I- HISTORIQUES ET OBJET
Si l’on remonte dans le temps, c’est l’ordonnance de la mairie en 1681 sous Louis XIV en
France, qui vient cerner la notion d’assurance et donc celle de la couverture des risques en
transport maritime. Cette ordonnance connue sous le nom de son principal rédacteur
(Colbert) vient poser les jalons de ce qui est devenu par la suite l’assurance transport.
L’ordonnance de Colbert aura par la suite un écho retentissant dans les autres pays à tradition
maritime à l’époque : hollande, grande Bretagne, Belgique, Norvège. Beaucoup plus tard,
soit en 1806, une autre notion assez proche de l’assurance voyait le jour sous le nom de
« prêt à la grosse » ou encore « nauticum foenus ». Ce prêt à la grosse serait d’après certains
doctrinaires l’ancêtre de l’assurance maritime. Il s’agissait d’un contrat aléatoire au terme
duquel un capitaliste mettait de l’argent dans une expédition maritime avec l’espoir, en cas
de succès de l’expédition, d’être remboursé de son avoir initial et des intérêts. Il faut
véritablement attendre la mise en œuvre du code de commerce de 1808 pour qu’en France
l’assurance maritime, soit régie par un texte de loi. Le transport, bien intermédiaire
intervient dans tous les domaines de l’économie. D’une façon générale qu’il s’agisse des
sociétés ou des services, tous intègrent dans leurs composantes le transport qui est alors
considéré comme facteur de production. Au sein de l’entreprise, le transport est un vecteur
essentiel, primordial. A cet effet, les paramètres du transport sont déterminants à un triple
niveau :
*Au niveau commercial, le transport influe sur le prix de vente à destination. Il détermine
légalement les délais de livraison et soigne l’image de marque de l’entreprise.
*Au niveau technique, les choix opérés en matière de transport de transport peuvent avoir des
implications sur purement technique.
*Au niveau administratif, et mode et les modalités de transport peuvent avoir des
implications sur le régime douanier ainsi que sur les modes de paiement. En conséquence, le
choix en matière de transport conditionne les performances de l’entreprise sur le marché. Or
quelque soit le mode de transport déterminé, la marchandise est soumise, pendant l’acte de
transport, à de très nombreux risques (vol, perte, manquant avarie due à la rouille ou à
l’humidité, chate,…) plus ou moins importants. En fait les risques courus par les
marchandises bien qu’ils soient le fait même du transport, ne sont pas inéluctable ils peuvent
être sinon supprimés du moins, peut on prendre les mesures visant à les maîtriser en réalisant
leur couverture:
*en adaptant les emballages (des produits des marchandises) aux conditions du transport
*en souscrivant une assurance transport. C’est l’objet de notre étude.
On définit donc l’assurance comme une opération par laquelle une partie, l’assuré, se fait
promettre moyennant une rémunération la prime, une prestation par une autre partie
l’assureur en cas de réalisation d’un risque. Cette définition présente l’inconvénient en
n’envisageant que le contrat de négliger l’aspect technique de l’opération à savoir la
mutualité qui est nécessairement à la base de toute entreprise d’assurance. En effet, il ne peut
PROFESSEUR BOLO IRIE
1
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
y avoir d’assurance à l’état isolé limité à un seul risque dans les rapports d’un seul assuré et
d’un assureur. Ce serait de la part de ce dernier une opération de spéculation lors de jeu.
L’assurance suppose par essence une réunion de personnes qui, pour faire à un même risque
susceptibles de les atteindre décident de contribuer toutes au règlement des sinistres au profit
des membres atteints par le sort. On peut ainsi définir l’assurance comme : « une opération
par laquelle une partie l’assuré, sa fait promettre moyennant une rémunération, la prime, pour
lui ou pour un tiers en cas de réalisation d’un risque, une prestation par une autre partie,
l’assureur qui prenant en charge un ensemble de risque les compense conformément aux lois
de la statistique ». Cette dernière définition, en mettant l’accent sur le caractère scientifique
et organisé de l’entreprise d’assurance du mérite de s’appliquer à toutes les variétés
d’assurance et de mettre en valeur les 3 éléments essentiels de l’assurances à savoir : la prime
et la prestation.
Le risque implique l’idée d’éventualité : l’assurance porte sur des faits indéterminés qui
comportent un certain incertain. Elle repose sur l’aléa.
