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STING 2012
ULLMANN Coralie
Burkina Faso
Remerciements
Je tiens à remercier mon tuteur et directeur d’ANTEA Burkina Faso Monsieur Jean-
Christophe KI pour son aide, sa clairvoyance et la confiance qu’il m’a accordée.
Je remercie toute l’équipe qui m’a accueillie et intégrée au sein du bureau d’études et m’a
aidée à y voir plus clair dans ma mission. Ils m’ont tous apporté un point de vue enrichissant
et pertinent.
Enfin, merci à tous les collaborateurs que j’ai pu rencontrer, avec qui j’ai pu échanger sur le
problème de la contamination des eaux par l’arsenic. Ce fut passionnant.
PEM : Point d’Eau Moderne (forage équipé de pompe manuelle ou bien puits moderne
permanent)
Bibliographie ..................................................................................................................... 45
Annexes................................................................................................................................ 47
Antea Group est une société internationale d’ingénierie et conseil en environnement qui
propose des solutions globales dans les domaines de l’Environnement, des Infrastructures,
de l’Aménagement du Territoire, et de l’Eau.
Antea Group, dont le chiffre d’affaire 2010 s’élève à 300 M€, travaille sur une cinquantaine
de pays différents. Son effectif global est de l’ordre de 3 000 personnes présentes sur le
continent européen (Pays Bas, Belgique et France) et sur le continent américain (USA,
Colombie).
Antea Group est avant tout une ingénierie appliquée, proche du terrain, qui valorise la
mesure et l’instrumentation pour apporter un service sur mesure et adapté.
b. Expertise en France
Antea France a été créé sous le nom ANTEA en 1994 par filialisation d’une part des activités
du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Elle a repris, en France et à
l'international, les activités d'ingénierie et de conseil dans les domaines de l'Eau,
l’Environnement, les Déchets, les Infrastructures et les Risques Industriels. En 2009, Antea
France devient une filiale du Groupe Oranjewoud dont l’ensemble des sociétés filiales se
sont regroupées sous la marque Antea Group en janvier 2011.
Antea France dispose d’une vingtaine de bureaux en France et de quatre bureaux dans les
départements d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Ile de la Réunion). Ils
comptent 500 experts, consultants et collaborateurs.
Son chiffre de vente s’élève en 2011 à 63,4 M€ (+15,8% par rapport à 2010), dont
l’international représente 16%.
Infrastruc
Industrie et BTP
tures
27% Collectivités locales
Le bureau d’études ANTEA Burkina Faso a été créé en mai 1995. ANTEA a repris, à cette
date, la totalité du personnel national et des moyens matériels dont disposait le groupe
BRGM au Burkina Faso.
ANTEA Burkina Faso a bénéficié de la très grande expérience que lui a léguée le BRGM.
ANTEA Burkina Faso et son personnel à 100% burkinabé se sont vus confier la réalisation des
prestations dans le domaine du Développement Rural, de l’Eau, de la Sociologie pour de
nombreux projets exécutés au Burkina Faso et parfois dans la sous-région.
ANTEA Burkina Faso assure depuis plus d’une dizaine d’année de nombreuses missions
d’études et de maîtrises d’œuvre tant pour des clients publics que pour des clients privés.
Ses principaux clients au Burkina Faso sont : le Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et
des Ressources Halieutiques (DGRE, DRAHRH), le Ministère de l’Enseignement de Base et de
l’Alphabétisation, PLAN Burkina, les collectivités territoriales (gouvernorat et communes), les
ONG et les entreprises de forages.
Dans ce cadre, elle est capable de mobiliser de nombreux techniciens qu’elle a formés au
Burkina (géophysique, contrôle de travaux, études socio-économiques) et dispose d’une
base de consultants nationaux experts dans leur domaine de prédilection, ce qui permet à
ANTEA de couvrir un large spectre d’activités : Géologie, Hydrogéologie, Hydrologie,
Hydraulique, Environnement, Génie civil, Sociologie, Socio-économie.
La spécificité d’ANTEA Burkina Faso est d’intégrer dans sa prestation une composante
Information Formation Communication. ANTEA BF, ne se limitant pas au seul domaine
technique, assure également la maitrise d’œuvre de l’ensemble des activités d’ingénierie
sociale et de formation : conception, réalisation et évaluation. ANTEA BF dispose à ce titre,
d’une équipe de sociologues et de socio-économistes expérimentés, à même de mobiliser et
coordonner des équipes d’animation, à chacune des phases de réalisation du projet
(diagnostic, formation, évaluation…).
Les études sont confiées à par système d’appel d’offres. Un appel d’offres est une procédure
par laquelle un acheteur potentiel demande à différents offreurs de faire une proposition
commerciale chiffrée en réponse à la formulation détaillée : le cahier des charges de son
besoin (produit ou service). Les appels d’offres sont principalement utilisés pour le passage
des marchés publics. Il existe 4 types de marchés : les marchés de travaux, les marchés de
fourniture, les marchés de service et les marchés aménagés. Antea répond aux offres sur les
marchés de service. L’appel d’offres peut être ouvert ou restreint. Il est dit ouvert lorsque
tout opérateur économique peut remettre une offre. Il est dit restreint lorsque seuls certains
sont autorisés après sélection à répondre à l’appel.
