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Garantir les hommes et plus particulièrement les travailleurs contre toutes les menaces risquant
d’atteindre leur vie, leur santé comme aussi leur bienêtre est un souci pour les responsables de
l’exploitation des usines. Cette préoccupation est devenue aussi celle des concepteurs et des
constructeurs des installations industrielles, ne serait-ce que par l’obligation de respecter les
réglementations qui ont découlé de l’expérience acquise. L’intérêt qu’ils doivent y apporter dès le
début des études et tout au long de leur déroulement, s’il ne simplifie pas leur tâche, est une condition
aussi importante que celles qui leur sont plus familières pour la réussite économique et humaine des
investissements.
La pratique s’est établie de distinguer en ce domaine :
— d’une part, ce qui concerne plus particulièrement les accidents du travail dus par essence
même à des causes souvent non permanentes et difficiles à prévoir. La notion de sécurité y a été, à plus
ou moins juste titre, attachée ;
— d’autre part, les nuisances à caractère plus permanent apportées par les produits manipulés,
par les machines ou appareillages ou par les conditions physiques découlant de l’activité au poste de
travail.
C’est ce second aspect que l’on a pris l’habitude de regrouper sous le terme d’hygiène du
travail ou hygiène industrielle qui fait l’objet de cet article, confié à la compétence de l’INRS. Mise à
jour de l’édition précédente (novembre 1990 ), il fait bien ressortir l’étendue et la complexité des
principaux risques rencontrés dans l’industrie en décrivant la manière de les étudier, de les mesurer et
de les prévenir. Ces exposés doivent permettre aux lecteurs non spécialistes de mieux situer les actions
à mener, que ce soit pour les études de réalisation ou pour la période d’exploitation. La prise de
conscience qu’ils pourront en retirer les incitera à faire intervenir en temps et en lieu opportuns les
professionnels de l’hygiène industrielle ; elle leur fera mieux apprécier l’importance de leur rôle autant
que les conséquences pratiques de leurs conseils ou prescriptions, notamment sur le plan financier, sur
celui des délais et sur celui de la formation des hommes dans la construction et dans l’exploitation.
Il n’était pas possible dans le cadre de cet article de couvrir d’autres domaines que ceux qui
sont directement liés à des causes ou effets chimiques, biologiques et physiques. Cette limitation ne
doit cependant pas conduire à négliger des nuisances moins directes qui n’en sont pas pour autant
secondaires. Telles sont celles qui atteignent l’homme dans ses sensations physiques ou psychiques
(douleurs, gêne, inconfort, efforts excessifs, monotonie, lassitude, désintérêt, dépendance, conflits )
sans mettre en cause sa santé dans l’immédiat, et qui ne se prêtent actuellement pas à une étude aussi
rationnelle ; tout au moins nécessitent-elles une attention qui prenne en considération l’intégralité de
l’homme au travail, et le souci de faire appel à ces autres spécialistes que sont les ergonomes, les
sociologues et psychologues, ou certains organisateurs intéressés et, autant que possible, des
représentants qualifiés du personnel d’exploitation à tous échelons.
L’approche nécessairement technico-médicale de l’article ne doit pas ainsi faire négliger que
les situations étudiées constituent les premiers éléments fondamentaux de l’ensemble plus large que
sont les conditions de travail. Elles doivent donc être traitées dans le même esprit, c’est-à-dire avec le
même souci de contribuer simultanément non seulement au progrès de la production mais aussi à une
valorisation croissante de l’homme au travail.
Généralités sur la pathologie d’origine professionnelle
Le problème posé par les nuisances professionnelles est complexe : les sources de nuisances
évoluent, se diversifient en même temps que les techniques et les activités progressent. En parallèle,
des efforts croissants ont été faits, dans la plupart des pays industrialisés, pour maîtriser et prévenir ces
nuisances ; selon le groupe social interrogé, ces efforts pourront d’ailleurs être considérés comme
importants et onéreux, ou jugés par d’autres tout juste suffisants.
On distingue, parmi les nuisances professionnelles :
— celles qui sont d’origine chimique ou biologique ;
2
— celles qui sont d’origine physique ;
— celles qui sont liées à l’organisation du travail.