L’incertitude peut être de deux sortes :
Celle qui porte sur la réalisation même de l’événement en usage
Celle qui porte sur le moment de réalisation d’un événement qui se produira
nécessairement. Ainsi au sens de l’assurance, il y a risque quand on ne sait pas si
cet événement se réalisera ou quand il se réalisera
Elle constitue le prix de l’assurance ; c’est la rémunération que l’assuré doit à l’assureur en
contre partie du risque pris en charge. Elle est la représentation pécuniaire du risque.
La prime dénommée prime chargée ou prime commerciale est composée de la prime pure ou
théorique et du chargement.
PROFESSEUR BOLO IRIE
2
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
- La prime pure
C’est la valeur du risque, elle est la couverture théorique du risque elle est fonction:
Du risque
De la somme assuré
De la durée de l’assurance, en principe une année
Du taux d’intérêt.
- Le chargement de la prime
Il s’agit des frais généraux de l’entreprise. Il se compose de :
De la rémunération du capital
Des frais d’acquisition des contrats
Des frais d’encaissement des primes
Des frais de gestion ou d’administration
D’impôts
c- La prestation de l’assureur
3- Le rôle de l’assurance
L’assurance a pour rôle fondamental de conférer aux clients la sécurité dont ils ont besoin.
Elle leur apporte la confiance dans l’avenir. Les assurés sont ainsi protégés contre les risques
du hasard (eux ou leur patrimoine)
4- Constitution de capitaux
L’assurance est un moyen de crédit pour l’assuré, en effet elle facilite son crédit en
renforçant les garanties qu’il offre à ses créanciers. Elle permet également à l’assuré de
consentir du crédit à ses clients.
III- CLASSIFICATION DES ASSURANCES
Les parties à un contrat d’assurance sont connues comme étant l’assuré et l’assureur.
Cependant entre ces deux acteurs s’insèrent des opérateurs qui d’une part recueillent et ou
provoquent les souscriptions et d’autre part instruisent les sinistres…
1- L’assureur
a- définition
L’assureur est la personne morale qui s’engage à garantir les conséquences de la survenance
du risque dans les conditions prévues au contrat
b- les obligations de l’assureur
En cas de réalisation du risque assuré, l’assureur s’engage à payer à l’assuré la somme
convenue. En général l’assureur ne répond que du dommage matériel (à l’exclusion des
différences de coûts des marchandises).
2- L’assuré
a- définitions
On désigne sous cette terminologie la personne sur laquelle pèse le risque garanti. En
matière d’assurance transport, l’assuré est l’entreprise propriétaire des facultés
(marchandises) transportées qui seront couvertes en cas d’avarie. Il faut relève qu’il existe
des cas où la qualité s’assuré se distingue de celle du souscripteur.
Le souscripteur
Le souscripteur est celui avec qui l’assureur passe le contrat. C’est lui qui signe le contrat et
s’engage au paiement des primes. Le souscripteur peut souscrire pour son compte tout
comme il peut le faire pour le compte d’une autre personne.
Le bénéficiaire
Le bénéficiaire de l’indemnité est celui qui perçoit l’indemnité due par l’assureur suite à la
réalisation de sinistre garanti. Il ne doit être confondu ni avec le souscripteur, ni avec l’assuré
La prime est la somme d’argent versé par l’assuré à l’assureur en contrepartie des garanties
convenue. Elle est fixée par le contrat d’assurance. Dans la pratique, cette fixation se fait par
pourcentage de la valeur assuré pourcentage variant suivant les risques. La prime est due
lorsque la garantie prend effet. Elle est payable :
- Un comptant au lieu et au moment de la souscription ; c’est le cas pour les couvertures
limitées dans le temps
- A tempérament lorsqu’il s’agit d’une assurance à tenue
Sanction prévues en cas d’infraction
Le non paiement de la prime entraîne la suspension ou la résiliation du contrat ceci huit jours
après la mise en demeure de payer envoyé par lettre recommandée.
b- l’obligation de ne rien cacher
Tout contrat d’assurance est un contrat basé sur la plus parfaite bonne foi. L’assuré est donc
(de faire connaître à l’assureur avant la conclusion de contrat tout important qui, dans la
marche habituelle des affaires, devrait être connu de loi: est considéré comme important, tout
fait qui pourra exercer une influence sur le jugement d’un assureur prudent lorsqu’il fixe la
prime ou décide de prendre le risque. L’assuré doit non seulement déclarer les risques mais il
doit également déclarer les aggravations de risque. Il y a aggravation de risque lorsque la
probabilité pour que le risque se réalise est de plus en plus élevée compte tenu des
circonstances des faits. L’assuré doit également déclarer tous les sinistres qui se produisent.
