Vous êtes sur la page 1sur 120

REPUBLIQUE TUNISIENNE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE
UNIVERSITE DE MONASTIR
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE LA SANTE DE
MONASTIR

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention de la licence appliquée en


Physiothérapie

Intérêt du concept global de l’épaule (CGE) dans la prise en


charge de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs

Réalisé par : Imen Maghrebi


Encadré par : Jury :
Pr. Ag. Sana Salah Pr. Ag. Jamel Saad
Mme Ibtissem Chouchane Mme Asma Mahjoub

Année universitaire : 2018/2019


Je dédie ce travail :

À mes très chers parents Ali Maghrebi et Fathia Nbili

Tous les mots du monde ne sauraient exprimer le profond amour que je vous porte, ni
l’immense respect et gratitude que je vous témoigne pour tous les efforts et les sacrifices que
vous n’avez jamais cessé de consentir pour mon instruction et mon bien-être. Sans vous, je ne
serais pas là où je suis aujourd’hui.
Durant toutes mes années d’études, vous avez cru en moi. Vous m’avez témoigné votre
tendre amour; vous avez toujours été à mes côtés pour m’écouter, me soutenir, me
réconforter, me conseiller et m’encourager. Vous êtes ma source de force, j’éprouve tout le
bonheur et la fierté d’être votre fille J’espère avoir répondu aux espoirs que vous avez fondés
en moi.
Que ce modeste travail soit un début de mes récompenses envers vous. Puisse le bon Dieu
vous accorder bonne santé, bonheur et longue vie…

À ma chère sœur Emna Maghrebi et mon cher frère Mohamed Amine Maghrebi

Pour l’amour, dont vous m’avez toujours entouré, pour votre support et encouragement sans
limites, et pour tous les efforts que vous avez déployés à notre famille. Je ne pourrai rêver
avoir meilleur frère et sœur. Que ce travail soit le témoignage de mes sincères sentiments,
mon profond attachement et mon grand amour. Que Dieu vous protège et vous procure joie
et bonheur.

À ma chère amie Wissal Hedhli

Tu es vraiment quelqu’un de bien et je suis contente de te connaitre. Même si tu es loin de


moi mais à chaque fois que j’ai eu besoin de l’aide, tu as su répondre présente. Tu m’as
accompagné dans toutes les étapes de cette année, tu m’as écouté et m’as apporté des
conseils si précieux. Que Dieu te garde et t'accorde tout le bonheur et le succès du monde.

À mes amies que j’aime

Hela et Oumayma, vous étiez toujours présentes dans mon cœur et mes pensées malgré les
distances et l’absence que la vie nous a imposées.

Najla, Wejdene,Oumaya,Nour, pour tous les beaux souvenirs que nous avons vécus
ensemble, pour les fous rires et pour les moments simples qui sont devenus inoubliables
grâce à vous. Notre amitié est l’une des choses que je ne veux jamais voir changer.

Je vous souhaite tous une vie couronnée de réussite et de bonheur.

À mes cousines Yassmine Naffouti et Chaima Nbili

Vous n’êtes pas simplement mes cousines mais vous êtes de vraies sœurs sur lesquelles je
peux toujours compter. Je tiens à vous remercier infiniment pour votre support et votre
amour.

Je dédie ce travail aussi à tous les membres de ma grande famille paternelle et maternelle
tout en espérant vous honorer.
Je tiens à remercier Dr Salah Sana, professeur en médecine physique et
réadaptation au CHU Fattouma Bourguiba de Monastir d’avoir accepté de
diriger ce travail, pour les efforts considérables qu’elle a fourni et pour ses
conseils pleins de sens qui ont contribué à augmenter ma réflexion.

Je souhaite également exprimer ma profonde reconnaissance à Mme


Chouchene Ibtissem, professeure paramédicale principale en kinésithérapie à
l’école supérieure des sciences et techniques de la santé de Monastir, pour sa
patiente disponibilité, sa gentillesse, sa compréhension et son orientation qui
ont constitué un bon apport afin de mener à la réalisation de ce travail.

Je tiens aussi à remercier mes enseignants et moniteurs kinésithérapeutes


durant ces trois années d’étude supérieurs: Mme Chouchene Ibtissem,
Mme Mahjoub Asma, Mr Dimassi Bassem, Mr Kileni Imed, Mr Kassab Foued
et Mr Hamdi Ablelghaffar.

Qu’il me soit permis de leur dévouer mes sincères respects et reconnaissances


pour leur droiture et leurs compétences qui resteront pour moi un exemple à
suivre durant toute ma carrière professionnelle.

Je tiens à remercier également tous mes enseignants, les médecins physiques :


Dr Zohra Ben Saleh Frih, Dr Sana Salah, Dr Houda Migaou, Dr Anis Jalled, Dr
Soumaya Boudokhane , Dr Wassia Kossomtini, Dr Iheb Hadj Youssef, Dr
Mouna Sghir et Dr Wafa Said Lahmar. Pour leurs efforts et disponibilités
durant ces trois années d’études supérieures.

Aux membres du jury


Dr Saad Jamel et Mme Mahjoub Asma
Vous nous avez honorés d’accepter avec grande sympathie de siéger parmi
notre jury de mémoire. Veuillez trouver en ce travail nos vifs remerciements et
l’expression de notre grand respect.

Merci à tous les kinésithérapeutes de CHU Fattouma Bourguiba et des cabinets


privés (Abir Boujemai, Mohamed Salah Belguith, Ikram Ben Nejma, Oumaima
Azouz) pour leurs conseils et pour m’avoir permis de participer à la mise en
place et la réalisation d’un nouveau protocole de rééducation.
Sommaire

SOMMAIRE

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PATIENTS ET MÉTHODES ................................................................................................. 3

A. Patients ............................................................................................................................... 3

I. Population d’étude ........................................................................................................... 3

II. Critères d’inclusion ........................................................................................................ 3

III. Critères de non inclusion .............................................................................................. 3

B. Méthode ............................................................................................................................. 3

I. Type de l’étude ................................................................................................................ 3

III. Méthode d’évaluation ................................................................................................... 4

II. Paramètres d’évaluation ................................................................................................. 8

III. Protocole de rééducation ............................................................................................... 8

1. Les objectifs de la rééducation .................................................................................... 8

2. Les principes de la rééducation ................................................................................... 9

3. La prise en charge ....................................................................................................... 9

3.1. La méthode conventionnelle ............................................................................... 11

3.1.1. La physiothérapie antalgique ....................................................................... 11

3.1.2. Prise de conscience et rééducation posturale ............................................... 11

3.1.2.1. Prise de conscience des attitudes vicieuses ........................................... 12

3.1.2.2. Correction des troubles posturaux ......................................................... 12

3.1.3. La mobilisation passive................................................................................ 12

3.1.3.1. Mobilisation passive analytique ............................................................ 13

3.1.3.2. Mobilisation passive globale ................................................................. 13

3.1.4. La récupération de la mobilité active ........................................................... 13

3.1.4.1. La mobilisation active ........................................................................... 13


Sommaire

3.1.4.2. Récupération de la force musculaire ..................................................... 13

3.1.5. Reprogrammation neuromusculaire en chaîne cinétique fermée ................. 14

3.1.6. Education thérapeutique............................................................................... 14

3.1.7. Auto-rééducation .......................................................................................... 14

3.2. Le concept global de l’épaule « CGE » .............................................................. 15

3.2.1. Récupération des amplitudes articulaires passives ...................................... 15

3.2.1.1. Récupération de la flexion scapulo-humérale (SH) par la correction du


décentrage antéro-supérieur ............................................................................... 15

3.2.1.2. Récupération de l’abduction et des rotations par la correction du spin en


rotation médiale .................................................................................................. 16

3.2.1.3. Récupération des amplitudes articulaires par la mobilisation passive .. 17

a. Mobilisation passive en rotation latérale .................................................... 18

b. Mobilisation passive en abduction ............................................................. 19

c. Mobilisation passive en flexion avec travail de la bascule latérale de la


scapula ............................................................................................................ 19

d. Mobilisation passive en Cross arm ............................................................. 20

3.2.2. Récupération de la mobilité acromio-claviculaire et scapulo-thoracique .... 21

3.2.2.1. Récupération de la mobilité acromio-claviculaire ................................ 21

3.2.2.2. Récupération de la mobilité scapulo-thoracique ................................... 21

3.2.2.3. Récupération de la mobilité scapulo-thoracique et acromio-claviculaire


............................................................................................................................ 22

3.2.3. Intégration fonctionnelle des deux articulations scapulo-humérale et scapulo-


thoracique ............................................................................................................... 23

3.2.4. Levée de tension et étirement des structures postérieures ........................... 24

3.2.4.1. Technique de levée de tension .............................................................. 24

a. Levée de tension du petit pectoral ............................................................. 25

b. Levée de tension du grand pectoral ............................................................ 26


Sommaire

c. Levée de tension du grand rond ................................................................. 26

d. Levée de tension du grand dorsal .............................................................. 27

e. Levée de tension du trapèze supérieur ....................................................... 27

f. Levée de tension de l’élévateur de la scapula ............................................ 28

3.2.4.2. Etirement des structures postérieures .................................................... 29

3.2.5. Rééquilibrage musculaire ............................................................................. 29

3.2.5.1. Tonification des rotateurs latéraux par électrostimulation .................... 30

3.2.5.2. Travail actif contre résistance des rotateurs latéraux ............................ 31

3.2.6. Restauration de la force de compression ..................................................... 32

3.2.7. Travail des muscles du plan postérieur ....................................................... 33

3.2.8. Reprogrammation neuromusculaire en chaîne cinétique fermée ................. 34

3.2.8.1. Sollicitation proprioceptive de la coiffe des rotateurs et du trapèze


inférieur en CCF ................................................................................................. 34

3.2.8.2. Sollicitation proprioceptive du dentelé antérieur et du trapèze inférieur en


CCF .................................................................................................................... 36

3.2.8.3. Travail avec ballon de Klein ................................................................. 36

3.2.9. La mise en place de l’auto-rééducation et sevrage de la rééducation .......... 37

RESULTATS .......................................................................................................................... 39

I. Caractéristiques sociodémographiques de la population ............................................... 39

II. Etude évaluative des variables d’étude ........................................................................ 40

1. Evolution de la douleur ............................................................................................. 40

1.1. Evolution de la douleur chez le groupe B........................................................... 40

1.2. Evaluation comparative entre les deux groupes ................................................. 41

2. Evolution de la mobilité articulaire de l’épaule ........................................................ 43

2.1. Evolution de la mobilité passive analytique (scapulo-humérale) ....................... 43

2.1.1. Evolution de la mobilité passive scapulo-humérale dans le groupe B......... 44

2.1.2. Evaluation comparative entre les deux groupes ........................................... 45


Sommaire

2.2. Evolution de la mobilité passive globale de l’épaule ......................................... 46

2.3. Evolution des amplitudes du C-Test et du Cross-arm Test. ............................... 47

2.3.1. Le C-Test ..................................................................................................... 47

2.3.2. Le Cross-arm Test ........................................................................................ 49

3. Evolution de la force musculaire ............................................................................... 50

4. Evolution de la fonction ............................................................................................ 52

DISCUSSION ......................................................................................................................... 53

CONCLUSION ....................................................................................................................... 60

BIBLIOGRAPHIE .....................................................................................................................

LISTE DES ANNEXES .............................................................................................................

ANNEXES ...................................................................................................................................
Liste des abréviations

LISTE DES ABREVIATIONS

CGE : Concept global de l’épaule


TCR : Tendinopathie de la coiffe des rotateurs
T. Marc : Thierry Marc
EVA : Echelle visuelle analogique
SH : Scapulo-humérale
ST : Scapulo-thoracique
AC : Acromio-claviculaire
F : Flexion
E : Extension
ABD : Abduction
ADD : Adduction
RE : Rotation externe
RI : Rotation interne
ID : Inclinaison droite
IG : Inclinaison gauche
R1 : Rotation en position 1
TATM : Tragus-Acromion-grand Trochanter-Malléole externe
H : Homme
F : Femme
Liste des figures

LISTE DES FIGURES


Figure 1: Position de départ : bras à 20° d’abduction .............................................................. 16

Figure 2: Position d’arrivée : bras en flexion ........................................................................... 16

Figure 3: Correction du décentrage en spin position de départ ................................................ 17

Figure 4: Correction du décentrage en spin Position d’arrivée en rotation médiale ................ 17

Figure 5 : Mobilisation en rotation latérale position de départ. ............................................... 18

Figure 6: Mobilisation en rotation, latérale, position d’arrivée. ............................................... 18

Figure 7: Mobilisation en abduction position de départ. .......................................................... 19

Figure 8: Mobilisation en abduction, Position d’arrivée. ......................................................... 19

Figure 9: Mobilisation en flexion de de l’épaule avec bascule latérale de la scapula position de


départ. ....................................................................................................................................... 20

Figure 10: Mobilisation en flexion de de l’épaule bascule latérale de la scapula position


d’arrivée. .................................................................................................................................. 20

Figure 11: Mobilisation passive en cross-arm, position de départ ........................................... 20

Figure 12: Mobilisation passive en cross-arm, position d’arrivée ........................................... 20

Figure 13: Mobilisation de l’articulation acromio-claviculaire ............................................... 21

Figure 14: Mobilisation de la ST, position de départ. .............................................................. 22

Figure 15: Mobilisation de la ST, position d’arrivée. .............................................................. 22

Figure 16: Manœuvre du Tilt postérieur, position de départ, vue de profil ............................. 23

Figure 17: Manœuvre du Tilt postérieur, position d’arrivée, vue de profil. ............................ 23

Figure 18: Manœuvre du Tilt postérieur position de départ, vue de face. ............................... 23

Figure 19: Manœuvre du Tilt postérieur, position d’arrivée, vue de face. .............................. 23

Figure 20: Travail du schéma d’élévation, en actif aidé, position de départ. .......................... 24

Figure 21 : Travail du schéma d’élévation, en actif aidé, position d’arrivée. .......................... 24

Figure 22: Levée de tension du petit pectoral. ......................................................................... 25

Figure 23: Levée de tension du grand pectoral. ....................................................................... 26


Liste des figures

Figure 24: Levée de tension du grand rond. ............................................................................. 26

Figure 25: Levée de tension du grand dorsal. .......................................................................... 27

Figure 26: Levée de tension du trapèze supérieur. ................................................................... 28

Figure 27: Levée de tension de l’élévateur de la scapula. ........................................................ 28

Figure 28: Levée de tension des structures postérieures. ......................................................... 29

Figure 29: Emplacement des électrodes pour la tonification de l’infra-épineux. .................... 31

Figure 30: Travail actif contre résistance élastique des rotateurs latéraux............................... 31

Figure 31: compression articulaire manuelle, bras du patient à l’horizontale.......................... 33

Figure 32: Compression articulaire manuelle, bras du patient au zénith. ................................ 33

Figure 33: Travail des muscles du plan postérieur, position de départ. ................................... 34

Figure 34: Travail des muscles du plan postérieur, position d’arrivée. ................................... 34

Figure 35: Sollicitation de la coiffe des rotateurs et du trapèze inférieur en CCF. .................. 35

Figure 36: Sollicitation du dentelé antérieur et du trapèze inférieur en CCF.......................... 36

Figure 37: Travail proprioceptif avec ballon de Klein. ............................................................ 37

Figure 38: Evolution de la douleur selon le sous score de Constant dans le groupe B ............ 41

Figure 39: Evolution de la moyenne de la douleur selon l’EVA dans les deux groupes. ........ 42

Figure 40: Evolution de la moyenne de la douleur selon le SSC dans les deux groupes. ........ 43

Figure 41: Evolution des amplitudes en antépulsion dans le groupe B. .................................. 44

Figure 42: Evolution des amplitudes en abduction dans le groupe B. ..................................... 44

Figure 43: Evolution de la moyenne des amplitudes passives scapulo-humérales dans les deux
groupes. .................................................................................................................................... 46

Figure 44: Evolution du gain de la mobilité articulaire passive globale de l’épaule dans les deux
groupes A et B. ......................................................................................................................... 47

Figure 45: Evolution de la moyenne des amplitudes dans le C-Test pour les deux groupes. .. 48

Figure 46: Evolution de la moyenne des amplitudes en Cross-arm Test dans les deux groupes.
.................................................................................................................................................. 50

Figure 47: Evolution de la moyenne de la force musculaire dans le groupe A. ....................... 51


Liste des figures

Figure 48: Evolution de la moyenne de la force musculaire dans le groupe B. ....................... 51

Figure 49: Evolution de la moyenne du score de constant pour les deux groupes A et B. ...... 52
Liste des tableaux

LISTE DES TABLEAUX


Tableau I: La stratégie thérapeutique ....................................................................................... 10

Tableau II: Les caractéristiques sociodémographiques des patients du groupe A ................... 39

Tableau III: Les caractéristiques sociodémographiques des patients du groupe B .................. 40

Tableau IV: Evolution de la douleur selon l’EVA dans le groupe B. ...................................... 40

Tableau V: Evolution de la douleur selon le SSC dans le groupe B ....................................... 41

Tableau VI: Evolution de la moyenne de la douleur de l’épaule dans les deux groupes ......... 42

Tableau VII: Evolution de la moyenne de la douleur selon le sous score de Constant dans les
deux groupes ............................................................................................................................ 43

Tableau VIII: Evolution des amplitudes articulaires de la scapulo-humérale dans le groupe B


.................................................................................................................................................. 44

Tableau IX: Evolution de la moyenne des amplitudes articulaires de la scapulo-humérale dans


les deux groupes ....................................................................................................................... 45

Tableau X: Evolution de la moyenne du gain d’amplitude articulaire de la scapulo-humérale


dans les deux groupes ............................................................................................................... 45

Tableau XI: Evolution de la moyenne de la mobilité passive globale de l’épaule dans le groupe
A. .............................................................................................................................................. 46

