’onde dopés :______________________________ 33
3. Modélisation mathématique du trafic: ______________________________33
3.1. La nécessité de la modélisation du trafic : ___________________________ 34
3.2. Aperçu sur quelques modèles du trafic: _____________________________ 35
3.2.1. Historique et évolution des modèles de trafic:___________________________ 35
3.2.2. Présentation du modèle auto-similaire: ________________________________ 37
3.2.3. Génération du trafic auto-similaire : __________________________________ 43
4. Conclusion: __________________________________________________44

v
Chapitre 3: Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium ____45
1. Introduction:__________________________________________________46
2. Comparaison entre le modèle de résolution spatiale et fréquentielle et celui
du réservoir: ____________________________________________________47
2.1. Les enjeux de la recherche de modèle mathématique :__________________ 47
2.2. Présentation des deux modèles : ___________________________________ 48
2.3. Simulations & résultats : ________________________________________ 49
3. Étude théorique du comportement d’une cascade d’EDFAs face à un trafic
auto-similaire : __________________________________________________55
3.1. L’intérêt de l’étude du comportement d’une cascade : _________________ 55
3.2. Position du problème : __________________________________________ 56
3.2.1. Choix des paramètres: _____________________________________________ 58
3.3. Résultat et discussion : __________________________________________ 61
3.3.1. Comportement transitoire : _________________________________________ 61
3.3.2. Analyse statistique : _______________________________________________ 63
3.3.3. L’effet du clampage : ______________________________________________ 69
3.3.4. L’effet de l’inter modulation du gain sur le taux d’erreur: _________________ 71
4. Validation expérimentale du modèle du réservoir : ____________________73
4.1. Montage de l’expérimentation : ___________________________________ 74
4.2. Cas d’une cascade non-clampée : _________________________________ 76
4.3. Cas d’une cascade clampée : _____________________________________ 79
4.4. Correspondance avec le modèle théorique: __________________________ 81
4.4.1. Cas d’une cascade non-clampée : ____________________________________ 81
4.4.2. Cas d’une cascade clampée : ________________________________________ 84
4.5. Résultats: ____________________________________________________ 85
5. Conclusion : __________________________________________________85
Chapitre 4: Mesure et simulation de l’inter modulation du gain dans les
Amplificateurs Raman____________________________________87
1. Introduction : _________________________________________________88
2. Les apports de l’amplification Raman : _____________________________90
2.1. Les nouvelles demandes et perspectives: ____________________________ 90
2.2. Les possibilités promises par l’effet Raman : _________________________ 90
2.3. Les avantages de l’amplification Raman : ___________________________ 92
2.4. Simulations : __________________________________________________ 93
2.4.1. Les amplificateurs de Raman distribués : ______________________________ 93
2.4.2. Les amplificateurs hybride Raman/EDFA :____________________________ 109
2.4.3. Conclusion : ____________________________________________________ 114
3. Étude dynamique de l’amplificateur Raman : _______________________115
3.1. Modèle dynamique : ___________________________________________ 116
3.2. Mesures expérimentales : _______________________________________ 117
3.3. Analyse théorique du comportement dynamique : ____________________ 121

vi
3.3.1. Effet de la modulation d’un seul canal :_______________________________ 122
3.3.2. Effet de l’inter modulation du gain Raman : ___________________________ 122
3.4. Élimination du comportement dynamique : _________________________ 131
3.4.1. Proposition des solutions : _________________________________________ 131
3.4.2. Étude d’efficacité : _______________________________________________ 133
4. Conclusion : _________________________________________________137
Chapitre 5: Techniques pour réduire les fluctuations du gain dans les EDFAs
& les amplificateurs Raman ______________________________140
1. Cadre général: _______________________________________________141
2. Réseaux Optiques: ____________________________________________142
2.1. Avancés technologiques : _______________________________________ 142
2.2. Les contraintes : ______________________________________________ 143
2.3. Architectures et Services : ______________________________________ 144
2.3.1. Service et connectivité : ___________________________________________ 144
2.3.2. Architecture : ___________________________________________________ 145
3. L’usage du pré-amphsis dans une cascade d’EDFA:__________________148
3.1. Principe: ____________________________________________________ 148
3.2. Méthodologie : _______________________________________________ 150
3.3. Description de la procédure : ____________________________________ 151
3.3.1. Cas d’amplificateur à étage unique : _________________________________ 152
3.3.2. Cas d’amplificateur à double étages : ________________________________ 154
3.3.3. Les caractéristiques de clampage des EDFAs : _________________________ 159
3.4. Résultats : ___________________________________________________ 160
4. Les amplificateurs hybrides Raman/EDFA : ________________________163
4.1. Approche système : ____________________________________________ 163
4.2. Résultats : ___________________________________________________ 165
5. Conclusion : _________________________________________________168
Conclusion Générale _____________________________________________170
Bibliographie ____________________________________________________175

vii
Liste des figures

Figure 2.1 : Représentation d’un amplificateur dopé à l’erbium.____________________ 14


Figure 2.2 : Le diagramme des niveaux d’énergie visualisant les transitions possibles
[fig. 4.4 et 4.30 page 238 et 278 DES94].____________________________________ 15
Figure 2.3 : le diagramme des niveaux d’énergie correspondant à un amplificateur basé
sur un modèle de trois niveaux d’énergie [fig. 1.1 page 6 DES94]. ____________ 17
Figure 2.4 : le diagramme des niveaux d’énergie correspondant à un amplificateur basé
sur un modèle de deux niveaux d’énergie. ________________________________ 19

Figure 2.5 : Diffusion de Raman spontanée avec ωv est la fréquence de vibration du


milieu. _______________________________________________________________ 25
Figure 2.6 : Diagramme des niveaux Stokes et anti-stokes. ________________________ 25
Figure 2.7 : Détermination itérative de l’évolution de la puissance des pompes, des
canaux et de l’émission spontanée en incluant tous les phénomènes.__________ 29
Figure 3.1 : L’évolution du gain et de la figure de bruit pour différents niveaux de
puissance à l’entrée. ____________________________________________________ 51
Figure 3.2 : Distribution spectrale de l’ASE+ pour deux niveaux de puissance à l’entrée.52
Figure 3.3 : L’évolution de la puissance d’un canal en fonction du temps à la sortie du
1er et le 6ième amplificateur à l’ajout et soustraction de 6 canaux parmi 8. _______ 53
Figure 3.4 : L’évolution de la population moyenne du niveau métastable en fonction du
temps au niveau du 6ième amplificateur à l’ajout et soustraction de 6 canaux
parmi 8. ______________________________________________________________ 53
Figure 3.5 : L’évolution de la variation du OSNR en fonction du temps au niveau du
6ième amplificateur à l’ajout et soustraction de 6 canaux parmi 8.______________ 54
Figure 3.6 : Évolution au cours du temps : (a) de la puissance du canal témoin (CW) et
(b) de la puissance totale à la sortie du premier EDFA avec le cas de 2 et 32
canaux WDM _________________________________________________________ 62
Figure 3.7 : Distribution du réservoir pour une cascade non-clampé pour différents
nombres de canaux WDM et différents taux d’utilisation du trafic au niveau des
amplificateurs 1, 3 et 6 représenté respectivement par la ligne solide, à tiret et en
pointillé.______________________________________________________________ 63

viii
Figure 3.8 : Distribution de la puissance totale pour une cascade non-clampée pour
différents nombres de canaux WDM et différents taux d’utilisation du trafic au
niveau des amplificateurs 1, 3 et 6 représentée respectivement par la ligne solide,
à tiret et en pointillé. ___________________________________________________ 64
Figure 3.9 : Distribution de la puissance du canal de référence pour une cascade non-
clampée pour différents nombres de canaux WDM et différents taux d’utilisation
du trafic au niveau des amplificateurs 1, 3 et 6 représentée respectivement par la
ligne solide, à tiret et en pointillé. ________________________________________ 66
Figure 3.10 : Distribution de la puissance (a) et du OSNR (b) du canal témoin pour une
cascade non-clampée de 8 canaux WDM et un taux d’utilisation du réseau de 0.5
au niveau des amplificateurs 1, 3 et 6 représentée respectivement par la ligne
solide, à tiret et en pointillé. _____________________________________________ 68
Figure 3.11 : Distribution du réservoir pour une cascade non-clampée (a) et clampée (b)
de 8 canaux WDM et un taux d’utilisation du trafic de 0.5 au niveau des
amplificateurs 1, 3 et 6 représentée respectivement par la ligne solide, à tiret et en
pointillé.______________________________________________________________ 70
Figure 3.12 : Distribution de la puissance (a) et du OSNR (b) du canal témoin pour une
cascade clampée de 8 canaux WDM et un taux d’utilisation du trafic de 0.5 au
niveau des amplificateurs 1, 3 et 6 représentée respectivement par la ligne solide,
à tiret et en pointillé. ___________________________________________________ 71
Figure 3.13 : L’excursion du taux d’erreur binaire en fonction du rapport signal à bruit.73
Figure 3.14 : Montage de l’expérimentation avec une cascade de cinq amplificateurs
optiques et quatre canaux WDM. ________________________________________ 75
Figure 3.15 : L’évolution au cours du temps de la tension observée au niveau du photo-
détecteur représentant l’évolution au cours du temps du canal témoin. _______ 76
Figure 3.16 : L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie
du premier amplificateur. _______________________________________________ 77
Figure 3.17 : L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie
du troisième amplificateur.______________________________________________ 78
Figure 3.18 :L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie
du cinquième amplificateur._____________________________________________ 78
Figure 3.19 : L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie
du troisième amplificateur dans le cas d’une cascade clampée. _______________ 80
Figure 3.20 : L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie
du cinquième amplificateur dans le cas d’une cascade clampée ______________ 80

ix
Figure 3.21 : Distribution de la puissance du canal témoin à la sortie du cinquième
amplificateur dans le cas d’une cascade non clampée et clampée._____________ 81
Figure 3.22 : L’évolution théorique au cours du temps de la puissance du canal témoin
à la sortie du premier amplificateur dans le cas d’une cascade non-clampée. ___ 82
Figure 3.23 :L’évolution théorique au cours du temps de la puissance du canal témoin à
la sortie du cinquième amplificateur dans le cas d’une cascade non-clampée. __ 83
Figure 3.24 : Distribution de la puissance du canal témoin à la sortie du troisième et
cinquième amplificateur dans le cas d’une cascade non-clampée._____________ 83
Figure 3.25 : Distribution de la puissance du canal témoin à la sortie du troisième et
cinquième amplificateur dans le cas d’une cascade clampée._________________ 85
Figure 4.1 : Évolution de la puissance d’un canal WDM pour les trois configurations de
pompage possible dans un amplificateur de Raman distribué. _______________ 94
Figure 4.2 : Évolution du gain d’un canal WDM tout au long d’une fibre de
transmission pour différente intensité de la pompe. ________________________ 95
Figure 4.3 : Évolution de l’intensité de la pompe et du canal WDM tout au long d’une
fibre de transmission pour deux niveaux de puissance de pompe. ____________ 96
Figure 4.4 : Évolution de la valeur du gain en fonction de l’intensité des canaux WDM.98
Figure 4.5 : Excursion du gain en fonction du nombre des canaux WDM pour différente
intensité de la pompe. __________________________________________________ 99
Figure 4.6 : Trois schémas d’amplification possibles : (a) amplificateur suivi d’une fibre
de transmission, (b) fibre de transmission suivie d’un amplificateur et (c) un
amplificateur de Raman distribué. ______________________________________ 101
Figure 4.7 : Évolution de la figure de bruit en fonction de la longueur de la fibre de
transmission : (a) cas d’un amplificateur discret suivi d’une fibre de
transmission, (b) cas d’une fibre de transmission suivie d’un amplificateur
discret, (c) cas d’un amplificateur de Raman avec pompage co-directionnel et (d)
cas d’un amplificateur de Raman avec pompage contre-directionnel. ________ 103
Figure 4.8 : Évolution du rapport signal à bruit tout au long de 100km d’une fibre de
transmission : (a) cas d’un pompage co-directionnel et (b) cas d’un pompage
contre-directionnel pompé à 1450 nm avec 500 mW et un canal WDM de -13dBm
à 1550nm tout au long de 100km de fibre. ________________________________ 105
Figure 4.9 : Spectre du gain net obtenu sur une large bande de fréquence sous l’effet de
12 pompes pour deux types de fibre différentes. __________________________ 106
Figure 4.10 : Rapport signal à bruit ainsi que la figure de bruit obtenu en fonction des
longueurs d’onde des signaux. _________________________________________ 107
x
Figure 4.11 : L’étendue du gain en fonction du nombre des pompes. ______________ 108
Figure 4.12 : Représentation d’un amplificateur hybride Raman/EDFA. ___________ 110
Figure 4.13 : Gain net obtenu pour quatre configurations possible de système utilisant
un amplificateur hybride Raman/EDFA ou l’EDFA précède la fibre de
transmission. _________________________________________________________ 111
Figure 4.14 : Représentation d’un système bidirectionnel déployant un schéma
d’amplification hybride Raman/EDFA.__________________________________ 112
Figure 4.15 : Gain net observé sur les signaux de la bande C et L à la sortie de la fibre de
transmission. _________________________________________________________ 113
Figure 4.16 : Évolution de l’intensité des deux pompes et des canaux WDM dans la
fibre de transmission. _________________________________________________ 113
Figure 4.17 : Évolution au cours du temps des canaux survivants à la fin du lien de
transmission dans le cas de 8 pompes. ___________________________________ 117
Figure 4.18 : Montage expérimental permettant le suivie de l’effet dynamique de
l’amplification Raman sur le canal modulée et le canal survivant. ___________ 118
Figure 4.19 : Gain net mesuré et simulé d’une source large en utilisant une fibre DCF
amplifiée par deux pompes en contre-propagation.________________________ 119
Figure 4.20 : Évolution au cours du temps du canal survivant à la fin du lien de
transmission (mesure expérimentale). ___________________________________ 120
Figure 4.21 : Évolution au cours du temps du canal survivant à la fin du lien de
transmission (simulation). _____________________________________________ 120
Figure 4.22 : Évolution de la puissance du canal WDM : (a) à l’entrée de la fibre, (b) à la
sortie dans le cas contre-propagation et (c) à la sortie de la fibre dans le co-
propagation. _________________________________________________________ 122
Figure 4.23 : Excursion de la puissance du canal survivant pour différents schémas de
pompage. ____________________________________________________________ 124
Figure 4.24 : Excursion de la puissance du canal survivant pour différentes valeurs de
pompe. ______________________________________________________________ 126
Figure 4.25 : Évolution de l’excursion de la puissance du canal survivant pour
différentes longueurs de fibre de transmission et différents niveaux de puissance
des canaux WDM regroupé par distance. ________________________________ 128
Figure 4.26 : Évolution de l’excursion de la puissance du canal survivant pour
différentes longueurs de fibre de transmission et différents niveaux de puissance
des canaux WDM regroupé par puissance. _______________________________ 129

xi
Figure 4.27 : Excursion du gain du canal survivant dans le cas d’un système de trois
canaux WDM à la suite de la soustraction de deux canaux. _________________ 130
Figure 4.28 : Ajout des canaux de contrôle avec les canaux WDM pour assurer une
puissance d’entrée totale constate au cours du temps.______________________ 132
Figure 4.29 : Contrôle de la puissance des pompes afin de réduire le comportement
dynamique des canaux suite à la variation de la puissance d’entrée. _________ 133
Figure 4.30 : Évolution au cours du temps du premier canal survivant à la fin du lien de
transmission dans le cas de 8 pompes dans trois configurations possibles. ____ 134
Figure 4.31 : Évolution du rapport normalisé de la puissance totale des signaux à la
sortie de la première fibre à l’état d’équilibre pour différent nombre de canaux.136
Figure 4.32 : Évolution du rapport normalisé de la pompe en fonction de celui des
signaux à l’état d’équilibre pour différent nombre de canaux dans le cas d’un
montage de 30km DCF.________________________________________________ 136
Figure 4.33 : Évolution de l’excursion de la puissance d’un canal survivant sans et avec
l’application du contrôle de la pompe. ___________________________________ 137
Figure 5.1 : État actuel et espéré de la transmission de données dans les canaux WDM.144
Figure 5.2 : La notion d’hiérarchie dans les réseaux. _____________________________ 146
Figure 5.3 : L’effet du pré-amphasis sur la sortie d’une cascade d’amplificateur. ____ 150
Figure 5.4 : Le bloc diagramme d’un amplificateur à étage unique et à double étages. 152
Figure 5.5 : La déviation maximale du gain linéaire sur deux bandes différentes
centrées à 1550nm. ____________________________________________________ 153
Figure 5.6 : La déviation maximale du gain sur une bande de 8nm centrée à 1550nm en
fonction des niveaux d’inversion des deux étages pour α=0.5. ______________ 155
Figure 5.7 : L’ensemble des meilleurs taux d’inversions dans les deux étages permettant
l’obtention de la déviation minimale du gain sur une bande de 8nm et 16nm
centrée à 1550nm. _____________________________________________________ 156
Figure 5.8 : L’excursion minimale du gain sur une bande de 8 (ligne solide) et 16nm (en
pointié) tout au long des courbes hyperboliques pour différentes valeurs de α en
fonction de l’inversion du premier étage. ________________________________ 156
Figure 5.9 : La figure de bruit à la longueur d’onde de référence à la fin d’une cascade
de 6 amplificateurs à doubles étages en fonction de la distribution du gain.___ 158
Figure 5.10 : Le gain d’un EDFA en fonction de la longueur d’onde avec le niveau
d’inversion comme variable en vue de sélectionner la longueur d’onde du laser.159

xii
Figure 5.11 : Évolution du rapport signal à bruit optique tout au long d’une cascade de
6 amplificateurs à l’état d’équilibre. _____________________________________ 161
Figure 5.12 : Fonction de densité de probabilité du rapport signal à bruit optique pour
une cascade non optimisée et sans contrôle optique : a) à la sortie du 1er
amplificateur, b) au 3ième amplificateur, et c) à la fin de la cascade. ___________ 162
Figure 5.13 : Fonction de densité de probabilité du rapport signal à bruit optique à la
fin d’une cascade de 6 amplificateurs. ___________________________________ 162
Figure 5.14 : Diagramme de l’amplificateur hybride avec pompage distant. ________ 164
Figure 5.15 : Gain net en fonction des longueurs d’onde des canaux obtenu pour la
direction aval par chaque étage. ________________________________________ 166
Figure 5.16 : Gain et la figure de bruit obtenu dans les deux sens de propagation dans
le cas d’un système WDM dans la bande C. ______________________________ 166
Figure 5.17 : Gain et la figure de bruit obtenu dans les deux sens de propagation dans
le cas d’un système WDM dans la bande L._______________________________ 167

xiii
Liste des tables

Table 4-1 : Longueurs d’onde des pompes et leurs puissances pour 3 configurations
différentes d’amplificateur Raman large bande. ___________________________ 108
Table 4-2 : L’étendue du gain et du rapport signal à bruit en fonction de la
configuration de pompage et d’architecture de l’amplificateur hybride
Raman/EDFA. _______________________________________________________ 111
Table 4-3 : L’étendue du gain, du temps de monté et de l’excursion du canal survivant
pour différents schémas de pompage. ___________________________________ 124
Table 4-4 : L’étendue du gain, du temps de montée et de l’excursion du canal survivant
pour différente valeur de pompe. _______________________________________ 125
Table 4-5 : L’étendue du gain, du temps de montée et de l’excursion du canal survivant
pour différents types de fibre. __________________________________________ 127
Table 4-6 : L’étendue du gain, du temps de montée et de l’excursion du canal survivant
pour différentes longueurs de fibre et de puissance des canaux. _____________ 128
Table 5-1 : Les paramètres des EDFAs en vue de garantir la même qualité de service
pour tous les canaux WDM. ____________________________________________ 160
Table 5-2 : Le niveau de puissance des canaux WDM à l’entrée de la cascade._______ 160
Table 5-3 : Sommaire des simulations pour l’amplificateur hybride avec pompage
distant. ______________________________________________________________ 168

xiv
Chapitre

1
1 Introduction Générale

Sommaire :

1. Cadre général: _________________________________________________ 2


2. Motivation: ___________________________________________________ 2
3. Problématique: ________________________________________________ 5
4. Présentation du document: _______________________________________ 6
Introduction Générale

1. Cadre général:
Un changement radical dans les stratégies d’implémentation des réseaux a été
constaté au cours des dernières années. En effet, tout le design des réseaux ne tenait
compte que du trafic de la voix jusqu’à une date très récente. Ceci est entrain d’être
changé à cause de l’évolution rapide d’Internet ainsi que celle des nouvelles autres
applications réseaux. Il y a eu pour la première fois un dépassement dans le volume du
trafic généré par les données par rapport à celui généré par les communications
téléphoniques.

Ce changement nécessite des modifications dans les principes de conception, de


gestion et de contrôle des réseaux. D’ailleurs, les réseaux devraient être capables de
subvenir aux demandes croissantes aussi bien au niveau de la capacité que celle du
temps de service.

La solution serait de favoriser l’implémentation des réseaux optiques à tous les


niveaux. D’ailleurs, ces réseaux optiques ont prouvé leur capacité au niveau des liaisons
trans-océaniques ou dans les long-haul en utilisant SONET (Synchronous Optical Network).

Avec le bouleversement constaté dans l’évolution du trafic des données, on


commence à implémenter et à utiliser plusieurs longueurs d’ondes (WDM : Wavelength
Division Multiplexing) pour pouvoir rentabiliser les liaisons à fibres optiques existantes et
dans une étape future on serait amené à introduire les protocoles paquétisés directement
sur la couche physique. Ceci permettra d’une part d’augmenter la capacité des réseaux
et d’autre part de faire appel à des protocoles qui ont prouvé leur efficacité dans le
transfert de données.

2. Motivation:
L’application du WDM requière des performances spécifiques de la part des
amplificateurs optiques. Ces amplificateurs sont utilisés pour éliminer l’effet de
l’atténuation des signaux observés dans la fibre de transmission. Il est à signaler, qu’il
existe plusieurs types d’amplificateurs optiques comme les amplificateurs à fibre dopée

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 2


Introduction Générale

à l’erbium (EDFA), les amplificateurs Raman (RFA), les amplificateurs optiques semi-
conducteurs (SOA), etc…

Ces amplificateurs ont pris la place des répéteurs regénérateurs opto-électriques


puisqu’ils permettent l’amplification simultanée des canaux WDM et d’échapper à la
limitation de la capacité de transmission due à l’électronique.

Parmi les performances requises sur les canaux WDM, on peut citer le niveau de
puissance (qui pourrait engendrer des phénomènes non-linéaires dans la fibre) ainsi que
la qualité de service (QoS). On peut aussi ajouter le comportement des canaux au cours
du temps suite à une reconfiguration des réseaux, à la nature du trafic véhiculé et à l’état
de saturation des amplificateurs optiques. Ces facteurs peuvent affecter la performance
des canaux et engendrer des erreurs au niveau des récepteurs.

En effet, d’une part la variation du nombre des canaux actifs due à une
reconfiguration du réseau ou à la défectuosité d’un canal peut affecter le niveau de la
puissance totale dans un lien et il engendre la présence d’un comportement dynamique.
D’autre part, la nature du trafic elle-même, aussi bien dans les réseaux métropolitains
que dans les réseaux locaux, présente des périodes d’occupations et d’inoccupations
reliées à une arrivée aléatoire des paquets dans le temps. La nature du trafic affecte le
niveau de la puissance de chaque canal et par la suite le niveau de la puissance totale.
Enfin, la saturation des amplificateurs en puissance et la présence des phénomènes
comme la diphonie (cross-talk) et l’inter modulation du gain (cross gain modulation)
tendent à perturber les autres canaux placés sur les autres longueurs d’ondes qui
partagent une partie ou la totalité du chemin.

Bien que ces perturbations sont généralement petites et lentes dans un seul
amplificateur, mais leur amplitude et leur vitesse vont s’accroître le long d’une cascade
d’EDFAs [ZYS96]. D’ailleurs, les canaux survivants vont souffrir d’un grand nombre
d’erreurs, par exemple leur puissance va dépasser un certain seuil ou devenir très
inférieure pour garantir une bonne qualité de réception. Ces avalanches d’erreurs dans
les canaux survivants présentent des détériorations du service et elles sont absentes

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 3


Introduction Générale

dans les relais et les répéteurs électroniques, ce qui est inacceptable aussi bien pour les
fournisseurs d’accès que pour les usagers.

Avec l’accroissement rapide de l’utilisation des amplificateurs optiques dans les


systèmes WDM, la présence de ce phénomène est devenue un champ de recherche de
plusieurs équipes, dont leur but est d’éliminer les conséquences d’un trafic dynamique.

En effet, de nombreuses études ont été réalisées dans le but de comprendre le


comportement transitoire des amplificateurs à fibre dopée à l’Erbium [DES89, GIL89,
KO94, TAN98a]. Ces études ont permis de donner des résultats importants comme la
détermination du temps nécessaire pour la stabilisation de la puissance, la
détermination de l’excursion de la puissance de sortie et du rapport signal à bruit
optique (OSNR), ainsi que la proposition de nombreuses méthodes permettant
l’élimination de l’effet du régime transitoire à savoir les méthodes : contrôle de la
pompe, canal de contrôle, contrôle dynamique du gain optique (All optical gain
clumping), sur-pompage (over-pump) etc...

Ces études se sont limitées uniquement à la simulation de quelques scénarios


comme l’ajout et soustraction des canaux WDM et ce dans le but de visualiser le
comportement des canaux survivants.

Les premières tentatives qui se sont intéressées à l’étude du comportement


dynamique des EDFAs à la suite de l’application du trafic paquetisé ont été réalisées au
COPL [TAN98b, BON98a, KAR99].

Ces tentatives ont pour but d’avoir une idée réelle sur l’excursion du réservoir, des
puissances de sortie et du OSNR et ont pour objectif final la modélisation analytique
aussi bien du régime transitoire que du comportement dynamique des EDFAs. Cette
modélisation passe par la recherche des relations analytiques permettant la
détermination des paramètres optimaux capable d’éliminer au maximum l’effet du
régime transitoire. Elle permettra de maximiser les chances d’une meilleure détection
des signaux à la réception.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 4


Introduction Générale

Il est à signaler, que les amplificateurs Raman n’ont pas sollicité jusqu’à
maintenant aucun intérêt à l’étude de leur comportement dynamique. En effet, on s’est
intéressé jusqu’à maintenant seulement à l’étude du niveau du gain statique délivré en
fonction des architectures.

3. Problématique:
C’est dans ce cadre que s’inscrit mon projet de doctorat centré essentiellement sur
l’étude du comportement des amplificateurs à fibre face à un trafic auto-similaire. Il sera
question d’étudier le comportement dynamique de deux types d’amplificateurs fibrés à
savoir les amplificateurs à fibre dopée à l’erbium et les amplificateurs Raman. L’intérêt
porté sur l’étude de cette question est motivé par le souhait d’acheminer la fibre optique
jusqu’à l’usager final. Ceci implique l’utilisation des amplificateurs optiques dans les
réseaux d’accès et d’utiliser des protocoles comme Internet Protocole directement dans la
fibre.

En effet, avec les avancées technologiques dans le domaine optique surtout après
la commercialisation des amplificateurs dopés à l’erbium et les améliorations faites sur
la qualité des fibres et après l’apparition du multiplexage des longueurs d’ondes qui ont
permis d’accroître la capacité sans changer les infrastructures existantes. Tout cela
aiderait l’implémentation de nouveaux réseaux optiques étendus.

Ceci nécessitera la modélisation et l’optimisation de ces nouvelles infrastructures


d’une part pour tenir compte des nouvelles applications réseaux émergentes demandant
une grande largeur de bande qui ne peut être fournie que par les fibres optiques et
d’autre part, on s’oriente vers une évolution des services à la demande (c.à.d vers la
location des liaisons haut-débits) pour des applications comme la télé-conférence, la
télé-médecine, le transfert d’énormes bases de données et la téléphonie par Internet avec
la meilleure qualité possible.

Dans cet esprit, nos études seront orientées sur deux axes importants. Dans un
premier temps nous nous intéresserons aux EDFAs dans le but d’évaluer l’effet de

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 5


Introduction Générale

l’implémentation du protocole IP dans la couche physique puis nous vérifierons la


présence du comportement dynamique dans les amplificateurs Raman suite à des
scénarios d’ajout et soustraction des canaux.

4. Présentation du document:
Le présent document comprend quatre chapitres. Le deuxième présente deux
sections: une introduction générale sur les amplificateurs optiques, et une modélisation
mathématique du trafic paquetisé. Dans la première section consacrée aux
amplificateurs optiques, on s'intéressera en premier lieu à donner un aperçu sur les
communications optiques, puis il sera question de la modélisation des amplificateurs
optiques. Dans la seconde section consacrée à la modélisation mathématique du trafic, il
sera question de présenter des arguments sur l’utilité de la modélisation du trafic, ce qui
nous mènera à présenter quelques modèles de trafic auto-similaire.

Le troisième chapitre contribuera à la caractérisation des amplificateurs à fibre


dopée à l’erbium. Il comporte trois sections. La première consiste à comparer les
modèles mathématiques capables de simuler le comportement dynamique dans le but
de sélectionner celui permettant de simuler les paramètres mesurables à savoir : le gain,
la puissance de sortie des canaux, le rapport signal à bruit optique ainsi que la figure de
bruit. La seconde s’intéressera à l’effet de l’inter modulation du gain sur une cascade
d’EDFAs véhiculant un trafic auto-similaire. Cette étude a pour objectif d’étudier
l’impact du nombre des canaux et la densité du trafic sur le comportement des canaux.
La troisième section validera les modèles mathématiques utilisés dans nos simulations
par des mesures expérimentales.

Le quatrième chapitre est relatif à l’étude des amplificateurs Raman que ce soit
dans le cas statique ou dynamique. Il comprend trois sections. La première présente les
apports de l’utilisation des amplificateurs Raman dans les systèmes de communication
optique. La seconde présente une étude sur l’identification pour la première fois de la
présence de l’effet d’inter modulation du gain dans les amplificateurs Raman par le biais

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 6


Introduction Générale

des simulations et des mesures expérimentales. Enfin, la troisième section met en relief
les deux méthodes que nous avons proposées afin d’éliminer l’effet du comportement
dynamique dans les amplificateurs Raman.

Enfin le cinquième chapitre sera consacré aux techniques pour réduire les
fluctuations du gain dans les amplificateurs optiques. Ce chapitre comprend deux
sections essentielles : la première est consacrée à l’utilisation d’un étage de pré-amphasis
permettant d’assurer la même qualité de service sur tous les canaux d’une liaison point
à point, la seconde comportera des solutions d’amplification pour les réseaux d’accès. Il
est proposé d’utiliser un pompage distant pour assurer une solution totalement passive.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 7


Chapitre

2
2 Revue de la Littérature

Sommaire :

1. Introduction: __________________________________________________ 9
2. Amplificateur Optique: __________________________________________ 9
2.1. Aperçu sur les communications optiques : ____________________________ 9
2.2. Modélisation des amplificateurs dopés à l’erbium : ____________________ 14
2.3. Présentation des amplificateurs de Raman : __________________________ 24
2.4. Présentation des autres d’amplificateurs optiques : ____________________ 31
3. Modélisation mathématique du trafic: _____________________________ 33
3.1. La nécessité de la modélisation du trafic : ___________________________ 34
3.2. Aperçu sur quelques modèles du trafic:______________________________ 35
4. Conclusion: __________________________________________________ 44
Revue de la Littérature

1. Introduction:
Le présent chapitre porte en premier lieu sur les amplificateurs optiques. En
présentant tout d'abord un aperçu sur les communications optiques comprenant
l’évolution ainsi que les améliorations effectuées. Ensuite, il sera question de la
modélisation des amplificateurs optiques en passant en revue les caractéristiques ainsi
que les modèles qui les représentent.

En second lieu, on donnera un aperçu sur la modélisation mathématique du trafic.


Il sera question tout d’abord de préciser la nécessité de modéliser le trafic dans les
réseaux, ensuite de présenter quelques modèles de trafic. Puis on procède à présenter
quelques notions importantes sur les processus auto-similaire et possédant une
dépendance à longue mémoire.

2. Amplificateur Optique:
2.1. Aperçu sur les communications optiques :

2.1.1. Naissance de la communication optique:


Les communications au cours de ce dernier siècle ont été assurées dans la plus
grande partie soit par des lignes bifilaires ou par les câbles à paires torsadées. Ces deux
moyens ont constitué l’épine dorsale du vaste réseau de transmission d’information qui
a été réalisé au cours de la première moitié du dernier siècle. Mais ces moyens ont cédé
leur importance à la suite du développement des faisceaux hertziens, qui ont permis
entre autre d’utiliser les communications par satellite et cela à la suite du
développement des faisceaux hertziens centimétriques.

La découverte du laser au début des années 1960 par Maiman [SAL91], a ouvert
une nouvelle voie pour la recherche d’un troisième moyen de communication, qui n’est
autre que la communication optique. En plus les premières recherches ont donné
l’espoir d’établir un moyen de communication possédant une capacité de transmission

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 9


Revue de la Littérature

quasi-illimitée. Pour autant, il a fallu résoudre de nombreux problèmes avant qu’un


système de communication optique ne puisse devenir un produit commercial et capable
de trouver une place dans la panoplie des systèmes de transmission.

D’ailleurs, il a fallu au moins vingt-cinq ans pour que la fibre optique prenne une
place importante dans les transmissions sous-marines et les transmissions à grande
distance. En plus, elle tente d’entrer dans un vaste créneau à savoir les réseaux d’accès et
le domaine des télévisions par câbles.

2.1.2. Améliorations effectuées dans le domaine optique:


Une évolution énorme a été réalisée sur les fibres optiques, qui a permis d’une part
de diminuer la valeur de l’atténuation de la fibre de 100dB/Km dans les années 60 à 0,2
dB/Km de nos jours [LAC98] et d’autre part la fibre présente maintenant une
atténuation presque constante sur une large bande de fréquence. Cette diminution n’a
été possible qu’à la suite de l’amélioration faite sur le verre, ce qui permet d’envisager
de transmettre avec de grands débits.

Puis il a été question d’améliorer la portée des réseaux optiques, en essayant


d’agrandir la distance séparant deux répéteurs-régénérateurs opto-électriques de
quelques kilomètres à quelques dizaines de kilomètres. D’ailleurs en 1978, il a été
possible d’installer des systèmes travaillant sur une longueur d’onde optique de 0,8mm
avec un débit de 50Mbps avec un espacement entre deux répéteurs de 10Km.

Ceci a permis aux réseaux optiques de prendre une grande place parmi les autres
solutions existantes, surtout avec la multiplication des services et la grande demande de
transmission des applications multimédia. Cette grande demande a poussé vers
l’augmentation du taux de transmission qui a été freiné jusqu'à maintenant par les
répéteurs. En effet, ces répéteurs-régénérateurs opto-électriques convertissaient les
signaux optiques transmis en des signaux électriques pour les traiter, les amplifier, puis
ils les régénèrent en des signaux optiques pour les retransmettre de nouveau sur la fibre
et cela pour éliminer l’influence de l’atténuation observée sur le signal due à la distance

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 10


Revue de la Littérature

parcourue. Dès lors, on commence à réfléchir à une autre solution, étant donné que la
limitation de la capacité de transmission provient de la partie électronique de ces
répéteurs.

D’où l’idée de chercher à amplifier les signaux par une composante optique, qui
permettra d’échapper à la limitation sur la capacité de transmission et en même temps
capable d’amplifier tous les signaux dans les différentes longueurs d’onde
simultanément à l’inverse de ce qui est réalisé par les répéteurs-régénérateurs opto-
électriques.

2.1.3. Les amplificateurs optiques:

2.1.3.1. Les types d’amplificateurs optiques :

Les premières tentatives de l’application des amplificateurs optiques dans les


systèmes de communication optique remontent aux années 60. D’ailleurs les premières
expérimentations sur l’amplification utilisaient une fibre dopée aux terres rares qui a été
initiée par Koestner [KOE64] en 1964. Mais ces recherches sur les fibres dopées ont été
freinées jusqu’à une date très proche faute de l’existence de source continue puissante
capable de pomper suffisamment pour pouvoir amplifier les signaux.

Ceci a permis de s’intéresser aux amplificateurs à semi-conducteur et surtout à la


suite des progrès réalisés sur les lasers à semi-conducteur qui fonctionnent en continu
avec une fiabilité acceptable. Toutefois, ces recherches ont été freinées aussi puisque ces
amplificateurs présentaient une sensibilité à la polarisation des signaux et au problème
de diaphonie.

A ce moment là, une équipe dirigée par Payne [MEA87] à l’université de


Southampton a mené des recherches qui ont permis d’aboutir en 1987 par la présentation
du premier amplificateur à fibre dopée à l’erbium (EDFA). Aujourd’hui, ces
amplificateurs sont utilisés dans le domaine des transmissions de longue distance dans
la bande de 1550nm, alors que les amplificateurs à semi-conducteurs qui sont devenus

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 11


Revue de la Littérature

moins sensibles au phénomène de polarisation, se sont spécialisés dans les applications


fonctionnant dans la bande 1300nm.