Lorsqu’un émetteur émet un appel (en général, il s’agit de l’Etat ou bien d’une ONG), le
bureau Burkinabè le reçoit dans le cahier des appels d’offres. A partir du cahier des charges
et de ses compétences, l’entreprise rédige une expression d’intérêt qui contient les CV et
références qui répondent au mieux à l’appel afin de montrer en quoi elle est apte à mener
l’étude demander à bien. L’émetteur sélectionne alors les meilleures réponses pour donner
une présélection des différents offreurs. Ceux-ci apportent alors un devis répondant au
cahier des charges. Le choix du mettre d’œuvre se fait sur la base des réponses remises en
temps et en heure. La qualité du service proposé et le prix du devis orientent bien
évidemment le choix du maître d’ouvrage.
Ses habitants sont les Burkinabè (terminologie officielle, invariable en langue foulfouldé), ils
sont plus de 15 millions (INSD 2010). 77% vivent en milieu rural et 57% ont moins de 20 ans
(INSD 2010). La population est peu densément répartie (51,8 hab./km2), le taux de
croissance démographique est élevé (3,42%) et l’espérance de vie faible (56,7 ans) (INSD
2010). le Burkina Faso a pour langue officielle le français, c’est-à-dire que le français est la
principale langue des institutions, des instances administratives, politiques et juridiques, des
services publics, des textes et des communiqués de l’État, de la presse écrite, des écrivains.
Mais il existe plus de 60 langues, chacune propre à chaque ethnie.
Le Burkina Faso connaît une croissance moyenne du Produit Intérieur Brut (PIB) de 4,2% en
2011 (Banque Mondiale). En 2011, le PIB du Burkina Faso était de 10,19 milliards de dollars
américains à prix courants soit l’équivalent de 467,01 euros par habitant (Banque Mondiale).
L’économie du pays repose essentiellement sur le secteur tertiaire puisque les activités
pastorales et forestières occupent 80% de la population.
Le Burkina Faso est divisé en quatre bassins versants principaux : le bassin de la Comoé, le
bassin du Mouhoun, le bassin de Nakanbé, et le bassin du Niger. Le bassin du Banifing est
juste à la frontière du Mali.
Un bassin versant est un territoire géographique spatial qui concoure à l'alimentation d'un cours
d'eau. Chaque goutte d'eau tombant sur ce territoire rejoindra la même vallée. Le bassin versant
est délimité par des lignes de partage des eaux. (Actu-Environnement)
Les ressources en eau sont majoritairement tributaires des eaux pluviales qui permettent la
recharge des nappes souterraines et le remplissage des lacs de surface. Annuellement, le
pays reçoit en moyenne 755 mm d’eau. L’écoulement de surface représente 4,16% de ce
volume, l’infiltration 15,66% et l’évaporation 80,18% (BAfD/OCDE, 2008). Ces précipitations
sont inégalement réparties spatialement mais aussi temporairement (la saison des pluies
étant de Juin à Septembre).
La ressource en eau renouvelable est évaluée à 852 m3/an/hab. ce qui place le Burkina en
dessous du seuil de pénurie qui est de 1000 m3/ab/hab. (seuil défini par le rapport du
Ministère de l’Environnement et de l’Eau, 2001). Ces chiffres montrent que la situation est
déficitaire en eau et qu’il est donc nécessaire de mettre en place une gestion durable de la
ressource.
La politique de l’eau au Burkina repose sur la loi relative à la gestion de l’eau adoptée par
l’Assemblée Nationale le 8 Février 2001 et fondée sur le développement de la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) (WSP, 2010). La principale réglementation relative à
l’adduction en eau potable est celle concernant la réforme du système de gestion des
infrastructures hydrauliques en milieu rural, adopté en 2000 (Décret n°2000-
514/PRES/PM/MEE du 3 novembre 2000).
Le Programme National d’Approvisionne en Eau Potable et Assainissement (PN-AEPA) a été
adopté en 2006 sous l’égide du MAH et devrait se prolonger jusqu’en 2015. L’objectif de ce
programme est de réduire de moitié d’ici 2015 la proportion de personnes n’ayant pas un
accès adéquat à l’eau potable et à l’assainissement, objectif qui fait partie d’un des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adopté par l’Organisation des
Nations-Unies (ONU) en 2000 et devant être atteint avant 2015 (Nations Unies, 2000).
Les différentes activités entreprises lors de ce programme (construction, réhabilitation de
points d’eau et d’assainissement, etc.) ont pour but d’atteindre d’ici 2015 une couverture
pour l’alimentation en eau potable et assainissement en milieu urbain de 87% et 57%
respectivement et une couverture en milieux rural de 80% et 54% respectivement.
Le critère défini par l’ONU pour caractériser un accès considéré comme étant adéquat est le
type de source utilisé principalement par les habitants pour leur consommation domestique
journalière (consommation, hygiène et préparation culinaire inclus)). Les types de sources
considérés comme adéquat sont : les branchements domestiques, les branchements
domestiques partagés dans la cour, les bornes fontaines, les forages, les puits protégés
(protégés des écoulements de surface), les rivières protégées (protégées des écoulements
de surface, animaux et autres sources de contamination), les bouteilles d’eau (si la seconde
Le potentiel d’infiltration
Il permet de quantifier la frange d’eau qui va effectivement alimenter les aquifères.
Autrement dit, c’est l’eau disponible à la recharge des nappes. Elle est issue des
précipitations auxquelles on a soustrait l’évapotranspiration et l’écoulement de surface. On
peut y associer un indice de productivité à partir du bilan hydrologique de la zone.