Tableau XII: Evolution de la moyenne de la mobilité passive globale de l’épaule dans le groupe
B. .............................................................................................................................................. 47

Tableau XIII: Evolution des amplitudes du C-Test chez les patients du groupe B.................. 48

Tableau XIV: Evolution des amplitudes du Cross-arm Test dans le groupe B. ....................... 49

Tableau XV: Evolution de la moyenne de la force musculaire dans les deux groupes. .......... 50

Tableau XVI: Evolution du score de constant en moyenne pour les deux groupes ................. 52
Introduction

INTRODUCTION

u sein des troubles musculo-squelettiques, c’est l’épaule qui présente les

A pathologies dont les séquelles sont les plus importantes. En effet les
douleurs de l’épaule constituent un motif de consultation fréquent en
médecine générale après celles du rachis et du genou. [1]

Une enquête épidémiologique a été menée par une équipe des médecins physiques
tunisiens, au sein du service de Médecine Physique et de Réadaptation Fonctionnelle au Centre
Hospitalo-universitaire de Monastir durant une période de 5 ans (2004 - 2008). A l’issue de
cette étude, les auteurs ont conclu que l’épaule douloureuse constitue un pourcentage important
(21,3%) des pathologies musculo-squelettiques dégénératives (35,8%) et que parmi ces 453
patients présentant une épaule douloureuse, 346 (76,4%) patients souffraient d’une
tendinopathie de la coiffe des rotateurs (TCR). [2]

En effet, les TCR sont dues généralement à une diminution de l’espace sous-acromial
par perte de la fonction des muscles de la coiffe, ce qui peut avoir comme conséquence une
inflammation concomitante de la bourse sous-acromiale ou une irritation supplémentaire des
fibres du tendon du supra-épineux [3]. Ce qui est responsable des douleurs à l'épaule ayant un
impact majeur sur la fonction et la qualité de vie [4]. Ces atteintes se révèlent un problème très
coûteux puisqu'elles induisent des absences répétées au travail associées à des compensations
financières dans 16% à 30% des cas. [5]
La prise en charge kinésithérapique de cette pathologie dégénérative a une place
prépondérante, son efficacité et son importance progressent du jour en jour depuis des années.
En 1962 R. Sohier a proposé « les voies de passage » de l’épaule, qui consistent à un recentrage
actif en abaissement de la tête humérale avec sollicitation des muscles adducteurs extrinsèques
(grand pectoral et grand dorsal) dans un mouvement actif volontaire afin d’éviter
l’hyperpression sous acromial. [6]
En 1980, Revel à déduit que le travail des abaisseurs permet de s’opposer à l’ascension de la
tête humérale (décentrage), d’où la rééducation a reposé depuis sur le travail des abaisseurs.
Les termes de décoaptation, de recentrage dynamique ont été utilisés aussi pour la qualifier. [7]
La prise en charge classique d’une TCR, certes améliore les douleurs, les amplitudes
articulaires et la force musculaire, mais il s’est avéré que cette amélioration nécessite une
longue durée et que dans la majorité des cas les douleurs récidivent. [8].

Page 1
Introduction

Il s’agit en fait d’un cercle vicieux autoentretenu entre douleurs et limitations articulaires. Un
traitement de la cause et non seulement de la symptomatologie est nécessaire pour le rompre.
Au cours des 30 dernières années, de nombreux travaux de biomécanique ont mis en
évidence des dysfonctionnements de l’articulation scapulo-humérale (SH) et la connaissance
de la physiopathologie qui a permis de faire évoluer les protocoles de rééducation, dont
l’objectif commun est la récupération fonctionnelle de l'épaule pathologique via l'obtention
rapide d'une épaule indolore, mobile et stable.[9]
A cette fin Thierry Marc (T. Marc) a développé un nouveau protocole de rééducation
appelé « le Concept Global de l’Epaule (CGE) » qui s’adapte avec chaque patient en fonction
de sa pathologie et des données recueillis par l’examen clinique.
T. Marc a prouvé que la diminution de la mobilité est secondaire à des perturbations de la
cinématique scapulo-humérale appelées décentrages scapulo-humérales, et a montré aussi que
ces défauts étaient associées aux signes de conflits et de tendinopathies dont la correction
permet une nette diminution de ces signes. [9]
Ce protocole prend l’épaule dans sa globalité, il consiste dans un premier temps à une analyse
très précise des pertes d’amplitudes scapulo-huméraux, des défauts de la cinématique articulaire
puis une correction de ces défauts. Ensuite une rééquilibration musculaire (relâchement des
rotateurs médiaux et tonification des rotateurs latéraux), développement de la force de
compression et travail proprioceptif afin de pérenniser la correction et obtenir des résultats
stables dans le temps. D’où cette rééducation s’oppose à la classique rééducation des abaisseurs.
[10]
L’objectif de ce protocole est de faire régresser la symptomatologie constituée de
douleur, raideur et perte de force, mais surtout d’essayer d’enrayer le processus
physiopathologique pour ralentir le vieillissement de l’épaule et minimiser les risques de
récidive. [11]

L’objectif spécifique de ce projet est d’étudier l’efficacité du concept CGE dans la


prise en charge kinésithérapique de la TCR, et ceci par l’amélioration de la douleur, la
récupération rapide des amplitudes articulaires, le rééquilibrage musculaire et une
stabilisation complète afin de retrouver une épaule fonctionnelle et minimiser les risques de
récidive.

Page 2
Patients et méthodes

PATIENTS ET MÉTHODES
A. Patients

I. Population d’étude

Cette étude concerne deux groupes de patients présentant une tendinopathie de la coiffe des
rotateurs confirmé cliniquement et/ou par un examen échographique et adressés pour une
rééducation fonctionnelle.

II. Critères d’inclusion :


Age supérieur ou égale à 20 ans.

Patient présentant une TCR confirmée cliniquement et/ou par un examen échographique.

Patient atteint d’une TCR dégénérative en premier épisode en dehors de la phase aigue.

Patient motivé et coopérant, ayant donné son consentement oral pour cette étude.

III. Critères de non inclusion :

Une TCR dans la phase aigue.

Rupture ou calcification de l’un des tendons de la coiffe des rotateurs.

Patient ayant reçu une infiltration intra-articulaire de corticoïde sur l’épaule atteinte.

Patient ayant reçu une chirurgie de l’épaule atteinte.

Patient non coopérant.

Incapacité physique ou trouble mental pouvant gêner la réalisation du travail.

B. Méthode

I. Type de l’étude

Il s’agit d’une étude prospective comparative réalisée sur une période de quatre mois allant de
Décembre 2018 à Mars 2019 au sein du service de médecine physique et réadaptation
fonctionnelle du CHU Fattouma Bourguiba de Monastir, et au sein de deux cabinets privés de
kinésithérapie à Monastir et à Ben Arous.

Les patients étaient répartis d’une façon aléatoire en deux groupes:

Page 3
Patients et méthodes

 Groupe A : Groupe de contrôle qui a bénéficié d’une rééducation conventionnelle.

 Groupe B : Groupe expérimental qui a bénéficié d’une rééducation par le concept global de
l’épaule (CGE) de Thierry Marc.

III. Méthode d’évaluation [1]

Tous nos patients ont bénéficié d’un dossier kinésithérapique complet avant et après la
rééducation. (Annexe 1)

1. Anamnèse

L’anamnèse au moyen des simples questions permet d’identifier le patient (son âge, son statut
professionnel, sport ou activités de loisirs, son coté dominant et son coté atteint), la plainte du
patient et son motif de consultation, l’histoire de la maladie et les antécédents. Il présente un
temps capital de la prise en charge qui doit être minutieux et détaillé.

2. Bilan de la douleur

Nous avons évalué la douleur au début, après les premières séances et à la fin de la prise en
charge. Évaluant dans un premier temps les caractéristiques subjectives de la douleur
(localisation, irradiation, type, horaire, fréquence, mode d’installation…). Dans un deuxième
temps nous avons évalué l’intensité de la douleur à l’aide d’une échelle visuelle analogique
(EVA) (Annexe 2) et le sous score douleur de constant (SSC) (Annexe 3). Cela nous a permit
d’apprécier l’efficacité de notre intervention thérapeutique.

3. Inspection et bilan morphostatique

Il s’agit d’une appréciation générale qui nous permet de détecter une déformation, une attitude
antalgique ou un éventuel trouble cutané, trophique ou circulatoire, un trouble de la
morphologie scapulaire ou rachidienne.

Bilan morphostatique :
 Dans le plan frontal :
 Vue de dos :

- Evaluation de l’équilibre scapulaire : à la recherche d’une surélévation ou abaissement de la


scapula.

Page 4
Patients et méthodes

- Evaluation de la symétrie scapulaire : à la recherche d’une abduction, adduction ou sonnette


de la scapula.

- Evaluation de la symétrie de l’axe du corps et l’angle thoraco-brachio-abdominal : à la


recherche d’une scoliose structurale ou attitude scoliotique.

 Vue de face :
- Appréciation de l’obliquité de la clavicule.
 Dans le plan sagittal :
- Appréciation de l’organisation générale sur une ligne dite « TATM » : à la recherche d’une
projection antérieure ou postérieure.
- Appréciation de l’équilibre du rachis : à la recherche d’une hypercyphose dorsale.

4. Bilan des mensurations

Cet examen nous permet d’apprécier la longueur d’une cicatrice et de suivre l’évolution d’un
œdème par la mesure à l’aide d’un mètre à ruban.

5. Bilan articulaire

 Qualitatif : nous avons réalisé une mobilisation passive des articulations de l’épaule, de
l’articulation sus jacente (rachis cervicale) et sous jacente (le coude), pour apprécier la
fluidité et la liberté du mouvement, la recherche d’un blocage, craquement, ressaut, une
raideur, une dyskinésie scapulaire et l’accompagnement du moignon.

 Quantitatif : nous avons réalisé une mesure comparative de la mobilité articulaire globale
de l’épaule en passif à l’aide d’un goniomètre. Pour la mobilité scapulo-humérale nous nous
sommes concentrés sur les secteurs : antépulsion et abduction. Ainsi nous avons évalué les
amplitudes du C-Test et du Cross arm Test.

La mobilité du rachis cervicale a été évaluée par une mesure centimétrique à l’aide d’un
mètre à ruban. Ainsi qu’une mesure goniométrique de la mobilité du coude (si présence
d’une limitation asymétrique).

Page 5
Patients et méthodes

6. Les tests spécifiques : (Annexe 4)

 Tests de la cinématique (de décentrage) :

Nous avons évalué la cinématique scapulo-humérale dans le plan sagittal et horizontal, afin de
détecter des perturbations qui sont plus communément appelées « décentrages gléno-huméraux
», ils correspondent à une excentration anormale des centres instantanés de la scapulohumérale
lors des mouvements de glissement-roulement. Ainsi nous avons mesuré les amplitudes
analytiques scapulo-humérales en antépulsion et abduction.

Nous avons examiné deux types de décentrage :

- Décentrage antéro-supérieur.

- Décentrage en spin.

 Le C-test :

Ce test est corrélé avec le score de constant, permet de mettre de façon active un
dysfonctionnement articulaire.

 Le Cross-arm test :

Nous permet d’apprécier le niveau d’extensibilité des structures postérieures de l’articulation


scapulo-humérale.

 Les tests des conflits :

Test de Neer : conflit supéro-externe.

Test de Hawkins : conflit antéro-supérieur.

Test de Yocum : conflit antéro-interne.

 Les tests tendineux :

Test de Jobe : tendon du supra épineux.

Test de Patte : tendon de l’infra épineux.

Test de Gerber (lift off test) : tendon du sub-scapulaire.

Palm up test : tendon de la longue portion du biceps.

Page 6
Patients et méthodes

7. Bilan musculaire

 Qualitatif : nous avons évalué l’extensibilité des muscles à la recherche des rétractions,
ainsi nous avons évalué la trophicité musculaire.

 Quantitatif : nous avons réalisé un testing musculaire globale par groupe musculaire,
comparatif avec le coté sain à la recherche des déficits musculaires.

8. Bilan palpatoire

L’examen palpatoire nous permet de se renseigner sur les tissus cutanés, tendineux, musculaires
et osseux. Les mains posées de façon large et bilatérale sur les épaules afin de rassurer le patient.
Progressivement, la palpation devient fine et ponctiforme en allant de la superficie à la
profondeur.

9. Bilan fonctionnel

Nous avons évalué le retentissement fonctionnel de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs à


l’aide du score de Constant (Annexe 3). Ce score a été réalisé au début, au milieu et à la fin de
la rééducation.

Ce score constitue l’instrument d'évaluation de l'épaule le plus largement utilisé en Europe, il


comprend une analyse de la douleur, du mouvement des épaules, de la force et de la fonction.

Il propose un système de notation exclusivement destiné à une description numérique de la


qualité de la fonction de l'épaule. Au lieu de s’appuyer sur des tests de mouvements fonctionnels
spécifiques, il utilise des mesures subjectives et objectives pour déterminer si un certain
mouvement fonctionnel est possible (par exemple, antépulsion, rotation externe, et rotation
interne de l'épaule). [12]

10. Bilan psychologique

Nous avons apprécié le retentissement psychologique de la pathologie sur le patient, à l’aide de


l’échelle HAD « hospital anxiety and depression ». (Annexe 5)

Page 7
Patients et méthodes

II. Paramètres d’évaluation

Cette étude avait l’objectif de montrer l’efficacité du concept global de l’épaule de T. Marc en
comparaison avec la méthode classique de rééducation, elle portait comme paramètres
d’évaluation :

 la douleur.

 la mobilité articulaire de l’épaule.

 La force musculaire.

 le retentissement fonctionnel.

III. Protocole de rééducation

1. Les objectifs de la rééducation

Lutter contre la douleur.

Education thérapeutique et correction des troubles posturaux.

Récupérer et entretenir la mobilité de l’ensemble des articulations du complexe de


l’épaule.

Récupérer et entretenir les amplitudes articulaires de l’épaule.

Lever les tensions musculaires.

Améliorer la force des muscles déficitaires de l’épaule.

Améliorer la capacité de recentrage dynamique de la tête humérale.

Reprogrammation neuromusculaire.

Apprendre au patient des exercices d’auto-rééducation.

 Objectifs liés au CGE :

Corriger les défauts de la cinématique de l’articulation scapulo-humérale.

Récupérer les amplitudes articulaires scapulo-humérales.

Récupérer la mobilité des articulations acromio-claviculaire et scapulo-thoracique.

Lever les tensions musculaires.

Page 8
Patients et méthodes

Rééquilibrer les capacités musculaires par restauration de l’équilibre rotatoire,


développement de la force de compression, travail des muscles du plan postérieur et la
reprogrammation neuromusculaire.

Maintenir la correction par la mise en place de l’auto-rééducation et sevrage de la


rééducation.

2. Les principes de la rééducation :

Respecter le seuil de la douleur.

Respecter la physiologie et la biomécanique de l’épaule.

Adapter la rééducation en fonction des résultats trouvés dans le bilan.

Organiser un programme de rééducation en fonction de la tolérance et des capacités du


patient.

Respecter la notion de fatigabilité chez un patient.

Chercher à obtenir la confiance et l’adhésion du patient à sa rééducation.

3. La prise en charge

L’organisation du programme de rééducation s’est basée sur la progression, il a été adapté aux
capacités et à la tolérance du patient. A chaque étape nous avons respecté la règle de l’indolence
et nous nous sommes assurés de la motivation et l’implication du patient aux exercices de
rééducation avec sevrage progressif de la rééducation et la mise en place de l’auto-rééducation.
Le programme s’est étalé sur une durée de 6 semaines en moyenne, de l’ordre de 3 séances par
semaine, ainsi nous avons abordé la stratégie thérapeutique suivante :

Page 9
Patients et méthodes

Tableau I: La stratégie thérapeutique

Semaines Groupe A : la méthode Groupe B : le concept global de


conventionnelle l’épaule (CGE) de Thierry
Marc

Débute dés la 1ère séance Techniques manuelles de


S1 jusqu'à sédation de la recentrage
douleur : Rééducation passive
Massothérapie Électrothérapie excito-motrice
Électrothérapie antalgique (RL)
(TENS) Prise de conscience et éducation
Ultrasonothérapie (US) thérapeutique
Prise de conscience et éducation
thérapeutique
Rééducation passive
S2+S3
Massothérapie Techniques manuelles de
Électrothérapie antalgique recentrage
(TENS) Rééducation passive
Ultrasonothérapie (US) Électrothérapie excito-motrice
Correction posturale (RL)
Rééducation passive/active Levée de tension
Recentrage dynamique de la tête Recentrage dynamique de la tête
humérale (les abaisseurs) humérale (RL)
S4+S5
Massothérapie Rééducation passive
Électrothérapie antalgique Levée de tension
(TENS) Recentrage dynamique de la tête
Ultrasonothérapie (US) humérale (RL)
Correction posturale Rééducation active
Recentrage dynamique de la tête Restauration de la force de
humérale (les abaisseurs) compression
Rééducation active Travail proprioceptif (CCF)
Travail proprioceptif (CCF)

S6
Massothérapie Rééducation passive
Électrothérapie antalgique Levée de tension
(TENS) Recentrage dynamique de la tête
Ultrasonothérapie (US) humérale (RL)
Correction posturale Rééducation active
Recentrage dynamique de la tête Restauration de la force de
humérale (les abaisseurs) compression
Rééducation active Travail proprioceptif (CCF)
Travail proprioceptif (CCF) Exercices d’auto-rééducation
Exercices d’auto-rééducation

RL= Rotateurs latéraux ; CCF= Chaîne cinétique fermée

Page 10
Patients et méthodes

3.1. La méthode conventionnelle

3.1.1. La physiothérapie antalgique

Les patients du groupe A ont bénéficié au début de la rééducation de quelques séances


antalgiques, et nous avons utilisé à cet objectif, les moyens antalgiques suivant :

3.1.1.1. La massothérapie

Nous avons réalisé un massage au début de la séance pendant environ 15 minutes, appliqué sur
la région cervico-dorsale et scapulaire. Ceci nous a permis de prendre contact avec le patient,
et de préparer au travail articulaire et musculaire du complexe de l’épaule atteinte.
Ce massage a pour but d’obtenir un effet relaxant, décontracturant mais aussi permet de lutter
contre les troubles cutanéo-trophiques et circulatoires.