Seules sont prises en compte ici les nuisances d’origine chimique ou biologique et les
nuisances d’origine physique. Les facteurs liés à l’organisation du travail tels que la contrainte de
temps, la monotonie de certaines tâches ne sollicitant que faiblement les fonctions sensori-motrices du
travailleur ou, au contraire, la sursollicitation de ces fonctions dans d’autres tâches, la non-utilisation
des mécanismes de la pensée abstraite, etc., constituent des nuisances tout aussi réelles, mais leur
appréciation est plus délicate et exige la mise en oeuvre de techniques d’évaluation des conditions de
travail fort complexes et souvent non encore stabilisées. Pour ces raisons, ils ne seront pas traités de
façon détaillée dans cet article consacré à l’hygiène industrielle.
Nuisances chimiques
Gaz et vapeurs
1 Mesures directes
Il y a lieu de distinguer trois types d’appareils de mesure.
1.1 Les appareils semi-quantitatifs
Ils sont utilisés pour localiser les sources polluantes ou pour évaluer approximativement un
niveau de pollution ambiante.
_ Les tubes colorimétriques
Une pompe manuelle (pour une mesure à comparer à la VLE) ou électrique (pour une mesure à
comparer à la VME) fait passer des volumes connus de l’air à analyser à travers un tube d’adsorbant
imprégné d’un réactif. (Il existe des tubes courte durée et des tubes longue durée). Une zone colorée
apparaît, dont la longueur et l’intensité de coloration sont proportionnelles à la concentration
atmosphérique du polluant.
Compte tenu de sa spécificité limitée et de son imprécision, l’hygiéniste ne devra utiliser cette
méthode qu’avec circonspection.
4
L’air à analyser est pompé au travers d’un tube rempli d’un adsorbant solide sur lequel les
polluants sont piégés. La récupération se fait soit par désorption thermique soit par désorption par
solvant.
Trois types de support sont utilisés :
— le charbon (charbon actif, Carbotrap, Carbopack, Carboxen...) ;
— le gel de silice ;
— les polymères poreux (Tenax, XAD2, Chromosorb, mousse polyuréthane...).
_ Piégeage par diffusion sur adsorbant solide
Les échantillonneurs passifs ou «badges », dont le principe est fondé sur la diffusion gazeuse
sur un adsorbant, permettent de déterminer la concentration de polluants gazeux à partir du dosage du
composé sur l’adsorbant, des caractéristiques géométriques du badge et du coefficient de diffusion
propre à chaque composé. Ce système a l’avantage de ne pas nécessiter de pompe de prélèvement, et
d’être léger et commode à porter.
_ Piégeage sur supports imprégnés
Les adsorbants des tubes de prélèvement ou des échantillonneurs passifs peuvent, pour certains
polluants, être imprégnés de réactifs ou de stabilisants pour mieux fixer le polluant, ou le transformer
en composé plus facile à doser, ou encore donner naissance à une coloration (tubes imprégnés de
dinitrophénylhydrazine pour les aldéhydes, d’acide bromhydrique pour le prélèvement d’oxyde
d’éthylène, badges CO...)
Poussières et aérosols
5
Ces appareils fournissent de manière quasi instantanée la teneur (en mg/m3) en fumées ou en
poussières fines de l’atmosphère. Ils ne renseignent pas sur la nature chimique des produits. On
trouve :
— les opacimètres et transmissomètres permettant de mesurer la concentration d’un aérosol
en mesurant l’atténuation d’un faisceau lumineux par les particules ;
— les photomètres par diffusion d’un rayonnement dans le spectre visible ou infrarouge ;
certains de ces appareils autonomes et portables sont de très faible encombrement ;
— les capteurs piézoélectriques dans lesquels on mesure la variation de fréquence de
résonance d’un disque de quartz, fonction de la masse de dépôt de particules sur celui-ci ;
— les détecteurs par absorption d’un rayonnement : on compare les intensités des
rayonnements transmis avant et après le dépôt sur un ruban ou sur un disque ;
— les appareils de comptage en temps réel de fibres ou de particules par diffusion d’un
rayon laser.
L’utilisation appropriée des appareils à lecture directe est précisée dans le tableau
6
France, le ministère chargé du Travail a fixé, pour les poussières contenant de la silice cristalline, les
valeurs limites des moyennes d’exposition (VME) suivantes (en mg/m3) :
— cristobalite : 10/(2x + 2) ;
— quartz : 10/(x + 2) ;
— tridymite : 10/(2x + 2).