Cette déclaration est toujours exigée dans un délai très bref qui est en général de trois jours.
sanction en cas de déclaration inexacte
On distingue les sanctions prises en cas de :
Mauvaise foi de l’assuré c'est-à-dire avec l’intention manifeste de groupe, l’assureur
la réalité du contrat peut être prononcé à condition toutefois que la manifestation de
la mauvaise foi se situe à la date de souscription du contrat et que la conséquence de
cette déclaration soit de nature à modifié l’objet du risque ou d’en diminuer l’opinion
au niveau de l’assureur. Cette nullité implique que l’assuré n’est plus couvert et que
les primes payées demeurent naquisse à l’assureur qui est toutefois tenu de modifier
par lettre recommandée la réalisation du contrat. La preuve de la mauvaise foi
incombe à l’assureur.
Bonne foi (aucune intention malveillante de tromper). Si la constatation de la
déclaration inexacte est faite avant la survenance du risque, l’assureur peut maintenir
le contrat en le modifiant par recommandée. Si par contre la constatation de la
déclaration inexacte est faite après la survenance du sinistre (cas le plus fréquent)
l’assureur fera l’application de la règle proportionnelle des primes (réduire
proportionnellement l’indemnité à reverser eu égard à la prime effectivement
encaissée).
PROFESSEUR BOLO IRIE
7
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
Prendre les mesures conservatoires ou de sauvegarde
L’assuré est tenu de prendre toutes mesures conservatoires ou de sauvetage en vue de
prévenir ou de limiter les dommages ou les pertes. Le réceptionnaire assuré est tenu de
prendre des réserves claires, précises et motivée en vue de la conservation des recours. Le
manquement de l’assuré à cette obligation le rend responsable envers l’assureur du dommage
causé qui résulte par la même occasion de sa faute ou de sa négligence.
4- Les intermédiaires au contrat d’assurance
a- Le courtier d’assurance
Il est représentant de l’assuré qui le charge de rechercher de quelle tel ou tel risque peut être
garanti : il choisi parmi les compagnies celle qui offre aux meilleures conditions la garanti
donc son client a besoin. Le courtier est mandataire de son client c’est-à-dire de l’assuré et non
de la compagnie d’assurance. La règle de jouissance de la prime payée l’autorise à encaisser la
prime auprès de son mandant et à la reverser à l’assureur. Il peut accepter pour le compte de
son client un règlement conforme à la police, mais il ne peut transiger avec l’assureur pour le
compte de son client. Il ne peut se porter ducroire, ni pour le paiement de la prime in pour
l’engagement de l’assureur. Bien qu’étant l’agent de l’assuré, le courtier est payé de
l’assureur.
b- L’agent d’assurance
C’est une personne physique ou morale représentant une société d’assurance dont il détient
de larges pouvoirs tant pour la souscription et la gestion des contrats que pour le règlement
des sinistre. Il est également appelé agent souscripteur ; c’est un agent spécialisé. Son rôle
est, théoriquement, de rechercher la clientèle susceptible d’être intéressé par les garanti
offertes par la compagnie qu’il représente. L’agent d’assurance est rémunéré par une
commission calculée en pourcentage des primes encaissée et une participation sur les
bénéfices que la compagnie a retirés de la gestion de l’argent. On distingue l’agent
d’assurance qui a un agrément d’une compagnie dont il a mandat et auprès de qui il est tenu
de placer toutes les assurances du courtier d’assurance qui a un agrément du ministère de
l’économie et des finances et qui peut placer les assurances dans les compagnies de son
choix.
c- Le commissaire d’avarie
Le commissaire d’avarie à requérir est celui désigné par la police ou le certificat d’assurance.
Si la nature et la cause du dommage exigent des connaissances techniques qui dépassent la
compétence du commissaire d’avaries il fait appel à un expert qui intervient d’un commun
accord entre lui et le réceptionnaire. Son rôle est de constater avec objectivité les pertes ou
les avaries subis par les marchandises assurées et d’établir un certifient dans lequel il décrit
ses constatations, indique la cause et détermine l’importance du dommage. Les frais et
honoraires du commissaire d’avarie et des experts sont à la charge de celui qui a requis son
intervention. Ils s’annexant ensuite à l’avarie dont ils suivent le sort.
C’est un principe général et absolu posé par la loi : l’assurance ne doit, en aucun cas,
être pour l’assuré l’occasion, de percevoir une indemnité supérieure à ce qu’il aurait
encaissé si le transport s’était passé normalement.
