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Présenté par :
11ème Promotion
Année académique 2017-2018
DEDICACES
DEDICACES
A mon cher père Aliyou BOUSSARI, et ma très chère mère Mina-Ouratou, pour
m’avoir donné une éducation de qualité, pour l’amour du travail qu’ils ont su m’inculquer et
pour leur affection, leur encouragement et leur attachement exceptionnel au sens de la
responsabilité parentale.
A mes chers frères et sœurs pour leurs soutiens.
A Toute ma famille sans exception.
Je dédie ce mémoire
REMERCIEMENT
Le remerciement infini avant tout est à Allah le plus puissant qui m’a comblé des
bienfaits de l’Islam et de la Science.
Ce document a été réalisé grâce à l’appui, à l’engagement, au soutien et à la collaboration
de nombreuses personnes physiques et morales à qui je formule ici mes sincères remerciements
et ma profonde gratitude :
Au Professeur Mohamed SOUMANOU, Directeur honoraire de l’Ecole
Polytechnique d’Abomey-Calavi, pour le cadre et les moyens mobilisés pour notre
formation ;
Au Professeur Guy Alain ALITONOU, Directeur de l’Ecole Polytechnique
d’Abomey-Calavi
Au Professeur Clément AHOUANOU, Directeur adjoint honoraire de l’Ecole
Polytechnique d’Abomey Calavi ;
Au Professeur François-Xavier FIFATIN, Directeur adjoint de l’Ecole
Polytechnique d’Abomey Calavi ;
Au Docteur Gossou Jean HOUINOU, Enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi,
Chef du Département de Génie Civil de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi ;
Au Professeur Mohamed GIBIGAYE, notre maître de mémoire. Tout au long de
notre formation, nous avons admiré votre immense culture scientifique. Nous avons
toujours été fascinés par vos qualités humaines, votre faculté de mettre de l’ordre
dans les choses et votre simplicité. Grande est notre appréciation de travailler avec
vous et nous souhaitons que le futur soit marqué par de nombreuses collaborations.
Encore <<Merci !>> ;
A l’Ing Christian ADADJA, mon co-maître de mémoire pour tous les conseils, pour sa
contribution, sa disponibilité permanente, son esprit d’ouverture et pour ses fructueuses
discussions.
Dr Ing Clément A. LABINTAN, nous avons toujours admiré votre courtoisie,
votre simplicité, votre contribution, votre disponibilité à travailler avec nous malgré
vos multiples occupations. Pour votre implication personnelle, veuillez recevoir
l’expression déférente de notre profonde reconnaissance.
L’ensemble des membres de mon jury pour avoir accepté de contribuer à l’évaluation
ii
REMERCIEMENT
iii
REMERCIEMENT
iv
HOMMAGES
HOMMAGES
Dr Clément LABINTAN
Recevez l’expression de ma reconnaissance pour m’avoir beaucoup aidé dans cette
recherche.
Hommages respectueux
v
HOMMAGES
A nos juges,
Monsieur le président du jury, Prof TOUUKOUROU AKANHO CHAKIROU. Nous
sommes très sensibles à l’honneur que vous nous avez fait, en acceptant de présider notre
jury de soutenance.
Messieurs les membres du jury, à savoir Pr Mohamed GIBIGAYE, Dr SAVY
Mathias et Dr DOKO Valéry. Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de juger ce
travail. Nous sommes persuadés que vos remarques et critiques ont contribué à l’amélioration
de la qualité scientifique de ce travail.
Profonde gratitude
vi
RESUME
RESUME
vii
ABSTRACT
ABSTRACT
The main objective of this work is the prediction of the elastic macroscopic behavior
of a heterogeneous material, banco. Banco is a heterogeneous material composed of a matrix
that is bar earth and inclusions of straw. It is in order to valorize local materials to reduce the
many problems caused by the overexploitation of natural resources due to the production of
conventional aggregates for modern constructions that this material has been proposed. For this
prediction of the elastic behavior of this material, two methods can be used. An analytical
method based on bounds and analytical models and a numerical method based on the use of a
numerical tool. Among these two approaches, we chose the numerical method because of its
optimization of the results, using a homogenization software whose module uses two main
semi-analytical methods: Mori-Tanaka and Interpolative double inclusion (Lielens model) and
another module that uses the method. Finite Elements (MEF) for the analysis of the Structure
of the Representative Elementary Volume (REV). All these techniques of numerical
homogenization which present today the advantage of being less expensive require on the one
hand the knowledge of the mechanical characteristics of the various phases involved and on
the other hand information on the proportion, the morphology and the orientation of inclusions.
It emerges from this study that the modulus of elasticity of our composite from the MF module
of our homogenization software is 114.18 MPa and the value of the obtained FE module is
124.027 MPa. With regard to the Poisson's ratio, the value given per MF module is 0.283 and
that given by the FE module is 0.289. All these values having been determined for a volume
fraction of 25%, a form ratio of 2.9 with an isotropic random orientation of the straws. It is also
noted that the modulus of elasticity of the composite decreases with the increase of the fraction
of the straws.
Keywords: Homogenization- mechanical properties- banco - representative elementary
volume
viii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AC : Auto-Cohérent
Dr : Docteur
EF : Eléments Finis
FE : module de Finite Elements
GPa : Giga Pascal
HS : Hashin Strikman
KN : Kilo Newton
MPa : Méga Pascals
MT : modèle de Mori-Tanaka
MF : module de Mean Field
NF : Norme Française
Pr : Professeur
Rc : Résistance en compression
TEO : Teneur en Eau Optimale
UD : Unidirectionnel
VER : Volume Elémentaire Représentatif
ix
LISTE DES NOTATIONS
x
LISTE DES NOTATIONS
xi
LISTE DES ANNEXES
xii
LISTES DES FIGURES
Figure 1 : Exemple des matériaux hétérogènes multiphasiques obtenus par tomographie, Ding
(2012) ......................................................................................................................................... 4
Figure 2 : Composites hétérogènes de renforts : (a) fibres et (b) particules .............................. 5
Figure 3 :Matériaux de génie civil : (a) roche et (b) béton, Escoda (2012) .............................. 5
Figure 4 : Matériaux hétérogènes poreux : (a) milieu poreux à l’échelle microscopique
(CNRS Photothèque/ISM), (b) une mousse métallique réelle et (c) une mousse simulée ........ 5
Figure 5 : Classification schématique des différents types de composites ................................ 6
Figure 6 : Différents types de renforts ....................................................................................... 7
Figure 7 : Différentes familles des matrices .............................................................................. 7
Figure 8 : La paille de riz hachée ............................................................................................. 15
Figure 9 : Courbe contrainte-déformation en traction directe de la paille de riz (Zinvié)[9] .. 16
Figure 10 : Néré : de l’arbre à la décoction ............................................................................. 18
Figure 11 : Variation du poids volumique sec en fonction de la teneur en eau lors d'une
opération de compactage.......................................................................................................... 18
Figure 12 : Exemple des VERs d’une microstructure hétérogène, Gitman et al. (2007)[3] .... 34
Figure 13 : Illustration du VER ............................................................................................... 35
Figure 14 : Microstructures aléatoires 2D : (a) schéma Booléen et (b) schéma de sphères
dures ......................................................................................................................................... 37
Figure 15 : Les différentes possibilités pour positionner deux particules voisines dans une
matrice...................................................................................................................................... 37
Figure 16 : Mosaïque de Voronoï généré par le processus de Poisson : (a) microstructure avec
8000 grain et (b) maillage de la microstructure, Kari et al. (2003) ......................................... 38
Figure 17 : Microstructure virtuelle d’un élastomère chargé de particules, générée par le
processus de Poisson et son maillage, Jean (2009) .................................................................. 38
Figure 18 : Les deux formes géométriques d’une particule ellipsoïdale ................................. 38
Figure 19 : Coordonnées du système et les angles principaux pour la simulation avec le
processus de Poisson. ............................................................................................................... 39
Figure 20 : Organigramme de la méthode de Poisson. ............................................................ 39
Figure 21 : Simulation par Poisson d’un schéma Booléen et de son complémentaire de N
particules distribuées aléatoirement dans l’espace. (Ahmed MOUMEN) ............................... 40
Figure 22 : Simulation par Poisson d’un schéma de sphères dures et de son complémentaire
de N particules distribuées aléatoirement dans l’espace avec a > 0. (Ahmed MOUMEN) ..... 40
Figure 23 : Définition de facteur de forme d’un cylindre ........................................................ 41
Figure 24 : Intersection entre deux disques ............................................................................. 41
xiii
LISTES DES FIGURES
Figure 25 : Intersection entre deux cylindres. Les points pt1 et pt2 définissent l’axe réalisant
la distance entre les axes des cylindres .................................................................................... 42
Figure 26 : Microstructure générée par RSA : (a) image virtuelle, (b) maillage des particules
et (c) maillage total du composite, Kari et al. (2007b). ........................................................... 43
Figure 27 : Exemple de génération avec la méthode MD (Sophie LEMAITRE) .................... 44
Figure 28 : Longueurs et largeurs analysées[29] ..................................................................... 44
Figure 29 : Etapes successives de l’analyse d’images ............................................................. 45
Figure 30 : Coordonnées et dimensions d’une particule .......................................................... 45
Figure 31 : Description de l’orientation d’une particule .......................................................... 47
Figure 32 : Exemples d'orientation : (a) orientation aléatoire en 3D, isotrope ; (b) orientation
aléatoire en 2D ; (c) orientation alignée ................................................................................... 48
Figure 33 : Principe d’homogénéisation d’une microstructure hétérogène ............................. 50
Figure 34 : Problème de l’inclusion d’Eshelby........................................................................ 57
Figure 35 : Problème de l’inclusion équivalente d’Eshelby .................................................... 58
Figure 36 : Illustration du principe de la borne de Voigt ......................................................... 61
Figure 37 : Illustration du principe de la borne de Reus .......................................................... 62
Figure 38 : Diagramme récapitulatif pour l’estimation des propriétés mécaniques (bornes de
Hashin-Strikman) ..................................................................................................................... 64
Figure 39 : Diagramme récapitulatif pour l’estimation des propriétés mécaniques (approche
de Mori-Tanaka) ...................................................................................................................... 65
Figure 40 : Algorithme de l’approche auto-cohérente pour estimer des propriétés mécaniques
.................................................................................................................................................. 65
Figure 41 : Comparaison entre les différentes approches d’homogénéisation analytique,
Dirrenberger (2012). ................................................................................................................ 66
Figure 42 : Maillage 2D et 3D de la géométrie d’une microstructure ..................................... 68
Figure 43 : Exemple d’échantillon numérique : périodique avec le maillage régulier (a) et
aléatoire avec le maillage libre (b) (Pham T.H.) ...................................................................... 69
Figure 44 : Maillage de microstructures hétérogènes : (a) schéma de sphères dures, (b)
complémentaire de schéma, (c) composite et (d) le maillage associé. .................................... 69
Figure 45 : Variation des modules avec les conditions aux limites imposées en fonction du
volume : (a) Nguyen et al. et (b) EL Houdaigui et al. (2007) .................................................. 72
Figure 46 : Courbe contrainte-déformation issue de la compression sur la terre de barre ...... 74
Figure 47 : Photos des images traitées et analysées ................................................................. 77
Figure 48 : Procédure pour déterminer l'orientation et la forme des particules du banco ....... 77
Figure 49 : Chargement considéré dans Digimat MF .............................................................. 81
Figure 50 : Résultat d’analyse de contrainte-déformation par Digimat MF ............................ 82
xiv
LISTES DES FIGURES
xv
LISTE DES TABLEAUX
xvi
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Introduction
Dans le but de fournir aux spécialistes de calcul des structures une loi de comportement
homogénéisé représentant la réponse réelle d’un élément de volume de ce matériau d’une part
et pour la prévision de tenue en service des structures d’autre part, il est essentiel d’évaluer les
contraintes, les déformations et les déplacements locaux en chaque point de la structure.
