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Société d'Études Latines de Bruxelles

Les mines et la métallurgie du fer en Gaule romaine : travaux et recherches


Author(s): Michel Mangin
Source: Latomus, T. 47, Fasc. 1 (JANVIER-MARS 1988), pp. 74-89
Published by: Société d'Études Latines de Bruxelles
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41540759
Accessed: 21-10-2015 21:50 UTC

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Les mines et la métallurgie du fer
en Gaule romaine : travaux et recherches

À Prague,en octobre1987,un colloquea marquéle vingtième anniversaire de


la créationdu «Comitépourla Sidérurgie Ancienne» de Г UISPP. La listedes États
représentés par les membres fondateurs illustrela place tenuealorspar les cher-
cheursdes paysentrelesquelsse distribuent actuellement les provincesgauloisesde
l'Empireromain: n'yfigurent pratiquement que les chercheurs suisseset ceuxque
regroupe le Centrede recherche d'Histoire de la Sidérurgie de Nancy-Jarville. Dans
la bibliographie spécialiséeque présente deuxfoispar an R. Pleiner,les travaux
publiésen Franceet en Belgiquefontfigured'exception jusqu'auxdébutsde la
présente décennie(*).
Une histoire de la recherche de languefrançaise surles mineset la métallurgie,
publiée en 1982 (2), montre qu'elle suit la même évolutionque la recherche
en Elle
archéologique général. souligne l'intérêtdes ingénieurs humanistes de la fin
du xviii6et du XIXes. pourles découvertes de travauxet de vestigesanciens,la
première synthèse tentéepar A. Daubréepourla France,à la suitedes travaux
pionniers de A. Quiquerezen Suisse dans la secondemoitiédu siècle et les
conséquences tragiques de la première guerremondiale.C'est pourquoile riche
chapitred'A. Grenier publiéen 1934 ne peuts'appuyer - pourl'essentiel - que sur
les publicationsremontant au XIXes. Le seultravailapprofondi sur«La Sidérurgie
en Gaule» qui pourrait constituerle pointde départd'un bilanà actualiser ici,
puisqu'ila été publié 1955-1956,a étérédigéen quasitotalité
en dansles années
précédant 1914.Que J.-R.Maréchalaitdécidéde le publiersi tardivement montre
combienpeu s'étaitrenouvelée la questionil y a encore30 ans(3). Malgrésa

(1) Bibliographierassemblée par R. Pleiner, secrétairedu CSA,dansArcheologické


Rozhledy, Prague.Communications, 1,AR19(1967),6, p. 782-788, à 38 (1986),p. 683-
690.
(2) J.-M.Pailler,Minesetmétallurgie dansla littérature
antiques de langue
scientifique
françaisede1789à 1960, dansMines etfonderies
antiquesdela Gaule,TableRonde duCNRS,
Univ.de Toulouse, 21-22nov.1980(Toulouse, CNRS,1982)(citédorénavant: Toulouse,
1982).
(3) A. Grenier,Manuel gallo-romaine,
d'archéologie V,2, 2 (Paris,1934),p. 942-1024 ;
R. De Tryon-Montalembert, La Sidérurgieen Gauleauxépoques : primitive, et
gauloise
jusqu'àlafindel'Empire
gallo-romaine romain,dansTechniques 4 (1955),1,
etCivilisations
p. 28-43; 2,p. 57-75; 3,p. 98-113; 5,p. 153-172; 6,p. 187-206 ; 5 (1956),1,p. 21-34.

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richesseet l'intelligence de beaucoupde remarques, ce travailne conserveque


l'intérêt
d'enrichir considérablement la bibliographie régionale d'A. Daubrée.
Tandisqu'enEuropecentrale et septentrionale les recherches se multiplientdès
la finde la secondeguerremondiale,et en Suissereprennent peu après(4), le
de
colloque Nancy en 1955 apporte bien aux chercheurs français des documents
précieux sur ces travaux étrangers,mais n'enrichit guère le dossierdes travauxsur
les Gaules; les publications importantes parues à la même ne
période portent que
peu surl'époqueromaineet n'entraînent pas non plusle renouveau espéréde la
recherche française (5). Les seulesexceptions d'importance sontles étudesentrepri-
ses par les chercheurs de Toulouseà partirde 1972 et des recherches dans
l'Yonne(6) ; hormisces cas, isolésencore,et les travauxqui n'ontpas cessé en
Suissedepuis30 ans et en Belgiquedepuis20, ce sontdonc des recherches des
toutesdernières annéesqu'utilisece breftableau,en pleineévolution, qui prendle
relaisde celuique J.-M.Pailleravaitarrêtéà justetitreau seuildes années60.
L'objetde l'étudeestpourtant vasteetla documentation disponible trèslargement
présente surce territoire des Gaules,mêmesi l'importance respectivedes différents
typesde sourcesesttrèsinégale; lesGaulesse situent, dansce domainecommedans
beaucoupd'autresde l'histoire antique,à la charnière de deuxmondes(7). Certes
les sourceslittérairesantiquesexistent : ellesévoquent les capacitéstechniques des
mineurs gauloisdu Berryou du Sud-Ouest, l'habileté des forgerons périgourdins et
laissententrevoir l'importance quantitative de la production du ferà travers les

(4) Cf.parex.R. Pleiner,DieEisenverhüttung inder«Germania Magna»zurrömischen


Kaiserzeit,45. Bericht derröm.-germ. Kommission (Berlin,1964),p. 11-86,1 pl.,; К.
Bielenin,Ancient Miningand Iron Metallurgy in theHolyCrossMountains (Var-
sovie-Cracovie,1974)(en polonais, rés.enanglais) ; G. С. Boon,Aperçu surla production
desmétaux non-ferreux dansla Bretagne romaine, dansApulum 9 (1971),p. 453-503; P.-L.
Pelet, Uneindustrie méconnue. Fer,Charbon, Acier, dansle Paysde Vaud,I, Les Sources
archéologiques(Lausanne, 1973).
(5) Le Ferà travers lesAges,Actes duColloque tenuà Nancy du3 au 6 oct.1955(Nancy,
1956){Annales de l'Est.Mémoires, n° 16),spécialement p. 25-108.Pourlestravaux d'Ed.
Salinet de A. France-Lanord, cf.infra, n. 44. Des nombreux travaux de J.-R.Maréchal,
citons: J.-R.Maréchal,Origines etévolutiondela métallurgieduferdansleBassinparisien,
dans100eCongrès Nat.desSoc.Sav.(Archéologie), Paris,1975,p. 31-44.
(6) Cl. Domergue et F. Tollon,Minerais et scoriesde la fonderie du
gallo-romaine
domaine des Forgesles Martys (Aude),dansActesdu 98e Congrès Nat.des Soc. Sav.
(Archéologie),Saint-Étienne,1973(Paris,1975),p. 111-114;Cl. Domergue, Th.Martin
etP. Sillières,LActivitédelafonderie gallo-romaine desMartys (Aude). Recherchesstratigra-
phiques etchronologiques, ibid.,p. 116-141 ; B. Lacroix,Les Origines de
protohistoriques
Vézelay (Yonne).L'Économie du coursmoyen de la Curedansl'Antiquité, dansOgam15
(1963), p. 65-91,avecp. 84-91une «Annexe surles vestiges du boisde
métallurgiques
Vézelay» parJ.-R.Maréchal.
(7) Cettesituation estsoulignée dansL. Harmand, L'Occident romain (Paris,1970),
p. 20-24.Nousne respecterons pasleslimites (quiontvarié)entre les TresGalliaeetles
Germanies etutiliseronslesfrontièresactuelles.