3.1.1.2. L’électrothérapie

Nous avons utilisé la stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS), par libération
d'endorphines, dans l’objectif de sédater les douleurs diffuses suite à une inhibition sensitive
supra segmentaire. Son effet est notable et de plus longue durée. [13]

Ainsi nous avons eu recours à l’ultrasonothérapie, Son recommandation pour le traitement


d’une tendinopathie est basée principalement à son effet antalgique, anti-inflammatoire et
fibrinolytique, Voire que son application pendant les phases de prolifération et de réparation
tissulaire permet d’accélérer et d’augmenter l’efficacité de ses évènements, ce qui peut
influencer favorablement le remodelage du tissu cicatriciel. [14]

3.1.1.3. La cryothérapie

Elle constitue un adjuvant en dehors des séances, peut être appliquée par le patient à son
domicile. Ses effets thérapeutiques incluent : une action analgésique, une anti-inflammatoire,
et une prévention ou réduction de l’œdème. Le thérapeute éduquera le patient à mettre une
serviette de préférence humide entre la source de froid et la peau. [15]

3.1.2. Prise de conscience et rééducation posturale

Avant d’aborder l’épaule, nous devons aborder les régions cervico-scapulaire et cervico-
thoracique. Pour rétablir un contrôle musculaire efficace afin d'améliorer la stabilisation de la
scapula et donc récupérer les amplitudes articulaires physiologiques [16,17]

Page 11
Patients et méthodes

3.1.2.1. Prise de conscience des attitudes vicieuses

Le travail consiste en une appréciation par le patient de son attitude vicieuse devant un miroir
quadrillé suivie d’une auto-correction de cette attitude guidée par le thérapeute.

3.1.2.2. Correction des troubles posturaux [17]

a. Correction d’une exagération de la cyphose dorsale et l’enroulement de


l’épaule

- Des mobilisations et des postures assouplissantes du segment dorso-thoracique.

- Des exercices d’étirement des structures musculo-tendineuses et aponévrotiques antérieures.

-Des exercices de renforcement musculaire du plan postérieur.

b. Correction de la surélévation de l’épaule

La correction implique la levée de tension essentiellement des muscles trapèze supérieur et


l’élévateur de la scapula.

c. Assouplissement des éléments postérieurs :

Nous avons réalisé des manœuvres de contracter relâcher pour la levée des tensions des
structures postérieurs (la capsule postérieure, l’infra-épineux, le petit rond et le deltoïde
postérieur).

d. contrôle positionnel de la scapula

L’exercice consiste en un positionnement volontaire moyen de la scapula, c'est-à-dire en


position intermédiaire de bascule antérieure/postérieure, sonnette médiale/latérale et
abduction/adduction. Cet exercice permet aussi de travailler les muscles scapulo-thoraciques
(adducteurs et abaisseurs de la scapula).

3.1.3. La mobilisation passive

La mobilisation a pour objectif d’entretenir et d’améliorer les amplitudes articulaires de


l’épaule, en favorisant le glissement sous acromio-deltoïdien et l’assouplissement des éléments
péri articulaires capsulo-ligamentaires et musculo-tendineuses.

Page 12
Patients et méthodes

3.1.3.1. Mobilisation passive analytique

Nous avons réalisé une mobilisation douce répétée du rachis cervical (RC) de l’articulation
scapulo-thoracique, acromio-claviculaire, sterno-claviculaire et scapulo-humérale (en F/E,
ABD/ADD et RE/RI, manœuvre de décoaptation, traction caudale et le mouvement pendulaire
« Aspirine de l’épaule ».

3.1.3.2. Mobilisation passive globale

Les mobilisations se faisaient dans tout le complexe de l’épaule sans dissociation de la mobilité
gléno-humérale. Le but était de libérer la mobilité du complexe de l’épaule et de retrouver le
rythme scapulohuméral normal.

3.1.4. La récupération de la mobilité active

3.1.4.1. La mobilisation active

Après avoir travaillé d’une façon correcte et pluriquotidienne les exercices actifs aidés, des
exercices actifs répétés réalisés par le patient dans différents secteurs de mobilité afin d’intégrer
dans le schéma moteur les nouvelles amplitudes récupérées.

3.1.4.2. Récupération de la force musculaire [18]

Elle repose sur la sollicitation de la coiffe restante et des autres muscles de l’épaule jouant un
rôle d’effecteur ou compensatoire. Intéresse l’ensemble des groupes musculaires scapulo-
huméraux, thoraco-huméraux et scapulo-thoraciques impliqués dans la mobilité active de
l’épaule. Il est effectué dans les différents secteurs de mobilité de l’épaule.

a. Recentrage actif par les abaisseurs extrinsèques [19]

- Prise de conscience de l’abaissement actif de la tête humérale.

- Travail des abaisseurs extrinsèques en statique : (6s de travail et 6s de repos).

- Travail des abaisseurs extrinsèques en dynamique.

b. Renforcement des rotateurs latéraux/médiaux [16]

c. Renforcement du deltoïde [16]

d. Renforcement des fixateurs de la scapula [16,17]

Activation des muscles péri scapulaires, le dentelé antérieur et les trapèzes inférieurs.

Page 13
Patients et méthodes

3.1.5. Reprogrammation neuromusculaire en chaîne cinétique fermée (CCF)

Permet d’améliorer le centrage de la tête sur la glène lors des mouvements du bras, diminuant
ainsi les conflits. Participe aussi au début du renforcement musculaire et à la rééducation
proprioceptive.

Nous avons pratiqué des exercices sollicitant la coiffe des rotateurs, le trapèze inférieur, et le
dentelé antérieur [23].

3.1.6. Education thérapeutique

 Une description de l’évolution naturelle de la pathologie.

 Expliquer les objectifs de la rééducation, l’efficacité et la non efficacité des différents


types de traitement.

 Conseiller le patient de modifier ses activités vers des mouvements fonctionnels sans
douleur.

 Adapter l’intensité de l’étirement et de renforcement au niveau actuel d’irritation du


patient.

 Contrôle permanent avec auto-correction de ses attitudes vicieuses.

 Eviter le port de charge lourde.

 Etre attentif à l’épaule controlatérale qui peut subir un surmenage en reposant l’épaule
concernée.

 Eduquer le patient les voies de passage : - La voie antérieure

- La voie postéro-latérale

- La voie postérieure

3.1.7. Auto-rééducation

Nous avons proposé au patient quelques exercices d’étirement et de renforcement à refaire à


son domicile.

Page 14
Patients et méthodes

3.2. Le concept global de l’épaule « CGE »

3.2.1. Récupération des amplitudes articulaires passives

3.2.1.1. Récupération de la flexion scapulo-humérale (SH) par la


correction du décentrage antéro-supérieur

Le décentrage antéro-supérieur correspond à une translation anormale vers le haut et vers


l’avant de la tête humérale sur la cavité glénoïde lors de la flexion, ce qui entraine une
compression de la coiffe et la bourse sous la partie antérieure de la voûte provoquant un arrêt
précoce du mouvement. [20]

La correction de ce décentrage consiste éviter la translation antéro-supérieure de la tête lors de


la flexion dans le cas où la capsule postéro-inférieure est rétractée. [21]

Exercice 1 :

Le patient était en position assise appuyé confortablement sur un dossier, nous nous sommes
placés debout face à lui, et nous avons placé une main correctrice controlatérale sur la face
antéro-supérieure de la tête humérale, le pouce dans le sillon delto-pectoral, entre le processus
coracoïde et le sillon inter tuberculaire dans lequel chemine la longue portion du biceps pour
ne pas déclencher des douleurs. Par cette main, nous avons effectué une poussée par le bord
radial de l’index, la commissure et le bord médial du pouce. [11]

Le coude du patient était soutenu par une prise en berceau réalisée par la main mobilisatrice
homolatérale, et son bras était positionné à 20° d’abduction environ par rapport au plan sagittal.
(figure1)

Pendant que la main correctrice effectuait la poussée correctrice en bas, en dehors et en arrière,
la main mobilisatrice réalisait des mouvements de flexion extension. Des mouvements
d'abduction et d'adduction peuvent s'y associer de façon à réaliser des mouvements de
circumduction décrivant un cône d'une trentaine de degrés. [21] (figure2)

Page 15
Patients et méthodes

La poussée correctrice doit être extrêmement faible au début et peut augmenter très
progressivement à condition qu’elle ne soit jamais douloureuse, l’essentiel étant que le patient
soit bien relâché. [11]

Figure 1: Position de départ : bras à Figure 2: Position d’arrivée : bras en


20° d’abduction flexion

3.2.1.2. Récupération de l’abduction et des rotations par la correction du


spin en rotation médiale

Le décentrage du spin en rotation médiale, appelé aussi décentrage en rétroversion de la tête


humérale [1] : se produit sous la forte prédominance des rotateurs médiaux, où la tête humérale
tourne progressivement sur son axe (spin), amenant le tubercule majeur plus en avant ce qui
empêche le léger roulement de se réaliser. Il en résulte une limitation des mouvements
d’abduction et de rotation de la scapulohumérale. [11]

La correction de ce décentrage consiste à provoquer une translation antérieure de la tête


humérale lors de la rotation médiale rétablissant ainsi un rapport physiologique de
roulement/glissement. [11]

Page 16
Patients et méthodes

Exercice 2 : [11]
Nous nous sommes placés en position assise à coté du patient qui était assis, une main était
placée sur le moignon de l’épaule pathologique, les doigts prenaient appui sur le bord antérieur
de la clavicule alors que l’éminence thénar se plaçait sur la partie postérieure de la tête
humérale, juste sous l’angle postérieur de l’acromion.
L’autre main tenait l’avant-bras par sa face ventrale, le pouce était placé quatre doigts sous
l’épicondyle latéral et le coude positionné à environ 30° de flexion. (figure3)
Pendant que la main mobilisatrice réalisait des rotations médiales et latérales alternées de façon
rythmique dans l’axe de la diaphyse humérale, la main correctrice effectuait une légère poussée
antérieure sur la tête grâce à une contraction des interosseux en utilisant le contre appui
claviculaire. (figure4)

Figure 3: Correction du décentrage en Figure 4: Correction du décentrage en


spin position de départ spin Position d’arrivée en rotation
médiale
Dès que le patient se relâchait, nous avons accéléré la rotation médiale, en augmentant très
légèrement la poussée grâce à une flexion des métacarpo-phalangiennes, associée à une
contraction des muscles thénariens.

3.2.1.3. Récupération des amplitudes articulaires par la mobilisation


passive

Cette mobilisation a pour objectif la mémorisation du nouveau schéma moteur, pour que le
cerveau intègre la nouvelle amplitude récupérée par la correction du spin.

Page 17
Patients et méthodes

a. Mobilisation passive en rotation latérale (RL)

Exercice 3 :

Nous nous sommes placés en position assise à côté du patient qui était assis, le dos reposant sur
le dossier et le coude au corps, fléchi à 90° (R1), en pronation de l’avant bras. (figure5)

En partant de cette position initiale, nous avons réalisé une mobilisation répétée et contrôlée
en RL passive associée à une supination de l’avant bras (figure6). Afin de détendre la longue
portion du biceps, qui par sa tension au niveau de la tête humérale, est un frein à la rotation
latérale. [21]

Figure 5 : Mobilisation en rotation Figure 6: Mobilisation en rotation,


latérale position de départ. latérale, position d’arrivée.

Page 18
Patients et méthodes

b. Mobilisation passive en abduction (ABD)

Exercice 4 :

Nous nous sommes placés debout derrière le patient qui était assis, D’une main nous avons
réalisé une pince acromio-claviculaire afin de resserrer et abaisser l’angle scapulo-claviculaire
et de l’autre main nous avons soutenu l’avant bras du patient par une prise en berceau (figure
7). Nous avons pratiqué une mobilisation en ABD passive répétée et contrôlée. (figure 8)

Figure 7: Mobilisation en abduction Figure 8: Mobilisation en abduction,


position de départ. Position d’arrivée.

c. Mobilisation passive en flexion avec travail de la bascule latérale de la


scapula

Exercice 5 : [21]

Le patient était assis, nous nous sommes placés latéralement à côté de lui. La main mobilisatrice
était placée au dessus du poignet (figure 9) à l’aide de laquelle nous avons réalisé un mouvement
de flexion passive de l’épaule couplée avec une extension du coude, tandis qu’une main
axillaire facilitait la bascule latérale de la scapula qui s’effectue grâce à la contraction
synergique du dentelé antérieur et du trapèze inférieur. (figure 10)

Page 19
Patients et méthodes

Figure 9: Mobilisation en flexion de Figure 10: Mobilisation en flexion de


l’épaule avec bascule latérale de la l’épaule avec bascule latérale de la
scapula position de départ. scapula position d’arrivée.

d. Mobilisation passive en Cross arm

Exercice 6 :

Patient en position assise, nous nous sommes placés debout à côté de lui. Nous avons appliqué
une contre prise scapulo-claviculaire et une prise du membre supérieur en berceau le coude
étant fléchie (figure 11). Ensuite nous avons réalisé une mobilisation douce répétée en
adduction horizontale. (figure 12)

Figure 11: Mobilisation passive en cross- Figure 12: Mobilisation passive en cross-
arm, position de départ arm, position d’arrivée

Page 20
Patients et méthodes

3.2.2. Récupération de la mobilité acromio-claviculaire et scapulo-


thoracique

3.2.2.1. Récupération de la mobilité acromio-claviculaire (AC)

Le blocage de l’articulation AC peut être à l’origine des dyskinésies de la scapula, atteinte de


l’intégrité ligamentaire ou des restrictions de mobilités globales de l’épaule. [1]

Exercice 7: [16]

Le patient était assis, les avants-bras sur la table. Nous nous sommes placés derrière lui.

Une main était placée sur l’extrémité latérale de la clavicule, les doigts crochetaient son bord
antérieur et effectuaient une poussée postérieure. L’autre main saisissait l’acromion par une
contre prise à l’aide du pouce sur le bord postérieur. (figure 13)

Figure 13: Mobilisation de l’articulation acromio-claviculaire

3.2.2.2. Récupération de la mobilité scapulo-thoracique (ST)

Exercice 8: Mobilisation en élévation et en circumduction de la ST [21]

Le patient était assis, nous nous sommes placés latéralement. La main controlatérale était placée
sur la partie postérieure de l’articulation SH et la main homolatérale sur la partie antérieure. Les
pouces se positionnaient face à face dans le creux axillaire, et les index se rejoignent au niveau
de l’articulation AC. (figure 14)

Page 21
Patients et méthodes

Nous avons réalisé des mouvements d’élévation et de relâchement et de circumduction du


moignon de l’épaule dans la direction antihoraire pour une épaule droite.

Le mouvement était effectué une vingtaine de fois. (figure 15)

Figure 14: Mobilisation de la ST, position Figure 15: Mobilisation de la ST, position
de départ. d’arrivée.

3.2.2.3. Récupération de la mobilité scapulo-thoracique et acromio-


claviculaire :

Exercice 9: « le Tilt postérieur » [21]

Nous nous sommes placés derrière le patient, mains en pronation, pouces sur l’angle inférieur
de la scapula et les quatre doigts sur la région AC. (figure 16)

Nous avons réalisé en actif aidé, un mouvement de bascule postérieure de la scapula, associé à
une adduction. La consigne donnée au patient est de bomber le torse. Le mouvement a été
réalisé 7 fois. (figure 17)

Ce mouvement permet non seulement de récupérer la mobilité ST, mais également de travailler
le muscle trapèze inférieure, d’étirer le petit pectoral, l’élévation de l’acromion donc l’ouverture
de l’espace sous acromial. [11]

Page 22
Patients et méthodes

Figure 16:Manœuvre du Tilt postérieur, Figure 17:Manœuvre du Tilt postérieur,


position de départ, vue de profil position d’arrivée, vue de profil.

Figure 18: Manœuvre du Tilt postérieur Figure 19: Manœuvre du Tilt postérieur,
position de départ, vue de face. position d’arrivée, vue de face.

3.2.3. Intégration fonctionnelle des deux articulations scapulo-humérale et


scapulo-thoracique

Exercice 10 : [21]

Le patient était assis, nous nous sommes placés latéralement. La main homolatérale soutenait
le membre supérieur par une prise circulaire au niveau du poignet, et la main controlatérale était
placée dans le creux axillaire pour faciliter le mouvement de bascule latérale de la scapula.
(figure 20)

Page 23
Patients et méthodes

Nous avons travaillé le schéma d’élévation du membre supérieur en actif aidé. Sous le seuil de
la douleur, pour ne pas engendrer une descente brusque de la scapula par contraction des
abaisseurs monoarticulaires (petit pectoral) et polyarticulaires (grand pectoral et grand dorsal).
Ce qui aurait entrainé une compression des structures sous acromiales pouvant aggraver la
douleur. (figure 21)

Figure 20: Travail du schéma d’élévation, Figure 21: Travail du schéma d’élévation,
en actif aidé, position de départ. en actif aidé, position d’arrivée.

3.2.4. Levée de tension et étirement des structures postérieures

3.2.4.1. Technique de levée de tension

La tension se manifeste cliniquement par l’augmentation de la rénitence, une hypoextensibilité


du muscle concerné qui peut être associée à une restriction de la mobilité et une douleur à la
pression. [16]

Pour céder cette tension nous avons réalisé la technique de levée de tension (contracter-relâcher
suivi d’étirement) pour les muscles qui pourraient être retrouvés hypoextensibles dans le bilan.