Un autre type d’amplificateur a été utilisé qui est l’amplificateur Raman (RFA). Cet
amplificateur est basé sur l’effet non-linéaire de ‘‘Stimulated Raman Scattering’’ (SRS). Ce
type d’amplificateur n’a pas été utilisé au départ car il est caractérisé par un profil de
gain non constant par rapport aux longueurs d’ondes. D’ailleurs dans [CHR84], on a
même calculé la dégradation dans un système WDM ou les plus courtes longueurs
d’onde vont contribuer à l’amplification des plus longues longueurs d’onde ce qui
pourrait créer un dé-balancement dans l’intensité des canaux à la sortie d’un lien de
transmission. Toutefois, au cours des deux dernières années, un plus grand intérêt a été
manifesté par de nombreuses compagnies qui ont proposé des solutions qui l’utilisaient
totalement ou en partie. D’ailleurs SDL a suggéré d’utiliser l’effet Raman pour effectuer
le pompage à distance (Remote Pumping), ainsi que Lucent en vue d’augmenter la portée
des amplificateurs optiques à fibre [STR00].

Ce regain d’intérêt est justifié par de nombreux avantages offerts, à savoir un faible
niveau de bruit, une diphonie réduite, la simplicité dans l’implémentation, la flexibilité
de l’utilisation des longueurs d’ondes des signaux (puisque le profil de gain dépend
uniquement de la longueur d’onde de la pompe et non pas, comme dans le cas des
EDFAs, des sections efficaces du dopant).

Toutefois, les EDFAs se sont montrés plus attractifs pour être utilisés dans les
systèmes de communication à fibre optique. Lorsqu’on les compare aux amplificateurs à
semi-conducteurs, les avantages des EDFAs incluent plusieurs facteurs, parmi eux on
cite [DES94]:

faible consommation électrique,

gain plus élevé,

bande de fréquence plus large,

insensibilité à la polarisation,

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 12


Revue de la Littérature

diaphonie (Cross-talk) moins important,

bruit faible,

faible réflexion.

2.1.3.2. Architecture & Configuration :

Un EDFA possède deux architectures différentes et trois configurations possibles.


En effet, un EDFA peut être à étage unique ou à double étages. Jusqu’à maintenant,
l’architecture la plus répandue est celle à un seul étage.

Toutefois, ce choix pourrait être modifié dans le futur avec la grande demande en
capacité et le besoin d’utiliser des boosters au niveau des nœuds d’accès. Cela
nécessitera des EDFAs ayant plus de gain et moins de figure de bruit. Ces deux
demandes peuvent être satisfaites par l’architecture du double étages qui incorpore un
filtre entre les deux étages pour éliminer la partie de l’ASE développée par le premier
étage.

Concernant les configurations possibles, un EDFA pourrait avoir trois méthodes


différentes de pompage. En effet, il y est possible d’avoir le même sens de pompage que
celui des signaux ou un sens contraire ou bien possédant deux sources de pompage.

Il est à signaler qu’il est possible d’envisager d’utiliser une configuration hybride
des amplificateurs optiques permettant l’utilisation conjointe d’un amplificateur
distribué Raman suivie d’un amplificateur dopée à l’erbium. Le module Raman
permettait d’amplifier les signaux en contre-propagation.

Ceci a permettra d’augmenter la distance séparent deux amplificateurs successifs.


En plus, il va permettre d’augmenter la capacité des réseaux en passant d’une cadence
de transmission sur un canal par exemple de 10-Gbit/sec (OC-192) à 40-Gbit/sec (OC-
768) du fait que le processus d’amplification se fait sur une grande distance, par rapport
à la durée spatiale d’un bit ce qui permet de réduire au maximum la diaphonie et aussi
de réduire les contraintes sur le budget de puissance.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 13


Revue de la Littérature

2.2. Modélisation des amplificateurs dopés à l’erbium :


Avec tout l’intérêt qui a été porté aux EDFAs et parallèlement aux travaux
expérimentaux qui ont été réalisés, plusieurs tentatives de modéliser théoriquement les
EDFAs ont été effectuées. L’objectif de ces modélisations est d’une part l’optimisation
des amplificateurs et des réseaux et d’autre part la détermination du gain, du spectre et
des puissances de sortie. D’ailleurs, la première tentative de modélisation est celle qui a
été présentée par Giles et Desurvive [GIL91].

2.2.1. Les caractéristiques des fibres dopées à l’erbium:


Le phénomène de base dans un amplificateur à fibre est que par l’intermédiaire de
la pompe (qui est la source) une inversion de la population est réalisée. Cette inversion
permet d’exciter les ions Er3+ et les rendent actifs, ce qui est responsable de
l’amplification des signaux d’entrées.

Emission Emission
spontanée spontanée
amplifiée amplifiée

Signaux d'entrées
dans la bande de Fibre dopée à l'erbium Signaux amplifiés
1550 nm

Signal de
Signal de la
la pompe à
pompe
la sortie

Figure 2.1 : Représentation d’un amplificateur dopé à l’erbium.

2.2.1.1. Choix de l’erbium :

Parmi les critères de choix, qui ont été utilisés pour déterminer le meilleur dopant
capable d’amplifier les signaux optiques, on cite [DES94] :

1. La longueur de transition du laser doit être proche de 1,31 ou 1,55 µm, ce qui
correspond à la bande ayant le moins d’atténuation possible et qui pourra être
utilisée dans les communications optiques.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 14


Revue de la Littérature

2. La longueur d’onde de la pompe correspond à la transition débutant du niveau


fondamental doit être proche de la région infra-rouge (800 à 1500 nm).

3. Les transitions des signaux et de la pompe doivent être libres de l’effet de l’état
d’absorption excité.

Ces trois critères ont permis de limiter le choix à la famille lanthanides ou terres
rares, ce qui correspond à : praséodyme (Pr3+), néodymium (Ne3+) et erbium (Er3+).
D’ailleurs l’erbium est le plus utilisé parce qu’il fournit une transition amplificatrice à la
longueur d’onde 1550 nm, qui n’est autre que la région possédant le profil du gain le
plus homogène.

2.2.1.2. Les niveaux d’énergie de l’erbium :

Les niveaux d’énergie correspondant à chaque état atomique possible sont


représentés dans la figure suivante :

25 2
H9/2
4
F4/2
4
F5/2
20 4
F7/2
Energie (103 cm-1)

2
4
S3/2 H11/2
1220
1720
1660

980
15 4
F9/2
4
I9/2
10 4
I11/2
2750

1140
1680
850

514
630
715
790
850

5 4
I13/2
1480

1540
980
800
670
532
514
485
450
440
410

540

640

980

0 4
I15/2
Transition Absorption
Transition radiative
d'absorption par état excité
Figure 2.2 : Le diagramme des niveaux d’énergie visualisant les transitions possibles [fig. 4.4 et 4.30
page 238 et 278 DES94].

La figure (2.2) permet de visualiser d’une part les transitions possibles dans la
région visible et infrarouge, ce qui correspond à la région de la pompe et d’autre part les
transitions radiatives. En outre, cette figure nous permet de visualiser la transition de la
bande de longueur d’onde 1550 nm commençant du niveau 4I13/2 (niveau excité) et
allant au niveau 4I15/2 (niveau fondamental).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 15


Revue de la Littérature

Ceci nous permet de se limiter dans la modélisation des amplificateurs dopés à


l’erbium aux niveaux d’énergie : 4I11/2, 4I13/2 et 4I15/2 qui sont respectivement le niveau
excité, métastable et fondamental.

Mais il arrive que des transitions (absorption par état excité) vers des niveaux
supérieurs soient induites par la pompe ou par les signaux, ce qui donne la possibilité
d’avoir des électrons qui tombent de ces niveaux supérieurs vers les niveaux les plus bas
selon un processus de transition non radiative. Ce qui a un effet néfaste d’une part sur
l’intensité de la pompe et des signaux et d’autre part sur la diminution de la population
du niveau fondamental (voir figure 2.3).

2.2.2. Modèle de trois niveaux d’énergie :

2.2.2.1. Présentation du modèle de trois niveaux d’énergie :

Comme il a été décrit précédemment, le modèle le plus simple capable de


modéliser les EDFAs est celui qui tient compte des trois niveaux d’énergie 4I11/2, 4I13/2 et
4I
15/2.

Les ions d’erbium sont propulsés à des niveaux supérieurs par l’absorption de la
lumière à partir de la pompe à 980 nm (4I11/2) ou 1480 nm (4I13/2). Pour retourner à une
distribution équilibrée, les ions excités regagnent un niveau d’énergie inférieur à la suite
d’une :

émission spontanée où les ions retournent à un niveau d’énergie inférieur


spontanément après un certain temps qui n’est autre que le temps de vie de
l’état visité.

émission stimulée et cela à la suite du contact des ions excités avec des photons
incidents, qui ont pour origine les signaux d’entrées.

Les ratios en ions d’erbium de chaque niveau sont notés N1, N2 et N3 dont la
somme vaut 1. Pour avoir une bonne amplification des signaux d’entrées, on a besoin

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 16


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d’une bonne inversion entre les deux premiers niveaux et d’une pompe ayant un niveau
de puissance satisfaisant.

2.2.2.2. Équations aux vitesses :

On suppose que la valeur de l’intensité de la pompe et des signaux est constante


comme celle de la distribution en ions d’erbium à travers un plan transversal coupant la
fibre.

On définit R13 et R31 respectivement comme étant le taux de pompage à partir du


niveau 1 au niveau 3 et le taux de l’émission stimulé entre 3 et 1.

A partir du niveau d’énergie le plus haut, il y a deux possibilités de décélération


spontanée : la première radiative (avec un taux A3R = A32R + A31R ) et la seconde non radiative

(avec un taux A32NR ). Mais cette décélération spontanée à partir du niveau 3 est supposée

dans sa majorité non radiative ( A32NR >> A3R ). En plus on définit W12 et W21 respectivement

les taux d’absorption et d’émission stimulée entre les niveaux 1 et 2.

3 excité

R13 R31 A32NR A31R A32R

2 métastable
Energie

Émission stimulé

W12 W21
Pompage

Absorption

Émission
stimulé

A21R A21NR
stimulé

1 fondamental
Décélération
spontanée radiative et
non radiative

Figure 2.3 : le diagramme des niveaux d’énergie correspondant à un amplificateur basé sur un modèle
de trois niveaux d’énergie [fig. 1.1 page 6 DES94].

Concernant la décélération spontanée à partir du deuxième niveau vers le premier

1 avec A21 = 1 τ où τ est le temps de fluorescent. En plus la


est déterminé par A2 = A21R + A2NR R

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 17


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décélération spontanée à partir du deuxième niveau vers le premier niveau est supposée
dans sa majorité radiative ( A21R >> A21NR ).

Il serait alors possible d’écrire les équations aux vitesses correspondant aux taux
des ions présents dans chaque niveau [DES94]:

N1 + N2 + N3 = 1 (2-1)
∂N1
= - R13 N1 + R31 N3 - W12 N1 + W21 N2 + A21 N2 (2-2)
∂t
∂N 2
= W12 N1 - W21 N2 - A21 N2 + A32 N3 (2-3)
∂t
∂N 3
= R13 N1 - R31 N3 - A32 N3 (2-4)
∂t
avec :

- Aij : taux de décélération spontanée d’un niveau i à un niveau j.

- Wij : taux d’émission stimulée.

- Rij : taux de pompage.

2.2.3. Modèle de deux niveaux d’énergie :

2.2.3.1. Validité du modèle :

Il est vrai que le modèle de trois niveaux d’énergie est capable d’expliquer les
propriétés qui ont été observées sur les EDFAs, et même il a été utilisé pour optimiser
leur design. Mais il est possible de modéliser avec un modèle atomique ayant seulement
deux niveaux d’énergie, et qui est valide pour les EDFAs ayant une pompe à 1480 nm
puisque seuls 4I13/2 et 4I15/2 participent aux équations aux vitesses.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 18


Revue de la Littérature

2
W12 W21 A21 métastable

Décélération
spontanée
d'absorption

d'émission
stimulé

stimulé
taux

taux
fondamental
1
Figure 2.4 : le diagramme des niveaux d’énergie correspondant à un amplificateur basé sur un modèle
de deux niveaux d’énergie.

Toutefois, ce modèle de deux niveaux reste aussi une bonne approximation pour
les systèmes ayant une pompe à 980 nm puisque le nombre d’ions dans le niveau 4I11/2
est négligeable étant donné la durée de vie de ce niveau n’est autre que 1 µs.

2.2.3.2. Généralisation des équations aux vitesses :

En s’intéressant seulement aux deux niveaux d’énergie 4I13/2 et 4I15/2, les équations
aux vitesses se limitent à :

N1 + N 2 = 1 (2-5)
∂N 1 ∂N
=- 2 (2-6)
∂t ∂t
∂N 2
= W12 N1 - W21 N 2 - A21 N 2 (2-7)
∂t
D’ailleurs, pour une longueur d’onde λ k , il y a deux possibilités de transition, l’une

d’elles à partir du niveau 1 à 2 avec un taux d’absorption W12k due à la pompe et l’autre
du niveau 2 à 1 avec un taux d’émission stimulée W21k due aux flux d’entrée du kième
signal. W12k et W21k sont définis comme suit :

W =kσ ak Gk Pk z, ta f (2-8)
A νk
12

W21k =
a f
σ ek Gk Pk z, t
(2-9)
A νk
avec :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 19


Revue de la Littérature

- σ ka et σ ek sont les coefficients d’absorption et d’émission du kième signal,

- Gk est le facteur de confinement,

a f
- Pk z, t est la puissance du signal du kième signal,

- A est la surface effective de la section de la fibre,

- est la constante de Planck et

- ν k est la fréquence du kième longueur d’onde.

Ce qui peut être traduit dans le cas d’un amplificateur ayant une pompe et N
signaux par l’équation différentielle du premier ordre dans le cas d’un modèle à deux
niveaux d’énergie sous la forme:

a f
∂N 2 z , t a f
N z, t
=- 2
N
c a f
+ Â W12k N1 z, t - W21k N2 z, t a fh (2-10)
∂t τ k =0

toujours sous les hypothèses suivantes :

- pas d’état d’absorption excité,

- milieu largement homogène,

- pas de saturation par l’émission spontanée amplifiée.

2.2.3.3. Équations de propagation :

Au cours de sa propagation dans un milieu dopé, un signal est soumis à diverses


éventualités. Il peut être absorbé ou amplifié par émission stimulée.

a f a f a f
On pose Qk z, t [photons/sec] (avec Qk z, t = Pk z, t λ k c ) la valeur de la puissance
d’un signal à la longueur d’onde λ k , à la position z et à l’instant t. La valeur de cette

a f a f a f
quantité à la position z+dz serait Qk z + dz, t = Qk z, t + dQk z, t avec :

dQ a z, t f = u mW N a z, t f W N a z, t frρAdz
k k
k
21 2 -
k
12 1
(2-11)
= u mσ N a z, t f σ N a z, t frρG Q a z, t fdz
k
k
e 2 -
k
a 1 k k

ce qui nous permet d’avoir :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 20


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a f mb
dQk z, t
g a f σ rρG Q az, tf
= uk σ ek + σ ka N2 z, t -
k
a k k (2-12)
dz
qui n’est autre que l’équation de propagation d’un signal à travers un amplificateur
dopé à la position z Œ 0, L avec L est la longueur de l’amplificateur, ρ est la densité des
ions d’erbium et en tenant compte des deux sens de propagation possibles du signal
buk g
= ∓1 .

Ceci nous permet d’avoir une nouvelle forme de l’équation d’évolution du ratio
des ions d’erbium excités, qui n’est autre que :

a f
∂N 2 z , t a f
N z, t
=- 2 -
1 N
 uk
a f
∂Qk z, t
(2-13)
∂t τ ρA k = 0 ∂z

2.2.4. Notion du réservoir :


Avec une certaine approximation, les équations aux vitesses du modèle à trois
niveaux d’énergie ont été réduites par le passage au modèle à deux niveaux d’énergie.
Ce qui permettra de les résoudre numériquement.

Mais la détermination du comportement dynamique ne pouvait être connue que si


on résout un ensemble d’équations différentielles non-linéaires couplées de premier
ordre (2.12 et 2.13).

La complexité de la solution numérique de cet ensemble d’équations a motivé


plusieurs travaux dans le but de réduire cette difficulté.

Ceci a abouti dans un premier temps à la détermination d’une seule équation


transcendantale dans le cas d’équilibre décrite par Salah et al dans [SAL90]. Ils ont
développé une description analytique du comportement du gain d’un amplificateur
lorsque celui-ci est en équilibre.

En effet, à l’équilibre on a
a f
∂N 2 z , t
= 0 . Ce qui nous permet d’avoir une nouvelle
∂t
relation décrivant le comportement des ions excités à partir de l’équation (2.13). Il suffit

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 21


Revue de la Littérature

de rapporter cela dans l’équation de propagation (2.12) ce qui nous permettra d’avoir
une seule équation transcendantale nommée l’équation de Salah :

N
= Â Ak e - Bk P
out
out
P (2-14)
k =1

avec :
N N
-P out
= ÂP k
out
et P = Â Pkin sont les puissances totales à la sortie et à l’entrée,
in

k =1 k =1

in - α k L P in PkIS
- Ak = Pk e e ,

1
- Bk = ,
PkIS

- α k = ρGkσ ak ,

A
- PkIS = .
c
Gk σ + σ ek τ
a
k h
Une fois que la solution de l’équation (2.14) est connue, on peut directement
déterminer les puissances de sortie de chaque canal :

Pkout = Pkin eα k L exp


FG P - P IJ
in out

H P K k
IS
(2-15)

Puis, il a été question de l’équation différentielle ordinaire (ODE) déterminée par


Sun [SUN96]. Cette équation permettait de résoudre le comportement du gain d’un
canal directement :

τ
d IS
dt
af af
Qk Gk t + QkIS Gk t + QkIS Ak

R| F Q G atf - cG IS 0
h a f
+ Akj exp - t τ + Akj I - 1U| (2-16)
= - Â Q at fSexpG
N

|T H
in k k kj
JK V|
W
j
j =1 QjIS

Une fois on connaît la solution de cette équation, il serait possible de connaître le


gain de tous les autres canaux selon :

af af c
QjIS G j t = QkIS Gk t - Gkj0 + Akj exp - t τ + Akj h a f (2-17)

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 22


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avec :

A
- QkIS = est la puissance de saturation intrinsèque à λ k en [ph/s],
c
Gk σ + σ ek τ a
k h
af af
- Gkj t = QkIS Gk t - QjIS G j t , af
- Akj = QkIS Ak - QjIS Aj ,

- Gkj0 = QkIS Gk0 - QjIS G j0 ,

- Gk0 gain déterminé par les conditions initiales.

Ce dernier développement a permis de déterminer le paramètre caractérisant les


amplificateurs dopés à l’erbium, qui n’est autre que le taux d’ions d’erbium excités. En
effet la puissance de sortie d’une longueur d’onde dépend du gain de l’EDFA, qui ne
dépend que du nombre d’ions excités. D’ailleurs pour cette raison que Bononi et al
[BON98b] ont pu introduire la notion du réservoir.

En effet, l’équation (2.12), décrivant la propagation des signaux, a été divisée par
Qk π 0 , multipliée par dz puis on intègre le long de l’amplificateur z Œ 0, L , nous
permettra d’obtenir le gain d’une longueur d’onde λ k définie par :

σT 
Gk ( t ) = Γ k  k r ( t ) − ρσ ka L  k = 0,1, ,N (2-18)
 A 
avec :

LM OP
af
- Gk t = uk
D

z
0
L dQk
Qk
Q out (t )
= ln kin
N
Qk (t )
: le gain logarithmique,
Q
af D

z L
a f
- r t = ρA N2 z, t dz : le nombre total des ions excités et nommé réservoir variant
0

entre 0 et rM = ρAL .

Puis, à partir de l’équation (2.13) qui sera multipliée par dz puis intégrée le long de
l’amplificateur z Œ 0, L , on obtient alors :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 23


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∂r taf
=-
rt N
af m af
- Â Qkout t - Qkin t a fr (2-19)
∂t τ k =0

Ensuite, en utilisant les équations (2.18) et (2.19), on obtient alors :

af
∂r t
=-
rt af
N
a fm
+ Â Qkin t 1 - exp Gk r(t ) a fr (2-20)
∂t τ k =0

Cette équation différentielle est plus facile à manier que celles déjà déterminées
auparavant.

Il est à préciser qu’au cours de ces développements, deux choses ont été négligées
à savoir les états excités absorbants ainsi que la saturation introduite par l’émission
spontanée amplifiée (ASE). Plusieurs tentatives ont permis de quantifier la contribution
de l’émission spontanée [GEO92]. Pour cette raison, il y a eu une mise à jour de
a f
l’équation (2.20) en ajoutant le terme QASE r ( t ) (voir [BON98c]) qui n’est autre que le flux
généré par l’émission spontanée amplifiée :

a f b a f g af af σ em r t
M
QASE r ( t ) = Â 4 Gm r ( t ) - 1 Dν (2-21)
m =1 σ Tm r t - σ am rM m
Le facteur 4 est pour permettre de tenir compte des deux sens de propagation et
des deux types de polarisation. La sommation a été effectuée sur des bandes de largueur
Dν m pour m=1,...,M où la valeur de l’ASE est non négligeable.

2.3. Présentation des amplificateurs de Raman :

2.3.1. Principe:
L’effet Raman est un processus de diffusion non linéaire dans lequel la lumière
incidente interagit avec la vibration des molécules dans la fibre [AGR95]. Dans la
diffusion ordinaire ou spontanée de Raman (Ordinary or Spontanous Raman Scattering :
ORS), la lumière incidente (et agissante comme une pompe) est diffusée naturellement
avec un déplacement vers les hautes fréquences (Stokes frequency). La diffusion dépend
exclusivement de l’intensité de la pompe.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 24


Revue de la Littérature

D’ailleurs, si la puissance de la pompe augmente, atteint ou dépasse un certain


seuil, la diffusion Raman devient un processus stimulé. En effet, la pompe perd
soudainement sa puissance en la fournissant au profile des signaux ayant des
fréquences plus hautes (Stokes) et s’épuise à travers la diffusion stimulée de Raman
(Stimulated Raman Scattering : SRS).

2.3.2. Diffusion Raman:


La diffusion spontanée Raman a été prédite par Smekal en 1923 et elle a été
observée par C. V. Raman en 1928. Ce phénomène est réalisé en interaction avec le
milieu et un déplacement des fréquences des photons diffusés. Dépendant de l’état
quantique du milieu, la nouvelle fréquence peut être plus grande ou plus petite que la
fréquence originale ω.

Milieu de diffusion
Raman
Lumière
incidente ωS=ω−ωv
ωA=ω+ωv
ω
Lumière
diffusé
Figure 2.5 : Diffusion de Raman spontanée avec ωv est la fréquence de vibration du milieu.

Avec une onde incidente à la fréquence ω, il y a trois ondes à la sortie aux


fréquences ωS=ω-ωv, ω, ωA=ω+ωv, avec ωv est la fréquence de vibration du milieu liée à
la diffusion Raman. La fréquence de Stokes ωS est la fréquence crée quand les molécules
sont à leurs état de vibration d’équilibre, comme il est décrit dans la figure (2.6).

ω ωStokes ω ωAnti-Stokes

ωVibration ωVibration

Figure 2.6 : Diagramme des niveaux Stokes et anti-stokes.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 25


Revue de la Littérature

La fréquence d’anti-Stokes ωA est la fréquence résultante lorsque les molécules sont


dans un état excité.

L’ORS a été utilisé depuis 1931 dans la chimie et la spectroscopie moléculaire pour
devenir la principale méthode non destructive pour l’analyse chimique. En effet, le
déplacement des fréquences a permis de déterminer la structure et le type des liens
d’une molécule.

En 1962, Woodburg a essayé une intra-cavité de Nitrobenzine pour créer un laser


rubis relayé (Q-Switched ruby laser) pour obtenir un générateur de pulse de courte durée
ayant une grande intensité [WOO62]. Il a remarqué un gain exponentiel et une
disparition inattendue de quelques fréquences lorsqu’il a enlevé les cellules du
Nitrobenzine. Ce qui a été observé n’est autre que le SRS.

SRS agit en changeant la polarité du milieu et par conséquent en modifiant la


susceptibilité diélectrique χ due au battement entre les ondes de la pompe et du Stokes à
la fréquence de vibration ωv. Ce changement permet un couplage entre les champs du
Stokes et celui de la pompe.

2.3.3. Modélisation mathématique des amplificateurs Raman:

2.3.3.1. Modèle simplifié:

Dans le but de comprendre l’effet Raman et plus particulièrement l’amplification


des signaux par une pompe qui les précède, il est utile de représenter la courbe du gain
Raman et l’évolution de l’intensité de la pompe tout au long de la fibre en utilisant un
modèle simple dans lequel : (1) la population des molécules en vibration n’est pas
saturée, (2) la pompe n’est pas épuisée et (3) on ne fait appel seulement qu’aux intensités
et non pas aux champs dans les équations de propagations.

Parmi les modèles qui ont été étudiés, on cite celui décrit dans [AGR95]. Dans ce
modèle, l’intensité de la pompe Pp , varie en fonction de la distance (z) en tenant en

compte seulement de l’effet de l’atténuation de la fibre :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 26


Revue de la Littérature

Pp ( z ) = Pp ( L ) e −α ( L − z ) (2-22)

Alors que la propagation des signaux est affectée par le gain Raman et par
l’atténuation de la fibre suivant l’équation suivante :

∂Ps ( z )
= −α Ps ( z ) + g R Pp ( L ) e−α ( L − z ) Ps ( z ) (2-23)
∂z
L’intensité du signal résultant est régit alors par la relation suivante :

−α z + g R Pp ( L ) exp α ( z − L ) Leff ( z ) 


Ps ( z ) = Ps ( 0 ) e (2-24)

1 − e −α z
avec Leff ( z ) = est la longueur effective à l’abscisse z.
α

2.3.3.2. Modèle de la propagation bi-directionnelle :

L’analyse de la propagation des signaux bi-directionnels dans la fibre est


essentielle pour diverses applications comme les amplificateurs discrets de Raman, les
systèmes avec un gain Raman distribué, ainsi que les systèmes WDM avec un flux de
signaux bi-directionnels.

Cette analyse tient compte des effets linéaires et non-linéaires comme :

La diffusion de Rayleigh en contre-propagation comme résultat aux réflexions


multiples des signaux lancés,

La diffusion Raman-stimulé qui peut mener à un échange d’énergie entre les


ondes se propageant en co-propagation et contre-propagation,

La diffusion Raman spontané des signaux qui se fait dans les deux directions
avec un déplacement des fréquences.

Pour décrire de tel phénomène, les équations décrivant la propagation des signaux
dans un sens doivent tenir en compte des signaux dans l’autre sens sachant que
l’intensité des signaux lancés dans les deux sens formera les conditions limites pour ces
équations.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 27


Revue de la Littérature

Les équations de propagations, qui régissent l’évolution de l’intensité des pompes,


signaux et de l’émission spontanée dans les deux sens de propagations dans les
amplificateurs Raman en tenant compte de la diffusion de Rayleigh ainsi que la
dépendance à la température, peuvent être écrits sous la forme suivante :

∂P ± ( z ,ν )
= ∓α (ν ) P ± ( z ,ν ) ± γ (ν ) P ∓ ( z ,ν )
∂z
G (ν − µ ) ±
± P ± ( z ,ν ) ∑ R  P ( z , µ ) + P ∓ ( z , µ ) 
µ K A
eff eff

 
G R (ν − µ ) ± 1 (2-25)
± ν∆ν ∑  P ( z , µ ) + P ( z , µ )  1 + 

(ν − µ ) 


ν ≺µ Aeff  
 e  KT 
− 1 
 
G R (ν − µ )  1 
∓2 ν∆ν P ( z ,ν ) ∑

 1 +  (ν − µ )  
ν ≺µ Aeff  
 e  KT  − 1 

ou les symboles + et – dénotent la direction de propagation et :

bg
- α ν l’atténuation due à la fibre,

- γ bν g le coefficient de diffusion de Rayleigh,

- GR (ν − µ ) le coefficient du gain Raman entre les composantes fréquentielles ν et

µ,

-Keff est le facteur de polarisation entre la pompe et les signaux,

-Aeff est la section efficace de la fibre,

- constante de Planck,

- K est la constante de Boltzmann,

- T est la température absolue de la fibre.

Il est à signaler que l’équation (2.25) n’est autre qu’un compromis entre trois
versions qui figurer dans trois références différentes [KID99, MIN00, NAM01].

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 28


Revue de la Littérature

En vue de clarifier mon choix, il m’est apparu que le modèle de Kidorf ne conserve
pas le nombre des photons en opposition avec les deux autres modèles. En plus, dans ce
même modèle le terme de l’épuisement dû à l’émission spontanée ne dépend pas de la
puissance de la pompe mais seulement de la puissance émise de l’émission spontanée.
En réalité, l’origine de l’émission spontanée est l’existence des photons de la pompe due
à la diffusion Raman et non pas lié aux photons émis spontanément.

Par contre le dernier modèle ne tient pas compte du facteur de polarisation. En


plus, le terme lié à l’émission spontanée est deux fois plus grand par rapport au modèle
de Min. Il est à signaler que ce dernier modèle considère que la section efficace dépend
uniquement des fréquences de la pompe. Mais elle doit dépendre aussi des fréquences
des signaux. En réalité, cette revendication découle du fait que le coefficient du gain
tient compte déjà de cette dépendance.

Ces équations peuvent être résolues avec un algorithme itératif en utilisant le


quatrième ordre de la méthode Runge-Kutta.

Les calculs seront faits avec un pas constant ce qui nous permettra de déterminer
l’évolution de l’intensité des pompes, des signaux et de l’émission spontanée en
connaissant les conditions initiales jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que les fluctuations sur
les intensités dans les deux sens de propagations sont minimes.

P+(z=0) P+(z=L)
connu -diffusion de Rayleigh, inconnu
-diffusion de Raman stimulé
-diffusion Raman spontannée
P-(z=0) -.... P-(z=L)
inconnu connu

z=0 z=L
Figure 2.7 : Détermination itérative de l’évolution de la puissance des pompes, des canaux et de
l’émission spontanée en incluant tous les phénomènes.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 29


Revue de la Littérature

Comme la résolution spatiale dans les amplificateurs Raman peut être sur des
grandes distances et en plus ils peuvent faire appel à de nombreuses pompes ainsi que
plusieurs signaux, ce qui augmente le temps nécessaire pour effectuer les calculs.

Min et al [MIN00] ont remarqué qu’il est possible d’utiliser le modèle d’analyse de
la puissance moyennée (Average Power Analysis) pour réduire les temps de calcul.

2.3.3.3. Modèle d’analyse de la puissance moyennée :

Le modèle de l’analyse de la puissance moyennée a été utilisé pour la première par


Hodgkinson pour étudier les amplificateurs dopés à l’erbium en 1991 [HOD91, HOD92].
Dans ce modèle, la fibre dopée est divisée en N sections ou chacune ayant une largeur h.
L’évolution des puissances sera moyennée et déterminée sur les N+1 points discrets.

L’équation (2.25) peut être ramener à :

∂P ± ( z ,ν )   γ (ν ) P ∓ ( z,ν )  
= ( −α (ν ) + A ( z ,ν ) ) P ( z ,ν ) + ν∆ν  B ( z ,ν ) +
±
 (2-26)
∂z   ν∆ν  
avec

 
GR (ν − µ ) ± GR (ν − µ )  1 
A ( z ,ν ) = ∑  P ( z , µ ) + P ( z , µ )  − 2 ν∆ν ∑

1 + 
µ K eff Aeff  ν ≺µ Aeff (ν − µ ) 


 e KT 
− 1 

 
GR (ν − µ )  1 
B ( z ,ν ) = ∑ 1 +  (ν − µ )  
ν ≺µ Aeff 
 e KT 
− 1

En supposant que P ± z ,ζ b g et P bz,ζ g peuvent être substituer par leur valeur


moyenne ce qui nous permet d’éliminer la composante spatiale dans l’équation


précédente. Ce qui nous permettra de réduire l’équation (2.26) à la forme suivante :

bg
∂Pi ± z
= D + CPi ± z bg (2-27)
∂z
qui admet une solution de la forme :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 30


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b g
Pi ± z + h = Pi ± z e Ch + bg c
D Ch
C
e -1 h (2-28)

avec

bg
· C = A z -α

 γ (ν ) P ∓ ( z ) 
· D = hν∆ν  B ( z ) + 
 ν∆ν 
 

où la puissance moyenne sur un pas d’évolution est :

bg
Pi ± z =
1
h z0
h
c h
Pi in e Cz +
D Cz
C
e - 1 dz

G -1 D F G -1 I
(2-29)

lnbG g C GH lnbG g JK
= Pi in i
+ -1 i

i i

avec

Gi = exp od Abzg - α iht (2-30)

Il est à préciser que l’expression des équations (2.29 et 2.30) diffère de celle qui a
été trouvé dans les articles de référence, car les auteurs ont omis d’ajouter la condition
limite lors de l’intégration.

2.4. Présentation des autres d’amplificateurs optiques :


A l’amplificateur à fibre dopée à l’erbium et à l’amplificateur de Raman distribué,
il faut signaler qu’il existe d’autre forme d’amplificateur optique. Dans ce qui suit, on
présentera deux autres types à savoir les amplificateurs semi-conducteurs (SOA) et les
amplificateurs à guide d’onde dopé à l’erbium (EDWAs).

2.4.1. Les amplificateurs semi-conducteurs:


Les amplificateurs semi-conducteurs sont essentiellement des lasers semi-
conducteurs avec des miroirs de faible réflexion aux deux extrémités. Il arrive qu’on
surnomme un SOA comme étant un laser pauvre ou le laser comme un SOA avec une

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 31


Revue de la Littérature

boucle de retour (feedback). Les amplificateurs semi-conducteurs ont été les premiers à
être proposé comme étant des amplificateurs optiques.

La lumière est guidée d’une facette à l’autre à travers un milieu de gain qui émit
dans des directions aléatoires. Le milieu de gain peut être pompé par une pompe
électrique ou optique. Les deux méthodes excitent le milieu semi-conducteur et
permettent de relaxer des particules qui sont cohérentes avec le signal.

Les SOAs peuvent être désigner pour fournir du gain pour n’importe quelle
longueur d’onde ou on peut faire fonctionner un laser semi-conducteur. D’ailleurs, on
trouve des SOAs pour la région 1310, 1450, 1510 ou même dans la bande C et la bande L.

Puisque le gain des SOAs n’est pas plat comme le cas des EDFAs, les
amplificateurs semi-conducteurs conviennent généralement pour des applications avec
une seule longueur d’onde plutôt que pour des applications utilisant plusieurs
longueurs d’ondes.

Les amplificateurs semi-conducteurs ont eu la réputation d’être bruyants. Le bruit


provient de l’émission de la lumière dans toutes les directions, avec une partie qui est
émise dans la même direction que le signal, mais avec des longueurs d’ondes différentes
et des phases différentes.

Une des autres caractéristiques des SOAs, est sa réponse rapide face au signal
d’entré (de l’ordre de nano-secondes) qui est très inférieur au temps de réponse d’un
EDFA (de l’ordre de qq. micro-secondes). Ce qui constitue un avantage supplémentaire
pour les SOAs pour permettre de fonctionner comme une porte optique rapide (Optical
Gate) [STU00] dans les routeurs optique ou comme un convertisseur de longueur d’onde
[CAO01] dans les systèmes de routage optique en plus d’être un amplificateur.

Mais cet avantage peut devenir un inconvénient si le SOA est utilisé pour amplifier
plusieurs longueurs d’ondes qui fluctuent au cours du temps. En plus, les SOAs
présentent une dépendance à la polarisation et ils ont une puissance de sortie limite ce

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 32


Revue de la Littérature

qui constitue une limitation pour être un amplificateur de puissance. Un des autres
inconvénients des SOAs, c’est qu’il présente une diphonie importantes [SCH99].

2.4.2. Les amplificateurs à guide d’onde dopés :


Les amplificateurs à guide d’onde dopés sont une modification des amplificateurs
à fibre dopée. La version guide d’onde diffère de celle en fibre, elle est faite entièrement
dans un Planar substrate, ce qui lui permet d’être intégrer avec d’autres composantes
planar, comme les diviseurs de puissance ou les multiplexeurs.

Les amplificateurs à guide d’onde dopés à l’erbium maintiennent la polarisation à


l’inverse des EDFAs, mais au moins ils sont moins sensibles à la température.

Due à leur intégration, les EDWAs sont moins coûteux que les EDFAs. Ce qui
représente un avantage sérieux en faveur de leur déploiement futur. D’ailleurs, ils
peuvent être utilisés pour réaliser des lasers à cavité (DFB), un générateur de pulse,
horloge optique ou un oscillateur.