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descriptions du murusGallicusou de l'équipement desnavires vénètes(8). Ellessont


muettes ou imprécises surla localisation exactedes régionsde production, même
le
pour Berry et le Sud de la France. Les documents épigraphiques ne concernent,
à uneexception près,que la partieméridionale des Gauleset ne portent que surle
statutfiscaletla gestionadministrative ou
(privée publique) des revenus des mines;
on ignoresurquellesrégionsd'exploitation portaient les revenusréservés à Гarca
Galliarum (9). À cet les
égard, Gaules, au Nord de Lyonsurtout, se trouvent - à
la différence d'autresprovincesdu monderomaincommecelles des Alpes au
Danube- dansune situation comparable à cellede la Bretagne où, pourdiscuter
du statut juridique des deux principaux districts miniers, le Weald et la Forestof
Dean, les chercheurs ne
britanniques peuvent s'appuyer que surdes raisonnements
fondéssur des constatsarchéologiques (10). L'archéologierestedonc,presqu'au
mêmetitreque dans le monde«barbare» d'Europecentraleou septentrionale, la
sourceessentielle pourtenter de définirl'importance et la placequ'ontpu tenirla
production du ferà l'époqueromainedansles Gauleset l'éventuelle originalité des
techniques de production parrapport auxprovinces méditerranéennes ou alpineset
danubiennes.
La recherche dansle domainedesminesetde la métallurgie, spécialement du fer,
s'inscrit
depuisquelquesannéesenFrance,dansunmouvement généralde renouvel-
lementde la discipline archéologique en liaisonavecde nouvellesproblématiques
concernant ce quePh. Leveauappelle: «La Questionduterritoire». Le premier objet
du travail estla cartearchéologique des zonesproductives commele souligneJ.-M.
Pailler: «Le progrèsne peutdésormaisreposerque surune prospection et un
inventaire ampleset systématiques, appuyéssur des carteset aboutissant à des
cartes».La recherche surl'économieantiqueà d'autrepartfaitl'objetde réflexions
qui - marquées au départparles idéesde M. I. Finley- ontorienté les recherches
françaises dansde multiples directions.Dans ce cadrel'Histoire desTechniques est

(8) EssentiellementCésar,BG,III, 13et21 ; VII,22et23(quiometlesfiches deferdans


sa descriptiondu murus ďAvaricum) ; Strabon, , IV,22 ; Pline,HN,XXXVII,
Géographie
77-2; Rutilius Namatianus, De Reditusuo,351-354; cf.J.Ramin, L'Espaceéconomiqueen
Gaule.Les documents historiquesconcernant lesmines, dansMél.R. Dion(Paris,1974),
p. 417-437(fer:p. 435-436).
(9) Cf.en dernierlieuR. Sablayrolles,L'Administration desminesdeferen Gaule
romaine, dansMineria y metalurgia enlasAntiguas civilizaciones
mediterráneas
y Europeas,
Colloque de Madrid, 24-28oct.1985,souspresse(citédorénavant : Madrid,
1985); M.
Mangin, L 'Organisation
dela zonesidérurgique duMorvan septentrional, etlimites
apports de
la documentationarchéologique,dansBull.Soc.Nat.Ant.deFrance, 1986,p. 135-141.
(10) S. Dusanič,Aspects ofRoman Mining inNoricum, Pannonia, andMoesia
Dalmatia
Superior,dansANRW, II, 6 (1977),p. 52-94; H. Cleere, TheOrganisation oftheIron
Industryin WesternRoman ProvincesintheEarlyEmpire, with toBritain,
SpecialReference
dansInternationales
Symposium zurvor - undfrühgeschichtlichen 10-14Nov.
Eisengewinnung,
1980,Akademie Sankelmark beiFlensburg, dansOFFA40 (Neumünster, 1983),p. 15-197
(p. 103-113, spécialementp. 106-110), (colloquecitédorénavant:OFFA1983).

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entrée- encorebienmodestement - dansles préoccupations des historienset des


archéologues ;
(n) l'archéologie minière et veut
métallurgique dépasser maintenant
le niveaudu constatde terrain, complétéparquelquesdossiersd'analyses scientifi-
ques hétéroclitesde de
vestiges travail, pour devenir unerecherche pluridisciplinaire
associantétroitement archéologieet archéométrie. Enfinvientd'apparaître en
France, la notion de programmation et la volontéde des
regrouper équipes travail-
lantsurdes thèmescommuns, notionlargement étrangèreaux chercheurs locauxil
y a encore deux décennies. Même si la plupart des travauxsont encore troprécents
pour avoirpu donnerlieu à des synthèses, la voie est tracée; les recherches
progressent rapidement et il peutêtreutilede donnerun aperçude cetteexplosion,
mêmes'ilne porteque surunepériodechronologique, ce quin'a guèrede sensdans
le domainedes techniquesoù l'évolutiondoit s'appréciersur la longuedurée.
L'exploitation minièreet la métallurgie du ferselon le procédéde la réduction
directeprésentent des caractères identiques ou largement communs de la Protohis-
toireà la findu MoyenÂge et mêmeau-delà; néanmoins, la périoderomaineoffre
des aspectssuffisamment originaux pourmériter d'êtreévoquéeen soi,d'autant plus
que des bilansexistentdepuispeu, ou sont en préparation, pour les périodes
antérieures et postérieures aux cinqsièclesde la présenceromainedanscettevaste
régiond'Occident (12).

La «Cartearchéologique»
des régions
productives

Il fautmettreà partleslieuxde travail


enhabitats(des villasauxcapitalesde cité)
qui livrentpresquetousles tracesd'uneactivitémétallurgique. Il estencoretroptôt
pouren dresserun bilancomplet: la questionseraévoquéeplusloin.Cettecarte
ne seraitd'ailleurspas pertinente pourétudierla production primaire, c'est-à-dire
les zonesd'exploitation etde premièretransformationduminerai qui seulespeuvent
donnerune idée de l'importance des ressourceset du niveaude leurutilisation
(sinonde leurdevenir)et doncde la placedes Gaulesdansle monderomainen ce
domaine.

(11) Ph. Leveau,La Question du territoire


etlessciences de l'Antiquité
: la géographie
historique,sonévolution;de la topographie
à l'analysede l'espace,
dansREA86 (1984),
p. 85-115; J.Andreau etR. Étienne, Vingtansderecherches surl'archaïsme
etla modernité
dessociétés anciennes p. 70-73(Histoire
, ibid.,p. 55-83,spécialement desTechniques par
M.-Cl.Amouretti). Cf. conclusion de J.-M.Pailler,art.cit.(cf. supra,n. 2), p. 13.
L'inventaireen ce domaine, avecdes spécificités,
relèvesurle terrain,de la prospection
générale: le pointest faitdansA. Ferdièreet E. Zadora-Rio(dir.),La Prospection
archéologique,paysageetpeuplement,DAF,n°3 (Paris,1986).
(12) J.Briard,La Paleometallurgie enFrance,dansLa Préhistoirefrançaise,II (Paris,
CNRS,1976),p. 237-245; P. BenoitetPh.Braunstein (dir.),Mines,carrières
etmétallurgie
dansla France médiévale
, Actes ducolloque
deParis,19-21 juin1980(Paris,CNRS,1983).
Un étatdes questions seraprésenté danssixcommunications de chercheurs françaisau
Symposium de Prague
du5 au 9 oct.1987.