Les muscles les particulièrement concernés sont : le petit pectoral, grand pectoral, grand rond,
grand dorsal[11], trapèze supérieur et l’élévateur de la scapula[20].

Le contracter relâcher s’est déroulé en 4 temps.

Page 24
Patients et méthodes

Exercice 11 : [22]

Nous avons placé le muscle à assouplir dans la position d’étirement passif maximal supporté
(course externe), puis nous avons demandé au sujet une contraction concentrique du muscle
contre notre résistance pendant 6 à 20 secondes, après que le sujet s’est relaxé pendant 2 à 3
secondes, nous avons poussé dans le sens d’étirement le plus loin possible que la position
initiale durant 6 à 20 secondes.

Nous avons réalisé 3 à 5 séries de 3 à 5 contractions-relâchements.

a. Levée de tension du petit pectoral

Une hypoextensibilité de ce muscle induit une bascule antérieure de la scapula, dans ce cas la
levée de tension devient primordiale. [16]

Le patient était en décubitus dorsal, nous nous sommes placés du côté controlatéral. Nous avons
passé une main sous son dos qui réalisait un abaissement de la scapula, notre avant-bras a bloqué
les cotes inférieurs, l’autre main prenait appui sur le processus coracoïde. Cette dernière a
réalisé une poussée postérieure dans le sens des fibres du petit pectoral ramenant le muscle en
course externe, qui correspond à une bascule postérieure de la scapula. (figure 22)

Figure 22: Levée de tension du petit pectoral.

Page 25
Patients et méthodes

b. Levée de tension du grand pectoral : (figure 23)

Le grand pectoral fait partie des muscles rotateurs médiaux de la SH, il est souvent tendu chez
les patients cyphotiques dont le membre supérieur se place du fait de la sagittalisation de la
scapula, en rotation médiale. [16]

Main 1 : réalise
l’étirement et la résistance
à la contraction du
muscle.

Main 2 : réalise un contre


appui sur le trajet du
muscle.

Figure 23: Levée de tension du grand pectoral.

c. Levée de tension du grand rond : (figure 24)

Ce muscle est souvent tendu et douloureux dans les pathologies de l’épaule, avec une limitation
passive de l’ouverture de l’angle scapulohumérale. [16]

Main 1 : réalise l’étirement


et la résistance à la
contraction du muscle.
Main 2 : réalise un contre
appui sur le trajet du
muscle.

Figure 24: Levée de tension du grand rond.

Page 26
Patients et méthodes

d. Levée de tension du grand dorsal

Patient était en décubitus dorsal, nous nous sommes placés de son côté controlatéral. Nous
avons placé son membre supérieur en élévation antérieure et rotation latérale de l’épaule, nous
avons lui demandé une contraction en abaissement et adduction du bras contre notre résistance,
et après un temps de relâchement nous avons réalisé l’étirement en inclinaison et rotation
controlatérale du bassin. (figure 25)

Figure 25: Levée de tension du grand dorsal.

e. Levée de tension du trapèze supérieur : (figure 26)

Le trapèze supérieur est souvent contracté et douloureux à cause de la limitation de la mobilité


de la SH qui entraîne un report de mouvement sur la ST et ainsi un surmenage des muscles
scapulaires. [16, 20]

Page 27
Patients et méthodes

Patient : en décubitus dorsal,


tête en dehors de la table.

Main 1 du kiné : maintient la


tête en rotation homolatérale et
inclinaison controlatérale.

Main 2 : réalise une résistance à


la contraction puis réalise
l’étirement en abaissement de
l’épaule

Figure 26: Levée de tension du trapèze supérieur.

f. Levée de tension de l’élévateur de la scapula :(figure 27)

L’élévateur peut être douloureux et tendu à cause de l’antéposition et la sagittalisation de la


scapula qui est quasiment systématique dans cette pathologie. [16, 20]

Patient : en décubitus ventral.

Main 1 du kiné : ramène le


membre supérieur en élévation

Main 2 : réalise une résistance à la


contraction puis réalise l’étirement
en abaissement de l’angle supéro-
médiale de la scapula.

Figure 27: Levée de tension de l’élévateur de la scapula.

Page 28
Patients et méthodes

3.2.4.2. Etirement des structures postérieures

En effet une hypoextensibilté des structures postérieures (deltoïde postérieur, infra-épineux,


petit rond et la capsule postérieure) provoque un déficit de la rotation médiale et l’adduction
horizontale [17].

Exercice 12 :

Nous avons pratiqué des manœuvres de contracter- relâcher du plan postérieur.

Modalités (selon T. Marc) : contraction pendant 7 secondes suivie d’un temps de latence de 2
secondes puis adduction. (figure 28)

Cet étirement ne peut être effectué que si la tête humérale pivote bien au centre de la glène donc
pas de compression du labrum. Cela est confirmé par l’absence de douleurs et par une amplitude
de 120° en adduction horizontale. [11]

Figure 28: Levée de tension des structures postérieures.

3.2.5. Rééquilibrage musculaire

Ce volet de protocole porte à retrouver un bon équilibre dynamique de l’articulation SH, parce
qu’en arrivant à ce stade l’articulation gagne progressivement en mobilité, mais la capacité de
centrage de la coiffe reste insuffisante. [21] Ceci implique la force de recentrage de l’infra-

Page 29
Patients et méthodes

épineux qui s’oppose d’une part à l’ascension de la tête humérale, et d’autre part à son dérapage
en spin sous l’effet prédominant des rotateurs médiaux. [11]

3.2.5.1. Tonification des rotateurs latéraux par électrostimulation : [11]

Nous avons effectué une tonification électro-assistée dès la première séance, destinée au muscle
infra-épineux plus particulièrement aux fibres lentes de façon à coller au mieux à la fonction de
la coiffe. Et ce dans le but de débuter un renforcement musculaire en mettant peu de tension sur
les tendons de la coiffe. L’électrostimulation était poursuivie jusqu’à disparition des
phénomènes douloureux.

Dans notre pratique les muscles : grand pectoral, deltoïde, biceps, triceps et grand dorsal ne
devaient jamais être stimulés car ils génèrent des forces de décentrage.

Exercice 13 :
Le patient était assis, son bras est positionné le long du corps ou à 60° d’abduction selon son
confort.
L’électrode active était placée sur le muscle infra-épineux en dessous de l’épine de la scapula,
tandis que la seconde électrode était placée dans la fosse supra-épineuse derrière l’articulation
AC, pour éviter d’avoir une stimulation parasite du muscle trapèze [11]. (figure 29)

Type de courant excito-moteur (selon T. Marc): pour traitement d’amyotrophie

– Fréquence : 30 Hz
– Largeur d’impulsion : 200 μs
– Durée : de 20 à 30 min
– Intensité : infra-douloureuse (augmenter progressivement l’intensité jusqu’au seuil
douloureux et baisser légèrement)

Page 30
Patients et méthodes

Figure 29: Emplacement des électrodes pour la tonification de l’infra-épineux.

3.2.5.2. Travail actif contre résistance des rotateurs latéraux : [11, 21]

Exercice 14 :

Le patient était debout, le coude au corps, il bombait la poitrine en fixant sa scapula en arrière.

Il a effectué des séries de 10 contractions en rotation latérale de très faible amplitude (10°)
tenues 5 secondes. (figure 30)

Le nombre de séries varie de 3 à 10, suivant les capacités du patient et la phase de progression.

Figure 30: Travail actif contre résistance élastique des rotateurs latéraux.

Page 31
Patients et méthodes

Ce travail quasi-isométrique dans une très faible amplitude n’excédant pas les 10° évite de
développer des contraintes intra tendineuses qui peut accélérer la détérioration des tendons et
qui peut être délétère pour la structure du supra-épineux qui supporte mal les rotations. Nous
avons utilisé pour cela une bande d’élasticité limitée (orthoband).

Le patient ne devait pas ressentir une douleur pendant ou après les séances, et sa survenue nous
a obligé d’interrompre la tonification et reprendre la stimulation électrique.

3.2.6. Restauration de la force de compression : [11]

Cette phase de protocole consistait à développer la force de compression par l’activation des
muscles scapulo-huméraux (coiffe des rotateurs et le deltoïde), en effet la mise en contrainte de
l’épaule permet d’améliorer le sens de positionnement articulaire.

Il est essentiel de restaurer la capacité de la coiffe à se mettre en action avant le début du


mouvement pour créer la raideur active permettant de stabiliser la tête humérale.

Exercice 15 :

Nous avons réalisé la compression axiale articulaire manuellement à partir de l’horizontale


jusqu’au zénith, suivant la tolérance du patient.

La compression était brusque, intense et de brève durée (15 secondes) et nous avons demandé
au patient une stabilisation de son articulation en réalisant une poussée dans notre main.

(Une alternative face à l’espalier ou face au mur)

Page 32
Patients et méthodes

Patient : assis, le bras à


l’horizontal.
Main 1 : réalisait un contre
appui sur l’épaule.
Main 2 : réalisait une
compression sur la face
postérieure du coude

Figure 31: compression articulaire manuelle, bras du patient à l’horizontale.

Le bras du patient était au


zénith.
Main 1 : maintenait le coude
en extension.
Main 2 : réalisait une
compression sur le poing du
patient.

Figure 32: Compression articulaire manuelle, bras du patient au zénith.

3.2.7. Travail des muscles du plan postérieur [11]

Exercice 16 :

Il s’agit d’un exercice de traction au rameur dans le but d’améliorer la coordination des muscles
coapteurs de la scapulohumérale (la coiffe des rotateurs et le deltoïde postérieur) et des muscles
fixateurs de la scapula.

Page 33
Patients et méthodes

Position du patient : assis sur un tabouret devant l’espalier, il tenait avec les deux mains une
bande élastique reliée à une barre de l’espalier.

Il faut bien contrôler que le mouvement s’arrête dans le plan de la scapula sans passer en
extension de la SH, pour éviter toute distension du plan antérieur.

Figure 33: Travail des muscles du plan Figure 34: Travail des muscles du plan
postérieur, position de départ. postérieur, position d’arrivée.

3.2.8. Reprogrammation neuromusculaire en chaîne cinétique fermée (CCF)

Le membre supérieur est souvent utilisé en chaîne cinétique ouverte. D’où la sollicitation
importante de la coiffe des rotateurs pour centrer la tête humérale sur la glène scapulaire.

Lorsque la coiffe ne remplit pas parfaitement cette fonction, apparaissent des décentrages de la
tête sur la glène, ce qui génère des conflits sous-acromiaux.

Ce volet du protocole avait comme objectif de stimuler les co-contractions musculaires, de


rétablir l’équilibre des couples de force, et la force musculaire en cas de déficit. Les muscles
stabilisateurs de la scapula, les muscles de la coiffe et le deltoïde peuvent être sollicités.

3.2.8.1. Sollicitation proprioceptive de la coiffe des rotateurs et du trapèze


inférieur en CCF : [23]

La traction active dans l’axe du membre supérieur tendu en chaîne fermée dans une position
spécifique améliore le centrage de la tête sur la glène lors des mouvements du bras, diminuant

Page 34
Patients et méthodes

ainsi les conflits. Ceci participe au début du renforcement musculaire et à la rééducation


proprioceptive.

Exercice 17 :
Nous avons empaumé la main du sujet avec notre main homolatérale et nous l’avons plaqué
contre notre thorax afin d’offrir un point fixe distal. Nous avons élevé le membre supérieur du
sujet dans le plan de la scapula, dans le prolongement de la partie sous-cutanée de l’épine. La
rotation de l’épaule était celle choisie spontanément par le sujet.

Notre main controlatérale était posée sur l’épaule atteinte, le pouce posé sur l’extrémité
proximale de l’humérus, la face palmaire des 3 derniers doigts posés sur la fosse infra-épineuse.
Ensuite nous avons demandé au sujet : « tirez comme pour raccourcir le membre supérieur
sans fléchir le coude ni surélever l’épaule ».

La contraction était maintenue environ 3 secondes, durant cette contraction, nous avons pu
percevoir la contraction de l’infra-épineux et du petit rond par l’intermédiaire des derniers
doigts, ainsi que l’abaissement et le recentrage de l’extrémité proximale de l’humérus par
l’intermédiaire du pouce.

La manœuvre était répétée 2 à 3 fois avec temps de repos entre les contractions, l’ensemble
durait moins d’une minute au total.

Figure 35: Sollicitation de la coiffe des rotateurs et du trapèze inférieur en CCF.

Page 35
Patients et méthodes

3.2.8.2. Sollicitation proprioceptive du dentelé antérieur et du trapèze


inférieur en CCF [16]

Il s’est avéré qu’un manque d’activité ou de coordination du muscle trapèze inférieur et du


dentelé antérieur est responsable des douleurs au niveau l’épaule.

Exercice 18 : Exercice de type pompes « plus »


Patient était en quadrupédie, le membre supérieur concerné appuyait sur un ballon afin de
solliciter le dentelé antérieur. Associée à une élévation du membre inférieur controlatéral afin
de solliciter le trapèze inférieur.

Figure 36: Sollicitation du dentelé antérieur et du trapèze inférieur en CCF.


3.2.8.3. Travail avec ballon de Klein

Le patient réalisait des appuis maintenus sur le ballon de Klein contre le mur, ensuite nous
avons demandé au patient de déplacer le ballon vers le haut et vers le bas, et d’effectuer des
cercles avec le ballon en maintenant l’appui. Après nous avons réalisé des poussées douces
multidirectionnelles sur le tronc ou le membre supérieur d’abord proximales puis distales, yeux
ouvertes puis fermées et le patient devait contrôler et stabiliser son membre supérieur. [16]

Page 36
Patients et méthodes

Fig37a : des appuis maintenus sur le ballon Fig37b: appui avec déplacement vers le haut

Fig37c : appui avec déplacement vers le bas Fig37d : des poussées déséquilibrantes

Figure 37: Travail proprioceptif avec ballon de Klein.

3.2.9. La mise en place de l’auto-rééducation et sevrage de la rééducation

L’auto-rééducation permet la pérennisation des acquis obtenus par la rééducation, elle est
essentielle pour optimiser et stabiliser sur le long terme le fonctionnement SH et ST. L’auto-
rééducation ne doit jamais être douloureuse ou bien réalisée en excès, à cette fin nous avons
utilisé la plaquette d’auto-rééducation de la « société française de rééducation de
l’épaule (SFRE) » pour bien indiquer au patient le nombre de série et la fréquence quotidienne
des exercices.

Page 37
Patients et méthodes

Ces exercices se constituent des étirements des éléments postéro-inférieurs et du triceps


brachial, une poursuite du renforcement des rotateurs latéraux et un travail de

rétropositionnement de la scapula. (Voir plaquette)

La mise en place progressive de l’auto-rééducation permet le sevrage aussi progressif de la


rééducation d’une façon à passer de 3 fois/semaine à deux fois/semaine, puis une fois/semaine.
Toutefois elle dépend des critères précis tel qu’une récupération au moins symétriques des
amplitudes passives et actives de l’épaule, une bonne tolérance au renforcement des RL, une
reprise de différents activités professionnelles et/ou de loisirs, en fin un score de constant dans
les valeurs supérieures des normes. [11]

Page 38
Résultats

RESULTATS
I. Caractéristiques sociodémographiques de la population

Notre population d’étude était constituée de 6 patients divisés aléatoirement en deux groupes A
et B :

 Groupe A : composé de trois hommes âgés en moyenne de 46 ans qui ont bénéficié
d’une rééducation par le protocole conventionnel. (Tableau I).
 Groupe B : composé de trois femmes âgées en moyenne de 49 ans qui ont bénéficié
d’une rééducation par le concept globale de l’épaule (CGE) de Thierry Marc.
(Tableau II).

Les caractéristiques sociodémographiques des patients sont mentionnées dans les tableaux
ci-dessous :

Tableau II: Les caractéristiques sociodémographiques des patients du groupe A


Groupe A Patient A1 Patient A2 Patient A3
Sexe Homme Homme Homme
Age 43ans 50ans 45
Profession Maçon Policier Ouvrier
Situation familiale Marié, 3 enfants Marié, 2 enfants Marié, 3 enfants
Origine Monastir Ben Arous Ben Arous
Diagnostic Tendinopathie de Tendinopathie du Tendinopathie de
la longue portion sus épineux la longue portion
du biceps brachial du biceps
Coté atteint Droit Droit Droit
Coté dominant Droit Droit Droit
loisirs RAS Sport de loisirs RAS
(musculation)
ATCDs Tassement Tassement RAS
vertébral (D11, vertébrale (L1/L2,
D12) L5/S1)
Traitement actuel Antalgiques/ AINS Antalgiques / AINS Antalgiques / AINS
ATCDs = Antécédents, RAS = Rien à signaler, AINS = Anti-inflammatoire non stéroïdien

Page 39
Résultats

Tableau III: Les caractéristiques sociodémographiques des patients du groupe B

Groupe B Patient B1 Patient B2 Patient B3


Sexe Femme Femme Femme
Age 55 34 58
Profession Femme au foyer couturière Ouvrière
Situation familiale Mariée, 3 enfants Mariée, 1 enfant Mariée, 3 enfants
Origine Monastir Monastir Ben Arous
Diagnostic Tendinopathie du sus Tendinopathie du sus Tendinopathie du sus
épineux épineux épineux
Coté atteint Droit Gauche Droit

Coté dominant Droit Gauche Droit


Loisirs RAS Sports RAS
ATCDs Hernie discale RAS Diabète, HTA,
Diabète dyslipidémie
Traitement RAS Antalgiques et AINS RAS
(actuel/auparavant)
ATCDs = Antécédents, RAS = Rien à signaler, AINS = Anti-inflammatoire non stéroïdien

II. Etude évaluative des variables d’étude

1. Evolution de la douleur :

1.1. Evolution de la douleur chez le groupe B (CGE)

 Selon l’EVA :

Entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale nous avons noté une diminution de 5 points en
allant de 6,33 à 1,33. Et en ce qui concerne la différence entre l’évaluation initiale et
l’évaluation intermédiaire : nous avons noté une diminution de l’EVA de 3 points en allant de
6,33 à 3,33.