Le potentiel de fracturation
Certaines images satellites permettent de mettre en évidence les structures linéaires. Elles
permettent de préciser celles répertoriées sur les cartes géologiques et topographiques. On
quantifiera un réseau de fractures en fonction du nombre de fractures qui le composent, de
leur longueur, de leur densité et de leur orientation. Au Burkina, on connaît bien la direction
appelée Birrimienne par exemple (N40°) qui est favorables aux fractures. On pourra obtenir
un indice de productivité à partir de la longueur cumulée des linéaments.
Le potentiel pétrographique
La carte de nature des roches de la région couplée à celle des fractures donne une carte
géologique qui met en évidence l’ampleur des accidents tectoniques dans chaque faciès
géologique. Ainsi, ce croisement d’information permet de faire une classification des
formations géologiques en fonction de leur degré de fracturation. Les formations sont
identifiées selon leur période de genèse. L’indice de productivité correspondant pourra être
attribué selon le degré de fracturation du faciès considéré.
La foliation est une structure présentée par les roches dont les minéraux sont arrangés ou
aplatis selon des plans parallèles. On applique ce terme à la description des roches
métamorphiques où, à la schistosité, s’ajoute une différenciation pétrographique entre les
lits ; il en résulte une formation en feuillets qui donnent, en section, un aspect rubané.
Le schiste est une roche à texture qui se délite en feuilles plus ou moins épaisses, ondulées ou
régulières (ex. : ardoise).
Le dispositif de mesure le plus couramment utilisé est le type Schlumberger, dit encore
quadripôle. Une ligne d’émission permet entre deux électrodes A et B, plantées dans le sol,
de faire passer un courant d’intensité I. On mesure la différence de potentiel ΔV entre deux
électrodes M et N qui constituent la ligne de réception. Les électrodes A et B, M et N sont
disposées symétriquement par rapport au centre O du dispositif. L’emploi du courant
alternatif permettrait d’éliminer l’influence des courants naturels du sol et de supprimer
ainsi la polarisation des électrodes. La mesure de l’intensité I et de la différence de potentiel
ΔV sont effectuées avec un potentiomètre. Le courant s’écoule de A vers B, à travers le
terrain sous-jacent par une série de filets de courant contigus. La résistivité ρ du terrain,
affecté par le champ électrique ainsi créé, est donnée par loi d’Ohm. [3]
Le substratum est un socle rocheux sain de surface, recouvert d’une épaisseur variable de
sédiment ou d’altérite.
On réalise alors une première mesure dite profil des résistivités. On conserve une longueur
de ligne constante, donc une profondeur d’investigation constante et on déplace le centre O
du dispositif selon un profil topographique, on obtient la valeur des résistivités à une
profondeur constante dite résistivités apparentes. Si l’on reporte sur un graphe, les
résistivités en ordonnée et les emplacements des différentes mesures en abscisse, on
obtient un profil des résistivités (cf. exemple en annexe). Il s’agit de pointer sur ce profil les
irrégularités qui dénoncent les accidents géologiques ou fractures potentiellement lieux
d’infiltration ou d’écoulement de l’eau. Afin de les repérer plus facilement, on oriente le
profil topographique perpendiculairement aux fractures déjà connues.
Roches affleurantes
?
Non
Oui
→ Rotary à l'air
Eboulement ou
mauvaise remontée
Marteau fin de trou
des coupes
géologiques ?
Oui
→ Rotary à la Non
mousse et/ou à la →Rotary à l'air
boue
PROCESSUS DE FORAGE
Le rotary est une méthode de forage par rotation et broyage. Les déblais sont entraînés vers
la surface par ma circulation d’un fluide adapté au terrain traversé (densité, viscosité). Cette
technique est utilisée pour les terrains meubles et friables (argiles, sable gravier) qui nous
concernent ici et les formations dures (calcaire).
Le marteau fin de trou brise la roche en laissant régulièrement tomber un trépan. Il est
utilisé sur les formations dures.
Parallèlement à l’activité de creusement, on applique un tubage à l’avancement qui
correspond à la mise en place d’un tubage des parois du trou au fur et à mesure du forage et
on peut additionner un air lift qui est une injection d’air dans la canalisation pour la
nettoyer.
Les venues d’eau les plus fortes se trouvent en général entre 20m et 30m de profondeur
pour un débit de 9m3/h pour des profondeurs forées entre 70 et 90m.
Tube en PVC
+ crépine
Massif filtrant
Roche altérée
Socle
Bien sûr, aux méthodes très théoriques de choix des points de forage, s’ajoutent la pratique
et l’expérience du bureau d’études. Car, si l’on regroupe les données de forage des diverses
campagnes d’hydraulique villageoise par localité, on connaît le taux de succès réel des
implantations. Une bonne connaissance du terrain et des taux de succès habituels aidera
donc d’autant plus à faire une offre d’intervention lors d’un appel d’offre. Par exemple, sur
certaine localité, on peut supposer que quatre implantations sont nécessaires pour trois
forages productifs.
Source : minresco.com
ARSENOPYRITE FeAsS OU « OR DU PAUVRE »
Ce minéral s’est établi dans des fractures ou des coupoles intrusives, et a imprégné des
formations géologiques sur plusieurs dizaines de km. L’arsenic, initialement contenu dans les
roches et les minerais, se retrouve piégé sous différentes formes chimiques dans les sols et
les sédiments qui résultent de leur altération chimique par oxydation. Lors de ce transfert,
son support minéralogique change et passe du sulfure, à l’équilibre avec la roche non
altérée, à celui d’arséniates, de phosphates, de sulfates ou d’oxydes et hydroxydes de fer en
équilibre (parfois réversible) avec les conditions de la surface.