L’évaluation de ces contraintes, déformations et déplacements en chaque point de la structure
passe nécessairement par la résolution des systèmes d’équations de la mécanique des solides
déformables tout en tenant compte des conditions aux limites de ces structures. Les solutions
de ces systèmes d’équations dépendent des constantes dites de Lamé (λ et µ) qui elles-mêmes
sont fonction des constantes d’ingénieur qui sont le module de Young E et le coefficient de
Poisson υ. Des tables de valeurs existent pour ces constantes pour différents matériaux de base.
Quant aux matériaux composites il faudrait faire des essais afin de déterminer ces coefficients ;
lesquels dépendront des constantes de chaque constituant. Et comme le banco est un matériau
composite, alors ses caractéristiques dépendent de celles de ses constituants. Ainsi, il s’avère
très fastidieux, voire pénible de procéder à des essais afin de déterminer les caractéristiques de
ce matériau particulièrement les constantes d’ingénieur pour de diverses formulations. D’où
l’importance de faire recours à des méthodes théoriques (numériques) de modélisation
notamment celles de l’homogénéisation qui permettent de prédire (de façon optimale) les
propriétés dudit matériau pour une microstructure bien définie et en considérant les pailles
comme les inclusions noyées dans la matrice qu’est la terre de barre. Notre étude permettra de
prédire les caractéristiques mécaniques que sont les constantes d’ingénieurs : le module de
YOUNG et le coefficient de POISSON du composite argile-paille par une méthode numérique
d’homogénéisation à partir des caractéristiques de l’argile et des pailles ; de leur proportion
respective ainsi que leur orientation afin de comparer les résultats trouvés aux résultats
expérimentaux trouvés par les quelques études qui s’y sont intéressées. Ainsi, ce travail
permettra en outre d’étudier l’évolution des caractéristiques mécaniques (module de Young et
coefficient de Poisson) du composite en fonction de différentes fractions volumiques des
pailles.
Objectifs
- Objectif général
- Objectifs spécifiques
- Plan de l’étude
Le premier sera consacré aux généralités et à la revue de littérature sur les propriétés
thermiques et mécaniques des constituants du banco et du banco proprement dit.
Le deuxième s’intéressera à la présentation des techniques de génération du VER pour
la modélisation de la microstructure du composite et de détermination des autres
paramètres de l’homogénéisation numérique.
Dans le troisième chapitre, il s’agira d’exposer la théorie de l’homogénéisation ; c’est-
à-dire la présentation des différents modèles d’homogénéisation analytique et
numérique.
Au quatrième chapitre nous utiliserons les approches numériques pour déterminer le
module d’élasticité et le coefficient de poisson du matériau composite banco et aussi
investiguer le rôle de la fraction volumique des inclusions végétales sur le module
d’élasticité et le coefficient de POISSON du composite
matériaux granulaires, les mousses métalliques ou céramiques qui sont des matériaux poreux
dont la porosité est très élevée (70- 95% de vide) Les matériaux de construction en génie civil
comme le béton, les roches et les matériaux vivants[3].
Figure 3 :Matériaux de génie civil : (a) roche et (b) béton, Escoda (2012)
particules, les composites renforcés par des fibres et les composites structuraux. Chacune de
ces catégories se divise en au moins deux sous catégories.
1.1.2.2. La matrice
La matrice permet de lier les fibres de renforts, de répartir les contraintes, d’apporter
la tenue chimique de la structure et de donner la forme désirée au produit final. Les différentes
familles de matrice sont présentées par l’organigramme de la figure suivante.
durable. C’est ainsi que la valorisation des déchets et des matériaux locaux trouvent un regain
d’intérêt désormais à travers la mise au point de nouveaux matériaux dits composites dont
l’analyse de leurs propriétés mécaniques et la modélisation de leur comportement constitue des
sujets de recherches.
1.2. Généralités sur le banco
La mise en valeur des déchets agricoles et la protection de l’environnement au Bénin
ont amené certains chercheurs à associer des tiges de riz et de l’infusion de néré à la terre de
barre ou à l’argile de termitière pour avoir le matériau banco. La qualité sur la détermination
des caractéristiques de notre matériau composite dépend du matériel utilisé et des différentes
méthodes employées. Il serait question dans ce paragraphe de dire ce qu’est le matériau
composite banco, de donner ses différents constituants ainsi que quelques de ses
caractéristiques aussi bien physiques, mécaniques que thermiques de chacun de ces
constituants.
1.2.1. Définition
L’adobe (ou banco) est la brique de terre crue, séchée à l’air et utilisée comme matériau
de construction. Ces briques sont obtenues à partir d'un mélange d'argile, d'eau et
éventuellement d'une charge utilisée en petite quantité : de la paille hachée par exemple. Le
tout malaxé traditionnellement avec les pieds ou mécaniquement jusqu’à atteindre une bonne
plasticité. Il est mis en œuvre sous différentes formes selon le pays ou la localité considéré. Il
s'agit d'un des premiers matériaux de construction : les premières villes connues étaient
construites en briques de terre crue.
Les structures montées en adobe peuvent inclure des renforts de bois, qui peuvent
également servir d'amélioration de l'isolation. La plus grande structure construite en adobe était
l'Argé- Bam, la citadelle de Bam en Iran, qui a subi d'importants dommages lors du
tremblement de terre du 26 décembre 2003. D'autres constructions de grande taille sont
présentes par exemple au Pérou : la Huaca de Sol avec 100 millions de briques, et Chan Chan.
Plusieurs mosquées d'Afrique occidentale sont réalisées en adobe ; par exemple à Tombouctou
et la Grande mosquée de Djenné au Mali[4].
1.2.2. Composantes du matériau Banco
Le banco est un matériau composite dont les principales composantes sont l’argile (terre
de barre) et la paille végétale.
- Guilchers (1959) est l’un des premiers à étudier la terre de barre ; il définit la terre de
barre qui recouvre le plateau, en arrière du complexe côtier, comme une formation
meuble, rouge foncé, de texture argilo-sableuse. La terminologie terre de barre est héritée
du portugais « barral » qui signifie argile. Les analyses granulométriques,
morphoscopiques et l’étude des minéraux argileux indiquent que la terre de barre est
formée d’un matériau hétérométrique, mis en place sous des conditions subaériennes
tropicales, avec des consolidations sporadiques. En 1959, il conclut que ce matériel forme
le couronnement de la série sédimentaire du bassin côtier du Bénin.
- Selon Furon (1964), le continental terminal du Dahomey est caractérisé par des
formations argilo-sableuse connues sous le nom de « terre de barre ». Elles peuvent
atteindre une centaine de mètre de puissance et contenir à la base des niveaux ligniteux.
- Fauck (1972) attribue, lui le terme de « terre de barre » aux sols rouges développés sur
les roches-mères que représente le continental terminal du Bénin.
- Slansky (1959) décrivant les plateaux du bassin sédimentaire qualifie de sol la terre de
barre ; ses caractéristiques essentielles sont ; mélange meuble de sable et d’argile, de
couleur brun rouge. La proportion d’argile ferrugineuse et de sable est très variable. Il
pense qu’il s’agit simplement de l’évolution latéritique des niveaux sous-jacents.
Quant au mot “argile”, il englobe deux connotations, l’une liée à la taille des grains et l’autre
à la minéralogie. Sa définition dépend de la discipline concernée : en mécanique des sols, les
argiles sont définies comme des particules d’une taille inférieure à 2μm alors qu’en géologie,
elles sont caractérisées par leur composition minéralogique. Plus loin, les argiles sont
assimilées à un minéral qui domine dans la fraction fine inférieure à 2 μm des roches et des
sols. En s’intéressant à leur microstructure, les argiles regroupent tous les minéraux
phyllosilicatés sans aucune connotation de taille et pour éviter des confusions, on se propose
d’utiliser le terme de “physis”. Le terme « argile » a un double sens : il désigne à la fois les
minéraux argileux eux-mêmes puis les sols et roches contenant une quantité assez grande de
particules argileuses. Ainsi un matériau est lui-même qualifié d’argile s’il contient plus de 50%
de minéraux argileux et une faible quantité de matières organiques (GAOMBALET, 2004) [4].
Pour comprendre l’ensemble de la théorie des argiles nous allons nous concentrer sur l’aspect
géologique qui explique leur formation, sur l’aspect minéralogique et la structure de leurs
particules.
Formation des argiles
Les minéraux argileux résultent soit de l’altération physique c’est-à-dire de la
désagrégation mécanique et chimique d’une roche préexistante (minéraux primaires) sous
l’effet des variations de température ; soit de l’altération chimique (minéraux secondaires) au
contact de l’eau qui permet la dégradation en de particules très fines. Dans ce cas, ils sont
formés par transformation d’un minéral ou par précipitation à partir d’une solution (minéraux
néoformés). Les conditions dans lesquelles cette dégradation a lieu, ainsi que l’état
d’avancement de cette dégradation peuvent expliquer la grande diversité des argiles. Ces
processus de dissolution et de recristallisation conduisent à la formation ou à la transformation
des minéraux argileux. En fait la proportion d’eau par rapport au solide détermine le degré, le
type de réaction chimique et finalement le type de minéral formé.
Structure des argiles
Les travaux de (LEPRUN, et al. 1976) montrent que les argiles sont des silicates d’alumine
plus ou moins hydratés (n SiO2A12O3 n’ H2O) de taille inférieure à 2 microns, présentant une
structure cristalline dont l’écartement des plans est caractéristique des différents types d’argile.