Tableau IV: Evolution de la douleur selon l’EVA dans le groupe B.

Patient EVA initiale EVA intermédiaire EVA finale

B1 6 3 1
B2 7 4 1
B3 6 3 2

Page 40
Résultats

 Selon le sous score de constant (SSC) :

Entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale : le SSC a augmenté de 2 points en allant de 6,5
à 8,5. Et concernant la différence Entre l’évaluation initiale et intermédiaire : le SSC a augmenté
de 1,16 point en allant de 6,5 à 7,66.

Tableau V: Evolution de la douleur selon le SSC dans le groupe B

Patient SSC initial SSC SSC final


intermédiaire
B1 6,5 7,5 9
B2 6,5 8 8,5
B3 6,5 7,5 8

15
Sous score de Constant
14
13
12
11
10 9
9 8,5
8 8
8 7,5 7,5 SSC initial
7 6,5 6,5 6,5
SSC intermédiaire
6
5 SSC final
4
3
2
1
0
B1 B2 B3

Figure 38: Evolution de la douleur selon le sous score de Constant dans le groupe B

1.2. Evaluation comparative entre les deux groupes

 Selon l’EVA :

Entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale : nous avons noté une diminution de 3 points en
allant de 5,66 à 2,66 pour le groupe A et de 5 points en allant de 6,33 à 1,33 pour le groupe B.
En ce qui concerne la différence entre l’évaluation initiale et l’évaluation intermédiaire : nous

Page 41
Résultats

avons noté une diminution de la douleur de 1 points en allant de 5,66 à 4,66 pour le groupe A
et 3 points en allant de 6,33 à 3,33 pour le groupe B.

Tableau VI: Evolution de la moyenne de la douleur de l’épaule dans les deux groupes

EVA initiale EVA intermédiaire EVA finale


Groupe A 5,66 4,66 2,66
Gain 1 2
Groupe B 6,33 3,33 1,33
Gain 3 2

EVA
10

8
7 6,33
5,66
6 EVA initiale
5 4,66 EVA intermédiaire

4 3,33 EVA finale


2,66
3

2 1,33
1
0
Groupe A Groupe B

Figure 39: Evolution de la moyenne de la douleur selon l’EVA dans les deux groupes.

 Selon le sous score de Constant :


- Entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale : le sous score de Constant a passé de 7,33
à 8,83 pour le groupe A avec un gain de 1,5 points. Pour le groupe B nous avons noté une
amélioration de 2 points en allant de 6,5 à 8,5.
- Entre l’évaluation initiale et intermédiaire : nous avons noté une amélioration de 0,5 points
en allant de 7,33 à 7,83 pour le groupe A et de 1,16 points en allant de 6,5 à 7,66 pour le
groupe B.

Page 42
Résultats

Tableau VII: Evolution de la moyenne de la douleur selon le sous score de Constant dans
les deux groupes

SSC initial SSC intermédiaire SSC final


Groupe A 7,33 7,83 8,83
Gain 0,5 1
Groupe B 6,5 7,66 8,5
Gain 1,16 0,84

Sous score de Constant


15
14
13
12
11
10
8,83 8,5
9 SSC initial
7,83 7,66
8 7,33
6,5 SSC intermédiaire
7
6 SSC final
5
4
3
2
1
0
Groupe A Groupe B

Figure 40: Evolution de la moyenne de la douleur selon le SSC dans les deux groupes.

2. Evolution de la mobilité articulaire de l’épaule

2.1. Evolution de la mobilité passive analytique (scapulo-humérale)


Nous avons évalué les amplitudes articulaires passives de l’articulation scapulo-humérale ainsi
que la moyenne du gain dans les secteurs d’antépulsion et d’abduction.
Nous avons noté une augmentation dans ces secteurs d’amplitudes, plus rapide et plus marquée
chez les patients du groupe B.

Page 43
Résultats

2.1.1. Evolution de la mobilité passive scapulo-humérale dans le groupe B


(CGE)

Tableau VIII: Evolution des amplitudes articulaires de la scapulo-humérale dans le groupe


B
Patient B1 B2 B3
Côté D G D G D G
BI 80° 90° 90° 80° 75° 80°
Antépulsion BInt 90° 90° 90° 90° 80° 80°
BF 90° 90° 90° 90° 90° 80°
BI 70° 90° 90° 80° 70° 90°
Abduction BInt 84° 90° 90° 90° 75° 90°
BF 90° 90° 90° 90° 80° 90°
BI= bilan initial ; BInt= bilan intermédiaire ; BF= bilan final

Antépulsion
90
80
70
60
50 Bilan initial
40 Bilan intermédiaire
30 Bilan final
20
10
0
B1 B2 B3

Figure 41: Evolution des amplitudes en antépulsion dans le groupe B.

Abduction
90
80
70
60
50 Bilan initial
40 Bilan intermédiaire
30 Bilan final
20
10
0
B1 B2 B3

Figure 42: Evolution des amplitudes en abduction dans le groupe B.

Page 44
Résultats

2.1.2. Evaluation comparative entre les deux groupes

- Entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale : l’antépulsion a augmenté de 10° pour le


groupe A et de 11,67° pour le groupe B. L’abduction a augmenté de 6,33° pour le groupe
A et de 13,33° pour le groupe B.

- Entre l’évaluation initiale et l’évaluation intermédiaire : l’antépulsion a augmenté de 5°


pour le groupe A et de 8,33° pour le groupe B. L’abduction a augmenté de 2° pour le groupe
A et 9,67 pour le groupe B.

Tableau IX: Evolution de la moyenne des amplitudes articulaires de la scapulo-humérale


dans les deux groupes

Antépulsion Abduction

BI BInt BF BI BInt BF

Groupe A 76,66° 81,66° 86,66° 82° 84° 88,33°

Groupe B 78,33° 86,66° 90° 73,33° 83° 86,66°

BI= bilan initial ; BInt= bilan intermédiaire ; BF= bilan final

Tableau X: Evolution de la moyenne du gain d’amplitude articulaire de la scapulo-


humérale dans les deux groupes

Groupe A Groupe B

Antépulsion 5° 8,33°
Gain [BI-BInt]
Abduction 2° 9,67°
Antépulsion 5° 3,34°
Gain [BInt-BF]
Abduction 4,33° 3,66°
BI= bilan initial ; BInt= bilan intermédiaire ; BF= bilan final

Page 45
Résultats

Groupe A Groupe B
90 90
80 80
70 Bilan initial
70
Bilan initial 60
60
50 Bilan
50
Bilan intermédiaire
40
40
intermédiaire 30 Bilan final
30
Bilan final 20
20
10
10
0
0 Antépulsion Abduction
Antépulsion Abduction

Figure 43: Evolution de la moyenne des amplitudes passives scapulo-humérales dans les
deux groupes.

2.2. Evolution de la mobilité passive globale de l’épaule


Nous avons évalué les amplitudes articulaires passives globales de l’épaule ainsi que le gain en
moyenne dans tous les secteurs de mobilité de l’épaule.

Nous avons noté une augmentation de toutes les amplitudes articulaires plus marquée chez le
groupe B. En effet l’élévation antérieure a augmenté de 16,68° pour le groupe A et de 25° pour
le groupe B, la rétropulsion a augmenté de 5° pour le groupe A et de 13,33° pour le groupe B,
l’élévation latérale a augmenté de 14,34° pour le groupe A et de 34° pour le groupe B,
l’adduction a augmenté de 1,67° pour le groupe A et de 11,67° pour le groupe B, la rotation
externe a augmenté de 10° pour le groupe A et de 16,66° pour le groupe B, la rotation interne a
augmenté de 11,67° pour le groupe A et de 23,34° pour le groupe B.

Tableau XI: Evolution de la moyenne de la mobilité passive globale de l’épaule dans le


groupe A.

Bilan initial A Bilan final A Gain


Élévation 133,32° 150° 16,68°
antérieure
Rétropulsion 43,33° 48,33° 5°
Élévation latérale 130,66° 145° 14,34°
Adduction 31,66° 38,33° 6,67°
Rotation externe 53,33° 63,33° 10°
Rotation interne 66,66° 78,33° 11,67°

Page 46
Résultats

Tableau XII: Evolution de la moyenne de la mobilité passive globale de l’épaule dans le


groupe B.

Bilan initial B Bilan final B Gain


Élévation antérieure 140° 165° 25°
Rétropulsion 35° 48,33° 13,33°
Élévation latérale 123,33° 157,33° 34°
Adduction 28,33° 40° 11,67°
Rotation externe 55° 71,66° 16,66°
Rotation interne 51,66° 75° 23,34°

40

35
30
25

20 Gain A
15 Gain B
10

0
Antépulsion Rétropulsion Abduction Adduction Rotation Rotation
externe interne

Figure 44: Evolution du gain de la mobilité articulaire passive globale de l’épaule dans les
deux groupes A et B.

2.3. Evolution des amplitudes du C-Test et du Cross-arm Test.

2.3.1. Le C-Test

 Evolution du C-Test dans le groupe B :

Nous avons noté une amélioration dans l’amplitude du C-Test chez le groupe B avec un gain
de 15° en moyenne en passant de 110° à 125°.

Page 47
Résultats

Tableau XIII: Evolution des amplitudes du C-Test chez les patients du groupe B.

Groupe B
Patient B1 B2 B3
Côté D G D G D G
Bilan initial 110° 125° 130° 110° 110° 125°

Bilan intermédiaire 120° 125° 130° 120° 115° 125°

Bilan final 125° 125° 130° 130° 120° 125°

 Evaluation comparative du C-Test dans les deux groupes :


- Entre le bilan initial et le bilan final : La moyenne du gain en C-Test pour le groupe A était
de 13,34° en allant de 106,66° à 120°, alors qu’elle était de 15° pour le groupe B en allant
de 110° à 125°.
- Entre le bilan initial et le bilan intermédiaire : le C-Test a passé de 106,66° à 111,66° pour
le groupe A avec un gain moyen de 5°.Pour le groupe B le C-Test a passé de 110° à 118.33°
avec un gain moyen de 8,33°.

C-Test
130 120 125
111,66 118,33
106,66 110
110

90

70

50

30

10

-10
Groupe A Groupe B
C-Test initial 106,66 110
C-Test intermédiaire 111,66 118,33
C -Test final 120 125

Figure 45: Evolution de la moyenne des amplitudes dans le C-Test pour les deux groupes.

Page 48
Résultats

2.3.2. Le Cross-arm Test

 Evolution du Cross-arm Test dans le groupe B :

- Entre le bilan initial et le bilan final : nous avons noté une amélioration du cross-arm test
de 11,67° en allant de 118,33° à 130°.

- Entre le bilan initial et intermédiaire : le cross-arm test a passé de 118,33° à 125,33° avec
un gain de 7°.

Tableau XIV: Evolution des amplitudes du Cross-arm Test dans le groupe B.


Groupe B
Patient B1 B2 B3
Côté D G D G D G
Bilan initial 115° 130° 130° 120° 120° 130°

Bilan intermédiaire 122° 130° 130° 130° 124° 130°

Bilan final 130° 130° 130° 130° 130° 130°

 Evaluation comparative du Cross-arm Test dans les deux groupes :

- Entre le bilan initial et le bilan final : nous avons noté une amélioration du cross-arm test
de 10° pour le groupe A en allant de 118,33° à 128,33°. Pour le groupe B le gain était de
11,67° en allant de 118,33° à 130°.

- Entre le bilan initial et intermédiaire : le Cross-arm test a passé de 118,33° à 124,66° pour
le groupe A avec un gain de 6,33°. Pour le groupe B le cross-arm test a passé de 118,33° à
125,33° avec un gain de 7°.

Page 49
Résultats

Cross-arm Test
135
130
130 128,33

124,66 125,33
125

120 121,66 118,33

115

110

105

100

95

90
Groupe A Groupe B
bilan initial 118,33 118,33
bilan intermédiaire 124,66 125,33
bilan final 128,33 130

Figure 46: Evolution de la moyenne des amplitudes en Cross-arm Test dans les deux
groupes.

3. Evolution de la force musculaire

Pour le groupe A la moyenne de la force musculaire a passé de 3,645 à 4,61 avec un gain de
1,02 en moyenne. Pour le groupe B la force musculaire a passé de 3,68 à 4,44 avec un gain
moyen de 0,76.

Tableau XV: Evolution de la moyenne de la force musculaire dans les deux groupes.

Groupe A Groupe B
BI BF Gain BI BF Gain
Antépulseurs 3,33 4,33 1 3,55 4,33 0,78
Rétropulseurs 3,77 5 1,23 4 ,33 5 0,67
Abducteurs 3,22 4,33 1,11 3,22 4 0,78
Adducteurs 4 5 1 4 4,33 0,33
Rotateurs 3,55 4,33 0,78 3,22 5 1,78
externes
Rotateurs 4 5 1 3,77 4 0,23
internes

Page 50
Résultats

Groupe A
5
4,5
4
3,5
3
2,5
2 Bilan Initial
1,5
Bilan Final
1
0,5
0
Antépulseurs Rétropulseurs Abducteurs Adducteurs Rotateurs Rotateurs
externes internes

Figure 47: Evolution de la moyenne de la force musculaire dans le groupe A.

Groupe B
5
4,5

4
3,5

3
2,5 Bilan Initial
2 Bilan Final
1,5
1

0,5
0
Antépulseurs Rétropulseurs Abducteurs Adducteurs Rotateurs Rotateurs
externes internes

Figure 48: Evolution de la moyenne de la force musculaire dans le groupe B.

Page 51
Résultats

4. Evolution de la fonction

Le retentissement fonctionnel de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs a été évalué par le


score de constant.

Nous avons noté un gain plus marqué dans le groupe B qui était de 26,34 points en passant de
61,66 à 88. Par rapport au groupe A qui était de 22,84 points en passant de 60,66 à 83,5.

Tableau XVI: Evolution du score de constant en moyenne pour les deux groupes
Groupe A Groupe B

Score de constant initial 60,66 61,66

Score de constant final 83,5 88

Gain 22,84 26,34

Score de Constant
100
83,5 88
90
80
70
61,66
60,66
60
50 Score de Constant initial

40 Score de Constant final

30
20
10
0
Moyenne du groupe A Moyenne du groupe B

Figure 49: Evolution de la moyenne du score de constant pour les deux groupes A et B.

Page 52
Discussion

DISCUSSION

Notre travail a été basé sur une étude prospective comparative entre un protocole conventionnel
adapté pour le groupe A (groupe témoin), et le concept global de l’épaule (CGE) selon Thierry
Marc pour le groupe B. La période de cette étude s’est étalée sur 4 mois, pendant laquelle nous
avons pris en charge 6 patients soufrant d’une Tendinopathie de la coiffe des rotateurs, chaque
patient a bénéficié de 6 semaines de l’ordre de 3 séances hebdomadaires.

A l’issue de ce travail, nous avons essayé de démontrer l’efficacité de la méthode CGE dans
ces différentes étapes sur : la douleur, la mobilité articulaire, la force musculaire et la fonction
de l’épaule.

Plusieurs études ont été faites afin d’estimer l’efficacité de la méthode CGE dans la prise en
charge d’une TCR, cependant peu sont les études qui la compare avec la méthode
conventionnelle (rééducation des abaisseurs).

 La douleur
 Selon l’EVA :
- Entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale : nous avons noté une diminution de 3 points
pour le groupe A et 5 points pour le groupe B.
- Entre l’évaluation initiale et l’évaluation intermédiaire : nous avons noté une diminution de
la douleur de 1 points en moyenne pour le groupe A et 3 points pour le groupe B.
 Selon le sous score de Constant :
- Entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale : nous avons noté une amélioration du sous
score de Constant de 1,5 points pour le groupe A et de 2 points pour le groupe B.
- Entre l’évaluation initiale et intermédiaire : nous avons noté une amélioration de 0,5 points
pour le groupe A et de 1,16 points pour le groupe B.
 Ces résultats se rapprochent de ceux trouvés dans la littérature et montrent que les
techniques manuelles de recentrage sans agents physiques adjuvants, sont efficaces pour
l’amélioration rapide de la douleur, en effet :

Une étude expérimentale récente a été réalisée en 2015 par Thierry Marc et al [21] sur 25
patients d’un âge moyen de 58,4 ± 8,6 souffrant d’une capsulite rétractile et qui ont été traités

Page 53
Discussion

par le protocole CGE. Les auteurs ont pu trouver une amélioration du sous score douleur de
constant qui a passé de 13,5 points à 15 points.

Une autre étude faite par T. Marc et al en 2009 [24] portant sur 3 groupes de patients ayant
bénéficié d’une réparation de la coiffe des rotateurs, ensuite les patients du groupe 1 étaient
hospitalisés en centre de rééducation, ceux du groupe 2 étaient orientés vers un cabinet libéral
pratiquant la méthode CGE et ceux du groupe 3 étaient hospitalisés en centre de rééducation
puis traités dans un cabinet libéral pratiquant la méthode CGE. Les auteurs ont trouvé que la
douleur diminue d’avantage chez les patients ayant bénéficié du protocole CGE avec un gain
au score de la douleur (selon le score de constant) de 5,3 points pour le groupe1, pour le groupe
2 7 points et 7,3 points pour le groupe 3.

De plus dans un autre article publié en 2010 [11], T. Marc et ses collègues ont rapporté la non
utilisation des traitements symptomatiques (ni physiothérapie antalgique ni anti-
inflammatoires) et que la diminution rapide de la douleur est obtenu par la correction des défauts
de fonctionnement de l’articulation scapulo-humérale.