Ce changement d’état se produit dans un espace restreint, ce qui suppose un déplacement
peu important de l’élément chimique. Ainsi, une roche riche en arsenic développe par
altération une auréole géochimique riche en arsenic dans les sols qui se forment au-dessus,
et l’érosion disperse à son tour une anomalie dans les sédiments fins du réseau
hydrographique qui les draine. Il est intéressant de noter, que, bien que les teneurs
enregistrées dans les sols ou les sédiments soient parfois élevées (les teneurs de plusieurs
centaines de grammes par tonne sont communes), les eaux de surface restent généralement
libres de la présence d’arsenic, ce dernier restant piégé dans des phases minérales, surtout
oxydes et hydroxydes, en équilibre avec l’environnement. [4]
c. Impact sanitaire
La découverte de nappes phréatiques contaminées par de l’arsenic en Argentine, au Chili, en
Chine, aux Etats-Unis, en Inde, au Mexique, en Chine (province de Taïwan), en Thaïlande et
au Bangladesh illustre bien le fait qu’il s’agit là d’un problème mondial. La contamination
des nappes phréatiques par l’arsenic au Bangladesh est à ce jour la plus grande intoxication
d’une population recensée au cours de l’histoire, des millions de personnes ayant été
exposées à l’arsenic. Au début des années 70, on a installé des forages dans un souci
d’amélioration pour la santé publique. En 1998, une enquête réalisée par la British
Geological Survey portant sur 41 districts a permis de recueillir 2022 échantillons d’eau –
dont 35 % se sont avérés posséder des concentrations d’arsenic supérieures à 50 mg/l (la
concentration maximum autorisée au Bangladesh) et 8,4 % des concentrations supérieures à
300 mg/l. Compte tenu de la densité de la population dans ce pays en 1998, la British
Geological Survey a estimé que le nombre de personnes exposées à des concentrations
d’arsenic supérieures à 50 mg/l était d’environ 21 millions. Il faudrait multiplier ce nombre à
peu près par deux si l’on adoptait la concentration maximum recommandée par l’OMS, qui
est de 10 mg/l. Les effets sur la santé de l’ingestion d’eau contaminée par l’arsenic se
manifestent lentement. Pour cette raison, il est difficile d’évaluer précisément le nombre de
victimes de cette intoxication, en plus de ceux qui souffrent actuellement des maladies dues
à l’arsenic. La période de latence pour les lésions cutanées provoquées par l’arsenic (c’est-à-
dire le temps qui s’écoule entre la première exposition et la manifestation de la maladie), en
particulier pour les kératoses, est habituellement de l’ordre de 10 ans. Le temps de latence
pour les cancers cutanés et internes est de plus de 20 ans après la première exposition. Les
études effectuées dans d’autres pays où la population a été exposée à long terme à de
l’arsenic contenu dans les nappes phréatiques indiquent qu’une personne sur 10 qui boit de
l’eau contenant 500 mg/l d’arsenic peut finalement décéder d’un des cancers provoqués
par cette substance, notamment d’un cancer du poumon, de la vessie ou de la peau. [6]
Jusqu’en 1950, la norme OMS était fixée à 200 µg/L, suite aux avancées dans les domaines
technologiques et médicales, elle fut abaissée à 50 µg/L en 1963. Puis, constatant que les
teneurs étaient très faibles dans les eaux de boisson du monde, l’OMS baissa une nouvelle
fois la norme à 10 µg/L. Il est important de remarquer qu’aucune étude ne permet d’affirmer
que la consommation d’une eau de boisson avec une concentration entre 10 µg/l et 50 µg/L
en arsenic a un impact néfaste quelconque sur la santé. C’est pourquoi le Bengladesh a
choisi de garder cette norme de 50 µg/L pour certaines régions.
De nombreuses études ont été menées sur l’impact sanitaire de la présence de l’arsenic
dans les eaux de consommation journalière au Burkina Faso, en particulier dans la région du
Nord où le problème fut découvert. Certaines ont montré que l’accumulation de l’arsenic
dans les végétaux était moindre et que l’eau de boisson était la première et principale cause
de la contamination. En 2003, dans le cadre du Programme Eau et Environnement dans la
région Nord mis en œuvre par Danida, la coopération Danoise, des analyses de la qualité de
l’eau sont réalisées dans la zone. Des concentrations élevées en arsenic sont alors détectées
dans certains villages. Les forages concernés sont fermés. La même année, des villageois
signalent l’apparition de taches noires sur leur peau et ont la certitude que ces taches sont
liées à la consommation de l’eau du forage. Des analyses d’eau réalisées dans le cadre du
programme en 2004 donnent en effet des concentrations en arsenic excessivement élevées :
Tester une dizaine de forages dans la région quant à leur teneur en arsenic en
fonction de différents critères : proximité orpaillage, géologie connue, profondeur et
distance entre les différents Points d’Eau Modernes (PEM)
Introduction
La politique d’accès à l’eau potable en milieu rural a conduit le Burkina Faso à privilégier les
forages d’eau. En effet, ces points d’eau souterraine donnent en général une eau plus propre
et exempte de germes ou autre source de maladie. L’eau est alors consommable sans
traitement préalable. Depuis les années 1980, de grandes campagnes de forages ont été
conduites dans tout le pays pour améliorer l’accès à l’eau en milieu rural, avec succès.