On distingue deux grands types de structures composées de deux types de feuillets. Ceux-ci
sont constitués de tétraèdres de silice (feuillet te) ou d’octaèdres d’aluminium ou de magnésium
(feuillet oc).
Les structures phylliteuses parmi lesquelles on peut distinguer :
coffrages en bois pour façonner des briques), puis à une terre visqueuse (utilisée comme un
mortier de terre ou comme enduit) et enfin devient liquide (mélangée sous forme de barbotine
à des fibres comme de la paille ou des copeaux de bois). En outre, L’analyse minéralogique a
permis de distinguer deux catégories de matériaux par leur densité :
Types Caractéristiques
pour détecter le réel domaine élastique initial, dans lequel il n'y a pas encore de déformation
plastique. Ils déterminent alors un module tangent. Et tel que défini par Bui et Kouakou[10],
[11]. Il s'agit d'un module apparent, élastoplastique, et entaché d'erreurs du fait que la
déformation est mesurée de manière globale entre les plateaux. On trouve dans la littérature
des valeurs Et du module de YOUNG de la terre comprises entre 60 et 450MPa, mais qu'il est
impossible de comparer entre elles à cause du manque de fiabilité des mesures de déformation.
Quelques caractéristiques thermiques
En opposition aux idées reçues, la terre n'est pas un matériau isolant. En revanche, elle
possède une excellente inertie thermique. Ceci se traduit par une régulation des différences de
températures intérieures (pour l'été : plus frais le jour car le mur se rafraîchit la nuit, rendant
cette fraîcheur le jour). Voici quelques valeurs, pour une terre à 1 500 kg/m3 :
Figure 11 : Variation du poids volumique sec en fonction de la teneur en eau lors d'une
opération de compactage
La compacité maximale d’un sol est atteinte lorsque son indice des vides est au
minimum, cet état est atteint pour une teneur en eau du sol dite optimale. Un sol 'trop sec' sera
le siège de frottements importants entre les grains de sol. Un sol trop humide, cependant sera
moins susceptible d'être compacté car une partie importante de l'énergie de compactage sera
absorbée par l'eau (incompressible) et ne sera donc pas communiquée aux grains de sol. La
détermination de la teneur en eau optimale TEO est faite en laboratoire. En géotechnique
routière, la recherche de la TEO est obtenue à l’aide de l’essai de Proctor, qui applique un
compactage dynamique est mieux adapté aux sols pulvérulents. Cet essai ne serait pas conseillé
pour les sols argileux, car il entraine une saturation localisée de l’éprouvette au droit de la dame
de compactage. Il en résulte une éprouvette hétérogène en terme de densité[21].
Des études montrent qu’un compactage statique est mieux adapté aux sols argileux. De
ce fait, l’essai Proctor s'est avéré peu utilisable et non représentatif des conditions de fabrication
des blocs d’adobe. En effet, il est à peu près impossible de fabriquer des éprouvettes à partir
du moule Proctor, mais surtout, il semble ne pas exister de relation entre l’énergie Proctor et
celle d’un compactage statique utilisé dans la fabrication des blocs de terre en adobe[22].
1.3.2. Résistance à la compression
1.3.2.1. Paramètres d’influence
La résistance à la compression unie axiale de la terre est très importante pour le
dimensionnement des ouvrages. Plus la résistance est élevée, plus l'épaisseur des murs ou
d’autres éléments porteurs pourra être faible pour une hauteur de bâtiment donnée. C'est
d'ailleurs la seule propriété mécanique faisant l'objet d'exigences réglementaires fortes.
Dans plusieurs études, il a été démontré que pour une terre donnée, plus la masse
volumique augmente, plus la résistance à la compression augmente[10]. C'est ce qui justifie de
plus la nécessité de l'essai de Proctor dans lequel on recherche la quantité d'eau optimale qui
conduit à la plus grande densité de la terre compactée, car cela correspond également à un
optimum de résistance. Cependant l'effet de la densité sur la résistance n'est pas flagrant quand
on compare des matériaux différents. Hall et Allinson montrent en 2004 qu'avec des mesures
faites sur des terres reconstituées à partir des mêmes constituants élémentaires utilisés dans des
proportions différentes, les éprouvettes plus denses ne sont pas systématiquement plus
résistantes. La densité n'est donc pas un paramètre suffisant pour déterminer la résistance en
compression d'une terre.
La nature des argiles présentes dans le matériau joue un rôle important sur la résistance.
Ainsi, les densités sèches des matériaux étudiés par Myriam Olivier à base de montmorillonite
sont beaucoup plus faibles qu'avec le kaolin, pour des résistances pourtant beaucoup plus
élevées. Cela a été confirmé dans le projet Terra : cette étude montre que le ratio
montmorillonite/kaolinite a une grande influence sur la résistance. Cela est sans doute à mettre
en regard de la grande surface spécifique qui favorise le développement des forces capillaires.
La montmorillonite renforce également les forces électrochimiques et électrostatiques. Ces
observations sont généralisables à d'autres argiles : une surface spécifique et une capacité
d'échange cationique élevées améliorent la cohésion de la terre, et donc sa résistance à la
compression.
Plusieurs auteurs ont caractérisé l'influence de l'humidité relative ou de la teneur en eau
sur la résistance à la compression : ils ont observé des résistances plus faibles pour une
hygrométrie ou une teneur en eau plus élevée (V. Mollion en 2009). Cela est attribué à la
diminution de la succion quand la teneur en eau augmente, phénomène bien étudié en
mécanique des sols (D. Ciancio, P. Jaquin, and P. Walker en 2013), mais également au fait que
l'eau lubrifie les points de contact entre les grains de l'empilement : le coefficient de frottement
interne du matériau diminue quand la teneur en eau augmente.
La teneur en eau a une influence sur la succion donc sur les forces capillaires (hypothèse
de Heath et coll.), mais également sur les frottements entre les grains de l'empilement. Elle
modifie sans doute également l'intensité des liaisons physico-chimiques entre plaquettes
argileuses. Une meilleure compréhension des mécanismes à l'origine de la cohésion de la terre,
et de leurs influences respectives, est nécessaire pour aller plus loin.
On retient en somme que les paramètres suivants améliorent la résistance à la
compression : une densité élevée, une faible teneur en eau, une teneur élevée en argile et en
limon, une grande surface spécifique des argiles, une bonne homogénéité, de petits grains.
1.3.2.1. Quelques mesures et valeurs recensées
La principale propriété mécanique de la terre qui intéresse les constructeurs est sa résistance
à la compression simple. Pour la mesurer, il existe de nombreuses procédures de test
disponibles qui ne conduisent malheureusement pas aux mêmes résultats pour les mêmes types
de matériaux (L. Fontaine). Dans la plupart des cas, les conditions expérimentales influencent
les résultats et ce n'est pas la résistance intrinsèque à la compression du matériau qui est
mesurée. Ainsi, ces valeurs ne peuvent pas être utilisées de manière comparative. À ce jour, il
existe un manque flagrant de directives techniques formelles concernant les essais en
laboratoire sur les adobes. La terre non cuite est exclue des clauses des normes utilisées
internationalement se rapportant aux matériaux de maçonnerie. Il existe des méthodes d'essai
normalisées pour évaluer la résistance à la compression non confinée des sols cohérents et elles
ont été utilisées pour étudier la réponse des composites à base d'argile renforcée par des fibres
(par exemple [23],[14]). De telles procédures, cependant, examinent les matériaux en terre dans
le cadre de la géo-mécanique, plutôt que dans le contexte d'applications de construction
communes. Des recommandations utiles peuvent être trouvées dans les documents de
directives nationales élaborés par certains pays et États. Ces documents comprennent des
références spécifiques aux méthodologies de test et prescrivent des valeurs de résistance
- Choisir des dimensions d'échantillon supérieures à 5 fois la taille maximale des particules.
- Choisir un format d'image compris entre 1,5 et 2.
- Obtenir des échantillons homogènes.
- Laisser les échantillons se stabiliser dans les conditions hygrothermiques souhaitées.
- Enduire les échantillons d'un matériau aussi rigide que la terre (un mortier de terre fine,
par exemple) afin d'obtenir des surfaces lisses et parallèles.
- Utilisez une rotule au-dessus de la plaque supérieure de la presse si les surfaces ne sont
pas parfaitement parallèles.
- Lubrifier le contact entre l'échantillon et les plaques de presse pour réduire la friction.
Pour mesurer la loi de comportement et le module d'élasticité des éprouvettes, il faut prendre
soin de mesurer la déformation au milieu des échantillons (à l'aide de jauges de contrainte par
exemple) pour éviter les effets de bord et la déformation causée par un système antifriction.
Les échantillons sont généralement testés dans la direction dans laquelle ils seront posés
pendant la construction. La charge de compression est imposée suivant une procédure de
charge[24] ou de déplacement[25]. La résistance à la compression (fbc) est estimée pour les
éprouvettes prismatiques comme (suivant la norme NF EN 13286-41) :
𝑃
𝑓𝑏𝑐 =
𝐴
où P est la charge maximale exercée et A, la section transversale de l'échantillon.
Les données obtenues des cylindres sont traitées conformément à la norme ASTM D2166- 06
𝑃 𝐴
𝑓𝑏𝑐 = 𝐴𝑐 =
𝐴𝑐 1 − ℇ𝑐
La section transversale (Ac) utilisée dans l'estimation de la contrainte de compression à
une étape de déformation est corrigée. Dans cette équation, A est la section d'origine de
l'échantillon et ℇc est la déformation axiale à l'étape de déformation. La correction tient compte
rôle que l’utilisation des armatures dans les constructions en béton. Le pourcentage maximum
de paille sera obtenu par la contrainte de compression minimale qu’on désire avoir car au-delà
de 2% de paille ; plus il y a la paille moins grande est la résistance en compression.
Dans ce même ordre d’idées, MEKHERMECHE, en 2012 s’est intéressé à « l’étude
des propriétés mécaniques et thermiques des briques en terre en vue de leur utilisation dans la
restauration des Ksars sahariennes ». Il remarque que l’augmentation de fibre permet
d'améliorer les performances mécaniques. À titre d’exemple avec 3% de fibre il a obtenu un
gain de résistance de : Rc 3% fibr = 2.36 x Rc 0% fibr, plus que deux fois et R f 3% fibr =
3.71xRf0% plus que trois fois. En effet, les fibres augmentent la résistance aux fissurations et
à la propagation de celles-ci, ce qui augmente la résistance mécanique. De point de vue
isolation, l’augmentation du % de fibre augmente les volumes de vide dans la brique entraînant
une amélioration considérable de l’isolation phonique et surtout thermique.