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La cartearchéologique des zones productives est-ellepossible? De Tryon-


Montalembert a envisagéde la dresseret a lancéun questionnaire dès 1911; il
exploiteles réponses, maisconclutau caractère utopiquede l'entreprise en ajoutant
trèsjustement que seulesdes étudesrégionales précisessontpossibleset réalis-
tes(13).Au moment où ontcommencé lesquelquesprogrammes régionaux encours,
de quoi disposaient les équipesqui s'y attelaient ? La bibliographie régionaleest
relativement abondantemaisson étudese révèledécevante et largement inexploi-
tablepourplusieurs raisons.Un nombreimportant de notesanciennes n'apportent
que des indications, la plupartnon datées,de sitesde ferriers ou de tracesde
fourneaux ; seules quelques-unes donnent des précisions notables sur tel ou tel
aspect de la question : délimitation de zones ou
productives description de four-
neaux.Quelquesétudesrégionales pluslargesexistent, mais les bilans présentés ont
surtout l'intérêt de mettre en évidencedes zonesde production et doncde fournir
des pointsde départà unerecherche nouvelledansla mesureoù la cartographie, la
description des vestigeset la chronologie des sitessontinexistantes ou sujettesà
caution.Là encore,de Tryon-Montalembert en faitla démonstration à l'occasionde
la critique de l'ouvrage de Davysurle Massifarmoricain, qui datebeaucoupde sites
de l'«époquegauloise»sansaucunebase concrète (14).On auraittortnéanmoins de
négliger ce typede document : la confrontation que nousavonsfaiteentrel'inven-
tairepubliéparJ.-M.Gueux,maître-mineur des minesde Thoste(Côte d'Or) au
milieudu XIXe s., de 80 sitesde réduction sur21 communes, et la réalitédu terrain
actuellement, en montrel'intérêt et les limites: seulessontexactesles mentions
concernant la zone qu'ila directement prospectée autourde son lieude travail (15).
Ces inventaires régionaux quirévèlent deszonesproductives notablessurunebonne
cinquantaine de départements français, sanscompter le Jurabernois, la Belgiqueet
la Sarreavec,au total,plusieurs milliers de sitesde ferriers,ontétéla seulesource
disponible pourles auteursqui ontététentédes synthèses, d'A. Daubréeen 1868
et 1881 à A. Grenieret O. Davies (1934-1935), surlesquellesdoiventtoujours
s'appuyer les quelquestentatives effectuées récemment pourreplacer les Gaulesdans
la production romaineoccidentale 16 et de valeurinégale,ces
( ). Peu nombreux

(13) R. De Tryon-Montalembert, art.cit(cf.supra


, n. 3), 5 (1956),1,p. 29-34; Id.,
Ferriersetfourneauxantiques dansREA13 (1911),p. 339-340.
. Questionnaire,
(14) Il estimpossible
icide fournirunebibliographiedétaillée ; on renverra
auxarticles
deJ.-M. Pailler
etCl.Domergue dansToulouse, 1982etdeP. Galliou dansOFFA,1983, cités
, n. 17). Moinsd'unedizained'auteurs
plusloin(cf.infra sontà retenir, de A. Quiquerez
(1885) à L. Puzenatpourl'Armorique (1939).
(15) M. Manginet I. Keesmann, Minesetmétallurgie dufer:ferriers etfourneaux en
Morvan-Auxois. Recherches archéologiqueset archéométallurgiques, dansActesdu 109e
Congrès Nat.desSoc. Sav. (Histoire
des Techniques),Dijon,1984(Paris,1984),p. 9-21
(p. 10).Cetarticle
annonce citéplusloin(cf.infra
l'ouvrage , n. 25).
(16) A. Daubrée, Aperçu surl exploitation
historique desmines dansla Gaule
métalliques ,
dansRA 17 (1868),p. 298-313(fer:p. 307-310);41 (1881), p. 201-221,261-284,

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inventaires fontressortir l'importance des vestigesdans quelquesgrandesrégions


naturelles: le Sud du Massifcentral,l'Ouestarmoricain, la Lorraine,le Berry, le
Morvanet quelqueszonesdu Sud-Ouest.
Plusieurs de ces bilansanciensn'ontpas encoreétérepris; les régionsquiontfait
l'objetde recherches récemment les utilisentde deuxmanières. Certainsauteurs en
ontfaitune relecture et les ont cartographiés en y intégrant quelques recherches
personnelles de terrainou des étudesde matérielpermettant de proposerune
chronologie Ces
d'exploitation. publications sont de la plus grandeimportance,
mais,tropraresencore,ellesne représentent qu'unstadepréparatoire. Les véritables
recherches doiventêtreprogrammées et conjuguer terrainet laboratoire(17).
Celles-cine portent encoreque surtroppeu de régionsproductives ; biendes
zones,délimitées dès avant1914,ne disposent pas encored'équipesetde program-
mesde travaillarges: c'estle cas en particulier dansle Centreet dansl'Ouestde
la France.En revanche, quelqueszones sontactuellement en coursd'étudesysté-
matiquesous le couvertdu Ministèrede la Culture,par des chercheurs qui en
dépendent et des universitaires. Ces programmes sontrécentset ontleurscaracté-
ristiquespropresdues au typede régionétudiée,à l'histoire de leurdécouverte, à
la date de miseen œuvreeffective surle terrain, aux possibilités et aux intérêts
préférentiels des chercheurs : vestigesminiers ou vestiges métallurgiques parexem-
ple.Il ne sauraitêtrequestionici de dresser untableaucompletdu travail réaliséou
en coursdepuisdeuxdécennies: deuxphasesse distinguent nettement, les travaux
trèsgénérauxou trèsponctuelsdes années1960-1975et les programmes lancés
depuis1980.
Pourla première, nousne pouvonsqu'évoquerici,les recherches conduitesen
Belgique,Suisseet,parextension, Sarre.La richezone productive de la Sarrea été
étudiéeetcartographiée ; la production s'échelonne, semble-t-il,surunetrèslongue
période.En Suisse,c'est le Juravaudoissurtoutoù une prospection limitéeen
surface,maisavecdesfouilles systématiques, a révélél'existence de 65 ferriers etune
grandevariétéde fourneaux ; la prospection et la fouillede 23 fourneaux ainsique
les étudesde laboratoire ontfourni la matière à despublications trèsimportantes qui
constituent le premier voletd'unehistoire de la métallurgie vaudoise(18).En France,

327-353(fer: p. 336-353); O. Davies,RomanMinesinEurope (Oxford,1935)(Gaule:


p. 80,86-91); H. Cleere,art.cit.(cf.supra , n. 10),p. 105-106enestencoretributaire
en
1980.
(17) Parex.pourl'Ouest,P. Galliou,IroninIronAgeandRoman Armorica,dansOFFA,
1983,p. 77-83; pourle Berry, Ch. LandesetJ.-M.Bordeloup, Recherchesrécentes
surla
métallurgieantiquede laforêt
dAllogny (Cher),dansBull.Groupe de recherches
archéol.
et
hist, 7, 1985,2-3,p. 41-52; pourla Lorraine,
de Sologne, F. Déroché,Recherches
surla
dansla citédesLeuques,
sidérurgie dansToulouse, 1982,p. 133-137.
(18) La Civilisation
romainede la Moselle à la Sarre,Cat.Expo.Paris1983(Mayence,
1983),p. 106-110(avecbibliographie) ; cf.carte dessitesprospectés
parA. Kolling,
Musée
de Schwarzenacker; pourla Suisse(cf.supra, n. 4).