_ Risques dus aux métaux
Un certain nombre de métaux et leurs composés sont à l’origine de maladies professionnelles
ou à caractère professionnel. Les résultats des prélèvements, exprimés en milligrammes du composé le
plus probable selon le type d’industrie par mètre cube d’air prélevé, sont comparés aux valeurs limites
(VL) pour ces substances.
Pour le plomb, le décret no 88-120 du 1er février 1988 précise que la concentration en
vapeurs, fumées ou poussières de plomb dans l’air inhalé par un travailleur ne doit pas dépasser 150 g
par mètre cube en moyenne sur quarante heures. L’arrêté du 11 avril 1988 fixe les spécifications
relatives aux prélèvements de plomb dans l’atmosphère.
Il n’existe pas de texte réglementaire actuellement pour les VL des autres métaux ; il existe
seulement des valeurs indicatives.
_ Risque asbestosique
Les différentes variétés d’amiante sont employées dans de nombreux secteurs industriels. Le
prélèvement s’effectue avec une pompe autonome sur un filtre transparisable (qui peut être rendu
transparent par traitement) qui est ensuite observé au microscope optique à contraste de phase pour
comptage du nombre de fibres optiques. Le décret no 77-949 du 17 août 1977 modifié et l’arrêté du
25 août 1977 modifié par l’arrêté du 23 octobre 1978 fixent le mode opératoire et les débits de
prélèvements.
_ Risque dû aux poussières de bois
La circulaire no 91-14 (1991) du ministère chargé du Travail fixe la VME à 5 mg/m3 avec une
réduction automatique de cette valeur à 3 mg/m3 à partir de 1993 et à 1 mg/m3 à partir de 1997. Ces
valeurs sont relatives à la fraction inhalable.
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Nuisances physique
Bruit
Sur le plan de l’acoustique physiologique et de la psychoacoustique, le bruit est défini comme
toute sensation auditive désagréable ou gênante. Du point de vue physique, un bruit peut être défini
comme une vibration erratique, intermittente ou statistiquement aléatoire du milieu élastique, l’air en
particulier dans lequel elle se propage et qui serait capable d’éveiller une telle sensation.
En milieu de travail, les bruits peuvent être stables, fluctuants, impulsionnels. Une définition de
ces caractéristiques est donnée dans la norme française NF S 31-084 (8-1987), relative à la Méthode
de mesurage des niveaux sonores en milieu de travail en vue de l’évaluation du niveau d’exposition
sonore quotidien des travailleurs, norme à laquelle la réglementation française se réfère. Dans le
domaine fréquentiel, l’indice harmonique des bruits mesurés donne une indication sur la répartition
spectrale de l’énergie acoustique mise en jeu.
Dans le domaine des intensités, on doit prendre en compte :
— le niveau de pression acoustique continu équivalent pondéré A : LAeq , T ;
— le niveau d’exposition sonore quotidienne : LEX, d ;
— le niveau de pression acoustique de crête : Lpc ;
— le niveau de bruit sur un emplacement de travail : .
Les machines bruyantes doivent faire l’objet d’informations précises.
La notice d’instruction indique le niveau de pression acoustique pondéré A auquel peut être
exposé le poste de travail. Si ce niveau est excessif, la notice mentionne le niveau de puissance
acoustique pondéré A : LWA .
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Exemple de niveaux de pression acoustique
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Vibrations mécaniques
1 Accélération
L’exposition aux vibrations est quantifiée en terme d’accélération (exprimée en m/s2) des
surfaces de la machine en contact avec le séant, les pieds ou les mains.
2 Pondération
Les effets des vibrations sur le corps dépendent des fréquences principales des vibrations
excitatrices. Pour tenir compte de la sensibilité de l’homme en fonction de la fréquence, les signaux
d’accélération sont pondérés par les filtres représentés par les figures 2b et 3b. Les vibrations de basses
fréquences (4 à 8 Hz ou cycles par seconde pour les vibrations de l’ensemble du corps et 8 à 16 Hz
pour les vibrations main-bras) sont considérées comme potentiellement plus dangereuses que les
autres fréquences.