En 2014, ADAGBE Mariette[5] s’est penchée sur la caractérisation physique et
mécanique puis thermique du banco en vue de son utilisation dans les blocs de construction et
a pu justifier l’utilisation des entrevous en banco comme des entrevous semi résistants dans les
planchers à corps creux et à poutrelles ; et aussi a-t- elle prouvé l’amélioration de la
conductivité du banco par l’apport des tiges de riz.
Mais on constate que toutes ces études ont été conduites suivant des approches
expérimentales selon une démarche soit empirique ou soit structurée. L’approche théorique qui
fait l’objet de notre étude a été utilisée par d’autres auteurs pour prédire le comportement
mécanique d’autres composites tels que le béton de chanvre, le béton de coques de noix de
palmistes, les céramiques poreuses, les composites renforcés par des fibres de lin, les
composites verre- époxy etc…
Dans sa thèse, Thanh Hùng PHAM[29] a conclu que le module d’élasticité diminue
avec une augmentation de la concentration volumique de chènevotte puis a retenu que
l'approche auto- cohérente avec une orientation isotrope des particules donne des résultats
moins éloignés de ceux obtenus avec les mesures expérimentales.
Par ailleurs, Yang KE, dans ses travaux, a conclu que les caractéristiques mécaniques
des bétons de granulats légers dépendent fortement des propriétés et proportions de granulats
présents dans la formulation notamment le module d’Young qui dépend fortement de la fraction
volumique des granulats et des propriétés physiques de ceux-ci. Cependant, l’influence de la
fraction volumique des granulats sur la résistance en compression est moins prononcée pour
des pourcentages de granulats supérieurs à 37.5%. Il note également une disparité entre les
PARAMETRES D’HOMOGENEISATION
2 23
23 4
4 2 31
31
5 2 12
5 12
6
6
Cette notation, bien qu’elle soit très utilisée a deux inconvénients : elle n’est pas
symétrique et elle ne conserve pas la structure tensorielle. Le produit doublement contracté de
σ et ℇ est bien conservé mais la norme euclidienne de σ ou de ℇ ne l’est pas ; c’est-à-dire avec
la convention de Einstein[32] :
σℇ = σ𝑖𝑗 ℇ𝑖𝑗
= σ11 ℇ11 + σ22 ℇ22 + σ33 ℇ33 + 2σ23 ℇ23 + 2σ31 ℇ31 + 2σ12 ℇ12
ij ji
ij ji
112 22 2 332 2 232 2 312 212 2
Or :
I I 1 1 2 2 3 3 4 4 5 5 6 6
I I 1111 22 22 33 33 2 23 23 2 31 31 2 1212
2 2 2 2 2 2
I I 1 2 3 4 5 6
I I 112 22 2 332 232 312 12 2
2 2 2 2 2 2
I I 1 2 3 4 5 6
I I 112 22 2 332 4 232 4 312 412 2
Donc :
I I mais I I et I I
Pour pallier à cela, des auteurs construisent une base orthonormée (BI) de tenseurs
symétriques d’ordre 2 proposée en 1926 par Bechterew :
B1 e1 e1
B2 e2 e2
B3 e3 e3
1
B4 e2 e3 e3 e2
2
1
B5 e3 e1 e1 e3
2
1
B6 e1 e2 e2 e1
2
Cette base est belle et bien orthonormée (BI : BJ = δIJ). Les composantes des tenseurs
̂ et ℇ̂ respectivement comme suit :
des contraintes σ et des déformations ℇ sont notées σ
1 11
σˆ 1 11
σˆ 22
22 2
2
σˆ 33 3 33
σˆ 3 et
2 23 2 23
σˆ 4 4
σˆ 5
2 31 2 31
5
σˆ 6 2 12 6 212
Dans cette base (BI), nous pouvons vérifier que la structure tensorielle est conservée :
σ̂ ; σˆ I σˆ I et I I
3
Par ailleurs, en considérant toujours (e1, e2, e3) une base orthonormée de , pour
exprimer les 81 composantes indépendantes d’un tenseur d’ordre 4 quelconque, la base
ℇ= σ
ℇ𝑖𝑗 = 𝑆𝑖𝑗𝑘𝑙 σ𝑘𝑙 en notation indicielle
Ainsi 𝐶11 = λ + 2µ
La matrice de rigidité d’un matériau isotrope se présente alors sous la forme :
2 0 0 0
2 0 0 0
2 0 0 0
(2-5)
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0
𝐸𝜐 𝐸
Avec : λ = (1+𝜐)(1−2𝜐) et µ = 2(1+𝜐) (2-6)
𝐸 et 𝜐 λ et µ 𝐸 et G
λ 𝐸𝜐 λ G(𝐸 − 2G)
(1 + 𝜐)(1 − 2𝜐) 3𝐺 − 𝐸
µ 𝐸 µ 𝐸
2(1 + 𝜐)
𝐸 𝐸 µ(3λ + 2µ) 𝐸
λ+µ
𝜐 𝜐 λ G𝐸
2(λ + µ) 3(3𝐺 − 𝐸)
𝑘 𝐸 2 𝐺𝐸
λ+ µ
3(1 − 2𝜐) 3 3(3𝐺 − 𝐸)
des exemples des VERs dans une microstructure bi phasique étudiée par Gitman et al. (2007).
Dans la même microstructure on peut distinguer plusieurs situations, dites réalisations, pour
représenter la taille d’un VER. La différence entre ces réalisations est le nombre des
hétérogénéités entouré par le volume, sa forme, leur disposition et finalement la distribution et
la nature.
Figure 12 : Exemple des VERs d’une microstructure hétérogène, Gitman et al. (2007)[3]
Le VER doit être choisi suffisamment grand par rapport à la taille de la microstructure,
mais il est le plus petit élément de volume du matériau composite à partir duquel le
module macroscopique représentatif reste constant. Il est un modèle suffisamment
précis pour représenter la réponse moyenne du comportement du matériau.
Le VER est défini comme le volume minimal de l'échantillon à l'échelle du laboratoire,
de telle sorte que les résultats obtenus avec ce modèle peuvent encore être considérés
comme représentatifs de la structure in-situ.
De toutes ces définitions, il ressort qu’il est à noter que le VER est un paramètre qui est d’une
importance primordiale pour l’étude numérique des matériaux hétérogènes. Il est de nature
élémentaire parce qu’il est considéré comme un point matériel du matériel du milieu équivalent
et représentatif parce qu’il est possible de déterminer un seul comportement macroscopique
unique pour ce volume. Pour être représentatif, ce VER doit contenir le maximum des
hétérogénéités, et pour être élémentaire, le volume doit être petit devant la structure. Deux
conditions doivent ainsi guider et piloter le choix de l’échelle et les dimensions de VER :
Il apparait que dans le modèle Booléen, il peut y avoir trois configurations différentes
: (i) un contact des inclusions, (ii) une interpénétration des inclusions ou (iii) parfois aucun
contact. À la différence d’un schéma de sphères dures dont lequel l’implantation des inclusions
est contrôlée par une distance de répulsion entre deux centres voisins, le schéma Booléen est
généré sans aucune distance de répulsion.
Figure 15 : Les différentes possibilités pour positionner deux particules voisines dans
une matrice
Il est clair qu’il est difficile de générer des fractions volumiques supérieures à 30% en
imposant une distance de répulsion. Lorsqu’on souhaite simuler des microstructures ayant une
densité de particules supérieure, il faut implanter les sphères dans un ordre cristallographique
(empilement cristallin). Par exemple, une distribution de type cubique face centrée permet
d’atteindre une fraction volumique de 74% environ, mais cette microstructure ne reste plus
purement aléatoire. Une deuxième méthode pour générer les microstructures ayant des
fractions volumiques plus importantes est d’utiliser des algorithmes plus sophistiqués comme
l’algorithme SA (Simulated Annealing).
Pour des inclusions ellipsoïdales, on distingue deux types de particules : une ellipse de
forme aplatie et une ellipse de forme allongée. Cette dernière est préférée pour la modélisation
à cause de sa forte anisotropie géométrique[3].
par son centre pC, son demi-axe lc et le rayon de la base rc. Le facteur de forme ou rapport
lc l
d’aspect qu’on verra un peu plus bas est défini par : a 2 c (2-9)
rc dc
l1 l2
le vecteur n (2-10). Ce vecteur nous permet de calculer la distance entre les deux
l1 l2
axes des cylindres
l = |(pc1 − pc2).n| (2-11). Si l > r1 +r2, l’intersection est vide. Nous définissons des points pt1 et
pt2 minimisant u v pour tout 𝑢 ∈ 𝑙1 𝑒𝑡 𝑣 ∈ 𝑙2 , 𝑜ù 𝑙1 𝑒𝑡 𝑙2 désignent les axes de révolution
des cylindres. La droite passant par pt1 et pt2 réalise la distance entre les axes des cylindres,
voir la Figure 25. En définissant les distances d1 pt1 pc1 et d2 pt2 pc 2 , il y a une
intersection non vide (de type cc1) si d1 l1 et d 2 l2 . Sinon, on regarde s’il n’y a pas
une intersection entre les cylindres et les disques, puis entre les disques. Pour chaque cas, le
type d’intersection est alors déterminé.
Figure 25 : Intersection entre deux cylindres. Les points pt1 et pt2 définissent l’axe
réalisant la distance entre les axes des cylindres
Parmi les algorithmes les plus utilisés pour la génération et pour la simulation des
matériaux hétérogènes on trouve aussi, Random Sequential Adsorption (RSA). Celui-ci
consiste à générer de façon aléatoire des particules sphériques et identiques d’une manière
séquentielle. Parmi les travaux qui se basent sur cet algorithme on trouve par exemple,
Segurado and Llorca (2002), Kari et al. (2007a) et Kari et al. (2007b) pour les particules
sphériques, puis Pierard et al. (2007) pour le cas des ellipses. Son principe repose sur la
génération des inclusions les unes après les autres en vérifiant à chaque nouvelle inclusion
générée sa non intersection avec les inclusions déjà générées et fixées. Si une intersection se
révèle non vide, l’inclusion générée est alors rejetée et une nouvelle inclusion est générée. A
nouveau, cette inclusion est testée quant à son intersection éventuelle avec les autres et ce
jusqu’à ce que le nombre total d’inclusions devant être générées soit atteint en même temps
que la fraction volumique ciblée[32]. On note que la méthode RSA se révèle efficace pour des
VER avec un taux de fraction volumique d’inclusions inférieure à 30% et pour des aspects
inférieurs à a = 20. La figure 26 montre des exemples de microstructures hétérogènes virtuelles
générées par l’algorithme RSA.