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les deux districts minierset métallurgiques les plus importants ont bénéficié de
recherches approfondies maislocalisées; si les fouillesdu «Crot-au-Port» au piedde
Vézelayn'ontpas encoreété publiéesdans le détail,en revanche,les fouilles
stratigraphiques du plusvolumineux des ferriersde France,celuides Martys, dans
l'Aude,ontétépubliéessoustousleursaspects(19).Pourla Belgique,il fautsurtout
citerles étudessurla Basse Belgiquedontl'importance avaitété masquéepar la
richesse- de longtemps soulignée - du pays d'Entre-Sambre-et-Meuse (20).
C'està partir de la présentedécennie quelesrecherches deviennent systématiques,
danscertaines régionsdes troispaysau moins.Surles sitesde fouilles- agglo-
mérations ou villas- les chercheurs comprennent maintenant l'intérêtd'untypede
mobilier sansattrait esthétique,et de structuresarasées et difficilementinterprétables
sansl'aidedes spécialistes (21).La participation pluslargedesarchéologues français
aux travauxdu Comitépourla Sidérurgie Ancienne,et, parallèlement, les liens
nouésentreeux lorsde la première réuniontenueen France,à Toulouse,surle
thème«Minesetfonderies en Gaule»(22)sontà l'origine de programmes régionaux
ou scientifiques dansplusieurs régions; ceux-ciassocientsouventchercheurs fran-
çais et étrangers, spécialement suisseset allemands, dépassantles cloisonnements
chronologiques et disciplinairesjusqu'icide misechez les archéologues et,parfois,
lesscientifiques.Deuxprogrammes fonctionnent actuellement d'unefaçoneffective ;
ils regroupent de nombreuses équipestravaillant surdeuxvastesrégionssurles-
quellesl'enquête bibliographique etde terrain,l'exploration desvestiges miniers, les
fouilleset les travaux de laboratoire, étroitement associés,portent concurremment
surplusieurs Circonscriptions archéologiques, plusieurs métauxet plusieurs pério-
des.Dans les Circonscriptions Midi-Pyrénées etLanguedoc-Roussillon, les équipes
réuniesautourde chercheurs de Toulouseélargissent les travauxcommencés aux
Martys et dressent un inventaire trèslargedes mineset ferriers des Pyrénées et de
l'exceptionnel districtdu Sud du massifcentral.La publication esten préparation,
en collaboration, pourle voletarchéométrique, avec la Facultédes Sciencesde
Toulouseetcellede Mayence(23).Dans le Centre-Est etle Nord-Est, le programme

(19) Travaux de l'abbéB. Lacroix etde l'Univ.deToulouse, n. 6). .


déjàcité(cf.supra,
(20) S. J.De LaetetA.VanDoorselaer,Sidérurgie localeenBelgique dans
occidentale,
Mededelingen vande Koninklijke Vlaamse Academie voorWentenschappen, Letteren
en
SchoneKünsten vanBelgië, 1969,31,n° 4, p. 3-27(bibliogr., p. 3 etrésumé enfrançais,
p. 23-24).
(21) A. Thouvenin, dulaboratoireduMuseeduterde Nancy, a jouea cetégardunrole
pédagogique essentiel danslesannées70.
(22) Cf.Toulouse, 1982et OFFA,1983 (cf.supra, n. 2 et 10).
{¿ó) j.-b. LrUiLBAUT et <^n.landes,кесnerenesrecentes surtesmines etta metallurgie
romaines de la Montagne Noire,dansMinesetmineurs enLanguedoc-Roussillon etrégions
voisinesdelAntiquité à nosjours,ActesduXLIXeCongrès dela Féd.hist,duLanguedoc médit,
etduRoussillon, Alès,22-23mai1976(Montpellier, 1977),I, p. 41-53; J.-M.Pailler,A.
Rebiscoul, R. Sablayrolles etF. Tollon,Recherches récentes dusitemétallurgi-
surl'activité
quegallo-romain desMartys (Aude),ibid.,p. 55-68.Le travailestmaintenant confirméet
étudié dans4 départements desdeuxrégions (renseignementsCl. Domergue).

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LESMINESETLAMÉTALLURGIE
DUFERENGAULEROMAINE 81

«Mineset métallurgie de l'Antiquité à l'ÉpoqueModernedansla Francede l'Est»


regroupe depuis 1981 une quinzained'équipesdes Circonscriptions de Lorraine,
Alsace, Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes.Il comporteen son sein
plusieursprogrammes régionaux concernant le ferà l'époqueromaine,confondus
ou étroitement liés aux programmes axés sur l'époque médiévale,surtoutsi -
commec'estparfoisle cas - les zonesproductives révèlent une continuité ou une
de à
reprise l'exploitationpartir du xuie s. (24). L'un d'entre eux, terminé provisoi-
rement, est en coursde publication : le district du Morvanseptentrional, bien
délimité,comporte 220 sites miniers et métallurgiques, en forêt ou liés à une
centained'habitats.Deux autrescorrespondent à des inventaires systématiques de
Circonscriptions Les
archéologiques. premiers résultats de l'étude des quatre
départements comtois,révélantune centainede sites,paraîtront eux aussi sans
tarder(25).L'inventairelorraina commencésous les auspicesde la Directiondes
Antiquités; la participation activedes deux laboratoires spécialisésimplantés à
Nancydontnousreparlerons estunatoutmajeurpourcetterégionimportante etson
étudemérite d'êtrereprise (26).En Bourgogne, l'inventairede l'Yonne,département
qui est au cœur de la seconderégionminièreet métallurgique de Franceen
importance aprèsla MontagneNoire,reprend. Les recherches dansle Nordde la
Nièvre,continguë, se poursuivent ; le bilan,trèsnouveau,de la métallurgie gallo-
romaineen Saône-et-Loire est dresséet la zone principale, le Mâconnais,étudié
dansle cadred'unethèse(27).Là, parex.,commepourle Morvan, bienque surune
surfacepluslimitée,la cartearchéologique renouvelle totalement la bibliographie
ancienne: plusieursdizainesde sites ont été découvertsen deux campagnes
(1986-1987).Unesoixantaine de sitesdispersés enCôted'Orsontencoursd'étude,

(24) Programme de P. Benoîtà Minot,Fontenay (Côte d'Or),de M. Manginen


Bourgogne, deJ.-P.JacobetM. Mangin enFrance-Comté, d'A.Bouthier dansla Nièvre du
Nord.
(25) M. Mangin, W.BirkeetI. Keesmann, Le Districtsidérurgiqueantique etmédiéval
du Morvan duNord, à paraître
en 1989; enattendant voirart.cit.(cf.supra, n. 15) ; M.
ManginetW. Birke,Le feren Bourgogne: mines, ferriers etfourneaux dansle Morvan
septentrionalà l'époque , dansMadrid,
romaine 1985; J.-P. JacobetM. Mangin(dir.),De la
mineà la forgeen Franche-Comté desorigines au xixes., dansAnn.Litt,de l'Univ.de
Besançon , à paraître
en 1989; déjàId.,Programme mines etmétallurgieenFranche-Comté,
présentation etpremiers dansActes
résultats, duSymposium Archäometallurgie vonKupfer und
Eisenin Westeuropa, Mainz,12-15sept.1986,souspresse (spécialementtravaux dA. Faivre
etH. Laurent).
(26) ÉquipeaniméeparJ.-L.Massy,L. Olivier, M. Leroy ; unedizainede sitessont
vérifiés
etl'unfouillé à Metz.
(27) Yonne: programme J.-P.
JacobetM.Mangin ; Nièvre : travaux
dA. Bouthier, cf.par
ex. Données nouvelles
surl'utilisation
du minerai deferdansle Nord-Ouest de la Nièvreà
l'époquegallo-romaine, dansToulouse,1982,p. 139-156 ; Saône-et-Loire : P. Morel,Mines
et métallurgie anciennes: inventaire
du département de Saône-et-Loire, Mém.de maîtrise
(Dijon,1985); etpourle Mâconnais M. Boukezzoula, Minesetmétallurgie anciennes en
Haute-Saône etSaône-et-Loire,
Thèseencoursà Besançon.