ème
Dans une ancienne étude réalisée en 2003 [10] et qui a été présentée lors du 33 congrès
national de la société française des masseurs kinésithérapeutes du sport (SFMKS). T. Marc et
al ont prouvé l’efficacité des techniques manuelles dans la sédation de la douleur, et ont insisté
que ce protocole ne porte aucune thérapeutique antalgique, faisant preuve à leur inefficacité.

 La mobilité articulaire :
 En ce qui concerne la mobilité articulaire passive de la scapulo humérale nous avons
noté une augmentation plus marqué chez les patients du groupe B. En effet :
- Entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale, l’antépulsion a augmenté de 10° pour le
groupe A et de 11,67° pour le groupe B. L’abduction a augmenté de 6,33° pour le groupe
A et de 13,33° pour le groupe B.
 En ce qui concerne la mobilité articulaire passive globale, le gain d’amplitude était plus
important chez les patients du groupe B, et ceci dans tous les secteurs de mobilité.
 Pour le C-Test :
- Entre le bilan initial et le bilan final : La moyenne du gain en C-Test pour le groupe A était
de 13,34°, alors qu’elle était de 15° pour le groupe B.
- Entre le bilan initial et le bilan intermédiaire : nous avons noté un gain moyen de 5° pour le
groupe A et de 8,33° pour le groupe B.
 Pour le Cross-arm Test :

Page 54
Discussion

- Entre le bilan initial et le bilan final : nous avons noté une amélioration du cross-arm test
de 10° pour le groupe A et de 11,67° pour le groupe B.
- Entre le bilan initial et intermédiaire : le Cross-arm s’est amélioré de 6,33° pour le groupe
A et de 7° pour le groupe B.

Ces résultats sont concordants avec ceux trouvés dans la littérature. En effet, une étude menée
en 2003 par Thierry Marc et ses collègues [10], ayant pour but d’étudier l’efficacité d’un
programme de rééducation basé sur la correction des défauts de la cinématique articulaire. Cette
étude a été réalisée sur 185 patients répartis en 3 groupes présentant une TCR soit non rompue
(groupe1 ; 146 patients), rompue (groupe2 ; 21 patients) ou calcifiante (groupe3 ; 18 patients).

Les résultats étaient favorables pour les 3 groupes avec augmentation du score de constant et
amélioration parallèle des défauts de cinématiques à la fois pour le décentrage antéro-supérieur
et pour le spin, ainsi une amélioration des amplitudes du C-Test et du Cross-arm Test.

(Nous citons l’exemple du groupe 1 des patients présentant une TCR non rompue qui étaient
au nombre de 146 (78H/68F), le score de constant a passé de 59 points à 80,4 points en fin de
traitement. L’évolution du décentrage antérieur été significatif et a passé de 2° à 0,83°, de même
pour le décentrage en spin qui a passé de 1,69° à 0,44°.

Le C-Test a passé de 81,6° à 108,53° et Le Cross-arm Test a passé de 97,41° à 117,61° en fin
de traitement).

Les auteurs ont déclaré dans cette étude que la rééducation doit s’attacher à corriger
manuellement les décentrages et donc supprimer les facteurs les pérennisant, en confirmant que
le gain d’amplitude était statistiquement lié à la correction des décentrages.

Les auteurs ont comparé aussi leurs résultats avec les protocoles utilisant les techniques de
recentrage dynamique (rééducation des abaisseurs) et ils ont constaté que le gain thérapeutique
que procure ce protocole (27,5°) était le double de celui obtenu par les autres protocoles (15,4°
pour la rééducation des abaisseurs par exemple).

De plus les auteurs ont mentionné que dans un tiers des cas, la progression était spectaculaire
dès la première séance.

Dans le même objectif T. Marc a effectué une étude en 2006 [25] sur 96 patients présentant une
TCR avec au moins une limitation d’amplitude de la scapulo-humérale en flexion ou en
abduction témoignant d’une perturbation de la cinématique (un décentrage). Cette étude a

Page 55
Discussion

prouvé qu’après traitement par la méthode CGE, les résultats étaient significatifs, en effet le
score de constant a passé de 56 points à 82 points permettant de remettre les patients dans la
norme d’après les tables de constant. De plus l’auteur a confirmé que cette amélioration est
corrélée à l’augmentation des amplitudes passives en flexion (par correction du décentrage
antéro-supérieur), en abduction (par correction du décentrage en spin), en adduction horizontale
(Cross-arm) et l’augmentation de l’amplitude du C-test.

-Une autre étude réalisée par T. Marc en 2004 [9] et qui avait pour but d’étudier l’efficacité de
la correction des décentrages antéro-supérieur et du spin en rotation interne par les techniques
manuelles du CGE, sur la mobilité de l’articulation scapulo-humérale en flexion et en
abduction. Cette étude a été réalisée sur 34 patients présentant une TCR non rompue, les
résultats après la première séance étaient les suivants :

Les auteurs ont confirmé une augmentation de l’amplitude articulaire en flexion avec un gain
de 21,65° en moyenne, ainsi en abduction avec un gain de 25,59° en moyenne.

Nous pouvons mentionner ainsi l’étude menée par T. Marc et ses collègues en 2009 [24] sur 80
patients (49H/31F d’âge moyen de 61 ans) qui ont bénéficié d’une réparation transfixiante de
la coiffe des rotateurs, puis adressés pour rééducation dans 3 liens différents. Les résultats ont
montré un gain significatif du score de constant de 34 points pour les patients ayant bénéficié
d’une rééducation par la méthode CGE. Ainsi les auteurs ont rapporté que ce gain était influencé
favorablement par l’amélioration des amplitudes passives en flexion (C : 0,33 ; P : 0,0034), en
abduction (C : 0,25 ; P : 0,028) et de l’amplitude du C-Test (C : 0,40 ; P : 0,0004).

 Effet de la méthode CGE sur la rapidité de la récupération des amplitudes


articulaires
 Nous avons noté une amélioration de la mobilité articulaire dans les deux groupes, avec
une amélioration plus importante et plus rapide chez les patients du groupe B, en effet entre
l’évaluation initiale et l’évaluation intermédiaire le gain moyen en antépulsion été de l’ordre de
5° pour le groupe A et de 8, 33° pour le groupe B, et le gain en abduction été de l’ordre 2° pour
le groupe A et de 9,67° pour le groupe B. Ces résultats sont concordants avec la littérature :

Dans un article cité dans la revue du rhumatisme monographies en 2010 [11], T. Marc et ses
collègues ont rapporté que la correction du décentrage antéro-supérieur permet d’obtenir des
gains très rapides de la mobilité passive et active, y compris des patients présentant une
capsulite rétractile avec une importante limitation de la flexion.

Page 56
Discussion

Dans le même objectif T. Marc a prouvé dans son étude menée en 2004 [9] l’amélioration
importante des amplitudes articulaires en flexion et en abduction après une seule séance durant
laquelle les patients ont bénéficié d’une rééducation par les manœuvres de thérapie manuelle
décrites selon la méthode CGE.

 La force musculaire :
- En ce qui concerne la force musculaire, nous avons constaté une amélioration dans les deux
groupes, mais elle est plus marquée dans le groupe A. En effet, la valeur moyenne du gain
a été estimée de 1,02 dans le groupe A, alors qu’elle était de 0,76 dans le groupe B.
- Toutefois nous avons noté que le gain de la force des muscles rotateurs latéraux était plus
marqué dans le groupe B qui était de 1,78 par rapport au groupe A qui était de 0,78.

Lorsqu’il s’agit d’un recentrage dynamique dans le but de rétablir un bon équilibre dynamique,
T. Marc a eu recours dans son protocole à la force de recentrage de l’infra épineux qui s’oppose
d’une part à l’ascension de la tête humérale (décentrage supérieur) et d’autre part à son dérapage
en spin. Tout en insistant que les muscles rotateurs médiaux (grand rond, grand pectoral, grand
dorsal) générateurs des forces de décentrage ne doivent jamais être stimulés. [11]

D’ailleurs plusieurs études ont montré qu’une faiblesse des rotateurs latéraux a été retrouvé
chez des patients présentant une pathologie de la coiffe ce qui fait de leur renforcement un
élément clef du programme de rééducation active. [24]

Dans cette objectif, dans l’étude menée en 2009 [24] T. Marc et al ont prouvé qu’il existe une
forte corrélation entre la force des muscles rotateurs latéraux et le score de constant (C : 0,449 ;
P <0,0001), en effet plus la force des muscles rotateurs latéraux est importante, plus le score de
constant augmente.

Selon T. Marc et al, qui ont fait une étude prospective en 2003 [10] entre les résultats du
protocole CGE et les techniques de recentrage dynamique (rééducation des abaisseurs), le gain
thérapeutique obtenu par le protocole CGE était le double de celui obtenu par les autres
protocoles. Cette étude a fait preuve que les différences des gains sont dues non seulement à la
correction des défauts de la cinématique mais aussi au renforcement des dépresseurs de la tête
humérale qui sont les rotateurs latéraux.

Toujours dans le même objectif, T. Marc, B. Helal, C. Morana ont mené une étude dans un
centre spécialisé sur 10 patients présentant un conflit sous acromial, et qui s’intéressait à
l’évaluation de la récupération de la force de l’épaule après deux semaines de rééducation par

Page 57
Discussion

la méthode CGE. Ces résultats ont fait preuve d’une amélioration significative de la force
maximale isométrique en rotation latérale (+23,1%) et en abduction (+13,8%) avec une
amélioration du score de constant qui a passé de 57,6 à 68,6. Cependant la force maximale en
rotation médiale et en adduction n’a pas subit une modification.

 Le retentissement fonctionnel :

Sur le plan fonctionnel, nous avons constaté une amélioration du score de constant dans les
deux groupes. L’amélioration de l’état fonctionnel était plus importante chez le groupe B avec
une différence de 3,5 points par rapport au groupe A. Notre résultat concorde avec ceux de la
littérature :

Une étude antérieure effectuée par Thierry Marc et D. Rifkin en 2005 [26] dans un centre de
rééducation spécialisé sur 230 patients (125H/105F) d’âge moyen de 52 ± 16ans, dont l’objectif
était de confirmer l’efficacité de la méthode CGE sur l’évolution du score de constant en le
corrélant à l’amélioration des amplitudes de l’articulation scapulo-humérale en flexion et en
abduction. Cette étude s’est étalée sur 23 séances de l’ordre de 3fois/semaines avec sevrage
progressif, à l’issue de ce travail le score de constant a passé de 58,4 à 79,7 avec un gain en
flexion de 22° en moyenne et de 26° en moyenne pour l’abduction. Donc cette amélioration
significative explique l’amélioration fonctionnelle de l’épaule.

 Effet de la méthode CGE sur la prévention de la récidive

Dans l’étude précitée de T. Marc et al [21] sur 25 patients présentant une capsulite rétractile,
ces patients étaient revus après 1 à 4 ans de leur traitement pour l’évaluation des amplitudes
articulaires et pour la réalisation d’un score de constant. Cette étude a montré que 13 patients
ne présentaient plus aucune douleur et 15 aucune gêne fonctionnelle. Ainsi les auteurs ont réussi
à prouver que la réalisation d’un programme de rééducation jusqu’à stabilisation complète
permet de minimiser les risques de récidives.

Page 58
Discussion

 Difficultés, limites et perspectives de l’étude :

Lors de la réalisation de notre travail, nous avons été confrontés à quelques difficultés :

La taille réduite de notre population qui ne permet pas d’effectuer une étude statistique.

Le recrutement des patients : puisque notre étude nécessite certains critères spécifiques.

La difficulté d’accès aux articles scientifiques en rapport avec la méthode CGE.

Pas d’observance de l’auto-rééducation par les patients.

Le temps destiné à ce mémoire, nous n’avons pas eu le temps suffisant pour suivre les
patients à long terme et évaluer l’impact du traitement sur la prévention des récidives chez
ces patients.

Page 59
Conclusion

CONCLUSION

es tendinopathies de la coiffe des rotateurs ( TCR) représentent l’une des pathologies

L que le kinésithérapeute traite le plus fréquemment. Elles sont responsables des


douleurs à l'épaule ayant un impact majeur sur la fonction et altèrent de façon très
importante la qualité de vie des patients. De ce fait, ces pathologies constituent un véritable
enjeu de santé publique, qui nécessite une prise en charge optimale.

L’objectif de ce travail était de montrer l’intérêt du concept global de l’épaule (CGE) sur la
prise en charge des TCR, et l’apport de ce concept sur la douleur, la mobilité articulaire, la force
musculaire et la fonction.

Nous avons effectué ce travail sur 6 patients divisés aléatoirement sur deux groupes. Le premier
groupe (A) a bénéficié d’une rééducation conventionnelle, et le deuxième groupe (B) a
bénéficié d’une rééducation par la méthode CGE de Thierry Marc. Notre prise en charge s’est
étalée sur une période de 6 semaines en moyenne à raison de 3 séances par semaines.

A l’issue de ce travail, nous avons pu démontrer l’efficacité de la méthode CGE sur


l’amélioration de la douleur, la récupération rapide des amplitudes articulaires et la fonction,
dont les gains étaient significativement supérieurs à ceux obtenus par la rééducation
conventionnelle. Par contre nous n’avons pas pu prouver sa supériorité en ce qui concerne la
force musculaire.

Au final, nos résultats sont concordants avec ceux de la littérature, malgré le nombre réduit des
patients. Nous soulignons ainsi que malgré la courte période de pise en charge nous n’avons
pas pu réaliser notre but de vérifier l’efficacité à long terme et donc l’absence de récidive.

Nous souhaiterions ainsi que le présent travail ouvre des perspectives pour des études
ultérieures de plus larges échelles, intégrant un effectif plus important des patients et réalisés
sur une période suffisante permettant d’apporter une preuve plus puissante de l’efficacité de ce
concept dans la prise en charge des TCR et la prévention de sa récidive.

Page 60
Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

[1]F. Srour, C. Dumontier, M. Loubière, G. Barette. Evaluation clinique et fonctionnelle de


l’épaule douloureuse. EMC- Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation. Elsevier
Masson SAS, 2013, 0(0): 1-21[Article 26-008-C-10].

http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0887(13)43674-5.

[2] A. Jellad, M.A. Bouaziz, S. Salah, H. Migaou, Z.B. Salah. Epidémiologie de l’épaule
douloureuse en milieu de médecine physique et réadaptation ambulatoire. Journal de
réadaptation médicale 2011;31:59-64.
[3] C. Sauvant, J.F. Kaux. Actualités dans le traitement des tendinopathies. J Traumatol Sport,
2017, 0762-915X/©.
http://dx.doi.ord/10.1016/j.jts.2017.04.001.
[4] K. Belhaj , L. Mahir, S. Meftah, F. Lmidmani, A. El Fatimi. Impact de la tendinopathie de
la coiffe des rotateurs de l’épaule sur la force musculaire, la fonction et la qualité de vie. Journal
de réadaptation médicale 2015;35,4:203-207.
[5] T. Marc, T. Gaudin, J. Teissier, F. Bonnel. Pathologies de la coiffe des rotateurs et TMS.
SFRE. [Page consultée le 06/03/2019].
http://www.sfre.org/sfre/professionnels/reeducation/epaule_non_operee/pathologie_coiffe_rot
ateurs_et_tms
[6] J.J. Lempereur, J.L. Caillat-Miousse, R. Noel. Evaluation statistique d’un protocole de
traitement kinésithérapique du syndrome sous acromial. Kinésithérapie scientifique, juin 2008 ;
489 :39-46.
[7] T. Marc. Coiffe des rotateurs : de la rééducation des abaisseurs au concept global de l’épaule
(CGE). Kinésithérapie scientifique, octobre 2008 ; 492 :61-63.
[8] T. Marc. La rééducation de l’épaule en 2009. Kinésithérapie la revue, 2009; 85-86:19-92.
[9] T. Marc. Prise en charge manuelle des tendinopathies de la coiffe des rotateurs.
Kinésithérapie, les cahiers, 2004; 32-33 : 54-58.
[10] T. Marc, D. Rifkin, T. Gaudin, F. Lacaze, J. Teissier. Protocole et résultats de la
rééducation des tendinopathies de la coiffe des rotateurs. Kinésithérapie scientifique, 2003 ;
437 :25-30.
Bibliographie

[11] T. Marc, D. Rifkin, T. Gaudin, J. Teissier, F. Bonnel. Rééducation d’une épaule


douloureuse, faire simple ou compliqué ? Faire compliqué. Revue de rhumatisme monographie,
2010 ; 77, 3 :246-252.
[12] L.I. Katolik, B.R. Bach. Normalization of Constant score. Journal of shoulder and elbow
surgery, 2005; 14, 3: 279-285.
[13] F. Crépon, J. F. Doubrère, M. Vanderthommen, E. Castel-Kremer, G. Cadet.
Électrothérapie. Électrostimulation. EMC. Elsevier Masson SAS, Paris. Kinésithérapie-
Médecine physique-Réadaptation, 2007 ; 26-145-A-10.
[14] A.A. Saber, A. Saber. Therapeutic Ultrasound: Physiological Role, Clinical Applications
and Precautions. Journal of Surgery. Special Issue: Minimally Invasive and Minimally Access
Surgery, 2017; Vol 5, No. 3-1: 61-69.

[15] C. Demoulin, M. Vanderthommen. Cryothérapie et maladies rhumatismales. Revue du


rhumatisme, 2011, 78 : 500-202.

[16] F. Srour, G. Barette, M. Loubiere. Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non
instable. EMC- Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 2015 ; 11(3) :1-21 [Article
26-208-G-10].

[17] F. Srour, J.L. Nephtali. Rééducation des épaules présentant une dyskinésie de la scapula.
Kinésither Rev, 2012 ; 12(127) :50-62.