Pour les vibrations transmises à l’ensemble du corps, il est suffisant de prendre en compte la
plage fréquentielle allant de 1 à 80 Hz. Pour les phénomènes vibratoires appliqués au système main-
bras, la plage de fréquences à étudier s’étend de 8 à 1 000 Hz.
Directions
Les vibrations doivent être détectées, suivant trois directions orthogonales X, Y et Z (figures 2a
et 3a ), au moyen de trois accéléromètres. Ces capteurs doivent être rigidement fixés sur la surface à
travers laquelle les vibrations sont transmises.
Valeur efficace pondérée
L’intensité moyenne de la vibration est indiquée par la valeur efficace de l’accélération
pondérée en fréquences. où awx, awy et awz sont les valeurs efficaces des accélérations pondérées en
fréquence (figures 2b et 3b ), exprimées en m/s2, suivant les directions X, Y et Z, et T la durée de
mesure en secondes. Les symboles normalisés correspondants sont aw pour les vibrations globales du
corps et aw, h pour les vibrations main-bras.
Accélération équivalente
La grandeur de base utilisée pour évaluer le risque à la santé est l’accélération équivalente aeq
(exprimée en m/s2). Celle-ci prend en compte les principaux paramètres qui interviennent dans
l’interprétation des résultats de mesurage (direction, fréquence, intensité) :
aeq = valeur maximale (awx, awy, awz)
Les recherches montrent toutefois que la sévérité vibratoire (en particulier l’inconfort) serait
mieux évaluée en combinant les trois directions de la vibration de la façon suivante :
Dose
Le risque à la santé est lié à la dose vibratoire quotidienne moyenne à laquelle est exposé un
opérateur. L’évaluation de l’exposition aux vibrations nécessite de :
— déterminer les accélérations équivalentes, en fonction des situations ou des tâches ;
— d’estimer les durées moyennes T d’exposition correspondante.
Valeurs limites
La norme NF E 90-401-2 (vibration de l’ensemble du corps) définit deux limites d’exposition
journalière appelées « cote de danger » et « cote d’alerte » (figure 2c ). La norme ENV 25349
(vibrations mainbras) donne, à titre informatif, la relation « dose vibratoire – effet » en ce qui concerne
les troubles vasculaires périphériques (figure 3c ).
Ces limites d’exposition ou ces informations sont destinées à faciliter l’analyse du niveau de
risque lié aux vibrations d’un poste de travail déterminé.
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Réglementation
Valeurs limites
Aucune loi n’impose à ce jour en France de valeurs limites d’intensité vibratoire. Par contre,
notre pays a ratifié la Convention internationale du travail no 148 concernant « la protection des
travailleurs contre les risques professionnels dus à la pollution de l’air, au bruit et aux vibrations sur
les lieux de travail » (loi no 85-610 du 18 juin 1985). Cette loi fait obligation aux employeurs de
prendre les moyens nécessaires pour limiter l’exposition, protéger et informer les travailleurs sur les
risques, assurer une surveillance médicale.
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Ambiances thermiques chaudes et froides
15
À partir des grandeurs déjà décrites, il est possible de calculer des indices empiriques ou
analytiques dont l’objet est d’exprimer la situation de confort ou de contrainte thermique en une valeur
simple.
Indices empiriques
Deux indices empiriques de contrainte thermique sont à considérer :
— le Wind Chill Index (WCI) pour les expositions froides ;
— le Wet Bulb Globe Temperature (WBGT) pour les expositions chaudes.
Le Wind Chill Index est donné par la formule suivante :
La valeur du WCI ainsi calculée en kcal · m–2 · h–1 (mais généralement exprimée sans unité )
est comparée aux valeurs limites figurant dans le tableau 7. Cependant la fiabilité de cet indice est très
relative.
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L’intérêt du PMV, si le vote moyen n’est pas nul, est de permettre de déterminer sur quels
paramètres physiques de l’ambiance ou ceux relatifs aux sujets il faut agir pour amener le PMV à une
valeur nulle. Cependant, du fait des variabilités interindividuelles, même si le PMV est égal à zéro,
certains sujets pourront ne pas être en situation de confort.