Figure 26 : Microstructure générée par RSA : (a) image virtuelle, (b) maillage des
particules et (c) maillage total du composite, Kari et al. (2007b).
ellipses ajustées.
Pour étudier l’orientation des particules et déterminer la fraction volumique des pailles,
le logiciel ImageJ® est utilisé pour traiter et analyser les images obtenues. Les étapes
successives de l’analyse d’images sont présentes sur la Figure 29 ci-dessous :
Dans le tableau 2.1, Ai, représente l’aire de la particule i, Xi et Yi sont les coordonnées
du barycentre, Li et Di sont les longueurs correspondantes au grand et au petit axe de l’ellipse.
Enfin, φi est l’angle de l’orientation du grand axe de l’ellipse par rapport à un axe de référence
(voir figure 30).
A partir des données fournies par la procédure d’analyse d’images, les composantes du
tenseur d’orientation a2, le rapport de forme moyen rmoyen et la fraction volumique des pailles
de riz Vc sont déterminés par les équations suivantes.
Les composantes du tenseur d’orientation a2 sont définies par :
N
1
aij
N
pi 1
k
i p kj (2-12)
A
i 1
i
comp . f mass
Ainsi donc on obtient : f v (2-15)
i
i
Où a1, a2 et a3 sont des particules donnés strictement positifs, égaux aux longueurs des demi-
axes de l'objet. En supposant que les pailles sont des ellipsoïdes de résolution, on a alors 𝑎1 =
𝑎2 < 𝑎3 .
- une particule orientée selon les angles (θ, φ) est indissociable d’une particule orientée
selon les angles (π-θ, φ+ π). La fonction de distribution doit alors être périodique :
( , ) ( , ), ou ( P) ( P) (2-18)
- à un point matériel donné, la somme des probabilités de toutes les orientations possibles
des particules doit être égale à 1, c'est pour cela que la fonction est normée :
2 2
( , ) sin d d ( P)dp 1
0 0
1 (2-19)
a2 p p ( p)dp ( p p)
(2-20)
a4 p p p p ( p)dp ( p p p p)
3. Théorie d’homogénéisation
3.2.1. Représentation
Cette étape vise à décrire le milieu considéré à l’échelle microscopique. Pour le faire,
il faut recenser le nombre de phases et déterminer la nature des paramètres permettant la
description des phases correspondantes. Ensuite, on caractérise le comportement mécanique de
chaque phase, qui est prise comme un milieu homogène et continu (les coefficients d'élasticité,
les directions d'anisotropie, la nature des interactions entre phases…). Il faut enfin décrire la
géométrie de chacun de ces phases (la forme, la manière de distribution spatiale…). C’est à
cette étape que se pose la problématique de la représentativité de l’échelle de description
choisie. La notion de Volume Elémentaire Représentatif (VER) introduit la notion de taille
caractéristique de l’hétérogénéité et de la structure. A cet effet l’hypothèse de séparation des
échelles postule l’existence d’une dimension caractéristique de la microstructure, grande
devant la taille de l’hétérogénéité et petite devant celle de la structure : c’est la dimension du
VER. La description géométrique la plus simple ne considère que la proportion volumique des
phases. Ce type de description donne accès à ce que l’on appelle communément la loi des
mélanges. Toutefois, cette donnée est insuffisante si l’on souhaite rendre compte de
l’anisotropie induite par la répartition spatiale des phases par exemple, il faudra alors ajouter
une information de forme, voire de répartition. Le développement des moyens de calculs et
d’imagerie porte la tendance actuelle à l’usage direct d’images 2D OU 3D (tomographie ou
autre) comme représentation du milieu[36].
3.2.2. Localisation
L’étape de localisation correspond au calcul des champs locaux en fonction du
chargement imposé à la structure. Elle permet de faire la modélisation mécanique et de
déterminer les relations entre les quantités définies à l'échelle microscopique (σ, ε…) et les
quantités macroscopiques équivalentes (Σ, E…). L’objectif est de traduire le chargement
macroscopique en un chargement imposé au bord du VER, puis d’en déduire le champ de
contrainte local. Cela permet d’établir le lien entre contrainte macroscopique et contrainte
locale ainsi qu’entre déformation macroscopique et déformation locale. Le VER considéré
correspondant au point macroscopique, à son échelle, les champs doivent être homogènes, il
en découle que les champs imposés aux bords du VER ne peuvent être qu’homogènes. On
démontre alors que les champs aux bords du VER sont égaux à la valeur moyenne spatiale des
champs macroscopiques[37]. Une fois les champs de déformations et de contraintes aux bords
du VER identifiés, reste à les lier aux champs locaux. Pour cela, la connaissance du
comportement en chaque point du VER est nécessaire. Dans la grande majorité des cas, cette
connaissance n’étant pas acquise, on procède alors par borne pour encadrer les champs locaux.
C’est à ce niveau que le déploiement des méthodes numériques prend toute sa mesure. En effet,
la possibilité de simuler une multitude de formes et de distributions spatiales des phases en
présence permet, moyennant une information statistique sur leur forme et répartition réelles,
d’affiner considérablement la détermination des champs locaux.
3.2.3. Homogénéisation
Enfin, la troisième étape appelée homogénéisation, permet d’identifier le comportement
macroscopique grâce à des opérations moyennes sur les solutions de l’étape de la localisation.
Cette étape consiste à déduire le comportement macroscopique de la connaissance des relations
de localisation (lien entre grandeurs macroscopiques et locales d’un même champ) et du
comportement local (lien entre deux champs locaux). Cette étape, loin d’être évidente, repose
toute entière sur le lemme de Hill qui lie la moyenne du produit des champs et le produit des
champs moyens
Lemme de Hill
Soit σ et ℇ deux champs respectivement de contraintes équilibrées et de déformations
compatibles, non nécessairement associés. Alors, si σ vérifie des conditions de contraintes
homogènes aux bords ou si ℇ vérifie des conditions de déformations homogènes sur les
bords, on a :
<σ:ε>=<σ>:<ε>=Σ:E (3-1)
Où σ et ε sont respectivement les tenseurs des contraintes et des déformations locales ; Σ et E
sont respectivement les tenseurs des contraintes et des déformations macroscopiques.
Cette condition assure l’égalité entre le travail macroscopique (Σ : E) et la moyenne
spatiale du travail microscopique (σ : ε). Cette étape permet de remonter à l’échelle
macroscopique par le fait que la moyenne spatiale des contraintes et déformations locales sont
égales aux contraintes et déformations mais à l’échelle macroscopique. Il est aussi intéressant
de noter que le lemme de Hill est vérifié indépendamment du fait que les champs soient
associés. De ce fait, les résultats d’homogénéisation obtenus dépendent à priori des conditions
aux limites imposées. Il n’y a donc aucune raison pour qu’une résolution avec un champ de
déformation imposé donne le résultat conjugué de celui obtenu en imposant le champ de
contrainte macroscopique associé. C’est la condition de séparation des échelles, et notamment
la dimension des hétérogénéités considérées par rapport à la taille du VER adopté, qui permet
de tendre vers la dualité classique déformation / contrainte.
incompressible :
𝑚 𝐸
𝐸𝐵𝑢𝑑𝑖𝑎𝑛𝑠𝑘𝑦 = (1−2,5𝑃 (3-5)
) 𝑖
1 1
x d v et x d v (3-10)
vm v v vm v v
m m
m m
Où Vi et Vm sont respectivement les volumes des inclusions et de la matrice. Il s'en suit que V
= Vi + Vm.
Les équations (3-6), (3-7) et (3-8) conduisent à :
1
x d V =
1 1 V Vm
V V V x d V V x d V = V
i
Vi V vm
(3-11)
Vi Vm
Ou bien encore :
vi vm (3-12)
Vi vm
Avec v VV
i
i
, la fraction volumique des inclusions et v m
V
V
m
, la fraction volumique de
En appliquant les relations de l'élasticité linéaire pour les contraintes et les déformations
moyennes, on montre que :
C: ou S: (3-14)
Eshelby a étudié le problème d’une inclusion ellipsoïdale élastique dans une matrice
infinie élastique. Il considère d’abord un milieu homogène infini de rigidité Cm à l'intérieur
duquel se trouve une inclusion (Figure 35 a). Si l'inclusion est libre de contrainte, elle subit une
transformation de déformation homogène et uniforme ℇT (Figure 35 b). Finalement, l’intensité
de déformation de l’inclusion au sein de la matrice vaut ℇC(x) (Figure 35 c).
Ainsi, la contrainte dans la matrice σm(x) est donnée par :
X C : X (3-16)
C
m m
i
Cm : C
T
(3-17)
C T
Eshelby a montré que la relation entre et s'écrit :
: (3-18)
C T
Où E est le tenseur d’Eshelby qui dépend du rapport de forme de l’inclusion et des constants
élastiques de la matrice.
Eshelby a également démontré une équivalence entre une inclusion hétérogène et une
inclusion homogène, de mêmes formes et entourées par la même matrice infinie (Figure 36).
La contrainte dans une inclusion ellipsoïdale σi après avoir appliqué une déformation
ajoutée ℇA est :
Ci m
: A + C
T
(3-19)
La contrainte dans une inclusion ellipsoïdale σi sans ℇT mais avec le tenseur des rigidités
Cm remplacé par Ci est :
C : (3-20)
A C
i i
A
appliquée et la déformation des inclusions est uniforme et est donnée par
Vi
obtient entre et :
Vi
(3-22)
δ
:S : C C :
m i m
Vi
: Ci Cm
1
(3-23)
δ
Eshelby
A :S m
La plupart des méthodes (sauf les bornes de Voigt et Reuss) utilisent le tenseur
d’Eshelby.
3.4.1.2.3. Modèle auto-cohérant (AC)
Cette méthode est fondée sur le modèle d’inclusion sphérique d’Eshelby, qui est
généralement attribuée par Hill et Budiansky pour tenir compte de la fraction volumique finie
de fibres. Originellement, cette théorie traitait le cas de particules sphériques puis a évolué vers
des configurations où les fibres sont alignées. L’application pour des composites à fibres
longues a été réalisée par Laws et McLaughlin et à des fibres courtes par Chou et al. (Chou et
al., 1980). Une version auto-cohérente est créée à partir de l'équation (3-23) en remplaçant le
tenseur de rigidité C et le tenseur de souplesse S de la matrice par les tenseurs correspondants
du composite. Ceci conduit au tenseur de concentration des déformations du modèle auto-
cohérent :
A AC E : S : (Ci C )
1
(3-24)
Les tenseurs S et C de la matrice entourant les inclusions ne sont pas connus. Pour
résoudre ce problème, on peut utiliser une méthode itérative. Pour la première itération, un
choix possible pour C celui obtenu par la méthode d’Eshelby. Ce processus se répète en
utilisant les nouvelles estimations de C jusqu’à la convergence qui aboutit à la solution auto-
cohérente AAC. Il est à noter que le tenseur d’Eshelby doit être recalculé à chaque itération. Le
temps de calcul est plus élevé puisqu'il faut recalculer ces expressions à chaque itération.