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82 M.MANGIN

spécialement dans le Haut-Auxois (28). Ces inventaires, dans les limitesadminis-


trativesactuelles,
présentent d'unepartl'avantage d'enrichirla cartearchéologique
dresséepar le Ministère de la Culturepourfairefaceaux agressions que subitle
patrimoine archéologique ; d'autre partpermettent de mettre en évidence les zones
d'exploitationetleur importance relative, et de une
parfois présenter première étude
chronologique. Ainsi sont posées les bases de l'établissement d'une typologie des
zonesde travail surle modèlede cellesqui sontproposéespourcertaines provinces
de l'Empire(29); parallèlement sontrassemblés les matériaux indispensables pour
les étudestechnologiques et archéométriques.
À côtéde quelquesgrandeszonesoù le nombre, et surtoutle volumedes ferriers
témoignent d'une à
exploitationgrande échelle de ressources abondantes de toutes
les phasesgéologiques (30), comme la Montagne la le
Noire, Puisaye, Paysd'Othe,
l'Avallonnaisetprobablement quelqueszonesdu massif armoricain, la sidérurgiede
l'époque romaine en Gaule semble être caractérisée par l'existence de nombreuses
zonesd'exploitation, assez biendélimitées, de quelquesdizainesà quelquescentai-
nesde km2,comportant, liésou nonà des habitats, cinquante à deuxcentssitesde
travailattestés
pardesferriers d'importance modeste: entre100 et 1000m3,parfois
moins.Ce typede district mériterait de figurer entreles «Major» et les «Minor»
«industrialsettlements» de la typologie proposéeparH. Cleerepourla Bretagne (31).
Dans l'Est,une demi-douzaine de districts entrent dans cettecatégorie ; certains
peuvent peut-êtrerelever de la catégorie supérieure (en Lorraine?).
Horsdeslimites des programmes régionaux présentés ci-dessus,quelquesrégions
importantes, du mêmetype,bénéficient d'unerecherche locale,à insérer dansune
programmation plus large(32). En Belgiqueaussi,des zones essentielles où l'ex-
ploitationest attestéeparfoisselon les mêmestechniques, de la Tène finaleà
l'époquemoderne, disposentde programmes systématiques commele paysd'En-

(28) Programme de l'Association Metalla ettravaux soutenus


universitaires ou encours
à Besançon ; cf.déjà: M. Mangin,Paysansetforgerons du Haut-Auxois gallo-romain:
recherches surla carte
pluri-disciplinaires archéologique , dansActes
régionale du58eCongrès
de lAss.Bourguignonne desSoc.Sav.,Semur-en-Auxois 15-17mai1987,souspresse.
(29) Parex.cellesproposées parS. DusamčetH. Cleere,art.cit(cf.supra, n. 10).
(30) Cf.CartesdesGîtes minéraux dela France au 1: 500.000 , BRGM, servicegéologique
national,Orléans; R. de Tryon-Montalembert faitunebonneprésentation généraleliéeà
dansYart.cit.(cf.supra,
l'archéologie n.3) : 5 (1956),3,p. 99-104.Uneétude minéralogique
préciseduMorvan duNordfait d'unethèse
l'objet soutenue enoctobre 1987à Mayence (dir.
I. Keesmann) : W. Birke,Eisenerze imnördlichen Morvan, Région Morvan-Auxois undihre
Bedeutung ingallo-römischer Zeit.Beaucoup de questions restent poséesetsontétudiées ici
etlà ence quiconcerne lesminerais utilisésetla période de leurpremière utilisation.
(31) H. Cleere,art.cit.(cf.supra, n. 10),p. 110-113.
(32) C'estle cas en particulierdansle centre (Berry, Touraine etc.).L etudede Ch.
LandesetdeJ.-M.Bordeloup (cf.supra,n. 17)présente le rareintérêt
dedater lessitespar
le mobilier
nonmétallique. Le C.14estsouvent leseulmoyen dedatation utilisable
(employé
parex.pourle Jura vaudois etle Morvan).

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LESMINESETLAMÉTALLURGIE
DUFERENGAULEROMAINE 83

tre-Sambre-et-Meuse (33).Enfin,aprèsunepériodede latence,lestravaux ontrepris


dans le Cantonde Vaud et doiventse développer dansle cadred'un programme
destinéà étudieren priorité
pluridisciplinaire les relations
entreles zonesproduc-
tivesen milieuouvertet les sitesurbanisés La
(34). multiplication des recherches
localesen Franceaccentuel'impression d'uneextraordinaire dispersion de zones
mineures, du Limousin aux Cévennes et de la Normandie aux Alpes. Elles sont
souvent à étudier
en relationavecl'habitatruralou urbain, de
l'exploitation réserves
minérales limitées
complétant lesautresactivitésdessitesdansle domaineéconomi-
que (35).

La cartearchéologique
etson exploitation
scientifique

Ce tourd'horizonsommairedes apportsdes recherches récentesconcernant


l'inventairedes sitesà scorieset la délimitation des zones productives devrait
s'accompagner d'unbilandes connaissances surles vestiges
laissésparles travaux
miniers (36), les installationsde réductionqui sont à l'originedes ferriers, la
typologie des fourneaux et les stadesdu processusmétallurgique concernéparles
différentstypesde zoneset de sitesjusqu'auniveaude l'objetmanufacturé et de sa
commercialisation. L'étatactuelde la recherche, en Francetoutau moins,interdit
encorede le dresser.Mais on disposemaintenant d'uncertainnombred'exemples
bienétudiésd'exploitation minière etde travail etuneproblématique
métallurgique,
de la recherche pluridisciplinaireestposéeetmêmemiseen œuvrepourcertains de
ses aspects.
Les sitesminiers et métallurgiques implantés surles gisementsminéraux impor-
tantsou secondaires n'ontguèrelaisséde vestigesde l'habitat des mineurs et des

(33) Programme définiparA. Fontana en1980; cf.miseaupoint récente, à la foisprécise


etlarge: J.-M.Doyen,Recherches nouvelles
relativesà la paléométallurgiedansla vallée du
Virouin (Belgique), dansJournées de Paléométallurgie,Univ.de technologie de Compiègne,
22-23fév . 1983(Compiègne, 1983),p. 537-555(colloquecitédorénavant: Compiègne,
1983).
(34) Programme H.-R.Pfeifer et V. Serneels (Centred'analyse minérale, Univ.de
Lausanne) ; desrésultats prometteurs ontétéprésentés parE. AbeteletV. Serneels,La
Recherche surla métallurgieduferdansle Canton de Vaud(Suisse).Analyse multivariée des
scories
, dansActesduSymposium deMayence 1986(cf.supra, n. 25).
(35) Infra, p. 84. En quelques cascetterecherche estpluridisciplinaire.
(36) Dansla première partienousavonsmisl'accent surlesvestiges deréduction dontla
présence oriente la recherchedestraces ; ilsubsiste
d'exploitation toujoursdesscories éparses
malgré la réexploitationintensivedesgrandsferriers
parl'industrie, cf.A. Goudard, Notesur
desgisements
l'exploitation descories deferdansle département de l'Yonne, dansBull.Soc.
archéol.deSens,38(1931-1933) [1936],p. 151-182 (470.000tonnes expédiées enLorraine
de 1925à 1929).Pourle fer,la recherche minière estsouvent difficile
: il fautidentifier la
nature du minerai recherché,relier
lesvestigesde travail à l'exploitation
minière, daterles
minières, repérer leszonesderamassage desurfacepossibles etc.Cf.M. Mangin, art.cit.(cf.
supra, n. 25) ( Madrid' 1985).