Le PPD indique le pourcentage de population non satisfaite des conditions thermiques. Ce
PPD est en théorie de 5 % lorsque le PMV est égal à 0. Mais en pratique sa valeur se rapproche de 10
%. Donc, même en situation de confort thermique, il y aura toujours 10 % de personnes insatisfaites de
ces conditions.
L’indice SWreq calcule le débit sudoral nécessaire au maintien de l’équilibre du bilan
thermique. Lorsque cet équilibre n’est pas possible, ou si son maintien impose un débit sudoral
excessif, l’indice SWreq permet de calculer une durée limite d’exposition.
Quel que soit l’indice utilisé, la pertinence de son résultat repose avant tout sur la précision des
mesures des paramètres physiques ou physiologiques introduits dans le modèle.
_Enfin l’acclimatement à la chaleur des salariés est un facteur important de sécurité en
conditions chaudes. Il doit être contrôlé dans le cas d’un nouvel embauché ou après une absence (aussi
bien de congés que de maladie) supérieure à une semaine.
Indices physiologiques
Dans certaines conditions, l’application des indices est délicate pour des raisons variées :
— difficultés de mesure ;
— variabilité des paramètres de contraintes ;
— expositions brèves, peu fréquentes ou accidentelles, etc. ; il en est de même si le niveau de
contrainte est important. Il est alors plus sûr d’avoir recours à une surveillance médicale qui aura
deux buts :
— contrôler l’augmentation de la température centrale pour des expositions brèves ou la
déshydratation si l’exposition se prolonge (> 2 h) pour les ambiances chaudes ;
— contrôler le refroidissement des extrémités, plus particulièrement la température des mains
pour les ambiances froides. En ambiance chaude, si les personnes exposées ont des boissons à
disposition, les accidents de déshydratation sont très rares. Par contre, l’élévation de la température
centrale peut être rapide. Son contrôle est assez simple, il suffit de prendre la température sublingale
et/ou le pouls au repos avant et au cours de l’exposition. Pour des niveaux de sécurité optimale, les
limites de l’élévation de ces variables sont de 0,8 oC et/ou 20 battements par minute par rapport aux
valeurs de repos en dehors de la contrainte chaude.
Démarche pratique d’évaluation d’une contrainte thermique chaude et froide
L’analyse d’une contrainte thermique chaude et la surveillance physiologique des
travailleurs en ambiance chaude peut être réalisée comme suit :
— faire un calcul de WBGT. Avec WBGT 25, il n’existe pas, a priori, de problème pour les
salariés travaillant dans cette ambiance ;
— avec WBGT > 25, il est nécessaire de calculer l’indice SWreq : • si SWreq 400 g · h–1, il
n’existe pas, a priori, de risque particulier pour les salariés,
• si SWreq > 400 g · h–1, il convient de prendre la température sublingale et le pouls et de
soustraire le salarié à l’exposition dès que les conditions limites défini sont atteintes.
Dans le cas du travail au froid, la mesure de la température cutanée du dos de la main s’avère
être la méthode la plus simple et la plus précise des effets sur les salariés d’une contrainte thermique
froide.
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Normes et lois appliquées pour la maintenance, les risques et
les systèmes de management de la sécurité
Résumé : Sous le thème des risques liés à la maintenance on été regroupés deux risques : Les risques mécaniques et les
risques électriques.
Ce document traite des moyens de protection contre les risques mécaniques et électriques.
Il a pour objet de faciliter leur choix et présente des exemples de moyens de protection, connus à ce jour, dont on
peut s’inspirer pour réduire les risques engendrés par les machines et les installations électriques.
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Phénomènes dangereux mécaniques
La norme (NF EN ISO 12100-1, § 4.2.1) explique :
« ... Ce sont les phénomènes dangereux associés à une machine, à des éléments ou à des surfaces de
machines, des outils, des pièces, des charges, des projections de matériaux solides ou de fluides qui
peuvent avoir les effets suivants : écrasement, cisaillement, coupure ou sectionnement, happement,
enroulement, entraînement ou emprisonnement, choc, perforation ou piqûre, frottement ou abrasion,
injection de fluide sous haute pression (phénomène dangereux d’éjection)... »
2.1.1 Éloignement
La détermination des distances de sécurité vers le haut, ou par-dessus les structures de protection, est
fonction de l’évaluation du risque, grave ou faible (grave : conduisant à des lésions non réversibles ;
faible : conduisant à des lésions réversibles).