3.4.1.2.4. Mori-Tanaka
Le schéma de Mori et Tanaka[39],[40] s’applique à des milieux hétérogènes constitués
d’inclusions noyées dans une matrice. Les inclusions sont réparties de manière isotrope et se
comportent en moyenne comme des inclusions isolées dans une matrice infinie, soumise, à
l’infini à la déformation moyenne de la matrice εm (une inconnue du problème). La déformation
de chaque inclusion est alors reliée à la déformation moyenne de la matrice par des « pseudo-
tenseurs de localisation ». La relation entre la déformation de l’inclusion et celle du composite
est :
A
Eshelby
: (3-26)
vi
L’hypothèse de Mori-Tanaka stipule que le matériau contient de nombreuses inclusions
qui ont les mêmes propriétés que la matrice et préconise que les estimations sont possibles pour
des fractions volumiques d’inclusions élevées (jusqu’à 20 à 30%). Ainsi, la déformation
moyenne des inclusions est donnée par :
A
Eshelby
: (3-27)
vi vm
MT
A
Eshelby
On a : Â (3-28)
Le tenseur de rigidité homogénéisé unidirectionnelles (UD) de Mori- Tanaka est donné par :
MT
CUD Cm i (Ci Cm ) : AMT (3-30)
morphologie du matériau. Les propriétés effectives sont comprises entre deux de ces limites.
Une limite analytique est considérée comme optimale si sa définition utilise toutes les données
statistiques disponibles. Nous allons examiner les matériaux à n phases, bien que chaque borne
soit spécialisée pour les matériaux à deux phases.
3.4.1.3.1. Bornes d’ordre zéro
En considérant un matériau hétérogène multiphasique, sa propriété équivalente ZH est
bornée entre la propriété Zd de la phase la plus dure et la propriété Zt de la phase la plus tendre
tel que :
𝑍𝑡 ≤ 𝑍 𝐻 ≤ 𝑍𝑑 (3-31)
Pour les modules de compressibilité k, de cisaillement µ, de Young E et le coefficient de
poisson υ, on aura :
𝑘𝑡 ≤ 𝑘 𝐻 ≤ 𝑘𝑑
µ𝑡 ≤ µ𝐻 ≤ µ𝑑
𝐸𝑡 ≤ 𝐸 𝐻 ≤ 𝐸𝑑
𝜐𝑡 ≤ 𝜐 𝐻 ≤ 𝜐𝑑
Ces bornes sont les plus simples, car elles ne prennent en considération aucune information
concernant la microstructure.
3.4.1.3.2. Bornes de Voigt et Reuss (bornes du premier ordre)
On a : ij ( x) Eij (3-32)
La borne de Voigt [Voigt, 1889] correspond au modèle en série du composite pour lequel on
considère les déformations uniformes dans le matériau. On obtient pour un matériau biphasé
de type matrice-inclusion, le tenseur de rigidité élastique de Voigt :
On a : ij ( x) ij (3-36)
C HS Chom
HS
C HS (3-40)
Et la borne supérieure :
1
C HS mCm :(Cmax
*
Cm )1 iCi :(Cmax
*
Ci )1 : m (Cmax
*
Cm )1 (Cmax
*
Ci )1 (3-42)
Pour chaque approche utilisée, la procédure d’estimation des propriétés mécaniques comprend
deux étapes :
- Estimation des propriétés mécaniques unidirectionnelles (UD) : les trois approches HS,
MT et AC sont utilisées pour prédire le cas où les particules sont alignées.
- Prise en compte de l’orientation des particules : l’estimation des propriétés mécaniques
est réalisée à l’aide des tenseurs d’orientation d’ordre 2 et 4 (a2 et a4). Il est à noter que le
tenseur d'ordre quatre a4 est déterminé à partir du tenseur d'ordre deux a2.
Les étapes pour prédire les propriétés mécaniques du béton de CNP par les approches utilisées
sont expliquées sur les figures ci-après :
et
et
effet, ces bornes fournissent une valeur maximale et une autre minimale des propriétés
effectives.
Il faut noter aussi que le choix de tel ou tel modèle dépend des propriétés du milieu et
de la morphologie de la microstructure. Comme l’expliquent Gilormini et Bréchet (1998) dans
leur travail "Which material for which model? Which model for which material?", le choix
d’un modèle est gouverné par plusieurs conditions comme par exemple la géométrie du milieu,
le contraste entre les propriétés, la fraction volumique, la distribution et l’orientation des
inclusions et le comportement de chaque phase.
Dans tous les modèles et les bornes analytiques, les estimations proposées sont données
pour divers matériaux hétérogènes et pour des formes d’inclusions bien spécifiques, et peuvent
donc être notées comme des estimations asymptotiques. L’intérêt est donc d’utiliser des
solutions analytiques tant que la géométrie reste simple. Pour les fractions volumiques assez
importantes, on observe souvent une divergence entre les modèles analytiques. Cette
divergence serait liée à l’augmentation des interactions entre les inclusions à cause de la
diminution de leurs espacements. Ils ne sont donc pas adaptés au cas des configurations plus
complexes avec des fractions volumiques plus élevées. De ce point de vue, les approches
numériques basées sur la notion du VER constituent une alternative du fait de l’important
développement des outils de calculs.
3.4.2. Homogénéisation numérique
La mécanique des matériaux hétérogènes s’est longtemps limitée aux approches
analytiques. Les progrès considérables des moyens de calcul ont favorisé l’utilisation de la
simulation numérique.
maillage surfacique ;
maillage volumique (passage de surface vers le volume).
La figure 43a représente un exemple du maillage surfacique obtenu par MOUMEN. Ce
maillage contient 30 EF en longueur et 30 EF en largeur. Au total, on a une facette entourée
par 900 éléments carrés. Ensuite ce maillage 2D de 43a a été transformé en maillage volumique
3D. La figure 43b présente les géométries volumiques finales avec une discrétisation. Cette
géométrie contient 30x30x30 EF, au total on a 27000 EF quadratique.
Il existe plusieurs types de maillage pour le cas des microstructures, parmi ces types,
on cite : le maillage régulier et le maillage adaptatif[31].
3.4.2.2.1. Maillage régulier
Il s'agit de construire un maillage simple régulier de surface 2D ou de volume 3D de
l'échantillon et d'attribuer aux éléments finis les caractéristiques de la phase dans laquelle ils
sont situés. Il est également possible d'utiliser des éléments "multiphasés" où l'attribution des
propriétés de chaque phase se fait sur les points d'intégration des éléments selon la phase dans
laquelle ils sont situés. La méthode des éléments multiphasés a été mise en place par Lippmann
et al. (1997). Elle consiste à superposer un maillage régulier sur une image réelle ou virtuelle
de la microstructure. Dans cette méthode, le comportement mécanique ou thermique associé
aux phases est attribué à chaque point d’intégration de chaque élément. On trouvera plus de
détails sur les éléments multiphasés, ainsi que des exemples d'utilisation dans les références
(Steinkopff et Sautter, 1995a,b ; Lippmann et al., 1997 ; Kanit et al., 2003 ; Khdir, 2013 ; El
moumen 2014).
3.4.2.2.2. Maillage adaptatif
Une autre méthode consiste à utiliser un maillage initial quelconque (libre ou régulier),
suffisamment fin, et à déplacer certains nœuds du maillage pour les faire coïncider avec les
interfaces. La méthode permet de conserver la topologie des interfaces de la microstructure.
(PBC).
En considérant une microstructure de volume V, pour déterminer les propriétés
effectives de ce volume, on impose des conditions aux limites sur sa frontière notée V . On
présente dans ce qui suit les trois types de conditions aux limites utilisées dans les calculs par
éléments finis pour la détermination des propriétés effectives.
3.4.2.3.1. Conditions homogènes sur le contour en déformation (KUBC)
Dans ces conditions, on applique sur tous les nœuds de la surface extérieure V du
volume V un déplacement ui qui s’écrit à partir du tenseur des déformations homogénéisées Eij
correspondant à la moyenne des déformations locales dans le volume par :
ui Eij .x j
1 x V (3-45)
Eij ij V ij dV
V
Le tenseur des contraintes macroscopiques est alors obtenu par la moyenne des
contraintes locales dans tout le volume V :
1
V V
ij ij ij dV (3-46)
ij .n ij .n
x V
1 (3-47)
ij ij V ij dV
V
Le tenseur des déformations macroscopiques est alors obtenu par la moyenne des
déformations locales dans tout le volume V :
1
V V
Eij ij ij dV (3-48)
ui Eij .x j vi
1 x V (3-49)
Eij ij V ij dV
V
La fluctuation v est périodique car elle prend la même valeur en deux points
homologues de faces opposées. De même, les efforts σ.n en deux points homologues sont
opposés.
3.4.2.3.4. Comparaison entre les différentes conditions aux limites
La comparaison entre les différentes conditions a été présentée dans plusieurs travaux,
spécialement dans Huet (1990) et Hazanov and Huet (1994), où ils ont montré que les variations
des propriétés estimées par les CLM (conditions mixtes) sont entre les résultats de KUBC et
SUBC.
Pour les microstructures aléatoires, Kanit et al. (2003) puis EL Houdaigui et al. (2007)
et Nguyen et al. (2011) ont étudié l’influence de KUBC, SUBC et PBC sur les propriétés
effectives des matériaux fortement hétérogènes. Les résultats de la simulation sont présentés
sur la figure 46a. On remarque que pour les petits volumes, les résultats obtenus par SUBC
convergent vers la borne analytique de Reuss, et ceux obtenus par KUBC convergent vers la
borne analytique de Voigt. Ils ont montré aussi qu’entre les deux conditions, on trouve les
résultats de PBC qui convergent rapidement. Il apparaît que dans un volume contenant un grand
nombre des hétérogénéités (un VER), les trois conditions aux limites donnent la même valeur
de la propriété effective.
De la même façon, la figure 46b montre les variations des propriétés effectives en
fonction de la taille de la microstructure pour le coefficient de cisaillement µ. Elle présente
aussi une comparaison entre les valeurs obtenues par les différentes conditions aux limites. Des
résultats similaires ont été obtenus par Jean (2009) dans le cas de calcul de la conductivité
thermique sur des microstructures réelles et virtuelles.