Chaque assureur interviendra dans la limite des garanties offertes et dans le respect du
principe indemnitaire. L assureur dont la garantie est la plus élevée ne paiera que ce qu’il en
vertu de sont contrat quitte a l assure a réclamer le complément aux autre assureurs jusqu’ a
indemnisation complète de son dommage
La contribution à la dette
Dans les rapports entre assureurs la contribution de chacun d’eux est déterminée en
application au montant du dommage le rapport existant entre l’indemnité qu’il aurait versée
s’il avait été seul et le montant cumule des indemnités qui auraient été a la charge de chaque
assureur s il avait été seul
4- Les assurances couvrant les marchandises durant le transport
1’assurance des marchandises transportées par voie terrestre. Elle concerne les transports
réalisés essentiellement par chemin de fer et par route. Le transporteur est tenu responsable
de la marchandise qu’ il s est engage a livrer les risques couverts pas l assurance restent
faibles on note cependant que le développement considérable des sinistre vol a conduit les
assureurs par l insertion des clauses particulières a imposer des mesures de protection contre
le risque et a restreindre ses garanties sur certaines destinations l assurance devient
néanmoins nécessaire s il s agit de marchandises de grandes valeurs. La garantie prend effet
depuis la prise en charge par le transporteur jusqu’ a la remise au destinataire dans la limite
de quinze jours depuis la date d arrivée a destination (de magasin a magasin).
5- assurance fluviale
Elle est calquée sur l assurance maritime et son objet est la couverture des risque sur les
fleuves canaux et rivières qui sont susceptible d atteindre les bateaux et marchandises. On
distingue :
l’assurance de la responsabilité du transporteur : elle est couverte obligatoirement
par le transporteur
l’assurance marchandise proprement dite elle est facultative et couvre tous les cas
ou la responsabilité du n est pas engagée les risques garantis courent depuis le
chargement jusqu’ a leur déchargement ou aux tard 10 jours après l’arrivée du bateaux
au port de destination.
6- assurance aérienne
f- Fondement juridique
Le secteur maritime étant le lieu de prédilection de nombreux sinistres liés au transport
maritime et aux nombreuses manipulations de la marchandise, il est utile pour le chargeur de
se prémunir contre es risque en recourant à l’assurance. Sur ce plan les conventions
internationales offrent aux transporteurs une certaine protection. Ainsi ils sont exonérés aux
termes de la convention de Bruxelles (1924) de toutes responsabilités en cas de faute
nautique, incendie force majeur faute du chargeur. Face à cette convention le chargeur qui
n’assuré pas ses facultés se trouverait dans mauvaise posture si le transporteur venait à
invoquer l’un des cas suscités d’exonération.
g- Autres raisons
Quelque soit le mode de transport déterminé la marchandise est soumise pendant l’acte de
transport à de très nombreux risques (chute, vol, rouille…) plus ou moins importants. Ces
risques sont classés d’près leur cause en risque ordinaire de transport qui se traduit par des
avaries particulières et des avaries communes des risques exceptionnels ou spéciaux.
1- Les avaries particulières
Ces sont la détérioration manquants ou pertes subis par la marchandise elle-même au cours
de son transport. Ces avaries affectent les marchandises d’un assuré celle des autres assurés
étant sauvés. On peut simplifier la définition de l’avarie particulière par la formule suivante :
une malchance qui arrive à un bien particulier et doit être supporté par le seul possesseur de
ce bien.
Exemple : naufrage, souillure, casse, vol, moisissure, mouillure par eau de mer ou par
pluie…
PROFESSEUR BOLO IRIE
18
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
2- Les avaries communes
Elles constituent un risque spécial aux transports maritimes. Les avaries communes sont des
dommages ou dépense résultant des mesures prises volontairement par le capitaine pour le
salut commun. L’avarie commune se définit comme tout sacrifice ou toute dépense
extraordinaire, faits volontairement par le capitaine pour la sécurité commune du navire et de
sa cargaison à condition qu’il y ait eu un résultat. La valeur des marchandises sacrifiées pour
le salut commun sera remboursée par tous ceux auxquels le sacrifice a profité,
proportionnellement à la valeur de leurs biens ainsi sauvés. Ainsi dans le cadre de l’avarie
commune bien que la marchandise ne soit pas endommagés son propriétaire peut être amené
à contribuer aux sacrifices (matériels et/ou financiers) que le capitaine a été obligé de faire
dans l’intérêt du navire et du chargement.