Ces distances de sécurité sont précisées par la norme NF EN 294, de même que celles à appliquer aux
ouvertures pour les membres supérieurs.
Par contre, les distances de sécurité, prévues pour empêcher les membres inférieurs d’atteindre des
zones dangereuses, sont précisées par la norme NF EN 811.
19
Limiter efforts et énergie à des valeurs non dangereuses, ce qui relève de la prévention intrinsèque, ne
peut être fait que dans le cas où les caractéristiques de l’actionneur sont suffisantes pour assurer la
fonction requise (poussée, serrage, fermeture, etc.).
Exemples : fournis par l’INRS qui s’est inspiré, pour conseiller ces valeurs, d’un document de l’AISS
(figures 1 et 2).
Série de valeurs no 1
Cas où l’équipement ne dispose pas de son propre système de sécurité.
Effort maximal s’exerçant sur des parties du corps :
- 75 N
Énergie cinétique maximale de la partie mobile :
-4 joules
Pression de contact maximale :
- 50 N/cm2
Série de valeurs no 2
Cas où l’équipement possède déjà un système de sécurité inclus.
Effort maximal s’exerçant sur des parties du corps :
- 150 N
Énergie cinétique maximale de la partie mobile :
- 10 joules
Pression de contact maximale :
- 50 N/cm2
Facteurs à prendre en compte
Ils sont principalement au nombre de six :
– accessibilité de la zone dangereuse ;
– dimensions anthropométriques ;
– énergie cinétique ;
– pression sur des parties du corps ;
– forme et dimensions des surfaces de contacts ;
– temps de réponse des mécanismes.
20
Figure 3 – Diagramme fonctionnel d’un dispositif de verrouillage
21
2.2.2 Protecteur mobile
Définition donnée par la norme NF EN ISO 12100-1, § 3.25.2 :
« Protecteur pouvant être ouvert sans l’aide d’outils. »
Protecteur avec dispositif de verrouillage (figure 3)
En fonction de la fréquence d’ouverture du protecteur pour accéder à la zone dangereuse, le dispositif
de verrouillage pourra être réalisé, soit à partir de composants intrinsèquement sûrs (accès occasionnel
(1)), soit en appliquant le principe de redondance par duplication des composants et/ou
autosurveillance (accès fréquent (1)).
Protecteur avec dispositif d’interverrouillage (figure 4)
Le dispositif de déblocage du protecteur peut fonctionner soit :
– de manière inconditionnelle, cela suppose qu’un ordre d’arrêt ait été donné au début de la manoeuvre
d’ouverture du protecteur et que le temps nécessaire pour débloquer celui-ci soit supérieur au temps
d’élimination des phénomènes dangereux ;
– de façon conditionnelle, le déblocage du protecteur étant réalisé après la détection de la disparition
des phénomènes dangereux (temporisation, détecteur d’arrêt, etc.).
22
2.3 Protections immatérielles
23
2.4 Dispositifs de validation
25
2.6 Consignations et déconsignations
26
3 Normalisation
• AFNOR Association française de normalisation
http://www.afnor.org
– NF EN 294. sept. 1992. Sécurité des machines. Distances de sécurité pour empêcher l’atteinte des
zones dangereuses par les membres supérieurs.
– NF EN 349. sept. 1993. Sécurité des machines. Écartements minimaux pour prévenir les risques
d’écrasement de parties du corps humain.
– NF EN ISO 13850 janv. 2007 Sécurité des machines. Arrêt d’urgence. Principes de conception
– NF EN 574 avr. 1997 Sécurité des machines. Dispositifs de commande bimanuelle. Aspects
fonctionnels. Principes de conception.
– NF EN 811 déc. 1996 Distances de sécurité pour empêcher l’atteinte des zones dangereuses par les
membres inférieurs.
– NF EN 954-1 fév. 1997 Sécurité des machines. Parties des systèmes de commande relatives à la
sécurité. Partie 1 : principes généraux de conception.
– NF EN 999 déc. 1998 Sécurité des machines. Positionnement des équipements de protection en
fonction de la vitesse d’approche des parties du corps.
– NF EN 1050 janv. 1997 Sécurité des machines ; Principes pour l’appréciation du risque.