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84 M.MANGIN

«ferrons» (37).En revanche, les travauxrécents ontmisen évidencel'importance de


la métallurgie dansles villaset les agglomérations de toustypes.La problématique
actuellement poséeautorise à distinguerquatresortesde sitescorrespondant à deux
types de travaux ou ;
complémentairesjumelés chaquetypepeut exister«en ville»
comme«à la campagne».
Il existedes villasdontune des activités principales, parfoisla première, est
l'exploitation des ressources minières et l'ensemble des phases du processus
métallurgique : de bonsexemplessontétudiéssurla périphérie du Morvansepten-
trionalou dansla Nièvre,commece futle cas aussi,dansle passé,pourla Bretagne.
La juxtaposition d'ateliersetde ferriersde scoriescoulées(qui attestent la réduction
à uneéchellenotable)auxbâtiments de la villa,etlesvestiges d'exploitation minière
environnants nelaissent aucundouteà cetégard(38).Maisla plupart desautres villas
livrent des vestigesde travaildifférents (les scories dites«de forge»)en quantité
limitée,dansdes ateliers de dimensions réduites etintégrésauxbâtiments de la pars
rustica.La situation estanaloguedansles agglomérations, des oppidaet uicide la
Tènefinalejusqu'auxcapitalesde cité,en passantparles uicicréésou développés
à l'époqueromainedontl'importance va de la simplestationroutière avecsa forge
jusqu'auxsitesdontl'équipement s'apparente à celuides capitaleset qui sontune
des caractéristiques du «mondegallo-germanique» du Nord-Estdes Gaules(39).
Certainsoppidaet uicidu Iers. av. J.-C.ontlivrédes vestiges importants attestant
non seulement de simplestravaux de forgeage maisaussiune réduction surle site
même(40).S'il estimpossible encore,fauted'étudespécifique, dejugerdu stadedu
travailpratiquésur la plupartdes sitesoù sontmentionnées (depuispeu !) les
découvertes de «scories»,en revanche,quelquesrecherches récentestendentà
montrer que surcertainssites«urbains» s'effectuaient - souventconcurremment
avecle travail -
dubronze touteslesopérations conduisant duminerai à l'objetdans
des ateliersintégrés à l'habitat. À Bliesbrück, à la frontièrede la Sarre,un uicus-
sanctuaire en a fourni les preuves. À Alésia(Côte d'Or), il a pu en êtrede même

(37) «Ferron»,terme proposéparR. de Tryon-Montalembert, exemple des difficultés


unvocabulaire
d'établir uniforme,commun auxarchéologues, etarchéomètres
métallurgistes
(unlexiqueestétudié à ParisetCompiègne).
(38) Brèvemaisexcellente miseau pointdansH. Cleere,art.cit.(cf.supra , n. 10),
Pourle Morvan,
p. 112-113. , n. 25 ; pourla Nièvre,
cf.supra. communication auxJournées
archéologiquesde Bourgogne, Autun, 14 mars1987,cf.Archéologia, 226 (Dijon,1987),
p. 81.
(39) La bibliographiedestravauxparusentre1975et 1985,enOccident estrassemblée
dansM. Mangin, B. Jacquet,J.P. Jacob,LesAgglomérations secondairesenFranche-Comté
romaine,Ann.Litt,del'Univ. deBesançon , 337,Archéologie, 34 (Paris,1986)(p. 21-24et
217-218: problématique du uicusetmetallurgie enagglomération enFranche-Comté.
(40) Des oppida etuicideLa Bure(Vosges), Alésia,
Argentomagus sansparlerdeceuxdu
Midi,jusqu'aux multiplesdécouvertesdu Haut-Empire, la listeestmaintenant longue ; la
questionferal'objetd'unemiseau pointlorsducolloquede Prague (oct.87) auquelnous
renvoyons.

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DUFERENGAULEROMAINE
LESMINESETLAMÉTALLURGIE 85

dans certainsdes trèsnombreuxateliersfouillés ; commeaussi à Lousonnaet


Destelbergen-Gand ou d'autressitesfrançais où lesétudesrestent à faireou à publier
commeà Mâlainou Dammartin dansl'Est,ou à Chartres (41). Les caractéristiques
des vestigesde structures (foyers)ou de travail(scoriesetc.) sontau cœurdes
recherches en cours,spécialement à Mayence,Nancy,Lausanne,dans le butde
définiravec précisionles stadesdu travaileffectivement pratiqué. La réduction en
petitequantité, pour des besoins spécifiques, dans des bas-foyers quipouvaient aussi
serviraux opérations ultérieures («affinage» des loupesbrutes)- mêmesi elle ne
semblepas contestable parfois - n'étaitprobablement pas le cas courant nil'activité
principale: celle-ci résidaitdans et le
l'affinage forgeage objets;des c'est toutau
moinsl'hypothèse de travailqui semblela plus prometteuse. Si des divergences
d'interprétation existentdansce domaineentreleschercheurs, elless'expliquent par
la complexité d'opérations étroitement imbriquées parfois, maisaussiparla diversité
des traditions et des «coupsde mains»transmis de génération en génération parles
artisans.Il n'est pas sans intérêthistoriqued'envisager des «forges»antiques
regroupant parfoistoutesles phasesdu processus,et souventles deux phases
terminales, à la différencede la forgemoderne, simpleatelieroù l'on fabrique des
objetsà partirde lingotsou de ferrecyclé.L'étudedes relations entreles sitesde
réduction implantés surle minerai etles sitesd'habitat disperséou groupéestdonc
fondamentale.
Cetterecherche estliée à la foisà l'étudetypologique des fourneaux et foyers et
aux vestigesde leurproduction : scorieset loupes; elle exigedes programmes
archéométriques particuliersdontla problématique estdistincte de cellequidoitêtre
miseenœuvrepourl'étudedeslingots etdesobjetsfabriqués. Troppeude fourneaux
de réduction surles sitesminiers et de bas-foyers ou foyers de forgeen habitatont
étéfouillésrécemment pourpermettre de les situeractuellement dansl'uneou l'autre
destypologies proposéespardifférents chercheurs européens ; maisles découvertes,
inaugurées en 1855parA. Quiquerezdansle Jurabernois, se multiplient etviennent
enrichirles dossiersdisponiblesen Belgiqueet en Suisse(42). En revanche, les

(41) Cf.l'important travail


effectué pourBliesbrück : Cl.Forrières,J.-P.Petit,J.Schaub,
Étudede la métallurgieduferduvicusgallo-romain deBliesbrück (Moselle) (Paris,CNRS,
1987); pourAlésiacf.parex.M. Mangin,Caractères etfonctionde la métallurgie
duferà
Alésia
, dansToulouse, 1982,p. 237-258.
(42) Pourles fourneaux, la bibliographie européenne estconsidérable: cf.R. Pleiner,
bibliographiedu CSA(cf.supra , n. 1). Les différentes
typologiesproposées sontcommodé-
ment présentéesdansP.-L.Pelet,Recherches surla métallurgieduferdansleJuravaudois,
dans Toulouse, 1982,p. 205-214;et G. Fercock,P. Fluzin,C. Coddet,Évolution et
reconstitution
dubas-fourneau, dansCompiègne, 1983,p. 37-50.Lesvestiges defourneaux des
Martys, découverts dansles scories, sontétudiés dansCl. Domergue, A. RebiscouletF.
Tollon,LesFours deréduction duferdansla Montagne Noire
(Aude)à l'époque gallo-romaine
etleursproductions, dansToulouse, 1982,p. 215-236.Depuis,quelques fourneaux ontété
enFrance,
fouillés dansle Morvan parex.[art.cit.(cf.supra, n. 15)] etenSuisse[art.cit.
(cf.supra,n. 34)] et,toutrécemment dansle Morvan encoreetenMaçonnais (1987).Les