[18] J. Beaudreuil. Masso-kinésithérapie pour tendinopathie dégénérative de la coiffe des


rotateurs de l’épaule. Revue du rhumatisme monographies, 2016. [Page consultée le
18/10/2018]
<http://dx.doi.org/10.1016/j.monrhu.2016.11.010>

[19] F. Chevalier. La sollicitation des abaisseurs extrinsèques dans les atteintes de la coiffe de
rotateurs par conflit sous acromial mécanique chez les patients non opérés : Qu’en est-il
aujourd’hui ? 2011-2012. 42p. Mémoire : Institut de Formation Régional aux Métiers de la
Réadaptation et de la Rééducation. Loire.

[20] T. Marc, T. Gaudin, J. Teissier, F. Bonnel. Examen clinique de l’épaule douloureuse.


SFRE. [Page consultée le 12/11/2018].

<http://www.sfre.org/sfre/professionnels/reeducation/epaule_douloureuse?fbclid=IwAR1dtlW
KtZvh-Fs3bR-2zy9IAT9HOUSYvXpyRbxIhO-p125oK46Wbxo-o_8>
Bibliographie

[21] T. Marc, C. Morana, T. Gaudin, J. Teissier. Traitement des capsulites rétractiles par
thérapie manuelle : résultats à 3 ans. Kinésithérapie la revue, 2015 ; 16(171) :54-62.

[22] C. Popineau, C.P. Fernandes. Méthodes d’étirement et Kinésithérapie. [Page consultée le


25/11/2018]. <www.medecinedusport.fr>

[23] T. Stévenot, M. Lhuaire, M. Stévenot, C. Avisse. Pathologies de la coiffe des rotateurs :


intérêt d’une manœuvre de recentrage en chaîne fermée. Kinésithérapie la revue, 2012; (123):
48-55.
[24] T. Marc, T. Gaudin, J. Teissier. Rééducation après réparation de la coiffe des rotateurs :
Facteurs influençant le résultat fonctionnel à 2 ans. Kinésithérapie la revue, 2009 ; 9,89 : 36-
44.

[25] T. Marc. Rééducation des tendinopathies de la coiffe des rotateurs par la méthode CGE.
Kinésithérapie scientifique, 2006 ; 470 :19-21.

[26] T. Marc, D. Rifkin. Rééducation des tendinopathies de la coiffe des rotateurs par la
méthode C.G.E. (Concept Global d’Epaule). In TM Institute. [En ligne]. [Page consultée le
15/01/2019]. www.tminstitute.fr
Liste des annexes

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Bilan type ...................................................................................................................

Annexe 2: Échelle Visuelle Analogique (EVA) ..........................................................................

Annexe 3: Score de Constant.......................................................................................................

Annexe 4: Les tests spécifiques ...................................................................................................

Annexe 5: Score de HAD « Hospital Anxiety and Depression » ................................................

Annexe 6: Bilans relatifs aux patients .........................................................................................

Annexe 7: Les 13 gestes fondamentales de la méthode CGE .....................................................

Annexe 8: Les types de décentrage .............................................................................................

Annexe 9: Dynamique de l’articulation scapulo-thoracique .......................................................


Annexes

ANNEXES
Annexe 1: Bilan type

1) Identification du patient :
-Nom et prénom :
-Age :
- Situation familiale +nombre des enfants en charge :
- Situation professionnelle :
-origine :
-latéralisation du patient :
-sports et Loisirs :
-Diagnostic :
2) Interrogatoire :
 Histoire de la maladie :
-Date de début de la maladie et durée de l’évolution :
-Circonstances d’apparition de la maladie (facteurs déclenchants) :
-Consultation médicale, explorations puis traitements (actuel/auparavant) et leur
efficacité.
 Antécédents :
-Médicaux :
-Chirurgicaux :

3) Bilan de la douleur :
-Localisation :
-Irradiation :
-Type :
- Spontanée (Inflammatoire) : Nocturne ; Diurne ; permanente.
-Provoquée (mécanique) par : la palpation ; la mobilisation (active ou passive) ;
l’étirement ; à la contraction résistée …
- Mixte
- Intensité : selon l’EVA (Annexe 2) et le sous score douleur de constant (Annexe 3)
- Mode d’installation : brutale ; progressive.
Annexes

- Facteurs déclenchants :
- Facteurs soulagants :

4) Inspection et bilan morphostatique :


 Inspection :
-Attitude du membre (déformation, attitude antalgique).
-Troubles cutanés : rougeur ; cicatrice…
-Troubles trophiques: œdème ou amyotrophie de la fosse supra épineuse ou infra épineuse ou
du deltoïde.
 Bilan morphostatique :
 Dans le plan frontal :
Vue de dos :
-Evaluation de l’équilibre scapulaire : à la recherche d’une surélévation ou abaissement
scapulaire, par la mesure de la hauteur des épaules (distance entre le milieu du bord
externe de l’acromion et le sol).
-Evaluation de la symétrie scapulaire : par la mesure de la distance entre l’épine et l’axe
du corps. Et la distance entre l’angle inférieure de la scapula et l’axe du corps. Une
comparaison bilatérale à la recherche d’une adduction, abduction ou sonnette de la scapula
-Evaluation de la symétrie de l’axe du corps (alignement des épineuses) : à la recherche
d’une scoliose structurale ou attitude scoliotique.
-Organisation dans le triangle thoraco-brachio-abdominal : par la mesure de l’angle de la
taille.
Vue de face :
-Appréciation de l’obliquité de la clavicule.

 Dans le plan sagittal :


-Appréciation de l’organisation générale : mesure de la distance orthogonale selon la ligne
« TATM » à la recherche d’une projection antérieure ou postérieure.
- Appréciation de l’équilibre du rachis : par la mesure des flèches cervicales et dorsales à
la recherche d’une hypercyphose dorsale.
5) Bilan des mensurations :
-Cicatrice : longueur
-Mesure des circonférences : œdème ou amyotrophie.
Annexes

Repères Membre droit Membre gauche Références Mesure


(date) :

6) Bilan articulaire :
 Qualitatif :
- Fluidité et liberté du mouvement
- Raideur articulaire ou bien un blocage
- Bruit articulaire ou craquement
Articulations : Acromio-claviculaire
Sterno-costo-claviculaire
Scapulo-thoracique
Scapulo-humérale
Mobilité passive du rachis cervical
Mobilité passive du coude

 Quantitatif : Mesure des amplitudes articulaires en passif.


 Mesure de la mobilité passive globale de l’épaule :

Mouvement Droit Gauche


Antépulsion
Rétropulsion
Abduction
Adduction
Rotation externe
Rotation interne

 Mesure de la mobilité passive de la scapulo-humérale :

Droit Gauche
Antépulsion
Abduction
Annexes

 Articulation sus-jacente : Rachis cervical :


appréciation de la mobilité du rachis cervical par une mesure centimétrique :
- Flexion/Extension : distance [menton-sternum] :
- Inclinaison droite/ Inclinaison gauche : distance [tragus-acromion] :
- Rotation droite/ Rotation gauche : distance [menton-acromion] :

 Articulation sous-jacente : mobilité du coude :


- Flexion/Extension.
-Pronation/supination.

7) les tests spécifiques : (Annexe 4)


 Tests de la cinématique (de décentrage) :

Nous avons examiné deux types de décentrage :


- Décentrage antéro-supérieur.
- Décentrage en spin.

 Le C-test :

Ce test est corrélé avec le score de constant, permet de mettre de façon active un
dysfonctionnement articulaire à l’aide d’une mesure de l’angle thoraco-humérale.

 Le Cross-arm test :

Nous permet d’apprécier le niveau d’extensibilité des structures postérieures de


l’articulation scapulo-humérale par une mesure de l’adduction horizontale.

 Les tests des conflits :


Test de Neer : conflit supéro-externe.
Test de Hawkins : conflit antéro-supérieur.
 Test de Yocum : conflit antéro-interne.
Les tests tendineux :
Test de Jobe : tendon du supra épineux.
Test de Patte : tendon de l’infra épineux.
Test de Gerber (lift off test) : tendon du sub-scapulaire.
Palm up test : tendon de la longue portion du biceps.
Annexes

8) Bilan musculaire :(comparatif)


-Qualitatif : évaluation de l’extensibilité et la trophicité musculaire
-Quantitatif : évaluation de la force musculaire par un testing globale des groupes
musculaires de l’épaule.

Groupe musculaire Droit Gauche


Antépulseurs
Rétropulseurs
Abducteurs
Adducteurs
Rotateurs externes
Rotateurs internes
Elévateurs de la scapula
(Trapèze sup+élévateur de
la scapula)
Abaisseur de la scapula
(Trapèze inférieur)
Abducteurs de la scapula
(dentelé antérieur)
Adducteurs de la scapula
(trapèze moyen +
rhomboïdes)

9) Palpation : (comparative)

-Palpation du tissu cutané : Chaleur locale, état de la peau et les infiltrats cellulagiques ,
appréciation de la cicatrice (adhérente ; non adhérente ; chéloïde ; indurée …)

-Appréciation de l’œdème : fibrosé (ne laisse pas le godet)


superficiel (prends le godet)
-Palpation du corps musculaire :à la recherche des contractures ou rétraction:
trapèze supérieur, moyen et inférieur ,élévateur de la scapula, les rhomboïdes, supra et infra
épineux, petit et grand rond ,le sous scapulaire, les scalènes, le sterno-cléido-mastoïdien, le
muscle sous clavier, petit et grand pectoral, deltoïde
-Palpation des tendons : palper les tendons de la coiffe.
-Palpation de structures osseuses : à la recherche des points douloureux.
La clavicule, l’articulation sterno-costo-claviculaire, l’articulation acromio-claviculaire, le bec
Annexes

acromial, le processus coracoïde, la tête humérale, le tubercule majeur, le tubercule mineur, le


sillon inter tuberculaire, l’épine de la scapula, les bords et les angles de la scapula, les
processus épineux et transverses.

10) Bilan fonctionnel :

L’évaluation fonctionnelle se fait par le score de constant. (Annexe 3)

11) Bilan psychologique :

L’évaluation se fait selon l’échelle HAD : « Hospital Anxiety and Depression » (Annexe 5)
Annexes

Annexe 2: Échelle Visuelle Analogique (EVA)


Annexes

Annexe 3: Score de Constant


Annexes
Annexes

Annexe 4: Les tests spécifiques

Les tests de la cinématique

Décentrage antéro- supérieur :

Il faut réaliser passivement une flexion dans le plan sagittal strict. La main controlatérale au
côté testé est posée sur l'épaule du patient, la pulpe du pouce sur l'apophyse coracoïde, la base
de l'éminence thénar au dessus de l'articulation acromio-claviculaire, les doigts sur l'épine de la
scapula. Ceci permet un contrôle complet des mouvements de la scapula et de la ceinture
scapulaire. La main homolatérale va soutenir le coude du patient par une prise en berceau et
faire décrire à celui-ci une trajectoire circulaire permettant de réaliser un mouvement de
rotation autour du centre de rotation de la tête humérale sans aucun mouvement parasite de
traction.
Lorsque le mouvement scapulo-huméral se termine, la scapula commence à s'élever. La main
contrôlant la ceinture scapulaire reste fixe, la pression sous la face palmaire augmente
progressivement. L'examinateur réalise 2 à 3 mouvements de flexion/extension d'une trentaine
de degrés angulaires pour bien apprécier la fin du mouvement. Il arrête le test quand le
mouvement scapulo-huméral est terminé et que la scapula tend à s'élever. Ce test est réalisé
ensuite sur l'épaule controlatérale, l'angle thoraco-huméral est ainsi mesuré.

Figure A : position de départ Figure B : réalisation d’une flexion


Annexes

Décentrage en spin :

Il faut réaliser passivement une abduction dans le plan frontal strict en partant de la position de
référence. L’examinateur se place latéralement, les prises sont les mêmes que pour le test
précédent. Il faut s'assurer du bon relâchement du patient et effectuer le mouvement assez
lentement. Les prises doivent être aussi peu serrées que possible.

Lorsque l'examinateur perçoit la fin du mouvement, il réalise encore 2 à 3 mouvements comme


lors du test précédent pour s'assurer que cette limitation n'est pas due à des contractions
musculaires de protection. La fin du mouvement doit être extrêmement douce pour ne pas
comprimer la bourse sous acromiale et déclencher une douleur qui fausserait l'appréciation du
décentrage en déclenchant des contractions de défense.

L'angle thoraco-huméral est ainsi mesuré en comparaison avec le côté controlatéral.

Figure C : position de départ Figure D : réalisation de l’abduction


Annexes

Le C-Test :

Le patient place sa main sur l'épaule


opposée, 2ème articulation métacarpo-
phalangienne en regard de l'articulation
acromio-claviculaire et réalise une
élévation active du coude. L'angle
thoraco-huméral est relevé, la norme
est de 130°

Figure E : le C-Test, position finale

Le Cross arm test :

Pour apprécier le niveau d’extensibilité des


structures postérieures de l’articulation
scapulohumérale,
mesurer l’Adduction horizontale, scapula fixée
(normale à 135°).
Il permet aussi un examen de l’articulation
acromio-claviculaire à la recherche d’une
douleur par compression de cette articulation.

Figure F : mesure de l’ADD horizontale


Annexes

Les tests tendineux :

Le test de Jobe : Permet d'analyser le sus-épineux.

L'examinateur est face au patient, ce dernier met les bras à 90° d'abduction, 30° de flexion
antérieure et en rotation médiale, de sorte que les pouces soient dirigés vers le bas.

L'examinateur tente d'abaisser les bras au patient contre résistance.

Trois situations peuvent s'observer :

-Le sujet résiste quoi qu'il arrive : le tendon du sus-épineux n'est pas rompu.

-le sujet ne résiste pas en raison de douleurs très importantes : le test est difficilement
interprétable.

- le sujet ne peut pas opposer de résistance à la force de l'examinateur et son bras s'abaisse sous
la pression : il y a rupture du sus-épineux.

Figure F : test de Jobe


Annexes

Le test de Patte : permet d’analyser l’infra-épineux et le petit rond :

L'examinateur soutient le bras du


patient placé à 90° d'abduction,
coude fléchi à 90° : il lui demande de
réaliser une rotation latérale
contre-résistance. Le test est considéré
positif quand il reproduit
des douleurs et/ou dévoile un déficit
des muscles concernés.

Figure H : le test de patte

Le Lift off test ou signe de Gerber : Analyse le sous-scapulaire.

Le patient place sa main en arrière au


niveau de la ceinture. Il doit alors fermer le
poing, décoller celui-ci de la ceinture
et garder la position S'il ne peut décoller la
main du dos ou ne peut pas tenir la position,
le signe est positif. Une rotation interne
douloureuse ou Déficitaire rend impossible
la réalisation de ce test : il faut alors utiliser
la manœuvre du Press Belly.

Figure I : le lift off test


Annexes

Le palm-up test : Analyse la longue portion du biceps.

Le patient effectue une élévation antérieure


du bras contre résistance, coude tendu et
paume de la main tournée vers
le haut. La manœuvre est dite positive
quand elle réveille une douleur à la face
antérieure du bras sur le trajet du biceps.

Figure J : le palm-up test

Les tests des conflits :

Toutes ces manœuvres sont censées provoquer l'impaction des tendons sus-épineux et
bicipitaux sous la voûte acromio-coraco-claviculaire pour reproduire le conflit sous-acromial.

Le signe de Neer : Il traduit un conflit supéro-externe.

L’examinateur est derrière le patient qui est


assis, il bloque la rotation de la scapula
d’une main et il de l’autre, il effectue une
élévation antérieure passive du bras du
patient main en pronation. Le test est positif
si la douleur apparaît entre 60 et 120
d’élévation antérieure.

Figure K : le signe de Neer


Annexes

Le signe de Hawkins : Il traduit un conflit antéro-supérieur.

L’examinateur élève le bras du patient à


90° d'élévation antérieure stricte, coude
fléchi à 90°, et imprime un mouvement
de rotation médiale à l'épaule en
abaissant l'avant-bras. Le signe est positif
lorsqu'il déclenche une douleur reconnue
par le patient.

Figure L : le signe de Hawkins

Le signe de Yocum : Il traduit un conflit antéro-interne.

La main de l'épaule à examiner est sur


l'épaule controlatérale et on demande au
patient de relever le coude contre
résistance. Le signe est positif lorsqu'il
déclenche une douleur reconnue par le
patient.