Exemple : échouement du navire avec risque de se briser, dérive du navire suite à une avarie
machine…
3- Les avaries exceptionnelles
Ce sont des avaries dues au fait de guerre, d’émeute, de grève de troubles sociaux de
sabotage
Exemple : explosions, saisies, sabotage…
Les risques exceptionnels qui fréquents à notre époque souvent troublée par des conflits
politiques et sociaux, sont exclus des garanties d’assurance maritime. Il est donc
indispensable moyennant surprime de couvrir les marchandises contre ces risque par un
avenant à la police principale.
La couverture des risques s’effectue en fonction des garanties dont l’assuré entend s’entouré.
Quelque soit la garantie souscrite sont exclus des risques la faute de l’assuré (infraction en
douane cadre de commerce) le vice caché de la marchandise le défaut ou l’insuffisance de
l’emballage les pénalités de retard liées au contrat commerciale. On distingue trois catégories
de garanties pouvant être souscrites pour sa prémunir contre les risques maritimes : il s’agit
des garanties « franc d’avaries particulière ». « Franc d’Avaries particulières sauf » « tous
risques »
Elle assure le chargeur opérant au coup par coup (elle n’est donc valable que pour une
expédition à chaque fois que cela s’avère nécessaire). Elle est valable pour une marchandise
et sur un trajet déterminé. Elle est de ce fait souscrite par expédition. Ce type de souscription
convient pour les expéditions ponctuelles ou occasionnelles (affrètement au par exemple).
C’est une police qui couvre automatiquement toutes les expéditions de l’assuré à
l’exportation comme à l’importation pendant une période déterminée. Il lui suffit de déclarer
à l’assureur dans le délai convenu en aliments à sa police à l’aide d’un carnet à souche toutes
les expéditions faites pour son compte. Cette police est renouvelée par tacite reconduction.
L’intérêt de cette formule est de pouvoir bénéficier d’une réduction sur les taux unitaires de
la prime d’assurance. Cette police est bien adaptée aux besoins des opérateurs du commerce
international qui effectuent des transactions fréquentes. Cette police est généralement
souscrite annuellement et renouvelée par tacite reconduction (de façon implicite) avec
faculté pour les deux parties de la résilier sous préavis d’un moins en principe très pratique et
très souple dans disposition et dans son application elle est particulièrement adaptée aux
commerçants qui importent ou exportent des marchandises de nature très variées elle est de
PROFESSEUR BOLO IRIE
21
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
ce fait d’un usage très répandue avec des avantages pratiques considérables. Ces avantages
impliquent évidement pour l’assuré, la bonne foi sur laquelle compte l’assureur. Puisque la
police d’abonnement est un contrat de fidélité l’assuré à l’obligation de lui affecter toutes ses
expéditions. A défaut l’assureur est en droit de résilier le contrat et de réclamer à l’assuré des
pénalités dont les bases sont fixées dans le contrat.
5- La police à alimenter (Quantité « quantum » déterminé, durée indéterminée)
Cette police est mise à la disposition de la clientèle par les transporteurs ou par les
transitaires. Cette opinion est plus pratique pour le PME et PMI. Il s’agit d’une police
d’abonnement à l’usage de compagnie de transport, commissionnaire de transport transitaires
ou consignataires des marchandises. La police est alors établie à leur nom et ils peuvent y
appliquer les marchandises que leurs clients leur ont demandées non seulement de transporter
dédouaner mais également d’assurer. La police tierce chargeur a les mêmes caractéristiques
que la police d’abonnement avec deux différences essentielles :
10- Non automaticité de la couverture d’assurance (il faut préciser à chaque
expédition quelles sont les marchandises à assurer)
11- L’identité de l’assuré : l’assuré n’est pas le propriétaire du bien mais une tierce
personne morale (le plus souvent le transitaire ou le transporteur).
I- LA PRIME D’ASSURANCE
1- Définition
2- Le taux de prime
La police indique le taux de prime convenu entre l’assureur et l’assuré. Cette prime est
généralement un pourcentage de la valeur assurée. Le taux de la prime, des risques ordinaires
est débattu librement entre l’assuré ou son mandataire spécialisé le courtier d’assurance
maritime et l’assureur. Il n’y a pas de barème de prime de référence.
b- Paiement de la prime
En principe la prime est payable au comptant. En pratique elle est payable
- Pour les polices au voyage dès le moment de la remise à l’assuré ou à ses
représentants ou ayants droit de l’acte (arrête de risque) dans lequel cette prime
est ressortie
- Pour les polices d’abonnement et pour les polices à alimenter c’est partir de
l’émission de l’avenant dans lequel est ressortie la prime que celle-ci devient
exigible. L’entrée en vigueur du contrat d’assurance n’est pas subordonnée au
paiement de la prime
- Police au voyage : le contrat entre en vigueur dès que l’accord des parties est
effectif
- Police à alimenter et police d’abonnement : les marchandises sont sous la garantie
de l’assureur dès leur mise en route.