D’après les auteurs, les volumes indiqués sur l’axe des abscisses sont équivalents à un
nombre d’hétérogénéité (grains, pores, sphères, fibres). Les conditions périodiques donnent
une bonne estimation dès quelques grains (environ 40 grains), mais à condition de prendre
plusieurs réalisations (1000 réalisations environ). Pour les autres conditions (KUBC et SUBC),
il faut considérer une taille de volume 250 fois plus grande que celui des PBC pour atteindre
la même convergence. Pour le cas de EL Houdaigui et al. (2007), la convergence des propriétés
est assurée par des volumes contenant à peu près 100 grains avec PBC, et un volume d’environ
2000 grains pour les KUBC et SUBC. D’après ces résultats, on peut déduire aussi que la taille
Figure 45 : Variation des modules avec les conditions aux limites imposées en fonction
du volume : (a) Nguyen et al. et (b) EL Houdaigui et al. (2007)
4. Etude de cas : estimation des propriétés élastiques du banco à partir des techniques
d’homogénéisation numérique
2 0 0 0
2 0 0 0
2 0 0 0
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0
𝟏𝟕
𝛌𝒊 =
(𝟏 + 𝟎, 𝟑)(𝟏 − 𝟐 ∗ 𝟎, 𝟑)
𝛌𝒊 = 𝟑𝟐, 𝟔𝟗𝟐𝟑 𝑴𝑷𝒂
𝟏𝟕𝟓
𝛌𝒎 =
(𝟏 + 𝟎. 𝟑)(𝟏 − 𝟐 ∗ 𝟎, 𝟑)
𝛌𝒎 = 𝟑𝟑𝟔, 𝟓𝟑𝟖𝟓 𝑴𝑷𝒂
𝑬
µ = 𝟐(𝟏+𝝊)(4-2)
𝟏𝟕
µ𝒊 =
𝟐(𝟏 + 𝟎. 𝟑)
µ𝒊 = 𝟔, 𝟓𝟑𝟖𝟓 𝑴𝑷𝒂
𝟏𝟕𝟓
µ𝒎 =
𝟐(𝟏 + 𝟎. 𝟑)
µ𝒎 = 𝟔𝟕, 𝟑𝟎𝟕𝟕 𝑴𝑷𝒂
Par suite, les matrices de rigidité isotropes des deux phases se présentent comme suit :
Pour les inclusions de pailles de riz :
45, 7693 32, 6923 32, 6923 0 0 0
32, 6923 45, 7693 32, 6923 0 0 0
32, 6923 32, 6923 45, 7693 0 0 0 (MPa)
Ci
0 0 0 6,5385 0 0
0 0 0 0 6,5385 0
0 0 0 0 0 6,5385
La procédure d’analyse d’image étant déjà bien explicitée au chapitre 2, nous allons
l’appliquer aux images que nous avons obtenues. La figure 48 montre les étapes successives
de l’analyse de l’image N°1. L’analyse des autres sera présentée dans l’Annexe. Ce processus
fournit les informations sur la distribution de taille et de l’orientation des particules sous forme
de listing (tableau 4).
Le tableau 4 présente les résultats issus de l’analyse d’image N°1. Les résultats de
l’analyse des autres images étant présentés en annexe.
Les valeurs du rapport de forme moyen et des composantes du tenseur d’orientation a2
que nous avons calculées pour une distribution aléatoire en 2D pour chacune des images
analysées sont récapitulées dans le tableau 5 ci-dessous.
Tableau 5 : Rapports de forme et composantes du tenseur a2
La comparaison de ces composantes (aij) avec les composantes du tenseur a2 pour le cas
d’une orientation aléatoire en 2D (Figure 33) montre une différence relativement faible de
l’ordre de 4,4%. Cela confirme que les coupes des particules apparaissant sur les différentes
images ne montrent pas d’orientation particulière. La distribution peut être considérée comme
aléatoire en 2D sur chacune des images qui sont des représentations planes et par extension
isotrope dans le volume. Ces résultats montrent que le composite peut être considéré, à l’échelle
du VER, comme un milieu homogène isotrope au vu de l’orientation des particules.
De même, les rapports de formes des pailles de riz diffèrent légèrement d’une image à
une autre avec un écart type respectif de 0,5. Dans la procédure d’homogénéisation nous allons
utiliser la valeur moyenne et des rapports de formes des pailles de riz obtenues sur les images
du VER.
Par rapport à la fraction volumique, en procédant par la technique qu’on a montrée dans
le chapitre 2, on trouve pour une formulation donnant une fraction massique de 2% de paille,
une fraction volumique d’environ 25%.
En effet, pour pouvoir obtenir cette valeur de la fraction volumique, nous avons
déterminé la masse volumique du matériau composite à partir des éprouvettes dont la
formulation est faite de 2% massique de pailles de riz. Pour le faire, nous avons confectionné
des éprouvettes cylindriques 5 : 10, soit un volume V=196,25 cm3. Nous avons choisi un
échantillon de six éprouvettes que nous avons ensuite pesées pour avoir leurs masses sèches.
Les résultats trouvés sont présentés dans le tableau 6 ci-après.
Tableau 6 : Calcul de la masse volumique du banco
𝑀𝑠 3)
N° Masse sèche Ms (g) Masse volumique ρ= (Kg/m
𝑉
éprouvette
1 332 1693.88
2 352 1795.92
3 331 1688.78
4 342 1744.90
5 335 1709.18
6 350 1785.71
1736.4
ρ c
140
*0.02 0.248 24.8%
Soit ρc = 25%
Par ailleurs, dans la littérature on trouve que la fraction volumique des inclusions paille
varie de 25 à 33% ; ce qui confirme notre valeur. Pour notre étude, on se limitera donc à une
fraction volumique de 25% de paille.
4.2. Application de technique d’homogénéisation numérique pour la détermination
des constantes d’ingénieur du banco
Pour estimer les propriétés élastiques d’un matériau hétérogène, il existe deux grandes
catégories de méthodes d’homogénéisation : les méthodes d’homogénéisation analytiques et
les méthodes d’homogénéisation numérique. Dans notre travail, nous avons prédit ses
caractéristiques élastiques à l’aide de méthodes numériques d’homogénéisation. Afin d’y
arriver, nous avons utilisé un outil numérique qu’est le logiciel Digimat.
4.2.1. Présentation des résultats
DIGIMAT est une plateforme de logiciels pour la simulation prédictive des matériaux
composites. Cet outil est utilisé dans de nombreuses applications industrielles pour modéliser
le comportement des composites en tenant compte de l’orientation locale des fibres et du
processus de fabrication. Il peut être aussi appliqué aux matériaux cimentaires. Cela justifie
notre choix pour ce logiciel d’homogénéisation numérique. DIGIMAT présente quatre
modules : Digimat MF, Digimat FE, Digimat MX et Digimat CAE. Pour notre étude,
uniquement les deux premiers modules (Digimat MF, Digimat FE) ont été utilisés.
4.2.1.1. Digimat MF
4.2.1.1.1. Description
Digimat-MF est un logiciel d’homogénéisation par champs moyens utilisé pour prédire
le comportement non-linéaire des matériaux multiphasiques. Il utilise pour cela deux méthodes
semi-analytiques principales : Mori-Tanaka et Interpolative double inclusion (Modèle Lielens).
Le nombre de phases de l’inclusion peut être supérieur à un. Les inclusions peuvent avoir une
forme ellipsoïde, de cavités, d’inclusions enrobées et d’inclusions rigides ou quasi-rigides.
Dans notre cas nous avons considéré que nos inclusions ont une forme cylindrique. Digimat-
MF peut modéliser des matériaux thermoélastiques linéaires, thermo-élasto-plastique,
plasticité cyclique, viscoélasticité linéaire, élasto-viscoplastique et hyper-élastique. Les
chargements appliqués peuvent être : thermomécaniques, en contraintes ou en déformations
multi-axiales, monotones ou cycliques, imposés ou provenant d’une analyse par éléments finis.
Les modèles de rupture sont : contrainte maximale, déformation maximale, Tsai-Hill 2D et 3D,
Azzi-Tsai-Hill 2D, TTsai-Wu 2D et 3D, Hashin-Rotem 2D, Hashin 2D et 3D. L’interface de
Digimat MF est facile à utiliser avec un arbre de données semblable à celui d’Abaqus.
4.2.1.1.2. Application du module MF à notre matériau composite
Le matériau composite étudié est une matrice de terre de barre remplie de fraction
volumique 25% de fibres de paille de riz qu’on a supposé être de forme cylindrique. La matrice
est définie comme un matériau élastique, de même que les fibres de pailles de riz qui sont
modélisées par le comportement élastique. Les paramètres des deux matériaux sont donnés
dans le tableau 7.
Tableau 7 : Paramètres des phases du matériau
La méthode Mori-Tanaka est utilisée dans cette homogénéisation car notre composite
n’a que deux phases (une phase matricielle et les inclusions).
Le chargement est de type de déformation uniaxiale suivant la direction 1 dans le repère
local comme le montre la figure 49.
Le résultat de cette homogénéisation est la partie élastique (linéaire) de la courbe
contrainte-déformation donnée par la figure 50 suivante.
D’après cette matrice de rigidité le module MF donne aussi les valeurs des constantes
d’ingénieur que sont : le module de Young (en MPa) et le coefficient de Poisson.
4.2.1.2. Digimat FE
4.2.1.2.1. Description
Digimat-FE est un logiciel d’homogénéisation du comportement non linéaire de
Volume Elémentaire Représentatif (VER) de microstructure de matériaux complexes. Ce
module utilise la méthode des éléments finis (MEF) pour l’analyse de la structure de VER.
Digimat-FE utilise Abaqus/CAE pour générer le maillage d’une microstructure via un script
Python. Il utilise le même arbre de données que Digimat MF. Il sert entre autre de confronter
les résultats de la méthode MEF (Digimat FE) avec ceux de la méthode semi-analytique
(Digimat MF).
4.2.1.2.2. Application du module FE à notre matériau composite
Dans cet exemple d’application, on étudie le module de Young et le coefficient de Poisson
de notre composite à l’échelle d’un VER. Ce VER cubique est composé d’une matrice de terre
remplie de fraction volumique de 25% des fibres de pailles de riz (inclusions) dont les
caractéristiques ont été données dans la partie du module MF développée plus haut. La
première étape de cette homogénéisation consiste à la génération du VER puis la définition de
la géométrie globale du matériau et finalement vient le maillage et la simulation numérique du
comportement
Génération du VER
Comme nous l’avons détaillé au chapitre 2, il existe plusieurs algorithmes de génération de
la microstructure du VER parmi lesquels nous avons : le processus de Poisson, l’algorithme
SA (Simulated Annealing), l’algorithme RSA (Random Sequential Adorption), la méthode MD
(Molecular Dynamic)…. Tous ces algorithmes ont été explicités dans le chapitre 2.