Cependant, en 2003, le Programme Eau et Environnement du Nord (PEEN) a mis en
évidence la présence d’arsenic en concentration inquiétante en termes de conséquences
sanitaires pour les consommateurs dans certains villages. C’est ce premier évènement qui a
amené les responsables scientifiques et politiques à prendre conscience de la contamination
des eaux souterraines par l’arsenic.
Depuis, de nombreuses études ont été réalisées dans la région Nord du pays, car
l’investigation a été initiée là-bas mais les études dans les autres régions sont insuffisantes,
notamment dans le Sud Ouest. La seule carte de zone à risque existant à ce jour fut établie
en 1993 vraisemblablement à partir des données géologiques de l’époque. Elle ne tient donc
pas compte des mises à jour établies depuis. Elle ne prend d’ailleurs pas en compte le sud-
ouest. Or, la contamination est d’origine géologique. Elle résulte en fait d’interactions entre
l’eau et les roches qui constituent le sous-sol environnant durant l’écoulement. Et la carte
géologique du Burkina Faso nous indique que la nature des roches dans le Nord est
semblable à celle dans le sud-ouest. Il s’agit des roches issues du socle volcano-
sédimentaire. Nous savons aussi que l’arsenic est naturellement lié à l’or dans le sol. Et il se
trouve que l’activité aurifère tend à se développer dans le sud-ouest. La région détient
aujourd’hui 14% des Autorisation d’Exploitation Aurifère (AEA). D’où le but de la mission ici
présentée : déterminer si l’arsenic est présent dans les eaux souterraines du sud-ouest.
A partir d’une étude géo localisée (traitement mapinfo des données), nous avons pu choisir
les PEM du Poni les plus proches des AEA en privilégiant ceux se trouvant directement dans
le périmètre d’exploitation. Les données sur les PEM sont les données INOH (Inventaire
National des Ouvrages Hydrauliques) fournies par la Direction Générale des Ressources en
Eau (DGRE) à Ouagadougou et celles sur les AEA sont fournies par la Direction Générale du
Cadastre Minier (DGCM) par la direction des mines artisanales et semi-mécanisées.
Il a fallu faire un choix sur les 1405 PEM répertoriés dans le Poni par les données INOH. Pour
cette étude de repérage, nous avons modestement sélectionné 12 PEM, dont 11 pour
prélèvement et 1 pour visite car il s’agissait d’un forage abandonné.
LEGENDE
CARTE DES PEM SELECTIONNES
Les pompes étant la plupart du temps déjà en activité, il n’était pas nécessaire de pomper
avant les prélèvements pour aller chercher les eaux souterraines.
Ajouter 2 mL d’acide nitrique concentré dans le flacon avec la seringue (en portant
des gants, l’acide étant hautement corrosif)
Nous regrettons qu’il ait fourni un flacon d’acide concentré avec un bouchon censé être
hermétique mais défectueux.
c. Résultats et discussion
PEM
Il ressort en brousse que le forage est souvent le seul point d’approvisionnement des
populations rurales qui ont délaissé les marigots, désormais réservés aux animaux. Dans les
gros villages, on trouve pratiquement un PEM par quartier. Les consommateurs ne se sont
pas plaints de problème lié à l’eau (maladie, panne de pompe…). Seule l’eau du forage de
Paboulona serait source de démangeaison, maux de ventre, peut-être à cause de petits vers
présents dans l’eau (présence non constatée). Une panne est survenue sur le forage de
Yefara, depuis la réparation, aucun nouveau problème n’est apparu.
Le périmètre de protection est inexistant dans tous les cas. Parfois, l’espace est assez
préservé, le forage étant en retrait des activités domestiques et agricoles. Sinon, les animaux
et des cultures maraîchères se partagent l’espace autour du forage. Dans certains cas, des
déchets plastiques et autres sont laissés sur place.
L’hyper structure, parfois sans bordure, est en général en bon état et tenue propre (malgré
quelques fissures).
Les pompes rencontrées sont de marque Vergnet ou bien Volanta. Elles ne semblent pas
poser de problème de fonctionnement.
La mise à jour des données INOH est difficile et son importance n’est pas forcément bien
installée dans les consciences. Ainsi deux forages n’ont pas été trouvés : leur position semble
être indiquée de telle façon que les locaux ne les reconnaissent pas. Il s’agit des deux forages
de Kampti/Dinkabra, normalement proches de Périgban. De plus, à
Nako/Sangol/Koukourédjou, le forage est abandonné depuis environ huit ans (2004, le
forage datant de 1994) sans aucun retour vers la DGRE/DEIE ni savoir si la panne vient de la
pompe ou bien si la ressource est tarie. Il s’agissait d’une pompe Diafa. Les locaux se sont
donc tournés vers le puits du village.
Ainsi sur 12 PEM initialement choisis, 7 ont fait l’objet de prélèvement, les autres étant
introuvables ou en panne. 2 autres furent choisis sur place pour analyse.
Pour avoir rencontré un infirmier du CSPS de Loropéni, il n’y a apparemment dans la région
pas le type de maladie de peau habituellement provoqué par la contamination chronique
par l’arsenic dans l’eau. Les symptômes sont toutefois mal connus.