III- L’INDEMNISATION
Vu le caractère indemnitaire du coût de l’assurance, l’assuré en peut prétendre recevoir une
somme supérieur au dommage réellement subi. Le coût généralement détermine lui-même
l’indemnisation. Ainsi en dehors des 2 cas particuliers d’avaries commune et du
délaissement on distingue des cas ou il n’y pas lieu à remboursement et des courants
d’indemnisation.
1- Les cas de non remboursement
Dans certains cas une partie des pertes et dommages n’est pas remboursée à l’assuré : c’est
la partie correspondant à la freinte de route ou à la franchise.
a- La freinte de route
Les pertes inévitables en quantité que subissent certaines marchandises en raison de leur
nature ou de leur emballage, indépendantes de tout aléa de transport constituent la freinte de
route ou déchet des routes. Il s’agit des déperditions de quantité des produits inhérentes à leur
nature et indépendantes de tout aléa de transport.
b- La franchise
Il s’agit de dommages ou de pertes minimes subit par la cargaison et pour lesquelles l’intérêt
commun de l’assureur et de l’assuré est d’écarter de la garantie pour éviter des frais de
constatation et de correspondance qui dépasserait l’intérêt en cause. Cette clause dans le
contrat éviter à l’assureur d’avoir à payer de trop nombreuses petites réclamations on
distingue :
La franchise déduite : l’assurance du montant du dommage, le montant de la
franchise. Si le montant de la franchise est supérieur à celui du dommage l’assuré supporte
seul le dommage.
PROFESSEUR BOLO IRIE
26
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
La franchise atteinte si le montant du dommage dépasse celui de la franchise
l’assurance indemnise pour le différent payant ainsi les 100% du dommage. Sauf convention
contraire cette franchise n’excède pas 5%.
c- Les cas courants de remboursement
L’assureur rembourse l’avarie ou la perte constatée par le commissaire d’avaries non pas sur
la base de sa valeur réelle mais sur la base de la valeur d’assurance.
NB : Dans le cas où il y a manquant (perte d’articles ou de quantités) le règlement est fait sur
la base de la valeur unitaire d’assurance des articles ou des quantités assurées.
Exercice 1 : sur 480 cartons de boîtes de lait assurées à 2,5 millions on constate à
l’arrivée :
Un manquant total de 15 cartons (1 cartons contenant 20 boîtes)
5 cartons déchirés ayant perdus leur contenu comme suite :
Carton n°2 : 5 boîtes manquantes
Carton n°10 : 3 boîtes manquantes
Carton n°20 : 10 boîtes manquantes
Carton n°40 : 12 boîtes manquantes
Carton n° 479 : boîtes manquantes
Evaluer les pertes et déterminer le montant d’indemnisation ?
a. Dans le cas d’avaries pour lesquels l’expert accorde une dépréciation en pourcentage le
règlement à la charge de l’assureur est obtenu en appliquant le pourcentage de dépréciation à
la valeur assurée de l’objet assuré.
Exercice 2 : sur 180 sacs de blé pesant 9000 kg assuré à 1 000 000,3 sacs ont des tâches
d’huile de valeur avec un pourcentage de dépréciation qui est le suivant :
Sac n°60 :80% ;
Sac n°91 :90% ;
Sac n°98 :92% ;
T.A.P : Evaluer le montant de l’indemnisation sur la base du poids perdu et sur celle du
nombre de sacs perdus.
Exercice 3
Reprenons l’exemple ci-dessus en posant l’hypothèse selon laquelle sur les 180 sacs de blé
de 46 sont déclarés manquant (non livrés) et 3 sacs ont perdu leur contenu dans les
proportions citées dans l’exemple précédent.
T.A.F : déterminer le montant de l’indemnisation sur la base :
Du poids perdu
Du nombre de sacs
b. Dans le règlement par quotité de dépréciation à destination on compare la valeur de la
marchandise à l’état sain à sa valeur dépréciée par suite d’un dommage et on détermine ainsi
le taux de dépréciation qui sera appliqué à la valeur d’assurance pour obtenir le montant de
l’indemnité à verser à l’assuré.
c. Dans les cas de repartions (remplacement et/ou remise en état de l’objet assuré) les
assureurs règlent le coût approuvé par le commissaire d’avaries de la réparation sous réserve
que la valeur de cet objet à l’état soit à destination ne soit pas supérieure à sa valeur
d’assurance. L’indemnité due par l’assureur est payable dans les 30 jours qui suivent la
remise du dossier complet des pièces justificatives du dommage.