– NF EN 1088 juin 1996 Sécurité des machines. Dispositif de verrouillage associé à des protecteurs.
Principes de conception et de choix.
– NF EN ISO 12100-1 janv. 2004 Sécurité des machines. Notions fondamentales, principes généraux
de conception. Partie 1 : terminologie de base, méthodologie.
– NF EN 12622 sept. 2001 Sécurité des machines-outils. Presses plieuses hydrauliques.
– NF EN 60204-1 sept. 2006 Sécurité des machines. Équipement électrique des machines.
Partie 1 : règles générales.
– NF EN 61496-1 août 2004 Sécurité des machines. Équipements de protectzion électrosensibles.
Partie 1 : prescriptions générales et essais.
27
Risques électriques
28
Figure 1–Cycle cardiaque
29
30
Figure 2–Zones temps/courant des effets des courants en tension alternatives de 15 Hz à 100 Hz
(figure extraite du guide UTE C15-110)
Figure 3–Zones temps/courant des effets en courant continu (figure extraite du guide UTE C15-
110)
Éloignement
Ce mode de protection qui implique de prévoir entre les parties actives et les personnes exposées une
distance telle qu’un contact fortuit soit impossible directement ou indirectement par l’intermédiaire
d’objets conducteurs (perches, bornes ou tubes métalliques par exemple).
Pour les chantiers, ces distances sont respectivement de :
— 3 m pour une tension inférieure à 50 kV ;
— 5 m pour une tension de 50 kV et plus.
D’autres distances de sécurité existent en particulier pour les locaux ou emplacements de travail
réservés à la production, la conversion ou la distribution de l’électricité.
Exemples :
— 2,30 m pour les installations inférieures à 1 kV ;
— 2,50 m pour les installations inférieures à 30 kV ;
— 2,60 m pour les installations dont la tension nominale excède 30 kV sans dépasser 45 kV ;
— etc.
Obstacles
La protection par obstacle est utilisée entre autres lorsque la protection par éloignement n’est
pas possible. Elle consiste à disposer des obstacles efficaces entre les personnes et les parties sous
tension.
Ces obstacles peuvent être des parois pleines (cuve de transformation par exemple), percées
de trous, ou des grillages sous réserve que la dimension des trous ou des mailles n’en compromettent
pas l’efficacité.
Cette efficacité est caractérisée par le degré de protection tel que définit dans la norme NF C
20-010 et qui porte sur :
— la protection des personnes contre les contacts directs avec les parties sous tension, ainsi que celle
du matériel électrique contre la pénétration des corps solides étrangers et des poussières à l’intérieur
des enveloppes ;
— la protection du matériel contre la pénétration des liquides à l’intérieur des enveloppes.
Le degré de protection procuré par les enveloppes est symbolisé par les lettres IP
(International Protection) suivies de deux chiffres.
33
Exemple: IP 34 : IP 3 4
Appareil protégé la pénétration des la pénétration des contre : corps étrangers (degré 3) liquides (degré
4)
■ Premier chiffre caractéristique (tableau 11) : protection des personnes contre les contacts
avec des parties sous tension ou des pièces en mouvement intérieures à l’enveloppe et protection du
matériel contre la pénétration des corps étrangers et des poussières.
■ Deuxième chiffre caractéristique (tableau 12) : protection contre la pénétration des liquides.
Lorsqu’il est requis d’indiquer un degré de protection au moyen seulement d’un chiffre caractéristique,
le chiffre non précisé sera remplacé par la lettre X.
Exemple: IPX5 ou IP2X.
Lettre additionnelle optionnelle
Une ou deux lettres peuvent, en option, compléter ces chiffres caractéristiques. Pour la protection
contre les contacts directs, les lettres sont les suivantes.
34
Isolation
Cette mesure consiste à recouvrir les conducteurs et les parties actives par une isolation appropriée.
Cette isolation doit être adaptée à la tension et il doit être tenu compte dans son choix des dégradations
éventuelles auxquelles elle peut être soumise (voir la NF C 15-100 et la normalisation sur les
conducteurs et câbles).
■Câble électrique
Dans la majorité des cas, la protection des câbles dans les établissements industriels est assurée par
isolation.