Les analyses de concentration ont été menées avec la méthode de l’absorption atomique par
génération d’hydrures au BUMIGEB. Les résultats donnent des teneurs inférieures à la
norme OMS (10 µg/L). Les concentrations sont néanmoins supérieures à la moyenne
internationale de présence dans la nature (<1 µg/L), ce qui montre qu’il faut rester vigilant
sur la question. En effet, on sait que les teneurs varient énormément en fonction de la
géographie et des saisons et on ne connaît pas l’influence de la durée d’exploitation du PEM.
Enfin, les résultats ne permettent pas de conclure sur l’influence des critères définis :
proximité orpaillage, profondeur et distance entre les différents PEM. En effet, aucune
tendance ne se dessine distinctement. On peut malgré tout confirmer la grande variabilité
spatiale de localisation de l’arsenic. Le résultat d’analyse du prélèvement n° 4 est
surprenant. L’idée selon laquelle les eaux moins profondes (non puisées dans le sous-sol)
sont moins concernées par la contamination par l’arsenic est commune. Or, il n’y a pas de
différence remarquable entre la teneur dans l’eau du puits et la teneur de l’eau de forage du
prélèvement n°3 situé à moins de 200m de là. Nous pouvons donc ici conclure que la nappe
altérée contient l’arsenic. Cette idée est certainement due au fait que l’arsenic se trouve
plus en profondeur de par sa densité de 5,7 par rapport à celle de l’eau qui est de 1.
Cependant les prélèvements ont été effectués en fin de matinée, la population avait donc eu
le temps de puiser l’eau avant, brassage qui empêche un susceptible équilibre selon lequel
les éléments s’arrangent en fonction de leur densité. Au lever du jour, les résultats auraient
probablement été différents.
9
Indice du PEM prélevé
8
7
6
5
4
3
2
1
0 2 4 6 8 10
Teneur en arsenic (µg/L)
Teneur maximale généralement Norme OMS
rencontrée dans la nature
Contexte géologique
L’arsenic et l’or sont contenus dans les roches dites « roches vertes » et particulièrement
dans les zones de cisaillement. Cette appellation comprend toutes les roches volcaniques et
intrusives qui composent les ceintures Birrimiennes d’origine volcano-sédimentaire. Elles
datent du Précambrien C (2400 MA à 1300 MA) et recouvrent 26% du territoire national. Les
autres roches qui constituent le socle du Poni sont celles du socle cristallin comme les
granites ou tonalites. Ces roches du plutonisme éburnéen dont la composition est moins
complexe datent du Précambrien D (antérieur à 2500 MA). Elles recouvrent 55% du
territoire. La carte géologique du Burkina Faso aujourd’hui utilisée fut établie en 2003 par
le Bureau des Recherches Géologiques et Minières (BRGM) au 1/1 000 000 et au 1/2
000 000 pour certaines régions (Sud-ouest non concerné).
Il y aurait donc 26% du territoire susceptible d’être contaminé par l’arsenic. Toutefois,
comme nous pouvons le constater sur la figure 1, nous trouvons des AEA sur le socle
cristallin (en rose). Le but était aussi de voir sur le terrain si l’on trouvait effectivement de
l’or dans le granite ou bien si le sol correspondait au socle volcano-sédimentaire. L’AEA de
Périgban n’était pas en exploitation, nous n’avons donc pas de données de production
aurifère sur cette zone. De même pour l’AEA de Koulenka, d’où les orpailleurs avaient été
chassés. Malgré tout, les résultats d’analyse montrent que l’arsenic est présent dans le socle.
Ceci nous a amenés à nous intéresser de plus près à la géologie de la commune de Périgban,
entièrement installée sur du socle cristallin d’après la carte géologique. En recherchant dans
d’anciens rapports les coupes de forages faits sur la commune de Périgban, nous pouvons
trouver les fameuses « roches vertes ».
Cette carte met bien en évidence la nécessité de mettre à jour et préciser la carte
géologique, car elle est elle-même la base de nombreuses études (principalement pour la
DGRE et la DGCM). Cette mise à jour est possible à partir de données déjà existantes comme
les coupes de forage, archivées dans les bureaux d’études d’hydrogéologie.
Activité d’orpaillage
Notre choix ayant été fait sur la base des autorisations d’exploitation aurifère artisanale et
semi-artisanale fournies par la DCM, nous ne pouvons que regretter le manque de retour
d’information quant à la production, en quantité et localisée par site. Ces informations
auraient été les plus pertinentes pour notre sélection de PEM, car nous ne pouvons pas
affirmer avec certitude qu’une autorisation d’exploitation indique l’or, alors que la
production si. Et nous ne pouvons qu’encourager les efforts entrepris pour mettre en place
une base de données de production aurifère géo localisée.
Les orpailleurs ne sont jamais des locaux, l’activité étant considérée comme maudite dans la
région. Ce sont principalement des Mossi qui viennent du nord du pays. Il y a très peu
d’échange entre les deux communautés, si bien que les locaux n’ont pas beaucoup
d’informations sur les activités ou bien la production (Tiéfindougou, Yéfara). Les orpailleurs
sont en général mal acceptés, exclus la plupart du temps, et même chassés (Gaoua/Koul
Campement/Koulenka).
Conclusion de la mission
Durant la mission, nous avons pu apprécier la qualité des eaux de forage, l’accès à l’eau dans
certains villages et l’organisation entre les différentes institutions. Il en ressort que les
utilisateurs sont plutôt satisfaits du travail effectué pour leur apporter une eau de qualité.