Figure M : le signe de Yocum


Annexes

Annexe 5: Score de HAD « Hospital Anxiety and Depression »


Annexes
Annexes

Annexe 6: Bilans relatifs aux patients

1) Bilan de la douleur :
Bilan subjectif de la douleur :

patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
Type Mixte Mixte Mixte Mixte Mixte Provoquée
Evolution Depuis 3 Depuis 2 mois Depuis 1 Depuis 1 Depuis 4 Depuis 1 an
mois mois mois mois
Face
Face Face latérale du antérieure Face latérale Face Face
antérieure moignon de du moignon du moignon postéro- latérale du
localisation du moignon l’épaule de l’épaule de l’épaule latérale du moignon de
de l’épaule moignon de l’épaule
l’épaule

Le cou, face Le cou et la face Le cou, face Le cou, la Face Le cou, face
antérieure latérale du bras antérieure face latérale postérieure latérale du
Irradiation du bras, le du bras, le et du bras, le bras et région
coude coude postérieure coude péri-
du bras et le scapulaire et
coude le coude

La La mobilisation, La Se coucher Se coucher Se coucher


Facteurs mobilisation l’entrainement, mobilisation sur le côté sur le côté sur le côté
aggravants et le et le coucher sur et le coucher atteint, atteint, la atteint, et la
coucher sur le côté atteint sur le côté mobilisation mobilisation mobilisation
le côté atteint passive et et soulever
atteint active en une charge
élévation de lourde
l’épaule

Facteurs Le repos + Le repos + Le repos +


calmants auto Le repos prise des Le repos auto glaçage Le repos
glaçage antalgiques

Bilan objectif de la douleur :

 Selon l’EVA :

Patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
EVA initiale 7 5 5 6 7 6
EVA intermédiaire 6 5 3 3 4 3
EVA finale 4 2 2 1 1 2
Annexes

 Selon le sous score de constant :


Patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
SSC initial 7,5 8,5 6 6,5 6,5 6,5
SSC 7,5 8,5 7,5 7,5 8 7,5
intermédiaire
SSC final 8,5 9,5 8,5 9 8,5 8
SSC= sous score de constant

2) Inspection et bilan morphologique :


 Inspection :
- Attitudes antalgiques : A1, A2, B1, B2 ont une attitude en élévation de l’épaule,
B3 a un abaissement de l’épaule atteinte.
- Troubles cutanés : RAS.
- Troubles trophiques : RAS.
 Bilan morphologique :
Plan frontal :
 Vue de dos :
- Evaluation de l’équilibre scapulaire :

Patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
Latéralité D G D G D G D G D G D G
Hauteur 1,62 1,61 1,65 1,64 1,60 1,60 1,41 1,39 1,58 1,60 1,38 1,39
des épaules
(m)
Surélévation Surélévation Surélévation Surélévation abaissement
Conclusion de l’épaule de l’épaule - de l’épaule de l’épaule de l’épaule
droite droite droite gauche droite

- Evaluation de la symétrie scapulaire :

Patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
Latéralité D G D G D G D G D G D G
D1 (cm) 8 7 6 6 6 6 5 4 5 6 7,5 8
D2 (cm) 10,5 9 10 10 9 9 8.5 7 9 10 9 11
Conclusion Scapula en Scapula en Scapula en Scapula en
sonnette - - sonnette sonnette sonnette
externe externe externe interne

D1 = distance entre épine scapulaire et l’axe du corps, D2= distance entre l’angle inférieure
de la scapula et l’axe du corps.
Annexes

 Vue de face :
- Appréciation de l’obliquité de la clavicule :

Patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
Latéralité D G D G D G D G D G D G
L’angle
entre la 30 25 28 24 25 25 30 25 20 23 30 33
clavicule et
l’horizontal
Surélévation Surélévation Surélévation Surélévation Abaissement
Conclusion du moignon du moignon - du moignon du moignon du moignon
de l’épaule de l’épaule de l’épaule de l’épaule de l’épaule
droite droite droite gauche droite

Plan sagittal :
- Appréciation de l’organisation générale sur la ligne TATM :

Tous les patients sauf A3 présentaient un enroulement des épaules vers l’avant.
Les patients A1, B1 et B3 présentaient une antéprojection de la tête et une exagération de
la cyphose dorsale.

- Appréciation de l’équilibre du rachis :

Les
valeurs A1 A2 A3 B1 B2 B3
normales
Mesure des C7=3,5 C7=6 C7=4 C7=3,5 C7=6 C7=4 C7=6
flèches en cm D6=0 D6=0 D6=0 D6=0 D6=0 D6=0 D6=0
L4=3,5 L4=5 L4=4 L4=3 L4=6 L4=3,5 L4=6
S2=0 S2=2 S2=0 S2=0 S2=2,5 S2=0 S2=3

Conclusion Cyphose Cyphose Cyphose


- dorsale - - dorsale - dorsale
accentuée accentuée accentuée

3) Bilan articulaire :
Qualitatif :

Tous les patients présentaient au bilan initial une limitation des amplitudes scapulo-
humérales avec raideur des articulations acromio-claviculaire et scapulo-thoraciques
Annexes

Quantitatif : Mobilité passive globale de l’épaule :

BILAN INITIAL
Groupe A Groupe B
Patients A1 A2 A3 B1 B2 B3

Latéralité D G D G D G D G D G D G

Antépulsion 125 170° 135° 170° 140° 150° 140° 170° 180° 155° 125° 145°
°
Rétropulsion 45° 50° 40° 45° 45° 50° 40° 50° 50° 45° 50° 50°
Abduction 120 170° 130° 170° 142° 150° 130° 170° 180° 140° 100° 140°
°
Adduction 30° 40° 35° 40° 30° 40° 25° 40° 40° 30° 30° 40°
Rotation 50° 70° 40° 70° 70° 80° 60° 80° 80° 45° 60° 75°
externe
Rotation 60° 90° 60° 85° 80° 90° 65° 90° 90° 50° 40° 60°
interne

BILAN FINAL

Groupe A Groupe B
Patients
A1 A2 A3 B1 B2 B3

Latéralité D G D G D G D G D G D G
Antépulsion 150° 170° 150° 170° 150° 150° 170° 170° 180° 180° 145° 145°
Rétropulsion 50° 50° 45° 45° 50° 50° 45° 50° 50° 50° 50° 50°

Abduction 145° 170° 150° 170° 150° 150° 170° 170° 180° 172° 130° 140°

Adduction 35° 40° 40° 40° 40° 40° 40° 40° 40° 40° 40° 40°

Rotation 60° 70° 50° 70° 80° 80° 75° 80° 80° 70° 70° 75°
externe
Rotation 75° 90° 70° 85° 90° 90° 85° 90° 90° 80° 60° 60°
interne
Annexes

 Mobilité passive de la scapulo-humérale :

Patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
Côté D G D G D G D G D G D G
BI 70° 90° 80° 90° 90° 90° 80° 90° 90° 80° 75° 80°
Antépulsion BInt 75° 90° 85° 90° 90° 90° 90° 90° 90° 90° 80° 80°
BF 85° 90° 85° 90° 90° 90° 90° 90° 90° 90° 90° 80°
BI 76° 90° 80° 90° 90° 90° 70° 90° 90° 80° 70° 90°
Abduction BInt 80° 90° 82° 90° 90° 90° 84° 90° 90° 90° 75° 90°
BF 90° 90° 85° 90° 90° 90° 90° 90° 90° 90° 80° 90°
BI=bilan initial ; BF=bilan final ; BInt : bilan intermédiaire (après quelques séances antalgiques)

 Articulation sus-jacente : mobilité du rachis cervical :

Mesure Flexion Extension Inclinaison Inclinaison Rotation Rotation


en cm droite gauche droite gauche

A1 BI 3 18 6 7 7 8
BF 2 18 6 6 7 7
A2 BI 1 17 7 7 8 8
BF 1 17 7 7 8 8
A3 BI 4 19 7 8 8 9
BF 2 19 7 7 8 8
B1 BI 3 14 6 8 7 9
BF 0 16 6 6 7 7
B2 BI 2 15 7 7 8 8
BF 0 15 6 6 8 8
B3 BI 2 18 9 9 10 10
BF 2 18 8 8 9 9
BI=bilan initial; BF=bilan final

 Evaluation : Tous les patients présentaient une limitation dans certains secteurs de
mobilité du rachis cervical dans les derniers degrés du coté de l’épaule atteinte.

 Articulation sous-jacente : Mobilité du coude :


Les amplitudes du coude étaient physiologiques et comparatives des deux côtés.
Annexes

4) Les tests spécifiques :


Tests de la cinématique (de décentrage) :
 Bilan initial :

Type du A1 A2 A3 B1 B2 B3
décentrage
Antéro- + + - + + +
supérieur
Spin + + - + + +

 Bilan final :

Type du A1 A2 A3 B1 B2 B3
décentrage
Antéro- + + - - - -
supérieur
Spin - + - - - +

Le C-Test :

Groupe A Groupe B
Patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
côté D G D G D G D G D G D G
Bilan initial 110° 120° 100° 130° 110° 120° 110° 125° 130° 110° 110° 125°

Bilan 110° 120° 110° 130° 115° 120° 120° 125° 130° 120° 115° 125°
intermédiaire
Bilan final 120° 120° 120° 130° 120° 120° 125° 125° 130° 130° 120° 125°

Le Cross-arm test :

Groupe A Groupe B
Patient A1 A2 A3 B1 B2 B3
côté D G D G D G D G D G D G
Bilan initial 110° 130° 125° 130° 120° 130° 115° 130° 130° 120° 120° 130°

Bilan 120° 130° 128° 130° 126° 130° 122° 130° 130° 130° 124° 130°
intermédiaire
Bilan final 125° 130° 130° 130° 130° 130° 130° 130° 130° 130° 130° 130°
Annexes

Tests tendineux et tests de conflit :


 Bilan initial :
Jobe Patte Gerber Palm up Neer Hawkins Yocum
A1 + - + + - + +
A2 + + - - + - +
A3 + - - + - + +
B1 + + - - + - +
B2 + + - - + - +
B3 + - + - - + +
 Bilan final :
Jobe Patte Gerber Palm up Neer Hawkins Yocum
A1 - - - + - + +
A2 + - - - + - +
A3 - - - + - - -
B1 + - - - - - -
B2 - - - - - - -
B3 + - - - - + -

5) Bilan musculaire
Qualitatif :

Patient Les muscles hypoextensibles


A1 Petit pectoral, grand pectoral, grand dorsal, trapèze supérieur, élévateur de la
scapula, deltoïde postérieur
A2 Petit pectoral, grand pectoral, grand dorsal
A3 Trapèze supérieur, élévateur de la scapula
B1 Grand pectoral, petit pectoral, grand dorsal, trapèze supérieur
B2 Petit pectoral, grand pectoral, grand rond, grand dorsal, trapèze supérieur
B3 Trapèze supérieur, élévateur de la scapula,grand pectoral, grand rond, petit
pectoral, biceps brachial
Annexes

Quantitatif :

 Bilan initial :

Cotation
A1 A2 A3 B1 B2 B3
D G D G D G D G D G D G
Antépulseurs 3+ 5 3+ 5 3+ 5 3+ 5 5 4 3+ 5
Rétropulseurs 3+ 5 4 5 4 5 4 5 5 4 5 5
Abducteurs 3+ 5 3 5 3+ 5 3+ 5 5 3 3+ 5
Adducteurs 4 5 4 5 4 5 4 5 5 4 4 5
Rotateurs externes 3+ 5 3+ 5 4 5 3+ 5 5 3 3+ 5
Rotateurs internes 4 5 4 5 4 5 4 5 5 4 3+ 5
Elévateurs de la 4 5 4 5 4 5 4 5 5 5 4 5
scapula
Abaisseurs de la 4 5 3+ 5 4 5 3+ 5 5 3+ 4 5
scapula
Abducteurs de la 3+ 5 4 5 4 5 4 5 5 3+ 4 5
scapula
Adducteurs de la 3+ 5 4 5 4 5 3+ 5 5 4 4 5
scapula
 Bilan final

Cotation
A1 A2 A3 B1 B2 B3
D G D G D G D G D G D G
Antépulseurs 4 5 5 5 4 5 4 5 5 5 4 5
Rétropulseurs 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
Abducteurs 4 5 4 5 5 5 4 5 5 4 4 5
Adducteurs 5 5 5 5 5 5 4 5 5 5 4 5
Rotateurs 4 5 4 5 5 5 5 5 5 5 5 5
externes
Rotateurs internes 5 5 5 5 5 5 4 5 5 4 4 5
Elévateurs de la 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
scapula
Abaisseurs de la 4 5 4 5 5 5 4 5 5 5 5 5
scapula
Abducteurs de la 4 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
scapula
Adducteurs de la 4 5 5 5 5 5 4 5 5 5 5 5
scapula
6) Palpation :
- Cutanée : des cellulalgies au niveau du deltoïde chez les patients A1 et B3.
Annexes

- Osseuse :

Patient Structure osseuse


A1 Bord antérieur et externe de l’acromion, articulation acromio-claviculaire,
processus coracoïde
A2 Le bord externe de l’acromion, articulationacromio-claviculaire
A3 Le bord externe de l’acromion, l’articulation acromio-claviculaire, processus
coracoïde, bord externe de la clavicule
B1 Les bords externe, antérieur et postérieur de l’acromion, processus coracoïde,
articulation acromio-claviculaire, extrémité latérale de la clavicule
B2 Le bord postérieur et latéral de l’acromion, l’articulation acromio-claviculaire
B3 Le bord externe de l’acromion, l’articulation acromio-claviculaire, épine
scapulaire, angle interne de la scapula

- Musculaire :

Patient Contractures au niveau des muscles suivants


A1 Trapèze supérieure, élévateur de la scapula, les rhomboïdes, grand pectoral
A2 Trapèze supérieur, élévateur de la scapula, les rhomboïdes, sus-épineux
A3 Trapèze supérieur, sus-épineux, les rhomboïdes, petit rond, sous-épineux,
deltoïde
B1 Trapèze supérieur, sus-épineux, sous-épineux, petit rond, grand rond
B2 Trapèze supérieur, sus-épineux, élévateur de la scapula, les rhomboïdes,
B3 Trapèze supérieur, élévateur de la scapula, sous-épineux, grand rond, deltoïde,
biceps brachial

7) Bilan fonctionnel :

Patient Score de Constant initial Score de Constant final


A1 57,5 79,5
A2 58,5 84,5
A3 66 86,5
B1 65,5 90
B2 63,5 91,5
B3 56 82,5
Annexes

8) Bilan psychologique :

Patient Score de HAD initial Score de HAD final


A1 11 8
A2 8 6
A3 8 4
B1 8 2
B2 6 1
B3 22 15
Annexes

Annexe 7: Les 13 gestes fondamentales de la méthode CGE


Annexes

Annexe 8: Les types de décentrage


Annexes

Annexe 9: Dynamique de l’articulation scapulo-thoracique

Chez les patients présentant une TCR, les mouvements de l’articulation ST et le rythme
scapulo-huméral sont systématiquement perturbés. En effet la bascule postérieure de la scapula
est limitée suite à une raideur acromio-claviculaire, un déficit d’extensibilité du petit pectoral
ou bien un déficit de recrutement du trapèze inférieur. Ce déficit induit lors de l’élévation, une
augmentation plus précoce de la pression sous-acromiale.

Il est essentiel de contrôler ces différents éléments en rééducation et décider ensuite le rythme
scapulo-huméral à utiliser. Il peut s’agir soit du rythme normal (mode balistique de Gagey)
(Image1) lors duquel le trapèze inférieur et le dentelé antérieur travaillent en concentrique alors
que le petit pectoral, l’élévateur de la scapula et les rhomboïdes sont allongés. Soit le rythme
inversé (mode dynamique) (Image2) qui est utilisé souvent spontanément par les patients
présentant une pathologie de la coiffe et qui comprend une bascule médiale de la scapula dans
un premier temps, à ce moment, le petit pectoral, l’élévateur de la scapula et les rhomboïdes
travaillent en concentrique alors que le trapèze inférieur et le dentelé antérieur sont étirés. Cette
bascule médiale est suivie d’une bascule latérale de la scapula selon le mode balistique.
L’utilisation du rythme inversé est exceptionnelle : lors de l’élévation de charge, en cas de
rupture ou insuffisance de la coiffe des rotateurs biens compensés ou en cas d’instabilité de
l’épaule.

Image 1 Image 2
Intérêt du concept global de l’épaule (CGE) dans la prise en charge de la
tendinopathie de la coiffe des rotateurs
Résumé
Introduction : La tendinopathie dégénérative de la coiffe des rotateurs (TCR) est l’une des
pathologies les plus fréquentes des troubles musculo-squelettiques. La dégénérescence tendineuse
progressive se produit suite au surmenage fonctionnel et/ ou des conditions mécaniques peu
favorables qui entraineraient un vieillissement prématuré du tendon ou des microtraumatismes
physiologiques.
Objectif : l’objectif de notre étude était de démontrer l’efficacité du concept global de l’épaule
(CGE) sur la prise en charge kinésithérapique de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs.
Patients et méthodes : étude prospective contrôlée randomisée, qui a inclut six patients divisés
en deux groupes A et B. Le groupe A a bénéficié d’une rééducation conventionnelle et le groupe B
a bénéficié d’une rééducation selon la méthode CGE.
La durée de la prise en charge était de 6 semaines en moyenne de l’ordre de 3 séances par semaine.
Les paramètres étudiés étaient la douleur, la mobilité articulaire, la force musculaire et la fonction.
Résultats : les résultats obtenus ont montré une amélioration des paramètres d’évaluation plus
marquée chez le groupe B, à l’exception du paramètre force musculaire dont les résultats étaient
plus importants chez le groupe A.
Conclusion : nos résultats concordent avec ceux de la littérature, une étude plus large est
nécessaire afin de tirer de meilleures conclusions sur la validité de la méthode CGE sur la
prévention de la récidive.

Mots clés : tendinopathie, coiffe des rotateurs, concept global de l’épaule, méthode CGE,
thérapie manuelle.
Interest of global shoulder concept (GSC) in the management of rotator cuff
tendinopathy
Abstrat
Introduction: Degenerative rotator cuff tendinopathy (RCT) is one of the most common
pathologies of musculoskeletal disorders. Progressive tendon degeneration occurs as a result of
functional overwork and/or unfavourable mechanical conditions that would lead to premature aging
of the tendon or physiological microtraumas.
Objective: the aim of our study was to demonstrate the effectiveness of the Global shoulder
concept (GSC) in the physiotherapeutic management of rotator cuff tendonopathy.
Patients and methods: it’s a prospective randomized controlled study, which included six
patients divided into two groups A and B. Group A received conventional rehabilitation and group
B received GSC rehabilitation.
The whole trial lasted 6 weeks on average, at the rate of 3 sessions per week. The evaluated
parameters were pain, joint mobility, muscle strength and function.
Results: The results obtained showed a more marked improvement in evaluation parameters in
group B, with the exception of the muscle strength parameter, whose results were more significant
in group A.
Conclusion: our results are consistent with those in the literature; a broader study is needed in
order to draw better conclusions about the validity of the GSC method for preventing recidivism.

Keywords: Tendinopathy, rotator cuff, global shoulder concept, GSC method, manual therapy.

Vous aimerez peut-être aussi