Toutefois, il reste quelques problèmes à résoudre comme le couplage entre la fibre


et le guide d’onde et les pertes de propagation. Concernant les pertes de propagation, il
y a un compromis avec le niveau du dopage. En effet, avec un haut niveau de dopage,
on a besoin à avoir des pompes plus fortes mais ceci peut causer des problèmes de
diffusion (Signal Scattering). A l’inverse, si on opte pour un faible niveau de dopage, on
obtiendrait alors un faible niveau de gain par unité de longueur et ce qui nous oblige à
avoir de long guide d’onde.

3. Modélisation mathématique du trafic:


Que se soit dans l’analyse de performance ou dans le design des réseaux de
communication, la modélisation du trafic est très importante. En plus avec
l’introduction des nouvelles applications, les caractéristiques du trafic des données ont
changé.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 33


Revue de la Littérature

Avec la grande demande manifestée par les nouvelles applications multimédia qui
incorporent la voix, l’image animée et le texte, tous les regards se sont centrés sur
l’élaboration de nouveaux protocoles pouvant travailler avec des hauts débits. Ceci a
permis à SONET (Synchronous Optical Network) de voir le jour en 1994, qui est un
standard pour les communications optiques à très haute capacité. D’ailleurs
aujourd’hui, il est l’épine dorsale du réseau mondial. Il est basé sur le multiplexage
synchrone des signaux, puis il les code pour pouvoir harmoniser les séquences et
échapper de cette façon à des longues séquences de ‘‘0’’ ou de ‘‘1’’.

Mais les applications développées pour le réseau ou qui seront développées,


demandent des taux de transmission différents où les dernières versions des protocoles
adoptant la commutation de paquets ont prouvé leur efficacité puisqu’ils :

acceptent les services à des taux de transmission différents (VBR),

permettent les opérations de multi-points à multi-points,

permettent l’intégration des services et

partagent les ressources.

La seule contrainte dans le trafic paquetisé est la présence des avalanches (brust
mode). Ce qui nous mènera à étudier l’impact direct de la réponse dynamique des
amplificateurs optiques à la suite d’un trafic paquetisé.

3.1. La nécessité de la modélisation du trafic :


La caractérisation du trafic de données joue un rôle crucial dans l’analyse des
performances et dans la conception des réseaux de communication.

Comprendre les modèles du trafic des réseaux d’ordinateurs aidera dans la


conception de meilleurs protocoles, le design de meilleures topologies de réseau, la
construction de meilleurs routeurs et donc fournira un meilleur service pour l’usager.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 34


Revue de la Littérature

La nature et les caractéristiques du trafic dans les réseaux ont complètement


changé par rapport à tout ce qui a été observé avant les années 1980. Ce changement est
dû à plusieurs raisons :

l’accroissement soudain et exponentiel au cours des dernières années du


nombre de machines inter-connectées dans le réseau,

l’introduction et l’intensification de l’utilisation d’applications sur le réseau,


comme www, gopher, newsgroupes, accès distant (telnet), messagerie
électronique, etc. Ce qui a provoqué une augmentation du volume
d’échanges de données sur le réseau de plusieurs ordres.

D’ailleurs, pour donner un sens à ce qui a été dit auparavant et pour justifier le
besoin nécessaire d’une meilleure compréhension des caractéristiques du trafic, on
traduira cette citation à partir de [PAR93] ‘‘… on n’a pas encore compris le comportement du
trafic des données en communication. Après un quart de siècle de communication, les chercheurs
sont dans l’incapacité de fournir un modèle adéquat pour le trafic. Aujourd’hui on doit prendre
des décisions concernant la façon de configurer les réseaux et construire des composantes basées
sur des modèles non adéquats.’’

3.2. Aperçu sur quelques modèles du trafic:

3.2.1. Historique et évolution des modèles de trafic:


Les modèles stochastiques du trafic paquetisé utilisés dans le passé ont
exclusivement une nature Markovienne ou plus généralement à mémoire courte. Ces
modèles de trafic, connu maintenant comme étant un ``modèle classique``, supposent un
taux d’arrivée Poisonnien et une longueur de message exponentielle.

Les modèles des sources de données avec ces caractéristiques ont été utilisés dans
l’analyse et la modélisation du premier réseau ARPANET. D’ailleurs, il y a eu un accord
entre les données réelles et les résultats générés à partir du modèle des files d’attente, ce
qui a donné une grande satisfaction de ce modèle.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 35


Revue de la Littérature

Mais cette concordance n’est plus d’ordre du jour entre ce premier modèle et le
trafic actuel dans les réseaux.

3.2.1.1. Cas du réseau téléphonique :

Il est important de noter, que le réseau téléphonique a bénéficié pour une longue
durée du modèle classique du fait que la durée d’une communication téléphonique est
distribuée exponentiellement.

Ce modèle classique a contribué d’ailleurs à une meilleure compréhension de son


comportement interne et même dans la conception des systèmes.

Mais des études récentes [DUF94] ont montré que la durée d’une communication
peut être mieux décrite en utilisant une distribution queue-lente (Heavy-tailed) avec une
possibilité d’avoir un rapport variance à la moyenne infinie.

Ces caractéristiques sont contraires à ceux de la distribution exponentielle. La


raison la plus valable justifiant cette non correspondance, est que les nouveaux systèmes
téléphoniques sont utilisés maintenant non seulement pour les communications vocales
mais de plus en plus pour des accès distants et pour de nouveaux services télématiques.

Apparemment ces nouveaux services, ont légèrement modifié les caractéristiques


puisqu’ils partagent le réseau, ce qui a provoqué d’une part une augmentation du
volume total du trafic et d’autre part un changement de la distribution des durées des
appels.

3.2.1.2. Cas du réseau reliant les ordinateurs :

Similairement, au milieu des années 80, les modèles classiques du trafic sont
devenus moins appropriés pour ce genre de réseau puisque les performances attendues
et les données réelles ne correspondent plus.

Ceci est devenu un résultat normal à la suite d’une utilisation différente du réseau.

Plusieurs études ont indiqué qu’il y a un accroissement considérable du volume du


trafic circulant sur les réseaux informatiques. On estime à 20% l’évolution trimestrielle

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 36


Revue de la Littérature

du trafic généré par internet. Mais aussi ils ont remarqué un changement quantitatif de
la nature du trafic généré par les nouvelles applications réseaux, comme www, gopher,
newsgroups qui sont légèrement différentes par rapport aux applications traditionnelles
comme le transfert de fichier (FTP), accès distant (telnet) et la messagerie électronique
(SMTP). Ces nouveaux types de trafic ont pu changer toutes les caractéristiques du trafic
dans les réseaux d’ordinateurs.

Comme résultat de ces observations et de ces nouvelles tendances, les recherches


ont été intensifiées dans le domaine de la caractérisation du trafic et ainsi que leur
implication dans le design des ordinateurs.

Le concept du ``train de paquet`` a été introduit en 1986 [JAI86]. Ce modèle suppose


qu’un groupe de paquets voyage ensemble comme un train contrairement au modèle
poisonnien qui suppose que les paquets sont indépendants. Ce concept constitue la
référence pour le modèle d’une source ON/OFF basé sur les observations faites sur les
flux des paquets qui manifeste des apparitions sporadiques.

Une des caractéristiques du trafic dans les réseaux découverte il y a de cela


quelque années est la dépendance à mémoire longue [COX84]. Cette particularité a été
trouvée dans les réseaux locaux [LEL94] et aussi dans les réseaux métropolitains
[KLI94a]. En plus le trafic dans les réseaux locaux est auto-similaire (fractal) [LEL93].
Une caractéristique non trouvée dans le trafic des réseaux métropolitains [KLI94b] mais
qui apparaît seulement comme asymptotiquement auto-similaire.

3.2.2. Présentation du modèle auto-similaire:


Les processus à mémoire longue et auto-similaire ont été étudiés au milieu du
dernier siècle. Ils ont été découverts expérimentalement puis introduits
mathématiquement dans de nombreux domaines de la science, comme l’économie et les
statistiques.

Au cours de ces dernières années, ces processus ont été utilisés pour modéliser le
trafic dans les réseaux de communication moderne que se soit dans les réseaux locaux

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 37


Revue de la Littérature

Ethernet ou dans les réseaux métropolitains. Ce choix a été motivé à la suite des
observations statistiques réalisées sur le trafic.

Dans le but de se familiariser aux caractéristiques des processus auto-similaires, il


sera question dans ce qui suit de présenter quelques notions importantes.

3.2.2.1. Processus stationnaires :

On s’intéressera aux processus stochastiques à temps discret et plus


particulièrement aux processus stochastiques stationnaires au sens large, c’est à dire aux
processus à covariance stationnaire.

En effet, un processus stochastique X = Xt l q est à covariance stationnaire si la


moyenne et la variance existent et elles sont indépendantes du temps et si l’auto-
covariance est indépendante par translation dans le temps :

1. E Xt = µ < •, "t Œ¿,

a f = σ < •,
2. E Xt - µ
2 2
"t Œ¿,

3. E a X - µ fa X - µ f = γ
t t+k k < •, a f
" t, k Œ¿2

Il est à rappeler que la définition de la fonction d’auto-corrélation ρ est :

af
ρk =
b
cov Xt , Xt + k g (2-31)
b g b g
var Xt var Xt + k

et étant donné que notre processus est à covariance stationnaire, alors la fonction d’auto-
corrélation ρ est sous la forme :

ρk =a f γ σak f (2-32)

En plus, un processus stationnaire admet un spectre continu avec une fonction de


densité spectrale de puissance S w af pour tout w Œ -π , π qui n’est autre que la
transformée de Fourier de la fonction d’auto-corrélation, c’est à dire :

af af

1
Sw =

Âe
k =-•
- jwk
ρk (2-33)

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 38


Revue de la Littérature

3.2.2.2. Processus à mémoire longue :

Étant donné un processus stochastique stationnaire X = Xt , on introduit le l q


processus des moyennes issu de X défini tel que :

Xta m f =
d Xa f
t -1 m +1
+ + Xtm i (2-34)
m
Cette nouvelle série est très utile pour décrire les propriétés des processus à
mémoire longue. En plus, elle est stationnaire pour tout m , avec une fonction d’auto-

af
covariance γ a m f k , de variance var X a m f d i d i
et fonction d’auto-corrélation ρ X a m f . Sa

variance peut être exprimée en fonction de var X et γ k comme ce qui suit : af af


d i {
var X a m f = E X a m f} - En X a f s
2 m 2

vara X f 2
 am - k f. γ ak f
m
= + 2
(2-35)
m m k =1

vara X f 2
  γ a hf
m -1 k
= +
m m2 k =1 h =1

Pour qu’un processus stochastique X = Xt l q (à covariance) stationnaire soit de


mémoire longue, il doit vérifier les propriétés suivantes :

 ρak f = • ,

1.
k =1

2.la densité spectrale est singulière à l’origine,

d i
3. m. var X a m f Æ • si m Æ • .

Les deux premières propriétés sont équivalentes, mais la troisième n’est


équivalente aux deux premières que sous certaines conditions [COX84].

Ces propriétés ne sont pas vérifiées par les processus de Markov (que ce soit pour
le cas du processus de Poisson ou le processus de Poisson doublement stochastique).
D’ailleurs, les processus de Markov, qui sont des processus à mémoire lente, vérifient
les propriétés suivantes :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 39


Revue de la Littérature

 ρak f < • ,

1.
k =1

2.la densité spectrale est finie à l’origine,

d i
3. m. var X a m f est fini si m Æ • .

Mais en pratique, on adoptera une définition moins restrictive. En effet, tout


processus qui vérifie les propriétés suivantes :

1. lim ρ ( k ) ~ C1k −α ,
k →∞

2. lim S ( w ) ~ C2 w
−(1−α )
,
w→ 0

3. lim m.var X (
m →∞
( m)
)~C m 3
−α
.

est à mémoire longue de paramètre α ∈ ]0,1[ .

3.2.2.3. Processus auto-similaire :

l q
Un processus X = Xt est exactement auto-similaire de paramètre H Œ 0,1 si le
a f a f
processus X
~ m
défini par X
~ m
d
= Xa t -1f m +1 + + Xtm im H
a la même loi que X pour tout m .

~ m a f
Le passage de X à X correspond à un changement d’échelle. Un processus auto-
similaire a donc la même loi, quelque soit l’échelle du temps considéré (modulo un
coefficient dépendant de l’échelle et du paramètre d’auto-similarité H ). Le paramètre H
est souvent appelé paramètre de Hurst.

l q
En plus, un processus X = Xt est exactement auto-similaire au second ordre de

paramètre H Œ 0,1 si le processus X a m f a la même fonction d’auto-corrélation que X . Ce


qui nous permet de dire que [COX84]:

R| ρ a f ak f = 1 δ ck h
m 2 2H

S|var X a f =2 σ m (2-36)
T d i m 2 2 H -2

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 40


Revue de la Littérature

où δ est l’opérateur de différence centrale appliqué à une fonction :


a f a f af a f
δ 2 f ( k ) = f k + 1 - 2 f k + f k - 1 . Si on utilise l’équivalence asymptotique de δ et de
l’opérateur de dérivation, alors un processus exactement auto-similaire vérifie :

d i a f
"m, lim ρ X a m f ~ H 2 H - 1 k - a 2 - 2 H f
k Æ•
(2-37)

Par conséquent, un processus exactement auto-similaire possède de la mémoire


longue si H > 1 2 (en prenant α = 2 − 2H ).

3.2.2.4. Distribution à queue lourde :

Les distributions à queue lourde ‘‘Heavy-tailed’’ ont montré qu’elles sont des
sources riches de processus auto-similaire et en plus elles fournissent de meilleures
compréhensions des phénomènes auto-similaires.

On dit qu’une loi de probabilité est ‘‘Heavy-tailed’’ si elle vérifie :

P [ X > x ] ~ cx −α si x → ∞, α ≥ 0 (2-38)

L’exemple le plus classique de cette distribution est la loi de Pareto. Mais il existe
d’autres distributions qui sont sous-exponentielles comme celle de Weibull, Gaussienne
inverse et la distribution log-normale. La loi de Pareto a été utilisée pour de longues
années dans les théories économiques.

Il y a plusieurs formes de la distribution de Pareto, mais la plus simple est celle


ayant les propriétés suivantes :

α : forme, avec α > 0 ;


Paramètres
σ : échelle, avec σ > 0 .
Support σ £x£•

Densité f ( x ) = α .σ α .x − (α +1) , x ≥ σ

F ( x) = 1− ( x σ )
α
Fonction Cumulative

Moyenne σ .α (α − 1) , si α > 1 (∞ sinon)

Variance σ 2 .α (α − 1) 2 (α − 2) , si α > 2 (∞ sinon)

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 41


Revue de la Littérature

σ
Générateur ou σ .exp ( − log (1 − U ) α )
U 1/ α
n-ième moment existe si n < α
Moment
ασ n (α − n )
si α > 1 (moyenne infinie),
CMEx
CMEx = x α − 1

avec :

- U est une variable aléatoire uniformément distribuée sur 0,1 .

- CMEx est l’excédent de la moyenne conditionnelle (Conditional Exceedance Mean)


avec CME x = E X - x X > x .

3.2.2.5. Estimation du paramètre d’auto similarité :

Un trafic est dit auto-similaire s’il présente une dépendance de longue mémoire.
Pour vérifier cette propriété, il est possible d’estimer le paramètre de Hurst H. Si celui-
ci est strictement supérieur à 0.5, alors on peut dire que le trafic montre une mémoire
longue; si la valeur estimée est proche de 0.5 alors on serait dans le cas d’un trafic non
auto-similaire et ayant une mémoire courte.

De nombreuses méthodes qui permettent d’estimer ce paramètre, parmi-elles on


cite :

1. Statistique R/S :

On définit la méthode ‘‘Rescaled Adjusted Range’’ pour un processus X = Xt l q en


définissant :

af b
R n = max 0, W1 , g b
, Wn - min 0, W1 , , Wn g (2-39)
avec :

b g af
- Wk = X1 + + Xk - kX n ,

af
- X n est l’espérance du processus considéré,

- Sanf est la variance du même processus.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 42


Revue de la Littérature

Si ce processus est à mémoire courte alors E R n S n l a f a fq est asymptotiquement


proportionnel à n1 2 . Si par contre le processus est auto-similaire, alors on a
l a f a fq
E R n S n ~ nH .

Afin d’estimer le paramètre H pour une série de N échantillons, on subdivise notre


b g b g
série en K sous-ensembles et on estime alors R ti , n S ti , n pour tout point ti = iN K + 1

b g b g
avec i qui vérifie ti - 1 + n £ N . R ti , n est défini comme en (2.39) en remplaçant Wk par

Wti + k - Wti et Sbt , ng par la variance empirique de n X ,


i ti s
, Xt i + n .

Ce qui nous permet d’avoir plusieurs échantillon de R S pour chaque valeur de n.

c b g b gh en fonction de loganf, la droite


L’estimation de H se fait en traçant log R ti , n S ti , n

obtenue aura une pente de valeur H.

2. Graphique de variance :

Cette méthode graphique est basée sur le fait que pour un processus à mémoire
longue de paramètre α , la variance du processus des moyennes est asymptotiquement
équivalente à m −α .

e d ij en fonction de logamf, on doit obtenir une droite de


Donc en traçant log var X a m f

pente −α pour m assez grand. Il suffit donc de faire une régression linéaire pour obtenir
une estimation de α , et donc de H (qui vaut 1 − α 2 pour un processus exactement auto-

similaire et ( 3 − α ) 2 pour les processus auto-similaire).

3.2.3. Génération du trafic auto-similaire :


Si on considère un processus composé de la superposition d’un grand nombre de
sources, qui émettent pendant certaines durées à un taux constant et ayant une loi heavy-
tailed, et n’émettent rien pendant le reste du temps et en supposant que la loi des durées
des périodes soient indépendantes et identiquement distribuée alors le processus
composé de la superposition d’un nombre m de sources ON/OFF indépendantes est
asymptotiquement auto-similaire [LIK95].

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 43


Revue de la Littérature

D’ailleurs les chercheurs de Bellcore ont démontré dans [WIL97] par mesures
expérimentales que le trafic Ethernet généré dans leurs réseaux pourrait être modélisé
par plusieurs sources ON/OFF ou les sources individuelles avaient α de l’ordre de 1.2
qui permet d’avoir un paramètre d’auto-similarité H=0.9.

Pour le trafic WEB, on a confirmé aussi les mêmes résultats. D’ailleurs, on a


modélisé un navigateur WEB comme étant une variable aléatoire ayant une distribution
Pareto avec un α de l’ordre de 1.16 à 1.5 [CRO96].

4. Conclusion:
On s’est muni des outils indispensables pour l’étude théorique du comportement
des amplificateurs optiques face à un trafic auto-similaire. Ces outils sont les modèles
mathématiques qui concernent les amplificateurs optiques ainsi que le trafic auto-
similaire.

L’objectif escompté de ce travail est l’étude de la possibilité d’utiliser des


protocoles paquetisés (qui sont caractérisés par un trafic auto-similaire et par la présence
des avalanches) dans les réseaux optiques d’une part pour satisfaire les demandes
croissantes en capacité et d’autre part pour éliminer au maximum les en-têtes ajoutés à
la suite du passage par de nombreuses couches de protocoles.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 44


Chapitre

3
Caractérisation des
3

Amplificateurs à fibre dopée à


l’erbium

Sommaire :

1. Introduction: _________________________________________________ 46
2. Comparaison entre le modèle du réservoir et la résolution spatiale et
fréquentielle: ___________________________________________________ 47
2.1. Les enjeux de la recherche de modèle mathématique : __________________ 47
2.2. Présentation des deux modèles : ___________________________________ 48
2.3. Simulations & résultats : _________________________________________ 49
3. Étude théorique du comportement d’une cascade d’EDFAs face à un trafic
auto-similaire : _________________________________________________ 55
3.1. L’intérêt de l’étude du comportement d’une cascade :__________________ 55
3.2. Position du problème :___________________________________________ 56
3.3. Résultat et discussion : __________________________________________ 61
4. Validation expérimentale du modèle du réservoir : ___________________ 73
4.1. Montage de l’expérimentation :____________________________________ 74
4.2. Cas d’une cascade non-clampée : __________________________________ 76
4.3. Cas d’une cascade clampée :______________________________________ 79
4.4. Correspondance avec le modèle théorique:___________________________ 81
4.5. Résultats: _____________________________________________________ 85
5. Conclusion : _________________________________________________ 85
Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

1. Introduction:
Les amplificateurs à fibre dopée à erbium sont des composantes essentielles pour
les systèmes de communication optique. Ils ont sollicité beaucoup d'efforts théoriques
au cours de ces dernières années en vue de les analyser et de les optimiser. Cet intérêt
peut être expliqué par les apports quantitatifs en capacité et en taux de transmission
apportés par les EDFAs. En effet, la transmission à haut débit n’est plus limitée par le
type de modulation, due au fait que le temps de vie du niveau d’énergie métastable de
l’erbium 4I13/2 est relativement long (de l’ordre de 10.4 ms par rapport au 1ns pour les
amplificateurs à semi-conducteur). En plus, les EDFAs ne causent ni des interférences
inter-symbole dans un système à canal unique ni de la diaphonie (Cross-talk) dans les
systèmes WDM. Il faut ajouter à tout cela, la capacité de l’EDFA à amplifier
simultanément tous les canaux.

Des modèles boîtes noires (black box), basés sur l’état d’équilibre, ont été utilisés au
départ en vue de les étudier et de les optimiser dans des conditions statiques. Mais avec
la demande grandissante de la capacité dans les réseaux d’accès et la nature auto-
similaire du trafic, caractérisé par une succession des périodes d’occupation et
d’inoccupation, on a constaté un grand intérêt à l’étude et à la modélisation du
comportement dynamique des EDFAs.

Dans le but d’étudier ultérieurement le comportement dynamique des EDFAs face


à un trafic auto-similaire1, il serait intéressant de comparer les différents modèles
proposés dans la littérature2 et de valider l’un d’eux expérimentalement3.

1 Mourad Menif, Miroslav Karasek, Kerim Fouli et Leslie Ann Rusch “Cross-Gain Modulation Effect on
the Behaviour of Packetized Cascaded EDFAs”, Journal of Optics A: Pure and Applied Optics, Vol. 3, Mai
2001, pp. 210-217.
2 Miroslav Karasek, Mourad Menif, et Leslie Ann Rusch “Modeling Gain Dynamics in EDFAs: Space

Resolved Versus Lumped Models”, Fiber and Integrated Optics, Vol. 20, N°6, pp. 601-615, 2001.
3 Miroslav Karasek, Mourad Menif et Leslie Ann Rusch, “Output power excursions in a cascade of EDFAs

fed by multi-channel burst-mode packet traffic: experimentation and modeling,” Journal of Lightwave Technology,
Vol.19, N°7, Juillet 2001, pp. 933 –940.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 46


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Cette comparaison sera limitée à l’étude de deux modèles à savoir : la résolution


spatiale et fréquentielle ainsi que le modèle du réservoir. En effet, ils sont les seuls à notre
connaissance capable de tenir compte de la composante temporelle.

2. Comparaison entre le modèle de résolution spatiale et


fréquentielle et celui du réservoir:
2.1. Les enjeux de la recherche de modèle mathématique :
Il y a une grande attente de la part des utilisateurs dans le domaine d’optique de
voir naître une modélisation mathématique rigoureuse des nouvelles composantes
optiques.

En effet, la détermination de ces modèles mathématiques aiderait ces chercheurs


dans leurs travaux de simulation et de modélisation et contribuerait à l’allégement de
leurs charges puisque le coût de ces composantes optiques reste comme même hors de
la portée de la majorité des laboratoires de recherche, surtout lorsqu’on désire simuler le
comportement d’une cascade d’amplificateurs.

Plusieurs modèles mathématiques, caractérisant les amplificateurs à fibre dopée à


l’erbium, ont été développés au cours de ces dernières années [BUR98, ZHA00]. Par
exemple celui proposé dans [BUR98] est basé sur la fonction d'inclinaison du gain et du
bruit équivalent de l’émission spontanée amplifiée (ASE). Mais ces modèles ne
fournissent qu’une caractéristique des EDFAs à l’état d’équilibre seulement (Steady-
state).

L’élaboration de chacun de ces modèles tient compte des hypothèses ainsi des
conditions qui ont été prises. Dans ce qui suit, il sera question de vérifier la solidité d’un
autre type de modèle, à savoir le modèle du réservoir [BON98b], par rapport au modèle
de la résolution spatiale et fréquentielle qui constitue le modèle de base [GIL91].

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 47


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

2.2. Présentation des deux modèles :


Le modèle dynamique de la résolution spatiale et fréquentielle est basé sur
l’approximation à trois nivaux d'énergie de l’ion d'erbium (décrit en détail dans le
chapitre précédent) assumant l'élargissement homogène des sous-niveaux d’énergie de
l’erbium. L'évolution au cours du temps des densités atomiques de population des trois
niveaux d’énergie (à savoir celle du niveau excité 4I11/2, métastable 4I13/2 et fondamental
4I de l’erbium) est donnée par les équations aux vitesses (voir les équations (2.1) à
15/2

(2.4) du chapitre 2).

En plus, la propagation de la pompe, des signaux WDM et des composantes


spectrales de puissance dans les deux sens des émissions spontanées amplifiées (ASE)
est décrite par un ensemble d'équations non linéaires couplées (voir les équations (2.11)
et (2.12)).

La résolution dynamique s’effectue en deux étapes. Au départ, on exécute une


intégration spatiale avec des densités de population fixées pendant l'intervalle δ t , qui
représente le pas de notre simulation, suivie d’une intégration temporelle.

La détermination de la résolution spatiale est fixée par la détermination d’une


solution à l'état d'équilibre des équations aux vitesses. Le niveau de puissance à l’entrée
Pλinref des canaux WDM et la valeur de la pompe en contre-propagation, introduisent les

deux conditions limites qui conduisent à la nécessité d’itérer les calculs dans les deux
sens de propagation dans la fibre. Pour ces itérations, le quatrième ordre de la méthode
de Runge-Kutta est utilisé.

Ce modèle a été suivi par la méthode d’analyse de la puissance moyennée


introduite en 1991 par Hodgkinson [HOD91, HOD92]. Mais elle n’a pas été reprise dans
les études ultérieures du fait qu’elle n’a pas pu réduire effectivement les temps de
calcul.

Par contre, des réductions notables de temps de calcul ont été observées avec le
modèle du réservoir. Ceci est du au fait que ce modèle est décrit par une seule équation

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 48


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

transcendantale déterminant l’évolution de la population de l’erbium au cours du temps


comparé à l’ensemble d’équation transcendantale pour les différentes puissances des
signaux [SAL90].

∂r ( t ) r (t ) N
=− + ∑ Qkin ( t ) {1 − Gk ( r ( t ) )}
∂t τ k =0
(3-1)
M
σ me r ( t )
−∑ 4 T {Gm ( r ( t ) ) − 1}∆ν m
m =1 σ m r ( t ) − σ m rM
a

La solution numérique au cours du temps est séparée en deux étapes: d'abord, on


détermine la valeur à l'état d'équilibre du niveau du réservoir qui est déterminée en
supposant constant la valeur des signaux WDM à l’entrée, suivie par une évolution au
cours du temps de r(t) en faisant varier l’amplitude des canaux en fonction du trafic.

Les deux modèles tiennent en compte des paramètres physiques et


spectroscopiques de la fibre tels que l’ouverture numérique (numerical aperture), le rayon
de la fibre, la densité de l’atome d'erbium, les coefficients d'absorption et d’émission de
chaque longueur d'onde. En plus, ils offrent une résolution spectrale de l’émission
spontanée à la sortie de l'EDFA.

2.3. Simulations & résultats :


Il sera question dans ce qui suit de comparer les résultats du modèle de la
résolution spatiale et fréquentielle à ceux obtenus par le modèle du réservoir qui tient
compte de l’émission spontanée amplifiée [KAR00]. Toutes les coupes d'émission et
d'absorption sont incluses dans les deux modèles. La région spectrale de 1450 à 1650 nm
a été subdivisée en 200 faisceaux de largeur constante δλ =1 nm.

L'étendue du bruit de l'EDFA est déterminée par l’expression de la figure de bruit


(NF), définie comme étant le rapport du signal à bruit à l’entrée de l’EDFA par rapport à
la sortie et elle est régie par l’équation suivante :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 49


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

 ∞
 ∞

1  ∫0 PASE + ( L, λ ) H ( λ ) ∆λ PASE + ( L, λs )  ∫0 PASE + ( L, λ ) H ( λ ) ∆λ  
NF = 1+ + 1+ (3-2)
G GPλins hλs  GPλins  
   
avec :

· PASE + ( L, λ ) et Pλins sont respectivement la densité spectrale de puissance [W/nm]

de l’émission spontanée co-propagative ainsi que la puissance du signal à l’entrée de la


fibre dopée.

· H ( λ ) est la fonction de transmissivité d’un filtre optique placé en face d’un

photo-détecteur.

Nous avons considéré une fibre dopée à erbium typique de Lucent pompé à 980 ou
à 1480 nm. Au départ, nous avons comparé les caractéristiques à l'état d'équilibre obtenu
par les deux modèles.

D’ailleurs, la figure (3.1) montre l’étendue du gain et de la figure de bruit de la


longueur d’onde de référence λref à 1550 nm en fonction de la puissance d’entrée pour

un amplificateur de 30 m de fibre dopée pompée à 980 nm avec une intensité de 30 mW.

Deux configurations de pompage ont été considérées pour le modèle de résolution


spatiale et fréquentielle (RSF) : co-directionnel et contre-directionnel. La première
configuration offre le minimum de figure de bruit indépendamment de l’intensité du
canal. Le gain délivré par les deux configurations est de même ordre avec un petit excès
de moins de 0.1 dB pour les signaux de faible puissance dans le cas d’un pompage co-
directionnel (la pompe et les canaux WDM se propagent dans le même sens). Par contre,
le modèle du réservoir, une différence de l’ordre de 1.5 dB de gain supplémentaire sur le
modèle de résolution spatiale et fréquentielle pour les signaux de faible puissance.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 50


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Figure 3.1 : L’évolution du gain et de la figure de bruit pour différents niveaux de puissance à l’entrée.

On remarque déjà des limitations du modèle du réservoir. En effet, il ne peut pas


tenir compte du sens du pompage, et en plus il est incapable de déterminer la valeur de
ASE + et de ASE − . En effet, la totalité de l’émission spontanée développée dans le modèle
du réservoir sera divisée par deux pour représenter les deux quantités. Ce qui ne nous
permet d’avoir qu’une approximation de la figure de bruit qui se situe d’ailleurs entre
les deux courbes pour les deux configurations de pompage.

Dans le but d’évaluer la distribution spectrale de l’ ASE + calculée à la sortie de


l'EDFA, on a considéré les deux configurations de pompage possible pour le modèle de
résolution spatiale et fréquentielle ainsi que le modèle du réservoir pour deux cas
distincts de niveau de puissance du canal de référence Pλinref de –40 et 0 dBm schématisé

dans les deux figures suivantes :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 51


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Figure 3.2 : Distribution spectrale de l’ASE+ pour deux niveaux de puissance à l’entrée.

Dans la figure (3.2), la partie de droite est celle avec un canal de référence à -40
dBm, alors que celle de gauche à 0 dBm.

On a considéré ensuite le cas d’ajout et de soustraction des canaux WDM. Pour


cela, on a considéré une cascade de six amplificateurs identiques de 30 m de fibre dopée,
pompés à 1480 nm avec 30 mW. Cette cascade contient 8 signaux WDM espacés de 1nm
(de 1547 à 1554 nm). Deux amplificateurs successifs sont séparés approximativement de
80 km et totalisant 20 dB de perte. Une seule configuration de pompage co-
directionnelle a été considérée pour le premier modèle. La puissance d’un canal WDM à
l’entrée du premier EDFA est de l’ordre de –20 dBm.

Afin d’évaluer l'effet de l’inter modulation du gain (Cross-gain modulation)


provoquée par la variation au cours du temps de l’amplitude des canaux WDM sur un
canal survivant, on a modulé les 6 des 8 canaux avec une modulation carrée à la
fréquence de 1 kHz.

La figure (3.3) montre la variation de puissance de sortie du canal de référence à la


longueur d’onde 1547nm à la fin du premier et du dernier amplificateur lorsque 6 des 8
canaux ont été mis à OFF à l’instant t1=0.125 ms puis sont retournés à ON à t2=0.625 ms.

Les fluctuations du canal survivant sont presque identiques à la sortie du premier


amplificateur pour les deux modèles. Au fur et à mesure qu’on avance dans la cascade,
les fluctuations de la puissance deviennent importantes. Ceci est dû à une mauvaise

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 52


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

estimation de l’émission spontanée qui se propage dans le sens positif. En effet, dans le
cas de la configuration de pompage co-directionnelle, le modèle du réservoir surestime
l’émission spontanée se propageant avec les signaux, ce qui provoque une saturation
des amplificateurs et par la suite une réduction du gain délivré.

Figure 3.3 : L’évolution de la puissance d’un canal en fonction du temps à la sortie du 1er et le 6ième
amplificateur à l’ajout et soustraction de 6 canaux parmi 8.

Dans la figure (3.4), on présente l'évolution au cours du temps du taux de


population du niveau métastable r(t) du 6ième amplificateur. Cette figure correspond au
scénario d’ajout et soustraction des canaux WDM déjà exposé ci-dessus.

Figure 3.4 : L’évolution de la population moyenne du niveau métastable en fonction du temps au


niveau du 6ième amplificateur à l’ajout et soustraction de 6 canaux parmi 8.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 53


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Il est clair que le modèle du réservoir sous-estime le niveau d’inversion ce qui se


traduit ensuite par des mauvaises approximations de la figure de bruit et du rapport
signal à bruit.

En raison de la sur-estimation de l’émission spontanée dans le modèle du


réservoir, les fluctuations du OSNR dans le canal survivant sont inférieures à celles de la
puissance de sortie. Ces fluctuations à la sortie du 6ième EDFA sont représentées dans la
figure (3.5) et correspondent au même scénario d’ajout et de soustraction des canaux.

Figure 3.5 : L’évolution de la variation du OSNR en fonction du temps au niveau du 6ième amplificateur
à l’ajout et soustraction de 6 canaux parmi 8.

Ces deux modèles offrent presque les mêmes résultats si on s’intéresse à l’analyse
de l’excursion de puissance d’un canal survivant suite aux différents scénarios d’ajout et
de soustraction de canaux WDM dans une cascade d’amplificateur.

Si on s’intéresse au comportement dynamique d’une cascade d’amplificateur, le


modèle de la résolution spatiale serait très lourd en temps de calcul. Alors que le modèle
du réservoir est capable de déterminer une évolution au cours du temps de toutes les
entités mesurables, à savoir le gain, les puissances de sortie des canaux WDM ainsi que
le niveau du figure de bruit (NF) et du rapport signal à bruit (OSNR).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 54


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Néanmoins, quelques limitations fonctionnelles du modèle du réservoir sont


apparues. D’ailleurs, le modèle du réservoir n’est pas capable de tenir compte du sens
de pompage. Ce qui affecte d’une part l’exactitude des valeurs calculées de l’émission
spontanée et d’autre part l’étendue du rapport signal à bruit. Ceci est dû au fait que le
modèle du réservoir suppose que la valeur de l’émission spontanée dans les deux sens
de propagation est la même. Toutefois ces limitations n’empêchent pas les apports du
modèle du réservoir en temps de calcul et en résultats numériques.

3. Étude théorique du comportement d’une cascade


d’EDFAs face à un trafic auto-similaire :
3.1. L’intérêt de l’étude du comportement d’une cascade :
On croyait que le comportement dynamique des amplificateurs dopés à l’erbium
n’a aucune influence sur le comportement des systèmes de communication optique à
très haut débit. Cela a été justifié au départ par la durée de vie de l’état excité des ions
d’erbium qui est de l’ordre de 10 ms, ce qui permettait d’assurer que les perturbations
sont minimes et lentes.

On croyait aussi que l’EDFA faisait moyenner les fluctuations rencontrées durant
la période de transmission. Ces fluctuations sont les résultats d’ajout ou de soustraction
d’un canal WDM que ce soit dans le cas d’un routage ou de défectuosité d’un canal.

Mais récemment, il a été prouvé expérimentalement que la réponse d’un


amplificateur est de l’ordre de 100 µs [DES89] et que la réponse d’une cascade de 10
amplificateurs est de l’ordre de 1 à 10 µs [ZYS96].

Ces transitions rapides qui se réalisent à la suite de l’ajout ou de la soustraction


d’un canal WDM peuvent dégrader sérieusement la performance des systèmes de
communication de moyenne et longue distance basée sur le WDM.

Pour cette raison, une étude de la dynamique d’un amplificateur optique et


spécialement d’une cascade d’amplificateurs est nécessaire pour déterminer les limites

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 55


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

des systèmes de longue distance fonctionnant avec le WDM juste en analysant quelques
scénarios comme l’ajout/soustraction des canaux.