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86 M.MANGIN

étudesde laboratoire surles fragments de paroiset les expérimentations dansdes


fourneaux imitésdes modèlesrestitués découverts en fouille,ou bien sur une
«plate-forme expérimentale», ont faitde considérables progrèsen Francedepuis
1982 aprèsles essaispratiquésen Suisse.Les matériaux utilisés,les dimensions
testées,le choixde diversparamètres, l'étudede la conduite dufeuainsiquel'analyse
des produitsobtenus,scorieset depuispeu, ferforgeable, vont permettre de
confronter des résultats aux
significatifs acquis des essais similaires réalisésdepuis
un quartde siècleen Europecentrale ou septentrionale (43).
L'étudeen laboratoire desminerais etdesvestiges
utilisés de réduction, d'affinage
ou de forgeage, n'estpas nouvelleen Suissedontla situation estcomparable à cet
égard, à celle qui règnedepuis 30 ans dans ces ou
régionsintégrées étrangères à
l'Empire romain. Les travaux du Jura vaudois sont reprisactuellement, vu,à
on l'a
Lausanne; enFrance,lesétudesduLaboratoire d'archéologie desmétaux de Nancy,
depuislongtemps, et cellesde l'Université de de
Technologie Compiègne, depuis
quelquesannées,ontportésurtout surles produits fabriqués : les épéesgauloiseset
mérovingiennes pourle premier, les armesceltiquespourle second(44).Plusieurs
archéologues ontbénéficié de l'aidede laboratoires de l'industrie, du CNRS ou des
Universités, ou ytravaillent; maisc'estseulement depuis1982à Mayenceetdepuis
1986à Nancyque des programmes systématiques ontétémisau pointen commun
pararchéologues et «scientifiques» et portent surdes sériessignificatives d'époque
romaine.Les analysesde Mayence,entre1982 et 1987, portent surles vestiges
d'unecentainede sitesdu Morvan; les centaines d'analyses de différents typesont
pourbutde définir les méthodes les mieuxadaptéesà l'étudede chaqueproblème,
spécialement dans le domainedes mineraiset de la technologie de la réduction
directe.Elles s'insèrent dans un programme européend'étudesdes scories.En

descriptions etinterprétationsdes23 fourneaux duJura vaudois parP.-L.Peleten


publiées
1973constituent encore la basedesconnaissances pource typede vestigesenGaule,eny
ajoutantlestravaux cités(cf.supra, n. 3 et33).
(43) Différents typesd'analyses portant sur60 fragments de paroisde fourneaux de
réduction sontmaintenant disponibles à Mayence [travauxde W. Birkecités(cf.supra,
n. 30)] ; lesvestiges de Bliesbrück viennent d'êtrepubliés (cf.supra,n. 41). Les expéri-
mentations systématiques de Ph. Andrieux de 1982à 1987à Beaunedansle cadred'un
programme dethèse(à soutenir à Besançon en 1988),portent sur70 réductions avecétude
desvestiges à Mayence parla Prof. I. Keesmann : cf.Ph.Andrieux, Esquissed'uneréflexion
expérimentale surl'identification
destructures dansCompiègne,
métallurgiques, 1983, p. 51-66.
Unebibliographie récente surlesexpérimentations européennes,commencées dès 1960en
Bohême, estdisponible dansOFFA,1983.
(44) Cf.plusieurs articlesd'A. France-Lanord dansRevueHist.Sidérurgie, de 1960à
1964; Ed. Salin,La civilisation mérovingienne, III, Lestechniques(Paris,1957),p. 1-115;
Ed. Salin et A. France-Lanord, Le ferà l'époquemérovingienne, Étudetechnique et
archéologique (Paris,1963); L. Uran,Observations surlesépéesceltiques
métallographiques
enfer,dansActes ducolloque surlesAgesduferenFrance nonméditerranéenne, Angouléme,
18-20mai1984,Aquitania , suppl.1 (Bordeaux, 1986),p. 229-308.

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LESMINESETLAMÉTALLURGIE
DUFERENGAULEROMAINE 87

liaisonavec Mayence,des programmes régionaux ontété misen place en France


(Franche-Comté par ex.) et,dernièrement, regroupés autourdes deuxlaboratoires
de Nancy.La constitution d'unfichier général sur lesmines etla métallurgie
antiques
à Besançon,a permisd'intégrer dansl'ordinateur du Centrede Recherches Pétro-
et
chimiques Géologiques Nancyde les résultats publiés(et hétérogènes) des
analyses anciennes,parallèlement à la saisie des données des de
analyses produits
de sitesen coursd'études(45).Quelquesautresprogrammes portantsurdes zones
ou des sitesprécissonten coursdansplusieurs centresde recherches en France;
et des collaborationss'esquissent. Mais les travaux archéométriques associésà
l'archéologieconcernantle fersont encore bien limitésen comparaison ceuxqui
de
portent surd'autresmétaux comme le
l'argent, plomb et en généralles alliagesde
bronze(46).Sontnéanmoins déjà disponibles des résultatsarchéométriques de plus
en plusnombreux dontl'interprétation pararchéologues et scientifiques,
en étroite
collaboration,devraitpermettre d'enrichir les problématiques propresà chaque
disciplineet de mieuxcomprendre uneactivité complexeet diversifiée des Gaules
romaines.

: unerégionminière
La Gauleromaine etmétallurgique ?
importante
Cet aperçudes travaux
en courssurle terrain
à leurpremier stade(l'inventaire)
ne peutaborderlesproblèmes de chronologie
interneà la périoderomaine, a fortiori
les questions
de continuité
et de discontinuité
en amontet en aval(47).Il en estde

(45) Le programme européen d'analyses de scories,coordonné par I. Keesmann à


Mayence, estprésenté dansArcheologické Rozhledy , 34 (1982),Communication du CSA,
n°28,p. 79-80.Nancy disposed'unnouveau laboratoired'archéologie desmétaux dirigépar
Cl. Forrières; lesanalyses sonteffectuéesauCRPGdeNancy- Vandeuvre sousla directionde
A. Ploquin.Plusieurs centainesd'analyses d'unevingtaine de sites,de la Francede l'Est
surtout,maisdeplusieurs périodeshistoriques,sontdisponibles ouencours. Oncitera unseul
exemple d'étude desscories dupointdevuetypologique : A. Bouthier etB. Velde,Contri-
bution à l'étude de scories de raffinage defergallo-romain de la Puisaye dans
nivernaise,
Compiègne, 1983 , p. 67-84.
(46) Mêmepourlesobjetsde musée, lestravaux sontrelativement récents: cf.pourla
bibliographie : J.Hours(dir.),Recherches gallo-romaines, I, Laboratoirede recherche des
Musées deFrance (Paris,1985),etM.Mangin, Matériaux etméthodes detravaildesbronziers
d'Alésia,l'apport d'analyses récentes
, dansMélanges J.-B.ColbertdeВeaulieu,Paris,1987,
p. 597-614.
(47) Des fourneaux deréduction desdistricts
miniers ontétédatésenSuisse, enBelgique
[art.cit.(cf.supra , n. 33)], dansla Montagne Noire,le Morvan etle Berry. Lesateliersde
villaset en agglomérations sontmieuxdatés,parexemple dansla Nièvre, en Lorraine
(Bliesbrück), enArmorique (Quimper-Kermoisan), enBourgogne à AlésiaetMâlain, etc.La
chronologie d'A.Grenier concernant duIers. au Bas-Empire
l'évolution està réétudier
: il y
a desrythmes nettement perceptibles bienmisenvaleur
parfois, auxMartys, dansle pays
d'Entre-Sambre-et-Meuse, danslesagglomérations citéesenFrance. LesateliersduIVes. sont
peunombreux ; l'époquemérovingienne estreprésentée ; maisil y a de grands décalages
régionaux etdesdifférences entre
grands etexploitations
districts disperséesetenhabitat.