La plupart subviennent à leurs besoins en termes de consommation domestique sans
problème.
Cependant, avec des exigences un peu plus poussées quant au fait de répertorier les PEM en
fonctionnement ou non, une meilleure communication entre les consommateurs locaux,
autorités communales, régionales et nationales est nécessaire. L’importance de tenir une
base de données géo référencées à jour des forages jugés positifs comme ceux jugés
négatifs puis des PEM en fonctionnement comme ceux en panne est primordiale. Seule une
telle base pourra permettre une gestion efficace et optimale du problème de l’accès à l’eau.
Le rapport d’étude de Sakira Abdoul Karim aborde ce sujet. Il y compare des mesures
effectuées en 2006, 2009 et 2010 et n’arrive pas à une conclusion tranchée. L’aspect positif
de cette étude est d’avoir suivi les mêmes PEM sur une durée assez longue. Cependant, il
aurait fallu préciser le moment précis du prélèvement (i.e. année, mois, jour, heure) ainsi
que le laboratoire sollicité, sans quoi toute comparaison ou conclusion n’est pas
scientifiquement acceptable.
La démarche à suivre pour cette étude à long terme est de suivre deux PEM (un de teneur
entre 5 µg/L et 10 μg/L et l’autre > 50 µ/L) au rythme d’une analyse par mois en notant les
évènements extérieurs influant (température, pluviométrie, pH) sur une durée d’au moins
10 ans.
Cette étude permettra de savoir si une analyse à l’ouverture du forage est suffisante ou bien
si des analyses régulières sont nécessaires et dans quelle mesure.
Un rapport de l’UFR/SDS cite une étude menée au Nevada qui aurait rapporté des teneurs
stables pour 56% des puits étudiés, des variations à la hausse pour 22% en saison pluvieuse
et des variations à la baisse pour 21% en saison sèche. On peut supposer qu’un fort débit au
moment de la saison pluvieuse intensifie le processus de dilution car les interactions sont
Il sera par conséquent important de surveiller les concentrations dans les zones à risque en
effectuant plusieurs prélèvements dans l’année. Le sujet étant encore mal connu, il sera
intéressant de choisir deux PEM (un de teneur entre 5 µg/L et 10 μg/L et l’autre > 50 µ/L)
pour analyser régulièrement la teneur en Arsenic, tous les jours pendant un an, tout en
suivant les évènements extérieurs influant (température, pluviométrie, pH). On pourra
alors apporter plus de précisions et de résultats sur l’évolution de la concentration en
arsenic suivant les saisons.
Cette étude est d’une importance capitale, car elle permettra de connaître les ordres de
grandeur de variation. En effet, il se peut que l’eau de certains forages analysés comme
étant potable se trouve non potable à d’autres saisons, et inversement.
Cette question est difficile, d’autant plus qu’on connaît mal les temps et processus de
transfert dans les nappes car les niveaux piézométriques commencent à être surveillés au
Burkina Faso.
Enfin, un dernier travail sera de faire le lien avec les autres pays de la sous-région car l’on
entend bien que les limites géologiques et autres facteurs naturels ne s’arrêtent pas aux
frontières. Une certaine coopération pour étendre l’étude sera donc nécessaire.
Impact sanitaire
Au cours de nos enquêtes et rencontres, il est apparu que l’arsenic ne pouvait pas être la
seule cause des maladies repérées. En effet, selon les dire, sur une même population, une
même concentration d’arsenic n’a pas le même impact sur la santé. On peut alors se
demander quel autre paramètre lié ou non à l’arsenic donne de telles maladies de peau. De
plus, si ces maladies de peau ne permettent pas de repérer les PEM contaminées, le risque
de cancer existe toujours et est moins facilement identifié comme conséquence de la
consommation d’eau arséniée.
Une première possibilité, celle que nous avons choisie, est d’effectuer les prélèvements aux
sources, de conserver en acidifiant et au froid, puis de faire le titrage par photo
spectrométrie de masse ou autre méthode nécessitant de lourdes installations. Dans ce cas,
il est nécessaire de faire appel à un laboratoire. Et l’attente des résultats peut durer une
semaine. De plus, la fiabilité des résultats est repose sur le professionnalisme et l’objectivité
du laboratoire. Même si un laboratoire est légitimé par l’état, les contrôles ne s’effectuant
pas régulièrement, on peut se poser la question de savoir si ses résultats sont pleinement
fiables.
L’autre possibilité est de faire les analyses sur place grâce à des kits de terrain type
Arsenator. Moins précis, certains lui font confiance pour obtenir un ordre de grandeur de la
concentration dans les eaux. Cependant des études menées par le BUMIGEB et Plan Burkina
Faso ont montré ses faiblesses et notamment la variabilité de la qualité des résultats. Après
un temps d’hésitation, nous avons renoncé à utiliser ce genre de kits. La base du problème
est que les consommables ne sont pas bien conservés et donc préservés.
Finalement, pour une étude approfondie sur une région, le coût sera très élevé. Pour un
traitement plus efficace, il faudrait pouvoir compter sur une agence indépendante qui
évaluerait la qualité des travaux des laboratoires.
Traitement
Etant données les conditions de développement difficile auxquelles le pays est soumis, le
meilleur traitement sera celui qui est facile à mettre en place et peu coûteux. C’est à ce titre
qu’au Bengladesh ont été développés les filtres à sable. De nombreux autres procédés
existent (cf. tableau en annexe).