En plus, avec le déploiement gigantesque d’Internet et la demande grandissante


sur l’augmentation de la capacité des réseaux d’accès, des études centrées sur le
comportement dynamique des EDFAs face à un trafic auto-similaire seraient
déterminantes sur l’évolution ultérieure des réseaux d’accès.

Le choix de la nature du trafic auto-similaire était comme une suite logique d’une
part aux dernières études concernant le trafic dans les réseaux LAN et WAN et d’autre
part à la volonté d’implémenter des protocoles paquetisés directement sur la couche
optique.

3.2. Position du problème :


Une meilleure maîtrise des EDFAs passe par l’étude de leur comportement sur de
longues périodes, en plus il serait préférable d’évaluer leur performance à la suite de
l’application d’un trafic réel. D’où l’idée d’évaluer les quantités mesurables dans les
EDFAs qui sont contraintes à subir les effets du régime transitoire à savoir l’excursion
du réservoir (étant donné qu’elle est la seule variable d’état de l’EDFA), l’étendue des
puissances de sortie des canaux ainsi que celle du OSNR.

Il sera question de générer un trafic auto-similaire sur les canaux d’entrée et


d’évaluer la distribution des puissances et du OSNR à la sortie. Ce choix de la nature du
trafic a été dicté par les dernières études réalisées sur la modélisation du trafic. En effet,
il a été vérifié que le trafic généré dans les réseaux présente une dépendance à mémoire
longue, ceci a été observé dans les réseaux locaux et même dans les réseaux
métropolitains [KLI94a]. En plus, il a été vérifié que la superposition de plusieurs
sources ayant deux états ON et OFF permettrait de produire un trafic auto-similaire
[BER95].

Concernant le comportement dynamique de l’EDFA, il sera déterminé directement


à partir de l’équation du réservoir (2.20) au lieu de chercher à résoudre l’équation

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 56


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

différentielle ordinaire (ODE) (2.16). En plus, il sera question de tenir compte des
contributions de l’émission spontanée amplifiée (ASE) généralement ignorée dans les
études précédentes.

Parmi les caractéristiques les plus importantes des EDFAs pour les applications du
WDM, on cite le profil du gain non constant tout au long de l’emplacement requis des
longueurs d’onde. Pour cela des facteurs comme le nombre des canaux WDMs, leur
puissance d’entrée ainsi que le facteur d’utilisation du réseau affectent significativement
le comportement de la cascade de plusieurs EDFAs.

Comme pour toute procédure de design, on doit assurer un fonctionnement


optimal pour une cascade d’amplificateurs pour les liens point à point. Pour cela, il est
demandé de vérifier la conséquence de ces paramètres externes sur la dynamique d’une
cascade.

La réponse des EDFAs à des changements non périodiques de la puissance


d’entrée des canaux (due à un ajout/soustraction des canaux, reconfiguration du réseau,
coupure d’une fibre ou la nature du trafic véhiculé) a été le sujet de plusieurs travaux de
recherche [SRI97,ZYS96,BON98a]. Due aux changements de la puissance d’entrée,
l’excursion du gain d’un EDFA mène à des excursions larges dans la puissance de sortie
ainsi que dans le niveau du signal à bruit [KAR98b,TAN99]. En plus, le gain d’un EDFA
dépend généralement des longueurs d’onde, ce qui conduit à avoir des gains différents
tout au long des canaux WDM. Puisque les canaux traversent une cascade de plusieurs
amplificateurs alors ceci conduit à accroître l’étendue de la différence entre le gain des
canaux.

Toute modification de la puissance totale à l’entrée des canaux WDM est ressentie
au niveau de la dynamique du réservoir. Si un certain nombre de canaux ne sont plus
présent pour un certain temps, la puissance totale à l’entrée de l’EDFA décroît. Sachant
que le niveau de la pompe est maintenu constant, la soustraction du flux à l’entrée mène
à un accroissement du niveau du réservoir. À l’inverse, si on constate l’ajout d’un
certain nombre de canaux, la puissance totale à l’entrée augmente et oblige le niveau du

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 57


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

réservoir à décroître [MEN00]. Ce qui permet d’affirmer que les fluctuations du gain de
l’EDFA sont directement liées aux fluctuations du réservoir [BON98a]. La variation d’un
canal affecte alors le gain de tous les autres canaux et conduit par la suite à une variation
de leurs puissances de sortie même si leurs puissances d’entrée sont maintenues
constantes. Cette interaction est définie comme étant l’inter-modulation du gain. Dans
ce qui suit, on investiguera l’effet de la nature du trafic ainsi que le nombre des canaux
sur la dynamique d’une cascade d’EDFA.

3.2.1. Choix des paramètres:


Dans le but d’étudier l’impact des paramètres du trafic et de la cascade d’EDFAs
sur leur comportement dynamique, on définira dans ce qui suit les paramètres
importants à investiguer.

3.2.1.1. Génération du trafic :

Comme il a été dit auparavant, la superposition de plusieurs sources ON/OFF


avec une alternance de périodes d’occupation et de périodes d’inoccupation, peut
produire un trafic auto-similaire et ayant une dépendance à longue mémoire. D’ailleurs
ces deux propriétés sont parmi les caractéristiques du trafic réel dans les réseaux LAN et
WAN.

Dans notre cas, il sera question d’associer à chaque canal une source ayant deux
états ON et OFF statistiquement indépendants. La longueur des périodes ON et OFF
peuvent avoir des distributions différentes. La durée de chaque période est une variable
k
aléatoire Ti , i Œ on, off p ayant comme distribution celle de Pareto, avec t 0 la valeur
minimale de la longueur d’une période ON ou OFF (qui correspond à σ , le facteur
d’échelle p. 37) et α i le facteur de forme de chaque distribution.

Nous désirons simuler le comportement des EDFAs face à un trafic paquetisé, ce


qui nous oblige à déterminer le nombre des périodes ON et OFF sur chaque canal. De

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 58


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

cette façon nous sommes obligés d’avoir Ti comme un nombre entier, d’où la nécessité
t0
de tronquer la valeur générée Ti = ti où ti = , avec x est la partie entière de x.
U 1/α i

Cette condition entraîne une modification de taille sur ce qui a été défini comme
moyenne, variance et même la fonction de distribution de la loi de Pareto. En effet, la
probabilité d’avoir une période ON ou OFF multiple de t 0 est :

b g b
P Ti = nt 0 = P nt 0 £ ti < (n + 1)t 0 g
= F b( n +1 )t g - F bnt g
0 0 (3-3)
1 1
= -
n αi α
n +1 ib g
La moyenne et la variance de cette nouvelle loi seront de la forme suivante :

R|t  1 α > 1•

EbT g = S 0 αi i
(3-4)
i
|T• n α £ 1n =1
i

n - an - 1f
• 3
varbT g = t Â
2
2
i 0 αi (3-5)
n n =1

α i est un indicateur sur la variabilité du trafic généré qu’on doit le choisir pour obtenir
le taux d’utilisation du trafic ρ . Ce taux est défini comme suit :

E TON
ρ= (3-6)
E TON + E TOFF
Différents taux d’utilisation du réseau vont être implémentés en vue d’évaluer le
comportement de la cascade avec différent type de trafic et de densité. La durée de
chaque simulation représente approximativement 3 secondes d’un trafic réel à 10 Gbps
ou la taille élémentaire d’un paquet est de 53 bytes correspondant à une cellule ATM.

3.2.1.2. Caractéristique de la chaîne des EDFAs :

On a considéré une cascade de 6 amplificateurs identique ayant une fibre dopée


typique de Lucent pompé à 1480 nm. La pompe et la longueur de la fibre dopée sont
respectivement Pp=25mW et l=25m. Toutes les sections d’absorption et d’émission ont
été résolues spectralement dans la région de 1450 à 1650 subdivisée en 2000 faisceaux.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 59


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Des pertes de 20dB ont été introduites entre deux EDFAs successives pour représenter
des fibres de transmission de longueur 80 km qui les relies.

Dans nos simulations, nous avons maintenu constant la puissance totale à l’entrée
du premier EDFA tout en variant le nombre des canaux WDM. En effet, on a considéré
les trois cas de système suivants : 2, 8 et 32 canaux WDM centré à 1550nm avec un
espacement de 0.4 nm. Dans ces trois cas, on suppose que la puissance moyenne d’un
canal à l’état ON soit respectivement –13, -19 et –25 dBm.

En plus, on a considéré que la puissance d’un canal à ON n’est pas constante,


comme cela a été suggéré dans des études précédentes [BON98a,TAN99], où on a
supposé que le ratio de ‘‘0’’ et ‘‘1’’ dans une slot ON est exactement 50% pour chaque
paquet. D’ailleurs, on suppose que la puissance d’une slot ON soit une variable
aléatoire binomiale pour deux raisons principales. Le temps réponse du réservoir n’a
pas le même ordre de grandeur que la durée d’un paquet et on suppose que la
puissance dans une slot ON soit relié directement au nombre des ‘‘1’’, qui peut être
supposé comme une variable aléatoire de Bernoulli. On a considéré en plus que durant
la période OFF, il y a un niveau de puissance minimale fixée à –50dBm. Cette valeur est
comparable avec le bruit thermique généré par un transmetteur.

En plus des canaux WDM, on a ajouté un canal constant (Continous Wave) placé
avant les canaux WDM, ayant une puissance constante de –25dBm correspondant à la
puissance d’un canal dans le cas de 32 canaux. Avec une puissance faible telle que celle
ci, l’effet du canal CW sur le comportement de la cascade est négligeable. Sans compter
sur le fait que ce canal permettrait d’évaluer les quantités mesurables, il est un
indicateur sur l’excursion du gain au niveau d’un EDFA.

L’effet du trafic packetisé est évalué statistiquement. L’histogramme de


distribution du réservoir, de la puissance totale, du CW, de la puissance de sortie du
canal de référence ainsi que le rapport signal à bruit du CW seront déterminés tout au
long de la cascade.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 60


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

On s’attend à observer des excursions larges au niveau du gain ainsi qu’à la


puissance de sortie, alors on investiguera dans une seconde partie l’effet du contrôle
dynamique du gain optique sur le comportement de la cascade. En fait, la méthode du
clampage consiste à faire osciller une partie de l’émission spontanée amplifiée dans le
but de stabiliser le niveau des ions excités [DAI97]. Le premier EDFA dans la chaîne sera
clampé par une configuration en boucle avec deux coupleurs 10:90 à l’entrée et à la
sortie des EDFAs. Dans cette boucle, on a simulé la présence d’un filtre passe-bande à la
longueur d’onde de 1543nm et ayant une forme gaussienne. Cette configuration de
boucle crée un signal laser qui absorbe les fluctuations observées dans la puissance à
l’entrée de l’EDFA et tend à stabiliser le taux d’inversion du dopant dans la fibre aux
alentours d’une valeur d’équilibre (Steady-State). La puissance du laser créée dans le
premier EDFA sera transmise vers les autres amplificateurs en vue de les stabiliser.

3.3. Résultat et discussion :


Cette section sera divisée en trois parties. Au départ, nous nous intéresserons à
l’analyse transitoire qui nous permettra de mettre en exergue l’effet de l’inter
modulation du gain et sa dépendance au nombre des canaux. Ceci sera suivi par une
analyse détaillée de ses implications du point de vue statistique. Enfin, nous évaluerons
l’effet du clamping.

3.3.1. Comportement transitoire :


On s’est intéressé à l’évolution de la puissance de sortie du canal CW ainsi qu’à
celle de la puissance totale à la fin du premier EDFA pour une période de 340 µs avec un
facteur d’utilisation du réseau de 0.5 (αON=αOFF=1.2). La figure 3.6(a) montre une grande
variabilité de la puissance du CW dans le cas de deux canaux par rapport à un système
de 32 canaux et ayant le même budget de puissance.

L’excursion de la puissance du CW dans le cas d’un système avec deux canaux


WDM est causée par une large variation de la puissance à l’entrée de l’EDFA comme il

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 61


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

est précisé dans la figure 3.6(b). En effet, si un des deux canaux passe par une longue
période d’absence, alors la puissance d’entrée de l’EDFA est réduite par 50%. Ceci
donne à l’EDFA suffisamment de temps pour que le gain excède la valeur moyenne. En
augmentant le nombre des canaux la probabilité d’apparition d’une longue période
d’absence dans plusieurs canaux diminue, ce qui nous permet de réduire les
fluctuations du gain.

-2

-2.5

32 Canaux WDM
-3
(dBm)

-3.5
2 canaux WDM
-4
out
Pcw

-4.5

-5
(a)
-5.5
0 50 100 150 200 250 300
temps (µs)

15

32 canaux WDM

10
(dBm)

5
out
Ptot

2 canaux WDM
(b)
-5
0 50 100 150 200 250 300
temps (µs)

Figure 3.6 : Évolution au cours du temps : (a) de la puissance du canal témoin (CW) et (b) de la
puissance totale à la sortie du premier EDFA avec le cas de 2 et 32 canaux WDM

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 62


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

3.3.2. Analyse statistique :


Dans le but d’étudier l’impact du nombre des canaux avec le même budget de
puissance ainsi que le volume du trafic sur le comportement d’une cascade, on a
considéré trois configurations possibles du nombre de canaux à savoir 2, 8 et 32 canaux
pour trois densités de trafic différentes ρ={0.25,0.5,0.75}. Pour avoir de telle densité de
trafic, on a pris respectivement : αON=1.91, αOFF=1.2 pour ρ=0.25; αON=1.2, αOFF=1.2 pour
ρ=0.50 et αON=1.2, αOFF=1.91 pour ρ=0.75.

Pour chaque configuration de système et chaque densité de trafic, la densité du


réservoir au niveau du premier, troisième et sixième amplificateur a été schématisée
dans la figure 3.7.

0
ρ=0.25 0
ρ=0.50 0
ρ=0.75
10 10 10
2 WDM ch.

-5 -5 -5
10 10 10

0.68 0.7 0.72 0.68 0.7 0.72 0.68 0.7 0.72


0 0 0
10 10 10
8 WDM ch.

-5 -5 -5
10 10 10

0.68 0.7 0.72 0.68 0.7 0.72 0.68 0.7 0.72


0 0 0
10 10 10
32 WDM ch.

PDF

-5 -5 -5
10 10 10

0.68 0.7 0.72 0.68 0.7 0.72 0.68 0.7 0.72


réservoir (%)

Figure 3.7 : Distribution du réservoir pour une cascade non-clampé pour différents nombres de canaux
WDM et différents taux d’utilisation du trafic au niveau des amplificateurs 1, 3 et 6 représenté
respectivement par la ligne solide, à tiret et en pointillé.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 63


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

La première observation générale est relative à la décroissance de l’excursion du


réservoir tout au long de la cascade dans tous les cas de figure. On remarque aussi que
la valeur moyenne du réservoir décroît tout au long de la cascade due à la propagation
de l’ASE. On constate aussi que l’excursion du réservoir décroît quand on augmente le
facteur d’utilisation du réseau ou quand on augmente le nombre des canaux. Par contre,
la décroissance est plus prononcée quand on augmente le nombre des canaux. Dans les
deux cas, la réduction de la fluctuation du réservoir serait mieux expliquée par le niveau
de la puissance totale comme on le verra dans ce qui suit.

Dans le but de réaliser l’importance de l’inter modulation du gain sur le


comportement d’une cascade de plusieurs EDFAs, on a évalué statistiquement dans la
figure 3.8, la puissance totale dans les trois différents cas de système et pour différent
taux d’utilisation de réseau.

0
ρ=0.25 0
ρ=0.50 0
ρ=0.75
10 10 10

Tous ''OFF''
2 WDM ch.

X canaux ''ON''

-5 -5 -5
10 10 10

0 10 20 0 10 20 0 10 20
0 0 0
10 10 10
8 WDM ch.

-5 -5 -5
10 10 10

0 10 20 0 10 20 0 10 20
0 0 0
10 10 10
32 WDM ch.

PDF

-5 -5 -5
10 10 10

0 10 20 0 10 20 0 10 20
Pout
tot
(dBm)

Figure 3.8 : Distribution de la puissance totale pour une cascade non-clampée pour différents nombres
de canaux WDM et différents taux d’utilisation du trafic au niveau des amplificateurs 1, 3 et 6
représentée respectivement par la ligne solide, à tiret et en pointillé.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 64


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Trois maxima distincts sont apparus dans le cas de deux canaux WDM due à une
forte probabilité d’occurrence de trois cas extrêmes : ‘tous les canaux à OFF’, ‘1 canal à
ON’ et ‘tous les canaux à ON’. Chaque fois que le nombre des canaux augmente, les
états intermédiaires deviennent plus fréquents, et la distribution s’approche d’une forme
gaussienne. En plus, il est intéressant de mentionner que la probabilité d’avoir tous les
canaux à OFF (représentée par le pique gauche de la distribution) décroît chaque fois
qu’on augmente le nombre des canaux ou on augmente le facteur d’utilisation.

On remarque aussi que le comportement général de la puissance totale de sortie est


le même que celui observé pour les histogrammes du réservoir :

1. l’excursion de la puissance totale de sortie décroît tout au long de la cascade;

2. on remarque que si le facteur d’utilisation augmente, la fluctuation de la


puissance totale de sortie décroît.

Mais contrairement aux statistiques du réservoir, on observe que la puissance


totale moyenne croît tout au long de la cascade due à l’augmentation du niveau de
l’ASE chaque fois qu’on progresse dans la cascade.

Une comparaison entre les figures (3.7) et (3.8) exhibe clairement la dépendance de
l’excursion du réservoir sur la variabilité de la puissance totale à l’entrée. En effet, la
dynamique du réservoir est directement reliée au flux total de puissance. Chaque fois
que le nombre des canaux ou le facteur d’utilisation du trafic augmente alors la
variabilité de la puissance totale à l’entrée devient moins prononcée ce qui permet
d’avoir un réservoir plus stable.

Pour vérifier si le nombre des canaux WDM et le taux d’utilisation du réseau


affecte la dynamique d’un canal, on va dans ce qui suit évaluer la puissance du canal de
référence à λréf=1550nm.

Il est clair à partir de la figure (3.9) que l’excursion de la puissance du canal de


référence croît tout au long de la cascade, pour n’importe quel nombre de canaux WDM

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 65


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

et de taux d’utilisation du trafic. On remarque aussi que l’excursion de chaque


distribution décroît, mais pas significativement, si le facteur d’utilisation croît.

0
ρ=0.25 0
ρ=0.50 0
ρ=0.75
10 10 10
2 WDM ch.

-5 -5 -5
10 10 10

-10 0 10 20 -10 0 10 20 -10 0 10 20


0 0 0
10 10 10
8 WDM ch.

-5 -5 -5
10 10 10

-10 0 10 20 -10 0 10 20 -10 0 10 20


0 0 0
10 10 10
32 WDM ch.

PDF

-5 -5 -5
10 10 10

-10 0 10 20 -10 0 10 20 -10 0 10 20


Pout (dBm)
λref

Figure 3.9 : Distribution de la puissance du canal de référence pour une cascade non-clampée pour
différents nombres de canaux WDM et différents taux d’utilisation du trafic au niveau des
amplificateurs 1, 3 et 6 représentée respectivement par la ligne solide, à tiret et en pointillé.

Il est important de noter que contrairement à la distribution de la puissance totale,


les fluctuations de la puissance individuelle d’un canal ne se sont pas réduites même si
le nombre des canaux à augmenter ou si le trafic est devenu plus dense. Ceci peut être
expliqué par deux raisons majeures. Premièrement, la puissance d’entrée de chaque
canal est hautement variable tout au long du temps. La deuxième raison est liée à la
relation reliant la puissance de sortie d’un canal à celle du réservoir comme le montre
cette expression :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 66


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Pλ(i k ,out ) ( t ) = Pλ(i k ,in ) ( t ) exp ( B j r ( t , k ) − Aj )


(3-7)
= Pλ(i k ,in ) ( t ) Gi .exp ( Bi ∆r ( t , k ) )
SS

est la valeur d’équilibre du gain à λi et ∆r ( t , k ) = r ( t , k ) − r ( k , ss ) est la différence


SS
avec Gi

entre la valeur actuelle du réservoir à celle de l’état d’équilibre.

À partir de l’équation (3.7), il est clair que toute perturbation dans le niveau du
réservoir mène à un élargissement de la distribution de la puissance de sortie suivant
une relation exponentielle. Il est à rappeler que la puissance durant une période ON
d’un paquet est modélisé comme une variable binomiale qui conduit à avoir une
distribution large de la puissance d’entrée. Alors toute variabilité même minime
observée au niveau du réservoir mène à l’obtention d’une distribution de plus en plus
élargie. Ceci explique que malgré le fait qu’on observe un rétrécissement de la
distribution du réservoir tout au long de la cascade (due à l’inter modulation du gain),
on constate toujours que l’effet cumulatif des fluctuations du réservoir après plusieurs
EDFAs mène à un élargissement de la distribution de la puissance d’un canal
individuel.

La croissance de la fluctuation de la puissance de sortie et du OSNR tout au long


de la cascade est mieux représentée dans le canal témoin comme il est illustré dans la
figure (3.10). Sans compter que ce canal peut être utilisé expérimentalement pour
mesurer les fluctuations du gain (donc un moyen direct pour évaluer les fluctuations du
réservoir expérimentalement).

La figure (3.10 (a) et (b)) montre la distribution de la puissance de sortie et du


OSNR dans le canal témoin dans une cascade non-clampée de 8 canaux WDM et un taux
d’utilisation du réseau de 0.5. Le comportement observé est semblable à celui observé
expérimentalement dans [KAR01]. D’ailleurs dans la section qui suit, nous aurons à
commenter nos résultats expérimentaux ainsi que la validation expérimentale du
modèle du réservoir.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 67


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

0
10

-2
10
PDF

-4
10

-6
10

-5 0 5 10
Pout (dBm)
λCW
0
10

-2
10
PDF

-4
10

-6
10
15 16 17 18 19 20 21
OSNR (dB)
λCW

Figure 3.10 : Distribution de la puissance (a) et du OSNR (b) du canal témoin pour une cascade non-
clampée de 8 canaux WDM et un taux d’utilisation du réseau de 0.5 au niveau des amplificateurs 1, 3 et
6 représentée respectivement par la ligne solide, à tiret et en pointillé.

L’élargissement de la distribution de puissance des canaux individuels et le


rétrécissement de celui du réservoir et de la puissance totale tout au long de la cascade
n’est pas contradictoire. Le fait que les fluctuations en puissance des canaux individuels
ne soient pas synonymes à une variation similaire dans la puissance totale, cette
situation est due à l’effet de l’inter modulation du gain. En effet, le changement de l’état
d’un seul canal vers son inoccupation, par exemple, introduit un accroissement du gain,
et de ce fait de la puissance de sortie de tous les autres canaux. La puissance de sortie du
canal soustrait diminue à la suite de l’accroissement en puissance de tous les autres
canaux. Ces variations sont alors retournées sur la dynamique des canaux
individuellement plutôt que sur la puissance totale ou sur le réservoir comme il est bien
exprimé par les figures (3.7) et (3.9).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 68


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Les fluctuations dans le réservoir ont été identifiées comme étant les causes
directes de la variabilité du gain dans un amplificateur ou une cascade d’amplificateurs.
L’effet de l’inter modulation du gain entraîne des résultats bénéfiques en réduisant
l’excursion du réservoir. Mais il n’apporte pas d’effet positif sur l’excursion de la
puissance des canaux individuels (voir figure (3.9) et (3.10)).

Dans le but de stabiliser au maximum l’excursion de la puissance des canaux


WDM, il faut supprimer l’excursion du réservoir et plus particulièrement au début de la
cascade où on observe les plus larges fluctuations. Le contrôle dynamique du gain
optique des amplificateurs (All Optical Gain Clamping) a été proposé et expérimenté
[DAI97,ZIR91]. Dans ce qui suit, on examine l’effet d’utiliser le clampage sur les
statistiques du réservoir et de la puissance du canal témoin.

3.3.3. L’effet du clampage :


Les avantages de l’utilisation du clampage du premier amplificateur sont clairs
dans la figure (3.11). Cette figure montre la distribution du réservoir pour trois
amplificateurs dans deux cas de figure : clampé et non-clampé, pour une cascade de 8
canaux et un facteur d’utilisation de réseau de 0.5.

Premièrement on remarque que les valeurs moyennes du réservoir sont plus


légèrement inférieures dans le cas clampé suite à la décroissance du gain délivré par les
amplificateurs causé par la propagation du laser à travers la cascade. Plus important, on
constate que la largeur de l’étendue du réservoir au niveau d’une probabilité de 10-6 est
de l’ordre de 0.5% tout au long de la cascade comparé au 3% dans le cas non-clampé.
Néanmoins, l’effet de l’inter modulation du gain demeure toujours visible dans le cas
d’une cascade clampée. En effet, on constate toujours une réduction de l’excursion du
réservoir.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 69


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

-2
10
(a)
-4
10
PDF

-6
10

-8
10
0.68 0.69 0.7 0.71 0.72 0.73
Réservoir (%)
-2
10
(b)
-4
10
PDF

-6
10

-8
10
0.68 0.69 0.7 0.71 0.72 0.73
Réservoir (%)

Figure 3.11 : Distribution du réservoir pour une cascade non-clampée (a) et clampée (b) de 8 canaux
WDM et un taux d’utilisation du trafic de 0.5 au niveau des amplificateurs 1, 3 et 6 représentée
respectivement par la ligne solide, à tiret et en pointillé.

La figure (3.12) présente les histogrammes de la puissance de sortie ainsi que le


rapport signal à bruit du canal témoin. Cette figure considère le cas d’une cascade de 6
amplificateurs de 8 canaux WDM et facteur d’utilisation du réseau de 0.5. On constate
aussi que pour le cas clampé l’étendue de la puissance de sortie et du OSNR augmente
tout au long de la cascade. Mais on enregistre une amélioration sensible. Une réduction
de l’ordre d’au moins de 4 dB est obtenue au niveau de la puissance du canal et de 3 dB
pour le OSNR par rapport au cas d’une cascade non-clampée (à comparer avec la figure
(3.10)).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 70


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

0
10

-2
10
PDF

-4
10

-6
10

-5 0 5 10
Pout (dBm)
λCW
0
10

-2
10
PDF

-4
10

-6
10
15 16 17 18 19 20 21
OSNR (dB)
λCW

Figure 3.12 : Distribution de la puissance (a) et du OSNR (b) du canal témoin pour une cascade
clampée de 8 canaux WDM et un taux d’utilisation du trafic de 0.5 au niveau des amplificateurs 1, 3 et 6
représentée respectivement par la ligne solide, à tiret et en pointillé.

3.3.4. L’effet de l’inter modulation du gain sur le taux d’erreur:


Dans le but d’évaluer les conséquences de l’inter modulation du gain sur la qualité
du signal à la fin d’une cascade d’amplificateurs, on est tenté d’estimer le taux d’erreur
binaire (BER) du canal témoin. L’émission spontanée amplifiée (ASE) ainsi que la
diphonie sont les deux causes majeures responsables de la dégradation de la qualité de
transmission dans les réseaux optiques. Toutefois, il ne faut pas oublier l’effet de la
distorsion.

Une contribution a été faite jusqu’à présent dans l’estimation du taux d’erreur
[FOR98]. En effet, il a été question d’estimer le facteur de qualité Q comme étant le

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 71


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

résultat de deux phénomènes indépendants : la qualité du signal optique QOSNR et la

qualité du récepteur QBB (Back-to-back):

a
Q OSNR = f 1
1
1
(3-8)
2
+ 2
QOSNR QBB
où la qualité du signal optique est donnée en fonction du rapport du signal à bruit
optique (OSNR) par [MAR90] comme étant :

OSNR Bo
QOSNR = (3-9)
OSNR + 1 + 1 Be
avec Bo et Be sont les largeurs de la bande du filtre optique et électrique. Elles ont été
supposées égales à 0.2 nm et 0.7 fois le taux de transmission binaire. Dans notre
simulation, nous avons considéré que la qualité du récepteur est de 21dB. En supposant
une approximation gaussienne du taux d’erreur et en utilisant la formule de Personick,
on obtiendra alors :

BER =
1
2
af
erf Q =
1
2π z +•

Q
2
e - y 2 dy (3-10)

La relation entre l’OSNR et le BER est montrée dans la figure (3.13). Cette figure
nous permet de connaître l’étendue du BER correspondant à n’importe quelle valeur du
OSNR. Comme représenté dans les figures (3.10) et (3.12), une excursion du OSNR à la
fin d’une cascade non-clampée et clampée est de 4.25 et 1 dB, respectivement.

Il est clair, qu’au cours du cas le plus désastreux, le BER atteint 10-8 dans le cas
non-clampé et 10-14 dans le cas clampé. Cette excursion du BER est directement liée à la
fluctuation du réservoir du fait qu’on pourrait estimer l’apport de la variation du
réservoir au niveau de la puissance de l’émission spontanée comme ce qui suit:

σ ej r ( t , k )
( k , ASE )
Pλi ( t ) = 4 σ T r t , k − σ a r ( G j ( t ) − 1) ∆υ j
j ( ) j max
(3-11)
G j exp ( B j ∆r ( t , k ) )
SS
 Aj 
= 4 Bj −  ( ∆r ( t , k ) + r ) ∆υ j
ss

G j + Bi ∆r ( t , k )
SS
 rmax 

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 72


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

0
10

-5
10

-10
10
Cas non-clampé
Ber

-15
10
Cas clampé

-20
10

-25
10
0 5 10 15 20 25
OSNR(dB)

Figure 3.13 : L’excursion du taux d’erreur binaire en fonction du rapport signal à bruit.

Il est à préciser que les recommandations de ITU tolèrent un taux d’erreur de


l’ordre de 10-12 pour le cas des communications optiques. Ce qui permet d’une part de
laisser moins de contraintes sur la qualité du récepteur et d’autre part de vérifier que la
technique de clamping est porteuse d’une amélioration sensible sur la qualité du signal.

4. Validation expérimentale du modèle du réservoir :


Dans ce qui suit, on présentera les résultats expérimentaux obtenus à la suite de la
propagation sur trois canaux WDM d’un trafic Ethernet packetisé à 10 Mbps dans une
cascade de cinq amplificateurs optiques. On s’intéressera à la fluctuation observée au
niveau de la puissance et la correspondance des mesures obtenues avec les prévisions
théoriques ainsi qu’à l’apport du clamping sur la réduction de ces excursions.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 73


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

4.1. Montage de l’expérimentation :


Le montage de notre expérimentation est représenté dans la figure (3.14). Trois
canaux WDM propagent une conversion optique des signaux électriques obtenus au
niveau de trois Hubs Ethernet. Ces trois Hubs font l’agrégation du trafic du réseau local
au COPL où chacun d’eux est connecté au moins à trois ordinateurs ou serveurs. Le
signal obtenu est une copie du trafic packétisé à 10 Mbps qui se transmet à travers le
réseau du COPL.

Le trafic véhiculé est en fait généré d’une part par le transfert de gros fichiers entre
les différents ordinateurs à l’intérieur de notre réseau local ou par le transfert de fichiers
à partir du réseau mondial par FTP et d’autre part par la visualisation des fichiers vidéo.

Le signal optique est transmis par trois lasers DFB localisés à 1549.1 (Canal 1),
1551.1 (Canal 2) et 1552.9 nm (Canal 3) qui sont combinés par des coupleurs à 3dB avec
un canal témoin (canal continu) à 1556.3 nm. Ces quatre canaux représentent les entrées
du premier amplificateur. Le canal témoin est utilisé pour surveiller les fluctuations en
puissance dues à la nature du trafic véhiculé dans les trois autres canaux ainsi que pour
évaluer le phénomène d’inter modulation du gain. A fin d’extraire le canal témoin et
d’évaluer son comportement, on a ajouté un circulateur et un réseau de Bragg inscrit à la
même longueur d’onde du canal témoin. Le signal sortant sera détecté et converti en
signal électrique qui sera ensuite échantillonné par une carte d’acquisition de donnée.

Il est à préciser que le design de ces transmetteurs a été réalisé par mon collègue Ye
Chen au cours de sa maîtrise effectuée au COPL.

Le gain du premier amplificateur pourrait être clampé par une boucle de contrôle
optique. La puissance du laser générée stabilise le gain du premier amplificateur et sera
transmise ensuite à travers la cascade en vue d’atténuer et d’absorber les fluctuations
causées par la nature du trafic dans les réseaux locaux.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 74


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Canal 1
Atténuateur
Coupleur filtre

Canal 2
Coupleur

EDFA 1
Canal 3
20 dB
Coupleur

CW

Photo-détecteur EDFA 5

Réseau de
Bragg
Figure 3.14 : Montage de l’expérimentation avec une cascade de cinq amplificateurs optiques et quatre
canaux WDM.

En ajustant la puissance individuelle des pompes de tous les amplificateurs, on a


obtenu un gain individuel de chaque amplificateur qui permet de compenser
exactement les pertes de 20dB insérées entre deux amplificateurs successifs pour une
puissance d’entrée de –14.8dBm par canal (pour les trois canaux de transmission) et –
17dBm pour le canal témoin.

L’ajustement du gain a été opéré en modulant les trois transmetteurs par une onde
carrée à 500Hz et à 100% de largeur de modulation. Le gain du premier amplificateur a
été fixé à 23dB (3dB supplémentaire par rapport aux autres amplificateurs) pour
compenser la perte de 3dB due au coupleur de 3dB qui suit l’amplificateur numéro 1.

Dans le cas d’une cascade clampée, la puissance de laser requise est établie en
ajustant l’atténuateur variable positionné dans la boucle de contrôle et en sélectionnant
la longueur d’onde désirée et déterminée par le filtre passe-bande ajustable. La pompe
de chacun des quatre autres amplificateurs est ajustée de nouveau pour garantir 20dB
de gain.

A la fin de la cascade et en vue d’évaluer l’effet du trafic sur le comportement de la


cascade des amplificateurs, on a implémenté un circulateur et un réseau de Bragg dans

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 75


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

le but de sélectionner le canal témoin. Une photo-détecteur (PIN-FET) et une carte


d’acquisition des données sont utilisées pour traiter et saisir la puissance variable au
cours du temps du canal témoin. Pour saisir les transitions rapides du signal au niveau
des amplificateurs, on a effectué l’échantillonnage à la fin du 1er, 3ième et 5ième
amplificateur à 1MHz.

4.2. Cas d’une cascade non-clampée :


En laissant la boucle de contrôle ouverte, on est dans le cas d’une cascade non
clampée. On a effectué une saisie des données au niveau du premier amplificateur tout
juste après le coupleur. La figure (3.15) représente l’évolution au cours du temps de la
tension au niveau du photo-détecteur. La totalité de l’échantillonnage représente deux
secondes de trafic.

La figure (3.16) représente une partie du signal observé convertie en puissance


optique. Quatre niveaux de puissance sont clairement distincts (1.28, 2.17, 3.35 et
5.24dBm). Ces niveaux correspondent aux différents cas possibles avec 3 canaux WDM à
savoir : aucun canal actif, un seul canal actif, deux canaux et trois canaux actifs au même
moment.

Figure 3.15 : L’évolution au cours du temps de la tension observée au niveau du photo-détecteur


représentant l’évolution au cours du temps du canal témoin.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 76


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Figure 3.16 : L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie du premier
amplificateur.

Comme la puissance d’entrée des trois canaux WDM est identique et le gain
délivré dans ces mêmes canaux est presque de même ordre alors la puissance du canal
témoin correspondant à l’état ‘‘1 canal à ON’’ ou ‘‘2 canaux à ON’’ ne dépend pas des
canaux impliqués. Ce qui permet de nous limiter à quatre états seulement au niveau du
1er amplificateur.

Par contre, si on visualise la puissance du canal témoin à la fin du 3ième (voir figure
(3.17)) et à la fin du 5ième amplificateur (voir figure (3.18)) on remarquera l’augmentation
du nombre des niveaux possibles. Ceci représente une suite logique du fait que les
canaux WDM n’observent plus le même gain tout au long de la cascade.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 77


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Figure 3.17 : L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie du troisième
amplificateur.

Figure 3.18 :L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie du cinquième
amplificateur.

En plus, on constate que la puissance du canal témoin observe des dépassements


(over-shoot) et des sous-passements (under-shoot) à la fin du troisième amplificateur qui
deviennent plus prononcer à la fin de la cascade des amplificateurs. Les raisons de ces
phénomènes sont les mêmes que celles observées dans les canaux survivants au cours
des expérimentations faites sur l’ajout et soustraction des canaux WDM dans [SUN97].

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 78


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

L’excursion de la puissance du canal témoin augmente tout au long de la cascade.


En effet, à la fin du premier EDFA la différence en puissance entre 3 canaux à ON et 3
canaux à OFF était de 3.96dB et elle a passé à 5.09dB à la fin du troisième amplificateur.
Mais elle est due à la diminution en gain observé au niveau du 4ième et du 5ième
amplificateur causé par l’accumulation de l’émission spontanée (phénomène de
saturation du gain). En effet, on a obtenu une excursion de seulement 3.8dB à la fin du
5ième amplificateur.