TRANSITION
Le développement des échanges internationaux (importation/ exportation sous traitante
internationale déclaration de la production) multiplient les flux commerciaux et financiers.
PROFESSEUR BOLO IRIE
28
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
Si la réussite d’une opération de commerce internationale dépend de la qualité des produits
ou des services vendus des délais de livraison des prix du service après vente garanti. Elle est
aussi tributaire de façon décisive des conditions de paiement proposées à l’acheteur étranger.
La concurrence entre les entreprises, pour obtenir de nouveaux marchés les poussent à porter
une attention particulière au montage financier c'est-à-dire au financement et à ses différents
aspects. Cela concerne :
- La devise de paiement
- Les délais de règlement accordés au client
- La durée des crédits
- Le taux d’intérêt retenu
Selon la durée des crédits mis en place on peut distinguer des financements à court
moyen et long terme.
Les transactions commerciales mettent en rapport des partenaires dans le monde entier. Il est
donc indispensable, en égard à l’étendue du marché, d’avoir recours systématiquement à des
moyens modernes pour réaliser toutes les opérations liées à la vente internationales : moyen
de vente transport et de paiement adapté à la nature des relations entre les partenaires.
I- LE CONTRAT DE VENTE
1- Eléments de définit ou d’un contrat de vente international de marchandises
Un contrat est un accord qui donne naissance à des engagements juridiques lient les parties
au contrat. Ses éléments essentiels sont la capacité juridique des parties un objet précis un
échange de volonté des obligations réciproque. Le contrat est définit lorsqu’il y a eu accord
de volonté.
2- Références juridiques
Les clauses du contrat tiennent les parties contractantes de façon souveraine. Dans le cas ou
certaine conditions sont vagues ou tacites la convention des Nations Unies sur les contrats de
vente internationale de marchandises qui a été conclue à Vienne le 11 avril 1980 (convention
de Vienne)
3- Formation du contrat
Le principe de base pour la conclusion d’un contrat selon la convention de Vienne consiste
en la présence :
D’une offre de la part de l’offrant habituellement le vendeur/ exportateur
D’une acceptation de l’offre par le destinataire qui est appelé acheteur ou
importateur.
L’offre est une proposition de contracter qui est faite à une personne susceptible de
l’accepter. Elle doit être précise. Une offre pour être considérée comme complète doit
comporter les éléments suivants :
- La description du produit
- La quantité à livrer
- L’indication des prix
- Les conditions de livraison (désignation de l’incoterm)
- Les conditions de livraison de paiement
- Le délai ou la date de livraison
- Les réserves de l’offre
- Le pays d’origine
PROFESSEUR BOLO IRIE
30
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
- Autres conditions
2- Le contre-offre
Il s’agit de l’offre modifiée proposée par l’acheteur au vendeur. La contre offre peut porter
sur tous les éléments de l’offre ou sur un seul d’entre eux.
3- L’acceptation de l’offre
C’est un acte par lequel le destinataire d’une offre déclare contracter, exige une manifestation
expresse de volonté qui prend par exemple la forme d’un bon de commande. Elle peut être
également constatée oralement, par télex, par notification de crédit documentaire, par contrat.
III- PROBLEMES ET EXSGENCES DES PARTENAIRE
L’éloignement des parties, leur appartenance à des pays aux législations et aux cultures
différentes. En suscitent chez chacun des préoccupations relatives aux produits, partenaire,
transport, banque…
1- Les préoccupations
a- Les préoccupations du vendeur
La solvabilité de l’acheteur : le vendeur ne veut pas se dessaisir de sa
marchandise avant d’avoir la certitude d’être payé suivant le prix qui a été convenu dans
le contrat de vente.