La solution la moins couteuse à long terme est toutefois l’ouverture d’autres points d’eau. Il
faudra d’assurer bien sûr qu’eux-mêmes ne sont pas contaminés.
b. Bilan personnel
ANTEA Burkina Faso constitue une équipe pluridisciplinaire qui offre des points de vue divers
et experts. Mon intégration au sein de cette équipe de travail s’est très bien déroulée et
c’était chaque fois un plaisir de partager et d’échanger avec mes collègues de travail. C’est
avec intérêt que j’ai pu découvrir les occupations des socio-économistes, des ingénieurs et
des techniciens. Toutes ces compétences réunies ont rendu la problématique de
l’alimentation en eau potable des populations en milieu rural d’autant plus intéressante. Le
bureau d’études offre également un cadre passionnant car chaque sujet est différent et
nécessite divers savoir-faire.
Enfin, ce stage s’inscrit dans un projet professionnel en construction. Il a renforcé mon envie
de travailler dans le domaine de la potabilisation des eaux ou tout du moins
l’approvisionnement en eau de boisson améliorée. En effet, la problématique de l’eau est
passionnante de par tous les enjeux qui l’entourent. Rencontrer les acteurs qui s’y
rapportaient m’a aussi beaucoup plu. Et ces trois mois sur le territoire Burkinabè a intensifié
mon désir de contact avec le continent africain dans mon avenir professionnel.
Arsenic in groundwater from mineralised Proterozoic basement rocks of Burkina Faso de P.L.
Smedley, J. Knudsen, D. Maiga dans Applied Geochemistry en 2007
L’arsenic est sous contrôle des services techniques de SIDWAYA dans lefaso.net en 2006
Etude de l’impact sanitaire des eaux souterraines à teneur élevée en arsenic sur les
populations dans le nord du Burkina Faso de Abdoul Karim SAKIRA, thèse de l’UFR-SDS
Ouagadougou en 2010
La problématique de l’arsenic dans les eaux souterraines au Burkina Faso de Magalie VUILLET
A CILES, rapport de fin d’études en partenariat avec COWI en 2007
Les lignes directrices de l'OMS en ce qui concerne la qualité de l'eau potable, mises à jour en 2006
sont la référence en ce qui concerne la sécurité en matière d'eau potable.
Elément/ Symbole/ Concentration normalement Lignes directrices fixées par l'OMS
substance formule trouvée dans l'eau de surface
Aluminium Al 0,2 mg/l
Ammonium NH4+ < 0,2 mg/l (peut aller jusqu'à Pas de contraintes
0,3mg/l dans une eau anaérobique)
Antimoine Sb < 4 μg/l 0.02 mg/l
Arsenic As 0,01 mg/l
Amiante Pas de valeur guide
Baryum Ba 0,7 mg/l
Béryllium Be < 1 μg/l Pas de valeur guide
Bore B < 1 mg/l 0.5mg/l
Cadmium Cd < 1 μg/l 0,003 mg/l
Chlore Cl Pas de valeur mais on peut noter un
goût à partir de 250 mg/l
Chrome Cr+3, Cr+6 < 2 μg/l chrome total : 0,05 mg/l
Couleur Pas de valeur guide
Cuivre Cu2+ 2 mg/l
Cyanure CN- 0,07 mg/l
oxygène dissous O2 Pas de valeur guide
Fluorure F- < 1,5 mg/l (up to 10) 1,5 mg/l
Dureté mg/l CaCO3 200 ppm
Sulfure H2S 0.05 à 1 mg/L
d'hydrogène
Fer Fe 0,5 - 50 mg/l Pas de valeur guide
Plomb Pb 0,01 mg/l
Manganèse Mn 0,4 mg/l
Mercure Hg < 0,5 μg/l inorganique : 0,006 mg/l
Molybdène Mb < 0,01 mg/l 0,07 mg/l
Nickel Ni < 0,02 mg/l 0,07 mg/l
Nitrate et nitrite NO3, NO2 50 et 3 mg/l (exposition à court terme)
0.2 mg/l (exposition à long terme)
Turbidité Non mentionnée
pH Pas de valeur guide mais un optimum
entre 6.5 et 9.5
Sélénium Se < < 0,01 mg/l 0,01 mg/l
Argent Ag 5 – 50 μg/l Pas de valeur guide
Sodium Na < 20 mg/l Pas de valeur guide
Sulfate SO4 500 mg/l
Etain inorganique Sn Pas de valeur guide : peu toxique
TDS Pas de valeur guide mais optimum en
dessous de 1000 mg/l
Uranium U 0.015 mg/l
Zinc Zn 3 mg/l
Ressources en eau
Avez-vous remarqué des signes révélant la présence d’un produit nocif tel que l’Arsenic :
taches noires sur la peau (macules hyper pigmentées) sur le tronc/les mains/les bras/les
pieds/les jambes,
épaississement de la peau,
particulièrement des paumes ou plantes (hyperkératose, kératodermie palmo-plantaire),
tumeur ulcéro-nécrotique,
perte de sensibilité/mobilité du pied, zone froide, sombre et nécrosée (gangrène),
autres anomalies (peau) ?
Activité aurifère
Les techniques d’élimination de l’arsenic sont résumées dans les deux tableaux ci-dessous
(CIRSEE, 2002, US EPA, 2000, US EPA, 2002 ). Des informations proviennent aussi d’un
rapport d’étude de SOGEST (Vieux Ferrette (68)).