4.3. Cas d’une cascade clampée :


En vue de réduire l’excursion du canal témoin, on a activé la boucle de contrôle
optique et on a positionné le laser généré à 1562.2 nm où le gain de l’amplificateur est
approximativement le même que celui du deuxième canal de transmission avec les
mêmes conditions de calibrage que précédemment, à savoir une modulation des trois
transmetteurs par une onde carrée à 500Hz et à 100% de largeur de modulation où la
puissance des canaux était de –14.8dBm/canal et –17 dBm pour le canal témoin.

La puissance de la pompe du premier amplificateur ainsi que les pertes dans la


boucle de contrôle ont été ajustées dans le but d’obtenir un gain de 23dB et un laser de
puissance 11 mW à la sortie du dernier coupleur.

Les fluctuations de la puissance du canal témoin ont été réduites dans le cas d’une
cascade clampée. Mais on observe quelques oscillations dues à des oscillations-
relaxations du laser comme celles observées en [LUO97]. Ces oscillations sont
transmises à travers la cascade et elles sont amplifiées. Les figures (3.19) et (3.20)
représentent ces oscillations observées à la fin du 3ième et 5ième amplificateur.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 79


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Figure 3.19 : L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie du troisième
amplificateur dans le cas d’une cascade clampée.

Figure 3.20 : L’évolution au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie du cinquième
amplificateur dans le cas d’une cascade clampée

La figure (3.21) montre l’apport du clamping en vue de diminuer l’excursion de la


puissance du canal témoin. En effet, on observe qu’il n’y a plus de multitude de valeur
plus probable comme dans le cas d’une cascade non clampée.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 80


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Figure 3.21 : Distribution de la puissance du canal témoin à la sortie du cinquième amplificateur dans
le cas d’une cascade non clampée et clampée.

4.4. Correspondance avec le modèle théorique:


En vue de valider le modèle de simulation qu’on a utilisé précédemment, on a
simulé le cas de figure que celui qui a été expérimenté. Pour cela, on a considéré une
cascade de 5 amplificateurs pompés à 1480 nm. Cette cascade est alimentée par 4 canaux
WDM, les trois premiers représentent les transmetteurs avec une puissance moyenne de
–14.8dBm/canal et le dernier représente le canal témoin avec –17dBm. Ces canaux sont
placés sur les longueurs d’ondes 1549, 1551, 1553 et 1556nm.

4.4.1. Cas d’une cascade non-clampée :


Pour avoir le même gain que celui délivré dans le cas précédent dans la
configuration non-clampée à savoir 23 dB pour le premier amplificateur et 20dB pour les
autres, on a déterminé la puissance des pompes requises dans chaque amplificateur
(respectivement 56, 34, 36, 37 et 38 mW) en supposant que chacun a une fibre dopée de
longueur 27m. Il est à préciser que les amplificateurs dont on dispose au COPL ont été

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 81


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

offerts par Nortel et on n’a pas pu déterminer leurs caractéristiques à savoir la longueur
d’onde de la pompe ainsi que la longueur de la fibre dopée.

Pour simuler le comportement dynamique de la cascade, on a supposé que le taux


de transmission est de 10 Mbps et qu’on a un taux d’utilisation du réseau de 0.5 et que
αON=1.2, αOFF=1.2.

On a remarqué, pour le cas d’une cascade non-clampée, que les fluctuations du


canal témoin sont similaires à celles observées expérimentalement. Les figures (3.22) et
(3.23) exhibent les fluctuations du canal témoin à la sortie du 1er et du 5ième amplificateur
sur 30 ms.

Figure 3.22 : L’évolution théorique au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie du
premier amplificateur dans le cas d’une cascade non-clampée.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 82


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Figure 3.23 :L’évolution théorique au cours du temps de la puissance du canal témoin à la sortie du
cinquième amplificateur dans le cas d’une cascade non-clampée.

L’apparition de ces dépassements constatée au niveau du 5ième amplificateur est


due à l’existence ou l’absence de paquets sur un des canaux WDM. Ces dépassements
ont commencé à apparaître à partir du 3ième amplificateur et sont responsables de
l’élargissement des fluctuations possibles de l’étendue de la puissance du canal témoin
comme il est montré dans la figure (3.24).

Figure 3.24 : Distribution de la puissance du canal témoin à la sortie du troisième et cinquième


amplificateur dans le cas d’une cascade non-clampée.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 83


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Il est à constater que les amplificateurs utilisés dans l’expérimentation ont été
scellés alors que ceux de la simulation ont été choisis en vue de minimiser l’expansion
de la puissance entre les canaux en les choisissant de façon à obtenir un taux d’inversion
de 0.69 pour tous les amplificateurs. Ceci pourrait alors expliquer les raisons qui nous
ont permis d’obtenir quatre piques seulement dans la distribution du canal témoin à la
fin du 5ième amplificateur (voir figure (3.24)).

4.4.2. Cas d’une cascade clampée :


Dans cette dernière partie, on s’intéressera au cas d’une cascade clampée. A cette
fin, on a augmenté la puissance des pompes de telle sorte qu’on a 100 mW au premier
amplificateur et 75mW pour les quatre autres.

Les pertes introduites dans la boucle de contrôle étaient de 23.2dB et on a atteint


une puissance moyenne du laser de 11.3mW à la sortie du dernier coupleur après le
premier amplificateur lorsqu’on suppose que nos canaux sont modulés à 500Hz et avec
–14.8dBm par canal. Ce comportement est comparable à celui observé dans
l’expérimentation.

Comme dans le cas précédant, les paramètres de la cascade ont été choisis dans le
but de minimiser l’expansion de la puissance entre les canaux avec un objectif
d’atteindre une inversion de 0.69 dans tous les amplificateurs.

Les résultats de simulation, obtenus concernant l’évolution au cours du temps du


canal témoin, sont semblables à ceux obtenus expérimentalement. D’ailleurs, on observe
des oscillations relaxations à la fin de la cascade comme celles observées dans les figures
(3.19) et (3.20).

L’effet de la boucle de contrôle est positif comme cela a été montré


expérimentalement. En plus, on constate qu’on a obtenu la même étendue de la
puissance du canal témoin dans les deux cas comme le montre la figure (3.25).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 84


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

Figure 3.25 : Distribution de la puissance du canal témoin à la sortie du troisième et cinquième


amplificateur dans le cas d’une cascade clampée.

4.5. Résultats:
Les résultats expérimentaux obtenus au cours de cette démonstration montrent les
fluctuations observables au niveau de la puissance d’un canal WDM lors d’un trafic
paquétisé. Ces fluctuations ont pour origine l’inter modulation du gain. L’étendue des
ces variations augmente tout au long d’une cascade de la même manière comme dans le
cas d’un canal survivant à la suite d’un scénario d’ajout et de soustraction de canaux.

Ceci constitue une preuve supplémentaire sur la robustesse du modèle du


réservoir pour simuler le comportement des amplificateurs optiques et en plus du
modèle du trafic auto-similaire pour simuler le trafic paquétisé.

5. Conclusion :
L’étude du comportement dynamique des amplificateurs à fibre dopée à l’erbium
passe par des observations expérimentales ainsi que par des études théoriques. Dans
cette perspective, nous avons tenté au départ de comparer deux modèles
mathématiques capables de simuler les EDFAs dans le but de sélectionner celui

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 85


Caractérisation des Amplificateurs à fibre dopée à l’erbium

permettant de simuler le comportement dynamique des paramètres mesurables à savoir:


le gain, la puissance de sortie, le rapport signal à bruit et la figure de bruit.

Cette étude ainsi que les mesures expérimentales nous ont permis de vérifier que le
modèle du réservoir est apte à simuler les EDFAs dans leur comportement dynamique.
Une fois que nous avons pu valider le modèle du réservoir, nous l’avons utilisé dans des
études plus exhaustives centrées sur les effets de la densité du trafic ainsi que le nombre
des canaux sur le comportement d’une cascade d’amplificateurs.

Que ce soit théoriquement ou expérimentalement, nous avons pu vérifier que les


amplificateurs à fibre dopés à l’erbium souffre du comportement dynamique des
canaux. Ceci a des conséquences sur le comportement des tous les canaux même ceux
qui sont statiques. En plus, nous avons constaté que la solution qui a été proposé pour
résoudre l’ajout et soustraction de canaux peut s’avérer indispensable pour stabiliser le
comportement d’un EDFA au cours du temps.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 86


Chapitre

4
Mesure et simulation de l’inter
4

modulation du gain dans les


Amplificateurs Raman

Sommaire :

1. Introduction : ________________________________________________ 88
2. Les apports de l’amplification Raman : ____________________________ 90
2.1. Les nouvelles demandes et perspectives: _____________________________ 90
2.2. Les possibilités promises par l’effet Raman : _________________________ 90
2.3. Les avantages de l’amplification Raman :____________________________ 92
2.4. Simulations : __________________________________________________ 93
3. Étude dynamique de l’amplificateur Raman : ______________________ 115
3.1. Modèle dynamique :____________________________________________ 116
3.2. Mesures expérimentales : _______________________________________ 117
3.3. Analyse théorique du comportement dynamique :_____________________ 121
3.4. Élimination du comportement dynamique : __________________________ 131
4. Conclusion : ________________________________________________ 137
Caractérisation des Amplificateurs Raman

1. Introduction :
Après avoir étudié le comportement dynamique des amplificateurs à fibre dopée à
l’erbium, nous nous sommes intéressés à la caractérisation des amplificateurs Raman.
Cet intérêt, et notamment à l’étude du comportement dynamique, est une suite logique
liée à l’importance accrue accordée à l’utilisation de l’effet Raman comme moyen pour
amplifier les canaux WDM.

Dans le chapitre 2, nous avons détaillé les équations décrivant le comportement


des amplificateurs Raman dans des conditions statiques. Ces équations tenaient compte
de la dépendance en longueur d’onde, de l’évolution des pompes ainsi que celle des
signaux (qui peuvent être bi-directionnelles) tout au long de la fibre de transmission. En
plus, ces équations permettaient de suivre l’évolution de l’émission spontanée dans les
deux sens de propagation et elles incluaient la diffusion Raman stimulée (SRS).

Dans ce chapitre, nous allons entreprendre une étape plus avancée en considérant
le comportement dynamique du gain des canaux WDM. En effet, ces canaux diffusent
des signaux optiques dépendant de l’information véhiculée. En plus, ces canaux
peuvent former un système commuté dont le nombre des canaux actifs fluctuent au
cours du temps suite à l’ajout et soustraction des canaux.

La présence ou l’absence, d’un certain nombre de canaux modulés, a un impact


majeur sur la réponse transitoire des canaux actives. Ceci devrait affecter le nouvel état
d’équilibre des canaux présents, comme nous l’avons vu au cours de notre étude sur les
EDFAs. Ce comportement est le résultat des variations observées sur l’intensité des
canaux et ses effets sur les autres canaux et il est du à l’inter modulation du gain.

Deux résultats importants ont été trouvés dans la littérature qui discutent de la
réponse transitoire des amplificateurs Raman. Dans [KRU00], on a repéré la première
mise en évidence de la présence du comportement dynamique dans les canaux WDM
dans les amplificateurs distribués Raman. Dans cette contribution, les auteurs ont fourni
une description quantitative de l’impact de l’ajout et soustraction de plusieurs canaux

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 88


Caractérisation des Amplificateurs Raman

suite à une mesure expérimentale. Mais ces mesures n’ont pas été suivies pas des
simulations théoriques.

Quant à la deuxième contribution [CHE01], nous l’avons perçu comme une étude
limitée regroupant une simulation théorique et une confirmation expérimentale sur la
présence du régime transitoire dans les amplificateurs Raman. Cette étude est limitée
dans le sens ou un seul canal a été considéré et que les simulations ne tenaient pas
compte de l’émission spontanée.

Dans ce chapitre, nous présenterons des simulations pour des systèmes ayant
plusieurs canaux. Ces simulations tiennent compte de l’évolution spatiale, temporelle et
fréquentielle des canaux WDM ainsi que du développement de l’émission spontanée
pour différente configuration de pompage. Ceci sera suivi par une validation
expérimentale en faisant appel à deux canaux WDM1,2.

D’ailleurs, nous présenterons au cours de la deuxième section les apports de


l’amplification Raman ainsi qu’une validation de notre outil de simulation dans des
conditions statiques. Cette validation est nécessaire pour pouvoir entamer l’étude du
comportement dynamique. D’ailleurs, ce dernier point sera présenter dans la troisième
section. Cette section couvre une étude théorique, suivie d’une mesure expérimentale et
elle a permis de mettre en évidence la présence de l’effet d’inter modulation du gain.
Puis, nous présenterons deux méthodes permettant de réduire les effets néfastes du
comportement dynamique sur la qualité du signal à la réception.

1Mourad Menif, Miroslav Karasek, et Leslie Ann Rusch “Measurement of Transient Response in
Raman Fiber Amplifier”, soumit à OFC 2002 en Octobre 2001.
2 Mourad Menif, Miroslav Karasek, et Leslie Ann Rusch, “Cross-Gain Modulation in Raman Fiber

Amplifier: Experimentation and Modeling,” soumit à PTL en Octobre 2001.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 89


Caractérisation des Amplificateurs Raman

2. Les apports de l’amplification Raman :


2.1. Les nouvelles demandes et perspectives:
L’évolution gigantesque de la demande formulée par le développement croissant
des installations Internet a permis de générer de nouveaux challenges pour les
concepteurs des systèmes WDM. D’ailleurs, pour satisfaire cette demande, les nouveaux
systèmes doivent avoir des performances évolutives :

transmettre de plus grandes quantités de données à travers des canaux


WDM dont le nombre et la vitesse de transmission doivent évoluer,

réduire le coût en augmentant la distance séparant deux amplificateurs et en


minimisant leur nombre par lien optique,

réduire la distorsion du signal pour permettre la transmission dans des liens


plus longs.

En fait, il y a de nombreuses approches de design pour atteindre ces objectifs


comme :

l’allocation de nouvelles fenêtres de transmission,

l’utilisation de nouveaux types d’amplificateurs optiques couvrant une large


partie spectrale capable d’augmenter la capacité de transmission,

l’utilisation des liens WDM bi-directionnelles permettant la suppression des


interactions non-linéaires dans la fibre.

L’investigation de ces approches a rendu indispensable l’élaboration d’un outil de


simulation capable de tenir compte de tous les effets en vue d’optimiser les liens de
communication de demain.

2.2. Les possibilités promises par l’effet Raman :


Un des plus récents et intéressants développements dans le domaine d’optique est
l’utilisation constructive de l’effet Raman dans la fibre pour l’amplification. En effet,

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 90


Caractérisation des Amplificateurs Raman

l’amplificateur Raman utilise les propriétés intrinsèques des fibres de verre pour obtenir
l’amplification des signaux. Ce qui peut être traduit par l’utilisation de la fibre comme
un milieu de gain pour combattre ces propres atténuations. L’amplification Raman
dépend essentiellement de la puissance de la pompe et de la différence en fréquence
séparant la longueur d’onde de la pompe et celle des signaux.

La position de la bande de gain peut être ajustée simplement en accordant la


longueur de la pompe. D’ailleurs le pique en gain est observable à 12.5THz (de l’ordre
de 100nm dans la région de 1400nm) de la longueur d’onde de la pompe. Ainsi,
l’amplification Raman peut être réalisée dans n’importe quelle fenêtre de transmission
optique. La valeur du gain délivrée ne dépend essentiellement que de l’intensité de la
pompe et de la nature de la fibre utilisée. D’ailleurs ceci constitue l’inconvénient majeur
de l’amplificateur Raman dans le cas des fibres de transmission standard (SMF)
puisqu’on doit disposer de pompes très puissantes.

Ce développement a permis l’ouverture de nombreuses possibilités. En effet, il est


envisageable de compenser partiellement l’atténuation de la fibre en utilisant l’effet
Raman et de ce fait d’accroître l’espacement entre deux EDFAs successifs [TER00]. En
plus, la longueur d’onde de la pompe Raman peut être convenablement placée pour
permettre l’utilisation de la même fenêtre que celle exploitée par les EDFAs. Ceci
permettra de réduire le coût en minimisant le nombre des EDFAs déployés et en
réduisant la maintenance des sites.

Une autre application de l’effet Raman est donnée par les amplificateurs hybrides
Raman/EDFA caractérisés par un profil de gain plat sur une large bande de fréquence.
Les répétiteurs peuvent être construits pour compenser la non-égalisation du gain
délivré par les EDFAs avec le gain Raman qui est plus flexible [MAS99]. On pourrait
aussi utiliser plusieurs pompes à différentes longueurs d’ondes en vue d’obtenir du gain
Raman plat sur une large bande de fréquence [EMO99,KID99].

En plus, le gain Raman peut toucher des fenêtres de communication que les
EDFAs sont incapables de couvrir. Dans le cas où on utilise une large bande de

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 91


Caractérisation des Amplificateurs Raman

fréquence, une partie de la bande peut être amplifiée en partie par les EDFAs alors que
les autres parties de la bande utilisent l’effet Raman [MAS97,NAM01].

Enfin, la mise à jour des liens existants par l’ajout d’autres fenêtres de
transmission, utilisant l’effet Raman pour leur amplification, demeure toujours une
possibilité attractive.

2.3. Les avantages de l’amplification Raman :


Les amplificateurs Raman offrent de nombreux avantages comparés aux EDFAs,
parmi eux on cite :

moins de bruit [NIS97],

plus simple dans leur design puisque l’amplification est réalisée directement
dans la fibre de transmission et non pas dans un milieu spécial,

affectation plus simple des longueurs d’ondes des signaux puisque le gain
des longueurs d’ondes des signaux dépend de la longueur d’onde de la
pompe ce qui nous permet d’échapper aux limitations dues au milieu du
gain (comme les coefficients d’absorption et d’émission de la fibre dopée à
l’erbium, etc.),

une large bande de gain (de l’ordre de 100 nm) est réalisable en combinant
plusieurs pompes convenablement placées [EMO99].

Mais, en dépit de ces nombreux avantages, on constate notamment la présence de


quelques dégradations possibles. D’ailleurs, l’amplification des signaux n’est pas limitée
seulement à la puissance de la pompe mais aussi elle provient des autres signaux WDM
qui les précèdent. Ceci crée un échange de puissance entre les canaux WDM ce qui
pourrait amener à la dégradation du signal par la diphonie (cross-talk) [CHR84].

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 92


Caractérisation des Amplificateurs Raman

2.4. Simulations :
Le design des amplificateurs de Raman est plus simple que celui des
amplificateurs dopés à l’erbium puisque la fibre constitue le milieu d’amplification.
Mais malgré cela, la sélection des longueurs d’onde et la puissance des pompes aussi
bien que leur nombre et la séparation entre les pompes, influent énormément sur le
comportement du gain et du bruit de l’ensemble des canaux WDM.

Lors de la conception des amplificateurs de Raman distribués, de nombreuses


possibilités concernant la configuration de pompage sont envisageables. En effet, il est
possible d’utiliser une configuration de co-propagation, contre-propagation ou d’utiliser
les deux directions simultanément pour le pompage. Le choix de la configuration de
pompage aura aussi des conséquences sur le gain délivré ainsi que sur le bruit.

Une des possibilités, à étudier pour faire face à la demande incessante d’augmenter
la capacité des liens, est de réaliser des liens bidirectionnels utilisant au moins deux
fenêtres de transmission. Il serait intéressant alors dans ce cas de dédier une fenêtre
pour chaque sens de propagation. L’étude de ce design permettrait de fixer des choix
importants comme la meilleure configuration de pompage, le positionnement des
pompes, et la détermination d’architecture hybride d’amplificateur plus adéquat à ce cas
de figure.

L’ajout de l’amplification Raman permettrait à première vue d’augmenter


l’espacement entre deux répéteurs successifs dans le cas des amplificateurs hybrides.
Toutefois, on doit s’assurer que son ajout permet au moins de garder les mêmes qualités
de signal que dans le cas standard.

2.4.1. Les amplificateurs de Raman distribués :

2.4.1.1. L’apport des configurations de pompage :

Afin de déterminer l’apport de la configuration de pompage sur le gain apporté


par l’effet Raman, on peut prendre en considération quatre configurations différentes.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 93


Caractérisation des Amplificateurs Raman

La première consiste à propager un signal seul dans une fibre de transmission de


longueur 100 Km. Dans la deuxième, on ajoute une pompe qui se propage dans le
même sens que celui du signal (pompage co-directionnel avec P+=200mW). Par contre
au cours de la troisième configuration, on inverse le sens de pompage (pompage contre-
directionnel, P-=200mW). Enfin, on va considérer dans la dernière configuration deux
pompes où chacune est injectée à partir des deux bouts de la fibre de transmission
(pompage bidirectionnel) tout en gardant le même budget de puissance (P+=P-
=100mW).

-10

Pompage
co-directionnel
-15

Pompage
Puissance du canal (dBm)

bi-directionnel
-20

Pompage
-25 contre-directionnel

Sans
pompage
-30

-35
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Distance (Km)

Figure 4.1 : Évolution de la puissance d’un canal WDM pour les trois configurations de pompage
possible dans un amplificateur de Raman distribué.

La figure (4.1) représente l’évolution de la puissance d’un canal WDM placé à


1550nm et ayant une puissance au début de la fibre de –13dBm dans une fibre de
transmission DSF de 100km pour les différents cas de pompage possibles.

On constate que la configuration co-directionnelle délivre le minimum de gain


possible par rapport au cas de référence (pas de pompage). Ce cas de pompage permet
d’avoir un gain de l’ordre de 9dB. Par contre, la configuration contre-directionnelle
permettrait d’avoir un gain de 15dB. La configuration de pompage bi-directionnelle
permettrait d’avoir un gain de 12dB qui représente un gain net du signal de –8dB sur

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 94


Caractérisation des Amplificateurs Raman

100km de fibre de propagation puisque la valeur de la puissance du canal à la fin de la


fibre est aux alentours de –21dBm.

En fait, il y a deux possibilités pour évaluer le gain de l’effet Raman, la première on


détermine le gain net (Gn) à la fin d’un lien de transmission, dans la seconde on
détermine le gain effectif (Gon-off). Ce dernier représente le rapport de la puissance d’un
canal en tenant en compte de la présence et de l’absence de l’amplification Raman.

2.4.1.2. L’effet de l’intensité de la pompe :

Parmi les paramètres déterminants dans la conception des amplificateurs de


Raman distribués, on cite la puissance de la pompe et ses implications sur la saturation
du gain. En vue d’évaluer cet effet, on a considéré le cas d’un système de transmission
ayant un seul canal WDM à 1550 nm et ayant une puissance de départ de –13dBm,
d’une fibre de transmission DSF de 100km pompée en co-propagation par une pompe à
1450 nm. On a varié la puissance de la pompe de 50 mW à 4 W.

40
4w
2w
35
1w
30

25
Gain (dB)

20 500 mw

15

250 mw
10

5
50 mw

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Distance (Km)

Figure 4.2 : Évolution du gain d’un canal WDM tout au long d’une fibre de transmission pour
différente intensité de la pompe.

La figure (4.2) présente le gain Raman en fonction de la longueur de la fibre de


transmission pour différentes valeurs de la puissance de la pompe. Il est clair que le gain

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 95


Caractérisation des Amplificateurs Raman

fourni dans un amplificateur Raman distribué dépend presque linéairement de la


puissance de la pompe. En plus, on constate que le gain du canal WDM atteint la
saturation car la puissance de pompe a été épuisée par l'amplification du signal.

Une fois que le signal atteint la puissance maximale, il devient lui-même une
pompe pour les autres signaux ou pour la génération de l’émission spontanée. Pour les
plus fortes intensités de pompes (le cas de 2W et 4W), on constate que gain net offert est
pratiquement le même à la fin du lien de transmission malgré qu’il existe une certaine
différence tout au long des 50 premiers kilomètres. En vue d’expliquer les raisons qui
nous ont amené à obtenir ces résultats, on présentera dans ce qui suit l’évolution de
l’intensité de la pompe et du signal dans le cas où la puissance de la pompe est de 2W
ou 4W.

40
2W
4W
Pompe
30

20
Puissance (dBm)

Signal
10

-10

-20
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Distance (Km)

Figure 4.3 : Évolution de l’intensité de la pompe et du canal WDM tout au long d’une fibre de
transmission pour deux niveaux de puissance de pompe.

En réalité, le gain net constaté sur le signal au départ était plus important dans le
cas où nous aurions une pompe très puissante. Mais, cette même pompe a atteint
l’épuisement très vite après une vingtaine de kilomètres seulement, puisque la
puissance du canal a atteint 22dBm. Après l’épuisement de la pompe, la puissance du
canal a subit l’atténuation de la fibre sur la distance restante, et en plus elle est devenue

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 96


Caractérisation des Amplificateurs Raman

la source de l’émission spontanée. Par contre, dans le cas où on aurait une pompe de 2W
seulement, la pompe n’a pu être épuisée qu’après une quarantaine de kilomètres ce qui
a permis au signal d’être amplifié sur une plus grande distance et de s’atténuer sur une
plus courte distance de fibre.

Parmi les caractéristiques importantes dans les amplificateurs qui devraient être
investiguées, nous citons l’effet de saturation. Y a t’il effectivement une saturation du
gain Raman ? Dépend-elle de la puissance de la pompe ou plutôt de l’intensité des
canaux ?

Pour cet effet, on étudiera dans ce qui suit l’évolution du gain Raman, pour
différentes valeurs et configurations de pompe ainsi que pour différentes longueurs de
fibre de transmission. D’ailleurs, on a considéré quatre longueurs de fibre DSF
différentes : 10, 20, 40 et 80km. Pour chaque configuration, on a considéré deux valeurs
de pompes possibles 400 et 800mW dans deux schémas de pompage différents (co-
propagation et contre-propagation).

Les courbes de la figure (4.4) confirment les résultats obtenus par Lewis et al. dans
[LEW99a,LEW99b]. En effet, dans leurs travaux expérimentaux et théoriques, ils ont
visualisé l’évolution du gain en fonction de la puissance d’entrée. En plus, ils
correspondent à ce qu’on a observé avec les EDFAs, un gain constant pour les faibles
signaux puis une saturation de la puissance de la sortie. D’ailleurs une mesure
expérimentale, que nous avons effectué, a permis de valider notre outil de simulation.

Toutefois, il est clair, d’après ces graphes, que le schéma de pompage en contre-
propagation délivre plus de gain et ceci devient même très important chaque fois qu’on
augmente la longueur de la fibre de transmission.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 97


Caractérisation des Amplificateurs Raman

12 18
10 km (a) P+ 400mw 20 km (a) P + 400mw
11 -
(b) P 400mw 16 (b) P - 400mw
10 (c) P+ 800mw (c) P + 800mw
(d) P- 800mw 14 (d) P - 800mw
9
(c) (c)
12
8
(d)
(d) 10
) 7 )
B B
d( d(
ni 6 ni 8
a a
G G
5
6
4
4 (b)
(a)
3 (a)
(b) 2
2

1 0
-25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20 -25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
Total Input Power (dBm) Puissance totale à l'entrée (dBm)

22 20
40 km (a) P+ 400mw 80 km (a) P + 400mw
20 (b) P- 400mw (b) P - 400mw
(c) P+ 800mw (c) P + 800mw
18 15
-
(d) P 800mw (d) P - 800mw

16 (d)
10 (c)
14 (c) (d)
) )
B B
d( 12 d(
ni
ni a 5
a G
G 10

8
0 (b)
6
(b)
(a)
4 (a) -5
2 -25 -20 -15 -10 -5 0 5 10
-25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 Puissance totale à l'entrée (dBm)
Puissance totale à l'entrée (dBm)

Figure 4.4 : Évolution de la valeur du gain en fonction de l’intensité des canaux WDM.

Ensuite en vue d’étudier l’impact du nombre des canaux WDM, on aura à


investiguer le gain délivré dans les amplificateurs Raman distribués en maintenant
constant la puissance totale de canaux et cela pour différentes intensités de pompe. En
effet, on a considéré six configurations possibles de système de communication en
ayant: 1, 2, 4, 8, 16 et 32 canaux WDM commençant à 1550 nm et espacé de 0.4 nm. Pour
ces six configurations, on a assumé que la puissance de chaque canal est respectivement
–7, -10, -13, -16, -19, -22dBm. Dans le but de vérifier l’importance de la puissance de la
pompe on aura à considérer 4 valeurs possibles de pompes à savoir 250 mW, 500 mW, 1
W et 2 W.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 98


Caractérisation des Amplificateurs Raman

40

2W
35

1W
30

25
Gain (dB)

0.5 W
20

15
0.25 W

10

5
0 5 10 15 20 25 30 35
Nbre de canaux WDM

Figure 4.5 : Excursion du gain en fonction du nombre des canaux WDM pour différente intensité de la
pompe.

La figure (4.5) représente le gain apporté par l’effet Raman pour les différentes
configurations de système à la fin d’une fibre de transmission de 100km. La
configuration de pompage qui a été mise en considération est celle de co-propagation.
Pour chaque courbe, qui représente le gain du premier canal (le cercle), on a ajouté
l’étendue du gain en variant le nombre des canaux.

Bien qu’on ait le même budget de puissance totale à l’entrée pour les canaux
WDM, on n’obtient pas le même gain. En effet, chaque fois qu’on augmente le nombre
des canaux WDM, on améliore le budget de puissance puisqu’on peut obtenir une
amélioration de 4dB en gain pour le cas d’une pompe de 250mW en augmentant le
nombre de canaux de 1 à 32. Mais cette amélioration se réduit chaque fois qu’on
augmente l’intensité de la pompe.

En réalité, ceci est du au fait que les signaux contribuent à la génération de


l’émission spontanée. Si le nombre des canaux augmente, l’apport de chaque canal pour
la génération de l’ASE se réduit. Si on augmente la puissance de la pompe, l’apport des
signaux pour l’ASE devient minime ce qui a affecté l’amélioration du budget de

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 99


Caractérisation des Amplificateurs Raman

puissance en réduisant l’amélioration de 4dB pour le cas de 250mW à moins de 1dB à


forte pompe.

Un deuxième fait saillant est l’excursion du gain entre les canaux qui augmente
chaque fois qu’on augmente le nombre des canaux. Ceci est une conséquence directe du
profil non constant du gain apporté par l’effet Raman.

2.4.1.3. Évaluation de la performance des amplificateurs Raman:

Dans la majorité des travaux de recherches, qui ont été menés jusqu’à présent, on
s’est orienté vers l’étude des systèmes utilisant des amplificateurs discrets. Ce qui a
permis de définir des outils permettant d’évaluer leur performance ainsi que leur
qualité. Mais au cours des dernières années, on a commencé d’étudier des
amplificateurs distribués à savoir les amplificateurs distribués dopés à l’erbium [SIM91]
ou les amplificateurs distribués de Raman [AOK85].

Ces amplificateurs (discrets ou distribués) permettent une amplification optique


des signaux accompagnés par la génération de l’émission spontanée (ASE). Ceci
constitue la source des bruits responsables de la détérioration de la qualité de
transmission.

En vue d’évaluer la performance des amplificateurs Raman, on s’est intéressé à


définir et à étudier la qualité du signal en la comparant au cas des amplificateurs
discrets. Cette évaluation sera centrée sur l’étude de la figure de bruit ainsi que sur le
rapport signal à bruit.

Il faut préciser que pour le cas des amplificateurs discrets, comme il est défini dans
la figure (4.6), il existe deux configurations possibles : un amplificateur suivi de la fibre
de transmission ou une fibre de transmission suivie d’un amplificateur.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 100
Caractérisation des Amplificateurs Raman

(a)

(b)

(c)

Figure 4.6 : Trois schémas d’amplification possibles : (a) amplificateur suivi d’une fibre de
transmission, (b) fibre de transmission suivie d’un amplificateur et (c) un amplificateur de Raman
distribué.

En réalité, il n’existe pas d’accord sur la définition de la figure de bruit dans le cas
des amplificateurs optiques [HAU00]. Mais au moins un consensus est apparu en
définissant la figure de bruit comme étant le ratio entre le rapport signal à bruit à
l’entrée par rapport à celui de la sortie comme s’il est mesuré par un photo-détecteur
idéal [DES94].

Puisque le battement de l’émission spontanée avec le signal et le bruit de grenaille


du signal sont les bruits dominants alors la figure de bruit est régie par :

1  2 PASE 
NF =  + 1 (4-1)
G  hν B0 
avec PASE = ηsp ( G − 1) hν B0 est la puissance de l’émission spontanée dans une

polarisation, ηsp est le facteur d’émission spontanée et G le gain linéaire de

l’amplificateur. Pour un fort gain et un amplificateur bien inversé, la figure de bruit


atteint la limite quantique à savoir 2 (3dB).

Par contre, dans un élément de transmission passif (fibre sans amplification), la


figure de bruit sera égale à l’inverse des pertes d’atténuation ( 1 T ). Pour des éléments
concaténés, la figure de bruit équivalente est définie comme étant :

NF2 − 1
NFeq = NF1 + (4-2)
G1

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 101
Caractérisation des Amplificateurs Raman

avec NF1 , NF2 et G1 sont respectivement le niveau de la figure de bruit du premier

élément, du deuxième ainsi que le gain du premier élément.

Ce qui permet de conclure que si le gain du premier étage est grand alors la figure
de bruit de ce même premier niveau dominera le bruit équivalent. En plus, ceci nous
permet d’avoir une idée sur le niveau de la figure de bruit dans les deux premiers cas de
figure. En effet, dans le cas d’un amplificateur discret suivi d’une fibre de transmission,
ayant comme une perte de T , on obtient un bruit équivalent à :

1
−1
NFeq = NF + T (4-3)
G
Alors que dans le deuxième cas de figure on aura :

1 NF − 1 NF
NFeq = + = (4-4)
T T T
Ce qui nous permet de conclure que le fait de placer un élément comportant du
gain avant un élément de perte (fibre sans amplification) permettra de réduire la
contribution du battement spontané des signaux ce qui favorise une meilleure qualité de
transmission.

Il est clair que dans les systèmes conventionnels, avec l’emploi des amplificateurs
discrets, il est plus simple de déterminer la figure de bruit en utilisant la règle des
éléments concaténés. Par contre, dans les systèmes utilisant l’amplification Raman, on
est dans le cas où le gain ainsi que la génération de l’émission spontanée seraient
distribués tout au long de la fibre de transmission. En vue de faciliter la comparaison
avec le cas des systèmes conventionnels, on sera amené à définir le gain effectif et la
figure de bruit effectif en faisant juste l’analogie avec la longueur effective qui a été déjà
présentée précédemment.

En fait, le gain effectif n’est autre que le rapport de la puissance d’un canal en
tenant compte de l’amplification Raman par rapport au cas où il n’y aurait pas

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 102
Caractérisation des Amplificateurs Raman

d’amplification. Une fois que nous avons un gain effectif, il nous sera possible d’évaluer
la figure de bruit effective [HAN98] :

1  PASE  NFR
NFReff =  + 1 = (4-5)
Geff  hν B0  T

A ce stade, on essaie de comparer dans ce qui suit la figure de bruit dans un


amplificateur Raman distribué avec deux configurations de pompage possible (co-
directionnel et contre-directionnel) avec le cas d’un amplificateur discret bien inversé
(placé avant et après la fibre de transmission) pour différentes longueurs de fibre
possible. Dans le but de comparer des configurations semblables, on a considéré dans le
cas des amplificateurs Raman le cas d’un système ayant 8 canaux WDM placé à partir de
1550 nm et espacé de 0.4 nm avec une puissance de lancement de –16dBm et une pompe
de 500mW et une fibre de transmission de 100km. Ce cas de figure est capable de livrer
un gain de 20 dB (voir figure (4.5)). Pour le cas de l’EDFA, on a supposé qu’il a fourni
20dB de gain.

25
(a) EDFA - fibre
(b) Fibre - EDFA
(c) co-propagation
20 (d) contre-propagation
Figure de bruit (dB)

(b)
15
(c)

(d)
10

5
(a)

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Distance (km)
Figure 4.7 : Évolution de la figure de bruit en fonction de la longueur de la fibre de transmission : (a)
cas d’un amplificateur discret suivi d’une fibre de transmission, (b) cas d’une fibre de transmission
suivie d’un amplificateur discret, (c) cas d’un amplificateur de Raman avec pompage co-directionnel et
(d) cas d’un amplificateur de Raman avec pompage contre-directionnel.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 103
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Il est clair d’après la figure (4.7), qui visualise la figure de bruit du premier canal,
que les deux configurations en utilisant l’amplification Raman (c) et (d) délivrent une
meilleure qualité de signal comparé à celui de l’amplificateur à fibre dopée à l’erbium
placé après une fibre de transmission (b). Mais toutes ces configurations n’offrent pas
une meilleure qualité que celle où on a un EDFA discret placé avant la fibre de
transmission. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus dans [CHE92] où les auteurs
ont essayé de comparer la performance d’un amplificateur distribué dopé à l’erbium.
Mais généralement dans les systèmes WDM, on place le premier EDFA assez loin des
émetteurs (pour échapper aux effets non-linéaires dans la fibre de transmission), ce qui
rend les deux configurations qui utilisent l’amplification Raman plus avantageuses du
point de vue de qualité de signal.