Dans notre étude, les microstructures ont été générées par le processus aléatoire de Poisson.
Ce processus est bien adapté aux microstructures aléatoires et isotropes. De plus notre matériau
composite a une fraction volumique d’inclusions n’excédant pas 30%. Ainsi, un VER est créé
par Digimat FE comme le montre la figure ci-après.
Maillage réalisé
Après la génération du VER, Digimat FE fait importer ce modèle de VER dans Abaqus
CAE pour effectuer le maillage comme le montre la figure ci-contre. La méthodologie pour
créer et mailler un volume de matériau hétérogène s’articule principalement autour de trois
étapes comme nous l’avions rappelé plus haut : la représentation surfacique de matériau, le
les conditions périodiques (PBC) sont préférables pour les calculs éléments finis (EF). De plus,
les conditions aux limites PBC sont utilisées pour tous les calculs éléments sur les différentes
tailles du volume, à cause de sa convergence rapide. Pour cela, dans notre travail, nous avons
choisi ces conditions aux limites de type périodique (PBC). D’après les conditions aux limites
de type périodique, deux points homologues de faces opposées ont même caractéristique. De
même, les efforts σ.n en deux points homologues sont opposés.
Chargement
Le chargement ici est uniaxial (suivant l’axe 1-1). Après génération du maillage, on sollicite
notre microstructure en compression axiale. Ensuite le module FE après calculs, (en se basant
sur les caractéristiques de chaque phase) donne la contrainte et la déformation suivant chaque
axe du VER et par suite il donne aussi la courbe contrainte-déformation issue du chargement.
Le rapport entre la contrainte suivant l’axe 1-1 et la déformation de l’axe nous donne la valeur
du module de Young. Quant à la valeur du coefficient de poisson, elle est l’opposé du rapport
entre la déformation suivant l’axe 2-2 et la déformation suivant 1-1.
Convergence globale
On tient à rappeler que pour étudier les fluctuations des propriétés macroscopiques,
plusieurs tailles du volume, nommées réalisations, ont été générées pour la microstructure.
Durant la construction, chaque taille de ces volumes contient un nombre spécifique
d’inclusions N. Par conséquent, l’augmentation de la taille du volume revient à augmenter
le nombre des inclusions N, tout en gardant la même fraction volumique des inclusions.
Pour chaque taille N, différentes réalisations n sont considérées. La fraction volumique de
nos inclusions limite N à 100.
La densité de maillage est définie comme le volume du matériau présenté par un EF. A
cet effet, des microstructures 3D de 100 inclusions spécifiques à ce genre de calculs ont été
3,687573
𝐸=
2,973190. 10−2
𝐸 = 124, 𝑂27 𝑀𝑃𝑎
Quant au coefficient de poisson, il vaut :
ℇ
𝜐 = − ℇ2−2 (4-4)
1−1
−8,588613. 10−3
𝜐=−
2,973190. 10−2
𝜐 = 0,2889
En récapitulatif, pour cette application, le module de Young du matériau vaut : 𝐸 =
124, 𝑂27 𝑀𝑃𝑎 et le coefficient de poisson vaut 𝜐 = 0,2889.
4.2.2. Comparaison des résultats issus des deux modules utilisés
D’après les valeurs données par les deux modèles numériques, on constate que la valeur
du module de Young donnée par digimat FE est supérieure (d’une différence de 10MPa) à celle
donnée par MF. Par rapport au coefficient de poisson, les valeurs sont presque les mêmes.
4.3. Comparaison des résultats théoriques obtenus avec les résultats expérimentaux
Des valeurs expérimentales sont utilisées dans cette partie pour confronter et valider les
différentes approches de calcul. Nous allons comparer les modules de Young numériques
obtenus à ceux obtenus expérimentalement par d’autres auteurs.
Tableau 8 : Modules de Young du banco obtenus expérimentalement
Après analyse des courbes, on constate que les courbes traduisant les valeurs des deux
modèles numériques qu’on a utilisés appartiennent à l’intervalle de courbes formé par les deux
bornes de Voigt et Reuss. De plus, nos valeurs trouvées sont toutes comprises entre les
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Conclusion
Les applications des matériaux composites concernent à peu près toutes les activités
humaines : transports (avions, trains, automobiles, bateaux, aérospatiale), sport, électricité et
électronique, médicale et surtout dans le bâtiment. Le composite que nous avons utilisé ici est
dans la catégorie des composites fibreux dont les caractéristiques mécaniques et physiques sont
intéressantes.
Ce travail s’est fortement intéressé à l’étude du matériau composite "terre de barre +
paille de riz" encore appelé "banco", d’un point de vue numérique qui consiste à l’élaboration
de volume élémentaire représentatif, l’application des méthodes d’homogénéisation… dans le
but de déterminer les caractéristiques élastiques du matériau banco à l’aide de techniques
d’homogénéisation numérique. Le banco étant un matériau composite constitué de deux phases
à savoir : la matrice qui est la terre de barre et les inclusions qui sont les pailles de riz, alors la
détermination de ses propriétés mécaniques par les techniques d’homogénéisation requiert la
connaissance des caractéristiques mécaniques de chacune de ces phases ainsi que d’autres
paramètres tels que la fraction volumique, le rapport de forme moyen et l’orientation des
particules des pailles. Nous avons ainsi, dans un premier temps déterminé ces paramètres après
avoir fait des analyses d’images. Ensuite, nous avons obtenu des valeurs du module de Young
et du coefficient de poisson suite à l’application de techniques d’homogénéisation numérique
à l’aide des modules MF et FE du logiciel Digimat sur le banco. Pour le module MF, on obtient
une valeur de 114,18MPa pour le module de Young et une valeur de 0,2830 pour le coefficient
de Poisson. Quant au module FE, on obtient une valeur de 124,027MPa pour le module de
Young et une valeur de 0,2889 pour le coefficient de poisson. Toutes ces valeurs ont été
déterminées pour une fraction volumique de 25% de paille et un rapport moyen de 2,9 avec
une orientation isotrope des inclusions.
Par ailleurs, une autre partie de notre travail s’est consacrée à la validation de nos
modèles numériques utilisés par comparaison des résultats obtenus à des résultats
expérimentaux tirés de la littérature, notamment les travaux de Q. Piattoni et al. 2011. Cette
comparaison a montré une bonne concordance entre nos résultats obtenus et les résultats
expérimentaux. Une deuxième comparaison des résultats des modules numériques utilisés aux
résultats issus de l’homogénéisation analytique (utilisation des modèles micromécaniques)
confirme la validité de nos modèles numériques.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
DEDICACES .......................................................................................................................................... 1
REMERCIEMENT ................................................................................................................................. ii
HOMMAGES ......................................................................................................................................... v
RESUME .............................................................................................................................................. vii
ABSTRACT......................................................................................................................................... viii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ......................................................................................... ix
LISTE DES NOTATIONS ..................................................................................................................... x
LISTE DES ANNEXES ....................................................................................................................... xii
LISTES DES FIGURES ...................................................................................................................... xiii
LISTE DES TABLEAUX.................................................................................................................... xvi
INTRODUCTION .................................................................................................................................. 1
1. Généralités et revue de littérature ....................................................................................................... 4
1.1. Les matériaux composites ....................................................................................................... 4
1.1.1. Généralité sur les matériaux composites ......................................................................... 4
1.1.2. Les différentes phases d’un matériau composite ............................................................ 6
1.1.2.1. Les renforts ............................................................................................................. 6
1.1.2.2. La matrice ............................................................................................................... 7
1.1.3. Avantages de l’utilisation des matériaux composites ..................................................... 7
1.2. Généralités sur le banco .......................................................................................................... 8
1.2.1. Définition ........................................................................................................................ 8
1.2.2. Composantes du matériau Banco .................................................................................... 8
1.2.2.1. Le sol argileux ou terre de barre ............................................................................. 9
1.2.2.1.1. Composition de la terre de barre ........................................................................ 11
1.2.2.1.2. Caractéristiques de la matrice terre .................................................................... 13
1.2.2.2. La paille................................................................................................................. 14
1.2.2.2.1. Propriétés physiques de la paille ........................................................................ 15
1.2.2.2.2. Propriétés mécaniques de la paille ..................................................................... 16
1.2.2.2.3. Propriétés thermiques de la paille ...................................................................... 16
1.2.2.3. La décoction de néré ............................................................................................. 17
1.3. Caractéristiques du banco ..................................................................................................... 18
1.3.1. Densité sèche ................................................................................................................ 18
1.3.2. Résistance à la compression .......................................................................................... 19
1.3.2.1. Paramètres d’influence .......................................................................................... 19
1.3.2.1. Quelques mesures et valeurs recensées ................................................................. 20
1.3.3. Résistance à la traction .................................................................................................. 22
ANNEXES
ANNEXES
N° Image d’origine Image après seuillage Image obtenue après traitement Paramètres
d’image numérisée en couleur réalisée par ImageJ® (Carte étiquetée des Pailles de
riz identifiés)
01 Composantes du tenseur a2
a11= 0.335
a22= 0.665
a12=a21=-0.162
Elancement moyen : rmoy=3,192
02 Composantes du tenseur a2
a11= 0.525
a22= 0.476
a12=a21=-0.041
Elancement moyen
rmoy=2.226
03 Composantes du tenseur a2
a11= 0.608
a22= 0.392
a12=a21=-0.021
Elancement moyen
rmoy=2.538
N° Image d’origine Image après seuillage Image obtenue après traitement Paramètres
d’image numérisée en couleur réalisée par ImageJ® (Carte étiquetée des pailles de
riz identifiées)
04 Composantes du tenseur a2
a11= 0.329
a22= 0.671
a12=a21=0.0531
Elancement moyen
rmoy=2.923
05 Composantes du tenseur a2
a11= 0.459
a22= 0.541
a12=a21=0.041
Elancement moyen
rmoy=2.856
06 Composantes du tenseur a2
a11= 0.613
a22= 0.387
a12=a21=-0.005
Elancement moyen : rmoy=
Annexe 4 : La tomographie
La tomographie est une technique d’imagerie, très utilisée dans l’imagerie médicale,
ainsi qu’en géophysique, en astrophysique et en mécanique des matériaux. Cette technique
permet de reconstruire le volume d’un objet à partir d’une série de mesures effectuées par
tranche depuis l’extérieur de cet objet. Ces mesures peuvent être effectuées à la surface même
ou à une certaine distance. Le résultat est une reconstruction de certaines propriétés de
l’intérieur de l’objet, selon le type d’information que fournissent les captures.