Le paiement effectif par l’acheteur au terme convenu
Les conséquences d’une modification ou d’une annulation unilatérale de la
commande par l’acheteur
La prise en charge du transport
La fiabilité du système bancaire du pays de l’acheteur
La rapidité d’exécution des ordres de transfert à partir du pays de l’acheteur
La stabilité politique
L’incidence de la règlementation des changes en vigueur sur les règlements
internationaux
b- Les préoccupations de l’acheteur
L’acheteur avisé ne veut pas payer sans être sur de recevoir la marchandise
commandée et conforme en quantité et en qualité et dans délais prévus dans le contrat
La rétrocession de l’acompte en cas de non livraison
La prise en charge du transport
2- Les exigences de l’acheteur et du vendeur
a. Les exigences du vendeur
L’obtention d’une garantie de paiement avant l’expédition de la marchandise
La réception du montant de la vente à l’échéance promise
Eviter les conséquences d’une modification ou d’une annulation unilatérale de
l’acheteur
Se prémunir contre le risque politique et de transfert
b. Les exigences de l’acheteur
Une livraison dans les délais limités convenus la quantité et la qualité de la
marchandise commandée
Des documents requis en temps opportun
Inconvénients
- L’importateur est le donneur d’ordre
- Lenteur d’encaissement si le virement est fait par courrier
Avantages
Peu coûteux
Peut être très simple
V- LA LETTRE DE CHANGE
Elle est également appelée traite. C’est un écrit par lequel un créancier dit tireur ordonne à
son débiteur ou tiré de verser à une échéance indiquée une somme précise à une personne
désignée le bénéficiaire. Un certain nombre de mention doivent obligatoirement apparaître :
- La dénomination lettre de change
- Le mandat de payer une somme déterminée
- Le nom du tiré
- L’échéance
- Le lieu de paiement
- La date et le lieu de création de l’effet
- Le nom du bénéficiaire
- La signature du tireur
PROFESSEUR BOLO IRIE
33
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
- Le timbre fiscal
Quatre mentions son facultatives :
- L’acceptation du tiré
- L’aval
- La dénomination du payeur à l’échéance
- Sans protêt ou sans frais
La lettre de change malgré des avantages certaine (émission à l’initiative de la créancière
possibilité de l’escompte auprès d’une banque détermination de la date de paiement) ne
supprime pas les risques d’impayés de perte et de vol en outre elle est soumise à
l’acceptation de l’acheteur et son recouvrement peut être long (transmission postale). Cet
effet de commerce peut être négocié c'est-à-dire escompté auprès d’une banque. Elle peut
être avalisée par la banque du débiteur ce qui rassure l’exportateur de la garantie d’une
banque. Elle est transmissible par endossement.
C’est un moyen de transfert confié aux services postaux. C’est un document ou un instrument
de paiement peu utilisé dans les transactions internationales. Cela par le fait que son
utilisation est limitée à quelque pays la somme susceptible d’être payée est également
plafonnée.
I- Vendeur Acheteur
1. expédition de la marchandise
4- Remise des 6. Paiement 4. Levée des documents
Documents contre
PROFESSEUR BOLO IRIE
35
II- Banque
COURS DES AUSSURANCES ET EXPERTISE MARITIME
Paiement
Banque présentatrice
3. Envoi des documents correspondante de la banque
remettante dans le pays de
l’acheteur ( remettante)
5. Paiement
1- Le paiement anticipé
Les risque de non paiement pour le vendeur est inexistant et les frais de financement réduits
au minimum. Ce mode de paiement permet à l’acheteur d’éviter le risque d’une dévaluation
de sa monnaie et de négocier un prix plus favorable avec le vendeur.
2- L’acompte à la commande
Cette forme est surtout utilisé dans le cas où l’acheteur est obligé de financier l’exportateur
ou de l’inciter à fabriquer la marchandise.
3- La vente contre remboursement
Le contre remboursement appelé cash on délivre, consiste à ne livrer la marchandise que
contre son paiement, chargeant le transporteur final de procéder à l’encaissement du prix.
Cette technique présent comme :
- Avantage : la rapidité la simplicité et la sureté
- Inconvénients : colins de l’acheteur de prendre livraison d’où des frais imprévus
de stockage et de réexpédition ou abandon de la marchandise sur place ou vente à perte.
Il est ouvert lorsqu’il n’est pas possible d’obtenir la mention transférable. Dans ce cas la
lettre de crédit établir au bénéficiaire de la maison de commerce sera offerte en garantie à la
banque contre l’émission d’un second crédit au bénéfice du fournisseur.
d- le crédit
Dans ce type de Credoc banque modificatrice est autorisé à consentir au bénéficiaire une
avance a valoir sur la réalisation du crédit sur simple engagement de celui-ci à produire les
documents requis. Cette avance est faite du donneur d’ordre.
e- le crédit avec
Il importe une clause spéciale autorisant la banque modificatrice à consentir une avance à
l’exportateur moyennant la mise engage de la marchandise à exporter, en faveur de la banque
émettrice.