Pour le cas de l’amplification Raman, on remarque l’effet de la configuration de


pompage sur l’amélioration de la qualité du signal. D’ailleurs, dans le cas d’un pompage
co-directionnel, on remarque que la figure de bruit n’a pas cessé d’augmenter tout au
long de la fibre par rapport au cas où la fibre serait pompée en contre-direction.

En plus de la figure de bruit, le rapport signal à bruit constitue un autre indicateur


sur la qualité du signal. Pour cette raison et afin de déterminer la meilleure
configuration de pompage dans le cas des amplificateurs Raman distribués, on
considère dans ce qui suit l’évolution du OSNR d’un canal WDM pour différente
longueur de fibre de transmission.

La figure (4.8) fournit une idée sur l’évolution du rapport signal à bruit en tenant
compte des deux configurations de pompage. Il est à préciser que l’émission spontanée
a été comptabilisée sur une bande de 0.2nm. On constate que le OSNR produit par la
deuxième configuration de pompage est meilleur. En réalité ceci est tout à fait normal
puisque la pompe est lancée en contre-direction ce qui provoque l’apparition de
l’émission spontanée alors que dans la première configuration, l’émission spontanée a
été créée au départ par la pompe puis par les signaux ce qui favorise leur apparition.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 104
Caractérisation des Amplificateurs Raman

65
contre-directionnel
60 co-directionnel

55 (a)

50

45
OSNR (dB)

40
(b)
35

30

25

20

15
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Distance (Km)

Figure 4.8 : Évolution du rapport signal à bruit tout au long de 100km d’une fibre de transmission : (a)
cas d’un pompage co-directionnel et (b) cas d’un pompage contre-directionnel pompé à 1450 nm avec
500 mW et un canal WDM de -13dBm à 1550nm tout au long de 100km de fibre.

En plus des raisons qui ont été mentionnées à savoir un meilleur rapport signal à
bruit et une figure de bruit plus modérée, l’emploi de la configuration de pompage en
contre-direction est motivé en plus pour empêcher l’apparition de quelques effets non-
linéaires dans la fibre comme le mélange à quatre ondes.

2.4.1.4. Amplificateur large bande :

Emori et al dans [EMO99] ont présenté le premier amplificateur Raman permettant


d’avoir un gain plat sur 100 nm en utilisant 12 pompes. Ils ont atteint un gain plat avec
une variation de ±0,5dB sans avoir à utiliser un filtre aplanisseur du gain.

La puissance totale des pompes lancée est de l’ordre de 1W. Ces pompes étaient en
contre-propagation et elles étaient placées de 1405 à 1510 nm. Les neuf premières étaient
distantes de 7.5nm (1Thz) de 1405 à 1457.5 nm, alors que les dernières étaient à 15nm
(2Thz) de 1465 à 1510 nm. L’expérimentation a rapporté un gain net de 6.5dB avec 25 km
d’une fibre DSF (Dispersion-shifted fibre) et de 2dB avec 25km de fibre SMF (Single-mode
fibre).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 105
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Dans ce qui suit, il sera question de vérifier ce résultat expérimental par l’outil de
simulation qui a été développé ainsi que l’étude de l’impact du choix des longueurs
d’ondes des pompes et leur puissance sur l’étendue de l’excursion du gain.

Il est clair, que nos résultats affichés dans la figure (4.9) sont proches de ceux
obtenus expérimentalement par Emori et al dans [EMO99]. Toutefois, il existe une
différence de l’ordre de 1dB dans les deux cas de fibre. Plusieurs raisons peuvent être à
l’origine de cette petite différence, dont notamment le fait qu’ils n’aient pas utilisé lors
de l’expérimentation un peigne de canaux WDM comme on l’a fait dans la simulation.
D’ailleurs, nous avons choisi dans notre cas un peigne de 100 canaux ayant chacun une
puissance de lancement de -13dBm. En effet, les auteurs ont utilisé une source large
d’émission spontanée comme leur source des signaux. Dans le but de déterminer le
profil de gain, ils ont ajouté deux sources de laser ajustable. En outre, on n’avait pas une
idée sur le niveau des signaux d’entrée déployés dans l’expérimentation. Il est à préciser
qu’on a considéré deux bandes différentes de signaux pour SMF et DSF afin d’avoir
l’excursion la plus minimale du gain sur les 100nm.

8
DSF 25 Km
7 SMF 25 Km

5
Gain (dB)

0
1510 1530 1550 1570 1590 1610
Longueur d'onde (nm)

Figure 4.9 : Spectre du gain net obtenu sur une large bande de fréquence sous l’effet de 12 pompes
pour deux types de fibre différentes.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 106
Caractérisation des Amplificateurs Raman

30

25 Gain
OSNR
NF
Gain, NF, SNR (dB) 20

15

10

0
1515 1535 1555 1575 1595 1615
Longueur d'onde (nm)

Figure 4.10 : Rapport signal à bruit ainsi que la figure de bruit obtenu en fonction des longueurs
d’onde des signaux.

En vue d’avoir une idée sur le rapport signal à bruit et la figure de bruit résultante
d’un tel montage, on a déterminé comme le montre la figure (4.10), l’étendue de ces
facteurs de qualité. Il est clair que la qualité du signal s’améliore vers les hautes
longueurs d’onde. Ceci est dû au fait qu’on avait de fortes pompes aux petites longueurs
d’onde ce qui a favorisé la génération de plus d’émission spontanée à ces mêmes
fréquences plus qu’aux autres régions du spectre. Ceci a même affecté la valeur de la
figure de bruit. Il est à préciser que le calcul du OSNR et du NF a été obtenu en tenant
compte d’une bande de 0.2nm pour l’émission spontanée.

L’emplacement et la puissance des pompes affectent sérieusement le profil du gain


obtenu sur la totalité des canaux déployés. Cette solution est coûteuse d’où l’intérêt
d’évaluer l’impact du nombre des pompes.

En premier lieu, on a choisi de varier le nombre des pompes de 4 à 12 tout en


répartissant les pompes sur la totalité du spectre en voulant à chaque fois garder une
excursion minimale du gain sur tous les signaux. L’étendue du gain est visualisée dans
la figure (4.11).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 107
Caractérisation des Amplificateurs Raman

8
12 pompes
8 pompes
7 4 pompes

5
Gain (dB)

0
1520 1530 1540 1550 1560 1570 1580 1590 1600 1610 1620
Longueur d'onde (nm)

Figure 4.11 : L’étendue du gain en fonction du nombre des pompes.

12 pompes 8 pompes 4 pompes


λp(nm) Pp(mW) λp(nm) Pp(mW) λp(nm) Pp(mW)
1405 139
1412.5 134 1416 115
1420 136 1421 110
1427.5 132 1426 90 1430 210
1435 60 1432 110
1442.5 50 1440 100
1450 49 1450 170
1457.5 50 1456 90
1465 50 1470 150
1480 30 1473 80
1495 15
1510 70 1502 120 1500 170
Table 4-1 : Longueurs d’onde des pompes et leurs puissances pour 3 configurations différentes
d’amplificateur Raman large bande.

Il est à préciser que dans chaque courbe, on a varié l’intensité et la longueur d’onde
des pompes dans le but de réduire au maximum l’excursion du gain sur la totalité des

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 108
Caractérisation des Amplificateurs Raman

canaux WDM. Afin d’avoir une idée sur l’emplacement des pompes et de leur
puissance, on a dressé le tableau suivant.

On a espéré valider expérimentalement les résultats obtenus en utilisant le cas de 8


pompes. Il est à rappeler qu’on a trouvé pratiquement les mêmes résultats que ceux de
Emori avec 12 pompes [EMO99] en ayant le même niveau de gain et aussi la même
excursion du gain. Mais cette expérimentation se révèle très coûteuse.

2.4.2. Les amplificateurs hybride Raman/EDFA :


En vue d’élargir la bande de gain des amplificateurs à fibre dopée à l’erbium,
plusieurs travaux ont été faits au cours des dernières années. Ce qui a permis de
proposer des solutions utilisant des filtres égalisateurs du gain [ROC99], d’utiliser de
nouveaux matériaux (comme fluoride et tellurite) [YAM98], de présenter des
configurations d’EDFAs (en parallèle ou en série) utilisant la bande-C et la bande-L
[SAK98,YAM97] ainsi que la proposition d’utiliser des amplificateurs hybrides
EDFA/Raman [MAS99].

2.4.2.1. L’apport des configurations de pompage :

On va examiner dans ce qui suit l’effet de la configuration de la pompe ainsi que


l’emplacement de l’étage Raman sur l’augmentation de la portée d’un amplificateur à
fibre dopée à l’erbium d’une part et d’autre part sur l’amélioration de la qualité du
signal.

Pour cette fin, on va considérer le cas d’un EDFA (voir figure (4.12)) de 10 m de
fibre dopée pompée à 1480 avec une pompe de 100mW. On suppose que la pompe
résiduelle ne se propage pas dans la fibre de transmission, comme il est le cas dans les
amplificateurs commerciaux. Cet EDFA sera placé avant ou après un étage de Raman
composé d’une fibre de transmission ainsi que d’une pompe selon la configuration. A
l’entrée de cet ensemble, on injecte 32 canaux WDM espacés de 0.4 nm et centrés à
1550nm et ayant chacun une puissance de lancement de -20dBm par canal.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 109
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Fibre de
transmission
EDFA 125 km

ISO
Signaux Signaux de
d'entrés sortie
Combineur
de pompes
Diode(s) des Diode(s) des
Pompe(s) Pompe(s)
Différentes configuration de pompage
1. co-propagation
2. contre-propagation
3. pompage bi-directionnel
Figure 4.12 : Représentation d’un amplificateur hybride Raman/EDFA.

Normalement l’EDFA, décrit précédemment, est capable de fournir un gain de


20dB. Ce qui permet d’assurer une propagation à travers une fibre de 100 km ayant une
atténuation de 0.2dB/Km. Le fait d’augmenter la portée de cet amplificateur de 25%
constitue alors un bon résultat.

En vue d’amplifier nos signaux par l’effet Raman, nous avons placé la pompe à
1450nm (à peu près à 100nm des signaux) ayant une puissance de 250mW. On
considérera quatre configurations différentes. La première sera le cas d’un système de
100km de fibre de transmission sans pompage comme il est présenté dans la figure
(4.13). Dans les autres cas, on considère une fibre de 125km (placée avant ou après
l’EDFA) avec trois configurations de pompage différentes : co-directionnel, contre-
directionnel et bi-directionnel.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 110
Caractérisation des Amplificateurs Raman

0.6
100 km sans pompe
0.4 125 km pompe co-dir
125 km pompe contre-dir
125 km pompe bi-dir
0.2

0
Gain Net (dB)

-0.2

-0.4

-0.6

-0.8

-1

1544 1546 1548 1550 1552 1554 1556


Longueur d'onde (nm)

Figure 4.13 : Gain net obtenu pour quatre configurations possible de système utilisant un amplificateur
hybride Raman/EDFA ou l’EDFA précède la fibre de transmission.

Configuration de Fibre placée avant l’EDFA Fibre placée après l’EDFA

pompage et d’architecture G (dB) OSNR (dB) G (dB) OSNR (dB)

Sans Raman (100Km) 3.17±0.27 10.5 0.05±0.09 31.23

Co-directionnel 2.7±0.4 10.1 -0.95±0.07 31.02


Avec Raman
(125km)

Contre-dir 5.2±0.5 8.51 0.05±0.1 26.75

Bi-directionnel 4±0.4 9.25 -0.44±0.1 28.60

Table 4-2 : L’étendue du gain et du rapport signal à bruit en fonction de la configuration de pompage et
d’architecture de l’amplificateur hybride Raman/EDFA.

Il est clair d’après la table (4.2) que dans le cas d’un système conventionnel, qui
n’utilise pas l’amplification Raman, qu’on obtient des signaux de bonne qualité dans le
cas où on placerait l’amplificateur dopé à l’erbium avant la fibre de transmission. Ceci
est dû pour la simple raison que la puissance des canaux WDM à l’entrée était faible.

Avec l’utilisation de la configuration hybride avec une fibre de transmission de


125km, on constate qu’un pompage contre-directionnel représente la solution la plus
avantageuse du point de vue de la puissance des canaux obtenue à la fin du système.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 111
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Mais il est à préciser que le fait de placer la fibre de transmission avant l’EDFA
contribue à la détérioration de la qualité du signal. En effet, le rapport signal à bruit
atteint des limites inappropriées en vue d’assurer une qualité convenable pour les
usagers. Ce qui nous permettra d’opter pour une configuration plaçant l’EDFA avant la
fibre de transmission et utilisant un pompage de la fibre contre-directionnel.

2.4.2.2. Système de communication bidirectionnelle :

En vue d’augmenter la capacité des liens existants et d’améliorer la portée des


amplificateurs optiques, on présente dans ce qui suit un système bi-directionnel de
transmission des canaux WDM combiné avec l’amplification Raman en vue de
compenser l’effet de l’atténuation constaté sur la fibre.

Fibre de Canaux
Canaux transmission Bande-L
Bande-C

EDFA-C EDFA-L
M M
U U
X Mux Mux X

Pompe Pompe
bande-L bande-C

D D
E E
M M
U U
X X

Canaux
Canaux Bande-C
Bande-L
Figure 4.14 : Représentation d’un système bidirectionnel déployant un schéma d’amplification hybride
Raman/EDFA.

Les 32 canaux de la bande C se propagent dans un sens et les autres 32 canaux de


la bande L prennent l’autre sens. Pour chaque bande, on a préféré utiliser un schéma de
pompage Raman contre-directionnel. Pour cette fin, on a ajouté la pompe pour la bande
L à la suite de l’amplificateur de la bande C et vice versa.

Le choix de la longueur d’onde des pompes a été lié au choix des canaux WDM. En
effet, on a choisi que les canaux de la bande C commencent à 1545 nm espacés de 0.4 nm
alors que ceux de la bande L débutent à 1580 nm avec le même espacement.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 112
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Puis on a sélectionné les pompes qui vont permettre une amplification des signaux
tout au long de la fibre de transmission. Pour cela, on a sélectionné une pompe à 1450 et
l’autre à 1480 nm ayant chacune une puissance de 250mW.

10
Avec Raman
Sans Raman
8

6
Gain Net (dB)

-2

-4
1545 1550 1555 1560 1565 1570 1575 1580 1585 1590 1595
Longueur d'onde (nm)

Figure 4.15 : Gain net observé sur les signaux de la bande C et L à la sortie de la fibre de transmission.

25

Pompe
20
Pompe bande-C
bande-L
15
Evolution des puissances (dBm)

10

-5

-10 Canaux
Canaux
bande-L bande-C
-15

0 20 40 60 80 100 120
Distance (Km)

Figure 4.16 : Évolution de l’intensité des deux pompes et des canaux WDM dans la fibre de
transmission.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 113
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Une fois que ces choix ont été fixés, on a sélectionné les paramètres des deux
amplificateurs (de la bande C et de la bande L) pour assurer un gain des signaux de
l’ordre de 23dB. En effet, on a choisi une fibre dopée de 11 m et une pompe de 200mW à
980 pour l’amplification de la bande C et une fibre dopée de 87 m pour le deuxième avec
une pompe de 100mW à 1480 nm.

Il est clair d’après la figure (4.15), que le déploiement des deux pompes a contribué
à l’obtention d’un gain supplémentaire de 6dB. Ceci ne constitue pas l’unique apport de
cette configuration. En effet, il faut ajouter à tout cela la qualité du signal qui sera
préservée par le choix d’un schéma de pompage contre-directionnel. D’ailleurs en
visualisant l’évolution de l’intensité des canaux des deux bandes C et L dans la fibre de
transmission (voir figure (4.16)), on s’aperçoit que le niveau minimal atteint est toujours
loin de celui de l’émission spontanée.

2.4.3. Conclusion :
Plusieurs raisons ont permis de donner plus d’intérêt aux amplificateurs Raman à
savoir d’une part la possibilité de réaliser des amplificateurs larges bandes permettant
de transmettre simultanément un plus grand nombre de canaux sur le même lien,
d’autre part d’augmenter la vitesse de transmission des liens existants puisqu’ils
permettent aux signaux d’échapper au niveau du bruit tout en échappant aux effets
non-linéaires (avec un budget de puissance lancé modéré) et enfin d’augmenter la
distance séparant deux points d’amplification.

On a pu à travers le logiciel qu’on a développé de vérifier plusieurs de ces


arguments en proposant d’une part un système de transmission bi-directionnel
permettant l’utilisation des deux bandes C et L en ayant recours à une solution
d’amplification conjointe utilisant les EDFAs et l’effet Raman et d’autre part de vérifier
qu’on peut se contenter seulement de 8 pompes pour assurer un gain plat sur 100nm.

En plus, cette partie nous a permis de valider notre outil de simulation qui
constitue une étape indispensable pour effectuer des simulations du comportement

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 114
Caractérisation des Amplificateurs Raman

dynamique. Cette validation a été effectuée en simulant les résultats de quelques


travaux expérimentaux antérieurs.

3. Étude dynamique de l’amplificateur Raman :


Avec le développement des diodes laser semi-conductrices compactes et ayant une
haute puissance, une grande attention a été alors octroyée aux amplificateurs Raman
due à leur flexibilité [NAM01]. Dans un premier temps, on a cru que les amplificateurs
Raman possèdent une réponse transitoire très rapide à la suite d’une fluctuation dans la
puissance des canaux à l’entrée. Ceci a été motivé par les résultats obtenus par Stolen
[STO89], qui par une transformation de fourrier du profil du gain Raman a pu obtenir la
réponse impulsionnelle de l’effet Raman qui était de l’ordre de quelque femto-secondes.

Mais récemment dans [KRU00], on a attribué pour la première fois à la diffusion


Raman spontanée (SRS) le régime transitoire observé sur les canaux survivants dans une
connexion bi-directionnelle de 16 canaux WDM à 10 Gbps par direction tout au long
d’une liaison point-à-point de 5 fois 90km de fibre de transmission standard. Une dé-
activation de tous les canaux dans une direction provoque un régime transitoire dans les
canaux se propageant dans l’autre sens. L’étendue de l’excursion observée dans les
canaux dépasse 4dB.

Puis, il a été prouvé théoriquement et expérimentalement dans [CHE01] qu’il


existe un comportement transitoire dans les amplificateurs saturés Raman. La durée du
régime transitoire est de l’ordre de 50 µs dans une fibre DCF de 13.9km. Ces transitions
rapides ont été observées, à la suite de la modulation d’un canal, et peuvent dégrader
sérieusement la performance d’un système de communication optique basé sur le
WDM.

Pour cette fin, une étude théorique et expérimentale du comportement dynamique


d’un amplificateur Raman est rendue indispensable dans le but de vérifier la possibilité
de présence de l’effet de l’inter modulation du gain et d’évaluer les excursions du gain
possible ainsi que la durée du régime transitoire pour diverses configurations possibles.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 115
Caractérisation des Amplificateurs Raman

3.1. Modèle dynamique :


Comme il a été vu, au cours du chapitre 2, dans l’équation (2.25), le comportement
dynamique de la propagation des signaux dans une fibre peut être tenu compte en
ajoutant le terme lié à l’évolution au cours temps des signaux et qui est divisée par la
vitesse de groupe.

∂P ± ( z ,ν ) 1 ∂P ( t ,ν )
±

+ = ∓α (ν ) P ± ( z ,ν ) ± γ (ν ) P ∓ ( z ,ν )
∂z Vg (ν ) ∂t
GR (ν − µ ) ±
± P ± ( z ,ν ) ∑  P ( z , µ ) + P ∓ ( z , µ ) 
µ K eff Aeff 
  (4-6)
GR (ν − µ ) ± 1
± ν∆ν ∑  P ( z , µ ) + P ( z , µ )  1 + 

(ν − µ ) 


ν ≺µ A  
eff
 e KT 
− 1 
 
GR (ν − µ )  1 
∓2 ν∆ν P ( z ,ν ) ∑

1 +  (ν − µ )  
ν ≺µ Aeff 
 e KT 
− 1 
La résolution du comportement dynamique passe par la détermination de la
valeur de l’équilibre en supposant que tous les canaux WDM sont présents et ayant une
puissance moyenne. Ce qui permet de déterminer l’évolution au cours du temps des
pompes, des signaux et de l’émission spontanée dans les deux sens de propagation en
tenant compte des changements dans les conditions initiales et du temps de propagation
de ces changements dans la fibre.

Pour montrer l’importance de l’inter modulation du gain dans les amplificateurs


Raman, nous avons considéré le cas d’un système de 8 pompes en contre-propagation,
45km de fibre et 100 canaux WDM commençant à 1518nm avec 1nm d’espacement entre
deux canaux et ayant une puissance de lancement de –3dBm/canal.

Si on ajoute et on supprime les 75 derniers canaux avec une fréquence de 500Hz, la


fluctuation dans les canaux survivants est de l’ordre de 1.4 à 1.6dB en fonction de la
position de la longueur d’onde du canal. Cette excursion représente une fluctuation

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 116
Caractérisation des Amplificateurs Raman

approximative de 12% du gain effectif Raman. La figure (4.17) montre la réponse


transitoire de 3 canaux survivants positionnés à 1518, 1528 et 1538 nm.

2
1518nm
1528nm
1538nm
1.5
Excursion des canaux (dB)

0.5

2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2 3.4 3.6


Temps (ms)
Figure 4.17 : Évolution au cours du temps des canaux survivants à la fin du lien de transmission dans le
cas de 8 pompes.

Il est clair d’après la figure (4.17) que la présence du dépassement et du sous-


passement du niveau de puissance dans les canaux survivants dépend de la position du
canal par rapport à la totalité du spectre. Si la longueur d’onde du canal WDM s’éloigne
de celle des pompes, la fluctuation de sa puissance atteint le nouvel état d’équilibre sans
passer par un dépassement ou un sous-passement. Nous avons aussi constaté que le
temps de montée et le temps de descente croit avec l’éloignement des longueurs d’ondes
des canaux WDM de celles des pompes. Ces deux phénomènes sont reliés avec le niveau
de saturation observé par chaque canal.

3.2. Mesures expérimentales :


Le montage de notre expérimentation est représenté dans la figure (4.18). Deux
canaux WDM, combinés par un coupleur directionnel, se propagent dans une fibre et ils
sont amplifiés par deux pompes en contre-propagation.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 117
Caractérisation des Amplificateurs Raman

λR=1552nm
DCF

λCW =1552nm
Oscillo.

C
Photo-
detector
λMod=1575nm

Pump Combiner
λp=1480nm

λp=1430nm

Figure 4.18 : Montage expérimental permettant le suivie de l’effet dynamique de l’amplification


Raman sur le canal modulée et le canal survivant.

Le premier canal WDM est un laser à cavité externe (ECL) à 1575nm modulé à
500Hz. Le deuxième est un canal témoin stationnaire positionné à 1552.12nm. Ces deux
canaux se propagent à travers une fibre DCF (une fibre Corning PureForm SMF DCM-80)
de 15.6km ayant une atténuation de 0.49dB/km. Cette fibre est amplifiée par deux
pompes à 1430 et 1480nm avec respectivement 108 et 185mW. La puissance du canal
témoin a été fixée à 5dBm au niveau de l’entrée de la fibre et lorsque les deux lasers sont
actifs la puissance totale est de l’ordre de 10dBm. La puissance totale représente 10
canaux WDM avec une puissance de 0dBm par canal. La modulation du premier canal
représente l’ajout et la soustraction de 7 canaux parmi 10 à l’entrée de la fibre.

Afin de suivre l’évolution au cours du temps de chacun des deux canaux, nous
avons implémenté un circulateur et un réseau de Bragg dans le but de réfléchir le signal
que nous désirons suivre. La puissance réfléchie sera détectée par un photo-détecteur
(PIN-FET) et visualisée sur un oscilloscope.

Pour les mêmes conditions de pompage, on a mesuré et simulé le gain net qu’on
peut obtenir. Pour cette fin, nous avons considéré le cas d’une source large à la place des
deux canaux WDM. La figure (4.19) montre une très grande correspondance entre les
valeurs du gain simulé et celui mesuré. Les deux canaux WDM utilisés dans notre
mesure expérimentale vont observer un gain net respectivement de –1.75 et 1.1dB.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 118
Caractérisation des Amplificateurs Raman

5
Profil du gain théorique
4 Mesure expérimentale

1
Gain net (dB)

-1

-2

-3

-4 Pumpé à 1430 et 1480 nm


15.6 km de fibre DCF
-5
1540 1550 1560 1570 1580
Longueur d'onde (nm)

Figure 4.19 : Gain net mesuré et simulé d’une source large en utilisant une fibre DCF amplifiée par
deux pompes en contre-propagation.

La figure (4.20) montre l’évolution temporelle de la puissance optique du canal


survivant à 1552.12nm au niveau de la fin de la fibre. La tension mesurée au niveau du
photo-détecteur a été convertie en puissance optique et en tenant compte des pertes
d’insertion due au circulateur (utilisé pour combiner les pompes) et au filtre passe-
bande. A t0=2ms, le canal modulé passe à l’état OFF, ce qui provoque une diminution du
niveau de puissance à l’entrée de la fibre. Ce changement se propagera tout au long de
la fibre et atteint la fin de la fibre à l’instant t0+τ où τ représente le délai de propagation
à travers la fibre τ=L/Vg=77µs.

Le canal survivant sera le seul bénéficiant de la puissance offerte par les deux
pompes ce qui lui oblige à observer une variation de son niveau de puissance de l’ordre
de 0.45dB ce qui reste tout de même inférieur aux valeurs observées au niveau des
EDFAs [SRI96] (7.5dB lorsque 7 des 8 canaux sont supprimés dans une EDFA à double
étage).

Afin de valider notre outil de simulation et surtout sa composante temporelle,


nous avons considéré les mêmes conditions que celles que nous avons eues dans
l’expérimentation. Nous avons obtenu une fluctuation similaire dans le canal survivant.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 119
Caractérisation des Amplificateurs Raman

3.7

3.6

Puissance (dBm) 3.5

3.4

3.3

3.2

3.1
1.5 2 2.5 3 3.5
Temps (ms)

Figure 4.20 : Évolution au cours du temps du canal survivant à la fin du lien de transmission (mesure
expérimentale).

0.5

0.4
Excursion du canal survivant (dB)

0.3

0.2

0.1

-0.1
1.5 2 2.5 3 3.5 4
Temps (ms)
Figure 4.21 : Évolution au cours du temps du canal survivant à la fin du lien de transmission
(simulation).

La figure (4.21) montre l’évolution au cours du temps de la fluctuation de la


puissance du canal survivant à la fin de la fibre DCF. L’excursion de la puissance entre
les deux états d’équilibre est de 0.45dB. Contrairement à ce qui a été observé dans la

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 120
Caractérisation des Amplificateurs Raman

figure (4.20), le dépassement dans le niveau de puissance est plus faible et sa durée est
plus courte que celles observées expérimentalement.

Cette excursion du niveau de puissance dans le canal survivant peut être due à
deux raisons à savoir d’une part à une faible valeur du gain observé dans l’amplificateur
à fibre Raman et d’autre part au fait que les deux canaux sont un peu distants (23 nm).
Ceci pourrait réduire l’importance du phénomène que nous avons mesuré d’où la
nécessité de simuler des cas plus pratiques qui pourront dévoiler la nécessité de trouver
des solutions pour réduire les effets de ce phénomène comme il a été fait dans les
EDFAs.

Le travail effectué par Chen et al dans [CHE01] a permis de mettre en évidence la


présence du régime transitoire sur un canal dans un amplificateur Raman. Mais, il est à
signaler d’une part que les auteurs n’ont fait appel qu’à un seul canal, ce qui n’a pas
permis de prouver la présence de l’inter modulation du gain, et d’autre part, ils n’ont
pas inclut l’émission spontanée dans leur développement théorique. Ce qui nous
laisserait un petit peu septique sur l’exactitude des deux graphes qu’ils ont présenté (les
deux graphes présentant le comportement théorique et expérimental se coïncidaient). En
plus, ils ont fait appel à une source slicée d’émission spontanée de 0.22nm de largueur et
qu’au niveau de la détection, ils n’ont pas filtré leur signal. Ce qui prouve que leur
mesure expérimentale intégrée tout le spectre (signal amplifié ainsi que l’émission
spontanée générée au niveau de la fibre de transmission).

3.3. Analyse théorique du comportement dynamique :


Parmi les scénarios que nous devrons vérifier, nous avons constaté qu’il serait
intéressant dans un premier lieu de valider les résultats obtenus dans [CHE01] en
simulant le cas d’un seul canal WDM pour les deux configurations de pompage puis
dans une seconde étape de simuler et d’expérimenter l’effet de l’inter modulation du
gain sur un canal WDM à la suite de la modulation dans les autres canaux.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 121
Caractérisation des Amplificateurs Raman

3.3.1. Effet de la modulation d’un seul canal :


Comme il a été décrit dans [CHE01], nous avons considéré le cas d’un système
composé d’un seul canal WDM positionné à 1545.3nm. Ce canal WDM est modulé par
un signal carré à 1kHz et transmis dans une fibre DCF de 13.9km. Ce canal est amplifié
par une pompe à 1454.7nm ayant une puissance de lancement de 25.8dBm. La puissance
moyenne de notre canal WDM est de 0.3dBm et la valeur maximale est de 3.3dBm.

70
Signal à l'entrée (10 fois)
Signal à la sortie (contre)
60 Signal à la sortie (co)
Excursion du canal survivant (mW)

50

40

30

20

10

1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4


Temps (ms)

Figure 4.22 : Évolution de la puissance du canal WDM : (a) à l’entrée de la fibre, (b) à la sortie dans le
cas contre-propagation et (c) à la sortie de la fibre dans le co-propagation.

Les résultats obtenus dans la figure (4.22) confirment ceux obtenus dans [CHE01] à
savoir la présence d’un régime transitoire caractérisé par la présence d’un dépassement.
Le deuxième fait marquant, c’est que lorsqu’on utilise un schéma de pompage en co-
propagation, on n’observe plus le phénomène transitoire. Ceci est tout à fait normal dû
au fait que la pompe observe le changement de la puissance du canal en même temps.

3.3.2. Effet de l‘inter modulation du gain Raman :


Au cours de notre étude sur le comportement des EDFAs, nous nous sommes
intéressés à l’ajout et à la soustraction des canaux WDM sur le comportement d’un canal
survivant. Ce genre d’étude nous a permis d’avoir une idée plus complète sur

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 122
Caractérisation des Amplificateurs Raman

l’excursion du niveau de puissance sur ce même canal ainsi que sur le temps nécessaire
pour atteindre le nouvel état d’équilibre.

Il est vrai que dans le cas des EDFAs, la détermination de l’excursion de la


puissance et les temps de montée ainsi que les raisons de la présence de l’inter
modulation sont plus simples à identifier. En vue d’avoir une idée plus claire dans le cas
des amplificateurs Raman, nous allons étudier l’impact des variables systèmes (i.e. la
puissance de la pompe, le nombre des canaux ainsi que leurs puissances, le schéma de
pompage, la longueur de la fibre de transmission, etc.) sur l’étendue du temps de
montée ainsi que l’excursion observée par les canaux survivants.

3.3.2.1. Configuration de Pompage :

Dans un premier temps nous nous sommes intéressés au schéma de pompage et à


ses implications sur l’étendue de l’excursion de la puissance du canal survivant et du
temps de montée. Pour cette raison, nous allons considérer dans ce qui suit un système
composé de 3 canaux WDM placés à partir de 1550 nm et espacé de 1 nm et ayant
chacun une puissance maximale de 0dBm. Le premier canal sera toujours actif, par
contre les deux autres ont une modulation de 500Hz. Ces canaux se propageront à
travers une fibre DSF de 40km qui sera pompée par trois configurations différentes, à
savoir un pompage co-directionnel, contre-directionnel et bi-directionnel. La pompe
sera positionnée à 1450nm et ayant une puissance de 800mW. Dans le cas bi-
directionnel, on assume un pompage balancé 400mW de chaque direction.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 123
Caractérisation des Amplificateurs Raman

2.5
Co-directionnel
bi-directionnel
contre-directionnel
2

Excursion du canal survivant (dB) 1.5

0.5

0
1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps (ms)

Figure 4.23 : Excursion de la puissance du canal survivant pour différents schémas de pompage.

L’excursion de la puissance du canal survivant est représentée dans la figure (4.23)


où il paraît clairement une grande différence dans les temps de montée (valeur calculée
entre 10 et 90% de l’amplitude) dans les deux schémas de pompage co-directionnel et
contre-directionnel. Les excursions et les temps de montée sont représentés dans le
tableau suivant :

Gain (dB) τr (µs) Pex(dB)


Co-directionnel 13.8 8 2.02
Bi-directionnel 14.74 221 1.61
Contre-directionnel 14.92 227 1.59
Table 4-3 : L’étendue du gain, du temps de monté et de l’excursion du canal survivant pour différents
schémas de pompage.

La grande différence dans le temps de montée entre le schéma co-directionnel et


les deux autres configurations ne peut être expliquée que par le fait que les signaux,
dans le cas d’un pompage contre-directionnel, se propagent dans deux sens opposés ce
qui nécessite plus du temps pour atteindre le nouvel état d’équilibre. Pratiquement,
dans le cas de la configuration co-directionnelle, il n’y a pas de régime transitoire
puisque le nouvel état d’équilibre est atteint dans moins de 10µs.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 124
Caractérisation des Amplificateurs Raman

L’explication de la présence de l’excursion de la puissance dans les canaux


survivants, est due simplement à la présence d’une puissance excédentaire provenant de
la pompe et qui ne peut être absorbée que par les canaux actifs.

Afin de mieux comprendre ces deux phénomènes, nous allons nous limiter dans ce
qui suit au schéma de pompage contre-directionnel puisqu’il pourrait nous éclairer sur
les relations qui relient le temps de montée aux paramètres du système.

3.3.2.2. Puissance de Pompage :

Parmi les paramètres importants qui influent sur le gain observé par les canaux
WDM, la puissance de la pompe pourrait donner des éclaircissements. A cet effet, on a
simulé le cas où on avait des pompes de 200, 400, 600, 800 et 1000mW avec 40 km de
fibre DSF et 3 canaux WDM de 0dBm chacun. Les résultats obtenus sont résumés dans le
tableau suivant :

Gain (dB) τr (µs) Pex(dB)


200mw -1.67 220 4.34e-2
400mw 4.52 234 19.91e-2
600mw 10.26 239 67.36e-2
800mw 14.92 227 1.59
1000mw 18.31 197 2.60
Table 4-4 : L’étendue du gain, du temps de montée et de l’excursion du canal survivant pour différente
valeur de pompe.

Il est clair d’après le tableau précédent que chaque fois que la pompe augmente, le
temps de montée augmente jusqu’à atteindre un certain niveau puis il commence à
descendre.

Un élément de réponse qui pourrait expliquer cette diminution dans le temps de


montée est présent dans la figure (4.24). En effet, la diminution du temps de montée a
coïncidé avec l’apparition du dépassement aussi bien dans le cas d’une pompe de
800mW ou 1000mW. D’ailleurs chaque fois, que ce dépassement devient plus important,
le temps de montée devient plus court.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 125
Caractérisation des Amplificateurs Raman

3
200mw
400mw
2.5 600mw
800mw

Excursion du canal survivant (dB)


1w

1.5

0.5

1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3


Temps (ms)

Figure 4.24 : Excursion de la puissance du canal survivant pour différentes valeurs de pompe.

Dans cette perspective, on pourrait penser que le temps de montée est relié au
niveau de saturation de l’amplificateur. Car la présence de ce dépassement est liée tout
simplement à l’état de saturation de l’amplificateur.

3.3.2.3. Type de la fibre de transmission :

La nature de la fibre affecte les coefficients du gain Raman et de ce fait, elle


pourrait affecter le temps de montée et l’excursion dans le canal survivant. Dans cette
perspective, nous avons simulé trois configurations différentes. En effet, nous avons
simulé trois fibres différentes (SMF, DSF et DCF) ayant chacune 15 km de longueur.
Dans chaque cas, nous avons supposé que nous disposions de 3 canaux WDM placés à
partir de 1550nm et espacés de 1nm et ayant chacun une puissance maximale de
0dBm/canal. Le premier demeure actif, par contre les deux autres sont modulés. Ce
système est pompé en contre-propagation par une pompe à 1450nm avec 800mW. Les
résultas obtenus sont représentés dans le tableau suivant :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 126
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Gain (dB) τr (µs) Pex(dB)


SMF 1.01 90.8 1.31e-2
DSF 4.35 93.6 7.32e-2
DCF 14.81 89.7 2.27
Table 4-5 : L’étendue du gain, du temps de montée et de l’excursion du canal survivant pour différents
types de fibre.

On remarque que le temps de montée observé par le canal survivant est de même
ordre dans les trois cas de figure. Ce qui permet d’affirmer que pour la même longueur
de fibre, la nature de la fibre n’affecte pas le temps de montée mais elle affecte le gain
net observé ainsi que la valeur de l’excursion de la puissance dans le canal survivant.