● Terminologie
Conducteur (isolé) : ensemble constitué par une âme conductrice et les différentes couches qui
l’entourent et contribuent à son isolation, à sa protection mécanique et à la mise hors de portée de
l’âme sous tension.
Les différentes couches qui entourent l’âme sont dénommées, dans l’ordre où on les rencontre du
centre vers la périphérie : enveloppe, gaine, revêtement.
Un conducteur a au moins une enveloppe et peut avoir plusieurs gaines.
Câble : ensemble comportant un ou plusieurs conducteurs isolés. En général, ce sont les enveloppes
des conducteurs qui isolent les âmes conductrices les unes des autres ; la ou les gaines et les
revêtements éventuels maintiennent mécaniquement les conducteurs solidaires les uns des autres.
Des bourrages peuvent combler les vides laissés par la juxtaposition des conducteurs et former une
gaine autour de ceux-ci. Deux gaines peuvent être séparées par un revêtement.
Fil (isolé) : terme généralement réservé à la construction électrique de bobinage : par exemple fil
émaillé.
Âmes (conductrices) : elles sont en cuivre ou en aluminium.
● Dénominations conventionnelles (figure 4)
La multiplicité des combinaisons de :
— tension maximale d’utilisation ;
— constitution des âmes ;
— nombre et nature des différentes enveloppes, gaines et revêtements ; a conduit :
• d’une part, à limiter le nombre de conducteurs et câbles répondant à des normes de fabrication
données,
• d’autre part, à définir une dénomination conventionnelle permettant d’identifier la constitution du
câble.
Le choix d’un type de câble dépend de la tension nominale du réseau et des influences externes de
type choc mécanique, nature des matières traitées ou entreposées.
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Figure 4–dénomination internationales des câbles et conducteurs isolés
Protection contre les contacts indirects
La coupure automatique de l’alimentation après apparition d’un défaut est destinée à empêcher qu’une
tension de contact se maintienne pendant une durée telle qu’elle puisse présenter un danger pour les
personnes.
Quel que soit le schéma utilisé cela nécessite :
— le raccordement des masses au circuit de protection ;
— la présence de dispositifs de protection assurant la coupure automatique de l’alimentation en cas de
défaut, qui doivent être coordonnés avec le schéma des liaisons à la terre du réseau.
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— procéder à des consignations d’ordre électrique ;
— effectuer des essais, mesurages ou vérifications d’ordre électrique ;
— assurer la fonction de surveillant de sécurité électrique.
Qu’est ce qu’une habilitation ?
C’est la reconnaissance de la capacité d’une personne à accomplir en sécurité les tâches fixées, par son
employeur, sur les ouvrages électriques. L’habilitation n’est pas directement liée à la classification
professionnelle et est matérialisée par un document établi par l’employeur et signé par l’employeur et
par l’habilité.
La délivrance d’une habilitation par l’employeur ne dégage pas pour autant la responsabilité de ce
dernier.
Elle n’autorise pas, à elle seule, un titulaire à effectuer de son propre chef des opérations pour
lesquelles il est habilité.
Qui habilite ?
La personne qui habilite est celle qui, par un lien de subordination de fait, expose le personnel au
risque électrique compte tenu des tâches qu’elle lui confie. Il s’agit de :
— l’employeur pour le personnel en contrat à durée indéterminée ou déterminée (CDI ou
CDD) ;
— l’entreprise utilisatrice pour le personnel intérimaire.
Les entreprises sous-traitantes ont la responsabilité de l’habilitation de leur personnel.
Cas particulier des stagiaires : les activités confiées aux élèves ou stagiaires pendant la formation en
milieu professionnel nécessitent une habilitation. En effet, le cadre dans lequel s’exerce l’activité n’est
plus l’établissement de formation mais l’entreprise. En conséquence, cette activité est conduite sous
une subordination hiérarchique. L’exposition au risque de l’élève ou du stagiaire est alors réelle et
l’employeur qui en prend l’initiative est tenu de délivrer l’habilitation correspondante.
L’élève ou le stagiaire est alors dans la même situation par rapport à l’entreprise qu’un intérimaire. Il
est sous la subordination de fait de la hiérarchie de l’entreprise et non sous celle du formateur.
Démarche
■La démarche à suiv re pour habiliter une personne comprend 5 étapes (figure 5).
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