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88 M.MANGIN

mêmepour l'étudedes objetsfabriqués. À la différence de l'Âge du Fer, les


productions d'époqueromaine, sontsansintérêt esthétique.Qu'ils'agissedeslingots
ou de l'outillage agricoleou urbain,le fer,dontl'usagese développeconsidérable-
mentdès la Tène finale(le volumede métaldans un murusGallicuspeutêtre
étonnant), n'a pas étéétudiécommeil le mériterait, au moinsen France.En effet,
si la périodeprotohistorique une
peutprésenter bibliographie honorable, il n'enn'est
pas de même de l'époqueromaine où seulsquelques travaux et expositions peuvent
êtrementionnés pour les années récentes (48). La microtoponymie minièreet
métallurgique balbutie: un articleimportant pose le problème de l'âgedes topony-
meset de leurorigine; la confrontation entrenomsde lieuxet sitesattestés surle
terrain dansle Morvan-Auxois (étudeportant sur 200 cas) fournit des indications
intéressantes surl'apportet les limitesde cettediscipline : maniéeavecprudence,
elle peutservir utilement à orienter la recherche de nouveauxsitesdansune zone
productive déjà définie.En Franche-Comté, où l'enquêtea portésur plus d'un
millierde communes, c'estsurtout l'importance de la métallurgie modernequi est
confirmée ; elle a souventmasquéle travailantique(49).
Les Gaules,commela Bretagne, étaientconnuespour l'importance de leurs
ressources en ferparles textesantiqueset,pourle Midi,parl'épigraphie. Aidéspar
des travauxanciens,remarquables parfoispourl'époquede leurpublication, les
recherches archéologiques récentes confirment l'importance, tropsouventminorée
dansles manuelsau profit de l'étainbretonou du cuivreet de l'or ibériques, non
seulement des ressources minérales aisémentexploitables en surfaceou par des
travauxpeu profonds, mais aussi le caractèresystématique de l'exploitation de
réserves troplimitées pourmériter de figurer surles cartesgéologiques ou les fiches
des centresrégionauxdu Bureaude Recherches Géologiqueset Minières.Cette
exploitation futmultiforme etdiffuse ; elleétaitplusfacileque pourd'autresmétaux
exigeant des travaux souterrains commele plombargentifère ou les filonspolymé-
talliquesdesAlpesou desVosges.Commencéedès l'Âgedu Fer,cetteexploitation
s'estdéveloppée partout pourfournir le ferà unepopulation nombreuse quidotales
Gaulesd'un équipement urbainet ruralconsidérable parl'intermédiaire d'artisans

(48) Cf.parex. H.-M.Von Kaenel,Ein Depotfund von16 doppelpyramidenförmigen


Eisenbarren in Schwadernau BE, dansArchéologie suisse4 (1981),p. 15-21.Les fouilles
livrent
récentes des fiches de murusGallicus en nombre croissant Côted'Or,
(Vertault,
Rouveroy, Belgique...). La continuitéentre lesdécouvertes précocesdel'ÂgeduFeretcelles
desoppida de La Tènefinale ou de l'époqueaugustéenne n'estpascourante ; cf.Communi-
cationde M. Mangin au colloquede Prague, oct.87. Peude travaux le mobilier
étudient
(recherchesdeH. Masurel surla serrurerie) ; desexpositions maintenant
intègrent la période
romaine: ensusduCat.«Dela Moselle à la Sarre»,citonsH. Meyer, enferà l epoque
L'Objet
gallo-romaine, dansCat.«LesArtsdu métalgallo-romains en Ile-de-France»
(Muséede
Meudon, 1985),p. 202-206.
(49) Cf.Ch. Peyre,Le ferà Minot( Côted'Or): minesminières etferriers,
etpseudo-
toponymie de la mine,dans Toulouse, 1982,p. 157-177 ; M. Mangin,W. Birkeet I.
Keesmann, op.cit.(cf.supra, n. 25).

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DUFERENGAULEROMAINE
LESMINESETLAMÉTALLURGIE 89

maîtrisantleurartdepuislongtemps. Il y eutdes districts miniersrelevantde l'État


ou desCités,c'estcertain; l'archéologie à défautde textesou d'inscriptions ne peut
à cetégardqu'apporter des documents d'interprétation aléatoire la
pour plupart des
zones(50). Mais la production, pourl'essentiel, semble tropdispersée, en milieu
ouvertcommeen villaset agglomérations, pour qu'elle ne témoignepas d'une
exploitationlibrede contrôledirectde l'administration pourles besoinslocaux.Il
faudraitévidemment étudier de la
l'approvisionnement première arméede l'Empire
surle Rhinet la circulation des productions de régionscommecellesde l'Yonne
ou de la Lorraine.Les Gaulesconstituent en fait,dansle domainede l'Histoire des
Scienceset des Techniques, encorelargement neufpourl'Antiquité, un champde
recherche d'autantplusouvertqu'il peutbénéficier des progrès obtenusen Europe
centraleetseptentrionaledepuis30 ans(51).Les productions gauloisestrouveraient
ainsila place qui leurrevientsurla cartedes productions minérales du Monde
romainoù ellesn'apparaissent jusqu'ici,spécialement pourles régionsactuellement
françaises,qu'à travers
une documentation vieillieet lacunaire.
Les Gaules,pourle fercommepourleursautresressources minérales,ontutilisé
largement à leurprofitdes réservesimportantes mais - saufexceptions- trop
disperséespourjustifier une exploitation systématique par l'État ou sous son
contrôledirect,commece futle cas pourla Péninsuleibérique(52).

Université
de Franche-Comté
, Besançon. MichelMangin.

(50) Le pointde la question estprésenté parH. Cleere,art.cit(cf.supra , n. 10),etR.


art.cit.,(cf.supra
Sablayrolles, , n. 9) dontl'interprétation de celleproposée
diverge parA.
Grenier; cf.M. Mangin, art.cit.(cf.supra, n.9). Peut-on desdomaines
envisager impériaux
ou de citédansla Montagne Noire,l'Yonne,la Lorraine, le Morvanou mêmechezles
Namnètes d'Armorique, cf.P. Galliou, Minesetmétaux dansl'Ouestde la Gaule, dans
Toulouse, 1982,p. 21-32(p. 28) ?
(51) La synthèse publiée dansBRGKsurla Germania Magnadatede 1964etla thèseen
Tchèque de R. Pleiner, de 1958!
(52) Cf.P. Petit,La Paixromaine, Nouvelle Clio,9 (Paris,1967),p. 328-333et L.
Harmand, L'Occident romain (Paris,1970),p. 389-394.
NB. - Nousn'avons puutiliser lesActesduXXIIIeColloqueCaesarodunum, Paris,sous
: Les Mineset la Métallurgie
presse en Gauleet dansles provinces voisines. Quelques
communications apportent des éléments nouveaux à la cartearchéologique du fer,en
pourle Maine-et-
particulier Loire(J.-P.Arnaud), le Berry(H. Barbe)etla Touraine (J.-P.
Couderc etP. Audin).

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