3.3.2.4. Puissance des canaux WDM :

Comme dans les cas précédents, on étudiera l’excursion du canal survivant pour
quatre longueurs de fibre DSF différentes : 10, 20, 40 et 80km dans le cas où on disposait
de 3 canaux WDM placés à partir de 1550nm et espacés de 1nm. Le premier canal sera
toujours actif, par contre les deux autres ont une modulation de 500Hz. En plus, nous
allons considérer que la valeur maximale de puissance des canaux sera de 0, -5, -10 et –
15dBm. Dans tous ces cas de figure, le système sera pompé par une pompe à 1450nm en
contre-propagation et de puissance 800mW. Les résultats obtenus sont rassemblés dans
le tableau suivant :

Gain (dB) τr (µs) Pex(dB)


-15dBm 9.20 65.2 0.50e-2
-10dBm 9.14 65.2 1.73e-2
10km
-5dBm 9.06 65.2 5.37e-2
0dBm 8.90 64.8 16.07e-2
-15dBm 14.35 133.6 3.61e-2
-10dBm 14.18 133.2 11.04e-2
20km
-5dBm 13.84 131.6 31.57e-2
0dBm 13.02 128.0 77.76e-2
40km -15dBm 17.96 258.4 12.23e-2
-10dBm 17.29 255.2 34.72e-2
-5dBm 16.61 246.4 84.0e-2

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 127
Caractérisation des Amplificateurs Raman

0dBm 14.92 227.6 1.59


-15dBm 15.6 430 7.81e-2
-10dBm 15.14 464 24.34e-2
80km
-5dBm 14.45 402 57.63e-2
0dBm 13.10 365.6 1.19
Table 4-6 : L’étendue du gain, du temps de montée et de l’excursion du canal survivant pour différentes
longueurs de fibre et de puissance des canaux.

Afin d’extraire le maximum d’informations de ces simulations, on va présenter


dans ce qui suit l’évolution de la puissance du canal survivant de deux manières
différentes. Dans la figure (4.25), on présentera l’excursion du canal survivant en les
regroupant par la longueur de la fibre utilisée par contre dans la figure (4.26), on
regroupera les graphes par la puissance des canaux à l’entrée.

0.18 0.8
(a) -15dBm (a) -15dBm
0.16 (b) -10dBm (d) (b) -10dBm
(d) (c) -5dBm 0.7
(c) -5dBm
0.14 (d) 0dBm (d) 0dBm
) ) 0.6
B L=10km L=20km
d( B
0.12 d(
t t 0.5
n n
a a
vi 0.1 vi
vr vr
u u 0.4
s s
l 0.08 l
a a
n n
a a 0.3
c c (c)
u 0.06 (c) u
d d
n n 0.2
oi oi
sr 0.04 sr
u u
c c 0.1
x (b) x (b)
E 0.02 E

0 (a)
0 (a)

-0.02 -0.1
1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8
Temps (ms) Temps (ms)

1.6 1.4
(a) -15dBm (a) -15dBm
(d) (b) -10dBm (b) -10dBm
1.4 1.2 (c) -5dBm
(c) -5dBm (d)
(d) 0dBm (d) 0dBm
1.2 )
Excursion du canal survivant (dB)

1 L=80Km
L=40 km B
d(
t
1 n
a 0.8
vi
(c) vr
u
0.8 s
l 0.6
a
n (c)
a
0.6 c
u
d 0.4
n
0.4 (b) oi
sr
u 0.2
c (b)
x
0.2 E
(a) (a)
0
0
-0.2
-0.2 1.2 1.7 2.2 2.7 3.2
1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 Temps (ms)
Temps (ms)

Figure 4.25 : Évolution de l’excursion de la puissance du canal survivant pour différentes longueurs de
fibre de transmission et différents niveaux de puissance des canaux WDM regroupé par distance.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 128
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Avec le tableau (4.6) et la figure (4.25), on a encore une confirmation


supplémentaire sur l’évolution du temps de montée. Il diminue chaque fois que le
dépassement devient important (sauf dans la courbe de 80km, puisqu’on n’observe pas
de dépassement).

0.14 0.4
(a) 10km (a) 10km
(c) (b) 20km (c) (b) 20km
0.12 (c) 40km 0.35
(c) 40km
(d) 80km (d) 80km
) ) 0.3
0.1 -15dBm/canal -10dBm/canal
B B
d( d(
t t 0.25
n n
a 0.08 a
vi (d) vi (d)
vr vr
u u 0.2
s s
l 0.06 l
a a
n n
a a 0.15
c c
u (b) u (b)
d 0.04 d
n n 0.1
oi oi
sr sr
u 0.02 u
c c 0.05
x x
E E (a)
(a)
0 0

-0.02 -0.05
1 1.5 2 2.5 3 1 1.5 2 2.5 3
Temps (ms) Temps (ms)

0.9
(c) (a) 10km 1.6 (c) (a) 10km
0.8 (b) 20km (b) 20km
(c) 40km 1.4 (c) 40km
(d) 80km (d) 80km
0.7
) ) (d) 0dBm/canal
B -5dBm/canal B 1.2
d( d(
0.6 t
t (d) n
n a 1
a vi
vi 0.5 vr
vr u
u s 0.8 (b)
s l
l 0.4 a
a n
n a
a (b) c 0.6
c u
u 0.3 d
d n
n oi 0.4
oi sr
sr 0.2 u
u c
c x 0.2 (a)
x E
E 0.1 (a)
0
0
-0.2
-0.1 1 1.5 2 2.5 3
1 1.5 2 2.5 3 Temps (ms)
Temps (ms)

Figure 4.26 : Évolution de l’excursion de la puissance du canal survivant pour différentes longueurs de
fibre de transmission et différents niveaux de puissance des canaux WDM regroupé par puissance.

Il est clair d’après la figure (4.26) que l’allure de l’excursion de la puissance du


canal survivant est la même dans les quatre graphes. En d’autres termes, l’excursion
augmente en passant de 10 km à 40 km puis diminue dans le cas de 80 km de fibre. En
plus, on s’aperçoit que l’excursion augmente chaque fois qu’on augmente la puissance
des canaux.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 129
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Il est évident que l’excursion de la puissance du canal survivant est en relation


directe avec l’évolution de la puissance d’entrée. D’ailleurs, si on se réfère à la figure
(4.4), on constate que chaque fois que la puissance totale à l’entrée devient importante,
toute fluctuation dans la puissance d’entrée est matérialisée par une variation plus
grande dans le gain, et par la suite une excursion plus prononcée de la puissance de
sortie. D’ailleurs à partir de la courbe (4.4), on peut prévoir la fluctuation que peut
observer un canal survivant.

-0.5
Excursion du gain (dB)

-1

-1.5

-2 10 km
20 km
40 km
80 km
-2.5
-40 -35 -30 -25 -20 -15 -10 -5 0 5 10
Puissance d'entrée (dBm)

Figure 4.27 : Excursion du gain du canal survivant dans le cas d’un système de trois canaux WDM à la
suite de la soustraction de deux canaux.

Dans la figure (4.27), on a calculé l’excursion qu’un canal peut observer lorsque
deux canaux sont soustraits. D’ailleurs, on a déterminé ce graphe en faisant la
soustraction entre la valeur du gain à l’état d’équilibre lorsque trois canaux sont actifs de
celle lorsqu’un seul est actif.

3.3.2.5. Conclusion :

L'excursion dans le canal survivant est le reflet de la présence d'une puissance


excédentaire de la pompe à la suite de la disparition d'un certain nombre de canaux.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 130
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Cette excursion peut être connue en se référant à la courbe du gain statique pour
différentes valeurs à l'entrée.

Concernant le temps de réponse (ou le temps de montée), il dépend


essentiellement du schéma de pompage ainsi qu'à l'état de saturation. En effet, dans le
cas du schéma de pompage co-directionnel le temps de montée est très petit par contre
dans le cas contre-directionnel, ce temps de montée devient important. D'ailleurs, il
augmente avec l'augmentation de la puissance de la pompe et avec la longueur de la
fibre déployée. Mais ce temps de montée commence à diminuer avec la présence du
dépassement signe de la saturation de l'amplificateur. En plus, ce même temps de
montée pourrait diminuer aussi si la puissance de canaux absents est conséquente.

3.4. Élimination du comportement dynamique :


L’inter modulation du gain observé dans les amplificateurs Raman affecte
l’évolution au cours du temps des canaux présents. Dans ce qui suit, on présentera deux
méthodes qu’on a proposé pour réduire la dégradation de la qualité du signal sur les
canaux survivants suivie des améliorations apportées.

3.4.1. Proposition des solutions :


Pour éliminer les fluctuations du niveau de puissance dans les canaux actifs, il faut
intervenir au niveau de la puissance totale à l’entrée ou à celui des pompes pour garder
le même transfert de puissance entre les canaux actifs et les pompes.

Il est clair alors qu’on pourrait intervenir à deux niveaux à savoir la puissance
totale à l’entrée ou au niveau des puissances des pompes. Ceci nous a permis de détecter
deux solutions potentielles pour réduire l’effet de l’inter modulation du gain sur les
canaux actifs.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 131
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Fibre de
transmission
λ1

Canaux WDM

λN
C

Canal de λC
contrôle

Pump
Combiner

Figure 4.28 : Ajout des canaux de contrôle avec les canaux WDM pour assurer une puissance d’entrée
totale constate au cours du temps.

La première proposition consiste à ajouter des canaux de contrôle avec les signaux
WDM afin de garder constant au cours du temps le niveau de la puissance totale à
l’entrée. Cette solution (voir figure (4.28)) permet d’ajuster le niveau de la puissance des
canaux de contrôle à travers une boucle de retour reliée à la puissance totale à l’entrée
de la fibre. Cette solution peut être nommée une solution pré-fibre. Elle pourrait être
comprise comme une adaptation de la solution proposée par Srivastava et al. dans
[SRI97] où ils ont proposé une technique de protection des canaux survivants dans
chaque lien optique.

Par contre dans la deuxième solution, nous allons ajuster le niveau de la puissance
des pompes indépendamment de l’intensité des signaux qui parvient à la fin de la fibre
de transmission (solution post-fibre). Pour que l’action d’ajustement n’ait pas un délai
par rapport à la puissance des canaux WDM, on a proposé d’ajouter une fibre discrète
qui permet de donner un temps de traitement suffisant pour détecter la fluctuation du
nombre des canaux actifs et de commander les nouvelles valeurs des pompes. La figure
(4.29) présente le diagramme de cette solution.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 132
Caractérisation des Amplificateurs Raman

Fibre discrete
Fibre de
transmission
λ1

Canaux
C
WDM Tap
λN

Système de
contrôle

Pump
Combiner

Figure 4.29 : Contrôle de la puissance des pompes afin de réduire le comportement dynamique des
canaux suite à la variation de la puissance d’entrée.

Deux raisons principales ont motivé l’ajout de cette fibre discrète. D’une part,
comme il a été expliqué précédemment, on a voulu permettre à l’électronique de
détecter les fluctuations du niveau de puissance des signaux à la fin de la première fibre
et d’ajuster la puissance de la pompe de telle sorte que ce changement s’effectue au
moment de l’arrivée de la fluctuation des signaux à la fin de la deuxième fibre. D’autre
part, avec le choix d’une fibre du type DCF pour cette fibre discrète, on aura la
possibilité aussi bien d’améliorer le budget de puissance en permettant aux signaux
d’échapper au niveau du bruit avec des fibres à courtes distances mais ayant de fort
coefficient de gain Raman que de compenser la dispersion due à la propagation à
travers la première fibre de transmission (qui est généralement du type standard : SMF).

3.4.2. Étude d’efficacité :


Nous avons implémenté la première solution, et nous avons considéré le même cas
que celui proposé à la fin de la section (3.1) et qui considère un système de 8 pompes, de
45km de fibre DSF et 100 canaux WDM espacé de 1 nm et commençant à 1518nm. On a
supposé que les 75 derniers canaux passent d’un état actif à celui inactif avec une
fréquence de 500Hz. Dans le cas où on considérerait qu’il n’existe pas de canal de
contrôle, on a constaté que le premier canal observe une fluctuation de l’ordre de 1.6dB.

Afin de diminuer cette excursion, on a considéré qu’il existe un canal de contrôle


placé avant le premier canal WDM. La puissance de ce canal fluctue au cours du temps

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 133
Caractérisation des Amplificateurs Raman

afin de maintenir constant la puissance totale. On a supposé que le temps de réponse du


mécanisme de contrôle est de 0.4µs. La présence de ce canal de contrôle a permis de
réduire l’excursion de 1.6 à 0.9dB (voir figure (4.30)).

Ceci est tout à fait normal. Les pompes sont éparpillées sur 86nm alors que les
signaux sur 100nm et de ce fait, le transfert de l’énergie entre les pompes et les canaux
n’est pas maintenu constant sur la totalité du spectre. Il serait intéressant de répartir
plusieurs canaux de contrôle sur la totalité du spectre occupé par les canaux. Chaque
canal de contrôle est responsable de maintenir constant le niveau de puissance des
canaux dans une bande. En choisissant huit canaux de contrôle où chacun est
responsable des canaux WDM présents dans 12.5nm, on a pu réduire l’excursion de la
puissance des canaux survivants à 0.06dB (voir figure (4.30)). Ceci pourra garantir une
qualité de signal acceptable pour tous les canaux au niveau de la détection.

2
sans CC
avec 1 CC
avec 8 CC
Excursion du premier canal survivant (dB)

1.5

0.5

-0.5
0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Temps (ms)

Figure 4.30 : Évolution au cours du temps du premier canal survivant à la fin du lien de transmission
dans le cas de 8 pompes dans trois configurations possibles.

Concernant la deuxième solution, qui consiste à contrôler la puissance des pompes


en pompage contre-directionnel, on s’est intéressé au cas d’un système fonctionnant
avec une seule pompe. En effet, notre objectif est de déterminer la nature de la chaîne de

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 134
Caractérisation des Amplificateurs Raman

retour pour permettre une réduction de l’effet de l’inter modulation du gain sur les
canaux survivants.

Afin de stabiliser le gain dans les canaux survivants, il faut réguler la puissance de
la pompe. Cette régulation passe à travers l’implémentation de la chaîne de retour qui
devra comprendre dans le cas extrême une combinaison de contrôle proportionnel,
intégrale et différentielle (plus connu sous le nom contrôle PID). Il reste à déterminer la
fonction qu’on désire contrôler ainsi que la valeur des gains utilisés dans la boucle de
contrôle.

A cet effet, on a considéré le cas de deux systèmes de 30 km de fibre chacun divisé


en deux parties, la première est de 29km joue le rôle d’une fibre de transmission (dans le
premier cas c’est une fibre DSF et dans le second DCF) et la deuxième partie est de 1km
DCF qui est la partie discrète (lumped fiber) et ayant pour objectif de donner le temps
nécessaire pour l’électronique afin d’agir sur la pompe (approximativement 5ms le
temps de propagation dans cette partie discrète).

On considère qu’on a 10 canaux WDM placés à partir de 1550nm et espacés de 1nm


et chacun ayant une puissance de 0dBm par canal. Ce système est pompé en contre-
propagation à la fin de la deuxième fibre de transmission par une pompe à 1450nm et de
250mW. La puissance résiduelle de cette pompe se propage aussi dans la première
partie de la fibre en contre-propagation.

En variant le nombre des canaux actifs de 1 à 10, on a essayé d’évaluer le rapport


normalisé à l’état d’équilibre de la puissance totale des signaux à la sortie de la première
fibre de transmission (Rs). Les calculs ont été effectués en supposant constant la
puissance de la pompe lancée en contre-propagation à partir de la fin de la deuxième
fibre. Il s’est avéré comme le montre les figures (4.31), qu’il existe une relation quasi-
linéaire entre le nombre des canaux actifs et ce rapport normalisé.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 135
Caractérisation des Amplificateurs Raman

1
29km DSF-1km DCF
0.9 30km DCF

0.8

0.7

0.6

0.5
Rs

0.4

0.3

0.2

0.1

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nbre des canaux WDM actifs

Figure 4.31 : Évolution du rapport normalisé de la puissance totale des signaux à la sortie de la
première fibre à l’état d’équilibre pour différent nombre de canaux.

0.95

0.9

0.85
Rp

0.8

0.75

0.7
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Rs

Figure 4.32 : Évolution du rapport normalisé de la pompe en fonction de celui des signaux à l’état
d’équilibre pour différent nombre de canaux dans le cas d’un montage de 30km DCF.

Dans la deuxième étape, on a essayé de déterminer la puissance de la pompe qui


doit être lancée dans un système ayant de 1 à 10 canaux actifs afin de garantir le même
gain que celui observé lorsqu’on dispose de 10 canaux. On a considéré seulement le cas

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 136
Caractérisation des Amplificateurs Raman

d’une fibre de 30km de DCF. Dans ce but, on a calculé le rapport normalisé de la pompe
(Rp) en fonction du rapport normalisé des signaux.

Ce qui nous a permis comme le montre la figure (4.32) de déterminer la relation


entre le rapport normalisé de la puissance totale à la sortie avec celui du rapport de la
pompe normalisée.

Il est clair qu’un contrôle proportionnel de la pompe est capable avec un certain
niveau de confiance d’assurer une réduction de l’excursion de la puissance de sortie.
D’ailleurs dans la figure (4.33), on a pris le cas d’un système de 10 canaux WDM lancé
dans une fibre DCF de 30km et pompé en contre propagation par 250mW. En variant le
nombre des canaux actifs, on a pu réduire l’excursion de 4.5 à moins de 0.5dB.

5
29-1 km DCF
10 WDM canaux
soustraction 1550nm δλ =1nm & 0dBm/canal
4
de 9 canaux λp=1450nm
Excursion du canal survivant (dB)

P -=250mw
3

2
soustraction
de 6 canaux

-1
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Temps (ms)

Figure 4.33 : Évolution de l’excursion de la puissance d’un canal survivant sans et avec l’application du
contrôle de la pompe.

4. Conclusion :
Avec l’importance accrue accordée à l’utilisation de l’effet Raman dans les
systèmes WDM, nous avons étudié les amplificateurs Raman aussi bien dans le cas
statique que dynamique. D’ailleurs cette étude a comporté deux volets importants. Dans
une première phase, nous avons développé un outil capable de simuler l’effet de

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 137
Caractérisation des Amplificateurs Raman

diffusion Raman dans une fibre de transmission en tenant compte du comportement


dynamique des signaux et des différentes configurations de pompage. Nous avons
intégré cet outil pour permettre de simuler différentes configurations d’amplificateurs
hybrides. Dans une seconde phase, nous avons validé cet outil de simulation à travers
des mesures expérimentales concluantes aussi bien dans le cas statique que dynamique.

L’étude menée a permis de s’intéresser aux configurations de pompage, à la


performance des amplificateurs distribués ainsi que la possibilité de réaliser des
amplificateurs larges bande en utilisant l’effet Raman. D’ailleurs, on a proposé un
amplificateur sur 100nm avec seulement 8 pompes. Ensuite, on a suggéré un système bi-
directionnel sur les deux bandes C et L utilisant des amplificateurs hybrides
Raman/EDFA.

Après avoir étudié les amplificateurs Raman dans le cas statique, nous avons
étudié à travers des simulations leur comportement dynamique à la suite d’un scénario
d’ajout et de soustraction des canaux. Ces simulations nous ont permis de constater la
présence pour la première fois de l’effet de l’inter modulation du gain ainsi que la
présence d’un régime transitoire. Ce qui a rendu indispensable la réalisation des
mesures expérimentales pour vérifier ces résultats.

Ces mesures ont permis de confirmer la présence de ces phénomènes. En effet,


nous avons considéré deux canaux WDM, le premier est modulé à 500Hz et le second
est constant, une fibre DCF de 15 km pompée en contre-propagation par deux pompes.
On a suivi au cours du temps le canal de test (CW) à la fin de la fibre et on a constaté
que le niveau de puissance a accusé une variation de 0.45dB à la suite de la soustraction
du premier canal. Nous avons aussi constaté la présence des dépassements et des sous
passements.

Pour réduire les effets néfastes de l’inter modulation du gain ainsi que ceux du
dépassement du niveau de puissance, nous avons proposé deux solutions pour stabiliser
le gain dans des amplificateurs distribués. La première consisterait à ajouter un canal

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 138
Caractérisation des Amplificateurs Raman

supplémentaire qui se propage dans le même sens que les signaux et dont la puissance
permettrait d’assurer un niveau constant de la puissance totale des signaux à l’entrée.

La deuxième solution permettrait d’ajouter à la fibre de transmission une fibre


discrète de quelques kilomètres et de contrôler la puissance de la pompe à la fin de cette
fibre discrète en fonction de l’intensité des signaux à l’entrée de cette même fibre.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 139
Chapitre

5
Techniques pour réduire les
5

fluctuations du gain dans les


EDFAs & les amplificateurs
Raman

Sommaire :

1. Cadre général: _______________________________________________ 141


2. Réseaux Optiques: ___________________________________________ 142
2.1. Avancés technologiques :________________________________________ 142
2.2. Les contraintes : ______________________________________________ 143
2.3. Architectures et Services : _______________________________________ 144
3. L’usage du pré-amphsis dans une cascade d’EDFA: _________________ 148
3.1. Principe: ____________________________________________________ 148
3.2. Méthodologie :________________________________________________ 150
3.3. Description de la procédure : ____________________________________ 151
3.4. Résultats : ___________________________________________________ 160
4. Les amplificateurs hybrides Raman/EDFA : _______________________ 163
4.1. Approche système : ____________________________________________ 163
4.2. Résultats : ___________________________________________________ 165
5. Conclusion : ________________________________________________ 168
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

1. Cadre général:
Dans les chapitres précédents, nous avons étudié l’effet de plusieurs facteurs,
comme l’ajout et la soustraction des canaux, la nature du trafic paquétisé, etc…, qui
peuvent mener au dé-balancement du niveau de gain et à la présence du comportement
transitoire sur les canaux WDM. Dans ce chapitre, nous allons exploiter ces études pour
proposer deux techniques pour réduire ces effets.

Dans un premier cas, nous allons combiner l’utilisation d’un étage de pré-
amphasis (généralement utilisé pour compenser le dé-balancement du gain le long
d’une chaîne d’amplificateurs) avec l’usage du clamping non seulement pour optimiser
le niveau du rapport signal à bruit à la fin d’une cascade mais aussi pour réduire les
variations du gain entre les différents canaux aussi bien dans le cas statique que
dynamique. Cette technique est applicable pour une configuration de réseau point à
point1,2. Elle permet de choisir la longueur de la fibre dopée dans chaque amplificateur,
de déterminer la puissance des pompes, et de fixer le niveau de puissance des canaux à
l’entrée du premier amplificateur.La deuxième technique est appropriée pour le cas des
amplificateurs hybride Raman/EDFA. Dans les techniques précédentes, on s’est
intéressé très particulièrement au profil du gain, à la largeur de la région du gain plat,
au positionnement des pompes, etc. Mais au cours de ce travail, on s’est intéressé au cas
d’un pompage distant d’une fibre dopée pour assurer une solution d’amplification pour
les réseaux d’accès totalement passifs3,4. Ce travail est focalisé sur l’optimisation et
l’emplacement de la fibre dopée au milieu d’une fibre de transmission (qui est utilisée

1 Mourad Menif, Miroslav Karasek, and Leslie Ann Rusch, “Application of pre-emphasis to achieve flat
output OSNR in time varying channels in cascades EDFAs without equalizations,” Journal of Lightwave
Technology, Vol.19, N°10, Octobre 2001, pp. 1440 –1452,
2 Mourad Menif, Alberto Bononi, L. A. Rusch, and Miroslav Karasek, “A New Method to Equalize

Static and Dynamic OSNR in Cascades of EDFAs without In-Line Optical Filters,” Proceeding of SPIE,
Vol. 4087, pp. 335-342, Juin 2000,
3 Mourad Menif, Miroslav Karasek, Antoine Bellemare, and Leslie Ann Rusch "Extended Bi-directional

Passive Optical Networks Using Remotely Pumped Hybrid Amplifiers" soumis à ECOC 2001,
4 Miroslav Karasek, Mourad Menif, and Antoine Bellemare “Design of Wide-Band Amplifier for Local

Area Networks,’’ IEE Proceedings- Optoelectronics, Vol. 148, N°3, Juin 2001.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 141
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

comme un amplificateur Raman puisque la pompe se propage avec les signaux). Cette
approche peut être utilisée dans réseau de type maille ou point multi-points.

Nous présenterons dans la deuxième section de ce chapitre, un survol sur les


réseaux optiques, suivi des challenges qui permettent d’améliorer les services et
d’augmenter l’efficacité des réseaux optiques de demain. Dans la troisième section, nous
allons présenter notre solution permettant d’offrir le même niveau de qualité de service
sur tous les canaux d’une connexion point à point en assurant le même niveau d’OSNR.
Quant à la quatrième section, elle traitera du cas d’un amplificateur hybride
Raman/EDFA avec pompage distant.

2. Réseaux Optiques:
Les réseaux de communication ont connu un accroissement rapide durant la
deuxième moitié du dernier siècle. Au début, la plupart des réseaux étaient des réseaux
à commutation de circuits. Ils assuraient le transport des communications vocales. Une
deuxième génération de réseau a vu le jour avec le développement du réseau ARPANET
et l’accroissement gigantesque de l’Internet, où les réseaux de commutation de paquets
avaient assuré le transport du trafic des données. L’évolution rapide de ces réseaux
(réseaux à commutation de paquets) est attribuée à l’efficacité du protocole IP (Internet
Protocol) même dans le cas de présence des avalanches de requêtes (Bursty mode). Avec
le développement des nœuds interconnectés (multi-points), nous avons connu une
révolution dans les technologies de transport de données ce qui a permis d’améliorer
l’efficacité des protocoles paquétisés et de diminuer les temps de service.

2.1. Avancés technologiques :


Une faible atténuation a été atteinte dans les fibres optiques sur une bande de
fréquence de largeur 25Thz (~200 nm). Ceci a permis de donner l’espoir de créer un
nouveau moyen de transmission capable d’utiliser une telle largeur de bande tout en
bénéficiant de la simplicité, la flexibilité et de la robustesse des composantes optiques
qui ont été déjà implémentées.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 142
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

La naissance de cet espoir vient juste au moment où d’une part, on observe une
croissance fulgurante du trafic mondial et d’autre part, on commence à réfléchir à la
création de nouvelles applications réseaux qui nécessitent plus de largeur de bande.

L’apparition des réseaux tout-optique (AON : All-Optical Network) permettra à un


signal optique de transiter entre des stations distantes à travers un réseau sans être
converti en signal électrique. Ceci serait possible avec l’introduction des amplificateurs
optiques et d’autres composantes optiques à savoir les routeurs et les switchs. Quelques
composantes étaient déjà commercialisées, mais la plus grande partie est jusqu’à
maintenant en phase de développement.

2.2. Les contraintes :


Avec l’avènement des réseaux optiques, une augmentation sensible de la capacité a
été observée. En effet, il est devenu possible de transmettre sur plusieurs canaux dans la
même fibre (avec la technique du WDM ) en assurant de grands débits de transmission
sur chaque canal. Mais jusqu’à présent, la technologie optique n’a été introduite qu’au
niveau physique, mais pas encore au niveau des relais et des routeurs. Une des raisons
de cette limitation réside dans le fait qu’on a cherché jusqu’à maintenant à augmenter la
capacité de transmission en conservant les réseaux existants sans avoir recours à
modifier les couches supérieures. Ce qui ne permettrait pas de bénéficier de tous les
avantages offerts par la technologie optique, dont notamment les possibilités
d’extension aussi bien dans la dimension géographique, que le nombre des usagers ou
enfin dans le taux de transmission (transparence).

Une des méthodes capable d’augmenter l’efficacité des réseaux optiques est
l’implémentation de Internet Protocol directement sur le canal WDM. Ce qui revient à
amener la couche IP (couche de transport) capable de prendre des décisions sur la
disponibilité des ressources dans la couche WDM (couche physique).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 143
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

Internet Protocol Internet Protocol

Frame Relay

ATM Couche électro-optique

SONET

WDM WDM
Figure 5.1 : État actuel et espéré de la transmission de données dans les canaux WDM.

Dans les réseaux optiques actuels, l’implémentation du WDM n’est possible


qu’après SONET. En effet, les paquets Internet sont transportés dans des trames à
travers les relais de commutation qui sont ensuite insérés dans des cellules ATM, et
seront transmis dans les réseaux synchrones optiques (SONET) à travers des trames de
transport.

Cette multitude de couches réduit l’efficacité de la largeur de bande offerte et


augmente de ce fait les temps de service. Mais si le trafic IP est transporté directement
via une couche électro-optique cela permettra d’une part de réduire les en-têtes ajoutés
par les différentes couches et d’autre part de bénéficier des avantages de la couche
optique.

2.3. Architectures et Services :


La conception d’une architecture d’un réseau de transmission nécessite
l’intervention de nombreuses variables. Parmi ces variables, on cite la nature des
connexions, ainsi que les catégories des applications qui doivent être acceptées.

2.3.1. Service et connectivité :


En effet, les applications réseaux (implémentées ou en phase de développement)
sont de nature différente : commerciale, scientifique, académique, gouvernementale,
etc.. Ces applications requièrent des degrés de sécurité et des différentes ressources.

En outre, on demande à ce que l’architecture du réseau optique soit adaptée à :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 144
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

·des services digitaux: ATM, Gigabit Ethernet, des communications


téléphoniques, ...

·des services analogiques: distribution de plusieurs canaux de télévision en


broadcast,

·des services usagers : applications utilitaires à des taux de transmission très


élevés (video workstation, massif databases servers, des HDTV multiplexés, ...)

En plus ces applications peuvent requérir des connexions de type point à point
(service personnalisé), des liaisons point à multipoints (service commun) ainsi que des
liaisons multipoint à multipoint (pour augmenter la sur-viabilité du réseau et réduire les
coûts des pannes).

2.3.2. Architecture :
Pour que la modélisation d’un réseau optique soit plus optimisée et basée sur des
objectifs quantitatifs, il apparaît clairement qu’il est nécessaire de diviser la notion du
réseau en trois classes. La première est le réseau de distribution qui peut être vu comme
étant un réseau de diffusion permettant d’acheminer le trafic vers les réseaux d’accès
locaux (LAN : Local Area Network).

La seconde classe spécifie le type de réseau qui est desservi par un réseau d’accès
et qui peut être considéré comme un réseau d’accès métropolitain (MAN : Metropolitain
Area Network). La troisième classe serait le réseau étendu (BN : Backbone Network ou Wide
Area Network) qui assure l’interconnexion entre les différents réseaux d’accès.

En effet, le réseau étendu (Backbone) est composé de nombreuses liaisons point à


point permettant la connexion entre les différents nœuds (BN : Backbone Nodes). Ce
réseau constitue les autoroutes permettant le transit du trafic entre deux réseaux d’accès
distants. Chaque BN constitue une passerelle (Gateway) pour les réseaux d’accès (MAN).

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 145
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

Réseau étendu :
WAN

EN

AN

AN

AN AN

H L H L H L
Réseau d'accès:
MAN
H L

LAN Réseau de distribution


H L

H L

Usager final
WAD
H L Diviseur de bande
Pair de fibre : lien
Noeud d'accès
Figure 5.2 : La notion d’hiérarchie dans les réseaux.

Les réseaux d’accès sont composés de plusieurs réseaux de distribution qui sont
connectés par les nœuds d’accès (AN : Access Nodes). Chaque réseau d’accès est connecté
au réseau mondial par des nœuds de sortie (EN : Egress Nodes).

Les réseaux de distribution permettent de connecter les usagers (High End Users)
aux réseaux d’accès (MAN). En effet, ces High End Users constituent les routeurs et les
passerelles vers les réseaux locaux (comme les campus universitaires, les fournisseurs

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 146
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

d’accès (Providers), les entreprises et les services gouvernementaux, etc.). Normalement,


chaque High End User dispose d’une seule longueur d’onde à la réception (ou d’un code
CDMA) qui l’utilise d’ailleurs à l’émission ce qui laisse toute la complexité aux nœuds
d’accès pour gérer le trafic.

L’architecture des réseaux AON doit être conçue pour être grandissante (scalable),
modulaire et flexible. Son objectif est de connecter un grand nombre d’usagers et d’être
capable d’évoluer aussi bien en terme de taille, qu’en technologie et en architecture. La
contrainte majeure d’introduire cette architecture demeure son coût excessif. Ce coût
sera partagé par les usagers. D’où la nécessité d’implémenter des réseaux de
distribution passifs qui n’exigent pas l’utilisation d’amplificateurs optiques ou des cross-
connectes, mais plutôt des composantes passives comme les coupleurs, les diviseurs de
bandes et de puissance, des Wavelength Add/Drop (WAD), etc.). En effet, ces composantes
passives ont pour objectif de réduire le coût de la connexion à l'usager, d’améliorer la
disponibilité et de minimiser la maintenance de l’infrastructure.

Ces réseaux de distribution pourront avoir des topologies différentes (par exemple:
étoile, arbre, anneau, bus, etc.). En plus, il est à noter que la distance séparant les High
End Users au nœud d’accès est de quelques kilomètres.

L’optimisation de ce type de réseau passe par la minimisation des composantes


actives aussi bien dans les réseaux d’accès que dans le réseau étendu (des amplificateurs
et des routers). En plus, d’après la figure 5.2, le problème de minimisation peut être
traité dans le réseau MAN et WAN, puisque les nœuds sont inter-connectés (mesh).

L’architecture d’un réseau dépend essentiellement de son emplacement dans le


réseau global. D’ailleurs, un réseau point à point convient plus pour connecter des
réseaux distants par des connections reliant deux villes distantes ou deux continents par
des connections terrestres ou sous-marines. Alors que les réseaux inter-connectés
seraient plus adéquats pour les réseaux métropolitains où plusieurs nœuds sont
interconnectés dans le but de contribuer à augmenter la possibilité de se connecter au

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 147
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

réseau mondial. Par contre, les réseaux point-multipoint conviennent pour les réseaux
d’accès qui représentent le dernier maillon du réseau de distribution.

3. L’usage du pré-amphsis dans une cascade d’EDFA:


Comme il a été décrit dans le chapitre 3, la réponse d’un EDFA à des changements
non-périodiques du niveau de puissance des canaux WDM à l’entrée, mène à des
excursions du gain. Ces excursions conduisent à l’apparition d’une large variabilité dans
la puissance de sortie des canaux ainsi que dans le rapport signal à bruit optique
(OSNR) [KAR98a, TAN99, KAR00]. D’ailleurs, le gain d’un EDFA dépend généralement
de la longueur d’onde, ce qui conduit à obtenir des niveaux de gain différent sur tous les
canaux WDM. Étant donnée que les signaux traversent une cascade de plusieurs EDFAs,
alors on obtiendra un accroissement de l’étendue des valeurs observables du OSNR.
Plusieurs configurations d’égalisation [ROC99,YAM96,HUA97,SHI99] ont été proposées
pour réduire cet effet.

Comme pour tout système, la détermination des paramètres d’une chaîne


d’amplificateurs pour assurer le fonctionnement optimal est parmi les objectifs des
procédures de design. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre volonté d’optimiser les
paramètres d’une cascade avec l’objectif de garantir la même qualité de service sur tous
les canaux.

Dans le but d’atteindre cet objectif, nous présenterons une nouvelle méthode
d’égalisation qui combine la détermination des puissances des canaux avec celle des
paramètres de la cascade sans avoir recours à aucune égalisation optique interne. Cette
méthode est convenable pour des cascades d’amplificateurs à étage unique ou même à
double étages véhiculant du trafic paquétisé ou même statique.

3.1. Principe:
Parmi les caractéristiques importantes des EDFAs pour les systèmes WDM, on cite
le profil du gain qui n’est pas plat sur la région voulue. Pour cette raison, des facteurs

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 148
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

comme le nombre des canaux WDM, leur puissance ou le facteur d’utilisation du réseau
affecte significativement le design des réseaux optiques en général, ainsi que la
détermination des paramètres des EDFAs en particulier.

Un EDFA peut être modélisé comme un système non linéaire avec une seule
variable d’état : le nombre total des ions excités est connu comme le réservoir. Chaque
modification du niveau de la puissance totale à l’entrée affecte la dynamique du
réservoir. Si certains canaux ne sont plus présents à la suite d’une période d’absence de
paquets ou à la suite de l’interruption d’un ou plusieurs canaux, la puissance totale à
l’entrée décroît ce qui mène à l’accroissement du niveau du réservoir. Par contre, si
quelques canaux sont ajoutés ou revenus actifs à la suite de la transmission de quelques
paquets, la puissance totale à l’entrée croit et le réservoir décroît.

Le clampage optique du gain a été proposé pour combattre les variations du gain
et pour réduire l’excursion des puissances de sortie [ZIR91,DAI97]. D’ailleurs, on
implémente une boucle de retour qui permet la création d’un signal laser qui est
responsable de l’assimilation des fluctuations sur le flux d’entrée. En réalité, le niveau
du réservoir dans un amplificateur clampé croit à la suite de la soustraction de quelques
canaux, alors le gain observé par le laser augmente. Ceci provoque une augmentation
du flux de sortie. Ce flux sortant implique une augmentation dans le niveau du flux
d’entrée du laser, et par la suite un décroissement du niveau du réservoir ce qui permet
de contrer l’effet original. Le réservoir est alors stabilisé aux alentours de sa valeur
d’équilibre. D’un autre côté, si le réservoir décroît à la suite de l’ajout d’un certain
nombre de canaux, le gain du laser décroît. Ceci provoque une réduction du niveau du
flux du laser à l’entrée de l’EDFA et par la suite une augmentation du niveau du
réservoir jusqu’à la valeur d’équilibre.

L’effet du clamping peut être alors étendu à tous les indicateurs de performance
d’un lien WDM. Dans ce qui suit, nous nous sommes intéressés à l’indicateur le plus
important du point de vue système qui n’est autre que le rapport signal à bruit optique.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 149
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

Notre objectif est d’obtenir un niveau identique de OSNR sur tous les canaux
WDM à la fin d’une cascade d’amplificateurs supportant un trafic statique (type
SONET) ou variable (du type IP) tout en assurant une déviation minimale de la
puissance de sortie des canaux.

3.2. Méthodologie :
La méthode de design assume un lien point à point qui est constitué d’une chaîne
d’amplificateurs à étage unique ou même à étage double séparé par des fibres de
transmission représentées par des pertes d’atténuation. Dans le but de réduire l’effet du
gain non égalisé, nous avons ajouté un étage de pré-emphasis précédant le premier
amplificateur, comme il est illustré dans la figure (5.3).

On suppose que la fibre dopée de tous les amplificateurs soit identique ayant les
même caractéristiques de dopage, de dimension (à l’exception de la longueur).

Nos paramètres de conception sont: le niveau d’inversion de chaque amplificateur,


la longueur de la fibre dopée, l’intensité des canaux WDM à l’entrée ainsi que la
puissance des pompes.

Pré-emphasis

Figure 5.3 : L’effet du pré-amphasis sur la sortie d’une cascade d’amplificateur.

Notre procédure de design se base sur quatre étapes majeures :

1. On détermine le niveau d’inversion recherché dans chaque fibre dopée dans le but
d’achever l’excursion minimale de puissance tout au long des canaux WDM. En

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 150
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

effet une inversion non appropriée peut mener à une excursion de la puissance
de sortie et du OSNR entre les canaux. Pour déterminer l’inversion optimale,
nous devons tenir compte des caractéristiques de la fibre (comme les coefficients
d’absorption et d’émission), la structure des amplificateurs (étage unique ou
double étages) ainsi que la position des canaux WDM.

2. On essaie d’avoir une cascade balancée, chaque amplificateur doit récupérer les
pertes causées par les fibres de transmission, les pertes des coupleurs
directionnels ainsi que par les pertes d’insertion. Compte tenu du fait que les
EDFAs n’ont pas un profil de gain constant, ce critère ne peut pas être satisfait
pleinement. Pour cette raison, une longueur de référence, généralement au milieu
des canaux WDM est choisie. Il est alors important d’assurer le même niveau
puissance de sortie pour ce canal sur tous les amplificateurs. Cette puissance doit
être minimale en vue d’échapper aux effets non linéaires durant la propagation et
pour avoir des pompes de faible niveau. Ceci nous permet de déterminer le gain
nécessaire pour le canal de référence ainsi que la longueur de la fibre dopée
nécessaire pour chaque amplificateur.

3. Une fois que ces étapes ont été accomplies, on détermine le niveau de puissance
des canaux WDM au niveau du premier amplificateur en vue d’obtenir le même
niveau d’OSNR sur tous les canaux à la fin de la cascade.

4. Finalement, on détermine la puissance des pompes nécessaire pour obtenir


l’inversion voulue avec la puissance des canaux déjà déterminés.

3.3. Description de la procédure :


Cette méthode nous permet de déterminer :

la longueur optimale de chaque fibre dopée,

la puissance des canaux WDM à la sortie du pré-amphasis,

la puissance de chaque pompe,

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 151
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

la longueur d’onde optimale pour clamper le gain,

l’excursion de la puissance du laser,

Cette analyse se fera pour le cas d’une cascade à étage unique ou à double étages,
et elle n’est pas limitée par le nombre des canaux ou le choix de la bande d’opération.

i
LCin Ai i
LCout Li

Étage unique

i
LCin Ai ,1 Li ,1 Ai ,2 i
LCout Li ,2

Double étage

Figure 5.4 : Le bloc diagramme d’un amplificateur à étage unique et à double étages.

avec Ai , Ai ,1 , Ai ,2 sont les amplificateurs optiques, Li ou Li ,2 sont les pertes causées par la
i i
fibre de transmission, LCin et LCout sont les pertes d’insertions pour les coupleurs
directionnels dans le cas du clamping et Li ,1 le profil du filtre pour la suppression de
l’émission spontanée dans le cas d’un amplificateur à double étage.

3.3.1. Cas d’amplificateur à étage unique :


Plusieurs critères peuvent être choisis en vue de déterminer l’inversion optimale
xopt . Mais il faut avoir toujours comme objectif de réduire l’étendue du gain sur tous les

canaux.

La figure (5.5) montre la déviation maximale et minimale du gain par mètre, par
rapport à la longueur de référence, pour différents taux d’inversion. L’évolution est faite
pour deux bandes de 8 et 16 nm centrées par rapport à 1550nm. Il est clair que la
déviation minimale du gain, et de ce fait de la puissance de sortie, est obtenue pour une
inversion de l’ordre de 0.7 pour notre cas avec la fibre dopée que nous avons
sélectionnée.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 152
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

0.15
Bande de 8 nm
Bande de 16 nm

0.1

Déviation du gain (dB/m)


0.05

-0.05

-0.1
0.5 0.55 0.6 0.65 0.7 0.75 0.8 0.85 0.9 0.95 1
Inversion

Figure 5.5 : La déviation maximale du gain linéaire sur deux bandes différentes centrées à 1550nm.

Une fois que l’inversion a été fixée, il nous serait possible de fixer la longueur de
chaque fibre dopée tout en essayant de faire balancer la cascade. La longueur de chaque
fibre est régie par l’équation suivante :

Lk =
(
ln Gλ( ref)
k
) (5-1)
 (
Γ λref ρ  σ λeref + σ λaref )x opt − σ λaref 

Une fois que ces deux étapes ont été accomplies, on s’intéresse à la détermination
de la puissance des canaux. Pour cela, on doit déterminer le niveau d’OSNR visé. Ce qui
nous permettra de fixer la puissance des canaux comme ce qui suit [MEN01b]:

 M −1 
OSNRtar . 

∏ Gλ (i )
sig
.L(λisig)  .Gλ( sigM )

Pλ(
1,in ) i =1
= (5-2)
sig M
1  M 
∑2 P
i =1
(i )
ASE (λsig ).  ∏ Gλ( sigh ) .L(λhsig−1) 
 h =i +1 
avec L(λisig) est la perte qu’observe la longueur d’onde λsig entre l’amplificateur i et i+1.

Finalement, nous sommes capables de déterminer la puissance des pompes. Ces


pompes permettent d’obtenir le gain sélectionné pour la longueur de la fibre calculée et
la puissance des canaux WDM choisis.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 153
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

La détermination de la valeur de la pompe se base sur une valeur minimale du


laser lorsque nous supposons que tous nos canaux WDM sont actifs. Cette hypothèse
reste valide, puisque le laser varie au cours du temps pour compenser les flux
manquants des canaux WDM, ce qui permet de garder constant le flux total d’entrée.

Notre objectif est de maintenir la valeur du réservoir aux alentours de la valeur


d’équilibre tout le temps. Alors en tentant d’annuler toute variation du réservoir au
cours du temps, on obtient [MEN01b] :
k

Q λp
(k )
p
ropt
τ
-
k
ÂQ
p
j = S , ASE _ a
(k)
j m
(t ) 1 - G j (ropt
k
r
) + QASE
(k )
(ropt
k
)
λp
P (k)
p = = . (5-3)
c 1- G ( k
p ropt ) c

3.3.2. Cas d’amplificateur à double étages :


L’application des amplificateurs à double étages est nécessaire pour permettre
d’obtenir un amplificateur de faible bruit quand on est contraint d’utiliser des signaux à
haute puissance. Le premier étage est conçu pour fournir un haut gain et faible bruit,
quand au deuxième étage il fournit la puissance nécessaire [SMA94].

Dans notre analyse, avoir deux étages implique que nous disposons de deux
variables indépendantes plutôt qu’une. Ceci suppose un degré de liberté
supplémentaire, qui requière une contrainte supplémentaire pour déterminer la région
d’opération (x1,x2) correspondant aux inversions du premier et du deuxième étage. Il est
nécessaire de déterminer la distribution optimale du gain (αopt) entre les deux étages.

Dans le cas des amplificateurs à étage unique ou à double étages, notre objectif est
de déterminer le niveau d’inversion permettant l’obtention de la déviation minimale du
gain. Mais pour chaque valeur de α, on pourrait déterminer la déviation maximale du
gain en fonction des deux niveaux d’inversion.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 154
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

Figure 5.6 : La déviation maximale du gain sur une bande de 8nm centrée à 1550nm en fonction des
niveaux d’inversion des deux étages pour α=0.5.

La figure (5.6) montre la déviation du gain en fonction des deux niveaux


d’inversions sur une bande de 8 nm centrée à 1550 nm. Cette courbe a été déterminée
pour α=0.5 et pour un gain total des deux étages fixé à 20dB. On note, que pour une
valeur de la distribution du gain, la déviation minimale du gain est obtenue tout au long
d’une courbe hyperbolique représentant l’ensemble des meilleurs taux d’inversion pour
le premier et le deuxième étage.

Pour chaque α, on a extrait cette courbe hyperbolique. Ceci nous a permis de


déterminer la région {(x1,x2)} où la déviation minimale est atteinte pour différentes
valeurs de a. L’évolution a été accomplie sur une bande de 8nm (ligne solide) et 16nm
(en pointié), centrée à 1550nm (voir figure (5.7)). Il est clair que la déviation minimale a
été obtenue à x1≈x2≈0.7 pour le premier cas et à x1≈x2≈0.63 pour une bande de 16nm. Le
fait qu’on ait obtenu des niveaux d’inversions identiques dans les deux étages est
logique puisqu’on a choisi les mêmes caractéristiques de dopage.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 155
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

0.95
α =0.9
0.9

0.85

Inversion of 2ème étage 0.8

0.75

0.7
α =0.1
0.65
α =0.1
0.6

0.55 α =0.9
0.5
0.5 0.55 0.6 0.65 0.7 0.75 0.8 0.85 0.9 0.95
Inversion du 1er étage

Figure 5.7 : L’ensemble des meilleurs taux d’inversions dans les deux étages permettant l’obtention de
la déviation minimale du gain sur une bande de 8nm et 16nm centrée à 1550nm.

4
Déviation du gain (dB)

α =0.9

α =0.9
2

α =0.9 α =0.9

0
0.5 0.55 0.6 0.65 0.7 0.75 0.8 0.85 0.9 0.95 1
Inversion of 1er étage

Figure 5.8 : L’excursion minimale du gain sur une bande de 8 (ligne solide) et 16nm (en pointié) tout au
long des courbes hyperboliques pour différentes valeurs de α en fonction de l’inversion du premier
étage.

Dans la figure (5.8), on a déterminé l’excursion minimale de la déviation du gain


tout au long des courbes hyperboliques pour différentes valeurs de α. Cette figure
représente la déviation du gain tout au long de chaque courbe de la figure précédente.
Pour chaque bande à savoir 8 et 16 nm, il est clair qu’il existe une région où les courbes

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 156
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

de la déviation du gain atteignent un niveau minimal de la déviation dépendamment de


la largeur de la bande.

Il est important de préciser que la méthode suggérée n’est pas l’approche unique
pour atteindre un gain plat dans des amplificateurs à double étages. D’ailleurs, il est
possible d’investiguer d’autres méthodes comme celle relative au choix d’une haute
inversion dans le premier étage (x≈0.8:0.9) avec une pente négative du gain et une
inversion moyenne (x≈0.6) avec une pente positive dans le deuxième étage. Le choix de
ces deux inversions peut être aussi lié à une inversion effective des deux étages.

Une fois qu’on connaît la bande des canaux WDM, il est possible de déterminer les
meilleures inversions des deux étages. L’unique paramètre qui demeure indéterminé
n’est autre que la distribution du gain entre les deux étages. Le coefficient de
distribution du gain a doit garantir le niveau désiré de la figure de bruit à la fin de la
cascade. Comme il est indiqué dans [DES99], la figure de bruit pour un seul étage est :

1 + 2nsp ( Gs − 1)
NFs = (5-4)
Gs

avec nsp ( x ) = σ ej x (σ ej + σ aj ) x − σ aj est le facteur d’émission spontanée et x le taux

d’inversion des ions d’erbium. En plus la figure de bruit total pour un amplificateur à
double étages peut être exprimée comme suit :

NF2 − 1
NFTot = NF1 + (5-5)
G1
Par extrapolation, nous pouvons prétendre que le terme le plus significatif
affectant la figure de bruit totale dans une cascade de plusieurs amplificateurs à double
étages provient de la contribution de la figure de bruit du premier étage dans le premier
amplificateur. Ceci est dû au fait que les autres contributions sont divisées par le produit
des gains des étages précédents.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 157
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

10

NF (dB) 7

4
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
α

Figure 5.9 : La figure de bruit à la longueur d’onde de référence à la fin d’une cascade de 6
amplificateurs à doubles étages en fonction de la distribution du gain.

La figure (5.9) montre l’étendue de la figure de bruit à la fin d’une cascade de 6


amplificateurs à double étages à longueur d’onde de référence 1550nm, avec x1≈x2≈0.7
pour différentes valeurs de la distribution du gain α. Si on prend comme référence
NF<5dB, alors on peut utiliser n’importe quelle distribution supérieure à 0.64.

3.3.3. Les caractéristiques de clampage des EDFAs :


La présence d’une boucle de contrôle minimise l’effet des fluctuations du réservoir
causées par la variation au cours du temps du niveau de puissance des canaux WDM.
Deux paramètres importants déterminent l’efficacité du clampage : la longueur d’onde
du laser et la valeur des pertes ajoutées dans la boucle.

En général, la longueur d’onde du laser est choisie de telle façon que l’EDFA
manifeste le même gain que celui délivré à la longueur de référence. Ceci est souhaité
dans le but de garantir le même niveau de puissance du laser à l’entrée de chaque EDFA
afin d’assurer le même comportement des EDFAs composant la cascade.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 158
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

2
λref
1.8
O
1.6

1.4 O
1.0
1.2

Gain (dB/m)
O 0.9
1
0.8
O O O O
0.8
0.7
0.6
O 0.6
0.4
0.5
O
0.2

0
1520 1530 1540 1550 1560 1570 1580
Longueur d'onde(nm)

Figure 5.10 : Le gain d’un EDFA en fonction de la longueur d’onde avec le niveau d’inversion comme
variable en vue de sélectionner la longueur d’onde du laser.

Dans la figure (5.10), le gain par mètre d’une fibre dopée est montré pour différents
niveaux d’inversion. Il est possible de s’apercevoir que pour un certain niveau
d’inversion et en tenant compte de la règle présente, il faut placer le laser à une
longueur d’onde assez éloigné de la bande des canaux WDM. Sans compter dans le cas
d’une architecture à double étages, ce critère peut ne pas être appliqué parce que chaque
étage peut avoir un niveau d’inversion propre à lui. D’ailleurs, la longueur du laser
pourrait être éliminée par l’emploi d’un filtre entre les deux étages. Dans ces conditions,
on peut choisir une longueur d’onde proche de celle des signaux et ajuster les pertes
dans la boucle de contrôle.

En tenant compte du critère de Barkhausen, le gain total observé par le laser doit
être égal aux pertes totales pour assurer l’équilibre au niveau de l’amplificateur
[BON99].

Une fois qu’on a fixé la longueur d’onde du laser et la valeur des pertes dans la
boucle, on pourrait alors déterminer le niveau maximal de puissance que le laser peut
atteindre [MEN01b] :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 159
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

k
ropt
− ∑ Q (j k ) (t ) {1 − G j (ropt
k
)} + QASE
(k ) k
(ropt )
τ j ={ P , ASE _ a} c
Pl ( k ) = . (5-6)
1− G ( k
l ropt ) λl

3.4. Résultats :
A fin de vérifier cette méthode de design, on a considéré dans ce qui suit une
cascade de 6 amplificateurs avec 8 canaux WDM centrés à 1550nm et espacés de 1nm.
On suppose que ces amplificateurs soient distancés de 80km de fibre de transmission ou
par des pertes de l’ordre de 20dB.

Pour le cas statique, où le niveau de puissance ne varie pas au cours du temps (cas
SONET), la figure (5.11) représente l’évolution du OSNR tout au long de la cascade pour
les huit canaux WDM. Les paramètres de cette cascade ont été déterminés en vue
d’obtenir un niveau de OSNR identique à la fin (20 dB sur tous les canaux). Les
paramètres sont fixés dans les tables (5.1) et (5.2).

EDFA 1 2 3 4 5 6
Gλi ref (dB) 20.9 20 20 20 20 20
L(i ) ( m ) 25.36 24.25 24.25 24.25 24.25 24.25
Pp(i ) ( mW ) 27.6 28.6 31.9 36.1 42.4 52.5
Table 5-1 : Les paramètres des EDFAs en vue de garantir la même qualité de service pour tous les
canaux WDM.

Canal 1 2 3 4 5 6 7 8
Pλsig ( µW )
in
15.70 15.81 16.41 15.88 15.67 15.40 15.53 15.23
Table 5-2 : Le niveau de puissance des canaux WDM à l’entrée de la cascade.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 160
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

26
Amp. N°1
Amp. N°2
25 Amp. N°3
Amp. N°4
Amp. N°5
Amp. N°6
24

OSNR (dB)
23

22

21

20

19
1547 1548 1549 1550 1551 1552 1553 1554
Longueur d'onde (nm)

Figure 5.11 : Évolution du rapport signal à bruit optique tout au long d’une cascade de 6 amplificateurs
à l’état d’équilibre.

Il est clair d’après la figure (5.11) que le rapport signal à bruit est parfaitement
égalisé pour tous les canaux à la fin de la cascade. Avec un OSNR identique, nous
sommes assurés d’avoir une qualité identique pour tous les canaux (le même niveau de
probabilité d’erreur) malgré une différence dans le niveau des puissances.

Dans le cas où on considère un système de transmission paquétisé, le niveau de


puissance des canaux varie au cours du temps ce qui provoque une fluctuation du
niveau de puissance à la sortie et du OSNR à la fin de chaque amplificateur comme il est
précisé dans la figure (5.12).

L’application de notre procédure d’optimisation combinée au contrôle dynamique


du gain par la boucle de contrôle, nous a permis d’obtenir une excursion minimale du
OSNR (de l’ordre 0.8 dB comparée au 5 dB de départ) et d’obtenir un niveau de OSNR
moyen égal à 20 dB (voir figure (5.13)).

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15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
OSNR (dB)

Figure 5.12 : Fonction de densité de probabilité du rapport signal à bruit optique pour une cascade non
optimisée et sans contrôle optique : a) à la sortie du 1er amplificateur, b) au 3ième amplificateur, et c) à la
fin de la cascade.

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Canal 1547nm
Canal 1548nm
-1 Canal 1549nm
10
Canal 1550nm
Canal 1551nm
Canal 1552nm
-2
10 Canal 1553nm
Canal 1554nm

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10

-6
10
19.4 19.6 19.8 20 20.2 20.4 20.6
OSNR(dB)

Figure 5.13 : Fonction de densité de probabilité du rapport signal à bruit optique à la fin d’une cascade
de 6 amplificateurs.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 162
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

4. Les amplificateurs hybrides Raman/EDFA :


Les besoins en largeur de bande pour les systèmes de communication augmentent
au fil des jours dus à l’accroissement du volume du trafic ainsi que par la demande
grandissante des nouveaux services à large bande. La capacité qui peut être fournie par
les systèmes de transmission longue distance (long-haul) a été renforcée durant les
quelques dernières années à la suite de l’utilisation de la technique du WDM.

Une solution flexible et non coûteuse pour les réseaux d’accès est requise pour
garantir une large bande de communication dans les deux directions entre les nœuds
d’accès (qui représentent le Central Office pour les usagers) et les usagers. La méthode
d'accès multiple par répartition de code [FAT99] permet à un grand nombre d’usagers
d’être connectée et elle est moins sensible à la variation dynamique du gain comparé au
WDM [FOU00].

Mais dans les réseaux d’accès où les pertes dues à la division (splitting) sont les
plus importantes, les solutions d’amplification conventionnelle ne sont pas appropriées
pour construire un réseau optique passif (Passive Optical Network).

4.1. Approche système :


La fonction principale d’un réseau d’accès optique est la distribution et la collecte
des données d’un grand nombre d’usagers. Dans le but de servir ces usagers, un grand
nombre de diviseurs de puissance doit être utilisé dans le réseau. Ces pertes de division
doivent être compensées dans le but de garantir une qualité de service suffisante pour
tous les usagers.

La capacité du réseau est généralement accrue par le déploiement des


amplificateurs optiques. Ces amplificateurs sont des composantes actives qui ont de
nombreux inconvénients comme le besoin d’une source électrique ce qui augmente les
risques des pannes et le besoin de la maintenance régulière.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 163
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

En tenant compte de ces arguments, plusieurs chercheurs ont suggéré de


construire un réseau passif optique [SAL99] où toutes les composantes actives sont
localisées dans les terminaux et le réseau de distribution n’inclut que les composantes
passives.

Pour ces raisons, nous proposons une nouvelle architecture d’amplificateur


optique hybride composée d’un amplificateur Raman distribué en combinaison avec un
amplificateur à fibre dopée à l’erbium avec pompage distant (voir figure (5.13)) pour
une compensation des pertes.

Dans cette architecture, les pompes utilisées génèrent un gain optique aussi bien
dans la fibre de transmission à travers la diffusion stimulée Raman que dans la fibre
dopée à l’erbium (EDF) pour les canaux couvrant la bande C ou la bande L.

Transmission Fiber x km Transmission Fiber z=25-x


Wavelength (distributed RFA) km (distributed RFA)
Signal EDF y m Signal
Selective Coupler Output
Input

CO
Pump
Signal RN
Combiner Down-stream
Input
Up-stream
Signal
Output
1 2 3 4

Pump Laser Diodes

Figure 5.14 : Diagramme de l’amplificateur hybride avec pompage distant.

Dans ce qui suit, on présentera les résultats de l’optimisation des paramètres de ce


type d’amplificateur conçu pour des transmissions bi-directionnelles. L’objectif de
l’optimisation est d’obtenir le maximum de gain possible ayant une variabilité réduite.
En fait, l’étendue du gain doit être minimale pour assurer la même qualité de signal
pour tous les usagers. Notre objectif est d’assurer un aplanissement du gain en essayant
de maintenir GR=(Gmax-Gmin) /Gmoy<10% sur tous les 40 canaux de la bande utilisée tout
en minimisant le nombre des pompes possibles et en assumant que la longueur de la
fibre totale de transmission est de 25 km.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 164
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

4.2. Résultats :
On a supposé que la puissance d’une seule pompe est limitée à 200mW et que la
fibre de transmission est une fibre standard à mode unique (SMF). Pour la fibre dopée,
on a considéré deux fibres différentes de Lucent conçues pour les applications dans la
bande C et L.

Durant nos simulations, nous avons varié la position de la fibre dopée dans le but
d’optimiser notre design. Le choix de la longueur des pompes peut être non-optimal
pour chaque amplificateur séparé mais ceci peut mener à obtenir un gain maximal avec
le minimum de variation tout au long de la bande des fréquences. La longueur de la
fibre dopée doit être choisie de telle façon que le niveau d’inversion moyen de l’état
métastable mène à un gain plat dans l’étage de la fibre dopée pour les canaux WDM.
Cette inversion est de l’ordre de 67% et 35% respectivement pour la bande C et la bande
L.

La pente positive ou négative du gain obtenu par la fibre dopée peut être
compensée par le gain Raman avec le choix approprié de la longueur d’onde de la
pompe ainsi que de sa puissance.

Pour la bande C, on a pu atteindre une variation du gain inférieure à 10% sur les 40
canaux WDM espacés de 0.8 nm et placés entre 1530 et 1562nm, et cela en faisant appel
au moins à deux pompes. Ces deux pompes sont placées à 1433 et 1470nm avec
respectivement 200 et 110mW. On a trouvé que la longueur optimale de la fibre dopée
était de 10.5m placée après 15 km de fibre de transmission.

La figure (5.15) représente le gain délivré par chaque étage de notre amplificateur
hybride obtenu en direction aval (down-stream). Dans cette configuration, nous avons
obtenu un gain total de l’ordre de 14dB dans les deux directions (voir figure (5.16)). Un
gain de 14dB dans les deux directions est capable d’apporter une augmentation de 25
fois le nombre possible d’abonnés à la fin du lien tout en assurant une qualité de service
du même ordre dans les deux directions de transmission.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 165
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

16

14
Raman (15km)
EDFA (10.5m)
12 Raman (10km)
Total
10

8
Gain (dB)
6

-2
1530 1535 1540 1545 1550 1555 1560
Longuer d'onde (nm)

Figure 5.15 : Gain net en fonction des longueurs d’onde des canaux obtenu pour la direction aval par
chaque étage.

16

14
Gain en aval
Gain en amont
12 Figure de bruit (aval)
Figure de bruit (amont)
Gain, NF (dB)

10

4
1530 1535 1540 1545 1550 1555 1560
Longueur d'onde (nm)

Figure 5.16 : Gain et la figure de bruit obtenu dans les deux sens de propagation dans le cas d’un
système WDM dans la bande C.

Pour obtenir un résultat comparable avec la bande L, tout en utilisant cette


architecture d’amplificateur, nous avons remarqué qu’on peut se limiter à une seule
pompe. En effet, on a obtenu la déviation minimale du gain pour le cas où on place une
fibre dopée de 52 m à la fin de la fibre de transmission (voir figure (5.17)). La pompe,

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 166
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

permettant d’assurer ce résultat, est positionnée à 1520nm et de 200mW. En effet, les


52m de la fibre dopée élimine la pente positive observée dans la fibre de transmission
avec la contribution des 100mW de la pompe résiduelle non absorbée par la fibre de
transmission.

16

13
Gain en aval
Gain en amont
Figure de bruit (aval)
Gain, NF (dB)

Figure de bruit (amontl)


10

4
1570 1575 1580 1585 1590 1595 1600
Longueur d'onde (nm)

Figure 5.17 : Gain et la figure de bruit obtenu dans les deux sens de propagation dans le cas d’un
système WDM dans la bande L.

Dans le but de comparer les deux configurations, on a représenté dans les figures
(5.16) et (5.17) le gain obtenu dans les deux directions (en aval et en amont) ainsi que la
valeur de la figure de bruit. Comme il était prévisible, on a obtenu moins de figure de
bruit en amont (up-stream). Ceci est du au fait que la fibre dopée, qui délivre le
maximum du gain, constitue le deuxième étage de cet amplificateur dans la
configuration en amont.

Les résultats de ces deux propositions sont résumés dans le tableau suivant :

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 167
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

Bande C Bande L
amont | aval amont | aval
GR (%) 7.42 7.29 6.34 5.31
Gav(dB) 14.32 14.91 13.17 13.94
NFmax (dB) 4.85 6.35 5.35 13.41
Puis. des pomp. (mW) 200, 110 200
λ de pompes (nm) 1433, 1470 1520
EDF (m) 10.5 55
EDF pos. (x km) 15 25
Table 5-3 : Sommaire des simulations pour l’amplificateur hybride avec pompage distant.

Dans le cas de l’amplificateur hybride pour la bande L, on a obtenu un gain plat


sur 32nm avec l’utilisation d’une seule pompe. Ce résultat confirme les conclusions de
[YAM00] où les amplificateurs de la bande L sont plus efficaces avec des pompes dans
la bande 1.53 mm que celles de la bande 1.48 µm.

Si on s’intéresse à la figure de bruit obtenue dans les deux configurations, on


remarquera que le cas de la bande C délivre le minimum de bruit, ce qui constitue un
avantage appréciable pour cette architecture bien qu’on ait recours à deux pompes.

5. Conclusion :
Au cours de cette dernière partie, nous avons tenté de déterminer une procédure
d’optimisation des paramètres d’une cascade d’amplificateurs dans le but de garantir la
même qualité de service pour tous les canaux d’une liaison point à point. Cette
procédure permet de choisir la longueur de la fibre dopée dans chaque amplificateur, de
déterminer la puissance des pompes, et de fixer le niveau de puissance des canaux à
l’entrée du premier amplificateur.

L’avantage de cette méthode est de garantir le même niveau de rapport signal à


bruit sur les canaux dans les deux cas de fonctionnement : statique et dynamique sans
avoir recours à l’utilisation d’un filtre égaliseur optique. Une vérification par des
simulations a été effectuée et elle a permis de confirmer la convergence vers les résultats
espérés.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 168
Modélisation et optimisation des réseaux optiques

Après cette étude consacrée aux réseaux long-haul, nous nous sommes intéressés
aux solutions d’amplification pour les réseaux d’accès. Nous avons proposé ainsi
d’utiliser un pompage distant d’un amplificateur hybride Raman/EDFA pour assurer
une solution totalement passive. Cette solution contribue à favoriser l’implémentation
des réseaux d’accès optique avec des composantes passives ne nécessitant pas
d’intervention sur le terrain.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 169
Conclusion Générale
Conclusion Générale

Les amplificateurs à fibre dopée à l’erbium


L’étude du comportement dynamique des amplificateurs à fibre dopée à l’erbium
passe par des observations expérimentales ainsi que par des études théoriques. Dans
cette perspective, nous avons tenté dans un premier temps de comparer les modèles
mathématiques capables de simuler les EDFAs dans le but de sélectionner celui
permettant de simuler les paramètres mesurables à savoir: le gain, la puissance de sortie,
le rapport signal à bruit et la figure de bruit.

Cette étude nous a permis de vérifier que le modèle du réservoir est apte à simuler
les EDFAs dans leur comportement dynamique. En effet, nous avons constaté qu’il
constitue une bonne approximation qui ne nécessite pas beaucoup de temps de calcul
par rapport au modèle de la résolution spatiale et fréquentielle. Les résultats obtenus en
appliquant ces deux modèles pour le calcul du gain des canaux ainsi que de l’excursion
de puissance de sortie et du rapport signal à bruit des canaux sont pratiquement
identiques. Ce qui nous permettra dans un deuxième temps de pouvoir utiliser ce
modèle dans des études plus exhaustives concernant les effets de la densité du trafic
ainsi que le nombre des canaux sur le comportement d’une cascade d’amplificateurs.

Par ailleurs, cette étude nous a permis de détecter quelques limitations qui figurent
dans le modèle du réservoir. En effet, ce modèle est incapable de délivrer une aussi
bonne approximation de la valeur de la figure de bruit et du rapport signal à bruit
comme celle du gain. La raison est tout à fait simple, le réservoir ne tient pas compte du
sens de pompage dans la fibre dopée et de ce fait il est incapable de déterminer la valeur
d’émission spontanée propagée dans les deux sens de propagation.

Après cette étude, nous nous sommes intéressés à l’effet de l’inter modulation du
gain (Cross-Gain Modulation) sur une cascade d’amplificateurs véhiculant un trafic
paquétisé. En effet, on a constaté que l’effet d’inter modulation dépend du nombre des
canaux dans une cascade. D’ailleurs, l’excursion dans un canal survivant se réduit

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 171
Conclusion Générale

chaque fois que le nombre des canaux augmente. En d’autres termes, la variation
constatée sur la puissance d’entrée à la suite du trafic est répartie sur tous les canaux.

Dans la dernière partie de notre étude sur les EDFAs, nous avons tenté de valider
le modèle du réservoir expérimentalement. D’ailleurs, nous avons pu d’une part vérifier
l’apport du contrôle dynamique du gain sur l’amélioration du comportement des
canaux au cours du temps et d’autre part de valider les prévisions théoriques avec les
résultats expérimentaux concernant les valeurs mesurables de l’EDFA.

Les amplificateurs Raman


Avec l’importance accrue accordée à l’utilisation de l’effet Raman dans les
systèmes WDM, nous avons tenu à étudier les amplificateurs Raman aussi bien dans le
cas statique que dynamique. Cette étude a comporté deux volets importants. Dans le
premier volet, nous avons développé un outil capable de simuler l’effet de diffusion
Raman dans une fibre de transmission en tenant compte du comportement dynamique
des signaux et des différentes configurations de pompage. Nous avons ensuite intégré
cet outil pour permettre de simuler différentes configurations d’amplificateurs hybrides.
Dans une seconde phase, nous avons validé cet outil de simulation à travers des
mesures expérimentales concluantes dans le cas statique et dynamique.

Notre attention a été orientée initialement aux configurations de pompage dans les
amplificateurs Raman distribués et leurs apports sur la qualité du signal obtenu, ensuite
à l’étude du dé-balancement du gain en fonction du nombre des canaux et de l’intensité
des pompes. Cette prospection a été suivie par l’étude de la performance des
amplificateurs distribués Raman.

Nous sommes ensuite intéressés aux amplificateurs large bande (100 nm). Nous
avons déterminé une configuration n’utilisant que 8 pompes au lieu de 12 permettant de
garantir le même niveau de gain et la même étendue (±0.5dB). Nous avons voulu
expérimenter cette configuration qui s’avère très coûteuse.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 172
Conclusion Générale

Nous avons proposé une nouvelle configuration d’un système de transmission


fonctionnant sur deux bandes de transmission (bande C et L). Chaque bande se propage
dans un sens et utilisant l’effet Raman pour augmenter la distance entre les deux points
d’amplification afin d’atteindre 125km. Cette dernière configuration convient pour les
réseaux métropolitains en anneau.

Après avoir étudié les amplificateurs Raman dans le cas statique, nous avons
étudié à travers des simulations leur comportement dynamique à la suite d’un scénario
d’ajout et de soustraction des canaux. Ces simulations nous ont permis de constater la
présence de l’effet de l’inter modulation du gain ainsi que la présence d’un régime
transitoire. Ce qui a rendu indispensable la réalisation des mesures expérimentales pour
vérifier ces résultats.

Ces mesures ont permis de confirmer la présence de ces phénomènes. En effet,


nous avons considéré deux canaux WDM, le premier est modulé à 500hz et le second est
constant, une fibre DCF de 15 km pompée en contre-propagation par deux pompes. On
a suivi au cours du temps le canal de test (CW) à la fin de la fibre et on a constaté que le
niveau de puissance a accusé une variation de 0.45dB à la suite de la soustraction du
premier canal. En plus nous avons constaté la présence des sur-dépassements et des
sous-dépassements (overshoot, undershoot).

Pour réduire les effets néfastes de l’inter modulation du gain ainsi que celui du
dépassement du niveau de puissance, nous avons proposé deux solutions. Elles peuvent
être considérées comme deux solutions pour stabiliser le gain dans des amplificateurs
distribués. La première consiste à ajouter un canal supplémentaire qui se propage dans
le même sens que les signaux et dont la puissance permettra d’assurer un niveau
constant de la puissance totale des signaux à l’entrée.

La deuxième solution permet d’ajouter à la fibre de transmission une fibre discrète


de quelques kilomètres et de contrôler la puissance de la pompe à la fin de cette fibre
discrète en fonction de l’intensité des signaux à l’entrée de cette même fibre.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 173
Conclusion Générale

Il est à préciser que l’importance de ce phénomène n’est pas du même ordre que
celui constaté dans les EDFAs. En effet, l’excursion de la puissance maximale qu’on a
simulé, est de l’ordre 4dB (dans le cas 30km DCF) elle demeure inférieure à celle
observée au niveau d’un EDFA (7.5dB lorsque 7 des 8 canaux sont supprimés dans une
EDFA à double étages dans [SRI96]).

Études et considérations futures


Deux orientations seraient intéressantes à investiguer dans les travaux futurs. Dans
la première, il serait intéressant de faire une mise à jour du modèle du réservoir afin de
tenir compte du schéma de pompage ainsi que la détermination de la proportion de
l’émission spontanée créée dans chaque sens de propagation. Ces deux améliorations
permettront de garantir une meilleure détermination des valeurs du rapport signal à
bruit et la figure de bruit. Cet apport permettra aux concepteurs des amplificateurs
optiques d’avoir un meilleur outil de design.

Dans la deuxième orientation, il serait pertinent d’étudier l’apport de l’égalisation


dynamique du gain dans les amplificateurs Raman large bande. L’objectif de cette étude
est de contrôler la puissance des pompes en vue d’aplanir le gain des signaux et de
minimiser les conséquences de la variation de puissance dans les canaux (due à la
nature du trafic, à la reconfiguration du réseau, etc… ) sur le gain observé par les canaux
actifs.

Études du comportement des amplificateurs optiques fibrés face à un trafic auto-similaire 174
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